Égalité : "Le combat continue !"

A l’occasion du trentenaire de la Marche pour l’Egalité et contre le racisme, le collectif D’ailleurs nous sommes d’ici 37 compare la situation actuelle et celle de 1983.

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Le collectif D’ailleurs nous sommes d’ici 37 participera à plusieurs actions pour célébrer les 30 ans de la marche pour l’égalité et contre le racisme. Mounia Ewanje Epée, militante, Driss El Mokadem et Mustafa Ramdane, mobilisés en 1983, estiment que la lutte est loin d’être terminée.
Le contexte a-t-il beaucoup changé entre 1983 et 2013 ?
Driss El Mokadem : Rien n’est réglé, le combat continue. Il existe toujours des inégalités importantes. La différence, c’est qu’on n’était pas encore dans le chômage de masse et que le Front national n’était pas à un niveau si élevé.
Mounia Ewanje Epée : Enfants d’immigrés ou pas, il y a toujours des discriminations si l’on vient d’un quartier populaire. L’idée, c’est de dire que les inégalités qui sont opposées à une minorité rejaillissent, de fil en aiguille, sur tout le monde. Les inégalités doublent quand on a une couleur différente, triplent si l’on est une femme. Mais il ne faut pas se tromper de colère. C’est sur l’égalité des droits dans son ensemble qu’il faut progresser.
Quelle part les hommes et femmes politiques ont-ils dans ce climat ?
Mustafa Ramdane : Ce ne sont pas les Français qui sont responsables. Ce sont tous les gouvernements depuis 1983 qui instrumentalisent, divisent. On est solidaires avec Mme Taubira face à toutes les attaques, mais pas de son gouvernement qui est dans une posture qui stigmatise.
M.E.E : Sur les discours, on peut citer celui de M. Valls contre les Roms, qui ne change pas fondamentalement du précédent gouvernement. Et il y a eu des promesses non tenues, comme le droit de vote des étrangers non communautaires aux élections locales.
Est-il possible de recréer un mouvement social dans les quartiers populaires aujourd’hui ?
D.E.M : C’est le défi réussi par la marche de 1983. Il n’y a pas de recette miracle. Mais il faut regagner le terrain dans ces quartierslà. Aujourd’hui, il y a un vide idéologique dans les quartiers populaires qui empêche de se projeter dans une dimension collective. Et ce vide ne profite pas aux progressistes.
Plus d’infos sur les actions à venir sur dnsi37.thefreecat.org