D’Imag’in au Potager Electronique

Chaque semaine, Doc Pilot vous offre une chronique de ses voyages culturels en terres tourangelles.

Claire Diterzi au Nouvel Olympia
Claire Diterzi au Nouvel Olympia

Foutre Dieu de Foot ! moi aussi il me capte l’air de rien. Les supporters d’origine algérienne ont le plus de chance de gagner (ils jouent sur deux tableaux) : le plus drôle serait une finale France/Algérie… Le Brésil, l’occasion de réécouter Joao Gilberto, de s’assoupir dans sa douce musique de flemmards nantis, les harmonies de Antonio Carlos Jobim, les mots de Vinicius de Moraes, la dolce vita sud américaine, le revers doré de la médaille, le pendant aux Beach Boys et aux plages californiennes.
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La bossa exclue la sacrilège goutte de sueur, elle est un pied de nez au monde du travail, elle t’emmène jusqu’au bout de la nuit car demain sera une journée de plus à glander ; elle est amorale et politiquement incorrecte : j’adore. Les militaires, eux, ne l’aimèrent pas en 1964… Expo au Cabinet d’art de Hugues Menard et cette impression de remonter le temps, d’activer la préciosité instinctive du collectionneur au profit d’artistes élus par le choix du roi (Dominique Spiesser, Clotilde Barcat, Caroline Bartal), de marcher dans l’audace du privilège propice à générer l’achat ; j’aime les bijoux de Barcat sur la peau de ma chérie…
Retour à la vraie vie avec le Festival Imag’in initié par Pepiang Toufdy l’ex-Pyramides. J’en ai vu des artistes géniaux dans cette salle des Tanneurs : The Cure, Jo BB Fok, Trust, Bijou, Zao, Carla Bley, Michel Petrucciani, Raoul Petite, Lo Jo, Claire Diterzi, Théo Hakola, Philippe Hot Bip Laurent… J’ai vu tant et tant de concerts et de destins consacrés à la passion de créer pour le meilleur et pour le pire… Ce soir je tombe de plein pied dans la Vie, le mental oublié au profit des « roots », la joie de retrouver des musiques ethniques et fondatrices passées à la moulinette de la relecture du nouveau siècle, Waloobeach Consortium pour la musique afghane en rencontre du hip hop et de l’électro, Broussaï pour du reggae d’excellente facture au service de textes en français mais pas franchouillards : le propos est humaniste et engagé et l’adhésion du public, immédiate…
Le Nouvel Olympia devient le Théâtre Olympia et tout le monde se réjouit de voir Jacques Vincey identifier sa direction vers un renouvellement global et assumé de la programmation du lieu (sait-il que le cinéma Olympia tenu en place de son théâtre par la famille Miglioni diffusait le porno des seventies ? )… Comment ne pas penser à l’arrivée de Thomas Lebrun, à l’aspect bénéfique de la redistribution des cartes… Soirée Venez Voir ! pour présenter le projet et le calendrier ; en cadeau un plateau de performances, d’Armengol à Larrieu en passant par Claire Diterzi. Elle nous invite dans l’intimité d’une répétition de nouveaux titres, et c’est bon, très bon ; forte envie de la voir ainsi toute seule à la scène…
Le Potager Electronique, crée, cultivé et maintenu en vie par Les Hommes Verts, est un passage obligé vers l’initiative citoyenne et désintéressé, une manifestation dédié aux artistes mais aussi à leur public. Nouvelle édition avec coté cour coté jardins, le premier jour à la Gloriette, le deuxième au Projet 244. On plane avec Peter Pitches toujours dans le beau, l’éthéré, la mélodie au service d’un trip entre les étoiles dans un doux spleen post-romantique : les petit-enfants du Cure de « seventeen seconds ».
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Comme beaucoup j’étais venu pour voir Minou, le nouveau projet des ex-Surgeries. Démarrage du concert en trombe, la promesse d’un set jouissif et mémorable, mais dès le troisième titre on tombe dans de la variété 80, et… ça fait chier de voir ça, tant il semble évident de les voir courir après « le tube », en vain… GB le nouveau projet de Stephan (le clavier de Funk Trauma) envoie fort du groove et de la technique, intense sur le son et constant sur la longueur… Retour at home fenêtres ouvertes avec le premier album de Tin Machine, la guitare de Gabrels à fond dans la nuit et la ville…  Il flotte ce samedi, youpi !! Youpi pour le Potager qui se donne au sec (ouf !), youpi pour le Temps Machine où se produit l’Imperial Tiger Orchestra, les suisses conservateurs d’un funk éthiopien malmené sur ses terres. Pas une des personnes présentes ne vous dira qu’elle ait regretté d’être venu. A l’instar d’un UB40 assimilateur du reggae, d’un Eric Clapton assimilateur du blues, des libanais Yacoub assimilant la vieille chanson populaire française dans Malicorne, le groupe assimile cette musique éthiopienne au delà de sa peau claire, la fait sienne et la porte avec force et respect. Ca groove grave et c’est le dance-floor à deux pas de la plage… Au matin place du Grand Marché la brocante s’installe…

Le régime adieu gluten : info ou intox ?

Pour les adeptes du régime sans gluten, si t’es free, t’as tout compris. Faut-il suivre cette mode alimentaire ? Nos réponses.

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Jennifer Aniston et Victoria Beckham ont dit adieu à l’avoine, l’orge, l’amarante, l’épeautre, le kamut, le seigle et le blé. Depuis, elles jurent avoir perdu 10 ans, gagné 340 neurones et pouvoir courir le marathon de Paris. Faisons le point sur les arguments entendus.
Le sans gluten, c’est naturel : faux.
Le blé est cultivé (et mangé) depuis la nuit des temps. Le sans gluten est un vrai régime, réservé aux personnes souffrant de la maladie cœliaque. Cette pathologie impose la suppression stricte du gluten car elles ne peuvent assimiler cette protéine contenue dans plusieurs céréales. 1 % de la population est concerné. Or maintenant, de nombreuses personnes se disent intolérantes au gluten et l’ont donc exclu de leur alimentation.
Sans gluten, la vie est plus belle : vrai et faux.
Ses adeptes observent souvent une meilleure digestion, un mieux-être et une perte de poids en supprimant le gluten. Mais ceci s’explique en grande partie par le fait que ce “régime” exclut le pain, les pizzas, les gâteaux, les plats cuisinés… dans lequel le gluten est présent (et parfois bien caché, comme dans les sauces).
Les foodies (gourmets bien informés) se convertissent : vrai et faux.
L’avantage du sans gluten est qu’il oblige à cuisiner différemment. On va donc redécouvrir des aliments oubliés : quinoa, sarrasin, millet, pois chiches, châtaignes, maïs, tapioca, soja, riz, pommes de terre… qui sont naturellement sans gluten. Conclusion : oui, il est intéressant de réduire sa consommation globale de produits contenant du gluten, mais sans passer au sans gluten strict qui est assez contraignant à suivre : l’alimentation doit rester un plaisir et un lien social. Et on est des omnivores, nom d’un chien !
++ Suivez Stelda sur Twitter @CasStelda

Une minute sur le web #23

Comme chaque semaine, on écume la planète internet pour vous trouver le meilleur du pire…

Martin De Pasquale est LE pro de Photoshop. Travail original, univers démentiel et plutôt bizarroïde, imagination débordante… À découvrir d’urgence sur behance.net/martindepasquale
BUZZ_PRINCIPALE
LE TUMBLR
BEAUX RÊVES
Sur ce micro blog, un photographe anonyme met en ligne des clichés de voyageurs dans le TGV. Endormis, affalés, fatigués… Ces instants de calme font étrangement du bien. Comme si regarder les autres dormir nous assoupissait… Zzzzz
Plus sur fatigueagrandevitesse. tumblr.com

ÉTUDE
FANTASME, GRAOU
Messieurs dames, vous êtes 37 % à plébisciter la plage déserte comme lieu faisant le plus fantasmer pour faire des cochoncetés ! D’après une étude Francoscopie, la piscine et la clairière en forêt (27 %) arrivent juste derrière, ou encore le train et l’avion (10 %). Sinon, 1 % rêve de faire l’amour dans un cimetière. Euh ?

VIDÉO WTF
OH, LES BOULES !
Y a des gens, ils n’ont pas grand-chose à faire de leur vie, mais ça nous fait rire. L’équipe EnterTheDojoShow, sur YouTube, en fait partie. Dans leur nouvelle vidéo, l’un de leurs judokas prend 100 coups différents dans les parties intimes en deux minutes…
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=gyXhysmMNhE[/youtube]

INSOLITE
AH, L’AMOUR !
Il s’appelle Kyle Jones, elle s’appelle Marjorie McCool. Il a 31 ans, elle en a… 91 ! Et ces deux Américains sont en couple et vivent une formidable histoire d’amour. Hop. Lui avoue toujours avoir été attiré par les femmes plus âgées. Quant à cette super mamie, elle affirme constamment porter des tenues sexy au lit. Voilà, voilà.
BUZZ_AMOUR

INITIATIVE
CHASSE AU TRÉSOR 2.0
Jason Buzi : vous connaissez ? Récemment, ce millionnaire a caché des milliers de dollars dans des villes américaines et donnait des indices sur son Twitter, afin de les trouver. Succès total. Le philanthrope devrait lancer la même opération en France, notamment à Paris, début juillet. Un seul moyen de le savoir : suivre @HiddenCash.

INSTAGRAM
PAPY STYLÉ
C’est le compte Instagram qui buzze en ce moment, avec plus de 13 000 abonnés. On y poste des clichés de papys fashion, super tendance, pris en photo à New York ou ailleurs, et qui ont un look totalement trop classe ! Trop sympa.
Sur instagram.com/fashiongrandpas
BUZZ_PAPY

Reportage au Hellfest : côté ambiance !

Le Hellfest, c’est quoi ? Un festival metal démentiel, 152 000 personnes sur trois jours, une demande en mariage, de la bière, des gens déguisés en lapin et des tonnes de décibels. Tmv y était et vous raconte l’ambiance, avec galerie photos en prime.  

L'arbre Hellfest (Photo tmv - Aurélien Germain)
L’arbre Hellfest (Photo tmv – Aurélien Germain)

Samedi 21 juin, tôt. Très tôt. Trop tôt. Chaussures parées à être martyrisées : OK. Tee-shirt de groupe : OK. Échauffement de la voix : OK. Foie prêt à encaisser : OK. La liste était remplie, j’étais donc préparé à assister de nouveau à ce Hellfest, cuvée 2014. L’affiche la plus monstrueuse que ce festival (400 personnes à ses débuts !) ait proposé.
Car cette année, le Hellfest a vu grand, très grand. Au total, près de 152 000 festivaliers ont foulé le sol de Clisson, pour assister à plus de 160 concerts (le compte-rendu peut se lire ICI).

Balavoine, caddie et guitare géante

 Clisson, justement. Petite ville de 6 600 habitants, en Loire-Atlantique, qui vit au son du metal et du hard rock pendant trois jours. En arrivant près de la gare, direction la navette qui emmène au site contre deux petits euros. Au volant, Josiane, la cinquantaine, sourire aux lèvres (oui au fait, désolé, les Clissonnais sont ravis d’accueillir autant de festivaliers. Un bonheur pour les commerçants) Du Balavoine en fond sonore, ça calme.  « Oula, mais tu t’es fait quoi à la main ? », lance-t-elle à l’un des passagers, avec son plâtre improvisé. « Euh, accident de caddie ! » Éclat de rires général.
(Oui, précision : le festivalier du Hellfest aime organiser des combats en caddie. Toi-même, instruis-toi en regardant ICI)

En roulant vers le site, on zieute les tee-shirts de tout le monde. Signe de ralliement et de reconnaissance ultime, un point c’est tout. Des dizaines de festivaliers descendent faire leurs courses (= bière, bière, saucisson, bière, chips, bière, eau… et bière). Ça crie, ça chante, ça sourit. Le pied. Arrivé au rond-point d’entrée du festival, une immense guitare de 10 m de haut trône fièrement. Réalisée par l’artiste bordelais Jean-François Buisson, elle a été offerte à Clisson par le Hellfest !  Tout de suite, on est happé par une ambiance de folie. Les décibels sont portées par le vent, des milliers de gens déambulent, font des coucous aux policiers (aucun incident en neuf ans, alors ils sont plutôt tout sourire !), beuglent, mais sont heureux.

Une mini-ville

Que ce soit pour le néophyte ou l’expert du festival, une chose est claire : le Hellfest impressionne. Surtout cette année. Imaginez la bête : un quartier grandeur nature a été installé. Calqué sur celui de Camden, à Londres, on y trouve des stands de prévention, de tatouage, de vente de Doc Martens…
Au milieu, un rond-point avec une énorme tête de mort blanche, qui jouxte l’Extrem Market. Un gigantesque marché, où les métalleux achètent tee-shirts, casquettes, tasses aux couleurs de Black Sabbath et autres…  Pour le reste, vous n’avez qu’à imaginer le Disneyland pour metalleux… Une grande roue, des bars, une petite forêt, des vignerons qui font goûter leur Muscadet (chaque année, ces derniers vendent environ 5 000 litres au Hellfest), un espace VIP/Presse, six scènes, des stands de nourriture ou de pros du secteur…

« Personne ne t’insulte »

La veille, quelqu’un a demandé sa copine en mariage en plein festival (elle a dit oui, ouf). Ce samedi, c’est la folie partout. L’ambiance est mortelle (hé hé), tout le monde a le sourire vissé aux lèvres (dommage pour le cliché), certains sont déguisés (on a repéré un lapin, deux Elvis, un en string Borat, des pirates, des vikings, un déguisé en pénis géant, un autre avec un tee-shirt Céline Dion ou encore un Mario Bros…).
Sous un soleil de plomb (on tape déjà les 28° à l’ombre), beaucoup de festivaliers naviguent torse-nu ou en soutien-gorge. On a croisé une femme nue, mais notre décence nous interdit d’en parler ! Il n’empêche qu’ici, « les filles ne sont jamais embêtées. Tu peux te balader en mini-jupe, ou en soutif, personne ne te juge, ne t’insulte, et te poursuit pour avoir ton numéro », raconte Julie, 29 ans. Oui parce qu’en plus, sachez, braves gens, que la gente féminine a explosé ses effectifs dans le metal. La preuve au Hellfest, ELLES sont partout ! On tord le cou au fameux « metal = musique pour hommes ».

L’attente tranquille

Bon au fait, sachez aussi qu’au Hellfest, on attend. On attend pour tout. Pour aller aux toilettes, prendre des jetons, acheter à boire, se laver, aller au camping, prendre une bière, une deuxième bière, on attend en attendant l’attente d’attendre.  Heureusement, tout ça passe plutôt bien grâce aux 2 700 bénévoles d’une gentillesse inouïe. Impossible de ne pas saluer leur boulot monstre. Dans le lot, 1 250 ont été recrutés par Animaje, contribuant à financer le départ en vacances de 460 jeunes de la vallée de Clisson. Classe.
Au milieu de tout ça, il y avait aussi plus de 500 journalistes, venus du monde entier, de tous les supports. On a même croisé Maxime Musqua venu réaliser un défi pour le Petit Journal (à visionner ici). Déguisé en hippie, il a déambulé au Hellfest en quémandant câlins et bisous (tout le monde lui a rendu !), puis a profité d’un concert pour faire un slam dans la foule
on peut le voir venant de la gauche juste là :
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Venus de partout

D’ailleurs, en parlant de monde entier, près de 35 % des festivaliers ici sont étrangers. Djihnbah, par exemple. Ce jeune de 19 ans est venu du Bengladesh (« ça fait longtemps que j’économise ! », sourit-il). On ne sait pas pourquoi, mais il a un skate accroché dans le dos. Il a visiblement forcé sur le houblon, mais on l’aime bien. Surtout quand il s’excuse et part en courant comme un dératé, parce que son groupe fétiche a commencé. Idem pour d’autres personnes croisées, débarquant tout droit du Mexique, du Laos, ou encore de l’Australie et du Liban !

Un million de litres de bière

Alors avec tout ce monde, ça en fait de la bière qui file direct dans les gosiers (dimanche, il a fait 32°, la voilà notre bonne excuse). Et ça tombe bien, Kronenbourg, fidèle au festival, avait prévu un million de litres pour les trois jours ! En revanche, cette année, Christine Boutin n’a pas voulu polémiquer avec la marque de la bière. En 2010, elle avait écrit un courrier au Président de Kronenbourg pour lui demander de « cesser ce festival qui promeut et véhicule la culture de la mort ». Bizarrement, avec plus de 3 millions de demis servis, la lettre est restée sur un coin de bureau…

Peace and rock ‘n’ roll

Bah oui, c’est comme ça, le Hellfest. Certains veulent interdire un festival « satanique », « anti-chrétien » ou encore « dangereux pour la jeunesse » (à lire l’article de Konbini ICI) … Sauf que ça ne fonctionne pas et que l’ambiance est toujours aussi bonne. D’ailleurs, c’est drôle : tout le monde est ami avec tout le monde pendant ces trois jours. On ne se connaît pas, mais on s’aime. On ne va pas dire que ça fait hippie (un coup de casque de viking est vite arrivé), mais c’est du peace & love, façon rock ‘n’ roll. Les fleurs sont remplacées par des pintes ; les danses baba-cool sont remplacées par des wall of death. Un wall of quoi ? Mais si, ça :
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Le camping de l’Enfer !

Avec tout ça, niveau ambiance, on a oublié le camping. Le camping Hellfest, c’est un peu compliqué. Tu es tout fier avec ta tente Q… (chut, pas de marque pour cette-tente-qui-se-déplie-en-quelques-secondes). Sauf qu’il n’y a que ça à perte de vue. C’est comme si tu disais « rejoins-moi, je suis à côté d’un type en noir avec des cheveux longs et j’ai une bière dans la main ».
Ne compte pas dormir non plus, ça ne sert à rien. Pourtant on a essayé en se couchant vers 3 h du matin. Dur, dur, car la tradition ici, ce sont les festivaliers qui hurlent « à poiiiil » ou « apérooooo » toutes les deux minutes (et forcément, tout le camping doit crier en retour).  Alors on a pu fermer l’œil de 7 h à 7 h 30, au moins. Pas mal. Le réveil s’est fait par un rôt tonitruant, venu tout droit du fin fond des entrailles. Enfin, surtout de la tente à côté, où dormaient des Russes à l’odeur de vodka.
Mais bizarrement, le réveil s’est fait avec le sourire. Avant de retourner dans la chaleur des concerts. Chaleur météo, mais aussi humaine. Retrouver tout ce beau monde et s’éclater. Laisser ses soucis de côté, écrabouillés par les musiques pachydermiques qui ont secoué Clisson. Donc forcément, on est obligé de dire à l’année prochaine.

(Merci au Hellfest, à Roger, Ben Barbaud, et aux bénévoles)   

Aurélien Germain

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Notre galerie photos 
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Reportage au Hellfest : côté concerts !

Le Hellfest, c’est l’ambiance, les festivaliers, mais aussi des concerts de folie. Compte-rendu de plus de trente groupes en deux jours. Ouille !

SAMEDI 21 JUIN

Les festivaliers ont déjà carburé la veille, vendredi, sous un soleil de plomb. Aux dires de certains, les vétérans du heavy, Iron Maiden, ont tout pulvérisé. Mais pour ce samedi, l’affiche est tout aussi alléchante et l’ambiance toujours aussi bonne (notre reportage ambiance sur le site ICI).

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Acid King  (photo tmv – Aurélien Germain)

Départ du marathon avec Benighted. La foule est déjà nombreuse. Tant pis pour l’estomac qui gargouille (il est 12 h 15), le groupe façon bulldozer a vite fait de calmer notre fringale ! Avec leur brutal death mâtiné de grind, les Français torpillent le public qui le lui rend bien : la fosse est déchaînée et la poussière grimpe jusqu’au plafond du chapiteau Altar. Surexcitée et surprenant même le chanteur, la foule hurle en chœur un tonitruant« Let the blood spill… between my broken teeth !” (traduction : laisse le sang couler entre mes dents cassées”. Charmant). Le frisson !
À 13 h 35, Supuration ravit les festivaliers avec son set calibré et au son explosif. Sur la Mainstage, les SkidRow (ultra populaires dans les années 90) envoient tube sur tube et leur hard rock aux relents de Mötley Crüe sonne parfaitement sous le soleil de Clisson. Un plaisir. Des milliers de personnes se ruent sous la tente Temple… Ce sont les très rares Trollfest qui débarquent sous des acclamations hallucinantes. Le folk metal sautillant des Norvégiens est l’un des concerts les plus attendus. Délire déjanté, né d’une soirée beuverie, leur musique enflamme subitement la foule : tout le monde hurle, saute, pogote, boit dans des cornes. Folie furieuse pour trois quarts d’heures de bonheur.
Dans la foulée, Incantation remet les pendules à l’heure : on n’est pas là pour rigoler. Leur gros death metal blindé fait l’effet d’un char d’assaut. En 45 minutes, les Américains ont littéralement tout dévasté. Ouille ! Venus de l’Oregon, Witch Moutain et sa chanteuse emmènent le public dans les étoiles, avec un concert planant et magnifique. Tandis qu’après, Schirenic plays PungentStench s’occupe de distribuer quelques baffes, avec un death metal hargneux, véloce, au son parfait.
À 17 h 50, tout le monde se rue vers Acid King. Ce groupe balance un énorme stoner à la sauce psychédélique (normal, ils viennent de San Francisco) et signe là, tranquillement, l’un des meilleurs concerts de la journée. Pour se remettre de tout ça, direction la Mainstage 2 pour assister au set des anciens de Status Quo. Ils ont tous beau avoir la soixantaine plus que bien tassée, leur rock est simplement fédérateur et fait chanter tous les festivaliers, notamment sur l’ultra culte In the army now. Un excellent set.

Le temps de prendre la tornade hardcore Hatebreed durant une chanson, direction (en courant !) le chapiteau pour le concert de Tsjuder. Plus qu’attendus, les Norvégiens enquillent des titres ultra rapides, dégoulinant de black metal, avec brio. Façon marteau-piqueur, Tsjuder assomme les têtes et enfonce le public dans le sol. Le coup de grâce viendra avec la reprise de Sacrifice de Bathory (un groupe culte dans le milieu). Le public en sort trempé, laminé. Wow.

Le plafond d'une des scènes...
Le plafond d’une des scènes… (Photo tmv – Aurélien Germain)

Histoire d’être maso jusqu’au bout, l’enchaînement se fait avec Brutal Truth et son grind culte. Les New Yorkais, qui pratiquent le tabassage en règle depuis 1990, finissent de brutaliser un public en transe et en nage. L’heure est passée trop vite. Vous pensiez calmer votre nuque avec Eluveitie ? Loupé ! Les Suisses vont envoyer une heure de concert absolument formidable, suivi par un public en ébullition, qui lui mange dans le creux de la main. Leur folk metal agrémenté de flûtes, cornemuse, violon et compagnie, emmène tout le monde dans un tourbillon de folie. Moment intense, lors du titre Inis Mona qui reprend la mélodie de la Tribu de Dana.
Changement de registre avec la fin du set de Deep Purple : les papys du rock sont là, bel et bien là. Un peu fatigués (ça a du mal à pousser la voix…), mais comment en tenir compte lorsque retentissent les accords du mythique Smoke on the water et le tube Hush ?
Quitte à continuer dans le classique, un petit Aerosmith ne fait pas de mal. Tête d’affiche du samedi, la bande à Joe Perry et Steven Tyler sont venus avec leur valise de hits. L’apogée survient avec le tube I Don’t wanna miss a thing, ballade qui permettrait à n’importe qui de tomber amoureux ou amoureuse et de se lancer dans un petit plan drague. Ah, ils savent y faire, les bougres !
La nuit est tombée, les pieds sont amochés, les oreilles bourdonnent. Avant de rejoindre le camping, un petit détour permet de tomber nez à nez avec Phil Anselmo & the illegals. Grosse surprise : l’ex-chanteur de Pantera reprend… du Pantera ! Et pas des moindres : les claques que sont Domination et New Level filent le dernier uppercut dans une fournaise chaude bouillante.
Victoire du Hellfest par KO.

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Blues Pills (Photo tmv – Aurélien Germain)

DIMANCHE 22 JUIN

Bon, on l’a dit dans l’autre article… la nuit a été « courte ». Qu’à cela ne tienne : à 11 h du matin, c’est Blues Pills sur la grande scène et c’est immanquable. Les festivaliers l’ont bien compris : ils sont très nombreux, malgré l’heure matinale. Le groupe lui-même est surpris de l’accueil et de la foule. Et là, d’un coup d’un seul, la claque. La baffe. La musique qui prend aux tripes. Ils n’ont que la vingtaine, mais les musiciens de Blues Pills envoient un  blues psyché teinté de hard rappelant Led Zep, Fletwood Mac, Cream ou encore Hendrix. Dans cette ambiance 60s-70s, la voix soul et rétro de la sublime Elin Larsson envoûte, rappelle Janis Joplin. Un trip, un véritable voyage, hallucinant et hallucinatoire.
Dans la foulée, impossible de résister à Satan’s Satyrs et leur doom piqué au stoner. Ils ne sont que trois, invisibles derrière leur choucroute capillaire, mais enquillent les riffs dévastateurs, magnifiés par une basse vrombissante qui remue le ventre. Même plaisir devant les Blacklodge qui mélangent black metal martial et sonorités industrielles/électroniques. Un délice. Du coup, le changement de décor avec Lofofora fait bizarre ! Parrains de la scène française, les énervés de Lofo ont rempli le site ! Yeux bleus perçants et menaçants, Reno (chant) balance ses diatribes avec sa verve habituelle. La justice prend cher et son discours sur les intermittents ravit les foules (une banderole de solidarité trône d’ailleurs à l’entrée du terrain). Le public, hyper excité, disparaît derrière les nuages de poussière lors des pogos.
Tout aussi énervé, The Ruins of Beverast (pourtant rares) crache son black metal devant un public un peu maigrelet, mais hypnotisé. Bof, bof. À 13 h 35, dans la foulée, les bourrins de Ulcerate enflamment les planches, tout comme Heretic et les fous furieux de Black Tusk (un succès incroyable !). Mais c’est sans conteste Unleashed qui remporte la palme du rouleau compresseur de la journée ! Avec leur death metal old school, leurs paroles de vikings bourrus et un son à décorner les bœufs, les Suédois enquillent les Mindvinterblot, I Don’t want to be born et Death Metal Victory ravageurs. Grandiose.

Contraste total avec Equilibrium (attendu par de nombreux festivaliers) avec  leur folk metal épique qui fait bondir la foule comme un seul homme et provoque un tsunami dans la fosse ! Bim. Moins puissants, les thrasheurs canadiens de Annihilator ont un peu plus de mal à remplir le contrat, la faute à une chaleur qui est entrain d’assommer tous les festivaliers (la scène est en plein soleil).  Retour sous le chapiteau Altar pour se prendre une grosse volée avec les Black Dahlia Murder. Les Américains mélangent tout : death, black, thrash, pour un metal survolté, branché sur du 1000 à l’heure en continu. Épuisant, mais jouissif.
Sur la Mainstage, à 19 h 50, le public se presse devant la scène, où le decorum de Behemoth file la chair de poule. Avec leur death black pachydermique, les Polonais proposent une setlist malheureusement trop commune (un peu d’audace, que diable !), mais sait lancer les bons missiles, notamment un Slaves Shall Serve surpuissant, gâché par un son brouillon et tout en basse. Mais il manque ce quelque chose, un peu d’intensité, de folie, ce petit quelque chose. Est-ce à force de les voir sur tous les festivals et en concert très souvent ? Peut-être…
Niveau déception, on remettra le Grand prix à Soundgarden… Groupe pourtant adulé, les rockeurs de Seattle semblent être sur scène uniquement pour toucher le chèque. Kim Thayil manie sa guitare avec brio, mais paraît s’ennuyer ferme, à l’instar du bassiste Ben Shepherd qui fait le minimum syndical. Heureusement que le très charismatique Chris Cornell relève le niveau, en communiquant avec le public, tout sourire. Et ce n’est même pas le tube planétaire Black Hole Sun qui relèvera le niveau. Une purge… Quel dommage…
En tout cas, impossible de faire quelconque reproche aux majestueux Emperor. Beaucoup sont d’ailleurs venus uniquement pour les maîtres du black metal grandiloquent. Et sur scène, c’est épique, joué au millimètre, entraînant dans un tourbillon d’émotions. Le soleil se couche et plonge alors le groupe dans une ambiance somptueuse, où les ténèbres viennent s’abattre en même temps que les dernières notes.

Image7Dire qu’à 23 h 10, cette immense foule (à perte de vue !) attend Black Sabbath avec impatience est un doux euphémisme. La nuit est là. Pile poil pour les inventeurs du heavy metal, ceux par qui tout a commencé. En backstage, on entend la voix de papy Ozzy qui demande au public si ça va… 45 000 personnes répondent. Et dans de superbes lights, apparaît alors le Sab, au son d’un War Pigs phénoménal. Alors oui, Ozzy Osbourne semble déphasé, s’accroche à son pied de micro et a dû prendre quelques substances pas très licites avant le concert… Sa voix laisse à désirer, mais le Prince of Darkness a 65 ans, et il est encore là. Sur scène. Avec son aura. Bien plus impérial est Tony Iommi qui rappelle à quel point il est un guitariste d’exception (pourtant tout juste sorti d’un cancer lympathique). Et puis, pour beaucoup de metalleux, c’est juste un plaisir de voir (peut-être pour la dernière fois ?) un des groupes mythiques, fondateur de tout, fondateur de la noirceur de cette musique. Comme le montre leur tube Black Sabbath, joué dans des lumières mauves, à l’ambiance terrifiante, où Ozzy rit comme un damné.

Et à en voir la foule hétéroclite qui chante à pleins poumons ce titre, l’on se dit que Black Sab réunit les générations et restera culte : enfants, parents, jeunes metalleux de 30 ans, sexagénaires… Bref, à l’image du Hellfest et des concerts : une réunion, une grande réunion. Voilà… On est venu, on a vu, le Hellfest a vaincu.

Aurélien Germain

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ET EN IMAGES ?
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Bagels & coffee : le (bon) goût de l'Amérique

La folie Bagels est partout ! Et comme on aime ça, on a testé celui installé rue Michelet. Miam !

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Encore des bagels ? Décidément, impossible de passer à côté de ce phénomène culinaire venu tout droit d’Amérique. Après avoir créé une boutique rue du Commerce, Bertrand et Yolaine, les deux gérants ont décidé d’ouvrir un nouveau lieu rue Michelet, dirigé par Swanny Miet. Depuis mi-mars, ce restaurant rapide proche de la gare ne désemplit pas. Et pour cause : de l’ambiance à l’accueil, en passant par l’assiette, tout donne envie de s’y arrêter, pour une collation ou pour déjeuner. Ici, la déco est minimaliste mais efficace, et nous transporte direct à SoHo, entre deux métros new-yorkais.

Pour la carte, il y a bien sûr l’incontournable bagel décliné à la sauce métropole : Paris, avec son jambon, New York et son pastrami, Delhi et son curry, Napoli à la mozza, ou encore Dublin et son saumon… Il y a même différents types de pain. De quoi trouver son bonheur, d’autant qu’on peut aussi commander un hot-dog, si l’on préfère les valeurs sûres. Pour les boissons, il y a l’embarras du choix, entre cafés et soft drinks, smoothies et thés raffinés. Dans l’atmosphère paisible de la rue piétonne, animée par la jeune clientèle habituée, nous dégustons notre Napoli, accompagné d’un thé vert jasmin parfumé. Si nos voisines de table ne parlaient pas français, on se sentirait vraiment ailleurs. En dessert, un petit donut à la fraise nous séduit, histoire d’ajouter encore un peu de douceur à ce repas déjà bien agréable. Ce qui attire surtout notre regard dans ce petit coin d’Amérique, ce sont les produits importés tout droit des States disponibles sur l’étagère au fond de la salle. Et ça messieurs-dames, c’est pas facile à trouver. Au final, Bagels & Coffees, c’est la formule idéale pour manger rapidement de la qualité et voyager par les sens, le tout à un prix plutôt sympa. Dommage que la météo ait été capricieuse, on n’a pas osé tester les fauteuils en terrasse. Qu’à cela ne tienne, on repassera !

√AU MENU
Image4UN PLAT
Pour une évasion méditerranéenne, rien de mieux qu’un Napoli : un bagel salé avec tapenade, mesclun de salades, tomates séchées, vinaigre balsamique et bien sûr mozzarella. Avec ça, non seulement vous allez être calés, mais vous ravirez aussi vos papilles, tant le mélange est frais et harmonieux.

L’ADDITION
La formule est correcte : comptez 5 € pour un bagel et une boisson, 7,60 € pour la même chose avec un dessert, et 8,70 € pour les plus gourmands. Un prix raisonnable, d’autant qu’on ne sort pas avec la faim. Et pour un petit plus fraîcheur et exotisme, optez pour un smoothie mangue, fraise ou encore passion, à 3,60 €.

EN PRATIQUE
Bagels & Coffees, c’est au 13 rue du Commerce, mais aussi au 6 rue Michelet. Ouvert du lundi au samedi, de 9 h 30 à 19 h. Possibilité de manger en terrasse, dans des canapés aussi moelleux que les bagels. Contact : 06 76 69 49 26.

Festival Rayons frais : Théâtre à tous les étages

Vendredi 27 juin aura lieu la soirée Théâtre à tous les étages au Théâtre Olympia. À cette occasion, nous avons rencontré Alexis Armengol, metteur en scène tourangeau, pour lui poser des questions sur l’événement, son attachement à la ville et ses projets.

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Quel est l’objectif de cette soirée ?
L’idée est d’ajouter de la proximité entre les acteurs, metteurs en scène, techniciens et le public. En proposant des petites performances dans les différentes pièces du théâtre, nous voulons permettre au spectateur de découvrir l’envers du décor et de voir les comédiens se produire ailleurs que sur une scène. Pour nous, l’expérience est à la fois insolite et amusante, mais aussi complexe. Mais cette soirée est aussi l’occasion de présenter la programmation de la saison prochaine en détail. Jacques Vincey et son équipe y ont travaillé toute l’année, le public devrait être satisfait.
Que pensez-vous de la scène théâtrale à Tours ?
Nous disposons d’excellentes installations, à l’image du Nouvel Olympia ou du Petit Faucheux. Il y a un réel attrait pour le théâtre à Tours, aussi bien pour le classique que pour le contemporain. Le public répond toujours présent. Cette tendance se confirmera très certainement l’an prochain, notamment grâce à la programmation très riche du CDRT.
Vous présenterez votre création Sic(k) au Festival Rayons Frais. Pouvez-vous nous en dire un peu plus ?
Sic(k) interroge ce qui nous rassemble ou nous isole, nos désirs, nos excès, nos limites. Ces interrogations dessinent en creux une sorte de géographie poétique des substances addictives : l’alcool, le tabac, les psychotropes… Au fil des lectures liées à ce projet, j’ai établi un questionnaire pour guider les entretiens, menés en face à face. J’ai rencontré à ce jour vingt personnes, toutes concernées de près ou de loin par le sujet, en tant que consommateurs excessifs ou très occasionnels, voire abstinents, mais également en tant que médecins ou psychologues. Ce sont ces entretiens que j’ai mis en scène.
++ Sic(k) sera joué au Petit Faucheux, dans le cadre du Festival Rayons Frais, les jeudi 3 et vendredi 4 juillet, à 19 h et le samedi 5, à 11 h. Plus d’infos sur le site du festival

Crowdfunding : Financez autrement

Collecter des fonds sur internet pour financer son projet : avec le crowdfunding, c’est tout ou rien, mais le succès est quand même au rendez-vous. Zoom sur trois initiatives.

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Dans la librairie de Colette, les étagères sont penchées. Pas par coquetterie, mais pour pouvoir lire les cotes des livres sans se faire mal au cou. Cette idée, la bibliothécaire de Saint-Maixent, dans les Deux-Sèvres, l’avait depuis longtemps en tête. Un jour, elle apprend qu’Escapades, librairie phare du centre-ville depuis 60 ans, doit fermer. « J’ai décidé de la racheter ! » C’était en 2006 et depuis, elle a tout fait refaire dans sa boutique. Le concept, aussi, a changé. « J’accueille maintenant un public d’enfants, pour des ateliers et je propose café et jus de fruits. » Mais cela ne suffit pas pour assurer des revenus suffisants. En février dernier, elle est prête à arrêter son activité. Une amie lui envoie alors un lien par mail. C’est un projet à soutenir, via le site Kiss kiss bank bank. Et si elle profitait du financement participatif pour réaménager sa librairie afin de proposer de la petite restauration, bio et saine, le midi ? Pour cela, elle doit construire un coin cuisine. « Les banques ne m’auraient jamais suivie vu le contexte », estime-t- elle. La libraire relance sa page Facebook pour partager son projet, elle en parle autour d’elle. Les réactions la touchent. « On n’ose pas dire qu’on est en difficulté. Quand les gens autour de moi l’ont su, ils ont réagi, m’ont soutenue… Et finalement, ce n’est pas demander l’aumône, puisqu’il y a des contreparties pour ceux qui donnent. » En dehors de Facebook, dans la réalité, elle fait goûter ses spécialités, celles qu’elle cuisinera si la collecte aboutit. « Proposer le projet sur le site et puis attendre, ça ne marche pas », indique-t-elle.

À 43 jours de la date butoir, elle a réuni plus de 25 % des 6 000 € espérés. À une centaine de kilomètre de la librairie de Colette, à Chauvigny dans la Vienne, Pascal Fonchain affiche sans détour ses ambitions. « Kalfarm se veut être un leader mondial du bienêtre animal. » Depuis 2011, l’entreprise CBHF industrie développe des produits aux couleurs de la marque maison Kalfarm. Leur innovation phare ? Un outil d’écornage de bovin baptisé Horn’up, désormais commercialisé à travers le monde. « Développer un réseau et des gammes de produits coûte cher avant d’en rapporter, » détaille le directeur général de cette entreprise. Pour passer à la vitesse supérieure, il entrevoit une solution : l’augmentation de fonds propres. Le financement participatif semble lui offrir une solution.

Outre les sites comme Ulule, il existe des sociétés qui proposent à n’importe qui d’investir dans des projets d’entreprise. La différence, c’est que ce n’est plus un don… mais bien un investissement avec une prise d’actions. En échangeant avec son entourage professionnel, Pascal Fonchain se heurte à quelques réticences. « Souvent, les entrepreneurs ouvrent leur capital pour boucher les trous, mais n’ont pas les moyens nécessaires pour développer l’entreprise. » Un écueil qu’il pense pouvoir éviter. « Cet apport doit avoir un effet de levier pour développer l’entreprise. » Il a rencontré des acteurs du financement participatif afin de trouver le partenaire idéal. Il a même opéré une modification de la structure capitalistique de CBHF industrie pour accueillir des fonds. Son projet de développement séduit Poitou Charentes Innovation (PCI) et Finance Utile. Le premier lui permet d’amorcer le développement de son entreprise. Le second se charge de présenter son projet à des investisseurs potentiels. « On crée une holding destinée au financement de la société », explique Matthieu Gabard, chargé d’affaires de Finance utile. Dans cette holding, on retrouve « des particuliers au sens large du terme. Il y a des investisseurs un peu plus aguerris que Monsieur Tout-le-Monde. »

La levée de fonds est en cours. L’objectif de Pascal Fonchain et des actionnaires de la première heure est de réunir 450 000 €. « Pour  »boucher les trous », développer la gamme et notre réseau commercial », précise l’entrepreneur. Cette prise de participation assurerait encore plus 70 % aux actionnaires historiques. « Et laisse la main au chef d’entreprise. » Le retour sur investissement est défini au départ dans un pacte d’associés par des projections à 5 ou 7 ans. Pour la première fois depuis 2011, le compte d’exploitation de CBHF industrie est à l’équilibre. Ses produits français destinés aux éleveurs n’attendent plus qu’un coup de pouce d’investisseurs privés pour tenter de vivre sa success-story.

Souvent utilisé par les groupes de musique, le crowdfunding s’ouvre peu à peu à d’autres domaines culturels. Comme le cinéma. À Tours, Léopold Bellanger n’a que 22 ans, mais se lance déjà dans son premier court-métrage. Le Sens de la vie, c’est l’histoire d’un frère et une sœur. Elle ne parle pas, lui accuse une déficience mentale. Un jour, les deux découvrent, qu’ils ont trois pères. Commence leur quête du pourquoi. Léopold Bellanger est sorti du conservatoire en septembre dernier et joue déjà dans de nombreuses pièces de théâtre. C’est également une des nouvelles têtes du réalisateur Jean-Pierre Mocky. « Très vite, j’ai voulu comprendre comment on faisait un film. » Léopold Bellanger a simplement souhaité réaliser son court-métrage, mettre en scène son histoire. C’est sa rencontre avec l’association tourangelle des Tontons Filmeurs qui lui a donné le virus du cinéma. « J’ai écrit un scénario. Depuis des années, je suis fasciné par les familles, celles dans lesquelles tout se passe bien ou ça dérape, les conséquences. »

En septembre dernier, il propose le scénario du Sens de la vie aux Tontons filmeurs. L’association est séduite. Reste le financement… En dehors des systèmes classiques de production cinématographique, Les Tontons filmeurs fonctionnent avec très peu de subventions. « C’est la première fois que nous avons lancé un appel aux dons sur Ulule, explique Amandine Lopes, membre de l’association. Le court-métrage de Léopold a ouvert une brèche dans notre mode de financement. » L’objectif, fixé à 400 €, est atteint en quinze jours avec plus d’une dizaine de contributeurs. Même si la somme semble dérisoire, elle permet de payer l’hôtel, le train et les repas pour les artistes. « Tu es obligé d’expliquer ton projet pour que les gens adhèrent et donnent de l’argent, sourit Léopold Bellanger. On a tourné un trailer pour montrer aux donneurs à quoi ça pouvait ressembler. Le crowdfunding nous a permis d’encore mieux cerner mon projet et de savoir si ça valait le coup. » C’est aussi un argument de poids pour les demandes de subventions. « Nous avons envoyé une demande à Ciclic, qui s’occupe du cinéma pour la Région Centre, sans trop y croire, continue Amandine. Le fait d’avoir déjà trouvé une partie du budget par le crowdfunding nous a permis d’être pris au sérieux. » Pour les Tontons filmeurs, cette expérience réussie donne une nouvelle perspective aux projets qu’ils mènent. Ils viennent de lancer leur deuxième appel aux dons pour un projet de ciné-concert, il y a quelques jours.

ALLER PLUS LOIN

On vous conseille de faire un tour sur les adresses des projets dont on vient de parler via ces liens :

Un déjeuner au service de la librairie

Finance utile

Sens de la vie

Pour les intéressé(e)s, renseignez- vous sur leguideducrowdfunding. com, afin de trouver les clés pour réussir dans le financement participatif. Enfin, une petite lecture s’impose : Crowdfunding, le financement participatif bouscule l’économie !, de Vincent Ricordeau.

Crowdfunding : « Un levier de sortie de crise »

Éric-Alain Zoukoua est maître de conférence à l’IAE de Tours, en faculté de droit.

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Pour vous, le crowdfunding est-il un nouveau pan de l’économie ?
Je vais donner une réponse de Normand (rires) : oui et non ! Car en fait, il a toujours existé. Ce qui change, c’est l’existence du web 2.0 pour recourir à la collecte. Le financement par le peuple a toujours été là : par solidarité amicale, familiale, pour des catastrophes naturelles… Là, c’est une forme alternative qui va exister à côté d’une économie classique.
En quoi cela peut bouleverser l’économie ?
Pas vraiment bouleverser… Il y a certains projets de crowdfunding auxquels l’économie classique n’aurait jamais pensé. Par exemple, dans la musique. Le plus emblématique est Grégoire, mais il y a aussi Joyce Jonathan. On peut aussi citer les jeux vidéo qui ont connu un essor par le crowdfunding, des applis, etc. Avec cette pratique, on fait aussi un teasing : on voit comment ça évolue, ainsi que notre marché. Avec le crowdfunding, on se lance un peu plus. Mais ça, c’est le propre de tout ce qui est web : on ose plus que l’institutionnel.
Le crowdfunding, est-ce du capitalisme 2.0 ou une menace pour l’économie ?
Ce n’est pas une menace, mais un accompagnement. Surtout dans un contexte de crise et quand les banques sont frileuses dans l’accompagnement de petits projets. Ce n’est pas vraiment du capitalisme 2.0, mais une économie qui mobilise les apports du web 2.0, ainsi que ses effets positifs ou négatifs. On est dans la mondialisation, là. N’importe qui dans le monde peut financer un projet qui lui plaît. Ce n’est plus dans les mains d’initiés uniquement.
Qui se cache derrière ces donneurs ?
Il y a plusieurs formes de crowdfunding : le don, le prêt entre particuliers, l’équité crowdfunding, la contrepartie… Derrière le crowdfunding, la typologie des donneurs est contingente à la nature du projet. La forme traditionnelle, ce sont les proches, les gens à qui le projet parle.
Vous pensez que, par exemple au niveau musical, l’on doive se préparer à une nouvelle ère économique et financière ?
Je reste mesuré… Prenons le cas de l’artiste Joyce Jonathan : son premier opus a été possible par le crowdfunding, mais pour le deuxième, elle a signé avec une major. Le crowdfunding, c’était une rampe de lancement. C’est aussi un apport pour les banques et cela sert dans l’art, surtout quand on est un peu moins connu. Spike Lee, lui, a levé plusieurs millions de dollars pour son film, car il ne voulait pas dépendre des studios. L’économie classique a quand même de beaux jours devant elle. Le modèle de crowdfunding peut présenter des limites.
Est-ce que ce ne serait pas une porte ouverte pour une sortie de crise ?
C’est un des leviers, oui ! Le gouvernement l’a compris. Le Président est allé à la Silicon Valley. Il a visité des plate-formes de crowdfunding. Il aimerait que la France soit en tête là-dessus, il y a des lois qui se préparent. Le crowdfunding peut aussi financer des PME. Aux États-Unis, la pratique connaît un boom. En France, il y a une réelle volonté politique.
Propos recueillis par Aurélien Germain.

Transcendance : une belle surprise

Film d’anticipation philosophico-technologique sur la création d’une intelligence artificielle. Tout un programme. Mais un bon programme.

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Dieu : cette recherche d’une conscience omnipotente, omnisciente. Transcendance n’y va pas par quatre chemins et aborde LE sujet qui occupe l’humanité depuis… toujours. Oui, mais si d’un seul coup Dieu existait sous les traits d’un scientifique bienveillant introduit dans un super ordinateur ?
Un rayon de soleil, un tournesol, une goutte d’eau tombe lentement, Will et Evelyn dans leur jardin. Image d’Épinal. Le couple discute, l’heure tourne. Les deux scientifiques doivent présenter ce projet qui pourrait révolutionner le monde, la création d’une intelligence artificielle qui sauvera l’humanité. Mais l’attentat fomenté par un groupe terroriste, opposé à cette croyance dans les nouvelles technologies, va bouleverser la donne. Will, aux portes de la mort, va se sacrifier pour devenir cet esprit virtuel tout puissant, l’entité rêvée par les hommes depuis la nuit des temps.
Pour son premier film, Willy Pfister s’amuse, joue avec les codes de l’anticipation, fait des clins d’œil permanents aux Hal, ThX 138 et autres Gattaca. Ancien chef photo de Christopher Nolan, il ne renie pas l’art de la narration et de l’intrigue, cher au créateur de Memento. Même si son film souffre de quelques faiblesses de rythme, surtout quand il s’agit d’action un peu musclée, Willy Pfister possède au moins le courage d’aller au bout de son idée (si on en dit plus sur la fin, ça va se finir en spoiler). Les images sont, bien entendu, superbes, travaillées à l’extrême, dans la lignée de celles qu’il a déjà signées sur Batman The Dark Knight, Insomnia ou encore Inception. Transcendance n’apporte aucune réponse mais pose de nombreuses questions sur le choix d’un futur pour notre société actuelle. Willy Pfister choisit de ne pas projeter son film trop loin dans le temps ni dans les avancées technologiques (oubliez les images à la Minority Report). Il filme juste ce qu’il faut pour que l’histoire paraisse plausible dans les années à venir.
Niveau casting, Transcendance tape fort. Johnny Depp propose un jeu tout en nuances, même quand il n’apparaît que de manière virtuelle. Loin des clichés de l’héroïne hollywoodienne transparente, Rebecca Hall lui donne la réplique avec une fragilité bouleversante. Justement, Willy Pfister ne verse aucunement dans le manichéisme habituel des blockbusters (encore la patte invisible de Nolan ?). Le scénario de Transcendance a cette faculté de bouger les lignes, interroger le spectateur sur les véritables pensées des personnages qui, eux-mêmes, se contredisent, mentent, évoluent. Imprévisibles, comme des marionnettes douées de conscience. En sort un sentiment de vide parfois, Transcendance s’affranchit à certaines reprises des scénarios classiques. L’apogée de l’action n’arrive jamais complètement.

Intermittents du spectacle : « Nous sommes pour le dialogue »

A l’approche des festivals de l’été, la colère gronde chez les intermittents du spectacle. Françoise Dupas est directrice du Petit Faucheux et déléguée régionale du Syndicat des musiques actuelles (SMA). Engagée dans le combat des intermittents, elle en explique les raisons.

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Pouvez-vous faire un point sur la situation ?
Depuis la réforme de 2003, le régime spécifique de l’intermittence est retouché sans réponse satisfaisante. Nous sommes pour une réforme, nous savons qu’il faut faire des efforts. Mais il n’y a aucune négociation sérieuse et, tant du côté du patronat que des salariés, les forces en présence autour de la table à l’Unedic ne représentent pas le secteur culturel. Nous sommes pour le dialogue, mais le gouvernement donne des signaux négatifs et contradictoires. Le rapport de 2013 de Jean-Patrick Gille, député et médiateur, est excellent mais ses préconisations sont restées au fond d’un tiroir.
Quid des festivals cet été ?
Intermittents, permanents, employeurs, nous sommes tous main dans la main, c’est une situation exceptionnelle, un ras-le-bol général. Il est question de la culture en France, de la société que nous voulons. Menacer les festivals est le seul moyen que nous avons d’être entendus. Mais mobilisation ne veut pas dire annulation, ce peut être une sensibilisation du public et des pouvoirs publics. À Tours, lors du festival Tours d’Horizons du CCNT, comme à Orléans pendant l’Orléans Jazz festival, les équipes techniques et artistiques discutent et décident ensemble du mode d’action.
Que pensez-vous de l’idée de limiter le salaire des stars ?
C’est une proposition dans le cinéma, pourquoi pas ? Nous voulons plus de partage, de solidarité. On dénonce les parachutes dorés, alors il faut être logique.

C’est ta Fête, Musique ! !

Chaque semaine, Doc Pilot voyage dans la culture à Tours.

Les Parpaings sur la scène Région centre, à la fête de la musique, devant l'Arcades institute.
Les Parpaings sur la scène Région centre, à la fête de la musique, devant l’Arcades institute.

A la Guinguette Swing and Shot ouvre le bal avec un big band années 40 à te pousser au cul dans La Loire à force de plier les gambettes : y’a même Colotis Zoé la chanteuse de Caravan Palace ; elle donne du geste sur la piste opte pour l’esthétique au profit de la gymnastique, avec ses comparses de joie communique en l’instant un dénie du cérébral salvateur et propice au début d’une nuit blanche. Au Petit Faucheux, Starting Blocks, “ si tu veux voir les mecs qui feront demain ils sont là ”, et oui, dans le lot tu peux être sur de les voir là, les futurs Ben, mais j’y passe pour la classe adulte de Patricia Ouvrard, un concert de fin d’atelier à la mesure de l’élève le don. Mauvaise pioche.
Au Château de Tours je croise Hugues Vassal au vernissage de l’expo des photos de Gilles Caron ; avec Depardon ils sont tous les trois à l’origine de l’historique Agence Gamma. Caron fut le témoin et le rapporteur des tragédies de l’après-guerre : Vietnam, Biafra, mais aussi des bouffées de révoltes générationnelles fondatrices : Mai 68, Irlande du Nord, Prague… C’est violent, cru, techniquement parfait, « un conflit intérieur » dans la tourmente… Au CCC, Michel Verjux use de la lumière pour matière première, habille et redessine les volumes dans la rétrospective de trente années de création au service d’un concept anecdotique, d’une portée d’action limitée dans les cœurs et les âmes. Toujours dans l’Art Contemporain, j’avance sans culture à la rencontre de La Force, que ce soit ici, à Venise, au Palais de Tokyo ou ailleurs : cette première visite ne me touche en rien car tout m’y semble vain au sortir de celle de Caron…
Passage au Projet 244 ( et oui, il s’y passe encore des trucs) j’y croise Topaz en pleine répétition de la création d’une toile qui sera réalisée en live dans un des grands festivals : le geste instantané est impressionnant …   » Si tu ne veux pas payer d’impôts cache ton piano…  » Chantaient les Charlot, car oui, il fut un temps où l’instrument de musique était imposé comme une piscine ou ta propriété, Coco, aux Seychelles ou aux Maldives ( Coco, c’est Benoît Renaudin…) : tu n’étais pas à la fête, Musique !!
Et bien Jacques Lang est arrivé avec cette envie de rester dans l’Histoire sans pour autant se rendre responsable de crapuleries mais en imposant du Bien, et ce fut enfin ta Fête, Musique ! !… Plein d’offres partout, je la vis place de la Monnaie avec la scène Arcades Institute : Pascale Boquet pour la musique ancienne, amplifiée et pas du tout décalée, Les Parpaings en bain de jouvence de l’électricité pour du rockpunk convivial, Padawin en héros du soir, force de frappe visuelle et musicale, et un son… le son…. Dernier concert pour Les Fêtes Musicales en Touraine : Boris Berezovsky & le quatuor Borodine dans du Dvorak. Géant, chaud et géant, virtuoses équilibristes et sans filet… Après le concert la Région Centre rase gratis et tout l’auditoire se précipite sur le buffet ; alors arrive Boris en short et tee shirt coloré. Le héros de retour chez les humains. C’est le feu d’artifice.
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Chroniques Culture #30

On a lu, vu, entendu plein de choses cette semaine. On vous laisse découvrir nos coups de cœur culturels.

LE DVD
LÉGENDES VIVANTES
Ron Burgundy est de retour. Le présentateur de journal tv part à New York. Passé inaperçu dans nos cinémas français, cette comédie made in US a pourtant un casting de choix avec l’énorme Will Ferrell, Paul Rudd, Steve Carell et David Koechner. Avec son lot de blagues potaches, de comique de situation et de dialogues absurdes, dans la droite lignée des comédies menées par Will Ferrell, ce film ne décevra pas les fans. Un conseil : regardez-le jusqu’à la fin, la scène finale est MYTHIQUE !
LE CD
LAZARRETTO – JACK WHITE
L’ex-cerveau des White Stripes revient avec cet album solo. Consécration de ses années à gratter sa guitare vintage, Lazarretto fait office de patchwork musical, si prisé par ce « white boy », un brin génie sur les bords. Pas que le côté puzzle dénigre sa qualité, cet album est exigeant dans son écriture, dans ses mélodies. Non, c’est plutôt que Jack White sort de son blues rock cradingue et glauque pour nous offrir un petit bijou de folk, de funk…
À LA TV
BONNE SOIRÉE STEVEN
Il y a des soirées, comme ça, que l’on ne peut pas louper. Ce mercredi 18, D17 organise une belle programmation en hommage à un des tontons du film d’action des années 1990, le Monsieur biscoteaux et queue de cheval, pistolero du désert, le chantre du taïso ultra violent… Oui, vous commencez à vous en douter : D17 vous offre des films de l’énorme Steven Seagal. True justice et Submerged dans la même soirée… Si ça ce n’est pas cadeau !
À partir de 20 h 50.
BD
CATERINA
Avec Caterina, cette jeune fille aux allures de garçon manqué, l’Italien Alessandro Tota bouscule les genres. En effet, elle a une pêche incroyable cette héroïne haute comme trois pommes ! Résultat loin des héros aseptisés des ouvrages jeunesse, Caterina nous entraîne dans des aventures improbables et déjantées qui raviront petits et grands. On n’avait pas vu autant de fraîcheur et d’inventivité depuis longtemps et on attend avec impatience la suite aux Éditons Dargaud.
Hervé Bourit

Atelier peinture pour les kids de Touraine

Vous voulez que vos enfants s’expriment ? On a trouvé un atelier art plastique très sympa sur Tours.

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 » N’écris pas sur les murs, fais attention à ne pas déborder… » Qui, en tant que parent, n’a jamais prononcé ces phrases à l’encontre de ses enfants ? En Touraine, il existe un lieu magique où toutes ces contraintes n’existent pas ! Franchissez donc le pas d’une maisonnette au 15 rue de Sully à Tours. Au fond d’un couloir, une pièce colorée accueille, chaque mardi, les Ateliers de Charly.
Des ateliers d’expression libre proposés par la Tourangelle Charlotte Faber. Cette diplômée de l’École Brassart, graphiste et peintre dans la vie, a décidé de faire découvrir les joies de la peinture aux petits Tourangeaux. Depuis septembre dernier, la jeune femme suit chaque semaine une dizaine d’enfants, âgés de 4 à 12 ans. La méthode de l’intervenante est inspirée d’Arno Stern, proche de l’art-thérapie. « Chez moi, chaque enfant avance à son rythme, il n’y a pas de jugement. D’ailleurs je ne les corrige jamais. Je suis là pour les encourager », prévient la plasticienne.
Dans le silence, les travaux avancent. Mina termine son arc en ciel, Noé son château fort. Car chez Charly (le nom d’artiste de la jeune femme), « on perd la notion de réalisme, on est plus sur l’imaginaire, tout est possible ». Le tintement d’une clochette nous fait comprendre que la séance est finie. Il faut remballer le matériel, les feuilles sont décrochées du mur et conservées…

Une minute sur le web #22

Et si on se faisait un tour sur le web ? On a écumé la toile pour vous donner notre buzz, numéro 22 !

√ L’Allemand Jeinz Maier photographie différents types de liquides… Bluffant, on croirait presque à une sculpture en verre. Plus de photos ICI
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LE TUMBLR

LOLYWOOD
Le dessinateur Allan Barte s’est amusé à faire des infographies sur les clichés véhiculés par Hollywood… Les titres sont assez évocateurs : « Les héros n’ont jamais de peine à se garer, ils trouvent toujours une place, juste en bas des bâtiments où ils veulent se rendre. » allanbarte.tumblr.com
BUZZ_TUMBLR

MARKETING
FACEBOOK VS SNAPCHAT
Facebook a publié « par erreur » Slingshot sur l’App store. Pendant quelques heures, cette application, qui ressemble étrangement à Snapchat, était disponible. Personne n’est dupe. Après son échec de rachat de Snapchat, Facebook souhaite lancer sa propre appli d’échange de photos.

L’OBJET
FIGURINE ANIMÉE
Nintendo a présenté sa nouveauté, la semaine dernière à l’E3 : des figurines avec la technologie NFS (Near field communication). En gros, vous achetez une figurine de Mario et lorsque vous la placez sur la console, le jeu charge votre personnage. Ses évolutions sont ensuite mémorisées. Pourquoi pas…
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TOP 3
TMVMAG.FR
Vous ne le savez peut-être pas mais nous avons les moyens de voir les recherches qui mènent vers notre site web. Et ces trois-là sont vraiment étranges…
– Coupe du monde Poitiers
– Le cricket
– prendre photo camping naturiste

LE JEU
LAST STAND 2
Cela faisait longtemps que l’on ne vous avait pas proposé un petit jeu flash. Dans Last stand, c’est simple : vous devez survivre en explosant le maximum de zombies. La difficulté est assez élevée. Pour vous dire, on est mort dès le premier niveau.
Tapez « Last stand 2 jeu » sur Google
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Le Shelter : are you ready to rock ?

Rock n’ roooooll : petit détour par le Shelter, près de la Place Plume. Un de nos coups de coeur !

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Il y a des signes, comme ça, qui ne trompent pas. Là, par exemple, se retrouver face à la grosse tignasse de Jim Morrison des Doors. Ou pouvoir contempler les têtes un peu stoned des Stones. Bon bien sûr, et à notre plus grand regret, ce ne sont que d’immenses tapisseries apposés aux murs, mais une chose est sûre : à l’intérieur du restaurant-bar Le Shelter, ça en jette !

Il faut dire que l’amour du wock ‘n woll du gérant Pascal se sent jusqu’au bout de ses doigts (qui préparent un mojito, « le meilleur de la ville ! », comme il dit). En attendant, on se prend même une bière au rhum, estampillée d’une tête de mort mexicaine, et on continue à regarder les photos un peu partout (ouf, ils n’ont pas oublié Led Zep !). À discuter avec le gérant, le barman Julien, et Émilie, la serveuse. Une toute petite équipe tellement sympathique. Et puis soudain, on a eu un petit diable sur l’épaule qui nous susurre des choses à l’oreille : le dieu du rock nous a poussés à aller traîner notre curiosité au sous-sol. Grand bien nous en a pris, car c’est dans cette petite cave que se déroulent les concerts. Mieux, c’est ici que sont possibles les jams. En gros, chacun prend un instrument et tout le monde joue ensemble.
Avec tout ça, on en aurait presque oublié le principal : l’assiette ! La nourriture du Shelter est à l’image de la déco : simple, mais vite addictive. Mini carte pour maxi plaisir. Rien ne sert d’avoir une carte longue comme le bras, il faut se nourrir à point. Mission réussie avec ces produits frais et faits maison. Et surtout qui calent le ventre (ho, on est rockeur ou on ne l’est pas) : burger, entrecôte ou encore le traditionnel fish and chips. Tout récemment, le Shelter s’est aussi mis au brunch : anglais, américain ou tourangeau. Bref, resto le midi, bar le soir ; l’idéal pour tout bon rockeur. Oh yeah !
A.G.

√ AU MENU
UN PLAT
RESTO_PLATImpossible de ne pas goûter le gros burger maison qu’on lorgnait déjà sur la table à côté. La viande est simplement succulente et ce pain croustillant fonctionne du tonnerre. Les frites, façon grosses potatoes, remplissent bien l’estomac et sont savoureuses. Même le ketchup est fait maison ! Le tout cuisiné par le jeune Lucas, déjà chef à 20 ans !

L’ADDITION
Comptez 18 € pour un menu complet. Sinon, 5,50 € pour une entrée ou un dessert ; 11,50 € le plat et entrée + plat (ou plat + dessert) sont à 14,50 €. Enfin, 18 € pour un brunch.

PRATIQUE
Le Shelter, au 19 rue du Grand Marché, dans le Vieux-Tours. Resto de midi à 14-15 h, du mardi au samedi. Brunch le dimanche, de 11 à 15 h. Bar de 18 h à 2 h. Boeuf musical le mercredi soir. Contact : 02 34 37 09 27.

++ Le Shelter est sur Facebook

Tmv déménage au Hellfest (ce week-end) !

Du 20 au 22 juin, le célèbre Hellfest – festival metal et hard rock de renom – s’installe près de Nantes. Et ça tombe bien, tmv y sera pour tout vous raconter !

hellfest-logo
On en parlait ICI début avril : du 20 au 22 juin, c’est le Hellfest, soit l’un des plus grands festivals metal et hard rock du monde (et l’un des plus énormes de France, d’ailleurs !). Installé à Clisson, près de Nantes (44), c’est un peu la messe pour tout bon chevelu qui se respecte.

Cette année, un de nos journalistes à tmv va prendre son sac à dos et assister au Hellfest. Vous pourrez donc lire le compte-rendu sur notre site internet : concerts, ambiance, animations, ou galerie photos et festivaliers.

Car au total, le Hellfest, ce sont 100 000 personnes sur les 3 jours (et c’est complet depuis janvier) et plus de 155 groupes : cette édition (l’affiche est en or, on vous dit !) verra défiler les plus grands noms, comme Black Sabbath, Iron Maiden ou encore Aerosmith et Deep Purple. Mais aussi Slayer, Kvelertak, Emperor, Lofofora, Avenged Sevenfold, Acid King, Spirit Caravan, etc. (La programmation, pour les curieux, est à admirer ICI).

Aujourd’hui, jeudi 19 juin, les festivaliers ont déjà commencé à affluer sur le site (si, si, regardez en dessous). Tmv y sera et on vous racontera tout, même le plus inavouable !

[nrm_embed]<blockquote class= »twitter-tweet » lang= »fr »><p>[<a href= »https://twitter.com/search?q=%23Hellfest&amp;src=hash »>#Hellfest</a>] Pèlerinage en cours !! <a href= »http://t.co/TJNExRgNHV »>pic.twitter.com/TJNExRgNHV</a></p>&mdash; À Jeter Prom (@AJeterProm) <a href= »https://twitter.com/AJeterProm/statuses/479549407084691456″>19 Juin 2014</a></blockquote> <script async src= »//platform.twitter.com/widgets.js » charset= »utf-8″></script>[/nrm_embed]

[nrm_embed]<blockquote class= »twitter-tweet » lang= »fr »><p>Le <a href= »https://twitter.com/search?q=%23Hellcity&amp;src=hash »>#Hellcity</a> en vidéo !! <a href= »https://twitter.com/search?q=%23hellfest&amp;src=hash »>#hellfest</a> <a href= »https://t.co/Hr46U2kxia »>https://t.co/Hr46U2kxia</a></p>&mdash; À Jeter Prom (@AJeterProm) <a href= »https://twitter.com/AJeterProm/statuses/479605569578610688″>19 Juin 2014</a></blockquote> <script async src= »//platform.twitter.com/widgets.js » charset= »utf-8″></script>[/nrm_embed]

[nrm_embed]<blockquote class= »twitter-tweet » lang= »fr »><p>Camping gates… H-1 ! <a href= »http://t.co/fVy5CLkqFg »>pic.twitter.com/fVy5CLkqFg</a></p>&mdash; Hellfest Productions (@hellfestopenair) <a href= »https://twitter.com/hellfestopenair/statuses/479575166474002432″>19 Juin 2014</a></blockquote> <script async src= »//platform.twitter.com/widgets.js » charset= »utf-8″></script>[/nrm_embed]

Call U.S Legion : l'interview

A l’occasion de la Fête de la musique, on a rencontré le leader du groupe Call U.S Legion. Un groupe de metal qui s’apprête à faire un set… acoustique !

(Photo Noélie Anna)
(Photo Noélie Anna)


Call U.S Legion ou Call us Legion ? Et d’ailleurs, ça vient d’où, ce nom ?

C’est un peu les deux ! Cela vient d’une référence biblique, Saint-Marc plus exactement. Une rencontre avec le Sheïtan. Il y a aussi une référence à l’impérialisme américain, d’où le U.S. Le but, c’est de mettre tout ce que j’aime ensemble, sans pour autant faire de patchwork. J’ai vécu la folie de la fusion dans les années ’90, hein… (rires)

Le groupe, c’est qui alors ?  
Il y a Adrien à la guitare et aux chœurs, Nicolas à la basse, Marc à la guitare et au chant et moi-même, Charles, guitare chant et machines. Ca va de 23 à 39 ans… Certaines viennent de Tours, d’autres de Paris. On peut aussi rajouter Shaq pour l’artwork et Noélie pour nos photos ! On est tous ouverts d’esprit, c’est un groupe transgénérationnel. On fait notre musique, celle qu’on veut entendre.

Vous parlez pas mal du rapport à la machine, au virtuel et cela se ressent aussi dans le logo, son design. D’où vient cette inspiration ?  
Déjà, je suis un gros geek ! (rires) J’aime les sons un peu crados, 8-bit, les confronter au côté naturel des instruments pour cette idée de dualité. Car ça correspond au monde ! On laisse les gens juger, l’album a un degré de lecture. Le but, c’est que les auditeurs fassent l’effort de lire, de piger le côté surréaliste.

Bon, pour la Fête de la musique, pourquoi faire un set acoustique alors que vous êtes un groupe de metal ?  
Le bassiste n’est pas là et le guitariste vient d’apprendre qu’il était papa. Pour la Fête de la musique à Tours, on ne sera donc que deux : deux guitares et du chant. Avec des versions adaptées de nos morceaux.  Justement, vos morceaux sont très travaillés, grandiloquents, prog’…

Pas trop peur de perdre ça en acoustique ?  
Non, au contraire, il y aura plus de place, d’air. Un morceau doit se résumer à quelque chose de simple. On détourne le regard par la complexité, là ce sera une invitation au voyage.

C’est aussi un moyen de toucher plus de monde…
Exactement, d’être plus accessible, on se concentre sur les émotions. Mais on ne sera pas forcément moins énervés ! Ce sera peut-être plus viscéral. Là, c’était l’occasion de le faire. C’est une sorte de petit défi, on a tout préparé en une semaine ! Donc on n’a pas la trouille, on sera là pour le plaisir. On jouera entre 30 minutes et trois quarts d’heure.

Quelles ont été tes influences ?
On a toujours été prog’ par défaut. Pour ma part, mes influences vont de Sleepytime Gorilla Museum à Mastodon. Mais aussi les influences littéraires, artistiques, la peinture, etc. J’ai le fantasme de l’art total. Et j’aime marier les contraires. Call U.S Legion est un oxymore.

Rendez-vous vers 22 h, devant les Joulins, place du même nom à Tours !
Propos recueillis par Aurélien Germain
Pour écouter :
http://www.noomiz.com/calluslegion
Et sur Facebook :
https://www.facebook.com/calluslegion

Fête de la Musique : Le programme

La fête de la musique c’est samedi ! On a sélectionné pour vous les concerts à ne pas manquer !

Samedi, c’est le 21 juin. Et comme chaque année depuis 32 ans, c’est non seulement le premier jour de l’été mais surtout celui de la Fête de la musique. Comme on est assez fan de notre scène locale, on a compilé l’ensemble des lieux où se dérouleront les concerts dans la carte ci-dessous. N’hésitez pas à cliquer sur les icônes pour plus d’infos sur les artistes présents ! Et pour plus de confort de lecture, vous pouvez aussi télécharger la version numérique de notre numéro 136, spécialement consacré à la Fête de la musique.

TMV - Fête de la Musique
Orange = Multi-styles / Bleu ciel = Rock / Noir = Metal / Vert = Electro / Rose = Classique – Chœurs /Blanc = Musique religieuse // Les cœurs indiquent les choix de la rédaction, les P les parkings du centre-ville et les croix les secours.

Permis de conduire : les progrès à attendre

Gérard Cosneau, directeur de la Prévention routière d’Indre-et-Loire, donne son avis sur les nouvelles mesures pour le permis de conduire, comme celle de la conduite accompagnée à partir de 15 ans ou d’un examen raccourci.

ACTU_PAP1
Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé les nouveautés pour le permis de conduire, qu’en pensez-vous ?
La conduite accompagnée permet d’accéder à un permis moins cher, ce qui remet l’égalité parmi les jeunes. Ceux qui ont fait les 3000 km obligatoires sont plus souvent reçus à la première tentative et la mortalité est moins importante, car ils sont mieux responsabilisés. La prise de risques est réduite d’un tiers. Raccourcir l’examen de 3 minutes permet de faire passer un élève de plus chaque jour. La Prévention routière est prête à encadrer l’examen du code à la place des inspecteurs.
Commencer l’apprentissage de la conduite à 15 ans vous semble- t-il raisonnable ?
Tout dépend de l’élève. Chacun a une maturité différente, mais les parents doivent bien connaître leur enfant. On peut les aider en testant l’élève en auto-école, avec le regard d’un professionnel. Le parent doit être un guide attentif, comme si c’était lui qui était au volant. Donc, par exemple, pas de texto dans la voiture
La réforme prévoit la création de l’ASSR 3…
Une nouvelle attestation scolaire de sécurité routière est une idée innovante, mais uniquement s’il ne s’agit pas de bachotage. Il faut aller chercher les nouveaux risques : téléphone, ordinateur sur les genoux, tablette, dépendances diverses. L’ASSR 2 insistait un peu plus sur la conduite accompagnée ces dernières années, mais les jeunes n’y pensent pas. Ils ne connaissent pas les nombreux avantages. Idéalement, l’ASSR 3 devrait intervenir au 1er trimestre de seconde.

The two faces of january : classique et prenant

Un film noir à l’ancienne, nourri par de somptueuses images. Un premier film d’Hossein Amini classique, mais prenant.

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On appelle cela un casting trois étoiles. Une triplette Kirsten Dunst, Oscar Isaac et Viggo Mortensen, tous embarqués dans une histoire classique, façon thriller psychologique. Le tout, emballé par le scénariste de Drive et adapté d’un roman de Patricia Highsmith. Tout pour plaire sur le papier…

Sur l’écran, on est vite happé là où la première réalisation de Hossein Amini veut nous perdre : les méandres de l’esprit humain. Le mensonge. La part d’ombre de chacun, surtout. Dès le premier plan, le spectateur est écrasé par la chaleur méditerranéenne. Deux touristes américains, élégants, déambulent, rient, sourient. Chester McFarland et son épouse Colette sont à Athènes, mais quelque chose coince dans leur apparente joie de vivre. On le devine, sans savoir pourquoi. Un malaise renforcé lorsqu’ils rencontrent Rydal, jeune guide touristique grec, un peu fourbe, un peu menteur, arnaqueur sur les bords… Mais très vite, de coupable aux yeux du spectateur, il va passer victime, quand il sympathise avec les tourtereaux. Un couple beaucoup moins lisse qu’il n’y paraît. Une chute vertigineuse commence. Les événements s’enchaînent. L’engrenage est là, malsain. Un piège.

The two faces of January joue alors sur un contraste formidable : Hossein Amini filme, avec grâce, de sublimes paysages helléniques, brûlés par le soleil, magnifiés par une photographie chaude, colorée. Un jaune vif, collant à l’ambiance sixties du film, tranchant avec la noirceur des personnages.
Mieux, la dualité entre les deux personnages, totalement opposés, explose au visage. Viggo Mortensen est bluffant, terrifiant. Sous son chapeau qu’il ne quitte presque jamais, ses yeux durs transpercent son « adversaire », joué par un Oscar Isaac tout en finesse. Au milieu de ces deux egos, flotte la douce Kirsten Dunst (au personnage malheureusement trop sous-exploité), se noyant dans cette spirale de tromperie, de jalousie et de haine. Un triangle amoureux tragique vient de naître.
Certains rebondissements surprennent, élevés par une maîtrise de la lutte psychologique. On pense parfois à Hitchcock, parfois à René Clément avec son Plein soleil. Ces moments de tension joliment insufflés rattrapent certains lieux communs (un peu dommage…) et un classicisme inévitable dans ce genre de long-métrage. Amini tombe aussi parfois dans la facilité de l’image façon carte postale (tout de même plaisant pour les yeux !), mais sait se montrer doué à la caméra. Notamment, avec cette séance stressante dans l’aéroport qui multiplie les changements d’axe.
Dans cette atmosphère ambiguë, le plaisir du suspens est là. Simple, mais efficace. Plutôt classe pour un premier essai.

Thriller de Hossein Amini (États-Unis, Grande-Bretagne, France).
Durée : 1 h 37. Avec Kirsten Dunst, Viggo Mortensen, Oscar Isaac, Daisy Bevan…

Christiane Grimal, Carolyn Carlson : du plaisir par Intermittence

Chaque semaine, Doc Pilot décortique l’activité culturelle de Tours.

Christiane Grimal
Christiane Grimal

Je n’en fais pas secret, j’admire beaucoup le travail de Thomas Lebrun au CCNT, la manière usitée d’offrir le meilleur pour magnifier la pratique ; avec son festival Tours d’Horizon il donne à la ville un rendez-vous incontournable inscrit en peu de temps dans la force de frappe artistique ligérienne. J’opte pour Carolyn Carlson au Nouvel Olympia pour m’offrir  « un trip », mais les circonstances politico-sociales obligent à reprendre pied sur terre, le mouvement de grève des intermittents interdisant la tenue du spectacle initialement prévu ; reste une sorte de scénario improbable réunissant à la scène les grévistes en décors, la star, l’organisateur, le tôlier, un public solidaire mais aussi un dialogue du geste identifié en valeur ajoutée au mouvement revendicatif : une performance…
La nuit est américaine, dans la foulée filer au concert de sortie d’album de Christiane Grimal & Tijerina Projekt en Arcades Institute. Oh le bel album ! ! A l’instar d’un Henry Miller se posant à Clichy pour initier une œuvre artistique identifiée, l’américaine Christiane Grimal a bâti depuis cinq ans en Touraine, un concept musical qui lui est propre autant dans la palette sonore que dans la justesse de son propos. Entourée de musiciens tourangeaux, le groupe Tijerina Projekt, elle nous livre un album enregistré par le légendaire Fabien Tessier ingé son/musicien si habile dans son talent à magnifier les désirs des artistes (Claire Diterzi, 49 Swimming Pools, Moonjellies, Grisbi, Express). Nous sommes face à un album dont le style est un savant mélange d’influences multiples, à la manière du sang mêlé de Christiane aux origines cubaines, juives, new-yorkaises mais née à Miami. Ce patrimoine génétique et culturel est digéré avec subtilité en une remarquable relecture emprunte d’humanisme, de joie, mais aussi de grandeur d’âme dans la force de l’interprétation et la teneur des textes. Christiane Grimal s’affirme ainsi planétaire, à jamais immigrée sur la Terre, forte d’une world music dont l’atout principal est de vous prendre aux tripes. Et c’est la fête en Arcades Institute pour un concert qui restera dans les mémoires… De retour au Nouvel Olympia pour une émission en direct de Radio Béton pour débattre du problème des intermittents : un député, des représentants syndicaux ( dont Cyrille Peltier, bassiste de Volo et de X Ray Pop), la directrice du Petit Faucheux, dans une ambiance « et je te tutoie mon pote pour mieux t’embrouiller » ; au final, l’évidence qu’il faudra boire la lie car les jeux sont faits comme les gens du spectacle (faits comme des rats)…
Les Fêtes Musicales en Touraine fêtent leur 50 ans ! ! ! Et oui c’est impressionnant !! Avec Lugansky en ouverture ; au concert du Kremerata Baltica sous la direction de Gidon Kremer, je déguste la perfection de Bach à Glass, réunion des racines au présent mais aussi cette étrange alchimie entre l’œuvre et l’interprète, incompréhensible, inexplicable et pourtant bien réelle qui fait certains artistes vous rendre une écriture figée plus brillante qu’elle ne le serait interprétée par d’autres. La musique dite classique, dans sa rigueur et son impossibilité d’exister dans la médiocrité reste pour moi la niche la plus surprenante tant on ne s’attend pas à y vivre de l’imprévisible… Et pourtant ; l’interprétation de Glass est magique, l’instant unique, l’accueil du public reconnaissant du plaisir vécu… Du plaisir, oui, du plaisir par intermittence, dans notre modèle français finalement assez unique pour tenir face aux attaques de la normalisation et du marché ; un modèle pourtant si fragile et si attaqué par ceux qui devraient s’accorder d’en jouir mais se contentent d’y nuire, peut-être un simple relent nauséabond d’une morale d’appareil propre à raviver la haine et la discorde et leurs enfants : la guerre et l’oppression. Toucher à la Culture c’est s’ouvrir à la dictature, par défaut, c’est flatter les bas instincts en ne laissant que « du pain et des jeux… et de la religion » pour distraire le Peuple.

On a (presque) testé le body combat

Vous voulez vous muscler et vous défouler sur les pistes de discothèques ? On a (presque) testé le body combat.

BEAUTE_PAP_OUVERTURE
Jeudi soir, 20 heures. Dans la grande salle de Moving, c’est ambiance boîte de nuit. Musique à fond, lumières colorées qui valsent. Sur l’estrade, le coach anime la séance comme un vrai show man, le micro plaqué à la joue. « Un ! On bloque ! Deux ! On engage ! » Les participants lèvent le coude, engagent dans le vide, mais c’est le but : le body combat, c’est du sport de combat, mais pour de faux. Mais la bande son, calibrée à la seconde, est là pour entraîner son monde. « Les morceaux sont choisis pour faire évoluer le rythme cardio », m’explique Aurélien, entraîneur sportif depuis 12 ans.

Je vois une majorité de femmes, entre 20 et 40 ans, et trois hommes. Eux aussi y mettent tout leur coeur. Ils sautillent les 8 premières minutes, enchaînent les balancements. À 20 h 18, tout le monde cogne en rythme : bras droit, jambe gauche… Quatre participants sont en nage, une dizaine franchement décoiffés.
La musique couvre la voix du coach. « Il n’y a aucun risque de blessure, assure Aurélien. Les enchaînements sont calculés pour monter en puissance et en vitesse. » Si le body combat séduit les femmes, c’est qu’il défoule sans être violent. Il utilise des mouvements de karaté, de kick boxing ou de taekwondo mais n’exige aucun entraînement : le débutant va s’amuser autant qu’un confirmé. Et une séance de 55 minutes grille 650 calories.

Seul impératif pour pratiquer : une bonne condition cardiaque. Devant la salle, je discute avec Isabelle. Elle pratique depuis 7 ans, 3 fois par semaine. « C’est rigolo, ça muscle et il y a une bonne ambiance. On se connaît tous. » J’ai oublié mon jogging. Je reviendrai vérifier : le body combat, c’est entraînant. Ou est-ce Welcome to the jungle remixé ?

Stelda

Une minute sur le web #21

Chaque semaine, l’équipe de tmv écume le web pour vous dégotter de jolies choses.

Avant le dossier Coupe du monde, voici le selfie de Lee Thompson avec le Christ rédempteur qui domine Rio de Janeiro. Autorisation spéciale pour le photographe, pas habitué à se mettre en scène, mais l’occasion était trop belle ! Son témoignage sur son blog : theflashpack.co.uk/blog/christselfierio/
BUZZ_OUVERTURE

FAIT-DIVERS 2.0
SLENDER MAN
Deux ados poignardent une camarade (toujours vivante) au nom d’un certain Slender Man. Un visage sans traits, costume cravate, grand et mince (slender). Un mythe virtuel né sur le site Creepypasta, qui rassemble des histoires d’horreur. Une idée de photomontage déclinée en jeux vidéo très angoissants…

LECTURE
KEEP IT SIMPLE
Rester simple. Hartmut Esslinger, designer, est le père de l’allure épurée des produits Apple. Son dernier livre raconte l’histoire de sa collaboration avec Steve Jobs dans les années 1980. Avis aux amateurs… Disponible en anglais et en allemand sur arnoldsche.com et ses articles sur fastcodesign.com
BUZZ_SIMPLE

ART MODERNE
PÈTE UN CÂBLE
Pavel Sinev, c’est un artiste qui aime se prendre la tête. La preuve, il réalise des sculptures hallucinantes de Jésus, de chien ou de voiture avec des… câbles. Stupéfiant de réalisme. Pensez à votre agacement quand le câble de votre ordi s’emmêle… À admirer JUSTE ICI

TUMBLR
ÉTUDES À LA CON
Ceux qui préfèrent les chats sont plus intelligents que ceux qui préfèrent les chiens. Une étude universitaire américaine parmi tant d’autres qu’on partage surtout pour rire. Ce tumblr les rassemble, avec lien original à l’appui (rien d’inventé !). Le formulaire vous permet de publier vos trouvailles
>> etudesalacon.tumblr.com

LE CHIFFRE
2
C’est en milliards le nombre de vues sur Youtube à ce jour pour le clip du Gangnam Style depuis sa sortie à l’été 2012. Un record pour le site. Gentleman a atteint les 600 millions à ce jour. Son nouveau titre s’intitule Hangover : ça se regarde juste en-dessous, et c’est en featuring avec… Snoop Dogg !
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=HkMNOlYcpHg[/youtube]

Chroniques culture #29

Cette semaine, on vous gâte avec un double dvd, des Led Zep’ tout liftés, la folie Mario Kart et un BD coquine.

LE DVD
LE CROCODILE DU BOTSWANGA
Un duo pour un double DVD : Fabrice Eboué et Thomas Ngijol pour la doublette Case Départ et Crocodile du Botswanga. Deux comédies en mode déflagration, dynamitant la bêtise du kjracisme et la dictature du fric, sous un humour corrosif et carrément décapant. Blagues sans répit et parfois subversifs, ces deux films sont accompagnés dans leur coffret par des bêtisiers, un making of ou encore des scènes coupées et un clip. Sortie le 19 juin

LE JEU VIDÉO
MARIO KART 8
Vingt ans après ses premiers tours de piste sur Super Nintendo, Mario et sa bande déboulent sur Wii U dans un jeu de course familial. Au programme de ce titre aussi coloré que déjanté, des graphismes en haute définition et une multitude de nouveautés, des personnages aux véhicules en passant par les circuits MK8 peut réunir 4 joueurs en local et 12 en ligne. En voiture ! L. Soon
Mario Kart 8, Nintendo, tout public, Wii U, 55 €.

LE CD
LED ZEPPELIN : ÉDITION DELUXE
Les trois premiers albums cultissimes des dieux Led Zep’ ressortent avec un nouveau mastering, titres bonus et concerts inédits. Reproduction de la pochette originale, artwork en négatif, livret de 16 à 70 pages : le pack existe en version CD/LP simple, deluxe et super deluxe. Mais surtout, la redécouverte de ces incroyables morceaux, avec un jeune Robert Plant à la voix simplement magnifique, transporte loin, très loin. Une grosse baffe. Encore et toujours.

LA BD
LA TECHNIQUE DU PERINÉE
Nos duettistes préférés Ruppert & Mulot reviennent. Un tandem qui surfe sur la mode des réseaux sociaux et des sites de rencontres. Une sorte de carte du tendre du XXIe siècle où l’amour courtois aurait été remplacé par le sexe sur Skype ! C’est finement écrit, souvent (très) drôle, très (très) coquin et à ne pas mettre entre toutes les mains ! Avec ce printemps qui tarde à se finir, on se dit qu’on est déjà prêt que pour la Saint-Valentin 2015. Hervé Bourit

 

 

Spécial Imag'in (3) : interview de Pépiang Toufdy

C’est la sixième édition de ce festival de cultures urbaines. Son organisateur, Pépiang Toufdy, nous parle d’Imag’in, mais aussi de l’association Prod’cité, à l’origine de l’organisation.

Pépiang Toufdy (Photo tmv)
Pépiang Toufdy (Photo tmv)


Pépiang, peux-tu expliquer la philosophie d’Imag’in à ceux qui ne connaissent pas encore le festival ?

Nous ne faisons pas un gros festival. L’idée, c’est d’apporter de la culture pour ceux qui n’y ont pas forcément accès. Nous essayons aussi de valoriser les talents locaux, sans pour autant stigmatiser la musique urbaine, sur scène. Nous voulons casser les clichés, montrer d’autres styles, des sensibilités musicales différentes. Je crois qu’Assad, Dhoad ou Cordeone sont de bons exemples de cette diversité. Nous voulons les faire connaître à ceux qui n’ont pas l’habitude d’écouter ce genre de groupe.
Cette année, vous vous installez essentiellement au Sanitas, pourquoi ?
Chaque année, nous évoluons. Dans les premières éditions, nous avions le souci de faire venir les gens et les jeunes des quartiers populaires dans des lieux de culture qu’ils ne fréquentaient pas. Cette année, nous revenons à la source, c’est au Sanitas que nous avons commencé. Le quartier a beaucoup changé. Il fait désormais entièrement partie de la ville. Nous voulons que des Tourangeaux viennent aussi découvrir le Sanitas et rencontrer ses habitants.
Finalement, Imag’in, c’est bien plus qu’un festival ?
Oui (rires), c’est le reflet du travail que nous menons toute l’année. Ateliers, Wanted tv (une émission sur Tv Tours faites par les jeunes du quartier, NDLR), cafés concert, nous travaillons avec beaucoup d’acteurs culturels de la ville avec notre association Prod’cité. C’est elle qui produit le festival. Le but étant toujours d’apporter une ouverture culturelle aux jeunes et aux habitants des quartiers populaires.
Et dans le futur, comment imagines-tu l’association ?
Nous sommes en train de nous professionnaliser de plus en plus. L’année prochaine va être très importante pour nous. Nous avons créé un réseau important de personnes autour de nous. Il s’agit désormais de rassembler un maximum d’associations du quartier et d’avancer toujours plus loin dans les projets.

Spécial Imag'in (2) : le festival en détail

Le festival Imag’in pose ses affaires à Tours. Et le programme est plutôt costaud…

√ SOIRÉE IMAG’IN
LE CONCERT
Le samedi 14 juin, c’est l’apogée du festival Imag’in avec une scène complètement gratuite. Alors rendez- vous place Saint-Paul à partir de 19 h 30 !

LES GROUPES
Assad Il faudra attendre un peu pour écouter leur premier EP, en attendant, ils ont leurs premiers sons sur facebook.com/ASSAD.music

Dhoad Ils se prénomment les gitans du Rajasthan. Préparez-vous à une performance hors-normes, entre danse traditionnelle, musique planante, tours de fakir… Dhoad, c’est un groupe incroyable : tous ses membres habitent à Tours, mais la plupart du temps, ils voyagent dans le monde entier pour donner des concerts. Écouter sur dhoad.com
CULT_BV1_DHOAD

Cordeone C’est une des musiciens tourangeaux qui cartonne. Avec ses textes en français et en portuguais, il offre une musique douce, engagée. C’est beau, tout simplement. Écouter sur facebook.com/cordeonevida
CULT_BV1_CORDEONE

√ EN BREF
PENDANT LE FESTIVAL
Imag’in, ce n’est pas seulement un concert le samedi soir mais aussi des animations pendant deux jours.

ATELIER GRAFFITI
C’est quand même super cool quand un graffeur vous explique ses techniques et offre des conseils. Pendant deux heures, vous pourrez vous initier au Street art en extérieur. Le jeudi 12 juin, au Sanitas, de 14 à 16 h. 12 places disponibles. Participation de 5 €.

ATELIER RAP
Ecrire une chanson, faire des rimes, des allitérations… Pouvoir prendre la plume pour avoir le meilleur flow : Alex, le chanteur d’Assad devient professeur de rap le temps d’une journée. Le vendredi 13 juin, au Studio Prod’Cité (2 avenue du Généralde- Gaulle). 12 places disponibles. Participation de 8 €.

PRATIQUE
Pour s’inscrire ou avoir des infos sur ces ateliers : 02 34 37 03 89 ou com.prodcite@gmail.com

>>>ET SINON Le festival Imag’in s’étire jusqu’à la fin du mois de juin et propose un dernier concert le 26 juin prochain. Il y aura le reggae très stylé de Broussaï suivi de l’électro world de Waloobeach Consortium.

Spécial Imag'in (1) : portrait d'Assad

Entre jazz et rap français, ce groupe tourangeau va secouer la planète hip-hop le 14 juin, au festival Imag’in.

(Photo Jérôme NGUY)
(Photo Jérôme NGUY)

Rencontre au Balkanic café, rue Colbert : Alex et Vincent sirotent leur verre tranquillement. Le rappeur et le contrebassiste attendent le reste du groupe, qui finalement sera retenu à Jazz à Tours. C’est leur première rencontre avec la presse. Les deux musiciens, d’une vingtaine d’années, enchaînent les réponses avec un professionnalisme impressionnant. Comme s’ils étaient déjà rodés. Comme s’ils avaient tout prévu.

Ce sérieux, c’est le même qui se retrouve dans leurs morceaux. Ceux qu’ils composent depuis un an. Chaque note est maîtrisée, chaque mot pesé. Hip-hop scientifique. Jazz arithmétique. Fusion naturelle : comme si le hip-hop assumait complètement ses origines, revenait à sa source.
On pense alors à The Roots pour la virtualité, à Blackalicious pour sa puissance, aux débuts de Mc Solaar pour le cool. Difficile cependant de leur coller une étiquette, les loustics n’en font qu’à leur tête, brouillent les pistes, parlent de vacances au ski, d’ambiance de trottoirs, de camping, de filles un peu trop rêveuses. Violence introvertie, elle se ressent dans les rares dissonances, étouffée, exprimée à demimot. Beat box, saxo, clavier, contrebasse…

Sur scène, Assad détonne, éclate les codes du rap actuel sans en faire un étendard, un objet de différenciation. On pense encore, cherche les références. On croit reconnaître des accents poétiques du Gibraltar d’Abd el Malik. Les mots d’Alex flottent à la surface du flot nacré d’une ligne de saxophone. Modeste, ses textes sont déclamés à force d’images. « Nous fonctionnons ensemble, explique Vincent, le contrebassiste. C’est assez fréquent qu’Alex écrit pendant une répétition, quand on cherche une mélodie. » Copains depuis leurs années lycée, à Angers, la plupart des membres d’Assad sont venus ici pour Jazz à Tours. Soucieux de tout maîtirser, Assad vantent la débrouille, le fait-maison. En septembre prochain, ils vont sortir leur premier EP, Sabrina : six chansons qui oscillent entre douceur de vivre, petites galères. Tranches de vécu, fables urbaines : retenez bien leur nom. Assad est en train de déferler sur Tours.

Retrouvez aussi sur notre site le programme du festival et une interview de l’organisateur

On a testé : pilote d'avion !

Un simulateur de vol vient d’ouvrir ses portes à Tours Nord. Un de nos journalistes s’est transformé en commandant de bord.

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Alignement en bout de piste, préparation au décollage ! » Bergame, Italie. Après une petite escale, je m’apprête à repartir à bord de mon Airbus A320. Evann, mon copilote, vérifie que nous sommes parés. Décollage. Main droite sur la manette des gaz, gauche sur le manche, je lance l’avion à pleine vitesse.

L’avion ? Pas exactement. Je suis en réalité à bord du simulateur Aviasim, installé depuis peu au coeur de la zone industrielle de Tours Nord. Et même si je suis pleinement conscient que toute l’expérience à laquelle je suis en train de participer est virtuelle, je me sens dans la peau d’un vrai pilote. C’est impressionnant de réalisme. Le simulateur reproduit à 99% les conditions de vol réelles.
La sueur commence à perler le long de mes tempes, tout mauvais geste peut entraîner le crash. À mes côtés, Evann, pilote professionnel fraîchement diplômé, me prodigue tous les conseils nécessaires au bon déroulement du vol. Installé confortablement dans le siège de commandant de bord, je suis entouré de boutons et de cadrans. Devant moi, un ingénieux système d’affichage panoramique me plonge en totale immersion.

Après plusieurs manoeuvres, Evann m’invite à regagner la piste de Bergame pour atterrir. Je m’aligne, sors le train d’atterrissage et entame la descente. Tout ça sans connaissance particulière de l’aviation. C’est d’ailleurs là que réside la grande force d’Aviasim. Faire découvrir le fonctionnement d’un avion de manière ludique. 500 m de la piste. Un bruit d’alarme retentit dans le cockpit. Mon moteur droit est en train de lâcher. Je n’ai pourtant touché à rien ! Je me retourne et vois Thomas Gasser, fondateur d’Aviasim, en train de pianoter sur l’ordinateur de contrôle, le sourire aux lèvres.
Toute panne peut être simulée à tout moment pour tester la réactivité du pilote. 100 m de la piste. Mon appareil se déporte à droite, l’atterrissage s’annonce musclé. Tant pis pour la piste, je dois poser l’avion dans l’herbe. Les roues à peine au sol, j’inverse les gaz, enclenche les freins, l’avion dérape et finit par regagner la piste pour un arrêt complet. « Félicitations, me lance Evann. Bon, en conditions réelles, vous auriez crashé l’avion. Mais c’est un bon début ! ». Je pense aux 150 passagers assis derrière moi. La prochaine fois, promis, j’atterrirai correctement !

√ EN BREF
LE PUBLIC
Aviasim s’adresse à la fois aux particuliers désireux de découvrir le fonctionnement d’un avion de ligne, mais aussi aux professionnels souhaitant perfectionner leur connaissance de l’Airbus A320. Abordant l’aviation de manière ludique et prônant l’entente entre pilote et co-pilote, le simulateur séduira aussi les comités d’entreprise désireux de renforcer l’esprit d’équipe au sein de leur société.

L’ÉQUIPE
Image1La gérante Emmanuelle Mary est épaulée par deux jeunes pilotes professionnels pour assurer le fonctionnement du simulateur et accompagner les clients pendant le vol. Lors de notre test, Thomas Gasser, fondateur d’Aviasim (à droite sur la photo), était présent et n’a d’ailleurs pas hésité à paramétrer le simulateur pour perturber notre vol et tester notre réactivité !

PRATIQUE
Les locaux d’Aviasim se situent au 7 allée Colette-Duval à Tours Nord et sont ouverts au public et aux entreprises sur réservation. Plusieurs packs incluant du temps de vol et un briefing sont disponibles, les tarifs allant de 99 à 249 €. L’équipe propose également un stage antistress pour les personnes effrayées par les trajets en avion. Plus d’infos sur aviasim.fr et au 09 81 19 39 99.

Kids : La maison des petits !

À Chanceaux-sur-Choisille, les familles peuvent inscrire leurs jeunes enfants dans une MAM. Comprenez, une Maison d’assistantes maternelles. Un concept qui marche du tonnerre.

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Faire garder son bout d’chou quand on est parent peut vite devenir un véritable casse-tête ! À Chanceaux-sur-Choisille, à une dizaine de kilomètres de Tours-Nord, les familles peuvent, depuis deux ans, inscrire leurs jeunes enfants dans une MAM, une Maison d’assistantes maternelles. Un concept qui a le vent en poupe.

À Chanceaux, le projet a été porté à bout de bras par trois assistantes maternelles, Nathalie et Tiffanie, mère et fille dans la vie. Installées dans une coquette maison baptisée Les Lucioles, elles accueillent une douzaine de bambins âgés de 3 mois à 3 ans, du lundi au vendredi, de 7 h 30 à 18 h 30. « La Mam, c’est un juste milieu, un compromis entre l’assistante maternelle et la crèche. Ici, c’est notre lieu de travail, on est totalement dédié aux enfants », explique Nathalie. « Et puis en cas de difficulté, renchérit Tiffanie, on peut échanger et se conseiller mutuellement. »

Pas le temps de tergiverser, notre conversation est interrompue par les pleurs dans la chambre voisine de la petite Jade, âgée de quatre mois. Il faut bien avouer qu’aux Lucioles, on ne s’ennuie pas, entre les repas, les changes et les activités d’éveil, les nounous ont de quoi faire ! Enfin dans une MAM, on apprend à grandir, « c’est la petite école avant la grande », comme aime à le dire Coralie, une maman convaincue.

Anne-Cécile Cadio

La Trattoria des Halles : chic et raffiné

La Trattoria des Halles se trouve au 31 place Gaston-Pailhou, dans le quartier des Halles à Tours.

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Quartier des Halles, lundi midi. La place Gaston-Pailhou resplendit sous un soleil de plomb. Idéal pour s’accorder une pause déjeuner à la terrasse de la Trattoria des Halles. Sitôt arrivés devant le restaurant, nous sommes séduits par la devanture et l’allure de cantine chic pour cadres tourangeaux. Coup d’œil rapide à la carte. La formule du midi conviendra très bien. En entrée, nous optons pour une salade de blinis au gravlax de saumon à la crème ciboulette. Bon et léger, idéal en période estivale. Nous apprécions l’importance accordée à la présentation des plats et l’attention de la serveuse à notre égard. Arrive ensuite le plat, une pièce de bœuf très tendre accompagnée de frites et de salade, que nous dégustons avec un verre de Saint-Nicolas de Bourgueil. La Trattoria des Halles propose un choix de vin impressionnant, qui séduira les amateurs.
Nous profitons de l’attente avant le dessert pour faire un tour à l’intérieur. Le restaurant est relativement spacieux, décoré avec soin et modernité. Les tables sont quasiment toutes occupées, ce qui n’altère pour autant pas la rapidité du service. Retour à notre place. Pour conclure ce bon repas, nous avons choisi la mousse au chocolat et sa brochette de chamallows. Onctueux, rien à ajouter.
De ce déjeuner, nous retiendrons la qualité des plats et du service, qui justifient les prix légèrement élevés de la carte de la Trattoria. Idéalement situé dans le centre-ville, le restaurant affiche régulièrement complet. Pensez donc à réserver si l’envie vous prend de vouloir aller tester la formule du soir, très alléchante sur le papier. Vous pouvez d’ailleurs consulter l’ensemble de la carte sur le site web de l’enseigne, histoire de vous mettre l’eau à la bouche.
√ AU MENU
UN PLAT
RESTO_BV_PHOTOLe choix numéro un des clients ? La pièce de boeuf grillée, sauce au poivre vert, accompagnée de frites maison et de feuilles de saison. La viande est impeccable de tendresse, le tout préparé et présenté avec soin. Accompagné d’un verre de Saint-Nicolas de Bourgueil rouge, ce plat ravira vos papilles.
L’ADDITION
Si les tarifs à la carte sont assez élevés, vous vous en tirerez pour environ 20 euros en choisissant la formule du midi entrée-plat-dessert avec un café. La formule du soir, plus riche en choix, s’élève elle à 25 €. Mais à ce prix là, la qualité est au rendez-vous ! EN
PRATIQUE
La Trattoria des Halles se trouve au 31 place Gaston-Paillhou, dans le quartier des halles à Tours. Ouvert du lundi au samedi de 12 h à 14 h 30 et de 19 h 30 à 22 h (jusqu’à 23 h les jeudis et vendredis). Formules ou plats à la carte. Contact : 02 47 64 26 64 ou latrattoriadeshalles.com

Brazil 2014 : Le Guidão TMV

Le coup d’envoi de la Coupe du monde sera donné le 12 juin. On vous a concocté un guide d’enfer pour la vivre à fond !

credit Sophie
LÉGENDES PRIVÉES DE COUPE
Dans la fabuleuse histoire des Coupes du monde, les meilleurs footballeurs n’ont pas tous eu la chance de jouer le Mondial. La preuve par trois.
GEORGE BEST (IRLANDE DU NORD, 22 MAI 1946 – 25 NOVEMBRE 2005).
bestIl porte bien son nom. Le gars de Belfast est devenu la première « rock star » du ballon rond. Avec tout ce que le statut implique. Le spectacle d’abord, sur la pelouse d’Old Trafford où ses dribbles faisaient échos aux swinging sixties dans le coeur des supporters de Manchester United. Les excès, aussi. « J’ai claqué beaucoup d’argent dans l’alcool, les filles et les voitures. Le reste, je l’ai gaspillé », disait celui que l’on surnomma le cinquième Beatles. Ballon d’or 1968, il est l’idole de Diego Maradona et a été adoubé par Pelé. Oui, mais jamais il n’a disputé une Coupe du monde avec l’Irlande du Nord. Il est mort en 2005, à l’âge de 59 ans. Maigre consolation : l’aéroport de Belfast porte son nom.
ÉRIC CANTONA (FRANCE, 24 MAI 1966).
cantoCantona aime la polémique, les rasoirs Bic et les high-kicks. En France, son génie est occulté par ses sautes d’humeur. Qu’il s’agisse de ses tacles, de sa désinvolture ou lorsqu’il invective le sélectionneur national Henry Michel d’un fleuri « sac à merde » en 1988. Il ne revient en équipe de France que sous l’ère Platini. Mais c’est de l’autre côté de la Manche que Cantona fait étalage de ses talents. Le « frenchie » de Leeds devient King Éric à Manchester United. Parallèlement, en sélection nationale, Cantona bénéficie de la confiance de Gérard Houiller qui en fait le capitaine de l’équipe lors des qualifications pour le Mondial 94. Raté ! La France bute contre la Bulgarie. Il ne reviendra jamais chez les Bleus. La faute à ce coup de pied porté à un supporter de Crystal Palace, le 25 janvier 1995, sanctionné d’une suspension par la fédération anglaise et internationale. Après cinq ans d’une relation tumultueuse avec Manchester United, Éric Cantona prend sa retraite en 1997. Il n’a jamais disputé de Coupe du monde (beach soccer mis à part).
GEORGE WEAH (LIBERIA, 1ER OCTOBRE 1966).
weah« Mister George » a traversé les années 1990 balle au pied. Né dans un pays en guerre, le Libéria, le gamin de Monrovia s’inspire de cassettes vidéo de Pelé. Il débarque en Europe à Monaco, en 1988, sous les ordres d’Arsène Wenger. Rapide, puissant, il devient le « Monsieur but » du Paris Saint-Germain de 1992 à 1995 avant de charmer les tifosi du Milan AC aux côtés des monuments Franco Baresi et Paolo Maldini. En 1996, il parcourt tout le terrain, slalome sept joueurs de Vérone avant de tromper le gardien. La classe ! Georges Weah est le premier et dernier Ballon d’or africain (1995). En dépit de son talent, il n’a jamais emmené la sélection libérienne en phase finale de Coupe du monde. Il s’investit désormais dans la politique dans son pays natal, meurtri par une incessante guerre civile.
 
LE 11 TMV
On s’est mis à rêver de l’équipe idéale… Bizarrement, aucun joueur français ne nous est venu à l’esprit.
Onze TMV
DOSS_11_BUFFONGardien : Gianluigi Buffon (Italie). L’expérience, la classe. Et puis un type qui s’appellerait Jean-Louis Bouffon de ce côté-ci des Alpes, ça en impose.
DOSS_11_ZABALETAArrière droit : Pablo Zabaleta (Argentine). Rugueux, athlétique, rien de mieux pour empêcher les percées latérales. En revanche, il n’est pas à classer parmi les poètes. Mais c’est ça aussi, le foot.
DOSS_11_SYLVADéfenseur central : Thiago Silva (Brésil). Déconcertant d’assurance. Le visage de gamin de 12 ans et une présence physique écoeurante pour l’adversaire. Il anticipe tout. Le meilleur du monde actuellement.
DOSS_11_RAMOSDéfenseur central : Sergio Ramos (Espagne). Champion du monde, champion d’Europe. Vainqueur de la Ligue des champions cette année. Au top. Il surpasse Giorgio Chiellini (Italie) et Mats Hummels (Allemagne) d’un cheveu.
DOSS_11_ALBAArrière gauche : Jordi Alba (Espagne). David Alaba et la sélection autrichienne ne sont pas qualifiés. On prend un quasi homonyme pétri de talent et on mise sur la confusion pour perturber l’adversaire. Astuce !
DOSS_11_touréMilieu défensif : Yaya Touré (Côte d’Ivoire). Le prince du milieu. Un relayeur capable de planter 20 buts en Premier League cette saison, c’est rare. Et le tout sans délaisser ses attributions défensives. Complet.
DOSS_11_vidalMilieu défensif : Arturo Vidal (Chili). Le genre de type capable de courir un semi-marathon après un match. Une endurance incroyable qui lui permet de rester lucide dans les moments décisifs.
DOSS_11_MESSiMilieu offensif droit : Lionel Messi (Argentine). C’est un danger de tous les instants. Quand il touche la balle, Christian Jeanpierre (TF1) éructe des choses incompréhensibles. Le Messi(e) dit-on.
DOSS_11_RONALDOMilieu offensif gauche : Cristiano Ronaldo (Portugal). Les fabricants de gel lui disent merci, les amateurs de gestes techniques aussi. Une machine à gagner. Ballon d’or France Football en 2013.
DOSS_11_SUAREZAttaquant : Luis Suárez (Urugay). Flamboyant, mais surtout rusé et fourbe. En 2013, il avait croqué son adversaire, le défenseur Branislav Ivanović. Et hop, 10 matches de suspension dans la musette.
DOSS_11_PERSIEAttaquant : Robin van Persie (Pays-Bas). Van Persie sort d’une saison difficile avec Man united. Mais comme il fonctionne à l’orgueil et qu’il est infiniment doué, on met un billet sur le retour du Hollandais.
 
SAVOIRS INUTILES
FRÈRES ENNEMIS
Ils sont frères, mais ne jouent pas dans la même équipe. Kevin-Prince et Jérôme Boateng s’affronteront lors de la phase de poule. Le premier évolue avec le maillot du Ghana tandis que le second porte le maillot allemand, comme en 2010. Les deux frères sont nés d’un père commun, mais de mères différentes à 18 mois d’intervalle. Ils s’affrontent le 21 juin.
PRÉNOMS PARTAGÉS
La sélection sud-coréenne a ceci de magnifique que les joueurs ont intérêt à s’appeler par leur patronyme. On y compte 6 Kim et 4 Lee. Même le sélectionneur partage son prénom (Hong) avec un de ses défenseurs. Pratique pour les consignes collectives, moins pour les instructions individuelles.
LA SQUADRA RÉSISTE AUX ALLEMANDS
« Le football est un sport simple. Vingt-deux hommes poursuivent un ballon pendant 90 minutes et à la fin, ce sont les Allemands qui gagnent », avait déclaré l’avant-centre anglais Gary Lineker en 1990. Ce n’est pas faux. Sauf pour les Italiens qui n’ont jamais perdu contre la Mannschaft en match officiel depuis 1962.
MEILLEUR BUTEUR ?
L’Allemand Miroslav Klose pourrait détrôner Ronaldo (Ronaldo Luis Nazario de Lima, pas Cristiano, voyons) du rang de meilleur buteur de la Coupe du monde. Il lui manque un but pour égaler les 15 réalisations du Brésilien. Facile en quatre participations. Cocorico ! Le record du nombre de buts en une seule compétition est toujours détenu par Just Fontaine (13 cacahuètes en 1958). Et il est parti pour durer.
 
LA PLAYLIST AMBIANÇÃO
En attendant le premier match de l’équipe de France ce dimanche 16 juin contre le Honduras, déhanchez vous sur notre sélection d’hymnes du mundial !

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Pour plus d’infos sur la Coupe du Monde, rendez-vous sur le site officiel de la FIFA

Le foot amateur fait sa Coupe du monde !

Le foot amateur fait sa Coupe du monde, c’est le concept original lancé à Montlouis, par le passionné Antoine Burbaud. Et c’est bien plus qu’une compétition sportive.

 

Antoine Burgaud, passionné de football.
Antoine Burgaud, passionné de football.

Comment est né ce projet ?
Je suis membre de l’Affa, l’Association française de foot amateur. J’ai proposé à Éric Thomas, son président, un projet un peu fou. J’ai constaté que les tournois de fin de saison étaient vraiment géniaux, un véritable moment de fraternité. Mais ils se sont un peu vidés de ce côté festif. Alors on a voulu profiter de la Coupe du monde au Brésil. On a imaginé un truc, parlé à Emmanuel Petit (ancien de l’équipe de France de 1998, NDLR), notre ambassadeur. Il nous a soutenus.
Le foot amateur fait sa Coupe du monde, c’est quoi alors ?
Un projet culturel pédagogique. On a attribué un pays qualifié pour la Coupe à chaque équipe de jeunes qui participe. Ils ont 12, 13 ans et viennent de toute la France, de toutes les régions. On a trente-deux équipes au total, dont un club de la Réunion ! Il y a aussi un travail pédagogique autour du pays en question qui mènera à une exposition. On a aussi fait venir une expo photo de trois personnes qui ont fait un voyage autour du monde, en parallèle avec le foot. Il y aura aussi des écrivains, notamment Mustapha Kessous. Manu Petit sera certainement là aussi, d’ailleurs, avec d’autres personnalités. Le journal L’Équipe a aussi dépêché deux journalistes sur place… Et pour le reste, samba, capoeira, restauration…
Comment avez-vous attribué les pays à ces jeunes ?
Par tirage au sort ! Ça a d’ailleurs été un peu… particulier. Un des clubs de Haute-Vienne est voisin de la ville d’Oradour-sur-Glane (tristement connue pour son massacre, NDLR), mais a écopé de l’Allemagne. On était gêné, mais grâce au travail pédagogique exceptionnel qui a suivi, tout est okay !
Grosse machine et gros budget…
D’où le Kiss kiss bank bank (1) qui court jusqu’au 18 juin. C’est un financement participatif qui nous aide pour l’expo et tout le volet culturel uniquement. Pour notre projet, nous avons 100 bénévoles… On a aussi trouvé un équipementier. Les gamins repartiront avec leur maillot par exemple.
On va donc beaucoup plus loin qu’un simple événement sportif…
Tout à fait. Certes, il y a un aspect compétition, mais ce tournoi ne s’adresse pas qu’aux footeux. Là, c’est un moment festif et populaire. C’est comme cela qu’on voit le foot.
Propos recueillis par Aurélien Germain
 
(1)Vous pouvez donner en cliquant sur le lien.
Samedi 21 juin, matches de 14 h 30 à 21 h 30 ; dimanche 22 juin, dès 8 h 30 et finale à 17 h. À Montlouis-sur-Loire. Entrée gratuite.

Un amour sans fin : la foire aux clichés

Une romance sur un amour impossible. Prévisible, d’une vacuité confondante et scénario faiblard : avis aux amateurs…

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Était-ce vraiment utile de faire un remake du film Un amour infini de Zeffirelli (avec Brooke Shields, 1981), lui-même adapté du roman Endless love de Spencer en 1979 ? Shana Feste, réalisatrice de films pas franchement glorieux (Country strong, au hasard), ne s’est pas posée la question. Accoucher d’une sorte de Roméo & Juliette moderne et filmer l’idylle impossible de deux adulescents ? Quelle bonne idée ! Oui, sauf que…

Un amour sans fin, c’est donc la chronique du coup de foudre entre David et Jade. Lui, modeste, gueule d’ange un peu rebelle, préfère avoir les mains dans le cambouis et aider son père garagiste dans le besoin. Elle, sans amis et toute timide, est issue d’une famille aisée et se destine à de brillantes études en médecine.
Sous ce postulat éculé se dessine alors une folle histoire d’amour passionnel, rapidement empêchée par le papa de la belle Jade, qui ne voit pas les choses du même oeil. Ne prenant David que pour un bon à rien au passé trouble, il fait alors tout pour les séparer et leur interdire de se voir.

Commence alors une surenchère de clichés alignés sans vergogne : premier regard échangé en ramassant quelque chose en même temps, première fois devant la cheminée, pseudo scène du balcon, retrouvailles à l’aéroport, fête au lac, musique mielleuse… Lourdaud et poussif, Un amour sans fin patauge dans un marécage de stéréotypes, pas plus aidé par un scénario peu abouti et pas crédible. Tout est prévisible, sans rebondissement, faisant alors sombrer doucement cette romance un peu gnan-gnan et édulcorée.
Paresseux, le film de Shana Feste use, durant plus d’une heure et demie et jusqu’à la moelle, son leitmotiv abrutissant : battez-vous pour votre dulciné(e), rien n’est impossible, car l’amour à 17 ans est plus fort que tout (pitié…). Le tout, emmené par des personnages-mannequins tout droit sortis d’un magasin Abercrombie & Fitch®.

Pourtant, Un amour sans fin possède quand même son petit lot de qualités : un sous-texte sur un père traumatisé par le décès d’un de ses fils, le joli travail sur l’image, une complicité palpable et une alchimie visuelle entre les deux amoureux… Mais de maigres consolations, d’autant qu’elles ne sont que peu exploitées, voire vite gâchées par des maladresses (David n’est censé n’avoir que 17 ans mais en paraît 30…).
Un portrait d’une passion adolescente tellement dans l’excès et dégoulinante de bons sentiments (trop !) qu’il ne plaira, au final, qu’à une infime part de spectateurs. Ou à de jeunes romantiques obéissant à la devise amour, arc-en-ciel et poneys à paillettes. Un film au goût d’ex qui revient au mauvais moment : amer. Vite vu, vite oublié.

Aurélien Germain
NOTE : *
Drame/Romance, de Shana Feste (États-Unis). Durée : 1 h 44. Avec Alex Pettyfer, Gabriella Wilde, Bruce Greenwood, Joely Richardson, Robert Patrick…
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TOUJOURS EN SALLE
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SOUS LES JUPES DES FILLES **
Le printemps est là. Onze Parisiennes se croisent, se fâchent, se séduisent. Elles sont mères de famille, copines, célibataires, joyeuses, insolentes, inattendues… Mais surtout paradoxales. Comédie féminine signée Audrey Dana, Sous les jupes des filles multiplie malheureusement trop les personnages, en enquillant des pastilles certes bien écrites, mais manquant de lien. Un zapping incessant qui détruit un peu la force de ce casting glamour et prometteur. Dommage. An.G.
X MEN : DAYS OF THE FUTURE ***
Bryan Singer remet le couvert avec cette aventure spatio-temporelle des X Men. Dans un monde où humains et mutants se font exterminer par des machines parfaites, la seule solution c’est d’envoyer Wolverine dans le passé pour changer le cours de l’histoire. Bastons, stades qui volent dans les airs, boules de feu… Vous allez être servis dans cet excellent film de super héros. On retrouve même le côté sombre et pas du tout manichéen des premiers X Men. Un bijou ! B.R.
GODZILLA ***
Attention, film qui casse la baraque… dans tous les sens du terme. Méga production signée Gareth Edwards, ce Godzilla version 2014 rend hommage à la version d’origine, en revenant aux sources nucléaires du mythe. Spectacle époustouflant, mise en scène brillante et effets spéciaux bluffants (quelle claque !) font oublier un scénario pas extraordinaire. Efficace à 100 %, notamment lors des combats de monstres, étonnamment filmés sans musique, qui filent la chair de poule. A.G.

NOTATION :
 **** CULTEissime 
*** TOPissime
** PASMALissime 
* BOFissime
X NULissime

 

 

Réforme des régions : quelle capitale ?

Philippe Lagrange, doyen de la faculté de droit et de sciences sociales de Poitiers, nous éclaire sur le projet de fusion entre le Centre, le Poitou-Charentes et le Limousin.

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Quel est selon vous le principal problème de cette fusion de trois régions ?

Le choix de la capitale régionale. Va-t-on choisir une capitale existante, Orléans, Poitiers ou Limoges ? Tours serait un choix intéressant de par sa place centrale, d’autant qu’elle n’aurait pas cet héritage de capitale régionale. Limoges est une ville très peuplée (agglomération de 282 000 habitants). Les critères sont nombreux, choisira-t-on une capitale bien desservie par le train ? Ce choix aura des conséquences.
Quels problèmes pose cette réorganisation ?
Si Poitiers perd son statut, les collectivités territoriales du Poitou-Charentes n’auront plus de raison d’être. Il pourra subsister des antennes mais les institutions seront plus centralisées. Même chose pour Limoges et Orléans si elles ne sont pas choisies. Les conseils généraux vont disparaître à l’horizon 2020, entraînant le redéploiement des fonctionnaires, des postes non renouvelés. Les rectorats, les chambres et les agences régionales seront ou non transférés. Ces ajustements coûteront cher et beaucoup de questions subsistent.
Et maintenant, que va-t-il se passer ?
L’accord du Parlement est encore incertain. Je pense que les députés vont dépasser le clivage droite- gauche pour voter sur ce projet. Il y a beaucoup d’insatisfaits. Le président Hollande ne peut se permettre de faire un référendum, car les gens ont plutôt tendance à voter pour ou contre la personne qui pose la question. Dans ce contexte, le désaveu serait trop important. Fusionner les régions ne nécessite pas de révision de la Constitution, problème que posera la suppression des départements. Il y a un réel besoin de réforme économique en France. Une révolution n’étant pas possible, les économies se verront sur 5 à 10 ans.
Propos recueillis par Axelle Guinon
ET VOUS, QU’EN PENSEZ-VOUS ? LAISSEZ VOS AVIS EN COMMENTAIRE !

De Betty Davis à La Femme : une semaine Aucard de miel et sucre.

Cette semaine, Doc Pilot a beaucoup traîné du côté de la Gloriette…

Brian Jonestown Massacre à Aucard.
Brian Jonestown Massacre à Aucard.

Des fois le hasard vous fait tomber sur une mine d’or… A force de courir les albums de Roberta Flack je suis tombé sur Betty Davis, une ex de Miles propulsée au début des seventies dans l’aventure discographique avec sa bande de potes éclairés : la révélation. Peut-être plus fort que Tina Turner car plus libre, plus sexuel ( hé oui), plus contemporain dans son utilité au dancefloor, un Elvis au féminin matiné de soul racine à te construire le funk comme ça, l’air de rien, aussi importante que la guitare whawha de Shaft, la drum machine de Timmy Thomas, une dame inventeur du chemin qui va de Ray Charles à Pharell Williams, cette route noire et marbrée comme ta peau, chérie, sous la boule à facettes… C’est donc ainsi, la tête dans la soul que j’entame ma semaine Aucard de Tours. 29 ans déjà, pour ce challenge un peu potache que j’ai vu naitre sous le Pont de Fil…. Buddy Buddha au Mc’cools ou le défit au vent, à la pluie et au son. J’avoue être assez fan de l’artiste Janski, ici dans une des ses incarnations au coté de son complice Krom Lek ; bien sur l’attaque au lounge est manifeste, le pied de nez à la musique au kilo, et ça démarre à la José Padilla en Ibiza sur Loire, pour dévier vers du rythme bruitiste tranché de guitares dissonantes et de voix second degré… Arrivée à la Gloriette dans une glissade de boue sous un soleil naissant : c’est de bon augure. Sous le petit chapiteau au bar décoré de photos de Monsieur J, Fucking Butterfly avec toujours Janski mais là aux bruits et aux bulles dans l’une des meilleures formules de scène vues dans la région. Nous sommes dans du növo punk ou du növo rock’n’roll, une synthèse d’influences visant les jambes et les yeux : pour moi le meilleure groupe de ma soirée… Sous le grand chapiteau Deportivo : c’est bien mais au bout de quelques morceaux je ne suis plus dans l’truc et file bouffer des crêpes au stand animé et délicieusement bruyant de la Smalla ; les mains pleines de sucre, je sers des pognes, la gueule huileuse claque des bises : on est bien à Aucard, très bien. Vundabar j’aimerais aimer mais…
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Enfin une longue plongée psychédélique dans l’improbable et l’histoire avec la prestation attendue et échevelée deThe Brian Jonestown Massacre ; d’abord le souvenir du film « Dig !   » comme beaucoup de vieux présents, puis le laisser-aller offert à l’authentique partage de cette bande de potes, sorte de mélange entre les Happy Mondays et le premier Velvet Underground, de l’approximation et de l’improvisation, vitales dans ce monde où les écoles de musique sortent des techniciens à la pelle, et puis ce côté boeuf ambient à la Grateful Dead où l’on sent l’évidence d’une démarche instinctive enfin acceptée par le public… Après ça je ne veux plus rien voir et file vers Velpeau où résonnent des bribes de la fête en cours là-bas au bord du Cher… A Loches au Carré d’art Michel Gressier expose de drôles de papillons prisonniers dans la pierre, des plantes de toiles et couleurs apprivoisées par le jardinier du vent, une manière bien à lui d’occuper à la fois l’air et les murs… Célébration du 6 juin 1944… Une pensée aux anonymes morts sous les coups la même année dans les caves de la Gestapo de Tours, à l’angle des rues George Sand et Victor Hugo : rien de changé sous le soleil, tant d’autres martyrs et d’autres bourreaux depuis 70 ans… Retour à La Gloriette pour une troisième soirée blindée de monde et c’est bien, enfin presque. Le premier groupe offert : Caïman Philippine adoré de tous, c’est pas ma came, trop entendu partout, trop variet’, dans une démarche de séduction à tout prix ; je leur espère le grand succès populaire qu’ils doivent viser, sinon à quoi bon… Je leur préfère Tijuana Panthers, power trio surf garage à la manière d’un Jam trempé dans la compilation Nuggest, nerveux, incisif, avec un jeu de basse en accord sur la Rickenbaker, des punkybyrds…. Funken c’est fou ; JB aux drums assoit le truc et l’on en sort avec un son, un style, une approche d’ados attardés poussant le vice à marier l’insolence à la qualité, la précision aux harmonies expérimentales, emportant sans trop se forcer l’adhésion du public… Un webzine dans sa version papier, c’est la production quotidienne de Jugger webzine, et un rendez vous installé sur le festival… Dernière ligne droite avec La Femme, la pop ligne claire du pays basque, fer de lance d’une génération en relecture totale des années 80 vivifiées de sang neuf pour aboutir à leur style : c’est la fiesta… Skip & Died est une machine de guerre pour réjouir les festivaliers, une ethno electro rock teintée de world. C’est beau et violent, avec une drôle de chanteuse à la barre. Cet Aucard est l’un des meilleurs que j’ai vécu.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=DoMvq86Qt1Q[/youtube]

Une minute sur le web #20

Cette semaine encore, on a fouillé les tréfonds du web à la recherche de ces pépites.

BUZZ_PHOTO
PHOTO
C’est beau, ces photos de la photographe française Cerise Doucède. Son idée ? Illustrer les illusions du quotidien.
BUZZ_OBJETOBJETS INUTILES
Une assiette en poils, une chaise penchée, des bottes qui prennent l’eau… La designer grecque Katerina Kamprani s’est amusée à imaginer des objets du quotidien qui nous pourriraient la vie. Étrange et fascinant. Plus sur kkstudio.gr
LECTURE FACEBOOK
Comme on sait que vous êtes tout le temps à fond au bureau, on vous donne des idées de pages Facebook sur lesquelles passer le temps. On vous conseille vivement Something Magazine et inKulte. Chaque jour, du lol, de belles images et des commentaires hilarants.
LE JEU CRÉATIF
Marre de ces jeux moches et mal conçus ? Dans Draw a Stickman, c’est vous qui faites avancer le jeu en dessinant ce dont votre personnage a besoin. Donc si c’est moche, c’est de votre faute.
Également sur IOS et Android.
BUZZ_PHOTOSHOP
PHOTOSHOP : CANON DE BEAUTÉ
Le site internet Take Part s’est amusé a photoshopper des tableaux connus en modifiant les corps à la façon des magazines féminin. Ça fait un peu froid dans le dos. Plein d’autres sur takepart.com
 
FUTUR ALERTE !
Ce tumblr assez génial invente plein de pancartes venues du futur. Magasin à Jet Pack, ascenseur intelligent, transport supersonic : c’est important de prévenir. signsfromthenearfuture.tumblr. com

Chronique culture #28

Comme chaque semaine, on vous gâte avec nos chroniques culture. A lire, découvrir, écouter…


LE DVD
LA VIE RÊVÉE DE WALTER MITTY
Une des grosses surprises de l’année, de et avec Ben Stiller. Habitué aux comédies un peu pataudes, il joue ici un type lambda et timide, embarqué dans un périple hallucinant à travers le monde, à la poursuite d’un cliché rare, avant son licenciement. Poignant, parfois drôle, tantôt mélancolique, ce film est une ode à la rêverie et au voyage. Dommage que ce Blu Ray n’ait rien d’autre à offrir qu’une piste en anglais. Zéro bonus : bref, au dodo, rêve fini.
Sortie le 4 juin.
À LA TV
PACIFIC RIM
Attention, film monstrueux ! Pacific Rim, c’est le gros blockbuster, signé Del Toro. Des créatures sorties des entrailles des océans combattues par des robots géants, pilotés par télépathie. Loin du film-fantasme de geek, le long-métrage pulvérise les yeux avec sa mise en scène et ses effets spéciaux majestueux. Tout est exagéré, mais Pacific Rim est un délice visuel. À voir si la magie opérera aussi sur votre télé…
Le 6 juin, à 20 h 55, sur Canal +.
LA BD
LE TEMPLE DU PASSÉ
Les éditions Ankama se sont lancées dans l’adaptation BD de l’oeuvre du grand écrivain de S.F. Stephan Wul avec toute une série d’ouvrages, dont celui du dessinateur tourangeau Étienne Leroux. En compagnie d’Hubert au scénario, ils se sont attaqués à ce huis clos fantastique avec brio. Confronté à un danger mystérieux, le héros de l’histoire nous entraîne avec délectation et frisson dans les profondeurs de l’âme humaine.
Hervé Bourit
LE JEU VIDÉO
CUT THE ROPE : 3 IN 1
Véritable phénomène vidéoludique sur smartphones et tablettes, le jeu de réflexion Cut The Rope déboule sur Nintendo 3DS. Au programme de cette compilation survitaminée, plus de 650 niveaux et quelque 50 heures de remue-méninges. Avec ses graphismes colorés, sa prise en main excellente et son niveau progressif, CTR est le jeu addictif par excellence. Difficile de reposer le stylet une fois une partie commencée.
Nintendo, tout public, 3DS, 30 €.
L. Soon

Rugby : les kids de l'US Joué

On est allé rencontrer les petits du club de rugby l’Us Joué. Petits, oui, mais costauds !


Tous les mercredis après-midi, depuis septembre 2013, par tous les temps, c’est un peu le même rituel au stade Albaladejo, à Joué-lès-Tours. Un ballet de voitures qui déposent un à un de petits Jocondiens en short et crampons. Dix-neuf garçons, âgés de 5 à 7 ans, inscrits dans la toute première section de l’US Joué Rugby. Sur place, deux entraîneurs les attendent avec le sourire : Sébastien Guyon, 27 ans, coordinateur de l’école de rugby au sein du club et Cécile Lemoine, 19 ans, joueuse également. Durant une bonne heure, les deux coaches vont apprendre aux garçonnets les rudiments du ballon ovale. « On aborde le rugby de façon ludique, on essaye de leur faire appréhender l’espace, on joue d’ailleurs beaucoup sur leur motricité », explique Sébastien.
Pas de débordements possibles, l’encadrement reste strict. La priorité reste la sécurité. L’entraînement commence par un échauffement. Puis place au vrai travail durant une vingtaine de minutes, avant un match. La suite, cela reste de l’amusement avec notamment, après les douches, un goûter offert en guise de récompense. Il faut dire que ce n’est pas facile de retenir leur attention plus longtemps : les jeunes rugbymen viennent surtout ici pour se défouler et « retrouver les copains », comme le dit Clément 6 ans et demi, avec son air canaille. Un sport dont l’esprit fait d’ailleurs l’unanimité auprès des parents. Car comme l’indique Sylvie, maman du petit Émilien, « le rugby c’est avant tout un ensemble de valeurs et une grande famille ».

Anne-Cécile Cadio

Plus d’infos sur l’école de rugby de Joué : jouerugby.com

Reportage beauté au CFA de Joué

Au CFA de Joué-lès-Tours, 600 apprenties se destinent aux métiers de la beauté.

Cfa Joué-lès-Tours
Laura prépare son brevet professionnel esthétique-cosmétique-parfumerie. Quand je lui demande pourquoi, à 24 ans, elle a repris le chemin d’un centre d’apprentissage, elle sourit : « J’aime rendre les gens beaux ». Elle voit d’abord son métier comme un service. Manon, elle, a arrêté la fac d’anglais pour se tourner vers le CFA. Elle aime conseiller les clientes. « Les profils évoluent », explique la responsable de la filière beauté, Isabelle Dufour. Manon rigole : « Oui, en CAP, une de mes camarades était une ancienne militaire. Une autre avait 50 ans. » Il n’y a pas d’âge pour apprendre à bichonner les autres mais il y a un sexe. Dans la salle de trava

On a testé la boxe avec l'Urban Joué

L’Urban Joué Boxe a eu le plaisir de donner quelques beignes à notre journaliste. C’était sa première fois, il raconte !

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Dans la salle de boxe du gymnase de la Rabière, Malik donne de la voix. La séance d’entraînement de l’Urban Joué Boxe vient à peine de commencer, que, déjà, les corps sont mis à rude épreuve. Après avoir repassé mon bac la semaine dernière, je relève aujourd’hui le défi de tenir le rythme d’une séance de boxe. L’échauffement me paraît interminable. Mais ce n’est que le début. Enfilage des gants. Malik et Hamid, les deux entraîneurs, forment les binômes et donnent leurs premières instructions. J’apprends à faire un direct, un crochet, un uppercut. Ça y est, je suis paré. Les exercices s’enchaînent et, rapidement, je manque de souffle. La tête qui tourne, les bras lourds, je m’efforce de ne pas laisser tomber. J’écoute avec attention les instructions des coachs. « Tiens bien ta garde, tu dois te protéger en permanence, même quand tu portes un coup à l’adversaire ! »
Plus la séance avance et plus mes muscles « pleurent ». Mais je ne lâche pas. Esprit de boxeur oblige, je me dois d’être combatif et de dépasser mes limites. Il est loin le cliché que je me faisais du boxeur violent, qui cogne sans raison. Ici, on boxe avec ses poings, mais surtout avec sa tête et dans un respect total de l’adversaire. La boxe, c’est avant tout des valeurs. Nous sommes à mi-séance, à une heure de la délivrance. Trois minutes d’effort pour une minute de repos, le rythme est soutenu et difficile à tenir. Mobilité, rapidité, puissance, tout y passe. Mes binômes d’entraînement, certainement amusés par mes frappes molles, me donnent des conseils et se font le relais des coachs. Fin des exercices. Je m’assieds quelques instants pour reprendre mes esprits. « Debout !, me lance Malik. Ici on récupère en marchant ! » Je m’exécute et me dirige vers le sac de frappe, où l’exercice consiste à frapper le plus rapidement et le plus fort possible pendant vingt secondes et cela dix fois de suite… S’ensuit une séance d’abdominaux des plus corsées. Souffle coupé et tête en vrac, je me réjouis du clap de fin. « Merci à tous et à demain », lance Malik. Je suis exténué. Et pourtant, j’y retournerais bien.

Marc-Antoine Lainé

PRATIQUE
Les entraînements se déroulent à la salle du lundi au samedi. Les séances commencent de manière collective puis les boxeurs sont répartis en groupes de niveau. Le club ambitionne d’ajouter une séance spécialement dédiée aux femmes le lundi. Pour plus d’infos sur le club, ou pour essayer la boxe le temps d’une séance, n’hésitez pas à contacter Malik Mesbah au 06 71 63 76 31.

Relais Jocondien : Le plaisir fait maison

On a testé le Relais Jocondien, une adresse très typique de Joué. Ambiance.

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A dix minutes à pied du centre-ville de Joué-lès- Tours, le Relais Jocondien ne paie pas de mine. Sous ses airs de restaurant routier perdu dans la campagne ardéchoise, l’enseigne jocondienne séduit par sa convivialité et son fait maison. Sitôt installés, la patronne s’occupe de nous, nous raconte quelques anecdotes sur son restaurant, prend notre commande, en glissant un : « Prenez plutôt les patates sautées, elles sont faites maison ! ». Mais d’abord, direction le buffet de hors-d’œuvre. Les yeux plus gros que le ventre, nous remplissons copieusement notre assiette d’entrées en tous genres. Crudités et charcuterie partagent l’assiette avec les œufs mayonnaise. À table ! La quantité et la qualité sont au rendez-vous, faisant du restaurant jocondien la cantine idéale pour les personnes travaillant dans les alentours.
Les entrepreneurs, salariés et commerçants de la ville s’y retrouvent dans une ambiance conviviale, où chacun prend le temps de savourer la pause méridienne. Le plat arrive. « Entrecôte grillée accompagnée de ses pommes de terre sautées ». Visuellement, c’est copieux, peut être trop après le buffet que nous venons de liquider. Encore une fois, le goût séduit. Notre estomac peine à suivre. « Celui qui ne termine pas l’assiette, paye le café à la patronne ! » Nous sommes prévenus. Sans trop forcer, nous rendons l’assiette vide. Reste le dessert. Quelque chose de léger s’impose. Parmi les huit choix, nous optons pour l’île flottante, encore une fois maison, qui s’avère parfaite en guise d’épilogue d’un repas copieux et bon. L’addition s’avère très correcte au vu du repas servi, nous partons satisfaits, le ventre bien rempli et avec les amitiés de la patronne. Installés rue de Chantepie depuis plus de vingt-six ans, elle et son mari ne semblent en tout cas pas prêts à mettre la clé sous la porte !
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Vous nous direz, une île flottante, ça n’a rien d’exceptionnel. Mais, comme le reste des plats et des desserts proposés à la carte du Relais Jocondien, elle est faite maison. Et ça, ça fait toute la différence. À la fois copieuse et légère, elle sera idéale pour faire la transition entre votre entrecôte et votre digestion !
L’ADDITION
Si vous optez, comme nous, pour le menu complet, comprenant le buffet de hors d’oeuvre à volonté, un plat à la carte (une dizaine de choix) et un dessert, vous déjeunerez pour moins de 15 €. En rajoutant les boissons et le café, vous aurez mangé copieusement pour une vingtaine d’euros, midi comme soir.
EN PRATIQUE
Le Relais Jocondien, 29 rue de Chantepie. 02 47 67 15 31 (réservation fortement recommandée). Ouvert du lundi au vendredi, de 11 h 15 à 14 h le midi et de 18 h 30 à 21 h le soir.

Oh ! La Belle Rouge !

Zoom sur cette salle encore trop méconnue, mais pourtant haut lieu de la culture. Désormais indispensable dans le paysage !

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Une caravane vieillotte dort tranquillement à l’entrée. L’affichette collée dessus, où est écrit « Souriez, vous êtes arrivés », fait vraiment… sourire. C’est dans ce véhicule que se fait la vente des tickets, lors des concerts à La Belle Rouge. Et rien que cela, résume parfaitement ce lieu, sa philosophie. Être original et se faire plaisir. « On se sent chez soi, quoi », lance, avec un sourire, Charlotte Ameslon. La gérante de la salle, toujours accueillante, raconte la genèse du projet avec plaisir, installée dans sa chaise posée dans la petite cour. À côté, un petit potager. Plus loin, des ronces et au fond, un champ avec des vaches (le nom de la salle et le label rouge des animaux… Compris maintenant ?)
« On était cinq à lancer La Belle. On cherchait une salle pour une grosse soirée, mais c’était galère. Il n’y avait pas grand-chose. Ça nous a lancés. On est tombés par hasard sur quelque chose, sur le site du Bon coin ! On a flashé sur ce lieu… », raconte Charlotte. Tout s’enchaîne, va vite, remise des clés, lifting et peinture barbouillée sur cet ancien magasin de pêche. Bouche-à-oreille, demandes de concert… « On a enfin pu offrir quelque chose à des gens qui ne trouvaient pas grand-chose, comme les metalleux ou les passionnés d’electro. »
Désormais, on fait les yeux doux à La Belle. Parce que loin de n’être qu’une salle de concert, c’est un lieu culturel d’envergure. « On est là pour toutes les cultures, on ne se focalise pas que sur un style », explique la gérante. Ici, la musique côtoie les expos ; le punk peut rencontrer l’amateur de reggae ; on peut tomber sur une friperie ou sur une répète… « Ce n’est pas guindé », indique Jean-Phi, qui gère le son. Ce qui surprend ici aussi, c’est ce côté old school, vintage. Une salle de deux étages, perdue au fond d’une impasse au milieu des vaches, mais archi pro tout de même. Les 250 m2 de La Belle Rouge ont vu défiler Pierpoljack, le tremplin metal du Mfest, ou encore Sir Samuel du Saïan Supa Crew. Avec toujours un mot d’ordre : pas cher, voire gratuit. De quoi donner encore plus le sourire. De toute façon, impossible de résister à La Belle.
√ EN BREF
ANNIVERSAIRE
La Belle Rouge souffle ses deux bougies le 21 juin. Quoi de mieux pour fêter ça… qu’une grosse fiesta ? On peut déjà vous dire qu’il y aura les rappeurs de Center Coast en concert, avec un groupe de metal, de reggae, un mix electro, une boum pour les enfants (dès 16 h), ou encore une tombola, une friperie, des costumes… Le tout, gratuit !
GUINGUETTE
La salle fait aussi sa Guinguette cet été ! En gros, des animations du jeudi au dimanche, avec des scènes ouvertes, de la musique, des brunchs, des balades à vélo, des instants « beach » et « bienêtre » etc. Ce sera aussi l’occasion de découvrir les aliments bio de la Ruche qui dit oui. Vous aurez même sûrement la possibilité de pratiquer… la pétanque-electro ! La classe, on vous dit.
AUX AMATEURS…
Lieu de diffusion culturelle à part entière, La Belle Rouge vous accompagne dans vos projets. « On aide pour la communication, le son, on donne des conseils… » Une équipe est là pour organiser votre projet, à condition que celui-ci soit suffisamment costaud !
BÉNÉVOLES
L’association, si elle compte deux salariés, fonctionne aussi grâce à sept, huit bénévoles qui « fournissent un travail exceptionnel », rappelle Charlotte Ameslon. « Petite équipe, mais efficace ! »
PRATIQUE La Belle Rouge, 18 impasse du Placier, à Joué-lès-Tours. Arrêt Pont Volant pour le tram. Contact : 02 47 67 33 98, labellerouge37@ gmail.com, sur Facebook ou la-belle-rouge.com

Chambray en mai: 5 raisons d'y aller

Chambray en mai se déroulera cette année le 7 et 8 juin à l’Hippodrome de Chambray. On va essayer de vous convaincre.

Chambray festival
1. Pour découvrir le site de l’hippodrome.
Vous y êtes déjà allés à l’hippodrome de Chambray, vous ? Non ? Eh bien, vous avez tort. Eh oui, car l’hippodrome est un de ces lieux à la fois verts et ouverts, qui sont parfaits pour des balades en famille. Bon, là, il risque d’y avoir un peu de monde dans le quartier, mais après avoir fait votre petit tour au village associatif ou sous le chapiteau des Morallès, offrez-vous une petite promenade dans les environs. Foi de tmv : ça vaut le coup !
2. Pour voir « Andiamo »
Le spectacle Andiamo du cirque Morallès sillonne les routes de France, de Navarre et d’ailleurs, depuis un bon moment. Ils en sont à quelque chose comme 450 représentations. Partout, ce subtil mélange cirque / théâtre a été salué comme un spectacle totalement atypique. C’est à la fois drôle, baroque, absurde et farfelu. Or, la troupe en est à ses dernières représentations d’Andiamo. Après Chambray, il ne restera plus qu’une seule date et pas dans la région. Alors, on court !
3. Pour se mettre à l’heure brésilienne
On a un scoop pour vous : à partir du 12 juin, on va beaucoup, mais vraiment beaucoup, parler du Brésil. Alors, autant y aller franchement. À Chambray en mai, on aura le son avec Les feux du Brésil, une école de samba reggae qui va nous faire gigoter. Mais on aura aussi le goût, puisque l’association Les délices du Brésil proposera quelques spécialités de là-bas. Pour les anti-foot (ça va être dur pour vous ce mois-ci…), il y a aussi Zamac et ses spécialités réunionnaises.
4. Pour danser au son des années 80
« Et tu danses, danses, danses, ce refrain qui te plaît et tu frappes, frappes, frappes, c’est ta façon d’aimer… » Si ces vers troublants de créativité ne vous disent rien, passez directement à la raison 5. Si, au contraire, l’envie de vous déhancher vous a pris subitement, c’est que vous êtes prêt pour la soirée discothèque au son des années 80. « Ils m’entraînent, au bout de la nuit… »
5. Pour prendre un peu l’air
Hop, dimanche matin, vous passez vous inscrire et vous voilà partis pour 7, 12 ou 17 kilomètres à pied (en marchant, Chloé, en marchant. Le marathon, c’est en septembre).
Pour connaître tout le programme du festival, c’est par ici.
++ ATTENTION
Tout est gratuit à Chambray en mai. Mais, petit piège, pour le cirque Morallès et les Yeux noirs, il faut prendre un billet (gratuit, on vous dit !) car le nombre de places est limité. À retirer de 14 h 30 à 15 h 30, sur le site de l’hippodrome.

Nos coups de coeur des Années Joué

On a sélectionné pour vous cinq spectacles à ne louper sous aucun prétexte ce week-end, à Joué !

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Tambours et poupées
Pour le côté gigantesque de ce spectacle de rue pur jus. Attendez-vous à voir des poupées géantes déambuler dans les rues au rythmes de tambours battants. C’est super impressionnant.
Samedi, à 19 h 30. Départ de l’ancien office de tourisme. À partir de 21 h 30, les poupées rejoindront les tambours devant le palais des sports Marcel- Cerdan.
Un classique
Ce n’est pas la première fois que le Cirque hirsute est de passage aux Années Joué. On adore leur côté bric et broc. Cette année, ils présenteront leur blues de la Mancha, un spectacle à base de caravane, de musique, de moulin à vent et de cochons nains. Ça promet d’être complètement déjanté. Et rêveur. Et fou. Et beau…
Le samedi, à 18 h et le dimanche 17 h, à l’école Marie-Curie.
Le coup du dragon
Et si on vous disait que vous pourrez aller voir un dragon géant aux Années Joué ? Incroyable, non ? La compagnie Malabar a réussi à créer une machine gigantesque et donner vie à cet animal mythique. Le spectacle sera à base de cirque, d’opéra-rock, tout ça pendant une parade qui va vous couper le souffle. Pour le plaisir des petits, mais aussi des grands.
Le vendredi, à 22 h 15, départ du palais des sports Marcel-Cerdan.
L’Odyssée
Parce qu’aux Années Joué, il y a aussi du théâtre, on vous invite à voir la pièce de la compagnie Krizo théâtre. Ils vont vous raconter l’histoire d’Ulysse d’une drôle de manière… Deux acteurs sur scène, quelques bouts de ficelle et vous voilà embarqué dans l’aventure.
Le vendredi, à 19 h 45, le samedi, à 17 h et le dimanche, à 14 h 30. À l’école Marie-Curie.
Une conférence
Thierry Tchang-Tchong a fait parler de lui il n’y a pas très longtemps pour sa traversée du désert. Il a fait un voyage de Dunkerque à Marseille en laissant derrière lui une trace de sable… Le metteur en scène lira plusieurs de ses textes mais parlera aussi de sa pratique, de ses envies et de son art.
Le dimanche, à 16 h, sur les terrasses de l’Amarante.

++ Pour consulter le programme complet, c’est par ici.

Les Jocondiens ont la parole !

Tmv s’est installé quatre jours à Joué-lès-Tours. L’occasion de laisser parler ses habitants librement : d’horizons divers, tous et toutes font vivre la ville à leur manière.

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Anne : « Encore trop peu de Jocondiens connaissent l’Amap » « J’ai découvert l’association l’année dernière. Nous sommes une vingtaine d’adhérents actifs. J’avais regardé du côté de La Riche, mais ça faisait trop loin. Notre famille était déjà sensibilisée au bio, aux produits équitables. Trop peu de gens connaissent cette Amap sur Joué-lès-Tours. Moi, ça me fait du bien au moral : je sais que j’aide des petits producteurs et que mes deux enfants mangent de bons produits. Par exemple, pour la viande, l’éleveur attend d’avoir assez de commandes pour amener sa bête aux abattoirs. Comme cela, il n’y a pas de gâchis. J’ai vécu à Joué-lès- Tours quand j’étais plus jeune. Je suis revenue m’y installer il y a quelques années. Ce que j’aime, c’est la proximité avec les autres, discuter à la sortie de l’école, échanger. Pour moi, la ville s’est beaucoup embellie ces derniers temps. J’aime beaucoup venir dans le centre. Maintenant, je le trouve même encore plus beau que Tours ! Ça ne se voit pas ? Mais si, regardez bien, autour de vous ! » Vous aussi vous voulez faire comme Anne et souscrire à l’Amap jocondienne ? Plus d’infos sur amapenjoue.org
Jean-Jacques : « Je suis fier de vivre dans cette ville tranquille » « C’est vrai que j’ai un peu peur que l’on perde des choses comme la piscine des Bretonnières, ou encore les Folies foraines… Tout ce qui est gratuit. Car le vivre-ensemble, c’est l’identité de Joué. J’ai des craintes, mais je ne remets pas en cause les choix politiques, étant un ancien élu. Le tram pompe les activités économiques. À Joué, je bois souvent mon café sur la place de la Mairie, en lisant mon journal. J’aime la ville telle qu’elle est aujourd’hui. Je suis arrivé en 1976. J’aime son ambiance, notamment lors des Années Joué. C’est une ville très calme, pas du tout liée à l’insécurité. On agresse Joué avec ces propos, mais ça dévalorise la ville. Je suis fier de vivre dans cette ville tranquille. »
 
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Marie : « Ça bouge vraiment à Joué » « Je viens tout juste de m’installer à Joué. Je suis de Blois à l’origine. J’ai vécu à Tours pendant plusieurs années dans différents quartiers. Mais à chaque fois, je ne supportais plus d’être en plein coeur de la ville, de retrouver ma voiture abîmée, les incivilités. J’ai réussi à trouver un boulot à Joué et je m’y suis installée. Depuis janvier dernier, je suis ravie de faire partie de cette ville ! Je découvre des nouveaux coins tous les jours. Et puis, franchement, ça bouge vraiment ici. Le Temps Machine, l’Espace Malraux… Je vais souvent à des concerts. Depuis que j’habite à Joué, je peux aussi écouter ma musique comme je veux, sans embêter mes voisins. Je mets du jazz, de l’électro, du Cesaria Evora ou les Ogres de Barback à fond ! Je travaille dans une entreprise qui vend du matériel médical à domicile. Pendant longtemps, j’ai travaillé dans un magasin de musique à Tours. Je m’occupais de tous les instruments, même si ma spécialité, ce sont les percus. En ce moment, j’ai le projet de m’orienter vers la programmation musicale, d’en faire mon métier. Je suis déjà bénévole dans plusieurs festivals, ça me permet d’avoir un peu d’expérience. »
Clément : « Ici, tout est plus calme » « Je vis à l’Épan depuis que je suis né. J’ai quitté le cocon familial pour la première fois cette année, pour mes études. Maintenant, je suis installé à Paris, mais je reviens au moins deux fois par mois pour me déconnecter et me ressourcer. Ici, tout est plus calme, je peux retrouver mes amis du lycée Jean-Monnet et mes coéquipiers du club de foot. Quand j’ai le temps, je vais au Temps Machine voir des concerts. L’ambiance y est vraiment cool et les prix beaucoup plus abordables que dans la capitale ! »
Michel : « Des associations qui représentent toutes les communautés » « Je suis à Joué depuis 1997, arrivé pour des raisons professionnelles et à la retraite depuis trois ans. Je suis très engagé dans le monde associatif : souvenir français de Joué, Ligue de l’enseignement, CLCV (une association de consommateurs, NDLR). Mon avis sur la ville ? Je l’ai vue évoluer fortement, avec ses rénovations de quartiers… Quand je vois la Rabière par exemple, je me dis que c’est très bien. Tout ça est hyper positif. Tout comme le tramway ! On a relié deux villes avec un transport sain : je n’ai plus à chercher une place à Tours quand j’y vais. Cela a été une excellente chose et ça n’a pas tué la ville : ça permettra son essor. Pour moi, l’endroit sympa, c’est toute la zone des étangs de Narbonne ou le parc de la Rabière, très bien réhabilité. Joué est fleurie, il y a beaucoup de verdure. J’y suis bien. Si je devais décrire la ville en un mot ? Oh… Allez, relations humaines ! À Joué, il y a 300 assos aidées par la ville et qui représentent toutes les communautés, les origines, tout le monde. »
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Ahmed : « C’est comme un petit village » « Tous les jeudis matin, mon petit plaisir est d’aller au marché de la Rabière. Je retrouve des amis, on se pose et on discute, on attend nos femmes en fait ! (rires) Je me balade, je flâne… Je ne sais pas si je pourrais être aussi bien aux marchés de Tours, ce n’est pas la même ambiance. Ici, c’est comme un petit village où tout le monde se connaît, se salue. Pourtant, Joué est une grande ville. Il y a beaucoup d’habitants, mais ça reste petit paradoxalement. Il y a ce côté “ petit frère ” de Tours que j’apprécie. C’est calme. Paisible ! Voilà ce que pourrait être l’adjectif collant parfaitement à la ville : paisible ! Ce qui me dérange un peu, ce sont les transports en commun. On n’est pas assez desservi à mon goût. Il y a le tram, les bus etc. Ok ! Mais quelle galère si vous voulez bouger un jour férié ou un dimanche… »
Honoré : « Je préfère penser à la Guadeloupe » « J’habitais à Tours avant, dans le quartier Velpeau. Joué ? Je m’y suis installé avec ma famille pour le boulot. C’est beaucoup plus près. Je suis obligé de prendre ma voiture pour y aller. La ville ? Je suis ici depuis deux ans mais je n’ai pas grand-chose à en dire. Je préfère penser à la Guadeloupe, aux Antilles. C’est là que ma famille vit. J’essaye d’y aller le plus possible, dès que j’ai des vacances, l’été. »
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Sylvain et Jules : « Nous profitons au maximum » « De Joué-lès-Tours, je ne connais que le lac des Bretonnières, où je viens courir trois ou quatre fois par semaine. Je vis à Ballan-Miré, juste à côté, et parfois entre midi et deux, j’amène mon fils Jules pour profiter du calme et du dépaysement total qu’offre le lac. Aujourd’hui, nous sommes venus pour remplir tranquillement l’album Panini Coupe du monde de Jules. Lui, comme moi, profitons au maximum de l’instant. »
Pierre : « Peut-être que le temps du renouveau est venu » « Depuis vingt ans que je travaille chez Michelin, j’ai vu la ville évoluer. J’admire aujourd’hui ce qu’est devenue Joué-lès-Tours. Une fois à la retraite, je compte voyager, mais mes vieux jours, je les passerai ici. J’entends parfois les gens parler de Joué-lès-Tours avec un certain dédain. Qu’ils viennent donc voir comment on y vit, au lieu de juger sans connaître. Les gens y sont heureux, les entreprises s’y installent et même si la mienne connaît des difficultés aujourd’hui, elle a contribué en grande partie à l’économie locale pendant des années. Peut-être que le temps du renouveau est venu. »
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Jean-Pierre : « Nous nous retrouvons été comme hiver autour du lac » « Depuis que je suis à la retraite, je viens pêcher deux fois par semaine au lac des Bretonnières. En dix ans, je suis tombé amoureux de ce lieu qui m’a au départ séduit par sa proximité avec Tours. Je me suis constitué un cercle d’amis, tous passionnés de pêche comme moi. Nous nous retrouvons été comme hiver autour du lac pour des moments de détente et de partage que je ne laisserais tomber pour rien au monde. »
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David : « Installer notre parc accrobranche » « Il y a un an, Gaëtan, William et moi nous sommes installés à Jouélès- Tours pour ouvrir Gadawi Park. Nous venons des quatre coins de la France et après avoir travaillé quelques années à proximité d’Amboise, nous voulions nous rapprocher de Tours pour installer notre parc accrobranche. Nous avons été immédiatement séduits par la forêt du lac et avons convaincu la mairie de nous laisser nous y installer. Pour l’instant, nous n’avons pas eu trop le temps de visiter les autres quartiers de Joué-lès-Tours, mais dès que l’occasion se présentera, nous irons y faire un tour ! »
Didier : « Quand je suis arrivé, il n’y avait rien ! » « Je suis professeur de sport à Tours, mais je ne me vois pas vivre dans le centre-ville. J’habite sur les hauts du lac de Joué-lès-Tours, à la frontière avec Ballan-Miré. Quand je suis arrivé il y a quinze ans, il n’y avait rien. Seulement quelques petits lotissements en construction. Depuis, les promoteurs immobiliers ont investi et le coin a un peu perdu de son charme. Mais il y fait toujours bon vivre, les nouveaux voisins se sont installés sans perturber le calme ambiant. »
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Pascal : « Le Paris-Tours sous mes fenêtres » « J’ai choisi de m’installer à Joué un peu par hasard, il y a trois ans. Travaillant dans le quartier des Deux-Lions, à Tours, je voulais garder un peu de distance avec mon lieu de travail et surtout éviter une zone trop urbanisée. J’ai trouvé une maison entre l’Epan et le Cher, avec un jardin et un brin isolée. Le plus : la course cycliste Paris-Tours passe chaque année sous mes fenêtres. En grand amateur de cyclisme que je suis, je ne peux qu’apprécier le spectacle ! »
Ousmane : « Toujours quelque chose à faire » « J’habite dans le quartier de la Rabière mais je viens souvent près du lac avec mes copains. Dans le quartier il y a moins de place qu’ici pour jouer au foot, faire du vélo ou grimper dans les arbres. On invente chaque fois des jeux pour s’occuper après l’école. L’été, je suis inscrit au centre aéré du lac, c’est la période de l’année que je préfère. Il y a toujours quelque chose à faire et on n’est pas obligés de faire nos devoirs quand on rentre à la maison le soir. »
++ Le making-of du dossier

Spécial Joué-lès-Tours : le making-of

La team Tmv s’est plongée dans son sujet : Joué-lès-Tours. Au point de camper littéralement au Temps Machine. Les dessous de l’aventure.

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Mais… comment on va faire pour faire pipi ? Bah oui, c’est la première chose qui nous est venue à l’esprit quand on s’est installés à Joué. Ah, on a l’esprit cartésien, hein. Imaginez : l’équipe avait pour résidence principale… une caravane. Installée sur le parvis de la mairie, vous pensez bien que notre question existentielle avait lieu d’être posée. Bon, pendant ces quatre jours, la team tmv posait aussi ses stylos (enfin, ses claviers) au Temps Machine. Un monsieur un peu saoul qui squattait avec nous, la galère pour trouver un sandwich un jour férié, notre stagiaire cloué au lit avec son intoxication alimentaire… Bref, on a quand même réussi à vous faire ce numéro.
Premier jour : ordinateur branché dans la caravane, litres de café (merci la mairie, vous avez assuré !), prêt. Bon, très vite, un grand monsieur qui parlait fort (très fort, en fait) est venu tailler le bout de gras avec nous. Sympa, le type. On ne savait juste plus quoi dire lorsqu’il a lancé : « Si vous voulez, je peux vous ramener des libellules. » Euh… ?
« Viens, paraît que c’est ici qu’y a des sucettes gratos ! » Pas bêtes, les gamins. Ils ont vite pigé le truc. Du coup, notre stock de sucettes estampillées tmv a été vidé en dix minutes chrono le mercredi. D’autres – des plus âgés pour le coup – sont venus nous demander des cigarettes, des bonbons, ou encore le prix de la caravane pour l’acheter. Faut pas croire, mais dans tout ça, on travaillait.
Décidément, ils sont cool au Temps Machine. Non seulement ils nous ont accueillis avec le sourire, ont essayé de nous soudoyer avec des pauses café à discuter musique (promis, nous, on essayait de bosser dur !) mais leur babyfoot dans l’entrée nous tentait constamment. Ah, on était bien à notre petit bureau dans le hall, à écouter leur playlist toute la journée. On a même assisté à une répèt’ et vu débarquer le groupe Nisennenmondai (un de nos journalistes a voulu prendre un selfie avec ces jolies Japonaises, mais n’a pas osé. Le naze !).
Avec tout ça, les Jocondien(ne)s ont été d’une gentillesse inouïe. Ils ont été nombreux à venir nous voir, discuter, s’informer, découvrir : on a adoré. L’accueil a été génial. En un mot, comme en cent : merci.

Aucard de Tours, ne pas louper !!

Le festival mythique tourangeau débute ce 4 juin… Chouette !!!

Aucard+de+Tours+2014
Bon, qu’on se le dise : Aucard de Tours est un peu notre doyen à tous et à toutes. Oui, propulsé en 1986 (ah ça ne vous rajeunit pas). Le festival tourangeau à ne pas louper. D’autant que cette année, ils ont fait fort pour la programmation, les coquins ! Visez un peu : le génialissime Biga*Ranx (le white Bob Marley, c’est lui, notre photo), Captain Parade, Thee Mysterious Asthmatic Avenger (si, si, on vous jure), Kundal, la pointure Deportivo, Joris Delacroix, les prometteurs Fumuj, les Caïman Philippines (qu’on vous a fait découvrir), ou encore Disiz (histoire de péter les plombs), Odezenne et son rap 2.0, Skip & Die, The Brian Johnstowne Massacre, les Nantais Papier Tigre et nos chouchous de… Boys In Lilies (impossible de résister à leurs voix). Bref, pour le coup, Radio Béton a vraiment concocté une programmation béton. D’autant qu’il y aura les fameux apérocks, un peu partout. Si vous êtes en panne, le festival vous propose même de télécharger son appli sur Android. Bon, niveau arguments, on ne peut pas faire mieux. Alors on vous y voit, n’est-ce pas ?
Du 4 au 8 juin, au Parc de la Gloriette. Tarifs : Pass 5 jours à 20€ en tarif réduit ou 25€ en plein tarif. Pass soirée : 8€ en location ou 10€ sur place. Plus d’infos et programmation complète sur www.radiobeton.com/ aucard
[nrm_embed]<iframe src= »//player.vimeo.com/video/91269725″ width= »500″ height= »281″ frameborder= »0″ webkitallowfullscreen mozallowfullscreen allowfullscreen></iframe> <p><a href= »http://vimeo.com/91269725″>Aucard de Tours 2014 : Teaser #02</a> from <a href= »http://vimeo.com/aucard »>Aucard</a> on <a href= »https://vimeo.com »>Vimeo</a>.</p>[/nrm_embed]

Sous les jupes des filles : cacophonique

C’est le printemps. Onze Parisiennes se croisent, se fâchent et séduisent. Une comédie féminine.

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Programmer un film de filles quelques jours avant la Coupe du monde de football, on a vu plus subtil de la part d’un distributeur. Mais on avait envie de découvrir ce long métrage qui partage son titre avec une sublime chanson d’Alain Souchon. Tout comme on voulait voir évoluer cette pléiade de vedettes féminines. On ressort de la salle obscure avec une impression mitigée. Sous les jupes des filles est une oeuvre chorale. Une comédie qui plus est.
Mais Audrey Dana n’est ni Alain Resnais (On connaît la chanson) ni Robert Altman (Short cuts). Sa comédie se rapproche quelque peu des réalisations de Danièle Thompson (Fauteuils d’orchestre, Le Code a changé). Cependant, la mécanique y est moins bien huilée. Trop de personnages et pas suffisamment d’intrigue. Des pastilles joliment écrites et réalisées, mais qui manquent de lien. Si ce n’est des considérations météorologiques (Évelyne Dhéliat likes this) et la rencontre fortuite des protagonistes. La galerie de personnages dessine le portrait d’une femme du XXIe siècle.
En débutant le film face caméra, dans le rôle d’une quadra déprimée, sous la couette, joint à la bouche et tampon à la main, Audrey Dana a décidé d’injecter un peu de trash là où d’autres auraient sacrifié cette approche sur l’autel de la bienséance. On adhère ou pas. Tour à tour, on découvre des femmes complexes, fortes et fragiles, névrosées et insolentes. En un mot : paradoxales.
On rencontre Audrey Dana dont le personnage est confronté à une irrésistible attirance pour les hommes mariés. Rose (Vanessa Paradis), en PDG au taux de testostérone comparable aux mâles, malmène son assistante Adeline (Alice Belaïdi, touchante). Ysis (Géraldine Nakache) en jeune maman de quatre garçons et qui succombe aux charmes de la nounou (Alice Taglioni). Isabelle Adajni qui refuse la vieillesse et qui consulte sa gynécologue de sœur (Sylvie Testud). Laetitia Casta, en jeune avocate à la beauté diaphane, rencontre les problèmes gastriques de Shrek lorsqu’elle s’éprend d’un confrère. Marina Hands en épouse cocue et cruelle vengeresse. Audrey Fleurot campe une femme fatale à la recherche du désir. Et Julie Ferrier qui se libère du joug de désordres psychologiques en cédant à l’appel de son bas-ventre dans les bras d’une star hollywoodienne.
Un casting glamour et prometteur dont la réalisatrice tire un film sincère. On imagine que les actrices se sont régalées sur le tournage. Nous, un peu moins. La faute à ce zapping incessant entre les personnages. Cette cohabitation de jolies historiettes ne débouche pas sur la comédie dopée aux œstrogènes que l’on attendait. Dommage.

Le compte Nickel arrive en Touraine

Le compte Nickel s’installe dans plusieurs bureaux de tabac en Touraine. Kézakô?

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Le compte Nickel s’installe progressivement en Touraine. Kézakô ? Un compte simple et sécurisé, ouvert à tous et à toutes, quelque soit leur revenu, accessible en cinq minutes chez… le buraliste. Cette semaine, quatre bureaux de tabac d’Indre-et-Loire se lancent dans l’aventure. À la base, le concept est signé Hugues Le Bret, un ancien du monde de la banque. Son idée a essaimé un peu partout en France, dès février, attirant déjà près de 150 buralistes et 16 500 clients. Ce week-end, le nouvel entrepreneur est venu présenter son compte Nickel, lors de l’assemblée générale des buralistes du département, à Rochecorbon.
Pour ouvrir ce compte, il suffit d’avoir plus de 18 ans, disposer d’un justificatif de domicile et d’une pièce d’identité. « L’ouverture du compte se fait depuis une borne installée dans le bureau de tabac. Cela ne coûte que 20 € à l’ouverture. La carte Nickel est utilisable dans n’importe quel commerce et distributeur. Ensuite, nous facturons les retraits, soit 50 centimes s’il se fait chez le buraliste ou 1 € au distributeur », explique Hugues Le Bret. Au final, pas de découvert possible.
« Cela leur permet de reprendre le contrôle de leur compte », justifie le créateur. Mais d’après lui, un buraliste peut aussi obtenir un chiffre d’affaires supplémentaire de 500 € par mois. À Tours, le bar-tabac La Rive Droite (quai Paul-Bert) s’est lancé lundi.
Plus qu’une aide pour compléter la baisse de la vente de tabac, son gérant Bruno Rituit y voit davantage « un côté social intéressant. On peut aider des gens qui sont parfois rejetés des banques. Et on a aussi besoin de se diversifier, en tant que buralistes ». Lui a « flashé sur l’idée ». « Surtout que je suis dans un quartier où il y a beaucoup de jeunes. » Le François Ier (La Riche), ainsi que deux autres collègues à Épain et Bléré, font aussi leurs premiers pas cette semaine. Une quinzaine d’autres se sont déjà montrés intéressés.

Un regard sur Joué-lès-Tours

Rencontre avec Jean Proveux ancien député PS de la 4e circonscription d’Indre-et-Loire et maître de conférence en géographie, aujourd’hui à la retraite. Il vit à Joué-lès-Tours.

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Jean Proveux : « Le problème des immeubles à Joué centre, c’est que les habitants ne s’identifient pas à leur ville. »

Comment décririez-vous la ville ?
Joué-lès-Tours est assez originale. Contrairement à d’autres villes de l’agglomération, elle n’a pas vraiment de centre qui permette à des activités commerciales de s’installer, par rapport au nombre d’habitants. En plus, elle est très étendue avec une zone rurale immense qui couvre la moitié de sa superficie. Elle est vaste par rapport à sa démographie, ce qui a eu pour effet de créer une certaine autonomie de ses différents quartiers. Si vous prenez par exemple la Vallée Violette, elle fonctionne comme une ville dans la ville. Il y a un centre commercial pour faire ses courses, sa poste, son centre de loisirs… Pareil pour la Rabière qui est complètement autonome.
Mais cette autarcie produit aussi de mauvais effets ?
Oui, restons sur la Rabière. Une étude sortie il y a moins de dix ans montrait que deux tiers des Jocondiens avaient une mauvaise image du quartier. En revanche, dans la même étude, ces mêmes personnes expliquaient qu’elles n’y avaient jamais mis les pieds… C’est à la fois révélateur d’une certaine phobie mais aussi de cette autarcie entre les quartiers.
Quelle autre originalité possède Joué-lès-Tours ?
Son maillage associatif. Depuis plus de 30 ans, de nombreuses personnes se rassemblent autour d’intérêts communs pour créer des associations, notamment les Jocondiens issus de l’immigration. Les associations sont vraiment nombreuses dans la ville, ce qui crée un lien qu’il serait sinon difficile d’avoir entre les personnes du même quartier. C’est ce qui compense l’éclatement de la ville.
Comment voyez-vous l’arrivée du tram dans la ville ?
C’est, pour moi, un élément très positif qui permet à des personnes défavorisées et aux jeunes sans voiture de se retrouver facilement dans le centre de Tours. Mais la plupart des Jocondiens le ressentent-ils comme moi ? Les travaux ont perturbé le stationnement, la circulation, les habitudes. Ils sont encore dans les mémoires. Depuis de nombreuses années, les politiques d’urbanisme de la ville ont essayé de rendre le centre-ville attractif ; celui-ci, au début, ressemblait à un bourg de gros village. À partir des années 1960-70 et la période d’urbanisation, les maisons basses typiques ont été remplacées par les grands bâtiments. N’aurait-il pas fallu en garder quelques-unes ? Regardez aujourd’hui comme la place Plumereau attire du monde à Tours. Le problème des immeubles à Joué centre, c’est que les habitants ne s’identifient pas à leur ville. Ce qui crée un malaise.
Peut-on parler d’une identité jocondienne ?
La ville est trop hétéroclite pour cela. Les Jocondiens, majoritairement, ne travaillent pas dans leur ville. Joué vit le phénomène de banlieue classique. Et puis, elle est tournée vers Tours, la ville centre. Il existe une dépendance qu’on le veuille ou non. C’est difficile de faire autrement.

Propos recueillis par Benoît Renaudin

Mikrokosmos & Meredith Monk, Santa Cruz : Are You Experienced ?

Doc Pilot vous embarque dans son voyage culturel de la semaine.

Jesus Christ fashion barbe
Jesus Christ fashion barbe

Rue de Buffon le hasard de la circulation et d’un feu rouge de colère ; je tombe nez à nez avec le Taureau-réservoir de Jean-Marc Vuillaume installé dans la vitrine de l’antiquaire : l’homme vrai donne vie au rebut et à l’inanimé… Le Florilège Vocal de Tours est une institution, et ce vendredi en l’Opéra de Tours il nous gâte avec la rencontre entre Mikrokosmos et Meredith Monk. Je connais la dame par ses enregistrements sur ECM, une utilisation de la voix totalement novatrice, une vie consacrée à repousser les limites de la chair et du vent, une alliance universelle et avant-gardiste exprimée dans cette collaboration avec le chœur de solistes à la notoriété planétaire. A 72 ans l’artiste reste le moteur de son concept, la directrice absolue de l’interprétation de ses œuvres, une sélection allant de 1969 à 2005, un « florilège » vocal des XXe et XXIe siècles. Un Loïc Pierre passionné introduit le propos, nous invite au voyage, donne du sens à l’expérience, intense. Nous sommes face et dans le chef d’œuvre, la présence de la créatrice en bonus et la sensation de vivre un instant privilégié, l’art choral étendu des origines au futur dans ce Retour à la Terre : une expérience à oser, tenter, intégrer et déguster.
Il faut le dire, seule la production indé ose la survie discographique, à croire l’omniprésente gratuité de la musique un frein à la volonté des décideurs à investir dans cet objet ; Santa Cruz le groupe de Rennes semble l’avoir compris dix ans avant l’heure, optant pour une totale liberté de choix et de production… Ils sont en concert ce soir dans la grande salle du Temps Machine, pas sur la scène non, mais au centre de la salle et installée en un cercle fermé autour duquel nous nous installons à notre convenance, debout, assis, couchés, à l’indienne autour du feu de camp virtuel de leur musique humaine, utile et régénératrice. Pour une heure nous sommes de leur tribu, en relecture totale et décomplexée du folk américain, embarqués, rassurés, heureux d’avoir pu participer à cette expérience… Il me revient le souvenir de Dark Dark Dark au même endroit, et cette sensation de bonheur et d’apaisement rencontrée à l’écoute des gens vrais. J’ai acheté un disque de Santa Cruz qui depuis chez moi passe en boucle…
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=P302dxG7f9I[/youtube]
Au Temps Machine en deuxième partie de soirée il y avait ce groupe de Caen au nom impossible et craquant : Jesus Christ Fashion Barbe. Là nous sommes face à de la musique électrique, physique, technique, voire diabolique, l’opposé total au groupe précédent et c’est du pur bonheur de se laisser aller dans ce melting-pot d’influences : Smith, Joy Division, talking Heads, Byrds, King crimson ( hé oui), Eno, Jefferson Airplane… Bien sur je parle de groupes d’une autre génération, et eux sont tout simplement dans leur temps, pur produit culturel et émotionnel d’une époque où 50 ans d’expériences se culbutent, décantent pour laisser le meilleur et la Cream. Le bassiste use de sa Rickenbacker d’une manière très soliste, sorte de mélange entre Lemmy et Chris Squire ; il y a des mélodies, des harmonies vocales à la Crosby and co, du beau et de la technique. Si ce groupe ne devient pas connu dans les deux ans, je me laisse pousser la barbe !!! En Vitiloire, nous osons d’autres expériences, le verre en main optons pour une visite guidée des Coteaux du Layon : c’est très psychédélique…
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=ZGCbtLIK1GE[/youtube]
En route pour Chédigny pour Le Festival des Roses, du Dylan dans l’habitacle… Dans les rues bondées Jacques Moury Beauchamps et Jorg Petersmann balancent du blues racine à l’ancienne, sans amplification. Plus loin, Jean-Luc Capozzo souffle du bugle sur un orgue de Barbarie, les anciens de Bel Air font dans le jazz cool… Et oui, moi les roses je préfère les écouter, et puis c’est au bras d’une jolie rose que je déambule dans cette campagne, alors même la Pierre de Ronsard ne me fait guère d’effet… Au soir, c’est éclate devant le petit écran un verre de Fronton à la main (ben ouè) : Toulon gagne et j’applaudis, un peu de mon cœur étant resté depuis longtemps au pied du Mont Faron.