Hellfest 2023 : retour sur une 16e édition d’enfer

Et c’est reparti pour un tour ! Tmv était de nouveau au Hellfest pour se prendre une bonne dose de gros son sous une chaleur étouffante les trois premiers jours (et les pieds dans la boue le quatrième). On vous raconte, en résumé, ce festival de la démesure (avec photos et vidéos pour ceux qui n’aiment pas lire, ouf).

Des chiffres et des êtres

Cette année, le Hellfest se tenait sur 4 jours (et il en sera de même l’an prochain). Au menu de cette 16e édition ? Près de 200 groupes, 6 scènes réparties sur 15 hectares. Côté mimines ? 5 000 bénévoles oeuvrent (et coeur sur eux) chaque jour. Budget de la Bête ? 35 millions d’euros (le Hellfest est une association de loi 1901 et la seule subvention de la Région est de… 19 000 €).

Le festival amène 60 000 personnes par jour (77 nationalités différentes). Moyenne d’âge ? 39 ans et demi, d’après l’étude menée par le Tourangeau Corentin Charbonnier, docteur en anthropologie. Si vous vous attendiez à voir de vilains chevelus buveurs de sang, c’est loupé : la moitié du public est cadre supérieur. Toujours d’après cette étude, on compterait 30 % de femmes et 5 % de retraité(e)s.

Jour 1 : c’est parti pour les claques !

Qui l’eut crû, qu’un jour, on serait là en train de chanter « God Save the Queen » avec les anciens Sex Pistols et de Generation X ? C’est pourtant le cas ce jeudi d’ouverture de festival avec GENERATION SEX. Alors ok, sur scène, le peroxydé Billy Idol en a vachement moins sous le capot et ses speechs entre les morceaux avec la voix de Jeanne Moreau font moins rebelle. Mais n’empêche que les briscards de la scène punk londonienne ont offert un chouette moment nostalgie.

HARAKIRI FOR THE SKY a quant à lui squatté la scène Temple pour offrir une séance de post-black torturé. Les Autrichiens tapent fort, comme ARCHITECTS qu’on attendait avec impatience. Qu’on a attendu d’ailleurs pendant que HOLLYWOOD VAMPIRES terminait son show. Le projet d’Alice Cooper a quand même ramené énormément de monde, malgré la présence polémique de son guitariste Johnny Depp, accusé de violences conjugales (le Hellfest est pointé du doigt pour la venue de certains artistes comme Johnny Depp, donc, mais aussi Tim Lambesis et Tommy Lee… (1)).

Bref, ARCHITECTS a littéralement démonté la Mainstage à 21 h 50, faisant trembler le sol, avec un public chaud bouillant à en voir les circle-pits gigantesques qui se sont formés.

Pour la dose de musique qui broie la nuque, il fallait aussi jeter un œil à HYPOCRISY (baffe) et BEHEMOTH (re baffe). Et pour terminer la journée – enfin à 2 h du mat’ – par une ultime baffe, c’est PARKWAY DRIVE qui s’en est chargé. Le metalcore costaud comme un kangourou des Australiens a remporté tous les suffrages. Ici, rien à enlever : musiciens ravis d’être là, sourire aux lèvres tout du long, son qui déchausse les dents, public à fond et des moments intenses, comme quand Winston McCall se permet de chanter en plein milieu de dizaines de milliers de personnes, avec le public tournoyant autour de lui ; ou encore la présence de trois violonistes extraordinaires habillant le metal de Parkway Drive avec leurs partitions de toute beauté.

(1) Prix des pass qui explose, artistes condamnés, coût environnemental… Récemment, le patron du festival a répondu aux critiques à Ouest-France. A lire juste ICI

Jour 2 : Dans la Valley, oh oh

Chouette, en ce vendredi 16 juin, on a toujours l’impression d’être dans une serre tropicale, tant le temps est chaud et humide (spoiler : ça sera pire le lendemain). Mais ça n’empêche pas de rejoindre le site du Hellfest après un petit déj’ de guerrier (= bière / Red Bull / croissant).

NOSTROMO, DER WEG EINER FREIHEIT ou encore 1349 se sont chargés de faire péter notre dernier plombage à la molaire gauche en envoyant missile sur missile.

PRIMITIVE MAN a chauffé la scène Valley comme il se doit et… tiens, c’est le moment de l’aparté : la Valley, justement, a déménagé pour laisser la place à un immense bâtiment pour le merchandising officiel (alors oui, c’est canon, il y a même une créature maléfique aux yeux rouges qui brillent la nuit, brrr). Sauf que son nouvel emplacement (avec une déco superbe, avouons-le) se situe en plein air. Jadis, il s’agissait d’une scène couverte, configuration idéale puisqu’elle regroupe tous les groupes de stoner / doom. Alors là, forcément en plein cagnard, la magie est moindre. Même pour WEEDEATER qui a offert un show dément (à l’image de son chanteur, morve au nez, yeux exorbités et se rinçant au Jack Daniel’s toutes les 5 minutes) mais quelque peu affaibli par le soleil au-dessus de nos têtes.

À la nuit tombée, on s’est en revanche régalés avec les concerts des romantiques de BLOODBATH et leur death façon tronçonneuse, mais aussi de SUM 41 qui nous a rappelé notre adolescence en skate. Les keupons ont mis le feu pour leur dernière tournée.
On a passé notre tour sur l’arnaque MACHINE GUN KELLY (que diable fais-tu là, monsieur ?) mais beaucoup aimé (et c’est une surprise) MÖTLEY CRÜE. Les ex-trublions de Los Angeles ont offert un show efficace, surtout aidé par un John5 à la guitare exceptionnel, à la setlist béton – un « Primal Scream » sorti de nulle part ! – et avec un Vince Neill pour une fois pas trop à la ramasse. Bref, un très bon crüe (de rien pour la chute).

JOUR 3 : metal indien ou metal mongol ?

Ce samedi, on sue toujours comme des phoques. À considérer que les phoques suent. Pas de quoi nous empêcher de prendre la navette pour le site (avec une conductrice bénévole qui écoute Jul à fond) et arriver sur le site dès l’ouverture. Parce qu’à 11 h 40, BLOODYWOOD est là. Les métalleux indiens sont visiblement attendus. Et tant mieux, car le public est chaud chaud lorsque résonnent les premières notes.
La musique est un mélange intéressant entre du gros metal pachydermique, des mélodies indiennes (avec flûte et tambours dhôl, typiques du pays), un chant guttural bien gras et un autre chant scandé façon rap. Le summum est atteint pour le hit « Dana Dan », lorsque le leader balance une diatribe contre les agresseurs sexuels qui « méritent seulement d’être tabassés et de voir leurs **** broyées ». Le message est clair.

Au rayon des originaux, on a aussi pu voir KALENDRA (une vraie dose de douceur dans ce monde de brutes, de la folk nordique belle à en pleurer) et surtout THE HU, du metal folk tradi venu tout droit… de Mongolie ! Et force est de constater que la tribu est des plus attendues. La marée humaine déborde de la tente Temple. C’est tout bonnement aberrant de voir le groupe jouer ici et non sur la scène principale.
Le public est pris de folie, le concert est aussi beau qu’intense. On appelle ça une baffe, une patate, une torgnole. Tout simplement parfait.

Parfait, IRON MAIDEN l’a été mais qui s’en étonne ? Les Anglais ont encore une fois mis tout le monde d’accord : ils sont et resteront les parrains, les chefs. Deux heures passées avec des musiciens toujours aussi impliqués, costauds (Bruce Dickinson est clairement le meilleur chanteur du circuit). Et autant dire que quand arrivent les classiques comme « Fear of the Dark », « The Trooper » ou autres « Wasted Years », le bonheur est décuplé. Les boss.

JOUR 4 : « alors, ça fatigue les vieux ? »

Les jambes tirent, les cernes s’étirent. Mais l’envie est toujours là. Enfin peut-être moins lorsque la pluie fait une apparition surprise. Pardon, la PLUIE en majuscules. Car des trombes d’eau s’abattent sur Clisson le matin et le début d’après-midi. Nous voilà pataugeant gaiement dans la boue après l’orage (youpi, une paire de pompes en moins) mais on a quand même pu prendre nos petites baffes dans le coin de la nuque.

Avec notamment HATEBREED et son leader Jamey Jasta heureux comme un gosse – le bougre est heureux d’être là ! – qui assène un hardcore des familles qui fracasse comme il faut. Idem avec AMON AMARTH : les Suédois ont sorti la totale. Sur scène, un immense navire viking et un casque à cornes sur lequel joue le batteur, des guerriers se combattent sur les planches, la pyrotechnie est sortie à tout va, le public mime de ramer assis par terre. Enorme !

La surprise du jour vient d’ELECTRIC CALLBOY. On vous la fait courte : vous imaginez de la techno eurodance mixée à de grosses guitares metal sous-accordées. Dans le public, c’est la folie. On danse, on se rentre dedans, on se fait des câlins. La techno se marie parfaitement au metal martial de ces Allemands qui n’hésitent pas à débarquer en jogging fluo et perruque moumoute façon 80s. Fun !

Fun toujours avec TENACIOUS D, ultra attendu et qui aura fait le show qu’on attendait : un Jack Black aussi bon chanteur que pitre rigolo et des tubes à tout va.
Bref, un peu de bonne humeur avant les dernières claques de la soirée – des groupes hyper moins guillerets – comme PANTERA et sa (pseudo)reformation et bien sûr, les stars du soir SLIPKNOT. Les masqués de l’Iowa ont encore une fois mis le public, exsangue, à genoux en infligeant une setlist qui tue et des missiles nucléaires à tout va dans les dents (oui, ça fait mal). De quoi terminer cette 16e édition du Hellfest de toute beauté.

Et d’attendre désormais 2024…

Aurélien Germain

Culture en danger : des photos pour mettre en lumière la détresse des acteurs culturels

En ces temps de crise sanitaire, le photographe Romain Gibier a lancé un projet sur la culture en danger, secteur à l’arrêt forcé depuis des mois avec, derrière, des dizaines et des dizaines de métiers… Voici quelques-uns de ses clichés.

« Je veux montrer que la culture existe encore… » Romain Gibier soupire. S’il est photographe de métier, il est également artiste de spectacle, avec quinze années au compteur en compagnie. Alors il parle « d’effondrement ». Vraiment. Partout, des salles fermées et un monde à l’arrêt. « Avec cette crise, on ne se rend pas compte que la culture, c’est une centaine de métiers touchés derrière. »

C’est pour cela qu’il a lancé ce projet photo, où il rencontre des artistes – pour la plupart de Touraine, mais aussi du Mans – et les immortalise « avec leurs vraies tenues » et montre ainsi « chaque corps de métier, pour remettre la problématique en lumière ». Et nombreux sont ceux à passer devant l’objectif : conteur, directeur de musée, effeuilleuse burlesque, danseurs, chanteuse, programmateur culturel, colleur d’affiches ou encore clown et guide-conférencier… Avec, à chaque fois, une mise en scène pensée à deux : Romain et le ou la professionnelle en question.

Un S.O.S, un cri d’alerte en direction du grand public. « D’ici peu, ces photos seront affichées sur le Bateau ivre. L’idée est aussi d’avoir des salles culturelles qui nous suivent. Il faut que l’on se soutienne tous et toutes », rappelle Romain Gibier. Avis aux intéressé(e)s…

> facebook.com/ romaingibierphotographe

⇒ Une aide financière pour soutenir le projet et l’impression dans divers lieux peut également être apportée.

Texte : Aurélien Germain / Photos : Romain Gibier


Retrouvez d’autres photos dans notre numéro 379 (également disponible sur la rubrique PDF de notre site ou en téléchargement ICI)

Portfolio : manifestation du 9 janvier

#EPJTMV Ce jeudi 9 janvier a eu lieu la manifestation contre la réforme des retraites. Retour en images sur la mobilisation tourangelle.

Crédit photo : Lucas BOUGUET.
Les jeunes du Parti communiste sont également présents. Crédit photo : Noémie FURLING.
Le camion du syndicat CGT recouvert d’affiches ironiques à l’égard d’Emmanuel Macron. Crédit photo : Lucas BOUGUET.
« Vos étudiants, vous les voulez saignants ou bien cuits ? » Crédit photo : Nathan FILIOL.
Crédit photo : Nathan FILIOL.
« Pour l’amélioration de nos pensions et de nos droits ! Retraite à points, c’est non ! » Crédit photo : Nathan FILIOL.
Mouvement jeunes communistes de France. Crédit photo : Nathan FILIOL.
La jeunesse mobilisée contre la réforme des retraites. Crédit photo : Nathan FILIOL.
Les jeunes et les plus âgés défilent côte à côte. Crédit photo : Nathan FILIOL.
« Qui sème la misère récolte la colère ». Crédit photo : Nathan FILIOL.
Crédit photo : Nathan FILIOL.
Crédit photo : Nathan FILIOL.
Le barreau de Tours mobilisé contre la réforme. Crédit photo : Nathan FILIOL.

Années ’90 : ambiance, ambiance…

[Spécial années 90] C’était l’époque où l’on se débrouillait sans Wikipédia, où l’on avait des styles disons… différents et où on pouvait danser aussi bien sur du Larusso que du Vincent Lagaf’. Retour sur l’ambiance qui berçait les 90’s… Ah, et dédicace aux Kevin !

FOLIE VESTIMENTAIRE

Rappelez-vous du fameux baggy, pantalon XXL qui faisait de vous quelqu’un de « cool et stylé » (spoiler : en fait ce n’était pas le cas), des robes courtes avec collant en laine et le célèbre choker, ce collier au ras du cou pour les filles quand elles ne rajoutaient pas un petit coup de frosted lipstick, le rouge à lèvres qui donne un effet marron glacé.

On se battait aussi pour avoir son pull coloré LC Waikiki, orné du fameux chimpanzé et de son logo trop classe. Les fans de streetwear étaient davantage tournés vers le blouson Schott et le sweat Champion. Avec, aux panards, les mythiques Nike Air Max One.
Sinon, on piquait le style des acteurs de Sauvés par le gong (photo) ou on osait le tout-flashy. Bref, il y a eu de tout dans les 90’s. Et même des couleurs qui auraient dû être interdites par la fashion police.

FOLIE VESTIMENTAIRE (BIS)

Mais les 90’s, c’est aussi l’explosion des ventes de Doc Martens (au milieu de la décennie, 50 % des modèles sont achetés par les femmes). On s’affuble de lunettes rondes, de vestes en jean trop larges, on glane des tee-shirts aux imprimés Fido Dido.

Pour le bas, le jean taille haute (ah ce modèle Levi’s 501…) est obligatoire. On n’hésite pas à mettre sa casquette sur le côté ou porter un béret Kangol, parce que ça colle bien aux baskets à plateforme (ou avec notre jogging comme Mel C des Spice Girls). Les adeptes du grunge se contentent d’un blue jeans déchiré aux genoux avec une chemise à carreaux.

Vers la fin de la décennie, on se lâche : crop top, mini-jupe plissée, piercing au nombril bien visible (merci Britney) et chouchou dans les cheveux. Le string connaît ses heures de gloire et devient une pièce emblématique de la lingerie. Il attendra les années 2000 pour dépasser du pantalon. Argh.

LES PHOTOS ? LA PLAIE !

Prendre des photos avec son appareil photo jetable ? Trop cool ! Attendre des plombes pour qu’elles soient développées et s’apercevoir qu’elles sont toutes ratées ? Moins cool.

AH, LA MÉMOIRE…

Oui, parce que dans les années ‘90, il fallait apprendre les codes de jeu vidéo par cœur qu’on grapillait dans des magazines spécialisés (et qu’on squattait au bureau de tabac).

LE DÉMINEUR

Qui n’a jamais joué au démineur sur son ordinateur ? Personne. Qui a déjà compris les règles au lieu de cliquer à l’aveugle et se prendre une bombe en 3 secondes ? Personne.

INTERNET À (TRÈS) BAS DÉBIT

En 1995, Lionel-cyber-Jospin est un rebelle. Il clame que le Minitel « est limité technologiquement ». Et pan ! Avec le web, Internet commence à toucher le grand public.
Pour le reste, on est dans le rudimentaire. Wikipédia ? Oubliez. À l’époque, une info se trouvait sur les CD-rom « Encarta », des encyclopédies numériques. À la fin des 90s, Caramail est l’un des portails les plus populaires en France et on chatte avec des inconnus (vous savez, Emma du 37 qui était probablement Roger du PMU).

On se connecte à Lycos, on télécharge – le cœur tremblant – sur Napster, on personnalise son lecteur Winamp, AOL ne s’est pas encore pris le krach dans la tête. Et les internautes carburent au bruit insupportable du modem 56k ou du bruit de démarrage de Windows 95…

POUR CONTACTER LES POTOS

« Tatoo, votre tribu garde le contact avec vous ! » La tribu, justement, utilisait les bipers Tatoo pour communiquer des petits mots. L’autre concurrent de poche ? Le Tam-Tam : plus pro, plus technologique (3 lignes de textes !) et plus cher. Sinon, vous n’aviez qu’à écrire le numéro de téléphone fixe de vos amis sur un bout de papier et le glisser… dans votre portefeuille à scratch !

ON SAVAIT CHANTER (ET LE RIDICULE NE TUAIT PAS)

Bah ouais, les 90’s c’était ça : on pouvait chanter le plus que douteux « La Zoubida » de Lagaf’ avant de s’époumonner sur « Tu m’oublieras » de Larusso, avant de se déhancher sur du Britney Spears (et accessoirement, laisser son bidon à l’air comme elle), tandis que Jordy matraquait les ondes avec son « Dur, dur d’être un bébé ».

> Retrouvez l’intégralité de notre numéro spécial années ’90 en téléchargeant le PDF juste ici

 

 

Les Îlots électroniques : 5 ans de souvenirs

Cinq ans et toutes ses dents ! Les Îlots électroniques fêtent leur anniversaire les 14, 15 et 16 mars. Les co-fondateurs Enzo et Thomas, accompagnés de la big boss des bénévoles Maëlle, sont passés sur le gril de nos questions. Discussion croisée

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(Photo Maxime Hillairaud)

Commençons par le commencement ! Comment est née cette idée de faire les Îlots électroniques, un rendez-vous dominical, gratuit, bénévole, alliant concerts et moment festif ?
Thomas : La réflexion a commencé en 2013. On a mis un an à lancer le projet. On n’a pas franchement inventé le concept de rendez-vous électro en extérieur, car ce format existait déjà notamment à Montréal avec le Piknic Electronik.
Enzo : En juin, j’étais à Nantes et un dimanche, il y a eu le « Goûtez électronique ». Un rendez-vous gratuit, comme Les Siestes électroniques à Toulouse. J’ai trouvé ça top, ce côté « on se réunit entre potes le dimanche pour de la musique ». J’ai tout de suite envoyé un texto à Thomas qui organisait des concerts à Blois.
T : Je cherchais une occupation… (rires)
E : Il pouvait le faire et moi, je bossais aussi pour Radio Béton. Boulimique que je suis, je voulais trouver une activité associative. En en parlant avec Thomas à la guinguette, on a imaginé un truc à faire sur l’Île Simon fait pour flâner et danser. C’était prévu comme une récréation. On a tapé dans nos réseaux et fait appel au musicien Arno N’ Joy qui était dans tout ça…
Maëlle : En 2013, c’était du Justice et compagnie. Ce genre de musique revenait.
T : C’était clairement le bon moment.
E : On a demandé à Arno s’il voulait rejoindre le projet. Il avait une bonne connaissance des DJ. Puis on a tout monté à trois. Du temps a passé, car l’Île Simon – d’ailleurs le nom des Îlots électroniques vient de là – était difficile à obtenir. On s’est cassé les dents, puisque c’est un site protégé. Mais un soir, j’étais au Projet 244, un lieu de création dont je suis tombé amoureux. J’ai téléphoné à Thomas pour le réveiller et qu’il vienne le voir. On a donc organisé notre première édition là-bas. Il y a eu 600 personnes le 30 mars 2014 !

En fait à Tours, il y avait clairement une demande au niveau de la musique électro, non ?
T : Carrément. Et les Tourangeaux ont répondu présent, car c’était un événement gratuit et un format appréciable.
E : Ce n’était pas que de la musique, il y avait aussi du 100 % local, ne serait-ce qu’au niveau des bières, un foodtruck du coin, des jeux vidéo… On a fait deux éditions au Projet 244 puis le lieu a fermé. On a rencontré José Manuel Cano Lopez (sa compagnie est installée au château du Plessis – NDLR). José, c’est un punk ! Il a adoré le concept des Îlots. On a donc organisé une édition au château, un 22 juin. On a fait 1 500 personnes !
T : On s’est toujours fait avoir sur l’affluence en fait ! (rires) Du coup, on a vite été en rupture de stock pour les bières. Mais les retours du public étaient géniaux.

Les Îlots ont donc 5 ans. Que voyez-vous en regardant dans le rétro ?
E : On est fiers du parcours de l’asso ! On a eu de la chance niveau météo, à part en 2017.
T : Et puis faire nos 1 an à l’Heure tranquille, quoi… C’était taré ! (rires)
M : À chaque édition, il y avait de plus en plus de monde. Je me suis dit : “Mais ça ne s’arrêtera jamais ou quoi ? On a créé un monstre !’’ (rires)
E : On trouve encore du plaisir à faire les Îlots, c’est super.
T : Même s’il y a eu des années pas simples bien sûr… La saison 2017 a été très difficile…

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(Photo Arya)
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(Photo Objectif pixel)

Parfait, ça m’offre donc une transition à ma question suivante ! Il y a quelque temps, vous étiez en difficulté financière. Votre campagne de financement participatif, pour vous aider, a été un succès. Près de 7 000 € en 72 h ! Surprenant ?
E : Ça a reboosté l’équipe ! On n’était pas bien. On s’est pris une tôle financière, car on avait fait des erreurs. Mais ce crowdfunding nous a motivés ! Pour cette cagnotte, il y a quand même des jeunes de notre public qui n’ont pas un kopeck mais qui ont lâché 50 balles pour qu’on continue. Les 7 000 € n’ont pas épongé la dette, mais ça nous a fait survivre. On a augmenté le prix au bar. On ne faisait pas assez de marge là-dessus, alors que c’est ce qui nous aide, puisque les Îlots sont gratuits.
M : On a eu la chance d’avoir des partenaires qui nous ont fait confiance, notamment notre fournisseur de bière.
E : En octobre, on a tout posé à plat et on a payé nos créanciers. 2019 s’annonce sereine.

Sachant que les Îlots sont gratuits, les recettes de la buvette vous aident. Mais y a-t-il des partenaires financiers ?
T : On a un peu de mécénat venant de notre alcoolier. Depuis l’an dernier, il y a aussi une petite subvention de la SACEM. Une fois par an, la mairie de Tours nous fait le matériel gratuit. Ce qui représente 800 €. Mais le bar, c’est ce qui fait quasiment tout. Les Îlots sont auto-financés à 98 %.

Y a-t-il un « public Îlots » ?
E : Oui. Le noyau dur de nos concerts en extérieur, c’est du 18-25 ans. À 75 % je dirais. Mais il y a aussi beaucoup de familles, des trentenaires, des enfants… Des gens de tous horizons, et toute tranche d’âge.
T {avec un regard appuyé et entendu vers l’auteur de ces lignes…} : Il y a même des métalleux qui viennent boire une bière sans forcément aimer la musique ! (sourires)
M : C’est un lieu de brassage.
T : Oui, un lieu de vie. On a aussi eu des gamins de la Rabière. Il y a des gens qui nous découvrent, ou encore le Bar Bidule qui vient s’occuper des enfants…

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(Photo OvahShoot)

Venons-en aux 5 ans des Îlots. Là, ce sera donc payant puisque c’est en intérieur et toute la nuit. Pourquoi avoir choisi le Point Haut pour votre anniversaire ?
T : Nos 4 ans là-bas se sont très bien passés. Mais il y avait un goût d’inachevé. Il fallait y retourner.
E : C’est un warehouse (une sorte d’entrepôt – NDLR) mais avec le confort d’une salle. On peut l’aménager avec la Compagnie Off. Ça aura de la gueule ! On a trouvé un lieu dans le lieu. Ça donnera accès à une deuxième scène, la « Loco » car c’est là qu’on y réparait les locomotives à l’époque !
M : Ce sera une sorte de mini-club disco débridé et plein de groove en plus de la salle principale de concerts. On pourra bien y danser !
E : On a aussi fait appel à un collectif d’arts de la rue. De quoi ajouter un grain de folie. Vous pourrez vous faire pailleter la tronche ! (sourires) Côté horaires, c’est de 22 h à 8 h du matin le vendredi et 22 h – minuit le samedi !

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(Photo Brian Soumeilhan)

Décrivez-moi en trois mots les Îlots !
M : Ouah, c’est une question piège, ça ! (rires) Je réponds en dernier…
E : Bière, musique, soleil !
T : Oh non, j’allais dire la même chose ! Bon bah… bière, musique, paillettes.
M : Ouais, paillettes, musique, copains.

Dernière question… quel est votre meilleur et votre pire souvenir pour les Îlots ?
E : Oula, je pense qu’on a tous le même ! (rire général) C’était juillet 2017, à la Rabière, sous la pluie. On a décidé de maintenir. Il n’y a que Thomas qui était contre ! (rires) Mais la programmation était mortelle. Il a commencé à pleuvoir tout doucement à 15 h puis… l’averse ! Mais les gens restaient, ils prenaient leur pied. À 17 h, on a dû tout couper, car c’était risqué.
M : Le public voulait rester, il pleuvait comme pas possible. C’était la cata. Les bénévoles étaient surexcités mais on a tellement ri en démontant le matos… Certains faisaient même du ventriglisse sur le bar. C’était l’apothéose d’une année de merde et, en même temps, un vrai coup de fouet.
T : Moi, le meilleur souvenir, c’était aux 4 ans des Îlots. Privation de sommeil totale le dimanche, mais ça m’a mis une patate monstre, car les gens étaient géniaux ! Le pire, c’est peut-être aussi la Rabière. On va dire que… c’était compliqué ! (sourires)

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(Photo BatVision)

> Les Îlots électroniques fêtent leurs  5 ans. Du 14 au 16 mars, le jeudi de 18 h à 23 h au Prieuré Saint-Cosme (Rubin Steiner + Ludo des jeunes) ; le vendredi de 22 h à 8 h au Point Haut (Antigone, DJ Deep, Folamour, Happy Faciatum, GL8…) ; le samedi de 22 h à midi même endroit (Arno N’Joy, la Charcuterie musicale, Umwelt, Chichi, Le Camion bazar…)

> A l’heure où nous rédigeons, il ne restait plus que quelques places pour le vendredi seulement !

> Navettes au départ de la gare de Tours vers le Point Haut : 2 €. Infos sur facebook.com/lesilotselectroniques

Formations digitales : My-Serious-Game impose son jeu

Spécialisée dans la création de formations digitales personnalisées et axées sur le jeu, My-Serious-Game connaît une croissance fulgurante. Visite de cette entreprise tourangelle devenue leader sur le marché national.

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My-Serious-Game a déménagé rue Édouard-Vaillant pour de plus grands locaux.

Mercredi matin, à deux pas de la gare. Au numéro 21 se dresse un de ces nombreux immeubles de la rue Édouard-Vaillant, coincé entre les hôtels et les résidences étudiantes. Direction le 3e étage. Il y a déjà du mouvement ici et l’ambiance est studieuse. Une poignée de main ferme et énergique nous accueille : c’est Frédéric Kuntzmann, le big boss des lieux.
Bienvenue à My Serious Game, ou MySG pour les intimes.

Ici, on crée des formations digitales sur mesure. Exit les méthodes tradi’ à coup de Power Point ronflants : MySG s’est spécialisée dans des solutions technologiques et modernes qu’elle vend aux entreprises pour qu’elles forment leurs collaborateurs de manière ludique, à travers des jeux sérieux. S’adapter à l’apprenant, en faisant appel à différentes formes comme la simulation 3 D, la vidéo interactive ou encore la réalité virtuelle.

Devenue leader français sur ce marché, My-Serious-Game a pourtant débuté il y a peu. C’était en 2014. Le duo tourangeau Aurélie Duclos et Frédéric Kuntzmann fonde à cette époque cette startup qui va vite affoler les compteurs. Aujourd’hui, elle « affiche une croissance annuelle à deux chiffres », précise la direction. Elle compte des clients comme « des grands groupes du CAC 40, des acteurs publics ou des organismes de formation et des PME ». De sept salariés au départ, on en compte désormais… 40. Un effectif qui devrait encore doubler d’ici la fin d’année.

REPORTAGE_ORDI
Les salariés créent des formations ludiques et technologiques, offrant de vraies aventures immersives.

ESPRIT STARTUP

REPORTAGE_FREDERIC - Copie
Frédéric Kuntzmann, CEO et co-fondateur de My-Serious-Game, dans son bureau

En se baladant dans les immenses et récents locaux (la troupe s’y est installée cet été), on sent que MySG, bien que devenue entreprise, a souhaité garder l’esprit startup. On pense à ces atmosphères typiques des bureaux nés dans la Silicon Valley. Murs blancs, salles lumineuses, canapés confortables à droite à gauche, des plantes un peu partout. Au beau milieu trônent un baby-foot et une cuisine. « Désolé du bazar, on a fait la galette des rois !, lance Clément Horvath, communication manager qui nous présente aussi « la machine à café customisée » : à la clé, des jeux de mots que n’aurait pas renié l’astrologue de tmv (en-dessous du thé à la menthe est inscrit « sans kebab ») et un logo détourné.

Un peu plus loin, on aperçoit un espace avec faux gazon au sol et hamac suspendu. Ambiance décontractée mais studieuse caractéristique pour une équipe dont la moyenne d’âge oscille entre 30 et 35 ans. « C’est assez jeune, car c’est une génération qui oeuvre dans le digital. Les profils sont divers : développeurs web, designers, chefs de projet, commerciaux, ingénieurs pédagogiques ou personnes issues du monde de la formation », énumère Clément.

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Ici, le management se fait à l’horizontale : tout le monde est autonome et responsable.

Carlos par exemple se présente comme « expert en neurosciences ». Sourire vissé aux lèvres, couronne sur la tête (il a eu la fève !), il travaille en ce moment sur une « solution digitale pour les formateurs, afin d’accompagner les gens sur leurs compétences cognitives ». La première version devrait être disponible en mai pour le marché national. Quelques secondes après, il a déjà disparu pour plancher derrière son Mac.

MySG s’est propulsée aux quatre coins du monde, lors de salons à Paris, Las Vegas, Lisbonne ou encore Londres. Montrer son savoir-faire et étoffer le porte-feuille clients avec Sanofi, SNCF ou encore le Ministère de l’Intérieur. Pour ce dernier, My-Serious-Game « a conçu un “ jeu ” pour voir comment réagir en cas d’attaque terroriste », explique Clément. Pour Bouygues Construction, « on a fourni une formation digitale pour que leurs équipes partagent les valeurs de la société. On a ainsi modélisé un chantier dans lequel le collaborateur pouvait s’immerger ».
Il y a également leur gros bébé, IFSImulation, une simulation 100 % digitale dédiée à l’application de prescriptions médicales pour un apprentissage par la pratique. Exit les faux mannequins pour s’entraîner : ici, l’étudiant(e) infirmier(e) évolue dans un environnement 3D et applique les méthodes apprises en formation.

Mais face à « un marché qui bouge vite », My-Serious-Game a les yeux rivés vers le futur. Déjà parce qu’elle vient tout juste de lever 3 millions d’euros auprès de trois fonds d’investissement. Ensuite, parce qu’elle va ouvrir des locaux à Paris prochainement. Et enfin, parce qu’elle vise un gros projet d’internationalisation.
« On est leader sur le secteur national mais on veut désormais l’être au niveau européen », annonce Clément. Leur projet ? Une solution basée sur l’intelligence artificielle. Rendez-vous à l’été 2019.

> My-Serious-Game sera présent au Vinci le 24 janvier au Human Tech Days et les 30 et 31 janvier au Learning Technologies de Paris.

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Une entreprise à l’esprit startup : ça se voit dans l’aménagement du plateau de travail !

Reportage : Aurélien Germain
Photos : Aurélien Germain & My-Serious-Game

Terres du Son : les photos !

Il y avait du monde, de nouveau, à Monts pour Terres du Son. Vous pouvez dès à présent retrouver nos photos sur notre page Facebook.

Une fois de plus, la foule était au rendez-vous pour le Festival Terres du Son à Monts, près de Tours.

Vous pouvez retrouver les photos d’ambiance et de concerts sur notre page Facebook en suivant ce lien !
N’hésitez pas à vous identifier dans les photos. 

Crédit photos et légendes : Laure Colmant.

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Hellfest 2017 : c’était chaud chaud !

Comme chaque année, tmv est allé faire un tour à Clisson, au Hellfest, gigantesque festival metal aux 160 groupes et véritable paradis du métalleux. Sous la canicule (et – record – 350 000 litres de bière vendus en 3 jour !), on a secoué notre tignasse, chanté, souri et pris un pied monumental.

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Welcome to Hell ! (Photo tmv)

La chaleur de l’Enfer, le paradis de la musique. Cette année, le Hellfest aura connu l’une de ses éditions les plus chaudes depuis sa création. Une fournaise, dans laquelle les amplis ont craché pendant trois jours non-stop, où la température a même grimpé jusqu’à 35°C le dimanche. Un plaisir pour l’auteur de ces lignes, lui qui est du genre à se transformer en glace vanille-fraise-et-un-peu-chocolat-svp (oui, l’image fait fantasmer, je sais).

Il n’empêche : malgré ce show très chaud, le Hellfest a encore atomisé le petit village de Clisson (6 000 âmes en temps normal). Public bouillant, 160 groupes, six scènes, organisation au top, et ambiance de folie : un plaisir total. Avec 165 000 entrées payantes en trois jours, un budget de 19 millions d’euros et 3 500 bénévoles, le Hellfest a confirmé sa place de premier de la classe au niveau des festivals metal.

Présents le samedi et le dimanche, on en a profité pour décerner quelques prix…

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Horreur : le festivalier du Hellfest n’est qu’une brute sanguinaire et satanique !!! (Photo tmv)

Prix de la tête d’affiche qui fait yeah

Forcément, un AEROSMITH en tête d’affiche, sur la scène principale, un samedi soir, pour leur tournée d’adieu (bon, Scorpions dit ça aussi depuis deux siècles…), ça ramène du monde. Le site était bondé, les dinosaures du rock – c’est un compliment — ont envoyé la purée. Ce « Dream On » éructé et audible à plusieurs kilomètres était de toute beauté. Entre mythe et curiosité, Aerosmith a de nouveau séduit. La moustache de Steven Tyler, moins.

Prix du groupe trop rigolo

Leur entrée sur scène sur fond sonore des Looney Tunes, avec un logo mal orthographié, annonçait la couleur : les Nantais du groupe ô combien romantique ULTRA VOMIT ont balancé un set filant le sourire et la patate. Connus pour jouer la carte de l’humour en-dessous de la ceinture, adorateurs de la prose pipi-caca et adeptes de la parodie, les Ultra Vomit ont enquillé les morceaux dans une bonne humeur contagieuse (on a même fait la chenille). Capable de copier Rammstein, de faire chanter à plus de 40 000 personnes un « Je collectionne des canards », ou encore de mixer Calogéro et le groupe de metal Gojira pour accoucher de… Calojira. Régressif, mais jouissif.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=JIszYXZRloc[/youtube]

Mention spéciale aussi à STEEL PANTHER, toujours aussi fun sur scène, en jouant sur les codes du hard/glam, chevelures moumoutes, pantalons en Spandex bien moulants, enchaînement de blagues bien salaces et morceaux cultes (« Death to all but metal »).

Prix du commentaire le plus bête (ou drôle, on hésite)

Lu sur la page Facebook d’un média : « Ce n’est pas possible de permettre ce Hellfest. Il y a même un appel au viol de vierges ! » Voilà, voilà…

Piiiirate ! (Photo tmv)
Piiiirate ! (Photo tmv)

Prix du groupe qui met une grosse claque sans prévenir

Le dimanche, à 12 h 50, pendant que la moitié des festivaliers comatait sous la chaleur, THE VINTAGE CARAVAN a débarqué sans crier gare. Si, sur album, la musique des Islandais est déjà fort accrocheuse, le trio a eu la bonne idée de jouer le tout deux fois plus vite pour l’occasion. Le Hellfest a jubilé, le rock 70s survitaminé a chauffé le public comme jamais. Une grosse, mais alors une groooosse claque.

Prix de celui qui a tout compris (mais c’est pas Free)

Le magasin Leclerc de Clisson qui, comme chaque année, se pare de couleurs hellfestiennes. Stock gargantuesque de bières (donc chiffre d’affaires qui explose), équipe au taquet et vêtue de t-shirt du festival et la fameuse ouverture devenue mythique, à retrouver ci-dessous en vidéo :

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=bMdqpWQJmtA[/youtube]

Prix du groupe qu’on n’a pas vu (et c’est tant mieux)

On ne va pas vous mentir, la présence de LINKIN PARK sur l’affiche nous a quelque peu surpris. Petit cours d’Histoire : en 2000, le groupe américain a sorti Hybrid Theory. L’album, vendu à 25 millions d’exemplaires, est devenu l’une des pierres angulaires du nu metal (=mélange de grosses guitares metal et chant parfois rappé). Ensuite, Linkin Park a peu à peu perdu son public metal pur jus et a été jusqu’à pondre, récemment, un album insipide, infâme mélasse pop – R’n’B.

Au Hellfest, tout comme au Download quelques jours avant, les Ricains n’ont pas trouvé bon d’adapter leur setlist à un festival plus extrême et, de fait, plaire aux nostalgiques. Linkin Park a donc fait l’impasse sur une grosse partie dudit album culte. Résultat : public boudeur, huées, bad buzz sur les réseaux sociaux et un groupe qui termine 20 minutes plus tôt que prévu d’après celles et ceux qui ont assisté à la débandade.

Prix des festivaliers les plus mimis

Notre coup de cœur va à Mireille et ses trois amis, leurs âges oscillant entre 69 et 73 ans. « Il n’y a pas d’âge pour s’éclater au Hellfest », nous a dit le quatuor aux cheveux blancs.
[nrm_embed]<div class= »fb-video » data-href= »https://www.facebook.com/brealofcypresshill/videos/1881452538763488/ » data-width= »500″ data-show-text= »false »><blockquote cite= »https://www.facebook.com/brealofcypresshill/videos/1881452538763488/ » class= »fb-xfbml-parse-ignore »><a href= »https://www.facebook.com/brealofcypresshill/videos/1881452538763488/ »></a><p>The maddness!! Prophets of Rage rock #hellfest in France</p>Publié par <a href= »https://www.facebook.com/brealofcypresshill/ »>B-Real of Cypress Hill</a> sur lundi 19 juin 2017</blockquote></div>[/nrm_embed]

Mention spéciale aussi au public qui a porté un festivalier en fauteuil roulant à bout de bras, pour le faire slammer sur la foule.

[nrm_embed]<blockquote class= »twitter-tweet » data-lang= »fr »><p lang= »fr » dir= »ltr »>J’ai eu la chance de capturer l’essence et l’âme du <a href= »https://twitter.com/hashtag/Hellfest?src=hash »>#Hellfest</a> !!<a href= »https://twitter.com/hashtag/Metalheads?src=hash »>#Metalheads</a> <a href= »https://twitter.com/hashtag/TheGreatestOfAll?src=hash »>#TheGreatestOfAll</a> <a href= »https://t.co/osZhNnvi4M »>pic.twitter.com/osZhNnvi4M</a></p>&mdash; Dédo (@Dedodante) <a href= »https://twitter.com/Dedodante/status/876092241680445445″>17 juin 2017</a></blockquote> <script async src= »//platform.twitter.com/widgets.js » charset= »utf-8″></script>[/nrm_embed]

Prix du groupe le plus magique

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Le groupe Wardruna (Photo tmv).

Impossible à nier : WARDRUNA était l’un des groupes les plus attendus de cette édition. Les Norvégiens, ultra-rares sur scène, pratiquent une musique magnifique, plongeant dans la mythologie nordique, un voyage à la rencontre des peuples vikings. Wardruna n’était même pas monté sur scène que le public, chaud bouillant, se mettait déjà à faire un clapping (popularisé par les Islandais lors de l’Euro 2016). Et lorsque les musiciens ont débarqué, c’était la folie. Un concert d’une heure, confinant au sublime, transcendantal et magique. L’utilisation d’instruments traditionnels, couplée à une scène baignée dans de somptueuses lumières, ainsi que la performance hallucinante des zikos a fait de Wardruna LE concert de cette édition.

Prix du mammouth qui t’écrase la tête

Oui, UFOMAMMUT, c’est de vous qu’on parle. Les Italiens pratiquent ce qu’on appelle le sludge/doom. En plus imagé, ça donne une musique pachydermique, où on a eu l’impression d’être écrasé par un mammouth, puis un autre, puis encore un autre (bébé, celui-là), avant de se faire broyer par un bulldozer, puis ratatiner par un mur du son qui nous plongerait encore plus sous terre, au cas où il nous resterait quelques bribes de cervicales. Dantesque !

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Caliente au Hellfest ! (Photo tmv)

Dans le même registre, BONGRIPPER a distillé son doom enfumé (comprenez que le groupe semble aimer les cigarettes magiques qui font rire), parfaitement exécuté et hypnotique.

Prix du truc bizarre qu’on a ramené

Une piqûre étrange d’un insecte extra-terrestre qui a provoqué douleurs, rougeurs (et autres couleurs non-identifiées) tout le long de la jambe et une cheville qui a triplé de volume. Sexy.

Prix de la valeur sûre

Une fois de plus, AIRBOURNE a confirmé son statut de tuerie scénique. Son hard rock inspiré d’AC/DC sous amphet’ a renversé le Hellfest. Ça riffe, ça joue, ça tape un solo dément par chanson, merci les Australiens ! PRIMUS, cultissime, aurait dû jouer sur la scène principale : coincé dans la Valley, le trio bizarro-mythique a rempli la place comme personne. Connu pour avoir signé le générique de South Park, le « rock fusion funky » est emmené par le loufoque Les Claypool, sans conteste l’un des meilleurs bassistes sur Terre. Taré !
UGLY KID JOE, immense groupe de hard rock énervé des 90s, a mis le feu à la scène principale. Et quel plaisir de réécouter ce « Hate everything about you », chanté à gorges déployées par des milliers de fans. DELUGE, enfin, a beau taper dans le black metal sombre et hurlant, leur set était d’une violence inouïe. Carré et méchant, comme d’habitude.

Le métalleux aime faire du shopping. (Photo tmv)
Le métalleux aime faire du shopping. (Photo tmv)

Prix de l’occulte (féminin)

D’un côté, BLOOD CEREMONY a reçu un accueil dingue. Normal, me direz-vous, puisque leur heavy doom mâtiné d’influences 70s et occultes était de toute beauté. Mené par la leader Alia O’Brien, le groupe canadien a, en plus, l’intelligence de parsemer sa musique de flûte traversière, rajoutant une teinte vintage ensorcelante.

De l’autre côté, CHELSEA WOLFE, dirigé par la Californienne du même nom, aussi expérimental, brutal qu’envoûtant. D’une noirceur extrême, la musique est une plongée dans les ténèbres, un aller sans retour. Et c’était chouette !

Prix du groupe le plus original

VÔDÛN est la surprise du festival. Le groupe se décrit comme heavy-afro-psyché. Le trio a débarqué sur scène, vêtu de tenues traditionnelles africaines avant de… se lancer dans un gros trip jubilatoire, sorte de Black Sabbath excité, entraîné par une batteuse à la force de frappe monstrueuse, le tout mâtiné de percussions africaines et de rythmes endiablés.

Prix des groupes dont on doit tout de même parler

Un bravo à HIRAX qui, malgré la foule clairsemée, a brisé quelques nuques avec son vieux thrash-metal rapide comme un TGV sans les grèves. Idem pour BRIGHT CURSE qui a eu la lourde tâche d’ouvrir le festival le dimanche à 10 h 30 du matin, avec un rock stoner psyché parfaitement dosé, magnifié par le timbre surpuissant du chanteur Romain « Shaman » Daut.

On fatigue, on fatigue (Photo tmv)
On fatigue, on fatigue (Photo tmv)

Prix des groupes qu’on a un peu regardés (parce qu’on avait autre chose à faire comme boire des bières)

MONARQUE nous a cueillis à l’arrivée, le samedi à midi, avec un black metal agressif, mais un poil trop linéaire pour accrocher pleinement. IGORRR a mis les pendules à l’heure avec sa machine à tuer : terrassant le public avec leur musique explosant les codes, véritable chaos sonore épuisant mais jubilatoire. TURISAS a mis le feu sous la Temple avec un son à décorner les bœufs pour leur metal folk sautillant. Les mythiques SAXON ont envoyé leurs tubes (Wheeeels of steeeel) en prouvant par A+B que le hard rock n’a pas d’âge (Biff Byford, au chant, a 66 ans). Même s’il manquait juste le petit « truc »…

Prix du meilleur festival ?

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La fameuse grande roue du Hellfest (Photo tmv)

Euh… le Hellfest, par hasard ? Malgré les réticences de rares personnes et associations qui, chaque année, tentent de faire interdire le festival, le Hellfest a de nouveau tenu toutes ses promesses. Pour notre part, on regrettera juste un site un peu trop bondé (il y a vraiment beaucoup de monde le samedi). Pour le reste : des décors somptueux (le Hellfest est en fait construit comme une « mini-ville »), une orga réglée au millimètre, une ambiance bon enfant, zéro bagarre ou problèmes et, surtout, un village de Clisson de nouveau ravi de recevoir tant de métalleux, grosses brutes barbues tatouées et violentes, adeptes de sacrifices de bébés roux les soirs de pleine lune… pour un week-end de partage et d’amour de la Musique. [et de la bière]

Et pour 2018 ?

>L’édition du Hellfest aura lieu du 22 au 24 juin 2018. Un changement de date, le tout récent Download à Paris ayant décidé de se caler sur le week-end du 15-16-17 juin (piqué les dates au Hellfest, dirons certains…).

>Inutile d’espérer Metallica. « Ça ne sera pas l’année prochaine. Ils ne feront pas les festivals, mais les stades », a indiqué Ben Barbaud, fondateur du festival. D’autant que le groupe appartient à Live Nation. Le Hellfest étant une association de loi 1901, « s’ils achètent une tournée entière, on ne pourra pas suivre », a rappelé Ben Barbaud.
Tool et System of a down font partie des grosses machines de guerre que le Hellfest rêve d’avoir. Idem pour Van Halen, mais qui est essentiellement en tournée aux États-Unis. Réponse dans quelques mois.

Textes et photos : Aurélien Germain

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Happy Color 2017 : l’album photo est en ligne sur Facebook

L’album photos de la course Happy Color est enfin en ligne sur notre page Facebook.

Vous avez été nombreux et nombreuses à participer à la Happy Color 2017 !
Voilà l’album photo, à retrouver sur notre page Facebook ICI 

Les photos qui auront le plus de likes gagneront des cadeaux ! 😉

 

Règlement du Jeu Concours Photo “HAPPY COLOR TOURS© BY TMV

  • Article 1 : Société organisatrice

NR MULTIMEDIA, Société à responsabilité limitée à associé unique, au capital social de 50.000 euros, dont le siège social est situé 232, avenue de Grammont, 37000 TOURS, immatriculée au Registre du Commerce et des Sociétés de Tours sous le numéro 432 629 772, ci-après “l’Organisateur”, organise un jeu concours gratuit sans obligation d’achat du 4 au 14 juin 2017 inclus. L’opération est intitulée : « JEU CONCOURS PHOTO HAPPY COLOR TOURS© BY TMV ». Cette opération est accessible via la page : https://www.facebook.com/tmv.tours.

  • Article 2 : Conditions de participation

2.1 Ce Jeu est ouvert à toute personne physique majeure, résidant en France métropolitaine, disposant d’un compte Facebook© lui permettant d’accéder à la page de l’Organisateur accessible au lien suivant : https://www.facebook.com/tmv.tours. L’Organisateur se réservant le droit de procéder à toutes les vérifications nécessaires concernant l’identité, l’âge, l’adresse postale et / ou électronique des participants.

2.2 Sont exclues de toute participation au présent jeu et du bénéfice de toute dotation les personnes mineures.

2.3 La participation au jeu implique pour tout participant l’acceptation entière et sans réserve du présent règlement. Le non-respect dudit règlement entraîne l’annulation automatique de la participation et de l’attribution éventuelle de dotations.

  • Article 3 : Modalités de participation

Le jeu se déroule comme suit, le joueur doit :

  1. Se rendre sur le stand photo du magazine “tmv” installé à l’arrivée de la course “HAPPY COLOR TOURS©” organisée par le Comité d’organisation des 10 et 20 kilomètres de Tours le 4 juin 2017 à Tours pour prendre une photo “selfie” ou envoyer sa photo via message privé sur la page : https://www.facebook.com/tmv.tours.
  2. Le joueur se faisant prendre en photo sur le stand sera tenu de signer l’autorisation de cession des droits d’image qui lui sera présenté sur le stand tmv, autorisant l’Organisateur à utiliser sa photo pour les besoins du jeu concours sur la page https://www.facebook.com/tmv.tours et plus largement pour la promotion des événements créés ou auxquels participe la société NR MULTIMEDIA. Le présent règlement sera annexé au verso.
  3. Le joueur envoyant sa photo via message privé sur la page https://www.facebook.com/tmv.tours autorise gracieusement l’Organisateur, pour une durée de deux ans à compter de sa participation au concours et pour le monde entier, à la reproduction et diffusion de la photographie le représentant, et partant, à exploiter son image pour les besoins de la promotion dudit jeu-concours et de ses activités, et ce sur tout support et par tous les moyens connus ou inconnus à ce jour (et ce compris : magazine TMV, catalogues, affichettes, brochures, flyers, dossier de presse, application mobile, réseaux sociaux…).En conséquence, le Participant accepte que l’Organisateur communique sur sa participation au jeu-concours et que sa photographie soit publiée dans l’album photo nommé « JEU CONCOURS PHOTO HAPPY COLOR TOURS© BY TMV » sur la page Facebook© du magazine TMV.
  4. Avoir un compte personnel sur le réseau social Facebook© et se connecter à l’adresse https://www.facebook.com/tmv.tours pour accéder au jeu et au présent règlement.
  5. Pour tout participant souhaitant envoyer via un message personnel sur la page TMV (rubrique Contacter), sa photo prise à son arrivée, après la course Happy Color se déroulant le dimanche 4 juin 2017, indiquer dans le message personnel, en plus de sa photo, son adresse email, son nom, son prénom pour tout contact ultérieur, notamment dans le cas de l’attribution d’une dotation.
  6. Avoir pris connaissance des termes du présent règlement étant rappelé que toute participation au jeu vaut acceptation pleine et entière des conditions du présent règlement.
  7. TMV publiera ensuite la photo du participant dans son album Facebook nommé « JEU CONCOURS PHOTO HAPPY COLOR TOURS© BY TMV »
  8. Les cinq (5) photos qui bénéficieront du plus grand nombre de « J’aime » sur la page https://www.facebook.com/tmv.tours seront récompensées à l’issue du jeu.
  • Le joueur s’engage à ce que les « J’aime » recueillis sur leur photo ne soient pas fictifs ou achetés auprès de Facebook©.
  • Le joueur ne peut jouer qu’une seule fois avec une seule photo.
  • Un seul et unique lot sera attribué pour chacune des photographies sélectionnées. Il en sera de même dans l’hypothèse où plusieurs participants souhaiteraient poser ensemble sur la photographie.
  • Le jeu sera organisé du 4 juin 2017 13:30:00 au 14 juin 2017 00:00:00.

Article 4 : Sélection des gagnants

Cinq (5) lots seront attribués pour les 5 photos ayant recueillis le plus de « J’aime » sur la page Facebook© du TMV.

Les gagnants seront déterminés après vérification par l’Organisateur du respect des conditions du présent règlement et de l’éligibilité des participants à recevoir les dotations. Le participant désigné sera contacté par courrier électronique par l’Organisateur. Si le participant ne se manifeste pas dans les dix jours suivant l’envoi de ce courrier électronique, il sera considéré comme ayant renoncé à son lot, lequel restera la propriété de l’Organisateur.

Le gagnant devra se conformer au règlement. S’il s’avérait qu’il ne réponde pas aux critères du présent règlement, sa participation sera invalidée et son lot ne lui sera pas attribué. Les participants autorisent toutes les vérifications concernant leur identité, leur âge, leurs coordonnées postales ou la loyauté et la sincérité de leur participation. A ce titre, l’Organisateur se réserve le droit de demander une copie de la pièce d’identité du gagnant avant que ce dernier récupère sa dotation. Toute fausse déclaration, indication d’identité ou d’adresse fausse entraîne l’élimination immédiate du participant et le cas échéant le remboursement des lots déjà récupérés.

Les participants qui n’auront pas été sélectionnés ne seront pas informés.

  • Article 5 : Dotations

Les 5 (cinq) dotations suivantes seront mises en jeu et attribuées aux gagnants en fonction de leur classement :

Lot 1 : Une (1) Camera portative Hyndai©, valeur : 50€ + une (1) sorbetière, valeur : 38€ + un (1) sac isotherme, valeur : 15€.

Lot 2 :  Une (1) sorbetière, valeur : 38€ + un (1) sac isotherme, valeur : 15€.

Lot 3 :  Une (1) sorbetière, valeur : 38€ + une (1) batterie portable, valeur 19.50€.

Lot 4 :  Un (1) sac isotherme, valeur : 15€ + une (1) batterie portable, valeur 19.50€.

Lot 5 :  Un (1) sac isotherme, valeur : 15€.

Il est rappelé qu’une seule et unique dotation sera attribuée pour chaque photographie sélectionnée.

  • Article 6 : Récupération des lots

Suite à leur participation en cas de gain, les gagnants recevront toutes les informations nécessaires à la récupération des lots via un email dans les 15 jours (hors week-end et jours fériés), à partir de l’annonce des gagnants. Les lots seront à retirer au siège de la Nouvelle République, 232 avenue de Grammont 37000 Tours.

Si dans un délai de un mois, les lots n’ont pu être récupérés par leur destinataire pour quelque raison que ce soit, indépendamment de la volonté de l’Organisateur (le gagnant ayant déménagé sans mettre à jour son adresse, etc. …), ils resteront définitivement la propriété de l’Organisateur.

Les lots ne sont pas interchangeables contre un autre objet, ni contre une quelconque valeur monétaire et ne pourront pas donner lieu à un remboursement partiel ou total. Les participants sont informés que la vente ou l’échange de lots sont strictement interdits.

La valeur indiquée pour le(s) lot(s) correspond au prix public TTC couramment pratiqué ou estimé à la date de rédaction du règlement, elle est donnée à titre de simple indication et est susceptible de variation. L’Organisateur ne peut être tenu pour responsable de tout incident/accident pouvant subvenir dans l’utilisation des lots. Toutes les marques ou noms de produits cités sont des marques déposées de leurs propriétaires respectifs.

  • Article 7 : Limitation de responsabilité

La participation au jeu « JEU CONCOURS PHOTO HAPPY COLOR TOURS© BY TMV » implique la connaissance et l’acceptation des caractéristiques et des limites de l’Internet, notamment en ce qui concerne les performances techniques, les temps de réponse pour consulter, interroger ou transférer des informations, les risques d’interruption, et plus généralement, les risques inhérents à toute connexion et transmission sur Internet, l’absence de protection de certaines données contre des détournements éventuels et les risques de contamination par des éventuels virus circulant sur le réseau. En conséquence, l’Organisateur ne saurait en aucune circonstance être tenue responsable, sans que cette liste soit limitative :

  1. de la transmission et/ou de la réception de toute donnée et/ou information sur Internet ;
  2. de tout dysfonctionnement du réseau Internet empêchant le bon déroulement/fonctionnement du Jeu ;
  3. de défaillance de tout matériel de réception ou des lignes de communication ;
  4. de perte de tout courrier papier ou électronique et, plus généralement, de perte de toute donnée ;
  5. des problèmes d’acheminement ;
  6. du fonctionnement de tout logiciel ;
  7. des conséquences de tout virus, bogue informatique, anomalie, défaillance technique ;
  8. de tout dommage causé à l’ordinateur d’un Participant ;
  9. de toute défaillance technique, matérielle et logicielle de quelque nature, ayant empêché ou limité la possibilité de participer au Jeu ou ayant endommagé le système d’un Participant ;
  10. du dysfonctionnement des lots distribués dans le cadre du jeu, et des éventuels dommages directs et/ou indirects qu’ils pourraient causer.

Il est précisé que l’Organisateur ne peut être tenue responsable de tout dommage direct ou indirect issu d’une interruption, d’un dysfonctionnement quel qu’il soit et ce pour quelque raison que ce soit, ou encore de tout dommage direct qui résulterait, d’une façon quelconque, d’une connexion au site développé dans le cadre de ce jeu. Il appartient à tout participant de prendre toutes les mesures appropriées de façon à protéger ses propres données et/ou logiciels stockés sur son équipement informatique contre toute atteinte. La connexion de toute personne à « https://www.facebook.com/tmv.tours » et la participation des participants au jeu se fait sous leur entière responsabilité. L’Organisateur pourra annuler tout ou partie du jeu « JEU CONCOURS PHOTO HAPPY COLOR TOURS© BY TMV » s’il apparaît que des fraudes sont intervenues sous quelque forme que ce soit, notamment de manière informatique ou de la détermination des gagnants. Elle se réserve, dans cette hypothèse, le droit de ne pas attribuer les dotations aux fraudeurs et/ou de poursuivre devant les juridictions compétentes les auteurs de ces fraudes. Elle ne saurait toutefois encourir aucune responsabilité d’aucune sorte vis-à-vis des participants du fait des fraudes éventuellement commises. Sera notamment considérée comme fraude le fait pour un participant d’utiliser un ou des prête-noms fictifs ou empruntés à une ou plusieurs tierces personnes, chaque participant devant participer au jeu sous son propre et unique nom. Toute fraude entraîne l’élimination du participant.

Le jeu concours n’est pas géré ou parrainé par la société Facebook. La société Facebook ne pourra donc en aucun cas être tenue comme responsable de tout litige lié aux jeux concours. Pour toute réclamation concernant le jeu concours, il convient de s’adresser à l’Organisateur du jeu et non à la société Facebook. Tout contenu soumis est sujet à modération. L’Organisateur s’autorise de manière totalement discrétionnaire à accepter, refuser ou supprimer n’importe quel contenu y compris ceux déjà téléchargés sans avoir à se justifier.

L’Organisateur se réserve le droit pour quelque raison que ce soit, d’annuler, reporter, interrompre ou proroger le jeu ou de modifier tout ou partie des modalités du présent règlement, dans le respect de celui-ci. Si, par suite d’un événement indépendant de sa volonté, elle était contrainte d’appliquer ce droit, sa responsabilité ne saurait être engagée.

L’Organisateur se réserve le droit d’exclure définitivement des différents jeux toute personne qui, par son comportement frauduleux, nuirait au bon déroulement des jeux. En outre, le parrainage de personnes fictives entraînera l’élimination immédiate du joueur. De même, toute tentative d’utilisation du jeu en dehors de l’interface non modifiée mis en place sur le site sera considérée comme une tentative de fraude. En outre, la décompilation du jeu, l’utilisation de script personnel ou tout autre méthode visant à contourner l’utilisation prévue du jeu dans le présent règlement sera considérée également comme une tentative de fraude et entraînera l’élimination immédiate et sans recours du joueur.

  • Article 8 : Disponibilité du règlement

Le règlement est annexé au document remis au participant sur le stand du TMV situé à l’arrivée de la course. Il est également disponible en version téléchargeable sur la page Facebook de l’Organisateur et consultable à titre gratuit au siège social de l’Organisateur situé 232, avenue de Grammont, 37000 TOURS.

  • Article 9 : Données personnelles

Il est rappelé que pour participer au jeu, les joueurs doivent nécessairement fournir certaines informations personnelles les concernant (nom, prénom, adresse email …). Ces informations sont enregistrées et sauvegardées dans un fichier informatique et sont nécessaires à la prise en compte de leur participation, à la détermination des gagnants et à la validation de l’identité des gagnants lors de la récupération des lots. Ces informations sont destinées à l’Organisateur. Les données ainsi recueillies pourront être utilisées dans le cadre légal. En application de la loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés, les joueurs disposent des droits d’accès, de rectification et de suppression des données les concernant. Pour exercer ces droits, les joueurs devront envoyer un courrier à l’adresse suivante : NR Multimédia, Direction Marketing Groupe,  232, avenue de Grammont, 37000 TOURS.

  • Article 10 : Litiges

Le présent règlement est soumis à la loi française. Pour être prises en compte, les éventuelles contestations relatives au jeu doivent être formulées sur demande écrite à l’adresse suivante : NR Multimédia, 232, avenue de Grammont, 37000 TOURS.

Et au plus tard quatre-vingt-dix (90) jours après la date limite de participation au jeu tel qu’indiqué au présent règlement. En cas de désaccord persistant sur l’application ou l’interprétation du présent règlement, et à défaut d’accord amiable, tout litige sera soumis au tribunal ayant droit, auquel compétence exclusive est attribuée.

 

 

Joué-lès-Tours : portfolio

Et si on (re)découvrait la ville de Joué-lès-Tours ? Laura Béthencourt et Philippe Gaujard ont pris leur appareil photo et ont fait un petit tour pour vous ramener quelques clichés.

LES PHOTOGRAPHES

Laura Béthencourt et Philippe Gaujard, deux étudiants à l’Esten Sup’édition de Tours, sont les auteurs de ce portfolio et se cachent aussi derrière Aux Alentours (liens ci-dessous). Ces amoureux de la photographie ont commencé à shooter Tours sous toutes ses coutures, en noir & blanc. Des clichés à la composition travaillée et qui offrent un nouveau regard sur la ville. Désormais, Laura et Philippe ont élargi leur palette. Couleur, photos minimalistes, côté épuré, autres lieux : les deux étudiants veulent « s’ouvrir ». « On va s’attaquer à de nouveaux sujets, penser à la vie quotidienne », indiquent-ils. À 20 et 21 ans, ils ont désormais une envie qui les démange : « Celle de faire des expos… »
> instagram.com/auxalentours
> facebook.com/auxalentourslp

POUR EN VOIR PLUS

Filez vite prendre votre exemplaire de tmv, n°256, pour les photos en haute qualité et sur du papier 😉

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Tmv au Hellfest : c’est reparti pour un tour !

C’est devenu une habitude : chaque année, tmv part dans la jolie ville de Clisson pour assister au festival de metal devenu culte, le Hellfest. On se donne rendez-vous en juin.

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L’entrée du festival (photo tmv)

On ne va pas se mentir, il faudrait être un poil râleur, voire de mauvaise foi, pour ne pas être satisfait de l’affiche du Hellfest. Une nouvelle fois, le festival de l’Enfer a mis les petits plats dans les grands, proposant têtes d’affiche prestigieuses (Deep Purple, Slayer, Emperor, ou encore Aerosmith pour la der’ des der’) accolées à près de 150 autres groupes.

De plus en plus prisé, le Hellfest l’est assurément. Preuve en est, le festoche a vendu l’intégralité des pass 3 jours en une semaine cette année. Un record. D’autant qu’aucun nom n’avait encore été dévoilé ! Surtout, c’est un Hellfest qui se jouera de nouveau à guichet fermé.
Si vous n’avez pas eu de places, tmv vous fera un peu voyager. Du 16 au 18 juin 2017, notre journaliste ira faire un tour à Clisson, près de Nantes, afin de rapporter un reportage d’ambiance, mais aussi un résumé des concerts.

61_aerosmithEn attendant, on peut déjà vous dire qu’on ira secouer notre tignasse devant SLAYER (les rois du thrash metal), beugler « Antisocial tu perds ton sang froid » devant TRUST, verser notre larme face à AEROSMITH, danser et descendre quelques bières au concert d’ALESTORM (du pirate metal, si, si), se la jouer viking devant le mythique WARDRUNA, mais aussi taper du pied avec CLUTCH, mettre notre bandana de skater pour SUICIDAL TENDENCIES, zieuter la grosse production de ROB ZOMBIE et surtout chanter « Smoooooke on the waaaater » avec DEEP PURPLE.

À dans trois mois !

> En savoir plus sur hellfest.com ou la page Facebook du festival. 

> Pour visionner le documentaire Open the doors sur le Hellfest, par Redbull TV, c’est par là

Cliquez pour agrandir l'affiche
Cliquez pour agrandir l’affiche

Poussez les portes du CCC OD

Et si on poussait les portes du CCCOD ? Mais si, vous savez, le Centre de création contemporaine Olivier Debré. Tmv y a fait un petit tour, pour vous montrer l’envers du décor.

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On préfère vous prévenir : vous allez en entendre parler. Et c’est normal. L’ouverture du CCC OD à Tours, c’est un événement de la dimension de la construction du Vinci ou de l’arrivée du TGV pour vous situer la chose. Mais c’est quoi, au juste, le CCC OD ? Eh bien, c’est un peu comme si le CCC de la rue Marcel- Tribut avait avalé un tonneau de potion magique pour devenir le plus grand Centre de création contemporaine de France. Rien que ça. 4 500 m2 dont près de 2 000 m2 de salles d’expos qui permettent de tout faire, de tout exposer, de tout oser. Cette semaine, l’équipe du CCC OD entre dans ses locaux. Alors, nous, on y est allés juste avant, jeter un petit œil. On vous fait visiter ? Effet « whaou » garanti !

>>> Pour tout savoir du CCC OD, côté chiffres et dates, cliquez ICI <<<

Elle court tout autour du nouveau bâtiment, la galerie de verre. Toute la construction semble reposer sur elle, mais il n’en est rien. Les prodiges de l’architecture font que tout le poids est réparti vers le haut. Le soir venu, la galerie s’éclaire et le cube de pierre semble flotter dans la nuit.

Associer l’ancien bâtiment avec une construction moderne, c’était tout le défi proposé aux architectes portugais. Minéralité, solidité et fluidité, le bâtiment, de l’extérieur, ne dévoile pas tous ses secrets.

C’est par cet escalier que les visiteurs accéderont à l’étage.
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La Nef, une salle de onze mètres de hauteur qui permet d’exposer les œuvres les plus monumentales. Ouverte sur l’extérieur, elle permettra aux Tourangeaux d’entrevoir, par les immenses baies vitrées, une partie des œuvres présentées.
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Nous sommes ici dans la « salle noire ». Située au rez-de-chaussée, juste en face de la nef, elle est conçue pour permettre un noir absolu. On pourra y exposer des œuvres multimédia, de la vidéo, des créations qui travaillent sur la lumière.
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CA VEUT DIRE QUOI CCC OD ?

OD, ce sont simplement les initiales du peintre Olivier Debré, dont la famille est profondément liée à la Touraine. Toute sa vie, le peintre a magnifié les couleurs et le mystère de la Loire. Les cinq plus grands tableaux qui avaient été réalisés en 1991 pour les cimaises du CCC ont fait l’objet d’une donation à Tour(s)Plus. À cela s’ajoutent une sélection de 150 œuvres graphiques (dessins…) et le prêt permanent de 140 tableaux. C’est dans cette « Salle blanche » que les oeuvres d’Olivier Debré seront exposées. Mais le lieu n’a pas vocation à être un musée Olivier Debré. C’est un Centre de création ouvert aux artistes contemporains du monde entier.

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Légendes : Matthieu Pays
Photos : Christophe Kibleur

Cupy, passion pâtisserie

Sur Internet, Camille Duclos fait tourner son blog Cupy à plein régime. Au menu ? Les recettes de ses sublimes pâtisseries dignes de plus grands qu’elle décortique avec précision. On a tiré le portrait de cette nouvelle venue sur Tours… et sans grignoter, promis !

Camille, la pro de la pâtisserie qui se cache derrière Cupy !
Camille, la pro de la pâtisserie qui se cache derrière Cupy !

Quand on la rencontre en terrasse place Plum’, Camille Duclos, large sourire qui lui barre le visage, est en train de griffonner sur un bout de papier. Une recette, une liste d’ingrédients. Comme d’habitude. La pâtisserie, c’est son dada. « Une passion dévorante », comme le dit si bien cette graphiste originaire d’Essonne, installée à Tours depuis deux mois. Camille, 24 ans, tient le blog Cupy, « un annuaire de recettes sucrées » où elle « montre les techniques et secrets aux novices » des pâtisseries qu’elle confectionne. Des recettes parfois connues, mais aussi — et surtout — ses signatures. Sur le papier, ça donne faim. En photo, ça fait baver.
Un entremets chocolat vanille façon ballon de foot, une tarte citron vert gingembre basilic framboises ou une autre aux pêches de vignes… Tout est toujours travaillé, esthétique. D’ailleurs, elle réalise des croquis avant chaque préparation. « Le visuel est important, comme partout dans notre société. Si l’extérieur d’un restaurant ne paie pas de mine, ça donne moins envie d’y rentrer », analyse Camille.

Tous les jours, elle cuisine, prépare, invente, crée. Tous les jours, les gourmand(e)s font un tour sur Cupy afin de dégotter une recette originale. « Tout le monde peut les faire. Il suffit juste d’avoir quelques ustensiles indispensables et être très minutieux. C’est comme en chimie », dit-elle, incollable sur le sujet. La pâtisserie, elle y « pense tout le temps ».
Chaque mois, elle dépense 200 € d’ingrédients. La plupart du temps, Camille se fournit sur Internet ou surtout chez Zôdio, à Chambray, un magasin dont elle est l’ambassadrice. « Je crée des événements, je cuisine devant les gens et cela m’apporte de la visibilité. » Sur le web, Camille passe 10 à 15 h par semaine à animer Cupy, espérant se démarquer avec ses jolies créations.

Un niveau qui en surprend plus d’un. Car en fait, Camille ne pâtisse véritablement que depuis trois ans. Mais l’autodidacte nourrit cette passion depuis toujours. « Bon, même si avant, je faisais tout brûler », se fend Camille dans un petit rire. « Quand j’étais plus jeune, j’avais des milliers de liens Google sur mon ordi pour des recettes. » Puis lors d’un anniversaire, c’est le déclic. Un ami boulanger apporte un fraisier fait maison. « Tout le monde était enchanté par son gâteau. Je me suis dit que je pouvais le faire ! ». Influencée au départ par les Américains, elle se concentre finalement sur la pâtisserie traditionnelle française. Macarons et pâte à chou n’ont très vite plus de secret pour Camille. Un monde s’ouvre à elle. Là, elle peut mêler toutes ses passions : « la pâtisserie, le graphisme et la photo. » Et surtout, « faire plaisir aux gens, car la pâtisserie, c’est quelque chose de convivial », répète-t-elle comme un mot d’ordre.  
Maintenant qu’elle a emménagé sur Tours pour rejoindre son copain chef de cuisine, Camille va essayer de développer vidéos, réseau et contacts. « Je vais monter de nouveaux concepts. J’espère donner envie aux gens d’essayer mes recettes… Et j’espère vraiment leur vendre du rêve avec mon blog ! » Avis aux gourmandes et gourmands…

> à découvrir sur cupy.fr,
instagram.com/cupycuisine
Ou encore facebook.com/cupycuisine

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Hellfest 2016 : festival metal monumental

Pour fêter l’arrivée de l’été et se prendre une tonne de gros son en béton armé, tmv s’est de nouveau rendu au Hellfest. Le plus grand festival de metal a de nouveau donné lieu à trois jours de folie, d’amour, de bière en pichets, de tyrolienne folle et de groupes géniaux. Hell yeah !

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L’Enfer est un paradis.

Samedi : HOMMAGE A LEMMY, BIÈRE & PUNK UNIVERSITAIRE

#mode sensationnel ON# Métalleux assoiffés de sang, sacrifice de bébés roux à minuit, Satan, orgies démoniaques. #mode sensationnel OFF#

Voilà, on a votre attention ? Parfait. Même Bernard de la Villardière ne ferait pas mieux. Non, parce qu’on les connaît, les préjugés sur le Hellfest, le metal et compagnie. Nous, en tant que grands fans de metal, on est allé s’enjailler au Hellfest comme chaque année, rendez-vous incontournable de tout fan de metal qui se respecte, THE place to be dans l’année pour tout bon chevelu (les chauves aussi, on vous accepte). Après avoir snobé ce festival pendant des années (mis à part Arte qui rediffuse les concerts !), la majorité des médias traditionnels français font désormais la queue pour obtenir une accréditation et ont enfin compris l’importance de la Bête : 180 000 personnes sur 3 jours (une hausse de 7%), 160 groupes sur six scènes, budget monstre (18 millions de pépettes dont 1,2 millions d’investissements) pour des retombées économiques faramineuses (l’an dernier, le festival a généré plus de 5 millions d’euros) et des festivaliers qui dépensent plus de 21 millions d’euros. Ça vous la coupe ? Tant mieux, car vous n’en aurez pas besoin pour lire notre compte-rendu de deux jours dans l’ambiance extraordinaire du Hellfest.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=nPtIsKfIijc[/youtube]

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Nous voilà donc en route pour Clisson, petit village tout mignon près de Nantes, à l’architecture toscane (on la surnomme Clisson l’italienne. Et hop, 2e fois que ça vous la coupe). 6 600 habitants en temps normal. Multipliée par – euh – beaucoup le temps de trois jours de Hellfest. Ici, la majorité des Clissonnais est ravie d’accueillir autant de viles sataniques mangeurs de bébés : les commerces jubilent, les hôtels idem, les habitants s’inscrivent en nombre pour accueillir les festivaliers dans leur jardin/maison/garage/pour toute la vie (rayez la mention inutile).
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=BONS-zIpjgY[/youtube]

Une fois arrivé sur le site, c’est parti pour l’Enfer. Côté esthétique, imaginez une sorte de Disneyland gigantesque pour métalleux : une grande roue, des bars et des stands en rouille ultra-stylisés, des carcasses de voiture façon Mad Max, un skatepark, des scènes décorées, une forêt surnommée Kingdom of muscadet car elle accueille les vignerons locaux. Et, cette année, une tyrolienne reliant d’un bout à l’autre les deux scènes principales histoire de survoler la masse grouillante, le sourire aux lèvres et filer devant les yeux des groupes.

Côté musique, pensez simplement au meilleur du metal, allant des grosses têtes d’affiches connues comme Black Sabbath (pour leur tournée d’adieu) et Rammstein, aux cultissimes Slayer, Fu Manchu, Korn, Napalm Death et consorts, en passant par les plus obscurs Mgla et With the dead.

Arrivés sur le site, après avoir croisé un paquet de sourires, d’hommes, de femmes et de familles, on zappe vite GLENN HUGHES pour passer devant STRIFE, groupe de hardcore qui tabasse sec dans une Warzone refaite à neuf : cette scène, littéralement transformée en sorte de camp de Guantanamo, est barricadée de barbelés et fait face à une petite colline, derrière laquelle trône, imposante, la statue de 15 m. érigée en l’honneur de mister Lemmy, chanteur de Motörhead décédé en décembre 2015.
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Changement de scène ensuite pour (re)découvrir CATTLE DECAPITATION. Chouette nom, non ? Poétique, tout ça. Les membres de « décapitation de bétail » (ouais, en français, ça le fait moins) balancent la purée deathgrind – un style des plus bourrins qui soient – avec des chansons ultra-rapides dénonçant les maltraitances sur les animaux. Dommage que le début du set soit un poil gâché par un son brouillon. Difficile d’en distinguer toutes les subtilités…

Un tour par la grande scène principale nous permet de voir SIXX A.M (son fondateur était dans Mötley Crüe), dont l’enthousiasme sur les planches fait vraiment plaisir à voir. Du wock’n’woll à 1000 %.

> Point météo : des gouttes, du soleil, des nuages, des gouttes, mais mais… t’arrêtes Evelyne Dhéliat ??

> Point bière : Personne n’a dit qu’il était interdit de boire des binouzes à 15 h. Surtout si c’est servi en pichets !

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15 h 50. Les curieux affluent à la scène Altar. Au bout de quelques minutes, beaucoup déguerpissent et laissent la place aux plus courageux qui assistent, mâchoire décrochée, à AGORAPHOBIC NOSEBLEED. Un groupe qui n’en est qu’à sa sixième prestation live de toute sa carrière. Bref, un moment unique, où ce rouleau compresseur scénique broie le public. Os par os. Tornade de violence rehaussée par une boîte à rythmes démentielle, sur laquelle s’époumonent un gars et une fille déchaînés. Et vlan.

Après une petite pause, on se précipite à ENTOMBED A.D., les rois du death metal suédois. Son gras, groove hallucinant, voix caverneuse de LG Petrov baignée dans la bière, les pionniers envoient uppercut sur uppercut. Nous, perso, on a perdu quelques cervicales.
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Dans la foulée, ARCHGOAT plonge le Hellfest dans son black metal sombre et jouissif, mais un peu trop linéaire sur la durée.
Devant la Main Stage, ça se presse : DISTURBED est prêt à dégainer son gros rock US testostéroné. C’est beau, c’est propre, ça améwicain ouh yeah et ça affole la foule (encore plus lors d’une tripotée de reprises de Rage against the machine et Mötley Crüe). Ça nous donne envie d’aller voir d’autres Ricains, les mythiques BAD RELIGION. Les patrons du punk rock (depuis 1979 !) vont dérouler un set parfait de bout en bout, entre les géniaux Fuck You et Supersonic. Une patate d’enfer, de la musique ensoleillée et un service sécurité débordé par les multiples slammeurs dans la foule. Géant.

Un tour en tyrolienne ?
Un tour en tyrolienne ?

 ♣ Le saviez-vous ? Le chanteur de BAD RELIGION Greg Graffin a beau faire penser à un médecin quand il chante sur scène avec son petit polo et sa calvitie, il est surtout un universitaire renommé pour sa théorie de l’évolution. Il possède aussi deux baccalauréats, une maîtrise en géologie et un doctorat de paléontologie. Dans tes dents.

Les bonnes surprises s’enchaînent ensuite : TERRORIZER fait honneur à son nom, tandis que PRIMORDIAL – devant une foule conquise d’avance – offre l’un des concerts les plus incroyables de la journée, avec sa musique hypnotique et poétique confinant au sublime.

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La statue de Lemmy Kilmister.

> Point météo : une bataille (et pluie) de copeaux de bois a été lancée pendant le concert de Bad Religion. Du grand n’importe quoi complètement fendard.
> Point bière : c’est l’apéro, non ?

Pour finir, on assiste à la patate décochée par TWISTED SISTER. « Après 40 ans de carrière, c’est notre dernière tournée. Et non, on ne va pas faire comme Scorpions ! », se marre Dee Snider, leader culte du groupe de rock’n’roll. Le chanteur de 61 ans et ses tablettes de chocolat (ouais, ça, ça fiche un coup au moral) court partout, enquille les speechs, notamment lorsqu’il arrête le tube « We’re not gonna take it » pour demander à près de 50 000 personnes de faire un doigt d’honneur aux terroristes. Après avoir invité Phil Campbell, guitariste de Motörhead, sur scène pour une reprise qui nous a filé presque la larme à l’œil, Twisted Sister se retire pour laisser place… au fameux feu d’artifice. Après une introduction sous forme de petit film rendant hommage à Lemmy, les premiers feux sont tirés et très vite, se transforment colorent le ciel. Ça pète de tous les côtés, le final est somptueux. Le ciel, noir, se verra ensuite illuminé d’un feu d’artifice reproduisant les lettres « RIP LEMMY », sous un tonnerre d’applaudissements. Magique.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=JIHA3zA9F2M[/youtube]

> Point météo : il fait nuit.
> Point bière : on ne sait plus, mais on a dormi à l’arrière de notre voiture, avec une ceinture dans les côtes.

Dimanche : ALLEMAGNE VINTAGE, SEINS & GROSSES BAFFES MUSICALES

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Un petit coup de Stonebirds de grand matin.

Vous êtes toujours là ? Tant mieux, car nous aussi. Après un réveil difficile et avoir discuté avec une petite mamie de Clisson qui voulait nous inviter à déjeuner (« J’aime tellement quand il y a le Hellfest », a-t-elle dit, toute sourire), retour sur le site. Dès 10 h 30 (eh ouaiiis), on assiste à STONEBIRDS. Première surprise matinale, ces oiseaux Bretons vont proposer une très belle demi-heure de stoner magnifié par des envolées de voix planantes sur de gros riffs pachydermiques.
A 11 h, après avoir mangé un croque-monsieur rachitique à 4 €, place à NIGHTMARE. Les Grenoblois, hyper en forme, envoient un power metal mâtiné de heavy des familles. Maggy, au micro, ne se départit pas de son sourire et essaye de faire bouger un public un peu amorphe (point bière : BEUAAAARGH). « Eh, même si je suis une fille, vous pouvez montrer vos seins hein. Ça fera plaisir à certains ! », balance-t-elle entre deux morceaux.

Une coupe à la mode au Hellfest.
Une coupe à la mode au Hellfest.

Des seins, on n’en verra pas avec les MUNICIPAL WASTE. Œuvrant dans le thrash crossover, les loustics de Virginie provoquent un bazar monstrueux dans la fosse. Ça slamme, ça pogote, ça envoie en l’air des crocodiles gonflables. Trip délicieusement jouissif, la musique des Américains a toutefois le malheur d’être proposée sur la grande scène (on aurait préféré un cadre plus intime) et à une heure plus que matinale (12 h 15, sérieusement ??).
Mais allez, zou, allons prendre une dose de STILLE VOLK. Imaginez un peu la chose : le groupe pyrénéen oscille entre musique occitane, touches médiévales et celtiques, avec un soupçon de paganisme. Aucune guitare saturée, aucune grosse voix beuglarde. Mais la tente où se produit Stille Volk est remplie à ras bord. À l’arrivée, un succès hallucinant, des dizaines de métalleux se lançant dans des danses endiablées et au final, une véritable ovation. Oui, le métalleux a un cœur et une sensibilité. Take that, Christine Boutin !

Pour DEATH ALLEY, le public est bien plus clairsemé. Mais les absents ont toujours tort (c’est maman qui le dit) : les Néerlandais vont envoyer 40 minutes où le riff est roi, inspiré par Led Zep’ et compagnie, vénérant le rock vintage comme il faut avec un son à la limite de la perfection.
Carrément moins vintage, DRAGONFORCE ouvre l’après-midi avec sa musique virtuose et frappadingue (= on masturbe sa guitare très vite et on dégoûte tous les débutants qui se mettent à la guitare). Plus loin, KING DUDE fait tomber une chape de plomb sur le Hellfest. Souffrant d’un horaire peu adapté (14 h 20), King Dude ne parvient pas à nous faire entrer dans son univers pourtant passionnant sur album.

#interlude : on vient de croiser un homme déguisé en Spiderman, un homme déguisé en prêtre bénissant les paninis, une fille lançant du papier-toilette lors de son passage sur la tyrolienne, une autre seins nus filmée par… Le Petit Journal bien sûr.#

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No one is innocent en séance de dédicaces.

15 h 05. Moment révélation. Tmv ne misait pas un kopek sur NO ONE IS INNOCENT. Fouettez-nous sur la place publique, oui, oui. Mais finalement, les Français vont avoiner sévère pendant tout leur set. Emmené par un Kemar surexcité et possédé, le groupe enflamme le Hellfest jusqu’à sa chanson « Charlie » survoltée, dédicacée aux dessinateurs de Charlie Hebdo et aux victimes du Bataclan, avant que le vocaliste hurle de lever le poing « contre tous ces fils de p… de Daech ». Un grand moment.

Rien de tel qu'un bon massage de pied pour se remettre en jambes.
Rien de tel qu’un bon massage de pied pour se remettre en jambes.

BRODEQUIN, avec qui on enchaîne, a de quoi surprendre. Musique ultra-violente, pas de batteur (juste un m’sieur immobile tapotan sur sa boîte à rythme à la vitesse grand V), technicité exceptionnelle et voix d’outre-tombe. Une venue exceptionnelle, mais un concert qui passe de la jouissance hypnotique des premières minutes à une indifférence polie sur la fin. En retournant près des Main Stage, c’est le drame : la venue de GOJIRA, l’un des meilleurs groupes français qui a déjà tourné avec Metallica, rameute tellement de monde que le site est sur-saturé. Impossible de circuler ou de se rapprocher. Le temps d’assister à deux titres pachydermiques, on se décide la mort dans l’âme à laisser nos frenchies (vus déjà 4 fois en live) pour jeter un œil à MGLA. Leur prestation scénique est à la hauteur de leur black metal : froid, misanthrope et sans concession. Les zikos cagoulés déversent quelques missiles du dernier album Exercices in futility, sans aucune interaction avec le public. La scène est plongée dans une sorte de brouillard (la traduction de Mgla en polonais), les guitares sont assassines, le jeu de batterie virtuose. Une grosse claque.
Mais pas autant que celle que va nous infliger KADAVAR. Trois Allemands aux fringues aussi rétro que leur musique. Ça sue le hard rock psyché des 70s par tous les pores, c’est entêtant, hypnotique. Ici, Black Sab’ fornique avec Hawkind et Led Zep’ sans retenue. Kadavar enchaîne les hits, caresse sa basse qui vous tord les tripes. Christoph Lindemann est invisible derrière ses longs cheveux, chante et use de sa six cordes comme un Dieu (qui aurait tout de même pioché dans sa réserve d’herbe). Un concert MO-NU-MEN-TAL, servi par un son gigantesque (tout le contraire des immenses SLAYER dont on aura entendu qu’un duo batterie/guitare, vu que l’ingé-son s’était visiblement endormi ou avait les esgourdes un poil encrassées).

Kadavar, la baffe du week-end.
Kadavar, la baffe du week-end.

On se répète, mais chaque année, le Hellfest tient toutes ses promesses. Se déroulant dans une ambiance de folie jamais vue dans aucun autre festival et bon enfant (n’en déplaise à certaines associations qui essayent tous les ans d’interdire le festival). Pas de débordement ni de problème, de l’avis du maire, des habitants et des commerçants. Nous, on est revenus avec de jolis coups de soleil (coucou, je suis une glace vanille-fraise), des cernes ressemblant à des sacoches, mais surtout des souvenirs plein la tête et un sourire d’enfer. Quand on vous disait, l’an dernier, que le Hellfest c’était le Paradis…

Reportage & photos : Aurélien Germain

>> Merci à Roger, Ben Barbaud et toute l’équipe, ainsi que les bénévoles.
>> Photos vidéos et infos sur la page Facebook du Hellfest ICI !
>> Retrouvez d’autres photos du festival de notre collègue Eric Pollet ICI ou partout sur Internet de toute façon !

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>> ALLER PLUS LOIN <<
L’interview de Corentin Charbonnier, un Tourangeau anthropologue doctorant, auteur d’une thèse sur le Hellfest comme lieu de pèlerinage à lire sur TMV !

Festival Mauvais Genre : allez (re)viens, on est bien

Du 24 au 28 mars, le festival Mauvais Genre a soufflé ses 10 bougies à Tours. Films à la chaîne, courts-métrages de folie et grosse ambiance ont rythmé la Bête. Petit review, histoire de se rappeler quelques souvenirs et vous donner des idées pour compléter votre vidéothèque.

JEUDI 24 : ouvre-toi, Mauvais Genre

Dix piges. C’est qu’il se fait vieux, le sale gosse de Mauvais Genre. Le festoche de ciné le plus fendard de Tours s’est ouvert au CGR Centre vers 20 h 30, ce jeudi-là. Ou quelque chose comme ça. C’est la faille spatio-temporelle du festival : on ne sait jamais trop quelle heure il est. Bref, passé le discours du big boss Gary Constant, et de l’adjointe à la culture qui avait – parce qu’on est des stars – visiblement lu notre interview (à relire ICI), place au premier court : LIFE IS STRANGE, petite bobine belge, où un SDF squatte un manoir. Un poil déjanté et bizarroïde, le film d’Alexandre Papeians était donc une entrée sympathique et idéale avant le plat principal.

You talkin' to me Michael Bay ?
You talkin’ to me Michael Bay ?

Plat principal qui, d’ailleurs, va vite virer à l’indigestion : 13 HOURS, le gros machin de Michael – attention une explosion ! – Bay (mais c’est pas la taille qui compte). La dernière offrande du cinéaste raconte l’affaire Benghazi, en septembre 2012, durant laquelle le consulat américain en Libye avait été pris d’assaut par des djihadistes. Six hommes (des Ricains musclés qu’on n’a pas envie d’embêter) s’étaient alors risqués au combat. Histoire vraie, donc, que Michael Bay essaye de reconstituer sans patriotisme bébête. Ça ne marche pas à tous les coups, certes, mais c’est terrifiant de réalisme. Tirs, rafales, explosions, de jour, de nuit : en fait, ça en jette, mais ça patine très vite et ça tourne en rond. 13 HOURS, atrocement interminable, aura carburé pendant 2 h 24 entre blablas longuets et canardages sanglants.

VENDREDI 25 : La Nuit Interdite

C’est THE moment. Là, où le public devient fou, où l’on crie « à poiiil Gary », où les films se succèdent toute la nuit, où les poneys deviennent loups-garous.
Côté courts-métrages, on a eu le plaisir de voir JUSTINES, de Rémy Barbe et Josephine Hopkins, présents dans la salle. Hyper-influencés par Orange Mécanique et Funny Games, les deux jeunes cinéastes filment trois criminels dans l’appart de deux sœurs. Un instant séquestration qui va finalement réserver bien des surprises… Tourné avec zéro moyens, le film a le mérite d’aller droit au but et se fend même de quelques séquences mémorables, aidées par une belle brochette de comédiens (Mathieu Lourdel, une vraie gueule).
Toujours en petit format, le réussi THREE WISE MONKEYS (d’étranges événements se produisent à cause d’une sculpture représentant 3 singes) alterne entre petits moments de flippe et moments gores, jusqu’à un final qui fait mal.

THE FORGOTTEN, premier long en compet’, portait de jolies promesses, mais ne parvient pas à viser juste. THE FORGOTTEN démarre pourtant fort en suivant un père et son fils, contraints de vivre dans un squat miteux, abritant d’étranges phénomènes derrière les murs… Dommage que l’environnement et le décor soient d’ailleurs si peu exploités (cette cité était pourtant bien flippante comme il faut !). Un peu laborieux, plombé par un final expéditif, et finalement pas si excitant, malgré d’indéniables qualités, notamment avec des acteurs au top et quelques jolis moments de trouille.

Vient enfin HARDCORE HENRY, hors compet’, mais l’une des claques du festival. Ultra-attendue des gamers, la chose est effectivement intégralement filmée en vue subjective (en mode FPS pour les intimes qui font graou avec leur manette). Voilà donc Henry, tout juste sauvé par sa femme, mais rapidement la cible de mercenaires plutôt… énervés. HARDCORE HENRY, outre son tour de force technique hallucinant, est totalement déjanté, punk et jubilatoire. Sans temps mort, bourré d’idées, totalement improbable et frôlant parfois le WTF, sanglant, déjanté et drôle. Un pied monumental. [NDLR : nous y reviendrons plus longuement dans notre numéro du 13 avril]

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=96EChBYVFhU[/youtube]

SAMEDI 26 : PAPY PERVERS ET PASSION ESPAGNOLE

13 Cameras : un proprio qui vous veut du bien.

Premier long-métrage en compétition de la journée, 13 CAMERAS est un honnête film d’exploitation. Un couple sur le point d’imploser s’installe dans une nouvelle maison. Laquelle est en fait truffée de caméras. De quoi satisfaire le proprio, moitié dégueu, moitié pervers. 13 CAMERAS est donc certes très propre, très chouette, très divertissant, mais s’arrête au statut de petite pelloche sympa à zieuter un samedi soir chez soi. En revanche, le film de Victor Zarcoff aura permis de découvrir Neville Archambault, l’un des méchants les plus cradingues du ciné. Tellement glaçant, sale et immonde qu’il provoque tour à tour dégoût, rire et crispation.

Mais les ardeurs sont vite freinées avec EL MAL DEL ARRIERO. Vendu comme un « polar espagnol troublant », cet OFNI (objet filmique non-identifié) est devenue la blagounette du festival. Ennuyeux au possible, incompréhensible, étiré en longueur (là, par contre, c’est la taille qui compte), il a finalement eu raison de nos nerfs : fous rires nerveux en cascade du public, notamment de Claude Perron, présidente du jury pro, et son rire légendaire. De quoi tirer la salle de la léthargie dans laquelle elle s’était plongée. Toujours ça de pris.

[COUPURE PUB parce qu’on ne savait pas où mettre ce passage]
La rédaction de tmv tient à remercier l’intégralité de l’équipe de Mauvais Genre, des bénévoles exceptionnels, ainsi que des jurys jeune, de la critique et pro (que vous pourrez retrouver ICI).

DIMANCHE 27 : LE JOUR SANS FIN

Z’êtes toujours là ? Tant mieux, car dimanche a été une looongue journée, placée sous le signe des surprises. Notamment avec SUNSET EDGE, en compet, qui a lancé les hostilités. Signée Daniel Peddle, cette petite prod sans-le-sou et un poil confuse mais joliment emballée suit de jeunes ados dans une ville abandonnée. À ses côtés, le minimaliste CORD (qui a aussi obtenu le prix de la critique), de Pablo Gonzàlez : inventif, créatif, CORD l’est assurément. Mais ces 65 minutes souffrent tout de même de défauts, à cause d’une narration et d’un final un peu fouillis pour le minuscule cerveau de l’auteur. Et dans cette histoire mélangeant science-fiction, monde post-apocalyptique, sexualité, plaisir et contamination, les deux comédiens sont une véritable révélation, entre la sublime Laura de Boer (on sait que vous êtes en train de chercher sur Google images, héhé) et l’étonnant Christian Wewerka.

Mad in France : le best-ouf du court français.

Alors que les « à poiiiil » et les « pussyyyy » (on vous laisse chercher la traduction sur Google) rythment délicieusement cette journée, place à la séance tant attendue : Mad in France. Une sélection de courts-métrages 100 % frenchie, choisie de main de maître par sieur Erwan Chaffiot, un monsieur cool avec des goûts cool. On retiendra notamment le fantastique UN CIEL BLEU PRESQUE PARFAIT, de Quarxx, véritable brûlot brouillant la frontière entre réalité et cauchemar. Emmené par un Jean-Luc Couchard parfait (mais les fans de Dikkenek le savent), le court-métrage, glauque et sombre, est captivant de A à Z.
Surprenants, aussi, THE CURE (toxicos et vampires ne font pas bon ménage), ELLE (avec un monstre trop choupi gizou gizou) ou encore le très drôle JULIET (et son message bien piquant). LES CHRONIQUES DE LA SOURCE, lui, aura en revanche un peu perdu du public avec son scénario mal ficelé, malgré d’indéniables qualités techniques. Enfin, LA LISIERE, avec ses 16 minutes au compteur, reste un court d’anticipation difficile d’accès, mais rehaussé par sa photographie et ses acteurs talentueux.

Une sélection qui prouve de nouveau à quel point la France regorge de talents (Kev Adams, si tu nous lis…).

… DIMANCHE : TOUJOURS

Et quand y’en a plus, y en a encore, tiens. La journée s’est terminée par la soirée French Touch. L’occasion de mettre en lumière l’excellent et très étonnant LA FILLE BIONIQUE – douce rêverie mignonnette, poétique et troublante – mais aussi le pilote de RESET, série prometteuse (il y a des contaminés, des gentils et des méchants, donc on vote pour) qu’on espère voir distribuée prochainement.

Les plus courageux (et ceux qui attendaient l’after, bande de coquinous) finiront la soirée avec THE OPEN. Tourné par l’extra-terrestre Marc Lahore dans les îles écossaises, THE OPEN se situe durant la guerre. André, un coach, et sa joueuse Stéphanie, n’ont qu’une chose en tête : Roland Garros. Ils vont donc organiser cette finale tant espérée, en ayant pris soin de kidnapper un autre joueur, tout en s’entraînant avec des raquettes sans… cordage et sans balles. Avouons que dit comme ça, ce n’est pas sexy, mais THE OPEN est un délicieux moment d’absurde, de comédie, de drame, de folie, de fantastique et de sport. Si le film méritait une coupe de 15 minutes, il n’en reste pas moins prodigieux, iconoclaste et faisant valser les conventions. Jeu, set et match. (alors ça, c’est de la chute !)

[vimeo]https://vimeo.com/94489573[/vimeo]

LUNDI : AU SOLEIL (ou pas)

Mauvais Genre, un festival bien monté.

Vous les sentez les cernes ? La fatigue ? Les haleines aromatisées au couscous et à la bière ? Le festival qui finit avec son président déguisé en lapin dégoulinant ? Le lundi, c’est toujours un peu dur. Mais pas de pitié : Mauvais Genre joue encore ses dernières cartouches avec ALKI ALKI. Coup de cœur de l’auteur (toujours moi, je n’ai pas changé), cette comédie dramatique Deutsche qualität aborde le thème de l’alcoolisme – et des addictions en général – et de tous les problèmes qui en découlent. Axel Ranisch filme alors Tobias, un architecte alcoolo, constamment flanqué de Flasche, qui représente la boisson. À la fois tendre et poignant, et malgré sa photographie terriblement banale (laide diront certains), ALKI ALKI se veut dur, drôle et (d)étonnant. Une vraie surprise.

Réalisé par 10 réalisateurs, WONDERLAND clôture Mauvais Genre en demi-teinte : ce film d’anticipation (en Suisse, un effrayant nuage apparaît et recouvre tout le pays) fait écho à l’actualité et égratigne au passage le pays, les mentalités et la politique. Mais après un début intéressant, WONDERLAND (Heimatland en VO) traîne bien trop des pattes, s’étire et se perd. Reste une morale pertinente, visant à dézinguer l’image d’une Suisse repliée sur elle-même.

Pour notre part, nous nous replierons ensuite surtout sur la soirée (=fête nocturne) qui a fait suite au festival (=cernes le lendemain) et qui a clôt cinq jours fantastiques, remplis de bonne humeur. Tours n’a donc plus qu’à croiser très fort les doigts pour espérer une 11e bougie à Mauvais Genre. Allez, les sales gosses.

Aurélien Germain

Pour le Palmarès 2016 :

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PORTFOLIO : Instants de vies migrantes

Nous avions, depuis quelques semaines, prévu de vous offrir le regard humain d’Olivier Pain, un photographe tourangeau que nous suivons depuis longtemps, sur la situation des migrants à Calais. Entre-temps, le sujet est tombé dans le flux bouillant de l’actualité. Raison de plus, alors que les mots fusent, pour lui donner toute sa chance, à ce regard simplement humain posé sur des hommes qui vivent dans une « jungle ».

Olivier Pain, photo-reporter tourangeau spécialisé dans l’immersion, a accepté de nous montrer quelques photos de son reportage réalisé dans les camps de Calais (quelques semaines avant son évacuation), Grande-Synthe et Norrent-Fontes. Depuis le début de l’année, il suit GSF, l’association humanitaire Gynécologie sans frontières. Pour lui, ses photos ne sont pas là pour apitoyer, « car la pitié veut dire qu’on est supérieur ». « Le message est que ce sont des PERSONNES réfugiées », appuie-t-il. « Ce sont des gens qui auraient pu être nos frères, nos sœurs, nos ami(e)s. »

Si les migrants détestent habituellement les médias (« ils en ont marre d’être considérés comme des animaux dans un zoo. Certains journalistes se comportent très mal », explique Olivier Pain), ils n’étaient pas réticents au travail du photo-reporter. « Parce qu’il y a une façon de regarder, d’aborder les gens. Il ne faut pas les voir comme des personnes pulvérisées. Ce sont juste des personnes avec qui on discute. Des humains. »

> Les photos d’Olivier Pain sur les camps de migrants seront exposées aux Rencontres photographiques d’Esvres, du 4 au 8 mai.

Voici un aperçu de ses photos. Le portfolio complet se trouve dans la version papier du n°202 de tmv (ou en téléchargement ICI)

 (Photo Olivier Pain)
C’est l’entrée du camp de Calais. Une partie qui, depuis, a été rasée. Des plaques électroniques forment cette oeuvre. Il y a beaucoup d’artistes chez les réfugiés. C’est l’un d’eux qui a construit ce « Welcome to the city ».  (Photo Olivier Pain)
 (Photo Olivier Pain)
Le mot peace est omniprésent au camp de Calais : tags, graffitis, oeuvres d’art… Au fond, on peut apercevoir une église, construite par les réfugiés et les humanitaires. Ici, les religions sont respectées. (Photo Olivier Pain)
 (Photo Olivier Pain)
Inondation totale au camp de Grande-Synthe. La photo parle d’elle-même : cet homme lutte contre le vent… (Photo Olivier Pain)
(Photo Olivier Pain)
Le camp est inondé, mais cela fait le bonheur de certains ! Des enfants qui jouent sont des enfants heureux. « Ils ne comprennent pas trop pourquoi ils sont là, car les parents entretiennent un mythe autour du voyage pour que les enfants vivent sans rancoeur et sans haine. Ils les protègent. » (Photo Olivier Pain)

A l’école de la piste avec C’koi Ce Cirk

C’est la seule école de cirque du département alliée à la Fédération française des écoles de cirque. Avec C’Koi Ce Cirk, les novices et connaisseurs des arts de la piste mettent au défi leur sens de l’équilibre, apprennent à maîtriser les acrobaties ou s’amusent du jonglage.

Une petite avenue de Saint-Pierre-des-Corps. Au 50 de la rue Maxime-Bourbon, la devanture comme instagrammée d’un cinéma : bienvenue au Rexy. L’ancienne salle obscure, qui a abandonné ses bobines depuis 1983, s’est métamorphosée en école de cirque. Derrière les rideaux noirs, le grand écran est toujours là. Mais les sièges de velours ont laissé place aux tapis, massues, trapèze et au tissu d’acrobatie de C’Koi Ce Cirk. La compagnie, fondée en 2003, crée des spectacles, théâtre d’objets et de marionnettes et compte trois créations, une quatrième en gestation pour 2017.

« On a inventé “ Sourde oreille ” qui tourne un peu partout en France, avec 110 représentations en deux ans, souligne Ludovic Harel, le fondateur de la compagnie. On est très contents, on a fait de belles rencontres avec ce spectacle accessible aux sourds et malentendants ». Mais la deuxième activité de C’Koi Ce Cirk, c’est l’école de cirque, la seule dans le département et en Région Centre affiliée à la Fédération française. Et qui a déposé ses bagages, depuis le 1er octobre 2014 dans ces murs à deux pas de la gare TGV. « Depuis le début, nous proposons des activités pédagogiques mais nous avions envie de sédentariser une partie de notre activité », détaille Ludovic Harel.

La compagnie continue par ailleurs de balader ses ateliers itinérants partout dans le département : « on amène le cirque aux enfants », glisse Ludovic Harel, comme dans les écoles, les centres socio-culturels, ou encore lors de différents stages. L’année dernière, C’Koi Ce Cirk a ainsi prodigué 3 000 heures de cours à ses différents publics.
Parmi eux, des petits à partir de 5 ans mais aussi des adultes… jusque 45 ans. « Les enfants ne viennent pas pour travailler mais pour jouer, précise Ludovic Harel. Mais comme dans tous les jeux, cela passe par la maîtrise de techniques, de règles, par la rencontre de l’autre et l’épanouissement. » Et les adultes ? « Des connaisseurs mais aussi des débutants qui ont envie de s’initier à une activité artistique et physique. » Une combinaison réussie.

>> Pour le reportage photos à l’école, vous pouvez retrouver notre numéro en PDF SUR CE LIEN (l’article se trouve des pages 16 à 19)

Flore Mabilleau

Expo photo : t’es Capa ou t’es pas Capa ?

Tours accueille une expo unique en France : une découverte toute en couleurs de Robert Capa.

Voir le monde en couleur alors qu’il est terne… Près de 150 tirages couleur d’époque de Robert Capa, le célèbre photographe, sont désormais visibles au Château de Tours. Parmi ces oeuvres figées, des documents personnels, aussi. Une expo unique en France. Une première. Menée en collaboration avec Le jeu de Paume.

En 1938, alors qu’il était en Chine pour couvrir la guerre, Robert Capa, surtout connu pour ses clichés en noir et blanc, a écrit à son frère pour lui demander de lui envoyer des bobines de pellicules Kodachrome, inventées deux ans plus tôt. Des raretés à découvrir d’ailleurs à Tours, parmi une centaine d’autres. Des reportages qui prouvent que l’artiste s’intéressait à la photo couleur avant même qu’elle soit utilisée par les photojournalistes. Des photos traitant aussi bien des conflits que de Picasso, des sports d’hiver, que de la France en général.

> Robert Capa et la couleur, jusqu’au 21 mai 2016. Au château de Tours, du mardi au dimanche, de 14 h à 18 h.
Tarifs : 3 € (plein), 1,50 € (réduit), gratuit pour les scolaires.

SOS centre pour policiers en détresse

Tmv a passé une journée au Courbat, un établissement unique en France. À 45 minutes de Tours, ce centre accueille policiers, gendarmes et gardiens de prison brisés par leur métier, le burnout ou les conduites addictives. Et tente de les reconstruire.

Il est 8 h 30. Le Liège et ses 340 habitants baignent dans un épais brouillard. Tout semble endormi. Sur la route du Courbat, il y a un château et un parc de 80 hectares. Le calme est assommant. Billy se grille une clope. Lui, c’est un PAMS. Un policier assistant médico-social. Billy connaît bien le Courbat, il y a fait un passage fut un temps. Ancien CRS, hyperactif, à fond dans son métier. Sauf qu’un jour, il a cramé comme la cigarette qu’il consume. 22 de tension, boum. Quand il a vu « la souffrance ici », ça l’a décidé : « J’ai postulé. Désormais, j’accompagne et j’encadre dans les démarches de soin », sourit-il.
Au Courbat, 60 % des 400 patients qui transitent chaque année sont policiers. Ils cohabitent avec les « civils » en soin ici : tous logés à la même enseigne.

Au Courbat, on reste un mois pour le burn-out, deux pour les conduites addictives (alcool, drogues…)
Au Courbat, on reste un mois pour le burn-out, deux pour les
conduites addictives (alcool, drogues…) [Photo Tmv]

9 h pétantes. Le deuxième appel de la journée (il y en a quatre chaque jour). Face à Billy et Philippe Adam, du développement des réseaux et communication au Courbat, une quarantaine de personnes. Au premier coup d’oeil, on reconnaît qui vient d’arriver et qui va partir. Certains ont la tête rentrée dans les épaules et fixent le sol. D’autres ont le torse bombé et un sourire. C’est le cas de Lolo. Ce matin, Lolo s’en va. Il en a fini avec le Courbat. Il triture un bout de papier et fait ses adieux. Il sort, retapé, et devra affronter le monde extérieur. Le vrai. Parce qu’ici, les flics sont dans un cocon. « Avant d’arriver ici, certains dormaient dans leur voiture, ils avaient tout perdu. Ils se faisaient verbaliser par leurs propres collègues. C’est une spirale infernale », souligne Philippe Adam. « On veut les remettre en selle. Mais parfois, le réveil est dur. »
En discutant avec les pensionnaires du Courbat, on sent la crainte. Sortir du cocon, c’est prendre le risque de retoucher à une bouteille par exemple. Ivan a cette appréhension. Ce Breton est arrivé début octobre. Très grand, avec une petite moustache, des yeux cernés, mais rieurs. Ivan a la voix cassée, comme son corps de flic (« l’appellation ne me dérange pas ! », rassure-t-il). « On n’est pas receveur, mais acteur de sa propre rédemption », pose-t-il d’entrée.  Trois divorces, surrendettement, accumulation, sommeil fichu, alcool… Ivan a fini par craquer. « Moi j’étais en triple burn-out. Je rentrais dans une maison vide, sans avoir envie de me faire à bouffer. Sentimentalement, je me disais : ‘t’as encore merdé’. Ma confiance en moi était arrivée à zéro. J’avançais sans projet, j’affrontais des murs », raconte-t-il sans tabou.

Loïc a réalisé une sculpture de Marianne durant l’atelier création. [Photo tmv]
Loïc a réalisé une sculpture de Marianne durant l’atelier création. [Photo tmv]

En ’95, à 23 ans, alors qu’il n’est policier que depuis trois ans, il connaît les attentats de 1995. « J’ai aussi vécu trois décès à mon boulot. Et vous savez, la dépendance à l’alcool est insidieuse… » Du coup, il aligne les bouteilles. Parfois une entière de whisky « à 8 h du mat’, devant BFM ». « Moi, c’est de l’alcoolisme chronique anxiogène. C’est-à-dire que je bois pour oublier », précise Ivan. Oublier, notamment, qu’il n’est pas « un surhomme », comme on lui demande constamment. Passionné de culture, hyper bavard, sympathique, faible et fort à la fois, cet officier (« eh oui, les hauts gradés aussi finissent au Courbat ! », lance Ivan) sait qu’il reste un espoir. « Rien n’est perdu, l’important est de se relever quand on est tombé ! »

Une maxime que veut suivre aussi Steve. Tête rasée, de faux airs à Vin Diesel, il s’applique à dessiner un masque des Anonymous. Bienvenue à l’atelier créa, géré par Elsa : « C’est comme une ruche, n’est-ce pas ? », s’amuse-t-elle. Steve tient à finir son œuvre. Puis il souhaite s’installer dans la bibliothèque pour parler. Il vapote, cherche ses mots, semble gêné. Puis sa timidité s’efface. Le gaillard raconte qu’il en est à son deuxième passage au Courbat. « La première fois, c’était pour un burn-out. Avec tout ce qu’il y a autour : alcool et dépression. C’est le boulot qui m’y a poussé. Mon travail était ma maîtresse, puis ma copine, puis ma famille. Je pensais H24 au boulot… »

« Bien sûr, j’aime toujours mon métier », indique Steve. [Photo tmv]
« Bien sûr, j’aime toujours mon métier », indique Steve. [Photo tmv]

Il regarde dans le vide. « Je n’ai pas peur d’en parler. Ça peut arriver à tout le monde. Moi, je ne suis pas un robot. J’étais tellement bas que j’allais faire une connerie.  Je me suis mis à boire. Juste une fois par semaine, mais seul chez moi sans m’arrêter jusqu’à être minable. Alors qu’en société, je gérais… » Sa hiérarchie l’a soutenu à 300 %, assure Steve, qui a travaillé à la BAC dans une des villes les plus difficiles de France pendant 10 ans. Mais à la sortie du Courbat, il a fait un AVC. Puis une opération à coeur ouvert. « J’avais grossi, je n’arrivais plus à marcher. Je suis revenu ici, car je voulais me sentir vivant et reprendre une vie saine. »

Car impossible d’y réchapper : au Courbat, le sport est une obligation. Les activités aussi. Peinture, dessin, équitation, atelier mécanique, basket, volley, art thérapie… « Nous avons une vocation pédagogique. Notre établissement doit s’ouvrir et faire partie du parcours de vie d’une personne », justifie Frédérique Yonnet, directrice de l’établissement. La big boss des lieux semble presque désolée que tant de flics détruits viennent pousser sa porte : « Ils viennent de toute la France et d’Outre-Mer. Il y a de plus en plus de jeunes, de plus en plus de précaires et de plus en plus de femmes ! » Selon elle, « les policiers sont passionnés par leur travail. Or, le burn-out, c’est une maladie professionnelle, c’est une histoire d’amour à mort avec son travail ».
Message de santé publique le Courbat ? Assurément. « Tous les métiers sont impactés », rappelle Frédérique Yonnet. Avant de parler de la « grande part de responsabilité des politiques » : « Il y a un manque de reconnaissance du métier, l’impression de travailler pour rien. Depuis 2007 et la politique du chiffre, l’image du flic qui est là seulement pour la répression a transformé la façon de percevoir la police. »
Ivan semble d’accord avec ça. Lui en a eu marre de « l’accumulation de victimes qui reviennent et n’assimilent pas les solutions qu’on leur propose ». Il donne en exemple les violences conjugales ou « le délinquant qu’on a vingt fois mais qui s’en tire toujours ». Il déplore le manque de solutions de réinsertion en France. Pour lui, « le tout-répressif ne sert à rien » : « Il faut parler, discuter, sans être moraliste, par exemple pour les conduites en état d’ivresse. C’est juste qu’on en a marre de ramasser les cadavres. »

Le repas de midi est passé. Salade de carottes en entrée, paella avec poulet et poisson au plat principal (« c’est jour de fête, car vous êtes là ! », rigolent Steve et Ivan) et fromage en dessert. La cantine se vide. C’est bientôt l’heure d’un énième appel. « On réapprend les règles pour la vie en société », résume Billy. Parce que le Courbat est une sorte de petit monde. Un village. Il est loin le temps où l’on n’osait pas parler du Courbat. « Je vais en stage de voile. » Voilà l’expression derrière laquelle les policiers malades se planquaient. « On a moins l’image de l’hôpital pour flics dépressifs et alcoolos », se réjouit désormais Billy. « Le Courbat est là pour tendre la main aux oubliés. »

Reportage et photos par Aurélien Germain

Ivan s’est trouvé l’âme d’un poète au Courbat. Ici avec son écrit « Acceptation ». [Photo tmv]
Ivan s’est trouvé l’âme d’un poète au Courbat. Ici avec son
écrit « Acceptation ». [Photo tmv]

#Paris : des hommages, des visages

Ce ne sont pas des symboles qui sont tombés vendredi. Ce sont des femmes et des hommes qui se trouvaient là. Comme nous aurions pu nous y trouver nous-mêmes, sans distinction d’âge, de confession ou de couleur de peau. Sur Facebook, sur Twitter, on peut voir les échos de leurs vies fauchées…

PEACE, LOVE & DEATH METAL

C’est pendant la chanson Kiss the devil que le Cauchemar a débuté. Un riff délicieux subitement noyé dans l’horreur des tirs. Une chanson géniale de l’album « Peace, love, death metal ». Les Eagles of Death metal n’ont rien à voir avec les Eagles. Encore moins avec le death metal. C’est simplement du rock’n’roll. Des chansons drôles, cliché, filant la banane. Heureuses. Le public était venu pour ça. Pour l’amour de la musique, du rock, de la déconne, de la vie tout simplement. Et tout s’est écroulé. Comme aux quatre coins de Paris.
La musique est notre arme à nous. La vie et la joie de vivre aussi. On aime l’art, les terrasses, boire un coup, la musique, sourire. On aime la vie, montrons-le. La liberté est plus forte que la terreur.
Aurélien Germain

Elodie Breuil
Elle avait 20 ans et étudiait le design à l’école de Condé, à Paris. En janvier, comme beaucoup de Français, elle avait participé à la marche républicaine suite aux attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Casher.

Elodie Breuil

Lola Salines
Elle avait 29 ans. Elle était mariée, aimait la vie et le roller Derby. Elle était éditrice chez Gründ Jeunesse. « Une jeune femme talentueuse, lumineuse… Je suis si triste de cette jeunesse fauchée. » écrit Claudine sur sa page Facebook.

Lola salines

Mathieu Hoche
Technicien caméraman de la société Ericsson, il travaillait depuis le démarrage avec la chaîne France 24. Il a été tué au Bataclan. Il avait 37 ans et était père d’un enfant de six ans.

Mathieu Hoche

Djamila Hound
Originaire de Dreux, elle avait 41 ans et était la maman d’une fillette de huit ans. Vendredi soir, elle était à la terrasse du restaurant La Belle équipe, rue de Charrone, en compagnie d’amis. Elle a été fauchée par deux balles tirées par les terroristes.

Djamila

Véronique Geoffroy de Bourgies
Cette quinquagénaire avait créé en 2004 l’association Zazakely Sambatra, qui avait pour mission d’aider à l’éducation des enfants malgaches. Elle avait elle-même adopté, avec son mari, deux enfants venus de Madagascar. Elle a été tuée rue de Charonne.
Véronique

Cédric Mauduit
Normand de 41 ans, il était au Bataclan avec cinq amis. Originaire du Lion-sur-Mer, il était Directeur de la Modernisation du Département du Calvados.
Cédric

Elsa Delplace
Son métier, c’était la qualité de vie au travail… Être mieux dans son boulot pour être plus performant… 35 ans, d’origine chilienne, elle était née en France, sa mère s’étant exilée à Paris après le coup d’état militaire de 1973. Sa mère également tuée dans l’attentat.

Elsa Delpace

Guillaume B. Decherf
Il était l’une des plus grandes plumes du rock en France. Fan de metal, militant du hard rock, du riff qui tâche, ce papa de deux filles, connu pour sa grosse boucle d’oreille et sa connaissance encyclopédique (d’Iron Maiden à… Céline Dion !), était un critique musical visionnaire et fan de bonne bouffe. Il est mort à 43 ans.

Guillaume

Mathias Dymarski et Marie Lausch
Ils étaient originaires de Metz et ils vivaient ensemble, depuis septembre, à Paris. Ils avaient 23 et 22 ans. Ils avaient offert le concert des Eagles of Death Metal à un couple d’amis pour leur anniversaire. Ils se sont perdus dans la panique. Leurs amis s’en sont sortis. Pas eux.
Mathias et marie02

Kheirddine Sahbi
Jeune violoniste algérien, il était venu en France pour perfectionner son art. Il était également étudiant à la Sorbonne à Paris. Il est mort sous les balles vendredi soir.

Kheirddine

Marie Mosser
Elle avait 24 ans, elle était originaire de Nancy et passionnée de musique. Elle travaillait pour Mercury et pour le site Celebrities in Paris qui avait trois de ses collaborateurs présents au Bataclan (deux sont décédés) et qui a mené la recherche sur les réseaux sociaux tout au long de la journée de samedi.

Marie Mosser

Thomas Ayad
Il avait 32 ans et travaillait pour la maison de disques Mercury Records (label du groupe Eagles of the Death Metal). Il mort au Bataclan. C’est son club de hockey sur gazon qui a annoncé la nouvelle sur Facebook.

Thomas Ayad

François-Xavier Prévost
Ses copains l’appelaient Fixou. Ils ont créé une page Facebook pour lui rendre hommage. Sa trop courte vie brutalement fauchée s’y déroule en quelques photos que l’on aurait pu retrouver sur un diaporama de mariage. Il avait 26 ans.

François Xavier

Des vies, des visages parmi toutes les
victimes de cette terrible journée…

En hommage aux victimes, le lycée Vaucanson de Tours a réalisé cette magnifique initiative et photo :

PHOTO CVL Vaucanson
PHOTO CVL Vaucanson

Page réalisée par Matthieu Pays, Elisabeth Segard et Aurélien Germain

Salon de l’érotisme de Tours : entre chaud et business

Des sex-toys par milliers, un rodéo sur un zizi mécanique et un gros paquet de sourires : on vous ramène nos souvenirs du Salon de l’érotisme à Tours, qui s’est tenu du 7 au 8 novembre 2015.

Que faire un samedi après-midi de novembre ? Se faire un petit plaisir charnel en zieutant Les Carnets de Julie suivi de Questions pour un champion sur France 3 ? Profiter des derniers rayons de soleil en buvant une Despé’ hors de prix Place Plum’ (« c’est parce qu’il y a une rondelle de citron avec, monsieur ») ? Ou bien prendre la température du Salon de l’érotisme au Parc des expos ?

Choisir sa tenue même si l’habit ne pas le moine.

 Va pour le troisième choix, Marcel ! (oui, on vous appelle comme je veux) Nous voilà donc devant l’Antre de l’érotisme – et plus si affinités – bref, Eropolis comme on l’appelle dans le milieu. Ici, tout, tout, tout, vous saurez tout sur le zizi.  En arrivant dans l’après-midi, il y a déjà la queue. [interlude : voilà, il fallait visiblement que l’on place ce fameux calembour utilisé à tout va par les journalistes dès lors qu’ils traitent du sujet] Ce qui est drôle, c’est d’observer les gens. Au Salon de l’érotisme, pas de regard de travers. Tout le monde vient comme bon lui semble. Eropolis aurait dû piquer le « venez comme vous êtes » à Mc Do. Ce jour-là, on croise tour à tour des visiteuses en tenue sexy, des hommes travestis, des jeunes couples, comme des papys mamies (plus rare, certes) ; à vue d’œil un public composé de 40 % de femmes et 60 % d’hommes. Tranquilou, Bilou. Pas de honte, ni gêne.

ALORS ON DANSE (bon, tout nu, ok)

  La majeure partie de l’espace est occupée par des stands de jouets, divers et variés, de tenues, costumes, ou autres ustensiles incroyables (mon dieu, qu’est-ce que c’est que cet avant-bras ?!). Car érotisme rime avec business. Le sexe fait vendre, c’est bien connu. Tout est bon pour appâter le chaland. Les vendeurs et vendeuses sont beaux/belles, ont la tchatche et savent vous faire rester (et acheter). D’un coup d’un seul, on se fait alpaguer par l’une d’elles. Boum, nous voilà debout, droit comme un piquet, à nous faire masser par deux appareils à trois pattes qui vibrent. Ça passe dans le dos, sur les jambes, dans la nuque. « On doit l’utiliser avec de l’huile de massage. Si vous voulez, on en a à la barbe à papa, au chocolat, ou encore à la framboise. Ça peut rapidement faire monter la température, mais vous pouvez aussi le faire seul, chez vous, si vous avez des douleurs musculaires », me dit-elle. On s’imagine au lit en train de nous auto-masser après notre footing. Ouarf !

Le zizi mécanique attend son rodéo.
Le zizi mécanique attend son rodéo.

Ailleurs, les couples s’agglutinent devant la lingerie affriolante. Du slip en cuir à ouverture-zipette facile aux bas résilles graou-graou. Pour le reste, ce sont surtout les vibromasseurs ultra-perfectionnés qui font les yeux doux aux porte-monnaie des couples. Sous une tente, un homme vante les bienfaits de son « gloss fellation ». Sous ses airs de Salon à bonne humeur (on ne le renie pas), Eropolis est aussi un marché XXL, une vitrine à ne pas louper pour les commerçants des joujoux coquins.
Quelques instants après, on croise un ami journaliste. Son joli badge « PRESSE » (écrit en très gros) a la classe. Nous, nous n’en avons pas pris. OUI, MONSIEUR ! Investigation, reportage inside, Bernard de la Villardière-style ! Visiblement surpris, il bredouille en nous voyant là : « Tu couvres le Salon pour tmv ? Tu as choisi quel angle ? », demande-t-il. Moui, moui, coquinou. Ne fais donc pas semblant de parler boulot !

On continue un peu plus loin pour s’apercevoir que quelques stands proposent aussi des lap dances privées. Les prix varient entre 40 € le petit strip-tease pépère à 80 € le show où l’on peut huiler madame. Perchée sur ses talons, en string et les jambes enveloppées dans des bas, Sophia a l’œil qui brille. Sourit aux clients qui s’approchent. Elle enchaînera les strips pendant deux jours. « Aussi bien pour des personnes seules que pour des couples ! Ce n’est pas réservé qu’aux hommes ou aux célibataires », indique l’hôtesse d’accueil. Après plusieurs recherches internet délicates (ah, quel métier difficile), nous apprendrons que ladite Sophia est aussi actrice X de chez Dorcel. C’est qu’on côtoie les stars, à tmv, non mais !

ZIZI, HYPNOTIQUE ET MÉCANIQUE

« J’veux desceeeendre »

A côté dudit stand trône un tout gros zizi. Mécanique. Il tourne, tourne et tourne sur lui-même. Se cambre, penche, se relève. Diantre, c’est que c’est hypnotique ce machin-là ! Il s’agit en fait d’un rodéo-pénis (on n’a pas trouvé mieux comme terme, désolé). Comme les taureaux mécaniques, mais en plus phallique. Une dizaine de filles vont alors se succéder pour chevaucher la bête et essayer de rester le plus longtemps possible dessus, après avoir payé 5 € de participation. Chacune enfile une paire de gant et zou ! En voiture, Simone. Dans le public, on rigole, on commente, on philosophe. Le zizi continue de tournicoter et de faire valser les courageuses, sous une pluie de stroboscopes et de grosse techno qui fait boum-boum-boum. Finalement, la gagnante – une petite brune qui a tenu plus d’une minute – remporte un strip-tease privé avec un gentil monsieur tout de cuir vêtu et aux fesses douces et imberbes. Félicitations !

Plus loin, l’espace X (comprenez vraiment hard) est rempli jusqu’au slip. Grosse ambiance. Il faut débourser 3 € de plus pour y accéder et montrer patte blanche : ici, s’enchaînent les strip-tease très très chauds sur scène, mais aussi des tournages de scènes porno. L’ambiance est plus qu’étrange. Rivés aux devants de la scène, des jeunes venus entre potes pour se marrer. D’autres pour mater. Des messieurs au regard lubrique filment la fornication avec autant d’attention qu’un Scorcese du X… Mais au milieu, il y a aussi des couples. Bien plus qu’on ne le pense. « C’est que ça va nous exciter, ça », soufflent deux amoureux, la trentaine. D’autres débattent ardemment sur la circonférence impressionnante de l’attribut du monsieur tout nu qui enchaîne les positions comme un robot sans âme. Tmv reste un peu perplexe devant cette partie spéciale du Salon. Mais les goûts et les couleurs, n’est-ce pas ?

  Il est 20 h 30 et nous piétinons au Salon de l’érotisme depuis plus de 3 h (ah quel métier difficile, bis). Après avoir éclusé une bière à 6 € (ça, c’est tout de même moins sexy) et un Ice-Tea en canette à 3 € (le business, qu’on vous dit), nous quittons l’ambiance tamisée du Parc expo. Au loin, les visiteurs continuent à sourire, se bidonner, ou faire des rencontres dans de gros canapés blancs.  Une fois dehors, on se rend compte à quel point le Salon de l’érotisme est une sorte de monde à part. Où l’inhibition n’existe plus vraiment. Qui ramène des milliers de personnes, de tous âges, toutes catégories socio-professionnelles confondues. Dingue tout de même.
Allez, on dit merci qui… ?

>>Plus de photos sur le site de la Nouvelle République (qui a un plus gros objectif que le nôtre, mais c’est pas la taille qui compte !) : JUSTE ICI !

Bienvenue chez les éco-habitants

À Tours et ailleurs, ce week-end, des habitants vont ouvrir les portes de leur maison en éco-construction. En avant-première, tmv s’est rendu chez l’un d’entre eux.

(Photo tmv Nathalie Picard)
(Photo tmv Nathalie Picard)

Avec son bardage en bois et son toit recouvert de panneaux solaires, la maison de Nicolas Delbarre-Caux détonne dans ce quartier de Nazelles-Négron, à quelques encablures des bords de Loire. Avant, c’était une petite maison des années cinquante, une construction tout ce qu’il y a de plus classique : briques et parpaings, ardoises et simple vitrage. En 2008, Nicolas Delbarre-Caux se lance un défi : acheter ce pavillon pour en faire un habitat passif (consommant un minimum d’énergie). Pour gagner son pari, il doit réussir à diviser la consommation énergétique de l’habitation par 40.
Une gageure ? Qu’importe, le jeune homme n’aime pas faire les choses à moitié. De l’ancienne construction, il ne garde que les murs. Et encore, l’isolation par l’extérieur leur fait prendre 40 centimètres d’épaisseur. Même la toiture est changée. Un projet très ambitieux : « À l’intérieur, on a tout cassé et tout reconstruit… Pour les démolitions les plus lourdes et le gros-oeuvre, je me suis fait aider par des proches. Mais sinon, avec ma compagne, on a tout fait seuls », raconte Nicolas Delbarre-Caux.
Sept ans après le début des travaux, la maison, métamorphosée, est toujours en chantier. Petit tour du propriétaire.

AMBIANCE TROPICALE AU SALON

Passé le perron, gare au visiteur qui oublierait de se déchausser : un panneau l’invite à prendre le tablier de la ménagère. L’ancien escalier extérieur, intégré dans la nouvelle maison, est bordé de plantations. À l’étage, on longe un grand mur couleur brique. Ici, pas de virage à 90 degrés : les murs sont arrondis. « Les faire droits, ça aurait été trop simple ! », s’amuse le jeune homme. Un beau résultat, esprit Gaudì, mais côté pratique, ce n’est pas vraiment ça : « C’est dur à enduire et à meubler. » Arrivé dans le salon, on se croirait sous les tropiques. Grâce à une isolation performante et de grandes surfaces vitrées orientées plein sud, il fait plus de 25°C. Et tout cela sans chauffer. Difficile à croire lorsque l’on peine, chez soi, à atteindre 19°C. « En été, on se protège grâce à des stores, mais là, on préfère emmagasiner la chaleur pour l’hiver », explique Nicolas Delbarre-Caux. Mais il n’y a pas que la température : l’atmosphère, elle-aussi, s’avère très chaleureuse. Tommettes oranges au sol, enduits en terre et lambris sur les murs, troncs d’arbres en guise de décoration… « Les bois sont des essences locales. Certains proviennent d’arbres que j’ai plantés petit. »

(Photo Nicolas Delbarre-Caux)
(Photo Nicolas Delbarre-Caux)

UNE SALLE DE JEUX DE RÊVE

Les trois enfants du couple ont aussi leur paradis. Avec ses murs arrondis et son sol en liège, leur chambre est un petit cocon. Même les lits en frêne sont faits maison. Au fond, la pièce s’ouvre sur une immense salle de jeux. Les éléments boisés côtoient un grand mur bleu turquoise : « Les couleurs vives, c’est possible aussi avec des peintures naturelles », démontre Nicolas. Nous sommes dans l’une des deux extensions prévues : un cube de 50 m2 rajouté juste derrière la maison. Ses 4,2 mètres de hauteur lui permettent de bénéficier, lui-aussi, de fenêtres exposées plein sud. La deuxième extension n’est pas encore réalisée.

CARRELAGE INTERDIT DANS LA SALLE D’EAU

De retour dans la partie d’origine, passé les toilettes sèches, on arrive dans la salle de bain. Un parquet en bois massif, du liège au-dessus des lavabos, un enduit marocain sur les murs de la douche… Pas une trace de carrelage. « Pourquoi utiliser un matériau aussi froid dans une pièce où l’on a besoin d’avoir chaud ?, interroge le propriétaire. Malgré son intérêt technique, le carrelage est vraiment le pire des matériaux. On a tendance à reproduire les choses par habitude, parce qu’on l’a vu chez son voisin ou ses parents, sans se poser les bonnes questions. Contrairement aux idées reçues, le mur en terre absorbe bien la vapeur d’eau. »

LE SOUS-SOL OU L’ANTRE DE L’AUTO-CONSTRUCTEUR

Le clou de la visite est gardé pour la fin. Au sous-sol, il y a bien sûr l’atelier de l’auto-constructeur. Mais c’est aussi là que se cachent le chauffe-eau solaire et la ventilation. Si Nicolas a réussi le pari de réduire par 40 la consommation énergétique (label Minergie-P à l’appui), c’est aussi grâce à ces deux installations. Les 12,5 m2 de panneaux solaires permettent de chauffer l’eau et l’air de la maison en cas de besoin. Et qui dit habitation étanche et isolée, dit ventilation adaptée. La VMC double flux (ventilation mécanique contrôlée) est indispensable : elle permet à l’air d’être renouvelé sans faire chuter la température, puisqu’un système permet de récupérer la chaleur et l’humidité.

ENVIE DE SE LANCER ?

Luminosité, chaleur, esthétique, confort… La visite nous a convaincus. Mais de là à se lancer… « Il vaut mieux être bien informé sur les matériaux et les techniques, et surtout, prendre son temps. Comprendre le fonctionnement global d’une maison permet de faire des choix cohérents. C’est important, aussi, de se questionner en permanence, pour ne pas reproduire forcément ce que fait le voisin », conseille Nicolas. Construction ou rénovation ? « Rénover, c’est plus accessible financièrement, surtout quand on fait tout soi-même. » Mais la rénovation amène aussi son lot de galères et de mauvaises surprises… « J’ai passé plus de 3 000 heures sur le chantier. Actuellement, je travaille sur la maison tous les matins de 6 h 30 à 8 h. Mon temps libre, je le consacre intégralement à ma famille et ma maison. » En bref, mieux vaut aimer les travaux, ou alors, avoir les moyens de les faire faire.

Reportage par Nathalie Picard

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L’expo au Bij : portraits de bénévoles

Stagiaire au Bureau info jeunesse, Léo Penot a voulu mettre en valeur les jeunes et le monde du bénévolat, à travers une expo photos.

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Jeunesse et bénévolat sont-ils incompatibles ? Absolument pas, à en croire Léo Penot. Âgé de 20 ans et stagiaire au Bureau information jeunesse (Bij), il a voulu se lancer dans un projet pour favoriser la citoyenneté chez les jeunes. « Les deux sont reliés », assène-t-il. Durant le mois de juillet, lui et le Bij vont le prouver grâce à l’expo Portraits de bénévoles.

Un projet dont la réflexion a débuté en janvier, suite à ce constat : « On a remarqué qu’il n’y avait, finalement, que très peu de mineurs qui venaient au Bij. Sans oublier le manque de reconnaissance qu’a parfois le bénévolat auprès des jeunes… » Un terreau idéal pour Léo, afin de façonner et construire son action qu’il dit « citoyenne ». Au final, un travail de longue haleine, « difficile » même, durant lequel Léo a sacrifié tous ses weekends pendant plus de six mois, « à motiver les troupes ».
Les troupes, ce sont les jeunes (certains n’ont que 13 ans !) qu’il a pris sous son aile et qu’il a accompagnés sur différentes actions de bénévolat. « Avant, leurs amis leur disaient : “ Pourquoi le bénévolat ? C’est un truc de vieux ! ” Maintenant, ils comprennent mieux ce monde et ont complètement changé d’avis. » Toutes et tous se sont engagés auprès de sept associations du coin : Gloriette Festival, la Banque alimentaire, la Tablée du samedi pour le Secours catholique, Handisport, Aucard de Tours, le don du sang et la Maison des jeux de Touraine. En résulte donc une exposition intelligente et citoyenne qui met en lumière le bénévolat des jeunes et leur engagement. Une trentaine de photos, des objets, des témoignages…

« Cela permet d’avoir un autre regard sur les jeunes : eux aussi peuvent s’engager. Eux aussi peuvent être citoyens, même si tous n’ont pas l’âge de voter. Les chiffres prouvent que les 15-25 ans sont de plus en plus intéressés par le bénévolat. Avec, on se forge une personnalité, on mûrit plus vite. C’est une véritable démarche, il y a une vraie réflexion derrière tout ça », avance Léo. Avant de lancer, en souriant : « Une fois dans le bénévolat, on devient vite “ accro ” ! »

EN BREF
C’EST QUAND ET OÙ ?
L’exposition Portraits de bénévoles aura lieu du 1er au 31 juillet, au Bureau information jeunesse (Bij) de Tours, situé au 78 rue Michelet. Entrée libre. Vernissage ce mercredi 1er juillet, à 17 h. Les autres jours, ouverture du lundi au jeudi, de 13 h à 18 h, et le vendredi de 13 h à 16 h. Contact : 02 47 64 69 13.

RAPPELEZ-VOUS…
Pour celles et ceux qui ont fait un tour à Aucard cette année, vous êtes sûrement tombés sur de jeunes gens, munis d’une immense pancarte en carton (notre photo). Ils étaient là pour donner infos pratiques ou encore renseignements sur les autres festivals de la région… Il s’agissait de jeunes qui participaient au travail Portraits de bénévoles dont nous parlons ici. Leur histoire, leur avis, leur photo, à retrouver au Bij pendant l’expo !
CULTURE_BV

LES ASSOS QUI ONT MARQUÉ LÉO
« En premier lieu, la Tablée du samedi, du Secours catholique. C’est un moment convivial, les bénévoles sont toujours là, même si ça se finit le samedi à 22 h. Idem à Aucard de Tours, c’était hyper-sympa. Je citerais aussi Handisport : beaucoup d’engagés et tous étaient à fond dedans. Ils prenaient du temps pour nous parler, alors qu’ils avaient des

A La Riche, le ballet des balais

Avec Corps de ballet, le collectif Zirlib souhaite mettre un coup de projecteur sur les femmes et hommes de ménage du coin.

Corps de ballet et ses balais, à La Riche (photo tmv)

La Riche, à deux pas de la mairie. Sur la petite place qui borde la rue du 11-Novembre, une quarantaine de balais se tiennent droit comme des piquets. Ils traversent un parterre d’herbe. Les autres se trouvent square Marcel-Pagnol. Là même où sont exposées des photos d’hommes et de femmes de ménage.

Parce que c’est cela, le propre du projet Corps de ballet : « Rendre visible ces gens qu’on ne voit jamais », comme le présente Frédéric Hocké, plasticien du collectif Zirlib. Inscrite sur chaque balai posé au centre-ville de La Riche, une phrase extraite d’une interview avec un(e) de ces technicien( ne)s de surface. Accrochés aux manches, des moulages de mains d’habitants qui se sont prêtés au jeu, du passant lambda à la serveuse de bar. « Les gens accueillent très bien l’installation. Et on peut voir à quel point une femme de ménage est importante. C’est au-delà du simple ménage. Parfois, elles aident aussi les personnes âgées à monter leurs courses », donne en exemple Frédéric.
Pour faire valser les clichés, le collectif a aussi installé une expo photos. « Un travail sur l’intime », souligne Mohamed el Khatib, le responsable du projet. Immortalisées par la photographe Marion Poussier, ces femmes de ménage des environs se retrouvent placardées dans les centres-villes de La Riche et de Joué, jusqu’à la fin du mois. Un véritable ballet de corps.

Pour elles, c’est une fierté. « Cela prouve qu’elles peuvent être coquettes, drôles, cultivées et qu’il y a un amour de leur travail », précise Frédéric. Dézinguer une vision faussée du métier et les mettre en valeur : un vrai « coup de projecteur qui les a ravies », sourit Mohamed. Le collectif en a même créé un flipbook : un enchaînement d’images, de portraits des femmes et des hommes rencontrés pour le projet. Comme si leurs corps dansaient. « On leur a montré le film en avantpremière (lire programme ci-contre, NDLR). Elles étaient émues, leurs corps étaient poétiques. Cela a une valeur symbolique, on déplace le regard », explique Mohamed. Avant de rappeler : « Il n’y a aucune prétention sociologique derrière tout ça. On veut juste mettre en lumière un métier de l’ombre. »
Aurélien Germain

EN BREF

(Photo Marion Poussier)
(Photo Marion Poussier)

C’EST OÙ ET QUAND ? Le projet Corps de ballet est un projet participatif à l’initiative de Culture O Centre, en partenariat avec La Riche et Joué. À voir :
> L’expo photos des femmes et hommes de ménage est installée jusqu’au lundi 27 avril. Il suffit de se balader dans les centres-villes de La Riche (centre social Equinoxe, mairie, square Marcel-Pagnol…) et de Joué-lès-Tours (quartier de la Rabière, mairie, Espace Malraux…) pour la découvrir.
> L’installation plastique avec les balais se tient jusqu’au 27 avril également. Elle débute en face de la mairie, se prolonge par le centre commercial rue du 11-Novembre et prend fin au square Pagnol.

DES SPECTACLES Moi Corinne Dadat
> Moi, Corinne Dadat. Mohamed el Khatib a observé cette femme de ménage faire son métier dans un lycée. Témoignages, confidences, expérience. Juste avant le spectacle, projection du flipbook et performance amateur de femmes de ménage de La Riche et Joué.
Jeudi 23, à 20 h 30, à l’Espace Malraux de Joué. De 6,30 € à 14 €.

> Finir en beauté parle de la disparition de la mère de Mohamed el Khatib. Enregistrements sonores et vidéos qui montrent les décalages culturels entre sa famille venant de Tanger et le milieu hospitalier.
Vendredi 24, à 20 h 30, à La Pléiade de La Riche. De 8 à 12 €.

Reportage : à bord de l’Hermione

Alors que L’Hermione s’apprête à prendre le large pour rejoindre les États-Unis, tmv est allé à la rencontre de ceux qui vibrent au rythme de ce navire d’exception.

Photo de Patrick Lavaud
Photo de Patrick Lavaud

Belle, majestueuse, royale… La dame en question est une célèbre frégate du XVIIIe siècle. Dans le bassin des Chalutiers, on ne voit qu’elle. La fierté rochefortaise dont tout le monde parle : L’Hermione. Depuis le 22 février, le trois mâts a jeté l’ancre à La Rochelle (1). Dernière ville où le navire fait escale avant sa grande traversée jusqu’aux Amériques.

Mais avant de mettre le cap sur les États-Unis, l’heure est aux derniers préparatifs. À bord, pas le temps de chômer. Avant le départ, il faut encore s’occuper des mâts de perroquets, des vergues, des cordages, de l’installation des voiles… Les bénévoles et les membres de l’équipage sont donc sur le pied de guerre, même si tous ne sont pas présents. « Les bénévoles ne peuvent pas tous arrêter leur activité professionnelle pendant plusieurs mois. C’est essentiellement les marins professionnels qui sont là. Les gabiers se relaient pour leur prêter main forte » explique Marine Villartay, de l’Association L’Hermione- La Fayette. Elle est là, la magie de ce voyage. La grande majorité de l’équipage est loin d’être expérimentée. Alors qu’au XVIIIe siècle, l’équipage de L’Hermione se composait de 196 hommes, la version XXIe siècle a été réduite à 78 personnes à bord avec seulement 17 marins professionnels.
Les gabiers, les jeunes recrues volontaires — un tiers de femmes, moyenne d’âge 27 ans — composent la majorité des troupes. C’est sur eux que repose la réalisation des manœuvres manuelles. Eux que l’on voit grimper là-haut sur les gréements tels des acrobates sous les regards émerveillés et le crépitement des flashs rochelais. « On est habitués. La difficulté, c’est de constamment faire attention avec le matériel, les cordages… C’est un bon exercice car en navigation c’est pareil, il faut toujours être vigilant », assure Nicolas Chambon, 26 ans, gabier volontaire. Cet étudiant en gestion à La Rochelle, fait partie des 160 gabiers élus pour la traversée – en mer ils ne seront que 54 pour permettre un roulement au cours des différentes escales (cf. carte). Un rêve de gosse devenu réalité pour ce jeune Rochefortais. « J’ai suivi la construction du bateau depuis tout petit. Tous les ans, c’était la sortie familiale. Nous allions visiter le chantier. » Alors, quand il a appris le recrutement de volontaires, le jeune homme n’a pas hésité une seule seconde avant de postuler, conscient de pouvoir vivre « une aventure unique dans sa vie ». Il a mis ses études en stand by pour profiter du voyage. Et aujourd’hui, il se retrouve à grimper de nombreuses fois par jour à plusieurs mètres de hauteur.

Des efforts intenses qui nécessitent d’être en forme. « C’est sûr, c’est très physique. Au début, le plus dur pour moi, c’était de monter sur les gambes de revers, maintenant ça va », sourit Mélanie Le Floch, les cordages plein les bras. À 25 ans, ce gabier volontaire n’en revient toujours pas d’avoir été sélectionnée parmi les 800 candidatures. « Je ne suis pas une voileuse. Je ne pensais pas avoir ma chance. C’est ça qui est bien ici. C’est que contrairement à d’autres équipages, où les gens sont mutés, nous on a tous choisi d’être là. »

lexiqueJustement pourquoi est-elle là ? « Pour le côté historique. J’avais visité le bateau en août 2013 et au cours de la visite, j’ai appris que l’association cherchait des volontaires. » La jeune femme a pris sa plus belle plume pour écrire sa lettre de motivation et préparer son CV. Bingo ! Candidature retenue. Si Mélanie a été recrutée comme ses camarades, c’est parce qu’elle a réussi l’épreuve test : monter dans la mâture sans avoir le vertige. Mais au final, le test de vérité, c’était lors des essais en mer. « Comme beaucoup, j’ai été assez malade. Je n’avais jamais navigué avant. C’est un rythme à prendre. »
Yves Henry, 61 ans, bénévole, ajoute : « C’est pas le Club Med, c’est une discipline quasi militaire, car en mer y’a pas le droit à l’erreur. » Lui, qui fait partie des premiers bénévoles chantier, ne participera pas à la traversée. « Je suis trop vieux maintenant pour un tel voyage », dit -il. Mais qu’importe. Pour lui, l’essentiel est d’avoir participé « à ce projet fou ». À bord, c’est un rythme à prendre notamment pour l’organisme. En mer, les gabiers sont divisés en tiers : bâbord, tribord, milieu. Chaque tiers, partage le même rythme de vie. Les gabiers travaillent 4 h, se reposent 8 h, mangent et reprennent 4 h ainsi de suite. « Du coup, j’ai l’impression de ne faire que manger », plaisante, Mélanie. Question intimité, faudra repasser. Ils sont dix-huit par chambres filles et garçons confondus. Hamacs et bannettes superposés font office de lit.
Et pendant le temps libre, on s’occupe comme on peut. « On fait du yoga, pour se détendre, on joue aux cartes… », confie Thiphaine Gautier, 28 ans, gabier volontaire. Ça change des réseaux sociaux. Mais tous l’assurent : à bord, ils n’ont jamais le temps de s’ennuyer. On les croit sur parole.

 (1) Avant d’être offerte aux yeux des passants, L’Hermione a dû passer plusieurs jours au port de commerce de La Rochelle à la fin janvier, pour y subir des travaux de carénage (inspection de la coque et peinture).

Photo de Patrick Lavaud
Photo de Patrick Lavaud
Photo de Patrick Lavaud
Photo de Patrick Lavaud

Le Hobbit 3 : épique et fantastique

Avec Le Hobbit 3 : la bataille des cinq armées, Peter Jackson met en scène la Terre du Milieu pour la dernière fois. Épique et fantastique.

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Retour au sommet de la Montagne Solitaire. Les 14 membre s de la Compagnie, menée par Thorin Ecu-de-Chêne, observent, impuissants, le dragon Smaug, tout feu tout flamme, attaquer les habitants de Lac-ville. Mais ce n’est que le commencement de la bataille finale. Les armées déboulent au pied de la Montagne, convoitée par tous. Les Nains, les Humains puis les Elfes, ainsi que les Orques et les Wrags, s’affrontent à coup de hache, d’épée et de tête. Le retour imminent de Sauron plane sur la Terre du Milieu.

Après avoir adapté des livres d’environ 1 200 pages en trois heures au cinéma, Peter Jackson réitère l’expérience sur une centaine de pages seulement. Après un travail colossal de concision pour le Seigneur des Anneaux, c’est, cette fois, l’exercice inverse qu’il a dû réaliser. Il faut avoir une bonne dose d’imagination et le cinéaste a prouvé qu’il n’en manquait pas. Mais ce troisième volet ne restera pas dans les annales pour son scénario.
Pour combler ce vide, le paquet a d’abord été mis sur la photographie. Chaque image est magique : on est happé par l’univers de la Terre du Milieu. Les paysages néo-zélandais, plaines verdoyantes, sommets rocheux et quelques plages de sable fin s’accumulent devant la caméra 3D de Peter Jackson. Ceci à un tel point qu’un effet carte postale se fait sentir. Un peu trop peut-être. Avec un tournage à 48 images par seconde (deux fois plus que dans le cinéma traditionnel), la saturation des couleurs et la netteté des paysages rendent les scènes encore plus réalistes.

Dans ce troisième Hobbit, Peter Jackson se lâche aussi dans des séquences folles, très psychédéliques, auxquelles le réalisateur ne nous avait pas habitués dans ses derniers films. On retiendra notamment la montée de certaines individualités. Thorin qui se bat contre la maladie du dragon, ou Tauriel et sa découverte des sentiments s’affirment. Après une aventure de groupe, les quêtes s’individual isent peu à peu. La transition avec la trilogie du Seigneur des Anneaux se fait au fil de l’histoire, entre les différentes anecdotes de Bilbo et la construction du personnage de Legolas. La boucle est bouclée. Que les fans se rassurent : les scènes de combats sont toujours là, et encore plus cet opus !
Épique est sans conteste l’adjectif à même de décrire au mieux le film. Pour les grandes scènes de batailles (plus d’une heure est consacrée aux combats). Épique pour les séquences héroïques qui s’enchaînent, épique parce qu’on reste en haleine jusqu’à la fin du film. Au moment du générique, un sentiment de nostalgie s’impose quand Bilbo rentre dans la Comté. La Terre du Milieu apparaît pour la toute dernière fois. C’est la fin d’une ère.


NOTE : ***

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TOUJOURS EN SALLE
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TIENS-TOI DROITE *
Critique du machisme omniprésent dans la société, changement des mœurs, indépendance de la femme… Il y a plein de bonnes intentions dans ce second long métrage de Katia Lewkowicz, qui fait le grand écart après avoir notamment joué dans Les Infidèles et la série Hard. Mais le spectateur se perd dans les trop nombreuses histoires. Saluons tout de même le jeu des actrices principales (Marina Foïs, Noémie Lvovsky et Laura Smet), fortes d’une grande sensibilité.
L.B.

HUNGER GAMES **
Des sensations vraiment mitigées à la fin de la séance. Cette première partie critique la société de façon intéressante. Mais les scènes les plus palpitantes commencent quand le film se termine. On a l’impression de passer son temps à attendre un peu d’action et on termine sur sa faim. Le film est divertissant mais un peu creux, avec le sentiment que tout se passe dans la suite. Et les lecteurs de la première heure seront déçus des changements par rapport au livre.
L.B.

LES HÉRITIERS ***
Des élèves de seconde d’un lycée de Créteil participent, à l’initiative de leur prof d’Histoire, au Concours national de la Résistance. Le film casse bien de nombreux préjugés mais tombe parfois dans le cliché. L’effet Entre les murs (on peut d’ailleurs remarquer une ressemblance entre les deux affiches) se fait sentir jusque dans la réalisation : l’accent a été mis sur l’adaptation de l’histoire vraie. L’émotion n’en est que plus forte, peut-être un peu trop.
L.B.

NOTATION :
**** CULTEissime
*** TOPissime
** PASMALissime
* BOFissime
X NULissime

Reportage au Hellfest : côté ambiance !

Le Hellfest, c’est quoi ? Un festival metal démentiel, 152 000 personnes sur trois jours, une demande en mariage, de la bière, des gens déguisés en lapin et des tonnes de décibels. Tmv y était et vous raconte l’ambiance, avec galerie photos en prime.  

L'arbre Hellfest (Photo tmv - Aurélien Germain)
L’arbre Hellfest (Photo tmv – Aurélien Germain)

Samedi 21 juin, tôt. Très tôt. Trop tôt. Chaussures parées à être martyrisées : OK. Tee-shirt de groupe : OK. Échauffement de la voix : OK. Foie prêt à encaisser : OK. La liste était remplie, j’étais donc préparé à assister de nouveau à ce Hellfest, cuvée 2014. L’affiche la plus monstrueuse que ce festival (400 personnes à ses débuts !) ait proposé.
Car cette année, le Hellfest a vu grand, très grand. Au total, près de 152 000 festivaliers ont foulé le sol de Clisson, pour assister à plus de 160 concerts (le compte-rendu peut se lire ICI).

Balavoine, caddie et guitare géante

 Clisson, justement. Petite ville de 6 600 habitants, en Loire-Atlantique, qui vit au son du metal et du hard rock pendant trois jours. En arrivant près de la gare, direction la navette qui emmène au site contre deux petits euros. Au volant, Josiane, la cinquantaine, sourire aux lèvres (oui au fait, désolé, les Clissonnais sont ravis d’accueillir autant de festivaliers. Un bonheur pour les commerçants) Du Balavoine en fond sonore, ça calme.  « Oula, mais tu t’es fait quoi à la main ? », lance-t-elle à l’un des passagers, avec son plâtre improvisé. « Euh, accident de caddie ! » Éclat de rires général.
(Oui, précision : le festivalier du Hellfest aime organiser des combats en caddie. Toi-même, instruis-toi en regardant ICI)

En roulant vers le site, on zieute les tee-shirts de tout le monde. Signe de ralliement et de reconnaissance ultime, un point c’est tout. Des dizaines de festivaliers descendent faire leurs courses (= bière, bière, saucisson, bière, chips, bière, eau… et bière). Ça crie, ça chante, ça sourit. Le pied. Arrivé au rond-point d’entrée du festival, une immense guitare de 10 m de haut trône fièrement. Réalisée par l’artiste bordelais Jean-François Buisson, elle a été offerte à Clisson par le Hellfest !  Tout de suite, on est happé par une ambiance de folie. Les décibels sont portées par le vent, des milliers de gens déambulent, font des coucous aux policiers (aucun incident en neuf ans, alors ils sont plutôt tout sourire !), beuglent, mais sont heureux.

Une mini-ville

Que ce soit pour le néophyte ou l’expert du festival, une chose est claire : le Hellfest impressionne. Surtout cette année. Imaginez la bête : un quartier grandeur nature a été installé. Calqué sur celui de Camden, à Londres, on y trouve des stands de prévention, de tatouage, de vente de Doc Martens…
Au milieu, un rond-point avec une énorme tête de mort blanche, qui jouxte l’Extrem Market. Un gigantesque marché, où les métalleux achètent tee-shirts, casquettes, tasses aux couleurs de Black Sabbath et autres…  Pour le reste, vous n’avez qu’à imaginer le Disneyland pour metalleux… Une grande roue, des bars, une petite forêt, des vignerons qui font goûter leur Muscadet (chaque année, ces derniers vendent environ 5 000 litres au Hellfest), un espace VIP/Presse, six scènes, des stands de nourriture ou de pros du secteur…

« Personne ne t’insulte »

La veille, quelqu’un a demandé sa copine en mariage en plein festival (elle a dit oui, ouf). Ce samedi, c’est la folie partout. L’ambiance est mortelle (hé hé), tout le monde a le sourire vissé aux lèvres (dommage pour le cliché), certains sont déguisés (on a repéré un lapin, deux Elvis, un en string Borat, des pirates, des vikings, un déguisé en pénis géant, un autre avec un tee-shirt Céline Dion ou encore un Mario Bros…).
Sous un soleil de plomb (on tape déjà les 28° à l’ombre), beaucoup de festivaliers naviguent torse-nu ou en soutien-gorge. On a croisé une femme nue, mais notre décence nous interdit d’en parler ! Il n’empêche qu’ici, « les filles ne sont jamais embêtées. Tu peux te balader en mini-jupe, ou en soutif, personne ne te juge, ne t’insulte, et te poursuit pour avoir ton numéro », raconte Julie, 29 ans. Oui parce qu’en plus, sachez, braves gens, que la gente féminine a explosé ses effectifs dans le metal. La preuve au Hellfest, ELLES sont partout ! On tord le cou au fameux « metal = musique pour hommes ».

L’attente tranquille

Bon au fait, sachez aussi qu’au Hellfest, on attend. On attend pour tout. Pour aller aux toilettes, prendre des jetons, acheter à boire, se laver, aller au camping, prendre une bière, une deuxième bière, on attend en attendant l’attente d’attendre.  Heureusement, tout ça passe plutôt bien grâce aux 2 700 bénévoles d’une gentillesse inouïe. Impossible de ne pas saluer leur boulot monstre. Dans le lot, 1 250 ont été recrutés par Animaje, contribuant à financer le départ en vacances de 460 jeunes de la vallée de Clisson. Classe.
Au milieu de tout ça, il y avait aussi plus de 500 journalistes, venus du monde entier, de tous les supports. On a même croisé Maxime Musqua venu réaliser un défi pour le Petit Journal (à visionner ici). Déguisé en hippie, il a déambulé au Hellfest en quémandant câlins et bisous (tout le monde lui a rendu !), puis a profité d’un concert pour faire un slam dans la foule
on peut le voir venant de la gauche juste là :
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Venus de partout

D’ailleurs, en parlant de monde entier, près de 35 % des festivaliers ici sont étrangers. Djihnbah, par exemple. Ce jeune de 19 ans est venu du Bengladesh (« ça fait longtemps que j’économise ! », sourit-il). On ne sait pas pourquoi, mais il a un skate accroché dans le dos. Il a visiblement forcé sur le houblon, mais on l’aime bien. Surtout quand il s’excuse et part en courant comme un dératé, parce que son groupe fétiche a commencé. Idem pour d’autres personnes croisées, débarquant tout droit du Mexique, du Laos, ou encore de l’Australie et du Liban !

Un million de litres de bière

Alors avec tout ce monde, ça en fait de la bière qui file direct dans les gosiers (dimanche, il a fait 32°, la voilà notre bonne excuse). Et ça tombe bien, Kronenbourg, fidèle au festival, avait prévu un million de litres pour les trois jours ! En revanche, cette année, Christine Boutin n’a pas voulu polémiquer avec la marque de la bière. En 2010, elle avait écrit un courrier au Président de Kronenbourg pour lui demander de « cesser ce festival qui promeut et véhicule la culture de la mort ». Bizarrement, avec plus de 3 millions de demis servis, la lettre est restée sur un coin de bureau…

Peace and rock ‘n’ roll

Bah oui, c’est comme ça, le Hellfest. Certains veulent interdire un festival « satanique », « anti-chrétien » ou encore « dangereux pour la jeunesse » (à lire l’article de Konbini ICI) … Sauf que ça ne fonctionne pas et que l’ambiance est toujours aussi bonne. D’ailleurs, c’est drôle : tout le monde est ami avec tout le monde pendant ces trois jours. On ne se connaît pas, mais on s’aime. On ne va pas dire que ça fait hippie (un coup de casque de viking est vite arrivé), mais c’est du peace & love, façon rock ‘n’ roll. Les fleurs sont remplacées par des pintes ; les danses baba-cool sont remplacées par des wall of death. Un wall of quoi ? Mais si, ça :
[youtube width= »400″ height= »250″]http://www.youtube.com/watch?v=73d8pMnMbKg[/youtube]

Le camping de l’Enfer !

Avec tout ça, niveau ambiance, on a oublié le camping. Le camping Hellfest, c’est un peu compliqué. Tu es tout fier avec ta tente Q… (chut, pas de marque pour cette-tente-qui-se-déplie-en-quelques-secondes). Sauf qu’il n’y a que ça à perte de vue. C’est comme si tu disais « rejoins-moi, je suis à côté d’un type en noir avec des cheveux longs et j’ai une bière dans la main ».
Ne compte pas dormir non plus, ça ne sert à rien. Pourtant on a essayé en se couchant vers 3 h du matin. Dur, dur, car la tradition ici, ce sont les festivaliers qui hurlent « à poiiiil » ou « apérooooo » toutes les deux minutes (et forcément, tout le camping doit crier en retour).  Alors on a pu fermer l’œil de 7 h à 7 h 30, au moins. Pas mal. Le réveil s’est fait par un rôt tonitruant, venu tout droit du fin fond des entrailles. Enfin, surtout de la tente à côté, où dormaient des Russes à l’odeur de vodka.
Mais bizarrement, le réveil s’est fait avec le sourire. Avant de retourner dans la chaleur des concerts. Chaleur météo, mais aussi humaine. Retrouver tout ce beau monde et s’éclater. Laisser ses soucis de côté, écrabouillés par les musiques pachydermiques qui ont secoué Clisson. Donc forcément, on est obligé de dire à l’année prochaine.

(Merci au Hellfest, à Roger, Ben Barbaud, et aux bénévoles)   

Aurélien Germain

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Notre galerie photos 
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Tmv déménage au Hellfest (ce week-end) !

Du 20 au 22 juin, le célèbre Hellfest – festival metal et hard rock de renom – s’installe près de Nantes. Et ça tombe bien, tmv y sera pour tout vous raconter !

hellfest-logo
On en parlait ICI début avril : du 20 au 22 juin, c’est le Hellfest, soit l’un des plus grands festivals metal et hard rock du monde (et l’un des plus énormes de France, d’ailleurs !). Installé à Clisson, près de Nantes (44), c’est un peu la messe pour tout bon chevelu qui se respecte.

Cette année, un de nos journalistes à tmv va prendre son sac à dos et assister au Hellfest. Vous pourrez donc lire le compte-rendu sur notre site internet : concerts, ambiance, animations, ou galerie photos et festivaliers.

Car au total, le Hellfest, ce sont 100 000 personnes sur les 3 jours (et c’est complet depuis janvier) et plus de 155 groupes : cette édition (l’affiche est en or, on vous dit !) verra défiler les plus grands noms, comme Black Sabbath, Iron Maiden ou encore Aerosmith et Deep Purple. Mais aussi Slayer, Kvelertak, Emperor, Lofofora, Avenged Sevenfold, Acid King, Spirit Caravan, etc. (La programmation, pour les curieux, est à admirer ICI).

Aujourd’hui, jeudi 19 juin, les festivaliers ont déjà commencé à affluer sur le site (si, si, regardez en dessous). Tmv y sera et on vous racontera tout, même le plus inavouable !

[nrm_embed]<blockquote class= »twitter-tweet » lang= »fr »><p>[<a href= »https://twitter.com/search?q=%23Hellfest&amp;src=hash »>#Hellfest</a>] Pèlerinage en cours !! <a href= »http://t.co/TJNExRgNHV »>pic.twitter.com/TJNExRgNHV</a></p>&mdash; À Jeter Prom (@AJeterProm) <a href= »https://twitter.com/AJeterProm/statuses/479549407084691456″>19 Juin 2014</a></blockquote> <script async src= »//platform.twitter.com/widgets.js » charset= »utf-8″></script>[/nrm_embed]

[nrm_embed]<blockquote class= »twitter-tweet » lang= »fr »><p>Le <a href= »https://twitter.com/search?q=%23Hellcity&amp;src=hash »>#Hellcity</a> en vidéo !! <a href= »https://twitter.com/search?q=%23hellfest&amp;src=hash »>#hellfest</a> <a href= »https://t.co/Hr46U2kxia »>https://t.co/Hr46U2kxia</a></p>&mdash; À Jeter Prom (@AJeterProm) <a href= »https://twitter.com/AJeterProm/statuses/479605569578610688″>19 Juin 2014</a></blockquote> <script async src= »//platform.twitter.com/widgets.js » charset= »utf-8″></script>[/nrm_embed]

[nrm_embed]<blockquote class= »twitter-tweet » lang= »fr »><p>Camping gates… H-1 ! <a href= »http://t.co/fVy5CLkqFg »>pic.twitter.com/fVy5CLkqFg</a></p>&mdash; Hellfest Productions (@hellfestopenair) <a href= »https://twitter.com/hellfestopenair/statuses/479575166474002432″>19 Juin 2014</a></blockquote> <script async src= »//platform.twitter.com/widgets.js » charset= »utf-8″></script>[/nrm_embed]

Une minute sur le web #20

Cette semaine encore, on a fouillé les tréfonds du web à la recherche de ces pépites.

BUZZ_PHOTO
PHOTO
C’est beau, ces photos de la photographe française Cerise Doucède. Son idée ? Illustrer les illusions du quotidien.
BUZZ_OBJETOBJETS INUTILES
Une assiette en poils, une chaise penchée, des bottes qui prennent l’eau… La designer grecque Katerina Kamprani s’est amusée à imaginer des objets du quotidien qui nous pourriraient la vie. Étrange et fascinant. Plus sur kkstudio.gr
LECTURE FACEBOOK
Comme on sait que vous êtes tout le temps à fond au bureau, on vous donne des idées de pages Facebook sur lesquelles passer le temps. On vous conseille vivement Something Magazine et inKulte. Chaque jour, du lol, de belles images et des commentaires hilarants.
LE JEU CRÉATIF
Marre de ces jeux moches et mal conçus ? Dans Draw a Stickman, c’est vous qui faites avancer le jeu en dessinant ce dont votre personnage a besoin. Donc si c’est moche, c’est de votre faute.
Également sur IOS et Android.
BUZZ_PHOTOSHOP
PHOTOSHOP : CANON DE BEAUTÉ
Le site internet Take Part s’est amusé a photoshopper des tableaux connus en modifiant les corps à la façon des magazines féminin. Ça fait un peu froid dans le dos. Plein d’autres sur takepart.com
 
FUTUR ALERTE !
Ce tumblr assez génial invente plein de pancartes venues du futur. Magasin à Jet Pack, ascenseur intelligent, transport supersonic : c’est important de prévenir. signsfromthenearfuture.tumblr. com

Une minute sur le web #13

Quand on se balade sur le web, c’est pour vous trouver ces petites pépites et vous permettre de glander 12 minutes au bureau.

LE TUMBLR
CROISONS-LES
Henri Guaino avec la coupe de Christine Boutin… Hollande mixé avec Valls… C’est le genre de croisements sur Photoshop que propose le tumblr de GuillaumeTC, un twittos suivi par plus de 11 000 personnes. Sa devise ? Juste parce que deux têtes valent mieux qu’une seule.
BUZZ_TUMBLR
LE SONDAGE
CORPS PARFAIT
La marque de lingerie Bluebella a réalisé un sondage demandant aux hommes et aux femmes leur définition du corps parfait en se basant sur le physique des célébrités. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que filles et garçons n’envisagent pas le corps idéal de la même façon…
FAIL
PAS DE BOL Sur Twitter, une Néerlandaise de 14 ans a menacé American Airlines, se faisant passer pour « Ibrahim d’Al-Qaïda ». La compagnie a répondu avoir donné son adresse IP au FBI. La gamine a flippé et s’est confondue en excuses durant des dizaines de tweets… Et s’est finalement fait arrêter à son domicile le week-end suivant.
CROWDFUNDING
SAUVEZ TATOOINE !
Save Mos Espa, c’est le projet de financement participatif lancé par le ministère du Tourisme tunisien, pour restaurer Mos Espa, le site de tournage… de Star Wars. Eh oui, la planète Tatooine, c’était là ! Les dons (ils ont besoin de 137 000 €) serviront à restaurer le site en mauvais état.
Infos sur savemosespa.org/blog
PHOTO
INTO THE WILD
Jonathan Griffiths, son truc, c’est de photographier la nature. Pour cette série, il a passé 15 mois dans une réserve canadienne dans le but de capter des animaux sauvages le plus près possible. Il n’a utilisé aucun zoom.
BUZZ_PHOTO
CAMPAGNE
LAST SELFIE WWF
a décidé de collaborer avec le réseau social SnapChat et a lancé une campagne de sensibilisation. L’ONG diffuse donc des « selfies » de dix secondes, mettant en scène une espèce animale en voie d’extinction. Avec ce message : don’t let this be my #lastSelfie (ne laissez pas ce selfie être mon dernier).
BUZZ_SELFIE
BAD BUZZ
COMPAGNIE COQUINE
Sur Twitter, une cliente d’US Airways s’est plainte du retard de son avion. Réponse de la compagnie ? Une photo pornographique d’une femme utilisant sexuellement un avion miniature. Bad buzz total, une tonne de réponses et suppression de la photo une heure après. La compagnie s’est excusée et a plaidé l’erreur de manipulation.

Le Point Haut : la culture en chantier

La Compagnie Off et le pOlau sont en plein travaux : leur ancien hangar se transforme en Point Haut de la création tourangelle. On a chaussé les bottes pour vous faire visiter le chantier qui va changer le visage de la culture à Tours.


S
aint-Pierre-des-Corps, un vendredi. Le ciel gris rogne cette matinée qui touche à sa fin. Rue des Mortiers, les bâtiments alignés et le silence. Au numéro 20, un autre espace, un autre monde : un gros pylône blanc, sur lequel est estampillé « Chantier ouvert. L’expérience a lieu ici », trône à l’entrée.
La petite allée est un chemin de flaques et de terre, trempé par la pluie du matin. Mais dans quelque temps, ce sera une véritable et authentique petite rue.

C’est ici, sur ce site industriel, que Le Point Haut prend vie tout doucement. Un futur lieu de création urbaine, histoire de renforcer le rayonnement culturel de l’agglomération de Tours.
Dans ce gigantesque chantier, la Compagnie Off et le pOlau (pôle des arts urbains) cohabitent avec la « trentaine d’ouvriers », comme le présente Pascal Ferren, chargé de projet au pOlau. Les deux acteurs occupent le terrain depuis 2001 : la Compagnie Off, fondée en 1986, est devenue emblématique des arts de la rue et se présente comme un « débordement poétique urbain ».
Pour le pOlau, ce chantier est un espace de nouvelles expérimentations urbaines. Né en 2007, ce pôle accompagne les projets artistiques et de la rue.

Jeune, à l’aise dans ses baskets, engoncé dans sa grosse veste, Pascal fait visiter le chantier. Il s’attarde sur la grande maquette de « ce lieu de travail » qui se trouve au milieu de la pièce. À ses côtés, Ariane Cohin. Le sourire vissé aux lèvres, des cheveux tissés en dreads, cette étudiante s’occupe de la permanence architecturale du site. « Il y a trois phases pour le chantier. D’abord, la rénovation des bureaux, où il y aura aussi les logements des futurs artistes », indique-t-elle.
Il y a aussi ce bâtiment neuf, adapté aux normes pour handicapés, « un lieu de vie des structures, comme ce “ coffee’’ où tout le monde mange » : un vrai point névralgique, où les membres de la compagnie se mélangent aux ouvriers munis de leur petit sac. Enfin, derrière de grandes grilles, s’élève la halle industrielle. « La troisième phase du chantier : c’est sa réhabilitation », avec le désamiantage de l’ossature métallique impressionnante. « Elle servira au pOlau pour la diffusion de spectacles, à la Compagnie Off pour leurs décors et comme atelier de création », précise Ariane Cohin.
Dans cette immense bâtisse, le fameux point haut. Une tour de 22 mètres qui s’élèvera depuis ce hangar central : « Un point rouge qui donnera un point de vue sur la gare de Saint-Pierre-des-Corps. » Chloé Bodart, architecte à la tête du chantier culturel, précise que l’équipe travaille « beaucoup sur Google Earth. Ce rond, il sera visible du ciel, voulant dire : c’est ici, c’est là que ça se joue ». Pour Pascal Ferren, c’est « un beau projet, vraiment excitant ».

Quelque chose qui cogite dans leurs têtes depuis longtemps : « Les premières réflexions remontent à 1998. C’est un travail de longue haleine. On a un peu la pression, car on devra le faire vivre », sourit Ariane. En attendant, c’est ce chantier que tout le monde doit faire vivre. Une véritable fourmilière. Beaucoup de charpentiers et d’électriciens. Les plus matinaux arrivent à 7 h. Les ouvriers repartent en général vers 17 h. Au milieu de tout cela, on scie, on perce, on soude. On chante aussi.
De nombreuses tasses de café vides jonchent les étagères poussiéreuses, à côté des casques empilés. Un peu plus loin, la terrasse prend forme. Le bruit est assourdissant à cause des cris stridents des perceuses. L’odeur de la peinture rouge pique le nez.
En levant les yeux, on aperçoit en face de grosses lettres collées au mur comme pour un vieux motel américain : la lettre C à l’envers, un « OFF » et un « EE ». Soit « coffee », comme le lieu où tout le monde se réunit à midi. Et comme « Compagnie Off ».

Midi approche justement. Une bonne odeur titille les narines. Au fond de la cafétéria, une femme s’affaire, concentrée dans sa tambouille. Tellement concentrée qu’elle sursaute quand on lui adresse la parole. « Désolée, j’étais à fond là… ! » Cette cuisinière courageuse, qui s’occupe aussi de la logistique, c’est Edwige. Travailleuse sociale à la base, elle n’a « que » dix bouches à nourrir aujourd’hui… « Oh mais ça, c’est rien ! Elle en a déjà eu trente ! », renchérit Pascal. Edwige n’est pas cuistot à l’origine, mais se débrouille comme une chef. « Aujourd’hui, c’est riz, lentilles, sot-l’y-laisse et pudding de semoule », indique-t-elle en naviguant de casserole en casserole, dans cette cuisine rudimentaire.
Tout autour, l’ambiance est paisible. On fume sa cigarette tranquillement, au milieu de chaînes hi-fi, de chaises de jardin et de tabourets rose fluo. Dehors, il y a un petit palmier, un bac, des vélos qui s’entassent et un faux héron. C’est bariolé. Original.
À l’image de ce lieu « d’expérimentation » qui sera inauguré en janvier 2015. « Si les occupants se l’approprient, ils feront participer le public qui, à son tour le prendra en main. En réhabilitant ces bâtiments, on touche à leurs tripes, à l’histoire des lieux », précise Chloé Bodart. Un lieu « partagé » dans une région qui manquait de création, comme l’explique Pascal Ferren. « Là, on est atypique. Notre mission, ce sera de rapprocher l’art et la ville. »
Aurélien Germain

VISITES & CONFÉRENCES
Le chantier du Point Haut est ouvert au public. Des visites sont organisées les jeudis, à 17 h. Des conférences et des « moments spéciaux » ont aussi lieu régulièrement. Il suffit de se connecter sur www.pointhaut-lechantier.com pour réserver et tout savoir.
CONSTRUIRE
L’agglomération a confié la réhabilitation de cette friche culturelle au constructeur scénographe Patrick Bouchain et aux architectes de l’agence Construire. Celle-ci a notamment réalisé le Lieu Unique à Nantes (en 1999) ou encore le Channel à Calais (2005).
LES CHIFFRES DU PROJET
4,4 M€, c’est le montant total TTC de l’opération (coût des travaux, des études ou encore honoraires, branchements, équipements, etc.). Le financement de Tour(s) plus s’élève à 3,9 M€ et 500 000 € pour la Région Centre.
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POUR ALLER PLUS LOIN
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√ L’architecte parle
Toujours sur notre site internet, retrouvez l’interview de Chloé Bodart, l’architecte de l’équipe de Patrick Bouchain qui suit le chantier du Point Haut. Elle revient sur la place occupée par le lieu dans le paysage de Saint-Pierre.

L'entrée du chantier du Point Haut (photo tmv)
L’entrée du chantier du Point Haut (photo tmv)

Regards sur le Sanitas

Olivier Pain, photographe indépendant, était présent à la Fête du Sanitas. Il livre son regard sur l’évènement à travers une photo.

Des ballons, une fanfare, des jeux. La fête du Sanitas, organisée le 29 juin 2013,  a apporté son lot d’animations. Olivier Pain, photographe indépendant qui collabore ponctuellement avec TMV, était présent. Il a choisi une photo marquante de la journée et pose son regard sur le quartier.
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Olivier Pain, photographe indépendant.
« Sur cette photo, on voit de tout. Des enfants qui dansent, de toutes les origines. Tout ce petit monde cohabite de façon intelligente. Il y a une émotion particulière avec eux. Et puis, les enfants sont l’avenir, ce sont les futurs adultes. Une partie de la prochaine cohésion sociale dépend d’eux. Cette photo donne une impression plus normale du quartier. Je dis « normale », car il ne faut pas tomber dans l’excès, positif ou négatif. Il y a également des gamins qui ne sont pas du Sanitas, et c’est intéressant car c’est un quartier qu’il faut ouvrir. »
Mohamed Moulay, chargé de développement territorial pour la ville de Tours, rebondit sur les propos d’Olivier Pain.
« Ce qui me marque, c’est le visage de la jeune fille. Elle est heureuse. On peut y voir l’innocence, la pureté d’un enfant. Alors que derrière cette image, il y a des difficultés sociales, des maux de la vie. Mais on voit que le temps d’une fête, il y a de la joie et du partage. Et derrière les parents qui observent. A ce moment-là, les enfants dansaient grâce à la Fanfare la Saugrenue.  »
Retrouvez toutes les photos de la Fête du Sanitas par Olivier Pain sur son site personnel.
Propos recueillis par GV.
Crédit photo : Olivier Pain

Reportage : Les naturistes lèvent le voile

Au fin fond d’un bois vit un camping peuplé d’irréductibles naturistes. Leur credo ? Être nus, en harmonie avec la nature. TMV est parti à leur rencontre… en restant habillé.

UNE
Deux tasses de thé posées sur la table. L’accent british entre deux tranches de rire. Heureux et tranquilles comme pas possible. Janet et Ron, 69 et 74 ans, venus de l’Essex, se dorent la pilule devant leur caravane. En plein soleil. Le grand gaillard, lunettes de playboy sur le pif et cheveux blancs bien dressés comme Clint Eastwood, relève la tête. Il regarde une femme nue passer à vélo sur le chemin. Il n’est même pas étonné et retourne à son « sudo-cul ».
Normal. Ron, est lui, aussi à poil. En vacances au Club du soleil de Touraine. Un camping dédié au naturisme. « Cela fait une quinzaine d’années qu’on le pratique. La première fois, c’était dans le Var. On a tenté, car les gens avaient l’air tellement heureux », explique-t-il avec bonhomie, jambes croisées, bien enfoncé dans sa chaise.
Une vingtaine d’emplacements sont occupés en cette fraîche fin de mois de juin. Huit hectares au calme, dans un petit bois à proximité de Cléré-les-Pins (Indre-et-Loire). Chemin escarpé et étroit, indications minimales : l’endroit est àl’abri des regards indiscrets. Et pour cause, des rumeurs et des quolibets, les naturistes en ont entendus.
« La Cap d’Agde, ce n’est pas du naturisme »
« Ici, c’est notre paradis », démine d’entrée Alain Asselinne. Le vice-président de l’association éponyme qui gère le camping est habillé. Trop froid et « pas envie de tomber malade ». Il a l’air d’un vacancier classique, avec son t-shirt et son bas de jogging trop large. « Ici, ce n’est pas le Cap d’Agde », affirme-t-il, déterminé. La célèbre plage héraultaise est pointée du doigt. Honnie par ceux qui se considèrent comme des puristes. « Ce n’est pas du naturisme. C’est juste pour naturisme1faire vendre », poursuit-il, agacé. Il a en tête des reportages télé bidonnés, l’image erronée donnée par des pratiques libertines. « Le naturisme, c’est vivre nu en harmonie avec la nature. Le nudiste, c’est celui qui aime qu’on le voit nu », répète-t- il en bon prophète.
Le prêche est relayé par les vacanciers. À l’abri du soleil, aux abords de la piscine, Raymond et Patricia, Anglais eux aussi, abondent. « On n’est pas du genre à dire aux gens de nous regarder. La différence avec l’exhibitionnisme est là. Les exhib’, ils friment ! », explique la seconde, entièrement nue, avec seulement une serviette sur l’épaule. Du coup, certains « étroits d’esprit ont de mauvaises idées sur nous et croient que c’est sale », confirme Ron.
« On ne regarde pas en bas »
À la vue des parties intimes, aucun regard déplacé venant des autres membres. Le voyeurisme, Alain Asseline le laisse aux autres. « On ne regarde pas en bas », glisse-t-il. La question habituelle à propos de l’érection, il la balaye d’un revers de la main : « Non et encore non. Ça ne se produit jamais. Il n’y a pas de problème d’excitation ! » Sa femme, Michèle, est postée près du barbecue. Elle, qui « a perdu ses complexes » grâce au naturisme, admet « regarder les beaux mecs, comme tout le monde ». Sans plus.
À une centaine de mètres, les jeux pour enfants restent vides et silencieux. Les gamins ne sont pas là. « Pas la période », répond Armand, un autre membre de l’association bien couvert et qui se dit lui-même « frileux ». Mais surtout, est-ce bien raisonnable d’exposer des gosses à des adultes nus ? « Demandez aux enfants, ils trouvent cela naturel. Au nom de quoi peut-on dire ce qui est digne et indigne de voir ? » s’exaspère Alain Asselinne. En vieux briscard, Ron tente une naturisme2boutade : « Après tout, on nait tout nu, non ? », rigole-t-il. À l’adolescence, beaucoup s’autorisent un pagne et ne veulent plus se montrer sans rien en public. L’âge ingrat. Certains reviennent au naturisme un jour, d’autres deviennent des « textiles » (NDLR : le surnom donné aux individus habillés) à jamais.
Toujours est-il qu’il y a un sacré déficit de jeunes. Le mouvement reste grandement porté par des soixante-huitards, à l’image d’Armand, qui a commencé à pratiquer cette fameuse année. « On essaye de remédier à ce vieillissement », concède Alain Asselinne. Le rapport avec la nature semble avoir changé et passe au second plan, derrière le bien-être individuel. Le mouvement apporte « la liberté », « la satisfaction de ne pas avoir du sable dans le maillot de bain », répondent-ils en choeur. Peu évoquent une symbiose avec l’environnement. « L’important, c’est d’être respectueux de soi-même et des autres », conclut le vice-président. Et si l’essentiel était finalement là ?
Aurélien Germain et Guillaume Vénétitay
EN LIEN : naturisme, ce qu’il faut savoir !

Reportage : des autistes chez eux

Nous avons passé la journée au Maisonnées, une structure qui accueille des adultes autistes. Ici, ce sont des résidents, ils ont leur chez-soi et leurs activités. Le but, c’est qu’ils vivent dans de bonnes conditions.

Nous avons passé la journée aux Maisonnées, une structure qui accueille des adultes autistes. Ici, ce sont des résidents, ils ont leur chez-soi et leurs activités. Le but, c’est qu’ils vivent dans de bonnes conditions.

 

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