Cap sur l’emploi avec la formation en alternance

Pourquoi et comment se lancer dans une formation en alternance : voici quelques clés pour ne rien rater !

67 % des élèves de CAP en 2022 ont trouvé un emploi dans les six mois suivant leur diplôme (Dares – 73 % pour les bacheliers professionnels), 75 % pour les diplômés du BTS, et on ne vous parle même pas des étudiants sortant d’une licence pro. Enfin si, on vous le dit quand même pour les diplômés de 2020 : 92 % ont trouvé rapidement un boulot, alors bravo !

L’alternance serait-elle donc la voie royale pour décrocher un emploi ? Pour certains métiers, la question ne se pose même pas : tous les métiers de l’artisanat ou du bâtiment par exemple, qui impliquent des savoir-faire techniques, pratiques, passent forcément par l’alternance, et depuis un bout de temps !

Coiffure, mécanique, menuiserie, cordonnerie, maçonnerie… Pas d’autre option que d’être sur le terrain pour devenir un pro. Et pour les élèves, c’est le moyen de toucher du doigt dès les premiers mois de formation le métier qui les passionne.

Pénélope, en CAP coiffure au Campus des Métiers de Joué-lès-Tours.et dans un salon de Tours centre.

Pénélope, en CAP coiffure au Campus des Métiers de Joué-lès-Tours et dans un salon de Tours centre, est ravie de son choix : « Mon stage de 3e m’a permis de confirmer que je voulais bien être coiffeuse, donc aller en seconde générale aurait été pour moi une perte de temps, car je savais ce que je voulais ! Et on n’est pas nul parce qu’on va en voie professionnelle, il faut arrêter les clichés : si c’est le métier qu’on veut faire plus tard, il ne faut pas hésiter ! »

Trouver un salon qui l’accueille n’a pas été simple, mais les efforts ont payé, et aujourd’hui Pénélope fait les shampooings, les soins, bientôt les couleurs, et dans quelques mois des coupes. Au CFA comme au salon, Pénélope est traitée comme une adulte, à 16 ans tout juste.

C’est sans doute la grosse différence pour les élèves qui choisissent l’alternance : on quitte le statut de simple élève pour endosser l’habit du salarié. Et ce, qu’on soit mineur en CAP, ou prochainement diplômé du supérieur. Pour Matthieu, qui a opté pour la licence en alternance pour sa 3e année de Bachelor Communication à Tours, avant un Master Diplomatie et relations internationales à Paris, « l’alternance m’a permis de monter en maturité, et j’aurais presque préféré commencer l’alternance dès ma deuxième année si c’était possible ».

Olga, étudiante en Bachelor Marketing & Communication.

Olga, aujourd’hui étudiante en Bachelor Marketing & Communication en alternance, a trouvé la formule qui lui convenait : « J’ai fait deux fois la première année de psycho, et je me suis arrêtée à la fin de la L2. C’était la période Covid, mais je crois que même en temps normal le système ne m’aurait pas convenue. J’avais besoin d’être un peu plus dans l’action. »

Si d’un établissement à l’autre, les rythmes de l’alternance varient (2 semaines sur 4 en entreprise pour les Bachelors de l’IUT de Tours, 3 jours par semaine chez Pigier, tous les après-midis pour les alternants du Cercle Digital…), le principe reste en effet le même : acquérir une véritable expérience professionnelle au cours de sa formation, en étant salarié d’une entreprise.

Salariés pas comme les autres

Congés payés, 35 h hebdomadaires, contrat de travail, arrêts maladie… L’alternant est en effet un salarié à part entière pour ce qui est du statut. Dans la pratique, charge à l’employeur de ne pas oublier que les alternants ne sont pas tout à fait des salariés comme les autres ! Encore en formation, c’est un expert en devenir, pas encore 100 % efficace sur les missions qui relèvent de son champ d’activité.

Et hors de question de lâcher l’alternant dans la nature : en entreprise comme dans son centre de formation, il est placé sous la responsabilité d’un tuteur ou d’une tutrice qui l’encadre tout au long de son année d’alternance.

Côté entreprise, il faut donc regarder plus loin que le bout de sa fiche de paie. Certes, l’alternant est rémunéré de 50 % à 100 % du Smic (selon son âge et son niveau de formation), avec une exonération de cotisations sociales. Il coûte moins cher qu’un professionnel qualifié, mais il est aussi là moins souvent, et n’a pas encore toutes les clés pour exercer son métier en autonomie totale. Attention ! L’alternant c’est aussi plein de bonnes choses : de l’énergie, l’envie d’apprendre, des compétences au goût du jour puisque sa formation est en cours, et plein de bonnes idées à apporter !

Texte et photos : Emilie Mendonça / Photo ouverture : Adobe stock


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Formation et orientation : du métier de rêve à la réalité

Du rêve à la réalité, la route est parfois longue. Entre les projets fantasmés à l’adolescence et l’entrée dans la vie active, les métiers de rêve ont parfois la vie dure. Mais faire un métier qui nous plaît, on peut y arriver !

Toujours en tête des listes des métiers pour répondre à la question « tu veux faire quoi quand tu seras plus grand ? » : journaliste, artiste (chanteur, actrice…), pompier, astronaute… Mais aussi influenceur ou youtubeur, depuis quelques années.

Les équipes des CIO (Centres d’information et d’orientation) voient ainsi quelques valeurs sûres revenir régulièrement dans les souhaits d’orientation… et des nouveautés qui suivent le cours de l’actualité culturelle et médiatique, comme nous l’a expliqué une psychologue du CIO : « Il y a quelques années, on a vu bondir les projets d’études pour devenir expert scientifique suite aux séries du type Les Experts, ou des souhaits d’orientation vers les métiers de l’hôtellerie-restauration grâce au succès d’émissions comme Top Chef et quelques autres. »

Il y a vingt ans, ce sont les Urgences et autres Grey’s anatomy qui venaient conforter les projets d’études médicales. Les ados de plus en plus nombreux aujourd’hui à envisager d’être soigneur animalier plutôt que vétérinaire sont-ils le fruit du succès de « Une saison au zoo », la série documentaire de France Télévisions ?

Eh non ! Tout le monde ne devient pas forcément vidéaste youtube…

Coté pile et coté face

Toujours est-il qu’il est nécessaire de pousser l’enquête un peu plus loin avant de se lancer dans X années d’études pour exercer un métier qui fait rêver. « Ce n’est pas un métier idéal pour la famille (…). C’est un métier qui contamine tout. » Bonjour l’ambiance. Et pourtant, ce sont les mots de Thomas Pesquet, chez nos confrères du Journal des Femmes. Comme quoi, astronaute, c’est chouette, mais comme la Lune, il y a une face cachée !

Revêtir la robe d’avocat pour haranguer la cour fait ainsi parfois fantasmer. Cependant être avocat ne consiste pas seulement à revêtir la robe pour les joutes oratoires devant un juge : « Il existe bien sûr une excitation de la plaidoirie, mais il faut tempérer, précise l’avocat tourangeau Benjamin Philippon. La plaidoirie joue un rôle important en droit de la famille et en droit pénal, mais à coté de cela il y a tout le travail de préparation des dossiers, solitaire, au bureau, ou les échanges avec les clients. D’une semaine à l’autre, c’est toujours différent. »

Et pour y parvenir, il faut avoir fait quatre à cinq ans d’études de droit, et réussir l’examen d’entrée à l’école d’avocats.

La vie professionnelle rêvée ne serait donc pas un long fleuve tranquille ? Évidemment, diront certains ! Les infirmiers libéraux vous parleront des tâches administratives à gérer en plus des visites aux patients à l’aube et en fin de journée. Les comédiens évoqueront les heures d’apprentissage d’un texte, non rémunérées.

Même dans les métiers « sexy » du moment, comme celui de youtubeur, la vie n’est pas de tout repos. Benjamin Brillaud, alias Nota Bene, n’est pas que devant la caméra. Le passe-temps des débuts est aujourd’hui une entreprise avec douze personnes travaillant à temps plein toute la semaine pour alimenter la chaîne Youtube, préparer les émissions Twitch ou les podcasts qui passionnent les fans d’Histoire(s).

Les pour… et les contre !

Avantages et inconvénients sont donc à soupeser avant de se lancer. Sans oublier d’autres critères : quelles études faudra-t-il faire ? Suis-je apte à les mener à bien ? L’une des meilleures apprenties de France en toilettage canin, la Tourangelle Camille Debosschere, a ainsi pris le temps de réfléchir : elle qui voulait travailler auprès des animaux avait éliminé les études vétérinaires (trop longues) et les métiers de soigneur ou d’éducateur pour chiens d’aveugle (pas assez de débouchés). Aujourd’hui, le toilettage la ravit, car ce qu’elle cherchait avant tout était le contact avec l’animal et l’humain.

C’est le conseil qu’on nous a donné au CIO : « Demandez-vous ce qui vous motive vraiment. Vouloir être joueur de foot professionnel, c’est pour avoir une reconnaissance sociale ? Pour l’argent ? Ou par amour du sport ? Derrière ces trois motivations se cachent d’autres métiers, très différents. » Dis-moi ce qui t’habite réellement, et je te dirai dans quoi t’orienter professionnellement…

Maud Martinez / Photos : illustrations Adobe stock


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Accompagner vers un emploi ou un diplôme, c’est l’affaire de Magali Egliseau !

Magali Egliseau est formatrice à l’Association de Formation Professionnelle Polytechnique de Touraine (AFPP). Son but : accompagner les personnes vers l’emploi ou un diplôme.

Dans les locaux de l’AFPP de Touraine, boulevard Preuilly, Magali Egliseau pousse le tableau numérique roulant devant un groupe de stagiaires à la Garden Cie, entreprise d’entraînement fictive leur permettant de se former aux rouages d’une boîte du tertiaire. Détendue dans son approche, elle fait le point sur leur campagne de communication à venir, comme en vrai.

Difficile de deviner qu’il y a 15 ans, Magali Egliseau aujourd’hui formatrice et coordinatrice du dispositif de l’Entreprise d’entraînement pédagogique (EEP), était elle même à la place des élèves. « Je vous préviens, mon parcours dans la parcours dans la formation est atypique, glisse -t-elle en préambule. Aujourd’hui, pour être formateur, le titre de formateur pour adultes est un minimum. »

Après une licence en AES à Tours, la voici assistante commerciale à Chambéry durant 11 ans. Puis un congé parental l’éloigne du marché du travail, jusqu’à son retour en terre tourangelle et l’orientation de Pôle emploi vers l’AFPP qui l’amène en stage à l’EEP puis à être directement embauchée par l’organisme de formation pour adultes.

Ce n’est donc pas un hasard si Magali Egliseau exerce aujourd’hui son métier avec empathie et compréhension et place la bienveillance comme la principale qualité du formateur. « J’ai pour mission de transmettre un savoir mais aussi d’accompagner les stagiaires. Dans le cadre de l’EEP, je m’immerge dans l’entreprise comme chef de service. Je leur montre comment faire les choses puis ils les font eux-mêmes, avec le droit à l’erreur. La meilleure pédagogie expérimentale, c’est d’apprendre de ses erreurs. »

Magali Egliseau voit son rôle comme un accompagnement au sens large. Ici le public va de jeunes gens au chômage sans qualification ou à bac +5, à des personnes plus âgées, proches de la retraite, avec des parcours de vie propres, parfois éloignés de l’emploi.

« J’ai une écoute active, je m’adapte à cette diversité de profils et j’essaie de gommer les certitudes qu’ils peuvent avoir, dans leurs pratiques et leur image souvent dévalorisée. » Un rôle de coach en quelque sorte pour leur redonner confiance. À l’AFPP, Magali Egliseau a aussi évolué de son côté.

Elle a commencé comme formatrice à l’EEP puis a chapeauté le service. Entretemps, elle a développé les titres professionnels d’assistant commercial et de ressources humaines, qui permettent d’obtenir en 6 mois un bac + 2. Mais elle est revenue à l’EEP car c’est ici qu’elle se sent bien. « J’adore le concept, ce n’est pas comme l’école obligatoire, les stagiaires font une démarche personnelle pour candidater. »

Recrutements, entretiens individuels et collectifs, formations, évaluations,… son métier est assurément au contact des autres même si la part d’administratif n’est pas négligeable. En tout cas, Magali Egliseau ne décroche pas son sourire. « Cela fait 15 ans que je ne me lasse pas, de 9 h à 17 h, je ne vois pas la journée passer. Et même si je gagne moins que mon ancien métier d’assistante commerciale, ici au moins je m’éclate. »

Aurélie Dunouau

Ces métiers que l’on pense « genrés » : tout est pourtant possible !

Pas plus qu’il n’y a des jeux pour les filles et d’autres pour les garçons, il n’existe pas de métiers interdits aux unes ou aux autres. Ce qui compte, c’est la passion et, même si parfois le chemin est rude, tout est possible !

Des femmes cheffes cuisiniers étoilées, d’autres qui commentent les matchs de foot ou de rugby masculins à la télé, ou encore des hauts gradées dans les métiers de la sécurité… Cela aurait été impensable il y a encore quelques années. Signe que les mentalités ont évolué. Mais attention, ne nous emballons pas, ces exemples médiatiques demeurent des exceptions dans certains domaines. Les évolutions sont lentes…

Car dans les faits, « on observe une ségrégation genrée très forte, avec des métiers surreprésentés chez les femmes et chez les hommes à la fois au niveau numéraire et symbolique », analyse la sociologue Marie Buscatto. « Si la mixité progresse dans certaines professions qualifiées, la polarisation des métiers entre les hommes et les femmes s’accentue du côté des emplois moins qualifiés. »

Socialisation marquée dès l’enfance

Dans son livre « Sociologie du genre », elle relève que quasiment la moitié des emplois occupés par les femmes sont concentrés dans une dizaine des 86 familles professionnelles : aides à domicile et aides ménagères, assistantes maternelles, agentes d’entretien, aides-soignantes, infirmières et sages-femmes, secrétaires, vendeuses, employées administratives de la fonction publique, enseignantes, employées de la comptabilité, employées administratives d’entreprise, employées de maison.

Dans ces métiers, plus de 77 % des employés en moyenne sont des femmes. En cause, une socialisation marquée qui s’applique dès l’enfance, dans les goûts, les pratiques sportives et culturelles, et dans le choix de l’orientation. Dans leur vie professionnelle, « les jeunes filles sont confrontées à la dévalorisation de leur métier quand elles vont vers des métiers masculins alors que les hommes sont confrontés à une dévalorisation de leur personne quand ils exercent un métier féminin », décrypte la sociologue.

Yann Maurel-Loré, esthéticien

Sont-ils des vrais garçons ? C’est la question qu’est habitué à entendre Yann Maurel-Loré, esthéticien et créateur de la marque bio Estime et Sens. Marié, père de trois enfants, on lui demande souvent s’il n’est pas homosexuel. Âgé aujourd’hui de 52 ans, il était le premier homme diplômé d’un BTS d’esthétique en France.

« Il y a 30 ans, l’esthétique pour un homme, c’était seulement être maquilleur ou vendeur de parfum. Aujourd’hui, les esthéticiens sont plus nombreux avec la clientèle homme qui augmente. J’en connais aussi trois qui exercent en cabine pour faire de l’épilation pour femmes. » Une petite révolution dans le milieu.

Pour y parvenir, « à partir du moment où la famille vous suit, je ne vois aucun obstacle. Il faut être motivé, passionné et également respectueux, car certains hommes arrivent dans le métier en terrain conquis, comme si c’était gagné. Non, il faut faire ses preuves. »

Grégoire, « sage-femme »

Montrer ses compétences avec humilité, c’est également ce qu’apprend à faire Grégoire, nouveau « sage-femme » à l’hôpital. Diplômé l’année dernière, il fait partie des 2 % d’hommes dans ce métier. « Ma famille exerçait dans le soin donc je ne me suis pas rendu compte que c’était un métier féminin. C’est quand je me suis retrouvé le seul mec à l’école que j’ai compris ! Je n’ai eu aucun problème au niveau de l’apprentissage à l’école même si j’étais vite repéré. Au CHU, les patientes et leurs maris ont peu l’habitude d’avoir un homme sage-femme mais la plupart des réticences se résolvent par le dialogue. Je n’ai eu qu’un seul refus de patiente pour le moment. »

Pourquoi donc si peu d’hommes dans ce métier alors que la profession de gynécologue est largement exercée par des hommes ? « Je pense qu’un homme gynécologue est socialement plus accepté qu’un sage-femme, explique Grégoire. Si les conditions salariales étaient plus intéressantes dans mon métier je pense que ce serait plus attractif pour les hommes. »

En effet, la question de la rémunération et du prestige social semble essentielle pour les jeunes hommes. Les chiffres prouvent que les métiers féminins attirent peu les hommes. Mais une fois qu’ils choisissent cette voie, aucune difficulté ne semble s’opposer à eux.

Elsa Berthelot, tailleuse de pierre

À l’inverse, du côté des métiers masculins, la tendance est à une ouverture plus large aux femmes. Tels les métiers du bâtiment où Elsa Berthelot, tailleuse de pierre, a fait sa place à seulement 26 ans en tant que chef d’équipe dans une entreprise artisanale. « Je suis femme et plus jeune que mes collègues mais cela se passe bien. Il y a des besoins dans ces métiers qui recrutent alors si on est motivée, il n’y a pas de raison que cela ne marche pas. »

Dans les métiers de la sécurité, les femmes sont également de plus en plus embauchées. Des métiers qui jouissent d’une bonne image, socialement utiles, et valorisés dans les séries télé, ça crée forcément des vocations. Pour autant, les femmes doivent toujours se battre pour percer dans ces postes.

Émilie Juquois est sapeur-pompier professionnelle, elle était la première femme pompier professionnelle de terrain dans son département au début des années 2000 (lire aussi ICI). Un poste nommé « homme du rang »… Elles sont aujourd’hui 20 sur 400 pompiers à exercer tous postes confondus. 20 en 20 ans, cela évolue, mais très lentement…

D’après l’expérience d’Émilie, « il faut avoir de la volonté et être à fond. Physiquement, car il faut parfois tirer des cordes, des tractions, porter des matériels lourds, monter dix étages en urgence. Mais c’est possible, on s’entraîne pour et le matériel évolue aussi. Quant au regard des collègues masculins, ils s’enthousiasment vite sur nos efforts et trouvent qu’on assure pour un rien, mais, globalement, que ça évolue positivement. Pour y arriver, il faut se démarquer, être bonne en sport, passionnée. » À 42 ans et 20 ans de carrière chez les sapeurs-pompiers, Emilie ne regrette pas un instant sa vocation.

Textes : Aurélie Dunouau et Maud Martinez – Photos : Freepik

Choisir un métier dit « genré » : les conseils d’Alice Dupond du Centre d’Information et d’Orientation

Alice Dupond est psychologue de l’Éducation nationale dans un Centre d’Information et d’Orientation (CIO). Une ressource essentielle pour vous aider dans votre orientation…

Comment les jeunes ont évolué sur leur orientation vers des métiers genrés ?

Dans nos statistiques, nous recevons plus souvent des jeunes filles car elles se questionnent sur leur avenir. Certaines sont intéressées par des métiers masculins, il y a une évolution de ce côté. En troisième, les jeunes ont encore du mal à affirmer leur choix. Les questions deviennent plus sereines et matures en terminale sur ces métiers.

Comment le milieu scolaire s’empare-t-il de cette question ?

Nous développons de plus en plus de partenariats avec les enseignants pour qu’ils puissent se rendre compte de la façon dont ils peuvent présenter, par exemple, les mathématiques et décourager les jeunes filles. On explique qu’il est important d’avoir le même niveau d’exigence avec les jeunes filles et les jeunes hommes.

En lycée professionnel, les familles de métiers instituées en seconde font beaucoup dans ces changements : les métiers de la beauté et du bien-être, par exemple, regroupent coiffeur et esthéticien, ce qui fait que des jeunes hommes qui se projetaient barbier vont peut-être changer d’avis pour l’esthétique. De même pour les métiers de la gestion administrative, du transport et de la logistique : en seconde, le jeune aura découvert ces métiers différents qui vont du secrétariat au transport et fera son choix de spécialité en première.

Quel travail menez-vous dessus au CIO ?

Nous essayons de voir le jeune dans sa singularité et globalité, analyser sa situation, ses problématiques, au cas par cas. Lorsqu’on le reçoit en entretien individuel, nous sommes très attentifs à ce que nous présentons sur les métiers dits genrés. Nous travaillons sur l’estime de soi, la confiance et les atouts de l’étudiant(e). Il faut faire passer l’idée que ça paraisse naturel et normal qu’il veuille travailler dans ce métier normalement réservé à l’autre univers.

Nous encourageons aussi les jeunes à se rendre compte sur le terrain du métier, faire des stages.

Quels sont les principaux obstacles que vous constatez ?

C’est un choix professionnel important, qui peut être anxiogène pour le jeune. Il faut dédramatiser, relativiser un choix qui serait fait pour la vie. C’est parfois la famille que nous devons rassurer, qui a peur que son enfant se dirige vers ce métier trop féminin ou masculin, ou un bac professionnel qui ne serait pas assez valorisé. Les enfants ont parfois l’impression que les parents les empêchent de faire ce métier mais c’est parce qu’ils sont anxieux.

Ces métiers que l’on pense « genrés » : tout est (pourtant) possible !

Pas plus qu’il n’y a des jeux pour les filles et d’autres pour les garçons, il n’existe pas de métiers interdits aux unes ou aux autres. Ce qui compte, c’est la passion et, même si parfois le chemin est rude, tout est possible !

Des femmes cheffes cuisiniers étoilées, d’autres qui commentent les matchs de foot ou de rugby masculins à la télé, ou encore des hauts gradées dans les métiers de la sécurité… Cela aurait été impensable il y a encore quelques années. Signe que les mentalités ont évolué. Mais attention, ne nous emballons pas, ces exemples médiatiques demeurent des exceptions dans certains domaines. Les évolutions sont lentes…

Car dans les faits, « on observe une ségrégation genrée très forte, avec des métiers surreprésentés chez les femmes et chez les hommes à la fois au niveau numéraire et symbolique », analyse la sociologue Marie Buscatto. « Si la mixité progresse dans certaines professions qualifiées, la polarisation des métiers entre les hommes et les femmes s’accentue du côté des emplois moins qualifiés. »

Socialisation marquée dès l’enfance

Dans son livre « Sociologie du genre », elle relève que quasiment la moitié des emplois occupés par les femmes sont concentrés dans une dizaine des 86 familles professionnelles : aides à domicile et aides ménagères, assistantes maternelles, agentes d’entretien, aides-soignantes, infirmières et sages-femmes, secrétaires, vendeuses, employées administratives de la fonction publique, enseignantes, employées de la comptabilité, employées administratives d’entreprise, employées de maison.

Dans ces métiers, plus de 77 % des employés en moyenne sont des femmes. En cause, une socialisation marquée qui s’applique dès l’enfance, dans les goûts, les pratiques sportives et culturelles, et dans le choix de l’orientation. Dans leur vie professionnelle, « les jeunes filles sont confrontées à la dévalorisation de leur métier quand elles vont vers des métiers masculins alors que les hommes sont confrontés à une dévalorisation de leur personne quand ils exercent un métier féminin », décrypte la sociologue.

Yann Maurel-Loré, esthéticien

Sont-ils des vrais garçons ? C’est la question qu’est habitué à entendre Yann Maurel-Loré, esthéticien et créateur de la marque bio Estime et Sens. Marié, père de trois enfants, on lui demande souvent s’il n’est pas homosexuel. Âgé aujourd’hui de 52 ans, il était le premier homme diplômé d’un BTS d’esthétique en France.

« Il y a 30 ans, l’esthétique pour un homme, c’était seulement être maquilleur ou vendeur de parfum. Aujourd’hui, les esthéticiens sont plus nombreux avec la clientèle homme qui augmente. J’en connais aussi trois qui exercent en cabine pour faire de l’épilation pour femmes. » Une petite révolution dans le milieu.

Pour y parvenir, « à partir du moment où la famille vous suit, je ne vois aucun obstacle. Il faut être motivé, passionné et également respectueux, car certains hommes arrivent dans le métier en terrain conquis, comme si c’était gagné. Non, il faut faire ses preuves. »

Grégoire, « sage-femme »

Montrer ses compétences avec humilité, c’est également ce qu’apprend à faire Grégoire, nouveau « sage-femme » à l’hôpital. Diplômé l’année dernière, il fait partie des 2 % d’hommes dans ce métier. « Ma famille exerçait dans le soin donc je ne me suis pas rendu compte que c’était un métier féminin. C’est quand je me suis retrouvé le seul mec à l’école que j’ai compris ! Je n’ai eu aucun problème au niveau de l’apprentissage à l’école même si j’étais vite repéré. Au CHU, les patientes et leurs maris ont peu l’habitude d’avoir un homme sage-femme mais la plupart des réticences se résolvent par le dialogue. Je n’ai eu qu’un seul refus de patiente pour le moment. »

Pourquoi donc si peu d’hommes dans ce métier alors que la profession de gynécologue est largement exercée par des hommes ? « Je pense qu’un homme gynécologue est socialement plus accepté qu’un sage-femme, explique Grégoire. Si les conditions salariales étaient plus intéressantes dans mon métier je pense que ce serait plus attractif pour les hommes. »

En effet, la question de la rémunération et du prestige social semble essentielle pour les jeunes hommes. Les chiffres prouvent que les métiers féminins attirent peu les hommes. Mais une fois qu’ils choisissent cette voie, aucune difficulté ne semble s’opposer à eux.

Elsa Berthelot, tailleuse de pierre

À l’inverse, du côté des métiers masculins, la tendance est à une ouverture plus large aux femmes. Tels les métiers du bâtiment où Elsa Berthelot, tailleuse de pierre, a fait sa place à seulement 26 ans en tant que chef d’équipe dans une entreprise artisanale. « Je suis femme et plus jeune que mes collègues mais cela se passe bien. Il y a des besoins dans ces métiers qui recrutent alors si on est motivée, il n’y a pas de raison que cela ne marche pas. »

Dans les métiers de la sécurité, les femmes sont également de plus en plus embauchées. Des métiers qui jouissent d’une bonne image, socialement utiles, et valorisés dans les séries télé, ça crée forcément des vocations. Pour autant, les femmes doivent toujours se battre pour percer dans ces postes.

Émilie Juquois est sapeur-pompier professionnelle, elle était la première femme pompier professionnelle de terrain dans son département au début des années 2000 (lire aussi ICI). Un poste nommé « homme du rang »… Elles sont aujourd’hui 20 sur 400 pompiers à exercer tous postes confondus. 20 en 20 ans, cela évolue, mais très lentement…

D’après l’expérience d’Émilie, « il faut avoir de la volonté et être à fond. Physiquement, car il faut parfois tirer des cordes, des tractions, porter des matériels lourds, monter dix étages en urgence. Mais c’est possible, on s’entraîne pour et le matériel évolue aussi. Quant au regard des collègues masculins, ils s’enthousiasment vite sur nos efforts et trouvent qu’on assure pour un rien, mais, globalement, que ça évolue positivement. Pour y arriver, il faut se démarquer, être bonne en sport, passionnée. » À 42 ans et 20 ans de carrière chez les sapeurs-pompiers, Emilie ne regrette pas un instant sa vocation.

Textes : Aurélie Dunouau et Maud Martinez – Photos : Freepik

Formation / Orientation : quels métiers du numérique choisir ?

Envie de vous former aux métiers du numérique et de tenter l’aventure ? Voici sept métiers qui ont le vent en poupe et qu’on vous décrypte…

• ADMINISTRATEUR SYSTÈME

Si un métier devait se rapprocher de ce que vos grands-parents appellent « informaticien », c’est peut-être celui-là. Il (ou elle) gère le serveur informatique de l’entreprise. Installer (désinstaller), paramétrer, gérer les mises à jour, répondre à Claudette de la compta quand son ordinateur ne démarre pas… Un métier sympa quand on aime avoir les mains dans le quotidien de l’entreprise !

• DATA ANALYST

En bon français : analyste de données. Les données ? Toutes les infos de l’entreprise. Le fichier clients, les pourcentages de vente, la fréquentation du site web, les heures travaillées, le nombre de pièces produites… Le data analyst peut toucher à des domaines très variés, et son travail est capital car il va servir aux prises de décisions stratégiques. Inutile de vous dire que des p’tites connaissances en statistiques et en maths sont les bienvenues.

• DÉVELOPPEUR WEB

Codeur. Il tape des chiffres et des lettres (mais sans Laurent Romejko pour valider ses choix). Le but ? Que tout cela se transforme en page web ou en programme qui fonctionne bien. Ça bugge ? Il retourne en coulisses pour modifier les lignes de code. Aujourd’hui on prend soin de l’utilisateur : l’UX et l’UI sont essentiels (et ça vous permettra de briller en société). Comprenez par là User Experience / User Interface : se mettre à la place de l’utilisateur pour créer des applis et sites faciles d’utilisation.

• TECHNICIEN/ INGÉNIEUR CYBERSÉCURITÉ

Armé de sa lance et de son bouclier, il (ou elle) défend le système informatique de l’entreprise. Bon, ok, on remplace la lance et le bouclier par une souris et un clavier (mais libre à vous de porter un casque façon chevalier ou des lunettes noires façon agent secret). Il touche sa bille en développement, il connaît sur le bout des doigts le système informatique de l’entreprise qu’il doit protéger, et est à la pointe des dernières nouveautés côté virus, cyberattaques et autres méfaits.

• WEBMARKETEUR

Du marketing sur le web, on en voit tous les jours : pop-ups qui nous interrompent dans notre navigation, newsletter dans nos boites mails, promos dans le fil d’actu… Derrière tout cela se cachent des webmarketeurs dont la mission est d’augmenter le nombre de visiteurs sur leur site internet.

Ils s’assurent donc que celui-ci fonctionne bien, en lien avec les développeurs, ce sont des pros du commerce et de la relation clients, bref, des gens polyvalents !

• COGNICIEN

Son métier, c’est de créer des logiciels et des applications qui vont permettre aux machines de prendre la parole ou le contrôle de certaines actions. Un exemple ? La voiture qui vous dit ce qui ne va pas quand elle tombe en panne ou le jeu vidéo qui vous guide dans votre progression. Une activité qui mêle la psychologie humaine et les possibilités du numérique. On a le droit de trouver ça flippant…

• SOCIAL MEDIA MANAGER

C’est la version 2.0 de ce que l’on appelait jadis (c’est-à-dire il y a cinq ans) Community manager. Pour résumer, disons qu’il s’agit de promouvoir une marque sur les réseaux sociaux. Pour cela, il faut construire tout une stratégie et définir les moyens de la mettre en œuvre. Bref, il ne suffit pas d’avoir 254 followers sur Insta ou d’aller tous les jours sur Tik Tok pour se coller le badge sur la veste.

Pour se former, on peut suivre un cursus de communication ou choisir une formation spécialisée. À Tours, le Cefim propose une formation à tous les jeunes à partir de 16 ans ou aux personnes en reconversion professionnelle.

Pour finir…

Selon une étude réalisée par le fabricant Dell et l’Institut pour le futur, 85 % des métiers qui seront exercés en 2030 n’existent pas encore. Or, ceux qui travailleront en 2030, ce sont les étudiants de 2022. Ce que l’on sait, en revanche, c’est que ces métiers se situeront, pour la plupart, dans les domaines de l’intelligence artificielle, de la robotique ou de l’analyse des données. D’ores et déjà, plus de 10 000 formations sont en place en France dans ces domaines et les étudiants qui en sortent font le bonheur des recruteurs. Alors, tentés ?

Texte : Maud Martinez

Orientation : les formations dans les métiers du numérique en plein boom

Jeunes bacheliers, étudiant(e)s reconverti(e)s ou pros qui changent de métier : le numérique attire des publics variés pour des métiers diversifiés. Et à Tours, on peut se former !

PAM ! Ça, c’est le bruit de la grosse patte d’un mastodonte de la tech’ qui débarque en Touraine. Le 19 janvier dernier, Microsoft a en effet inauguré sa première école dans notre région : une formation de développeur en Intelligence Artificielle à Tours. Déjà présent dans différentes régions avec 37 écoles créées avec son partenaire Simplon, Microsoft n’avait pas encore mis les pieds en région Centre-Val de Loire.

Dans la pratique, cette formation accueille déjà depuis fin novembre 16 élèves. Profil type ? Aucun ! Agés de 22 à 45 ans, femmes et hommes, Français et étrangers… Leur seul point commun est de déjà maîtriser un langage de programmation et d’avoir quelques notions de mathématiques, statistiques et autres matrices.

Aux côtés de Microsoft et Simplon, on retrouve le Greta Val de Loire, et la région Centre-Val de Loire coté financement, ainsi que des entreprises partenaires qui misent sur le projet : après sept mois de formation intensive, les élèves les rejoindront pour une alternance d’un an. « C’est l’originalité de ce dispositif qui débouche sur un titre professionnel : répondre à des vrais besoins de recrutement », explique Olivier Rouet, conseiller en formation au Greta, en charge de la filière numérique.

Innovant sur la forme, le projet Microsoft ne l’est pas dans les motivations : répondre à la demande du terrain, tout simplement ! Le CEFIM en fait l’expérience depuis sa création en 2002. « La France n’était pas leader dans le secteur numérique, même avec de belles sociétés, elle accusait un petit retard technologique, lié au retard des filières de formation », commente Frédéric Dufau. « La révolution numérique a commencé il y a trente ans, elle accélère graduellement, avec des coups de boost de temps en temps. Ça a été le cas avec le Covid, car il a transformé nos usages numériques. »

« Informaticien » : non !

À la question « tu veux faire quoi plus tard ? », ne dites donc plus « informaticien ». Le terme est si générique qu’il ne veut plus dire grand-chose. Serez-vous spécialisé sur la maintenance système ? Ou branché codage (tous ces chiffres et symboles qui défilent incognito derrière les pages web que vous consultez et les programmes que vous utilisez) ? L’analyse des données ? La cybersécurité, qui a le vent en poupe ?

A la Wild Code School, on code en intensif ! (Photo Wild Code School)

Cette diversification et spécialisation des métiers reflète les évolutions techniques et les besoins du monde de l’entreprise. Résultat : les formations s’adaptent. À chaque école son credo : à la Wild Code School, comme son nom l’indique, on code en intensif pendant cinq mois, entre présentiel et distanciel. On pourra ensuite se spécialiser en sécurité ou data. Chez Supinfo, installée à Tours depuis 2006 (mais créée à Paris en 1965), on touche à tout pendant trois ans avant de se spécialiser.

Face à l’évolution du secteur, l’école s’adapte, avec l’ouverture en septembre 2022 de bachelors en marketing digital et web design. Dans ces deux écoles comme au CEFIM, qui propose développement web, infrastructures et cybersécurité, et webmarketing, l’alternance est possible, et séduit de nombreux étudiants.

Job garanti ?

95% des étudiants Supinfo ayant choisi l’alternance se voient proposer un contrat de travail avant même d’avoir décroché leur diplôme. 84 % des « Wilders » décrochent un emploi ou une formation après l’école. Même succès pour les écoles Microsoft existant dans d’autres villes. Avec un emploi quasi garanti, les salles de classes sont donc pleines d’étudiants tout frais sortis du bac, mais aussi de reconvertis venus de secteurs plus ou moins éloignés.

Du travail, il y en a. Mais le marché a un peu évolué avec le Covid, comme le précise Fanny Klauk, accompagnatrice agile chez Absydes : « Le confinement a développé le télétravail, ce qui ouvre les frontières de l’embauche. Les recherches peuvent se faire sur toute la France. En RH, on doit donc repenser la fidélisation de nos salariés, pour qu’ils ne soient pas tentés d’aller voir ailleurs », explique la jeune femme. Autre facteur-clé à ne pas oublier : l’adaptabilité. F. Dufau (CEFIM) souligne ainsi l’intérêt des recruteurs pour les « soft skills » (le savoir-être comme disaient les anciens).

« Dans ces métiers, il faut être en capacité de s’adapter, de se former, car on évolue dans un environnement qui bouge très vite ! ». D’ailleurs, qui sait ? Peut-être que notre article sera déjà dépassé au moment où vous le lirez ?

Textes : Maud Martinez / Photos : Pixabay, sauf mentions

Formation : l’apprentissage ? Une nouvelle vie !

Louison a 26 ans et vient de trouver sa voie : il aura la double casquette de web designer et développeur web. En alternance dans une entreprise, il nous embarque dans son monde, vers lequel il a pris le temps de cheminer.

Longtemps, Louison s’est imaginé travailler dans le monde de la musique. Lorsqu’il était au lycée en bac STG option marketing, à Tours, il rêvait de transformer sa passion pour la musique en métier.

À cette époque, il animait une émission sur Radio Béton ; il avait également monté une association avec laquelle il s’occupait d’organisation de concerts plutôt électro et hip-hop et de produire des artistes du cru. Alors naturellement, une fois le bac en poche, le voilà lâchant ses études pour convoiter une vie parisienne dans l’évènementiel culturel.

Très vite, il déchante, ne trouve pas sa place et rentre dans sa ville natale. Pendant cinq ans, il chemine dans la restauration, de jobs de livreur de pizzas et de sushis à commis de cuisine avant de finir serveur saisonnier dans des restaurants.

Indépendance, créativité et stabilité de vie

Verdict : son côté entrepreneur se confirme. « J’ai toujours aimé entreprendre des choses, que ce soit dans le milieu associatif ou professionnel. Mais la restauration est un milieu dur et instable, c’était plus du dépannage. À côté de la musique, j’étais aussi passionné de design et d’informatique. C’était quelque chose qui trottait dans ma tête. »

Louison se rend compte que les métiers tournant autour du web cochent alors toutes les cases désirées dans sa vie professionnelle : indépendance, créativité et stabilité de vie au niveau des revenus. Bref, c’est décidé, ce sera son métier, et la musique son loisir. « J’ai créé mon auto-entreprise il y a un an, avec quelques missions personnelles mais j’ai surtout envie de bien me former avant de me lancer dans le free lance. J’ai encore du chemin à faire. »

Trois semaines en entreprise et deux à l’école

C’est pourquoi Louison a suivi dix mois de formation l’année dernière en web designer au Cefim, une école spécialisée dans le web et les réseaux, un Centre de Formation Professionnel ouvert à tous les niveaux scolaires et tous les âges, pratique pour entamer une reconversion. Une formation intensive équivalente à un bac + 2 qu’il a souhaité compléter cette année par une formation de développeur web dans cette même école avec, à la clé, un contrat d’apprentissage.

« Le développement web, c’est travailler sur des sites plus costauds, appréhender aussi l’aspect back du site, ce qui ne se voit pas, toute la gestion du site », explique le jeune homme. Louison sait où il va : avant de se lancer en solo, il compte faire ses armes plusieurs années dans des structures expérimentées.

Ainsi, il travaille depuis le mois de septembre dans une agence de communication-édition-publicité qui accompagne les entreprises et les collectivités dans leur communication. Et la greffe a pris : « J’aime ce qui se voit et ici je fais principalement du web design et ce qu’on appelle du front. Je fais de l’intégration web, je construis des maquettes de sites internet et on travaille en amont en équipe pour définir le contenu, l’ergonomie… C’est une chance d’avoir cette alternance. »

En plus, cerise sur le gâteau, Louison vient de participer, avec son entreprise, au lancement d’un journal jeunesse et donc du site internet qui va avec. Le webdesigner de l’agence, Fred, son tuteur, l’encadre, tout au long de sa formation. Son contrat d’apprentissage durera un an : trois semaines en entreprise, deux semaines à l’école. Durant cette période, Louison recevra un salaire d’apprenti c’est-à-dire au niveau du SMIC.

« C’est un univers pas du tout scolaire »

À l’école, il apprécie le côté petite classe avec 25 étudiants cette année, et « des formateurs professionnels très compétents et cool. C’est un univers pas du tout scolaire. Par contre, il faut bosser ». Pourquoi Louison a-t-il choisi de se tourner vers le développement alors qu’il est déjà web designer ? C’est que ce sont des domaines en pleine évolution, qui requièrent de multiples compétences, complémentaires et aussi que les débouchés seront meilleurs.

Etre développeur web consiste principalement à créer des interfaces web adaptées pour son client ; webdesigner, plus centré sur l’aspect graphique, consiste à imaginer et intégrer des maquettes au site web. Louison confirme : « J’avais envie d’aller plus loin après ma formation de web designer. Apprendre la multitude de langages informatiques qui existent. Et puis un développeur web est ultra recherché aujourd’hui, plus qu’un webdesigner en tout cas. »

La crise sanitaire et le télétravail qui se développent ne peuvent que lui donner raison. Les débouchés sont certains, si l’on est créatif et entreprenant. Dans le centre de formation de Louison, 81 % des étudiants en développement web ont trouvé un emploi dans les six mois après leur formation et 100 % sont en CDI ; en web design, le taux d’emploi à la sortie s’élève tout de même à 78 %.

Après s’être cherché, avoir tenté différents chemins, appris à mieux se connaître aussi, Louison a donc choisi une voie sûre. À côté de son nouveau métier, il n’oublie pas pour autant son autre passion, la musique. Ayant retrouvé le goût d’entreprendre, « le temps et l’envie », Louison a remonté une association et projette de développer… des playlists digitales partagées !

Texte : Aurélie Dunouau
Photo : tmv

Formation : une année hors norme !

Enseignement à distance, nouveaux bacheliers, remise en cause des départs à l’étranger… Aux aléas habituels d’une année de formation s’ajoutent les imprévus.

En mai 2020, 82 % des lycéens et étudiants interrogés par l’IFOP admettaient privilégier la proximité géographique de leur lieu d’étude pour décider de leur orientation. En même temps, pourquoi quitter la Touraine, alors qu’on y est si bien ?

Plus sérieusement, au-delà du voeu de rester proche de sa famille, il est fort probable que le spectre du Covid-19 continue de planer sur le futur des lycéens et étudiants. Dans les établissements privés comme à l’Université de Tours, le confinement du printemps a obligé enseignants et étudiants à passer du jour au lendemain à l’enseignement à distance.

« L’exigence académique est restée la même »

La qualité de la formation en a-t-elle souffert et les futurs diplômes perdront-ils en valeur ? Non, pour Cécile Goi, Vice-Présidente de l’Université de Tours en charge de la Formation et de la Vie Universitaire : « Il n’y a pas eu d’inertie ou d’arrêt des formations au moment du passage à distance, et l’exigence académique est restée la même, grâce à l’investissement des personnels de l’Université et des étudiants. »

Rien n’indique toutefois que l’enseignement supérieur serait prêt à adopter durablement la pédagogie du blended learning qui mélange distanciel et présentiel : « À l’Université, nous avons opéré cette adaptation dans l’urgence, pour assurer la continuité pédagogique. Mais il est difficile de dire si cela serait intéressant sur le long terme : la pédagogie à distance peut être bonne, si elle s’inscrit dans une préparation et une didactique spécifiques ; et ce serait oublier l’importance du présentiel qui fait de l’université un lieu de vie, d’échange, d’apprentissage et d’exercice de la citoyenneté. »

Impact sur les formations

Et malgré la mise en place réussie des outils d’enseignement à distance, la crise Covid-19 a tout de même eu un impact sur certaines formations, qui incluaient des échanges Erasmus à l’étranger ou des stages en entreprise, pour beaucoup mis entre parenthèses cette année, et sans doute l’année prochaine…

Mais ce n’est pas là la seule nouveauté de cette rentrée et de la suivante. La plateforme Parcoursup où les futurs bacheliers enregistreront leurs voeux d’orientation ouvrira en effet ses inscriptions le 20 janvier à la première génération « nouveau bac ». Avec lui, finies les filières comme L, ES ou S : depuis la rentrée 2019, les lycéens suivent des enseignements de tronc commun à tous, auxquels s’ajoutent trois options en première, et deux options en terminale.

Les cocktails possibles sont a priori infinis, mais forcément conditionnés par les offres de chaque établissement… et par les souhaits d’orientation des élèves, qui confronteront rêves et réalité dès l’ouverture du catalogue de formations sur la plateforme web, en décembre.

Enfin, un autre changement modifie le paysage des études supérieures, avec en 2021 la disparition définitive de la première année d’études de santé PACES (Parcours d’Accès Spécifique Santé). Cette année, elle coexiste déjà avec ses deux remplaçants : le PASS (Parcours Accès Santé Spécifique) et la L.AS (Licence Option Santé). « Nous avons observé un appel d’air important sur l’entrée dans les études de santé, explique Cécile Goi. Aujourd’hui, l’Université de Tours compte 1 300 étudiants dans ces filières en première année, mais le passage en deuxième année reste sélectif. »

Entre Covid-19 et réformes, les formations de demain seront donc forcément placées sous le signe de l’inédit !

Maud Martinez


> Retrouvez notre numéro spécial formation dans notre rubrique l’hebdo en PDF juste ici ! 

 

Orientation et formation : ils nous racontent leurs études

Retrouvez notre dossier spécial orientation et formation dans le dernier numéro de tmv.

C’est le grand paradoxe de l’orientation : on vous demande de faire des choix qui, potentiellement, peuvent engager toute votre vie, alors que vous êtes dans la période de votre vie où vous avez le moins de certitudes. Alors, bien sûr, pour vous aider, vous demandez des avis aux uns et aux autres.

C’est exactement ce que nous avons fait dans ce bonus que nous avons conçu pour les jeunes en orientation et aussi pour leurs parents qui ne sont pas, en général, les derniers à s’inquiéter pour l’avenir. Et, comme on vous connaît un peu, on s’est dit qu’il valait mieux demander à des jeunes, encore étudiants, de vous raconter, de l’intérieur, les études qu’ils sont en train de suivre.

Médecine, langue, Staps, Droit, Marketing, Clément, Charlotte, Noémie et les autres vous racontent leurs études. En espérant qu’ils vous aideront à faire votre choix.

⇒ DOSSIER SPÉCIAL A TÉLÉCHARGER JUSTE ICI

 

Au Tonnelé, les apprentis sont aux commandes !

Le Tonnelé ? C’est le restaurant pédagogique du CFA, à Tours. Vous pensez bien qu’avec un numéro spécial sur la jeunesse, nous nous devions de tester l’établissement…

Ambiance établissement étoilé au Tonnelé, restaurant d’application de la Cité des formations ! Nous sommes accueillis dans une salle spacieuse aux grandes baies vitrées. Les apprentis de deuxième année en CAP hôtellerie accrochent nos vestes sur des cintres.

Nous sommes conduits à notre table par un élève de 18 ans, Yousuf Hussain, notre serveur attitré pour ce vendredi midi. En cuisine, des jeunes également en deuxième année de CAP s’activent. Ce repas constitue une séance de travaux pratiques pour les apprentis. Quarante couverts pour ce midi, ils n’ont pas le temps de s’ennuyer.

Le serveur nous propose un apéritif. Nous acceptons bien entendu mais sans alcool… Nous sommes en service ! Ce sera un cocktail de jus de fruits. L’entrée arrive peu après : une assiette de poisson fumé présentée harmonieusement et accompagnée d’un petit pain. Le service est souriant et investi. Les jeunes semblent réussir l’exercice pédagogique supervisé par Mickaël Aupère, formateur du CAP hôtellerie.

Nous enchaînons avec le plat principal : filet mignon de porc rôti et légumes du moment. Le filet mignon fait une entrée remarquée. Sur sa tablette roulante, la pièce de viande arrive entière. Yousuf, avec l’aide de son formateur, découpe notre morceau sous nos yeux et dresse l’assiette avec les légumes encore présents dans la sauteuse. Un service en direct !

Les légumes du moment sont des champignons de Paris, une pomme de terre et une sucrine cuite à la poêle. L’heure du dessert sonne. Une part de pithiviers, le nom chic de la galette des rois, nous est servie. « Si vous avez la fève, il faudra porter la couronne. » Nous voilà prévenus. Nous ne l’avons pas. Ouf !

Après un thé, on passe à l’encaissement. Dix-sept euros, menu et extras compris, un vrai bon plan qui vaut le détour. Prévoyez deux heures de déjeuner pour cet entraînement grandeur nature avec des apprentis appliqués.

Lucie Diat, de l’Ecole publique de journalisme de Tours (EPJT)


> Tarifs : De 8,50 € à 11 € pour le service brasserie et de 13,50 € à 19 € pour le service restaurant, composé de trois à cinq plats. Les boissons sont en supplément. Le prix varie selon le niveau d’études des apprentis (CAP, brevet professionnel, mention complémentaire).

> À La Cité des Formations (ex-CFA), 8 allée Roger Lecotte, dans le quartier Les Douets à Tours-Nord.

> Ouvert les midis du mardi au vendredi et les mardi et jeudi soirs. Réservation obligatoire au minimum 48 h à l’avance au 02 47 88 51 00 ou par mail à nathalie.boisgigou@citeformation.com.

 

 

L’agenda de l’orientation

Un calendrier à mettre de côté pour ne louper aucun rendez-vous dans l’agglomération. Une liste non-exhaustive des événements à venir mais qui permet déjà d’avoir un aperçu des rencontres possibles pour préparer son avenir.

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SALON DU LYCÉEN ET DE L’ÉTUDIANT
Que vous ayez une idée précise ou pas de ce que vous voulez faire plus tard, c’est le moment de commencer à aller à la rencontre des établissements d’enseignement supérieur si vous êtes en terminale. Des conférences sur les filières et l’alternance sont aussi au programme, ou encore « Études à l’université : choisir un parcours adapté à son profil. Diplômes, filières, attendus, accompagnement… »
À Joué-lès-Tours, de 9 h à 17 h, à l’Espace Malraux. Sur invitation gratuite. www.letudiant.fr

DU 16 AU 18 NOVEMBRE
FERME EXPO
Ce salon régional de l’agriculture et de la gastronomie permet aussi de rencontrer les professionnels du secteur agricole. Pour cette 13e édition, 5 000 agriculteurs, 300 entreprises et éleveurs exposants sont ainsi attendus. Des animations autour des métiers et de la formation répondront aux questions des jeunes. Il sera possible de rencontrer les centres de formation en agriculture, agroéquipement, métiers du cheval et métiers de bouche présents sur le salon.
À Tours, vendredi 16 et samedi 17 de 9 h 30 à 19 h et dimanche 18 de 9 h 30 à 18 h, au parc des expositions. Tarifs : 5 €, gratuit – 12 ans. www.ferme-expo.fr

17 NOVEMBRE
SALON STUDYRAMA DES ÉTUDES SUPÉRIEURES
L’Université de Tours, Brassart design graphique, l’École d’ostéopathie de Paris, la Marine nationale, le CFA des universités Centre-Val de Loire, l’Institution Notre-Dame- La-Riche, l’Escem, Polymath…. Et de nombreuses autres écoles seront présentes pour ceux qui cherchent une formation de bac à bac+5. Une conférence spéciale sur Parcoursup sera également donnée ou encore sur « Comment choisir son école de commerce ». Pour ceux qui sont prêts, des stands répondront enfin à vos questions autour de la vie étudiante à Tours.
À Tours, de 9 h 30 à 17 h 30, au Centre des congrès (Vinci). Sur invitation gratuite. www.studyrama.com

DU 29 AU 30 NOVEMBRE
RENCONTRES AÉRONAUTIQUES
Aérocentre, référent de la filière aéronautique en région Centre-Val de Loire, souhaite mettre en avant la filière auprès de tous les acteurs économiques de la région et auprès du grand public. La découverte des métiers de l’aéronautique est aussi un pan important de ce rendez- vous : les lycées, les écoles, les entreprises, et les centres de formation répondront à vos questions. Trois conférences sont l’occasion d’écouter les témoignages des jeunes pilotes du rallye aérien et des étudiants de l’IUT de Blois.
À Tours, jeudi 29, de 9 h 30 à 18 h et vendredi, de 9 h 30 à 17 h, au Centre des congrès (Vinci). Entrée gratuite

DU 18 AU 19 JANVIER 2019
FORUM DE L’ORIENTATION
Les collégiens ont leur espace dédié au travers de huit pôles formations/ métiers avec des démonstrations et la présence d’élèves, d’enseignants, de formateurs, et de professionnels pour présenter les formations, les métiers et répondre aux questions. Les lycéens ne seront pas en reste avec la présence de 500 formations supérieures présentées. Un village sera enfin dédié aux questions liées à la formation, aux études en Europe, à la validation d’acquis de l’expérience…
À Tours, vendredi 18, de 9 h à 12 h et de 13 h 30 à 17 h et samedi 19 de 9 h à 17 h, au parc des expositions. Entrée gratuite.

24 JANVIER 2019
SALON HUMAN TECH DAYS
C’est le premier salon du numérique de la région. Il s’agit d’une journée de conférences, de présentations et de rencontres durant laquelle les technologies numériques seront au service de l’humain. Cette journée intègre une semaine de présentations, de conférences, et de rencontres « où les technologies numériques seront au service de l’humain ».
À Tours, au Centre International de Congrès Vinci. Pré-inscription sur www. humantechdays.fr

À VENIR …
La Nuit de l’Orientation à Tours (date non communiquée) ; Semaine nationale de l’artisanat du 16 au 23 mars. 

La Wild Code School s’installe à Tours

À la rentrée prochaine, une quinzaine d’élèves apprendront à Mame les bases du langage web.
Une formation pour adulte, la Wild Code School, les initie en cinq mois.

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DÉVELOPPEUR WEB, KÉSAKO ?
Coder, c’est créer un site internet et/ou une application et les faire fonctionner. Il s’agit de gérer les liens entre les bases de données et l’interface de l’utilisateur. Ce n’est pas inventer l’habillage d’un site (webdesigner), ni réparer un ordinateur (technicien de maintenance), ou encore animer un site et un réseau social (community manager).
À la Wild Code School, on apprend ainsi les bases de ce métier en cinq mois, à travers l’apprentissage d’un premier langage de programmation. Mais il ne suffit pas de savoir aligner des lignes de code pour être un bon développeur web, il faut aussi savoir travailler en équipe, communiquer avec le client et être capable de restituer son projet à l’oral. Ce métier permet aussi de travailler chez soi ou à l’étranger et comprendre un monde qui nous entoure au quotidien.

LES MAINS DANS LE CAMBOUIS
Devenir développeur web, c’est accepter de mettre les mains dans le cambouis. C’est un vrai métier de passion avec une carrière possible. Un métier pour lequel il faut sans cesse se mettre à la page et, pour cela, « apprendre à apprendre », comme le décrit Lucie Coulon, responsable du développement de l’école Wild Code School.

APPRENDRE À PARLER LA LANGUE DE LA VILLE
Impossible d’apprendre tous les langages de programmation existants en cinq mois. Il y en a plus d’une dizaine. Alors, pour mieux coller aux attentes du marché local sur le web, l’école réalise une enquête auprès des entreprises numériques tourangelles. Par exemple, à Orléans, le langage enseigné est le PHP Symfony, « plus utilisé par les PME, explique Lucie Coulon. À Tours, l’écosystème est différent. Le besoin des entreprises se situerait entre le Java J2EE, plus prisé par les Entreprises de services du numérique (ESN) ou le JavaScript plutôt utilisé par les startups. »

DES EMPLOIS À LA CLÉ
Selon les chiffres de Pôle emploi, entre 8 000 et 9 000 développeurs web sont recherchés par an en France. Mais beaucoup d’offres ne sont pas référencées par le site public et ce chiffre atteindrait, en réalité, entre 10 000 et 40 000 emplois par an. La région Centre souhaite développer les compétences dans le numérique de ses habitants et serait prête à financer des formations en ce sens : 2 000 places au total et 541 en Indre-et-Loire, département le plus soutenu.

UNE DEMANDE À TOURS
À Tours, des entreprises sont déjà intéressées par les élèves qui réaliseraient la formation de développeur web. Parmi elles on peut citer : Umanis (Data, business solutions et digital), C2S (ESN), Citya Immobilier, Group Open (ESN) et des discussions sont en cours avec les jeunes pousses de Mame. Ces dernières ont plus la cote auprès des étudiants sortants que les ESN.

« UNE ÉCOLE QUI SE VEUT DIFFÉRENTE »

INTERVIEW DE LUCIE COULON, RESPONSABLE DU DÉVELOPPEMENT À LA WILD CODE SCHOOL

Qui peut intégrer la formation ?
Aucun diplôme n’est demandé. Il faut juste avoir 18 ans et réussir les tests en ligne. À la Wild Code School, on apprend en faisant et on apprend à être autonome. Il y a des gens en reconversion professionnelle et des jeunes qui sortent du lycée.

Que signifie le « Wild » dans Wild Code School ? UNE_SCHOOL
C’est notre côté décalé. On se veut être une école alternative, un juste milieu entre une formation autodidacte et une école d’ingénieur, où, après cinq ans d’études, on ne veut pas forcément rester développeur web mais chef de projet. « Wild » signifie sauvage, c’est aussi notre rapport à la campagne, où nous avons créé notre première école (La Loupe, en Eure-et-Loir) il y a quatre ans et un clin d’oeil au logo qui est un cerf.

Pourquoi avoir choisi la ville de Tours pour ouvrir cette 14e école ?
La Wild Code School est originaire de la région Centre qui nous a beaucoup soutenus et il y a un écosystème numérique développé à Tours. La présence de Mame a aussi été décisive dans notre intention. C’est le lieu « Totem » de la French Tech Loire Valley. Nous avons ouvert une école à Orléans au Lab’O et nous avons un beau retour d’expérience : 50 % de nos étudiants vont travailler avec les startups de ce lieu. Nous espérons la même chose à Mame et au-delà, il y a à Tours le HQ, l’association Palo Altours… On voit un dynamisme qui s’accélère et on souhaite en faire partie.

Combien d’étudiants y aura-t-il dans la première promotion tourangelle en septembre ?
Ils seront entre quinze et vingt dans les locaux de Mame. Les étudiants suivront cinq mois de cours suivis de quatre mois de stages. Ils pourront à passer à l’issue de leur formation un titre professionnel du ministère du Travail (équivalent bac+2), une épreuve orale.

Combien coûte la formation ?
Elle coûte 6 000 € et est éligible aux aides dédiées aux formations professionnelles telles que le CPF, le CIF pour les salariés ou les aides de Pôle emploi. Nous accompagnons les personnes qui le souhaitent à monter leur dossier de financement.

À Paris, l’école fondée par Xavier Niel, L’école 42, est basée sur l’apprentissage par soi-même et à son rythme dans les locaux de l’établissement. Est-ce le même principe à la Wild Code School ?
On est proche de 42 par certains points. Nous proposons du « peer to peer learning » nous aussi. C’est-à-dire que les étudiants peuvent échanger sur un site et se donner des conseils pour avancer. Il y a aussi des exercices d’e-learning à réaliser en classe, sur notre plateforme « Odyssey » qui ressemble à un jeu vidéo avec des quêtes et des badges à décrocher. En revanche, nous nous distinguons de L’école 42 car nous avons un formateur dans chaque groupe qui a un rôle de coach et d’encadrement des projets. Les étudiants sont également priés de venir la journée, du lundi au vendredi. Ce n’est pas non plus une « école de la survie », dans laquelle on garde seulement les meilleurs, mais plutôt une école de la bienveillance où l’on cherche à emmener tout le monde vers la réussite.

Combien va pouvoir gagner un développeur web ?
Au début de sa carrière, un développeur web « Junior » va gagner entre 28 000 et 32 000 € brut annuel. Après deux ans, entre 32 000 et 41 000 € et après sept ans, entre 41 000 et 64 000 €.

Formation : Avoir le sens de l’orientation

Études courtes ou longues ? Dans quel domaine ? Quel casse-tête de répondre à toutes ces questions. La clé se trouve dans la connaissance de soi.

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A Brassart, on maîtrise la 3D ! (Photo Pauline Phouthonnesy)

Pour savoir où l’on va, il faut savoir où l’on est. ». L’adage prend tout son sens quand on parle d’orientation. À quelques jours des salons de l’étudiant à Joué-lès-Tours (11 novembre) et Tours (18 novembre), certains lycéens ou collégiens – et leurs parents inquiets – se penchent en ce moment sur leur avenir, avec un grand A. Youtubeuse, joueur de football professionnel, concepteur de jeux vidéos font plus rêver que les métiers de l’industrie, aux débouchés pourtant nombreux.
Et comme si ce n’était pas assez compliqué de faire un choix, le marché du travail fluctue à toute vitesse, obligeant les travailleurs et travailleuses de demain à changer de profession plusieurs fois dans leur carrière.

Françoise Guyard, consultante en ressources humaines du cabinet Cursus Compétences à Tours, accompagne des lycéens dans cette recherche d’orientation. « Le processus est le même quand il s’agit d’un étudiant ou d’un adulte en reconversion. Il faut commencer par comprendre qui est la personne, comment fonctionne son cerveau, quelle est son éducation, de quelles formes d’intelligences elle dispose. » Et pour cela, il est plus facile de se faire aider par un regard extérieur. À travers des entretiens, des tests de personnalité – comme le MBTI – les psychologues du travail peuvent ainsi dresser un profil, matrice du reste du cheminement. Ces professionnels peuvent ainsi déceler nos talents.

C’est le psychologue américain Howard Gardner qui a établi, dans les années 1980, une théorie selon laquelle il existe huit formes d’intelligence (1). Elles sont à disposition de chacun mais sont plus où moins développées. En moyenne, un individu en possède trois ou quatre dominantes.
On retrouve l’intelligence verbale et linguistique de ceux qui maîtrisent les lettres à l’écrit comme à l’oral ; l’intelligence logico-mathématique de ceux qui aiment résoudre des problèmes ; l’intelligence corporelle-kinésthésique de ceux qui savent utiliser leur corps ; l’intelligence musicale de ceux qui sont plus sensibles aux sons ; l’intelligence spatiale de ceux qui pensent en imaginant une image dans leur tête ; l’intelligence interpersonnelle de ceux qui ont de l’empathie ; et enfin l’intelligence intrapersonnelle, la connaissance de soi-même.

Après avoir défini qui l’on est, il faut se confronter aux idées de métiers auxquels on pense ou bien établir des domaines professionnels en adéquation avec son profil. La troisième et dernière étape confirmera ou non ces premiers tracés. Il s’agit de se confronter à la réalité en se rendant auprès de professionnels. « C’est la technique de l’ADVP, Activation du Développement Vocationnel », précise Françoise Guyard. Pour un lycéen, ce bilan peut durer six heures alors qu’un adulte qui réalise un bilan de compétences peut passer jusqu’à 24 heures pour affiner son projet. « Il faut aussi prendre en compte le contexte familial et les réalités du marché du travail », ajoute Carole Leroux, conseillère en formation continue au Greta.

Carole Leroux accompagne des personnes de tous âges à la mobilité professionnelle ou géographique. Selon une étude canadienne, la population européenne est la moins mobile pour des raisons familiales, financières et administratives. « Nous avons aussi des jeunes qui n’ont aucune expérience professionnelle mais qui arrivent avec des loisirs, des compétences acquises dans le cadre associatif, et qui servent de leviers ».

ÊTRE ACTEUR DE SON ORIENTATION

Dans la période difficile et compliquée qu’est l’adolescence, les jeunes ont parfois des difficultés à se projeter. « Ils se sentent seuls pour identifier leurs talents, perdus dans le labyrinthe des formations, le monde économique leur fait peur et les parents sont tout aussi perdus », constate Françoise Guyard qui donne également des conférences dans les établissements scolaires.
Elle rassure les parents et les élèves qui ont parfois du mal à se comprendre car ils n’ont pas les mêmes attentes du monde professionnel. « Les parents peuvent commencer à parler d’orientation avec les adolescents à partir de la 3e, les aider à comprendre le marché du travail, à mieux se connaître, à se rendre aux salons, aux portes ouvertes et à réaliser des stages pendant les vacances. Et leur donner le droit de se tromper », conseille Françoise Guyard. Il faut qu’ils soient actifs dans leur orientation. Des écoles comme Brassart, permettent par exemple, aux élèves de passer une journée en immersion dans l’école. Et finalement, comme de nombreux adultes aujourd’hui, ils s’orienteront tout au long de leur vie.

(1) Intelligences multiples, Howard Gardner, 1983.

Maladies infectieuses : Tours à la pointe avec le Master IDOH

L’Université de Tours vient d’accueillir 24 étudiants internationaux en Master IDOH, une formation unique sur les maladies infectieuses pour faire bouger la recherche.

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Ils viennent de Birmanie, d’Indonésie, du Nigeria, du Brésil ou encore du Népal. Tous et toutes viennent d’arriver à Tours pour plusieurs mois et participer au Master IDOH (Infectious diseases and One Health).
En français, il s’agit d’une formation Erasmus sur les maladies infectieuses qui permettra à ces 24 étudiants d’acquérir à la fois des compétences en santé humaine et animale.

Un melting-pot de savoirs pour une formation transdisciplinaire (biologie, environnement, santé humaine et animale) relativement « rare » dans ce domaine : « Il s’agit d’une vraie demande émanant d’organismes mondiaux de santé », confirme Stéphanie Germon, maître de conférences à l’Université de Tours et coordinatrice de ce Master. « Les participants seront formés au One Health, un concept qui a émergé dans les années 2010. » Le portail d’infos Cairn le définit comme une « approche intégrée de la santé qui met l’accent sur les interactions entre les animaux, les humains et leurs divers environnements », pour améliorer la santé au sens du large du terme et prévenir des risques.

Des étudiants qui viennent des quatre coins du monde, donc, mais aussi une formation qui se veut internationale via ses partenaires. Le projet, né sous l’impulsion de l’Université de Tours et de l’INRA, intègre les universités de Barcelone et d’Edimbourg. Les élèves du Master IDOH, rentrés le 4 septembre, partiront d’ailleurs dans ces deux villes après le semestre tourangeau.
Ensuite, ce sera place au stage dans un centre de recherches ou une entreprise. « Nous avons des partenaires partout dans le monde : Écosse et Espagne, donc, mais aussi en Amérique du Sud, en Asie, en Afrique », souligne Stéphanie Germon.
Autant dire que l’intégralité des cours se fera dans la langue du Shakespeare… « Savoir parler anglais était l’un des critères impératifs. Il faut que nos futurs diplômés soient compris partout ! »

La sélection a donc été drastique. « Nous avons reçu 600 dossiers. Seulement 250 personnes l’ont finalisé. Et 24 ont été sélectionnés », rappelle la coordinatrice du Master. Âgés de 23 à 43 ans, les étudiants – dont une petite majorité de filles – viennent de médecine, pharmacie, ou de licence scientifique. « Pas de profil type », souffle Stéphanie Germon, mais des personnes aux univers et aux cultures totalement différentes.

Cette première promo, dans laquelle 21 bourses d’excellence financées par la Commission européenne ont été attribuées, sortira avec de solides compétences dans le domaine des maladies infectieuses affectant humains et animaux. Une fois rentrés, ces étudiants du monde entier, y compris de pays défavorisés, pourront donc bientôt lutter avec un regard nouveau contre les maladies infectieuses.

Tou(r)s pour l’emploi et l’alternance mercredi

Ce mercredi, un immense forum pour l’emploi et l’alternance se tient à Tours. A la clé, 800 offres à pourvoir.

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C’est un des rendez-vous immanquables avant l’été. Le rendez-vous Tou(r)s pour l’emploi et l’alternance est organisé pour la quatrième année consécutive, ce mercredi 31 mai.

L’opération veut réunir le public en recherche d’emploi ou d’alternance avec le monde économique et de la formation.
Plus de 800 offres d’emploi seront proposées sur la journée, avec 67 entreprises et 29 organismes de formation et CFA. Des conférences seront aussi tenues durant cette manifestation parrainée par Yvan Bourgnon, gladiateur des mers, qui viendra par ailleurs raconter son tour du monde en solitaire.

À noter que, nouveauté cette année, des tablettes seront à disposition sur place pour vous guider. Une appli pour smartphone, ItiSalon, est aussi disponible. Tou(r)s pour l’emploi est organisé en partenariat avec Pôle emploi, la CCI Touraine, la Mission locale de Touraine, la préfecture d’Indre-et-Loire et la Nouvelle République.
N’oubliez pas votre CV…

> Mercredi 31 mai, de 9 h à 17 h, à l’hôtel de Ville de Tours. Entrée libre.

Tours : Une école de cinéma en septembre

Une école de cinéma à Tours en septembre ? Le projet est signé Isabelle Heurtaux, qui souhaitait combler un vide dans la région. La directrice nous en dit un peu plus…

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Cela fait 25 ans que je suis dans le monde de la télé et du journalisme. Mon mari (le producteur tourangeau Jean-François Geneix – NDLR) a passé 40 ans dans le cinéma. Et un jour, je me suis dit : c’est dingue, il n’y a toujours pas d’école de cinéma dans la région Centre ! » C’est comme ça qu’est venue l’idée à Isabelle Heurtaux. Son projet, elle le chouchoute, et y croit dur comme fer. L’EscaT – ou École supérieure de cinéma et d’audiovisuel de Tours – doit ouvrir ses portes à Tours-Nord, le 20 septembre 2017. Les dossiers d’inscription, eux, devraient être en ligne dès cette semaine.

« Il y aura entre 100 et 125 élèves sur les deux ans de la formation », assure Isabelle Heurtaux. Tranche d’âge visée ? Les 18-25 ans. Ils formeront des équipes. Tous les matins, ils auront des cours théoriques. La directrice de l’école n’en démord pas : « La théorie est importante. Il faut savoir ce qu’est le cinéma et avoir les références ».
L’après-midi, place à la pratique. « Les étudiants seront dans les conditions du réel. En sortant, ils seront à même d’intégrer une équipe de production. » Deux options seront d’ailleurs possibles : scénario/réalisation ou image (chef opérateur). Caméras, studios son, plateau de 200 m²… À l’EscaT, on devrait travailler dur !

Un partenariat a par ailleurs été noué avec les studios de tournage de Bry-sur- Marne qui fournira une part du matériel. « On assurera aussi un stage à la fin des deux ans », ajoute Isabelle Heurtaux. Avant d’aborder la réalisation d’un film de fin de scolarité par les étudiants et sa présentation devant un jury de professionnels qui donnerait un prix « pour faire un court-métrage pro ensuite ». Isabelle Heurtaux et Jean-François Geneix ayant un gros carnet d’adresses, tous deux ont aussi choisi de jouer sur les masterclass : une fois par mois, un professionnel interviendra en cours. Sur le site de l’EscaT, plusieurs noms sont déjà divulgués : notamment le comédien Bruno Solo, le producteur Éric Altmayer, ou encore la productrice TV Alexia Laroche-Joubert et Aurélien Dauge, distributeur.

Une ouverture qui a de quoi transformer le paysage tourangeau ? Contactée à propos du dossier de l’EscaT, la municipalité n’a pas donné suite à nos demandes. Mais Tours, terre de cinéma, a vu les initiatives dans le monde du cinéma se multiplier : des festivals Mauvais Genre et du cinéma asiatique, en passant par les Journées du film italien ou des tournages, des concours de courts-métrages et des projets étudiants autour de cet univers.
Pour la directrice de l’EscaT, l’arrivée d’une École de cinéma sera donc « quelque chose d’important en matière de culture, mais aussi d’emploi ». Avant de conclure : « C’est, je pense, un maillon qui manquait. Et je suis très enthousiaste. J’espère faire de l’EscaT un véritable pôle culturel. »

> +d’infos : escat-france.com
> Frais de scolarité : 6 000 € par an. Frais d’inscription : 550 € par dossier.

Orientation : un film pour s’inspirer

Chercher une orientation en regardant la télé, c’est possible ! Voici des films dont les héros auraient pu étudier en Touraine.

SUR LA ROUTE DES VINS

En Touraine, les vignobles font partie du paysage et de l’économie locale. Alors pourquoi pas se lancer dans le métier de vigneron ou encore de sommelier ? Bottle Shock, dernier cru, Saint- Amour…des films qui ont sublimé ces professions sur grand écran. Tu seras mon fils met en scène Paul Marseul (Niels Arestrup), propriétaire d’un prestigieux vignoble à Saint Émilion et son fils (Lorànt Deutsch) qui travaille avec lui sur le domaine. Mais exigeant et passionné, le patriarche voit en Paul, fils de son régisseur, un « fils idéal ».
Et si Lorànt Deutsch avait vécu en Touraine, il aurait suivi un CAP agricole au CFA de Fondettes ou Chinon ou bien un bac pro conduite et gestion de l’exploitation agricole option vigne et vin au LPA d’Amboise.
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UNE NUIT AU MUSÉE

Et pourquoi ne pas vous retrouver à la place de Larry Daley (Ben Stiller), gardien d’Une nuit au musée ? À la tombée du jour, les personnages et animaux du musée d’histoire naturelle reprennent vie. L’agent de sécurité ne doit pas ici éviter les vols, mais bien s’assurer que tous les personnages reprennent leur place derrière leur vitre au petit matin.
Après un CAP et bac pro métiers de la sécurité au lycée pro Ampère à Vendôme, vous aussi, vous vivrez peut-être des situations loufoques ! A défaut, la sécurité est un secteur qui recrute !
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NOS JOURS HEUREUX

« Allez, allez, je veux plus rien voir traîner ! Et on se sort les doigts du c** !!! », crie Caroline, animatrice, à bout de nerfs. Comédie attachante, Nos jours heureux vous fait découvrir les coulisses des colonies de vacances. Si le métier d’animateur vous tente ponctuellement, alors n’hésitez plus, passez votre Bafa. Ce brevet est dispensé à partir de 17 ans (www.jeunes.gouv. fr/bafa-bafd).
Pour exercer ce métier de façon pérenne, en tant qu’éducateur spécialisé, il faut passer par trois années d’études à l’Institut du travail de Tours et décrocher un diplôme d’État. Dans La tête haute c’est Benoît Magimel qui s’y colle. Il tente de sauver le jeune Malory, avec le soutien de la juge pour enfant incarnée par Catherine Deneuve.

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WINGARDIUM LEVIOSA !

Et si vous êtes plutôt fin psychologue comme l’était Robin Williams dans Will Hunting, il est possible de suivre une licence et un master de psychologie à la fac de Tours. Plus inspiré par l’enseignement de potions à la Severus Rogue dans Harry Potter ou de la littérature dans Les poètes disparus – encore Robin Williams – voici le parcours à suivre pour les simples moldus : à l’université François-Rabelais de Tours, obtenir une licence (droit, économie, gestion, art, lettres, langues, histoire…) puis intégrer le master MEEF, ce n’est pas une formule magique mais l’acronyme pour métiers de l’enseignement de l’éducation et de la formation – 2nd degré.
En 2017, 17 960 postes sont offerts pour l’enseignement en collège et lycée à ceux qui passent le Capes.
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Textes : Pauline Phoutonnesy

Orientation : L’alternance donne de la voix

Être payé pour apprendre un métier ? C’est possible, que l’on soit ingénieur ou esthéticienne. La formation en alternance prend du galon et espère s’installer enfin dans tous les secteurs.

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Je ne voulais pas être assise toute la journée », « Impossible pour moi de faire de la théorie pendant des années, » « J’avais besoin de concret ». Quand on les interroge, les mêmes phrases reviennent. Alors ils ont sauté dans le grand bain. On les trouve dans les boulangeries, les garages, les boutiques de vêtements, les salons de coiffure mais aussi les banques, les cabinets de conseil, les fabricants de logiciel. Et ils sont ravis de leurs parcours, qui surprend encore. Eux, ce sont les apprentis.
Un mode de formation très marginal en France, puisqu’il concerne seulement 6 % des jeunes de plus de 15 ans. En Allemagne, c’est 20 % et plus de 75 % en Suisse ! Comme on imagine bien que la population helvète n’est pas composée exclusivement de pâtissiers et de menuisiers, c’est bien que la formation professionnelle y est tout simplement privilégiée, et ce, quelque soit le secteur d’activité et le poste exercé.

Longtemps cantonnée aux métiers manuels et aux métiers de bouche, la formation en alternance est enfin entrée dans les grandes écoles et à l’université. Mais encore trop souvent par la petite porte. « J’ai toujours été major de mes promotions et quand j’ai opté pour un master en apprentissage, certains ne comprenait pas : c’était vu comme une filière de garage, explique Julie. En 2010, l’Escem ne le présentait pas même sur son site ! C’est l’un de mes professeurs qui m’en a parlé. Ce côté négatif reste très présent : aujourd’hui encore, les gens sont étonnés que j’ai un bac +5 en alternance. » Sitôt son master obtenu, Julie a signé un CDI à la Société générale, l’entreprise qui l’avait accueillie en alternance. Et ce serait à refaire, la jeune femme le referait sans hésiter : « J’ai même eu le luxe de pouvoir choisir entre plusieurs postes à la sortie de mon école. À 22 ou 23 ans, c’est une vraie chance. »

Pour les étudiants, l’apprentissage offre deux avantages uniques : être en condition de travail réel tout en bénéficiant de la (relative) indulgence due à un apprenti et percevoir un salaire. Un étudiant apprenti de 21 ans touche ainsi 895 euros par mois, une somme qui peut faciliter la prolongation des études supérieures. Et c’est l’employeur et l’État qui financent sa formation. Un argument qui convainc aussi les jeunes qui souhaitent acquérir leur indépendance sans sacrifier leurs études.
L’université a développé son propre CFA, le Centre de Formation des Apprentis des Universités Centre-Val de Loire, qui propose plus de 100 formations en alternance, dont une trentaine à Tours : licence professionnelle Gestion de l’environnement Métier des déchets, juriste d’entreprise, Master 2 en Management des Equipes, Santé et Qualité de Vie au Travail, journaliste, génie électrique ou licence pro Optométrie et basse vision, le catalogue est large.

Des entreprises diverses et variées

Et les entreprises d’accueil se sont, elles aussi, diversifiées. On y trouve même la mairie de Tours. Depuis 2014, elle accueille chaque année des apprentis : jardiniers, cuisiniers ou techniciens en informatique… « Il nous semblait évident de soutenir ce mode de formation ». confirme Thibault Coulon, adjoint délégué à l’emploi. L’apprentissage est une évidence pour les métiers manuels, dans lesquels la pratique, la transmission du « coup de main » est essentielle. Mais il a d’autres atouts pour convaincre les futurs ingénieurs ou techniciens spécialisés. Dans les entreprise high-tech, l’alternance est un réservoir d’innovation : « L’étudiant est complètement intégré à l’entreprise, cette visibilité sur plusieurs mois le rassure et le pousse à s’investir sur des projets, explique Julien Rousseau, directeur de Suivideflotte. net, spécialiste de la géolocalisation. En reliant l’école et l’entreprise, ces travailleurs en alternance nous enrichissent : ils offrent leurs connaissances, un regard extérieur, l’expérience de leurs professeurs et celle de leurs camarades. Les stagiaires apportent beaucoup d’idées, il faut parfois leur expliquer que les propositions doivent toujours rester en adéquation avec le monde de l’entreprise et les besoins de nos clients. »

De même, dans les métiers des ressources humaines, le terrain est le pivot d’une formation cohérente, selon Bérengère, qui suit en alternance un Master 2 Management Stratégique des RH et Performance Durable à l’IAE de Tours : « Impossible de se passer de la pratique ! Notre métier est un métier social, où il faut être avec les salariés et connaître leur quotidien ».
Une fois leur diplôme obtenu, c’est cet ancrage dans le terrain qui est le meilleur atout des apprentis. Les périodes en entreprise représentent entre la moitié et les deux-tiers de leur temps de formation. Ils ont développé des compétences professionnelles, une connaissance du milieu du travail, de ses exigences, des droits et des devoirs d’un salarié, qui facilitent leur embauche. À Tours, le CFA des Douets forme chaque année un millier d’apprentis du CAP au BTS. Et pour valoriser ses formations, l’établissement mise sur deux cartes : la rareté, comme la formation ascensoriste (deux seulement en France) et l’ancrage dans le territoire pour les métiers de bouche ou de vente.
La rentrée 2017 offre ainsi une nouveauté : le CAP Vente alimentaire. Mais l’établissement l’admet : il reste un gros travail de pédagogie à faire auprès des collèges et des parents pour expliquer que l’apprentissage est tout sauf un choix par défaut. Quel que soit le niveau du diplôme.

>> FORUM DE L’ORIENTATION : Le 20 et 21 janvier, de 9 h à 17 h, au Parc des Expositions

Désobéir, ça s’apprend

#EPJTMV. Le collectif national les Désobéissants propose des formations à l’action non violente pour tous les citoyens. Nous avons suivi une de ces sessions à Tours, organisée par le collectif anti-pub. Elle apporte à chaque citoyen lambda des moyens de lutte pacifiste.

Pour ralentir les actions de la police lors des interventions coup de poing,  des techniques de résistance sont élaborées, comme celle de la "tortue".
Pour ralentir les actions de la police lors de leurs interventions coup de poing, des techniques de résistance sont élaborées, comme celle de la « tortue ». Photo : Laura Bannier/EPJT.

« Tu es en état d’arrestation ! », crie Rémi, le formateur, en pointant du doigt un des apprentis désobéissants. Mise en situation d’une audition dans un commissariat. « Si je n’ai qu’un conseil à vous donner, toujours répondre que vous n’avez rien à déclarer, à toutes les questions. » À la fin de la formation, certains n’ont pas hésité à nous donner cette réponse lorsque nous leur avons demandé s’ils étaient prêts à franchir la légalité pour une action. Rémi tente tout de même de rassurer l’auditoire en précisant qu’il est rare de se retrouver en garde-à-vue pour une action non violente. Les témoignages d’expériences personnelles fusent et les participants échangent des conseils.

Mardi 22 novembre en soirée, rue du Grand-Marché, à l’étage du bar Le Serpent Volant, une trentaine de personnes s’est donnée rendez-vous pour ce stage très particulier. L’objectif ? Apprendre à désobéir. Âgés de 20 à 75 ans, les participants viennent d’horizons différents. Certains sont des militants très engagés pour la lutte contre la maltraitance animale (L214), le climat, la cause palestinienne ou encore opposés à la construction de l’aéroport Notre-Dame-des-Landes (NDDL). Ils sont venus chercher de nouveaux outils, des conseils pour leurs prochaines actions. Tandis que d’autres sont simplement curieux et viennent découvrir en quoi consiste la désobéissance civile. Ils ont beaucoup de questions en tête : Quels sont leurs droits ? Comment mettre en place une action non violente ? Comment réagir en cas de conflit ?

Pour le bien commun

La désobéissance civile est une forme de résistance passive qui consiste à refuser d’obéir aux lois ou aux jugements d’ordre civil. Son objectif est d’attirer l’attention de l’opinion publique pour obtenir l’abrogation ou l’amendement d’une loi, jugée injuste par exemple. « Notre ambition est de désobéir pour le bien commun. Nous ne sommes pas des super héros », indique le formateur. Conscients des limites que posent les modes traditionnels de mobilisation comme les pétitions ou encore des manifestations, les Désobéissants ont décidé de créer un réseau informel de militants de l’action directe non-violente.

La bonne ambiance est au rendez-vous. Les plus discrets écoutent attentivement les témoignages des désobéissants de la première heure. À les entendre, ils semblent incollables sur toutes les questions et prêts à tout pour sensibiliser l’opinion publique.

Pendant quatre heures, les ateliers s’enchaînent. Pour poser les limites de l’action non violente, Rémi débute la formation par un atelier philosophique. Première question : « Jusqu’où seriez-vous prêt à aller pour une action ? » Il scotche sur quatre chaises de la salle des feuilles où sont inscrits violent/non violent ; ferais/ferais pas. Le principe ? À partir d’un exemple concret, chacun doit se positionner dans l’espace en fonction de son adhésion ou non à l’action proposée.

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Premier cas. Vous allez arracher des plants d’OGM cagoulé et de nuit dans un champ qui appartient à quelqu’un de votre village. La répartition entre les deux est équitable. Ceux qui jugent l’action violente et qui ne la tenteraient pas expliquent : « Je ne peux pas saboter le fruit du travail d’une personne. » D’autres ne voient pas l’utilité de mener une action si elle n’est pas revendiquée. « Se cacher pour faire l’action me gêne. » Certains n’ont pas froid aux yeux : « Je le ferai sans hésitation pour faire réagir ».

La même action est ensuite menée mais à visage découvert et avec une présence médiatique. Cette fois, la plupart des participants seraient plus motivés. « Si on veut avoir une influence, on a besoin des médias. » Mais les avis divergent. Beaucoup sont méfiants envers les médias et les pointent du doigt. Ils trouvent qu’ils déforment la motivation de l’action menée. D’autres ont l’impression de passer pour des « vandales » à la télévision et ont peur des poursuites. « On veut tous se battre pour le bien commun, mais nous ne sommes pas tous prêts à mener la même action. Chacun perçoit les choses à sa manière », conclut Rémi.

Pour rentrer dans le vif du sujet, un jeu de rôle est mis en place. « Vous êtes des activistes pour le climat et vous organisez une action pour dénoncer l’évasion fiscale en occupant une banque », explique Rémi. Il est 20 heures. Dans dix minutes, la police va arriver pour les déloger. L’objectif est de ralentir l’intervention de la police. Les désobéissants en herbe commencent à clamer en chœur un slogan improvisé « Un paradis pour le climat », tout en se cramponnant les uns aux autres. Pendant ce temps, d’autres jouent le rôle de la police et commencent à tirer les activistes hors de la salle. La désobéissance civile, c’est aussi des techniques de résistance comme celle de la « tortue ». Elle consiste à créer un enchevêtrement élaboré de bras et jambes afin de rendre la tâche difficile aux policiers qui voudraient les déloger.

Pour s'entraîner, les apprentis désobéissants simulent des actions.
Les apprentis désobéissants simulent des actions, notamment pour s’entraîner à répondre aux forces de l’ordre lors d’une garde à vue. Photo : Laura Bannier/EPJT.
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Photo : Laura Bannier/EPJT

Pour organiser une action, la règle d’or est de rester vague sur le lieu, la date. Faire preuve de prudence. On se croirait dans un film lorsque certains évoquent des logiciels de messages cryptés. Tout au long de la formation, Rémi répète à plusieurs reprises : « N’oubliez pas d’inscrire votre mail à la fin pour que l’on vous tienne au courant de nos prochaines actions. » Ces formations sont un véritable canal de recrutement pour les futures actions à mener. Certains activistes profitent de la soirée pour sensibiliser les désobéissants d’un soir à leur cause. Un retraité n’hésite pas à venir nous voir à plusieurs reprises pour nous inciter à adhérer à son action en nous offrant à plusieurs reprises un tract explicatif. Désobéir ça s’apprend.

Les sessions du collectif des Désobéissants permettent de poser un cadre et de donner des conseils pour éviter de basculer dans la violence. Mais, au fur et à mesure de la soirée, certains participants qui se tenaient à l’écart depuis le début finissent par s’en aller. Tandis que d’autres repartent encore plus convaincus. Ils n’attendent désormais qu’une chose : être prévenus de la prochaine action.

Un nouveau McDo va ouvrir prochainement place du Monstre, à Tours. Leur but ? Empêcher son ouverture. Quand ? Comment ? Les détails ne sont pas divulgués même si nous voyions clairement que Rémi trépigne d’impatience.

Lucie Martin, EPJT. 

A l’école de la piste avec C’koi Ce Cirk

C’est la seule école de cirque du département alliée à la Fédération française des écoles de cirque. Avec C’Koi Ce Cirk, les novices et connaisseurs des arts de la piste mettent au défi leur sens de l’équilibre, apprennent à maîtriser les acrobaties ou s’amusent du jonglage.

Une petite avenue de Saint-Pierre-des-Corps. Au 50 de la rue Maxime-Bourbon, la devanture comme instagrammée d’un cinéma : bienvenue au Rexy. L’ancienne salle obscure, qui a abandonné ses bobines depuis 1983, s’est métamorphosée en école de cirque. Derrière les rideaux noirs, le grand écran est toujours là. Mais les sièges de velours ont laissé place aux tapis, massues, trapèze et au tissu d’acrobatie de C’Koi Ce Cirk. La compagnie, fondée en 2003, crée des spectacles, théâtre d’objets et de marionnettes et compte trois créations, une quatrième en gestation pour 2017.

« On a inventé “ Sourde oreille ” qui tourne un peu partout en France, avec 110 représentations en deux ans, souligne Ludovic Harel, le fondateur de la compagnie. On est très contents, on a fait de belles rencontres avec ce spectacle accessible aux sourds et malentendants ». Mais la deuxième activité de C’Koi Ce Cirk, c’est l’école de cirque, la seule dans le département et en Région Centre affiliée à la Fédération française. Et qui a déposé ses bagages, depuis le 1er octobre 2014 dans ces murs à deux pas de la gare TGV. « Depuis le début, nous proposons des activités pédagogiques mais nous avions envie de sédentariser une partie de notre activité », détaille Ludovic Harel.

La compagnie continue par ailleurs de balader ses ateliers itinérants partout dans le département : « on amène le cirque aux enfants », glisse Ludovic Harel, comme dans les écoles, les centres socio-culturels, ou encore lors de différents stages. L’année dernière, C’Koi Ce Cirk a ainsi prodigué 3 000 heures de cours à ses différents publics.
Parmi eux, des petits à partir de 5 ans mais aussi des adultes… jusque 45 ans. « Les enfants ne viennent pas pour travailler mais pour jouer, précise Ludovic Harel. Mais comme dans tous les jeux, cela passe par la maîtrise de techniques, de règles, par la rencontre de l’autre et l’épanouissement. » Et les adultes ? « Des connaisseurs mais aussi des débutants qui ont envie de s’initier à une activité artistique et physique. » Une combinaison réussie.

>> Pour le reportage photos à l’école, vous pouvez retrouver notre numéro en PDF SUR CE LIEN (l’article se trouve des pages 16 à 19)

Flore Mabilleau

« Les greeters ne m’inquiètent pas »

Émeline Gibeaux, guide-conférencière professionnelle, nous livre son point de vue sur les greeters.

Émeline Gibeaux, guide-conférencière professionnelle à Tours.

Que pensez-vous du concept des greeters ?
En soi, le concept ne me dérange pas. Au contraire, c’est une avancée pour le tourisme participatif. Dans la lignée de ce qui existe déjà depuis longtemps comme le couchsurfing. En revanche il ne faut pas faire d’amalgame, un greeter n’est absolument pas un guide-conférencier. Ce sont deux conceptions totalement différentes de la visite. Le bénévole montre la ville telle qu’il la connaît, l’apprécie. Le professionnel partage ses connaissances, historiques notamment. Mais il gère aussi toute la logistique par exemple. Aussi, un guide est apte à faire la visite à de gros groupes tandis qu’un greeter propose des balades plus personnalisées, pour un groupe de six personnes au maximum. Nous proposons aussi des visites en petits groupes, bien sûr, mais nous ne sommes pas sur le même créneau.

Quels sont les risques d’une confusion entre greeter et guide-conférencier ?
Ce n’est pas la même chose, il faut que ce soit très clair aussi bien dans la tête du greeter, du guide que dans celle du visiteur. De plus en plus, c’est vrai que le débat se pose : les gens peuvent parfois se demander s’il s’agit d’un guide-conférencier professionnel ou d’un greeter. Les confusions pourraient entraîner la concurrence déloyale. Mais je ne crois pas que ce soit le cas. Les greeters ne sont pas ce qui m’inquiète le plus pour notre profession.

Il y a eu de nombreuses manifestations de guides-conférenciers, en décembre dernier notamment, et votre slogan était : « guide-conférencier, c’est un métier ».
Oui c’était notre slogan mais il ne faisait pas directement référence aux greeters. C’était surtout une allusion au manque de visibilité dans notre profession. Beaucoup pensent qu’elle est reservée aux jobs d’été pour les étudiants ! Alors que nous avons des qualifications et des formations complexes.

Quelles sont ces formations ?
Depuis 2012, la préfecture dél ivre une carte professionnelle attestant que le guide-conférencier est titulaire d’une licence professionnelle. (Tandis que pour être greeter, aucun diplôme n’est exigé, NDLR) Ce statut avait d’ailleurs été remis en cause par une discussion autour de la loi Macron. Telle que la réforme était prévue il y a quelques mois, elle prévoyait de supprimer la carte professionnelle. Ce qui est un danger pour notre statut. Au contraire, les gros tour-opérateurs auraient été gagnants car la réforme leur aurait permis de se contenter d’accompagnateurs de voyages qui n’ont pas nos qualifications. Heureusement, nous avons été entendus après nos manifestations. Le dossier est maintenant dans les mains du ministère de la Culture, et non plus de l’Économie.

Comment va évoluer le statut ?
Les réunions entre nos syndicats et les autorités nous le diront ! Mais je crois que c’est sur la bonne voie. Nos conditions d’exercice ne sont pas faciles. Nous sommes souvent vacataires. Et au niveau administratif, c’est parfois très complexe. Donc, je ne suis pas contre une réforme, mais il ne faut pas qu’elle nuise à notre profession.

Propos recueillis par Solène Permanne.

La formation façon Croix-Rouge

Zoom sur l’IRFSS Centre, l’Institut de formation régional sanitaire et sociale Croix-Rouge.

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(Photo IRFSS Centre)

 
Trois pôles de formation
L’IRFSS est ouvert vers l’insertion professionnelle et le développement des compétences. Tous les ans, il accueille 900 étudiants sur trois pôles : sanitaire (aide-soignant, infirmier, auxiliaire de puériculture…), social (médiateur familial, technicien d’intervention sociale et familiale, assistant de service social…) et rééducation (ergothérapeute). Depuis 1996, date de sa création, l’IRFSS a formé près de 10 000 étudiants.
Ergothérapeute, la formation qui monte
La dernière formation ouverte, celle d’ergothérapeute, date de 2012. Les étudiants y apprennent à rééduquer et améliorer le quotidien de personnes en situation de handicap. L’objectif ? Trouver et apporter des solutions pour rendre plus facile l’autonomie et la sécurité des personnes au travail, à l’école, à la maison… Concrètement, ils se préparent à intervenir auprès de personnes handicapées, pour les aider à s’installer dans une voiture, prendre un bain, manger… Un diplôme qui les emmènera exercer dans des CHU, des centres de rééducation ou encore des cliniques et de soins à domicile. Les Premières journées pratiques d’ergothérapie sont organisées par l’IRFSS Centre et la délégation ANFE Centre, les 27 et 28 juin prochains (inscriptions et informations par mail, centre@anfe.fr), place Gaston-Pailhou.
Un déménagement
Bye bye, la rue du Colombier à Tours ! L’IRFSS déménage au 1er septembre 2014 à l’Écoparc Santé, à Chambray-lès-Tours. Contact : irfss-centre.croix-rouge.fr