Circuits courts, la conso façon produits locaux : nos bons plans

Envie de consommer local, mais sans savoir comment ? Vous pouvez aller au marché, faire la tournée des fermes ou fréquenter votre épicerie locale préférée… Et aussi suivre nos bons plans !

MAGASINS DE PRODUCTEURS

AVENTURES COLLECTIVES POUR FAIRE VIVRE NOS CAMPAGNES

La Ferme du Mûrier a ouvert à Saint-Cyr-sur-Loire en novembre 2021. C’est le magasin de producteurs le plus récent sur la métropole, où La Charrette à Chambray-lès-Tours et Tours de Fermes à Joué-lès-Tours fonctionnaient déjà sur le même principe. Lequel ? Des producteurs locaux s’associent pour créer leur propre magasin ! À Saint-Cyr, ils sont 14 associés (dont 11 qui assurent des permanences au magasin).

Pour Odile Canon, éleveuse de moutons à la Ferme de Touchelion, « l’aventure collective est passionnante, même si cela prend du temps. Et cela nous permet de vendre nos produits en direct, sans obliger les clients à se déplacer de ferme en ferme ». Les avantages sont finalement nombreux pour les clients comme pour les fermiers tourangeaux : « En faisant disparaître un intermédiaire entre nous et le consommateur, la rémunération est plus juste, et nous sommes plus sereins car on a un débouché assuré, à prix contrôlé. Cela peut permettre de développer nos activités et d’embaucher des salariés sur nos fermes. »

Au magasin aussi, des emplois ont été créés, avec une directrice, deux employés polyvalents, un traiteur, un boucher et une gestionnaire. Dans les rayons, 70 % des produits proviennent des fermes associées. Le reste est choisi en local (sauf pour des produits qui ne poussent pas chez nous, bien sûr), avec rencontre des producteurs et visite des fermes, afin de proposer de la qualité aux clients. Une clientèle qui se développe petit à petit, et que les producteurs souhaitent convaincre autour d’arguments simples : « Acheter ici, c’est soutenir le territoire, des familles entières qui font vivre nos campagnes. »

PANIER DE TOURAINE

DU LOCAL SUR LE WEB !

Depuis 2015, Christophe Marquis ouvre les portes de son garage du quartier des Prébendes deux fois par semaine. Aucune voiture n’en sort. À la place, des fruits et légumes, du fromage, des viandes ou des glaces rejoignent les paniers des clients qui ont pris le temps de commande en ligne leurs courses, avant de venir les chercher les jeudis et vendredis, ou de se faire livrer à domicile.

« En bons Parisiens, quand nous venions en Touraine avec ma conjointe, nous faisions le tour des fermes pour ramener de bonnes choses. Quand nous avons emménagé ici, les systèmes des AMAP ou Ruche qui dit Oui ne nous convenaient pas. Convaincu qu’il fallait aller vers le web, j’ai donc rencontré des producteurs, pour sonder les possibilités, et eux aussi avaient envie d’être présents sur internet, sans avoir le temps ou les moyens de le faire. C’est comme ça que Panier de Touraine est né : une plateforme de vente en ligne, alimentée par des producteurs locaux, et je m’occupe des ventes, des livraisons, du marketing, de la logistique ».

Cinq producteurs en 2015, une quarantaine aujourd’hui, et une centaine de clients chaque semaine : Panier de Touraine a ses habitués, retraités soucieux de leur santé, jeunes adeptes du circuit court ou familles du quartier. Les rejoindrez-vous ? Commande jusqu’au mardi soir chaque semaine sur www.panierdetouraine.fr

Et au supermarché ?

Prononcez le mot « circuit court », et dans certains esprits surgissent des images de bobos et autres hippies armés de paniers en osier qui font le tour des fermes ou des magasins spécialisés pour se nourrir en produits locaux. Mais faut-il forcément sortir des circuits classiques de la grande distribution pour consommer local ? « On travaille avec des producteurs locaux depuis très longtemps ! ».

Lionel Perrone, directeur du Auchan Tours Nord, n’hésite pas une seconde : « Nous avons une soixantaine de produits locaux en rayon aujourd’hui, des salades de Saint-Genouph, des charcuteries Hardouin, des bières locales… Il y a de tout ! ».

Chez Système U, le local a aussi toute sa place : « On fait ça depuis toujours, c’est dans l’ADN de la coopérative Système U », explique Stéphane Guillou, patron du Super U Chinon. Ce sont bien sûr les vins locaux qui tiennent là-bas la première place côté produits locaux. Mais ce n’est pas tout : « Crèmerie, charcuterie, fruits et légumes, miel, biscuits, farines… On a une vingtaine de fournisseurs autour de chez nous, chez qui nous achetons en direct. Mais les approvisionnements via la coopérative permettent aussi de miser sur du local : notre entrepôt de Savignyen- Véron (qui fournit les magasins U dans les départements 36, 37, 18, 41, 45 et 49) s’approvisionne dans la région. »

Pour les deux dirigeants, les réalités sont les mêmes, avec une vraie liberté dans le choix des produits qu’ils peuvent commercialiser, même si les produits locaux représentent une petite part du chiffre d’affaires et du nombre de produits en rayon. Tantôt des producteurs viennent à eux, désireux de commercialiser leurs produits en grande ou moyenne surface. Tantôt ce sont les enseignes qui partent à la recherche de nouveautés, pour répondre aux attentes de la clientèle.

Côté prix, Lionel Perrone explique ne pas négocier de la même manière qu’avec les grossistes, tout en essayant de conjuguer prix juste pour le producteur, et attractif pour le consommateur. Vient-on cependant en supermarché pour consommer local ? « Une partie notre clientèle est sensible au manger local, mais il existe aussi d’autres circuits pour cela. Et peut-être que nous ne faisons pas assez savoir que l’on peut trouver du local en supermarché ? » s’interroge S. Guillou. Les lecteurs TMV le sauront désormais !

Textes : Maud Martinez / Photos : M.M + Adobe Stock

Vrac, local et bio, le pari d’Anne-Gwénolée Tu et de son épicerie « Sur la branche »

#VisMaVille Anne-Gwénolée Tu est gérante de l’épicerie locale et sans emballage, Sur la Branche, à Tours. Investie dans le zéro-déchet, elle se bat pour participer à une économie plus vertueuse.

Place de la Victoire, ce mercredi après-midi, le magasin ne désemplit pas. Familles, étudiants, retraités… tous passent faire leurs provisions et prendre des nouvelles. « Vous ne fermez pas, rassurez- moi ? » Car Anne-Gwénolée Tu, la gérante et fondatrice de Sur la Branche depuis 2017, traverse une mauvaise passe financière et vient d’en informer ses clients par mail (lire ci-dessous).

L’épicerie locale de quartier prend plus que jamais tout son sens. « Nous étions les premiers à Tours à allier vrac, produits locaux et bio, assure Anne-Gwénolée Tu. Nous sommes investis dans un réseau d’associations zéro déchet, nous aimons conseiller nos clients dans leurs démarches, leur donner des recettes, des astuces et les orienter vers les bonnes personnes. L’idée est d’avoir affaire à des hommes, loin de l’industrie agro-alimentaire. »

Bref plus qu’une épicerie, Anne- Gwénolée participe à la promotion du zéro-déchet et d’une alimentation de qualité au sein des réseaux tourangeaux. Ici les clients amènent leurs bocaux et emballages, ce qui permet de choisir la quantité. Dans le magasin, s’affichent les portraits d’une quarantaine de producteurs locaux, du maraîcher de Saint- Pierre-des-Corps aux huileries de Touraine. « Ce n’est pas juste vendre des pois chiches et des pommes de terre mon métier, je suis allée sur leurs exploitations, on partage une démarche. »

Le déclic s’est produit très jeune. Végétarienne à 18 ans, elle parcourt le monde en faisant du woofing et plonge dans ses intérêts : la nature et l’alimentation. Notamment grâce à son colocataire qui était brasseur. Alors installée en région parisienne, elle évoluait dans le milieu de la librairie de luxe. « Je suis passée de la vente de livres qui coûtait des milliers d’euros à des légumes », sourit la pétillante brunette, aujourd’hui 37 ans.

Un milieu dont il lui est resté la rigueur du travail et le goût de la qualité. Elle monte alors une section de la Ruche qui dit oui dans la brasserie de son ami. Elle découvre aussi Tours et tombe amoureuse de la ville. En 2017 la voilà lancée dans l’aventure Sur la Branche.

« Je voulais une épicerie du quotidien. Il est difficile de ne faire que du local et du bio, mais j’essaie que les produits viennent le plus près possible. 95 % de nos produits sont quand même bio avec des valeurs éthiques. » Ce qui n’est pas bio n’en est pas moins respectueux de l’environnement et local comme le garum du pêcheur Thierry Bouvet. Singularité, l’épicerie propose aussi des casiers de poissons frais deux fois par semaine, grâce au réseau Poiscaille, qu’il suffit de choisir sur internet. Et les paniers bio sont sans engagement.

Textes et photos : Aurélie Dunouau


Épicerie bio en difficulté

Depuis la crise du Covid, la fréquentation de l’épicerie n’a cessé de décroître. « Nous étions à 1 600 clients par mois avant le Covid, nous sommes à présent à 1 000 clients par mois, cela s’est surtout creusé depuis le printemps dernier. Notre seuil de rentabilité n’est plus atteint », alerte Anne-Gwénolée Tu, la gérante de Sur la Branche. Résultat : – 30 % de chiffre d’affaires. « Si les clients ne reviennent pas et surtout durablement, nous ne pourrons pas continuer. » Elle signale d’autres cas similaires de boutiques indépendantes en difficulté. Le tout récent drive du bons sens à Chambray-lès-Tours vient de fermer ses portes.

> Sur la branche, 2 place de la Victoire, à Tours.

Frères Toque, « le service de livraison de repas local et responsable », arrive à Tours

A compter du 29 avril, la start-up angevine des Frères Toque s’exportera. Faisant face aux mastodontes Deliveroo et Uber Eats, ce nouveau service de livraison va désormais parcourir les rues de Tours. Avec lui, pas de fast food, uniquement des restaurants locaux. Frères Toque souhaite un fonctionnement responsable en rémunérant différemment ses livreurs.

Le service de livraison Frères Toque arrivera à Tours le 29 avril prochain. (Photo Facebook / Frères Toque)

Un service de livraison de repas local et responsable, uniquement à vélo, et seulement en partenariat avec des restaurants locaux eux aussi et indépendants. Voilà le credo des Frères Toque, une start-up créée par Louis Prézelin et deux amis en 2015, à Angers.

Et à compter du 29 avril, ce service de livraison va débarquer dans les rues de Tours. « Après un lancement réussi au Mans (en octobre dernier – NDLR), nous voulions nous développer dans une autre ville ligérienne », indique l’équipe. « De par sa proximité avec Angers, ainsi que sa ressemblance en terme de population et de nombre d’habitants, le choix de Tours s’est fait naturellement. »

Des livreurs mieux payés

L’entreprise explique répondre à une forte demande « d’un service de livraison éthique et responsable ». Face aux géants Deliveroo et Uber Eats, Frères Toques argue vouloir agir pour ses coursiers.

Ainsi, les livreurs « sont rémunérés à l’heure et à la course pour une rémunération plus juste ». Soit une rémunération fixe de 7,50€/heure, ainsi qu’un variable allant de 2 € ou 3 €. « Ils ont également des primes sur chaque course le week-end, ainsi que les jours de pluie ou de forte chaleur ».

Des restaurants locaux et indépendants

Enfin, côté restaurants, Frères Toque dit ne s’associer qu’avec des établissements « réputés pour la qualité de leurs plats et de leurs produits ». Ces partenaires ne devront donc être qu’indépendants et locaux.

Pour l’instant, la plateforme travaille avec La Fabrique à Jus, Chez Zein, Green is better, Boll’n’Roll, Balzac Burger, Chez Madie, Le Pressé, ou encore Izakaya et Drama Hot Dog. Bref, pas de fast food à l’horizon !


> Frères Toque : à retrouver également sur leur page Facebook 

 

Emilie Tardif, de TV Tours : « Les chaînes locales sont devenues le nouveau cool »

Elle est l’une des figures emblématiques de la petite chaîne qui a bien monté depuis sa création le 24 mars 2006. La journaliste-animatrice Émilie Tardif, aux manettes de l’émission TILT, promène sa bonne humeur et son dynamisme depuis un bout de chemin déjà. Des projets, des idées pour la chaîne, elle n’en manque pas. Panorama de 15 années de TV Tours.

Émilie, vous souvenez-vous de vos premiers pas à TV Tours ?

C’était en 2008, j’étais d’abord une simple invitée dans une émission de Jean-Baptiste Boursier (aujourd’hui sur BFM TV) qui a créé le format du talk à 18 h. J’étais là pour parler de la mode du vintage. Comme ça s’est bien passé, il m’a proposé de venir faire une chronique régulière dans son émission sur un format qui s’appelait le « J’ai testé pour vous… » et alors là j’ai tout testé : toiletteuse pour chiens, la pole dance, le kayak en eau vive… L’émission s’appelait « Tout sur un plateau » et le principe était justement de faire tout ce qu’on voulait. On avait une liberté totale et on a rigolé comme jamais. Et puis un jour, Émilie Leduc qui présentait ensuite cette émission m’a demandé de la remplacer, c’était en 2013. Vous avez en quelque sorte grandi aux côtés de TV Tours.

Emilie Tardif, l’un des visages de TV Tours.

Quel regard portez-vous aujourd’hui sur ce cheminement ?

C’était un rêve de devenir journaliste quand j’étais petite. En fait, mon job, c’est le meilleur de la ville, c’est d’être la tour de contrôle de tout ce qui se passe de positif sur le territoire, c’est un job en or, je connais avant les autres tous les bons plans sympas et je les diffuse ensuite. Je pourrais être engagée par le Petit Futé dans une deuxième carrière !

Comment l’image de TV Tours a-t-elle évolué en 15 ans d’existence ?

L’évolution de TV Tours est étonnante. Notre image est bien meilleure et nos audiences sont en train d’exploser. Lancer une chaîne locale à l’époque, c’était super cool, tout le monde le faisait en 2006 et puis il y en a plein qui ont périclité. Et puis maintenant, le local est le nouveau cool, tout le monde s’y remet car les gens ont une sorte de défiance vis-à-vis des grandes chaînes, se posent la question de la fiabilité de leurs sources.

Nous proposons cette traçabilité de l’information qui est possible pour nous parce que nous sommes des journalistes du coin, que nous connaissons notre territoire et que nous restons accessibles pour les gens. Aujourd’hui, le circuit court ce n’est pas que pour la nourriture, on a envie de savoir ce qu’il y a dans notre assiette comme dans notre télé.

L’équipe s’est renouvelée depuis les débuts, la ligne éditoriale initiale – la proximité – est-elle toujours identique ?

Oui, le local, le local, le local ! La ligne éditoriale est la même, ce sont les programmes qui changent de temps en temps. On fonctionne avec une rédaction de neuf journalistes indépendants et chacun a tendance à avoir sa spécialité, son émission qui lui ressemble. Romain Delville et Audrey Champigny font les sports, Aurélie Renault est sur l’actu format magazine, moi je fais l’info positive… Chaque journaliste apporte des idées et on s’adapte aussi aux envies des téléspectateurs… Tout en ne parlant que de ce qui se passe chez nous aux gens de chez nous.

Peut-on dire que vous êtes aujourd’hui bien inscrits dans le paysage local ?

La notoriété est super bonne. Les gens nous connaissent bien mais on a encore un énorme travail de conquête à faire sur le Loir-et-Cher.

Dans Tilt, l’émission que vous présentez (avec Samuel Collin le lundi), vous mêlez info pratique et divertissement. Quelle est la recette, le bon mix ?

C’est du journalisme de solution et de service. Le bon mix c’est quand on arrive à intéresser à la fois Sandrine, assistante de direction et Michel, ouvrier, qui le soir se retrouvent. J’ai en tête les téléspectateurs. Mon émission, c’est un zapping géant, c’est un sujet positif sur le territoire par jour abordé sous forme de chronique et de l’initiative citoyenne : les animaux le lundi, le mardi les commerces, le mercredi les associations de solidarité, le jeudi des artisans, le vendredi les peech pour obtenir des financements participatifs locaux. Au total, c’est une trentaine de chroniqueurs qui sont tous des pros de ce dont ils nous parlent. L’idée c’est aussi de mettre des gens du territoire à la télé qui n’y seraient pas passés autrement en les faisant chroniquer. Cela devient une petite bande locale, un joyeux bazar.

Vous avez toujours réservé une place importante à la culture qui manque aujourd’hui de visibilité…

L’idée, c’est de faire émerger des talents du coin, les musiciens, les artistes plasticiens sont également beaucoup présents à l’antenne. On a une nouvelle émission « 3…4 » (gérée par Nivek) une émission de clip locaux et ça permet d’aider les musiciens du cru ! Dans les tuyaux, on va lancer les artistes TV Tours, on va en sélectionner trois qui vont bénéficier encore plus de notre média, de spots gratuits et de visibilité.

D’autres projets sont à venir pour TV Tours ?

Le nouveau projet pour septembre, c’est une émission de témoignages. Je pense qu’avec la crise sociale, il y a de plus en plus le besoin de trouver un relais dans nos associations. On ne les connaît pas toujours. Chaque fois, il y aura une thématique, un témoignage fort sur des sujets difficiles et, à côté, une association sera là en pivot pour donner du conseil et la solution. Autre programme important pour nous, on sélectionne des documentaires sur le territoire, coproduits avec Ciclic et France 3 Bip TV (Les séances de docu). Il y aura également une émission culinaire et une telenovela brésilienne, permis par le regroupement avec d’autres télés locales.

Propos recueillis par Aurélie Dunouau

> Les photos illustrant cette interview sont des photos d’archives TV Tours, d’où l’absence de masques. 

PHOTO GERARD PROUST TOURS LE 22 FEVRIER 2016 REPORTAGE SUR TV TOURS TELEVISION LOCALE DU GROUPE LA NOUVELLE REPUBLIQUE L’EQUIPE AVEC OLIVIER SAINT CRICQ CLOTILDE MASSARI ET JEROME DESRUY

AMAP de la Fuye-Velpeau : le succès de la vente directe bio

L’association pour le maintien d’une agriculture paysanne de la Fuye-Velpeau distribue des paniers de fruits et légumes à ses adhérents chaque semaine depuis 2016. Le projet rencontre un tel succès qu’une liste d’attente a été mise en place pour l’année prochaine.

Le 16 janvier 2020, dans la salle du 4 rue Montesquieu, les habitants du quartier défilent comme tous les jeudis soir et ressortent avec leurs paniers garnis de légumes bio. L’AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) de La Fuye-Velpeau est la seule présente dans le centre de Tours. Elle accueille les 80 adhérents de l’association à partir de 18h30. Deux paniers leur sont proposés : le grand panier à 17 euros et le petit panier à 12 euros. Le paiement se fait chaque trimestre, pour toute l’année, et garantit aux paysans une juste rémunération de leur travail.

En plus de soutenir l’agriculture paysanne, la vente en AMAP s’inscrit aussi dans une démarche de consommation plus saine, locale et de saison.  Toutes sortes de légumes composent ainsi les paniers. Au menu cette semaine : courges butternut, choux blanc, ail, carottes, et fenouil. C’est ce qui plaît à Mireille : « Avec l’AMAP, je découvre des légumes. Ce sont toujours des produits de saison variés ». Des pâtes, du pain, des produits laitiers et d’autres aliments bio et locaux peuvent aussi être commandés chaque trimestre.

Sylvain Le Thuault, maraîcher, est présent depuis le début. Il fournit l’AMAP depuis sa ferme Les bio de l’Isle. Il est à la fois producteur et intermédiaire entre les agriculteurs et les clients. Pour lui, l’AMAP est un moyen de « ne pas vendre ses légumes à des anonymes, de valoriser ses produits et créer du contact humain ».

Un réel engouement 

Pour l’année 2020, le carnet de commandes des paniers est d’ores et déjà rempli. Le projet rencontre un tel succès qu’une liste d’attente a été mise en place pour en bénéficier l’année prochaine. 

Ce système de vente directe s’avère rassurant pour les consommateurs. Beaucoup pensent comme Thierry Bodin, 39 ans et membre de l’AMAP depuis sa création en 2016. Il explique : « Quand je paye, je sais à qui je donne mon argent et pour quels produits j’achète. »  Pour le maraîcher Sylvain Le Thuault, se rendre à l’association le jeudi est aussi une récompense qui lui permet de voir dans quelles assiettes finissent ses produits. « Cela participe à un certain équilibre », précise-t-il.

Si les bénévoles précisent qu’entre les départs et les arrivées d’adhérents, une forme de roulement s’installe ; le maraîcher a choisi de limiter cette année le nombre de paniers disponibles par semaine à 75 . Il envisage éventuellement d’augmenter le nombre l’année prochaine en fonction de la demande. Néanmoins, ils sont beaucoup à préférer que d’autres AMAP se développent au centre de Tours. Comme la retraitée et consommatrice Mireille le précise, « il ne faut pas que cette AMAP devienne démentielle ».

Texte : Lise Lacombe et Théo Hesnard / Photos : Sophie Podevin – étudiants à l’Ecole Publique de Journalisme de Tours (EPJT).

Foodtruck écolo : Adeline Le Goix fait « son truc à part »

#EPJTMV Toutes les semaines, Adeline Le Goix arpente Tours. À bord de son foodtruck « Mon truc à part », elle partage ses plats végétariens et ses valeurs aux quatre coins de la ville.

13 h 30. C’est la fin du service pour Adeline Le Goix dans son foodtruck. Il ne reste plus grand-chose dans son petit frigo. Elle vient d’intégrer à sa rotation le site de l’IUT Jean Luthier, à Tours Nord, tous les mardis midi. Nouvelle sur les lieux, elle ne se fixe pas encore d’objectifs de vente précis. « C’est un peu au petit bonheur la chance pour l’instant », indique-t-elle.

Avec son foodtruck, elle est présente depuis juin 2018 sur quatre emplacements : à la rédaction du journal de la Nouvelle République le lundi, à l’IUT de Tours Nord le mardi, à l’École de la Croix Rouge à Chambray le mercredi et à la fac de Grandmont le jeudi.

Au menu : muffins salés, soupes, quiches aux légumes… Tout ce qu’elle propose est végétarien. Et pourtant, elle ne l’est pas elle-même : « Pas besoin d’être végétarien pour réduire sa consommation de viande et de se sensibiliser à la cause. » Elle fait preuve de pédagogie en partageant avec ses clients son savoir sur les fruits et légumes de saison, comment les cuisiner et toujours avec le sourire.

Adepte de fleurs et plantes sauvages, elle les intègre au fur et à mesure à ses plats. En utilisant uniquement des produits issus de l’agriculture locale, elle « travaille avec des producteurs qui n’ont pas forcément le label bio mais qui s’engagent pour la valorisation de la terre et qui restent respectueux de l’environnement », explique-t-elle. Un réseau qu’elle avait commencé à développer bien avant, en s’investissant d’abord dans la vie associative, écologique, sociale et solidaire.

Écolo et humaniste

Cette ancienne éducatrice spécialisée a travaillé près de dix ans dans la prévention et la demande d’asile, tout en jonglant avec le milieu associatif. Lassée, elle décide de donner à sa vie un nouveau souffle.

Etant intolérante au lactose, se nourrir au quotidien lui revient cher. Pour réduire les coûts, elle passe son temps aux fourneaux. C’est l’élément déclencheur : « Je passais mes journées à cuisiner pour moi, alors autant cuisiner aussi pour les autres », résume-t-elle. Après un an d’hésitation, elle décide finalement de se lancer à son compte. C’est ainsi que « Mon truc à part » est né.

Toujours en adéquation avec son mode de vie authentique et simple, elle ne souhaite pas dégager plus de bénéfices que nécessaire. Son but ? « Pouvoir vivre dignement et rendre [son] activité pérenne. » On lui souhaite une affaire qui roule.

Texte : Alice Porcher et Théo Hesnard / Photos : Chadi Yahya – étudiants à l’École Publique de Journalisme de Tours (EPJT)

Obésité : Ob’in Tours, l’asso qu’il faut

Ob’in Tours vient en aide aux personnes souffrant d’obésité. L’asso vient d’ouvrir un local et collabore avec des restaurants qui proposent des menus adaptés. Émilie Chevallier, présidente, explique.

Emilie Chevallier est présidente d’Ob’in Tours. (Photo NR)

C’est quoi l’association Ob’in Tours ?
C’est le point de rencontre pour les patients souffrant d’obésité et qui ont déjà ou veulent pratiquer une chirurgie bariatrique (réduire la taille de l’estomac – NDLR). Nous organisons des réunions mensuelles avec des professionnels de la santé, des réunions de parcours. L’asso travaille avec des médecins de la clinique de l’Alliance. Car après l’opération, on repart comme un nourrisson, on réapprend à manger.

Vous ouvrez un local ce 4 septembre au 1 allée Jean-Cocteau…
On y trouvera des activités comme la zumba adaptée, avec des intervenants qui connaissent la maladie de l’obésité, de la sophrologie, du Pilates, des groupes de paroles, des cours de cuisine et une permanence.

Pourquoi parlez-vous de « l’effet baguette magique de l’opération » ?
Ce qui nous énerve souvent dans les médias, c’est que l’on montre uniquement l’énorme perte de poids après l’opération, mais on n’aborde pas le côté psychologique très difficile. Tout n’est pas rose, il y a aussi une fatigue immense. Ce n’est pas rien, on se réalimente, on doit se re-sociabiliser. Le chemin mérite d’être fait, mais c’est un sacrifice et une implication personnelle. Il faut prendre de nouveau soin de soi, car on s’était oubliés.

Vous avez mis en place une convention avec des restaurateurs de Tours pour réduire les portions.
Oui, je profite de tmv pour lancer un appel à candidats ! (rires) On a eu l’idée de repas adaptés aux personnes qui ont subi l’opération. On travaille avec des restaurateurs qui ont apposé un sticker sur leur devanture : ils font soit un plat réduit (portion moins 15 à 20 %) et donc moins cher, ou alors ils proposent des doggy bags pour les plats classiques. Il suffit au client de montrer sa carte d’adhérent Ob’in Tours. Pour l’instant, le Quai 37 a fait cette démarche. Là, on signe aussi avec les Bonnes Grillades, Poggio et Gus.

Selon vous, le regard sur l’obésité a-t-il changé ?
Ça reste délicat. Les gens qui n’ont pas été en situation d’obésité ne savent pas ce qu’on peut vivre. Les choses changent doucement, mais il reste de la discrimination, par exemple au travail. Commencer par sensibiliser dès l’école serait déjà bien. L’obésité est une maladie. Cela peut nous arriver à tous.

Propos recueillis par Aurélien Germain

> Infos sur obintours.com ou 06 60 72 99 07.

 

 

Une galerie d’art éphémère et écoresponsable

Sept artisans d’art de Touraine et de Bretagne ouvrent une galerie d’art éphémère à Tours. À découvrir pendant une semaine.

NEWS_CERAMISTE

Estelle est fédératrice ! », apprécie l’artiste Almaviva Sara. Céramiste tourangelle, Estelle Réhault-Boisnard réunit autour d’elle un collectif d’artisans d’art qui s’apprête à ouvrir une galerie éphémère rue Lavoisier à Tours, le temps d’une semaine : « J’avais envie de créer un événement afin d’exposer avec des personnes dont j’apprécie les créations. »
Le groupe est né de ses rencontres lors du salon des métiers d’art de Ballan-Miré ou du marché des créateurs de Truyes. De Julie la savonnière à Nicolas le designer végétal, qu’est-ce qui fédère ce collectif éphémère ?

FAIRE VIVRE L’ARTISANAT

« Nous voulons exister et faire vivre l’artisanat, commence Nicolas Chapleau, créateur de cadres et de décorations végétales. C’est un combat de tous les jours. Car sur Amazon, on trouve de tout à des tarifs défiant toute concurrence. Par exemple, des tableaux végétaux produits en série. » Leur manière de se démarquer ? « Nous proposons des produits uniques, locaux et de qualité. »

DU LOCAL

Les sept artisans veillent à la provenance de leurs matières premières. Pour ses savons, Julie Denis se fournit auprès de producteurs bio locaux en miel, bière, jus de pomme, lait de vache, tournesol, colza… Des ingrédients dignes d’une recette de cuisine ! Le tout à un tarif abordable pour favoriser « l’accès au bio pour tous ». Même éthique pour Noémie Varet, la Bretonne du groupe, qui choisit des matières écologiques, bio ou recyclées pour ses objets de décoration et de papeterie : du bois de Normandie, du papier certifié FSC… Et pour limiter les transports, elle imprime ses créations en sérigraphie à la main dans son atelier breton.

ZÉRO DÉCHET (OU PRESQUE)

« Rien ne se perd, tout se transforme ». Les deux céramistes du collectif, Estelle Réhault-Boisnard et Sandrine Menanteau, se réapproprient l’adage : « Nous ne jetons jamais la matière. La terre, même sèche, se travaille et se recycle en permanence. » Idem pour Julie Denis, qui récupère le moindre copeau de savon. Le collectif s’inscrit dans une démarche écoresponsable.

DAME NATURE

La nature est leur source d’inspiration. Plasticienne à Beaumont-la-Ronce, Sandrine Housseau s’est constitué au fil des années une étonnante collection de matières premières naturelles : mauvaises herbes, plumes, plant de courgette desséché… « Comme une enfant, j’amasse de petits trésors qui n’ont d’intérêt qu’à mes yeux. Ce sont des végétaux morts, fanés, secs ou défleuris. D’autres passent à côté sans les voir », raconte cette amoureuse de la nature. Estelle Réhault-Boisnard complète : « La nature, je la dessine, je l’incruste… Je ne peux rien concevoir sans en laisser une trace. » Quant aux tableaux photographiques d’Almaviva Sara, ils convoquent l’imaginaire : « Le cercle est toujours présent dans mon travail : c’est le cycle de la vie. »

> Galerie d’art et boutique éphémère, 10 rue Lavoisier, à Tours. Ouvert du 30 novembre au 6 décembre, de 10 h 30 à 18 h 30.
> Sur internet

Nathalie Picard

Amnesty International cherche des jeunes à Tours

L’antenne Jeune d’Amnesty International Tours recherche de jeunes volontaires, âgés de 15 à 25 ans.

10806483_654085784700931_6247135359133421966_nL’antenne jeune d’Amnesty International à Tours veut injecter un peu de sang neuf dans son équipe.
L’ONG reprend donc du service et cherche de nouveaux bénévoles.

Menée depuis octobre 2017 par Maxime Gresse, l’antenne jeune locale organise régulièrement diverses actions. Ont notamment été lancés, des cafés- débats, quiz ou autres campagnes de signatures et expositions récemment, à l’initiative d’étudiants de l’IUT de Tours.

Mais « l’équipe a besoin de s’agrandir », comme le souligne l’équipe de communication, gérée par un groupe de quatre étudiants en DUT Info-Com. Elle pourra ainsi « participer à des manifestations, représenter l’ONG sur les festivals, s’impliquer dans des flashmob, organiser des projections- débats ». Les jeunes de 15 à 25 ans, intéressés pour intégrer l’antenne de Tours, sont invités à contacter l’équipe (1).

Pour rappel, Amnesty International se bat pour faire respecter les droits inscrits dans la Déclaration universelle des droits de l’Homme.

(1) Contact : amnesty.ajtours@ laposte.net ou sur facebook.com/amnesty.tours

Mer Made, l’appel de la crevette

Stelda nous fait découvrir une petite marque de déco tourangelle, Mer made, 100 % locale et éthique.

LIFE_BILLET

Choisir la mer comme thème décoratif, c’est vu et revu. Et pourtant…
Les deux fondateurs tourangeaux de Mer Made réussissent à nous surprendre et à nous embarquer. Marie Lonqueu est couturière et costumière, Quentin Rivière est graphiste et illustrateur. À quatre mains (ou peut-être quatre nageoires…), ils ont créé un univers plein d’humour, un peu enfantin mais qui fait tomber en amour les grands.

Mention spéciale à leurs crevettes, rondes et rouges, posées comme des virgules sur des coussins, à leurs crabes qui caracolent sur des torchons et aux portes-conteneurs en bois qui rappellent les jouets de nos grands-parents.

Marie et Quentin aiment la mer mais s’inquiètent aussi de la terre ; ils ont donc choisi de travailler des matériaux chinés ou des matières écologiques : encres à base d’eau, lin enduits, coton bio. Ils fabriquent une partie de leurs produits et sous-traitent le reste à des entreprises locales ou de travail adapté. Une démarche cohérente. Jolie preuve qu’une entreprise peut faire beau et éthique.

>> Le site : ateliermermade.com/

Stelda

Présidentielle : petit résumé tourangeau

Emmanuel Macron et Marine Le Pen seront au second tour de l’élection présidentielle. Petit résumé de ce qu’il s’est passé à Tours et aux alentours.

présidentielle

Les résultats de la présidentielle en Indre-et-Loire en ont surpris plus d’un, dimanche. Dans le département, et comme au niveau national, si Emmanuel Macron est arrivé en tête avec 24,47 % des voix(*), il se retrouve talonné par… François Fillon (21,25 %) ! Suivent Jean- Luc Mélenchon (19,40 %) et Marine Le Pen, en quatrième position, avec ses 18,94 % des voix.

Chez nos voisins de l’Indre et du Loir-et- Cher, c’est la candidate frontiste qui est arrivée en tête.

À Tours en revanche, le paysage politique a changé. Là encore, Emmanuel Macron a été le plus plébiscité (26,7 %). Mais la France insoumise est la deuxième force de la Ville : Jean- Luc Mélenchon a en effet récolté 23,48 % des voix.
Derrière, se trouve François Fillon (21,24 %). Le score du Front national, lui, n’est que de 12, 38 %. Sur Tours, l’abstention a connu une petite hausse (24,4 % contre 21,5 % en 2012).

Dans tout le département, avec 430 402 électeurs, le taux de participation s’est élevé à 81,30 % (contre 82,72 % il y a 5 ans).

(*) il s’agit des derniers chiffres dévoilés (24/04 à 17 h 30)

Panier curieux : quand la culture est une surprise

Rencontrés à l’apéro-rédac tmv, Séverine et Merlin font partie de l’asso Viens voir à Tours qui propose des paniers surprise. Une façon originale de faire découvrir la culture tourangelle autrement.

Image1

Promouvoir la culture locale », c’est le credo de Viens voir à Tours. L’association – aussi connue sous le petit nom de VVhat – existe depuis 2015. Lancée à la base par des étudiants tourangeaux, la structure compte désormais une vingtaine de personnes, âgées de 20 à 30 ans. « On a recruté pas mal de nouvelles têtes ces derniers temps », précise Merlin qui fait partie de l’association.

Il faut dire que leurs paniers curieux cartonnent (lire tmv n°233). Le principe est simple : dans des paniers « surprise », l’équipe de VVhat glisse places de spectacle ou concert, CD, livre, créations artistiques, le tout garanti 100 % Tours. « Même le tote bag – le sac en tissu dans lequel se trouve tout ça – est illustré par un artiste du coin et sérigraphié en Touraine », soulignent Merlin et Séverine, son acolyte.
En mars dernier, par exemple, le panier curieux regroupait Le Monstre, le livre de Xavier Veilhan, des places pour le festival Super Flux, ou encore le CD de Toukan Toukan et un sac illustré par Élodie Oliveira. « Les paniers curieux sont ensuite distribués lors d’une soirée-remise. Il faut promouvoir la culture locale, mais aussi la partager », indique Séverine.

Dès lors, on comprend mieux qu’elle et Merlin soient intarissables sur le thème qui avait été abordé lors de l’apéro-rédac tmv la semaine dernière (la culture à Tours est-elle (vraiment) accessible à tous ?) : « Quand on me dit qu’il n’y a rien à faire à Tours, ça me fait sauter au plafond ! », s’exclame Séverine, avant d’ajouter : « Il y a toujours de belles découvertes à faire. La culture locale est riche, très riche, mais un peu méconnue. Cela fait neuf ans que j’habite ici, mais je découvre encore. » Pour Merlin, le panier curieux est efficace et l’offre, pertinente : « On essaye effectivement de stimuler la curiosité. »
Preuve en est : les acheteurs sont non seulement nombreux, mais aussi variés. « Concernant le profil type des acheteurs du panier curieux, nous n’en avons pas », indique Cindy, du bureau de l’association. Lors de la dernière édition, « ils étaient âgés de 18 à 70 ans. Un large public, donc ! D’autant plus que nous proposons désormais un panier jeune public, pour les enfants de 2 à 10 ans globalement ».

Il faudra un peu attendre pour voir sortir les prochains paniers de VVhat. En attendant, l’asso travaille sur un événement prévu en juin. « Il faut d’abord qu’on trouve un lieu… Mais on va faire une soirée pour se faire connaître », se réjouit Séverine. « Ce sera un moment parfait pour aller à la rencontre des gens. »

> Plus d’infos et contact sur : facebook ou viensvoiratours.fr ou par mail à what.asso@ gmail.com
> Panier curieux à 35 € ou 25 € en tarif réduit (étudiants, sans emploi, etc.)

TV Tours : j’ai 10 ans !

TV Tours Val de Loire fête cette semaine ses dix ans d’existence. Mais au fait, où en est la télé locale, comment vit elle face à ses concurrents et comment envisage-t-elle l’avenir. Nous avons posé toutes ces questions à Clotilde Massari, sa directrice d’antenne.

Quel bilan tirez-vous des dix premières années de TV Tours Val  de Loire ?
Ce que l’on peut dire, c’est que la chaîne a trouvé sa place dans le paysage  médiatique local. Nous contribuons, nous en sommes convaincus, à la  pluralité de l’information. Nous sommes une chaîne privée, filiale à 100%  de la Nouvelle République, mais nous avons aussi un rôle de service  public, mission que nous pouvons assurer grâce aux contrats d’objectifs  et de moyens qui nous lient avec les collectivités locales. Nous offrons  aussi de la visibilité supplémentaire aux élus locaux.

Et en terme financier, où en est TV Tours ?
La chaîne n’atteint pas encore l’équilibre, mais y tend. L’aide commerciale du groupe NR se réduit d’année en année. Cela s’explique en partie  par une maîtrise de nos coûts. Et aussi par une politique commerciale  conquérante et plus efficace en terme de production qui nous permet  de proposer aux annonceurs des tarifs publicitaires plus adaptés au  marché local.

Et en terme d’audience ?
C’est évidemment le nerf de la guerre ! On touche, selon la dernière  enquête Médiamétrie, sur la période septembre-décembre 2015, un  public global de 166 000 téléspectateurs (habitudes d’écoute du lundi  au dimanche). Mais, ce qui est très encourageant, c’est que la durée  d’écoute progresse de huit minutes depuis la dernière étude. On arrive  maintenant à 37 minutes par jour en moyenne et par téléspectateur.  Et puis, dernier élément, l’image de TV Tours est très bonne dans la  population, en terme de professionnalisme, de fiabilité de l’information  et de proximité. On est entre 85 et 90 % de satisfaction sur ces critères.

Comment TV Tours Val de Loire se différencie-t-elle de ses  concurrents, France 3 et des autres médias ?
Notre positionnement, c’est l’info locale de proximité. On y tient et on  essaie de ne pas se disperser. On structure notre programmation autour  d’un triptyque : le talk, l’info et le documentaire. Le talk, vous le savez,  s’articule autour de notre quotidienne Tout sur un plateau. Là, on est  vraiment sur du “ happy magazine ”, l’actualité positive du Val de Loire.  L’info locale, c’est notre JT pour ce qui concerne l’info généraliste, qui  est le programme le plus regardé de la chaîne. Mais nous avons aussi  des programmations plus thématiques sur le sport, la gastronomie.  Pour le sport, par exemple, nous avons des émissions de “ débrief ” sur  le Tours FC, l’UTBM et le TVB que nous pouvons produire grâce à des  parrainages avec les clubs en question.

TV Tours Val de Loire produit donc de plus en plus de contenus  propres…
Oui, c’est une des évolutions de ces dernières années et cela va se  poursuivre. C’est une des attentes des téléspectateurs qui ont montré  un fort attachement à l’actu locale. Pour y répondre, le seul moyen pour  nous, c’est de produire. Sur le documentaire de création, par exemple,  il existe un dispositif en région Centre Val de Loire, l’aide à la télédiffusion, proposé par l’agence Ciclic qui permet aux producteurs d’obtenir  une subvention si un diffuseur s’engage à programmer l’œuvre. Nous  travaillons beaucoup avec Ciclic là-dessus.

Quelles sont les pistes pour TV Tours Val de Loire dans les  années qui viennent ?
Ce que l’on s’attache à faire, c’est valoriser nos contenus au-delà de  l’antenne en utilisant Facebook et les réseaux sociaux. Cela génère de  l’audience, pas forcément sur l’antenne, mais en replay et sur notre  chaîne Dailymotion. Aujourd’hui, on peut dire que nous sommes sur  une version stabilisée de l’antenne. Un gros travail a été fait au niveau  des décors et de l’habillage car, souvent, qui dit télé locale dit « un peu  cheap » et on a essayé vraiment de lutter contre ça. Nous avons voulu  construire une chaîne professionnelle, qui fait avec les moyens dont elle  dispose. Et, aujourd’hui, l’antenne est assez aboutie. Donc, on s’attelle  maintenant aux autres supports et on va chercher à se diversifier. Parmi  les projets 2016, il y a le nouveau site web qui proposera notamment le  streaming et une nouvelle appli pour une consommation différente de  la télé.

Et quid du passage à la HD ?
Vous le savez, le passage à la TNT HD se fera dans la nuit du 4 au  5 avril. Nous, nous avons décidé d’aller vite vers le tout HD, puisque le  basculement complet sera effectif dans les deux ans qui viennent. C’est  un investissement considérable pour une chaîne comme la nôtre, de  l’ordre de 200 000 €.

Quel cadeau vous ferait plaisir pour les 10 ans de la chaîne ?
TV Tours Val de Loire est financé par la publicité, l’apport du Groupe  NR et les contrats d’objectifs et de moyens. Sans eux, nous ne pourrions  pas continuer à vivre. Alors, le plus beau cadeau, c’est de continuer à  avoir le soutien des collectivités locales et aussi, celui de nos annonceurs  et des téléspectateurs.

Propos recueillis par Matthieu Pays

Court-Circuit : un café locavore à Tours !

Le projet sympathique de la semaine ? Court-circuit, un café locavore qui s’installe bientôt sur Tours.

(Photo Ulule.fr/court-circuit)

« Court-Circuit [n.m tourangeau] : café passionné par la vie locale. » C’est ainsi que se présente le Court-Circuit, sur sa page de financement participatif. Jean-François Grant – mais appelez-le Jeff – a décidé de se lancer dans l’aventure d’un « café locavore d’ici un mois, place de la Victoire ». En résumé, un lieu qui proposera des produits frais locaux et encouragera l’économie et les initiatives locales. « Un lieu inédit à Tours, un lieu de rencontres qui se donne pour mission d’encourager la vie locale. »

 L’établissement, qui devrait être ouvert du midi au soir, proposera un buffet avec des produits dénichés chez les petits producteurs du coin, des événements, un espace de réunion et une déco réalisée par des artisans d’ici, à partir de bois et de récupération. Pour finaliser le projet, Jeff et son Court-Circuit ont donc lancé une campagne de financement participatif. Il reste encore une vingtaine de jours pour participer. Plus de 1 200 € (sur les 2 500 espérés) ont déjà été récoltés.

>Pour aider : fr.ulule.com/court-circuit

>Contact : facebook.com/courtcircuit.tours

[Mise à jour 6/04/2016 : la campagne de financement participatif a eu un succès monstre, dépassant l’objectif de 2 500 € ! Félicitations !]

Conseil municipal : parole aux jeunes !

Nous vous avions annoncé sa formation à Tours, maintenant place aux explications. Le conseil municipal des jeunes (CMJ), c’est quoi ?

Il s’agit d’un dispositif vieux comme le monde, déjà mis en place dans 2 500 communes françaises – à Orléans depuis plus de 30 ans. Pour former leur conseil municipal, à l’instar des « vieux », les jeunes, de 7 à 30 ans selon les communes, mouillent la chemise et se frottent à la vie politique réelle : campagne électorale fondée sur un projet, élections, dépouillement, etc.
Une fois élus, pour une période de 2 ans, ils siègent, avec les élus et services de la ville, au sein de commissions thématiques et tachent de faire aboutir les projets pour lesquels ils ont été élus. Oui, parce qu’ils ne font pas tout comme les grands… L’objectif ? Donner la parole aux jeunes ! À Tours, une vingtaine de collèges publics et privés participent à cette première édition. Les jeunes conseillers, issus des classes de 4e, viennent d’être élus au sein de leurs établissements.

Au collège Corneille, quatre binômes (un titulaire et un suppléant) sont en lice. Le principal, M. Gulibert, constate qu’en termes de projets, « les idées fusent ». Et de poursuivre : « En gérant de manière autonome ces projets et leur budget au sein du CMJ, ils appréhenderont la réalité de la politique au sens noble du terme. » À la mairie, on souligne l’aspect consultatif du concept : « On a besoin d’écouter les jeunes, déclare Barbara Darnet-Malaquin, adjointe chargée de la jeunesse et de l’éducation. Ils pourront donner leur avis sur les politiques municipales les concernant ».
Leur prise de fonctions est prévue le 30 janvier. Comptez sur nous pour suivre leur travail !

Jeanne Beutter

#COP21 : J’ai testé pour vous… manger local !

On continue les initiatives locales dans le cadre de la COP21. Cette semaine, on a vu que manger 100 % local, c’était possible… mais pas si facile que cela. La preuve.

Image9JOUR1

Aujourd’hui, mon petit déjeuner risque d’être light. Voire déprimant. Sauf erreur de ma part, le thé, le café et les oranges « made in Touraine » n’ont pas encore été inventés. Je compte me rattraper au déjeuner : courgettes et oignons sautés achetés à un maraîcher de Saint-Genouph, présent sur le carreau des Halles, accompagné d’un oeuf tout pareil. Je l’avoue, j’ai mis du sel et du cumin dans ma tambouille… Manque un bout de fromage, un petit chèvre produit à Avon-les-Roches.
Une pomme empruntée à un collègue habitant à la Celle-Saint-Avant, et mon premier vrai déjeuner 100 % local est réussi ! Problème, j’ai besoin d’une huile locale pour le soir même afin d’accompagner ma salade de chou rouge/pommes/chèvre. Direction le Biocoop où je trouve une huile de Colza produite à Nouans-les-Fontaines. Ouf !

JOUR 2

Mon petit déjeuner laisse toujours à désirer. Pas grave, je vais me rattraper ce midi. J’irais bien acheter directement à la ferme, attendre le rendez-vous d’une Amap ou commander par internet (par exemple sur panierdetouraine.fr) mais je n’ai pas envie de me compliquer la vie. Direction un magasins de producteurs. Il y a la Charrette des producteurs, mais j’opte pour Tours de fermes à Joué-les-Tours, le paradis du tout local. Des fromages, des crèmes, des yaourts, des fruits et légumes, de l’épicerie, des viandes made in Touraine rassemblés en un seul lieu.
Ça change mon déjeuner : un pâté de volaille de Betz-le-Château, des saucisses de canard de Mouzay avec des carottes de Saint-Genouph, et cerise sur le gâteau, j’ai même dégoté une boulangerie tourangelle qui fabrique son pain avec de la farine locale.

JOUR 3Image10

Enfin un petit déjeuner digne de ce nom ! Un délicieux jus de pomme des Vergers de Fontenay, un yaourt de chèvre sucré de Dolus-le-Sec, du pain de ma boulangère locale, du beurre de la laiterie de Verneuil. J’avoue que l’absence de thé ou de café commence à être un peu pesante. Et quelle préparation! Quand on veut manger local, impossible d’improviser, de manger un sandwich au débotté.
Manger local, signifie regarder toutes les étiquettes, tout le temps. Mes collègues me proposent un chinois, raté pour moi. Mais j’ai tout ce qu’il faut. Je me suis cuisiné un petit salé, avec des lentilles de Manthelan, oui, oui !

Image8JOUR 4

Manger local, c’est se mettre, forcément, aux fourneaux. Difficile de trouver des plats tout prêts « made in Touraine ». J’ai pourtant dégoté une soupe courgette/pistou produite à Saint-Genouph. Une tranche de jambon de Vautournon et l’affaire est dans le sac. Ce soir, j’ai mangé local sans cuisiner. Une gageure.

JOUR 5

C’est le dernier jour de mon challenge. Petit problème, je suis invitée chez mes parents. Je me vois mal leur imposer le « made in Touraine », eux qui mangent essentiellement « made in Loir-et-Cher ».
Saison oblige, ma mère a préparé des coquilles Saint Jacques. J’aimerais dire que je regrette, que je n’aurais jamais dû baisser si vite les bras. Mais rien à faire, rien de rien, c’était tellement délicieux… Avec une pointe de safran, produite localement s’il vous plaît!

Testé par Flore Mabilleau

Retrouvez chaque semaine dans tmv des initiatives locales dans notre rubrique COP21.

Whoopr : l’appli tourangelle qui va buzzer !

Une sorte de Twitter local : c’est ce que proposent ces deux Tourangeaux.

Imaginez un Twitter local, de proximité. C’est bon ? Eh bien, c’est un peu ce qu’a inventé la start-up tourangelle Whoopr, avec son appli mobile du même nom.

Ismaël et Sylvain Méité, les créateurs, expliquent que Whoopr permet « de découvrir en temps réel tout ce qu’il se dit autour de vous (…) dans un rayon de 15 km ». Idéal pour s’informer ou communiquer avec les gens autour de vous !

 

Avant de rajouter : « Les possibilités d’usages sont nombreuses : Par exemple, un étudiant pourra utiliser Whoopr pour partager des infos sur une soirée à venir, un touriste pour communiquer avec les locaux autour de lui, un commerce de proximité pour diffuser des informations sur son activité en temps réel… »

>>Whoopr, sur Android uniquement (sur iOS d’ici la fin de l’année).

MAVILLE_OUVERTURE1

Toute la culture (locale) dans un panier !

Des étudiantes ont lancé le panier culturel. Idéal pour attraper le plein de culture 100 % tourangelle tous les trimestres.

Vous connaissiez les paniers bio (mais si, les heureux possesseurs adooorent s’en vanter). Place, maintenant, aux panierx culturels. Un super projet lancé par des étudiantes tourangelles qui permet d’avoir un sac avec plein de surprises dedans. En gros, à la place de vos courgettes et de vos haricots, ce sera plutôt musique, bouquins, places de concert, et le tout, 100 % made in Touraine. Du bien de chez nous, quoi.
Le but ? Promouvoir la culture locale. Un concept déjà en place à Lille, Paris ou encore Bruxelles, mais que ces étudiantes en formation culture et médiation art et spectacle ont voulu décliner à Tours.

Ce « panier curieux » a officiellement débarqué dans notre bonne vieille ville. Il sera disponible tous les trois mois pour 30 € ou 25 € en tarif réduit (étudiants et demandeurs d’emploi, c’est pour vous). Et sera, en plus, sérigraphié par un artiste du coin.

Pour plus d’infos, vous prenez vos petits doigts et tapotez « Le panier curieux par WHAT » sur Facebook (ou en cliquant ICI parce que vous êtes feignants) ou un tour sur le site de leur asso Viens voir à Tours (plus connue sous le doux nom de What).

Notre nouveau flyer réalisé par Marie, nouvelle bénévole et Cindy membre active depuis le commencement
Flyer réalisé par Marie, nouvelle bénévole et Cindy membre active depuis le commencement.

Freshy Farmer : le food-truck malin

Tout nouveau, tout chaud : le food-truck de Freshy Farmer. Un véritable coup de cœur.

Freshy Farmer
À la tête de Freshy Farmer, trois amis en salopettes : Elo, au service et à la com’, Chris, le chef-cuistot et Jeff, le concepteur. (Photos tmv)

Quelques rayons de soleil en plein automne, ça nous donne des envies de sortir à midi. Rapide tour sur les réseaux sociaux, on tombe sur un nouveau food-truck tourangeau. Après quelques clics, deux trois photos de burgers et de frites sur leur page Facebook, l’eau nous monte à la bouche. On enfile notre tricot, direction les Tanneurs.
La remorque de Freshy Farmer a fière allure sur le parvis de la fac. Avec sa façade en bois et ses photos de plats, on est loin de la baraque à frites d’antan ou du camion de pizza. À notre arrivée, trois jeunes en salopettes lancent des sourires de concert, suivis d’un bonjour amical.

Dans le monde gastronomique de Freshy Farmer, les frites s’appellent des Farmettes et les burgers deviennent des Farwichs. Tous les produits sont frais et au maximum d’origine locale. Vous ne demandez pas non plus de soda classique, mais un jus de pomme-citron bio ou un cola de la Beauce. Freshy Farmer surfe avec intelligence sur cette mode des food-truck, encore un peu timide en Touraine.

Cette tendance de manger dans la rue des produits de qualité nous vient directement des États- Unis. À Paris, les food-truck se multiplient comme des petits pains. Dans la même veine que les bistrots gastronomiques, ces nouveaux lieux mobiles de restauration vantent le bien-manger. Local, frais, appétissant : tout ce que vous trouverez chez Freshy Farmer se rapproche de la qualité d’un bon restaurant de centre-ville. La différence : ici, c’est à emporter. Dans un monde où la mobilité est prônée à tous les niveaux de notre société, ces engins gastronomiques représentent une nouveauté intéressante qui s’inscrit dans la mouvance bio, développement durable et consommation locale.
En plus d’être responsable, ce que vous mangerez au Freshy Farmer est délicieux… Vous attendez quoi ?
AU MENU
>LE PLAT
Freshy FarmerPour tout vous dire, si vous prenez le Farwich et les Farmettes, vous n’aurez plus faim jusqu’au soir. Le pain du burger est à la fois croquant et fondant. Les frites sont délicatement préparées et assaisonnées avec des herbes qui sentent bon la garrigue. Avec un petit jus de pomme bio par-dessus, c’est au top.

>LA FORMULE
La boisson + le burger + les frites reviennent à 8,90 €. C’est au-dessus du tarif d’une sandwicherie classique. En revanche, la qualité est au rendez-vous : pas de brûlure d’estomac, ni de coup de barre dans l’aprèm.

>LES TROUVER
Freshy farmer est en train de s’implanter dans différents lieux de l’agglo, pour l’instant il navigue entre la fac des Tanneurs et celle de Grammont. Pour vous tenir au courant de leurs emplacements, freshyfarmer.com ou tapez Freshy farmer sur Twitter ou sur Facebook. Sinon, passez un coup de fil au 07 50 22 88 38.

La tambouille du label "fait maison"

Débats politiques, volonté de cuisiner sain après les scandales alimentaires… Le « fait maison » est devenu un totem. Même si le concept reste discuté et apparaît presque impossible à définir.

DOSS_PHOTO2
Il a le sourire aux lèvres. Les yeux bleus remplis de fierté, une voix rauque animée par la passion. « Des radis noirs, carottes nantaises… », énumère Benoît Pasquier, planté au milieu de la cuisine de son restaurant, le Saint- Honoré. Des légumes qu’il cultive luimême dans une parcelle de 800m2 sur les bords de Loire, à moins de deux kilomètres de son restaurant. « Avec mes légumes, je me fais plaisir. Et quand les clients en prennent aussi, c’est une récompense », déclare-t-il. Le mot « passion » lui revient régulièrement à la bouche pour expliquer sa démarche.
La méthode de Benoît Pasquier est singulière. « Il en faut des fous comme Benoît », rigole Florent Martin, le patron du Martin Bleu. Ces deux chefs tourangeaux sont, à leur manière, des représentants du « fait maison » : une cuisine saine, élaborée avec des produits frais de saison. S’il ne possède pas son potager, Florent Martin travaille avec des aliments bruts, transformés au restaurant, achetés chez les maraîchers et les poissonniers de la région.
Retour aux valeurs
L’engouement pour le « fait maison » reflète une nouvelle ère dans la restauration française. « On va rentrer dans celle de la cuisine éthique et morale », relève Kilien Stengel, chargé de mission à l’Institut européen d’histoire et des cultures de l’alimentation (IEHCA). « Le consommateur souhaite un retour aux valeurs », ajoute Sandrine, co-gérante de la Table de Sandrine, un petit bistrot à deux pas de la place de la Tranchée. Thierry, son mari, cultive un potager pour leur enseigne.
Si le terme « fait maison » semble familier, c’est qu’il a été abondamment utilisé ces derniers mois. Dans les innombrables émissions de cuisine, bien entendu, et au parlement. En juin dernier, le label « fait maison » entre dans le projet de loi surDOSS_PHOTO1 la consommation. Une dizaine de grands chefs, dont Alain Ducasse, souhaite apposer cette étiquette sur les menus. Leur envie : mettre en avant les restaurants de qualité, en opposition aux assembleurs ou réchauffeurs de produits industriels. Seulement, le Sénat retoque l’amendement en septembre dernier. Une des raisons ? Le « fait maison » est difficile à définir. « Légalement parlant, ça ne veut pas dire grand chose. S’il y a une entrecôte réchauffée et une sauce faite maison, le plat aurait pu être qualifié de fait maison… », relève Thierry, le chef de la Table de Sandrine. Quand il s’agit de trouver la définition, chaque restaurateur interrogé égrène sa recette, certains relèvent le côté « marketing » du concept.
« Aujourd’hui, tout le monde peut ouvrir un restaurant… »
Surfant sur la vague et pensant que le 100 % « frais » est utopique, Alain Tortosa refuse un schéma binaire. Client et non chef, il a lancé avec sa femme un annuaire sur Internet, prônant « la transparence ». Fondateurs du site restaurantsquifontamanger.fr, ils demandent aux restaurants qui désirent en faire partie d’indiquer la proportion de plats « faits maison » dans sa carte.
Au-delà des débats, des solutions s’esquissent pour progresser sur la voie d’une telle cuisine. Jean Bardet, double étoilé Michelin à la retraite, préconise de se tourner « vers les produits de saison, et d’avoir une carte réduite. La cuisine doit être juste avec la nature ». Florent Martin plaide lui pour plus de régulation. « Aujourd’hui, tout le monde peut ouvrir un restaurant », déplore-t-il. Comme lui, Benoît Pasquier est catégorique.  Il y a ceux qui cuisinent de A à Z avec des produits frais, et les autres. Après avoir fustigé le lobby agro-alimentaire, il rajoute une dernière couche. « Tout est une question de volonté. Il est simple de mettre une carte en place, de la changer en permanence selon les saisons ».
DOSS_2Mais derrière les histoires sémantiques, un constat. Le « fait maison » coûte plus cher et demande un effort supplémentaire pour les restaurateurs. En temps d’abord. Benoît Pasquier passe « au minimum quatre heures par jour, en pleine saison », dans sa parcelle. Florent Martin évoque « ses gars », qui épluchent les patates en dehors de leurs heures de service. Le « fait maison » a également un prix. « Le poisson que je prends à la Criée des Sables d’Olonnes, je le paie 20 % plus cher qu’à Métro », indique Benoît Pasquier. « On ne peut pas faire un menu à 10 euros avec seulement du fait maison », estime de son côté Sandrine. L’exemple de Jean Bardet n’est pas représentatif mais probant. Au Château Belmont, il disposait d’un immense jardin, avec « 250 variétés de tomates, 170 plantes aromatiques », qui mobilisait un botaniste, deux jardiniers et lui coûtait « 150 000 euros par an », détaille-til.
Standardisation du goût
Ce qui apparaît derrière le « fait maison », c’est peut-être le début d’une fracture entre les restaurateurs soucieux de la qualité de leurs produits et ceux qui utilisent des plats déjà transformés. Selon une étude commandée par le Syndicat national des hôteliers, restaurateurs, cafetiers, traiteurs (Synhorcat), 31 % des restaurateurs déclarent utiliser des produits industriels dans leur cuisine. Le chiffre grimpe chez les chaines et franchises. Xavier Denamur, un des grands chefs engagés dans la cause du « fait-maison », évalue à 70 % le nombre d’enseignes utilisant des mets déjà préparés.
Cette généralisation des produits industriels n’est pas sans conséquence sur nos palais. « Il y a une standardisation du goût », déplore Florent Martin. Une impression confirmée par Alain Tortosa : « Les clients sont éduqués à la malbouffe. Si on sert un plat maison, certains vont même aller jusqu’à trouver que ce n’est pas bon ». L’effet inversé, en somme. Placer les restaurateurs en première ligne de cette décadence du goût serait injuste. Le consommateur porte sa part de responsabilité. Florent Martin rit jaune. « Le plat le plus mangé dans notre pays, c’est la pizza. Et pas celle préparée avec de la pâte ou sauce tomate maison… », soupire-t-il. Alain Tortosa conclut : « Le consommateur doit également réapprendre la notion du temps. Il en faut pour cuisiner. Dans un restaurant, c’est normal d’attendre… »


EN PLUS
>>>>Notre sélection pour les rencontres de l’IEHCA
>>>>32,15 €
C’est le budget moyen par personne au restaurant, selon une étude Harris Interactive. 37 % des Français y vont tous les mois. (Étude réalisée du 15 au 23 février 2012 auprès d’un échantillon représentatif selon la méthode des quotas de 1.000 personnes âgées de 15 ans et plus).
>>>>C’est quoi un « maitre restaurateur » ? 
Une appellation lancée en 2007, qui préfigure le label « fait maison » appuyé par des chefs et parlemantaires. Attribuée par la Préfecture après un audit d’un organisme indépendant sur 32 critères précis, elle reste méconnue ou peu utilisée.
>>>>22 kilos par seconde
Chaque seconde, 22 kilos de plats préparés sont vendus en France. En général, la consommation par habitant de ces plats a augmenté de 5,5 % par an entre 1960 et 1980, et de 5 % entre 1980 et 2001, selon l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee).

Les cantons pour les nuls

Quoi, les cantons vont être réduits de moitié ? Mais pourquoi ? Du calme, on vous explique ce méli-mélo politique.

 

La carte des nouveaux cantons d'Indre-et-Loire.
La carte des nouveaux cantons d’Indre-et-Loire.

La semaine dernière, Jean- François Delage, le préfet d’Indre-et-Loire a rendu public le projet de réduction du nombre de cantons sur le département. Vous avez l’impression que cette phrase ressemble à du chinois ? Allez, on vous explique.
1. Mais, c’est quoi un canton ?
Un peu d’histoire : ça ne peut pas faire de mal. En 1790, en France, sont créés trois niveaux territoriaux : le département, le district et le fameux canton. Ce petit bout de territoire possédait un chef-lieu et une justice de paix, une sorte de tribunal local qui permettait de régler les petits problèmes de la vie quotidienne (amendes, litiges avec un voisin…). En 1800, les districts sont supprimés et le nombre de cantons diminue drastiquement. À partir de 1848, les conseillers généraux (élus départementaux, donc) sont élus au suffrage universel et par canton.
2. Pourquoi ils diminuent ?
C’était un des projets de la réforme territoriale lancée par le gouvernement Fillon en 2008. Cette année-là, Nicolas Sarkozy annonce la création des conseillers territoriaux qui remplaceraient les conseillers généraux et régionaux. La réforme prévoyait également la suppression des cantons. La gauche, en 2012, abandonne cette idée de conseillers territoriaux. En revanche, le gouvernement prévoit la réduction du nombre de cantons par deux. Le Parti socialiste souhaite également instituer, pour les élections locales de 2015, un scrutin binominal paritaire. Késaco ? En gros, les futurs candidats devront se présenter par deux, une femme et un homme.
3. Et donc, en Indre-et-Loire ?
La nouvelle carte affiche 19 cantons au lieu de 37. Mais cela ne veut pas dire qu’il y aura moitié moins de conseillers généraux puisque que les candidats se présenteront deux par deux. Ce redécoupage cantonal, avant d’être mis en oeuvre pour les élections de 2015, sera soumis aux conseillers généraux le 20 septembre pour qu’ils rendent un avis.
B.R.