#Jesuischarlie à l’école : les mots des profs

Après les attentats contre Charlie Hebdo et les récents événements, Éducation nationale et profs se retrouvent au centre des débats. Mais quel est leur rôle ? Leur place ?

Suite aux attentats, les professeurs ont choisi l’option du débat ou des questions. (Photo Phovoir)
Suite aux attentats, les professeurs ont choisi l’option du débat ou des questions. (Photo Phovoir)

Après les attentats contre Charlie Hebdo et les récents événements, Éducation nationale et profs se retrouvent au centre des débats. Quel est le rôle de l’école dans tout cela, dans l’après ? Jérôme Fonteneau est professeur de français à Blois. Pour lui, il était nécessaire de bousculer ses plans. « Dans la foulée, j’ai demandé à mes élèves s’ils voulaient parler, discuter librement… L’école est un lieu d’expression. » Tout le monde réagit « avec beaucoup de lucidité ». Mais « c’est vite retombé », déplore-t-il. Et problème : dans l’une de ses classes de 4e, certains se sentent offensés par les caricatures et clament « Je ne suis pas Charlie ». « Là, c’est délicat. Je les laisse s’exprimer, mais j’essaye de les ramener sur les libertés en France. C’était un peu tendu. Donc j’ai décidé de faire avec eux une séquence sur la liberté de la presse, avec la littérature dans l’Histoire, Montesquieu, etc. »

Pour Jérôme Fonteneau, l’école a pleinement son rôle là-dedans. Tout comme les enseignants. Diane Roman, professeur de droit public à l’université François-Rabelais de Tours, ajoute : « On a même TOUS un rôle à jouer. » Avec la doyenne, elles ont décidé de mettre en place une conférence débat ce jeudi 22 janvier (1) « pour donner un éclairage juridique sur les questions de ce drame ». Obligatoire, aussi, selon elle : « Faire connaître le souci du contradictoire. Notre arme, c’est la réflexion ! »
« On entend constamment à la télé : il n’y a qu’à, il faut que… », nuance Béatrice Boulay, enseignante en anglais au lycée. Comme si l’école devait tout faire. « On joue ce rôle de parent, d’éducateur, on transmet le savoir. On connaît le phénomène de la montée des extrémismes ; on voit aussi les gens rejetés du système. Il faudra redéfinir le rôle de l’école. Il y a un grand silence de la part de notre ministre. Ce serait bien qu’elle encadre tout cela, qu’elle lance l’idée d’un grand débat… »

A.G.

(1) De 17 h à 19 h, à l’UFR Droit.

>> VOUS POUVEZ CONTINUER A REAGIR, TEMOIGNER, PARLER SUR NOTRE PAGE SPECIALE.

De Pantagruel à Ecoute-Voir en passant par Le Kyma

On ne sait pas comment il fait, mais Doc pilot est une encyclopédie de la culture. Et ça tombe bien, nouvel épisode de ses chroniques et découvertes pour tmv.

Pantagruel au Théâtre Olympia

Grande claque visuelle avec le Pantagruel, mis en scène par Benjamin Lazar : l’impression de tomber dans un trip psychédélique, une geste sous acide de la venue sur Terre du fils de Gargantua et de son parcours initiatique, sorte de Tour de France d’un compagnonnage de la folie et de la démesure, une glissade dans l’iréel par un texte étonnant de modernité dans son écriture, si facile à capter dans ses images explosives, servi par une interprétation excessive (pour notre plus grand plaisir) , époustouflante, délirante, du génial Olivier Martin-Salvan.
L’accompagnement musical sur des instruments d’époque apporte une touche d’identification temporelle à cette confrérie des fous sous ergot de seigle.

Désir Désirs à La Chapelle Sainte Anne

Je vous conseille d’aller voir la nouvelle expo collective en La Chapelle Sainte Anne, promenade onirique dans le talent et l’inédit, poussée de tous les artistes dans des secteurs inexplorés de leurs pratiques. Jean Pierre Loizeau en pleine recréation de son art, des extensions de ses personnages sous la découpe des corps et des âmes, Nikita et sa galerie de genre, interrogation sur l’identité et l’image, la sensation intime ne pas avoir le corps en phase avec l’esprit voire la possibilité d’évoluer dans la transformation ; extraordinaires portraits de Martine Bligny, ou comment oser le classique en sa perfection technique vers un clair-obscur intime et apaisant, les chaussons de danse de Alexandra Riss, une collection inquiétante… Un arrêt dans le temps, l’espace, le raisonnable, l’évident.

Le Kyma au Temps Machine

Soirée assez folle pour le dernier tour de piste de Le Kyma dans un Temps Machine relooké en un souk alternatif propre à dérouter le visiteur vers une soirée identifiée. Puis le concert, tel une messe païenne, de la joie et de la peine, de l’humanité en sons et en mots, un clin d’œil générationnel à la scène rap ligérienne avec la présence brillante de Ali’n et Nivek sur un titre, la naissance alors d’un super-groupe session dans l’esprit et dans le style. J’ai toujours du mal avec les concerts d’adieu.
Je reste dans le doute face à l’arrêt d’une démarche créative et sociale, m’imagine mal la fin d’une aventure artistique sans la contrainte d’un événement tragique. La talent est là, le public a répondu présent, la joie d’œuvrer et partager semble toujours d’actualité : nous restons tous dans l’attente de la prochaine étape : Le Kyma, le Retour !!

Le Kympa (doc pilot vidéo)
Le Kympa (doc pilot vidéo)

Festival Ecoute-Voir au Petit Faucheux

Grand bravo à Francis Plisson pour avoir programmé dans son festival François Chaignaud et Jérôme Marin dans « Sous l’Ombrelle », grande éclate visuelle et sonore déroulée sur la trame de chansons un peu désuètes des années 30 et des années 20, une légèreté surréaliste transposée dans deux personnages hors des normes et hors du temps. Deux représentations issues des fantasmes les plus fous habilement exprimés par la grâce d’un capital technique et artistique haut de gamme.
Pendant une grosse heure, les artistes nous transportent loin de la réalité, nous apportent bonheur, bien être, chute libre dans la rire et l’émotion : rarement pris autant de plaisir depuis longtemps à perdre pied loin des chapelles.

Matchbox en Arcades Institute

Troisième étape des Arcades Hivernales avec le country blues tonique de Matchbox, une plongée vers les racines, servie par des musiciens totalement investis dans le blues et ses codes, respectueux du cheminement créatif des pionniers pour en tirer une exaltation complice avec le public… Ou comment tenir dans la joie une historique contemplation d’une histoire du XXe siècle dans cet art populaire né dans les champs de coton de l’Amérique du Nord.
Matchbox est peut être la meilleure formation hexagonale pour porter témoignage de cette culture aujourd’hui bien diluée sur ses terres de naissance ; ainsi l’on s’instruit sans le savoir dans la joie et le plaisir, et au travers de ce parcours ludique et didactique l’on rend hommage aux pères fondateurs du blues du Delta.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=7eR9cINmQbk[/youtube]

Chroniques culture #48 (spécial #JeSuisCharlie)

#JeSuisCharlie. Cette semaine, chroniques spéciales pour numéro spéciales… On vous laisse découvrir (avec une petite touche de nostalgie tiens).

LE LIVRE
CHARLIE HEBDO : LES 1 000 UNES
Les Unes sulfureuses, c’était leur truc. Du genre à traîner les fous furieux de Charlie de procès en procès. Mais ils en sortaient toujours avec un gros doigt d’honneur pointé à la face des bien-pensants. Énorme pavé politiquement incorrect, cet ouvrage mythique s’étire de 1992 à 2011 : Cabu, Tardi, Riss, Luz, Honoré, Kamagurka, Wolinski et tant d’autres… La liberté d’expression et de pensée, c’est aussi se replonger dans ce gros bazar coloré, foutraque et hilarant.
A.G.

LA BD
CABU L’INTÉGRALE BEAUF
Parce qu’avec la disparition de Cabu, on a tous et toutes perdu un copain. Un copain qui avait pondu, en 1973 dans les pages de Charlie Hebdo, le Beauf. L’archétype du Franchouillard bête et méchant, râleur, raciste, odieux. Le pilier de bar obsédé sexuel. Le pire du pire. L’intégrale beauf, c’est 300 pages de strips, BD, dessins et inédits. Et c’est toujours un plaisir de (re)découvrir la bête. Car derrière cette pourriture, il y avait un crayon, une main, un homme, un tendre, un vrai.
A.G.

LE LIVRE
PEUT-ON (ENCORE) RIRE DE TOUT ?
Punaise, en voilà un titre qui laisse un goût amer… N’empêche qu’on a envie de le lire et le relire, ce joli petit bouquin bien sympa. En préface, Cabu (encore lui, on sait) rappelait que « ni les religions et leurs intégristes, ni les idéologies et leurs militants, ni les bien-pensants et leurs préjugés ne doivent pouvoir entraver le droit à la caricature, fût-elle excessive ». Franchement, que dire de plus ? (À la question posée dans le titre, nous on a envie de dire oui. Bam.)
A.G.

Horoscope spécial #JeSuisCharlie

#JeSuisCharlie. Parce qu’il ne faut pas oublier de se marrer un bon coup malgré la tragédie, voici un peu d’humour noir, de la grossièreté gratuite en hommage à Charlie hebdo. On s’est remonté le moral et vous vous en prenez plein la tronche. Lol.

BÉLIER
Amour
Un bon coup de pied là où j’pense, c’est tout ce que vous méritez.
Gloire
Fuck, fuck, fuck.
Beauté
L’insolence vous va comme un gant, chérie.

TAUREAU
Amour
Prenez du Xanax… mince, c’est une marque ça ? On a le droit de la citer ? #rebelle
Gloire
Présentez vos voeux en 2016. Après, ce sera trop tard.
Beauté
Adoptez un chat et un chien un peu dingues, vous verrez la vie autrement.

GÉMEAUX
Amour
Abonnez-vous à Fluide glacial.
Gloire
Irrévérence caractérisée, vous reculez de trois cases.
Beauté
Désolé, le numéro que vous avez demandé fonctionne mais ça nous gave de vous mettre en relation avec votre correspondant si c’est pour entendre des banalités.

CANCER
Amour
Amour vache. Haine de pingouin.
Gloire
Oui, on dit n’importe quoi dans cet horoscope. ET ALORS ?
Beauté
Vous aimez rire de tout ?

LION
Amour
Insultez-le, insultez-la, dites ensuite « je vous aime ». Ça ne marche pas forcément à tous les coups, mais si vous n’avez rien à perdre, tentez-le. Pour l’expérience. Allez.
Gloire
Et si vous arriviez enfin à pied par la Chine ?
Beauté
Quand on vous dit qu’il fallait sonner avant d’entrer. Il y a une raison.

VIERGE
Amour
Tous à poil, on verra après.
Gloire
Achetez beaucoup de capotes, c’est votre semaine 😉
Beauté
Vous avez un truc coincé entre les dents.

BALANCE
Amour
Erbil.
Gloire
Breli.
Beauté
Libre.

SCORPION
Amour
Essayez de vous mettre à la spiritualité. Ou faites du yoga.
Gloire
Vous savez qu’ils font des thermomètres qui se mettent dans l’oreille depuis des années ? Oui, vous êtes au courant…
Beauté
Doigt d’honneur et petits fours.

SAGITTAIRE
Amour
Un jour Dieu dit à Daniel de moissonner et depuis, Daniel bat l’avoine.
Gloire
Dieu a créé le monde, le reste c’est made in China.
Beauté
Quel est le point commun entre la religion et l’alcool ? C’est le problème de foi.

CAPRICORNE
Amour
Moquette.
Gloire
Motard.
Beauté
Molard.

VERSEAU
Amour
Lisez du Jean-Michel Ribes et on en reparle.
Gloire
Folie douce et gros pétards.
Beauté
Et toi, t’habites ?

POISSON
Amour
Fesses.
Gloire
Seins.
Beauté
Nuque.

horoscope

Musique : chasse au trésor 2.0

Pour les 3 ans du label electro Indé.Klik, son fondateur a caché, dans toute la ville, dix clés USB contenant de la musique.

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Je ne savais pas quoi faire pour les trois ans de mon label. Et puis un matin de novembre 2014, je me suis réveillé en pensant à une chasse au trésor ! Quand je dors, j’ai des idées… », sourit Julien Brument.
À 30 ans, ce Tourangeau, par ailleurs prof d’informatique, a donc décidé de cacher des clés USB aux quatre coins de la ville, contenant différents albums d’electro et une notion explicative, « au cas où quelqu’un la trouverait par hasard, sans savoir de quoi il s’agit ». Sur ces clés (emballées dans du papier cellophane et de l’aluminium « en cas d’intempéries »), une vingtaine d’artistes. Tous signés sur Indé. Klik, le label de musique électro qu’il a créé en auto-entrepreneur (lire ci-dessous). Son « bébé », comme il l’appelle.

Pour mettre en place son action, il a dû faire une déclaration en préfecture. Après avoir été transformé en balle de ping-pong (Julien, balloté de service en service, a probablement écumé tous les standards téléphoniques possibles), la réponse est tombée : « Ils ont dit oui, car il n’y avait aucun trouble à l’ordre public. Même la police a trouvé ça cool ! », se réjouit-il.
Ce jeudi 15 janvier, c’est donc le départ de cette chasse au trésor grandeur nature. Les indices pour trouver le Graal seront surtout diffusés sur Facebook, mais aussi sur certains médias locaux, dont tmvmag.fr « C’est sympa, car en tant que Tourangeau, je fais découvrir la ville aux gens en même temps. C’est quelque chose qui peut intéresser tout le monde… Pas forcément le fan d’electro ! », indique Julien. Mais, avoue-t-il, « c’est aussi une promo géniale pour les artistes qui ont adoré l’idée ». Et pas de limite de temps pour les joueurs : elle s’arrêtera simplement lorsque les dix clés USB seront trouvées. Les acquéreurs devront se manifester sur la page Facebook de l’événement. « Histoire d’éviter que les autres cherchent pendant des jours à un endroit où il n’y a plus rien ! », rigole Julien.
En revanche, cette chasse au trésor ne sera qu’un « one-shot », une action unique. Il n’y aura pas de deuxième édition. Julien y tient : « Déjà que je n’aime pas les remix… »
Aurélien Germain

BONUS : UN INDICE ! Comme à tmv, on est plutôt sympa (si, des fois), voilà un indice qui vous permettra de cogiter avant tout le monde… Une clé USB, contenant 2 EPs techno de Koschka, est cachée à Tours. L’indice ? « Édifice du centre-ville de Tours, construit sur des bases romanes, d’une longueur totale de 100 m pour une largeur de 28 m. » A vous de trouver la clé dans ces alentours… [MISE A JOUR : Il semblerait que cette clé ait été trouvée. Mais il en reste d’autres ! Indices par ICI !]

LE LABEL IKM EN BREF

IKM music>>DU 100 % ELECTRO
Le projet est né en décembre 2011. Déclaré en mars 2012, le label de Julien Brument, Indé.Klik music (ou IKM pour les intimes), n’a pas chômé : le mois d’après, il signait déjà Sophie Watkins, alias Miss Duckin’, la jolie DJ française qui enquille les scènes. « Je voulais commencer par quelqu’un que j’aime bien. Son projet m’a tout de suite plu », raconte Julien Brument. « Je marche au coup de coeur ! »

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=JzLFj44ue6g[/youtube]

>>UN CATALOGUE INTERNATIONAL

Sophie Watkins
Sophie Watkins

« On a des artistes suédois, tchèques, allemands, anglais, écossais… Mais aussi des Tourangeaux, comme avec Animal DST. » Côté artistes, IKM a notamment signé Basscave, Act-One, Larry-J, Krimshok et Sophie Watkins.

>>LE CHOIX DU MP3
« Il y en aura toujours pour dire que les MP3 ne remplaceront jamais le vinyle… Mais maintenant, il y a de super logiciels », affirme Julien Brument. Lui a décidé de jouer sur le tout-dématérialisé, d’autant que le prix du pressage vinyle a explosé, maintenant que les 33 tours reviennent à la mode… Sa touche secrète ? Son mastering est effectué aux studios K, à Nantes, connus pour leur gros son… rock ‘n’ roll ! Plus d’infos sur indeklikmusic.fr

Les Religions se parlent (spécial #JeSuisCharlie)

Au lendemain de l’attentat contre Charlie Hebdo, une douzaine de représentants des religions à Tours se sont réunis autour d’une même table pour parler de la tragédie. Dialogue interreligieux.

Dialogue interreligieux
Salah Merabti, président de la communauté islamique d’Indre et-Loire (à gauche) : « La majorité des musulmans aspirent à vivre dans la paix ».

Le couvent des Dominicains, rue Jules-Simon, est plongé dans la pénombre de cette nuit du jeudi 8 janvier. Silence nocturne en plein centre-ville. La réunion est prévue de longue date pour organiser un événement dans les mois qui viennent. L’actualité a rattrapé l’ordre du jour. Dans une petite salle du couvent, plusieurs musulmans de la mosquée de Bouzignac et de celle de la rue Lobin sont déjà installés. Ils discutent avec deux représentants bouddhistes zen et tibétain. Le décorum de la salle est d’une neutralité absolue. L’ambiance n’est pas forcément tendue, elle est plutôt respectueuse. L’attentat de la veille se lit sur tous les visages, le nom du journal qui a été visé n’a pas encore été prononcé. La conversation commence :
Père Jean-François Bour : « Même si les personnes changent, ce groupe est constitué depuis des années. On pourrait dire qu’il a réellement pris cette forme de rendez-vous réguliers depuis le 11 septembre 2001, un événement qui résonne aujourd’hui. »

Salah Merabti, président de la communauté islamique d’Indre-et- Loire : « Ce dialogue est indispensable pour le vivre ensemble. On se fait tout un film sur nos voisins mais c’est en discutant avec eux qu’on peut les comprendre, et même en faire des amis, des alliés. Je me rappelle des années 1980, au moment des attentats en Algérie. Nous étions déjà montrés du doigt. Nous ne pouvons pas nous justifier à chaque fois que des jeunes paumés commettent ce genre d’acte. La majorité des musulmans aspirent à vivre dans la paix. Cette minorité nous tient en prison. »

Paul Levy, président de la communauté juive de Tours : « Je suis persuadé que le vocabulaire concernant l’Islam a évolué depuis ces dernières années. Je crois que les gens sains d’esprit font la différence entre les radicaux et les musulmans. »
David Mitrani, pasteur de l’Église réformée de France à Tours : « Il faut que nous puissions envoyer un message fort : les religions sont un facteur de paix. »
dialogue interreligieux Salah Merabti : « Si vous prenez les grands ensembles, comme au Sanitas par exemple, le dialogue entre les religions se fait tous les jours, entre habitants, amis. C’est un dialogue qui n’est peut-être pas officiel mais il existe. »
Abderrahim Hami de la mosquée de Bouzignac : « Pour moi, ces jeunes qui ont attaqué le journal ne sont pas musulmans. À mon avis, c’est vers les jeunes personnes qu’il faut concentrer nos efforts, c’est avec eux qu’il faut discuter en priorité. »
Larbi Boucetta, musulman et impliqué dans le milieu associatif : « Il ne faut pas, je pense, mettre en avant les différences entre nous mais plutôt apprendre à se connaître, entre humains, avec le coeur. »
Jean-François Bour : « Tout à fait et en même temps, je suis persuadé que tout le monde vient d’un univers différent, je pense que pour avancer, nos différences sont une richesse. »
Tmv : « Que pensez-vous de Charlie Hebdo et des caricatures faites sur les religions ? »
Paul Levy : « Le rire fait partie de notre religion, les juifs sont les premiers à se moquer d’eux-mêmes (rires). »
David Mitrani : « Je respecte ce que fait Charlie Hebdo mais pour moi, j’ai toujours trouvé leur humour malsain. Ce que je défends aujourd’hui, c’est le principe de la liberté d’expression. »
Jean-François Bour : « Pour moi, les actes qui ont été commis sont un signe de faiblesse. Quand on est fort, dans sa religion, pas besoin de prendre les armes de se défendre par la violence. »
Jean-Pierre Dupont, pasteur évangélique à Tours : « Je comprends ce que peuvent ressentir les musulmans, toutes proportions gardées, car nous avons longtemps été considérés comme une secte et nous avons souffert d’insultes ou d’amalgames. »

Le duo Funktrauma tire sa révérence

Fin des activités pour le duo tourangeau Funktrauma. Les musiciens l’ont annoncé sur Facebook.

Finito… Les Tourangeaux complètement funky de Funktrauma ont décidé de raccrocher les gants et de cesser leurs activités avec le groupe. L’annonce a été faite, ce 12 janvier, sur leur Facebook.

Ils expliquent notamment : « Après quatre années et demi bien chargées, Funktrauma tire sa révérence.
Arrivés au bout de l’aventure Funktrauma, Beat Matazz et The Poulpe sont appelés vers d’autres horizons et aventures musicales. Vous nous retrouverez très prochainement dans nos projets solos respectifs MAÅSS et Beat Matazz. »

 

Et pour se rappeler les bons souvenirs, il suffit de jeter un œil sur notre article daté d’avril 2014 : tmv avait rencontré le duo super sympa. (séquence nostalgie en cliquant ICI)

(Photo Cédric Neige)
(Photo Cédric Neige)

Ce mercredi 14 janvier, un tmv spécial Charlie

Mercredi 14 janvier (ou la veille sur Internet), numéro spécial pour tmv…

UNE
Après la tragédie du 7 janvier et l’élan national qui a suivi, tmv a décidé de se mettre en noir pour une fois.

Ce mercredi 14 janvier, à l’occasion de la sortie (tout de même, bah ouais !) de Charlie Hebdo, tmv lui rendra hommage avec un numéro spécial. Certaines de nos rubriques habituelles seront donc à la sauce Charlie et nous vous avons prévu un dossier spécial d’une douzaine de pages, où tout le monde a participé : dessinateurs, journalistes, artistes, humoristes, sportifs, mais aussi internautes, lecteurs et lectrices de notre journal.

Parce qu’après ces rassemblements de dimanche, nous sommes décidément tous Charlie.

A mercredi (ou mardi pour l’avant-première sur le web, c’est-à-dire…ICI) !

 >>>>>>PAR AILLEURS :
Nous lançons aussi un nouvel espace dans nos prochains numéros. Qui vous est dédié, à vous seuls : à chaque fois, un thème et à vous de réagir (dessins, textes, photos etc.). PLUS D’INFOS EN CLIQUANT ICI

2015 à peine commencée, déjà des sorties

Chaque semaine, Doc Pilot nous régale d’un compte rendu de ses sorties culturelles.

Le batteur des Roots Addict à l'Arcades Institute
Le batteur des Roots Addict à l’Arcades Institute

PNEU CD Destination Qualité
D’abord la pochette, grande claque visuelle à t’emporter direct dans un psychédélisme sans violence, un collage subtil  et séduisant, un truc à te donner l’envie d’écouter la bande son de ce joyeux foutoir de couleurs et d’images, et puis les titres des morceaux (Pyramide Banane Chocolat, Catadiope Ambidextre) des associations graphiques dans les mots,  l’impression d’un langage codé, l’expression initiée d’un gang de lycéens, de Boris Vian électriques. Alors vient la  musique, folle mais vicieusement construite, bruitiste mais subtilement musicale, un brouillage de pistes pour tuer les possibles références : un son. Ce troisième album du duo Pneu me le fait bien, me rend heureux à son écoute, de  l’énergie positive, de la performance sans la course à la timbale, de la force et de la joie mais aussi “ une musique  contemporaine ”, un couple de créatifs sans frontière à l’expression de leur fécondité débordante. Ça s’écoute en entier et ça se réécoute, c’est hors des modes donc ça va pouvoir s’écouter longtemps ; allez je m’avance un peu sur ce coup  là, mais ça sent le futur collectors ; d’ailleurs un disque pareil sera vite épuisé car on voudra tous l’avoir sous sa forme  physique.

ROPOPOROSE CD Elephant Love
Groupe OVNI, groupe unique, groupe atypique par le jeune âge du frère et de la sœur, par leur capacité à balancer à deux ce que bien d’autres ont du mal à proposer à dix… Le duo Ropoporose est talentueux, génétiquement brillant, d’une maturité précoce et d’une originalité d’écriture à se poser la question du pourquoi et du comment. Car ici nous ne sommes pas en présence de jeunes musiciens savants exposant leurs leçons bien apprises, mais face à un groupe de  rock, tout simplement, face à deux artistes, deux créateurs, deux bâtisseurs d’un univers capable d’embarquer tout un chacun au delà des chapelles et des strates générationnelles. Leur musique n’a pas d’âge, elle est universelle, elle est  pop et même si cet album se barre un peu dans tous les sens, la qualité reste de mise, son écoute un plaisir et la sensation d’être au début d’un truc qui pourrait aller plus loin, beaucoup plus loin, évidente. Il s’y mélange la ligne claire et le pastel gras, l’aquarelle et la peinture au couteau, l’art brut à des subtilités impressionnistes. La force de la fratrie laisse supposer un futur fécond ; la rencontre d’un grand producteur pourrait optimiser toutes les qualités de cette aventure. Les gens de Vendôme devraient joindre Brian Eno ; pour le vieux magicien ce serait une belle dernière valse d’ainsi épauler ceux qui feront “ demain ”.

Roots Addict en Arcades Institute  
2e acte des Arcades Hivernales avec The Roots Addict, du reggae à la mode seventies comme on l’aime et sans arrangement suspect, simple lecture festive d’un style avec respect et fidélité aux codes, pour nous entraîner dans une  grosse fête de la fin de ce dimanche après midi si particulier débuté dans la Grande Marche contre la Bêtise. C’est un groupe, une bande d’amis, une association de personnalités brillantes et justes pour balancer une ambiance de bien-être  et de coolitude, grande glissade dans la danse et l’oubli, un décalage du temps vers une douce extase cosmique, un trip  fédérateur et multi­générationnel hautement chargé et addictif.

Soirée Wolfpack au Temps Machine  
Ouverture avec Les Princes du Rock, groupe tourangeau en relecture d’un rock psyché de la fin des sixties dans la  ligne du Floyd de Barret voire de Steppenwolf ou des Byrds, un bel ouvrage extrêmement léché dans les harmonies  vocales et les ambiances cosmiques ; le groupe américain Harsh Toke nous a vraiment baladé au-delà de l’espace et du temps, le type de sensations vécues à l’écoute de Hawkwind mais ici au travers de mantras de hard-­rock  psychédélique, mélange de Grateful dead et de Black Sabbath, de Spirit… A sa suite, Comet Control, le groupe vedette  de la soirée, m’inspire de l’ennui à l’écoute de sa musique néonirvanesque. C’est parfait, au cordeau, séducteur dans ses formats de chansons bâties pour plaire… moi ça me ramène au sol, alors je fuis.

Maxime Vignon au Serpent Volant  
Ce bar a le charme désuet et hors du temps des premiers films de Caro et Jeunet, l’impression de rentrer  dans la réserve d’un 20e siècle oublié, une image d’Epinal des rades du vieux Tours, des îles où rencontrer « des gens vrais »… Aux murs, les créations de Maxime Vignon ; je l’avoue ce n’est pas vraiment ma came car je ne comprends pas où il veut en venir. Difficile de s’y attacher par la technique assez basique, et impossible pour moi de  plonger dans cette collection d’impressions et d’émotions exprimées sans concession et visiblement sans désir de plaire. Je pense sentir des problématiques personnelles affichées face au monde et ainsi nous sommes assurément face à une démarche artistique voire une expression générationnelle, un instant de vie, des couleurs chaudes, des paillettes : un art brut ethno glam.

« Exquises Esquisses » à La Boîte Noire  
Grand plaisir à déguster avec attention cette exposition, réunion d’artistes haut de gamme chacun en leur styles, les foules surréalistes de Eric Demelis, le fameux Jean­-Pierre Conin et ses visions de purgatoire dans les nuages, coterie de « gentils » assemblés pour revivre, les portraits d’une perfection absolue de Remi Planche, les duos de douceur et  de paix de Jean-Pierre Loizeau, les afterpunks post­atomiques de Franck Charlet, les animaux terribles issus de  mutations psychédéliques de Sebastien Thomazo, les scénarios bizarres et graphiquement identifiés de Dominique Spiessert, les jets à plat des tableaux en relief à venir du regretté Didier Becet… Une exposition donnant la part belle à la technique et à l’inventivité, une remise des pendules à l’heure et la force dans le trait ; l’évidence que tout est dit et terminé lors de la naissance du projet, le reste n’étant qu’affaire de pratique.

Les applis kids pour 2015

La folie des tablettes touche aussi les enfants. Pour 2015, on vous a sélectionné une paire d’applis qui risquent de leur plaire.

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Noël 2014 a rimé avec tablettes ! La rédaction a testé huit applications à télécharger pour occuper vos enfants âgés de 2 à 10 ans, à la maison tout comme à l’extérieur.

Parmi les incontournables, citons les applications qui ont l’avantage d’être gratuites, comme Talking Tom, un chat à l’humeur changeante qui parle et qui a besoin d’être chouchouté. Autre jeu, que tous les kids connaissent, Angry Birds. Un jeu très simple, rythmé d’une musique amusante, où il suffit d’utiliser le lance-pierres pour propulser des oiseaux plus ou moins bizarres, sur de vilains cochons. Autre indémodable : Fruit Ninja Free, un jeu d’action qui permet aux enfants, tout comme à leurs parents, de se défouler en testant ses réflexes. Armé d’un sabre, il s’agit d’écrabouiller, aplatir ou trancher des fruits.

Certaines applications peuvent être classées par thématiques (souvent payantes) : pour les détectives, on vous conseille Pango cache-cache. Le but de ce jeu est de trouver Pango, le petit personnage bleu qui trouve des cachettes extravagantes. Pour les plus intellectuels, osez L’âge des dinosaures, un jeu de quête où l’on dégote des indices afin de naviguer dans différents univers. Tout au long du parcours, ils rencontrent des dinosaures. Il faudra aussi compter sur Doogie relie les animaux. Fondé sur une méthode des points à relier, ce jeu est idéal pour se familiariser avec les chiffres. Si vos enfants ont tendance à chanter à tue-tête toute la journée, misez sur Visuamusio. Les joueurs composent leur propre musique en assemblant des formes géométriques qui correspondent à des sons. Enfin, pour les gourmands, Kidcook est très sympa. Parfaite pour les petits cuistots qui réaliseront une quinzaine de vraies recettes.

Anne-Cécile Cadio

Rassemblement dimanche prochain à Tours

En hommage aux victimes de Charlie hebdo et des policiers, une marche blanche est organisée dimanche 11 janvier à 15 h . Départ place de la Liberté.

 

o-JE-SUIS-CHARLIE-facebook

Nous avons eu l’info sur cette page Facebook, la même qui avait appelé en premier à un rassemblement mercredi soir.

Si vous souhaitez poster un hommage, vous pouvez simplement laisser un commentaire ou nous envoyer un dessin ou  un texte sur redac@tmvmag.fr nous publierons vos réactions dans le numéro de la semaine prochaine.

#JeSuisCharlie / 7 janvier 2015

#JeSuisCharlie. Un rassemblement hommage. C’est tout…

Ce mercredi 7 janvier 2015, entre 18 h et 19 h, nous étions entre 2 500 et 3 000 personnes réunies à Tours. Avec une seule phrase en tête : Je Suis Charlie.

#JeSuisCharlie #CharlieHebdo

La rédaction de tmv.

Rassemblement à Tours Charlie Hebdo
Rassemblement à Tours, en hommage à Charlie Hebdo (photo tmv)

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Découvrez votre horoscope de l’année 2015

Pour notre premier numéro de l’année 2015, l’astrologue un peu déjanté s’occupe de vous. Signe par signe, mois par mois. Outch !

2015, nouvelle année. Bon, ok c’est une chose. Mais comme vous avez été sages (ou presque), l’astrologue déglingué de tmv vous a concocté un horoscope spécial.

Regardez votre signe astrologique et vous aurez droit à votre petite dose, mois par mois. Bonne chance…

Pour lire l’horoscope spécial, cliquez JUSTE ICI pour ouvrir le PDF

Ou bien en choisissant le numéro de janvier ICI.

horoscope tmv

Pas de trêve des confiseurs pour un Noël électrique  

2015 a beau être à peine entamée, voilà que doc pilot est toujours sur le front. Première chronique culture de la nouvelle année !

EZ3kiel en Pleine Lumière

Combat biblique en l’Espace Malraux, trois chevaliers de l’Apocalypse et un savant fou maître du feu pour un concert de métal et lumières, sur des terres où ils sont dieux, où ils ont forgé l’ Anneau. Il tombe du ciel de l’énergie, et moult épées de Jedi saturent l’atmosphère, nous adoubent sous leurs fils, sujets de ce concept où le son est un axe et l’espace un prétexte. Le Dieu Luz n’admet pas l’indécision ; nous tombons pieds et mains liés dans ce combat des étoiles. Sans effort et sans pitié, les trois chevaliers subtilisent nos cœurs de chair, en place y fixent la pointe du cristal de la connaissance et de la déraison. Le savant fou active le minéral et nous sommes UN : l’audience sans partage exprimée d’un des plus beaux concerts de l’année.

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Les Particules élémentaires, Théâtre Olympia

Bon, d’abord il faut le dire, je suis fan de Houellebecq. Il faut le dire aussi, je n’ai pas du tout aimé le film tiré du roman, donc j’arrivais vers “ cette mise en pièce ” avec un a priori négatif… Bonne surprise, ce fut excellent ! Un travail énorme au niveau de l’incarnation des personnages, de la mise en exergue du drame de la condition humaine exaltée par les utopies des seventies et leurs dérives destructrices, de la charge aussi de la filiation toujours omniprésente et finalement si difficile à dépasser pour enfin exister pour le moins pire… Le meilleur restant une illusion de l’instant vite effacée par les circonstances. La mise en scène est d’une sobriété clinquante et multimédiatique, un paradoxe qui renvoie à une expression underground du sujet. On y joue de la musique en live et j’ai pensé au Velvet, à Warhol, à Nico… La chute du propos touche aux fantasmes de Kraftwerk, dans la recherche d’une perfection humaine impossible sans muter vers le robot, la duplication froide et prévisible. Sincèrement, je me demande comment les acteurs peuvent sortir intacts d’un tel travail tant ils sont géniaux, habités, sincères dans leurs dérives et dans leurs chutes.

 [youtube]https://www.youtube.com/watch?v=8prg4vFH0_8[/youtube]

Nuit du Blues à la salle Coselia de Mettray

Cool Porter pour débuter la soirée, on rentre direct dans le sujet : le blues, la soul, le rythm and blues, un répertoire de standards devenus patrimoine de l’humanité dansante, d’ Aretha Franklin à Wilson Pickett en passant par Otis Redding avec, en maître de cérémonie, le fascinant Ricky. Une belle introduction à la force tranquille de l’ami Foued, le sexta légendaire passeur d’un blues original bâti en près d’une quarantaine d’années de carrière. Ce type en impose, ce conteur-né a la plume précise et populaire, entouré pour l’occasion par un Top Boogie composé d’une brochette de virtuoses : José Laracelleta à la guitare, Philippe Colas aux claviers, Olivier Carole à la basse… C’est du haut de gamme, l’impression d’entendre étirer les racines vers de l’intime et du spatial sous l’audace des instrumentistes.

Ricky de Cool Porter
Ricky de Cool Porter

Francois Gehan au Carré des arts à Montlouis

La matière première de Francois Gehan est l’humanité. Mais une humanité passée au filtre de situations impossibles ou rêvées, un purgatoire entre la réalité et le nirvana. La vie semble audacieuse pour cette galerie improbable construite dans une peinture très technique, très léchée, avec une attention particulière pour la justesse du trait, la perfection des formes, l’originalité identifiée de la  palette. Tout un ensemble propre à donner la vie à l’inerte, le mouvement aux situations, le verbe à l’inaudible.

Kick au Buck Mulligan

26 décembre et la venue en solo d’une légende du rock français de la fin des seventies. Kick le leader de Strychnine pour un concert très “ racines ”, collection de reprises passant de Johnny Cash à Elvis, de Robert Johnson à Hank Williams, dans l’esprit et dans le ton, dans le cœur et dans la hargne sous-jacente, celle des musiciens authentiques, de ceux dont la carrière reste vitale et constitutive de l’individu. Précaire aussi dans les moyens offerts, mais toujours à la hauteur de la famille et du mythe. Il y a du Little Bob dans cet artiste, du Alan Jack, du Jack Pote aussi. On sent bien qu’ici, la triche n’est pas de mise et l’on se retrouve face à des vies balancées dans nos gueules de profiteurs de l’instant, hors du temps, hors des modes, hors de la médiocrité et de l’opportunisme. Un grand moment.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=PSvRXPRraig[/youtube]

Lunacy chez Les Colettes

Les Colettes, d’abord, une expérience de gestion associative d’un lieu chargé d’histoire, celle de Paul Bert si liée au souvenir d’Alan Jack. Un quartier populaire et un quartier d’artistes… Lunacy, couple et duo de Blésois bâtisseurs d’un concept artistique multimédia ; ils nous installent dans un univers psychédélique au sens freudien du terme, une plongée en apnée dans nos angoisses et nos joies les plus intimes. Cette coldwave rappelle une certaine idée de l’underground initié dans les eighties par des groupes qui surent devenir légendaires tels Dead Can Dance. C’est un voyage, un véhicule pour forcer les portes de la perception, une transe médiumnique dans les yeux extasiés de la chanteuse, la reconstruction de son visage sous l’émotion. Pour des raisons de timing, je n’ai pu voir que six titres de ce concert à la cohérence implacable, servi dans un contexte difficile. Ça s’appelle « aller au charbon » et ils ont assuré le job.

Foued & Patrick Filleul Experience, Arcades Institute

Foued
Foued

Premier concert du Festival Arcades Hivernales et toujours cette idée de la fête et de l’inédit en réunissant à la manière des pop sessions des seventies, deux personnalités incontournables de la région. La force reste dans la forte personnalité des deux artistes, leur capacité à oser le défi, à s’amuser du contact, pour une rencontre au sommet dont on suppose qu’elle pourrait oser la récidive tant elle réjouit le public, le pousse à la faute de s’oublier dans le rythme, les mots, le mélange des cultures et des racines. Une jam créative et récréative, de la création à l’état pur avec audace et sans filet. Julien Cormier à l’harmonica est inépuisable d’inventivité harmonique ; Jack Cigolini fait la synthèse de divers styles en un feu d’artifices de solos à l’inscrire dans la catégorie des plus grands.

Tmv : les 10 articles les plus lus en 2014

Vous êtes de plus en plus nombreux à vous connecter à tmvmag.fr/tours Et rien que pour cela, on vous fait des bisous. Peu importe si ces articles ont été peu ou beaucoup « recommandés sur Facebook », ce sont eux qui ont été les plus lus sur notre site : voilà le top 10.

Pour les (re)lire, vous n’avez qu’à cliquer sur le titre !

Tutorial Halloween : le zombie, c’est la vie !

Un exemple de zombie walk (Photo Patrick Lavaud)
Un exemple de zombie walk (Photo Patrick Lavaud)

Un jour (ou une nuit de pleine lune, ça fait plus glauque), Clément Nobileau a le déclic : ce jeune Tourangeau, créateur de Tours de geek, constate qu’il n’y a aucune zombie walk à Tours, ces fameuses marches de morts-vivants. Ni une, ni deux, on l’a attrapé sur une terrasse pour qu’il nous raconte tout de son projet. Il se prête au jeu de l’article tmv et vous balance les 5 étapes pour faire de vous LE zombie. Être déguisé au top, quoi. Après coup, on apprendra que la zombie walk tourangelle a été un succès.

Cannabis et coffee-shops : et si on ouvrait le débat ?

En janvier, l’ouverture de coffee-shops dans le Colorado et la légalisation du cannabis en Uruguay fait grand bruit. Tmv s’interroge alors sur l’éventualité d’une telle « révolution » en France. On a donc organisé un débat avec Dominique Broc, initiateur et porte-parole des Cannabis social club, et le Dr Costentin, professeur de pharmacologie CNRS et faculté de médecine de Rouen. L’un est franchement pour, l’autre… carrément contre !

À l’hôpital, docteur clown, rire médecin

Tmv fait un tour à l’hôpital Clocheville, à Tours. Et y rencontre Buzz et Molotov, deux clowns qui égaient le quotidien d’enfants malades. Difficile et poignant, le reportage emmène dans un univers peu connu des gens. Entre compliments bizarres (« tu sens l’endive au jambon ») et danses farfelues (un Waka waka), tout ça pour faire sourire quelques enfants qui n’ont pas un quotidien facile.

(Photo Cédric Neige)
(Photo Cédric Neige)

Funktrauma : portrait funky

Au mois d’avril, on rencontre les deux loustics de Funktrauma avant leur release party. Depuis, leur funk jubilatoire tourne souvent à la rédac’ (et sur vos platines, avouez !)

 

Freshy farmer : le food truck malin

Ils sont trois, Chris, Élo et Jeff. Trois jeunes gens qui préparent des burgers stupéfiants et délicieux. Au départ, ils n’étaient que sur le parvis de la fac. Maintenant, leur food truck navigue partout sur Tours et les clients sont toujours de plus en plus nombreux.

Élus de Tour(s) plus au Temps machine : dérapage ?

La polémique du mois d’octobre. Durant le concert intimiste de Glenn Branca, un raffut dans la salle du Temps machine. Certains témoins aperçoivent des vestes en cuir faire la chenille, rire très fort et autres amabilités. Il s’agit d’élus de la communauté… Certains nient, d’autres non, et le Temps machine est très en colère.

Tmv organise une conférence sur le BD journalisme

On avait un peu peur avant d’organiser notre conférence. Au final, et grâce à vous, l’article qui l’annonçait a permis de faire venir plein de monde. C’était dans le cadre des Salons de Choiseul et ça a été un succès. Les invités, eux aussi, ont adoré. Alors encore merci.

Spécial #EPJTMV
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On a testé pour vous : la pole dance

Ah bah bravo, on ne vous félicite pas, bande de coquin(e)s ! Bon, allez, si. D’autant que cet article, pondu par deux de nos étudiants à l’EPJT, est agrémenté d’une vidéo pas piquée des vers. En gros, un garçon et une fille ont testé la pole dance. Et OUI, c’est très difficile. Lisez donc pour en avoir la preuve.

Une habitation dans les bois considérée comme hors la loi

L’équipe web de l’EPJT (encore !) dégotte un sujet qui fera causer : Nathalie Doumas, une dame qui a construit son habitation à la lisière d’un bois. Problème : la commune souhaite voir sa maison disparaître. Lecteurs, lectrices et internautes partagent l’article, se révoltent du sort de cette femme et appellent à faire quelque chose…

Un tour du monde en une semaine, sans quitter la Touraine

On a laissé les clés de tmv aux étudiants de 2e année de journalisme de l’EPJT. Et ils ont fait du  boulot ! Notamment avec un tour du monde en rapport avec la Touraine. L’étape qui a le mieux marché ? Les États-Unis. Un reportage sur l’équipe de foot US, les Pionniers, fonctionne du tonnerre. Et lance un même un débat plutôt musclé dans nos commentaires…

Inondations : quel risque pour Tours ?

En 2015, l’État lance une grande enquête publique, la dernière phase de la révision du Plan de Prévision des Risques d’inondations (PPRI). François Louault, président de l’association Aquavit et géographe tourangeau spécialisé dans l’hydrologie, fait le point.

Inondations à Tours
Contrairement aux idées reçues, la menace de crues importantes viendrait du Cher.

C’est quoi cette révision du PPRI ?
[François Louault, président de l’association Aquavit et géographe tourangeau spécialisé dans l’hydrologie] : Depuis deux ans, il y a eu un travail sur cartes et en laboratoire pour simuler les crues dans les conditions actuelles. Les résultats montrent qu’en cas de crue historique, basée sur celle de 1856, le niveau d’eau serait plus important aujourd’hui. Les digues, qui protègent Tours, résisteraient mieux. En revanche, certains ponts ne résisteraient pas au débit de la Loire. Pareil sur le Cher, le Pont Saint-Sauveur et celui du tram, en cas de crues très importantes, ne tiendraient pas.

Quels sont les risques de vivre une crue centennale à Tours ?
Je suis certain que je n’en vivrai pas d’aussi importantes que celle de 1856 dans ma vie. En revanche, je m’attends à voir le Cher déborder de manière catastrophique. Tous les experts locaux s’accordent pour dire qu’il y a une faiblesse sur ce point.

Quelle est la réaction des élus locaux faces à ces risques ?
Ils sont inconscients et juridiquement exposés. En cas de catastrophe, même si l’État a sa responsabilité, ce seront eux qui seront jugés. Regardez la tournure que prend le procès Xynthia. Leur maître mot, c’est « résilience » : la résistance d’un bâtiment et la capacité d’une ville de rebondir après une crue. C’est du pipeau. Une crue historique à Tours et les villes alentours ne fera pas de victimes. En revanche, il n’y aura plus de gaz, d’électricité, de communication et de traitement des eaux. Ce n’est pas comme dans le midi de la France où en deux heures le niveau d’eau baisse. À Tours, qui est une ville sanctuarisée, elle resterait des dizaines de jours.

Propos recueillis par B.R.

Fêtes de fin d'année : Ciel, mon réveillon !

Si les fêtes de fin d’année vous agacent avant même d’avoir commencé, prenez un moment de détente avec tmv. Voici la preuve que l’on peut voir Noël et Nouvel an différemment…

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Bref, j’ai fêté Noël

Bref. Je voulais que ce fichu repas de Noël passe vite. Les invités sont arrivés à 20 h 42 alors que je leur avais dit 19 h. Sandy a dit : « Désolée, c’est à cause du bébé ! hi hi ! » Elle a fait son rire de demeurée qui m’énerve. Ça m’a énervé. Ils avaient vraiment le bébé avec eux. J’avais prévu pour six, il fallait que je rajoute une septième assiette. Ça m’a aussi énervé. Le bébé a commencé à pleurer. Sandy, son mari, ma femme, mes gosses et tonton Marcel étaient autour. Ils lui parlaient bêtement. Le champagne se réchauffait. J’ai crié : « Oh, il va pas s’envoler votre gamin ! On picole, oui ou … ». Tout le monde s’est arrêté. On a bu le champagne. Tonton Marcel en a trop bu. Il a sorti une blague limite raciste, en imitant Coluche.
Sauf qu’il n’était pas Coluche. Mais qu’il était raciste. Ça m’a énervé. À lui seul, il a bouffé la moitié des petits toasts au foie gras. Mes préférés. Il a laissé ceux à la crème de saumon. Ceux que je déteste. On est passés à table. La dinde était presque froide. J’ai dit : « Ben si vous étiez arrivés à l’heure aussi… » Ils m’ont regardé. Je les ai regardés. Ils m’ont regardé et Sandy a dit : « Roh, c’est pas grave, c’est qu’une dinde, hi hi ! » Je lui ai dit : « C’est toi, la dinde. » Ça m’a échappé. Ça l’a énervée. Son mari m’a insulté. Ma femme a demandé de nous calmer. Mes gosses ont commencé à pleurer. On s’est un peu calmés.
Tonton Marcel a vidé mon château d’Yquem 95 tout seul. Il a dit : « Mouais, pas trop mal. » J’ai bredouillé : « Marcel, c’est quand même 1 500 € la bouteille… » Il s’est marré et s’est lancé dans une histoire. Il a raconté le dernier Nouvel an, où je me suis endormi sur le tapis du chien. Il s’est marré de nouveau. Je lui ai dit de se calmer. Il a continué. Je lui ai écrasé une truffe sur la tête. Ma femme a beuglé : « Mais tu sais combien ça coûte les truffes ?! » Mes gosses ont pleuré. Je leur ai mis une baffe éducative. Réflexe conditionnel. Tout le monde m’a regardé. Je les ai regardés. Tonton Marcel se marrait. Le bébé s’est mis à pleurer. Sandy et son mari m’ont engueulé. Tout le monde est parti. Ma femme aussi. La dinde était froide. Il était à peine 22 h. C’était court. Bref, j’ai fêté Noël.

Le saviez-vous ?
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>Père Noël volant En 1809, l’écrivain américain Washington Irving imagine une scène où Saint-Nicolas vole dans le ciel en traîneau et distribue des cadeaux. Celui-ci a, par la suite, muté en Père Noël (genre, film de science-fiction), d’où l’image qu’on a de lui sur son traîneau dans le ciel. Pour info, c’est ce même auteur qui a inventé la légende du cavalier sans tête. Et ça, ça vous la coupe.
>Histoire de noms Sachez qu’en République tchèque, le Père Noël est appelé Ježíšek (« enfant Jésus ») et donne du charbon aux vilains enfants (sympa). En Irak ou en Iran, on le nomme Noel Baba. Pratique, si on a le nez bouché.
>Silent night, tradition timbrée Chaque année, les supporters de l’équipe de basket de l’Université de Taylor (États-Unis) organisent la Silent Night. Une sorte de soirée complètement foldingue pour le dernier match avant les exams de Noël. Pour tenter de vous décrire la chose : le public, super sage, exulte au dixième point de leur équipe. En gros, les gens hurlent, sautent, envahissent le terrain, presque tout nus, en pyjama ou déguisés en hot dog (la drogue, c’est mal). Puis, les spectateurs reprennent en chœur la chanson Silent Night, le fameux Douce nuit de chez nous. Euh ?
>Ouvre-toi Janus « Janvier », vient de Janus, le Dieu des portes et des ouvertures. Dans la mythologie romaine, Janus avait deux visages : une face tournée vers l’avant (le futur), l’autre vers l’arrière (le passé). D’où le fait que le premier jour de l’année lui était consacré (Jules César l’avait ordonné). D’où le 1er janvier, tout ça, tout ça…
>Oh, les boules ! À la base, on accrochait des fruits – et surtout des pommes – sur le sapin. Pas de pot, en 1858, une grande sécheresse fut catastrophique pour les récoltes. Un souffleur de verre en Moselle a donc eu l’idée de remplacer les pommes par des boules de verre. La tradition des boules de Noël sur le sapin était née…
>Légende urbaine Contrairement à la croyance populaire, le Père Noël n’a PAS été inventé par Coca-Cola.

10 films à revoir pour la 15e fois à Noël

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Père Noël Origines (Rare Exports : A Christmas Tale), 2010 De l’épouvante et une démythification de Noël par Jalmari Helander. Des chercheurs américains mettent à jour le village du Père Noël en Laponie. S’en suivent un massacre de rennes et la découverte d’un vieillard violent. À ne pas regarder en famille.
L’étrange Noël de Monsieur Jack (The Nightmare Before Christmas), 1993 Jack, le « Roi des citrouilles », habite la ville d’Halloween. Lassé de préparer chaque année la même fête, il s’en va. Et découvre la ville de Noël. Un film Disney réalisé par Henry Selick sur un scénario de Tim Burton.
Un fauteuil pour deux (Trading Places), 1983 Chef d’œuvre mésestimé de John Landis, Un fauteuil pour deux réussit à assembler critique sociale et humour. Un jeune cadre dynamique (Dan Akroyd) et un petit magouilleur noir (Eddie Murphy) échangent leurs places. Le premier devient un instant un Père Noël désargenté et imbibé.
Maman, j’ai raté l’avion (Home alone), 1990 Le classique de Noël, signé Chris Colombus. La famille McAllister s’envole pour Paris. Ils ont oublié le cadet Kevin (Macaulay Culkin) à la maison. Ce dernier protège le foyer familial contre un cambriolage perpétré par deux nigauds. Jubilatoire pour les (grands) enfants.
Monty Python : La vie de Brian (Monty Python’s Life of Brian), 1979 Brian Cohen naît dans l’étable voisine de Jésus et finit en martyr, crucifié. Sa vie croise de très près celle du Messie, il subit l’occupation romaine autant que l’insupportable voix de sa mère Mandy. Un délicieux prétexte à mille et une facéties des Monty Python. Beau comme une crèche punk.
Garde à vue, 1981 Le soir de la Saint-Sylvestre n’est pas un jour de fête au commissariat de Cherbourg. L’inspecteur Antoine Gallien (Lino Ventura) auditionne un notable. Le notaire Martinaud (Michel Serrault), témoin, puis suspect dans une affaire de meurtres et de viols de petites filles, s’énerve. Un huis clos fascinant de Claude Miller.
Tout le monde dit I love you (Everyone says I love you), 1996 Comme souvent avec Woody Allen, il est question de famille bourgeoise new-yorkaise, et plus particulièrement de leur vie sentimentale. Cette comédie musicale nous entraîne jusqu’à un réveillon parisien débridé où chacun porte la moustache de Groucho Marx. Champagne !
Quand Harry rencontre Sally (When Harry met Sally), 1989 Il faut bien l’avouer, aucune comédie romantique n’a réussi à détrôner ce film de Rob Reiner, suffisamment drôle, sensé et pas trop niais pour séduire un large public. Même si la déclaration de Harry le soir de la Saint-Sylvestre n’est pas le meilleur moment du film.
Groom service (Four Rooms), 1995 Un groom nommé Ted (Tim Roth), un hôtel et quatre historiettes inégales. Le niveau monte crescendo durant le réveillon du Jour de l’an avec des sorcières, une séquestration, les enfants d’un gangster et un pari stupide. Tarantino et ses amis sont derrière la caméra.

Escapade à Jersey : historique et branchée

#EPJTMV. L’île au charme britannique renferme des trésors de patrimoine, et d’adresses incontournables.

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La Baie de Saint-Brélade

Dès que le soleil se pointe, c’est l’endroit idéal pour se détendre sur le sable fin et se baigner en toute tranquillité. Enfin… presque ! Car la plage est aussi le rendez-vous des Jersiais amoureux des sports nautiques. Du canoë-kayak au jet-ski, en passant par le paddle, le canotage et la planche à voile, la Baie de Saint-Brélade respire le dynamisme et les vacances.

Le zoo
Étendu sur plus de huit hectares, le zoo de Jersey, fondé en 1959, préserve de nombreuses espèces en voie de disparition. Situé à l’écart de la ville, il recense 130 variétés d’animaux. Entre deux découvertes, les visiteurs peuvent faire une pause au Firefly café ou au Dodo restaurant.

Les tunnels de guerre et l’hôpital souterrain allemand
Amateurs d’histoire, ce site est pour vous ! Les différentes phases de l’occupation de Jersey par les Allemands durant la Seconde Guerre mondiale sont retracées sur plus d’un kilomètre dans ces tunnels de guerre. Au détour d’une galerie, on tombe même sur un ancien hôpital souterrain allemand (claustrophobes s’abstenir !). On passe facilement la journée entière à revivre les souvenirs conservés dans le patrimoine historique de l’île.

Le château d’Elizabeth
À marée basse, on y accède à pied. Et lorsque l’eau monte, on embarque sur le véhicule amphibie ! Dominant la baie de Saint- Aubin, ses murs renferment des expositions sur les 300 ans d’histoire pendant lesquels le château d’Elizabeth, perché son sur îlot rocheux, a défendu Jersey. Une balade sympa autour de magnifiques édifices.

The Jersey Opera House
En ville, c’est LE théâtre par excellence où se jouent pièces, spectacles et représentations en tous genre. Beaucoup de Britanniques viennent se produire sur la scène du Jersey Opera House. Un lieu bouillonnant de culture qui en régale tous les amateurs.

♦Howard Davis Park
Une parenthèse fleurie au coeur de Saint Hélier, la capitale de Jersey. Le café du parc est idéal pour faire une pause en toute tranquillité, au coeur de l’agitation urbaine. Une magnifique roseraie et un cimetière de guerre donnent au parc d’Howard Davis toute sa singularité. De nombreux concerts de plein air s’y déroulent, un véritable régal en été !


EN BREF 

>>OÙ MANGER, BOIRE PUIS DANSER ?
Royal YachtWatersplash Ce bar-restaurant branché de Saint-Ouen est d’abord apprécié pour sa cuisine, qu’on aime déguster tranquillement en terrasse, face à la mer. Quartier général de nombreux surfeurs, il affiche souvent complet de jour comme de nuit, même lorsqu’il se transforme en nightclub. Réputé pour son ambiance, des DJ renommés du Royaume-Uni y viennent parfois pour jouer quelques sets en live. Un incontournable pour tous les démons de minuit (pardon).

The Royal Yacht Le lieu un peu magique de l’île pour sortir : hôtel branché en plein centre ville, c’est aussi un bar, idéal pour boire un café en journée. Le soir, direction son élégant restaurant pour dîner. Et le vendredi, c’est boîte de nuit : le Royal Yacht branche les spotlights et devient l’un des nightclubs préférés des Jersiais !

NOTRE GUIDE
Catherine
 
 
 
 
 
Catherine est née à Jersey et y a vécu toute son enfance. Après quelques années d’études en France, elle est rentrée vivre sur sa petite île, dont elle adore le côté cocoon, où elle connaît (presque) tout le monde.
 
 

Le retour en force de la trottinette

La voiture en ville, une galère. Il reste un espoir : la trottinette.

Trottinette
A Tours, on roule pour la trottinette. (Photo Eva Deniel)

Fini, le cliché de la trottinette pour les enfants. Aujourd’hui, de plus en plus d’actifs s’y mettent. Parce que c’est pratique, économique, écologique et plein d’autres avantages en « ique ». L’accessoire bariolé à l’effigie des héros de dessins animés se décline aujourd’hui en de nombreuses versions urbaines au design élégant et sportif.

Sylvie, 49 ans et demi, est une adepte de la trottinette depuis une dizaine d’années. « En ville, c’est le top ! Elle est pliable et légère, je l’emmène dans les magasins sans problème. »  La trottinette (ou « patinette », pour les nostalgiques des années 90) est pratique, c’est un fait. Bonus : elle permet de garder la forme. A deux conditions, selon Emmanuel Ferrer, kinésithérapeute. Tout d’abord, éviter le syndrome du « tennisman qui ne travaille qu’un seul bras » en « alternant sa jambe d’appui ». Un conseil validé par Sylvie, qui a déjà constaté « jusqu’à deux centimètres de différence entre chaque genou ! »

Autre recommandation du docteur, réservée aux plus motivés : pour un effet positif visible sur notre corps, 45 minutes de pratique quotidienne sont nécessaires. Pfiou ! Les adultes semblent s’être donné le mot pour adopter la trotti dans les rues de Tours, mais l’usage reste encore associé aux enfants. Chez Decathlon, malgré un franc succès de la trottinette tous les ans, seuls 25 % sont achetés par des adultes.  Alors, qu’est-ce qui vous retient encore d’acheter la vôtre ? Trentenaires, quadragénaires, quinquagénaires et tutti quanti : pour 2015, c’est le moment de sauter le pas ! Enfin, de rouler quoi.
Sinon, vous pouvez aussi vous entraîner pour rivaliser avec ça :
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=t-8kHQy2owY[/youtube]

Expo : on a vu Les Petits formats érotiques

#EPJTMV Les Petits Formats érotiques s’invitent à la galerie La Boîte Noire : treize artistes pour treize visions de l’éros.

Petits formats érotiques
Les Petits formats érotiques (Photo Julie Roeser)

En plein cœur du Vieux Tours, la galerie la Boîte Noire n’a de sombre que son nom. Grande baie vitrée, murs blancs : on pense plutôt au « white cube », architecture typique des lieux d’exposition de l’art contemporain. Cet espace vierge revêt chaque hiver, depuis huit ans, les couleurs de l’érotisme. Ces saveurs crues du péché de chair sont passées par le prisme d’artistes aux sensibilités et aux méthodes de travail fatalement différentes. Sur cet espace dédié au plaisir pèse alors le poids du désir, qui se pose avec volupté sur chaque petit format.

Pierre Guitton fait sourire avec ses peintures colorées au style enfantin. Son audace incite à venir regarder de plus près ces couples qui multiplient les positions. Malicieux, ces personnages invitent à se prendre au jeu, à répondre à leur clin d’œil. Parfois, ces petits formats prennent des formes inattendues. C’est le cas des chaussures érotiques de Juliette Gassies. L’artiste a réalisé des dessins mettant en scène l’acte sexuel, sur papier de soie, qu’elle a ensuite apposés sur les chaussures décoratives. Quoique le visiteur puisse en penser, ces paires de talons n’évoquent pas forcément le fétichisme mais plutôt l’érotisme et la sensualité de cet accessoire. Pour créer les pièces les plus originales de cette exposition collective, la peintre s’est laissée aller à un changement de support radical. D’autres artistes ont effectué un grand glissement de terrain pour cette exposition.
Mélanie Lusseault, dont l’atelier Rouge Pistache ne se situe qu’à quelques mètres de la galerie, n’est pas une grande habituée de la thématique. Ses œuvres de style naïf se transforment alors en scènes érotiques dans la cuisine. Preuve que ce lieu du cliché ordinaire de la ménagère aux fourneaux est aussi une pièce où l’amour se consomme. Notre coup de coeur va pour les dessins minutieux de Caroline Bartal qui rappellent l’aspect torture et intimiste des œuvres d’Egon. Avis donc aux curieux qui voudraient trouver un peu de chaleur en plein hiver.
LE LIEU En plein centre de Tours, la galerie La Boîte Noire propose des oeuvres d’artistes locaux, mais pas que. Agathe Place, galeriste tourangelle depuis trois ans, fonctionne au coup de coeur, qu’elle espère faire partager avec les simples visiteurs comme avec les acheteurs.
>>59 rue du Grand-Marché, jusqu’au 28 décembre. Du mercredi au samedi, de 11 h à 19 h. Renseignements au 06 99 19 52 22.

8e ÉDITION Cela fait maintenant huit ans que cette exposition collective et thématique s’installe dans l’hiver tourangeau. Au mois de décembre, de nombreuses galeries vendent des petits formats à des prix intéressants. Idéal à l’approche des fêtes. Grâce à ce theme original, La Boîte Noire cherche à attirer les parents.

QUARTIER DES ARTS L’exposition est programmée cette année dans le cadre du P’tit Baz’Art du Quartier des Arts. L’association de galeristes et artistes propose un parcours d’expositions dans 14 lieux du quartier du Grand Marché. De quoi prendre sa dose de culture pour le mois. (UN BONUS A LIRE ICI !)

Quel avenir pour l'imprimerie Mame ?

#EPJTMV Un nouveau quartier émerge autour des locaux de l’ancienne imprimerie Mame fermée en 2011. Le sort de l’édifice principal, toujours en travaux, reste flou.

imprimerie mame
Les travaux sur la tour administrative et les anciens ateliers de l’imprimerie devraient être terminés pour le premier trimestre 2015. (Photo Romane Boudier)

Du rouge, du vert, du blanc, du bleu. Ces derniers mois, des logements et des bureaux colorés bourgeonnent boulevard Preuilly, sur le site de l’ancienne imprimerie Mame. Le conseil général vient d’ailleurs d’y installer sa Maison départementale de la solidarité pour Tours-ouest. Côté usine, en revanche, les ouvriers sont encore à l’oeuvre. Les travaux de rénovation de l’édifice, initiés en 2012 après la liquidation de l’imprimerie à l’été 2011, traînent. Pour l’heure, seul Michelin y a installé ses ateliers de transition professionnelle. Ce qui représente 4 000 m2 sur une surface d’environ 10 000 m2.
En rachetant ce site, Tour(s) Plus avait imaginé un pôle des arts réunissant les Beaux-Arts, l’école Brassart et le département histoire de l’art de l’université. Soutenue par la Ville (qui a acquis un volume de 3 000 m2 en décembre 2013), seule l’école des Beaux-Arts a finalement été retenue dans le projet. Ni l’université, ni l’école Brassart n’avaient les moyens.« Les tarifs proposés étaient prohibitifs », déplore Éric Olivier, directeur de l’école de design située boulevard Jean-Royer.

Pôle art ?
Initialement, les élèves des Beaux- Arts devaient prendre leurs quartiers dans les bâtiments administratifs Mame à la rentrée 2014. Mais aujourd’hui, les travaux sur les parties classées ne sont pas terminés et les étudiants n’y sont toujours pas. « Nous avons dû immobiliser le site pendant deux mois, entre mars et avril, à la suite d’une découverte fortuite de plomb », justifie Pascal Gomes, directeur adjoint de la Set (Société d’équipement de Touraine), qui gère le chantier pour Tour(s) Plus. En attendant, les étudiants patientent dans la gentilhommière. « Rien n’est fait ici pour accueillir une école d’art, s’impatiente une étudiante. Nous n’avons plus qu’un seul atelier, même pas de salle d’exposition. »

Entreprises innovantes ?
Du côté de Tour(s)Plus et de la Set, on promet que les locaux seront livrés au premier trimestre 2015. « Je m’attends plutôt à un nouveau retard », maugrée un membre de l’encadrement aux Beaux-Arts. Si le pôle culturel a du plomb dans l’aile, les élus de Tour(s)Plus souhaitent faire venir des entreprises innovantes. Le Fun Lab devait notamment s’y installer en septembre 2014. Pour l’instant, l’association a trouvé refuge chez les Compagnons du devoir. « Nous devions nous-mêmes réaliser les travaux de finitions et le loyer demandé était trop cher. Nous sommes toujours en négociation, mais il n’y a rien de précis », regrette Gérard Laumonier, un des responsables du Fun Lab.
« Nous étudions en ce moment les propositions, les décisions officielles seront prises une fois les travaux terminés, à partir de février », répond Virginie Sécheret, directrice du développement économique à Tour(s) Plus. De quoi entretenir le flou qui règne sur l’orientation qui sera donnée au site. Lors des dernières municipales, Jean Germain voulait en faire « un lieu atypique et immédiatement accueillant » sous la houlette de Gilles Bouillon. Un projet « qui n’en était pas un » pour Christine Beuzelin, l’adjointe à la culture de la nouvelle municipalité, qui fait savoir que « la Ville n’a pas l’intention de racheter de surfaces supplémentaires » de l’ancienne usine.
Pôle culturel ou pôle innovant : « Toutes les cartes sont dans les mains de l’agglo », souligne Christine Beuzelin. En coulisse, on craint que ce « serpent de mer » se règle en attribuant les volumes restants des bâtiments « aux plus offrants ».

 

Concours : réinventer les loges de vignes

#EPJTMV La Maison de l’architecture et la Jeune Chambre économique de Tours ont lancé un grand concours d’archi. Plus de 300 jeunes architectes ont envoyé un projet.

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L’initiative est aussi novatrice que prometteuse. Pendant deux mois, plus de 300 équipes venues du monde entier ont tenté de réinventer les loges de vignes, ces anciennes habitations du bord de Loire. Ce concours est uniquement ouvert à des étudiants en école d’architecture, bien que la région n’en compte pas, ou à de jeunes architectes de moins de 30 ans. C’est avant tout « une manière de mettre en avant les jeunes » pour Jean-Charles Liddell, directeur de la commission à la Jeune chambre économique et secrétaire à la Maison de l’architecture. « Il faut compter sur eux, les mettre en avant et les valoriser ».
Preuve en est, ce sont les étudiants des CFA BTP de Saint-Pierre-des-Corps et de Blois qui seront chargés de la construction des deux projets lauréats dans les villes de Savonnières et de Chouzé-sur-Loire, où passe le parcours de la Loire à Vélo. Concours international pour une implantation locale, ce projet est un véritable « coup de projecteur pour Tours et ses environs », explique Jean-Charles Liddell. Et pour cette première édition, implanter les projets en région Centre a tout son sens pour l’architecte, en raison de son patrimoine. Les lauréats seront désignés par un jury international composé d’architectes connus mondialement, d’acteurs locaux et de citoyens. Cette première édition est synonyme de succès pour les organisateurs. Elle devrait se renouveler tous les deux ans.
Désignation des lauréats jeudi 11 décembre à la mairie de Tours, à 17 h 30.
Exposition de 26 projets le long de la Loire. Construction des projets à partir de janvier à mai 2015. Exposition des loges en mai 2015.

Horoscope du 10 au 16 décembre 2014

#EPJTMV On a pris ce qui se fait de mieux dans la chanson française. À vous de retrouver qui chante quoi. Si vous avez tout bon, vous nous envoyez un mail et on vous renvoie un cadeau (redac@tmvmag.fr).

HOROSCOPE
BÉLIER

Amour Quand on a que l’amour.
Gloire Seul au fond de son lit.
Beauté Quand ton corps se fait dur.
TAUREAU
Amour Mel, je le sens, je le sais, je le suis, il se fout de moi…
Gloire Tout est chaos.
Beauté Elle a le regard qui tue.
GÉMEAUX
Amour C’est l’amour à la plage (ahou tcha tcha tcha).
Gloire Ohé ohé, capitaine abandonné.
Beauté Et moi je suis tombé en esclavage, de ce sourire, de ce visage.
CANCER
Amour Boyfriend, girlfriend, à moi de choisir.
Gloire Je m’voyais déjà en haut de l’affiche.
Beauté Belle c’est un mot qu’on dirait inventé pour elle.
LION
Amour Comme un fou, comme un roi, comme une star de cinéma.
Gloire Ce rythme qui t’entraîne jusqu’au bout de la nuit.
Beauté J’aime trop ton boule de mec.
VIERGE
Amour Puisqu’on ne vivra jamais tous les deux.
Gloire Comme un ouragan.
Beauté Devant son corps de femme, je suis un géant de papier. (Jean-Jacques Lafon)
BALANCE
Amour Peu importe qu’elles me haïssent, pourvu qu’elles m’aiment.
Gloire J’suis qu’un mec à frime, bourré d’aspirine.
Beauté Il suffirait de presque rien.
SCORPION
Amour J’ai encore rêvé d’elle.
Gloire J´aurais voulu être un artiiiiiiste.
Beauté Avec ma gueule de métèque.
SAGITTAIRE
Amour Les histoires d’amour finissent mal en général.
Gloire Et partout dans la rue j’veux qu’on parle de moi.
Beauté Big girl you are beautiful.
CAPRICORNE
Amour Quelques mots d’amour.
Gloire Vas-y Francky c’est bon, bon, bon.
Beauté On t’a déjà dit que t’étais une beauté numérique ?
VERSEAU
Amour Si on parle d’amour, qu’est-ce que tu diras ?
Gloire Dorénavant, je vais de l’avant, c’est ma direction.
Beauté Belles, belles, belles comme le jour.
POISSON
Amour Elle me dit d’être doux, câlin, coquin et tout.
Gloire Je veux te voir dans un film pornographique.
Beauté Il était beau comme un enfant, fort comme un homme.

Tours a d'Incroyables Talents

#EPJTMV Vous pourriez les croiser dans la rue sans les reconnaître. Pourtant, les cinq Tourangeaux que nous allons vous présenter sont très connus dans leurs domaines.

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CATHERINE BARTHÉLÉMY, médecin spécialiste de l’autisme, Légion d’honneur
Dans les couloirs du CHRU de Tours, zone pédopsychiatrique, les enfants l’appellent « Catherine ». Lunettes orange sur le nez, souriante et bavarde, Catherine Barthélémy raconte on ne peut plus sobrement son brillant parcours et ses nombreuses récompenses. Sa médaille de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale ? « Une reconnaissance. Ça veut dire que j’ai rendu service et ma vie, c’est ça. » La Légion d’honneur qui orne son col depuis 2007 ? « J’aurais pu la recevoir en tant que professeur ou en tant que chercheuse, mais non. C’est pour mon activité à l’hôpital auprès des enfants et j’en suis très fière. » Originaire de la Vienne, sa vocation de médecin est née tôt, grâce à une amie de la famille. « Elle me disait que des enfants avaient besoin qu’on les sorte de la maladie. Je ne connaissais pas encore le handicap, je ne savais pas que certains ne pouvaient pas parler par exemple. » Après une fac de médecine à Caen, elle intègre l’équipe de Gilbert Lelord à Tours, psychiatre spécialiste de l’autisme ; son « maître ». Elle-même est devenue mentore à son tour : Frédérique Bonnet-Brilhault, qu’elle a en partie formée, a pris sa place à la tête du service pédopsychiatrique et les plus de 300 publications sur l’autisme auxquelles elle a participé font sa renommée internationale.
Depuis les années 1970, Catherine Barthélémy alterne entre la blouse de médecin et celle de chercheuse. Longtemps à la tête de l’équipe « Imagerie et cerveau » de Tours, elle est aujourd’hui, à 68 ans, professeur émérite à l’université et enseigne aux « médecines » dans une ambiance estudiantine qu’elle adore, explique-telle, rieuse, à l’hôpital Bretonneau, entre dessins d’enfants et passages d’orthophonistes et neuroscientifiques. Véritable passionnée dans tout ce qu’elle fait, sa dopamine, c’est les enfants. « J’ai continué à suivre des petits que j’ai connu à 2 ans et qui en ont maintenant 25. C’est formidable. Pour certains, l’évolution a été très positive », rapporte la sexagénaire, un brin de fierté dans la voix, avant de souligner l’importance du travail d’équipe. Modeste.
Kevin Verger
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LOUIS MAURIN, Directeur de l’Observatoire des inégalités

Un institut de statistiques réputé dans tout le pays, à Tours ? Vraiment ? En pénétrant dans les locaux de l’Observatoire des inégalités, on ne pourrait pas vraiment l’imaginer. L’appartement minuscule qui sert de bureau à Louis Maurin et ses associés ne paye pas de mine. « C’est le prix de l’indépendance », explique avec un grand sourire ce quadragénaire, père de trois enfants. En fondant en 2003 l’Observatoire des inégalités avec le philosophe Patrick Savidan, Louis Maurin décide d’aller plus loin que ses articles pour le journal Alternatives Économiques. Les inégalités préoccupent depuis longtemps cet ex-Parisien. Ne manquait plus qu’un déclencheur. Un événement qui allait changer la face de la vie politique française. « Le Front national au second tour des élections présidentielles nous a poussés à faire quelque chose, c’est clair, explique-t-il. On a senti que le vent tournait et qu’il fallait remettre les faits et les chiffres au coeur du débat public. »
Le duo Maurin/Savidan va alors s’installer dans les barres d’immeubles du quartier Sanitas dans son petit appartement, pour produire des articles et des enquêtes sur la situation sociale du pays, sous tous ses aspects. Dix ans plus tard, la petite structure de Louis Maurin est devenue grande : véritable référence sur la question des inégalités en France, l’Observatoire répond présent dans les pages des quotidiens nationaux (Le Monde, Libération, Télérama), accueille 10 000 internautes chaque jour sur son site et vogue de conférences en conférences pour transmettre son message. « Au milieu du brouillard politique et des petites phrases, il faut se fier aux faits et aux chiffres. » Et ce de manière simple : l’Observatoire vulgarise l’information économique, pour qu’elle atteigne un maximum de personnes. « Je suis très fier de voir l’Observatoire cité dans les manuels de SES de ma fille. C’est la preuve qu’on a réussi à faire ce qu’on voulait. » Difficile de le contredire.
Brice Bossavie
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YVES CHAUVIN, Prix Nobel de chimie

« Plus Tourangeau que moi, ce n’est pas possible », sourit Yves Chauvin, 84 ans, ancien chercheur de l’Institut français du pétrole (IFP) et prix Nobel de chimie en 2005. Il habite en Touraine depuis une dizaine d’années, région où vit sa famille depuis des générations. Son intérêt pour la chimie est né durant la Seconde Guerre mondiale : « J’étais passionné par les explosifs », explique le primé en costume gris. Au cours de ses trente années de carrière à l’IFP, Yves Chauvin a eu l’occasion de pratiquer la chimie appliquée et fondamentale. « Ma femme m’a dit un jour que j’aurai un prix Nobel pour mes recherches, je ne la croyais pas. » Pourtant, un an après la disparition de celle-ci, il est nommé prix Nobel de chimie. « J’avais un peu peur au début, je ne pensais même pas aller à la remise des prix. » Après sa distinction, il rencontre Jacques Chirac, président de la République à l’époque. « Il a proposé de me conduire jusqu’à la gare en voiture, escorté par deux motards. Gêné, j’ai préféré y aller à pied. »
Mal à l’aise face aux honneurs, le Tourangeau reste humble, lui qui partage le Nobel de chimie avec deux homologues américains. « Le mérite va à Robert Grubbs et Richard R. Schrock qui ont trouvé une application à ma découverte sur les métathèses et ont permis d’en exploiter les caractéristiques dans le domaine pharmaceutique. » Encore aujourd’hui, il s’informe des innovations dans le domaine de la chimie et continue ses recherches, malgré son âgé. « Souvent les gens changent d’occupation à la retraite. Pas moi. Ma passion reste la même », explique-t-il en faisant de grands gestes. Dans un placard à l’entrée de son appartement, près de la cathédrale de Tours, des livres sur les prix Nobel s’entassent à côté de ses récompenses. Quand il a fait sa découverte qui lui a valu un Nobel, il a d’abord vécu l’incompréhension de ses collègues. « C’est parce que, en général, les scientifiques ont peur de la nouveauté. »
Manon Dufreix
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NUNO PINHEIRO international portugais au Tours Volley-Ball

Il était destiné à briller sur les terrains de volley. Nuno Pinheiro, le passeur portugais du TVB, est originaire d’Espinho, près de Porto, une ville côtière imprégnée par la culture du volley, dans un pays où le foot est roi. « Je me suis mis au volley pour faire comme les copains. J’avais 10 ans. » Test concluant. Six ans plus tard, Nuno passe pro au Portugal. Avant un bref exil en Italie, à Tarente, puis quatre ans passés du côté de Maaseik, le club numéro 1 en Belgique. « J’ai gagné mes premiers trophées là-bas et j’y ai également disputé une finale de Coupe d’Europe », explique-t-il dans un français parfait, teinté d’un léger accent ibérique. Il faut dire que le Lusitanien arpente les parquets de l’Hexagone depuis maintenant cinq ans. D’abord sous les couleurs de Beauvais puis de Poitiers, avant de rallier le TVB en 2012, avec lequel il a déjà remporté deux championnats, deux Coupes de France et une supercoupe. À bientôt 30 ans, le passeur est aussi un leader sous le maillot tourangeau. Et reste avant tout un latin : « Sur le terrain, je suis très expressif. Quand ça va, je le dis, mais quand ça ne va pas, je le dis aussi ! ».
Élément clé de l’une des meilleures équipes de France, le Portugais avoue pouvoir « se balader incognito » à Tours. « On aimerait que le volley soit plus médiatisé, mais c’est compliqué pour nous d’exister au milieu d’autres sports de salle comme le handball ou le basket, très populaires en France », analyse-t-il, frottant sa barbe de trois jours du bout des doigts. Du haut de son mètre 94 et de ses quelque 140 sélections en équipe du Portugal, Nuno se dit « heureux et fier » du chemin accompli en tant que sportif. Sa plus grande fierté ? « Je me souviens de tous les titres, de toutes les finales disputées avec mes clubs. Mais la qualification pour le championnat du monde 2002, où on est allé jusqu’en quarts de finale, restera quelque chose d’exceptionnel pour moi et mon pays. » Latin avant tout, on vous dit !
Julien Garrel
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ANTOINE GUERBER, créateur de l’ensemble Diabolus in Musica

Je suis un ovni dans le monde de la musique », explique spontanément Antoine Guerber, 56 ans et les cheveux tout juste grisonnants. Loin du parcours tracé des musiciens classiques, il a découvert la musique grâce à ses frères fans de Bob Dylan. « Je me suis aussi forgé une éducation musicale en écoutant la radio. Ça m’a ouvert les oreilles », plaisante le ténor originaire de Pau. Lors d’un stage de chant grégorien, auquel il participe par hasard, il a un déclic pour la musique médiévale. Il y rencontre Dominique Touron. Ensemble, ils forment Diabolus in Musica en 1992, après que le Palois se soit formé au Centre de musique nationale de Paris et au Conservatoire de Lyon. « On a décidé de s’installer à Tours pour son patrimoine historique et culturel riche », déclare le musicien d’une voix posée. L’ensemble s’en inspire notamment dans leur album intitulé Manuscrits de Tours. La formation musicale se développe et obtient, dès 1999, un Diapason d’or. « C’est à partir de ce moment là que l’on a commencé les tournées à l’étranger, en Amérique et en Europe. »
Aujourd’hui, il est régulièrement invité sur France Musique pour parler de leurs disques. « En France, la musique ancienne n’a pas la même importance que dans d’autres pays européens comme l’Allemagne ou la Belgique », alors que les plus grands ensembles sont originaires de l’Hexagone. « Ici, la plupart des gens ont encore une image poussiéreuse de la musique médiévale. Pour contrer cette impression, on met en place des dispositifs plus modernes en rajoutant du théâtre ou de la vidéo à nos prestations », insiste Antoine Guerber aux yeux bleu-gris. Il organise également des ateliers et conférences à but pédagogique afin d’expliquer la musique du Moyen Âge dès la maternelle. En 2009, le musicien décide de lancer un nouveau festival aux concerts éclectiques à Tours : Les Méridiennes. Et d’annoncer fièrement : « Cette année, on a comptabilisé 98,9 % de taux de remplissage. »
Manon Dufreix

Le Quartier des Arts fait son P’tit Baz'art

#EPJTMV. Pendant tout le mois de décembre, l’association Quartier des Arts propose quatorze expositions dans des lieux différents du quartier du Grand Marché. Une balade culturelle à la rencontre d’artistes d’ici et d’ailleurs.

En vous baladant dans le Vieux Tours, vous êtes forcément déjà tombé sur un panneau à fond marron indiquant le quartier des artisans. Mais peut-être que vous n’y avez pas prêté attention. Il faut dire qu’ils indiquent souvent des lieux de patrimoine à visiter avec pépé Hippolyte plutôt qu’avec votre bande de potes. Mais si vous vous promenez dans le quartier du Grand Marché, vous vous rendrez compte que derrière l’architecture des siècles passés se trouvent des créateurs bien vivants et ancrés dans le présent.
Quatorze ateliers et lieux d’expositions s’attellent à redonner vie à ce périmètre culturel historique. Regroupés au sein de l’association Quartier des Arts, ces artistes d’aujourd’hui proposent un parcours d’expositions à visiter tout le mois de décembre.

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Mélanie Lusseault est la trésorière de l’association Quartier des Arts. Crédits : Julie Roeser

D’une expo à  une asso
Il y a six ans, les deux artistes Ahncé et Mélanie Lusseault organisaient une exposition intitulée Le P’tit Baz’art de l’atelier Rouge Pistache. Comme les deux jeunes femmes venaient d’intégrer cet atelier très bien situé, elles ont eu la bonne idée d’en faire profiter d’autres créateurs qui n’avaient pas forcément accès à un lieu aussi bien placé. « L’idée était de vider complètement l’atelier et de laisser les murs à d’autres artistes, explique Mélanie Lusseault. Parfois, on a même exposé à douze alors que le lieu ne s’y prête pas vraiment, avec ses 40m² de surface. Ça ressemblait un peu à la caverne d’Ali Baba, chacun avait son petit pan de mur. »
De plus en plus de créateurs voulaient exposer à l’atelier Rouge Pistache et, comme les murs ne sont pas extensibles, elles ont demandé aux ateliers voisins de les rejoindre dans leur démarche. Petit à petit, le mouvement s’est propagé à une dizaine de lieux qui voulaient bien participer à l’événement. Elles organisaient ça une à deux fois par an, « toujours en hiver et puis quelques fois au printemps ».
Face au volume de travail que cela demande, les propriétaires des divers lieux ont décidé de créer un collectif pour mieux s’organiser. « On voulait aussi se fédérer pour avoir un peu plus de poids au sein des institutions », précise Mélanie Lusseault.
Un reconnaissance pour le quartier
Gagner une meilleure visibilité était l’un des objectifs de l’association : faire en sorte que le quartier des artistes et des artisans soit vraiment reconnu au sein de la Ville. « A terme, on voudrait être référencés dans les guides, avoir des plaquettes à l’office de tourisme par exemple », détaille Mélanie Lusseault, trésorière. Des négociations sont également en cours avec la mairie pour obtenir une meilleure signalétique qui permette de reconnaître le quartier. En attendant, les lieux d’expositions du P’tit Baz’art seront reconnaissables par de la moquette de couleur disposée à l’entrée aux horaires d’ouverture.
Le Quartier des Arts ne se pose pas de limites, dans la forme comme dans le style. Ainsi, de l’exposition sur le thème de l’érotisme à La Boite Noire aux sculptures en papier mâché de Gritte en passant par les Petits bijoux de mur d’Alice Deloule, présentés à l’atelier Rouge Pistache, impossible pour le flâneur tourangeau ou le touriste amateur de belles choses de ne pas y trouver son compte.
Jessica Lombardi

Making-of, J-1 : « Hâte de le voir en papier, demain »

#EPJTMV. Demain, votre TMV aura une saveur particulière. Toute la semaine, les étudiants de l’École publique de journalisme de Tours (EPJT) ont pris les manettes de votre magazine gratuit. Florilège des réactions des 24 rédacteurs à la veille de la sortie de TMV spécial.

EPJTMVÉpisode final.
Romane : C’était à la fois épuisant et excitant de courir à droite, à gauche pour faire des photos. Et quelle fierté de voir son travail publié !
Anne : Merci à Benoît et Aurélien pour cette semaine particulière. J’ai adoré travailler pour TMV, j’aurais voulu que ça dure plus longtemps
Eva : La semaine est passée à toute allure, avec quelques rush et montées d’adrénaline le dernier jour. On en oubliait presque qu’on était dans une salle de cours tellement on était plongés dans l’ambiance d’une vraie rédaction !
Julien : Content d’avoir pu mettre mes papilles au service de TMV ! Je reste à votre disposition si d’autres restaurants sont à tester…
Kévin : Très bonne expérience : c’est la première fois qu’on se retrouve tous en condition de rédaction et, ma foi, on s’en est bien sorti tous ensemble non ? En espérant que les gens, attirés par nos bouilles en couverture, fassent péter le record de TMV lus et qu’il y ait besoin d’un réassort
Clément : Cette semaine à TMV, c’était un peu comme un tour en montagne russe. Sur le coup t’es tellement pris dans le truc que tu t’amuses sans trop penser à autre chose. C’est lorsque tu en sors que tu te dis que c’était vraiment génial et que t’en referais bien un tour…
Brice : On s’est retrouvés pour la première fois dans notre promo sur un projet commun, et c’était cool. Et même si Eva m’embêtait tout le temps pendant que je travaillais, on a accouché d’un beau numéro
Thomas : Ce qui a réellement été bénéfique avec cette semaine TMV c’est qu’on a pu voir l’apport du travail en groupe. On a vu que le boulot de journaliste n’était pas individuel, et ce genre de chose est rarement mis en valeur dans notre formation de tous les jours
Clémence : C’était assez délicat et stressant de prendre les commandes d’un journal déjà bien installé. Mais le résultat en valait la peine ! J’espère que vous apprécierez ce numéro spécial autant que nous avons pris du plaisir à le rédiger !
Fabien : La coupure avec les cours était la bienvenue : quand on fait beaucoup de théorie, passer à la pratique est toujours enrichissant. De plus, le rôle de secrétaire de rédaction, tel une courroie de transmission, est responsabilisant. Même sans le nom publié, on se sent utile.
Solène : C’était court mais intense ! J’espère que les gens liront le TMV avec autant de plaisir que l’on a pris à l’écrire.
Sébastien : Le web pour l’EPJTMV c’était une chouette expérience. On était assez libre et on avait plein d’idées en tête. Je pense qu’on a été l’équipe qui a le plus travaillé. En toute modestie. J’espère qu’on a offert aux Tourangeaux un contenu web intéressant pendant cette semaine #EPJTMV
Lola : Même si j’étais au pôle rédaction sur les pages Agenda et Cinéma, j’ai pu donner un coup de main au pôle web. C’était super de voir les deux tableaux, et stimulant quand on regardait le nombre de visiteurs uniques sur le site grimper chaque jour !
Rodolphe : La collaboration EPJT-TMV ? Une réussite à tout point de vue ! Et si vous appréciez ce numéro un peu particulier, promis, les journalistes en herbe de l’EPJT reprendront (un jour) les commandes du magazine.
Marine S : Une semaine c’était bien trop court mais nous nous souviendrons longtemps de cette expérience très enrichissante
Esteban : La relecture des textes est un exercice « de l’ombre » très intéressant. C’est une sorte de défi : relever les erreurs, rentrer dans le calibrage, affûter les phrases. Ce travail bonifie celui des rédacteurs.
Dah : Anticiper l’actu n’est pas une chose forcément évidente. Alors oui, au début on a un peu « ramé » mais les choses se sont décantées. Et au final, on en a fait plus que ce qu’on aurait imaginé !
Shanel : Gérer une rédaction de 24 journalistes, c’est une sacrée aventure. On a eu des doutes, des surprises, des frayeurs. Mais quand on tient enfin notre numéro dans les mains, on se dit que ça valait vraiment le coup. Merci à Benoît, Aurélien et Matthieu pour cette belle semaine.
Marine B : Une semaine pleine de rebondissements : passer de 32 à 40 pages, mettre (un peu) la pression aux rédacteurs, gérer les problèmes informatiques et, enfin, s’occuper du bouclage dans les locaux de l’hebdo. Mais, tout cela importe peu finalement, le numéro #EPJTMV en valait la peine !
Julie : Dur, dur de suivre plusieurs rédacteurs en même temps. Il fallait jongler entre les rendez-vous de chacun. Mais c’était aussi très enrichissant de pouvoir être sur plusieurs sujets à la fois
Jessica : Passer d’une classe à une rédaction, c’était le top. C’était l’effervescence, les idées qui fusent et beaucoup de rire. Côté culture, j’ai été gâtée, l’exposition en avant-première, comme les vrais.
Manon : La semaine TMV était très intéressante et enrichissante. Cela nous a permis de traiter des sujets que l’on n’aurait pas obligatoirement traité dans un autre cadre. Le tout dans une ambiance légère et agréable. Une réussite.
Tony : Une expérience enrichissante. Car de la recherche des sujets au bouclage, nous avons pu nous confronter aux contraintes de la réalisation d’un hebdomadaire.
Marie : Quelle satisfaction, pour des étudiants en journalisme, de voir sortir ce numéro #EPJTMV, l’aboutissement d’un travail de groupe, le petit bébé transmédia d’une promo riche et variée ! Merci à vous qui nous lisez.
Et pour voir le résultat tant attendu, c’est ici en PDF et dès demain, mercredi 10 décembre, dans vos mains !

« On souhaite que le site devienne une référence »

#EPJTMV Le premier site internet totalement dédié aux étudiants de Tours a vu le jour il y a un peu plus de deux mois. TMV a rencontré pour vous les deux créateurs : Dylan Mas et Alexis Gautron étudiants en deuxième année de Gestion des entreprises et des administrations (GEA) à l’IUT de Tours.

Dylan Mas et Alexis Gautron ont crée le premier site internet destiné aux étudiants de Tours.
Dylan Mas et Alexis Gautron ont crée le premier site internet destiné aux étudiants de Tours.

Vous avez lancé le site internet letudiantdetours.fr le 1er octobre dernier. C’est pour l’instant le seul site qui se consacre aux étudiants tourangeaux. Pourquoi cette initiative ?
Nous avons lancé ce projet pour nos études, dans le cadre des projets tutorés. Nous nous sommes mis dans la peau d’un étudiant qui arrivait à Tours et qui ne connaissait pas la ville. L’idée, c’est de lui proposer tous les bons plans : les coins à visiter de la ville, les sorties qui s’y font ainsi que les principaux évènements, les restaurants, les bars etc. C’est pour cela que nous avons mis en place toutes ces rubriques sur notre site. En plus, nous avons obtenu des partenariats* avec des établissements et des commerçants, ce qui permet aux étudiants de bénéficier de bons de réduction dans les bars, les restaurants et les boîtes de nuit. Tout ce qui nous touche directement.
Comment votre démarche novatrice a-t-elle été perçue ?
Le site a été monté en juin, puis en juillet et en août, nous avons sollicité des commerçants pour les référencer sur notre site. L’idée a beaucoup plu. Le fait que cela vienne d’étudiants a facilité la tâche. Le design du site a également été un facteur déterminant. Proposer des bons de réduction permet de découvrir les différents établissements et le mot d’ordre de ce projet est justement de favoriser la découverte.
Vous avez déjà accompli de nombreuses choses en peu de temps, quelles sont vos prochaines échéances ?
On en a plusieurs. D’abord on va continuer à faire évoluer le design du site et nous allons procéder à une légère réorganisation de celui-ci. Prochainement, on va également proposer des bracelets « letudiantdetours.fr ». Il suffira de les montrer pour obtenir un bon de réduction dans nos établissements partenaires. On souhaite aussi organiser des soirées avec nos partenaires mais sous notre nom, à partir du mois de janvier. Toutes ces idées vont se mettre en place bientôt normalement.
Il est encore un peu tôt pour tirer un bilan, mais le site a-t-il déjà du succès ?
Nous sommes très content de la fréquentation de notre site pour un début. Nous espérons toucher encore plus d’étudiants en continuant de communiquer. On a 2000 amis sur Facebook, plus de 650 fans sur la page et une centaine d’abonnés sur Twitter. Et le site est également optimisé pour mobile, les étudiants peuvent donc y accéder partout et facilement.
C’est une activité qui demande beaucoup de temps et de travail. Que vous a apporté la création de ce site ?
C’est du boulot mais on s’est bien réparti les tâches et nous y avons travaillé durant les vacances d’été. Aujourd’hui ce projet n’est plus seulement scolaire, il nous a permis d’acquérir une expérience professionnelle dans la réalisation du design, d’une campagne marketing et dans la relation avec le client. C’est pour cela qu’on souhaite le pérenniser après nos études et le développer encore plus.
Vous avez déjà un projet en tête ?
Notre idée a été protégée par l’Inpi (l’Institut national de la propriété industrielle). On est plus serein car nous détenons notre concept. Une fois nos études terminées, on aimerait l’étendre à d’autres villes. C’est notre but ultime. Cette année est une année de lancement pour que le site devienne, on l’espère, un site de référence.
Et vous vous êtes lancés dans ce projet en ayant aucune connaissance en informatique ni en graphisme…
Le projet est parti de notre imagination, nous n’avions pas de compétences particulières en terme de réalisation de site internet ni en design. On a quand même pu bénéficier de conseils de la part d’une agence de communication. Ça nous a beaucoup aidé.
(*) IM Valoris, Lykos, Weemove, Artus, Abalone, COM’il se doit, sont les partenaires de letudiantdetours.fr
Dah Magassa

"La pauvreté est un sujet tabou"

#EPJTMV. Ce 10 décembre, les droits de l’Homme sont mis à l’honneur. À cette occasion, Catherine Lison- Croze, présidente de la section Indre-et-Loire de la Ligue des droits de l’Homme, dénonce les récents arrêtés anti-mendicité discutés à Tours.

Catherine Lison-Croze regrette dans cette mesure la valorisation de l’image des magasins au détriment de celle de la société. (Photo Romane Boudier)

Serge Babary, le maire de Tours, a déposé un arrêté visant à interdire le regroupement de mendiants en ville pendant la période des fêtes. Comme Jean Germain l’an dernier, ce qui vous avait offusquée.
Chaque fois que des maires déposent un arrêté de ce type, nous le contestons. L’an dernier, la Ligue des droits de l’Homme avait demandé un recours auprès du tribunal administratif d’Orléans, qui n’a pas abouti. Cette année, nous allons nous adresser à la cour administrative de Nantes.
En quoi ces décisions représentent une atteinte aux droits de l’Homme ?
Toute personne humaine a le droit de vivre dans la dignité. Cet arrêté a été pris pour cacher la misère et rendre invisible des gens qui ne demandent qu’à être aidés. Dissimuler ces personnes, c’est les exclure de la communauté. La pauvreté est un sujet tabou.
Quelles situations êtes-vous le plus souvent confrontée ?
On traite aussi bien des cas individuels que des actions collectives. Les problèmes de racisme, de discrimination, de droit d’asile et d’hébergement d’urgence sont très courants. Mais une des revendications principales concerne le logement. Malheureusement, nous n’avons pas toujours le pouvoir d’agir.
Comment répondez-vous aux attentes des personnes ?
On les conseille et on les informe sur les aides dont ils peuvent bénéficier. Mais la mairie de Tours et la préfecture ont aussi un rôle à jouer. 5 500 logements sont laissés vacants dans la ville. Pour nous, c’est incroyable. Nous comptons revenir à la charge.
Propos recueillis par Dah Magassa

Une habitation dans les bois considérée comme "hors la loi"

#EPJTMV. Nathalie Doumas a construit son propre logement à Saint-Martin-le-Beau. En 2007, elle s’installait à la lisière d’un bois sur son terrain de 5000 m2. Mais depuis 4 ans, elle est en conflit avec la commune qui souhaite voir sa maison disparaître.

Pas facile de rencontrer Nathalie Doumas. Une fois arrivé à Saint-Martin-le-Beau par la D140, il faut « prendre à gauche au niveau du rond-point où il y a le charpentier, suivre l’usine Pullflex, reprendre à droite, et au troisième rond-point finalement à gauche ». Il faut traverser des champs, des vignes. À droite, un camp de gens du voyage, puis à nouveau des champs. Un bois apparaît. Caché sous les arbres, un circuit de moto-cross. Un dernier embranchement et quelques mètres sur un chemin de terre. Nous y voilà. Nathalie Doumas nous accueille. Finalement, on est loin du bourg de Saint-Martin lorsqu’on arrive chez elle.

Quinze ans dans un camion 

Sur le terrain, dont elle est propriétaire depuis 2004, sont répandus un peu partout des jouets. « Ils sont à mon fils. Il adore la nature et passe sa vie dehors », sourit-elle. Un poulailler, un potager, un chien… Au milieu de ce « grand jardin » trône la « maison, l’habitation, l’abri… On ne sait plus comment l’appeler », soupire-t-elle. C’est en tout cas sa demeure principale. Son logement. Pendant quinze ans, elle a vécu dans un camion. « Je suis saisonnière, mais les employeurs ne peuvent pas toujours me loger », raconte-t-elle. Sa force de travail, Nathalie Doumas l’a exportée partout en France, en Espagne ou en Suisse aussi. Lorsqu’elle a eu l’occasion de se rapprocher définitivement de sa famille, elle n’a pas hésité.

En 2008, une première procédure est lancée contre elle par la municipalité de Saint-Martin. On lui reproche de ne pas avoir eu d’autorisation pour ériger sa demeure sur un terrain non constructible. Les procédures se sont alors succédé. Les poursuites sont d’abord abandonnées en 2010, puis reprennent la même année. Depuis, Nathalie Doumas est sous le coup d’une possible demande de démantèlement de son habitation. Mais la voila arrivée au bout de son marathon juridique : sa vie va basculer le 11 décembre 2014. Mais dans quel sens ? Une attente doublée d’une menace angoissante. « Je n’ai nulle part où aller. J’ai un enfant. Je ne peux pas imaginer qu’ils me mettent à la rue », explique t-elle.

Face à la justice

Vivre à l’écart, dans un logement atypique n’est pas un choix militant. « C’est un choix de vie. Je ne veux pas être cataloguée comme une écolo extrémiste, espère Nathalie Doumas. Je n’emmerde rien, ni personne ». Il y a quelque temps, lorsque l’affaire a commencé, elle est allée à la rencontre de ses voisins. Les plus proches vivent à 150 mètres de chez elle. Elle a obtenu une dizaine d’attestations qui assurent accepter sa présence.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=VYZYWjkD35Y[/youtube]

Une bicoque en bois enfouie en plein cœur de la forêt. C’est en tout cas la première impression visuelle que l’on a de cette fameuse maison, qui cause tant de problèmes à la mairie de Saint-Martin. Nous traversons sa « cuisine d’été » et entrons dans son habitation. La chaleur est saisissante. Chauffée par un poêle à bois, la maison semble tout ignorer de l’hiver que nous entamons. « Lors du terrible hiver 2012, où il a souvent fait en dessous de -15°C, je n’ai eu aucun souci, relate-t-elle. J’ai mis quinze centimètres de paille dans les murs. C’est mieux isolé que la plupart des appartements ou maisons des villes. »

« On m’a d’abord reproché de vivre sur une zone A.O.P de Touraine, or je suis à 200 mètres des premiers rangs de vignes », explique-t-elle. Mais le problème ne semble plus se situer au niveau de la protection des vins de la région. La mairie a pointé du doigt le fait qu’elle vivait sur une zone non constructible. « Je n’ai aucune fondation, mon habitation est comme posée sur le sol », se défend Nathalie Doumas. Elle souhaiterait que la loi Duflot lui vienne en aide. Il y est prévu que les habitats légers soient mieux reconnus. Ou que le PLU (Plan local d’urbanisme) change et que son terrain devienne, une bonne fois pour toute, constructible pour éviter tout malentendu et contentieux juridique.

Une maison construite au fil des années… 

Des photos d’amis, de famille et des décorations sont accrochées aux murs. Au centre, une table en bois et un canapé remplissent l’espace. « Au fil des ans, des choses se sont rajoutées. Les améliorations viennent avec le temps. » Il fallait faire preuve d’ingéniosité pour construire cet habitat à partir de rien et sans compétence. Des murs se sont élevés, des pièces sont apparues. Une cuisine, une chambre, un salon…

Dans la campagne proche de Tours, ils sont plusieurs à avoir construit leur maison. « J’ai une amie pas très loin d’ici qui vit comme moi. Pour l’instant, elle n’est pas inquiétée. Je touche du bois », explique Nathalie Doumas. Sophie Robin, une amie proche et membre de l’association Vélorution, précise de son côté qu’« il y a presque une dizaine de gens qui ont bâti leur logement sans demander l’avis de personne en Touraine. Certains sur des zones non constructibles voir inondables. Ils ne sont pas mis en danger par la justice. Tant mieux. Mais c’est dur pour Nathalie. Elle respecte les lois sans faire de vague mais elle peut théoriquement être mise à la rue. Nous ne sommes pas sur un fait de société mais sur un cas unique, une histoire personnelle qui mérite indulgence et compréhension. » Nathalie Doumas rebondit : « De toute façon, je n’ai pas envie de démonter ce que j’ai construit. »

Mise à jour au 11/12/2014

Suite à la délibération du Tribunal de Tours, l’affaire a été ajournée au 11 septembre 2015. Nathalie Doumas et la mairie de Saint-Martin-le-Beau ont jusqu’à cette date pour trouver un accord. « La justice a été compréhensive », a déclaré Nathalie Doumas. Son défi va être de faire évoluer le plan local d’urbanisme (PLU) en accord avec la commune. Ainsi son logement pourrait être mis en dehors de tout problème juridique et cela définitivement.

Thomas Rideau

Vidéo : Sébastien Guerche

Un tour du monde en une semaine, sans quitter la Touraine (5/5)

#EPJTMV. Cette semaine, on change d’air ! Dépaysez-vous sans quitter la Touraine avec notre dossier 100 % web spécial tour du monde. Pour le dernier épisode de la série, on fait escale dans le plus grand pays d’Asie orientale.

DIRECTION : La Chine

L’ACTIVITÉ : prendre le thé

EPJTMV
Mme Bonneau enseigne notamment l’art du thé à l’Institut chinois.

À toi qui consommes de l’eau chaude à foison, oublie ton sachet Lipton. L’Institut chinois de Touraine propose de prendre un thé à la chinoise. Et on ne parle pas là d’un truc entre mamies avec gâteaux secs à l’appui. Car en Chine, boire des feuilles infusées, c’est sacré.
1538000_783067418396110_5355660738410066654_oSi les Français aiment siroter des grands crus en se délectant de leur « délicieux arômes fruitiers dans la rosée du matin, typique des vins de Bordeaux » (j’invente, je n’aime que le rosé pamp’ marque repère), les Chinois, eux, ont une culture du thé. Si bien que la moindre infusion devient un rituel que certains Chinois (« surtout ceux du sud », explique la prof) respectent quotidiennement.
Car autour du plateau équipé d’un robinet et d’une plaque chauffante, il ne s’agit pas de mettre une simple boule à thé dans une théière. On infuse d’abord le thé une première fois, on le passe à la passoire et … on le jette ! Oui, la première infusion ne se boit pas ! Il faudra attendre la deuxième pour voir nos petites tasses se remplir. On peut déjà oublier les gobelets 50 cl Starbucks, ici on déguste. On ne parle pas de vulgaire pisse-mémé mais bien d’un thé haute qualité. (Mais pas de soucis, on sera resservi au moins cinq fois).
EPJTMVSi un après-midi thé vous intéresse, il suffit d’appeler ou d’envoyer un mail pour réserver pour vous et trois à quatre potes. Et si vous voulez vous plonger encore plus dans la culture chinoise, l’institut propose aussi des cours de langue, de calligraphie et de peintures… Tout pour se sentir dépaysé. On ressort et on est surpris de voir qu’autour de nous, ça parle français, tant qu’on se serait cru à Pékin.
Le b.a-BA du thé
Le thé en chinois se dit 茶 (« chá »), oui, comme un chat, mais ça n’a rien à voir. Et pour remercier quand on vous sert le thé, vous dites 谢谢 (« xièxiè »), merci. Voilà déjà de quoi vous la péter devant vos potes au resto. Reste plus qu’à maîtriser l’accent, ça c’est moins gagné.

Et aussi …

On ne pouvait pas parler Chine sans parler bouffe ! Alors autant partager un coup de coeur : chez Duong, dans le Grand Passage près du Printemps. Si d’extérieur, ce petit traiteur ne paie pas de mine, attendez donc de gouter leurs nouilles. UNE TUERIE ! Ils sont là depuis 1981 et le succès ne s’est jamais démenti. Il y a bien une raison à cela, moi je mise sur leurs nems.
Clément Laré
Photos : Romane Boudier
Lisez aussi ce témoignage d’une Chinoise à Tours.

XiaoMei Huang, une Chinoise à Tours

#EPJTMV. Ils viennent de loin et se sont installés à Tours. On les a rencontrés, ils nous parlent de cette ville.

XiaoMei Huang, Chinoise, installée à Tours depuis 7 ans.
XiaoMei Huang, Chinoise, installée à Tours depuis 7 ans. Photo : Clément Laré.

De quelle ville êtes vous originaire ?
Je viens d’une petite ville de 50 000 habitants dans la province de Hubei, au centre est de la Chine.
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Quand et pourquoi êtes-vous venue vous installer à Tours ?
Je me suis installée à Tours en 2007 pour le travail. Après avoir rencontré mon mari français en Chine, je l’ai suivi partout, de Paris en Grèce. Mais travailler me manquait trop, alors en 2004, j’ai décidé de m’installer en France et j’ai trouvé un poste de professeur de chinois à Tours.
Qu’est-ce que vous préférez à Tours ?
À Tours, la vie est paisible. C’est une ville assez petite ou l’ambiance n’est pas stressante. Et puis c’est là que j’ai trouvé un travail stable qui me plaît, et le travail, ça compte beaucoup. J’adore me balader aux bords de Loire, je trouve cela très beau.
Qu’est-ce qui vous manque de votre pays d’origine et qu’on ne retrouve pas à Tours ?
Évidemment, ma famille. En Chine, les enfants restent très proches de leurs parents. Alors je tente d’aller rendre visite aux miens au moins une fois par an.

Baptiste Lecaplain : "J'ai une relation amour/haine avec les poils"

#EPJTMV. Vendredi 12 décembre prochain, il sera à Montlouis-sur-Loire pour l’un des derniers spectacles de sa tournée. Baptiste Lecaplain a répondu à notre interview décalée.

EPJTMV
Photo : Olivier Wavre/Flickr

On a réalisé un dossier sur les Tourangeaux plus célèbres à l’international qu’à Tours (à retrouver dans notre édition de mercredi 10 décembre !). Et vous, vous connaissez un Tourangeau ?
Je sais qu’il y a une très bonne équipe de volley à Tours ! Avec notamment, le seul rasta blanc que je connaisse, un très bon joueur [il parle de Loïc de Kergret, ndlr]. Sinon, j’avoue que je ne connais pas beaucoup de Tourangeaux… Ah si, Olivier Giroud, non ? Quoiqu’il a joué à Tours mais non, il ne doit pas venir de Tours. [Effectivement. Il est né à Chambéry, ndlr.]
Vous êtes plus connu à Paris que dans la Manche ?
L’avantage de la Manche c’est qu’il n’y a pas beaucoup de gens connus. Du coup, forcément, je suis assez connu là-bas. À Paris, la principale star de Basse-Normandie, c’est quand même Michel Drucker ! Moi je dois être en 5e ou 6e position derrière.
Un tour du monde sans bouger de chez soi, ça fait rêver, non ? Si vous pouviez vous téléporter, vous iriez où ?
J’adorerais me téléporter ! Aller en Australie, ça me fait rêver… J’ai l’impression que tout le monde y est parti sauf moi. Mais je crois qu’il y a 23 h d’avion pour y aller, il faut avoir une sacrée réserve de bons films. C’est typiquement le pays où j’aimerais me rendre via téléportation. New York, aussi, ça me fait rêver. Surtout depuis que j’ai fait un film dessus ! C’est une ville de fous. Ça, c’est plus un voyage que j’aimerais faire régulièrement, quotidiennement.
Plutôt pole-dance ou rugby ?
[Rires] Le pole-dance, c’est pas un truc de stripteaseur ça ? Le rugby c’est cool mais c’est vraiment des gars qui font que de prendre des coups, j’ai du mal à suivre. J’ai du mal à voir l’intérêt aussi ! Du coup, je dirais pole-dance mais c’est vraiment bizarre, quand même… Je préfèrerai danser chez Paul.
Mon sport c’est plutôt l’endurance, je cours tous les jours. Et j’ai fait 13 ans de basket.
C’est quoi le dernier concert auquel vous ayez assisté ?
Dimanche 30 novembre, pour Un cadeau pour la vie, l’asso que je parraine avec Kyan Khojandi, on a fait venir Ben Mazue, un chanteur super, et le mythique groupe Elephanz. Deux gros coups de cœur !
Vous aimeriez vivre à la Into the wild, seul dans les bois ?
Jamais de la vie ! J’aime bien avoir mon tél, appeler mes parents à tout moment, recevoir les alertes des résultats du foot… Ce film est ouf : une personne sur trois qui l’a vu dit toujours « je vais faire pareil, vivre seul, dans les bois, en communion avec la nature », mais j’aimerais bien voir le pourcentage des personnes qui osent lâcher leurs smartphones et se couper de tout.
La tendance de l’hiver, c’est la fourrure. Mais vous, vous êtes plutôt pro ou anti-poils ?
J’ai une relation amour/haine avec les poils. J’ai signé une pétition contre l’élevage à fourrure en France. D’un autre côté, je suis pour la démocratisation de Body ’Minute. Mais bon, généralement les mecs n’aiment pas les poils mais font rarement des efforts là-dessus.
Comment faites-vous pour être aussi beau ?
Déjà je ne bois pas, je ne fume pas et je fais du sport. Mes petits secrets beauté persos ! Après, j’aime bien mettre une petite crème hydratante, en ce moment je suis dans les produits australiens écolos et bio de la marque Aesop. Surtout la gamme à la graine de persil ! J’adore dire ça, ça fait un peu bobo.
À quel âge vous avez-arrêté de croire au Père Noël ? 
J’ai su qu’il n’existait pas à 8-9 ans, dans la cour d’école. C’était pas cool mais je l’ai raconté à mon pote juste après. Sur le coup c’est un peu traumatisant. Mais j’ai une sœur qui a quatre ans de moins que moi, je trouvais ça cool dans les années suivantes de lui mentir et de partager le secret avec mes parents. J’espère que ma fille va bien vivre le truc. Peut-être que j’engagerai un comédien pour qu’il se déguise en Père Noël !
Vous êtes Gémeaux. C’est un bon signe astro ?
Je ne sais pas, on me dit souvent que les gémeaux ont des dédoublements de la personnalité, que ce sont des gens difficiles à cerner. Hitler et Pinochet devaient être gémeaux, elle vient d’où sinon cette espèce de malédiction ? Les horoscopes, c’est cool quand ça ne se prend pas au sérieux. [ndlr : ça tombe bien, à TMV, l’horoscope c’est du douzième degré !]
Un petit mot pour mettre fin à cet entretien ?
La phrase de fin de mon spectacle. « Merci encore pour cette soirée si courte… C’était super ! »
Recueilli par Marie Courvasier
Si vous n’avez pas eu le temps de prendre vos places pour le spectacle, vous pouvez toujours retrouver Baptiste sur son site.

Un tour du monde en une semaine, sans quitter la Touraine (4/5)

#EPJTMV. Cette semaine, on change d’air ! Dépaysez-vous sans quitter la Touraine avec notre dossier 100 % web spécial tour du monde.

DIRECTION : l’Afrique

ACTIVITÉ : mixer les influences et danser sans s’arrêter

EPJTMV
Photo : Sébastien Guerche

« Une, deux, trois, quatre, allez on avance ! ». Les corps ondulent, sautent, pivotent. Ce n’est que l’échauffement, mais déjà toutes les parties du corps sont sollicitées. Mouvements d’épaules, de tête, de bassin, de hanches et surtout de fesses, la danse africaine est un condensé d’énergie physique. « Faut se lâcher ! », sourit Célia, 20 ans, la plus jeune danseuse du groupe. Et avoir une bonne condition physique, on vous prévient tout de suite.
Règle de base : on enroule le bassin et les hanches. « On cherche les courbes et les rondeurs, c’est ça la danse africaine ! » Julien Longomba est le responsable artistique de l’association Fogara. Chorégraphe et danseur, avec ses cours de danse africaine, il fait bouger près de 200 personnes chaque semaine, sur les quatre communes de Tours, Bléré, Montlouis et Amboise. Congolais, il a grandi en Europe et confie puiser ses inspirations un peu partout dans le continent africain. Une diversité d’influences, pour une discipline qu’il qualifie de « mix » culturel. Absente des académies de danse et des conservatoires alors que « les bases de la danse africaine sont exploitées par beaucoup de sports modernes : zumba, salsa, danses orientales, capoeira ou même fitness ».
Toutes face au miroir, les danseuses copient les mouvements de leur professeur. L’ensemble est harmonieux et fluide, à la fois doux et dynamique. Vue comme ça, la danse africaine paraît simple. Mais plus tard dans le cours, Julien et ses élèves décomposeront chaque mouvement pour en décortiquer les moindres gestes. On se rend vite compte que rien n’est facile, rien ne va de soi. Même la plus petite vibration du fessier ou ondulation de la hanche a été calculée et apprise.  Ici, on se défoule par la beauté du geste. Il ne s’agit pas de bouger dans tous les sens sans réfléchir aux symboles et significations des mouvements. « Je veux du soleil », « je me lamente pour ceux qui sont partis », chaque geste raconte une histoire. Et lorsque tout le groupe se les approprie, on oublie la technique de la gestuelle pour ne plus voir que la beauté de l’art.
Le sport est physique, tire sur les adducteurs. Les jambes, piliers de tous les mouvements des danseuses, sautillent, piétinent, pivotent et se croisent, sans jamais s’arrêter. De toute façon, difficile de rester immobile et de contenir une soudaine envie de bouger. Les musiques et chorés sélectionnées par Julien réveillent en tout en être humain un irrépressible besoin de suivre le rythme.
« Plus d’agressivité ! », encourage le professeur en tapant dans ses mains. Les athlètes suent et s’essoufflent, rougissantes, mais les visages sont radieux. C’est de la bonne fatigue.
Marie Courvasier
Et puisque des actes parlent plus fort que des mots :
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Oj-Ns1xVnbc&list=UUqDvNe1K6e93hDBdjD86CCw[/youtube]

Et aussi… 

Fumeurs aux poumons fatigués et piètres danseurs, ne désespérez pas : l’art africain est divers et varié, à l’image de son continent d’origine. Dans l’agglomération de Tours, Fogara dispense aussi des cours de percussion (à l’année) et des stages ou ateliers ponctuels de sculpture, dessin, écriture et contes traditionnels.
Pour en savoir plus : la page facebook de l’association ; le contact.
Lisez aussi ce témoignage d’une Sénégalaise à Tours

Salimata Diop, une Sénégalaise à Tours

#EPJTMV. Ils viennent de loin et se sont installés à Tours. On les a rencontrés, ils nous parlent de cette ville.

EPJTMV
Salimata Diop, Sénégalaise, installée à Tours depuis quelques mois.

De quelle ville êtes-vous originaire ? 
Je suis née à Johannesburg, en Afrique du Sud. J’ai déménagé en Australie, puis j’ai habité à Dakar, au Sénégal pendant dix ans, jusqu’à cette année.
afrique
Quand et pourquoi êtes-vous venue vous installer à Tours ?
Je suis à Tours depuis septembre, pour faire des études. Je suis en 1re année à la fac d’éco, aux 2 Lions.
Qu’est-ce que vous préférez à Tours ?  
L’ambiance est agréable, très calme. J’aime beaucoup le centre-ville, du côté de la gare, surtout en ce moment avec le marché de Noël. Mais je n’ai pas encore eu le temps de faire le tour de Tours !
Qu’est-ce qui vous manque de votre pays d’origine et qu’on ne retrouve pas à Tours ? 
Je ne retrouve pas le même rapport avec les gens qu’au Sénégal, il y a plus de distance, moins de chaleur, c’est complètement différent.

Trois questions à… Marie de Lassée, Miss Nationale Centre

#EPJTMV. Nous avons rencontré cette jolie Tourangelle de 24 ans, une semaine avant le grand soir. Écharpe autour du cou, elle s’est prise volontiers au jeu de nos questions d’actualité.

EPJTMV
Entretien
Quels sont les sujets d’actualité qui vous intéressent le plus ?
Je me focalise surtout sur l’actualité internationale, en particulier les guerres et les incidents. C’est ce qui me touche le plus donc j’y porte de l’attention.
Qu’est ce qui vous a marqué récemment ?
Les inondations dans le Sud de la France. Cela nous rappelle que l’on peut tout perdre en une seconde. Ça m’atteint d’autant plus que j’ai envie de déménager dans cette belle région.
Quel type de média préférez-vous ? 
Je ne lis pas beaucoup mais quand j’ai le temps je regarde la télévision. Le matin, je suis branchée sur les chaînes d’information en continu. Bon, j’avoue que le midi je regarde TF1, mais de toute façon, il ne se passe pas grand-chose d’intéressant à cette heure-là.
Le test de culture G
Pour finir en beauté (ne voyez là aucun jeu de mot), nous avons soumis Marie de Lassée au même test de culture générale que celui des Miss France.
Actu, politique, économie, histoire ou littérature, la pétillante jeune femme a un peu botté en touche. Mais on ne lui en veut pas, une fille aussi rigolote, ça ne court pas les rues. Voyez un peu par vous-même dans cette vidéo :
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=5KQuj2-eJco&index=1&list=UUqDvNe1K6e93hDBdjD86CCw[/youtube]
Pratique
Le couronnement de Miss Nationale 2015 aura lieu le samedi 13 décembre à Arras (62). Pour soutenir votre candidate régionale par sms, vous avez jusqu’au jeudi 11 décembre. Elle compte sur vous !
Marine Sanclemente
Images : Sébastien Guerche

Demain, on s’tient la main pour le Bateau Ivre

#EPJTMV. Pourquoi réouvrir le Bateau Ivre ? « Parce que c’est une salle mythique à Tours, les acteurs culturels et les artistes en ont besoin. »

EPJTMVLa diversité culturelle, c’est super important : voilà le discours de Franck Mouget, président de l’association Ohé du Bateau, qui milite pour la réouverture du Bateau. Le but : une salle où l’art et la culture pourraient s’exprimer librement et où les gens pourraient partager un bon moment. Et à des prix abordables (entre 5 et 12 euros).
Pour l’association Ohé du Bateau, les finances ne doivent pas guider l’envie de réouvrir ce lieu. L’utilité sociale doit primer, l’intérêt général pour la ville et son rayonnement. C’est quoi l’important ? « Ce que cela crée comme liens d’humanité. » D’où la chaîne humaine organisée ce samedi 6 décembre par le collectif. L’objectif est de montrer que chacun peut participer à la réouverture, chacun est essentiel à ce que ce soit un lieu de culture et d’art dans sa plus grande diversité. La chaîne, c’est symbolique. Le collectif veut provoquer la volonté du politique. « La municipalité est assez molle sur la question », estime Claude Bourdin, secrétaire adjoint de l’association et candidat aux dernières élections municipales. « Ils sont intéressés par le projet, mais ils ne savent pas par quel bout le prendre », ajoute Franck Mouget. Selon lui, « le bout le plus simple c’est le bout citoyen. Il y a des gens qui veulent faire des choses, pourquoi ne pas les accompagner ». En avril, Christine Beuzelin, adjointe à la culture, déclarait à La Nouvelle République : « Il faut que la culture aille plus vers les gens.» Et c’est exactement ce que veulent les défenseurs du Bateau, ça tombe bien, non ?
EPJTMV« Quand on veut on peut » est la devise qui anime l’ensemble des Tourangeaux derrière le projet de réouverture du Bateau Ivre. « On a envie de prouver qu’on existe, qu’on peut créer du lien. L’argent, il y en a marre de le mettre au centre des activités humaines. C’est la culture qui doit l’être. » La très forte volonté citoyenne, qui existe depuis quatre ans maintenant, n’a qu’une envie : ne plus être dans la démonstration, mais dans l’action. « On veut être dans le lieu et montrer de quoi les citoyens qui défendent la diversité culturelle sont capables, témoigne le président de l’association. Au Bateau Ivre, on veut qu’il y ait de l’humanité, des échanges, du partage, parce que ça manque à Tours. »
Ce samedi 6 décembre, en se tenant la main, les membres du collectif et les citoyens tourangeaux auront à cœur de montrer qu’ils veulent relier le projet de réouverture du Bateau à la mairie. Ce sera ça, d’ailleurs, le trajet de leur chaîne humaine : du 146 rue Edouard-Vaillant à la place Jean-Jaurès et l’Hôtel de Ville. Midi pile au Bateau, et puis, vu le froid, quitte à sortir, autant marcher dans la joie et se tenir la main. « Venez nombreux, on ne sera jamais assez pour défendre ce genre de projet. »
Déroulé des évènements 
Ce samedi 6 décembre. Départ à 12 h du Bateau Ivre, passer par la gare vers 13 h, et arriver à la mairie à 14 h. Tous les 100 mètres environ, des « agitateurs » vous réchaufferont !
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=QOz7sE83TNc[/youtube]
Sébastien Guerche (article + photos)

Un tour du Monde en une semaine, sans quitter la Touraine (3/5)

#EPJTMV. Cette semaine, on change d’air ! Dépaysez-vous sans quitter la Touraine avec notre dossier 100 % web spécial tour du monde.

DIRECTION : Royaume-Uni

Une fois n’est pas coutume, aujourd’hui, c’est vendredi, et pour fêter le début du week-end on vous a choisi une destination particulière. Pas une, pas deux, pas trois, mais quatre nations à découvrir : Angleterre, Écosse, Pays de Galles et Irlande du Nord ! Oui, vous avez bien compris, à la fin de votre lecture, vous aurez donc quatre nouvelles activités dépaysantes à tester. On sait, on vous gâte !

ACTIVITÉ : s’habiller comme un Irlandais

Où trouver un petit morceau d’Irlande à Tours ? Il y a bien sûr un débit de Guinness assez fou tous les soirs dans la rue Colbert ou sur la place Plum’ dans les différents (et tous vraiment chouettes) pubs de la ville. Mais la boisson n’est pas la seule chose qui nous intéresse aujourd’hui. Nous, ce qu’on veut, c’est des pulls de bergers des hautes plaines et du motif tartan (cliché bonjouuur). Et on trouve ça au Comptoir irlandais.

EPJTMV
Photo : Thomas Rideau

Le magasin s’est implanté en ville, au 8, rue Marceau, il y a déjà douze ans. Depuis neuf années, il est géré par le couple Bourdeau. Divisé en trois parties (textile, whisky et alimentaire), le Comptoir permet à tous les Tourangeaux de vivre comme un ami des leprechauns. Un pull des îles d’Aran ? Une bouteille de « red beer » ? Pas de problème. Frappés d’un trèfle ou de tout autre symbole celte, les vêtements, souvent verts, s’accumulent çà et là. Écharpes, manteaux, bonnets, gants, tout ce qu’il faut pour affronter l’hiver comme un vrai Irlandais avec des produits « importés et de qualité ».
EPJTMV
Photo : Thomas Rideau

« La clientèle est bien sûr Tourangelle, mais il nous arrive parfois de recevoir des Anglo-saxons. Souvent, ils viennent au Comptoir irlandais car ils ont des repères avec les produits que nous proposons », précise Johanna Bourdeau. Ne tombons pas dans les idées reçues. Mais sérieusement, quand on évoque l’Irlande, on ne pense pas forcement tout de suite à Van Morrisson ou à Bobby Sands. Prononcez le mot « Irlande » et un flot de voix s’élève pour clamer haut et fort « bière ! ». Le Comptoir irlandais l’a entendu. Des bières comme s’il en pleuvait. Des blondes, brunes, ambrées, blanches (mais ça, c’est pas bon) et même rouges. Des O’hara en passant par les fameuses Guinness ou Kilkenny, le chemin est pavé de bonnes boissons. Tout un rayonnage de whisky est également présent pour les fans de liquide plus écossais.
C’est Noël ! Enfin presque. Et un paquet de bonnes bouteilles ou un pull en laine de mouton, ça ferait beau au pied du sapin, non ?
Thomas Rideau

ACTIVITÉ : vivre comme un Anglais 

Nous somme sur la place de Strasbourg en plein cœur de Tours. De grandes et belles maisons bourgeoises du XVIIe siècle entourent le parc. Parmi elles, la chambre d’hôte Temps Art et Thé. Au mur du 85, rue Desaix, une horloge bloquée indique en permanence 22 h. Lorsqu’on franchit la porte, c’est la Manche que l’on a l’impression de traverser.
Les couleurs, le mobilier, la décoration… Le moindre objet fait appel à notre imaginaire anglo-saxon. Le couple Sterke qui tient cette maison depuis des années n’a rien négligé. Dans les moindres détails on retrouve l’Angleterre. On s’attendrait presque à voir la Queen Elisabeth sortir de la salle de bains.

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Photo : Romane Boudier.

« Il nous arrive de recevoir des Anglo-saxons. L’année dernière, on a eu des Australiens, Canadiens, Américains et bien sûr, des Anglais. Ici, ils peuvent se sentir comme chez eux », affirme Catherine Sterke. « On peut adapter les repas en fonction des régimes de chaque nationalité que nous recevons. On réalise des spécialités anglaises sans problème, par exemple, poursuit Xavier Sterke. Dans leur menu ou durant leur séjour, j’aime bien glisser une petite chose qui leur rappelle leur maison. »
« C’est une maison d’artiste, on a déjà reçu des écrivains qui voulait s’isoler un peu », explique le couple. De toutes les horloges présentes, beaucoup sont bloquées. Le temps est arrêté. « On en a quelques-unes qui fonctionnent quand même », sourit Catherine.
Si elle n’a pas un passé familial tourné vers l’Angleterre, elle est passionnée par le mode de vie de nos chers voisins d’Outre-Manche. Également lieu d’exposition et d’art en général, le Temps Art et Thé est un lieu paisible, British, qui rassemble toutes les idées que l’on peut se faire de l’Angleterre et de ses bons côtés. Tourangeaux, si prendre l’Eurostar ou l’avion ne vous emballe pas plus que ça, la solution pour être dépaysé se trouve à votre porte.
Catherine Sterke : 06.50.72.33.18 / 02.47.61.56.20
Thomas Rideau

ACTIVITÉ : manger comme un Gallois 

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Photo : Beck/Flickr

D’après Xavier Sterke, ancien chef pâtissier dans un palace du Caire, « tout ce qui est gallois n’est jamais très léger ».
Partis de ce principe, les apprentis chef-cuistots que nous sommes ont tenté de vérifier cette affirmation. Au banc d’essai : le sticky toffee, gâteau traditionnel gallois.
Cliquez pour voir la recette fun de Thomas !
 

ACTIVITÉ : conter une histoire tourango-écossaise à vos enfants

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Photo de profil d’Archibald

La vie d’Archi’
Archibald Douglas c’était un p’tit mec bien swagé du 14e siècle, époque de ouf où y’avait même pas le minitel, trop hard jte jure. Le truc de ouf c’est que Archi son bled c’est l’Écosse, genre avec les british et tout, les keums qui picolent en jupes, trop des oufs de la street. Sa meuf c’est Margaret, dite MàägGiih’, une ptite gow bien bonasse d’bonne mif vu que son daron, c’est le roi dl’Écosse. En gros la meuf elle pèze. Et le truc de gros guedin c’est qu’Archi il va mettre la zermi aux rosebeefs avec Charles VII et que comme cadeau encore mieux qu’une rolex dorée genre Kanye West, Charlot il lui offre un titre de Lieutenant Général dla France et l’fait duc (comme Booba trow précurseur) de la Touraine. Le gars posey il règne sur Tours dla rue nat’ à la place plum’, sauf les irréductibles du sanitas qu’ont du pilon dans les nike air ; il impose ouech. Et là today Archi il est enterré à la cathédrale de Tours, ptit T2 trankil au cœur de la street.
Clément Laré
Inspiré de l’excellent tumblr des boloss des Belles Lettres
 

Making-of, J-5 : « Ta blague, c’est dans les carambars ou c’est de la drogue ? »

#EPJTMV. Le mercredi 10 décembre prochain, votre TMV aura une saveur particulière. Toute la semaine, les étudiants de l’École publique de journalisme de Tours (EPJT) prennent les manettes de votre magazine gratuit.

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Épisode 4.
L’état d’ébullition d’une rédaction quand l’heure fatidique arrive est compliquée à décrire : stress, excitation, fatigue et soulagement. Les derniers papiers finissent dans les boîtes mails pendant que les photos arrivent au compte-goutte. Une fois les recherches, les coups de fil et l’écriture passés, la décontraction guette. Du moins pour les rédacteurs, puisque nos deux courageuses secrétaires de rédactions bûcheront lundi toute la journée.
En témoigne la razzia sur les paquets de Carambar, fraises Tagada et autres oursons en guimauve. Une bien belle habitude prise par Aurélien, superviseur estampillé TMV. Mais ne vous en faites pas, nous pourrons nous regarder dans un miroir. Notre déontologie est intacte. Il faut plus que du sucre pour nous soudoyer. Non mais.
Les papiers multicolores s’amoncellent près du poste de Julien, dont le malheur est de se retrouver trop près des paquets de bonbecs. À cause de ces Carambar, ou grâce, ça dépend du point de vue, certains boute-en-train s’essaient aux blagues. Qu’elles soient bancales ou réussies, on ne peut réprimer un rire. Puis quelques-uns improvisent un one-man show en balançant façon punchline leur blague préférée. Si celle de Kévin est mignonne, Clément fait dans le sale et potache. Une vanne que Patrick Sébastien ne renierait pas.
On peut vous annoncer en exclusivité la Une de mercredi : nous. Autant marquer le coup non ? Souriants, beaux et dynamiques, les photographies ne mentent jamais. À la manière d’un entraineur de foot, on pourra avancer « que le groupe vit bien ». Un cliché de plus.
Mais comme toute photo de groupe, c’était un joyeux boxon. Se figer et sourire occasionne toujours une gêne qui entraîne ce rire nerveux difficilement contrôlable.
Sinon Tony se balade avec une bouteille d’eau vide pendant une heure. La remplir ou la jeter ? Un homme de compromis, un vrai.
Fabien Burgaud
Si vous les aviez manqués :
J-8, la rédaction s’anime ;
J-7, chacun à son poste ;
J-6 : « Et encore, j’ai même pas mis son nom de famille ! »

A Tours, mission médiatrice familiale

Entretien avec Nadège Lespagnol, médiatrice familiale tourangelle p o u r l ’association Médiations et parentalité 37.

Médiation familiale
(Photo Labiquette.com)


En quoi consiste votre travail ?

Pour faire simple, le médiateur familial intervient dans des situations de conflit. Cela peut être dans le cadre de divorce, mais également quand les liens sont rompus avec un adolescent, dans les familles recomposées ou avec les grands-parents. Le médiateur propose aux familles un espace de parole neutre et de respect, afin qu’elles puissent de nouveau communiquer, apaiser la situation et trouver des solutions acceptables. Un entretien dure environ une heure, leur nombre varie selon les cas.

Comment se passe une séance?
Prenons l’exemple d’un couple séparé qui essaie de s’entendre sur les besoins de l’enfant. Je les laisse dans un premier temps se reparler. On travaille ensemble sur la notion de parentalité, à l’aide de reformulations des mots et d’écrits. On assiste à des moments de confrontation, de silences, de larmes… Il ne faut plus que les parents soient dans le règlement conjugal, mais qu’ils pensent avant tout à l’intérêt de l’enfant.

Quelles sont les qualités requises chez un médiateur?
On se doit d’être à l’écoute, mais également neutre et impartial. Je crois également qu’il faut être accueillant, savoir mettre en confiance et se rendre accessible.

Qu’est-ce qui vous pousse à vous lever tous les matins ?
En fait, j’aime l’idée d’apporter un cadre pour que les gens se sentent réinvestis dans leur rôle. Ma plus belle récompense est quand une de mes rencontres me dit : « Merci, je ne pensais pas que l’on pouvait en arriver là. »
Propos recueillis par Anne-Cécile Cadio

2 rue Christophe-Colomb à Tours. Contact—: 02 47 61 24 40 ou contact@mep37.fr

Un tour du monde en une semaine, sans quitter la Touraine (2/5)

#EPJTMV. Cette semaine, on change d’air ! Dépaysez-vous sans quitter la Touraine avec notre dossier 100 % web spécial tour du monde.

DIRECTION : Cuba

L’ACTIVITÉ : se déhancher sur des rythmes endiablés

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La salsa, ce n’est pas n’importe quoi. Pour progresser, restez concentrés !

Avouez-le, dès qu’on parle de salsa, vous aussi vous imaginez une bomba latina en robe fendue avec une fleur rouge dans les cheveux (ou un beau gosse avec de l’huile sur le torse, c’est selon). Eh bien nous sommes désolés de briser vos rêves, mais la réalité est un peu différente.
Au cours de salsa cubaine, tous les styles sont représentés : des jeunes, des plus vieux, des petits, des grands, des hommes, des femmes… Mais rassurez-vous, le dépaysement est bien présent. « Dilequesi, sombrero, cortico… », dès les premières minutes du cours, ces mots à la sonorité caliente nous transportent illico vers les ruelles de La Havane.
DSC_0132Après un échauffement en ronde, les passes s’enchaînent sur des musiques rythmées et entraînantes. Regards complices et sourires aux lèvres sont au rendez-vous. On notera tout de même quelques gestes maladroits et des hanches parfois un peu coincées (bah oui, il faut bien trouver quelque chose à critiquer quand même). Mais peu importe, ici on n’est pas là pour juger, juste pour s’amuser. Et on n’a même pas peur d’être gnangnan en disant que, malgré le cadre pas franchement sexy, cet endroit respire la joie de vivre et la bonne humeur.
Comme à l’école, il y a les rigolos et les bons élèves. « Ce n’est pas aux filles de guider ! Les mecs, soyez des vrais mecs, l’égalité des sexes ne fonctionne pas en salsa cubaine », s’amuse Felipe, professeur et directeur de l’association Salsa Rica. Au-delà de la danse, il souhaite aussi faire découvrir la culture latino. Un voyage de deux semaines à Cuba est d’ailleurs d’ores et déjà prévu pour la Toussaint 2015. Enfin bon, on dit ça, on dit rien…
Un nouveau cours de débutant ouvrira en janvier. Tous les vendredis, à 20 h, au gymnase de la Rotonde. Rien de mieux pour bouger un peu après les fêtes !
 Le b-a.BA de la salsa cubaine :DSC_0234
Cette danse est un savant mélange de différents styles tels que la rumba et le guaguanco. On y retrouve également des influences africaines, des références au rock, au chacha… Le savoir-faire du danseur repose sur son « savoir-guider », sa maîtrise des passes et la mise en valeur de la danseuse.

Et aussi…

Pour mettre en pratique ce que vous avez appris, plongez-vous dans l’ambiance latino-caribéenne du restaurant Papaye et Chocolat.
Après un repas copieux, vous pourrez faire votre show sur la piste de danse en sirotant un cocktail des îles (ok c’est cliché, promis c’est fini).
Marine Sanclemente
Photos : Romane Boudier
Lisez aussi ce témoignage d’un Cubain à Tours

Si vous l’avez loupé : on a aussi fait escale aux États-Unis !

Yoelis Hernandez, un Cubain à Tours

#EPJTMV. Ils viennent de loin et se sont installés à Tours. On les a rencontrés, ils nous parlent de cette ville.

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Yoelis Hernandez, cubain, est installé à Tours depuis six ans.

De quelle ville de Cuba êtes-vous originaire ?
Je suis originaire de Baracoa, près de la base navale de Guantánamo.
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Quand et pourquoi êtes-vous venu vous installer à Tours ?
Je suis venu à Tours en 2008. A l’origine, je suis artiste de cirque à Cuba mais je voyageais beaucoup, notamment en France. J’ai trouvé un travail au cabaret Extravagance de Notre-Dame-d’Oé, j’ai donc décidé de venir m’installer en Touraine.
Qu’est-ce que vous préférez à Tours ?
J’aime tout à Tours ! Je n’ai pas d’endroit de prédilection. J’ai horreur de la routine alors je préfère toujours découvrir de nouveaux endroits.
Qu’est-ce qui vous manque de votre pays d’origine et qu’on ne retrouve pas à Tours ?
Oh là la, beaucoup de choses ! La chaleur, la culture cubaine dans son ensemble, mais surtout, la simplicité des gens. Chez nous, on a pas grand chose mais on donne tout.
 
Lisez aussi le témoignage d’Emma, une Américaine à Tours

Making-of, J-6 : « Et encore, j’ai même pas mis son nom de famille ! »

#EPJTMV. Le mercredi 10 décembre prochain, votre TMV aura une saveur particulière. Toute la semaine, les étudiants de l’École publique de journalisme de Tours (EPJT) prennent les manettes de votre magazine gratuit.

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Épisode 3.
La craie a souffert. Sur le tableau, plus très noir désormais, la couleur se rapproche du gris. Le TMV spécial EJPT prend forme. Sont apposées sur les quarante pages vierges et numérotées les catégories « papilles », « escapades », « la semaine dans le monde », etc. Éclectisme, on vous dit.
Gribouillage, effacement, réécriture : on trouvera presque esthétiques les idées qui s’évaporent et resurgissent. D’un coup de main ou sur un coup de tête, on barre, on réécrit, bref on se rend compte qu’il est compliqué de caler publicités et papiers. Au moins avec un Rubik’s Cube, on est fixé : le casse-tête est annoncé, pas de surprises…
Sinon, les relectures de papiers commencent. Précieux travail à la chaine où chaque maillon est important. Les secrétaires de rédaction entrent enfin en piste. Pas qu’ils soient des clowns, mais travailler en décalé sur plusieurs thèmes différents, cela relève du funambulisme.
On s’étonne de patronymes inhabituels, on se félicite du nombre de pages lues de la veille, on goûte le cake à la banane de Rodolphe, la rédaction grouille. Bonne humeur communicative et sérieux dans le travail, que demande le peuple ?
« Demain 11h ? Je peux pas. 11h30 à la rigueur… ». Les deux photographes ont un agenda de ministre. Appelées à droite, à gauche, nos photo reporters suivent les rédacteurs dans leurs tribulations. Travail de l’ombre qui mérite son éclairage.
Si le rendu papier compte, le contenu web importe tout autant. On nous bassine assez sur la crise de la presse pour ne pas entamer la révolution numérique. Notre team web produit ses propres papiers et assure avec brio la communication. Et affiche un nombre d’heures de présence inégalé puisque leurs doigts pianotent frénétiquement de l’ouverture de la salle le matin à sa fermeture en soirée. Rien que ça. Même sur le net, TMV est là.
Sinon Tony compte faire une « Élise Lucet » en interpellant les élus à la sortie du congrès des maires d’Indre-et-Loire. Journalisme coup de poing.
Fabien Burgaud
Si vous les aviez manqués : J-8, la rédaction s’anime ; J-7, chacun à son poste

On a testé pour vous… la pole dance (vidéo)

#EPJTMV. Rien que pour vous, deux membres de notre équipe de choc sont partis se tortiller autour d’une barre… et c’était pas de la tarte ! Du moins pas aussi bien que celle aux noix de pécan (private joke, vous n’aviez qu’à suivre notre super dossier pour comprendre).

Attention, ce qui va suivre n’est pas à reproduire chez vous. Photo : Sébastien Guerche

L’AVANT

“Terriblement hâte de faire des pirouettes de folie. J’ai déjà l’impression que Britney Spears va prendre possession de mon corps. Sauf que Clément me rappelle que quand elle faisait de la pole dance elle avait 20 kg en trop, le crâne rasé et que c’était pas très chouette. Du coup je suis un peu nerveuse. Mais au fait, on s’habille comment pour la pole dance ? Dans le doute, me voilà partie avec un sac de 5 kg. Qui vivra verra, comme on dit.”

“Grand stress : comment dois-je m’habiller pour le cours. Là, j’ai une vision de moi en mini-short et talons aiguilles, c’est perturbant. Je demande à Marine, elle est aussi perdue que moi. Je tape sur Google « tenue pole dance homme », je tombe sur des types en boxer avec  le corps de Ryan Gosling. Je décide d’embarquer mon jogging et ma fierté et de partir. J’appréhende.”

LE COURS

“Comme tout sport, le cours commence par un échauffement. Abdos et pompes sexy au programme (si, si, ça existe). Déjà K.O au bout de 10 minutes, je sens que la séance va être longue. Après ce petit instant de torture, une paire de hauts talons aux pieds plus tard, on commence enfin. Marie, la professeur, nous montre une figure de base. On oublie les grands écarts en l’air pour l’instant, on va déjà commencer par tourner autour de la barre. À vue de nez rien de très compliqué. À vue de nez seulement en fait. Après quelques tentatives concluantes, la professeur nous propose d’essayer une figure un peu plus compliquée. Adjugé vendu, on est là pour transpirer (enfin pas trop quand même, sinon la barre glisse). Ni une ni deux, je me retrouve la tête en bas, accrochée à la barre par une simple pression de mes chevilles, avec l’étrange sensation que ma tête va s’écraser sur le sol. Définitivement pas très concluant.”
“J’ai l’impression de faire un peu tâche au milieu des deux autres élèves en shorty-brassière. La prof, elle, semble ravie d’avoir un homme dans son cours et me rassure : on oubliera le sexy pour moi. On commence par un échauffement qui, je pense, a été préparé par l’armée. Je me rends vite compte que la pole dance, c’est avant tout du sport. Mes abdos sont en feu. C’est le premier présage que mon manque de musculature va me porter préjudice pour ce cours… Première figure, de simples tours autour de la barre. On tente, on se brûle les mains et les cuisses. J’arrive à un vague quelque chose, même si je ressemble plus à un mec bourré autour d’une barre de tram qu’à une Pussycat Doll. C’est après que les choses se corsent, lorsqu’arrive l’heure de figures complexes au nom de meubles Ikea. Je tente tant bien que mal de me gainer, sans réponse de mes abdos. Je ne parviens ni à soulever mes jambes du sol ni à comprendre comment cela est physiquement possible. C’est un échec.”

L’APRÈS

“Fini la rigolade, j’ai mal à des muscles dont je ne soupçonnais même pas l’existence. Je suis passée de Britney Spears à mamie Germaine en moins de 24 heures. Sans oublier les bleus un peu partout sur le corps et les brûlures à l’intérieur des cuisses. Apparemment c’est normal, il faut avoir mal pour progresser. Mais pourtant, j’aurais bien envie d’y retourner moi (maso vous avez dit ?). Bon soyons sérieux un instant, la pole dance est loin d’être aussi facile qu’elle n’en a l’air. Et sans une bonne musculature au départ, difficile de faire des prouesses. Mais l’ambiance est conviviale, la professeur passionnée et on rigole pas mal. Et surtout, on sent que le corps travaille comme jamais. Alors si vous voulez commencer à vous sculpter un corps de rêve tout en vous amusant, foncez, la barre vous attend !”
“Le pire dans cette affaire c’est que mes courbatures ne me font pas simplement mal, elles me rappellent aussi à quel point j’ai été pitoyable. Est-ce que je m’attendais à savoir faire le drapeau à la première séance ? Non. Mais j’aurais au moins aimé réussir le tour de base avec classe. Au moins, cela m’aura fait prendre conscience que je devrais sérieusement me mettre à la muscu (un jour, peut être, pas aujourd’hui, ça me tire, je meurs). Je ne regarderai plus jamais une pole danceuse pareil maintenant que je sais ! Croyez moi, si vous voulez mettre vos muscles à l’essai, tentez la pole dance. Mais si, comme moi, vous êtes démunis de toute masse musculaire, contentez-vous d’onduler sur du Tribal King (vous n’avez pas pu oublier ça !) autour de la barre d’une boîte de nuit. Ça vaut mieux.”
Marine Sanclemente et Clément Laré
Merci à Marie Dunot, professeur à Para Pole Dance
Et puisqu’on comprend mieux en vidéo :
[youtube]http://youtu.be/w4Y0AzieNcQ[/youtube]
Images : Sébastien Guerche

Making-of : J-7, "Allez, ça va le faire…"

#EPJTMV. Le mercredi 10 décembre prochain, votre TMV aura une saveur particulière. Toute la semaine, les étudiants de l’École publique de journalisme de Tours (EPJT) prennent les manettes de votre magazine gratuit.

Coulisses du numéro spécial #EPJTMV
Episode 2.
Le brouhaha d’hier laisse place à l’accalmie. Chacun arrive à son rythme, la flexibilité du travail de journaliste est un confort. Attention à ne pas en abuser.
En plein milieu de la salle, on rigole des photos d’un shooting dans un magasin de cosmétiques. Jamais moqueur. Mais que voulez-vous, un sujet « Je suis un garçon, voici mes secrets beauté » prête toujours à sourire. Les clichés ont la vie dure.
« Mes doigts puent la clémentine maintenant ! », s’inquiète Marine, qui demandait même de l’aide pour l’éplucher. Elle aura beau proposer ses cookies à toute la rédaction, cette phrase restera.
Même si le niveau sonore est volontairement faible, depuis les extrémités de la salle, on arrive à reconnaître l’agréable « Down by the river ». Fidèle au poste (informatique), le service web reprend en douceur après un (copieux) repas.
Contrairement aux autres rédacteurs, tous partis. À leur décharge, les rendez-vous prennent du temps. N’allez pas croire que l’on allait vous servir un magazine « réchauffé » : le terrain, il n’y a que ça de vrai.
On s’étonne de l’absence prolongée de certains rédacteurs. La feuille de présence, sur le coin du bureau, se remplit lentement, au rythme des allées et venues de chacun. Sinon, Tony s’éternise au téléphone. La chance tourne.
Fabien Burgaud
Si vous l’aviez raté : épisode 1, la rédaction s’anime

Un tour du monde en une semaine, sans quitter la Touraine (1/5)

#EPJTMV. Cette semaine, on change d’air ! Dépaysez-vous sans quitter la Touraine avec notre dossier 100 % web spécial tour du monde.

DIRECTION : États-Unis

L’ACTIVITÉ : encourager les Pionniers 

Football américain avec les Pionniers de Touraine
Photo : Sébastien Guerche

« Good job ! », lance le coach. Vendredi soir, le stade de la Chambrerie n’a plus l’air d’être à Tours Nord mais tout droit installé au coeur des States. C’est comme ça quand l’équipe de football américain des Pionniers de Touraine s’entraîne. Casques, épaulettes, maillots bordeaux et jaunes, tout l’attirail est là. Tant et si bien que quand on entend un « let’s go » fuser sur le terrain, on se croirait dans un teen movie américain.
Alors pour changer d’air et se sentir un peu comme de l’autre côté de l’Atlantique, pourquoi ne pas aller encourager l’une des quatre équipes des Pionniers ?
Pour une ambiance un peu « high school », allez voir jouer les jeunes des équipes U16 et U19.  Si vous préférez supporter les seniors, sachez qu’ils accueilleront, dans l’année, deux imports américains, c’est-à-dire deux joueurs tout droit venus des USA pour booster l’équipe.
De quoi parfaire le dépaysement et oublier qu’à vol d’oiseau, quelque 8110 km nous séparent des Seahawks de Seattle. Pour ceux du fond qui ne suivraient pas : les Seahawks, en plus d’avoir un magnifique blason à tête d’aigle, sont les vainqueurs du dernier Super Bowl. Il va quand même falloir réviser les bases pour espérer se croire outre-Atlantique ! (On n’a jamais dit que c’était facile…)
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Hedk2OWIWHE[/youtube]
“Comment faire pour intégrer l’équipe et pratiquer ce sport dépaysant ?”, nous suppliez-vous. Pas de panique, il n’est jamais trop tard. S’il est préférable de débuter en septembre comme toute l’équipe (mais on aime bien se moquer des retardataires), les Pionniers sont cléments : les inscriptions sont ouvertes toute l’année. Vous pouvez même venir tenter un entraînement, voir si les coups ne vous font pas peur. On ne garantit pas que vous jouiez titulaire pour le début de la saison 2015 ! Ce sera à vous de négocier avec les joueurs de l’équipe.
Les femmes aussi peuvent s’y mettre puisque le club compte une équipe féminine, encore en manque d’effectif pour disputer des matchs, mais qui n’a rien à envier à sa jumelle masculine en termes de motivation et de gagne.
Pour les moins costauds, enfin, on vous conseille plutôt le flag : le football américain, mais sans contact. On veut vous dépayser, pas vous blesser !
Pas de trêve hivernale pour les supporters 
Ils ont les épaules carrées, foncent vers l’action et poussent des feulements virils. Mais les Pionniers de Touraine ne sont pas épargnés par la rude vague de froid de saison. Alors, à vos agendas ! La saison reprend fin janvier, le premier match à Tours sera le 1er février. Juste le temps de vous remettre des fêtes de fin d’année, d’enfiler vos nouveaux gants et bonnets tricotés par Mamie Pierroselyne, d’améliorer votre technique au tartinage de beurre de cacahuète …. Et il sera déjà temps de regagner vos places sur les bancs de supporters.
Si la folie des grands soirs vous effraie ou que vous êtes trop impatient pour attendre janvier, courez vite voir les Pionniers s’entraîner, trois fois par semaine (les lundi, mercredi et vendredi soirs à partir de 20 h 30 au stade de la Chambrerie).  C’est bien connu, les chants de supporters réchauffent corps et esprits.
De toute façon, arrêtons de penser qu’aux États-Unis, le sport ne se joue qu’au printemps, quand la nature renaît et que les oiseaux chantent. Au pays du rêve américain, on connaît aussi les lèvres gercées et les doigts engourdis. Lucky you ! Vous pouvez ressentir tout ça depuis l’Indre-et-Loire.
Le b-a.BA du foot américain :
Comme le rugby, c’est un sport de gagne terrain. L’équipe a 4 tentatives pour franchir 10 yards (une ligne du terrain). Si elle y arrive, elle a de nouveaux 4 tentatives pour avancer, sinon c’est au tour de l’équipe adversaire de tenter de faire de même. Les joueurs l’ont assuré : une fois qu’on a compris ça, on a tout compris !
Clément Laré et Marie Courvasier
Vidéo : Sébastien Guerche

Et aussi…

TOUrS A TABLE propose des cours de cuisine made in US

Si on ne pense pas gastronomie quand on parle États-Unis, c’est un tort ! L’atelier de cuisine TOUrS A TABLE propose régulièrement des recettes made in US. Cheesecakes, cupcakes ou carrément repas complet de Thanksgiving, le temps d’un cours, un chef cuisinier nous plonge dans ses recettes aux saveurs américaines et nous montre ses astuces. Mais on n’est pas là pour un cours théorique : chacun met la main à la pâte et repart avec son repas home-made dans un doggy bag.
[nrm_embed]<iframe src= »https://www.flickr.com/photos/tmvmag/15936718065/in/set-72157649175148080/player/ » width= »450″ height= »300″ frameborder= »0″ allowfullscreen webkitallowfullscreen mozallowfullscreen oallowfullscreen msallowfullscreen></iframe>[/nrm_embed]
 
Lisez aussi ce témoignage d’une Américaine à Tours

Escale suivante : Cuba !

Emma Heishman, une Américaine à Tours

#EPJTMV. Ils viennent de loin et se sont installés à Tours. On les a rencontrés, ils nous parlent de cette ville.

Emma Heishman, Américaine, s'est installée à Tours il y a cinq ans.
Emma Heishman, américaine, s’est installée à Tours il y a cinq ans.

De quelle ville des USA êtes-vous originaire ?
Je viens d’un petit village en Pennsylvanie qui s’appelle Boiling Springs.
visual
Quand et pourquoi êtes-vous venue vous installer à Tours ?
Je suis arrivée il y a cinq ans, pour être assistante d’anglais dans les écoles primaires.
Qu’est-ce que vous préférez à Tours ?
J’aime bien l’esprit de communauté entre les habitants de la ville, les gens sont accueillants et sympathiques. C’est très important quand on arrive d’un pays étranger. Pour moi, le cinéma Les Studios et la guinguette sont deux endroits exceptionnels à Tours.
Qu’est-ce qui vous manque de votre pays d’origine et qu’on ne retrouve pas à Tours ?
La famille et des amis… Mais ils sont toujours contents de venir me voir en France, à Tours !
 
Lisez aussi le témoignage de Yoelis, un Cubain à Tours

Miroir, miroir, qui est le plus beau ?

#EPJTMV. Visage, corps, cheveux, les hommes aussi ont leurs rituels beauté. Apprentis, aventuriers ou passionnés, rencontre avec trois Tourangeaux aux habitudes bien différentes.

Photo : Romane Boudier

Benoît, 35 ans, aventurier passionné 
« Je fais partie des hommes qui aiment prendre soin d’eux, je n’ai pas honte de le dire. En ce qui concerne le corps, je me fais épiler régulièrement et je fais une séance de bronzage en institut chaque semaine. De temps en temps, je m’accorde aussi une manucure mais c’est moins fréquent. Pour le visage, je dois avouer que c’est un peu excessif mais je suis véritablement accro aux cosmétiques ! Sérum anti-âge, crème hydratante, exfoliant, masque… Ma salle de bain ressemble à un magasin. »
Denis, 46 ans, apprenti plein de bonne volonté
« Je n’ai pas de rituel beauté particulier, je me contente du minimum. Ce n’est pas que cela ne m’intéresse pas mais je suis un peu perdu au milieu de tous les produits qui existent. Le matin, je me lave le visage et les cheveux avec un gel douche classique et je me rase. J’ai aussi une crème hydratante qui me fait un peu tout mais je ne l’utilise pas fréquemment. C’est assez limité mais plutôt efficace. »
Hadrien, 19 ans, courageux mais pas téméraire
« Pour le visage j’utilise simplement une lotion purifiante et une crème hydratante. Quant au corps, je n’ai pas de rituel beauté particulier. J’ai la chance de ne pas être trop poilu donc mon corps n’est pas assujetti à des séances d’épilation intenses. J’aime en revanche que mes sourcils soient bien taillés. Je suis aussi très pointilleux capillairement parlant et ne supporte pas de sortir mal coiffé ! Je prends vraiment soin de mes cheveux et j’y consacre au moins 10 minutes chaque matin.»

→ L’interview de la pro : Nathalie, vendeuse chez Nocibé

Comptez-vous de plus en plus d’hommes parmi vos clients ?
Absolument ! Au début, ils viennent souvent pour accompagner leurs compagnes et repartent avec un produit, un peu contre leur gré. Généralement, une fois qu’ils ont compris l’utilité du produit, ils reviennent tous seuls et veulent découvrir de nouvelles choses. Les packagings sont importants, les hommes ont du mal à se tourner vers des produits trop féminins, c’est compréhensible.
Comment les conseillez-vous ?
Je commence par leurs poser quelques questions afin de savoir ce dont ils ont envie, de savoir quels produits seront les plus appropriés pour eux, selon leur type de peau, leurs habitudes de vie… C’est le plus important. Vendre plusieurs produits à un homme qui n’a jamais pris soin de sa peau est inutile. Il ne va pas changer radicalement du jour au lendemain, il faut y aller progressivement.
Quels conseils donneriez-vous aux novices complets ?
Pour le visage, le plus important est l’hydratation, même pour les peaux grasses. S’il n’y a qu’une seule chose à faire c’est bien ça. Pour les hommes qui se rasent, un baume après rasage est toujours bénéfique. Il empêche l’irritation de la peau et les rougeurs qui s’en suivent. Si le rituel est bien rodé, éventuellement un gommage et/ou un masque une fois par semaine. Pour le corps, le conseil est le même, un lait hydratant suffira largement pour débuter.

BONUS : La recette de grand-mère

Désolé messieurs, vous n’aurez plus d’excuses (mesdames, c’est aussi valable pour vous)… Pas besoin de dépenser des fortunes pour prendre soin de soi, vous pouvez être très beaux avec ce que vous avez dans votre cuisine.
TMV a concocté pour vous un petit masque à l’avocat et au miel qui va vous donner une peau de bébé :

Disclamer : attention à ne pas confondre le masque avec le pot de guacamole dans votre frigo !

Mélanger dans un petit récipient la pulpe d’un avocat (le choisir bien mûr) avec deux cuillères de miel. Mélangez bien jusqu’à ce que la préparation soit homogène. Tartinez-vous en plein sur la figure et admirez votre joli minois. Vingt minutes plus tard, rincez à l’eau et vous êtes prêts à faire chavirer les cœurs.
Marine Sanclemente

La Nuit de l'info : pizza, codage et Polytech'

Les étudiants de Polytech’ Tours auront tout une nuit (blanche !) pour réaliser les défis de La Nuit de l’info.

La Nuit de l'info
Lors de la première édition, il y avait 202 étudiants participants. L’an dernier, ils étaient 2 853. (Photo C.Line Design)

 
 

Des étudiants, des défis, du web et une seule nuit. C’est le pari un peu foufou de la Nuit de l’info, une compétition nationale organisée depuis 2007. Une sorte de grande aventure collective réunissant des étudiants d’école informatique de toute la France et à laquelle Polytech Tours participe pour la première fois, cette année.
« C’est quelque chose qui prend de l’ampleur et on trouvait l’idée sympa », indique Yannick Kergosien, 30 ans. Cet enseignant- chercheur à Polytech Tours chapeautera la compétition avec ses collègues Carl Esswein et Jorge Mendoza. Le 4 décembre sonnera le début de la Nuit de l’info, à 16 h 36 pile et s’achèvera le lendemain, à 8 h 04. Précis, non ? « Ce sont les horaires de coucher et lever du soleil », répond Yannick Kergosien.

Partout en France – et donc à Tours – les étudiants seront regroupés en équipes. Les défis, lancés par des entreprises partenaires, tomberont d’un coup : développer une appli, un programme web, une interface ergonomique, etc. Et c’est parti pour une nuit blanche à faire carburer ses méninges et son savoir. « Bref, on va prévoir les pizzas et le café ! », lance Yannick Kergosien, en riant.
Au-delà de l’aspect purement fun et bon enfant, la Nuit de l’info pourrait aussi permettre de jolis débouchés pour les participants. « Bien sûr, ça a des incidences. À Tours par exemple, l’entreprise Umanis se prête au jeu et verra de quoi ils sont capables. Il y a aussi des groupes, comme IBM. C’est une bonne chose pour les étudiants. Il y a certes une récompense pour les gagnants à la fin, mais ça fait aussi une ligne en plus sur le CV. Et ça fait connaître les entreprises qui recrutent des ingénieurs. »

Pour l’instant, Polytech Tours a déjà réuni onze équipes, soit 77 étudiants pour la Nuit de l’info. Et compte bien remporter les défis.

Chronique mode : L'hiver à poil

#EPJTMV. En friperies, magasins de luxe ou enseignes made in Bangladesh, impossible de passer à côté de la fourrure cet hiver. Alors il ne vous reste plus qu’à sauter le pas. Et pour ceux qui ne seraient pas encore convaincus, notre photoshoot est là pour vous montrer comment oser le poil avec audace. Prenez note !

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Si la fin justifie les moyens, le froid lui ne justifie en aucun cas un style moyen. Certes, les températures du mois de décembre nous donneraient presque envie de se vêtir uniquement en polaire (j’ai bien dit presque). Pourtant, l’hiver n’est pas une excuse pour stopper toutes tentatives de style. N’en déplaise à ceux qui voudraient justifier une paire de UGG par une température négative (pour les non initiés, les UGG sont ces chaussures/chaussons/crimes contre le bon-goût en mouton retourné à peu près aussi saillantes qu’une paire de charentaises).
Surtout que cette saison, la tendance est du côté des culs gelés puisque le must de l’hiver, c’est la fourrure, prompte à affronter le froid de la toundra comme celui de la rue Nationale un samedi de shopping de Noël. En manteaux, vestes, chapeaux, chaussures, sacs, le poil est omniprésent et est devenu la matière désirable de l’hiver. Tellement qu’on avoue avoir même pensé à dépecer le furet de notre petite soeur pour s’en faire des moufles.
Depuis quelques saisons, la fourrure a fait son grand retour sur les podiums. Fini les manteaux synonymes d’octogénaires de la Côte d’azur ou de milliardaires russes peroxydées ! Les créateurs n’ont plus qu’une obsession : tout donner pour botoxer la peau de bête, la rendre jeune et tendance jusqu’à l’extrême. Tellement que certains frisent le burn-out, à l’image de Jeremy Scott qui a fini par nous sortir une fourrure imprimée Bob l’éponge pour la marque Moschino, rien que ça.
Le fait est que le pari est réussi. Chez Saint Laurent, les manteaux en renard à 14000 balles, imprimés pois, font tellement effet que c’est comme si Hedi Slimane, le créateur, avait tabassé notre Brigitte Bardot intérieure à coup de steak pour nous faire croire qu’on ne pouvait pas survivre sans ses vêtements en carcasse de bestiaux.
Difficile en effet d’oublier BB et ses phoques et de passer à coté du débat éthique que pose la fourrure. Entre pro-animaux et fur-addict, on ne prendra pas parti et on ne déclarera qu’une chose : FAUSSE FOURRURE. Oui mes amis, de la fausse ! Car aujourd’hui, c’est possible. Non, la fausse fourrure ne ressemble plus à des poils d’aisselles et oui, elle est portable et même mieux, elle est devenue FASHION. Tant et si bien que Karl Lagerfeld a même déclaré, en anglais dans le texte : « You cannot fake chic, but you can be chic in fake fur » (Vous ne pouvez pas faire semblant d’être chic, mais vous pouvez être chic en fausse fourrure). Amen !
Clément Laré
En pratique, ça donne ça :
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Photos : Julie Roeser
Remerciements à Mistigriff et Shop Vintage pour les vêtements.

Making-of du numéro spécial : J-8

#EPJTMV. On s’active pour vous concocter un numéro spécial. En coulisses, ça fourmille ! J-8 avant la parution

J-8, la rédaction s’anime.  Le mercredi 10 décembre prochain, votre TMV aura une saveur particulière. Toute la semaine, les étudiants de l’École publique de journalisme de Tours (EPJT) prennent les manettes de votre magazine gratuit.
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Episode 1
« C’est quoi ton sujet déjà ? ». La perte de mémoire guette. Ce serait dommage, à une semaine de la sortie de ce TMV spécial EPJT. Un rapide coup d’œil au chemin de fer et les « ah oui ! » fusent. On parle calibrage, photos et angles. Seul sur son ordinateur, Tony s’obstine à trouver un sujet « actu ». Mais ses appels restent sans réponses. Certains rient, d’autres s’inquiètent. Soit on trouve ça « large », soit on s’affole. Comme quoi, la notion de temps varie selon les personnalités.
Les yeux rivés sur les écrans, avec des écouteurs pour les plus solitaires, les jeunes journalistes ne perdent pas de temps. Ils sont aiguillés par Aurélien et Benoît, rédacteurs pour TMV, bien heureux de voir s’activer sous leurs yeux une vraie rédaction. Eux qui n’écrivent habituellement qu’à deux.
Malgré un virulent « ta gueule » qui réveille un instant la salle, les dialogues animés reprennent de plus belle. Le brouhaha est presque rassurant : émulation, créativité, interaction, bref on aurait presque affaire à une rédaction, une vraie. Dans une semaine, ce sera le rush. Comme sur une voiture, le contact est enclenché, le moteur ronronne. Vivement l’allure de croisière.
Fabien Burgaud

L'EPJT prend les commandes de TMV

#EPJTMV. Les étudiants de 2e année de l’École de journalisme de Tours sont aux manettes de la rédac TMV cette semaine.

EPJTMVCette semaine, les étudiants en 2e année à l’EPJT sont aux manettes de la rédac de tmv.
Non ce n’est pas encore Noël mais voici déjà un beau cadeau : 24 journalistes en herbe, prêts à vous régaler de nouveautés pendant une semaine entière.
Tenez-vous prêts à lire notre numéro spécial de mercredi 10 décembre !
Et à vos clics, car sur le site et les réseaux sociaux, on vous concocte de l’actu fraîcheur 100 % web.
Pour nous suivre sur Twitter et Facebook, un seul hashtag : #EPJTMV

Le programme web de la semaine :

♦ Notre dossier web : faire le tour du monde en une semaine, sans quitter la Touraine. Cinq escales : les États-Unis ; Cuba ; le Royaume-Uni ; l’Afrique ; la Chine.
♦ Mode : Cet hiver, osez le poil avec audace
Les rituels beauté des hommes tourangeaux
♦ On a testé la pole dance (et il y a même une vidéo)
Que devient le Bateau Ivre ?
♦ Resto : Allez bruncher chez Hansel et Gretel !
♦ On a rencontré Marie de Lassée, Miss Nationale Centre 2015 (en vidéo !)
Interview décalée de Baptiste Lecaplain, où l’on parle poils, pole dance, horoscope et voyages.
♦ Enquête sur une habitation considérée comme « hors-la-loi », à Saint-Martin-le-Beau

BONUS :

Découvrez, jour après jour, les coulisses de notre numéro spécial, avant sa parution !
J-8 : la rédaction s’anime
J-7 : chacun à son poste
J-6 : « Et encore, j’ai même pas mis son nom de famille ! »
J-5 : « Ta blague, c’est dans les Carambars ou c’est de la drogue ? »
J-1 : « Hâte de le voir en papier, demain »
Le numéro spécial #EPJTMV paraît ce mercredi 10 décembre. Édition PDF à retrouver ici !

Retour sur la table ronde bd-journalisme

Le vendredi 28 novembre, nous organisions une table-ronde sur le bd journalisme à l’Arcades Institute en off des Salons de Choiseul. Retour en photos.

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Nous étions plus de 70 à l’Arcades Institute, vendredi soir dernier, à notre table ronde sur le bd journalisme. Organisé par tmv pour les Salons de Choiseul, avec l’Arcades Institute et Bédélire, cet événement a été un véritable succès ! Merci à ceux qui sont venus y assister, aux partenaires et aux invités : Fredéric Potet, Grégoire Seguin, David Darrault, Titwane et Paco Roca (Philippe de la Fuente a assuré la traduction !).
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Sacre de Jaki Liebezeit lors du Festival Super FluX

Il est partout et on se demande encore comment il fait… Grosse grosse chronique culture de notre Doc pilot, cette semaine !

The Fucking Butterfly
The Fucking Butterfly (Photo doc pilot)

 

GU’s Music, Aquaplaning

Black Friday chez Baromètre, le magasin du disquaire Didier Delage et cet album qu’il me glisse dans l’oreille, l’air de rien… Sa mission…Se laisser aller à perdre pied en cet aquaplaning prépare à un dépaysement total, à un oubli de l’instant, à un voyage en soi au travers de la force des textes sans lesquels cet album ne serait qu’un bel album de plus comme il s’en produit à la pelle.
Les 8 titres sont ainsi 8 invitations à rejoindre l’auteur Yan Kouton dans ses formulations psychanalytiques universelles, dans ses strates intimes d’un romantisme post-apocalyptique. L’apocalypse des cœurs et des corps, de l’espoir aussi, de cet instant où l’on sait la chute incontournable, mais le bonheur et la paix induites par cette révélation. Gu’s Music parle la force de ces propos sans emphase, sans forcer le ton mais avec la justesse d’un Dominique A d’antan, un Bertrand Louis, voire du Bertrand Belin d’Hypernuit ou d’un Manfred Kovacic en solo. Il sait porter les mots, nous les inscrire dans l’espace, nous les donner sans nous les imposer, comme des sentences, des prières, les bouts d’un film à construire. La musique est une ambiance, une bande-son hypnotique, une soft cold wave des années 10, les mantras nécessaires pour entrer dans le trip. Ce premier album de Gu’s Music est une réussite.

 

Girls in Hawaii à l’ Opéra de Tours

Passée une première partie scolaire et sans passion (je me demande toujours comment de jeunes musiciens peuvent se complaire à tenter le pseudo-tubesque, à l’âge d’envoyer sa hargne et son énergie à la gueule du monde), nous baignons dans la beauté et le dépaysement avec ce concert dit unplugged de Girls in Hawaii, groupe belge dans les rares Européens, avec Santa Cruz, capables d’user d’une musique aux racines nord-américaines, sans pour autant paraître copieurs et caricaturaux. Dans l’écrin du Théâtre, c’est merveilleux, magique, à ne plus vouloir les laisser partir, le public en adhésion parfaite dans une écoute assez rare, respect et joie à la découverte ou aux retrouvailles de ce groupe nourri d’émotion, de perfection, de classe, de respect de l’auditoire. L’enchantement de la personne très exigeante m’accompagnant ce soir-là confirme ma sensation de ne pas avoir été abusé par la beauté du lieu. Celle aussi des instruments de métal et de bois, de souffle et de verre ; pas de temps mort dans la construction du show, pas de morceau de remplissage, que du beau, et une reprise du Heart of Gold de Neil Young pour nous confirmer leur allégeance au Maître. La Mer du Nord est Pacifique…. Au retour, j’écoute Plan Your Escape intégralement : je vous le conseille.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=FCuCXoZgNe4[/youtube]

Cecile Bisciglia au Château de Tours

Impressionnant travail de l’artiste, immense défi d’ainsi réaliser de grands formats figuratifs avec pour seuls instruments des stylos. Oui, vous lisez bien ! Des Bic induisant l’impossibilité de se “ rater ”, le geste devant être unique, réfléchi, programmé. L’accumulation de traits amène une douceur dans la trame, une vie, l’envie de toucher la rondeur d’un sein, de s’associer à l’érotisme tactile et fantastique issu de l’imaginaire psychanalytique de l’artiste. Le vivant est sa matière, de l’animal à l’humain, de l’animal en l’humain. L’esprit est l’essence, telle l’imprégnation mystique d’un totem indien.
On sent un culte en cette “ peinture ”, la contrainte de la pratique en démarche initiatique, un sentier dans la jungle de l’évidence, une manière de se démarquer, de s’impliquer et de finalement faire miroir à l’Universel. Un accouchement difficile pour des œuvres facilement lisibles, un fameux clin d’œil par l’utilisation d’un outil banal pour toucher le grand public. Pas pop mais populaire, même s’il reste le cœur et la croix, les instruments, la mesure, offerts  par une Marie Madeleine démystifiée à deux pas du suaire de son amant divin.

Nicolas Muller au Château de Tours

Au Château de Tours, il ne faut surtout pas rater la nouvelle expo initiée par Le Jeu de Paume, Traces d’un Exil de Nicolas Muller. Où la fuite d’un Juif hongrois devant un antisémitisme galopant, et le génie de ce photographe à capter dans son exil une Europe vouée à mourir, des identités assumées et défendues becs et ongles qui finalement seront à jamais effacés par le conflit à venir. Le paradoxe de l’histoire étant bien sûr de le retrouver en l’après-guerre le banquier d’images de l’Espagne de Franco, aussi typique que détestable. C’est de l’Histoire, ces images de la petite histoire si chargées de sens pour évaluer « la grande ». De la Hongrie à Paris, du Portugal à Tanger, pour finir en Espagne, nous marchons dans cette première moitié du XXe siècle, où même les instants de joie semblent entachés de souffrances et de contraintes.

Festival Super Flux

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=pHEcPX9VNNw[/youtube]Dit « Le rendez-vous de musiques surprenantes », le Festival Super Flux sait honorer ses promesses sans pour autant poser sa démarche didactique dans un contexte contraignant et pesant. Non, rien d’intello dans ce festival finalement ludique pour ceux dont le laisser-aller jouissif ne s’impose ni barrière, ni contrainte. Deux lieux, deux couleurs de programmation pour nourrir un même propos, avec d’abord au Temps Machine un véritable événement avec la venue de Jaki Liebezeit, le légendaire batteur de Can aux multiples collaborations (Brian Eno, Depeche Mode..) de retour en duo avec un artiste phare de la musique électronique, Burnt Friedman. Nous sommes dans du « Cosmik Joker », du Kraut global et hypnotique, la touche rythmique inédite du batteur de 75 ans constituant une marque, un style, une peinture, une école. A peine le premier coup porté, Can est dans les airs, à se demander si finalement Jaki ne fut pas l’ingrédient de la recette implacable de ce groupe culte dont l’inspiration fut revendiquée par Bowie, PIL ou Happy Mondays. Jaki a tellement renouvelé le jeu percussif, tant dans sa manière d’évoluer les boucles rythmiques que dans celle d’installer son kit batterie totalement inédit, qu’il en devient un maître. Un phare, un compagnon du devoir dans la technique et l’expression…
A sa suite, Etienne Jaumet au sax, à la voix et aux multiples synthés vintage, installe un espace particulièrement séduisant, certes rétro dans sa technique mais ainsi beaucoup plus attractif que tous ceux  armés d’un seul portable pour bagage. Le paradoxe de faire du neuf avec du vieux est finalement de le retrouver « en première ligne ». Je pense qu’il va hurler s’il lit ces lignes, mais il me rappelle les Cramps dans leur démarche de revival, eux avec le rockabilly, lui avec l’éclectronique du XXe siècle, malins comme des singes, séduisants à mort, showmen sans forcer.

Etienne Jaumet
Etienne Jaumet

Etienne Jaumet nous séduit et nous emballe, et il connaît sa force, la canaille. Il ne doit jamais en douter…. Pour finir la soirée, Ninos du Brasil fait dans le mur de son et de rythme avec l’alibi visuel de tom bass martelés. Rien de novateur là-dedans. Que du banal, et rapidement, je fuis bien loin de cette batuka électronique dont la place est plus sur le char d’un théâtre de rue que dans une salle de concert vouée à l’écoute et à la découverte…. Suite du Festival au Petit Faucheux où l’on apprend que « ce festival » est un petit super flux, et que le grand super flux se tiendra en mars !!! En intro, le guitariste Julien Desprez joue sa pièce pour guitare solo, « Acapulco ». C’est fort, classe, intense, technique : on entre sans difficulté dans son trip, on se laisse embarquer pour échouer un peu groggy aux portes de la perception… Pour replonger dans l’inédit avec le St Francis Duo du guitariste Stephen O’Malley et du batteur Steve Noble, ce dernier offrant sur la trame de son omniprésente de son compère une sorte d’accumulation percussive axée vers la saturation des impacts, expression cohérente et hors des codes pour un nouveau voyage vers l’inconnu. J’avoue avoir besoin de temps en temps de rencontrer ce style de musiques dites difficiles. Elles sont tout simplement différentes : à l’oreille, exotiques.

Dernier concert avant destruction avec The Fucking Butterfly

Au sortir de Super Flux, le SMS d’un indic me suggère d’aller vers une grande fête privée dans un lieu désaffecté voué à la destruction. J’ai toujours beaucoup aimé les soirées dans cet endroit. On y respire l’art et l’underground, la vie aussi, l’initiative subversive, créative.. Ce soir s’y croisent musiciens, acteurs, plasticiens, photographes, vidéastes, forces vives, magiciens de la mécanique automobile (salut Pascal !)… The Fucking Butterfly entre en scène à la manière d’un commando coloré, énervé

J’ai vu leur premier concert dans ce même lieu. Ce soir, ils donnent leur meilleure prestation des cinq fois où je les ai vus à la scène. Le caractère privé n’est surement pas étranger à cette liberté du show. De zéro, l’on monte direct à 1000 dans une glissade barock n’roll. Le trio de chanteuses a dépassé l’influence B52’s pour littéralement s’effondrer dans un show à la New York Dolls, à la Happy Mondays. La présence de Janski aux bidouillages électroniques en Eno de ce Roxy Musik déjanté apporte un grain inédit pour identifier le truc… Un beau Crépuscule des Dieux pour la dernière de l’Haçienda tourangelle.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=7pL1Bkm7WYU[/youtube]

Michael Grébil en Arcades Institute

Jour tranquille en Arcades Institute, nouvelle étape de la 3e Saison de musique ancienne programmée par Pascale Boquet avec la venue d’un maître en son expression, le musicien Michael Grébil au chant, au luth médiéval, au cistre et au rebab afghan pour un répertoire où l’on mesure à quel point la notion de world music est millénaire, le métissage et l’arrangement de la culture populaire et ancestrale une constante dans les pratiques. Instant de paix et de joie sous les voûtes, un voyage dans le temps offert par un passeur éclairé de la tradition, un respectueux messager en parfaite maîtrise du style et de la technique avec les étonnantes reprise de pièces de John Cage et Ornette Coleman pour faire le pont entre les époques.

Mamans, attention au burn out !

Quand on est maman, mener de front sa vie personnelle et sa vie professionnelle relève parfois de l’exploit. Attention au burn-out.

(Photo Phovoir)
(Photo Phovoir)

Submergées par les nombreuses tâches du quotidien, certaines perdent pieds et craquent. C’est ce que l’on appelle le burn out maternel. Pour leur éviter d’en arriver là, Aurélie Loiseau-Nez, gérante du bar à bébés Sa Majesté des Couches, et Katleen Auger, sophrologue formée à la Psychologie Positive, lancent un atelier burn out maternel à Tours. L’idée est née au cours d’une discussion entre les deux amies, quelques jours après ce que l’on appelle, entre parents, la course de la rentrée. « Nous avons senti qu’il y avait une attente chez les mamans que nous rencontrions de par nos nombreuses activités professionnelles et personnelles. » L’objectif de ces ateliers ouverts à toutes les mamans épuisées, qui ont tendance à se replier sur elles-mêmes, est de leur redonner confiance. Durant une heure et demie, elles vont se reconnecter avec elles-mêmes.
La séance démarre par un temps de parole où chaque participante peut se confier. « Un moment où l’on va essayer de comprendre les facteurs qui peuvent entraîner cet état de détresse, le tout dans la bienveillance », explique la sophrologue. Puis par le biais d’exercices musculaires et de respiration basée sur de la visualisation, les mamans vont pouvoir évacuer leur stress et les énergies négatives. « Je souhaite avant tout leur donner des astuces réalisables au quotidien pour pouvoir reprendre leur vie en main », explique Katleen. « Les femmes ont tendance à s’oublier, rajoute Aurélie. Il faut qu’elles pensent à se préserver. » L’atelier se termine par un goûter bien mérité. Dernier détail : les enfants ne sont pas conviés !
Renseignements atelier burn-out maternel : 02 47 32 90 25 ou au 06 61 83 42 75.

Sourds : "éclater les barrières"

Pascaline Denis dirige la compagnie 100 voix. Elle organise les 28 et 29 novembre prochains Tours en signes , un événement bilingue langue des signes – français.

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Pascaline Denis est également comédienne. Elle jouera sa dernière pièce Signes et sons pendant Tours en Signes

Quel est l’enjeu culturel concernant les sourds et les malentendants ?
Depuis la loi 2005 sur l’égalité des chances, la culture doit être accessible à tous. On pense facilement aux handicaps physiques mais pour une personne malentendante, aller dans une salle de spectacle qui n’est pas équipée pour la recevoir est tout aussi problématique.
Comment améliorer l’accès au spectacle vivant ?
Toutes les nouvelles salles sont normalement équipées de boucles magnétiques. Cela permet de pouvoir régler son appareil auditif sur une fréquence précise et d’avoir un son concentré. Une personne mal entendante ne peut pas aller voir un concert, par exemple, sans ce genre de système. Au théâtre, elle perd 50 % de ce qui se dit. Au bout d’un moment, elle n’y va plus. Il existe aujourd’hui des boucles magnétiques individuelles, mais elles restent chères.
Quel est l’intérêt d’un événement comme Tours en signes ?
La culture permet de faire éclater les barrières. Les sourds et les malentendants ont tendance à se regrouper en communauté. Un mouvement tout à fait logique quand on sait que la langue des signes a été interdite jusqu’en 1991 en France. Tours en signes est fait pour tout le monde, sourds, malentendants mais aux autres aussi. C’est un événement qui fait découvrir la langue des signes à travers des spectacles, des livres, des initiations.
Pour retrouver le programme de Tours en Signes qui aura lieu au Centre de vie du Sanitas : cie100voix.fr
[nrm_embed]<iframe src= »//player.vimeo.com/video/111756338?color=08f000″ width= »500″ height= »281″ frameborder= »0″ webkitallowfullscreen mozallowfullscreen allowfullscreen></iframe> <p><a href= »http://vimeo.com/111756338″>100 Voix – bande annonce Tours en Signes (2014)</a> from <a href= »http://vimeo.com/skyshotvideoshop »>SkyShot videoshop</a> on <a href= »https://vimeo.com »>Vimeo</a>.</p>[/nrm_embed]

Horoscope du 26 novembre au 2 décembre 2014

Chaque semaine les astres tapent fort sur vos prédictions.

horoscope
BÉLIER
Amour Le saviez-vous ? L’Amour est un fleuve d’Asie long de 4 354 kilomètres. Il prend sa source en Sibérie. C’est peut-être pour cela que vous avez un cœur de glace.
Gloire Vous en faites trop. Ou pas assez. Sachez doser. Allez-y par pincées.
Beauté Ne croyez pas les étiquettes des produits cosmétiques. Encore moins leur publicité. Vous êtes un cas désespéré.
TAUREAU
Amour Toujours.
Gloire Possible.
Beauté Apprenez à vous aimer.
GÉMEAUX
Amour Jolie rencontre en perspective… Mais votre régulier(e) vous a à l’œil.
Gloire Mal barré(e). Heureusement, la roue va finir par tourner.
Beauté Vos défauts vous vont si bien… qu’on ne voudrait pour rien au monde les partager avec vous.
CANCER
Amour C’est du harcèlement. On vous a déjà dit non ! Si vous continuez à nous envoyer dix SMS par jour, on appelle les flics.
Gloire Une carrière en politique est envisageable.
Beauté La politique plutôt que le mannequinat. Définitivement.
LION
Amour Amères désillusions.
Gloire Avec Jupiter au comptoir et Vénus derrière le bar, vous êtes parés pour l’apéro.
Beauté Y’a du mieux. C’est déjà ça. En revanche, ce nez qui coule avec les premiers frimas…
VIERGE
Amour Platonique.
Gloire De mon père.
Beauté Sauvage.
BALANCE
Amour Mais quel coquin(e), vous en ce moment. Grrrr
Gloire Éphémère.
Beauté Volée. Rendez-la, on passe l’éponge pour ce coup-ci.
SAGITTAIRE
Amour Ça se rapproche. Ouvrez l’œil. Le gauche.
Gloire Quelle forme ! Dommage que vous n’aimiez pas votre job. Vous auriez fait des étincelles.
Beauté Le pilou met en valeur votre bedaine. Le pyjama, c’est la vie.
CAPRICORNE
Amour Bien essayé.
Gloire Vous dansez comme Carlton dans Le Prince de Bel Air.
Beauté Se refaire une beauté suppose que l’on a été beau un jour.
VERSEAU
Amour Tranquille. Pépère.
Gloire Doucement. Sûrement.
Beauté Du charme. Mais rien d’ostentatoire.
POISSONS
Amour Pluton et Mars soutiennent le rythme frénétique de vos conquêtes. Avec les natifs du signe Balance, vous faites des étincelles. Oups, ça c’était il y a deux ans. En ce moment, c’est plus calme, non ?
Gloire Confiez vos dossiers à un collègue. Et prétextez un séminaire pour mettre les voiles.
Beauté Votre beauté se fane. C’est la vie. C’est la mort.
BONUS :
Après avoir subi l’ire d’une horde de fans déchaînés (puisque l’astrologue a forcé sur le Bourgueil et a oublié le signe Scorpion), on a voulu se faire pardonner. Une twittos a donc fait son propre horoscope scorpionesque sur un post-it. Merci @AngryBef, notre fan number one :
B3WfAPRCMAA6n2W

Programme révolutionnaire des Salons de Choiseul

Oui, il y a des conférences, mais il n’y a pas que cela aux Salons. La preuve avec nos 5 commandements.

DOSS_PAP2_CHOISEUL

1. Un bon punk, tu seras
Bah quoi, c’est la Révolution, non ? Réveillez le keupon qui sommeille en vous. Vous avez deux possibilités : la première, c’est de vous percer le nez et d’y mettre une épingle à nourrice, en vous faisant une crête d’Iroquois (et envoyer une photo avant/après à tmv, qu’on rigole un peu). La seconde, c’est de filer voir l’expo bilingue « Les punks : révolutionnaires sans cause / Punks : rebels without a cause », réalisée par les élèves de 1re LV2 et leur professeur Nathalie Moreno. (Hall du bâtiment F). Sinon, il y a aussi la conférence de David Sanson, conseiller artistique et auteur, sur la révolution artistique du punk en Europe (le 28, à 13 h 30, salon Rosa Luxembourg).

2. Sur Twitter, tu tapoteras
Cette année, les Salons de Choiseul font aussi leur petite (r)évolution, à leur manière. Durant les deux jours de l’événement, il y aura un live-tweet (un « direct sur Twitter » pour les francophiles). « Tous les ans, on évolue, on essaye. Là, je vais trouver des collègues pour réaliser ce direct sur Twitter pendant les conférences, des comptes-rendus, des photos… », indique Stéphane Genêt. Le hashtag à retenir ? #s2choiseul. Par ailleurs, cette année, il y aura aussi des enregistrements audio des conférences. « On en fera un podcast sur notre site et, peut-être, sur YouTube. »

3. Radio Béton, tu écouteras
Ce jeudi après-midi, les Salons feront leur direct sur le 93.6 FM. Radio Béton rencontrera les organisateurs, Stéphane Genêt et Sylvie Mercadal, ainsi que des conférenciers et des spectateurs. Donc non, ne criez pas à la radio « Maman, je t’aime à l’anarchie ! », c’est du direct et vous aurez l’air bête. Ou fou. Ou punk. Dans ce cas, se référer au commandement n°1.

4. À la table ronde de tmv, tu iras
Piqûre de rappel : tmv, partenaire des Salons cette année, organise une table ronde. Un thème : Le BD journalisme : un nouveau regard sur le métier ? Et des invités vraiment intéressants : Titwane (auteur de BD reportage), Grégoire Seguin (éditeur chez Delcourt), le photo-reporter David Darrault et Frédéric Potet, journaliste au Monde et chroniqueur BD. Sans oublier un invité spécial : l’auteur espagnol, Paco Roca, qui viendra présenter et dédicacer son nouvel album.
Et en plus, c’est gratuit ! Vendredi 28, à 18 h 30, à Arcades Institute.

5. Le programme, tu consulteras
Il y a d’autres expos, des cartes blanches, des Off, des rencontres, des cafés historiques… Et bien sûr, n’oublions pas la soixantaine de conférences sur deux jours. C’est tout de même le gros de la manifestation. Parcourez le site des Salons et faites vos emplettes. Attention, tout est gratuit, mais les places partent vite !

Rencontres historiques des Salons de Choiseul : l'interview

À l’occasion des Salons de Choiseul, tmv a interviewé l’un des organisateurs, Stéphane Genêt, agrégé et docteur en histoire. Entretien fleuve, où il parle Histoire, révolutions et punk !

Stéphane Genêt
Stéphane Genêt

Comment est venu ce thème (R)évolutions ?
On réfléchit énormément à l’avance. Rien que là, on a déjà deux, trois thèmes sous le coude. On cherche du fédérateur. Il faut que tout le monde s’y retrouve, c’est notre ambition. Il y a une dimension éclectique très plaisante. Cette année, on parle de toutes sortes de révolutions, on aborde ça par différentes entrées, comme un sujet de dissertation. Bon, contrairement à ce que certains semblent croire, il n’y a pas d’interro écrite à la fin ! (rires)

L’Histoire reste, en général, une matière appréciée des élèves. Comment expliquer ça ?
Le récit ! C’est une matière où l’on raconte. On est touché, car on est le produit d’une histoire. Cela aide à mieux comprendre l’actualité, ce n’est pas abstrait. C’est une passion française… L’Histoire est transdisciplinaire. Elle est enseignée aussi bien en filière ES, L que S. Il faut des connaissances pour comprendre d’où on vient.

En revanche, désolé, mais c’est vraiment agaçant ce côté « apprendre par cœur »…
Non, c’est un mythe, ça ! L’Histoire ne s’apprend pas, elle se comprend. C’est bien beau de connaître 1515-Marignan, mais c’est quoi, pourquoi c’est important ? Le par cœur, c’était avant. De nos jours, c’est basé sur la compréhension des mécanismes. Mais c’est vrai – et dommage – qu’il y a peut-être moins de repères chronologiques qu’avant.

La mode est aussi aux émissions TV d’Histoire…
C’est bien, mais il ne faut pas trop en faire. Globalement, à la télévision, il y a les émissions sérieuses d’un côté et celles de vulgarisation, de l’autre. Mais qui ont tout de même le mérite d’intéresser ! Comme je le dis, qu’importe le flacon, tant qu’on a l’ivresse…

(La Liberté guidant le peuple, d’Eugène Delacroix)
(La Liberté guidant le peuple, d’Eugène Delacroix)

L’exemple type, c’est Apocalypse, l’excellent documentaire sur la Seconde Guerre mondiale, avec la voix de Matthieu Kassovitz qui n’est pas historien et qui n’a même pas son bac d’ailleurs !
Voilà, c’est la synthèse des deux dont je viens de parler : par exemple, dans Apocalypse, il y a des images rares que je n’avais jamais vues, mais je trouve aussi que la colorisation n’était pas nécessaire. Bon, je pinaille, car le documentaire était très efficace. C’est la preuve que ça fonctionne. Comme Stéphane Bern et ses émissions : ça intéresse les gens. Tout comme ce débat sur Assassin’s Creed et les jeux vidéo.

Justement, Jean-Luc Mélenchon s’est emporté récemment. Il a vu dans ce jeu une « propagande » qui donnait une mauvaise image de la Révolution française. Vous en pensez quoi ?
Ce qui est amusant, c’est qu’un des invités des Salons de Choiseul, Jean-Clément Martin, un pro de la Révolution française, lui a écrit. Il y explique que le jeu vidéo est un loisir qui amuse le public. Ce jeu possède certes quelques informations erronées, mais ce n’est pas dramatique ! Les joueurs ne sont pas idiots, ils savent que ce n’est pas la réalité. Et si ça peut aiguiser leur curiosité… Au moins, ça fait de la pub au jeu ! (rires) L’intérêt des propos de M. Mélenchon, c’est qu’on voit que l’on considère le jeu vidéo comme un produit culturel comme un autre.

Selon vous, vit-on cette notion de Révolution en France ou dans le monde ? Est-ce en train de couver ?
Vaste débat… J’aurais voulu organiser une table ronde sur le thème : « Ça va péter ? ». Moi, je ne pense pas, honnêtement. Les Révolutions ont du mal à percer. Quelle idéologie porterait-on maintenant ? Quelles valeurs, quelles idées ? Quel leader ? Les Printemps arabes ont été déclenchés sur de grandes valeurs : liberté, démocratie, expression… L’explosion a été surprenante et inattendue. Mais regardez ce que ça a donné, excepté en Tunisie. La reprise par les pouvoirs islamistes ou militaires… Pour une révolution, il faut du carburant. Il n’y en a pas assez dans le monde occidental, même s’il y a des problèmes politiques, de répartition des richesses, etc. Il y a davantage de révoltes que de révolutions. Des contestations.

Les révolutions sont-elles toujours des évolutions ?
Je pense que oui. Révolution, littéralement, est un terme astronomique qui signifie pour les planètes « un tour sur elles-mêmes ». Il y aura toujours des évolutions, mais lesquelles ? Positives ou négatives ? C’est un jugement de valeur ! En revanche, je ne pense pas qu’une évolution soit obligatoirement une révolution. À ce titre, on aura deux conférences aux Salons, avec des intervenants qui vont discuter de la théorie de la relativité d’Einstein et une autre sur celle de Darwin : a-t-elle été une révolution ?

Ouh, ça risque de râler avec un titre pareil !
Oui, mais prendre le contrepied, c’est toujours intéressant !

Aux Salons, il y aura des conférences sur le punk, les radios libres, les mouvements libertaires… N’y voyez-vous pas un parallèle avec la société ou le contexte actuel ?
Est-ce que ce ne sont pas les mêmes groupes que l’on retrouve dans les années 1970 avec le punk, les radios libres dans les années 1980 et aujourd’hui avec les ZAD ? Ceux des années 70 ne sont pas pareils que ceux de 2014, mais je pense malgré tout qu’il y a des similitudes. Ce sont des gens sensibles à des causes, qui s’engagent… J’ai l’impression qu’on a toujours le même groupe sociologique. Ou regardez encore les radios libres et pirates qui ont disparu, mais qui ont créé des animateurs tout à fait respectés et respectables. Nagui a commencé sa carrière dans les radios libres. Je pense aussi que ça se retranscrit dans la culture populaire.

On parle des radios libres, il y a le film Good Morning England ou des long-métrages sur la mode punk.
Oui, bien sûr. Ce qui est amusant, c’est de voir comment c’est digéré. Ce qui était perçu comme une révolution à un moment donné est assimilé. La contre-culture devient la culture. Quand les punks sont apparus, ils étaient rejetés. Maintenant, c’est quelque chose d’admis, avec des groupes comme les Sex Pistols qui sont considérés comme un grand groupe de la musique rock. Est-ce le temps qui fait perdre à ces normes leur côté subversif ?

Les Révolutions étaient-elles plus violentes avant ?
Une Révolution n’est pas forcément violente. Par exemple, celle de Velours, ou prenez la Perestroïka avec une violence que Gorbatchev refusait. Il y a un imaginaire français avec la violence, suite à la Révolution française. La violence, c’est une évolution face aux résistances. Elle n’est pas forcément voulue. En 1789, c’est pacifique, mais il y a une évolution vers la Terreur, parce que le pouvoir révolutionnaire est menacé.

Pour finir, votre top 3 des conférences à Choiseul ?
Oh, ça c’est cruel ! (rires) Tout est de qualité. J’aurais pu choisir celles de Jean-François Sirinelli, Jean-Clément Martin ou encore ce qui touche aux Révolutions anglaises. Ils ont été les premiers à décapiter un roi !

>>> POUR CONNAÎTRE LE PROGRAMME DES SALONS C’EST PAR ICI

>> Et pour s’inscrire gratuitement aux conférences c’est par là

Expo : Bobbyland, musique d'automates

Cette œuvre participative sera présenté cette semaine à la bibliothèque centrale de Tours. Anthony Taillard est l’un de ses concepteurs.

L'atelier organisé par le Temps Machine dans un local du Musée des Beaux-arts de Tours.
L’atelier organisé par le Temps Machine dans un local du Musée des Beaux-arts de Tours.

Comment est né Bobbyland ?
Dès le début, nous avons conçu le projet de manière participative. Nous avons organisé un atelier en 2011 à Nantes. Les participants nous ont aidés à mettre au point les premiers instruments avec deux pianos, des éléments de batterie et un orgue à disquette. Nous avons ensuite eu l’idée de le faire voyager. À chaque fois qu’il vient dans une ville, nous organisons un atelier autour de l’invention d’instruments et nous incorporons les nouveaux dans Bobbyland. À Tours, le musée des beaux-arts nous a prêté un local pour que les participants travaillent sur des guitares.
Ce nom, Bobbyland, il vient d’où ?
Je travaille depuis des années sur un petit moteur qui frottait sur les cordes d’une guitare. Vous savez, ceux que l’on retrouve dans n’importe quel jouet. Je l’ai appelé Bobby. Quand est arrivée l’idée de ce projet avec mon collègue Rasim Biyili, on l’a tout de suite appelé le Pays des Bobby.
À quoi s’attendre quand on va voir votre œuvre ?
Devant Bobbyland, vous êtes obligé de vous rapprocher, de regarder les petits mécanismes agir. C’est un peu comme un théâtre d’objet, comme ces vieilles machines qui actionnaient des automates. Ce n’est pas du tout grandiloquent.
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Vous détournez également les instruments…
Oui, il ne faut pas s’imaginer à entendre le son des instruments que j’ai déjà cités. Nous ne les utilisons pas de manière classique. Tout est acoustique. On a par exemple fixé du crin d’archet à un servomoteur qui vient frotter sur une partie du piano. Ce qui produit, au final, un son qui se rapproche de celui d’une contrebasse.
Vous serez présent pendant la semaine où Bobbyland sera présentée. Cela fait partie de votre projet ?
Oui, nous voyageons avec l’œuvre. Bobbyland donne l’impression que ce n’est pas forcément complexe. Mais au bout d’un moment, le visiteur se pose des questions et comprend que derrière ces petites machines se cachent une mécanique et un processus plus complexe. Nous aimons être là pour répondre aux interrogations.
>> L’ÉVÉNEMENT L’exposition de Bobbyland a lieu à la bibliothèque centrale de Tours jusqu’au samedi 29 novembre. Vous pourrez rencontrer également les deux artistes, à l’origine de cette oeuvre, puisque Anthony Taillard et Rasim Biyikili seront là pour répondre à vos questions. Ouvert à partir de 13 h le mardi. Sinon, visites de 13 h 30 à 18 h. Entrée libre.
>> LES ARTISTES Anthony Taillard et Razim Biyikili ont monté en 2008 le Studio d’en haut à Nantes. Cette association produit plusieurs spectacles et performances autour de la musique, du numérique et de l’art plastique. Outre Bobbyland, ils ont monté Immensity of the territory, une installation née d’un road trip sur la route 66 aux USA. Plus d’infos sur studioenhaut.net
 

Tmv spécial école de journalisme de Tours (EPJT)

Hep hep ! Un numéro spécial débarque le 10 décembre… Uniquement réalisé par les futurs journalistes de l’EPJT !

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Attention, à vos agendas ! Tmv laissera les commandes du journal aux étudiants de 2e année de journalisme, à l’EPJT de Tours, pour le numéro du 10 décembre. Ces 24 futurs journalistes réaliseront votre hebdo de A à Z et seront aussi présents sur notre site internet et les réseaux sociaux qu’ils mettront à jour régulièrement, durant la semaine du 2 au 7 décembre, avec du contenu 100 % web.

Steve Coleman, Chill Bump & Pierre Mottron

Doc Pilot voyage à Tours, de scène en expo, il observe la culture locale. Chronique

Chill Bump au Temps Machine
Chill Bump au Temps Machine

Steve Coleman au Théâtre Olympia
Nous restait en mémoire cette prestation folle vécue au Vinci il y a près de 20 ans. Ce concert marathon avec un seul morceau de plus de 2 heures ! la force, l’innovation et le charisme de ce jeune saxophoniste new-yorkais tombé du ciel pour bousculer les habitudes et nous souffler fort et dru dans les oreilles la vitalité du jazz, son état d’être tout sauf une langue morte… Concert sold out au Théâtre Olympia (à méditer chers amis tourneurs et organisateurs), un public de passionnés à l’écoute précise et avide du plaisir induit, de l’attente, de la joie et de l’envie. Certes l’artiste s’est assagi mais la technique est époustouflante, pour lui comme pour les trois musiciens d’exception présents à ses côtés, dont une sorte de Dr Doolittle à la trompette en parfaite osmose avec le patron. Aux drums, Sean Rickman, multi-instrumentiste et producteur de renom, une sorte de miracle de la génétique alliant l’intelligence de l’accompagnement à la beauté du diable, un style insolite mélange de toutes les frappes ethniques dans un contexte finalement classique. Peut-être le véritable leader du quartet à la scène tant il emmène le truc, permet au boss de naviguer entre les gammes et les opportunités mélodiques, appuyé sans forcer par un bassiste au service de mantras obsédantes. On plane nerveux comme à l’écoute de la techno.
Exposition Charlie Boquet à L’Annexe à Saint-Avertin
J’aime le bestiaire métallique de Charlie Boquet, sa capacité à refaire la nature en exacerbant ses lignes principales, le fouet du serpent, le flottement massif du requin, la dangerosité de l’animal pour l’homme, mais aussi le rêve de bousculer la normalité en bousculant la physique au profit de situations inédites. Maître en ferronnerie d’art, il possède les capacités techniques pour exprimer sans limite ses concepts les plus fous. La pierre, le verre, le fer et dans l’esprit le feu ; l’artiste nous interroge, nous fascine et nous propulse vers l’explosion cathartique de nos rêves les plus fous. A sa manière. Psychédélique.
Nivek & Chill Bump au Temps Machine
Grande salle pleine à craquer, concert sold out avec un public très jeune et enflammé venu pour faire la fête, danser, gueuler, bouger et boire de la bière sur du bon son livré clefs en main pour sa génération. Nivek épaulé par deux Dj’s dont le fameux Phantom toujours aussi impressionnant (la première fois où je l’ai vu sur scène c’était avec Noda… à la MJC de Joué donc à la même place), Nivek disais-je, porte un message et l’amène à la scène tel un boxeur au ring, tel un tribun révolutionnaire à la tribune d’une assemblée populaire. Acteur il l’est, perfectionniste je le suppose tant le set est huilé, efficace dans son propos et impressionant quand finalement il s’affiche seul avec la voix pour un poème urbain aux accents accusateurs. L’arrivée de Janski Beeat déguisé en chat d’Alice sur la fin du set, dilue et c’est bien, un trop plein de pessimisme accusatoire pouvant devenir pesant de par son évidence… Grande fiesta avec Chill Bump véritablement connu et reconnu par la jeune génération pour un groupe phare de son époque ; il faut dire l’implacable séduction du concept tant dans la réalisation et l’interprétation des titres, la scénographie théâtrale propre à captiver l’auditeur (même un vieux comme moi), tout simplement le charisme optimisé de deux artistes dont on ne doute pas d’avoir « beaucoup travaillé pour en arriver là ». Mon écoute et ma vision du spectacle est certes analytique et donc entâchée d’une retenue absente d’un public qui lui, ce soir-là, se donne à fond dans le plaisir et la joie sans se poser de question. Et c’est bien, et c’est ça la musique live : un groupe capable de toucher le corps et le cœur sans intellectualiser le plaisir induit. Ces deux là sont des maîtres en la fonction.
Pierre Mottron en Arcades Institute
Instant magique, instant de grâce en Arcades Institute avec le concert en solo de Pierre Mottron le surdoué de l’émotion distillée en notes et sons, en textes et en voix. L’artiste est unique, le privilège d’ainsi côtoyer son art comme à la maison, évident. Le lieu millénaire où les portables ne passent pas l’écrin parfait pour une écoute optimale. Le public en a conscience et nous sommes à la messe, à la dégustation ; nous savons déjà que dans dix ans nous en reparlerons de ce concert unique, fondateur, avant que Pierre ne parte vers des scènes importantes dans des salles remplies de spectateurs à séduire. Séduits nous le sommes, sans effort, avides d’en entendre encore et encore : ce type a du génie, la séduction de son art est à la fois diabolique et angélique.
Art Vidéo 3 à La Chapelle Sainte Anne
Les expositions nocturnes, j’adore. Arriver vers 23h à la Chapelle Sainte Anne c’est une récréation. S’installer au centre du monde dans le concept de Georges Paumier avant de rencontrer un visage dans les nuages flottant dans le ciel de Didier Laget, puis entrer dans la vie d’Héléna Fin, si juste, si humaine avant d’errer au sous-sol dans des univers disparates et déroutants. L’horaire nocturne privilégie une autre perception des œuvres, un plaisir inédit, la flânerie aussi au filtre du flottement noctambule. On accumule des images et des sensations et l’on se doute bien qu’elles serviront de matière à rêver quand l’heure sera venue de s’endormir enfin, vers le matin.
 

Salons de Choiseul : cinq bonnes raisons d'y aller

Cette année, le thème de ces Troisièmes Rencontres historiques au lycée Choiseul c’est [R]évolutions. Cinq raisons d’y aller, cinq conférences.

Salons de Choiseul Tours
1- Pour mettre ses lectures à jour

L’idée de la conférence de Philippe Chantepie, c’est de voir en quoi le livre numérique est une révolution. Ce chercheur à Polytechnique Paris est également chargé de mission pour le ministère de la Culture et de la Communication. Vous ne lirez plus sur votre tablette comme avant…
>>Au salon Darwin, le jeudi 27 novembre, à 13 h 30.

2 – Parce que c’est romantique
Maria Teresa Caracciolo est historienne de l’art et elle est chargée de recherches au CNRS : elle vous parlera du romantisme. Ce mouvement littéraire a bel et bien mis en vrac les codes de la philosophie, de la religion et de la société au XVIIIe et XIXe siècles.
>>Au salon Garibaldi, le jeudi 27 novembre, à 15 h 30.

3 – Enfin comprendre Einstein
Oui, Jean Eisenstaeldt a le don de faire comprendre ce qui semble compliqué : pendant une heure, ce directeur de recherche au CNRS et historien des sciences va vous parler de la théorie de la relativité selon Einstein. Un exercice de vulgarisation ouvert à tous, scientifique ou simple curieux.
>>Au salon Copernic, le vendredi 28 novembre, à 11 h 30.

4 – Se barricader
Eric Hazan, c’est celui qui a fondé la maison d’édition La Fabrique. Il est aussi écrivain. Pour les Salons Choiseul, il va vous parler pendant une heure de la barricade un objet qui paraît anodin mais qui est en fait très révolutionnaire.
>>Au salon Bolivar, le vendredi 28 novembre, à 11 h 30.

5 – Être No Future
Les Salons de Choiseul, ce sont aussi des conférences sur l’histoire contemporaine. David Sanson (auteur, musicien, ancien journaliste) revient sur le mouvement punk en Europe. Un grand moment en perspective et pas très consensuel.
>>Au Salon Rosa Luxembourg, le jeudi 27 novembre, à 13 h 30.

Sélection réalisée par la rédaction

EN BREF
PRATIQUE
Les Salons Choiseul ont lieu cette année les 27 et 28 novembre. On vous en parle un peu avant puisqu’il faut réserver sa place à l’avance même si toutes les conférences sont bien sûr gratuites. La majorité des conférences a lieu au lycée Choiseul, à Tours-Nord. Pour connaître tout le programme et réserver lessalonsdechoiseul.wordpress.com

MODE D’EMPLOI
Cet événement est ouvert à tout le monde. Chaque salle porte le nom d’une personne connue. Pour savoir où cela se trouve, il suffit de se rendre à l’entrée du lycée Choiseul à Tours-Nord, des élèves vous aideront à trouver.

NOTRE TABLE-RONDE
Cette année, tmv est partenaire des Salons Choiseul et pour fêter ça, on organise une table ronde super chouette sur le BD journalisme ! On a invité plein de personnes super intéressantes pour nous parler de ce nouveau genre en bande dessinée qui fait bouger les lignes du journalisme traditionnel. Autour de la table :
– Titwane (auteur en 2013 de l’album de BD reportage « Enquêtes Générales, immersion au coeur de la brigade de répression du banditisme »).
– Grégoire Seguin (éditeur chez Delcourt).
– Frédéric Potet (journaliste au Monde et chroniqueur BD).
– David Darrault (photo-reporter).
Nous aurons également un invité de marque : l’auteur espagnol Paco Roca viendra présenter son nouvel album La Nueve : Les Républicains espagnols qui ont libéré Paris.
Le vendredi 28 novembre, à 18 h 30, à l’Arcades Institute (place de la Monnaie). On organisera un petit pot pour arroser tout ça !
Entrée libre mais il faut s’inscrire avant sur le site des Salon de Choiseul  ICI !

Kids : les joies du modelage

Jouer tout en salissant. Oh quel bonheur pour les enfants…

Atelier modelage
Qui n’a jamais rêvé de se salir et de jouer sans être sermonné par ses parents ? C’est possible à l’atelier des arts céramiques du centre-ville. Ce mercredi soir, dans une grande salle aux allures d’une caverne d’Ali Baba, ils sont six dont Elsa, Lou, William, Anne-Charlotte, Aimie ou encore Isaure à s’adonner aux joies de la terre cuite.
Au total, près de 25 petits Tourangeaux y suivent chaque semaine des cours de modelage. Protégés par un tablier, les apprentis installés autour d’une grande table vont travailler sur les insectes. Un thème choisi par leur formatrice, Lisa Desbureaux, 26 ans, céramiste professionnelle. Après leur avoir proposé quelques visuels, l’animatrice invite les élèves à laisser libre cours à leur imagination. Le message semble compris, les petits malaxent la terre avant de sculpter aux moyens de divers outils, des animaux plus bizarres les uns que les autres.

Au bout d’une demi-heure, Lou la plus âgée présente sa créature : une figurine de manga aux ailes de papillon. Puis, peu à peu, les contours d’une libellule et d’une coccinelle prennent forme. Lisa se garde bien d’intervenir : « Mon objectif est d’encourager les enfants, chaque élève possède son style reconnaissable d’une pièce à l’autre. Il faut que cela reste un loisir, nous explique la jeune femme. Durant une heure et demie, ils apprennent vite, cela développe chez eux une certaine habileté et surtout cela leur permet de se défouler, notamment lorsqu’ils tapent sur la terre ! » Les pièces terminées, vient l’heure de la cuisson et du nettoyage. La vaisselle, une étape très appréciée d’ailleurs par les enfants, histoire de terminer le cours par quelques éclats de rire !
Anne-Cécile Cadio
Modelage en anglais dès 7 ans, en janvier.
>>Renseignements : atelierdesartsceramiques.com

Interview Éric Antoine : "Faire passer un bon moment"

Le grand magicien Éric Antoine sera en spectacle à Tours, le 2 décembre. Tmv l’a interviewé : aux côtés d’Eric Frot, il revient sur son rôle de parrain au sein de l’asso Magie à l’hôpital, mais parle aussi magie, scène et de son nouveau show…

Eric Antoine
Eric Antoine, parrain de Magie à l’hôpital, et en spectacle à Tours le 2 décembre.


♠♠♠ A PROPOS DE MAGIE A L’HÔPITAL♠♠♠ 

Vous êtes le parrain de Magie à l’hôpital. Mais comment tout ça a commencé ?
É. Antoine : Éric Frot, qui est aussi magicien, est venu me chercher. Il m’a un jour proposé de passer dans un hôpital et on a rapidement parlé de son association. Pour moi, ce qui était primordial, c’était le niveau de la performance. Il fallait que ce soit pro, pas de jeunes amateurs qui ne sont là que pour s’entraîner à la magie. J’ai vu que là, c’était du sérieux, avec un niveau d’exigence très important et des actions qui me parlaient. D’autant que j’avais déjà été parrain de Rire pour guérir, une association qui intervient dans les hôpitaux, dans les Yvelines.
É. Frot : Il apporte un soutien médiatique, un soutien moral aussi. Il rencontre les enfants. Officiellement, il est parrain depuis mars 2013. Il l’avait même annoncé à Tours, au Vinci, lors d’un spectacle.

Concrètement, quel est votre rôle ?
É. Antoine : Il y a trois volets. Un soutien médiatique et des membres de l’association, une présence dans les hôpitaux et un accueil dans mes spectacles. Je sors du cadre, et même si c’est difficile, il faut oser.

Ça doit être vraiment difficile dans les hôpitaux, au contact d’enfants malades…
É. Antoine : Ça dépend des expériences. Je ne suis pas seul à Tours, ça ne repose pas que sur mes épaules et ça aide. J’ai travaillé en pédiatrie, en gériatrie… Je me souviens d’une maman malade à qui il ne restait qu’un mois à vivre, et de ses enfants qui, eux, n’avaient plus que quelques années… (Il s’interrompt)
É. Frot : On a des cas compliqués. Récemment, on a eu un enfant de 14 ans qui a déjà subi 40 opérations. J’ai vu des enfants en fin de vie et leur maman qui me disait « venez chez moi, il veut un dernier tour de magie ». On leur fait aussi passer un bon moment, c’est du divertissement. Alors oui, on a des moments difficiles… Notre association travaille dans tous les services, on va là où l’hôpital nous demande. Mais Éric fait ça avec un grand coeur.
É. Antoine : Quand les gens sont heureux, c’est comme sur scène, on est bien.
É. Frot : Les enfants à l’hôpital, on les considère comme normaux ! C’est un spectacle comme un autre. Et comme sur scène, Éric Antoine les bouscule un peu, il reste à fond. Une fois, une chef pédiatre a dit que c’était l’un des meilleurs magiciens, qui avait su prendre les enfants.
É. Antoine : En plus, les enfants malades sont plus mûrs, vont plus vite intellectuellement. Y en a des bien malins ! (rires)

Les enfants n’ont pas trop peur avec vos 2,07 m ?
É. Antoine : Des fois, je fais un peu flipper, ouais ! Mais je fais attention. Sur scène, je suis toujours très énergique. Dans une chambre d’hôpital, je calme le jeu… Mais je finis fou !

♠♠♠ A PROPOS DE LA MAGIE, DE LA SCÈNE ET DE SON SPECTACLE A TOURS ♠♠♠ 

Eric AntoineDans vos spectacles, vous vous marrez beaucoup. On ne voit même pas le visage de votre assistant Bernard (en réalité, votre compagne), puisqu’il a une combinaison toute noire. D’habitude,  la magie est sérieuse, avec des assistantes super sexy… Les show traditionnels vous ennuient, non ?
É. Antoine : Oui ! (rires) Ça m’ennuie profondément. Il y a toujours deux assistantes qui dansent autour d’une boîte, avec une mise en pli et compagnie. Et encore, c’est pour les magiciens qui ont des sous. Parfois, c’est la belle mère et la sœur qui jouent le rôle pour le magicien. Ce côté tradi m’ennuie. Mais d’un autre côté, ça a aspiré à ce que je fais. Je me nourris de cette créativité pour la détourner. Là, dans le nouveau spectacle, il y a de nombreuses illusions jamais faites ! Avant, c’était un close-up. Maintenant, Bernard est visible. Ma femme Calista jouera mon assistante Linsay et montrera que ce sont bien les assistantes qui font tout le boulot.

Et hop, un salaire de plus !
Oui, carrément ! (rires) On a aussi quatre semi-remorques etc. C’est un show qu’on a créé pour les Zenith. Là, à Tours, c’est une sorte de vraie avant-première de l’Olympia (qu’il fera jusqu’au 31 décembre).

Quand je vous ai vu en spectacle, ma mère – qui était tout devant – a pris cher ! Le mieux, c’est de se mettre tout au fond de la salle, c’est ça ?
(rires) Cette année, c’est bon. Je ne fais monter que trois personnes sur scène ! Deux adultes et un enfant que je ferai voler d’ailleurs. Je fais des prédictions Facebook, où le public sera amené à se connecter sur leurs smartphones pendant le show. Bon, je vanne quand même le premier rang, hein !

Il y a toujours ce mélange magie/humour ? Vous pensez changer un jour ?
Oui, oui, la magie prend juste un côté un peu plus spectaculaire. Mais pour moi, il n’y a pas de magie sans humour. Je reste quand même couillon en même temps. Pour le moment, je ne me vois pas changer, car j’ai encore beaucoup de choses à dire. Je ne m’ennuie pas un seul instant. Le mélange humour et magie, c’est très technique, c’est très dur mentalement : ça me grille les neurones. Dissocier les deux… C’est tellement stimulant intellectuellement, physiquement. Je ne sens pas de fin à ça.

C’est malin, vous venez de répondre à la dernière question que je voulais vous poser…
(rires) C’est parce que tes questions sont excellentes ! Elles préparent le futur. Ce sont des questions magiques.

Propos recueillis par Aurélien Germain
>>> SPECTACLE : Magic Delirium, mardi 2 décembre, à 20 h, au Vinci de Tours. De 39 à 47 €. Réservations sur az-prod.com
[youtube]http://youtu.be/fxekv9KethQ[/youtube]

A l'hôpital : docteur clown, rire médecin

Sur les traces de Buzz et Molotov, deux clowns de l’association Rire médecin qui interviennent à l’hôpital Clocheville.

Rire médecin
Le clown, c’est une éponge émotionnelle, s’amuse Nolwenn Jézéquel. Il est complètement bête. C’est comme si tout ce qu’il vivait, c’était pour la première fois. Il peut se permettre tout ce que les soignants ou les parents des enfants ne peuvent pas faire. S’il y a une porte à se prendre, ce sera lui qui se la payera. » La comédienne sirote son thé sur la terrasse de la caféteria de l’hôpital Clocheville. Elle n’est pas en costume aujourd’hui. Intermittente, elle parle de son travail à Rire médecin avec passion.
« Tous les clowns sont des acteurs professionnels et mènent une activité à côté. » En face d’elle, Agnès Blondelle. La jeune femme est infirmière et surtout bénévole pour l’association Rire médecin : « Sur Orléans et Tours, nous avons 13 clowns professionnels qui se relaient dans les différents hôpitaux. » Soudain, des gloussements se font entendre au fond de la cour. Buzz et Molotov viennent de faire leur entrée. « Bah, euh, on a eu du mal à vous trouver… », balbutie le plus petit des deux clowns. En plus du traditionnel nez rouge, il porte autour du cou une grande chaîne de pacotille dorée façon rappeur US. Son ami Molotov a les cheveux en pétard, sa grande veste laisse dépasser un petit accordéon usé par les chansons. Nolwenn Jézéquel les salue avec un petit rire et leur fait signe d’enlever leur nez. C’est un geste qui permet au clown de disparaître pour faire place au comédien.
Buzz redevient alors Frédéric Cartillier et Molotov retrouve la voix de Vincent Pensuet. Les deux comédiens orléanais travaillent trois à quatre jours par mois pour Rire médecin. Les duos de clowns changent à chaque fois. « Sans pour autant être classique, nous respectons la tradition. Nous sommes toujours deux, un auguste et un clown blanc, dans les services de l’hôpital, explique Vincent Pensuet. Cela produit plus de jeu et multiplie la vigilance par deux. »

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Shakira et endives
Il est 10 h 30, les deux clowns chaussent de nouveau leur nez. Les voix nasillardes de Buzz et Molotov réapparaissent comme par magie. Une fois passées les portes coulissantes, tous les regards s’arrêtent sur les deux personnages bariolés. « C’est la journée de l’amour aujourd’hui, lance Molotov à une femme de l’accueil. Un petit bisou sur la bouche ? » Molotov a déjà appuyé sur le bouton de l’ascenseur tout en embêtant gentiment un grand bonhomme : « Whouah, il est balèze celui-là ! » Le visiteur sourit quand Molotov lui tâte le biceps. « Buzz, regarde comme il est costaud ! Un peu comme toi, en fait. » Les portes de l’ascenseur s’ouvrent. Direction le service d’oncologie. Buzz et Molotov ne s’arrêtent jamais. Ils regardent tout le monde, rigolent, titillent la moindre personne qu’ils croisent. Parfois lancent un compliment étrange à une infirmière : « Tu sens bon l’endive au jambon toi. »
Rire médecinLe duo rentre enfin dans une chambre. Un couple pouponne leur bébé. Buzz et Molotov entament une petite comptine toute douce. L’ambiance s’apaise d’un seul coup. Une petite fille et son père, sur le lit d’à côté regardent avec de grands yeux les deux énergumènes faire leur show. Au fond, Léa* attend en silence l’infirmier qui effectue une ponction lombaire. L’équipe médicale met en place les instruments, tout le monde porte un masque. Regards concentrés sur la procédure. La petite fille se met sur le flanc pour laisser apparaître son dos. Les deux clowns s’approchent. « Vous connaissez une chanson africaine ? », lancent-ils à l’assemblée. Le nom de Shakira est prononcé entre deux gestes techniques. Buzz et Molotov prennent à parti une infirmière en sortant un petit kalimba et improvise la chanson Waka Waka. Paroles farfelues, les visages se détendent sous les masques de tissus.
Au bout de quelques minutes, la ponction lombaire est terminée. Ils sortent comme ils étaient rentrés, dans un tourbillon de calembours. Dans le couloir, ils croisent un petit garçon avec un chapeau, un gros livre entre les bras. Il est accompagné de sa maman. « Hey, tu te rappelles de nous Antoine ? » Le jeune patient hoche la tête. « On a fait un défilé de mode ensemble, c’était drôlement bien », s’amuse Buzz en tenant son propre chapeau entouré d’une compresse pour faire joli. Molotov s’approche de la maman, pas très à l’aise, « ils sont beaux tes cheveux, on dirait de l’or… »

Aimer l’autre
Buzz et Molotov ne s’arrêtent jamais. Électrons libres dans un hôpital où la douleur est palpable. Dans chaque chambre, ils offrent un petit moment à ceux qu’ils croisent. Adultes, médecins, chefs de services, enfants, bébés, aides-soignantes, les deux clowns ont toujours le mot pour faire rire. Rêver. Pendant leur pose, au vestiaire, les deux compères parlent du Rire médecin avec beaucoup de respect. « Nous sommes là pour valoriser l’autre, le clown n’est pas un psy. En revanche, nous sommes conscients que ce qui se passe dans chaque chambre n’est pas anodin, explique Vincent Pensuet. Le clown fonctionne simplement : il aime et veut être aimé. »
Frédéric Cartillier, le regard redevenu grave : « Nous ne sommes pas toujours en train de solliciter les enfants, nous nous adressons de temps en temps aux adultes. Tout ce que nous faisons à l’hôpital, l’ambiance que nous changeons, c’est au service de l’enfant. Une infirmière que nous allons détendre, un papa qui se déstresse, l’enfant en bénéficie. » Amis de longue date, les deux comédiens collaborent en dehors de leur travail de clown à Rire médecin. Heureux de se retrouver, ils n’avaient pas fait leur duo depuis six mois. Ils descendent désormais les escaliers. Traversent plusieurs couloirs, croisent une femme avec qui ils se mettent à danser, s’arrêtent, poussent une nouvelle porte. La petite salle est coupée en deux par une bande de scotch rouge. « Il faut mettre des chaussons par-dessus les chaussures et se laver les mains à l’alcool avant d’aller plus loin », explique Frédéric Cartillier, le nez-rouge descendu.

Dix euros à Las Vegas
Dans certains services, les règles sanitaires rappellent gravement la douleur et les situations dramatiques que certains enfants subissent dans leur lit d’hôpital. Les deux clowns s’arrêtent devant un petit hublot. Ils demandent avec leurs gestes farfelus si Julien souhaite les voir. L’adolescent, confiné dans sa chambre, accepte.
Buzz et Molotov doivent passer par un sas, se frotter de nouveau les mains avec une solution alcoolisée. « Parfois, quand il est en aplasie, nous devons mettre une blouse, quitter nos vestes pour éviter au maximum les infections. Aujourd’hui, ça va. » Une fois prêts, les clowns se chauffent. « Hé Buzz, tu as mes dix euros ? » L’autre répond, étonné : « Quels dix euros ? Ha ? Oui ! Mais je les ai dépensés à Las Vegas en VIP. » D’humeur chamailleuse, ils rentrent dans la chambre de Julien en se bagarrant. L’ado prend gentiment parti pour Molotov. Buzz sort alors un paquet de jeu de cartes : « Je me suis acheté ça avec tes dix euros, pour faire un tour de magie. » Le temps est suspendu aux gestes maladroits du mauvais magicien. Rien d’autre n’a d’importance. Julien laisse sortir un petit rire.

Restos du cœur : "difficile à admettre"

Interview de Maurice Diot, président de l’antenne d’Indre-et-Loire des Restos du coeur.

Restos du coeur
Dans le département, il y a plus de 600 bénévoles. « Mais on recherche du sang neuf pour la distribution et l’administration. » (Photo Patrick Gaïda)


Peut-on revenir sur votre collaboration avec La Poste ? C’est une première en Touraine…

La Poste est venue vers nous. Elle souhaite s’associer. On a décidé de faire une collecte de vêtements. Parce qu’il n’y a pas que l’assiette, même si l’alimentaire est important. La Poste a donc fait faire 3 000 sacs plastiques avec nos logos, des flyers dans les boîtes aux lettres, etc. Les gens n’ont qu’à mettre des habits en bon état dans ces sacs (à rapporter avant le 12 décembre, dans les centres de distribution du courrier, NDLR). Il faut que nos bénéficiaires aient du prêt à porter.

Le 24 novembre, c’est l’ouverture de la 30e campagne hivernale. On suppose que les besoins sont toujours plus grands…
J’en ai bien peur. On va fatalement vers une hausse. On a encore plus de bénéficiaires que l’an dernier, je ne vois pas de miracle.

Combien sont-ils dans le département ?
Concernant la campagne hivernale de 2013, nous avons eu 6 600 adultes, 400 bébés… Soit 2 500 familles. C’est 1,2 % de la population d’Indre- et-Loire.

Humainement, ça doit être très difficile d’être bénévole aux Restos. Vous le vivez comment ?
Au bout d’un certain temps, on prend les choses de manière plus pragmatique. Mais c’est toujours poignant. Le plus dur, c’est dans les centres ruraux. C’est là où l’on voit des retraités, honteux, tête baissée. Ce n’est pas toujours simple de faire la demande. Et après 40 ans passés à travailler, c’est difficile à admettre, de venir frapper à la porte… Il ne faut pas oublier que certains retraités ont payé des impôts pour la première fois cette année. Ils sont perdus.

Propos recueillis par Aurélien Germain

Des Brèves de Comptoir à Tchaikovsky

Cette semaine, Doc Pilot est allé écouter de la musique classique, du metal, du rock…

The Intelligence
The Intelligence

Brèves de Comptoir au Cinéma Les Studio
Plongeon dans l’universel et l’humanité avec le film Brèves de Comptoir de Jean-Michel Ribes aux Studios. Des acteurs et des gueules, de l’incarnation sans excès, du naturel exacerbé par la justesse des propos et de l’incarnation des rôles. Une avalanche non-stop de rires et d’émotions, de grincements et de complicités instinctives avec le spectateur qui proviennent de cette Bible du peuple au-delà des classes sociales, et le café, ce lieu de toutes les rencontres, de toutes les peines à oublier, des combats du quotidien, du politique aussi dans sa vision terre à terre au travers du bon sens populaire. Ce film, ce texte sont nécessaires ; il reste certes le reflet d’une strate de la société, elle touche le côté le plus fragile de la population, celui capable de s’électriser pour représenter l’ensemble.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=SLMclo_eu-k[/youtube]
The Intelligence & Movie Star Junkie au Temps Machine
Soirée de feu et d’électricité pour un public nombreux et participatif, normal sous l’avalanche de rock dit garage, sous les guitares fuzz et acides jouées à l’énergie sur des instruments vintages propres à générer du son unique et surprenant (la découverte d’un cépage inédit sans rapport avec du Bordeaux identifié). Idem pour les basses, idem pour le toucher, la manière d’ameuter les amplis sous la charge d’une expression animale et pressée. Et oui, même analyse pour les deux groupes de la soirée, même jubilation décomplexée à rejoindre ces mecs bien explosés : ce sont des artistes. Dans The Intelligence il y a du Television sans la culture, un pool d’expressions issues de la compilation Nuggets, du Fugs voire du Captain Beefheart sous amphét’ dans le croisement des mitraillettes à six cordes, du MC5 aussi, celui de la fin des sixties : c’est nerveux.  Nerveux aussi les Italiens de Movie Star Junkie, une déviation du rock’ab sans respect pour les racines, du blues du Delta du Tibre pour dolce vita déchainée, des indiens latins au culte vaudou étrusque, les héritiers de « plus loin » dans nos têtes, nos cœurs, nos jambes, nos sexes… Oui, animal et pas banal, des gens vrais comme on aimerait qu’ils le soient, c’est à dire « hors de la normalité » comme nous. Il suffit de regarder le public pour saisir que tout est cohérent ce soir, de JB de Pneu à Beatrice Myself dans le public, aux tatouages d’une Virginie German Cow derrière le bar ; d’un Vinz rocker photographe aux mecs qui balancent du son sans s’économiser, de la sueur et de la bière pour nettoyer le sol. It’s only rock’n fun et ça aide à vivre, ça justifie la vie.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=HOY49v2bdCs[/youtube]
Jean Michel Merlan à L’Imprimerie
Livraison annuelle du travail artistique de Jean-Michel Merlan, ici dans le domaine photographique, recherche technique et hyper-réaliste sur des thèmes identifiés : les station-service désaffectées sur la N10 entre Tours et Chartres, les reflets de la Cathédrale dans toutes les surfaces vitrées, un hippocampe de fer sur un chantier naval où la rouille crée une femme. Le cuivre poli des instruments à vent : on pourrait dire que tout part dans toutes les directions, et pourtant c’est cohérent, et c’est l’expression d’un road-movie artistique psychédélique et introspectif.
Motor Rise à La Belle Rouge
Passer de l’inauguration du 37e Parallèle à Tours Nord à une soirée « métal » à La Belle Rouge, c’est un peu passer de la Cour à Versailles à la Cour des Miracles. C’est aller d’un lieu d’une beauté évidente et d’une chaleur boisée à une guinguette rock n’roll posée sur un chemin boueux dans un no man’s land urbain, d’un espace communautaire nourri de subventions et adoubé par les politiques à une jungle artistique ouverte aux initiatives privées issues du do it yourself où je n’ai encore jamais croisé un officiel… J’ai ouïe dire qu’un gang subventionné ferait bien la peau à cet endroit : c’est dingue comme l’initiative privée underground peut gêner… J’y arrive dans la nuit profonde, tombe sur Motor Rise, ce power trio à l’influence Motorhead revendiquée, portée en drapeau, des gens qui balancent du son sans économie de décibels. Le bassiste/chanteur use de sa Rickenbacker comme d’un marteau-pilon, grogne de l’anglais avec un souffle de taureau à l’entrée de l’arène. Le métal c’est un style, une niche, un tout ou rien sur l’échelle de l’adhésion aux régles, un espace où l’on ne peut tricher, mimer, bluffer, singer… Certes Motor Rise n’a rien inventé mais c’est avec honneur et joie qu’il balance la purée ; à leur écoute je ne peux m’empêcher de balancer la tête, et les longs cheveux raides que j’ai toujours rêvé d’avoir. J’en sors heureux, la gueule dans les étoiles, et vers Velpeau je retourne, en écoutant Alain Maneval ; je sais, aucun rapport mais toujours la passion et l’écoute.
Grande émotion à l’Opéra de Tours
Grand moment à l’Opéra de Tours en ce dimanche après-midi avec la 6e Symphonie de Tchaïkovsky dite pathétique, particulièrement le dernier mouvement. L’ensemble de l’œuvre est magique, l’une de mes préférées dans le répertoire russe, en ce jour l’interprétation brillante. L’OSRCT, sous la direction de Jean-Yves Ossonce, a carrément porté au delà de l’écriture le drame inhérent à son final inédit, aérien, planant, des notes en fuite sur l’horizon, l’impression de la phrase ultime, du dernier souffle, une peinture de la condition humaine dans son incontournable finalité, une émotion rare partagée par l’ensemble des spectateurs. Merci.

Mounir Fatmi, identités multiples

On est allé voir les œuvres de cet artiste marocain majeur au CCC. Bluffant…

(Photo François Fernandez)
(Photo François Fernandez)

Le sol de béton brut du Centre de création contemporaine fait résonner les pas des curieux. Les murs blancs du CCC s’animent de nouveau, cette fois avec les œuvres de Mounir Fatmi. Première pièce : une vidéo tourne en boucle. Un homme s’enduit les mains de cirage sombre. Sa peau devient de plus en plus noire. Expérience similaire à celle vécue par John Howard Griffin. On retrouve le portrait de ce journaliste et médecin américain sur un autre mur de l’exposition. Photo après photo, sa peau blanche se noircit.
Griffin, insoumis
Dans les années 1950, cet intellectuel a décidé de changer de couleur. Devenir noir en pleine ségrégation, un bouleversement dans sa vie : le seul travail qu’on lui propose sera cireur de chaussure. Il écrira un livre qui marquera cette période troublée aux États- Unis. Changer son identité. Dans une pièce obscure, un petit projecteur montre un homme en train de dormir. Sa poitrine se soulève. Il est à moitié chauve. C’est Mounir Fatmi qui s’est déguisé en Salman Rushdie. L’artiste l’explique : il a demandé à l’auteur des Versets Sataniques s’il pouvait le filmer en train de se reposer, mais sans le convaincre. Mounir Fatmi a donc rejoué ces nuits où l’écrivain dort dans un appartement sécurisé contre la menace terroriste qui pèse sur lui. Obligé de se déguiser pour sortir dans les rues londoniennes, Salman Rushdie traverse également les œuvres présentées au CCC.
Changer d’identité
Mounir Fatmi s’intéresse à ces travestissements, ce besoin de vivre au-delà des apparences, d’aller à l’encontre des conventions édictées par des groupes religieux ou les sociétés. Dans une vitrine, son propos se précise : les principaux livres religieux sont recouverts de tâches d’encre. Il fait fi des écritures sacrées, préfère en ressortir l’encre qui les compose, la faire déborder. Ce cube de glace maculé fait face au portrait d’un monstre hybride : celui de Joseph Anton. Une illustration stylisée du pseudonyme utilisé par Salman Rushdie qui mélange les coups de marqueurs noirs et les visages de Joseph Conrad et Anton Tchekov. Hybridation des cultures, Mounir Fatmi s’amuse de ces mises en relation, il explose les codes. Et il le fait magnifiquement.
 
ALLER PLUS LOIN
l’expo >> Le CCC accueille Walking on the light jusqu’au 18 janvier, ça vous laisse le temps d’y passer. Pour ceux qui ne sont jamais allés au Centre de Création Contemporaine, il se trouve à quelques minutes de la gare au 55 rue Marcel-Tribut. L’expo est ouverte du mercredi au dimanche de 14 h à 18 h. L’entrée est gratuite. Plus d’infos au 02 47 66 50 00 ou sur ccc-art. com
pour les kids >> Parce que l’art contemporain, c’est aussi pour les enfants, le CCC met en place des ateliers pour les petits. Mounir Fatmi a imaginé un atelier où les enfants apprennent à connaître l’autre. Photo, dessin, histoire, le temps d’une après-midi les artistes en herbe imagineront ceux qu’ils ont en face d’eux. De 5 à 15 ans. Les samedis 29 novembre, 13 décembre et 17 janvier à 15 h. Inscriptions auprès du CCC.
contribution >> Mounir Fatmi lance un appel aux visiteurs de l’exposition. Il vous demande simplement de répondre à la question : qui sont les autres ? Pour contribuer, direction son blog : theothersaretheothers. tumblr.com

L'aéronautique en Touraine recrute !

à l’occasion des Rencontres aéronautiques de la Région Centre, vendredi 14 et samedi 15, au Vinci, on fait le point sur la filière aéronautique avec Christine Denis, l’organisatrice.

aéronautique
Quand on pense à la filière aéronautique, on ne pense pas forcément à la région Centre. On se trompe ?
Eh bien oui. La région Centre est la cinquième de France dans cette filière, derrière l’Ile de France, Midi-Pyrénées, PACA et les Pays de la Loire. Le secteur comprend 321 entreprises dans la région pour environ 19 000 emplois.
Des entreprises qui, selon vos dires, sont en recherche de main d’œuvre…
Avec le développement du trafic aérien, il y a un besoin croissant d’avions dans le monde. De plus, les innovations récentes permettent de réduire de façon considérable la consommation de kérosène, ce qui incite nombre de compagnies à anticiper le renouvellement de leur flotte. Airbus fait tout, donc, pour produire plus et plus vite, ce qui se ressent, naturellement, chez les sous-traitants qui sont implantés dans notre région, qui voient leur activité augmenter et, donc, leur besoin en main d’œuvre.
Quels types d’emplois sont proposés ?
En 2012 et 2013, la filière embauchait surtout des ingénieurs et des experts. C’est moins le cas aujourd’hui où beaucoup de postes sont proposées en production, des emplois de techniciens supérieurs ou d’ouvriers qualifiés.
Comment se déroulent les rencontres de ce week-end ?
Le vendredi, nous accueillons les scolaires. L’idée, c’est de faire comprendre aux jeunes la diversité et le potentiel des emplois proposés dans l’aéronautique. On peut très bien intégrer cette filière avec un bac pro et être formé ensuite en interne de façon très pointue. Le samedi, c’est plus le moment des familles. En plus des conférences sur les métiers, les visiteurs pourront s’initier au pilotage grâce à des simulateurs gratuits. Rencontres aéronautiques de la Région Centre, vendredi 14 et samedi 15, au Vinci.

Horoscope du 12 au 18 novembre 2014

Chaque semaine, les astres tapent fort sur vos prédictions.

HOROSCOPE_GRENOUILLE
BÉLIER
Amour Vous êtes sa moule. Il ou elle est votre rocher.
Gloire « Pour être un aventurier, c’est comme le lait : il ne faut pas être demi-écrémé, il faut être entier. » Moundir, ce grand philosophe à Koh Lanta…
Beauté La raclette, c’est la vie.
TAUREAU
Amour On dirait pas comme ça, mais vous auriez du succès au Népal…
Gloire Décollage immédiat pour la Creuse.
Beauté On vous a vu sur Facebook. Bah, on a bien rigolé ! Et croyez-nous, c’est pas un compliment.
GÉMEAUX
Amour Vous préféreriez avoir à vie, une langue de tamanoir ou un cou de girafe ?
Gloire Vous préféreriez avoir à vie, la voix de Garou ou la bouche de Ribéry ?
Beauté Vous préféreriez avoir à vie, des jambes en chewing- gum ou des touffes de poils sur les bras ?
CANCER
Amour C’est l’histoire de deux oeufs qui parlent…
Gloire … L’un dit : « Oh, bah pourquoi t’es tout moche avec des poils ? »
Beauté …. L’autre répond : « C’est parce que je suis un kiwi. » Voilà. Bien, bien, bien.
LION
Amour Être tout nu et tout blond, ne fait pas de toi un Cupidon (proverbe tmv).
Gloire Tanguy, le retour.
Beauté La taille de votre pied est égale à celle de votre avant-bras. Essayez, pour une fois, ce n’est pas une bêtise !
VIERGE
Amour On se la coule douce.
Gloire On se la colle, cette mousse ?
Beauté On se la cousse, cette molle !
BALANCE (SPÉCIAL KAMOULOX)
Amour « Vous avez des enfants ? », « Euh, je l’ai perdu y a un an… », « Un accident ? », « Non, au poker avec Patrick Bruel. »
Gloire Je passe mon CAP et j’attaque le Saint-Môret.
Beauté Un passe-temps ? Non, pas d’enfants, et pas de nain non plus.
SCORPION
Amour Hmm, Verseau, Bélier et Poisson vont changer votre vie…
Gloire … Avant que Balance ascendant Taureau de Vierge s’aligne avec Uranus…
Beauté … Sans compter ces fichus Gémeaux qui perturbent l’axe terrestro-magicologique. Ouah, super intéressant l’horoscope sérieux !
SAGITTAIRE
Amour Les Scorpion vous détestent.
Gloire Et votre boss est Scorpion.
Beauté Vous savez ce qu’il vous reste à faire… Mouahaha (rire diabolique plein de bave) !
CAPRICORNE
Amour Toutes les bonnes choses ont une fin. Sauf les saucisses, qui en ont deux.
Gloire On ne s’intéresse à vous que pour votre argent.
Beauté Casquette flashy et mèche à la Justin Bieber ne feront pas de vous un(e) jeune branchouille.
VERSEAU
Amour Mouais. Surtout qu’on est jeudi. Et qu’il a une patte plus courte que l’autre. Surtout à Noël.
Gloire Booba, je suis ton père.
Beauté Soyez beau, soyez flasque !
POISSON
Amour Et si vous décidiez de vivre seul(e) avec un chat unijambiste ?
Gloire Grattez un ticket de Banco. Gagnez. Envoyez-le nous.
Beauté Sale ami, ce salami.

Enquête : les prix de l'immobilier à Tours en 2014

Découvrez notre enquête sur les prix de l’immobilier à Tours, quartier par quartier. Alors, est-ce le bon moment ?

À Tours et dans les villes de l’agglomération, il est très délicat d’établir un prix au mètre carré par quartier. De 1 300 à plus de 4 000 euros, les chiffres font le grand écart et peuvent aller du simple au double dans la même rue. Les acheteurs, comme les vendeurs ont de quoi s’y perdre. Les biens très bon état, bien situés se vendent en quelques jours et se négocient peu. Les prix baissent dans les grandes résidences qui souffrent de charges élevées. Dans la fourchette haute, les constructions neuves jouent sur la promesse d’une facture d’énergie allégée.

TOURS-NORD
Les nouveaux aménagements urbains y sont très attendus car ils rajeuniront des quartiers qui ont déjà une âme, des petits commerces et une vie autonome. Les prix ont légèrement baissé mais l’arrivée du tramway a renforcé Saint-Symphorien, Sainte-Radegonde, le haut de la Tranchée. À côté de l’avenue Maginot, un appartement impeccable de 92 m2 de moins de 10 ans s’est vendu 248 000 euros, un T3 des années 1980 situé à la limite de Saint-Cyr, 111 000 euros. Aux Douets, comptez 143 000 euros pour une maison de 4 pièces et de 80 m2.

IMMO_PREBENDES

LES PRÉBENDES
Calme, familial, le quartier a l’avantage d’offrir régulièrement des maisons à la vente mais les commerces se situent à la périphérie : avenue de Grammont ou place Rabelais. Le grand parc classé est entouré de particuliers typiques de l’architecture tourangelle : avec 3 ou 4 chambres et un petit jardin, ils sont très appréciés. Ainsi, une maison classique de 120 m2, proche du jardin, a trouvé un acheteur en deux jours à 310 000 €. Les prix sont plus élevés au nord du parc, rue Salengro ou rue Sébastopol mais dans la partie sud, on trouvera plus facilement des maisons avec un garage, rappelle Anne Coïc, de l’agence Adret immobilier. Les appartements sont plus rares.

CATHÉDRALE/THÉÂTRE
Situé en plein cœur du centre-ville, doté du charme de l’ancien et d’un environnement calme, il est à deux minutes de la gare, de la place Jean- Jaurès, de la mairie , de la bibliothèque et des magasins. La rue Colbert offre ses restaurants, ses bars et la proximité du Vinci, du théâtre, de l’Olympia, des musées, des bords de Loire permettent des sorties variées sans prendre sa voiture. Car là réside son défaut : les difficultés de stationnement. On y trouve essentiellement des T2, T3 ou T4. Les écarts de prix peuvent être importants, de 2 500 à 4 000 euros le mètre carré. Rue de la Scellerie, un T2 de 48 m2 s’est vendu 130 000 euros, un grand appartement de 125 m2 en état impeccable est parti à 600 000 euros. Plus qu’ailleurs, c’est un quartier « coup de foudre », où le charme de l’habitat et l’importance des travaux vont jouer. On peut encore y trouver des pépites, comme ce T4 à rafraîchir datant de la reconstruction, avec un balcon, vendu pour 155 000 euros.

web quartiers

HALLES/NATIONALE
S’il présente des avantages assez similaires à ceux du quartier théâtre (proximité des restaurants, bars, grands magasins), le quartier Halles s’en distingue par un superbe marché et un habitat plus varié. Entre la Loire et le boulevard Béranger, le quartier est coupé en deux par la rue de la Victoire. À gauche, côté Lamartine, on trouve des maisons Art Déco, de petites habitations ouvrières rénovées et quelques résidences. Côté est, en remontant vers la place Plumereau, des maisons à colombages et d’agréables appartements de la reconstruction le long de la rue Nationale. Les particuliers sont rares et très recherchés, les appartements en résidence beaucoup plus abordables mais attention aux charges.

GARE /MICHELET
Le secteur mélange appartements hausmanniens, immeubles des années 60 et 70, résidences neuves et particuliers tourangeaux. S’il ne possède pas de place centrale ou de marché, la proximité du TGV, des écoles et des petits commerces rendent le quartier attractif. Rue Michelet, on trouve des appartements dans de petites copropriétés où les charges sont raisonnables et individualisées, rappelle l’agence Century 21. Un T3 récent de 61 m2 au 3e étage s’y est vendu pour 138 000 euros, en un mois et demi. Rue Édouard-Vaillant, les prix se sont envolés dans le nouvel immeuble La Nef : 525 000 euros pour un appartement avec terrasse.

BLANQUI/MIRABEAU
Derrière la Cathédrale, les petites rues très calmes de Blanqui abritent un mélange de maisons moyenâgeuses et de résidences plus récentes. Le quartier a deux beaux atouts : son charme un peu désuet et son accessibilité, en train, en bus ou en voiture. Un appartement ancien de 3 chambres vient d’y être vendu 266 000 euros, soit 2 200 euros du mètre carré.

VELPEAU
L’âme de Velpeau, c’est sa place carrée, bordée de petits commerces et qui accueille chaque dimanche un grand marché. « Velpeau attire aussi les familles mais reste si différent des Prébendes que nous avons choisi de présenter les spécificités de chaque quartier sur notre site », précise le cabinet IMF Conseil. Après une hausse de prix astronomique, le quartier a retrouvé ses esprits et se stabilise. Proposée à 220 000 euros, une maison de 4 chambres dotée d’un jardin de 140 m2 et nécessitant une rénovation complète vient d’être vendue 213 000 euros. Un T3 dans une résidence 1970 sans ascenseur mais en état impeccable était présenté à 210 000 € et s’est vendu 180 000 euros.

RABELAIS /BRETONNEAU
Les établissements scolaires, les commerces et le marché du dimanche incitent les familles à rester dans ce quartier, considéré comme moins prestigieux que les Prébendes voisines. Les rues derrière le boulevard Béranger conservent beaucoup de charme. Il y a donc peu d’offres et une belle demande sur les maisons. Un particulier comptant 3 chambres et un petit jardin s’échange pour environ 250 000 euros. Côté Bretonneau, les écarts sont importants, les petites rues sont plus recherchées. Un appartement de 45 m2 s’est récemment vendu 106 000 euros, mais les prix baissent lorsqu’on se rapproche de Tonnellé.

IMMO_FEBVOTTE

FEBVOTTE/STRASBOURG
Le projet de transformation des casernes Beaumont-Chauveau en logements est en cours de réflexion : le changement de municipalité a suspendu la signature avec l’État. En attendant, l’ancien quartier ouvrier reste concentré sur des appartements et des maisons de taille moyenne. On y a trouvé un T2 de 48 m2 avec une belle vue sur la place et un parking pour 112 000 euros, soit 2 300 €/m2. Les maisons de 2 ou 3 chambres dans les petites rues, plus calmes, sont appréciées. Les prix sont plus intéressants au sud de la rue Febvotte.

RIVES DU CHER
Pourtant bien desservis par le tramway et les lignes de bus, proches de la piscine et du campus des Deux-Lions, les appartements des grosses copropriétés se bradent à partir de 1 200 euros du mètre carré pour les grandes surfaces. Les acheteurs refusent de payer des charges trop importantes, une tendance amplifiée depuis deux ans par l’augmentation de la facture énergétique et le quartier en fait violemment les frais. Même une vue superbe du haut des tours ne compense plus des charges de copropriété qui s’envolent, atteignant jusqu’à 300 euros par mois pour un appartement de taille moyenne.

AGGLOMÉRATION : SAINT-PIERRE-DES-CORPS
Pour les acheteurs intéressés par la liaison Tours-Paris, à budget égal, Saint-Pierre-des-Corps offre l’assurance de trouver une maison plus grande qu’à Velpeau. Les agents immobiliers notent une baisse des prix depuis juin, avec des négociations jusqu’à 15 % sur certains biens. Les grandes maisons familiales se négocient plus facilement. Rue Pierre- Sénard, une grande maison T5 avec jardin et dépendances est partie à 210 000 euros. Les surfaces de moins de 100 m2 se maintiennent : rue Gambetta, une maison années 30 impeccable de 100 m2 s’est vendue 228 000 euros. Comptez 1 600 €/m2 pour un appartement. Dans le neuf, les promoteurs font des concessions sur les prix.

LA RICHE
Dotée d’un beau patrimoine historique, la petite soeur de Tours s’est bien rajeunie et parie sur l’avenir. Touchant les quartiers Lamartine et Bretonneau, sa situation est très intéressante. Les maisons flottent autour des 2 000 euros le mètre carré et les appartements sont un peu en baisse. Le neuf, mieux isolé, se vend là aussi plus cher.

JOUÉ-LÈS-TOURS
Le centre-ville est dense et commerçant, les amateurs de musique apprécient Le Temps Machine et l’Espace Malraux et les fêtards profitent du tramway pour rejoindre le Vieux Tours le soir. La ville dispose de bons équipements sportifs et une vie associative très riche. On trouvera plutôt des appartements neufs ou semi récents, des maisons avec jardinet. Ici aussi, les prix baissent, particulièrement pour les appartements. Comptez 172 000 euros pour une maison de 2 chambres.

Immobilier à Tours, quartier par quartier

Le marché est en faveur des acquéreurs. La baisse des prix, commencée en 2012 se poursuit et les taux d’intérêt sont très bas : deux bonnes raisons de franchir le pas.

immobilier tours
Moins de biens en vente, moins de transactions : le quotidien des agents immobiliers est plus calme. Bruno Brosset, de l’agence éponyme et président de la FNAIM 37, précise que le marché immobilier reste sain : « En Touraine comme dans le reste de la France, 65 % du marché est forcé, c’est-à-dire dû à une mutation professionnelle, un décès, un déménagement. Ces transactions-là restent nécessaires et empêchent l’effondrement des prix. » Ce sont donc les achats dits « de confort » qui reculent : on hésite à prendre un T3 lorsqu’on se met en couple, ou à chercher une maison à l’arrivée du deuxième enfant. Bruno Brosset résume la situation d’une phrase : « L’immobilier est suspendu entre l’attentisme des acquéreurs et la défiance des vendeurs. »
Pourtant, avec un taux de 2,1 % sur les prêts de 15 ans et des prix plus raisonnables, les acheteurs peuvent profiter de la situation, souligne-t-il, particulièrement lorsqu’ils sont prêts à accepter des travaux de rafraîchissement. Les biens en parfait état sont de plus en plus recherchés et se négocient rarement. Marché plus sain, taux d’intérêt très bas, les indices sont au vert pour acquérir un logement. « Les acheteurs connaissent mieux le marché. Les délais de décision sont plus longs, autour de 92 jours, explique Christophe Rousseau, directeur des agences Century 21 de Tours. Mais si les vendeurs écoutent les professionnels et acceptent une estimation honnête, correspondant aux atouts et aux défauts de leur bien, les ventes se font parfois en quelques jours. » La demande se resserre sur le centre de Tours et l’agglomération. Dans le centre-ville, les quartiers ont trouvé leur population et les cotes restent stables. En revanche, les professionnels rencontrés nous l’ont répété : le marché immobilier nécessite, plus que jamais, une analyse macroéconomique. Chaque cas est différent. Les prix de ventes réalisés présentés ici sont donc purement indicatifs.
>> Retrouvez notre enquête en cliquant ici

Energie… 1,2,3, économisez !

Le défi Familles à énergies positives revient. Ce concours gratuit permet de réduire ses consommations d’énergie. Et ça marche.

économisez - énergie

« Aucune condition pour participer. Il faut juste avoir envie d’économiser ! » C’est comme cela que Nathalie Blanc, coordinatrice de l’association Couleurs sauvages, présente le défi Familles à énergies positives. Une sorte de jeu-concours qui marche du tonnerre. Normal, quand on sait qu’il permet d’alléger sa facture énergétique de 8 % minimum. Les gagnants, l’an dernier, ont même économisé… 37 % !
Familles, voisins, ou encore amis forment des équipes au sein de leur commune et sont accompagnés par l’Agence locale de l’énergie d’Indre-et-Loire (Ale37) et un binôme composé d’un conseiller et d’un animateur. « En fait, c’est un ensemble de trucs et astuces. Tout ça sous la forme d’ateliers, de rencontres, d’outils fiables… Un guide éco-gestes leur est donné et on prête du matériel au capitaine de l’équipe, comme un wattmètre ou un thermomètre », précise Nathalie Blanc, aussi référente lors du défi.

Les équipes sont donc accompagnées et aidées. Des conseils et des gestes ultra-simples, pour un maximum d’économie : « Par exemple, l’épaisseur de glace dans le frigo… Un centimètre, c’est 30 % de surconsommation en plus ! Il faut aussi nettoyer la grille du frigo, car de la poussière entraîne la surchauffe. On peut aussi indiquer qu’il faut des rideaux épais pour les fenêtres mal isolées. Et tout ça, mis bout à bout… »
En gros, un seul mot d’ordre : « C’est le progrès qui compte, peu importe d’où on part », rappelle Nathalie Blanc. En 2013, le département a vu 232 personnes participer au défi, soit 72 foyers répartis en 10 équipes. Tous ensemble, en quatre mois, ils ont économisé 25 720 kilowatt-heure et cinq tonnes de CO2 ! Grâce à cette initiative, les participants des précédentes éditions ont réussi, en moyenne, à économiser 200 € sur leurs factures d’énergie et d’eau. Toujours ça de pris.

>>Inscriptions jusqu’au 22 novembre, sur ale37.org Contact : 02 47 60 90 70.

Ecole de commerce de Tours : quel avenir ?

Depuis juillet dernier, l’école de commerce de Tours-Poitiers redevient autonome. Mais les dégâts financiers de l’ère FBS ont laissé des traces.

escem tours
Le plan social n’est pas à l’ordre du jour. Nous devons d’abord attendre de rectifier avec la formation continue et attendre les chiffres de l’année prochaine », explique Gérard Hoffman. Ce professeur d’intelligence Économique et Management fait partie du nouveau directoire de l’Escem. Il répond aux inquiétudes des salariés de l’Escem. Depuis la rentrée dernière, en effet, l’école de commerce de Tours a repris son ancien nom. Un retour décidé après l’échec de la France Business School.
Tentative loupée…
FBS, c’était une tentative de regrouper plusieurs écoles de province pour en faire une structure compétitive au niveau national. En deux ans, la mauvaise communication et la gestion compliquée ont eu raison du groupe. Avec des conséquences graves : en 2013, le nombre de nouveaux étudiants a chuté de manière catastrophique. Les écoles d’Amiens, Brest, Clermont et Tours-Poitiers-Orléans ont retrouvé leur autonomie. Une partie du personnel du campus tourangeau, qui a fait plusieurs fois grève contre cette fusion, redoute aujourd’hui le plan social. Même si certaines sources syndicales parlent d’un « rapport apaisé avec la nouvelle direction de l’Escem ». Gérard Hoffman répond avec calme : « Je suis raisonnablement optimiste. Nous investissons le marché de la formation continue pour pallier la baisse des inscriptions. Je sais que beaucoup de personnes à l’intérieur de l’école ont vécu la période FBS comme un traumatisme. »
« Renouer avec les valeurs »
La nouvelle direction de l’Escem se bat pour relever les comptes dans le rouge. Elle travaille également pour retrouver la reconnaissance de ses formations, perdue pendant la période FBS. « Nous allons passer devant une commission le 17 décembre prochain pour présenter nos formations et demander les niveaux Visa et le grade master, explique Gérard Hoffman. Nous revenons à ce qui a fait la réputation de l’Escem avec ses trois campus, à Orléans, Poitiers et Tours. Nous avions la 15e place nationale dans certains classements. Nous souhaitons renouer avec les valeurs qui ont fait le succès de l’Escem pendant 20 ans : une école de province sérieuse, ancrée sur son territoire et avec des valeurs sociales. »

Tmv organise une conférence sur le BD journalisme

Votre hebdomadaire organise une conférence sur le BD journalisme, dans le cadre des Salons de Choiseul. C’est gratuit, alors venez !

Dans le cadre des Salons de Choiseul, tmv organise une conférence sur le BD journalisme : un nouveau regard sur le métier ? Elle aura lieu le 28 novembre.

En invités : Titwane, l’auteur de BD, mais aussi Grégoire Seguin (éditeur chez Delcourt), Frédéric Potet (journaliste au Monde) et David Darrault, photoreporter.

Bien évidemment, la conférence est gratuite, mais les places sont limitées. On vous conseille donc de réserver juste ici :
https://www.weezevent.com/salons-de-choiseul-2014

Vendredi 28 novembre, à 18 h 30, à Arcades Institute, place de la Monnaie. 

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Émergences et Moodoïd, en passant par… Woody Allen

On l’appelle l’Encyclopédie de la culture. THE Bible. Son nom est Pilot, doc Pilot…

Aux Studio, j’ai vu le dernier Woody Allen et je l’ai déjà oublié ; je l’ai aimé pourtant, mais je l’ai déjà oublié… pourquoi ? me direz-vous. Je ne saurais vous répondre. Pourtant, il me semble avoir trouvé ça beau, il me semble avoir entendu des rires forcés dans la salle, de ceux que l’on entend toujours dans les salles où passe du Allen…

Devant le McDo de la gare, devant le rhino d’Audiard, un chanteur/guitariste noir balance des mélodies imparables, des chansons à la qualité évidente, une force qui fait s’arrêter les passants en pleine course, s’installer quelques minutes à l’écoute… Non, je ne le connais pas ; c’est fort de le voir sur un ampli de 5 watts à deux pas du tram, balancer son talent comme dans un grand festival : la force du truc appelle l’écoute, la force du talent lui donne l’impact d’une grosse sonorisation…. En fait, c’est du playback sur des titres enregistrés de Tracy Chapman, me dira-t-on plus tard. Je me suis fait bananer avec joie : chapeau !!

Over The Hills au Petit Faucheux

On entre dans le Festival Émergences par la grande porte, une œuvre de Carla Bley « Escalator over the hill » revisitée par une brochette d’instrumentistes réunis pour l’événement et introduite dans l’après-midi par une conférence de Ludovic Florin sur le sujet au Petit Faucheux. J’y découvre une Carla Bley, artiste majeure en son époque, véritable jonction entre tous les styles de musique pour aboutir dans le jazz à une formule unique et attractive à laquelle vont vouloir participer la crème des musiciens de l’époque… Au soir énorme travail offert au public avec la représentation en live des titres les plus forts de ce chef d’œuvre interprétée avec passion et respect ; il est indéniable d’y voir une écriture de la fin des sixties à la manière du Uncle meat de Zappa ou du Bitches Brew de Miles, mais restent la force des thèmes, la brillance dans leur interprétation, celle de ce little bigband,« Over The Hills », en tournée pour en donner lecture. Bernard Santacruz, Jean Aussanaire, Olivier Thémines et leurs potes semblent unis comme les neuf doigts de la main, les neuf vies d’une lionne.

Aquaserge et Moodoïd au Temps Machine

Aquaserge
Aquaserge

Soirée néopsyché au Temps Machine avec deux relectures des seventies explosées dans l’espace d’un XXIe siécle en mal d’identité. Ma préférence va à la première partie, Aquaserge, un concept étonnement plaisant dans sa capacité à intégrer la couleur de l’école de Canterbury, de Robert Wyatt à Caravan en passant par Henry Cow, à une réelle création due en partie aux qualités indéniables des divers instrumentistes. J’adore le jeu du guitariste, savant mélange de technique et d’inventivité, de travail du son axé dans la recherche de la surprise sans jamais tomber dans l’expérimental. Je craque aussi, comme plusieurs copains présents dans la salle, pour le jeu de Lucie Antunes aux drums : elle nous rappelle Pip Pyle de Gong et Hatfield and the north, elle en a la science du mélange des styles, l’implacable aliénation de la technique au service d’un discours progressif et finalement pop : la clé du prog psychédélique… Elle tient aussi les baguettes dans le groupe vedette de la soirée Moodoïd, une formation « à la mode » mais à la réputation un peu exagérée, car finalement l’effet de surprise et de joie provoqué par les quatre premiers morceaux, se dilue par la suite dans un « ron-ron » dont je me lasse vite… au contraire du public présent prompt à les ovationner. Certes, c’est beau, ça dégage, mais le chanteur joue un rôle auquel je ne crois pas.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=amoy1kcJnV4[/youtube]

Mini-geek et code informatique

Ils ont entre 6 et 14 ans, mais maîtrisent déjà le code informatique à la cantine numérique.

Mini-geek
Coder quand on est jeune, c’est possible.

En cette fin octobre, le soleil brille. Pourtant, Nicolas, un trentenaire, et Pierrick, son fils âgé de 12 ans, sont bien pressés de s’enfermer dans les locaux de la Cantine numérique, dans le quartier du Sanitas. Ils vivent leur premier coding goûter : des ateliers gratuits pour se familiariser, de manière ludique, à l’univers du code.

Nicolas est informaticien. Il a entendu parler de ces séances par des collègues. Elles sont organisées une fois par mois le samedi après-midi par Palo Altours, une association chargée de promouvoir le numérique. Il a décidé d’y emmener son fils qui ne jure que par les ordinateurs à la maison. Dans une grande salle lumineuse, une cinquantaine de mini-geeks âgés de 6 à 14 ans sont déjà installés devant des PC.
La séance démarre par quelques mots d’accueil de Jean-Lou Lebars, le coordinateur. Il présente aux participants un logiciel adapté, qui a comme héros une mascotte baptisée Scratch. Durant deux heures, aidés par leurs parents, les enfants vont tenter de créer un petit programme informatique. Pierrick, le casque sur les oreilles, semble se débrouiller : il vient de donner vie à un personnage, un plongeur qui doit échapper à un requin. Une animation qu’il est fier de montrer à son papa. « C’est notre moment à nous », explique Nicolas.
Les coding goûters ont également un véritable but pédagogique. « Ce n’est pas vraiment un cours d’informatique. Cela permet plutôt aux enfants de développer leur imaginaire et leurs réflexes logiques », indique Jean-Lou.

>>Plus d’informations sur paloaltours.org

Un monde möö-möö avec Moodoïd !

Sortez vos télescopes ! L’ovni Moodoïd débarque, armé de sa pop psyché et colorée.

(Photo Fiona Torre)
Moodoïd débarque en concert au Temps Machine.

Une sorte de matière molle et “ modelable ”. Un souvenir, une émotion qu’on pourrait déformer avec les doigts. » Ces mots, choisis par Pablo Padovani pour décrire Moodoïd, projet dont il est à l’origine, peuvent paraître obscurs. Ils reflètent pourtant bien la vision artistique du jeune compositeur. Tout droit sorti de l’imaginaire fertile de ce dernier, le Monde Möö (le nom du premier album de Moodoïd paru il y a quelques mois) est « un monde paresseux où l’on vit presque toujours allongé. On y trouve des paysages, des clubs pour danser, beaucoup de nourriture et pas mal de luxure… c’est une sorte de jardin d’Eden pop avec du rose et du bleu. »

Pablo Padovani n’est toutefois pas seul lorsqu’il ouvre les portes de cet univers fantastique. En studio, il évoque sa « famille musicale ». « J’aime à imaginer le studio dans lequel je travaille comme une sorte d’auberge espagnole dans laquelle se croisent tous les gens avec qui j’ai déjà fait de la musique. » Sur scène, c’est un autre genre de famille, une armada de chromosomes XX, puisque le jeune homme est accompagné par quatre musiciennes. « Je trouve ça assez atypique d’être noyé dans les femmes sur scène, sourit-il. J’ai mis environ un an et demi pour toutes les trouver, grâce au bouche-à-oreille, à des sites de rencontres pour musiciens, à des soirées communes dans des appartements… Elles ont toutes une vraie personnalité. On fait plein de découvertes ensemble et ça me plait vraiment de partager ces aventures avec elles. »

C’est donc avec sa garde rapprochée que Pablo Padovani apparaît le soir des concerts de Moodoïd, sous une apparence qui peut surprendre, mais qui reste en adéquation avec l’univers du groupe. « La scène doit être un lieu d’exagération et de poésie selon moi. Les costumes sont là pour ça. Et puis ça nous donne une identité singulière. Ce qui change en fonction des soirées, c’est plutôt notre manière de jouer. Parfois ça sera plutôt rock, direct, parfois beaucoup plus doux… “Mood” signifie humeur en anglais. Je suppose que notre musique se transforme en fonction de nos humeurs. » À vous d’être « in the mood » for Moodoïd.

Bastien Lion

EN BREF
>L’ÉVÉNEMENT
Moodoïd sera sur la scène du Temps Machine ce samedi 8 novembre avec, en première partie Aquaserge (voir ci-dessous). Le concert débutera vers 20 h 30. Tarifs de 8 à 15 €. Plus d’infos sur letempsmachine.com

>INFLUENCES
Ancien étudiant en cinéma, Pablo Padovani, également réalisateur des clips de Moodoïd, n’hésite pas à mettre en avant l’apport du septième art (mais pas que) quand vient l’heure d’évoquer les inspirations. « J’aime les artistes avec des univers très atypiques comme Roy Andersson, un réalisateur suédois absolument génial, Wes Anderson… Parfois, j’en viens presque à concevoir la musique sous un angle cinématographique. Et sinon, je suis très rock progressif, avec des groupes comme Soft Machine, Robert Wyatt, Gong… Et je suis surtout un très grand fan de Frank Zappa. »

>AQUASERGE
Également à l’affiche vendredi soir, en compagnie, donc, de Moodoïd, les musiciens d’Aquaserge sont aussi des proches de Pablo Padovani. « J’ai grandi avec ces gens, ils m’ont beaucoup appris. Je suis un peu le petit frère. Ce sont des musiciens hors pair. Je l’avoue : je suis fan ! » La pop psyché, ça crée des liens !
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=amoy1kcJnV4[/youtube]

Horoscope du 5 au 11 novembre 2014

Et si on vous disait que c’était votre semaine ? Lisez notre horoscope, à vous de voir si c’est vrai.

HOROSCOPE
CANCER
Amour
Si vous lisez cet horoscope jusqu’au bout, il/elle tombera immédiatement amoureux/se de vous.
Gloire
Si vous lisez cet horoscope jusqu’au bout, vous deviendrez riche.
Beauté
Si vous lisez cet horoscope jusqu’au bout, vous gagnerez tous les prix de beauté du monde.
POISSON
Amour
Sous l’océan …
Gloire Y a pas d’ court-bouillon, pas de soupe de poisson, pas de marmiton.
Beauté Sous l’océan !
SCORPION
Amour
Du piquant !
Gloire
Perforant !
Beauté
Aïe !
TAUREAU
Amour
Vous allez jouer au docteur cette semaine. Avec un Poisson.
Gloire
On avance, on avance, on avance.
Beauté
Canon !
VIERGE
Amour
C’est très beau … de loin.
Gloire
On vous adule dans le monde entier, c’est peut-être suffisant non ?!
Beauté
Vous, vous êtes bloqué(e) en mode Halloween.
CAPRICORNE
Amour
Vos rêves deviendront réalité. Peut être … Un jour … En fait, ça dépend du sens du vent et de l’âge du capitaine.
Gloire
Votre cote de popularité est inversement proportionnelle à la trajectoire de la Lune. À moins que ça ne soit le contraire …
Beauté
Vous avez pensé au vaccin contre la grippe ? Non ? Ceci explique cela.
LION
Amour
Georges est doux. Georges est frais. Mais Georges n’est vraiment pas pratique.
Gloire
Y a du pain sur la planche. Mangez-la !
Beauté
Cette semaine, exceptionnellement, vous pourrez lécher votre coude (avoue t’as essayé ?!).
SAGITTAIRE
Amour
Ayez la sagesse de renoncer.
Gloire
Demandez à un Verseau ce qu’il en pense.
Beauté
Avec tous ces poils vous venez d’inventer un nouveau mode de transport capilotracté.
VERSEAU
Amour
Tout va bien.
Gloire
Demandez son avis au Sagittaire.
Beauté
C’est un mec qui rentre dans un café et plouf.
BALANCE
Amour
Live fast.
Gloire
Die young.
Beauté
Paf !
GÉMEAUX
Amour
Les compromis sont la marque des faibles. À bon entendeur, salut !
Gloire
L’homme qui valait trois milliards, c’est vous. Mais pas en dollars.
Beauté
Non non, vous ne voyez pas trouble.
BÉLIER
Amour
Il/elle va vous faire tourner chèvre (ok elle était facile celle-là).
Gloire
Je m’voyais déjà, en haut de l’affiche …
Beauté
Reprenez donc un peu de tartiflette.

Interview Xavier Greffe : "Un tournant culturel"

Xavier Greffe, professeur de sciences économiques à la Sorbonne, est l’auteur de La Politique culturelle en France (2009).

Xavier Greffe
Xavier Greffe est l’auteur de La Politique culturelle en France (2009).

On parle souvent de politique culturelle en France. Mais est-elle encore un modèle, voire d’actualité ?  
Oui et non. Par rapport à d’autres pays, la part de l’Etat et des collectivités locales est très forte. C’est incontestable. Encore aujourd’hui, le système de la culture en France est un système « drivé » par les pouvoirs publics. Mais il y a un autre aspect, plus surprenant : la France devrait faire attention à des pays comme le Japon ou l’Angleterre, qui ont autant d’actions culturelles, même s’il y a moins de gratuité.  Depuis 2008 et 2012, en France, il y a une inversion sensible des tendances budgétaires. Pour les collectivités locales (surtout les communes), c’est 80 % des dépenses culturelles, contrairement au département ou à la région qui dépense beaucoup moins en matière de culture. Les communes dépensent autant que l’Etat.  Pour l’Etat, justement, ça a baissé. La présentation budgétaire a changé. Ce qui continue d’augmenter, ce sont les taxes (par exemple, sur l’audiovisuel). Est-ce à cause des tendances conjoncturelles ? C’est probable… L’autre débat, c’est l’efficacité de ces dépenses !  La consommation culturelle reste une consommation sélective. En France, c’est traditionnel, on s’occupe peu des industries créatives. Comme si la culture était sanctuarisée. Plus elle est pure, mieux c’est…

On parle aussi d’exception culturelle…
Oui, mais c’est de plus en plus partagé, y compris dans d’autres pays. Dans les sommets, on cite de moins en moins la France. D’autres s’y intéressent aussi !

Pensez-vous que l’on soit dans une impasse, au niveau des subventions culturelles ?
Il y a une grosse difficulté dans la collectivité : on se dit, « c’est le musée ou l’hôpital ? » Et ça ne peut être que l’hôpital. Pour l’Etat, c’est différent. Il peut dire « je dois protéger les collections ». L’Etat a un peu de marge. Il y a aussi deux aspects à retenir : d’abord, la possibilité de faire financer les autres, par exemple le crowdfunding. Cela peut marcher dans le patrimoine, même si je ne pense pas que ce soit durable. Et ensuite, les apports privés, mais c’est ambigu et le gouvernement n’ose pas aller trop loin.  Mais il y a une baisse des subventions, c’est clair ! Même pour le Louvre qui voit ses subventions baisser et les prix d’entrée augmenter. Ceci dit, je suis inquiet pour les collectivités locales. Ce serait un drame. Par exemple, pour les subventions aux Centres dramatiques nationaux : elles sont plafonnées. On est déjà de l’autre côté de la montagne…

C’est un tableau peu reluisant…
Disons que c’est un tableau plus compliqué qu’il n’en a l’air.

Est-ce que l’on ne devrait pas, à l’échelle nationale, renouveler notre politique culturelle ?
Je pense, oui. On doit sortir la culture de son ghetto. Les effets potentiels de la culture sur le développement sont considérables. Il y a un domaine où c’est trop raté : le lien culture/éducation. On dit toujours qu’on doit amener les enfants au musée. Mais si les enfants font des ateliers réguliers dans les musées, ça va développer ses capacités créatives. Par exemple, au Louvre Lens : il ne s’agit pas que d’un musée pour que les touristes s’y arrêtent ! Il faut créer des ateliers design, profiter de l’occasion, ou pour reprendre l’expression anglo-saxonne « out reaching » (sortir des murs, NDLR). Le problème, c’est qu’on ne voit pas le musée comme une source de création pour le territoire. Le débat financier pourrait changer de nature. Si la population sent que c’est un chantre de vie, on va voir le musée ou le théâtre sous un angle différent. Les milieux culturels et les artistes sont très conservateurs… Attention à ne pas déculturaliser la culture. En France, il y a un décalage entre art et culture. On dit culture, mais on ne fait que de l’art. C’est l’art qui doit irriguer la culture.

Les choses changent ?  
La France est à un tournant culturel. Elle a fait quelque chose d’exceptionnel, mais aujourd’hui, c’est très fragile. Mais les villes y sont sensibles : Nantes, Bordeaux, Nancy… Il faut sortir de la dimension purement artistique.

Vous avez une vision plutôt pessimiste, non ?  
Non, ouverte ! (rires) C’est vrai qu’il y a une exception française, mais l’erreur est de croire que les autres pays ne sont rien à côté de nous.

À votre avis, quel était selon vous le « meilleur » ministre de la Culture ?  
(longue hésitation) Difficile de répondre… Je dirais Lang et Malraux, ou d’autres comme Duhamel, car il a résolu des problèmes. Je n’ai pas beaucoup d’admiration pour les derniers, à part Filippetti. Maintenant, ce ne sont plus des ministres, mais des directeurs d’administration centrale liés à un président. Ils n’ont pas de projet. Lang a ouvert des portes extraordinaires, Malraux aussi. D’ailleurs, il n’existait aucun ministère de la Culture avant lui ailleurs. Mais il avait aussi beaucoup d’argent dans son budget…

Propos recueillis par Aurélien Germain

L’ouvrage de Xavier Greffe à découvrir ICI

Agglo de Tours : quelles politiques culturelles ?

Nous avons rencontré des programmateurs, des artistes, des politiques pour qu’ils nous parlent de leur vision de la culture.

Politique culturelle
Cet été, le Temps Machine organisait avec l’association Vivre ensemble un atelier Human beatbox pour des enfants des Rives du Cher. (Photo Temps Machine)

Dans la petite salle du Temps Machine, à Joué-lès-Tours, Frédéric Landier fait le compte des personnes qui profitent de la salle de musiques actuelles. Il est programmateur : « Le Temps Machine ne se résume pas aux 10 000 personnes qui viennent assister aux concerts chaque année. » Olivier Claveau, le directeur technique, ajoute : « Depuis le début, nous avons eu 765 musiciens qui se sont inscrits pour bénéficier des locaux de répétitions, chacun représentant un groupe de musique de plusieurs personnes. »
Claire Heymans et Lucie Beignet, elles, s’occupent de l’action culturelle : « En 2013, 2 000 personnes sont venues visiter la salle. Plusieurs centaines ont bénéficié d’ateliers et de concerts en dehors du Temps Machine. » « Une de nos missions, c’est de rendre compte de la richesse locale, explique Frédéric Landier. Est-ce que le Temps Machine a contribué à redonner une fierté d’appartenir à la scène tourangelle ? Sûrement en partie. »
Publics, subventions, coût
À quelques kilomètres de la salle de musiques actuelles, Marie Hindy est depuis quelques mois programmatrice de l’Espace Malraux : « C’est une cuisine compliquée, la programmation. Je viens du social avant d’être rentrée dans le monde de la culture : peu importe leur envergure, j’attache une grande importance au discours de l’artiste. » Pour Marie Hindy, la culture est stratégique dans une ville comme Joué-lès-Tours : « Le développement du spectacle vivant est une réponse intéressante au manque de patrimoine historique. »
Qu’en est-il des subventions ? « Je vais vous faire un petit calcul simple : en 2015, nous allons recevoir la nouvelle pièce de Jacques Weber. Le spectacle coûte 20 000 euros. Il faut compter deux jours pour installer les décors, recevoir les artistes, préparer la technique : ce sont 6 000 euros en plus. Ajoutez 5 000 euros de fonctionnement et la note totale affiche 30 000 euros. Si on divisait par le nombre de spectateurs, nous avons 1 000 places, les billets coûteraient 300 euros. S’il n’y avait pas de subventions, on reviendrait à une culture réservée aux élites. »
Alors, culture pour tous ? Chaque art a bien sûr ses adeptes, ses connaisseurs. Un fan de rock ne va pas forcément aller à un concert de dub step. Quoi que : Thomas Lebrun, le directeur du Centre Chorégraphique National de Tours a une autre idée du public. « Tout le monde en fait un pataquès de la danse contemporaine, s’amuse le chorégraphe. Pour moi, elle n’est pas si hermétique. Elle peut être populaire. C’est possible d’être un artiste innovant dans sa danse et proche du public. Chaque spectateur a son propre regard. Prenez la soirée What You Want que nous avions organisée à la Guinguette de Tours. Certains voyaient de la danse contemporaine pour la première fois. D’autres ont apprécié le niveau technique d’improvisation. »
Politique culturelle
Les soirées What you want du Centre Chorégraphique National de Tours permettent selon Thomas Lebrun, d’intéresser un autre public à la danse contemporaine. (Photo CCNT/Frédéric Iovino)

Populaire ?
Au coeur de Tours, une petite salle offre un autre modèle de structure culturelle. Arcades Institute existe depuis 2010, ce lieu a été créé par la fratrie Jauzenque. Cécile et ses frères ont eu envie de se faire plaisir. Passés par le ministère de la Culture de Renaud Donnedieu de Vabres, Cécile et Dominique Jauzenque ont voulu faire d’Arcades Institute un endroit de décloisonnement des arts. Ils se sont entourés de plusieurs programmateurs, en musiques actuelles, anciennes, jazz, peinture, photographie…
« Nous avons ouvert un lieu de création exigeant, explique Cécile Jauzenque. Nous sommes très flexibles. Pendant trois ans, nous avons fonctionné sans subvention. Aujourd’hui, nous en recevons certaines du conseil général et de la ville de Tours mais pour des projets bien précis. Nous voulons être autonomes, nous nous finançons avec la billetterie, grâce à la location des lieux pour des événements privés et au mécénat d’entreprise. Mais le coeur d’Arcades Institute, c’est la culture. Le grand risque, pour un lieu comme le nôtre, c’est de privilégier ce qui rapporte au détriment de la qualité. Nous sommes plutôt partis du principe que la culture était créatrice de richesse et qu’une création pouvait attirer du monde tout en étant très pro. Il faut redonner du sens à la culture populaire qui vient avant tout du mot peuple. »
Dans son bureau près des Halles, Julien Lavergne porte un autre regard sur la culture. Il dirige AZ Prod, une société privée de production de spectacles. « La culture et le business ne sont pas incompatibles pour moi. Et puis, nous attirons des personnes de tout le département qui vont venir manger au restaurant, passer par Ikea avant d’aller à un concert au Vinci. » Julien Lavergne fonctionne avant tout en logique de marché : « Je ne suis pas du tout opposé à ce qui se fait dans les salles subventionnées puisqu’elles programment des artistes qui ne seraient pas rentables pour moi. En revanche, quand une structure associative touche des aides publiques et programme un groupe très connu, c’est pour moi de la concurrence déloyale. Je suis incapable de m’aligner sur leurs tarifs. »
Côté villes
En se plaçant au niveau de l’agglomération, chaque ville possède sa propre politique culturelle. Pourquoi subventionner des compagnies ou payer des spectacles quand la Région ou la Drac le fait déjà ? Gérard Paumier, le  maire de Saint-Avertin avance une première réponse, consensuelle : « C’est ce qui fait partie du vivre ensemble. » En 10 ans, la ville s’est imposée dans le paysage tourangeau notamment grâce à sa politique culturelle. « Une des premières décisions que j’ai prises en arrivant à la tête de Saint-Avertin a été de ne plus déléguer la culture, mais d’avoir un service culturel fort. Aujourd’hui, nous avons le Nouvel Atrium qui cartonne, une guinguette, une médiathèque à la pointe, une galerie d’exposition… » Même si, en termes d’habitants, Saint-Avertin n’est pas la plus grande ville de l’agglomération tourangelle, sa politique culturelle lui a permis de trouver une visibilité et une influence importante.
Pour Christine Beuzelin, l’adjointe à la culture et à la communication de la ville de Tours, la culture permettrait de faire rayonner Tours au-delà de ses frontières. « Nous pâtissons de la proximité avec les châteaux de la Loire. Nous avons, par exemple, plusieurs ensembles de musiques anciennes qui sont connus à l’international mais qui n’ont pas beaucoup de visibilité à Tours. Nous devons les faire connaître en local et les accompagner pour ensuite faire rayonner la ville. » Pour Christine Beuzelin, la place de l’agglomération dans la culture devrait être plus importante. « Je sais que Tour(s)plus ne gère que les équipements, mais pourquoi ne pas monter une grande commission qui permettrait de se mettre d’accord sur les grands dossiers culturels ? L’agglomération finance des lieux comme le Temps Machine et le Point Haut à Saint-Pierre-des- Corps, mais ensuite, ce sont les villes qui prennent le relais. C’est parfois lourd à gérer. »
>> POUR ALLER PLUS LOIN : l’interview de Xavier Greffe

Et si on avait une monnaie locale ?

Interview de Romain Lalande, du groupe citoyen Monnaie locale complémentaire de Val de Loire qui organise deux temps forts les 7 et 8 novembre .

Monnaie locale en Touraine.
Pour Romain Lalande, la monnaie locale, « c’est de l’économie sociale et solidaire à 100 % ». (Photo Phovoir)


Une monnaie locale, c’est quoi ?

Une monnaie locale complémentaire (MLC) ne se substitue pas à l’euro. C’est une utilisation locale, dans un périmètre strict, par exemple en Touraine. Elle fonctionne avec des collectivités, des citoyens, des commerçants : bref, une utilisation dans un réseau. On favorise les échanges locaux et on s’engage à la consommation locale. C’est une monnaie en plus sur le territoire.

Quel est l’intérêt ?
Relocaliser l’économie, questionner les gens sur l’utilité de la monnaie – donc favoriser les échanges – sensibiliser sur le côté local, être dans le rapport convivial.

L’Eusko, la monnaie locale basque, connaît un immense succès… Tours pourrait-elle suivre ?
On ne sait pas. Le pays Basque fait beaucoup de choses culturellement. Notre groupe se réunit depuis un an. Pour l’instant, on en parle, on voit qui est intéressé et ensuite, on pourra mettre en place.

En quoi consistent les temps forts des 7 et 8 novembre ?
Le premier, c’est le vendredi 7 à 19 h 30, à la Maison de la Gloriette. C’est de l’info, on fait découvrir la MLC. Les gens de la Muse (monnaie locale d’Angers) seront là. Il y aura une présentation de la démarche, un temps d’échanges, etc. Le deuxième, samedi matin de 10 h à midi, dans les locaux du Cresol, rue Theuriet, un temps destiné à ceux qui veulent réfléchir avec la Muse, comment transposer ça à Tours, les démarches pour mettre tout en place.

Tout ça n’est-il pas utopique ou trop complexe ?
Complexe, un peu, car ça prend du temps. Si nous avons le soutien d’une collectivité, ça ira encore plus vite. Utopique, oui, mais ça ne nous fait pas peur. Dans les modes de consommation actuels, il y a des choses qui ne nous correspondent pas. La MLC peut changer ça. L’enjeu est de valoriser les productions locales.

Propos recueillis par Aurélien Germain

Des Monstres et Un Zem

Chaque semaine, Doc Pilot sillonne les lieux culturels de la région pour nous rapporter le meilleur.

Simon Proust, le jeune chef d'orchestre de Cartesixte
Simon Proust, le jeune chef d’orchestre de Cartesixte

En pleine écoute du Monster Movie de Can je m’achemine vers le Monstre place du Grand Marché. Cette statue de Xavier Veilhan emblématique de la ville de Tours a été totalement adoptée par les habitants à en faire la place souvent rebaptisée place du Monstre. J’arrive peut- être avant ou après la bataille car il ne s’y passe rien de différent à un vendredi soir classique, une terrasse du Tourangeau blindée, un dj balanceur de bruit sur lequel danser, des enfants grimés et de… l’attente des 300 zombies en déambulation au même moment de Jean-Jaurès à Plumereau… En Arcades Institute lecture du livre de François Bon sur les Rolling Stones par Philippe du Janerand accompagnée d’une comédienne et d’un musicien. La période choisie est celle de l’enregistrement de mon album favori Exile on main Street. Je trouve cette présentation didactique un peu tristoune et en manque d’émotion, face à ma propre expérience et au culte que je porte à ces enregistrements… Retour dans le Vieux à l’issu de la lecture : oué, même en côterie on s’ennuie ferme et les morts vivants ont déjà le maquillage coulant comme un vieux camembert ; dix minutes suffisent à en faire le tour, reste en la nuit l’ivresse…. Burnin de Marley sur les ondes, j’aurais bien aimé ce soir le voir sortir de sa tombe…
Les 20 ans de Tous en Scène
Incroyable, déjà 20 ans d’existence pour Tous en Scène, usine de fabrication de musiciens, plusieurs milliers à ce jour. Trois jours de fiesta pour fêter l’événement, le dernier soir deux groupes habités, d’abord Axis l’accord entre une technique guitaristique toute en finesse et une voix féminime charpentée, un duo performant sans effort, évident et attractif. Et puis Zem, chanteur au début de vie unique mais génétiquement chargé, transcendé par un parcours artistique fécond : un roman et quatre albums. Dans son nouveau groupe trois comparses pas inconnus au bataillon, rien moins que la section rythmique de Océakyl, la meilleure du centre-ouest (ah Mogan Cornebert aux drums et Emeline Fougeray à la basse, pleins d’intelligence, de sensibilité, sans barrières techniques à leur expression), et le guitariste virtuose Yassine au touché dentellien parsemées d’éclairs de violence, peut-être des restes de Black Tears, ce groupe heavy métal dans lequel il officiait dans les nineties. C’est la règle dans ce style, la grande variété internationale, donner à un chanteur habité l’assise musicale brillante sur laquelle exprimer son style et son art, et là ça le fait. On sent bien la marque du destin dans la réunion de ces quatre entités dans un même projet ; ils ont toutes les chances de le réussir… Au retour, le Hendrix Band of gypsies en fond sonore, arrêt au feux du Pont de fil à Paul-Bert, des sons étranges flottent dans l’air ; au passage devant Les Colettes, l’image d’un tromboniste soufflant en dessinant des cercles avec son cuivre… sur le trottoir je crois voir le fantôme d’Alan Jack, la clope au bec.. ce soir c’est Alain Maneval qui est sur les ondes j’aime ça.
Cartesixte à Oesia
Ciel couvert, douce température, derniers instants de l’été indien sur Velpeau, temps idéal pour s’en aller flâner à Oesia écouter du classique. Grande claque avec l’Ensemble Cartesixte pour un programme russe, de Tchaikovsky avec Lucia Barathova au violon solo du concerto à Rimsky Korsakov dans un Capriccio espagnol enlevé, en passant par une Ile des morts de Rachmaninov extraordinaire, habitée, véritable peinture de ce voyage au royaume des âmes en peine, le travail des lumières aidant à s’imaginer sur les eaux noires du Styx. Simon Proust en chef d’orchestre est un maître à 24 ans, une star, un artiste d’exception capable de redonner vie au classique, lui insuffler un souffle nouveau donner du corps et de l’envie en bâtissant une incarnation vivace à l’œuvre et au sujet. Il est aussi un meneur de musiciens hors norme et l’on peut supposer le temps bonifier ce respect et cette rigueur mêlée à la fois du compositeur mais aussi des membres de l’orchestre. A la liste des remerciements exprimés il semble l’institution n’avoir pas pris encore l’ensemble sous son aile, à croire nos officiels réfractaires à la jeunesse, à sa force, à l’évidence d’une capacité à porter la tradition au-delà des circuits poussiéreux dédiés à ces pratiques. Cartesixte représente le futur, l’espoir, la qualité, l’ensemble de ces musiciens, juste nés, livrent une démonstration du « la valeur n’attend pas le nombre des années ».

Tutorial Halloween : le zombie, c'est la vie !

Une marche des zombies est organisée à Tours. L’occasion de faire de vous un parfait mort-vivant

Zombie walk
Une zombie walk a lieu le 31 octobre, à Tours. (Photo Patrick Lavaud)


>Connaître les origines de l’infection

Une zombie walk est une manifestation type flashmob. Déguisés et maquillés en revenant, vous déambulez dans les rues. Le mouvement est né aux États-Unis, en 2005. L’infection s’est propagée en France en 2008, d’abord à Lyon.

>Se mettre dans la peau (en décomposition) d’un zombie
« La caractéristique première d’un zombie, c’est qu’il est… tout pourri ! », sourit Clément Nobileau, l’instigateur de la zombie walk de Tours (lire ci-contre). « Il faut que vous soyez sale, en décomposition, désarticulé, tout en grognant. Le mort-vivant souffre. » Autre chose : marchez len-te-ment (oui, on est de la vieille école) ! Ce sera aussi la règle, ce 31 octobre. On n’est pas dans le film 28 semaines plus tard, où les zombies courent…

>Se maquiller bien dégoulinant
« Il ne faut pas lésiner sur le faux sang », conseille Clément Nobileau. Lilith Artwork, maquilleuse et artiste, précise : « Le meilleur reste le Kryolan. Avec du latex liquide, en le coulant, on peut créer des plaies, du style morsures ou impact de balles. Sinon, en faisant des couches avec du latex (des gants, par exemple), on peut faire des plaies directement sur le visage. » D’après elle, il faut environ entre 30 et 45 minutes de préparation.

>Se mettre sur son 31 d’outre-tombe
Pour la zombie walk tourangelle, le Puzzle bar (rue Châteauneuf) s’est proposé d’être le QG pour se préparer (le maquillage n’est pas fourni). Pour Clément Nobileau, le must « est d’avoir des lentilles et des dents pourries ». Côté vestimentaire, plus les habits sont déchirés et en lambeaux, mieux c’est. On vous rassure, un zombie en costard-cravate, c’est tout aussi sexy : « On peut être en tenue de travail. Après tout, quand on se fait mordre, on se transforme n’importe où ! »

>Être pacifique (pardon ?)
Bon, ok, vous voulez être féroce. Mais l’organisateur est clair : « Interdiction d’agripper les passants dans la rue. On n’est pas là pour embêter les gens ou faire peur aux petits ! On fait une zombie walk pour le fun. » Oui, le zombie a un coeur. Putréfié certes, mais quand même.

Aurélien Germain

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EN BREF
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LA ZOMBIE WALK, C’EST QUAND ?
Le rendez-vous est fixé vendredi 31 octobre, à 20 h, devant l’hôtel de ville de Tours. Le temps de tout mettre en place et rappeler les dernières règles, les zombies remonteront la rue Nationale (départ entre 20 h 30 et 21 h), pour finir place Plumereau. Là, c’est improvisation : tous au bar ou peut-être un harlem shake (oubliez le Thriller de M.J…). Pour info, le meilleur maquillage sera récompensé…
The walking dead night Tours sur Facebook

TOURS DE GEEK, C’EST QUOI ?
C’est la structure à l’origine de la zombie walk. Son but ? « Valoriser la culture geek – même si je ne suis pas fan du terme – et populaire en Touraine », explique son créateur Clément Nobileau, 22 ans, tout droit sorti d’un BTS tourisme et actuellement à la recherche d’un emploi. Son objectif ? Faire de Tours de geek une association. En attendant, il a plusieurs idées dans son sac : concerts avec des reprises (jeux vidéo, séries TV…), expos, etc. Il espère par ailleurs lancer un projet, où des personnes déguisées en super-héros se joindraient aux Restos du coeur ou à La Croix- Rouge pour la quête. Une manière sympathique d’allier culture geek et humanitaire.
Infos : Tours de geek 37 sur Facebook

ET AUSSI…
Avant la zombie walk, révisez avec les cultissimes Zombie et La Nuit des morts-vivants de Romero, la série The Walking dead et (si vous êtes courageux), Black Sheep et son histoire de… moutons zombies radioactifs.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=3H3QszX7oH4[/youtube]

Sexe, danse et rock !

Doc pilot, notre chroniqueur, ne s’arrête jamais : c’est parti pour une salve culturelle ! Miam.

Du Sexe, le Ying & le Yang
Totalement d’accord avec Michel Onfray : le [youtube]http://www.youtube.com/watch?v=z4eDdjIiIaI[/youtube] censé promouvoir l’expo Sade à Orsay n’a rien à voir avec le sujet. Il pourrait illustrer un événement consacré à Casanova, mais pas à Sade et à sa sexualité morbide basée sur la souffrance de l’autre, et l’assouvissement des fantasmes les plus criminels sans l’assentiment de l’objet de ces désirs. Sade est à l’image de l’Ancien Régime : oppresseur, léonin et profiteur ; Casanova est le chantre de l’amour libre, révolutionnaire : deux options pour un même sujet, les ying & yang de la sexualité….

 Pas encore pu écouter le dernier et troisième album de Pneu, Destination Qualité. Mais vu sa pochette, un collage psychédélique à regarder pendant des heures, à s’y noyer : bravo JB.

 Au Musée des Beaux Arts, exposition Edouard Debat-Ponsan, une peinture académique, aérienne, d’une perfection habitée, sans lien évident avec la peinture de son petit-fils Olivier Debré… J’ai fui le vernissage, d’ailleurs en ce moment je fuis tous les vernissages et vais voir les expos hors de cet amoncellement d’êtres humains braillards et gloutons, véritable obstacle à la dégustation des œuvres… Est-ce le retour de la fraîcheur, une envie d’ombre et de noirceur, ce grand plaisir à la lecture du Ragoût du Septuagénaire de Bukowski en écoutant Marble Index de Nico ?

Lied Ballet de Thomas Lebrun à l’Opéra de Tours
Lied Ballet se place tellement haut dans cette capacité d’allier le geste au drame, la performance physique à la condition humaine, la beauté à l’universalité, que j’ai vu des larmes aux yeux de spectateurs de cette œuvre en l’écriture chorégraphique d’exception. Elle vient confirmer le talent de l’artiste Thomas Lebrun dont nous ne doutions ni du génie, ni de la capacité à se renouveler par nature et volonté. Tel un cycle d’incarnations, l’artiste nous amène en trois actes, d’un purgatoire des corps et du temps vers une possible contemplation de la vie sur des lieder de Berg, Mahler et Schönberg pour enfin assumer l’individu au travers du groupe. Lui donner les armes pour s’affirmer dans son identité et ses envies face au monde et aux autres… face à la normalité aussi. Ma lecture de l’œuvre est bien sûre totalement subjective et je présume que chacun y trouvera son chemin, ses peines et ses joies… L’indifférence au spectacle offert est impossible, et l’admiration du travail des danseurs et musiciens, évidente.

The Healthy Boy & Zëro au Temps Machine
Au Temps Machine, la chance d’enfin voir à la scène Benjamin Nerot dit The Healthy Boy, chanteur nantais atypique à la voix grave dans un registre à la Bruno Green ou à la Bertrand Belin, au look Front Populaire faussement désuet et donc tendance, habité d’une étrangeté aristocratique si absente actuellement de tous les chanteurs balancés sur les ondes par les majors. Dans un univers alliant la douceur à la furie et servi avec retenue ZËropar ses Badass Motherfuckers, il embarque sans effort, inspire la joie même si l’on sent toute cette affaire bâtie sur du drame. Un ex Unkown Pleasure venu pour la première fois au Temps Machine  m’a dit : j’ai pensé à Nick Cave à son écoute. Y a pire comme référence.

Grand plaisir avec Zëro en deuxième partie : un trip artistique furieux et inventif, frustrant aussi par la brièveté des morceaux souvent arrêtés au moment où l’on désirerait en entendre encore et encore. Le répertoire passe de l’expérimental répétitif à la King Crimson (!!) au rock brutal fugazien, sans pour autant dévier du style, d’un style dû en partie au  jeu brillant des multi-instrumentistes. J’avoue un faible pour le jeu du batteur, encore une fois très dans la ligne de la musique dites progressive dure. L’alliance entre la puissance et la technique, enfant de Bill Bruford et Terry Bozzio au service du shoot et du speed.

Johnson Concorde à Gentiana
Grosse fiesta à Gentiana pour la sortie du nouvel album de Johnson Concorde, show multimédia interactif avec image projetée en fond de scène, hommage indirect au quartier Tours Nord où fut tourné le clip du groupe. C’est une surenchère visuelle, une Comedia del arte appliquée à l’univers rock voire heavy metal, une accumulation de gimmicks et situations désopilantes relayées par les rires du public dans un rythme accéléré, à la manière d’un film muet sonorisé par des chansons tubesques exécutées au cordeau. Après trois rappels, un unplugged final tous assis autour du feu du rideau rouge : la grande classe.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=1qhDGEf3hGE[/youtube]

Horoscope du 22 au 28 octobre 2014

On a revu le film La Classe américaine pour vous concocter un horoscope inspiré des tribulations de Peter et Steven sur la trace de l’homme le plus classe du monde : George Abitbol. Hommage.

HOROSCOPE (si besoin)
BÉLIER

Amour
« Ah je te jure, j’ai les pastèques. »
Gloire
« Au revoir messieurs dames. C’est ça la puissance intellectuelle. Bac + 2, les enfants. »
Beauté
« J’en ai pour plus d’une barre de fringues sur moi. »
TAUREAU
Amour
« Il va sans doute nous présenter ses excuses. »
Gloire
« C’est la classe. »
Beauté
« Tu ne trouves pas que je me suis musclé ces derniers temps ? »
GÉMEAUX
Amour « C’est à n’y rien comprendre, même en y réfléchissant bien. »
Gloire « C’est tout ce que ça te fait quand je te dis qu’on va manger des chips ? »
Beauté « Désolé papy, mais j’ai ma liberté d’expression capillaire. »
CANCER
Amour « Est-ce que vous voulez être ma femme ? Et après, on ira boire un café. »
Gloire « J’ai peut-être qu’un bras, mais je ne suis pas manchot. »
Beauté « J’ai même plus envie de me laver. »
LION
Amour « Quand je serai célèbre, je ferai des folies. »
Gloire « Pas très très courageux. »
Beauté « Style le grand playboy des fonds marins »
VIERGE
Amour « Aime-moi tendre, aime-moi vrai »
Gloire « Ce flim n’est pas un flim sur le cyclimse. »
Beauté « Classe man, top of the pop. »
BALANCE
Amour « Quel poète, vous me surprenez. »
Gloire « Puisque je vois qu’on ne peut pas discuter, on va faire un duel. »
Beauté « Ah, voilà enfin le roi de la classe. »
SCORPION
Amour « Nan, arrêtez, vous me gênez. Je vais rougir. »
Gloire « En tout cas, s’il cherchait pour du trouble, il est venu à la bonne place. »
Beauté « En string, vous devez être bonne. »
SAGITTAIRE
Amour « Si tu veux me parler, envoie-moi un… fax. »
Gloire « Un pour l’argent. Deux pour le spectacle. Trois pour le caillou. »
Beauté « Mettez des capotes. »
CAPRICORNE
Amour « Je suis majeur. Et je fais c’que j’ai envie de faire avec mon p’tit corps. »
Gloire « Ça ne va plus du tout. »
Beauté « On dit une ouiche lorraine. »
VERSEAU
Amour « Oui, je l’ai connu à la ferme. On était des cowboys. »
Gloire « Excusez-moi maestro, je saluais des amis philosophes. »
Beauté « Je crois que mon tailleur se fout de ma gueule. »
POISSON
Amour « Ça va fuser, les potins, les ragots. »
Gloire « Considère qu’on est plus amis. »
Beauté « C’est pas mal, ça, le pin’s sur la cravate. »

Si vous sortiez pendant la Toussaint ?

Non, l’automne ce n’est pas que la mort, les feuilles qui tombent et la fin de l’été. C’est aussi une belle saison : voici quelques idées sorties pour passer la Toussaint avec le sourire.

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1 – Aller à l’opéra

« La danse d’aujourd’hui n’est pas née de la dernière pluie. » C’est Thomas Lebrun, le Directeur du Centre chorégraphique national de Tours qui a écrit ces mots à propos de sa dernière création. Lied Ballet, pour ceux qui n’ont pas suivi l’actu de la danse contemporaine, a fait un gros carton au Festival d’Avignon l’été dernier. Pour tout vous dire, on en a vu un extrait lors de la présentation de saison en septembre. Un avant-goût qui nous a donné envie d’aller le voir en octobre. Cette pièce en trois actes, avec huit danseurs, un pianiste et un chanteur ténor sera jouée au Grand théâtre de Tours. Assez épuré, ce spectacle offre son lot de drame, d’amour, de solitude et de beauté.
Dépêchez-vous de réserver pour les représentations des 24 et 25 octobre. À 20 h au Grand théâtre de Tours. Durée : 1 h 10. Tarifs : de 5 à 14 €. Résa au 02 47 36 46 01.
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2 – Faire une fête Monstre
Halloween, tout le monde n’adhère pas, c’est sûr. Mais si on vous disait que le 31 octobre prochain, le Monstre de la place du Grand-Marché organisait une boom pour fêter son 10e anniversaire ? Là, tout de suite, c’est beaucoup plus tentant de mettre ses dents de vampire, son masque de loup-garou ou son chapeau de sorcière. En plus, ce beau bébé a tout prévu : il y aura un super goûter d’anniversaire. Il a invité des potes à lui pour animer sa fête : la musicienne Angélique Cormier (c’est elle qui a fondé le Tours Soundpainting orchestra) et DJ Squirrel. Et comme il aime bien les petits n’enfants, le Monstre, ceux du centre de loisirs Courteline et de l’Ensemble musical Saravah lui ont concocté une belle surprise. Le collectif Sans Canal fixe, lui, vous a préparé un portrait de la bête et certains des commerçants ont organisé une expo photo. De 18 h à 21 h, devant sa majesté le Monstre (il ne bouge pas de la place du Grand-Marché).
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3 – Aller voir du Veilhan à Orléans
On reste un peu dans le thème du Monstre de Tours. Si vous ne le saviez pas, Xavier Veilhan, c’est son papa. Depuis quelques semaines, l’artiste parisien fait l’objet d’une exposition au Frac Centre à Orléans (vous savez, ce bâtiment un peu bizarre qui a été inauguré l’année dernière). L’idée, c’est de montrer des maquettes réalisées par Xavier Veilhan. D’ailleurs, l’expo s’appelle comme ça. Des oeuvres pas tout à fait finies, ni complètement inabouties. Certes, il faut aller à Orléans, mais on est sûr que vous n’avez pas encore eu le temps d’aller visiter ce nouveau musée d’art contemporain. Le temps d’une journée, ça vaut vraiment le coup.
Jusqu’au 22 février 2015. Ouvert du mercredi au dimanche, de 12 h à 19 h. Entrée de 2 à 4 €. Gratuit le dimanche.
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4 – Promener ses enfants
On parle souvent du château du Rivau. C’est parce qu’ils se bougent là-bas pour que les visites ne soient pas trop rébarbatives pour les enfants. Alors si vous avez des bouts de chou pétillants (euphémisme pour dire qu’ils peuvent être insupportables) comme tout, c’est la bonne sortie des vacances. Pendant la Toussaint, Le Rivau organise des ateliers qui ponctuent la visite en famille. Atelier d’écriture, visite costumée, sculpture de citrouille… Vous avez le choix pour calmer un peu vos chères têtes blondes qui s’énervent toutes les deux minutes. Pour les plus récalcitrants, le Rivau les initie à l’escrime. Ça les crève, il paraît.
Le château du Rivau se trouve à Lémeré. Il faut penser à réserver sa place aux ateliers au 02 47 95 77 47. Horaires et infos sur chateaudurivau.com
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5 – Aller tester Ratatouille
Bon, c’est sûr que Disney, ce n’est pas la porte à côté. Mais pendant ces vacances scolaires, on vous parie un gros bisou baveux que votre progéniture va vous harceler pour tester la nouvelle attraction des studios Disney… Inauguré le 10 juillet et inspiré du film de Pixar, Ratatouille est le dernier petit bijou technologique du second parc. Et à tmv, on l’a testé ! Disney a donc recréé un véritable quartier : grands immeubles parisiens, ambiance romantique, fontaines, petite musique, tout est bluffant de réalisme. Après une (longue) file d’attente, vous grimpez dans des « rats-mobiles » par six (oui, c’est pour les familles, hein) et c’est parti pour un périple sans tracé linéaire. Normal, vous êtes censé être un rat pourchassé en cuisine. Le must ? C’est de la 4 D. Comprenez que tous vos sens sont mis à l’épreuve : des gouttes projetées au visage, des odeurs près des frigos, de la 3D, etc. Au top !
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6 – Plonger dans le cirque
Vous aimez le cirque ? Vous aimez l’eau ? Parfait, le Grand Cirque sur l’eau est fait pour vous. En gros, vous imaginez une première partie avec du traditionnel : clowns, cavalerie, acrobates, otaries (honk honk honk ! criez-vous soudainement en agitant vos nageoires et votre jolie bedaine luisante). Et une deuxième partie façon féerie aquatique, avec un bassin de 60 000 litres d’eau, des fontaines et des effets spéciaux. Cet énorme spectacle dure 2 h 15, c’est un succès un peu partout où il passe et surtout, le rendez-vous est donné à Tours du 23 au 27 octobre.
Jeudi, vendredi, lundi, à 14 h 30, 18 h, 20 h 30 ; le samedi à 14 h 30, 17 h 30, 20 h 30 et le dimanche, 10 h 30, 14 h 30 et 17 h 30. Sur le parking de la fête foraine. Tarifs : de 22 à 46 €.
Et sinon…
OREILLES
Hourra, la formation rockshow (= rock baroque + brit-pop énervée + grosse fiesta sur scène) tourangelle Johnson Concorde organise une release party. Release quoi ? La présentation de leur nouvel album, quoi. Oh que ça va remuer. Le 25 octobre, à 20 h 30, à l’Espace Gentiana. Gratuit.
ÉCRIRE TOURS
Découvrir le centre de Tours à travers les écrivains qui ont évoqué la ville : avouez que c’est sympa. C’est possible avec la guideconférencière Promenadine. Rendez- vous place de la Cathédrale !
Le 25 octobre, à 10 h 30. Tarif : 6 €. Contact : 02 47 20 68 44.
SORTIR LES ENFANTS
Pfiou, un peu collants les enfants pendant ces vacances, n’est-ce pas ? Traîner dans les pattes, râler, chouiner (inutile de nous envoyer des lettres d’insultes, on a raison)… Ouf, le temps d’un après-midi, la Maison des jeux de Touraine organise une séance jeux pour tous : aventure, adresse, réflexion, ambiance, de quoi satisfaire tout le monde.
Le 25 octobre, dès 15 h, à la médiathèque François-Mitterrand. Dès 4 ans. Gratuit.
POUR LA BONNE CAUSE
Hop, un dimanche concert. Au programme, Dyad, avec Géraldine Bisi au violon, Catherine Natalini au piano, et du Beethoven, Brahms et Debussy pour vos petites oreilles. En plus, c’est organisé par l’association d’aide aux patients atteints d’accidents vasculaires-cérébraux. On soutient !
Le 26 octobre, à 15 h, chapelle de l’hôpital Bretonneau. Contact : France-avc.37@orange.fr ou 07 71 07 46 11.
OPÉRATION CHAMPIGNON
Le service des parcs et jardins organise un atelier pour reconnaître les différentes sortes de champignons de Touraine comestibles et de ceux dont il faut se méfier. Tant mieux, ça vous évitera peut-être de manger des trucs pas super cool qui vous feront voir des poneys volants et de postuler pour le poste d’astrologue tmv.
Le 26 octobre, à 10 h, au jardin botanique. Entrée libre.

Temps machine : retour sur la polémique

Quelle place pour la culture à Tours et son agglo, après la polémique au Temps machine ?

Polémique au Temps machine.
Photo de la soirée au Temps Machine extraite de la page officielle de Frédéric Augis, maire de Joué-lès-Tours. (Photo capture Facebook)

C’est la polémique du week-end. Philippe Briand (UMP), Frédéric Augis (UMP), Wilfried Schwartz (PS) et Cédric de Oliveira (UMP), respectivement maire de Saint-Cyr (et président de Tour(s)plus, de Joué-lès- Tours, de La Riche et de Fondettes, auraient mimé, rigolé et fait la chenille pendant le concert de Glenn Branca au Temps Machine.
D’après nos informations, ces quatre maires étaient au Temps Machine pour visiter cette salle que l’agglomération subventionne à hauteur de 400 000 euros chaque année. Une visite officielle et improvisée, l’équipe du Temps Machine ayant été prévenue au dernier moment.

Si Philippe Briand n’a pas souhaité s’exprimer dans tmv, en revanche, il parlait en octobre dernier du Temps Machine dans la presse locale : « Soit on est capable de faire quelque chose de populaire au Temps Machine, soit on reste sur ce schéma trop restreint, avec un marché de niche. » Culture populaire, l’expression est lâchée. De son côté, c’était la première fois que le maire socialiste de La Riche, Wilfried Schwartz, venait dans la salle : « Non, je n’ai pas la même vision de la culture que Philippe Briand. Je tiens à préciser que j’étais invité par le président de l’agglomération à cette soirée. Je ne remets pas en cause la programmation de cette salle. Je me demande notamment s’il ne faut pas l’ouvrir à un public plus large. »
Ce serait donc la fréquentation du lieu qui serait remise en cause par ces élus tant dans leurs discours officiel que leur attitude au Temps Machine ce week-end. Tout comme l’opéra de Tours ou le théâtre Olympia offrent une programmation exigeante, l’association Travaux Public programme des artistes à la pointe. La fréquentation d’un lieu culturel est-il le seul indicateur pour juger de sa valeur ? Cette polémique a au moins le mérite de poser le débat dans un espace public.
Pour aller plus loin :
>> Réaction et interview de Wilfried Schwartz
>> Pourquoi cette polémique : retour sur la soirée

Wilfried Schwartz : « J’étais favorable à Radio Béton »

Le maire PS de La Riche revient sur la soirée de vendredi soir au Temps Machine. Il est le seul des quatre élus à répondre favorablement à notre demande d’interview.

Wilfried Schwartz
Wilfried Schwartz

Racontez-nous votre version de cette soirée au Temps Machine ?
Je ne souhaite pas vraiment revenir sur ce qui s’est passé, j’ai déjà expliqué ma version à la Nouvelle République. Mais pensez-vous que nous sommes du genre à faire la chenille ?
Vous niez donc ce qui a été écrit ?
Non, je ne nie pas forcément tout.
Quelle était la raison de votre présence vendredi dernier au concert de Glenn Branca ?
J’ai répondu favorablement à une invitation lancée aux maires de Tour(s)plus pour aller visiter le Temps Machine.
Qui a lancé l’invitation ?
C’est le président de l’agglomération (Philippe Briand, NDLR). Je trouvais ça intéressant d’y aller. J’étais curieux de ce qui se faisait.
Êtes-vous critique envers la programmation du Temps Machine ?
Je me rappelle quand il a fallu choisir les mandataires. À l’époque, j’étais favorable à Radio Béton, beaucoup moins pour l’association Travaux Publics qui a finalement été choisie. J’avais des a priori sur leur gestion. J’ai pensé que c’était plus intelligent de voir moi-même. Je trouve ça bien que les élus se déplacent et vérifient le choix du délégataire.
Au moment du choix de Travaux publics, vous n’étiez pas encore élu…
Oui, c’était un point de vue personnel.
Et votre constat ?
Je pense que nous pouvons ouvrir plus ce lieu vers des publics des quartiers notamment. Je ne remets pas en cause la programmation. Les élus n’ont pas à mettre la main dessus. A la Riche, nous avons la Pléiade, c’est une professionnelle qui s’en occupe. Je me permets de suggérer et de donner les grandes lignes.
Vous avez déclaré que ne compreniez pas la polémique, pourquoi ?
Je me suis senti piégé.
Par qui ?
Pas par l’équipe de Philippe Briand mais par des personnes malveillantes. Je ne souhaite pas casser le Temps Machine mais voir ce que l’équipe propose, me faire une idée. Je crois que la salle doit être ouverte à un public plus large.
C’était la première fois que vous veniez au Temps Machine depuis son ouverture en 2011 ?
Oui.
Partagez-vous la vision d’une culture populaire que défend Philippe Briand ?
Non, je n’ai pas la même vision. Il n’y a qu’à regarder ce qui se fait à la Pléiade. Je suis pour des spectacles de qualité, adapté à tous les publics, accessibles. Je ne me sens pas proche d’une culture des plumes et des maillots de bain, même si je tolère toute autre culture. On m’a critiqué sur les réseaux sociaux d’être allé au Temps Machine avec des élus de droite. Je n’ai pas à m’excuser d’être le seul élu socialiste avec Christian Gatard dans Tour(s)plus.
 
 

Migrants et Glenn Branca  : l’excellence et la classe !

Notre chroniqueur Doc Pilot est partout. Partout ! Pas de don d’ubiquité, non. Mais là, il avait franchement envie de voir Glenn Branca, Johnson Concorde ou encore un tas d’expos et de concerts.

Ombre et Lumière
La Boîte Noire accueille Laurent Bouro pour l’exposition « Au Cœur de la matière », un artiste en pleine évolution, impressionnant dans sa gestion d’un clair-obscur habité. Sa galerie d’hommes de l’ombre est lumière, son couple de l’ombre une fusion d’âme-sœurs, ses arbres de l’ombre un verger psychédélique… L’étrangeté voire le malaise se rencontrent dans l’expo de Pierre Texier à la Galerie Ozarts, la mise en scène d’un fantôme du début du XXe, la photo d’un aïeul ignoré, Max, retrouvée dans un grenier, l’écriture d’un passé, en appropriation de cette image : une silhouette entre Aristide Bruant et Jean Moulin, la sensation du tragique et de l’héroïsme, de la nuit et du brouillard…
Au CCC, j’adhère d’instinct au travail de Mounir Fatmi dans son « Walking on the light », facilement séduit par la diversité des œuvres exposées, la capacité d’y capter une lecture immédiate en résonance avec l’intime… As a black man me passe du blanc au noir, d’une vie l’autre, Le Paradoxe à la calligraphie métallique a l’aspect tranchant de la lame. Je conforte mon anti-cléricalisme universel dans sa Divine Illusion… reste Sans Histoire et tout est dit.

Glenn Branca au Temps Machine
Passée la folklorique présence de Philippe Briand et de divers élus (venus on se demande quoi faire au concert d’un compositeur de musique contemporaine dont ils ignoraient l’existence, et dont ils ont l’évidente incapacité de juger de l’importance), il nous reste une prestation de fou de « son orchestre de chambre ». Une montée en puissance des œuvres interprétées pour, au final, nous coller aux murs (du son). La musique de Glenn Branca appartient à l’histoire du XXe siècle. Le voir la diriger est un privilège, un événement impossible à revivre, la sensation de croiser Stravinsky à la création du « Sacre », Satie testant ses gymnopédies sur le piano droit d’un bar de Montparnasse, Moondog à l’interprétation chuintée de ses œuvres aux Trans de Rennes. Il est désormais acté de voir Branca identifié comme compositeur emblématique de la fin du siècle dernier, mais aussi pour l’un des chantres de la guitare électrique, de la saturation utilisée pour repousser les limites de la musique symphonique ; à sa manière Branca rejoint Hendrix.
Je fus physiquement satisfait quand Glenn fit pousser les volumes à ses guitaristes, une sorte de plaisir sensuel, un véhicule pour se dépasser, pousser l’oreille vers ses limites, s’en aller voyager aux portes de la perception… Les politiques avaient depuis longtemps fui les lieux : normal, « le 10 minutes douche comprise » n’est pas la philosophie de dégustation de ce style de concept.

Bernard Santacruz Quartet « Migrants » au Petit Faucheux
Parti aux fleurs Mark Bell, le producteur du chef d’œuvre Homogenic de Bjork ; l’occasion de réécouter Medulla avant de partir au Petit Faucheux. Sous les belles encres de Marie Liberos, je croise deux Kosmik Vortex (le guitariste & la chanteuse lyrique), ce groupe très étonnant apparu depuis peu sur les terres tourangelles. Non, ce soir, nous ne sommes pas tous au concert de Stromae, nous ne sommes pas des 12 000 personnes venues au Grand Hall, nous sommes d’une coterie de privilégiés venus goûter au spectacle des virtuoses. En première partie, Lucky Dog présente son nouvel album, une sorte de quartet ying & yang, avec le duo de cuivre trompette/saxo appuyé sur le duo contrebasse/drums. J’avoue être assez fan du contrebassiste Yoni Zelnik déjà croisé sur d’autres expériences.
En deuxième partie, avec le Bernard Santacruz Quartet « Migrants », place à l’excellence : je n’exagère pas, nous sommes face à la réunion de quatre virtuoses assez uniques dans leurs styles. Leurs pratiques et leurs capacités à communier au sommet sans jamais entrer en concurrence. On peut parler de « super-groupe », de jazzstars à la manière des popstars, d’aristocratie du style sans réelle concurrence. Bernard Santacruz à la contrebasse dépasse l’instrument, le dégage de son omniprésence rythmique pour le faire flotter dans les airs ; une démarche aérienne totalement adaptée au jeu extraverti de Bernard Jean au vibraphone, habité, inventif, unique et physique. Simon Goubert aux drums reste lui aussi unique et impressionnant : c’est un peintre à la fois bucheron et horloger, pas vraiment recommandé aux cœurs fragiles. Géraldine Laurent au saxo m’a beaucoup impressionné par son endurance, cette faculté à pousser l’avalanche de notes sans jamais l’arrêter, un souffle continu et mélodique jamais lassant et toujours inventif. Une force aussi, de celle d’un Connonball Adderley, d’un Steve Coleman. On sort assez chamboulé de « Migrants ». On se pince, on échange, on est bien… très bien.

Simon Goubert (Photo doc pilot)
Simon Goubert (Photo doc pilot)

Johnson Concorde Red Phoenix
Il pleut des albums sur l’avenue Johnson Concorde, celle où l’on vient rouler au  pas au volant de sa Rolls, une silver gost de 1910… eh oui, il y a du Melody Nelson dans ce Red Phoenix rock et baroque. Il y a du concept éclairé monté au ciment étoilé d’Alice Cooper ou de T.Rex voire de ACDC ou des Mothers of Invention, melting pot surréaliste à la scène comme en studio, une collection de hits potentiels au parfum seventies.
Sans respect pour les modes, les coteries, les tribus ou les patries, la clé de voûte pour bâtir un concept identifiable, pour peut-être à son tour se placer en tête de file d’un revival et en inventeur d’un style. Johnson Concorde est « une attraction », « un cirque », une jonction parfaite entre la musique et la comédie : il est donc rock et ce nouvel album, la version sans l’image d’une des meilleures folies osées sur les terres ligériennes.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=1qhDGEf3hGE[/youtube]

Chroniques culture #38

Cette semaine, une bonne série, un groupe garage, une bd sur la guerre et un jeu de bagnole…


LE DVD
AMERICAN HORROR STORY
Véritable pépite dans le monde des séries, American Horror Story a droit à son intégrale. On passera sur la saison 3 (Coven), moins extraordinaire que les deux premières : c’est un plaisir de (re)découvrir ces bombes, torpillant les codes, mêlant le fantastique, le glauque et le flippant. Blindé de bonus, ce coffret 12 DVD propose aussi les saisons 2 et 3 en version originale sous-titrée uniquement. Idéal pour entrer dans le monde de la folie.
A.G.
Sortie le 22 octobre
LE CD
KING TUFF – BLACK MOON SPEEL
King Tuff, c’est l’histoire d’un mec. Kyle Thomas, qu’il s’appelle. Le genre de rockeur un peu cradingue qui n’a besoin que d’une casquette et d’une guitare rouillée pour faire carburer son King Tuff. Avec cet album signé sur Sub Pop (label du premier Nirvana), le son garage-rock est toujours là ; les bons riffs enfilés comme des perles aussi. Dommage que King Tuff reste un peu trop propret côté production et pousse parfois un peu (trop ?) loin ses expérimentations.
A.G.
LA BD
LE SOLDAT
Adapté de l’ouvrage de Stephen Crane, ce grand classique de la littérature américaine trouve sous la plume d’Olivier Jouvray et le dessin d’Efa un angle nouveau. Loin du récit de guerre conventionnel, les deux auteurs en profitent pour déconstruire toute la mythologie du discours sur l’héroïsme et l’engagement. Situé en plein Guerre de Sécession, cet affrontement entre frères d’une même nation révèle les fêlures de l’âme humaine. Une BD tout simplement magistrale.
Hervé Bourit
LE JEU VIDÉO
FORZA HORIZON 2
En voiture Simone ! Vous avez envie de mener la dolce vita sur les petites routes du sud de l’Europe ? De prendre le volant de jolies sportives ou de cabriolets de charme ? Si vous avez la chance d’avoir une Xbox One, laissez-vous séduire par l’excellentissime Forza Horizon 2. Toujours orienté arcade, ce jeu de course en monde ouvert s’appuie sur une réalisation optimale et un gameplay redoutable d’efficacité pour séduire. Un must.
Microsoft, tout public, Xbox One, 70 €.
L.Soon

Élus de Tour(s)plus au Temps Machine : Dérapage ?

J’ai vu la délégation d’élus de Tour(s)plus au concert du Temps Machine, vendredi soir. Que veut dire le comportement de Philippe Briand, Frédéric Augis, Wilfried Schwartz et Cédric de Oliveira ?

Philippe Briand, Frédéric Augis, Wilfried Schwartz et Cédric de Oliveira
Soirée entre élus au Temps Machine et au delà des clivages : Philippe Briand (UMP), Frédéric Augis (UMP), Wilfried Schwartz (PS) et Cédric de Oliveira (UMP). >> Extrait de la page Facebook publique de Frédéric Augis.

Il est environ 21 h 15 ce vendredi 17 octobre. Glenn Branca monte sur scène avec ses musiciens. Dos au public, comme n’importe quel chef d’orchestre, il fait face à cinq guitaristes et un batteur. Il prend le temps d’expliquer ce qu’il va jouer, discute avec le public.
La grande salle du Temps Machine est plongée dans la pénombre, il y a une bonne centaine de personnes attentives aux paroles du compositeur. Au fond, à droite, des rires se font entendre et gênent d’autres spectateurs. Quelqu’un fait chut. Le premier morceau commence. C’est de la musique contemporaine, très avant-gardiste. Pour un public d’initiés. Glenn Branca annonce un deuxième morceaux, demande un peu moins de lumière sur scène. Son orchestre se remet à jouer.
Glenn Branca au Temps Machine vendredi 17 octobre.
Glenn Branca au Temps Machine vendredi 17 octobre.

Soudain, un petit groupe sort de la salle. Je reconnais tout de suite Frédéric Augis, le maire de Joué-les-Tours et Philippe Briand, le maire de Saint-Cyr. Le premier porte une veste noir, le deuxième un cuir. La dernière fois que j’ai vu le maire Saint-Cyr, c’était à la télévision aux côtés de Sarkozy au moment sa venue en Touraine. La veste en cuir, ça fait un autre effet que le costume deux-pièces d’élu ! Dans un deuxième temps, je reconnais Wilfried Schwartz, le jeune maire PS de La Riche et Cédric de Oliveira, celui UMP de Fondettes. Tous les quatre rigolent. Comme quoi, un concert peut briser les clivages politiques le temps d’une soirée !
Bon, ça c’est que j’ai vu. Seulement, j’étais placé au fond mais pas exactement au même endroit. Je suis donc allé demander à d’autres personnes du public, proches d’eux, ce qu’ils avaient observé. Les élus de Tour(s)plus auraient mimé pendant les deux premiers morceaux les guitaristes qui étaient sur scène. Au bout de quelques minutes, toujours en train de rire, ces mêmes élus se sont mis à faire la chenille. Une danse plus propice dans une salle de mariage à deux heures du matin que devant un artiste. Est-ce que cette attitude aurait été la même devant la 5e symphonie de Beethoven au Grand Théâtre de Tours ?
Les élus sont finalement sortis du Temps machine au bout de quelques chansons, sans s’arrêter de rigoler.
>> Lisez l’édition papier du 22 octobre dans tmv, nous reviendrons sur cette scène qui s’est déroulée au Temps Machine vendredi dernier.
 

Quinzaine du livre jeunesse 2014

La quinzaine du livre jeunesse 2014 a lieu du vendredi 17 au dimanche 19 octobre. Rencontre avec Aude Girardeau qui coordonne cet événement.

quinzaine livre jeunesse 2014
Pouvez-vous expliquer le fonctionnement de cette quinzaine ?
Comme à chaque édition, entre septembre 2013 et juin 2014, nous avons fait se réunir différents comités de lecture qui ont donné leur avis sur des centaines de livres. Enseignants, libraires, retraités : ils ont sélectionné 350 nouveautés de la littérature pour enfant aux romans pour jeunes adultes. Ces livres vont être ensuite présentés pendant ces trois jours à l’Hôtel de ville de Tours. Le grand public pourra les acheter, discuter avec les libraires présents. Mais la grande force de la quinzaine, c’est que ces livres vont ensuite circuler dans des centaines de structures scolaires, des bibliothèques.
Existe-il d’autres événements comme le vôtre en France ?
Il est unique. Plus que ces trois jours à la mairie de Tours, c’est une boîte à outils qui a permis de développer l’intérêt pour la littérature jeunesse dans le département. Pendant de nombreuses années, beaucoup d’enseignants étaient réticents à ce type de littérature. Des parents d’élèves ont été très engagés pour faire émerger la littérature jeunesse en Indre-et- Loire. Les professeurs documentalistes ont vite pris le relais.
La littérature jeunesse fait-elle plus lire les jeunes ?
Oui, mais c’est en général assez facile d’intéresser les très jeunes enfants à la lecture. Ça se complique en général pendant le collège. La littérature ado et la bande dessinée permet de traiter des sujets lourds, qui les touchent, par un biais souvent léger, de faire un pas de côté. Un bon ouvrage jeunesse, pour moi, c’est un livre facile d’accès et de qualité.
Dans l’édition, le livre numérique pourrait tout chambouler, qu’en est-il dans la littérature jeunesse ?
C’est encore balbutiant. Il y a des tentatives sur tablette, mais peu sont concluantes. Je crois que les livres jeunesse seront un peu plus épargnés. Contrairement aux poches, le choix du papier, de leur forme, leur toucher font partie de l’expérience. Les auteurs et les éditeurs s’attachent à en faire des objets particuliers.
Pour retrouver le programme complet sur le site de la Ligue de l’enseignement d’Indre-et-Loire.

Semaine du goût : la recette bd des chefs !

A l’occasion de la semaine du goût, nous avons demandé à Manu xyz de nous concocter une recette à sa sauce.

Cliquez pour agrandir les photos de la recette ! (si vous en voulez d’autres des bonnes idées de Manu et Lucie, il suffit de vous rendre à la fin de la page).
manu xyz 1 DOSSIER 2 DOSSIER 3 DOSSIER 4
 
Pour avoir plus de recettes de Manu et Lucie, suivez ces liens :
Les pâtes au saumon
Le burger bien tradi
Le boudin purée « swag »

Plan anti-tabac : "Il faut surtout penser aux jeunes"

Interview de Jeanne Mesmy, déléguée prévention de la Ligue contre le cancer 37. Elle est ancienne médecin et tabacologue.  Elle réagit à l’annonce, par Marisol Touraine, du plan anti-tabac.

Le paquet neutre devrait arriver en 2016. Qu’est-ce que cela vous inspire ?  
En tant que tabacologue, je suis tout à fait pour ! Je pense que c’est efficace, puisque les cigarettiers sont prêts à intenter un recours devant le Conseil d’Etat. Ils ont peur. En Australie, où cela a été expérimenté, il y a eu une baisse des ventes. Donc ils ont peur que ça se répercute. Le but, c’est que les jeunes ne soient pas attirés par les paquets collector, l’aspect, les couleurs, la forme, l’emballage…

Vous parliez de l’Australie, seul pays à avoir mis en place les paquets neutres. Il y a eu une baisse de 3 % dans les ventes. N’est-ce pas dérisoire comme chiffre ?
En France, s’il y a -3 % des ventes, avec 13 millions de fumeurs, ça fait beaucoup. Il faut voir sur le long terme pour les conclusions. Là, on a déjà les photos choc sur les paquets. La taille est correcte, mais pas assez grande encore. Et il faudrait les renouveler, car les fumeurs s’habituent à ces images. Il faut surtout penser aux jeunes…

Avez-vous été concertés pour cette idée du paquet neutre ?
Effectivement, je travaille au groupe « Sortir du tabac ». C’était une de nos demandes. Une ville sans tabac, c’est une ville où l’on respecte les lois.

Une augmentation de 30 centimes du paquet est dans les tuyaux. Les effets sont-ils là ?  
Les prix augmentent tous les ans. Mais il n’y a qu’avec de grosses augmentations (par exemple, sous l’ère Chirac) que cela a entraîné la disparition d’un million de fumeurs sur 2003-2004. Ensuite, les augmentations se sont faites moins fréquentes et importantes (-6%). Peu décrochaient, car ce n’est pas suffisant. Une hausse de 10 % serait l’idéale. Les vrais dépendants continueront, mais on doit décourager les jeunes.

A votre niveau, comprenez-vous la grogne des buralistes ?
C’est difficile, mais les buralistes ont des aides, ils peuvent se diversifier. Le tabac rapporte 13 milliards de taxes, mais coûte 47 milliards pour les soins. Et encore, c’est une statistique qui date de 2006 !

Au final, êtes-vous satisfaite de ce plan anti-tabac ?  
Tout à fait. Il y a de très nombreuses mesures. Après, ce ne sont que des annonces, ce n’est pas encore adopté. Entre les deux, il y a un pas ! C’est important de les mettre en place. Par exemple, l’interdiction de fumer dans une voiture avec un enfant de moins de 12 ans. Même avec les fenêtres ouvertes, 60 % de la fumée reste ! Madame Touraine a plein d’idées formidables… La France a la meilleure législation anti-tabac au monde, mais c’est la moins appliquée…
Propos recueillis par Aurélien Germain
A LIRE AUSSI : Plan anti-tabac, à Tours, un débat qui fait tousser

Paquet neutre cigarette.
Exemple de paquets neutres en Australie.

 

Plan anti-tabac : débats fumants

Hausse du prix du tabac et paquets neutres pour les cigarettes : qu’en pense-t-on à Tours ?

Plan anti-tabac.
Paquets neutres, hausse du prix, interdiction de vapoter dans certains lieux… font partie du plan anti-tabac. (Photo Patrice Deschamps)

« Franchement, c’est comme si on cachait le pain dans une boulangerie ! », lance ce buraliste tourangeau du centre-ville, en rigolant. Sauf que lui rit plutôt jaune. Il prend même très mal les annonces du plan anti-tabac. Notamment une. C’est la mesure clé de Marisol Touraine, annoncée le 8 octobre, l’introduction des paquets neutres en 2016 : standardisés, sans logo, avec les mêmes couleurs et des avertissements sanitaires qui occuperaient 65 % de l’espace. « Bref, encore une manière de taper sur les petits buralistes et les faire couler. Les fumeurs vont nous fuir et la contrebande va prospérer. C’est magnifique », ironise ce buraliste. Un de ses clients va plus loin, en parlant « d’hypocrisie gouvernementale ».

En revanche, pour Jeanne Mesmy, déléguée prévention à la Ligue du cancer d’Indre-et-Loire, c’est une vraie bonne idée : « En tant que tabacologue, je suis pour. C’est une mesure efficace. La preuve ? Les cigarettiers sont déjà prêts à intenter un recours devant le Conseil d’État. » Si cette ancienne médecin avoue que cela n’arrêtera certes pas « les vrais dépendants », elle précise que « le but est que les jeunes ne soient pas attirés par des paquets collector, l’aspect, les couleurs, l’emballage ».

Pour l’instant, seule l’Australie s’est lancée dans le paquet neutre. Avec, pour résultat, un marché qui a chuté de 3 %. Dérisoire ? « S’il y a cette diminution pour nos 13 millions de fumeurs, ça fait déjà beaucoup. Il faut voir sur le long terme pour les conclusions », estime Jeanne Mesmy. « En tout cas, madame Touraine a plein d’idées formidables. Mais entre l’annonce et l’adoption, il y a un pas. » En attendant, pas sûr que buralistes et fumeurs se calment en grillant une cigarette. Car le prix du paquet pourrait aussi augmenter de 30 centimes au 1er janvier…

Aurélien Germain

**POUR ALLER PLUS LOIN**
L’interview intégrale de Jeanne Mesmy, de la Ligue contre le cancer.

Tours, ville toujours au top !

Chaque année l’Express sort son classement des villes les plus agréables de France, vous voulez voir le classement de Tours ?

ACTU_BV_CLASSEMENT
D’après une enquête parue dans le dernier numéro de L’Express, Tours serait la 6e ville où il fait bon vivre en France (parmi les 50 agglomérations de province les plus peuplées). Pour ce palmarès, le magazine a retenu cinq grandes thématiques : les atouts écologiques et économiques, la mobilité, la santé et la solidarité. C’est la ville d’Angers qui arrive en tête du classement.

De No Unauthorized à The Pirouettes et de Bikini Machine à Mozart !

Comme chaque semaine, Doc Pilot a fait un petit (grand) tour dans les différents lieux culturels de Tours. Une chronique bien longue et toute chaude.

No Unauthorized

Au courrier, l’album de No Unauthorized, « Invasion » sur le label Camisole records (!!), un 33t avec un gadget : l’emblème du groupe en métal à poser sur son socle, le collector pour cette aventure phare née à la fin des seventies devenue au travers de leur label Fraction Studio, un bastion de l’underground européen avec des titres identifiés : Crocodile, Landru, Beyrouth, Quand le sexe passe, Hiroshima… Mélange paradoxal d’une voix féminine enfantine à une musique de silex et lave amalgamés, beaucoup copié sous une forme édulcorée, si gênant que la critique ne lui autorisait pas de chronique à leur époque. Finalement, une collection de possibles standards dans lesquels je ne doute pas que certains jeunes malins venir piocher…

Bikini Machine, salle Thélème

À la salle Thélème, Bikini Machine, le groupe de Rennes. Première date d’une tournée de promotion de leur nouvel album, une nouvelle mouture à six, après plusieurs années au côté de Didier Wampas. Petite audience pour ce concert pourtant gratuit pour les porteurs du Passeport culturel étudiant. Tous les grands nenfants à Plumereau pour la fête du jeudi soir, peut-être… Mais concert de feu et de rythme, ludique récupération des influences sixties mélangées à une acidité sonore à la Brit pop des 90s, musiciens de haut niveau avec ma préférence pour le bassiste pilier central de l’affaire. Deux instrumentaux pour la bande-son de nos glissades et nos décadences, la plupart des titres en anglais avec, à la main du chanteur, l’apport de l’instrument fétiche donneur de rythme à tout le style : le tambourin ! Une médecine dans cette semaine de triste record de vente littéraire où l’on voit le Zemmour rejoindre « la Courtisane » au top des ventes : le triomphe des peine-à-jouir, des donneurs de leçon, des « mouches à formol », où l’on voudrait ajouter à l’accumulation de « fruits défendus », no unauthorized, celui de croire à un futur meilleur, à la légèreté aussi… Bikini Machine produit l’antithèse de ces tristes sires ; il est « Bang on Time ! », le titre de leur nouvel album… Au retour de ce concert, j’apprends que Modiano a le Nobel. Et là, j’ai envie de gueuler de joie sous la pleine lune.

 [dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/xbcox0_bikini-machine-ou-vont-les-cons-vid_music[/dailymotion]

Vendredi soir, au Temps Machine

Au Temps Machine, soirée de miel et de sucre…The Pirouettes, un duo tout mimi, un couple de jeunes gens aussi, les Roméo & Juliette de la pop tubesque bâtie pour les ondes et le dancefloor, option totalement revendiquée par la boule à facettes au-dessus d’eux accrochée. Il y a des textes, là encore, un mélange d’influences allant du néosixties Bardot au néoeighties à la Elli& Jacno sans les imperfections de ces derniers, des mélodies, de la présence, à la des harmonies vocales accordées. Pas une seule glissade dans l’approximatif ou l’ennuyeux : Nom de Dieu, si j’étais D.A dans une major, je les signerais de suite !!! (Hé Thierry Chassagne, qu’attends-tu vieux maquignon ? y’a d’la tune à s’faire !!)…
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=R1cYwmwQwDI[/youtube]

Le Monsieur de ce duo est aussi le batteur inspiré de la formation en tête d’affiche de la soirée : Coming Soon.  Sous la conduite charismatique d’un géant au chant (de grande taille, mais aussi de grand talent), ce groupe va nous embarquer l’air de rien vers une adhésion totale à son style et à ses rythmes. Encore fois, la force du « truc » est le répertoire, de vraies chansons, des thèmes, des arrangements, l’adresse à ménager le subtil rapport entre l’écoute et la danse, le corps et l’esprit, l’image et le son.. Le son disais-je, oui le Son avec un grand S, coloré, minéral, le touché des guitaristes, mélange d’influences, seventies sur toute la longueur avec un pied dans la fin des sixties, celles de la côte Ouest des USA, de Quicksilver Messenger Service aux Grateful Dead, de Love à l’Airplane, mais aussi des effluves du premier Talking Heads, de Can, Eno, des premiers Floyd… Le tout traité pour la transe… Au retour, je glisse la K7 de Drame dans le lecteur et tombe en ouverture sur de la musique dites contemporaine, « une pièce » qui pourrait se voir interprétée par un orchestre de chambre ; le deuxième titre est  dans la ligne du Soundtracks de Can. Une musique pour les routes de nuit, une musique de film.

Plaza Francia : une Catherine Ringer et des Gotan Project à l’Atrium de Saint Avertin

Catherine Ringer
Catherine Ringer, ex Mitsouko, dans Plaza Francia.

Je l’avoue, je m’attendais à être déçu par ce concert et surtout pas à me prendre cette grande claque face à l’une, peut-être la plus grande chanteuse française entourée de la musicalité technique et inspirée de Gotan Project. Extrême émotion, amour inconditionnel du public pour Catherine Ringer, la partie gagnée avant de jouer, mais l’adhésion méritée pour la joie de l’artiste, des artistes, leur plaisir non simulé, le jeu et la complicité dans cette relecture de la musique argentine. L’échange au centuple magnifié dans plusieurs titres, dont une valse en fin de rappel, à flotter dans l’air. Dans la salle, des « Catherine on vous aime » récompensés d’un clin d’œil au passé, un Marcia Bella à la mode Gotan. Pour moi, une simple formalité polie loin d’être le moment le plus fort du concert. J’adore la voix de Catherine, j’adore Catherine, j’adorais Fred & Catherine, et maintenant j’adore Catherine dans Plaza Francia.

L’île de la Tentation à l’Opéra de Tours : Cosi Fan Tutte

Un opéra de Mozart, cet opéra de Mozart, incontournable dans sa partition et son thème, le choix de tester les sentiments des promises, et bien sûr le mauvais choix en fin de course, le réalisme un peu cynique de Mozart sur la nature humaine, sur sa propre nature, du vulgaire et du banal magnifié par un chef d’œuvre intemporel. Au génie du compositeur s’associe un machisme doux mais bien réel, très dans le style « toutes des s**** sauf maman ».Et bien sûr, une grande indulgence pour la gent masculine et son goût à chevaucher tout ce qui bouge, même si l’on peut rêver un instant accorder aux femmes la même aisance sans lui reprocher (vite effacée par le déroulement du sujet). J’aime le personnage de Don Alfonso : face aux choses de l’amour et des sentiments,  j’en partage le cynisme. Pour cette production de l’Opéra de Tours, chapeau bas à la mise en scène de Gilles Bouillon, aux décors de Nathalie Holt, à l’ensemble des interprètes sous la direction de Jean-Yves Ossonce. Un bel après-midi pour s’éviter l’arrivée du Paris-Tours.

Kids : l'atelier-loft de Bertrand

Visite au Nowhite cube, un nouvel atelier d’art pour toute la famille.

Atelier Bertrand
L’atelier-loft de Bertrand pour les enfants

Quand on arrive devant l’Espace Nowhite Cube, rue Roger-Salengro, à Tours, on se croirait devant la devanture d’une boutique. Détrompez-vous, ce loft lumineux, entièrement refait au design épuré, abrite depuis début septembre, l’espace de vie de Bertrand Robert. Mais pas seulement.
Ce Tourangeau vient d’ouvrir, ici, sa galerie d’art contemporain et des ateliers d’enseignement artistique. Après plusieurs années passées dans l’Éducation nationale, de multiples collaborations, et un premier espace artistique, At Home, à Savonnières, Bertrand a rejoint à la rentrée son quartier tourangeau préféré, le quartier des Prébendes. Parmi les clients de cet artiste, des adultes, des adolescents mais également une vingtaine d’enfants à qui il transmet la passion du dessin, du design et des arts visuels.

Dans le cours des 4-6 ans, le jeudi soir, l’ambiance est studieuse. Cette année, les petits vont travailler autour de leur amie Kiki la girafe qui aurait, la malheureuse, perdu ses tâches. Cinq enfants assis sur des petits bidons transparents sont attablés dans le calme, le pinceau à la main laissant libre cours à leur imagination. Bertrand commente : « Mon approche de l’art est singulière et surtout ludique, je cherche à développer leur motricité et leur autonomie. Je fonctionne beaucoup sur l’humain, je m’adapte aux caractères des enfants et à leur niveau. L’objectif est de passer un moment convivial ! Le résultat est généralement très chouette, les parents sont souvent agréablement surpris ! » Avec un budget annuel raisonnable, Bertrand a pour objectif de compter désormais dans les activités d’éveil pour les petits Tourangeaux.

Anne Cécile Cadio

Plus d’infos sur nowhitecube.com

Breakdance : les cinq commandements

Avec ça, vous serez incollable sur la battle hip-hop, ce samedi aux Rencontres de danses urbaines.

Battle hip hop breakdance
C’est parti pour la battle de hip hop ! (Photo Bernard Duret)


1. T’affronter, tu devras

Le principe même de la battle de hip-hop ! « C’est une joute où s’affrontent des équipes de trois danseurs, sur de la musique d’un DJ. Le premier se lance et son adversaire doit lui répondre, en essayant d’être plus performant », explique Abderzak Houmi, chorégraphe de la compagnie tourangelle X-press. « Autant dire que si l’un fait un salto arrière, l’autre a intérêt à assurer derrière ! » Comptez deux passages par danseur, sur un court laps de temps : « On y met sa vie pendant quelques minutes ! », s’enthousiasme Abderzak Houmi.

2. Improviser, tu sauras
Sans ça, oubliez la compétition (et la récompense, tiens). De une, les danseurs ne connaissent pas le morceau sur lequel ils vont poser leurs pas. De deux, c’est l’un des critères-clés pour les juges. « L’improvisation est hyper importante et c’est d’autant plus excitant : rien n’est joué à l’avance ! »

3. Tes limites, tu repousseras
L’idée, c’est quand même de pousser l’autre plus haut. « Pour ça, il faut se surpasser, faire évoluer la technique, repousser les limites. » Cela reste une compétition, certes « dans un esprit positif », mais une compétition quand même ! (Oui, on vous rappelle que cela s’appelle battle…)

4. Le feeling, tu auras
C’est le mot qui revient systématiquement dans la bouche du danseur pro. « Dans une battle, c’est du feeling, tout part du coeur. Peu importe le mouvement le plus dingue qui soit. Un type qui tient longtemps sur les bras, ça m’impressionne deux secondes. Pas besoin d’avoir de gros muscles : pour moi, l’important est d’avoir une personnalité, un feeling dans sa danse. » Peu importe que vous soyez de l’ancienne ou de la nouvelle école (old school et new school, si vous voulez frimer), vous êtes jugés sur « l’originalité, la musicalité, l’esprit d’équipe et l’impro ». Le danseur rappelle : « On n’est pas là pour réciter une chorégraphie ! »

5. Tes heures, tu ne compteras pas
Pour assurer, il faut s’entraîner. « Les danseurs font ça du matin au soir. C’est très physique. On essaye de manger équilibré aussi… », précise Abderzak Houmi. Preuve qu’il ne ment pas, pour l’interview, on l’a même dérangé pendant sa salade !

>>LE PROGRAMME ! <<
RENCONTRES DE DANSES URBAINES
Pour cette 17e édition, le programme s’annonce de nouveau chargé.
> Mercredi 8, place à une projection et une expo à la médiathèque de Joué-lès-Tours (16 h, gratuit). Possibilité d’être relooké et photographié avec un Ghetto Blaster, cette radio à la taille démesurée des années 80 !
> Jeudi 9, concert de G Bonson et DJ QBert, au Temps Machine (à 20 h 30, de 10 à 18 €).
> Vendredi 10, spectacle de Zamounda Crew, Vagabonds Crew et Kosh, à l’Espace Malraux (à 20 h 30, de 6 à 14 €).
> Samedi 11, les Studio diffusent le film Ceux qui dansent sur la tête (à 17 h).
> Dimanche 12, stages de breakdance, house dance avec BGirl Manuela, Abdou N’Gom et Jimmy, à la MJC de Joué (à 14 h, 2 € pour 1 h 30).
SOIRÉE BATTLE La battle hip-hop aura lieu samedi 11 octobre, à 20 h 30, au gymnase Bialy de La Riche (tarif : 8 €). « Il y aura des danseurs extraordinaires et de renommée internationale », indique Abderzak Houmi. « Le jury sera composé de personnalités reconnues : la championne du monde BGirl Manuela (photo), BBoy Fever de la BBF et Gabin de la compagnie Aktuel Force. » Réservations au 02 47 78 75 39 ou rdu37@live.fr

http://www.rdu37.info/

Horoscope du 8 au 13 octobre : spécial répliques de téléréalité

Attention, toute ressemblance avec des personnes ayant existé est… purement fortuite, car l’astrologue n’a aucunement inventé ces citations, provenant réellement de nos amis les bêtes de la téléréalité. (Et c’est triste)

Téléréalité répliques
« Je suis assez ému, mais si je ne le montre pas vis-à-vis de mes yeux » (Moundir, philosophe).


BÉLIER

Amour
« Tu sais, y en a qui nous aiment, d’autres qui nous aiment pas. C’est comme partout, c’est pour ça qu’y a des guerres. »
Gloire
« J’ai horreur de perdre, ça me fait faire des otites. »
Beauté
« On m’appelle l’éléphant et ce n’est pas pour mes oreilles. »

TAUREAU
Amour
« Elle est con comme une valise sans poignée ! »
Gloire
« Je suis un pèlerin. Je suis comme un indien dans la ville. »
Beauté
« C’est pas au vieux singe qu’on apprend à faire des limaces. »

GÉMEAUX
Amour
« Tout passe par les yeux et par le coeur. Parce qu’une fois que vous êtes mort, le coeur s’arrête. »
Gloire
« Je suis dans un disque vicieux. »
Beauté
« Je suis tendu, j’ai les fesses qui disent bravo. »

CANCER
Amour
« Je suis tout dur de partout. »
Gloire
« Je suis tétu(e) comme une moule. »
Beauté
« On est naturels, 100 % bio. Comme les yaourts. »

LION
Amour
« J’aime pas les cheveux courts, ça casse tout le glamour. »
Gloire
« Les gens, tu les emmerdes avec un grand A. »
Beauté
« T’as les yeux marron Picasso… »

VIERGE
Amour
« Les oreilles ont des murs. »
Gloire
« On pourrait aller à Verdun, voir les plages du Débarquement. »
Beauté
« Mélancolique, c’est quand on a bu et après on cuve ? »

BALANCE
Amour
« Je suis comme une fleur : si quelqu’un arrive à bien m’arroser, j’arrive à m’ouvrir. »
Gloire
« Vous êtes vraiment des never been washed up ! »
Beauté
« Un lama, c’est comme un kangourou. Mais ça crache. »

SCORPION
Amour
« Moi, ce qui m’intéresse, c’est pas de passer dans Herpès Magazine ! »
Gloire
« I want to steaaak friiites » (sur un air de Freddie Mercury)
Beauté
« Ça a été un vrai coup de coeur quand j’ai vu ton visage assis dans un fauteuil. »

SAGITTAIRE
Amour
« Moi, une douche tous les jours, je ne trouve pas ça indispensable. »
Gloire
« Les Bisounours, c’est terminé. Maintenant, on va casser des bouches ! »
Beauté
« Physiquement, je suis luxueux. »

CAPRICORNE
Amour
« La fille, attention, tu la vois, tu pleures des yeux ! »
Gloire
« J’ai pas besoin qu’on m’raconte des poésies de Voltaire ou j’sais pas quoi ! »
Beauté
« Vous savez, moi, je suis une vraie tombe de prison. »

VERSEAU
Amour
« Je transpire du genou. J’ai jamais transpiré du genou, je sais pas ce qui se passe ! »
Gloire
« Les personnes juste à côté, je sais pas ce qu’elles voivent ! »
Beauté
« Un barbu est un trésor. »

POISSON
Amour
« Qui dit jalousie dit quelqu’un de collant. Et ça n’est pas pour moi. Pourtant, j’en porte des collants… »
Gloire
« Le bois, c’est noble et chaleureux. Parce qu’il faut savoir qu’avant, le bois, c’était un arbre. »
Beauté
« Je me fais une musculature avec des crottes de chat. »

Interview : "Une proposition de loi dogmatique"

Julien Bourdoiseau, Maître de conférences à la Faculté de droit de Tours et co-directeur du Master II juriste d’entreprise, commente le projet de loi croissance.

Juriste Huissier
Julien Bourdoiseau.

« Professions réglementées », le terme apparaît dans tous les médias, pouvez-vous le définir ?
Le terme est galvaudé. En France, rares sont les métiers qu’on peut exercer sans justifier d’une formation diplômante. Exception faite de l’exercice du commerce, toutes les professions sont réglementées. L’artisan coiffeur, qui souhaite s’installer, doit être en possession d’un brevet professionnel. À défaut, pas d’inscription à la chambre des métiers. Ce qui est original, avec les professions visées par le projet de loi du ministre Macron, c’est qu’elles sont parmi les plus contrôlées (la tarification des actes notamment, NDLR).

Qu’est-ce que le gouvernement chercherait donc à faire ?
L’intention affichée est de casser le monopole de ces professions. Seulement, l’État n’a pas les moyens de son ambition : le gouvernement va devoir indemniser le manque à gagner de ces professionnels, qui ont beaucoup investi dans leurs entreprises (à sa demande). Il devra également palier les pertes inévitables d’emplois. Les six milliards de pouvoir d’achat que Montebourg promettait de redonner aux Français n’y seront pas.

C’est contre-productif, pour vous, d’ouvrir ces professions à la logique de marché ?
Elles le sont déjà ! C’est fini le temps où nous nous contentions du notaire de famille. Aujourd’hui, plus qu’hier, le consommateur sait mettre en concurrence les professionnels du droit. Non, je crois que ce projet de loi cache finalement autre chose. Je crains qu’un matin, quelques conseillers zélés du ministère se soient convaincus qu’il était grand temps de se payer les pharmaciens… Mais les professionnels visés ont été formés par l’Université, qui les a sélectionnés au mérite. Leur réussite est le fruit de leur travail et non celui de leur condition. Ils gagnent de l’argent. Et alors ? On grince des dents au plus haut niveau de l’État. Eh bien quoi ? Ce n’est pas une proposition de loi logique, mais dogmatique !

Huissier : profession mal aimée

L’huissier est un rouage méconnu de la justice. À l’heure où le projet de réforme des professions réglementées secoue le métier, nous avons suivi un professionnel dans son travail quotidien

Huissier, profession mal aimée
Le quotidien d’un huissier de justice.

Une vague déferle sur la place du palais de justice de Paris. Plus de 4 000 manifestants scandent « casse sociale », « justice privée ». Drapés de leur robe noire, les huissiers sont dans la rue. Cette scène a eu lieu le 15 septembre dernier. Depuis cette mobilisation, une concertation a été ouverte par l’État entre le ministère de l’Économie, celui de la Justice et les huissiers. Mais cette mobilisation sans précédent a mis en lumière une profession réglementée peu connue du grand public. « Ma première manifestation », confie Maître H, huissier de justice. Accompagné de ses quatre salariés, il a protesté contre le projet de réforme des professions réglementées. « Dommage. Ça n’a fait que quelques secondes au journal télévisé. »

Dans son étude, Maître H a accepté de nous recevoir pour parler de son quotidien. « Bienvenue chez les nantis », lance-t-il ironiquement. À cet accueil souriant, succède une courte visite de l’étude. Papier peint pastel, craquelure au plafond. À l’exception du sol, toutes les surfaces planes sont jonchées de dossiers. Les placards débordent. « Il n’y a pas deux journées identiques. » On tente de décrypter le jargon de la profession. Le téléphone l’interrompt. Au tribunal, l’huissier est présent lors des audiences. « On se charge d’y présenter les témoins ou d’appeler les experts, détaille Maître H. On présente également les scellés. » En qualité d’huissier audiencier, il se rappelle avoir manipulé quelques drôles d’objets : « Du fusil mitrailleur au bermuda ensanglanté ».

Adultère, expulsion et procédures
L’huissier est aussi homme de terrain. Il lui arrive même de procéder à des constats d’adultère ordonné par un magistrat. « Ça demande une grande préparation. Il faut localiser “ la cible ” vers 22 h. Y retourner un autre jour pour vérifier. » Et, à 6 h du matin (les horaires légaux sont les mêmes que pour intervention des forces de l’ordre), intervenir dans l’intimité du conjoint infidèle et de son amant. « Il faut parfois avoir recours à un serrurier, aux gendarmes ou à la police. Cela m’est arrivé il y a quelques années, se souvient Maître H. On toque, on sonne et personne ne répond. Pourtant, un rideau bouge. Le serrurier ouvre, les gendarmes entrent dans l’habitation. Rien. On fouille, on visite les combles. Je me retrouve à quatre pattes dans la laine de verre… » Le lit est défait, l’amant n’est pas loin. Un bruit étouffé s’échappe de la penderie. Toc toc badaboum. « “ Je garde la maison ”, s’exclame l’homme avec aplomb, en s’extirpant d’une armoire à vêtements. On aurait cru Belmondo. »
Bon, cette part du travail reste « anecdotique », modère Maître H. En revanche, le recouvrement représente une part majeure de son activité. « Des créditeurs prennent contact avec moi pour trouver une issue favorable à un contentieux. Là, je les conseille sur la démarche à suivre. Je leur rappelle ce qu’ils ont le droit de faire ou pas. » Une vraie mission de conseil avec des réponses circonstanciées. Parfois, c’est la justice qui somme un débiteur de rembourser une dette. Dans ce cas, plusieurs options sont envisageables : la saisie des comptes, du mobilier ou encore l’enlèvement de véhicule. « On prend toujours contact avec les débiteurs. On les prévient de multiples fois », avant de mettre en route la machine. « On privilégie la saisie bancaire, explique- t-il. La plus efficace. » L’huissier se rend chez le banquier et procède à l’immobilisation des comptes. « À l’exception de 509,30 €, le solde bancaire insaisissable » qui équivaut au RSA. « La saisie des meubles est rare. Et attention à ne pas la confondre avec l’enlèvement. » La saisie consiste à inventorier les biens d’un débiteur. « On ne repart pas tout de suite avec la télé comme dans les séries télévisées. » Cela n’arrive qu’en dernier recours, « parce qu’il n’est pas simple de trouver une valeur de 10 000 €, par exemple, dans du mobilier, de la hi-fi ou de l’électroménager. »

Huissier profession mal aimée
Le quotidien d’un huissier de justice.

Ce qui nuit le plus à l’image de l’huissier reste l’expulsion. « Ce n’est pas si courant », tempère Maître H. Là, l’huissier se situe au milieu d’intérêts antagonistes. « On est là pour apaiser le conflit. Pour une procédure complète, il faut près de quatorze mois. On n’expulse pas les gens comme ça. » Maître H. se voit d’ailleurs plus comme un médiateur. « Je suis là pour freiner les velléités du créancier ou du débiteur. »

Surprises, surprises
Lors d’enlèvement ou d’expulsion, l’huissier s’adjoint à nouveau le concours d’un serrurier et de la force publique. « Avec la peur que l’intéressé commette un acte désespéré… Qu’il se pende ou qu’il nous accueille avec un fusil. » On ne sait jamais ce qu’il y a derrière la porte. Et la surprise peut être à la limite du supportable. « Comme ce jeune blondinet, propre sur lui, qui avait conservé quelque 900 kg d’excréments dans sa chambre. », explique- t-il dans un haut-le-coeur.
De plus en plus, l’huissier procède à des constats. Le voilà donc obligé de se déplacer à la réception de matériel sur un chantier pour vérifier qu’il fonctionne, établir que des marchandises ne sont pas des produits de la contrefaçon. « Je ne dis pas toujours ce que les gens veulent entendre », convient Maître H. Il fait fi des a priori : « Je n’ai pas honte de ce que je fais. Parce que j’essaie de le faire bien. »

Antonin Galleau

Loi famille : la grogne des associations

Monique Fontaine est présidente de l’Union départementale des associations familiales d’Indre-et-Loire (UDAF). Elle réagit à l’annonce du projet de loi de financement de la Sécurité sociale présenté fin septembre par Marisol Touraine.

Loi famille
La prime de naissance sera réduite pour le deuxième enfant.


Dans ce projet, la prime de naissance serait réduite pour le deuxième enfant, que pensez- vous de cette mesure ?

Marisol Touraine a déclaré que les parents pourront réutiliser le matériel utilisé par le premier enfant. Ce n’est pas complètement absurde pour des personnes de notre âge de penser comme cela. Mais les parents d’aujourd’hui n’ont pas la même vision. Lors d’une réunion de l’association Famille du Cheminot, nous avons demandé à de jeunes papas de nous parler justement de leur deuxième enfant. Tous ont répondu que racheter un landau, un siège auto ou de nouveaux vêtements démontrait son implication vis-à-vis ce nouveau enfant. Une façon de montrer qu’il est assumé. Ce que Marisol Touraine propose relève d’une vision de l’ancienne génération.

Vous pensez que ce projet de loi, dans son ensemble, pourrait impacter la natalité en France ?
Oui, la France faisait exception depuis des années en Europe. Avec ce genre de mesure, la natalité va logiquement baisser. Un pays qui vieillit, ce n’est jamais bon.

Qu’est-ce qui vous gêne dans ce projet de loi ?
C’est le fait d’opposer les familles qui ont plus de moyens avec celles qui en ont moins. Ce qui m’intéresse plus, c’est d’essayer de comprendre que les modèles de la famille sont aujourd’hui de plus en plus complexes. Et ce projet de loi ne prend pas du tout cette évolution de la société en compte. J’aimerais que ce type de projet de loi concerne avant tout l’enfant. Ce qui n’est pas du tout le cas ici.

La Manif pour tous a vivement critiqué ce projet de loi. Récupération ?
C’est une anomalie. Ils ratissent larges. Après le mariage homo, la GPA, la PMA, ils s’emparent d’un nouveau thème. Ce n’est pas la place de la Manif pour tous.

Baptiste Trotignon et Yvonne Princesse de Bourgogne mouillent la chemise

Chaque semaine, Doc Pilot voyage dans les différents lieux culturels de Tours et nous rapporte le meilleur.

Trotignon Tours
On a parfois des envies d’excellence, alors on écoute Hear me de Dark Dark Dark et tout va mieux… on a parfois des envies de shoot artistique, de tout voir, de tout goûter, d’oser l’indigestion et l’ivresse de la découverte, d’ainsi gagner des heures en parallèle de la vraie vie, de l’espoir aussi… Soirée haut de gamme au Petit Faucheux, cet écrin fabuleux où l’on a découvert tant d’artistes… Bien sûr nous sommes ce soir dans de l’incontournable avec le pianiste Baptiste Trotignon mais nous allons connaître l’imprévisible satisfaction au spectacle de cette « expérience », la réunion de virtuoses un peu fous et très libres, des amoureux de la vie et du partage. Aux percussions Minino Garay n’a de cesse de pousser son ami et complice à transcender son art, à le faire sculpture et peinture évolutive, à nourrir de prises de risque un jeu pianistique hors du commun, mélodique avec violence, indiscipliné, évolutif et tonique, propre à s’effondrer dans l’audace pour nous exploser à la face… dans un rire. Les deux complices mouillent la chemise même s’ils ne sont pas au charbon ; ils sont à leur place, nés pour donner du plaisir au public, leur fonction, leur mission, leur joie… En première partie le Stephan Orins trio aura donné un concert honorable avec mention spéciale au batteur remplaçant ; la belle écriture de leur musique originale reste le point fort de l’affaire… Alcaline à la TV en l’honneur d’un groupe assez médiocre : Christine and the Queens
Moondog, génie et clochard
Soirée Moondog au Temps Machine, hommage à ce compositeur de musique contemporaine décédé en 1999 ; Amaury Cornut anime une conférence didactique et enjouée, une approche de Moondog à creuser par la lecture de son livre édité par le génial « Le mot et le reste ». J’apprends beaucoup, ainsi cette proximité de potes avec Phil Glass, l’imprégnation évidente de leur palettes sensitives ; le sacrifice total d’un homme à son art, l’incroyable transcendance du handicap (il est non-voyant), le refus de la normalité au service de la préservation de l’œuvre, l’assurance aussi contre vents et marées d’être sur la bonne voie, l’unique voie : un engagement quasi christique pour rester dans les mémoires au delà de son siècle par une musique intemporelle désormais entrée au répertoire de plusieurs formations, ainsi le quintet Minisym, orchestre de chambre au service de l’interprétation de l’œuvre de MoondogMinisym à la manière d’Univers zero à la fin des seventies, est de ces formules magiques alliant à l’obligatoire virtuosité nécessaire au jeu dit « classique », un prolongement de l’âme au toucher, une indéniable élévation artistique propre à donner de la substance à la partition. La présence de Moondog devient palpable, son écriture une invitation au lâché-prise : le bel ouvrage, le bel hommage…
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=aK0yv9ME-h8[/youtube]
Yvonne, Princesse de Bourgogne
Au Théâtre Olympia, Yvonne, Princesse de Bourgogne de Witold Gombrowicz dans une mise en scène de Jacques Vincey… superbe, intense, jouissif et captivant, une anti-héroïne dans un procès du « droit de cuissage étendu » , du choix du roi, des manœuvres léonines appliquées aux sentiments et surtout à la raison et au choix du sang, l’argent et le pouvoir permettant de s’amuser puis de casser ses jouets sans cas de conscience subie. Dit ainsi, cela peut paraître dramatique mais a contrario cette pièce est drôle, cynique, caustique, merveilleusement jouée sans temps faible. Dans un décor subtilement aéré, sans pour autant être minimal, des personnages aux caractères exacerbés vous embarquent dans leur folie et leur nuisance domestique à l’humanité. Mention spéciale pour Marie Rémond dans le rôle d’ Yvonne et son incarnation pesante d’étrangeté, pour Hélène Alexandridis dans celui d’une Reine Marguerite névrosée et franchement speed, et pour Alain Fromager dans celui du Roi lourd et léger à la fois, parfaite caricature de l’aristocratie décadente. Yvonne aussi mouille la chemise car elle finit noyée dans un aquarium une arête de poisson en travers de la gorge… D’autres choses en travers de la gorge dans le billet de (mauvaise) humeur de Pascal Noebes, à lire dans le fanzine « Demain le grand soir » : l’adepte de la plaisanterie sérieuse, son concept roi, balance des vérités, du bon sens populaire et des propos de comptoirs…
Atelier Mode d’Emploi en survol
Atelier Mode d’Emploi on le picore et on s’y perd, sûr de ne pas pouvoir tout déguster. Passage à Saint-Pierre du côté de chez Zoé, à l’atelier de Sanjin Cosabic : un nouveau travail de l’artiste issu d’un mauvais coup du destin, de grandes toiles mal stockées envahies de champignons, l’obligation de les flamber, les cendres matière première pour bâtir le concept « Pheabus » en une série de formats moyens… Diego Movilla au même endroit présente lui aussi un nouveau style, une démarche quasi destroy, des représentations au fusain de personnages célèbres lacérés ensuite au grattage pour en extraire la réalité occulte, pour les papes la fausse sainteté… Étrange aussi le travail de Nikita sur les doubles photographiques, la théorie des genres, l’hermaphroditique perception de l’individu, de l’être… il jouxte une suite scénarisée de photos d’Ariane Scao-Fevre, les peintures de Sylvie Attucci, un style personnel pour des paysages à la dimension spirituelle… A Lebled, Nicolas Aulagnier invite le métier de brocanteur/artiste, Emyr trace pour sa génération des témoignages, des souvenirs, une manière d’écrire l’époque avec technique, passion et raison… En Arcades Institute je croise des prétendants à la fonction de Ninja : c’est drôle et surréaliste.

Interview : cet hyperactif d'Arnaud Ducret

Avant sa venue à l’Escale, on a posé quelques questions à l’humoriste trublion hyperactif. Rien que ça !

Arnaud Ducret (Photos Pascalito)
Arnaud Ducret (Photos Pascalito)


Question bête pour commencer : pourquoi « j’me rends » comme titre de spectacle ?

Oh, pour que les journalistes aient une question à poser ! (rires) Non, c’était pour dire « j’me rends dans votre ville » et « je me donne à vous ». C’est un spectacle dynamique, avec beaucoup de personnages.

Justement, vous passez du prof de karaté, à l’allumeuse, en passant par l’alcoolo. Il faut être un peu schizophrène pour faire ça, non ?
(Rires) Schizo, non, mais j’aime faire des situations avec mon visage, que les gens puissent imaginer un décor. Je suis hyperactif, ça c’est sûr. Comme quand j’étais gosse ! Mais les gens aiment ça. C’est un combat de boxe, ce spectacle : je leur mets des coups pendant 1 h 30.

J’ai lu qu’une femme avait accouché pendant le spectacle. C’est une blague ?
Non ! Son mari l’avait invitée au spectacle et elle a tellement ri que, quand elle est sortie, elle a perdu les eaux dans les toilettes du théâtre. Elle est d’ailleurs venue récemment à Avignon me montrer son fils…

Qu’elle a appelé Arnaud ?
Non, même pas ! (rires)

Vous faites un prof de karaté dans le show, mais avez aussi joué un prof de sport dans le film Les Profs. Vous arrivez très bien les caricaturer…
Ouais ! J’ai beaucoup fréquenté les salles de sport. Et ça me fait tellement marrer les gens qui marchent jambes écartées, avec des dorsaux sur les bras… Mais j’aime le sport, j’aime le combat, c’est la base du comédien.

Vous êtes vraiment hyperactif… Ça mange quoi au petit déjeuner, un Arnaud Ducret ?
(Rires) Je ne sais pas, vous savez, Jamel aussi est un hyperactif. Moi, ça m’a beaucoup servi. Gamin, j’étais comme un labrador à qui on lance un caillou. J’ai beaucoup d’énergie et ça, c’est positif. Je mange beaucoup de protéines…

Vous touchez à tout : danse, humour, chant… À quoi faut-il s’attendre pour le spectacle ?  
À tout ça, justement. Je fais aussi du mime, du beatbox, de l’humour, je chante… Tout est mélangé. On paye pour me voir, donc je dois tout donner. J’essaie de faire plaisir.

Ça se voit sur les réseaux sociaux où vous êtes très présent…
Oui, j’essaye au maximum d’être proche de mon public. Je l’aime et le respecte. Je suis toujours ému de voir une file d’attente pour me voir sur scène. C’est ce que j’ai toujours voulu faire. Déjà enfant, je disais à ma mère, au ciné, « un jour, il y aura mon nom ».

Il y a quelques années, vous avez été évincé de Caméra Café 2. Maintenant, avec toute votre réussite, c’est une revanche ?
Revanche, non. Mais M6 a viré Caméra Café beaucoup trop rapidement. Elle n’a laissé aucune chance au programme. J’ai été déçu, 400 épisodes flingués en trois semaines… Mais bon, j’ai pu rencontrer Bruno Solo et désormais, Parents mode d’emploi cartonne.

Justement, vous n’aviez pas trop peur de  vous relancer dans une aventure télé avec Parents, mode d’emploi ?  
Un peu, mais c’est un programme court, c’est différent. Tout l’écrin de cette petite série me donnait envie, ça a sa propre identité. Je suis très fier de ce programme et c’est parti pour durer, vu le succès.

CULT1_BV_SPECTACLEParaît-il que les humoristes sont ennuyeux dans la vraie vie…
Euh, je ne sais pas ! Moi, je suis pareil sur scène et dans la vraie vie. J’aime faire rire et je suis positif. Je n’aime pas les conflits ; la vie est belle !

Au fait, comment a-t-on pensé à vous pour le doublage dans La Grande aventure Lego ?
Grâce à mon talent ! (rires) Non… Je suis fier de ce film, vraiment content. On a pensé à moi, car on m’avait vu au cinéma, à la télé, mais aussi dans l’émission Vendredi, tout est permis (avec Arthur, NDLR). J’aime beaucoup le doublage, j’espère que je serai dans la suite…

Allez, pour finir, instant promo : vous avez le droit de donner envie de venir à votre spectacle !
Je ne revendique pas d’actu, ni de politique dans mon spectacle. C’est comme le film du dimanche soir. On est là pour se marrer, tout simplement. Je vous emmène pendant 1 h 30 dans des histoires farfelues. Vous sortez avec la banane, revigorés.

Propos recueillis par Aurélien Germain

>>LE SPECTACLE
Mercredi 8 octobre, à 20 h 30, à l’Escale de Saint-Cyr-sur-Loire, « J’me rends », d’Arnaud Ducret.
Tarifs : de 24 à 27 €.
>>BONUS
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=6Dx9en6L05I[/youtube]

Horoscope du 1er au 7 octobre 2014

Notre astrologue était en garde-à-vue quand il a demandé aux astres ce qu’ils pensaient de vous cette semaine.

HOROSCOPE
BÉLIER
Amour
Ne changez rien, les cornes vous vont si bien.
Gloire
Dallaaaas, ton univers impitoyaaaable.
Beauté
À force de foncer tête baissée, vous avez la frange toute plate. C’est malin, bravo !
TAUREAU
Amour
Corones.
Gloire
Parfois, il faut savoir se prendre par les cornes.
Beauté
Avant de vous jeter par la fenêtre, pensez à l’ouvrir (la fenêtre, hein).
GÉMEAUX
Amour
J’aime, j’aime, j’aime. Gémeaux.
Gloire
Vous souffrez d’un dédoublement de personnalité et votre double croit qu’il est Conchita Wurst. Du coup, il vous a recruté(e) pour préparer son prochain spectacle au Crazy Horse.
Beauté
Oui, vous avez deux yeux. Oui, c’est mieux de maquiller les deux, oui…
CANCER
Amour
Vous en pincerez pour elle. Ou lui. Ou eux. Enfin vous faites ce que vous voulez.
Gloire
Dépisté à temps, il n’est pas méchant.
Beauté
Vous aussi, vous avez l’emballage neutre. Vous ne pétez pas le feu en ce moment.
LION
Amour
À un moment, il faudra bouger vos fesses parce que bobonne elle, elle va se lasser à la fin.
Gloire
Le yuka favorise le transit et diminue les boules de poils. Pensez-y.
Beauté
Cet après-shampooing vous fait une chevelure bottante (oui, oui, bottante).
VIERGE
Amour
Si vous rencontrez un dauphin qui s’appelle Charles, laissez tomber.
Gloire
La sainteté vous mènera au sommet.
Beauté
Essayez l’or Léan, ça marche du feu de Dieu !
BALANCE
Amour
Vous hésitez entre votre voisin de palier et le boucher. Franchement, nous, on voit pas pourquoi.
Gloire
L’argent par les fenêtre, ce n’est pas une bonne idée. Sinon bon anniversaire ! Peu importe votre jour de naissance, on vous le dit maintenant, comme ça c’est fait.
Beauté
Pamela Anderson est votre modèle. Si, si, même avec les bouées.
SCORPION
Amour
Un combat mortel vous attend.
Gloire
Laissez faire la fatalité.
Beauté
Essayez la léchitine de soja. En cataplasme. C’est bon pour ce que vous avez.
SAGITTAIRE
Amour
Rayez.
Gloire
La mention.
Beauté
Inutile.
CAPRICORNE
Amour
Vous, on vous aime bien cette semaine.
Gloire
Si, si c’est vrai.
Beauté
Promis.
VERSEAU
Amour
Qui trop embrasse mal étreint (et bim dans tes dents !).
Gloire
La citation, c’est l’art des gens qui n’ont rien à dire. Alors surtout arrêtez. Sérieusement. Même sur Facebook.
Beauté
Recto, retournez-vous.
POISSON
Amour
La maman des poissons, elle est bien gentille. Et moi je l’aime bien avec du citron.
Gloire
Si l’envie de travailler te prend, assieds-toi vite par terre et attends qu’elle te passe.
Beauté
Le total look écailles, on oublie.

Loi de finances : les CCI dans le viseur

L’État devrait ponctionner 4.7 millions d’euros sur le fond de roulement de la CCI d’Indre-et-Loire.

L’État devrait ponctionner 4.7 millions d’euros sur le fond de roulement de la CCI d’Indre-et-Loire.
L’État devrait ponctionner 4.7 millions d’euros sur le fond de roulement
de la CCI d’Indre-et-Loire.

Le projet de loi de finances 2015 a mis les présidents des Chambres de commerce et d’industrie (CCI) de France hors d’eux. L’État ponctionnera 500 millions d’euros sur leurs fonds, « un effort nécessaire à la maîtrise des finances publiques » pour le ministre de l’Économie. Emmanuel Macron a précisé que les ressources des chambres ont longtemps excédé leurs besoins, conduisant à une augmentation importante de leur fond de roulement. L’argument passe mal auprès des chefs d’entreprise élus car les CCI, sauf autorisation spéciale, n’ont pas le droit d’emprunter.

Ce fond de roulement représente leur épargne, utilisée pour développer des projets territoriaux : les CCI participent en effet à la gestion et au développement des grands équipements locaux.
C’est sur ce trésor que l’État fait main basse : en Indre-et-Loire, 4,78 millions d’euros seront prélevés.

Le maire-adjoint de Tours en charge du développement économique, Thibault Coulon, s’indigne : « C’est une réduction de coûts. On est dans la logique budgétaire à court terme et on se prive d’une action à long terme. Les CCI accompagnent les entreprises dans leur modernisation et les aident à conquérir de nouveaux marchés. Ce n’est pas quand on est malade qu’on congédie le médecin. » Outre la ponction, Bercy impose une diminution de 37 % de la taxe pour frais de chambre consulaire (TFC), qui représente 78 % des ressources des chambres en région Centre.
Pour la municipalité, cette diminution de budget de la CCI fragilisera l’aéroport, l’Observatoire économique de Touraine et tout un ensemble de leviers locaux : la ville de Tours et la communauté d’agglomération sont incapables de colmater cette saignée financière. La casse serait aussi humaine. « Les CCI sont composées de commerçants et d’industriels qui connaissent très bien la ville et le territoire, c’est nier leur rôle et leur engagement dans le développement économique. »

Le mini quiz spécial Sciences…

Les 4 et 5 octobre, aura lieu la Fête de la Science 2014 à l’hôtel de ville de Tours. De notre côté, on vous a préparé plein de surprises, dont ce mini quiz. E=MC2 ?????

expérience-chimie-3
1/ Grâce à ses propriétés, on peut utiliser le Coca différemment. Comment ?
a. Pour apaiser le mal de dos.
b. Pour nettoyer ses toilettes.
c. Pour faire fondre le fer.
2/ Quelle est la durée de mémoire d’un poisson rouge ?
a. Trois secondes.
b. Trois heures.
c. Trois mois.
3/ Quelle est la particularité de la fleur Amorphophallus Titan, aussi connue sous le nom Pénis de titan ?
a. Elle mesure 3 m et sent la viande pourrie.
b. Réputée aphrodisiaque, elle pèse plusieurs kilos.
c. C’est la seule plante capable de s’accoupler.
4/ En 1977, les sondes Voyager ont été envoyées dans l’espace, pour donner un aperçu de l’humanité en cas de réception par une entité « extraterrestre ». Qu’y avait-il notamment comme données ?
a. Un paquet de cigarettes, un discours de De Gaulle et du sucre en poudre.
b. Des croquis d’homme préhistorique, un film d’Hitchcock et des hymnes nationaux.
c. Des chants de baleine, la photo d’un éléphant et une chanson de Chuck Berry.
5/ Tomber amoureux provoque certains effets neurologiques semblables à ceux de :
a. La cocaïne
b. L’alcool
c. La dépression
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LES RÉPONSES
1/ b. Il suffit de verser une canette de Coca dans la cuvette des WC, laisser reposer une heure et tirer la chasse. En raison
de son acidité, le Coca va tout nettoyer, tout comme il peut enlever la rouille.
2/ c/Eh oui, contrairement aux idées reçues, le poisson rouge a une mémoire bien plus longue. Il peut se souvenir
d’une douleur jusqu’à 24 h après. Et s’il tourne en rond, c’est simplement qu’il suit sa trajectoire. Pas bête, le type !
3/ a/Oh hé, ce n’est pas la taille qui compte !
4/ c/Parmi ces 116 photos et autres chansons gravées, on retrouve aussi le bruit du vent et des extraits littéraires.
5/ a/Dans les deux cas, votre cerveau est submergé par un excès de dopamine. Plus il y en a, plus vous « planez ».
Comme la cocaïne. C’est du joli…

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Scientifiques : vrai ou faux ??

Les 4 et 5 octobre, aura lieu la Fête de la Science 2014 à l’hôtel de ville de Tours. De notre côté, on vous a préparé plein de surprise, dont ce vrai-faux spécial science !

DOSS_EINSTEINEinstein a dit « Si l’abeille disparaît, l’humanité en a pour 4 ans ».
FAUX. Cette fausse citation est apparue en 1994, sur un tract d’apiculteurs en colère qui souhaitaient alerter sur le risque d’importation de miel chinois à bas prix.
 
 
 
DOSS_COPERNICLes œuvres de Copernic ont été censurées.
VRAI. Jusqu’en 1835, ses ouvrages sur l’héliocentrisme (le Soleil est au centre de l’Univers, la Terre tourne autour de lui) étaient inscrits dans l’Index des Livres interdits, par l’église catholique.
 
 
DOSS_ALPHERRalph Alpher, qui a joué un rôle crucial dans la découverte du Big Bang, a fini chez General Electric.
VRAI. Une courte carrière scientifique (une petite dizaine d’années) qu’il a rapidement quittée pour raisons financières.
 
 
DOSS_ARCHIMEDEAprès sa découverte, Archimède a couru nu dans la rue.
FAUX. Non, la ville de Syracuse n’a jamais vu l’anatomie d’Archimède criant « Eurêka » (j’ai trouvé), après sa découverte scientifique dans une baignoire.
 
 
 
DOSS_OPPENHEIMEROppenheimer, le père de la bombe nucléaire, a dit « Maintenant, je suis devenu la Mort, le destructeur des mondes ».
VRAI. Il a murmuré cet extrait d’un écrit sacré de l’hindouisme, en assistant au premier essai atomique, en juillet 1945.
 
 
DOSS_PYTHAGORELe théorème de Pythagore est appelé théorème de la mariée chez les Grecs.
VRAI. Car dans le fameux triangle parfait aux côtés entiers 3,4 et 5, le 3 et 4 étaient associés au masculin et au féminin et l’hypoténuse 5 à la descendance.
 
 
 
DOSS_REICHELTFranz Reichelt, créateur du costume-parachute, est mort à cause de son invention.
VRAI. En voulant prouver que son invention fonctionnait, il a sauté du premier étage de la Tour Eiffel avec son manteau en parachute. Ça n’a pas marché.
 
 
DOSS_THALESThalès a inventé le théorème de Thalès.
FAUX. Ce théorème n’a été ni démontré ni découvert par le mathématicien grec. La démonstration écrite la plus ancienne existait déjà dans les Éléments d’Euclide (- 300 av. J-C).
 
 
DOSS_DOLLYOn a appelé la brebis clonée Dolly, car cela signifie poupée.
FAUX. Les scientifiques écossais l’ont nommée ainsi en hommage à Dolly Parton, chanteuse à forte poitrine, car le clonage a été réalisé à partir de cellules de glande mammaire.
 
 
 

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Expo à Polytech' Tours : toucher, casser, couler

Jusqu’au 17 octobre, l’école d’ingénieur Polytech’ de Tours accueille cette super exposition sur les matériaux.

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Jean-Paul Chemla avance d’un pas tranquille sur une plaque en verre légèrement bombée. Elle plie sous son poids mais ne se brise pas. « Le verre trempé peut résister à des pressions importantes, explique le responsable du département de Mécanique et de conception des systèmes de Polytech’Tours. C’est au moment de sa cuisson que tout se joue. » Cet ingénieur et enseignant fait le tour des différentes tables de l’exposition Toucher, casser, couler. Il est fier de pouvoir l’accueillir dans l’école. « C’est une opportunité pour certains lycéens d’appréhender les matières et le vocabulaire utilisé dans nos formations. »
Imaginée par Centre Science, l’organisme qui organise également la Fête de la Science dans toute la Région Centre, cette exposition a d’abord été présentée au Museum d’Orléans en 2012, avant de rester presque un an au Palais de la découverte en 2013. Véritable succès dans ce temple parisien de la vulgarisation scientifique, qui voit passer chaque année plus de 400 000 visiteurs, Toucher, casser, couler vient tout juste de quitter Polytech’Orléans. Ouverte à tous les scolaires, elle offre un moyen ludique de s’approprier les bases de la mécanique. L’exposition a été imaginée par des scientifiques travaillant dans différents laboratoires français. C’est le physicien Étienne Guyon qui a chapeauté la conception. Toutes les expériences présentes sont issues de celles utilisées dans ces laboratoires.
Jean-Paul Chemla se dirige maintenant vers un cube transparent, au centre de la pièce. À l’intérieur, un entonnoir suspendu est rempli de goudron. Ce liquide visqueux ne s’écoule pas vraiment à travers le goulot. Jean-Paul Chemla : « Si on a de la chance, on pourra peutêtre voir une goutte tomber pendant le temps de l’exposition. Cette expérience montre à quel point certains liquides peuvent être visqueux. » Flambage, cassure, courbures, résistance, déchirement… Chaque table de l’exposition explique, grâce à des expériences assez fun, certains principes qui régiront plus tard le métier d’ingénieur. « C’est vrai que quand on dit mécanique, on pense tout de suite à la clé de 12, s’amuse Jean-Paul Chemla. On n’imagine pas forcément ce que cela implique en matière de savoir et des différents métiers que ce terme recouvre. » Pour Polythech Tours, le but est clairement d’attirer de futurs étudiants, de mieux faire connaître les différentes disciplines enseignées par l’école. « Ces expériences montrent qu’un chercheur n’est pas cantonné seulement à travailler derrière son bureau. »
L’exposition se trouve dans la salle Info4 de Polytech’Tours au 7 avenue Marcel-Dassault. Pour la visiter, il faut réserver au 02 47 36 13 00.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=66l82WbPq7U[/youtube]
 

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Les robots, artistes de demain ?

3 questions à Nicolas Monmarché, maître de conférences en informatique à Polytech’ Tours.

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Avec le laboratoire informatique, vous travaillez depuis des années sur des fourmis artistiques, mais qu’est-ce que c’est ?

Nous disons fourmis, car cela explique bien le comportement de nos robots ou des programmes informatiques que nous créons. L’idée, c’est de voir comment fonctionnent plusieurs robots qui évoluent ensemble. On appelle ça de l’intelligence collective.
Vous faites faire des œuvres d’art à vos robots, expliquez- nous…
Nous avons fabriqué plusieurs robots sur lesquels sont fixés des feutres de différentes couleurs et des capteurs (voir photo). Nous essayons d’imiter des comportements d’insectes. S’ils sont proches, ils s’éloignent ; s’il y a des zones blanches, ils s’aventurent. Nous essayons également d’introduire une part d’aléatoire. Ils peuvent se percuter accidentellement et faire changer de trajectoire.
Comme pour un peintre humain, cet accident fait parfois surgir de belles courbes, des couleurs dans l’oeuvre. On peut parler d’art robotique ?
Oui, tout à fait. C’est un peu provocant dans le monde artistique puisque le robot fait disparaître l’humain derrière la machine. En revanche, pour nous, ce n’est qu’un outil. Comme un pinceau pour le peintre, nous maîtrisons les robots en leur donnant des limites, des directives, des règles. Dans nos travaux, il n’y a pas de frontière entre l’art et la science.
Nicolas Monmarché et ses collègues du laboratoire d’informatique de l’Université de Tours seront à l’hôtel de ville de Tours avec leurs robots ce week-end. Ils ont également signé un livre : Atelier de robotique (Ed. Dunod).

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C'est la teuf de la science !

Les 4 et 5 octobre, aura lieu la Fête de la Science 2014 à l’hôtel de ville de Tours. De notre côté, on vous a préparé plein d’expériences, de quizz et de découvertes pour la préparer ! Eurêka !

Fête de la science à Tours

Nos coups de cœur pour la fête de la science 2014 :

> Réveille le chimiste en toi. Le top du Village des sciences, où chacun pourra manipuler pipettes et autres colorants, préparer des solutions ou observer des cellules au microscope. En plus, il sera possible d’échanger avec des professionnels sur le don et la greffe d’organes.
> N’aie plus peur des insectes. À découvrir, des travaux sur les colonies de termites ou encore comment lutter contre les invasions de frelons asiatiques.
> Teste ta mémoire. Avec différentes expériences et surtout les astuces de spécialistes pour stimuler sa mémoire, parce que… flûte, on a oublié. Le 10 octobre, à Vaucanson :
> Félicite les futurs scientifiques. Parce que pour Vauc’en sciences, lycéens de Vaucanson et collégiens de Bergson et Montaigne animeront des ateliers. Le 18 octobre, à Chinon :
> Fais coucou à E.T. Il sera possible de visiter l’observatoire spectroscopique de Chinon, de 14 h à 18 h. En plus de ça, une observation du ciel pour que l’Univers n’ait plus aucun secret…
Programme complet sur centre-sciences.org
 

Deux expériences à faire à la maison

Pas question de vous apprendre à réaliser de la dynamite. Simplement deux expériences à faire à la maison, pour devenir un apprenti scientifique.
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#1 L’EXPLOSION DE COULEURS
Facile comme tout et histoire d’admirer la beauté des couleurs… Matériel : Une assiette, un demi-litre de lait, 3 ou 4 colorants liquides différents (cartouches d’encre, un manche de cuillère en bois ou un coton-tige, du liquide vaisselle).
Étapes :
1/ Remplir une assiette de lait à moitié
2/ Verser quelques gouttes de colorant liquide au centre. Attendre une dizaine de secondes, puis ajouter quelques gouttes d’une autre couleur à côté, puis d’une autre, etc. Les colorants ne doivent pas se superposer.
3/ Enduire l’extrémité ronde du manche de la cuillère en bois (ou le coton-tige) avec du liquide vaisselle.
4/ Il suffit de poser doucement cette extrémité à la surface du lait au centre des colorants.
#2 JAMES BOND, AGENT YAOURT
Écrivez un message secret avec de l’encre invisible… en yaourt ! Matériel : Une bougie, un pot de yaourt nature, une feuille blanche, des allumettes.
Étapes :
1/ Prendre une allumette et tremper le bout dans du yaourt. Écrire le message sur une feuille blanche. Puis laisser sécher la feuille de 5 à 10 minutes.
2/ Allumer la bougie et la placer sous la feuille blanche (sans faire tout brûler !). Il faut que le côté sur lequel le message est écrit soit vers le bas, face à la flamme. Et là, magie…
 

Savoirs inutiles

Pour briller pendant la Fête de la science facilement…
DOSS_SAVOIRINUTILE
SINGE ET HEAVY METAL
De nombreux chercheurs ont montré que les animaux, notamment les singes, préférent le silence à la musique humaine (car elle est une construction mentale consubstantielle à l’homme, et ça, ça vous la coupe). Mais des scientifiques de l’Université du Wisconsin ont diffusé plusieurs chansons à des Tamarin pinché, un petit singe d’Amérique du Sud. Celle qui les a le plus apaisés était un titre du groupe de heavy metal Metallica.
CORPS EN EAU
Près de 65 % du corps humain est composé d’eau (bon, pour Gérard Depardieu, peut-être un peu moins mais ceci est une autre histoire…). Soit environ 42 litres d’eau pour une personne de 70 kg.
COQ INTERNATIONAL
Le chant du coq (qui pousse à un niveau sonore de 50 à 60 dB, l’équivalent d’un lavelinge soit dit en passant) est inné chez lui. En France, on le traduit par l’onomatopée Cocorico. En allemand, on choisira Kikeriki, cock-adoodle- do en anglais, coucakérkou en russe et Ò-ó-o-o en vietnamien.
ALCOOL ET BEAUTÉ
Une étude de chercheurs français a démontré que plus le taux d’alcoolémie était élevé chez un homme, plus il se sentait séduisant. Sauf que si une part des cobayes avait ingéré des vraies doses d’alcool, les autres n’avaient pris qu’un simple placebo à leur insu. Bref, tout dans la tête !
EN BONUS
Pour votre gouverne : le cochon ne transpire pas (inutile de dire « suer comme un porc ») ; on ne connaît au plus que 5 % de l’Univers ; un psychiatre japonais a réussi à retenir 83 431 décimales du nombre Pi (il a mis 13 h pour les énumérer) ; le fouet claque parce que son extrémité dépasse la vitesse du son…
 

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Théâtre. On a vu : Yvonne, princesse de Bourgogne

Jacques Vincey, le nouveau directeur du CDRT, signe une pièce exigeante qui magnifie le texte de Gombrowicz.

Yvonne, princesse de Bourgogne (photo Pierre Grosbois)
Yvonne, princesse de Bourgogne (photo Pierre Grosbois)

Ambiance tropicale. Le roi court sur un tapis, le prince s’exerce au ping-pong. La reine répète quelques pas de tango avec le chambellan. Royaume des apparences, les polos et les leggings sont de rigueur. Ambiance nouveau riche californien. Une douce musique d’ascenseur berce la petite bande de sportifs royaux. Le public sert de cour, la famille souveraine la salue. Rires enregistrés de circonstances, courbettes, main en l’air. Le Prince Philippe, laissé seul avec son acolyte Cyrille, cherche une distraction. Ambiance moqueuse. Son ami lui propose quelques courtisanes.

Soudain, Yvonne. La jeune femme lui tape dans l’oeil. Dégoûtante, dégoulinante, elle le rebute mais l’attire : pourquoi doit-on forcément sortir avec de jolies femmes quand on est prince ? Yvonne est muette. Philippe plonge dans le désarroi et décide de l’épouser. Ambiance catastrophe. Le palais est sens dessus-dessous. La future mariée, amorphe, devient l’objet central des moqueries et des critiques.

Dans les mains de Jacques Vincey, le texte de Witold Gombrowicz résonne plus que jamais avec le présent. Universelle, Yvonne Princesse de Bourgogne a ce pouvoir de traverser les âges et les époques. Elle devient alors satire de nos vies modernes où les apparences normales sont tout d’un coup bousculées par un élément absurde. La scénographie, magistrale, souligne sans insister cette façon de raccrocher au réel. Yvonne se transforme en miroir des défauts de l’âme des autres. La normalité disparaît pour laisser place au monstrueux, thème cher à Jacques Vincey. Le metteur en scène déjoue les pièges, évite les sous-entendus lourdauds, affine le texte. Il se méfie de la grandiloquence évidente pour mieux tendre un fil avec ses acteurs et se concentre sur la déconstruction de cette famille. Pour amener au chaos final, la musique trouve une place centrale et nourrit avec force la nervosité qui gagne peu à peu le plateau.
Quant aux acteurs, tous justes, sans exception (c’est assez rare pour le souligner), ils jouent cette montée en puissance de la folie, sans tomber, eux aussi, dans la surenchère. Comme si d’un seul coup, le spectateur ne s’était pas aperçu du dérèglement progressif. Comme s’il était happé sans le vouloir dans ce tourbillon de l’anormalité.

>>EN BREF
AU THÉÂTRE OLYMPIA
Oui, parce que c’est officiel, on dit le théâtre Olympia maintenant. Yvonne, Princesse de bourgogne se joue jusqu’au samedi 11 octobre (il n’y a pas de représentation le dimanche 5 octobre). Tarifs (hors abonnement) de 15 à 22 €. Pour les horaires et pour réserver : cdrtours.fr ou au 02 47 64 50 50.

FICHE TECHNIQUE
Durée : 2 h 15. Une mise en scène de Jacques Vincey. Dramaturgie de Vanasay Khamphommala.
Avec Marie Rémond (Yvonne), Hélène Alexandridis (La Reine Marguerite), Alain Fromager (Le Roi Ignace), Thomas Gonzalez (Le Prince Philippe), Jacques Verzier (Le Chambellan), Miglé Bereikaité (dame 1), Clément Bertonneau (Cyrille), Nelly Pulicani (Isabelle), Delphine Meilland (dame 2), Blaise Pettebone (innocent).

D’une Expo l’Autre… puis au Temps Machine

Chaque semaine, Doc Pilot nous emmène avec lui dans ses pérégrinations culturelles à Tours.

weekend affair
…Médiathèque de la Riche… Les artistes de l’ Artothèque se confrontent au sommet sur le thème « Mythologies Contemporaines », l’occasion de repousser les limites de leur style, d’innover, de provoquer : la palme à Jean-Claude Lardrot pour ses Beatles féminisés et ses femens en poupées, à Chantal Colombier pour ce diptyque en appel au culte des héros de papier et de S.F, à Béatrice Suspène pour son Minotaure de carton en sentinelle face à l’entrée de l’exposition, la belle photo de Jacques Moury Beauchamp en grand volume sur le mur extérieur de la Médiathèque, un clin d’œil au « pacte avec le diable » du père du blues Robert Johnson, la pleine lune, la croisée de deux chemin, le bleu profond…
A La Boite Noire, Fred le Chapelier joue par l’encre et la ligne claire à donner vie à des personnages à l’humanité sublimée dans l’iconoclastique expression du quotidien ; j’aime ce « Des étoiles dans les yeux » pour cette frange en douce prison des yeux… Il s’y trouve aussi un travail commun avec Beatrice Myself… A la Galerie Olivier Rousseau rue de la Scellerie, Sandrine Paumelle offre des paysages retravaillés sous une palette post-réaliste, des plans et des circonstances où le 19e se plonge dans le 21e. Face au concept on touche à la nostalgie maladive de paysages oubliés dans une enfance sublimée ; l’arrêt sur image provoque notre arrêt dans la vie, la méditation engendrée se révélant chaleur et médecine…
En Arcades Institute l’expo commune d’artistes vietnamiens frôle la caverne d’Ali Baba, l’arrière boutique d’un brocanteur des Puces, les œuvres à profusion et de tous styles proposés, une démarche privée et didactique dont s’extrait à mon appréciation les peintures de Truong Dinh Hao, un art brut rural et rugueux, une signature sans pareil pour parler d’un temps révolu… Au Château de Tours les peintures de Fatema Binet Ouakka occupent un étage pour une expo inégale, le meilleur coudoyant le moyen voire le gênant avec des œuvres avec lumières intégrées. Néanmoins Tombe inconnue et Les survivants forcent à l’interrogation sur les émotions ayant conduit à de tels sujets…
Bonne nouvelle dans le quartier Bretonneau/Grand Marché avec la création de l’identification « Le Quartier des Arts » ; des artistes il s’en trouve à toutes les portes, une pépinière de talents ; le touriste a besoin d’être pris par la main pour oser s’éloigner de Plumereau : en voici l’occasion… Chapelle Sainte Anne, Primum Movens, une expo collective de 19 artistes de rouge et de verre mêlés, le rouge pour la danseuse de Tango, son histoire en quelques minutes filmées, sa force dans le geste, le son, la narration dans les regards et les circonstances.. le rouge pour cet automnale effeuillage à l’accumulation envahissante du plancher de verre de l’endroit ; le verre disais-je, au sous – sol pilé par le rêve de Catherine Martin, une chapelle revisitée en terre inconnue spatiale et dangereuse, une inhospitalité tentatrice par les brillances attiré pour y perdre une main, un pied, la raison peut être… au spectacle de Benoit Pradier incarnant le Beau Bizarre et l’étrange dans la noirceur d’un tunnel sans fin…
Le Ride of me de PJ Harvey à fond dans l’habitacle, foncer vers le Temps Machine pour ne pas rater le début du concert de Rod Anton and The Ligerians, concert de sortie du nouveau disque ( hé oui on fait encore des disques) devant un public nombreux et conquis ; de bonnes vibrations, de la convivialité, un bon sens d’en la fusion des styles et une relecture des racines propre à séduire toute les générations… Il m’y manque pourtant ce grain de folie pour m’embarquer dans l’oubli de l’instant … Le sang a coulé, la tête est tombée ; mon compte facebook suite à une prise de position sur le sujet devient la tribune de la leçon donnée : la sérénité n’est plus de mise… Face au drame je plonge dans le hard rock des seventies, ma médecine : Black Sabbath, ACDC, Deep purple, Led Zeppelin… et la lecture du nouveau Parallèles : rencontre de Laurent Geneix avec l’adjointe à la culture Christine Beuzelin ( au contraire d’avec la précédente couleur, il semblerait que l’on joue cartes sur table même si ça fait mal : un paradoxe politique appliqué à la culture locale)... un portrait de Sylvie Attuci l’artiste-scientifique omniprésente en cet automne, une couverture clin d’œil aux « sans dents » avec un dentier en star de l’image…
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=OGoQ9VTaL6o[/youtube]
Retour au Temps Machine pour une soirée dites « électro pop » très dans le style avec Weekend Affair, duo de comiques troupiers des années 10 au style 80’s relifté dans son époque, nostalgique et à la limite de la caricature mais sans l’aspect putassier d’aucuns en tentative du genre : on se marre, un peu, on aimerait leur donner plus pour les voir nous renvoyer à leur tour une émotion hors de leur doux cynisme. Leur titre « boxing » agrémenté d’un jeu de scène désopilant est à tomber… Judas Warsky, l’ex Turzi, travaille lui aussi dans le néo 80’s mais dans la strate romantico-dramatique du sujet ; c’est bien emballé mais c’est pas ma came, affaire de goût et de style ; je reconnais la force de son titre « Bruxelles, capitale de l’Europe » et deux trois passages instrumentaux intenses et captivants… De l’intense nous l’aurons avec NLF3, les ex-Prohibition balançant un concept très « rock in opposition » d’entrée en filiation directe avec This Heat, Henrycow voire Magma, une prog’ répétitive technique et obsédante support à des lignes mélodiques capables de toucher le cœur et l’âme. Ces musiciens aguerris relisent leurs instruments d’une manière unique, réinventent l’académisme et le jeu pour user d’une palette inédite alcoolisée d’énergie régénératrice : il y a du mouvement perpétuel dans cette affaire, une parfaite utilisation des forces pour tenir sur le fil sans ne jamais tomber.

Chroniques culture #35

Passer du groupe de folie Royal Blood aux zombies de Walking Dead, avec une dose de BD et de Sims 4… Les chroniques culture de tmv, c’est parti !

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LE CD

ROYAL BLOOD
C’est la nouvelle bombe rock anglaise. À les écouter, difficile de rendre compte qu’ils sont deux à former Royal Blood. Son bien lourd, lignes de basses cradingues, batterie atomique ce groupe de Brighton est taillé pour le succès. Si certaines mélodies sont parfois trop calibrées pour le format radio, leur énergie possède cette urgence de toute bonne formation rock. Proche des Arctic Monkeys, Royal Blood voyage entre hard rock à l’ancienne et rock british pur jus. Tubesque. B.R.
[youtube width= »250″ height= »250″]http://www.youtube.com/watch?v=-_3mNCaJgNM[[/youtube]

LE DVD
THE WALKING DEAD – SAISON 4
Quoi de mieux, avant la reprise de la série zombiesque le 12 octobre, de se refaire la saison 4 ? Le coffret tout beau, tout chaud (et purulent) est sorti de terre, avec 700 minutes au compteur. Si quelques épisodes manquent de pêche, le reste dégouline de surprises, stress et rebondissements. On retient aussi la présence de making of et d’entretiens avec les acteurs en guise de bonus. Ou la version collector avec un buste de zombie, si vous avez 109 €… Sortie le 30 septembre. A. G.

LE JEU
LES SIMS 4
Créée en 1999 par Will Wright, la plus célèbre des simulations de vie est de retour sur PC (et uniquement PC malheureusement). Attendue comme le messie, cette version 4 des Sims a des atouts pour séduire, à commencer par des graphismes plus sympas et des outils de construction modernisés. Revers de la médaille, le jeu accumule les défauts. Comme la petite taille du terrain de jeu ou des temps de chargement à rallonge. Maxis, + 12 ans, PC, 50 €.
L. Soon

LA BD
GHETTO BROTHERS
Le trait charbonneux de Claudia Ahlering déroule l’histoire des bandes du Bronx et des célèbres Ghetto Brothers. Entre violence et pauvreté, drogue et chômage, et émergence des mouvements contestataires, cette belle fresque est aussi une ode à la paix, un hommage à toute la communauté portoricaine de New York. C’est aussi une belle radiographie de la culture hip-hop avec la naissance de la Zulu Nation, DJ Kool Herc et l’immense Africa Bambaataa.
Hervé Bourit

 

Art contemporain : portrait de Jean-Baptiste Caron

L’Eternal gallery invite, jusqu’au 9 novembre, les oeuvres de ce jeune artiste contemporain. Rencontre.

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Grande silhouette longiligne, Jean-Baptiste Caron manipule avec précaution des poids normalement utilisés pour la pêche. Il les place à l’extrémité d’un fil ensuite relié à un ventilateur. Au bout de quelques minutes, l’artiste se lève, appuie sur un bouton, la soufflerie se met en marche. Le système de fils jaunes reliés entre eux entraîne les deux fenêtres de la pièce. Une brise s’engouffre.
« C’est la Fabrique des courants d’air, répond laconiquement Jean-Baptiste Caron. C’est la première fois que j’utilise de vraies fenêtres. J’ai déjà réalisé cette installation, mais en intérieur. »

L’Eternal Gallery l’accueille dans un des octrois, rive droite, afin qu’il installe ses oeuvres. Né en 1983, Jean-Baptiste Caron fait encore partie des jeunes artistes en devenir. Si ses oeuvres sont régulièrement présentées dans la galerie parisienne 22,48 m2 ou avec d’autres plasticiens, c’est la première fois qu’un lieu lui propose une exposition personnelle.
Une fois qu’il est sûr que son système de ventilateurs fonctionne, Jean-Baptiste Caron descend les marches. Il se place devant la grande estrade grise où sont posés ses autres travaux. « C’est encore en cours de montage, mais j’ai ramené plusieurs oeuvres. » Au centre, une grande sphère de béton. « Si vous vous approchez, vous pouvez remarquer qu’il y a une peluche noire qui lévite. Elle provient de mon nombril. » Jean-Baptiste Caron approche sa main de l’amas de poussière mais sa main passe à travers. Prestidigitation ? Le grand bonhomme économise ses mots. Il préfère laisser parler la magie de ses oeuvres.

Entre poésie du minuscule et rêveries imaginaires, ses sculptures versent dans un minimalisme réjouissant. Loin du spectaculaire, elles offrent malgré tout une part d’illusion. Chacune cache un mécanisme en fait complexe. Sous leur apparente sobriété, ses sculptures sont la somme d’heures de travail, de recherches, faites de hasard et d’accidents. « Je m’attache souvent à des détails, raconte Jean-Baptiste Caron, les yeux fixes, pénétrants. J’aime observer la poussière dans une pièce, voir des particules sur un radiateur. » Il s’interrompt. Un cliquetis provenant des ventilateurs au premier étage se fait entendre. Silence.
Benoît Renaudin

>>EN BREF
LA FORME DÉFAITE
C’est le titre choisi par Jean-Baptiste Caron et Eternal Gallery pour coller à l’esprit des oeuvres présentées. Ce lieu d’exposition est ouvert le samedi et le dimanche de 15 h à 18 h. En semaine, vous pouvez prendre rendez- vous pour venir visiter l’expo. Eternal Gallery, place Choiseul. Plus d’infos sur eternalnetwork.fr ou au 09 73 63 17 05.

UNE OEUVRE
S’il fallait choisir une seule oeuvre de Jean-Baptiste Caron, ce serait Alea jacta est (le sort en est jeté en bon latin). L’artiste a pris un pavé parisien et l’a moulé pour le reproduire en grès. Mais à chaque fois, le moule réduit la forme originale, les détails s’accentuent. Pendant plusieurs mois, il a reproduit onze fois ce pavé qui rapetissait à chaque cuisson. À la fin, la dernière sculpture est aussi grande qu’un dé à jouer. Hasard ?

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INSPIRATION
Jean-Baptiste Caron est fasciné par le travail du plasticien Philippe Ramette. Suspendu dans les airs, assis sur une chaise dans le vide, en train de traverser un miroir, cet artiste se met en scène dans des positions impossibles. Il ne retouche jamais ses clichés.

"Les métiers sont vivants" – Entretien avec Charles Gadéa

Charles Gadéa est professeur à l’Université de Nanterre. Il enseigne la sociologie des professions et il a co-écrit l’ouvrage Sociologie des groupes professionnels : Acquis récents et nouveaux défis.

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Les métiers anciens reviennent-ils au goût du jour ?
Ce qu’on appelle le déterminisme technique n’est pas essentiel. Il y a aussi tout le sens autour, l’amour du geste, de la nature, qui entraîne un regain d’intérêt pour les métiers anciens. Le maréchal-ferrant en est un bon exemple. Le retour de l’écrivain- public est lié à des motivations différentes : indépendance, forme de pourvoyance (métier exercé pour s’occuper des autres). En France, la crise marque durablement la société et la misère ramène des métiers disparus : voyez les porteurs d’eau sur le Champ de Mars. La crise anoblira peut-être les métiers de la réparation comme les cordonniers, ou du recyclage comme les ferrailleurs, le chiffonniers.
 
Si l’on exclut les besoins liés aux évolutions techniques, un métier peut-il mourir ?
C’est souvent dû à la pression d’une autre profession. Les métiers sont vivants, ils pratiquent une sorte de sélection naturelle et il arrive que certains en dévorent d’autres. Prenez les herboristes : ils s’étaient structurés entre les deux guerres et avaient donné un caractère scientifique à leur profession. Ils offraient des médicaments à moindre coûts. En 1941, les pharmaciens ont obtenu le monopole et l’interdiction de formation et d’installation de nouveaux herboristes. Ils ont donc disparu en France, mais perdurent en Allemagne, aux Pays-Bas, où ils font partie des professions de santé parfaitement officielles. Parallèlement, d’autres métiers apparaissent. Ils se créent face à l’opportunité d’un marché : les acheteurs immobiliers, les voitures de petite remise. D’autres naissent grâce à une volonté politique. Ce fut le cas des médiateurs sociaux. L’enjeu est ensuite de rendre la profession viable. Le management crée beaucoup de nouveaux métiers, comme le conseiller financier à La Poste. Ils ne sont ni gérant de portefeuilles ni guichetier. Mais des activités apparaissent avec un nouveau nom, alors qu’elles sont un avatar de professions existantes.
Ces nouveaux métiers possèdent-ils une vraie identité ?
Pendant un temps, l’identité est plaquée artificiellement mais il y a aussi, autour de ça, des dynamiques, des recrutements extérieurs, l’apport de chacun. Les professionnels constituent leur syndicat, mettent en place des formations et l’identité commune se forge petit à petit. Il y a des domaines très effervescents, dans lesquels les identités n’ont pas le temps de se créer : la communication, le numérique… Le community manager a encore peu de dimension collective et déjà, le web master, lui, a presque disparu.
Propos recueillis par E. S.

Horoscope, du 24 au 30 septembre

Oh oui, les astres sont alignés, les planètes, ou les étoiles, on ne sait plus trop. Notre astrologue était relativement de bonne humeur, ouf.

BÉLIER
Amour
Vous vous mariâtes et eûtes beaucoup d’enfants.
Gloire
Dans les génériques de Disney.
Beauté
Beaucoup d’enfants, on a dit. Hum. Oui. Non.
TAUREAU
Amour
En avant toute !
Gloire
Évitez les corridas.
Beauté
Utilisez une brosse en poils de sanglier.
GÉMEAUX
Amour
À deux, c’est mieux. Bonne chasse.
Gloire
On ne peut pas courir deux lièvres à la fois. Vous cherchez déjà l’amour, n’en demandez pas trop.
Beauté
Vous exagérez. Mais pensez à vous faire des couettes (parce que deux, c’est mieux).
CANCER
Amour
Ce sera la semaine de votre vie. On ne vous en dit pas plus mais vous allez aimer.
Gloire
Le karaoké, le karaoké, le karaoké, voilà la voie.
Beauté
On vous dira ça quand on vous verra sur la piste.
LION
Amour
Un pas en avant, deux pas en arrière.
Gloire
Un pas sur le côté.
Beauté
Un pas de l’autre côté.
VIERGE
Amour
Rien.
Gloire
Rien.
Beauté
Toujours rien.
BALANCE
Amour
On voit… de la glace à la vanille et à la fraise avec beaucoup de chantilly.
Gloire
Tout commence dans la tomate. Avec un peu d’huile d’olive et de parmesan.
Beauté
Vous commencez à ressentir les bénéfices du régime crétois. Indiscutablement.
SCORPION
Amour
C’était prévu, sur une piste d’aéroport à Roissy. Dommage.
Gloire
Une minute et dix-huit secondes sur BFM-TV, c’est déjà ça. Même si le stagiaire s’est trompé sur votre nom en bas de l’écran.
Beauté
… On vous rappelle, on passe dans un tunnel.
SAGITTAIRE
Amour
Que vous dire ? Avez-vous pensé à prendre rendez- vous chez l’esthéticienne ?
Gloire
Vous êtes au sommet. Au firmament. Au zénith. Attention aux rhumes.
Beauté
Ça viendra avec l’amour. Ou le contraire. Cette histoire de poule et d’oeuf, c’est compliqué.
CAPRICORNE
Amour
Qu’en termes galants ces choses-là sont dites.
Gloire
C’est n’estimer rien que d’estimer tout le monde.
Beauté
Un amant dont l’ardeur est extrême aime jusqu’aux défauts des personnes qu’il aime.
VERSEAU
Amour
Hihi, on vous l’avait bien dit (cf semaine précédente).
Gloire
Voir semaine 41.
Beauté
Anticipez la semaine prochaine.
POISSON
Amour
Un peu, beaucoup, passionnément, pas du tout, tout dépend de la taille de la marguerite.
Gloire
C’est l’histoire d’une grenouille qui croise un boeuf.
Beauté
Qui fait l’ange fait la grenouille.

Ceci est un blob fish.
Ceci est un blob fish.

La nouvelle vie des vieux métiers

Barbier, cireur de chaussures, caviste, kiosquier…
Ces métiers à l’ancienne reviennent sur le devant de la scène. Vague de fond ou effet de mode ?

Le coupe-chou, outil emblèmatique des barbiers
Le coupe-chou, outil emblématique des barbiers

« C’était footballeur ou coiffeur. J’ai vu mes limites en foot, alors j’ai choisi la coiffure « . Anthony a gardé une mèche travaillée, des cheveux coupés ras sur les côtés. Du garçon barbier, il a pris les gestes minutieux. « C’est mon patron qui m’a fait découvrir le métier. Avant, je ne savais pas qu’on pouvait être coiffeur pour hommes. » Depuis 18 mois, il est coiffeur-barbier chez Authentic Men. Dans ce petit salon réservé aux hommes, place Châteauneuf, il manie le coupe-chou et fait mousser le savon à barbe.
À la Chambre de métiers et de l’artisanat d’Indre-et-Loire, Claude Le Calvé accompagne les repreneurs d’entreprises. Il constate depuis quatre ou cinq ans la résurgence des métiers traditionnels, un peu plus longtemps sur certains secteurs, comme la boulangerie. Le pain, le vrai, fait de farine sans additifs ni conservateurs, fait un retour tonitruant. Le fournil du Centre de formation des apprentis tourne non-stop. Les apprentis sont plus âgés, certains ont quitté l’université pour un métier artisanal. Et lorsqu’ils ouvrent boutique, la clientèle est là. Dans ce succès des métiers traditionnels, Claude Le Calvé voit deux courants : un effet de mode, pour certains métiers vintage comme le barbier, et une vague de fond pour ceux répondant à une recherche de sécurité, comme la boulangerie à l’ancienne.
L’engouement submerge certaines professions . « Les émissions télévisées ont attiré beaucoup de jeunes vers la pâtisserie mais il n’y a pas de place pour tout le monde. Vous achetez des gâteaux tous les jours, vous ? Du pain, oui, des bavarois, non. » Chez les Compagnons du devoir, Jean-Michel Brosset parle même de « bulle pâtissière ».
Un spécialiste qui met en confiance
Le fondateur d’Authentic Men, Jacques Harnois, rappelle que les barbiers n’avaient disparu qu’en France. « Il y a un vrai besoin, assure-t- il. Les coupes sont plus rondes pour les femmes, plus tranchées pour les hommes. Le volume se travaille autrement. Et jusqu’aux années 1970, il y avait deux formations. » Il vient d’acquérir un deuxième salon rue Charles- Gilles et forme les jeunes coiffeurs qui veulent pratiquer cette facette oubliée du métier. Il rêve aussi d’embaucher un cireur de chaussures pour bichonner ses clients de la tête aux pieds.
Anthony, son employé, ne retournerait travailler pour rien au monde dans un salon mixte. Ses clients non plus, même si certains viennent uniquement pour une coupe de cheveux « Mais chez un barbier, ça n’a rien à voir, précise un client de 22 ans. Ici, on est entre hommes. Les fauteuils sont larges, il y a la place pour étendre les jambes, la musique est bonne… » Un peu plus âgé, Valentin porte la barbe depuis ses 18 ans, mais il a tenu à se démarquer de la mode actuelle. Il apprécie la particularité du salon : « Les femmes ont les esthéticiennes, nous, on a le barbier. » Au-delà des modes capillaires , le barbier s’affirme comme un spécialiste en qui les hommes ont confiance.
Stéphane Bondou conçoit des stratégies de communication pour les entreprises. Vingt ans d’expérience le confortent dans son constat : le professionnel et le client se rejoignent dans un besoin commun de retrouver du sens, de recréer des liens. « On vit dans une économie très oppressante, menée par les holdings, les lobbys, les multinationales. Beaucoup de gens en ont soupé. Ceux qui le peuvent sont prêts à payer un peu plus cher leur baguette pour connaître son histoire, la voir sortir du four à bois. Il s’agit de retrouver une sécurité affective et physique. »
Une boutique sans porte
Créer du lien social, c’est devenu le deuxième métier de Catherine Serin. Elle ne s’en doutait pas en ouvrant, fin mai, son kiosque au bout de la place des Halles. « Je peux vous dire que je me suis remis aux langues étrangères ! Tous les touristes me demandent leur chemin. Là, c’est la rentrée et les étudiants qui arrivent à Tours me demandent où est la fac, la mutuelle étudiante. Je suis une annexe du syndicat d’initiative », plaisante-t- elle. Cette ancienne commerçante savoure sa nouvelle vie. « Avoir une boutique ouverte, sans porte, a un côté magique. Les gens sont plus à l’aise, ils s’approchent, ils regardent. » Sur le bord de son comptoir, un bac plein d’élastiques multicolores attire les enfants. Les revues de mots fléchés épinglées en dessous se balancent joyeusement. Catherine Serin attend avec impatience l’agrandissement de son kiosque : « J’aurai plus de place pour trier les revues. Le weekend, avec tous les suppléments, j’ai à peine la place de bouger. »
Place des Halles, l'allure rétro du kiosque a beaucoup de succès
Place des Halles, l’allure rétro du kiosque a beaucoup de succès

Sa consoeur, installée place Jean- Jaurès, Sophie Fondimare, a choisi le métier de kiosquier pour les mêmes raisons. Malgré les horaires à rallonge (ouverture à 7 h, fermeture à 18 h 30), elle a répondu immédiatement à l’appel d’offre de Médiakiosk : la société qui gère 365 kiosques en France voulait en implanter deux à Tours. « Voir du monde, être indépendante, travailler dehors, ça n’a pas de prix. » Elle a abandonné sans regret son travail dans une maison de retraite. Les réflexions enthousiastes des passants, glanées autour des kiosques renvoient un écho encourageant.
Réinventer le métier et sa vie
Ces métiers et services à l’ancienne doivent donc avant tout répondre à un marché et parfois, se réinventer pour s’y adapter. « Le caviste à l’ancienne, qui vous remplit de piquette un jerrican en plastique, c’est fini », confirme Thierry Lamotte. Le propriétaire de la cave Domaines & Récoltants a ouvert sa cave en 2010. Sa clientèle est plutôt jeune, majoritairement féminine. «Elle vient chercher un conseil et un service : la sélection, qu’elle ne trouve pas en grande surface. » De fait, depuis une dizaine d’années, les ventes des vins fléchissent en supermarchés, au profit des caves. À elle seule, la ville de Tours compte une vingtaine de cavistes indépendants. « Bien sûr, tous ne tiennent pas. Il y a des ouvertures, des fermetures, explique Benoît Perrier, responsable de la licence professionnelle Commercialisation des vins à l’IUT de Tours. Mais nous formons 40 jeunes chaque année et ceux qui cherchent du travail en trouvent. » Plus d’un tiers travaillera dans une cave.
Un temps asphyxiée par les supermarchés, la profession a ressuscité au début des années 1990. La Fédération nationale des cavistes indépendants naît en 1994, un diplôme officiel est créé en 1998. Les anciens négoces de vins et charbon, aux tonneaux poussiéreux, ont cédé la place à des boutiques claires, bien rangées. Elles ne sont plus tenues par des charbonniers mais par de jeunes diplômés ou des passionnés. Comme Thierry Lamotte qui travaillait dans la publicité avant de choisir le vin et qui accueille à son tour des stagiaires : « Pour beaucoup d’entre eux, monter sa cave est un rêve. »
 

ALLER PLUS LOIN
Visiter le Musée du compagnonnage
Le Compagnonnage est inscrit par l’Unesco au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Le musée du Compagnonnage, aménagé dans l’ancienne abbaye Saint-Julien de Tours est unique et présente des collections régulièrement renouvelées. On y admire les chefs-d’oeuvres collectifs du 19e siècle, les chefs-d’oeuvres exécutés en vue de la réception, mais aussi les attributs des Compagnons (cannes, gourdes, couleurs), leurs outils et leurs traditions depuis leurs origines jusqu’à nos jours. Un parcours adapté est prévu pour les enfants.
Musée du compagnonnage, 8, rue Nationale à Tours – Informations au 02 47 21 62 20.

Activités périscolaires : le malaise des animateurs

Les animateurs des Temps d’activités périscolaires (TAP) ont lancé une pétition dans toutes les écoles élémentaires de Tours. Elle est présentée aux élus cette semaine. Angélique Ouvrard, membre de la Coordination des animateurs, explique leur démarche.

À Tours, 80 % des éléves sont inscrits aux TAP. (Photo CC Alain Bachellier)
À Tours, 80 % des éléves sont inscrits aux TAP. (Photo CC Alain Bachellier)


Pourquoi faire signer cette pétition aux parents ?

Nous pensons que les dysfonctionnements actuels pèsent d’abord sur les enfants, les parents sont les premiers concernés et nous sommes très inquiets pour la sécurité des enfants. Par exemple, les animateurs n’ont pas les fiches sanitaires des enfants et donc aucun moyen de savoir si un enfant est asthmatique, épileptique ou souffre d’allergies, nous n’avons pas non plus de pharmacie pour soigner les égratignures.

Quelles sont vos autres revendications ?
Nous demandons un meilleur taux d’encadrement et des formations. À Molière, une animatrice s’est retrouvée seule avec 70 enfants. Certains animateurs ont une compétence technique (musique, sport, théâtre) mais n’ont jamais encadré des petits et ça ne s’improvise pas. À l’école Kléber, j’ai 16 à 17 enfants dans mon groupe. C’est trop pour réaliser les activités, surtout avec les restrictions imposées sur l’utilisation des locaux. À Paul-Louis Courrier, un animateur a fait son activité dans le couloir des toilettes.

La municipalité a souhaité limiter l’accès aux salles de classe pour ne pas surcharger le personnel qui s’occupe de l’entretien…
Nous comprenons les inquiétudes du personnel communal et celles des enseignants qui souhaitent que les TAP soient bien distincts du temps d’apprentissage. Malheureusement, les locaux de certaines écoles sont trop exigus et il n’y a pas d’autres solutions que d’utiliser les salles de classe. Nous pratiquons certaines activités dans la cour, sous les préaux… Ce ne sera pas tenable cet hiver. Il y a un moment où il faut penser à l’intérêt des enfants, ils sont prioritaires.

Carmen Souza, le sacre à Jazz en Touraine

Chaque semaine, notre chroniqueur Doc Pilot nous en fait voir, de belles sorties culturelles.

carmen souza 6 pour tmv
Vaison la Romaine en août, plein après-midi… au milieu des ruines d’une villa romaine, des sons, une balance en cours, puis la voix magique s’élève alors que je m’éloigne du site pour rejoindre Orange, sans savoir que ce jour là, je rate ma première occasion de voir Carmen Souza en scène… La chance repasse l’air de rien pour la retrouver au festival Jazz en Touraine, le hasard d’un planning élastique m’accordant au dernier moment d’ assister à son concert…  Du hasard disais-je, mais non voyons le hasard n’existe pas, tout est affaire de circonstances… A Montlouis, au festival initié par Jean Jacques Filleul, nous sommes gâtés… Cette artiste trentenaire est « haut de gamme », assez unique dans sa capacité à mâtiner des origines cap-verdiennes dans un creuset multiethnique et habilement axé vers le show, une prestation scénique à faire battre des mains, à faire la larme poindre au coin de l’œil, à faire les pieds glisser en rythme sous ce siège que l’on aimerait voir disparaître pour onduler du corps, à faire les yeux s’agrandir et les oreilles se réjouir face aux pirouettes instrumentales de ses amis musiciens  dont l’étonnant bassiste Theo Pas’cal. Cette musique n’a pas son équivalent sur la scène mondiale, en partie dans sa capacité à créer une world music du 21e siècle, mais aussi dans sa liberté d’écriture,  au niveau des textes et des arrangements musicaux…
Opéra Multisteel
New world music aussi avec ce nouveau disque de Opera Multisteel, fratrie d’artistes au concept installé depuis plus de trente ans pour nourrir un style, un chef d’œuvre, fidèle à un univers unique décliné dans diverses approches sans dévier de l’objet, à la manière de carrière à la Magma ou à la Philippe Laurent. New worldmusic disais-je, le groupe ayant glissé dans ces « Apparences de l’invisible » : une palette sonore acoustique et traditionnelle habilement mêlée à l’électronique. Je pense que les membres du « culte » seront réjouis par « L’air du Verseau » tant il propose tous les codes du groupe en un futur standard de son répertoire, ma préférence allant à « Mirage Fatidique », véritable trip gothique forçant à l’élévation.
Cette musique et ces textes sont chrétiens et occidentaux ; à l’heure où renaissent des croisades, la juste bande-son de son époque, maçonnée de feeling et de foi telle une nouvelle église dissidente et éclairée. Une église où l’on danse et où l’on pousse le son…
Ciel canaille à la Guinguette
Belle déception climatique ce vendredi soir où nous pensions tous aller faire la fête à la Guinguette pour la soirée Temps machine, ciel bien canaille et soleil mêlés toute la journée se remplissant de nuages puis de pluie vers 18h : Tant pis… Pour tenter de ne pas maudire les dieux, l’écoute intégrale du Aftermath des Stones, l’époque avec Brian Jones : j’en sors encore plus énervé, car la pluie n’arrête pas de tomber !!
Adepte de Meetic
Superbe la pochette du dernier quatre titres de Fred Chauvin, une mise en scène photographique du génial  Philippe Lucchese ( à qui l’on doit la relecture historique de l’étoile bleue exposée il y a quelques mois au péristyle), amusant scénario dans l’écriture de ces titres savoureux d’humour et de réalisme, belle et juste description de cet âge où l’on se sépare et où l’on revit une deuxième vie, où l’on sait aussi le corps plus fragile mais la conscience plus aigu d’un laisser-aller nécessaire. Les adeptes de Meetic et de On-Va-Sortir s’y reconnaîtront. Pour bâtir cette chanson française de qualité à la sauce jazz manouche, Fred Chauvin s’est entouré de la crème locale dans le style, les musiciens de La Canne à Swing, le violoniste Laurent Zeller et l’éternel complice Stéphane Caraty.
Clair-obscur
Superbe la couverture du nouveau Louis, une photo de Nivek telle un clair-obscur habité de spiritualité. Louis est exigeant : c’est sa marque, son style, sa démarche ; à l’intérieur Boogers, Séverine Deslions, Les Ateliers Auguste… Savonnieres, belle initiative avec la nouvelle édition de « Une expo d’enfer au paradis », la rue du paradis accueillant dans des lieux privés et d’exception, une belle brochette d’artistes travaillant dans diverses pratiques, tel que Topaz le graffeur qui monte, en partie grâce à son style très particulier, mais aussi les photographes Jean Luneau et Nikita, le peintre Laurent Bouro (en pleine évolution) et les sculpteurs Papadom et Azeline Tolmbaye travaillant chacun à leur manière dans un animalier surréaliste….
Beautiful
B.B King sur ARTE, beau à pleurer une pareille histoire : black is beautiful… Au vide-grenier je trouve le 33t, slayed de Slade et j’en suis tout heureux : est ce bien raisonnable à  mon âge ? Gudbuy t’Jane !!! cockney music, les précurseurs du pubrock et du punk, la bande-son des prolos pour la fiesta alcoolisée du samedi soir du début des seventies… M’éton’ pas kon y r’vienn’ (ça c’est du cockney tourangeau !)…  Encore la pluie en cet fin de dimanche après-midi comme vendredi et samedi, et pas de concert à l’air libre pour Les Noces Gitanes au Château de Saint-Avertin, mais un repli vers la salle dans une ambiance surchauffée par la foule présente ; j’aime ce groupe sans pour autant crier au génie, c’est une formation solide, avec des musiciens confirmés, et surtout un chanteur trompettiste talentueux et charismatique, clef de voûte de l’ensemble. On sent l’assemblage optimum pour aboutir  à un bon cru pour enflammer les scènes des grands festivals et donner du plaisir au public. Et nous le plaisir, on aime ça !!

Chroniques culture #34

Chaque semaine on vous régale avec un sélection de dvd, de bd…


LE CD
BLUES PILLS
Blues Pills, c’est l’archétype du groupe en or dans la mode du revival rock : une musique tantôt énergique, tantôt planante, qui sent bon les 70s. Ce premier album est un bijou gorgé de feeling et de groove. Au milieu des tubes (Devil Man, Gypsy…) surnage la voix soul de la Suédoise Elin Larsson, qui rappelle Janis Joplin, voire Adele. Pour le reste, écoutez et planez sur les riffs époustouflants du jeune guitariste prodige Dorian Sorriaux, 18 ans au compteur. Et maintenant, bavez.
LE LIVRE
MERCI POUR CE MOMENT
Loin d’être le brûlot vengeur comme il a été décrit sur la base de quelques feuilles, l’ouvrage de Valérie Trierweiler est surtout le journal intime d’une femme blessée. Sonnée par son statut de « cocue de la République ». Si une partie du livre torpille effectivement le président (« lâche », « menteur », « méchant »…), le reste trace en filigrane les connivences entre monde politique et journalistes. Au final, une petite biographie simpliste et survendue, mais qui paradoxalement se dévore.
A. G.
LE JEU VIDÉO
DESTINY
Attention, monument. Si vous êtes fan de jeu de tir à la première personne et de science-fiction, ne cherchez plus : Destiny est vraiment le titre qu’il vous faut. Créé par le légendaire studio Bungie (Marathon, Halo), distribué par Activision, ce blockbuster frôle la perfection avec son ambiance incomparable, sa réalisation graphique époustouflante, sa prise en main optimale… Sur ce, je vous laisse : j’ai une partie à finir !
L. Soon
+ 16 ans, PS3, PS4, Xbox 360, Xbox One, 70 €.

LA BD
PLUS FORT QUE LA HAINE
Chaque album de René Follet est un pur régal, tant sa maîtrise du dessin et du noir et blanc est exceptionnelle. Sur un scénario de Pascal Bresson, il nous livre, avec cette histoire d’un jeune boxeur noir dans l’Amérique ségrégationniste du début du XXe siècle, un récit fort et maîtrisé de bout en bout. Une belle occasion pour se rendre compte de son importance dans l’histoire du 9e art et de lui rendre un bel hommage, grâce aux éditions Glénat.
H. Bourit

#Génération[s] : rencontre avec le dessinateur Manu XYZ

C’est lui qui signera, jusqu’à la fin de saison, la BD #Génération[s] dans tmv. Portrait.

ManuXYZ
ManuXYZ (Photo tmv)

Toujours le bon mot, la petite phrase qui fait mouche. Il est comme ça, Manu XYZ. Beaucoup dans le délire, les digressions. Il manie le crayon comme il manie les mots : avec humour. Avec précision, aussi. Ce Parisien, né en juin 1969 (« Bouh, qu’il est vieux », lance-t-il d’entrée de jeu), a atterri à Saint-Avertin en mars 2014 à cause d’un… ballon d’eau chaude. Si, si. « Je faisais la vaisselle dans ma cuisine. Pardon, dans mon cloaque. Le ballon de 100 litres s’est décroché et j’ai failli être écrasé. » Un proprio rétif à effectuer les travaux, des loyers indécents, un besoin de sérénité et son apprentie venant de Véretz qui lui vante les mérites de la Touraine, où se trouve l’atelier Pop. Il n’en fallait pas plus.

Avant la BD, il a enquillé « tous les boulots qui venaient » : nettoyage, sécurité incendie, secouriste bénévole, dans les BTP, formateur, community manager… « Puis un accident m’a tourné vers le dessin de presse, notamment dans des revues informatiques. » Idéal pour lui qui possède une culture politique et économique béton… et retrouve ainsi son amour de jeunesse, le dessin. Il gribouillait déjà gamin. Et passait ses journées à la bibliothèque municipale, avec ses copains, où il mâchouillait son chewing-gum – « on était des rebelles ! » – et découvre même un jour une BD néerlandaise « avec une femme toute nue ». Il n’affinera son crayon qu’au lycée. Un mot qui le fait sourire. « Je n’ai pas le bac. Même les examens d’urine, je les rate ! »

Dans #Génération[s], que vous retrouverez chaque semaine dans tmv, il dépeint le quotidien de parents et de leurs deux ados. Acné sur la trogne façon calculette, slim taille basse et appareil dentaire. « C’est de la caricature, hein ! Je rassure les lecteurs – et détracteurs – c’est de l’exagération. » Un strip né de l’observation de quadras et de leur marmaille : « Ils ont une amnésie collective. Eux aussi ont été jeunes et ont fait des bêtises. Il y a une incompréhension intergénérationnelle. » Comprenez : tout le monde en prendra pour son grade dans la BD. Et Manu XYZ en rigole : lui-même n’a pas d’enfants ! « C’est de l’humour. C’est le miroir de chacun, un guide pour tous. Et qu’est-ce que c’est amusant à faire ! »

EN BREF
LE MÉTIER
« La réalité, c’est qu’il est très difficile de gagner sa vie en étant dessinateur de BD. Je ne conseillerais pas de vouloir en faire son métier pour des raisons bassement économiques : il faut payer un loyer et avoir un ventre pas trop vide. » ManuXYZ regrette aussi « un manque de culture graphique » dans une France trop conservatrice « dans son approche de tout » et qui refuse « de se remettre en cause, alors qu’il y a de super talents ».

SES DESSINATEURS FAVORIS
Manu XYZ, passionné de romans graphiques, adore « Tardi, Hugo Pratt (Corto Maltese, c’est lui !), Will Eisner, ou encore certains comics à la Transmetropolitan ». Lui qui voit en la classique BD Belge « une madeleine de Proust », déteste, par contre, Tintin.

DO YOU SPEAK JEUNE ?
« Je parle bien le ‘’djeuns’’, parce que j’ai été community manager pour une appli d’Orange. Je voyais un flux d’émissions TV, comme celles sur NRJ12. Hum… Et en tant que formateur, j’ai eu beaucoup de jeunes. Ça m’a fait bizarre d’en voir certains écrire “ froder ’’… »

OÙ LE RETROUVER ?
Partout ! Notre dessinateur a envahi le monde. Au moins. Vous pouvez donc suivre les aventures de notre famille déjantée via Twitter sur @GenerationsLaBD, ou sur facebook.com/GenerationS.LaBD, et même sur generations-labd.blogspot.fr Partout, on vous dit…

LE SECRET
Vous avez dû remarquer les QR (mais si, ces sortes de « codes barre »), glissés subrepticement dans la BD. Oui ? Essayez donc de les lire avec votre smartphone. On vous laisse la surprise…

10 et 20 km : quel carburant ?

Attention à ne pas rater la phase alimentation…
Le point avec Lucile Michel, diététicienne-nutritionniste du Sport à Tours.


On garde la traditionnelle « Pasta party » la veille au soir de la compétition ?
Bien sûr. Un repas avec des glucides complexes. Le plus important sera de privilégier une digestion facile, pour ne pas nuire à la qualité du sommeil, élément essentiel pour aborder l’épreuve du lendemain. Pour ce faire, il s’agit d’éviter principalement les corps gras dont la digestion est toujours plus lente. Mais éviter ne veut pas dire supprimer ! (Conserver les huiles d’assaisonnement : olive, noix, colza). Il ne faut pas trop manger non plus. Pour la boisson, uniquement de l’eau ou d’autres boissons ? L’eau plate est indiquée avant, pendant et après l’effort ; l’eau pétillante est mal tolérée avant et pendant l’effort, elle peut provoquer une gêne gastrique, en revanche elle peut être bénéfique après l’effort (en récupération) grâce à sa teneur en bicarbonate, cela compensera les pertes en sel. Au-delà de 1 h 30 d’effort, l’ingestion de boissons de l’effort aux apports glucidiques se justifie (boissons sucrées).
Et pour le petit déj’ avant la course ?
Le repas pré-compétitif influence peu les réserves en énergie (glycogène). En effet, ces réserves énergétiques ne se constituent pas sur ce dernier repas mais sur les repas de la veille et les jours précédents. Ce repas agit comme un relais énergétique pour éviter, tout simplement d’avoir faim et de préserver les stocks de glycogènes de l’effort qui va suivre. Si la compétition se déroule en matinée, le petit-déjeuner devra être à la fois calorique, mais surtout facile à digérer car il correspondra au dernier repas avant la compétition.
Pendant la course, de nombreux coureurs utilisent des gels. C’est véritablement efficace ?
Pour être efficace, il faut les prendre avec de l’eau de façon à améliorer leur assimilation. Attention, car la composition de ces produits est très variable d’une marque à l’autre et il est souhaitable de les tester. Mais cela peut aussi être des glucides simples que l’on trouve lors des ravitaillements, des fruits secs, des pâtes de fruit par exemple, qui sont rapidement assimilés, même pendant l’effort. Et il faut les prendre dès les premiers ravitaillements (ils permettent de préserver les réserves d’énergie et d’éviter leur épuisement précoce), pas quand il est trop tard et en complément d’une bonne hydratation !
 
Propos recueillis par David Jehanno

Touraine numérique : connecter les acteurs

La communauté d’agglomération Tour(s)plus a réuni ce mardi, pour la première fois, tous les acteurs de l’économie numérique tourangelle. Objectif en vue ? Créer des liens et décrocher le label French Tech.

Tour(s)plus et la CCI de Tours s'unissent pour développer la filière numérique
Tour(s)plus et la CCI de Tours s’unissent pour développer la filière numérique

L’agglo vise le label French Tech, un sésame qui offrirait une vitrine aux entreprises tourangelles et l’accès à des subventions d’État supplémentaires. Laure Huguenin, directrice de l’Observatoire de l’économie et des territoires de Touraine (OE2T) a présenté une analyse chiffrée du secteur numérique à Tours.
Quelles activités avez-vous étudiées pour cette étude commandée par la CCI et Tour(s) plus ?
Il s’agissait de connaître l’ensemble de la filière : fabricants, conception de site, e-commerce, vente de matériel, création de contenus, ingénierie, développement d’application… Nous avons répertorié toutes les entreprises de service et de production, les laboratoires de recherche, la pépinière d’entreprises ou le Fun Lab.
Vous suivez le développement de l’activité numérique depuis 2009. Quelle évolution constatez- vous ?
Au 1er janvier 2014, le département comptait plus de 500 entreprises, essentiellement des TPE et employait 6 500 personnes. Alors que le chômage augmente dans l’agglomération tourangelle, le numérique a gagné 142 emplois cette année. Ce bilan positif est une exception : la Région Centre, comme l’ensemble du territoire, a subi une perte d’emplois de 9 % dans ce secteur (– 2 % sur toute la France).
Cette étude balaye certaines idées reçues…
Le poids social de la production (par exemple ST Microelectronics) reste très important, elle représente 4 % des établissements mais génère à elle seule un tiers des emplois. La crise a aussi touché le numérique. Autre point intéressant : les créateurs d’entreprises du secteur numérique ne sont pas plus jeunes que ceux des autres secteurs.
 

Journées du patrimoine : l'antre de Max Ernst

Visite guidée de l’ancienne maison de l’artiste surréaliste Max Ernst, en compagnie de son propriétaire actuel, avant son ouverture exceptionnelle pour les Journées du Patrimoine.

Pour les Journées du Patrimoine, Dominique Marchès ouvre les portes de l'atelier de Max Ernst
Pour les Journées du Patrimoine, Dominique Marchès ouvre les portes de l’atelier de Max Ernst

Huismes, à quelques kilomètres de Chinon. Le soleil est écrasant ; le silence, étourdissant. Au milieu de ces 1 600 habitants, dans ce village arrosé par l’Indre, seule la voix de Dominique Marchès vient rompre la tranquillité. Voix paisible qui enveloppe les murs d’une maison dont il paraît fier… Parce que c’est ici, de 1955 à fin 1968, qu’a vécu l’un des plus grands artistes surréalistes, Max Ernst. Alors pour le commissaire d’expo et photographe Dominique Marchès (modeste, il ne se décrit pas comme un « artiste »), avoir racheté cette maison en 2006 est une sorte « d’hommage et de contribution ». Une sorte de rêve de gosse féru d’art, aussi… Lui qui, à 15 ans, était parti tout près de là, à Saché, en mobylette pour découvrir l’atelier du grand peintre et sculpteur Calder. « Ça a déterminé ma vocation… » « L’art m’a fait vivre plus richement, au niveau intellectuel », indique Dominique Marchès.
Cette richesse, il veut la transmettre. Quand il raconte la vie de l’artiste allemand, ses yeux se perdent partout. Dominique enquille les anecdotes sur le co-fondateur des mouvements Dada et surréaliste. Il est heureux de pouvoir ouvrir ses portes, lors des Journées du Patrimoine. Tout comme il le fait habituellement les week-ends. « Cela me permet de transmettre le visible, comme le jardin, la maison… et l’invisible, avec la mémoire de l’absent. Ce qui m’a intéressé en Max Ernst, c’est sa vie d’homme qui représente 60 ans du XXe siècle. Avec lui, on est face à un auteur qui a vécu pleinement cette période, ses horreurs, ses grandeurs. » Une fois entré dans cette ancienne grange, on se prend à rêver. Imaginer. C’était l’atelier de peinture de Max Ernst. Il avait commencé à travailler dans la longère située en face, « mais elle était exposée plein sud. Il y avait trop de lumière ». Impossible pour appréhender correctement les couleurs. « Alors il s’est installé dans la grange, avec la lumière du nord, plus diffuse. » Au mur, de gigantesques fresques sont posées. Un hommage de l’artiste Richard Fauget qui a reproduit la fameuse technique de frottage, inventée par Max Ernst (frotter avec un crayon les reliefs d’une surface sur laquelle on a posé une feuille de papier, NDLR). Contre une table, une très grande photo de la fontaine à Amboise, réalisée fin 1968 par l’artiste.
Dans cet atelier, le vieil évier est encore là. Il a vu passer les pinceaux de Max Ernst. Juste à côté, une petite arrière-salle, pleine de contrastes : un immense écran plat, qui diffuse un film sur l’artiste, trône au milieu de petits bancs d’époque, d’un châssis de tableau et de grandes étagères. L’odeur du vieux bois remonte aux narines. Les réminiscences du travail d’Ernst flottent dans l’air. Il a passé des heures ici. Lui qui avait acquis cette ancienne ferme, fin 1954, grâce aux 45 000 lires gagnées pour son prix à la Biennale de Venise. Lui qui revenait d’un exil aux États-Unis après la guerre. Lui qui avait passé du temps, isolé dans un désert en Arizona, alors que tous les artistes anti-nazis étaient revenus en Europe. « Peu importe le lieu, il n’était pas matérialiste. En venant à Huismes, il a trouvé un lieu paisible. » Nos pas filent vers une petite entrée à côté. Le mot « artiste » est inscrit sur un petit encadré, fixé à la porte. Une photo en noir et blanc du couple Max Ernst – Dorothea Tanning, de 1955, attire l’oeil sur ce mur blanc. Couple heureux. Couple d’artistes. « Regardez, c’est ici qu’il y avait la chambre du jardinier. Il n’habitait pas loin, mais pouvait dormir ici », raconte Dominique Marchès. Désormais, c’est une petite librairie. Où des ouvrages d’art s’alignent sur les étagères. Le dadaïsme et le surréalisme ont la part belle. Le Manifeste du surréalisme d’André Breton repose sous une cloche et l’oeil aguerri remarquera même une bouteille de vin estampillée Max Ernst !
L’art en lumière
En grimpant l’escalier, on arrive dans l’ancien atelier de collages de l’artiste. L’étage s’étire sur la longueur. Sous des tables en verre dorment des ouvrages rares, une collection parfois jaunie par le temps. Des documents inestimables pour l’amoureux de l’oeuvre de Max Ernst l’avant-gardiste. Il y a même une invitation à une inauguration, signée Jacques Duhamel, ministre des Affaires culturelles, datée de 1971. « Je pense que je possède la plus grosse documentation sur Ernst en France », dit sans détour Dominique Marchès. Petit sourire en coin. Puis il se perd de nouveau dans le silence en se plongeant dans la lecture d’un ouvrage. Il veut retrouver une petite info. Si, si, il y tient. Les minutes passent. « Ah, voilà ! Regardez la fenêtre en face de vous. C’est Max Ernst qui l’a faite, en oculus, une sorte de rond. Elle est souvent présente dans ses oeuvres. C’est un symbole, une forme comme un astre. » La luminosité exceptionnelle qui en émane inonde effectivement toute l’immense pièce. Mais dans le fond, à l’abri de la lumière, repose paisiblement la partie bibliothèque. Catalogues ultra rares et livres uniques font leur sieste. Certains dans du plastique, vu leur vieil âge. Dominique Marchès ne semble pas s’en lasser et contemple. Encore et encore.
Le jardin de la France
La visite touche à sa fin dans le jardin. Immense. Tranquille. Tout simplement beau. Des sculptures du XIXe siècle qu’Ernst a récupérées décorent les murs. Il y a au fond, derrière le noisetier, une serre. « Dorothea, sa femme, adorait les fleurs », dévoile Dominique Marchès. Il est agréable de tout observer, de s’approcher de ces immenses arbres, rêvasser… « Pour les Journées du Patrimoine, les gens pourront bien évidemment venir dans ce jardin de près d’un hectare. En général, ils adorent ça. C’est idéal pour se reposer un peu. » Pareil jardin fait penser au titre d’une de ses oeuvres les plus connues, Le Jardin de la France. Un dernier détour se fait par la maison de Dominique Marchès. Ancienne demeure de Max Ernst aussi. De vieilles photos montrent qu’en près de soixante ans, ça n’a pas tellement changé. La grande cheminée est toujours là. Tout comme l’escalier, les grosses poutres ou encore la table à manger… L’esprit du « Pin perdu », comme le couple d’artistes l’appelait à l’époque, n’a pas disparu. « Par contre, cette partie-là ne sera pas visible pour les Journées du Patrimoine. C’est vraiment… c’est ma maison, c’est chez moi », souffle Dominique Marchès. « Je l’avais déjà ouverte, mais j’avais même retrouvé des personnes dans ma chambre. Et ça fait bizarre. »
ALLER PLUS LOIN
Un ouvrage
Pour les curieux et adeptes de l’art de Max Ernst, impossible de passer à côté du livre Max Ernst, le Jardin de la France. Un joli pavé de plus de 200 pages qui a accompagné une expo au musée des beaux-arts de Tours. Bourré d’analyses, de somptueuses photos
et riche d’une documentation très intéressante. Ce catalogue est d’ailleurs disponible
à la maison de Max Ernst, présentée dans notre
 
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Le son de la rentrée : Kommando Shamanik

Chaque semaine, notre chroniqueur Doc Pilot vous parle de ses pépites culturelles locales.

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Dur le retour du Sud en Touraine, le retour des couleurs violentes au pastel, des chaleurs envahissantes à la fraîcheur ligérienne ; passage à la Guinguette de Saint Avertin pour sa “ dernière ” histoire de se goinfrer de crêpes de la Smalla en guise de médecine. En bande-son Oak Ink, du Jazz intime et classieux dans une formule étrange (drums, harpe, basse), mélange antinature et ciselé pour un trip décalé…
Arrivé trop tôt au Hurricanes Bar pour voir The Roots Addicts, pas le temps d’attendre, l’envie de retrouver “ Le Vieux ”, les glaces à l’angle de place Plum puis le cocktail “ Narbey ” chez… Narbey, mais vite car à minuit l’envie d’écouter en direct la première du retour de Alain Maneval sur France Inter. Son invité, Henri Padovani, le premier guitariste de Police, homme libre ou perdant de l’Histoire ? Je suis heureux du retour de Maneval ; j’ai toujours apprécié ce mec ; ce samedi et ce dimanche il balance de l’incontournable de la fin des seventies et du début des 80’s, la belle époque si féconde, et toutes ses anecdotes à donner du sens à tous les titres…
Au courrier, le dernier album de 49 Swimming Pools et encore une fois la satisfaction canaille de se laisser séduire par un travail orienté vers le beau et l’unique, bâti à l’anglaise, dernière strate d’un triptyque aux accents növo-victoriens emprunt de classe et de romantisme absolu ; pas étonnant que les dames soient folles de ce concept. Trois fois de suite je l’écoute sans m’en lasser ; dommage je ne pourrai pas aller les voir jouer Chez Nello, oui vous avez bien lu Chez Nello : je vous le disais, ils sont étranges et vicieusement aristocrates…. Pour me nettoyer de toute cette beauté je glisse dans la flaque de bière et de sueur mêlées du Slade Alive… Autre album pour la bande-son de cette rentrée : celui de Kommando Shamanik, ethno techno rock, concept totalement dédié au souvenir des indiens d’amérique du nord, au drame du génocide et à l’ultime préservation d’une culture et d’une philosophie, le tout décliné en mantras survitaminés propres à déclencher la transe shamanique, la rencontre avec l’esprit, la danse et l’aliénation du temps aux espaces caoutchouteux dénués de référence. Ce disque est magique dans tous les sens du terme, il est didactique aussi un peu à la manière d’un guide spirituel appuyé sur la tradition mais dispensé avec la technologie musicale du 21e siècle…
Ouverture d’une nouvelle galerie rue Roger Salengro, NoWhite Cube, migration d’un espace initié à Savonnières vers le quartier des Prébendes sur deux étages avec des volumes honorables propres à offrir le recul nécessaire pour apprécier les œuvres ; diverses pratiques et supports à sensation où chacun peut trouver sa préférence, la mienne allant aux baigneuses de Juliette Gassie et aux portraits de famille de Frederic Dumain, mais aussi à la virtualité réaliste de Bertrand Robert et ses personnages d’hypernormalité impudique, à l’autre réalité de Sandrine Gayet, ma curiosité titillée par le travail de Roland Orépük même s’il ne me touche guère au cœur…
Festival Jazz en Touraine à Montlouis sur Loire ou le rendez-vous incontournable de la rentrée avec, en ouverture à Ligéria, le pianiste cubain Roberto Fonseca pour un concert intime à la Keith Jarrett, de longues pièces en solo dans des constructions évolutives mélangeant divers styles et influences. Au final un concert magistral pour un public à l’écoute, ponctués d’instants de joies osant une décontraction conceptuelle basée sur l’idée de nous retrouver « chez Roberto », dans son intimité. Sans lourdeur excessive l’artiste théâtralise sa prestation, la terminant par une suite pianiste haut de gamme avec une reprise de « La Javanaise » en épilogue. Le thème magique de Gainsbourg est repris par l’audience et c’est beau….
La rentrée c’est aussi la présentation de la saison à venir par les structures culturelles ; Marie Hindy programme l’Espace Malraux et c’est bien, car la dame est passionnée, pragmatique, humble et au service de l’optimisation du lieu et des moyens ; du bonheur du public aussi… Mes coups de cœur de ce programme : La Meute et son cirque alternatif et décalé, Ez3kiel bien sûr et la présentation de son nouvel album, « La face cachée de La Lune » ou l’interprétation du chef d’œuvre du Pink Floyd joué en direct. … J’ai vu la tournée Dark side of the Moon en 1973, je suis donc impatient de cette relecture de 2015…
Autre présentation, celle de Saint Avertin au Domaine Allias à Vouvray ( ben oué cette coterie rusée sait recevoir) : des envies et de la gourmandise dans cette programmation : Louis Chedid, Catherine Ringer, Manu l’ex chanteuse de Dolly (là, je bois du petit lait et je ne veux pas rester sage )… Jack le Chien est roi pour « Art. La Bonne Franquette », un weekend dans l’atelier de Brice Auconie pour réunir une vingtaine d’artistes sur le thème de la représentation du héros (Jack !!) : Dominique Spiessert (plus Spiess space ke Jack), Francine Gentilleti (le chien farceur), Alain Bouro (excellent), Clotilde Barcat (un chien de troupeau), François Pagé (Brice et son chien dans quelques années)… Avec le héros modèle qui court de la cave au jardin : joyeux concept entre Boule & Bill et Tintin & Milou….
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=VrI5DMS3Aa4[/youtube]
A La Belle Rouge soirée Kommando Shamanik, le Powwow Electrik 1… Medecine Groove trio en première partie, du métal en hommage aux hommes rouges avec un dernier morceau envoûtant et un bassiste de force et de technique armé… Puis le Kommandoh Chamanik l’un des groupes majeurs de la nouvelle scène tourangelle, concept autant musical que visuel, venu nous jouer son nouvel album (nous en parlions plus haut), collection de mantras à transes propres à rendre fou le public. Je suis impatient de les voir dans les grands festivals, la réaction devrait être magique sous la messe de ses trois acteurs : un guitariste mêlant la hargne électrique à la peinture cosmique, un homme aux machines (un sorcier devrait-je dire), le shaman Z, colonne vertébrale de l’affaire, et un infatigable joueur de didgeridoo, souffle tribal de l’ensemble : La Terre, le Feu, l’Air… Ils ont un son, un style, un combat, un pouvoir de séduction tel que le public suit et en redemande…
Au retour Maneval sur les ondes désormais la bande-son de la nuit pour ceux qui roulent entre une heure et minuit… Malheur à moi !! En ouvrant la télé au retour et tombant sur Alain Ruquier et ses deux roquets prétentieux, stériles et puants ; heureusement sur une autre chaîne, Amy Winehouse en live… Alors moi aussi j’y pars en live en passant des indiens à l’indienne…. Trop d’adrénaline pour vraiment dormir, le jour arrive dans le « Rocks » de Aerosmith… Retour à Montlouis dans l’ap’ pour le concert de Nina Van Horn, du blues rock bien seventies empreint de soul et de rythm and blues ; Masahiro Todani, le guitariste soliste, est un virtuose habité, le talent boosté par un look scénique de prince de l’électricité… Au soir je tombe à pieds joints dans l’excellent dernier disque de Christiane Grimal, avant de me finir avec « Itaipu » de Philip Glass, acheté sur la brocante Eric Geffroy… enfin l’album de Kommandoh Chamanik pour tomber en phase avec l’été indien.

Chroniques culture #33

Chaque semaine on vous régale avec un sélection de dvd, de bd…


LE CD
MELT – LIES
Formés en 2012, les Tourangeaux de Melt balancent enfin leur EP Lies (téléchargeable gratuitement oui, oui). Et on ne va pas se mentir, ici, ça sent le gros rock, les guitares qui suintent, avec de la rythmique qui fait taper du pied (ouch, ce Media Machine qui fait mal !). Dotés d’un son chaud, ces quatre titres costauds se démarquent par la voix surpuissante de Guillaume qui abat un travail phénoménal. Prometteur !
À découvrir et écouter juste ICI !
LE JEU
METRO REDUX
Vous aimez les ambiances de fin du monde et les mutants ? Alors n’hésitez pas. Replongez dans l’univers post-apocalyptique moscovite avec Metro Redux. Destiné aux plus de 18 ans, ce FPS à la sauce survival-horror regroupe les versions remasterisées et enrichies des précédents opus de la saga Metro sur PC et consoles nouvelle génération. C’est gore et violent, bourrin à souhait, mais qu’est-ce que ça défoule !
L. Soon
Metro Redux, + 18 ans, PC, PS4 et Xbox 360, 40 €.
LE DVD
LE VENT SE LÈVE
Si vous n’avez pas eu l’occasion d’aller voir en salle le dernier chef-d’oeuvre de Miyazaki, investissez. Cette quête du ciel menée par Jiro, un ingénieur aéronautique, va vous prendre aux tripes. Petit, grand, peu importe votre âge : universel, Le Vent se lève parle d’amour, de rêves et raconte sans détour l’histoire d’un Japon en quête de légitimité au début du XXe siècle. Ça vous donnera même envie de revoir Princesse Mononoke, Chihiro, Porco Rosso…
LA BD
VERTIGES DE QUITO
Entre guide touristique, carnet de voyage et album de famille, les aventures de Didier Tronchet en Équateur et en Bolivie sont un pur régal. Avec la visite d’un ambassadeur au fin fond de la jungle, d’une partie de foot avec les indiens Sarayku ou d’une simple description géopolitique de sa rue à Quito, l’auteur de Raymond Calbuth et de Jean-Claude Tergal, démontre un sens inné de l’observation. Tout ça, sans se départir de son humour légendaire : une des plus belles surprises de cette rentrée BD.
H. Bourit

Tobassi, jazz savoureux

Le groupe de musique tourangeau au nom camerounais mitonne un jazz plein d’entrain. Ils seront de passage à Montlouis.

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Quand on les rencontre au pub Le Pale, on hésite à leur demander leurs cartes d’identité. Difficile de croire que la moitié des membres du groupe vient juste d’obtenir son bac. À 18 ans, leur amour, c’est le swing, les rythmes de Richard Bona, Electro Deluxe, Roy Hargrove. Et la liste est loin d’être exhaustive. Jonathan Achille, Louis Chevé-Melzer, Pierre Thomas- Fredon, William Brocherioux et Yohan Fourrier jouaient ensemble au lycée Paul-Louis Courrier. Avec Giovanni Thevenin, ils forment Tobassi en février 2014. Pour Pierre Thomas-Fredon, « Le jazz est une musique si ouverte qu’on peut tout y incorporer. Ici, chacun apporte le son qu’il aime, on compose et on arrange ensemble ». Influences métal, gospel ou classique, le groupe fait infuser les genres avec une facilité étonnante. Tobassi remporte un tremplin en mai puis les organisateurs d u festival Jazz en Touraine leur proposent une scène.
Le succès les a surpris mais il n’y a pas de hasard : Tobassi joue une musique que chacun peut s’approprier. Les notes fondent dans l’oreille et le tempo pétille comme des bulles : un jazz qui se boit comme du Vouvray, (presque) sans fin. La voix de Giovanni Thevenin y est pour beaucoup. « Je ne suis pas un vrai chanteur de jazz, se défend-il. Je viens du gospel. » Les puristes y trouveront peut-être à redire, mais cet été, lors de son premier concert à la guinguette, Tobassi a conquis les Tourangeaux. Les six musiciens sont tombés dans le jazz quand ils étaient petits. S’ils admettent que cette formation particulière est leur « bébé », chacun poursuit des projets personnels. « Même si cela complique l’organisation des répétions, on tient tous à garder une vie indépendante, elle nourrit notre inspiration. Sans ça, on tournerait en rond, on s’enfermerait », explique William Brocherioux. Pas encore d’album et seulement deux morceaux disponibles en ligne : il faut se déplacer pour les écouter. C’est tant mieux : Tobassi est un groupe qui respire avec le public et que l’on peine à imaginer confiné dans un studio.
Le groupe Tobassi sera en concert mercredi 17 septembre, à 19 h 30, sur la scène du Village gourmand de Jazz en Touraine, à Montlouis. Entrée libre.

kids de Tours : envie de faire de la BD ?

Et si votre enfant était un génie de la BD ? Vous pouvez l’envoyer aux ateliers du festival à Tours de bulles pour le découvrir…

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Poupette a 8 ans, (presque) toutes ses dents et elle s’est obstinée à dessiner de mini bandes dessinées tout l’été. Elle veut absolument aller au festival À Tours de bulles. Aurélie Lecloux, auteur et coloriste, n’est pas surprise : « Certains enfants imaginent d’abord les images, d’autres les textes mais dès le CP, les enfants peuvent créer des bandes dessinées. »

Les goûts des petites têtes blondes restent classiques : Spirou, Tom et Jerry, Titeuf, Chi le chat se disputent le podium des icônes. Le phénomène manga frappera un peu plus tard, à l’adolescence. Chaque année, les ateliers de création de bandes dessinées animés par les huit membres d’Atelier Pop, le collectif de BD tourangeau font le plein de Franquin en herbe. « Bien sûr, c’est une initiation, explique Aurélie Lecloux. En deux heures, on leur explique d’abord le processus de création, puis on leur laisse les crayons. » Les enfants (mais aussi beaucoup de parents !) tombent des nues en découvrant les multiples étapes de la fabrication d’une BD.
Aux petits d’imaginer leur histoire, dessiner un strip de deux cases ou une chute, pour repartir avec l’ossature d’une bande dessinée à continuer à la maison. « La BD, c’est de 7 à 77 ans », confirme Julie, l’une des organisatrices. C’est la présentation de planches réalisées en milieu scolaire qui ouvre le festival ce mercredi.

À Tours de bulles, du 10 au 14 septembre à Tours. Programme des ateliers enfants sur atoursdebulles.fr

Avec l'art-thérapie : "On travaille sur le ressenti personnel"

Christel Letessier-Debrune est diplômée de l’Afratapem (École d’art-thérapie de Tours). Elle exerce son activité en libéral depuis 2011 et suit particulièrement les enfants.

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Vous intervenez uniquement sur ordonnance. L’art-thérapie est bien connue du corps médical ?
La prescription thérapeutique se fait en fonction de la sensibilité de l’enfant. Le corps médical voit par quelle technique il est possible de travailler : ce sera l’art-thérapie, l’équi-thérapie… Les psychiatres, les médecins généralistes, les hospitaliers nous connaissent bien puisque l’Afratapem travaille avec la faculté de médecine. Des enfants me sont aussi envoyés par l’orthophoniste ou le psychologue. Quand un patient vient spontanément, on le renvoie vers son médecin, c’est une règle déontologique.
Les enfants savent-ils pourquoi ils viennent vous voir ?
Les explications sont adaptées à leur âge mais leur adhésion est essentielle. Lorsqu’ils viennent pour des séances individuelles, ils savent que c’est pour une difficulté particulière. La démarche émane parfois de l’enfant lui-même qui cherche à s’exprimer, c’est le cas pour des séances en groupe qui fonctionnent avec une autre dynamique. Certains enfants sont réticents lors de la première rencontre et c’est tout à fait normal. C’est généralement dû à une saturation.
C’est-à-dire une multiplication des rendez-vous thérapeutiques ?
Oui. Ils sont suivis par trois, quatre spécialistes. Les enfants ne peuvent pas être sur tous les fronts, ils sont épuisés. Là aussi, la prescription de l’art-thérapie sur ordonnance médicale est un garde-fou : le médecin connaît le parcours médical de l’enfant, il évitera d’empiler les traitements. J’ai reçu un petit garçon qui avait de l’asthme, des problèmes de langage, de vue. Il était suivi par un spécialiste, un orthoptiste, une orthophoniste… et sa maman me l’amenait pour une rééducation de l’écriture. J’étais en face d’un petit garçon très très triste. J’ai dit à la maman que ce n’était pas possible, il fallait d’abord terminer la rééducation orthoptiste pour lui éviter de passer toutes ses soirées chez des thérapeutes. Ensuite, je lui ai demandé ce qu’il aimait, ce qu’il savait faire. Il a retrouvé de l’espoir, ça l’a aidé à progresser chez l’orthophoniste. On travaille le ressenti corporel, les émotions, l’affirmation de soi, la confiance en soi. L’objectif est lié “à la saveur existentielle”, le goût de vivre. Il ne s’agit pas de motricité, même si on l’utilise.
L’art-thérapie semble particulièrement adaptée aux jeunes souffrant d’anorexie, de boulimie…
Tout à fait. À la demande de médecins hospitaliers spécialisés, qui sont trop limités dans leurs ressources, nous constituons en ce moment un réseau pour travailler sur les troubles du comportement alimentaire.

Art-thérapie : le soin, tout un art

Rencontre avec des art-thérapeutes tourangeaux pour parler de ce métier, de plus en plus visible dans les institutions médicales.

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J’ai envie de coller des bulles, là, tout autour et puis de les éclater ! » Isabelle*, 10 ans, sérieuse, cherche un nouveau moyen de continuer la peinture qu’elle a entamée avant l’été. Elle est assise devant sa toile qui représente un chapiteau de cirque, très coloré. De ses petits doigts, elle essaye de faire exploser les alvéoles d’un papier bulle résistant. Elle ne s’éparpille pas pour autant et reste concentrée sur l’avancement de son œuvre. À ses côtés, Audroné Berthier écoute, intervient très peu, propose de manipuler elle-même les ciseaux. L’art-thérapeute, bienveillante, dirige avec douceur la séance hebdomadaire. Tous les vendredis, elle rencontre Isabelle dans son atelier à l’Institut d’éducation motrice (IEM) Charlemagne, à Ballan-Miré. La pièce, pas très grande, est baignée d’une douce lumière qui rentre par une grande fenêtre. Les œuvres de ses patients remplissent l’atelier bordé de grandes étagères. Sur celle-ci, des dizaines de boîtes, de rouleaux de papier, de peinture, de capuchons, de petits objets… « Quand vous rentrez, vous pourriez penser que c’est le bazar, rigole Audroné Berthier. Le but, c’est que tout le matériel soit visible, ça permet de donner des idées aux patients, que ce ne soit pas imposé. » La séance continue. Isabelle plonge consciencieusement un pinceau dans un petit pot de colle blanche et l’applique par petite touche sur son tableau. Elle prend ensuite les bulles soigneusement découpées par Audroné Berthier et les presse délicatement contre la toile déjà peinte. L’art-thérapeute s’extasie devant la multitude de points en plastique : « On dirait de la pluie ! » Isabelle agite les bras en souriant.
Smiley et handicap
Au bout d’une heure de discussion et d’art plastique, Audroné Berthier annonce la fin de la séance. « Alors, Isabelle, tu trouves que c’est joli ce que tu as réalisé cet après-midi ? » Elle tend alors un morceau de bois avec des smileys plus ou moins heureux dessus. Isabelle saisit celui avec un petit sourire avant de sortir de l’atelier. Audroné Berthier est heureuse de la séance. Elle s’occupe d’une vingtaine de patients à l’IEM Charlemagne. Handicapés moteurs, certains trouvent dans l’art-thérapie une espace de liberté bénéfique. « Mais contrairement à ce qu’on peut lire parfois, l’art-thérapie ne guérit pas comme un médicament peut le faire, explique-t-elle. Si c’était le cas, Van Gogh aurait encore ses deux oreilles ! Mais je pense que l’art-thérapie permet de débloquer certaines choses. Contrairement à un kiné ou un ergologue, nous travaillons sur la partie saine du corps, ce qui marche bien. »
Audroné Berthier travaille main dans la main avec l’équipe médicale. « Chaque patient est unique. L’art-thérapeute s’adapte à eux. Dans quelques minutes, je vais recevoir Baptiste*. C’est un garçon qui ne s’exprime presque pas avec la parole. Nous avons essayé de trouver quelque chose qui lui plaisait, mais finalement, l’art plastique ne semblait pas lui convenir. Au bout de quelques séances, c’est la musique qui lui a plu. » Le garçon rentre à son tour dans l’atelier d’art-thérapie. Audroné Berthier lui propose d’écouter un CD et sort d’un placard une boîte remplie de maracas, de tambours et de petites percussions. Baptiste saisit un petit flacon rempli de graines et se met à battre en rythme alors qu’un morceau de blues sort des enceintes. Pendant une heure, le jeune homme ne parle pas beaucoup mais s’exprime avec ses percussions et son plaisir de jouer de la musique. Audroné Berthier a découvert l’art-thérapie au bout d’un long parcours professionnel. Le travail avec les personnes handicapées, elle l’a commencé dans son pays d’origine, en Lituanie. Bénévole dans une association handisport, elle est passée par la case Beaux-arts et le sport professionnel. Parcours atypique, quand elle s’installe en France, elle rentre en tant qu’éducatrice à l’Institut Charlemagne en 1999. Un jour, alors qu’elle s’occupe d’un atelier d’art créatif, une psychologue lui lance : « Mais tu fais de l’art-thérapie en fait ! » Audroné Berthier connaît vaguement le terme. Elle se renseigne. Elle tombe sur l’Afratapem, l’école de Tours. Elle est diplômée en 2005.
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Cas d’école
Direction la Tranchée où se trouve la formation d’art-thérapie de Tours. C’est un cas unique en Europe. Créée en 1976, elle forme chaque année des professionnels agréés par l’État. L’Afratapem a exporté son modèle dans plusieurs villes en France mais aussi en Corée, en Croatie, au Portugal, au Brésil… « L’art-thérapie est un terme très à la mode en ce moment, commence Richard Forestier, un des fondateurs de l’école et responsable du diplôme universitaire. Notre problème aujourd’hui, c’est que n’importe qui peut porter le titre d’art-thérapeute. Il suffit de faire quelques semaines de formation dans une école peu scrupuleuse et non reconnue. » Remonté, Richard Forestier insiste sur le sérieux des professionnels qui sortent de l’Afratapem : « Il faut faire attention avec l’art. C’est un domaine qui peut être néfaste pour certaines personnes. Une séance d’art-thérapie est forcément prescrite par un médecin au sein d’une équipe pluridisciplinaire. » Pour cette sommité de l’art-thérapie, il ne faut pas non plus confondre la pratique traditionnelle, liée à la psychologie, et celle moderne apprise à l’Afratapem. « Elle s’adresse à des patients sensibles aux arts, explique Richard Forestier. Elle exploite le potentiel artistique dans un but thérapeutique. » Musique, art plastique, calligraphie… L’art-thérapie possède ses spécialités et demande aux professionnels d’être compétents dans leur domaine artistique.
Les origines
Pour Richard Forestier, les prémices de la discipline sont nées dans les écoles de musique en Touraine. Au début des années 1970, plusieurs communes ont commencé à proposer l’apprentissage d’un instrument à tout le monde, pas seulement dans le but de former des musiciens aguerris, mais aussi pour ceux qui voulaient se faire plaisir. Cette pratique a ensuite franchi l’entrée des écoles. En 1975, des pédopsychiatres, à Tours, ont commencé à faire rentrer l’art dans leur service. La création de l’Afratapem était la suite logique. « L’art-thérapeute ne donne jamais son avis sur l’œuvre de son patient. C’est lui qui évalue sa pratique. Je me rappelle d’un vieux monsieur en maison de repos qui prenait beaucoup de plaisir à reproduire des cartes postales. Autour de lui, tout le monde s’est mis à lui rapporter des cartes postales de retour de vacances. Il se retrouvait à chaque fois avec une pile à recopier. On ne peut pas dire qu’il y avait une once de créativité dans ce qu’il faisait. Seulement, il n’était jamais aussi heureux que quand il se penchait sur ses dessins. Il diffusait en plus son bonheur. »
* Les prénoms ont été changés.
 
ALLER + LOIN
La bible, pour l’école de Tours, c’est le livre de Richard Forestier. Mis à niveau régulièrement, c’est une référence qui évolue en même que la profession et les recherches universitaires.
Tout savoir sur l’art-thérapie, ed. Favre, 7e édition.
 
 
 

Associations : "faire plus avec moins"

À l’Assemblée nationale, la commission d’enquête chargée d’étudier les difficultés du monde associatif a repris ses travaux. Le point avec Nicolas Aubry, responsable de la Maison des associations culturelles de Tours.

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L’emploi associatif , c’est 10 % du secteur privé et la commission d’enquête veut anticiper les risques sociaux d’une baisse des crédits publics…
Oui, le tissu associatif touche tous les secteurs. Les Studio regroupent 25 000 adhérents et embauchent une vingtaine de salariés. Les associations de service à la personne, comme l’ADMR (Aide à domicile en milieu rural), en emploient des centaines. Et pensez au TVB, au TFC…
En Indre-et-Loire, le secteur associatif compte 15 000 salariés. Une coupe dans le budget de la ville de Tours aurait quelle incidence sur ces emplois ?
Nous connaîtrons la position de la nouvelle municipalité en décembre. Uniquement sur le secteur culturel, la ville soutient 120 associations. Les aides vont de 200 € pour une manifestation de quartier à 900 000 € pour le CCNT et sont stables depuis 3 ans mais la crise amplifie l’action associative. Concrètement, les associations apprennent déjà à faire plus avec moins. Mais les établissements employeurs sont principalement financés par l’Etat et la Région et là, oui, les crédits sont de plus en plus difficile à obtenir.
Le mécénat compenserait-il une diminution des subventions ?
C’est une piste pour les associations à fort rayonnement : l’Opéra, les Beaux-arts, le TVB… Pour les associations moins prestigieuses, le financement participatif, qui fait appel aux particuliers, est mieux adapté. Elles mutualisent aussi leurs moyens, en partageant les frais d’un chargé de mission ou d’un local. En revanche, les financements européens sont sous-utilisés car les dossiers sont très complexes à monter. Il serait utile de simplifier ces procédures.

Chroniques culture #32

BD, CD live, docu sur les Stones et DVD décapant : les chroniques culture de la rentrée sont là !

LE DVD
LA CRÈME DE LA CRÈME
Alors que les lois du marché semblent même s’appliquer aux relations garçons-filles, trois étudiants d’une école de commerce vont transformer leur campus… en lieu d’expérimentation. Conte générationnel décapant et presque subversif (le proxénétisme est abordé frontalement), le film de Kim Chapiron est d’une justesse rare et emmené par des acteurs parfaits (la sublime Alice Isaaz). On regrettera l’absence de bonus, à part ce maigre making-of de 25 minutes.

À LA TV
CROSSFIRE HURRICANE
Attention, à déguster sans modération. Emballé par Brett Morgen, Crossfire Hurricane retrace l’histoire du groupe mythique, les Rolling Stones. Interviews, parfois inédites, clips, images d’archives et enregistrements live nourrissent ces 110 minutes de sex, drugs & rock ‘n’ roll. Ce docu revient aussi sur le manager de l’époque, Andrew Oldham, qui souhaitait faire des Stones des mauvais garçons, en opposition aux gentils Beatles.
Samedi 6, sur Arte, à 22 h 20.

LE CD
STATUS QUO THE FRANTIC 4’S...
Les dinosaures du rock (et c’est un compliment dans notre bouche !) ont encore le culot, que dis-je l’outrecuidance, de balancer un nouvel album live. Avec LE line-up classique et historique du groupe, tant qu’à faire. Et en écoutant ce concert à Dublin, c’est qu’ils en ont encore sous le coude : gros son qui tache, mix parfait et set-list aux allures de best of (Caroline, Bye Bye Johnny, Big Fat Mama…). Dix-neuf titres sur un double CD et aussi disponible en vinyle.

LA BD
PATXI BABEL T1 LA VAGUE
Le soleil, la plage, le surf : l’histoire commence comme une carte postale en direct du Pays basque. Sauf que la vie de Patxi bascule lors d’une rencontre dans une fête indépendantiste. La découverte de l’amour et d’un secret familial font tomber le jeune Patxi dans un monde où l’insouciance cède la place à une réalité adulte. Boisserie au scénario et Abolin au dessin ont trouvé le ton juste pour cette nouvelle série très prometteuse.

Le temps des secrets

Secrets d’État, message secret, société secrète, secret de polichinelle… C’est la nouvelle exposition au château du Rivau.

 

Des installations temporaires et permanentes animent le château du Rivau crédit photo Steven Fremont
Des installations temporaires et permanentes animent le château du Rivau (crédit photo Steven Fremont)

 
Des intrus se cachent parmi les trophées de chasse accrochés aux murs de pierre. Une gargouille, née en l’an 2000, vous espionne. Bienvenue au château du Rivau, dans un monde à cheval entre les contes de fées et l’art moderne. « Les enfants aussi peuvent apprécier l’art contemporain, explique Jérôme, l’un des quatre médiateurs culturels. Depuis 1999, les propriétaires invitent chaque année des artistes. Cela intrigue les enfants et c’est aussi une manière de faire vivre le château dans le présent. »
L’exposition Le secret s’est installée au Rivau jusqu’au 2 novembre. Une vingtaine de plasticiens jouent sur les mots et avec l’architecture du château. Les matériaux et les créations sont variés : photographie, vidéo, sculpture en métal tressé. Tous mettent en scène leur vision du secret. Les oeuvres, ultra modernes, s’intègrent avec beaucoup de drôlerie et de beauté dans les salles du XIIIe siècle. La visite se prolonge dans le parc inspiré des légendes du Moyen Âge. Du potager de Gargantua au labyrinthe d’Alice au pays des merveilles, les 14 jardins cultivent la poésie. Au milieu d’une pelouse, on croise des jambes de géant, Lilian Bourgeat a posé ici un immense arrosoir, Pierre Ardouvin a installé plus loin un manège coloré. Et si les enfants résistent à l’envie de manger le bonbon au miel offert à l’entrée, une surprise les attend à la sortie.
Visite dès 3 ans. Les audio pen permettent de visiter le château en groupe et sans casque, ce qui facilite les visites en famille.
Château du Rivau, au Coudray, 37120 Lémeré. Infos : chateaudurivau.com

Festival MFest : Metal hurlant !

Chevelus de tout poil, unissez-vous. À l’occasion du Festival metal, le MFest, entretien avec Quentin Rusterholtz, chargé de prod.

Le Mfest se réinstalle à Rouziers cette année (Photo MFest)
Le Mfest se réinstalle à Rouziers cette année (Photo MFest)


Il y a quand même quelques concerts de metal, ici à Tours, mais aucun gros festival… Vous étiez les pionniers ?

Pionniers, je ne sais pas. Il y a eu pas mal d’initiatives, mais pas régulières. Il y a eu un creux pendant un temps. Le Black Hawk organisait des concerts avec des groupes cool, mais c’était la seule option. C’est difficile de louer des salles pour du metal : question bénéfices, etc. Le MFest, c’est un peu la seule initiative. On est contents ! Ceux qui ont voulu se lancer dans l’aventure du festival avaient la gnaque, le matos logistique et avaient une mentalité d’artisan. Sans tout ça, il aurait été dur de faire les premières éditions…

Comment est née l’idée du MFest ?
L’ancien président de l’association avait un groupe (les Caverneux). Voyant le manque de structures et étant plus dans l’action que le blabla, il a voulu se lancer. Ce n’est pas du hasard, c’est un festival créé par passion.

Niveau affiche, la différence entre la première édition et cette quatrième fournée est étonnante. Vous avez déjà de gros groupes ! 

Aborted
Aborted

C’est vrai ! Les gens seraient surpris de savoir la solidarité qu’il y a dans le monde du metal. Aussi, prenons le cachet de Napalm Death (la tête d’affiche, NDLR) : il n’est pas si élevé alors qu’ils tournent depuis 30 ans. On est contents, car on a progressé. Mais on aimerait aller encore plus vite. On souhaite juste que ce soit solide. Comme nous sommes indépendants, il y a peu de subvention, environ 1/5e du budget. Si cette année, ça fonctionne bien, on se fera coproduire pour la prochaine.

Comment est le public du MFest ?
Rigolard, détendu, attentif et attentionné, provocateur, éclectique. Il y a aussi des familles, des ados, des connaisseurs… Ils sont supporters et soutiennent le local.

Si tu devais donner envie au profane qui n’y connaît rien au metal de  venir au MFest, comment t’y prendrais-tu sans lui mettre un couteau sous la gorge ?
Oh, je lui dirais qu’il en aura pour son argent et que c’est intense à vivre, scéniquement aussi. C’est une expérience. L’affiche est variée, car « metal » ne veut rien dire, il y a un paquet de styles différents à y inclure. Il pourra profiter aussi d’une ambiance bon enfant. Et enfin, il pourra voir de la technicité musicale et essayer d’outrepasser la voix, qui est un problème pour beaucoup.

L’affiche est étonnante, car on passe du bourrin, comme Aborted, au très rare et particulier Regarde les hommes tomber. Vous souhaitez rester éclectiques ?  
C’est une volonté, mais c’est aussi suivant l’ordre des choses. En plus, on fait ça à la fin des vacances, avec des groupes qui n’ont pas fait tous les festivals… Smash Hit Combo, par exemple, va embêter un sacré paquet de metalleux, car c’est du metal avec du chant rappé. Mais ça joue bien ! On n’a pas le budget pour une grosse affiche. Et si on reste enfermés dans un style particulier, on se tire une balle dans le pied.  Cette année, on a Phazm qui vient de se reformer, ils ne sont nulle part. Trepalium aussi, nous sommes les premiers à les avoir après leur nouvel album. Otargos revient d’Angleterre etc.

Quels seraient les groupes rêvés, à obtenir un jour ?
On a failli avoir Decapitated. Personnellement, j’adorerais avoir Textures, Katatonia – mais ils sont trop chers – Entombed, Havok, Obscura, Psycroptic…

A l’époque, vous aviez tourné un faux reportage absurde et délirant sur votre festival…
Oui, c’était après un reportage sur M6 (un documentaire mensonger et subjectif qui avait révolté la communauté metal). Poncho Prod, dont je fais partie, voulait parodier leur truc, avec un ton racoleur etc. On s’est dit : allons nous jouer des clichés. C’était la couverture vidéo du fest ! Elle compte 35 000 vues, ça a buzzé sur plein de sites. C’est là qu’on voit que le metal est sous-représenté alors qu’il y a un public énorme. (Il peut être visionné ICI)

Cette année, le Hellfest a été médiatisé comme jamais et a ramené 152 000 personnes sur trois jours (lire nos articles ICI). Penses-tu que ce festival puisse bénéficier à des initiatives plus locales ?
Pour moi, les effets secondaires sont positifs. A notre niveau tourangeau, on ne voit pas encore la différence. Le pouvoir de diffusion du Hellfest ne rejaillit pas sur nous. Le public qui vient est déjà conquis, mais leur succès peut rejaillir par contre sur les médias. Et c’est une bonne chose.

Mais au fait, pour le MFest, pourquoi Rouziers et pas Tours ?
Parce qu’on nous a accueillis là ! Et on aime que tout le monde soit gagnant. Là-bas, ils nous ont fait la salle moins cher, nous ont offert un soutien psychologique durant l’organisation et un très bon accueil. Tours, on n’aurait pas pu, déjà parce qu’il n’y a pas de salle au centre. A Rouziers, on peut aussi installer le camping, le market (un marché metal, NDLR) et on n’embête personne !

Propos recueillis par Aurélien Germain
EN BREF
C’EST QUAND ?
Le MFest se déroulera les 5 et 6 septembre, à l’Espace Les Quatre vents de Rouziers-de- Touraine. Début des concerts à 18 h le vendredi et 14 h 30 le samedi. Pass 2 jours à 25 € en prévente, ou 30 € sur place (possibilité de ticket une journée). Infos sur festival-mfest.com

L’ASSO
C’est l’association MFest qui organise le festival. Celle-ci est née des cendres d’Xtreme Arts et met en place des concerts depuis cinq ans, notamment à La Belle Rouge (Joué-lès-Tours) : « Ils sont vraiment un soutien pour nous. D’ailleurs, ils ferment leur salle les deux jours du MFest et viennent au festival ! »

QUATRIÈME ÉDITION
L’an dernier, « on a fait 508 entrées. Il en aurait fallu 540. Ce n’est pas une gamelle, mais on a eu des surcoûts. Cette année, l’idéal serait de faire venir 600 personnes ».

À VOIR ABSOLUMENT
> Phazm, parce qu’ils se reforment et mélangent habilement death metal et rock ‘n’ roll (histoire de secouer sa chevelure ondoyante et sa bière).
> Aborted, parce que la brutalité musicale des Belges va vous faire péter vos plombages (histoire de reprendre contact avec votre dentiste).
> Regarde les hommes tomber, parce qu’ils sont rares sur scène (histoire de frimer aux prochains concerts).
> Napalm Death, parce que le groupe anglais, ultra engagé, est culte et a posé les bases du grindcore bien énervé (histoire de prendre une douche de transpiration si vous êtes au premier rang).
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=6Q6BYV9k9c4[/youtube]

Interview rentrée : "Une période pour se réhabituer"

François Testu est professeur émérite de psychologie à l’Université de Tours. Il vient de fonder l’Observatoire du Temps de vie des enfants et des jeunes à Paris.

DOSS_PAP2_TESTUQue représente la rentrée dans notre société actuelle ?
C’est un repère temporel. Elle arrive après les vacances qui représentent une cassure dans notre vie qui tourne autour du travail. La rentrée est une période pour se réhabituer. Elle correspond en général avec la reprise scolaire. Notre année est dirigée par le temps à l’école de nos enfants. C’est impossible de travailler en continu. Il faut respecter les pauses. Quand j’entends des parents parler de préparation avant la rentrée pour de jeunes enfants, je me dis qu’il faut aussi se laisser du temps pour en profiter, ne pas gâcher la fin de ses vacances. Pour les adultes, c’est pareil.

Finalement, avec la reprise du travail, c’est la question du rythme de vie qui apparaît. Quel constat portez-vous sur l’emploi du temps au travail actuellement ?
Le travail est inscrit dans notre patrimoine génétique. Mais il faut aussi concilier notre emploi du temps professionnel avec notre rythme biologique. Par exemple, au Japon, certaines firmes prévoient un temps de sieste pour leurs employés. Il y a bien sûr une logique de rentabilité, mais cette initiative a le mérite d’exister et de correspondre au temps de pauses utiles. Comme pour les enfants, il y a une logique : certaines périodes de la journée sont favorables pour agir. D’autres, par exemple, après la pause de midi, peuvent être utilisées à des tâches moins sollicitantes. En France, nous sommes encore loin de ce système. Prenez le travail de nuit. C’est une aberration biologique : un moment où notre vigilance est quasiment nulle et notre productivité très faible. Certes, un hôpital ne peut pas s’arrêter de fonctionner. En revanche, vous pouvez éviter de faire tourner une usine la nuit.

Vous remettez en cause la « culture » du temps dans notre société ?
J’ai du mal à suivre le raisonnement sur la flexibilité du temps de travail. Sur le niveau strictement scientifique, c’est un mauvais emploi du temps qui crée une désynchronisation de notre vie. Le train-train, c’est plus agréable et plus sain que de savoir au dernier moment quel jour vous travaillez.

En chronopsychologie et chronobiologie, il reste encore peu d’études sur le rythme de vie des adultes, comment l’expliquez- vous ?
Dans notre domaine, il existe trois étapes : celle des enfants, celle des ados et viennent ensuite les adultes. S’il y a eu quelques travaux sur le rythme des étudiants, les ados et les adultes sont les grands absents des recherches. Pour la simple raison que c’est très compliqué, variable en fonction des profils, des métiers… On vient à peine de mettre en avant celle des enfants avec les rythmes scolaires. Il y a encore du chemin à parcourir.

Ambiances de rentrée tourangelle

Quatre lieux, quatre façons de vivre la rentrée : tmv a flâné du Nouvel Olympia à la Caf, en passant par un restaurant et une librairie…

DOSS_PAP1_OUVERTURE
Rentrée, plat, dessert

>Premiers jours au Martin Bleu
Odeurs de prunes et de vanille, Thierry retire du four ses petits pots de crème au lait de brebis. À quelques mètres du cuisinier du nouveau Martin Bleu, avenue Grammont, son collègue Franck sort du frigo une belle brochette de poissons de Loire qu’il se met à découper en filet. C’est la spécialité du restaurant tenu, d’une main de gastronome, par Florent Martin. Le patron rigole de sa silhouette de rugbyman, sert un café, répond à un coup de fil. Le matin est déjà bien entamé avant le premier service du midi. Ambiance studieuse au Martin Bleu, tout le monde se concentre, l’heure du service approche.
Florent Martin grimpe sur une chaise devant le mur pour inscrire le menu du jour. De ses anciens locaux, le chef tourangeau n’a changé que la déco, plus contemporaine, ambiance bistrot chic. Dans l’assiette, c’est le même topo : poisson d’eau douce frais, produits de qualité, de la région, cuisinés avec passion. Stéphane, le serveur, arrive un peu plus tard. Il commence par s’occuper de la cave, sort ensuite l’aspirateur. Il n’y a pas un grain de poussière sur le sol. Les surfaces sont déjà immaculées.
Après la pause estivale, les visages ne sont pas encore tirés, les gestes toujours automatiques. Le mois d’août a été calme. Les choses sérieuses commencent en septembre. Depuis quelques jours seulement, le restaurant affiche complet. Il va falloir reprendre les horaires effrénés de la restauration, les deux services de la journée. Éprouvante vie d’un restaurant : il faut pouvoir se lever tôt et se coucher tard toute la semaine. Florent Martin n’a pas trop de mal à reprendre le rythme de la rentrée : « Je dis toujours qu’il faut être né dedans, sinon tu ne peux pas tenir. »

En coulisse
>La rentrée du Nouvel Olympia
Faux calme dans le hall d’entrée du Nouvel Olympia. Les habitués de la cafétéria ne sont peut-être pas revenus de vacances, mais le théâtre est déjà en ébullition. Abonnements, préparatifs de la nouvelle saison, création artistique… Dans la salle de répétition, nichée en haut du Nouvel Olympia, une dizaine de chanteurs lancent des « ooo » et des « aaa », gesticulent, moulinent leurs bras dans les airs, soufflent fort.
Devant eux, le nouveau dramaturge du Centre dramatique, Vanasay Khamphommala, orchestre cet échauffement à coup de notes de piano avant de les réunir en choeur. Depuis la rentrée, à midi, les employés du théâtre et les acteurs suivent ces répétitions de chant pour la nouvelle création du directeur du Nouvel Olympia. Jacques Vincey souhaite les incorporer à la pièce Yvonne, Princesse de Bourgogne qui se jouera fin septembre. Dans la salle de répétition, les chanteurs ont laissé place aux comédiens d’Yvonne, Princesse de Bourgogne. Commencer, recommencer, essayer, comprendre… les acteurs vivent ce texte de Witold Gombrowicz depuis plus de 10 jours. Plongé dans ses pensées, à chaque fin de scène, Jacques Vincey se lève de sa chaise. Il esquisse quelques pas devant des acteurs attentifs. Il lance finalement une petite phrase pour les faire réagir, les aider à avancer dans leur interprétation, ne les bouscule pas trop. La précision de la pièce se fait dans la recherche de l’intonation juste, de l’intention du jeu. La scène recommence. Les paroles filent. Il reste quatre semaines avant la première représentation de la saison.

Tourner la page des vacances
>Dernière ligne droite à La boîte à livres de l’étranger
Elle traîne des pieds. Souffle à chaque fois que sa mère la rabroue. « Tu aurais pu y penser plus tôt quand même ! » Oui, sauf que cette jeune ado a quelque peu « oublié » qu’il fallait avoir acheté et lu un livre en anglais pour la rentrée (après tout, ce n’est que dans quelques jours…). Alors elle souffle de nouveau. Trop dur la vie. Elle lève les yeux au ciel quand elle voit le nombre de pages. Cent-dix. Berk ! Et tout dans la langue de Shakespeare, sans images. Re-berk !
DOSS_PAP1_LIVRECeci dit, impossible de ne pas trouver son bonheur ici, à la librairie La Boîte à livres de l’étranger, rue du Commerce. Surtout à quelques jours de la rentrée. Les gros cartons continuent d’arriver. « Posez tout ici. » Le livreur, casquette vissée sur le crâne, mâchouille son gros chewing-gum et déverse de nouveaux livres en anglais et en espagnol. Une des dernières salves. Ce qui n’empêche pas une cliente – une prof – de râler quand elle apprend que l’ouvrage qu’elle a commandé n’arrivera que dans quatre jours. « Mais c’est beaucoup trop long ! Comment je vais faire, moi ? », lance-t-elle, agacée.
Au final, dans cette agitation de la rentrée, ce sont plus les clients que les libraires qui transpirent le stress. De loin, on observe ça, en souriant. Tout comme ce jeune homme devant un livre de Stephen Clarke. Ses yeux pétillent en lisant les quatrièmes de couverture. D’après les vendeuses, les oeuvres de cet écrivain britannique s’arrachent. Il se moque allégrement des particularités françaises (« être en grève est le deuxième sport national après la pétanque », écrit-il) et étonnamment, il est davantage prisé par… les Français.

Plein régime
>La CAF enchaîne les rendez-vous
« Les étudiants, ce ne sont pas des lève-tôt », sourit une conseillère. Bonne fille, la Caisse d’allocations familiales a prévu une file spéciale pour les accueillir chaque après-midi. Il est 9 h 15, l’espace d’attente est encore silencieux. Les canapés aux formes design n’incitent pas à la paresse. Les familles commencent à arriver. Des couples à poussettes zigzaguent savamment sur la rampe d’accès. Il y a les jeunes pères qui ont sacrifié leur dernier jour de vacances pour écluser la paperasse familiale avant la rentrée, les mamans, accompagnées contraintes et forcées, de leurs trois enfants.
Un blondinet qui n’a pas remarqué la télé, joue avec le portable de sa mère, une petite fille croque un BN. C’est aussi l’heure de la pause casse-croûte pour une quinquagénaire venue avec son mari et son fils : elle sort un sablé croustillant. On comprend pourquoi la chaîne Gulli est branchée en fond visuel. Le son est coupé mais les cris des enfants offrent un doublage de qualité. Dans les box d’accueil, les rendez- vous s’enchaînent toutes les 10 minutes. Une dame qui vient de prendre son ticket dodeline de la tête : « J’avais rendez-vous à 11 h, ils vont me prendre en retard. » Le gong l’appelle à 10 h 57, la dame se lève, tout étonnée.
11 h : trois bureaux sont ouverts, les techniciens travaillent à plein régime. Le public est reçu seulement sur rendez-vous. « Prendre rendez-vous ! Oh la la », souffle un homme d’une quarantaine d’années. Un peu emprunté, il s’est assis devant l’un des ordinateurs en libre-service. Ceux qui viennent au débotté patientent devant le guichet d’accueil. Pendant que les conseillers orientent les uns et les autres le plus rapidement possible, l’agent de sécurité garde un oeil sur tout le monde. On se demande si les étudiants seront aussi turbulents que les bambins…

Et retrouvez l’interview de François Testu, sur les rythmes à la rentrée ICI

Rentrée scolaire : l'étape des TAP

Les nouveaux rythmes scolaires concernent plus de 9 000 écoliers tourangeaux, cette année… Mise au point sur les Temps d’activité périscolaire (TAP).

Les rythmes scolaires concernent 9 200 écoliers tourangeaux.
Les rythmes scolaires concernent 9 200 écoliers tourangeaux.

La nouvelle organisation de la semaine de cinq jours est arrivée dans les 59 écoles primaires de Tours, le 2 septembre. Les Temps d’activité périscolaires (TAP) sont répartis sur deux après-midi par semaine : le lundi et le jeudi ou le mardi et le vendredi, en alternance selon les écoles. L’enseignement se termine à 15 h puis des intervenants socio-éducatifs animeront des ateliers jusqu’à 16 h 30. Pour limiter l’utilisation des salles de classe, les activités se dérouleront dans des salles de motricité, des gymnases, voire les bibliothèques municipales.

Barbara Darnet-Malaquin, l’adjointe de Tours en charge de l’éducation, assure que les horaires ont été réfléchis. « Trois heures d’activités exigeaient une logistique trop coûteuse, c’était ingérable à Tours. Un TAP à partir de 15 h 45 respecterait la sieste des plus jeunes mais les animateurs n’auraient pas le temps de réaliser les activités. » Elle précise que septembre sera une période d’ajustement : « Nous ferons un point avec les directeurs d’établissements, le personnel municipal, les référents TAP et les parents en novembre, à la fin de la première période. »
Lundi matin, veille de la rentrée, les activités proposées n’étaient pas encore affichées dans certaines écoles. Sport, dessin ou musique, pour les familles, ce rythme reste inadapté aux enfants. « On est obligé d’interrompre la sieste des petits », explique Stéphanie de la Coordination des parents. Pour le Syndicat des professeurs des écoles, il était essentiel de raccourcir la pause méridienne : « Deux heures, c’est trop long. Les enfants s’énervent, il y a beaucoup d’incidents. » Surtout, ces questions autour des TAP renvoient l’enseignement au deuxième plan, alors que « c’est le coeur de l’école. »

Deux jours de Terres du son #2

Notre chroniqueur Doc Pilot était aussi sur Terres du son, il nous raconte ce qu’il a vu, aimé, détesté…

 
nasser 1 pour tmvDix ans déjà, tant mieux, au moins il nous reste une raison de nous laisser glisser dans l’été sans pour autant renoncer aux décibels, une raison de ne pas nous fixer à une table de la guinguette et d’y passer du temps à jouer les touristes sur ses terres ; Terres du Son déplace le centre de gravité tourangeau vers des finis-terres en porte ouverte vers le Sud. C’est cool la campagne quand le son bouge la terre à t’en faire fuir toutes les espèces rampantes et grignotantes. Sans le son ce serait d’un triste ; sans la foule ce serait sinistre et l’on fuirait vers la ville pour échapper à la morne amplitude d’un ennui rural et suicidaire. Une des raisons d’exister des festivals est aussi de donner du sens à la nature, de la matière à la pousse insolente et brouillonne de la matière végétale non disciplinée, de porter l’éco-responsabilité en étendard même si l’on sait bien que finalement : on s’en branle tant on est faible face à la nature. Imaginez : le festival terminé on laisserait les scènes en place, les sonos, les chapiteaux, les bénévoles… très rapidement la végétation recouvrirait tout et les humains abandonnés dans cette jungle deviendrait fous… à cause du silence…
1er jour
J’arrive en Ayo, la belle chanteuse aux petites chansons rustiques et animales, une femme si gentille, à désirer l’avoir pour amie, mais au final un show juste sympathique… Ayo oh Ayo oh Ayo ; non je ne sais ce que répondit l’écho… Des fois (souvent ?) ce n’est pas sur les grandes scènes que ce vit le meilleur ; ce soir sous chapiteau avec les marseillais de Nasser c’est la grande claque au cœur et à la gueule pour une sorte de dance-floor post-apocalyptique parfaite synthèse de multiples influences ( Kraftwerk, Cerrone, Captain Beefheart, PIL, Residents, New Order) pour aboutir à un style auquel adhèrent toutes les générations. Le show est à la hauteur de la musique, haut en couleur, énergique, cohérent, vivifiant : le groupe qu’il ne fallait surtout pas rater !!!… Après Woodkid c’est beau mais c’est tout, c’est parfait mais après ; ça se regarde comme un feu d’artifices, redevenus spectateurs d’une jolie prestation… L’ Ez3kiel Extended balance la bande-son d’un film en la nuit du bout du monde ; est ce de le jouer en extérieur ? On dirait l’orchestre un peu « stone » avec une impression de les voir descendre d’un nuage de fumée odorante…  Je retourne vers Tours, le transformer de Lou Reed à fond dans l’habitacle… Levé aux horaires dans la musique des Temptations ; y’a des nuits où l’on dort peu tant nous travaille l’envie d’être au lendemain…
2e jour
Le ciel gris et bas reste menaçant… fait chier… En Touraine Soundpainting Orchestra  Tribute to the Beatles pour user de la période psyché des fab four pour pousser loin la relecture en construction : la scène est pleine à craquer… Emotion et joie de voir enfin le Staff Benda Bilili, ceux du film avec leurs faiblesses physiques et leur force musicale : la danse est de mise sous l’humidité omniprésente… Barcella j’aime pas, j’y peux rien, j’aime pas; c’est pas ma came, au contraire de David Krakauer et son jazz rock mâtiné de culture juive, beau, technique, dansant et démonstratif, quatre adjectifs que l’on peut aussi coller à la nouvelle formation de Ben L’Oncle Soul, Monophonics, le tourangeau adossé à cette force de frappe semble indéboulonable et son spectacle chargé de bonnes vibes, à l’instar de celles dégagées par M, la star qui aime son public et lui confie sa passion pour mieux l’entraîner vers l’adhésion totale…  Au Village gourmand Padawin en quartet pousse la barre de plus en plus haut… une autre journée s’annonce ; je suis impatient de voir Detroit, pas vous ?

Terres du son 2014… c'est parti ! #1

Vendredi 11 juillet, on était au lancement du festival tourangeau le plus populaire. On vous raconte ce premier jour ?

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De grosses gouttes de pluie s’explosent sur le capot des voitures qui foncent sur la route de Monts. Malgré quelques embouteillages pour ce jour de départ de vacances, la route vers le domaine de Candé n’est pas bondée en cette fin d’après-midi. Il y a de la place sur le parking. Les basses provenant des scènes, juste de l’autre côté de la barrière, tambourinent à leur tour sur le pare-brise. William Mc Anuff a déjà commencé, sans se préoccuper de la météo. Les nuages semblent bien réagir aux vibrations jamaïcaines.
Même site que l’année dernière, sur les dessus du domaine, la crainte d’un déluge comme en 2012 se retrouve sur les accoutrements des festivaliers : ponchos, bottes, kway… Ayo, elle, verse dans le mysticisme. Une voix pleine de miel, elle lance des regards aux cieux, comme si la chanteuse avait enfin trouvé la vérité. Décevante, sa voix se perd dans les limbes quand elle donne dans la soul sirupeuse. Elle est beaucoup plus intéressante dans ses tentatives hip-hop. Heureusement que son batteur est un bûcheron talentueux tout en funk et en groove. Alors quand la chanteuse allemande prend sa place pour entamer un mélodie édulcorée, la coupe est pleine : on se dirige vers le stand de burger pour pouvoir tenir la soirée. Et se préparer à Nasser. Le groupe de rock de la soirée. Celui qui va vraiment lancer cette édition. Le trio n’y va pas par quatre chemins : grosse basse au synthé analo, guitare criarde et un chanteur/batteur de folie, prêt à mouiller la chemise. Les corps se mettent à danser sur les rythmes binaires, Nasser fait le grand écart entre électro-clubbing et rock garage. A une centaine de mètre, le duo des Cats on trees débutent leur prestation sucrée-amer. C’est beau sur scène, plein de triangles et de lumières. Mais c’est à peu près tout. Petit instant de malaise, une partie du public n’est pas dupe : on a l’impression d’assister à une pâle copie de The Do. Nous, on retourne à Nasser pour profiter une dernière fois de leur énergie.
[nrm_embed]<iframe src= »//player.vimeo.com/video/100576868″ width= »500″ height= »281″ frameborder= »0″ webkitallowfullscreen mozallowfullscreen allowfullscreen></iframe> <p><a href= »http://vimeo.com/100576868″>Festival TERRES DU SON / Jour #1</a> from <a href= »http://vimeo.com/clementprotto »>Clement Protto &quot;ECL-R&quot;</a> on <a href= »https://vimeo.com »>Vimeo</a>.</p>[/nrm_embed]
22 h 45 : celui que tout le monde attend se fait désirer. La nuit est bien tombée, des spots agressifs aveuglent les festivaliers, un beat de rap fait monter la sauce. Woodkid monte sur scène. La violence des tambours et des cuivres alternent avec sa voix de basse mélancolique. L’égérie de la nouvelle french touch jubile de revenir en France, après avoir beaucoup travaillé aux Etats-Unis. La démesure outre-atlantique se ressent beaucoup dans ses jeux de scène, dans l’énorme écran qui balance des images sacrées, de squats… Spectacle total où vous en avez pour votre argent. Une prestation magnifique. L’heure tourne, ses mélodies font avancer le temps, un autre dilemme se présente : Ezequiel ou St Lô ? On passe vite voir les Tourangeaux qui restent un peu trop coincés dans leur univers de poupées mécaniques, même si leur talent est toujours au rendez-vous. A minuit, on a envie de fureur, de danse, de prendre du bon temps et de garder l’esprit éveillé. St Lô tente de faire réagir les festivaliers un peu engourdis. Rap, électro, soul, funk, les influences s’entrecroisent, se brouillent entre elles, se répondent. Un bon groupe qui représente l’éclectisme de la programmation de ce Terres du son 2014.
Dernière surprise de la soirée, Breton, on les avait déjà vus au Temps Machine il y a deux ans. A l’époque ces jeunes anglais surprenaient par leur rock nouvelle génération, entre rage contre la société malade et lignes de basses groovy. En quelques années, et un deuxième album, Breton persiste à montrer sa furieuse envie de faire danser les foules. Le son de la grosse caisse de la batterie ressemble plus à un beat de boîte à rythme que d’un repère pop. Les musiciens s’échangent la basse, la guitare, les synthés, ils se déhanchent sur scène jusqu’à l’extrême. Roman Rapak, le chanteur, manque un bout de marche et se retrouve les deux pieds en l’air. Pas grave, le loulou remonte sur ses guibolles. C’est bon de voir un prestation où tout peut déraper, où les musiciens ne prévoient pas, ne calculent pas, donnent tout ce qu’ils ont, même si une partie de la foule s’en ai déjà allée.
 
Le reste de la programmation ? Les groupes de samedi et dimanche par ici.
 

Horoscopie à la plage

On sait tout de votre été.

Chiens-suspicieux005
Pour Juillet
BÉLIER
Amour Comme Balzac l’a dit : « L’avarice commence où la pauvreté cesse. »
Gloire Il a aussi écrit : « Un vieillard est un homme qui a dîné et qui regarde les autres manger. »
Beauté « Hou, c’est chaud ce matin… » Ça, c’est nous qui l’avons écrit.

TAUREAU
Amour Aïe caramba !
Gloire Le bout du tunnel est à 26 kilomètres environ.
Beauté T’as un truc sous les yeux, là… Ah pardon, c’est l’anticerne qui s’est accumulé pendant un an… C’est un peu crade.

GÉMEAUX
Amour Vertige, comme disait Alain B.
Gloire Vous auriez voulu être un artiste, comme disait Daniel B.
Beauté Doesn’t mean you’re not dead, comme disait David B. (ça ne veut pas dire que vous n’êtes pas mort(e) en VF)

CANCER
Amour Rien à faire, vous êtes bloqué(e)s dans votre délire adulescent, épris de justice, d’idéalisme et de recherche du bonheur. On est astrologue, pas psy.
Gloire Jouez au Monopoly, vous allez gagner. Le reste, c’est compliqué.
Beauté C’est dans la tête…

LION
Amour Ça rime avec calembour.
Gloire Ça rime avec Raymond Barre.
Beauté Ça rime avec épilé(e).

VIERGE
Amour RAS
Gloire Nan, toujours rien…
Beauté Désolé, vraiment, là on a rien…

BALANCE
Amour Elle ou il est vraiment naze, larguez-le (la)… Non, non ! STOP ! Pardon, on s’est trompé. On a pensé que vous étiez scorpion. Pour vous, tout va bien…
Gloire C’est dingue, vous allez être à l’heure à tous vos rendez-vous pro. Dommage que vous soyez en vacances…
Beauté Sel + soleil + sable = vous êtes mal barré(e)s

SCORPION
Amour Voir Balance.
Gloire C’est quand on touche le fond qu’on rebondit… Sauf quand vous avez une jambe cassée et que vous êtes coincé dans le trou.
Beauté Notre truc de grand-mère : les orties.

SAGITTAIRE
(interlude proverbes africains)
Amour Le grain de maïs a toujours tort devant une poule.
Gloire Le bout de bois a beau rester dans l’eau, il ne deviendra jamais caïman.
Beauté Si tu te tapes la tête contre une cruche et que ça sonne creux, n’en déduis pas forcément que c’est la cruche qui est vide.

CAPRICORNE
Amour Hi, hi, hi…
Gloire Du Loup de Wall Street, vous en mangez tous les matins.
Beauté Ce n’est pas parce que vous aimez le foot que vous êtes obligé(e)s de vous coiffer comme les footballeurs…

VERSEAU
Amour Trop de Tinder tue Tinder. C’est pareil pour Meetic ou Adopte un mec, cherchez pas.
Gloire Vous croyez à fond au retour du string de bain sur la plage cet été…
Beauté …mais pensez aux autres avant.

POISSON
Amour Ça roule ma poule.
Gloire Ce n’est pas vraiment génial d’avoir Christophe Maé comme modèle de réussite…
Beauté En revanche, ressembler à Pascal Obispo, ça se discute. Surtout si vous êtes une femme.

 
Pour août
BÉLIER
Amour On vous a charrié toute l’année dans l’horoscope tmv (c’est ça, d’être le premier signe). Donc en août, l’amour sera au rendez-vous. Ou pas ! (ahaha)
Gloire Pour le bien-être de la communauté, cessez de vous triturer le nez.
Beauté Culotte jaune ou slip rouge sinon rien.

TAUREAU
Amour Lol, mdr, ptdr, expdr, mégatriple lolz.
Gloire À vous l’argent dans les poches (avant de tout perdre au casino).
Beauté On vous aime. Coeur. Bisou.

GÉMEAUX
Amour Coup d’un soir, esprit dans le noir.
Gloire La classe totale !
Beauté « T’aimes ça, les grosses “ couisses ” ? » (Dikkenek).

CANCER
Amour Pas pour cet été, désolé.
Gloire Pas pour cet été, désolé (bis).
Beauté Pas pour cet été, désolé (ter).

LION
Amour Le lion (l’animal, ne vous enflammez pas) peuvent s’accoupler jusqu’à 50 fois par jour. Dingue, non ? Jaloux ?
Gloire Dédicace à tous les stagiaires d’été qui n’auront pas de vacances !
Beauté Les cheveux gras, c’est le mal.

VIERGE
Amour Évitez le selfie pendant l’acte. Ça casse vraiment tout, sérieusement.
Gloire Quand le patron est en vacances, les souris dansent. Les souris, c’est vous et votre équipe de feignants, hein !
Beauté On vous fait des bisous !

BALANCE
Amour L’amour, c’est comme une boîte de chocolats. On tombe toujours sur le plus répugnant.
Gloire Ah, vous l’avez pas volée, celle-là, hein ? !
Beauté Qu’est-ce que c’est bien d’être méchant, bon sang…

SCORPION
Amour Comme vous avez pris cher pour le mois de juillet, ça va continuer…
Gloire Ah, le bon vieux temps où vous aviez encore des congés.
Beauté Qui fait pipi contre le vent, se rince les dents.

SAGITTAIRE
Amour Cupidon est un petit être tout nu qui vole, mais il ne vous aime pas.
Gloire Le million, le million !
Beauté On espère que vous n’avez pas la même dégaine que votre signe (un type mi-homme-mi cheval, avec un arc, bof bof pour draguer).

CAPRICORNE
Amour Vous allez vous accoupler avec un scorpion, un lion et un sagittaire. (ça en fait du monde, berk)
Gloire Facebook au bureau, machine à café en panne et le patron qui reste : quel été pourri pour vous au travail.
Beauté Le cérumen, c’est la vie.

VERSEAU
Amour Doux comme un agneau.
Gloire Fier comme un paon.
Beauté Dodu comme un lamantin.

POISSON
Amour Comme le ciel : orageux.
Gloire Comme votre budget : zéro.
Beauté Comme la plage : sale.

Tours : nos idées sorties pour vos vacances

On vous a concocté un super guide pour passer des vacances de rêve dans le coin. On a trouvé 133 raisons de rester à Tours.

UNEouaich
Téléchargez notre pdf pour ne pas vous ennuyer cet été à Tours
La rédaction vous souhaite de bonnes vacances. On se retrouve le 3 septembre.

Rayons Chauds, Rayon Frais en bord de Loire

Chaque semaine, Doc Pilot nous fait redécouvrir Tours sous l’angle culture.

Jonny Lang à Avoine.
Jonny Lang à Avoine.

La biennale Rayon Frais est un rendez-vous incontournable et attendu pour les amateurs de surprises visuelles, auditives, sensitives. Une plongée sans bouteille dans la création abrupte et sans compromis, un voyage exotique vers des terres oubliées au fond de nos rêves, un bon moyen d’oublier un temps la réalité et revenir au quotidien, armé de toutes ses images. Pourtant la performance de Sophiatou Kossoko en Arcades Institute prend racine dans une réalité exacerbée, ne laissant guère de place à l’illusion et au rêve. La force du verbe et la charge des mots est toute en force et en attaque, de l’incarnation visuelle du geste à la danse codée : une voie impossible à quitter avant la fin du voyage…
Au pot d’ouverture du Festival le Quatuor Machaut balance des vagues d’harmonies cuivrées, perché dans la Tour Charlemagne, vers une audience d’acteurs locaux désireux de signaler leur présence à la nouvelle couleur en place et impatients de boire un coup car il fait chaud… Au top de Christine Beuzelin, les goulus et les soiffards massacrent le buffet, comme à l’habitude ; Serge Babary arrive après la bataille et discute à la cool avec les trainards : les quémandeurs sont déjà parti hi hi…
Bœuf blues en Arcades Institute : un peu fiesta de fin d’année pour des prestations de potes en demi-teinte. Jack Cigolini et Patrick Filleul mènent le bal avec l’humilité des grands, mais quand Christiane Grimal entame « summertime », ça joue vraiment et tout s’enflamme… Autre américaine, autre temps, triste destin : tombé dans Karen Dalton j’ai du mal à écouter autre chose : Billie Holidays me sauve in extremis de la noyade…. Dominique Mureau est décédé d’une crise cardiaque foudroyante en plein Ile Simon/Mode d’Emploi ; ça s’appelle « mourir sur scène » et ça fout un choc. Je l’aimais bien cet artiste photographe aux yeux pétillants d’intelligence, au feeling apaisant et apaisé…
En route pour le festival Avoine Zone Blues où se joue, paraît-il, une sorte de guéguerre locale à la Pépone/Don Camillo ; peu nous importe car pour nous c’est « tout pour la musique »… Pillac balance son nouvel album très rythm and blues (serait ce l’effet Ben, beaucoup d’artistes filant dans cette niche ?), c’est bien mais guère innovant ; je le préfère quand il revient au blues… La tête d’affiche Jonny Lang incarne l’excellence avec un quintet de virtuoses au service d’une sorte de rocksoul osant le subtil mariage de l’émotion et de la technique ; lors d’un des solos de guitare du jeune prodige j’ai physiquement « le frisson » ; la version allongée du « livin for the city » de Stevie Wonder restera dans les mémoires. Jonny Lang, remet les pendules à l’heure, confirme une fois de plus que la technique n’est rien sans l’âme et l’amour du public mais aussi que les ricains seront toujours les plus forts dans le style … La France n’est pas qualifiée ; pas grave Le Tour de France arrive…
Aller au Festival Les Courants à Amboise, c’est comme partir en vacances ; se poser à l’île d’Or c’est déconnecter de la vie courante, se donner du temps pour vivre, jouir et partager. Ce festival a su garder un feeling bon enfant et convivial, populaire et festif, une atmosphère unique et sans prise de tête surjouée : on ne voit pas de mecs de l’orga courir les yeux dans le vide et l’esprit dans l’oreillette ; vous saisissez… Après deux groupes sans intérêt ( une excellente copie de Louise Attaque, ben oué ils jouent mieux qu’les mecs à qui ils ont tout piqué, et une pantalonnade punk qu’à pas le son : non, je ne cite pas de nom car demain ils seront peut être enfin bons) Soviet Suprem envahit la scène et balance un concept théâtre et musique, mélangeant le hip hop aux racines de l’est : les ex Java propulse le festif vers un scénario délirant et mine de rien sacrément technique et travaillé : j’adore et j’achète un tee-shirt pour porter leurs couleurs tout l’été !! Les Têtes Raides sont plus sages même s’ils ont mis beaucoup de rock dans leur style ; les titres phares au final ramènent à l’adhésion toutes les strates du public…. Sinsemilia fera l’unanimité au final avec une heure trente de « bonnes vibes, man » ! C’est beau Amboise la nuit au sortir de l’île d’Or ; t’as l’impression d’être dans un film…
Rayon Frais encore, pour un dimanche entièrement consacré à voir un maximum de spectacles : excellente Emmanuelle Lafon au Vinci pour un set écourté pour cause de grève des intermittents ; j’aime cette encyclopédie de la parole au service des combats… A la sortie Jacqueline & Marcel, la compagnie L’Art Osé propose une relecture  du médecin volant de Molière : c’est drôle, insolent, joué à la limite de la caricature et de l’hommage… A L’Opéra, la fascination du désastre est une écriture théâtrale jouée par des orfèvres en la pratique de la drôlerie au service du sens, de la dénonciation par l’image sans exclure la poésie omniprésente. Superbes décors, rires, pas une seconde d’ennui, habillage sonore envoûtant : un sans-faute pour Adell Node-Langlois, Estelle Beugin et Alexandre Demay..  Au Théâtre Olympia les danseurs sénégalais de L’École des Sables nous embarquent dans un trip un peu fou au fil rouge (l’interactivité cybernétique) régulièrement tranché par des références aux traditions ancestrales avec nombre de clins d’œil à l’accueil des migrants : à base de bassines colorées la mise en scène est à l’image de la chorégraphie : tonique, comique, festive et conviviale… En l’Esplanade du Château de Tours se tient le Chef d’œuvre d’Art ultime, la conjonction entre les pratiques, Le Jour du Grand Jour du Théâtre Dromesko, tant et tant élevé dans la qualité et l’humanité qu’il nous sera difficile après l’avoir vécu de goûter autre chose. Le spectacle global engendre l’impossibilité de vous le décrire sans minimiser son impact. Je me contente donc de vous affirmer le sentiment que ce gang d’humains talentueux est fortement nécessaire pour nous aider à vivre, pour relativiser nos angoisses, nos peines et nos joies ; en une heure et demi de surprises et de beauté , notre Condition Humaine nous est habilement exposée dans un univers aux possibles références subjectives allant de Tardi à Fellini, de Scolla à Burton, de Malaparte à Celine. Je n’ai jamais rien vu d’aussi bon : Ils sont forts les Bretons !!

Chroniques culture #31

Chaque semaine, on vous propose notre sélection DVD, album, BD et jeu vidéo.

LE CD
ZZ TOP, VERY BADDEST OF
« Gimme all your lovin’, all your hugs and kisses toooo ». Ah, qui ne l’a pas chantée, cette super chanson de nos barbus préférés ? Les ZZ Top (enfin… leur maison de disques) ressortent un nouveau best-of, histoire de s’écouter une bonne dose de rock texan. Au programme, double CD, 40 titres de la période 1971-2003, avec des hits (La Grange, Tush, Viva Las Vegas…) et de petites pépites moins connues (Fearless Boogie, Beer Drinkers and Hell Raisers…).
LE DVD
SUPERCONDRIAQUE
Gros succès en salles vu le casting (le duo Dany Boon, Kad Merad), Supercondriaque débarque en DVD et Blu-ray. L’histoire d’un hypocondriaque maladif, poussé par son ami docteur dans les bras d’une femme pour guérir. Bonus non négligeables, un making of, un bêtisier, des scènes coupées, un très dispensable docu sur la tournée promo (au cas où vous ne les avez pas assez vus dans tous les JT) et un courtmétrage de l’excellent Stéphane de Groodt.
LA BD
PERKEROS LES NOTES FANTÔMES
Avec ce tome 1, Ahonen et Alare livrent une chronique au jour le jour d’un groupe de rock confronté à… des pouvoirs magiques. Le mélange des genres est parfaitement réussi, comme un croisement entre les univers d’Harry Potter et de Gorillaz ! Le tout est servi par un scénario malin qui transcende les poncifs du genre et mis en valeur par un dessin superbe et plein d’inventivité (les scènes de concert sont particulièrement bien rendues).
Hervé Bourit
LE JEU
VIDÉO EA SPORTS UFC
Vous adorez les sports de combat, mais vous avez peur d’abimer votre joli nez ? Alors laissez-vous séduire par la nouvelle simulation sportive d’EA Sports. Superbement réalisé, cet hymne à la gloire du free fight vous fait enfiler le short d’une centaine de guerriers des temps modernes. Le résultat est impressionnant de réalisme. Il ne manque que les gouttes de sang sur le tapis du salon.
L. Soon
+ 16 ans, PS4, Xbox One, 69 €.

Banque alimentaire : cuisinez mobile !

Quand la banque alimentaire de Touraine et l’association d’entraide Téméléïa s’associent, ça donne un atelier cuisine plutôt sympathique. L’idéal pour découvrir la cuisine, y prendre goût, mais aussi pour rencontrer de nouvelles personnes.

Autour de la cuisinette mobile, les participants, satisfaits, terminent la préparation de leur repas.

Branle-bas de combat en cuisine, le repas doit être prêt à midi. Au menu de ce jour : salade mixte, couscous et mousse aux fraises. Les cuistots s’affairent, respectant à la lettre les instructions de la chef. L’ambiance d’une cuisine de restaurant… dans le hall des locaux de l’association d’entraide Téméléïa à Tours. Après trois séances d’initiation à la cuisine, huit bénéficiaires de la banque alimentaire terminent de préparer le repas qu’ils partageront ce midi. Trois séances gratuites destinées à familiariser les participants à la confection de menus à la fois complets et simples.
Pour parvenir à leurs fins, Adtiyan, Sylvia et six autres apprentis cuisiniers ont disposé des conseils de Béatrix, une bénévole de la banque alimentaire. « Nous préparons des plats que les participants ont envie de cuisiner. » Et afin de pouvoir cuire la viande et rincer les légumes, une cuisinette mobile est prêtée par la banque alimentaire de Touraine (BA37). Un outil de cuisine sur roulettes, composé d’un plan de travail, d’un four, de plaques de cuisson, d’un évier. Idéal pour découvrir la cuisine et y prendre goût. Pour Daniel Doyer, président BA37, les ateliers de cuisine « sont l’occasion pour les bénéficiaires de découvrir de nouvelles recettes qu’ils peuvent reproduire ensuite chez eux en utilisant les produits que nous leur distribuons ». Mais outre cet aspect pratique, cuisiner à plusieurs a aussi vocation à permettre de « rencontrer de nouvelles personnes et à d’échanger avec elles autre chose que de simples conseils de cuisine ». Un propos confirmé par Sylvia, une des participantes, qui « apprécie l’ambiance détendue des ateliers ». Lancement réussi pour la banque alimentaire, qui prévoit de nouveaux ateliers à partir du mois de septembre.

Zoom sur Rayon frais : On aime Animal fYESta !

Le festival Rayon frais commence cette semaine, on est allé voir en avant-première le spectacle du collectif Cocktail Pueblo : Animal FYESta. Et on a aimé.

(Photo Laëtitia Barbier)
(Photo Laëtitia Barbier)

Le spectacle Animal fYESta a été imaginé par le collectif d’artistes Cocktail Pueblo spécialement pour le festival Rayons Frais. Ils sont en résidence au Temps Machine, exprès pour ça. Fraîcheur testée et approuvée par nous, vous nous faites confiance, non ? Cocktail Pueblo, c’est une joyeuse bande de copains tourangeaux, musiciens et techniciens, qui ont chacun leur propre projet au sein du Cocktail : Jagwar Pirates, Piano Chat, Futuroscope…
Réunis pour un spectacle son et lumière à vous donner envie de rejoindre vos bambins sur le carré magique. Qui vous fait aussi envier Marceau, le chanteur plein d’énergie avec son masque de chien bleu, qui garde parfaitement le contrôle sur une vingtaine d’enfants déchaînés par la musique. Quand leur carré de lumière s’éclaire? et au son du sifflet, les enfants doivent imiter l’animal que Marceau leur a attribué, chiens, singes, tigres ou poules. La consigne n’est pas toujours respectée mais ils s’amusent. C’est l’heure du limbo : il faut danser avant de passer sous la barre. Certains trichent avec leur petite taille, mais la plupart se prêtent au jeu avec un grand sourire. Ils sont félicités, ils ont gagné un nouveau jeu. On passe aux éléphants. Quand la lumière blanche illumine le carré, personne ne doit bouger ! Car des souris imaginaires guettent pour chatouiller les pachydermes en herbe. Au son d’une flûte à bec heureusement accompagnée par guitare, batterie et synthé, ils marchent en imitant un éléphant. Puis c’est reparti « en direction de la fyesta ! » Pas n’importe quelle fiesta, en somme.
La musique donne envie de se prélasser sous un cocotier (pendant qu’on garde les enfants pour vous), puis s’emballe… les enfants avec. Quand la musique s’arrête, ils s’immobilisent, fascinés. Le spectacle est prévu pour durer 40 minutes : un véritable challenge ! Et pourtant…
Cocktail Pueblo, au Temps Machine, vendredi 4 juillet à 18 h et samedi 5 juillet à 11 h et 18 h. Le Festival Rayons Frais est entièrement gratuit, mais il faut retirer les places au square de la préfecture, jusqu’à une heure avant le début d’Animal fYESta. Plus d’infos sur le reste du programme sur rayonsfrais.com
 

Le Wwoofing, un voyage participatif

Le Wwoofing, vous connaissez ? Voyager à moindre frais en découvrant le fonctionnement d’une ferme bio séduit de nombreux jeunes : nous sommes allés voir dans la campagne tourangelle.

Wwoofing
Bossay-sur-Claise, dans le sud de la Touraine. Sous un soleil de plomb, Tony et Sylvain, deux jeunes agriculteurs maraîchers, installés à leur compte depuis quelques années, s’affairent sur leurs terres. Il est presque midi, les conditions de travail sont rudes. Difficile de gérer à eux deux 11 hectares de cultures. Bientôt, deux travailleurs à mi-temps viendront les assister, mais en attendant, Tony et Sylvain ont opté pour une solution économique et enrichissante : le Wwoofing. Chaque année, les deux amis accueillent sur leur ferme des apprentis fermiers bénévoles, français ou étrangers, qui viennent les assister gracieusement en échange du gîte, du couvert et de belles rencontres. Côté fermier, l’investissement financier est minime et donc intéressant. Côté Wwoofer, le séjour à la ferme est l’occasion de découvrir le monde agricole et de partager des moments avec les agriculteurs, loin des villes.
« Recevoir des personnes à la ferme, ça nous permet de casser la routine et de rigoler à plusieurs. »
Tania est israélienne. Après deux premières expériences de Wwoofing, une en Israël et une aux États- Unis, elle a choisi la France pour son troisième séjour. Avant tout pour apprendre à parler le Français, mais surtout pour le dépaysement. Car ce qui séduit la jeune femme de 21 ans, c’est « cette déconnexion » qu’offre le Wwoofing. Après avoir passé quelques semaines dans une autre installation agricole du département, elle a choisi de continuer son séjour à la ferme maraîchère de Tony et Sylvain. En contrepartie de ses services, ses hôtes ont mis à sa disposition une petite caravane. Un confort rudimentaire, qui ne perturbe pourtant pas la jeune femme. « Cela fait partie du jeu, on s’adapte à chaque fois aux conditions d’accueil, qui varient d’une ferme à l’autre ». Chaque jour, Tania assiste les fermiers pendant quelques heures. Désherber, entretenir les cultures, préparer les paniers de légumes destinés aux AMAP, nourrir les cochons et les poulets… Tout y passe. La jeune israélienne est investie et n’hésite pas à poser des questions quand elle ne sait pas. Après tout, elle est là pour apprendre. Quand elle a fini son travail, la jeune Wwoofeuse peut profiter des environs ; quand elle le demande, ses hôtes lui prêtent leur voiture, pour qu’elle aille vadrouiller dans les alentours, visiter la Touraine. Et quand, le soir venu, les corps éreintés passent à table, c’est tous ensemble. Wwoofers et fermiers ne partagent pas seulement les tâches quotidiennes, ils apprennent aussi à se connaître autour d’un « bon verre de vin rouge et de fromage français ». En deux ans, Sylvain a accueilli de nombreux Wwoofers et ne pourrait maintenant plus se passer de leur aide. « Outre les avantages financiers, c’est surtout l’aspect humain qui nous manquerait. Recevoir des personnes à la ferme, ça nous permet de casser la routine et de rigoler à plusieurs. »
Nouans-lès-Fontaines, à une cinquantaine de kilomètres plus au nord. Josh, un Wwoofer néozélandais de 26 ans, rentre tout juste de Tours, où il vient de passer quelques jours de détente en compagnie d’amis. Ici, le décor est tout autre. Terminé les cultures à perte de vue, place aux chèvres laitières. Le Wwoofing a la particularité de ne pas se limiter à un type d’exploitation agricole en particulier. Si Josh a choisi l’élevage caprin d’Alexandra Robert, c’est justement pour « varier les plaisirs et avoir une vision d’ensemble de l’agriculture française ». Chaque jour, il sort la cinquantaine de chèvres de leur abri pour les emmener gambader et brouter au pré. Une activité qui amuse le jeune homme, qui assiste aussi Alexandra à la maison. Un geste que la fermière apprécie. « Ce qui est intéressant dans le Wwoofing, c’est que chaque apprenti fermier est différent. Certains sont très à l’aise avec les animaux, alors que d’autres ont plus d’aptitudes à la maison, pour la cuisine par exemple. Dans tous les cas, on y gagne, à la fois en main d’oeuvre mais surtout en rencontres. » La jeune éleveuse caprine sait de quoi elle parle. En un an, elle a reçu à sa ferme près de trente Wwoofers. Parfois seuls, parfois en couple, français ou étrangers. Accro au Wwoofing, Alexandra ? « C’est sûr qu’aujourd’hui, je ne vois pas comment je pourrais m’en passer. Sans l’aide de Wwoofers, je ne pourrais plus tenir la ferme seule, d’autant que je dois aussi m’occuper de ma fille de deux ans. » La petite Margot, encore trop jeune pour aider maman, profite aussi du Wwoofing pour rencontrer du monde. « Il arrive que des couples de Wwoofers viennent avec leurs enfants, explique Alexandra. En général, on se répartit les tâches : l’un d’entre nous reste à la maison pour garder les petits, tandis que les autres s’occupent de la ferme. »
Désherber, préparer les paniers de légumes destinés aux AMAP, nourrir les cochons et les poulets… Tout y passe.
Si la plupart des Wwoofers jouent le jeu en respectant la demande d’aide de l’agricultrice, il arrive parfois que certains abusent du concept. « Il m’est arrivé de recevoir des gens qui venaient simplement profiter du logé-nourri pour consacrer leur budget vacances aux sorties. » Des personnes qui n’aident pas, ça arrive, mais cela reste très rare. « En trois ans de Wwoofing, j’ai eu seulement deux cas de ce type, explique Alexandra. La plupart du temps, les gens s’investissent. Certains plus que d’autres, mais dans l’ensemble, je suis très satisfaite. » En cas d’abus, Alexandra et les autres hôtes peuvent compter sur l’association WWOOF France, qui s’occupe de la mise en relation entre Wwoofeur et hôte. Si la personne accueillie à la ferme ne respecte pas ses engagements, elle sera mise en garde par l’association, qui peut aller jusqu’à résilier l’adhésion du Wwoofeur si les abus sont répétitifs. Mais là encore, pas de règle bien définie. WWOOF France ne se considère pas comme une « police » du Wwoofing, mais plutôt comme un intermédiaire entre le voyageur et le fermier. Sa plateforme en ligne est d’ailleurs exclusivement dédiée à la recherche d’hôtes.
En France, ils sont près de 800 à accueillir chaque année des Wwoofers. Sur le département, sept exploitations agricoles proposent le gîte et le couvert aux apprentis fermiers. Souvent considéré comme un moyen pour les étrangers de visiter gratuitement la France, le Wwoofing évolue aujourd’hui. De plus en plus de Wwoofers français se laissent séduire par la formule, qui s’inscrit dans la droite ligne des nombreuses pratiques d’échange de services, comme le covoiturage ou le couchsurfing. Dans un contexte économique difficile, le Wwoofing représente une excellente alternative aux voyages coûteux. Le concept, apparu dans les années 70 en Angleterre, reste perfectible, notamment sur le plan juridique. Mais nul doute que d’ici quelques années le nombre d’hôtes et de Wwoofers aura considérablement augmenté.
WWOOF ?
Comprenez World-Wide Opportunities on Organic Farms. Le WWOOF est un réseau mondial de fermes bio qui se proposent d’accueillir toute personne souhaitant partager le quotidien et le travail de la ferme, en échange du gîte, du couvert et du dépaysement.
ORIGINES
Le WWOOF a été lancé en Angleterre en 1971. Sue Coppard, une secrétaire londonienne, voulait offrir aux citadins l’opportunité de découvrir la campagne anglaise, tout en soutenant l’agriculture bio. D’abord dans le Sussex, la formule s’est développée dans le monde entier.
800
C’est le nombre d’hôtes en France métropolitaine et dans les départements d’outre-mer. Les structures d’accueil sont diverses : élevages, fermes maraîchères, permacultures… Chaque département compte au moins une exploitation agricole accueillant des Woofers.
ALLER PLUS LOIN
Vous souhaitez tenter l’expérience ? Rien de plus simple. Vous trouverez toutes les informations et les contacts nécessaires sur le site web de l’association française de wwoofing : wwoof.fr. Une adhésion annuelle de 20 € est demandée aux futurs wwoofeurs. Un outil de recherche par département et type d’exploitation est mis à leur disposition. Avant de partir D’anciens wwoofeurs partagent leurs expériences en ligne, sur les forums. Vous y trouverez de nombreux conseils pour préparer au mieux votre voyage. Des avis y sont également laissés sur les hôtes.

Paroles de wwoofers

Qu’ils soient étrangers ou français, de plus en plus de jeunes se laissent séduire par le Wwoofing.

Pierre, 23 ans, Français, en Wwoofing au Canada
« Je suis arrivé au Canada, en pleine période de pointe pour les semis. J’ai du m’adapter très vite à la langue et au rythme de travail. La famille qui m’accueille a su me mettre tout de suite à l’aise et m’intégrer dans leur culture. Ils m’ont fait visiter, goûter, découvrir leurs coutumes… Ils m’ont même prêté une voiture pour mes vacances ! Cette expérience me donne envie de partir découvrir d’autre pays, toujours par le biais de l’agriculture car je pense que la vie des agriculteurs est assez représentative du pays. »
Tania, 21 ans, Israëlienne, en Wwoofing en Touraine
Tania, wwoofeuse israélienne
« La vie à la ferme est vraiment géniale, ici, en France. J’en suis à ma troisième expérience de Wwoofing, après Israël et les États-Unis, mais je dois bien avouer que je préfère de loin la France. Je ne suis pas sous la contrainte d’horaires de travail bien définis, je donne un coup de main chaque jour et peux disposer de temps libre pour visiter les environs. Et le soir, mes ‘’patrons’’ m’invitent à partager le repas et la soirée avec eux. J’ai un certain faible pour les vins et fromages locaux ! »
Marion, 27 ans, Française, ancienne Wwoofeuse
« Le Wwoofing, ça change du stage et de l’école. C’est l’occasion pour les citadins de rencontrer de nouvelles personnes, proches de la terre. Des gens qui ont une autre vision du quotidien et du travail. Je suis partie cinq semaines en Roumanie en 2011. Il n’y avait ni électricité, ni internet. Vivre cinq semaines, coupée du monde, est une très bonne expérience. Pour l’anecdote, à l’époque de mon voyage, je n’ai appris l’accident de Fukushima que cinq jours après ! »
Josh, 26 ans, Néo-Zélandais, en Wwoofing en Touraine
« Je ne connaissais pas le Wwoofing il y a encore quelques mois, c’est un ami qui m’en a parlé. Je suis venu ici (dans une ferme caprine, ndlr) pour découvrir l’élevage de chèvre, mais surtout pour apprendre le français. C’est selon moi une des méthodes les plus simples pour apprendre une nouvelle langue. J’ai aussi pu profiter de congés pour aller passer du temps à Tours et rencontrer de nombreux étudiants. Certains pensent que Wwoofing rime avec contrainte, bien au contraire. »
Sébastien, 28 ans, Français, ancien Wwoofer
Sébastien, ancien wwoofer
« J’ai été Wwoofer en Nouvelle-Zélande, où je suis resté une bonne dizaine de mois au total entre 2009 et 2010. J’étais parti à la base pour mettre à jour un guide voyage sur le pays, et j’ai fi-nalement prolongé mon voyage pour faire du Wwoofing. Je n’oublierai jamais mes parties de chasse à l’oppossum la nuit avec les jeunes maoris de la ferme voisine d’où je travaillais. Je ne ferai sans doute jamais carrière dans l’agriculture, mais ça fait vraiment du bien de bosser loin d’un ordinateur. »

D’Imag’in au Potager Electronique

Chaque semaine, Doc Pilot vous offre une chronique de ses voyages culturels en terres tourangelles.

Claire Diterzi au Nouvel Olympia
Claire Diterzi au Nouvel Olympia

Foutre Dieu de Foot ! moi aussi il me capte l’air de rien. Les supporters d’origine algérienne ont le plus de chance de gagner (ils jouent sur deux tableaux) : le plus drôle serait une finale France/Algérie… Le Brésil, l’occasion de réécouter Joao Gilberto, de s’assoupir dans sa douce musique de flemmards nantis, les harmonies de Antonio Carlos Jobim, les mots de Vinicius de Moraes, la dolce vita sud américaine, le revers doré de la médaille, le pendant aux Beach Boys et aux plages californiennes.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=g6w3a2v_50U[/youtube]
La bossa exclue la sacrilège goutte de sueur, elle est un pied de nez au monde du travail, elle t’emmène jusqu’au bout de la nuit car demain sera une journée de plus à glander ; elle est amorale et politiquement incorrecte : j’adore. Les militaires, eux, ne l’aimèrent pas en 1964… Expo au Cabinet d’art de Hugues Menard et cette impression de remonter le temps, d’activer la préciosité instinctive du collectionneur au profit d’artistes élus par le choix du roi (Dominique Spiesser, Clotilde Barcat, Caroline Bartal), de marcher dans l’audace du privilège propice à générer l’achat ; j’aime les bijoux de Barcat sur la peau de ma chérie…
Retour à la vraie vie avec le Festival Imag’in initié par Pepiang Toufdy l’ex-Pyramides. J’en ai vu des artistes géniaux dans cette salle des Tanneurs : The Cure, Jo BB Fok, Trust, Bijou, Zao, Carla Bley, Michel Petrucciani, Raoul Petite, Lo Jo, Claire Diterzi, Théo Hakola, Philippe Hot Bip Laurent… J’ai vu tant et tant de concerts et de destins consacrés à la passion de créer pour le meilleur et pour le pire… Ce soir je tombe de plein pied dans la Vie, le mental oublié au profit des « roots », la joie de retrouver des musiques ethniques et fondatrices passées à la moulinette de la relecture du nouveau siècle, Waloobeach Consortium pour la musique afghane en rencontre du hip hop et de l’électro, Broussaï pour du reggae d’excellente facture au service de textes en français mais pas franchouillards : le propos est humaniste et engagé et l’adhésion du public, immédiate…
Le Nouvel Olympia devient le Théâtre Olympia et tout le monde se réjouit de voir Jacques Vincey identifier sa direction vers un renouvellement global et assumé de la programmation du lieu (sait-il que le cinéma Olympia tenu en place de son théâtre par la famille Miglioni diffusait le porno des seventies ? )… Comment ne pas penser à l’arrivée de Thomas Lebrun, à l’aspect bénéfique de la redistribution des cartes… Soirée Venez Voir ! pour présenter le projet et le calendrier ; en cadeau un plateau de performances, d’Armengol à Larrieu en passant par Claire Diterzi. Elle nous invite dans l’intimité d’une répétition de nouveaux titres, et c’est bon, très bon ; forte envie de la voir ainsi toute seule à la scène…
Le Potager Electronique, crée, cultivé et maintenu en vie par Les Hommes Verts, est un passage obligé vers l’initiative citoyenne et désintéressé, une manifestation dédié aux artistes mais aussi à leur public. Nouvelle édition avec coté cour coté jardins, le premier jour à la Gloriette, le deuxième au Projet 244. On plane avec Peter Pitches toujours dans le beau, l’éthéré, la mélodie au service d’un trip entre les étoiles dans un doux spleen post-romantique : les petit-enfants du Cure de « seventeen seconds ».
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=8yls1tebVTE[/youtube]
Comme beaucoup j’étais venu pour voir Minou, le nouveau projet des ex-Surgeries. Démarrage du concert en trombe, la promesse d’un set jouissif et mémorable, mais dès le troisième titre on tombe dans de la variété 80, et… ça fait chier de voir ça, tant il semble évident de les voir courir après « le tube », en vain… GB le nouveau projet de Stephan (le clavier de Funk Trauma) envoie fort du groove et de la technique, intense sur le son et constant sur la longueur… Retour at home fenêtres ouvertes avec le premier album de Tin Machine, la guitare de Gabrels à fond dans la nuit et la ville…  Il flotte ce samedi, youpi !! Youpi pour le Potager qui se donne au sec (ouf !), youpi pour le Temps Machine où se produit l’Imperial Tiger Orchestra, les suisses conservateurs d’un funk éthiopien malmené sur ses terres. Pas une des personnes présentes ne vous dira qu’elle ait regretté d’être venu. A l’instar d’un UB40 assimilateur du reggae, d’un Eric Clapton assimilateur du blues, des libanais Yacoub assimilant la vieille chanson populaire française dans Malicorne, le groupe assimile cette musique éthiopienne au delà de sa peau claire, la fait sienne et la porte avec force et respect. Ca groove grave et c’est le dance-floor à deux pas de la plage… Au matin place du Grand Marché la brocante s’installe…

Reportage au Hellfest : côté ambiance !

Le Hellfest, c’est quoi ? Un festival metal démentiel, 152 000 personnes sur trois jours, une demande en mariage, de la bière, des gens déguisés en lapin et des tonnes de décibels. Tmv y était et vous raconte l’ambiance, avec galerie photos en prime.  

L'arbre Hellfest (Photo tmv - Aurélien Germain)
L’arbre Hellfest (Photo tmv – Aurélien Germain)

Samedi 21 juin, tôt. Très tôt. Trop tôt. Chaussures parées à être martyrisées : OK. Tee-shirt de groupe : OK. Échauffement de la voix : OK. Foie prêt à encaisser : OK. La liste était remplie, j’étais donc préparé à assister de nouveau à ce Hellfest, cuvée 2014. L’affiche la plus monstrueuse que ce festival (400 personnes à ses débuts !) ait proposé.
Car cette année, le Hellfest a vu grand, très grand. Au total, près de 152 000 festivaliers ont foulé le sol de Clisson, pour assister à plus de 160 concerts (le compte-rendu peut se lire ICI).

Balavoine, caddie et guitare géante

 Clisson, justement. Petite ville de 6 600 habitants, en Loire-Atlantique, qui vit au son du metal et du hard rock pendant trois jours. En arrivant près de la gare, direction la navette qui emmène au site contre deux petits euros. Au volant, Josiane, la cinquantaine, sourire aux lèvres (oui au fait, désolé, les Clissonnais sont ravis d’accueillir autant de festivaliers. Un bonheur pour les commerçants) Du Balavoine en fond sonore, ça calme.  « Oula, mais tu t’es fait quoi à la main ? », lance-t-elle à l’un des passagers, avec son plâtre improvisé. « Euh, accident de caddie ! » Éclat de rires général.
(Oui, précision : le festivalier du Hellfest aime organiser des combats en caddie. Toi-même, instruis-toi en regardant ICI)

En roulant vers le site, on zieute les tee-shirts de tout le monde. Signe de ralliement et de reconnaissance ultime, un point c’est tout. Des dizaines de festivaliers descendent faire leurs courses (= bière, bière, saucisson, bière, chips, bière, eau… et bière). Ça crie, ça chante, ça sourit. Le pied. Arrivé au rond-point d’entrée du festival, une immense guitare de 10 m de haut trône fièrement. Réalisée par l’artiste bordelais Jean-François Buisson, elle a été offerte à Clisson par le Hellfest !  Tout de suite, on est happé par une ambiance de folie. Les décibels sont portées par le vent, des milliers de gens déambulent, font des coucous aux policiers (aucun incident en neuf ans, alors ils sont plutôt tout sourire !), beuglent, mais sont heureux.

Une mini-ville

Que ce soit pour le néophyte ou l’expert du festival, une chose est claire : le Hellfest impressionne. Surtout cette année. Imaginez la bête : un quartier grandeur nature a été installé. Calqué sur celui de Camden, à Londres, on y trouve des stands de prévention, de tatouage, de vente de Doc Martens…
Au milieu, un rond-point avec une énorme tête de mort blanche, qui jouxte l’Extrem Market. Un gigantesque marché, où les métalleux achètent tee-shirts, casquettes, tasses aux couleurs de Black Sabbath et autres…  Pour le reste, vous n’avez qu’à imaginer le Disneyland pour metalleux… Une grande roue, des bars, une petite forêt, des vignerons qui font goûter leur Muscadet (chaque année, ces derniers vendent environ 5 000 litres au Hellfest), un espace VIP/Presse, six scènes, des stands de nourriture ou de pros du secteur…

« Personne ne t’insulte »

La veille, quelqu’un a demandé sa copine en mariage en plein festival (elle a dit oui, ouf). Ce samedi, c’est la folie partout. L’ambiance est mortelle (hé hé), tout le monde a le sourire vissé aux lèvres (dommage pour le cliché), certains sont déguisés (on a repéré un lapin, deux Elvis, un en string Borat, des pirates, des vikings, un déguisé en pénis géant, un autre avec un tee-shirt Céline Dion ou encore un Mario Bros…).
Sous un soleil de plomb (on tape déjà les 28° à l’ombre), beaucoup de festivaliers naviguent torse-nu ou en soutien-gorge. On a croisé une femme nue, mais notre décence nous interdit d’en parler ! Il n’empêche qu’ici, « les filles ne sont jamais embêtées. Tu peux te balader en mini-jupe, ou en soutif, personne ne te juge, ne t’insulte, et te poursuit pour avoir ton numéro », raconte Julie, 29 ans. Oui parce qu’en plus, sachez, braves gens, que la gente féminine a explosé ses effectifs dans le metal. La preuve au Hellfest, ELLES sont partout ! On tord le cou au fameux « metal = musique pour hommes ».

L’attente tranquille

Bon au fait, sachez aussi qu’au Hellfest, on attend. On attend pour tout. Pour aller aux toilettes, prendre des jetons, acheter à boire, se laver, aller au camping, prendre une bière, une deuxième bière, on attend en attendant l’attente d’attendre.  Heureusement, tout ça passe plutôt bien grâce aux 2 700 bénévoles d’une gentillesse inouïe. Impossible de ne pas saluer leur boulot monstre. Dans le lot, 1 250 ont été recrutés par Animaje, contribuant à financer le départ en vacances de 460 jeunes de la vallée de Clisson. Classe.
Au milieu de tout ça, il y avait aussi plus de 500 journalistes, venus du monde entier, de tous les supports. On a même croisé Maxime Musqua venu réaliser un défi pour le Petit Journal (à visionner ici). Déguisé en hippie, il a déambulé au Hellfest en quémandant câlins et bisous (tout le monde lui a rendu !), puis a profité d’un concert pour faire un slam dans la foule
on peut le voir venant de la gauche juste là :
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Venus de partout

D’ailleurs, en parlant de monde entier, près de 35 % des festivaliers ici sont étrangers. Djihnbah, par exemple. Ce jeune de 19 ans est venu du Bengladesh (« ça fait longtemps que j’économise ! », sourit-il). On ne sait pas pourquoi, mais il a un skate accroché dans le dos. Il a visiblement forcé sur le houblon, mais on l’aime bien. Surtout quand il s’excuse et part en courant comme un dératé, parce que son groupe fétiche a commencé. Idem pour d’autres personnes croisées, débarquant tout droit du Mexique, du Laos, ou encore de l’Australie et du Liban !

Un million de litres de bière

Alors avec tout ce monde, ça en fait de la bière qui file direct dans les gosiers (dimanche, il a fait 32°, la voilà notre bonne excuse). Et ça tombe bien, Kronenbourg, fidèle au festival, avait prévu un million de litres pour les trois jours ! En revanche, cette année, Christine Boutin n’a pas voulu polémiquer avec la marque de la bière. En 2010, elle avait écrit un courrier au Président de Kronenbourg pour lui demander de « cesser ce festival qui promeut et véhicule la culture de la mort ». Bizarrement, avec plus de 3 millions de demis servis, la lettre est restée sur un coin de bureau…

Peace and rock ‘n’ roll

Bah oui, c’est comme ça, le Hellfest. Certains veulent interdire un festival « satanique », « anti-chrétien » ou encore « dangereux pour la jeunesse » (à lire l’article de Konbini ICI) … Sauf que ça ne fonctionne pas et que l’ambiance est toujours aussi bonne. D’ailleurs, c’est drôle : tout le monde est ami avec tout le monde pendant ces trois jours. On ne se connaît pas, mais on s’aime. On ne va pas dire que ça fait hippie (un coup de casque de viking est vite arrivé), mais c’est du peace & love, façon rock ‘n’ roll. Les fleurs sont remplacées par des pintes ; les danses baba-cool sont remplacées par des wall of death. Un wall of quoi ? Mais si, ça :
[youtube width= »400″ height= »250″]http://www.youtube.com/watch?v=73d8pMnMbKg[/youtube]

Le camping de l’Enfer !

Avec tout ça, niveau ambiance, on a oublié le camping. Le camping Hellfest, c’est un peu compliqué. Tu es tout fier avec ta tente Q… (chut, pas de marque pour cette-tente-qui-se-déplie-en-quelques-secondes). Sauf qu’il n’y a que ça à perte de vue. C’est comme si tu disais « rejoins-moi, je suis à côté d’un type en noir avec des cheveux longs et j’ai une bière dans la main ».
Ne compte pas dormir non plus, ça ne sert à rien. Pourtant on a essayé en se couchant vers 3 h du matin. Dur, dur, car la tradition ici, ce sont les festivaliers qui hurlent « à poiiiil » ou « apérooooo » toutes les deux minutes (et forcément, tout le camping doit crier en retour).  Alors on a pu fermer l’œil de 7 h à 7 h 30, au moins. Pas mal. Le réveil s’est fait par un rôt tonitruant, venu tout droit du fin fond des entrailles. Enfin, surtout de la tente à côté, où dormaient des Russes à l’odeur de vodka.
Mais bizarrement, le réveil s’est fait avec le sourire. Avant de retourner dans la chaleur des concerts. Chaleur météo, mais aussi humaine. Retrouver tout ce beau monde et s’éclater. Laisser ses soucis de côté, écrabouillés par les musiques pachydermiques qui ont secoué Clisson. Donc forcément, on est obligé de dire à l’année prochaine.

(Merci au Hellfest, à Roger, Ben Barbaud, et aux bénévoles)   

Aurélien Germain

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Notre galerie photos 
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Reportage au Hellfest : côté concerts !

Le Hellfest, c’est l’ambiance, les festivaliers, mais aussi des concerts de folie. Compte-rendu de plus de trente groupes en deux jours. Ouille !

SAMEDI 21 JUIN

Les festivaliers ont déjà carburé la veille, vendredi, sous un soleil de plomb. Aux dires de certains, les vétérans du heavy, Iron Maiden, ont tout pulvérisé. Mais pour ce samedi, l’affiche est tout aussi alléchante et l’ambiance toujours aussi bonne (notre reportage ambiance sur le site ICI).

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Acid King  (photo tmv – Aurélien Germain)

Départ du marathon avec Benighted. La foule est déjà nombreuse. Tant pis pour l’estomac qui gargouille (il est 12 h 15), le groupe façon bulldozer a vite fait de calmer notre fringale ! Avec leur brutal death mâtiné de grind, les Français torpillent le public qui le lui rend bien : la fosse est déchaînée et la poussière grimpe jusqu’au plafond du chapiteau Altar. Surexcitée et surprenant même le chanteur, la foule hurle en chœur un tonitruant« Let the blood spill… between my broken teeth !” (traduction : laisse le sang couler entre mes dents cassées”. Charmant). Le frisson !
À 13 h 35, Supuration ravit les festivaliers avec son set calibré et au son explosif. Sur la Mainstage, les SkidRow (ultra populaires dans les années 90) envoient tube sur tube et leur hard rock aux relents de Mötley Crüe sonne parfaitement sous le soleil de Clisson. Un plaisir. Des milliers de personnes se ruent sous la tente Temple… Ce sont les très rares Trollfest qui débarquent sous des acclamations hallucinantes. Le folk metal sautillant des Norvégiens est l’un des concerts les plus attendus. Délire déjanté, né d’une soirée beuverie, leur musique enflamme subitement la foule : tout le monde hurle, saute, pogote, boit dans des cornes. Folie furieuse pour trois quarts d’heures de bonheur.
Dans la foulée, Incantation remet les pendules à l’heure : on n’est pas là pour rigoler. Leur gros death metal blindé fait l’effet d’un char d’assaut. En 45 minutes, les Américains ont littéralement tout dévasté. Ouille ! Venus de l’Oregon, Witch Moutain et sa chanteuse emmènent le public dans les étoiles, avec un concert planant et magnifique. Tandis qu’après, Schirenic plays PungentStench s’occupe de distribuer quelques baffes, avec un death metal hargneux, véloce, au son parfait.
À 17 h 50, tout le monde se rue vers Acid King. Ce groupe balance un énorme stoner à la sauce psychédélique (normal, ils viennent de San Francisco) et signe là, tranquillement, l’un des meilleurs concerts de la journée. Pour se remettre de tout ça, direction la Mainstage 2 pour assister au set des anciens de Status Quo. Ils ont tous beau avoir la soixantaine plus que bien tassée, leur rock est simplement fédérateur et fait chanter tous les festivaliers, notamment sur l’ultra culte In the army now. Un excellent set.

Le temps de prendre la tornade hardcore Hatebreed durant une chanson, direction (en courant !) le chapiteau pour le concert de Tsjuder. Plus qu’attendus, les Norvégiens enquillent des titres ultra rapides, dégoulinant de black metal, avec brio. Façon marteau-piqueur, Tsjuder assomme les têtes et enfonce le public dans le sol. Le coup de grâce viendra avec la reprise de Sacrifice de Bathory (un groupe culte dans le milieu). Le public en sort trempé, laminé. Wow.

Le plafond d'une des scènes...
Le plafond d’une des scènes… (Photo tmv – Aurélien Germain)

Histoire d’être maso jusqu’au bout, l’enchaînement se fait avec Brutal Truth et son grind culte. Les New Yorkais, qui pratiquent le tabassage en règle depuis 1990, finissent de brutaliser un public en transe et en nage. L’heure est passée trop vite. Vous pensiez calmer votre nuque avec Eluveitie ? Loupé ! Les Suisses vont envoyer une heure de concert absolument formidable, suivi par un public en ébullition, qui lui mange dans le creux de la main. Leur folk metal agrémenté de flûtes, cornemuse, violon et compagnie, emmène tout le monde dans un tourbillon de folie. Moment intense, lors du titre Inis Mona qui reprend la mélodie de la Tribu de Dana.
Changement de registre avec la fin du set de Deep Purple : les papys du rock sont là, bel et bien là. Un peu fatigués (ça a du mal à pousser la voix…), mais comment en tenir compte lorsque retentissent les accords du mythique Smoke on the water et le tube Hush ?
Quitte à continuer dans le classique, un petit Aerosmith ne fait pas de mal. Tête d’affiche du samedi, la bande à Joe Perry et Steven Tyler sont venus avec leur valise de hits. L’apogée survient avec le tube I Don’t wanna miss a thing, ballade qui permettrait à n’importe qui de tomber amoureux ou amoureuse et de se lancer dans un petit plan drague. Ah, ils savent y faire, les bougres !
La nuit est tombée, les pieds sont amochés, les oreilles bourdonnent. Avant de rejoindre le camping, un petit détour permet de tomber nez à nez avec Phil Anselmo & the illegals. Grosse surprise : l’ex-chanteur de Pantera reprend… du Pantera ! Et pas des moindres : les claques que sont Domination et New Level filent le dernier uppercut dans une fournaise chaude bouillante.
Victoire du Hellfest par KO.

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Blues Pills (Photo tmv – Aurélien Germain)

DIMANCHE 22 JUIN

Bon, on l’a dit dans l’autre article… la nuit a été « courte ». Qu’à cela ne tienne : à 11 h du matin, c’est Blues Pills sur la grande scène et c’est immanquable. Les festivaliers l’ont bien compris : ils sont très nombreux, malgré l’heure matinale. Le groupe lui-même est surpris de l’accueil et de la foule. Et là, d’un coup d’un seul, la claque. La baffe. La musique qui prend aux tripes. Ils n’ont que la vingtaine, mais les musiciens de Blues Pills envoient un  blues psyché teinté de hard rappelant Led Zep, Fletwood Mac, Cream ou encore Hendrix. Dans cette ambiance 60s-70s, la voix soul et rétro de la sublime Elin Larsson envoûte, rappelle Janis Joplin. Un trip, un véritable voyage, hallucinant et hallucinatoire.
Dans la foulée, impossible de résister à Satan’s Satyrs et leur doom piqué au stoner. Ils ne sont que trois, invisibles derrière leur choucroute capillaire, mais enquillent les riffs dévastateurs, magnifiés par une basse vrombissante qui remue le ventre. Même plaisir devant les Blacklodge qui mélangent black metal martial et sonorités industrielles/électroniques. Un délice. Du coup, le changement de décor avec Lofofora fait bizarre ! Parrains de la scène française, les énervés de Lofo ont rempli le site ! Yeux bleus perçants et menaçants, Reno (chant) balance ses diatribes avec sa verve habituelle. La justice prend cher et son discours sur les intermittents ravit les foules (une banderole de solidarité trône d’ailleurs à l’entrée du terrain). Le public, hyper excité, disparaît derrière les nuages de poussière lors des pogos.
Tout aussi énervé, The Ruins of Beverast (pourtant rares) crache son black metal devant un public un peu maigrelet, mais hypnotisé. Bof, bof. À 13 h 35, dans la foulée, les bourrins de Ulcerate enflamment les planches, tout comme Heretic et les fous furieux de Black Tusk (un succès incroyable !). Mais c’est sans conteste Unleashed qui remporte la palme du rouleau compresseur de la journée ! Avec leur death metal old school, leurs paroles de vikings bourrus et un son à décorner les bœufs, les Suédois enquillent les Mindvinterblot, I Don’t want to be born et Death Metal Victory ravageurs. Grandiose.

Contraste total avec Equilibrium (attendu par de nombreux festivaliers) avec  leur folk metal épique qui fait bondir la foule comme un seul homme et provoque un tsunami dans la fosse ! Bim. Moins puissants, les thrasheurs canadiens de Annihilator ont un peu plus de mal à remplir le contrat, la faute à une chaleur qui est entrain d’assommer tous les festivaliers (la scène est en plein soleil).  Retour sous le chapiteau Altar pour se prendre une grosse volée avec les Black Dahlia Murder. Les Américains mélangent tout : death, black, thrash, pour un metal survolté, branché sur du 1000 à l’heure en continu. Épuisant, mais jouissif.
Sur la Mainstage, à 19 h 50, le public se presse devant la scène, où le decorum de Behemoth file la chair de poule. Avec leur death black pachydermique, les Polonais proposent une setlist malheureusement trop commune (un peu d’audace, que diable !), mais sait lancer les bons missiles, notamment un Slaves Shall Serve surpuissant, gâché par un son brouillon et tout en basse. Mais il manque ce quelque chose, un peu d’intensité, de folie, ce petit quelque chose. Est-ce à force de les voir sur tous les festivals et en concert très souvent ? Peut-être…
Niveau déception, on remettra le Grand prix à Soundgarden… Groupe pourtant adulé, les rockeurs de Seattle semblent être sur scène uniquement pour toucher le chèque. Kim Thayil manie sa guitare avec brio, mais paraît s’ennuyer ferme, à l’instar du bassiste Ben Shepherd qui fait le minimum syndical. Heureusement que le très charismatique Chris Cornell relève le niveau, en communiquant avec le public, tout sourire. Et ce n’est même pas le tube planétaire Black Hole Sun qui relèvera le niveau. Une purge… Quel dommage…
En tout cas, impossible de faire quelconque reproche aux majestueux Emperor. Beaucoup sont d’ailleurs venus uniquement pour les maîtres du black metal grandiloquent. Et sur scène, c’est épique, joué au millimètre, entraînant dans un tourbillon d’émotions. Le soleil se couche et plonge alors le groupe dans une ambiance somptueuse, où les ténèbres viennent s’abattre en même temps que les dernières notes.

Image7Dire qu’à 23 h 10, cette immense foule (à perte de vue !) attend Black Sabbath avec impatience est un doux euphémisme. La nuit est là. Pile poil pour les inventeurs du heavy metal, ceux par qui tout a commencé. En backstage, on entend la voix de papy Ozzy qui demande au public si ça va… 45 000 personnes répondent. Et dans de superbes lights, apparaît alors le Sab, au son d’un War Pigs phénoménal. Alors oui, Ozzy Osbourne semble déphasé, s’accroche à son pied de micro et a dû prendre quelques substances pas très licites avant le concert… Sa voix laisse à désirer, mais le Prince of Darkness a 65 ans, et il est encore là. Sur scène. Avec son aura. Bien plus impérial est Tony Iommi qui rappelle à quel point il est un guitariste d’exception (pourtant tout juste sorti d’un cancer lympathique). Et puis, pour beaucoup de metalleux, c’est juste un plaisir de voir (peut-être pour la dernière fois ?) un des groupes mythiques, fondateur de tout, fondateur de la noirceur de cette musique. Comme le montre leur tube Black Sabbath, joué dans des lumières mauves, à l’ambiance terrifiante, où Ozzy rit comme un damné.

Et à en voir la foule hétéroclite qui chante à pleins poumons ce titre, l’on se dit que Black Sab réunit les générations et restera culte : enfants, parents, jeunes metalleux de 30 ans, sexagénaires… Bref, à l’image du Hellfest et des concerts : une réunion, une grande réunion. Voilà… On est venu, on a vu, le Hellfest a vaincu.

Aurélien Germain

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ET EN IMAGES ?
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[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=xbURoqK0yuQ[/youtube]

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=_YGjqUeo7lQ[/youtube]

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=YCpJpK_Fyro[/youtube]

Festival Rayons frais : Théâtre à tous les étages

Vendredi 27 juin aura lieu la soirée Théâtre à tous les étages au Théâtre Olympia. À cette occasion, nous avons rencontré Alexis Armengol, metteur en scène tourangeau, pour lui poser des questions sur l’événement, son attachement à la ville et ses projets.

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Quel est l’objectif de cette soirée ?
L’idée est d’ajouter de la proximité entre les acteurs, metteurs en scène, techniciens et le public. En proposant des petites performances dans les différentes pièces du théâtre, nous voulons permettre au spectateur de découvrir l’envers du décor et de voir les comédiens se produire ailleurs que sur une scène. Pour nous, l’expérience est à la fois insolite et amusante, mais aussi complexe. Mais cette soirée est aussi l’occasion de présenter la programmation de la saison prochaine en détail. Jacques Vincey et son équipe y ont travaillé toute l’année, le public devrait être satisfait.
Que pensez-vous de la scène théâtrale à Tours ?
Nous disposons d’excellentes installations, à l’image du Nouvel Olympia ou du Petit Faucheux. Il y a un réel attrait pour le théâtre à Tours, aussi bien pour le classique que pour le contemporain. Le public répond toujours présent. Cette tendance se confirmera très certainement l’an prochain, notamment grâce à la programmation très riche du CDRT.
Vous présenterez votre création Sic(k) au Festival Rayons Frais. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
Sic(k) interroge ce qui nous rassemble ou nous isole, nos désirs, nos excès, nos limites. Ces interrogations dessinent en creux une sorte de géographie poétique des substances addictives : l’alcool, le tabac, les psychotropes… Au fil des lectures liées à ce projet, j’ai établi un questionnaire pour guider les entretiens, menés en face à face. J’ai rencontré à ce jour vingt personnes, toutes concernées de près ou de loin par le sujet, en tant que consommateurs excessifs ou très occasionnels, voire abstinents, mais également en tant que médecins ou psychologues. Ce sont ces entretiens que j’ai mis en scène.
++ Sic(k) sera joué au Petit Faucheux, dans le cadre du Festival Rayons Frais, les jeudi 3 et vendredi 4 juillet, à 19 h et le samedi 5, à 11 h. Plus d’infos sur le site du festival

Crowdfunding : Financez autrement

Collecter des fonds sur internet pour financer son projet : avec le crowdfunding, c’est tout ou rien, mais le succès est quand même au rendez-vous. Zoom sur trois initiatives.

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Dans la librairie de Colette, les étagères sont penchées. Pas par coquetterie, mais pour pouvoir lire les cotes des livres sans se faire mal au cou. Cette idée, la bibliothécaire de Saint-Maixent, dans les Deux-Sèvres, l’avait depuis longtemps en tête. Un jour, elle apprend qu’Escapades, librairie phare du centre-ville depuis 60 ans, doit fermer. « J’ai décidé de la racheter ! » C’était en 2006 et depuis, elle a tout fait refaire dans sa boutique. Le concept, aussi, a changé. « J’accueille maintenant un public d’enfants, pour des ateliers et je propose café et jus de fruits. » Mais cela ne suffit pas pour assurer des revenus suffisants. En février dernier, elle est prête à arrêter son activité. Une amie lui envoie alors un lien par mail. C’est un projet à soutenir, via le site Kiss kiss bank bank. Et si elle profitait du financement participatif pour réaménager sa librairie afin de proposer de la petite restauration, bio et saine, le midi ? Pour cela, elle doit construire un coin cuisine. « Les banques ne m’auraient jamais suivie vu le contexte », estime-t- elle. La libraire relance sa page Facebook pour partager son projet, elle en parle autour d’elle. Les réactions la touchent. « On n’ose pas dire qu’on est en difficulté. Quand les gens autour de moi l’ont su, ils ont réagi, m’ont soutenue… Et finalement, ce n’est pas demander l’aumône, puisqu’il y a des contreparties pour ceux qui donnent. » En dehors de Facebook, dans la réalité, elle fait goûter ses spécialités, celles qu’elle cuisinera si la collecte aboutit. « Proposer le projet sur le site et puis attendre, ça ne marche pas », indique-t-elle.

À 43 jours de la date butoir, elle a réuni plus de 25 % des 6 000 € espérés. À une centaine de kilomètre de la librairie de Colette, à Chauvigny dans la Vienne, Pascal Fonchain affiche sans détour ses ambitions. « Kalfarm se veut être un leader mondial du bienêtre animal. » Depuis 2011, l’entreprise CBHF industrie développe des produits aux couleurs de la marque maison Kalfarm. Leur innovation phare ? Un outil d’écornage de bovin baptisé Horn’up, désormais commercialisé à travers le monde. « Développer un réseau et des gammes de produits coûte cher avant d’en rapporter, » détaille le directeur général de cette entreprise. Pour passer à la vitesse supérieure, il entrevoit une solution : l’augmentation de fonds propres. Le financement participatif semble lui offrir une solution.

Outre les sites comme Ulule, il existe des sociétés qui proposent à n’importe qui d’investir dans des projets d’entreprise. La différence, c’est que ce n’est plus un don… mais bien un investissement avec une prise d’actions. En échangeant avec son entourage professionnel, Pascal Fonchain se heurte à quelques réticences. « Souvent, les entrepreneurs ouvrent leur capital pour boucher les trous, mais n’ont pas les moyens nécessaires pour développer l’entreprise. » Un écueil qu’il pense pouvoir éviter. « Cet apport doit avoir un effet de levier pour développer l’entreprise. » Il a rencontré des acteurs du financement participatif afin de trouver le partenaire idéal. Il a même opéré une modification de la structure capitalistique de CBHF industrie pour accueillir des fonds. Son projet de développement séduit Poitou Charentes Innovation (PCI) et Finance Utile. Le premier lui permet d’amorcer le développement de son entreprise. Le second se charge de présenter son projet à des investisseurs potentiels. « On crée une holding destinée au financement de la société », explique Matthieu Gabard, chargé d’affaires de Finance utile. Dans cette holding, on retrouve « des particuliers au sens large du terme. Il y a des investisseurs un peu plus aguerris que Monsieur Tout-le-Monde. »

La levée de fonds est en cours. L’objectif de Pascal Fonchain et des actionnaires de la première heure est de réunir 450 000 €. « Pour  »boucher les trous », développer la gamme et notre réseau commercial », précise l’entrepreneur. Cette prise de participation assurerait encore plus 70 % aux actionnaires historiques. « Et laisse la main au chef d’entreprise. » Le retour sur investissement est défini au départ dans un pacte d’associés par des projections à 5 ou 7 ans. Pour la première fois depuis 2011, le compte d’exploitation de CBHF industrie est à l’équilibre. Ses produits français destinés aux éleveurs n’attendent plus qu’un coup de pouce d’investisseurs privés pour tenter de vivre sa success-story.

Souvent utilisé par les groupes de musique, le crowdfunding s’ouvre peu à peu à d’autres domaines culturels. Comme le cinéma. À Tours, Léopold Bellanger n’a que 22 ans, mais se lance déjà dans son premier court-métrage. Le Sens de la vie, c’est l’histoire d’un frère et une sœur. Elle ne parle pas, lui accuse une déficience mentale. Un jour, les deux découvrent, qu’ils ont trois pères. Commence leur quête du pourquoi. Léopold Bellanger est sorti du conservatoire en septembre dernier et joue déjà dans de nombreuses pièces de théâtre. C’est également une des nouvelles têtes du réalisateur Jean-Pierre Mocky. « Très vite, j’ai voulu comprendre comment on faisait un film. » Léopold Bellanger a simplement souhaité réaliser son court-métrage, mettre en scène son histoire. C’est sa rencontre avec l’association tourangelle des Tontons Filmeurs qui lui a donné le virus du cinéma. « J’ai écrit un scénario. Depuis des années, je suis fasciné par les familles, celles dans lesquelles tout se passe bien ou ça dérape, les conséquences. »

En septembre dernier, il propose le scénario du Sens de la vie aux Tontons filmeurs. L’association est séduite. Reste le financement… En dehors des systèmes classiques de production cinématographique, Les Tontons filmeurs fonctionnent avec très peu de subventions. « C’est la première fois que nous avons lancé un appel aux dons sur Ulule, explique Amandine Lopes, membre de l’association. Le court-métrage de Léopold a ouvert une brèche dans notre mode de financement. » L’objectif, fixé à 400 €, est atteint en quinze jours avec plus d’une dizaine de contributeurs. Même si la somme semble dérisoire, elle permet de payer l’hôtel, le train et les repas pour les artistes. « Tu es obligé d’expliquer ton projet pour que les gens adhèrent et donnent de l’argent, sourit Léopold Bellanger. On a tourné un trailer pour montrer aux donneurs à quoi ça pouvait ressembler. Le crowdfunding nous a permis d’encore mieux cerner mon projet et de savoir si ça valait le coup. » C’est aussi un argument de poids pour les demandes de subventions. « Nous avons envoyé une demande à Ciclic, qui s’occupe du cinéma pour la Région Centre, sans trop y croire, continue Amandine. Le fait d’avoir déjà trouvé une partie du budget par le crowdfunding nous a permis d’être pris au sérieux. » Pour les Tontons filmeurs, cette expérience réussie donne une nouvelle perspective aux projets qu’ils mènent. Ils viennent de lancer leur deuxième appel aux dons pour un projet de ciné-concert, il y a quelques jours.

ALLER PLUS LOIN

On vous conseille de faire un tour sur les adresses des projets dont on vient de parler via ces liens :

Un déjeuner au service de la librairie

Finance utile

Sens de la vie

Pour les intéressé(e)s, renseignez- vous sur leguideducrowdfunding. com, afin de trouver les clés pour réussir dans le financement participatif. Enfin, une petite lecture s’impose : Crowdfunding, le financement participatif bouscule l’économie !, de Vincent Ricordeau.

Crowdfunding : « Un levier de sortie de crise »

Éric-Alain Zoukoua est maître de conférence à l’IAE de Tours, en faculté de droit.

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Pour vous, le crowdfunding est-il un nouveau pan de l’économie ?
Je vais donner une réponse de Normand (rires) : oui et non ! Car en fait, il a toujours existé. Ce qui change, c’est l’existence du web 2.0 pour recourir à la collecte. Le financement par le peuple a toujours été là : par solidarité amicale, familiale, pour des catastrophes naturelles… Là, c’est une forme alternative qui va exister à côté d’une économie classique.
En quoi cela peut bouleverser l’économie ?
Pas vraiment bouleverser… Il y a certains projets de crowdfunding auxquels l’économie classique n’aurait jamais pensé. Par exemple, dans la musique. Le plus emblématique est Grégoire, mais il y a aussi Joyce Jonathan. On peut aussi citer les jeux vidéo qui ont connu un essor par le crowdfunding, des applis, etc. Avec cette pratique, on fait aussi un teasing : on voit comment ça évolue, ainsi que notre marché. Avec le crowdfunding, on se lance un peu plus. Mais ça, c’est le propre de tout ce qui est web : on ose plus que l’institutionnel.
Le crowdfunding, est-ce du capitalisme 2.0 ou une menace pour l’économie ?
Ce n’est pas une menace, mais un accompagnement. Surtout dans un contexte de crise et quand les banques sont frileuses dans l’accompagnement de petits projets. Ce n’est pas vraiment du capitalisme 2.0, mais une économie qui mobilise les apports du web 2.0, ainsi que ses effets positifs ou négatifs. On est dans la mondialisation, là. N’importe qui dans le monde peut financer un projet qui lui plaît. Ce n’est plus dans les mains d’initiés uniquement.
Qui se cache derrière ces donneurs ?
Il y a plusieurs formes de crowdfunding : le don, le prêt entre particuliers, l’équité crowdfunding, la contrepartie… Derrière le crowdfunding, la typologie des donneurs est contingente à la nature du projet. La forme traditionnelle, ce sont les proches, les gens à qui le projet parle.
Vous pensez que, par exemple au niveau musical, l’on doive se préparer à une nouvelle ère économique et financière ?
Je reste mesuré… Prenons le cas de l’artiste Joyce Jonathan : son premier opus a été possible par le crowdfunding, mais pour le deuxième, elle a signé avec une major. Le crowdfunding, c’était une rampe de lancement. C’est aussi un apport pour les banques et cela sert dans l’art, surtout quand on est un peu moins connu. Spike Lee, lui, a levé plusieurs millions de dollars pour son film, car il ne voulait pas dépendre des studios. L’économie classique a quand même de beaux jours devant elle. Le modèle de crowdfunding peut présenter des limites.
Est-ce que ce ne serait pas une porte ouverte pour une sortie de crise ?
C’est un des leviers, oui ! Le gouvernement l’a compris. Le Président est allé à la Silicon Valley. Il a visité des plate-formes de crowdfunding. Il aimerait que la France soit en tête là-dessus, il y a des lois qui se préparent. Le crowdfunding peut aussi financer des PME. Aux États-Unis, la pratique connaît un boom. En France, il y a une réelle volonté politique.
Propos recueillis par Aurélien Germain.

Intermittents du spectacle : « Nous sommes pour le dialogue »

A l’approche des festivals de l’été, la colère gronde chez les intermittents du spectacle. Françoise Dupas est directrice du Petit Faucheux et déléguée régionale du Syndicat des musiques actuelles (SMA). Engagée dans le combat des intermittents, elle en explique les raisons.

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Pouvez-vous faire un point sur la situation ?
Depuis la réforme de 2003, le régime spécifique de l’intermittence est retouché sans réponse satisfaisante. Nous sommes pour une réforme, nous savons qu’il faut faire des efforts. Mais il n’y a aucune négociation sérieuse et, tant du côté du patronat que des salariés, les forces en présence autour de la table à l’Unedic ne représentent pas le secteur culturel. Nous sommes pour le dialogue, mais le gouvernement donne des signaux négatifs et contradictoires. Le rapport de 2013 de Jean-Patrick Gille, député et médiateur, est excellent mais ses préconisations sont restées au fond d’un tiroir.
Quid des festivals cet été ?
Intermittents, permanents, employeurs, nous sommes tous main dans la main, c’est une situation exceptionnelle, un ras-le-bol général. Il est question de la culture en France, de la société que nous voulons. Menacer les festivals est le seul moyen que nous avons d’être entendus. Mais mobilisation ne veut pas dire annulation, ce peut être une sensibilisation du public et des pouvoirs publics. À Tours, lors du festival Tours d’Horizons du CCNT, comme à Orléans pendant l’Orléans Jazz festival, les équipes techniques et artistiques discutent et décident ensemble du mode d’action.
Que pensez-vous de l’idée de limiter le salaire des stars ?
C’est une proposition dans le cinéma, pourquoi pas ? Nous voulons plus de partage, de solidarité. On dénonce les parachutes dorés, alors il faut être logique.

C’est ta Fête, Musique ! !

Chaque semaine, Doc Pilot voyage dans la culture à Tours.

Les Parpaings sur la scène Région centre, à la fête de la musique, devant l'Arcades institute.
Les Parpaings sur la scène Région centre, à la fête de la musique, devant l’Arcades institute.

A la Guinguette Swing and Shot ouvre le bal avec un big band années 40 à te pousser au cul dans La Loire à force de plier les gambettes : y’a même Colotis Zoé la chanteuse de Caravan Palace ; elle donne du geste sur la piste opte pour l’esthétique au profit de la gymnastique, avec ses comparses de joie communique en l’instant un dénie du cérébral salvateur et propice au début d’une nuit blanche. Au Petit Faucheux, Starting Blocks, “ si tu veux voir les mecs qui feront demain ils sont là ”, et oui, dans le lot tu peux être sur de les voir là, les futurs Ben, mais j’y passe pour la classe adulte de Patricia Ouvrard, un concert de fin d’atelier à la mesure de l’élève le don. Mauvaise pioche.
Au Château de Tours je croise Hugues Vassal au vernissage de l’expo des photos de Gilles Caron ; avec Depardon ils sont tous les trois à l’origine de l’historique Agence Gamma. Caron fut le témoin et le rapporteur des tragédies de l’après-guerre : Vietnam, Biafra, mais aussi des bouffées de révoltes générationnelles fondatrices : Mai 68, Irlande du Nord, Prague… C’est violent, cru, techniquement parfait, « un conflit intérieur » dans la tourmente… Au CCC, Michel Verjux use de la lumière pour matière première, habille et redessine les volumes dans la rétrospective de trente années de création au service d’un concept anecdotique, d’une portée d’action limitée dans les cœurs et les âmes. Toujours dans l’Art Contemporain, j’avance sans culture à la rencontre de La Force, que ce soit ici, à Venise, au Palais de Tokyo ou ailleurs : cette première visite ne me touche en rien car tout m’y semble vain au sortir de celle de Caron…
Passage au Projet 244 ( et oui, il s’y passe encore des trucs) j’y croise Topaz en pleine répétition de la création d’une toile qui sera réalisée en live dans un des grands festivals : le geste instantané est impressionnant …   » Si tu ne veux pas payer d’impôts cache ton piano…  » Chantaient les Charlot, car oui, il fut un temps où l’instrument de musique était imposé comme une piscine ou ta propriété, Coco, aux Seychelles ou aux Maldives ( Coco, c’est Benoît Renaudin…) : tu n’étais pas à la fête, Musique !!
Et bien Jacques Lang est arrivé avec cette envie de rester dans l’Histoire sans pour autant se rendre responsable de crapuleries mais en imposant du Bien, et ce fut enfin ta Fête, Musique ! !… Plein d’offres partout, je la vis place de la Monnaie avec la scène Arcades Institute : Pascale Boquet pour la musique ancienne, amplifiée et pas du tout décalée, Les Parpaings en bain de jouvence de l’électricité pour du rockpunk convivial, Padawin en héros du soir, force de frappe visuelle et musicale, et un son… le son…. Dernier concert pour Les Fêtes Musicales en Touraine : Boris Berezovsky & le quatuor Borodine dans du Dvorak. Géant, chaud et géant, virtuoses équilibristes et sans filet… Après le concert la Région Centre rase gratis et tout l’auditoire se précipite sur le buffet ; alors arrive Boris en short et tee shirt coloré. Le héros de retour chez les humains. C’est le feu d’artifice.
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Chroniques Culture #30

On a lu, vu, entendu plein de choses cette semaine. On vous laisse découvrir nos coups de cœur culturels.

LE DVD
LÉGENDES VIVANTES
Ron Burgundy est de retour. Le présentateur de journal tv part à New York. Passé inaperçu dans nos cinémas français, cette comédie made in US a pourtant un casting de choix avec l’énorme Will Ferrell, Paul Rudd, Steve Carell et David Koechner. Avec son lot de blagues potaches, de comique de situation et de dialogues absurdes, dans la droite lignée des comédies menées par Will Ferrell, ce film ne décevra pas les fans. Un conseil : regardez-le jusqu’à la fin, la scène finale est MYTHIQUE !
LE CD
LAZARRETTO – JACK WHITE
L’ex-cerveau des White Stripes revient avec cet album solo. Consécration de ses années à gratter sa guitare vintage, Lazarretto fait office de patchwork musical, si prisé par ce « white boy », un brin génie sur les bords. Pas que le côté puzzle dénigre sa qualité, cet album est exigeant dans son écriture, dans ses mélodies. Non, c’est plutôt que Jack White sort de son blues rock cradingue et glauque pour nous offrir un petit bijou de folk, de funk…
À LA TV
BONNE SOIRÉE STEVEN
Il y a des soirées, comme ça, que l’on ne peut pas louper. Ce mercredi 18, D17 organise une belle programmation en hommage à un des tontons du film d’action des années 1990, le Monsieur biscoteaux et queue de cheval, pistolero du désert, le chantre du taïso ultra violent… Oui, vous commencez à vous en douter : D17 vous offre des films de l’énorme Steven Seagal. True justice et Submerged dans la même soirée… Si ça ce n’est pas cadeau !
À partir de 20 h 50.
BD
CATERINA
Avec Caterina, cette jeune fille aux allures de garçon manqué, l’Italien Alessandro Tota bouscule les genres. En effet, elle a une pêche incroyable cette héroïne haute comme trois pommes ! Résultat loin des héros aseptisés des ouvrages jeunesse, Caterina nous entraîne dans des aventures improbables et déjantées qui raviront petits et grands. On n’avait pas vu autant de fraîcheur et d’inventivité depuis longtemps et on attend avec impatience la suite aux Éditons Dargaud.
Hervé Bourit

Atelier peinture pour les kids de Touraine

Vous voulez que vos enfants s’expriment ? On a trouvé un atelier art plastique très sympa sur Tours.

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 » N’écris pas sur les murs, fais attention à ne pas déborder… » Qui, en tant que parent, n’a jamais prononcé ces phrases à l’encontre de ses enfants ? En Touraine, il existe un lieu magique où toutes ces contraintes n’existent pas ! Franchissez donc le pas d’une maisonnette au 15 rue de Sully à Tours. Au fond d’un couloir, une pièce colorée accueille, chaque mardi, les Ateliers de Charly.
Des ateliers d’expression libre proposés par la Tourangelle Charlotte Faber. Cette diplômée de l’École Brassart, graphiste et peintre dans la vie, a décidé de faire découvrir les joies de la peinture aux petits Tourangeaux. Depuis septembre dernier, la jeune femme suit chaque semaine une dizaine d’enfants, âgés de 4 à 12 ans. La méthode de l’intervenante est inspirée d’Arno Stern, proche de l’art-thérapie. « Chez moi, chaque enfant avance à son rythme, il n’y a pas de jugement. D’ailleurs je ne les corrige jamais. Je suis là pour les encourager », prévient la plasticienne.
Dans le silence, les travaux avancent. Mina termine son arc en ciel, Noé son château fort. Car chez Charly (le nom d’artiste de la jeune femme), « on perd la notion de réalisme, on est plus sur l’imaginaire, tout est possible ». Le tintement d’une clochette nous fait comprendre que la séance est finie. Il faut remballer le matériel, les feuilles sont décrochées du mur et conservées…

Tmv déménage au Hellfest (ce week-end) !

Du 20 au 22 juin, le célèbre Hellfest – festival metal et hard rock de renom – s’installe près de Nantes. Et ça tombe bien, tmv y sera pour tout vous raconter !

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On en parlait ICI début avril : du 20 au 22 juin, c’est le Hellfest, soit l’un des plus grands festivals metal et hard rock du monde (et l’un des plus énormes de France, d’ailleurs !). Installé à Clisson, près de Nantes (44), c’est un peu la messe pour tout bon chevelu qui se respecte.

Cette année, un de nos journalistes à tmv va prendre son sac à dos et assister au Hellfest. Vous pourrez donc lire le compte-rendu sur notre site internet : concerts, ambiance, animations, ou galerie photos et festivaliers.

Car au total, le Hellfest, ce sont 100 000 personnes sur les 3 jours (et c’est complet depuis janvier) et plus de 155 groupes : cette édition (l’affiche est en or, on vous dit !) verra défiler les plus grands noms, comme Black Sabbath, Iron Maiden ou encore Aerosmith et Deep Purple. Mais aussi Slayer, Kvelertak, Emperor, Lofofora, Avenged Sevenfold, Acid King, Spirit Caravan, etc. (La programmation, pour les curieux, est à admirer ICI).

Aujourd’hui, jeudi 19 juin, les festivaliers ont déjà commencé à affluer sur le site (si, si, regardez en dessous). Tmv y sera et on vous racontera tout, même le plus inavouable !

[nrm_embed]<blockquote class= »twitter-tweet » lang= »fr »><p>[<a href= »https://twitter.com/search?q=%23Hellfest&amp;src=hash »>#Hellfest</a>] Pèlerinage en cours !! <a href= »http://t.co/TJNExRgNHV »>pic.twitter.com/TJNExRgNHV</a></p>&mdash; À Jeter Prom (@AJeterProm) <a href= »https://twitter.com/AJeterProm/statuses/479549407084691456″>19 Juin 2014</a></blockquote> <script async src= »//platform.twitter.com/widgets.js » charset= »utf-8″></script>[/nrm_embed]

[nrm_embed]<blockquote class= »twitter-tweet » lang= »fr »><p>Le <a href= »https://twitter.com/search?q=%23Hellcity&amp;src=hash »>#Hellcity</a> en vidéo !! <a href= »https://twitter.com/search?q=%23hellfest&amp;src=hash »>#hellfest</a> <a href= »https://t.co/Hr46U2kxia »>https://t.co/Hr46U2kxia</a></p>&mdash; À Jeter Prom (@AJeterProm) <a href= »https://twitter.com/AJeterProm/statuses/479605569578610688″>19 Juin 2014</a></blockquote> <script async src= »//platform.twitter.com/widgets.js » charset= »utf-8″></script>[/nrm_embed]

[nrm_embed]<blockquote class= »twitter-tweet » lang= »fr »><p>Camping gates… H-1 ! <a href= »http://t.co/fVy5CLkqFg »>pic.twitter.com/fVy5CLkqFg</a></p>&mdash; Hellfest Productions (@hellfestopenair) <a href= »https://twitter.com/hellfestopenair/statuses/479575166474002432″>19 Juin 2014</a></blockquote> <script async src= »//platform.twitter.com/widgets.js » charset= »utf-8″></script>[/nrm_embed]

Call U.S Legion : l'interview

A l’occasion de la Fête de la musique, on a rencontré le leader du groupe Call U.S Legion. Un groupe de metal qui s’apprête à faire un set… acoustique !

(Photo Noélie Anna)
(Photo Noélie Anna)


Call U.S Legion ou Call us Legion ? Et d’ailleurs, ça vient d’où, ce nom ?

C’est un peu les deux ! Cela vient d’une référence biblique, Saint-Marc plus exactement. Une rencontre avec le Sheïtan. Il y a aussi une référence à l’impérialisme américain, d’où le U.S. Le but, c’est de mettre tout ce que j’aime ensemble, sans pour autant faire de patchwork. J’ai vécu la folie de la fusion dans les années ’90, hein… (rires)

Le groupe, c’est qui alors ?  
Il y a Adrien à la guitare et aux chœurs, Nicolas à la basse, Marc à la guitare et au chant et moi-même, Charles, guitare chant et machines. Ca va de 23 à 39 ans… Certaines viennent de Tours, d’autres de Paris. On peut aussi rajouter Shaq pour l’artwork et Noélie pour nos photos ! On est tous ouverts d’esprit, c’est un groupe transgénérationnel. On fait notre musique, celle qu’on veut entendre.

Vous parlez pas mal du rapport à la machine, au virtuel et cela se ressent aussi dans le logo, son design. D’où vient cette inspiration ?  
Déjà, je suis un gros geek ! (rires) J’aime les sons un peu crados, 8-bit, les confronter au côté naturel des instruments pour cette idée de dualité. Car ça correspond au monde ! On laisse les gens juger, l’album a un degré de lecture. Le but, c’est que les auditeurs fassent l’effort de lire, de piger le côté surréaliste.

Bon, pour la Fête de la musique, pourquoi faire un set acoustique alors que vous êtes un groupe de metal ?  
Le bassiste n’est pas là et le guitariste vient d’apprendre qu’il était papa. Pour la Fête de la musique à Tours, on ne sera donc que deux : deux guitares et du chant. Avec des versions adaptées de nos morceaux.  Justement, vos morceaux sont très travaillés, grandiloquents, prog’…

Pas trop peur de perdre ça en acoustique ?  
Non, au contraire, il y aura plus de place, d’air. Un morceau doit se résumer à quelque chose de simple. On détourne le regard par la complexité, là ce sera une invitation au voyage.

C’est aussi un moyen de toucher plus de monde…
Exactement, d’être plus accessible, on se concentre sur les émotions. Mais on ne sera pas forcément moins énervés ! Ce sera peut-être plus viscéral. Là, c’était l’occasion de le faire. C’est une sorte de petit défi, on a tout préparé en une semaine ! Donc on n’a pas la trouille, on sera là pour le plaisir. On jouera entre 30 minutes et trois quarts d’heure.

Quelles ont été tes influences ?
On a toujours été prog’ par défaut. Pour ma part, mes influences vont de Sleepytime Gorilla Museum à Mastodon. Mais aussi les influences littéraires, artistiques, la peinture, etc. J’ai le fantasme de l’art total. Et j’aime marier les contraires. Call U.S Legion est un oxymore.

Rendez-vous vers 22 h, devant les Joulins, place du même nom à Tours !
Propos recueillis par Aurélien Germain
Pour écouter :
http://www.noomiz.com/calluslegion
Et sur Facebook :
https://www.facebook.com/calluslegion

Fête de la Musique : Le programme

La fête de la musique c’est samedi ! On a sélectionné pour vous les concerts à ne pas manquer !

Samedi, c’est le 21 juin. Et comme chaque année depuis 32 ans, c’est non seulement le premier jour de l’été mais surtout celui de la Fête de la musique. Comme on est assez fan de notre scène locale, on a compilé l’ensemble des lieux où se dérouleront les concerts dans la carte ci-dessous. N’hésitez pas à cliquer sur les icônes pour plus d’infos sur les artistes présents ! Et pour plus de confort de lecture, vous pouvez aussi télécharger la version numérique de notre numéro 136, spécialement consacré à la Fête de la musique.

TMV - Fête de la Musique
Orange = Multi-styles / Bleu ciel = Rock / Noir = Metal / Vert = Electro / Rose = Classique – Chœurs /Blanc = Musique religieuse // Les cœurs indiquent les choix de la rédaction, les P les parkings du centre-ville et les croix les secours.

Permis de conduire : les progrès à attendre

Gérard Cosneau, directeur de la Prévention routière d’Indre-et-Loire, donne son avis sur les nouvelles mesures pour le permis de conduire, comme celle de la conduite accompagnée à partir de 15 ans ou d’un examen raccourci.

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Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé les nouveautés pour le permis de conduire, qu’en pensez-vous ?
La conduite accompagnée permet d’accéder à un permis moins cher, ce qui remet l’égalité parmi les jeunes. Ceux qui ont fait les 3000 km obligatoires sont plus souvent reçus à la première tentative et la mortalité est moins importante, car ils sont mieux responsabilisés. La prise de risques est réduite d’un tiers. Raccourcir l’examen de 3 minutes permet de faire passer un élève de plus chaque jour. La Prévention routière est prête à encadrer l’examen du code à la place des inspecteurs.
Commencer l’apprentissage de la conduite à 15 ans vous semble- t-il raisonnable ?
Tout dépend de l’élève. Chacun a une maturité différente, mais les parents doivent bien connaître leur enfant. On peut les aider en testant l’élève en auto-école, avec le regard d’un professionnel. Le parent doit être un guide attentif, comme si c’était lui qui était au volant. Donc, par exemple, pas de texto dans la voiture
La réforme prévoit la création de l’ASSR 3…
Une nouvelle attestation scolaire de sécurité routière est une idée innovante, mais uniquement s’il ne s’agit pas de bachotage. Il faut aller chercher les nouveaux risques : téléphone, ordinateur sur les genoux, tablette, dépendances diverses. L’ASSR 2 insistait un peu plus sur la conduite accompagnée ces dernières années, mais les jeunes n’y pensent pas. Ils ne connaissent pas les nombreux avantages. Idéalement, l’ASSR 3 devrait intervenir au 1er trimestre de seconde.

Christiane Grimal, Carolyn Carlson : du plaisir par Intermittence

Chaque semaine, Doc Pilot décortique l’activité culturelle de Tours.

Christiane Grimal
Christiane Grimal

Je n’en fais pas secret, j’admire beaucoup le travail de Thomas Lebrun au CCNT, la manière usitée d’offrir le meilleur pour magnifier la pratique ; avec son festival Tours d’Horizon il donne à la ville un rendez-vous incontournable inscrit en peu de temps dans la force de frappe artistique ligérienne. J’opte pour Carolyn Carlson au Nouvel Olympia pour m’offrir  « un trip », mais les circonstances politico-sociales obligent à reprendre pied sur terre, le mouvement de grève des intermittents interdisant la tenue du spectacle initialement prévu ; reste une sorte de scénario improbable réunissant à la scène les grévistes en décors, la star, l’organisateur, le tôlier, un public solidaire mais aussi un dialogue du geste identifié en valeur ajoutée au mouvement revendicatif : une performance…
La nuit est américaine, dans la foulée filer au concert de sortie d’album de Christiane Grimal & Tijerina Projekt en Arcades Institute. Oh le bel album ! ! A l’instar d’un Henry Miller se posant à Clichy pour initier une œuvre artistique identifiée, l’américaine Christiane Grimal a bâti depuis cinq ans en Touraine, un concept musical qui lui est propre autant dans la palette sonore que dans la justesse de son propos. Entourée de musiciens tourangeaux, le groupe Tijerina Projekt, elle nous livre un album enregistré par le légendaire Fabien Tessier ingé son/musicien si habile dans son talent à magnifier les désirs des artistes (Claire Diterzi, 49 Swimming Pools, Moonjellies, Grisbi, Express). Nous sommes face à un album dont le style est un savant mélange d’influences multiples, à la manière du sang mêlé de Christiane aux origines cubaines, juives, new-yorkaises mais née à Miami. Ce patrimoine génétique et culturel est digéré avec subtilité en une remarquable relecture emprunte d’humanisme, de joie, mais aussi de grandeur d’âme dans la force de l’interprétation et la teneur des textes. Christiane Grimal s’affirme ainsi planétaire, à jamais immigrée sur la Terre, forte d’une world music dont l’atout principal est de vous prendre aux tripes. Et c’est la fête en Arcades Institute pour un concert qui restera dans les mémoires… De retour au Nouvel Olympia pour une émission en direct de Radio Béton pour débattre du problème des intermittents : un député, des représentants syndicaux ( dont Cyrille Peltier, bassiste de Volo et de X Ray Pop), la directrice du Petit Faucheux, dans une ambiance « et je te tutoie mon pote pour mieux t’embrouiller » ; au final, l’évidence qu’il faudra boire la lie car les jeux sont faits comme les gens du spectacle (faits comme des rats)…
Les Fêtes Musicales en Touraine fêtent leur 50 ans ! ! ! Et oui c’est impressionnant !! Avec Lugansky en ouverture ; au concert du Kremerata Baltica sous la direction de Gidon Kremer, je déguste la perfection de Bach à Glass, réunion des racines au présent mais aussi cette étrange alchimie entre l’œuvre et l’interprète, incompréhensible, inexplicable et pourtant bien réelle qui fait certains artistes vous rendre une écriture figée plus brillante qu’elle ne le serait interprétée par d’autres. La musique dite classique, dans sa rigueur et son impossibilité d’exister dans la médiocrité reste pour moi la niche la plus surprenante tant on ne s’attend pas à y vivre de l’imprévisible… Et pourtant ; l’interprétation de Glass est magique, l’instant unique, l’accueil du public reconnaissant du plaisir vécu… Du plaisir, oui, du plaisir par intermittence, dans notre modèle français finalement assez unique pour tenir face aux attaques de la normalisation et du marché ; un modèle pourtant si fragile et si attaqué par ceux qui devraient s’accorder d’en jouir mais se contentent d’y nuire, peut-être un simple relent nauséabond d’une morale d’appareil propre à raviver la haine et la discorde et leurs enfants : la guerre et l’oppression. Toucher à la Culture c’est s’ouvrir à la dictature, par défaut, c’est flatter les bas instincts en ne laissant que « du pain et des jeux… et de la religion » pour distraire le Peuple.

Chroniques culture #29

Cette semaine, on vous gâte avec un double dvd, des Led Zep’ tout liftés, la folie Mario Kart et un BD coquine.

LE DVD
LE CROCODILE DU BOTSWANGA
Un duo pour un double DVD : Fabrice Eboué et Thomas Ngijol pour la doublette Case Départ et Crocodile du Botswanga. Deux comédies en mode déflagration, dynamitant la bêtise du kjracisme et la dictature du fric, sous un humour corrosif et carrément décapant. Blagues sans répit et parfois subversifs, ces deux films sont accompagnés dans leur coffret par des bêtisiers, un making of ou encore des scènes coupées et un clip. Sortie le 19 juin

LE JEU VIDÉO
MARIO KART 8
Vingt ans après ses premiers tours de piste sur Super Nintendo, Mario et sa bande déboulent sur Wii U dans un jeu de course familial. Au programme de ce titre aussi coloré que déjanté, des graphismes en haute définition et une multitude de nouveautés, des personnages aux véhicules en passant par les circuits MK8 peut réunir 4 joueurs en local et 12 en ligne. En voiture ! L. Soon
Mario Kart 8, Nintendo, tout public, Wii U, 55 €.

LE CD
LED ZEPPELIN : ÉDITION DELUXE
Les trois premiers albums cultissimes des dieux Led Zep’ ressortent avec un nouveau mastering, titres bonus et concerts inédits. Reproduction de la pochette originale, artwork en négatif, livret de 16 à 70 pages : le pack existe en version CD/LP simple, deluxe et super deluxe. Mais surtout, la redécouverte de ces incroyables morceaux, avec un jeune Robert Plant à la voix simplement magnifique, transporte loin, très loin. Une grosse baffe. Encore et toujours.

LA BD
LA TECHNIQUE DU PERINÉE
Nos duettistes préférés Ruppert & Mulot reviennent. Un tandem qui surfe sur la mode des réseaux sociaux et des sites de rencontres. Une sorte de carte du tendre du XXIe siècle où l’amour courtois aurait été remplacé par le sexe sur Skype ! C’est finement écrit, souvent (très) drôle, très (très) coquin et à ne pas mettre entre toutes les mains ! Avec ce printemps qui tarde à se finir, on se dit qu’on est déjà prêt que pour la Saint-Valentin 2015. Hervé Bourit

 

 

Spécial Imag'in (3) : interview de Pépiang Toufdy

C’est la sixième édition de ce festival de cultures urbaines. Son organisateur, Pépiang Toufdy, nous parle d’Imag’in, mais aussi de l’association Prod’cité, à l’origine de l’organisation.

Pépiang Toufdy (Photo tmv)
Pépiang Toufdy (Photo tmv)


Pépiang, peux-tu expliquer la philosophie d’Imag’in à ceux qui ne connaissent pas encore le festival ?

Nous ne faisons pas un gros festival. L’idée, c’est d’apporter de la culture pour ceux qui n’y ont pas forcément accès. Nous essayons aussi de valoriser les talents locaux, sans pour autant stigmatiser la musique urbaine, sur scène. Nous voulons casser les clichés, montrer d’autres styles, des sensibilités musicales différentes. Je crois qu’Assad, Dhoad ou Cordeone sont de bons exemples de cette diversité. Nous voulons les faire connaître à ceux qui n’ont pas l’habitude d’écouter ce genre de groupe.
Cette année, vous vous installez essentiellement au Sanitas, pourquoi ?
Chaque année, nous évoluons. Dans les premières éditions, nous avions le souci de faire venir les gens et les jeunes des quartiers populaires dans des lieux de culture qu’ils ne fréquentaient pas. Cette année, nous revenons à la source, c’est au Sanitas que nous avons commencé. Le quartier a beaucoup changé. Il fait désormais entièrement partie de la ville. Nous voulons que des Tourangeaux viennent aussi découvrir le Sanitas et rencontrer ses habitants.
Finalement, Imag’in, c’est bien plus qu’un festival ?
Oui (rires), c’est le reflet du travail que nous menons toute l’année. Ateliers, Wanted tv (une émission sur Tv Tours faites par les jeunes du quartier, NDLR), cafés concert, nous travaillons avec beaucoup d’acteurs culturels de la ville avec notre association Prod’cité. C’est elle qui produit le festival. Le but étant toujours d’apporter une ouverture culturelle aux jeunes et aux habitants des quartiers populaires.
Et dans le futur, comment imagines-tu l’association ?
Nous sommes en train de nous professionnaliser de plus en plus. L’année prochaine va être très importante pour nous. Nous avons créé un réseau important de personnes autour de nous. Il s’agit désormais de rassembler un maximum d’associations du quartier et d’avancer toujours plus loin dans les projets.

Spécial Imag'in (2) : le festival en détail

Le festival Imag’in pose ses affaires à Tours. Et le programme est plutôt costaud…

√ SOIRÉE IMAG’IN
LE CONCERT
Le samedi 14 juin, c’est l’apogée du festival Imag’in avec une scène complètement gratuite. Alors rendez- vous place Saint-Paul à partir de 19 h 30 !

LES GROUPES
Assad Il faudra attendre un peu pour écouter leur premier EP, en attendant, ils ont leurs premiers sons sur facebook.com/ASSAD.music

Dhoad Ils se prénomment les gitans du Rajasthan. Préparez-vous à une performance hors-normes, entre danse traditionnelle, musique planante, tours de fakir… Dhoad, c’est un groupe incroyable : tous ses membres habitent à Tours, mais la plupart du temps, ils voyagent dans le monde entier pour donner des concerts. Écouter sur dhoad.com
CULT_BV1_DHOAD

Cordeone C’est une des musiciens tourangeaux qui cartonne. Avec ses textes en français et en portuguais, il offre une musique douce, engagée. C’est beau, tout simplement. Écouter sur facebook.com/cordeonevida
CULT_BV1_CORDEONE

√ EN BREF
PENDANT LE FESTIVAL
Imag’in, ce n’est pas seulement un concert le samedi soir mais aussi des animations pendant deux jours.

ATELIER GRAFFITI
C’est quand même super cool quand un graffeur vous explique ses techniques et offre des conseils. Pendant deux heures, vous pourrez vous initier au Street art en extérieur. Le jeudi 12 juin, au Sanitas, de 14 à 16 h. 12 places disponibles. Participation de 5 €.

ATELIER RAP
Ecrire une chanson, faire des rimes, des allitérations… Pouvoir prendre la plume pour avoir le meilleur flow : Alex, le chanteur d’Assad devient professeur de rap le temps d’une journée. Le vendredi 13 juin, au Studio Prod’Cité (2 avenue du Généralde- Gaulle). 12 places disponibles. Participation de 8 €.

PRATIQUE
Pour s’inscrire ou avoir des infos sur ces ateliers : 02 34 37 03 89 ou com.prodcite@gmail.com

>>>ET SINON Le festival Imag’in s’étire jusqu’à la fin du mois de juin et propose un dernier concert le 26 juin prochain. Il y aura le reggae très stylé de Broussaï suivi de l’électro world de Waloobeach Consortium.

Spécial Imag'in (1) : portrait d'Assad

Entre jazz et rap français, ce groupe tourangeau va secouer la planète hip-hop le 14 juin, au festival Imag’in.

(Photo Jérôme NGUY)
(Photo Jérôme NGUY)

Rencontre au Balkanic café, rue Colbert : Alex et Vincent sirotent leur verre tranquillement. Le rappeur et le contrebassiste attendent le reste du groupe, qui finalement sera retenu à Jazz à Tours. C’est leur première rencontre avec la presse. Les deux musiciens, d’une vingtaine d’années, enchaînent les réponses avec un professionnalisme impressionnant. Comme s’ils étaient déjà rodés. Comme s’ils avaient tout prévu.

Ce sérieux, c’est le même qui se retrouve dans leurs morceaux. Ceux qu’ils composent depuis un an. Chaque note est maîtrisée, chaque mot pesé. Hip-hop scientifique. Jazz arithmétique. Fusion naturelle : comme si le hip-hop assumait complètement ses origines, revenait à sa source.
On pense alors à The Roots pour la virtualité, à Blackalicious pour sa puissance, aux débuts de Mc Solaar pour le cool. Difficile cependant de leur coller une étiquette, les loustics n’en font qu’à leur tête, brouillent les pistes, parlent de vacances au ski, d’ambiance de trottoirs, de camping, de filles un peu trop rêveuses. Violence introvertie, elle se ressent dans les rares dissonances, étouffée, exprimée à demimot. Beat box, saxo, clavier, contrebasse…

Sur scène, Assad détonne, éclate les codes du rap actuel sans en faire un étendard, un objet de différenciation. On pense encore, cherche les références. On croit reconnaître des accents poétiques du Gibraltar d’Abd el Malik. Les mots d’Alex flottent à la surface du flot nacré d’une ligne de saxophone. Modeste, ses textes sont déclamés à force d’images. « Nous fonctionnons ensemble, explique Vincent, le contrebassiste. C’est assez fréquent qu’Alex écrit pendant une répétition, quand on cherche une mélodie. » Copains depuis leurs années lycée, à Angers, la plupart des membres d’Assad sont venus ici pour Jazz à Tours. Soucieux de tout maîtirser, Assad vantent la débrouille, le fait-maison. En septembre prochain, ils vont sortir leur premier EP, Sabrina : six chansons qui oscillent entre douceur de vivre, petites galères. Tranches de vécu, fables urbaines : retenez bien leur nom. Assad est en train de déferler sur Tours.

Retrouvez aussi sur notre site le programme du festival et une interview de l’organisateur

On a testé : pilote d'avion !

Un simulateur de vol vient d’ouvrir ses portes à Tours Nord. Un de nos journalistes s’est transformé en commandant de bord.

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Alignement en bout de piste, préparation au décollage ! » Bergame, Italie. Après une petite escale, je m’apprête à repartir à bord de mon Airbus A320. Evann, mon copilote, vérifie que nous sommes parés. Décollage. Main droite sur la manette des gaz, gauche sur le manche, je lance l’avion à pleine vitesse.

L’avion ? Pas exactement. Je suis en réalité à bord du simulateur Aviasim, installé depuis peu au coeur de la zone industrielle de Tours Nord. Et même si je suis pleinement conscient que toute l’expérience à laquelle je suis en train de participer est virtuelle, je me sens dans la peau d’un vrai pilote. C’est impressionnant de réalisme. Le simulateur reproduit à 99% les conditions de vol réelles.
La sueur commence à perler le long de mes tempes, tout mauvais geste peut entraîner le crash. À mes côtés, Evann, pilote professionnel fraîchement diplômé, me prodigue tous les conseils nécessaires au bon déroulement du vol. Installé confortablement dans le siège de commandant de bord, je suis entouré de boutons et de cadrans. Devant moi, un ingénieux système d’affichage panoramique me plonge en totale immersion.

Après plusieurs manoeuvres, Evann m’invite à regagner la piste de Bergame pour atterrir. Je m’aligne, sors le train d’atterrissage et entame la descente. Tout ça sans connaissance particulière de l’aviation. C’est d’ailleurs là que réside la grande force d’Aviasim. Faire découvrir le fonctionnement d’un avion de manière ludique. 500 m de la piste. Un bruit d’alarme retentit dans le cockpit. Mon moteur droit est en train de lâcher. Je n’ai pourtant touché à rien ! Je me retourne et vois Thomas Gasser, fondateur d’Aviasim, en train de pianoter sur l’ordinateur de contrôle, le sourire aux lèvres.
Toute panne peut être simulée à tout moment pour tester la réactivité du pilote. 100 m de la piste. Mon appareil se déporte à droite, l’atterrissage s’annonce musclé. Tant pis pour la piste, je dois poser l’avion dans l’herbe. Les roues à peine au sol, j’inverse les gaz, enclenche les freins, l’avion dérape et finit par regagner la piste pour un arrêt complet. « Félicitations, me lance Evann. Bon, en conditions réelles, vous auriez crashé l’avion. Mais c’est un bon début ! ». Je pense aux 150 passagers assis derrière moi. La prochaine fois, promis, j’atterrirai correctement !

√ EN BREF
LE PUBLIC
Aviasim s’adresse à la fois aux particuliers désireux de découvrir le fonctionnement d’un avion de ligne, mais aussi aux professionnels souhaitant perfectionner leur connaissance de l’Airbus A320. Abordant l’aviation de manière ludique et prônant l’entente entre pilote et co-pilote, le simulateur séduira aussi les comités d’entreprise désireux de renforcer l’esprit d’équipe au sein de leur société.

L’ÉQUIPE
Image1La gérante Emmanuelle Mary est épaulée par deux jeunes pilotes professionnels pour assurer le fonctionnement du simulateur et accompagner les clients pendant le vol. Lors de notre test, Thomas Gasser, fondateur d’Aviasim (à droite sur la photo), était présent et n’a d’ailleurs pas hésité à paramétrer le simulateur pour perturber notre vol et tester notre réactivité !

PRATIQUE
Les locaux d’Aviasim se situent au 7 allée Colette-Duval à Tours Nord et sont ouverts au public et aux entreprises sur réservation. Plusieurs packs incluant du temps de vol et un briefing sont disponibles, les tarifs allant de 99 à 249 €. L’équipe propose également un stage antistress pour les personnes effrayées par les trajets en avion. Plus d’infos sur aviasim.fr et au 09 81 19 39 99.

Kids : La maison des petits !

À Chanceaux-sur-Choisille, les familles peuvent inscrire leurs jeunes enfants dans une MAM. Comprenez, une Maison d’assistantes maternelles. Un concept qui marche du tonnerre.

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Faire garder son bout d’chou quand on est parent peut vite devenir un véritable casse-tête ! À Chanceaux-sur-Choisille, à une dizaine de kilomètres de Tours-Nord, les familles peuvent, depuis deux ans, inscrire leurs jeunes enfants dans une MAM, une Maison d’assistantes maternelles. Un concept qui a le vent en poupe.

À Chanceaux, le projet a été porté à bout de bras par trois assistantes maternelles, Nathalie et Tiffanie, mère et fille dans la vie. Installées dans une coquette maison baptisée Les Lucioles, elles accueillent une douzaine de bambins âgés de 3 mois à 3 ans, du lundi au vendredi, de 7 h 30 à 18 h 30. « La Mam, c’est un juste milieu, un compromis entre l’assistante maternelle et la crèche. Ici, c’est notre lieu de travail, on est totalement dédié aux enfants », explique Nathalie. « Et puis en cas de difficulté, renchérit Tiffanie, on peut échanger et se conseiller mutuellement. »

Pas le temps de tergiverser, notre conversation est interrompue par les pleurs dans la chambre voisine de la petite Jade, âgée de quatre mois. Il faut bien avouer qu’aux Lucioles, on ne s’ennuie pas, entre les repas, les changes et les activités d’éveil, les nounous ont de quoi faire ! Enfin dans une MAM, on apprend à grandir, « c’est la petite école avant la grande », comme aime à le dire Coralie, une maman convaincue.

Anne-Cécile Cadio

Brazil 2014 : Le Guidão TMV

Le coup d’envoi de la Coupe du monde sera donné le 12 juin. On vous a concocté un guide d’enfer pour la vivre à fond !

credit Sophie
LÉGENDES PRIVÉES DE COUPE
Dans la fabuleuse histoire des Coupes du monde, les meilleurs footballeurs n’ont pas tous eu la chance de jouer le Mondial. La preuve par trois.
GEORGE BEST (IRLANDE DU NORD, 22 MAI 1946 – 25 NOVEMBRE 2005).
bestIl porte bien son nom. Le gars de Belfast est devenu la première « rock star » du ballon rond. Avec tout ce que le statut implique. Le spectacle d’abord, sur la pelouse d’Old Trafford où ses dribbles faisaient échos aux swinging sixties dans le coeur des supporters de Manchester United. Les excès, aussi. « J’ai claqué beaucoup d’argent dans l’alcool, les filles et les voitures. Le reste, je l’ai gaspillé », disait celui que l’on surnomma le cinquième Beatles. Ballon d’or 1968, il est l’idole de Diego Maradona et a été adoubé par Pelé. Oui, mais jamais il n’a disputé une Coupe du monde avec l’Irlande du Nord. Il est mort en 2005, à l’âge de 59 ans. Maigre consolation : l’aéroport de Belfast porte son nom.
ÉRIC CANTONA (FRANCE, 24 MAI 1966).
cantoCantona aime la polémique, les rasoirs Bic et les high-kicks. En France, son génie est occulté par ses sautes d’humeur. Qu’il s’agisse de ses tacles, de sa désinvolture ou lorsqu’il invective le sélectionneur national Henry Michel d’un fleuri « sac à merde » en 1988. Il ne revient en équipe de France que sous l’ère Platini. Mais c’est de l’autre côté de la Manche que Cantona fait étalage de ses talents. Le « frenchie » de Leeds devient King Éric à Manchester United. Parallèlement, en sélection nationale, Cantona bénéficie de la confiance de Gérard Houiller qui en fait le capitaine de l’équipe lors des qualifications pour le Mondial 94. Raté ! La France bute contre la Bulgarie. Il ne reviendra jamais chez les Bleus. La faute à ce coup de pied porté à un supporter de Crystal Palace, le 25 janvier 1995, sanctionné d’une suspension par la fédération anglaise et internationale. Après cinq ans d’une relation tumultueuse avec Manchester United, Éric Cantona prend sa retraite en 1997. Il n’a jamais disputé de Coupe du monde (beach soccer mis à part).
GEORGE WEAH (LIBERIA, 1ER OCTOBRE 1966).
weah« Mister George » a traversé les années 1990 balle au pied. Né dans un pays en guerre, le Libéria, le gamin de Monrovia s’inspire de cassettes vidéo de Pelé. Il débarque en Europe à Monaco, en 1988, sous les ordres d’Arsène Wenger. Rapide, puissant, il devient le « Monsieur but » du Paris Saint-Germain de 1992 à 1995 avant de charmer les tifosi du Milan AC aux côtés des monuments Franco Baresi et Paolo Maldini. En 1996, il parcourt tout le terrain, slalome sept joueurs de Vérone avant de tromper le gardien. La classe ! Georges Weah est le premier et dernier Ballon d’or africain (1995). En dépit de son talent, il n’a jamais emmené la sélection libérienne en phase finale de Coupe du monde. Il s’investit désormais dans la politique dans son pays natal, meurtri par une incessante guerre civile.
 
LE 11 TMV
On s’est mis à rêver de l’équipe idéale… Bizarrement, aucun joueur français ne nous est venu à l’esprit.
Onze TMV
DOSS_11_BUFFONGardien : Gianluigi Buffon (Italie). L’expérience, la classe. Et puis un type qui s’appellerait Jean-Louis Bouffon de ce côté-ci des Alpes, ça en impose.
DOSS_11_ZABALETAArrière droit : Pablo Zabaleta (Argentine). Rugueux, athlétique, rien de mieux pour empêcher les percées latérales. En revanche, il n’est pas à classer parmi les poètes. Mais c’est ça aussi, le foot.
DOSS_11_SYLVADéfenseur central : Thiago Silva (Brésil). Déconcertant d’assurance. Le visage de gamin de 12 ans et une présence physique écoeurante pour l’adversaire. Il anticipe tout. Le meilleur du monde actuellement.
DOSS_11_RAMOSDéfenseur central : Sergio Ramos (Espagne). Champion du monde, champion d’Europe. Vainqueur de la Ligue des champions cette année. Au top. Il surpasse Giorgio Chiellini (Italie) et Mats Hummels (Allemagne) d’un cheveu.
DOSS_11_ALBAArrière gauche : Jordi Alba (Espagne). David Alaba et la sélection autrichienne ne sont pas qualifiés. On prend un quasi homonyme pétri de talent et on mise sur la confusion pour perturber l’adversaire. Astuce !
DOSS_11_touréMilieu défensif : Yaya Touré (Côte d’Ivoire). Le prince du milieu. Un relayeur capable de planter 20 buts en Premier League cette saison, c’est rare. Et le tout sans délaisser ses attributions défensives. Complet.
DOSS_11_vidalMilieu défensif : Arturo Vidal (Chili). Le genre de type capable de courir un semi-marathon après un match. Une endurance incroyable qui lui permet de rester lucide dans les moments décisifs.
DOSS_11_MESSiMilieu offensif droit : Lionel Messi (Argentine). C’est un danger de tous les instants. Quand il touche la balle, Christian Jeanpierre (TF1) éructe des choses incompréhensibles. Le Messi(e) dit-on.
DOSS_11_RONALDOMilieu offensif gauche : Cristiano Ronaldo (Portugal). Les fabricants de gel lui disent merci, les amateurs de gestes techniques aussi. Une machine à gagner. Ballon d’or France Football en 2013.
DOSS_11_SUAREZAttaquant : Luis Suárez (Urugay). Flamboyant, mais surtout rusé et fourbe. En 2013, il avait croqué son adversaire, le défenseur Branislav Ivanović. Et hop, 10 matches de suspension dans la musette.
DOSS_11_PERSIEAttaquant : Robin van Persie (Pays-Bas). Van Persie sort d’une saison difficile avec Man united. Mais comme il fonctionne à l’orgueil et qu’il est infiniment doué, on met un billet sur le retour du Hollandais.
 
SAVOIRS INUTILES
FRÈRES ENNEMIS
Ils sont frères, mais ne jouent pas dans la même équipe. Kevin-Prince et Jérôme Boateng s’affronteront lors de la phase de poule. Le premier évolue avec le maillot du Ghana tandis que le second porte le maillot allemand, comme en 2010. Les deux frères sont nés d’un père commun, mais de mères différentes à 18 mois d’intervalle. Ils s’affrontent le 21 juin.
PRÉNOMS PARTAGÉS
La sélection sud-coréenne a ceci de magnifique que les joueurs ont intérêt à s’appeler par leur patronyme. On y compte 6 Kim et 4 Lee. Même le sélectionneur partage son prénom (Hong) avec un de ses défenseurs. Pratique pour les consignes collectives, moins pour les instructions individuelles.
LA SQUADRA RÉSISTE AUX ALLEMANDS
« Le football est un sport simple. Vingt-deux hommes poursuivent un ballon pendant 90 minutes et à la fin, ce sont les Allemands qui gagnent », avait déclaré l’avant-centre anglais Gary Lineker en 1990. Ce n’est pas faux. Sauf pour les Italiens qui n’ont jamais perdu contre la Mannschaft en match officiel depuis 1962.
MEILLEUR BUTEUR ?
L’Allemand Miroslav Klose pourrait détrôner Ronaldo (Ronaldo Luis Nazario de Lima, pas Cristiano, voyons) du rang de meilleur buteur de la Coupe du monde. Il lui manque un but pour égaler les 15 réalisations du Brésilien. Facile en quatre participations. Cocorico ! Le record du nombre de buts en une seule compétition est toujours détenu par Just Fontaine (13 cacahuètes en 1958). Et il est parti pour durer.
 
LA PLAYLIST AMBIANÇÃO
En attendant le premier match de l’équipe de France ce dimanche 16 juin contre le Honduras, déhanchez vous sur notre sélection d’hymnes du mundial !

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Pour plus d’infos sur la Coupe du Monde, rendez-vous sur le site officiel de la FIFA

Le foot amateur fait sa Coupe du monde !

Le foot amateur fait sa Coupe du monde, c’est le concept original lancé à Montlouis, par le passionné Antoine Burbaud. Et c’est bien plus qu’une compétition sportive.

 

Antoine Burgaud, passionné de football.
Antoine Burgaud, passionné de football.

Comment est né ce projet ?
Je suis membre de l’Affa, l’Association française de foot amateur. J’ai proposé à Éric Thomas, son président, un projet un peu fou. J’ai constaté que les tournois de fin de saison étaient vraiment géniaux, un véritable moment de fraternité. Mais ils se sont un peu vidés de ce côté festif. Alors on a voulu profiter de la Coupe du monde au Brésil. On a imaginé un truc, parlé à Emmanuel Petit (ancien de l’équipe de France de 1998, NDLR), notre ambassadeur. Il nous a soutenus.
Le foot amateur fait sa Coupe du monde, c’est quoi alors ?
Un projet culturel pédagogique. On a attribué un pays qualifié pour la Coupe à chaque équipe de jeunes qui participe. Ils ont 12, 13 ans et viennent de toute la France, de toutes les régions. On a trente-deux équipes au total, dont un club de la Réunion ! Il y a aussi un travail pédagogique autour du pays en question qui mènera à une exposition. On a aussi fait venir une expo photo de trois personnes qui ont fait un voyage autour du monde, en parallèle avec le foot. Il y aura aussi des écrivains, notamment Mustapha Kessous. Manu Petit sera certainement là aussi, d’ailleurs, avec d’autres personnalités. Le journal L’Équipe a aussi dépêché deux journalistes sur place… Et pour le reste, samba, capoeira, restauration…
Comment avez-vous attribué les pays à ces jeunes ?
Par tirage au sort ! Ça a d’ailleurs été un peu… particulier. Un des clubs de Haute-Vienne est voisin de la ville d’Oradour-sur-Glane (tristement connue pour son massacre, NDLR), mais a écopé de l’Allemagne. On était gêné, mais grâce au travail pédagogique exceptionnel qui a suivi, tout est okay !
Grosse machine et gros budget…
D’où le Kiss kiss bank bank (1) qui court jusqu’au 18 juin. C’est un financement participatif qui nous aide pour l’expo et tout le volet culturel uniquement. Pour notre projet, nous avons 100 bénévoles… On a aussi trouvé un équipementier. Les gamins repartiront avec leur maillot par exemple.
On va donc beaucoup plus loin qu’un simple événement sportif…
Tout à fait. Certes, il y a un aspect compétition, mais ce tournoi ne s’adresse pas qu’aux footeux. Là, c’est un moment festif et populaire. C’est comme cela qu’on voit le foot.
Propos recueillis par Aurélien Germain
 
(1)Vous pouvez donner en cliquant sur le lien.
Samedi 21 juin, matches de 14 h 30 à 21 h 30 ; dimanche 22 juin, dès 8 h 30 et finale à 17 h. À Montlouis-sur-Loire. Entrée gratuite.

Réforme des régions : quelle capitale ?

Philippe Lagrange, doyen de la faculté de droit et de sciences sociales de Poitiers, nous éclaire sur le projet de fusion entre le Centre, le Poitou-Charentes et le Limousin.

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Quel est selon vous le principal problème de cette fusion de trois régions ?

Le choix de la capitale régionale. Va-t-on choisir une capitale existante, Orléans, Poitiers ou Limoges ? Tours serait un choix intéressant de par sa place centrale, d’autant qu’elle n’aurait pas cet héritage de capitale régionale. Limoges est une ville très peuplée (agglomération de 282 000 habitants). Les critères sont nombreux, choisira-t-on une capitale bien desservie par le train ? Ce choix aura des conséquences.
Quels problèmes pose cette réorganisation ?
Si Poitiers perd son statut, les collectivités territoriales du Poitou-Charentes n’auront plus de raison d’être. Il pourra subsister des antennes mais les institutions seront plus centralisées. Même chose pour Limoges et Orléans si elles ne sont pas choisies. Les conseils généraux vont disparaître à l’horizon 2020, entraînant le redéploiement des fonctionnaires, des postes non renouvelés. Les rectorats, les chambres et les agences régionales seront ou non transférés. Ces ajustements coûteront cher et beaucoup de questions subsistent.
Et maintenant, que va-t-il se passer ?
L’accord du Parlement est encore incertain. Je pense que les députés vont dépasser le clivage droite- gauche pour voter sur ce projet. Il y a beaucoup d’insatisfaits. Le président Hollande ne peut se permettre de faire un référendum, car les gens ont plutôt tendance à voter pour ou contre la personne qui pose la question. Dans ce contexte, le désaveu serait trop important. Fusionner les régions ne nécessite pas de révision de la Constitution, problème que posera la suppression des départements. Il y a un réel besoin de réforme économique en France. Une révolution n’étant pas possible, les économies se verront sur 5 à 10 ans.
Propos recueillis par Axelle Guinon
ET VOUS, QU’EN PENSEZ-VOUS ? LAISSEZ VOS AVIS EN COMMENTAIRE !

De Betty Davis à La Femme : une semaine Aucard de miel et sucre.

Cette semaine, Doc Pilot a beaucoup traîné du côté de la Gloriette…

Brian Jonestown Massacre à Aucard.
Brian Jonestown Massacre à Aucard.

Des fois le hasard vous fait tomber sur une mine d’or… A force de courir les albums de Roberta Flack je suis tombé sur Betty Davis, une ex de Miles propulsée au début des seventies dans l’aventure discographique avec sa bande de potes éclairés : la révélation. Peut-être plus fort que Tina Turner car plus libre, plus sexuel ( hé oui), plus contemporain dans son utilité au dancefloor, un Elvis au féminin matiné de soul racine à te construire le funk comme ça, l’air de rien, aussi importante que la guitare whawha de Shaft, la drum machine de Timmy Thomas, une dame inventeur du chemin qui va de Ray Charles à Pharell Williams, cette route noire et marbrée comme ta peau, chérie, sous la boule à facettes… C’est donc ainsi, la tête dans la soul que j’entame ma semaine Aucard de Tours. 29 ans déjà, pour ce challenge un peu potache que j’ai vu naitre sous le Pont de Fil…. Buddy Buddha au Mc’cools ou le défit au vent, à la pluie et au son. J’avoue être assez fan de l’artiste Janski, ici dans une des ses incarnations au coté de son complice Krom Lek ; bien sur l’attaque au lounge est manifeste, le pied de nez à la musique au kilo, et ça démarre à la José Padilla en Ibiza sur Loire, pour dévier vers du rythme bruitiste tranché de guitares dissonantes et de voix second degré… Arrivée à la Gloriette dans une glissade de boue sous un soleil naissant : c’est de bon augure. Sous le petit chapiteau au bar décoré de photos de Monsieur J, Fucking Butterfly avec toujours Janski mais là aux bruits et aux bulles dans l’une des meilleures formules de scène vues dans la région. Nous sommes dans du növo punk ou du növo rock’n’roll, une synthèse d’influences visant les jambes et les yeux : pour moi le meilleure groupe de ma soirée… Sous le grand chapiteau Deportivo : c’est bien mais au bout de quelques morceaux je ne suis plus dans l’truc et file bouffer des crêpes au stand animé et délicieusement bruyant de la Smalla ; les mains pleines de sucre, je sers des pognes, la gueule huileuse claque des bises : on est bien à Aucard, très bien. Vundabar j’aimerais aimer mais…
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=jSm5optFVUw[/youtube]
Enfin une longue plongée psychédélique dans l’improbable et l’histoire avec la prestation attendue et échevelée deThe Brian Jonestown Massacre ; d’abord le souvenir du film « Dig !   » comme beaucoup de vieux présents, puis le laisser-aller offert à l’authentique partage de cette bande de potes, sorte de mélange entre les Happy Mondays et le premier Velvet Underground, de l’approximation et de l’improvisation, vitales dans ce monde où les écoles de musique sortent des techniciens à la pelle, et puis ce côté boeuf ambient à la Grateful Dead où l’on sent l’évidence d’une démarche instinctive enfin acceptée par le public… Après ça je ne veux plus rien voir et file vers Velpeau où résonnent des bribes de la fête en cours là-bas au bord du Cher… A Loches au Carré d’art Michel Gressier expose de drôles de papillons prisonniers dans la pierre, des plantes de toiles et couleurs apprivoisées par le jardinier du vent, une manière bien à lui d’occuper à la fois l’air et les murs… Célébration du 6 juin 1944… Une pensée aux anonymes morts sous les coups la même année dans les caves de la Gestapo de Tours, à l’angle des rues George Sand et Victor Hugo : rien de changé sous le soleil, tant d’autres martyrs et d’autres bourreaux depuis 70 ans… Retour à La Gloriette pour une troisième soirée blindée de monde et c’est bien, enfin presque. Le premier groupe offert : Caïman Philippine adoré de tous, c’est pas ma came, trop entendu partout, trop variet’, dans une démarche de séduction à tout prix ; je leur espère le grand succès populaire qu’ils doivent viser, sinon à quoi bon… Je leur préfère Tijuana Panthers, power trio surf garage à la manière d’un Jam trempé dans la compilation Nuggest, nerveux, incisif, avec un jeu de basse en accord sur la Rickenbaker, des punkybyrds…. Funken c’est fou ; JB aux drums assoit le truc et l’on en sort avec un son, un style, une approche d’ados attardés poussant le vice à marier l’insolence à la qualité, la précision aux harmonies expérimentales, emportant sans trop se forcer l’adhésion du public… Un webzine dans sa version papier, c’est la production quotidienne de Jugger webzine, et un rendez vous installé sur le festival… Dernière ligne droite avec La Femme, la pop ligne claire du pays basque, fer de lance d’une génération en relecture totale des années 80 vivifiées de sang neuf pour aboutir à leur style : c’est la fiesta… Skip & Died est une machine de guerre pour réjouir les festivaliers, une ethno electro rock teintée de world. C’est beau et violent, avec une drôle de chanteuse à la barre. Cet Aucard est l’un des meilleurs que j’ai vécu.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=DoMvq86Qt1Q[/youtube]

Chronique culture #28

Comme chaque semaine, on vous gâte avec nos chroniques culture. A lire, découvrir, écouter…


LE DVD
LA VIE RÊVÉE DE WALTER MITTY
Une des grosses surprises de l’année, de et avec Ben Stiller. Habitué aux comédies un peu pataudes, il joue ici un type lambda et timide, embarqué dans un périple hallucinant à travers le monde, à la poursuite d’un cliché rare, avant son licenciement. Poignant, parfois drôle, tantôt mélancolique, ce film est une ode à la rêverie et au voyage. Dommage que ce Blu Ray n’ait rien d’autre à offrir qu’une piste en anglais. Zéro bonus : bref, au dodo, rêve fini.
Sortie le 4 juin.
À LA TV
PACIFIC RIM
Attention, film monstrueux ! Pacific Rim, c’est le gros blockbuster, signé Del Toro. Des créatures sorties des entrailles des océans combattues par des robots géants, pilotés par télépathie. Loin du film-fantasme de geek, le long-métrage pulvérise les yeux avec sa mise en scène et ses effets spéciaux majestueux. Tout est exagéré, mais Pacific Rim est un délice visuel. À voir si la magie opérera aussi sur votre télé…
Le 6 juin, à 20 h 55, sur Canal +.
LA BD
LE TEMPLE DU PASSÉ
Les éditions Ankama se sont lancées dans l’adaptation BD de l’oeuvre du grand écrivain de S.F. Stephan Wul avec toute une série d’ouvrages, dont celui du dessinateur tourangeau Étienne Leroux. En compagnie d’Hubert au scénario, ils se sont attaqués à ce huis clos fantastique avec brio. Confronté à un danger mystérieux, le héros de l’histoire nous entraîne avec délectation et frisson dans les profondeurs de l’âme humaine.
Hervé Bourit
LE JEU VIDÉO
CUT THE ROPE : 3 IN 1
Véritable phénomène vidéoludique sur smartphones et tablettes, le jeu de réflexion Cut The Rope déboule sur Nintendo 3DS. Au programme de cette compilation survitaminée, plus de 650 niveaux et quelque 50 heures de remue-méninges. Avec ses graphismes colorés, sa prise en main excellente et son niveau progressif, CTR est le jeu addictif par excellence. Difficile de reposer le stylet une fois une partie commencée.
Nintendo, tout public, 3DS, 30 €.
L. Soon

Oh ! La Belle Rouge !

Zoom sur cette salle encore trop méconnue, mais pourtant haut lieu de la culture. Désormais indispensable dans le paysage !

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Une caravane vieillotte dort tranquillement à l’entrée. L’affichette collée dessus, où est écrit « Souriez, vous êtes arrivés », fait vraiment… sourire. C’est dans ce véhicule que se fait la vente des tickets, lors des concerts à La Belle Rouge. Et rien que cela, résume parfaitement ce lieu, sa philosophie. Être original et se faire plaisir. « On se sent chez soi, quoi », lance, avec un sourire, Charlotte Ameslon. La gérante de la salle, toujours accueillante, raconte la genèse du projet avec plaisir, installée dans sa chaise posée dans la petite cour. À côté, un petit potager. Plus loin, des ronces et au fond, un champ avec des vaches (le nom de la salle et le label rouge des animaux… Compris maintenant ?)
« On était cinq à lancer La Belle. On cherchait une salle pour une grosse soirée, mais c’était galère. Il n’y avait pas grand-chose. Ça nous a lancés. On est tombés par hasard sur quelque chose, sur le site du Bon coin ! On a flashé sur ce lieu… », raconte Charlotte. Tout s’enchaîne, va vite, remise des clés, lifting et peinture barbouillée sur cet ancien magasin de pêche. Bouche-à-oreille, demandes de concert… « On a enfin pu offrir quelque chose à des gens qui ne trouvaient pas grand-chose, comme les metalleux ou les passionnés d’electro. »
Désormais, on fait les yeux doux à La Belle. Parce que loin de n’être qu’une salle de concert, c’est un lieu culturel d’envergure. « On est là pour toutes les cultures, on ne se focalise pas que sur un style », explique la gérante. Ici, la musique côtoie les expos ; le punk peut rencontrer l’amateur de reggae ; on peut tomber sur une friperie ou sur une répète… « Ce n’est pas guindé », indique Jean-Phi, qui gère le son. Ce qui surprend ici aussi, c’est ce côté old school, vintage. Une salle de deux étages, perdue au fond d’une impasse au milieu des vaches, mais archi pro tout de même. Les 250 m2 de La Belle Rouge ont vu défiler Pierpoljack, le tremplin metal du Mfest, ou encore Sir Samuel du Saïan Supa Crew. Avec toujours un mot d’ordre : pas cher, voire gratuit. De quoi donner encore plus le sourire. De toute façon, impossible de résister à La Belle.
√ EN BREF
ANNIVERSAIRE
La Belle Rouge souffle ses deux bougies le 21 juin. Quoi de mieux pour fêter ça… qu’une grosse fiesta ? On peut déjà vous dire qu’il y aura les rappeurs de Center Coast en concert, avec un groupe de metal, de reggae, un mix electro, une boum pour les enfants (dès 16 h), ou encore une tombola, une friperie, des costumes… Le tout, gratuit !
GUINGUETTE
La salle fait aussi sa Guinguette cet été ! En gros, des animations du jeudi au dimanche, avec des scènes ouvertes, de la musique, des brunchs, des balades à vélo, des instants « beach » et « bienêtre » etc. Ce sera aussi l’occasion de découvrir les aliments bio de la Ruche qui dit oui. Vous aurez même sûrement la possibilité de pratiquer… la pétanque-electro ! La classe, on vous dit.
AUX AMATEURS…
Lieu de diffusion culturelle à part entière, La Belle Rouge vous accompagne dans vos projets. « On aide pour la communication, le son, on donne des conseils… » Une équipe est là pour organiser votre projet, à condition que celui-ci soit suffisamment costaud !
BÉNÉVOLES
L’association, si elle compte deux salariés, fonctionne aussi grâce à sept, huit bénévoles qui « fournissent un travail exceptionnel », rappelle Charlotte Ameslon. « Petite équipe, mais efficace ! »
PRATIQUE La Belle Rouge, 18 impasse du Placier, à Joué-lès-Tours. Arrêt Pont Volant pour le tram. Contact : 02 47 67 33 98, labellerouge37@ gmail.com, sur Facebook ou la-belle-rouge.com

Chambray en mai: 5 raisons d'y aller

Chambray en mai se déroulera cette année le 7 et 8 juin à l’Hippodrome de Chambray. On va essayer de vous convaincre.

Chambray festival
1. Pour découvrir le site de l’hippodrome.
Vous y êtes déjà allés à l’hippodrome de Chambray, vous ? Non ? Eh bien, vous avez tort. Eh oui, car l’hippodrome est un de ces lieux à la fois verts et ouverts, qui sont parfaits pour des balades en famille. Bon, là, il risque d’y avoir un peu de monde dans le quartier, mais après avoir fait votre petit tour au village associatif ou sous le chapiteau des Morallès, offrez-vous une petite promenade dans les environs. Foi de tmv : ça vaut le coup !
2. Pour voir « Andiamo »
Le spectacle Andiamo du cirque Morallès sillonne les routes de France, de Navarre et d’ailleurs, depuis un bon moment. Ils en sont à quelque chose comme 450 représentations. Partout, ce subtil mélange cirque / théâtre a été salué comme un spectacle totalement atypique. C’est à la fois drôle, baroque, absurde et farfelu. Or, la troupe en est à ses dernières représentations d’Andiamo. Après Chambray, il ne restera plus qu’une seule date et pas dans la région. Alors, on court !
3. Pour se mettre à l’heure brésilienne
On a un scoop pour vous : à partir du 12 juin, on va beaucoup, mais vraiment beaucoup, parler du Brésil. Alors, autant y aller franchement. À Chambray en mai, on aura le son avec Les feux du Brésil, une école de samba reggae qui va nous faire gigoter. Mais on aura aussi le goût, puisque l’association Les délices du Brésil proposera quelques spécialités de là-bas. Pour les anti-foot (ça va être dur pour vous ce mois-ci…), il y a aussi Zamac et ses spécialités réunionnaises.
4. Pour danser au son des années 80
« Et tu danses, danses, danses, ce refrain qui te plaît et tu frappes, frappes, frappes, c’est ta façon d’aimer… » Si ces vers troublants de créativité ne vous disent rien, passez directement à la raison 5. Si, au contraire, l’envie de vous déhancher vous a pris subitement, c’est que vous êtes prêt pour la soirée discothèque au son des années 80. « Ils m’entraînent, au bout de la nuit… »
5. Pour prendre un peu l’air
Hop, dimanche matin, vous passez vous inscrire et vous voilà partis pour 7, 12 ou 17 kilomètres à pied (en marchant, Chloé, en marchant. Le marathon, c’est en septembre).
Pour connaître tout le programme du festival, c’est par ici.
++ ATTENTION
Tout est gratuit à Chambray en mai. Mais, petit piège, pour le cirque Morallès et les Yeux noirs, il faut prendre un billet (gratuit, on vous dit !) car le nombre de places est limité. À retirer de 14 h 30 à 15 h 30, sur le site de l’hippodrome.

Nos coups de coeur des Années Joué

On a sélectionné pour vous cinq spectacles à ne louper sous aucun prétexte ce week-end, à Joué !

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Tambours et poupées
Pour le côté gigantesque de ce spectacle de rue pur jus. Attendez-vous à voir des poupées géantes déambuler dans les rues au rythmes de tambours battants. C’est super impressionnant.
Samedi, à 19 h 30. Départ de l’ancien office de tourisme. À partir de 21 h 30, les poupées rejoindront les tambours devant le palais des sports Marcel- Cerdan.
Un classique
Ce n’est pas la première fois que le Cirque hirsute est de passage aux Années Joué. On adore leur côté bric et broc. Cette année, ils présenteront leur blues de la Mancha, un spectacle à base de caravane, de musique, de moulin à vent et de cochons nains. Ça promet d’être complètement déjanté. Et rêveur. Et fou. Et beau…
Le samedi, à 18 h et le dimanche 17 h, à l’école Marie-Curie.
Le coup du dragon
Et si on vous disait que vous pourrez aller voir un dragon géant aux Années Joué ? Incroyable, non ? La compagnie Malabar a réussi à créer une machine gigantesque et donner vie à cet animal mythique. Le spectacle sera à base de cirque, d’opéra-rock, tout ça pendant une parade qui va vous couper le souffle. Pour le plaisir des petits, mais aussi des grands.
Le vendredi, à 22 h 15, départ du palais des sports Marcel-Cerdan.
L’Odyssée
Parce qu’aux Années Joué, il y a aussi du théâtre, on vous invite à voir la pièce de la compagnie Krizo théâtre. Ils vont vous raconter l’histoire d’Ulysse d’une drôle de manière… Deux acteurs sur scène, quelques bouts de ficelle et vous voilà embarqué dans l’aventure.
Le vendredi, à 19 h 45, le samedi, à 17 h et le dimanche, à 14 h 30. À l’école Marie-Curie.
Une conférence
Thierry Tchang-Tchong a fait parler de lui il n’y a pas très longtemps pour sa traversée du désert. Il a fait un voyage de Dunkerque à Marseille en laissant derrière lui une trace de sable… Le metteur en scène lira plusieurs de ses textes mais parlera aussi de sa pratique, de ses envies et de son art.
Le dimanche, à 16 h, sur les terrasses de l’Amarante.

++ Pour consulter le programme complet, c’est par ici.

Les Jocondiens ont la parole !

Tmv s’est installé quatre jours à Joué-lès-Tours. L’occasion de laisser parler ses habitants librement : d’horizons divers, tous et toutes font vivre la ville à leur manière.

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Anne : « Encore trop peu de Jocondiens connaissent l’Amap » « J’ai découvert l’association l’année dernière. Nous sommes une vingtaine d’adhérents actifs. J’avais regardé du côté de La Riche, mais ça faisait trop loin. Notre famille était déjà sensibilisée au bio, aux produits équitables. Trop peu de gens connaissent cette Amap sur Joué-lès-Tours. Moi, ça me fait du bien au moral : je sais que j’aide des petits producteurs et que mes deux enfants mangent de bons produits. Par exemple, pour la viande, l’éleveur attend d’avoir assez de commandes pour amener sa bête aux abattoirs. Comme cela, il n’y a pas de gâchis. J’ai vécu à Joué-lès- Tours quand j’étais plus jeune. Je suis revenue m’y installer il y a quelques années. Ce que j’aime, c’est la proximité avec les autres, discuter à la sortie de l’école, échanger. Pour moi, la ville s’est beaucoup embellie ces derniers temps. J’aime beaucoup venir dans le centre. Maintenant, je le trouve même encore plus beau que Tours ! Ça ne se voit pas ? Mais si, regardez bien, autour de vous ! » Vous aussi vous voulez faire comme Anne et souscrire à l’Amap jocondienne ? Plus d’infos sur amapenjoue.org
Jean-Jacques : « Je suis fier de vivre dans cette ville tranquille » « C’est vrai que j’ai un peu peur que l’on perde des choses comme la piscine des Bretonnières, ou encore les Folies foraines… Tout ce qui est gratuit. Car le vivre-ensemble, c’est l’identité de Joué. J’ai des craintes, mais je ne remets pas en cause les choix politiques, étant un ancien élu. Le tram pompe les activités économiques. À Joué, je bois souvent mon café sur la place de la Mairie, en lisant mon journal. J’aime la ville telle qu’elle est aujourd’hui. Je suis arrivé en 1976. J’aime son ambiance, notamment lors des Années Joué. C’est une ville très calme, pas du tout liée à l’insécurité. On agresse Joué avec ces propos, mais ça dévalorise la ville. Je suis fier de vivre dans cette ville tranquille. »
 
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Marie : « Ça bouge vraiment à Joué » « Je viens tout juste de m’installer à Joué. Je suis de Blois à l’origine. J’ai vécu à Tours pendant plusieurs années dans différents quartiers. Mais à chaque fois, je ne supportais plus d’être en plein coeur de la ville, de retrouver ma voiture abîmée, les incivilités. J’ai réussi à trouver un boulot à Joué et je m’y suis installée. Depuis janvier dernier, je suis ravie de faire partie de cette ville ! Je découvre des nouveaux coins tous les jours. Et puis, franchement, ça bouge vraiment ici. Le Temps Machine, l’Espace Malraux… Je vais souvent à des concerts. Depuis que j’habite à Joué, je peux aussi écouter ma musique comme je veux, sans embêter mes voisins. Je mets du jazz, de l’électro, du Cesaria Evora ou les Ogres de Barback à fond ! Je travaille dans une entreprise qui vend du matériel médical à domicile. Pendant longtemps, j’ai travaillé dans un magasin de musique à Tours. Je m’occupais de tous les instruments, même si ma spécialité, ce sont les percus. En ce moment, j’ai le projet de m’orienter vers la programmation musicale, d’en faire mon métier. Je suis déjà bénévole dans plusieurs festivals, ça me permet d’avoir un peu d’expérience. »
Clément : « Ici, tout est plus calme » « Je vis à l’Épan depuis que je suis né. J’ai quitté le cocon familial pour la première fois cette année, pour mes études. Maintenant, je suis installé à Paris, mais je reviens au moins deux fois par mois pour me déconnecter et me ressourcer. Ici, tout est plus calme, je peux retrouver mes amis du lycée Jean-Monnet et mes coéquipiers du club de foot. Quand j’ai le temps, je vais au Temps Machine voir des concerts. L’ambiance y est vraiment cool et les prix beaucoup plus abordables que dans la capitale ! »
Michel : « Des associations qui représentent toutes les communautés » « Je suis à Joué depuis 1997, arrivé pour des raisons professionnelles et à la retraite depuis trois ans. Je suis très engagé dans le monde associatif : souvenir français de Joué, Ligue de l’enseignement, CLCV (une association de consommateurs, NDLR). Mon avis sur la ville ? Je l’ai vue évoluer fortement, avec ses rénovations de quartiers… Quand je vois la Rabière par exemple, je me dis que c’est très bien. Tout ça est hyper positif. Tout comme le tramway ! On a relié deux villes avec un transport sain : je n’ai plus à chercher une place à Tours quand j’y vais. Cela a été une excellente chose et ça n’a pas tué la ville : ça permettra son essor. Pour moi, l’endroit sympa, c’est toute la zone des étangs de Narbonne ou le parc de la Rabière, très bien réhabilité. Joué est fleurie, il y a beaucoup de verdure. J’y suis bien. Si je devais décrire la ville en un mot ? Oh… Allez, relations humaines ! À Joué, il y a 300 assos aidées par la ville et qui représentent toutes les communautés, les origines, tout le monde. »
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Ahmed : « C’est comme un petit village » « Tous les jeudis matin, mon petit plaisir est d’aller au marché de la Rabière. Je retrouve des amis, on se pose et on discute, on attend nos femmes en fait ! (rires) Je me balade, je flâne… Je ne sais pas si je pourrais être aussi bien aux marchés de Tours, ce n’est pas la même ambiance. Ici, c’est comme un petit village où tout le monde se connaît, se salue. Pourtant, Joué est une grande ville. Il y a beaucoup d’habitants, mais ça reste petit paradoxalement. Il y a ce côté “ petit frère ” de Tours que j’apprécie. C’est calme. Paisible ! Voilà ce que pourrait être l’adjectif collant parfaitement à la ville : paisible ! Ce qui me dérange un peu, ce sont les transports en commun. On n’est pas assez desservi à mon goût. Il y a le tram, les bus etc. Ok ! Mais quelle galère si vous voulez bouger un jour férié ou un dimanche… »
Honoré : « Je préfère penser à la Guadeloupe » « J’habitais à Tours avant, dans le quartier Velpeau. Joué ? Je m’y suis installé avec ma famille pour le boulot. C’est beaucoup plus près. Je suis obligé de prendre ma voiture pour y aller. La ville ? Je suis ici depuis deux ans mais je n’ai pas grand-chose à en dire. Je préfère penser à la Guadeloupe, aux Antilles. C’est là que ma famille vit. J’essaye d’y aller le plus possible, dès que j’ai des vacances, l’été. »
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Sylvain et Jules : « Nous profitons au maximum » « De Joué-lès-Tours, je ne connais que le lac des Bretonnières, où je viens courir trois ou quatre fois par semaine. Je vis à Ballan-Miré, juste à côté, et parfois entre midi et deux, j’amène mon fils Jules pour profiter du calme et du dépaysement total qu’offre le lac. Aujourd’hui, nous sommes venus pour remplir tranquillement l’album Panini Coupe du monde de Jules. Lui, comme moi, profitons au maximum de l’instant. »
Pierre : « Peut-être que le temps du renouveau est venu » « Depuis vingt ans que je travaille chez Michelin, j’ai vu la ville évoluer. J’admire aujourd’hui ce qu’est devenue Joué-lès-Tours. Une fois à la retraite, je compte voyager, mais mes vieux jours, je les passerai ici. J’entends parfois les gens parler de Joué-lès-Tours avec un certain dédain. Qu’ils viennent donc voir comment on y vit, au lieu de juger sans connaître. Les gens y sont heureux, les entreprises s’y installent et même si la mienne connaît des difficultés aujourd’hui, elle a contribué en grande partie à l’économie locale pendant des années. Peut-être que le temps du renouveau est venu. »
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Jean-Pierre : « Nous nous retrouvons été comme hiver autour du lac » « Depuis que je suis à la retraite, je viens pêcher deux fois par semaine au lac des Bretonnières. En dix ans, je suis tombé amoureux de ce lieu qui m’a au départ séduit par sa proximité avec Tours. Je me suis constitué un cercle d’amis, tous passionnés de pêche comme moi. Nous nous retrouvons été comme hiver autour du lac pour des moments de détente et de partage que je ne laisserais tomber pour rien au monde. »
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David : « Installer notre parc accrobranche » « Il y a un an, Gaëtan, William et moi nous sommes installés à Jouélès- Tours pour ouvrir Gadawi Park. Nous venons des quatre coins de la France et après avoir travaillé quelques années à proximité d’Amboise, nous voulions nous rapprocher de Tours pour installer notre parc accrobranche. Nous avons été immédiatement séduits par la forêt du lac et avons convaincu la mairie de nous laisser nous y installer. Pour l’instant, nous n’avons pas eu trop le temps de visiter les autres quartiers de Joué-lès-Tours, mais dès que l’occasion se présentera, nous irons y faire un tour ! »
Didier : « Quand je suis arrivé, il n’y avait rien ! » « Je suis professeur de sport à Tours, mais je ne me vois pas vivre dans le centre-ville. J’habite sur les hauts du lac de Joué-lès-Tours, à la frontière avec Ballan-Miré. Quand je suis arrivé il y a quinze ans, il n’y avait rien. Seulement quelques petits lotissements en construction. Depuis, les promoteurs immobiliers ont investi et le coin a un peu perdu de son charme. Mais il y fait toujours bon vivre, les nouveaux voisins se sont installés sans perturber le calme ambiant. »
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Pascal : « Le Paris-Tours sous mes fenêtres » « J’ai choisi de m’installer à Joué un peu par hasard, il y a trois ans. Travaillant dans le quartier des Deux-Lions, à Tours, je voulais garder un peu de distance avec mon lieu de travail et surtout éviter une zone trop urbanisée. J’ai trouvé une maison entre l’Epan et le Cher, avec un jardin et un brin isolée. Le plus : la course cycliste Paris-Tours passe chaque année sous mes fenêtres. En grand amateur de cyclisme que je suis, je ne peux qu’apprécier le spectacle ! »
Ousmane : « Toujours quelque chose à faire » « J’habite dans le quartier de la Rabière mais je viens souvent près du lac avec mes copains. Dans le quartier il y a moins de place qu’ici pour jouer au foot, faire du vélo ou grimper dans les arbres. On invente chaque fois des jeux pour s’occuper après l’école. L’été, je suis inscrit au centre aéré du lac, c’est la période de l’année que je préfère. Il y a toujours quelque chose à faire et on n’est pas obligés de faire nos devoirs quand on rentre à la maison le soir. »
++ Le making-of du dossier

Spécial Joué-lès-Tours : le making-of

La team Tmv s’est plongée dans son sujet : Joué-lès-Tours. Au point de camper littéralement au Temps Machine. Les dessous de l’aventure.

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Mais… comment on va faire pour faire pipi ? Bah oui, c’est la première chose qui nous est venue à l’esprit quand on s’est installés à Joué. Ah, on a l’esprit cartésien, hein. Imaginez : l’équipe avait pour résidence principale… une caravane. Installée sur le parvis de la mairie, vous pensez bien que notre question existentielle avait lieu d’être posée. Bon, pendant ces quatre jours, la team tmv posait aussi ses stylos (enfin, ses claviers) au Temps Machine. Un monsieur un peu saoul qui squattait avec nous, la galère pour trouver un sandwich un jour férié, notre stagiaire cloué au lit avec son intoxication alimentaire… Bref, on a quand même réussi à vous faire ce numéro.
Premier jour : ordinateur branché dans la caravane, litres de café (merci la mairie, vous avez assuré !), prêt. Bon, très vite, un grand monsieur qui parlait fort (très fort, en fait) est venu tailler le bout de gras avec nous. Sympa, le type. On ne savait juste plus quoi dire lorsqu’il a lancé : « Si vous voulez, je peux vous ramener des libellules. » Euh… ?
« Viens, paraît que c’est ici qu’y a des sucettes gratos ! » Pas bêtes, les gamins. Ils ont vite pigé le truc. Du coup, notre stock de sucettes estampillées tmv a été vidé en dix minutes chrono le mercredi. D’autres – des plus âgés pour le coup – sont venus nous demander des cigarettes, des bonbons, ou encore le prix de la caravane pour l’acheter. Faut pas croire, mais dans tout ça, on travaillait.
Décidément, ils sont cool au Temps Machine. Non seulement ils nous ont accueillis avec le sourire, ont essayé de nous soudoyer avec des pauses café à discuter musique (promis, nous, on essayait de bosser dur !) mais leur babyfoot dans l’entrée nous tentait constamment. Ah, on était bien à notre petit bureau dans le hall, à écouter leur playlist toute la journée. On a même assisté à une répèt’ et vu débarquer le groupe Nisennenmondai (un de nos journalistes a voulu prendre un selfie avec ces jolies Japonaises, mais n’a pas osé. Le naze !).
Avec tout ça, les Jocondien(ne)s ont été d’une gentillesse inouïe. Ils ont été nombreux à venir nous voir, discuter, s’informer, découvrir : on a adoré. L’accueil a été génial. En un mot, comme en cent : merci.

Aucard de Tours, ne pas louper !!

Le festival mythique tourangeau débute ce 4 juin… Chouette !!!

Aucard+de+Tours+2014
Bon, qu’on se le dise : Aucard de Tours est un peu notre doyen à tous et à toutes. Oui, propulsé en 1986 (ah ça ne vous rajeunit pas). Le festival tourangeau à ne pas louper. D’autant que cette année, ils ont fait fort pour la programmation, les coquins ! Visez un peu : le génialissime Biga*Ranx (le white Bob Marley, c’est lui, notre photo), Captain Parade, Thee Mysterious Asthmatic Avenger (si, si, on vous jure), Kundal, la pointure Deportivo, Joris Delacroix, les prometteurs Fumuj, les Caïman Philippines (qu’on vous a fait découvrir), ou encore Disiz (histoire de péter les plombs), Odezenne et son rap 2.0, Skip & Die, The Brian Johnstowne Massacre, les Nantais Papier Tigre et nos chouchous de… Boys In Lilies (impossible de résister à leurs voix). Bref, pour le coup, Radio Béton a vraiment concocté une programmation béton. D’autant qu’il y aura les fameux apérocks, un peu partout. Si vous êtes en panne, le festival vous propose même de télécharger son appli sur Android. Bon, niveau arguments, on ne peut pas faire mieux. Alors on vous y voit, n’est-ce pas ?
Du 4 au 8 juin, au Parc de la Gloriette. Tarifs : Pass 5 jours à 20€ en tarif réduit ou 25€ en plein tarif. Pass soirée : 8€ en location ou 10€ sur place. Plus d’infos et programmation complète sur www.radiobeton.com/ aucard
[nrm_embed]<iframe src= »//player.vimeo.com/video/91269725″ width= »500″ height= »281″ frameborder= »0″ webkitallowfullscreen mozallowfullscreen allowfullscreen></iframe> <p><a href= »http://vimeo.com/91269725″>Aucard de Tours 2014 : Teaser #02</a> from <a href= »http://vimeo.com/aucard »>Aucard</a> on <a href= »https://vimeo.com »>Vimeo</a>.</p>[/nrm_embed]

Le compte Nickel arrive en Touraine

Le compte Nickel s’installe dans plusieurs bureaux de tabac en Touraine. Kézakô?

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Le compte Nickel s’installe progressivement en Touraine. Kézakô ? Un compte simple et sécurisé, ouvert à tous et à toutes, quelque soit leur revenu, accessible en cinq minutes chez… le buraliste. Cette semaine, quatre bureaux de tabac d’Indre-et-Loire se lancent dans l’aventure. À la base, le concept est signé Hugues Le Bret, un ancien du monde de la banque. Son idée a essaimé un peu partout en France, dès février, attirant déjà près de 150 buralistes et 16 500 clients. Ce week-end, le nouvel entrepreneur est venu présenter son compte Nickel, lors de l’assemblée générale des buralistes du département, à Rochecorbon.
Pour ouvrir ce compte, il suffit d’avoir plus de 18 ans, disposer d’un justificatif de domicile et d’une pièce d’identité. « L’ouverture du compte se fait depuis une borne installée dans le bureau de tabac. Cela ne coûte que 20 € à l’ouverture. La carte Nickel est utilisable dans n’importe quel commerce et distributeur. Ensuite, nous facturons les retraits, soit 50 centimes s’il se fait chez le buraliste ou 1 € au distributeur », explique Hugues Le Bret. Au final, pas de découvert possible.
« Cela leur permet de reprendre le contrôle de leur compte », justifie le créateur. Mais d’après lui, un buraliste peut aussi obtenir un chiffre d’affaires supplémentaire de 500 € par mois. À Tours, le bar-tabac La Rive Droite (quai Paul-Bert) s’est lancé lundi.
Plus qu’une aide pour compléter la baisse de la vente de tabac, son gérant Bruno Rituit y voit davantage « un côté social intéressant. On peut aider des gens qui sont parfois rejetés des banques. Et on a aussi besoin de se diversifier, en tant que buralistes ». Lui a « flashé sur l’idée ». « Surtout que je suis dans un quartier où il y a beaucoup de jeunes. » Le François Ier (La Riche), ainsi que deux autres collègues à Épain et Bléré, font aussi leurs premiers pas cette semaine. Une quinzaine d’autres se sont déjà montrés intéressés.

Un regard sur Joué-lès-Tours

Rencontre avec Jean Proveux ancien député PS de la 4e circonscription d’Indre-et-Loire et maître de conférence en géographie, aujourd’hui à la retraite. Il vit à Joué-lès-Tours.

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Jean Proveux : « Le problème des immeubles à Joué centre, c’est que les habitants ne s’identifient pas à leur ville. »

Comment décririez-vous la ville ?
Joué-lès-Tours est assez originale. Contrairement à d’autres villes de l’agglomération, elle n’a pas vraiment de centre qui permette à des activités commerciales de s’installer, par rapport au nombre d’habitants. En plus, elle est très étendue avec une zone rurale immense qui couvre la moitié de sa superficie. Elle est vaste par rapport à sa démographie, ce qui a eu pour effet de créer une certaine autonomie de ses différents quartiers. Si vous prenez par exemple la Vallée Violette, elle fonctionne comme une ville dans la ville. Il y a un centre commercial pour faire ses courses, sa poste, son centre de loisirs… Pareil pour la Rabière qui est complètement autonome.
Mais cette autarcie produit aussi de mauvais effets ?
Oui, restons sur la Rabière. Une étude sortie il y a moins de dix ans montrait que deux tiers des Jocondiens avaient une mauvaise image du quartier. En revanche, dans la même étude, ces mêmes personnes expliquaient qu’elles n’y avaient jamais mis les pieds… C’est à la fois révélateur d’une certaine phobie mais aussi de cette autarcie entre les quartiers.
Quelle autre originalité possède Joué-lès-Tours ?
Son maillage associatif. Depuis plus de 30 ans, de nombreuses personnes se rassemblent autour d’intérêts communs pour créer des associations, notamment les Jocondiens issus de l’immigration. Les associations sont vraiment nombreuses dans la ville, ce qui crée un lien qu’il serait sinon difficile d’avoir entre les personnes du même quartier. C’est ce qui compense l’éclatement de la ville.
Comment voyez-vous l’arrivée du tram dans la ville ?
C’est, pour moi, un élément très positif qui permet à des personnes défavorisées et aux jeunes sans voiture de se retrouver facilement dans le centre de Tours. Mais la plupart des Jocondiens le ressentent-ils comme moi ? Les travaux ont perturbé le stationnement, la circulation, les habitudes. Ils sont encore dans les mémoires. Depuis de nombreuses années, les politiques d’urbanisme de la ville ont essayé de rendre le centre-ville attractif ; celui-ci, au début, ressemblait à un bourg de gros village. À partir des années 1960-70 et la période d’urbanisation, les maisons basses typiques ont été remplacées par les grands bâtiments. N’aurait-il pas fallu en garder quelques-unes ? Regardez aujourd’hui comme la place Plumereau attire du monde à Tours. Le problème des immeubles à Joué centre, c’est que les habitants ne s’identifient pas à leur ville. Ce qui crée un malaise.
Peut-on parler d’une identité jocondienne ?
La ville est trop hétéroclite pour cela. Les Jocondiens, majoritairement, ne travaillent pas dans leur ville. Joué vit le phénomène de banlieue classique. Et puis, elle est tournée vers Tours, la ville centre. Il existe une dépendance qu’on le veuille ou non. C’est difficile de faire autrement.

Propos recueillis par Benoît Renaudin

Mikrokosmos & Meredith Monk, Santa Cruz : Are You Experienced ?

Doc Pilot vous embarque dans son voyage culturel de la semaine.

Jesus Christ fashion barbe
Jesus Christ fashion barbe

Rue de Buffon le hasard de la circulation et d’un feu rouge de colère ; je tombe nez à nez avec le Taureau-réservoir de Jean-Marc Vuillaume installé dans la vitrine de l’antiquaire : l’homme vrai donne vie au rebut et à l’inanimé… Le Florilège Vocal de Tours est une institution, et ce vendredi en l’Opéra de Tours il nous gâte avec la rencontre entre Mikrokosmos et Meredith Monk. Je connais la dame par ses enregistrements sur ECM, une utilisation de la voix totalement novatrice, une vie consacrée à repousser les limites de la chair et du vent, une alliance universelle et avant-gardiste exprimée dans cette collaboration avec le chœur de solistes à la notoriété planétaire. A 72 ans l’artiste reste le moteur de son concept, la directrice absolue de l’interprétation de ses œuvres, une sélection allant de 1969 à 2005, un « florilège » vocal des XXe et XXIe siècles. Un Loïc Pierre passionné introduit le propos, nous invite au voyage, donne du sens à l’expérience, intense. Nous sommes face et dans le chef d’œuvre, la présence de la créatrice en bonus et la sensation de vivre un instant privilégié, l’art choral étendu des origines au futur dans ce Retour à la Terre : une expérience à oser, tenter, intégrer et déguster.
Il faut le dire, seule la production indé ose la survie discographique, à croire l’omniprésente gratuité de la musique un frein à la volonté des décideurs à investir dans cet objet ; Santa Cruz le groupe de Rennes semble l’avoir compris dix ans avant l’heure, optant pour une totale liberté de choix et de production… Ils sont en concert ce soir dans la grande salle du Temps Machine, pas sur la scène non, mais au centre de la salle et installée en un cercle fermé autour duquel nous nous installons à notre convenance, debout, assis, couchés, à l’indienne autour du feu de camp virtuel de leur musique humaine, utile et régénératrice. Pour une heure nous sommes de leur tribu, en relecture totale et décomplexée du folk américain, embarqués, rassurés, heureux d’avoir pu participer à cette expérience… Il me revient le souvenir de Dark Dark Dark au même endroit, et cette sensation de bonheur et d’apaisement rencontrée à l’écoute des gens vrais. J’ai acheté un disque de Santa Cruz qui depuis chez moi passe en boucle…
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=P302dxG7f9I[/youtube]
Au Temps Machine en deuxième partie de soirée il y avait ce groupe de Caen au nom impossible et craquant : Jesus Christ Fashion Barbe. Là nous sommes face à de la musique électrique, physique, technique, voire diabolique, l’opposé total au groupe précédent et c’est du pur bonheur de se laisser aller dans ce melting-pot d’influences : Smith, Joy Division, talking Heads, Byrds, King crimson ( hé oui), Eno, Jefferson Airplane… Bien sur je parle de groupes d’une autre génération, et eux sont tout simplement dans leur temps, pur produit culturel et émotionnel d’une époque où 50 ans d’expériences se culbutent, décantent pour laisser le meilleur et la Cream. Le bassiste use de sa Rickenbacker d’une manière très soliste, sorte de mélange entre Lemmy et Chris Squire ; il y a des mélodies, des harmonies vocales à la Crosby and co, du beau et de la technique. Si ce groupe ne devient pas connu dans les deux ans, je me laisse pousser la barbe !!! En Vitiloire, nous osons d’autres expériences, le verre en main optons pour une visite guidée des Coteaux du Layon : c’est très psychédélique…
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=ZGCbtLIK1GE[/youtube]
En route pour Chédigny pour Le Festival des Roses, du Dylan dans l’habitacle… Dans les rues bondées Jacques Moury Beauchamps et Jorg Petersmann balancent du blues racine à l’ancienne, sans amplification. Plus loin, Jean-Luc Capozzo souffle du bugle sur un orgue de Barbarie, les anciens de Bel Air font dans le jazz cool… Et oui, moi les roses je préfère les écouter, et puis c’est au bras d’une jolie rose que je déambule dans cette campagne, alors même la Pierre de Ronsard ne me fait guère d’effet… Au soir, c’est éclate devant le petit écran un verre de Fronton à la main (ben ouè) : Toulon gagne et j’applaudis, un peu de mon cœur étant resté depuis longtemps au pied du Mont Faron.

Chroniques culture #28

Quoi regarder, qu’écouter, que faire ? Que de questions existentielles… Les chroniques culture tmv vous sauvent peut-être.


LE CD

THE BLACK KEYS – TURN BLUE
Déjà le huitième album de ce duo blues à l’ancienne. Les Black Keys ont ce truc pour nous rappeler le temps qui passe. Avec Turn blue, ils rajoutent un peu de couleur à leur musique en noir et blanc. Comme si cet album sonnait plus jeune que les autres. Rassurez-vous, la métamorphose est légère. Presque imperceptible. La voix de Dan Auerbach a toujours l’air sortie des années 1970. Leurs mélodies sont accrocheuses, comme d’habitude.

LE DVD
DALLAS BUYERS CLUB
Texas, 1986. Ron, cowboy redneck transpirant le sexe et la drogue, apprend sa séropositivité : il lui reste 30 jours à vivre. Découvrant des traitements non officiels, il crée un club de malades et s’engage dans une bataille contre les labos. Histoire vraie, Dallas Buyers Club vaut pour les performances hallucinantes de McConaughey (30 kg en moins !) et Jared Leto. Dur, brutal, sidérant, poignant… Dommage que l’impasse a été faite sur les bonus.
Sortie le 4 juin

LE JEU
WOLFENSTEIN THE NEW ORDER
La chasse aux nazis est ouverte ! Plus de vingt ans après sa création, la franchise Wolfenstein revient ! Dans ce FPS dopé à l’humour, les troupes d’Hitler ont gagné la Seconde Guerre mondiale. À la tête d’une poignée de résistants, vous devez écraser la machine de guerre allemande. Bourrin, délicieusement old school, les nouvelles aventures du capitaine Blackzo se savourent sans modération. Pegi + 18 ans, PC, PS3, PS4, Xbox 360, Xbox One, de 50 à 70 €.
L. Soon

LA BD
LA GRANDE GUERRE
Au moment où les célébrations des deux grandes guerres vont se succéder à un rythme effréné, Joe Sacco, dessinateur bien connu pour ses BD reportages, se penche sur la Bataille de la Somme le 1er juillet 1916. Il en tire une fresque muette de 7 mètres de long magnifiquement éditée par les éditions Futuropolis. En s’inspirant de la tapisserie de Bayeux, il parvient à transfigurer l’Histoire avec un talent incroyable : un des plus beaux projets éditoriaux de l’année.
Hervé BOURIT

 

Eric Derian et la future école de BD

L’auteur de bande dessinée tourangeau vient d’être nommé à la tête de l’Académie Brassart- Delcourt. Il nous parle de cette future école de BD parisienne.

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Vous dites que c’est « la première école de BD parisienne ». En fait, c’est quoi l’Académie Brassart-Delcourt ?

L’idée, c’est de proposer une formation en trois ans à l’opposé de ce qu’enseignent les écoles d’arts appliqués. Nous, nous enseignons la bande dessinée mais aussi les métiers du livre, l’encrage, l’élaboration de scénarios. C’est illusoire de promettre à nos futurs étudiants qu’ils deviendront tous auteurs de BD. Dans la réalité, peu d’entre nous vivent exclusivement de leurs albums. Nous sommes aussi là pour apprendre aux étudiants le graphisme, l’illustration…

Pourquoi Delcourt, une maison d’édition, décide d’ouvrir cette école de BD ?
Il faudrait leur demander. Je me suis posé la question. Pour moi, ce n’est pas une question d’argent, ni de découverte des jeunes auteurs. C’est une façon d’innover pour Delcourt, qui a l’ambition de devenir un jour le n°1 de la BD en France. Et puis, je crois qu’il souhaite que le niveau de ces nouveaux arrivants augmente. Beaucoup d’éditeurs me parlent de premiers projets d’album qui se passent mal, parce que les jeunes auteurs sont mal préparés. Dans beaucoup de formations, ils ne produisent que 12 pages de BD à la fin de leur cursus. Dans la réalité, pour manger, c’est à peu près ce qu’il faut faire en un mois. C’est primordial, pour moi, que nos futurs étudiants fassent de la BD tout au long de leur formation.

Vous pensez que l’enseignement de la bande dessinée est actuellement désuet ?
Oui, désuet, c’est le bon mot. Je travaille depuis des années dans l’Atelier Pop et je vois souvent passer des stagiaires qui sont en école. Leur formation n’a pas bougé depuis les années 1970. Elles essayent de former des auteurs complets qui scénarisent, dessinent, encrent, font la couleur et le lettrage… Mais dans la réalité, la plupart des BD sont issues de collaborations entre différents professionnels.

Vous avez essuyé des critiques sur ce projet ?
Le marché de la BD, devant son apparente bonne santé, laisse de plus en plus d’auteurs galérer. Les critiques ne comprennent pas pourquoi former de nouveaux précaires. Moi, je me situe de l’autre côté de cette critique : je pense qu’en formant bien les jeunes auteurs, ils s’en sortiront mieux et les éditeurs suivront. Il y a quand même du travail.

Propos recueillis par B.R.
√ INTÉRESSÉ ?
Vous avez envie de vous lancer dans des études pour, peut-être, devenir un jour auteur de BD ? L’Académie Brassart-Delcourt recrute en ce moment les futurs étudiants. Il faut au moins avoir 16 ans et avoir envie de se lancer dans un cursus de 3 ans. L’école demande un aperçu de ce que vous faites en dessin, un CV. La lettre de motivation n’est pas obligatoire mais vivement conseillée. Toutes les infos sont sur academie-bd.fr

BONUS
On a demandé à Eric Déran 4 albums qu’il fallait lire avant de se lancer dans des études de BD.

« Je commencerais par L’art Invisible de Scott McCLoud : c’est la bible du futur auteur. Ensuite, Lapinot et les carottes de Patagonie de Lewis Trondheim, qui représente pour moi, l’essence même de la bande dessinée. Avec des moyens graphiques très faibles, naïvement, il donne des leçons sur la BD moderne. Sinon Batman : Year one parce que Frank Miller et David Mazzucchelli montrent plusieurs écoles graphiques. Enfin, Les Bijoux de la Castafiore, c’est un classique mais cette aventure de Tintin est un bijou de non-action et d’érotisme étouffé. »

Le Bar Bidule au vert

Un air de vacances flotte déjà dans l’air. Cela tombe bien, on s’est fait un tour au Bar Bidule. Idéal pour nos kids !

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Un air de vacances d’été flotte depuis le 14 mai au parc de Sainte-Radegonde à Tours. Au détour du sentier, quelques mètres seulement après l’entrée, apparaît un petit chalet en bois aménagé à l’ombre des grands chênes : le Bar Bidule. Un espace ludique et coloré réservé aux familles.
Ce projet, porté par l’association Bidulbuk, est lancé en 2012 par deux mamans, Aurélia Behr et Maud Tondereau, auxquelles s’est jointe Anita Bret, éducatrice d’enfants handicapés. Toutes les trois rêvaient d’un lieu de détente pour les parents tourangeaux. Le premier café des enfants, les mercredis et dimanches, a commencé au sein du café Colette sur le quai Paul-Bert, à Tours.
Au Bar Bidule, on rit, on boit une grenadine, on papote ou on participe à ce qu’Aurélia appelle « les temps d’expression ou de création ». En gros, ce sont des ateliers d’expérimentation, animés par des bénévoles. Bref, une ambiance douillette qui connaît un franc succès. Avec l’arrivée des beaux jours, le Bar Bidule a décidé de sortir de ses murs, Aurélia et sa bande vous attendent également au parc Sainte-Radegonde. Sur place, confortablement installés sur des transats ou des poufs près de la cabane ou à l’ombre des tentes à flots, les passants sont invités à se prélasser ou à déguster une glace pendant que les chérubins eux pourront lire ou jouer en toute tranquillité…
Et pour animer les lieux, l’association a prévu de faire venir ponctuellement des musiciens, conteurs et masseurs…
Ouverture du Bar Bidule les mercredis-samedis- dimanches de 14 h à 18 h en mai et juin, du jeudi au dimanche de 12 h à 18 h en juillet et août.
Plus d’infos sur assobidulbuk.over-blog.com

Nostalgie Bac : on a repassé les maths !

À un mois du bac, les révisions s’accélèrent et le stress s’accumule. Pour comprendre ce qui se passe dans la tête d’un lycéen, un de nos journalistes est allé repasser son bac… Enfin juste l’épreuve de maths. (Photos tmv)

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Jeudi dernier. 13 h. Après avoir rapidement déjeuné, je prépare mon sac. Aujourd’hui, je passe mon bac. Feuilles de brouillon, trousse complète, bouteille d’eau. Je suis fin prêt. Direction le lycée Sainte-Ursule, dans le centre-ville de Tours, où se déroule l’épreuve. Dans le bus, je regarde mes pieds et tente de me remémorer une dernière fois les points clés du programme. Une fois arrivé au lycée, je suis accueilli par un membre de l’équipe enseignante qui me conduit à la salle d’examen. La traversée de la grande cour du lycée me paraît interminable. Des lycéens discutent à côté de la grille, d’autres sortent du bâtiment principal pour rejoindre le réfectoire. Je fuis les regards et m’efforce de rester concentré.
J’arrive dans la salle du 2e étage, la boule au ventre. Les rangées de tables scolaires en PVC se succèdent jusqu’au grand tableau noir. Pas d’horloge, aucune inscription sur les murs, pas un bruit, un brin austère. Je m’installe, seul, dans cette grande salle de classe vide.

« Vous avez trois heures ». 14 h. Le coup d’envoi de l’épreuve de mathématiques est donné. Les mains tremblantes, je m’empare du sujet posé par l’enseignant sur le coin de mon bureau. Je le parcours du regard, à la recherche de l’exercice le plus facile pour me lancer. Après plusieurs lectures des cinq pages du sujet, je me fais à l’idée que mes révisions n’auront pas été suffisantes. J’ai 23 ans et le bac depuis six ans. Pourtant je me sens soudain pris d’un léger sentiment d’angoisse, qui me rappelle mes années lycée. Pause nostalgique. Je reprends mes esprits et plonge dans le sujet, stylo dans la main droite, calculatrice dans la gauche.
Les réflexes du (presque) bon scientifique que je fus, reviennent au fur et à mesure. Pour ne pas me ridiculiser, j’ai opté pour le sujet de terminale ES, légèrement plus simple que l’épreuve de S. Les questions faciles défilent et, soudain, plus rien. On rentre dans le vif du sujet. Une équation à rallonge me nargue avec insolence, me poussant à laisser tomber la question, visiblement trop compliquée pour mes connaissances sur le déclin. Je m’étais fait une joie d’être le cobaye tmv quand les collègues de bureau ont énoncé l’idée de repasser le bac. Peutêtre trop serein au départ, je me rends rapidement compte que je ne suis plus à la hauteur. Et que la mémoire n’est pas éternelle.

J’avais pourtant bien préparé cette épreuve blanche en relisant les programmes, en enquêtant auprès de jeunes bacheliers et en me remémorant ma propre expérience du baccalauréat. L’après-midi s’annonce bien long. Il doit être 15 h. L’heure tourne. Pour éviter de la regarder toutes les cinq minutes, je n’ai pas pris ma montre. Bien mal m’en a pris, il n’y a pas d’horloge dans la salle de classe et je n’ai pas de voisin à déranger, étant seul dans cette immense pièce vide. Qu’à cela ne tienne, je sais qu’il faut passer à la vitesse supérieure. Lois binomiales, fonctions dérivées, primitives, exponentielles… Le vocabulaire m’est familier mais chaque question me demande de fouiller ma mémoire de fond en comble pour me rappeler comment résoudre les problèmes posés.

Les deux premiers exercices terminés, je m’attèle aux deux suivants, visiblement plus complexes. Là encore, je prends le temps de lire l’ensemble des questions, histoire de bien structurer mon propos. L’épreuve de mathématiques ne demande pas seulement de savoir bien compter. La rédaction et le détail des explications font partie de la note finale. Pour l’heure, je préfère ne pas y songer et poursuis ma tâche, avec rigueur et concentration. Les réflexes de calcul reviennent, je gagne en confiance.
Tout est finalement question d’entraînement. Je me rends compte qu’un lycéen arrivant à l’épreuve sans suffisamment de pratique doit se sentir bien seul devant sa copie. Même si les mathématiques restent faciles d’accès pour les personnes dotées d’un bon esprit de logique, les formules et les théorèmes ne s’inventent pas. Au bout de deux heures d’épreuve, je boucle le troisième exercice. 16 h, d’après moi. Pas le temps de souffler, j’enchaîne en me disant que le temps restant au terme de l’épreuve sera précieux pour me permettre de bien relire ma copie. Dès la première question, je sèche. Mon smartphone posé sur la table me fait de l’œil. « Va donc retrouver cette formule sur internet », me dis-je. Un moment tenté par l’idée, je me ravise en m’efforçant de jouer le jeu jusqu’au bout. Pendant l’épreuve officielle, toute tentative de triche est punie d’une interdiction de présenter un examen national pendant cinq ans. Imaginez un peu : pas de bac, pas de permis de conduire, pas d’études supérieures pendant cinq ans.

On a rarement connu pire situation pour se lancer dans la vie d’adulte. Très souvent, dans les épreuves scientifiques, les questions sont indépendantes ; il ne faut donc pas s’attarder sur une difficulté, mais plutôt passer à la suite.
16 h 55. Question 5 de l’exercice 4 bouclée. Partie terminée. Je suis assez content de moi. Je profite des cinq minutes qu’il me reste pour relire rapidement ma copie, à la recherche de fautes d’étourderie. L’étape est cruciale, deux ou trois points peuvent vite être perdus. La porte de la classe s’ouvre. « Alors, ça a été ? » À question bateau, réponse bateau : « Bof, on verra. » Le lycéen est modeste, voire défaitiste. Je joue mon rôle à fond. L’enseignant récupère ma copie et me raccompagne à la sortie. Épilogue d’un après-midi mouvementé. DOSS_PAP_3

Le lendemain, 17 h. Non content d’avoir retrouvé mon statut de journaliste, je n’en suis pas moins pressé de connaître ma note. Le téléphone sonne, ma copie a été déposée à l’accueil de la rédaction. Tel un jeune premier de la classe, j’accours dans le hall pour découvrir ma sentence. Stress. Joie. 16/20, je ne suis finalement pas si rouillé que ça. L’appréciation souligne de bonnes qualités rédactionnelles, mais quelques oublis. Le bonheur m’emplit, je pense même appeler ma mère pour lui dire que je suis reçu. Deuxième séquence nostalgique. Je me rappelle ce jour de juillet 2008 où j’ai vu mon nom écrit en lettres capitales sur le tableau des résultats du baccalauréat, mes parents me félicitant, mes amis me proposant d’aller fêter ça, mes professeurs n’en revenant pas et moi, juste fier du travail accompli.

Six lycéens, un mois avant le Bac

Alors que certains redoutent le stress généré par le baccalauréat, d’autres l’abordent avec plus de sérénité, parfois même avec beaucoup de décontraction. Nous sommes allés à la rencontre des candidats 2014.

DOSS_PAP2_DAOUDDaoud, 18 ans, terminale L
« J e n ’ a i p a s encore commencé les révisions, je rédige simplement quelques fiches pratiques pour le moment . Cette année, je mise sur les matières artistiques, qui peuvent me rapporter beaucoup de points. La pression de l’examen ne m’effraie pas, je suis assez confiant et espère même pouvoir décrocher une mention « bien » grâce aux points d’avance que j’ai obtenus l’an passé. »
Karim, 19 ans, terminale ES
« Hors de question de me rater cette année. Je passe le bac pour la deuxième fois. L’an passé, j’étais arrivé les mains dans les poches, sans stress et sans révisions. Ne pas voir mon nom sur les panneaux d’affichage, le jour des résultats, m’a mis un coup derrière la tête. Alors, cette fois-ci, je m’y prends à l’avance. Je révise depuis le début des vacances de Pâques. »
Jeanne, 16 ans, première S
« Cette année, je ne passe que les épreuves de français. Je m’en suis toujours bien sortie aux examens blancs, donc je n’appréhende pas trop. Je mise sur une préparation plus importante pour l’épreuve orale, où je ne me sens pas spécialement à l’aise. Il va falloir surmonter ça pour entrer en terminale avec des points d’avance. »
Constance, 16 ans, terminale S
« Même si toute ma scolarité s’est bien déroulée, je suis toujours anxieuse à la veille d’un examen. L’an dernier, pour les épreuves anticipées de français, je n’ai pas pu dormir la nuit précédent le bac et cela m’a perturbée pendant l’examen. Je n’arrêtais pas de répéter dans ma tête le cours que je venais de lire avant de me coucher. Si je peux donner un conseil aux autres candidats, détendez-vous un maximum le jour avant l’épreuve, pour arriver serein le jour J ! »
Valentin, 18 ans, terminale STG
« J’ai tellement hâte d’entrer à l’université que je mets toutes les chances de mon côté pour décrocher mon bac du premier coup. J’ai pris des cours particuliers avec un étudiant pour me renforcer là où j’avais des difficultés. Il m’a donné plein de conseils pour aborder l’examen de manière détendue. Je ne regrette pas d’avoir dépenser mon argent de poche pour ça ! »
Hélène, 17 ans, terminale STSS DOSS_PAP2_HELENE
« On dit souvent que les bacs technologiques sont plus faciles à obtenir, mais je n’en suis pas pour autant rassurée. Je suis très anxieuse et redoute vraiment le début des épreuves. Je me suis inscrite à un cours de sophrologie pour travailler sur ma zénitude, même si ça ne m’empêchera pas de stresser, cela me permet de savoir comment gérer mon stress. »

La rédac' de tmv à Joué

On s’est enfin installés dans la ville.

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Tous nos journalistes sont sur place pour vous concocter un numéro spécial Joué d’ici le 4 juin. Certains sont dans une caravane sur la place de la Mairie, d’autres au Temps Machine. Si vous voulez nous rencontrer, discuter avec nous, dénoncer une bonne initiative ou simplement nous parler d’une découverte à faire sur Joué : venez !!
Si vous êtes du genre timide, il reste le mail : redac@tmvmag.fr
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Rythmes scolaires : une rentrée 2014 plus light

Les rythmes scolaires, on en parle, on en parle. Mais à Tours, comment ça va se passer ?

Les activités périscolaires des petits tourangeaux auront lieu seulement deux après-midis par semaine.
Les activités périscolaires des petits tourangeaux auront lieu seulement deux après-midis par semaine.

« C’est une petite victoire, » rigole Sabrina Hamadi, représentante de la Coordination des écoles de Tours. Cette organisation, qui a beaucoup combattu les nouveaux rythmes scolaires, vient de participer à une réunion avec la ville de Tours. Le 12 mai dernier, plusieurs représentants des directeurs d’école, de parents et d’Atsem (Agent spécialisé des écoles maternelles) se sont mis d’accord avec la municipalité sur un assouplissement des horaires pour la rentrée 2014.

« C’était surtout la question des activités pendant la pause méridienne qui nous choquaient, rappelle Sabrina Hamadi. Nous avons été très surpris de voir que la nouvelle municipalité nous avait écoutés. » La semaine se déroulera bien du lundi au vendredi. Deux jours par semaine, les enfants iront à l’école de 8 h 30 à 11 h 30 et de 13 h 30 à 16 h 30. En revanche, les deux jours restants, ils finiront à 15 h et les activités périscolaires gratuites prendront le relais jusqu’à 16 h 30. Le mercredi, une garderie sera mise à disposition jusqu’à 12 h 15, gratuitement.

« C’est une avancée, constate Sabrina Hamadi. En revanche, il reste beaucoup de questions sur le bon déroulement de la rentrée. » Quel budget la mairie a-t-elle ? Comment les 250 éducateurs seront formés ? Par qui ? Sabrina Hamadi se dit « contente de cette avancée, en revanche, je suis un peu déçue que cet assouplissement soit appliqué aux maternelles et aux primaires de manière identique. Un enfant de quatre ans n’a pas la même concentration qu’un autre de huit ans. »
Cette réunion tourangelle coïncide avec le projet de Benoît Hamon pour « alléger » le décret Peillon. Le nouveau ministre de l’Éducation, sans revenir sur la semaine de cinq mâtinées d’affilée, propose de concentrer les trois heures de périscolaire en une seule demijournée. Visiblement, ce n’est pas l’option tourangelle. Les écoles de Tours se dirigent vers un système à mi-chemin entre l’ancien et le nouveau.

N'est pas Padawin qui veut

Chaque semaine, Doc Pilot part à la recherche de la moindre expo, concert…

Padawin
Padawin

Vous le savez peut être, j’écoute beaucoup de musique et de toutes les tribus et je me fixe souvent dans un créneau dont j’use et abuse à en écœurer mon entourage. Cette semaine ce fut la musique soul noire et ses dérivés, de Otis et Aretha à Donna et Gloria en passant par Wilson et Stevie ( ben oué si tu connais pas les noms c’est que tu connais pas le style)… Et puis arrive au courrier un CD sans point commun avec mon pain quotidien, et c’est la douce ivresse de la découverte et de la différence, de l’aventure et de l’infidélité ludique par le saut dans l’univers de Dominique Lemaître, compositeur contemporain associé dans cet opus à l’ Atelier Musical de Touraine. Sous l’influence assumée de Debussy, Berio et Ravel, il ose exporter en hommage les influences précitées pour évoluer le concept vers un univers apaisé mais passionné, voire à mon oreille iconoclaste dans ce Trois Chants de l’Évidence. Je conseille ce disque à ceux qui sont en demande de dépaysement, de l’axe omniprésent imposé pour et par le nombre. Certes il faut parler de niche pour l’espace où travaille cet artiste, mais une niche au-delà du temps, des modes et des frontières à la manière d’un esperanto musical capable de réjouir l’innocent découvreur qui osera Et Le Soleil Comme Désir…
Rue des Halles s’ouvre l’Echoppe Ephémère, une audace d’entreprise nécessaire pour transcender les difficultés d’entreprendre ; il s’y trouve Charlotte Barfuss modiste psychédélique et chanteuse ; ben oui, on a le droit d’avoir plusieurs casquettes… ou chapeaux… A la radio, Theodore, Paul & Gabriel joue une version du Mercedes Benz de Janis Joplin ; j’aime bien ce groupe de…. trois filles!!… Aux Trois Orfèvres, un tremplin donne l’alibi de (re)découvrir, trois groupes du coin ; d’abord Johnson Concorde, sorte de rock concept glitter à la mise en scène zappaïenne, empruntant autant à T-Rex qu’à Brecht pour un rockopera de 4 sous haut en gueule et en images : c’est fort et c’est beau si tu aimes le second degré ; à la suite Tom Bailey & the Makers sonne Tamla dans la forme et Prince dans le fond, un peu comme si Tom digérait les mêmes influences que le Génial pour aboutir à une relecture originale des standards : sa version de Marvin Gaye est tout sauf ridicule, et il y a Stéphane aux drums, l’incontournable… Pour finir, un groupe à peine sorti de l’œuf, Tobassi, pour une musique de passion servie par de bons musiciens dont un exceptionnel saxo/flutiste et un trompettiste inspiré, et les mots habités d’un chanteur/clameur à la gueule de soulstar !!! Qui a gagné ce tremplin !? Je ne sais pas, je m’en fous, tous bons…
En Arcades Institute exposition des photos de Karine Guilbert, fortes images d’un voyage en Indes, des gueules, de la tragédie et de la joie dans des plans esthétiques et sans artifice. Philippe du Janerand y donne une lecture/concept basée sur le voyage « initiatique » des Beatles en Indes avant la création de l’album « Sgt pepper’s lonely hearts club band »… relecture fantasmée d’un fan inconditionnel… A la Guinguette de Tours sur Loire il y a foule ; j’arrive dans le set de Seven Heaven, sorte de növojazz tendu comme un nerf sciatique, support aux emphases de tribun d’un chanteur charismatique et barbu : pas banal !!
Padawin à la suite s’impose comme l’un des groupes les plus importants de la région, le mélange abouti entre musique classique, électro, jazz et rock progressif ; le set est furieux, les surprises nombreuses, Adam au chant, puis une quinzaine de cuivres et choristes pour un final très « extended »; on pense à Ez3kiel mais aussi à Jean-Luc Ponty tant les solos de la violoniste posent leur structure dans les nuages… Au Temps Machine Pierre & Bastien de Orléans balance une sorte de grungerie fortement portée sur la simplicité mélodique, dommage je comprends rien aux textes ; suit Delacave, un duo néoeighties porté sur le répétitif et le dark : j’adore le son de basse mais tout reste dans la nostalgie d’un temps bien lointain désormais : leur deuxième titre est séducteur à mort… Place Paul Bert, c’est la 10éme édition du festival Carrefour des Peuples. J’y arrive pour le concert du groupe culte The Ex et tombe à pied joint dans le no wave épileptique des 4 hollandais (volants) empreint de Père Ubu et de Captain Beefheart ; c’est blindé et ça bouge : mon pote le photographe Francis Blot manque de finir écrasé entre les retours de scène et les pogoteurs excités. Sans pitié je trouve ça drôle : ben oué, un peu punk dans l’âme !!!
A la galerie La queue de l’âne rue Colbert, je me régale au spectacle des sculptures de Rémou : ses escargots, ses girafes et ses éléphants ont l’air d’avoir subi la mutation génétique… Rien à voir avec Accordance à la Chapelle Sainte Anne, une expo de livres pauvres où Roselyne Guittier emporte la mise avec une installation interactive belle et inédite. Beaux travaux aussi de Dominique Spiesser et Francoise Roullier, l’un dans la mise en scène graphique, l’autre dans l’utilisation d’une matière optimisée au service d’une nouvelle ligne…. Au soir les résultats des élections plombent l’ambiance, alors j’écoute les chansons les plus naïves de Brigitte Bardot, car Moi je joue.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=hJ2mGqL1HEk&feature=kp[/youtube]

Chroniques culture #27

Comme chaque semaine, on vous gâte avec nos chroniques culture. A lire, découvrir, écouter…


LE DVD
À COUP SÛR
Emma est une femme sûre d’elle, élevée dans le culte de la performance. Sauf que deux échecs successifs lui font croire qu’elle est nulle au lit. Elle décide de devenir le meilleur coup de Paris ! Comédie soi-disant délurée avec la jolie Laurence Arné, À coup sûr obtient la mention passable. Quelques répliques irrésistibles sauvent ce petit film du dimanche soir à la télé. Côté bonus, c’est famélique… Pas très sexy. Sortie le 20 mai.

LE CD
NAUSEA DE MOODIE BLACK
Pour tout vous dire, quand on a mis en route le beat et le flow de Moodie black sur l’ordinateur du bureau, les enceintes ont failli lâcher. Pas que ce Nausea soit trop hardcore, c’est plutôt la puissance du son qui a tout fait littéralement vibrer. Imaginez Sonic youth qui rencontrerait Notorius B.I.G. le lendemain d’une fête trop arrosée. Nausea a cette urgence qui fait l’essence du rap et la férocité de la noise. Cet album fait de Moodie black un groupe à suivre de près. Sorti chez Jarring effects.

LA BD
MINIMUM WAGE
À côté du flot des comics de super héros, la BD made in USA propose aussi de jolies choses. Comme cette oeuvre culte de Bob Fingerman enfin disponible en France grâce aux Éditons Les Humanoïdes Associés. Soit un roman graphique qui raconte de manière très attachante la vie d’un jeune couple new-yorkais confronté aux problèmes du quotidien mais aussi aux grandes questions existentielles. C’est frais, bourré d’humour et extrêmement bien ficelé.
Hervé Bourit

LE JEU VIDÉO
JOJO’S BIZARRE ADVENTURE
Vous aimez les jeux de baston bourrins et survoltés ? Alors préparezvous à passer de courtes nuits avec Jojo’s Bizarre Adventure sur PS3. Au programme : des combats, des combats et encore des combats comme à la grande époque des salles d’arcade. Sans oublier les combos pour « latter » vos amis dans les règles de l’art. Ce n’est pas intelligent, pas spécialement beau… mais qu’est-ce que ça défoule !
L. Soon
Bandai Namco, + 12 ans, POS3, 60 €.

CHRONIQUE_BD

Spécial Joué-lès-Tours : carte postale n°2

A l’occasion de notre numéro spécial Joué-lès-Tours (sortie le 4 juin), tmv s’y installera dès la semaine prochaine. Ce qui n’empêche pas de vous envoyer nos cartes postales jocondiennes…

(Photo tmv)
(Photo tmv)

La rue des Violettes ressemble à n’importe laquelle de ces artères pavillonnaires qui bordent la frontière entre Joué et Chambray. Le temps clément la rend agréable, aérée. On se prend à marcher au hasard, seul. Un bruit de tondeuse en fond sonore. Les voitures filent. Personne n’est de sorti en cette fin d’après-midi. Aucune maison ne se ressemble vraiment, anarchie visuelle apparente, car toutes ont le même modèle. Celui du rêve d’un bout de verdure, de voisins proches mais pas trop. Dans une impasse, une voiture de la police municipale fait doucement demi-tour. Un signe, ils s’arrêtent mais pas de temps pour répondre aux questions d’un marcheur. Les patrouilles ont lieu de 8 heures à une heure du matin.
Alors on se remet à marcher. Le coteau fait monter, descendre, tourner. Une ligne d’immeubles se détache de l’horizon. La Vallée Violette et son petit centre-commercial. Accoudé à son balcon, Jean-Marc, la cinquantaine. Bientôt à la retraite, il rêve de mer et d’une maison dans le sud-ouest pour pouvoir bricoler un peu. Il sourit devant le soleil qui sort des nuages, vue sur la végétation en contrebas. Un peu plus loin, des passants vont de commerces en commerces. Là une baguette, un paquet de Doliprane, de la sauce pour les pâtes du midi. Le boucher parle dans sa barbe imaginaire. Une banderole en tissu annonce une fête ce week-end.
 

Prix du roman tmv : bravo Léonor !

Elle a reçu le premier prix du roman tmv. Récit d’un joli moment de partage, en direct de la Boîte à Livres.

(Photo Hugues Le Guellec)
(Photo Hugues Le Guellec)

Elle arrivait de Rouen, Léonor, où elle avait donné un concert la veille au soir. Car, en plus d’écrire des romans qui gagnent des prix, elle est musicienne. Elle portait sous le bras son joli violon de concert, dans une belle house bleu marine. Elle repartait à midi car, s’excusait-elle « elle devait répéter l’après-midi même à Paris ». Mais ça tombait bien : en prenant le train de 6 h 24, elle avait pu arriver juste à temps. Juste à temps pour recevoir son Prix du roman tmv, le premier du nom.
Nous lui avons expliqué, à Léonor, que ce sont les lecteurs de tmv et les clients de La Boîte à Livres qui nous avaient livré leurs coups de cœur littéraires de l’année. Que nous avions choisi cinq romans parmi ceux dont ils nous avaient parlé et qu’au terme d’une délibération acharnée, c’est sur son livre à elle que notre choix final s’était arrêté. Que nous avions été séduits par son style fluide, sa façon de nous embarquer dans le voyage intérieur de son personnage, tout ça.
Elle en a été toute chose, Léonor. Alors, elle nous a dit comment elle écrivait, son père sculpteur, ses années passées près de Carrare, en Italie, son goût pour les phrases et le travail bien faits. Elle nous a dit que l’on pouvait mener de front deux carrières artistiques, une de romancière et une de musicienne, mais que cela demandait du travail. Et un peu d’organisation. Elle nous a dit qu’elle aimait beaucoup venir discuter avec ses lecteurs, dans les librairies, dans les lycées, partout. En mots simples, elle nous a expliqué sa drôle de vie. « Je croyais que mon existence de romancière serait plus tranquille que celle de musicienne, en fait il n’en est rien. Dans un cas comme dans l’autre, on passe ses journées dans des trains pour aller d’une ville à une autre. »
Heureusement, elle peut travailler n’importe où, en voyage comme dans une chambre d’hôtel. Elle nous a dit aussi comment, comme une historienne, elle aimait s’emparer d’un univers, d’une histoire, pour la retranscrire ensuite à ses lecteurs. Nous avons bu un café, puis un autre café, puis nous nous sommes séparés. Mais pas pour longtemps : avec son prix du roman, Léonor a reçu une invitation pour une escapade à Tours (nuit à l’Univers, dîner au Barju, un coucou à tmv et à La Boîte à Livres). Nous, nous sommes repartis avec un mot sur notre exemplaire de Pietra Viva : « À toute l’équipe de tmv, en souvenir de la remise du prix et de ce beau moment d’échange. Amitiés. Léonor. »
√ EN BREF
LE ROMAN
Pietra Viva part d’un épisode réel et peu connu de la vie de Michel-Ange. En 1505, le sculpteur s’éloigne de Rome pendant six mois et part à Carrare, dans les carrières de marbre où il aura une « révélation ». Le reste de l’intrigue, bien sûr, est imaginaire. Dans le roman de Léonor de Récondo, l’artiste bouleversé par la mort d’un jeune moine et hanté par le souvenir d’une mère disparue, entame un voyage intérieur au bout duquel il doit se réconcilier avec luimême et avec son art. On y croise des personnages étranges et poétiques (un enfant plein de caractère, un homme qui se prend pour un cheval…). La Boîte à Livres vient de refaire son stock de Pietra Viva : courez l’acheter !
SES AUTRES LIVRES
Rêves oubliés Paru en 2012 et plusieurs fois réédité, c’est un roman sur l’exil. Peu avant la Seconde Guerre mondiale, Aïta, Ama et leurs trois enfants sont contraints de fuir l’Espagne franquiste. Réfugiés en France, ils ont tout à reconstruire… Et aussi, son premier roman, La grâce du cyprès blanc (Le temps qu’il fait, 2010).

Elections européennes : dans l'indifférence

Le scrutin des européennes du 25 mai pourrait battre des records d’abstention. Décryptage avec François Hervouet, professeur de l’université de Poitiers, spécialiste du droit européen.

Faible affluence devant les panneaux électoraux.
Faible affluence devant les panneaux électoraux.

Pourquoi les citoyens ne s’intéressent- ils pas aux élections européennes ?
C’est une banalité, mais la première raison est que ça leur paraît lointain. Les citoyens ne savent pas ce que fait exactement l’Europe. Dans le cadre d’élections nationales, les électeurs ont le sentiment de s’exprimer sur des sujets concrets. Là, 28 peuples s’expriment, chacun sur des sujets nationaux. Ils ne partagent pas d’intérêts communs. Par ailleurs, on peut évoquer la relative nouveauté du scrutin (35 ans, NDLR). Enfin, il existe un désamour général des parlements. Le Parlement européen en est victime.

Les scènes politiques européenne et française sont-elles très différentes ?
Oui. L’Europe, en définitive, c’est l’affaire de sociaux-démocrates et de la démocratie chrétienne. Du centre gauche et du centre droit, pour faire simple. Au Parlement, 90 % de la législation se fait par accord entre ces partis. Ils font la loi au sens propre et au figuré. Ceux qui sont aux extrêmes peuvent avoir l’impression d’une collusion. Le clivage politique au Parlement est moins net qu’à l’Assemblée nationale par exemple.

En France, les institutions européennes sont fréquemment attaquées par les « petits partis »…
Dans une certaine mesure, les institutions servent de bouc émissaire. « C’est la faute de Bruxelles », entend-on. On fait alors plus souvent allusion à la Commission qu’au Parlement, et on mélange ainsi les deux institutions.

Comment intéresser les citoyens à ce scrutin ?
Il n’y aura pas de déclic dans l’immédiat (sourire). À plus long terme, peut-être, grâce à une meilleure connaissance du Parlement et de l’Europe en général, ainsi que les politiques, positives ou négatives, qu’elles mènent dans les États.

Propos recueillis par AnG

Rencontre – Dog Guilty Party

À l’occasion de la sortie de leur nouvel EP et de leur clip, nous avons rencontré les quatre rockeurs du groupe Dog Guilty Party dans un café du vieux Tours.

Dog Guilty Party, c’est cinq ans de concerts à Tours et dans la région. Cinq années au cours desquelles le groupe a développé son style, peaufiné son live set et sorti deux EP au format digital. Ces derniers mois, le groupe a accueilli deux nouveaux membres suite au départ de deux de ses musiciens. Un changement qui n’a pas perturbé la dynamique du quartet, qui a sorti au début du mois de mai son troisième EP : I Shot You. Cinq titres, cinq tubes, un travail soigné, enregistré dans des conditions professionnelles. Pour assurer la promotion de cet EP, les quatre tourangeaux ont fait appel à l’association Backstage Prod pour la réalisation de leur premier clip. À découvrir très vite sur internet, mais surtout sur scène ce vendredi 23 mai à la plaine Croix-Chevalier à Blois dans le cadre du festival Mix’Terres ou le 6 juin à l’Hurricane’s Pub de Tours.
On vous laisse avec le film de notre rencontre, le clip et l’EP, histoire de vous convaincre de venir au concert avec nous ce vendredi!
 
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=IiF2rqCctW4[/youtube]
Le premier clip de Dog Guilty Party a été réalisé par l’association tourangelle Backstage Prod.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=XkUa1bkpD08[/youtube]
L’EP « I Shot You » du groupe est disponible à l’écoute sur Soundcloud.

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Retrouvez toute l’actualité du groupe sur sa page Facebook.

Spécial Joué-lès-Tours : carte postale n°1

A l’occasion de notre numéro spécial Joué-lès-Tours (sortie le 4 juin !), tmv s’y installera dès la semaine prochaine. Ce qui n’empêche pas de vous envoyer nos cartes postales jocondiennes…

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Les voitures qui tournent et tournent encore. Se perdent dans les petites ruelles de Joué. Klaxonnent. Un petit tour par le parc de la Rabière s’est vite imposé. Histoire de souffler un peu. Un écrin de verdure au milieu de cette ville, si reposant et vraiment beau pour celui qui le découvre. Ou l’habitué qui prend le temps de s’y attarder, flâner, observer.

Deux, trois lycéens qui se baladent. Un couple de personnes âgées. Ou encore un papa et sa fille. Les mêmes mots reviennent souvent. « Ravis de la ville, de sa verdure, de sa propreté », mais « dubitatifs » à cause de l’arrivée du tram. D’un côté, ils estiment que ce transport a pu faire venir des Tourangeaux, qu’ils découvrent un peu cette ville considérée comme grignoter par la grande sœur. Mais de l’autre, « le tramway a pas mal siphonné » et a entraîné les Jocondiens au centre-ville de Tours. « C’est à double tranchant ! »

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Chirurgie esthétique : "fabriquer sa différence"

L’artiste française ORLAN est invitée pour une conférence à Tours, le 24 mai prochain. Elle prendra la parole pour s’interroger sur la place du corps dans notre société, à l’occasion du 17e Congrès de chirurgie esthétique de la SOFCEP (Société française des chirurgiens esthétiques).

Pour la venue d’ORLAN à Tours, trois artistes exposeront jusqu’au 31 mai au Vinci : Cécile Bisciglia, Fred Chabot et Fabienne Stadnicka.
Pour la venue d’ORLAN à Tours, trois artistes exposeront jusqu’au 31 mai au Vinci : Cécile Bisciglia, Fred Chabot et Fabienne Stadnicka.


Cela fait maintenant des années que vous avez réalisé une série de performances dans un bloc opératoire. Et pourtant, on vous ramène souvent à cela. Pourquoi ?

Je crois que j’ai touché à la grâce : quoi que je fasse, une exposition, une nouvelle œuvre, on me parle toujours de mes actes de chirurgie effectués sur mon propre corps. Des interventions que j’ai filmées, retransmises à l’époque dans le monde entier. Pendant les opérations, j’étais consciente, je parlais, je lisais. J’en suis à la fois fière et en même temps, je trouve ça extrêmement pesant, parfois drolatique. Je tiens à préciser que je n’avais pas besoin de faire de la chirurgie esthétique pour moi-même. Je souhaitais mettre de la figure sur mon visage, me sculpter. Mais aussi questionner nos standards de beauté. Je n’étais pas une simple cliente de la chirurgie esthétique. C’était une mise en scène. J’ai fait de mon corps un objet de débat public.
Les images, que beaucoup d’entre nous ont de la chirurgie esthétique, ce sont celles de la télévision, de personnalités comme Nabilla. Comment analysez-vous ces représentations ?
Vous savez, je ne regarde pas la télé (petits rires) ! Dans mes œuvres, j’essaye de mettre d’autres images du corps dans la balance. Je dis qu’il est possible de fabriquer sa différence. Je suis contre les codes, j’ai besoin de montrer autre chose que des stéréotypes. Dernièrement, j’ai entendu parler de jeunes Japonais qui, en sortant de night-club, se piquaient le visage avec des seringues de sérum physiologique. Pendant 12 ou 24 h, ils arboraient des difformités extrêmement visibles, au-delà de la laideur, pour montrer qu’ils ne rentraient pas dans les normes.
On parle souvent de votre œuvre l’Art de la guerre. Pour vous le corps est politique ?
Pour l’Origine du monde, Gustave Courbet a mutilé le corps de la femme en lui coupant la tête, les jambes, les bras et en ne montrant que son sexe. J’ai reproduit cette peinture et remplacé l’image par celle d’un corps d’homme avec un sexe en érection. C’est une œuvre féministe. En montrant un sexe, je voulais également interroger sur le retour de la censure, de la morale, de la liberté d’expression.
Le féminisme, c’est une idéologie importante dans votre œuvre ?
J’aimerais ne plus l’être, ne plus avoir ce souci. Mais au regard du nombre de femmes qui meurent suite aux violences faites par leurs maris, de celles qui sont violées alors même que je vous parle : mais qu’est-ce qu’on a bien pu faire aux femmes pour leur infliger tout cela ?

Drague locale : Love me Tinder…

Mieux qu’un site de rencontres, l’application Tinder géolocalise de potentielles conquêtes. Smartphone en main, on est parti draguer. Euh… Tester ce phénomène.

Love me Tinder

Quel est le point commun entre Katy Perry, Lily Allen et… la rédac de TMV ? On cherche tous l’amour (ou au moins des rencontres) sur Tinder, la nouvelle appli qui fait fureur. On vous explique le principe : une fois l’application téléchargée, vous rentrez vos critères de distance et d’âge pour vos futures conquêtes. Les photos de profil des comptes Facebook, reliés à l’appli, défilent. Soit vous « aimez », soit vous « passez ». Si une personne que vous avez « aimé » vous « aime » aussi, c’est le « match » et vous pouvez vous parler. Bienvenue dans l’univers de la drague 2.0, testée pour vous par une fille et un garçon de la rédaction.

Version garçon. « Tinder, tu connais ? » Quand la rédaction m’a posé la question, je me suis demandé si je n’étais pas devenu godichon. Il a fallu que l’on m’explique son fonctionnement. Là, tout s’est éclairé. Tinder, mais oui, mais bien sûr. Un ami m’en a parlé. Un Parisien sarcastique, « overbooké » et… célibataire. « Le nouveau moyen de harponner les coeurs et d’emballer les gourgandines », avait-il lancé. Il ne faisait aucun doute : Tinder est « un repaire de libidineux consentants ». Au moment d’installer l’application sur mon smartphone, je craignais de devoir renseigner un nombre incalculable de champs. Que nenni. L’inscription est instantanée : elle consiste en un simple couplage avec son profil Facebook.

Première surprise : Tinder est moins sulfureuse que sa légende. Pas – ou peu – de profils impudents. On passe d’un profil à l’autre en effleurant l’écran de son téléphone. Toi, jolie brune, je te « like ». Toi, qui poses avec tes quatre yorkshires, je t’oublie. C’est cruel et amusant. Terriblement distrayant. Puis vient le temps du premier « match ». Il est temps d’engager la conversation.

« Bonjour Emmanuelle*. Ça va ? » Difficile de sortir des banalités d’usage. Insuffisant pour obtenir une réponse. Je tente une relance : sans succès. Mon quatrième « match », se prénomme Sophie. Son sourire m’a tapé dans l’oeil. Elle se libère le soir même pour un verre. Elle m’attend, à 21 h, devant un cinéma. Je la reconnais instantanément. On opte pour un café du centre-ville.

Sophie a 30 ans. J’apprends qu’elle a un enfant. Elle est enseignante dans un collège. Elle a testé beaucoup de sites de rencontres. « Tinder, c’est amusant. C’est un peu différent. » Mais elle a l’impression d’en avoir fait le tour. « Il n’y a pas beaucoup de nouveaux inscrits. » En deux mois, elle n’a pas rencontré grand monde. Néanmoins, elle apprécie le petit frisson que lui procure un nouveau « match ».

En quatre jours, j’y prends goût. J’en ai reçu douze. Un score ridicule en comparaison avec les 232 de Camille, jolie brunette de 27 ans. En trois mois, cette institutrice a rencontré deux hommes. Ses critères ? Les photos, mais aussi les intérêts communs (les pages « likées » sur Facebook). Ensuite, si ça matche, tout se joue dans la conversation. « Ce qui me séduit ? L’humour… La façon d’écrire, aussi. » Avec le premier, elle est sortie plus d’un mois. « Avec le second, nous sommes en contact, c’est tout. » Sur Tinder, elle a aperçu le profil de certains de ses amis. « Ça nous fait rire. » Louise est très occupée. « J’ai abandonné un emploi du temps infernal à Paris pour revenir au calme ici », m’écritelle. De retour à Poitiers, elle est pourtant accaparée par ses amis et son nouveau job dans la communication. Dans ce contexte, difficile de rencontrer de nouveaux garçons. La jeune trentenaire se connecte à Tinder une fois par semaine « par curiosité ». Elle ne fait pas grand cas de ce qu’il adviendra d’une relation entamée via l’application. Pour ça, il faudrait trouver le temps de se voir « en vrai ».

À l’opposé, Johanna s’engage, recherche un conjoint. Pour attirer le mâle, la Poitevine de 28 ans use et abuse des filtres Instagram. Dès les premiers échanges, elle ouvre son jeu. « Je suis célibataire et sans enfant. Je recherche une relation sérieuse basée sur la confiance et le respect. » Tout un programme. On n’a pas osé l’inviter à Ikea pour meubler notre future demeure.

Version fille. « Bip, bip, bip ». Depuis une heure, mon téléphone n’arrête pas de me signaler de nouveaux messages. Mais qu’est-ce qui m’a pris d’« aimer » autant de profils ? À vouloir multiplier les contacts pour tester, je me retrouve noyée sous les « Salut, ça va ? ». Pourtant, tout avait bien commencé. Une amie, fan des sites de rencontres en tout genre, m’a convaincue de m’inscrire. « Tu verras, c’est génial, tu peux faire des rencontres super vite », m’a-t-elle dit. Oui, bon d’accord, je la télécharge. À peine quelques minutes plus tard, des visages défilent sur mon téléphone. Prénom, âge, nombre de kilomètres qui nous séparent et centres d’intérêts commun apparaissent.

J’ai paramétré mon profil pour ne voir que les hommes de 18 à 35 ans, situés à moins de 20 km de moi. Tiens, marrant, j’ai le même centre d’intérêt que 95 % des gars, tous très jeunes : la série Bref, sur Canal +. Certains sont plutôt pas mal. J’évite de valider les profils de pseudo beaux gosses, torses nus sur la plage, les gars qui posent avec leurs copines (Mais pourquoi ??) ou encore ceux qui ne mettent pas de photo (trop risqué). Très vite, je me prends au jeu. « Vous êtes compatible avec Nicolas », s’inscrit en gros sur mon écran. Holala, lui aussi il m’a « liké ». Quelle sensation grisante ! Douze ou treize matches plus tard, je n’y ferai même plus attention.

En fait, j’ai la sensation que les hommes multiplient les touches en validant un maximum de filles. Laurent, un utilisateur le confirme : « Au début, les matches, tu les prends comme une récompense perso. En fait, après, tu te rends compte que tout le monde match tout le monde ». Pas faux. Et après, il se passe quoi ? Je décide d’attendre, et là… rien, pour la majorité. Peu viennent me parler. Ceux qui osent se classent dans deux catégories : les lourdingues qui veulent un plan en t’abordant avec un « Tu fais quoi ce soir chérie ? » (heuuuu) et les autres, qui prétendent vraiment chercher l’amour. L’échange de messages se transforme alors en speed dating écrit. « T’habites où ? T’as quels loisirs ? ». Un peu comme une conversation dans un bar à la différence qu’on peut l’interrompre à tout moment. Je ne me prive pas, mais eux non plus. Là, c’est vexant.

Je continue d’observer les profils. Oh, quelqu’un que je connais. Oups, ça veut dire que lui aussi peut me voir ? Grillée… Les messages s’accumulent. Je ne peux plus suivre toutes les conversations. Il m’a dit quoi le premier ? C’est l’ingénieur ou celui qui bosse à la chambre d’agriculture ? Bref, comme une débutante, je m’embrouille et envoie à un contact un message adressé à un autre. Pas de réponse. Allez, j’éteins l’appli et me plonge dans un bouquin. Je crois qu’avec Tinder, je n’ai pas de « match »…

Camille Pineau, Antonin Galleau

ALLER PLUS LOIN

Vous êtes débutant sur l’appli ? On vous propose un petit lexique.

Tinder – Difficile de trouver une traduction littérale de Tinder. En anglais, le mot est utilisé pour désigner du petit bois ou des herbes sèches qu’on utilise pour faire du feu. Ici, Tinder est une étincelle à l’origine d’une relation. Ce qui cultive l’idée d’une application potentiellement « hot ».

Match – Pour les non anglophones, « match » signifie « correspondre » en anglais. Si un profil vous plaît et que vous aussi vous plaisez à un inscrit, ça « match ».

Like – On like (« aime ») un profil comme on like une photo sur Facebook. Attention, tout « dislike » est définitif. Réfléchissez bien avant de cliquer, si vous ne voulez pas passer à côté d’une belle rencontre.

Biga Ranx à Taratata

Après un passage au Petit Journal de Canal +, le MC made in Tours poursuit sa tournée des médias.

Cette fois-ci, c’est sur MyTaratata.com que vous pourrez retrouver Biga, avec une reprise du tube de Bruno Mars, Lazy Song. Pour cette édition web de l’émission phare présentée par Nagui, Biga Ranx partage l’affiche avec le groupe Klaxons… On a connu pire comme programmation. Tout semble aller pour le mieux pour l’artiste tourangeau, qui se produira le 5 juin prochain sur la grande scène du festival Aucard de Tours.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=RmBdtM3RnI4[/youtube]
Retrouvez également le teaser de son concert à… L’Olympia (excusez du peu) le 14 mars 2015.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=59KWXpLTad0[/youtube]

Anne-Laure Rouxel : danseuse nature

La chorégraphe et danseuse présente Ouli, son dernier spectacle au CCN de Tours. Portrait.

(Photo Arnaud Ville)
(Photo Arnaud Ville)

Anne-Laure Rouxel peut perdre son regard dans le lointain. Le reste du temps, elle vous regarde avec insistance, scrute la moindre réaction. Cette chorégraphe présente bientôt à Tours Ouli, sa dernière création pour le jeune public. Elle met en mouvement l’universel, la perception des sens.
Danseuse, elle virevolte comme un oiseau, accroche ses pieds dans la terre comme un volcan. Dans Ouli, elle fait un duo avec la musicienne Julie Bonnie. Une copine d’enfance avec qui elle buvait des coups à 17 ans. Les deux amis créent ensemble pour la première fois en 20 ans. « J’avais envie de la découvrir un peu plus, de savoir comment elle était avant de monter sur scène », explique Anne- Laure Rouxel. La chorégraphe prône l’intime dans ses spectacles, la contagion émotionnelle.

Anne-Laure Rouxel est aussi, à sa façon, une chercheuse. « Je prends au moins deux ans pour créer une pièce. » Au début des années 2000, elle s’est plongée dans les neutrinos, ces particules « qui traversent tout. » La danseuse s’est nourrie de documents scientifiques, d’articles de fond, a rencontré des chercheurs. Est sortie la chorégraphie de 66 milliards/ cm2/ seconde où elle danse le microscopique et l’immense. « J’écris très peu mes mouvements, quand je crée ou répète une pièce, je danse jusqu’à ce que mon corps s’en rappelle. Je développe ma mémoire corporelle. »
Il y a quelques années, Anne- Laure Rouxel s’est rendue pour la première fois sur Hawaii. Voyage bouleversant. « Quand je suis revenue, je pleurais en décrivant à mon mari les forêts primaires, les volcans, les plantes que j’avais vus. » Depuis 20 ans, elle pratique avec ferveur la danse hawaïenne. Connectée à la nature. Peut-être une réminiscence de son enfance, quand elle dansait, pas très loin de la ferme de son père, dans la forêt, dans l’herbe, des bottes aux pieds. « On a perdu ce rapport au vivant, je retrouve cette part de cerveau archaïque chez les enfants. » Ses dernières recherches chorégraphiques l’ont menée vers les neurones miroirs. « Ce sont des capteurs situés dans le cerveau qui permettraient de percevoir d’autres choses que ce que nous intellectualisons. Un reste de notre cerveau primitif. »
√ ÉVÉNEMENT
ŌULI
Anne-Laure Rouxel présente sa dernière pièce au CCNT cette semaine. Une seule séance publique est prévue, les autres sont réservées aux scolaires. Le 21 mai à 18 h. Tarifs de 6 à 12 €. Plus d’infos sur ccntours.com
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Tours c’est Fou !!!

Des Gorilles chez le Bijoutier, Des Fourchettes Soniques au bord du Cher et de la Guinguette en bord de Loire et ça c’est la chronique de Doc Pilot !

brahim 2 pour tmv
Je vous conseille la lecture du programme du Temps Machine même si vous n’allez pas au TM ; la plupart du truc est écrit par Rubin Steiner et ça parle de groupes que tu peux ne pas connaître donc à découvrir, à la manière des premiers Inrockuptibles fin  80’s ou de Nova Mag fin 90’s, et puis y’a la BD de Terreur Graphique, juste, drôle et esthétique ; j’en connais qui lisent le programme des Studios sans jamais y aller, et bien c’est pareil : rien qu’à le lire tu sembles avoir été au Temps Machine… C’est trop !!
AZ baptise son festival Les Fourchettes Soniques, avec un nom qui sent le rockab’ ou la devo attitude pour du reggae (en partenariat avec La Smalla) et du celtic ! Déjà d’entrée, ça file l’envie, on se dit que c’est le retour de la fête des fous, le moyen-âge est à nos portes. Bientôt les vikings attaqueront la place du Monstre et les Normands pousseront leurs navires sur le Cher et la Loire, et puis après une finale de coupe de France breton/bretonne comment résister à l’envie d’une soirée celtique. On le sait déjà, on va pleurer à la première note de cornemuse, au premier grattement de caisse claire, tant le beau pays nous manque, cette terre où tout finit, où tout commence, oh samedi nous serons tous bretons et la veille nous serons tous Jamaïquains. Nous sommes dans la découverte après l’ignorance, nous sommes dans l’envie de communier dans les racines, de nous dire que finalement rien n’y fait, le progrès, la Bourse, la politique, seules restent les racines, celles de Dan ar Braz comme celles de Peter Tosh, avec le blues les seules à pouvoir te bousculer l’orgueil, à te faire retrouver l’humain en toi… Oui vendredi au Grand Hall, ce fut bon, d’abord avec Naâman le jeune dans le style mais pas le moins talentueux, puis Brahim le tourangeau de l’étape : je l’ai vu démarrer avec Wadada Sound System et ça me réjouit de voir son aventure continuer : l’artiste au delà du style, porte une identité et des textes qui le rendent unique, à l’instar de Taïro et de cet amour du public rendu au centuple ; le maître Alpha Blondy fait figure de père fondateur mais son propos est d’une tragique actualité, humaniste, politique, pragmatique, et je pense à Fela pour le fond et à Burning Spear pour la forme ; sa reprise du Floyd est belle à pleurer : nous sommes heureux que tu sois là et nous t’en remercions… Je finis la soirée en rematant 48 hours party people, d’autres racines, celles de Manchester, celles d’autres fêtes, celles des pilules en lHacienda et Factory. En début d’ap’ un saut rue de Chateauneuf au bas de la Tour de l’Horloge, la bijouterie de Emmanuel Lecerf accueille dans sa vitrines les gorilles de Catherine Lancelot ; et oui la jolie rennaise fait une fixation sur l’animal et c’est réussi, y’en a même un avec un collier, du style si tu mapproches pour le piquer, je te brise en deux… Le propos à ne pas tenir en la Boite Noire aux rhinos de Michel Audiard épaulés par un Ours blanc absolument craquant ; le bestiaire en voie de disparition fixé dans la résine cohabite avec les tableaux de Nep l’inclassable, et c’est évident, tel un fil conducteur entre deux générations…
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=_udvy4uZ9d0[/youtube]
J’ai mis Led Zepp à fond dans la voiture pour filer à la soirée celtique (gasp !!), dites ma chère, un chien noir qui traverse devant vous, ça porte la chance ou la poisse ?  Y’en a qui passe le week-end là bas car à coté des concerts payants y’a plein de trucs gratos, du style FunkTrauma, Tomas Bailey, Volo, Sapiens Sapiens, de la bonne came pour que dalle… Les danseurs et musiciens d’Irish Celtic c’est la claque, techniquement parfait, ce qui n’est pas vraiment le cas de Tri Yann, un peu caricatural et sans surprise, mais indoor on se la joue rencontre interceltique et on adhère car bien sûr on voudrait être à Lorient alors on chante… Dehors dans le village gourmand des Fourchettes Soniques on danse, on boit… et on pisse comme on pleure sur nos terres infidèles…. La première édition du festival est une réussite ; on y retourne le dimanche en l’ap’ pour un concert furieux de Big Yaz Explosion, le truc de fou du moment tant il regroupe de musiciens d’exception au service de racines bonnifiées par le temps… Le spleen n’est plus de mise : le soleil arrive, la Guinguette de Tours sur Loire ouvre ses portes et enterre cette collection Hiver/Printemps 2014 clôturé par l’assassinat de Camille.

Chroniques culture #26

CD, DVD, BD ou encore jeu vidéo… Chaque semaine, tmv vous propose ses chroniques culture.

LE DVD
LES BRASIERS DE LA COLÈRE
Drame sombre, à l’image de la ville qu’il filme, le dernier film de Scott Cooper retrace le quotidien de deux frères (un sorti de prison, l’autre revenu d’Irak) dans une Amérique rurale minée par le chômage. Un peu trop classique, Les Brasiers de la colère est tout de même tiré par le haut par ses excellents acteurs (Bale et Harrelson, magnétiques). Côté bonus, ce Blu-ray n’offre pas grand-chose, mis à part l’interview du réalisateur et les techniques de scènes de combat.
Sortie le 15 mai
CHRONIQUE_CDLE CD
LUMINOUS – THE HORRORS
Changement brutal de direction. The Horrors ressemble à un groupe d’enfants affamés dans un magasin de bonbons : ils veulent tout goûter. Du bruitisme primaire, au shoegaze, le groupe british fait un nouveau virage 180°. Luminous, c’est l’album new wave par excellence, à base de synthés analogiques, d’envolées de voix spectrales et de batteries interstellaires. Leur nouvel album est un trésor rempli de mélodies planantes, entêtantes. Une petite merveille.
LA BD
CET ÉTÉ LÀ
Due à deux jeunes canadiennes d’origine japonaise, les soeurs Tamaki, Cet été là, est une superbe chronique de ce passage délicat entre l’enfance et l’adolescence. Au bord d’une plage, Rose et sa copine Wendy échangent sur leurs rêves, leur famille, les garçons et les rares petits incidents du village. En petites touches subtiles soulignées par un graphisme superbe, l’histoire nous envahit peu à peu et nous emporte littéralement. Hervé Bourit
LE JEU VIDÉO
KIRBY TRIPLE DELUXE
Cinq nouveaux pouvoirs, plus de 250 objets à récupérer, des combats multijoueurs acharnés : la boule de guimauve revient plus en forme que jamais dans Kirby Triple Deluxe. Dopé à l’action, ce jeu de plateformes coloré est redoutable d’efficacité. Incroyablement addictif, il scotchera à leur console portable débutants et joueurs expérimentés. Pas de doute, le printemps sera rose bonbon sur la planète jeu vidéo !
L. Soon
Nintendo, + 7 ans, 2DS, 3DS, 40 €.

Un massage ? Pas chiche !

Venu d’Inde, le massage Udvarna se pratique avec de la farine de pois chiche.

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« Ma maman disait toujours : dans la cuisine, on trouve tout ce qu’il faut pour être belle », sourit Bébina. « Et c’est vrai : on utilise du jus de citron, des épices, de l’huile d’olive… » Les soins de beauté indiens ont la particularité d’utiliser des produits comestibles : la beauté doit venir de l’intérieur, pour se voir à l’extérieur. L’aliment est donc une matière première idéale pour un soin de beauté. Le massage Udvartana utilise la farine de pois chiche. Tonifiant, drainant et gommant, ce soin est 100 % naturel.
Bébina prépare son mélange spécial avant chaque massage : elle ajoute à la farine de pois chiche de l’argile verte et des épices, choisies pour leur action : le poivre est chauffant, le curcuma purifie, le gingembre tonifie. Le pois chiche, lui, gomme la peau et absorbe les impuretés. Plus étonnant : il aide également à évacuer les graisses et les toxines via le système lymphatique.
En Inde, le massage Udvartana est conseillé pour son effet drainant : c’est le soin idéal si vous avez les jambes lourdes ou des oedèmes. Après une formation d’esthéticienne, Bédina a exercé dans des palaces de l’Ile Maurice. Puis elle a posé ses valises en Touraine. Elle y exerce en indépendante son savoir-faire ancestral, enrichi des techniques occidentales.
À Tours, elle officie chez Just’Bio, un institut de beauté naturel, rue de la Scellerie. Le soin dure une heure. Bébina applique le mélange de farine et d’épices, en effectuant les massages dont sa mère lui a transmis le secret. « En Inde, comme à l’Ile Maurice, le massage est très important. On masse les bébés, les enfants, les adultes. Ces techniques font partie de notre culture. » Une tradition qu’on a plaisir à découvrir.
Stelda

Prix du roman tmv : les jeux sont faits !

Le jury du premier Prix du roman tmv s’est réuni le mardi 6 mai pour désigner son lauréat. C’est le magnifique roman Pietra viva, de Léonor de Récondo qui rafle la mise. Mention spéciale du jury pour Faillir être flingué, de Céline Minard.

PRIX DU ROMAN TMV
CULT_ROMAN_PIETRA VIVAPietra Viva, de Léonor de Recondo (Sabine Wespieser Éditeur)
L’histoire : Michelangelo (Michel- Ange) vient d’apprendre la mort d’un jeune prêtre qu’il ne connaissait qu’à peine mais qui était pour lui la grâce et la beauté incarnées. Il décide de s’éloigner de Rome et se rend à Carrare, où il doit sélectionner les marbres qui serviront pour le futur tombeau du Pape Jules II. Là, il devra apprendre à se retrouver en tant qu’homme et en tant qu’artiste.
Le mot du jury : Oui, c’est vrai, le résumé peut faire un peu peur. Mais la surprise de lecture n’en est que plus agréable. Dès la première phrase (magnifique) du livre, vous êtes ailleurs. Comme téléporté à Rome, aux côtés de Michel-Ange. Vous voyez la poussière dans le rai de lumière, vous sentez les veines du marbre, vous percevez le chant des prieurs. Léonor de Recondo, musicienne baroque par ailleurs, sait le prix d’une note ou d’un mot. Elle ne les gaspille pas. Des chapitres brefs, percutants, des personnages plus humains que nature, un style précis comme le burin du sculpteur : le roman de Recondo est de ceux qui ne s’éteignent pas une fois le livre refermé et qui laissent une touche d’humanité au cœur de ceux qui l’ont lu.

MENTION SPÉCIALE
CULT_ROMAN_FAILLIR ETRE FLINGUEFaillir être flingué, de Céline Minard (Éd Rivages)
L’histoire : Dans un Far- West encore vierge et sauvage, les chemins de plusieurs personnages convergent vers une ville en construction.
Le mot du jury : Un livre choral dans lequel aucun des personnages n’est sacrifié. Une vraie maîtrise de l’écriture et de la construction, qui nous permet de plonger avec délice dans ces histoires entremêlées qui, au final, ébauchent celle de tout un continent naissant. Impossible de lâcher ce roman, une fois qu’on l’a commencé. Et on en ressort la gorge sèche et les bottes pleines de poussière.

Cent vingt et un jours, de Michèle Audin (L’arbalète Gallimard)CULT_ROMAN_121 JOURS
L’histoire : Le livre retrace les destins croisés de plusieurs personnes, gravitant dans le monde des mathématiques, tout au long du XXe siècle.
Le mot du jury : Voilà un bel exercice de style. Dans le roman se succèdent des chapitres rédigés « à la façon de… » : un conte, des extraits de journaux, un journal intime… Michèle Oudin, mathématicienne et adepte de l’écriture sous contrainte, nous entraîne dans une vaste équation littéraire à multiples inconnues. C’est brillant et rondement mené. Mais difficile de discerner un vrai propos au-delà de l’exercice de virtuosité.

Dernier Désir, de Olivier Bordaçarre (Fayard) CULT_ROMAN_DERNIEr DESIR
L’histoire : Un couple fatigué de sa vie parisienne s’est installé sur les bords du canal de Berry et vit de sa production. Jusqu’au jour où arrive un nouveau voisin qui ne leur veut pas que du bien.
Le mot du jury : C’est une nouvelle adaptation du mythe de Dracula. Le vampire étant, cette fois-ci, en plus du reste, un symbole de la société de consommation qui nous réduirait à de simples objets vidés de toute substance. Une partie du jury a trouvé ce propos un peu téléphoné et regretté son traitement trop frontal, par des personnages qui peinent à exister au-delà des symboles qu’ils incarnent. Mais tous s’accordent à reconnaître que le roman comporte quelques beaux morceaux d’écriture.

CULT_ROMAN_3000 FACONS√ 3 000 façons de dire je t’aime, de Marie-Aude Murail (École des Loisirs)
L’histoire : Trois jeunes gens qui s’étaient connus en classe de 5e, se retrouvent ensemble sur les bancs du Conservatoire d’art dramatique de leur ville. Guidés par leur professeur de théâtre, ils vont découvrir toute la beauté de l’art dramatique et entrer, du même coup, dans l’âge adulte.
Le mot du jury : Didactique et scolaire pour les uns, joliment initiatique pour les autres, ce roman jeunesse a divisé le jury.

LE JURY
>Président du jury : Joël Hafkin, gérant de La Boîte à Livres. Thierry Guyon, du Crédit Mutuel. François Vacarro, du Cabinet Vaccaro. Laurent Coste, professeur de français au Lycée Balzac. Philippe Saillant et Patricia Cottereau, de NR Communication et Matthieu Pays, chef d’édition de tmv.

Être parent, ça s'apprend

Depuis 2012, Marie-Ange Zorroche est à la tête de TerrEducation, une structure qu’elle a créée qui propose du coaching parental et éducatif ainsi que de la garde d’enfants.

KIDS BIS
Elle n’est pas comme tout le monde et elle en a fait sa force ! Marie-Ange Zorroche, une dynamique jocondienne de 43 ans, a été qualifiée plus jeune, de surdouée. Des capacités intellectuelles qui lui ont permis d’avoir un certain recul sur la vie et notamment sur l’éducation des enfants. Depuis 2012, elle est à la tête de TerrEducation, une structure qu’elle a créée qui propose du coaching parental et éducatif ainsi que de la garde d’enfants.
Cette maman de deux adolescents, titulaire d’un master en sciences de l’éducation, a commencé sa carrière dans le handball comme capitaine technique. Sa mission, à l’époque : détecter les hauts potentiels et former les jeunes sportifs. Ces méthodes lui servent encore aujourd’hui dans son coaching parental. Un coaching atypique puisque cette super nounou se déplace au domicile des parents. Des pères et des mères dépassés par les évènements qui n’arrivent plus à gérer leurs enfants et qui en souffrent.
Pour Marie-Ange, « chaque famille a son mode de fonctionnement, et chez eux, les parents ne trichent pas ! De nos jours, élever ses bambins n’est pas toujours simple, avec des emplois du temps bien remplis et des fins de journée parfois cauchemardesques. On arrive souvent à des tensions très importantes qui ont des répercussions sur la vie de couple ! » La méthode de notre coach est simple et efficace. Elle va suivre, durant quatre séances, la famille dans son quotidien. Elle travaille, durant les deux premières, sur le schéma familial et sur ce qu’elle appelle « les référents éducatifs incontournables », comme le non négociable. « Il faut rester ferme : les enfants doivent être respectueux les uns envers les autres, même au sein d’une fratrie. On ne tape pas son frère ou sa sœur, ou encore on ne crache pas ! Il faut également apprendre aux parents à savoir dire oui et lâcher prise sur certaines règles comme le fameux dîner à table le soir ! On peut très bien imaginer qu’une fois par semaine, la famille s’installe devant la télé avec une pizza ! L’important est d’écouter les besoins de tous et surtout de dédramatiser. »
Ensuite, Marie-Ange passe à l’action. Sa force : créer des situations pratico- pratiques, utilisables n’importe où comme au supermarché, devant l’école ou le soir au coucher. « Avec de la rigueur et de la fermeté, on arrive à tout et même à bout des enfants les plus difficiles, croyez-moi », sourit la jeune femme !
Plus d’infos : terreducation.com
Anne-Cécile Cadio
√ CINÉMA
LA FORCE EST EN TOI !
La Fnac de Tours propose, dans le cadre de ses ateliers ludo-éducatifs, aux jeunes de 8 à 10 ans, de réaliser leur premier film sur la célèbre saga de Georges Lucas Star Wars. Les jeunes apprentis découvriront ainsi l’univers d’un studio d’animation, de l’apprentissage de l’écriture d’un script à la mise en scène des personnages et de la décomposition des mouvements. Séances les 14 et 17 mai à la Fnac de Tours de 15 h 30 à 17 h.
Inscriptions et réservations conseillées sur le net : fnackids-ateliers.com

Initiative : un dîner… d'optimistes !

Le vendredi 16 mai prochain, La Ligue des optimistes organise un dîner en Touraine, à l’occasion du forum positif du Conseil Économique, Social et Environnemental à Paris. Louise Gentilhomme, une des organisatrices tourangelles, nous en dit plus.

Louise Gentilhomme : « Pourquoi rajouter du pessimisme à la morosité ambiante ? Ça ne sert à rien. » (Photo tmv)
Louise Gentilhomme : « Pourquoi rajouter du pessimisme
à la morosité ambiante ? Ça ne sert à rien. » (Photo tmv)

C’est quoi la Ligue des optimistes ?
C’est un mouvement né en Belgique, maintenant international. Ce sont des personnes qui se rassemblent pour lutter contre la morosité ambiante, due à la crise économique. Être optimiste, ça permet de rester dans l’action, dans le mouvement. Cela ne sert à rien de dire constamment que tout va mal, d’en rajouter.

Ce dîner des optimistes, comment il se passe ?
Tout le monde peut venir. C’est le moment de discuter, partager cet optimisme, prendre exemple sur l’autre pour y croire. C’est l’idée de mettre des mots sur cette notion.

Certains doivent vous trouver naïfs, non ?
Croyez-vous que c’est un défaut d’être naïf ? Prenez les enfants, ils vivent dans l’instant présent, dans cette puissance de vie : ils sont naïfs et heureux. Je trouve ça beau. Mais ce n’est pas parce que nous sommes optimistes que nous ne voyons pas le monde qui nous entoure. Difficile d’être « cui, cui les petits oiseaux » au XXIe siècle, quand il se passe des choses comme en Ukraine. On est dans le dur quand même. Nous nous donnons le droit de croire en quelque chose d’autre.

Croyez-vous que l’optimisme peut toucher toutes les catégories sociales ?
Il y a un curseur à placer, nous n’allons pas demander à quelqu’un qui a subi des violences d’être optimiste bien sûr. On parlera plutôt de résilience. Mais l’optimisme, ce n’est pas réservé à ceux qui ont de l’argent. C’est une façon d’avoir foi dans la vie. Chacun est libre de trouver sa source, certains s’épanouiront dans la spiritualité, la religion, d’autres dans leur famille ou leur entreprise. Chacun trouve son pilier.

Pour s’inscrire au dîner tourangeau : liguedesoptimistes.fr

Propos recueillis par B.R.

Mariage pour tous : l'année d'après

Joie, mariage, amour, souffrance, égalité : ils et elles vous parlent de leur vie, un an après la mise en application de la loi.

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√ Mickaël, 27 ans.
« Je n’ai pas compris le débat »

« J’ai vécu trois ans en Angleterre, où les homosexuels viennent aussi d’obtenir le mariage. Là-bas, il n’y a pas eu tant que ça de débats. Ils n’ont pas compris pourquoi ça posait autant de problèmes en France. Moi non plus d’ailleurs. C’est juste une question d’égalité entre les personnes. Ceux qui ont manifesté se mêlent des affaires des autres alors que ça ne change rien pour eux. Personnellement, je n’ai pour l’instant pas envie de me marier. Ce n’est pas lié à mon orientation sexuelle mais à ma génération : j’ai l’impression que les gens de mon âge pensent moins au mariage. On verra d’ici quelques années ».
Rachel, mariée à Charlotte. 28 ans toutes les deux.
« La demande s’est faite de la façon la plus simple possible »

« On s’est mariées le 8 février 2013. Nos parents étaient contents, car je pense qu’on est appréciées de nos deux familles et ils s’en doutaient un peu : on en avait déjà parlé… La demande s’est faite de la façon la plus simple possible, pas comme à la télé. C’était une décision à deux. On s’est mariées dans une mairie de village. J’accepte le fait que le mariage gay ne soit pas accepté de tous, car chacun a le droit le penser ce qu’il veut…
Pour préparer tout ça, on a dû faire un petit dossier basique, avec nom/ prénom/date de naissance/profession, ainsi que ceux des parents et des témoins : Charlotte a pris son frère et moi, ma sœur. On a fait une mini fête avec nos proches à la maison des parents de Charlotte, avec un apéro dînatoire et de la musique jusqu’au bout de la nuit ! On n’a pas fait de gros truc, car on avait déjà fait une grande fête pour le PACS. Comme on est devenu propriétaire un mois avant, le budget était serré, mais c’était très bien comme ça. Je préfère que ce soit génial, plutôt que grandiose pour les yeux…
Au PACS, on avait fait une soirée kitsch. Tout le monde était déguisé. Alors pour changer, au mariage, on s’est habillées pareil, avec les mêmes vêtements, comme Dupont et Dupond ! Même le collier et le bracelet étaient identiques. Tout le monde a bien ri… Je n’aime pas être le centre du monde, alors j’avais hâte que ce soit fini ! Mais comme ça n’a duré que cinq minutes, je n’ai même pas eu le temps de stresser (rires) ! Comment résumer notre couple, notre amour ? Responsabilité, soutien, écoute, communication et surtout, anti-mensonges. Depuis le mariage, mon quotidien est le même. On continue à m’appeler mademoiselle (rires). La différence c’est qu’on a un livret de famille. Et ça nous a unies et renforcées. »
Benoit, 41 ans et Christophe, 37 ans.
« On se mariera avant les prochaines présidentielles »

« La première preuve de notre engagement l’un envers l’autre, c’était notre PACS. On l’a fait dans l’urgence, à Paris, avant d’arriver à Niort où nous voulions acheter une maison. Le mariage aura lieu en août 2016, l’été avant les présidentielles. On ne sait jamais qui pourrait revenir sur ce droit… Ce sera une grande fête assez traditionnelle avec la famille et les amis : une véritable reconnaissance de notre couple.
Ce droit au mariage est une avancée pour les homosexuels, une protection supplémentaire des couples. D’un autre côté, les débats de l’année dernière ont révélé une hostilité et une violence qu’on n’imaginait pas chez certaines personnes. Dans l’association sportive gay friendly que nous avons créée l’année dernière, beaucoup d’adhérents sont méfiants au travail ou avec de nouveaux amis. Ces débats ont peutêtre renforcé un communautarisme chez les gays, comme une façon de se protéger ».
Éric C. 51 ans et Éric B. 44 ans.
« Notre mariage, une fête pleine d’émotions »

DOSS_PAP1_PHOTO2« On a pris la décision de se marier le 1er janvier 2013. Un peu un prétexte pour organiser une grande fête avec plein d’amis et notre famille, tant que nos parents sont en vie, mais aussi un acte militant. Si, avant l’année dernière, nous n’étions dans aucune association LGBT, on n’en ressentait pas le besoin. Depuis un an, nous avons adhéré à SOS homophobie. Notre militantisme est parti d’une parole d’un anti-mariage gay niortais sur son blog. Il faisait l’amalgame entre homosexualité et pédophilie. C’était trop. L’un de nous, Éric C. a contacté des politiques niortais pour monter une manifestation. On s’est inscrit sur Twitter et Facebook pour suivre tous les débats.
En parallèle, on continuait à préparer notre mariage auquel 160 personnes ont été invitées. La loi n’était pas encore passée, mais on était très confiants. Ce qui a plus posé problème, c’est l’incendie, en avril, de la salle de mariage qu’on avait réservée. Deux mois avant, on a dû en trouver une autre dans l’urgence. Quel stress ! Le jour J, le 31 août 2013, tous nos invités ont répondu présent, y compris les membres de la famille d’Éric C. dont certains sont catholiques pratiquants. La fête a été très belle, pleine d’émotion. Dans la salle de mariage, l’empreinte des débats qui venaient d’avoir lieu était encore dans tous les esprits. On nous a demandé si on avait peur que des « anti » viennent perturber la noce. La réponse est non.
Être mariés n’a rien changé dans notre vie au quotidien, mais on est heureux de l’avoir fait. C’est une manière de dire au monde « On vous emm…, on a gagné ce droit ! ».
Sébastien, 24 ans.
« C’est quoi être normal ? »

« Je me suis rapproché du Centre LGBT de Touraine pendant la période des manifestations et de la Gay pride de l’année dernière. C’était important pour moi d’être présent dans les rues. Il fallait montrer, pour moi, autre chose que ce qui était dit sur nous. J’étais persuadé que cette loi allait passer. Je suis aussi engagé dans Amnesty, dans la lutte contre les discriminations. Aujourd’hui, je fais mon service civique au Centre LGBT de Touraine. Je m’occupe, entre autres choses, de l’accueil et de l’écoute des personnes qui viennent.
Depuis l’année dernière, la fréquentation a explosé de plus de 300 %. Certains ne se sentent plus en sécurité à Tours, d’autres ont souffert des insultes et, malheureusement, il y a toujours plus de victimes de l’homophobie. J’ai su très tôt que j’étais homo. Dès le collège. Mais je l’ai caché jusqu’à la fin du lycée. Quand tu es jeune, que tu aimes les garçons, tu n’as pas de modèle, personne autour de toi ne peut t’aider, te parler ouvertement de sexualité. Tu entends des remarques autour de toi, sur le fait que c’est une abomination. Alors tu te demandes si tu n’es pas fou. C’est quoi être normal ? Je me suis réfugié dans les jeux vidéo pour ne pas mentir, faire semblant ni me poser trop de questions. Je ne l’ai pas si mal vécu que ça, mais c’était un bon moyen de me protéger. C’est en arrivant à Tours que j’ai refait un cercle d’amis. Je me suis assumé. Je n’ai pas vraiment fait de coming-out devant mes parents. J’ai juste ramené mon copain à la maison, de manière naturelle. Le mariage ? Peut-être, un jour. Je suis trop jeune encore. Mais oui, je me marierai, surtout que c’est indispensable si je veux adopter. »

Concert : reggae night fever

Le collectif La Smalla Connection organise une grosse soirée reggae le vendredi 16 mai. Discussion avec Olivier Freysneau, membre de l’assoc.

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Alpha Blondy, Taïro Brahim, Naâman… Y a du lourd à cette soirée !

C’est vrai. C’est la première fois qu’un concert reggae de cette ampleur a lieu au Grand Hall de Tours. On organise des soirées depuis pas mal d’années avec la Smalla mais là, on a eu envie de s’ouvrir à plus de monde. Ça fait vraiment plaisir de voir des affiches en ville avec du vert, du jaune et du rouge !
C’est quoi l’idée de cette programmation ?
On a demandé à Alpha Blondy, parce qu’il touche plusieurs générations de fans de reggae. Et puis, pour le « roots », il y a un vrai public à Tours. Brahim, c’est un artiste du coin qui est maintenant assez connu. On l’a toujours soutenu comme on a pu. Taïro et Naâman, c’est la relève. D’un côté tu en as un qui chante en français et de l’autre un petit blanc qui cartonne. Naâman, il ramène un public beaucoup plus jeune aux concerts.
Le reggae, c’est un style qui marche bien en France. Mais paradoxalement, il est peu visible…
Nous sommes le deuxième pays où se vend le plus d’albums reggae dans le monde et pourtant, quand tu allumes la radio, ça ne s’entend pas vraiment. D’ailleurs, ce que le grand public entend, c’est souvent du reggae édulcoré, un peu gnangnan. En fait, c’est une musique assez contestataire. L’amour, l’écologie… les artistes reggae abordent depuis longtemps des thèmes universels, portent des messages qui parlent à n’importe qui, dans le monde entier.
Les fans diront que le reggae, c’est plus que de la musique.
Derrière ce style, il y a la Jamaïque. C’est un pays où le reggae est né et où beaucoup de chanteurs viennent se ressourcer. Il y a une forme de spiritualité avec cette musique, le rastafarisme y est pour beaucoup. Après, on nous colle souvent l’image des fumeurs de joints. On subit un peu ce côté négatif alors que c’est bien plus que ça.
Comment fonctionne votre collectif, La Smalla ?
Nous sommes indépendants, nous n’avons jamais demandé de subventions. C’est très important pour nous. La Smalla, c’est comme une famille qui permet à des artistes de travailler ensemble, de faire des projets. Soundsystem, graff’, musique, mix, photographie… On a de tout. On organise des soirées pour permettre à un maximum d’artistes de se produire.
Propos recueillis par B.R.
ÉVÉNEMENT
LE CONCERT
C’est simple, si vous souhaitez passer 5 heures à la cool pour écouter de supers artistes (il y en a vraiment pour tous les goûts, même si vous n’êtes pas un puriste) le concert c’est au Grand Hall, le vendredi 16 mai. A partir de 20 h. Tarif : dès 35 €. Pour réserver : ticketnet.fr, la Fnac, Carrefour…
COUP DE CŒUR
NAÂMAN
Allez jeter un coup d’oeil à ce normand élevé à la culture jamaïcaine. Un peu comme Biga*Ranx, du haut de ses 24 ans, il balance des rimes comme s’il avait passé sa vie à boire du rhum et fumer des clopes… Impressionnant de maturité. Ses sons sur naaman-official.com
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=7zIhb2JSt9I[/youtube]

FOURCHETTES SONIQUES
Le 16, 17 et 18 mai, le village gourmand de la Foire de Tours organise ce festival. L’idée, c’est de continuer à faire la fête après avoir mangé. En plus de la Reggae night fever, il y aura une Celtic Night. Mais aussi l’installation d’une discothèque, de la zumba et des initiations à la danse. La Smalla Connection posera même un soundsystem les vendredi et samedi soir pour vous permettre de vous déhancher et de décompresser pendant le week-end. Tout le programme sur fourchettes- soniques.com

Chroniques Culture #25

Nos coups de cœur de la semaine : DVD, BD…

LE DVD
HAMMER
Boum, la jolie anthologie ! Un coffret 5 dvd qui regroupe les treize épisodes de la série fantastique culte, La Maison de tous les cauchemars. Enfantées par la mythique Hammer, ces fables d’épouvante revisitent les grands thèmes : sorcellerie, loup-garou, cannibalisme, démons… Histoire d’en avoir pour son argent, le coffret contient un livret de huit pages, une présentation exclusive par Alain Schlokoff et des bandes annonces. 700 minutes d’horreur au compteur !
Sortie le 6 mai.
À LA TV
PHILADELPHIA
Ok, le film date de 1993. Ok, il est déjà passé des dizaines de fois. Mais on ne résiste pas à l’envie de se re(re-re-re) regarder Philadelphia, l’histoire d’un jeune avocat licencié par son patron, parce qu’il est homosexuel et séropositif. Ce drame est mené de main de maître par un Tom Hanks terrifiant d’émotion et exceptionnel dans son rôle d’acharné, peu à peu rogné par la maladie. C’est beau, triste, et reste un uppercut vingt ans après sa sortie.
Dimanche 11, à 20 h 45, sur Arte.
LA BD
AU GRÉ DES COURANTS
Le dessinateur Simon Hureau est connu en Touraine. Au point que le Festival Les Courants, à Amboise, lui a demandé de venir croquer leur festival qui allie musique et bd. Le bougre en a aussi profité pour faire un peu de tourisme aux alentours. Le résultat, c’est cette centaine de dessins en couleur ou noir et blanc, rassemblés dans un superbe ouvrage à l’italienne édité par la Boîte à Bulles. On reconnaît bien là son sens inné du détail et de la poésie qu’il fait passer dans ses aquarelles.
Hervé Bourit
LE JEU VIDÉO
MARIO GOLF, WORLD TOUR
Vous voulez jouer au golf sans vous prendre la tête ? Alors laissez-vous séduire par la nouvelle version de Mario Golf en exclusivité sur 3DS. Près de 15 ans après la sortie de l’original sur N64, ce remake arcade et coloré vous propose de manier le club sur des 18 trous mythiques aux quatre coins du Royaume Champignon. Puissance, effet, vent… Vous devrez prendre en compte l’ensemble des paramètres pour multiplier les birdies.
L. Soon
Nintendo, tout public, 3DS, 40 €

Pour les kids : Le Magic Circus

Le cirque c’est indémodable. Alors si vos enfants adorent, on vous présente le Pôle européen des arts du cirque, unique en son genre.

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Qui, dans son enfance, n’a jamais rêvé de fêter son anniversaire dans un lieu magique ? Le Pôle européen des arts du cirque à Luynes propose aux bambins de souffler leurs bougies sous un grand chapiteau. Ce cirque pédagogique a vu le jour en août 2012. Derrière ce fabuleux projet, la Famille Georget, incontournable dans cet univers. Leur idée : rendre accessible les disciplines du cirque aux enfants. Chaque année, près de 180 jeunes et quelques adultes suivent une fois par semaine un cours d’une heure environ. Les petits Tourangeaux peuvent pratiquer dès l’âge de 3 ans, la jonglerie, le trapèze, le trampoline ou encore l’art clownesque sous le regard de Nicolas et Christel Georget. Pour Joël Miot, le responsable administratif et commercial de l’établissement, « ces séances permettent de toucher à plusieurs arts comme le théâtre ou la danse ». Et ça marche, les cours affichent quasi complet ! Alors pour répondre à cet engouement du public, le Pôle européen des arts du cirque organise également des stages durant les vacances scolaires et réserve des samedis après-midi aux goûters d’anniversaire ! Des fêtes préparées pour les 5-14 ans, pour des groupes de dix enfants, avec au choix, des formules de deux ou trois heures comprenant une initiation, un goûter et un spectacle.
Pôle européen des arts du cirque pole-artsducirque.com

Parkinson : enfin un centre à Tours

Un centre expert Parkinson, intégré au CHU, va enfin ouvrir à l’automne, à Tours. Interview de Monique Pizani, présidente du comité d’orientation de France Parkinson.

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Monique Pizani, présidente du comité d’orientation de France Parkinson

 
L’ouverture d’un centre Parkinson est une heureuse nouvelle pour vous…
Oui, nous étions la seule région sans centre expert Parkinson ! Quand j’ai rencontré la ministre Marisol Touraine, l’an dernier à la Journée mondiale Parkinson, je lui ai dit que j’étais surprise de ça… Il y a eu beaucoup de tractations, elle m’avait rassurée. Et la nouvelle est tombée : nous sommes heureux !
Marisol Touraine avait-elle l’air impliquée ?
J’étais agréablement surprise, car elle s’est occupée du problème tout de suite. Le soir même, j’avais des nouvelles. Elle était très à l’écoute. On nous a souvent dit que les malades pouvaient aller à Nantes, à Paris… Mais pas tout le monde n’a les moyens. C’est une maladie difficile à gérer, il faut un aidant, il faut oser aller dans une grande ville etc. Ce centre, c’est une heureuse initiative.
Concrètement, qu’est-ce que ça va changer ?
D’avoir une écoute sur place, moins de distance aussi pour les gens à Châteauroux, Bourges… Cela sera plus facile de joindre un neurologue par exemple. Il y a des spécialistes de Parkinson dans la région, mais ils sont débordés. Là, il y aura une infirmière référente, des délais de consultation réduits pour être soignés le mieux possible. C’est une aubaine.
Y avait-il une forte demande à Tours ?
Oh oui. Tout le monde pourra faire des économies. Ce centre servira à apporter de la proximité pour aider quand il y a des soucis. Le problème avec le traitement de la maladie, c’est que si on ne peut pas joindre un neurologue, c’est la catastrophe.

La formation façon Croix-Rouge

Zoom sur l’IRFSS Centre, l’Institut de formation régional sanitaire et sociale Croix-Rouge.

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(Photo IRFSS Centre)

 
Trois pôles de formation
L’IRFSS est ouvert vers l’insertion professionnelle et le développement des compétences. Tous les ans, il accueille 900 étudiants sur trois pôles : sanitaire (aide-soignant, infirmier, auxiliaire de puériculture…), social (médiateur familial, technicien d’intervention sociale et familiale, assistant de service social…) et rééducation (ergothérapeute). Depuis 1996, date de sa création, l’IRFSS a formé près de 10 000 étudiants.
Ergothérapeute, la formation qui monte
La dernière formation ouverte, celle d’ergothérapeute, date de 2012. Les étudiants y apprennent à rééduquer et améliorer le quotidien de personnes en situation de handicap. L’objectif ? Trouver et apporter des solutions pour rendre plus facile l’autonomie et la sécurité des personnes au travail, à l’école, à la maison… Concrètement, ils se préparent à intervenir auprès de personnes handicapées, pour les aider à s’installer dans une voiture, prendre un bain, manger… Un diplôme qui les emmènera exercer dans des CHU, des centres de rééducation ou encore des cliniques et de soins à domicile. Les Premières journées pratiques d’ergothérapie sont organisées par l’IRFSS Centre et la délégation ANFE Centre, les 27 et 28 juin prochains (inscriptions et informations par mail, centre@anfe.fr), place Gaston-Pailhou.
Un déménagement
Bye bye, la rue du Colombier à Tours ! L’IRFSS déménage au 1er septembre 2014 à l’Écoparc Santé, à Chambray-lès-Tours. Contact : irfss-centre.croix-rouge.fr
 

Reportage : au coeur de la Croix-Rouge

À l’occasion de la Journée mondiale de la Croix-Rouge, tmv s’est rendu dans l’antenne locale, Tours plus. Un véritable microcosme, le cœur de ces héros de l’ombre.

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(Photo S. Gaudard)

Un mardi après-midi, sous des trombes d’eau. La pluie dégouline des gouttières, le ciel est menaçant. Au numéro 25 de la rue Bretonneau, une foule hétéroclite se presse. Trempées de la tête au pied, une vingtaine de personnes, hommes et femmes de toutes nationalités, sont venues ici pour la distribution du courrier. Tous sont domiciliés ici, à l’antenne de la Croix- Rouge de Tours. « Non, monsieur, c’est tout nouveau. Madame devra venir chercher son courrier elle-même, vous ne pouvez pas le prendre. Désolé. C’est pour tout le monde pareil. » Dimitri (*), la quarantaine bien tassée, visage anguleux, voulait récupérer les lettres de sa femme. Mais ce n’est plus possible. Venu tout droit de Roumanie, il est arrivé à Tours il y a quelques mois. « Parce que… Des accidents de la vie », bafouille-t-il, dans un français hésitant. Il n’en dira pas plus. Et disparaît comme une ombre sous la pluie.

« Le mardi matin, on trie le courrier. L’après-midi, on le distribue à ces personnes. Ils sont demandeurs d’asile, sans domicile fixe, etc. », explique Patrick Choutet. Il est le président de l’unité locale de la Croix-Rouge, Tours plus. Voix posée, douce, il parle tranquillement, avec un petit sourire. Derrière ses petites lunettes, ses yeux foncés ont vu passer des centaines de gens depuis un peu plus d’un an, lorsqu’il a pris officiellement ses fonctions. Dans la salle d’attente du local, on s’aperçoit que la distribution du courrier est surtout un moment d’échange. On tisse du lien social, on aide. Quatre hommes attendent leur tour. Engoncés dans des vestes en cuir, ils se saluent, parlent fort, heureux de se voir. Une petite accolade, deux trois saluts de la tête en direction d’une jeune femme, assise. Eux sont Serbes et expliquent apprécier « ce moment sympa à la Croix-Rouge ».

S’il y a un souci avec le courrier, les bénévoles seront là pour les aider, les aiguiller. « Écoute, accueil et conseil », comme le répète en boucle Patrick Choutet. « La Croix-Rouge n’est pas là pour régler la détresse », mais pour tendre la main, « les remettre dans le droit commun, dans le circuit ». Preuve en est : « On ne les questionne pas sur leur passé. Ils en parlent s’ils veulent… Que quelqu’un soit en situation régulière ou pas, ait appartenu à un gang… ça arrive mais c’est quelqu’un qu’on doit accueillir. On n’a pas à faire le tri ! », précise le président. Chaque semaine, ce sont dix à vingt nouvelles inscriptions rue Bretonneau… « C’est beaucoup », avoue Patrick Choutet.

En 2013, d’après lui, il y avait 64 nationalités différentes, sur Tours. « C’est en fonction des conjonctures internationales… Il y a beaucoup de migrants qui viennent d’Europe de l’Est, d’Afrique, d’Asie. » D’ailleurs, dans le local tourangeau, on entend un tas de langues différentes. Du russe, du romani, du somali… Mais à chaque fois, un petit mot de français : un merci, un bonjour. Parce qu’ici, les mercredis et samedis, la Croix- Rouge dispense aussi des cours de français. « On donne la base », prévient Patrick Choutet. Des rudiments pour comprendre un minimum. « On évalue les progrès quand quelqu’un qui parlait en regardant ses pieds, finit par dire quelques mots de français en nous regardant en face ! », dit-il en souriant. Au final, c’est dans ce petit immeuble de la rue Bretonneau que se trouve le cœur de la Croix-Rouge de Tours. « C’est une grosse structure, oui. » Une sorte de grande maison, où l’on va et vient.

Loin de ne faire que dans le secourisme, l’antenne régit quinze actions sociales. Par exemple, la distribution alimentaire à l’épicerie sociale. Si Joué-lès-Tours reçoit 70 familles par semaine, le chiffre est de… 200 à Tours. « C’est pour cela qu’on a besoin de bénévoles », martèle Patrick Choutet. Car il en faut beaucoup pour gérer tout cela. La vestiboutique notamment, où les vêtements sont vendus entre 0,50 € et 3 € à tous (« 1 € égale un repas pour la Croix- Rouge ! »), ou servent encore aux dons, aux maraudes… Il en faut aussi pour les actions en prison : la Croix-Rouge travaille main dans la main avec la maison d’arrêt de Tours. « Sur la base du volontariat, les mineurs peuvent venir à nos ateliers cuisine, où ils prépareront ce qu’ils veulent manger. C’est un lieu de ré-identité, de partage », raconte Patrick Choutet.

Autre action, la santé-prévention. Toujours rue Bretonneau, où la Croix-Rouge informe sur les lieux de dépistage des maladies sexuellement transmissibles (MST). Ce jour-là, Nouria attend dans la salle d’attente. Cachée dans un survêtement trop large, elle esquisse à peine un mot : « préservatif ». Un peu perdue, les yeux dans le vague. Un homme assis en face semble l’écouter. Nouria s’arrête net et se ferme. Mais l’antenne Tours plus l’aiguillera. Pas de soins à proprement parler, mais une main tendue, une nouvelle fois. Idem pour les actions de collecte, de secourisme (à Joué-lès-Tours), de microcrédit (prochainement) ou encore de visites aux personnes isolées et hospitalisées, où les bénévoles « voient beaucoup de personnes âgées et retraitées, contrairement au secourisme et au Samu social, où il y a de nombreux jeunes ».

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Le Samu social est, lui aussi, basé rue Bretonneau. C’est ce qu’on connaît plus communément sous le nom de « maraude ». Les bénévoles fabriquent eux-mêmes les sandwiches. « Il y en a environ une centaine à faire par tournée », indique Nathalie Fillon, la coordinatrice. Boissons chaudes, soupes, desserts, gâteaux : « la chance » pour eux est d’avoir eu certaines boulangeries de Tours qui ont accepté de jouer le jeu. « Ils nous offrent beaucoup de pâtisseries et de viennoiseries ! » Julien, croisé sur le chemin alors qu’il se rendait au local, confirme. À 24 ans, il dit tout de même avoir « un peu honte de devoir mendier un casse-croûte. Surtout à mon âge… » Comme lui, d’autres jeunes n’ont pas le choix et « sont parfois nombreux », confirme la coordinatrice. « Mais il y a aussi beaucoup de gens qui ont des fins de mois difficiles et, depuis 2010, de plus en plus de personnes en précarité énergétique… » Chaque maraude voit venir une cinquantaine de demandeurs. « Parfois, ça peut monter jusqu’à soixante. » Une fois encore, pour la Croix- Rouge, il s’agit d’une mission de « lien social et d’écoute ». Et, toujours, sans jugement aucun. Patrick Choutet le rappelle : « Le symbole de la Croix-Rouge représente la protection et surtout la neutralité. »

 Aurélien Germain

ALLER PLUS LOIN
Adresse Antenne de Tours : 25, rue Bretonneau. Tél. 02 47 36 06 06. Du lundi au vendredi, 9 h-12 h et 14 h-17 h.
UNE APPLI
La Croix-Rouge française offre une séance de rattrapage pour enseigner les gestes qui sauvent et tester vos connaissances, grâce à une appli sur smartphone. L’appli qui sauve : Croix- Rouge, disponible sur Itunes et Google Play. Gratuit.
UN LIVRE
La Croix-Rouge française, 150 ans d’histoire (éditions Autrement). Un bel ouvrage signé Frédéric Pineau, Virginie Alauzet et Benjamin Lagrange. Il retrace l’histoire de l’association depuis sa création, avec une iconographie de grande qualité.
√ PRECISIONS
Dans la version papier de cet article, nous vous parlons du flashmob de la Croix-Rouge, organisé le 24 mai. Le midi, un pique-nique est organisé, mais pour précision, il est prévu uniquement pour les bénévoles, étudiants et salariés de la Croix-Rouge !

Caïman Philippines, le groupe qui a les crocs

Ce jeune groupe de pop funky n’a qu’un seule envie : vous faire danser. Rencontre avant leur passage au Temps Machine, ce 7 mai.

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Make your brain like paradise. Le titre de leur dernier EP annonce la couleur. Ces quatre musiciens versent dans la fête, la « sexy music », celle qui fait remuer les têtes, bouger les hanches. Ils n’ont pas vraiment d’autre ambition, sauf celle de devenir un jour un groupe qui compte. Sur scène, pas de guitare mais des grosses lignes de synthé et de basse. Leur nom s’affiche dans les salles de concert du coin comme une formule énigmatique qui ne laisse pas présager de leur musique dansante. « On regarde beaucoup de documentaires animaliers. On est tombé un jour sur les crocodiles des Philippines. Caïman ça sonnait mieux », explique avec un léger accent espagnol Daniel. C’est le batteur du groupe. Il est seul pendant l’interview, les autres n’ont pas pu venir. Il rigole : « Je vais donc me transformer en Yves, Quentin ou Joseph au fur et à mesure. » Dans le clip de F.A.S.T., les quatre copains apparaissent avec des têtes d’Anubis cubistes, anonymes. Besoin de cacher son individualité ? Les Caïman Philippines fonctionnent comme une famille. Trois de ses membres vivent d’ailleurs dans une colocation en Touraine. Le quatrième, Yves, est prof de musique dans le Nord. « Mais il devrait nous rejoindre à Tours, bientôt », précise Daniel.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=iq_77m4rO9Q[/youtube]
On pourrait dire qu’ils viennent d’Angers. Ou alors de Paris, de l’Équateur ou du Gabon. Ou alors, leur coller tout simplement l’étiquette de groupe tourangeau. Mais aucune n’adhère vraiment à leur peau. À l’image de leurs influences, les Caïman Philippines naviguent dans des eaux mondiales. Éclectiques, électriques, funky. Ils viennent de nulle part, de partout, passent de la funk à la pop ou au hip-hop en un claquement de doigt. Ce sont des gars de leur génération, sans barrière musicale. Ils dessinent leurs frontières à eux. Pas politisés, ils évoluent dans la musique à l’instinct. Mais attention, ils savent très bien ce qu’ils veulent, maîtrisent leur communication. Ce sont des pros du Do It Yourself, de la débrouille. Les Caïman Philippines demandent de l’aide aux bonnes personnes, untel pour leur clip, un autre pour l’enregistrement de leur EP. Dernièrement, ils ont récolté presque 6 000 euros grâce au crowdfunding. L’argent devrait leur permettre de presser un vinyle, de démarcher d’autres concerts, de grandir.
TERRES DU SON
C’est un des projets les plus excitants pour ce groupe : pour le Festival Terres du son, ils joueront dans le château de Candé autour de l’orgue Skinner. C’est un instrument unique au monde (classé monument historique) : Yves, organiste d’origine, se prêtera au jeu. Les Caïman Philippines donneront des concerts en petit comité le temps du festival, à l’intérieur du château donc.
 

Fête de la musique : plus que quelques jours pour s'inscrire !

Il vous reste encore quelques jours pour inscrire votre groupe à la Fête de la musique à Tours…

Pour la Fête de la musique 2014 à Tours, le recensement des initiatives et des porteurs de projets se déroulera jusqu’au 9 mai !
Musiciens amateurs, professionnels, assos, institutions, etc. peuvent se proposer.
Pour ce faire, direction CE LIEN pour remplir la fiche de recensement. La Maison des associations culturelles de Tours (Mact) se chargera de vous recontacter. Go !
A noter que pour cette édition 2014, la Direction des Affaires Culturelles souhaite apporter son soutien à toute initiative qui pourrait concerner les secteurs de Tours nord et Tours sud. N’hésitez pas pour toute initiative ou projet allant en ce sens.
Bonne Fête de la musique ! En plus, tmv est partenaire… Alors, on vous y voit ?
AGENDA_FETEZIK

Du Nord au Sud de la Gloriette

Toutes les semaines, la chronique de Doc Pilot.

The Roots Addicts
Depuis trois jours, impossible d’arrêter d’écouter Ann Peebles, une compil’ de ses tubes de 69 à 79 : je suis dingue de la musique noire des sixties et seventies… 1er mai sous la flotte ou presque au nord de la Gloriette, Antonin Beranger et sa collègue violoncelliste jouent les pianistes de bar pour un déjeuner syndical et bruyant qui ne les écoute guère… Je vois Paco arriver en tenue pour chanter la paix, dommage je dois filer… Ciel d’encre, orage, éclairs, un live de Police de 1979 dans l’écran , du reggaejazzrock : très forts ces jeunes gens… Le ciel s’ouvre, vite retourner à la Gloriette pour le concert de Little Rina & the Frenchies ; dans des conditions spartiates un set énergique entrecoupé d’une panne de jus : elle est étrange et unique cette petite chanteuse entourée de la crème des guitaristes…
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Zw7GJmunOE0[/youtube]
Le lendemain retour sous un ciel bleu à la Gloriette mais au sud en ce bout du monde de Tours qu’est La Belle Rouge, lieu unique au cul des vaches, rare espace encore possible pour l’initiative de la culture indé : Radio Campus y propose la soirée Campus Flavor 2 ( ben oui c’est la deuxième mais pas la dernière)… J’y découvre deux groupes émergents qui, à mon avis, vont être ceux que l’on verra partout dans l’année à venir : d’abord Midjo, sorte de mélange entre Marvin Gaye et Jamiroquai pour les influences, encore en construction mais prometteur : guitariste excellent, bassiste/choriste pilier de l’affaire et chanteur charismatique… puis The Roots Addict, sorte de grosse fiesta reggae décomplexée, bande de potes qui envoient le truc sans se la jouer mais avec la ferme intention de partager la fête avec leur audience ( elle a tout compris l’audience, c’est le délire!!), deux chanteurs incontournables et de superbes instrumentaux avec solo de mélodica et ensemble de percus irrésistible… Tom Bailey finit la soirée, un peu tard pour beaucoup ( y’a le tram à prendre), avec un concert haut de gamme très très influencé par Prince (on pourrait trouver pire). C ‘est parfait, ouhahou la section rythmique, une machine de guerre soul à la Tamla et à la Stax !! Au Velpot place Velpeau, les murs tremblent sous la charge d’un brass band, pour une soirée Swing and Shout qui déborde sur la rue… Le soleil, enfin, le soleil et cette envie de glander sans alibi, d’écouter des trucs délicieusement soporifiques (j’enchaîne le Moon Safari de Air avec le Grand Love Story de Kid Loco puis le Mingus ah um de Charlie Mingus pour revenir au sol), de lire des trucs du 20eme siècle parlant d’errance et de drame ( le Tristessa de Jack Kerouac), de boire du Fronton en se disant : allons à la mer, allons au sud !!
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=H9OiDaTKtxI[/youtube]
 

Chroniques culture #24

C’est parti pour l’épisode 24 de nos chroniques culture, avec de la BD, du jeu vidéo, mais aussi musique et télé. Go !

CHRONIQUE_TV
À LA TV
THERE WILL BE BLOOD
On aime bien vous prévenir quand un grand film passe à la tv, c’est tellement rare. Arte diffuse l’énorme long métrage de Paul Thomas Anderson qui l’a propulsé au rang des cinéastes qui comptent. Fresque épique d’une Amérique en pleine conquête de son territoire, There will be blood parle de liens familiaux, de culture, de liberté. Tout ça avec une bande son magnifique. Allumez votre poste pour une fois ! Sur Arte le mercredi 30 mai à 20 h 50.

LE CD
THEE OH SEES BLOOD
C’est un des meilleurs groupes de rock du moment. Un de ceux qui garderont leur âme d’enfants furieux, d’ados ravageurs. Depuis leur virage rock, Thee Oh Sees a pris de l’ampleur, en témoigne ce nouvel album plein de saturation, de sueur mais aussi de mélodies pop, aux accents Beatles. Si vous avez l’occasion de les voir sur scène cette été, courez, c’est encore meilleur en live.
The Oh Sees, Drop (Clean Feed Records).

LE JEU VIDÉO
FINAL FANTASY XIV A REALM REBORN
Plébiscité sur PS3 et PC, A Realm Reborn déboule enfin sur PlayStation 4. Quintessence du jeu de rôle en ligne massivement multijoueur, ce Final Fantasy vous propose d’explorer le monde d’Éorzéa… Rythmée par les combats, les quêtes et la stratégie, cette aventure est sublimée par la puissance de la PS4. Les graphismes et les effets ont gagné en finesse, le gameplay en efficacité. Incontournable. L. Soon
Pegi + 16 ans, PS4, 35 € + abonnement mensuel. Existe aussi sur PC et PS3.

LA BD
CHOC : LES FANTÔMES…
Créé par Rosy et Will, le personnage de Monsieur Choc fit les beaux jours des aventures de Tif et Tondu, deux des héros emblématiques du Journal Spirou. Quarante ans après, ce méchant, criminel iconique toujours masqué d’un heaume de chevalier, refait surface sous la plume du fils de Will, Éric Maltaite, et sur un scénario en béton de Stéphane Colman. Plongeant aux origines du personnage, ils livrent un des plus brillants exercices que l’on ait lus depuis longtemps… Hervé BOURIT

Guy Limone : le monde taille XXS

On s’est pris pour Gargantua en visitant l’expo 1/87e et ses 4 200 figurines miniatures. Géant !

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(Photos tmv) Retrouvez notre galerie ci-dessous

Ah, on est comme ça au Centre de création contemporaine (CCC) : on aime voir les choses en grand. Sauf que là, les œuvres se mesurent… en millimètres. Bienvenue dans le petit monde de l’artiste Guy Limone, et son exposition 1/87e. Intitulée ainsi « parce que ses figurines sont 87 fois plus petites que nous ! », débute Charlotte Bornes, étudiante en Master.
Elle et ses collègues en Histoire de l’art font les visites guidées de l’expo. Un plus pour leur formation. « Maintenant, je n’ai plus la pression ! On n’est pas comme des profs, mais davantage dans une notion de partage », indique-t-elle.
Piercing à la lèvre, tout sourire, à l’aise, Charlotte parle beaucoup avec ses mains. Décrit et décrypte l’expo. Plutôt que de laisser les visiteurs se perdre dans les méandres de l’art contemporain, elle explique, raconte, et surtout interagit. Pour 1/87e, elle pose des questions, fait réagir les visiteurs.

Sur les murs, on a l’impression de ne voir que de gros ronds. On s’approche et on observe toutes ces figurines miniatures, achetées puis peintes à la main par Guy Limone. Toutes ont des détails, toutes s’incorporent dans ces cercles mesurant 1,75 m, « car c’est la taille de l’artiste ». À chaque fois, l’œuvre est accompagnée d’une légende à rallonge débutant par un pourcentage. Par exemple, « 64 % des Français sont opposés à une intervention en Syrie… ». Pour celui-ci, parallèle avec l’actualité, les minuscules personnages portent des petits bonnets rouges.
« En fait, ce sont des œuvres vivantes », fait remarquer un des visiteurs. Plutôt oui ! Tout prend vie quand on approche son œil de curieux. Un véritable monde lilliputien, où chaque figurine est différente, caractéristique. Et il y en a plus de 4 000 en tout ! On balade ses yeux et finalement, on scotche devant la dernière partie de l’expo : Guy Limone a enfilé 1 500 petits bonshommes sur un fil de nylon long de 4,60 mètres. Du sol au plafond, peints en dégradé du bleu foncé au bleu clair. « De la mer au ciel, rappelant les 1 500 candidats à l’émigration. »

Alors on quitte l’exposition. Nos pas de géant laissant derrière eux une œuvre singulière, un art différent. Un monde miniature. Ho, et après tout, c’est pas la taille qui compte…

Aurélien Germain
EN BREF
L’EXPO
1/87e de Guy Limone est encore visible jusqu’au 1er juin, du mercredi au dimanche, de 14 h à 18 h, au CCC (rue Marcel-Tribut). Une visite commentée par l’une des étudiantes en Master d’Histoire de l’art aura lieu le samedi 3 mai, à 16 h 30. Et c’est gratuit ! Plus d’infos au 02 47 66 50 00 ou sur ccc-art.com

UNE FORMATION Étudiantes en Master Histoire de l’art et CCC marchent main dans la main. En leur permettant de commenter une exposition et sensibiliser les publics à l’art, l’idée, pour le CCC, est « de former les étudiants à l’expo, à la transmission de l’art. On les encadre », indique Noélie Thibault, chargée des publics au CCC. Pour celle de Guy Limone, ces jeunes filles en Master ont pu « participer au montage, à la mise en place du parcours, etc. » Un véritable tremplin pour leur insertion dans le monde professionnel et artistique.

LE PLUS On a aimé le bonus : la classe qui visitait l’expo ce jour-là a eu l’occasion (en demandant au préalable) de se prêter à une séance photo sympa. Les clichés seront miniaturisés et serviront à l’artiste Guy Limone ! (voir notre galerie photos juste en-dessous)

 

Boys in Lilies gagne les Inrocks Labs de Tours

On retrace vite fait l’histoire de Boys in Lilies. On est sûr, demain ils vous conquérir le monde entier !

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On les a découverts pendant la fête de la musique l’année dernière. C’était donc en juin 2013 : Nastasia, Laure, Marylou et Kevin venaient tout juste de sortir leur premier EP 5 titres. A la rédac de tmv, on s’est emballés pour leur pop envoûtante. Mélange de voix fantasmagoriques, de synthés planants et de rythmes dub d’une lenteur délicieuse. Mais ce qui nous a frappés, c’est leur sens de l’esthétique rêveuse, comme si leurs visuels reflétaient à la perfection leur conception d’une musique douce, apaisante. Alors, un jour, on s’est dits qu’il fallait voir ce qu’ils donnaient. On est allés assister à une de leur répèt’ à Rochecorbon. Comprendre comment la magie opérait. On a rencontré quatre musiciens talentueux, passionnés et pas vraiment prise de tête. Ils passaient quelques jours plus tard sur la scène du Temps Machine. Et puis tout s’est enchaîné. A mesure qu’ils montaient sur scène, leur nom gagnait le cœur de nombreux fans tourangeaux. La dernière fois qu’on les a vus, c’était au Projet 244 le 19 avril dernier. Ils jouaient avec Funktrauma et Caïman Philippine pour la sortie de leurs EP respectifs. On a retrouvé la même chaleur dans ce concert de voix, la même tendresse. Ils venaient de passer au 3’O devant le jury des Inrocks Labs. Et si Boys in Lilies c’était bien plus qu’un bon groupe ? Et s’ils reflétaient cette nouvelle génération de musiciens, bercés au Do It Yourself et à l’envie des bonnes choses, du bon son ? Sans avoir le melon.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=vppMXYj3fss&index=3&list=PLOu0P4LSOPXpKNw8rnNfCBKyqyiclt1XJ[/youtube]

Université : ma thèse en 180 secondes chrono

Le Tourangeau Thomas Loyau vient de remporter le premier prix du concours Ma Thèse en 180 secondes de la Région Centre et du Poitou-Charentes.

Comment on fait pour résumer sa thèse en 180 secondes ?
Ce n’est pas toujours facile de faire de la vulgarisation. J’ai mis une journée, avec l’aide d’une amie bloggeuse, pour formuler et rendre accessible les aspects techniques. Depuis que j’ai commencé ma thèse, j’avais du mal à expliquer à mes amis ce que je faisais. J’en disais juste trois mots. Là, après mon passage, tous m’ont dit qu’ils avaient compris.

Justement, en quelques mots, vous faites quoi ?
(Rire) Je travaille sur l’élevage des poulets de ferme dans les pays chauds qui ont du mal à s’acclimater ans un laboratoire de l’Inra. Il existe une technique qui permet de faire varier la température dans la couveuse pour qu’ils soient mieux adaptés au chaud. J’ai essayé de voir ce qui se passait au niveau cellulaire. J’ai aussi regardé si cela changeait la qualité de la viande, ce qui n’est pas le cas.

Quelle reconnaissance ont les chercheurs, aujourd’hui, chez le grand public ?
Nos travaux, à l’Inra, sont assez valorisés dans la communauté scientifique. En revanche, il y a peu de choses faites à destination du grand public. La recherche parfois, est mal vue dans notre société. Dans mon domaine, on pense tout de suite aux OGM alors que nous ne travaillons pas du tout sur la modification génétique. Je crois que vulgariser, c’est un moyen de voir pourquoi nous finançons la recherche.

Et dans la communauté scientifique, réduire sa thèse à 180”, ce n’est pas mal vu ?
Je n’ai eu que des bons retours de l’équipe dans laquelle j’ai travaillé à l’Inra. Un autre concurrent m’a parlé de certaines critiques, mais franchement, je pense que ce concours est positif. C’est aussi un bon moyen d’expliquer ses recherches lors d’un entretien d’embauche : en face de nous, ce ne sont pas forcément des spécialistes.

Propos recueillis par B.R.

Thomas Loyau lors de sa victoire à Poitiers. Il représentera le Centre et le Poitou-Charentes à Lyon lors de la finale nationale début juin.
Thomas Loyau lors de sa victoire à Poitiers. Il représentera le Centre
et le Poitou-Charentes à Lyon lors de la finale nationale début juin.

 

Moriarty, Shampoo Meuchiine, Pherivong & Loizeau : Pas Banal !!

Doc Pilot nous livre chaque semaine ses impressions culturelles. Bon voyage !

Moriarty au Temps Machine
Moriarty au Temps Machine

Iris le nouvel album de Shampoo Meuchiine est une petite merveille et l’aboutissement du travail de trois maîtres en leurs instruments, curieux et passionnés au point de repousser les limites de la facilité sans tomber dans le stérile ennui d’une expérimentation facile. Cedric Piromalli est aux claviers ( responsable aussi du beau design), Pascal Maupeu que je situe au croisement entre Marc Ribot et Robert Fripp, est aux guitares et Bertrand Hurault aux drums. On plane bien dans cet univers assez surréaliste mais toujours harmonique, un peu comme dans un film où l’on ne comprendrait pas tout, nous obligeant à privilégier l’animal au cérébral pour jouir de toute sa substance. Fabien Tessier des 49 Swimmming Pools est à l’enregistrement et au mixage, et ça s’entend… Autre Cd bien sympa, celui de Jo Dahan, Ma Langue aux anglais à sortir en mai ; l’ex Casse Pieds, Wampas et Mano Negra pourrait bien toucher le jackpot avec un album de chanson rock (le terme est bâtard mais c’est pourtant le mieux adapté), collection de possibles standards nourris de cette effronterie canaille qui fait tant défaut à la plupart des nouveaux dans le style, bien au dessus du dernier Aubert et de son alibi littéraire à deux balles… Le regretté Olive dans le lecteur pour un Retour à l’envoyeur, un Banal et un Monde animal, en route pour le Temps Machine pour le concert de Moriarty, le Dark Dark Dark européen.
[nrm_embed]<iframe frameborder= »0″ width= »480″ height= »270″ src= »//www.dailymotion.com/embed/video/x162r5o » allowfullscreen></iframe><br /><a href= »http://www.dailymotion.com/video/x162r5o_mama-festival-2013-live-moriarty_music » target= »_blank »>MaMA Festival 2013 – live Moriarty</a> <i>par <a href= »http://www.dailymotion.com/orangemusique » target= »_blank »>orangemusique</a></i>[/nrm_embed]
Ces néobeatniks voyagent dans un temps où Kerouac et Ginsberg inventaient l’underground et dans les bases de ceux qui transformeraient le folk en rock psyché (Airplane, Byrds, Dead), mais dans les années 10 du nouveau siècle il ne reste que la beauté idéalisée d’un style désormais sans danger pour le système ; il suffit d’en jouir sans se poser de question, et les passages unplugged sont de purs et audacieux chef d’œuvre… Au retour dans la TV un live de Bob Marley, la tournée que j’ai eu la chance de voir sur scène à Paris en 1976/77, je ne me souvenais pas qu’ils jouaient Jamming si vite par rapport au disque. J’enchaîne sur Otis Redding à Monterey : c’est pas jeune mais ça dégage ; la dernière fois où j’ai croisé son guitariste Steve Cropper, backstage en Avoine Zone Blues, ça m’a filé le frisson… Cette année je ne suis pas allé au Printemps de Bourges, rien ne me semblant justifier le voyage (le Detroit de Cantat me tentait fort mais il sera en TDS), et puis j’ai déjà la tête et l’envie dans Aucard de Tours, Terres du Son et le Potager électronique… La glycine blanche n’en finit plus de laisser s’effondrer sa beauté ; t’as dans l’air comme un parfum d’amour : je m’en saoule avec en fond sonore le Tropical Hot Dog Night de Captain Beefheart… Pierre Fuentes m’invite voir Yamato à l’Espace Nobuyoshi, Le Japon en Touraine, entre expos, performances et mal du pays : l’endroit est magnifique, l’ambiance un peu plastique et le propos précieux. A Langeais, à La Douve, belle expo de Jean Pierre Loizeau et de Philippe Phérivong ; étrange de voir des univers si identifiés cohabiter sans combat : la force des œuvres et du talent doit en être la cause ; les baigneurs de Loizeau dans leur bleu horizon donnent du bonheur et de la joie…
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=IM6MEb2xnLk[/youtube]
Samedi soir sur Arte, saga Tina Turner : j’aime ma reine !! Rue Colbert, Elisabeth Daveau propose un travail hyperréaliste et très technique… En début de soirée j’adore aller traîner à La Fête Foraine pour le mélange des odeurs huileuses et sucrées, celui du son aussi : il évolue en marchant, passe d’un tempo à l’autre, d’une usine à l’autre, d’une accroche de bateleur à l’autre, d’un bruit de métal à un autre bruit de métal. De 12 à 14 ans j’y ai claqué tout mon argent de poche et je pense qu’il m’en est venu le goût de jouer des synthés pour retrouver des sons et m’activer un temps dans l’Indus ; le goût du spectacle vivant aussi, le populaire et le frimeur : le goût du Rock.
 

Chroniques culture #23

Des envie de film, de musique, de jeu vidéo ou d’une bonne émission tv ? La rédac vous suggère…

LE DVD
CALIFORNICATION, SAISON 6
La sulfureuse série vient de lancer sa septième et dernière saison aux États- Unis. En attendant, piqûre de rappel avec ce coffret DVD (327 minutes sous le capot) retraçant les aventures déglinguées de l’écrivain- alcoolique-obsédé-infidèle- fumeur invétéré, Hank Moody. Avec références musicales (les Red Hot, Slayer…) et romanesques (l’ombre de Bukowski plane), cette saison 6 est un poil moins subversive, mais toujours délicieusement addictive.
Sortie le 23 avril.
À LA TV
QUI VEUT ÉPOUSER MON FILS ?
Attention, cerveau débranché dans 3, 2, 1… Ziouf ! Le célèbre programme bien bébête de la Une revient. Quatre garçons célibataires, vivant toujours chez môman et cherchant l’âme soeur. Ils vont devoir trouver la femme parfaite, sous réserve que leur chère mère accepte ! On espère avoir une galerie de personnages comme la saison précédente (Ah, Giuseppe, si tu nous entends…). C’est pas bien de se moquer, on sait.
Vendredi 25, à 23 h 30, TF1.
LA BD
AMAZIGH
Steinkis a choisi de publier cette ouvrage coup de poing, au moment où les tensions migratoires s’accentuent entre l’Afrique et l’Europe. Sous la plume de Liano et le dessin d’Aredjal, ce magnifique roman graphique est un témoignage bouleversant sur les Amazigh (homme libre en langue berbère). Ou comment des êtres humains, pour rester dignes, sont prêts à tout. Magnifique de sincérité, sans misérabilisme.
Hervé Bourit
LE JEU VIDÉO
XTREME LEGENDS DYNASTY WARRIORS
Fans des Trois royaumes et de beat’m all à la sauce chinoise, à vos manettes ! Un peu moins d’un an après l’efficace Dynasty Warriors 8, Tecmo nous propose une extension stand-alone particulièrement musclée. Au programme de ce jeu dopé à l’action et aux combats, de nouveaux épisodes, cinq personnages inédits et plusieurs scénarios. Libérez le guerrier qui sommeille en vous.
L. Soon
Pegi + 16 ans, PS3, PS4, PS Vita, de 30 à 40 €.

Festival du Grand Bourreau : l'art à la ferme

C’était mieux avant, c’est un festoche de cirque et d’arts de la rue, mais dans la campagne de Joué-lès-Tours.

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Le festival devait coïncider avec une bonne nouvelle : l’achat de la ferme du Grand-Boureau par les compagnies d’arts de rue 100 issues et Rouages. « Finalement, on ne l’achète pas », regrette Valo Hollenstein de 100 issues. Les pourparlers sont au point mort. « Notre interlocuteur à la mairie de Joué-lès-Tours (avant le renouvellement de l’équipe municipale, NDLR) nous a dit que la Ville ne souhaitait plus vendre. » Parallèlement, la rumeur de l’installation d’un centre de tri de déchets à proximité avait refroidi les circassiens. Mais pour chasser l’amertume, les artistes de rue ont décidé de maintenir l’événement du weekend prochain (lire ci-contre). Le Grand Bourreau c’était mieux avant (aucun rapport avec Francis Cabrel) était conçu comme le début d’une nouvelle ère pour les acquéreurs potentiels. « On voulait marquer le coup. »
Finalement, le festival célèbrera ce lieu de création alternatif. Un havre de verdure — situé à 500 mètres de l’A85 — où cohabitent groupes de rock, troupes de théâtre, artistes de rue et… ateliers municipaux. L’avenir du lieu n’est pas tranché. « On a envie de rester, assure Valo. Mais on étudie aussi de nouvelles options. » Un espoir persiste : « Il faudra voir avec le nouveau maire. » Pour l’heure, Valo et ses joyeux camarades ont à coeur de révéler le potentiel du Grand-Bourreau. Ils mettent tout en oeuvre pour réussir cette première édition du festival. « Entre les artistes et l’organisation, tout le monde est bénévole. Soit près de 100 personnes. » Parmi eux, les douze Italiens de Magda clan. « Nous les avons invités en résidence en mars, explique le directeur artistique de 100 issues. Ils nous aident et nous prêtent leur chapiteau. » Un second chapiteau le rejoindra. « L’un pour les spectacles, l’autre pour les concerts. » « On attend 450 spectateurs samedi », sourit Valo, confiant. « Le dimanche devait être plus calme, mais des concerts se sont greffés au programme », constatent les bénévoles en prenant la mesure de la tâche qui les attend. Si l’aventure est couronnée de succès, la compagnie projette de rééditer l’expérience. Prochain édition espérée en 2015.
 
>>Le programme
Om Taf, par le cirque Rouages.
L’histoire d’un employé de bureau que les vicissitudes du quotidien mènent à la folie. Vendredi 25 avril, 20 h. > La Mailloche. Un jeu de force pour baltringues. Vendredi et samedi.
Vodka, par 100 issues.
Une version punk-rock de L’Ours de Tchékhov ou comment un créancier tombe sous le charme d’une veuve éplorée. Samedi 26 avril, 22 h.
Sfumato, cabaret indocile du cirque Rouages.
La magie du cirque mise en mouvement, en acrobatie, en chant et en musique. Dimanche 27 avril, 16 h.
>>Mais aussi…
Des concerts, du théâtre, du cirque, un spectacle jeune public, un tournoi de belote, de la pétanque (tu tires ou tu pointes ?), de la restauration (miam miam) et des rafraîchissements (glou glou).
>>Pratique
Vendredi 25, samedi 26 et dimanche 27 avril. Au Grand-Bourreau, route de Monts, à Joué-lès-Tours. Suivre le fléchage « chapiteau Escales ». Pass trois jours : 15 €/20 €. Ou, à la journée : vendredi, 6 €/10 € ; samedi, 8 €/12 € et dimanche 6 €/10 €. 06 98 57 88 75. Plus d’infos par ici !

Théâtre forum : du pain sur les planches

A la fin du mois, le Crepi Touraine organise une représentation de théâtre forum pour aider à l’emploi. On vous explique.

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Un peu d’originalité n’a jamais fait de mal. Si, si, on vous assure ! Le Crepi s’est visiblement dit la même chose : ce Club régional d’entreprises (c’est le petit nom qui se cache derrière cet acronyme) de Touraine organise, lundi 28 avril, un théâtre forum. Une initiative singulière pour cette association qui vise à « faire se rencontrer demandeurs d’emploi et chefs d’entreprise, pour recruter différemment », comme l’indique Valérie Costeja, chargée des relations entreprises au Crepi Touraine. À la base de tout cela, deux actions : « Déjà, le “ sport emploi ” pour montrer les liens entre les valeurs du sport et celle du travail. Nous étions en partenariat avec le TVB, les clubs d’aviron, de karaté etc. Et ensuite, l’action “ bâtisseurs d’avenir ”, avec des gens du BTP qui ont déjà travaillé, mais ont des difficultés à retrouver un emploi. » Ils ont ainsi pu visiter des entreprises du secteur, participer à des ateliers…
Le théâtre forum du 28 avril, au gymnase des Onze Arpents de Saint-Avertin, sera la conclusion de tout ça. Les participants de ces deux actions vont devoir grimper… sur scène ! « Une consultante va travailler avec eux des saynètes sur la recherche d’emploi. On met l’accent sur l’humour, par exemple en caricaturant un entretien d’embauche. Le public (composé de chefs d’entreprise, invités, acteurs de l’emploi, NDLR) interagit. L’un d’eux peut, par exemple, dire que ça le choque et du coup, monte sur les planches pour rejouer la scène ! » Pas si facile d’être sur les planches devant tout le monde, comme l’avoue Valérie Costeja. Mais c’est un réel bénéfice pour les candidats qui se prêtent au jeu. Le but ? « Dédramatiser et se confronter aux chefs d’entreprise ». Mais aussi et surtout « redonner confiance aux demandeurs d’emploi ».

4 métiers de l'ombre, 4 portraits

Ils font fantasmer ou sont tout simplement mystérieux. Ces métiers, tout le monde les connaît mais personne ne sait vraiment comment ils se pratiquent au quotidien.

Yann Le Briéro
Magicien
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Ses mains s’agitent. Comme une extension de sa vie sur scène, il parle avec le sourire, essaye parfois de détourner les questions. Gentiment. Sans brusquer. Comme si c’était la décision de l’autre. Yann La Briéro a la sympathie du magicien bien ancrée. Il a envie de faire découvrir son métier. Magicien, artiste, Yann le Briéro se produit dans tout le département. « J’ai la chance de ne pas travailler à plus de 30 km de chez moi », sourit le quadra. Il gagne bien sa vie, mais ne peut jamais se relâcher. « Même malade, j’y vais. » Métier baigné de lumière, la magie a aussi sa part cachée. Il y a bien sûr les tours que les professionnels s’engagent à ne pas dévoiler. Mais ce sont surtout les heures de travail que Yann Le Briéro met en avant. « Je peux parfois travailler pendant des mois sur un seul tour de carte, à raison d’une heure tous les jours avant de réussir. Pour moi, il faut au moins le réaliser 40 fois devant un public pour qu’il soit parfait. » Le geste exact. Assister à un spectacle de Yann Le Briéro, c’est aussi ne pas voir qu’il vous manipule. « Maintenant, quand je viens à une table, lors d’un mariage par exemple, j’identifie en quelques secondes le timide, la forte tête, le gentil, le curieux. Ça m’aide pour mes tours, je sais sur qui m’appuyer. »
Ombre et lumière
A mi-chemin entre la lumière et l’ombre, le cerveau du magicien tourne à plein régime sous le calme apparent de ses gestes mesurés. En représentation, il calcule, tout en souriant. Yann Le Briéro exerce ce métier depuis 17 ans. Une passion née d’une boîte de magie offerte à ses cinq ans… et de Gérard Majax. « J’ai pu le rencontrer par la suite, mais c’est lui qui m’a donné, le premier, envie de faire de la magie. » Le deuxième maître, il le rencontre des années plus tard. Yann Le Briéro fait des études d’ostéopathie. Un des étudiants, lui, est en reconversion. C’est un ancien magicien professionnel. « Il m’a dit : si pendant un an tu me fais un tour de magie toutes les semaines et que ça me plaît, je t’apprends tout ce que je sais. » Il réussit le challenge et devient son disciple. Yann le Briéro continue sa carrière d’osthéopathe, mais éprouve devant une audience, ses tours le week-end. En quelques années, la magie prend toute la place. Il se lance. « On ne pense pas forcément à ça quand on me voit faire des tours, mais une grande partie de mon temps, je la passe en rendez-vous ou à passer des coups de téléphone pour décrocher des spectacles. » Spécialiste du close-up (ou magie rapprochée), le magicien tourangeau ne rentre jamais dans les détails. Peur de trop se dévoiler, de donner l’indice de trop. Il évite encore en rigolant, parle d’internet comme d’un moyen d’apprendre beaucoup de tours. « Quand je suis sur scène, je me suis aperçu qu’il y avait une sorte de dédoublement de personnalité. Je parle beaucoup plus fort. » Plus exubérant. Yann Le Briéro décrit un monde de techniques, de grandes illusions, d’entraînements intenses. « Je renouvelle sans cesse ceux que j’ai déjà présentés. Ça s’oublie vite un tour. » De nouveau papa depuis seulement quelques semaines, Yann le Briéro prend souvent sa femme à témoin. « C’est mon premier public. Au début, elle était émerveillée ! » Il rigole encore. Ses grands doigts bougent au rythme de ses phrases. Il finit par lâcher : « Je n’arrête jamais vraiment de travailler. »
 

David Lecharpentier
Projectionniste
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Le bruit est assourdissant. Il provient du projecteur numérique installé dans cette petite salle sombre. Les images en mouvement passent à travers une petite vitre, pour ensuite être projetées sur l’écran du cinéma. David Lecharpentier fait visiter son lieu de travail, à l’étage du deuxième bâtiment des Studio. Loin du regard des spectateurs. Un ordinateur, un poster du Boulevard de la Mort de Quentin Tarantino et cette soufflerie, omniprésente. « Le bruit des pellicules était quand même plus agréable, ça berçait plus. » David Lecharpentier est projectionniste depuis 10 ans. Il a vu l’arrivée du numérique dans les salles de cinéma. Moins de manipulations techniques, de réglages, plus d’informatique. Derrière les salles obscures, la profession s’est adaptée. « Je suis plus polyvalent aujourd’hui, je travaille toujours autant mais j’ai des tâches différentes. Je dois nettoyer les lunettes 3D par exemple. » Nouvelle ère, nouvelles pratiques : la nostalgie du 35 mm n’est jamais très loin, même si David Lecharpentier avance sans trop s’apitoyer sur le sort du 7e art. Le projectionniste de 44 ans parle vite, sans vraiment reprendre son souffle. Phrases saccadées, il raconte son ancien métier d’intermittent, d’ingé son et lumière. La technique l’a toujours fasciné. Savoir comment ça marche. La lumière de lascène ne l’intéresse, en revanche, pas beaucoup. « J’étais dégoûté par ce côte réseau, il fallait manger avec untel, téléphoner, montrer que j’étais là. »
Réorientation
David Lecharpentier se réoriente vers le métier de projectionniste. Une formation à Château-Renault et un stage aux Studio lui ouvrent les portes de la cabine de projection. Ce métier de solitaire lui plaît. Il ne déteste pas les horaires de nuit. « Beaucoup de projectionnistes sont arrivés par hasard dans le métier. » Au début, il réceptionnait les bobines, notait sur une fiche d’éventuelles observations. Ensuite venait le réglage de la focale, « chaque film avait sa spécificité. En fonction de l’usure de la pellicule, la vitesse de lecture changeait. Il fallait faire attention à ne pas non plus la casser. On pouvait aller voir un film deux fois de suite et assister à deux versions différentes : les couleurs, les contrastes, la vitesse changeaient à chaque séance. » Le numérique, depuis, a tout bouleversé, lissé. Aujourd’hui, les films transitent de disques durs en disques durs, ne se détériorent plus. Planifier, vérifier s’il n’y a pas de bug, les machines ne demandent presque aucun réglage. Spécificité des Studio, les anciens projecteurs n’ont pas été enlevés. Ils servent parfois lors de festivals ou de séances de la cinémathèque, vestige d’une époque encore récente. Dans l’ombre du cinéma, le projectionniste reste encore à part, seul aux manettes des séances. Trait d’union entre le réalisateur de cinéma et le public, c’est encore lui qui appuie sur le bouton final. Caché au-dessus des spectateurs, il scrute encore de temps en temps si tout se passe bien. Gardien du 7e art.
 

Valérie Fouchaux
Conseillère pénitentiaire
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« Quand on est dans la pénitentiaire, on fait attention. » Valérie Fouchaux s’exprime posément. Des paroles mesurées qui visent à ne pas trop en dévoiler. À 43 ans, elle a passé 17 années dans différents services pénitentiaires d’insertion et de probation (Spip). Depuis 2011, elle travaille à Tours. Tout débute par des études de droit à Tours et l’envie de devenir magistrat. Elle tente le concours, mais cela ne lui sourit pas. Dans une revue, elle tombe sur un article consacré aux conseillers pénitentiaires d’insertion et probation (CPIP). Nous sommes en 1995 et la profession est redessinée par une réforme. Exit les éducateurs des prisons et les agents de probation de l’extérieur. Désormais, il y aura des conseillers capables de travailler en milieu ouvert et fermé. « Je rejoins la première promotion de l’École nationale de l’administration pénitentiaire qui formait à ce nouveau métier. » Après deux ans de formation, elle se retrouve affectée à Fleury-Mérogis. « La plus grande prison d’Europe. » «Au début, à Fleury, je n’étais pas sur liste rouge. Un jour, un détenu a appelé à mon domicile. Il venait de sortir de prison et sollicitait de l’aide pour un logement. » Depuis, Valérie prend des précautions. «Quand je quitte le travail, je ferme la porte. » Sa manière de dire que vie professionnelle et personnelle sont dans des compartiments étanches. « Je n’ai pas de profil Facebook. Quand je vends quelque chose sur leboncoin. fr, je n’indique pas mon nom. »
Dimension sociale
Il y a une dimension sociale dans le métier de CPIP. Sa mission principale est le contrôle de la bonne application des condamnations et des obligations. Et favoriser l’insertion par la suite. « Il faut trouver un juste milieu entre l’aide et le contrôle. » À l’entendre, on se dit que les contours du métiers sont encore flous. «Par exemple, si une prison appelle et me dit : “ Il faut que tu reçoives tel détenu, il va péter un câble ”, cela ne relève pas des compétences du CPIP. Je ne suis ni pompier ni psy. » Depuis plusieurs années, Valérie travaille en milieu ouvert. Ce qui représente les deux tiers de l’activité du Spip. Elle est affectée au pôle TIG. Le travail d’intérêt général est un peine prononcée par un tribunal pour des faits « mineurs ». Une alternative à l’incarcération. Dans le jargon, on parle de « tigiste » pour qualifier ce type de condamné. « Ils ont souvent conduit sans permis ou alcoolisé, ou commis de petits vols. » Valérie s’échine à trouver des structures où les condamnés travaillent en réparation des préjudices causés. « Des collectivités territoriales, des associations comme Emmaüs, les Restos du coeur, les maisons de retraite ou la SNCF. » Elle essaie de répartir au mieux ses dossiers. « On cherche à convaincre les mairies d’arrêter de donner les espaces verts aux “ tigistes ”. Ce ne sont pas que des bras cassés. Beaucoup ont fait des études. Le tigiste, c’est monsieur Tout-le-monde. » « Il faut composer avec les compétences du condamné, mais aussi son emploi du temps. Certains ont un travail et ne sont disponibles que le week-end. D’autres ne disposent d’aucun moyen de locomotion. » Un vrai casse-tête. Si on la questionne sur sa profession, elle répond qu’elle est fonctionnaire. « Point barre. » D’ailleurs, elle a pensé à changer de métier. S’orienter vers la fonction publique territoriale. Au lieu de cela, elle demande une mutation tous les 4 à 5 ans. « On évite de s’encroûter. »
 

Fabrice Brault
Détective
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Ni Sherlock Holmes ni Magnum. Et pourtant, Fabrice Brault, 40 ans, exerce le même métier : détective privé. Depuis sept ans, il travaille seul à la tête de Fabrice Brault Investigation. Oui, oui, comme FBI, l’agence américaine de renseignement intérieur. « Mais, on prononce à la française, sourit-il. Forcément, je me suis beaucoup fait charrier par des confrères. » Fabrice est avenant. Souriant. Rasé de frais, les cheveux courts. Il a un petit air de Xavier Gravelaine, l’ancien footballeur reconverti en commentateur sportif. Son physique passe-partout lui permet de se fondre dans la masse. Ses premières enquêtes, il les a menées au sein du service recouvrement de Cétélem. Il espérait être embauché par l’entreprise de crédit. Ça ne s’est pas fait. Hasard de la vie, il est devenu détective grâce à une petite annonce. « J’ai postulé à une offre d’emploi pour être enquêteur. Je ne savais pas vraiment à quoi cela correspondait. » Très vite, il fait ses armes avec un « artisan » du métier. Il n’a alors que 21 ans. Petit, « j’ai baigné dans les émissions de Jacques Pradel à la télé (Perdu de vue, NDLR). » Aujourd’hui, Fabrice passe à l’écran. Il a participé à six tournages, principalement pour M6 (C’est ma vie, Zone interdite). « C’est une cliente désireuse de retrouver sa soeur qui m’a demandé de travailler avec la télé. » Ses clients sont des particuliers ou des entreprises. « Souvent des recherche de personnes disparues », son domaine de prédilection. Il peut s’agir de séparations familiales ou de la recherche d’un héritier. « Je me rappelle avoir trouvé un SDF sous un pont de Paris. Je lui ai annoncé qu’il venait d’hériter de 500 000 €. »
Enquêtes
Il mène aussi des enquêtes conjugales. « On vérifie les suspicions d’infidélité. Pour les entreprises, l’objet des recherches diffère. Fabrice vérifie la fiabilité ou la probité de certains salariés. « Par exemple, un employé du bâtiment en arrêt maladie que l’on trouve en activité sur un chantier voisin. » Fabrice Brault se pose systématiquement la question de la légitimité du client. « Je vérifie leur identité. Beaucoup se présentent sous une “ fausse qualité ”. » Ensuite, sa seule règle est de rester dans la légalité. « L’activité est bien plus cadrée en France qu’à l’étranger. » Le nombre d’enquêteurs privés a chuté de 3000 en 2000 à 800 en 2014. « L’agrément est délivré par le Conseil national des activités privées de sécurité et nous sommes régulièrement soumis à des contrôles de la Direction centrale du renseignement intérieur. » On est loin de Nestor Burma. L’idée du privé véhiculée par les fictions est très éloignée de la réalité. « Il n’y a pas de grande gueule dans la profession. En revanche, il faut de la sagacité, de la curiosité, de l’intuition et de l’empathie. Un peu de culot aussi. »
 
BONUS Pour le plaisir, on a rapidement fait le portrait de Chloé Vernon, notre chroniqueuse Gastro.
Chloé Vernon
Chroniqueuse resto
Elle n’était pas très partante pour qu’on parle d’elle. Chloé Vernon n’aime pas trop se trouver sous les projecteurs. Impossible de vous la décrire ni de vous donner son âge. Ce serait la trahir, lui enlever son anonymat, son outil de travail, son sésame qui lui permet de vous faire découvrir de nouvelles adresses. Sans ça, impossible de goûter aux plats, sans passe-droit, ni avantage. Il paraît qu’un jour, un restaurateur l’a reconnue. Eh bien Chloé Vernon a refusé d’écrire l’article. Droite dans ses bottes. Si, on peut vous dire qu’elle adore le lapin à la moutarde et la tartiflette. Mais rien ne la fait plus craquer qu’une bonne crème brûlée au Nutella. Bon, on lâche un dernier indice au risque de la fâcher (elle est très susceptible) : la Tourangelle ne finit jamais un repas sans dessert.

Padawin en physique & un 244 de plus en plus vivant

Chaque semaine, Doc Pilot vous parle. Musique mais pas que…

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On a beau dire l’objet CD mort et dépassé, cela fait bien plaisir dans tenir un en main surtout quand la pochette, signée Janski Beeeat, t’embarque vers une cité où la musique est reine. Celle de Padawin où l’électro se mélange au classique, le dance floor au rock progressif avec des solos de violon incisif à la Jean-Luc Ponty. Le concert de sortie de disque se fera à La Guinguette le 23 mai : une date à ne pas rater… A L’Hôtel de Ville, Renaissance de « L’Étoile Bleue », mise en scène photographique sous l’objectif de Philippe Lucchese, reconstitution d’un temps où l’on venait au bordel après avoir été à la messe : c’est beau, esthétique mais avec des plastiques plus parfaites que celles des campagnardes montées à la ville amenées à travailler dans ces murs pour survivre. N’ayant jamais été dans le besoin, les circonstances ou l’envie d’acheter des prestations sexuelles tarifées, je ne peux juger le propos sur le fond ; pour la forme la relecture de « Marat assassiné dans sa baignoire » est pleine de drame et de sens… Il y a des soirs comme ça où l’on pourrait sortir dans plusieurs endroits, mais où l’on reste devant France 4 car Benedict Cumberbatch joue Sherlock Holmes : c’est neuf, vif, cynique, léché, aucun regret…
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Rc1ABD9YFQE[/youtube]
Dans la nuit et le parfum d’une glycine blanche, un verre de Bagnuls à la main regarder les étoiles, c’est bien ; affalé dans Sur les origines d’une génération de Kerouac, je tombe sur l’implacable description d’une corrida. Le sommeil arrive, rouge sang… John Mayall vient fêter ses 80 ans à Paris au Bataclan : son nouvel album est une merveille, à croire que c’est l’année des Chants du Cygne… A quand celui de Robert Wyatt ? Le palestinien Imad Saleh sort un album dédié à son pays d’adoption La Touraine, mais cette dernière a l’air de s’en foutre… Beau voyage au Portugal au Centre Culturel Communal de St Pierre des Corps avec d’abord l’excellent Cordeone en solo, parfaite maîtrise de la scène, de la voix, des instruments, en ouverture du concert de Antonio Zambujo à la voix aérienne et habitée soutenue par 4 musiciens au service de la nuance et de la retenue : un style, un acte, un instant magique… Allez savoir pourquoi, au retour je passe une heure à regarder des vidéos de Joy Division : je voue un culte à Ian Curtis. Dans le style néo80 Cherry Bones dans le cadre de Mauvais Genre tape fort et bien avec le son et l’énergie : que de progrès depuis Aucard 2013… Au Temps Machine il y a foule pour la soirée dub introduite par une prestation assez controversée de Jah Station ( sacrilège !!), suivi d’un instant de pure folie avec Panda Dub l’emblématique ; Ondubground, le groupe des frères Lafourcade s’impose à nouveau pour du bon dans le style et les frérots pour les plus compétents organisateurs de ce style de soirées… Plus on annonce la fin du Projet 244 plus il s’y passe des soirées incontournables, à croire que l’adversité pousse à l’action ; nous arrivons vers minuit du TM pour vivre un concert très explosé de FunkTrauma ; c’est blindé, c’est la fête, c’est indé et inspiré : je me sens chez moi.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=QVc29bYIvCM[/youtube]

Chroniques culture #22

Cette semaine, on a dégotté un super jeu vidéo, une BD sur Le Horla (amis bacheliers, bonjour), mais aussi le DVD Henri et un CD qui envoie…

LE CD
« IF LOOKS COULD KILL »
Il y a quelque chose de fascinant chez ces artistes qui arrivent à mêler ironie et mélodie sans que le résultat ne soit qu’une vaste blague. Danton Eeprom, faussement sage – vraiment dandyesque – propose dans son dernier opus une synth pop désinvolte mais soignée, sexy. Ce frenchy pro du mix, touche à tout, nous plonge dans une ambiance lascive, sensuelle, même quand il s’approche du hiphop !
« If Looks Could Kill », Danton Eeprom, In Finé.

CHRONIQUE_DVDLE DVD
HENRI
Le dernier film de Yolande Moreau est une ode à l’amour, à la différence. Dans une petite ville de Belgique, Henri perd sa femme Rita. C’est elle qui tenait vraiment les rênes de leur petit restaurant. Mal dégrossi, bougon, Henri c’est le bourru typique. Pour s’en sortir, il va faire appel à Rosette, une jeune handicapée mentale. Son arrivée va bouleverser la vie de ce cuisinier associable. Henri a cette fraîcheur qui fait du bien au cœur.

LA BD
LE HORLA
Le bac de français approche alors pourquoi ne pas réviser ses classiques en se plongeant dans un des romans les plus excitants et les plus étranges de Maupassant. D’autant plus qu’il est mis en image par l’immense Guillaume Sorel, amateur de littérature fantastique. Leur rencontre autour de cette oeuvre inclassable est un vrai moment de bonheur qui vous emmène loin entre angoisse, hantise et peur de l’invisible. H. Bourit

LE JEU VIDÉO
MXGP
Les jeux de motocross n’étant pas légion sur PC et consoles, les amateurs de tout-terrain ne manqueront MXGP pour rien au monde. Plus orienté arcade que simulation, le nouveau titre de Milestone est un excellent défouloir. On retrouve les 60 pilotes, autant de motos et les 14 terrains des championnats MX1 et MX2. Virages serrés, doubles sauts et whoops attendent donc les rois de la poignée dans le coin. Moteur ! L. Soon
Tout public, PC, PS3, PS Vita, Xbox 360, 30 à 50 €.

Top chef version XS

Les cuisiniers en herbe revisitent les classiques en deux heures.

KIDS_PAP_OUVERTURE
Ils deviendront peut-être les futurs candidats des émissions comme Top chef ou Masterchef, ils ont entre 6 et 11 ans et sont inscrits aux ateliers Saperlipopote. C’est l’association Courteline qui les organise. Des cours de cuisine créative proposés tous les quinze jours par une diététicienne tourangelle, Vanessa Gilbert.
Son objectif : apprendre aux enfants les rudiments de la cuisine tout en s’amusant. Équipés d’économes, de rouleaux à pâtisserie et de planches à découper, les cuisiniers en herbe revisitent durant deux heures les grands classiques culinaires : des sauces aux lasagnes en passant par les pizzas, les tartes ou encore la fameuse pâte à tartiner du goûter. Durant l’atelier, les cinq sens sont en éveil, les petits chefs jouent avec les odeurs, la texture ou le goût des produits pour préparer une recette dont eux seuls auront le secret. Pour la diététicienne « le cours donne l’occasion de leur transmettre certaines valeurs comme celles d’apprendre à cuisiner avec les fruits et légumes de saison, cultivés localement et si possible sans pesticide ».
Chez Saperlipopote, pas de recette ratée, les apprentis repartent même avec leurs plats à la maison pour les faire déguster à papa et maman. Bon appétit alors !
Anne-Cécile Cadio
ÇA LES FAIT BOUGER !
√SORTIE CHASSE AUX OEUFS…
Le château du Rivau propose une course au trésor dans son jardin dimanche et lundi de Pâques. Aidés par un animateur, les enfants sont invités à découvrir des oeufs magiques. Comptez deux euros par enfant. Il est conseillé de réserver sa place. Chasse aux oeufs les dimanche 20 et lundi 21 avril, à 11 h 30 et 15 h 30. Plus d’infos : chateaudurivau.com
EXPO MAMMOUTH ET CIE…
Le musée de la préhistoire du Grand-Pressigny présente une superbe exposition sur ces grosses bébêtes de la préhistoire ! Une façon ludique et interactive pour vous plonger dans leur monde ! Jusqu’au 30 novembre, expo Bêtes à tout faire au musée de la préhistoire du Grand-Pressigny. Plus d’infos : prehistoiregrandpressigny.fr
VACANCES DE PÂQUES / STAGE
KIDS_BV_BOUGER_CHATEAULa compagnie Ckoicecirk organise deux stages de cirque pour les vacances. Au menu des réjouissances : jonglerie, équilibre, clown, acrobatie et trapèze. Il reste des places (le stage est réservé aux enfants dès l’âge de 5 ans). Le Rexy est situé dans l’ancien cinéma au 50 rue Maxime-Bourdon à Saint-Pierre-des-Corps. Du 22 au 26 avril et du 28 avril au 2 mai. Tarifs : entre 50 et 70 €. Plus d’infos : ckoicecirk.ateliers@gmail. com ou au 02 47 45 54 96.
 

Funktrauma : portrait funky

Le duo adepte du « fait maison » offre une musique funk jubilatoire. Portrait.

(Photo Cédric Neige)
(Photo Cédric Neige)

Café et sirop de citron – fraise déjà bien entamés : les deux membres de Funktrauma profitent des quelques rayons de soleil qui percent sur la place Plum’. Sur la table, devant Stephen est posé un petit sachet de graines de carottes. Marco explique avec un petit sourire : « Je viens de lui offrir. J’ai acheté un petit terrain pour cultiver mes légumes près de Tours. C’est un moyen détourné pour le convaincre de venir m’aider. »
Les deux acolytes rigolent. Bonne humeur. Complices de musique, ils ont créé Funktrauma en 2010 lors d’un voyage initiatique à Berlin. Un synthé et une petite batterie pour seuls bagages, pendant deux semaines, ils ont écumé les parcs, les fêtes sur les toits, les soirées improvisées. « On n’avait rien préparé, on s’est laissé porter. Vus les retours positifs, on a décidé de se lancer. »

Besoin de surprises, d’inattendu, d’aventures, Funktrauma bouge les lignes de la musique live. Ils ne sont jamais là où on les attend. « On a construit il y a déjà quelque temps, une petite scène mobile sur laquelle nous jouons tous les deux. C’est le public qui nous déplace. La première fois, on a essayé place Plum’, sans autorisation. Une petite foule s’est formée autour de nous. Une voiture de police nous suivait, sans pouvoir intervenir. Au détour de la rue du Commerce, on a tout démonté, rangé dans le local d’un ami. La foule s’est dispersée, nous avec. Les policiers étaient hallucinés. »
Funktrauma peut jouer partout, tente tout. Ils improvisent en live avec une compagnie de théâtre, font un concert les pieds dans la Loire, expérimentent une fanfare de rue électronique, jouent sur les grosses scènes régionales. Insaisissables. Entre professionnalisme et esprit bon enfant, les deux compères s’occupent avec sérieux de leur communication mais restent simples, naturels. Ils ont bien une ligne directrice, c’est cette musique funk ravageuse. Des chansons qui virent parfois vers de la bonne grosse dance 1990’s débridée ou de l’électro-rock jouissif façon Mirways. Leur musique oscille entre la complexité jazzy et la simple envie de faire danser.
En quatre ans, ils font partie des groupes qui comptent sur la scène régionale, une référence du dancefloor, à la force de leurs performances de rue, de leur sincérité.
Benoît Renaudin

ÉVÉNEMENT
LA SOIRÉE
Funktrauma organise avec d’autres groupes tourangeaux une « release party » pour fêter la sortie de leurs disques respectifs. Une bonne occasion de faire la fête dans un lieu emblématique (et qui va bientôt fermer) le Projet 244. Les bénéfices de la soirée iront directement aux groupes et leur permettra d’organiser une autre soirée, mais cette fois à Paris, histoire que leur musique soit entendue dans la capitale. Le samedi 19 avril, à partir de 19 h, au 244 rue Auguste-Chevalier (bus 5 : arrêt chevalier. Tram : Suzanne Valandon). Tarif : 5 €. Il y aura à boire et à manger sur place.

LES AUTRES GROUPES
CULTURE_BV_BOYSBOYS IN LILIES
On avait déjà parlé de ce super groupe dans tmv pour vous dire à quel point on appréciait leur pop rêveuse et leurs mélodies toutes douces. Plus d’infos sur facebook.com/BoysInLilies

CAÏMAN PHILIPPINE Déjà, ils ont un nom de groupe qui déchire. En plus, ils font de la super musique, entre funk endiablé et pop puissante, vous allez nous en dire des nouvelles ! Les écouter sur soundcloud.com/caimanphilippines

ET SINON…
Il y aura plein de surprises sympas dans la soirée, grâce à la touche du collectif Magazine qui s’est occupé de la scénographie de la soirée. Et puis, vous pourrez admirer les oeuvres de Renar qui fera pour l’occasion une petite expo et écouter le dj set de Milan Tel et Florken.

5 bonnes raisons d'aller au festival Mauvais Genre

Du 16 au 21 avril, le festival déjanté Mauvais Genre revient à Tours. Tmv vous donne cinq bonnes raisons pour vous précipiter dans les salles obscures.

1. Car côté ciné, c’est l’un des rendez-vous incontournables en France
Mauvais Genre fête son huitième anniversaire, cette année. Comme chaque année, les passionnés (et curieux) pourront se précipiter dans les salles obscures pour se nourrir de ciné bis, de séries B voire Z, de science-fiction, d’épouvante ou encore de thriller et de films déjantés, qui dynamitent le cinéma.
Au final, de plus en plus de monde, de partenaires, d’invités et une programmation toujours plus intéressante dans tout ce que le ciné compte de « mauvais genre ».5461_125_AFFICHE-MAUVAIS-GENRE-2014-710x837

2. Car tmv vous conseille quels films regarder
Court-métrage, long-métrage, compétition, hors-compét’… Il y a de quoi faire pendant ces six jours.
Côté longs-métrages, on vous conseille déjà de vous ruer sur Der Samuraï, de Till Kleinert, où le quotidien d’un petit village est perturbé par un loup. A moins que ce ne soit quelque chose d’autre… (rire diabolique) Priorité aussi au foufou LFO, où un passionné de technologie découvre qu’il peut hypnotiser les gens avec du son. On filera aussi voir Apocalyptic, qui paraît démentiel avec son équipe TV partie filmer une communauté religieuse adepte de la fin du monde.
En hors-compétition, impossible de louper le très « WTF » Zombie TV et le gore The Demon’s Rook. Et au niveau des courts-métrages, notre petit doigt nous (vous) dit de jeter un œil à Remember Me et Palma…
Tout le programme, c’est PAR ICI.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=B3ILJvfXfMw[/youtube]

3. Car c’est un festival hétéroclyte
Du ciné, vous allez en manger pendant ces six jours. Pour éviter l’indigestion (bon ok, c’est difficilement possible. Mais bon…), direction le Village. Déjà, parce qu’il y aura plein d’exposants (Radio Béton, A Tours de Bulles, Yummi, Renar ou encore nos collègues cultes de Mad Movies). Et aussi parce que vous pourrez vous décrasser les oreilles, en écoutant les concerts de The Cherry Bones ou Grand Guru, sous le soleil (mais si, on croise les doigts).
Et tant qu’à faire, amenez vos bouquins : une dizaine d’auteurs seront en dédicace. Notamment Christopher Priest, Gilles Lecoz, Mélanie Fazi, Frédéric Mur…

4. Car il y a une Nuit Interdite

President Wolfman
President Wolfman

Ah, ça fait son petit effet, comme appellation. La Nuit Interdite se dérouler au CGR de Tours centre. Pour 10 €, rassasiez-vous de courts-métrages bien « mad », et de longs-métrages comme Apocalyptic (hop, remontez, on en parle en haut), House with 100 eyes (l’un des brûlots les plus méchants du festival, sur un couple réalisant le snuff-movie porno ultime) et President Wolfman (le président des États-Unis se transforme en… loup-garou !). Du très, très lourd.

5. Car c’est à… Tours !
Bah oui, c’est tout bête, mais vous auriez tort de ne pas en profiter. Tours se met en chantier pour accueillir le festival Mauvais Genre. Les lieux de rendez-vous ? Le Petit Faucheux, le CGR Centre, les Studio. On vous y retrouve ?

Festival Mauvais Genre, du 16 au 21 avril.
Tarifs, programmations et informations complémentaires sur : www.festivalmauvaisgenre.com

Attention, tous les films sont interdits au moins de 16 ans, sauf précisés.

Retrouvez l’article dans tmv sur la précédente édition de Mauvais Genre ICI.

Vidéosurveillance : souriez, vous êtes filmés

Tmv a fait une petite balade… sous l’œil des caméras. Levez les yeux, elles sont plutôt nombreuses et pas forcément où on les attend. Visite guidée et paroles de Tourangeaux

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Il paraît que les murs ont des oreilles… mais aussi des yeux. Si, si, regardez un peu à droite, à gauche, les façades des bâtiments. Mais aussi les poteaux, le tramway, les lampadaires. Vidéosurveillance pour les uns, vidéoprotection pour les autres : peu importe la terminologie, le débat a toujours agité Tours. Pendant la campagne des municipales, Serge Babary (lire notre interview ICI) a répété vouloir de nouvelles caméras dans les rues, notamment dans des « zones sensibles ».
Le bas de l’avenue Grammont est plutôt vide, en matière de caméras, à part autour de la Maison d’arrêt de Tours. Arrivée à la place de la Liberté : les petits yeux sont là. Des boules, appelées « caméras Dome », sont posées sur le réseau du tramway et son environnement. Elles sont gérées par Kéolis, un opérateur privé. Vous ne les voyez pas forcément (d’un côté, qui se balade le nez en l’air ?). Mais curez-vous le nez dans la voiture, vous êtes vus. Embrassez goulûment votre dulcinée à l’arrêt Liberté, en attendant le tram, vu aussi !
Un peu plus loin, en plein quartier du Sanitas, la vidéoprotection hérisse le poil de certains habitants. « Il y a des caméras partout ! Au Palais des sports, au Centre de vie… Le Sanitas, c’est Big Brother ! », lance Ibra.
Accompagné de son ami Jonathan, il traîne dans le quartier et fait la moue à chaque caméra. « C’est pas ça qui va arrêter la délinquance. Ceux qui croient le contraire ne réfléchissent pas. Un type qui voudra voler un autre n’aura qu’à le faire un peu plus loin », souffle-t-il, dépité.
Inefficace, donc ? Catherine Lison- Croze, présidente de la Ligue des droits de l’homme Touraine (LDH37), le pense aussi. « Les caméras ne dissuadent pas. J’étais avocate pendant 40 ans et j’ai bien vu que les gens savaient s’adapter aux moyens de dissuasion. La loi oblige à prévenir de la présence des caméras. Donc on ne fait que déplacer le problème. » Avant d’asséner que « ce qui est ciblé, ce sont les couches populaires, les plus pauvres ». Récemment, Jean Germain, à l’origine de la vidéoprotection à Tours, se justifiait en rappelant que « les gens ont le droit de se promener en ville sans être ennuyés ».
« Le Sanitas, c’est le royaume des caméras. Je ne suis pas contre la vidéosurveillance, mais il ne faut pas exagérer… », soupire André, septuagénaire, vivant dans le quartier depuis une dizaine d’années. Trop de caméras, alors ? Non, d’après quelques habitants croisés. Notamment pour deux étudiantes, Marjorie et Leïla, qui estiment pour leur part que « la vidéoprotection a apporté un bénéfice au quartier. Pas seulement pour la sécurité, mais ça a poussé certains à respecter un peu les bâtiments, les gens, la tranquillité de tous… »
La balade continue. Le soleil tape. On se retrouve devant la gare, baignée par le soleil et où l’on peut apercevoir des caméras « boîtes » : de longs boîtiers, les plus répandus, que l’on voit souvent sur les bâtiments publics. Dites-vous que quand vous courez comme un dératé pour attraper votre train, vous êtes filmés ! Idem tout autour des arrêts de l’arrêt gare du tramway.
Une présence qui ne semble pas beaucoup déranger ici : « C’est même plutôt rassurant, surtout sur le parvis de la gare, le soir. Quand on rentre, seule, on a un peu la trouille… », raconte Sarah, 19 ans. « Et je me mets à la place de quelqu’un qui va se faire piquer son portefeuille. Moi, ça m’arrangerait bien que les vidéos aident à retrouver le voleur ! »
La gare oui, mais le tramway… c’est visiblement plus problématique. En apercevant la petite caméra suspendue à l’arrêt, exploitée par Kéolis, Pierrick, Tourangeau de naissance, se sent « épié et pas à l’aise ». Chaque rame compte deux caméras extérieures et huit intérieures. Ces dernières sont indiquées par de petits écriteaux, au-dessus de vos têtes quand vous validez votre ticket. Sans compter celles disposées aux abords, tout le long de la ligne, Joué-lès-Tours y compris. Un système qui avait, par exemple, permis à la police, en novembre dernier, d’éplucher les bandes vidéos et d’arrêter trois femmes coupables de nombreux vols à la tire dans le tramway.
Début mars, MobiliCités (portail des transports publics et de la mobilité) expliquait que, suite à une demande de Kéolis Tours, le préfet avait autorisé le transporteur à installer 22 caméras aux abords des stations. Seule condition : l’exploitation des images serait du ressort des pouvoirs publics.
S’appuyant dessus, La Rotative, site collaboratif d’informations locales, s’interrogeait sur la visualisation des images filmées sur la ligne de tramway, plus uniquement réservée aux compétences de la police, mais aussi désormais aux agents de Kéolis. En citant un arrêté préfectoral du 20 décembre 2013, qui faisait disparaître la référence de « visualisation de l’image ». « Celle-ci n’est donc plus réservée aux flics (sic), et les agents de Kéolis pourront passer leurs journées à regarder la ville depuis leurs écrans de vidéosurveillance », écrivait La Rotative. Or, la loi stipule bien que le public doit être informé de la présence de vidéoprotection. Si c’est bien le cas à l’intérieur des rames du tramway, tous les arrêts que nous avons visités ne présentaient pas de panneaux pour l’annoncer.
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Alors pour se reposer un peu, direction les quais, au bord de la Loire. On finirait presque par s’habituer à tous ces petits objectifs. En grignotant votre sandwich, sur les marches de l’Hôtel de ville, vous pouvez voir quelques caméras si vous levez un peu les yeux. Il y a aussi celles collées aux banques le long de la rue Nationale, autour du commissariat rue Marceau ou encore aux lycées René-Descartes et Paul-Louis-Courier.
Il est 15 h et une dizaine de collégiens, 16 ans à tout casser, sirotent des bières. Ça fume aussi (mais chut, il ne faut pas le dire). En attendant, une vingtaine de caméras observe tout ça. Julie, en classe de 3e, en rigole : « Bah, de toute façon, ça ne filme pas, c’est juste pour faire peur ! » Sa copine Sandra rétorque : « Au moins, depuis les caméras, c’est devenu plus calme et tranquille ici. »
Un couple, posé au bord de l’eau à bouquiner, ne se dit « pas dérangé » par cette vidéoprotection le long de la Loire. « Il ne faut pas polémiquer pour rien. Le Tourangeau est parano ! Si on n’a rien à se reprocher, où est le problème ? »
Le problème, pour Catherine Lizon-Croze, présidente de la LDH37, c’est le trio effet-coût-liberté. « La vidéosurveillance est inefficace. En plus, c’est une politique onéreuse dans une période de pénurie et d’économie. Et c’est attentatoire aux libertés individuelles. » Un débat loin d’être tranché. « La vidéosurveillance n’est qu’un outil, il ne faut pas caricaturer. Il faut en ajouter, mais ce n’est qu’un outil. La priorité c’est la prévention », a encore récemment rappelé Serge Babary dans la presse locale.
ALLER PLUS LOIN
tours.sous-surveillance.net
Projet né sur le web, c’est une cartographie participative et collaborative qui recense toutes les caméras de vidéosurveillance de Tours. Construit à la manière d’un Google Maps, ce plan indique aussi le nom de l’opérateur, public ou privé, ainsi que l’endroit précis filmé et l’apparence de la caméra (boîte, Dome…)
LES DÉBUTS C’est au Royaume-Uni que s’est généralisée la vidéosurveillance, suite aux attentats de l’IRA. Il reste d’ailleurs le pays d’Europe le plus « télésurveillé », avec au moins 4,2 millions de caméras installées depuis 1990. Londres, la capitale, est la ville qui en compte le plus.
À TOURS Aujourd’hui, il existe près d’une soixantaine de caméras dites de « vidéoprotection », dans la ville. Une quarantaine surveille les bâtiments communaux. Les enregistrements sont archivés durant un mois et détruits ensuite, sauf si la police demande à les consulter.
OBLIGATIONS Depuis la loi du 21 janvier 1995, le public doit être informé de manière claire et permanente de l’existence d’un système de vidéoprotection. De plus, il faut savoir que chaque citoyen a le droit de demander à la municipalité les images enregistrées le concernant.

Serge Babary : "La caméra est un outil périphérique"

Serge Babary, nouveau maire de Tours, préconise d’augmenter le nombre de caméras de surveillance dans la ville.

DOSSIER BABARYAvant votre élection et pendant la campagne, vous avez dit vouloir doubler le nombre de caméras. Est-ce toujours d’actualité ?
La situation est la suivante : il y a soixante-cinq caméras officielles dans la ville de Tours. Sur ce chiffre, il y en a quarante qui surveillent les bâtiments municipaux. Et vingt-cinq sont positionnées dans des coins sensibles. Mais c’est insuffisant. J’en préconise une vingtaine de plus, ce qui porterait à 80-90. Une grande partie est utilisée pour la surveillance. La caméra est un outil, mais la politique de sécurité, ce n’est pas que ça, c’est plus vaste. Il y a aussi la prévention auprès des familles, des plus jeunes, la dissuasion, la police municipale… La caméra de surveillance est un outil marginal, périphérique. S’il n’y a personne derrière les écrans, ça ne sert à rien. Mon souhait est de renforcer, moderniser le suivi, la lecture des images. Il faut plus de réactivité pour la police et une réelle mission du personnel.

Pouvez-vous entendre les gens qui pensent en terme de liberté individuelle, de vie privée ou qui sont gênés d’être filmés ?
On peut raconter ce que l’on veut, mais n’oublions pas qu’il y a une durée de stockage, une restriction à l’accès des images, un floutage de visages, etc. De nos jours, on peut tracer tout le monde ! On peut savoir où vous êtes si vous payez par carte au péage… En ville, il y a aussi des caméras privées, aux distributeurs, bijouteries, soumises aux mêmes réglementations. C’est très strict.

Comme la présence de caméras est indiquée, ne déplace-t-on pas les problèmes ?
Je n’ai pas envie de les déplacer. 85 % de la délinquance se trouvent dans le vieux Tours, rue Colbert et dans le quartier de la gare. Il faut alléger la charge de délinquance là-bas. Quand on surveille, ça trouble juste les gens qui font des choses illégales. On les pourchassera. Je veux amener la tranquillité à la population.

Londres, la pionnière de la vidéosurveillance, a été critiquée, car les résultats n’étaient pas là. Vous n’avez pas peur de subir le même résultat à Tours ?
Non. Je souhaite un résultat positif. Tours est une ville moyenne. Une vingtaine de caméras en plus ne vont pas changer la taille de la ville, je ne me compare pas à Londres. Il faut plutôt se comparer à Orléans et leur centaine de caméras. C’est réussi, pour eux, en matière de contrôle de surveillance.

La Ligue des droits de l’homme nous a dit que c’était beaucoup d’argent pour peu d’efficacité. Que répondriez-vous ?
Je les connais très bien. Je suis preneur de toutes les solutions pour réduire la délinquance. Je ne veux pas fouler du pied les libertés publiques. Je veux juste que Tours vive tranquille.

Elections algériennes : "Nous aspirons à la paix"

Les présidentielles algériennes se terminent ce jeudi soir. Rencontre avec Salah Merabti, président honoraire de l’Association des Algériens de Tours-Val de Loire.

Salah Merabti dans la salle du Champ-Girault transformée depuis plusieurs jours en bureau de vote. (Photo tmv)
Salah Merabti dans la salle du Champ-Girault transformée depuis
plusieurs jours en bureau de vote. (Photo tmv)

Vous dites venir souvent au bureau de vote installé au Champ-Girault. Sentez-vous une dynamique ?
Nous avons eu quand même de nombreux votants, notamment le week-end dernier. Le temps pour voter était assez long, pour permettre aussi à la communauté de toute l’Indre-et-Loire de venir. Ce vote, c’est aussi un moyen de dire qu’en étant ensemble, nous pouvons faire bouger les choses pour la communauté algérienne d’Indre-et-Loire. Ça nous permet d’avoir la parole, d’être écoutés par le pays d’accueil mais aussi par celui d’origine.

Les médias français ont parlé de la campagne, mais pas toujours de manière positive, qu’en pensez-vous ?
Pour moi, l’Algérie a beaucoup souffert des années 1990, le terrorisme a fait du mal aux Algériens. Aujourd’hui, les pays voisins ont connu une révolution et restent parfois instables. Nous aspirons à la paix, nous voulons quelqu’un qui guide le pays, sans sombrer dans la violence.

La mauvaise santé du président Bouteflika a été beaucoup commentée voire critiquée, quel est votre sentiment ?
Là, je parle comme citoyen algérien, pour moi le pays ne peut pas vivre de changement brutal. Mais il faut également laisser toutes les opinions s’exprimer, tous les partis. La richesse de l’Algérie, c’est la diversité des idées. Nous devons aller vers l’alternance, mais doucement, surtout pas de manière brutale.

À Tours, une pétition a été lancée pour la venue d’un consulat à Tours, qu’en pensez- vous ?
J’ai vu passer ce papier à la mosquée de Tours, il n’y avait quasiment pas de signatures dessus. Je ne connais pas ceux qui sont à l’origine de cette initiative. Ce n’est pas sérieux. On compte environ 8 000 algériens dans le département, ce n’est vraiment pas assez pour la venue d’un consulat. La Pologne a ouvert son consulat.

Propos recueillis par B.R.

En Noir et Blanc comme un vieux film

Chaque semaine Doc Pilot nous emmène en voyage dans ce beau pays nommé Culture.

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Mammane Sani

 
Mammane Sani au Temps Machine, le Niger en Touraine, une forme de variété lounge chargée d’Histoire et d’histoires mais difficilement lisible sans l’alibi du second degré ou de la branchitude absolue.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=MPXuw2f0U9U[/youtube]
Un guitariste du groupe de deuxième partie (un néo Cabaret Voltaire daté) tente de rejoindre le papy sur un titre : le massacre. Me reste de cette soirée l’habillage lumino-technique de Xavier Querel dans la ligne des bricoleurs géniaux sous influence Castors juniors… Au retour je tombe dans la 2e Symphonie de Rachmaninov enchaînée au Timewind de Klaus Schulze, histoire de ne surtout pas reprendre pied sur terre… A la galerie La Boîte Noire, nouvelle expo de Juliette Gassie, Printemps Eté 1973 : c’est l’année de mon premier amour. Je retrouve beaucoup de sensations de cette époque devant ces jeunes femmes aux tenues si caractéristiques et si habilement reproduites, travail assez proche dans le fond des Ginettes de Isabelle Arata, et pour la forme très technique… A Saint Pierre la Cie Off profite du chantier du Point O, pour organiser une suite de plantages de crémaillères : l’impression d’une danse sur un volcan et de la fin d’une époque au-delà des chamboulements politiques… La Renaissance ? Le Hunky Dory de Bowie en bande-son pour rejoindre l’Espace Malraux et le concert de Jacques Higelin pour 3h30 de haut de gamme par un septuagénère et sa bande de virtuoses : l’un des plus grands concerts de Jacques qu’il m’ait été donné de voir, des versions de 20 minutes de classiques tels Irradié, Paris NY… Et un habillage country rock idéal, pour voir l’artiste nous balader, nous élever, nous baigner dans son aura d’amour universel…
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=jaVtGsMcNj4[/youtube]
Vernissage au Château de Chaumont sur Loire de la nouvelle exposition d’art contemporain, ce lieu devenu une sorte de Palais de Tokyo ligérien où la nature est reine dans l’inspiration des artistes : le travail vidéographique/ interactif de Miguel Chevalier est surprenant et addictif, celui de Henrique Oliveira, massif et inquiétant : fascinés, des milliers de spectateurs dans les mois à venir y chercheront des réponses à La Question… D’abord on croit à un canular puis on se rend à l’évidence : un désespéré a bien jeté sa voiture contre un tram à midi place Jean-Jo. Il en est mort, dommage, car il a raté le tonique concert de Cartoon Cats en Arcades Institute, powertrio anglo/hongrois au guitariste/chanteur fascinant (Mark Townson) tant dans le son soft/acide à la Peter Green/JJ Cale, que dans le chant, pubrockien. Erwin Wagner aux drums trouve ici le partenaire idéal pour optimiser une longue carrière dans le rock et le blues. Grande, très grande satisfaction à l’Opéra de Tours, avec la 9e symphonie de Mahler par l’OSRCT sous la direction de Jean Yves Ossonce. L’œuvre est magique, complexe dans la richesse de ses propositions, l’alternance de ses climats, la narration disloquée en apparence mais rigoureusement précise dans sa finalité, le dernier mouvement fabuleux optant à l’opposé de l’écriture classique pour une dislocation de la substance sonore jetée dans le vide et le silence ; l’extrême attention de l’audience habite la beauté de cette exécution. La nuance, toujours, le noir et le blanc habilement dosés comme dans un vieux film.
 

Musique : cet été, TMV s'exporte au festival Hellfest !

Tmv va poser ses valises au festival de hard rock et metal, Hellfest. Au programme, la légende Black Sabbath, ou encore Deep Purple et plus d’une centaine de groupes !

Black Sabbath, la légende, sera l'une des têtes d'affiche.
Black Sabbath, la légende, sera l’une des têtes d’affiche.

Le Hellfest, vous connaissez ? Si oui, tant mieux. Si non, honte à vous, mais votre journal Tmv vous pardonne et vous propose une séance de rattrapage.
Installé à Clisson (près de Nantes), ce festival gigantesque est le pèlerinage obligatoire pour tous les metalleux, hard-rockeurs, ou simples curieux. La Rolls Royce des festivals français. Le Hellfest a vu passer des groupes cultes et connus du grand public (ZZ Top, Ozzy Osbourne, Europe, Kiss…), aux plus obscurs représentés dans tous les styles : thrash metal, black metal, death, grind, hardcore et on en passe…
Cette année, Ben Barbaud et son équipe remettent le couvert les 20, 21 et 22 juin 2014. L’été, la chaleur, de la musique et ô surprise : TMV qui sera présent lors du festival pour vous raconter les concerts, l’ambiance, proposer ses coups de cœur et ses surprises, avec aussi son lot de photos pour vous régaler les yeux. On vous propose de vivre et revivre ce festival de l’intérieur et de tout vous raconter, sur le site et sur notre Twitter.
Au programme cette année ? Oh, en vrac les cultissimes Iron Maiden (à ne pas louper !), les géniaux Aerosmith et les monstrueux inventeurs du heavy metal : Black Sabbath. Voilà pour les têtes d’affiche. Pour le reste, plus d’une centaine de groupes, avec Deep Purple, Kvelertak, Status Quo, Rob, Megadeth, Zombie, Slayer, Nile, Turisas, Watain, MonsterMagnet, Tagada Jones, Opeth, Soilwork, ou encore Emperor. La liste complète (énorme) est à retrouver ICI.
Les pass 3 jours sont sold-out, car pris d’assaut. Mais pour les intéressés (et on sait qu’ils sont nombreux à Tours) et retardataires, des tickets une journée à 79 € sont encore disponibles ICI. On se dépêche !
On vous donne rendez-vous en juin, pour fêter l’été … et la Fête de la musique qui, cette année, sera métallique !
Plus d’infos à retrouver ici : http://www.hellfest.fr/
l-affiche-du-9eme-hellfest_1737447
Un peu de vidéos et de gros son ?
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=cen1SvpTsYk[/youtube]

Carrière : 4 femmes vous conseillent

4 adhérentes de l’association Femmes 3000, 4 métiers majoritairement d’hommes, 4 parcours professionnels, 4 conseils.

Maud Mathie
« J’ai su rebondir »
Poignée de main franche, le ton sur la même veine, Maud Mathie parle de son parcours professionnel sans omettre les détails. Elle explique avec passion son métier. Cette ingénieure aide les entreprises et les coopératives à améliorer la conservation des grains dans les silos. Jeune consultante, elle conseille ces structures à réduire la présence de produits chimiques lors de la conservation et propose des solutions pour faire baisser la consommation énergétique. « Il y a aujourd’hui une pression de la société pour plus de qualité, moins de pesticides. L’écologie est de plus en plus prise en compte. » Installée en Touraine depuis peu, Maud Mathie ne fait que travailler. Elle avoue mettre sa vie sociale de côté, sans pour autant le regretter. Elle vient tout juste de monter son entreprise.
« Être une femme dans mon domaine, ce n’est pas fondamentalement gênant. C’est vrai que souvent, les dix premières minutes d’un rendez- vous, il y a un flottement. Surtout que je suis jeune. Mais dès que nous rentrons dans l’aspect technique, on me prend au sérieux. » Elle ne s’est jamais vraiment fermée de portes. Elle a bien essayé d’être vétérinaire au début, mais elle n’en a pas fait une montagne quand elle a loupé le concours d’entrée. Maud Mathie est heureuse de son métier actuel, « même si c’est parfois l’enfant pauvre de l’agriculture. » Les freins, dans sa carrière, ce sont les autres qui ont essayé de lui en mettre. « J’ai travaillé pendant des années dans une entreprise où, malgré mon âge, on me donnait de gros projets. Je crois que j’étais considérée comme la valeur montante dans mon domaine. Sauf qu’un homme qui travaillait avec moi a commencé à me harceler. Je me suis fermée des portes, j’ai perdu confiance en moi et j’ai quitté l’entreprise au bout d’un moment. Mais j’ai su rebondir. » Volontaire, de cette mauvaise expérience Maud Mathie a lancé sa propre boîte. « Pour l’instant, je dois faire des concessions sur ma vie privée, mais ce sont mes choix. »

Marina Marcucetti est devenue carreleuse. Son leitmotiv : bosser, prendre parfois une voie difficile.
Marina Marcucetti est devenue carreleuse. Son leitmotiv : bosser, prendre parfois une voie difficile.

Marina Marcucetti
« Ce que je préfère, travailler sur les chantiers »
L’évidence. La jeune ingénieure qualité en pharmacie avait déjà eu l’idée à 20 ans. Mais son père lui avait plutôt fait comprendre qu’il fallait continuer ses études. « Si j’avais été un mec, peut-être qu’il aurait réagi différemment. » Elle quitte Caen, revient s’installer en Touraine avec son fils et un but : reprendre l’entreprise de son père dans le carrelage. Marina Marcucetti passe un CAP pour la légitimité, même si elle a toujours donné un coup de main sur les chantiers depuis l’adolescence. « Au fond, mon père était heureux que le nom reste. » Compétente, la jeune femme devient chef d’entreprise. Elle a deux employés, dont son frère qui l’a rejoint un peu après. Une histoire de famille. À 41 ans, elle travaille sans arrêt, s’occupe de son fils et fait fructifier son entreprise. Marina Marcucetti paraît heureuse, comblée. « Même si je dois m’occuper de la relation avec les fournisseurs et les clients, de prospecter, je ne lâche pas le terrain. C’est ce que je préfère, travailler sur les chantiers. » Elle s’amuse de la réaction des hommes dans un monde où les femmes ne sont presque pas représentées. « Pour y arriver, il faut travailler, y aller à fond. Pourtant j’ai toujours choisi la difficulté dans mon parcours professionnel. » Sans bac, elle fait ses études avec à chaque fois une pose d’un an pour les financer. « Au lieu de trois ans, ça m’en a pris presque six. Mais comme je travaillais dans des entreprises dans mon domaine, j’ai réussi à booster mon CV. Une fois diplômée, j’ai été embauchée directement. » Aujourd’hui, elle s’épanouit dans le bâtiment, essaye de manager différemment son équipe, leur donne des libertés. Marina Marcucetti avance, travaille encore.
Marie-Anne Vivanco
« Il faut se former en permanence »
Elle a les yeux qui pétillent, déroule son parcours presque d’une traite : « J’ai fait un bac scientifique et puis je suis venue à Tours pour deux ans d’orthophonie. Ensuite, j’ai repris des études juridiques et un DEA en sciences politiques à la Sorbonne. J’ai aussi été journaliste à Ouest-France et au Télégramme. Sinon j’ai donné des cours dans un lycée agricole et j’ai été chargée de mission à la Chambre d’agriculture. En 2007, j’ai ouvert une entreprise d’électricité avec un ami et je suis élue depuis 2010 à la Chambre des métiers… » Elle s’arrête, sourit. Silence. Elle reprend : « On vous met souvent dans des cases en France, on a du mal à en sortir. On vous dirige dans un couloir qu’il faut suivre, on formate. Il faut montrer des diplômes, des validations d’acquis. On ne fait pas assez confiance. »
Pour Marie-Anne Vivanco, tout le monde peut se former au gré de ses envies. Pour ne pas se fermer de portes, toujours évoluer, il faut apprendre en permanence. « Je crois que la curiosité est primordiale. On nous confine trop facilement dans un domaine. » Elle n’arrive pas à trouver ses déclics, ce qui a fait que sa vie professionnelle a eu plusieurs trajectoires. « J’ai été élevée dans une famille de militaire, dans la bourgeoisie. J’ai vite compris qu’il existait d’autres valeurs, que je devais comprendre, sans forcément renier mon éducation mais en ne m’enfermant pas. » Marie-Anne Vivanco travaille aujourd’hui dans sa petite entreprise, donne des coups de main sur les chantiers, s’occupe de la gestion. Elle aimerait se mettre à la ferronnerie, comme ça, pour le plaisir. « Beaucoup disent qu’il faut un mauvais caractère pour y arriver, ne pas se laisser faire. Moi, je dis qu’il faut simplement du caractère. »
Vivanco
Marie-Anne Vivanco, électricienne, juriste, prof, journaliste… La formation continue incarnée.

Isabelle Rouger
« J’ai appris à faire moi-même »
Elle vit en Touraine depuis 2004, envie de quitter Paris, d’élever ses enfants en dehors de la frénésie de la capitale. Isabelle Rouger a bien essayé de proposer de bosser de chez elle, mais son ancienne entreprise n’avait pas mis en place le travail à distance. Elle postule dans une banque. Trois ans après, elle est responsable d’une équipe. Isabelle Rouger travaille dans l’informatique. « Nous ne sommes pas dans le développement mais dans les infrastructures, la mise en place de parc informatique, le dépannage des machines, nous menons également des projets de développement. » Elle aime le management, « ce qui me plaît, c’est l’accompagnement des personnes. » Isabelle Rouger est également fascinée par la technique, en général, savoir comment ça marche. « J’ai visité une usine il n’y a pas très longtemps, j’adore regarder les machines, que l’on m’explique comment elles fonctionnent. » Isabelle Rouger défie les stéréotypes, ne voit pourquoi elle ne peut pas faire elle-même. « L’autre fois, j’ai crevé à 3 kilomètres de chez moi. J’ai appelé mon mari pour lui dire que j’allais avoir du retard parce que je devais changer la roue. » Elle n’a pas pensé demander de l’aide. « Ado, je me suis retrouvée seule avec ma maman. J’ai simplement appris à faire moi-même. »

Accident place Jean-Jaurès : reprise progressive du tramway

Violente collision, ce midi, entre le tramway et une voiture. Les deux voies sont bloquées au niveau de la place Jean-Jaurès.

Photo tmv
Photo tmv

Ce midi, un grave accident s’est produit à Tours, place Jean-Jaurès, entre une voiture et le tramway. La collision a été très violente.
Des dizaines de secours sont présents. Police, identification criminelle, samu, pompiers…
Le périmètre est bouclé. La circulation des tramways est toujours interrompue, à 13h30. Celle des bus passant par la place Jean-Jaurès est fortement perturbée. Il reste de nombreux curieux sur la place.
D’après certains témoins, la voiture aurait foncé délibérément sur le tramway. D’après la Nouvelle République, le conducteur de la voiture est décédé. Aucun voyageur n’aurait été blessé dans le tramway, son conducteur a d’ailleurs été pris en charge par les secours, très choqué.
MISE A JOUR 15 H 43 :
[nrm_embed]<blockquote class= »twitter-tweet » lang= »fr »><p>Info trafic Ligne Tram A : Retour progressif à la normale sur le réseau. <a href= »https://twitter.com/search?q=%23timp&amp;src=hash »>#timp</a></p>&mdash; Fil Bleu (@filbleu) <a href= »https://twitter.com/filbleu/statuses/454612475561148417″>April 11, 2014</a></blockquote> <script async src= »//platform.twitter.com/widgets.js » charset= »utf-8″></script>[/nrm_embed]
MISE A JOUR 14 h 30 :
Le site filbleu.fr indique :

« La ligne de tram est interrompue entre les stations Place Choiseul et Gare de Tours. Les stations Jean Jaurès, Nationale et Anatole France ne sont pas desservies.
Un bus de remplacement « Plan B » circule entre Place Choiseul et Gare de Tours. Il dessert les arrêts de bus Gare de Tours, Jean Jaurès (bd Béranger), Grand Marché, Victoire, Constantine (situé à l’angle de la rue des Tanneurs et de la rue Constantine) et Place Choiseul.
Reprise des itinéraires normaux des lignes 2 Tempo et 10 dans les deux sens. Attention, les arrêts de bus à Jean Jaurès sont effectués dans la voie de circulation générale. »

Chroniques culture #21

Chaque semaine, tmv vous propose ses chroniques culturelles. On parle Hobbit, BD, Yoshi et thriller à la télé…

CHRONIQUE_DVD
LE DVD
LA DÉSOLATION DE SMAUG
La grosse sortie du mois d’avril ! Le film du virtuose Peter Jackson, deuxième volet de la saga Hobbit et véritable claque visuelle, sort en multiples éditions. DVD, Blu-ray, coffret et même édition collector avec des statues serrelivres… On retiendra cette superbe édition Blu-ray 3D+2D, avec des bonus intéressants, notamment sur les coulisses du tournage avec le réalisateur. Idéal pour se remettre dans le bain, avant le troisième opus cet hiver. Sortie le 16 avril.

LA BD
LE DERNIER VOYAGE
Sorti en deux tomes simultanés chez Futuropolis et signé par deux auteurs tourangeaux de talent, Vincent Froissard et Étienne Le Roux, ce récit nous entraîne dans un univers entre Joseph Conrad et Jules Verne. Océan, tempête, révolution, amour contrarié, machines extraordinaires… Il ne manque aucun rebondissement à cette aventure épique, soulignée par un travail pictural impressionnant. Bel ouvrage pour un beau voyage ! Hervé Bourit

À LA TV
THE CALL
Petite soirée thriller sur la chaîne cryptée, avec The Call, de Brad Anderson. Dans cette pellicule piochant allégrement dans les idées de Phone Game et Cellular, la jolie Halle Berry doit sauver une gamine kidnappée. Leur seul lien : un téléphone portable. Si on fait abstraction des cadrages douteux et des incohérences, on pourra apprécier le suspense et un final tout en tension (et surprenant). À regarder, avec une pizza et de la bière. Samedi 12, à 20 h 55, sur Canal +

LE JEU VIDÉO
YOSHI’S NEW ISLAND
Abonné aux seconds rôles à ses débuts, Yoshi enfile son costume de héros sur 2DS et 3DS dans une aventure colorée. Mélange de plateforme et d’action, le nouveau Nintendo vous invite à gober des méchants, à faire le plein de pièces et à résoudre des énigmes pour rassembler la fratrie Mario. Le dinosaure à pois verts peut également utiliser des oeufs géants et se transformer à volonté. Pas de doute, les jeunes joueurs vont adorer.
L. SOON
Nintendo, tout public, 2DS et 3DS, 40 €.

Prix du roman tmv : les 5 livres nominés !

Pendant deux mois, vous nous avez écrit pour défendre votre roman préféré. Le jury en a choisi cinq. Extraits des textes qui nous ont convaincus.

SORTIR_CULT_PAP
Cent vingt et un jours, de Michèle Audin (Ed. Gallimard)
« C’est la durée du bonheur d’André Silberberg, un des hommes qui traverse ce roman. On y rencontre aussi des femmes, qui parcourent avec eux le siècle né dans les fracas de la Première Guerre mondiale. Michèle Audin, mathématicienne et membre de l’Oulipo, explore d’un chapitre à l’autre tous les modes possibles de narration, dans une langue aussi précise que légère et entraîne le lecteur dans un roman subtil aux allures d’enquête. »
Caroline
3000 façons de dire je t’aime, de Marie-Aude Murail (Ed. Ecole des Loisirs)
« La magie opère : le livre est vivant, à la fois drôle et triste, beau et émouvant. On suit trois adolescents dans leurs parcours théâtraux. Les personnages principaux, Chloé, Bastien, Neville ne sont pas caricaturaux. J’aimerais beaucoup que d’autres le découvrent. »
Louise
Pietra viva, de Léonor de Récondo (Ed. Sabine Wespieser)
« En 1505, Michelangelo quitte précipitamment Rome pour fuir le souvenir de la mort d’un jeune moine qu’il chérissait. Il se rend à Carrare pour tenter de s’oublier dans le travail. La violoniste Léonor de Récondo possède un style enchanteur, maniant les mots comme une douce musique. Son roman est magistral, un concentré de beauté et d’émotions. »
Vanessa
Faillir être flingué, de Céline Minard (Ed. Rivages)
« Le roman emporte dans ses pages cow-boys, indiens, lecteurs sans jamais faiblir une minute, un quart d’heure, le rythme délirant qui bat entre ses lignes. Balles perdues, transactions, romance et trahisons sont les piliers d’une terre qui protège le sacré. Les mots sont éternels, le Far-West est conquis. »
Sarah
>>> Le jury va maintenant se rassembler le 6 mai prochain à la rédaction de tmv. Une fois que les membres se seront mis d’accord après des discussions respectueuses (ça va castagner sévère pour élire le meilleur roman ! ), ils annonceront le mercredi 14 mai la ou le lauréat 2014 à la Boîte à Livre.

Emploi : "Il faut oser changer !"

Sylvaine Pascual, consultante en relations humaines, a créé Itache coaching. Coach spécialisée en reconversion professionnelle, elle est aussi membre du jury Mines-Ponts depuis 1998. Pour elle, il faut oser se reconvertir.

DOSS_INTERVIEWSur votre site, vous parlez de « reconnexion à soi » pour la reconversion professionnelle. Qu’est-ce que c’est ?
L’idée est de revenir dans ses aspirations, ses besoins professionnels et cartographier qui l’on est. Il faut trouver du plaisir dans le métier ! L’identification d’une nouvelle reconversion passe par là. Et en fonction de ça, c’est un bon point d’appui. Il faut des critères motivationnels. Tout ça demande de l’énergie, il y a des obstacles… Cette connexion puise là-dedans.
Comment conseiller quelqu’un qui veut se réorienter ?
La première étape, c’est de faire le point sur ses goûts, sur soi, ses envies, ses relations avec le travail, le sens qu’on lui donne. Il faut explorer les métiers possibles à partir de ça, de ces appétences plus que ses compétences !
Vous diriez qu’il faut oser changer ?
Bien sûr ! Dès que ça correspond à une envie profonde, oui. Pour les femmes qui se réorientent, il faut une bonne dose de motivation, à cause des idées reçues. Il faut oser ! L’optimisme n’est pas une béatitude.  C’est un discours positif… Oui, c’est important. On entend trop d’horreurs sur la reconversion. Donc beaucoup s’en empêchent et n’osent pas. On les pousse à refouler leurs désirs et l’exploration. Quand on a exploré notre projet dans tous les sens, on peut se dire : ok, je peux franchir le pas ou pas. Et ainsi, pas de regrets ! Au moins, j’aurais tenté.
Peut-on insuffler la pensée positive comme habitude à quelqu’un qui veut tout changer ? 
Je torpille cette idée ! (rires) L’optimisme, c’est quelque chose de possible, on expérimente et on réagit en fonction. La pensée positive, c’est « je vais y arriver ». Mais c’est comme quand on répète à ses enfants « n’aie pas peur » quand ils ont peur du noir : ça ne marche pas. C’est un peu comme une résistance sur un muscle : ça va le renforcer. Il faut revaloriser la personne en identifiant ses forces.
On dirait un peu cette façon de penser la reconversion, le travail, comme au Canada !
Oui, exactement. Le travail sur le développement personnel est remarquable là-bas. Ils sont très préoccupés par la personne.
Quels sont les obstacles possibles pour une reconversion ? 
Les principaux sont le manque de confiance, la dévalorisation, mais aussi – plus surprenant – les croyances familiales. Par exemple, si vous avez été élevés dans un environnement du genre « on n’est pas là pour rigoler ! » La durée de la reconversion peut, elle aussi, être une difficulté : formation longue, etc.
Quels sont les symptômes d’une envie de changer du tout au tout ?
Certains de mes clients disent « je me suis trompé », à cause des conditions de leur métier, et non pas du métier en lui-même. C’est quand il y a une perte des sens et des valeurs, ou qu’il n’y a plus aucune marge de manœuvre pour en retrouver.  J’ai eu une assistance sociale qui aimait sa profession, rendre autonome les gens etc. Mais maintenant, il y a trop de dossiers, trop de devoir de rentabilité et elle ne rendait plus ses patients autonomes. Cela n’avait plus de sens pour elle. C’est l’évolution du métier qui fait ça. Il y a aussi des indicateurs comme les relations au travail.
En fait, ça peut arriver partout…
Tout à fait. Les statistiques montrent que le besoin de reconversion est plus présent dans la santé et le domaine hospitalier. Mais ailleurs aussi… J’étais enseignante avant, mais un moment, je ne trouvais plus de sens à mon métier, car ce n’était pas une nourriture suffisante à ma créativité.
Pensez-vous que la société bride nos envies de reconversion ?
Oui ! Et il y a une certaine responsabilité des médias. Cette frilosité générale n’est pas cohérente avec la réalité. Il y a trop d’interprétations négatives dans les statistiques. La peur gouverne le monde. Et pour ceux qui veulent se reconvertir, il y a aussi l’entourage qui joue, à dire « non mais ça va pas ! » Quand j’ai quitté mon poste de prof en Prépa, mes proches sont tombés de leur chaise… Donc j’encourage tout le monde à l’exploration ! Ce n’est pas une prise de risque.
Vous êtes coach et vous vous dites « spécialiste du plaisir au travail »…
Aussi trivial mon slogan soit-il, l’idée c’est : la vie est trop longue pour s’ennuyer au travail ! Il y a un million de moyens de s’ennuyer, mais sur chaque côté négatif, il y a du positif. La reconversion est possible vers un métier plus sympa. C’est la reconnexion à soi, de nouveau.
Mais alors, tout plaquer et vouloir réaliser son rêve de gosse, c’est dangereux ou pas ? 
Ça dépend ! On a tous voulu faire ça. Pour certains, ce rêve n’a pas d’impact sur leur vie. D’autres qui l’ont et y pensent encore à 40, 50 ans, ça vaut le coup de l’explorer ! Et se demander : quel accomplissement personnel possible ?
Propos recueillis par Aurélien Germain
 

Autisme : "Les parents sont isolés"

À l’occasion des Journées nationales des centres ressources autisme 2014, les 10 et 11 avril au Vinci, nous avons interrogé le professeur Gilbert Lelord. Spécialiste reconnu à l’international, il a mené d’éminentes recherches sur l’autisme, pendant des décennies à Tours.

Où en est-on, dans la recherche sur l’autisme ? 
C’est assez simple : les progrès décisifs viendront des gènes. Mais pour le moment, les progrès sont dans la rééducation. Les thérapies de développement sont, à Tours, efficaces. Surtout quand elles sont pratiquées tôt. Il ne faut pas attendre de résultats immédiats, mais il y a une ébullition. Pour le moment, il n’y a pas de retombées. Il y a bien quelques effets thérapeutiques etc. : c’est sérieux, mais pas décisif pour l’instant.

On dit souvent que l’Indre-et-Loire est en pointe sur le sujet. Est-ce toujours vrai ? 
C’est exact. Surtout avec Catherine Barthélémy. Moi j’étais l’initiateur, je suis le dinosaure ! (rires) En 1972, j’avais fait un colloque à Tours, avec des Américains etc. Déjà à l’époque, je disais que le problème de l’autisme n’est pas la mère, mais le cerveau de l’enfant. Mme Barthélémy a pris le flambeau. Quand elle claque des doigts, 300 chercheurs internationaux viennent au Vinci ! États-Unis, Suède, Inde… Tous à Tours ! Il y a aussi Frédérique Bonnet-Brillault, maintenant que Mme Barthélémy est à la retraite. Elle est très dynamique et compétente. Ce ne sont pas des psychiatres pures, elles sont polyvalentes.

En 2012, on parlait déjà de l’autisme comme grande cause nationale. Est-ce que ça change vraiment les choses ou ce ne sont que des mots ?
Oui et non. Il est exact que l’on s’intéresse à l’autisme, le gouvernement aussi. Mais les moyens ne sont pas extraordinaires. Il faudrait des petites structures qui reçoivent les enfants et les adultes aussi ! Ça n’existe pas. Il faut des thérapies éducatives, que l’on demande aux enfants de jouer, d’échanger.

Un enfant sur 150 naît avec un trouble du développement lié à l’autisme. Les médecins doivent-ils faire des efforts ?
Bien sûr ! Mais c’est une longue histoire. Par exemple, dans les facs ordinaires, il n’y a qu’une petite demi-heure d’enseignement sur l’autisme. Le médecin lambda n’a pas eu de formation sur l’autisme. Cette réunion à Tours (des 10 et 11 avril, NDLR), c’est le type même d’une initiative heureuse. Tours initie les choses et on prend conscience.

Concrètement à Tours, que devrait-on faire ? 
Ici, la recherche ne marche pas trop mal. Mais il ne faut surtout pas de réduction de crédits ! En Touraine et partout ailleurs, il y a le problème de petites structures avec un personnel hyper-spécialisé qui accueille les enfants la semaine – les adultes aussi ! – mais ça demande des moyens. Et plus que tout, il faut une prise de conscience, de connaissance. Les gens sont un peu trop timides face à l’autisme.

Mais vous qui êtes un pionner, trouvez-vous que la perception de l’autisme a changé ?
Oui, mais trop lentement. Les parents sont isolés. Tours a eu de la chance d’avoir Barthélémy, Bonnet-Brillault, l’Arapi. Mais l’alliance thérapeutique entre parents et médecins est capitale.

Propos recueillis par Aurélien Germain

En 2012, tmv interviewait Josette Cousin, directrice des Maisonnées, maisons d’accueil en Touraine pour adultes autistes. L’entretien est à retrouver ICI

Le pionnier Gilbert Lelord et son ancienne interne, Catherine Barthélémy, en 2012. (Photo Patrice Deschamps)
Le pionnier Gilbert Lelord et son ancienne interne, Catherine Barthélémy, en 2012. (Photo Patrice Deschamps)

K-pture, Valérie Lefebvre, Nathalie Bourdreux, Olivia Rolde : 4 artistes majeures

Doc Pilot nous emmène dans son voyage culturel tourangeau hebdomadaire. Chronique.

On Caffeine
On Caffeine

Expo des photos de K-pture au Centre Culturel Communal de Saint Pierre des Corps : toujours en perpétuelle recherche de l’impact et en mise en scène inédite des sujets, elle vous pousse à la suivre, à vous laisser surprendre et à l’aimer. A l’instar d’une Dorothy Shoes, elle a un style et de la classe, la faculté d’opter pour le beau sans tomber dans le classique.
Même chose avec la vidéaste Valérie Lefebvre, au dernier travail construit dans une pratique inédite pleine de justesse et de poésie, et ça paye… cette vidéo remarquée par les Inrocks. On vient et on retourne voir l’expo des peintures de Nathalie Bourdreux à La Chapelle Sainte Anne à La Riche ( vous savez, cette commune de gauche avec son maire de moins de 30 ans) : c’est tellement fort, intense, troublant. A L’Annexe à Saint-Avertin, Olivia Rolde en une nouvelle étape évolutive de son univers ethnovateur : séduisant contact avec des années antérieures en hypothèses exprimées, colorées…
A TV Tours je croise Lytta Basset en transit de La Boîte à Livres : un choc ; la dame est habitée, son livre Osez La Bienveillance, une alternative au pessimisme ambiant, une charge positive contre tous les intégrismes et pudibonderies casse-bonbon… Galerie Chabrier à Saint Pierre retour du Radeau-Livre, de La Loire venu s’échouer une nouvelle fois sur nos terres. A son bord une confrérie des utopies en tentative par cette exploration ligérienne de se jouer du temps et des modes, une expérience de vie, d’amis… Au Nouvel Olympia Tout semblait immobile, mais pas… totale drôlerie iconoclaste et surréaliste, exacerbation des travers des érudits sur un sujet, le conte, un décalage du réel au fantastique sans sas de décompression : Camille Trophème est géniale comme à son habitude.
Au Petit Faucheux, Ygranka fête la sortie de son nouvel album et transcende ses influences pour te bâtir de la joie sous virtuosité imposée : le solo d’euphonium par Anthony Caillet est à tomber, les interventions de Laurent Derache à l’accordéon toujours dans l’accord de la performance et du beau, leurs collègues à l’unisson… Le Live à Londres de Joe Bonamassa m’accompagne vers la Chapelle Sainte Anne où je fais une expérience rock/crade avec une bande de potes : nul ambition ou vision dans le temps, seule l’envie du partage ; ça sert aussi à ça la musique…
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=Gn09Xn9JF5s[/youtube]
Grosse fiesta au Projet 244 (encore vivant) avec La Capsul Bamboule Party : excellente prestation de Oncaffeine (très Ecole de Canterbury: Henry Cow, Hatfield and the North) avant un final de fou avec Gran’Capsul ! Le collectif Capsul est un gang créatif totalement nécessaire au paysage culturel local ; c’est en son terreau que se crée notre futur proche, et entré par la petite porte il s’avère désormais incontournable… I Wanna Be Your Dog gueule Iggy and The Stooges dans l’autoradio sur le trajet vers un concert de musique ancienne en Arcades institute, Maeva Dépollier au chant, Albane Imbs au luth : l’Italie Pré-baroque à la perfection en un voyage dans le temps jouissif et didactique. J’aime les contrastes, les métissages, les chutes temporelles abruptes, les montagnes russes stylistiques, les impossibles copulations contre-nature dans la cervelle de l’auditeur… votre serviteur.

Escapade à Nancy la brillante

Une ambiance vivante, une histoire présente, une vie culturelle débordante… Nancy a vraiment tout pour plaire !

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1. L’incontournable place Stanislas

Comment rater ce carrefour de Nancy ? La Place Stanislas, carrelée de pierres blanches et ornée d’une statue impressionnante, est immense et somptueuse. D’ailleurs, l’Unesco l’a inscrite à son patrimoine mondial il y a maintenant vingt ans. Toujours animée avec les brasseries qui la bordent, elle est le lieu de rendez-vous préféré des Nancéiens ! Le plus : dès le retour des beaux jours, en début de soirée, un spectacle lumineux est projeté sur les façades.

2. Le quartier Saurupt et son musée
Au début du XXe siècle, Nancy a été un laboratoire de l’architecture Art-déco. Dans le quartier privilégié de Saurupt, ce passé est encore visible à chaque coin de rue, où l’on découvre de belles villas aux formes arrondies et ornées de fer forgé. D’ailleurs Saurupt est apparu dans plusieurs films. Pour en apprendre plus sur cette époque, vous pouvez aussi vous arrêter dans le musée de l’École de Nancy.

3. La balade au fil de l’eau
Peu de visiteurs le savent mais Nancy est aussi tournée vers l’eau. À deux pas de la place Stanislas, on découvre donc un port de plaisance. C’est un excellent point de départ pour une balade sur les berges du canal de Meurthe. À la nuit tombée, entre le clapotis de l’eau et les pelouses verdoyantes, on peut s’offrir un apéritif champêtre. Doucement, les péniches défilent sous les ponts. Pour les plus fêtards, un arrêt par le nouveau bar / salle de concert « L’Autre canal » est obligé.

4. Le surprenant centre culturel Georges Pomp it up
Georges Pompidou n’a qu’à bien se tenir ! Ce lieu de création est assez unique en son genre, tourné vers le street-art et l’art contemporain mais très loin de l’ambiance des galeries classiques. Chaque année, il accueille une douzaine d’expositions et de concerts. Et les portes sont ouvertes à tous les curieux, avec des initiations proposées avec les artistes en résidence.

5. Le parc de la Pépinière
Animaux en liberté, manèges, skate-park, buvette et spectacles en plein air… Dans les vingt hectares du Parc de « La Pép’ », il y a tout pour passer un bon moment après un pique-nique. Meilleure période de l’année pour une visite : dès le printemps quand toutes les plantes sont en fleurs et que l’imposante roseraie embaume le parc.
Fanny Bouvard
EN BREF
√ OÙ BOIRE UN VERRE ?
Le Jean l’Amour.
Arrêt incontournable sur la mythique Place Stanislas et à choisir entre les terrasses bondées, celle du Jean l’Amour s’impose ! Le décor est élégant et sobre. On peut y manger un bout mais surtout siroter un verre à toute heure de la journée. Meilleur cocktail : l’excellent Mojito Fraise Tagada. 7 place Stanislas, 03 83 62 53 53

Le mouton électrique. Tout près de la cathédrale, c’est le nouveau bar branché de Nancy. Ambiance 1960’s et science-fiction, avec les néons bleus, les gramophones chinés, les fauteuils club et des cocktails vintages inspirés de grands films. Tout le monde est accueilli avec le sourire et de la musique festive. 76 rue Saint-Julien.

√ OÙ MANGER UN BOUT ?
Le Made in France. Pas le temps de vous asseoir pour le déjeuner, passez au Made in France, la sandwicherie de Nancy ! Plusieurs viandes au choix (on recommande le poulet mariné au citron vert), accompagné de frites maison et d’un jus frais. Côté prix : très raisonnable, entre 3 et 6 € le sandwich. 1 rue St-Epvre, 03 83 37 33 36

Chroniques culture #20

Cette semaine, dans les chroniques culture de tmv : l’inédit de Johnny Cash, le jeu vidéo Professeur Layton… et la saison 1 d’Under the dome en DVD, sans oublier la BD de Blast.

LE CD
JOHNNY CASH, OUT AMONG THE STARS
L’album était perdu… C’est le fils de Johnny Cash qui l’a découvert dans la demeure familiale et a décidé de sortir ce disque posthume. Le légendaire « Man in black » avait refusé de faire paraître ces douze chansons inédites, enregistrées entre 1981 et 1984, car il sortait de cure de désintox, son style était passé de mode. Véritable trésor, Out among… ressuscite notamment un duo avec son épouse June Carter et propose 12 pépites 100 % country-folk, avec un Cash fort en voix. Un beau souvenir.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=E8Rqe63ZZuo[/youtube]

LE DVD
UNDER THE DOME
Les habitants de la petite communauté de Chester’s Mill se réveillent un matin, coupés du monde et piégés dans un immense dôme transparent… Basée sur le livre de Stephen King, la série à succès débarque dans un coffret 4 DVD pour sa saison 1. 520 minutes au total, avec, en bonus, plusieurs pastilles comme des scènes inédites, un bêtisier, le tournage du pilote, « Le blog de Joe » ou encore « Du roman à la série »…
>>Sortie le 9 avril. Dispo en DVD ou Blu-Ray.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=MsHGdepaoT4[/youtube]

LA BD
BLAST
Avec quatre tomes et plus de 800 pages, Manu Larcenet vient de pondre un des premiers grands récits du 9e art. Car Larcenet offre des chefs-d’oeuvre. Notamment avec cette enquête policière, où il nous entraîne au coeur de l’être humain. Entre ombres et lumières, silence et fureur, Larcenet nous emmène très loin dans les profondeurs de l’âme, avec une humanité et une sensibilité rares. Jamais un titre n’aura aussi bien décrit l’incroyable force de cette quête éperdue. Hervé Bourit

LE JEU VIDEO
PROF. LAYTON VS PHOENIX WRIGHT
Réputés pour leur intelligence exceptionnelle et leur don pour faire éclore la vérité, le Professeur Layton, archéologue de métier, et l’avocat Phoenix Wright font équipe pour la première fois sur consoles portables Nintendo. Mélange d’aventure et de réflexion, ce jeu mélange habillement quêtes, énigmes, recherche d’indices, jeux de manches au prétoire… Les univers de nos deux héros se complètent ici à merveille. L. Soon
>>Capcom, Pegi + 12 ans, 3DS, 40 € (tarif éditeur).

Pour les kids : un salon pour grandir

Un point commun, celui de travailler au quotidien avec des enfants. Et une envie commune ? Celle d’organiser un premier salon de l’enfance en Touraine.

Rendez-vous le 6 avril (Photo DR)
Rendez-vous le 6 avril (Photo DR)

Il était une fois… Car tout commence toujours ainsi, un groupe de femmes et d’hommes ayant comme point commun, celui de travailler au quotidien avec des enfants. Des rencontres qui, de mois en mois, ont débouché sur une envie commune d’organiser un premier salon de l’enfance en Touraine. Après une première édition en 2013 au château de Moncontour, à Vouvray, les organisateurs ont mûri leur projet, place en 2014 au salon Des clés pour grandir, dimanche 6 avril, à Luynes.
Le but, pour Marie-Ange Zorroche, l’une des organisatrices de la manifestation « est de faire découvrir aux parents, des spécialistes du développement de l’enfant et de les emmener vers d’autres approches éducatives prônant son épanouissement ». Une quarantaine d’exposants seront présents dimanche pour l’occasion.
Plusieurs thèmes seront abordés au cours de conférences et d’ateliers : de l’alimentation à l’écologie, en passant par l’éducation positive, l’apprentissage alternatif, la maternité ou encore les sports, les jeux et les loisirs. Le tout dans un cadre enchanteur, celui du Pôle Européen des Arts du Cirque. Ça promet une belle journée en famille…
Anne-Cécile Cadio
Des clés pour grandir, pour les parents d’enfants de 0 à 12 ans : dimanche 6 avril, de 10 h à 18 h. desclespourgrandir.fr. Entrée gratuite.
ÇA LES FAIT BOUGER
VOYAGE SONORE POUR LES TOUT-PETITS
La Pléiade, à La Riche, accueille samedi 5 avril, à 11 h, la Cie Charabia et son spectacle poétique Ma forêt. Une performance vocale dans une forêt magique avec des bruitages pour éveiller en douceur les petits chérubins (de 6 mois à 4 ans). Durée : 25 minutes. Tarifs: 6 €/4 €. Plus d’infos: ville-lariche.fr
CONTES ET LÉGENDES
Les trolls, lutins, loups garous, ogres et compagnie vont investir la commune de Ballan-Miré du 5 au 18 avril prochain. La deuxième édition du Festival Contes et Légendes propose une série de rendez-vous autour du thème du Peuple de la Forêt. Au programme : des expositions, des spectacles pour les plus jeunes dès l’âge de cinq ans, des lectures de contes et des jeux, etc. Pour une série de frissons et d’émerveillement garanti, direction : mairie-ballan-mire.fr
MANGE TA SOUPE ET VA AU LIT !
Si vous projetez d’aller à Paris ce week-end, ne ratez pas le dernier spectacle Les Zim’s s’envolent, des Z’imbert et Moreau. La petite famille, originaire de Montlouis- sur-Loire, connue pour ses chansons enfantines rigolotes vous invite à deux concerts, à 11 h le samedi 5 et dimanche 6 avril, au Théâtre Trévise. Une heure d’enchantement à vivre dès l’âge de deux ans. Les tarifs de 10 à 14 €. Plus d’infos : zimbertetmoreau.com.
√ ÇA LES FAIT RÊVER !
CHEF PÂTISSIER À LA MAISON !
De la pâtisserie amusante avec les enfants : la boîte Scrap- Cooking, avec des astuces pour des desserts rigolos. En vente sur le site : scrapcooking. fr. Magasin Scrap- Cooking, à Tours : 31 rue des Halles.
UN JOYEUX BAZAR !
La boutique existe depuis moins d’un an à Tours, le petit Souk ravit les amateurs de peluches, de doudous et d’accessoires créatifs liés à l’univers enfantin. Une caverne d’Ali Baba avec des prix abordables, située au 35 rue de la Scellerie à Tours.
À LA DÉCOUVERTE DU CLOS LUCÉ !
Un livre ludique et interactif pour les enfants de la maternelle au primaire : Le Clos Lucé et Léonard de Vinci, écrit et édité par la Tourangelle Isabelle Frachet, illustré par Cynthia Thiéry. Une version anglaise existe (traduction Sandrine Gautier). 7,99 €. En vente à La Boîte à Livres.

Catch impro : théâtre coup de poing !

Improviser sur un ring, avec un public qui choisit lui-même les thèmes : c’est le show proposé par La Clef.

(Photo Aude Segunier)
(Photo Aude Segunier)

« Vas y, le thème est : mon mari ronfle. Improvise. Qu’est-ce que tu ferais ? », demande Valérie Lesage, responsable artistique de la compagnie La Clef. Trou noir total. Le black-out, l’hésitation. Pas si évident de se lancer dans une improvisation, comme ça, en quelques secondes. C’est pourtant ce que vont faire les duos de comédiens pour un catch impro, les 4 et 5 avril à Tours.

Catch impro, kézako ? C’est une séance d’improvisation, mais transposée sur un ring, avec les codes du catch. « Rien n’est prévu à l’avance. À l’entrée, le public écrit un thème sur une carte. Ensuite, le spectacle commence : il y a une présentation haute en couleurs, avec un DJ qui envoie du son. Un arbitre rentre, il y a des commentateurs, un faux service d’ordre, des bunnies (jeunes femmes qui défilent avec des panneaux entre les rounds, NDLR)… Là, j’énonce le thème et ça improvise direct, après un décompte de 5 secondes », explique Valérie Lesage.
En fait, une sorte de show à l’américaine. « Le public va voter en criant des trucs. Un bazar monstre ! », rigole-t-elle. Si la compagnie travaille régulièrement avec des pros, le catch impro de ce week-end verra s’affronter des amateurs. « Des gens qui ont un autre métier dans la vie », mais qui sont vraiment doués à en voir les vidéos (lire ci-contre). Par duos, ils devront donc improviser sur des thèmes parfois plus qu’incongrus, à la merci du public. « Des fois, on a même eu des thèmes comme : demain, les ratons-laveurs auront le pouvoir ! »

Alors pour être au top, il faut bien sûr avoir quelques qualités… « Il faut absolument savoir écouter, accepter ce que dit l’autre et savoir surenchérir. Bien évidemment, il faut être prêt à tout et lâcher prise », énonce Valérie Lesage. A contrario, le défaut ultime est de « cabotiner ». Comprendre, quelqu’un qui se préoccupe plus de l’effet public que celui des partenaires. Un travail de longue haleine finalement. Car paradoxalement, « il faut beaucoup bosser » pour savoir improviser. Deux ans d’atelier minimum. « On a tous de l’imagination. Mais on n’accepte pas tous de la faire sortir. Improviser ne s’improvise pas… »
Aurélien Germain

Vendredi 4 avril, mini-tournoi et qualifications ; samedi 5 avril, finale. À 20 h 30, à l’Espace Jacques-Villeret de Tours. Tarifs : Pass 2 jours de 10 à 15 € ; un soir : 11 € sur place, 9 € en résa ou 6 € en réduit. Résas : 02 47 41 14 71 ou contact@laclef37.fr
EN BREF
√ LE CONCEPT
Le catch impro, spectacle interactif, est né à Strasbourg et existe en Touraine depuis 2007. « On n’a pas inventé le concept, mais on s’en est emparé », indique Valérie Lesage. Le public participe et a totale liberté pour les thèmes. Unique restriction : « On censure le graveleux ou encore l’actu politique brûlante… »
MATCH OU CATCH
Catch d’impro et match d’impro sont différents ! Le premier se joue sur un ring, avec les codes du catch ; le second, né au Canada, se réalise sur une patinoire.
LA CLEF
C’est de nouveau la compagnie La Clef aux commandes de cette soirée. Créée en 1997 par des improvisateurs professionnels, dont Séverine Denis et Valérie Lesage, elle propose des interventions basées sur les techniques de l’improvisation et des modules de formation. Ses locaux, occupés par Valérie Lesage et Eric Coatleven, chargé de diffusion, se trouvent au 106, rue de la Fuye. Site : compagnielaclef.fr
LA VIDÉO
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Le Fab Lab : usiner l'innovation

Les fab lab se multiplient en France. Didier Roudaut, président de l’association qui a créé le Fun Lab de Tours, explique le concept et les enjeux locaux.

Didier Roudaut, président du Fun Lab de Tours
Didier Roudaut, président du Fun Lab de Tours

Pour ceux qui ne savent pas, c’est quoi un fab lab ?
C’est un lieu ouvert à tous qui donne la possibilité de faire ce qu’ils veulent avec des outils numériques qui ne sont généralement pas accessibles au grand public. On réduit souvent les fab lab à l’usage de l’imprimante 3D, un instrument très médiatique. Mais dans un fab lab, ce n’est pas l’unique outil que nous offrons. Découpe laser, fraiseuse numérique, nous utilisons tout ce qui est piloté par un logiciel de modélisation en 2D et 3D.
Quelle est l’idée principale qui fait fonctionner un fab lab ?
Nous faisons émerger les innovations des citoyens lambda. L’idée des fab lab est née aux États-Unis dans les années 1990. Neil Gershenfeld, un professeur du MIT, apercevait ses étudiants utiliser les labos et les machines de l’école pour faire des projets personnels. Au lieu de les sanctionner, il a trouvé leur initiative incroyable et il les a aidés en mettant à leur disposition ces outils. En général, la recherche et le développement sont réservés aux entreprises, aux spécialistes, aux chercheurs. Mais il s’est dit : que se passerait-il si on mettait à disposition de tout le monde les mêmes moyens ? Qu’est-ce qui en sortirait ?
L’innovation est donc au cœur de ces fab lab…
Grâce à ces lieux, on multiplie les nouveautés, il n’y a plus de spécialité. C’est une forme de libération des technologies. Un fab lab est ouvert à tous les domaines. Nous constatons d’ailleurs que chaque fab lab a ses problématiques locales. Il y en a un en Afghanistan, par exemple, où le constat reposait sur un manque d’accès à internet dans les foyers. Dans ce fab lab, ils ont travaillé en groupe sur un amplificateur de wifi. Je peux aussi prendre l’exemple de celui de Toulouse, le premier en France. Certains agriculteurs de la région, souhaitant passer en bio, n’y arrivaient pas pour des raisons de coûts de production. Trois étudiants ont mis au point un robot répondant à leurs besoins, qui permet de biner, de désherber… tout ça automatiquement. Leur premier prototype, ils l’ont réalisé dans le fab lab à moindre coût ce qui leur a permis de monter leur entreprise ensuite.
Mais ce n’est pas que ça ?
C’est difficile de décrire complètement les usages d’un fab lab. Il y a aussi des personnes qui veulent juste s’amuser à créer des choses. Tout le monde peut venir dans un fab lab. À Tours, nous demandons juste d’être adhérent de l’association. Il n’y a pas de barrière d’âge, de milieu social… Nous sommes là pour se faire rencontrer des mondes, de mettre ensemble des personnes qui ont des compétences différentes. Quand elles travaillent ensemble, elles ouvrent de nouvelles voies, de nouveaux modes de réflexion. C’est la clé de l’innovation. Depuis plusieurs années, internet a permis à des communautés de se développer, celle du Do it Yourself et des Makers. On peut tout trouver sur internet, avec les vidéos, les tutoriaux… Toutes ces initiatives se sont multipliées mais il manquait un lieu à ces personnes. C’est plus drôle de faire ensemble que tout seul dans son appartement.
Favoriser le vivre ensemble, le partage, encore des avantages du fab lab ?
Le partage, c’est une des notions fondamentales dans un fab lab… Un fichier numérique permet de reproduire un objet à l’infini. Mais la vraie révolution, c’est la possibilité de le partager. Dans le monde, il y a un réseau conséquent de fab lab qui, ensemble, s’entraident, partagent des idées, résolvent des problèmes. À Tours, par exemple, nous avons participé à la création d’un bras articulé. Je constate aussi une entraide entre générations. Nous avons beaucoup d’adhérents de plus de 60 ans, mais aussi des jeunes de 20 ans. Et tous travaillent ensemble. Il y a un passage de connaissance, une ouverture qui se crée aussi. Une fois sortis du fab lab, je suis sûr que leur vision du monde change un peu.
Comment est né le fab lab de Tours ?
J’ai une imprimante 3D depuis quelques années et je trouvais le concept et l’utilisation géniaux. J’en parlais autour de moi sans pouvoir complètement partager. Le fab lab était une réponse parfaite à mes questions. Le principe d’un fab lab, c’est une communauté. J’ai mis en place une page Facebook , juste pour lancer l’idée. Les retours ont été très positifs. En 2012, j’ai appris qu’il y avait un projet de rénovation de l’imprimerie Mame avec le déménagement de l’école des Beaux-arts. Je suis allé voir Tour(s)plus en leur expliquant que notre projet de fab lab pouvait tout à fait s’inscrire dans ce pôle des arts. La proximité d’étudiants créatifs serait un plus, l’idée a fait son chemin. On nous a très vite promis un espace dans ce lieu, mais il fallait attendre les travaux. Pour patienter, nous avons ouvert tous les lundis un atelier à la Cantine numérique, au Sanitas, avant d’emménager fin avril dans ce nouveau local à Mame. Il est livré brut, donc nous allons devoir effectuer quelques travaux. Il y aura un petit délai avant son ouverture au public, le chantier du site restant actif, mais ça devrait être possible quelques semaines après. Notre projet, c’est de pouvoir l’ouvrir toute la semaine. Pour cela, nous sommes encore à la recherche de financements. Nous avons également besoin de machines. Si des entreprises entendent cet appel, nous serions très heureux de pouvoir recevoir du matériel qu’elle déclasserait. Tout se met en place, petit à petit, je suis confiant.
DOSS_PAP_MACHINELes institutions sont-elles impliquées localement ?
L’école d’ingénieurs, Polytech, nous soutiennent depuis le début. Ils ont vite compris qu’un fab lab rendrait la ville encore plus attractive aux étudiants et permettrait l’émergence de nouvelles entreprises. Les collectivités locales ont également compris l’intérêt d’un fab lab à Tours pour le rayonnement de la ville. Mais nous ne sommes pas les seuls à demander des aides. J’essaye de faire comprendre qu’un fab lab est un tiers lieu, comme une bibliothèque, un café, il peut créer du lien social. Certaines personnes viennent à notre atelier juste pour discuter, échanger, apprendre. Comme ils iraient boire un canon dans le bistrot du coin. Nous permettons l’éducation populaire aussi. Certains jeunes déscolarisés viennent dans notre fab lab parce qu’ils s’intéressent aux nouvelles technologies. Très compétents, ils reprennent confiance en eux et peuvent raccrocher au système scolaire.
Le fab lab, si on résume, c’est un projet de société ?
Oui, une façon d’inventer, d’innover. Ça me rappelle les clubs d’informatique et l’arrivée des ordinateurs dans ma jeunesse qui ont permis à l’émergence du métier d’informaticien. Un fab lab permet aussi d’offrir des compétences, de mettre en place des outils qui, demain, serviront peut-être à des métiers nouveaux que nous ne connaissons pas encore.
Propos recueillis par Benoît Renaudin
√ 45
C’est, environ (il y en a qui ne sont pas déclarés), le nombre de fab lab en France. Dans le monde, début 2014, il y en avait 270. En 2012, ils étaient 149 fab lab dans le monde entier.
√ ORIGINE Ces lieux d’expérimentation grand public sont bien nés au MIT (USA) et sont la conséquence directe d’un cours optionnel nommé « How To Make (Almost) Anything » (Comment faire (presque) n’importe quoi).
√ OBSOLESCENCE Au lieu de jeter votre machine à laver, parce que remplacer une pièce coûte aussi cher que d’en racheter une, vous pouvez la redessiner et la fabriquer grâce à une imprimante 3D dans un fab lab. Finie l’obsolescence programmée !
**POUR ALLER PLUS LOIN**

Reportage : Soirée Fun Lab à Tours

Cinq inventions sorties d’un fab lab

Cinq inventions sorties d'un fab lab

Notre top des meilleures idées qui ont été inventées à travers le monde.

Chitato Chair1- La Chitato chair
Cette chaise vient du Hon Fab Lab de Yogyakarta en Indonésie. Chitato, c’est une marque asiatique de chips apéro. Comme quoi, il y a aussi beaucoup de designers qui s’intéressent aux fab lab.
 
 
 
Fabfi2-Le FabFi
Cette antenne, comme Didier Roudaut en parlait dans l’interview, sert à amplifier un signal wifi. Inventée dans le fab lab de Nangarhar en Afghanistan, l’invention s’est propagée un peu partout dans les pays qui manquent d’un réseau internet étendu. Bien sûr, les plans sont mis en ligne pour que le Fabfi profite à tout le monde.

3-Une table pour beatmakerBEatmaker
Il s’agit d’une plaque métallique avec des symboles qui, une fois que l’on passe sa main, activent un son. Cette invention du Relab à Liège est hyper groovy ! Voir ce que ça donne quand des beatmakers s’en emparent sur relab.be
 

4-L’OcOctawormtaworm
Ce robot a été imaginé et fabriqué dans le fab lab de Santiago du Chili. L’octaworm peut se déplacer dans des tuyaux où l’espace est trop confiné et inaccessible aux humains ou à différentes machines.

Fab house

5-Fab lab house
En Espagne, c’est carrément un projet architectural qui a passionné les membres du fab lab de Madrid. Cette maison en bois, avec des panneaux solaires permet de produire trois fois plus d’énergie qu’elle n’en consomme. En plus, à l’intérieur (qui est hyper design) il y a une petite serre pour faire pousser ses légumes.

Reportage : Soirée Fun Lab à Tours

Le Fab Lab de Tours existe depuis plusieurs mois, en plein développement, il organise chaque lundi soir un atelier ouvert à tous. On est allé faire un tour

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La nuit tombe sur le Sanitas, quelques personnes avec des sacs plastiques remplis de cartons s’engouffrent dans le nouveau bâtiment qui accueille la Cantine numérique. Dans cet espace dédié au co-working, le fab lab de Tours s’y réunit chaque lundi soir en attendant d’avoir un local à lui. Toutes les semaines, les férus de technologie, des étudiants, des retraités, des passionnés se réunissent pour avancer sur leurs projets. Ou simplement voir ce que les autres font. La salle de la Cantine numérique se remplit peu à peu.
Certains ouvrent des mallettes en bois qui cachent en fait des imprimantes 3 D. D’autres sortent simplement leur ordinateur. Vincent, lui, déballe de son sac à dos un circuit électronique. Cet informaticien a accepté d’aider la Maison des jeux de Touraine sur un de ses projets. « Un jour, ils sont venus au fab lab en cherchant des personnes capables de les aider sur l’adaptation en grandeur réel du jeu Tic Tac Bomb. Le principe est simple : il y a plusieurs pupitres avec des participants qui se passent une bombe. Elle peut éclater à n’importe quel moment et les joueurs doivent faire des associations de mots pour s’en débarrasser. Moi, je dois trouver un moyen d’adapter le système avec mes connaissances en électronique. En plus de renouer avec cette passion que j’avais un peu laissé tomber, je fais des choses que je pourrai peut-être réutiliser dans ma vie professionnelle. »
Des projets comme celui de Vincent, il y en a autant au fab lab que d’adhérents. Juste à côté, deux membres essayent de faire fonctionner un petit moteur grâce à un Arduino. Ce microcontrôleur est au centre de presque toutes les inventions au fab lab, il permet de piloter à peu près n’importe quoi. Pas très loin, ça parle microprocesseur. Dans un autre coin, un petit groupe a installé un micro projecteur et improvise un cours sur le fameux Arduino. Il n’y a pas beaucoup de femmes dans la salle.
Le petit bruit des imprimantes 3D n’arrive pas à couvrir les conversations. Ça parle tout azimuts, de robots, de programmation, de modélisation 3D, d’électronique… Personne ne regarde de haut les néophytes accueillis à bras ouverts et les curieux qui viennent pour la première fois. Les adeptes du fab lab deviennent même très bavards, comme s’ils étaient pressés de partager leurs découvertes, leurs connaissances. Jean-Marc a mille idées à la minute. Il travaille à la Poste et invente sans arrêt des systèmes qui lui permettent de faciliter sa vie quotidienne. « Dernièrement, j’ai voulu changer de chauffage chez moi. Un chauffagiste m’a parlé des puits de chaleur. Le système est pas mal, mais ça coûte cher et ce n’est pas si efficace que ça. En me renseignant, j’ai découvert que le niveau d’hygrométrie jouait sur le confort ressenti dans une pièce. Je suis en train d’imaginer au fab lab un système qui permettrait de faire baisser l’humidité dans ma maison et de garder ma vieille chaudière. »
>> Le site du Fun lab de Tours
>> Leur Facebook
 

Exclu tmv : une créature d'origine marine dans la Loire

Découverte exceptionnelle ce matin, dans la Loire, à quelques mètres du pont Wilson.

La photo montre bien la présence d'un animal étrange.
La photo montre bien la présence d’un animal étrange.

La découverte de ce mardi a de quoi laisser bouche bée. Aux environs de 7 h 30, ce matin, un pêcheur a aperçu une forme étrange qui zigzaguait dans les eaux de la Loire.
« J’ai d’abord pensé à un gros poisson, mais ses déplacements étaient trop étranges. Je n’avais jamais vu ça. C’est là que j’ai vu un corps spongieux, plein d’écailles noirâtres, et terrifiant émerger », raconte André Pascalin, 64 ans.
L’alerte est donnée rapidement et le pêcheur a le temps de prendre en photo « la chose », comme il la surnomme.
Dépêchée sur place, la gendarmerie a effectué les premières constatations d’usage. Incrédules, ils ont alors immédiatement appelé la brigade cynophile et des enquêteurs du Centre d’études parapsychologiques et des phénomènes inexpliqués (CEPPI).
« Il s’agit vraisemblablement d’une espèce unique au monde », a déclaré le directeur du CEPPI. « Tout porte à croire que nous avons affaire à… une sorte… d’animal qui ressemblerait au monstre Loch Ness », a-t-il déclaré en comité restreint, légèrement balbutiant.
Tmv était sur les lieux et a pu voir le monstre marin de la Loire. D’après nos estimations, il mesurerait environ 17 mètres de long.
Apparemment très farouche, il plonge régulièrement et ne fait surface que pour – semble-t-il – prendre sa respiration.
Le périmètre est bouclé. Pêche et baignade sont bien évidemment interdites jusqu’à nouvel ordre.
« Les contrevenants s’exposent à une amende de 5 000 € et une peine d’emprisonnement », a rappelé la gendarmerie.
Manuel Valls, nouveau premier Ministre, devrait arriver sur les lieux en début d’après-midi.
 

Tour(s)plus / L'agglo bascule aussi

Quid de l’agglo et des dossiers qui vont suivre, après ces municipales ?

Première historique : Tour(s)plus va être dirigée par la droite tourangelle. Depuis sa création en 1999, la communauté d’agglomération n’avait connu que la gouvernance de Jean Germain et des municipalités de gauche majoritaires. Mais la double défaite du maire sortant de Tours et de Philippe Le Breton à Joué-lès-Tours va, mathématiquement, faire basculer Tour(s)plus dans le giron de la droite.
Le changement de municipalité à Ballan-Miré et Fondettes ne fait qu’asseoir cette suprématie déjà esquissée au premier tour des élections par Saint-Cyr et Saint-Avertin.
C’est la première fois en France que les électeurs votaient en même temps pour les conseillers municipaux et communautaires. À Tours, sur les 47 membres communautaires, 32 seraient de droite, laquelle contrôle désormais 11 communes des 19 qui composent Tour(s)plus. Depuis plusieurs années, l’agglomération tourangelle prend de l’importance dans les grands aménagements de l’aire urbaine. Elle gère notamment le réseau de bus et surtout, le tram. Active dans la culture, elle s’occupe de nombreuses salles, notamment Le Temps Machine.
L’arrivée de la droite à sa tête pourrait remettre en cause les futurs grands projets initiés par la présidence de Jean Germain.
Dès maintenant, se pose une première question : qui va prendre la tête de l’agglomération ? Si traditionnellement, c’est le maire de Tours qui devrait diriger Tour(s) plus, ce n’est pas une règle écrite dans le marbre. Serge Babary n’a d’ailleurs pas parlé de l’avenir de l’agglomération lors de sa victoire à Tours. Le nom de Philippe Briand, le président de l’UMP d’Indre-et-Loire, circule depuis le début de la semaine. Le maire de Saint-Cyr, en plus d’avoir été réélu haut la main au premier tour (75 %), est député de la 5e circonscription d’Indre-et-Loire depuis 1997. Proche de Sarkozy, Philippe Briand fait office de leader de l’UMP tourangelle.
B.R.

Philippe Briand, pressenti pour prendre la tête de l’agglomération tourangelle.
Philippe Briand, pressenti pour prendre la tête de l’agglomération
tourangelle.

 

Analyse : Tours vire au bleu

Les municipales 2014 sont terminées. Tours est passée à droite et sera gérée par Serge Babary. Analyse de ce qui l’attend.

(Photo NR Patrice Deschamps)
(Photo NR Patrice Deschamps)

Dimanche soir, Jean Germain, au moment de reconnaître sa défaite, avec une indéniable dignité, avait assuré que l’équipe sortante ne pratiquerait pas la politique des tiroirs vides et de la déchiqueteuse à papier.
Et c’est vrai que nombreux sont les dossiers sur lesquels le maire élu, Serge Babary et son équipe vont avoir à se positionner très rapidement. La question des rythmes scolaires et la grogne qui s’en est suivie à Tours (dont la municipalité sortante avait sans doute sous-estimé la portée) a toutes les chances de revenir sur la table. Il ne pourra pas être question de remettre en cause la loi en elle-même, il faudrait un retour en arrière gouvernemental pour cela, mais l’application du texte, notamment en ce qui concerne les horaires et l’organisation des activités périscolaires, relève de la compétence municipale.
Côté urbanisme, il faudra statuer sur la deuxième ligne de tram, dont on peut présager qu’elle ne sera pas une priorité pour la nouvelle
équipe. Le nouveau maire n’a jamais caché son scepticisme quant à cette réalisation phare de son prédécesseur.
Quid, encore, du vaste projet de réaménagement du haut de la rue Nationale ? Et de l’îlot Vinci ? Et de la cité Mame, destinée par l’équipe Germain à devenir un pôle d’enseignement des arts graphiques ? Pour ce qui est du virage Nascar du Parc Expo, l’affaire semble entendue : il faudra sans doute reboucher les premiers trous du chantier. Issu du monde économique (chef d’entreprise et président de la CCI), Serge Babary aura sans doute à cœur d’envoyer un message fort aux entreprises et aux commerçants de la ville. Enfin, précision importante, apportée dès dimanche soir sur le plateau de TV Tours, par l’intéressée elle-même : Sophie Auconie, 2e de liste, ne sera pas première adjointe à Tours. Elle préfère se concentrer sur sa fonction de députée européenne et, surtout, sur la campagne électorale à venir. Autre joute politique qui s’annonce bien difficile pour la gauche, autant au niveau local que national.
Matthieu Pays
√ 44,06 %
C’est le taux d’abstention relevé pour la ville de Tours, lors du second tour des municipales. Il était de 47,62 % au premier tour.

Dernier Désir de Bordaçarre et inédit de Johnny Cash !

Les sorties culturelles de Doc Pilot, à la 1re personne du singulier.

Jean Mi Truong
Jean Mi Truong

Dernier Désir le nouveau roman de Olivier Bordaçarre a la force d’une biographie, à le croire un scénario vécu, un drame ; ce récit est un film, sa souffrance un abîme, son cynisme une médecine à l’erreur et à la chute. Les histoires d’amour finissent toujours mal : je pense au Rita Mitsuko, au Petit Train aussi, celui qui emmène les humains, celui qui emmène les bovins, les chevaux de l’Est dans les cannellonis de l’Ouest… Au Nouvel Olympia, Fratrie de Marc Antoine Cyr dans une mise en scène de Didier Girauldon (remember Les Gueuribands), dépouillée mais très efficace pour exposer les rapports de force entre quatre jeunes frères en construction ; la scène finale pose la condition humaine, son caractère immuable face au temps qui passe… Au soir dans les Nocturnes de Georges Lang, Happy de Pharell Williams ( si le légendaire Ancien s’y met c’est que c’est pas de la daube)… La vidéo We are Happy from Tours cartonne à 95 000 vues en une semaine, n’en déplaise aux jeunes vieux cons qui veulent toujours casser les pattes des générations montantes… Passage à la Galerie O’Zart rue des Bons Enfants, pas d’expo particulière mais un accrochage disparate des artistes résidents : j’aime ce joyeux méli-mélo de talents disparates…
Une pensée vers l’ami Mauricio Cordero désormais à Lowell aux USA ; il m’avait ouvert au monde de Johnny Cash dont un album inédit vient de sortir, une œuvre enregistrée au début des 80’s et considérée comme ringarde par les labels de l’époque… Autre chanteur légendaire, Léo Ferré mis à l’honneur au Centre culturel communal de Saint Pierre des Corps, d’abord par le chanteur Antonin Beranger dans une prestation intense et passionnée, avant celle du légendaire Serge Utgé-Royo et de son groupe, généreux tribun populaire entouré  par des musiciens de génie dont, Léo Nissim au piano, Jean Mi Truong aux drums, l’ex batteur du groupe de jazzrock Zao dans les seventies, mais aussi d’Indochine dans les 80 et 90 sans parler d’une kyrielle d’autres expériences. Quand des musiciens d’un tel niveau se mettent avec intelligence au service de la chanson, ça fait mal et c’est bon… Au retour dans la tv, un concert live de Marvin Gaye à Montreux en 80 ; une soirée pleine de satisfactions comme pour les Stones qui font le Stade de France blindé. Ils ont du pot ces gars là et un sacré coup de fourchette…
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=CGQo6zpVzt8&feature=kp[/youtube]
The Jean Genie de Bowie en fond sonore, en route au Grand Hall pour le concert de James Blunt  ; belle surprise à l’arrivée avec une prestation totalement inespérée de Gavin  James en première partie, qui seul avec sa guitare, sa voix et son humanité, emballe un public venu pour la star dont le show sera ennuyeux, long, répétitif… à mes yeux et mes oreilles, car je ne suis pas fan. Au retour sur Arte, un reportage sur le cri d’amour des fans pour Springsteen, alors comment moi aussi ne pas crier d’amour devant le petit écran noir de mes nuits blanches (salut Claude toi qui a gagné alors que tu étais born Toulouse et pas in the USA).

Municipales : Serge Babary, nouveau maire de Tours

Pour le second tour des municipales, tmv vous livre infos et résultats tout au long de la soirée.

Comme la semaine dernière, tmv suit en direct les municipales 2014. Pour rappel, lors du premier tour, Jean Germain a été égratigné par Serge Babary ; le FN, lui, a percé (cf. notre analyse ICI). Ce dimanche soir, nous connaîtrons le nom du nouveau maire de Tours.
22 h 09 : résultats définitifs >> Babary (Tou(r)s ensemble, 49,76 %) ; Germain (Tours, tout simplement, 41,68 %) ; Godefroy (Tours Bleu Marine, 8,57 %).

Photo capture écran http://elections.tours.fr/
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22 h 05 : Sur 71 bureaux, Babary (49,62 %) ; Germain (41, 97 %) et Godefroy (8,61 %)
21 h 46 : Plus que dix bureaux à dépouiller. Le FN n’a pas franchi la barre des 10 %.
21 h 37 : les résultats définitifs bientôt connus. Sur 62 bureaux, Babary (48,23 %) ; Germain (42,78 %) et Godefroy (8,99 %).
21 h 30 : Joué-les-Tours bascule à droite !
21 h 26 : déclaration de Serge Babary sur TV Tours : « Ce soir, les Tourangeaux expriment leur volonté de changer. »
21 h 22 : « François Mitterrand disait « quand on est dans les sables mouvants, on évite de s’agiter ». C’est ce que je vais faire. » (Jean Germain)
21 h 17 : déclaration de Jean Germain sur TV Tours : « Nous avons perdu cette élection. Je félicite Serge Babary »
« Après cette élection, je vais rentrer dans un certain silence. »
21 h 07 : Tours passe à droite. Jean Germain reconnaît sa défaite.
21 h 04 : 34 bureaux dépouillés et Serge Babary reste en tête (46,84 %).
20 h 56 : les chiffres changent, rechangent et rechangent encore ! Sur 24 bureaux, Babary (45,33 %) ; Germain (44,29 %) et Godefroy (10,38 %).
20 h 50 : pour l’instant, seules 65 voix séparent Jean Germain et Serge Babary.
20 h 42 : 14 bureaux sur 75 : Babary (43,89 %) ; Germain (45, 36 %), Godefroy (10, 75 %)
20 h 33 : 6 bureaux sur 75 : Babary (48,15 %) ; Germain (42,69 %) et Godefroy (9,16 %)
20 h 28 : Chinon passe à droite : Jean-Luc Dupont (« Un nouveau souffle pour Chinon ») 62,47 %, Celine Delagarde (« Chinon 2020 ») 22,75 %, Bernard Sicot (« Ensemble bougeons Chinon ») 14,76 %.
20 h 25 : Et de deux bureaux dépouillés ! Serge Babary reste en tête.
20 h 14 : premier bureau dépouillé : Tou(r)s ensemble 45,04 % ; Tours bleu Marine 10,18 % ; Tours tout simplement 44,18 %. Serge Babary devance donc Jean Germain… d’une voix (177 contre 176).
20 h 10 : Jean-Patrick Gille : « Il y a une interrogation sur le devenir du vote du Front national (…) » et évoque l’idée de « s’être préparé » en cas de défaite (TV Tours)
20 h 05 : Les Verts laissent entendre que Tours basculerait à droite ! (Info de la Nouvelle République)
19 h 44 : D’après La Nouvelle République, sur 12 bureaux (Fontaines + hôtel de ville), soit un peu plus de 12 000 électeurs, la participation s’établit à 59 % contre 54 % dimanche dernier.
19 h 30 : les dépouillements ont commencé. Les résultats tomberont dans la soirée.
18 h : Plus qu’une heure pour voter !
17 h 40 : A 17h, la participation en Indre-et-Loire était de 58,12 %. Une progression, comparé au premier tour.
16 h 30 : visiblement, la pluie fait venir les Tourangeaux dans les bureaux de vote !
N’oubliez pas, vous avez jusqu’à 19 h !
2014-03-30 16.18.27
12 h 40 : à midi, le taux de participation dans le département de l’Indre-et-Loire atteint les 20,87 % (contre 21,50 % au premier tour).
A titre de comparaison, il est de 19,20 % dans le Loir-et-Cher.
Plus généralement en France, à midi, 19,83 % des votants s’étaient rendus aux urnes.
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Escapade en Corse : la côte cachée

Au sud-ouest de la Corse, du golfe de Propriano aux villes de montagne, se cache un patrimoine exceptionnel !

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1. Visite de Propriano.

Port principal de l’ouest de l’île, au fond du golfe de Valinco, Propriano est très animé et assez touristique. À ne pas rater, le lieu le plus vivant de la ville : le port de plaisance. Il accueille vacanciers, navires de luxe et bateaux de pêche.

2. Randonnée côtière.
Partez du joli port de Campomoro, niché à la pointe du golfe de Propriano. En empruntant des sentiers de bord de mer, encore très préservés, vous verrez en contre bas de belles criques rocheuses aux eaux bleues. Profitez d’une petite baignade pour découvrir les paysages sous-marins. Puis rejoignez la Tour Génoise, édifiée en 1586 pour protéger l’île comme des dizaines d’autres sur tout le littoral corse. Au sommet, la vue sur la Méditerranée et le golfe est imprenable.

3. Découverte archéologique.
La Corse cache de véritables trésors millénaires. Il reste encore plus d’un millier de menhirs, la majorité autour de Sartène. Sur le plateau Cauria s’alignent stèles, statues et dolmens, très bien conservés. Le musée de la préhistoire corse et de l’archéologie de Sartène permet d’en apprendre plus.

4. Détente dans les bains de Baracci.
Au cœur des ruelles du village d’Olmeto, ces anciens thermes romains, refaits il y a une vingtaine d’années, sont chargés d’histoire. Dans une ambiance reposante, plongez dans une eau à 39°C, sulfurée et connue pour ses bienfaits médicaux. Idéal pour un après-midi de repos loin de la foule. À la sortie, une balade dans Olmeto.
F.B.
EN BREF
√ OÙ BOIRE UN VERRE ?
L’Oasis Terrasse en bord de plage, paillotes les pieds dans l’eau ! Ce bar/ restaurant est idéal pour profiter du soleil et du bruit des vagues entre amis ou en famille. Il est ouvert toute la journée, mais surtout très animé dès la nuit tombée. 40, avenue Napoléon III, Propriano, tél. 04 95 76 22 36

√ OÙ MANGER ?
Arrêt incontournable « Chez Antoine » à Olmeto. Le cadre n’est peut-être pas le plus faste, mais tout le reste est simplement parfait. Accueil chaleureux, service excellent et surtout cuisine délicieuse. Goûtez les spécialités corses (porcelet au feu de bois, très fin) et les très bonnes charcuteries, arrosez d’un vin corse, bien sûr. 12 cour Antoine Balisoni, Olmeto, 06 13 52 13 14

Chroniques culture #19

Comme chaque semaine, petit tour au pays de la culture avec nos chroniques : DVD, TV, BD et le fameux jeu vidéo coup de cœur !


LE CD
COM TRUISE – WAVE 1
Il faut au moins lui donner ça : c’est le meilleur pseudo de musicien de tous les temps. Com Truise, c’est en fait Seth Haley, un DJ du New Jersey. Son truc”? De l’électro cool, à base de grosses basses, de rythmes entêtants. Pas l’album du siècle mais une petite sucrerie qui va très bien pour un apéro entre amis. Avec ce qu’il faut de vintage, notamment sur les synthés, Wave 1 peut parfois faire penser aux Daft Punk (Com Cruise a déjà remixé plusieurs de leurs albums). Rafraîchissant.
LA SÉRIE
HOUSE OF CARDS – SAISON 2
Canal plus n’a pas tardé à diœuser cette nouvelle saison, mise en ligne il y a quelques semaines aux États-Unis par Netflix. On retrouve avec un plaisir mêlé de dégoût (attention spoiler) Franck Underwood, fraîchement nommé vice-président, et sa femme, Claire Underwood. La deuxième saison monte d’un cran dans l’inhumanité, la cruauté politique et le crime d’intérêt. Le cynisme atteint très vite son paroxysme, insupportable, mais brillant. Épisodes 6 et 7 sur Canal +, le jeudi 27 mars, à 20 h 30.
LA BD
LES AUTRES GENS
Avec cette série dont les tomes 14 et 15 viennent de sortir, le scénariste Thomas Cadène réinvente le feuilleton façon BD. Entouré par la crème des dessinateurs de la nouvelle vague (Bastien Vives, Loïc Sècheresse, Terreur Graphique…), il entremêle avec bonheur une multitude de personnages et autant de situations rocambolesques. Le tout forme un vaste maelström qui fait des Autres Gens une des aventures éditoriales et fictionnelles les plus novatrices de ces dernières années.
H. Bourit
LE JEU
PLANTS VS ZOMBIES
Version reliftée d’un jeu de Tower Defense créé en 2009 par Pop Games, la nouvelle version de Plants vs Zombie est un jeu d’action coloré et complètement barré opposant des légumes à une horde de zombies fermement décidés à n’en faire qu’une bouchée. Humour potache, action frénétique : Garden Warfare n’a pas d’autre ambition que vous distraire. Et il faut reconnaître qu’il le fait plutôt bien.
Pop Games, + 7 ans, Xbox 360 et Xbox One, de 30 à 40 €.
L.Soon

Pour les kids : l'atelier d'écriture

Un atelier d’écriture ? Ce n’est pas réservé aux adultes ! Les enfants ont le leur maintenant.

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Une ambiance studieuse, des stylos, des feuilles. Nous sommes un samedi matin au premier étage de la librairie La boîte à Livres, rue Nationale, à Tours. Une dizaine de garçons et de filles âgés de 8 à 12 ans manient les mots sous le regard bienveillant de Marie Remande. Cette journaliste indépendante anime depuis maintenant trois ans des ateliers d’écriture pour les petits Tourangeaux. Son approche basée sur la pédagogie Freinet (fondée sur la libre expression des enfants) se veut, avant tout, ludique et sensorielle. Avec Marie, on joue avec les mots, on compose des poèmes, des calligrammes, des acrostiches et surtout on laisse place à son imaginaire et à sa créativité ! Une fois le travail terminé, chacun écoute avec respect la production de l’autre. « L’important est de donner le goût de l’écriture à ces jeunes et pourquoi pas de révéler des talents qui s’ignorent ! », explique, avec tendresse, la coordinatrice de l’atelier. Ce qui est sûr, c’est que ces écrivains en herbe enrichissent leur vocabulaire et prennent confiance en eux. Et à cet âge-là, on en a souvent besoin !
+ Dans le cadre du Printemps des poètes, les enfants réservent une surprise poétique aux visiteurs le samedi 29 mars de 11 h 30 à 12 h 30. Atelier écriture/enfants : un samedi par mois, de 10ƒh à 11 h 30 à la Boîte à Livres à Tours. 12 € la séance. Réservation conseillée au 06 07 46 18 58. Plus d’infos : marieremande.livreaucentre.fr

Olivier de Benoist : faux macho, vraie interview

Pour sa venue à Tours, le 28 mars, tmv a passé un petit coup de fil à l’humoriste ODB. Fumant !

ODB (Photo William LET)
ODB (Photo William LET)


Vous vous appelez en vrai Baron de Benoist de Gentissart… Je peux vous tutoyer quand même, baron ?

(Rires) Par téléphone, oui, ça passe !

Tu as défendu les hommes pendant trois ans dans ton spectacle. Dans le nouveau, Fournisseur d’excès, tu défends les femmes : c’est parce que ton épouse et ta belle-mère te faisaient la tête ? 
C’est venu après avoir crée ce personnage pittoresque dans mes anciens sketches, ce misogyne sans le savoir : bref, un con ! C’est un personnage qu’on aimait bien, mais je voulais d’autres aventures. Maintenant, le spectacle est plus long, car il y a beaucoup plus de boulot pour défendre les femmes ! J’enfile la robe : du coup, je suis le seul avocat après Maître Vergès à défendre une cause perdue…

Beaucoup te collent l’étiquette de macho. Ce n’est pas un peu embêtant et réducteur, à force ? 
En fait non, car les gens qui me connaissent ajoutent toujours un mot, comme « macho rigolo » et ils savent comprendre les blagues et le second degré. Le vrai humour macho me gave, me fatigue. Ça ne m’amuse pas.

Dans un sketch, tu dis : « le mariage est un cercueil dont les enfants sont les clous. » Tu dois être quelqu’un de très romantique, non ?
(Rires) Je ne suis pas très romantique, oui ! Mais la formule est jolie. C’est d’ailleurs la caractéristique de mon humour : les formules qu’on peut reprendre après. Ça me fait marrer. C’est comme quand je me transforme en femme et que je dis « Tiens, j’ai un peu de temps, je vais faire la gueule ! » Il y a plusieurs types d’humoristes : de situation, visuels, le stand-up… Moi, c’est à texte.

D’ailleurs, aux repas de famille, tu es le rigolo de service ou super sérieux ? 
Tu sais, les humoristes sont chiants dans la vraie vie. Au quotidien, je suis normal. On n’a pas besoin de faire rire en permanence quand on fait ça comme métier.

Tu sais qu’une fois, je me suis disputé avec ma copine à cause de tes sketches. Qu’as-tu à dire pour ta défense ? 
(Rires) Sérieux ? Lequel ?

Celui sur les rapports hommes/femmes…
Tu vois, c’est drôle. C’est un sketch qui est beaucoup vu et qui reprend plein de préjugés. Ça fait beaucoup rire les couples. C’est du foutage de gueule énorme. On pourrait faire le même pour les hommes. Quand ils sortent du spectacle, ça fait du bien aux couples, ça leur fait un bol d’air. Mais c’est bon, dans le nouveau spectacle, je m’égratigne moi-même et les hommes !

Bon, question sérieuse :tu es catholique. Peut-on rire de la Religion ou pas ? 
Euh… Oui, oui ! Mais je ne fais pas de blagues sur les cathos dans mon spectacle. J’en ferais si je pouvais en faire sur les trois religions de la même manière.

A la base, tu es juriste. Tes parents ont dû être heureux quand tu as fait ton coming-out humoristique…
Ouais, mais en fait, ce n’est pas comme dans les films. C’est venu progressivement. J’ai fait cinq ans de Droit et des castings, de la magie… J’ai six frères et dans une famille nombreuse, on ne traite que les urgences ! Il y a 50 ans, ça aurait sûrement été plus complexe. Le seul truc, c’est que dans mon milieu, dès qu’on n’a plus d’actu, on te dit « Ah, ça ne marche plus ? »

Comment es-tu dans la vie de tous les jours ? 
Normal. Trop normal pour ce milieu d’ailleurs.

Et quand même stressé en montant sur scène ?
Tu rigoles ? Évidemment ! Sur scène, on doit toujours tout prouver, même après 15 ans de scène. Pas possible de ne pas avoir le trac !

Tu as dit une fois que Gad Elmaleh était ton humoriste français préféré. Tu le trouves toujours aussi drôle depuis sa pub LCL ?
(Rires) Pourquoi il a fait ça, je me demande… Enfin, je reste persuadé qu’il est drôle. Il a vrai talent, c’est un humoriste complet.

Au fait, comment écris-tu tes spectacles ?
Je l’écris à quatre mains avec Vincent Leroy. On se pose à 10 h du matin, dans un bar et on échange. Ensuite, j’appelle des copains, etc. pour le répéter. Je teste tous les effets que je fais. Car le public a toujours raison dans l’humour.

Tu t’es quand même pris de gros bides parfois ?
Oooh oui ! Quand le rire ne vient pas, c’est l’horreur. Un ange passe…

Merci pour l’interview. Je te laisse convaincre les gens d’aller voir ton nouveau show…
On m’a fait deux compliments sur Fournisseur d’excès : il est plus drôle que l’autre et trop court, alors qu’il fait 1 h 35 ! Je suis ravi du résultat. Une autre qualité, c’est aussi sa diversité des formes d’humour. Merci !

Propos recueillis
par Aurélien Germain

« Fournisseur d’excès », d’Olivier de Benoist. Vendredi 28 mars, à 20 h 30, au Vinci. Tarif : 42 €.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=V0ydhbfVZGE[/youtube]

"Il y a un retour du gratuit"

J.-L. Sagot-Duvauroux est philosophe et écrivain, il est l’auteur d’un essai « De la gratuité » chez L’Éclat (2006), disponible gratuitement sur internet.

DOSS_PAP23Le café suspendu, les potagers en libre service en ville, le marché gratuit… Qu’est-ce que ces initiatives gratuites disent de nous ? C’est le sans prix qui fait le sens de notre vie et on n’en a pas toujours conscience car on évolue dans un univers du tout marchand. Le fait d’offrir un café à quelqu’un, de lui donner, c’est agréable, et symboliquement important. Ces petites choses tentent de rétablir un culture de la gratuité, alors que c’est la culture marchande qui prime. Dans notre vie, ce qui est sans prix, donc gratuit, est ce qui a le plus d’importance à nos yeux. Prenons l’exemple d’une puéricultrice dans une crèche, elle s’occupe des enfants en vendant sa force de travail, et quand elle rentre chez elle, pour s’occuper de son propre fils, elle le fait gratuitement ! D’ailleurs, elle le prendra très mal si un jour il souhaite la rembourser ! On ne vend pas tout de nous-même.
Ces petites solidarité, c’est un souffle nouveau…? Dès la fin du XIXe siècle jusqu’aux années 1980, il y a eu ce mouvement des utopies de la gratuité. C’était très fort, c’était le communisme, la baisse du temps de travail, le partage des richesses… Mais la chute du communisme à la fin des années 1980 a fait largement douter de ces idéaux et le marché s’est engouffré là-dedans. Aujourd’hui, on peut dire qu’il y a un reflux du gratuit, mais de manière très différente et positive, car le mouvement vient du local. Il n’est plus ni national ni global. C’est une utopie qui revit sans danger de totalitarisme car elle renait par la liberté de chacun, par la base. À grande échelle, les États sont tétanisés par la gestion comptable de la politique, la finance etc. Alors qu’au niveau local, on a des perspectives différentes et on arrive à trouver des systèmes de partage.
Est-ce qu’on peut rapprocher les nouveaux modèles de consommation collaborative nés sur internet type covoiturage, de ces élans de gratuité ? On peut dire de façon générale qu’internet dessert le rapport marchand et le rend plus beau. Il y a beaucoup de politique à faire en prenant cela en compte ! Prenez mon livre sur la gratuité : l’éditeur l’a mis en libre service sur son site internet, et pourtant il dit que les ventes se portent mieux en faisant cela ! Car le réseau s’élargit et le livre a une valeur ajoutée, en tant que produit/objet industriel, que le gens veulent bien payer ! Sur internet, il y a aussi une culture du logiciel libre, du partage des connaissances et des idées, gratuit, libre, pour tous, c’est passionnant !

Le Tours gratuit : donnez comme vous prenez

Café en attente, Gratiferia, Happy troc… Des mouvements ponctuels de gratuité venus du monde entier se multiplient à Tours, entre nouveaux modes de consommation et façon locale de repenser les échanges humains.

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Sur une grande ardoise noire, à l’Instant ciné rue Bernard-Palissy, treize petits bâtons suivent le mot café. Comme ces traits que l’on trace, en comptant les jours. Là, ce sont des consommations « en attente » : quelqu’un paye deux cafés et en laisse un sur ce tableau, afin de l’offrir à un(e) inconnu( e). Bienvenue dans une de ces nombreuses zones gratuites qui prolifèrent tout doucement à Tours. Un petit geste désintéressé pour changer les choses. Comme cela. Parce qu’on sous-estime parfois la largesse du cœur humain.
Ce concept (aussi appelé café suspendu), Sylvain Petitprêtre, le gérant de l’Instant ciné, y a immédiatement accroché. « Quatre étudiantes sont venues me voir et je me suis tout de suite lancé. » Il prend son ardoise, y inscrit les consommations en attente : café, expresso, thé ou encore jus de fruits… Ses clients se prêtent au jeu. Payer 4 € au lieu de 2 € pour être solidaire, aider. « L’exemple typique, ce sont les petits groupes d’étudiants. S’ils sont cinq ou six, il y en aura souvent un qui ne peut rien consommer, faute de moyens. » Il peut donc prendre un café suspendu. « Il y aussi des retraités… », en raison de leur petite retraite ou simplement pour retisser un lien social un peu usé. On se pose alors la question des malintentionnés qui voudraient avoir leur petit café gratuit : « Alors oui, bien sûr, ça marche sur la confiance », souffle Sylvain Petitprêtre, avec un large sourire.
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Lancée au départ en Italie, cette idée de café en attente a beaucoup plu à quatre copines de l’IUT de Tours. Julie, Agathe, Élisabeth et Ingrid, étudiantes en Gestion des entreprises et administrations (GEA), ont décidé de tenter le coup pour leur projet d’école. « Il n’y avait rien à Tours, ville pourtant connue pour ses cafés. Il y avait un potentiel. Et je trouvais ça tellement bien… On s’est donc lancées en novembre », raconte Ingrid Merleau. Voix douce, posée, elle explique s’être heurtée au refus de certains cafetiers de la place Plumereau et du Monstre. « À cause des stéréotypes… On s’imagine le SDF qui vient, dégoûte le client », soupire-t-elle, trouvant cette attitude « dommage ». « L’un d’eux nous a même dit : “ Je ne vois pas pourquoi je paierais le chauffage pour quelqu’un qui ne paie pas son café ’’… »
Pourtant, cela ne coûte rien au gérant et il peut poser ses conditions. Pour l’instant, ils ne sont que quatre cafés tourangeaux à participer. Les étudiantes aimeraient, bien sûr, plus de participants. « Ça a de très bonnes répercussions et ce n’est pas du boulot en plus pour eux ! » Un concept qui pourrait d’ailleurs aussi donner des idées à d’autres. « Baguette en attente » utilise le même principe : une achetée pour soi, l’autre mise en attente pour une personne dans le besoin. Une centaine d’établissements dans une soixantaine de villes en France participe. Succès plus mitigé en Touraine, puisque, pour l’instant, seule la boulangerie EmiNico à La-Croix-en-Touraine (près de Bléré) joue le jeu.
Cette philosophie du prendre et donner, c’est aussi ce que va tenter La Belle Rouge, à Joué-lès- Tours, une salle proposant habituellement des manifestations artistiques et culturelles. Le 18 mai, elle organise une Gratiferia. Un néologisme en espagnol qui signifie foire gratuite. L’idée, née dans les quartiers populaires d’Argentine, a tapé dans l’œil de Charlotte Ameslon, gérante de la salle, il y a deux mois. « C’est un marché gratuit, c’est sympa ! Pas d’argent, pas de troc ; tout dans un esprit de récup’ pour éviter de jeter », s’enthousiasme- t-elle. Venez les mains dans les poches, sans porte-monnaie, et… prenez ce qui vous fait envie ! Dix minutes après avoir créé l’événement sur Facebook, elle recevait déjà une cinquantaine de réponses ! « Il faut croire que les gens attendaient ça. Là, tout sera gratuit : et pas seulement les objets, mais aussi des services. »
Elle qui dit en avoir « marre de cette société de sur-consommation qui gaspille » a bien conscience que les gens risquent d’être gênés. « Ils vont probablement dire : je n’ose pas. Mais servez-vous, c’est gratuit ! » Une culture inhabituelle qui demande un temps d’adaptation. Car beaucoup pensent encore que ce ne peut pas être gratuit ET désintéressé… Autre zone de gratuité, autre démarche, le Happy troc. Organisé par Adresse à échanger, ce « rendez-vous convivial permet de s’échanger des objets (CD, vêtements, etc.) : du troc ! », explique Marjorie, fondatrice du site. Ce nouveau mode de consommation, qui a essaimé dans six villes de France, aura lieu à Tours à table, le dimanche 13 avril, de 16 h à 18 h. « Il suffit de s’inscrire sur notre site. Il y a une quarantaine de places. Ensuite, vous troquez gratuitement ! »
Une initiative mise en place, car Marjorie et sa collègue Manon sont « à fond sur la tendance du consommer autrement ». Et là encore, comme le café suspendu, « cela marche beaucoup à la confiance. C’est un principe de réciprocité. On n’échange pas qu’un objet. On échange aussi un bon moment ». À chaque fois, au-delà du simple côté gratuit, il y a aussi et surtout cette façon de repenser les rapports humains. « De partage », comme insiste Yohan Vioux, graphiste de Sous le manteau. Avec l’auteur Jérémy Bouquin, le photographe Philippe Lucchese et la relectrice Isabelle Maximin, ils mettent à disposition de tous des cartes postales, avec une petite histoire et un visuel. « On donne un accès gratuit à la lecture, au partage. On l’avait déjà fait avec des petits livres. » Là, leurs cartes postales sont disséminées dans Tours, dans le tramway, à l’Instant ciné… « Toutes racontent une histoire globale. Il y en a 25 au total et pour l’instant, 14 ont été distribuées. Certains les jettent par terre, d’autres les font voyager. Il y en a même une qui a atterri à… l’île de la Réunion ! »
Ces Tourangeaux ont fait ça pour « faire réagir sur notre société. » Un acte gratuit comme un autre, par ailleurs auto-financé à 100 % : « Les cent exemplaires de chaque carte sont imprimés par nos propres moyens… »
Lancée en 2011, la zone de gratuité à la fac des Tanneurs a eu un sacré succès, tout comme ses autres éditions. Idem pour celle du Bar Bidule chez Colette, ou encore celle mise en place rue Nationale à Noël 2013. Elles doivent être appréhendées. Expliquées. Comprises. S’habituer à penser en terme de « je prends ce dont j’ai besoin », plutôt que « je prends tout ce que je peux et j’amasse, car c’est gratuit ». Petit à petit, le 100 % gratis fait son chemin. Tours doit simplement se familiariser avec ces nouveaux modes de consommation et d’échange. L’écrivain Cesare Pavese disait : « Les choses gratuites sont celles qui coûtent le plus : elles coûtent l’effort de comprendre qu’elles sont gratuites… »
Aurélien Germain
++ Café en attente
tmv a décidé de s’associer à l’initiative Café en attente. Pour rappel, les établissements participant pour l’instant au concept sont : Sa Majesté des couches et le Corneille (rue Colbert), l’Instant ciné (rue Bernard-Palissy) et New 7 (Sanitas). Si vous voulez jouer le jeu, direction la page Facebook « Café en attente Tours ». Et rien ne vous empêche non plus de vous inscrire sur « Baguette en attente ».
+ E-books
De nombreux livres, tombés dans le domaine public, sont disponibles gratuitement en PDF sur livrespourtous.com ou encore ebooksgratuits. com À lire sur votre ordinateur ou sur smartphone et tablettes.

Municipales à Tours : Jean sans terre

Le 1er tours des élections, c’est fait. Reste que Jean Germain s’est bien fait égratigner par Barbary et que le FN a percé. Analyse avant le 2e tour.

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Jean Germain ne s’attendait sans doute pas à vivre un entre-deux-tours si incertain. Pour lui, la déconvenue est de taille : avec 27,83 % des voix, le maire sortant est en recul de près de 20 points par rapport à son score de 2008 (46,74 %). Difficile d’y voir un satisfecit de son action. Toute la question, pour lui, est de savoir s’il pourra combler les 9 points de retard qu’il enregistre à l’issue du premier tour sur son adversaire Serge Babary (36,43 %), champion d’une droite à visage uni.
Sur le papier, les choses semblent jouables pour le maire sortant puisque l’addition de toutes les listes de gauche et des Verts (11,3 %) donne un total de 49 % des suffrages. Dans un contexte de triangulaire (le FN est qualifié pour la première fois pour le second tour avec 12,93 % des voix), la majorité relative semble à portée de main. Sauf qu’une addition de pourcentage n’a jamais fait une élection et que les électeurs Verts ou de toute autre couleur n’ont pas l’habitude de suivre aveuglément les consignes qu’on leur donne. Tout dépendra, en fait, de la nature et de la force du désamour qu’ils ressentent pour leur premier magistrat. Arrivé en tête du premier tour, Serge Babary, sans réserve apparente va tenter de surfer sur sa dynamique positive. Tours, que les observateurs s’accordaient à considérer comme imprenable est à portée de main. Cela pourrait en motiver certains.
Reste la question récurrente de nos entre-deux-tours à la française : que vont faire les abstentionnistes du premier tour ? Presque un Tourangeau sur deux ne s’est pas exprimé dimanche. Beaucoup sont restés chez eux car ils considéraient ce scrutin sans enjeu : ce n’est évidemment pas le cas. En se rendant aux urnes, le plus probable est qu’ils amplifient le mouvement de fond de cette élection. Des surprises, alors, ne sont vraiment pas à exclure…
 

Osez Les Virtuoses !!

Doc Pilot se bat pour la virtuosité dans chacune de ses chroniques, partout où il va, il y a du talent. Revue de ses dernières découvertes.

Paolo Fresu
Paolo Fresu

A l’heure de la gratuité absolue, dernier mépris en date du travail des artistes, à l’heure de la musique entendue comme l’air que l’on respire, sans se poser la question de son existence mais dans l’incapacité vitale de s’en passer, il est bon d’aller aux spectacles vivants pour se confronter à « la pratique » et pour prendre conscience de l’investissement de ceux dont la virtuosité reste une bonne claque à une écoute passive. Le saviez-vous, Géraldine, la violoniste de As de Tréfle vient du classique, c’est une virtuose ; son groupe est l’une de nos plus belles machines de guerre scénique. Carton plein au Temps Machine pour la sortie de leur nouveau disque, énergie débordante et communicative, ultime outrage aux règles en faisant la scène envahir par le public (totalement interdit au TM)…
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=w0qU2m3RAW0[/youtube]
Bluesy Roosters en concert en Arcades Institute pour la Matmut et les yeux ronds du public époustouflé par les acrobaties techniques du guitariste José Larraceleta : un virtuose…. Cinéma Les Studio pour la première projection du « We are Happy from Tours », bravo, c’est drôle, c’est une facette de Tours et une initiative DIY à soutenir et consommer ; LoupBlanc de la caméra les virtuoses… Toujours Joe Bonamassa en écoute, Le Virtuose !! Puis Nat King Cole avant de filer au Printemps Musical de St Cosmes s’en prendre plein les yeux et oreilles avec le concert de la violoniste Hildegarde Fesneau ( 17 ans) et du pianiste Guillaume Vincent ( 22 ans), de Saint Saëns à Bizet en passant par Brahms, une affolante incarnation des œuvres dans une prestation mémorable : la valeur n’attend pas le nombre des années pour les virtuoses. Plus tard dans la soirée au Petit Faucheux une nouvelle claque avec le quartet du trompettiste Paolo Fresu, un maître dans son style, un virtuose bien entouré par trois musiciens d’exception dans un style mélangeant habilement le classique et la modernité, tout en restant abordable et novateur. La salle est pleine à craquer, pas étonnant…
Au retour, Tracks sur Arte et des virtuoses de l’image et de la musique électronique, avant un concert de Clapton à Bale ; cette bande de vieux mecs reste touchante et passionnée…. Dernier concert des Hivernales en Arcades Institute, la fascinante chanteuse/guitariste anglaise Angie Palmer, accompagnée par le guitariste Jean-Jacques Sigolini, encore un virtuose : deux heures de pur bonheur pour finir en beauté ce cycle de concerts qui nous fit les dimanches d’hiver chaleureux et ludiques.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=y35vhn9zCr8[/youtube]

Municipales à Tours : les résultats !

Premier tour des municipales oblige, tmv vous livre les résultats en direct. Suivez-nous sur Twitter, Facebook, et … ici !

Ce dimanche 23 mars, c’est le premier tour des élections municipales. tmv vous propose un direct sur Facebook, Twitter et… ici !
23 h 43 : Vous avez été très nombreux à nous suivre, notamment sur Twitter et notre site. Merci à vous ! Bonne nuit !
23 h 39 : Le taux de participation est de : 52,38 %.
23 h 30 : Le dépouillement est terminé. Voici la capture d’écran du site elections.fr et de tours.fr

Sans titre
Photo DR elections.tours.fr

 
23 h 28 : OUF, les 75 bureaux sont dépouillés !
23 h 24 : 73 bureaux dépouillés… Plus de surprises : les résultats restent sensiblement les mêmes.
23 h 10 : Babary (36,33 %), Germain (27,86 %), Godefroy (12,97 %), Denis (11,32 %) sur les 72 bureaux dépouillés (sur 75)
23 h 08 : « Le gouvernement doit en tirer les conséquences (…) J’invite au rassemblement « , indique Jean Germain, maire sortant à Tours, sur la chaîne TV Tours.
23 h 06 : plus que trois bureaux à dépouiller !
23 h 04 : Jean Germain s’est exprimé sur TV Tours. « Il y a eu 49 % d’abstention. Ils ont voulu manifester leur mécontentement. J’aurais préféré un meilleur score bien sûr (…). On a compris le message. L’intérêt de Tours est de continuer ce qu’on a commencé ensemble. »
23 h : Toujours neuf bureaux en attente de résultats.
22 h 54 : Tmv est solidaire des courageuses et courageux qui dépouillent ce soir et qui doivent avoir vidé les réserves de café ! (George Clooney, si tu nous entends…)
22 h 43 : 66 bureaux dépouillés. Babary (35,26 %), Germain (28,23 %), Godefroy (13,31 %).
22 h 37 : une future triangulaire s’annonce.
22 h 30 : Gilles Godefroy (FN) totalise 13,39 %. Il parle de « retour attendu » et dit qu’il va « se maintenir » (sur TV Tours).
22 h 28 : Il reste encore quelques quartiers à dépouiller… Courage !
22 h 24 : Emmanuel Denis (EELV) sur TV Tours : « Notre objectif est de ne pas laisser la ville à la droite »
22 h 15 : 65 bureaux dépouillés. Résultats provisoires : UMP 35 %, PS 28,4 %, FN (13,38 %)…
22 h 12 : Le dépouillement s’accélère… On ne devrait plus tarder à connaître les résultats.
22 h 09 : le temps passe lentement ? 61 des 75 bureaux tourangeaux ont été dépouillés !
22 h 04 : Poussée du FN à Tours (13,5 %)
22 h 02 : 59 bureaux dépouillés. UMP 34, 85 % et PS 28, 66 %
22 h : 54 bureaux ont été dépouillés (sur 75). Résultats provisoires : Sur 54/75 des bureaux : UMP 33.46, PS : 29.36, FN : 13.85, EELV : 11.13, DIVERS GAUCHE : 8.77
21 h 54 : Résultats provisoires >> Babary 33% // Germain 29 % // Godefroy 13%  // Denis 11% // Bourdin 9%
21 h 50 : les résultats ne sont toujours pas connus. Pour l’instant, seuls 54 bureaux sur 75 % sont dépouillés.
Urne1

Chroniques culture #18

Comme chaque semaine, petit tour au pays de la culture avec nos chroniques : DVD, TV, BD et le fameux jeu vidéo coup de cœur !

LE DVD
CHRO_DVDHUNGER GAMES : L’EMBRASEMENT
Blockbuster brûlant sorti en novembre au cinéma, le deuxième volet d’Hunger Games surpasse son prédécesseur et se voit transcendé par sa star, Jennifer Lawrence. Pitch plus politique, côté plus noir et rythme haletant sortent cet opus des méandres de l’éternel « teen-movie ». Metropolitan offre une édition 2 blu-ray méga costaude et 4 heures de bonus ! Making of béton, interviews de l’équipe ou encore scènes coupées raviront les fans de Katniss. Sortie le 24 mars.

LA BD
UN PETIT LIVRE…
Avec Un petit livre oublié sur un banc, le scénariste JIM vous entraîne dans une de ces histoires simples et sensibles dont il a le secret. Autour de ce livre, il crée, avec le trait fort agréable de Mig, une chaîne de rencontres extrêmement bien ficelées et signe une des plus belles comédies romantiques de ce début d’année. Cette série, prévue en deux tomes, ajoute un peu de douceur en ce début de printemps, ce qui, par les temps qui courent, n’est vraiment pas un luxe ! Hervé Bourit

A LA TV
VENDREDI, TOUT EST PERMIS
Avant de manger de l’élection municipale à toutes les sauces ce week-end, faites-vous une petite pause « lol ». Rendez-vous devenu presque incontournable sur TF1, VTEP se la joue prime time ce vendredi. Ce jeu-divertissement accueille cette semaine Stéphane Rousseau, Titoff, ou encore Anthony Kavanagh et Claudia Tagbo… Les séquences « In the dark » ou encore « Le décor penché » promettent encore une bonne séance de rigolade. Vendredi 21, à 20 h 55, sur TF1.

LE JEU VIDÉO
DARK SOULS 2
Amateurs de combats musclés et d’hémoglobine par citernes entières, à vos manettes ! Trois ans après le premier opus, Dark Souls débarque à nouveau sur PC et consoles. Au programme de ce jeu de rôle, un monde immense et dangereux, des combats par centaines contre une armée de monstres et de boss aux dents longues… À savourer en solo ou en multi jusqu’au bout de la nuit.
L.Soon
Namco Bandai, Pegi 16 ans, PC, PS3, Xbox 360, de 50 à 70 €.

Festival du cinéma asiatique : 15e édition à Tours

C’est la 15e édition de cet événement tourangeau. Pour l’occasion, on a pensé à 15 films asiatiques qui ont marqué l’histoire du cinéma.

old-boy-4
Les sept Samouraïs
d’Akira Kurosawa (Japon), parce que c’est un des premiers grands films à donner ses lettres de noblesse internationales au cinéma asiatique.
In the Mood for Love de Wong Kar-Wai (Hong-Kong), parce qu’il parle d’amour comme personne (On aurait pu citer The Grandmaster ou 2046, mais il fallait choisir).
Shaolin Soccer de Stephen Chow (Hong-Kong), parce que mélanger foot et moines shaolin, c’est canon.
Princesse Mononoké de Hayao Miyazaki (Japon), parce qu’il a permis aux adultes d’aller voir des dessins animés sans forcément emmener leurs enfants.
I Wish de Hirokazu Koreeda (Japon), un des derniers films de ce réalisateur très concerné par l’enfance. Une ode magnifique à l’innocence (on aurait pu encore mettre Tel Père, tel fils).
Adieu ma concubine de Chen Kaige (Chine), même s’il est long et très lent… qu’est-ce que c’est beau !
Tigres et dragons d’Ang Lee (Taïwan), car oui, c’est possible de faire un film d’art martial très intelligent et populaire.
L’Empire des sens de Nagisa Oshima (Japon), parce qu’il pousse l’érotisme et la sexualité à leur paroxysme.
Battle Royale de Takeshi Kitano (Japon), un exemple de violence contenue, chère à ce réalisateur fantastique.
Old boy de Park Chanwook (Corée du Sud), la vengeance n’a jamais été aussi bien mise en scène.
Une balle dans la tête de John Woo (Chine), non, les polars d’une telle intensité ne sont pas réservés aux réalisateurs américains.
The Host de Bong Joon-ho (Corée du Sud), une des œuvres majeures du cinéma de genre.
A touch of sin de Jia Zhang Ke (Chine), prix du scénario de Cannes 2013, un bijou.
Tropical malady d’Apichatpong Weerasethakul (Thaïlande), ce n’est pas parce que le nom de ce réalisateur est imprononçable qu’il n’est pas hyper talentueux.
La Rivière de Tsai Ming Lang (Taïwan), un des films cultes d’un maître du cinéma taïwanais.
Benoît Renaudin
ÉVÉNEMENT
LE FESTIVAL
Cette année, la programmation du Festival International de cinéma asiatique de Tours (FICAT) est conséquente. Entre les projections de films aux Studio, en compétition (Un été à Quchi, Song of silence…) ou pas (With Mom, Real, Détective Dee 2…)? vous avez le choix parmi une bonne douzaine de films. Il y en a même pour les plus petits, avec des courts métrages d’animés (Les Petits canards de papier).
MAIS PAS QUE…
Le FICAT s’est entouré de plusieurs partenaires, qui proposent aussi de faire des activités en dehors du cinéma des Studio. Il y a par exemple un atelier d’origamis et des tables de lecture sur l’histoire du Japon à travers les mangas, au Nyanko café (Rue de Jérusalem). Ou encore, une projection de courts métrages à 20 h 30, le 26 mars, à l’Instant café (rue Bernard-Palissy). Mais aussi une rencontre avec la réalisatrice Momoko Seto et une projection de son documentaire à l’Espace Parfum culture (rue Blaise-Pascal).
√ PRATIQUE
Le festival se déroule jusqu’au 26 mars.
→ Pour voir tout le programme et les tarifs, allez jeter un coup d’œil à cineasia37.wordpress.com

Festival EverySing : tout en voix ce week-end

Le festival EverySing revient pour sa quatrième édition. Et bonne nouvelle : ça commence ce vendredi !

Cela fait quatre ans que le festival EverySing explore les frontières de la voix chantée. Préparez-vous à chantonner tout le week-end, pendant trois jours, avec des découvertes repérées par le Cepravoi, organisateur du festival.
Au programme, carte blanche à Jekyll Wood dès vendredi,  qui se produira en solo, duo et trio, avec une petite surprise (qu’on vous dévoile déjà, en fait) : la venue sur scène de la chanteuse Kundal.
On n’oublie pas les Allemands de Slixs, samedi, accompagnés de la Chorale du lycée Grandmont de Tours. Le soir, place à Riendanstonfolk (rien que le nom nous donne envie !)
Dimanche, on finit avec du lourd aussi : Opus Jam et, en première partie, les enfants des écoles de musique de l’agglomération tourangelle.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=b2TtTM1LB1c[/youtube]
Pendant les trois jours, des ateliers sont proposés. Il faut s’inscrire à l’avance. Le jour même, c’est encore possible, mais seulement en fonction des places disponibles !
Vendredi 21, samedi 22 et dimanche 23 mars, à l’espace Ligéria, à Montlouis-sur-Loire. Tarifs (concerts seuls) : vendredi, de 6 € à 12 € ; samedi et dimanche, de 6 € à 16 €.
√ Les pass : trois concerts, 36 € ; pass ateliers, 1 jour : 22 € ; pass ateliers + concerts, 3 jours : 75 € ; 2 jours : 64 € ; 1 jour : 32 €.
√ Réservations à l’office de tourisme de Montlouis, tél. 02 47 45 85 10 et points de vente habituels. Tél. 02 47 50 70 02.
http://www.cepravoi.fr/pages/everysing/
OpusJam1

Gilles : femme, enfants et (dé)clic

Gilles est chef d’entreprise. A 37 ans, originaire de Lille, il est venu poser sa valise et s’installer avec sa famille à Tours. Un régal, pour lui !

Si sa société et ses quatre salariés sont importants, sa famille passe avant tout. (Photo tmv)
Si sa société et ses quatre salariés sont importants, sa famille passe avant tout. (Photo tmv)

Gilles Foine, 37 ans, arrive pile à l’heure au rendez-vous. Petite chemise rayée à manches courtes, cheveux rasés et une poigne franche. Ravi à l’idée de participer à notre série de portraits. Avant de venir, il a potassé les tmv, retenu plein de choses. Raconte pourquoi il a aimé à toute allure. « Je vis à cent à l’heure », lance-t-il.
Derrière ses lunettes bleues un peu rondes, ses yeux bleu-gris sont rieurs. Originaire de Lille, « tombé amoureux d’une Rouennaise », il a fait quelques pas à Orléans, où le couple ne s’est pas vraiment épanoui (« on ne s’est fait presque aucune connaissance »).
Il est arrivé à Tours il y a sept ans. « La ville nous a plu direct ! », dit-il avec un sourire. « C’est une autre mentalité ici. C’est un petit Lille. »
C’est aussi à Tours qu’il a créé sa propre société, plus exactement à Joué. « Pour faire simple, je vends des services d’informatique aux entreprises. On propose d’être l’informaticien de la boîte. »
On sent de la fierté quand il raconte son travail. Ravi d’avoir réussi, « alors que les études n’étaient pas trop mon truc ! ». D’avoir « osé », un mot qui revient souvent dans sa bouche. Osé, « parce qu’on n’apprend pas à être dirigeant à l’école ». Osé surtout grâce à Caroline, son épouse, sa « magnifique femme », comme Gilles Foine le dit. « Elle a été le déclic pour que je crée mon entreprise. »
Si sa société et ses quatre salariés sont importants, sa famille passe avant tout. « J’ai quatre filles et un gars ! » Quand il en parle, ce papa a des étoiles dans les yeux. Lui qui vit près de la place de la Liberté souhaiterait trouver une maison plus grande à Tours (« Mais c’est cher… »), toujours avec cette idée de les rendre heureux. Pas si facile de concilier vie de famille et travail prenant : « On se laisse vite embarquer par la boîte, mais je suis très famille », répète-t-il. Le
Centre des jeunes dirigeants (CJD, une association nationale apolitique qui possède aussi une antenne à Tours) lui a finalement permis de ne pas perdre pied et « de grandir ». « Cette asso aide à organiser son temps, faire attention à ses salariés, à sa famille, au temps pour soi… Ça m’a aidé en tant que père de famille et chef d’entreprise ! »
En fait, avec Gilles Foine, l’habit ne fait pas le moine : il a une boîte d’informatique, mais n’est pas le stéréotype du geek ; il est patron, mais loin d’être le grand stressé vissé à son smartphone qui ne jure que par le métro-boulot-dodo… « C’est tellement sympa ici. Je m’y sens bien, je cours au bord du Cher… Je suis même moins speed en voiture depuis que je vis à Tours ! » Il souhaiterait juste la gratuité des transports. « Ça serait révolutionnaire ! Je suis conscient que c’est un grand changement, mais ça serait bien pour la ville. Je n’ai pas de prétention politique, mais j’aime l’action, quand ça roule. Vous voyez, tout le monde ne s’intéresse plus qu’aux faits divers… La vie économique ne passionne pas beaucoup, mais c’est le moteur. »
Aurélien Germain
 

Pourquoi Tours est-elle touchée par la pollution ?

Les indices de pollution ont explosé ces derniers jours. Entretien avec Corinne Robin,ingénieure d’étude en qualité de l’air, pour l’association Lig’air.

Les indices de pollution ont explosé ces derniers jours. Corinne Robin est ingénieure d’étude en qualité de l’air, pour l’association Lig’air.

Depuis la semaine dernière, vous avez enregistré des indices de pollution élevés, mais il s’agit de quoi précisément ?
C’est le taux de particules qui est très élevé. On appelle ça communément de la poussière. Il s’agit en fait de particules microscopiques de l’ordre de 10 micromètres. On dit PM 10. Les relevés dépassent les 80 mg/m3, à ce moment-là nous déclenchons l’alerte à la préfecture.

En quoi consiste cette alerte ?
Nous avons un outil de mesure qui nous appelons ATMO. Tout le monde peut d’ailleurs le consulter sur notre site web. Il va de 1 à 10. Ces derniers jours, nous avons atteint, à certains moments, le niveau 10, qui présente un danger pour les personnes fragiles, notamment d’un point de vue respiratoire. Nous leur conseillons alors de ne pas trop sortir de chez elles, d’éviter de faire des activités qui demandent un effort et bien suivre leur traitement si elles en ont.

Cette fameuse PM10, pourquoi est-elle dangereuse pour la santé ? 
Ces particules proviennent par exemple des pesticides, du chauffage à bois, des véhicules. Plus elles sont petites, plus elles pénètrent profondément dans les voies respiratoires. Quand elles sont assez grosses, notre corps possède des filtres pour les stopper. En revanche, quand elles font 10 micromètres, voire 2,5 micromètres, l’irritation qu’elles provoquent peut être dangereuse. D’autant qu’elles sont souvent porteuses de métaux lourds comme le plomb et d’hydrocarbures aromatiques polycycliques, très toxiques.

Pourquoi Tours et son agglomération sont-elles touchées par cette forte pollution ?
Nous assistons en ce moment à un phénomène d’inversion des températures, le sol devient plus froid qu’en altitude, ce qui ne permet pas aux masses d’air de s’élever. La pollution stagne en quelque sorte. A cela s’ajoute une production de pollution locale, avec beaucoup d’épandage agricole en ce moment. Ce phénomène n’est pas rare à cette période, cela plusieurs années que nous l’observons. Seulement, il est particulièrement intense. Jusqu’à maintenant, nous avions eu de la chance. L’hiver a été humide. Le vent et la pluie, ce n’est pas forcément bon pour le morale, en revanche, c’est efficace contre la pollution.

Est-ce que ce phénomène de forte pollution est-il seulement local ?
Non, c’est un phénomène national. Nous sommes en relation avec les autres associations en charge de la mesure de la qualité de l’air. Nous avons constaté l’apparition d’un panache de pollution qui est arrivé par le nord-est de la France et qui se déplace, touchant la région Centre. A chaque fois, il se mélange à la pollution locale, stagne et fait augmenter les niveaux. Il faut attendre un anticyclone pour que la situation change.
Propos recueillis par Benoît Renaudin

 

« Nous conseillons aux personnes fragiles de ne pas trop sortir de chez elles, d’éviter de faire des activités qui demandent un effort. »
« Nous conseillons aux personnes fragiles de ne pas trop sortir de
chez elles, d’éviter de faire des activités qui demandent un effort. »

 

De la meilleure manière d'être Happy

Doc Pilot vous parle de ses coups de cœur culturels, d’Ariane Matiakh à Nathalie Bourdreux, de l’Opera à La Chapelle sainte Anne en passant par chez les dames de St Cosmes et leur Printemps Musical…

Sylvain Pinault
Sylvain Pinault

Au café Le Velpot Fat and the Crabs présente son nouvel album. J’adore la pochette et chez moi pose l’épée de diamant sur le noir vinyle de l’objet : il en sort du rock’n’surf brut et joyeux. Dans la foulée je mets le smell of female des Cramps : c’est raccord. Puis le premier album d’Elvis : impossible de vivre sans Elvis et Hendrix… Un Opera de Britten à l’Opéra de Tours, The turn of the screw c’est incontournable. Le sujet est assez flippant, psychanalytique ; la musique n’adoucit pas la charge, on en sort un peu troublés tant l’interprétation incarne le sujet : Isabelle Calls est merveilleuse, les enfants Louise Van der Mee et Samuel Mallet incroyables et la direction d’orchestre par la star Ariane Matiakh, un bonus à cette musique que j’aime tant.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=Olbp7ypUs2w[/youtube]
Alors comment ne pas penser à l’extraordinaire expo de Nathalie Bourdreux en La Chapelle Sainte Anne à La Riche, tellement intense, technique, chargée, troublante, addictive elle aussi tant il s’y trouve de quoi nourrir tous nos questionnements. Et puis La Chapelle est sur la route pour aller au Prieuré de Saint Cosmes pour Le Printemps Musical et son affiche exigeante. L’écrin est à la mesure des artistes programmés, tous les atouts en main pour nous faire rendre grâce : grande claque avec Valentin Erben au violoncelle dans des trios de Brahms et Schubert… Au retour dans le lecteur le nouvel album des Cartoon Cats, le trio du batteur Erwin Wagner avec un couple d’anglais, du blues rock à l’ancienne envoyé sans fioritures et sans artifice, de la bonne came pour taper du pied, l’accélérateur enfoncé. C’est la crise du disque, pourtant on a jamais vu sortir autant de cds en indé vendus à la fin des concerts ; pas une tribu n’échappe au do it yourself, un sacré pied de nez aux majors… D’autres comme Christiane Grimal avec la Macif, profite d’un sponsoring pour financer leurs projets…
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=gj0Rz-uP4Mk[/youtube]
Rdv avec Gigi ex Bateau Ivre, Fat, Philippe du Janerand, Elisabeth Boulanger, Bruno Lonchamps pour le tournage de Happy Tours par Antoine de Swing and Shot ; on sera dans le truc à l’instar de Colotis Zoé : ça s’appelle ne pas se la péter ou avoir un balais dans le… Ben oué, Tours c’est pas Cavaillon mais c’est souvent la ville du Melon… Superbe la vidéo d’Ode réalisée par Valérie Lefebvre, white feather à la musique si différente et si nouvelle. En Arcades Institute, duo de claviers multiples : Sylvain Pinault et Joël Frederick : superbe relecture de King Crimson, de Carla Bley et de Coltrane. Je croyais Leslie West de Mountain décédé ; que nenni, son nouvel album live contient une version de man needs a woman à tomber.
 

Chroniques culture #17

Nouvelle fournée de chroniques culture, avec un jeu vidéo (Thief) ou encore une BD (SuperDupont)… Et ça se lit ici :

CHRONIQUE_JEU
LE DVD

IL ÉTAIT UNE FORÊT
Docu poétique et militant, Il était une forêt avait surpris en novembre. Un botaniste y racontait les forêts tropicales, avec des images merveilleusement filmées par Luc Jacquet (loin d’être manchot avec son précédent La Marche de l’empereur). Cette virtuosité, tant visuelle que sonore, devrait être mise encore plus en valeur avec cette édition Blu-ray en CinémaScope, dotée d’un son HD. En bonus du coffret, pas grand-chose si ce n’est un DVD sur les coulisses… Sortie le 12 mars
LA BD
SUPERDUPONT « IN VINO VERITAS »
Longtemps absent, notre super-héros national, créé par le regretté Jacques Lob, revient. Cette série culte de Fluide Glacial démarre avec une histoire longue scénarisée par Gotlib et Lefred-Thouron et dessinée par Solé. Ajoutons quatre courtes histoires et quatorze gags inédits, des surprises… Bref, retour copieux pour ce combattant inlassable de l’Anti-France qui nous décroche toujours autant les zygomatiques. Un peu d’humour et de potacherie font toujours autant de bien. Du bonheur ! Hervé Bourit
LE JEU VIDÉO
THIEF
Près de quinze ans après ses premiers pas, Garrett, maître voleur et justicier, reprend du service sur consoles et PC. Dopé à l’action, ce Thief est un mélange d’infiltration, d’exploration et d’énigmes. Équipé d’un arc, vous allez écumer les rues crasseuses d’une ville tombée sous le joug du baron Northcrest et vous introduire dans le manoir du tyran pour subtiliser une pierre précieuse. Plus facile à dire qu’à faire ! Pegi + 18 ans, PC, PS3, PS4, Xbox 360, Xbox One, de 50 à 70 €.
L. Soon
À LA TV
THE PLACE BEYOND THE PINES
Il y a des films, comme ça, qui vous retournent le cerveau, l’estomac… Thriller à tiroirs, avec trois histoires en une (un motard, découvrant l’existence de son fils, se met aux braquages pour subvenir à ses besoins, mais croise un flic ambitieux…), The Place beyond the pines est tout simplement bouleversant. Casting en or (Ryan Gosling et Bradley Cooper dans leurs meilleurs rôles), réaliste, poignant, palpitant : tout simplement beau.
Samedi 15 mars, sur Canal + à 20 h 55

Taux d'obésité et surpoids : Tours à la 5e place !

Tours compterait presque 51 % de personnes en surpoids. Elle se retrouve cinquième du classement…

Tours, cité de la gastronomie… et de l’obésité ?

La ville se retrouve en effet à la cinquième place du tout premier palmarès des villes qui comptent le plus d’habitants en surpoids (50, 38 % des Tourangeaux et un taux d’obésité de 15 % !). [VOIR LES RÉSULTATS ICI]

Ce palmarès a été publié et réalisé par la société Withings (qui vend des pèse-personnes connectés), à l’aide de données de 20 178 clients, dans une trentaine de villes de plus de 100 000 habitants.

Si l’on prend le taux d’obésité et le surpoids, voilà un aperçu du classement :
1. Argenteuil
2. Le Havre
3. Orléans
4. Metz
5. Tours
6. Amiens
7. Strasbourg
8. Toulon

Si on peut vous rassurer (ou vous déculpabiliser), voici un lien utile qui permet de calculer votre IMC (indice de masse corporelle) et savoir si vous êtes de corpulence normale, en surpoids, ou obèse : http://www.imc.fr/

Et messieurs, rassurez-vous, paraît-il que les hommes qui ont du ventre sont meilleurs au lit : Regardez ici ! Ouf, sauvés !

Tours se retrouve parmi les villes de France les plus en surpoids. (Photo DR)
Tours se retrouve parmi les villes de France les plus en surpoids. (Photo DR)

Pollution : transports gratuits à Tours

Pollution = transports gratuits. Tours se lance aussi ce week-end.

Tours vient d’emboîter le pas à certaines grandes villes de France.
Fil Bleu a posté un tweet, ce vendredi à 15 h 30, pour annoncer la gratuité du réseau ce samedi 15 et dimanche 16 mars, en raison du pic de pollution.
La gratuité des transports aura lieu durant tout le service.
[nrm_embed]<blockquote class= »twitter-tweet » lang= »fr »><p>En raison du pic de pollution, gratuité du réseau Filbleu du samedi 15/03 déb de service au dimanche 16/03 fin de service.+d'info filbleu.fr</p>&mdash; Fil Bleu (@filbleu) <a href= »https://twitter.com/filbleu/statuses/444481166419435520″>14 Mars 2014</a></blockquote> <script async src= »//platform.twitter.com/widgets.js » charset= »utf-8″></script>[/nrm_embed]
Retrouvez par ailleurs, dans notre édition de mercredi 19 mars, l’interview de Corinne Robin est ingénieure d’étude en qualité de l’air, pour l’association Lig’air.

(Photo tours.fr)
(Photo tours.fr)

Baruc : Faire danser le quartier

19 ans et déjà engagé : Baruc Mikiene danse, bouge pour son quartier, quand il ne fait pas ses études.

Son groupe, Kobo, compte aujourd’hui six danseurs : « Quand tu prouves ce que tu vaux, on te prend au sérieux. » (Photo tmv)
Son groupe, Kobo, compte aujourd’hui six danseurs : « Quand tu prouves ce que tu vaux, on te prend au sérieux. »
(Photo tmv)

Premier contact au téléphone, à l’aise : « Vous voulez parler de moi ? C’est vrai que je suis intéressant ! » Baruc Mikiene rigole, sa remarque ingénue cache une envie d’exposer ce qu’il fait le mieux : la danse.
Une passion ? « Plus que ça. » Il arrive à l’entretien avec le look de ses 19 ans et sa longue silhouette. « J’ai grandi avec des danseurs autour de moi qui dansaient en continu, à faire des spectacles de quatre heures. J’ai fait comme eux. Je ne me suis jamais arrêté. Je ne peux pas m’arrêter, je danse quand je marche dans la rue, quand je cours. J’arrive toujours à faire deux trois pas. Au travail, les autres m’ont d’abord pris pour un fou. J’ai continué et ils ont compris que c’était important pour moi. »
Il travaille dans un entrepôt qui appartient à une marque de la grande distribution. Baruc Mikiene prépare un BTS logistique des transports en alternance. Il fait souvent les allers-retours à Vendôme pour suivre les cours.
Le reste du temps, il le passe au Sanitas, son quartier d’enfance, celui de ses potes. De ses rêves d’adolescent, quand il commençait à se produire en public. « On était plusieurs danseurs. Sans lieu, on s’est mis à danser dans la gare, pas très loin du Vinci, dans la rue. » Pendant des heures, il mélange mouvements de hip-hop, de house, de coupédécalé ou de house afro. Aujourd’hui, son groupe, Kobo, compte six membres et s’entraîne dans un local. « Quand tu prouves ce que tu vaux, on te prend au sérieux. »
Baruc Mikiene donne des cours de danse au centre social. « Les petits peuvent te prendre en exemple. Je dois leur montrer ce qui est bien, qu’ils ne répètent pas les bêtises des autres. »
Engagé, Baruc Mikiene essaye de jouer les modèles dans le quartier : « Quand tu passes ta journée en bas d’un immeuble, tu as plein d’idées qui te passent par la tête. Tu ne discernes pas le bien du mal, qu’est ce qui t’empêche d’aller voler ou brûler des voitures ? Certains jeunes ont pour modèle les clips avec des kalach’ et des filles nues, pourquoi ils ne feraient pas comme les rappeurs ? Ce n’est pas leur faute, il faut juste leur montrer d’autres choses. » Il lutte, enseigne ses mouvements de danse, prend son rôle d’éducateur à cœur.
Il est arrivé au Sanitas il y a quelques années avec ses parents. Baruc Mikiene est né au Congo, le pays de sa mère. Son père est Burundais. Il ne veut pas parler de son arrivée en Europe. « J’ai choisi de ne pas me rappeler cette période, même si elle fait partie de ma construction. »
Il a grandi dans la foi, celle de l’église évangéliste. Deux fois par semaine, il se réunit avec sa famille pour prier. Il prend la religion au sérieux. La politique l’intéresse beaucoup moins. « Je ne vais pas voter, je pense, pour les municipales ». Il est plutôt porté sur les bonnes causes, « dès qu’il y en a une, je suis là. »
Baruc Mikiene n’affiche jamais de doute. Il pousse l’optimisme à l’extrême. « Le Sanitas, c’est un quartier sensible, peut-être, mais je suis là pour prouver le contraire, montrer que nous avons des idées. On a la dalle de s’exprimer. »
Benoît Renaudin
>> Vous voulez lire plus de portraits de Tourangeaux pour notre série Vos municipales 2014 ?

Appli tmv : 6 raisons de la télécharger !

Nous venons de sortir notre application mobile. Une première nouveauté avant la nouvelle formule du 19 mars.

1. Pour briller en soirée.
Vos amis vous invitent à manger, seulement les conversations s’arrêtent vite. Un ange passe. Heureusement, vous avez l’appli tmv sur votre smartphone qui vous tient au courant de toute l’actualité tourangelle. Vous pouvez maintenant sauver la soirée.

2. Pour ne jamais s’ennuyer.
Le samedi approche à grand pas, l’angoisse : vous n’avez rien de prévu (sauf une partie de Rummikub avec mamie, double angoisse). Pas de panique, l’agenda culture de l’appli tmv est là. Concert, expo, théâtre, opéra, danse… Vous n’avez plus qu’à choisir sans trop vous fatiguer.

3. Pour épater ses amis.
Avec l’appli tmv, chaque semaine, vous avez une critique de film (vu par la rédac) et les horaires des cinémas de Tours. À vous les phrases du genre : « Le dernier Clooney ? Je l’ai trouvé surfait. Pas mal, sur le papier, mais la réalisation manque de panache. »

4. Pour être l’employé(e) du mois.
Vos collègues vous invitent à manger le midi, mais leur adresse favorite est infâme. Pour avoir une super contre-proposition, vous avez l’appli tmv et sa rubrique restos (testés par la rédac). À vous les pauses-déj’ croquantes et gourmandes ! Nos idées resto marchent aussi pour devenir le petit copain ou la petite copine préféré(e).

5. Pour être couvert de cadeaux.
Avec l’appli tmv, pas la peine d’attendre son anniversaire : la rubrique jeux-concours vous permet de tenter votre chance pour gagner des places de concert, de ciné, de spectacle, des voyages…

6. Pour sauver des arbres.
Pour cultiver votre côté écolo, vous pouvez télécharger le pdf de tmv à partir de l’appli.

Convaincus ? Tapez « tmv Tours » dans le Google Play ou l’Apple Store.
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Dernier coup de ciseaux : mon public, ce héros !

Sébastien Azzopardi est le metteur en scène de la pièce Dernier coup de ciseaux, un spectacle participatif. Dans cette comédie policière interactive, un meurtre est commis chaque soir de la tournée et c’est au public de résoudre l’enquête. Un Cluedo grandeur nature.

Pouvez-vous présenter le concept et le thème de Dernier coup de ciseaux ? 
Cela commence comme une comédie quand soudain, la voisine du premier étage se fait assassiner. Les flics débarquent et les  témoins – c’est-à-dire le public – peuvent alors participer. Il y a quatre, cinq ans, j’ai découvert cette pièce à Washington. C’était du jamais vu ! Je me suis dit qu’il fallait rapporter ça en France. Les producteurs ont peur de l’originalité, pas les spectateurs !
Vous avez fait cela parce que vous aviez besoin de dépoussiérer le théâtre ?
Non, pas vraiment. Un projet original est un « plus ». Il faut convaincre tout le monde de nous suivre. Aux États-Unis, je ne savais pas ce que j’allais voir avec cette pièce, mais autour de moi, c’était dingue. Donc non, ce n’est pas dépoussiérer, même si le théâtre a 2 000 ans. Il est perpétuellement en mouvement, mais il y a un besoin de création : c’est un art vivant. Et là, le spectacle n’est jamais le même.
Comment avez-vous travaillé pour mettre en scène cette pièce ? 
C’est plus compliqué, car nous n’avons pas de repères de travail. On bosse avec plein d’inconnues et beaucoup sur les personnages, les moindres recoins de l’histoire. Il faut réagir quoiqu’il arrive ! Ça nous arrive d’avoir des gens qui se focalisent sur des petits trucs passés inaperçu. Donc on doit être prêt dans n’importe quelle situation.
Ce doit être très difficile…
C’est dur, mais dingue. C’est jouissif. On devient les spectateurs des spectateurs. Et le public est à l’aise, car on ne force personne : on ne donne la parole qu’à ceux qui veulent.
C’est un succès monstre aux États-Unis… On sait que les Américains aiment ce côté « entertainment », divertissant. Est-ce la même chose en France ?
La réaction est la même, il n’y a pas de différences. C’est le seul spectacle participatif comme ça. En France, ça marche, car on permet aux spectateurs de jouer les Hercule Poirot et faire ce qu’ils veulent.
Peut-on dire que c’est du 100 % improvisation  ? 
Mmh, non… Il y a une moitié de spectacle avec la participation du public, environ une heure. C’est une pièce « normale », où il y a plusieurs fins, donc c’est particulier. Mais il y a un bon quart d’heure évolutif et trois quarts d’heure identique chaque soir. Après, on est préparé, on connaît l’enquête mais on fait face à l’imprévu.
La pièce a l’air assez déjantée aussi…
Ah oui ! C’est aussi une comédie, ça chauffe le public déjà avant et ça décoince. Il y a un équilibre entre la comédie et l’intrigue policière.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=FkxIvu8XcmM[/youtube]
En tant qu’acteur, comment peut-on voir cette aventure somme toutes assez unique ? 
C’est juste fou. On n’aura plus jamais cette occasion, alors on en profite. On le vit comme une aventure humaine. C’est incroyable.
En fait, dans votre cas, il est impossible de se lasser de jouer cette pièce…
Je ne sais pas, il faudrait demander aux acteurs. En tout cas, depuis plus d’un an que je vis ça, je ne suis pas du tout lassé. C’est un spectacle magique et on a envie de rester dans cette magie…
La tournée marche donc plutôt bien ?
Très bien. Au départ, les directeurs de théâtre hésitaient un peu, car c’est difficile de nous classer. Notre deuxième tournée a pu convaincre. Certains ont pris le risque de nous faire venir, d’autres restent frileux… C’est comme au début, quand on me disait : « Ça fonctionne aux États-Unis, mais ça ne marchera pas à Paris »… Eh bien, c’est un triomphe partout.
Propos recueillis par Aurélien Germain 
Vendredi 14 mars, à 20 h, à l’Espace Malraux de Joué-les-Tours. Tarif : 39 €. Places disponibles dans les points de vente habituels et sur www.az-prod.com

Déjantée, cette pièce interactive ? (Photo Antoine Muller)
Déjantée, cette pièce interactive ? (Photo Antoine Muller)

Sage-femme, métier en mouvement

La profession est en grève depuis plusieurs mois pour plus de reconnaissance, le ministère de la Santé a fait une sortie. Analyse.

A Paris, pendant les manifestation en février dernier. (Photo Collectif Sages-femmes)
A Paris, pendant les manifestation en février dernier. (Photo Collectif Sages-femmes)

La ministre de la santé, Marisol Touraine, a annoncé la création d’un nouveau statut médical, au sein de la fonction publique, pour les sages-femmes. Une déclaration qui divise la profession. De son côté, très mobilisé, le collectif des sages-femmes a déclaré la poursuite des actions et juge ce nouveau statut « insuffisant ». Il souhaite, notamment, que ces professionnels deviennent des praticiens hospitaliers, au même titre que les médecins et les dentistes. En revanche, plusieurs syndicats se sont dits satisfaits des déclarations de la ministre.
Depuis le mois d’octobre, une grande majorité des sages-femmes étaient en grève dans les hôpitaux français pour demander plus de reconnaissance dans leur métier. « Nous n’avons jamais demandé plus de compétences, explique Clotilde Cholet, sage-femme à l’hôpital Bretonneau. Nous voulons juste qu’elles soient reconnues. » Depuis 2009, les sages-femmes peuvent s’occuper du suivi gynécologique des femmes, de l’adolescence à la ménopause. « Nous sommes formés pour faire un frotti, l’examen de dépistage de cancer du sein, ajoute Clotilde Cholet. Nous avons également le droit de prescrire des médicaments, dans le cadre de la santé des femmes, de faire leur déclaration de grossesse. Comme les médecins, nous sommes responsables légalement de nos actes. Et pourtant, nous sommes déconsidérés. Notre métier ce n’est pas seulement les accouchements. »
Grèves et études
Aussi en grève, les étudiants sages-femmes se sont beaucoup mobilisés pour valoriser leur formation et leurs compétences. « Ce métier a toujours été dans une case à part, des études au monde professionnel, constate Thomas Savary, président du Syndicat national des étudiants sages-femmes. Nous faisons la même première année que les étudiants en médecine. Ensuite, à l’école de sage-femme, nous sommes à part. Nous n’avons pas les mêmes bourses, les mêmes avantages, et la rémunération des stages est moindre. »
Marisol Touraine a déclaré que les étudiants sages-femmes seront traités, pendant leurs stages, comme les internes en médecine. D’autre part, pour le reste de la profession, la ministre explique que le ministère de la santé prendra des mesures pour assurer la promotion du métier auprès du grand public et promet une revalorisation des salaires.
Profession médicale
Dans un mail, une sage-femme tourangelle explique son interrogation quant au nouveau statut proposé : « La profession est divisée et surtout indécise quant à la décision de la ministre. Je ne sais toujours pas si la sortie de la Fonction Publique Hospitalière est la meilleure solution, car cela risque d’induire de telles tensions qui ne nous permettraient plus d’avancer. Il parait important d’insister surtout sur le besoin de toutes les sages-femmes : la reconnaissance du caractère médical de leur profession au sein ou hors de la fonction publique hospitalière. »
 

Reportage chez les sages-femmes, un métier à couches

Non, les sages-femmes ne s’occupent pas seulement d’accouchements. Petite consultation de toutes leurs compétences à l’hôpital Bretonneau.

(Photo CHU Tours)
(Photo CHU Tours)

Des dizaines de photos de femmes sont collés aux murs du centre Olympe de Gouges. Ce grand bâtiment porte fièrement le nom d’une des premières féministes de l’histoire française, un symbole pour ce lieu dédié à la santé des femmes. Badinter, Simone de Beauvoir… les noms célèbres résonnent presque dans ces couloirs de la maternité de l’hôpital Bretonneau.
Au deuxième étage, dans son bureau, Christine Gibault ne porte pas de blouse. C’est la cadre supérieur, celle qui fait tourner toutes les unités gérées par les sages-femmes. Enchantée de pouvoir faire découvrir ce métier peu connu du grand public, elle raconte avec passion son évolution ses dernières années : « Le nombre d’années d’études et les compétences ont augmenté en 30 ans. J’ai fait partie des dernières promotions qui sortaient au bout de trois ans d’école. Depuis le début des années 2000, et son rapprochement avec le système LMD (Licence Master Doctorat), les sages-femmes étudient pendant cinq ans. Il nous reste encore à créer un doctorat en maïeutique (le nom donné à la science de leur métier, NDLR). » On frappe à la porte de son bureau. Liliane Arcangeli se présente, elle est aussi cadre sage-femme, et guide improvisée pour la matinée. La professionnelle marche d’un pas rapide, descend vite les escaliers. Après plusieurs virages dans les couloirs, deux étages descendus, elle rentre dans une petite salle.
Lunettes en forme de cœurs
Derrière son bureau, Françoise Guillot-Borget arbore un grand sourire et des lunettes en forme de cœurs. « Vous êtes ici aux consultations externes. Les femmes viennent faire un entretien d’étape. Le premier a normalement lieu au quatrième mois de grossesse. La plupart se passent bien. Mais parfois, la détresse est palpable. Depuis plusieurs années, la part de psychologie est de plus en plus importante dans ces entretiens. Les mamans sont en symbiose avec leur enfant. Si elles ne vont pas bien, le bébé aussi. Un jour, j’ai une patiente qui m’appelle pour m’apprendre que son mari avait eu un accident de voiture, qu’il était rentré dans le coma. Son bébé ne bougeait plus. Elle était bouleversée. J’ai essayé tant bien que mal de la rassurer. Il s’est réveillé. L’enfant s’est remis à bouger. »
Avec sa voix douce, elle représente parfois la seule bouée de secours des futures mamans. Elle est très attentive. « Nous voyons des femmes qui viennent parfois d’autres pays, peu importe la barrière de la langue, j’arrive toujours à trouver un moyen de savoir comme elles se sentent. » François Guillot-Borget parle des pères aussi, qu’elle voit pendant les préparations organisées avant l’accouchement. Leur rôle d’accompagnement est de plus en plus mis en avant.
(Photo CHU Tours)
(Photo CHU Tours)

Spécialités
Même constat pour Tomas Duris : « C’est de plus en plus rare que les femmes soient seules pendant l’accouchement, les maris sont là pour les soutenir dans la majorité des cas. » Changement de décors, cette sage-femme parle de son métier en préparant un café dans le bureau attenant aux salles de naissances. C’est ici que les femmes accouchent. Avec elle, Séverine Listrat, également sage-femme, elle est arrivée dans l’hôpital tourangeau depuis quelques mois. Les deux femmes viennent tout juste d’aider à la naissance d’une « 8e part ». Traduction : un huitième enfant. « C’est assez rare », lance Séverine Listrat. Tomas Duris ajoute : « Depuis quelques temps, les familles s’arrêtent au deuxième enfant. Est-ce que c’est la crise ? Peut-être. En tout cas, des familles nombreuses, il n’y en a vraiment plus beaucoup. »
Si elles s’occupent entièrement des accouchements, les deux sages-femmes mènent également une spécialité en parallèle. Tomas Duris est responsable du prélèvement du sang placentaire, qui sert ensuite à la transfusion pour les personnes atteintes, notamment, de leucémie. Séverine Listrat, elle, pratique l’échographie depuis 10 ans. En plus de son poste à l’hôpital, la sage-femme se rend une fois par semaine dans son cabinet de Poitiers pour réaliser l’échographie de ses patientes.
Les sages-femmes ne s’occupent pas seulement des naissances, de l’accouchement. Dans leurs métiers, leurs compétences sont nombreuses, multiples. Si on peut parfois les confondre avec une profession paramédicale, elles ont bien une place à part entière dans le monde de la santé. Elles peuvent prescrire des médicaments et sont responsables légalement encas de litige. Elles ne dépendent pas directement d’un médecin, font leurs propres diagnostic. Ce sont des praticiennes de la physiologie. En revanche, dès qu’elles détectent une pathologie, un problème, elles passent le relais au médecin concerné.
Oui, des hommes
Et, parfois, les sages-femmes sont des hommes. Yves Créhange fait partie des 2 % masculins de la profession. Il s’est lancé dans le métier en 1982, sa première année d’étude de sage-femme, et celle aussi de l’ouverture aux hommes. Yves Créhange passe la moitié de son temps dans le service de médecine et biologie de la reproduction. Il s’occupe de réaliser les échographies suite à une fécondation in vitro. « Je mesure la croissance des follicules (des cellules dans les ovaires, NDLR) qui se développent sur une période de dix jours. »
Les sages-femmes s’occupent également de Procréation médicalement assistée (PMA), en relation avec des médecins et des chercheurs (qui peuvent également faire partie de la profession). « Le manque de reconnaissance de notre profession ne m’a jamais fait souffrir, explique Yves Créhange. Mais j’ai parfois l’impression d’être plus féministe que certaines de mes collègues. Pour moi, c’est une condition indispensable pour faire ce métier. J’avais été choqué, en 2001, de l’attitude machiste de Bernard Kouchner (alors ministre de la santé, NDLR) envers les sages-femmes, quand elles s’étaient mobilisées. Je crois que ce manque de considération est surtout dû au fait que ce sont majoritairement des femmes dans la profession. »
Ambiance naissances
Retour au deuxième étage, Sophie Pomès sort sans bruit d’une chambre. Elle travaille dans l’unité des suites de couches physiologiques : « Nous aidons les femmes à prendre la mesure de leur bébé, nous leur donnons des conseils pour allaiter, pour le bain. Sans trop leur donner d’ordres, notre travail, c’est de les accompagner pendant ces quatre jours après l’accouchement. » Un bébé pleure dans une autre chambre. « C’est parfois une période compliquée. Au-delà du fameux baby blues, elle peut révéler des souffrances psychologiques profondes, chez les femmes ou leur compagnon. Nous sommes aussi là pour les détecter. » Sophie Pomès travaille par tranche de 12 heures. « La nuit, nous sommes constamment en activité. Un accouchement, c’est à n’importe quelle heure. Nous sommes parfaitement autonomes. »

Quelques heures dans la vie d'une sage-femme libérale

Les sages-femmes travaillent aussi en libéral. Reportage avec Marie-Ange Benoit qui exerce ce métier entre Tours et Chinon.

Marie-Ange Benoit, dans son cabinet. (Photo tmv)
Marie-Ange Benoit, dans son cabinet. (Photo tmv)

Il y a des vocations, comme ça, qui ne vous quittent jamais. Petite, Marie-Ange Benoit adorait rentrer dans une maternité, son ambiance. Travailler au contact des enfants, cette idée de carrière ne l’a jamais quittée. Puéricultrice ? Au collège, elle décide : elle sera sage-femme.
Installée dans son cabinet, dans le quartier des Deux-Lions, Marie-Ange Benoit reçoit plusieurs patientes par jour. « Depuis quelques années, nous avons le droit de faire le suivi gynécologique des femmes, de leur adolescence à leur ménopause. Le grand public n’est pas encore très informé, les femmes ne savent pas vraiment qu’elles peuvent venir nous voir pour une visite courante, sans passer par un gynécologue ou un médecin traitant. Nous sommes là pour dépister les pathologies, en prévention. Dès qu’un problème se présente, je les dirige vers le médecin compétent. En Angleterre, le système est différent, une sage-femme suit une patiente pour qu’elle ne voit qu’un seul référent. » Marie-Ange Benoit s’inspire beaucoup de cette pratique anglo-saxonne.
De A à Z
Elle est une des rares sages-femmes libérales à proposer un suivi global lors d’une grossesse. Les patientes qui le choisissent ne voient qu’elle, de la déclaration de grossesse jusqu’à l’accouchement. Marie-Ange Benoit a passé un accord avec l’hôpital de Chinon pour avoir accès à la salle de naissance. Elle a même participé à la création d’une salle nature, où l’équipement médical est restreint au minimum pour que l’accouchement se passe le plus physiologiquement possible.
Consultations
La sonnette de son cabinet sonne, Emilie (tous les prénoms ont été changés) rentre. C’est la première patiente de l’après-midi. Les rayons du soleil printanier illuminent la pièce. La jeune femme a le ventre un peu rebondi. Elle parle de ses premiers mois de grossesse avec un petit sourire. Marie-Ange Benoit pose des questions calmement. L’alimentation ? Le stress ? Le travail ? Tout a l’air de bien se passer. La sage-femme note les réponses avec beaucoup de soin. Pas forcément liées au médicale, ses interrogations sont également sur le bien-être de la femme, de son couple, du père. « Il ne faut jamais oublier le papa, il fait aussi partie du processus. Si lui a des problèmes vis-à-vis de la grossesse, de l’accouchement ou dans le couple, on peut avoir des complications. » Marie-Ange Benoit ne laisse rien au hasard. Un passage sur la table d’occultation pour vérifier que le développement se déroule bien, Emilie se rhabille. La visite aura duré une heure.
A l’extérieur
Après plusieurs patientes vues dans son cabinet, Marie-Ange Benoit remet son manteau, prend ses clés de voiture : sa journée de travail continue, mais à l’extérieur. « J’ai beaucoup de patientes qui ne peuvent pas se déplacer, pour éviter de prendre des risques. » Elle quitte le quartier des Deux-Lions pour aller à Joué-lès-Tours. La sage-femme sonne à l’entrée d’un immeuble, monte un étage. C’est Jeanne qui ouvre. Cette jeune maman ne doit pas trop se déplacer. Sa première grossesse a été compliquée, alors par précaution, elle a fait appel à Marie-Ange Benoit pour des visites à domicile. L’examen se déroule bien, aucun problème détecté. Des dessins animés tournent en boucle dans le salon, le jeune fils de Jeanne est assis dans son siège surélevé et s’amuse avec un paquet de gâteaux. Il rigole. Sa maman se détend.
Donner la vie, accepter la mort
Les actes de la sage-femme sont remboursés. Pas la peine de passer par un médecin traitant. « Je demande juste un supplément pour l’accompagnement global. Je dois sacrifier une partie de ma vie privée, pour être à moins de 30 km de Chinon quand je sais qu’une de mes patientes est dans sa dernière période de grossesse. » Le métier de sage-femme n’est pas toujours rose. « Dès mes premiers stages, j’ai vu des couples perdre leur enfant. Même si le bébé est mort-né, il faut quand même pratiquer l’accouchement. Ça fait partie du métier. Il faut affronter ce genre de situation, faire face à sa manière. Je me rappelle d’un couple dont l’enfant avait très tôt été diagnostiqué d’une trisomie non viable. Il a fallu faire sortir cet enfant déjà mort. L’équipe autour de moi s’est blindée, leurs visages se sont fermés. Moi, j’ai pleuré avec les parents. J’avais chauffé des petits vêtements pour habiller le nouveau-né décédé. Je ne voulais pas que la maman serre dans ses bras un corps froid. Je souhaitais qu’elle sente un peu de vie. Je dois rentrer en empathie avec mes patientes. Je suis une professionnelle, mais ça ne m’empêche pas d’être humaine. »

Piano Chat : L'homme qui retombait sur ses pattes

Un nouvel album en mars prochain, une date au Temps Machine : on se devait de vous dresser le portrait de Piano Chat.

Piano Chat
Il tapote sur son téléphone portable et quand il lève la tête, son regard se perd un peu dans le vide. 19 heures, Marceau Boré est accoudé au bar, lieu de rendez-vous pour l’interview. Il s’excuse de trop parler : « J’ai passé toute la journée seul devant mon ordi. Ça m’arrive de ne voir personne. Après je suis un peu décalé. J’ai l’impression d’être autiste. »
Marceau Boré est un musicien plus connu sous le nom de son pseudonyme, Piano Chat. Depuis quelques années, il arpente les scènes avec son style inimitable et son bazar musical. Marceau Boré est seul sur scène. Un bout de batterie, une guitare, des pédales d’effet et le voilà parti à mettre en branle ses chansons à fort potentiel hallucinogène, un peu punk, beaucoup de Do It Yourself. Mélange de pop psyché et de mélodies enjouées, sa musique transporte les esprits. Il parle de ses peurs, d’amours, d’angoisse, de joie. « J’ai l’impression ces derniers temps que ma façon d’écrire change. Je suis toujours tourné vers moi-même, mais je m’ouvre en même temps au monde qui m’entoure. »
Ses yeux fatigués par l’ordinateur fixent son interlocuteur avec insistance. Quand il doit s’asseoir sur un petit tabouret du bar, il pli sa longue silhouette avec aisance. Il a le physique de sa musique, de son double Piano Chat, comme d’autres diraient qu’un animal ressemble souvent à son propriétaire. Honnête, le mot sort des dizaines de fois dans ses réponses. Il ne veut pas mentir, à lui, aux personnes qui l’écoutent. « J’ai beaucoup tourné ces deux dernières années. J’ai eu l’impression que j’avais certains tricks qui marchaient sur scènes. Je les refaisais constamment. J’en ai eu marre. J’avais l’impression de ne plus être naturel. » La création de son nouvel album lui a redonné ce goût authentique de faire de la musique, qu’il avait à ses débuts. « J’ai retrouvé quelque chose. Je vais bientôt avoir 30 ans. C’est peut-être ça. Je crois que je suis impatient d’avoir 30 ans. C’est cool, non ? »
De sa vie privée, il ne veut pas trop en parler. Il lâche quelques bribes en rigolant. Insiste de nouveau pour que ce ne soit pas dans l’article. Pudique, il dévie vers sa façon de voir la musique, le monde. « J’ai choisi d’aller dans un petit label, Kythibong. J’avais d’autres propositions, mais ce n’était pas logique. » Il aime le fait maison, sans s’en gargariser. Besoin de maîtriser ? Marceau Boré a besoin de comprendre le monde qui l’entoure, de lire l’actualité. S’il vit aujourd’hui de sa musique, ce ras-le-bol des tournées bourrées d’automatisme lui a redonné un cap à tenir. Piano Chat va revenir cette année, reboosté, gonflé à bloc de cette énergie viscérale qui lui propre.
+ LE CONCERT
Piano Chat sera au Temps Machine ce jeudi 13 mars, à partir de 20h30
++ BONUS
Piano Chat a accepté de sortir des sentiers battus
Un livre ?
« J’aime beaucoup Lettre à un jeune poète de Rilke. Je l’ai découvert assez tard. Je trouve que c’est le livre parfait quand tu es au lycée, ado. J’aurais bien aimé le lire à cet âge là. »
Un plat ? »Les escalopes de dinde panées. Je suis végétarien, mais le souvenir que j’en ai est tellement incroyable. J’en remangerais peut-être un jour.  »
 
 

Des expos démarrent dans tout l’agglo : on est vernis !

Comme chaque semaine, notre Doc Pilot national vous parle de ses découvertes culture à Tours.

didier pilot
Ouahou, la claque, ces extraits du concert de Joe Bonamassa au Grand Rex. Et dire que personne n’a l’idée de le programmer en Touraine   ; ce virtuose de 36 ans est le guitar hero des années 10 ( titre partagé avec Derek Truck) et son travail à l’acoustique invente un style en appui sur les racines. Quand il prend l’électrique, ça t’embarque, loin, loin, loin… son Midnight blues de Gary Moore expose la filiation…

Weekend de vernissages  en lignes, Francine Gentiletti à la Maison des Arts de Montbazon, un univers figuratif et coloré aux foules d’humains tordus ( on cherche Charlie)   ; on y croise Alain Gaschet l’auteur de l’excellent livre sur les disques pirates. En la médiathèque de Chambray les «   Ballades au jardin   » de Francoise Roullier et Roselyne Guittier, univers d’écarlate et de transparence fibrée, de livres aussi dits sur de la musique ce soir-là devant une audience où ils sont tous là.
Face au Vinci, installation participative sous la houlette de Zazu pour soutenir l’avortement   : j’y participe en photo   ; à la Boîte noire l’univers du quotidien poétique de Magalie Bucher s’affirme dans la répétition ( on y croise Laurent Bourro et des Fats and The Crabs  ; ils seront vendredi à 19h au Velpot pour présenter leur album).

Au Musée des Beaux Arts dans le cadre du Printemps des Poétes, Thomas Lebrun (photo) danse sur les mots de Jean Genet, tant et si bien que la majesté du geste nous fait oublier le texte. Nouvel album de Pica Pao, très beau. En La Chapelle Sainte Anne, très grande claque au cœur et à l’âme  : Nathalie Bourdreux est dans l’art majeur, celui qui vous colle la tête au mur et vous oblige à descendre dans les zones d’ombre de votre âme… cet art d’une beauté extrême est sans pitié. Nathalie Bourdreux fait dans l’art majeur, celui qui vous colle la tête au mur et vous oblige à descendre dans les zones d’ombre de votre âme  ; cet art est d’une beauté extrême et sans pitié… En Arcades Institute, excellente carte blanche de Colotis Zoé en sa mise en scène et réalisation de Blanche Aurore Celeste avec Elsa Adroguer dans le rôle principal  : un propos très émouvant sur la condition de la femme au travers de l’amour et du temps. On est vernis.

Doc Pilot
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=MUONd4njNB0[/youtube]

Biga*Ranx en concert au Temps Machine

L’enfant prodige du reggae – Tourangeau de surcroît – revient jouer à domicile pour un concert à Joué-les-Tours le 6 mars. L’occasion de revenir sur le parcours de cet artiste…

CULTURE_BIGARANX
À force d’être surnommé « le Bob Marley blanc », il est devenu incontournable dans le milieu. The next big thing, comme on dit. Comprenez LE chanteur à suivre. Et pourtant, Biga*Ranx n’a que 26 ans. Déjà couronné de succès, il avale les kilomètres pour enflammer les scènes. Distiller son reggae si particulier et « faire vibrer les gens », comme il dit.

Tombé dans la marmite de la musique, à cause d’un frère DJ, une mère passionnée par la musique classique et une sœur fan de reggae. Gabriel Piotrowski – son vrai nom – est né à Tours, en 1988. Biberonné à UB40 et Bob Marley, il va parfois voir ailleurs, dans le rap et le hip-hop US. « Ce sont deux styles cousins ; les premiers rappeurs étant Jamaïcains ! », indique-t-il, toujours d’une voix posée.  La Jamaïque, d’ailleurs, est son Eden.
Un rêve qui devient réalité lorsqu’il s’envole, à 18 ans, « pour un pèlerinage à la Mecque du reggae ». Avec juste un sac à dos. « Spirituellement, j’ai trouvé des choses. J’ai appris et positivé. »

En 2008, il se surnomme Biga (Gabi, en verlan) et rajoute Ranx, une appellation fréquente dans le monde du reggae. « C’est mon mentor Joseph Cotton qui m’a appelé comme ça ! » Une sorte de consécration. Surtout après avoir posté leur freestyle sur Internet, réalisé du premier coup, sans montage.
Trois ans plus tard, son premier album « On Time » est élu meilleur album ragga/dancehall en France, par le site reggae. fr « Ça m’a surpris et conforté », continue-t-il à dire, toujours humble. Concerts remplis, succès dans les bacs et France Ô qui va même jusqu’à lui consacrer un grand format en 2012 : un reportage lui permettant de revoir son amour d’enfance : la Jamaïque.
Il enquille avec un passage au Petit Journal de Canal + pour parler de son deuxième album « Good Morning Midnight », au groove terrible et qui, de nouveau, récolte les honneurs. Une de ses amies d’enfance le décrit comme « un électron libre hypersocial et gentil. Il a toujours été humble ». Ce boulimique de travail, avec son large sourire toujours collé en plein visage, touche-à-tout, continue de communiquer avec les 71 000 fans de sa page Facebook. Humble jusqu’au bout.
Aurélien Germain

EN CONCERT
Biga*Ranx jouera au Temps Machine de Joué-les-Tours, ce jeudi 6 mars à 20 h 30. Premières parties assurées par Set & Match et Atili Bandalero. De 14 à 25 €. Un DVD live de Biga*Ranx offert à chaque place achetée.
À REGARDER
Forcément, la fameuse vidéo « Brigante Life freestyle » sur YouTube. Mise en ligne le 25 juillet 2011, elle comptabilise pour l’instant 1,4 million de vues. Plus de deux minutes pour écouter le « flow » du jeune Biga. « J’appartiens à la génération des réseaux sociaux, ça a été un coup de pouce dans ma carrière. »
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=iblgr_rdDgw[/youtube]
Http://www.bigaranx.com

Bal des Martiens : Des Bogdanov à Charlotte Bärfuss, y’a pas de hasard !

Chaque semaine Doc Pilot vous parle de ses découvertes culture, à Tours.

barfuss
Beaucoup de monde au vernissage de l’expo de Gabriel Temps à l’école des Beaux Arts, face aux toiles bruyantes de musique, la nature envahie par la culture rave, le dialogue entre la tribu et la terre. J’aime ses grands formats, le style au delà de l’évidence classique, la question aussi de savoir pourquoi il a fuit. Pierre Mottron sort un nouvel EP, en pleine conquête de Paris, un titre mis en images par Brice Martinat : la même génération que Gabriel, la même exigence d’installer un style et un propos en usant de règles académiques. Les Bogdanov programment dans la nuit, du start me up des Stones à cette ultime fugue inachevée de Bach : je me sens bien dans cet éclectisme agrémenté d’anecdotes sulfureuses et de révélations philosophico-scientifiques : les saviez vous deux guitaristes honorables emprunts de culture flamenco, leur aïeul le mentor de Mozart et un de leur grand-père un chanteur lyrique d’origine noire et cherokee ! !… Paco de Lucia s’éteint, on écoutait en boucle l’album avec Mac Laughlin et Al Di Meola, inégalé dans le style…
Notre tourangelle Pascale Boquet indirectement honorée aux Césars, celui de la musique pour un titre du groupe Witches dans lequel elle joue. Au Temps Machine un concert Cheyenne avec Anais, la chanteuse comique ou la comique chanteuse ; son rappel en est peut être la clé, un titre des années trente : c’est une comique-troupière agréable mais sans plus… Aux Studios The Grand Budapest Hotel de Wes Anderson, un paquet de messages glissés dans une esthétique hyperréaliste nimbée de drôlerie nostalgique : j’adore. J’adore aussi l’idée d’un Happy Tours sur le titre de Pharrell Williams : tant que ça crée du lien et de la joie inutile dans un monde où l’on voudrait que tout le soit. Arcades Institute blindé pour le concert de la suisse allemande Charlotte Barfuss ; notre The Voice sort un album et elle pète le score, fragile, intense et stylée, entourée de deux jeunes choristes à croquer et quatre musiciens au service de la dame. Un voyage de plus vers des terres oubliées ou à découvrir, d’Atlantide à Mars !
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Reportage fiction : la Loire en crue !

Nous sommes le 28 février 2015 et le fleuve est sorti de son lit… Attention, une histoire fictive pas si loin du réel vu le niveau du fleuve actuellement.

  crue

L’eau a tout envahi. Tours a été submergée en une nuit. L’image du fleuve débordant dans les rues a ce quelque chose d’irréel, d’impensable, que personne n’aurait pu prédire. Les hors-bords des pompiers sillonnent depuis deux jours les rues à la recherche d’habitants encore piégés chez eux. Les autorités ont de suite réagi. Les pompiers ont été mobilisés dès le début de la montée de eaux. On dénombre, pour l’instant, 300 disparus mais il est encore trop tôt pour se prononcer sur un bilan définitif. La pluie s’est arrêtée vers 23 heures hier soir. Plus d’un millier de maisons ont été emportées. Comme des embarcations mal proportionnées, des toits retournés dévalent le fleuve. Ils portent parfois sur leur dos des hommes et des femmes qui ont réussi à sauver leur vie en se hissant sur ces radeaux de fortune.
Désastre national
Le désastre a également pris une ampleur nationale. La Loire dans sa totalité a été touchée par cette crue. Au niveau de Tours, l’A10 et l’A85 ont très vite été fermées. Les trains et les TGV ne circulent plus. Le nord de la France est littéralement coupé du sud. C’est une partie de l’économie nationale qui s’est arrêtée. Localement, seules les entreprises situées en dehors de la vallée de Loire proprement dite peuvent continuer à tourner, au ralenti.
 
Historique d’une tragédie
Comment une telle tragédie a pu se produire ? La question est sur toutes les lèvres, dans toutes les conversations. Une crue cinq-centennale est très difficile à prévoir. Dans les premiers jours, ce sont d’abord les pluies torrentielles dans l’Allier qui ont fait grimper le niveau de l’eau. Plus de 350 personnes en Indre-et-Loire étaient mobilisées pour le plan de surveillance. Gien a été touché en premier. Ce fût ensuite au tour d’Orléans et de Blois d’être submergées trois jours plus tard. Puis, sur tout le val, les brèches dans les digues se sont multipliées en quelques heures. En 1856, lors de la dernière crue historique, on avait recensé 160 fractures de la levée de la Loire. Aujourd’hui, on en dénombre 250. Ces barrières, construites au XVIIe siècle, ont cédé devant la puissance des eaux. À certains endroits, comme à Saint-Pierre-des-Corps, même si elles ont tenu bon, le courant est passé par-dessus, noyant les habitations qui se situaient à l’arrière. C’est ce qu’on appelle un phénomène de surverse. Au XIXe siècle, le niveau de la Loire était monté jusqu’à 7 m 50 au-delà de sa cote d’alerte.
 
La place Plum’ coulée
Aujourd’hui, nous en sommes à plus de neuf mètres. Rue Nationale, l’eau est montée jusqu’au premier étage des habitations. La place Plumereau ressemble désormais a une grande mare où les parasols ont choisi de rester à la surface, comme les témoins d’une vie festive passée. Certains ont sorti leurs canoës ou leurs bateaux à moteur pour prêter main-forte aux secouristes. L’entraide s’organise. Les gymnases, les écoles et les mairies des communes hors d’atteinte accueillent des centaines de milliers de réfugiés. Même si la décrue a commencé, les semaines de nettoyage et de remise à neuf vont être éprouvantes. Les Tourangeaux garderont en mémoire cet épisode sombre de leur histoire.
 

Gabriel Temps à l’école des Beaux Arts

La chronique de Doc Pilot, un concentré de culture tourangelle, chaque semaine.

Galaxians
Galaxians

Des fois t’as un titre comme ça qui te lâche pas ; tu as beau tenter de le passer en arrière-plan, il te tire à lui comme une addiction indomptable : cette semaine ce fut le “ waiting for you ” du duo new-yorkais Minor Alps. Pourtant les ficelles sont grosses, les mêmes que Ivy, Ultra Vivid Scene, un peu aussi du So you want to be a rock’n’roll star des Byrds. J’y peux rien, je suis cuit. On pourrait dire la même chose pour le côté attractif du travail de Renar en Arcades Institute, là aussi les symboles sont évidents, les modèles au cœur de notre histoire personnelle et populaire ; Pixelle à l’étage offre un arrêt sur image en témoignage de tournages. Au Temps Machine soirée dites electro-pop avec les anglais de Galaxians, mélange discoïde entre Yellow Magic Orchestra et Herbie Hancock, et les parisiens de Discodeïne beaucoup plus tristounes… Youpi, le Staff Benda Bilili sera sur les Terres du Son, eux aussi furent ma bande-son. Une exposition de Gabriel Temps s’ouvre à l’école des Beaux Arts, Gabriel filmé suite à la vue d’une œuvre qui m’avait scotché lors d’un “ Atelier Mode d’Emploi ”, Gabriel qui a décidé de nous quitter trop tôt…
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Sur les marchés distribution de tracts pour les options politiques de l’instant ; tout cela semble d’un autre temps tant il manque de substance à cette échéance… Le jeu de rôles paraît déserté de sa matière première. Pourtant sur d’autres terres on aimerait tant voter. A La Pleiade Caroline Casadesus incarne les doux tourments du début du 20eme, des mots de Cocteau sur des mélodies de Poulenc, c’est beau mais c’est triste ; je l’avais vue avec Lockwood puis avec le trio Enhco mais cette nouvelle rencontre est la plus intense… Mais c’est beau. Au retour When the music’s over des Doors sur une radio nocturne accompagne une dérive automobile ponctuée des divers octrois parsemés ce soir sur tous les plexus routiers. Des silhouettes dans la nuit, Only lovers left alive… Au matin l’occasion de réécouter les portes de Kiev de Moussorski par Emerson, Lake & Palmer… En fin d’ap’ folle boum en Arcades Institute avec Big Yaz Explosion amené par Chapau Prog : le feu !! Nacer Yazid possède la force, le coffre et l’humanité : un sans-faute.

Jaïlys : citoyenne du monde

À peine 24 ans, mais Jaïlys Jimenez a déjà vécu à Tours, Londres, Lyon ou encore Sydney… Et quitte à tout plaquer, elle y retournerait sans problème.

Jaïlys a la bougeotte : « C'est difficile au niveau des amis ou pour un petit copain. Mais ce n'est pas frustrant. » (Photo tmv)
Jaïlys a la bougeotte : « C’est difficile au niveau des amis ou pour un petit copain. Mais ce n’est pas frustrant. » (Photo tmv)

Dans un Irish pub, place Plumereau, Jaïlys Jimenez engage tout de suite la discussion avec le gérant. Tout en anglais. Accent londonien classy et conversation à bâtons rompus. Normal, cette jeune femme de 24 ans, née à Chambray, a fait de l’Angleterre son deuxième chez-soi. Elle y a vécu et travaillé comme fille au pair plusieurs fois. « Je gagnais 400 € par mois, mais j’étais nourrie, logée, blanchie. J’ai adoré, car j’y étais super libre. Ici, je me fais suivre dans la rue par des gens bizarres… Là-bas, même à 5 h du matin, je n’avais pas peur. Je m’habillais comme je voulais ! »

Jaïlys Jimenez a le regard pétillant. De petites boules blanches en guise de boucles d’oreilles. Un visage calme et doux. Elle se rappelle avec plaisir ses multiples allers-retours entre Tours et le monde. Un déclic qui a eu lieu après son bac à 17 ans.
Arrivée à la fac des Tanneurs, elle se trouve confrontée aux manifestations anti-CPE : « Plein de gens ne voulaient rien faire. Il y avait des grèves, des blocus pendant quatre mois. Je me suis dit : je suis là, je m’embête et je ne peux pas aller en cours. Alors je suis partie en Angleterre pendant trois mois et demi. »
À son retour, rien n’a changé : « La fac était de nouveau en grève, mais pour autre chose cette fois-ci. Et ma filière ne me plaisait pas… » Alors elle repart outre-Manche pour cinq mois, avant de poser ses valises à Lyon.

« J’aime bouger. J’aimerais vivre partout ! », lance-t-elle, toute sourire, en triturant une de ses mèches. Elle aime tellement cela qu’elle est partie habiter huit mois à Sydney, en Australie, pour ses études. « J’étais en coloc’ avec cinq personnes. C’était trop bien… » On imagine qu’il y a dû avoir de grosses fêtes… « Euh, il y en a eu des pas mal, oui ! », dit-elle, hilare.
En août 2013, elle est retournée vivre à Tours. « Je me réhabitue petit à petit à la ville. Je l’ai quittée à un moment où elle me faisait peur. Je me la réapproprie. » Une trêve bienvenue pour sa maman… «Elle pleurait à chaque fois que je partais ! »

Après un petit job dans la garde d’enfants, elle travaille désormais dans les bureaux de la SNCF. Une façon de rester dans le monde du voyage. Elle est en remplacement, mais son « but ultime » serait de devenir traductrice littéraire ou cinématographique. Tout en continuant de parcourir le monde. Chose qu’elle conseille à tous et à toutes de faire. « Les voyages m’ont permis d’être super ouverte d’esprit, accueillante… Et pas critiquer quelqu’un juste parce qu’il a les cheveux verts ! Partir fait du bien », explique celle qui a, en fait, passé plus de temps à l’étranger qu’à Tours ces sept dernières années.

Au final, on se demande même si sa bougeotte ne vient pas de son enfance. « C’est vrai que, petite, j’ai pas mal bougé autour de Tours » : Saint-Cyr, Tours Nord, Chambray, Veigné, Loches, Joué et bien d’autres… À chaque fois, changer d’école, changer d’amis… Idem pour ses multiples escapades d’aujourd’hui. Mais qu’elle ne regrette aucunement. D’ailleurs, elle part en week-end à Londres, fin mars. « Car ça me manque ! Je ne suis jamais resté plus de sept mois à un même endroit… »
Aurélien Germain

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Chroniques culture #16

Côté chroniques culture, on vous propose cette semaine le DVD de Gravity, Die Hard 5 à la TV, et de la BD et du jeu vidéo.

GRAVITY-DVD
LE DVD
GRAVITY
Fabuleuse expédition catastrophe dans l’espace, Gravity a été l’un des meilleurs films de ces dernières années…. au cinéma ! Le film de Cuarón passera-t-il l’épreuve télé ? On y croit fort, au vu de cette édition DVD/Blu-ray, disponible en version 3D, et dotée d’un son DTS-HD (un must) qui rendra justice au travail sonore époustouflant et amniotique du film. Gravity est bien plus qu’un simple film de science-fiction : beau, philosophique, ambitieux. Sortie le 26 février.

À LA TV
DIE HARD 5
La chaîne cryptée diffuse en inédit le cinquième volet des aventures de l’increvable John Mc Lane (alias Bruce Willis qui, même chauve en marcel blanc dégoûtant, continue à avoir la classe). Intitulé « Une belle journée pour mourir » et détruit par les critiques lors de sa sortie, Die Hard 5 reste assez soigné malgré un scénario foutraque (CIA, Russie, castagne et duo père-fils…). Sûrement pas le film du siècle, mais un bon divertissement. Samedi 22 février, à 20 h 55, sur Canal +

LA BD
VOIS COMME TON OMBRE S’ALLONGE
Une fois de plus, l’italien GIPI explose tous les codes de la BD et nous livre un de ces chefs-d’oeuvre dont il est coutumier. En entremêlant deux histoires et dans un foisonnement graphique inégalé, il plonge le lecteur dans un monde onirique. Ici commence le règne des amours perdues, de l’obsession du temps qui passe et la douleur de la schizophrénie. Le 9e art, c’est aussi cette force incroyable qui émeut au plus profond de nous-mêmes. Hervé Bourit

LE JEU VIDÉO
FINAL FANTASY XIII
Près de trente ans après sa première apparition sur console NES, la légende des jeux de rôle revient sur PS3 et Xbox dans le troisième et ultime opus de Final Fantasy XIII. Réalisation aux petits oignons, combats à revendre, difficulté savamment dosée : malgré quelques défauts, Lightning Returns séduira à coup sûr les fans de la saga culte, trop heureux de pouvoir incarner une héroïne chargée de sauver le monde après un sieste de cinq cents ans. L. Soon
> + 16 ans, PS3, Xbox, 60 €.

Alexandra : Un parcours de santé

À 37 ans, cette jeune maman a préféré prendre deux années sabbatiques plutôt que de continuer à s’esquinter la santé.

Alexandra Bielkin a décidé de se lancer dans une nouvelle activité (dans la santé) : « Je n’en dis pas plus, mais 2014, c’est vraiment mon année ! » (Photo tmv)
Alexandra Bielkin a décidé de se lancer dans une nouvelle activité (dans la santé) : « Je n’en dis pas plus, mais 2014, c’est vraiment mon année ! »
(Photo tmv)

Mince, mes lentilles ! » Alexandra Bielkin se précipite dans sa cuisine éteindre le feu et sauver ce qui reste dans la casserole. « Je crois que c’est loupé », rigole la trentenaire. Elle parle avec un débit sacrément élevé, ne s’arrête presque pas pour respirer.
Assise dans son salon, Alexandra Bielkin explique avec passion son métier qu’elle n’exerce plus en ce moment. « J’avais un cabinet de podologie à Montoire, dans le Loir-et-Cher. Pendant 10 ans, j’ai développé ma pratique. À la fin, j’habitais à Tours. Pendant un an, je parcourais 80 kilomètres par jour. Ma clientèle est devenue de plus en plus importante. Je faisais de gros horaires. Mon cabinet est devenu très rentable. Et puis j’ai craqué. » Burn-out.
Elle se trouve à ce moment-là en Inde, lors de son voyage annuel en novembre. « Quand je suis revenue, impossible de reprendre. J’ai revendu le cabinet. »
Alexandra Bielkin parle de santé avec passion. Animée, elle explique sa démarche : « Alternative, parallèle… Tous ces termes sont connotés. Non, je proposais une autre démarche. J’ai très vite arrêté de faire les soins pour me concentrer sur la posturologie. » Depuis deux ans, elle ne travaille plus. Sa fille Ava est au centre de sa vie. « J’ai vécu ma maternité avec beaucoup de plaisir. Contrairement à certaines femmes qui ont des enfants plus jeunes, je ne l’ai pas subie. »
Depuis la naissance d’Ava, c’est une habituée du café-poussette de la rue Colbert, Sa Majesté des couches. « Je crois que je suis officiellement devenue la meilleure cliente ! » Devenir mère au foyer, ça ne lui fait pas vraiment peur. « J’en rigole, parce que je suis bien plus. Ce soir, j’ai une soirée entre filles, je trouve ça excellent. »
Cette ancienne bosseuse de l’extrême avoue quand même que les femmes ont toujours un prix à payer quand il s’agit de carrière et de maternité. « Ce n’est pas un hasard si je suis tombée enceinte pendant cette première année sabbatique. » Alexandra Bielkin prend cette période de pause comme un moyen de diriger sa vie dans le sens qu’elle a maintenant choisi. Travailler sur elle-même. « J’ai trop écouté ce qu’il fallait faire. À 20 ans, je me suis orientée vers la podologie en me disant pourquoi pas ? C’est fini, je choisis mon propre chemin désormais. »
Elle a des projets, ne veut pas trop en parler pour le moment. La jeune maman a quand même l’idée de rester dans le domaine de la santé. « Je me suis confrontée pendant des années aux failles de notre système de santé. J’ai essayé de remettre le patient au centre du parcours de soin, de lui faire comprendre que prendre des médicaments n’était pas forcément une solution, surtout sans savoir pourquoi. »
Une diode du baby phone, posé sur la table, se met à clignoter. Ava a fini sa sieste. Alexandra Bielkin l’installe sur ses genoux. Avec ses cheveux blonds et son regard rieur, le bébé aux grands yeux bleus et au sourire d’ange regarde la tasse de thé posée devant elle avec beaucoup de curiosité. « Je suis très étonnée, elle est déjà super indépendante. J’ai beaucoup profité des premiers moments avec elle, j’ai vraiment envie qu’elle soit bien dans sa peau plus tard, qu’elle grandisse avec bonheur. »
Benoît Renaudin
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Nivek : portrait d'un serial-rappeur

Ce rappeur tourangeau cartonne et participe au radio crochet de France Inter, On a les moyens de vous faire chanter.

(Photo Charline Adzuar)
(Photo Charline Adzuar)

Il est 9 h 45, Nivek ouvre la porte de son appartement, le teint blanc. « Je crois que je suis malade. » Combatif, il avale quelques gorgées de café, accepte de faire l’interview malgré tout. Il s’occupe de tout, n’a pas de manager pour lui dire de se reposer. « J’aime cette indépendance. »

Dans quelques heures, Nivek doit se rendre à France Inter pour enregistrer deux morceaux. Il vient d’être sélectionné pour l’émission On a les moyens de nous faire chanter. Nivek, son pseudo commence à se partager un peu partout, comme une traînée de poudre. Dans ses chansons, il balance avec violence et verve des phrases écrites à coups de couteau. «
Moins pourave que les propos de Florent Pagny, je fais de la chanson française avec charisme. » Nivek ne renie pas ses influences hétéroclites. Il en rigole : « Petit, j’ai longtemps cru que Léo Ferré était mon grand-père, à cause de toutes les photos que ma mère avait accrochées. » Dans son enfance, chez lui, les vinyles de Brel, de Brassens ou des Talking heads tournent à plein régime. Le rap est venu après. « J’écoutais NTM au collège, parce que mes potes écoutaient l’album en boucle. Je n’ai compris que quelques années plus tard l’importance du travail de certains groupes comme I AM. » Pour Nivek, comme le jazz ou la musique classique, le rap est une musique élitiste, « il faut prendre le temps, connaître, comprendre, avant de pouvoir apprécier . »

Paradoxe de sa musique, sa façon d’être ne reflète en rien la violence de ses textes. Plus gendre idéal un peu hipster que caïd façon Booba : « Je fais du rap inconscient, pour ne pas m’enfermer dans un style particulier. J’écoute beaucoup de rock, de chanson française aussi. Je n’ai aucune règle dans mes morceaux. » Aujourd’hui installé à Tours, avant le passage à Montpellier pour les études, il a grandi à Saint-Pierre-de s-Corps. Une adolescence bercée entre cascades façon Yamakasi et expérimentation hip-hop. « Je crois que, oui, j’ai une certaine fierté aujourd’hui, je travaille à Radio Béton, ma musique fonctionne : c’était mon rêve quand j’étais gamin. Je l’ai atteint. Après ? Aucune idée. »
Benoît Renaudin

√ LE CONCERT
Nivek jouera à la salle Ligéria de Montlouis le vendredi 21 février, pour la soirée Coud’boost organisée par Tous en scène. Vous aurez aussi l’occasion d’écouter un autre super groupe montant : Waloobeach CONSORTIUM. À partir de 20 h 30. Tarifs : de 3 à 12 €

√ ENTRE NOUS
Kévin Araujo (c’est son vrai nom) vous livre quelques-uns de ses péchés mignons.
SA SÉRIE
« Les Sopranos, pour moi, c’est culte. Ça me rappelle mes années à Montpellier quand je passais des week-ends tout seul à me mater des séries. »

SON PLAT
« Les beignets de morue de ma grand-mère, le plat typique portugais. Mais à chaque fois, j’attends Noël avec impatience pour en manger. »

MUSIQUE
« Ma dernière grosse claque musicale ? Ce sont les Von Pariahs, quand j’ai reçu leur album à Radio Béton, j’ai halluciné. »

UN LIVRE
« En ce moment, je suis en train de lire Baltimore (de David Simon, le créateur de la série tv The Wire, NDLR). Je n’ai pas envie de le finir, alors je lis seulement quelques pages à chaque fois, ça fait un an que ça dure ! »

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Handicap à Tours : des progrès à faire !

Tours arrive à la 54e place des 96 villes notées par l’APF et son baromètre de l’accessibilité.

Niveau accessibilité, Tours a des efforts à faire sur les équipements municipaux. (Photo tmv)
Niveau accessibilité, Tours a des efforts à faire sur les équipements
municipaux. (Photo tmv)

L’Association des Paralysés de France (APF) a rendu, la semaine dernière, son baromètre de l’accessibilité. Tours arrive à la 54e place des 96 villes notées et affiche une légère progression par rapport à l’année dernière.

Ce palmarès souhaite sensibiliser le grand public et les politiques locales sur l’échéance qui se dessine à grands pas : d’ici 2015, tous les établissements recevant du public devront être accessibles pour les personnes en situation de handicap.
Pour Tours, le constat est mitigé. Si la ville reçoit une très bonne note pour son cadre de vie, en revanche, le constat sur l’accessibilité des équipements municipaux est catastrophique (9,7/20). Elle se situe dans les villes les moins biens notées au niveau national.

Dans son rapport, l’APF constate : « Outre la moyenne générale dont il aurait été attendu qu’elle soit au moins à 16/20 cette année, on constate que les commerces de proximité ainsi que les cabinets médicaux et paramédicaux sont toujours aussi mal notés par les personnes en situation de handicap qui vivent au quotidien des grandes difficultés pour mener une vie sociale comme tout un chacun. […] À peine plus de la moitié des écoles primaires sont accessibles. De même, un tiers des chefs-lieux départementaux (32/96) n’ont même pas la moyenne pour l’accessibilité de leurs équipements municipaux ! »

Pour l’antenne locale de l’APF, la faiblesse de Tours se situe plutôt dans l’absence d’une politique volontariste. Elle a perdu beaucoup de points dans ce baromètre pour ne pas avoir fourni de Plan de mise en accessibilité de la voirie et des espaces publics. Le document est pourtant obligatoire depuis 2009. En septembre dernier, le gouvernement a déclaré que l’objectif d’accessibilité ne serait pas atteint d’ici 2015.
Une concertation est ouverte depuis, entre acteurs publics et privés, pour qu’ils s’engagent sur un calendrier de travaux en cas de non-application. L’APF craint la mise en place « d’un délai supplémentaire inacceptable de 3 à 9 ans. »

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EN BREF
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HUMANITAIRE 50 étudiants de médecine ont décidé de lancer un projet humanitaire. Construction d’une maternelle, soutien scolaire, reboisement, actions de sensibilisation à des problèmes de santé : Médecine Tours au Népal souhaite aider le village de Meghauli. Pour pouvoir partir cet été, ils ont besoin de financements. Intéressé ? Contacter les à solidarite. internationale.act@gmail.com

Louise : Si maman si

Jeune maman de 24 ans, la dynamique Louise Pigelet partage son temps entre sa petite fille et sa profession d’aide soignante en Ehpad.

Louise Pigelet, fan de sport, partage ses journées entre son travail à l'Ehpad et sa petite fille, Célestine. (Photo tmv)
Louise Pigelet, fan de sport, partage ses journées entre son travail à l’Ehpad et sa petite fille, Célestine. (Photo tmv)

Louise Pigelet a donné rendez-vous dans un café à Velpeau, le quartier où elle vit depuis quatre ans. Sourire vissé aux lèvres, de petites pommettes et des yeux noisette pétillants : à bientôt 25 ans (« Je les aurai en mai ! »), cette Tourangelle est une maman heureuse grâce à Célestine, son petit bout de chou de 18 mois. « Il y a beaucoup de clichés qui entourent le fait d’être une jeune mère, à 23 ans. Je l’ai un peu moins senti, parce que mon ami a 30 ans. Mais il y a toujours des gens qui savent tout mieux que toi. Parfois, on croit encore que je fais du baby-sitting ! », lance-t-elle en riant. Dans son entourage, elle est la seule maman.
Elle aborde très vite le sujet de la politique. D’elle-même. « J’adore ça ! J’ai été bercée dedans. » Elle s’est même occupée les dépouillements aux dernières élections, comme ses parents le faisaient avant elle. Pour elle, voter est « un devoir ».
Elle avoue entendre peu parler de la campagne pour les municipales à Tours. « C’est limite triste. Pourtant, c’est important pour la vie de quartier. » Pour autant, « ce n’est pas possible de ne pas voter. Il le faut ! Quitte à voter blanc ! » Elle quitte le sujet aussi vite qu’elle l’a commencé. « Je suis très bavarde, hein ? », dit-elle. Toujours avec le sourire. Toujours avec les yeux rieurs.
Louise Pigelet le dit elle-même : « Je suis dynamique ! » Pas qu’un peu, effectivement. De toute façon, elle aime le bruit et quand ça bouge. C’est pour cela qu’elle est vit en plein centre de Tours. « Je n’aime pas du tout le silence », dit-elle.
Dynamique, elle l’est aussi au travail. Louise Pigelet est aide soignante à l’Ehpad La Source, à Tours Nord. Arrivée en 2010, elle continue à se demander le soir en rentrant chez elle « Est-ce que j’ai bien fait ? » : celle que ses collègues surnomment Calimero est toujours soucieuse de l’effort fourni. De ce qu’elle a pu apporter à ses résidents. Quel est son quotidien ? « Olala, c’est dur comme question ! », rigole-t-elle. Elle parle en vrac du matin, « des transmissions avec les équipes de nuit », son travail avec les familles, les infirmiers. « Je m’occupe des levers, de la toilette des résidents, des repas… Mais aussi des animations l’après-midi. C’est très prenant. » A tel point que des liens se créent forcément. Elle se souvient d’une dame qui l’a « beaucoup marquée. Elle était tellement gentille, douce. Mais la maladie faisant… » Louise Pigelet ne termine pas sa phrase. Juste avant, elle disait que dans son travail, il y avait forcément de l’affect. « On ne peut pas rester de marbre. »
En parlant, Louise Pigelet regarde droit dans les yeux. Elle triture son collier sicilien. En regardant par la fenêtre du bar, elle s’agace de voir une voiture à cheval sur le trottoir. Pour elle, c’est vraiment « la galère » du quartier Velpeau : « Si je devais changer quelque chose à Tours, ce serait ça ! Les gens qui se garent comme ça. Déjà que ça m’embête avec la poussette, je me mets à la place de ceux en fauteuil roulant… » Cette adepte du tram aimerait expliquer aux gens qu’il est possible de laisser de la place aux piétons et laisser sa voiture de côté. « Il y a d’autres moyens de transport. Mais c’est dur de bousculer les habitudes… »
Aurélien Germain
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Reportage : le tatouage dans la peau

À l’occasion de la 6e convention de tatouage de Tours, tmv est allé passer un après-midi dans le salon de son organisateur, histoire de s’ancrer dans le monde encré.

Jack Jouan, tatouant une jeune femme. (Photos tmv)
Jack Jouan, tatouant une jeune femme. (Photos tmv)

« Bon, t’es prête ? C’est parti ! » D’ici une grosse demi-heure, Déborah aura une première rose tatouée dans le haut du dos. Puis une deuxième, symétrique. Un nouveau tatouage qui se rajoutera à ses colombes et à son lys. « Oui, j’ai pas mal de fleurs encrées sur moi, effectivement. Ma mère est fleuriste ! », lance-t-elle en souriant. Jolie jeune femme aux cheveux auburn, elle est venue accompagnée de Philippe, 31 ans, coiffure impeccable et énorme barbe, aussi fan de tatouages. Ses jambes en sont d’ailleurs recouvertes. Les deux travaillent dans un laboratoire pharmaceutique. Et quand ils ont envie d’une séance, ils débarquent chez Jack, du Studio Ray Tattoo.

Jack Jouan est arrivé dans ce salon de tatouage il y a cinq ans. Concentré à tatouer les contours de la rose de Déborah, il manie son dermographe (la machine à tatouer) qui semble minuscule dans ses mains gantées.
Regard sombre, large d’épaule, bracelet religieux à droite, montre classe à gauche : cet imposant Tourangeau de naissance est chic et choc à la fois. Engoncé dans une chemise  élégante, cheveux gominés, barbe taillée au millimètre. Le reste, c’est du tatouage à tout va. Cou, phalanges, ou encore sous l’œil…
Né en 1980 d’un père tourangeau et d’une mère pied-noir née en Algérie, Jack s’est vite distingué par ses dessins. Après un tour en Loire-Atlantique, il est revenu à Tours, poussé par sa famille. « Et ma petite fille. » Lui qui est tombé dans cet univers « par hasard » a rapidement choisi la voie de l’auto-didactisme. « Je me suis formé tout seul, à coup de vidéos et d’émissions, tout en m’intéressant à différents artistes. »

Le pied sur une pédale (qui fait fonctionner le dermographe), Jack continue de « piquer » le dos de Déborah. Il essuie les quelques gouttes de sang qui perlent et trempe son faisceau d’aiguilles dans un petit pot à usage unique, rempli d’encre noire. Celle-ci est déposée dans un espace assez précis à la limite entre le derme et l’épiderme. D’où le tatouage à vie.
Déborah et Philippe en sont presque devenus accrocs. « Une fois que t’es lancé, difficile de s’arrêter ! », expliquent-ils.

« Brrrzzzzzzz ». Le petit bruit de la machine à tatouer continue et se mêle aux grosses guitares des Guns N’ Roses et à la voix criarde d’Axl Rose. Un morceau ultra-calme de Johnny Cash enchaîne. La salle de tatouage ressemble à un appartement du vieux Tours, poutres apparentes et cheminée abandonnée. Il y a une chaîne hi-fi vintage, des feutres posés dans un étui à violon et des posters au mur. Dans l’étagère du fond, au milieu d’un livre Playboy et sur les orchidées, s’entassent des ouvrages sur Dalí, Michel Ange et d’autres peintres. « Je suis spécialisé dans le réalisme et les portraits. Je suis influencé par des artistes de l’Est et j’essaie d’y apporter des couleurs ou quelque chose qui ressort. », indique Jack.

Dès qu’il a fini de poser sa patte sur une des peaux, place au nettoyage. Tout y passe. « Je désinfecte tout bien entendu. » Le siège, son espace de travail et même ses feutres. Un travail minutieux avant d’encrer le prochain client. Comme cela, toute la journée et parfois jusqu’à 22 h ou minuit…
Jérôme (son prénom a été changé, NDLR) est venu de région parisienne exprès avec sa compagne. Lui va un peu plus souffrir que Déborah : il est venu se faire tatouer dans le cou ! « Tourne ta tête. Voilà, comme c’est bon. »  Le bruit de la machine, comme celui d’une roulette de dentiste en plus sourd, se mêle à la rythmique de la chanson American Woman des Guess Who. Jérôme serre sa ceinture et les dents. Grosse douleur sur la gorge. Vêtu d’un débardeur, on voit ses muscles saillir et tressauter. Finalement, la séance sera écourtée, car sa peau saigne un peu trop et l’encre pourrait s’en aller. Une fois le tatouage bandé et fini, il faudra encore attendre la cicatrisation…

Un cou tatoué, de la folie pour certains ? 5 % des Français en sont adeptes. « Je refuse juste de tatouer les mains et les doigts pour les non-initiés. Sinon, je ne fais pas sur les parties génitales pour les hommes. On a juste eu une ou deux fois des filles qui voulaient quelque chose sur le pubis… », raconte Jack.
Y a-t-il certains motifs qu’il n’accepte pas de faire ? « Tout ce qui est symboles nazis. Hors de question », répond-il du tac au tac. Mais tient à préciser que « le tatouage n’est pas politique » : « J’ai parfois tatoué des skinheads d’extrême gauche, comme d’extrême droite. Mais c’étaient des dessins comme des menhirs, des signes celtiques. Tant que le motif n’est pas tendancieux, croix gammées et compagnie, je le fais. C’est mon boulot. Je me fous des convictions politiques des gens », indique le tatoueur, avant de tracer un parallèle avec la religion. « Moi, je suis catholique et croyant. Mais ce n’est pas pour autant que je vais refuser de tatouer des personnes athées. Je suis hyper ouvert d’esprit. Au delà de tout, j’aime le métier que je fais ! »

Avant de rentrer chez lui ce soir, il aura tatoué des roses, un lettrage ou encore un papillon réaliste. Il aura même vu passer un quinqa, looké comme un cadre BCBG, lui demander « Pouvez-vous faire quelque chose pour les trois tatouages que j’ai sur le corps ? » Surprenant. Mais l’habit ne fait pas le tatouage…

Aurélien Germain.
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A SAVOIR
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√ SALON DU TATOUAGE
Tattoo-Tours-2014Tours accueille sa 6e convention du tatouage et piercing. Au total, une trentaine de professionnels pour ce salon (incorporé au Tours moto show). Le 21 février, de 18 h à 22 h (gratuit) ; le 22 de 10 h à minuit (5 €) et le 23 de 10 h à 19 h (5 €). Au Parc des expos. Retrouvez toutes les infos ICI

√ UN SYNDICAT
Le Snat est le Syndicat national des artistes tatoueurs qui « œuvre pour la reconnaissance du tatouage artistique et la défense » des professionnels en France. Créé en 2003 par le célèbre Tin-tin, tatoueur mondialement reconnu, il compte plus de 1 000 membres.

√ 10
C’est le pourcentage de personnes à posséder un ou plusieurs tatouages en France, d’après le dernier sondage Ifop. La tranche des 18-24 ans est la plus représentée. Aux États-Unis, ils sont 21 % à être « encrés ». Et les plus adeptes sont les 26-40 ans.

Retrouvez aussi notre interview de David Le Breton, Professeur à l’université de Strasbourg et sociologue travaillant sur les représentations et les mises en jeu du corps.
>>>NOTRE GALERIE PHOTOS :

David Le Breton : " Signer son corps "

David Le Breton est Professeur à l’université de Strasbourg. Ce sociologue travaille sur les représentations et les mises en jeu du corps.

David Le Breton (Photo CC Ji-Elle)
David Le Breton (Photo CC Ji-Elle)


Pouvez-vous affirmer, aujourd’hui, que la pratique du tatouage est devenue grand public ?

Oui, depuis la fin des années 1990, elle s’est étendue, s’est généralisée. C’est une nouvelle manière de découvrir son corps, de se construire une identité. On observe, en particulier chez les adolescents, que le tatouage est une façon d’avoir un corps à soi, d’intervenir sur sa vie. Lors des entretiens que j’ai menés pendant mes études, un garçon m’expliquait qu’il avait honte d’aller sur une plage torse nu, ou à la piscine. Une fois tatoué, il s’est senti fier de son corps, réconcilié.
Les adultes désapprouvent parfois cette pratique, pourtant, elle a des effets positifs ?
Ce n’est pas à moi de juger. Ce que j’observe, c’est qu’un adolescent a envie de signer son corps, de dire qu’il lui appartient. Il y a une dimension initiatique, le sentiment de devenir un homme ou une femme. Les parents, eux, ne veulent généralement pas qu’il transforme ce qu’ils ont créé. Il existe également dans le tatouage, des personnes qui collectionnent… Ces habitués se font faire des « grosses pièces » qui recouvrent des parties importantes de leur corps. Regardez les mannequins sur les pubs, les sportifs lors des manifestations télévisées, beaucoup arborent des tatouages. La vision d’un corps nu, sans marque, devient de plus en plus impossible. Je ne serais pas étonné que, dans quelques années, la vision d’une personne non tatouée devienne hors-norme.
Ça n’a pas été toujours le cas ?
Pendant plusieurs siècles, le tatouage a disparu de nos territoires, banni par les religions. C’est au XVIe siècle qu’il a été redécouvert, par les marins du Capitaine Cook, à Tahiti. Pendant longtemps, c’était la marque des marins, des marginaux, un moyen de rompre l’ennui en mer mais aussi de choquer la classe bourgeoise, de se différencier.
Propos recueillis par B.R.
DOSS_ALLERPLUSLOIN_LIVREOn vous conseille vivement les deux livres de David Le Breton, Signes d’identité. Tatouages, piercings et autres marques corporelles (Éditions Métailié) sorti en 2002 et L’Adieu au corps (Éditions Métailié) publié en 2013.

De L’Empire de Saint Saens à la nouba de la new Bab

Chaque semaine, Doc Pilot partage ses découvertes culturelles du week-end.

Oddatee
Hawkwind vous connaissez ? Ce fut le premier groupe auquel participa Lemmy de Motorhead après avoir été roadie pour Hendrix. On m’a dit qu’il est mal en point et franchement ça me chagrine ; on aimerait tant que nos héros de la déglingue nous enterrent tous histoire de faire un pied de nez au système ultra autoprotégé. Donc « Space is deep » dans les oreilles en route pour Le Temps Machine, l’endroit où ça se passe, n’en déplaise à ses détracteurs… qui n’y vont jamais. Soirée Hip-Hop/Rap, de la musique du siècle dernier chargée de sens : Psykick Lyrikah de Rennes, textes et expression intenses de Arm, habillage à l’acrylique du guitariste Thomas Poly (Dominique A, Montgomery), base electro/basse de Robert le Magnifique, à la suite de l’authentique Oddateee de New York associé à un bassiste/guitariste au chapeau de Zorro : une soirée incontournable.
[nrm_embed]<iframe width= »560″ height= »315″ src= »//www.youtube.com/embed/7uPrSf7Wc8Q » frameborder= »0″ allowfullscreen></iframe>[/nrm_embed]
J’ai filmé Olivier Pain pour un mini-portrait « some people i love » ; le reporter-photographe a de la substance dans son propos, de la justesse dans son œuvre, le talent dans sa capacité à fixer l’instant pour une image nous balancer l’histoire, celle de l’humain de là-bas, si loin et si proche à la fois, cet humain qui désormais s’échoue sur les berges de l’Europe dans l’espoir de changer le scénario du film… Concert de Jonathan Wilson dans le grand studio de RTL : magique ; je pense aux princes : Jeff et Tim Buckley, John Cippolina, Syd Barret, SparkleHorse. Suit le faux silence de la nuit en la lecture de « L’homme dont toutes les dents étaient semblables » de Philip K.Dick… Expo de Guy Limone au CCC, une vision de l’humanité du haut de l’espace, d’un ovni ou dans les yeux d’un dieu : un jeu à tuer l’ego. A la balance de Colette No Dead, je découvre Elio Camalle avec Francis Genest aux percus : ouha la voix, le touché, la présence : joli !! Bonne chance à Chez Colette… A l’Opera de Tours, l’OSRCT sous la direction de Claude Schnitzler offre un envoûtant concerto pour piano de Saint-Saens avec la magique Carole Carniel au piano ; au même moment démarre au Temps Machine la soirée Eezy Prod zappée faute de temps et d’énergie… Je pense à Ubik de K.Dick… et je me shoote avec le premier Ramones dans lequel je m’endors tout habillé… Bab en carte blanche en Arcades Institute : torride. Excellent Mathieu Parcheminal aux solos tous en finesse : il me rappelle Walter de Steely Dan ; Phil Collas aux claviers et une section rythmique au service. Sonya Koné et Douchka participent à la fête. La version de Wild Horses est belle à pleurer.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=EhVLiHPUOIM[/youtube]

Chroniques culture #15

C’est reparti pour une dose de chroniques culture. Aujourd’hui, BD géniale, CD génial, DVD génial et film à la télé…moins génial.


LE DVD
PRISONERS
Un père aveuglé par sa douleur, voilà ce que filme Denis Villeneuve dans ce thriller étouffant. Deux fillettes qui disparaissent, l’hypothèse d’un kidnapping, un suspect plus que louche relâché et un père de famille prêt à tout, même l’irréparable. Poignant et sombre, Prisoners prend aux tripes. L’occasion de se (re)faire cette pellicule, dans sa version DVD/Bluray agrémenté de très utiles making of et interviews, et de la complètement dispensable bande-annonce. Sortie le 12 février.

LA BD
SIN TITULO
CHRONIQUE_BDD’abord publié sous la forme de feuilleton sur internet aux États-Unis, ce thriller a tenu en haleine des milliers d’internautes, avant de se voir remettre, en 2010, le Will Eisner Award du meilleur webcomic. Une distinction méritée pour ce one-shot aux ambiances « lynchiennes ». Cameron Stewart va devenir, sans nul doute, un des auteurs à suivre de très, très près sur la planète polar. Une des BD les plus excitantes de ce début d’année.
Hervé Bourit

À LA TV
LES TUCHE
« Des frites, des frites, des frites ! » Les Tuche, la famille ultra-beauf par excellence, débarquent à la télé. Grands gagnants de 100 millions d’euros, ils décident de s’installer à Monaco, mais n’en maîtrisent pas vraiment les codes. Comédie un poil poussive, les Tuche enquillent les gags, si kitsch qu’ils font rire. Dommage pour la deuxième partie qu’on voit venir gros comme un aileron sur une voiture de tuning. Bref, un film de dimanche soir. Le 16 février, à 20 h 50, sur TF1.

LE CD
THE VINTAGE CARAVAN – VOYAGE
Prêt pour une grosse baffe rock psychédélique-bluesy ? The Vintage Caravan, tout jeune trio islandais, mélange avec brio ses influences de Cream à Led Zep, en passant par Hawkind. Neuf pépites typées années 70 au son chaud, aux mélodies imparables, véritable voyage à l’ambiance vintage. Les petits gars de Rekjavik (à peine 20 ans !) ont un sens imparable du rythme et envoient valser les conventions entre titres courts et improvisations-tunnel à la Deep Purple. Classe. Sortie le 13 février
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=RET5bdAYUuQ[/youtube]

Savant du rêve

Tourangeau et jeune chercheur doctorant, Anthony Guihur veut faire bouger les mentalités sur sa profession et casser les préjugés.

« Je ne suis pas un savant fou ! On est comme tout le monde. On a même Facebook ! », lance Anthony Guihur, avec un petit rire. Ce Tourangeau de 29 ans est chercheur et ce stéréotype du savant fou dans son labo lui colle à la peau. Tout comme celui de « l’éternel étudiant ». Des préjugés qu’il veut briser.
Barbe de trois jours, regard profond, des airs de Jim Carrey… Anthony Guihur balade un bac + 8 sous le bras. Un jeune doctorant chercheur en biologie végétale à Tours ultra motivé lancé dans l’aventure après avoir testé des études en mathématiques – « mais pas mon truc ! » – puis en informatique (idée aussi avortée).
C’est sa licence en biologie qui l’a lancé à 20 ans. En master, il s’est spécialisé en biotechnologie végétale. « Je passe ma thèse en avril. Je stresse un peu, oui… » Mais ne l’appelez surtout pas « thésard : rien que le suffixe -ard, c’est déjà péjoratif. »
Lui désire vraiment casser l’image « de ces chercheurs dans leur tour d’ivoire ». Il sort, fait du sport, boit des verres au centre-ville. « Comme tout le monde ! »

Voix toujours posée, mains immobiles, Anthony Guihur raconte son quotidien avec plaisir. Une vie de tous les jours « mal connue de tous ». « Je me réveille vers 7 h 30. De 9 h à midi, je pratique des expérimentations dans un laboratoire. »
Ses yeux pétillent quand il parle de la pervenche de Madagascar, une plante sur laquelle il travaille en ce moment, dont certaines molécules peuvent être efficaces contre le cancer. « On ne sait jamais quand on termine ! On revient aussi souvent le weekend », reprend le chercheur. « De toute façon, c’est un métier de passion. »

Comme beaucoup de gens mettent les chercheurs dans une bulle (« qu’on a du mal à percer ! »), il s’est lancé dans le parcours associatif. Sa deuxième maison. En plus d’être élu au conseil scientifique de l’université François-Rabelais, il a été président de l’Association des doctorants de Tours (Adoct), durant deux années consécutives. « Cela me permet d’exposer le métier de doctorant, beaucoup trop dans l’ombre. On essaye d’abattre les cloisons avec le grand public. » En projet, un « Nobel des lycéens » qui évalueront les travaux vulgarisés par les chercheurs eux-mêmes. « Parce que les mentalités ne bougent pas », soupire- t-il.

Pourtant, il est un salarié comme tout le monde. Avec une paie et des galères. Selon lui, la concurrence des grandes écoles fait du mal et « après le doctorat, c’est un problème… » Parce que la France est « le pays d’Europe où il y a le plus de chômage pour notre catégorie » : 10 % d’inactifs, alors que les chercheurs représentent 2 % de la population française. Alors beaucoup partent à l’étranger.
« À Tours, il y a une pépinière de 800 chercheurs. Pourquoi ne pas valoriser ça ? Au lieu de nous laisser partir en Angleterre… » Si c’était à refaire ? « Tout pareil ! Sauf que je serais allé en grande école. » A-t-il l’impression d’avoir perdu huit ans de sa jeunesse ? Il hésite. Puis se reprend : « Quand je vois mes amis, ils ont une petite amie, une maison… Nous, c’est sûr que c’est plus difficile pour la vie personnelle et familiale. J’ai fait beaucoup de concessions. Mais je me suis enrichi d’une autre manière. »
Aurélien Germain
>> Vous voulez lire plus de portraits de Tourangeaux pour notre série Vos municipales 2014 ?

L’an dernier, l’association d’Anthony a organisé un concert « pour montrer qu’on ne fait pas que chercher ! » (Photo tmv)
L’an dernier, l’association d’Anthony a organisé un concert « pour montrer qu’on ne fait pas que chercher ! » (Photo tmv)

Nyanko Café : tour(s) au Japon

La folie Manga n’épargne personne. Reportage dans un lieu typique où se réunissent les fans.

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Haruka, Konomi et Kaori (Photo tmv)

Prêt pour un dépaysement en deux secondes chrono ? À peine entré au Nyanko café, c’est un autre monde. Le Japon à l’honneur. Des senteurs de thé dans les narines et nos yeux se baladant partout : estampes typiques au mur, immense kimono, long jardin zen à faire soi-même… On veut parler à François, le gérant, mais il court partout. Aujourd’hui, les clients sont venus en nombre.

Plutôt relax, le chat au Nyanko Café... (Photo tmv)
Plutôt relax, le chat au Nyanko Café… (Photo tmv)

Un peu moins stressé, un gros chat pas franchement farouche s’affale sur la table. Ce qui amuse Haruka, Konomi et Kaori, 20 ans, tout droit venues du Japon. De passage à Tours « pour apprendre le français », elles enchaînent les photos dans « cet endroit trop marrant dont nous ont parlé nos amis ».

Idem pour Antony, 26 ans, qui vient « depuis que je sais que ça existe ! » Le Nyanko est sorti de terre en août 2012. Né du cerveau de François, à son retour du pays du Soleil Levant. « Je suis parti au Japon en 2009 et j’ai vécu dans une famille traditionnelle. Je voulais mettre en valeur cette culture. Il y avait un potentiel sur Tours, d’ailleurs jumelée avec Takamatsu, une ville japonaise. Ce que peu de monde ne sait. »

Accoudée au comptoir, une jeune fille – cheveux roses surmontés de fausses oreilles de chat et lentilles bleu clair – regarde un clip vidéo de LM.C, un groupe de visual kei (mouvement musical au Japon).
Au fond, une salle où on joue aux jeux vidéo. Après avoir longé le mur (consacré à des expos), on descend à l’espace Manga et ses… 3 000 ouvrages !
Ici, on enlève ses chaussures (et on regrette d’avoir gardé ses chaussettes trouées). Certains lisent, d’autres apprennent à dessiner avec Manu Stvz. Caché derrière de petites lunettes, « gros geek » revendiqué, cet amoureux du Japon, 34 ans, est intarissable. « Je leur apprends les bases du dessin. » Il travaille même sur un projet de manga sur Tours, « où il y a une grosse communauté ! »

Le Nyanko, petit monde et « concept novateur », comme le dit François qui souhaiterait juste un peu plus de lecteurs (« les Tourangeaux sont davantage collectionneurs »). Sa collègue Floriane et lui travaillent plus de 70 heures par semaine et n’ont pas pris de vacances depuis un an et demi. « C’est compliqué, mais on tient uniquement par passion. »
Aurélien Germain

Nyanko Café / 15 rue de Jérusalem. Sur le net : nyankocafe.wix.com/site
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FESTIVAL MANGA SUR LOIRE
CULTURE_BV1-C’EST OÙ ET QUAND ?
La vague manga déferle sur Montlouis- sur-Loire pour la sixième fois, au complexe du Saule Michaud. Le festival Manga sur Loire est devenu un événement incontournable dans la région. Cette année, c’est reparti pour une journée spéciale jeux vidéo, expos, défilés de cosplay, conférences, gaming, ateliers ou encore concerts… L’an dernier, la journée avait ramené plus de 3 500 visiteurs. Samedi 15 février, de 10 h à 20 h. Gratuit.

-À NE PAS MANQUER
> Le défilé cosplay à 17 h, animé par Soheil. Véritable sous-culture japonaise, le cosplay (mix de costume et playing, pour votre gouverne) est une performance qui consiste à jouer le rôle de personnages (mangas, jeux vidéo, films, etc.). Mêmes costumes, mêmes coiffures et maquillage : impressionnant !
> De 10 h à 17 h, un concours de dessins par catégories d’âge, avec de nombreux lots à gagner.
> La séance karaoké, à 13 h, qui fera de vous une star. Ou pas…
> Le manga des petits à la médiathèque Stéphane-Hessel, avec salon de thé, contes et ateliers confection.

Programme intégral sur wmaker. net/mangamontlouis/

Voyage, voyage !

Partir de Touraine pour quatre ans en Australie, en Inde et au Brésil : Pierre l’a fait, et puis il est revenu.

Pierre Saikali
Pierre Saïkali a l’attitude d’un jeune professionnel de 26 ans bien dans sa peau. Petite chemise et pantalon de circonstance, son regard cherche à évaluer, il pose des questions, prend parfois le rôle de l’intervieweur. Jamais il ne se laisse démonter sur les questions personnelles. Pierre Saïkali est graphiste sur le web, il s’occupe de communication, de développer des sites web. Mais pas que…
« Il faut savoir écrire son quotidien » , lâche le jeune homme. Partir loin, l’évidence. 2009 : Pierre Saïkali a 22 ans. Il a passé toute sa vie en Touraine. Comme beaucoup, son envie de voyage le démange. C’est un « voyage initiatique » qu’il cherche. Faire des milliers de kilomètres pour se construire, sortir de chez ses parents, pù il a vécu les 22 premières années de sa vie. Fraîchement diplômé de l’école de communication visuelle de Brassart, il décide alors de partir au Brésil un mois avec une association et d’autres jeunes d’un lycée professionnel. Premier électrochoc. « Nous sommes partis à Belo Horizonte, dans le sud-est du pays, se remémore Pierre Saïkali. Notre mission, c’était d’aider à la construction d’une crèche à côté d’une favela de la ville. » Début de sa vie d’indépendance, il rencontre aussi Raisa, celle qui deviendra sa femme.
Pierre Saïkali avait pour idée de partir un an en Australie. Il garde son plan initial, le cœur un peu lourd, son billet est déjà pris. Comme beaucoup de jeunes français de son âge, son visa en poche, il va enchaîner les petits jobs pendant plusieurs mois au pays des kangourous, travaille dans une ferme qui produit des œufs. Il est aussi accueilli par plusieurs familles en échange d’un coup de main (on appelle ça le woofing). Rêves d’ailleurs, toujours plus loin, il décide de partir un mois en Inde, pour faire un peu de couch surfing. Il donne des cours d’Anglais dans un orphelinat. Aller vers l’autre : « Dans ces voyages, tu te sens parfois seul, même si tu rencontres pas mal de personnes. J’avais envie de partager ce que je vivais. » Son frère, de dix ans son aîné, le rejoint à Adélaïde, dans le sud de l’Australie pour un mois de road trip. Après des milliers de kilomètres des centaines d’images en tête, Pierre Saïkali sent qu’il doit revenir… pour repartir au Brésil.
>> Vous voulez lire plus de portraits de Tourangeaux pour notre série Vos municipales 2014 ?
Retour à Belo Horizonte. « Là, je ne voulais pas forcément refaire des petits boulots. » Il rencontre une femme médecin qui lui donnera sa chance pour refaire la communication de son dispensaire. Le jeune homme a le contact facile. À aucun moment il ne parle de barrière de la langue. Il se fait très vite un réseau, répond à des commandes, commence son métier de graphiste sur le web. Ses clients sont Français, Brésiliens, Américains. Ses parents ne remettent pas ses choix en cause. « Mon père est d’origine libanaise. À 18 ans, il est parti faire ses études de médecine en France. Il a rencontré ma maman, a voulu exercer son métier ici. Il est resté. Est-ce que j’ai ça de lui ? Peut-être. » Pierre Saïkali se marie avec Raisa en 2012. Le besoin de revenir en France se fait sentir. « Au quotidien, le Brésil, c’est génial, les gens sont faciles à vivre, ils viennent vers toi facilement. Au niveau professionnel, c’est une autre histoire. Je n’en pouvais plus. »
Le couple prend la décision de venir en France, s’installer à Tours. Pierre Saïkali a 26 ans, il apprend alors qu’il va devenir papa. « Je ne suis pas toujours facile à vivre, j’ai besoin de mon indépendance, j’ai une tendance à me construire seul. Mais j’en suis conscient. »
 
 
 

Tu as mis quoi dans les Crêpes… Tout devient Psychédélique !

Chaque semaine, Doc Pilot partage ses découvertes culturelles du week-end.

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En 1974 j’ai vu le Pink Floyd lors de la tournée Dark Side of The Moon ; en premier set ils jouaient un morceau inédit : Shine on your crazy diamond… Autant vous dire que j’attendais l’Australian Pink Floyd Show au tournant, du style on ne me la fait pas. Je comprends pourquoi Gilmour leur a donné sa bénédiction, c’est beau et fidèle, didactique aussi pour ceux qui découvrent le Flamand ( non, pas Bruegel, le djeun comme le viok ; mais le truc couleur bonbon qui sautille dans la vase)… Dernière étape de la Folle Journée de Nantes, de la musique classique américaine au Péristyle, pas du Jefferson Airplane ou le I wanna be your dog des Stooges, mais Gershwin, Cage ou Glass ( c’est top, non ?)… Je suis fan de René Martin l’initiateur de la FJN ; il fait parti du Club des 6 avec Manfred Eicher de ECM, Ahmet Ertegun de Atlantic, Claude Nobs de Montreux, Bill Graham des Fillmore, Chris Blackwell de Island : sans ces six là, la diffusion de la musique eut été différente… Jeudi, grosse soirée à Mademoizelle H : “ la culture club populaire ” c’est souvent là que ça se passe, mais ce soir au 244, BadBilly fait péter les bouteilles de son pour baptiser son nouvel album : c‘est rock. Action/Réaction, l’artistique se reproduit à la pelle contre vents et marées ; du Atlatis de Padawin au Enjoy de Sapiens Sapiens tu peux bouffer local sans risquer l’indigé-son…
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A Saint Avertin, L’Intime Festival est incontournable ; je zappe la soirée Delerm, me réserve pour le samedi soir : FunkTrauma l’instrumental jukebox de rose et bleu mélés, Rubin Steiner dans une suite krautienne sous LucyintheSkywithDiamond, Fumuj ou la machine à flows sur le Cher embrumé pour une dernière valse (snif) : on en sort ravis sans car, faut appeler un taxi ; il est si tard… Les photos de K.pture à Saint Pierre sont “ Non Conformes ? ” : tout est affaire de noms ou de formes, ses modèles identifiés en une mode prête à émerger dans la rue ou sur les dancefloors. A St Pierre encore, Sanjin Cosabic invite à visiter son atelier avant reconstruction ! ! Ce weekend reste planant et psychédélique et ce n’est pas le “ Twelve dreams of dr sardonicus ” de Spirit au réveil qui va nous ramener sur Terre avant d’aller planer avec Boys in Lilies en Arcades Institute. Alors à quoi bon résister : planons sur leurs harmonies vocales, planons sur l’aisée et diaphane esthétique de ce quatuor unique et hors du temps. T’as vu mes Clark avec des semelles en crêpe ; j’avais les mêmes au concert du Floyd en 74, mais y’avait des petites fleurs dessinées dessus.
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Chroniques culture #14

Comme chaque semaines, nos chroniques culturelles reviennent. Aujourd’hui, on épluche de la BD, de la TV, un CD et un jeu vidéo à l’ancienne…

A LA TV
L’AMOUR EST AVEUGLE
Alerte, l’émission la plus intelligente du PAF revient. Souvenez-vous (elle existait il y a trois ans) : trois hommes, trois femmes, à la recherche de l’amour qui ne se voient jamais, mais peuvent se parler et se toucher dans une pièce plongée dans le noir. Ah, ces répliques pleines de jugeote (« la nuit porte sommeil »), la découverte de Nabilla… La nouvelle saison arrive. Seule nouveauté ? Il n’y aura plus de présentateur. Déjà ça de pris… Le 7 février, à 23 h 35, sur TF1.

LA BD
ANIMAL LECTEUR
Avec le tome 5 de cette série déjà culte, Salma et Libon continuent à creuser la veine humoristique de la vie d’un libraire de BD. Un libraire à qui rien n’est épargné en matière de gags toujours aussi hilarants les uns que les autres. Un regard acéré et impertinent qui n’oublie donc pas de fustiger toutes les dérives de la profession, de souligner le côté militant de la chose et de s’interroger sur le côté nostalgique du « C’était mieux avant ». Une BD drôle et intelligente, c’est compatible. (Hervé Bourit.)

LE CD
DUM DUM GIRLS
Le groupe de nanas, mené par la talentueuse Dee Dee Penny, sort son troisième album. Plus mélancolique, plus eighties que les précédents, ce nouvel opus va faire des ravages. Que ce soit la rage plein d’echo de Cult of love, l’ironie aérienne de Toot true to be good, leur nouvelle production est un beau prolongement de leurs deux autres albums. Si parfois les mélodies peuvent lasser, leur musique s’imprime dans la mémoire au bout de quelques écoutes. C’est souvent bon signe. Too true, Sub Pop.

LE JEU
DRAGON BALL Z
Vous aimez la baston et les mangas ? Alors ne ratez pas le dernier opus de Dragon Ball Z. Pour la première fois de l’histoire de la saga, ce jeu offre un système de combats en ligne basé sur la coopération. Vous devrez donc combiner les compétences de vos guerriers pour réaliser des combos spectaculaires et sortir vainqueur de l’arène. Cerise sur le gâteau, le mode histoire ne propose pas moins de 60 missions et un total de 70 personnages jouables. Qui dit mieux ? + 12 ans, PS3, Vita, Xbox, de 70 à 60 €. (L. Soon)

CHONIQUE_CD

Festival à Tours : viva il cinema !

Fantastico, Tours accueille les Journées du film italien pour la première fois. Suivez le guide.

A comme… avant-première
Acclamé dans plusieurs festivals, Ali a les yeux bleus (de Claudio Giavonnesi) est un peu le gros morceau des journées italiennes à Tours. Une histoire de contradictions identitaires et d’amours impossibles qui sortira sur les écrans le 30 avril. Il sera présenté en avant-première, samedi 8 février à 20 h 30, salle Thélème. Le lendemain, celle-ci accueillera aussi la première d’Anni Felici, de Luchetti, à 18 h 30.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=o8A_ZbgYR-U[/youtube]
C comme… crise
Le cinéma italien a bien connu un âge d’or. Si, si ! Je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître, mais notre voisin transalpin a commencé à exceller après-guerre : du néo-réalisme (Rossellini pour n’en citer qu’un) au giallo (Mario Bava et Dario Argento, les boss du domaine !), en passant par les western-spaghetti et la ribambelle de films d’horreur (Fulci était le maître)… Jusqu’aux années 80 où le déclin s’est amorcé pour faire tomber parfois (et à tort !) le cinéma italien dans l’oubli. Pour rattraper tout cela, Paolo Modugno, fondateur d’Anteprima, organise une conférence le 6 février, à 18 h, à la bibliothèque : « Où en est le cinéma italien aujourd’hui ? » (gratuit).
F comme… films
Oui, bon, c’est quand même le plus important ! Pas de compétition, mais neuf projections : outre les pellicules précitées, les amateurs pourront se délecter de L’Intervallo, Le Temps s’est arrêté, Piazza Fontana, L’Homme qui viendra, Senso, Les Premiers de la liste et Viva la libertà. Quatre courts-métrages sont aussi programmés.
I comme… invités
Les organisateurs ont convié plusieurs invités. Notamment Simonetta Greggio, romancière italienne (L’Odeur du figuier, Les Mains nues, etc.) qui sera à la Boîte à Livres le 7 février, à partir de 18 h. Ou encore Renzo Lulli (scénariste de I Primi della lista), Gianluca Farinelli (directeur de la cinémathèque de Bologne) et – sous réserve – le réalisateur Giorgio Diritti.
Aurélien Germain
EN BREF
C’EST QUAND ET OÙ ? Le Festival Viva il cinema se déroulera du 5 au 10 février. Quatre lieux de rendez-vous à retenir : les Studio (rue des Ursulines), la salle Thélème (rue des Tanneurs), la bibliothèque municipale (rue Malraux) et la Boîte à Livres (rue Nationale).
COMBIEN ÇA COÛTE ? Un pass pour les sept séances coûte 25 €. Sinon, un film revient à 6 € (tarif plein) ou 4 € en réduit et 3 € pour les étudiants et lycéens.
QUI ORGANISE ? L’association Henri-Langlois, née en 1990, veut promouvoir le cinéma classique et s’est associée à l’association Dante Alighieri qui tente d’ancrer la culture italienne dans nos petites têtes, à travers des cours, conférences ou encore des voyages culturels. Dernière association organisatrice : Cine off. Elle existe depuis 1984 et propose des séances en milieu rural. Pour le festival, la Cinémathèque de Tours s’est aussi greffée au mouvement. Créée en 1972, elle programme des films de patrimoine et mène des recherches sur l’histoire du cinéma en Touraine. Sans oublier le département italien de l’université François-Rabelais de Tours…
CONTACT Renseignements au 02 47 21 63 95. Tout le programme sur http://www.cinefiltours37.fr ou sur « Viva il cinema » sur Facebook.
CULTURE_PAP1

« Comme les extraterrestres, la théorie du genre n'existe pas »

L’universitaire Georges-Claude Guilbert spécialiste d’études sur le genre, revient sur la polémique autour du programme, l’ABCD de l’Égalité, expérimenté dans plusieurs écoles françaises.

Georges-Claude Guilbert est Professeur des Universités à François-Rabelais, spécialiste en études sur le genre (gender's studies en Anglais).
Georges-Claude Guilbert est Professeur des Universités à François-Rabelais dans le département d’Anglais et spécialiste en études sur le genre (gender studies en Anglais).

Mais que s’est-il passé pour que la polémique prenne sur ce programme, l’ABCD de l’égalité, dans les écoles ?
Je pourrais parler de conspiration, les meneurs de la manif’ pour tous, après avoir perdu sur le mariage gay, ont essayé de retrouver une nouvelle cause. Ils parlent d’une colère, mais contre quoi ? Contre qui ? Il s’agit pour eux de gagner la bataille de la reproduction. C’est un fantasme. Ils essayent de pointer du doigt un bouc émissaire, dans ce cas précis, ce sont les enseignants dans leur ensemble, la gauche « caviar », les « intellos »… Pourtant, ils devraient regarder en arrière. Depuis 1989, le ministère favorise ce type de programme qui favorise l’égalité entre les hommes et les femmes, dans l’Éducation nationale et dans l’Enseignement supérieur. J’ai travaillé pour ce dernier il y a quelques années et j’ai pu voir que la classe politique, de gauche comme de droite, était sensible à l’égalité entre les femmes et les hommes. En Europe, la directive sur le sujet existe depuis 12 ans. Cet ABCD de l’égalité est seulement une application. Il permet de faire réfléchir sur les stéréotypes qui touchent les femmes, les hommes. Mais surtout pas de transformer les petits garçons en petites filles, et les filles en petits garçons. Ces réactionnaires oublient de dire que c’est une lutte contre le sexisme internalisé, une façon de rétablir l’égalité .
Le terme « théorie du genre » a été repris dans beaucoup de médias, qu’implique-t-il ?
Comme les extraterrestres, ça n’existe pas. C’est une invention des collectifs réactionnaires, des mouvements catholiques extrémistes qui part d’une pure mauvaise foi et qui sert à la manipulation dans la droite lignée des théories du complot. Les universitaires qui travaillent dans les études sur le genre sont directement visés. Il y a de véritables efforts de fait dans les ministères de l’éducation et dans celui de l’enseignement supérieur pour répandre ces études.
Concrètement, comment se traduit ce programme dans les salles de classe ?
C’est très simple, les enseignants montrent qu’il est possible de tout faire. Si une petite fille veut devenir chauffeuse de poids lourds mais qu’elle dit « mais je peux pas, parce que je suis une fille » son professeur va la questionner, la faire réfléchir et lui montrer qu’elle peut finalement le faire si elle le souhaite. Non, ces enfants ne sont pas en danger ! Bien au contraire, ce programme touche plus largement à la notion de respect, à assimiler les différences et à ne surtout pas les uniformiser.
Pourquoi cette réaction ?
Comme nous avons pu le constater par le passé, dès qu’une société réalise un progrès social se met en place une réaction inverse. Le mariage gay a été vécu pour certains comme une révolution. C’est une campagne de panique qui grandit grâce à la rumeur. Il y a derrière ces manifestations des stratèges politiques qui manipulent les foules. Tout leur discours repose exclusivement sur la peur, celle de la nouveauté, de l’autre.

My generation

Issue d’un milieu modeste, infirmière, elle navigue entre réalisme et désir d’ailleurs.


Comment se définir ? « Pas par mon boulot ; j’adore ce que je fais, mais ce n’est pas tout ce que je suis, réagit Pauline Lemonnier, un chocolat chaud fumant devant elle. J’aime la campagne, les sports extrêmes. J’adore faire du surf aussi, même si je monte encore sur la planche comme un canard ! » Rire enjoué, la jeune Tourangelle d’adoption envisage de quitter la région pour la côte basque, « pour mener un projet de vie, acheter une maison avec ma compagne. En même temps, je suis partagée entre l’envie de partir et de rester, mon travail d’infirmière me plaît vraiment. » Tous les jours, elle prend sa voiture dans le quartier Colbert pour se rendre à la clinique de Vontes, à Esvres.
Elle est infirmière en psychiatrie. À 24 ans, c’est son premier poste, celui qu’elle visait en sortant de l’école. « Quand j’entends mes parents dire qu’ils pouvaient quitter un travail du jour au lendemain, quand ils étaient jeunes, je les envie. » La jeune femme parle de toutes les possibilités qui s’ouvrent à elle, mais qui se réduisent comme peau de chagrin quand l’argent manque. « À mon entrée en école d’infirmière, on n’arrêtait pas de répéter que le métier embauchait. C’est de moins en moins vrai ; pour trouver mon poste, j’ai contacté une trentaine de structures. Je ne pensais pas être touchée directement par la crise. » Ses parents étant modestes, mais pas non plus désargentés, elle ne peut alors pas demander d’aides pendant ses trois ans d’études d’infirmière. À l’époque, Nicolas Sarkozy annonce le prêt à taux 0 pour les étudiants. « Je me suis précipitée à ma banque, ils m’ont tout de suite dit qu’il était réservé aux étudiants en École de commerce ou Sciences Po. » La politique : Pauline Lemonnier ne se retrouve pas dans les valeurs de la droite. « Je viens d’une famille de gauche, ça doit beaucoup jouer sur l’éducation. » Elle est choquée par la violence des débats actuels, sur l’IVG, bouleversée par celui sur le mariage pour tous. Lapidaire : « La religion n’a rien à faire avec la politique. » Depuis un an, elle travaille, « j’ai l’impression de changer. » Sa copine, elle, est au chômage. Les deux femmes vivent sur un seul salaire. « Nous faisons très attention à nos dépenses, pour l’instant, c’est impossible de voyager alors que nous en avons très envie. »
Partagée entre pragmatisme et rêve d’ailleurs, Pauline Lemonnier doit encore rembourser un emprunt que son parrain lui a accordé pour payer ses études. « J’ai toujours eu un peu de mal avec l’école. Après la troisième, je me suis orientée vers la filière pro, avant de réaliser que j’étais attirée par le métier d’infirmière, j’ai ensuite passé un bac. Mon année de terminale, mes parents ont décidé qu’il fallait que je me débrouille seule. » Elle a 19 ans et trouve une association qui propose de vivre chez des personnes âgées en échange d’un loyer très bas. Un couple l’héberge à Saint-Pierre-des-Corps. « Elle était en fauteuil roulant, lui très diminué. Il est décédé quelques mois après mon arrivée. La dame est partie chez sa petite-fille. Elle m’a proposée de rester seule dans leur maison. » Pendant un an, elle habite ce logement qui devient moins accueillant. « Payer une cuve de fuel quand on n’a pas d’argent, c’est impossible, alors je n’avais pas le chauffage. » Elle raconte cette histoire sans s’apitoyer sur son sort. « Je ne suis pas non plus à plaindre, il y a des situations plus difficiles que la mienne. »
>> Vous voulez lire plus de portraits de Tourangeaux pour notre série Vos municipales 2014 ?

Reportage : dans les profondeurs du deep web

Le deep web, vous connaissez ? En plus de vous expliquer ce que c’est, on l’a exploré.

Le but de cet article n’est pas de vous encourager à vous rendre sur le deep web. C’est un réseau qui peut être risqué. Cela vous expose à de nombreux dangers (images très violentes et virus à gogo).

Pourquoi il ne veut pas rebooter sur le cd ? » « Tu as essayé echap ? » « Ouais, mais je crois que Windows 8 a changé le système de rebootage. » Au bout de quelques minutes de discussions et de recherches, LesPortes et Elquarinque trouvent le moyen de lancer le programme sur l’ordinateur. Une nouvelle interface apparaît sur l’écran, elle ressemble à s’y méprendre à une vieille version de windows XP. « Ça y est, on va enfin pouvoir aller sur le deep web… »

Visite dans les bas-fonds
LesPortes et Elquarinque, ce sont deux informaticiens tourangeaux qui ont accepté de visiter avec nous cette partie du web invisible des moteurs de recherche classiques (voir l’infographie). On trouve de tout sur le deep web, et en grande quantité. Certains spécialistes expliquent que cette face obscure du web contiendrait 500 fois plus de contenus que, par opposition, le clear web, celui de Madame et Monsieur Tout le monde.
Le deep web comprend aussi les vieux sites internet tombés dans l’oubli. « Certaines entreprises l’utilisent également, à leur manière, pour échanger des informations, des données, sans que ce soit public », ajoute Elquarinque. Pour atteindre le deep web, il faut accéder au réseau Tor (qui veut dire The Onion Router). Pour faire simple, quand un ordinateur se connecte à Tor, il rentre dans un labyrinthe fait de plusieurs milliers de routeurs situés en Chine, au Bangladesh, en Égypte ou au Japon. Une fois sur Tor, impossible de savoir où la personne se trouve physiquement et ce qu’elle fait. Intraçable.

Si internet était à un iceberg, ça ressemblerait à ça. (cliquez pour agrandir notre infographie )
Si internet était à un iceberg, ça ressemblerait à ça. (cliquez pour agrandir notre infographie )

Cryptage
« Quand on est sur le deep web, il faut oublier le web classique. Il n’existe pas de moteur de recherche efficace sur le web caché, explique Elquarinque. Les sites internet ne ressemblent pas à ceux que nous trouvons avec Google mais finissent tous par .onion et commencent par des séries de lettres et de chiffres. » Justement, LesPortes clique sur un lien qui ressemble, en gros, à fz1535fz51efe21.onion : « J’essaye de trouver The Hidden wiki, c’est un site qui propose une sélection de sites internet du deep web. » Au bout de plusieurs tentatives, de fausses adresses, il tombe sur la bonne page, qui rappelle le web des années 1990. « Comme tout est crypté sur le deep web, le temps de chargement est plus long, analyse Elquarinque. Les sites sont donc réalisés de manière la plus simple possible. »

Porte d’entrée
The Hidden wiki est une porte d’entrée. Un premier clic et c’est parti. Un site internet apparaît, son titre : Unfriendly solution (une solution pas très amicale, NDLR). Juste en dessous, un long texte explique que vous pouvez faire appel à un tueur à gages, les prix vont de 7 000 à 15 000 $. Pour le contacter, il faut une adresse email estampillée deep web et crypter les messages.
En quelques secondes, on bascule dans un monde où la morale n’a plus lieu d’être. LesPortes modère quand même : « Rien ne prouve qu’il y a un vrai tueur à gages derrière ce site. » Pour Damien Bancal, journaliste et fondateur du site zataz. com (voir son interview ICI), il existe un « web opaque » à l’intérieur même du deep web, pour désigner les pratiques illégales qui pullulent. Certains parlent de dark web. « Mais tout ça, ce n’est que du vocabulaire marketing, pour faire peur. » Au bout de quelques minutes Elquarinque tombe sur un site qui propose de vous créer un faux passeport. Comptez 700 $ pour des papiers français et le permis. Là encore, il faut envoyer un mail crypté pour entamer la transaction.

Le but de cet article n’est pas de vous encourager à vous rendre sur le deep web. C’est un réseau qui peut être risqué. Cela vous expose à de nombreux dangers (images très violentes et virus à gogo).
Le but de cet article n’est pas de vous encourager à vous rendre sur le deep web. C’est un réseau qui peut être risqué. Cela vous expose à de nombreux dangers (images très violentes et virus à gogo).

Bitcoins
Si les sommes sont exprimées en dollars, en revanche, sur le deep web, il faut payer avec des Bitcoins. Cette monnaie virtuelle est intraçable quand on en possède sur un compte dans l’internet profond. Le moyen de paiement idéal quand il s’agit de s’adonner à des pratiques illégales, comme vendre de la drogue. Les deux informaticiens ont retrouvé la trace de The Silk Road (la route de la soie, NDLR). Où plutôt un site qui y ressemble fort.
The Silk Road a été fermé par le FBI en octobre dernier. Sorte d’Ebay de la drogue, ce site a fait beaucoup de petits, qui ont copié son interface. LSD, haschich, cocaïne, amphet…. des centaines de vendeurs anonymes proposent d’acheter leur « marchandise ». Un email, un point de rendez vous ou même directement par la Poste : en quelques clics vous pouvez vous procurer une quantité de drogue assez impressionnante, au meilleur prix. Porno, vente d’armes, d’iPhones, de numéros de cartes de crédit valides : les deux informaticiens plongent peu à peu dans cet internet caché, où l’anonymat est roi et l’illégalité est à quelques clics de souris. « Il y a quand même beaucoup de liens qui ne fonctionnent plus, constate LesPorte. Les sites changent continuellement d’adresse. »

L’anonymat
Pour tomber sur du contenu vraiment choquant et des images très violentes, il faut vraiment le vouloir et s’engager dans les méandres les plus obscures. Si les vices et les crimes règnent sur le deep web, le FBI ou d’autres organisations en surveillent également les tréfonds. Régulièrement, des réseaux pédophiles sont démantelés et des sites fermés. Mais c’est aussi un repère d’activistes. Quand un État bride internet, les opposants se réfugie dans le deep web pour s’envoyer des messages, organiser des manifestation ou échanger des idées contre un régime dictatorial.
Pendant les printemps arabes, de nombreux révolutionnaires ont utilisé le deep web pour communiquer, échanger. L’anonymat du deep web attire tous les fervents défenseurs d’un internet libre qui militent pour moins de surveillance. Beaucoup d’utilisateurs restent dans la partie légale du deep web, pour montrer qu’il n’existe pas qu’un seul internet.

Deep web : "Le Auchan du black market"

Damien Bancal, fondateur du site zataz et spécialiste en cyberdélinquance, parle du deep web, du côté juridique et sécurité…

 DOSS_PAP2_ITWDamien Bancal est journaliste fondateur du site zataz.com, spécialiste en cyberdélinquance et sécurité. 

Pouvez-vous présenter votre travail avec le site zataz ?
Je suis journaliste, spécialisé en cybercrime et cybersécurité. Je me suis lancé là-dedans il y a 25 ans. J’ai fondé zataz pour dire : s’informer, c’est déjà se sécuriser. J’aborde aussi les méthodes utilisées par les pirates. On est toujours un utilisateur lambda, toujours débutant… Tout évolue vite, mais il ne faut pas céder à la parano non plus.

En tant que spécialiste, comment pourriez-vous définir le deep web. Qui peut-on y trouver ?
C’est tout ce qui n’est pas référencé par les moteurs de recherche. Google et tout cela, ce n’est que 10, 15 %… Tout le reste, ce sont ces Internets qu’on ne contrôle pas. Le deep web, c’est aussi ce qui fait qu’Internet fonctionne. Mais il y a aussi toute cette part d’illicite, l’illégal, l’utilisation d’un système pour être invisible. Tout ce qui est vente de drogue, d’armes, ce n’est qu’une infime population sur le web. Le deep web permet d’être plus discret.

Le deep web, eaux troubles du Net… Mais on suppose qu’ il doit aussi y avoir des pêcheurs malintionnés niveau sécurité…
C’est obligé ! L’accès aux infos non-légales est leur jeu. Il y a des données qui peuvent être interceptées et revendues. Récemment, 110 millions clients ont été impactés aux États-Unis. Un pirate du deep web va les cacher puis les revendre un peu plus tard.

Comment ?
Il fait sa promo sur des forums privés non accessibles par les moteurs de recherche. C’est le Auchan du black-market ! Ensuite, il balance des échantillons… Par exemple, mille données bancaires. Les intéressés se diront :  »Ah, il a une base de données intéressantes ! » Une donnée bancaire peut atteindre 20 à 50 $. Imaginez quand il en a 100 000…

On parle souvent de Tor pour le deep web. Est-il infaillible ?
Non. C’est un système de chiffrement intéressant, pour la protection des données etc. Mais il a déjà été détourné, alors qu’on pensait que c’était 100 % safe (sécurisé, NDLR). Le FBI a fait tomber des gens, car il avait infiltré Tor. Le 100 % sécurisé n’existe pas !

Se lancer sur le deep web reste risqué…
Oui, c’est pour cela qu’il faut sécuriser, entretenir une hygiène numérique, des antivirus et un ordinateur mis à jour, pour corriger les failles. On surfe où on veut, mais on réfléchit et on se pose des questions. Il n’y a pas de cadeaux. On joue avec des gens plus dangereux que nous…

L’anonymat sur le deep web est un leurre ?
On rend juste plus difficile le fait d’être remonté et de savoir qui fait quoi. C’est une perpétuelle chasse, même si les pirates auront toujours une avance.

Mais alors, un pro de l’informatique peut-il être intouchable quand il surfe sur ce web caché ?
Ce n’est qu’une question de temps et de moyens. S’il réfléchit, on mettra plus de temps pour le retrouver. Je connais des gens qui se promènent sous différentes identités. Mais il est possible de surfer de façon transparente, oui.

Le « web opaque », c’est pareil que le deep web ?
Oui… Tout ça, ce n’est que du vocabulaire marketing, pour faire peur. C’est aussi un grand débat. Pour moi, le deep web contient le web opaque.

Comment le FBI fonctionne et travaille sur le deep web ? 
C’est une infiltration numérique. Ils se font passer pour quelqu’un d’autre. Par exemple, une petite fille pour les pédophiles ou quelqu’un qui veut acheter des données bancaires. Comme en vrai ! Mais soyons honnête, c’est plus facile sur la toile. Et d’ailleurs, depuis décembre, une section de gendarmes a été mise en place en France pour contrôler tout ça.

Y a-t-il des côtés positifs au deep web ?
Bien sûr ! C’est cela qui fait fonctionner tous nos sites et l’Internet. Si je n’ai pas envie de mettre mes photos de vacances sur Facebook, je peux les mettre sur le deep web, uniquement pour mes amis.

Si je fais une grosse bêtise sur le deep web, mais hors de France… Je risque tout de même ?
Il peut y avoir plainte, puisqu’il y a des prérogatives internationales. Il y a trois semaines, un pirate roumain a été ramené à Montpellier pour fraude à la carte bancaire, alors qu’il faisait ça de Roumanie. Il a pris quatre ans ferme.

Propos recueillis par Aurélien Germain

>> Vous voulez en savoir plus sur le deep web ? Lisez notre reportage.

Michelin, l'avenir du site à Joué

La direction de Michelin s’est engagée à soutenir l’emploi dans l’agglomération tourangelle avec une aide de 4 millions d’euros.

Le site de Michelin à Joué-lès-Tours (archives)
Le site de Michelin à Joué-lès-Tours (archives)

Vendredi dernier, quatre de ses dirigeants se sont rendus à la préfecture de Tours dont Rémi de Verdilhac (directeur France), Jean-Denis Houard (directeur du site de Joué-lès- Tours), Alain Braud (direction des relations sociales) et Patrick Ozoux (directeur de Michelin Développement). L’entreprise française prépare une convention de revitalisation avec le préfet d’Indre-et-Loire et s’engage à aider à la création de 706 emplois en Touraine et verser 4 millions d’euros pendant trois ans. « Nous ne sous-estimons pas l’impact, qu’il soit économique ou psychologique, que représente l’arrêt de l’activité poids lourd de Michelin dans une région où nous sommes implantés depuis 50 ans, a déclaré l’entreprise. Cela représente 1 % des emplois de la communauté d’agglomération Tour(s)plus. »
D’après Michelin, 200 personnes resteront travailler dans la partie nord de l’usine, les bâtiments inoccupés seront ensuite dépollués et déconstruits l’année prochaine. La direction de l’entreprise a également confirmé l’arrivée de Michelin Solutions, une nouvelle filiale qui diagnostique la consommation de carburants des transporteurs. Cette nouvelle société de service pourrait employer une quarantaine de personnes en 2015 « pour atteindre un effectif de 150 à 200 personnes à l’horizon 2019 ». Pour ce qui est du sort des 706 employés actuels, le secrétaire du CE (Sud) Olivier Coutant parle d’une « première vague » de départs mi-mars et d’une deuxième en juin prochain. « Cette annonce d’aide pour l’emploi, c’est bien pour la région, mais nous sommes toujours inquiets de notre avenir, déclare Olivier Coutant. Quels métiers allons-nous faire ? Même si nous avons obtenu une partie des revendications, il reste encore beaucoup d’incertitude, de l’amertume… »

Electro en Pleurs, Electro en Joie

Chaque semaine, Doc Pilot partage ses découvertes culturelles du week-end.

Pascale Boquet pour tmv
Dimanche dernier nous apprenions le décès de Vonnick Mocholi, créatrice avec Klod, du groupe de rock Clandestines, du groupe électro expérimental Alma Fury et du festival Total Meeting, concept artistique global de confrontation des pratiques en ses terres inconnues où l’innovation est la règle. A deux heures du mat’ dans la même nuit Daft Punk décrochait cinq Grammy et jouait Get Lucky avec Nile Rodgers et Stevie Wonder dans une version bourrée de feeling ! ! Ainsi le même soir le monde de l’électro pleurait de tristesse et de joie.
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En 1996, un éditeur parisien me parlait le sourire aux lèvres de son neveu qui enregistrait des trucs à la maison sous un drôle de nom : Daft Punk… Le DIY commençait à titiller le bizness… Autres temps, autre gamin surdoué : Venetian Snares au teatime, j’adore. Je file à la fiesta organisée pour les 3 ans d’Arcades Institute, 3 années contre vents et marées sans aide significative pour maintenir la mission à flot, mais pourtant toujours là. En ses murs une création inédite, rencontre de la musique ancienne avec Pascale Boquet, du jazz avec Patrick Filleul, du texte avec Philippe du Janerand, la MATMUT en partenaire, le mécénat d’entreprise restant désormais la seule alternative pour nombre d’initiatives privées. Autre coterie incontournable, Cocktail Pueblo, avec la sortie d’un album compilation ( Rubin Steiner, German Cow, ect…) et un festival sur trois jours du Temps Machine à la place du Grand Marché en passant par le Canadian Café avec Gablé et les Princes du Rock. C’est fou comme les indés me rassurent, comme les jeunes me réjouissent, la culture rock en base incontournable de l’initiative. Fat and The Crabs sortent un album : le cd plus le vinyl pour 10 eu t’en as pour ta caillasse, du rockba’ décalé néosixties emballé dans un look hors du temps. Ça me change du Sacred Songs de Valentin Silvestrov : chœurs de Kiev extatiques, montagne russe des harmonies à te coller au sol sous l’écoute ; Under My Wheels de Alice Cooper me ramène à la rue.
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Aux Studios “ Le Vent se lève ” de Miyazaki réjouit et attriste à la fois : un chef d’œuvre. En Arcades Institute, Honky Donk : le duo blésois relit des classiques, en appelle aux racines et à l’esprit des champs de coton ; rien ne se crée rien ne se perd tout se transforme …Coup de blues sur la Syrie : sur Google Earth il manque des bouts dévorés par La Bête. Le Vent se lève, il faut tenter de vivre.

Patrice : au swag et caetera !

Le musicien Patrice, à mi-chemin entre le reggae et le swaggae, est en concert à l’Escale. L’occasion pour tmv de s’entretenir avec le chanteur.

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Votre dernier album s’intitule « The Rising of the son ». Est-ce que cela veut dire que vous êtes mature désormais ?

Je pense que je ne serai jamais mature ! (Rires) C’est plutôt une renaissance, une nouvelle prise de conscience, une nouvelle inspiration. Un besoin de me retrouver et de tracer toujours mon propre chemin. Il y a aussi une référence à Babatunde, mon deuxième prénom (qui signifie « le retour du vieux » en haoussa, langue de l’Afrique de l’Ouest, NDLR). Il m’a été donné par mon père le jour de ma naissance, qui est aussi le jour où mon grand-père est mort. Il y a donc aussi cette idée d’un cercle de vie dans cet album.

Vous avez défini le style de ce nouvel album comme du « swaggae ». C’est quoi ?
C’est une musique qui a son propre style. Elle ne cherche pas à copier d’autres musiques. Il y des influences de l’Europe, de l’Afrique, des îles pour le reggae. Le swaggae représente les gens comme moi. Je ne suis pas comme les autres, de par ma culture et mes origines métissées. La mixité est désormais une culture avec une nouvelle génération. Le swaggae en est sa musique dont le style se veut moderne.

Autre particularité liée à cet album : vous avez réalisé des concerts gratuits au lever du soleil, par exemple à Montmartre à Paris. Comment expliquez- vous cette démarche ?
Je voulais simplement réaliser quelque chose d’original, qui n’avait jamais été fait. Je me suis dit qu’on faisait toujours des concerts le soir. Pourquoi pas le matin ? Tout le monde n’y croyait pas au départ. Mais ça a marché. Et finalement, c’est différent d’un concert habituel. Il y a une plus grande proximité avec le public et les fans. J’essayerai toujours de trouver des nouveaux concepts comme celui-là.

On a parlé de mixité. Comment vous êtes-vous connecté à vos deux identités ?
Déjà, pour revenir là-dessus, l’histoire de la rencontre entre mes parents est plutôt cool. Ils se sont rencontrés dans un avion, entre l’Afrique et l’Europe. Je suis quelqu’un de métissé, et cela se ressent dans ma musique. Si vous écoutez mon accent, vous ne saurez pas de quelle partie du monde je viens ! (rires)
Propos recueillis par Guillaume Vénétitay
EN BREF
LE CONCERT
Du bon son pour commencer le mois ! Patrice sera en concert le mardi 4 février à l’Escale de Saint- Cyr-sur-Loire.

BIO EXPRESS
Son nom complet, c’est Patrice Bart-Williams. Il est né le 9 juillet 1979 à Cologne (Allemagne), d’un père originaire de Sierra Leone et d’une mère allemande. Son père est décédé alors qu’il n’avait que 11 ans. Il a eu deux enfants avec la chanteuse Ayo.
SES ALBUMS
« The Rising of the son » est son sixième album studio, sorti au dernier trimestre 2013. Son premier album, « Ancient Spirit », diffusé en 2000, a lancé sa carrière. Ses premiers opus sont beaucoup plus teintés reggae. Il navigue ensuite entre différentes influences : soul, blues, hip-hop. Ce qui le rend inclassable. D’où un style auto-qualifié de « swaggae » (lire ci-contre). À tmv, on a une petite préférence pour l’album « How do you call it ? ».
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=HpLcnUQ9TRs[/youtube]

Comte de Bouderbala : du parquet aux planches

« Le slam, c’est le cousin du rap… Bon sauf que le slam est allé à l’école ! » Ça, c’est signé Sami Ameziane, alias le Comte de Bouderbala. Pour les adeptes de l’humour brûlant comme l’acide, l’humoriste sera de passage à Tours samedi 1er février. Chaud devant !

Basket et Grand Corps Malade…
Sami Ameziane (son vrai nom) est à la base basketteur. D’abord recruté par le PSG Racing, ce natif de Saint-Denis progressera très vite et finira par côtoyer les meilleurs, jusqu’à être international algérien. Sauf qu’une blessure à l’épaule lui fait abandonner ses rêves et l’éloignera du ballon orange. C’est Fabien Marsaud qui l’orientera vers le stand-up et la carrière comique. Fabien qui ? Oh, juste celui que l’on surnomme Grand Corps Malade...

Un humoriste en haillons
« Bouderbala », en arabe, signifie « haillon, guenille ». L’humoriste choisit donc le Comte de Bouderbala comme nom de scène, « un comte de ghetto », comme il expliquera dans une interview au JDD.
« Les States »
Le Comte de Bouderbala a beau avoir participé quelques fois au Jamel Comedy Club, il a aussi fait ses preuves à New York. Écumant les clubs, il finit par s’imposer et foule les planches de Comedy Cellar, une salle qui a vu défiler Robin Williams ou encore Jerry Seinfeld. Son « amour » (ou pas) du pays de l’Oncle Sam se retrouve dans un sketch énorme : « Les States VS La France ».
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=7JqKW0R0yVk[/youtube]
Attention humour corrosif !
Ce qui est sûr avec le Comte de Bouderbala, c’est qu’on aime son humour ou … pas du tout ! A vous de vous faire une idée avec deux de ses sketches le plus « cultes » (et piquants), Les rappeurs et Les Roumains.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=VDdsvB5RBEc[/youtube]
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=_blEj5DxUh8[/youtube]
Samedi 1er février, au centre Vinci de TOURS, à 20 h 30. Tarif : à partir de 35 €.
ev-1374481909Comte-de-bouderbala-format-paysage-fait-par-MC

Vonnick Mocholi, dans un silence

Départ trop prématuré d’une artiste majeure de l’underground bruitiste. Hommage.

VONNICK
Créatrice avec son compagnon du groupe de musique électronique Alma Fury et initiatrice du Festival Total Meeting, Vonnick est décédée suite à une longue maladie particulièrement éprouvante. Personnage incontournable de la vie culturelle tourangelle, elle avait débuté sa carrière artistique dans les années 80’s au sein du groupe Clandestines qui avait partagé plusieurs scènes avec Noir Désir, avant de se tourner vers la musique expérimentale et devenir une artiste mondialement connue dans son secteur d’activité, celui des musiques inclassables et innovantes. Alma Fury aura localement mélangé les pratiques en collaborant avec des plasticiens locaux comme Diego Movilla et sorti plusieurs disques de référence dans le domaine bruitiste.

L'avortement, "un droit fondamental"

A l’occasion du débat concernant l’avortement, nous avons interrogé Diane Roman, professeure de droit et spécialiste du sujet…

diane-romanEntretien avec Diane Roman, professeure des Universités en droit public. A travaillé sur le rapport remis par le Haut conseil à l’égalité sur l’accès à l’IVG et co-responsable du projet REGINE.

Dans son projet de loi pour l’égalité femmes-hommes, l’Assemblée nationale a voté la suppression de la notion de « détresse » pour l’avortement…
Un rapport en novembre mettait l’accent sur la nécessité de désigner l’IVG comme un droit. Le droit français ne reconnaît pas les droits reproductifs. Tout ce qui concerne la contraception, l’avortement, n’est pas considéré comme un droit fondamental de la femme. Dans le Code de santé publique, l’avortement n’est pas garanti comme droit des femmes. Dans la pratique, qui peut apprécier la « détresse » de la femme, si ce n’est la femme elle-même ?

Était-il temps de modifier cette notion ?
Très certainement. « Détresse » ne correspond pas à la mentalité de 2014. Il vaut mieux poser le principe d’un choix personnel. Là, on ne touche même pas à un tabou ! Notons d’ailleurs que ce n’est pas la première fois que l’on touche à la loi Veil.

Vous êtes spécialiste en droit à Tours : parlez-vous de ce débat avec vos étudiants ?
Bien sûr. Nous avons évoqué la question dans un cours de droit des libertés. C’est intéressant de les faire réfléchir sur le décalage entre un texte et une représentation sociale dominante.

On a pu voir des manifestations anti-IVG…
En France, il y aura toujours une opposition de certains. C’est leur droit ! Le problème, c’est quand certaines associations font des interventions musclées…

Y a-t-il quelque chose à changer ?
Il faudrait que le gouvernement soit plus en pointe, qu’on ait un article sur le droit reproductif, le droit à l’information. Ça coince au niveau de l’éducation.

Et concernant les autres pays ?
On a pu voir tout ce qu’il s’est passé en Espagne. Mais aux États-Unis aussi, rien n’est acquis ! Le débat s’est déplacé, ils insistent sur la protection de la femme, qu’elle se protège d’un choix qu’elle regretterait ! Quel recul !

Notre société est-elle en retard ?
On est dans la moyenne européenne pour le droit à l’avortement, les délais etc. Une grande majorité de gens est attachée à cette idée du droit des femmes à disposer de leur corps. Les récentes manifestations contre l’IVG restent marginales et galvanisées par le « mariage pour tous ».
Propos recueillis par Aurélien Germain 

Une vie française

Portrait de Djanbek, naturalisé Français en 2010, mais pas que…

DJANBEK
Discret, Djanbek Iskak Ulu lave les vitres dans les entreprises tourangelles. Il ne fait pas beaucoup de bruit. Évite de faire des vagues. Son accent hésitant lui vient d’Ouzbékistan. À l’aide de périphrase, il parle de travail, de sa chance de vivre en France, de son intégration par l’effort. Il a obtenu sa nationalité française en 2010. « C’était un 1er avril, j’étais dans la salle d’attente du médecin, se souvient-il avec un sourire. Mon fils m’appelle et me dit : “ papa, on est Français ! ” J’ai cru à une blague. Dès que je suis aperçu de ce qu’il disait, je suis devenu tout blanc, mon cœur battait très fort. Je suis sorti, j’ai pris une bouffée d’air. J’ai beaucoup pleuré.»
L’incroyable histoire de Djanbek
Djanbek Iskak Ulu est arrivé en France comme réfugié politique. « J’étais professeur d’histoire à l’université de Tachkent. » Un jour, il reçoit l’appel d’un ami dans la police : il doit partir, tout quitter, franchir la frontière pour le Kazakhstan sinon, direction la prison. Il ne veut pas rentrer dans les détails, parle de corruption et d’une personne mal attentionnée. En quelques heures sa vie bascule. Une fois sauvé, il cherche à faire partir sa femme, sa fille, son fils. L’ambassade de France est la seule a lui donner le feu vert pour un visa. Lui reste. Il les rejoindra quelques mois plus tard. Commence alors un deuxième périple, qui l ’emmène en Pologne. Sans argent, il fait de l’auto- stop, marche pendant des kilomètres. Il tombe sur un homme, Adam, qui le conduit à Berlin. Il lui offre sa montre en dédommagement. Dans la capitale allemande, il se rend dans un café turc. Djanbek Iskak Ulu parle un peu la langue. Sa gentillesse a dû l’aider. L’entraide se met en place. Un habitué lui paye le billet de bus jusqu’à Paris, où la famille l’attend. Il le rembourse quelques mois plus tard. « J’ai mis des années à me remettre de ce traumatisme. C’est par le travail que je me suis guéri, grâce à ma famille. » Il parle volontiers de cette histoire d’exil. Mais elle ne le définit pas. Son sourire revient enfin quand il parle de sa grande fille, de son fils. Fier, il décrit leurs études avec bonheur. « Ils discutent en français entre eux, comme tout le monde. » Sa femme aussi, une ancienne professeur de mathématiques et leur plus jeune fils, né en France il y a neuf ans. Djanbek Iskak Ulu a voté aux dernières élections. Il ne dit pas pour qui mais se dit socialiste. « Le communisme nous a fait trop de mal en Ouzbékistan. Là-bas, il n’y a que le mafia, la corruption. En France, c’est une chance, la démocratie. »
>> Vous voulez lire plus de portraits de Tourangeaux pour notre série Vos municipales 2014 ?

L'indépendante aînée

Portrait de Marie-Hélène, qui se bat pour rester autonome.

MARIE-HELENE
« Vous me donnez quel âge ? » Marie-Hélène Epailly rigole. « Mon cerveau fonctionne à 300 à l’heure. » Elle prévient aussi, dès le début de l’interview : « Si jamais j’oublie des dates ou j’ai un flou, vous m’excusez. » Atteinte d’une méningite il y À quatre ans, elle n’a presque pas gardé de souvenirs de cette période. La septuagénaire a été mise sous tutelle. Elle ne contrôle plus son argent. Ses journées, elle les passe à voyager dans la ville. « J’ai une boîte dans ma chambre avec des numéros, chaque matin, j’en tire trois. Je me rends ensuite à la gare et je prends les bus correspondants à ces numéros. J’observe autour de moi. » Sur ses doigts vieillis par les années, elle porte plusieurs bagues, dont une en forme de croix catholique. Autour de son cou, une étoile de David, mais aussi la main de Fatima, sur son manteau c’est un ruban rouge. « J’ai toujours été portée par les religions et les causes. Ces symboles que je porte sur moi, c’est aussi un moyen d’attirer le regard des autres, de provoquer une réaction, de commencer une conversation. Je participe à beaucoup de manifestations à Tours. Peu importe la cause, c’est un moyen de se distraire gratuitement. »
Une vie d’actrice
Comme une actrice, Marie- Hélène Epailly s’habille en fonction des circonstances, joue parfois le rôle d’une vie qu’elle rêve. « Aujourd’hui, je me suis habillée pour parler à un journaliste ! » Elle vit dans un foyer pour personnes âgées dans le quartier des Fontaines, elle a son propre appartement. Mais c’est de Chinon qu’elle parle avec passion, la ville de sa vie. Celle où elle s’est mariée, fille d’aristocrate, elle a cédé son nom à particule pour celui d’un avocat de 24 ans son aîné. « Il avait un physique à la Yves Montand, c’était un grand helléniste. Chaque vacances, nous partions en camping car sur les îles grecques. » Marie-Hélène Epailly l’a connu alors qu’elle collait des affiches politiques pour les présidentielles de 1965. Elle se dit royaliste, « même si aujourd’hui, je n’ai pas vraiment de candidat. » Combative. Elle a beaucoup milité pour la reconnaissance des écoles libres (privées), s’est occupée de Radio Chinon Val de Vienne.
Combat de vie
Elle ne souffre pas de solitude mais de manque d’autonomie. Elle ne comprend plus sa mise sous tutelle. « J’ai 50 euros par semaine pour manger. En décembre dernier, j’ai fait un voyage à Jérusalem, un des plus beaux de ma vie. J’ai dû faire un devis et rencontrer un psychiatre pour voir si j’étais apte. » Elle accumule les preuves de sa normalité, de son indépendance. Elle lance, « cet article en sera une de plus, non ? »
>> Vous voulez lire plus de portraits de Tourangeaux pour notre série Vos municipales 2014 ?

Pauline Peretz : "Donner la parole aux gens"

Interview de Pauline Peretz, directrice éditoriale du site participatif Raconter la vie, où tout à chacun peut se raconter.

Raconter la vie
Pierre Rosanvallon (à gauche) et Pauline Peretz (à droite) valident les couvertures des futurs ouvrages prévus pour janvier. (Photo DR raconterlavie.fr/le-blog)

 
Quand est née cette idée de Raconter la vie ?
Pierre Rosanvallon* avait cette idée en tête depuis longtemps. À travers des biais éditoriaux et web, il voulait donner la parole aux gens, parler de leur vie. La progression du Front national l’a décidé à concrétiser son projet. Il y a eu une prise de conscience politique d’un moment grave. Il fallait réactiver une solution narrative déjà existante dans la première partie du XIXe siècle, avec ces ouvriers qui n’avaient pas accès aux suffrages…
Le site fonctionne plutôt bien !
Oui, vraiment. On a parlé de nous dans Libération, France Inter… Ça a boosté le site. On a 1 500 membres inscrits, parfois il y a eu des week-ends avec un afflux de cinquante récits… Bon, tout n’est pas publiable : parfois, ce sont des pamphlets ou la forme n’est pas appropriée. Et ces derniers jours, il y a eu beaucoup de demandes de partenariats.
Vous êtes plutôt surpris de ce succès ?
Agréablement surpris par la couverture des médias, mais aussi par les retours sur le site et des récits de qualité littéraire et sociale !
Vous parlez de « Parlement des invisibles ». D’où vient ce terme ? Et comment pourrait-on les définir ?
C’est le titre donné au manifeste de Pierre Rosanvallon qui explique son ambition. Au départ, c’est un souci politique qui l’a animé : ces gens dont on ne raconte pas la vie, qu’on « méprise », qu’on ignore. Il fallait leur donner une représentation qui passe par la narration, un récit qui ait un poids politique et fasse émerger les questions sociales. Ces invisibles, ce sont ceux dont on ne parle pas. Ces gens loin du radar.
Y a-t-il certains récits qui vous ont particulièrement marquée ?
Dans notre collection, on a « Chercheur au quotidien » par exemple : un chercheur connu, mais personne ne sait ce qu’il vit tous les jours, ses soucis… Sur le site, il y a aussi ce « Ligne 11 ». C’est ma ligne de métro ! (rires) Le conducteur du métro raconte tout, on voit tout, les malentendus, son quotidien… C’est très réussi. Ou encore « Sous le même toit », qui parle de la cohabitation forcée entre deux personnes récemment divorcées. Ah, et l’histoire d’une hypokhâgneuse de banlieue.
Est-ce qu’on peut donc parler de roman de la société d’aujourd’hui ?
Oui, c’est la « base-line » du site. On encourage la narration pure, la véracité qui nous anime : c’est un témoignage social, pas seulement un roman.
Pour vous, y a-t-il une dérive démocratique en ce moment ? Comment se traduit-elle ?
(hésitante) On voit un sentiment d’indifférence d’une classe politique qui s’éloigne du terrain, une dérive vers le populisme et des revendications populistes.
Êtes-vous fière de participer à ce site ?
Très fière et heureuse, honorée. J’ai toujours eu ce souci de proximité à l’égard de la société. Et avec ce site, j’apprends beaucoup…
*Né en 1948, à Blois, cet historien occupe une chaire au Collège de France et dirige les sites La Vie des idées et Raconter la vie. Propos recueillis par Aurélien Germain

Vos Municipales 2014 : pourquoi ce projet ?

Tmv lance son feuilleton « Vos municipales 2014 » ! Portraits de Tourangelles et de Tourangeaux.

UNe
Pour nous, Vos Municipales, c’est un moyen d’éviter de parler de politique politicienne, des guéguerres entre partis, des petites phrases assassines ou pas, des candidats. C’est déplacer notre regard sur le réel enjeu électoral. Souvent remis en cause lors des campagnes, les médias ont oublié de parler du plus important dans une démocratie : vous. Attention, notre intention n’est pas de verser dans le populisme mais plutôt de vous écouter, d’appréhender vos envies, vos craintes de connaître vos vies, vos parcours. Montrer que le monde d’aujourd’hui se complexifie, que l’incompréhension s’installe parfois. Notre société a besoin de se reconnaître. Notre idée est venue d’un site internet : raconterlavie.fr, lancé par le sociologue Pierre Rosanvallon. Sur ce portail, tout le monde est invité à poster l’histoire de sa vie. « La démocratie, on l’a dit, ne peut vivre si les hommes et les femmes ne font pas société », lance l’intellectuel dans son livre fondateur, Le Parlement des invisibles. Ces invisibles, ce sont vous : petits, petites, grandes, ouvriers, patrons, boulanger, Tourangelles, Français, femmes, hommes… Inqualifiables et pourtant partie intégrante de Tours, de sa vie, de son fonctionnement. Chaque semaine, jusqu’au premier tour des municipales 2014, le 23 mars, nous allons dresser le portrait des invisibles de Touraine, dans ces colonnes mais aussi sur tmvmag.fr : pour vous faire exister et donner un sens inédit à votre vote. Vous aussi vous voulez faire le portrait d’un invisible ?
N’hésitez pas : écrivez-le et envoyez-nous ce texte sur redac@tmvmag.fr, nous le publierons sur notre site internet.
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POUR ALLER PLUS LOIN
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Venez lire les portraits déjà en ligne !

Horoscope : spécial contrepèteries

Votre horoscope en date du 29 janvier au 4 février est signé tonton Michel, l’as des contrepèteries et oncle lourdaud des repas de famille.

BÉLIER
Amour Glissez dans la piscine.
Gloire Vous êtes folle de la messe. (Allez, un eff ort, elle est facile celle-là.)
Beauté Cette semaine, vous avez une bouille incroyable.
TAUREAU
Amour Vous brouillez l’écoute.
Gloire On vous laisse le choix dans la date, profitez-en !
Beauté En pull Lacoste ? C’est un concept.
GÉMEAUX
Amour Essuie-ça vite et bien.
Gloire Il ne faut pas chourrer le bien du voisin.
Beauté Il fait beau et chaud (celle-ci, elle est vraiment hard…).
CANCER
Amour Salut Patrick !
Gloire Le saviez-vous ? Les nouilles cuisent au jus de canne.
Beauté Un petit air de Conan le Barbare.
LION
Amour Salut Fred !
Gloire Quoi ? Vous achèteriez bien une barrette de shit ? C’est odieux.
Beauté Sachez que la mort est rousse.
VIERGE
Amour Un seul mot d’ordre : pieds au chaud !
Gloire Vous êtes arrivé à pied par la Chine. Mais c’est une façon de parler.
Beauté Tes yeux verts me tentent.
BALANCE
Amour Il court, il court, le furet !
Gloire Mammouth écrase les prix, profitez-en.
Beauté Vous aimeriez prendre votre thé avec ces deux piétons ?
SCORPION
Amour Pensiez-vous que mon cœur comptait pour du bon ?
Gloire Comme un cuisinier qui secoue les nouilles.
Beauté Votre mine inspire de la pitié.
SAGITTAIRE
Amour Vous avez du tracas jusqu’au cou.
Gloire L’abus d’élites est dangereux pour la santé.
Beauté Vous collectionnez les piles de boîtes ? Bizarre.
CAPRICORNE
Amour Que de peine me fait votre malice
Gloire Quel beau métier professeur… Non ?
Beauté Le champion jette avec puissance, et vous ?
VERSEAU
Amour C’est long comme lacune.
Gloire Suivez le Plan De Gaulle.
Beauté Peindre des toiles, c’est joli.
POISSON
Amour Elle déteste les ridicules…
Gloire Une bonne chaise, c’est beau.
Beauté Mets ta casquette !
*Si vous ne savez pas ce qu’est une contrepèterie, que Dieu vous garde.

(Photo DR labandepasdessinee.com)
(Photo DR labandepasdessinee.com)

Showcase privé de Cantinero et Peter Peter : 10 places à gagner

Cantinero et Peter Peter pour un showcase privé : tentant ? Tmv vous fait gagner 10 places !

Imaginez-vous installés bien tranquillement, pour un showcase privé de Cantinero et Peter Peter. Tmv vous fait gagner non pas une, ni deux, mais DIX places, en partenariat avec Virgin Radio. Un concert à l’EASY SOUND.
Pour avoir une chance de gagner, rendez-vous sur  https://tmv.tmvtours.fr/jeux-concours ! Bonne chance.
CANTINERO
C’est la scène hip hop que Karim Ebel (chant, textes) et Brice Chandler (composition, guitares) se sont rencontrés, pour donner naissance au duo Cantinero. Produit par David Salsedo (Superbus), ils viennent de sortir leur single La Roue Tourne et officient dans ce qu’ils nomment de la « Urban Country ».
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=fmv2WE7m8MI&feature=youtu.be[/youtube]
PETER PETER
Y a pas que Roch Voisine au Canada ! Il y a aussi Peter Peter, auteur compositeur, interprète à la gueule d’ange. Dans une veine pop/rock, il sortira son deuxième album le 24 février.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=CA_chBLGUtg[/youtube]
CANTINERO & PETER PETER

From Padawin to Olivier Carole : investir ton gain à l’EuroMillion !

Chaque semaine, Doc Pilot partage ses découvertes culturelles du week-end.

Padawin 1 pour TMV
Je sors du Cabinet d’Art de Hugues Ménard, la tête pleine de Spiessert et de Pagé, des travaux inédits jamais croisés…C’est drôle en 2014 de voir l’espace temps se contracter, les strates éloignées se rapprocher une dernière fois en leur trajet ellipsoïdale, David Crosby nous livre son disque le plus beau depuis quarante ans, une dernière valse pour les ex-ados des seventies.
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Ce mail aussi des jeunes La Femme disant apprécier le Alcool de X Ray pop, comme les Beastie Boys le clamaient eux aussi à la fin des nineties ; puis ce concert de Padawin au Temps Machine ( je revois Erwin en solo au Delhys Café pour une fête de la musique il y a 7 ans : tout Ez3kiel était là, mais il n’y avait guère plus de monde) ; Padawin, une démarche artistique aboutie où l’électronique colore la musique classique en un quatuor post-atomique, savant mélange des rythmes tribaux d’Alix, des soli paganiniestiques de Madeline au violon, des sculptures du son de Simon à la guitare, l’impression que leur temps est venu sur ces terres ou sur d’autres. Sapiens Sapiens apporte une évidente complémentarité en cette soirée où la qualité reste de mise, et la fiesta la raison d’être d’une salle pleine à craquer. En la Chapelle Sainte Anne on tombe dans un purgatoire de joie où tous les candidats ont l’assurance d’aller au Paradis : Anne Bothuon ne s’en doute peut être pas, mais l’occupation du Lieu par sa coterie molle et chiffon est le plus bel hommage rendu à la pierre. En la nuit dans le casque Nobody’s heroes de Stiff Little Fingers en place du Neocodion : Dit Tonton, pourquoi tu tousses ?
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Rasili en performance en Omaa Akiing* à Saint Pierre c’est une remise en question de l’espace et un miroir à nos doutes. Au Petit Faucheux, rencontre au sommet entre les deux ex Triade, Sebastien Boisseau et Cedric Piromalli : une salle pleine et une ovation ; nous ne parlerons pas des artistes en tête d’affiche : chiants à dormir. En Arcades Institute, Olivier Carole donne sa carte blanche aux Hivernales ; le bassiste virtuose a joué le jeu et convié du beau monde et du beau son. L’ex musicien de Ben l’Oncle Soul, de Tayfa et de Rauni, et actuel Oceakyl s’impose pour le leader qu’il se devait d’être ; le public est aux anges. J’en suis. Ah si j’habitais Loches et si j’avais touché les 65 patates de l’EuroMillion, je produirais les disques de tous ces artistes (oui c’est un appel à toi qui bientôt ne saura plus quoi foutre de ton fric).
*185 rue Marcel Cachin

Chroniques Cultures #12

Chaque semaine, retrouvez quatre » choses » culturelles chroniquées par nos soins.


LE CD
SAMBA DE LA MUERTE
Détrompez-vous, pas de plumes ni de strings à paillette pour ce groupe de pop léchée et française ! Quelques sonorités et choeurs rappellent la musique tribale, mais le voyage est à la fois plus proche et plus lointain : nuageux, atmosphérique. Ce quatuor caennais composé d’un des membres de Concretes Knives et de Superpoze (la Normandie, nouveau berceau de la musique actuelle !), propose dans cet Ep, une jolie promesse pour la suite… 4 (nom de l’EP), 2013.
LE DVD
KICK-ASS 2
Sorti pendant les fêtes, il vous a peut-être échappé. Dans les grandes lignes ce deuxième épisode reprend les ingrédients qui marchaient dans le premier : du sang, de la castagne, une bonne dose d’humour. En revanche, nos héros ordinaires sont plus torturés, l’intrigue est plus noire, plus violente. La fraîcheur adolescente des débuts a laissé place à un monde adulte, compliqué, où les méchants sont vraiment méchants et où le meurtre devient réel.
LE JEU
GRAN TURISMO 6
Amateurs de course automobile, attachez votre ceinture de sécurité et prenez le volant de 1 200 véhicules différents dans le dernier opus de la saga Gran Turismo. Sans être révolutionnaire, cette exclusivité PlayStation 3 s’appuie sur des graphismes flatteurs et une durée de vie à rallonge pour séduire les fans de trajectoires au cordeau. Sans oublier un gameplay très réaliste.
> Gran Turismo 6, Sony, tout public, Playstation 3,70 €.
LA BD
BLAKE ET MORTIMER
Très beau début d’année avec le 22e album de Blake et Mortimer. Sur un scénario diablement malin de Jean Duffaux, le trait savoureux du tourangeau Antoine Aubin fait des merveilles. Il faut dire que l’histoire revisite la célèbre Marque Jaune, un pan d’histoire de la BD franco-belge. Blake, toujours aussi impassible, Mortimer, très sensible aux charmes de la gent féminine, un Olrik toujours aussi déjanté et un méchant bien méchant avec le retour du savant fou Septimus : du grand art !
Hervé Bourit

Bibliothèques : et si on ouvrait la nuit ?

Ouvrir les médiathèques et bibliothèques le dimanche et la nuit… Pas si bête ?

Vous aimeriez bien aller plus souvent à la bibliothèque, mais elle est ouverte aux horaires de bureau et, le problème, c’est qu’à cette heure-ci, vous êtes justement au bureau !
En partant de ce constat, l’ONG Bibliothèques Sans Frontières a lancé début janvier une campagne pour réclamer une ouverture des bibliothèques publiques étendue le soir et le dimanche.Leur pétition en ligne a déjà reçu plus de 4000 signatures.

Et à Tours ? « Nous avons une amplitude horaire déjà assez élevée, qui va jusqu’à 40 heures par semaine, explique Bruno Lonchampt, directeur du Service culturel à la mairie. Il faut être attentif aux modes de vie à Tours, je ne suis pas sûr qu’il y ait une forte demande comme dans les grandes métropoles françaises. À Poitiers, l’ouverture nocturne le mardi soir est surtout prisée par les étudiants qui viennent y étudier et très peu emprunter. »

Ouvrir le dimanche relève forcément d’une question sociale délicate, comme pour les magasins de bricolage... Une idée qui ne semble donc pas d’actualité à Tours. « Il faudrait faire une étude plus précise, fermer certains créneaux du matin », réfléchit Bruno Lonchampt.
Concerts, expositions, les bibliothèques de Tours essayent d’attirer d’autres publics. « Les bibliothèques d’aujourd’hui ont évolué, elles se modernisent, notamment avec le numérique, constate Bruno Lonchampt.

Le public a également changé, il s’est diversifié, ses pratiques aussi. Je crois surtout que l’accès aux bibliothèques pour le plus grand nombre de personnes n’est pas uniquement dû aux horaires. Il y a plusieurs réponses à apporter pour faire venir un public large. » L’ONG se penche également sur l’ouverture des bibliothèques universitaires qui ferment leurs portes le plus souvent à 19 h 30. « Aux États-Unis, les bibliothèques universitaires restent ouvertes 20 h sur 24 voire 24 h sur 24 en période d’examens, déclarent les initiateurs. On n’apprend pas, on ne crée pas à horaire fixe, entre 9 h 30 et 18 h, du lundi au samedi ! ».
J.L.P et B.R.

√ Voir la pétition sur bibliosansfrontieres.org
 

Une pétition lancée le 9 janvier propose d’ouvrir les bibliothèques le soir, le dimanche et la nuit...
Une pétition lancée le 9 janvier propose d’ouvrir les bibliothèques
le soir, le dimanche et la nuit…

 

Une nouvelle vie pour le café Colette

Un collectif de Tourangeaux a décidé de faire vivre autrement le café Colette, à Paul-Bert.

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La nuit tombe sur le pont de fil. Quelques passants se dirigent dans le noir vers les quais Paul-Bert. Le café Colette se remplit peu à peu, ses lumières illuminent le bout du pont. À l’intérieur, les murs sont recouverts d’affiches annonçant des concerts, des expos, un appel à lutter à Notre- Dame-des-Landes.

Près du bar, Céline et Adrien discutent. Ils font partie du collectif qui souhaite continuer à faire vivre ce lieu. « Les gérants ont décidé d’arrêter le bar, explique Céline. C’est une figure du quartier, un lieu hétéroclite où les habitués se mélangent aux habitants du quartier, à des associations. C’est un café qui a une histoire depuis presque cent ans. »
Un lieu qui pourrait vivre différemment : le collectif des Colettes n’est pas né d’hier. Depuis deux ans, une vingtaine de personnes se sont regroupées pour organiser des concerts, des expos, des spectacles. Petit à petit, ils ont fédéré plusieurs associations avec pour point de rencontre, ce café.
« Ce n’est pas l’idée de sauver l’entreprise mais de proposer autre chose dans Tours, une coopérative où des associations pourraient se croiser, proposer, partager, continue Céline. Un café qui garderait son âme de bistrot de quartier », ajoute Adrien.

Une utopie ? Pas vraiment, les membres du collectif parlent avec pragmatisme de leur projet. « Nous nous sommes vite rendu compte qu’à Tours, il y a des bars, des salles de concert, de spectacle, mais aucun lieu transversal qui mélangeait les initiatives, les expérimentations, les publics. Tout est segmenté », lance Adrien. Ils apprennent en faisant, croisent leurs connaissances, s’entraident, montent des dossiers.
« On nous fait croire que la culture, c’est compliqué, réservé aux experts. Nous prouvons qu’ensemble, c’est possible », s’enthousiasme Adrien. Dans quelques mois, leur société coopérative devrait reprendre la suite du café. Adrien : « Musique, folie, politique, art contemporain, buveurs de café, tout se croise ici. »
Benoît Renaudin

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EN PRATIQUE
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DONS
Le collectif est toujours à la recherche de sous pour faire vivre le projet. Chèques, espèces, bitcoins : ils prennent tout. Il suffit de faire ses dons au bar directement ou par voie postale au 57 quai Paul-Bert, à Tours. Plus d’infos sur cafecomptoircolette.blogspot.fr

HISTOIRE
L’histoire du café Colette, c’est surtout celle de Saint-Symphorien, une commune avalée par Tours en 1964. Elle s’est transformée en Paul-Bert, un quartier, un peu à l’écart, de l’autre côté de la Loire. Le café Colette a connu les guerres du XXe siècle, la séparation quand les ponts sont tombés au début de la Seconde Guerre mondiale.

PROGRAMMATION
Curieux ? Allez découvrir ce bistrot en allant écouter et voir le Tours Soundpainting Orchestra, il passe le jeudi 23 janvier chez Colette, vers 20 h 30. Sinon, en journée, vous pouvez aller y faire un tour avec vos enfants : le bar Bidule s’installe le mercredi (de 8 h 30 à 18 h) et le dimanche (de 10 h à 16 h) avec plein de jeux, du chocolat chaud, des plats maison, une zone de gratuité. Tout le programme sur leur facebook !
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Rencontre avec … Chloé Bodart, architecte du Point Haut

Associée de l’architecte Patrick Bouchain, elle est à la tête du chantier culturel du Point Haut.

Chloé Bodart
« En septembre 2011, c’était la présentation du projet, nous avons été choisis en mars avec l’intention de se rencontrer, tous les 15 jours avec le pOlau et la Compagnie Off. L’idée, c’était de voir avec les habitants les idées qu’il fallait mettre en avant. Le chantier se déroule en deux temps, avec une problématique : il est toujours occupé. Ceux qui travaillent ici voient le lieu changer, se transformer.
L’idée de ce point haut rouge, c’est qu’il s’ouvre sur la voie ferrée, le troisième fleuve comme il est appelé à Saint-Pierre-dès-Corps. Nous utilisons les mêmes matériaux que l’on peut retrouver dans une zone industrielle, mais ils seront détournés. La taule ondulée, par exemple, au lieu qu’elle soit posée, blanche verticalement, nous en avons fait un grand rond rouge. Tabouret, champignon, tout le monde l’appelle différemment dans le quartier. Les architectes travaillent beaucoup sur Google Earth, ce rond, il sera visible du ciel, voulant dire : c’est ici, c’est là que ça se joue.
Dans un premier temps, la Compagnie Off et le pOlau ont regardé sortir de terre un nouveau bâtiment, en face d’eux. Ils ont ensuite déménagé pour voir leur ancien lieu de travail être désossé, la toiture enlevée et le bâtiment désamianté. Nous avons gardé la salle centrale, ce qu’ils appellent le Coffea. Point névralgique, c’est un lieu de rencontre, de discussions, ouvert.
Nous appelons ce type de projet un chantier culturel avec pour spécificité de pouvoir accueillir des spectacles, des ateliers, des résidences. D’autant plus que chacun avait ses envies : la Compagnie Off, c’est un besoin d’espace, de volume, d’endroit pour stocker, transporter. Le pOlau, lui, avait besoin de pavillons, intimes, isolés, calmes. L’appropriation de ces lieux qui changent, c’est fondamental. Si les occupants se l’approprient, ils feront participer le public qui, à son tour le prendra en main. En réhabilitant ces bâtiments, on touche à leurs tripes, à l’histoire des lieux. J’ai parfois l’impression de venir tout casser, il y a des disputes, des moments forts, des amitiés qui se lient sur ce chantier. »
 
 

Le Point Haut : la culture en chantier

La Compagnie Off et le pOlau sont en plein travaux : leur ancien hangar se transforme en Point Haut de la création tourangelle. On a chaussé les bottes pour vous faire visiter le chantier qui va changer le visage de la culture à Tours.


S
aint-Pierre-des-Corps, un vendredi. Le ciel gris rogne cette matinée qui touche à sa fin. Rue des Mortiers, les bâtiments alignés et le silence. Au numéro 20, un autre espace, un autre monde : un gros pylône blanc, sur lequel est estampillé « Chantier ouvert. L’expérience a lieu ici », trône à l’entrée.
La petite allée est un chemin de flaques et de terre, trempé par la pluie du matin. Mais dans quelque temps, ce sera une véritable et authentique petite rue.

C’est ici, sur ce site industriel, que Le Point Haut prend vie tout doucement. Un futur lieu de création urbaine, histoire de renforcer le rayonnement culturel de l’agglomération de Tours.
Dans ce gigantesque chantier, la Compagnie Off et le pOlau (pôle des arts urbains) cohabitent avec la « trentaine d’ouvriers », comme le présente Pascal Ferren, chargé de projet au pOlau. Les deux acteurs occupent le terrain depuis 2001 : la Compagnie Off, fondée en 1986, est devenue emblématique des arts de la rue et se présente comme un « débordement poétique urbain ».
Pour le pOlau, ce chantier est un espace de nouvelles expérimentations urbaines. Né en 2007, ce pôle accompagne les projets artistiques et de la rue.

Jeune, à l’aise dans ses baskets, engoncé dans sa grosse veste, Pascal fait visiter le chantier. Il s’attarde sur la grande maquette de « ce lieu de travail » qui se trouve au milieu de la pièce. À ses côtés, Ariane Cohin. Le sourire vissé aux lèvres, des cheveux tissés en dreads, cette étudiante s’occupe de la permanence architecturale du site. « Il y a trois phases pour le chantier. D’abord, la rénovation des bureaux, où il y aura aussi les logements des futurs artistes », indique-t-elle.
Il y a aussi ce bâtiment neuf, adapté aux normes pour handicapés, « un lieu de vie des structures, comme ce “ coffee’’ où tout le monde mange » : un vrai point névralgique, où les membres de la compagnie se mélangent aux ouvriers munis de leur petit sac. Enfin, derrière de grandes grilles, s’élève la halle industrielle. « La troisième phase du chantier : c’est sa réhabilitation », avec le désamiantage de l’ossature métallique impressionnante. « Elle servira au pOlau pour la diffusion de spectacles, à la Compagnie Off pour leurs décors et comme atelier de création », précise Ariane Cohin.
Dans cette immense bâtisse, le fameux point haut. Une tour de 22 mètres qui s’élèvera depuis ce hangar central : « Un point rouge qui donnera un point de vue sur la gare de Saint-Pierre-des-Corps. » Chloé Bodart, architecte à la tête du chantier culturel, précise que l’équipe travaille « beaucoup sur Google Earth. Ce rond, il sera visible du ciel, voulant dire : c’est ici, c’est là que ça se joue ». Pour Pascal Ferren, c’est « un beau projet, vraiment excitant ».

Quelque chose qui cogite dans leurs têtes depuis longtemps : « Les premières réflexions remontent à 1998. C’est un travail de longue haleine. On a un peu la pression, car on devra le faire vivre », sourit Ariane. En attendant, c’est ce chantier que tout le monde doit faire vivre. Une véritable fourmilière. Beaucoup de charpentiers et d’électriciens. Les plus matinaux arrivent à 7 h. Les ouvriers repartent en général vers 17 h. Au milieu de tout cela, on scie, on perce, on soude. On chante aussi.
De nombreuses tasses de café vides jonchent les étagères poussiéreuses, à côté des casques empilés. Un peu plus loin, la terrasse prend forme. Le bruit est assourdissant à cause des cris stridents des perceuses. L’odeur de la peinture rouge pique le nez.
En levant les yeux, on aperçoit en face de grosses lettres collées au mur comme pour un vieux motel américain : la lettre C à l’envers, un « OFF » et un « EE ». Soit « coffee », comme le lieu où tout le monde se réunit à midi. Et comme « Compagnie Off ».

Midi approche justement. Une bonne odeur titille les narines. Au fond de la cafétéria, une femme s’affaire, concentrée dans sa tambouille. Tellement concentrée qu’elle sursaute quand on lui adresse la parole. « Désolée, j’étais à fond là… ! » Cette cuisinière courageuse, qui s’occupe aussi de la logistique, c’est Edwige. Travailleuse sociale à la base, elle n’a « que » dix bouches à nourrir aujourd’hui… « Oh mais ça, c’est rien ! Elle en a déjà eu trente ! », renchérit Pascal. Edwige n’est pas cuistot à l’origine, mais se débrouille comme une chef. « Aujourd’hui, c’est riz, lentilles, sot-l’y-laisse et pudding de semoule », indique-t-elle en naviguant de casserole en casserole, dans cette cuisine rudimentaire.
Tout autour, l’ambiance est paisible. On fume sa cigarette tranquillement, au milieu de chaînes hi-fi, de chaises de jardin et de tabourets rose fluo. Dehors, il y a un petit palmier, un bac, des vélos qui s’entassent et un faux héron. C’est bariolé. Original.
À l’image de ce lieu « d’expérimentation » qui sera inauguré en janvier 2015. « Si les occupants se l’approprient, ils feront participer le public qui, à son tour le prendra en main. En réhabilitant ces bâtiments, on touche à leurs tripes, à l’histoire des lieux », précise Chloé Bodart. Un lieu « partagé » dans une région qui manquait de création, comme l’explique Pascal Ferren. « Là, on est atypique. Notre mission, ce sera de rapprocher l’art et la ville. »
Aurélien Germain

VISITES & CONFÉRENCES
Le chantier du Point Haut est ouvert au public. Des visites sont organisées les jeudis, à 17 h. Des conférences et des « moments spéciaux » ont aussi lieu régulièrement. Il suffit de se connecter sur www.pointhaut-lechantier.com pour réserver et tout savoir.
CONSTRUIRE
L’agglomération a confié la réhabilitation de cette friche culturelle au constructeur scénographe Patrick Bouchain et aux architectes de l’agence Construire. Celle-ci a notamment réalisé le Lieu Unique à Nantes (en 1999) ou encore le Channel à Calais (2005).
LES CHIFFRES DU PROJET
4,4 M€, c’est le montant total TTC de l’opération (coût des travaux, des études ou encore honoraires, branchements, équipements, etc.). Le financement de Tour(s) plus s’élève à 3,9 M€ et 500 000 € pour la Région Centre.
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POUR ALLER PLUS LOIN
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√ L’architecte parle
Toujours sur notre site internet, retrouvez l’interview de Chloé Bodart, l’architecte de l’équipe de Patrick Bouchain qui suit le chantier du Point Haut. Elle revient sur la place occupée par le lieu dans le paysage de Saint-Pierre.

L'entrée du chantier du Point Haut (photo tmv)
L’entrée du chantier du Point Haut (photo tmv)

Les 5 livres en compétition !

En partenariat avec la Boîte à Livres, le Crédit Mutuel et le Cabinet Vaccaro, tmv lance son Prix du roman 2014 : vous nous avez conseillés vos coups de coeur. 5 ont été retenus. On vous livre ce que les lecteurs en disent.

SORTIR_CULT_PAP
Cent vingt et un jours, de Michèle Audin (Ed. Gallimard)
« C’est la durée du bonheur d’André Silberberg, un des hommes qui traverse ce roman. On y rencontre aussi des femmes, qui parcourent avec eux le siècle né dans les fracas de la Première Guerre mondiale. Michèle Audin, mathématicienne et membre de l’Oulipo, explore d’un chapitre à l’autre tous les modes possibles de narration, dans une langue aussi précise que légère et entraîne le lecteur dans un roman subtil aux allures d’enquête. »
Caroline
3000 façons de dire je t’aime, de Marie-Aude Murail (Ed. Ecole des Loisirs)
« La magie opère : le livre est vivant, à la fois drôle et triste, beau et émouvant. On suit trois adolescents dans leurs parcours théâtraux. Les personnages principaux, Chloé, Bastien, Neville ne sont pas caricaturaux. J’aimerais beaucoup que d’autres le découvrent. »
Louise
Pietra viva, de Léonor de Récondo (Ed. Sabine Wespieser)
« En 1505, Michelangelo quitte précipitamment Rome pour fuir le souvenir de la mort d’un jeune moine qu’il chérissait. Il se rend à Carrare pour tenter de s’oublier dans le travail. La violoniste Léonor de Récondo possède un style enchanteur, maniant les mots comme une douce musique. Son roman est magistral, un concentré de beauté et d’émotions. »
Vanessa
Faillir être flingué, de Céline Minard (Ed. Rivages)
« Le roman emporte dans ses pages cow-boys, indiens, lecteurs sans jamais faiblir une minute, un quart d’heure, le rythme délirant qui bat entre ses lignes. Balles perdues, transactions, romance et trahisons sont les piliers d’une terre qui protège le sacré. Les mots sont éternels, le Far-West est conquis. »
Sarah
>>> Le jury va maintenant se rassembler le 6 mai prochain à la rédaction de tmv. Une fois que les membres se seront mis d’accord après des discussions respectueuses (ça va castagner sévère pour élire le meilleur roman ! ), ils annonceront le mercredi 14 mai la ou le lauréat 2014 à la Boîte à Livre.

Le n°117 de tmv est sorti

Et un nouveau numéro, un ! Le sommaire et le téléchargement, c’est ici…

Le nouveau numéro de tmv sort ce mercredi, mais la version PDF (gratuite !) est déjà disponible en avant-première. Côté sommaire, pour ce N°118, on retrouve :
Notre dossier : une visite du chantier du Point Haut avec la Compagnie off et le pOlau. Deux pages de reportage sur ce futur lieu de création urbaine, à Saint-Pierre-des-Corps
Cinéma : on a vu 12 years a slave… La première grosse claque de 2014. Ainsi que d’autres critiques (Yves Saint-Laurent, A coup sûr, Les Brasiers de la colère…)
Culture : un petit tour chez Colette, ça vous dit ? Suivez-nous !
Actu : et si on ouvrait les bibliothèques…la nuit ?
Ainsi que du buzz, un voyage, une page resto sur La Rose d’Ispahan, l’horoscope et vos rubriques habituelles.
Pour le télécharger, c’est ici !
UNE

Ecoute/Voir, Touche et Sent

Chaque semaine, Doc Pilot partage ses découvertes culturelles du week-end.

Juliette Rillard
Juliette Rillard

Belle surprise, un inédit de Michael Jackson enregistré en 1998, relecture du Horse with no name de America en A place with no name… Merci Les Nocturnes pour tracer la route vers Le Petit Faucheux pour cette nouvelle édition du Festival Ecoute/voir programmée par Francis Plisson de Marouchka : hypnotique Julie Coutant sur la clarinette basse de Fabrice Barré ; furieux Blast avec Hélène Rocheteau et JB le batteur de Pneu : ils m’ont boosté le rythme cardiaque tant fut intense l’accord du geste et du son.
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Semaine psychédélique en passant à Ozart où la couleur, le flash et l’onirique sont la matière brute à un déferlement de rêves éveillés. J’y trouve Louis XIV avec une superbe photo pleine page de Pierre Mottron : en pleine attaque de Paris, il joue au Bus Palladium (remember qui est in qui est out). Angle Mort en l’Octroi, l’envie sur ce noir bureau minéral de signer un pacte avec le démon, puis sur le lit de charbon de brûler dans les flammes. Mince, un groupe de Tours me file 2 de leurs albums mais je n’aime pas leur style et j’en suis bien triste : ma subjectivité intègre ne peut ignorer le travail donné. Le dernier album du Boss (high hopes) dans le lecteur, en route vers le Temps Machine : la guitare de Tom Morello (ex Rage Againts The Machine) bonifie les chansons de Bruce Springsteen. A l’arrivée sous la BubbleClock, prêt pour la messe électronique ; oui je passe du coq à l’âne et j’en tire bien du plaisir. Le parisien Moresounds offre une suite subélectronique et savante dans son mélange de références assumées passées à la moulinette d’une créativité mutine. Il efface ainsi de mon souvenir la prestation de Kantyze et le marathon final de Killawat. En Arcades Institute, Juliette Rillard pose sa carte blanche en Deux Moiselles de B sur le tapis de jeu de l’an 1000. Elle me touche au cœur, je le sens ; je suis à deux doigts d’y perdre mon âme.
[nrm_embed]<iframe frameborder= »0″ width= »480″ height= »270″ src= »http://www.dailymotion.com/embed/video/x8l2oy » allowfullscreen></iframe><br /><a href= »http://www.dailymotion.com/video/x8l2oy_juliette-rillard_creation » target= »_blank »>JULIETTE RILLARD</a> <i>par <a href= »http://www.dailymotion.com/xraypop » target= »_blank »>xraypop</a></i>[/nrm_embed]

Tours : accueillir les familles des malades

Depuis 1992 l’association Adel Centre aide les parents d’enfants atteints de leucémie ou de cancer. Elle vient d’ouvrir un appartement à Saint-Cyr pour héberger les familles lors de séjours longs à Clocheville.

Chaque année, en France, ce sont plus de 500 enfants qui sont atteints de leucémie. (Photo Phovoir)

Chaque année, en France, ce sont plus de 500 enfants qui sont atteints de leucémie. (Photo Phovoir)

Une chambre, un salon, une cuisine : au premier regard, rien ne différencie cet appartement d’un autre dans cette résidence anonyme de Saint-Cyr. Pourtant il va soulager des dizaines de familles, devenir un point d’ancrage pour ceux qui doivent attendre dans la douleur que leur enfant soit soigné à Clocheville. Aux murs, certaines tapisseries rappellent l’ancienne propriétaire, Jeanne Cuma. L’appartement porte le nom de cette généreuse donatrice tourangelle.
Chaque année, ce sont plus de 100 enfants, entre 0 et 15 ans, qui passent dans le service d’oncologie de Clocheville. Des traitements qui ne laissent personne indemne et qui bouleversent l’équilibre d’une famille. Certaines habitent à plusieurs centaines de kilomètres, trouver un logement proche de centre hospitalier devient vite compliqué. « En plus, dans la plupart des cas, un des parents s’arrête de travailler pour s’occuper de l’enfant à plein-temps et ils ne roulent pas sur l’or », explique Henriette Arbona, membre de l’association Adel.
Cet appartement, ce sera une bouée de secours supplémentaire pour les familles qui n’ont pas toujours les moyens de prendre une chambre dans la Maison des parents, la structure mise en place par le centre hospitalier pour héberger les accompagnants de malades. Mais le prix d’une chambre est relativement élevé quand il faut rester plusieurs jours.
Rendre leur vie moins pénible, parler s’ils le souhaitent, l’appartement ajoute une corde à l’arc de cette association vitale qui aide quotidiennement ceux qui passent du temps au service d’oncologie. L’Adel centre mène ce combat depuis plus de 20 ans. Il y a quelques années, c’était une salle des parents qu’elle faisait construire dans le service d’oncologie, « nous étions malades de voir les parents manger seuls un sandwich ou en train de s’assoupir sur un banc dans le couloir, » se rappelle Henriette Arbona. Le milieu médical ne prend en compte que les soins, pour le reste, Adel Centre améliore petit à petit le quotidien des jeunes malades à l’hôpital et de leur famille. « Pour les soins de jour, qui ne nécessitent pas de dormir sur place, il existe une salle avec plusieurs lits, décrit Morgane Vandelle, qui s’occupe aujourd’hui de la communication de l’association. Adolescents, jeunes enfants, tout le monde était soigné aux yeux de tous. C’était difficile de voir la douleur des autres, mais aussi de partager la sienne. Adel a réussi, avec l’hôpital, à installer des paravents pour séparer les patients, redonner un peu d’intimité. »
À l’origine de l’association, deux parents qui essayaient de trouver un donneur pour leur enfant malade. C’était dans les années 1990, la France n’avait pas encore de fichier nationalisé. Leur combat, avec d’autres parents, a permis de le mettre en place. Faire bouger les lignes, aider les familles, Adel centre a longtemps milité pour que l’État apporte une aide financière aux familles et simplifie les démarches. Depuis, la Caf a mis en place des fonds pour les soutenir. Toutes les démarches passent par l’assistance sociale.
Quel combat reste-t-il à mener pour l’Adel Centre ? Danielle Couppé, de l’association : « Tant qu’il y aura de jeunes malades, nous existerons. »
 + Pour visiter le site de l’Adel Centre et voir ce qu’ils font, c’est par là.
 

Lectrices, lecteurs !

Nous avons besoin de vous… pour parler de vous ! Pour les municipales 2014, tmv a décidé de parler des invisibles, des anonymes, de ceux que nous ne voyons pas dans les médias, les institutions.

Tours ma vie
Vous voulez nous raconter votre vie ? Votre histoire ? Ou alors, raconter celle d’un(e) autre ? De votre voisin(e), ami(e), parent, un(e) inconnu(e) ? Nous sommes à votre recherche. Il n’y aucun critère, seulement de vouloir témoigner de son quotidien ou de celui d’un(e) autre.
Vous pouvez nous contacter sur redac@tmvmag.fr ou nous envoyer un message sur notre page Facebook

Mariages chinois : une confrontation en février

Une confrontation entre Jean Germain et Lise Han aura lieu en février.

Mercredi, la première personne mise en examen dans le dossier des mariages chinois, a été entendue l’après-midi par les juges d’instruction de Tours. Elle était accompagnée de son nouvel avocat, Maître Gérard Chautemps.
Cette audition devrait servir pour préparer une confrontation avec l’actuel maire Jean Germain (PS), un face-à-face réclamé depuis le début par l’ancienne chargée des relations avec l’Asie.
Cette confrontation entre les deux aura lieu le mardi 4 février.
Un véritable feuilleton
Retrouvez nos anciens articles ici :
La mise en examen de Jean Germain décryptée
Mariages chinois : Des rebondissements à la pelle
Février 2013 : les mariages chinois, mais keskispasse ?
Lâchez-vous : le concours de la photo à légender !

Lise Han sera confrontée à Jean Germain le 4 février (Photo DR)

Jacques Vincey, Acte I, scène 1

C’est le nouveau directeur du théâtre régional de Tours, le Nouvel Olympia. Portrait.

Ce metteur en scène de 53 ans a remplacé Gilles Bouillon à la tête du Nouvel Olympia le 1er janvier.
Ce metteur en scène de 53 ans a remplacé Gilles Bouillon à la tête du Nouvel Olympia le 1er janvier.

Il scrute, jauge derrière ses lunettes. Jacques Vincey fait une pause avant de répondre à chaque question. Ses mots sortent, lentement, ses longs doigts dressent dans l’air des lignes invisibles. À Tours depuis une semaine, il vient tout juste d’investir son bureau de directeur du Nouvel Olympia. Il reçoit dans la cafétéria du théâtre, en public. Jacques Vincey fait attention. « Je ne viens pas comme Zorro. » Il préfère se voir dans un rôle fédérateur que comme le pourfendeur de la politique du théâtre déjà mise en place.
Nommé le 1er janvier à la succession de Gilles Bouillon, le metteur en scène ne jubile pas. Il vient juste d’arriver, est en train de prendre la mesure de ce rôle qu’il a pensé depuis plusieurs années. Ce n’était pas la première fois qu’il postulait à la direction d’un théâtre. Il imagine le Centre dramatique régional de Tours comme un camp de base, comme il en existe en montagne. Un cœur qui bat et qui irrigue les différents vaisseaux, le reste de la région. Ses mains ondulent : « J’aimerais que le CDRT rayonne dans d’autres lieux, que des créations soient jouées en dehors de ce théâtre. »
Construire, toujours plus haut, « je veux encore élargir le public du théâtre, toucher celui qui n’ose pas franchir la porte d’un théâtre sans pour autant me couper de l’existant. » Pas de révolution théâtrale mais un enrichissement de l’existant, de l’exigence, de la précision, de l’ouverture. Jacques Vincey est souvent présenté comme un metteur en scène attaché au texte et au jeu. Ses mains s’agitent, il n’aime pas trop être enfermé dans cette case. Le metteur en scène a toujours peur du bavardage dans ses pièces. « Quand je crée, j’aiguise les questions que soulève le texte. J’aime aussi la surprise, l’inattendu. C’est ça, le théâtre, l’excitation que l’on ressent en voyant se dérouler une pièce, différente à chaque représentation. »
Le milieu du théâtre le scrute en ce moment, attend sa future création, sa programmation, son style, ses envies. Il ne souhaite pas tout livrer, pas maintenant. « La peur ? Elle paralyse. Avec mon expérience d’acteur et de metteur en scène, j’ai appris que pour lutter contre elle, il faut agir. »
 

+ Parcours
Parisien d’origine, il a passé son adolescence à Annecy. Le théâtre ? « J’ai le souvenir d’un prof de français qui m’a d’abord fait aimer la poésie et la littérature. » Après des études au conservatoire de Grenoble, il se lance dans une carrière d’acteur à Paris. Sobel, Cantarela, Pelly, Chéreau, il joue pour les plus grands.

 + Mise en scène
En 1995, il décide de créer sa compagnie Les Sirènes. « Devenir metteur en scène, pour moi, c’était faire le même métier mais en changeant d’angle de vue. » En 18 ans, il a monté du classique (La Vie est un rêve, de Caldéron), du tragique (Les Bonnes, de Jean Genet) ou encore des pièces pour les plus jeunes (L’Ombre, d’après le conte d’Andersen). Il a déjà l’idée du texte pour sa première création au Nouvel Olympia, la saison prochaine : Yvonne, princesse de Bourgogne de Witold Gombrowicz

 + Quoi de neuf ?
On attend toujours qu’un nouveau directeur apporte de nouvelles idées. S’il garde la troupe de jeunes comédiens mise en place par Gilles Bouillon, Jacques Vincey va accueillir deux artistes associés sur quatre ans : Alexis Armengol et Caroline Guila Nguyen.

Astro-scepticologie : votre horoscope pour 2014

Paix dans le monde, hausse des salaires, fonte des kilos, amour tendre et torride… 2014 vous réserve le meilleur. Enfin, finalement, quand on y pense, ça dépend surtout de vous… Les astrologues déjantés (juste un peu) de tmv fouillent dans l’avenir. Cherchez votre signe.

BelierBÉLIER
Pour les couples : Soleil au beau fixe pour les natifs du troisième décan (en partant de la droite).
Pour les célib’ : Les températures seront au-dessus de la moyenne saisonnière.
Le mois de tous les dangers : Mars, vous devriez attraper un rhume. Ce qui vous causera une fatigue passagère, mais fatigante, mais passagère, mais fatigante.
Votre mission si vous l’acceptez : Ne plus jamais écrire de sms en marchant. D’une, vous avez le temps de le faire une fois arrivé(e) à destination. De deux : vous pourrez regarder à nouveau autour de vous.
La personnalité à copier cette année : Patrick Fiori. Un célèbre poissonnier corse.
Ce qui ne changera pas en 2014 : Votre grâce et votre sens du rythme quelque peu foireux sur la piste de danse.
Le proverbe à méditer toute l’année : Quand l’eau baisse, les fourmis mangent les poissons ; quand l’eau monte, les poissons mangent les fourmis. (Thaïlande)

taureauTAUREAU
Pour les couples : Suis-moi je te fuis, fuis-moi je te fuis euh non, suis-moi je te suis, fuis-moi je te.. Bref. Vous voyez quoi.
Pour les célib’ : Vous êtes fier(e) et content(e) d’être solo, mais alors… Pourquoi vous pleurez ? (ça va aller hein. Là.. Tout doux…)
Le mois de tous les dangers : Décembre. Vous avez le temps d’en profiter avant. Mais alors profitez-en bien parce qu’après…Who knows.
Votre mission si vous l’acceptez : Conquérir le monde. (Comme chaque soir Minus !).
La personnalité à copier cette année : Valéry Giscard d’Estaing, un petit filou.
Ce qui ne changera pas en 2014 : Votre amour inconsidéré pour le beurre.
Le proverbe à méditer toute l’année : L’eau arrêtée devient impure. (Géorgie)

gémeauGÉMEAUX
Pour les couples : Et si vous faisiez entrer une troisième personne dans votre cocon d’amour ? C’est juste une suggestion. Mais bon, faites pas vos coincés, quoi.
Pour les célib’ : Il est, paraît-il, des terres brulées donnant plus de blé qu’un meilleur avril.
Le mois de tous les dangers : Juillet, le moment crucial où l’on ressort le maillot.
Votre mission si vous l’acceptez : Ne plus oublier les pièces jointes de vos mails. Pour vous éviter le classique « Oups ! Avec la pièce jointe c’est mieux… hihihi ! ».
La personnalité à copier cette année : Angela Merkel, eine schöne Frau.
Ce qui ne changera pas en 2014 : Le nombre de vos mignons petits bourrelets.
Le proverbe à méditer toute l’année : Ne pense pas éclairer les vastes ténèbres avec la lumière d’un ver luisant. (Mongolie) *une belle madame

cancerCANCER
Pour les couples : Attendez-vous au classique : faut que j’te parle… C’est pas toi, c’est moi, je ne sais plus où j’en suis, je ne suis pas une bonne personne… BLABLABLA.
Pour les célib’ : Cette année vous allez conclure. Et vous trouverez que finalement être célib’ c’était pas si mal.
Le mois de tous les dangers : Avril, car ça rime avec nombril et que c’est une grosse cicatrice quand même.
Votre mission si vous l’acceptez : Participer à un jeu télévisé pour briller en société.
La personnalité à copier cette année : Mufasa. Le papa qui fait la sieste sous les arbres dans le roi lion. (Quoi « Il est mort » ? Maiiiiis non ! Non !!! Nooooonnnnnnn…)
Ce qui ne changera pas en 2014 : Le mal de tête post-bières.
Le proverbe à méditer toute l’année : Quand une tuile tombe de ton toit, c’est l’opportunité de voir dix mille étoiles. (Argentine).

lionLION
Pour les couples : Les étoiles vous rendent fertiles. C’est le moment de planter la petite graine ! (On parle de potager, ne vous emballez pas).
Pour les célib’ : Si l’on en croit les prévisions plutoniennes, vous devriez vous faire draguer au moins une fois cette année, ne laissez pas passer cette occasion.
Le mois de tous les dangers : Novembre, les feuilles mortes, les verrues et la toux sèche.
Votre mission si vous l’acceptez : Grossir des fesses. Car selon une sombre étude scientifique, avoir des grosses fesses serait signe d’intelligence.
La personnalité à copier cette année : Père Castor. Un homme bien sous tout rapport. Un gendre idéal.
Ce qui ne changera pas en 2014 : Votre incapacité à faire des choix simples (pizza quatre fromages ? Non, margarita, non, euh… attendez…)
Le proverbe à méditer toute l’année : Il appartient à l’Autriche de régner sur le monde entier. (Autriche).

viergeVIERGE
Pour les couples : Certes, la roue tourne. Mais la roue tine également.
Pour les célib’ : Votre amour sans limite pour les rayures nuit à votre vie sentimentale. Il fallait que quelqu’un se dévoue pour vous le dire. C’est fait. À vous de jouer. (Allez. Vite.)
Le mois de tous les dangers : Mai, parce qu’il y a beaucoup de ponts. Et les ponts, ça donne le vertige.
Votre mission si vous l’acceptez : Apprendre tous les noms des maires communistes de la province Nord du Rajasthan. Histoire de.
La personnalité à copier cette année : Le koala, qui passe 22 h de sa journée à dormir et qui est mignon (Coïncidence ? Je ne crois pas.)
Ce qui ne changera pas en 2014 : François Hollande.
Le proverbe à méditer toute l’année : Les saouls dessaouleront mais les fous ne défolleront pas. (proverbe breton)

balanceBALANCE
Pour les couples : Selon une étude (oui, on a payé des chercheurs pour ce scoop), la femme heureuse en couple dormirait mieux que celle qui vient de se faire larguer. Bonne nuit les petits.
Pour les célib’ : Déo et des bas.
Le mois de tous les dangers : Février, parce que ça rime avec regretter. Et gratter. Et lévrier.
Votre mission si vous l’acceptez : Apprendre à réciter l’alphabet cyrillique à l’envers.
La personnalité à copier cette année : Serge le lama. Parce qu’il a prouvé qu’on pouvait avoir un air niais et être hype.
Ce qui ne changera pas en 2014 : Votre tête au réveil, digne d’un Godzilla sous Lexomil.
Le proverbe à méditer toute l’année : Quand la racine est profonde, pourquoi craindre le vent ? (Chili).

scorpionSCORPION
Pour les couples : Votre vie de couple risque d’être pimentée, sauce curry avec salade-tomates-oignons.
Pour les célib’ : Wesh ma gueule. Bien ou bien ? T’es au taquet pour pécho de la go ?
Le mois de tous les dangers : Octobre, vous risquez d’énerver les Balance.
Votre mission si vous l’acceptez : Ne plus manger de saucisses. Car manger une saucisse par jour peut être mortel, selon une étude très sérieuse.
La personnalité de l’année à copier : Adèle Exarchopoulos. Rajoutez de la feta à votre combo salade-tomates-oignons.
Ce qui ne changera pas en 2014 : Vos poils sous les bras. Mi-longs.
Le proverbe à méditer toute l’année : Quand on ne sait pas boire, on ne boit pas. (Hongrie).

sagitaireSAGITTAIRE
Pour les couples : De l’eau a coulé sous les ponts. On appelle ça un fleuve ou une rivière.
Pour les célib’ : Sous l’influence de Pluton et de Platon, réservez votre journée du 30 février, vous risquez d’avoir une ouverture.
Le mois de tous les dangers : Avril (Lavigne).
Votre mission si vous l’acceptez : Danser sur du Grand Corps Malade.
La personnalité à copier cette année : Mamie Nova, la plus swag des mamies, la seule qui ait des vrais cheveux bleus.
Ce qui ne changera pas en 2014 : Vos rides ne prendront pas une ride.
Le proverbe à méditer toute l’année : Les uns pêchent à la ligne, les autres lancent des pierres. Chacun a sa manière de prendre. (Congo).

capricorneCAPRICORNE
Pour les couples : Vous vivrez une année prolifique en galette-saucisse.
Pour les célib’ : Un conseil : lavez-vous, maquillez-vous et sortez de chez vous pour de nouvelles rencontres.
N’oubliez pas de vous habiller quand même, hein.
Le mois de tous les dangers : Décembre. On vous le dit tout de suite, Noël ne sera pas un cadeau (Jeu de mots sponsorisé par le Père Noël).
Votre mission si vous l’acceptez : Arrêter d’appeler votre ex chaque fois que vous êtes sérieusement poivré(e).
La personnalité à copier : Karl Lagerfeld. Ce mec est toujours dans le coup alors qu’il a une queue de cheval et des lunettes de soleil en hiver. Forcément un génie.
Ce qui ne changera pas en 2014 : L’écosystème qui s’est créé dans votre évier suite à l’amoncellement de vaisselle sale.
Le proverbe à méditer toute l’année : L’amitié est fragile comme un poil. (Ouzbékistan)

verseauVERSEAU
Pour les couples : Vos corps vont se refroidir. Attention à ne pas congeler non plus, il n’y aura pas de place pour vous deux dans le freezer.
Pour les célib’ : Vous allez tendre la main. Cupidon vous fera un « give me five » avant de tourner les talons.
Le mois de tous les dangers : Mars, et ça repart.
Votre mission si vous l’acceptez : Apprendre à masser les mollets de votre conjoint(e). Parce que oui, le mollet est une zone érogène.
La personnalité à copier : Justin Bridou. Le béret, la moustache, le gilet vert, le saucisson. Éternel.
Le proverbe à méditer toute l’année : N’abandonne jamais la route pour le raccourci. (Andorre).

poissonPOISSON
Pour les couples : Vénus et Mars vous inciteront à aller mater des pièces de théâtre mièvres et sexistes. Des bonnes soirées en perspective.
Pour les célib’ : Ne changez rien. C’est quand même génial d’être célibataire, sans boulot et sans amis, non ?
Le mois de tous les dangers : Janvier. Parce que ça ressemble trop à Javier, et toutes les personnes s’appelant Javier sont vicieuses.
Votre mission si vous l’acceptez : Devenir un (poisson) clown.
La personnalité à copier : Beyoncé, la classe américaine.
Le proverbe à méditer toute l’année : Quand les éléphants se battent, ce sont les fourmis qui meurent. (Laos)

 

Dieudonné : ennemi comique numéro 1 ?

Interview de Piem. Le dessinateur de 90 ans est passé par la célèbre émission satirique Le Petit rapporteur, l’enragé humaniste du crayon vit près de Tours… et ne goûte pas franchement à la polémique Dieudonné, dont il ne prononcera jamais le nom durant l’interview.

(Photo H. Le Guellec)
(Photo H. Le Guellec)

Le spectacle de Dieudonné vient d’être interdit à Tours, est-ce que…
Piem : (coupant la question) La connerie humaine n’a pas de limites ! Dieudonné, c’est de l’humour provoc’ pour vous ? Ce n’est pas du tout ça. Il ne faut pas en rajouter. L’humour est quelque chose de fragile et là, ce qu’il fait, c’est juste carrément minable.
Qu’est-ce que cela vous inspire, ces interdictions, notamment concernant le spectacle de Tours ?
Un spectacle ? Ah, je croyais que c’était un meeting ! Il faut remettre les choses à leur place, voyons… J’ai vécu les années 39-45. Là, ce n’est même pas de la provocation, c’est de la m… ! De quel droit des Tourangeaux font la queue pour aller voir ça ?
Certains ont pu comparer Dieudonné et Pierre Desproges (l’humoriste a aussi participé à l’émission satirique Le Petit rapporteur, NDLR). Est-ce que cela vous heurte ?
Non, ça ne veut rien dire ça ! Ce n’est pas vrai du tout. Desproges, c’était un provocateur, il était drôle. Il n’était pas raciste. Là, c’est lâche et minable. À ce titre, ce n’est même pas du courage d’ailleurs.
Vous avez l’air vraiment remonté…
Je suis remonté et surtout épouvanté…
Est-ce qu’on ne joue pas le jeu de Dieudonné au final, à faire de lui un martyr comme il le dit. Peut-être en parle-t-on trop ?
Absolument. On est en train de rendre service à cet homme. Et c’est Marine Le Pen qui va en profiter… Le Français est lâche. Ah la la, qu’est-ce qu’on peut rire avec ça, c’est drôle d’avoir un enfant qui brûle dans une chambre à gaz, hein … ?
+ Pour en savoir plus sur l’interdiction à Tours, c’est par ici

Cannabis et coffee-shops : et si on ouvrait le débat ?

Cannabis/ Après l’ouverture de coffee-shops dans le Colorado et sa légalisation en Uruguay, tmv s’intéresse à l’éventualité d’une telle « révolution » en France. Débat avec Dominique Broc et Dr Costentin. Du pour…et du contre ! Et vous, votre avis ?

Le 1er janvier, le Colorado (États-Unis) a surpris son monde en ouvrant les premiers coffee-shops. Les consommateurs peuvent désormais acheter légalement du cannabis, à condition d’avoir au moins 21 ans et se limiter à 28 grammes par visite. Le tout, sans même besoin de prescription médicale.  En décembre dernier, en Uruguay, les sénateurs ont carrément approuvé la loi permettant à l’État de contrôler la production et la vente de cannabis, afin de lutter contre le narcotrafic. Une première mondiale.
En France, le pays le plus répressif d’Europe, le débat est loin d’être terminé. Tmv a interrogé Dominique Broc, initiateur et porte-parole des Cannabis social club et Jean Costentin, médecin et professeur au CNRS.

POUR
Dominique Broc, initiateur et porte-parole des Cannabis social club.

dominique broc
Dominique Broc (Photo DR)

Les politiques
Le Tourangeau qui ironise sur la « guerre aux drogués » a toujours la dent dure contre les gouvernements : « Les chefs d’État ont reconnu l’échec de la prohibition politique mise en place depuis 40 ans. Celle-ci a été inefficace, même au niveau social. »

Bien pour l’économie
« Ces coffee-shops américains, c’est bien et pas bien en même temps. On ne voit que le côté économique, car Amérique égale fric. C’est quand même tant mieux pour eux, car l’argent ne tombe pas dans les poches des mafias ». Pour lui, la décision de l’Uruguay est « déjà mieux ».

Conso et pas schizo
Pour le porte-parole, « le cannabis n’est pas responsable de la schizophrénie. La consommation a été multipliée par dix. Ce n’est pas pour autant que le samedi soir, il y a une file d’attente devant l’hôpital psychiatrique ! », indique-t-il en rappelant que « des études ont démontré qu’il n’y avait pas de lien entre schizophrénie et consommation de cannabis ».

Un réveil en France
« En France, ce n’est pas peine perdue. On assiste à un réveil. De plus en plus de gens soutiennent la régulation, alors qu’ils ne consomment même pas ! Par exemple, Daniel Vaillant (du Parti socialiste, il appelait à une régulation contrôlée du cannabis, NDLR) mais qui n’est pas écouté. » Dominique Broc souhaite que l’on aille plus loin : « il faut être responsable et assumer qu’il y a 10 % de consommateurs quotidiens en France. Pourtant, on est toujours considérés comme des criminels… »

Attention aux jeunes
« Adolescent, on n’a pas à acheter de la drogue aux dealers ! Si la politique de prévention avait été bien faite, il n’y aurait pas ça », répète Dominique Broc. « On aurait pu expliquer, être sérieux, dire que le cerveau se forme en dernier… »

Le souci, c’est donc du côté de la jeunesse selon lui. « Les gamins consomment trop tôt et ne sont pas informés. Le cannabis est dangereux pour un ado. Les problèmes d’addiction commencent très tôt. »

Cannabistrot
Coffee-shops ou pas, alors ? Dominique Broc propose des « cannabistrots » : « Des points de vente, réservés, encadrés, avec gestion des membres et une production française ». Il propose qu’on « prenne ces petites mains qui bossent illégalement pour un vrai travail dans des cannabistrots. Cela libérerait du temps pour la police face aux vrais trafiquants et aux vrais criminels… »

De toute manière, il estime impossible l’ouverture de coffee-shops en France. « Les Français ne sont pas informés. Ils en auraient une autre vision, sinon… » Avant de conclure : « Il y a beaucoup de consommateurs mais on laisse le marché aux mafias. Est-ce responsable ? »

√ Retrouvez nos archives web sur Dominique Broc et son Cannabis social club ici.

CONTRE
Jean Costentin, professeur de pharmacologie CNRS et faculté de médecine de Rouen.

Jean Costentin (Photo DR)
Jean Costentin (Photo DR)

Son avis sur l’actu
Concernant l’Uruguay, « c’est une décision législative, mais les sondages ont montré que la population était en majorité opposée ! Dans le Colorado, c’est une votation citoyenne », rappelle Jean Constentin, tout en admettant « les premiers effets économiques ».

Les coffee-shops
Pour les coffee-shops néerlandais, il pense que « ces lieux sont là pour attirer le  »frenchie », le Luxembourgeois, le Belge… On y a fait des fouilles et ceux qui venaient chercher du cannabis avaient aussi de la cocaïne etc. »

Jusqu’à 8 semaines dans les urines
« Mon problème – car je suis médecin – c’est qu’on avait à l’époque des présomptions sur les effets du cannabis. Mais le travail neurobiologique a vérifié ces suspicions. » Le professeur rappelle alors que c’est un « produit accrocheur, même si c’est une drogue douce comme le tabac ». « On a 1,5 million d’usagers réguliers qui bravent la loi pour satisfaire leur appétit. De toutes les drogues, le THC (le tétrahydrocannabinol, la molécule contenue dans le cannabis, NDLR) est le seul à se stocker durablement dans l’organisme, car il est soluble dans la graisse. Or le cerveau est riche en lipides. C’est là où se stocke le joint. Un joint égal une semaine dans la tête ! » Il rappelle alors que les consommateurs réguliers qui arrêtent du jour au lendemain auront encore des traces de cannabinoïde dans leur urine « pendant huit semaines ».

Les effets du cannabis sur l’organisme
Côté effets, Jean Costentin est à l’opposé de Dominique Broc. Il cite notamment les « effets aigus, le sournois, comme les perturbations de la mémoire : un effet désastreux pour notre pays et l’Éducation nationale. Le THC perturbe la mémoire de travail, par exemple le fait de terminer une phrase qu’on a commencée. »

Il parle aussi des « troubles amotivationnels, l’effet  »ça plane pour moi » », mais aussi « l’effet anxiolytique chez les sujets anxieux. Il va en abuser, ça ne fera plus rien sur l’anxiété, mais ça sera dix fois pire plus tard. » Le docteur s’agace « de l’effet pseudo anti-dépresseur » du cannabis et parle de risque de suicide accru, puisqu’il y a une « corrélation entre suicidalité et consommation ».

Attention aux ados
Le seul rapprochement à effectuer entre nos deux interlocuteurs concerne le cannabis chez les jeunes. « Plus tôt l’essayer, c’est plus tôt l’adopter et plus vite se détériorer. Car le cerveau de l’ado est en maturation », insiste le docteur, précisant que fumer va agir intensément sur les grands axes neuronaux et les synapses.

Cannabis = schizophrénie
Pour le médecin, le rapport entre cannabis et schizophrénie est avéré. Il cite ainsi diverses études, notamment celle réalisée en Suède dans les années 70, époque où le pays était laxiste en la matière. Une étude gigantesque qui a suivi « 50 000 appelés aux armées et vus par des psys » et a prouvé « qu’avoir fumé plus de 50 joints avant ses 18 ans multipliait par six le risque d’être schizophrène ». Désormais, le pays a changé toute sa législation et l’explicite « depuis la maternelle, avec 40 h de cours. Le pays a maintenant la plus faible incidence des toxicomanies ».

Dosage ?
Jean Costentin fustige les coffee-shops, dans lesquels « le cannabis n’est pas du tout moins dosé qu’ailleurs ! » Il parle de « manipulation et sélections génétiques » et rappelle que la demande du consommateur est un dosage plus fort, car de fait plus accrocheur. « Le fait de réglementer ne raisonnera pas les gens. »

Cannabis, tabac, alcool
Le cannabis étant mélangé avec du tabac pour rouler un joint, le Dr Costentin rappelle que ce mélange multiplie par 6 à 8 le facteur de goudron cancérigène et de 200°C la température de combustion. « Il y a 73 000 morts par an à cause du tabac. En 2030, il y en aura 90 000, sachez-le… »

Enfin, il précise que « cannabis + alcool font très mauvais ménage. Notre pays macère dans l’alcool, c’est une folie supplémentaire. Il y a une démagogie dans tout ça… »

« Une folie »
Ce débat ? « Une folie », pour le médecin qui se dit « hors de lui » et parle « en tant que professionnel, docteur, père et grand-père ». Avant de conclure : « Touche pas à nos mômes ! »

  @rrêt sur images : « Cannabis, et si on parlait santé ? » avec J. Costentin
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Propos recueillis par
Aurélien GERMAIN
 

Tout est affaire de perspective

Chaque semaine, Doc Pilot partage ses découvertes culturelles du week-end.

Verbal Razors au Temps Machine
Verbal Razors au Temps Machine

2014 comme un jeu ouvert ; annoncer la couleur est de mise et Dieudo l’opportuniste en est le catalyseur. En 68 il était interdit d’interdire ; en 2014 est –il plus moral de condamner un vieux qui à 18 ans fut « petite main » à Oradour, que de museler un pauvre clown aigri surfant sur l’oubli ?.. A Gentiana s’installe un artiste du présent et du vrai, le peintre/comédien/poète David Roulleau : contre vents et marées il trace sa route et construit son style. Au Temps Machine shoot nécessaire et revitalisant avec le hardcore bien massif de Verbal Razors qui vient de sortir un album : j’aime le guitariste qui se suffit de brancher direct sa guitare dans un Marshall pour avoir le son, sans passer par une usine à gaz.
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Helena Villovitch, muse de X Ray Pop, présente un de ses films à Beaubourg : on rentre tous dans l’Histoire. Marrant dans « C’est à Vous » sur la 5, voir la dame présenter un nouveau disque, le Higher de Sly and The Family Stone… enregistré en 69 !! C’est fou comme le bizness est malin, et pendant ce temps là de jeunes artistes tirent la langue. A Cultura showcase de Axis pour son nouvel EP. Je suis le guitariste depuis une dizaine d’année, sûre qu’il va un jour péter le score. Autre guitariste, Daniel Jamet de Chinon, accompagnant Gaetan Roussel dans l’émission de Tadeï ; avant de monter la Mano Negra avec Manu il fut le guitariste des Reactors ce dimanche en concert en Arcades Institute : son leader Jack Pot nous offre la légende, à 60 ans inusable et nullement blasé pour deux heures et demi de concert. Première soirée The Voice : Leila 18 ans bouffe l’écran. Pour ma collection « some people i love » je filme Chantal Colombier et Françoise Roullier : deux trajectoires, deux parallèles qui finalement se rejoignent à l’horizon. Tout est affaire de perspective.
[nrm_embed]<iframe frameborder= »0″ width= »480″ height= »270″ src= »http://www.dailymotion.com/embed/video/x19kzqa » allowfullscreen></iframe><br /><a href= »http://www.dailymotion.com/video/x19kzqa_reactors-live-arcades-hivernales-2014_music » target= »_blank »>REACTORS live Arcades Hivernales 2014</a> <i>par <a href= »http://www.dailymotion.com/xraypop » target= »_blank »>xraypop</a></i>[/nrm_embed]
 

Dieudonné : spectacle à Tours interdit

Dieudonné devait se produire ce vendredi soir au Vinci. Son spectacle a été interdit. Tmv suit en direct ce qu’il se passe devant le Vinci.

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Photo prise peu avant 20 h (photo tmv)

[article mis à jour à 20 h 40]
20 h 40 : Les fans de Dieudonné campent toujours devant le centre Vinci. Vers 20 h 15, de nombreux chants ont eu lieu, à coup de « Dieudonné président », « Sioniste raciste assassin » ou encore « La Licra rentre chez toi ! ». De nombreuses personnes présentes ont entonné la Marseillaise. Mais la foule reste très calme.
La circulation est difficile aux abords du centre Vinci.
19 h 07 : Denis Schwok, le président de Tours Événement, a confié aux journalistes présents que Dieudonné ne se rendrait pas au Vinci.
Quelques huées à l’annonce de l’annulation.
19 h 04 : Dieudonné pourrait proposer un autre spectacle pour ce soir, au maire Jean Germain.
18 h 37 : Le Conseil d’Etat confirme l’interdiction du spectacle ce soir à Tours.
18 h 26 : Le site officiel du Conseil d’État est « down » : il est donc inaccessible, comme hier, suite à un trop grand nombre de connexions.
18 h 20 : L’audience est finie. Lecture de l’arrêt dans une trentaine de minutes.
18 h 10 : D’après certains twittos, une dizaine de cars de CRS est arrivée devant le Vinci.
18 h : L’audience publique au Conseil d’État a commencé à 17 h 30, comme prévu.  D’après Libération, l’un des trois avocats de Dieudonné a déclaré dans sa plaidoirie : « Le spectacle se joue depuis six mois six fois par semaine et il n’a jamais posé de problèmes relatifs à l’ordre public. Il n’y a eu que du bruit médiatique. C’est donc une dérive grave de porter atteinte à une liberté fondamentale  »
17 h 28 : Une vidéo circule sur les réseaux sociaux et YouTube : lors de son interview, le maire Jean Germain a été « victime » d’une « quenelle ».
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=o6XS4tglx2c#t=24[/youtube]
14 h 55 : Sur son Facebook officiel, Dieudonné précise que « ses avocats saisissent à leur tour le conseil d’état ! Cette fois le jury du conseil sera différent ! Réponse pour que Dieudonné joue à Tours ce soir : vers 18h !! Merci encore pour votre soutien », avant de dire « les médias vous mentent », en se défendant d’un quelconque salut nazi hier, à Nantes.
Me Damiens-Serf
Me Damiens-Serf

14 h 50 : Devant le Vinci l’Avocat Me Damiens-Serf est interrompu par des ados fans de Dieudonné.
Derrière la porte vitrée.

14 h 47 : L’humoriste/polémiste n’est toujours pas là. Sur place, on doute qu’il viendra. L’avocat du spectateur (condamné à payer 500 €, NDLR), un huissier, deux avocats de Dieudonné étaient là et sont rentrés pour avoir une discussion dans le centre Vinci. Ils se trouvent derrière une porte en verre.
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Discussion derrière porte vitrée = silence radio (pour le moment!) (Photo tmv)

14 h 33 : Manuel Valls, le ministre de l’Intérieur, souhaite que tous les spectacles de Dieudonné soient interdits.
A Tours, les portes du Vinci restent fermées.
Sur Twitter, on apprend que Dieudonné souhaite faire un spectacle « best of » et non celui de la tournée Le Mur.
14 h 01 : Dieudonné avait annoncé qu’il arriverait sur Tours à 14 h 30. Certains journalistes font déjà le pied de grue devant la salle.
Devant le Vinci (Photo tmv)
Devant le Vinci (Photo tmv)

13 h 58 : LE POINT // La Ville va recevoir 1 500 € de dommages et intérêts. 1 000 € de la société de production de Dieudonné et 500 € d’un spectateur qui s’estimait « lésé » après avoir payé 86 € ses deux places pour un spectacle ensuite annulé.
Une audience en référé devant le Conseil d’Etat aura lieu à 17 h 30.
13 h 30 : Le tribunal d’Orléans a annoncé l’interdiction du spectacle de Dieudonné, ce vendredi soir à Tours. Les 2 000 places du Vinci avaient trouvé acquéreurs.
Sur BFM TV, le maire Jean Germain (PS) s’est dit « satisfait » de cette décision.
Dieudonne-indesirable-a-Tours_reference
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Les Hivernales : festival dominical

Trois questions à Doc Pilot, le programmateur de ce festival si particulier qui anime vos dimanches après-midi à l’Arcades institute (les concerts sont à 17 h). Notez la prochaine date : les Reactors joueront le 12 janvier.

Première carte blanche de l'année au batteur de jazz Patrick Filleul, dimanche 5 janvier.
Première carte blanche de l’année au batteur de jazz Patrick Filleul, dimanche 5 janvier. (Photo Sylvie Hubert)

C’est quoi l’idée des Hivernales cette année ?
Je voulais surtout des personnalités pour cette édition, plus que des groupes. Pour notre quatrième édition, nous laissons carte blanche aux musiciens. Ils sont libres de faire ce qu’ils veulent. Moi-même, je ne sais pas ce qu’ils feront. L’idée, c’est qu’ils nous surprennent, qu’ils proposent aux spectateurs un concert d’exception.
Le but, c’est de ne pas se lasser ?
Pas vraiment, chaque année, il y a de nouvelles formations, du nouveau sang. La musique se renouvelle. Nous avons surtout constaté que le lieu amène des moments étranges. Aucun portable ne passe dans la salle, nous ne sommes pas traversé pas des ondes, nous sommes coupés du reste du monde. Je ne sais pas si ça joue, mais à certains moments, il se passe des choses extraordinaires. Là, il s’agit avec les cartes blanches de les provoquer un peu plus que d’habitude.
Un coup de cœur pour cette programmation ?
Honky Donk, qui passera le 2 février, ce couple de Blois qui fait du blues ont un répertoire immense. Même s’ils ne vont pas être perturbés, je pense que leur carte blanche va donner des trucs supers.
+ Le lieu est petit alors il est vite plein. Réservez au 02 47 66 25 65
++ Retrouvez tout le programme de ce festival ( qui dure jusqu’au 23 mars)
+++ Doc Pilot, il est aussi chroniqueur sur tmvmag.fr

2014 = 2+1+4 = 7 Cavaliers de l’Espoir

Chaque semaine, Doc Pilot partage ses découvertes culturelles du week-end.

Thomas VDB, le rigolo au Temps Machine l'année dernière (décembre 2013).
Il y a 100 ans mes 4 arrière-grands-parents allaient vivre l’expérience la plus choquante de leur vie en partant se battre « pour la France » dans des tranchées boueuses d’où ils reviendraient vivants mais pas intacts. C’était la fin de La Belle Époque et le constat que progrès et modernité ne modéraient pas la sauvagerie. Notre année 2013 fut aussi celle d’une Belle Epoque à sa manière, exacerbée par diverses incohérences sociales, fiscales et géopolitiques. Il m’en reste l’impudeur stérile et caricaturale de Facebook, le gag de voir le PSG connu un temps pour ses supporters extrêmes, boosté par des capitaux du Golfe, la sortie du nouveau Bertrand Louis ; à Tours l’arrivée du Tram dans lequel je ne suis toujours pas monté mais que j’aime voir passer tel un jouet électrique, l’installation dans le temps de nos héros locaux ( Ben, Zaz, Colotis Zoé, Jacques Perry, Rodolphe Couthuis, Rubin Steiner, Ez3kiel, Thomas Lebrun).
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La montée en ligne (de front) aussi des petits nouveaux qui s’affirment ( Fucking Butterfly, Royal Ukulele, Boys in Lilies, Padawin, Pierre Mottron, Chill Bump, Jekyll wood). Et puis cette fin d’année au Temps Machine avec Thomas VDB et Perceval, nos docteurs par le rire, au Petits Formats Érotiques aussi, concept paradoxal en son identification racoleuse à souhait. Et puis ce trio gagnant vu aux Studios : Le Géant Égoïste, T.S Spivet et le Loup de Wall Street. En pleine semaine arrive alors 2014 comme une glissade : elle oblige au mouvement pour ne pas se faire mal. Début du Festival Arcades Hivernales avec une carte blanche à Patrick Filleul : c’est beau, c’est jazz, la maîtrise est la marque, la joie est la finalité, en trio avec Remi Jeannin à l’Hammond et William Chabbey à la guitare, deux virtuoses. Sincère Bonne Année à Tous : demain est toujours mieux qu’avant et la nostalgie à proscrire.
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Chroniques culture #13

Chaque semaine, tmv parle culture. Nos chroniques cette semaine ? Un DVD, un CD, une BD et un jeu vidéo.

CHRONIQUE_CD
LE CD

MOGWAI – RAVE TAPES
L’énorme groupe écossais, emblème du post-rock de la fi n des années 1990, continue son chemin. Après s’être attaqué à la bande son de la série tv Les Revenants (franchement géniale), ils sortent un album quelques mois après. Plus analogiques, organiques, leurs morceaux transportent quand même à des milliers d’années-lumière. Rave Tapes plane très haut, parfait quand on est allongé dans l’herbe, au soleil ou au fond de son lit en regardant la pluie tomber.

LE DVD
INSIDIOUS 2
Dans cette suite d’Insidious, la famille Lambert croit être débarrassée de ses problèmes et mener une vie normale. Sauf que le monde des esprits en a décidé autrement. La deuxième fournée de James Wan, petit génie de l’épouvante, frôle la mention « à zapper », malgré un dernier acte réussi (par ailleurs honteusement pompé sur Shining). On se réconfortera avec les bonus alléchants de ce DVD : entretiens sur le plateau, making of ou encore webisodes. Et le tout en master haute défi nition.

LA BD
WAKE UP AMERICA
Cette peinture de la société américaine des années 60 raconte le parcours hors du commun du député John Lewis. Seul survivant du groupe des Big Six qui lutta auprès de Martin Luther King, ce roman graphique est une pure merveille. Il donne aussi à voir toute la construction d’une identité face à la négation de l’être humain au regard de sa couleur de peau. Les super héros ne sont pas toujours ceux que l’on croit. Hervé Bourit

LE JEU
MARIO PARTY ISLAND TOUR
33 ans et pas une ride ! En ce début d’année 2014, le plombier moustachu et sa bande reviennent plus en forme que jamais dans un nouvel opus de la saga Mario Party. En exclusivité sur 2DS et 3DS. Coloré et complètement déjanté, Island Tour est un party-game familial dans la plus pure tradition. Un mélange réussi de jeu de l’oie et de mini-jeux à savourer en solo ou à quatre joueurs maxi (avec une seule carte s’il vous plait). Que demander de plus ? Nintendo, tout public, 40 €.

Le circuit court prisé

La Ruche qui dit Oui, plateforme internet privilégiant le circuit-court et la vente directe du producteur au consommateur, s’étend sur Tours. Visite dans la plus ancienne, celle de Saint-Cyr-sur-Loire.

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La vieille 2CV se repère de loin. Sur la carrosserie, une inscription « mangez local », une autre « Mangez mieux, mangez juste », et l’adresse du site internet de la Ruche qui dit oui. Quelques mètres en avant, sur la terrasse extérieure du restaurant La Scala, Agnès Guespin s’active. Elle répartit vins, fromages sur les tables. Aide Alexis Giraudet, producteur de légumes et de céréales, à porter des sacs de carottes.
Chaque semaine, elle organise les distributions de la Ruche qui dit Oui de Saint-Cyr-sur-Loire. « Cette ruche a démarré en novembre 2012. J’en avais ouverte une à Sonzay, deux mois plus tôt », détaille la jeune femme. La Ruche qui dit Oui est un réseau de communautés d’achat direct aux producteurs locaux, créé il y a trois ans. Lorsqu’un particulier décide de monter une ruche, il s’attache à démarcher des producteurs dans un rayon de 250 km maximum. Les membres (abeilles) s’inscrivent sur internet et peuvent alors commander en ligne les légumes, viandes, œufs et autres denrées proposées chaque semaine par les agriculteurs.
Souplesse
« J’avais envie de manger sainement avec ma famille et de faire marcher les gens du coin », confie Agnès, emmitouflée dans un épais manteau en cette froide soirée de décembre. La démarche du circuit-court est aussi mise en avant. Par les abeilles et les producteurs. « Il y a un procédé engagé », confirme Évodie, membre depuis un mois et demi. À chaque distribution, plusieurs producteurs sont présents et viennent échanger avec leurs acheteurs. « C’est important de

Les abeilles viennent retirer leurs sacs de carottes
Les abeilles viennent retirer leurs sacs de carottes

sensibiliser au circuit-court et d’expliquer notre métier », poursuit Patrick Goujon, apiculteur basé à Luynes. Cet acte « locavore » fait écho à une étude de juillet dernier, précisant que 69% des français affirment acheter des produits de leur région et 57% se déclarent attentifs au lieu de fabrication de ce qu’ils mangent.
La Ruche qui dit Oui a donc des atouts pour séduire. Comme la souplesse pour le consommateur. Aucune obligation ou minimum d’achat à chaque vente. « On est plus libres que dans une Amap », note Agnès. Chacun remplit son panier comme il le souhaite. Surtout que la variété est au rendez-vous : huile, vin, foie gras, fromages… Des produits de beauté peuvent même être proposés dans certaines ruches. « Au niveau des prix, c’est à peu près pareil que dans la grande distribution », affirme Joseph, 71 ans. Par exemple, le kilo de poireaux proposé par Alexis Giraudet oscille entre 1,50 € et 1,80 €.
Réseau
Les producteurs fixent toutefois un seuil de commande en-dessous duquel ils peuvent refuser de fournir la ruche. « Au départ, je l’ai pas mal ignoré. Pour soutenir le projet », indique Luc Rivry, venu avec plusieurs cageots de pommes. Le nez rougi par le froid, il a d’abord vu la Ruche qui dit Oui comme une opportunité « d’accentuer les débouchés, toujours dans cette démarche de circuit-court ». Avec ses camarades, ils ne sont pas présents à toutes les ventes même si leurs produits sont distribués. Un turn-over s’est mis en place chaque semaine et le fonctionnement en réseau prend corps. « Il faut être solidaire, on est dans le même bateau », martèle Patrick Goujon.
Luc Rivry prend le temps d'expliquer sa démarche du "circuit-court".
Luc Rivry prend le temps d’expliquer sa démarche du « circuit-court ».

Tous sont unanimes : la Ruche qui dit Oui n’est pas forcément le plus rentable pour eux. « C’est beaucoup de travail pour des ventes pas toujours à la hauteur », juge Luc Rivry. Il travaille avec sept ruches et réalise 800 à 1000 € de vente par semaine, sachant que les producteurs touchent 79% du prix de vente (quand la TVA est de 5,5%).  On déduit ensuite les coûts de production, le temps passé… « C’est plus pour mettre du beurre dans les épinards, parce qu’il y a du boulot », résume Patrick Goujon.
Agriculture raisonnée
Ils mettent en avant leurs idéaux : le circuit-court, donc, le bio pour certains, le respect des saisons. Les valeurs face à la grande distribution. Mais La Ruche qui dit Oui demeure dans une démarche moins engagée qu’une Amap. « Il peut y avoir un effet drive-in », reconnait Luc Rivry. « Mais j’ai collaboré avec des Amap, j’ai vu des membres qui prenaient leurs paniers et qui partaient. Ici, des gens restent discuter pendant une heure », nuance-t-il. Au contraire, ils estiment que c’est à eux de sensibiliser les abeilles à leurs combats. « L’animateur de la Ruche doit aussi tenir ce rôle », déclare Agnès.
Elle passe 8 à 10 heures pour contacter les producteurs, activer le site, se rendre disponible pour une vente… Agnès déclare toucher 6% du chiffre d’affaires d’une vente (NDLR : le site précise 7,9%). Ce qui lui revient à environ 120 euros par vente, même s’il est difficile d’établir une moyenne, les résultats fluctuant d’une semaine sur l’autre. Qu’importe, elle repartira de la vente avec l’esprit satisfait. Elle conclut : « L’important, c’est le local et l’agriculture raisonnée ».
*****
Une nouvelle ruche s’est ouverte à Tours-centre en novembre ! C’est par-là

Chroniques culture #11

Chaque semaine, retrouvez quatre  » choses  » culturelles chroniquées par nos soins.



À La tv

Goddbye Lénin !
À l’automne 1989, Mme Kremer, fervente militante socialiste vivant à Berlin-Est, tombe dans le coma, après un infarctus. Elle se réveille l’été suivant. Sauf que le mur n’existe plus et l’Allemagne sera bientôt réunifiée. Pour lui éviter un nouveau choc émotionnel pouvant lui être fatal, son fils, Alex, lui fait croire que rien n’a changé et s’acharne à reconstituer son appartement typiquement soviétique. Une satire hilarante du système totalitaire.
Dimanche 22, à 20 h 50 sur D8.
Le dvd
Conjuring
Les dossiers warren
L’un des meilleurs films de l’année débarque en DVD. Cette série B angoissante de James Wan (Saw et Insidious) rappelle les Exorciste et Amityville : inspirée de faits réels, cette histoire entre possession et biopic sur les Warren, deux démonologues, séduit avec ses terreurs primaires et son esthétique léchée vintage. Côté bonus, pas grand chose à se mettre sous la dent à part une copie Ultraviolet, un droit d’accès numérique. Un film idéal pour Noël.
Sortie le 21 décembre.
La bd
Mauvais genre
Histoire hors norme que celle de Paul Grappe : déserteur de 14/18, il échappe à la justice en se transformant en femme, devient couturière, fréquente le Bois de Boulogne. Remarquable sur les notions de virilité, de féminité et de genre, ce récit sensible interroge et renvoie à la fameuse phrase de Simone de Beauvoir « On ne nait pas femme on le devient ». L’Association des critiques de bandes dessinées vient de lui décerner son Prix 2014. On n’aurait pas mieux fait.
Hervé Bourit
Le jeu vidéo
super mario 3d world
Vous cherchez le cadeau idéal à glisser au pied du sapin ? Alors craquez pour le nouveau Mario en exclusivité sur Wii-U. Placé sous le signe de l’aventure et de la plateforme, Super Mario 3D World est incontestablement le coup de coeur de cette fin d’année. Avec ses quatre personnages jouables, ses graphismes en HD, ses transformations inédites et son mode multijoueur local, vous n’aurez pas le temps de vous ennuyer une seconde. Nous, on adore ! Nintendo, tout public, Wii- u, 60 €.
L.S. soon

Nouveau chapitre pour la Bibliothèque centrale

Après vingt mois de travaux de rénovation, elle rouvre ses portes. Visite guidée.

19 000 CD et 4 800 DVD sont à dispositions dans la section "discothèque" (Photo E.S)
19 000 CD et 4 800 DVD sont à dispositions dans la section « discothèque » (Photo E.S)

« Nous sommes dans un bâtiment classé depuis 1996, il est représentatif de l’architecture des années 1930 à 1950, introduit Régis Rech, le directeur de la Bibliothèque de Tours. Nous devions respecter un certain nombre de règles et conserver la touche de l’architecte d’origine : Patout. »  Si, de l’extérieur, le bâtiment n’a pas beaucoup changé, l’intérieur a été largement repensé, pour 6,1 millions d’euros de travaux. À commencer par l’escalier principal et ses deux annexes sur les côtés, désormais sous le jour grâce à des puits de lumière.
Le mobilier a également été changé. Il a été vendu au début des travaux, en mai 2012, puis remplacé par des meubles « plus sobres, plus élégants et plus esthétiques ». Intégrée à l’ensemble repensé, la bibliothèque laisse une impression de moderne, dans un espace lumineux. Sur cet aspect encore, le nouvel architecte, Jean-Romain Girodet, a joué avec les éléments. Il a notamment fait placer des miroirs au pied des fenêtres, ce qui renvoie les rayons lumineux vers l’intérieur. Les ouvertures sont aussi beaucoup plus efficaces et offrent, depuis les étages, des vues imprenables sur la Loire, le pont Wilson et le haut de la rue Nationale.
Espace multimédia fourni
L’aménagement et les espaces ont été revus : au rez-de-chaussée, un coin cafète jouxte la salle de presse, qui rassemble près de 250 titres. De nombreux postes internet permettent également l’accès aux ressources en ligne. L’étage du dessus est consacré aux 30 000 livres de l’espace adulte (romans, poésies, pièces de théâtre, documents divers). Des liseuses, afin de pouvoir profiter des livres électroniques, sont empruntables pour une durée d’un mois.
Enfin, le second étage s’ouvre désormais sur un espace multimédia. Près de 19 000 CD, 4 800 DVD, de nombreux livres et périodiques consacrés au cinéma et à la musique, s’y trouvent. Deux écrans de télévision et des lecteurs audio permettent d’en profiter sur place. « Voilà, la première phase est terminée. Nous nous attendons à avoir beaucoup d’emprunts ces premiers mois », sourit Régis Rech. Une seconde phase de travaux, qui devrait être annoncée très prochainement, déplacera l’entrée et l’accueil de la bibliothèque vers la place Anatole France. Entre autres.
Emmanuel Schmitt
Retrouvez notre galerie photo de la bibliothèque centrale


Pop-up expo
Philippe UG expose dans la Bibliothèque centrale jusqu’au 1er février. Ce passionné de livres animés et d’illustrations en tous genres crée des bouquins « vivants » grâce aux techniques « d’ingénierie papier ». Une série de maquettes d’élaboration de ces pop-up, sera visible pendant cette période. Le 27 décembre, de 10 h 30 à 15 h, un atelier pop-up sera animé par Philippe UG lui-même.
Automates de prêts
Plus besoin de passer au guichet, les opérations d’emprunts sont désormais réalisés de façon automatique. Probablement un gain de temps pour les lecteurs. Les agents ne seront pas moins nombreux pour autant, mais pourront se concentrer sur leurs missions de conseil et d’assistance. Si besoin, ils seront toujours capables de gérer les emprunts, à la place des machines.
Derrière l’espace public

100 000 documents sont archivés dans le "magasin de conservation", au troisième étage (Photo E.S)
(Photo E.S)

30 000 livres sont disponibles dans l’espace adulte. Ils sont trois fois plus nombreux dans le magasin de conservation : 100 000 références. Celles-ci sont consultables sur place ou empruntables, sur demande. On y trouve principalement des documents des années 1950 à 1970, moins demandés par le public, ou sur des sujets trop précis. Dans les sous-sols de la bibliothèque, le trésor est encore plus impressionnant : près de 200 000 archives sont entreposées, avec un accès restreint. Les documents qui s’y trouvent sont très anciens ou réservés à la recherche. Il y a également beaucoup de périodiques.

Entreprises : "un autre regard" sur les femmes

Les inégalités entre hommes et femmes dans le monde du travail restent immenses. Femmes 3000, qui prépare son forum en janvier, fait le point.

Le forum de Femmes 3000 lors d'une précédente édition. (crédit Tmv)
Le forum de Femmes 3000 lors d’une précédente édition. (crédit Tmv)

Femmes 3000 prépare son 8e forum de l’entrepreneuriat féminin, qui aura lieu le 30 janvier prochain. Outre des ateliers et des rencontres avec des partenaires, l’association remettra le trophée de l’entrepreneuse 2013. Les candidatures peuvent être soumises jusqu’au 20 décembre. Une initiative pour donner un coup de pouce aux femmes dans le monde du travail qui, au vu des statistiques, est encore d’actualité.
Selon une récente étude du ministère du Travail, les femmes chefs d’entreprise sont de plus en plus nombreuses, elles étaient 134 000 en 1983 et 165 000 aujourd’hui. Une bonne nouvelle ? Pas vraiment, proportionnellement elles ne représentent que 16 % des entrepreneuses (en 2011) alors qu’elles étaient 19 % en 1983.
« Manque de confiance »
Pour Laurence Hervé, la présidente de Femmes 3000 en Touraine, il reste un blocage : « Beaucoup trop de femmes ont encore un manque de confiance en elles. Par ailleurs, leur entourage, s’il n’est pas positif, peut jouer en leur défaveur. Toute la société, culturellement, se tourne vers les hommes, valorise leur travail, les encourage. Quand une femme décide de monter son entreprise, c’est perçu comme anormal. Et même sans être chef, elle va avoir des difficultés à atteindre un poste à responsabilité. »
Les luttes pour la valorisation des femmes dans la société, et en particulier au sein des entreprises, ont pourtant sensibilisé les pouvoirs publics depuis de nombreuses années sur ces sujets. « Les aides de l’État existent pour que les femmes entreprennent, » ajoute Laurence Hervé. « Nous apportons un autre regard sur l’entreprise, sur sa façon de fonctionner. Ces valeurs féminines permettent une pratique différente. J’ai l’exemple d’une entrepreneuse qui, l’autre jour, me racontait qu’elle organisait des massages pour ses collaborateurs, au sein de l’entreprise. Elle l’a proposé naturellement, sans se poser de questions. Ce qu’elle met en place pour le bien de sa société, elle l’offre aux autres. » Plus d’infos sur le forum

Le Microspop de Mister Doc #11

Chaque semaine, Doc Pilot partage ses découvertes culturelles du week-end. Épisode 11 : Le Super-Flux est nécessaire

Luc Ex, ici avec Rutabong
Luc Ex, ici avec Rutabong

Des images de Brice Martinat sur du Pierre Mottron : les tourangeaux exilés à Paris tapent fort avec la vidéo Sleep. Au Marché de Noël le jardinier du vent Michel Gressier propose ses cerf-volant ; pas de bol, déjà commandé un drone histoire de voler au dessus de La Fourchette voir si Mick est là pour les fêtes…
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Le dernier Jonathan Wilson est mon album de la semaine, une impression de déjà vu dans les Nocturnes de Georges Lang en la coque de glace d’un pare-brise givré ; sur l’écran noir des mes nuits blanches, Tijerina Projekt dans le Lift de Culturz… A la Mediathèque de La Riche, Hybridations : Nikita interroge les genres, Pierre Fuentes marie minéral, végétal et métal, Chantal Colombier ose l’homo-mobile, leurs confrères de l’Artothèque aussi créatifs. Curieux comme une chèvre me précipite sur le Festival Super Flux initié par Le Temps Machine et le Petit Faucheux, collaboration au sommet pour une prog’ éclectique dans le créneau des musiques différentes. Défricheurs obstinés ces artistes avancent dans le vide sur un fil tissé en l’instant : Atelier 9, une installation magique de Pierre Bastien, la Pierre sur laquelle bâtir l’Eglise hérétique d’un Dreamtime esthétique et unique. Au Temps Machine on danse sur Plapla Pinky, au Petit Faucheux on décolle sur Radian. Intermède à la Bibliothèque : le Royal Ukulele Orchestra berce et calme. Je ne mange ni ne dors car c’est superflu, dans un état flottant assiste au concert de clôture : Luc Ex dans Rubatong, furieux heavy növoblues à la Pére Ubu !! A la Salle des Halles et à l’Ecole des Beaux Arts c’est le souk, de l’art décliné en objet à petit prix ; on y fait son marché pour fourrer la botte histoire d’amener de l’inédit dans la hôte. On y croise le meilleur comme le pire sans jamais oublier que le pire des uns est le meilleur des autres ; l’accumulation des mets génère l’indigestion et l’Art avec un petit A me semble superflu.

Chroniques culture #10

Chaque semaine, retrouvez quatre  » choses  » culturelles chroniquées par nos soins.


LE JEU VIDÉO
ZELDA
Déjouez les plans du maléfique Yuga et ramenez la paix au royaume d’Hyrule dans le nouveau Zelda, en exclusivité sur Nintendo 3DS. Placé sous le signe de l’aventure et de l’action, A Link Between Worlds vous offre la possibilité, entre autres réjouissances, de vous transformer en peinture murale pour vous déplacer le long des murs ou pénétrer des zones normalement inaccessibles. De l’or en barre que les fans de Link ne peuvent vraiment pas louper ! Nintendo, Pegi + 7 ans, 3DS, 40 €.
LE DVD
ELYSIUM 2154
Les très riches vivent sur une station spatiale ; les autres dans les bidonvilles sur Terre : Max va essayer de sauver sa peau et celle des autres. Esthétiquement somptueux, Elysium devrait trouver un regain d’intérêt dans sa version Blu-ray, avec bonus à gogo et masterisé en 4K (une très haute définition). Par contre, cette science-fiction post apocalyptique avec Matt Damon fait quand même sourire, avec sa métaphore riches-pauvres vraiment gnangnan. Sortie le 14 décembre.
À LA TV
LE HOBBIT : UN VOYAGE INATTENDU
Canal+ surfe sur la vague de la sortie du Hobbit 2, en diffusant vendredi le premier volet de la saga. Culte et grandiose sur grand écran, l’effet ne sera peut-être pas vraiment le même sur votre télé. Car Le Hobbit premier du nom, c’est une machine puissante au cinéma, un torrent d’images hyper graphiques hallucinantes et un son à vous exploser le sonotone. Mais on ne résiste pas à l’envie de revoir le film de Jackson et ses 2 h 49 de bonheur. Vendredi 13, à 20 h 55 sur Canal +
LE CD
COLLECTIONS – ACID ARAB
C’est le premier opus des deux djs parisiens qui ont eu l’idée – unique – de faire fusionner sur leurs platines l’acid house des ghettos de Chicago des années 80 et la musique orientale traditionnelle (Inde, Moyen- Orient, Maghreb..). À peine plus d’un an après la création de leur groupe, Acid Arab livre ici un premier album qui réinvente la débourka. Le duo parisien vient de faire impression aux Transmusicales de Rennes et continue de faire partager son voyage. « Collections », Acid Arab, 15 €.

On vous dit tout sur Super Flux

Ce nouveau festival de musique expérimentale débarque en décembre à Tours.

Droit Sans format
Droit Sans format

En fait, vous connaissez déjà. Oui, parce que Super Flux, c’est le nouveau nom de Total Meeting qui aurait dû fêter ses 10 ans. Sauf que 1) Super Flux ça sonne mieux et que 2 ) ce n’est pas exactement la même chose.
Oui mais c’est quoi ?! Depuis deux ans, le Temps Machine et le Petit Faucheux se parlent, discutent musique et projets. Super Flux, c’est la réunion de ces deux belles salles sur une programmation commune.
Pourquoi faut y aller ? Parce que les groupes qui passent à Super Flux, ça va être compliqué de les voir autre part. Expérimental, impro, jazz, électro, rock psyché : ce genre de musique ne court pas les rues, et encore moins les salles de concert.
Non, ce n’est pas abscons. Rassurez- vous, ces musiques « surprenantes » ne sont pas barbantes mais dansantes. Ça reste des concerts de musiques amplifiées. Souvent classés confidentiels, ces groupes produisent pourtant de la musique accessible au plus grand nombre. C’est juste que c’est super pointu.
Il n’y a pas que de la musique d’ailleurs. Le festival n’est pas réservé aux musiciens. Les artistes Pierre Bastien et Eddie Ladoire proposent chacun une exposition avec des installations musicales hors du commun. Le premier joue avec du papier calque pour créer des sons et le deuxième s’est servi d’un vieux piano comme caisse de résonance.
L’exposition de Pierre Bastien a lieu à l’Atelier 9 (rue Jules-Charpentier), jusqu’au 21 décembre, et celle d’Eddie Ladoire à la chapelle Sainte-Anne, du 13 au 22 décembre.
Ouais, mais je n’y connais rien à ces trucs-là. Ce n’est pas grave, pas besoin de connaître Felix Kubin, Amnésie, Yann Hart- Lemonnier, Martin Siewert ou encore Martin Brandlmayr pour apprécier leur son. Au contraire, le but, avec Super Flux, c’est de découvrir des musiques que vous n’écouteriez jamais et de « faire tomber les barrières, de dédramatiser », comme dit Vincent Launay, le directeur du Temps Machine.
 
++ pratique Si vous êtes convaincus, il existe un pass sur les six jours que durent le festival pour la modique somme de 32 €. Sinon, comptez entre 6 et 15 € la place. Super Flux, du 11 au 15 décembre. Toutes les infos sur super-flux.com

Portraits d'ouvriers des Temps modernes

Quatre ouvriers tourangeaux nous parlent de leur travail, de leurs rêves et de leurs envies, de leurs craintes. Loin des pneus qui brûlent et de la fièvre des manifestations.

Il y a eu les Conti de Clairoix. Les Florange, les PSA d’Aulnay. Et plus proche de nous, les « Bibs » de Michelin, à Joué-lès-Tours. Des piquets de grève, des barricades, des poings levés et des gueules fermées devant les caméras. L’image est figée, presque intemporelle. Seuls les dégâts humains attirent les objectifs sur ce milieu, cette classe oubliée. Il y a pourtant six millions d’ouvriers en France, qui occupent seulement 2% de l’espace médiatique, selon l’Observatoire des inégalités, basé à Tours. Derrière les chiffres et les combats devant les caméras, un constat : les ouvriers ne sont plus une catégorie sociale homogène. Ils sont les derniers représentants d’un monde industriel qui a laissé place à une société de service. Leur identité de classe s’est effritée, les syndicats se sont retirés (5,9% des ouvriers étaient syndiqués entre 2001 et 2005, ils étaient de 20 à 25 % dans les années 70). Ces changements amènent à un questionnement : qu’est-ce que le travail à l’usine aujourd’hui ? Il est difficile de se livrer, de décrire ses conditions de travail. Quatre ouvriers, anciens ou actuels, ont accepté de témoigner. Ils parlent de « trois huit » épuisants, de « gueuletons » entre collègues, du rapport à la hiérarchie, des mutations de leur métier. Au-delà du nombre d’emplois supprimés/sauvegardés ou des appellations comme « plan de sauvegarde de l’emploi » utilisées comme écran de fumée, ces portraits offrent une plongée dans une complexe et hétérogène condition ouvrière.
 

PHILIPPE
Philippe Doucet, 44 ans

Le feu crépite dans le salon de sa petite maison d’Auzouer-en- Touraine. Philippe Doucet est de l’après-midi et doit embaucher vers 13 heures à l’usine de Joué-lès- Tours. « D’habitude, je suis du soir, j’ai des problèmes de sommeil, alors embaucher à 5 heures du mat’, c’est compliqué pour moi. » Il ne se dit pas forcément ouvrier, même si le terme ne le rebute pas. À l’usine Michelin de Joué-lès-Tours, il est opérateur sur machine fabrication. Philippe Doucet est dans la maison depuis 19 ans. Il parle de ses débuts avec nostalgie : « J’ai commencé à Poitiers en 1995. Il y avait une certaine classe à travailler chez Michelin, un prestige. On s’entendait tous très bien, on se voyait tous en dehors de l’usine. On organisait de sacrés gueuletons ! » 25 ans à l’époque, Philippe Doucet a connu la case chômage, l’apprentissage en mécanique, en chaudronnerie et serrurerie. À l’école ? « Un cancre ! Je ne pouvais pas m’empêcher de faire le bazar. » En 2005, il vit un premier plan de licenciement économique à Poitiers. L’entreprise l’envoie à Joué-lès-Tours. En juin dernier, le PSE de l’usine tourangelle de Michelin, il l’apprend chez lui, sur internet. « Je n’ai pas tout de suite trouvé les mots. Très vite, je me suis dit que je voulais travailler, continuer. » Philippe Doucet veut évoluer, avoir plus de responsabilités. Il aime les machines, les répare quand il peut. Partir dans une autre usine, il doit en parler avec sa femme, mais lui, ça ne le dérange pas. Les manifestations qui ont eu lieu cette année, il n’en parle pas trop. Il a participé à certaines, par solidarité, mais il n’a pas voulu montrer de colère et de violence. « Je ne suis pas syndiqué. J’aurais pu, mais ça me demanderait trop de temps et d’investissement. » Philippe Doucet a déjà une passion qui l’accapare. Fan de Jean-Michel Jarre, il compose de la musique sur son ordinateur depuis plusieurs années. Dans une petite pièce, l’ancienne chambre de sa fille, deux synthés sont reliés à son PC. Ambiance techno années 1980, nappe de synthés vintage : il fait écouter ses morceaux avec beaucoup de modestie. « Je chante beaucoup à l’usine, au début ça dérangeait un peu les autres, ils se sont habitués depuis. J’ai besoin de faire des blagues, de siffloter, de rendre le travail joyeux. »
 

ZORA
Zora Bouab, 37 ans

Elle ne se tient pas toujours droite. L’échine abîmée, usée progressivement. Depuis quatre ans, Zora est une « bib » de Joué-lès-Tours. Elle est entrée dans ce monde sans a priori, ni préjugés. « Tant qu’on n’est pas dedans, on ne sait pas ce que c’est », assure-t-elle, de sa voix rauque. Maintenant qu’elle est habituée, Zora résume : « Il faut du caractère pour bosser à l’usine. Surtout quand on est une femme », ajoute-t-elle spontanément. À Michelin, elles sont seulement treize dans ce milieu d’hommes, « machos », complète la trentenaire, affectée à la fabrication de membranes. Elle se souvient de son premier jour et de son « erreur » : débarquer en tailleur. Zora raconte aussi les remarques à connotation sexuelle de ses collègues masculins. « Je les remets à leur place», explique-t-elle. « Quand je suis en bleu, ils sont en bleu. On fait le même travail, à porter des membranes de cinquante kilos ». Ce travail leur laisse des traces à tous. Pour Zora, c’est le dos qui souffre. Elle retrousse ses manches, montre ses avantbras et ses mains, marqués par quelques brûlures. Le corps encaisse. S’habitue à des conditions exténuantes. Mentalement, il faut aussi résister. La répétition des tâches, la pression de la cadence. Zora égratigne ces fameux « trois huit », ces horaires décalés, ce rythme ingrat reconnu comme dangereux par plusieurs études. « C’est dur, pénible. Personne ne rêve de bosser à l’usine. On s’adapte parce qu’il faut s’adapter », lâche-t-elle. La « bib » apprécie la reconnaissance dans son travail. Elle aimerait une « revalorisation » du monde ouvrier. « Parce qu’être à l’usine, c’est un acte courageux », poursuit celle qui élève seule ses trois enfants, âgés de 10 à 13 ans. Pour les 50 ans de l’usine, les familles des travailleurs étaient rassemblées sur le site autour d’un grand barbecue. Les proches se rendent compte de cette atmosphère particulière. Comme « l’odeur, le bruit constant dans les oreilles ». Zora envisage de poursuivre à l’usine jusqu’à la majorité de ses enfants. Elle pourra peut-être ensuite redresser l’échine.
 

MICHEL
Michel Guillot, 56 ans

Multiples casquettes : Michel Guillot est ouvrier d’imprimerie et président du Racing, le club de football de La Riche. Il a longtemps été élu CGT au comité d’entreprise de Mame. Il ne peut s’empêcher de courir sans cesse, interrompu de temps à autre par un coup de téléphone. Pour réussir à tout faire, il a un principe : ne jamais s’éloigner. Lors de son CAP conducteur-typographe, de 1973 à 1976, il effectue un apprentissage dans une imprimerie des halles de Tours, « à un kilomètre de chez moi. Probablement mon lieu de travail le plus éloigné ! » Il est ensuite embauché par l’imprimerie Mame, comme margeur, puis comme aide-conducteur, et enfin conducteur d’une rotative quatre couleurs, « à quelques centaines de mètres de mon domicile. » Un avantage qui lui permet de se consacrer à sa vraie passion, le football. « Ça fait 33 ans que je m’occupe du club et de ses 300 licenciés. J’ai été joueur, secrétaire… jusqu’à devenir président. J’occupe ce poste depuis 2000 et j’y ai toujours passé beaucoup plus de temps qu’à mon travail. » D’ailleurs, il s’est installé à quelques pâtés de maisons de là. Lors de la liquidation judiciaire de l’entreprise, « les réunions s’enchaînaient. Nous avons essayé de sauver Mame, mais il y a eu une mauvaise gestion des dirigeants », lâche-t-il, amer. Il a été licencié en juin 2011, à 54 ans. Depuis, il travaille de temps en temps à l’imprimerie de La Nouvelle République, en CDD. Un poste qui lui convient parfaitement. « Notre métier a été bouleversé avec l’avancée des technologies, constate-t-il. Aujourd’hui, il y a moins de travail pour les ouvriers de l’imprimerie, mais c’est devenu plus facile. Désormais, nous produisons plus, plus vite, avec moins de monde. La difficulté, maintenant, c’est d’être très attentif et réactif. C’est moins fatiguant. »
 

FRANCOIS
François Breton, 62 ans

« Fini les 3 x 8 », sourit François Breton, un retraité de 62 ans. Et pour rien au monde, il ne recommencerait. Ce Tourangeau, né à Saint-Étienne-de- Chigny, mais dont l’enfance s’est déroulée près de Vendôme, a suivi une formation de deux ans en apprentissage dans une imprimerie d’Indre-et-Loire. Après une année comme ouvrier-typographe aux Presses universitaires de France, à Vendôme, et un an de service militaire, François Breton postule à l’imprimerie Mame. Il est embauché en 1972 comme margeur. « C’était le poste classique pour commencer, explique le jeune retraité. Concrètement, il fallait alimenter la machine en papiers. » Il évolue rapidement et obtient la fonction de « conducteur d’une machine quatre couleurs. » Dès le départ, comme tous les ouvriers, il fonctionne sur le système des 3 x 8. « 5 h – 13 h, 13 h – 21 h et 21 h – 5 h, se souvient-il. C’est très difficile, particulièrement à cause des rythmes de sommeil. » Lorsqu’ils sont jeunes, les ouvriers ne bronchent pas pour travailler la nuit. À l’imprimerie Mame, les heures de nuit étaient rémunérées 33 % de plus. Sans compter l’absence de la plupart des chefs, qui rend ce créneau horaire plus « tranquille ». « Et puis, lorsqu’on bosse le matin, ça permet de profiter des journées. » Très vite, l’ouvrier a changé d’opinion : « Plus les années passent, plus cela devient difficile de reprendre un rythme. On récupère de plus en plus mal. » Il est presque soulagé lorsque, à 59 ans, les gérants lui annoncent son licenciement. « Avec la liquidation judiciaire en cours, c’était déjà fini. Nous, nous en avions marre. Malgré tout, je me disais que mon licenciement pourrait peut-être sauver quelques jeunes… » François Breton se retrouve au chômage pendant un peu plus d’un an, avant de toucher sa retraite. « Je ne m’ennuie pas, j’ai un million de choses à faire entre les livres, internet, le bricolage, la cuisine, etc. Et je peux affirmer une chose : le travail ne me manque pas ! »

Ils se font un sang d'encre

Les tatoueurs s’inquiètent d’une future règlementation leur interdisant quasiment la couleur. Ils réfutent l’argument sanitaire porté par les autorités.

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« Ils veulent qu’on utilise du maquillage permanent. Mais ce n’est pas de l’encre de tatoueur », témoigne un gérant d’un shop tourangeau.

Il se désinfecte les mains et enfile ses gants bleus. Devant lui, plusieurs instruments posés à côté de l’évier. Sur ses avant-bras, des tatouages se dévoilent. Ce tatoueur de Tours s’enorgueillit même de l’être « quasiment de la tête aux pieds ». Et il craint de ne plus pouvoir encrer ses clients avec la même liberté.
La faute, selon lui, à un arrêté ministériel déposé le 6 mars dernier et prévoyant l’interdiction de 59 substances pour les tatoueurs professionnels au 1er janvier prochain. Ce gérant estime que les couleurs chaudes seront sacrifiées. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) affirme de son côté qu’il restera un grand nombre de colorants pour réaliser des motifs teintés. « Ils veulent qu’on utilise du maquillage permanent. Mais ce n’est pas de l’encre de tatoueur. C’est plus léger et ça ne reste pas. On ne va pas faire payer un client pour un tatouage qui s’efface », rétorque le Tourangeau.
Tatoueurs clandestins
À l’origine de l’interdiction, plusieurs rapports ont mis en avant les dangers de certaines pratiques de tatouage. Cette année, par exemple, le Syndicat français des dermatologues et des vénérologues (SNDV) a pointé du doigt les réactions possibles après un tatouage, comme l’eczéma, la lucite ou d’autres allergies. « L’arrêté s’appuie sur un rapport anglais de 2006. C’était il y a sept ans, et les conditions ne sont pas les mêmes qu’en France », répond notre tatoueur. « Les problèmes sont hyper-rares. Dans leurs têtes, il y a encore cette image marginale du tatouage », juge-t-il.
Pour lui, la question sanitaire est ailleurs. « Depuis quelques années, on est de plus en plus contrôlés et on est totalement d’accord pour que notre profession soit mieux réglementée. Ce sont les tatoueurs clandestins où il n’y a pas de sécurité qu’il faut aller prendre », poursuit- il, en avançant une possible montée de ces enseignes nondéclarées avec cet arrêté. Le Syndicat national des artistes tatoueurs (SNAT) compte porter l’affaire devant la justice.
(Photo CC/davidcwong888/Flickr)

Le Microspop de Mister Doc #10

Chaque semaine, Doc Pilot partage ses découvertes culturelles du week-end. Épisode 10 : Des Produits Dérivés à l’ Arlésienne, en Attendant Maja.

Dirty Beaches
Dirty Beaches

En Attendant Maya est le titre de l’expo de Cedric Marcillac Lhemann à Ozart Galerie, l’impression de pénétrer les rêves de l’artiste, son inconscient aux impressions fantastiques qu’il nous fait nôtres. Surréalistes aussi au Temps Machine la prestation énervée des colombiens de Meridian Brothers, sorte de salsa mâtinée de Devo, un bal sud-américain passé au filtre des Residents ou comment foutre toutes les influences dans la marmite pour cuisiner la potion magique…
[youtube]http://youtu.be/pdoYi6zD4pI[/youtube]
Suit l’intense Dirty Beaches, növo électro-gothique avec au chant une âme forte à la Jim Morrisson en étendard d’un concept obsédant. Marlene Guichard des Castas Divas m’apprend le décès de Mandela ; je m’en réjouis, il a bien mérité le repos. Au matin nous assistons en direct au triste destin d’un africain en Centre Afrique. Tout semble vain. Le lendemain au retour du furieux concert des Parpaings en Arcades Institute l’écran de nuit m’envoie un reportage sur la France-Africaine et Elf : à gerber. A La Boulangerie c’est Noël avec «  Produits dérivés », de l’œuvre d’art à pas cher à mettre sous le sapin : Nico Nu, Juliette Gassies, Fred Dumain et bien d’autres. Atrium de Saint Avertin, Birkin et son Arabesque, les chansons de Gainsbourg en orchestrations arabisantes pour la forme, l’important restant le fond, la cassure dans la voix de Jane, l’émotion… un temps déjà lointain, une autre époque…Au 244 pour la soirée des Hommes Verts c’est plein à craquer, beaucoup ne peuvent pas entrer… A l’Opéra de Tours l’ OSRCT offre du Mozart et du Bizet, de la joie et de la force, le Gang de Jean-Yves Ossonce au top. En rentrant j’écoute Electric Ladyland de Hendrix, histoire d’augmenter le contraste : finalement dans le haut de gamme tout est musique et les tubes sont magiques, qu’ils soient du rock ou du classique.
[youtube]http://youtu.be/MXLgGuYqXMU[/youtube]

Chroniques culture #9

Chaque semaine, retrouvez quatre » choses » culturelles chroniquées par nos soins.


LE CD
LES AMANTS PARALLÈLES
Voilà un album qui ne va pas convertir les anti-delermiens primaires. Si, si, il y en a… En même temps, ce n’est pas le but. En treize chansons, le chanteur à la voix douce raconte l’histoire d’un couple à travers les différentes étapes de la relation. Le tout sur une base de pianos. Si on aime les presque-non-dits, les sentiments juste suggérés, les évocations qui flottent et les petits riens qui en disent beaucoup, on va adorer. Mais vraiment. Sinon, on peut acheter le best of Patrick Fiori. Aussi. Warner / Tôt au tard, sorti le 25 novembre.
LE DVD
LAZY COMPANY
Une série mettant en scène des militaires américains débarqués en juin 1944 pour libérer la France. On se dit qu’ils sont les meilleurs, alors qu’en fait, on a affaire à une belle bande de bras cassés, pas très courageux ou débrouillards. À leur manière, ils vont bouleverser le cours de l’Histoire. Cette production tourangelle, primée au Festival de Luchon, ravira ceux qui aiment un humour absurde et déjanté, dans le même style que la série Kaamelott. En DVD dès le 4 décembre.
À LA TV
MISS FRANCE 2014
« Bonjour-euh, je m’appelle Jennifer-euh, je n’aime pas la guerre, mais j’aime l’amour et les poneys. » Elles vous avaient manqué, ces Miss France. En direct de Dijon, l’élection fera monter la moutarde au nez de madame qui verra son homme regarder les miss droit dans les yeux pendant le défilé en bikini, tandis qu’elles-mêmes lanceront un « Pff, de toute façon, je suis mieux ». En plus, le président d’honneur cette année est le top modèle Garou. Samedi 7 décembre, à 20 h 50. TF1.
LE JEU VIDÉO
NEED FOR SPEED – RIVALS
En voiture Simone ! Présentée comme la franchise de jeu de course la plus vendue au monde, Need for Speed pointe à nouveau le bout de ses parechocs sur consoles avec Rivals. Au programme de cet opus opposant les forces de l’ordre à des as du volant prêts à tout pour les défier, des courses-poursuites d’anthologie dans des décors de rêve qui fleurent bon l’Amérique sauvage. Une valeur sûre pour les fans de pilotage arcade et de belles mécaniques. EA, + 7 ans, PS3, PS4.

JCE : "Former les leaders"

Arrivé bientôt au terme de son mandat, Abdoul Abdallah, président de la Jeune chambre économique de Touraine, présente son institution et son bilan.

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Abdoul Abdallah finit son mandat de président de la JCE de Touraine le mois prochain. Il nous parle de cette jeune institution et de son bilan.
Sur quel programme avez-vous été élu en décembre 2012 ?
Nous sortions tout juste de l’organisation du 50e comité national des Jeunes chambres économiques. J’ai souhaité redonner de la fierté et de la visibilité à notre organisation tourangelle. Cette année, d’ailleurs, nous avons été élus la 5e meilleure Chambre de France dans notre club excellence.
Quelle est votre place dans l’économie tourangelle ?
Je dirais que nous ne sommes pas un acteur majeur, même si nous mettons en place de nombreux projets dans le tissu économique. La Jeune chambre, c’est avant tout un passage important pour ses membres. Nous influons directement sur les entreprises car nous formons une partie des manageurs et des dirigeants de demain.
Et vous, comment jugez-vous votre passage à la tête de la Jeune chambre de Touraine ?
J’en tire une richesse intellectuelle. J’ai été confronté à de jeunes bénévoles très actifs qui ont remis en cause certaines techniques de management. Ils m’ont donné envie de changer, de créer. En entreprise, nous sommes souvent pris dans le système hiérarchique alors qu’au sein de la Jeune chambre, nous sommes responsables seulement si tous les autres le décident. Nous prenons les décisions de façon parlementaire et nous avançons souvent plus vite qu’en entreprise.
Quelles sont les prochaines grandes orientations de la Jeune Chambre ?
Pour ce qui est des événements, nous allons mettre en place en février prochain une action pour pousser les jeunes à s’engager dans le bénévolat. En revanche, pour les orientations, nous allons d’abord en discuter entre nous dans les prochains jours, nous avons des réunions participatives pour cela ! Je peux au moins vous dire que la Jeune chambre existera tant qu’il y aura des inégalités et que nous pourrons aider les plus faibles.

Concours : Photo à légender !

On vous propose un concours de légende-photo ! Lâchez-vous et montrez-nous toute votre imagination.

 

Légendez moi
Légendez moi en commentaire !

 
Allez, on lance un petit jeu qu’on renouvelera de temps en temps, histoire de tester votre créativité.
On vous propose un concours de légende photo.  Celui ou celle qui nous adresse sa meilleure légende gagnera des Carambar (une spécialité de la rédac). Balancez-nous vos idées en commentaires.
Continuer la lecture de « Concours : Photo à légender ! »

Expo au château de Tours : une Maier vue

L’expo sur le travail de Vivian Maier, organisée par le Jeu de Paume, vue par Gaëlle Benoit-Caslot photographe tourangelle. Street photo Vintage.

Extrait de l'expo Vivian Maier au Château de Tours
Extrait de l’expo Vivian Maier au Château de Tours

Elle ne manque aucun détail et prend un sacré plaisir à déambuler dans les salles du Château de Tours. Normal, Gaëlle Benoit-Caslot apprécie la photographie de rue, comme celle de Diane Arbus ou, ici de Vivian Maier. Sur l’exposition de cette dernière, elle la définit en trois mots.
« Contraste ». Avant tout, les photos de l’Américaine sont une affaire de contraste, de contraire. D’abord, dans certains looks. « On a un portrait d’une fille par exemple. Elle est sale, et en même temps porte une grosse montre », décrit Gaëlle. Vivian Maier aime jouer avec les lignes de fuite, les perspectives, les tailles. Comme avec un garçon à côté d’une boîte en carton plus grande que lui. « Elle travaille sur les profondeurs de champ, la démesure » sur certains clichés. Idem sur des extraits de films tournés avec une Super-8, où un homme tire une charrette en pleine ville.
« Humain ». Le style de photographie de Maier implique forcément un bon nombre de visages. Au cours de la visite, des gamins, des sans-domicile fixe, des personnes âgées, riches ou moins riches se succèdent sur les murs. « Elle capte des expressions naturelles, des moments de vie qui se lisent sur les visages. Le noir et blanc leur apporte plus d’intensité ». Une salle où sont exposés des portraits en grand format en est le reflet. « Elle montre aussi qu’il n’y a pas besoin d’être à la mode, ou d’avoir une plastique formatée pour être beau », analyse Gaëlle. Elle justifie la qualité et diversité des oeuvres par un atout : « Elle était libre et n’était pas contrainte par une commande et ne se focalisait pas sur une typologie de personne ». L’humain, chez Vivian Maier, c’est aussi des clichés de précaires, comme les sans-abri. « Il faut avoir de l’empathie pour réaliser ce genre de photos. »
« Instant T ». Gaëlle note que le travail est « spontané, frais », grâce à des photos prises dans l’instantané. Elle aime l’ancrage au sein d’une époque, les années 50. « Elle montre le quotidien. On aime ce retour en arrière. La photo avec tous les hommes lisant le journal dans le train et un chapeau sur la tête, on ne voit plus cela aujourd’hui », explique Gaëlle. La photographe conclut en louant le travail de scénographie de l’exposition, permettant de saisir l’essence des clichés de Maier.
+ Notre Guide : Gaëlle Benoit-Caslot, 40 ans, s’est installée à Tours, à son compte, après avoir passé plusieurs années à Paris au sein d’une agence. Elle est intéressée par les photos sur les personnes en situation de précarité. son site : gaellebcphotographe.fr
++ L’expo : Jusqu’au 1er juin 2014 au Château de Tours. Horaires : du mardi au vendredi, de 14 h à 18 h. Samedi et dimanche, de 14 h 15 à 18 h. Entrée libre. Plus d’infos par ici.
 

20 ans de Bédélire : notre reportage en BD

Comme un clin d’œil aux fans du 9e art, nous avons décidé de vous raconter l’histoire de Bédélire, la mythique librairie de bd de Tours, avec des cases et des bulles.

Cliquez sur une photo pour agrandir la bande-dessinée !
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+ LA FÊTE D’ANNIVERSAIRE
Pour les 20 ans de Bédélire : soirée au Petit Faucheux autour d’un concert illustré, alliant jazz et dessin. La première performance évoquera Johnny scrapbook, danseur des années folles. Puis le groupe Chromb ! invite Benjamin Flao, dessinateur. samedi 7 décembre, à 20 h 30. De 7 € à 12 €.
++ LE OFF DU VENDREDI 13
La genèse du Festival À tours de bulles, c’est d’abord des passionnés de bd qui se réunissaient tous les vendredis 13 autour d’un repas. À partir de 1999, le off du vendredi 13 se déroule chaque week-end suivant un vendredi 13. une association est créée et prend la main en 2004.
+++ LES AUTRES LIBRAIRIES
Il existe d’autres librairies de bande dessinée à tours, seulement elles ont chacune leur spécificité (même si elles se concentrent rue du Commerce), que ce soit en manga (Azu-manga), en comics (Imaginaute,) ou en occasion (J’ai les bulles).
 

Librairies : fin de Chapitre

Les librairies Chapitre sont en cessation de paiement. Celle des Deux-Lions pourrait donc prochainement fermer.

Chapitre à Tours
Coup dur pour le centre commercial des Deux Lions, la libraire Chapitre installée au centre commercial de l’Heure Tranquille pourrait fermer. Le directeur de la galerie, Fabrice Robert, a déclaré dans la Nouvelle République : « Ça ferait un petit coup, mais on est actuellement dans une bonne dynamique. Mango va ouvrir, un restaurant et une boutique de cosmétiques vont suivre mi-décembre. De plus en plus d’enseignes s’intéressent à nous, en partie grâce au tram. »
Les librairies Chapitre traversent depuis le début de l’année une tempête financière et se sont retrouvées en cessation de paiement devant le tribunal administratif de Paris, la semaine dernière. Lundi, la justice a décidé de placer le groupe sous contrôle judiciaire afin de favoriser la reprise des 53 librairies, qui emploient plus de 1 000 salariés en France.
Pertes
Pas de surprise pour Chapitre qui avait déjà tiré la sonnette d’alarme en avril dernier. La direction avait annoncé la suppression de 271 postes avant de revenir sur cette annonce et de mettre en vente la totalité de ses librairies. La date butoir, pour la reprise des enseignes, était le 2 décembre. À ce jour, seules quatre librairies ont été rachetées.
Depuis sa création en 2009, le réseau de librairie créé à partir du site internet chapitre.com n’a jamais vraiment fonctionné. En 2011, le groupe a enregistré plus de 20 millions d’euros de pertes et l’année suivante, 17 millions.
« Catastrophe »
À l’origine, les libraires Chapitre devaient refléter ce qui se faisait sur le site internet, notamment la reprise et la vente de livres d’occasion. La marque est la propriété d’Actissia, un géant de la distribution du livre dans l’Hexagone, juste derrière la Fnac, qui possède également France-Loisirs. «
Quelques mois après la disparition de Virgin, c’est la seconde fois en 2013 que des choix ignorant les fondamentaux de la librairie conduisent à la catastrophe », a déclaré le Syndicat national du livre dans un communiqué. La boutique de Tours n’est toujours pas fixée sur son sort et la seule issue serait la reprise de l’enseigne par une autre librairie indépendante.

Les visages du quartier Velpeau #1

Bobo, ouvrier, petit village… Velpeau a ses appellations mais il a surtout des habitants qui le font vivre. Même s’ils viennent d’horizons différents, ils ont tous un morceau du quartier en eux.

DAVID BERRUÉ, ARCHÉO-PUNK
David Berrué reçoit dans sa maison, celle qu’il partage depuis des années avec Béatrice Myself et leurs enfants. Son nom sonne un peu comme Berrurier. Étrange coïncidence, l’homme collectionne tout se qui se fait sur le punk français des années 1980. Un peu timide, dès qu’il se met à parler de son label Euthanasie records, sa grande silhouette s’anime. Il fouille, déniche, écoute, dépoussière cette mémoire faite de morceaux énervés, de paroles engagées et de musiciens punk. Maison d’éditions, site internet, archives ouverte à tous, label de musique, Euthanasie records fait tout. De sa petite maison à Velpeau, il envoie ses rééditions de vinyles partout dans le monde. Il est multitâche. Graphiste, archiviste, depuis 15 ans, il remue cette mémoire punk en fan avéré. David Berrué s’est construit une réputation de spécialiste dans ce milieu qui prône le do it yourself. « J’ai toujours aimé l’archéologie, » explique-t-il en ouvrant une grande armoire métallique remplie d’affiches de l’époque. Ce travail de mémoire est accessible à tous sur son site internet. Les profits qui font vivre le label viennent des rééditions de raretés et des livres publiés. Il vient de ressortir un album de Foutre, un groupe tourangeau quasi mythique pour les quinquas du coin. « Ce sont ces moments que je préfère, quand je recontacte un groupe pour leur dire que j’ai retrouvé de vieilles bandes ou des articles de presse qu’ils n’avaient pas gardé à l’époque. » En savoir plus sur le travail de David Berrué sur euthanasie.records.free.fr
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BÉATRICE MYSELF, TATOO-ARTISTE
Nichée dans une impasse proche de la place Velpeau, sa maison ressemble à celle d’une poupée qui écouterait du punk-rock en boucle. Béatrice Myself reçoit avec calme et simplicité. Les murs de son salon sont invisibles, cachés derrière des pans de livres, de figurines et de dvd. Son jeune fils l’accapare avec de grands sourires. Béatrice Myself vient d’ouvrir avec le graphiste Guillain Le Vilain une échoppe de tatouage quai Paul-Bert. Pas n’importe quel salon, ils proposent des tatouages uniques, faits par des artistes, pour des tatoués exigeants sur la qualité. « Pas de licorne ou de portrait de Johnny, à moins que l’image ne soit complètement transformée, rigole Béatrice Myself. Beaucoup de personnes collectionnent les tatouages de graphistes qui se tournent de plus en plus vers cette pratique. » Elle change de média artistique mais sa patte graphique reste. Steam punk, gothique, punk tout court, enfantin, rock’n’roll, fantastique, onirique… la liste des adjectifs sur ses dessins à tendances naïves s’allonge en voyant l’encre défiler sur les peaux photographiées. « J’adore les dessins d’enfants, ils semblent tout naïfs au début mais ils sont chargés, tendus, plein de sous-entendus. Je n’aime pas que tout soit lisible d’un seul coup d’oeil sur un dessin. » Et Velpeau ? « J’y habitais et puis je suis partie. Quand on a trouvé cette maison, je ne pensais pas revenir mais c’était le coup de foudre. Ce n’est pas un quartier très beau mais il existe un vrai lien entre les habitants.
Voir ses dessins sur beatricemyself.blogspot.com
VALÉRIE SCHNEIDER, ÉGALE AU QUARTIER
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À part un petit séjour à la campagne, Valérie Schneider n’est jamais vraiment partie de Velpeau. « Je crois qu’il y a toujours le même esprit. Ce n’est pas forcément celui d’un village, mais j’observe la même proximité entre les habitants du quartier qu’à l’époque de mes grands-parents. » C’est aussi dans le quartier qu’elle a trouvé son travail actuel. Depuis huit ans, elle travaille à l’Observatoire des inégalités, fondé par le journaliste Louis Maurin et le philosophe Patrick Savidan. « Ils étaient voisins à Velpeau, et amis. Nous étions plusieurs à passer des heures devant l’école Velpeau à parler des inégalités dans notre société. En 2003, ils ont décidé de lancer l’association. » En proche convaincue, elle donne un coup de main bénévole. Deux ans après, elle est embauchée pour structurer l’Observatoire qui grandit. Comptabilité, écriture d’articles, gestion du site internet, elle joue la polyvalence. « Au début, je travaillais dans ma chambre » rigole-t-elle. Aujourd’hui, ses bureaux sont installés au Sanitas et le site internet accueille plus de 5 000 visiteurs chaque jour. L’Observatoire fête cette année ses 10 ans d’existence. « On ne peut pas trop parler d’anniversaire quand on parle des inégalités. » La petite association créée en réaction au second tour de la présidentielles de 2002 est devenue référente sur cette question. Grand public, décideurs politiques, acteurs économiques, les études, les publications de cet organisme indépendant souhaitent sensibiliser tout le monde. « Les inégalités existent encore malheureusement, mais nous pensons modestement avoir un rôle dans la prise de conscience des progrès à faire. »
Pour tout lire sur les inégalités : inegalites.fr
NIKITA, MITRAILLEUSE
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Les vieilles malles s’entassent sur le haut des étagères de son atelier. À l’intérieur, du matériel, des photos. Des souvenirs. « J’en achète dans les brocantes », ditelle le regard rêveur. Ces valises truffées de clichés symbolisent à merveille les deux passions de Nikita : la photo et les voyages. À 57 ans, elle a baroudé, traîné son appareil photo dans un nombre de pays qu’elle ne compte plus. Turquie, Malaisie, Maroc… Elle raconte avoir toujours eu « le goût du voyage et des cultures différentes ». C’est même plus qu’un goût. Cette attirance s’apparente à une boussole, un guide. Nikita applique à la photographie son mode de vie de voyageuse. Quand elle débarque dans une nouvelle ville, ses sens s’éveillent. Idem quand elle mitraille. « La photo permet une intrusion. J’adore tout observer. Les lieux, la façon dont certains objets sont rangés. Ça dit beaucoup de choses des personnalités », analyse-t-elle. Et pourtant, Nikita a commencé à exercer à fond sa passion il y a seulement treize ans. Avant, elle a refréné ses envies. « J’ai un regret : mon orientation », ditelle. Manque de confiance, de connaissance de soi. Elle est mal à l’aise en arrivant à 11 ans, à Tours, dans une école de filles, après une enfance dorée en Allemagne, dans une cité où tout le monde se côtoie. Un peu comme à Velpeau, qu’elle a choisi bien des années plus tard. L’artiste choisit une filière générale et devient prof… d’allemand. « Ce que j’aime dans ce métier, c’est le bain constant dans la jeunesse », admet-elle. Comme si elle retrouvait l’ivresse manquée de son adolescence et libérait une créativité, trop longtemps enfouie, à travers la photo.
Voir son site : photonikita.com
 
Voir d’autres portraits de Velpeau ? C’est par ici !

Le Microspop de Mister Doc #9

Chaque semaine, Doc Pilot partage ses découvertes culturelles du week-end. Épisode 9 : Deux bons Bouillon de 20h… J’M

La chanteuse des Little frenchies
La chanteuse des Little frenchies

Ça sent l’sapin mais j’ai pas les boules ; y’a pourtant de l’émotion dans l’air. Je charge la barque avec du blues des années cinquante trouvé chez OCD, ma bande-son pour visiter l’expo de Vivian Maier au Château de Tours, passage à la postérité grâce aux photos des « gens ». Nouvelle expo à La Chapelle Sainte Anne : 3 jours dans l’urgence, celle de la guerre urbaine avec Franck Charlet, de la guerre des nerfs avec Coco Texedre, de la guerre des mutants avec T.Léo, de la guerre des chairs avec Pierre Guitton, de la guerre du feu avec Sylvie Attucci, de la fin de guerre avec Yveline Bouquart et celle de la paix avec François Pagé. Paix et Amour au Grand Hall bondé pour le concert de M le généreux, M le sensible, M le divin guitariste qui se suffit de deux musiciens pour assurer le show. Dans ce no man’s land de passion que d’aucun appellent la Crise, ce style de concert amène de la joie et de l’envie, de la réaction… M est unique en son époque, à la manière de Polnareff dans les seventies… Dernière représentation du Dom Juan de Molière par Bouillon au CDRT, mise en scène originale et un peu provoc’ (merveilleux Sganarelle interprété par Jean-Luc Guitton) ; « coup de théâtre » au salut final avec l’intervention du tribun Gilles Bouillon ovationné pour son travail à la direction du CDRT… A La Belle Rouge, le collectif Chapau Prog réunit des artistes féminines de diverses pratiques ; brillante est la chanteuse de Little Frenchies, militante Zazu… Bistrot 64, sortie de la compilation de chansons de Noël, Oh Oh Oh, bonne photographie de la scène locale : Padawin, BadBilly, Fucking Butterfly, Last Chance Garage, Janskie Beat…Idéale pour offrir à Mémé… Me reviennent ces vers de ma plume : Je pose mes bottes près des poubelles, j’me dis qu’il’s trouvera bien une loute, pour y déposer de la croûte, non j’écris plus au Père Noël, au Béton christmas… (titre de Doc and The Dudes, en concert avec les Parpaings, le vendredi 6 décembre en Arcades Institute).

Égalité : "Le combat continue !"

A l’occasion du trentenaire de la Marche pour l’Egalité et contre le racisme, le collectif D’ailleurs nous sommes d’ici 37 compare la situation actuelle et celle de 1983.

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Le collectif D’ailleurs nous sommes d’ici 37 participera à plusieurs actions pour célébrer les 30 ans de la marche pour l’égalité et contre le racisme. Mounia Ewanje Epée, militante, Driss El Mokadem et Mustafa Ramdane, mobilisés en 1983, estiment que la lutte est loin d’être terminée.
Le contexte a-t-il beaucoup changé entre 1983 et 2013 ?
Driss El Mokadem : Rien n’est réglé, le combat continue. Il existe toujours des inégalités importantes. La différence, c’est qu’on n’était pas encore dans le chômage de masse et que le Front national n’était pas à un niveau si élevé.
Mounia Ewanje Epée : Enfants d’immigrés ou pas, il y a toujours des discriminations si l’on vient d’un quartier populaire. L’idée, c’est de dire que les inégalités qui sont opposées à une minorité rejaillissent, de fil en aiguille, sur tout le monde. Les inégalités doublent quand on a une couleur différente, triplent si l’on est une femme. Mais il ne faut pas se tromper de colère. C’est sur l’égalité des droits dans son ensemble qu’il faut progresser.
Quelle part les hommes et femmes politiques ont-ils dans ce climat ?
Mustafa Ramdane : Ce ne sont pas les Français qui sont responsables. Ce sont tous les gouvernements depuis 1983 qui instrumentalisent, divisent. On est solidaires avec Mme Taubira face à toutes les attaques, mais pas de son gouvernement qui est dans une posture qui stigmatise.
M.E.E : Sur les discours, on peut citer celui de M. Valls contre les Roms, qui ne change pas fondamentalement du précédent gouvernement. Et il y a eu des promesses non tenues, comme le droit de vote des étrangers non communautaires aux élections locales.
Est-il possible de recréer un mouvement social dans les quartiers populaires aujourd’hui ?
D.E.M : C’est le défi réussi par la marche de 1983. Il n’y a pas de recette miracle. Mais il faut regagner le terrain dans ces quartierslà. Aujourd’hui, il y a un vide idéologique dans les quartiers populaires qui empêche de se projeter dans une dimension collective. Et ce vide ne profite pas aux progressistes.
Plus d’infos sur les actions à venir sur dnsi37.thefreecat.org

l'Artothèque, de l'art chez soi

Une association tourangelle a décidé d’aider une trentaine d’artistes locaux de manière originale : tout le monde emprunter une des œuvres d’art de leur catalogue, et l’exposer à la maison.

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Au milieu de la salle, des petites tartes au citron attendent d’être dégustées sur la petite table basse. Dehors, le ciel de fin d’après midi s’assombrit. La façade de la mairie de Saint-Avertin, de l’autre côté du parking, reflète la lumière déclinante. À l’intérieur de l’Artothèque, les lampes halogènes prennent le relais et éclairent les murs de ce local niché sur la place de la Marne. Trois artistes papotent de la prochaine exposition qui aura lieu en décembre. Sur les murs, des dizaines et des dizaines d’œuvres sont accrochées. Elles sont là pour être empruntées par les adhérents.
Justement, dans un coin de la pièce, Agnès regarde, s’arrête, prend un tableau, le repose, soupèse un autre. Elle hésite. « Mon mari m’a demandé des couleurs bien spécifiques, c’est une contrainte supplémentaire, » rigole l’adhérente. Chaque semestre, cette Tourangelle vient à l’Artothèque redonner une œuvre et passe un peu de temps avant d’en choisir une autre qu’elle ramènera. Aujourd’hui, elle hésite vraiment. Elle flâne dans la pièce depuis une heure. « J’imagine quelle place elle prendra dans mon entrée, je suis très attentive aux couleurs. Et puis j’aime bien laisser traîner mes oreilles, écouter les artistes qui parlent. »
 Artistes locaux
Les trois peintres ont entamé les tartes au citron : Chantal Colombier sort de son sac une feuille de papier sur laquelle elle présente la fameuse exposition de l’Artothèque qui réunira tous les artistes de la collection en décembre, à La Riche. Claudine Dumaille acquiesce silencieusement. Didier Boudin observe. Il n’est membre de l’Artothèque que depuis trois semaines. Ce Tourangeau d’une quarantaine d’années se lève pour montrer les tableaux qu’il a apportés. Il y en avait quatre il y a une heure mais deux ont déjà été empruntés par des adhérents. Format carré, ses œuvres fourmillent de détails, de symboles et de petites créatures étrangement semblables à celles des tableaux de Jérôme Bosh. « J’ai arrêté la peinture pendant 16 ans, je voulais m’occuper de mes filles, assumer mon rôle de père, raconte Didier Boudin. Et puis, un jour, j’ai craqué, je me suis installé dans mon nouvel atelier, j’ai repris mes pinceaux. J’ai réalisé ma première expo cette année. L’Artothèque m’a appelé dans la foulée. J’ai tout de suite accepté. Cette offre s’inscrivait dans mon retour à l’art. » Besoin de s’inscrire dans un collectif, d’échanger avec les autres artistes, Didier Boudin a rejoint avec enthousiasme le groupe des artistes de l’Artothèque Centre val de Loire.
Arto quoi ?
Promouvoir les artistes locaux, c’est la première mission de cette association tourangelle. Reconnue d’intérêt général, elle a été créée au début des années 2000 par Gérard Leduc un galeriste de Tours. Très vite, c’est Robert Brasseur qui va prendre le relais. Cet ancien visiteur médical, passionné d’art contemporain, se fait licencier par le groupe dans lequel il travaille. Il décide de se consacrer corps et âme à cette association et monte la première version de l’Artothèque à la Médiathèque de La Riche. En plus d’offrir une vitrine aux artistes, l’organisation veut rendre l’art contemporain accessible au grand public en permettant aux citoyens d’emprunter des œuvres et les emporter chez soi. La recette fonctionne, les adhérents s’inscrivent. En 2009, l’Artothèque franchit un nouveau cap et s’installe dans son propre local, à Saint-Avertin, grâce à l’aide de la mairie. Aujourd’hui, l’association propose à ses 80 adhérents plus d’une centaine d’œuvres de 35 artistes locaux. « Nous fonctionnons sans subvention, explique Robert Brasseur, aujourd’hui vice-président de l’association. À part le soutien de la médiathèque de La Riche, de la ville de Saint-Avertin et de l’aide financière de la Caisse d’Épargne, nous vivons avec les adhésions. » Pour emprunter une œuvre tous les semestres, il faut s’acquitter de 15 euros d’inscription et de 90 euros par an. Une somme modique quand il s’agit d’avoir de l’art original dans son salon.
Un tableau dans mon salon
Le concept a tout de suite plu à Marie-Annick Vergneau. Cette enseignante, à la retraite, de Saint-Cyr emprunte des œuvres de l’Artothèque depuis plusieurs années. Enthousiaste, à l’idée de parler de l’association, elle fait un petit tour guidé de son salon. Au-dessus du radiateur, une œuvre de Claudine Dumaille attend un meilleur emplacement. Un peu plus loin, un petit format de Yannick Petitcorps, décédé il y a quelques semaines, rayonne à côté d’un miroir. Elle va vivre avec ces deux œuvres pendant trois mois. « Ce sont un peu comme des personnes, sourit la jeune retraitée. Elles apportent une âme à ma maison, une présence. » Dans l’entrée trône une grande photographie minérale de Laurent Dubois. « C’est presque impossible de pouvoir s’offrir une œuvre d’art. Avec l’Artothèque, c’est un bon moyen d’en profiter sans se ruiner. C’est un fil que l’on tire dans le monde des artistes locaux et qui nous amène à les découvrir dans d’autres expos, à les rencontrer, comprendre leur travail. Et puis, au bout d’un moment, j’ai craqué. Pour mon anniversaire, mes enfants m’ont offert deux œuvres de Laurent Dubois. Ce photographe fait des randonnées sur des roches et peut passer des heures avant de prendre la photo d’une faille, d’un éboulement, d’une fissure dans la pierre. »
 De l’art chez le dentiste
Rendez-vous chez un autre habitué de l’Artothèque. Damien Chollet est dentiste boulevard Béranger. Quand il s’est installé dans son nouveau cabinet en 2007, il a eu l’idée d’égayer sa salle d’attente. Le docteur fait lui aussi le tour du propriétaire, habillé de sa blouse de circonstance. Dans la salle d’attente, l’œuvre d’une amie peintre sourit aux patients. Le docteur rigole : « Aujourd’hui, ça ne fait plus très peur d’aller chez le dentiste, alors on a le temps de poser son regard sur un tableau, de rêver. » Au-dessus du bureau de l’accueil, un tableau qui vient de l’Artothèque. Comment lui est venue l’idée ? « Moi non plus je n’avais ni l’envie ni les moyens d’acheter des œuvres d’art. Le concept m’a séduit. Surtout qu’il est facile de se lasser d’une œuvre qui dégage un esprit bien particulier. C’est intéressant ce turn-over. Elles donnent une âme à ce cabinet. C’est important surtout que le reste est très neutre pour des raisons d’hygiène. Je choisis toujours des œuvres qui diffusent des impressions positives. Beaucoup de mes patients réagissent, certains sont très sensibles à l’art. D’autres me disent d’emblée qu’ils n’aiment pas. Je comprends les difficultés de vivre de son art, c’est une petite contribution que j’apporte au milieu local. On est au-delà de la déco consumériste façon Ikéa. Elles authentifient un endroit. »
Retour dans le local perché de l’Artothèque. Félix Oyoua, photographe, est de permanence. Chaque mois, un artiste différent donne un coup de main à l’association, emballe les œuvres, les accroche, conseil. Entre deux papier-bulles, Félix Oyoua discute avec Robert Brasseur, observe silencieusement les autres. Michel Gressier, le plasticien, rentre alors dans la pièce. Après les « bonjours » et les « ça va ? » il installe un appareil photo et se met à prendre ses œuvres pour qu’elles soient répertoriées dans le catalogue de l’Artothèque. Quelqu’un lui rappelle ses grands pavois du pont Wilson, il s’emporte avec un sourire en coin : « Au bout d’un moment, tu arrives à saturation, plus personne ne voit que tu peins aussi. » L’ambiance est à la rigolade. Ça parle valeur de tableau. Soudain, alors que Michel Gressier emprunte l’escalier qui va le ramener à son camion, Michel Gressier interpelle la petite bande d’artiste : « Venez voir ! » Tout le monde se précipite dehors. La nuit va tomber, le ciel s’est paré de ses couleurs d’automne, du rose, du rouge, un peu de jaune. Du haut du balcon de l’Artothèque, en extase, tout le monde admire ces cieux flamboyant. Comme s’ils reprenaient un peu de cette inspiration dont seuls les paysages de Touraine détiennent le secret.
 
Plus d’infos sur le site de l’Arthotèque
 

Ohé du Bateau : et après ??

Cette salle mythique est le pilier culturel du quartier Velpeau. Le collectif Ohé du Bateau se bat depuis trois ans pour la ressusciter. Interview de Franck Mouget, un des fondateurs.

Photo Nikita
Photo Nikita

Vous êtes en train de tirer les enseignements du week-end des 12 et 13 octobre ?
Quand on a 4 000 personnes qui sont venues voir ce que le collectif pouvait faire, nous ne sommes plus dans la démonstration de nos compétences. Nous organisons jeudi prochain une soirée pour discuter avec les adhérents, mais aussi tous les Tourangeaux qui veulent venir, de ce que nous avons appelé la première distillation. Ce sera un retour sur cette expérience, réel et humain (voir le programme ci-contre).
Ce projet de distillerie culturelle, comment résonne-t-il dans le paysage artistique local ?
Nous souhaitons changer ce qu’était le Bateau Ivre. Le but avec la Distillerie, c’est de rapprocher les milieux artistiques de leur public. C’est aussi de décloisonner les pratiques entre elles, de pouvoir montrer de la danse, de la musique, du graphisme… Tout ça dans un même lieu. Le Bateau a permis de mettre en acte des paroles et des idées que nous avions développées pendant ces trois ans d’existence du collectif.
Quelle issue après le premier échec et le refus de la mairie d’aider le projet ?
Même si nous n’avons pas obtenu gain de cause pour l’instant sur la reprise du lieu, nous avons toujours gardé le contact avec la Semivit (Société d’économie mixte qui possède maintenant les murs, NDLR). Jeudi prochain, ce sera aussi le temps du débat. Collectivement, nous allons décider quelle voie prendre. Continuer notre projet pour un autre lieu ? Revoir notre projet pour le Bateau Ivre ? Peaufiner l’estimation de remise aux normes ? Ce seront les personnes présentes jeudi qui répondront à ces questions.
La viabilité de ce projet n’est plus remise en cause ?
Nous avons déjà prouvé nos compétences. Nous ne sommes pas dans les théories boboistes mais dans la volonté de montrer qu’il existe une autre économie dans l’art et d’autres façons de penser que d’avoir un lieu où seul un directeur tout puissant prend des décisions. D’un point de vue économique, nous sommes très attentifs à sa faisabilité. Il faut arrêter de croire que la culture n’est pas rentable. C’est un des secteurs économiques les plus importants en France et à Tours. Beaucoup de gens en vivent.
++ Après la première distillation, le nom donné au week-end du mois d’octobre, Ohé du Bateau continue sur la métaphore et propose de faire le bilan lors de la 1re décantation. Au programme, un retour sur ce fameux week-end, un documentaire des Tontons filmeurs, un débat sur l’avenir du Bateau et pour finir, un pot de l’amitié. Tout le monde est invité, adhérent au collectif ou non. Le jeudi 28 novembre, à partir de 19 h, à la salle thélème (fac des tanneurs). Plus d’infos sur leur Facebook

Il était une fois Velpeau

Ancien quartier de cheminots, le quartier s’est gentrifié tout en gardant son aspect « petit village ».

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La place Velpeau est vide en cette froide matinée de novembre. Les enfants apprennent sagement à l’intérieur de l’école. Les étals bruyants du marché n’animeront la place que dimanche. Matthieu Giua, blogueur tourangeau passionné d’histoire, sourit. « Dans son architecture, la place a très peu évolué en plus de deux cent ans », explique-t-il.
Il se tourne vers l’école, inaugurée en 1887. Imposante, dans le pur style de la Troisième République, valorisant l’éducation et le savoir. Elle est bordée par la rue de la Fuye, percée par la municipalité de Tours dès 1861, six ans seulement après l’acquisition du quartier par la municipalité de Tours. Il appartenait auparavant au voisin, Saint-Pierre-des-Corps. Les arbres trônant sur la place ont aussi été plantés à l’époque.
Ancienne ferme
 
Les évolutions du quartier se trouvent dans ses habitants. Les grandes lignes du quartier restent, les populations changent. « C’était un territoire campagnard. On comptait 300 habitants pour 15 hectares ! », continue celui qui est connu sous le nom de Matfanus sur Twitter.
Il se dirige vers l’impasse de la Fuye. Devant, un portail bleu masquant en partie une maison, dont un pignon dépasse du toit. « On est au numéro 6 de la rue, c’était la ferme de la Fuye », indique-t-il. L’espace assez large autour de la bâtisse laisse envisager de la place pour de la volaille, du foin. Accolée au muret, un dernier vestige agricole subsiste : une pierre avec l’inscription « La Fuye ».
Avant l’autoroute coulait un canal
 
La rue Deslandes, en perpendiculaire, dispose, elle aussi, d’un marqueur de cette époque. Au numéro 19, un bas-relief montre l’ancienne fonction du bâtiment. « Sur la gravure, c’est un livreur de charbon », décrit Mathieu Giua. Enthousiaste, il amène vers l’autoroute, construite dans les années 70. Les milliers de camions et de voitures filant quotidiennement ont remplacé un canal, creusé en 1828. « Un lieu de promenade qui a marqué les habitants », continue Matfanus. Il note la frontière et les inégalités entre Saint-Pierre-des- Corps et Tours. Un grand mur d’un côté, rien de l’autre. La ville la plus riche était plus protégée en cas de montée des eaux. « Aujourd’hui, avec ce mur, le bruit des voitures est plus couvert à Velpeau », observe-t-il.
En descendant la rue d’Estienne d’Orves et en s’aventurant dans quelques allées escarpées, des maisons identiques apparaissent, débouchant sur la place du 8-Mai. « Le coeur de la cité ouvrière Jolivet entre 1929 et 1934 », explique Mathieu Giua. En 1846, les chemins de fer débarquent à Tours. Velpeau se transforme en quartier de cheminots. Parmi tous les gars ferraillant pour la SNCF, une figure. Marcel Bouché, 78 ans « et demi », né ici, jamais parti. Il se souvient. « Avant, il n’y avait pas de route, juste un chemin. J’allais à la pêche dans le canal et on jouait aux billes quand j’étais petit. Puis, j’ai connu une belle ambiance ici. Avec les copains, on se retrouvait souvent en dehors du travail », glisse-t-il, nostalgique.
Baisse du nombre d’ouvriers
 
Dans d’autres parties du quartier, le profil des maisons ouvrières se repère facilement. Façade devant, jardin derrière, à l’abri des regards. Marcel a été témoin du dernier changement de population. « Il n’y a plus trop d’anciens », regrette-t-il à demi-mots. Les cheminots partent. Les familles, trentenaires et quadras, débarquent. Le quartier rajeunit. « Dans les années 90, les centres-villes sont revalorisés », analyse Mathieu Giua. « En 1975, on avait près de 20 % d’ouvriers, 20 % d’employés et 10 % de retraités ». Selon l’Insee, le quartier abritait, en 2006, 13,8 % d’ouvriers. Et un quart de cadres.
Dans la rue du Dr Fournier, des petits commerces ont disparu, peu à peu. Les murs présentent encore leurs traces : vitrines, volets en bois. En 1979, Pierre Guillemot a, par exemple, racheté une ancienne mercerie qu’il a transformée en maison. « À côté, il y avait un bar. Les Voltigeurs, puis le Garage, à l’ambiance rock. J’ai vu débouler des centaines de Harley dans la rue », rigole-t-il, tout en notant l’esprit « petit village ». Un bon résumé de Velpeau : les habitants ont changé, pas son esprit ?

Les visages de Velpeau #2

Quartier bobo, ouvrier, petit village… Velpeau a ses appellations mais il a surtout des habitants qui le font vivre. Même s’ils viennent d’horizons différents, ils ont tous un morceau du quartier en eux.

Gérard, le pilier de quartier

Derrière son bar, il s’active. Sert café sur café, file en cuisine préparer une ou deux copieuses assiettes « frites-DOS_GERARDmerguez ». Et surtout, son nom résonne à chaque instant. Gérard par-ci, Gérard par-là, entre les tintements des tasses des clients. Gérard, c’est l’emblème du Vel’Pot, bar mythique de la place Velpeau. Celui que tout le monde vient saluer, présent six jours sur sept. « Je suis un serveur + », lâche-t-il avec fierté. La patronne, Saâdia, est occupée par son restaurant en face de la place. Alors, elle lui a fait confiance et Gérard a pris du galon sur le terrain. « Je me donne beaucoup pour mon travail », indiquet- il, timide. Pas besoin de le dire, tout le monde le constate. « Il se donne à fond le dimanche, jour de marché et il garde le même rythme le reste de la semaine », raconte Marie-Lise, pharmacienne souvent de passage au bar. Gérard précise qu’il n’aime pas « parler de lui ». Il est là pour écouter. Les doléances, les histoires, les peines et les joies des habitants du quartier. Le quadragénaire croit dans le rôle social du barman. « Il faut être à l’écoute des gens. J’aime ce contact. Je ne pourrais pas travailler dans un cinq étoiles », explique-t-il, mimant le comportement guindé des garçons de cafés luxueux. Le serveur connaît beaucoup de ses habitués. Peu connaissent son histoire. Celui d’un fils d’immigrés portugais, qui a grandi aux Halles et qui est passé par le lycée Albert Bayet. Il n’a aucune formation dans la cuisine, a été préparateur de commandes et bossé à l’usine. En travaillant à Léon de Bruxelles, puis à l’Univers, il a trouvé sa voie. Gérard est désormais à sa place. « Derrière le comptoir, dans un bar de quartier ».
DAVID GREGORIO ET DOMINIQUE OSTY, BAD FOOTBALLEURS
DOS_BAD_VELPEAULes deux compères ont encore le sourire aux lèvres quand on leur parle du match. Celui de l’équipe de France qui se qualifie pour la Coupe du monde en battant l’Ukraine (3-0). « On y croyait tous », sourit David. Ils ont vibré chez Dominique, avec cinq autres joueurs de Bad’Velpeau, l’association sportive qui comporte trois équipes de foot et une section badminton. Des souvenirs de belles rencontres, ils en ont à la pelle, chaque semaine. « L’année dernière, nos deux équipes ont remporté la coupe, sur le même terrain, au même moment », se réjouit Dominique. Leurs équipes jouent en championnat Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT). Pas d’entraînement fixe, pas de pression. Les matches de championnat sont organisés dans la semaine. « L’idée, c’est que ça ne prenne pas le pas sur la vie de famille, le week-end », continue Dominique. Un fonctionnement souple se mariant avec l’état d’esprit des gars. Convivial et joyeux. « Nos joueurs sont dans cet esprit cool, sans prise de tête. On ne veut pas de mauvais geste sur le terrain, on ne joue pas la Ligue des champions ! », explique David. L’équipe se compose de « voisins-copains », comme ils aiment se définir. Des recrutements s’opèrent à la sortie de l’école, dans des repas de quartier. « S’il y a quelqu’un qu’on ne connaît pas, on lui demande. Et puis, dans notre équipe, il y a des gars qui n’ont jamais joué au foot ! », poursuit David. Alors, dans cette ambiance, il y a forcément un moment qu’ils apprécient et qui symbolise Bad’Velpeau. Ils se marrent : « la 3e mi-temps ».
Contact : d.osty@wanadoo.fr , dgregorio@free.fr Avis aux fous du volant : la section badminton recrute !
ANNE DÉSIRÉ, JEUNE V.I.O.C.C
Elle n’est pas originaire de Tours mais elle connaît le quartier depuis longtemps. Sa cousine habitait rue de la Fuye. DOS_ANNE_DESIRE«J’allais la voir quand j’étais jeune. Déjà, je le trouvais vivant, j’adorais le marché. L’accessibilité, la proximité de la gare », raconte Anne Désiré en ressassant ses souvenirs. La présidente de l’association V.I.O.C.C a même habité un an ici durant son DUT « Carrières sociales ». Et puis, ses études et sa carrière l’ont amenée à Paris. « Super quand on est célibataire ou en couple sans enfant. Il y a de très bons côtés. Et en même temps, l’aspect métroboulot- dodo est bien réel… », juget- elle, avec recul. Avec son conjoint, ils choisissent de revenir à Tours, en 2005. 50 à 70 maisons visitées, 2 seulement à Velpeau. Et c’est l’une d’elles qu’ils choisissent. « Ça donne l’impression d’être à la campagne alors qu’on est en centre-ville », se réjouit-telle. Attaché à l’engagement associatif, elle saisit l’occasion pour son retour à Velpeau. Elle rejoint V.I.O.C.C, créée cinq ans plus tôt par des jeunes couples ne se retrouvant pas dans les actions du comité de quartier. Batuk, Cinétransat, fête de l’asso : de nouveaux moments de rassemblements s’organisent et V.I.O.C.C retravaille avec le comité de quartier. « On est au service du quartier et des habitants », explique-t-elle. Elle raconte les nombreux repas de rue, les voisins qui se saluent sur la place Velpeau. Anne Désiré conclut : « Un tel dynamisme de l’association est aussi dû à la configuration du quartier. On se croise beaucoup. Il y a une forte relation de voisinage. »
PAULETTE BARRÉ, LA DOYENNE
DOS_PAULETTEElle débite anecdote sur anecdote. Paulette Barré, 93 ans et demi, est intarissable. « Dans la rue Bellanger, où j’habite, il y avait une épicerie. À l’angle, un café », raconte-t-elle, remontant ses souvenirs de Velpeau. Elle vit dans le quartier depuis 1938. Elle l’a même fréquenté avant, en étant scolarisée à l’école des Abeilles, même si elle habitait Saint-Pierre-des-Corps. Paulette Barré peut donc se targuer d’être la mémoire du quartier. Elle se rappelle de sa jeunesse. Une époque dorée. « Tous les ans, on avait une fête sur la place. Il y avait la batterie du patronage laïque, des manèges, des courses de vélo. Et je me souviens m’être esquintée le genou avec une auto-tamponneuse », raconte-t-elle. La doyenne ponctue quelques récits d’un rire franc. Pour, peut-être, exorciser des histoires plus sombres. Paulette Barré retrace la période 1939-1945 d’un ton plus ferme. « Mon mari avait été fait prisonnier. Ici, on crevait de faim. Je prenais mon vélo pour aller me ravitailler à Bossée », explique-t-elle. Elle se souvient, une fois, sur la route de Vouvray. « J’étais à vélo avec une amie. Des tirs de mitraillette ont éclaté, on s’est réfugiées dans un champ », conte Paulette Barré. Son mari rentré après la guerre, elle a repris une vie classique. Elle a toujours aimé le quartier, son marché le dimanche. Elle n’a jamais envisagé de le quitter. Paulette Barré montre avec joie les pièces et trésors de sa maison. Meubles en bois ancien, fine vaisselle impeccablement rangée, mini-jardin. Elle sourit. « Avec tout ça, où voulez-vous que j’aille ? »

Le Microspop de Mister Doc #8

Chaque semaine, Doc Pilot partage ses découvertes culturelles du week-end. Épisode 8 : De Fumuj à Wagner…

Stephane Belmondo
Stephane Belmondo

Du froid au chaud, de Tours avec le dernier Bertrand Louis dans l’auto-radio au Temps Machine pour le concert de sortie du nouvel album de Fumuj ; Bad Billy en première partie ou comment des Traine-savates deviennent des Stooges turones. Le son est confus mais le groupe brillant : Nathan Bloch devient Steve Jones sur sa Lespaul. Fumuj est attendu avec amour ; ils nous le rendent bien : leur concept est généreux, leur musique générationnelle, leur démarche intègre. En Arcades Institute vernissage d’Olivier Jauzenque avec des petits bonhommes acrobates pendus à des fils… Dernier concert du festival Emergences au Petit Faucheux et nouvelle claque ; le duo Ortie, piano et clarinette basse pour un couple lyonnais emblématique : beau, classe, novateur, tout le monde le dit . J’écoute en boucle leur premier album. L’homme du soir n’est pas venu seul : Stephane Belmondo est accompagné par le batteur prodige Benjamin Henocq (magique main droite, comment fait-il), Laurent Fickelson au piano, esthéte associé à l’histoire de Seventh Records (Simon Goubert/Magma), à la contrebasse l’israélien Yoni Zelnik (une star!!rarement vu de pareils solis)… Au Velpot y’a des TMV dans la vitrine, non, pas du papier mais du rédacteur en chair et en os… ça délocalise. A l’Opera de Tours découverte de la pièce de Wagner, Siegfried Idyll, écrit par amour pour les trente trois ans de sa femme. C’est beau à pleurer, planant, après ça qu’allons nous offrir à nos dames ? Pas les chansons de Poulenc par Francois Le Roux : daté, une sorte de comique troupier du classique (quoi, j’ai pas d’humour ? quitte à ce que l’OSRCT fasse dans le format court, pourquoi n’ose-t-il pas une relecture des Beatles ? ).. Après la pause L’Orchestre Symphonique Région Centre donne la première symphonie de Tchaikovski : superbe… à la sortie manque une place Rouge, mais de drôles de lumières sur la ville : je vois tout bleuuuuuuuuuuuu !

Chroniques culture #8

Chaque semaine, retrouvez quatre » choses » culturelles chroniquées par nos soins.


LE LIVRE
CHÉDIGNY, LA VIE EN ROSES
Les roses, à Chédigny, c’est une histoire commencée en 1998, en sud Touraine. Il y a en a partout, sur les maisons, dans les jardins, à chaque coin de rue. Chédigny, la vie en roses, nous invite à plonger au coeur de ce village-jardin pour découvrir les variétés que l’on y croise et les habitants qui les entretiennent jalousement. Un ouvrage poétique.
Chédigny, la vie en roses, 22 € sur rosesdechedigny.canalblog.com
LE DVD
PACIFIC RIM
Budget pharaonique, visuellement bluffant et son pachydermique : lors de sa sortie cet été, le bébé de Del Toro n’a pas eu le succès escompté. Pourtant, celui qui a filmé son rêve de gosse (des monstres de l’océan surgissent pour tout détruire, combattues par des robots géants contrôlés par la pensée des hommes) a accouché d’un bijou, à l’esprit old-school façon Godzilla. Ce DVD Blu-ray est excellent, même si l’effet n’est pas vraiment le même qu’au ciné, évidemment.
LE CD
Voilà un album qui prouve que la pop peut ne pas être nombriliste-obscure-désespérée à tendance postapocalyptique. Le duo toulousain Cats On Trees signe un album éponyme lumineux et planant, qui n’a peur ni de la légèreté ni de la douceur. Sans pour autant tomber dans l’excès de sucre ou la chansonnette téléphonée. Encore une très belle découverte du label Tôt ou tard, dirigé par le très intuitif Vincent Frèrebeau. Votre dose chaleur de l’automne.
Cats on trees, Warner / tôt ou tard
JEU VIDÉO
BATTLEFIELD 4
La guerre comme si vous y étiez. Mélange d’aventure, d’action et de tir à la première personne, le quatrième opus de la saga Battlefield est une véritable bombe. Classé + 18 ans, ce jeu vous téléporte dans un conflit futuriste. Vous incarnez un membre d’une force spéciale américaine sur fond de conflit international. Si le solo de BF 4 n’est pas des plus passionnants, les fans se laisseront séduire par la puissance du multijoueur. Chaud devant !
PC, Ps3, Xbox de 50 à 70 €.

L'orientation nouvelle génération ?

A l’occasion de Studyrama (le 23 novembre) interview de Thibault Séguret, le directeur général de Projet futur, une entreprise qui propose des ateliers d’orientation nouvelle génération.

Thibault Séguret en plein atelier de Projet futur
Thibault Séguret en plein atelier de Projet futur

Comment fonctionnent vos ateliers ?
Je vous donne un exemple. Le jeune est recruteur, nous lui donnons plusieurs CV et il doit dire lesquels sont les plus susceptibles d’avoir un travail. Le but de chaque atelier, c’est de faire émerger les raisons pour lesquelles les jeunes veulent exercer tel ou tel métier et d’éliminer les mauvaises.
Les résultats scolaires, c’est primordial ?
Justement, au début de chaque atelier, nous leur disons d’oublier leurs notes. Un jeune s’aperçoit qu’il veut devenir écrivain mais il est nul en français ? Est-ce qu’il est prêt à franchir cette montagne ? Quand l’objectif fixé correspond à ses attentes, les résultats suivent presque automatiquement.
Pour vous, l’orientation doit changer ?
Nous ne faisons pas de la voyance mais nous souhaitons juste replacer les jeunes au centre du système d’orientation. Nous voulons également leur montrer que leur future carrière ne s’arrête pas au premier emploi, qu’il existe des métiers auxquels ils n’ont même pas pensé. La nouvelle génération me semble plus mature. Ils sont conscients qu’il y a une différence entre ce qu’ils apprennent à l’école et ce que le marché du travail demande comme compétences.
Vos services sont payants, n’est-ce-pas un problème qu’ils soient réservés à des jeunes plutôt favorisés ?
Nous nous sommes posés la question avant de lancer Projet futur. De peur de ne pas toucher les plus défavorisés, nous avons créé un trésor de guerre, une caisse dans laquelle nous reversons 25 % de nos bénéfices. Avec cette somme, nous offrons des conférences sur l’orientation dans des établissements ou auprès d’associations de parents d’élèves par exemple. Mais malgré cette crainte du début, la réalité est différente. 60 % de nos jeunes clients sont en pleine sortie du système scolaire et nous avons en face des parents pas forcément fortunés, qui préfèrent mettre de l’argent dans l’orientation que d’en dépenser sur des années d’études inutiles.
Studyrama, le samedi 23, de 10 h à 18 h au Vinci.

Les étudiants de Tours ont disparu…

Rues mortes, amphis désertés, couloirs vides : où sont passés les 23 045 étudiants tourangeaux ? Reportage (fiction)

Les Tanneurs désertés...
Les Tanneurs désertés…

Sa broche à kebab tourne au ralenti. Depuis deux jours, elle scrute avec attention le moindre signe de vie sur la place du Grand Marché. « Il n’y a pas un chat », soupire Raji, qui gère avec son mari Chez Sam, une institution chez les jeunes Tourangeaux. « Les étudiants sont une grande partie de notre clientèle. Qu’est-ce qu’on va faire s’ils ne reviennent pas ? », s’inquiète- t-elle, la mine désabusée. Comme elle, toute la ville s’interroge, se pince pour sortir d’un mauvais rêve.
Les 23 045 étudiants de l’université François-Rabelais ne sont plus là. Envolés dans la nature, volatilisés 48 heures plus tôt. Aucune piste plausible ou rationnelle n’a émergé. Des illuminés envoient des vidéos d’Ovni à la rédaction de tmv, alors que Raël (oui, il existe encore) a débuté un campement sur les bords de Loire et annonce une fin du monde imminente. Les médias nationaux s’intéressent à cette étrange disparition, et Libération n’a pas manqué l’occasion de placer un jeu de mots bien senti : « Les étudiants passent leur Tours ». « Ça ne nous fait pas rire », bougonne un adjoint au maire, préférant rester anonyme. Il décrit l’ambiance place Jean-Jaurès : « Ici, tout le monde est abasourdi. On attend de voir la suite. Jean Germain a convoqué un conseil municipal extraordinaire pour la fin de semaine. Il est un peu paniqué ». Et il n’est pas le seul.
Un barman dépité
Il suffit de se promener dans le Vieux- Tours, aux abords de la place Plumereau pour sentir la désarroi des commerçants. Un barman, dépité. « Les étudiants, c’est au moins 80 % de ma clientèle. Je fais quoi sans eux ? Je me mets aux verveines et trucs bio pour les bobos ? », lâche-t-il, regrettant presque « les vomis à nettoyer quotidiennement ». Quelques mètres plus loin, un magasin de bijoux. Le propriétaire est prêt à enlever son autocollant « – 20 % pour les étudiants ». « Il y en a qui vont devoir mettre la clé sous la porte, c’est certain. Parce qu’on a beau dire que les étudiants sont parfois en situation précaire, ils ont quand même de l’argent », confie ce commerçant. Ils ont compris que l’économie tourangelle allait prendre une gifle. Certains prônent une réorientation de leur cible, sans trop y croire.
Mais où sont ces étudiants ?
Mais où sont ces étudiants ?

Une habitante de la rue Colbert est une des rares à se réjouir. « J’ai enfin pu dormir tranquille. J’en avais marre chaque nuit d’entendre David Guetto… Guetta, me casser les oreilles. Enfin, vous voyez », raillet- elle avec un sourire narquois. Sa rue s’est transformée en désert urbain. Dans son immeuble, huit logements sur les dix étaient occupés par des étudiants. Chez Bed&School, agence spécialisée dans le logement étudiant, Vincent garde la tête froide et tente une analyse : « 55 % des étudiants sont dans le centre-ville. Il va y avoir un parc de logements vides important. Si la situation perdure, il faudra trouver un nouveau type de locataires pour être rentable. Pourquoi pas s’orienter vers ceux qui travaillent sur la ligne grande vitesse », avance le jeune homme. Il prévoit des perspectives plus sombres : « Le loyer moyen d’un étudiant, c’est entre 350 et 390 euros. S’ils ne reviennent pas, les propriétaires se feront la guerre et les loyers baisseront. Des agences vont prendre un coup », énonce-t-il.
Côté culture, ça grimace sévère. Les étudiants ont un budget « temps libre » conséquent, en moyenne 79 euros pour les garçons et 59 euros chez les filles. Terminées les salles pleines pour les concerts. Les multiples groupes étudiants ne dynamiseront plus la scène tourangelle ces prochaines semaines. « Tours est amené à devenir une ville morte », prédit une figure du milieu culturel local. Une virée sur le campus des Tanneurs résume l’ampleur du désastre. Un prof reste immobile à son bureau depuis deux jours. Il est optimiste. « Ils vont revenir », assure-t-il. Devant lui, des rangées vides. Des flyers pour la prochaine soirée étudiante traînent sur le sol.
À quoi vont désormais servir ces locaux ? « On va peut-être les louer à des petites sociétés. Et encore, quelle entreprise voudra s’installer ici s’il n’y a pas de jeunes prêts à rentrer dans la vie active ? » peste-t-on du côté de l’université. Le retentissement secoue aussi le monde associatif et sportif. Au CEST, l’équipe de badminton a perdu une large partie de ses joueurs. « C’est la section où il y a le plus d’étudiants », indique-t-on au club. Plusieurs associations réduisent leurs activités. D’autres, gérées par des étudiants, ont disparu. Plus que les impacts économiques, la ville fait la tête. Aucune vie le soir, c’est le silence absolu. Terminés les chants paillards à 4 h du mat’, les soirées à tchatcher et dragouiller sur les bords de Loire, les longues queues devant la Civette pour acheter un paquet de clopes en pleine nuit. « Les étudiants mettaient de la bonne humeur dans la ville », raconte Raji, déjà nostalgique. Le sourire aux lèvres, elle se souvient de gars sérieusement poivrés lui demandant « du poisson cru », ou débutant une bataille de farine sur la place du Monstre. Ils vont lui manquer. À elle, comme à tous les Tourangeaux

La ville a besoin de ses étudiants

Interview d’Antoine Tredez, responsable du suivi de l’antenne tourangelle de l’UNef. Il analyse le rapport de la ville aux étudiants.

Antoine Tredez de l'Unef
Antoine Tredez de l’Unef

Comment les étudiants sont-ils intégrés à Tours ?
Contrairement à d’autres villes, les étudiants ne sont pas marginalisés. Ils ne sont pas oubliés, il y a des politiques mises en oeuvre qui s’occupent de la jeunesse, comme c’est le cas dans les transports. Ils sont visibles dans une ville qui est jeune, qui bouge et qui est dynamique. Mais il y a encore des insuffisances. Les étudiants ont du mal à se faire entendre. Plus de structures devraient permettre de mieux les écouter. Ils sont éclatés aux quatre coins de la ville et cela n’aide pas à créer un lien, un endroit fort.
Quelle vision les Tourangeaux ont-ils des étudiants ?
Dans la société, il y a globalement une méconnaissance des jeunes. À Tours, une ville sociologiquement assez conservatrice, la vision a tendance à être plutôt négative. D’autant plus qu’ici, et c’est le cas aussi dans d’autres universités, il n’est pas encore culturellement naturel d’accéder à l’enseignement supérieur et aux études longues.
Comment se traduit cette méconnaissance ?
L’image d’étudiants fainéants, ne voulant pas travailler, perdure… Sur le marché du travail, par exemple, les jeunes sont infantilisés. Le diplôme universitaire est parfois caricaturé par les patrons. Il y a un manque de confiance. Alors que tout ce que nous demandons, c’est d’être autonomes. Avec la précarisation et le renvoi constant à leur jeunesse, les étudiants risquent de s’enfermer dans les cadres fixés par la société et de se résigner.
Une forte présence d’étudiants, comme à Tours, n’atténue-t-elle pas cette incompréhension ?
C’est sûr que leur façon de vivre impacte la ville, dans de nombreux domaines. Par exemple, les étudiants ont une forte influence culturelle sur la ville, et sur les générations qui ont dix ans de plus ou dix ans de moins. Le présence de beaucoup de jeunes modifie la manière dont on perçoit la jeunesse, puisqu’on est plus confronté à leur mode de vie. La compréhension est plus grande et les a priori diminuent.
Et s’il n’y avait plus d’étudiants à Tours, comme dans notre fiction ?
Une ville qui attire les étudiants est un bon moyen de savoir si la ville est dynamique. C’est un marqueur. Les jeunes s’ouvrent sur leur environnement et forcent la cité à s’ouvrir elle-même. Sans eux, Tours serait moins attirante, stagnerait. Une sorte de ville endormie comme dans les romans de Flaubert…

Salons historiques façon Choiseul

Le lycée Choiseul, au nord de la ville organise la 2e édition des rencontres historiques. Le thème ? Les femmes.

Les Salons de Choiseul
Sylvie Mercadal est professeur documentaliste, Stéphane Genêt, lui, enseigne l’histoire-géo. Ils sont tous les deux à l’initiative de ce bel événement.
Comment tout a commencé ?
S.M. : c’est parti d’une discussion de couloir, nous avions tous les deux le même constat sur le lycée.
Quel constat ?
S.G. : l’établissement avait un problème d’image à l’extérieur. Ni positif, ni négatif, nous étions juste un peu perdus dans le nord de la ville. Pourtant, nous sommes le deuxième plus gros lycée du département et le plus au nord, au bout de l’empire romain (rires) !
S.M. : nous sommes fiers de cet établissement et voulons le montrer, attirer le maximum d’élèves motivés.
S.G. : il y avait une forme de Choiseul pride.
Vous avez alors eu l’idée de ces rencontres historiques…
S.M. : je faisais régulièrement venir des intervenants dans le CDI, il existait une base, mais rien de cette ampleur.
S.G. : Nous ne savions pas que c’était impossible, mais nous l’avons fait ! Je sortais de ma thèse et j’avais beaucoup de contacts qui pouvaient intervenir en histoire. Nous sommes partis sur 10 conférences au début pour finalement en organiser 28 en 2012.
Et cette année ?
S.M. : nous avons mis en place 40 conférences au sein du lycée avec une cinquantaine d’intervenants. À qui s’adressent ces conférences ?
S.G. : d’abord aux lycéens de Choiseul et des autres établissements. Mais c’est un événement ouvert à tout le monde. Il suffit de s’inscrire avant les conférences. Certaines personnes ne vont pas forcément à Blois pour les Rendez-vous de l’Histoire, maintenant, l’histoire vient à eux, à Tours.
Quels ont été les retours des lycéens pour la première édition ?
S.M. : nous avons eu beaucoup de réactions positives, enthousiastes. Les élèves que je vois prendre les plaquettes de présentation des conférences, font comme s’ils étaient au restaurant. Comme un menu, ils cochent ce qui leur donne envie, avec beaucoup de gourmandise.
S.G. : certains invitent leur famille, un peu pour montrer à quel point l’endroit où ils travaillent est sympa.

Pour aller voir le programme et s’inscrire vite, vite, vite

Le Microspop de Mister Doc #7

Chaque semaine, Doc Pilot partage ses découvertes culturelles du week-end. Épisode 7 : deux ex-Forguette Mi Note en la Ville : Un Bizarre Hasard !!

Le batteur JB de Papaye
Le batteur JB de Papaye

Ah le Hasard ! Deux ex Forguette Mi Note parties faire carrière à Paris de retour à Tours pour présenter leur travail issu de carrières bien distinctes… Julie Bonnie à La Boite à Livres pour son premier roman, une œuvre utile, sensible et humaniste ; bonne nouvelle : un album à sortir de l’écrivaine/chanteuse en 2014… Claire Diterzi à l’Opéra de Tours grâce à Radio Béton pour un concert esthétique et mesuré : superbe reprise des Doors. Au Temps Machine Blackie nous crache ses désillusions, Jessica 93 en solo une sorte de Joy Division progressif ( une performance) avant Papaye, trio énervé, technique et bruyant, sortes de Captain Beefheart mâtiné de Sonic Youth et de King Crimson ( ça fait du bien !!). Tribal Palace à l’Imprimerie : l’univers coloré de Coco Nut, les créations issues de rêves laudanumés de Marie Pierre Fontaine et Thomas l’Imposteur, le technicien Jean Claude Lardrot sans limite pour exprimer des fantasmes surréalistes très sex, drogs and rock n roll. En La Chapelle Sainte Anne des vidéos d’art, de l’image alternative, du sens et du non-sens, belle installation audiovisuelle de Didier Laget. Au Petit Faucheux bonne surprise avec les émergeants de Welder Bee 4, puis grande claque avec le quartet de David Murray : son saxe touche l’âme, file du son en plein cœur, à bout portant. A l’Opera Les Fêtes Musicales en Touraine propose Abdel Rahman El Bacha dans des sonates de Beethoven, un calme relatif : le feu couve sous le doigté magique.
 
Bonus : [nrm_embed]<iframe frameborder= »0″ width= »480″ height= »270″ src= »http://www.dailymotion.com/embed/video/xc2dv4″></iframe><br /><a href= »http://www.dailymotion.com/video/xc2dv4_abdel-rahman-el-bacha-joue-chopin-a_news » target= »_blank »>Abdel Rahman El Bacha joue Chopin &agrave; la Folle…</a> <i>par <a href= »http://www.dailymotion.com/NantesMetropole » target= »_blank »>NantesMetropole</a></i>[/nrm_embed]

Chroniques culture #7

Chaque semaine, retrouvez quatre » choses » culturelles chroniquées par nos soins.


LE CD
CLARA MOTO BLUE DISTANCE
Clara Moto révélée en 2010 avec son album Polyamour réveille de nouveau une scène techno peu habituée aux touches féminines. Plus mélancolique que son prédécesseur mais toujours dans l’exploration d’ambiance onirique, Blue Distance est un voyage lointain en apesanteur. Sur un rythme techno percutant, des synthés légers (ouf), la voix hypnotique de Clara Moto jongle de la minimal au hip-hop. On adore. On adhère.
Tout frais, sorti le 4 novembre chez InFiné.
LE DVD
ÉRIC ANTOINE, MYSTERIC
Magicien mesurant plus de 2 m, à la coiffure hirsute et à l’humour complètement déglingué, Éric Antoine ressort son spectacle du Casino de Paris en DVD, complété par une heure de bonus. L’illusionniste a su renouveler ses tours et son show, davantage théâtralisé et agrémenté de music-hall. Mais il reste toujours aussi foldingue, limite schizophrène avec son public et réussit à mélanger magie, prestidigitation et one-man show hilarant. Géant !
Sortie le 19 novembre.
À LA TV
VALSE AVEC BACHIR
Ari a effectué son service militaire pendant la guerre du Liban. Vingt-quatre ans plus tard, il retrouve un ancien camarade israélien, qui cauchemarde toutes les nuits de chiens tués à cette époque. Ari, lui, n’a que de vagues souvenirs. Il part à la recherche de ses compagnons d’armée, et se rappelle, progressivement, des horreurs et des massacres. Un splendide film d’animation abordant la mémoire et l’oubli avec doigté.
Dimanche 17, à 20 h 30 sur LCP – AN / Public Sénat.
LE JEU
ANGRY BIRDS STAR WARS
Téléchargé plus de 1,7 milliard de fois, Angry Birds Star Wars déboule sur consoles. Au programme de cette version toujours aussi délirante : les personnages et les environnements de la saga de George Lucas, 220 niveaux à savourer, des graphismes en HD. Sans oublier un mode multijoueur digne de ce nom. Avec cet épisode, les volatiles contreattaquent pour mettre un terme au côté obscur du cochon. Que la Force soit avec vous !
Tout public, 3DS, PS3, PSVita, Wii, Wii-U, 30 €.

Jour de répét' avec Boys in Lillies

Avant leur concert au Temps Machine, tmv est allé voir comment se préparait le groupe tourangeau qui monte.

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Ils ont le calme absolu pour répéter. Sur les hauteurs de Rochecorbon, dans une baraque nichée au milieu d’une impasse où personne ne s’aventure. Au milieu du salon, les quatre membres du groupe Boys in Lilies alignent quelques clopes. Ils se rongent les ongles, un brin soucieux. Ce n’est pas la pression d’un concert au Temps Machine qui occupe leur esprit pour l’instant.
« Mon synthétiseur est tombé en rade », explique Laure. « Ça fait partie de la vie d’un groupe », analyse avec recul Nastasia. La bande établit des plans B pour son concert deux jours plus tard. Mais en attendant, il faut répéter, avant les échéances des prochains jours.
Répétition dans 10m²
Auteur d’un EP très réussi avant l’été, Boys in Lilies a été récompensé par des belles salles. « On va être dans la SMAC (Salle de musique actuelle) de Tours », dit Kévin, une once de fierté dans la voix. Sur une grande scène, ils pourront poser leur univers onirique au sein du Temps Machine et prévoient un cocon qui les enveloppe.
L’espace dont ils disposeront tranche avec celui du jour : un étage d’une dizaine de mètres carrés où s’enchevêtrent des dizaines de fils ou câbles reliés à des micros, table de scratch, amplis… Un beau barnum. Au fil des chansons où se mêlent douces voix et le punch des basses, les quatre membres s’encouragent, se révèlent exigeants. « Les répétitions permettent de réviser les structures, les techniques. On ne peut pas mettre autant d’énergie que lors d’une journée de filage, mais on se doit de faire comme si on était en concert », note Nastasia, impatiente d’être sur scène, galvanisée par la présence du public.
Le souvenir du Plessis
Les quatre membres profitent de ces moments de préparation ensemble. « On ne se voit pas si souvent en dehors », continue la jeune femme. Ils prennent le temps de papoter, rigoler. Se tapent un bon petit déjeuner ensemble le matin d’une journée de répétition.
Quant au stress, chacun le vit à sa manière. Laure va être angoissée pendant une semaine, Anastasia le jour même. Ils se souviennent de leur concert au Plessis, en septembre. « On a blagué, fait une sorte de boum, bu un bouchon de rhum pour chauffer la voix, fait du beatbox… », énumère Kévin, en rigolant. Rebelote au Temps Machine ?
LE CONCERT
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Les quatre larrons de Boy in Lilies (Nastasia, Kévin, Laure et Marylou) seront en concert au Temps Machine, vendredi 15 novembre, à 20 h 30. Tarifs : de 4 à 7 euros.
SUR SCÈNE
Une musique planante, ça donne quoi sur scène ? « Ceux qui viennent voir le live sont agréablementt surpris. Ça bouge ! », affirme Kévin, citant les basses teintées d’electro. Par ailleurs, le groupe livrera au Temps Machine des versions différentes de celles présentes dans l’EP. On en a écouté un bout, et ça vaut le détour !
LA GENÈSE
Nastasia et Laure se rencontrent à une soirée, chez une amie commune, il y a deux ans. Elles s’entendent vite et passent une annonce. Marylou se lance dans le projet, ainsi que deux autres filles. « Après l’été, elles avaient d’autres projets. Et puis, Laure a fait connaissance de Kévin au Sherlock (maintenant le Campus, NDLR) », sourit Nastasia.
L’EP
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Intitulé Hatching, l’EP du groupe comporte cinq titres. Envoûtant grâce aux échos des voix et prenant grâce aux beats et à la patte electro. Disponible depuis le 21 juin. À écouter sur boysinlilies.bandcamp.com

Géocaching, cache-cache trésor 2.0

C’est un des plus vieux jeux du monde et pourtant, la chasse au trésor a été réinventée avec l’arrivée des nouvelles technologies. Ça s’appelle le géocaching. On a testé.

On a essayé le géocaching, hé bah c'est achement dur.
On a essayé le géocaching, hé bah c’est achement dur.

Quelques joggeurs passent, le regard suspicieux. Le gps indique des coordonnées situées sous le pont qui mène au centre aquatique du lac. Après 30 minutes de recherches infructueuses, quelques dizaines de retraités croisés et une vingtaine de coureurs, le Graal apparaît. La géocache ressemble à une petite boîte de médicaments. Fermée hermétiquement, elle est recouverte d’un autocollant camouflage, pour la cacher aux yeux indiscrets. À l’intérieur, un petit bout de papier avec des dizaines et des dizaines de pseudonymes. Ces noms correspondent aux géocacheurs qui ont trouvé cette géocache. Créé au début des années 2000, le géocaching est un jeu qui commence sur internet et se poursuit dans la vie réelle.
Le site geocaching.com référence toutes les caches, placées par les joueurs eux-mêmes. En forêt, derrière un panneau de signalisation, sous une fausse pierre ou dans un tronc d’arbre : ces boîtes aux trésors peuvent être minuscules ou ressembler à de grands coffres. Si les plus petites ne renferment que le log book obligatoire, ce petit registre de papier où il faut inscrire son nom, les plus importantes recèlent des petits trésors que les géocacheurs laissent une fois la cache trouvée. Si le géocaching réunit plus de six millions d’adeptes sur la planète, en Indre-et-Loire, environ 120 personnes jouent activement. Plus de 1 072 caches se trouvent dans le département, dont 126 à Tours, ce qui en fait la 13e ville de France la plus géocaching friendly. En entrant dans le monde du géocaching, il faut s’habituer aux termes inhérents à la pratique du jeu. Quand un géocacheur parle des Moldus (mot emprunté à Harry Potter) sur un forum, c’est pour désigner ceux qui ne connaissent pas cette pratique. Les passionnés sont d’ailleurs sur leurs gardes au moment de la trouvaille, si elle tombe entre de mauvaises mains, la géocache disparaît et son créateur doit tout refaire.
Rando, gps, caches
Jouer au géocaching, c’est entrer dans un monde parallèle où chaque coin de la ville peut être une géocache potentielle. Après cette première trouvaille en bord du Cher, rendez-vous rue Nationale avec Stéphane Barreau, un des adeptes tourangeaux. Ce formateur multimédia a organisé une séance de géocaching à la Webschool de Tours, en juin dernier. Il est tombé dans la marmite de ce jeu après avoir acheté un gps. Cet outil démocratisé au début des années 2000 (voir encadré ci-dessus), c’est la base du géocaching. Sans gps, pas de jeu. Stéphane Barreau raconte : « Je faisais pas mal de randonnées mais je ne me servais que très peu de mon nouveau gps finalement. En regardant sur le web ce que je pouvais faire d’autre, je suis tombé sur le géocaching. On essaye une fois, on trouve sa première géocache et on se prend très vite au jeu. Surtout avec des enfants, aller trouver une cache en forêt, c’est le bon prétexte pour se balader. Aujourd’hui, la pratique est en plein développement grâce aux smartphones et les applis de géocaching. » Téléphone en main, il joint les actes à la parole : « Vous voyez sur la carte, là, il y a une multicache qui commence à la fontaine des amoureux, à une centaine de mètres. » Une multicache ? « Il existe des géocaches simples, mais là, il faut répondre à des énigmes qui mènent, au bout d’un moment, aux bonnes coordonnées gps. »
C’est parti pour 15 minutes de questions sur la belle place située entre la rue Nationale et la rue Jules-Favre. Combien de fenêtres sur la façade Renaissance ? Et l’artiste qui a créé les coussins devant la fontaine ? À chaque fois, la réponse donne une partie des coordonnées gps mystère pour trouver la multicache. Pour ne pas divulguer la réponse (on dit spoiler en bon géocacheur), le périple s’arrête ici. Enfin, pas vraiment, puisque Stéphane Barreau a rendez-vous à un « event » (événement en anglais, hein ?). Si le géocaching est un jeu solitaire, le but premier c’est quand même de trouver un maximum de caches ou d’en fabriquer le plus possible, ses adeptes se réunissent régulièrement dans le monde entier.
Géocaching
Salut Stephbar92
À côté de la station de tramway Nationale, une vingtaine de géocacheurs discutent. « Salut, moi c’est Stephbar92 ! » « Bonjour, Fab_seeker, je suis le créateur de l’event. » « Ah tiens, salut Le Troyen ! » Vous l’avez compris, tout le monde s’appelle par son pseudo de jeu. Un peu bizarre au début. Mais c’est plus pratique que de chercher le prénom de l’autre en plus du pseudonyme. Une fois la troupe réunie, direction le pub de la rue Colbert. Ça parle aventures et statistiques de jeu. Il y a de tous les âges, presque autant d’hommes que de femmes, une photographe, des retraités, un dessinateur industriel. Le but de la soirée, c’est de célébrer l’arrivée du géocaching dans l’espace. Sans blague : l’astronaute Rick Mastracchio a décidé d’amener avec lui un Travel Bug dans la Station spatiale internationale. Le but, c’est de lui faire parcourir 16 fois le tour de la terre.
Travel… quoi ? Encore un peu de jargon : le TB (l’abréviation utilisée par les joueurs), c’est un petit objet (en métal ou en tissu) sur lequel est écrit un numéro qui permet de le géolocaliser. Le géocacheur lui donne une mission juste pour le fun : arriver au Japon ou parcourir 16 fois le tour de la planète par exemple. Le joueur dépose le TB dans une géocache et ce sont les autres qui s’occupent de le faire voyager et d’indiquer où il se trouve.
L’autre but de cet « event » tourangeau, c’est de créer une petite course entre géocacheur : le travel bug qui parcourra l’équivalent de trois tours de la terre aura gagné. Les Moldus trouveraient cette réunion un peu étrange, de l’intérieur, tout fait sens quand le vocabulaire est intégré. Paradoxalement, les géocacheurs se dissimulent pour assouvir leur passion mais accueillent les nouveaux à bras ouverts.

Ingress, guerre mondiale virtuelle

Plongée dans l’univers d’Ingress, un jeu sur mobile qui utilise Google Maps comme support.

DOS_PAP2
Une voix aux accents électroniques accompagne l’entrée dans le jeu. Le monde se livre une guerre entre les « éclairés » et les « résistants ». Les verts contre les bleus. Il faut choisir son camp. Sur l’écran du smartphone, Ingress reprend habilement les codes de la science-fiction : couleurs noires et vertes, police futuriste, graphisme des rues rectiligne.
Édité par Google en 2012, Ingress a révolutionné les jeux à réalité alternée. D’abord par son ampleur, puisqu’il est disponible sur tous les terminaux Android. Des centaines de milliers de joueurs sont répartis entre les deux factions rivales dans le monde entier. Le concept, alliant les atouts du géocaching et ceux du jeu vidéo, séduit. « Se déplacer physiquement dans la rue change la donne du jeu vidéo », affirme Aurélien Charron, alias Blacknights, joueur de la région.
Stratégie collective
Le but d’Ingress ? Capturer le plus grand nombre de portails possibles, ces derniers étant le plus souvent adossés à des lieux publics. À Tours, par exemple, la gare, le monstre de la place du grand marché ou le bar Le Corsaire. Ces portails peuvent être protégés et améliorés grâce à des objets obtenus en piratant les autres portails. Résonateur, matière (via les XM), champ : le vocabulaire clairement geek représente une barrière pour les néophytes. « Certains peuvent peiner aussi car le jeu n’est qu’en anglais », ajoute Blacknights.
Pour ne pas lâcher, les forums et les communautés sont des soutiens précieux pour comprendre et vite progresser. Si les premiers niveaux restent accessibles en solo, une stratégie collective se développe en grimpant les échelons. « On peut faire plus de choses quand on atteint le niveau 8 : on échange des clés, on crée des liens entre les portails…», explique Bertrand Girault, un des plus anciens gamers de l’agglomération.
Google is watching you
Ingress devient alors vite addictif. Les utilisateurs prennent plaisir à voir l’espace urbain devenir virtuel sur leurs téléphones. Le jeu se démarque aussi par un côté « humain ». « On rencontre d’autres joueurs. Au tout début, un vert (les éclairés, NDLR) rôdait autour des portails près de chez moi, je l’ai invité à boire un coup et on a discuté », se réjouit Aurélien Charron, louant par ailleurs le côté sportif d’Ingress puisqu’il a parcouru 78 kilomètres en quasiment trois mois.
Ces aspects réjouissants ne doivent pas faire oublier les enjeux financiers, nichés derrière l’écran. « On a tendance à utiliser tous les produits Google, pour s’organiser, communiquer, comme Hangouts ou les forums Google+ », reconnaît Bertrand Girault. Ajoutez les milliers de données de géolocalisation récupérées ou les informations sur des lieux touristiques ou d’intérêts (via les portails, que les joueurs peuvent créer), vous obtiendrez le vainqueur de la guerre. Il n’est pas seulement vert ou bleu, mais aussi jaune et rouge…
Téléchargez Ingress sur www.ingress.com
Retrouvez notre reportage sur le géocaching
 

Velpeau, carte postale du quartier

Avant notre installation pour notre numéro spécial sur le quartier, tmv est allé tâter le terrain.

Velpeau
Elle salue un gamin sur sa trottinette, roulant tranquillement sur le trottoir. « Je le connais depuis tout petit, il a été dans la classe de ma fille, qui est aujourd’hui au collège », détaille Anne Désiré, présidente de l’association Velpeau interactif organisation conviviale et culturelle (VIOCC). Enthousiaste, elle raconte la bonne ambiance dans le quartier. « Il y a de l’entraide entre les habitants. On est dans l’échange, on se sent vite intégré », estime-telle. Pour illustrer ce sentiment, elle détaille quelques habitudes. « Quand l’école était le samedi matin, les parents se retrouvaient au Vel’Pot. Le vendredi soir aussi, en terrasse, quand il fait beau », poursuit-elle, les yeux rivés sur la place. Une place comme élément central du quartier. Le marché (jeudi et dimanche), marque les retrouvailles entre les habitants.
Ça braille, ça respire des multitudes d’odeurs et ça discute. Le moment revient dans les bouches de tous les habitants interrogés, fiers de leur emblème et du « plus grand marché de Tours ». En dehors de ce temps fort, le parking est visible. « Un gratuit dans le centre », souligne Christian, le photographe. Il tient son enseigne depuis 17 ans. « Je suis une sorte de dinosaure », se marre-t-il, derrière son comptoir. Il en a vu passer des boutiques, sur la place ou dans les rues adjacentes. « Avant, c’était l’endroit le plus commerçant de la ville », se souvient-il. Le quartier change. Témoin, à une centaine de mètres de chez Christian, le nouveau jardin collectif. L’association les Jardiniers Ambulants plante, arrose et cultive quelques mètres carrés sur la place. « Et puis, le quartier s’est rajeuni », continue le photographe. Famille, jeunes actifs avec ou sans enfants… La sociologie entière du quartier a été modifiée. « Avant, c’était un quartier d’anciens », assure-t-il. Cheminots. Des anciens, il en reste. Et s’il n’y en avait qu’une à rencontrer, il serait bon d’aller voir du côté de chez Paulette Barré. 94 ans, l’esprit toujours alerte. Elle habite la même maison, rue Bellanger, depuis 1938. « C’était un quartier de cheminots, populaire », raconte-t-elle, attablée dans son salon. Son mari travaillait d’ailleurs à la SNCF, « mais dans les bureaux », précise Paulette. Les rues ont changé de nom depuis. Celle délimitant le quartier côté gare de Tours (Édouard Vaillant) était connue sous le nom de rue de Paris. « Pour les transports, on avait même le tramway qui venait jusqu’ici », s’enthousiasme-t-elle, ressassant ses souvenirs.
Elle se rappelle de belles époques « quand elle faisait du basket, pique-niquait avec les autres petits ». Et aussi de moins heureuses, pendant l’Occupation, quand les Nazis avaient réquisitionné l’usine, qui prenait la place des actuels HLM. En déambulant dans le quartier, les petits passages, les impasses bardées de maisons avec de petits jardins sont au calme. Préservés de l’agitation de la place. La promenade offre des moments incongrus. Comme lorsque l’on croise un chat errant, non loin d’un panneau « chat lunatique ».
Velpeau, c’est aussi ces habitations dans des anciens hangars ou entreprises. Des gamins dévalant à toute vitesse pour aller jouer sur la place Velpeau. Qu’il pleuve, vente ou neige. Ces artistes mentionnés, comme Béatrice Myself, ces assos comme les Tontons Filmeurs. Pour une première visite, ça donne envie d’y retourner. G. V. Retrouvez la rédaction de tmv du mardi 19 au vendredi 22 novembre au bar Vel’Pot.
++ Retrouvez la rédaction de tmv du mardi 19 au vendredi 22 novembre au bar Vel’Pot.
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Rythmes scolaires : semaine de mobilisation

La Coordination des écoles appelle à plusieurs actions contre la réforme et dénonce des ratés. La mairie se défend.

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Un boycott, des manifs, une occupation. La Coordination des écoles de Tours (CIET) prévoit plusieurs actions ces prochaines semaines pour marquer son mécontentement face aux nouveaux rythmes scolaires. En écho à une action nationale d’autres collectifs de parents, une opération « classes vides » se déroule ainsi mercredi 13 novembre à Tours. Le lendemain, le CIET rejoindra trois syndicats, minoritaires dans l’Education nationale, qui ont appelé à une grève et à des manifestations dans tout le pays.
Sabrina Hamadi, représentante de la coordination à l’école Boutard, égrène les griefs. « Les enfants sont plus fatigués, il y a des problèmes d’hygiène, de logistique, avec seulement un tiers des animateurs promis », énumère-t-elle. La mère de famille met en avant des activités réduites (une ou deux) pendant la pause méridienne et une hausse des incidents (hospitalisations), sans toutefois les chiffrer. La Coordination des écoles note également un manque d’Atsem (Agent spécialisé des écoles maternelles) dans plusieurs écoles maternelles tourangelles.
Expérimentation
De son côté, la mairie martèle son mot d’ordre : l’expérimentation. Dans La Nouvelle République, Régine Charvet-Pello a déclaré tester « le dispositif sur une année, soit cinq périodes », rappelant que la forme définitive sera adoptée pour l’année scolaire 2014-2015. Le CIET s’indigne d’une telle lecture. « C’est maintenant qu’il faut agir, sinon, il ne va rien se passer », s’agace Sabrina Hamadi.
Quant aux problèmes soulevés par le collectif, Régine Charvet-Pello répond : « La sieste ? On ne note pas plus de fatigue que l’an dernier à pareille époque ». Elle a aussi déminé le point sur les études surveillées, critiquées pour leur manque d’encadrement. « 112 sont opérationnelles. Et s’il faut en ouvrir de nouvelles, la Ville répond toujours aux besoins », a-t-elle continué. Au niveau national, le Ministère a assuré que la réforme ne posait aucune difficulté dans 93,5% des 3 223 communes.

Le microspop de Mister Doc #6

Chaque semaine, Doc Pilot partage ses découvertes culturelles du week-end. Episode 6 : tir groupé dans le quartier des Halles.

Coco nut et les Barons du bayou
Coco nut et les Barons du bayou

Rue de la Longue échelle au Hurricanes Pub Les Barons du Bayou en trio, Coco Nut chant et banjo, Eric Pelle (Last Chance Garage) aux drums et un contrebassiste pour une relecture des racines américaines, festive et tonique, rejoints par Christiane Grimal ( Tijerina project) et Misty White, la vedette de la soirée avec son groupe rock’n’roll où elle chante et où elle tape. On pense aux Meteors, aux Cramps, à Dr Feelgood aussi : Guy « Petit Guy » Delcasse fête ses 62 ans en ondulant à la Elvis au milieu de jolies dames qui l’assistent. Dans l’audience, le peintre Jean Claude Lardrot : saviez-vous qu’au début des 80’s il a fait partie de « 2 hommes avec des boites », groupe culte dans la niche indé ? Première soirée du Festival Emergence au Petit faucheux pour 3 heures de plaisir non simulé : 51 shots le trio du pianiste compositeur Valentin Pommeroy ( 22 ans), et puis celui du batteur Franck Vaillant, haute musicalité pour trois virtuoses dont Bruno Chevillon à la contrebasse. Public mélé, du Ez3kiel Matthieu Fays à l’adjointe Colette Girard, du couple Guittier à Didier Sallé : on en sort tous groggy mais enchantés. Place Chateauneuf s’installe le camion-musée avec sa mascotte addictive. Rue de nuit, dans l’auto-radio les nocturnes de Georges Lang, le dernier Jonathan Wilson. Laurent Bouro et Vincent Gudernoz, s’exposent à la Boite Noire ( Paint it Black) ; Bluesy Roosters repeint l’Arcades Institute en Bleu… comme tes yeux. Salle des Halles les marchands du Temple de la musique s’installent alors que je m’endors.
Bonus ?
[nrm_embed]<iframe frameborder= »0″ width= »480″ height= »270″ src= »http://www.dailymotion.com/embed/video/xgtleh »></iframe><br /><a href= »http://www.dailymotion.com/video/xgtleh_guillain-le-vilain_creation » target= »_blank »>GUILLAIN LE VILAIN</a> <i>par <a href= »http://www.dailymotion.com/xraypop » target= »_blank »>xraypop</a></i>[/nrm_embed]

L'aéronautique needs you !

Vous aimez voler ? Nous aussi : ça tombe bien, vous avez le forum des métiers de l’aéronautique qui se prépare pour le 15 et 16 novembre.

Avion qui vole...
On ne le sait pas assez, mais le secteur de l’aéronautique est l’un des seuls à échapper à la crise. La preuve : dans les dix ans qui viennent, c’est 50 000 emplois qui y seront créés en France. « Oui, mais ça fait combien chez nous ? », demanderez-vous fort justement, sachant que ce secteur est dominé par les régions Ile-de-France, Midi- Pyrénées et Paca. 321 entreprises relèvent du secteur de l’aéronautique en région Centre et emploient 19 000 salariés (source Gifas, 2012). Elles s’appellent, entre autres, Mechachrome, Zodiac Seats, Thalès, Esterline ou Lisi Aérospace et elles seront présentes au Forum des métiers de l’aéronautique, les 15 et 16 novembre, au Vinci.
La région Centre dispose également d’un aéroport dédié au fret (Châteauroux- Centre) et de 12 laboratoires de recherche travaillant en partenariat avec les principaux donneurs d’ordre du secteur. Le but de ce forum, c’est de faire mieux connaître aux jeunes et à leur famille les débouchés offerts par le secteur de l’aéronautique. Responsables de production et directeurs des ressources humaines viendront présenter les différents métiers tandis que les lycées professionnels, IUT et autres écoles d’ingénieurs détailleront leurs formations. Des conférences sur la partie industrielle ou sur le volet exploitation permettront d’aller encore plus loin. Et, bien sûr, comme le secteur de l’aéronautique fait partie de ceux qui transportent une part de rêve, l’association Touraine Planeur, qui fait voler environ 500 personnes chaque année, viendra avec un planeur grandeur nature. Le public pourra s’initier au pilotage sur deux simulateurs de vol et découvrir les mécanismes du vol sans moteur.
Forum des métiers de l’aéronautique, les 15 et 16 novembre, de 10 h à 18 h, au Vinci. Entrée libre. Manifestation parrainée par le spationaute Michel tognini, qui sera présent les deux jours sur le forum et tiendra une conférence, le samedi.

Escapade à Montpellier : l'envers du décor

On oublie les lieux touristiques de base et on creuse un peu. Montpellier et ses environs façon nature et culture.

Montpellier. (Photo Phovoir)
Montpellier. (Photo Phovoir)


>La Panacée

Le Centre de culture contemporaine montpelliéraine est située en plein cœur des superbes petites ruelles de l’Écusson, ancien lieu historique de Montpellier reconverti en galerie d’exposition d’art contemporain (expositions semi-permanentes). A découvrir aussi, brunch et bar avec de délicieux rhums planteurs, et une ambiance agréable et particulière vouée aux échanges, à l’art, à la fête. Le lieu, qui sort des sentiers battus, a été décoré par un groupe d’ architectes de moins de 30 ans. La Panacée s’attache à repérer et produire les artistes.
>>Promenade du Peyrou
La promenade du Peyrou, avec son parc et ses jardins, se situe à la périphérie de l’Écusson. Aménagée pour recevoir la statue équestre de Louis XIV, elle est l’un des lieux favoris des habitants de Montpellier, avec son château d’eau monumental ou encore l’aqueduc des Arceaux (classé monument historique). Attention aux heures d’ouverture ! Informations sur www.ot-montpellier.fr 
>>>Le lac du Salagou
Ce lac artificiel est situé à 50 km de Montpellier, direction Millau : ce qui est surprenant, c’est le sol rouge à cause du grès dans la région, donnant par là un visuel tout à fait étonnant et dépaysant. On peut y faire randonnées, VTT, pêche, baignade, équitation, sports nautiques et balades tranquilles…
Notre guide : Céline Poschmann. Cette jeune femme de 25 ans a choisi de quitter la Lorraine pour s'installer dans le sud et ouvrir son cabinet d'orthophonie. Elle vit désormais à Montpellier depuis 2009. (Photo DR)
Notre guide : Céline Poschmann. Cette jeune femme de 25 ans a choisi de quitter la Lorraine pour s’installer dans le sud et ouvrir son cabinet d’orthophonie. Elle vit désormais à Montpellier depuis 2009. (Photo DR)

>>>>Saint-Guilhem-le-Désert et les gorges de l’Hérault
Classé parmi les plus beaux villages de France, il se trouve sur le chemin des pèlerins de Saint-Jacques-de-la-Compostelle. Il y a possibilité de faire une petite randonnée tranquille jusqu’au « Bout du monde » (le nom du chemin !), dans la crique bordée de falaises de 200 m. Ou monter la route des Crêtes jusqu’en haut des falaises (le Chemin des pèlerins avec d’anciennes ruines). Les plus sportifs pourront s’essayer au canoë dans les gorges magnifiques.
>>>>>Le Jam
École régionale de jazz et des musiques actuelles, le Jam est aussi une salle de concert, dotée d’une excellente acoustique et d’une programmation assez variée, sympathique et bien différente de grosses salles qui a déjà vu défiler Five Guitar Project, Michel Petrucciani, Steve Coleman, Hush..
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EN BREF
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OÙ MANGER ?
>L’Alchimiste, un petit restaurant qui ne paye pas de mine, tout petit et perdu dans une ruelle, mais vraiment mignon et pas très cher. Leur spécialité ? Camemberts rôtis à la framboise et cocktails maison ! 19, rue Roucher. 04 67 60 93 53.
>Aux 2 Fondues. La boisson officielle ? Un biberon de pinard ! Leur déco ? Culottes, strings, caleçons et soutiens-gorge punaisés aux murs ; de la musique. Ambiance géniale ! 5 rue du Faubourg de la Saunerie. Tél. 04 67 60 71 20.
OÙ BOIRE UN COUP ?
>L’incontournable « La Distillerie : de la bière, du rhum, du rock » : des quiz les lundis soir permettent de gagner des tournées au milieu d’une super ambiance et de la musique. Un bar dont la terrasse envahit toute la patte d’oie de la rue de l’Aiguillerie. En plus, on peut y savourer les hamburgers de l’extrême de Burger n co qui se trouve juste à côté…  67, rue de l’Aiguillerie. 04 67 86 41 15.
ESCAPADE_DISTILLERIE

Chroniques culture #7

Chaque semaine, retrouvez quatre » choses » culturelles chroniquées par nos soins.


LE JEU VIDEO
Assassin’s Creed iv : Black Flag
La légende Assassin’s Creed est de retour ! Dans le quatrième opus de la saga signée Ubisoft, incarnez un audacieux capitaine pendant l’âge d’or de la piraterie. Sur plus de 300 km2, au coeur des Caraïbes, partez à l’abordage de navires ennemis, chassez les bêtes féroces, déterrez des trésors dans les villes côtières… Déconseillé aux moins de 18 ans, Black Flag est un jeu aussi violent que sublime. Une vraie pépite ! Ps3, Xbox et bientôt sur PC, Ps4 et Xbox one, 70 € environ.
LE DVD
Jérémy Ferrari : Hallelujah bordel
Humour noir et provoc’, c’est le fonds de commerce de Jérémy Ferrari, jeune comique grinçant révélé dans l’émission « On n’demande qu’à en rire ». Son DVD immortalise un spectacle écrabouillant toutes les religions : l’exercice est délicat (coucou Dieudo), mais l’odieux Ferrari reste atrocement drôle et convainquant. 110 minutes délirantes et borderline + un supplément : Amen. sortie le 6 novembre.
LE CD
Bertrand Louis – Sans moi
Sur des textes de Philippe Muray, poète contemporain mort en 2003, Bertrand Louis poursuit sa route en dehors des sentiers battus de la production musicale francophone. Bertand Louis, c’est comme un Gainsbourg ou un Bashung qui n’auraient pas (encore) rencontrés la gloire. La gloire, Bertrand, il s’en fout. Son album âpre et sombre, est envoûtant comme un nuage de fumée nicotinée. Ce petit air de pop, ces bases de piano, ces batteries abruptes nous collent aux oreilles et on aime ça !
A LA TV
O’brother
Chic, une grande pépite de la comédie américaine sur notre petit écran plus trop allumé ces derniers temps. O’Brother, pour ceux qui auraient été cryogénisés ces dix dernières années, c’est l’histoire de trois frères tarés qui s’échappent d’un pénitencier américain dans les années 1930. C’est drôle, sale et c’est un des films cultes des frères Cohen. Nan, « franchemangue » au lieu de faire du streaming ce soir, dépoussiérez votre zapette.
À voir ce mercredi 6 novembre,
sur Arte, à 20 h 50.

L'esprit du Samurai

Ce week-end, c’est le Samurai Japon 2013 à Saint-Cyr-sur-Loire. Rencontre avec son fondateur, Masaharu Kobayashi.

 
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Nous avons rencontré Masaharu Kobayashi, l’organisateur de Samurai Japon 2013. Ce producteur d’émissions pour la chaîne Fuji télévision ne parle pas un mot de français. C’est Madoka Yasui, le vice-président de l’association Amitié Saint-Cyr Japon qui assure la traduction.
Expliquez-nous Samurai Japon…
Ce titre sonne de façon très poétique en japonais. Notre but, c’est de faire découvrir la beauté de notre pays aux Français. Nos intentions viennent du coeur, on dit « Shinkio » dans notre langue.
Comment est née l’idée d’un tel événement ?
Il faut remonter dans le temps. En 1900, des artistes japonais se sont rendus pour la première fois à l’exposition universelle de Paris pour montrer leurs traditions. Cet intérêt pour notre culture est en train de renaître en France depuis quelques années, avec des figures comme Takeshi Kitano ou Miyazaki.
Oui mais, pourquoi la France ?
Pendant l’ère Edo, qui s’étend sur 300 ans et qui prend fin en 1900, nous avons produit une culture très riche. Au début de l’ère Meiji, au XXe siècle, de nombreuses guerres ont alors secoué le pays. La France est venue nous aider, pour structurer l’armée, l’administration, le système judiciaire. De cette période, nous avons gardé un lien avec votre pays, une base commune.
Qui a été renforcé après la catastrophe de Fukushima ?
Le tremblement de terre de 2011 a produit de l’entraide, que ce soit entre Japonais ou avec des pays étrangers. Ce festival, c’est notre moyen de remercier les autres peuples pour leur soutien.
Vous pouvez nous en dire plus sur cet esprit du samurai ?
Pendant le festival, vous pourrez assister au Kabuki. Cette danse traditionnelle met en scène deux lions représentant un père et son fils (voir photo ci-dessus, NDLR). Dans ce spectacle, le grand lion essaye d’élever son petit enfant pour qu’il devienne audacieux. Cette histoire symbolise parfaitement cet esprit que nous voulons transmettre et faire perdurer.


En bref
Japon à l’Escale
C’est la salle de spectacles de Saint-Cyr qui accueille cet événement. Pendant deux jours, vous pourrez assister à des spectacles, des expos et des cérémonies sur la culture ancestrale du Japon.
Le vendredi 8, de 12 h 30 à 18 h 30 et le samedi 9 novembre, de 12 h à 18 h. Plus d’infos au 02 47 42 80 90.
 La Cérémonie du thé
Au Japon, boire du thé, c’est tout un truc : chaque geste est mesuré, la préparation se fait au millimètre près. Les Japonaises disent parfois que l’esprit de leur pays est contenu dans ces feuilles de thé.
Le shodo
La calligraphie a été élevée au rang d’art à part entière au Japon. Alors, quand il faut écrire Shinrabanshou, qui veut dire univers, c’est avec minutie et respect. Un vrai spectacle en somme.
Le maquillage
Là encore, ce n’est pas une simple affaire de fond de teint. Ichijo Junko est une artiste du maquillage et des compositions florales. Elle passe des heures à peaufiner ses modèles

La tambouille du label "fait maison"

Débats politiques, volonté de cuisiner sain après les scandales alimentaires… Le « fait maison » est devenu un totem. Même si le concept reste discuté et apparaît presque impossible à définir.

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Il a le sourire aux lèvres. Les yeux bleus remplis de fierté, une voix rauque animée par la passion. « Des radis noirs, carottes nantaises… », énumère Benoît Pasquier, planté au milieu de la cuisine de son restaurant, le Saint- Honoré. Des légumes qu’il cultive luimême dans une parcelle de 800m2 sur les bords de Loire, à moins de deux kilomètres de son restaurant. « Avec mes légumes, je me fais plaisir. Et quand les clients en prennent aussi, c’est une récompense », déclare-t-il. Le mot « passion » lui revient régulièrement à la bouche pour expliquer sa démarche.
La méthode de Benoît Pasquier est singulière. « Il en faut des fous comme Benoît », rigole Florent Martin, le patron du Martin Bleu. Ces deux chefs tourangeaux sont, à leur manière, des représentants du « fait maison » : une cuisine saine, élaborée avec des produits frais de saison. S’il ne possède pas son potager, Florent Martin travaille avec des aliments bruts, transformés au restaurant, achetés chez les maraîchers et les poissonniers de la région.
Retour aux valeurs
L’engouement pour le « fait maison » reflète une nouvelle ère dans la restauration française. « On va rentrer dans celle de la cuisine éthique et morale », relève Kilien Stengel, chargé de mission à l’Institut européen d’histoire et des cultures de l’alimentation (IEHCA). « Le consommateur souhaite un retour aux valeurs », ajoute Sandrine, co-gérante de la Table de Sandrine, un petit bistrot à deux pas de la place de la Tranchée. Thierry, son mari, cultive un potager pour leur enseigne.
Si le terme « fait maison » semble familier, c’est qu’il a été abondamment utilisé ces derniers mois. Dans les innombrables émissions de cuisine, bien entendu, et au parlement. En juin dernier, le label « fait maison » entre dans le projet de loi surDOSS_PHOTO1 la consommation. Une dizaine de grands chefs, dont Alain Ducasse, souhaite apposer cette étiquette sur les menus. Leur envie : mettre en avant les restaurants de qualité, en opposition aux assembleurs ou réchauffeurs de produits industriels. Seulement, le Sénat retoque l’amendement en septembre dernier. Une des raisons ? Le « fait maison » est difficile à définir. « Légalement parlant, ça ne veut pas dire grand chose. S’il y a une entrecôte réchauffée et une sauce faite maison, le plat aurait pu être qualifié de fait maison… », relève Thierry, le chef de la Table de Sandrine. Quand il s’agit de trouver la définition, chaque restaurateur interrogé égrène sa recette, certains relèvent le côté « marketing » du concept.
« Aujourd’hui, tout le monde peut ouvrir un restaurant… »
Surfant sur la vague et pensant que le 100 % « frais » est utopique, Alain Tortosa refuse un schéma binaire. Client et non chef, il a lancé avec sa femme un annuaire sur Internet, prônant « la transparence ». Fondateurs du site restaurantsquifontamanger.fr, ils demandent aux restaurants qui désirent en faire partie d’indiquer la proportion de plats « faits maison » dans sa carte.
Au-delà des débats, des solutions s’esquissent pour progresser sur la voie d’une telle cuisine. Jean Bardet, double étoilé Michelin à la retraite, préconise de se tourner « vers les produits de saison, et d’avoir une carte réduite. La cuisine doit être juste avec la nature ». Florent Martin plaide lui pour plus de régulation. « Aujourd’hui, tout le monde peut ouvrir un restaurant », déplore-t-il. Comme lui, Benoît Pasquier est catégorique.  Il y a ceux qui cuisinent de A à Z avec des produits frais, et les autres. Après avoir fustigé le lobby agro-alimentaire, il rajoute une dernière couche. « Tout est une question de volonté. Il est simple de mettre une carte en place, de la changer en permanence selon les saisons ».
DOSS_2Mais derrière les histoires sémantiques, un constat. Le « fait maison » coûte plus cher et demande un effort supplémentaire pour les restaurateurs. En temps d’abord. Benoît Pasquier passe « au minimum quatre heures par jour, en pleine saison », dans sa parcelle. Florent Martin évoque « ses gars », qui épluchent les patates en dehors de leurs heures de service. Le « fait maison » a également un prix. « Le poisson que je prends à la Criée des Sables d’Olonnes, je le paie 20 % plus cher qu’à Métro », indique Benoît Pasquier. « On ne peut pas faire un menu à 10 euros avec seulement du fait maison », estime de son côté Sandrine. L’exemple de Jean Bardet n’est pas représentatif mais probant. Au Château Belmont, il disposait d’un immense jardin, avec « 250 variétés de tomates, 170 plantes aromatiques », qui mobilisait un botaniste, deux jardiniers et lui coûtait « 150 000 euros par an », détaille-til.
Standardisation du goût
Ce qui apparaît derrière le « fait maison », c’est peut-être le début d’une fracture entre les restaurateurs soucieux de la qualité de leurs produits et ceux qui utilisent des plats déjà transformés. Selon une étude commandée par le Syndicat national des hôteliers, restaurateurs, cafetiers, traiteurs (Synhorcat), 31 % des restaurateurs déclarent utiliser des produits industriels dans leur cuisine. Le chiffre grimpe chez les chaines et franchises. Xavier Denamur, un des grands chefs engagés dans la cause du « fait-maison », évalue à 70 % le nombre d’enseignes utilisant des mets déjà préparés.
Cette généralisation des produits industriels n’est pas sans conséquence sur nos palais. « Il y a une standardisation du goût », déplore Florent Martin. Une impression confirmée par Alain Tortosa : « Les clients sont éduqués à la malbouffe. Si on sert un plat maison, certains vont même aller jusqu’à trouver que ce n’est pas bon ». L’effet inversé, en somme. Placer les restaurateurs en première ligne de cette décadence du goût serait injuste. Le consommateur porte sa part de responsabilité. Florent Martin rit jaune. « Le plat le plus mangé dans notre pays, c’est la pizza. Et pas celle préparée avec de la pâte ou sauce tomate maison… », soupire-t-il. Alain Tortosa conclut : « Le consommateur doit également réapprendre la notion du temps. Il en faut pour cuisiner. Dans un restaurant, c’est normal d’attendre… »


EN PLUS
>>>>Notre sélection pour les rencontres de l’IEHCA
>>>>32,15 €
C’est le budget moyen par personne au restaurant, selon une étude Harris Interactive. 37 % des Français y vont tous les mois. (Étude réalisée du 15 au 23 février 2012 auprès d’un échantillon représentatif selon la méthode des quotas de 1.000 personnes âgées de 15 ans et plus).
>>>>C’est quoi un « maitre restaurateur » ? 
Une appellation lancée en 2007, qui préfigure le label « fait maison » appuyé par des chefs et parlemantaires. Attribuée par la Préfecture après un audit d’un organisme indépendant sur 32 critères précis, elle reste méconnue ou peu utilisée.
>>>>22 kilos par seconde
Chaque seconde, 22 kilos de plats préparés sont vendus en France. En général, la consommation par habitant de ces plats a augmenté de 5,5 % par an entre 1960 et 1980, et de 5 % entre 1980 et 2001, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).

Les bonnes tables de l'IEHCA

Nous avons épluché le programme des 9es Rencontres de Rabelais sur le « fait maison » pour vous en offrir la crème de la crème.

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La cérémonie
S’il y a bien un événement à ne pas rater, c’est la remise des doctorats Honoris Causa à quatre chefs qui défendent la cuisine française dans le monde. Une première nationale. Martin Berasetegui (Espagne), Kiyomi Mikuni (Japon), Philippe Rochat (Suisse) et Pierre Wynants (Belgique) recevront ce titre honorifique. Fac des tanneurs, salle thélème, le jeudi 7 novembre à 16 h.
La table de cantine
Est-ce possible de faire maison quand on cuisine pour la restauration collective ? La question est posée à Christian Huc, directeur d’une coopérative bio qui fournit directement les professionnels en Bretagne, Philippe Durrèche, consultant et Laurent Terrasson, le rédacteur en chef du magazine Cuisine collective. À voir s’il y aura une bataille de purée à la fin. Le vendredi 8 de 15 h à 17 h. Fac des tanneurs, salle thélème.
La table des définitions
Si vous avez lu notre enquête sur le « fait maison », vous avez compris qu’il est difficile de définir cette notion. Voire presque impossible. Le problème, c’est que chacun a un peu son idée sur la question et que le terme reste encore jeune. Plusieurs grands chefs (au hasard : Michel Troisgros, Dominique Loiseaux pour ne citer qu’eux) seront présents. Vous remarquerez que certains font partie du groupe qui a eu l’idée de mettre le terme dans une loi. Le vendredi 8, de 15 h à 17 h.
La table pratique
Oui, parce que c’est sympa de parler de bouffe, mais le mieux c’est de voir comment on cuisine. Les Rencontres François Rabelais organisent un happening avec Tours à table (qui propose des ateliers de cuisine pour les particuliers). Le challenge : cuisiner sans épice. Le vendredi 8, de 15 h à 17 h. À la nouvelle adresse de tours à table, 45 rue Bernard- Palissy.
Nous vous proposons seulement une carte réduite du programme. Le reste se trouve sur le site de l’iehca. Pour participer aux ateliers, il faut s’inscrire en ligne sur le même site.
>>>>>>> Et aussi : notre article « La tambouille du fait maison »

Mariages Chinois, La mise en examen de Jean Germain décryptée

Le maire de Tours a été mis en examen la semaine dernière, ça veut dire quoi ?

MAriages chinois
La nouvelle est tombée la semaine dernière. Le maire de Tours était entendu toute la journée du mercredi 30 octobre par trois juges d’instruction. Après onze heures d’interrogatoire, Jean Germain est sorti avec une double mise en examen pour « complicité de prise illégale d’intérêts » et « détournement de fonds publics ». Les avocats de Jean Germain entendent saisir la chambre de l’instruction pour annuler cette mise en examen avant les municipales. Une requête qui a peu de chance d’aboutir.
Que risque Jean Germain ? Si le premier chef est confirmé, il encourt jusqu’à 5 ans de prison et 75 000 euros d’amende. Le second est passible d’un emprisonnement pouvant aller jusqu’à dix ans et d’une amende de 150 000 euros. Seulement, tout sénateur français bénéficie d’une immunité. L’article 26 de la Constitution stipule qu’un parlementaire ne peut faire l’objet d’une arrestation ou de mesures restrictives sans l’autorisation du bureau de l’assemblée concernée. Celui du Sénat a pour le moment refusé de lever son immunité.
Pour rappel, la justice soupçonne la municipalité de Tours d’avoir donné, sans être passée par la procédure d’appel d’offres, l’organisation de « Noces romantiques en Touraine » à la société Lotus bleu. L’entreprise, codirigée par Lise Han, proposait un voyage à des couples chinois avec un mariage factice à la mairie de Tours. Sauf que cette entrepreneuse d’origine taïwanaise était également employée à la mairie de Tours. Elle avait ensuite été embauchée par l’office de tourisme pour un emploi que la justice considère comme fictif. Après Lise Han, son ex-compagnon, son mari actuel, le directeur de l’office de tourisme et le directeur de cabinet de Jean Germain, la liste des mis en examen s’allonge. À quelques mois des municipales, l’image du maire est écornée, mais il reste le candidat incontesté au Parti socialiste.

Le microspop de Mister Doc #5

Chaque semaine, Doc Pilot partage ses découvertes culturelles du week-end. Episode 5 : Halloween aux Rockomotives : Même Pas Peur !!

Hello Arno, ça va, la transe ?
Hello Arno, ça va, la transe ?

Merde, des mômes sonnent à ma porte, j’ai oublié Halloween ! Pas de sucreries à donner : ils m’envoient des malédictions, un coup à se prendre une prune entre Tours et Vendôme où nous filons au festival Les Rockomotives. Le Transformer de Lou Reed écouté, nous sommes face au Minautore muté en un freemarket du son moderne Zé équitable. Stand du label Another Record (j’achète la compil), borne d’écoute de Lelectrophone (les groupes de la région), vins du coin, bonne bouffe du coin (y’a même Boogers qui aide au comptoir), des artistes qui traînent (Mesparrow heureuse de croiser des copains car toujours sur la route).. Premier groupe, Fat Supper, un peu new wave daté, bof, suivi de Louis Jean Cormier le quebecois leader de Karkwa (J’aime Ben ça), suivi de l’univers vénusien de Mesparrow (c’est de l’art, c’est beau, je pense à Laurie Anderson, la veuve de Lou). Arno nous file une grande claque avec à la guitare le complice de PJ Harvey, John Parish ( !!), pour un set de rock-hard-pub-blues entre Captain Beefheart et le premier Stooges ; intense du début à la fin, culte mojo et black juju, Arno en transe, en corps à corps avec la musique ; un ancien de TC Matic aux claviers manie le Moog au pinceau. A la sortie dans le bar, King Salami balance son rockab’ métissé dans nos yeux explosés. Les Rockomotives sont vraiment les Trans de chez nous ; chapeau bas au sorcier Richard Gauvin… Promis, l’année prochaine je lui amène des bonbons.

Bonus : Iggy a vendu son âme au Bon coin ?

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=9P87riJM-rE[/youtube]

Le microspop de Mister Doc #4

Chaque semaine, Doc Pilot partage ses découvertes culturelles du week-end. Episode 4 : La Nuit est riche et le Jour à La Riche.

Fanny Lasfargues
Deux expos à La Riche… Laurent Bouro à La Laverie (ex laverie de l’Hopital Bretonneau) une ambiance à la Jeunet, des crochets au plafond, des fours de brique en sous-sol ; je pense à Landru quand Laurent interrogé par une admiratrice clame peindre des hommes mais aimer les femmes ( bien cuites ? !). J’apprécie son travail, cette accumulation de portraits venus d’une civilisation oubliée. J’y croise Jacques Moury Beauchamp, le bluesman photographe. En la Chapelle sainte Anne Lydie Arickx ne fait pas dans le décoratif : c’est fort, intense, parfois déstabilisant. Ne pas trop s’impliquer dans la contemplation pour en sortir intact. Un Strapontin plein comme un œuf pour le bœuf ( !), la musique prétexte à de la convivialité nocturne ; au Bistro 64 idem pour le concert Des 2 Moiselles de B avec Juliette Rillard dont je suis fan ( on y croise de l’ Ez3kiel, du Padawin, de l’Homme Vert). Un dernier regard en Arcades Institute aux sensations d’un temps où la vie semblait plus douce et plus simple sous le pinceau de Daniel du Janerand ; d’un pas l’autre nous sommes au Petit Faucheux où se produit The Bridge, 2 ricains et 3 fransozes : fascinante est Joelle Leandre catalyseur de l’osmose artistique. En première partie Fanny Lasfargues outrage sa basse acoustique, la détourne de son usage académique ; ainsi elle existe et crée sa place par ce désir d’être unique… En sortant j’ose dans la rue chanter : « Aux contrebassins j’ai toujours préféré les contrebassistes ».

Chroniques culture #6

Chaque semaine, retrouvez quatre » choses » culturelles chroniquées par nos soins.


LE CD

TIM PARIS, DANCERS
Attendu pour le 28 octobre, le premier album de Tim Paris s’annonce riche en collaborations avec notamment la présence de Ben Shemie, chanteur du groupe montréalais Suuns ou encore Coco Solid, la chanteuse de Parallel Dance Ensemble. Ce Dj underground parisien sait non seulement s’entourer mais il parcourt les différents territoires de l’électro minimaliste avec talent. sorti chez My Favorite robot records.
LE CD
MOTÖRHEAD, AFTERSHOCK
Motörhead, à l’instar d’un AC/DC, fait partie de ceux qui ne changeront jamais d’un iota leur formule, mais qu’on continuera d’aimer. Culte jusqu’à la moelle, la bande à Lemmy (67 ans !!!) balance de nouveau un concentré de rock’n’roll trempé dans le whisky, un brûlot continu à coup de groove bluesy imparable : treize pépites pour ce 21e album studio qui conforte Motörhead dans son statut d’icône.
À LA TV
PRINCESSE MONONOKÉ
Entre le monde des rêves et la mythologie japonaise, ce chef-d’oeuvre de Miyazaki remue les thèmes favoris du réalisateur : écologie, technologie, choix de société. Mais c’est aussi une plongée fantastique dans l’onirisme et la poésie. 16 ans après sa sortie en 1997, ce dessin animé n’a pas pris une ride et s’adresse toujours autant aux parents qu’aux plus petits.
Sur Arte, mercredi 23 octobre, à 20 h 50.
LE DVD
STAR TREK, INTO DARKNESS
Épisode de Star Trek. Sur un script basique, le réalisateur nous fait embarquer dans un film visuellement époustouflant, mené par des effets spéciaux de toute beauté. Rythme à cent à l’heure mais pas étouffant, quelques touches comiques et de très bons acteurs (Zachary Quinto) rattrapent certaines erreurs grossières de ce blockbuster parfois dégoulinant de bons sentiments.

Broadway en Touraine

Le Brodway Artistic Show s’agrandit et lance son institut de comédie musicale cette année. Vous connaissez cette compagnie qui a commencé avec un petit groupe d’étudiants ?

LE BAS
(Crédit David Savary)

Les vocalises résonnent depuis la salle panoramique du Sanitas. Elles s’entendent jusqu’au bas de l’immeuble. À l’intérieur, la troupe du Broadway Artistic Show (BAS), spécialisée dans la comédie musicale. Ils s’échauffent la voix, avant de débuter leur répétition. Jupes longues à carreaux, vestes en jean, banane sur la tête. Les artistes soignent leur look 60s. Logique, cette année, ils ont choisi Grease. Le 4e spectacle d’une compagnie étudiante qui s’agrandit d’année en année.
En 2013, le BAS a ainsi ouvert son institut. Les Tourangeaux se prenant pour Fred Astaire peuvent recevoir des formations en chant, danse ou improvisation scénique. « C’était une idée que j’avais en tête dès la première année », sourit Thomas Thuillier, président de l’association. L’étudiant en droit de 22 ans savoure la « professionnalisation » grandissante de BAS. Les débuts, en 2010, lui semblent même déjà loin. Il se souvient du jour où on lui a demandé un plan de feu (ndlr : disposition de l’éclairage) et une scénographie. « On ne connaissait rien à la production », se marre-t-il. Terminés les moments hésitants, quand par exemple l’université a accueilli tièdement son initiative.
L’image vieillotte des comédies musicales françaises a été supplantée par un effet Glee. Et surtout, BAS a convaincu par ses shows. « Maintenant, la fac dit qu’on est une de ses vitrines », fanfaronne Thomas. Il a souhaité amener la rigueur et l’intensité observées lors d’une année universitaire en Alabama. Il avait été impressionné par un de ses amis, étudiant en… comédie musicale. À ses côtés, Nathalie apporte sa parole de sage. « Je suis passée par une école de comédie musicale à Paris, et j’ai l’impression qu’il y a plus de profondeur dans le boulot ici », loue-t-elle.
La troupe dispose d’une directrice vocale et travaille avec Marie-Mathilde Amblat, comédienne au théâtre de l’Ante, une ancienne troupe étudiante devenue pro. Un futur qui trotte dans la tête de Thomas Thuillier. D’ici une décennie, il imagine une troupe BAS pro, et une amateure, en plus de l’Institute. Chiche ?
 
+ Après Cabaret, Adieu Berlin et Chicago, les étudiants ont choisi le célèbre Grease. L’histoire de Sandy, adolescente qui retrouve son petit ami de l’été dans son nouveau lycée. Représentations les 9, 10 à la salle Thélème et le 23 mai 2014 à l’Espace Ligéria, à Montlouis-sur-Loire. Vous avez le temps de réviser les paroles de « You’re the one that I want ».
++ Fondé cette année, BAS Institute propose différents stages, ouverts à tous et à prix abordables (50 €). La prochaine session se déroulera les 9 et 10 novembre. Elle s’intitule « Danse et conscience du corps ». Plus d’infos par ici !

Le cinéma s'adapte au handicap

L’association Ciné-ma différence organise des séances ouvertes à tous, où les handicapés peuvent venir sans appréhender des remarques d’autres spectateurs.

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Elle évoque ces « regards ». À chaque séance de cinéma avec Simon*, son fils, Patricia remarque ces coups d’œil et ressent une crainte. Celle que les spectateurs « disent quelque chose ». Son enfant est autiste. Pendant les séances, il peut avoir du mal à gérer ses troubles du comportement. L’initiative Ciné-ma différence l’a soulagée.
Présent dans 22 villes de France et à Tours depuis 2012, le dispositif instaure des séances de cinéma ouvertes à tous. Où les personnes handicapées, victimes de troubles du comportement, peuvent assister à des films sans appréhender des remarques d’autres spectateurs. « Alors que des familles s’excluent d’elles-même, cela permet d’accéder au cinéma sans frein », explique Benoit Pinero, coordinateur de l’association l’Art et la manière, liée à Ciné-ma différence.
Sensibiliser le public habituel
Avant la séance, des bénévoles vêtus d’un gilet jaune, guident les personnes handicapées jusqu’à la salle. Et les rassurent. Un court-métrage précédant le film est diffusé à tous pour expliquer le principe et les incidences sur le déroulé. « Les handicapés peuvent crier, parler, exprimer leurs émotions. Bref, elles sont-elles-mêmes », continue-t-il. Selon lui, 20 à 50% de la salle est composée d’individus atteints de troubles du comportement. « Il y a une vertu pédagogique sur le public habituel. Les enfants posent notamment beaucoup de questions et la discussion peut s’engager avec les parents », relève Benoit Pinero.
En partenariat avec les cinémas Studio, les séances ont lieu tous les derniers samedi du mois, à tarif unique (4,50 euros). Patricia se réjouit. « Tout est plus facile. Mon fils est moins stressé quant il regarde le film et a même moins de troubles », racontet-elle. Et parle à nouveau des regards d’autres spectateurs. « Bienveillants et accueillants », cette fois-ci.
*le prénom a été changé
Prochaine séance le samedi 26 octobre à 14 h 15 aux Studio. Film : Ma maman est en Amérique.

Thanatopracteur, la mort chevillée au corps

Bienvenue dans le monde des thanatopracteurs, un métier qui a la mort pour quotidien.

Didier Leveau, thanatopracteur depuis plus de 15 ans.
Didier Leveau, thanatopracteur depuis plus de 15 ans.

Carrure d’ancien rugbyman, Didier Leveau sort deux valises en plastique de sa voiture. Il est garé dans le parking des Pompes funèbres intercommunales de Tours. Dans le coffre, des bouteilles remplies de formol dilué et de solutions pour la conservation du corps des défunts qu’il « soigne ». Oui, les thanatopracteurs opèrent des soins sur les morts, leur redonnent une apparence convenable pour que leur famille puisse les voir une dernière fois.

Didier Leveau exerce ce métier depuis plus de 15 ans. Il rigole. S’exclame : « J’ai passé le cap. » Alors qu’il enfile sa blouse bleu : « Souvent, les hommes changent de métier après 15 années de thanatopraxie. Bizarrement, on dit que les femmes s’arrêtent au bout de 2 ans. » Cette profession, il ne peut pas dire qu’il l’adore mais il éprouve une fierté à rendre leur dignité, aux morts. « C’est un métier de l’ombre, regrette-t-il. Les embaumeurs égyptiens étaient des parias dans leur société parce qu’ils s’occupaient des défunts, peut-être qu’il y a un lien avec notre manque de reconnaissance aujourd’hui. »

Mort aseptisée

Didier Leveau est employé des 3T, une entreprise spécialisée dans la thanatopraxie et dans le transport funéraire. Il travaille en Touraine depuis plus de dix ans. Le thanatopracteur est parfois appelé à travailler au domicile du défunt ou de sa famille. Mais la majorité de ses soins sont effectués dans des lieux aseptisés, comme aujourd’hui dans cette pièce des Pompes funèbres, cachée au public. « On ne meurt plus chez soi. La mort ne fait donc plus partie de la vie domestique. Il y a donc eu une marginalisation de la mort, qui est devenue plus mystérieuse », analyse David Lebreton, président de l’Association des professeurs de philosophie et de l’enseignement public (Appep) en région Centre.
Murs en faïence, poubelles médicalisées, grandes tables d’opération en inox : ces éléments du décor s’apparentent à une salle d’opération classique. L’odeur n’est pas trop insupportable, quelques effluves de formol flottent dans l’air constamment recyclé par un système d’aération. Didier Leveau prévient : « Surtout, pas de sensationnalisme, notre métier n’a rien à voir avec ce que tout le monde imagine. »

Les ustensiles du parfait thanatopracteur

Devant le thanatopracteur, le corps d’une femme âgée, habillée d’une robe bleu marine, assez chic. De sa vie, Didier Leveau ne sait presque rien à part des éléments de son état civil. Alors il lui parle, sa façon à lui de se « blinder » et lui invente une existence heureuse pour ne pas rentrer dans la routine. Même s’il ne l’avoue pas facilement, son métier ne laisse pas indemne. Lui, il oublie sa journée en revenant chez lui, le soir, en voiture. Arrivé à la maison, impossible de se rappeler en détail de ce qu’il a fait. Des souvenirs douloureux, il en a quelques-uns qui lui collent à la mémoire. Sa femme travaille dans le domaine funéraire, mais aucun de ses amis n’est dans la profession. « Ça intrigue les autres, ils sont fascinés parce que je fais mais, en même temps, ne veulent pas trop en savoir. Certains se sont éloignés de nous à cause de ça. »

Images choquantes, morts respectueux

De l’une de ses valises, il sort une pompe péristaltique avec plusieurs tuyaux. C’est par eux que va sortent les fluides corporels du corps. Didier Leveau injecte ensuite une solution qui l’empêchera de se décomposer trop vite. Il explique avec simplicité cette procédure. Même si les images peuvent être choquante, ses mots sont respectueux. Autour de lui, les employés des pompes funèbres réceptionnent d’autres corps, les placent dans des chambres réfrigérées. Mourad, le responsable habillé d’un costume gris de circonstance, note avec précision les informations sur les personnes décédées.

Didier Leveau lui, est en train de mettre un collant opaque aux jambes de la défunte : son petit-fils veut la voir comme ça. Il place ensuite du coton dans ses cavités nasales et en dessous de ses lèvres. Avec un peu de cire, il forme un début de sourire. « Je ne vais pas en faire plus. Le but, pour la famille, c’est de revoir la personne qu’ils ont perdue. Si je la maquille trop ou lui fais un grand sourire, ils peuvent ne pas la reconnaître. » Pourquoi une telle attention. « La mort a acquis un côté insupportable. On apporte des soins au corps pour nier l’évidence, donner une illusion de vie. Il y a aussi ce caractère sacré de l’humain. On ne laisse pas la nature prendre le dessus et corrompre le corps », explique David Lebreton.

Avec l’éclatement géographique des familles modernes, et le besoin de présenter un défunt plusieurs jours après sa mort, la thanatopraxie prend de plus en plus d’importance dans les services funéraires. Didier Leveau ajuste les dernières mèches de cheveux et place le corps dans le cercueil qu’il transporte jusqu’à une chambre funéraire. La famille a loué ce lieu pour se recueillir. Au centre de cette petite salle glaciale, il place le corps de biais, pour choquer le moins possible ceux qui vont rentrer. Didier Leveau jette un dernier regard et sort tranquillement par la porte de service.

la rédaction de tmv s'installe à Velpeau

La rédaction se délocalise en plein cœur de Velpeau du 19 au 22 novembre au bar le Vel’pot. Le but ? Réaliser un tmv spécial quartier qui sortira le 27 novembre.

Les deux journalistes de tmv s'installent au bar le Vel'pot du 19 au 22 novembre
Les deux journalistes de tmv s’installent au bar le Vel’pot du 19 au 22 novembre

 
Le QG
Pendant cette semaine de novembre, les deux journalistes de tmv posent leurs ordis, leurs moufles, leurs stylos et leurs calepins au bar Le Vel’pot. Vous avez forcément des idées, des sujets et des personnes incontournables à nous faire connaître sur le quartier avant notre arrivée. Pour ça, nous avons construit avec nos petites mains une belle boîte à idée, à l’ancienne. Elle est posée en ce moment sur le zinc du bar Le Vel’pot jusqu’à notre installation, à vous de la remplir.
Participez !
Forcément, le but, ce n’est pas de faire l’hebdo dans notre coin, sans parler à personne. Habitants de Velpeau, amoureux du quartier ou Tourangeaux d’autres horizons, si nous nous installons dans le quartier, c’est pour échanger avec vous, mieux vous connaître. Si en plus d’avoir des bonnes idées à mettre dans notre boî-boîte vous voulez nous rencontrer, on sera très heureux de boire un café avec vous, du 19 au 22 novembre !
 Sur le web
Avant même de venir à Velpeau, nous avons créé une page Facebook qui relate nos aventures et surtout, vous permet de nous aider. Vous retrouverez également tous les articles réalisés sur le quartier sur ce site internet, dans la rubrique super spéciale créée à l’occasion.

Le microspop de Mister Doc #3

Chaque semaine, Doc Pilot partage ses découvertes culturelles du week-end. Episode 3 : Peintures et Blue Golden Gate pour des sixties revisitées.

Vous avez dit Orval Carlos Sibelius ??
Vous avez dit Orval Carlos Sibelius ??

Au Temps Machine y’a des soirées au Klub pleines de bonheur : Binidu ( 2 Pneu + 1 Fordamage) propose un nouveau concept et un nouvel album en lecture furieuse car JB est aux drums ( ce mec est inhumain ; surhumain c’est trop faible). Orval Carlos Sibelius ose un subtil retour identifié sur la fin des sixties style Love, Byrds ou Beach Boys voire de l’Airplane dans les morceaux les plus denses ; y’a des Grisbi et des Moonjellies dans la salle : tu m’étonnes… De retour à Tours le Pont de Fil a des airs de Blue Golden Gate. Zazü ouvre une nouvelle galerie à St Pierre, Omaa Akiing, avec l’expo « Soyons Reliés », 8 artistes dont Sylvie Attucci, Bernadette Leclerc dans « sa dark side of » et Laurelle Bessé dont le travail me scotche ( du carton à l’aspect minéral). A l’Annexe de St Avertin, Francois Pagé présente « Mémoire Vive » : le bon peintre devient un grand peintre ; je craque sur les « Colin-maillard » et « Lucille un soir ». Au CCC dans le monde de peinture de Stéphane Calais se produit Machaud, un quartet de saxos où jazz, classique et contemporain se mixent en un son global répercuté sur le béton du lieu : c’est beau, ample et global. A Blois au Chato’dO, Bertrand Belin présente son nouvel album et confirme son statut de plus grand songwriter de sa génération. Épaulé par deux virtuoses, l’excellent guitariste/chanteur n’a de cesse de nous « chavirer » tant par ses mots que par ses mélodies ; La Loire est trop belle dans « l’Hypernuit » ligérienne.
Bonus :
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=tFw5j5Lva6I[/youtube]

"Nous avons accueilli plus de 500 femmes"

Joséphine pour la beauté des femmes fêtait le premier anniversaire de son salon social à Tours. Parfait pour vous reparler de cette belle association qui érige la beauté en droit des femmes. Interview de sa fondatrice, la célèbre Lucia Iraci.

Photo Didier Parizy
Photo Didier Parizy

Cette semaine, Joséphine pour la beauté des femmes fêtait le premier anniversaire de son salon social à Tours. L’occasion était trop bonne pour vous reparler de cette belle association qui érige la beauté en droit des femmes.Interview de sa fondatrice, la célèbre Lucia Iraci.
En un an, le pari est réussi à Tours ?
Oui, nous avons atteint l’objectif. Le bouche-à-oreille a fonctionné. En un an, nous avons accueilli plus de 550 femmes dans le salon. Surtout que notre coiffeuse et l’esthéticienne ne sont là que trois jours par semaine. Pour vous dire, le succès est tel que la liste d’attente dépasse les deux mois. Mais surtout, nous menons un vrai travail de suivi auprès de ces femmes, sachant que notre parcours pour la réinsertion dure 12 mois. Mais la vraie réussite, c’est quand nous apprenons que l’une d’entre elles a retrouvé du travail.
Tours était-il un test après le succès de Joséphine à Paris ?
Non, pas du tout, Tours fait partie de notre volonté nationale, de faire grandir l’association. Nous avions choisi Tours car il y avait des personnes motivées, notamment Jean- Charles Aponte et Catherine Aubry, pour porter le projet.
Comment va évoluer le salon social de Tours ?
Nous essayons de proposer plus d’ateliers aux femmes, pour qu’elles fassent, par exemple, du yoga ou de la sophrologie. Et puis, nous avons mis en place un dressing où les femmes peuvent emprunter des accessoires et des vêtements.
Quelle place avez-vous trouvé auprès des autres associations qui se battent contre la précarité ?
Nous travaillons avec eux sachant que notre envie, à nous, c’est de faire en sorte que le droit à l’estime de soi puisse être autant considéré que le droit au logement ou le droit au travail.
Vos futurs projets en France ?
Nous voulons ouvrir d’autres salons dans le reste de la France, mais je ne peux pas en dire plus sachant qu’ils ne sont pas finalisés.

On like Marou et le chien

La nouvelle page fan Facebook de notre bande dessinée Marou et le chien est en ligne, venez et likez !!

Marou et le chien
Pour suivre chaque semaine les aventures débiles mais géniales de Marou et le chien, c’est par ici !
>> et si vous savez en savoir plus sur l’auteur de ces excellents strips, on vous présente Amandine Alamichel pas là !

Philo : penser en série

Professeur de philosophie, Hugo Clémot ouvre le cycle Sérial philo à la Médiathèque François Mitterrand. Il voit dans les séries télé un bon outil pour se réapproprier la matière.

Les sopranos
Quels sont les aspects qui vous intéressent dans l’étude d’une série télé ?
Les séries télé possèdent des personnages qui évoluent plus que dans des films de deux heures, bien que j’utilise aussi beaucoup ces derniers. En les regardant régulièrement, on peut s’identifier plus facilement à eux car ils possèdent une ambiguïté. Il y a des personnages extraordinaires mais on s’immerge aussi dans leurs problèmes quotidiens.
Comment expliquer le retard français dans l’étude philosophique des séries télé ?
Par la nullité des séries françaises, qui est due à des raisons institutionnelles dans le milieu du cinéma. Avec le courant de la Nouvelle Vague, on a moins mis l’accent sur le scénario, au cinéma et dans les séries. En France, il y a eu aussi pendant longtemps un mépris pour les séries, qu’on assimilait à Dallas ou aux Feux de l’amour. Néanmoins, il y a des initiatives comme le séminaire sur The Wire à Nanterre, ou celles de Sandra Laugier, mais elles restent souvent personnelles.
Au lycée, comment utilisez-vous les séries télé ?
Trois usages pour ma part. D’abord, elles permettent d’illustrer des idées. Je peux aussi aborder un problème philosophique avec la série. Enfin, je montre les différentes conceptions d’une notion. Dans ce dernier cas, j’ai déjà utilisé Barry Lyndon, le film de Kubrick, qui traite du désir.
Quelles vertus possèdent l’usage des séries télé en classe ?
Ce sont des références communes que l’on a avec les élèves. On a du mal à admettre qu’elles sont plus du côté des séries et du cinéma que des textes classiques. Ainsi, le côté cinématographique gomme le côté abstrait de la philosophie. Ces extraits ont aussi un côté hypnotique, et ça calme les élèves tout de suite.
Et ça ne risque pas de les endormir ?
Non. L’expérience m’a appris que les élèves ont pris l’habitude d’une telle pratique. Et quand je ne le fais pas, ils sont en demande ! Ils sont donc actifs. Ils me font même remarquer des choses que je n’avais jamais vues. Ils sont très forts. Ils prennent confiance. Certains me suggèrent même telle série pour un thème précis.


LA CONFÉRENCE
Le cycle Sérial Philo a été mis en place par Hugo Clémot et David Lebreton, président de l’Association des professeurs de philosophie de l’enseignement public (APPEP). La première conférence se déroule jeudi 17 octobre, à 19 h, à la médiathèque François Mitterrand. Hugo Clémot, professeur de philosophie au lycée Paul-Louis-Courier, se centrera sur Dexter. Trois autres sont prévues dans l’année, dont une sur Kaamelott.
PHILO-HEROS
DEXTER
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« J’utilise pas mal Dexter pour parler de l’inconscient. Il y a toute la problématique du traumatisme d’enfance, et sa dualité entre son côté ordinaire et son statut de tueur en série ».
DR HOUSE
« On peut évoquer la religion. C’est une thématique qui est de toute façon assez présente dans les séries, et plus généralement, aux États- Unis. »
JOHN LOCKE
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« Rien que par son nom, le personnage de Lost est intéressant. On travaille la notion de vivre ensemble et celle du contrat social de Rousseau. »

Les petites entreprises aussi touchées par l'illectronisme ?

Pourtant indispensable pour les structures commerciales, Internet n’est pas forcément prioritaire pour les TPE.

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L’illectronisme concerne aussi l’économie locale. Et particulièrement les TPE. Internet et les nouvelles technologies ont pris une place importante dans la vie des petites structures. « Regardez le nombre de personnes qui consultent sur internet les horaires d’ouverture d’un commerce de proximité. Si elles ne trouvent pas l’information, il y a des chances qu’elles n’y passent plus, constate Yves Massot, 1er vice-président de la CCI Centre. Si ces commerces ou ces petites entreprises ne prennent pas en compte les nouvelles technologies, ils s’isolent, petit à petit. Quand je rencontre des commerçants qui n’ont pas encore franchi le pas, je leur explique qu’être présent sur internet ne va pas leur faire augmenter leur chiffre d’affaires, mais qe cela va, au moins, l’empêcher de baisser systématiquement. »
Même constat pour Sébastien Huillet à la tête d’une agence web tourangelle, Tribut and co : « L’illectronisme, c’est aussi un phénomène qui existe dans les petites entreprises locales. Dans les budgets, toujours un peu serrés, la création d’un site internet, c’est toujours la cinquième roue du carrosse. Surtout quand la personne n’y est pas sensibilisée. » L’Observatoire de Touraine s’est penché en 2012 sur l’usage d’internet dans les entreprises dans le commerce. À Tours, elles sont 68 % à posséder un site web. Le chiffre évolue en fonction de la taille des entreprises. « Aujourd’hui, les entreprises avec plusieurs employés ont pris le sujet en main, explique Sébastien Huillet. En revanche, les toutes petites structures ne sont, pour la majorité, pas sur internet. » Pour celles qui ont moins de 10 salariés, le chiffre tombe à 62 %.
« Les plus curieux et les plus sérieux s’y mettent facilement »
Seulement, en France, selon Médiamétrie, le nombre de consommateurs sur le net est en constante augmentation. De 2010 à 2013, ils sont passés de 25 à 32 millions. Cette année, la hausse est de 5 %. « Les petits commerces, entre autres, n’ont pas forcément besoin d’avoir un site internet, parfois, une simple page Facebook peut suffire, note Yves Massot. Mais les commerçants ont souvent du mal à faire le premier pas parce qu’ils ne possèdent pas les clés techniques. » Et quand elles le font, ces TPE s’adressent en majorité à un prestataire extérieur. Pour les plus petites structures, le manque de connaissance des entrepreneurs dans le domaine des nouvelles technologies peut parfois les mettre dans des situations financières inconfortables. « J’ai parfois des clients qui viennent me voir complètement dégoûtés, après avoir signé un contrat avec une entreprise qui vend des sites tout faits, témoigne une graphiste web. Peu scrupuleux, ces prestataires jouent parfois sur la crédulité des commerçants ou des entrepreneurs pour vendre des sites qu’ils payent chaque mois, au forfait. Au bout du compte, les contrats sont tellement désavantageux que le nom de domaine ne leur appartient même pas. »
Sébastien Huillet rencontre également, ce manque de connaissances de certains patrons de petites entreprises. « Je vois arriver des entrepreneurs qui, sur le conseil du beau-frère, ont envie d’ouvrir un site internet, raconte Sébastien Huillet. Certains d’entre eux n’ont aucune idée de ce qu’ils veulent ni des coûts que cela engendre. Ensuite, quand nous leur demandons les outils qu’ils veulent si c’est une e-boutique ou les fonctionnalités d’un site internet, ces personnes ne comprennent pas. Mais, il ne faut pas généraliser, les plus curieux et les plus sérieux s’y mettent facilement. » En 2007, la CCI a lancé le site internet achattouraine. com pour aider les petits commerces sur internet. Ce portail recense les 9 500 adhérents de l’Indre-et-Loire. « Quand une personne nous appelle pour améliorer sa fiche d’identité sur l’annuaire, c’est une porte d’entrée, se réjouit Yves Massot. C’est un bon moyen de leur montrer ensuite qu’un commerce in situ ne suffit plus aujourd’hui, qu’il faut se mettre au diapason des consommateurs qui comparent, cherchent, s’informent sur les produits. »

Illectronisme, de @ à z

Tablettes, 4G, haut-débit. Un langage inconnu pour certains adultes. Pour eux, c’est difficile de raccrocher les wagons… mais indispensable.

illectronisme

Ses doigts touchent le clavier avec hésitation. Elle s’inquiète de réussir l’exercice et de poursuivre son apprentissage. « Ah, mais pourquoi il me met incorrect ? » À 68 ans, Roberte a décidé de suivre des cours, avec les ateliers de l’Espace public numérique (EPN) de Tours. Bureautique, internet, la sexagénaire apprivoise les outils numériques. Elle se corrige finalement toute seule. « C’est parce que je l’ai mis en majuscules ! », s’exclame- t-elle. Heureuse d’avoir identifié son erreur. Roberte est une illectronique. Une personne qui n’a aucune base dans l’utilisation des outils numériques. Près de 15 % de Français seraient touchés par l’illectronisme, selon le Ministère délégué à l’Économie numérique. Aux côtés de Roberte, Geoffrey Lebert, animateur à l’EPN de Tours. Il écoute, explique, passe slide sur slide grâce à son logiciel de présentation. « Les inscrits à nos cours sont principalement des personnes âgées, des demandeurs d’emploi », décrit-t-il.

Retraités mais pas que…
Un discours confirmé par des chiffres. Près d’un retraité sur deux ne possède pas d’ordinateur (48 %). « Ce n’est pas notre génération, on n’a pas vécu avec ces machines », explique Jacqueline*, 77 ans, ancienne enseignante à Saint-Pierre-des- Corps. Elle s’est décidée à franchir le pas numérique il y a quatre ans. « Beaucoup de personnes âgées se sentent débordées par une technologie qu’elles ne comprennent pas », renchérit Benoît Thibault, référent à l’EPN de Chambray-lès-Tours. Il voit une « forme d’inégalité », conscient que la fracture numérique reste une réalité et une source d’exclusion. 43 % des non diplômés n’ont pas accès à internet à domicile, tout comme 47 % des personnes disposant d’un revenu inférieur à 900 euros par mois, selon une étude du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc).

Assise confortablement dans un fauteuil de son appartement à Saint- Pierre-des-Corps, Jacqueline parle de ce qui la poussait à ne pas utiliser ces appareils. « Je n’en voyais pas l’utilité », lâche-t-elle laconiquement. Aujourd’hui, elle est la première à répondre à des mails de son association. La rapidité des évolutions freine également certains non-utilisateurs à prendre la souris. « Ce que vous apprenez peut être remis en cause le lendemain, c’est un problème pour beaucoup », analyse Benoît Thibault. Une complexité qui a rebuté Priscilla, 31 ans, en recherche d’emploi. « Quand on ne sait pas, on peut avoir une forme de honte. Et on se met des barrières », juge-t-elle, devant l’ordinateur de l’EPN de Tours, attentive aux consignes de l’animateur. 41 % des non-utilisateurs pointent la complexité en premier frein à l’usage d’internet, d’après le Crédoc. En revanche, l’argument du coût n’a jamais été aussi bas. Seuls 12 % des personnes n’ayant pas internet le mentionnent. « Quand on veut s’y mettre, on peut », juge Geoffrey Lebert. Ceux qui rament avec leurs écrans sont conscients de la nécessité d’être connectés. « Ça devient indispensable », estime Marie-Josée, 66 ans, qui note avec application les noms des différents navigateurs.

Un monde de plus en plus complexe
Pour les plus âgés, il y a d’abord l’envie de rester branchés avec leurs familles. Et notamment, leurs petits-enfants, toujours le smartphone scotché aux mains. « Je leur envoie des mails et c’est vrai qu’on utilise moins le courrier postal », annonce fièrement Jacqueline. Lucide également sur l’évolution de la société. Banques, administrations, entreprises : la transition vers le numérique est amorcée depuis plusieurs années. « Avec un organisme, on a été obligé de passer au mail, mais j’imprime toujours ce qu’on m’envoie », note-t-elle, encore attachée au papier. Tous constatent les bienfaits du web. « On va plus vite. Je l’utilise beaucoup pour aller consulter mes comptes », se réjouit Marie-Josée. Priscilla complète : « Je n’ai pas besoin de me déplacer à la CAF ou à Pôle Emploi ». Pour elle, la recherche d’emploi passe obligatoirement par le net. Envoyer des CV, trouver des employeurs, de nouveaux horizons. Une stratégie salutaire selon Benoît Thibault. « Beaucoup pensent que tout va s’enclencher une fois le CV posté sur Pôle Emploi. Mais ce mode de recherche n’est plus bon. Il faut aller plus loin », raconte l’animateur, qui aide ponctuellement des chômeurs à l’EPN.

EPN, what else ?
Près de 5 000 EPN ont été mis en place en France, dont 15 à Tours. La lutte contre la fracture numérique reste longue à mener. Les méthodes n’enchantent pas tous les illectroniques. « Quand on parle de travail en groupe, on peut avoir des niveaux trop différents, et il y a parfois un manque de pédagogie », constate Jacqueline. Surtout, les EPN accueillent des individus en demande. Les publics les plus réfractaires au numérique ne sont pas touchés par ces ateliers. Benoît Thibault plaide pour une stratégie plus globale : « Il faudrait aller plus vers eux. Être dans leur quartier pour les initier. »

* Le prénom a été changé.

Michelin, acte II

Après les manifestations de la semaine dernière, des négociations ont été avancées entre les syndicats de l’usine de Joué-les-Tours et les salariés.

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Cette semaine, c’est le moment d’une nouvelle rencontre entre les syndicats des employés de l’usine Michelin à Joué-lès-Tours et la direction. Sous tensions, ces négociations ont été avancées, par rapport à la date fixée, suite aux ma-nifestations de la semaine dernière. Le mardi 8 octobre, plus de 800 manifestants se sont réunis devant l’usine de pneumatiques avant de se rendre en centre-ville de Joué-lès-Tours. Dans l’après-midi, les salariés en grève sont rentrés dans la salle où se tenait le comité central d’entreprise (CCE), avant de bloquer le boulevard périphérique de l’agglomération.
C’est dans ce contexte très tendu que les deux parties se rencontreront cette semaine. La direction aurait demandé à la mairie de Joué-lès-Tours de trouver une salle plus sûre. C’est en juin dernier que la nouvelle de supprimer 700 postes sur les 926 de l’usine de Joué-lès-Tours a été rendue officielle par la direction de l’entreprise de pneumatiques français.
Poids lourd de l’économie
Si le manufacturier annonçait de bons chiffres de ventes et un bénéfice net supérieur à 1,5 milliard, sa filière poids lourds, elle, a enregistré une chute des ventes, passant de 26,7 millions de pneus en 2007 à 20,2 millions l’an dernier. « Nous sommes en situation de surcapacité. Nos sites de production tournent à 60 % de leur potentiel », indiquait au mois de mars la direction.
Le plan prévoit des mesures de départs en retraite anticipée qui pourraient concerner environ 200 salariés. Les 500 autres postes supprimés localement devraient être ventilés sur les autres sites du groupe, notamment vers l’usine de La Roche-sur-Yon (Vendée) où la direction envisage d’investir plus de 500 M€ dans la recherche et le développement. L’atelier poids lourd devrait fermer en 2015 mais deux cents emplois seraient maintenus à Joué dans deux ateliers annexes. Pas vraiment de quoi être optimiste pour la survie de l’usine. Depuis plus de cinquante ans, l’usine Michelin de Joué est l’un des poids lourds de l’économie locale et le premier employeur de la deuxième ville d’Indre-et-Loire. En 2009, sa taxe professionnelle s’élevait à 4,2 M€, soit 5,58 % des recettes de l’agglomération tourangelle.