David Jackson, la musique au « chœur » de tout

#VisMaVille Chef d’orchestre et pianiste franco-britannique, David Jackson est chef de chœur de l’Opéra de Tours depuis deux ans. Il multiplie les initiatives auprès des Tourangeaux, à l’instar de la « Maîtrise populaire » pour les enfants.

Installé au fond d’un fauteuil en velours rouge, David Jackson porte son regard sur la mise en place du décor du spectacle qui sera joué le soir même. Les plissures de chaque côté de ses yeux bleus trahissent son profond enthousiasme et sa joie contagieuse. Il plaisante : « J’ai le même âge que le chœur de l’Opéra de Tours (Rires). » Pour information, celui-ci a fêté ses 40 ans l’année dernière.

Chef de chœur de l’Opéra de Tours depuis deux ans, David Jackson initie de nombreux projets, qu’il appelle des « planètes ». Il préfère la métaphore céleste à celle du cœur. « Le soleil, c’est le chœur de l’Opéra, explique-t-il, et tout autour, nous avons les planètes. La première est la chorale populaire. »

Deux fois par semaine depuis deux ans, 220 participants se rassemblent pour chanter. Le virtuose souligne l’implication de ces Tourangeaux : « Les amateurs sont des éponges. Quand ils commencent à chanter ensemble, il y a de la joie. Ce n’est pas difficile de les motiver. »

Sur un autre astre, David Jackson reçoit, avec Marie Saint-Martin, professeure de chant, une trentaine d’enfants de moins de 11 ans issus de tous les quartiers de Tours. « Après un an de travail dans ces lieux, ils s’y sentent chez eux », confie-t-il en souriant. Les deux groupes se retrouvent sur scène, scellant ainsi la volonté de répandre la musique dans chaque recoin de la ville. Une autre planète encore, celle de « À Voix Haute », située à l’église Saint-Julien. Passants, habitués ou personnes isolées s’y retrouvent une fois par mois pour chanter à l’unisson.

Les deux années passées à l’Opéra de Tours ont été « fortes en projets de toutes tailles ». David Jackson a fait entrer cet art à l’école comme à l’Ehpad. Il retient tout particulièrement son expérience de préparation du chœur pour Thaïs de Michel Plasson, chef d’orchestre français.

Quand il dirige, David Jackson se laisse totalement happer par la musique. Il sautille au piano et ne peut s’empêcher de chanter. Impossible de le voir avec le traditionnel nœud papillon ou la baguette ! « Les choses dorées ne m’intéressent pas du tout. Moi, je suis ému par la musique. Je veux la partager avec les gens. »

 

Diplômé de l’Université de Durham et de la Royal Scottish Academy of Music and Drama de Glasgow, il quitte sa terre natale pour son premier poste en tant que chef de chant à l’Opéra national de Cologne, en Allemagne. Après des années à travailler à Paris, il s’est lui-même surpris à vivre à l’étranger : « C’est quelque chose qui m’a étonné. Je n’étais pas du tout comme ça quand j’étais adolescent. […] Je n’aurais jamais imaginé que je vivrais dans un autre pays, et encore moins que je parlerais d’autres langues (Rires). »

Une chose semble essentielle pour le franco- britannique : laisser les portes de l’opéra grandes ouvertes pour tous. Quand il commence à en parler, il perd ses mots. Sa langue natale revient au galop. « Je suis sensible au…. Comment dire ? (Longue pause) Politically, I’m very motivated dans ma vie privée. […] Si je peux amener ça dans le cadre professionnel, ça me fait vraiment plaisir. Musically, on a une responsabilité. »

Texte : Lou Attard, journaliste en formation à l’EPJT
Photos : Emma Sikli, journaliste en formation à l’EPJT

#Top7 des anecdotes sur Pink Floyd

Le 18 novembre, le Palais des congrès accueillera « The Wall, The Pink Floyd’s Rock Opera », adaptation en ballet contemporain de l’œuvre mythique de Roger Waters. L’occasion d’apprendre sept petites infos sur le groupe culte pour briller en société. Ou pas.

1. Le nom du groupe n’a rien à voir avec un flamant rose

Pink Floyd = flamant rose ? Oui mais non. Syd Barrett, éphémère leader du groupe, a trouvé le nom en juxtaposant le nom de deux musiciens de blues, Pink Anderson et Floyd Council.

2. Ce très gros vendeur de disques

En 1973, la planète Terre se prend une grosse claque. Pink Floyd, qui a déjà connu ses premiers succès et réussi sa transition vers le rock progressif, vient d’accoucher de « The Dark side of the moon ». Un album qui devient immédiatement mythique. Il restera d’ailleurs dans le Billboard 200 pendant 19 ans ! À ce jour, il est toujours le 3e album le plus vendu de tous les temps (derrière le « Thriller » de Michael Jackson et « Back in black » d’ACDC) avec près de 45 millions de copies.

Quant au fameux « The Wall », sorti six ans plus tard, il s’écoulera à 30 millions d’exemplaires : il est le double album le plus vendu au monde.

3. Le whisky de Janis Joplin

Les membres de Pink Floyd n’étaient pas les derniers pour la défonce (coucou Syd Barrett) et la picole. Pourtant, ce n’est qu’en 1967 qu’ils ont été initiés… au whisky. Et ce, par la chanteuse Janis Joplin.

4. L’album jamais sorti (et c’est tant mieux)

Après « Dark Side of the moon », Pink Floyd est au firmament. Mais que faire maintenant ? Le groupe se met alors en tête d’enregistrer un disque sans instruments ! Direction les célèbres studios Abbey Road pour mettre en boîte un album « musical » où le groupe vide des aérosols, coupe du bois, déroule du scotch et d’autres très bonnes idées de ce genre. Quelques mois plus tard, les musiciens laissent tomber. Le disque ne sortira jamais. Ouf.

5. Le groupe a financé les Monty Python

Une grande partie du budget du film « Monty Python : sacré Graal ! » a été financée par Pink Floyd qui adorait la troupe. Ils ont contribué à hauteur de 21 000 £, tout comme Led Zeppelin qui a également donné 31 500 £.

6. Très chère guitare

Lors d’une vente aux enchères d’anthologie, la guitare de prédilection de David Gilmour – la fameuse « Black Strat » – s’est envolée pour 3,9 millions de dollars ! (elle était estimée à 100 000 $…)
Quant à sa Fender Stratocaster portant le numéro de série #0001, utilisée sur la rythmique de « Another Brick in the wall – part 2 », elle est partie pour 1,8 million de dollars.

7. Pink Floyd, la crevette qui tue

La Synalpheus pinkfloydi est une crevette capable d’assommer ses proies grâce à sa pince rose qui claque. Le son produit est l’un des plus assourdissants de l’océan et peut même tuer un petit poisson. Sammy de Grave, le chercheur qui l’a identifiée en 2017, l’a baptisée « Pink Floyd ».
Un clin d’œil à cette légende urbaine qui raconte que le groupe avait joué tellement fort un jour qu’il avait tué les poissons d’un étang voisin ? Non. Notre bon vieux Sammy a simplement expliqué qu’il était fan des Floyd depuis ses 14 ans. De rien pour l’anecdote.

Aurélien Germain

> The Pink Floyd’s Rock Opera, le 18 novembre à 20 h au Palais des congrès de Tours. De 60 à 95 €.

 

Le festival Concerts d’automne entre en scène

Désormais bien ancré dans le sol tourangeau, le festival Concerts d’automne revient pour une nouvelle édition et faire le plein de musique baroque (mais pas que !). Avec, toujours, l’éclectisme en ligne de mire.

C’est devenu un incontournable en Touraine. Le festival Concerts d’automne est de retour et sa huitième édition, prévue du 13 au 22 octobre, sera de nouveau une grande porte ouverte au répertoire baroque et à la découverte.

Le succès, quant à lui, devrait encore être au rendez-vous, puisque chaque année passant prouve que cet événement lancé en 2016 a su fidéliser son public. L’an dernier ? Plus de 5 500 entrées sur deux week-ends. Le taux moyen de remplissage ? 93 %. Avec un pic à 100 % pour les concerts au Grand Théâtre !

Une programmation éclectique

Pour cette édition 2023, le festival tourangeau a une fois encore choisi l’éclectisme comme maître mot. Côté programmation, on peut notamment noter la venue du (rare) musicien Mario Stefano Pietrodarchi, entouré des musiciens de la Royal Academy of London (le 12 octobre à l’Espace Malraux), « Le Retour d’Ulysse » de Monteverdi par l’ensemble I Gemelli (le 14 octobre au Grand Théâtre), ou encore la toute jeune Bella Schütz, tout juste 21 ans, relève du piano français, qui jouera pour la programmation hors les murs (le 19 octobre à la Grange de Luynes).

Reste, également, l’une des volontés du festival de mettre en valeur les jeunes talents. Différents tremplins, cinq au total, sont donc distillés du 14 au 21 octobre, salle Ockeghem à Tours. Des apartés qui pourraient bien révéler les grands musiciens de demain, qui sait ?

Texte : Aurélien Germain (Photo Rémi Angéli)

> Concerts d’automne, du 13 au 22 octobre. Programmation complète et billetterie sur concerts-automne.com

Chroniques culture : Buckcherry et Dixxit côté musique et le plein de BD côté lecture

Cette semaine, dans les chroniques culture de tmv, on écoute le hard rock costaud de Buckcherry et on dérive vers l’électro tourangeau avec DIXXIT. Pour le reste ? La sélection BD !

L’ALBUM DE LA SEMAINE

BUCKCHERRY – VOL. 10

Et de dix albums pour Buckcherry ! Et, une fois n’est pas coutume, les tatoués de Los Angeles offrent ici une tripotée de pépites rock’n’roll à souhait, sur lesquelles il est impossible de ne pas taper du pied. Sur ce « Vol.10 », rien – absolument rien – n’est à jeter. Les Américains balancent la sauce, guitares bien en avant, avec un savant mélange entre un Aerosmith les doigts dans la prise, les L.A. Guns et les Guns N Roses.

Production aux petits oignons, mélodies à tous les étages, introductions musclées ou groovy, voix un poil eraillée, batterie qui claque et refrains efficaces et « catchy », Buckcherry coche toutes les cases et vise juste tout au long d’un disque truffé de bonnes choses (« Let’s get wild » en lui-même est une vraie leçon de hard rock). Même la fameuse ballade obligatoire à mi-parcours est bien troussée !

Au final, Buckcherry accouche d’un dixième album plus que réussi, un « Vol.10 » à écouter le son poussé au volume 10.

Aurélien Germain

LE CD

DIXXIT – WIDE

Il y a du nouveau du côté de la planète électro. DIXXIT, c’est un nouveau projet, un projet en duo qui envoie aujourd’hui « Wide », un album neuf titres électroniques mâtinés de pop. Il y a cette voix, chaude et emportée, et le tapis sonore qui enrobe tout ça (l’une des deux têtes pensantes est Charly DKN) pour emporter l’auditeur.

Tout du long, il y a un ressenti de son très « live ». Idéal pour s’imaginer s’ambiancer sur scène aux côtés du duo. En attendant, une oreille attentive à « Wide » s’impose, tout comme le visionnage du clip « For You », très jolie vidéo tournée dans les rues de Tours qui comptabilise déjà plus de 17 000 vues en deux semaines.

A.G.

> https://www.facebook.com/dixxitdixxit

LA SELECTION BD

Le coup de cœur de cette semaine va au « Carole » (éd. Dargaud) de Clément C.Fabre qui nous emmène en Turquie sur les traces de ses grands-parents arméniens. Ce magnifique récit autobiographique sur les liens familiaux est un pur moment de bonheur.


Autre ambiance familiale et autre pays, la Sardaigne : Albrespy et Aubertin, dans « Motorossa » (Dargaud), nous entraînent dans une virée en moto avec une héroïne plein de tendresse. Gorgée de soleil et d’une touche graphique surprenante, cette équipée sauvage est une belle réussite.

Comment exister dans une fratrie de frères et soeurs tous plus brillants les uns que les autres ? Participer à une émission de téléréalité ! Avec « Éloge de la surface » (Dargaud), Relmani et Lory décryptent le phénomène de manière réjouissante et ludique.
Quant à Ducoudray et Geffroy, on les retrouve aux manettes de « Inspecteur Balto » (Grand angle), aux côtés d’un personnage de flic un peu dépassé mais qui n’a rien perdu de son acuité. Une enquête d’apparence banale mais à laquelle on se prend très vite au jeu pour un résultat particulièrement bluffant !

Hervé Bourit

Christian Leau, 68 ans, le DJ de la guinguette de Rochecorbon

#VisMaVille Christian Leau est le responsable des animations musicales de la guinguette de Rochecorbon depuis 13 ans. Portrait d’un passionné de danse et de musique.

Il arrive en fin d’après-midi à la guinguette de Rochecorbon, apprêté, foulard autour du cou, couvert de son chapeau, encore imprégné des pas de country qu’il vient d’enseigner dans son association de Saint-Avertin. Souvent à vélo d’ailleurs, son mode de déplacement en même temps que son loisir qu’il pratique en compétition.

Christian Leau, 68 ans, Tourangeau depuis toujours, est un homme qui vit à 100 à l’heure, jamais rassasié de danse, de musique et donc de vélo. Il donne 14 heures par semaine de cours de danse de line country, prend des cours de salsa pour se perfectionner, anime encore des mariages et des fêtes avec ses playlist éclectiques et son sens de l’animation reconnu… bref il n’arrête pas.

A Rochecorbon, on le retrouve les lundis, mercredis, jeudis et dimanches, derrière sa petite table de DJ disposée à côté de la belle piste de danse de la guinguette. Le samedi, il est carrément sur scène pour la soirée dansante qui peut attirer jusqu’à 500 danseurs. Country, valse, bachata, rock, variétés, jazz, il touche à tout, veillant à alterner les styles et ménager le souffle des danseurs, toujours au goût du jour.

« Après deux rock, je peux passer une rumba, c’est une question de dosage. Les gens nous font des retours positifs ici. Je reste aussi moderne, la chanson de Mentissa, Et Bam, je la passe en mode valse. »

Celui que tout le monde appelle ici DJ Christian a de la bouteille dans le milieu musical. « De l’animation, j’en fais depuis 40 ans. Quand j’ai rencontré Bernard Repussard, DJ de la discothèque Club 57 à Tours dans les années 70, j’ai tout de suite accroché. Il m’a vendu des milliers de disques et m’a appris à mixer des vinyles. À l’époque, nous n’avions pas d’ordinateur mais seulement deux boutons. »

Cette passion l’a toujours occupé sur ses temps libres, les soirs et week-end puisque Christian Leau a exercé son métier de géomètre jusqu’à sa retraite. Dans sa vingtaine, du Club 57, il passe à l’animation des mariages avec le magasin Spot’light. « J’ai animé plus de 600 mariages et 2 000 soirées depuis que je suis indépendant », comptabilise Christian Leau.

Autodidacte, il adore parler de musique, glisser quelques enchaînements bien sentis et une pincée d’humour. « J’aime écrire mes textes et présenter les personnages avec humour. Vingt minutes d’animation pour un mariage c’est quatre à cinq pages d’écriture, des dizaines d’heures de boulot. »

À Rochecorbon, il arrive à sa treizième saison, recruté par le patron actuel Gérard Morissseau. Au compteur : 770 soirées, qui sont devenues à thèmes et prisées des Tourangeaux. Aucune playlist établie, Christina s’adapte à l’ambiance du jour. De 20 h à minuit, il enchaîne les disques, tenant sa ligne svelte et son physique grâce à son hygiène de vie, la danse et les kilomètres de vélo avalésprès de 10 000 par an entre les balades et les courses. Il ne s’autorise plus qu’un petit verre de moelleux en arrivant à la guinguette, heureux de retrouver ses patrons Gérard et son fils Romain.

« C’est une famille ici et puis le cadre est tellement agréable en bord de Loire. J’ai l’impression d’être en vacances ici », glisse le retraité actif.

Aurélie Dunouau

Augustin Gassies, l’homme à l’écoute des guitares

#VisMaVille Augustin Gassies est réparateur de guitares dans le quartier Colbert, à Tours, depuis 2019. Un métier où la connaissance des instruments est fondamentale.

Un banjoline de la fin du XIXe siècle côtoie des guitares électriques, une guitare acoustique, un ukulélé. Tous ces instruments se nichent aux quatre coins de l’appartement d’Augustin Gassies, qui constitue aussi son lieu de travail, quartier Colbert. Une table, quelques outils et une prise de courant lui suffisent pour réparer une prise jack, améliorer des réglages sonores, changer des pièces usées.

« Souvent les gens pensent que je suis luthier. Mais je ne fais que réparer les guitares, je ne les fabrique pas. Un peu comme un garagiste pour les voitures. »

Augustin Gassies, connu par son nom professionnel « Gus Le Doc », a le sens de la formule. De l’esprit, de l’humour, de l’attention aux autres, Augustin n’en manque pas. C’est aussi ce qui fait sa marque de fabrique dans un métier marqué par le relationnel.

Gus Le Doc est le nom qu’il a choisi pour son auto-entreprise montée après près de 30 ans à exercer comme responsable des ventes et de l’atelier de guitares dans le magasin Music Stock de Tours Nord. « Les gens apportaient leur guitare et disaient venir voir le docteur. » L’appellation est restée.

Les anciens clients lui sont toujours fidèles. Depuis, le carnet d’adresses s’est élargi pour ce natif de Tours, qui navigue dans les cercles artistiques depuis toujours, issu d’une famille d’artistes peintres. Le bouche à oreille est fondamental dans ce milieu. Gus Le Doc entretient et répare les guitares à 95 % de groupes locaux comme « The Sidewalk Bandits » depuis 1989, « Stuffed Foxes » plus récemment.

Concrètement, « avant leurs tournées, leurs concerts, ils viennent me voir pour que je vérifie les réglages pour être rassurés. Je prépare leurs basses et guitares au mieux. Mon travail se fait en lien avec les musiciens, j’aime bien parler avec eux, comprendre la manière dont ils pratiquent pour cerner au mieux leurs attentes. Également, j’apprécie de travailler avec eux sur la durée, ainsi un rapport de confiance s’installe. »

La majorité des clients de Gus le Doc sont des amateurs. Il intervient également au Centre de Formation des Musiciens Intervenants de Fondettes, Jazz à Tours et Tous en scène pour expliquer les ficelles de son job. Dans ce métier, il faut savoir démarcher, se faire une place, surtout lorsque l’on travaille à son compte.

Autodidacte, ce diplômé de commerce s’est lancé à 20 ans, par passion pour la musique, lui qui jouait à l’époque avec des amis dans un groupe Tribute to Pink Floyd. « J’ai commencé par démonter des guitares, je voulais comprendre comment cela fonctionnait. Le joli hasard a été d’être embauché chez Music Stock, situé à la Tranchée, puis j’ai été rattrapé par les clients et me suis lancé. »

L’avantage est bien entendu l’autonomie, la liberté de gérer son temps. Il répare en moyenne quatre guitares par semaine. Dès qu’il le peut, Augustin Gassies se déplace à vélo, son autre passion. Il formule d’ailleurs ce rêve : allier un jour musique et vélo.

Aurélie Dunouau

Un Aucard chaud chaud bouillant (et ce n’est pas fini !)

Il reste encore deux jours pour profiter d’Aucard. Les trois premiers ont été partagés entre grosses prestations scéniques, grosse caliente et grosse ambiance.

On ne va pas se mentir : c’est que ça nous manquait, Aucard de Tours ! Chaque année, c’est un peu le rituel, le petit pèlerinage vers la Gloriette qui marque le début de la saison des festivals. Et encore une fois cette année, Aucard ne déçoit pas, tant aussi bien de l’organisation (ouf, cette fois, on n’a pas été traumatisé par l’attente aux tickets de bar) que des propositions musicales (c’est éclectique à tout va, si tu ne trouves pas ton bonheur il y a un souci).

Aujourd’hui 9 juin, c’est donc le quatrième jour du festival. Mais les trois autres ont déjà été chauds chauds.

Mardi, mercredi et jeudi ont été, sous un soleil de plomb, riches en découvertes. On pense notamment à l’OVNI corrézien SAN SALVADOR. Sur scène, six voix polyphoniques superbes (techniquement, c’est hallucinant), emmenées par un tambourins et des toms. Une sacrée surprise !

En bon vieux métalleux que nous sommes à tmv, on a forcément été se briser deux-trois cervicales sur le hardcore made in Tours des Beyond the Styx (à retrouver au Hellfest cette année d’ailleurs !) et, surtout, pris la baffe monumentale avec Slope. Vous imaginez les Beastie Boys qui auraient copulé avec Suicidal Tendencies, en rajoutant une petite dose de surf/skate punk.

Résultat ? Une fosse enflammée, du pogo et du slam à tout va et environ 23 litres de sueur perdus en moins d’une heure. La baffe.

Mention spéciale également à BCUC, de l’afro psyché chamanique, qui a littéralement hypnotisé le Grand chapiteau ! On est restés scotchés face à cette tambouille qui menait parfois quasiment à la limite de la transe, de laquelle le public sortait attrapé par certains hurlements presque punk sortis de nulle part du leader ! Wow !

Restent désormais deux jours pour profiter du festival. Ce vendredi, on retrouvera notamment Ghoster, les Skalators, Marina Satti ou encore le grand Youv Dee. Samedi, ce sera au tour d’Ada Oda, Algiers, Eloi et bien sûr Acid Arab en tête d’affiche. Mais attention… c’est bientôt complet !

Aurélien Germain / Photo : Julien Pruvost

 

Chroniques culture : le blues abrasif de Frank, l’affiche du Riip Fest et le retour du Department of Truth

Attention, coups de cœur à tous les étages cette semaine dans nos chroniques culture ! On commence par la musique de Frank, avant d’enchaîner sur les nouveaux noms du Riip Fest, et on finit avec un peu de lecture et le tome 3 du comics Department of Truth.

L’ALBUM DU MOIS

FRANK – I’M A PHONY AND A FRAUD

C’est peu dire qu’on attendait ce groupe au tournant… Car derrière Frank, il y a des trombines qu’on avait déjà croisées dans les contrées tourangelles il y a quelques années. Aux manettes ? Elise et Seb, deux ex-Spooky Poppies (lire tmv #350) qui ont eu la mauvaise idée de quitter Tours (bon, on les pardonne, allez), mais quand même la bonne idée de ne pas nous abandonner et lancer Frank, un concentré abrasif de blues-rock. Preuve en est avec ce tout premier album, « I’m a phony and a fraud », aussi bien troussé que composé.

Au menu, 9 titres sans redite et sans fioritures, où tout vient des tripes. Une fois encore, Elise brille dans des compositions habitées (le très touchant « Saïd » qui clôture le disque), où sa voix rocailleuse aux accents « joplinesques » fait des merveilles.

Derrière, la section rythmique assure, que ce soit sur « Honest » (un trip tout chaud aux sonorités ZZ Top et un refrain impossible à enlever du crâne) ou encore sur « Spinning Wheel » (son riff si efficace, sa basse qui tricote), le futur hit du groupe.

Au final, c’est un blues mâtiné de rock qui sent la bière, la mélancolie, l’authentique ; du brut de décoffrage. Et qui reste beau, tout simplement.

Aurélien Germain

> facebook.com/FRANKISABAND
> en concert à la Foire de Tours le 13/05


FESTIVAL

LE RIIP FEST ATTAQUE

 

Et ça continue ! Si vous avez un peu trop somnolé durant ces vacances, il se peut que vous ayez raté la dernière annonce du Riip Fest. Le festival tourangeau avait déjà surpris son monde en dévoilant sa tête d’affiche (les pionniers du hardcore Cro-Mags).

Voilà que les organisateurs ont divulgué le reste de la programmation. Notons déjà cette exclu, avec la venue de Memoriam, ainsi que les barons Born From Pain. Pour le reste, il faudra notamment compter sur Grove Street, Brothers till we die, ou encore Final Shodown, Overpower, No Glory et bien d’autres… Rendez-vous est pris pour les 7 et 8 juillet, à la salle Oésia.
A.G


LE COMICS

DEPARTMENT OF TRUTH – TOME 3

Un premier volet renversant, un second captivant, un troisième… encore plus fascinant ! Difficile de croire que l’œuvre de James Tynion IV ne souffre d’aucune baisse de régime et, mieux encore, se surpasse à chaque fois. Le concept de Department of truth (édité par Urban Comics) est toujours aussi extrême, voire complexe (en gros, théories du complot se mélangent à une deuxième réalité et d’autres principes très abstraits).

La construction, elle aussi, reste difficile. Pourtant, l’édifice narratif ne cède jamais et cette série mythologique emporte tout sur son passage. L’atmosphère graphique est exceptionnelle, d’autant que ce tome 3 « Monde Libre » se lit comme une parenthèse dans l’histoire (une histoire = un dessinateur différent = des visuels dingues).

On passe de Lee Harvey Oswald aux Hommes en Noir, en passant par les ovnis et l’alunissage. Touffu, ardu, subjuguant, troublant : Department of truth retourne le cerveau. Vivement la suite !

A.G.

Bateau Ivre : où en est le navire de la culture ?

Avec les beaux jours, le Bateau Ivre prend le large ! La salle de spectacles largue les amarres pour son assemblée générale en forme de festival : l’Archipel du Bateau, du 3 au 7 mai au Point Haut. Et si on faisait le bilan de cette année à flot ?

Cinq jours, dix-neuf concerts, des centaines de sandwichs confectionnés avec amour, et une grosse quantité de bonnes ondes : c’est le programme affiché par les équipes du Bateau Ivre pour l’Archipel du Bateau, festival organisé par la salle de concerts de Tours centre, délocalisée pour l’occasion au Point Haut du 3 au 7 mai.

Sur scène, groupes locaux, talents émergents et artistes confirmés se mélangeront allègrement chaque soir. Irène Drésel, Lysistrata, Vulves Assassines, Lo’Jo, les Australiens de Hard-Ons ou les Tourangeaux de Grauss Boutique, il y en aura pour tous les goûts !

Mais qu’on se le dise : ce festival est aussi et surtout le moment d’une assemblée générale décisive pour la Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) Ohé du Bateau, qui a racheté il y a maintenant presque sept ans la mythique salle de spectacles de la rue Edouard-Vaillant. « Nous sommes dans une urgence joyeuse », précise Franck Mouget, aujourd’hui en charge de la coordination générale et du développement coopératif.

Les moussaillons doivent en effet faire face aux réalités. D’un côté, la salle a ouvert ses portes à 24 000 spectateurs entre janvier et décembre 2022, avec 350 spectacles accueillis. Une vraie réussite, avec un Bateau de nouveau ancré dans les habitudes tourangelles, y compris auprès des générations qui n’avaient pas connu l’ancienne version du lieu.

Mais côté finances, le compte n’y est pas : « On a plus de 200 000 € de pertes, car l’emploi artistique et technique a un coût important », explique Franck Mouget. La voie d’eau n’est pas irréparable, à condition que tous les matelots soient sur le pont (on vous avait prévenus pour les jeux de mots !). Kevin Turpeau, chargé de communication, ajoute que « avec cette première année à un rythme normal, on a testé les possibles. On a exploré au fur et à mesure.

Mais on ne pourra pas envoyer beaucoup plus de bois : il faut que chacun, bénévole, sociétaire, habitant, vienne prendre part au rêve ! Le débat n’est pas que culturel, il est citoyen, car c’est une vraie démarche coopérative, qui touche au vivre-ensemble ».

Les rouages de la machine

Ni association, ni MJC, ni entreprise lambda, le Bateau Ivre est bien une coopérative. Dans ses statuts, et dans son fonctionnement. « La démocratie permanente, au quotidien, même si ce n’est pas toujours simple ! », commente en souriant Franck Mouget.

En plus d’un Conseil d’Administration de dix-huit membres, la SCIC fonctionne ainsi avec six « chaloupes » : des groupes de sociétaires qui se réunissent régulièrement pour faire avancer des dossiers variés. Communication, bar, administration, programmation, travaux, vie de la coopérative, à chaque chaloupe sa spécialité !

Cet engagement bénévole vient ainsi épauler le travail de « l’équipage », les huit salariés présents au quotidien en salle des machines (et hop, un jeu de mots de plus, qui ne marche que si le Bateau est un paquebot).

Pour sortir de la galère financière, qu’on espère passagère, les chaloupes et les salariés réfléchissent à plusieurs options. Réduire le nombre de soirs d’ouverture ; arrêter ou limiter les soirées à prix libre aux recettes souvent insuffisantes ; encourager la location de salle ou en modifier les tarifs… « Il est temps de partager avec les sociétaires, pour trouver ensemble une solution ! », s’exclame Franck Mouget.

Et ça tombe bien, puisque ce weekend aura donc lieu l’AG, l’assemblée générale de la SCIC Ohé du Bateau. Sur les 2 000 sociétaires actuels, il en faudra au moins 300 présents (ou représentés par procuration) pour valider les décisions qui y seront prises dimanche après-midi.

Et hors de question de baisser pavillon ou de faire grise mine, puisque cette assemblée générale sera aussi l’occasion d’évoquer une ligne d’horizon pleine de belles nouvelles ! Le Bateau s’installera en effet au Foudre de la Guinguette de Tours avec sa propre programmation pour onze semaines cet été, et les travaux sont imminents pour réhabiliter le balcon afin d’accueillir 150 spectateurs supplémentaires dès la rentrée ! Alors, prêts à monter à bord ?

Maud Martinez / (Photos Alain Bregeon / Bateau Ivre)

Aucard de Tours dévoile les derniers noms de son affiche

Et voilà ! L’affiche d’Aucard de Tours est désormais complète. Le festival a annoncé de nouveaux noms, comme Totally Enormous Extinct Dinosaurs, Verbal Razors ou encore H Jeunecrack et Marina Satti.

Les Tourangelles et Tourangeaux l’attendaient de pied ferme : c’est désormais chose faite, le festival Aucard de Tours vient de dévoiler l’intégralité de son affiche, en annonçant les derniers noms. Au menu ?

Un gros nom qui devrait rameuter un sacré paquet de monde déjà ! Puisque TOTALLY ENORMOUS EXTINCT DINOSAURS – alias T.E.E.D pour les intimes – sera de la partie pour faire remuer la Gloriette.

Pour le reste, on retrouvera également la révélation grecque MARINA SATTI et ROMANE SANTARELLI et sa techno onirique. A leurs côtés, SLOPE et TUKAN ou encore UTO et KABEAUSHE.

Alors que la première annonce, début février, nous ravissait avec du punk sous toutes ses formes, on retrouve pour cette deuxième fournée deux noms qui risquent de ravir les amateurs de gros son et de metal : VERBAL RAZORS et leur thrash incisif, et le hardcore façon bulldozer de BEYOND THE STYX !

Aucard a également annoncé la venue de H JEUNECRACK, étoile montante du rap en ce moment. Côté découvertes à ne pas louper, on serait d’avis de vous conseiller d’assister au show d’ALGIERS et de BCUC (de la pop psychédélique africaine).

Enfin, pour les derniers groupes prévus, il faudra compter sur  CHIKOU, GHOSTER, SHARK MAYOL, WOOD HARMONY et UNITY VIBES.

Sans oublier…

Tous ces nouveaux noms se rajoutent donc au reste de l’affiche, avec ACID ARAB, LUDWIG VON 88, RENDEZ VOUS, ADA ODA, LAMBRINI GIRLS, WE HATE YOU PLEASE DIE, AGAR AGAR, mais aussi CLINTON FEARON, A PLACE TO BURY STRANGERS, YOUV DEE, ELOI, SAN SALVADOR, KUTU,    MEULE, NADIA MC ANNUFF et THE WACKIDS.

Le festival Aucard de Tours se déroulera à Tours, plaine de la Gloriette, du 6 au 10 juin 2023, sur le thème « Faut qu’ça brille ! ».

Texte : A.G.  / Photo ouverture : archives NR

Chroniques culture : black metal islandais avec Misþyrming, passage par Tours avec Nash et Jekyll Wood et le retour d’Iggy Pop

Cette semaine, on fait le plein de musique dans tmv ! Au menu : l’album coup-de-poing de Misþyrming, de la douceur avec Aldebert, mais aussi un zoom sur des talents tourangeaux.

MISÞYRMING – MEÐ HAMRI

Aaah, l’Islande, ses volcans, ses fjords, ses glaciers et… son black metal ! Depuis quelques années, la scène islandaise se démarque avec une pelletée de groupes talentueux et à la personnalité plus qu’affirmée. Parmi eux, Misþyrming qui, après un « Algleymi » acclamé par la critique, déboule avec un nouvel album coup-de- tête.

Ce troisième méfait, « Með Hamri », relève encore le niveau et ce, dès le premier morceau éponyme, déluge d’accords assassins, titre d’une brutalité inouïe mené pied au plancher (la nuque est mise à rude épreuve !). Puis tout s’enchaîne.

C’est un black metal aux riffs froids, alliant mélodies imparables et accélérations qui décrochent la mâchoire. Misþyrming sait aussi jouer la carte du mid-tempo efficace à souhait, avec une basse, omniprésente, enrobant le tout et prenant aux tripes. Epique, profond, musclé, doté d’un son massif : « Með Hamri » est un album glacial comme le blizzard, impossible à prendre en défaut.

Aurélien Germain


NASH – HEAR ME OUT

Il y a du nouveau du côté des Tourangeaux de Nash ! Ce duo qui fait autant de boucan qu’un quatuor vient de divulguer son tout nouveau single, « Hear me out », parfait amuse-bouche avant la sortie de son futur EP, « Prisoner of myself ».

Toujours doté d’un son puissant et clair, parfaitement mixé, ce titre fait taper du pied, enquille les riffs efficaces, un peu comme si Royal Blood copulait gaiement avec Rival Sons.

Autant dire que côté influences, on navigue dans du très bon, mais Nash possède sa patte, la petite touche qui donne toute sa personnalité au groupe. De quoi annoncer du (très) lourd pour le EP.
A.G.

> facebook.com/nashbandofficiel

https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=Ale63BnE9fI


JEKYLL WOOD – THE DOLL

Le multi-instrumentiste Jekyll Wood a du nouveau dans sa besace ! Le musicien tourangeau revient avec un single, « The Doll », toujours dans la même lignée que ses précédents morceaux, à savoir un mélange entre rock et pop, toujours dynamique et éclectique.

Le tout, comme d’habitude, est très bien emballé et fait l’effet d’une petite gourmandise. Ce morceau fait partie du futur EP qui doit sortir au courant du premier semestre 2023. Reste donc, en attendant, à aller découvrir tout ça sur scène, notamment à Monnaie, ce 21 janvier, salle Raymond- Devos.
A.G.

> facebook.com/jekyllwood


IGGY POP – EVERY LOSER

Renouer avec la fureur de ses débuts ? C’est ce que souhaitait Iggy Pop avec ce dix-neuvième album studio, « Every Loser » qui a déboulé dans les bacs début janvier. Le premier titre lui donne raison : « Frenzy » a de l’énergie à revendre et l’Iguane se la joue punk et provoc’ (on vous laisse découvrir ce texte tout en… finesse), lève son majeur bien droit et bien haut.

D’autres chansons sont à l’avenant, comme ce « Modern Day ripoff » bien troussé et bien senti. Iggy Pop s’est également fait un petit plaisir perso, puisqu’il y a là une kyrielle d’invités de luxe, de Chad Smith des Red Hot Chili Peppers en passant par Duff McKagan des Guns’n’Roses. Pas l’album du siècle évidemment, mais une petite baffe bienvenue, surtout quand on sait que le parrain s’apprête à souffler ses… 76 bougies !
A.G.


ALDEBERT – ENFANTILLAGES 4

Rempli à ras bord avec quatorze titres et six inédits, des duos (Thomas Dutronc, Souchon, Peter Garrett…), le dernier album en date d’Aldebert est une baffe ! Peut-être parce que ce chanteur attachant a dépassé le cadre de la « chanson pour enfants » pour proposer autre chose de plus universel, à travers les thèmes qu’il aborde comme la parentalité (« Papa Parfait ») ou l’invasion des réseaux (« Ecrans »).

Loin, très loin d’être gnan-gnan ! Bref une (re)découverte a savourer pleinement.
Hervé Bourit

> En concert le 13/01 au Parc Expo de Tours

Chroniques culture : le retour de Nota Bene en BD, notre sélection et le EP de Jane et les autres

Cette semaine, on retrouve le Tourangeau Nota Bene qui propose un nouveau tome dans sa collection BD en s’attardant sur la mythologie grecque. Zoom, aussi, sur les autres bandes dessinées à avoir et le EP de Jane et les autres.

LE COIN BD

NOTA BENE – LA MYTHOLOGIE GRECQUE

Nota Bene ne s’arrête plus ! Le youtubeur enquille les vidéos sur sa chaîne d’Histoire, les projets (podcast et compagnie), sans oublier les BD. La preuve avec ce – déjà – cinquième tome de la collection (éditions Soleil).

Après avoir notamment exploré la mythologie nordique et égyptienne, c’est au tour de la mythologie grecque. Accompagné de Mariolle au scénario et Castaza au dessin, Nota Bene instruit autant qu’il divertit. L’album est dense (56 pages et beaucoup d’écrit), mais les petites touches d’humour (un décalage amusant grâce aux références pop culture) et le talent de Benjamin Brillaud pour conter allège le tout.

De Zeus à Prométhée, en passant par Héraclès, tout y passe : une bande dessinée qui offre un panorama complet et captivant pour qui aime la Grèce antique.
Aurélien Germain

LA SELECTION BD

Avec « Hoka Hey » (éd.Rue de Sèvres), Neyef livre 224 pages de pur bonheur, sur la rencontre improbable entre un jeune sioux élevé dans un pensionnat catholique et un guerrier ivre de vengeance. Une histoire prenante, magnifiée par une mise en scène haute en couleurs.


« Wonderland » (Graph Zeppelin), est une adaptation des plus originales d’Alice au Pays des merveilles : le trio Gregory, Gill, Embury fait des miracles aussi bien au niveau du scénario, du dessin que des couleurs.

Dans « Qatar le lustre de l’Orient » (Delcourt), le spécialiste de la péninsule arabique Victor Valentini et le dessinateur Emmanuel Picq s’associent pour livrer un récit très intéressant sur ce pays plus que jamais d’actualité…

On ne le dira jamais assez, mais Zidrou est l’un des scénaristes les plus doués de sa génération. Il le prouve avec « Celle qui fit le bonheur des insectes » (Daniel Maghen), où porté par le dessin éclatant de Salomone, ce conte fantastique se révèle être la surprise de la fin d’année.

Et non, on n’est pas passés à coté du génial « Thérapie de groupe » (Dargaud), où notre Larcenet préféré présente pour la troisième fois ses angoisses existentielles. De l’humour à tous les étages, brillant !
Hervé Bourit

MUSIQUE

JANE ET LES AUTRES – COLLISION

En avril 2021, la rédac découvrait le premier EP de Jane et les autres, « Lessons ». La jeune artiste y faisait déjà preuve d’une certaine maturité musicale. Et l’essai est confirmé sur cette deuxième offrande, « Collision », un mini-album qui pioche dans la pop, le rap sucré saupoudré de R&B, avec toujours une touche très personnelle.

L’ouverture se fait avec « Les Etoiles », un titre rappelant Angèle (avouons qu’il y a pire comme comparaison !) et déroule cinq chansons qui font découvrir l’univers de cette Tourangelle. Il y a de bonnes idées ici (cette si jolie guitare sur « Addiction ») et tous les textes sont ciselés et bien travaillés. À découvrir, bien sûr, sur toutes les plateformes.

Aurélien Germain

> instagram.com/janeetlesautres

Chroniques culture : le plein de musique avec Toukan Toukän, Poppy Club, Tea Steam

Trois groupes tourangeaux à l’honneur cette semaine dans nos chroniques culture, avec les albums de Toukan Toukän, Tea Steam et Poppy Club.

TOUKAN TOUKÄN – SIROCCO

À tmv, on suit les Toukan Toukän depuis une paire d’années. À tel point que lorsqu’on découvre la galette « Sirocco », leur premier album, c’est un peu comme retrouver un ami de toujours. D’ailleurs, d’entrée, c’est la voix si agréable et chaude de Laure qui nous cueille et nous susurre des jolis mots à l’oreille. C’est tout doux, c’est réconfortant comme premier titre. C’en est même étonnant, tant de tranquillité.

Puis avec le second titre, « Disco Dream », c’est le retour de la pop sucrée qui file la banane. Et ça continue avec le très coloré – et bien-nommé – « Colors » qui sautille de partout et colle son refrain entêtant dans la tête comme un gros chewing gum rose fluo accroché dans notre tignasse. Tout le reste est à l’avenant : hyper ensoleillé et qui donne envie de se dandiner.

Et qu’ils soient chantés en français ou en anglais (chouette alternance, d’ailleurs), les titres de ce Sirocco sont impeccablement composés.

Un album en autoproduction qui aura mis 2 ans à naître, parfaitement maîtrisé. Il n’y a pas à dire : ces Tourangeaux savent y faire ! Et enfin, il y a cette pochette. Parce que oui bande de coquinous, si vous dégotez cet album plus que recommandable, vous aurez droit à une bien belle jaquette, avec Etienne et Laure tout nus cachés derrière un zèbre. Alors si ça, c’est pas l’argument ultime…

Aurélien Germain

> Sortie le 18 novembre


POPPY CLUB – HORNY AND VIRGIN

Tout droit venu de Tours, le duo Poppy Club vient de sortir son premier album, le joliment nommé… Horny and virgin ! Ici, place à de la synthpop qui va droit au but et embarque pour un aller sans retour dans les 80s. De quoi ravir les amateurs du genre !

Porté par sa boîte à rythmes, Poppy Club fait voyager avec ses neuf morceaux et si l’ADN est vraiment synthé, il ne s’interdit jamais d’explorer d’autres territoires pour une fraîcheur bienvenue (en témoigne le saxo dans « Splendor in Berlin » et son ambiance vaporeuse). Pour les intéressé(e)s, le disque est également dispo sur Deezer et une date live dans le 37 approche : ce sera le 25/11 à La Bonne Dame.
A.G.

TEA STEAM – OLD BLOSSOM

Tea Steam était passé sous notre radar. C’est donc le moment de vous présenter ces Tourangeaux qui ont accouché, avec « Old Blossom », d’un EP d’indie rock fort bien troussé. Si le groupe est encore tout jeune (il a été formé en janvier 2022), il est déjà bien mature !

Avec six titres et 23 minutes au compteur, Tea Steam a le temps de dérouler ses compositions qui ont un petit goût de pop funk (les lignes de basse – ô miracle bien mise en avant dans le mix – vont dans ce sens), voire de jazz (les montées de voix sur « The Same Fable »). Tea Steam est donc encore tout frais, mais sort une belle carte de visite avec ce disque.
A.G.

Hellfest 2022 partie 2 : chiffres fous et marathon du metal

Canicule le premier week-end, début sous des trombes d’eau pour le second, avant le retour du soleil ! Mais pas de quoi décourager les festivalier(e)s du Hellfest qui, durant quatre jours supplémentaires, ont pris une nouvelle (grosse) dose de metal. Notre compte-rendu !

Hellfest pluvieux, Hellfest heureux (quand même)

En débarquant de nouveau à Clisson, pour ce deuxième week-end d’affilée du Hellfest, c’est un sublime ciel gris et de magnifiques nuages bien moches qui nous accueillent. Comparé aux 17, 18, 19 juin, la température a chuté de… 20 degrés. Rien que ça. De la canicule qui nous a fait perdre 32 litres de sueur et 10 kg de gras, voici désormais madame Pluie qui s’abat par averses sur le site clissonnais.

Vendredi 24 juin, le jugement est sans appel : la boue aura eu raison de notre première paire de baskets et le soir, nos orteils ressemblent à des Knacki® mouillées. Mais le metal réchauffe.

Des chiffres ahurissants

420 000

Cette 15e édition du Hellfest – on l’a dit – est synonyme de démesure. Sur ces 7 jours, 420 000 festivalier(e)s réuni(e)s pour l’amour du metal (et de la bière, mais chut). Les 350 groupes se répartissent sur 6 scènes, ratissant large en représentant des dizaines de genres musicaux.

Boire un petit coup et manger ? Toujours possible partout sur les dizaines d’hectares du festival.

800 000

Entre 700 000 et 800 000 litres de bière ont été écoulés durant tout ce Hellfest, a estimé Ben Barbaud, big boss du festival. Mais – ô fichtre diantre, malheur ! – c’est 15 % de moins qu’une édition normale, « la faute » à une canicule qui aura poussé les metalleux à préférer l’eau (c’est bien) au breuvage houblonné.

5 000

Le nombre de bénévoles qui ont œuvré tout du long. 3 000 d’entre eux ont même fait les deux week-ends !

900 m2

La taille de la « loge » de Metallica, tête d’affiche de cette 15e édition, d’après le journal Ouest France. En fait, il s’agit surtout d’un mini-village, où s’affaire un staff de 120 personnes, installé exceptionnellement pour ce groupe mythique jamais venu au Hellfest.

300 000

En litres, la quantité de fioul utilisée pour l’ensemble des groupes électrogènes durant cette semaine.

74

C’est l’âge du légendaire ALICE COOPER qui a délivré un concert fun à souhait le vendredi, un spectacle, un vrai de vrai.

Y a pas d’âge pour écouter du metal !

17

En moyenne, le nombre de kilomètres que la team tmv parcourait par jour. (PS : si quelqu’un a une bonne adresse pour les massages de pieds…)

La dose de claques

[Lectrice, lecteur, on te connaît : si tu t’ennuies, tu peux aller en fin d’article pour lire notre baffouille sur la déception de cette édition ou sur le concert magique de Metallica]

Difficile de ne pas trouver son bonheur avec une telle programmation. Celui ou celle qui n’aura rien à trouver à se mettre sous la dent sera condamné à se farcir l’intégrale de Christophe Maé. Une fois de plus, c’était totale régalade.

On retiendra notamment la prestation absolument hallucinante de NINE INCH NAILS. Le groupe de Trent Reznor, que le Hellfest draguait depuis tant d’années, a enfin mis les pieds à Clisson. En mode machine de guerre. Set imparable (« Wish » en deuxième titre, façon pichenette de bûcheron), mur du son qui décolle les plombages, jeu de lumières ultra-réfléchi… La perle noire du metal indus aura mis le Hellfest à genoux.

On attendait de pied ferme, le samedi à 13 h (l’équivalent de 6 h du mat’ quand on est au Hellfest…), HUMANITY’S LAST BREATH. Un nom poétique qui signifie « Le dernier souffle de l’humanité ». Bref, une bonne dose d’optimisme en vue ! Là encore, une bonne baffe des familles, puisque les Suédois ont mis tout le monde d’accord avec leurs rythmiques syncopées et visqueuses, ces guitares sous-accordées plongeant dans les abysses de la noirceur, le tout avec une voix d’outre-tombe qui vous rappelle que oui, la fin du monde est bel et bien pour bientôt.

Humanity’s Last Breath : douceur, poésie et optimisme au Hellfest.

Dans un registre totalement différent, THE RUMJACKS a balancé son punk celtique devant une fosse bouillonnante (coucou, j’ai perdu un pied), riffs sautillants imbibés de Guinness, pour une dose de bonne humeur et un public chauffé à blanc, où l’on a pu dénombrer 12 slammeurs au mètre carré durant tout le show.
Récemment passé par Joué-lès-Tours, IGORRR a pulvérisé la scène malgré un retard de 15 minutes, amputant un set joué à cent à l’heure. Quant à MONKEY 3, le groupe suisse a offert une partition confinant au sublime, avec son stoner psyché sans paroles. Le concert, de toute beauté, s’est fini par l’extatique « Icarus » qui – on l’avoue, moquez-vous – nous a fait couler une larme.

Pas du tout metal, mais diablement superbes, NYTT LAND (du folk nordique très chamanique) et MYRKUR (un set acoustique folk danois) auront permis une bouffée d’air frais pendant ce week-end.

Car avec MIDNIGHT, la température est remontée de quelques degrés : prenez du punk, saupoudrez de speed metal, ajoutez-y trois musiciens encagoulés dont on ne voit pas le visage, et ça donne un concert totalement maboule, finissant sur un public en feu, des cordes de basse arrachées et des types se tapant leurs instruments sur le crâne. Normal.

Midnight, quasi incognito au Hellfest…

Oh, un OVNI !

On ne misait pas grand-chose sur DIRTY SHIRT, mais c’est probablement l’une des prestations les plus remarquées et remarquables de ces dernières années au Hellfest ! Au menu ? Du metal roumain, mâtiné de folklore de Transylvanie, avec 28 (!) personnes sur scène (grosse guitare, flûte, choeurs féminin, violons et autres), pour un joyeux bordel aussi accrocheur que fantasque. En un mot comme en cent : génial.

Et la palme de la déception revient à…

Tu l’attendais, ce moment, où tmv crache son fiel. C’est pourtant avec douleur que l’on écrit ça, car la déception 2022 aura été… GUNS ‘N ROSES. Le groupe mythique de notre adolescence, ce par quoi tout a commencé, « THE truc à voir une fois dans sa vie » comme dirait mamie Guiguitte. D’autant qu’il s’agissait de la formation originale… Las. Si Duff et Slash ont été impériaux, Axl Rose a rendu ces 2 h 30 (interminables) de concert douloureuses, avec un chant aux fraises et des envolées façon canard ramolli coincé dans une porte.

Evidemment, des « Welcome to the jungle » et « Live & let die » sont toujours un orgasme auditif… Mais rien n’y fait, difficile d’entrer dans ce set aux allures de jam entre potes (pourquoi caser une reprise d’ACDC en… 4e morceau ??), desservi par un son brouillon sur certains titres. Bref, on pleure des larmes de sang. Tristesse.

Metallica, en maître sur le Hellfest

Dimanche 26 juin, dernier jour. Plus de guibolles, plus de panards, le corps suintant la bière et les lingettes pour bébé (on n’avait que ça pour se nettoyer, désolé) : mais pas l’temps de niaiser, car c’est à ce moment-là que METALLICA devait marquer le Hellfest au fer rouge. Le groupe légendaire est attendu depuis des années et des années. Ce Graal, Ben Barbaud le convoitait depuis bien longtemps, alors que tous les groupes cultes (Iron Maiden, Kiss et compagnie) sont déjà passés sur les terres clissonnaises.

À ce moment-là, le site est en ébullition. Blindé. Trop. L’orga’ a fait venir de nombreux invités et des milliers de personnes ont acheté un pass 1 jour juste pour le groupe. La circulation se fait centimètre par centimètre et il y a BEAUCOUP trop de monde. Un enfer.

Mais quand l’intro d’Ennio Morricone se fait entendre, tant pis, c’est l’excitation qui reprend le dessus. Les Californiens débarquent enfin à Clisson. Mastodonte musical (plus de 150 millions d’albums vendus dans le monde, dont un « Black Album » à 30 millions…), METALLICA dicte sa loi. Triplé « Whiplash », « Creeping Death », « Enter Sandman » pour débuter (« Bon, on a joué les plus connues, qu’est-ce qu’on peut faire maintenant ? », sourit James Hetfield), petites surprises au menu (« No Leaf Clover » ou le plutôt mal-aimé « Dirty Window »), l’incontournable ballade « Nothing Else Matters » reprise en choeur par 60 000 personnes, ou encore un « Damage Inc. » orgasmique en fin de set…

En deux heures, METALLICA aura prouvé son statut de « star » (même si l’on regrette un petit manque de mise en scène). La preuve, même le ciel s’est illuminé pour lui, avec un feu d’artifice grandiose et XXL pour clôturer cette 15e édition.
Rendez-vous les 16, 17 et 18 juin 2023 pour un retour en Enfer.

Texte, photos et vidéos : Aurélien Germain

Aucard de Tours : départ de folie pour le festival

Aucard a-t-il manqué au public tourangeau ? Oui, oui et trois fois oui ! La Gloriette était noire de monde, hier, pour le retour du festival. Un bonheur.

« On n’est pas bien là ? » Ce n’est pas peu dire que le thème de cette année à Aucard est bien choisi ! Hier, à l’ouverture du festival tourangeau, on a pu constater à quel point il n’y avait pas tromperie sur la marchandise.

Pourquoi ? Parce que la Gloriette était blindée (ah, il fallait avoir de la patience pour acheter ses tickets-boissons !). Parce que chaque festivalier(e) semblait heureux/se d’être là. Parce que des sourire en veux-tu en voilà, il y en avait à foison. Parce que c’était jouissif de revenir remuer du popotin à Aucard qui avait semble-t-il plus que manqué aux Tourangeaux ! (on vous rappelle que les pass 5 jours se sont arrachés) Parce que l’ambiance, à la fois « chill » et festive, était de mise. Et enfin parce que sur scène, c’était le feu.

Il suffit de voir comment ont commencé les hostilités, avec le rock pachydermique de Birdstone (photo d’ouverture). Si vous aviez des aigreurs d’estomac, la basse vrombissante et hallucinante de puissance d’Edwige s’occupait de vous retourner le bidon ! Une entrée en matière des plus dignes, croisement entre Rival Sons et Royal Blood, mâtiné d’un blues vintage délicieux et, parfois sans crier gare, un gros riff sanglant façon Black Sabbath.

A la rédac, on a aussi eu un petit faible pour les General Elektriks qui ont mis le feu à la Gloriette (le chanteur/claviériste a dû perdre 320 litres de sueur à sauter ainsi) et aux vétérans de Burning Heads qui ont rappelé par A+B (et par des pogos endiablés) comment devait se faire le punk rock.

Le festival se poursuit aujourd’hui avec notamment Aloïse Sauvage, Princesse Näpalm, Sheldon ou encore Monsieur H. Les autres jours, on n’oubliera pas de jeter un œil à Ez3kiel, Thelmaa, Lynks, Svinkels, avant un samedi – dernier jour – aux côtés de Hugo TSR, The Schizophonics et Necxo… Entre autres !


> Jusqu’au 11 juin, à la Gloriette. Il ne reste plus que quelques pass 1 soirée ! https://aucard-tours.com

 

Chroniques culture : metal indien avec Bloodywood, redécouverte de TerreNoire et le plein de BD

Cette semaine, grosse découverte musicale avec le metal indien et original de Bloodywood, ainsi que le plein de BD, des « Sauvages Animaux » à « PMA : à la recherche d’une petite âme ».

LES CD

BLOODYWOOD – RAKSHAK

Du gros metal venant tout droit d’Inde ? Avec de la musique tradi indienne et des sonorités électro ? Et par-dessus tout, deux chanteurs, alternant les voix bien grasses et le presque rappé ? Oui, c’est possible et c’est le gros carton du moment dans la planète rock costaud. Bloodywood est en train de faire le buzz et force est de constater qu’il est mérité.

Car avec leur premier album auto-produit, ces métalleux indiens viennent d’accoucher d’une mixture aussi improbable qu’originale. Alignant les tubes, Bloodywood offre, avec « Rakshak », une bouffée de fraîcheur. Surpuissant (la guitare 7 cordes cure les oreilles, c’est sûr), très bien composé, à la fois violent, mélodique et dansant (la flûte et le tambour dhôl, typiques d’Inde), ce disque est réussi.

Avec son goût tribal (le « Roots » de Sepultura se ressent) et son côté engagé (le monumental « Dana Dan », véritable glaviot contre les violences sexuelles), Bloodywood n’est pas loin d’être catapulté haut, très haut dans la scène mondiale metal.
Aurélien Germain

TERRENOIRE – LES FORCES CONTRAIRES

Sur le scène de l’Intime Festival, il y a peu, ils nous avaient scotchés grâce à un duo voix/ claviers intense. Un bon choix pour le festival avertinois, car les deux frangins stéphanois viennent d’être couronnés « Révélation Masculine de l’année » aux dernières Victoires de la Musique. TerreNoire en profite donc pour ressortir le magnifique « Les Forces Contraires », agrémenté de 7 titres supplémentaires.

Et ce n’est pas de trop, tant on a craqué sur leur musique, portée par une poésie incandescente et des rythmes subtils et sensuels. Sans répit ils vous happent et vous relâchent en douceur, avant de vous surprendre le coup d’après. A (re)découvrir d’urgence.
Hervé Bourit

LE COIN BD

LA SELECTION DE LA SEMAINE

Avec « Les Sauvages Animaux » (éd. Casterman) De Moor et Desberg s’attaquent au monument du rock, Led Zeppelin. C’est le portrait décapant de Peter Grant, leur sulfureux manager, qu’ils dressent avec un humour au vitriol.


Et si on faisait un tour en enfer ? Avec « Volage » (Daniel Maghen), Desberg – encore lui – et le dessinateur mexicain Sandoval nous emmènent dans un conte très noir. Dans les profondeurs de l’Enfer donc, une troupe de parias s’enfuit pour échapper à l’Equarisseur et sa meute enragée dans une course poursuite haletante, sublimée par un dessin époustouflant.
Après le Mexique, c’est le Brésilien Leo qui revient avec « Neptune » (Dargaud), avec une SF qui lui est si particulière et dont il repousse les codes, album après album. Avec ce huis clos inventif, prévu en deux tomes, il réussit un tour de force magistral.

On terminera avec cette belle adaptation par Javi Rey de la pièce d’Henrik Ibsen, « Un Ennemi du peuple » (Dupuis), écrite à la fin du XIXe siècle, qui reste toujours aussi prégnante. Entre éthique et corruption, un scandale sanitaire dans une station thermale marquant. Essentiel.
H.B.

PMA : À LA RECHERCHE D’UNE PETITE ÂME

L’histoire racontée dans cette jolie bande-dessinée, c’est celle de milliers de femmes. Ce récit autobiographique signé Céline Gandner retrace le parcours d’une quadra hétéro qui se lance dans un projet de PMA avec don de sperme. Cette « maman solo » témoigne avec justesse et, parfois, une autodérision salvatrice.

C’est très intimiste, mais bouleversant, lorsqu’on s’aperçoit de ce combat de chaque instant, entre difficultés, perte de repères ou désillusions que peut impliquer ce chemin vers la PMA. Emmené par le dessin de Pauline P, cet album BD de 190 pages (éd. Delcourt) est aussi passionnant que documenté. À mettre, réellement, entre toutes les mains.
A.G.

 

Femmes artistes : la scène tourangelle au féminin [2/3]

#Série [2/3] A l’approche du mois de mars, de sa journée internationale des droits des femmes et des multiples événements artistiques que la Touraine nous prépare, du festival Bruissements d’Elles à Femmes en Campagne en passant par le Printemps des Femmes, mise à l’honneur de personnes artistes et femmes qui font vibrer la culture tourangelle.

DIANE BONNOT

Princesse Diane

1 ,75m. C’est l’un des rares faits tangibles qu’on puisse écrire sur Diane Bonnot, tant la comédienne surprend à chaque création. Et encore, d’ici une trentaine d’années peut-être aura-t-elle perdu quelques centimètres. Mais là n’est pas la question. La co-fondatrice de Spectralex vient de participer au cabaret de son compère Arnaud Aymard « On a marché sur l’Oiseau Bleu », cette semaine à l’espace Malraux.

Mais en parallèle d’expériences improvisées ou écrites jouées avec d’autres compagnies, c’est aussi en solo qu’elle crée. Diane Bonnot fourmille d’idées qui prennent forme dans le cadre de ce drôle de « trust artistique cachant un immense empire financier et subversif destiné à provoquer des tsunamis culturels et identitaires » qu’est Spectralex. Elle y devient l’étudiante qui vulgarise l’œuvre de l’artiste contemporaine et méconnue Virgina Vulv, avant d’incarner Princesse Diane, puis une femme plurielle dans Je ne suis pas venue seule.

Femmes d’hier et d’aujourd’hui y sont seules face au miroir qui va les révéler… En attendant que la comédienne et dramaturge n’achève sa quatrième création… en 2022 ?

(Photo Jean-François Caire)


SÉVERINE BENNEVAULT CATON

DANSER EN L’AIR

Cela fera cette année vingt ans tout juste que Séverine Bennevault Caton s’est initiée au tissu aérien. Pour la danseuse formée à haut niveau en danse classique et contemporaine, c’est alors une vraie découverte : le sol n’est pas le seul endroit où danser ! Avec sa compagnie A Fleurs d’air, fondée en 2012 (décidément tout se joue dans les années en -2 !), elle propose en effet de danser en suspension. Danser en l’air, sur les façades, suspendue, accrochée… mais aussi libérée ?

C’est en tout cas la légèreté et la poésie qui restent en tête lorsqu’on observe Séverine Bennevault Caton évoluer sur une façade d’immeuble pour les festivals Itinéraires Bis de La Riche ou aux Années Joué (entre autres). Mais comme pour toute création artistique, celle-ci requiert un véritable travail : au-delà de la création même de la chorégraphie, il faut s’adapter à l’espace public où elle sera interprétée. Et ainsi mettre l’art au cœur de la ville… et de nos vies ?


MÉLANIE LUSSEAULT

Les p’tits papiers…

« Laissez passer les p’tits papiers… ». C’est avec cet air en tête qu’on parcourt les oeuvres de Mélanie Lusseault. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’elle travaille sur de vieux supports où naissent ses personnages et scènes de la vie quotidienne. Personnages colorés dessinés d’un trait fin, ils semblent surgir des mots imprimés sur les vieux journaux, les partitions jaunies, les vieilles ardoises et autres planches que la créatrice déniche dans les greniers. Un mélange des époques et des univers à savourer du 4 au 30 mars à la médiathèque de La Riche.


NASTASIA PACCAGNINI & LAURE BERNEAU

La route du son

On les croise depuis quelques années sur les projets musicaux les plus captivants de Touraine. L’aventure Boys in Lilies tout d’abord. Surgi en 2012, sous forme de quartet à majorité féminine, le groupe évolue en duo avec les deux jeunes femmes.

Puis chacune suit alors sa route, et depuis 2018 Laure s’est lancée avec Toukan Toukän, en duo avec puis son projet solo Tilö. Quant à Nastasia, c’est aussi en duo qu’elle évolue dans Thé Vanille, avant de proposer elle aussi un solo : Crenoka. Entre pop et électro, les deux Tourangelles bâtissent des univers dans lesquelles nos aventures ne font que commencer !

Textes : Maud Martinez

Femmes artistes : la scène tourangelle au féminin [1/3]

#Série [1/3] A l’approche du mois de mars, de sa journée internationale des droits des femmes et des multiples événements artistiques que la Touraine nous prépare, du festival Bruissements d’Elles à Femmes en Campagne en passant par le Printemps des Femmes, mise à l’honneur de personnes artistes et femmes qui font vibrer la culture tourangelle.

ARMANDE FERRY-WILCZEK

UN MONDE EN SOI

A l’époque de nos premières rencontres, elle était la voix féminine et le violoncelle du Madera em Trio. Des musiques du monde revisitées en trio acoustique, tandis qu’en parallèle croissait le duo Jane is Beautiful aux côtés de Madeline Ardouin.

Aujourd’hui, le trio vocal Unio qu’elle forme avec Juliette Rillard et Elise Kusmeruck, réarrange à sa manière des chants du monde entier. Il y a un an tout juste sortait son premier album solo : Qui nait dort plus. « C’est le premier projet dans lequel j’assume entièrement la composition, les textes, avec l’aide d’Antonio Placer qui a cru en moi et m’a permis de prendre confiance. »

Les paroles de cet album sont presque toutes en français, mais les compositions résonnent encore une fois avec les musiques d’ailleurs. En solo avec sa guitare, en duo ou en trio avec Antonio Placer ou Loïc da Silva, elle arpente désormais les scènes avec son album en bandoulière et son univers sans frontières.

À découvrir le 18 mars à la médiathèque de La Riche, le 31 mars en première partie d’Antonio Placer à l’Escale de Saint-Cyr-sur-Loire (et avec Unio le 12 mars à La Ville-aux-Dames).

(Photo © Julien Poulain)


Emmanuelle Gorda

Dansons !

Déjà, dans sa création Jour de Bal, la danseuse et chorégraphe s’amuse, et s’adresse à un public multigénérationnel. Au CCNT, elle continue d’ailleurs son travail auprès des enfants et du grand public, avec un objectif : amener la danse auprès de toutes et tous. En tant que chargée des pratiques artistiques et de l’animation culturelle, elle anime cette année l’atelier chorégraphique amateur du CCNT, et des stages tous niveaux… et même parents-enfants, comme le 7 mai prochain. Avec elle, une chose est sûre : il n’y a pas d’âge pour danser !


ÉMILIE COUSTEIX

AU CORPS DES MOTS

Photo © Louise Maurice / M[Art]ha
Aimerait-elle qu’on évoque sa première vie d’orthophoniste ? Sans doute pas. Mais travailler le son et les mots au corps dans ce premier métier n’aurait-il pas influencé son travail actuel de dramaturge ? Formée comme comédienne à Paris puis Tours, la jeune femme aime monter sur les planches, mais elle écrit aussi pour le théâtre, ou pour les projets du collectif PoSo (Poésie Sonore).

Sa première pièce, Crâne, posait la question de l’amour après l’accident, quand l’autre n’est plus lui-même. Dans Samhain, c’est sous la forme du spectre que l’être aimé revient. « Je suis allergique à l’autofiction, mais j’ai réalisé que même en prenant un point de départ éloigné de moi, c’est de moi que je parlais. Et la question du deuil impossible (faire le deuil de quelqu’un qui est encore là, ou qui ne disparaît jamais vraiment tout à fait) est au coeur de mon travail. »

En parallèle de la création en cours de Samhain, la comédienne et dramaturge donne à entendre ses textes avec le collectif PoSo sur Radio Béton chaque deuxième mardi du mois à 21 h 30. Et elle sera ce samedi 26 février à la galerie EXUO.


VALÉRIE LESAGE

IMPROVISATION DIRIGÉE

L es fans de Catch-Impro la connaissent en arbitre sévère sur un ring régulièrement installé dans l’espace Yves-Renault de Chambray-lès-Tours. Elle est alors le point fixe autour duquel gravitent quatre comédiens créant des histoires rocambolesques en direct. Lorsqu’elle monte elle-même sur les planches comme improvisatrice, elle profite elle aussi de cette liberté absolue d’inventer sur l’instant.

Pour les enfants dans Impro Marmots, pour les grands avec le nouveau projet qui lui tient à cœur : Rewind, un spectacle improvisé d’une heure où l’histoire débute par la fin. Mais fouillons un peu plus l’emploi du temps de l’artiste : mise en scène pour des dramaturges tourangeaux, coaching et spectacles en entreprise, animation de stages, et même quelques heures consacrées à la gestion des fiches de paie et autres joyeusetés administratives (peut-être en souvenir de son diplôme gestion des entreprises et administrations ?)… La créatrice et responsable artistique de la compagnie la Clef a plus d’une corde à son arc, qu’elle fera vibrer encore quelques années.

Textes : Maud Martinez

Top 6 des étudiants musiciens à suivre à Tours

#EPJTMV Des étudiant(e)s musicien(ne)s, il y en a un paquet à Tours. Mais voici une petite sélection de six artistes qui méritent d’être découverts. Montez le son !

1. MOONBACK STAGE

Lancé en 2017, ce groupe puise dans différents univers musicaux. Base rock, influence rap et psychédélique, les quatre musiciens décrivent leur style comme du « rock fuzzion ». Basile et Claran composent et chantent. Nathan, étudiant en École d’ingénieur, s’occupe de la batterie et Pedro, en Master de musicologie, est le bassiste. Ils ont fait leurs gammes au Temps Machine mais jouent aujourd’hui dans les bars de Tours, comme au Pale en novembre dernier.

Leur objectif désormais ? Aller jouer sur Paris ou Nantes. Et attendant, un clip sortira très prochainement sur leur chaîne Youtube.

2. DJ FIL BLEU

C’est le nom de scène de Samuel, étudiant à Polytech et « dj tourangeau » comme il aime se décrire. Son credo ? Remixer des sons du tramway de Tours et en faire des musiques. Si vous tendez l’oreille, vous entendrez la voix féminine qui résonne dans nos transports annoncer « Palais des Sports » ou encore « Terminus ».

Tout cela, rythmé par des sons électro qui donnent bien envie de se trémousser. Alligatram, Orchestram ou Chilltram… Tous ses titres sont à retrouver sur Deezer, Spotify et Youtube.

3. LENI

Vous avez dit rock ? Vous avez dit jazz ? Le groupe Leni emprunte des notes à chacun de ces deux univers et propose de la « pop joyeuse », comme ils aiment définir leur style. Chant, clarinette, trompette, synthé et batterie : un assortiment musical qui promet d’illuminer vos soirées. Le groupe est composé de trois anciens élèves ou élèves de Jazz à Tours : Hugo Torre, Nicolas Audouin et Léo Kappas.

Prochainement, le groupe Leni sortira des vidéos de ses lives et sera en concert le 24 février au Balkanic, 83 rue Colbert à Tours. À ne pas louper !

4. MANON CAPRON

Chanteuse lyrique au Conservatoire de Tours, Manon Capron fait partie du chœur Mikrokosmos depuis trois ans. En octobre dernier, elle a obtenu le premier prix dans la catégorie « Grands amateurs » au Concours international de chant lyrique Georges Enesco.

« J’aime chanter les airs dramatiques d’opéra, où les personnages sont tristes ou en colère, ça réveille quelque chose d’inexplicable en moi, comme si ma voix se métamorphosait. J’aime beaucoup Ah! Mio cor, extrait d’Alcina de Haendel ou encore Or sai chi l’onore, aire de Donna Anna dans Don Giovanni de Mozart. » Pleine d’ambition, elle souhaite aujourd’hui rejoindre la capitale et se faire un nom dans la musique.

5. COCONUT

Groupe de pop folk, Coconut propose des chansons douces et mélodieuses. Tous les deux joueurs de guitare, Louis compose la musique et Marine écrit les paroles et chante. La guitare se mêle à la voix claire de Marine pour un résultat tout à fait harmonieux.

À écouter par exemple, les titres Endless Moment ou Stay Close. Les étudiants préparent un clip de promotion de leur EP qui devrait sortir à la rentrée prochaine. En attendant, vous pourrez les retrouver le 17 mars, au bar Le Quartier, 40 avenue de la Tranchée à Tours.

6. LA TROMPETTE À LA FÊTE AVEC LE DECIBEL BRASS CLUB

Elle déambule dans vos rues et vous fait danser sur les places de marché : c’est la fanfare du Decibel Brass Club ! Cuivres, percussions, flûtes, autant d’instruments qui donnent le sourire. C’est à l’occasion de la fête de la musique, en 2021, que des étudiants du Conservatoire Francis Poulenc de Tours ont décidé de monter le groupe. « Il n’y avait rien de prévu avec le Covid, c’était triste, alors on a eu cette idée. », explique Théo, élève au sein de l’institution.

Pendant une heure, ils ont déambulé dans les rues de la ville, escortés par des policiers amusés. C’est dans cette atmosphère conviviale qu’ils réécrivent des morceaux du moment en version fanfare : Wejdene ou Magic System sont par exemple au répertoire. « L’idée c’est de s’amuser, de jouer pour le plaisir. Cela nous change des cours stricts du Conservatoire », raconte Manon, trompettiste.

Les deux étudiants tentent les concours des conservatoires supérieurs, à Paris pour Théo et à Strasbourg pour Manon. Et, entre deux cours de solfège, ils font danser les Tourangeaux et les Tourangelles. Pour les suivre dans leur aventure musicale, rendez-vous sur leur page Facebook, Decibel Brass Club. 

Texte : Clémentine Louise, journaliste en formation à l’EPJT

WEB-SÉRIE – Mes amis, mes amours, mes études (3/4)

#EPJTMV Un groupe d’amis, de l’amour, et une passion commune : la musique. Voilà la bonne recette pour ce troisième volet, où trois amis musiciens discutent et partagent leurs expériences sur le milieu dans lequel ils évoluent.

Épisode 3 – Faire l’amour en musique

Des regards qui se croisent dans un bar, une discussion, le cœur qui s’emballe et puis… Le lendemain, la cellule de crise peut débuter. Le burger et les frites sont disposés sur la table basse, à côté du thé et du café. Aymeric, étudiant musicien interprète, a convoqué Thibaud, son colocataire trompettiste, et leur amie Léa, flûtiste, pour débriefer de la nuit dernière. En couple depuis peu, Aymeric est embarrassé. Il décrit la situation de la veille :  « Je ne suis même pas foutu de tenir une relation de deux semaines. C’est un peu comme le “dry january” [mois sans alcool, NDLR], ça fait deux soirs que je me mets des caisses alors qu’on est le 14 janvier. » Thibaud et Léa l’écoutent calmement et lui donnent quelques conseils. « Même quand nos expériences ne se passent pas très bien, c’est cool d’en parler, résume Léa. Ça permet d’en rire et c’est libérateur. » 

Une passion commune

Tous les trois au Conservatoire de Tours, ils partagent ensemble la même passion pour la musique. Leur cercle d’amis s’étend au-delà de leurs formations respectives. Ils côtoient souvent d’autres musiciens lors d’orchestres, de stages ou de concerts. Ces moments passés ensemble les rapprochent. Des liens se font et se défont : « De l’extérieur, les gens doivent se dire que c’est le ‘’baisodrome’’  », plaisante Aymeric, en dévorant son burger. « Sur les 70 musiciens de notre orchestre, il y en a 20 ou 30 qui ont couché ensemble », ajoute Thibaud. 

En jouant ensemble régulièrement, des amitiés se créent et peuvent aboutir à d’autres formes de relations. Ces expériences s’immiscent jusque dans les groupes d’amis, au risque de faire quelques dégâts. « Avec mon ancienne copine, on était dans le même groupe de potes. On savait que l’on allait être amené à se revoir donc autant que ça se passe le mieux possible. On se dit bonjour, c’est poli, c’est correct », explique Thibaud. Dans cette situation, mettre de la distance a été la solution pour que le groupe reste stable. 

Mélodie et vie de couple

C’est d’ailleurs pour cela que Léa s’est inscrite en licence d’histoire en parallèle du conservatoire. « Être tout le temps entre musiciens c’est bien, mais par moment ça peut être un peu lourd », confie-t-elle, thé à la main. Elle a l’impression de s’être enfermée dans un microcosme et peine à rencontrer de nouvelles personnes. De son côté, Thibaud estime qu’il est difficile d’être dans une relation avec un(e) musicien(ne) : « Les deux filles avec qui je suis sorti avaient envie de gravir les échelons pour évoluer, alors que moi je veux faire de la musique pour me faire kiffer, explique-t-il. Du coup, on s’engueulait sur le point commun que l’on avait. » Aujourd’hui célibataire, Thibaud a pris du recul sur ses relations passées et souhaite trouver le bon rythme entre sa passion omniprésente et sa vie de couple : « Il faut avoir une ouverture, car si tu parles uniquement de musique, tu exploses. » Les heures défilent, les sujets aussi. Aymeric raconte son coming out, Léa parle de sa rupture… Le café est maintenant froid. La cellule de crise s’achève, en musique.

Sarah Chevalier et Lilian Ripert, avec l’aide précieuse de Dorali Mensah

Illustration :  Coline Poiret et Lady M

 

Les remèdes de lendemains de soirée : à consommer sans modération

#EPJTMV Place Plumereau et ses pintes à moins de quatre euros en happy hour… Je ne vous fais pas de dessin, vous savez comment ça va finir. À l’occasion du numéro de tmv spécial vie étudiante (rendez-vous le 26 janvier !), on pouvait difficilement faire l’impasse sur les lendemains de soirées difficiles. Petit guide de survie pour tenter de vous remettre sur pied (on a bien dit tenter).

Boire de l’eau 

Oui, l’eau, ce liquide transparent et inodore qui a disparu de votre corps depuis quelques heures.  Si vous êtes assez malins, vous avez laissé une bouteille d’eau au pied de votre lit. Mais on suppose que vous aviez aussi promis d’alterner un verre d’eau et un verre d’alcool. Pourtant, malgré votre bonne volonté, au réveil, aucune goutte d’eau n’a touché vos lèvres depuis de longues heures. Réunissez-le peu de force qu’il vous reste et rampez jusqu’au point d’eau le plus proche. 

Laver ses pêchés

C’est bien joli de tenter de revenir à la vie en buvant un litre d’eau, mais la mission est un peu plus compliquée que ça. C’est comme la vieille plante qui traîne au fond de votre salon. Oui, vous avez oublié de l’arroser pendant deux mois et non, la plonger dans votre baignoire ne lui donnera pas sa vigueur d’antan.

Trêve de blabla, on passe à l’action. Si vous avez passé la nuit dans les bras de Morphée (ou d’un.e inconnu.e) habillé et non démaquillé, il faut agir vite. Vous sentez probablement la transpiration et on a surement dû vous renverser de l’alcool dessus. Restez donc sous l’eau le plus longtemps possible. Ce moment sera également l’occasion de faire un point sur la soirée de la veille. À vos risques et périls. 

Au jogging, la patrie reconnaissante  

Vous venez de passer 30 minutes sous la douche en espérant que tout aille mieux en sortant. C’est raté mais on salue ce bel effort. On vous aurait bien dit d’enfiler vos baskets et de partir pour quelques kilomètres sur les bords de Loire mais on ne croit pas assez en vous. Pour arpenter les bars il y a du monde ; pour aller courir en gueule de bois… eh bien il n’y a plus personne !

Au point où vous en êtes, enfilez votre jogging troué et le premier t-shirt qui vous tombe sous la main. Si votre état est si critique que vous voyez la fin arriver, ajoutez un sweat, un pull, un gilet ou un coupe vent. Ça ne réglera en aucun cas le problème, mais vous serez au chaud. 

Un petit roupillon pour être en forme

Vous vous êtes déhanchés sur le dance floor jusqu’à ce que vos pieds vous brûlent. Vous avez nagé toute la soirée dans un épais brouillard de fumée de cigarette et de chicha. Et les enceintes de la veille vous ont rendu sourd. Il est désormais temps de dire stop. Votre vision trouble et le tremblement de tous les membres de votre corps sont les signes qu’il est l’heure de mettre la machine en pause.

Vous pensez cependant que votre pseudo nuit de 7 h à 1 h du matin a été réparatrice ? FAUX : vous n’êtes pas plus forts que les autres et la seule chose à laquelle pense actuellement votre foie, c’est de pouvoir enfin se reposer jusqu’à ce qu’un nouveau combat approche. Alors fermez les volets et fuyez le bruit, la nuit porte conseil.

Inégalités face à l’alcool, les injustices de ce monde

Eh oui, comme à l’école, il y a les bons et les mauvais élèves. Encore une fois, tout le monde n’est pas logé à la même enseigne en ce qui concerne les chances de réussir. La faute à qui cette fois-ci ? Difficile de dire si vous êtes l’unique fautif ou si vous devez rejeter la faute à vos parents.

En effet, face à l’alcool nous sommes tous inégaux (encore une fois oui). Désolé mesdames, mais de nombreux facteurs physiologiques vous rendent moins efficaces que vos homologues à barbe pour éliminer l’alcool de votre organisme. Par exemple, vous possédez une quantité d’eau environ 5 % inférieure à celle des hommes.

Ces inégalités ne s’arrêtent pas là : le corps de la femme possède une quantité de tissus adipeux (réserve de graisse) plus importante ce qui ne favorise pas  non plus l’élimination de l’alcool. Alors OUI messieurs, votre corps combat mieux l’alcool que celui de ces dames. Mais NON cela ne veut pas dire qu’il faut consommer plus qu’elle sous prétexte que vous êtes les plus résistants.

 

Mieux vaut prévenir que guérir

Si vous ne savez toujours pas comment éviter la gueule de bois (ou la veisalgie comme la nomment amis scientifiques) voici quelques conseils pour vous préparer : 

  • 1 verre d’eau = 1 verre d’alcool. Cette formule magique qui ressemble à une équation de chimie de première S est cependant un bon moyen de limiter la frénésie. Attention, nous déconseillons de mélanger les deux liquides auquel cas vous pourriez être déçu.
  • Si votre grand-père vous a toujours dit « un petit veau qui tête bien n’a pas besoin de manger », figurez-vous que cela reste à prouver. Ne lésinez pas sur la nourriture ce qui vous permettra bien entendu d’éponger.
  • Mélanger ? Mais pour quoi faire ? S’il y a bien une chose dont on est sûr, c’est comme la dit Collette :  « Il est bon de traiter l’amitié comme les vins et de se méfier des mélanges.» Vous risqueriez de vous créer des problèmes.

*L’abus d’alcool est dangereux pour la santé.  À consommer avec modération. 

Texte : Sarah Chevalier et Florian Wozniak, journalistes en formation à l’EPJT

Crédits photos :  Lilian Ripert, journaliste en formation à l’EPJT

 

(mise à jour) Doni Doni, le festival inter-associatif et solidaire se déroulera finalement au Temps Machine

Doni doni, c’est le nouvel événement solidaire, inter-associatif et festif qui se tiendra à Tours cette semaine.

[MISE A JOUR 1/10 à 16 h 38]

Les organisateurs viennent d’annoncer l’annulation du Doni Doni Festival en plein air à la Gloriette, en raison des prévisions météo (rafales de vent violent et pluie) et du nombre de préventes pour un tel événement dehors. 

Une solution de repli a été trouvée : le Doni Doni Festival aura lieu au Temps Machine, même heure, même date, même programmation ! 


[Article initialement paru]

De la musique ? De la solidarité ? De la fête ? Et si on mélangeait tout ça ? C’est en tout cas ce que va proposer le Doni Doni Festival qui se tiendra à Tours, le 2 octobre.

« On était vraiment hyper frustrés de ne pas pouvoir organiser notre festival Quartier Libre l’an dernier avec la pandémie, retrace Marie Petit, en charge de la communication. Après avoir cogité et répondu à un appel à projets, on a décidé de s’unir avec l’association Les Halles de Rabelais et l’AGET pour porter ensemble ce nouveau festival, Doni Doni. »

La première lutte contre la précarité étudiante et la seconde aide les jeunes étudiants guinéens à s’intégrer à leur arrivée à Tours. Une co-production, donc, dans un principe de solidarité. « On s’est associés, car on a constaté à quel point la crise sanitaire avait beaucoup impacté les étudiants. »

Cet esprit se traduira aussi par des tables rondes et des ateliers post-confinement sur la condition étudiante et l’impact sur les liens sociaux. Une préoccupation au centre de la réflexion des organisateurs. Pour le reste, ça va être musique à tous les étages !

Une transatlantique musicale

« On a fait une grosse transatlantique musicale », image Marie Petit. Au menu ? Un voyage créole, nord-africain, avec un peu d’influences cumbia et jamaïcaines. Sont programmés David Walters, RofoRofo Jazz, Skarra Mucci, Taxi Kebab, Baja Frequencia, Deliii & Koro, sans oublier la fanfare de la Vaginale pour les interplateaux.

Mais au fait, ça veut dire quoi « doni doni » ? Marie Petit s’en amuse : « Cela signifie “doucement doucement’’ en dialecte africain, le dioula. Pour symboliser la reprise progressive du spectacle vivant. » Et que la culture redevienne, enfin, accessible.

Texte : Aurélien Germain / Photo : Facebook Quartier Libre Festival


> Doni Doni Festival, le 2 octobre. De 16 h à 2 h. Tarifs : 10 € (préventes), 12 € (réduit), 15 € (plein). Pass sanitaire. Infos : donidonifestival.com ou facebook.com/Quartierlibrefestival

 

10, 20 km de Tours, marathon : à chacun sa course !

Les 10 et 20 km de Tours (et le marathon, bien sûr), c’est ce week-end ! Et c’est la dernière ligne droite pour s’inscrire.

Attention, attention, vous n’avez plus que quelques heures pour vous inscrire aux 10, 20 km, au marathon de Tours ou 10 km marche nordique. Les inscriptions seront closes le jeudi 23 septembre à midi. Il ne sera pas possible de s’inscrire sur le salon Running Loire Valley, les 24 et 25 septembre. Et, conformément à la législation sanitaire en vigueur, tous les participants devront présenter un pass sanitaire valide pour prendre le départ.

Bon, ça, c’est dit. Pour ce qui est de la course en elle-même, les 10 km s’élanceront en deux temps. À 9 h 15, c’est le départ pour tous les coureurs qui se sont inscrits sur des temps inférieurs à une heure. Les autres partiront à 10 h. Cela permettra de fluidifier le peloton, chacun à son allure, chacun dans sa course. Pour le parcours, on est dans le déjà presque classique : départ de la place Anatole-France, pont Napoléon, quai Paul Bert, Marmoutier et retour par le Loire à Vélo puis le vieux-Tours. C’est varié, ça passe tout seul.

Parcours en musique

Ça passe d’autant mieux que la programmation musicale en live a été concoctée par Terres du Son et que ça va envoyer sérieux. Les 20 km, lui, partira à 11 h 15 pour sur le parcours du 10 km, mais en version deux boucles.

Pour courir le marathon, il faudra être plus matinal (mais bon, sur un marathon, ce n’est pas de se lever tôt qui fait le plus mal…) puisque le départ sera donné à 8 h, pour une boucle qui commencera sur le parcours des 10 km et qui emmènera ensuite les coureurs jusqu’à Savonnières.

Enfin, la course de marche nordique, grande nouveauté de l’année, partira à 8 h 30 pour un parcours qui fait la part belle à la Loire. On va pouvoir recourir ensemble dans la ville… Enfin !

Matthieu Pays

Chroniques culture : le metal de Jinjer, dinos philo en BD et « Pitche ta saison »

Des dinosaures qui font de la philo ? Du gros metal complexe et génial ? Le monde de la culture qui pitche sa saison en une minute chrono ? C’est dans nos chroniques culture de la semaine !

MUSIQUE

JINJER – WALLFLOWERS

Les premières secondes de « Call me a symbol », titre d’ouverture du dernier album de Jinjer, donnent le ton : brisures de rythmes, technicité sans faille, voix féminine d’outre-tombe (les cordes vocales de Tatiana Shmaylyuk viennent de l’enfer !)… Les Ukrainiens reviennent en pleine forme avec cette nouvelle offrande qui a la délicatesse d’un bulldozer, condensé de gros metal moderne qui tâche et pète au passage quelques molaires.

Bestial (la montée en puissance de « Disclosure ! »), inattendu (les arrangements difficiles de « Vortex » sur voix claire) et toujours groovy malgré cette technique ahurissante : Jinjer élève encore son niveau de jeu sur ce « Wallflowers » surpuissant (le titre « Colossus » porte bien son nom…). Certes, il faut son temps pour appréhender les compositions parfois alambiquées et complexes du groupe, mais quel plaisir de voir souffler ce vent frais sur la planète metal ! Jinjer – dont la notoriété a explosé ces dernières années – force une fois de plus le respect.
Aurélien Germain


vidéo

LA CULTURE EN 1 MINUTE

Si vous nous suivez depuis un petit bout de temps, vous connaissez notre opération « Pitche ta saison » : chaque année, tmv rencontre les acteurs de la vie culturelle tourangelle et de l’agglo, afin qu’ils résument, face caméra, en une minute chrono, leur saison culturelle à venir. Cette fournée 2021-2022 est désormais dans la boîte !

Pour découvrir tout ça, il suffit de vous connecter sur notre page facebook (facebook. com/tmv.tours) et cliquer sur les vidéos qui vous font envie. CCNT, Théâtre O’, l’Escale, ou encore AZ Prod, Cheyenne Productions, mais aussi les villes de Montbazon, Veigné et bien d’autres ont participé. Bon visionnage !


LE COIN BD

LES PHILOSAURES

Prenez des dinosaures doués de parole, une appétence à la philo de comptoir : vous voilà en possession des « Philosaures », la nouvelle BD signée Marc Dubuisson et Régis Donsimoni, aux éditions Delcourt. Sur une centaine de pages, soit à peu près autant de strips, des dinosaures tout mignons dissertent (« peut-on se sentir petit dans l’univers quand on mesure 30 mètres ? ») et font face aux mêmes interrogations que le commun des mortels.

L’humour ne casse pas trois pattes à un dino, mais il est suffisamment bien dosé pour passer un petit moment tout doux, porté par le joli trait de Donsimoni. Divertissant et pas bête du tout.
A.G.


LECTURE

AGATHA RAISIN

Double dose d’Agatha Raisin, en ce début septembre ! Les tomes 28 et 29 de M.C. Beaton sortent ce mois-ci (éditions Albin Michel) pour retrouver ce personnage à succès, petite quinqua relativement « lourdingue » qui prend malin plaisir à marcher sur les plates-bandes de la police.

La recette est toujours la même pour « Sonnent les cloches » et « Chasse aux sorcières » et les amateurs de romans policiers à la sauce british devraient, une nouvelle fois, finir la lecture le sourire aux lèvres.

Tours : la Fête de la musique se fera… assis, sur 3 « sites extérieurs fermés », avec réservation conseillée

Port du masque, trois sites extérieurs fermés pour les concerts, réservation fortement conseillée, déambulations publiques seront interdites… La Fête de la musique 2021 s’annonce légèrement étrange.

Un peu partout en France, la Fête de la musique 2021 risque de rester dans les mémoires… ou pas ! On savait déjà qu’elle serait plus que particulière, compte-tenu du protocole sanitaire imposé par le gouvernement (pas de concerts dans la rue, ni dans les bars, couvre-feu etc.), à tel point que certaines villes ont décidé de l’annuler.

A Tours toutefois, la Fête de la musique aura quand même lieu et la municipalité a dû conjuguer avec les impératifs et « faire avec » (l’intention est louable). On apprend ainsi qu’après « une édition 100 % numérique en 2020, la Fête de la musique sera à nouveau différente cette année », comme l’a annoncé la Ville dans un communiqué.

Réservations sur tours.fr

Pas de déambulations publiques, donc. La Ville de Tours va donc mettre en  place « trois sites extérieurs fermés et sécurisés, avec protocole sanitaire de rigueur et configuration assise ». Au menu ? Des concerts à Tours Sud, Tours Centre et Tours Nord, et tout le monde rentré chez soi et au dodo à 23 h.

A noter également que, si l’accès aux concerts est bien évidemment gratuit, il est fortement conseillé de… réserver ! « Ces trois sites disposent d’une capacité d’accueil limitée », argumente la Ville. Il faudra donc se rendre en amont sur tours.fr pour les réservations.

Enfin, il faudra vous rappeler que toute sortie est définitive. Et que le port du masque sera obligatoire.

Le programme

TOURS SUD : Jardin des Saules | Granges Collières

– 18 h-18 h 45 : Les frères Dubz (musique des Balkans)
– 19 h 15-20 h 15 : Saan (pop)
– 20 h 45-21 h 45 : Scratchophone Orchestra (électro swing festif)

TOURS CENTRE : Esplanade du Château de Tours

– 18 h-18 h 45 : Moonback stage (rock fusion)
– 19 h 05-19 h 50 : Ineige (pop)
– 20 h 10-20 h 55 : Myosotis (pop)
– 21 h 15-22 h : Orpheum Black (rock progressif)

TOURS NORD : Parc Colbert | La Source

– Prestations de pianistes amateurs ou confirmés / intermèdes
musicaux
– Propositions musicales en continu de 18 h à 21 h 30

 

Chroniques culture : le plein de BD et de la musique avec Action Bronson et Simon Declerck

Cette semaine, dans nos chroniques culture, on se dégourdit les oreilles avec le nouvel EP du Tourangeau Simon Declerck et le vinyle de la semaine de Radio Campus. Sans oublier notre dose de BD du jour.

LES BD DE LA SEMAINE

Avec le T2 de Faut pas prendre les cons pour des gens (Fluide Glacial), Reuzé et Rouhaud continuent leur humour bête et méchant ! Véritable carton en librairie, cette BD démontre par l’absurde la bêtise humaine ordinaire.

Beaucoup de légèreté aussi avec Malgré tout (Dargaud), où Jordi Lafebre remonte le fil du temps jusqu’à la source de l’amour entre Ana et Zeno dans un one-shot plein de sensibilité. Belle inventivité également avec Les Belles Personnes (Soleil), où Chloé Cruchaudet propose 14 portraits, comme autant de témoignages et de plongées dans l’âme humaine.

Quant à Chinese Queer (Sarbacane), le dessinateur Seven y brosse un portrait acide de la jeunesse chinoise, avec une invention graphique bluffante. Finissons par Soeurs d’Ys (Rue de Sèvres), d’Anderson et Rioux, virée au cœur de cette légende bretonne réalisée avec fougue et intensité.
Hervé Bourit

LE VINYLE DE RADIO CAMPUS
ACTION BRONSON – ONLY FOR DOLPHINS

Inénarrable et fantasque rappeur new yorkais, Action Bronson n’en finit plus d’écrire sa légende. Style mi-rappé, mi-braillé, textures et mixtures sonores toujours originales et grandiloquentes, son nouvel album Only For Dolphins (Loma Vista Recordings) sort encore du lot avec cet univers nimbé d’odontocètes tantôt subversifs, tantôt sages.
Seul titre de l’album où Action Bronson semble ne pas être en pleine overdose de miettes de dauphin, le titre Latin Grammys, au sample connoté latino, met en avant son génie de l’autodérision.

LE EP
SIMON DECLERCK – LONELY

À 27 ans, après avoir produit les deux EP du groupe Clé d’Sol, le Tourangeau Simon Declerck se lance dans l’aventure en solo. Avec ce 3 titres, le musicien prouve déjà qu’il n’a rien perdu de son goût pour la prod’ bien faite et du son travaillé. Il y a, aussi et pour sûr, une mélancolie qui se dégage de l’ensemble, via des chansons très personnelles (il suffit d’écouter les paroles du titre éponyme). Et côté musique, Simon Declerck offre un esprit jazzy mâtiné de soul. En s’autorisant parfois des chemins de traverse, en témoignent ces discrètes mais habiles touches hip-hop.
A.G.

> facebook.com/ Simon.Declerck.Artist

Chroniques culture : Nota Bene en BD, musique baroque en CD et le plein d’EP

Ô joie ! Le youtubeur tourangeau Nota Bene sort une nouvelle bande-dessinée, cette fois en s’intéressant à la mythologie nordique. On fait aussi le plein de BD polars, tout en voyageant en Italie avec l’Ensemble Parchemins côté musique.

LA BD
NOTA BENE – LA MYTHOLOGIE NORDIQUE

Et de trois tomes pour la série BD de Nota Bene ! Et c’est peu dire qu’on l’attendait de pied ferme, celui-ci. Le T3 (éditions Soleil) aborde effectivement la mythologie nordique – sujet ô combien cher à nos yeux. Ici, le youtubeur tourangeau se sert des bases telles que l’Edda poétique pour livrer une synthèse d’une mythologie aussi complexe que passionnante. Abordant les mythes fondateurs et croquant les dieux principaux (Ases comme Vanes) avec brio, Benjamin Brillaud prouve une nouvelle fois qu’il est un fin conteur. Servie par le dessin de Christian Paty, cette BD est aussi divertissante (certaines références pop culture et traits d’humour) que riche en informations. À mettre entre toutes les mains. Surtout pour le/la Viking qui sommeille en vous, évidemment.
Aurélien Germain

LE LIVRE
LE PETIT COIFFEUR

La rubrique culture du magazine Le Point disait de lui qu’il était « une marque fiable sur les planches » : lui, c’est Jean-Philippe Daguerre. Et force est de constater que l’auteur est effectivement une jolie plume dans le domaine. Avec Le Petit Coiffeur (éditions Albin Michel), il évoque l’histoire de la Tondue de Chartres. Du moins, il la revisite. L’exercice n’est pas facile – lui-même avoue qu’il « marche sur des oeufs » – mais l’écriture et la rythmique des mots en font une pièce bien huilée et pertinente, à découvrir d’ailleurs sur la scène du Théâtre Rive Gauche en octobre.
A.G.

LE CD
ENSEMBLE PARCHEMINS – RÉCRÉATION ITALIENNE

Les Tourangeaux Matéo Crémades et Nathalie Ferron emmènent l’auditeur par la main dans l’Europe des XVIe et XVIIe siècles. À travers cette « Récréation italienne », on découvre ainsi tarentelles du Sud de l’Italie et chansons (Obizzi ou encore Monteverdi). De quoi remonter dans le temps au son d’une guitare baroque jouée de main de maître, des mélodies expressives et des voix qui se chevauchent.
A.G.

LES EP
PR2B ET LOMBRE

Avec son 1er EP, « Des rêves », la Berruyère PR2B livre en 6 titres un univers foisonnant pop aux textes ciselés et aux mélodies percutantes. Très poétique, son écriture ne s’éloigne jamais du réel avec une acuité bluffante.
Le Rodézien Lombre, lui, sort un 1er EP « La lumière du noir », où son spoken word racé, nappé d’incandescentes touches d’électro, fait mouche à chaque coup. Ces deux-là sont bien partis pour mettre un peu de folie, de corps et de cœur en cette rentrée musicale pas comme les autres.
H.B.

LES BD DE LA SEMAINE
Passion polars

C’est fou comme le polar convient aux temps troublés que nous vivons, à l’image d’un Nestor Burma qui, dans « Les Rats de Montsouris » (Casterman) de Ravard, Malet et Moynot, livre un bel embrouillamini de chantage et de cambriolage.
Autre détective qu’on adore : Léo Loden. Avec « Sète à huîtres » (Soleil) et la complicité de Nicoloff et Carrère, il nous emmène dans le monde pas toujours reluisant de l’ostréiculture.
Autre enquête bien ficelée également, celle de Tarrin et Neidhardt qui envoient notre cher Spirou « Chez les Soviets » (Dupuis). Le résultat plus que réussi est truffé de clins d’œil !
On terminera avec le superbe récit de Baru, « Bella Ciao » (Futuropolis), où l’auteur se replonge dans la mémoire de ses ancêtres italiens dans un récit poignant et d’actualité : superbe, élégant et fort.
H.B.

A LIRE
LE REPAS DES HYÈNES

Une fable, autant qu’un conte initiatique. « Le Repas des hyènes », récit en bande-dessinée signé Aurélien Ducoudray et Mélanie Allag, est une véritable plongée au coeur de l’Afrique ancestrale. Les deux auteurs retracent la vie de Kubé et Kana, deux jumeaux lancés dans un voyage étrange et paradoxal, où se réveille l’esprit maléfique d’un Yéban. La douceur de l’enfance côtoie la cruauté de la vie, dans un ouvrage qui a le mérite de présenter un ensemble graphique audacieux et pertinent.
A.G.

Beat Matazz, l’as de la batterie digitale et champion de « finger drumming »

Beat Matazz, alias Marco Pillitteri, vient de remporter la médaille de bronze d’un championnat européen de « Finger Drumming » soit de batterie digitale.

Sur Instagram, ses 2 500 followers l’observent chaque semaine se laisser joyeusement posséder par sa musique. Dans son étroit studio home made, Marco Pillitteri se filme pianotant en virtuose sur un drôle d’instrument de musique, plus proche de l’ordinateur que de la grosse caisse.

« Je suis passionné de composition électronique et dans un délire assez geek », reconnaît le musicien âgé de 32 ans. Son nom de scène ? Beat Matazz.

C’est en « tambourinant » avec maestria sur sa boîte à rythmes rose aux boutons blancs que ce batteur, rappeur et compositeur, a remporté la médaille de bronze d’un championnat européen de Finger Drumming, soit de batterie digitale en version française. Un podium décroché grâce à une composition hip-hop à base sur de samples de la 5e symphonie de Beethoven et de sons créés grâce à un synthétiseur analogique japonais des années 70.

« Je suis sûr d’être à ma place »

Déjà, en 2018, pour sa première participation à un battle, après 10 années d’entraînement seul dans sa chambre, le musicien avait braqué la première place. Pourquoi se lancer dans ces compétitions où se réunit le gratin du beatmaking ? « Je ne sais pas vraiment pourquoi je le fais, mais lorsque je suis là-bas, je suis sûr d’être à ma place, de faire partie d’une tribu », sourit-il. « Plus je m’entraîne, plus je maîtrise mon art qui demande un gros niveau de technicité et de concentration. Il faut avoir la précision d’un pianiste et l’énergie d’un batteur. »

Live Finger Drumming Beatmaking Performance – Beethoven + Beat Matazz = Beathoven

JE VIENS D'ETRE SELECTIONNÉ pour le Championnat du Monde de #FingerDrumming avec ce beat vidéo 🌎 8 Finalistes, 1 Vainqueur ⚡️J-5⚡️Samples Imposés : Beethoven, ici c'est la Symphonie N°6 Pastorale.Live Stream le Vendredi 21 Aout Je vous donne RDV Vendredi 21 Aout 2020 sur le compte Twitch de Sample Music Festival pour me soutenir jusqu'au podium ♥️ ❤️ A très vite#Berlin #fingerdrumming #handmadebeatz #pinkmpc #Loveforthemusic

Posted by Beat Matazz on Monday, August 17, 2020

C’est d’ailleurs par là que l’artiste, installé aujourd’hui à Vallères, a débuté, à 6 ans, à l’école de musique de Saint-Cyr-sur-Loire. « Tout ce que j’ai appris à la batterie, je m’en sers et le transforme à la machine », observe-t-il.

Aux Beaux-arts de Bourges, puis de Nantes, Beat Matazz a ensuite laissé libre cours à son goût pour l’expérimentation sonore dans des créations musicales, en trio avec sa machine et… des bâtiments. « C’est durant cette période que j’ai commencé à créer de la musique à partir d’échantillons », se souvient-il.

Le musicien professionnel, influencé par l’artiste de hip-hop américain Flying Lotus, s’investit aujourd’hui de front dans cinq projets et groupes différents de blues, percussions de rue, jazz/ hip-hop, etc. « C’est la musique live qui me fait vibrer, c’est dans le show que je m’épanouis », souffle-t-il. Un plaisir communicatif qui séduit jusqu’à 5 000 internautes par vidéo postée.

Flore Mabilleau

> Pour le suivre sur Instagram @beatmatazz.

 

Coverama : la mémoire de la musique tourangelle en pochettes d’albums

Retracer 10 ans d’histoire musicale tourangelle à travers des dizaines de pochettes d’albums ? C’est le pari du projet Coverama.

Coverama, c’est le petit nom d’un projet solidaire en faveur de la scène locale tourangelle. Ce livre réunit 50 pochettes d’artistes tourangeaux et couvre 10 ans de musique en Touraine.

Tout juste imprimé, l’ouvrage n’est édité qu’à 500 exemplaires, numérotés manuellement. Les bénéfices seront redistribués, via les dispositifs régionaux Coup D’Boost, Suprême LTM et Téléscope, aux artistes et musicien(ne) s locaux, durement impactés durant la pandémie de Covid,

Pour présenter ce projet, une journée-événement est prévue au Temps Machine, le 26 septembre avec speed-meeting, table ronde, vernissage et concerts.
A.G.


Le programme en détail de la journée du 26/09:
14 h-17 h : SPEED-MEETING « Conseil et ressource » Ouvert aux groupes. Entrée libre.
Adhérents de la Fraca-Ma présents : Le Temps Machine, Jazz À Tours, Tous en Scène Musiques Actuelles, Rockomotives Festival – Figures Libres et Les Formations d’Issoudun.
17 h : TABLE RONDE « La culture en période de Co-vid, quel horizon ? » Organisée par nos confrères de 37 degrés en présence des intervenants de la Fraca-Ma et d’autres invité(e)s.
18 h : VERNISSAGE de l’expo « COVERAMA, une histoire de la musique tourangelle en pochette »
19 h : CONCERTS
– Raphaël Guattari – Pop / Chanson (Le Temps Machine)
– Les Pompiers – Jazz / Électro (Jazz À Tours)
– Moonback Stage – Rock / Jazz (Tous en Scène)

Chroniques culture : BD, Yin Yin en vinyle, découverte tourangelle et cuisine créative

Ne changeons pas les bonnes habitudes : on fait le plein de BD cette semaine, mais on y rajoute un livre de recettes fort original, tout en écoutant Panem et Yin Yin.

LES BD DE LA SEMAINE

Le Tourangeau Étienne Le Roux, aidé par Brunschwig et Chevallier, se lance dans une nouvelle saga avec « Les Frères Rubinstein » (Delcourt), retraçant une belle histoire de fratrie juive, des corons du nord aux cabarets new yorkais.
Avec « Ellis Island » (Grand Angle), Charlot et Miras brossent un portait saisissant de l’immigration du début du XXe siècle.
Avec « La Dernière rose de l’été » (Sarbacane), Lucas Harari offre un second roman graphique époustouflant, un polar hitchcockien de toute beauté.
Autre chef d’œuvre, la magnifique relecture par Frank Pé du « Little Némo » (Dupuis) de Winsor McCay, dans un format d’une liberté folle.
H.B.

Le vinyle de LA SEMAINE DE Radio Campus
YIN YIN – HAW PHIN

Le duo néerlandais qui nous avait fait plaisir avec son premier album a sorti un 45 tours cet été. Ce titre, Haw Phin (sur Bongo Joe Records), a été écrit pendant le confinement. Il reprend l’expression « Haw Pin! » (« restez forts ») que l’on pouvait lire sur de nombreuses fenêtres à Maastricht. Le résultat est une petite sucrerie fondante à l’oreille. Un morceau aux connotations aquatiques, dans la continuité des inspirations asiatiques des musiques de Yin Yin, qui invite à la contemplation introspective et à la détente.

Le single
PANEM – ZEITGEIST/ABSOLUTE MONOPOLY

Né il y a à peine 2 ans, Panem est un groupe tourangeau qui a déjà une sacrée maturité et la science du son. Il suffit, pour s’en convaincre, d’écouter son single Zeitgeist/Absolute Monopoly : la production cristalline rend hommage à la musique proposée par Marie Moreau, Emeline Fougeray, Mogan Cornebert et Yacine Aït Amer. Les différentes voix s’entremêlent sur une nappe d’indie rock. Pour accompagner la sortie du titre, Panem s’est fendu d’un clip, tout en noir et blanc, tourné à Tours (dont une séquence au Pale !).
À découvrir dès à présent sur facebook. com/panemrocks.
A.G.

Le livre
FESTINS

Ou comment la cuisine peut inspirer et cultiver notre créativité ! C’est ce que c’est dit le spécialiste du design graphique Guillaume Lamarre (éditions Pyramid). À travers le portrait de neuf grands chefs, dont Claire Habchi et Julien Alvarez, il s’amuse à voir comment s’établissent les liens entre cuisine et inventivité, comment naît la création de leurs plats, le tout agrémenté de recettes folles et originales. Un livre pétillant, où l’audace et l’imagination servent des portraits de créateurs attachants et hors-norme.
H.B.

Stuffed Foxes aux Inouïs du Printemps de Bourges : « On veut montrer ce qu’on sait faire ! »

Même annulé pour cause de Covid, le Printemps de Bourges n’a pas dit son dernier mot et propose de mettre en valeur ses découvertes durant trois jours du 16 au 18 septembre prochains. Trois jours de concerts Inouïs à la salle du 22 d’Auron. Et qui représentera la Région Centre pour cette édition ? Les Tourangeaux de Stuffed Foxes !

Le groupe Stuffed Foxes représentera la Région Centre (Achille Laplante Le Brun)

Alors, ça fait quoi d’être sélectionnés comme Inouïs ?

Ça a été une super bonne surprise et on a trouvé ça génial le fait que ce soit reporté pour ce mois de septembre. Car on avait vraiment peur : pour nous, c’est tout de même la seule date de cette rentrée de septembre qui a été maintenue !

Vous allez aussi représenter la Région Centre…

Oui, c’est un honneur. C’est vrai que rien qu’à Tours, la scène rock est mortelle. Il y a plein de bons groupes et sur la Région aussi. Après, on n’a pas pris ça comme une opportunité carriériste, même si l’on sait qu’il y a beaucoup de professionnels qui seront dans la salle. On veut juste montrer notre musique, ce qu’on sait faire. Si ça plaît, c’est tant mieux ! On ne se prend pas trop la tête là-dessus. Mais bon… Si on peut trouver quelqu’un qui nous file un peu d’argent pour produire notre prochain album, on n’est pas contre ! (rires)

Vous allez quand même être soutenus et aidés à travers de dispositif ?

On travaille ensemble avec notre tourneur, main dans la main, donc on aimerait bien avoir ce genre de relations avec nos prochains partenaires, même si la période est un peu compliquée. Le live, c’est vraiment ce qu’on aime. Donc on espère réussir à convaincre le public ou les pros. Là, sans concerts, c’est dur car cela nous prive d’argent pour réaliser notre prochain album, alors qu’on a travaillé très dur dessus. Tout ce que l’on nous apportera sera un vrai plus.

Propos recueillis par Hervé Bourit

La culture face au monde d’après : les festivals de musique

[2/5] Ces derniers mois sans théâtre, sans musique ou sans art nous ont rendus tout chose. Mais aujourd’hui, tout repart et il faut aller de l’avant. Des acteurs et actrices de la vie culturelle tourangelle évoquent pour nous les mois qui viennent. Aujourd’hui, laissons la parole à Thomas Giovani, des Îlots électroniques, et Enzo Pétillault du festival Aucard de Tours.

Enzo Pétillault
Programmateur du festival Aucard de Tours

Enzo Pétillault est une des têtes pensantes du festival Aucard de Tours (Photo archives tmv)

« Espoir. J’ai de plus en plus bon espoir de pouvoir assurer le report du festival en septembre ! On voit que d’autres événements de plus grande taille ont confirmé leur tenue sur cette période, donc c’est rassurant. On voit aussi que l’épidémie diminue un peu partout dans le monde, ça soulage. Mais bien sûr, il est encore trop tôt pour crier victoire, notamment car nous n’avons – à l’heure actuelle – aucune info de la Préfecture sur les règles sanitaires que nous devrons opérer.

Contrepied. L’équipe de choc décoration/déguisement est en plein brainstorming pour adapter l’univers du festival à cette année 2020 bien pourrie. Je pense qu’ils vont réussir encore une fois à nous faire bien marrer, pour réussir à prendre un peu de recul avec tout ça.

Révolution. Sinon, grande nouveauté 2020, on va proposer un concept délirant : des concerts visionnables une seule fois, dans un lieu spécifique et à partager avec des amis et des inconnus au même moment. On espère que le public est prêt à cette révolution du monde du spectacle qui ne sera pas sur internet mais sur une scène. Du jamais-vu ! Mais si jamais ils sont trop perturbés, ils pourront toujours regarder le concert en le filmant à travers leur smartphone, malin… »

Thomas Giovani
Co-fondateur des Îlots électroniques

Thomas Giovani a co-fondé le festival Les Îlots électroniques (Photo DR)

« Se projeter. Depuis le début de la crise sanitaire que nous connaissons, nous nous sommes projetés sur la saison prochaine, histoire de prendre ce temps libre imprévu à réfléchir à de belles choses et à de nouveaux projets. Nous avons organisé des réunions de travail, des visites techniques et nous avons rempli des tableurs Excel… avec pour seul objectif : NOS 7 ANS dans un beau château de Touraine, en avril 2021 !

Deux événements. L’espoir des jours meilleurs plutôt que d’être abasourdis par la crise. Ces derniers jours, suite aux dernières communications gouvernementales, nous travaillons activement sur l’organisation de deux événements cet été (en août et septembre). On ne sait pas si cela sera possible, mais on fera notre maximum. Parce qu’un été sans fête(s) dans les parcs, sans bénévoles pleins de paillettes, sans DJ survoltés, sans pintes de bière fraîche… sans vous, n’est pas un été envisageable.

Espoir. C’est le seul mot que nous gardons en tête pour les prochains mois ! »

Propos recueillis par Aurélien Germain

Aucard de Tours : le festival annonce une nouvelle date pour septembre 2020

Le festival Aucard de Tours a annoncé qu’il organiserait finalement son édition du 17 au 20 septembre. Ces nouvelles dates restent toutefois fragiles, comme l’annonce l’organisation, vu la situation actuelle.

 

« Aucard revient du 17 au 20 septembre 2020, en mode couteau entre les dents mais avec un masque par dessus quand même. » C’est par ces mots que le festival tourangeau a annoncé son retour, après sa récente annulation en raison de la crise sanitaire (il devait se tenir en juin, NDLR).

Evidemment, l’équipe organisatrice est bien consciente de la difficulté « de se projeter » et que « ces dates restent fragiles », vu le flou qui entoure encore le monde culturel et celui des concerts et festivals.

« Ces dates sont nos seules chances de réussir à faire un Aucard en 2020. Nous avons dû composer avec de nouvelles contraintes : le festival n’aura lieu que sur quatre jours au lieu de cinq, nous ne pourrons pas proposer les apérocks cette année, le spectacle enfant est compromis ainsi que les spectacles d’arts de rues … », ajoute Aucard, dans un post publié sur Facebook.

« Mais en dehors de ça nous avons le souhait de faire un Aucard comme on l’aime : fou, intense, potache et critique. Si les conditions permettent sa tenue en septembre, on pense qu’on en aura tous extrêmement besoin. »

Et la programmation ?

Les organisateurs assurent travailler à reprogrammer au maximum les artistes qui devaient jouer en juin (à lire juste ici). Plus de 70 % d’entre eux ont visiblement déjà donné leur accord. La situation est plus délicate pour les groupes venant de l’étranger.

Une première annonce devrait avoir lieu dans quelques semaines.

 

Sélection#2 : le top 10 des clips qui filent la pêche

Des clips qui font sourire et des chansons qui font du bien : du fameux Skibidi à la BO de Grease, en passant par du punk sautillant, Tmv a préparé un petit top 10 de vidéos musicales qui vous feront passer le temps tout en douceur pendant le confinement.

1. LITTLE BIG – Skibidi

Quel paradoxe ! La chanson est ridicule, mais terriblement addictive. Le clip est un WTF complet qu’on le regarde sourire aux lèvres. Les Russes de Little Big ont réussi à accoucher d’une chanson loufoque, au refrain impossible à s’enlever de la tête… et à une « chorégraphie » pour le moins… étonnante mais quasi-hypnotique.

2. The Offspring – Pretty fly for a white guy

Succès commercial monstre en 1998, lors de sa sortie, ce titre de The Offspring nous ramène en adolescence, un skate sous le bras et l’insouciance en prime.

3. O. JOHN & J. TRAVOLTA – You’re the one that I want

Un film culte – Grease – un duo charmant et iconique (Olivia Newton John et John Travolta sont parfaits), une vidéo qui donne envie de ressortir son tee-shirt moulant pour exhiber les pectoraux (que l’on n’a pas) et danser, tout en chantant ce refrain tubesque à souhait.

4. QUEEN – Don’t stop me now

Un tube et un hymne à la joie. D’après la science, c’est d’ailleurs la chanson qui rend le plus heureux au monde. Pour ce faire, les chercheurs ont travaillé sur une équation mathématique : le titre requiert une combinaison de paroles positives, un tempo de 150 battements par minute et une série de notes en mode majeur. Tout ce que possède Don’t stop me now. Bravo Queen, t’es le king !

5. THE MONKEES – I’m a believer

Parce que c’est pop, parce que c’est bon, parce que ça file la pêche et le sourire.

6. MARK RONSON feat. Bruno Mars – Uptown funk

Oublions un instant que Mark Ronson fut accusé de plagiat pour ce succès interplanétaire. Et contentons-nous de remuer nos jolis postérieurs (oui, ils sont jolis malgré les bonbons enfournés durant le confinement) sur ce titre au ton joyeux et à la mélodie imparable.

7. IVY LEVAN – Hot Damn

Un clip chiadé, tout en noir et blanc, cartoonesque, où la chanteuse Ivy Levan n’a jamais été aussi sublime et solaire, dézinguant du méchant au fil de la chanson.

8. GOLDFINGER – Superman

Pas de clip ici, mais vous verrez que la rythmique entêtante et ce concentré de pop-punk sautillant mâtiné de ska va vous donner envie de vous trémousser. Les anciens fans du jeu Tony Hawk’s Pro Skater sauront de quoi on parle…

9. IRON REAGAN – Miserable Failure

Ils s’autoproclament « pauvres ratés » : le groupe de metal Iron Reagan, dans son clip, prend la rue d’assaut, ainsi que les supermarchés et la bibliothèque. Qui a dit que les métalleux n’avaient pas d’humour ?

10. EMINEM – Without me

Comme d’habitude, c’est millième degré et grosse louche de sarcasme à tout va pour le rappeur. Parodie et moquerie sont les deux mamelles de ce clip d’Eminem, plus en forme que jamais. Et comme Without me donne un bon coup de fouet…

BONUS

HENRI DES dans un festival… metal !

Euh quoi, qu’ouïs-je, pardon ? Oui, vous avez bien lu. Le chanteur pour enfants Henri Dès était programmé, l’an dernier, au festival de metal Motocultor. Et ça donne quoi, des gros métalleux barbus et chevelus devant la performance du compositeur de « Ohé le bateau » ? Eh bien ça donne ça :

Live at bunker : des concerts dans votre salon

Si tu ne peux plus aller aux concerts, les concerts viendront à toi. Des musiciens de Tours et de Nantes ont lancé Live at bunker, une page Facebook qui retransmet leurs performances en direct pour les Tourangeaux confinés. Parce que… The show must go on !

Tout nouveau, tout chaud ! Depuis quelques jours seulement, Facebook a vu éclore la page « Live at bunker », alias L.A.B. Des amis musiciens de Tours et de Nantes sont à la manœuvre. Pour apporter « un soutien moral et psychique », ils organisent donc des concerts « dans leurs bunkers respectifs » retransmis en direct sur Facebook, et ce, plusieurs fois par semaine. Ces rendez-vous musicaux ont lieu de 18 h 30 à 19 h 30, tous les deux, trois jours.

« En gros, c’est une idée de mon père que j’ai mis en place, débute Jérôme, Tourangeau du groupe Nash. Il a des bons copains zikos sur Nantes, et moi un bon réseau de zikos sur Tours. L’idée c’est de s’occuper, et d’occuper les gens. Il n’y a plus de concerts, on peut plus s’y déplacer, alors c’est nous qui nous nous déplaçons en soi. »

La fine équipe – ils sont 10 aux manettes – a lancé les retransmissions live et, rapidement, les internautes ont apprécié l’initiative. « Ça a bien fonctionné. Les réseaux sociaux sont bien pour ça, c’est viral, ça rassemble le peuple d’une certaine manière. Et là c’est l’occasion d’apporter un petit quelque chose de sympa durant une période hyper charnière. On vit une véritable expérience sociale. Chacun, et encore plus les gens qui sont seuls chez eux, ont besoin de ce genre de projets, de moments sympas afin de ne pas tomber dans une détresse sociale », souligne Jérôme.

Un exemple de live retransmis récemment sur la page de Live at bunker.

Les petits concerts commencent donc et les musiciens, « bunkerisés » chez eux, se donnent au maximum. « On essaye d’avoir une qualité de son assez bon pour proposer un truc vraiment cool », précise Jérôme, rappelant que les balances sont effectuées sur un groupe privé ! « C’est technique, mine de rien ! »

Les prochains shows auront lieu ce mardi 24 mars, ainsi que vendredi soir et dimanche. Bon concert !


> facebook.com/liveatbunker

Aurélien Germain

 

Blouses Notes lance un appel aux dons pour aider plus d’enfants malades

Intervenant auprès des enfants malades à l’hôpital, l’association Blouses Notes recherche des donateurs pour étendre son action. Et apporter encore plus de bonheur en musique.

Blouses Notes intervient dans les hôpitaux (Photo archives NR)

Les faits

C’est grâce à eux que, depuis 1998, les petits hospitalisés à Clocheville peuvent un peu sourire, à travers des couloirs où résonne de la musique. Les membres de Blouses Notes interviennent effectivement depuis bien longtemps au CHU, en section pédiatrique, pour apporter un peu de réconfort aux enfants. En animant de tels moments, elle promeut également la pratique musicale auprès du personnel.

L’association vient de lancer un appel : elle recherche actuellement des financements privés de particuliers ou d’entreprises, pour l’aider à développer (et bien sûr continuer) ses actions. Blouses Notes cherche notamment à intervenir une journée supplémentaire auprès des enfants malades de l’hôpital Clocheville, à Tours. Ce qui porterait à cinq, le nombre de venues mensuelles.

Le contexte

Blouses Notes intervient actuellement quatre jours par mois dans les salles de jeux du CHU et dans huit services différents. Mais depuis des années, la situation financière de l’asso est particulièrement fragile. On se souvient, en mai 2018, à quel point son action était menacée (lire notre ancien article).

Mais malgré ce coup de blues, Blouses Notes a tenu bon. En 2020, elle a d’ailleurs accueilli un quatrième musicien, Rémi Bénard, pour compléter l’équipe.

Les enjeux

Il faut financer les 400 heures de présence par an dans les services de l’association. C’est un défi de taille, mais Blouses Notes a souhaité lancer un appel aux dons pour rappeler qu’elle agit directement auprès de 2 000 enfants et familles.

Avec un jour supplémentaire d’intervention, les musiciens pourraient alors passer dans des services encore non-visités jusqu’à présent. Et continuer à distiller leur bonne humeur un peu partout auprès des enfants malades et hospitalisés. Car c’est bien connu : la musique adoucit les mœurs… et les cœurs.

Aurélien Germain

> Pour aider Blouses Notes, les donateurs peuvent se rendre à cette adresse : helloasso.com/associations/blouses-notes

 

Madeline chante pour les enfants autistes

#VisMaVille Madeline Ardouin est musicienne (son groupe est Jane is beautiful) et chanteuse. Elle s’est spécialisée dans l’expression auprès des enfants en situation de handicap. Reportage à l’hôpital Bretonneau où ses notes enchantent les enfants.

Quelques notes de ukulélé résonnent dans la toute petite salle d’activités nichée au sein du centre pédopsychiatrique de l’hôpital. Madeline Ardouin accueille en chanson et par leur prénom les trois enfants présents pour la séance.

Wellan, ravi, bat des mains, Nazim est un peu sonné par son rhume mais n’en perd pas une miette tandis que Sharif s’agite dans un coin de la salle. Ils sont tous trois atteints de troubles autistiques. Ils ont 7 ans. Depuis la rentrée, ils participent, tous les quinze jours, à une séance musicale de trente minutes avec Madeline Ardouin.

Artiste de scène avec Jane is Beautiful, elle chante et joue du ukulélé, de la guitare, du violon et du balafon auprès des tout-petits. Madeline endosse le rôle de chef d’orchestre, les enfants de musiciens. « Ce que je recherche, c’est qu’ils puissent s’exprimer et prendre du plaisir. Il n’y a pas d’objectif thérapeutique. J‘ai le luxe de pouvoir prendre le temps avec eux. Parfois, c’est abstrait et difficile, d’autres fois c’est fort et poétique. »

Improviser et s’adapter aux enfants

Le débrief après la séance avec l’équipe soignante le confirme. « On recherche la spontanéité, pas le cadre », explique Clotilde, infirmière. « C’était génial aujourd’hui, Wellan n’a jamais autant parlé. Et ta chanson sur la bulle d’eau et le poisson les a scotchés ! » Madeline improvise beaucoup, s’adaptant aux réactions des enfants. « Il faut accepter que ce ne soit pas un long fleuve tranquille. Comme ce sont des enfants fragiles, la moindre chose prend son importance. Je suis là pour les entendre et recevoir leurs propositions. Ils me touchent et je m’éclate. »

Pour en arriver là, Madeline s’est formée il y a quatre ans auprès du Centre de Formation des Musiciens Intervenants de Fondettes par un diplôme Musique et tout-petits et enfants en situation de handicap. Elle travaille à présent en crèches, auprès du centre médico pédopsychiatrique de Langeais et mène ses ateliers d’expression musicale à Bretonneau depuis un an. Avec Rémi Claire, cadre du service, elle s’est associée pour trouver des financements, aujourd’hui assurés par une fondation de lutte contre l’autisme (l’AESPHOR).

Mais cela reste « un combat » de chercher des subventions, chronophage pour une artiste. Cependant, Madeline et ses doux yeux noisettes gardent la flamme. La joie et l’évolution des enfants lui donnent l’énergie nécessaire. Elle aimerait d’ailleurs les amener voir un concert au Petit Faucheux.

Aurélie Dunouau

Festival Émergences : le jazz pour tous

De nouveaux artistes, des sons inédits, Émergences, c’est le festival du jazz vivant et c’est pour tout le monde.

Anne Paceo sera au programme du festival.

Émergences, c’est un festival à deux têtes. D’un côté, Le Petit Faucheux, la fameuse salle tourangelle dédiée au jazz sous toutes ses formes et, de l’autre, l’école Jazz à Tours, une référence, elle-aussi. « Nous travaillons toute l’année ensemble, confirme Renaud Baillet, programmateur du Petit Faucheux, mais le festival est vraiment le point d’orgue de notre collaboration. Tout est fait à 50/50, du financement à la programmation. »

Un festival bien né, donc et qui a deux ambitions principales. « L’idée, c’est de programmer des talents émergents, de jeunes artistes issus de la scène locale ou nationale en début de carrière et en qui nous croyons. Mais la volonté, c’est aussi de mettre à l’honneur des formes émergentes de la musique jazz, de nouvelles esthétiques portées, parfois, par de très grands noms qui savent se renouveler. »

Et l’alchimie fonctionne. À ces deux lignes de force, on peut en ajouter une troisième, que l’on sent présente à tout moment : celle de rendre le jazz accessible à tous les publics. « Il arrive encore que le jazz fasse un peu peur à certains. Nous voulons montrer que c’est une musique qui s’adresse à tous. »

C’est la raison pour laquelle, Émergences (qui fête sa majorité cette année avec sa 18e édition) se paye une petite tournée des bars (le barathon) avec des musiciens, pour beaucoup étudiants de Jazz à Tours qui viennent se confronter à un public pas forcément habitué à cette musique. C’est aussi pour cela que le festival investit des lieux nouveaux, comme le musée des Beaux-arts ou le HQ (espace de coworking et pépinière numérique boulevard Béranger) pour des concerts ouverts à tous et gratuits.

« Plus de la moitié des nos rendez-vous sont gratuits, souligne Renaud Baillet et ces formes plus intimistes, pour des spectateurs non-initiés, sont très importantes pour nous. » Émergences, comme tout festival qui se respecte, c’est aussi des temps forts. Citons- en deux. La soirée d’ouverture avec la batteuse Anne Paceo, à La Pléiade de La Riche qui vient d’être sacrée artiste de l’année aux Victoires du Jazz.

« Un jazz teinté de soul, de pop et d’électro, c’est fascinant ! », s’enflamme Renaud Baillet. À noter également, toujours au chapitre ouverture, Alternate Cake, un concert commenté pour le jeune public, le mercredi 13 novembre, à 15 h 30. « On joue et on explique la recette, nous avions beaucoup de demandes des familles. Nous voulions y répondre. »


Au programme

♦Vendredi 8 novembre
Anne Paceo Bright Shadows, à La Pléiade de La Riche, à 20 h 30. De 8 à 25 €. Samedi 9 novembre Soirée West Coast, au Petit Faucheux, à 20 h. De 8 à 16 €.

♦Dimanche 10 novembre
Artdeko à l’Hôtel Gouin, à 15 h et 18 h, gratuit. Nosax Noclar, au HQ, à 16 h 30, gratuit.

♦Mardi 12 novembre
Grand ensemble Koa, au Petit Faucheux, à 20 h. De 8 à 16 €.

♦Jeudi 14 novembre
Le Barathon, de 18 h à 22 h, à la grande ourse, le Cubrik, le Shelter et le Balkanic. Gratuit.

♦Vendredi 15 novembre
Sylvain Rifflet Troubadour + Endless, au Petit Faucheux, à 20 h. De 11 à 23 €.

>Programme complet et infos pratiques sur festivalemergences.fr

Spooky Poppies au service du blues rock

Les Tourangeaux de Spooky Poppies sont bien décidés à remuer les terres blues rock des environs. Montez le son, on fait les présentations.

Le groupe tourangeau Spooky Poppies (Photo Pascal Vallee)

C’est dans la nuit que Spooky Poppies a vu le jour. Des soirées enveloppées d’effluves de bière ; des soirs passés sous les notes de Led Zep’, King Gizzard ou des Doors. Aux manettes, Elise et Samuel. Débarquant tout droit de Rochefort-sur-Mer et Clermont-Ferrand, ces deux passionnés arrivent à Tours il y a 5 ans.

De suite, c’est l’alchimie musicale. Le « truc qui fait que ». Paul et Sébastien les rejoignent plus tard, le premier à la basse, l’autre à la batterie. Spooky Poppies a son ossature, c’est un corps complet. Ici, pas de dictateur qui mène le groupe à la baguette. « Au début, j’amenais une ligne de chant tandis que Sam ramenait un riff de guitare, sourit Elise. Mais maintenant, on compose tous ensemble ! »

Un « vrai travail de groupe », confirme Sébastien, pour un résultat singulier. La colonne vertébrale de Spooky Poppies est le blues. Un blues qu’il trempe allègrement dans la marmite du rock. Côté influences, on ressent l’esprit d’un Cream, d’un Free… Et pas mal de Blues Pills, ce qui se sent notamment dans la voix rocailleuse et le timbre d’Elise. « Mais on refuse de rester enfermés dans une case. On se revendique iconoclastes, on ne s’interdit rien », précise bien Samuel.

La sauce a pris. Le groupe s’est retrouvé propulsé au Tremplin Voice of Hell du Hellfest, terminant dans les 10 finalistes. De quoi dégoter un contrat de distribution avec Wiseband et faire son chemin. Jusqu’à fouler, l’été dernier, une des petites scènes de… l’American Tours festival ! « On avait plutôt l’habitude de jouer dans des bars, se marre Elise. Là, autant dire que c’était complètement dingue ! »

Désormais, Spooky Poppies se concentre sur son premier EP, prévu pour novembre. Leur campagne de financement participatif devrait les aider à finaliser la bête. Pour ensuite « enchaîner les concerts », comme ils espèrent. Et ainsi pouvoir propager la bonne parole, celle du rock, celle du blues.

Textes : Aurélien Germain
Photos : Pascal Vallee


> OÙ LES TROUVER ET LES AIDER

-Concernant la campagne de financement participatif pour leur EP : fr.ulule.com/ep-spooky-poppies (vous avez jusqu’à la fin du mois d’octobre)
-Pour suivre le groupe, outre à leur QG La Cabane(!) : facebook.com/spooky.poppies

Le festival Quartier Libre en images !

#EPJTMV Dernier épisode dans la couverture du festival Quartier Libre par les étudiants de l’École publique de journalisme de Tours (EPJT). Voici les moments forts, en photos, de l’événement tourangeau.
(Photo : Cassandre Riverain)

Le public a enchaîné les pas de danses devant les endiablés Lehmanns Brothers. (Photo : Coline Salmon)
L’artiste Dawal était présent sur le site pour grapher un mur de trois mètre de long. (Photo : Simon Philippe)
L’artiste kenyane Muthoni Drummer Queen a investi la scène avec ses danseurs et accessoires pour le plaisir du public. (Photo : Amel Zaki)
Une semaine en amont du festival, une soirée préchauffe, en partenariat avec la guinguette de Tours, a été organisée. (Photo : Simon Philippe)
Le collectif La Fine Équipe a clôturé le festival avec un set impressionnant. (Photo : Lise Lacombe)

La Chimba : « On veut partager des moments de live »

#EPJTMV Sonorités sud-américaines, psychédélisme et fiesta s’invitent au festival Quartier Libre de Tours. La Chimba, jeune groupe tourangeau, nous raconte leur musique, leurs projets et leurs envies. Rencontre avec ceux qui veulent faire danser la Touraine.

Vous êtes des habitués de la scène tourangelle, comment vous sentez-vous dans un festival, ici, à Tours ?

Antoine : On est fiers parce qu’on fait l’ouverture de la grande scène. Pour nous c’est vraiment cool de faire ça. On n’est pas originaires de Tours mais on y habite. Le groupe est basé ici et on y répète.

Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Nico : C’est le grand patron Eugène qui nous a tous réunis (rires).
Eugène : C’est surtout grâce à des rencontres de musiciens tourangeaux. On a constitué un groupe ensemble. Par exemple, Mauricio avait un duo avec une amie. Ensemble, ils jonglaient et faisaient de l’art de rue. Je l’ai croisé un jour et ça s’est construit naturellement. Ça fait deux ans maintenant.

Pourquoi avoir choisi « La Chimba » comme nom de groupe ?

E. : La chimba c’est une expression de Colombie qui veut dire « c’est très cool ». Par exemple quand on dit : ¡ Que chimba !, on peut traduire ça par « j’aime ça, c’est cool ». On cherchait un nom qui sonnait bien et ça a matché (sic).

Votre point commun, au départ, c’était la musique sud-américaine ?

E. : Plutôt la musique de manière générale puisqu’on est tous musiciens dans d’autres groupes. C’était surtout l’occasion de monter un autre projet avec une esthétique particulière, dans notre cas, la musique colombienne.

Vous vous inspirez de la cumbia, un style musical colombien qui n’est pas très connu ici. Comment le décririez-vous ?

A. : Il y a plusieurs sortes de cumbia, c’est comme le jazz ou le rock. C’est un monde très vaste. Le style dont on s’inspire le plus c’est la chicha. Ça va vite et c’est électrique. Ça vient en particulier du Pérou. L’univers de la jungle nous plaît beaucoup, ainsi que tout ce qui peut être psychédélique. Ça excite notre imaginaire.

Le groupe s’inspire de la cumbia, une musique sud-américaine.

Pourquoi vous êtes-vous tournés vers ce style de musique ?

Mauricio : Eugène a des racines colombiennes, comme la cumbia. C’est un mélange de musique africaine et sud-américaine, le tout mélangé à des voix et des percussions. Eugène a importé ça d’Amérique du Sud. Aujourd’hui notre style commence à changer : on mélange la cumbia à du merengue, du ska …
A. : Il y a deux éléments vraiment très forts dans notre musique. La dimension festive et l’aspect psychédélique avec l’idée de voyage, d’exploration. On est un groupe dynamique et on veut partager des moments de live.

Quels sont vos projets à venir ?

M. : Aujourd’hui on va lancer notre première composition sur scène. Notre idée, c’est de poursuivre sur cette voie. On veut continuer à créer notre propre voyage dans la cumbia avec notre style, et à faire danser les gens !

Lise Lacombe et Amel Zaki.

Concerts à tout va avec les Cousto Corp

L’association tourangelle Cousto Corp organise des concerts toute l’année en ville.

Les Cousto Corp Sarah Lajus et Clément Prieur (Photo tmv)

Marinière et bonnet rouge : deux conditions vestimentaires essentielles pour se voir offrir un verre par les Cousto Corp. Quand ? Lors de l’anniversaire de leurs deux printemps, qu’ils ne fêteront pas en fanfare, mais avec la pop psychédélique de Lulu Van Trapp et Las Aves au Temps Machine.

L’association, organisatrice de concerts à Tours – une cinquantaine en deux ans – est gérée par un jeune trio assoiffé de musique et de lives : Sarah Lajus, Garance Malval et Clément Prieur.

« Au début, nous avons monté l’association pour rendre service à des musiciens de Clermont-Ferrand qui cherchaient une date à Tours, se souvient Clément, actuellement barman au Camden et membre du label Another Record. Après la soirée, on y a pris goût, donc on a continué ! ».

Leur credo : l’indie pop, rock ou encore la pop alternative. Le trio de bénévoles fait jouer les artistes au Pale, au Canadian, à la Grande Ourse, etc. « Sur une soirée, on essaie toujours d’avoir un groupe de la scène locale », détaille Sarah, assistante dans une association médico-sociale le jour. Les musiciens sont rémunérés grâce à la participation des bars et aux spectateurs, libres de donner « de 20 centimes à 10 euros, en général », résume Clément.

Les Cousto Corp, ce sont aussi des soirées décalées trustant les bars de la vieille ville : des karaokés de la mort ou rien ne sert de chanter juste ou encore des « mix participatifs » où les pires tubes retrouvent comme par magie un public…

Texte : Flore Mabilleau


> Le 4 octobre à 19 h 45, au Temps Machine, à Joué-lès-Tours. Tarifs : 8-13 €.

 

Le RIIP Fest revient : le hardcore casse les clichés

Le Riip Fest revient pour faire la part belle au hardcore, un genre musical méconnu. Le festival promeut des valeurs environnementales et le respect d’autrui. Sans
langue de bois, Émile, vice-président et programmateur, casse les préjugés.

Au néophyte, comment décririez-vous le hardcore et ses valeurs ?
Le hardcore est né du mouvement punk. C’est une musique puissante, violente, intègre, dansante. Ça a du sens. Derrière le bruit, il y a une âme. Victor Hugo disait : La musique, c’est du bruit qui pense. Eh bien, le hardcore, c’est du bruit qui pense. En fait, c’est une branche proche du hip hop, aussi bien dans les codes et la danse.

Précisons quand même aux lecteurs qu’on n’y danse pas la valse non plus ! (rires)
Oui, bien sûr ! (rires) C’est un peu plus impressionnant que la danse de salon. Ce n’est pas du lindy hop évidemment.

Le Riip Fest fêtera ses 5 ans en juillet. En regardant dans le rétro, que voyez-vous ?
Pas mal de choses. Une belle évolution et des retours on ne peut plus gratifiants. On a découvert un public et un public nous a découverts. De quoi donner envie d’aller plus loin. Bref, de belles rencontres et de fortes chaleurs ! (rires) Evidemment, il y a eu des années plus fastes que d’autres, mais il y a eu un bel élan et du soutien. La preuve lors de notre 3e édition : le même jour, à Terres du Son, il y avait Gojira en face (célèbre groupe de metal français – NDLR). C’était dur, mais on a été aidés, notre post Facebook partagé même à l’étranger et 2 000 € de dons nous sont parvenus !

Le but premier du festival, c’est de soutenir la scène locale voire régionale ?
Oui ! On a environ un cinquième, un quart de programmation locale et régionale sur notre affiche. C’est important. Un festival, c’est aussi pour mettre en avant des petites pépites qui ne demandent qu’à se développer.

Vous avez une particularité : celle de sensibiliser à la cause environnementale…
Cela a toujours été une belle valeur de notre festival. Notre équipe de sécurité – je n’aime pas trop ce terme, car tout se passe toujours bien ! (rires) – fait des maraudes pour sensibiliser le public au tri des déchets notamment. Des poubelles spéciales sont mises en place pour tout ce qui est verre, tout-venant, carton… On était conscients de cet enjeu bien avant le succès d’Europe Ecologie ! Et c’est un message souvent véhiculé dans le metal et hardcore. C’est important de sensibiliser, d’autant que nous sommes nombreux dans l’équipe de l’association à être travailleurs sociaux. De quoi permettre aussi de véhiculer une autre image, loin des stéréotypes difficiles à faire tomber : on nous voit encore comme des égorgeurs de chèvre ou des hooligans.

Le Riip Fest, c’est aussi pour casser les préjugés donc ?
Complètement. Venez partager avec nous ! C’est un moment interculturel et intergénérationnel. Beaucoup de gens sont bourrés de préjugés. Les médias n’aident pas, ils désinforment plus qu’ils n’informent. Alors que nombreuses sont les personnes nous ayant dit : « Mais qu’est-ce qu’ils sont bien éduqués et polis, les festivaliers ! »

Vous dites vouloir sensibiliser « au droit à la différence et au respect d’autrui ». 
Le droit à la différence passe par la diversité des genres musicaux qui ne sont pas à la radio. En France, on prône le droit à la liberté, mais encore faut-il avoir vraiment le choix. Combien de métalleux sont associés à des exclus sociaux à cause de leur look atypique ? Moi, ça m’interroge en tant qu’éducateur spécialisé ! Arrêtons d’avoir peur de l’autre et de la différence. On peut être percé et tatoué et être intégré. En 2018, un mec en costard est arrivé au Riip Fest. J’ai eu peur que ce soit un inspecteur de la SACEM ! (rires) En fait, il sortait simplement du travail et aimait la musique hardcore !

Le hardcore est connu pour ses préceptes vegan et végétariens. Ça vous touche au Riip Fest ?
Oh je le vois de très près, je suis végétarien depuis 8 ans. Il y a effectivement une restauration végé au Riip Fest. Les festivaliers aiment nos produits végétariens, car ils sont faits et préparés par des végétariens. On fait aussi du vegan, mais c’est important de laisser le choix, donc il y a aussi de la viande. Mais… il y aura aussi des hot dog vegan (sourires). Un omnivore pourra goûter aux deux extrêmes. Ce n’est pas un effet de mode chez nous.

Comment ça se passe avec la municipalité et les élus locaux ?
Bien. On est tolérés par les élus. On a un soutien matériel. Ce qui est déjà, en soi, de la tolérance. Donc respect. On aimerait des gestes plus importants, bien sûr, mais ça demande du temps et de l’échange. La salle Oésia nous a bien accueillis. On est tranquilles. À l’époque, on était à l’Espace Gentiana à Tours. C’est fini, mais on aimerait faire un « Winter Riip » là-bas, un festival pour l’hiver.

Vous vous positionnez comment vis-à-vis des médias régionaux ? Le hardcore est mis de côté, non ?
Sincèrement, on est même ignorés. Les gens ne savent pas qu’on existe ! C’est le prolongement du fait qu’il n’existe pas de culture rock en France. Donc pourquoi il y en aurait pour le hardcore ? On est comme des Gaulois à se battre contre les Romains.

Ça vous énerve ?
Oui complètement. Je suis arrivé à Tours en 2002. A l’époque, ça bougeait, il y avait des concerts punk dans divers endroits. Là, c’est compliqué. C’est inquiétant quand on sait les pressions sur les lieux de diffusion.

Au Riip Fest, quel est le public ?
Je dirais que c’est du 20-40 ans. Les hommes sont plus importants, mais il y a aussi pas mal de femmes. Bien plus qu’on ne le pense ! D’ailleurs, à chaque fois, elles disent que tout se passe à merveille ici. Elles n’ont aucun souci, même si elles sont en mini-short et brassière. Et c’est malheureusement loin d’être la même chose ailleurs… Sinon, deux tiers du public est extérieur à la Région Centre.

Parlons chiffres… Quel est le budget du festival ? Et à combien on évalue les cachets ?
Le budget est de 20 000 €. Tout fonctionne grâce aux festivaliers, puisqu’on n’a pas de subventions. Au niveau du cachet, un groupe situé en bas de l’affiche sera surtout défrayé. Mais pour un gros artiste, il faut compter trois zéros.

Parfois, vous vous sentez seuls avec l’asso et le festival vis-à-vis des politiques culturelles de Tours et son agglo ?
Oh oui. S’il n’y a pas, dans la politique locale, une personne indirectement passionnée, il n’y a aucune chance qu’on soit soutenus. On se bat contre des courants d’air. La tâche est dense, mais pas impossible.

Propos recueillis par Aurélien Germain / Photos : Maxime Hillairaud 


> RIIP FEST, les 12 et 13 juillet, salle Oésia à Notre-Dame d’Oé. Tarifs : Pass 2 jours : 30 € (résa) ou de 20 à 25 € la journée (résa). Site internet /  Event Faceboook 
> Avec Nasty, Back Down, Arkangel, Brutality Will Prevail, Verbal Kint et bien d’autres.

Chroniques culture #années2000

[Spécial années 2000] Le DVD d’Astérix et Obélix Mission Cléopâtre, sans oublier de parler de Tom Hanks et de la trilogie du Seigneur des anneaux… C’est dans nos chroniques culture des années 2000 avec, bien sûr, la petite playlist qui va bien !

LE DVD
ASTÉRIX ET OBÉLIX : MISSION CLÉOPÂTRE
Un film pour la famille et réalisé par une bande de potes, un budget record pour l’époque (50 millions d’euros) et un succès colossal au box-office (14 millions d’entrées) : en 2002, Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre ratatine tout sur son passage. Chabat est à la barre et s’entoure d’un casting phénoménal, où Jamel, Darmon, Depardieu, Clavier, Belucci et compagnie sont un show à eux tout seuls. Le résultat ? Une comédie qui plaît, fait rire (17 ans après, c’est à noter) et déploie un potentiel comique savoureux. Et tant pis si la réalisation est quelconque ou que l’humour Canal ne fonctionne pas chez tout le monde ! L’édition collector DVD offre teasers et bandes-annonces, mais vaut surtout pour le commentaire audio et les bonus cachés.
A.G.

LA TRILOGIE IMMANQUABLE
LE SEIGNEUR DES ANNEAUX

Au début des années 2000, Peter Jackson – jusque là surtout connu pour ses délires gores avec Bad Taste et Braindead – retourne le monde du cinéma avec un projet aussi ambitieux que démesuré : l’adaptation, en une trilogie, du Seigneur des anneaux. En 2001 sort La Communauté de l’anneau, incroyable retranscription de l’oeuvre de Tolkien. Boulimique de travail et ayant trouvé en Nouvelle-Zélande un plateau de tournage géant, Peter Jackson enchaînera avec Les Deux Tours (2002) et Le Retour du roi (2003). Trois films emblématiques en 3 ans. Qui dit mieux ?
A.G.

ACTOR’S STUDIO
LA DÉCENNIE TOM HANKS
Impossible de manquer la trogne de Tom Hanks pendant ces dix années. De 2000 à 2010, l’acteur enchaîne les rôles et, entre-temps, se permet également de doubler des voix (Cars, Les Simpson, etc.). Sur grand écran, il marque surtout les esprits avec son rôle dans le sublime La Ligne Verte (2000), Seul au monde (2001) et Da Vinci Code (2006). Mais une fois encore, c’est quand il est dirigé par Spielberg qu’il est le meilleur. En témoignent deux films-clés, Arrête-moi si tu peux (2003) où, en agent du FBI, il cavale derrière un Di Caprio tout aussi magistral et bien sûr en apatride émouvant coincé dans un aéroport dans Le Terminal (2004).
A.G.

LA PLAYLIST DES ANNÉES 2000

A écouter en intégralité juste ici :

Bon Jovi – It’s my life
Eminem – The Real Slim Shady
Daft Punk – One more time
Las Ketchup – Asejere
Blink 182 – The Rock show
Yannick – Ces soirées-là
Shaggy – It wasn’t me
The Offspring – Original Prankster
Lady Gaga – Poker Face
Iron Maiden – Blood Brothers
Linkin Park – Numb
O-Zone – Dragostea Din Tei
Alizée – Moi Lolita
Avril Lavigne – Complicated
Pussycat Dolls – Don’t cha
Indochine – J’ai demandé à la lune
Johnny Hallyday – Marie
Evanescence – Bring me to life
K-maro – Femme like u (celle-là, on ne l’assume pas)
Tragédie – Hey oh (celle-là non plus)
Rammstein – Links 2 3 4
Maroon 5 – This love
Britney Spears – Oops I did itagain
Sinsemilia – Tout le bonheur du monde
OutKast – Hey ya
Fatal Bazooka – Fous ta cagoule
Rihanna – Please don’t stop themusic
Justice – D.A.N.C.E
System of a down – Chop Suey !
Three days grace – I hate everything about you
BB Brunes – Dis-moi
Anastacia – I’m outta love
Robbie Williams – Rock DJ
50 Cent – Candy Shop
Sniper – Gravé dans la roche
Lenny Kravitz – I’ll be waiting

(Merci à Nicolas Testé pour les liens Youtube)

Hellfest 2019 : un marathon d’enfer

« On est bénis des Dieux… » Ben Barbaud, le big boss du Hellfest, avait le sourire pour cette nouvelle édition ensoleillée et caliente du festival ! Plus de 180 000 personnes sur 3 jours très chauds, 156 groupes, du metal et de la bonne humeur : le Hellfest a encore brillé pour sa 14e édition. On y était. Instant souvenirs après avoir peu dormi…

Un tour sous le mur d’eau pour se rafraîchir ! (photo tmv)

1) Encore des records

> Moins de 2 heures. C’est le temps qu’il aura fallu pour écouler les 55 000 pass 3 jours, lors de leur mise en vente.

> 25 millions d’euros : le budget du Hellfest (toujours organisé par une association de loi 1901!). C’est le plus gros de France.

> 215 € : le prix d’un pass 3 jours.

> 27 millions d’euros : le chiffre d’affaires du Hellfest

> 70 : le nombre de nationalités présentes lors du festival

Dragon n’est pas une nationalité (photo tmv)

> 7 500 : la population de Clisson, la ville accueillant le Hellfest. Ben Barbaud, directeur du festival, a rappelé :   » Il n’y a plus un habitant qui n’aime pas les festivaliers alors qu’il y a 14 ans, il n’y avait pas grand nombre à nous pifrer. Il y a une vraie histoire d’amour entre les Clissonnais et les festivaliers.  »

> 15 000 litres : la consommation de muscadet durant les 3 jours

> 400 000 litres de bière écoulés l’an dernier. Va-t-on casser le record en 2019 ? Vivement les chiffres…

(Photo tmv)

2) La polémique Manowar

(Manowar a laissé des traces… Photo tmv)

Ce n’est qu’un Manorevoir… Le vendredi, MANOWAR, la tête d’affiche, a tout simplement quitté le site du festival le jour même, à quelques heures de son show. Bim. La nouvelle a refroidi de nombreux festivaliers, dont certains qui venaient spécialement… d’Amérique du Sud !

Pas contents mais connus pour être des divas, les slips en cuir (on parle de Manowar hein) sont restés flous quant aux raisons, laissant croire que l’organisation les avait empêchés de proposer l’énorme show qu’ils avaient promis (Rammstein, Iron Maiden ou Aerosmith n’ont pourtant jamais râlé les années précédentes, mais soit). Le directeur du Hellfest, quant à lui, est resté tout aussi flou, parlant de désaccords contractuels.

Désormais, Manowar se fait allumer sur les réseaux sociaux et les rumeurs courent de partout : le groupe aurait voulu faire ses balances avec une chorale sur un horaire déjà pris, ou dépasser la limite sonore autorisée en France, il aurait râlé à propos de la taille de la scène…
Au final, l’histoire se réglera probablement au tribunal. Rock ‘n’ roll…

3) Le « Disneyland » des metalleux : plein les yeux !

Espace restauration (Photo tmv)

Visuellement, il est impossible de ne pas être subjugué par les infrastructures magnifiques du Hellfest.
Imaginez la chose : sur une vingtaine d’hectares, trônent six scènes différentes, une grande roue, une statue géante en l’honneur de Lemmy de Motörhead, une horloge géante (ainsi qu’une main gigantesque faisant le signe du metal), une forêt « muscadet », ou encore un hélicoptère crashé dans un espace pour se rafraîchir et un espace VIP/Presse avec fontaine de faux sang et bar en ossature…

Aussi dingue que sublime, aussi grandiloquent qu’hallucinant : un travail d’orfèvre !

On vous a déjà parlé des murs d’eau géants ! (Photo tmv)

4) Pouvoir aux « vieux » !

On ne va pas se mentir, les vieux groupes en ont encore sous la pédale. Cette année, on s’est pris une bien bonne claque avec KISS – sur qui on ne misait pas un kopek – et leur concert ahurissant. Potards poussés au max, les amplis du Bisou ont craché sec. Et la bande à Gene Simmons a fait le show : débauche d’effets visuels, confettis, vomi de faux sang, pyrotechnie et… survol de la foule en tyrolienne !

Et les autres « anciens » n’ont pas démérité : ZZ TOP a fait pousser la barbe des festivaliers en une heure chrono, le temps de balancer ses tubes jouissifs. Quant à LYNYRD SKYNYRD, il a fait ses adieux devant une foule impressionnante. Le rock sudiste du gang floridien n’a rien perdu de sa superbe. Surtout quand il envoie un « Simple Man » beau à pleurer ou un « Sweet Home Alabama » ! Et que dire de ce rappel qu’on n’attendait pas (le groupe ayant dépassé son créneau) constitué de « Free Bird » et son solo mythique : ju-bi-la-toi-re. Après avoir entendu ce titre en live, croyez-moi que l’auteur de ces lignes peut mourir tranquille !

5) Les adieux

Slayer sur scène. Un goût d’enfer. (Photo tmv)

L’édition 2019 du Hellfest a également été marquée par le dernier concert des Américains de SLAYER. Les rois incontestés du thrash metal signaient là leur ultime passage français, pour cette tournée d’adieux. Set list monstrueuse (« Disciple », « Season in the abyss », « Hell Awaits », « Gemini », « Evil has no boundaries », « Angel of death », etc.), hargne dingue, concert brutal à souhait, scène envahie par une immense toile aux couleurs de l’Enfer et des rideaux de flammes…

Slayer a offert l’un de ses meilleurs concerts et tire sa révérence de manière sublime.

Slayer ? C’était le feu. (Photo tmv)

6) Ultra Vomit : la France brille (et rit)

Le Hellfest avait choisi cette année de mettre en place un vendredi spécial scène française sur la Mainstage. De KLONE à MASS HYSTERIA en passant par les énormes GOJIRA. Mais c’est ULTRA VOMIT qui, une nouvelle fois, a enflammé les milliers de métalleux. Jouant à domicile, les Nantais ont balancé leur metal parodique hilarant, dévoilant une Maïté peinturlurée en chanteuse de black metal, faisant venir une chorale gospel et un Jésus en maillot de foot qui distribue des hosties derrière une scène où apparaît un immense logo Jésus, façon ACDC. Sans oublier, bien sûr, la venue d’un faux Calogero (sur leur titre « Calojira ») qui aura berné tout le monde !

(Capture d’écran Arte concert / Ultra Vomit)

7) Metal maori et alerte aux fous

Dimanche, 10 h 30 du matin, la tête enfarinée, l’oeil bovin et l’haleine chargée de relents de la bière de la veille, on se dirige vers la Mainstage pour jeter une oreille sur ALIEN WEAPONRY. Bon, le nom est laid, le logo tout autant. Et pourtant sur scène, ces Néo-Zélandais vont mettre la torgnole matinale grâce à du metal maori ! Sur de gros riffs rappelant les Soulfly et Sepultura époque « Roots », les jeunôts alternent des chants maoris, traditionnels ou metal. Chouette !

Dans la foulée, on a assisté à INSANITY ALERT. Sur scène, ces Tyroliens (oui, oui) sont déchaînés. Oeuvrant dans le thrash crossover, les riffs s’enchaînent, rapides et véloces, tranchants et imbibés de bière et d’herbe qui fait rire. Heavy Kevy, le chanteur, balance vanne sur vanne et semble complètement torché alors qu’il n’est qu’onze heures du mat’. Dégaînant une pancarte avec la photo de David Guetta, il hurle « Pourquoi David Guetta est encore vivant ?? ». Derrière, sont diffusés des messages comme « Je m’appelle Mireille ». Pourquoi ? On ne sait pas. Mais les Autrichiens ont filé le sourire à tout le monde ce matin-là.

(Photo tmv)

8) Folie, émotion et vikings

Qui d’autre a-t-on vu ? Les tarés de PUNISH YOURSELF (prenez de la grosse techno hardcore et mélangez avec un mur du son punk et metal), le « super-groupe » DEADLAND RITUAL (avec le bassiste de Black Sabbath !), ou encore l’instant émotion avec EAGLES OF DEATH METAL. Le groupe connu pour les tristes raisons que l’on sait, était de retour sur les terres françaises après avoir été banni suite aux paroles polémiques du chanteur après l’attentat. Le Californien arborait cette fois un badge « Life for Paris », du nom de l’asso des victimes et s’est fendu d’un « je vous aime » en français.

Revocation (Photo tmv)

Le dimanche, on a aussi aimé le thrash monumental de DEATH ANGEL, le death-thrash ultra technique mais un peu m’as-tu-vu de REVOCATION (des musiciens qui ne se prennent pas pour des manches, ouarf), le black metal grec et poisseux de LUCIFER’S CHILD, le death culte d’IMMOLATION ou de VLTIMAS (regroupant des musiciens de Mayhem, Cryptopsy et Morbid Angel !).

Les frenchies de Punish Yourself (Photo tmv)

Enfin, petit bonus avec SKALD, la nouvelle sensation de la scène musicale viking. Avec costumes et instruments traditionnels (lyre, talharpa, etc.), ces Français pratiquent une musique nordique, envoûtante, percutante, au lyrisme prononcé, piochant ses influences dans la mythologie scandinave, le vieux norrois, les légendes islandaises. À en voir l’immense foule massée pour les voir, Skald a confirmé que son ascension était loin, très loin d’être terminée.

Céline, une festivalière du Hellfest (Photo tmv)

9) Les deux claques du festival

Il aura suffit d’assister au concert terrifiant de CULT OF LUNA pour se prendre l’une des plus grosses baffes du week-end. Show dantesque, jeu de lumières confinant au sublime, voix surpuissante, transcendée par un mur du son et… deux batteries ! L’effet est fou et la musique pachydermique des Suédois aura fini notre samedi en beauté.

Retenons aussi EMPEROR, dimanche, qui nous a autant écrasé qu’un bulldozer croisé avec un mammouth :musique froide, technique, complexe, épique, aux envolées explosives ou symphoniques, les pionniers du black metal norvégien ont brillé.

Le soleil se couche sur le camping du Hellfest

10) L’événement Tool pour finir

Autant dire qu’après 12 ans d’absence en France, la venue du groupe légendaire TOOL était plus qu’attendue, le dimanche à 0 h 30. D’autant que le Hellfest essayait d’avoir la formation depuis bien des années.

Au final, du grand spectacle, des écrans géants enveloppant la scène de mini-films psyché et envoûtants. Envoûtant, comme la voix de Maynard James Keenan, véritable OVNI, pépite maniant les variations comme personne. Musique dense, intellectuelle, mélodieuse et mélodique, aussi mystérieuse que le groupe en lui-même. Un instant rare, un instant magique. Idéal pour finir un week-end extraordinaire.

Le prochain Hellfest aura lieu du 19 au 21 juin 2020.

Textes et photos : Aurélien Germain

La pop culture des années 2000

[Spécial années 2000] Après nos éditions spéciales années 80 et 90, place à la décennie 2000 pour clôturer notre série ! On se replonge à l’époque d’Avatar, des pop stars et de la téléréalité.

ET SI ON FILMAIT DES INCONNUS ?

À l’étranger, tout a commencé en 1999 avec Big Brother. Il fallait bien que le phénomène de téléréalité envahisse les écrans français dans la foulée. C’est chose faite en 2001 avec Loft Story. Le concept ? Enfermer des inconnu(e)s dans un loft et les filmer 24 h sur 24. Quoi d’autre ? Rien. Si ce n’est des séquences qui feront passer leurs auteurs à la postérité, comme cette escapade coquine dans la piscine où Loana et Jean- Edouard ne jouaient pas vraiment au Scrabble®. La France est sous le charme – pourquoi ? On ne sait pas – et se délectera aussi des Secret Story, Ferme des célébrités et autres Nice People…

LES POP STARS

La fin des années 90 préparait déjà le terrain. Au début des années 2000, le girl power règne dans la musique et les artistes femmes squattent le Top 50. Les Pussycat Dolls cartonnent (photo), Fergie rayonne dans les Black Eyed Peas (Elephunk, en 2003, est un succès), Paris Hilton s’y met également en 2006 (deux ans après la sextape qui fera sa renommée)…
Les années suivantes apparaissent les pop stars fabriquées par les télécrochets (coucou les L5). Et on n’hésite pas à sexualiser les chansons (Christina Aguilera et le clip torride de Dirty). Quant à Britney Spears, après des années au firmament, finit par péter un plomb en 2007 et se rase la tête, l’air hagard, devant les paparazzis.

LES SÉRIES TV

Les années ‘90 était le paradis des séries. Mais lors de la décennie 2000, la télé nous régale aussi avec Lost, Dr House, Prison Break. HBO met le petit écran à genoux avec Les Soprano et NBC s’impose avec The Office. À tmv, on craque littéralement pour… Malcolm !

LIKE MOI

Il était d’abord réservé aux étudiants, à sa création en 2004. Mais deux ans plus tard, c’est toute la planète qui succombe à Facebook. Créé (volé, diront certains) par Mark Zuckerberg et ses camarades, le réseau social commence surtout son ascension en 2008. Il ravagera tout sur son passage dès 2010. Aujourd’hui, plus de deux milliards de personnes possèdent un compte Facebook et peuvent potentiellement poster des photos de leurs pieds à la plage. L’enfer.

LES MEILLEURS TÉLÉPHONES DU MONDE

Nokia 3210 et 3310. Deux téléphones, deux succès monstrueux et qui, désormais, sont entrés dans la pop culture. C’était l’époque où on jouait au Serpent, où on personnalisait des sonneries ridicules (mais quel style !), où on envoyait des SMS à foison (payants, certes). Et où, visiblement, Nokia avait inventé des portables indestructibles…

TOUS À POIL !

De 2000 à 2002, on se réveille au son du Mooorniiing Liiive, l’émission qui réveille tes voisins. Ce bazar télévisuel révèle Michaël Youn – visiblement adepte de la tenue d’Adam – et concurrence férocement Télématin où l’on voit forcément beaucoup moins de paires de fesses. Sur France 3, on préfère mettre à nu sa personnalité : C’est mon choix devient un incontournable du service public.

LUKE, JE NE SUIS PLUS TON PÈRE

Après 15 ans d’absence, tonton Lucas est de retour. Dans les années 2000, le papa de Star Wars continue sa prélogie entamée en 1999 avec l’épisode 1, La Menace fantôme. Le public n’a rien oublié et retourne en masse voir l’épisode 2 en 2002 et le 3 en 2005. Malgré la présence du pire personnage de la saga, Jar Jar Binks.

KING OF POP

Le 25 juin 2009, séisme dans l’industrie du disque, de la musique et dans la pop culture. Michael Jackson est retrouvé inconscient dans sa maison à Los Angeles. Transporté au Ronald Reagan UCLA Medical Center, il est déclaré mort à 14 h 26, heure locale. Il sera enterré en septembre 2009. La planète pleure le King of pop.

ET LE CINÉMA CHANGEA…

En décembre 2009, le public découvre Avatar, de James Cameron. Le budget est pharaonique (plus de 350 millions de dollars) et le succès au box-office monstrueux (241 millions de billets verts amassés en 5 jours). Mais surtout, cette fable SF-écolo révolutionne le 7e Art à coup d’effets spéciaux fous et de performance capture.

JEUX VIDÉO DE PARTOUT

Pouvoir aux jeux vidéo ! Dans les années 2000, Sony commercialise la PlayStation 2 puis la 3. Nintendo sort la DS et le Game Boy Advance. Microsoft propose la Xbox et la Xbox 360… Et pour les gamers, c’est le paradis : Counter-Strike, Spyro, World of Warcraft, Final Fantasy IX, GTA Vice City, Metal Gear Solid 2… Et Les Sims triomphent. La Poste tirera même, en 2005, trois millions de timbres à leur effigie.

CANAL, LE DÉBUT DE LA FIN

En 2004, Canal+ fête ses 20 ans. Le Grand Journal de Michel Denisot devient un rendez-vous incontournable, le SAV d’Omar et Fred nous fait hurler de rire et Yann Barthès, dans l’ombre, prépare sa révolution de l’infotainement : Le Petit journal changera la donne en 2007. Après sa période faste, l’esprit Canal aura du mal à survivre…

EMINEM : LA CONSÉCRATION

Le 23 mai 2000, Marshall Mathers – aka Eminem – sort son 3e album, The Marshall Mathers LP. Lyrics énervés, rap violent mais accessible au grand public, goût pour la provoc, esprit antipatriote et gros doigt d’honneur à la société américaine : le « rappeur blanc » dézingue tout sur son passage et va écouler plus de 40 millions d’exemplaires. Passé d’illustre inconnu à star internationale, Eminem accouchera de trois autres albums de 2002 à 2009.

 

Retrouvez nos parutions spéciales années 80 et 90 juste ici !

 

TOP 4 : les documentaires rock

Depuis mercredi, Netflix diffuse Rolling Thunder Revue, documentaire signé Scorsese qui retrace la célèbre
tournée de Bob Dylan. L’occasion de se replonger dans quatre autres docus musicaux et rock à (re)voir.

LEMMY

Un rockumentaire à la gloire du chanteur/bassiste de Motörhead passionnant qui sent le whisky et la clope. Une bio qui montre à quel point Lemmy, outre la légende, était un doigt d’honneur à lui tout seul. Rock’n’roll.

GIMME SHELTER

Gimme Shelter retrace la tournée américaine des Rolling Stones en 1969. Et fait la lumière sur le tragique concert d’Altamont, « sécurisé » par les Hells Angels qui finiront par poignarder un spectateur. La fin de l’ère hippie.

SPINAL TAP

On triche un peu, car Spinal Tap est un documentaire parodique. Mais son incidence sur le monde du rock est telle qu’il est impossible de louper cette comédie fantasque de Rob Reiner sur un groupe de heavy metal. Culte !

SOME KIND OF MONSTER

Un docu aussi froid que les relations de ses protagonistes… Ici, la caméra suit Metallica, alors en gestation de St Anger et en pleine crise existentielle. Noyé sous les problèmes internes et sauvé par un psy. Touchant.

Le Concer’Thé : la musique dans l’assiette

Le Concer’Thé est un salon gourmand dans le quartier Velpeau. On a testé ce sympathique endroit qui allie bonne cuisine et musique à table.

Cette semaine, direction la rue Marcel-Tribut. C’est là, à quelques mètres de la CAF et du centre des impôts, que s’est installé Le Concer’Thé.

Il serait dommage de réduire cet établissement à un simple « salon gourmand ». Car outre la possibilité de manger un bout le midi ou s’octroyer une pause sucrée ou un thé l’après-midi, Le Concer’Thé a aussi la bonne idée de servir de vrai lieu d’échange musical.

Car la musique, ici, est partout ! Il y a ce magnifique piano noir qui trône dans la salle, où chacun(e) peut jouer (l’instrument « ne demande qu’à vivre », comme il est écrit).
Quant aux plats, ils sont appelés des « partitions ». Des notes de musique se baladent même jusqu’à la porte des toilettes !

De quoi installer une véritable ambiance pour un endroit qui ne manque pas de cachet : ensemble cosy, moderne et plein de douceur, design, grandes ampoules basses suspendues et fauteuils hyper-confortables et colorés…

Dans l’assiette, Ophélie et Marion, à la tête du Concer’Thé, jouent la carte des plats faits maison (la cuisine est ouverte et vitrée) avec produits frais issus de petits producteurs.
Au menu lors de notre visite, il y avait le choix entre le retour de pêche avec lait de coco, sauce gingembre, riz et poelée de légumes ou bien salade et parts de quiche, l’une au saumon fumé et fenouil, l’autre avec tomates, courgettes et Saint Maure de Touraine.

Notre savoureuse dégustation – tout était cuisiné avec soin et délicatesse – s’est accompagnée d’un air de piano qu’un des clients avait investi. Au final, un chouette concept et un très bon repas, rythmé par une douce musicalité. Euh, pardon, musicali’thé !


> 12 rue Marcel-Tribut à Tours. Du lundi au vendredi, 9 h – 18 h et le samedi de 11 h à 18 h. Brunch chaque samedi + 1er dimanche du mois. Contact : 02 47 66 42 25 et facebook.com/concerthe
> Tarifs : plat de 8,50 € à 12,50 €. Sur place ou à emporter.

Xavier Stubbe : chanson à textes pour enfants

Xavier Stubbe ne fait pas de la chanson pour enfant. Il fait des chansons, pour des enfants, nuance ! Il sort un nouveau et superbe livre CD et sera en concert le 26 juin au Petit Faucheux. Rencontre.

(Photo crédit xavierstubbe.com)

SON TRAVAIL

Ce que je fais, c’est de la chanson à texte pour les enfants. Ils ont des points de vue sur tout et souvent très intéressants. Et puis, ce sont eux qui vont se retrouver, demain, face à tous les problèmes d’aujourd’hui. Et donc, c’est intéressant d’aiguiser leur curiosité, leur réflexion, dès le départ.
Mais, aux concerts, toute la famille est là et les parents peuvent prendre du plaisir aussi avec les chansons, les recevoir à un autre niveau. Et quand elles ouvrent des débats après le spectacle, là, je me régale !

LES NOUVELLES CHANSONS

Il y a toujours quelques chansons très légères, comme Atchoum ou Ils sont où, parce c’est bien qu’il y en ait, mais il y a aussi beaucoup de chansons qui traitent de sujets très actuels. Tata 5G, par exemple, me permet de parler des écrans, en portant l’attention sur une Tata qui est tout le temps connectée, ça permet de dire des choses sans donner trop de leçons…
De nombreux thèmes très dans l’air du temps sont aussi abordés dans En 2050, Tous différents, ou On marche sur la tête, qui a donné son titre à l’album.

Illustration CHARLOTTE VOLTA

LES ILLUSTRATIONS DU LIVRE

Elle sont signées de Charlotte Volta, qui est originaire d’Orléans et qui fait à la fois de l’illustration et de la création de vêtements… J’aime beaucoup sa sensibilité et elle a amené cette touche poétique et féminine qui me plait beaucoup.
Pour les enfants qui sont un peu plus jeunes, ça les ramène à un objet qu’ils connaissent et qui est beau et les illustrations aident à la compréhension. Elles permettent de mieux saisir les paroles, elles incitent à écouter les textes. Chaque planche est une histoire différente.

LA TOURNÉE

On sera trois sur scène, Benoît Lavollée au vibraphone et clavier qui sera dans un « vibravion » avec les claviers cachés dans les ailes. Mathieu Hénault, à la batterie et drum machine et moi au chant et à la guitare et ukulélé. Et le décor nous permettra de rentrer vraiment dans l’univers visuel de l’album.
Sur scène, il y aura, par exemple, une tour de quatre mètres de haut comme sur la pochette de l’album avec quelques fenêtres qui vont s’allumer à certains moments.

AU DÉBUT

J’ai une formation de musicien intervenant à l’école. Je faisais des ateliers pédagogiques de chansons avec les enfants quand la Sacem a lancé le programme La fabrique à chansons. Et, du coup, plutôt que de faire ça dans mon coin, je m’y suis inscrit.
Et j’ai eu la chance de gagner le concours avec les enfants. Je fais encore quelques ateliers dans des classes de la région, mais assez peu en fait, je n’ai pas le temps de participer à plus de un ou deux projets par an. La scène me prend beaucoup de temps : je donne environ 70 concerts par an.

LE TRUC À NE PAS LUI DIRE

Pour les enfants, ça ira bien.

> En concert le 26 juin au Petit Faucheux. Plus d’infos ici ! 

 

Aucard de Tours : l’interview de Carpenter Brut

Carpenter Brut fait de la dark synthwave, mélange de sonorités électroniques bien rétro, grosses guitares et imagerie des 80’s. Et il cartonne, allant de Rock en Seine au Hellfest, en passant par… Coachella ! S’il cultive le mystère autour de sa personne, le musicien s’est montré plus que loquace durant cette interview réalisée à Aucard de Tours.

Carpenter Brut aime cultiver le mystère. Peu présent dans les médias, il préfère rester dans l’ombre et garder son identité quasi-anonyme. Et si certains médias l’ont qualifié de « fuyant et évasif », le musicien ne s’est pourtant pas économisé pour tmv. Carpenter Brut nous a livré une interview sans langue de bois durant une heure au lieu des 20 minutes prévues, bourrée de digressions (que l’on ne reproduira pas ici). Et s’est même permis de débuter l’entretien avec une touche d’humour, alors que nous plaisantions quelques minutes avant, comme si nous étions père et fils…


Bon, on va commencer l’interview. Merci d’être là. Je suis Aurélien, je travaille pour Tmv. Et comme on l’a découvert tout à l’heure, je suis ton fils !

(rires) Ça fait longtemps que je t’avais pas vu ! Ça fait plaisir, t’as pas changé (éclat de rire).

Allez on évacue de suite la question obligatoire : ton envie de rester dans le quasi-anonymat, ta discrétion dans les médias et à propos de ton identité, c’est parce que tu préfères laisser parler ta musique ? Ou que tu n’es simplement pas friand de l’exercice des interviews ?

En fait, c’est un peu des deux. La première solution m’arrange bien. Souvent, en interview, j’ai tendance à dire des trucs qui sont liés à l’actu du moment. Et 3 semaines après, ce n’est plus valable. C’est un exercice où je ne suis pas très à l’aise. Je m’y fais petit à petit, car c’est un peu obligatoire. À la base, je ne voulais pas en faire. Mais il y a 5 ans, on ne connaissait pas vraiment la synthwave. Donc il a fallu faire découvrir aux gens le style. Jusqu’à présent, je m’en tire pas trop mal, parce qu’il n’y a pas de photo officielle de moi. Certains jouent le jeu. D’autres moins… Mais après, je m’en souviens de ceux qui ne jouent pas le jeu ! (sourire)

Aux lecteurs qui ne te connaîtraient pas du tout, comment décrirais-tu ta musique ?

Écoute, c’est comme si Jean-Michel Jarre avait écouté Meshuggah (du metal avant-gardiste, NDLR) en regardant un film de John Carpenter.

Tu as créé ton propre label. Pas envie de déléguer à quelqu’un d’autre ? Ce n’est pas trop difficile à une période où la situation de l’industrie du disque est délicate ?

Non au contraire. Le problème des labels, c’est qu’ils vont tout donner pour leur poule aux œufs d’or. Sinon, ils n’investissent pas. Au début, ma musique n’était pas courante. Et je débutais. Il fallait attendre des réponses, etc. Donc j’ai tout mis sur Bandcamp et des plateformes de streaming. Et j’ai commencé à vendre. On avait juste fait un petit deal avec la personne qui fait mes vidéos : il m’avait pressé quelques exemplaires de mon disque. Aujourd’hui, j’ai un distributeur mais je reste producteur. Je préfère me planter moi-même si ça doit arriver. Et n’oublions pas qu’un label a plein de groupes à gérer. Là, je fais seul avec ma femme et on gère aussi le merchandising.

Ton dernier album date de février 2018. Avec le recul, comment le perçois-tu ? Comment a-t-il été reçu ?

Je pense qu’il a été moyennement reçu, car j’étais connu pour mes morceaux violents. Alors certains ont grincé des dents avec cette autre direction que j’ai prise, plus glam rock que j’adore. Je pense aux métalleux – une grande part de mon public – mais ils comprendront cet album plus tard. Je sais qu’ils sont intelligents. Ils pourront mieux le comprendre avec du recul. Mais qu’on aime ou qu’on n’aime pas, ça reste votre choix. Ce disque doit vivre sa vie. Sinon il se vend bien, même si je ne peux pas comparer avec la trilogie qui est sortie à l’époque et qui est disque d’or à l’export. Le prochain album sera peut-être plus électronique, mais ce dernier disque, je ne le regrette pas.

C’était une évidence pour toi de t’accompagner sur scène d’Adrien et Florent du groupe poitevin Hacride, avec qui tu as bossé à l’époque pour leur son ?

Exactement. Je les connaissais depuis longtemps et ils sont très bons. Je ne veux pas aller chercher des mecs que je ne connais pas pour la scène.

Ils ont leur mot à dire sur le travail de composition en studio ?

Ils ont un mot à dire si je leur demande ! (sourire) Par exemple, si j’ai besoin d’un riff bien lourd ou heavy metal, je vais les voir bien sûr. Mais pour la composition, je reste bien seul…

On parlait de la communauté metal tout à l’heure. Outre ton univers visuel, comment expliques-tu que tant de métalleux accrochent à Carpenter Brut alors que ça reste électronique ?

Tu sais, les métalleux, j’en ai fait partie. J’ai été imbibé de cette musique tout jeune. Et cette communauté là, eh bien elle est ouverte à tout style de musique. Là, par exemple en venant à Tours, on écoutait PNL (groupe de rap français, NDLR) dans la voiture. J’ai plus de mal à imaginer un fan de PNL qui écouterait Cannibal Corpse ! (rires) Il y a beaucoup de variété de genres dans le metal. Regarde ton tee-shirt à toi : c’est Watain, tu écoutes du black metal. Mais tu peux aussi écouter du glam, du metal avec de la flûte et compagnie.

Tu as encore une oreille sur la scène metal actuelle ?

Je suis bien largué au niveau des nouveaux groupes. J’en entends parler bien sûr, mais sinon… Je suis un peu à la page niveau black metal. En festoche, c’est le truc cool : tu entends plein de choses. En Finlande par exemple, j’ai fait un festival où tous les groupes se croisaient à l’hôtel. C’était marrant, je suis allé parler au mec d’Emperor qui connaissait ma musique. Dingue ! Idem avec le bassiste d’Arch Enemy…

Dans des interviews qui datent de tes débuts, tu disais associer Carpenter Brut à quelque chose de fun, léger. C’est difficile de garder cette philosophie sachant que maintenant, tu tournes énormément et tu as beaucoup du succès ?

Ouais, c’est dur à garder ! Je regarde en arrière et je me dis : ouah, mais qu’est-ce qu’il s’est passé ?! C’est fou, vraiment. Mais je garde ce côté fun. C’est aussi pour ça que je reste dans l’ombre et mystérieux. Ma seule envie, c’est que le public s’en prenne plein la gueule pendant mes concerts et prenne son pied.

Ça m’a assez étonné que tu acceptes une interview avec Tmv qui reste un hebdo local. On n’est pas franchement Telerama ou les Inrocks…

La promo, c’est compliqué. Je donne beaucoup la parole aux webzines par exemple, des mecs qui triment dur, des passionnés. Faut pas se couper des gens qui achètent des disques. Moi, j’ai pas besoin d’un passage radio ou à la télé. Aller faire le con à Quotidien, jouer 2 minutes dans des conditions pourries sans mes vidéos derrière, c’est non. Faire une interview pour le buzz ? Non. On m’avait proposé de passer mon clip sur M6. Mais j’ai pas envie qu’on charcute mes vidéos en censurant des scènes. C’est non. Là,toi, tu connais ton dossier, ça me pose pas de problème de parler à tmv ! (sourire) La célébrité, tu sais, ça veut rien dire. Les stars, elles sont comme toi et moi. C’est rare les connards chez les gens connus.

Franchement, à partir du moment où tu poses le pied sur scène, tu ressens quoi ?

Ben tu sais quoi ? Dès que je pose le pied sur les planches, le stress a disparu ! Mais avant le concert, c’est hyper dur à gérer ! Contrairement à Adrien qui est hyper relax avant de monter sur scène, en mode « oh tranquille »… Et quand le concert commence, c’est plus pareil ! (rires)

Quand tu composes, tu restes dans ta bulle ? Ou tu écoutes d’autres choses qui peuvent ou non t’influencer ?

Non, j’écoute quelques trucs quand même. Là, par exemple, c’est Type O Negative. Ça va peut-être m’influencer sur quelques sonorités.

Bon, j’ai une dernière question. Une question bête !

Ah, encore une ? (rires)

Si tu pouvais choisir un artiste – mort ou vivant – avec qui tourner ou faire un featuring ?

Ah, bah on m’a déjà posé cette question tiens ! Tu vois que c’est bête ! (rires) Mmh j’hésite… Allez, peut-être Peter Steele (chanteur de Type O Negative notamment. Il est décédé en 2010 – NDLR). Ce serait surtout un chanteur je pense. Oh ou alors Meshuggah. Ou Pink Floyd !

(une fois l’interview « terminée », la discussion s’est poursuivie autour de divers sujets divers qui semblent passionner le musicien, comme la série TV Chernobyl, l’écologie, l’environnement ou encore les sciences et l’astronomie.)

> Merci à toute l’équipe d’Aucard de Tours pour avoir permis cette interview. Et merci à Carpenter Brut.

 

Pop culture : ce qui a marqué les années 90

Game boy, musique grunge, Pog et danse macarena… La décennie ‘90 a été riche et folle pour la culture populaire. On remonte le temps pour naviguer à travers la musique, le cinéma et les jeux cultes de cette période. Nostalgie, quand tu nous tiens…

DES SÉRIES TÉLÉ EMBLÉMATIQUES

Quand on regarde dans le rétro, difficile de ne pas se souvenir de la folie Friends (1994 aux États- Unis et ‘96 chez nous), aux maillots de bain rouges (et aux fantasmes qui vont avec) d’Alerte à Malibu, à Hélène et les garçons dès 1992, ou encore Charmed, Le Miel et les abeilles, Beverly Hills 90210, Code Lisa, X-Files, Melrose Place, Urgences, Dawson, 7 à la maison, Walker Texas Ranger ou encore notre triplette préférée Sauvés par le gong / Hartley cœurs à vif / Le Prince de Bel-Air.

LES SIMPSON

Connus dès 1987, c’est surtout à partir de 1990 que les Simpson seront diffusés régulièrement. Idem en France qui succombe au charme de la famille jaune grâce à Canal+ qui prend le bébé sous le bras. Aujourd’hui, on compte plus de 660 épisodes et 30 saisons. Un record.

LES SPICE GIRLS

1996 : la Spice Mania débarque. Geri Halliwell, Victoria Adams – future madame Beckham – Emma Bunto, Mel B et Mel C écrasent l’industrie du disque et leur « girl power » retourne la planète. Le single Wannabe est un razde- marée (tête des ventes dans 37 pays). Et en quelques années, 100 millions d’albums sont vendus. Plus qu’un groupe de musique, un phénomène de société.

LE PHÉNOMÈNE BOYS BAND

Être beau, chanter en playback, savoir se déhancher et être gaulé comme un Dieu : les boys band naissent à la chaîne dans les 90’s. Worlds Apart, N’Sync, Backstreet boys, New Kids on the block côté US ou, en France, G-Squad, Alliage et évidemment 2be3. Filip, Adel et Frank cartonneront avec le célèbre « Paaartiiir un jouuur, sans retouuur ». C’est bon, vous l’avez en tête ?

ET SI ON JOUAIT ?

Un jouet électronique en forme d’oeuf et un animal de compagnie virtuel à faire grandir : lorsqu’il arrive en France en ‘97, le Tamagotchi ravage tout sur son passage. Il s’en vend 900 000 exemplaires en 3 mois et devient un incontournable des cours de récré. Sinon, on se rabat sur les Pog, des rondelles en carton illustrées qu’on entasse avant de les renverser (et les remporter) avec un « kini ». Au printemps ‘95, la France succombe : 500 millions de Pog sont vendus en un an.

LA GUERRE DES CONSOLES

Septembre ‘90, l’Europe voit débarquer le Game Boy (avant d’envoyer des mails énervés, lisez la notice originale : Game Boy est au masculin, krrkrr). Les ventes de cette console de poche s’envolent, avec plus de 120 millions d’unités. Vendue 590 francs avec 4 piles, elle occupera les gamers pendant des années à coup de Tétris et Zelda… Coup double pour Nintendo qui enquillera, en 1992 en France, avec sa mythique Super NES (1 250 francs avec deux manettes et Super Mario World). De quoi faire trembler la Mega Drive de Sony qu’elle voulait concurrencer.

NULLE PART AILLEURS

C’était LE rendez-vous à ne pas manquer. Chaque soir, le talk-show de Nulle Part Ailleurs – NPA pour les intimes – rivalise d’audace et de folie. Le duo Gildas/ De Caunes dézingue la télé, Baffie joue le sniper, les Deschiens et Groland confirment l’irrévérence de la chaîne, Jango Edwards ravage constamment le plateau, les métalleux frenchies de Treponem Pal créent le scandale en montrant une « stouquette » en direct et les icônes du rock et du metal (Nirvana, Machine Head, Sepultura, Oasis, Slayer, Smashing Pumpkins…) se pressent pour y jouer en live.

GRUNGE : TSUNAMI MUSICAL

Apparu dans l’État de Washington, le grunge – ce dérivé du rock, en plus cradingue et saturé – va rapidement tout emporter sur son passage, ne laissant aucune miette (Bon Jovi est l’un des rares à avoir survécu). Si Pearl Jam, Soundgarden et Alice in chains vendent leurs albums par palettes entières, c’est évidemment Nirvana qui va symboliser le mouvement à lui seul.
En 1991, le groupe de Kurt Cobain balance Nevermind. Un disque de 42 minutes 38, rempli de tubes et écrasant la planète entière (30 millions d’exemplaires vendus). Le chanteur-guitariste se suicidera le 5 avril 1994. Laissant orphelins des milliers de fans en chemise bûcheron, froc troué et cheveux pas coiffés.

NTM

Alors que depuis 1986, NWA règne en maître sur le gansta rap aux États-Unis, la France voit arriver NTM (acronyme pour « Fais des bisous à ta maman »), revendiquant leurs origines banlieusardes. Le duo légendaire Kool Shen / Joey Starr sortira Authentik, le premier album du groupe en ‘91. Six mois après, NTM remplira le Zénith de Paris. Invraisemblable à l’époque pour un groupe de rap. Le hip hop vient d’entrer en France par la grande porte.

LES INCONNUS

Les années 90 scellent le destin des Inconnus. Leurs sketches sont dorénavant cultes, les récompenses s’enchaînent, leurs répliques sont connues de tous : le trio populaire s’en met plein les fouilles mais éclatera en plein vol, en partie torpillé par leur ex-manager. Gags pertinents et irrévérencieux + talent d’écriture = plus grands humoristes des dernières décennies.

HEEEY MACARENA… HA !

Que celui ou celle qui n’a jamais dansé la Macarena me jette la première pierre. Sorti en ‘94, le single ne deviendra vraiment qu’un tube de l’été en ‘96. Mya Frye y collera sa choré et la planète entière dansera. Et pour dormir moins bête, sachez que le groupe qui chante la Macarena s’appelle Los del Rio. De rien.

UN TOUR PAR LA CASE CINÉ

En 1995, le néo polar triomphe. Les Seven et Usual Suspects passent par là. Tarantino casse la baraque en enchaînant Reservoir Dogs, Pulp Fiction (Palme d’or en 94) et Jackie Brown. Des oeuvres cultes (Un jour sans fin, Trainspotting, Braveheart, Le Silence des Agneaux, Matrix) s’enchaînent. Le buddy movie et ses flics cool vit ses derniers instants (la ribambelle des « Flic de Beverly Hills ») tandis que les films d’action sont au sommet (le monumental Une Journée en enfer). Mais en 1997, Titanic écrabouille tout en raflant 11 Oscars. Et devient l’un des plus gros succès ciné de tous les temps.

ATTRAPEZ-LES TOUS !

Alors que le Japon a déjà craqué depuis 3 ans, le phénomène Pokémon débarque en France en 1999. Très vite, les cartouches Rouge et Bleu pour Game Boy s’arrachent (en un an, un million de copies). Les petites bestioles, emmenées par le célèbre Pikachu, se déclineront en cartes à collectionner, en anime ou encore en mangas. Mais c’est bien les jeux vidéos qui ont marqué toute une génération.

POWER RANGERS !

Ils ont rendu dingues tous les gamins des années 90 : les Power Rangers ont vu le jour en 1993. Si la bande d’ados en costumes colorés luttant contre les forces du mal ont été vus à l’écran en août aux Etats-Unis, ils ont squatté les télés en France la même année sur TF1. Dans quelle émission ? Celle du Club Dorothée, bien sûr !

UN RICARD, ROGER !

Ricard fait un carton et s’installe dans les restaurants branchés grâce à une carafe dessinée en 1993 par Elisabeth Garouste et Mattia Bonetti.

CD DANS LA POCHE

« Si à 15 ans, on n’a pas de CD Walkman, c’est qu’on a raté sa vie. » Qui sait, Séguéla aurait pu dire ça dans les 90’s ? Car c’est à cette période que le baladeur K7 se fait évincer au profit du walkman CD. Point positif : ça a la méga-classe. Point négatif : le son sautait dès qu’on marchait trop brusquement.

> Retrouvez l’intégralité de notre numéro spécial années ’90 en téléchargeant le PDF juste ici

 

Printemps de Bourges : le bilan

Quand il ne parle pas bande-dessinée, notre chroniqueur BD s’en va traîner du côté du Printemps de Bourges. Il en ramené quelques souvenirs.

Vous vous en doutez : pas facile de résumer 6 jours de folie au Printemps de Bourges, car il nous faudrait bien un Tmv entier pour tout vous raconter de cette 43e édition qui s’est déroulée du 16 au 21 avril dernier.

Commençons donc sur le plan factuel avec, déjà, un chiffre. Plus de 200 000 festivaliers sont venus voir 127 artistes en In et plus de 350 concerts en Off ! Le tout, devant plus de 3 500 professionnels et 400 journalistes venus du monde entier.

Derrière ces chiffres qui donnent le tournis, on a pu savourer de magnifiques créations comme celle sur l’hommage à Jacques Higelin avec tous ses enfants et ses prestigieux invités ou de notre Tourangelle préférée, Claire DITERZI, avec l’Orchestre Symphonique de Tours sous la direction de Benjamin PIONNIER. Des moments plein d’émotions qui resteront gravés dans les mémoires.

Le Tourangeau Ephèbe n’a pas déçu.

On aura aussi passé beaucoup de temps devant les Inouïs, dont les différentes sélections et propositions nous auront bluffés une fois de plus. Le grand vainqueur cette année est la magnifique  SILLY BOY BLUE, mais également DIESE et CALLING MARIAN que le jury présidé par Sandra Nkake n’a pas su ou voulu départager.

On gardera quand même à l’esprit les prestations d’HERVE ou des LOUANGES. Le Tourangeau EPHEBE n’a franchement pas démérité : on le reverra très vite à Aucard et Terres du son.

Pêle mêle, il nous restera les images fortes de CANINE au Grand théâtre et son show chanté/dansé futuriste, COLUMBINE en apesanteur dans une Halle au Blé blindée a craquer, Michèle BLADES et ELISAPIE ou le novo folk dans toute sa splendeur dans un Auditorium magnifique. Aussi à noter, une séquence nostalgie avec un Guy CHADWICK déroulant tous les tubes de HOUSE OF LOVE sous un chapiteau de cirque usine à nostalgie improbable, Clara LUCIANI impériale avec un final de concert « La Baie/La Grenade » dans un Palais d’Auron en feu…

On a également aimé la belle prestation d’Aloïse SAUVAGE, avant de la retrouver pour papoter en toute décontraction pendant que sa maman vendait des tee-shirts à ses fans. Que dire également de DOPE SAINT JUDE, PONGO  et de KIDDY SMILE (sinon que l’on sera au premier rang pour leurs passages à Aucard? Et des furieux  IDLES, dont le chanteur – juste avant de monter sur scène – se fait recoller la mâchoire à la super glu par son manager qui lui crie « Show Time Man » !!!

Voilà c’était Bourges 2019 en quelques images et quelques phrases. Rendez-vous du 21 au 26 avril 2020 pour la prochaine édition. On y sera !

 

Review : Hervé Bourit

Un Printemps (de Bourges) de folie !

Le Printemps de Bourges revient du 16 au 21 avril. Mini aperçu de la maxi programmation.

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Il faudrait au moins cinq numéros complets de Tmv pour arriver à présenter toute la richesse du Printemps de Bourges 2019 qui se tiendra à Bourges du 16 au 21 avril.

Avec des scènes en accès libre, la tournées des bars, des expos, du cinéma, des spectacles jeune public, des stars, des inconnu(e)s, des soirées thématiques, du folk au rock, du rap au rock, le PDB – son petit nom pour les intimes – n’oublie rien, ni personne.

Encore une fois, il va falloir chausser les baskets et fabriquer son petit logiciel pour ne rien manquer de l’immanquable : des créations éphémères au dernier buzz, du concert de Claire Diterzi avec l’Orchestre symphonique de Tours à la création de Jean-Claude Gallotta sur Gainsbourg, en passant par des icônes ou l’inconnu célèbre de demain.
On marquera une pause appuyée pour aller voir tous les jours les concerts des Inouïs, avec de formidables découverte en perspective. On ne vous refait pas la leçon, c’est vraiment là que cela se passe pour les artistes du futur. On n’oubliera pas de cocher sur son agenda les rendez-vous autour de l’Europe (eh oui, il n’y a pas que des concerts !).

Côté coups de cœur chez nous ? INÜIT, Suzane, Pongo, Aloïse Sauvage. Mais aussi des paris sur l’avenir comme Canine, Flèche Love, Requin Chagrin ou Columbine, sans oublier quelques plaisirs coupables tels Clara Luciani, Corine, Beirut ou la création par ses enfants autour de l’oeuvre de l’immense Jacques Higelin. Et puis Rodolphe Burger à l’Abbaye de Noirlac doit valoir de détour, Youssoupha à la salle médiévale du Duc Jean qui doit être génial… Et que dire alors de Nouvelle Vague, sous le chapiteau de l’École du Cirque ?
H.B.

> Le Printemps de Bourges, du 16 au 21 avril
> Prog complète, tarifs et horaires sur printemps-bourges.com

Ephèbe au Printemps de Bourges

La scène tourangelle n’est jamais aussi excitante que quand elle se décide à sortir de la Place Plumereau pour aller conquérir le monde. C’est bien parti pour Ephèbe qui foulera la scène du Printemps de Bourges le 19 avril, comme représentant de la région Centre aux Inouïs.

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À 25 ans, Ephèbe (Axel N. à l’état civil) est déjà un vieux routier de la scène musicale tourangelle. Pensez donc : quand on commence le solfège et l’accordéon à 6 ans du côté de Saint-Martin le Beau, que l’on tâte ensuite de la guitare, du piano et de la basse avant d’intégrer la prestigieuse maîtrise des chœurs d’enfants de l’Opéra de Tours, on est déjà bien rodé.

Vient le temps de l’adolescence, où l’on commence à écrire des chansons dès 14 ans, avant de se lancer dans des groupes de lycée. Pour finalement passer du rock à la pop, après une formation en MAO, et de l’anglais au français, trouvant les mots plus sincères dans la langue de Molière.

Un long parcours, si ce n’est qu’Ephèbe a pris son temps sans se précipiter. Sortant des choses au compte-gouttes, préférant garder ses morceaux au chaud en attendant le grand jour. Un projet où textes, musiques et habillage se déclinent d’abord en solo. Puis en trio avec ses partenaires Joseph et Étienne (de Toukan Toukan), un vieux complice, car à Tours, il dit « ne pas sentir de concurrence mais de l’émulation et de l’entraide entre les groupes ».
Il loue « Aucard, Béton, Terres du Son et surtout, Le Temps Machine, pour l’attention » qu’ils lui ont prêtée et se dit aussi qu’ici, « il y a vraiment un beau vivier d’artistes dans tous les styles musicaux ».

CHALLENGE « INOUÏ »

Derrière, on sent que les choses se structurent avec un management, des gens sur l’image et la vidéo, complément indispensable en 2019…

Même si Ephèbe revendique la musique avant tout. Car il est clair que les Inouïs représentent un sacré challenge, où tout le milieu professionnel en quête de sensations et de nouveautés va venir le scruter. Il reste serein par rapport à tout cela, en ayant préparé un show destiné à montrer tout ce qu’il sait faire, avec des moments de calme, d’autres plus forts.
Seul caprice autorisé ? Un réel travail sur la voix qu’il confesse « bosser à fond » pour l’événement.

Et puis il faut aussi penser à l’après Bourges avec un EP en préparation, des concerts annoncés, des projets vidéos et surtout un ordi rempli à ras bord de chansons… si jamais quelqu’un lui proposait un album ! Bref, Ephèbe le beau gosse devrait en faire vraiment craquer plus d’un, lui qui, dans sa bio, dit se nourrir « aussi bien d’Étienne Daho que de Kanye West ou de Gesaffelstein » et surtout assure vouloir bouffer la vie.
On compte déjà avec impatience les jours qui nous séparent de son concert à Bourges. Car à tmv, on prend les paris tout de suite : Ephèbe ne sera pas éphémère.

Hervé Bourit

> Ephèbe sur Facebook.
> Printemps de Bourges du 16 au 21 avril. 

Consonance : au chœur du baroque

Le chanteur et chef d’orchestre de l’ensemble Consonance, François Bazola, fait revivre la musique baroque à notre époque. Une musique ancienne, loin d’être oubliée.

(Photo Rémi Angéli)
(Photo Rémi Angéli)

Consonance, « accord agréable à l’oreille ». Pour le Tourangeau François Bazola, responsable de l’ensemble baroque éponyme, ce mot évoque aussi le fait de « faire vibrer les sons ensemble. »

Et en terme d’harmonie, il sait de quoi il parle, car en plus de tenir la baguette, François Bazola est aussi un chanteur reconnu. Après des études au conservatoire de Tours et un prix d’interprétation vocale baroque à Paris, dans la classe de William Christie, il a choisi de partager son temps entre le chant et la direction de l’ensemble Consonance, qu’il a créé en 2011. « Il est composé de professionnels instrumentistes et solistes. Nous pouvons nous produire à quatre comme à 25, selon le répertoire choisi », décrit le musicien.

En parallèle, le chef d’orchestre est aussi devenu chef de chœur en 2016, en créant l’ensemble régional Omnes Voces, constitué de 45 chanteurs amateurs triés sur le volet. La marque de fabrique de l’ensemble Consonance est ainsi basée sur sa volonté de faire découvrir de nouvelles musiques à divers publics et de mélanger les genres : « connecter les professionnels aux amateurs, faire entrer cette musique dans les collèges et les lycées ou collaborer avec une compagnie de danse hip hop comme X-Press », énumère ce spécialiste de la musique baroque.

On remonte en 1750

D’ailleurs, comment la reconnaître ? « Les musiques baroques ont été inventées entre 1600 et 1750 environ, avant la musique classique, explique-t-il. Il en existe plusieurs car elles sont différentes de l’Italie à l’Allemagne et chez Bach, Purcell ou encore Rameau. Elles se caractérisent par une grande liberté, beaucoup d’inventivité et mettent les sentiments de l’homme au coeur de la création. »

Les polyphonies travaillées de Bach sont ainsi loin d’être oubliées d’après le chef d’orchestre : « beaucoup de jeunes musiciens étudient les instruments et le chant de ces musiques anciennes dans les conservatoires. Il y a un vivier de talents exceptionnel dans la région, il faut les mettre en avant ! »
Parmi les instruments d’époque qu’utilise l’ensemble Consonance, il y a les violons baroques, les violes d’amour, le luth, l’orgue, le hautbois d’amour, le traverso ou encore le basson et le contrebasson baroque…

Un univers à (re) découvrir à l’église Saint-Julien samedi 30 mars à Tours, lors de “ La Passion selon Saint-Jean de Bach ” interprétée par l’ensemble Consonance et le choeur Omnes Voces. « Même si l’on ne comprend pas l’allemand et que l’on n’est pas croyant, on ne peut qu’être touché par la profondeur de la musique et l’environnement dans lequel il sera joué. »

>> Samedi 30 mars, à 20 h, église Saint-Julien de Tours, 20 rue Nationale Tarifs : de 15 € à 25 € (gratuit – 12 ans)
>> Réservations sur le site www.ensembleconsonance.com

Jazz : Baptiste Trotignon, pianiste unique

Attention, concert exceptionnel ! Ce vendredi 22 mars, le pianiste Baptiste Trotignon partagera la scène avec Joe Lovano. Retour sur la carrière d’un compositeur hors-pair.

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(Crédit Photo Hélène Pambrun)

AUTODIDACTE

— Baptiste Trotignon naît en 1974, en région parisienne. Enfant, il est poussé par son père à poser ses mains d’abord sur un violon. Il essaye. Mais la sauce ne prend pas. En revanche, lorsqu’il découvre le piano deux ans plus tard, c’est la révélation.
C’est dans la Drôme qu’il va se familiariser avec l’instrument, grâce à une vieille dame atteinte de la maladie de Parkinson ! À 10 ans seulement, il joue déjà du Moussorgski. Ses premières impros, en autodidacte, le pousseront naturellement vers le jazz. Baptiste Trotignon vient de tomber amoureux d’un son et d’un genre qu’il épousera toute sa vie.

PASSION JAZZ

— Grâce à un passage au Conservatoire de Nantes, Baptiste Trotignon peaufine son approche du piano. À 13 ans, il considère sérieusement la musique, mais hésite encore entre le classique et le jazz. Mais c’est ce second qui finit par occuper l’esprit de l’ado.
Le swing l’excite. Il découvre des disques, des artistes. À 16 ans, il donne son premier concert. La vingtaine tout juste passée, on le verra même dans le film Le Nouveau Monde, dans le rôle… d’un jeune pianiste ! Ce style de prédilection est partout. L’attirance terrible pour la liberté de l’improvisation fera de lui l’une des références en matière de jazz français contemporain.

MULTIRÉCOMPENSÉ

— Qui dit Trotignon, dit multiples récompenses. La carrière du musicien a été jalonnée de prix divers. En 2001, avec « Fluide », le premier disque de son trio, il récolte un Django d’or d’espoir. Puis tout s’enchaîne : Prix Django Reinhardt de l’Académie de jazz, Grand Prix du Concours international Martial Solal, Révélation française aux Victoires du jazz… Tout ça alors qu’il n’a, à l’époque, que 31 ans.

UN VIRTUOSE ?

— Le musicien est humble. Baptiste Trotignon aime la virtuosité, mais ne s’estime pas virtuose. « Je vois plus mes éternelles lacunes pianistiques que je n’arrive toujours pas résoudre », disait-il dans une interview à orchestre-ile.com Mais il reste conscient d’avoir travaillé dur quand il était jeune. Un apprentissage féroce de la technique pour rester fluide. « Le piano est consentant », aime-t-il à dire, reprenant la phrase de György Sebök.

DES RENCONTRES

— Le parcours de l’artiste est aussi un chemin de rencontres. Des concerts avec Tom Harrell ou le grand Brad Mehldau par exemple. Mais aussi des collaborations avec David El Malek, Otis Brown III, ou encore le percussionniste Minino Garay. Cette semaine, les amoureux de jazz pourront le voir aux côtés d’un autre immense musicien : Joe Lovano. Et ça, c’est à Tours que ça se passe.

>>Pratique : Baptiste Trotignon et Joe Lovano, en concert le 22 mars, à 20 h, salle Thélème. Organisé par le Petit Faucheux. Tarifs : de 11 à 23 €.

Coup de projecteur sur Toukan Toukän

Le groupe électro-pop Toukan Toukän revient en duo sur le devant de la scène. Les musiciens sont lauréats du dispositif national Fair 2019, une occasion rêvée pour percer dans le monde des musiques actuelles.

(Photo Elisabeth Froment)
(Photo Elisabeth Froment)

DUO

Dans le duo Toukan Toukän, il y a la chanteuse Laure Berneau. Ce qu’elle aime par- dessus tout ? Composer. « J’ai découvert la musique assistée par ordinateur il y a six ans. Il suffit d’un clavier pour créer un orchestre entier », apprécie- t-elle. Son partenaire s’appelle Étienne Faguet. Lui réalise tous les arrangements électroniques. Avec sa formation de batteur, il a le sens du rythme. Et l’électro, il aime ça.

PASSION

La musique ? « À force d’en faire, on devient totalement accro. On ressent des sentiments tellement forts que ça nous obsède. C’est aussi merveilleux que difficile », exprime Laure. Étienne voit la musique comme une passion et un métier exigeant. Inconcevable pour lui d’en faire un job alimentaire. Et Laure d’ajouter : « Comme on vit depuis peu de notre musique, ça nous rend boulimique de travail ! »

EP & CLIP

En 2018, le duo a présenté sa nouvelle identité, avec la sortie de son EP (Vs the Giant Octotune). Leur style ? « Une musique pop, joyeuse, dansante et positive, aux sonorités exotiques, décrivent-ils sans vouloir se coller d’étiquettes. Nous mêlons notre culture pop aux influences qui nous inspirent, comme les percussions indiennes et africaines. » Une invitation au voyage que l’on retrouve dans leur clip sorti en décembre, Mr Boring, à l’univers bien particulier.

PARCOURS

Leur rencontre remonte à dix ans, alors qu’ils étudiaient sur Tours. Ils sont passés par les écoles tourangelles Jazz à Tours ou Tous en scène. Ils étaient ensemble dans des groupes comme Les Hommes de Lola ou Boys in Lilies. Né en 2015, Toukan Toukän était une formation scénique à quatre : un batteur, un guitariste, Laure au chant et Etienne à l’électro. En 2016, le coup de coeur du festival Terres du son leur a donné un coup de boost. Mais après le départ du batteur puis du guitariste, il a fallu reconstruire le projet.

PROPULSION

 Récemment, les deux artistes ont appris une excellente nouvelle : ils sont lauréats de la sélection nationale Fair 2019, un dispositif de soutien au top pour lancer sa carrière dans les musiques actuelles. Avant Toukan Toukän, des musiciens comme Dionysos, Christine and the Queens, Jain et Miossec sont passés par là. Avec un nouvel EP en préparation, l’année 2019 s’annonce prometteuse.

Nathalie Picard

Frencizzle, au rythme de ses productions

#EPJTMV « A Châteauroux, ils font du rap de vieux. » C’est sûrement pour cette raison que Frencizzle, beatmaker castelroussin de naissance, a préféré regarder de l’autre côté de l’Atlantique. Le désormais Tourangeau de 32 ans a produit, entre autres, des instrumentales pour des rappeurs tels que Chief Keef ou Gucci Mane, deux des artistes les plus influents de la scène rap américaine.

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« Je ne vois pas la musique comme un travail », assure le beatmaker* moustachu, qui, en plus de la musique, occupe un poste de caissier en supermarché, à Grand frais. « J’ai mon CDI pour être stable, parce que le monde de la musique peut te rendre fou. » Le petit producteur, et ce uniquement par la taille, a une comparaison bien à lui pour illustrer ce risque : « La musique c’est comme une fête, avec un début et une fin. Si tu n’as pas réussi à maximiser tes chances, à capitaliser sur ce que tu as fait tout le long, c’est dur quand ça s’arrête. »

Il pourrait gagner sa vie avec la musique qu’il produit, musique indispensable aux rappeurs, sur lesquelles ils rappent. « J’ai eu des approches mais je ne veux pas signer. L’industrie du disque est en déclin. Le streaming, ce n’est pas intéressant, ça rapporte surtout beaucoup aux labels. Si tu n’es pas Johnny ça ne sert à rien », constate-t-il. « C’est bandant d’être indépendant. » Clin d’œil à la mentalité de Frencizzle, ces paroles ne sont pas de Jean-Léonard, de son vrai nom, mais de Booba. Elles sont issues d’un morceau que le beatmaker a samplé* pour créer une instrumentale. Double Zulu et Karma Radieux, deux rappeurs peu connus, ont eu la chance de rapper dessus. Donner de la lumière aux jeunes artistes est un des objectifs premiers de Frencizzle. Il vient d’ailleurs de publier un projet trois titres, « Gonzo », en collaboration avec Strypes, un jeune rappeur américain.

« L’exigence mongole »

Le rap américain, Jean-Léonard l’a découvert sur M6, avec Snoop Dogg et son morceau « What’s my name ». Sa connaissance et sa maîtrise de ce genre musical ont ensuite bien évolué. Bien qu’il en produise fréquemment, le passionné de rap n’en écoute quasiment plus. Pourtant, le beatmaker reste bien au fait de toute l’actualité rap. Cette volonté d’isolement vise avant tout à éviter d’être inspiré par ce qu’il entend des autres. Le rappeur reste fidèle à un credo : « l’exigence mongole. » Cette expression désigne l’état d’esprit de Frencizzle, « la volonté de vivre sa vie comme on le sent, sans être influencé. C’est essayer d’être libre au maximum. »

Jean-Léonard est tout de même inévitablement influencé par d’autres inspirations, notamment de la musique vietnamienne. Il en a placé des sonorités dans le morceau « Saint-Exupéry », d’Infinit, rappeur originaire des Alpes-Maritimes. C’est des origines de sa mère qu’il tire cette inspiration. Elle est très peu au courant des activités de son fils. « Je lui cache car je ne veux pas qu’elle soit déçue, qu’elle sache que je fais de la musique avec des mecs qui disent beaucoup de gros mots… » Qu’elle se rassure, son fils côtoie très peu les rappeurs américains avec qui il travaille.

Énergie américaine

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Le natif de Châteauroux a rencontré Chief Keef et les autres via internet, sur MySpace d’abord. Aujourd’hui, c’est surtout sur Instagram qu’il connecte avec des artistes, via sa page, certifiée d’ailleurs. Depuis son ordinateur, « un vieux truc pourri à 200 euros », Frencizzle confectionne ses productions, tard le soir le plus souvent. Elles sont ensuite envoyées aux Etats-Unis. Le beatmaker emprunte parfois le même trajet que ses instrumentales, mais surtout en tant que touriste, moins pour faire de la musique. Ces voyages lui permettent entre autres d’améliorer son anglais.

Frencizzle ne comprend pas tout ce que disent les rappeurs américains sur ses productions. Mais ce n’est pas un problème pour lui, car ce qui compte avant tout, « c’est l’énergie, l’ambiance, Chief Keef est très fort pour ça ». Frencizzle n’a jamais collaboré avec les nombreux rappeurs français inspirés par Chief Keef. « Je ne vois pas l’intérêt de produire des gens qui reproduisent ce que font les américains avec qui je travaille », lance-t-il, catégorique, entre deux bouffées de chicha.

En France, il a travaillé avec Joe Lucazz, Infinit ou Metek, des rappeurs qui répondent à son « exigence mongole », puisqu’ils vont à contre-courant. Jean-Léonard a aussi travaillé avec Booba sur le morceau « Félix Eboué ». Le D.U.C, surnom du rappeur, l’a d’ailleurs surpris à cette occasion : « c’était une époque où il utilisait beaucoup d’autotune et sur mon instrumental il a vraiment rappé. » Ce morceau a rapporté pas mal d’argent au caissier de Grand frais car Booba l’a interprété à chaque concert de sa tournée 2015-2016.

Frencizzle touche des intérêts à chaque écoute et diffusion des sons qu’il a produit. « La Sacem (Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique) me verse mes droits d’auteurs tous les trois mois. » Il tente cependant de retarder le plus possible son entrée dans la « spirale » comme il l’appelle, le rap en tant que travail à plein temps. « Peut-être que ça m’enlèvera une part de liberté », évoque-t-il sous sa casquette vert fluo.

La création avant tout

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Son objectif avec la musique est surtout de se faire plaisir. Pour lui, cela passe par le fait de développer un rappeur qui débute, ce à quoi il travaille actuellement. Il n’est pas forcément attiré par la production de hits. « Faire un tube, c’est comme diluer son whisky avec du coca, c’est la facilité », image-t-il. Frencizzle reste tout de même impressionné par certains artistes qui tournent dans toutes les radios, comme Jul ou Maitre Gims. Il devait d’ailleurs organiser pour ce dernier une collaboration avec Gucci Mane, rappeur très important d’Atlanta, qui ne s’est pas faite faute de temps, reportée à plus tard.

Même s’il est en contact avec des têtes d’affiches, Jean-Léonard est conscient que son dernier projet, « Gonzo », avec un jeune rappeur de Nashville, ne sera pas disque d’or. Pour autant, pas question pour lui de se décourager. « Il faut se demander d’abord pourquoi tu as commencé. Moi, c’est pour créer. Si tu penses à l’argent c’est foutu. » Frencizzle continuera donc, tant qu’il le peut, à vivre sa vie comme il l’entend, entre sa caisse de supermarché et ses productions.

Victor Fièvre

Photos : Suzanne Rublon

Pour découvrir son univers, l’Instagram de Frencizzle : frnczzl

*Beatmaker : artiste qui produit la musique sur laquelle le rappeur pose ses textes

*Sample : reprendre une partie d’un morceau pour en créer un autre

[#EPJTMV / Cet article fait partie du numéro 321 de tmv, entièrement réalisé par les étudiant(e)s de 2e année en journalisme de Tours]

Le metal (et le Hellfest) en chiffres

Petit tour des chiffres concernant la musique metal en général… et du Hellfest bien sûr.

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L’âge auquel est mort Lemmy Kilmister, chanteur et bassiste de Motörhead, malgré une vie de (très) gros excès.

66 331

En euros, la somme collectée en crowdfunding par le festival breton Motocultor en 2017 pour continuer à vivre, malgré des difficultés financières.

PIB

D’après une étude du géographe Richard Florida, plus un pays possède un PIB par habitant important et un Indice de développement humain (IDH) haut, plus il a de métalleux parmi ses citoyens.

30 METAL black album

En millions, le nombre d’exemplaires vendus du fameux « Black Album » de Metallica, sorti en 1991. En 2018, il a atteint 500 semaines (non-consécutives) dans le classement Billboard. Quatre disques au monde seulement ont réussi cet exploit.

16

Le nombre d’années qu’a passé Varg Vikernes (du groupe Burzum) en prison pour le meurtre d’un musicien rival.

Classique VS metal

Il existe de nombreuses similarités entre la musique classique et le metal, surtout au niveau de certaines constructions et structures musicales (par exemple, dans le groupe Emperor), ou de solos (certaines gammes s’inspirent même de Vivaldi). Certains groupes de metal ont également joué avec des orchestres nationaux classiques : Satyricon, Metallica, Within Temptation, Skálmöld…

Classique VS metal (bis)

Une étude d’Adrian North, professeur de psychologie, a révélé que les profils des auditeurs de musique classique et de metal étaient similaires : c’est-à-dire créatifs, doux et à l’aise avec eux-mêmes.

Et côté Hellfest ? 

400 000

Le nombre de litres de bière vendus en 2018, sur 3 jours au Hellfest (contre 23 000 litres de vin).

1 H 30

Cette année, les 55 000 pass 3 jours pour le festival Hellfest se sont écoulés en moins de 2 h. Un record. 

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23

En millions, le budget du Hellfest. C’est le plus gros de France. Les subventions s’élèvent à 20 000 €.

25 %

La part de femmes festivalières. Un taux en progression.

1 200

Le nombre de journalistes couvrant le festival, soit 450 médias venant du monde entier.

100 €

Ce que le festivalier dépense en moyenne dans les commerces locaux de Clisson, la ville de 6 900 habitants qui accueille le Hellfest. 

On vient parfois de loin au Hellfest
On vient parfois de loin au Hellfest

200 000

Le nombre de festivaliers, journalistes, VIP et invités accueillis sur 3 jours de festival.

35 ans 

La moyenne d’âge des festivaliers.

70 

Le nombre de nationalités différentes présentes au festival.

1,2

En million, le cachet du groupe Iron Maiden.

Roman Rouzine, guitar hero

À 29 ans, le Tourangeau Roman Rouzine, prof de guitare à Tous en scène et compositeur, manie la six-cordes comme un virtuose. Son prochain album se veut encore plus ambitieux. Rencontre avec un passionné.

Roman Rouzine (Photo crédit Clément Lebraud)
Roman Rouzine (Photo crédit Clément Lebraud)

« En ce moment, effectivement… c’est le rush ! » Roman Rouzine est dans le jus. En ce jour d’interview, le studio l’attend juste après.

C’est que son futur bébé, le bien nommé « Humans », est en pleine gestation : c’est son second album et il doit atterrir dans les bacs en mars 2019. Un deuxième disque sur lequel ce guitariste franco-ukrainien se dit « plus libre ». Bien différent du premier, paru en 2014 : « On ne me connaissait pas, je devais faire mes preuves. Maintenant, je me fiche qu’on me dise que je joue bien, je veux surtout provoquer des émotions. »

Il faut dire que Roman n’est pas un manche à la guitare… C’est un virtuose, même si, modeste, il ne semble pas être très friand du terme. Son jeu donne le vertige. De la musique instrumentale, certes, mais sa guitare est lyrique, composée comme un chant. Maîtrise et aisance. Le musicien a rapidement progressé, alors qu’il n’a débuté qu’à 17 ans.
La guitare classique, sur laquelle il commence, ne lui plaît guère. La méthode conservatoire ? Pas son truc. « J’étais plus AC DC et Led Zep’ ! », raconte-t-il. Alors avec un ampli, c’est tout de suite mieux ! Il continue ses cours guitare électrique en main.

Musique cinématographique

Puis tout va vite : il intervient dans le prestigieux magazine Guitar Part à 21 ans seulement. Le monde de la six-cordes le remarque. Les sponsors français aussi. Et même une marque internationale : Ibanez l’accepte comme l’un des ambassadeurs et « l’endorse ». Des « grattes » idéales pour y plaquer son style. « J’ai une base metal, surtout sa branche symphonique. Et la musique classique me fascine. Aujourd’hui, je pratique un mélange d’influences classiques comme le violoniste David Garrett, du rock et du metal comme Adagio ou Patrick Rondat qui m’a beaucoup appris, mais également des compositeurs de films, avec Hans Zimmer par exemple. »

Ce côté cinématographique, on le retrouvera dans le prochain album de Roman. « Il comporte une ambiance blockbuster américain, c’est plus chaleureux », se réjouit-il. Rendu possible grâce à une campagne de crowdfunding (l’artiste a collecté 3 325 € !), ce disque « raconte des choses de ma vie. Il y a aussi une réflexion autour de l’Ukraine, mon pays natal. Cette musique sera plus intense, tout en restant sophistiquée ».

Moins de fougue dans la guitare, mais une exigence et un niveau toujours élevés. Alors la question nous taraude. Titiller Roman en lui demandant ce qui est le plus important : la technique… ou le groove ?
« Rien ne prévaut. L’important, c’est l’intention de jeu, pourquoi on joue de cet instrument à ce moment : là, on transmet des émotions. Le groove et le feeling le font, mais si on ne travaille pas sa technique, on raconte mal », explicite Roman. « En fait, c’est comme écrire un bouquin qui aura beau être le plus génial du monde, si tu es nul en grammaire et en orthographe, on ne te comprendra pas. »

> romanrouzine.com et facebook.com/romanrouzine

Sociologie de la musique metal pour les nuls

Le 12 décembre, c’est la Sainte Jeanne-Françoise de Chantal, mais c’est aussi et surtout la Journée internationale de la musique metal (si, si, ça existe !). L’occasion de vous décrypter un style musical souvent stigmatisé mais pourtant complexe et intéressant, idolâtré par un public multigénérationnel et fidèle.

UNE

Les origines (pour briller en société)

Si le terme « heavy metal » a été utilisé pour la première fois par un journaliste pour décrire la musique de Jimi Hendrix, le metal tel qu’on le connaît aujourd’hui est né d’une façon qu’on pourrait simplement et naïvement résumer ainsi : le blues a engendré le rock, le rock a engendré le hard rock et le hard rock a engendré le heavy metal. Un souci de jouer toujours plus dur, plus lourd et plus méchant.
Ce style apparaît surtout en Grande-Bretagne, à la fin des années 60. Fondé il y a près de 50 ans (!), Black Sabbath est souvent considéré comme le pionnier du genre. À cette époque, personne n’a encore entendu pareils riffs et pareille musique… si maléfique. Dans ses notes, Black Sab’ va d’ailleurs jusqu’à utiliser le triton, un intervalle dissonant qu’on surnommait « Diabolus in Musica » au Moyen- Âge, celui-ci ayant été interdit car jugé dangereux et assimilé à quelque chose de diabolique. 1970, le premier album de Black Sabbath sort et dévaste le monde. Un nouveau son est né.

Le groupe Black Sabbath à ses débuts
Le groupe Black Sabbath à ses débuts

Il fait quoi dans la vie, le métalleux ? (à part vivre pour la bière et les watts)

Évacuons les clichés d’emblée : non, le métalleux n’est pas une brute écervelée. En France, les amateurs de metal sont sociologiquement très divers. Dans son ouvrage Hard rock, heavy metal, metal, histoire, cultures et pratiquants, Fabien Hein, maître de conférences en sociologie à l’Université de Metz, indique : « On trouve dans les publics du metal des ouvriers, des cadres supérieurs, des instituteurs, des médecins, des infirmières et même des professeurs d’université ! Les études montrent même plutôt un profil de type bac+2 ou 3, inséré socialement, en emploi, donc disposant d’un capital économique. »

En 2015, le site Hitek.fr avait eu la bonne idée de faire poser une multitude de festivaliers du Hellfest devant l’appareil photo avec, inscrit sur une ardoise, leur profession. On retrouvait ainsi un ingénieur en aérospatial, un chimiste, une étudiante en cinéma, un éduc’ spé’, une auxiliaire de vie, une serveuse, une manager d’une grande chaîne de restaurant, ou encore un développeur web, une ingénieure dans le nucléaire et un animateur prévention délinquance jeunesse.

Le signe des cornes, ça vient d’où ?

Le « horns up », c’est le signe de ralliement des métalleux. Poing fermé, index et auriculaire levés. Mais cela existait déjà dès l’Antiquité, le geste étant associé à l’idée d’infidélité. Alors non, ça ne signifie pas que toute la communauté metal est cocue. Mais un beau jour de 1980, Ronnie James Dio – ex-chanteur de Black Sabbath – effectue ce signe qui va se populariser… mais qui vient au départ de la grandmère du musicien ! Italienne et très croyante, elle faisait souvent cela pour conjurer le mauvais sort. Une vieille tradition italienne qui va se retrouver dans tous les concerts et que certains associent aux cornes du Diable.

Le signe des cornes, le ralliement des métalleux
Le signe des cornes, le ralliement des métalleux

Public fidèle… et consommateur

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Le label Nuclear Blast propose régulièrement de jolis objets pour les collectionneurs de vinyles.

Qui dit fan de metal, dit fan qui achète. Le métalleux est un gros consommateur (à titre d’exemple, un festivalier dépense en moyenne 387,60 € durant le Hellfest) et friand de produits dérivés. En tête, les habits. Oui, le métalleux est coquet et une garde-robe sans tee-shirt (noir) de ses groupes préférés, c’est comme une pizza à l’ananas : c’est dommage.
Fabien Hein a analysé qu’aux stands de merchandising, les paniers moyens sont plus élevés dans le metal qu’au sein d’autres familles musicales. Les groupes vendent plus de tee-shirts que de CD. Si comme partout, la vente de CD est en chute libre, celle des vinyles est en pleine expansion. D’après Amazon, le rock occupe la moitié des ventes et le metal se taille une grosse part. Certains l’ont bien compris comme le label allemand Nuclear Blast qui enquille les (ré)éditions avec multitude de pressages (vinyles colorés, gatefold, picture disc…) pour satisfaire la soif de collection des fans.

Le festivalier du Hellfest dépense beaucoup dans la partie commerces
Le festivalier du Hellfest dépense beaucoup dans la partie commerces

[NB : on conseillera également la lecture de la thèse signée Corentin Charbonnier et abordant le thème du Hellfest comme lieu de pèlerinage. Relisez notre interview à ce propos juste ici !]

Dur, dur d’en vivre

Oublions les AC DC, Metallica et autres mastodontes qui vivent de leur musique. « C’était l’bon vieux temps », comme dirait Papy Roro. Désormais, rares sont les groupes et musiciens de metal qui n’ont pas un métier à côté. Surtout en France.
En cause, de multiples critères : baisse des ventes de CD, manque à gagner via le streaming (en 2015, un ayant-droit touchait en moyenne entre 0,003 € en flux payant), perception du metal dans l’Hexagone (coucou les reportages stéréotypés), pas de passage radio (à de rares exceptions près), coût d’un enregistrement ou d’une tournée (les cachets ne sont pas forcément bien élevés non plus), ou encore faiblesse de la promotion (si ce n’est quelques magazines spécialisés et webzines), ou timidité des collectivités, etc. Bref, jouer dans un groupe de metal, c’est un métier de passion. Disons ça ainsi.

Les genres…

Le metal est le style musical qui compte le plus de genres et de sous-genres (et de sous-sous-genres, mais épargnons les cerveaux les plus délicats). Pour faire relativement simple, le metal se structure en plusieurs courants. Parmi les plus représentatifs : le heavy metal (les origines avec les Iron Maiden, Judas Priest et consorts), le thrash metal (beaucoup plus rapide, méchant, ça tape sévère avec Slayer, Megadeth ou les premiers Metallica), le death metal (là, c’est un pied dans les entrailles, un pied dans la tombe, voix gutturale et gros riffs qui saignent, avec Obituary, Morbid Angel et plein de groupes au nom poétique), le black metal (chant aigu et criard, tempo souvent rapide, notes dissonantes, le tout marqué par une imagerie ouvertement satanique. Exemple ? Marduk, Mayhem ou encore Hellhammer) ou encore le hardcore (un dérivé violent du punk, se différenciant par ses valeurs et parfois son engagement politique).

Mais on pourrait également citer le metal progressif (chansons longues, structures à tiroir), l’indus (plus martial et industriel – comme son nom l’indique – avec Rammstein et Oomph! en tête), le doom (tempo supra lourd inspiré de Black Sabbath) et le stoner (metal enfumé avec des cigarettes qui font rire).

… et sous-genres

Sauf que le metal, c’est comme les maths. Ça devient vite compliqué. Ainsi, de tous ces styles précédemment cités, il en existe des dérivés. Cela peut aller du simple (le folk metal pour danser, le viking metal qui porte bien son nom, le nu metal et rap metal qui mélangent structures hip hop et metal des années 90) au très compliqué : le crossover, c’est un mélange de thrash metal avec du punk. Le death doom, pour votre soirée dépression, c’est le mariage de la lourdeur du death et de la tristesse du doom. Le grindcore, c’est la violence pure pour vos petites oreilles avec un mix entre le death, le punk hardcore et autres joyeusetés. Vous suivez ? Et là, on ne vient même pas de vous citer la moitié des sous-genres.

On vous épargnera donc la leçon sur le brutal-death-thrashcore-progressif-à-la-fraise.

Musiciens de jazz et migrants mineurs réunis pour un concert

Immersion pendant la première répétition d’un concert unique, mêlant musiciens de Jazz à Tours et mineurs migrants accueillis à Amboise. À la baguette, le compositeur Jonas Muel.

Alya, le “ rigolo ” (à droite) et Ibrahima, le “ grand ” passent le message : « Nous sommes tous les mêmes ».
Alya, le “ rigolo ” (à droite) et Ibrahima, le “ grand ” passent le message : « Nous sommes tous les mêmes ».

Au milieu des vignes, le silence se rompt. La modeste mairie de Cangey laisse s’échapper des fragments de jazz et des voix graves. Dans le fond de la salle des fêtes attenante, un groupe de musiciens répète.

« Tu es pressée ? On va faire le filage du spectacle », m’indique le décontracté Jonas Muel, compositeur et saxophoniste du groupe Ultra Light Blazer. Installé dans cette commune près d’Amboise, c’est lui qui a eu l’idée du projet : faire slamer des jeunes migrants isolés sur une musique interprétée par les étudiants de Jazz à Tours. « Je connais Cécile Labaronne, présidente de l’association AMMI-Val d’Amboise créée en mars. Elle hébergeait à un moment trois jeunes isolés, moi je me suis dit que je pouvais aider à ma façon en faisant ça et que ça servait à tout le monde », décrit celui qui mêle déjà au sein de son groupe le hip hop et le jazz.

C’est dans la salle municipale de Cangey que sera donné ce mercredi soir le premier concert de restitution.
C’est dans la salle municipale de Cangey que sera donné ce mercredi soir le premier concert de restitution.

Au micro, Alya et Ibrahima répètent le refrain : « nous sommes tous les mêmes ». Les jeunes hommes en survêt et baskets scandent avec conviction ce message qu’ils ont écrit contre le racisme. Un peu crispés au départ, ils se détendent au fil des solos de batterie ou de trombone.
Plus habitués à écouter les rappeurs Kaaris ou Nicki Minaj que la chanteuse Etta James, ils découvrent avec plaisir l’univers du jazz. Découvrir des choses. Ils n’arrêtent pas depuis qu’ils sont ici. Thierno, Alya, Ibrahima et Dizzoum, les quatre mineurs d’Afrique de l’Ouest qui participent à ce projet, sont arrivés il y a quelques mois en France. Chacun avec comme bagages un parcours chaotique, une histoire plus ou moins douloureuse et une réelle motivation pour s’améliorer en français et parler de ce qu’ils vivent.

COMMENT ON FAIT POUR DRAGUER ?

« Je trouve qu’il y a beaucoup de racisme, des gens méchants, nous voulons leur dire d’arrêter », explique avec ses mots, le “ grand ” Ibrahima. Scolarisé en 3e, il a commencé à apprendre le français il y a six mois. Sa langue maternelle, le bambara du Mali, ne lui sert guère à communiquer avec les autres jeunes et encore moins avec les filles. NEWS_migrants3

La séduction, c’est d’ailleurs le thème d’une des chansons qu’ils ont écrites avec le slameur et poète Olivier Campos pendant leurs huit heures d’ateliers d’écritures. « Comment on fait pour draguer ? Il faut commencer par dire bonjour… », débutent les apprentis rappeurs appliqués à la prononciation de chaque mot. « Je les ai entendus discuter à ce propos, ils savent dire les choses directement mais ont la délicatesse et la pudeur de ne pas vouloir froisser la jeune femme à qui ils s’adressent », décrit l’artiste de Cergy-Pontoise, “ spécialisé ” dans ces ateliers d’écritures.
Des adolescents de 15 ans et plus qui ont les mêmes préoccupations que les autres, ou presque. « Ils ont beaucoup de choses à dire, des choses parfois très difficiles, mais ils ont deux choix : en parler et évacuer ou bien oublier pour passer à autre chose », ajoute-t-il.

Une semaine avant le premier concert, c’est l’heure des derniers ajustements à Cangey.
Une semaine avant le premier concert, c’est l’heure des derniers ajustements à Cangey.

« Le passé, c’est différent. J’ai appris beaucoup de choses nouvelles ici », répond Ibrahima qui a choisi la deuxième option. Après tout, « le but, c’est que tout le monde s’amuse », insiste Jonas Muel. Y compris les musiciens, Florent, Jean-Baptiste, Nicolas, Léo, Magalie, Romain, Rémi, Arielle et Antoine, qui ont rejoint le projet pour ses volets social et musical. Quand Thierno révèle les paroles de sa déclaration d’amour à « la femme française », les sourires fusent dans l’assemblée.
Plus frêle que ses coéquipiers, ce rappeur déroule un texte plein de poésie et de profondeur, ponctué de « j’te love » et de « babey ». Un jeune homme « plein de talent, mais il ne faut pas trop le lui dire », indique Olivier Campos. Il a découvert le slam lors de la fête de la musique en balançant ses premiers textes et y a pris goût. « J’ai composé pour l’occasion la musique qui accompagne le texte de Thierno sur son “ frérot ” qu’il a perdu pendant la traversée et plus généralement de ceux qui meurent en passant », précise Jonas Muel.

L’autre composition spécialement écrite pour le projet et pour laquelle les neufs musiciens de Jazz à Tours se donnent à fond, c’est la clôture de ces trente minutes de spectacle. Un zouk qui fait taper du pied, sur lequel les slameurs se transforment en danseurs. Libérés. Avec l’envie de continuer à écrire des chansons et de parler encore mieux le français pour faire tomber les barrières.

> Deux restitutions auront lieu en premières parties du groupe Ultra Light Blazer : Mercredi 14 novembre, à 20 h, à Cangey, salle des fêtes. Vendredi 16 novembre à 20 h, en clôture du festival Émergences au Petit Faucheux. Tarifs : 8 € à 16 €.

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Festival Émergences : un marathon de jazz

Le festival Émergences c’est déjà demain ! Et c’est parti pour huit jours de jazz et de musiques du monde à travers la ville. Jeudi 15 novembre, embarquez aussidans un « barathon » organisé par Noise Gate, association de Jazz à Tours.

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(Photo tmv)

Le festival Émergences, organisé par le Petit Faucheux et Jazz à Tours, donne carte blanche à l’association Noise Gate pour mettre en musique le Barathon. Pouvez-vous vous présenter ?
Noise Gate : Nous sommes l’association des élèves, des anciens élèves, des professeurs et des anciens professeurs de Jazz à Tours. Noise Gate existe depuis une dizaine d’années maintenant. C’est la deuxième année qu’on organise le Barathon, toujours de façon assez autonome. On s’occupe également le reste de l’année de concerts avec les élèves de Jazz à Tours et de soirées avec Le Petit Faucheux comme lors de l’Open Jam. Nous sommes un noyau fixe de six personnes accompagné d’un comité d’administration et de bénévoles.

« Barathon », c’est un mélange entre les mots « bar » et « marathon ». Expliquez-nous le principe ?
C’est un événement qui existe depuis pas mal d’années. Le temps d’une soirée, l’idée est de se balader de bar en bar en centre-ville et d’assister à différents concerts dans des lieux conviviaux. On essaye de changer les partenaires au fil des éditions pour faire découvrir de nouveaux endroits. Ce sont des lieux avec une activité culturelle à l’année.

Quand se déroule-t-il cette année ?
Nous proposons quatre concerts gratuits jeudi 15 novembre, un dans chaque bar, de 18 h à 22 h. On part de la rue du Grand marché et on s’avance en ligne droite vers la rue du Commerce et la rue Colbert. Chaque prestation dure environ 45 minutes pour que le public ait le temps de se déplacer et d’assister, s’il le souhaite, à tous les concerts. Mais certains n’en feront qu’un et resteront boire un verre avec les musiciens, d’autres prendront le convoi en route en passant par hasard devant. L’idée c’est aussi de faire découvrir le jazz et la musique du monde à ceux qui ne viennent pas forcément dans des salles de concerts.

Comment avez-vous préparé cette programmation ?
Ce sont tous des talents locaux, dont au moins un membre fait ou a fait partie de Jazz à Tours comme professeur ou élève. Guillaume Haddad, ancien élève pianiste, connaît bien le vivier musical local et nous a proposé une liste de musiciens jazz et musiques du monde. Nous travaillons sur ce projet depuis un an et demi et nous avons gardé nos coups de cœur dans cette sélection.

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Barathon 2017 (Crédit Coing Tete)
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Tinkty Boom

Pouvez-vous nous décrire les concerts à venir ?
On va monter en intensité dans la soirée, au fil des concerts. On commence à 18 h, par un bar cosy, le Bistro 64, rue du Grand Marché, avec le Duo Garcia. Ce sont deux frères qui s’inspirent des musiques de l’Afghanistan, de la Turquie, du Maroc et de l’Andalousie. Ensuite, direction le Winchester, rue du Commerce, à 19 h, avec Pottok on The Sofa. Là on sera plus sur de la chanson pop, jazz et bossa, à travers trois voix de chanteuses qui interprètent leurs titres en espagnol, anglais et français. Ce sont trois sœurs qui ont baigné dans la musique dès leur plus jeune âge et sont toutes passées par Jazz à Tours. L’une d’elle y est d’ailleurs encore.
On continue à La Réserve, rue Colbert, à 20 h, avec Tinkty Boom. C’est cette fois-ci vraiment jazz, ça swingue comme dans les années 30 et 40. Le trio tient son nom d’une expression du saxophoniste Lester Young qui a inventé ce terme pour caractériser la sobriété, la fluidité et l’efficacité du swing souhaité dans le jeu des batteurs qui l’accompagnent.
Et enfin, à 21 h, on termine au Spot, nouveau bar installé au 124 rue Colbert. On y a invité Troisième démarque. Ce trio, dont deux des membres viennent tout juste de sortir de Jazz à Tours, crée une musique écrite et improvisée aux influences jazz et modernes. Ils s’emparent des sons chauds et veloutés de la « west coast » des années 50 pour dérouler un jazz dans la lignée des trios acoustiques de Jimmy Giuffre.

Qu’est-ce-que l’organisation de ce Barathon apporte à Noise Gate ?
Noise Gate : C’est un moyen d’acquérir des connaissances dans la production, la programmation, l’administratif et la technique. On apprend aussi à aller vers les gens et à communiquer, que ce soit vers des artistes ou des lieux de diffusion. Les élèves bénévoles apprennent par la même occasion ces notions et nous pouvons échanger nos connaissances entre nous, notamment au niveau technique. On essaye d’impacter un maximum les élèves dans l’organisation de ces concerts car ça fait partie de la formation au métier. Noise Gate est un immense réseau, une fourmilière où se rencontrent les élèves et professeurs et où naissent des formations musicales.
Le Petit Faucheux : Cette association connaît bien le réseau de musiciens locaux, avec des groupes que parfois on ne connaît pas car les musiciens sont jeunes. Ils apportent ainsi leurs connaissances et leur sensibilité à ce festival, c’est pour ça qu’on les a choisis.

@ www.festivalemergences.fr

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Des invités de marque au festival

Le jazz va réchauffer l’ambiance à Tours, du 8 au 16 novembre. Cette année, deux événements phares marquent le festival Émergences.

> OSLO
Le premier événement à ne pas manquer se déroule jeudi 8 novembre. C’est le concert de l’Orchestre national de jazz Olivier Benoit. « Après Paris, Berlin et Rome, Oslo est le dernier programme de l’orchestre et il nous a beaucoup plu », révèle le programmateur du Petit Faucheux, Renaud Baillet. « Il y a un côté plus pop, une place plus importante laissée à la voix. Et c’est assez exceptionnel de les voir passer chez nous ! » Une écriture aux confins du jazz, de la musique répétitive, minimaliste et du rock, qui s’inspire de la singularité architecturale de cette capitale du nord de l’Europe, à la fois moderne et traditionnelle.
À 20 h, jeudi 8 novembre, au Petit Faucheux. Tarifs : de 8 € à 16 €

> JAZZ MÉTISSÉ
Second moment fort du festival, la venue de Jowee Omicil, vendredi 9 novembre. « Ce jeune saxophoniste qui monte a vécu à Haïti et au Québec, il a aussi voyagé dans le monde entier et s’est installé en France, énumère Renaud Baillet. Il vient présenter son nouvel album Love Matters! impregné des musiques du monde. » Ce « virtuose » sait jouer de tous les instruments à vent, « c’est spectaculaire » encense le programmateur conquis. Son quartet est composé d’un piano, d’une basse, d’une batterie et de lui, Jowee Omicil, qui joue de tout le reste : selon les morceaux on le retrouve au saxo, à la clarinette, à la flûte, à la trompette ou au chant. Une musique « joyeuse, dansante et populaire ».
À 20 h 30, vendredi 9 novembre à La Pléiade, La Riche. Tarifs : de 8 € à 14 €.

> C’EST GRATUIT !
En dehors du Barathon, deux autres concerts sont proposés aussi gratuitement pendant le festival, l’après-midi du samedi 10 novembre, dans des lieux de concerts originaux. Élodie Pasquier Solo à l’Hôtel Gouin à 16 h, présente des compositions et improvisations à la clarinette. Ensuite, à 17 h 30, le même jour, au HQ, espace de coworking impasse du Palais à Tours, le duo constitué de Laura Perrudin, harpiste et Thibault Florent, guitariste, propose une ambiance rappelant certaines musiques électroniques.

> POUR FINIR EN BEAUTÉ
Ultra Light Blazer clôture la semaine, vendredi 16 novembre. « C’est un mélange entre hip hop et jazz monté par Jonas Muel – saxophoniste et compositeur – et Edash Quata – MC et auteur de textes – », décrit le programmateur. Pour accompagner le flow du rappeur et le saxo, Mathieu Debordes aux claviers, Guillaume Marin à la basse et Julien Serié à la batterie. À 20 h, au Petit Faucheux. Tarifs : de 8 € à 16 €

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Le Temps Machine : « Une saison avec de grosses dates »

Il est le nouveau directeur du Temps Machine depuis la rentrée. Rencontre avec le musicien Odran Trumel, 36 ans, qui, après un passage par Londres et Lisbonne, a atterri à Joué-lès-Tours.

Odran Trumel, nouveau directeur de la salle Le Temps Machine. (Photo tmv)
Odran Trumel, nouveau directeur de la salle Le Temps Machine. (Photo tmv)

Pouvez-vous revenir sur votre parcours ?
Je viens de Touraine, j’ai grandi à Montlouis. Après avoir fait mes études à Rennes, j’ai travaillé pendant 3 ans dans les collectivités territoriales à la mairie de Nanterre et en parallèle, je faisais beaucoup de musique avec le label Another Record. J’ai aussi vécu 4 ans à Londres, où je travaillais à l’Institut français du Royaume-Uni. Donc davantage dans le secteur culturel. Je jouais beaucoup en Angleterre et ça m’a permis de voir comment s’organise le secteur de la musique là-bas, ça aide ! C’est là qu’on voit à quel point l’accueil des musiciens est différent : ça n’est que du business dans ce pays. Ça peut être assez violent, mais au moins tu joues partout. Et jusqu’en 2017, j’ai occupé la fonction de secrétaire général à l’Institut français du Portugal, à Lisbonne.

Quels sont vos projets pour cette saison au Temps Machine ?
Je ne peux pas trop en dévoiler ! (sourire) Là, ce qui arrive, c’est une saison avec de grosses dates : Arthur H, Eddy de Pretto (les deux sont complets – NDLR), Odezenne, Hyphen Hyphen… On a également du plus roots, du cool avec le rocksteady de Toots and the Maytals le 29 septembre, une soirée électro le 3 novembre. On lancera notre saison le 28 septembre avec Léonie Pernet et Tootard : on ouvrira même la salle sur le parvis !

Et pour 2019 ?
De janvier à juin, je peux surtout dire qu’on bossera dur sur nos deux festivals hors les murs : d’abord Allotropiques début février, où l’on va changer les lieux – toujours insolites bien sûr – et continuer notre partenariat avec La Parenthèse à Ballan-Miré. Ensuite, en mars avec le Petit Faucheux, ce sera Superflux ! Et puis évidemment, on pense toujours à Terres du Son. Bref, on ne s’ennuie pas ! (rires)

Vous parliez du Petit Faucheux et de La Parenthèse… Vous êtes toujours dans cette optique de partenariat, non ?
Oui bien sûr. C’est même l’une de nos missions principales : être aux côtés des autres acteurs locaux. On travaille également avec le Petit Faucheux pour le projet « Des étoiles plein les yeux » : on a uni nos compétences pour proposer à des collèges du département différentes activités. Les profs soumettent des idées autour d’un champ artistique et nous, on aide dans l’accompagnement. Une classe avait par exemple pu réaliser la bande-son d’un film d’animation. On est vraiment sur de l’action culturelle, le travail de médiation, avec ce désir de toujours toucher le public jeune.

Vous êtes bien connu des amateurs de musique puisque vous étiez déjà administrateur de l’association l’ASSO qui organise Terres du Son.
Je suis arrivé administrateur de l’ASSO en mai 2017. J’ai candidaté au poste de directeur au Temps Machine, car l’ASSO y était favorable. C’est quelque chose de plus réglementé, puisque la salle est une SMAC, une Scène des musiques actuelles. Il y a donc un texte du ministère de la Culture, puis une annonce nationale et le projet culturel que je devais présenter et défendre a plu. Je suis donc entré en fonction le 1er septembre 2018.

Une des grosses dates : la venue d'Eddy de Pretto.
Une des grosses dates : la venue d’Eddy de Pretto.

Quel est le rôle du directeur du Temps Machine ?
Il faut défendre des valeurs et ancrer la structure sur le territoire. Je m’occupe aussi bien de Terres du Son que du Temps Machine qui a un cahier des charges. Mon travail est de faire coïncider les objectifs de la SMAC et du territoire, on continuera dans la même direction. Au quotidien, cela se traduit par un portage du projet, de voir comment on évolue (programmation, communication, volet social…) et on se fait un devoir d’accompagner la scène locale.

Est-ce vrai que, plus jeune, vous vous êtes fait la main lors de scènes ouvertes à Edimbourg ?
Oui c’est vrai ! C’était de l’open mic : tu grimpes sur scène, chantes deux chansons et hop. Ce qui m’a servi. Car chanter en anglais devant des gens qui parlent anglais… c’est différent hein ! (rires) Ça a modifié mon rapport aux paroles.

Quels sont vos genres musicaux de prédilection ?
Au départ, j’ai commencé par Nirvana… Comme quasiment tout le monde de mon âge et qui travaille dans la musique maintenant ! (rires) J’écoutais aussi beaucoup de pop des sixties, comme les Kinks. Maintenant, c’est varié. J’ai toujours cette attirance pour de la pop qui surprend, aussi bien dans le côté mélodique que dans les sons, certaines choses pointues et expérimentales… Dans le « bizarre », j’ai flashé sur Le Singe Blanc par exemple. Ou encore Snapped Ankles qui est passé à Terres du Son. Des mecs déguisés en arbre ! (rires)

Et quels sont vos coups de cœur pour la saison du Temps Machine ?
Odezenne, déjà. Je suis ravi qu’ils jouent chez nous. Comme j’ai vécu à l’étranger, j’ai loupé plein de groupes que tout le monde a déjà vus ici (rires) ! Sinon il y a aussi Altin Gün, Molly Burch et la soirée Holàlà avec Julian Mayorga, Grabba Grabba Tape et Caliza.

Et l’an prochain, on pense à quoi ?
À Allotropiques et Superflux ! Comme je l’ai dit, ce seront deux grands moments pour nous, début 2019. La réflexion sur Terres du Son a également commencé. Les premières annonces devraient être faites d’ici quelques mois, en décembre. Ce festival, c’est tout un travail : sur la programmation bien sûr, mais aussi l’économie, l’environnement, etc.

Comment percevez-vous la vie culturelle tourangelle ?
Elle est extrêmement riche. Déjà sur le plan musical. Il y a de plus en plus de lieux. Ainsi que davantage d’assos ! Les gens y sont investis et hyper motivés. On a un vivier de groupes intéressants, notamment grâce aux écoles comme Tous en scène et Jazz à Tours.

> Infos sur letempsmachine.com

Concrete Knives : « La musique est devenue notre métier »

Ce n’est pas la cheville fracturée de Nicolas Delahaye, guitariste et chanteur de Concrete Knives, au côté de Morgane Colas, qui a empêché le groupe de monter sur la scène d’Aucard. En 2018, ils reviennent avec Our Hearts et un style toujours reconnaissable. 

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Cinq ans séparent votre premier album du second, pourquoi tant de temps ? 

Nicolas Delahaye. On est très très lent en règle générale. Mais ce n’est pas un défaut en soi. On a la liberté de faire un peu ce qu’on veut sur nos disques. On jette énormément de choses.

Morgane Colas. On ne garde que le meilleur.

N. D. Les gens attendent des choses régulières. Les normes, c’est un album tous les deux ans. Et puis je pense qu’on en avait aussi plein le cul. On a tourné trois ans non-stop. C’était éreintant. 

Il vous fallait prendre du recul. Comment expliquez-vous votre ascension ?

N. D. Avant d’aller jouer aux Trans Musicales, on avait que des démos. Le concert a été super. D’un seul coup, la musique est devenue notre métier. Ça a fait boule de neige. Les gens ont commencé à parler de nous. De fil en aiguille, il y a eu de gros festivals en 2011. On est allé à Montréal et on a rencontré le label anglais. Ça s’est enchaîné tellement vite… On enregistrait, on tournait, on enregistrait, on tournait… Ça a été dur.

Vous n’avez jamais frôlé le burn-out ?

Concrete Knives : Oh si !

M. C. On est tous devenu un peu fou. 

N. D. Ça a laissé des séquelles. 

M. C. La vie de tournée est particulière. Tu n’es jamais chez toi, tu n’as plus trop de repères. A la fin, tu ne sais plus qui tu es. 

Une de vos musiques de votre premier EP a été utilisée dans une publicité. Vous avez fait des morceaux pour le film Les Profs 2. Qu’est-ce que cela vous a apporté ?

M. C. Quand on joue « Brand New Start » en concert, certains reconnaissent. Mais je crois que les gens qui écoutent notre musique sont issus d’une génération qui ne regarde pas beaucoup la télévision. Pour ce qui est de la bande originale du film Les Prof 2, c’était vraiment une expérience à part. Cela nous a permis, pendant ces cinq ans, de se retrouver autour d’un projet sans prise de tête.

N. D. A ce moment-là, on était au cœur de l’écriture et de la composition de l’album qui était très complexe.

M. C. Quand on te commande quelque chose, il y a moins d’enjeux personnels et artistiques. Et puis ça rapporte de l’argent. Cela nous permet d’être producteur de notre musique. L’argent qu’on a récupéré, on l’a gardé pour les projets du groupe. Quand tu es un groupe indépendant, financièrement, la vie de musicien est très difficile. Tu ne vas pas dire non à un contrat qui te permet de continuer de faire de la musique.

Vous avez une puissance musicale mais aussi vocale lorsque tout le groupe se met à chanter. C’est presque un hymne que vous proposez. 

N. D. Ce sont les chansons populaires qu’on reprend dans les stades de foot. Dans notre musique, il y a quelque chose de très direct et spontané. Très peu de mots très peu de choses. Et puis il y a notre énergie qui nous appartient. Les gens le ressentent.

Chanter en anglais s’est tout de suite imposé à vous ? 

N. D. Je ne dis pas que je sais bien écrire en anglais mais une chose est sûre, je ne sais pas écrire en français. Je peux t’écrire trois phrases avec des rimes, mais les mettre en musique, je n’y arriverai pas.

M. C. Je ne suis pas d’accord avec toi, on a fait des choses genre « Anorak »…(rires) Non mais franchement, je suis sure que tu es capable d’écrire en français.

N. D. Ça ne m’intéresse pas. Je pense aussi que c’est par pudeur. C’est facile de se déguiser derrière l’anglais. J’ai vécu à travers le poids du français qui était très important. Dans mon histoire, elle est très forte. Dans ma famille, on fait très peu de fautes d’orthographe. La langue est quelque chose de précieux. C’est une forme de distinction. C’est peut-être pour ça que je n’y touche pas. Peut-être par crainte. Quand on a commencé, on faisait partie de cet élan de groupes européens qui chantaient en anglais. Maintenant, les choses ont changé. Artistiquement, musicalement, les gens se replient sur leur culture. À l’époque c’était différent. Je n’ai pas envie d’être nostalgique ou quoi que ce soit mais on était fier d’être français, de chanter en anglais et de tourner à l’étranger.

Girls in Hawaii : « Nous avons une certaine forme de pudeur »

Après quinze ans d’existence et seulement quatre albums, le groupe belge Girls in Hawaii revient avec Nocturne. On les a rencontrés avant leur passage à Aucard.

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Votre premier album est clairement influencé par plusieurs groupes comme Radiohead ou les Pixies. C’était une manière de se rassurer ? 

Antoine Wielemans. Pas vraiment. Pour nous, c’était un hommage. On écrivait à deux. On avait des influences différentes. Alors ça donne une espèce de salade folle musicale. Sur les albums qui ont suivi, on a fait plus attention. On a développé quelque chose, un truc qui nous est propre.

D’un album à l’autre, on a l’impression de redécouvrir le groupe. Vous mettez du temps entre deux disques. C’est un temps qui vous est nécessaire pour vous réinventer ? 

A.W. Certains remarquent qu’ils sont différents, heureusement. D’autres disent que c’est toujours du Girls in Hawaii. On a toujours mis beaucoup de temps entre nos disques. Les albums représentent des périodes différentes de nos vies. Quand tu passes de 25 ans à 30 ans et de 30 ans à 35 ans, dans la vie, tu vis des choses différentes. Musicalement aussi. C’est aussi l’ambition de ne pas se répéter. Quand tu travailles pendant trois ans sur la réalisation d’un disque, que tu tournes pendant deux ans, tu es un peu gavé. Ce dont tu as le plus envie, c’est de faire quelque chose d’autre. Naturellement, tu essaies de te diriger vers quelque chose que tu n’as pas encore fait.

Avec cet album, on vous sent plus calmes, plus apaisés peut-être ? 

W.Le deuxième album a été compliqué à faire parce que le premier disque avait marché. Vouloir réitérer l’exploit met la pression. Il y a eu de grands moments de tension et de stress. Ces dernières années, on a simplement refusé que la musique puisse être un monde pénible. On avait vraiment souffert de la transformation du monde magique de la musique. Après le décès de Denis [NDLR: Denis Wielemans, batteur du groupe est décédé dans un accident de voiture en 2010], il y a eu une vraie fracture. Il a fallu opérer un vrai recommencement. Il faut se dire que ce n’est que de la musique. Il faut avant tout y trouver du plaisir. Tout le processus s’en ressent.

Dans vos textes, vous abordez rarement les choses de manière frontale. Je pense au morceau «  Blue shape » qui fait référence à Aylan, l’enfant retrouvé mort sur une plage turque. Après toutes ces années Girls in Hawaii reste encore pudique ?

A.W. C’est une caractéristique qui nous décrit bien. Nous avons une certaine forme de pudeur. Souvent, on essaie de planquer le sujet. On a toujours été plus basé sur l’aspect mélodique que sur l’aspect sens profond d’un texte. On ne ressent pas non plus une légitimité à parler de sujets complexes de manière très intelligente. Cela nous influence, ça fait partie du monde dans lequel on vit. On ne peut pas s’empêcher d’écrire là-dessus. Et en même temps, on n’a pas une grande vérité à donner aux gens. Notre façon de la traduire a été de créer un morceau qui va avoir une certaine force musicale, une certaine force dans l’émotion.

La musique vous anime, mais on a également le sentiment que l’art et le visuel ont une grande place dans votre musique. Que ce soit votre pochette de disque ou votre clip sur le morceau « Indifference »…

A.W. Pour nous, ce ne sont pas des sphères séparées. Dès le début, on travaillait avec un ami photographe. Il faisait en permanence partie du processus. Une pochette de disque vraiment très travaillée, ça donne envie aux gens de découvrir notre univers, de le comprendre. C’étaientt presque des œuvres en soi. Cela se prolongeait dans les clips, mais aussi dans les projections de film qu’on faisait pendant nos concerts. Tout était un peu mêlé. À un moment, on est un peu tombé dans les travers. Le visuel prenait trop de place. On se planquait derrière. Beaucoup de personnes nous disaient qu’ils voulaient davantage nous voir en train de jouer. À un moment, on a un peu plus assumé l’idée d’être un vrai groupe de musique.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=_Nngrup5jSc[/youtube]

Stand High Patrol: « L’expérimentation fait partie de notre démarche »

En 2017, Stand High Patrol publiait l’album The Shift, hommage au hip-hop des années 90. Le groupe puise son inspiration partout. Ce mélange des genres provoque un son unique qui leur a permis de s’imposer dans le milieu du dub.

IMG_1733[1]

Vous avez une palette musicale extrêmement large. Ce que vous proposez est un style qui vous est propre ?

Rootystep. C’est ce que nous essayons de faire. Si on nous le dit, on est plutôt content. On s’influence de divers styles musicaux et on en propose quelque chose de différent.

Mac Gyver. Avec Rootystep, on s’est rencontré au lycée. On était tous les deux mélomanes. Le peu que je connaissais du reggae ne m’avait pas emballé. J’étais plus hip-hop et musique électronique. Rootystep m’a fait découvrir le sound system, un autre pan du reggae assez différent des groupes qui jouent sur scène. Après, on écoute de tout. On ne s’arrête jamais d’écouter de la musique. La musique qu’on fait est perpétuellement influencée.

Parmi toutes vos influences, il y a aussi le jazz. Cela a pu en surprendre voire en dérouter plus d’un. Le jazz coïncide avec ton arrivée Merry ? Comment s’est faite cette collaboration ?

Merry. Avec Mac Gyver, on se connaissait depuis quelques années. Au début, les sonorités de Stand High Patrol étaient plus électroniques, dub digital. Puis ils ont commencé à utiliser de plus en plus de samples de batterie jazz. Pour le deuxième album, ils pensaient déjà à faire intervenir un cuivre. Depuis quatre ans, je suis tout le temps avec eux.

M.G. Petit à petit, Pupajim [le chanteur du groupe] a eu un penchant pour le jazz. Écouter du jazz était devenu son obsession. Avant même de penser à Merry, Pupajim voulait déjà que ce deuxième album soit orienté jazz.

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Est-ce qu’on peut dire que vos albums sont des laboratoires dont vous êtes les chimistes ? On a l’impression qu’avec vos sons, vous expérimentez de nouvelles choses ?

M.G. L’expérimentation fait partie de notre démarche, autant dans les choix d’influences que dans l’équipement que dans les choix des morceaux. Les disques qui sortent dans le commerce, tu peux les écouter où tu veux. Mais à côté de ça, on compose des morceaux uniquement faits pour le live. Il y a des morceaux qu’on va jouer qu’une fois, parce qu’on sait qu’il sonnera bien à fort volume et pas forcément sur un disque. C’est une autre manière d’appréhender la musique. On pense surtout au moment où on va le jouer et pas forcément à comment il va être écouté à la longue. Un sound system a sa propre sono. Le matériel s’adapte au fur et à mesure de l’usage. Le son n’est jamais le même. A cause du matos, on est incapable de rejouer deux fois la même chose. Après, c’est aussi comme ça qu’on aime jouer.

Quand on est un sound system, on a l’habitude de jouer plusieurs heures. Ce système de festival où vous avez une heure de show n’est-il pas un peu frustrant ?

R. On ne va pas dire que c’est frustrant, mais différent.

M. Plus le set est cours, plus on le prépare. On aime bien avoir des sets de deux heures voire trois pour pouvoir montrer notre palette musicale.

M.G. C’est dur de faire voyager les gens en une heure mais d’un autre côté, ça nous permet d’aller directement dans des choses plus efficaces. On n’aime pas avoir des sets formatés. A chaque date, le set est différent. On essaie de se surprendre nous même pour essayer de surprendre le public.

R. On essaie toujours de laisser une place à l’improvisation.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=2OTcDQWKGBo[/youtube]

Moaning: « Nous démarrons notre propre culte »

Avec ses influences post-punk, shoegaze et rock indé, le trio californien Moaning signe un premier album réussi. Tmv a pu les rencontrer hier soir, quelques heures avant leur passage sur la scène d’Aucard.

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Moaning a vu le jour il y a trois ans. Auparavant, vous jouiez dans différents groupes. Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Sean Solomon. Avec Pascal, nous nous sommes rencontrés lorsque nous étions ados. Au lycée, nous avons commencé à jouer de la musique ensemble. 

Pascal Stevenson. Dans cette école, nous faisions probablement parti des quelques personnes hors cadre. Nous écoutions de la musique punk, de la musique indépendante. 

S.S. Andrew nous a rejoint plus tard. Nous l’avons croisé sur la scène indé de Los Angeles. Nous avions les mêmes centres d’intérêt, alors nous nous sommes très vite entendus.

Andrew Mackelvie. Je jouais de la batterie dans une église contemporaine.

S.S. L’église nous a réunis (rires) ! Façon de parler… Contrairement à nous, il a eu une éducation religieuse. Plus tu viens d’une famille chrétienne, religieuse, plus tu as envie de te rebeller contre ça. Maintenant nous démarrons notre propre culte. 

Vos paroles sont simples et efficaces. Cela peut parfois contraster avec ta voix un peu sombre. C’est un contraste sur lequel vous jouez ? Vous cherchez à le mettre en avant ? 

S.S. Personnellement, j’ai beaucoup été influencé par un groupe, Microphones, et j’aime les groupes lourds qui ont des paroles douces. C’est compliqué de définir la musique qu’on fait, mais clairement, on joue de ce contraste. 

Et pourquoi prendre Moaning (gémissement) comme nom de groupe ?

Moaning. Ce premier album, c’est surtout le lien entre le plaisir et la souffrance. Comment est-ce que les deux se mélangent ? Nous sommes issus d’une génération où beaucoup de familles ne fonctionnent pas. Des familles sont dissoutes. L’amour peut être mal interprété. Notre nom de scène est venu de l’ambiguïté du terme. Il y a une vraie dualité. On peut gémir de plaisir, mais aussi de souffrance.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=qdNWCgnqeMY[/youtube]


Vous avez fait la première partie du groupe METZ. Comment ça s’est passé ?

M. C’était super. Nous avons fait une tournée de cinq semaines : trois en Europe et deux aux États-Unis. Nous avions déjà fait une tournée avec eux auparavant. Lorsqu’on écoute leur musique, ils ont l’air effrayants, mais en réalité, ce sont de vrais papas. 

Votre premier album, vous l’avez signé dans l’ancien label de Nirvana. Ça ne vous met pas une certaine pression sur les épaules ?

S.S. D’une certaine manière, oui. Après, cela nous donne une certaine légitimité. Et puis cela nous pousse à travailler plus, à être plus sérieux. Nirvana était mon groupe préféré lorsque j’étais enfant. C’est même pour ça que je me suis mis à jouer de la guitare. Maintenant, je me sens épanoui (rires).

Et vos futurs projets ?

M. Nous sommes en train de travailler sur notre prochain album. Ce sera un nouveau concept, un nouveau message. Tout le monde doit se tenir prêt à affronter ça. Il faut que les gens envisagent de rejoindre notre nouveau « mouvement religieux » sur lequel nous donnerons des informations plus tard !

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EZ3kiel présente ses mécaniques poétiques

Dans le cadre de notre dossier sur l’art et la science, zoom sur les mécaniques poétiques d’EZ3Kiel.

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(Photo tmv)

L’odeur de vieux placards se mélange à celle de l’humidité. Yann Nguema, du groupe tourangeau EZ3kiel, a disposé sept modules sonores interactifs à l’allure rétro dans les caves du Château du Plessis.

Leurs noms intriguent : table à courant d’air, machine à tisser musicale, cage de Fa Ré Do… Ces objets qui invitent à la créativité du spectateur sont inspirés de l’album « Naphtaline ». Depuis leur création il y a neuf ans par le musicien et magicien des images, Yann Nguema, ces Machines poétiques ont été exposées au Palais de la découverte à Paris, à l’Exposition universelle de Shangaï mais aussi à plusieurs reprises à Tours.
C’est la dernière fois qu’on pourra jouer avec ces boîtes à musiques, dont la « cyclo-harpe », ancienne machine à coudre qui permet de créer des notes et leurs donner un rythme en actionnant des boutons et un pédalier. Ou encore, au fond de la pièce, une Madone, sculpture sonore qui produit différents sons en fonction de l’endroit où l’on approche sa main.

« Je n’ai pas envie de faire ce qui a déjà été fait musicalement, en image, c’est pareil je ne veux pas faire des choses tournées vers le passé je cherche à innover, c’est un plaisir depuis 25 ans car j’ai affûté mes connaissances et mon savoirfaire », explique l’artiste qui réalise du mapping, dont celui de la cathédrale de Metz cette année.

Côté « musique cinématique électro rock », le groupe prépare depuis deux ans, un album de chansons. Et ça, c’est tout aussi nouveau pour eux.

>PRATIQUE : Jusqu’au 21 juillet au Château du Plessis à La Riche, ouvert du mercredi au vendredi de 14 h à 18 h. Entrée libre. Tél. 02 47 38 29 29.

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(Photo EZ3Kiel)

Let’s dance à Aucard de Tours !

Aucard de Tours revient du 5 au 9 juin à la Gloriette pour sa 33e édition. Le festival le plus « à la cool » de Touraine a de nouveau sorti une programmation des plus éclectiques. Petit aperçu de nos coups de coeur : pièce d’identité s’il vous plaît !

ONYX

Style : Hip hop
C’est qui : Des légendes du hip-hop, rien que ça. Du rap de la East Coast, venu tout droit du Queens. Fondé en 1988, Onyx a tout ravagé en 1993 lors de la sortie de son Bacdafucup (sur le label Def Jam), méga-succès commercial avec passage en boucle sur MTV obligatoire.
La chanson à écouter : « Lighters », un titre récent mais addictif, avec son flow hip hop jouissif trempé dans un esprit punk.

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GIRLS IN HAWAII

Style : Rock / pop
C’est qui : Des Bruxellois à la musique intimiste, mélange de pop, rock, folk et parfois d’électro, le tout mâtiné de mélancolie mais plein de douceur.
La chanson à écouter : « Misses », aussi beau que touchant.
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JOEY LE SOLDAT

Style : Hip hop du Burkina Faso
C’est qui : Fils d’un militant indépendantiste, Joey Le Soldat mélange son rap avec des sonorités world music et chante l’histoire de son pays, le Burkina Faso, à travers des textes engagés.
La chanson à écouter : « Burkin Bâ ». Un rap balaise posé sur des percussions africaines et une ligne de basse lorgnant sur l’électro.
NEWS_AUCARD_JOEYSOLDAT

THÉ VANILLE

Style : Rock acidulé
C’est qui : « Si à 50 ans, on ne connaît pas Thé Vanille, c’est qu’on a raté sa vie. » Si, si, c’est Jacques Séguéla qui l’a dit aux Tourangeaux. Thé Vanille, ce sont des incontournables dans notre contrée. Passés par les Apérocks l’an dernier, ils fouleront cette année la scène d’Aucard. C’est pop, c’est rock, ça fait l’effet d’un bonbon qui picote sous la langue, c’est rafraîchissant. Et en plus, ils sont beaux comme tout, voilà.
La chanson à écouter : « Wrath ». Impossible de ne pas secouer du popotin. D’ailleurs, on vous surveillera pendant leur show à Aucard, attention!
NEWS_AUCARD_THEVANILLE

KING SALAMI & THE CUMBERLAND 3

Style : Rythm ‘n’ blues survolté
C’est qui : La palme du nom le plus étrange de l’affiche (ex aequo avec Angle mort & clignotant). Mais aussi, et surtout, un groupe au groove contagieux, dansant au possible (ça tombe bien, le thème d’Aucard est Let’s dance !), un brûlot de rythm ‘n’ blues foldingue empruntant au punk son énergie et à Screaming Jay Hawkins ses envolées.
La chanson à écouter : « Ma Juju Girl ». Parce que si tu ne te déhanches pas sur ce titre, c’est que tu n’es pas normal (ou que tu es un homme-tronc et dans ce cas, tmv te pardonne).
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LES $HERIFF

Style : Punk
C’est qui : L’un des fondateurs de la scène punk rock française, tout simplement. Les Montpelliérains ont souvent été comparés aux Ramones et à raison : quelques accords, des chansons faciles à retenir et une propension à jouer vite et fort. Du punk, quoi.
La chanson à écouter : « Non, non, non ». Une minute 38 au compteur, joué les deux doigts dans la prise. Attention aux pogos.
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TALIB KWELI

Style : Rap de légende (oui, aussi)
C’est qui : Une des figures du rap US de la fin des années 90, un des musiciens les plus importants du hip hop underground. On se doute donc que l’orga d’Aucard a dû frétiller tel un petit poisson en attirant Talib Kweli dans ses filets.
La chanson à écouter : « Human Mic ». Le flow de l’artiste se marie à merveille aux violons qui enveloppent ce morceau pour le faire partir loin, très loin.
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ECCA VANDAL

Style : Alors là…
C’est qui : Aucard décrit cette Australo- Sud Africaine comme « une énigme mystérieuse et fascinante ». Son style ? Zéro limite, aucune barrière. Ecca Vandal mélange toutes ses influences, allant de l’urban punk au rap/RnB, pour les digérer à merveille et accoucher d’une mixture indéfinissable mais qui rend accro.
La chanson à écouter : « Broke Days, Party Nights ». La définition même de l’énergie.
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Mais aussi

Triggerfinger, Stand High Patrol Dj set, Concrete Knives, Ann Clue, Sopico, Contrefaçon, It It Anita, Bhale Bacce Crew ft Marina P, Équipe de Foot, Frankie & The Witch Fingers, JVSSVD, Moodoïd, Spoek Mathambo, Golden Down Arkestra, Kiddy Smile, 10LEC6, Moaning, Weird Omen, YachtClub, The Scaners, Angle Mort et Clignotant, Mathem & Tricks…

PRATIQUE
> Du 5 au 9 juin, Parc de la Gloriette à Tours. Préventes : Pass 1 jour : 10 € ; pass 5 jours : 30 € (25 € en PCE). Sur place : 15 € pour le pass 1 jour et pass 5 jours à 40 € (ou 30 € en PCE).
> Infos sur radiobeton.com/aucard ou sur Facebook.com/aucard.de.tours
> Bus retour Fil Bleu : arrêt spécial Aucard à 0 h 30, 1 h, 1 h 30, 2 h et 2 h 30.

A 19 ans, elle monte sa comédie musicale sur Peter Pan

Elle n’a même pas 20 ans mais monte déjà une comédie musicale toute seule, de A à Z. La jeune Tourangelle Florence Maury présentera son spectacle Neverland, l’opéra rock en juin. Une relecture du mythe de Peter Pan !

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Florence Maury a 19 ans. Des projets plein la tête et la musique dans la peau. Un côté rêveur, aussi. Ce n’est donc peut-être pas un hasard si la jeune Tourangelle a décidé de reprendre l’histoire de Peter Pan à sa sauce en se lançant dans un projet titanesque : monter sa propre comédie musicale intitulée Neverland, l’opéra rock.

morgane role de Wendy« J’ai écrit ma première chanson sur ce thème il y a 4 ans, retrace Florence, rencontrée autour d’un café noisette. Je n’ai pas vu le dessin-animé Disney, mais j’aimais le côté féerique du conte, son univers me fascine. Alors je me suis simplement dit : tiens, et si je faisais une comédie musicale ? »
Son large sourire barre son visage poupin. Pour raconter son projet, Florence est accompagnée d’Audrey, une des danseuses et comédiennes à l’affiche de Neverland, et de Sarah Maury, sa maman visiblement fière d’elle, qui l’épaule depuis les débuts et l’aide. « Et qui ramène les pizzas pendant les répet’ ! », s’amusent les filles.

Florence a tout fait de A à Z. C’est une autodidacte. « Je connais les codes de la comédie musicale. J’ai donc rédigé dans mon coin les dialogues, les chansons, imaginé les décors et les costumes, etc. », raconte-t-elle. « Et elle était si jeune quand tout a commencé », souligne sa mère. Il faut dire que Florence est tombée dans la marmite toute petite : une famille de musiciens – « on baigne dans le son et lumières depuis 25 ans », dit sa maman – , fille d’une costumière et d’un compositeur, elle a fait ses premières auditions pour la Tosca à l’Opéra de Tours à l’âge de 8 ans. Sélectionnée parmi 180 personnes, elle avait alors effectué « cinq représentations et joué avec des pros ».
Celle qui a multiplié les figurations dans La Scénoféerie de Semblançay depuis son enfance est désormais en fac de musicologie à Tours, après avoir fait un tour au lycée avec option théâtre. De quoi avoir quelques cordes à son arc pour sa comédie musicale…

PROUVER QUE LES JEUNES BOUGENT

Il en a fallu, des heures de travail, pour y parvenir. Accompagnée par Nicolas Bouleux, chorégraphe, et Sophie Bercier à la mise en scène, Florence a vraiment tenu à modifier l’esprit de l’histoire de Peter Pan. Changer le point de vue, comme elle aime à dire. Ici, ce sont les pirates qui sauveront les enfants.
Les gentils deviennent les méchants ; les méchants deviennent les gentils… Florence exhibe alors un épais classeur : elle nous montre le script, les paroles des chansons, les déplacements à penser sur scène. Minutie et ordre. « Même si tout le monde est bénévole dans la troupe, on veut vraiment être pros le 30 juin, lors de notre représentation à La Pléiade. » Surtout que la fine équipe a récolté de très bons retours, le 29 mars, lors d’une session de rodage salle Thélème. Le show n’était pas encore fignolé, mais c’était une première devant un public. Bien différent des répétitions trois fois par semaine dans leur local à Grandmont depuis septembre.
« La salle était vraiment surprise. Ça nous a motivés et ça aide évidemment à avancer », assure Audrey.affiche réseaux

Une stimulation bienvenue pour la jeune troupe de 20 personnes. Parce que leur âge (de 18 à 25 ans), sans être un frein, est parfois source de doutes : « C’est aussi l’objectif de cette comédie musicale : on aimerait montrer que les jeunes peuvent faire des choses très belles quand on leur fait confiance. Ils peuvent se bouger pour réussir ! », s’enthousiasme Florence.
Visiblement, elle n’est pas la seule à le penser. Le projet, porté par la jeune femme avec la bénédiction de sa famille, a été présenté à l’association Au Suivant de La Riche qui a été « scotché ». Résultat ? Au Suivant a accepté de le produire.

Florence met également toutes les chances de son côté. Un album de la comédie musicale devrait sortir dans la foulée. Et pour la représentation physique de Neverland fin juin, elle a envoyé des invitations à foison, même du côté de la capitale et d’émissions comme The Voice. Du culot, comme elle dit, mais qu’elle assume, car « ça ne coûte rien d’essayer. Et puis, pour une fois, pourquoi ce ne serait pas une comédie musicale qui part de province vers Paris ? », s’interroge Florence. C’est donc la dernière ligne droite pour Neverland, l’opéra rock.

La pression monte. Le 30 juin, jour-J, approche à grands pas. Florence, Audrey, Clémence, Adrien, Théo et les autres fouleront les planches et présenteront leur comédie musicale, leur « gros challenge ». Un show de deux heures avec entracte qu’ils espèrent bien présenter à d’autres reprises. « Ce serait vraiment dommage d’avoir autant travaillé pour ne faire qu’une représentation. Le but est de faire plusieurs dates ! ». Les places partent d’ailleurs rapidement (pensez donc à réserver…).
De quoi ravir Florence… qui n’est toutefois pas prête de se reposer sur ses lauriers. L’histoire de l’Étoile bleue, cette ancienne maison close tourangelle abritant maintenant la Jeune chambre économique, lui a donné des idées. La preuve : elle est déjà en train de plancher sur un nouveau scénario autour du sujet.

> Neverland l’opéra rock : samedi 30 juin à 20 h 30, à La Pléiade de La Riche. Tarifs : 6 € (réduit) ou 8 € (plein). Résas sur helloasso.com/associations/au-suivant/evenements/neverland-l-opera-rock
> facebook.com/CieNeverland

→ALLER PLUS LOIN :
PETER PAN AU FÉMININ

Florence Maury, qui prendra le rôle de Clochette, raconte : « Il nous fallait un Peter Pan évidemment. Mais peu de garçons ont postulé. Lors d’une audition, une comédienne, Clémence Mauve, avait vraiment un physique, un bagout, une façon de parler. Ça nous a interpellés. Clémence a donc pris quelques cours de chant supplémentaires pour prendre le rôle. Eh oui, Peter Pan est une fille ! (rires) »

Jekyll Wood : 1er album pour l’homme-orchestre tourangeau

Il est un groupe à lui tout seul, un homme orchestre « new generation ». Le Tourangeau Jekyll Wood sortira enfin, le 27 avril, son premier album tant attendu. Rencontre avec un musicien multifonctions.

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Cela fait un bout de temps que vous existez sur la scène tourangelle. Comment votre aventure dans la musique a débuté ?
Tout a commencé en 2012. Au début du projet Jekyll Wood, je ne connaissais pas grand monde sur Tours (il est arrivé à Tours il y a 8 ans – NDLR). Mais je voulais à tout prix être sur scène. Je me suis donc entouré d’une loop station, un appareil permettant d’enregistrer des boucles musicales et donner l’impression d’être plusieurs musiciens. En 2-3 mois, j’avais réalisé un set complet. Puis j’ai été aidé par le Coup de boost de Tous en scène, le coup de coeur de Terres du Son, la rencontre avec Nico, mon ingénieur du son. J’ai ainsi pu enregistrer un EP et monter mon label Time is out pour être indépendant.

Comment expliquer votre succès ?
Parce que je suis extrêmement sympathique ! (rires) Non plus sérieusement, il y a plusieurs paramètres : le fait de jouer en solo, ma loop station, le côté performance… Ma musique est assez pop et « easy-listening ». En plus de ça, j’ai fait beaucoup de concerts. Plus de 200…

Le côté débrouille et homme orchestre, ça vient d’où ? De l’enfance ?
Oui, je pense. Je suis enfant unique. Gamin, je faisais beaucoup de choses tout seul. J’étais fan de Mc Gyver, je construisais des trucs. Quand je compose maintenant, je fais ça dans mon coin. Il y a beaucoup de mon enfance dans tout ça. J’ai commencé la guitare grâce à mon père. À 4 ans, j’étais déjà sur scène avec lui. Il aura fallu 5 ans pour accoucher de ce premier album, Who you are.

Pourquoi tant de temps ?
Le temps de me trouver… Je suis perfectionniste et Nico également, alors bon… (rires) Qui plus est, j’ai joué en trio il y a 2-3 ans, c’était une période floue suite à quoi je me suis recentré sur le solo. Je travaille aussi à mi-temps à côté et l’enregistrement a duré un an. Ça a donc été long.

Pour vous aider dans tout ça et cet album, vous avez lancé une campagne Ulule qui a cartonné puisque sur les 3 000 € demandés, vous en avez récolté plus de 5 000 à cette heure (l’interview a été réalisée le 10 avril-NDLR). Une surprise ?
On espérait atteindre l’objectif bien sûr, mais c’est allé tellement vite ! (sourires) Ça nous a motivés pour la suite et ça va aider pour la fabrication, la diffusion… Espérons que ça continue, il nous reste quelques jours !

Comment décririez-vous ce disque ? UNE_JEKYLL 2
Je voulais quelque chose de dynamique, de rock, pop, moderne mais éclectique. Je… Rah, je ne sais pas, en fait c’est dur ! (rires) Il y a des sonorités vintage, c’est parfois pêchu, parfois posé. Mais la base, c’est pop-rock-électro. Je m’inspire de mes propres réflexions, des Red Hot Chili Peppers, Muse, Hocus Pocus, de la folk, je transforme tout pour en faire du Jekyll Wood !

J’y ai perçu un esprit blues. Ce n’est pas perceptible musicalement, mais plutôt dans le feeling…
(enthousiaste) Mais carrément ! C’est une musique qui m’a tellement influencé, ça m’a bercé toute ma jeunesse ! Oh la la, les Blues Brothers, par exemple… Ce n’est effectivement pas perceptible, mais l’esprit est là.

On parlait de groupes tout à l’heure… Justement, les sonorités anglo-saxonnes de cet album sont vraiment réussies, tant musicalement qu’au niveau des paroles : vous avez un bon accent anglais. Ce qui n’est pas toujours le cas avec les artistes français…
Alors ça, c’est drôle, car une amie d’amie a dit hier que mon accent était vraiment limite ! (rires) Bon, ça concernait un vieux morceau, pas le nouvel album. Bref… j’ai beaucoup écouté de musique anglo-saxonne, oui. Encore aujourd’hui, je ne fais quasiment que ça, j’y suis sensible. Alors je travaille continuellement dessus. Dans la musique, l’accent anglais passe plus facilement. Mais un jour, j’aimerais composer quelque chose en français. C’est une jolie langue et je pourrais mettre en avant les paroles.

Votre plaisir musical du moment, c’est quoi ?
J’écoute beaucoup de choses. Question difficile… Je dirais Local Natives. C’est assez pop indé, j’aime beaucoup. J’adore General Elektriks, je m’en veux de les avoir loupés au Temps Machine il y a peu ! Du côté de la scène tourangelle, il y a deux groupes que j’aime particulièrement : LVOE et Thé Vanille. J’aimerais les voir en concert.

Il y a l’album, certes… Mais l’actu au niveau des concerts, c’est quoi ?
Il y aura notamment une date locale au Temps Machine, le 1er juin, ce qui va être génial. Il y aura aussi un passage au Printemps de Bourges le 27 avril, un showcase le 18 mai au Cultura de Tours…

Vous avez réécouté l’album depuis son enregistrement ou maintenant, c’est : on le met de côté et repos ?
Alors je ne l’ai pas réécouté depuis le mastering, il y a un mois ! Et puis depuis peu… eh bien, j’ai le CD promo dans ma voiture. Et il me plaît plutôt pas mal ! (rires).

Propos recueillis par Aurélien Germain

CHRONIQUE

PAUSE_ECRANS_CDJEKYLL WOOD – WHO YOU ARE
Il aura fallu patienter cinq longues années pour goûter enfin à ce premier album de Jekyll Wood. Connu pour ses prestations scéniques béton (alors que monsieur est seul sur les planches), le Tourangeau propose ici 12 titres qu’il a écrits, composés et interprétés seul. Très musical dans ses arrangements (beat box, clavier, harmonica, guitares et un gros travail sur les voix) et accessible, Who You Are mélange ses accents rock et électro à une dose de pop et de folk.

Quant aux couches de guitare, instrument de prédilection de Jekyll Wood, elles alternent savamment entre les rythmiques dansantes et sautillantes (l’excellent « Dance Again ») et les instants plus doux, conférant parfois à l’ensemble un côté mélancolique intéressant.

> Sortie le 27 avril.

A.G.

Omar Sosa, Cubain du monde

Jeudi 12 avril, c’est une star de la musique afro-cubaine qui débarque à Tours pour un concert à la salle Thélème organisé par Le Petit Faucheux. Entre deux avions, le pianiste Omar Sosa a accepté de répondre aux questions de Francis Genest, musicien lui-aussi, Tourangeau et spécialiste de la musique cubaine. Echanges croisés.

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Depuis son premier album, « Free Roots » sorti en 1997, Omar Sosa n’a cessé de surprendre par son inventivité, à l’image des multiples facettes de son univers musical : jazz, musique classique, musiques cubaines, hip-hop… le tout sans ostentation et avec, encore et toujours, l’Afrique et l’humanisme en toile de fond. Diplômé de l’Institut Supérieur des Arts de La Havane, il saupoudre ses compositions et improvisations de citations subtilement effleurées, saluant au passage Debussy, Thelonious Monk, ou différents pans de sa culture cubaine. Pratiquant de la santería afro-cubaine il est fils d’Obatala, divinité symbole de sagesse et de pureté qui nettoie les chemins de la vie avec une queue de cheval. C’est sa deuxième visite à Tours.

Omar, comment s’est passée cette tournée américaine avec le joueur de kora sénégalais Seckou Keita et le percussionniste vénézuélien Gustavo Ovalles ?
Génial ! Je suis amoureux de ce projet, c’est incroyable de voir les réactions du public à cette musique du monde, partout où on l’a jouée. Cette création ne se nomme pas « Transparent Water » par hasard, c’est une musique plutôt contemplative, en connexion avec la nature, la simplicité de la vie, le partage… Qu’y a-t-il de plus important que l’eau ? L’eau est un problème pour une grande partie de l’humanité et, symboliquement, le fait qu’elle soit transparente signifie qu’on peut la boire, c’est vital !

Parle-nous de la formation « Cuarteto Afro-Cubano » avec laquelle tu vas jouer à la salle Thélème… NEWS_SOSA 03
C’est une rencontre musicale et humaine très importante, avec encore une fois les connexions entre Cuba et l’Afrique : des musiciens de Camaguey, la ville cubaine où je suis né, et un bassiste du Mozambique. Comme un groupe de frères qui mettent leur talent au service de mes compositions, le rêve ! L’intitulé du groupe révèle une partie de ce que vous allez entendre, un jazz avec beaucoup de références à la musique afro-cubaine !

Cette quête de tes racines africaines semble vraiment être au centre de ta démarche musicale…
C’est fondamental ! L’afro-cubanité est la base de toute mon inspiration, un moyen de chercher la lumière, la paix, de mettre de l’harmonie et de la sincérité quelque soit la musique jouée.

Tu es fils d’Obatala dans la santería afro-cubaine, quelle est l’importance de cette spiritualité dans ta vie, dans ta musique ?
Obatala est le symbole de la pureté, et la mission de l’artiste est de traduire ce message de paix, de démontrer que l’unité est possible : c’est la politique qui amène les conflits ! La spiritualité n’est pas une question de religion, tout le monde peut la percevoir, elle est partout autour de nous : le feu, l’air, l’eau, les oiseaux, la nature. L’art doit servir cette conscience, aider à faire le tri entre les énergies positives et négatives.

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Retournes-tu jouer à Cuba de temps en temps ?
Non , malheureusement, il y a bien longtemps que je n’y suis pas allé, je n’ai pas de soutien pour aller jouer là-bas. Je te parlais tout à l’heure de la politique, du pouvoir, qui créent des problèmes et vont à l’encontre de la fraternité… Et les conséquences sont les problèmes actuels de racisme, de sensationnalisme ! Je vis entre les États-Unis et la Catalogne, il n’y a qu’à voir les indépendantistes catalans : dès qu’on pense différemment on se fait traiter de fasciste !

Tu as une formation de percussionniste, continues-tu à travailler ce domaine ?
Pas vraiment, je joue de temps en temps du vibraphone ou du marimba mais pas de percussions traditionnelles comme les tambours batá afro-cubains. Le piano est ma vie ! Tu as beaucoup joué avec Anga Diaz, incroyable percussionniste cubain décédé en 2006 à l’age de 46 ans.

Écoutes-tu la musique de ses filles qui font une belle carrière avec le duo Ibeyi ?
Oui bien sûr, elles ont hérité de la force de leur mère et de l’esprit de leur père… Leur chemin sera magnifique si elles parviennent à rester humbles, et pourquoi ne pas jouer ensemble un jour ?

FRANCIS GENEST, CUBAIN DE TOURS

Francis est musicien, percussionniste spécialisé dans la musique latine et le jazz. Une adolescence en Polynésie, une grand-mère uruguayenne et un goût plus que prononcé pour les voyages, il n’en fallait pas plus pour qu’il se retrouve à Cuba, dans les meilleures familles de Son pour apprendre tous les secrets de cette musique ensoleillée. Aujourd’hui, il trimballe par monts et par vaux le son de la Havane dans la plus pure tradition du genre avec sa formation, le Trio Canto. Francis a rencontré Omar Sosa à la fin des années 90, lors du premier passage du pianiste à Tours, à l’initiative, déjà, du Petit Faucheux. « On m’avait demandé de faire l’interprète, comme je le fais souvent avec les musiciens cubains qui viennent en Touraine. Finalement, Omar, ses musiciens et l’équipe du Petit Faucheux, tout le monde était venu manger chez moi. On avait le boeuf, la rumba cubaine. C’était vraiment très sympa », se souvient- il.

>>Ses prochaines dates : 20 avril, au Grand Café, à Ecueillé (36), avec Trio Canto / 13 mai, à Semblançay, avec la Comparsita (groupe de carnaval cubain) / 21 juin, à Vouvray dans le cadre du festival ARTeCISSE, en duo avec Christelle Grôjean / 23 juin, à Azay-sur-Cher, avec le Trio Canto.

Le Bistrot d’Odile : piano, musique et bons plats

Ouvert en février 2018, Le Bistrot d’Odile propose une sympathique carte des « recettes oubliées » et n’oublie pas de parsemer le tout de… musique !

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On appelle ça un endroit chaleureux… Le maîtremot au Bistrot d’Odile, c’est convivialité. Pour s’en convaincre, il suffit de venir le vendredi ou le samedi soir. C’est là qu’Odile, la maîtresse des lieux et chanteuse, se rappelle ses premières amours en jouant du piano en plein resto. « Pour l’ambiance et pour que les gens se mettent à chanter », sourit-elle. Partitions et livrets de chants sont d’ailleurs disposés à côté du comptoir.
De la musique pour remplir les oreilles, pendant que les chouettes assiettes rempliront l’estomac.

Ici, c’est cuisine tradi au menu, avec un excellent rapport qualité-prix. Odile a concocté une jolie carte, où les « recettes oubliées » sont à l’honneur. Du gratin d’andouillette au Vouvray au tartare de daurade à la grenade, en passant par l’oeuf meurette ou le mythique Paris-Brest.
À tmv, on avait lu que le chef de l’établissement, le Tourangeau Benoît Sanchez, était un passionné de la création de burgers. Alors, va pour Le Roi Rose, un burger avec porc confit 6 heures dans la bière, cheddar, confit d’échalotes et une délicieuse sauce barbecue maison qui assaisonne le tout. Une création aussi originale que savoureuse, faite maison comme le pain buns et les frites qui l’accompagnent.
Le plat, copieux (la taille du burger est impressionnante !), était accompagné d’un verre de chinon (la carte est exclusivement composée de vins de Loire).

On ressort avec l’impression d’avoir mangé entouré d’amis comme à la maison (en mieux !)… et en jetant un dernier coup d’oeil au piano qui nous attend un de ces soirs. Histoire de pousser la chansonnette pour digérer.

> Le Bistrot d’Odile, 64 rue Colbert. Ouvert du mardi au samedi midi. Et le vendredi et samedi soir. Contact : 02 47 39 13 96 ou sur Facebook.

> Formule du midi à 15 €, plat du jour 9,50 €. À la carte, 5,20 € l’entrée ; de 10 à 12,50 € pour les plats.

Chroniques culture #53

Amoureux de metal de tout poil, unissez-vous : les Tourangeaux de Beyond the Styx sortent leur album qui va détruire quelques cervicales. Retrouvez aussi nos chroniques du DVD de Logan Lucky, de la BD, mais aussi une formation musicale prometteuse avec ShÄElin.

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LOGAN LUCKY
Ocean’s Eleven à la sauce redneck… C’est un peu ça, Logan Lucky. La dernière offrande de Soderbergh posait sa caméra dans l’Amérique profonde et mélangeait film de casse et comédie noire. Un braquage commis par deux frérots pas malins et à qui la vie n’a pas fait de cadeau ? L’influence des frères Coen est prégnante. Il y a du burlesque, du réalisme, du cartoonesque dans Logan Lucky. Et Soderbergh balance des pépites côté distribution : duo efficace Channing Tatum / Adam Driver, un Daniel Craig à contre-emploi et une Riley Keough solaire. Tout y est pour embarquer dans une aventure un poil foldingue mais singulière. Sa sortie Blu-ray permettra aux curieux de se délecter d’entretiens avec le casting et le réalisateur, mais aussi de scènes coupées.
A.G.

LE CD
BEYOND THE STYX – STIIGMA PAUSE_ECRANS_CD
– « Mamaaan ? Je peux aller au concert de Beyond the styx, le 23 février au Temps Machine ?
– Je ne sais pas, Jean-Eudes. Tu sais, la musique violente, tout ça… C’est dangereux.
– Allez, steuplaît. C’est leur release-party. Ils sortent leur nouvel album, Stiigma. Ça tabasse !
– Dis-donc, Jean-Eudes, ton langage ! Allez, j’accepte… Mais à une condition : n’oublie pas ton protège-dents. »
Et c’est ainsi que Jean-Eudes découvrit Stiigma, dernière offrande des Tourangeaux de Beyond the styx (BTSYX), perdant alors sa mâchoire avec cet uppercut. Car Stiigma est définitivement un album coup-de-poing. Ici, zéro temps mort. Le hardcore de BTSYX est brutal. Il frappe. Agressivité et puissance sont les maîtres-mots. Doté de riffs pachydermiques à la précision chirurgicale, BTSYX ne s’interdit pourtant pas quelques envolées mélodiques ou des incartades thrash metal (la cavalcade de « Danse Macabre »). Stiigma est impressionnant de maîtrise et se voit capable de rivaliser avec les grands noms du hardcore (merci d’ailleurs au mur du son concocté par David Potvin). Ajoutez à ça un artwork somptueux signé Ammo et vous obtenez un disque à ranger dans sa discographie, rubrique metal-qui-déchausse-les- dents-de-Jean-Eudes.
A.G.
> Sortie de l’album le 23 février chez Klonosphere.
> Concert Beyond the Styx + Holding Sand le 23 février au Temps Machine.

LE CHIFFRE
300
En millions de dollars, le contrat qu’a signé Netflix pour s’offrir les services de Ryan Murphy, le créateur de Nip/Tuck et American Horror Story.

PAUSE_ECRANS_BDLES BDs
PSYCHÉ !?
Si on a salué le retour du psychédélisme en musique ces dernières années, il semblerait que la BD s’y soit mise également. Témoin, ce magnifique Essence (éditions Futuropolis) signé Benjamin Flao au dessin et Fred Bernard au scénario, qui nous emmène au volant d’une Ford Mustang dans un voyage onirique et mystérieux. Soulignée par des couleurs complètement démentes, cette quête improbable et très poétique est un petit chef d’oeuvre de récit que l’on verrait bien adapté par Terry Gillian.
Moins fou mais plus sensuel, The Dream (éditions Dupuis) lorgne lui sur un monde de fantasmes, le récit se passant dans les bas fonds des cabarets de Broadway. Dans un récit choc de Jean Dufaux, doté d’un côté noir, où érotisme et recherche de célébrité s’entremêlent, les images de Guillem March, dessinateur surdoué, sont à couper le souffle. Véritable révélation avec sa reprise de Cat Woman, il donne là libre court à un dessin totalement fou, sulfureux et démentiel qui vous happe dès les premières cases pour ne plus vous lâcher. Psyché on vous disait !
Hervé Bourit

LA DÉCOUVERTE MUSICALE
SHÄELIN  PAUSE_ECRANS_ZIK
Leur premier (et excellent) single Miracles faisait déjà preuve d’une maturité surprenante. Avec leur deuxième, Power of love, les ShÄElin font couple double et montrent de nouveau leur savoir en la matière. C’est-à-dire en proposant un mélange hybride entre neo-soul, RnB, le tout saupoudré de touches gospel et hip-hop. Ce « crew » tourangeau centralise donc ses influences pour accoucher d’une musique pleine d’énergie, où les voix de velours se mêlent aux rythmiques sensuelles et chaleureuses, voire mystiques. Leur premier EP The Anja est en préparation. Autant dire qu’on a hâte d’écouter le résultat : ShÄElin est une formation bien prometteuse.
A.G.
>facebook.com/shaelincrew

Asaf Avidan : La maladie d’amour

Asaf Avidan sera en concert le 1er avril à Tours. Tmv a interviewé le chanteur à la voix si singulière. Pour parler de sa tournée solo, mais surtout de son inspiration première : l’amour. Enfin plutôt les chagrins d’amour. Bonne Saint-Valentin !

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Asaf Avidan (Crédit Ojoz)

Le téléphone crachote une chanson de Britney Spears en guise d’attente. Le « hey, it’s Britney, bitch » est rapidement coupé par la voix douce et apaisante d’Asaf Avidan lorsqu’il décroche. Dans quelques mois, il reviendra en Touraine. « Je suis déjà venu à Tours. Je dois avouer que je ne me souviens pas forcément de toutes les villes, car j’enchaîne cent concerts par an. Mais c’est toujours un plaisir d’être en France. »
Paris lui donne d’ailleurs « de l’énergie » quand il écrit. C’est là qu’il a en partie composé The Study on falling, son dernier album solo, d’une pureté cristalline, quasi minimaliste, sur lequel sa voix androgyne enveloppe ses tourments amoureux.

Car l’homme est aussi écorché que sa voix. Alors Asaf a-t-il peur de l’amour ? Il hésite : « Vous savez, la première fois qu’on nous brise le cœur, on se dit qu’on n’aimera plus jamais. Il y a cette douleur dans la poitrine. Et on retombe amoureux et le coeur se déchire davantage. Et ça se répète, encore et encore. Je ne suis plus tout jeune, j’ai bientôt 38 ans. On m’a brisé le cœur tellement de fois. Alors oui, je suis effrayé par l’amour. Mais tout n’est pas forcément noir ou blanc », relativise le chanteur.
« Je ne crois en rien. Ni en l’Humain, ni en Dieu, ni au capitalisme, ni quoique ce soit. Mais je dois croire à l’amour. Sinon je suis foutu. »

Finalement, ce sentiment n’est-il pas qu’une simple question d’ego ? Le musicien acquiesce. Concède que la question est toutefois « difficile ». Puis rebondit sur le titre de son album : « Avec l’amour, il y a cette idée de chute sans fin. On essaye alors de s’accrocher à n’importe quoi. » L’amour, inséparable de la douleur. L’un ne peut vivre sans l’autre. « La douleur fait partie intégrante du processus. On essaye d’éliminer ça, mais c’est futile. Il ne faut pas la repousser. La souffrance est fondamentale. »

UNE CHUTE SANS FIN

Asaf Avidan (Crédit Ojoz)
Asaf Avidan (Crédit Ojoz)

Pour autant, dur dur de donner des conseils aux déçu(e)s de Cupidon. Tout juste Asaf recommande-t-il « d’essayer d’y voir le positif, sans se concentrer uniquement sur le négatif ». L’homme préfère s’exprimer par la musique, parler de soi et de ses chagrins dans des chansons au titre révélateur comme My Old Pain ou Good Girls are falling apart. Un disque « infiniment personnel », comme il le décrit.
Des paroles délicates pour une plaie ouverte. « C’est toujours douloureux à chanter en concert », admet-il.

Une sorte de thérapie pour celui qui a été touché par le cancer à 21 ans et par « cette horrible chimio ». Du personnel, encore et toujours. « Sur Different Pulses, je chantais déjà : “ Ma vie est comme une blessure que je gratte, pour pouvoir saigner ” ». Des lésions que ses chansons finiront toujours par panser.

Par Aurélien Germain

> Asaf Avidan, le 1er avril au Vinci, à Tours. De 40 à 67 €.

A écouter, My Old Pain :
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=BW8WmZa3NSI[/youtube]

« Allotropiques est un festival mutant ! »

Jusqu’au 4 février, la deuxième édition du festival Allotropiques se tient dans des lieux inattendus de l’agglo. Des concerts à la Piscine du lac, à la bibliothèque ou encore au Point Haut sont au programme. Marie-Line Calvo, programmatrice enthousiaste du Temps Machine et de Terres du Son, nous en dit plus.

Capdeeture

Quel bilan tirez-vous de la première édition d’Allotropiques, un festival organisé par le Temps Machine ?
Tout s’est fait plutôt rapidement, mais nous sommes satisfaits de la fréquentation. Il y a eu plus de mille personnes sur les deux jours, entre les concerts et les ateliers. Le public a lui aussi été content et surpris de tous ces lieux investis, comme à Mame par exemple. Mais c’était assez difficile pour les spectateurs, puisque plusieurs artistes jouaient en simultané. Cette année, c’est différent, la programmation est plus étalée.

CaptrrureAllotropiques investit des lieux atypiques et inattendus. Pourquoi ?
C’est un festival porté par le Temps Machine qui souhaite s’étendre dans l’agglo et s’implanter. Donc jouer dans différents lieux – un peu partout et pas que sur Tours – est intéressant. D’année en année, nous souhaitons avoir plus de partenaires. C’est un festival mutant qui prend plusieurs formes. Ainsi, les festivaliers connaissent une expérience unique. Allotropiques est un autre terrain de jeu, ce ne sera jamais de la routine. On surprend le public !

C’est un festival encore en rodage ?
Oui, mais on veut vraiment s’implanter. L’important est que les gens viennent, s’éclatent et vivent une expérience.

A-t-il été difficile d’obtenir certains lieux ?
Je pense par exemple à l’Hôtel Goüin ou la Piscine du lac… Bizarrement, cela a été très rapide avec la piscine. Ils étaient enchantés ! Ils sont séduits par l’idée de croiser différents publics. Certains nageront et verront un concert ! Un concert en maillot en fait… (rires) Cela a été assez « sport » à boucler, mais quel soulagement et quel bonheur d’avoir pu investir le maximum d’espaces.

Cela ne risque pas d’être trop difficile pour l’acoustique et les résonances à la piscine ?
Non, ça ira, car on est davantage sur un ensemble machine/ synthé. Il n’y aura donc pas de problème pour l’acoustique.

Et l’Hôtel Goüin, alors ? Un lieu délicat à avoir ?
Eh bien, pas du tout ! Pierre-Alexandre, l’un des responsables, est hyper ouvert. Le but d’Allotropiques, c’est aussi le côté fun et le fait de se faire plaisir. La programmation à l’Hôtel Goüin sort des cerveaux rigolos de l’équipe du Temps Machine ! Il y aura par exemple un piano cocktail là-bas. Deux Boules Vanille jouera au deuxième étage et le troisième étage accueillera une silent party avec deux DJs. Il y aura même une tiny disco : une micro-discothèque où l’on pourra être à trois maximum ! (rires) C’est un état d’esprit qu’on aimerait beaucoup développer pour la suite.

Comment décririez-vous la programmation ?
Il y a pas mal de coups de cœur. J’avais envie de proposer cela sur le festival, tout en ayant beaucoup demandé l’avis de l’équipe du Temps Machine au préalable. Le mois de février est compliqué, puisque les groupes et artistes effectuent moins de tournées.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=vDb4RakK1DU[/youtube]

Comme l’an dernier, on a l’impression qu’Allotropiques est un pari osé : pas de grosse tête d’affiche, mais plutôt jouer sur la découverte…
Hmm, non. C’est subjectif, ça… Il y a par exemple Polo & Pan en formation un peu plus importante (le groupe s’est rajouté pour la soirée au Temps Machine le 2 février – NDLR). Bon, il est vrai que le but est tout de même de faire découvrir des artistes qu’on a aimés et qui nous ressemblent. C’est ce qu’on écoute au quotidien.

Personnellement, quels sont vos coups de cœur ?
Chassol ! C’est un pianiste érudit, un super musicien, impressionnant. Il peut accompagner des images, il s’agit d’une sorte de ciné concert, c’est une fusion incroyable. C’est un peu mon chouchou… Enfin, il n’y a que des chouchous ! (rires) Je pense également à Deux Boules Vanille, Cabaret Contemporain… Chloé, idem : elle est une figure du monde électronique et cofondatrice d’un label. Pour son dernier album, elle a pris des musiciens complètement atypiques en collaborant notamment avec Ben Shemie de Suuns. À Allotropiques, ce sera un live inédit, avec une scénographie dingue et d’immenses accordéons en papier, sur lesquels seront projetées des images. Le fil rouge de tout ça, en fait, c’est la performance.

Vous êtes relativement nouvelle sur Tours (*)… Comment percevez-vous la vie culturelle ici ?
Tours est une ville hyper dynamique. Ce qui m’étonne un peu plus, c’est le problème de la mobilité : tout se passe majoritairement dans l’hyper-centre. Franchement, on dit même « Tours NORD », alors imaginez pour Joué-lès-Tours, c’est le bout du monde ! (rires) Plus sérieusement, je trouve que la vie associative et culturelle tourangelle est assez hallucinante, c’est vraiment chouette.

Pour en revenir à Allotropiques, combien de personnes espérez-vous durant le festival ?  
(du tac au tac) 3 000 ! Non, je rigole ! (rires) Il faut être raisonnable. On aimerait faire au moins la moitié de la jauge pour les grosses soirées. Je reste persuadée qu’il faudra du temps pour s’implanter. On espère attiser la curiosité. Allotropiques est un bon outil de communication pour faire découvrir la musique que l’on défend et qu’on aime.

Et quel public est visé ?
Sur la programmation, on vise un public qui vient faire la fête, veut être émerveillé et découvrir des choses. Il y aura aussi des spectacles enfant, tout public et pour toute la famille. Je pense notamment à la journée de clôture au Prieuré Saint-Cosme et son petit bonus : une dégustation d’huîtres ! L’idéal serait que tout le monde se mélange à Allotropiques et se prenne une claque musicale à un moment ou un autre.

Propos recueillis par Aurélien Germain

(*) Originaire de Perpignan, puis après avoir passé quatre ans à Paris, Marie-Line Calvo est arrivée début septembre au sein de l’ASSO qui gère le Temps Machine. Elle a pris le relais d’Hugues Barbotin pour la programmation.

>> Infos sur le site officiel
>> Possibilité d’acheter un pass complet, valable toute la durée du festival pour toutes les soirées et concerts payants au prix de 28 € (sauf pour le spectacle jeune public Poucette).

Le sampling de musique classique, quésaco ?

Chopin, Brahms, Ravel… Oui, vous le savez c’est de la musique classique. Pas votre tasse de thé ? Pourtant, nombreux sont les artistes actuels qui en ont utilisé des morceaux. C’est ce qu’on appelle le sampling. Découvrez grâce à notre diaporama quelques exemples.

Chopin, Brahms, Ravel... ils sont toujours au goût du jour. Photo : Pixabay
Chopin, Brahms, Ravel… ils sont toujours au goût du jour. Photo : Pixabay

Cliquez sur la flèche pour lire notre diaporama. Vous pouvez l’afficher en plein écran pour un meilleur confort de lecture.

Sur chaque diapositive, à gauche vous pouvez écouter le morceau de musique classique original puis sur la droite, le morceau actuel qui utilise le sampling.

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Clément Buzalka et Emma Gouaille

Apprendre l’anglais en musique

Des difficultés avec l’anglais dans la vie professionnelle, une expatriation dans un pays anglophone, la candidature à une classe bilingue… Voilà les raisons qui incitent les parents à pousser la porte d’English for Kids, selon Pascale Merchin, la fondatrice. Créé en 2009, l’atelier propose des cours d’éveil pour les enfants en utilisant la musique mais aussi des cours de danse classique ou jazz en anglais.

Chaque semaine, le cours commence avec la météo. Photo : Lorenza Pensa
Chaque semaine, le cours commence avec la météo. Photo : Lorenza Pensa

Sensibilisée à l’anglais plus jeune par des comptines, son goût pour les langues a mené Pascale Merchin à des études en Angleterre et aux États-Unis puis au métier d’interprète. Après des expériences en tant que jeune fille au pair et éducatrice, elle choisit de développer sa propre structure. Un atelier qui propose un éveil à l’anglais pour les enfants.  « C’est une langue musicale et chantante, j’ai voulu en faire quelque chose de ludique. » Convaincue de l’utilité de l’anglais aujourd’hui, elle veut aussi aider les enfants à être à l’aise en cours à l’école.

Alors avant de débuter l’anglais tardivement en primaire dans une classe de plus de vingt élèves en moyenne, elle propose une initiation à l’anglais par la musique et le jeu. En utilisant la pédagogie active, l’enfant est mis dans une situation d’apprentissage de l’anglais similaire à du français.

L’anglais par le jeu

Apprendre l’anglais, c’est parfois une envie des enfants, d’abord. Intrigués par une musique, un camarade qui s’exprime différemment ou un voyage, ils sont demandeurs auprès des parents. Agathe Guénand, maman d’un petit Enguerrand, se rappelle qu’il était très volontaire lorsqu’elle elle l’a à inscrit à l’atelier, il y a 3 ans. « Je savais que les connexions dans le cerveau se font très jeune. Le but n’était pas qu’il soit bilingue mais qu’il intériorise la musicalité de la langue ». Aujourd’hui, la musique qu’ils écoutent dans la voiture c’est en anglais ! Le petit garçon demande la traduction de chaque nouveau mot qu’il apprend.

Ce mercredi, c’est sa soeur Apollonie, 19 mois, qui participe au cours accompagnée de sa maman. Jusqu’à l’âge de 3 ans, les enfants participent au cours accompagnés. « Happy New Year » entonnent les parents en entrant. Amanda, la maîtresse du jour est anglaise et mariée avec un Français. « Je ne choisis que des anglophones diplômés de l’enseignement supérieur ancrés ici en France. Je cherche la fiabilité », explique Pascale Merchin.

Son but ? Que les enfants apprennent l’anglais « sans s’en rendre compte » !

Le mot magique pour récupérer un objet ? "Thank you"
Le mot magique pour récupérer un objet ? « Thank you »

La mission semble réussie lorsque les enfants rejoignent les copains du mercredi. Chacun retrouve sa place autour de la table jaune avec une petite chaise sur fond « The wheels on the bus go round and round, round and round », une chanson enfantine anglaise. (Les roues du bus tournent rond, NDLR) Les parents ou grand-parents s’installent derrière eux sur une petite chaise rouge. Les jouets disposés sur la table sont autant de raisons d’apprendre les animaux et les couleurs. « That’s right it’s a cat ! » sourit Amanda en montrant le chat. Et les parents de répéter : « It’s a cat ! »

Avant de passer au rituel de la météo, il faut ranger la table. Pour ça, l’enseignante utilise une fois encore la musique. Parents et enfants reprennent la chanson en choeur « Clean up, clean up, everybody… » (On nettoie, on nettoie, tout le monde, NDLR)

La météo est sonore et visuelle. Amanda mime le soleil puis la pluie déclenchant les sourires des enfants. Des plus timides à ceux qui anticipent déjà en se levant, tout le monde participe et appose son étiquette au mur. Après les cartes représentant la pluie et la neige vient le beau temps et son soleil. Tout le monde applaudit. « Good job ! » dit Amanda pour féliciter les enfants.

Un parcours pédagogique en trois salles

Puis, c’est l’heure de changer de salle. La créatrice du concept a imaginé « un parcours pédagogique ». A l’ âge où ils ne tiennent pas longtemps en place, les enfants sont ravis de bouger régulièrement. La nouvelle activité est une chanson : « The ball is under the bus » (La balle est sous le bus, NDLR). L’occasion de se familiariser aux mots pour parler des transports. L’enseignante montre une fois encore ses talents d’actrice. Elle reste aussi pleine d’enthousiasme malgré les “maman je veux ce jouet”’ et autres bébés déconcentrés.

Les paroles de la chanson sont simples et permettent aux parents de chanter puis aux enfants à force de répétitions pendant quelques semaines avant que le thème ne change à nouveau.

Une maman ne peut s’empêcher de souffler à son enfant « ça veut dire rouge » à l’annonce du mot red. On a alors le sentiment qu’elle se rassure. Les enfants semblent assimiler le mot en voyant l’objet sans avoir besoin de la traduction. Chez English for Kids, Thank you c’est le mot magique. Si le français revient parfois se glisser dans une conversation, les enfants semblent en alerte à chaque mot anglais prononcé. “ Ce qui est important c’est la musique de la langue même si ils ne comprennent pas tout », insiste Pascale Merchin.

Prochaine étape : développer le nouveau cours de danse en anglais qui permettra aux enfants de pratiquer leur loisir préféré dans la langue de Shakespeare, of course !

Emma Gouaille

Renseignements et inscriptions au 06 63 19 72 18 ou sur www.english-for-kids.fr, de 12 mois à 10 ans, tarifs de 14 euros à 22 euros, 20 euros l’heure de danse ou d’arts créatifs.

Bateau ivre : c’est reparti !

Les travaux vont démarrer au Bateau Ivre. La salle dévoilera bientôt son nouveau visage.

bateau ivre

Carole Lebrun, présidente de la SCIC Ohé, et Franck Mouget, membre fondateur du collectif, ont donné le premier tour de clé pour ouvrir la salle du Bateau Ivre, à Tours. La semaine dernière, la société coopérative d’intérêt collectif a officiellement signé, chez le notaire, le rachat du lieu à la Semivit (ancien propriétaire) pour 270 000 €.
Les travaux, eux, sont estimés à 400 000 €.

Et ils devraient complètement transformer l’endroit. C’est l’architecte Stéphane Martin, qui a par exemple réalisé la Pléiade à La Riche, qui s’occupera de donner un nouveau visage au Bateau Ivre. Sont notamment prévus une réfection du sol, une accessibilité totale aux personnes à mobilité réduite, de nouveaux sièges, une scène modulable…

Décrit par Franck Mouget comme « un lieu de rencontre », le Bateau Ivre nouvelle version possédera une jauge de 600 places et accueillera un café culturel.
Samedi 20 janvier, à 15 h, la salle sera exceptionnellement ouverte pour une vente aux enchères d’oeuvres d’art. Idéal pour se mettre à flots.

Ô populaires zombies !

De White Zombie à The Walking Dead, en passant par les jeux vidéo et la littérature, le zombie est partout. Petit panorama, évidemment non-exhaustif, de la figure du mort-vivant dans la culture populaire.

Rien ne sert de courir, il faut pourrir à point

C’est l’histoire d’une bande de potes. La vingtaine d’âge, l’envie dévorante de prendre une caméra, mais des producteurs qui leur ferment la porte au nez. Cette bande de potes, c’est celle de George A. Romero qui veut réaliser, un beau jour de 1968, La Nuit des morts-vivants, parabole de la société américaine et critique sociale et politique acerbe.  téléchargement
À cette époque, le cinéaste aux grosses lunettes n’est pas un fanatique de l’horreur, loin de là. Mais rien de mieux qu’une production dans le genre pour être rentable. Leur budget ? 114 000 $. Le film en rapportera… plusieurs millions ! Bref, l’un des films indépendants les plus rentables de l’histoire du cinéma. Prends ça, Luc Besson.

Le « papa des zombies » s’en est allé en juillet 2017 : Romero est mort à 77 ans mais n’est pas ressorti de sa tombe, l’oeil hagard et le gémissement rauque.
En revanche grâce à lui, la figure zombiesque est définitivement entrée dans la culture pop. Son chef d’oeuvre s’est rapidement retrouvé dans le domaine public (le distributeur s’est trompé dans le titre et a oublié le copyright qui devait courir jusqu’en 2064…). Un mal pour un bien, puisque le monde entier a pu découvrir, profiter et s’amouracher des zombies qui, 50 ans après, hantent encore le cinéma, la BD, l’art, la culture au sens large.

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Si l’épidémie mondiale s’est développée avec Romero, les croqueurs de cervelle commencent à plaire dès les années 30. Le pionnier White Zombie, de Victor Halperin, ouvre la marche en 1932. Un titre tellement chouette que Robert Bartleh Cummings, alias Rob Zombie dans le monde de la musique metal, l’utilisera pour son groupe en 1985. White Zombie et son gros rock testostéroné aura un succès fou.

Michael Jackson est une légende

En 1954, Richard Matheson accouche sur papier de Je Suis une légende. Ce roman de science-fiction rempli d’infectés et de morts-vivants, relatant le destin du dernier homme sur Terre, inspirera le cinéma en ‘64, ‘71 et 2007, mettant en scène tour à tour Vincent Price, Charlton Heston et Will Smith.
C’est d’ailleurs – attention subtile transition – ce fameux Vincent Price qui s’occupe des voix additionnelles sur Thriller, de Michael Jackson, dans les années 80. Le clip culte issu du tube du King of Pop s’empare également de la figure du mort-vivant avec la « zombie dance », chorégraphie devenue mythique (qui ne l’a pas dansée en soirée, avec 3 grammes dans chaque œil ?).

Thriller

Tourner la page

Depuis, c’est la foire à la saucisse. La figure du zombie s’est diversifiée et popularisée. Dans le manga High School of the dead, tout débute lorsque le jeune Takashi aperçoit un de ses profs se faire dévorer par un mort-vivant, avant que les infectés se propagent. Dans Guide de survie en territoire zombie, Max Brooks – déjà auteur de World War Z – propose un manuel pour éviter de se faire « bouffer la cervelle et grignoter le gigot lors de vos balades », en rappelant que la tronçonneuse et le marteau restent des armes efficaces en cas d’attaque.

D’un tout autre style, Zombies ! Une histoire illustrée des morts-vivants est un ouvrage d’une grande précision et très bien documenté de Jovanka Vuckovic. Piochant dans les origines du vaudou haïtien et les références littéraires dans certains romans de Mary Shelley et Edgar Allan Poe, le livre exhume ensuite séries B, cultures alternatives des années 60 ou encore bandes-dessinées et jeux-vidéo.
Car ce véritable filon, l’industrie du jeu-vidéo l’a bien exploité. L’an dernier, elle a dégagé plus de 2,5 milliards de dollars sur les franchises à zombies. On citera, pour les plus connues, Call of Duty et les terrifiants Resident Evil. Mais les gamers ont aussi pu se faire grignoter par Left 4 Dead, Dead Rising, The Last of us, voire le cartoonesque Plantes contre zombies, dans lequel le joueur doit protéger son jardin (!) contre l’invasion de morts-vivants…
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Même l’art a, parfois, essayé d’obtenir sa part du gâteau (les frères Chapman, enfants terribles et provoc’ de l’art contemporain, avaient présenté une armée de zombies nazis au White Cube de Londres).
Mais c’est incontestablement le cinéma qui reste le plus gros consommateur.

Morts-vivants et moutons zombies

Gourmand – profiteur, diront les mauvaises langues (donc nous) – le 7e Art a accouché d’une pelletée de productions à intérêt variable, pépites ou pétards mouillés. Romero restant le maître incontesté, on pourrait toutefois en citer un paquet : les dignes héritiers comme Dernier train pour Busan ; les zombies nerveux de 28 Jours plus tard ; la « comédie romantique » barrée de Shaun of the Dead ; les morts-vivants gnan-gnan de Warm Bodies ; la fable SF écolo The Last Girl ; le stupide Attack of the Lederhosen Zombies… ou des déclinaisons totalement folles comme Black Sheep et ses moutons-zombies (le second degré n’est pas qu’une température…), ou bien Dead Snow et ses Nazis zombies sortis de la glace.

Alors, que ce soit dans une veine totalement déjantée (Bienvenue à Zombieland) ou plus sérieuse (Maggie, façon mélo avec Schwarzenegger), que ce soient des monuments du genre (l’excellent Dawn of the Dead en 2004, de Romero) ou des bouses intergalactiques (la farce foutraque World War Z, ses ridicules zombies et son Brad Pitt buveur de Pepsi), le mort-vivant a quitté son monde restreint de l’horreur pure pour s’ouvrir à un cinéma plus mainstream.

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Le petit écran ne s’y est pas trompé non plus : il suffit de voir la longévité de The Walking Dead, plus ou moins bien calqué sur le fantastique comic book d’origine, son spin-off Fear The Walking Dead, ou encore le surprenant Les Revenants, série 100 % made in France. Désormais, le zombie est partout. Ciné, télé, livres, mangas, jeux-vidéo… jusque dans nos rues avec les fameuses Zombie Walks, ces marches avec des participants grimés.
Toujours avide de chair fraîche humaine, il se nourrit de nous pour nourrir la culture populaire.

Le zombie est bien trop humain pour qu’on ne puisse pas ressentir un poil d’empathie et de sympathie pour lui. L’opération séduction fonctionne du tonnerre. Entre l’homme et le zombie, c’est le grand amour, finalement.

Aurélien Germain

Rock the House va casser la baraque !

Samedi 11 Novembre, le festival Rock the House débarque au Parc des expos, à Tours. Une soirée de concerts, plutôt axée électro, lancée pour la première fois par AZ Prod et Radio Béton. Entretien avec Enzo Pétillault, d’Aucard et Béton, qui veut réchauffer l’hiver tourangeau.

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La première question que l’on se pose, c’est pourquoi un festival co-organisé entre AZ Prod et Radio Béton ? Comment s’est fait la rencontre ?
La première approche a eu lieu fin 2015, début 2016. Julien Lavergne, d’AZ Prod, est venu me voir avec l’envie d’un festival d’hiver, une période où il n’y a pas habituellement grand-chose. Il souhaitait lancer quelque chose de régulier qu’eux n’avaient pas. Ils observaient Aucard et avaient moins de connaissances que nous concernant la musique alternative. Ça les intéressait pour que l’on puisse, AZ Prod et Béton, mutualiser les capacités de travail : outils scéniques, finances que nous n’avons pas forcément… Ainsi que notre savoir faire en matière d’organisation et de programmation.
Les compétences ont donc été réparties. Les bénévoles d’Aucard seront au bar, à l’entrée, on a aussi bien travaillé sur la programmation, avec une certaine exigence musicale. Sur l’affiche, on retrouve Detroit Swindle ou Pantha du Prince qu’on voit très rarement en dehors des grandes villes. C’est génial de les avoir à Rock the House ! Je ne connaissais pas trop AZ Prod, mais là, ça se passe très bien. Ils ne comptent pas leurs heures !

L’affiche est très électro. Pourquoi ce choix ?
Ça s’y prête déjà très bien sur un festival qui a lieu toute la nuit ! Et puis j’avais envie d’accentuer ça, j’y suis sensible artistiquement. J’avais du mal à faire venir certains groupes électro sur Aucard de Tours qui est un festival plus généraliste. Certains d’entre eux avaient « peur » de jouer après un groupe de punk rock ! (rires)

Avec Rock the House, vous recherchez quel public ? Vous draguez celui d’Aucard, un autre plus généraliste ou un peu des deux ?
Pas mal de gens, en fait. Aucard brasse large. Mais pour Rock the House, on sait que ce sera du 16-30 ans surtout. Cette frange là d’Aucard s’y retrouvera. Et ça permet aussi de s’adresser aux moins « curieux ». Il y aura des grosses têtes d’affiche comme MØME ou Razorlight. Du coup, l’idée c’est d’en faire un rendez-vous, ce n’est pas un one-shot ? Ah non. Là, on tâte le terrain, on voit si l’eau est chaude ou tiède, mais l’objectif est vraiment de refaire d’autres éditions. Qui sait, si ça fonctionne cette année, on pourrait imaginer un festival sur deux soirs d’affilée à l’avenir.

À partir de quelle jauge, côté public, estimez-vous que le festival serait réussi ?
On vise les 4 à 5 000 personnes. Là, les ventes ont bien commencé depuis mi-octobre. Si la courbe continue ainsi, ce sera top ! (interview réalisée le 31 octobre, NDLR). En plus, Rock the House a lieu le samedi 11 novembre. C’est férié !

Qui a géré la programmation ? Béton seul ou avec AZ ?
Là, c’est vraiment nous. Béton a eu carte blanche et entière confiance de la part d’AZ Prod. Ils étaient contents. Je suis ravi d’avoir certains noms, comme Pantha du Prince. Georgio aussi, c’est un artiste très intéressant de la scène rap française et un sacré showman.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=1YRW1QRKTBc[/youtube]

On peut parler du budget du festival ?
Le budget de la soirée Rock the House est quasiment le même que celui de la programmation des 5 jours d’Aucard ! 90 000 € environ. Les tarifs billetterie sont donc cohérents : on est sur du 25 – 35 € la place.

Investir le Parc expo de 20 h à 5 h du matin, l’idée paraissait ambitieuse, non ?
Hmm… Pour le coup, avec Béton, on est très impliqués. On ne pouvait pas prendre de risques financiers, évidemment, mais là, Tours événement assure le coût du festival. Eux savent et peuvent prendre le risque. Aucard n’a pas beaucoup d’argent, ni les épaules bien sûr. AZ Prod et Tours événement voulaient quelque chose « d’impactant ».

Il y aura deux scènes durant la soirée ?
Oui, avec le Grand Hall pour les lives, comme Razorlight, MØME, le DJ set, etc. Et la club stage, avec Arno N’Joy, les Detroit Swindle… De ce côté-ci, ce sera plus intimiste. Il y aura aussi un lieu de vie, où l’on pourra manger, il y aura des producteurs locaux comme La P’tite Maiz, des foodtrucks, des bars, le public pourra être posé. Certains groupes se chevaucheront, comme ça les gens pourront choisir ce qu’ils veulent écouter ou aller voir par curiosité.

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Vous souhaitez tout de même garder cette image Aucard de Tours très caractéristique pour Rock the House ?
Oh oui, de toute façon, on ne sait pas bosser autrement ! (rires) Les bénévoles d’Aucard seront là et on travaille comme d’habitude, on communique sans se prendre la tête. Bon, il n’y aura pas de plaine comme à la Gloriette, mais on reste à la cool ! On n’a pas vendu notre âme au diable. Rock the House sera fédérateur et exigeant, comme Aucard.

Y aura-t-il des navettes durant la soirée ?
Des navettes feront l’aller-retour entre la gare de Tours et le Parc expo, toute la soirée, jusqu’à la fin du festival pour un euro seulement. Comme ça, pas d’accidents !

[nrm_embed]<blockquote class= »twitter-tweet » data-lang= »fr »><p lang= »fr » dir= »ltr »>On met en place des navettes pour venir et repartir du Parc Expo ! Voilà les horaires 🙂 <a href= »https://twitter.com/hashtag/RTH?src=hash&amp;ref_src=twsrc%5Etfw »>#RTH</a> <a href= »https://twitter.com/hashtag/tours?src=hash&amp;ref_src=twsrc%5Etfw »>#tours</a> <a href= »https://twitter.com/hashtag/Rockthehouse?src=hash&amp;ref_src=twsrc%5Etfw »>#Rockthehouse</a> <a href= »https://twitter.com/hashtag/navettes?src=hash&amp;ref_src=twsrc%5Etfw »>#navettes</a> <a href= »https://twitter.com/hashtag/vroum?src=hash&amp;ref_src=twsrc%5Etfw »>#vroum</a> <a href= »https://t.co/2Xau6esrlm »>pic.twitter.com/2Xau6esrlm</a></p>&mdash; Rock The House (@RockTheHouse37) <a href= »https://twitter.com/RockTheHouse37/status/927505422633795586?ref_src=twsrc%5Etfw »>6 novembre 2017</a></blockquote> <script async src= »https://platform.twitter.com/widgets.js » charset= »utf-8″></script>[/nrm_embed]

Vous verriez Rock the House devenir le « Aucard de l’hiver » ?
Oui, carrément. C’est une première et c’est tout neuf, mais on verra la suite. Je pense qu’on peut faire un gros truc, avec une troisième scène pour le rock par exemple. Mais on y va petit à petit. En tout cas, avec Rock the House, on peut faire des choses super…

Propos recueillis par Aurélien Germain

PROGRAMMATION

> Razorlight, MØME, Georgio, Agoria, Pantha du Prince, Kadebostany,
Detroit Swindle, Paula Temple, Arandel, Arno N’Joy.

> Samedi 11 novembre, au Parc des expositions, à Tours. De 20 h à 5 h du matin. Tarifs : 25 € (PCE), 29 € (étudiant, demandeurs d’emploi, moins de 18 ans), 34 € (plein).

> Contact : rockthehouse.fr ou facebook.com/rockthehousefestival

24 heures au Petit Faucheux, l’antre du jazz

Pour ses 30 ans, le Petit faucheux s’est offert le regard de la photographe Géraldine Aresteanu. Elle y est restée du vendredi 12 mai, 6 h, au lendemain matin, 6 h.

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6H. Au lever du jour, la fée du logis Aude Falgairette (également musicienne) ouvre la porte la première. Pièce par pièce, elle fait sortir les lieux des ténèbres.

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9H. Un café ? Isabelle Boulanger, chargée du développement culturel prépare l’indispensable potion magique pour démarrer la journée.

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10H. La salle de spectacle dort encore, l’endroit est calme et serein, même si tout le monde est déjà sur le pont pour préparer le concert du soir.

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14H. On dort peu quand on travaille au Petit faucheux. Mais parfois, on se fait surprendre par Morphée.

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18H. Les techniciens opèrent un dernier numéro d’équilibriste avant l’arrivée des artistes pour les mettre en lumière.

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19H. Les bénévoles arrivent avec les courses pour le repas des artistes. Lucille Richard et Louise Aimé sont rodées.

… Pour voir la suite du portfolio, n’hésitez pas à lire notre dernier numéro (n°268) !

LA PHOTOGRAPHE : Géraldine Aresteanu
Photographe entre Orléans et Tours, Géraldine Aresteanu réalise depuis 2014 des reportages pendant lesquels elle raconte en 100 photos toute la journée d’une personne. Et depuis peu, elle s’imprègne aussi pendant 24 h (pas une minute de moins) d’un lieu. « Je trouvais que je ne passais pas assez de temps avec les gens, grand max’ une heure. Là, je suis tout le temps avec eux, je les suis comme une glu. Je dors chez eux, avec eux parfois, ils finissent par l’oublier, s’habituer », raconte-t-elle.
Le pianiste de jazz Jacky Terrasson, le circassien Yoann Bourgeois ou encore le chanteur de cabaret Jérôme Marin sont passés par-là. La direction du Petit faucheux entend parler de ce projet grâce à la graphiste des lieux et passe commande pour une exposition qui marquera les 30 ans des lieux.

Du vendredi 12 mai, 6 h 15 au samedi 13 mai, Géraldine a donc suivi les faits et gestes des travailleurs qui traversent ce lieu mythique. Le Petit faucheux est seulement le second lieu qu’elle photographie de la sorte, après le Moulin Rouge. Espérons qu’il ait une aussi longue vie !
> Exposition visible du jeudi 5 octobre au 21 décembre, dans le hall d’accueil du Petit faucheux, du mercredi au vendredi, de 13 h à 19 h et les jours de concerts à partir de 13 h.
> Et sur : www.24h.geraldinearesteanu.com

3 questions à…
SYLVAIN MOUSSET, PRÉSIDENT DU PETIT FAUCHEUX

QU’EST-CE QU’ON PEUT RETENIR POUR LES 30 ANS DU PETIT FAUCHEUX ?
Pour les 25 ans, nous avions réalisé un travail sur l’histoire du lieu, résumé dans un livre. Pour les 30 ans, nous pouvons dire que nous avons gardé beaucoup de continuité dans le jazz et la musique improvisée. Il y a des choses très fortes et qui durent comme le blues et le jazz de la Nouvelle Orléans, mais nous essayons aussi d’être attentifs à comment cette tradition se perpétue et se transforme.

EN QUOI LE JAZZ S’EST TRANSFORMÉ ?
Le jazz a intégré différents styles de musique comme le rock, le hard rock, le metal, l’électro, la musique contemporaine et même digéré le rap. Nous essayons donc de travailler dans ce champ esthétique et d’en être le reflet. Il y a aussi aujourd’hui un niveau technique des nouveaux musiciens qui est plus élevé qu’avant et ils n’ont pas une culture uniquement jazz. Nous les soutenons dans leur création. Avant, nous étions jazz, jazz, jazz, désormais, on travaille avec le Centre chorégraphique national de Tours autour de l’impro et des écrivains ou scénaristes viennent en résidence.

LE PETIT FAUCHEUX S’EST LUI AUSSI OUVERT ?
Nous faisons venir les gens et nous allons vers eux à travers des actions culturelles. Nous accueillons une centaine de concerts mais le lieu est ouvert beaucoup plus tout au long de l’année pour accueillir les répétitions, les créations, les enfants du chœur du Petit faucheux… On développe aussi le panel du public avec un travail en accord avec les écoles primaires, les collèges et lycées, sans oublier la petite enfance, la prison de Tours, ou encore l’hôpital Clocheville.

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Goat Cheese : Punk’s not dead à Tours !

Non, le punk n’est pas mort. Il est même plus vivant que jamais grâce à Goat Cheese. Depuis 7 ans, cette association promeut les artistes locaux (mais pas que !) et met en lumière un univers musical qui ne demande qu’à sortir de l’ombre. Interview à la sauce punk rock avec Brice, le boss de Goat Cheese.

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Uncommon Men From Mars a joué à Tours grâce à Goat Cheese.

L’association s’appelle Goat Cheese (fromage de chèvre – NDLR) : c’est parce qu’elle est née à Sainte- Maure ? On fait les présentations ?
Goat Cheese est un groupe de punk rock français, effectivement originaire de Sainte-Maure-de-Touraine. On a créé l’association en 2010 pour organiser des concerts sur Tours, car on trouvait intéressant, pour prétendre trouver des dates avec le groupe, de connaître l’envers du décor et d’en organiser nous-mêmes. Depuis quelques années, le groupe n’existe plus, mais l’asso, elle, est encore active.

Vous avez dépassé les 100 événements. Quel regard portes-tu sur le chemin parcouru par l’asso ? 
On a organisé notre premier concert au Black Hawk (ex-Winchester) le 13 novembre 2010, avec Poésie Zéro et Personne, devant une petite dizaine de personnes. En 7 ans, on a accueilli près de 400 groupes, dont un bon tiers étranger, dans une trentaine de lieux de la ville. Aujourd’hui, on organise toujours des concerts DIY (« Do It Yourself », soit « fais-le toi-même », NDLR) dans les bars. Rien n’a vraiment changé, mis à part qu’on a quelques copains en plus aux quatre coins de la planète, et un peu plus de spectateurs aux concerts.

Vous organisez très souvent au Canadian Café. Comment s’est fait ce lien avec ce bar ?
«Le Cana» est effectivement un QG du punk rock tourangeau depuis 10 ans. C’est un lieu accueillant et qui nous fait plutôt confiance, mais on a plaisir à organiser dans plein d’autres lieux comme le Buck Mulligan’s, Kaa, Shelter, Bar à Mines, La Barque, Le Balkanic… Franck, le gérant du Canadian Café, est champion de magie professionnel et ça, c’est une vraie valeur ajoutée qui laisse des souvenirs impérissables aux groupes en tournée.

Comment se porte la scène punk tourangelle ? 12322606_1137971212909300_7141275755350522603_o
À vue de nez, une centaine de personnes gravite autour du punk rock. Ça parait peu, mais ce sont des gens hyper investis par leur présence et leur soutien, soit en tant que musiciens, organisateurs ou spectateurs assidus. La ville regorge de bons groupes punk, thrash, hardcore… mais on espère bien voir arriver quelques jeunes pousses reprendre le flambeau, quand on sera rincés et trop vieux pour organiser les concerts ! Côté lieux, on n’est pas à plaindre, comparé à certaines villes voisines, mais on peut déplorer l’absence d’un lieu-concert associatif et militant qui nous permettrait de voir le punk au-delà du spectre de la musique et de la bière.

Comment fonctionne la programmation pour Goat Cheese ? Tu fonctionnes au coup de cœur ?
C’est moi qui m’occupe de la prog’, mais toute l’asso est force de proposition. Il n’y a rien de sorcier, je réponds a des propositions de booking émanant de groupes ou de tourneurs, et quand ça me plaît et que j’y vois une perspective de bonne soirée, j’y vais ! Je pratique cette activité par passion, sur mon temps libre, sans considération de rendement ni de rentabilité.

J’en avais déjà parlé à des assos comme RIIP, MFest, etc. Pour tout ce qui est metal et punk, les groupes sont contraints de jouer dans des petits bars, et rarement dans de « vraies » salles. Comment analyser ça ?
Je pense qu’il manque à la ville un juste milieu entre le rade un peu miteux, et la jauge trop importante de salles comme le Temps Machine, qui serait la plupart du temps difficile à remplir pour nos programmations. La perspective du retour du Bateau Ivre est plutôt réjouissante et l’asso est d’ailleurs sociétaire, mais ça ne suffira pas à contenter tous les groupes et acteurs associatifs tourangeaux. C’est pourquoi il est important de se battre pour pérenniser nos cafés concerts, qui sont malheureusement souvent confrontés à des fermetures ou des interdictions de concerts à cause de normes anti-bruit trop sévères. Dans l’absolu, les petites jauges des cafés concerts sont celles qui correspondent le mieux à notre programmation. Nous ne sommes pas confrontés aux mêmes enjeux techniques et financiers que les copains du MFest et du Riip, qui programment des soirées beaucoup plus ambitieuses qui nécessitent de « vrais » lieux adaptés.

Quel public trouvez-vous à vos concerts ?
On a un public de tous âges, de tous sexes, de Tours et environs, bienveillant, non violent, non sexiste… c’est une chance. Je trouve assez intéressant de brasser les esthétiques pour faire se rencontrer des publics d’horizons différents le temps d’une soirée. On pratique les concerts à prix libre, mais on laisse toujours rentrer les gens même s’ils sont fauchés… Le finalité est que tout le monde passe une bonne soirée.

Rest In Fest - 05 Juillet 2015
Rest In Fest – 05 Juillet 2015

Un Je-ne-sais-quoi, Wolfpack asso, Dirty Guys Rock… Ce sont des collègues ? Comment se passent vos relations ?
Il y a aussi le Collectif MLP, Cocktail Pueblo, qui font les choses globalement pour les mêmes raisons, avec la même passion, et parfois avec les mêmes galères… On est pas mal en lien, notamment pour l’événement annuel Tours 2 Bars, qui a lieu ce week-end dans huit cafés-concerts du centre ville. C’est samedi 23 septembre à partir de 15 h !

Il y a un paquet de concerts prévus jusqu’à Noël pour Goat Cheese. As-tu des petites préférences ?
Je suis hyper content de faire revenir Forest Pooky le 26 novembre, qui pour moi est l’une des plus belles voix folk punk, et d’en profiter pour diffuser le film de David Basso, Diesel, qui dresse le tableau du mouvement punk rock des années 1990 à nos jours. ça se passera au Winchester. Côté punk rock, je programme un paquet de groupes de la nouvelle scène londonienne power pop / punk qui rafraîchissent un peu le paysage, notamment Happy Accidents, le 8 octobre au Canadian Café, avec le premier concert des Tourangeaux de Strawberry Seas. J’ai bien hâte aussi de découvrir la pop électronique des Rennais de Fragments, le 07 décembre, et la new wave / post punk des canadiens de Mundy’s Bay le 3 novembre.

> Plus d’infos sur goatcheese.fr

Propos recueillis par Aurélien Germain

Photos : Goat Cheese

Imag’In : « La culture doit être accessible à tous »

Pepiang Toufdy, fondateur d’Imag’In, revient sur les valeurs insufflées par son festival et rappelle de nouveau l’importance du vivre-ensemble.

(Photo tmv)
(Photo archives tmv)

C’est déjà la 9e édition pour Imag’In. Comment vois-tu le chemin parcouru jusqu’à maintenant ?
C’est une longue histoire ! On a construit quelque chose sereinement, même si ça n’a pas toujours été évident. Il y a forcément toujours des diffi cultés. Mais le pari est gagné. On a tout donné à chaque édition et il y a constamment nos valeurs derrière tout ça. Le public est là, c’est un beau projet. Bref, on en retire une grande fi erté et c’est important pour tenir le cap et garder espoir. Imag’In est un projet passionnant et porteur, c’est un combat.

Tu parlais de valeurs. Quelles sont-elles ?
Il y a le partage, déjà. La culture doit être accessible à tous. La solidarité, aussi : on doit tous s’accepter malgré nos différences, dans un environnement de confiance. Imag’In, c’est une ambiance « cool », peu importe d’où on vient.

Plus globalement, que penses-tu qu’Imag’In ait apporté au Sanitas ?
En s’y installant, on a sensibilisé les gens. On veut montrer que tout n’est pas perdu, même si la vie est parfois dure. En faisant venir un public extérieur, on montre que la culture peut amortir les a priori parfois négatifs qu’un quartier peut subir. En ce sens, on participe au lien social.

Est-ce qu’il y a une « famille » Imag’In désormais ?
Oui, bien sûr. C’est une famille culturelle, beaucoup de gens adhèrent au projet. Il y a par exemple certains artistes qui ne prennent pas de cachet sur cette date, car ils aiment le festival. Ça me touche ! On s’entraide et on se soutient. Imag’In est un festival alternatif, il y a un combat derrière : il faut exister.

C’est un festival gratuit. Comment survivre ?
C’est dur. C’est pour cela que je parle de combat… Il y a 5 000 € du subventions sur tout le festival. 5 000 €, ça ne paye même pas la société de sonorisation et la scène mobile. Derrière un festival, il y a toute une logistique, la technique, la communication… Certains partenaires privés nous aident, mais la survie est difficile. On réfléchit pour la 10e édition : il faudra garder nos actions culturelles, mais aussi développer quelque chose pour que l’asso Prod’Cité (organisatrice d’Imag’In – NDLR) s’émancipe.

Cette année, il y a encore un large choix côté concerts. As-tu des coups de cœur ?
Il y en a deux : Lehmanns Brothers déjà. Ils possèdent une fraîcheur funk folle ! Je les ai découverts alors que la programmation était quasi bouclée ! Ma collègue les avait déjà vus et elle m’en a parlé. Il y a vraiment un truc avec ce groupe ! Mon deuxième coup de cœur, c’est bien sûr les groupes du tremplin Imag’In (INK et The Lunatiks – NDLR), car c’est une première. Il y a un noyau énorme d’artistes dans le département, mais ils ne sont pas forcément visibles. Là, on repère des groupes locaux et on les programme !

On parle de ces lauréats du tremplin, mais jouent aussi des Tourangeaux déjà établis – je pense notamment à Nivek – c’est donc une volonté farouche, pour toi, de mettre en valeur les artistes du coin ?
Bien sûr ! L’objectif initial d’Imag’In était de valoriser les groupes du département. Les têtes d’affiche, c’est pour la popularité, mais les groupes locaux, c’est le cœur du festival. Il faut rassembler tout le monde pour un instant de partage.

Propos recueillis par Aurélien Germain

Ils vont vous consoler de la rentrée (ou pas)

La rentrée de septembre, c’est dur dur. Tmv vous propose un panorama de l’école vue à travers la musique, le cinéma ou encore la littérature. De France Gall aux Pink Floyd, en passant par Ducobu et La Guerre des boutons.

L’ÉCOLE ? CE SACRÉ CHARLEMAGNE… OU PAS !

« Qui a eu cette idée folle, un jour d’inventer l’école ? C’est… ce…sacré Charlemagne. » Vous l’avez probablement chantée au moins une fois dans votre vie : la chanson Sacré Charlemagne, de France Gall, est sortie en 1964. Gros carton de la période yé-yé, elle contribue à répandre une idée reçue née des dizaines d’années auparavant. Charlemagne a inventé l’école ? Pas franchement.

Explications : fut un temps, lorsque Kev Adams et Justin Bieber n’existaient pas (le bon vieux temps), Égyptiens, Grecs et Romains allaient déjà à l’école. L’enseignement, certes pas comme on le conçoit aujourd’hui, a donc cours depuis l’Antiquité. En Grèce, par exemple, l’écolier y accédait dès 7 ans pour apprendre le calcul et l’écriture. Les petits Romains, eux, s’instruisaient sur la place publique. Contrairement à ce que d’aucuns imaginent, le Moyen Âge aussi a poursuivi l’apprentissage en école. Sauf que cela était réservé aux privilégiés…

Venons-en donc à notre ami Charlemagne. C’est en 789 que ce coquinou, qui ne sait d’ailleurs pas écrire, intervient. Cette année-là, il fait publier un capitulaire modifiant le rôle du clergé et pose alors les bases de l’école obligatoire pour tous et accessible au plus grand nombre (Jules Ferry, en 1881, fignolera l’école de la République, telle qu’on la connaît maintenant). Des établissements sont ouverts dans les campagnes et les monastères. Charlemagne veut que son peuple soit cultivé et éduqué, il vient de donner une nouvelle vie à l’école.
Son oeuvre, finalement ? Simplement la propagation de l’instruction. Une idée pas si folle, n’est-ce pas France Gall ?

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Rkx3dTwqEtk[/youtube]

DUCOBU, LE HÉROS ZÉRO

NEWS_DOSS_DUCOBU« Quelle belle cueillette nous fîmes : quelques hyménomycètes, des hypholomes, des helvelles, des polypores versicoles… » ÇA, c’est la dictée atroce qui – running gag oblige – revient dans tous les tomes de la bande dessinée L’Élève Ducobu, signée Godi et Zidrou. La dictée donc, bête noire d’un paquet d’entre nous, à l’époque où nos petits derrières douillets squattaient les bancs à échardes de l’école (comment ça, on exagère ?).
La hantise, aussi, du fameux Ducobu, roi des cancres et héros de cette excellente BD. L’élève, vêtu de son éternel pull à rayures, enquille les zéros et rivalise d’idées pour tricher et copier. Sa voisine de classe, c’est Léonie Gratin. Elle enchaîne les 10/10, est parfaite en tout, même en matière principale : lécher les bottes de Monsieur Latouche, l’instit’ insupportable et sadique (mais il y a forcément un tout petit mini-coeur sous son uniforme terne, voyons). Bref, L’Élève Ducobu, ce sont 23 albums, plus de 2 millions d’exemplaires vendus, et surtout l’occasion, en 48 pages, de replonger dans l’ambiance de l’école et de rappeler des souvenirs à certain(e)s. Cancre ou bon élève, vous étiez quoi, vous ?

> Mais on oublie : l’adaptation cinématographique. Le film Ducobu, sorti en 2011, se la joue comédie sympathique, mais n’arrive pas à la cheville de son modèle dessiné. Si les tout jeunes Vincent Claude et Juliette Chappey, adorables comme tout, font le job dans leurs rôles respectifs de Ducobu et Léonie, le reste tombe à plat (coucou Élie Semoun en professeur Latouche) et les gags, ronflants, ne parleront qu’aux 7-10 ans. Pour le reste, la sentence du conseil de classe est tombée : peut mieux faire.

PARCE QUE DES FOIS, L’ÉCOLE C’EST BIEN…

Le regretté Robin Williams y tient l’un de ses plus grands et plus beaux rôles : celui de John Keating. Dans Le Cercle des poètes disparus, il joue cet étrange mais fascinant professeur de lettres anglaises. Refuser l’ordre établi et bouleverser son mode de pensée via la poésie, voilà le mot d’ordre. Ce film, réalisé par Peter Weir, basé sur un enseignant anti-conformiste, est intimiste et touchant. Les dialogues sont savoureux (« C’est dans ses rêves que l’homme trouve la liberté. Cela fut, est et restera toujours la vérité. »).
Un film beau. Tout simplement.

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ANOTHER BRICK IN THE WALL II : RÉVOLTE À L’ÉCOLE NEWS_DOSS_PINKFLOYD

L’école, ce n’est pas votre truc ? L’autorité scolaire encore moins ? Alors, mettez un petit Another Brick in the Wall (part II) et poussez les potards au maximum. Cette chanson contestataire par excellence a secoué la planète en 1979. Pink Floyd vient de sortir son mythique The Wall et la « partie 2 » résonnera dans les cages à miel de milliers de jeunes des dizaines d’années après. Pendant près de 4 minutes, Roger Waters y déroule sa vision de l’enseignement. Le musicien ayant toujours détesté l’école conventionnelle et ses professeurs, il torpille l’ensemble dans une chanson devenue culte et fusille la rigidité des règles scolaires, ainsi que les châtiments corporels qui sévissaient dans l’enseignement en Grande-Bretagne dans les années 50.
Un « We don’t need no education » hypnotique, un cri de marche « Hey Teacher ! Leave them kids alone », un rythme inattendu de la part du groupe (l’idée du tempo, dansant et limite disco, avait été soufflé par leur producteur), un second couplet marquant et marqué par une chorale d’enfants (leur son a été gonflé par 12 à l’enregistrement !), des bruits de cour de récré et un prof qui crie… Tout concourt à faire d’Another Brick in the wall Part II un hymne légendaire, LA « protest song ».

> Pour dormir moins bête : en 1980, la chanson a été utilisée par 100 000 étudiants noirs d’Afrique du Sud en grève, qui protestaient contre l’Apartheid sévissant dans les écoles. En réaction, le gouvernement l’a interdite. Motif ? Incitation à l’émeute et chanson « jugée préjudiciable à la sécurité de l’État ».

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=HrxX9TBj2zY[/youtube]

PUNK À LA RÉCRÉ

Quoi de mieux qu’un petit Rock’n’roll high school, des Ramones ? Cette chanson punk, enregistrée pour le film flop du même nom (sorti en France sous le titre Le Lycée des Cancres…), est un hymne pour les « anti-bahut ». Le mot d’ordre ? On s’en fout, on serait bien mieux ailleurs qu’à l’école. Il suffit de traduire les paroles. Petit extrait : « J’en ai rien à faire de l’Histoire / je veux juste me faire quelques gonzesses / je déteste les profs et le principal. » De véritables poètes.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=c5vh0QHUA1w[/youtube]

BRASSENS ET LE TITRE INÉDIT

La chanson s’appelle La Maîtresse d’école. Vous aurez beau chercher dans les tréfonds de YouTube, vous ne trouverez jamais l’originale de Georges Brassens. C’est l’un de ses derniers textes, un titre inédit qui a cependant été repris par une palanquée de chanteurs, Le Forestier en tête.
Et quel dommage de n’avoir jamais pu écouter l’extraordinaire Brassens scander ces vers délicieux, où il raconte ses premiers émois amoureux avec sa jolie maîtresse d’école aux méthodes pédagogiques plutôt… originales, le premier de la classe ayant droit à « un baiser libertin, un patin » ! Délicieusement poétique et bourré d’humour.

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POUR LES COQUINOUS (ET UN POIL REBELLES)

En 1984, le guitar-hero Eddie Van Halen publie Hot for teacher (ceux qui ont séché les cours d’anglais en 4e iront sur Google pour la traduction). Dans cette chanson aux paroles potaches/lubriques/coquines (ne rayez pas la mention inutile), Van Halen raconte à quel point il fantasme sur sa prof. Le clip, éloquent à souhait, finit d’illustrer un titre rock et énergique qui prouve que certains ont tout de même bien été contents d’aller en cours…

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=LetJHQ_V05o[/youtube]

> L’anecdote qui tue : en 2012, un étudiant à l’Université d’Oakland, visiblement fan de sa prof (et de Van Halen), a été renvoyé pour avoir écrit une thèse intitulée « Hot for teacher ». Il a donc décidé de poursuivre l’école en justice, réclamant en même temps 2,2 millions de dollars. Le juge a rejeté sa plainte.

> Si vous êtes plus Eddy Mitchell qu’Eddie Van Halen : les plus réservés opteront pour sa chanson Ma Maîtresse d’école. Moins libidineux que Hot for teacher, mimi et poétique, le Schmoll, comme on le surnomme, y raconte son enfance à l’école, où « quelqu’un possédait [s]on coeur » : sa « maîtresse aux yeux si doux » dont il était fou. Moh !

POUR LES ÉNERVÉS DE LA RENTRÉE

> Côté musique, Back to school de Deftones (l’un des fondateurs du nu metal) devrait permettre à certain(e)s de crier un bon coup avant la rentrée. La chanson, insolente comme il faut, est une vaste moquerie vis-à-vis de l’enseignement scolaire vu ici comme une machine à concevoir des gens tout bien, tout beaux.
> Michel Sardou, un punk avant l’heure ? En 1972, Michou enregistre Le Surveillant général, pamphlet bien énervé contre les internats. Un titre dans lequel son ancien surveillant général justement en prend pour son grade : « Je n’oublierai jamais le regard de vipère / Que m’avait lancé ce vieux rat » (et bim) balance Sardou qui, lui, ne pensait qu’aux jeunes femmes. Quelques années plus tard, dans Les Deux écoles, il s’en prend à l’école libre. Idem avec Le Bac G, où il démolit ce « bac à bon marché dans un lycée poubelle », sans débouchés. À croire que l’artiste n’a pas franchement aimé sa scolarité et l’école. L’ironie de la vie veut que maintenant, les soirées étudiantes se finissent généralement avec Les Lacs du Connemaaaarraaaa, beuglé avec deux grammes dans chaque œil.

> Côté ciné, méfiez-vous des jolies filles. La preuve avec la sublime Megan Fox dans le film Jennifer’s Body. Personne ne résiste à cette beauté fatale au lycée ? Pas de bol, la demoiselle est en fait possédée par un démon et se transforme en mangeuse d’hommes. Littéralement. Bon ap’ !
> La vie n’est pas rose pour Carrie. Elle va même devenir rouge, lorsqu’elle se fait renverser un seau de sang de porc dessus lors du bal du lycée. Il faut dire que la jeune Carrie est la tête de turc des filles du collège. Mais lorsque ses pouvoirs surnaturels se déclenchent, plus personne ne fait le malin (à part le diable). Carrie, le roman du maître Stephen King, est époustouflant. Son adaptation ciné par Brian de Palma est extraordinaire. À vous de choisir !

[Retrouvez l’intégralité de notre dossier dans le numéro 263 de tmv]

TOP 4 : Phoenix

Le groupe français Phoenix vient tout juste de sortir son nouvel album Ti amo. L’occasion de retracer leur carrière en quatre dates.

1991

Thomas Mars, Deck d’Arcy et Christian Mazzalai jouaient de la musique ensemble au lycée, à Versailles. Le frère de Christian abandonne son groupe Darlin’ (créateurs de Daft Punk) pour les rejoindre en 1995.
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2000

Phoenix lance leur premier album United, rock, électro et funk. Leurs titres sont diffusés en Europe jusqu’aux États-Unis. If I ever feel better rencontre un franc succès et les place sur le devant de la scène.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=jJp3kVelU3c[/youtube]

2009

Trois albums plus tard, Phoenix sort Wolfgang Amadeus Phoenix. Le groupe fait le tour des plateaux de télévision internationaux et devient le premier groupe à se produire au Madison Square Garden.

2017

Après la sortie de l’album Brankrupt !, aux sonorités asiatiques, le groupe s’est tourné vers l’Italie avec Ti amo, dont les deux frères sont originaires. Une tournée internationale est en cours !
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Fête de la musique : notre numéro spécial

C’est devenu une habitude : chaque année, tmv réalisé un numéro spécial Fête de la musique. Vous y retrouverez une cartographie, ainsi que le programme détaillé.

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Comme chaque année, tmv épluche tous les groupes et formations qui passent à la Fête de la musique de Tours, ce 21 juin.

Vous pouvez dès à présent télécharger notre numéro spécial avec tout le programme détaillé et la carte où se trouvent tous les concerts en SUIVANT CE LIEN !

MERCI LA DRAC !
C’est la Direction des affaires culturelles de la Ville de
Tours qui a coordonné la Fête de la musique : elle s’est
occupée de vous recenser (grâce à la fine équipe, tmv peut
parler de vous via les listings que la Drac nous a fournis).
Elle aide aussi à apporter un soutien logistique,
communicationnel et trouver un emplacement. Pensez-y l’an
prochain !
>Contact : fetedelamusique@ville-tours.fr

Hellfest 2017 : c’était chaud chaud !

Comme chaque année, tmv est allé faire un tour à Clisson, au Hellfest, gigantesque festival metal aux 160 groupes et véritable paradis du métalleux. Sous la canicule (et – record – 350 000 litres de bière vendus en 3 jour !), on a secoué notre tignasse, chanté, souri et pris un pied monumental.

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Welcome to Hell ! (Photo tmv)

La chaleur de l’Enfer, le paradis de la musique. Cette année, le Hellfest aura connu l’une de ses éditions les plus chaudes depuis sa création. Une fournaise, dans laquelle les amplis ont craché pendant trois jours non-stop, où la température a même grimpé jusqu’à 35°C le dimanche. Un plaisir pour l’auteur de ces lignes, lui qui est du genre à se transformer en glace vanille-fraise-et-un-peu-chocolat-svp (oui, l’image fait fantasmer, je sais).

Il n’empêche : malgré ce show très chaud, le Hellfest a encore atomisé le petit village de Clisson (6 000 âmes en temps normal). Public bouillant, 160 groupes, six scènes, organisation au top, et ambiance de folie : un plaisir total. Avec 165 000 entrées payantes en trois jours, un budget de 19 millions d’euros et 3 500 bénévoles, le Hellfest a confirmé sa place de premier de la classe au niveau des festivals metal.

Présents le samedi et le dimanche, on en a profité pour décerner quelques prix…

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Horreur : le festivalier du Hellfest n’est qu’une brute sanguinaire et satanique !!! (Photo tmv)

Prix de la tête d’affiche qui fait yeah

Forcément, un AEROSMITH en tête d’affiche, sur la scène principale, un samedi soir, pour leur tournée d’adieu (bon, Scorpions dit ça aussi depuis deux siècles…), ça ramène du monde. Le site était bondé, les dinosaures du rock – c’est un compliment — ont envoyé la purée. Ce « Dream On » éructé et audible à plusieurs kilomètres était de toute beauté. Entre mythe et curiosité, Aerosmith a de nouveau séduit. La moustache de Steven Tyler, moins.

Prix du groupe trop rigolo

Leur entrée sur scène sur fond sonore des Looney Tunes, avec un logo mal orthographié, annonçait la couleur : les Nantais du groupe ô combien romantique ULTRA VOMIT ont balancé un set filant le sourire et la patate. Connus pour jouer la carte de l’humour en-dessous de la ceinture, adorateurs de la prose pipi-caca et adeptes de la parodie, les Ultra Vomit ont enquillé les morceaux dans une bonne humeur contagieuse (on a même fait la chenille). Capable de copier Rammstein, de faire chanter à plus de 40 000 personnes un « Je collectionne des canards », ou encore de mixer Calogéro et le groupe de metal Gojira pour accoucher de… Calojira. Régressif, mais jouissif.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=JIszYXZRloc[/youtube]

Mention spéciale aussi à STEEL PANTHER, toujours aussi fun sur scène, en jouant sur les codes du hard/glam, chevelures moumoutes, pantalons en Spandex bien moulants, enchaînement de blagues bien salaces et morceaux cultes (« Death to all but metal »).

Prix du commentaire le plus bête (ou drôle, on hésite)

Lu sur la page Facebook d’un média : « Ce n’est pas possible de permettre ce Hellfest. Il y a même un appel au viol de vierges ! » Voilà, voilà…

Piiiirate ! (Photo tmv)
Piiiirate ! (Photo tmv)

Prix du groupe qui met une grosse claque sans prévenir

Le dimanche, à 12 h 50, pendant que la moitié des festivaliers comatait sous la chaleur, THE VINTAGE CARAVAN a débarqué sans crier gare. Si, sur album, la musique des Islandais est déjà fort accrocheuse, le trio a eu la bonne idée de jouer le tout deux fois plus vite pour l’occasion. Le Hellfest a jubilé, le rock 70s survitaminé a chauffé le public comme jamais. Une grosse, mais alors une groooosse claque.

Prix de celui qui a tout compris (mais c’est pas Free)

Le magasin Leclerc de Clisson qui, comme chaque année, se pare de couleurs hellfestiennes. Stock gargantuesque de bières (donc chiffre d’affaires qui explose), équipe au taquet et vêtue de t-shirt du festival et la fameuse ouverture devenue mythique, à retrouver ci-dessous en vidéo :

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=bMdqpWQJmtA[/youtube]

Prix du groupe qu’on n’a pas vu (et c’est tant mieux)

On ne va pas vous mentir, la présence de LINKIN PARK sur l’affiche nous a quelque peu surpris. Petit cours d’Histoire : en 2000, le groupe américain a sorti Hybrid Theory. L’album, vendu à 25 millions d’exemplaires, est devenu l’une des pierres angulaires du nu metal (=mélange de grosses guitares metal et chant parfois rappé). Ensuite, Linkin Park a peu à peu perdu son public metal pur jus et a été jusqu’à pondre, récemment, un album insipide, infâme mélasse pop – R’n’B.

Au Hellfest, tout comme au Download quelques jours avant, les Ricains n’ont pas trouvé bon d’adapter leur setlist à un festival plus extrême et, de fait, plaire aux nostalgiques. Linkin Park a donc fait l’impasse sur une grosse partie dudit album culte. Résultat : public boudeur, huées, bad buzz sur les réseaux sociaux et un groupe qui termine 20 minutes plus tôt que prévu d’après celles et ceux qui ont assisté à la débandade.

Prix des festivaliers les plus mimis

Notre coup de cœur va à Mireille et ses trois amis, leurs âges oscillant entre 69 et 73 ans. « Il n’y a pas d’âge pour s’éclater au Hellfest », nous a dit le quatuor aux cheveux blancs.
[nrm_embed]<div class= »fb-video » data-href= »https://www.facebook.com/brealofcypresshill/videos/1881452538763488/ » data-width= »500″ data-show-text= »false »><blockquote cite= »https://www.facebook.com/brealofcypresshill/videos/1881452538763488/ » class= »fb-xfbml-parse-ignore »><a href= »https://www.facebook.com/brealofcypresshill/videos/1881452538763488/ »></a><p>The maddness!! Prophets of Rage rock #hellfest in France</p>Publié par <a href= »https://www.facebook.com/brealofcypresshill/ »>B-Real of Cypress Hill</a> sur lundi 19 juin 2017</blockquote></div>[/nrm_embed]

Mention spéciale aussi au public qui a porté un festivalier en fauteuil roulant à bout de bras, pour le faire slammer sur la foule.

[nrm_embed]<blockquote class= »twitter-tweet » data-lang= »fr »><p lang= »fr » dir= »ltr »>J’ai eu la chance de capturer l’essence et l’âme du <a href= »https://twitter.com/hashtag/Hellfest?src=hash »>#Hellfest</a> !!<a href= »https://twitter.com/hashtag/Metalheads?src=hash »>#Metalheads</a> <a href= »https://twitter.com/hashtag/TheGreatestOfAll?src=hash »>#TheGreatestOfAll</a> <a href= »https://t.co/osZhNnvi4M »>pic.twitter.com/osZhNnvi4M</a></p>&mdash; Dédo (@Dedodante) <a href= »https://twitter.com/Dedodante/status/876092241680445445″>17 juin 2017</a></blockquote> <script async src= »//platform.twitter.com/widgets.js » charset= »utf-8″></script>[/nrm_embed]

Prix du groupe le plus magique

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Le groupe Wardruna (Photo tmv).

Impossible à nier : WARDRUNA était l’un des groupes les plus attendus de cette édition. Les Norvégiens, ultra-rares sur scène, pratiquent une musique magnifique, plongeant dans la mythologie nordique, un voyage à la rencontre des peuples vikings. Wardruna n’était même pas monté sur scène que le public, chaud bouillant, se mettait déjà à faire un clapping (popularisé par les Islandais lors de l’Euro 2016). Et lorsque les musiciens ont débarqué, c’était la folie. Un concert d’une heure, confinant au sublime, transcendantal et magique. L’utilisation d’instruments traditionnels, couplée à une scène baignée dans de somptueuses lumières, ainsi que la performance hallucinante des zikos a fait de Wardruna LE concert de cette édition.

Prix du mammouth qui t’écrase la tête

Oui, UFOMAMMUT, c’est de vous qu’on parle. Les Italiens pratiquent ce qu’on appelle le sludge/doom. En plus imagé, ça donne une musique pachydermique, où on a eu l’impression d’être écrasé par un mammouth, puis un autre, puis encore un autre (bébé, celui-là), avant de se faire broyer par un bulldozer, puis ratatiner par un mur du son qui nous plongerait encore plus sous terre, au cas où il nous resterait quelques bribes de cervicales. Dantesque !

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Caliente au Hellfest ! (Photo tmv)

Dans le même registre, BONGRIPPER a distillé son doom enfumé (comprenez que le groupe semble aimer les cigarettes magiques qui font rire), parfaitement exécuté et hypnotique.

Prix du truc bizarre qu’on a ramené

Une piqûre étrange d’un insecte extra-terrestre qui a provoqué douleurs, rougeurs (et autres couleurs non-identifiées) tout le long de la jambe et une cheville qui a triplé de volume. Sexy.

Prix de la valeur sûre

Une fois de plus, AIRBOURNE a confirmé son statut de tuerie scénique. Son hard rock inspiré d’AC/DC sous amphet’ a renversé le Hellfest. Ça riffe, ça joue, ça tape un solo dément par chanson, merci les Australiens ! PRIMUS, cultissime, aurait dû jouer sur la scène principale : coincé dans la Valley, le trio bizarro-mythique a rempli la place comme personne. Connu pour avoir signé le générique de South Park, le « rock fusion funky » est emmené par le loufoque Les Claypool, sans conteste l’un des meilleurs bassistes sur Terre. Taré !
UGLY KID JOE, immense groupe de hard rock énervé des 90s, a mis le feu à la scène principale. Et quel plaisir de réécouter ce « Hate everything about you », chanté à gorges déployées par des milliers de fans. DELUGE, enfin, a beau taper dans le black metal sombre et hurlant, leur set était d’une violence inouïe. Carré et méchant, comme d’habitude.

Le métalleux aime faire du shopping. (Photo tmv)
Le métalleux aime faire du shopping. (Photo tmv)

Prix de l’occulte (féminin)

D’un côté, BLOOD CEREMONY a reçu un accueil dingue. Normal, me direz-vous, puisque leur heavy doom mâtiné d’influences 70s et occultes était de toute beauté. Mené par la leader Alia O’Brien, le groupe canadien a, en plus, l’intelligence de parsemer sa musique de flûte traversière, rajoutant une teinte vintage ensorcelante.

De l’autre côté, CHELSEA WOLFE, dirigé par la Californienne du même nom, aussi expérimental, brutal qu’envoûtant. D’une noirceur extrême, la musique est une plongée dans les ténèbres, un aller sans retour. Et c’était chouette !

Prix du groupe le plus original

VÔDÛN est la surprise du festival. Le groupe se décrit comme heavy-afro-psyché. Le trio a débarqué sur scène, vêtu de tenues traditionnelles africaines avant de… se lancer dans un gros trip jubilatoire, sorte de Black Sabbath excité, entraîné par une batteuse à la force de frappe monstrueuse, le tout mâtiné de percussions africaines et de rythmes endiablés.

Prix des groupes dont on doit tout de même parler

Un bravo à HIRAX qui, malgré la foule clairsemée, a brisé quelques nuques avec son vieux thrash-metal rapide comme un TGV sans les grèves. Idem pour BRIGHT CURSE qui a eu la lourde tâche d’ouvrir le festival le dimanche à 10 h 30 du matin, avec un rock stoner psyché parfaitement dosé, magnifié par le timbre surpuissant du chanteur Romain « Shaman » Daut.

On fatigue, on fatigue (Photo tmv)
On fatigue, on fatigue (Photo tmv)

Prix des groupes qu’on a un peu regardés (parce qu’on avait autre chose à faire comme boire des bières)

MONARQUE nous a cueillis à l’arrivée, le samedi à midi, avec un black metal agressif, mais un poil trop linéaire pour accrocher pleinement. IGORRR a mis les pendules à l’heure avec sa machine à tuer : terrassant le public avec leur musique explosant les codes, véritable chaos sonore épuisant mais jubilatoire. TURISAS a mis le feu sous la Temple avec un son à décorner les bœufs pour leur metal folk sautillant. Les mythiques SAXON ont envoyé leurs tubes (Wheeeels of steeeel) en prouvant par A+B que le hard rock n’a pas d’âge (Biff Byford, au chant, a 66 ans). Même s’il manquait juste le petit « truc »…

Prix du meilleur festival ?

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La fameuse grande roue du Hellfest (Photo tmv)

Euh… le Hellfest, par hasard ? Malgré les réticences de rares personnes et associations qui, chaque année, tentent de faire interdire le festival, le Hellfest a de nouveau tenu toutes ses promesses. Pour notre part, on regrettera juste un site un peu trop bondé (il y a vraiment beaucoup de monde le samedi). Pour le reste : des décors somptueux (le Hellfest est en fait construit comme une « mini-ville »), une orga réglée au millimètre, une ambiance bon enfant, zéro bagarre ou problèmes et, surtout, un village de Clisson de nouveau ravi de recevoir tant de métalleux, grosses brutes barbues tatouées et violentes, adeptes de sacrifices de bébés roux les soirs de pleine lune… pour un week-end de partage et d’amour de la Musique. [et de la bière]

Et pour 2018 ?

>L’édition du Hellfest aura lieu du 22 au 24 juin 2018. Un changement de date, le tout récent Download à Paris ayant décidé de se caler sur le week-end du 15-16-17 juin (piqué les dates au Hellfest, dirons certains…).

>Inutile d’espérer Metallica. « Ça ne sera pas l’année prochaine. Ils ne feront pas les festivals, mais les stades », a indiqué Ben Barbaud, fondateur du festival. D’autant que le groupe appartient à Live Nation. Le Hellfest étant une association de loi 1901, « s’ils achètent une tournée entière, on ne pourra pas suivre », a rappelé Ben Barbaud.
Tool et System of a down font partie des grosses machines de guerre que le Hellfest rêve d’avoir. Idem pour Van Halen, mais qui est essentiellement en tournée aux États-Unis. Réponse dans quelques mois.

Textes et photos : Aurélien Germain

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Aucard de Tours : une bonne dose de Ropoporose

Tellement jeunes et tellement doués. Pauline et Romain, duo fraternel, vivent la musique. Mais qui sont-ils ?! Tmv les a rencontrés lors de leur tout premier passage à Aucard de Tours.

C’est l’histoire d’un frère, Romain, et d’une sœur, Pauline, super sympas, à la cool et passionnés de musique depuis toujours. Une histoire fraternelle donc, qui a donné naissance à Ropoporose.  Roro + popo + une note de douceur.

Ils ont commencé à travailler ensemble très jeunes, à la maison. « J’avais 18 ans, Pauline 14. On jouait avec les instruments que l’on avait chez nous. Puis on s’est senti bien ensemble. On a compris que l’on pouvait faire plein de bonnes choses à deux. De bricolage en bricolage, on a crée des choses », explique simplement Romain.

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Les Vendômois en sont aujourd’hui à leur deuxième album, sorti en février 2017. Leur outil fétiche ? Une pédale loop qui permet d’enregistrer les différents instruments et de les jouer ensemble. Pratique quand on est que deux sur scène. Et ils ont la volonté de ne rester qu’à deux. « On veut jouer que tous les deux sur scène. On ne pense pas à prendre des musiciens avec nous », assure Pauline.

« On ne cherche pas à faire de la musique mécaniquement »

Le groupe ne cherche pas à faire du « propre » ou du « trop carré ». Ils enregistrent leurs musiques en live. « On a une base puis on rajoute des embellissements, comme de la trompette par exemple. On ne cherche pas à faire de la musique mécaniquement », confie Pauline.

Ce duo hyper cool joue donc de tous les instruments : clavier, guitare et percu pour Popo, batterie et guitare également pour Roro. À savoir que la jeune femme chante également, son frère s’occupe des chœurs. Mais « le chant c’est juste un instrument de plus », explique Pauline. « On s’attarde surtout sur la composition de la musique ».

Pour l’instant, les deux jeunes vadrouillent entre les scènes. Quelques projets en tête mais pas de nouvel album de prévu : « On est déjà à fond dans celui que l’on vient de sortir ».


Hey Pauline, hey Romain, si tu étais… 

Amazingthings todo withyour NoteJournal

Philippine David

Aucard de Tours : la soirée de mercredi en images

Le festival Aucard de Tours s’est poursuivi, hier soir, sur la plaine de la Gloriette. Un deuxième jour symbolique, avec plus de monde et autant de plaisir sous les chapiteaux.

Rock, pop, punk, reggae, électro… Des Japonaix de The Skippers à la Britannique Soom T, en passant par les Basques de Berri Txarrak, il y en avait pour tous les goûts. En clôture, le DJ set de Bon Entendeur a conquis la foule. On remet ça aujourd’hui avec, notamment, Ropoporose et Deen Burbigo.

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Simon Bolle et Philippine David

Aucard de Tours : la soirée de mardi en images

La 32e édition du festival Aucard de Tours a démarré, hier soir, sur la plaine de la Gloriette. Au chaud et à sec cette fois, même si la pluie a fait son apparition en fin de soirée. Florilège.

Quoi de mieux que le psychédélisme du groupe Blue Pills pour ouvrir le bal ? La fête a ensuite pris des tournures américaines, avec le garage rock de The Mistery Lights et le hip hop légendaire de Bizarre Ride II The Pharcyde, avant que Jacques emmène la foule en voyage dans son univers techno. En attendant, entre autres, Soom T et Bon Entendeur ce soir !

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Simon Bolle et Philippine David

Aucard de Tours : les 6 commandements

Du 13 au 17 juin, Aucard de Tours revient à la Gloriette. Après l’annulation en 2016, le festival culte tourangeau est bien décidé à crier, haut et fort, Aucard is not dead !

aucard

AUCARD, TU SUPPORTERAS

L’an dernier, c’était le coup de massue. Risque d’inondations oblige, Aucard était annulé. Une seule soirée de concerts, avant que le terrain de la Gloriette ne se transforme en champ de boue. Puis en piscine. Sauf que le festival a sorti la tête de l’eau. Nombreux sont ceux qui ont aidé à sa survie et à sauver les meubles après les 120 000 € de déficit. L’esprit punk n’a pas quitté Aucard : mot d’ordre pour cette nouvelle édition ? « À sec ». Le design de l’affiche est un joli pied de nez. Il s’agit d’un cactus en forme de doigt d’honneur.

DES DÉCOUVERTES, TU FERAS

Enzo Pétillault, programmateur d’Aucard, nous le confiait l’an dernier : « Pour l’affiche, il faut qu’il y ait un lien avec Radio Béton, un lien avec l’histoire du festival et des découvertes, de l’innovant. » Cette année, il sera possible d’ouvrir ses oreilles au rap de Davodka aux mythiques Debout sur le Zinc, en passant par l’électro pop d’Ephèbe (from Tours !), à la pop barrée de Gablé. Et un paquet d’autres…

LES 4 COUPS DE CŒUR DE TMV, TU ZIEUTERAS

Quitte à se faire plaisir, voici 4 groupes que la rédac vous conseille grandement d’aller voir sur scène durant Aucard :
1/ Blues Pills : une petite pépite de blues rock, emmené par Elin Larsson et ses envolées à la Janis Joplin et des solos psyché.
2/ Soom T : artiste inclassable, princesse du reggae / dub au flow dingue.
3/ Kadavar : sur scène, le trio berlinois fait l’effet d’un mur du son avec son classic rock bloqué dans les 70s, hérité des Black Sab’ et autres Hawkind.
4/ The Pharcyde : des légendes du hip-hop US. Oubliez les pseudo-« rappeurs » (coucou Maître Gims), ici c’est du 100 % oldschool qui sent bon les années 90 et ça envoie sévère.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=g6p2R8jaUW0[/youtube]

AUX APÉROCKS, TU IRAS

Chaque année, Aucard propose les Apérocks, des concerts gratuits qui se déroulent le midi ou le soir, dans des bars de la ville. Pour cette fournée 2017, il y aura Elefent et Born to burn le 12 juin, Thé Vanille et Anna le 13, Braziliers et Sweet Amanite le 14, ou encore Mangrove et Toukan Toukan le 15 et Mudscale et Zoën pour finir le 16.
> Pour la programmation en détail et les lieux, filez sur l’événement Facebook « Aucard de Tours : les Apérocks ! ».

L’APPLI, TU TÉLÉCHARGERAS

L’application pour mobile Aucard de Tours permet de tout savoir du festival : la programmation (ainsi que – oh oui, oh oui – les horaires de passage pendant le festival), des infos pratiques, les horaires de bus ou les présentations des groupes y sont proposées. Développée par Code-Troopers, une équipe de développeurs situées à Tours, l’appli est ultra-intuitive et très bien pensée. Elle est gratuite et disponible sur Android et iOS.

LES INFOS PRATIQUES, TU RETIENDRAS

> Aucard se déroulera plaine de la Gloriette, du 13 au 17 juin.
> Des navettes Fil Bleu seront mises en place pour le retour. Présence d’un parking à vélos gratuit et surveillé. Parking voitures gratuit.
> Tarifs : 25 € le pass 5 jours (étudiants, PCE) ou 30 € (plein).
> À noter que tmv couvrira le festival tous les jours. À retrouver sur tmvtours.fr

[nrm_embed]<blockquote class= »twitter-tweet » data-lang= »fr »><p lang= »fr » dir= »ltr »>Les navettes <a href= »https://twitter.com/filbleu »>@filbleu</a> vous ramèneront cette année après les concerts en toute sécurité ! <a href= »https://twitter.com/hashtag/aucard?src=hash »>#aucard</a> <a href= »https://twitter.com/hashtag/Tours?src=hash »>#Tours</a> <a href= »https://twitter.com/hashtag/filbleu?src=hash »>#filbleu</a> <a href= »https://twitter.com/hashtag/navette?src=hash »>#navette</a> <a href= »https://twitter.com/hashtag/festival?src=hash »>#festival</a> <a href= »https://twitter.com/hashtag/safe?src=hash »>#safe</a> <a href= »https://t.co/QCoAvnCQjg »>pic.twitter.com/QCoAvnCQjg</a></p>&mdash; Aucard de Tours (@Aucard_de_Tours) <a href= »https://twitter.com/Aucard_de_Tours/status/872469447205941248″>7 juin 2017</a></blockquote> <script async src= »//platform.twitter.com/widgets.js » charset= »utf-8″></script>[/nrm_embed]

Ink : le rock « encré » dans la peau

Vainqueur du tremplin musical pour le festival Imag’In, le groupe tourangeau Ink va faire du bruit ! Rencontre avec des musiciens dont on risque d’entendre parler cette année.

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Ils ont fait l’effet d’une bombe lors du tremplin Imag’In. Un concert tonitruant aux 3 Orfèvres. Une montée en puissance avant l’explosion musicale. Doc Pilot, chroniqueur et figure de la culture tourangelle, l’a dit lui-même : « Je ne sais pas s’ils ont gagné le tremplin ; je m’en fous. Mais je sais que dans l’année à venir, il faudra compter avec Ink ».

Le tremplin, en effet, ils l’ont gagné. Et oui, Ink va faire parler de lui. Parce que sa musique est riche, complexe mais accrocheuse. Parce que leur section rythmique est béton. Surtout, ces jeunes Tourangeaux (entre 21 et 26 ans !) sont humbles et exigeants avec eux-mêmes. « Bien sûr qu’on aimerait passer professionnels. Mais il faut beaucoup travailler pour y arriver. Il y a des centaines de groupes à Tours, c’est dur de percer », indique Arthur, l’un des deux guitaristes avec Léo.

À la basse, Edwige, en tandem de luxe avec le batteur Jonas, et enfin Luc derrière le micro. Tous ont déjà joué dans d’autres formations et se sont rencontrés à l’école Jazz à Tours. « Léo cherchait des musiciens pour un projet hip-hop/rock. On a commencé à jouer ensemble fin 2015. On venait tous d’horizons différents et c’est naturellement que la musique de Ink est née. Au final, il n’y avait pas de rap ! »
Quand on demande, justement, de définir leur style, la réponse fuse dans un rire : « Wow, c’est dur ça ! » Lors de leur concert aux 3 O’, le set avait débuté comme du pop rock gentil et mélodique, à la Red Hot Chili Peppers, avant de finir, lors du dernier morceau, dans un déluge de rythmes énervés et bondissants façon Rage Against the Machine. « On s’inscrit clairement dans les années 90 avec cette notion du riff. C’est un mélange de tout ce qu’on écoute », explique Luc. Pour Edwige, « en fait, on ne fait pas du “ rock rock ”, mais de la musique dérangée ».

Dérangée, mais pas dérangeante. « On joue avec la manière dont le public réagit, avec son confort. Il faut le bousculer sans le perdre », traduit Luc. Le groupe a même pensé à enrober sa musique d’un concept. Les paroles des chansons sont les extraits « du journal intime d’un serialkiller », décrypte le chanteur. D’où ces concerts en crescendo. « La musique doit retranscrire les émotions. On ne se contente pas d’enchaîner simplement les morceaux », précisent Jonas et Edwige.

Un concept cohérent qu’ils veulent peaufiner. L’idée est « de faire plus qu’un concert. On aimerait réaliser des transitions entre les morceaux, avec des flash-infos de journalistes qui permettraient de mieux comprendre l’histoire. » Ink veut aussi « tourner le plus possible », sourit Léo. Manger de la scène, cracher les décibels. « L’idéal serait de sortir notre CD pour 2018. Quitte à être patients… », ajoute Jonas. Bref, pas de EP avant un vrai album. Histoire d’être fin prêts le jour J. Et, en attendant, travailler encore et encore.

À NOTER

> En concert le 7 mai, au café comptoir Colette’s, 57 quai Paul-Bert, à Tours.

> A retrouver sur facebook.com/inkmusicband

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=vTxzTN66DAI[/youtube]

Charly DKN : la techno du Tourangeau

L’an dernier, il a retourné la scène des Îlots électroniques. Aujourd’hui, il revient avec un nouvel album sous le bras : rencontre avec Charly DKN, le Tourangeau pro de la techno.

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Charly DKN sort tout juste d’un enregistrement live à TV Tours. Chemise foncée, petite barbe, cheveux noirs comme le jais. Il a le sourire. Dans quelques jours, son nouvel album, Symbiose, sortira après trois ans de gestation. Le musicien tourangeau de 26 ans prend un plaisir monstrueux à parler musique, création, vidéo et surtout, techno. C’est son dada, son style de prédilection. Mais attention, « la techno, ce n’est pas qu’un “boum boum’’. Ça va plus loin que ça, on est dans quelque chose d’évolutif », prévient Charly DKN. « Ce sont les machines qui parlent. »

Lui qui a commencé à 15 ans s’est rapidement spécia-lisé dans la musique électronique. Il n’accepte pas vraiment le terme de musicien. « Mais je compose », préfère dire celui qui est aussi producteur et directeur artistique du label Arpège Records. Et surtout, il « s’éclate sur scène ». L’interaction avec le public, la folie. Son show, l’an dernier, aux Îlots électroniques à Tours, en est la preuve.
« La scène, ça booste comme jamais. Il y a du stress, certes, mais surtout de l’adrénaline. Et je vois les gens danser, c’est génial. » En concert, il adore regarder, observer. Se base sur quelques visages. « Je fixe trois, quatre personnes dans le public pour voir leurs émotions. » La tornade musicale fait le reste. Il suffit de se souvenir de sa prestation lors de la Marche des fiertés à Tours : tous les chars s’étaient arrêtés. En pleine place Jean-Jaurès, il a fait vibrer 5 000 personnes. « Un orgasme musical », sourit-il. Image1

Dans ses compositions, Charly DKN dit s’inspirer « des sonorités de la vie ». En fait, il fait sa propre bande-son. « Par exemple, j’étais au ski… Il y avait un robinet qui faisait un bruit bizarre. Je l’ai enregistré et je le réutiliserai dans ma musique. Idem, à Amsterdam, j’avais pris le son d’une sonnette de vélo. Ensuite, je retravaille tout ça. »
Perfectionniste avoué, Charly DKN indique qu’il n’y a pas de barrières créatives dans sa musique. Son disque Symbiose ne s’interdit rien et se veut être un véritable voyage, un concept. Il suffit de voir ses vidéos YouTube pour s’en convaincre. « Je me suis mis à écrire des réflexions que je voulais soulever au sein de l’album, raconte- t-il. Dès que j’ai composé, ça m’a inspiré des sonorités. »

Désormais, Charly DKN n’a qu’une seule envie : exprimer son univers sur scène. « Je souhaite faire une sorte de cours de philosophie musicale, je veux hypnotiser le public. » Ses prochains concerts pourraient d’ailleurs introduire du visuel pour une pleine expérience. Et prouver une fois encore que, non, la techno ne se résume pas qu’à un simple “boum boum”.

NEWS_DKN_ALBUM> Album Symbiose, le 24 mars.
Infos sur charlydkn.com et facebook.com/CHARLYDKN
> En concert au Red Club de Tours, le 14 avril.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=KlluwF9QqWQ[/youtube]

Alain Grange, jazzman tout-terrain

Vous l’avez sûrement déjà entendu à la radio ou pendant un film : violoncelliste et compositeur de jazz, Alain Grange crée aussi des musiques d’illustration. Rencontre avec un musicien qui saute de la samba à la musique symphonique.

(Photo Bérengère Galland)
(Photo Bérengère Galland)

Depuis 10 ans, vous avez créé ou joué sur la bande-son de documentaires, de reportages, ou des films comme Duel, Metropolis, Nosferatu… Comment devient-on compositeur de musique d’illustration ?

J’avais 18 ans et avec un copain cinéaste débutant, on est parti avec une caméra tourner un film. La boîte de prod’ pour laquelle il bossait lui a laissé tous les rushs et on a décidé de les monter. Un autre copain a fait un texte et j’ai composé une musique pour 4 violoncelles. C’était ma première musique de film. Je me suis vraiment piqué au jeu et ç’a été une révélation : je voulais faire de la musique d’illustration.
Le film a plu, mon directeur de conservatoire m’a encouragé. Et puis pendant 20 ans, c’est resté de côté. Jusqu’au jour où j’ai rencontré une maison d’édition spécialisée, Kosinus. Je suis entré par la petite porte, comme musicien de studio pour d’autres compositeurs, avant de faire écouter mes compos. Là, ils m’ont dit bingo, on travaille avec toi. Depuis 2007, je compose des disques complets de musiques d’illustration. Ils ont trouvé que mes créations fonctionnaient bien avec les reportages, les documentaires…

Ça se passe comme avec un éditeur de livres ?

Oui, je leur présente quelques morceaux, et si ça leur plaît, j’en compose d’autres pour former un disque. Kosinus produit les disques et les envoie ensuite gratuitement dans 40 pays, à toutes les chaînes de télé, les radios et les boîtes de production. Ils se payent sur les droits d’auteurs s’il y a diffusion.
Mon premier disque était assez grave, le deuxième était plus sombre, le suivant était plus léger et le prochain s’inspire de la musique de cirque. Je ne sais jamais ce que deviennent ces morceaux, sauf s’ils sont utilisés pour un film. Parfois, j’écoute la radio, et tout d’un coup, j’entends un truc, tiens, c’est ma musique. Ça peut être joué en Inde, au Japon, au Brésil… Ils me laissent travailler à mon rythme, j’ai beaucoup de chance.

Vous avez toujours imaginé être musicien ?

Je viens d’un milieu très simple, pas du tout artiste. Il y avait très peu de musique chez nous : les chœurs de l’Armée rouge, le Lac des cygnes, la 5e de Beethoven… bon, on écoutait surtout les choeurs de l’Armée, parce que mon père était communiste. Mais mes parents trouvaient que c’était une bonne idée de nous faire apprendre un instrument. Ma mère m’a demandé d’en choisir un, je n’avais aucune culture musicale, j’ai dit harpe, elle a dit « trop grand ! » puis «contrebasse », c’était encore trop grand, alors j’ai dit : « violoncelle », et elle a dit « d’accord ». Je suis tombé sur un super prof qui m’a bien accroché, puis un autre, plus moderne, qui m’a donné envie de continuer.
A 13 ou 14 ans, j’ai commencé la guitare avec des copains, à jouer du rock psychédélique, à brancher un micro, à faire de l’impro, tout ce que je ne pouvais pas faire en cours de violoncelle. Les mecs ne savaient pas accorder une guitare, c’était moi qui m’y collais, il manquait des cordes à la gratte mais c’était pas grave, on jouait toute la nuit. J’ai ensuite commencé à m’intéresser au jazz, à écouter, relever les solos… Pour moi, musicien, c’était pas un métier, jusqu’au jour où j’ai joué dans la rue, sur la côte d’Azur, avec des copains. On mettait jusqu’à 500 francs de côté par jour et là, j’ai compris qu’on pouvait en vivre. Après le bac, j’ai fait une fac d’économie mais plus ça allait, moins j’allais à la fac et plus je jouais, on m’appelait pour jouer à droite, à gauche. Je n’ai pas vraiment choisi de devenir musicien, ça s’est fait comme ça. J’ai passé un DE de jazz et je l’ai eu assez tranquillement parce que les gens étaient étonnés de voir débouler un violoncelliste. J’ai longtemps séparé les choses : le rock et l’impro avec les potes, c’était le plaisir et le violoncelle, le classique, c’était le travail.
Après avoir obtenu mon prix de violoncelle, j’ai compris qu’il pouvait y avoir du plaisir dans le violoncelle, ce qu’aucun prof ne t’apprend. C’est la grosse lacune en France. On ne te parle jamais de plaisir, on ne te parle jamais du corps non plus, voire, il faut souffrir pour jouer. Tout se travaille très en force. L’école française de violoncelle est très carrée : il faut être perpendiculaire au manche, ce qui est presque impossible, et tant pis si le corps souffre. Les musiciens jouent parfois jusqu’à six heures par jour et je connais beaucoup de musiciens qui se sont bloqué une épaule, froissé le dos froissé, ou subi des tendinites.*

C’est un petit peu comme en danse classique…

Oui, on te parle plus de souffrance que de plaisir. J’ai travaillé là-dessus de mon côté,. En Espagne, Lluis Claret travaille au contraire le violoncelle tout en mouvement, très souple, à l’opposé de l’école française. Avec les élèves, je travaille la respiration, l’ouverture du plexus… Je peux jouer six heure par jour en période de répétition. Parfois, je joue seulement deux heures et parfois pas du tout. Quand j’ai eu mon prix, tout fier, j’ai été voir un grand violoncelliste. Il m’a écouté puis m’a dit : « Oui, c’est bien. Mais juste un truc important, parfois je me lève le matin, le violoncelle est dans un coin, je fais un son pour voir comment il va, je le repose et je vais me promener. Voilà, c’est tout. » C’était énorme. Il m’a appris à déculpabiliser.
Il m’a aussi dit : « N’oublie pas que c’est un bout de bois et c’est toi le patron. » Le violoncelle est tellement impressionnant, on en oublie qu’il faut le dominer et pas se laisser manger par lui. Et si on ne se fait pas plaisir, et bien on ne joue pas, on fait autre chose. Ça nourrit aussi de voir une expo ou un film. Sinon, jouer devient un travail laborieux et ça s’entend. Et c’est très moche !

En France, vous êtes seulement une poignée de violoncellistes de jazz.

Les violoncellistes sont un peu plus nombreux aujourd’hui parce que ça devient à la mode en pop mais de ma génération, les 40-50 ans, on est 5 ou 6. Il n’y a pas vraiment de références de violoncelle en jazz et ça, c’est intéressant pour un musicien, tout reste à faire. Et puis, dans le milieu du jazz, faire de la la musique d’illustration est assez mal vu : c’est un peu vendre son âme. C’est idiot, parce qu’on peut toujours être sincère. J’essaye de faire avant tout de la musique qui me plaît, même si, bien sûr, il faut que ça plaise à l’éditeur et corresponde au cahier des charges qui est assez précis : les morceaux doivent tous faire 2 minutes maximum, autour d’un seul thème….
Le programmateur ou le monteur qui écoute le disque doit savoir au bout de 2 secondes si ça collera à ce qu’il cherche. Mais ces exigences sont aussi des défis et j’adore ça.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=lIATjndlT1k[/youtube]

Le jazz a justement une réputation très intello, il fait un peu peur aux néophytes.

Il faut d’abord écouter ce qui vous plaît, être curieux, et se rappeler que le jazz était une musique populaire : dans les années 40, c’était l’équivalent de la variété, mais le mot devient un peu étriqué : il y a du jazz proche du rock, de la musique contemporaine… Dans les années 60, c’était plus défini mais ces styles-là appartiennent maintenant à l’histoire de la musique. Quand on dit jazz aujourd’hui, ça ne veut plus dire grand-chose. C’est d’abord une musique de liberté, l’impro est sa caractéristique essentielle. Tu peux suivre le chemin ou suivre ta route, c’est à toi de décider et aucun musicien ne t’en empêchera. Après, ça marche ou pas, ça sonne ou pas, mais en tant qu’interprète, c’est toi qui décides. Le jazz est vraiment une musique d’instantanéité et selon l’endroit, le moment, la salle, tu vas jouer très différemment. Quand j’étais petit, je voulais être inventeur et finalement, c’est ce que je fais aujourd’hui : le jazz, c’est de l’invention, tout le temps.
Je suis éclectique, j’adore passer de la pop au classique, ce n’est pas antinomique. Et c’est ce qu’on retrouve à Jazz à Tours, qui réunit le jazz et les musiques actuelles. J’y enseigne depuis 5 ans le jazz mais aussi la pop, la samba… et j’ai lancé un orchestre à cordes. Tours a beaucoup de chance d’avoir un département de recherche sur le jazz, l’école Jazz à Tours qui est une pépinière de musiciens et le Petit Faucheux qui propose un jazz très novateur. C’est assez unique en France.

Quand on pense jazz, pourtant, on ne pense jamais orchestre !

C’est vraiment l’orchestre qui m’a fait aimer la musique. A 13 ans, je suis tombé sur un prof complètement fou qui a failli me dégoûter de la musique. Je n’avais plus aucun plaisir à jouer et puis j’ai rencontré jean-Claude Hartmann, l’ancien chef d’orchestre de l’Opéra comique. C’était un vrai chef à l’ancienne, très XIXe, mais avec énormément d’humour. Il avait monté un orchestre de jeunes en banlieue, à Evry, où j’habitais et il m’a raccroché au violoncelle. Il a aussi fait mon éducation musicale : toutes les semaines, on jouait des symphonies. Il donnait des cours de direction et j’y participais comme orchestre cobaye, ma plus grande expérience artistique. Rien qu’à la manière dont le chef d’orchestre te regarde, dont il se tient, s’il sourit ou pas, quand il fait partir l’orchestre, le son n’est pas le même. Et ça, c’est super impressionnant.
C’est différent si le gars est stressé ou pas, Dans l’après-midi, on jouait quatre fois le même mouvement avec quatre chefs élèves et c’était quatre fois complètement différent, simplement à cause de leurs attitudes, leur maintien, leurs mots, l’orchestre ne joue pas pareil : tu as envie ou tu n’as pas envie… C’est quelque chose qu’on ne t’apprend jamais en cours. Hartmann disait toujours aux débutants : « Laisse jouer l’orchestre ». Il y a une espèce d’humilité du chef qui doit être là pour laisser jouer les musiciens, il est juste là pour contrôler, vérifier le tempo, mais le musicien sait jouer, il connaît le tempo. Je l’ai transposé dans mes groupes de jazz : quand tu diriges un groupe, tu dois laisser jouer les gens, tu dois surtout leur donner envie de jouer. Il ne faut pas tenir un orchestre par la force, comme c’est fait parfois, mais donner plein d’amour et l’envie de jouer. Hartmann était un gars incroyable, je pense à lui presque chaque jour. On faisait les choses sérieusement mais avec légèreté et beaucoup d’amour de la musique.

Depuis 25 ans, vous avez joué dans le monde entier et vous avez fait partie de l’Orchestre national de jazz, vous avez accompagné la soprano Julia Migenes. Vous avez aussi joué le Cabaret Léo Ferré à la Comédie française… En novembre, vous avez accompagné la performance du sculpteur H. L. Bergey au Vinci. Vous êtes un touche à tout.

En France, on aime bien les cases, il y a beaucoup de chapelles musicales : tu es musicien de pop, de free jazz, de rock… tu dois être spécialisé dans un truc. Les Etats-Unis sont plus libres avec ça : tu peux jouer du New Orleans le matin, de la pop l’après-midi et du free jazz le soir. En France, non. C’est triste, on se prive de beaucoup de choses.

*A Paris et à Toronto, fort de ce constat, des médecins ont ainsi ouvert des consultations dédiées aux musiciens.

>Disco express à écouter ICI 

>Bio express :

1966 : naissance d’Alain Grange

1994 : création de IXI, quatuor à cordes de musique improvisée avec Guillaume Roy, Régis Huby et François Michaud.

2002 : forme un trio avec le guitariste Eric Daniel et le batteur François Laizeau pour explorer le rock

2007 : album Introspection, premier album édité par Kosinus Arts.

2011 : intègre l’équipe enseignante de Jazz à Tours

Portrait chinois : Johnson Concorde

Les Tourangeaux extravagants de Johnson Concorde, revendiquée formation de « rockshow », seront en concert ce 17 décembre, à Tours. L’occasion rêvée de passer David Baez, fondateur du groupe, au grill des questions façon portrait chinois.

David Baez (Photo © Michel Dumont)
David Baez (Photo © Michel Dumont)

SI VOUS ÉTIEZ UN GROUPE CULTE ?

Queen, parce que c’est pas donné à tout le monde de porter la moustache et d’avoir quand même la super classe.

SI VOUS ÉTIEZ UNE DROGUE ?
(LÉGALE, CAR BERNARD CAZENEUVE NOUS LIT PEUT-ÊTRE)

Caféine sans sucre ou whisky sans glace (en fonction de l’heure).

SI VOUS ÉTIEZ UN ACCESSOIRE DONT ON A UN PEU HONTE, MAIS QU’ON AIME PAR-DESSUS TOUT ?

Ma boucle d’oreille… aimantée.

SI VOUS ÉTIEZ UNE INSULTE ?

Bougre d’âne (ouais, je sais, c’est raide…)

SI VOUS ÉTIEZ UN MOT ?

Inénarrable. Je suis pas sûr à 100 % de ce qu’il signifie, mais je trouve ça que claque à tous les coups dans une conversation !

SI VOUS ÉTIEZ UNE OEUVRE D’ART ?

La Chambre à Arles, de Van Gogh. Je ne m’explique toujours pas qu’un sujet aussi simple donne quelque chose d’aussi beau.

SI VOUS ÉTIEZ UN GROUPE POUR PAPY-MAMIE ?

Les Rolling Stones. C’est pas parce qu’on a passé 60 ans qu’on doit se cogner André Rieu non plus !

SI VOUS ÉTIEZ UNE CHANSON MYTHIQUE ?

I’m the Wallrus, des Beatles. Chanson folle, puissante, belle et drôle !

SI VOUS ÉTIEZ UN AUTRE MÉTIER QUE MUSICIEN ?

Mécanicien ! Moi qui ne comprends rien de rien à l’automobile, ça me griserait follement de savoir démonter un carburateur.

SI VOUS ÉTIEZ UN SURNOM RIDICULE ?

Petit canaillou (à prononcer façon Kad Merad, imitant le fils de Darry Cowl et Véronique Sanson).

SI VOUS ÉTIEZ UN FILM ?

L’Étrange Noël de Mr Jack. Mais la BO est super énervante quand même, tellement c’est un vieux chef-d’oeuvre des familles.

SI VOUS ÉTIEZ UN OBJET DU QUOTIDIEN ?

Du vernis à ongles. Ça fait encore drôle à mon fils de me voir faire les ongles les jours de concert…

> Johnson Concorde + Gérald Moiza (guitar-hero) en concert, samedi 17 décembre, à 20 h, à l’Espace Gentiana. Tarif : 10 €.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=YnjY4xkml9E[/youtube]

Vinyle : t’as d’belles feutrines tu sais ?

MatmaFeutrine, c’est le projet du Tourangeau Eric Le Priellec : de magnifiques feutrines pour platines vinyles sérigraphiées par des artistes de Tours. Original, artisanal et surtout, local.

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LA GENÈSE DU PROJET

Éric Le Priellec se définit comme « un vinyle addict€». Une passion qu’il n’a jamais lâchée. Sauf que les feutrines de platines, il les trouve « trop communes et de mauvaise qualité ». Ni une ni deux, il a l’idée, il y a un an, d’un projet un peu fou. « Je suis allé voir des artistes tourangeaux », raconte-t- il. Caroline Bartal, Béatrice Myself, Dominique Spiessert et Guillain Le Vilain plus précisément.
Ils vont pouvoir poser leurs œuvres sur les feutrines, ces disques circulaires utilisés par les Djs, mais aussi pour protéger sa platine et apporter une amélioration au système audio. «€C’est le quatuor d’artistes de Tours qui cartonne. Je voulais que le dessin résonne avec la musique. ». Avec ça, la platine est transformée. Un style. Unique. Le must ? Les pièces sont en série limitée. Cent exemplaires, pas plus. Et signés.

LE LOCAL EN AVANT

C’est simple, à part la feutrine découpée à Saint-Étienne, tout le reste est réalisé localement. Si l’illustration est réalisée par des artistes de Tours, donc, la sérigraphie se passe à Saint-Pierre-des-Corps. Un procédé « complexe » qu’Éric laisse à l’Atelier Pantu, son voisin à l’Atelier de la Morinerie. MAVILLE_VINYLE1
« E‹ffectivement, je veux mettre le local en valeur. J’aime œuvrer ici. C’est très important pour moi », confirme ce « Tourangeau pure souche ». Chaque feutrine est par ailleurs livrée avec une petite histoire sur l’artiste qui a travaillé, ainsi que le lien vers son site web. Idéal pour faire découvrir l’art local. Les retours ayant été rapidement positifs, Éric vend la majeure partie de ses feutrines à Tours, certes, mais désormais aux quatre coins de la France également. Sur les réseaux sociaux, Canadiens, Russes et Israéliens sont « fans du projet », se réjouit Éric.

PAS QU’UNE MODE

La mode du retour du vinyle n’aura échappé à personne. « C’est évident€: il y a une montée en puissance des gens qui ressortent leurs platines, on rachète des vinyles, il y a un engouement puissant », admet Éric. Il y a aussi ces amoureux de l’objet, ces vinyles addicts, comme Eric. Et clairement, « ce client veut du bel objet ». Lui-même le dit : «€C’est une niche dans une niche. Mais ce sont des passionnés. »

ET APRÈS ?

« J’ai vendu ma voiture pour lancer ça ! », se marre Eric. « Je veux surtout vivre une belle aventure, c’est un plaisir. » Mais, bien sûr, si la sauce prend (comprenez, si les finances le permettent), le Tourangeau a déjà des projets. « On pourrait faire, pourquoi pas, des feutrines à deux couleurs. Ou par paires, qu’elles puissent se “€répondre€”… C’est le terrain qui va commander. Peut-être pourrais-je faire appel à d’autres artistes. Mais attention, toujours des locaux ! ». Normal.

> matmafeutrine.fr ou facebook.com/matmafeutrine ;
35 € la feutrine.

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Aurélia et Guillaume, le swing dans la peau

#EPJTMV Couple à la ville comme à la scène, ces professionnels du swing pratiquent depuis une dizaine d’années. Ils sont tombés sous le charme de l’esprit festif et de liberté cette danse, née dans les années 1920 aux États-Unis.

Aurélia Lépine et Guillaume Goffin dansent en couple depuis 2008.
Aurélia Lépine et Guillaume Goffin dansent en couple depuis 2008.

Le rendez-vous est prévu entre deux danses de leurs emplois du temps chargés. Le studio « Rabelais » est situé non loin du boulevard Béranger, à Tours. « Un deux trois quatre, un deux trois quatre » : dès l’entrée dans le sas de la salle, la voix d’Aurélia Lépine résonne et les chaussures claquent sur le parquet. « Bonjour », lance Guillaume Goffin, essoufflé. Elle lui emboîte le pas et me serre la main. Ils peaufinent la démonstration de danse qu’ils feront lors de leur prochaine soirée concert ce week-end, dans ce studio ouvert en septembre 2016. Il accueille également l’école de danse « Swing&Shout » que le couple débarqué d’Orléans a ouvert.

Tous les soirs, des dizaines de danseurs foulent le parquet. Ils apprennent notamment le Blues, le Charleston et le Lindy hop, la spécialité des deux artistes. Ce sont toutes des dérives du swing, apparu dans les années 1920 aux États-Unis, dans la communauté noire de Harlem. Les danseurs allaient se défouler sur les rythmes endiablés de Count Basie ou de Duke Ellington dans les « bal rooms ». « C’est un anticrise. Même si le contexte est différent aujourd’hui, les gens viennent dans nos cours pour oublier leurs soucis quotidiens, comme à l’époque finalement », estime Guillaume.

 

Plusieurs soirs par semaine, des dizaines d'amateurs viennent apprendre le swing. Photo : Manon Vautier-Cholet/ EPJT.
Plusieurs soirs par semaine, des dizaines d’amateurs viennent apprendre le Lindy hop dans les cours de danse de Swing&Shout. Photo : Manon Vautier-Cholet/ EPJT.

Cette danse n’a plus aucun secret pour eux. Pour elle, la danse est une histoire qui dure depuis son enfance. « J’ai fais une pause pour me consacrer à mes études d’agriculture en Bretagne. Mais on nous apprenait à devenir un gestionnaire d’entreprise plus qu’un agriculteur », se souvient la trentenaire. Au début des années 2000, elle décide donc de reprendre le chemin des studios. Direction une première école de danse de couple au Rheu, près de Rennes, puis une seconde, à Orléans. Et là, c’est le déclic… En voyant ses professeurs, elle tombe amoureuse du Lindy hop. « L’esthétisme, le rythme entraînant de la musique… C’était extraordinaire », s’enthousiasme-t-elle.

« Il ne faut pas se prendre au sérieux. Un danseur de swing, c’est comme un enfant qui s’amuse sur le rythme de la musique. »

 

Pour lui, la danse fait partie de son quotidien depuis 12 ans. Mais pendant une dizaine d’années, cet homme de 40 ans a jonglé entre son métier dans l’industrie et quelques cours à la semaine. Un jour, une amie lui fait découvrir une école de danse à Orléans. En séducteur avisé, il choisit la salsa. « Un bon moyen de rencontrer des filles », sourit ce grand brun svelte, qui ne cesse de soulever son chapeau pour lisser ses cheveux gominés. Très rapidement emprisonné dans cette danse codifiée, il choisit la voie du swing, « plus cool et plus fun avec une plus grande liberté de mouvements ». D’une simple passion, elle devient progressivement son métier, abandonnant son poste dans l’industrie.

Depuis 2008, les deux artistes dansent et se forment ensemble. Ils ont écumé les festivals, les concours et sont allés aux États-Unis, en Hongrie, en Belgique en Suède… Ils ont trouvé à Tours une scène artistique qui leur ressemble : Jazz à Tours, des salles de concerts jazz comme Le Petit Faucheux, Jazz Région Centre … Très différent d’Orléans, leur ancienne ville. « Pendant la période de Noël, il y avait des morceaux de swing qui passaient dans les rues de Tours, se souvient-elle. À ce moment, on s’est dit : “eh, mais on danse sur ça !”. »

[youtube]https://youtu.be/yb5lBDU-Oxc[/youtube]

Avec le studio de danse à gérer et leurs deux enfants,  le couple a ralenti la cadence des voyages. Cela ne les empêche pas d’aller swinguer avec leurs amis dans des soirées. Ils y retrouvent l’esprit de fête qui symbolise le swing, notamment lors des jam : un couple danse sur la piste et d’autres les rejoignent pour les encourager. Débute alors une sorte de mini-concours, où chaque duo fait une démonstration. « Dans ces moments-là, il y a une telle énergie entre les danseurs. Tout le monde donne le meilleur de soi-même », raconte-t-elle, en frappant des mains en rythme, comme si elle y était.

Dans le studio, la voix de Baisie Count groove au son du saxophone. « Les sensations représentent 80 % de ma danse », déclare-t-elle. Avant d’ajouter : « Guillaume, tu te bases plus sur le physique, non ? », s’adressant à son compagnon. Sans vraiment relever la remarque, il ne répond pas.

Une fois en piste, le schéma n’est pas si linéaire. Tombé plus tardivement dans le milieu professionnel, Guillaume considère cette danse comme un jeu. Tel un gamin qui « s’amuserait sur le rythme de la musique ». Hélyette, 31 ans, a participé aux cours des deux professeurs. Pour elle, « Aurélia est plus technique et perfectionniste. Elle recherche des mouvements élégants ». Selon elle, ils sont tout simplement complémentaires. « C’est évident, le Lindy hop leur colle à la peau. Quand ils dansent, ils dégagent une telle énergie et une telle joie : c’est tout à fait l’esprit joyeux de cette danse. »

Swing and shout,

4 rue du plat d’étain, Tours.

Site : www.swingandshout.fr

Mathilde ERRARD. Photos et vidéo : Manon Vautier-Cholet.

PMG Productions : je produis donc je suis

Tmv a rencontré Julien Couson, le boss de PMG Productions. Axée sur la musique et les films, cette société tourangelle travaille sur des projets d’ampleur à l’étranger, mais aussi et surtout à Tours. Avec la ferme intention de faire bouger la ville.

Julien Couson, de PMG Productions (Photo Brice Goulard)
Julien Couson, de PMG Productions (Photo Brice Goulard)

PMG Productions. Le nom vous parle ? Parce que côté nouveau souffle artistique, c’est par ici qu’il faut chercher. À la tête de PMG, il y a le Tourangeau Julien Couson, 32 ans, dans le monde de la production depuis 7 ans. Un passionné qui a choisi de revenir sur Tours après avoir écumé Paris. Là-bas, il a commencé avec son frère et un associé compositeur de musique de films. Son CV s’y est considérablement étoffé : notamment avec un spectacle coproduit par Claude Lelouch et les Petites Mains Symphoniques, un orchestre pour enfants. Mais Julien a choisi de revenir en Touraine « pour développer des choses », car il a « beaucoup de projets ». Depuis, il ne s’arrête jamais.

Au café Valmy, où on le rencontre, le producteur préfère mettre son portable en silencieux. Le smartphone n’arrête pas de vibrer. Les notifications s’empilent et se succèdent. Comme les projets de Julien, ses idées, ses envies. À Tours, il a une furieuse envie de faire bouger les choses.

L’actu de PMG Prod’ est chargée. Ce 26 novembre à l’Opéra de Tours, Julien fait venir Didier Lockwood, « le plus grand violoniste de jazz actuel », dit-il en souriant. « Le nouveau directeur, Benjamin Pionnier, est quelqu’un de très dynamique. Il m’a libéré un créneau. L’acoustique s’y prête à merveille. » Le 29 avril 2017, ce sera au tour du virtuose Richard Galliano. La musique est l’un deux axes de PMG Productions. Développer des concerts ou encore produire des groupes (Dog Guilty Party, par exemple), c’est le credo.

Mais Julien Couson, qui rappelle qu’un producteur « doit avoir des idées et prendre des risques », oeuvre aussi dans la production de films. Il vient de boucler une série de documentaires sur les plus grands horlogers suisses. « Un monde dingue », selon lui. D’où a découlé l’idée d’un 52 minutes qu’il veut présenter aux télés. « Et j’ai aussi réalisé la production exécutive de la série tourangelle L’Élu. C’est un gros projet. Tout se tourne ici (jusque début décembre, NDLR). On veut mettre le régional en valeur. »

Justement, le local et le régional, c’est son truc. « J’essaye de me recadrer sur Tours. J’ai plein d’idées », s’enthousiasme Julien. Mais pas si facile de se lancer les projets ici… « La ville a des atouts formidables, mais elle a du mal à bouger et reste assez conservatrice. Il y a un jeune vivier d’artistes et réalisateurs fascinant à Tours. Mais on n’a pas forcément les lieux pour s’exprimer. Il manque un déclic. » Son rêve, avec PMG, serait d’ouvrir « un pôle artistique/média pour la musique et le cinéma, ouvert à tous, qui croiserait les cultures ». En attendant, ses nombreux projets le font carburer. Dans quelques jours, le Tourangeau s’envolera pour la Thaïlande, pour y tourner un clip pour Universal Music. « Il s’agit d’un gros groupe electro symphonique. Mais… je ne peux pas encore dire qui c’est », sourit Julien. Inarrêtable, on vous disait.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=4D-M81yUB5s[/youtube]

Casting pour comédie musicale

Le projet Requiem for a darkness est lancé à Tours. Pour cette comédie musicale, son créateur vient de mettre en place un casting. A vos CV !

Requiem for a darkness : le nom vous dit quelque chose ? C’est le nouveau bébé du designer sonore et compositeur tourangeau Nicola Tenz. « Un concept inédit de comédie musicale animée alliant le dessin- animé et le show live ayant pour iconographie le cartoon. » Le tout, adapté du roman Dracula de Bram Stoker. Rien que ça.

n projet très ambitieux donc (il suffit de voir les idées de costume !), qui verrait ses acteurs évoluer sur scène, avec des décors fixes dessinés projetés en toile de fond, et d’autres séquences où les comédiens joueraient, chanteraient et danseraient en direct. Mais pour cela, Nicola Tenz – par ailleurs responsable du studio Mitaka – a besoin de monde. Il vient de lancer un casting.

Sont recherchés des artistes régionaux, des chanteurs et chanteuses qui viendront participer à cette comédie musicale. L’annonce précise bien que le chant et l’acting sont obligatoires. Les intéressé(e)s peuvent dès à présent envoyer leur CV et une démo audio à studiomitaka@hotmail.com

> Infos sur facebook.com/studiomitaka ou au 06 83 03 15 03.

#WTF 26 : le conflit de la couette résolu

Conflit de la couette, infidélité des hommes et musique ou encore prénom bizarroïde : voilà la rubrique insolite et wtf de la semaine.

couette

> L’invention miracle. Cela nous est tous arrivé : monsieur ou madame, dans le lit, qui pique toute la couette, tandis que vous tirez de toutes vos forces pour la récupérer, les pieds à l’air. Bref, pour éviter un nouveau scandale matinal, une entreprise anglo-saxonne a inventé les Cover Clamps : des pinces puissantes qui attachent la couverture au matelas de chaque côté du lit et qui ne bougera pas d’un centimètre pendant le dodo. Le sésame coûte 20 €. Mais le site a été submergé de commandes.

> Il s’appelle Athanase – prénom pas vraiment commun, vous en conviendrez – et souhaite inviter tous les Athanase de France à faire la fête chez lui le 15 juillet 2017. Il faut dire qu’à 41 ans, ce Vendéen en avait marre de n’avoir encore jamais parlé à une personne portant le même prénom que lui. Aujourd’hui, il y aurait environ 310 Athanase en France. Vont-ils tous se réunir ? Méga-suspens.

> Suite la récente agression de Kim Kardashian, un vendeur de déguisements en ligne a crée un kit de « victime d’un casse à Paris » pour Halloween. Face au tollé provoqué sur la Toile et devant le bad buzz, le déguisement a été retiré.

> Une récente étude anglaise vient de conclure que les hommes les plus fidèles seraient ceux qui écoutent du metal. À l’inverse, ce sont les fans de jazz qui auraient le plus tendance à aller voir ailleurs. Les autres infidèles ? Les fans de salsa et de pop. Vous savez ce qu’il vous reste à faire… hum !

TOP4 : Janis Joplin, anecdotes et rock’n’roll

C’est cette semaine que sort le DVD Janis, film retraçant la carrière de la chanteuse mythique. L’occasion de vous donner quatre petites anecdotes sur la Mama cosmique.

UNE BÊTE DE SEXE

À 20 ans, Janis est élue « garçon le plus laid » de l’Université. Elle va pourtant bien se rattraper en draguant Hendrix, Morrison, Cohen et autres. Puis elle couchera avec des dizaines et des dizaines de coups d’un soir, filles ou garçons.

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ACCRO À L’HÉROÏNE

Janis avait beau avoir une sacrée descente, l’héroïne était son addiction première : début 69, la chanteuse en consomme 200 $ par jour. Idem quand elle fait l’amour. Idem avant ses concerts. Elle mourra le 4 octobre 1970 d’une overdose d’héroïne.

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CACHET A WOODSTOCK

Au cultissime Woodstock festival, Hendrix a été payé 18 000 $ (l’équivalent de 117 000 $ actuels). Janis Joplin, elle, a reçu un cachet de 7 500 $. Côté public, pour assister aux trois jours du festoche, il fallait juste débourser… 18 $. Ne comparez pas aux festivals d’aujourd’hui, ça risquerait de vous faire mal.

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REMBARRÉE PAR DICK RIVERS

Un jour, les chanteurs Dick Rivers et notre Johnny Hallyday national buvaient en terrasse d’un hôtel : « Une gonzesse complètement pétée est venue nous emmerder. On l’a envoyée chier. C’était Janis Joplin ! », a-t-il raconté. Oups.

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Fête de la musique : demandez le programme !

Retrouvez notre numéro spécial Fête de la musique ! Le listing des groupes, le plan, ainsi qu’un quiz !

 

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>>>>>> POUR RETROUVER NOTRE NUMÉRO SPÉCIAL FÊTE DE LA MUSIQUE, C’EST EN CLIQUANT ICI !! <<<<<<<

Vous y trouverez le plan de la ville, le listing complet des groupes, ainsi qu’un quiz !

INFOS PRATIQUES

Comme chaque année, diverses mesures ont été prises pour encadrer cette édition de la Fête de la musique. Débutant dans l’aprèsmidi, elle finira à 1 h du matin (contre minuit l’an dernier). Le 21 juin tombera un mardi, donc parfait pour se défouler après le boulot ou après avoir eu votre responsable véreux au téléphone / marché sur un Lego® / appris que belle-maman venait dîner (rayez la mention inutile). Interdiction, bien évidemment, de vendre de l’alcool sur la voie publique. Les ventes ambulantes sont interdites sans autorisation préalable. Les boissons à emporter ou à consommer en terrasse devraient être servies dans des contenants en plastiques (pensez aussi aux containers de tri sélectif pour ne pas faire bobo à mère Nature qui vous aime plutôt fort).

LA DAC CONNAÎT LA MUSIQUE

Avant, c’était la Mact (Maison des associations culturelles de Tours) qui coordonnait l’organisation de la Fête de la musique. Maintenant, son petit nom, c’est la Dac. La Direction des affaires culturelles de la Ville de Tours s’occupe de tout gérer, vous recenser (ce sont eux qui nous donnent le listing des groupes programmés pour qu’on puisse parler de vous et vous écouter). La Dac aide aussi à trouver un emplacement, apporter un soutien logistique et communicationnel.
Bref, si vous n’y avez pas pensé cette année, vous savez ce qu’il vous reste à faire en 2017 ! (contact : 02 47 21 65 14 ou fetedelamusique@ ville-tours.fr)

TRAMWAY

N’oubliez pas : le tramway circulera pendant la Fête de la musique. Non, parce qu’avec autant de décibels dans vos petites oreilles, vous risqueriez d’être inattentif. Attention à vous !

NOUVEAU SUCCÈS

Davantage de participants ont été recensés cette année. Plus de cinquante formations musicales, une grosse quarantaine d’organisateurs (qui, chacun, proposent des groupes), des nouvelles scènes (quartier Febvotte, Rives du Cher ou encore le concert de la Ville en partenariat avec le Château de la Bourdaisière dans le cadre de l’année France Corée)… Bref, ça va être la fête !

N° D’URGENCE
17 : POLICE 18 OU 112 : POMPIERS ET SECOURS

Aucard de Tours en un quart de seconde

Tonton Roger ne comprend pas votre amour pour Aucard ? Mamie Pierrette a du mal à imaginer le bien que ça fait quand vous secouez votre tignasse et remuez du popotin au fameux festival ? Voilà quelques infos à ressortir, histoire de briller au repas de famille.

La teuf avec les Wampas.
La teuf avec les Wampas.

PLUS D’UNE CENTAINE DE BÉNÉVOLES

« On a 150 bénévoles, contre 600 pour Terres du Son par exemple. Ce qui fait que, du coup, tout le monde cohabite à Aucard : bénévoles et artistes mangent ensemble. C’est vraiment une bonne ambiance », rappelle Enzo, le big boss responsable de la prog’ du festival.

PETIT EST DEVENU GRAND

On prend la machine à remonter le temps : nous sommes le 21 juin 1986. Lana Del Rey fête ses un an (et pan, le coup de vieux), Coluche est mort deux jours plus tôt, le groupe Téléphone s’est séparé 2 mois auparavant, la mode est aux choucroutes sur la tête. Bref, tout va mal. Fort heureusement, Aucard lance sa 1re édition. Au menu ? 12 groupes, pendant 12 h, pour un budget de 12 000 francs.
L’Île Aucard accueille les concerts mais au fil du temps, les festivaliers affluent. De plus en plus nombreux. Aucard devra donc déménager. Maintenant, la Gloriette et le festoche semble indissociables. Le succès, aussi.

LIBERTÉ J’ÉCRIS TON NOM

On sait, on sait : Aucard, c’est un mélange de concerts, de découvertes, tout ça tout ça. Mais ce qui plaît, surtout, pendant ces cinq jours, c’est un état d’esprit propre à Radio Béton et plus globalement à Aucard. Bref, un vent libertaire tout simplement, aussi bien dans la musique que dans l’ambiance.
Un esprit de contestation aussi, comme à Béton qui se retrouve tant dans la colonne vertébrale du festival (l’an dernier, le thème était Ni Dieu, ni maître…) que dans la prog’ (oubliez les gros groupes commerciaux, racoleurs et qui copulent un peu trop avec le playback). Et quand on y pense, le festival Aucard est né en 1986, suite à une interdiction d’émettre de Radio Béton. Liberté et contestation, qu’on vous dit.

MOT D’ORDRE : DIVERSITÉ

On le disait : à Aucard, vous pouvez zapper les grosses variétoches un peu mièvres. Ici, le leitmotiv, c’est de proposer une diversité musicale et même au niveau des têtes d’affiche. Le festival a pu voir passer, au cours des années, Tryo, Ez3kiel, Les Ogres de Barback, Guerilla Poubelle ou encore Atari Teenage Riot. Pour l’anecdote, ces derniers avaient d’ailleurs voulu une certaine marque d’eau avec zéro nitrate, une loge individuelle excentrée sans aucune fumée de cigarette. Ça vous la coupe ? Non ? Tant pis, c’est cadeau.

LE MONDE EST FOU

Aucard, c’est l’occasion de faire la fête pendant 5 jours. C’est aussi la possibilité d’assister à des choses plutôt… étonnantes. En 1999, le musicien Jean- Louis 2000 a débarqué en hélico. Un périmètre de sécurité est installé, le public, lui, n’est au courant de rien. Jean-Louis 2000 descend sur le site, escorté par des gardes du corps et une infirmière. Il fend la foule, monte sur scène et balance du Boney M. Normal.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=dSZemAeJftI[/youtube]

Flower Power Crew : le portrait chinois

À l’occasion du festival des Fourchettes soniques à Tours, les 20 et 21 mai, le groupe Flower Power Crew viendra balancer les watts, le vendredi dans le grand hall et le samedi dans le village du parc expo. Portrait de Grégoire (Dj GrègTONUS), Julien (Dj JUL), Guillaume (Dj Sigfried) et Léonard (Dj Léo)

Peace & love... and Flower Power crew (et electro, tiens)
Peace & love… and Flower Power crew (et electro, tiens)

SI VOUS ÉTIEZ UN  ANIMAL…
Un taureau pour mettre à  terre un torero. La Corrida  est un art noble  mais on a  du mal à supporter et nous  sommes contre la mise  à mort d’un animal aussi  beau et innocent. Eh oui, les  Flowers adorent aussi les  animaux (vivants).

SI VOUS ÉTIEZ UN (AUTRE) STYLE  DE MUSIQUE
Le funk ! car sans lui la  techno n’aurait sûrement  jamais existé. Les artistes  sont tellement atypiques et l’envie de danser irrésistible.

SI VOUS ÉTIEZ UNE FEMME…
« Je ne vois pas bien l’intérêt d’être une femme »  (OSS 117).

SI VOUS ÉTIEZ UN PAYS…
La France car il y tant à  faire, et à défaire… sinon les  Pays-Bas pour leur liberté,  leur civisme, leur vision et  leur modernité (mais pas  pour leur gastronomie …)

SI VOUS ÉTIEZ UN INSTRUMENT…
Une machine TR 909 de  Roland, car nous sommes  une asso de musiques électroniques !

SI VOUS ÉTIEZ  UNE SALLE DE  CONCERT
Le Grand Hall du parc des expositions de Tours  (Tours Expo).

SI VOUS ÉTIEZ UNE  CHANSON
« Aux armes et caetera »  de Serge Gainsbourg car  on adore le grand Serge,  l’album est géant et cette  chanson a un côté un peu  révolutionnaire !

SI VOUS ÉTIEZ UNE  DROGUE… LÉGALE
Le vin, français de préférence blanc, rosé ou rouge peu importe… sans modération !

SI VOUS ÉTIEZ UNE INSULTE
« Alors casse-toi pauv’ con »… (Nicolas Sarkozy)

SI VOUS ÉTIEZ UN FILM
La Classe Américaine (Michel Hazanavicius) en 2 e  choix, plus sérieux,  Taxi Driver.

SI VOUS ÉTIEZ UN OBJET DU  QUOTIDIEN
Une clé USB, pour que  nos tracks nous suivent  partout …

SI VOUS ÉTIEZ UNE  VILLE FRANÇAISE
Tours bien sûr !

SI VOUS ÉTIEZ UNE DEVISE…
Ne jamais remettre au  lendemain ce qui peut être  fait le jour même!

SI VOUS ÉTIEZ UN PERSONNAGE  DE FICTION
Sangoku, car il peut se téléporter!!!

> Pour suivre en direct l’actu des Fourchettes Soniques : PAR ICI !

Vive la récup’ en musique !

Il fallait y penser : fabriquer des instruments avec un pot de yaourt ou un bout de bois, c’est rigolo et pas bien compliqué.

Un pot de yaourt transpercé d’une paille et scotché sur une bouteille en plastique, ça donne quoi ? Une corne de brume ! Et cette tige creuse en bambou recouverte d’un papier de soie, c’est un mirliton. Mercredi dernier, une dizaine d’enfants, accompagnés de leurs parents ou de leurs grands-parents, ont fabriqué plusieurs petits instruments de musique. Leurs points communs : tous sont conçus à partir de matériaux que l’on peut trouver facilement, soit dans sa poubelle, soit dans la nature. L’atelier s’est déroulé à la maison de la Gloriette, dans le cadre du programme des animations environnement de Tour(s)Plus.

Au menu, un joyeux mélange entre sciences, musique et environnement : « Comprendre comment fonctionnent ces objets sonores et profiter de ce qui nous entoure pour s’amuser », propose Marion Carcelen, l’animatrice d’Arborésciences. Pour susciter l’envie, elle présente des exemples d’instruments. Tap-tap, kazoo, sifflet en paille, guiro, carillon… Sur une table, tout le matériel est mis à disposition des participants.
Munie d’une lime en bois, Eléana taille des encoches dans une tige de bambou. Pas facile ! Elle fabrique un guiro, instrument originaire des continents africain et américain : c’est une sorte de racloir, qui, frotté à l’aide d’un bâton, entonne le chant de la grenouille. Au fil de la séance, chacun fabrique plusieurs instruments et bien sûr, s’attache à vérifier leur bon fonctionnement. Au bruit fort de la corne de brume, s’ajoutent le coassement du guiro, puis le sifflement du kazoo… Le tout dans une joyeuse cacophonie !

> Infos pratiques : Maison de la Gloriette. 02 47 21 63 79.
> Programme sur agglo-tours.fr

Nathalie Picard

Noof & ses potes : le come-« Bach »

Noof, alias Stéphane Gourdon, un ancien Wriggles, investit le Petit Faucheux avec ses chansons inspirées de la musique classique. Un spectacle pour tous les publics, manière de réfléchir ensemble aux sujets qui nous touchent tous.

NOOF, C’EST QUI AU JUSTE ?

« Je fais ce que l’on appelle du Vocal Trip, c’est-à-dire que j’imite le son d’instruments avec ma voix. J’ai fait deux albums plus un jeune public avec ce répertoire et il me fallait un personnage pour le présenter au public. Noof est une sorte de médiateur qui porte le message. C’est aussi un personnage qui se transforme en fonction de la chanson que j’interprète. Une sorte de costume dans lequel je me glisse. »

POURQUOI CE CLIN D’OEIL À LA MUSIQUE CLASSIQUE ?

« Il y a, contrairement à ce que l’on croit parfois, une vraie diversité dans la musique classique. Et moi, la diversité, j’aime ça. Ce n’est pas par hasard, par exemple, si le morceau de Mozart se retrouve au cœur d’un rock (Jeux d’argent, d’après Dies Irae, ndlr). Il y a, à la base, du rock dans Mozart. Comme il y a de l’alternatif dans Saint-Saëns. Et plus, j’aimais cette idée de l’échange entre des morceaux anciens et des arrangements, des sonorités modernes. Se mettre ensemble, ça allait bien avec l’idée du spectacle. »

QUE RESTE-T-IL DE NOS WRIGGLES ?

« L’aventure s’est terminée en 2009 mais, évidemment, il m’en reste beaucoup. Le public est toujours là, ceux de l’époque, mais aussi des ados de 14 ans qui découvrent nos albums… À titre personnel, cela m’a apporté une vraie solidité scénique. Nous avons donné plus de 800 concerts un peu partout. Cela m’a donné confiance aussi dans l’écriture. Un groupe, c’est un cadre, une exigence, un collectif. C’est formateur. »

JEUNE PUBLIC OU TOUT PUBLIC ?

« Tout public, résolument. Le but, c’est d’échanger entre les générations sur des sujets forts, qui nous touchent tous. Les enfants reçoivent ces sujets, de toute façon. L’idée, c’est de tenter de les appréhender ensemble, de créer une réflexion. Pour ce spectacle, Noof n’est pas seul en scène. Je suis accompagné de Nathan Bloch à la guitare électrique et de Jean-Marc Herbreteau au clavier, à la basse et au piano. Le tout est un mélange de Vocal Trip, de rock et d’electro. »

C’EST QUOI, C’EST QUAND, C’EST OÙ ?

Noof Come Bach, c’est un spectacle de chansons à destination de toute la famille : les enfants ET les parents. À partir de partitions classiques, Stéphane Gourdon a construit des chansons rock, hip-hop ou de jolies ballades pleines de sens et de sensibilité. Histoire de taper du pied intelligent !
Le lundi 25 avril, à 19 h, au Petit Faucheux. 7 €.

Portraits de celles et ceux qui font chanter nos enfants

Tmv a rencontré des musiciens et musiciennes intervenant(e)s : portraits de ceux et celles qui font chanter nos enfants !

CYRIL BENAT,
EN FORMATION AU CFMI

Il s’exerce à taper des rythmes complexes sur un balafon. C’est difficile et pourtant le plaisir se lit sur son visage. Il faut dire qu’à 36 ans, Cyril Benat s’apprête à réaliser un rêve : vivre de sa passion, la musique. Cet ancien salarié dans l’informatique a tout quitté, ou presque : son travail et sa région alpine. Avec sa femme et ses enfants, il a traversé la France pour s’installer en Touraine et intégrer le Centre de formation des musiciens intervenants. La musique, pour lui, est une longue histoire. Il entre au conservatoire dès l’âge de cinq ans pour apprendre le piano. Il en ressort neuf années plus tard et continue à pratiquer en solo. À 25 ans, il rentre dans une chorale puis devient chef de chœur.
« La musique prenait de plus en plus de place dans ma vie. Aussi, je recherchais le contact avec les enfants. » D’où son idée : devenir musicien intervenant, le métier idéal pour allier ces deux envies. Il lui restait à franchir les derniers obstacles. « Je pensais ne pas pouvoir vivre de ma passion. Mais j’ai fini par me dire : “ Et pourquoi pas ? ” »

MARIE MENOU, Image4
EN FORMATION AU CFMI

Si elle a suivi quelques cours de guitare avec un professeur particulier, Marie Menou est surtout une musicienne autodidacte. Elle adore chanter, et rien de tel qu’une guitare pour s’accompagner. Ce qu’elle aime aussi, c’est le contact avec les enfants et les ados. Chaque été, elle reprend sa casquette d’animatrice en centre de vacances avec plaisir. Passé le bac, une seule envie l’animait : faire de la musique. Mais ses parents étant inquiets de ce projet, elle finit par s’orienter vers un BTS dans l’optique. Sauf que ça ne lui plaisait pas. Ses parents ont accepté son choix, et elle a intégré la licence de musicologie à l’université François-Rabelais.
Lorsqu’elle a découvert la formation de musiciens intervenants, elle a décidé de consacrer un an à la préparation du test d’entrée : cours de guitare, de chant, participation à des ensembles vocaux… Avec succès. « Par la musique, j’apporte aux enfants un moyen de s’exprimer et d’exister différemment. Certains élèves, qui ont du mal à trouver leur place à l’école, peuvent briller en musique. » À la voir mener tambour battant une chorale de 50 élèves, on se dit qu’elle est bien dans son élément.

Image2GABRIELLE MORCHÉ,
MUSICIENNE INTERVENANTE À L’ABEILLE COMPAGNIE

« Dans ma fusée, j’ai ramené des perles de lune, une étoile brune… », chante Gabrielle Morché, accompagnée de sa guitare. Face à elle, quatre fillettes poussent la chansonnette. Depuis octobre 2015, la jeune femme anime un atelier d’éveil musical et corporel à l’Abeille compagnie, à Saint-Pierre-des-Corps. Titulaire du diplôme universitaire de musicien intervenant de Tours, elle travaille aussi dans des crèches et des écoles à Notre-Dame d’Oé et à Tours-Nord. Son petit plus : des ateliers de comédie musicale qu’elle anime à Montlouis-sur-Loire : « un mélange de théâtre, de chant et de danse, qui laisse place à l’improvisation ».
Cette passionnée a découvert tardivement son attrait pour la musique, à l’âge de 17 ans. Elle prend alors des cours particuliers de chant, puis devient chanteuse lyrique dans différents groupes. « La musique, c’est ma vie, ma passion. Je ne pourrais pas m’en passer ! » Son petit secret pour apprécier la musique à sa juste valeur ? Le silence qui doit la précéder et l’accompagner. Et ça, elle le répète souvent aux enfants.

JÉRÉMY BOUDSOCQ, Image3
MUSICIEN INTERVENANT À L’ÉCOLE DE MUSIQUE DE SAINT-CYR-SUR-LOIRE

« La formation m’a donné une grande ouverture d’esprit », reconnaît Jérémy Boudsocq. Le jeune homme garde un souvenir inoubliable de ces deux années passées au CFMI. Musicien depuis l’âge de sept ans, cette activité artistique a toujours fait partie de sa vie. Mais vivre de sa passion n’est pas chose facile, d’autant que le métier n’est pas reconnu à sa juste valeur, estime Jérémy Boudsocq. Avec l’école de musique de Saint-Cyr-sur-Loire, il anime des chorales d’enfants dans les écoles de la commune et monte des projets en classe. En parallèle, il dirige des choeurs amateurs et intervient dans quelques crèches.
« La musique, c’est toute ma vie. J’aime la faire partager, mais j’ai aussi besoin de garder du temps pour moi dans la musique. » L’artiste participe à divers projets de théâtre musical, quatuor vocal et percussions corporelles. Un juste équilibre à trouver entre enseignement et activités artistiques

CONTACT :
Centre de formation des musiciens intervenants.
7 rue Jean-Inglessi à Fondettes.
> ash.univ-tours.fr/cfmi

Tours : la musique forme la jeunesse !

Au Centre de formation des musiciens intervenants (CFMI), de futurs artistes et pédagogues apprennent à transmettre leur passion de la musique aux enfants. Tout un art.

En cours de chant, il faut donner de la voix... et des émotions
En cours de chant, il faut donner de la voix… et des émotions

Ne cherchez pas. Ici, vous ne trouverez ni de sombres amphithéâtres, ni les interminables cours magistraux qui vont souvent avec. Pourtant, nous sommes bien à l’université François-Rabelais. Mais dans cet espace un peu à part, la plus vaste salle de cours est un auditorium. Des balafons multicolores — sorte de xylophone en bois d’origine africaine — sont disposés en demi-cercle, face à de larges baies vitrées offrant une belle vue sur les champs attenants. Un environnement propice à l’inspiration. Bienvenue au Centre de formation des musiciens intervenants (CFMI), un département universitaire qui occupe de charmants locaux sur les hauteurs de Fondettes. Sa mission : former des personnes, à la fois musiciennes et pédagogues, qui interviennent auprès des enfants pour les sensibiliser à la musique. Deux années de formation professionnelle, basées sur différentes pratiques musicales et sur une réflexion pédagogique, permettent d’obtenir un précieux sésame : le diplôme universitaire de musicien intervenant.

Répéter un rythme compliqué, toujours et encore
Répéter un rythme compliqué, toujours et encore

Ce jeudi-là, Richard Vincent, enseignant en percussion, donne un cours de rythme aux élèves de deuxième année. Chaque étudiant répète le rythme proposé par leur professeur sur un balafon. La mission de Richard Vincent ? « Je suis là pour développer le potentiel rythmique des élèves. Ils doivent être capables, avec les enfants, de chanter en s’accompagnant de rythmes. Cette indépendance de la voix et des mains est plus facile à acquérir que celle d’une main par rapport à l’autre. Nous travaillons cette difficulté ensemble. » Qui peut le plus, peut le moins. Son tuyau ? « Répéter toujours la même mélodie permet de se donner des repères. »
Mine de rien, ce n’est pas facile. Réussir à superposer des rythmes différents, travailler l’indépendance des deux mains… Certains s’arrachent même les cheveux. Comme Josefa Tvetey, 25 ans, qui a intégré le CFMI après un master de musicologie : « Le rythme, c’est compliqué pour moi. J’ai du mal à dissocier les deux hémisphères cérébraux. Il faut persévérer, pratiquer en permanence », insiste la jeune femme qui travaille d’arrache-pied. Pour s’entraîner entre les cours, quelques studios attenants à l’auditorium, avec synthétiseurs, ordinateurs et percussions, sont à la disposition des étudiants. Chacun peut venir y travailler son instrument.

À quelques mètres de l’auditorium, dans le bâtiment principal du CFMI, le cours d’écriture se tient dans une salle aux murs rouges. L’enseignant, Dominique Billaud, et ses deux étudiants, Lucas et Jonathan, sont en grande discussion autour d’une partition posée sur le pupitre d’un piano à demi-queue. Ici, les jeunes apprennent à composer une chanson : ils écrivent le texte et inventent la musique pour un ensemble d’instruments. L’objectif ? Mettre le tout en scène pour en faire un vrai spectacle. Toujours dans la perspective de leur futur métier. Histoire de le vivre au moins une fois avant d’en monter avec les enfants.
« Dans le métier de musicien intervenant, la création et l’inventivité sont essentielles », souligne Dominique Billaud. Les deux étudiants apportent leurs idées. « J’aimerais créer sur le thème du voyage. Les idées fourmillent, je les ai posées sur un carnet. Mais musicalement, ça ne se dégage pas encore. J’imagine quelque chose de massif, avec un chœur et des instruments », annonce Lucas. L’enseignant, lui, est là pour les accompagner : « Ils restent libres de leur choix, et surtout, il n’y a pas de jugement de valeur. » Dans cette formation, l’attention portée à chaque personne semble essentielle. Logique, si l’on considère que la relation humaine est au coeur de la musique.

Un moment de plaisir en cours de guitare
Un moment de plaisir en cours de guitare

Une impression confirmée lors du cours de chant, qui se déroule dans une petite salle au dernier étage du bâtiment, au fond d’un couloir. « Ici, on abat les masques, lance Muriel Marschal. C’est un sas de décompression, un endroit où les étudiants se permettent de craquer. » L’enseignante donne toute son énergie dans un objectif : « donner aux élèves le goût d’eux-mêmes et de leur voix, leur permettre de se sentir beau et confiant, éradiquer tous leurs doutes. » En somme, apprendre à s’aimer. Vaste programme. D’autant que travailler sur sa voix a quelque chose de troublant : « Des métamorphoses s’opèrent. C’est très intime », avoue Lucie.
La jeune femme se lance, debout face à son pupitre, dans une interprétation de « mon légionnaire ». Muriel Marschal l’accompagne au piano : « C’est magnifique ! C’est hyper beau », s’enthousiasme-t-elle. Ici, enseignants et étudiants partagent une même passion : la musique.

C’est maintenant l’heure du cours de guitare. Cet instrument populaire est le précieux allié du musicien intervenant. Pratique et facile à transporter, il s’avère idéal pour accompagner les enfants. En plus, la guitare s’adapte à tous les styles, du country au rock. Maëva, Marie et Jean-Félix s’entraînent sur l’air de Helplessly Hoping, une belle chanson à plusieurs voix accompagnées de deux guitares. « Regardez-vous bien, vous devez suivre comme une ombre la voix de Marie, la chanteuse principale », leur conseille Émilie Sansous, l’enseignante. Dissociation des deux mains, souplesse, dextérité… « Les étudiants doivent maîtriser suffisamment l’instrument afin de pouvoir gérer les erreurs des enfants qu’ils accompagnent », poursuit le professeur.

À l’école, le groupe des cloches s’en donne à coeur joie
À l’école, le groupe des cloches s’en donne à coeur joie

Et travailler avec des enfants, justement, ça s’apprend ! C’est une partie importante de la formation : les étudiants animent chaque semaine des ateliers musicaux dans des écoles. Comme chaque vendredi, Marie Menou, élève en deuxième année, se rend à l’école élémentaire Jules- Verne à Tours-Nord. Avec la classe de CM2 de Pierre Deseuf, elle monte un projet de création musicale autour de Casse-noisette. Non, il ne s’agit pas de leur apprendre à jouer de la flûte à bec… L’idée ? « Amener les enfants à créer eux-mêmes leur morceau. »
Avec leur enseignant, ils ont écrit des virelangues que la musicienne réutilise : « À partir d’un texte écrit rigolo, c’est plus facile de poser des rythmes. » Et ça marche : « Pirlipat a un papa qui fait du rap… en mangeant ! », chantent les enfants en tapant avec lames, grelots, cloches et bâtons. Ryad, 11 ans, aime cet atelier car « on peut chanter et s’exprimer ! ». Au mois de mai, ils présenteront leur création sur une vraie scène, comme des grands.

Textes et photos : Nathalie Picard

 

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Manudigital : le routard du reggae

Tmv a interviewé le célèbre beatmaker Manudigital. En direct de la Jamaïque, il a accepté de nous de parler en vrac de reggae, de basse, de Babylon Circus, de la Touraine… et de son audacieux show qui passera par Saint-Avertin le 27 février !

(Photo Stéphane Buttigieg)
Manudigital prépare sa valise (Photo Stéphane Buttigieg)

Week-end du 13 février. Pendant que Tours s’envole sous les bourrasques de vent et ses 8°C, la Jamaïque se dore la pilule sous une température trois fois plus élevée. Bon, sincèrement, on n’a pas franchement envie d’embêter Manudigital avec nos considérations météorologiques. Là-bas, il est davantage occupé à « enregistrer des nouveaux morceaux avec Alex, de Flash Hit Records pour nos futures sorties de Cali P, Jah Vinci, Papa Michigan par exemple. Je suis aussi en Jamaïque pour enregistrer la saison 2 des “ Digital session ’’ », comme il le rappelle. Des digital sessions qui font un carton sur YouTube. Qui ont fait ce que Manudigital est ce qu’il est aujourd’hui : un musicien talentueux, the beatmaker à ne pas louper. Le pro du « digital reggae ».

« Les digital sessions sont des vidéos où je joue un riddim (une séquence musicale, NDLR) en compagnie d’un MC », explique Manudigital. En gros, imaginez un Casio MT40, le synthé qui a révolutionné la musique jamaïcaine au milieu des 80s. Branchez-y Manudigital et son sens du rythme imparable. Ajoutez enfin les plus grands chanteurs et saupoudrez d’une méga dose de bonne humeur. La recette est parfaite : ces instants de folie musicale enquillent les milliers de vues. La prochaine saison de ses digital sessions sera d’ailleurs diffusée en mars, sur les réseaux sociaux.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=3nqhS3-XmwI[/youtube]

Et depuis, Manudigital est devenu un incontournable dans le milieu. « Je m’inspire du reggae jamaïcain des années 80-90, c’est ce que l’on a appelé le reggae digital. » Pour enrober sa musique, il apporte une touche perso’, « un peu plus moderne », comme il le dit. Qu’il mixe avec un tas d’influences qu’il a parfaitement su digérer. Il faut dire que l’homme aux 70 000 likes sur Facebook a fait l’American school of modern music. Une école de jazz renommée qui lui a appris « à avoir une rigueur dans le travail de musicien, mais aussi une ouverture d’esprit musical », dit-il. « C’est ce qui m’a permis d’apporter pas mal de nouvelles sonorités à la musique reggae. »

Multi-instrumentiste complet, Manudigital est avant tout bassiste de formation. Fan du jeu au doigt, il a commencé la basse à 13 ans. « Et je n’ai jamais arrêté depuis ! » Un prolongement de son bras. « C’est clair : c’est une partie de moi qui est devenue naturelle, tu vois, c’est devenu vital ! ». Son amour de la quatre cordes l’a poussé à intégrer, en 2010, le célèbre groupe Babylon Circus. L’aventure le mènera dans plus de 25 pays et dans les plus gros festivals. « Une superbe expérience qui restera gravée dans ma mémoire ! »
Une corde en plus à son arc, dans le domaine de la musique, lui qui a accompagné les maîtres du reggae : « J’ai adoré travailler avec des artistes francophones qui étaient des stars quand j’étais ado, comme Tonton David, Nuttea et bien d’autres », raconte- t-il, sans oublier Brahim « qui est devenu un ami ».

Dans son entourage, aussi, le fameux Biga*Ranx. Prodige du reggae et du dub né à Tours, ce dernier enchaîne maintenant les dates et blinde les salles. Leur amour pour la Jamaïque les a réunis. Manudigital et Biga collaborent. « Une histoire de musique », résume Manudigital. « Biga est un artiste très passionné comme moi, c’est cette vision commune de la musique qui nous a permis de faire tous ces projets ensemble. » Autant dire qu’entre Biga*Ranx ou encore Brahim par exemple, Manudigital a fini par bien connaître la Touraine. « J’y ai passé pas mal de temps grâce à mes collaborations avec des artistes tourangeaux. Il y a plein d’artistes talentueux et de très bons producteurs dans la scène dub/ reggae à Tours, c’est très dynamique », confirme-t-il.

Le 27 février, Manudigital, accompagné de son MC Bazil, viendra donc en terrain conquis d’avance (mais si, mais si) sur les planches de l’Intime festival. Saint-Avertin aura d’ailleurs droit au nouveau projet original et novateur ramené par l’artiste. La deuxième date de son Digital Pixel Tour. Un concert qui mêlera live et vidéo : « Pour mon show, ce sera un mix de musique et d’images avec toutes les machines que j’utilise en studio pour créer ma musique. La projection sur écran sera des images exclusives que j’ai filmées lors de mes collaborations avec différents artistes ! » De quoi en prendre plein les yeux… et les oreilles.

> Samedi 27 février, à 20 h 30 au Nouvel Atrium : Manudigital (+Pierre Mottron, Kid Francescoli). De 10 à 16 €.
> Intime Festival, du 25 au 27 février, au Nouvel Atrium de Saint-Avertin. Avec Agnès Jaoui, H-Burns, Les Deux moiselles de B, etc.
> manudigital sur Facebook ou sur YouTube.

A Saint-Av’, João Gonçalves l’atout culture

SPÉCIAL #SAINTAVERTIN / À Saint-Avertin, la politique culturelle est « faite maison ». Pas de boîte de production pour faire la programmation des nombreux événements culturels. Mais un homme au carnet d’adresses bien rempli. Rencontre avec le programmateur, João Gonçalves.

João Gonçalves

Pourquoi la Ville de Saint-Avertin fait-elle sa propre programmation alors qu’elle pourrait faire appel à une boîte de production, comme le font d’autres villes de l’agglomération ?
C’est la volonté du maire. C’est un « cultureux ». Il veut que la culture soit accessible à tous. Il a compris que c’est en temps de crise qu’on donne la culture aux gens. C’est pour ça que notre tarification est assez basse, on est en dessous des 30 € pour un concert. C’est une force de vouloir travailler à l’ancienne encore aujourd’hui, parce que c’est presque ça, on fait tout de A à Z. Pour avoir une belle saison qui ne ressemble pas aux autres, il faut travailler autrement. De cette façon, j’ai un timing un peu différent des autres salles, ce qui me donne la chance d’avoir des têtes d’affiche qui ne sont pas censées encore tourner. Par exemple, Pony Pony Run Run n’avait même pas commencé à composer leur album quand je les ai signés. Pareil pour Aaron, ils n’avaient pas encore mis en place leur tournée.

Huit ans plus tôt, quand vous êtes arrivé, la Ville de Saint-Avertin n’avait pas encore de service culturel. Vous êtes vraiment parti de zéro ?
En 2008, il y avait une association, il faut reconnaître leur travail car ils ont œuvré pendant pas mal d’années, avec les qualités et les défauts que peut avoir une asso. On ne peut pas dire qu’il se passait rien, mais on n’a rien récupéré. À l’époque, il y avait pas mal de rediffusion de concerts au Nouvel Atrium. On pouvait regarder par exemple le live d’André Rieu. C’est assez marrant parce que la première année, on a reçu des grands noms et on m’appelait pour me demander si c’était en vidéo. Il a fallu plusieurs mois pour que les gens comprennent que c’était du vrai live, avec l’artiste en chair et en os. On est vraiment reparti sur quelque chose de neuf.

En tant que programmateur, quelle est votre mission ?
Je bosse pour se faire rencontrer un public et des artistes. L’objectif d’un service public comme le nôtre n’est pas de remplir la salle à tout prix, mais de faire en sorte que des choses se passent sur scène. En gros, on se dit qu’on a une famille entière et chaque membre, du grand-père à la petite-fille de 20 ans, doit trouver un spectacle qui lui plaît, pas forcément le même soir mais au moins dans la saison. C’est pour ça qu’on retrouve par exemple cette année à l’Intime Festival* Agnès Jaoui, qui est plutôt grand public, à côté de Raphaële Lannadère et de H-Burns, qui font de la musique un peu plus pointue.

Comment une ville comme Saint-Avertin peut se permettre de faire venir des Agnès Jaoui, Louis Chedid ou encore Jane Birkin ?
J’ai un budget artistique de moins de 100 000 € pour payer les artistes. Je pars du principe que c’est de l’argent public, donc je négocie tout. C’est hyper stratégique et c’est là qu’est ma plus-value. Je mets beaucoup d’humain, tout se joue dans la discussion, la confiance, l’accueil. Par exemple, Jane Birkin à l’époque n’avait pas compris pourquoi elle allait se produire à Saint-Avertin et pas à Tours. Sa boîte de production lui a dit : « Tu verras, tu seras bien accueillie ». C’est très symptomatique. Il y a un retour sur investissement en fait, les grosses productions savent qu’on reçoit bien les artistes. C’est des petites attentions. Et je ne parle pas de limousine avec chauffeur. Ça peut être tout simplement un petit bouquet de fleurs, des fraises Tagada® ou le petit jus que l’artiste aime bien. On reste hyper naturel.

Quand on vient du secteur culturel, comment s’intègre-t-on dans les objectifs municipaux ?
C’est très simple, parce que l’équipe municipale nous laisse de gros moyens et nous fait confiance. À partir de là, on arrive à avoir de bons résultats et c’est un cercle vertueux. Sans langue de bois, on n’est jamais en conflit. Le budget est constant d’année en année. On a la place d’innover tant que ça fait sens. On a vraiment de la chance, même si du coup ça nous met la pression, parce que tu ne peux pas dire « c’est le maire qui m’a dit de faire ça » !

Propos recueillis par Camille Petit.

Tours : les 10 qui vont faire l’actu culturelle en 2016

Musique, monde du spectacle, du web ou encore cinéma… Cette année, ça va bouger côté culture, au sens large du terme. La rédaction a choisi de mettre en valeur dix Tourangeaux qui, chacun à leur niveau, font bouger Tours dans ce domaine. Ils ne sont, bien sûr, pas les seuls, mais notre petit doigt nous dit que 2016 ne se fera pas sans eux !

1. LVOE
Ne cherchez pas d’erreur, ça s’écrit vraiment comme ça. Le truc à LVOE, c’est le « psychbeatrock », comme ils l’écrivent sur leur page Facebook. Et LVOE, c’est un peu LE groupe à surveiller cette année. Naviguant entre Tours, Paris et la Lune (c’est eux qui le disent, chut !), ces zikos balancent un groove sexy et surtout des tubes en puissance.
Leur premier EP, Misspelling of love, sorti l’été dernier, vous envoie valser du côté des British des 90’s. Et ça fait un bien fou. Tant qu’à faire, réservez votre 11 février : LVOE sera en concert avec Odezenne au Temps Machine. #Bisou.
> facebook.com/LVOEMUSIC ou soundcloud.com/lvoelvoe

2. OLIVIER PAIN
Olivier Pain passe de la photo portrait à celle de mariage, en passant par le reportage humanitaire avec une facilité déconcertante. Surtout, ses clichés sont sincères et humains. La preuve avec sa série sur le camp de réfugiés de Calais, pour le compte de GSF (Gynécologie sans frontières). Un reportage que le Tourangeau continuera fin janvier et en février. Ce qui devrait permettre d’organiser des expos et lever des fonds pour permettre à GSF de continuer à travailler là-bas. Humain, qu’on vous disait.
> olivier-photographie.com

(photo olivier-photographie.com)

3. GARY CONSTANT
Il est comme ça, Gary : capable de dézinguer le dernier Tarantino (pas taper !), comme de se farcir un film de sushis cannibales et de flasher sur une comédie d’espionnage 100% deutsch et délirante. Il revient cette année pour les 10 ans de son bébé, l’excellent festival de ciné qu’il a créé et qu’il préside : Mauvais Genre. Du 24 à 28 mars, il va donc dynamiter le cinéma gnan-gnan et amener une dose de fraîcheur à Tours. Comédie, drame, science-fiction, thriller, bis, avant-premières, Nuit interdite, concerts, expos (les grands maîtres de la BD franco- belge à l’honneur !)… De quoi voir la culture diffƒéremment (et se marrer un bon coup).
> festivalmauvaisgenre.com et sur Facebook

4. CHACHADELILLA
Son vrai nom est Charlotte de Lilla. Chachadelilla pour les intimes (graou). Plus de 3 500 abonnés au compteur pour sa chaîne YouTube, où elle réalise des doublures voix truculentes de jeux vidéos, films et dessins animés. Et en plus, mademoiselle chante à merveille !
Cette Tourangelle de 25 ans à la voix magnifique enquille les succès (227 000 vues pour son doublage de la chanson de la Reine des neiges) et parsème le tout de bonne humeur. Ses talents de graphiste (elle est multi-fonctions) l’ont aussi emmenée sur Mythomen (mytho.mn) : un projet fou de long-métrage d’animation, avec des super-héros, réalisé par Sébastien Périer et 100 % made in France. Bref, si Hollywood repère notre Chacha un jour pour doubler Le Roi Lion 12, tmv a choisi d’être son agent. Si, si.
> chachadelilla.com et @ChachaDeLilla sur Twitter

5. JACQUES VINCEY
Impossible de passer à côté de cette figure de la culture. Le directeur du théâtre Olympia cherche, avec toute son équipe, à s’ouvrir, rendre curieux ceux et celles qui n’iraient pas forcément poser leurs petites fesses au théâtre. En plus de ça, il se pourrait fortement que le CDRT obtienne, à la rentrée 2016-2017, le label centre dramatique national. Une vraie reconnaissance. Et une fierté pour Tours.
> cdrtours.fr

(photo tmv)

6. PEPIANG TOUFDY
Infatigable, ce Pepiang. Directeur artistique de l’asso Prod’Cité, il court partout, toujours occupé et fait bouger le monde de la culture tourangelle depuis des années. 2016 sera encore très riche pour lui : une nouvelle édition du festival des cultures urbaines Imag’IN, WantedTV l’émission sur TVTours et surtout la sortie de son Daymane Tours (dont on vous avait parlé dans le N°183), court-métrage tourné en ville. « Et aussi un autre film en cours d’écriture ! », précise mister Toufdy. Rien n’arrête Pepiang on vous dit…
> prod-cite.fr

(photo tmv)

7. LIVE UNLIMITED
« On voulait faire quelque chose pour les gens qui souhaitent bouger, s’ouvrir sur les territoires et assister à plein de concerts. Diversité de salles, mais aussi de style musical ! », résume Alban Gautron, de Live Unlimited. Avec Diego Movilla et Grégoire Rist, il a trouvé THE concept : le pass concerts illimités dans la région Centre.
La start-up tourangelle propose de payer un abonnement sans engagement de 25 € par mois pour se faire un tas de concerts, tranquilou, dans diffƒérentes salles partenaires (Le Temps Machine, Le Chato’Do, Espace Malraux, Le Petit Faucheux, L’Astrolabe…). Bref, 800 spectacles sur un an au programme.
D’ailleurs, il se pourrait que tmv vous fasse gagner certains de ces sésames d’ici peu. Genre ICI !
> Live-Unlimited sur Facebook

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8. MARIE-CLAUDE CARAËS
Directrice des Beaux-arts de Tours depuis 2014, elle a dû faire face au déménagement de l’ancienne école, rue Nationale, devenue le futur CCCOD (Centre de création contemporaine Olivier-Debré). À elle, donc, de repenser l’école (et les nouveaux locaux, tant qu’à faire) : pour 2016, elle souhaite mettre l’accent sur l’art contemporain et ouvrir des ateliers publics au plus grand nombre. Bref, l’Art pour tous. L’étape finale étant «d’accueillir dans les étages que l’école n’occupe pas, des start-up et des gens créatifs », comme elle l’a indiqué au magazine de l’agglo.

9. CONNECTESPORT
Les Tourangeaux un peu (beaucoup) geeks vont adorer. Connectesport, un site internet, promeut l’e-Sport à travers des revues de presse, mais aussi des tests et des dossiers sur le jeu-vidéo (avec, en bonus, une web TV toujours à fond dans le gaming et qui recherche d’ailleurs des joueurs intéressés). « La motivation de Connectesport est de devenir un point de référence journalistique dans le domaine du sport électronique de la région », souligne la tête pensante Steven Kukulski. Avec son associé Benjamin Lattron (de publicitemoi), ils souhaitent « acquérir un studio pour nos animateurs de stream ».
> connectesport.com

10. DOROTHY SHOES
L’inclassable artiste tourangelle, qui a fait des études d’art-thérapie, continue de surprendre. En 2015, les grilles de la préfecture avaient été décorées de ses photos, fruit de sa rencontre avec une dizaine de personnes en situation de handicap vivant en Touraine. Celle qui a intégré le studio Hans Lucas expérimente beaucoup.
Jusqu’au 31 mars, sa sublime expo ColèresS Planquées (anagramme de sclérose en plaques, dont Dorothy est atteinte) sera placardée à l’hôpital Salpêtrière de Paris. « J’ai demandé à des femmes de mon entourage de bien vouloir interpréter mes représentations personnelles de cette pathologie lourde, ainsi que chacune de mes peurs liées à ses facteurs dégénérescents », indique la Tourangelle.
> facebook.com/DorothyShoes

> > Et encore, on aurait pu citer : Poncho Prod’, K.Mie Illustratrice, Eric Maravélias et son festival Anonym’us, les All Geek Studio et tant d’autres…

Fréro Delavega : portrait chinois !

Leur nouvel album, Des ombres et des lumières, est déjà certifié disque de platine et cartonne. Tmv a rencontré les Fréro Delavega et les a soumis au machiavélique test du portrait chinois. Un passage à la casserole avant leur concert du 17 mars au Parc des expos à Tours.

NEWS_DELAVEGASI VOUS ÉTIEZ UN ANIMAL

Florian : Je serais un singe, parce que c’est habile, ça vit dans les arbres et c’est ultra intelligent. Mais j’aurais pu choisir le dauphin aussi, avec les mêmes caractéristiques mais pour vivre dans l’eau.
Jérémy : Le lion c’est bien, mais c’est un peu égoïste comme envie. Il reste assis par terre à attendre qu’on lui amène sa nourriture. Mais pourquoi pas un oiseau sinon, j’aimerais bien voler.

SI TU ÉTAIS UN PAYS

Florian : Le monde. On est en 2015, on n’a plus besoin de se diviser et de se dire qu’on vient d’un pays ou d’un autre. J’aimerais découvrir tous les pays, toutes les cultures m’intéressent. J’aimerais être un mix de tout ça. SI VOUS ÉTIEZ UNE PLANTE Florian : Une plante de marijuana ? Non… parce qu’on me fumerait ! Non, plutôt du mimosa, l’odeur que cette plante dégage est fabuleuse.
Jérémy : Je n’aime pas trop les fleurs, je ne suis pas forcément fan de l’odeur. Du coup je serais plutôt comme les oiseaux du paradis, magnifiques mais inodores.

SI VOUS ÉTIEZ UNE OEUVRE D’ART

Florian : Je ne suis pas un grand connaisseur d’art. Je crois que j’aimerais être une belle chanson qui a traversé les siècles, immortelle.
Jérémy : Moi je serais les pyramides parce que je me suis toujours demandé comment ils avaient fait. Ça sent la triche, ils n’ont pas pu porter des pierres aussi lourdes (rires).

SI VOUS ÉTIEZ UN SPORT

Florian : L’escalade en milieu naturel. Je n’en ai jamais fait, mais j’en ai vu récemment et ça m’a donné envie. Tu es seul, avec toi-même, face à une montagne. Génial.
Jérémy : Moi, ce serait le base jump. En ce moment je passe mon brevet de saut en parachute. Je dois faire 15 sauts et j’en ai déjà fait 7. À chaque fois que je me retrouve dans la nature, sur de grandes hauteurs, je me dis que j’ai vraiment envie de sauter.

SI TU ÉTAIS UN PLAT

Florian : Rien de compliqué, surtout pas des choses où on a voulu faire trop bon avec trop beau et où finalement ça ne marche pas. Moi j’aime bien la tarte à l’oignon de ma mère.
Jérémy : Moi aussi ce serait un plat de ma mère, mais impossible d’en choisir un. Elle n’a pas de spécialité, elle varie selon ses humeurs.

SI TU ÉTAIS UN SURNOM RIDICULE

Jérémy : Moi ce serait Chinito. Ça veut dire petit chinois.
Florian : Chancho. En Amérique du sud ça veut dire cochon (rires).

SI VOUS ÉTIEZ UN STYLE DE MUSIQUE

Florian : Le reggae, parce que ça me donne le sourire. C’est une musique avec laquelle je peux me réveiller, m’endormir, sur laquelle je peux danser. Je trouve ça bien fait et tellement dur.
Jérémy : Moi ce serait la bossa nova, parce que depuis tout petit j’entends ça et ça me met de bonne humeur.

Par Julia Mariton

>>Fréro Delavega, le 17 MARS au Parc des expos de Tours.
Infos sur le site tours-evenements 

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Tobassi, vent de fraicheur musicale à Tours

#EPJTMV À Tours, le Jazz a bonne presse grâce au groupe Tobassi. Cinq passionnés de musique – 19 à 45 ans – nous font découvrir, grâce à leur premier album, un ensemble de morceaux aux différentes influences. On aime et on vous en parle.

Bonne ambiance et passion pour la musique régne au sein de Tobassi. Photo : Simon Soubieux
Bonne ambiance et passion pour la musique régne au sein de Tobassi. Photo : Simon Soubieux

Pierre, Jean-Marc, Yohan, William et Giovanni forment un jeune groupe de musique tourangeau : Tobassi. Depuis sa naissance en 2013, l’effectif a un peu tourné mais l’esprit est toujours là : vivre leur musique, l’aimer et la partager. Cet été, ils ont eu l’occasion de se faire inviter par le festival Terres du son en juin, et jouer devant des centaines de personnes. Yohan, le batteur, en garde un bon souvenir même s’il l’admet : « En notoriété, on n’a pas gagné tant que ça. En tout cas, Tobassi est connu à Tours. »

En galère de dates

De Michael Brecker aux Pink Floyd en passant par John Coltrane, ils ont tous des goûts musicaux différents mais se retrouvent sur un style en particulier : la fusion. En clair, ils pratiquent le Jazz et la Soul. En mai dernier, les cinq lurons ont sorti leur premier album « Tobassi ». A la clé, onze pistes. A l’intérieur, jazz, soul, rap et même slam.

Et si la musique est leur passion, leur démarche est aussi philanthrope : même si la technique musicale compte beaucoup, rien n’est plus important que l’harmonie du groupe. Une seule fois, ils ont dû évincer un de leurs camarades en raison d’une implication jugée trop faible.

Un projet qui a bien évolué la saison passée au vu du nombre de concerts qu’ils ont donné. « Ils nous arrivaient d’avoir un voire deux concerts par mois », assure Pierre. Cette année est marquée par la galère en ce qui concerne l’obtention de dates de tournée : le groupe a dû se reconstruire après le départ d’un de leurs musiciens. Cette galère pourrait en partie s’expliquer par le manque de communication du groupe sur les réseaux sociaux. Aujourd’hui, même un abonné peut avoir du mal à suivre leur actualité. « C’est vrai qu’il faudrait qu’on s’améliore sur notre communication. Malheureusement on n’a pas d’actualité toutes les semaines », regrette Giovanni. Leur activité hebdomadaire se résume aux répétitions. Tous les samedis matin, ils se réunissent pendant trois heures (10 h-13 h) et travaillent leurs morceaux. En attendant leur prochain album.

Florian Gautier

Tours : Autour de la galaxie dub

Ce n’est pas nouveau. Tours est un terreau musical dans lequel germe une pépinière de talents. Tels des astres connectés entre-eux, les artistes de la scène dub tourangelle, composée de frères et d’amis de longue date, forment une galaxie unique en son genre.

(Attends deux minutes… Le dub c’est quoi ?!)

C’est un art, une science même. Inventé, développé et perfectionné par l’ingénieur du son jamaïcain  King Tubby au début des années 70 dans un ghetto de Kingston, le dub consiste à remixer radicalement un titre préexistant. Popularisé et diffusé par Lee « Scratch » Perry, parmi d’autres, le dub est par la suite devenu un genre à part entière. La recette ? Amplifiez la basse et la batterie, enlevez et rajoutez des instruments, superposez des effets sonores galactiques comme la réverbération ou l’écho puis faites saturer le tout… Vous voilà ouvrier du dub ! Et à Tours, il y a un certain savoir-faire.

BIGA*RANX

Appelez-le Biga, Telly ou même Gabriel, peu importe ! À Tours et même au-delà, tout le monde le connaît. Avec ses 10 millions de vues sur YouTube, ses 500 concerts (dont un à l’Olympia), ses 25 000 albums vendus et ses apparitions télévisées chez Nagui ou Yann Barthès… Biga*Ranx, icône du reggae tourangeau, s’est installé confortablement dans le paysage musical français. Sa spécialité ? Le toasting ! Àl’image de tartines éjectées d’un grille-pain, Biga fait sauter les mots sur des rythmes rub-a-dub (un reggae dub à la fois lourd et squelettique, dont le couple basse/batterie est l’épine dorsale). Accompagné de ses trois musiciens sur scène, Biga*Ranx produit un dub aux sonorités hip-hop qui fait l’unanimité. Terres du Son peut en témoigner.

(Photo Sébastien Multeau)
(Photo Sébastien Multeau)

ART-X

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(Photo Adrien Sanchez Infante)

Compositeur, claviériste et joueur de mélodica (instrument à vent équipé d’un clavier), Art-X est une fi gure incontournable du dub ligérien. Après avoir fondé ODG avec son frère, le jeune Tourangeau décide de créer son projet solo. En 2014, il sort Toy Story, premier EP dédié à son instrument fétiche. Après plusieurs concerts à travers la France, Art-X revient en 2015 en se plongeant dans un album entièrement auto-produit qui rend hommage à Augustus Pablo, célèbre mélodiciste jamaïcain décédé en 1999. Appelé Spiritual Father, l’album revisite les classiques du maître d’une manière très personnelle. Talentueux, c’est le mot.

ROOTS RAID

Certes, le projet n’est pas directement né à Tours, mais à Bourges, en 2011. Peu importe. Bongo Ben et Natty Bass, les deux pilotes du Roots Raid, connaissent bien notre contrée. Le premier offi cie en tant que percussionniste au sein des Ligerians, le second est le bassiste d’ODG. Spécialistes de l’arrangement et de la production musicale, les deux passionnés de rub-a-dub cultivent la technique du « do it yourself » dans leur propre studio analogique. Ils enregistrent la plupart des instruments et abordent les techniques de mixage oldschool. Sorti en 2014, leur premier album From The Top est axé sur un basse-batterie puissant et asservi de gros eff ets psychédéliques vintage. Une sorte de vibration unique, intemporelle et dansante.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=t190NWX3AkQ[/youtube]

BABS

Il est l’homme de l’ombre. Celui qu’on ne voit pas, mais qu’on entend. Dans la lignée des grands ingénieurs son jamaïcains, Pierre « Babs » Lacour fait perdurer la tradition originelle du dub. Celle que King Tubby a instauré : l’art de remixer radicalement un titre ou un album en direct. Ami proche du chanteur Rod Anton, l’opérateur rejoint les Ligerians en 2009 et devient l’ingé son du groupe. Il remixe leurs deux premiers albums : Reasonin’ in Dub (2011) et Wevolution Dub (2014). En live, si vous vous trouvez devant les Ligerians, ne soyez pas surpris par les réverbérations galactiques et les échos psychédéliques. Babs, à la barbe fournie et généreuse, est seulement en train de travailler. Juste derrière vous.

ONDUBGROUND (ODG)

Nous sommes à Tours, en 2004. Deux frangins, Paul (Art-X) et Simon (Olo), lancent un projet musical galactique : OnDub- Ground. Véritable fusion de styles, leur son résolument électronique associe malicieusement la profondeur du dub à l’intensité du dubstep. En 2007, le duo devient trio avec l’arrivée d’un bassiste percutant : Natty Bass. Il sera suivi 7 ans plus tard par Flying Fish, machiniste des temps modernes, pour palier l’absence temporaire d’Olo, parti en tournée avec Biga*Ranx. Car ODG et Biga, c’est la famille. Rappelez- vous, six titres du premier opus de Biga*Ranx, On Time, ont été conçu par ODG, dont le terrible Gipsy Rock.
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ATILI BANDALERO

DJ et producteur aux infl uences reggae, hip-hop et dub, Atili Bandalero débute dans le milieu en compagnie de son petit frère : Biga*Ranx. Ensemble, les deux frangins écument les scènes d’Europe et petit à petit, Atili se tourne vers la production musicale. Le célèbre titre Good Morning Midnight, sur l’album éponyme de son frère, a d’ailleurs été préparé par ses soins. Il collabore ensuite avec son ami Joseph Cotton, toaster jamaïcain emblématique, sur l’EP Back To The Roots, avant de se lancer en solo. Se distinguant par son originalité et sa communion avec le public sur scène, Atili Bandalero est aux manettes pour vous off rir des morceaux colorés qui vous envoient tout droit à Kingston !

LES LABELS ET PRODUCTEURS

♦ORIGINALDUBGATHERING
Original Dub Gathering, également appelé Odg- Prod, est un weblabel créé par OnDubGround. Véritable base de données gratuite et légale, la plateforme inspirée par le précurseur dubzone.org propose un catalogue musical en constante évolution. C’est sur odgprod.com que vous pourrez télécharger gratuitement les albums de Roots Raid, d’Atili Bandalero, d’ODG et d’Art-X, entre bien d’autres.

♦SOULNURSE RECORDS
Fondé par Gabriel Bouillon, guitariste chevronné des Ligerians, le SoulNurse Records est né à Tours en 2012 à l’occasion du premier album de Rod Anton. Depuis ce jour, le label s’attache à la production d’un reggae de qualité au travers du Soul- Nurse Studio. De Joe Pilgrim à Art-X en passant par Babs, le label travaille en association avec plusieurs artistes, chanteurs, musiciens et ingénieurs du son.

♦BRIGANTE RECORDS
Élaboré par Biga*Ranx sous le nom de Telly, Brigante Records est un label indépendant. Né d’un fort désir d’autonomie, il s’emploie dans l’édition, la diff usion et la distribution musicale. Et ce n’est pas tout. Ligne de vêtements, vinyles, organisation de soirées et tournée de concerts… Le label brasse large. D’Atili Bandalero à Dizziness Design en passant par Green Cross, sans oublier Higher- Light, Manudigital et ODG… Brigante Records est une communauté solide menée par des musiciens, des designers, des beatmakers et des stars de la musique jamaïcaine comme Joseph Cotton. Leur philosophie ? Recréer un reggae alternatif ouvert à d’autres horizons tels que l’électro ou la variété française. En août 2014, l’EP Dub Champagne suscite l’intérêt de grand médias tels que France Inter ou Radio Nova.

Dossier réalisé par Hugo Lanoë

Portrait chinois : Nivek, rappeur cosmique

Nivek, 28 ans, est un rappeur tourangeau. En 2010, il s’attaque avec brio à l’art de jongler avec les mots sur des boucles musicales. Cinq ans plus tard, un passage à France Inter et à Terres du Son, il nous livre son troisième EP : Very Bad Tape 3.

Nivek (Photo Thomas Chatriot)
Nivek (Photo Thomas Chatriot)

SI TU ÉTAIS UNE OEUVRE D’ART…

Une peinture de Narcisse regardant son reflet. Dans mes morceaux, le moi reste le prétexte pour parler d’autres choses.

SI TU ÉTAIS UNE PERSONNALITÉ POLITIQUE…

Olivier Besancenot, parce qu’il a arrêté.

SI TU ÉTAIS UN LIVRE…

Le Mythe de Sisyphe de Camus, parce que le lien entre l’absurde et l’Homme, ça me parle.

SI TU ÉTAIS UN FAIT D’ACTUALITÉ…

2005, la mort de Zyed et Bouna et la relaxe de leurs poursuivants cette année. Le pays est toujours dans le même état. Dommage que des enfants en fassent les frais.

SI TU ÉTAIS UNE CHANSON…

Vice City de Jay Rock, parce qu’elle défonce !

SI TU ÉTAIS UNE ARME…

Une sarbacane en effaceur. Piquante mais inoffensive. Mon EP est dans cette veine avec ce lien étroit à l’enfance.

SI TU ÉTAIS UNE FEMME…

La mienne pour voir combien de temps je me supporterais !

SI TU ÉTAIS UNE DROGUE… LÉGALE

Le chocolat, ça fait toujours du bien.

SI TU ÉTAIS UNE SÉRIE…

South Park. Démontrer la bêtise de notre société par le rire, c’est pas la meilleure des méthodes ?

SI TU ÉTAIS UN FILM…

Le Retour du Roi, parce que c’est le troisième volet ! (en référence à son troisième EP)

SI TU ÉTAIS UNE LETTRE DE L’ALPHABET…

J’en serais 5 ! N.I.V.E.K.

SI TU ÉTAIS UN RAPPEUR…

Kendrick Lamar. Un vrai musicien, une vraie création artistique et une vraie prise de risque.

SI TU ÉTAIS UN OBJET DU QUOTIDIEN…

Ma cafetière à l’italienne. C’est la seule chose qui peut me tirer du lit le matin.

SI TU ÉTAIS UN PLAT…

Du poulpe cuit à la plancha. Because Fuck, that’s delicious !

 Et pour se déboucher les oreilles :

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=5NlZ4zt5NVQ[/youtube]

 

Ou ICI pour une interview vidéo super chouette de nos confrères de 37° Mag !

Par Thomas Chatriot

Hellfest : quand l’Enfer est un paradis  [+photos]

Comme l’an dernier, tmv a fait son petit tour au Hellfest, l’un des plus grands festivals de France et LE passage obligé pour tout bon métalleux qui se respecte. Reportage et photos du samedi 20 juin, entre avalanche de décibels, hectolitres de bière, gros barbus, maxi riffs, gens en string ou déguisés et bonne humeur.  

L'entrée du Hellfest a été repensée. (Photo tmv)
L’entrée du Hellfest a été repensée. (Photo tmv)


Reportage

Samedi 20 juin. Le soleil inonde Clisson, petit village près de Nantes. L’air est déjà chaud, mais pas autant que les milliers de métalleux qui se baladent dans les rues. La plupart ont un pack de 6 (ou 12 ou 24 ou 666) sous le bras, histoire de s’hydrater avant une journée brûlante dans l’Enfer du Hellfest. On laisse la voiture sur un petit parking de la gare : « Euh, excusez-moi, mais c’est gratuit pour stationner ? » Une Clissonnaise, la soixantaine, se marre : « Oh bah oui, tout est gratuit ici, ne vous inquiétez pas ! Bon festival ! » Sac à dos + casquette + tee-shirt Necrophagist (un groupe plein de romantisme et d’amour), et c’est parti. Comme l’an dernier, tmv vous fait (re)découvrir le Hellfest.

« A POIIIIIL ! »

C’est marrant, il n’est même pas 11 h et pourtant, sur le site, une fille est étalée par terre, en mode flaque. Elle dort paisiblement au milieu du chemin. Ses potes sont super sympas : ils lui ont dessiné une grosse barbe au feutre noir. C’est ça, l’amitié. Le temps de faire deux, trois photos, c’est parti pour le concert des BUTCHER BABIES. Les chanteuses font l’effet d’une bombe : leurs poitrines généreuses déclenchent quelques réactions de mâle en quête d’amour (« à poiiiiiil », hurle mon voisin). N’empêche que leur gros rock qui tabasse laisse des traces : c’est ultra-simple, mais bien fichu. Efficace et idéal pour se mettre en jambes. D’habitude, les demoiselles font dans la provoc’ en dévoilant leurs seins entre deux riffs de guitare ; ce coup-ci (et n’en déplaise à mon voisin), elles resteront dans le soft. Noël Mammaire likes this.
D’ailleurs, il est toujours aussi agréable de voir la place de plus en plus importante qu’occupent les femmes dans le metal et au Hellfest (jetez un oeil au reportage de nos confrères de France 3 ICI).

Prostitute Disfigurement : une ode à la poésie.
Prostitute Disfigurement : une ode à la poésie.

Pour rester dans la poésie, direction la scène Altar pour causer amour avec PROSTITUTE DISFIGUREMENT (on vous laisse traduire). Pour les connaisseurs, c’est du gros death de bourrin, limite grind. Pour les amateurs, imaginez un rouleau compresseur qui vous passe dessus.  En sortant de là, on a déjà la patate. Pour cette dixième édition, le Hellfest a vu les choses en grand. Les scènes Temple, Altar et Valley sont carrément plus grandes que les années précédentes. Du luxe, vu qu’habituellement, elles rameutaient tellement de monde qu’on était davantage comme des sardines (Patrick Sébastien, si tu nous lis), tous collés les uns aux autres pleins de sueur (c’est ça, la fraternité).
Serrés, on l’est aussi devant les Mainstage. Les scènes principales ont été totalement relookées : une immense façade avec un poulpe encadre un des écrans géants, tout est dans un style old-school. Non seulement c’est magnifique, mais ça permet aussi de se faire une petite dose de vintage avec THE ANSWER. Groupe de hard rock d’Irlande du Nord (ça s’entend), ils sont influencés par Led Zep et AC/DC (ça s’entend aussi). Grosse ambiance, gros son, gros solos. Mince, je viens de perdre 10 litres de sueur. Vite, bière.  Eh oui, la bière permet de tenir, de vivre. De survivre même. Kronenbourg, fidèle au Hellfest depuis des années, y balance environ 900 000 bières. Il y a quelque temps, Christine Boutin, pas vraiment amie-amie du festival, avait écrit au PDG de la célèbre marque de bière pour lui demander expressément de boycotter le Hellfest. On ne comprend toujours pas pourquoi c’est resté lettre morte…

DU LIBAN A CLISSON

Après la pause, on se nettoie les esgourdes avec THE WOUNDED KINGS. C’est doom (comprenez trèèès lent), ça vous écrase doucement mais sûrement. On regrettera le peu de variation dans la voix, mais les Anglais savent y faire : le public les acclame, ravi.  Tandis qu’ACE FREHLEY connu pour sa place au sein de Kiss, décoche son hard rock old-school, nos yeux vagabondent sur l’immense espace du Hellfest. Parfois moqué et appelé « le Disneyland du métalleux », force est de constater que les décors sont de nouveau sublimes cette année. Et qu’il n’existe aucun équivalent en France (le Hellfest peut d’ailleurs se targuer d’avoir été élu meilleur festival en France, devant les Vieilles Charrues).
Sur l’herbe (qui, ô miracle, est toujours là), d’immenses os qui servent de bancs. Des crânes, une main géante faisant le signe du metal, un skatepark (!), une grande roue (!!), une cathédrale décorée façon Hellfest pour l’entrée du festival (!!!)… Tout est pensé, stylisé à l’extrême : comme en 2014, il y a une ville dans le Hellfest. Un coin calqué sur le Camden de Londres, où on rivalise à coup de tatouages, de karaoké-bourré ou encore de fringues, véritable paradis pour refaire sa garde-robe (ça tombe bien, il me manquait un slip Cannibal Corpse). Dans ce véritable petit monde, les allées vomissent des hordes de métalleux. Tout le monde a le sourire, la pêche, la banane ou n’importe quel fruit. On discute avec un Libanais, un Canadien et même un Brésilien. Ils ont fait le déplacement exprès, quitte à tuer toutes leurs économies. « But hey man, it’s Hellfest ! », qu’il nous lance. Pas faux.

Sans titr2eAprès avoir regardé quelques minutes les excellents ONSLAUGHT (dix fois plus brutal que sur album), place à AIRBOURNE. On vous explique la bête : le groupe australien est une copie plus jeune et encore plus énergique d’AC/DC. Véritable bulldozer scénique, leur réputation n’est plus à faire. Et ça se voit… le site est noir de monde, impossible de s’approcher, la masse est grouillante. Mini-crise lorsque le son pète… Argh, instant gênant où Joel O’Keefe, le chanteur survolté (en général, il escalade les échafaudages des scènes et tape un solo à 10 m de hauteur), martyrise sa guitare et son micro et s’éclate une bière sur le crâne… sans s’apercevoir que le son a sauté. Rock’n’roll !
Pas de problème côté sono, en revanche, pour AHAB. Musique pachydermique, broyant vos os, vos cervicales : la rythmique est une chape de plomb, s’abattant et plongeant la fosse dans les ténèbres, dans une transe hallucinante. Passant d’une voix gutturale, du fin fond des entrailles de l’Enfer, à des envolées douces et planantes, Daniel Drost nous fait partir dans un voyage terrible, magnifique, terrifiant, mais beau. Le public sort de là, sonné. Wow…  Retour sous le soleil avec SLASH. Balançant quelques missiles pas forcément explosifs de son dernier album, le guitariste haut-de-forme n’est jamais aussi plaisant que quand il retourne dans le passé… en jouant ses tubes accouchés lors de la période Guns ‘n’ Roses. Autant vous dire qu’un Sweet child o’mine ou Paradise City ont le don de filer une sacrée chair de poule.

CARESSE-MOI LA BARBE

ZZ Top : la barbe leur va si bien.
ZZ Top : la barbe leur va si bien.

Pendant qu’on frôle l’émeute à BODY COUNT (le groupe de rap un peu rock, ou rock un peu rap qui a le « New York unité spéciale » Ice-T comme leader), en raison d’un ratio 100000 personnes pour 2 mètres carrés, KILLING JOKE ratatine la scène principale. Les pionniers de la vague post-punk/new wave enchaînent les hymnes dévastateurs. Une claque. À croire que les vétérans ont la cote, c’est une foule immense qui se presse devant ZZ TOP. Les célèbres barbus, annoncés à l’aide d’une cloche et d’un « here comes ZZ Top from Texas », se voient submergés par le public qui chante comme un seul homme un Gimme all your lovin’ d’anthologie {Instant savoir pour briller en société : le batteur du groupe est le seul à ne pas être barbu. Pourtant, son nom de famille est « Beard », soit « barbe » en anglais. Bisous}
La transition est étrange mais jouissive, avec ORANGE GOBLIN. Les Anglais, véritables stars du festival devant leur mur d’amplis Marshall et Orange, sont d’une sincérité désarmante. Sous la tente, on sue à grosses gouttes en s’explosant les cervicales sur leur gros stoner dégoulinant de riffs délicieux. Le géant Ben Ward et ses 2 mètres attire tous les regards, ne cesse d’enquiller les bières et d’en cracher en l’air (petite douche gratos, qui s’en plaindrait ?). Un véritable passage dans la machine à laver, programme essorage ultra-rapide-dans-ta-face. (pour info, une petite vidéo du groupe cette année ICI)

METAL ET BISOUNOURS

Lectrice, lecteur, ne nous leurrons pas : le métalleux est un Bisounours. C’est moi qui vous le dis. Pourtant, je suis moi-même un adepte de Satan et des sacrifices de chauve-souris les soirs de pleine lune en buvant du sang de vierge (quoi ? Les clichés ont la peau dure malheureusement dans le metal). Bref, le métalleux n’est qu’une gentille petite bête pleine de poils, hyper respectueuse (il n’y a jamais d’incidents au festival ou même à Clisson), qui rote très fort mais adore verser sa petite larmichette.
C’est ce qui est arrivé à 23 h… Quand le Hellfest, pour fêter ses 10 ans, a fait péter un feu d’artifice tout simplement magique. Durant un quart d’heure. Avec un final interminable et incroyable (zieute donc la vidéo ci-dessous, si tu l’oses). Et que dire quand 50 000 métalleux lèvent leurs bières devant ce feu d’artifices grandiose et chantent en choeur, d’une seule et même voix, le « Bohemian Rhapsody » de Queen que le festival a décidé de faire cracher volume 666 ? Nous, on a failli verser une larme. C’était une larme de bière, mais même.
[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/x2uui6z_video-l-interminable-bouquet-final-du-feu-d-artifice-du-hellfest-clisson_news?start=1[/dailymotion]

CaptureInstant émotion, toujours, quand SCORPIONS envoie un Wings of change de toute beauté. Certains pleurent, d’autres se prennent dans les bras. Orgie de câlins aussi, durant un Stiiiill looooviiiin’ youuuu repris par toute la foule, tandis que d’autres feux d’artifices illuminent le ciel. On ne misait pas un kopek sur les Teutons, mais la bande à Klaus Meine nous a piqués sévère.
Pour finir un samedi en Enfer, quoi de mieux que rencontrer l’auto-proclamé Antéchrist ? Sieur MARILYN MANSON clôt la journée, grosse guitare en avant, façon mur du son. Le m’sieur a beau être un chouïa désintéressé (les pauses entre les morceaux s’éternisent), voire peut-être un peu imbibé, il reste magnétique, charismatique au possible.  Tandis que les notes résonnent encore, nos jambes poilues ne tiennent plus toutes seules. La nuit est tombée.

Une fois de plus, le Hellfest a tenu ses promesses et apporté une bouffée d’air frais et de la bonne humeur comme personne. Une fois de plus, le Hellfest était en fait le Paradis.

NOTRE GALERIE PHOTOS

>>Retrouvez le diaporama photos des groupes du samedi, par Eric Pollet (La Nouvelle République)

>>Pour plus de photos, un tour sur le Facebook officiel du Hellfest.

>>Remerciements à Ben Barbaud, Roger, aux 3 000 bénévoles du Hellfest, mais aussi à TOUS les Clissonnais(es) !

Tout le programme de la Fête de la musique

Dimanche prochain, la ville sera rythmée au son de la Fête de la musique. On a tout écouté et on vous propose ce qui se fait de mieux.

Fête de la musique 2015

Le programme localisé réalisé par la Maison des associations de Tours :

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De notre côté, nous avons épluché le programme et écouté tous les groupes qui passent sur des scènes ou s’installent eux-même dans la rue. Pour consulter notre tour d’horizon de la Fête de la musique 2015, c’est par ici.

Pour retrouver les infos heure par heure, ça passe plutôt sur la page Facebook de la Fête de la musique, qui a été créée cette année. Allez on like !!

 

INFOS PRATIQUES
Comme chaque année, diverses mesures ont été prises pour encadrer cette édition de la Fête de la musique. Elle commencera dans la matinée, mais s’arrêtera à minuit. Eh oui, le 21 juin tombe un dimanche et le lendemain, c’est boulot/marmots/bac (rayez la mention inutile). Interdiction, bien sûr, de vendre de l’alcool sur la voie publique. Les ventes ambulantes sont interdites sans autorisation préalables. Les boissons à emporter ou à consommer en terrasse seront servies dans des contenants en plastique. Des containers de tri sélectif seront aussi mis en place pour une fête propre.

LE TRAMWAY
Avec trop de décibels dans les oreilles, vous risqueriez d’être un poil inattentif… Alors n’oubliez pas : le tram circulera durant la Fête de la musique. Laissez votre voiture chez vous, Fil bleu renforce sa ligne à partir de 21 h, avec un tram toutes les 15 mn. Le dernier départ à Jean-Jaurès vers Joué sera à 0 h 13 ; et vers Vaucanson à 1 h 12. + d’infos sur filbleu.fr

N° D’URGENCE
17 : police 18 ou 112 : pompiers et secours Retrouvez la programmation complète et la cartographie détaillée de la Fête de la musique sur tours.fr, et sur Facebook avec la page « Fête de la musique de Tours ».

LA MACT CONNAÎT LA MUSIQUE
La Maison des associations culturelles de Tours (Mact) coordonne l’organisation de la Fête de la musique depuis 2011. Son but ? Recenser les groupes qui se produisent lors de cet événement d’une part et aider les musiciens à trouver un emplacement d’autre part. Elle peut aussi leur apporter un réel soutien logistique et une aide pour la communication. Vous n’y avez pas pensé ? Pas de soucis ! Pour l’édition 2016, n’hésitez pas à préparer avec eux votre passage à la Fête de la musique de Tours. Contact : 02 47 20 71 95 ou fetedelamusique@ville-tours.fr Plus d’infos sur le site de la ville de Tours.

Précision :dans la page 13 de notre numéro, il y a une erreur d’horaire : Namfone Marie Dutour passera de 12 h à 13 h, et non de 13 h 30 à 14 h 30.

 

Chill Bump : l’interview babyfoot

#Aucard Le duo de rappeurs tourangeaux Chill Bump cartonne, on a voulu voir s’ils étaient aussi bons au babyfoot… Réponse en vidéo!

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On a perturbé les Chill Bump en pleine partie de babyfoot pour leur poser quelques questions…

 

 

Résultat ? Victoire pas bancale de Bankal (ok, elle était facile celle-là…)

 

Découvrez Chill Bump en musique :

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=5Sz0Jwf9MIk[/youtube]

Festival zik pour petits

Les petits Tourangeaux ont eux aussi leur festival de musique. La 4 e édition du festival Bric à Notes se tient ce samedi, au Domaine de la Source, à Semblançay.

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Créé il y a maintenant 4 ans par l’association Bric à Notes, cet événement musical et culturel unique dans la région se veut avant tout un rendez-vous dédié aux familles du nord Touraine et de l’agglo tourangelle. « Il y avait une réelle attente de la part de ce public », explique Amandine Lopes, la présidente de l’association. L’objectif du festival : éveiller la curiosité musicale des 0-12 ans. Treize spectacles sont programmés pour cette nouvelle édition.

Stéphane Pillu, le programmateur, consacre une bonne partie de son temps à dénicher des spectacles qui plairont aux petits et grands. « Je fonctionne aux coups de cœur. Les ingrédients d’un bon spectacle jeune public ? Une grande interactivité entre l’artiste, l’enfant et ses parents ! » Cette année, tous les styles de musique vont se côtoyer : du jazz au reggae en passant par les musiques du monde, le rap ou des contes chantés…

« Ce festival plaît, car les parents savent qu’ils vont passer une journée de détente, entre amis, sans crainte. Ici, le cadre clos est sécurisant, plus d’une centaine de bénévoles très impliqués sont à pied d’œuvre. Par ailleurs, deux espaces ludiques ont été aménagés pour occuper les petits entre les représentations : l’espace Maya pour les 0-3 ans et l’espace Yanis pour les 4-12 ans. Tout est fait pour faciliter la vie des parents, comme un coin pour allaiter en toute tranquillité ou un bracelet qui vous permettra d’entrer et sortir comme bon vous semble », précise Amandine Lopes.

Samedi 13 juin, de 10 h à 18 h, sur le site du Domaine de la Source, à Semblançay. Restauration sur place.
Plus d’infos sur bricanotes.fr

Une minute sur le web #57

Cette semaine, on vous parle d’un tumblr qui rend hommage aux femmes oubliées, d’un miroir dans la jungle, du Kung Fury total wtf et surtout… du soundboard Dikkenek.

Brusk est Lyonnais et c’est un des meilleurs street artists du moment. Il peint sur des murs XXL dans la rue – un art éphémère – et vend ses œuvres en galerie. Unique et plein d’émotions.
> brusk.fr

Photo Brusk
Photo Brusk



TOTAL WTF
KUNG FURY
Des vikings, des dinosaures, du kung-fu, des Nazis débiles et David Hasselhoff : le moyenmétrage Kung Fury (financé par crowdfunding pour 630 000 $) est enfin dispo gratuitement sur internet. En une semaine, cet OVNI déjanté et hilarant, typé années 80, a comptabilisé plus de 12 millions de vues.
Regardez-le intégralement ici :

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=bS5P_LAqiVg[/youtube]

ÉTUDE
MUSIQUE ET FIDÉLITÉ
Spotify a publié ses chiffres, concernant les types de musique les plus écoutés sur son service de streaming musical. Et c’est le metal qui arrive (très largement) en tête. Suivent la pop, la folk, talonnées par la country, le rock, le hip-hop, puis le reggae et le jazz. En dernier ? La musique classique et le blues.

SOUNDBOARD
CLAVIER DIKKENEK
On se l’est mis en favori sur l’ordi du bureau depuis deux semaines… et on ne s’en lasse pas. Une page web où il suffit d’appuyer sur une touche de son clavier pour déclencher une des répliques cultes du film Dikkenek. Inutile, débile, mais jouissif.
>Si tu viens de te faire carjacker, file sur dikkenek-le-soundboard.herokuapp.com

(et la vidéo, elle est cadeau 🙂
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=tOLo8XeImVg[/youtube]

DOMMAGE !
CHÈRE POUBELLE…
Elle détenait sans le savoir un des tout premiers ordinateurs Apple, mais… l’a jeté à la déchetterie ! La mystérieuse dame est recherchée par la société de recyclage de la Silicon Valley qui veut partager les recettes, l’ordinateur ayant été acheté 200 000 $ par un collectionneur (qui a bien fait de faire les poubelles ce jour-là).

LA VIDÉO
LE MIROIR DE LA JUNGLE
Xavier Hubert Brierre, photographe français, a voulu observer le comportement des animaux face à un miroir. Il en a donc placé un dans une forêt du Gabon. Gorilles, singes, léopards, confrontés à leur reflet, ont des réactions… inattendues !
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=GaMylwohL14[/youtube]

TUMBLR
FEMMES OUBLIÉES
Anna Marly, Mae Carol, Maya Angelou… Ces noms ne vous disent rien ? Ce sont pourtant des grands noms de l’Histoire, des femmes importantes mais dont on ne parle pas assez ou pas du tout. Un Tumblr a décidé de changer tout ça et présenter toutes ces femmes d’exception.
> À lire sur invisibilisees.tumblr.com
BUZZ_TUMBLR

Du reggae conscient avec Rod Anton and The Ligerians

#Aucard Le chanteur de reggae Rod Anton a grandi à Tours. Mercredi, il a chanté à la maison, au festival Aucard. On a réalisé son portrait chinois rien que pour vous.

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Rod Anton and The Ligerians s’est formé à Tours, en 2009. Depuis, l’oiseau a pris son envol. Il traverse la France et le chanteur s’est même produit en Angleterre, en Allemagne ou au Brésil, où il a joué ses compos avec des musiciens locaux. Mercredi, à Aucard de Tours, l’oiseau a retrouvé son nid. Cet oiseau, c’est celui de la pochette de leur dernier album Wevolution. Le colibri est une référence à une légende amérindienne.

« Dans une grande forêt, il y a un énorme feu. Tous les animaux s’enfuient en haut d’une colline pour assister au désastre de loin. Le petit colibri, lui, s’affère au ruisseau pour récupérer de l’eau goutte par goutte afin d’éteindre le feu. Les autres animaux se moquent de lui, mais au moins il fait sa part », nous explique le chanteur, très sensible aux problèmes écologiques. A travers son reggae, il apporte sa pierre à l’édifice : « Je chante pour tenter d’éveiller les consciences. Dans tout notre album, on dénonce ce qui ne nous plait pas et le dernier morceau Come Together apporte notre semblant de solutions. » Du reggae conscient, qui nous envoie tout droit dans les nuages.  Mais pas le temps de rêvasser, retour sur terre avec le portrait chinois de Rod Anton que nous avons réalisé :

Si tu étais un film…

Rockers ! (C’est un film jamaïcain, dans lequel plusieurs stars du reggae sont présentes NDLR.)

Si tu étais une célébrité étrangère…

Je serais moi-même en fait, parce que je suis français et portugais donc ça marche ! (il se fait charrier par les autres membres du groupe) Non, Raoni tiens, Raoni ! (figure brésilienne emblématique de la lutte pour la préservation de la forêt amazonienne NDLR)

Si tu étais un animal…

Un jaguar, c’est classe un jaguar ! C’est assez intelligent et assez costaud, c’est l’un des seuls félins qu’arrive à monter aux arbres pour choper ses proies. C’est assez impressionnant.

Si tu étais un pays…

La France, ça me va très bien la France.

Si tu étais une femme…

Je serais la mienne.

Si tu étais un vêtement…

Je serais un sous vêtement. Plutôt vers le haut je pense.

Si tu étais une chanson…

Youth Man des Congos.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=7rEFB1-IF7k[/youtube]

Si tu étais un président…

Non je ne serais pas politicien, quoi qu’il arrive. Jamais dans cette vie je pense.

Si tu étais une année…

1979.

Si tu étais un autre artiste…

Peut-être un acteur, mais alors lequel je ne saurai pas dire…

Si tu étais une saison…

L’été, définitivement.

Si tu étais un fast food…

No way !

Si tu étais un déguisement…

Je serais un pirate.

Si tu étais une devise…

Carpe Diem.

 

Découvrez Rod Anton & The Ligerians en musique : 

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=EA3TcyJzDY0[/youtube]

Tatiana Bä : ritournelle expérimentale

Les grands connaissent Tatiana Bä pour son groupe Jungle Bouk. Les petits l’écoutent au Bar Bidule le mercredi matin.

Tatiana Bä
Tatiana Bä

Tatiana Paris, c’est son vrai nom, est une artiste complète. Guitariste de base, multi-instrumentiste, chanteuse, formée au conservatoire du Mans, la jeune intermittente du spectacle enchaîne les collaborations artistiques. Dernier projet en date : le projet Jungle Bouk qui lui a permis, après la naissance de sa fille en 2013, de se lancer dans le jeune public. Son spectacle au côté de sa partenaire Marine Flèche, Waku Waku, a notamment remporté un franc succès l’an dernier au Festival Bric à Notes à Rouziers-de-Touraine. Depuis la rentrée, la jeune femme est aussi heureuse d’expérimenter ses créations sonores auprès des enfants du Bar Bidule.

« Pour moi, le Bar Bidule, c’est mon laboratoire », confie en souriant, la musicienne de 33 ans. « Je fais découvrir aux petits, les merveilles de mon instrumentarium, une palette magique avec entre autres, des grelots, des percussions et des baguettes du bout du monde. J’ai beaucoup voyagé quand j’étais plus jeune, notamment en Inde et en Afrique. Ma musique est imprégnée de ces sonorités exotiques. » Le but pour elle, lors de cette intervention, est d’inciter les bambins à s’approprier leurs corps et l’espace. « Je joue, je chante donc avec eux, je me déplace et je me sers des éléments du décor pour raconter des histoires. Je suis aussi une adepte de la loopstation : un objet qui me permet d’enregistrer plusieurs instruments et les voix d’enfants. Les petits en raffolent ! En général, mes concerts se terminent en grande boum. Un vrai bazar mais j’adore ça », conclut la jeune artiste.

Plus d’infos sur le bar bidule.

PLC’s Band, Angie Palmer & Motor Rise

Cette semaine, doc pilot rend hommage au batteur des Johnson Concorde et cause festoches, Rubin Steiner et Motor Rise !

Thierry, batteur de Johnson Concorde (photo Facebook Johnson Concorde)
Thierry, batteur de Johnson Concorde (photo Facebook Johnson Concorde)

Thierry le batteur de Johnson Concorde est « parti aux fleurs », et nous sommes tous très affligés par ce départ… Nous pensons bien sur à ses proches, à sa famille, à son groupe, à lui… trop jeune pour partir , vraiment trop jeune…

L’arrivée des festivals, au printemps l’été

En Touraine au Printemps l’Eté, avec l’annonce de festivals à venir, avec un premier tir groupé sur le week-end de la Pentecôte, avec le festival Wabam à Fondettes (Odran Trummel, La Mécanique des sourds…), La Poule à Facettes à Cormery avec les mythiques Graves de Grave, Sapiens Sapiens, Beaujardin… Le Florilège vocal… avant l’arrivée en juin du 30e Aucard de Tours, les Fêtes musicales en Touraine à la Grande de Meslay, et puis le Potager électronique à La Gloriette, Les Kampagnards ( la putain d’affiche !!), Avoine Zone Groove, Terres du Son, et puis Yzeures n rock, et ce nouveau festival le dernier week-end d’aout à Villaines les Rochers (Oh la Villaines, avec Kommandoh chamanik, etc.), et tant d’autres opportunités récréatives à la portée de toutes les bourses (profitez en, on ne sait pas ce que sera demain)…
En ao
ût, et ailleurs en Bretagne au milieu d’une centaine de festivals, à Paimpol, belle destination avec le Festival des Chants de Marins du 14 au 16 août avec Youssou n dour, Denez Prigent, Les Souillés de fond de Cale et une centaine d’autres formations ! Et puis les ouvertures des guinguettes de Tours et de Saint-AvDans un mois, c’est à l’air libre que la culture se vivra, les doigts de pied en éventail.

Chapeau bas pour Rubin Steiner et Madame Douze

Et oui, Fred Landier et son épouse Sandrine Douze arrêtent fin juin leurs activités au sein du Temps Machine, un projet puis une réalisation aboutis par leur investissement à plein temps depuis près de huit ans, une couleur et un style initiés par leur amour de l’art et de la musique, une empreinte lisible tant au niveau de l’architecture du lieu que du graphisme du Fascicule, devenu pour beaucoup « le gratuit » le plus lisible et le plus brillant de la région. Une sorte de Nova mag local dépassant de loin la promotion de la programmation pour devenir un outil didactique au service de toutes les générations, drôle et artistique, passionné et passionnant.

A l’instar d’une Suzie Johnson, de Béton, d’une Gisèle Vallée ou d’ Epsylon connection dans les 80’s, nous sommes en présence de gens « qui font », de gens qui créent sur du vide, désireux d’incarner leur rêves et leurs fantasmes dans le présent, de les inscrire dans du solide et du concret. Sandrine, Rubin et leur gang ont bien sur mis la barre très haut en envisageant la création d’un lieu dédié à la musique pointue zé amplifiée dans une petite ville de province finalement très classique. Souvent critiquée comme élitiste, leur direction artistique entrera bientôt dans la légende, et l’on se dira : « Tu te souviens de ce groupe dont tout le monde parle, on l’a vu démarrer au TM à l’époque de Rubin… tu te souviens de ce concert de fous, dire que cet artiste est devenu culte et on l’a vu jouer dans le Club… tu te souviens… tu te souviens… »
Oui, il va nous rester beaucoup de bons souvenirs de cette période unique, osée, décalée… à sa manière une œuvre d’art conceptuel
le dans l’interrogation portée par sa nature, son aspect, sa raison d’être.

PLC Band au Petit Faucheux

PLC pour Paul-Louis Courier, le fameux lycée qui a vu passer un paquet de musiciens en herbe depuis les seventies (François Couturier entre autres). Eh oui, le big band du lycée pour un concert sans amateurisme et sans approximation, une prestation prête à s’inscrire dans un circuit professionnel, brillante et conviviale dans le choix du répertoire, respectueuse de chacun dans la distribution des interventions des solistes, visuelle par la cohérence des look et du propos, celui d’une génération qui s’affirme dans le partage de sa passion avec le public.

Et mine de rien, on passe deux heures à les écouter sans lassitude, sans se sentir obligés de rester, en oubliant leur jeune âge, sans l’impression d’assister à un concert de fin d’année. Tout devient logique, tout est à sa place. Lou Estival au chant à la présence d’une pro ; Louis Chevé (aussi membre de Tobassi) à l’alto a le jeu fluide et inspiré d’un vieux renard… Et ce solo de trombone en quelques notes enchaînées sans accumulation mais dans une continuité d’expression suggérant le touché d’un peintre sur la toile : je ne connais pas le nom du musicien présenté comme le « Pierre Richard » de la bande, mais ce jeune mec a un truc, une puissance dans sa fragilité, une gestion intelligente de ses limites techniques pour en tirer un atout (bien sûr, je n’y connais rien, moi !!). Bravo à Laurent Desvignes et Arnaud Gravet pour la gestion et la direction de l’affaire : aux gamin, ils préparent de beaux souvenirs et aux musiciens en herbe ils proposent une belle opportunité d’action.

Angie Palmer en Arcades Institute

Concert magique, arrêt sur l’image en ce vendredi, pour deux heures d’extrême sensibilité exprimée par la voix de Angie, les solos très très inspirés de Jack Cigolini, le guitariste au service de l’artiste : un musicien en pleine progression dans la maîtrise de son art. En trio avec le compagnon de la dame à la basse, ces trois là nous entraînent aux racines de la musique anglo-saxonne, tant par le folk que par le blues, collection d’histoires bien glauques pour certaines, fort festives pour d’autres, un répertoire habilement construit pour le plaisir de l’auditeur au travers de celui généré par la fusion des artistes.
A peine quittée, Angie nous manque déjà, et l’envie nous vient de la revoir en Arcades Institute…
Dans l’édition 2016 des Arcades Hivernales, par exemple.

Motor Rise à Gentiana

Motor Rise (Photo Francis Blot)
Motor Rise (Photo Francis Blot)

Certes, ce devait être la grande fiesta de la semaine. La folle soirée de sortie du nouvel EP de Motor Rise, et puis le départ de Thierry a fortement dilué nos capacités à nous laisser aller : c’est ainsi. Malgré tout, le trio a balancé l’affaire au mieux de sa forme, pour un set alternant compos originales et reprises flamboyantes (Motörhead, Black Sabbath). Fabrice à la basse et au chant est un homme de passion investi dans sa joie, dans son rêve, dans son envie du partage d’un style avec ceux qui aiment ce style, sans compromis, sans dilution du concept pour le rendre plus séducteur, sans le rendre franchouillard et donc désuet.
Fabrice est massif comme le son balancé sur sa Ricken’, un jouet entre ses mains ; avec le batteur il bâtit une assise de béton sur laquelle le guitariste balance du feu, de la virtuosité, de la nervosité, des trucs incisifs pour nous filer des shoots d’adrénaline. Ce musicien use d’une technique inspirée, sans tomber dans le cirque exubérant et saoulant de certains sportifs de la six cordes.
Il balance du beau et du sens, des jets d’électricité aérographiés sur la toile métallique. L’influence de Motörhead est omniprésente et revendiquée, mais nous ne sommes pas dans la caricature : moi j’aime ça.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=9I6MRl2c9EQ[/youtube]

Sébastien Chevrier, le nouveau directeur du Temps Machine

Sébastien Chevrier a été choisi pour diriger le Temps Machine. Rencontre avec le nouveau directeur.

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« L’élitisme, oui. Mais l’élitisme pour tous. C’est une phrase de Jean Vilar, je crois. » Sébastien Chevrier vous fixe dans les yeux. Quand il parle de son nouveau poste de directeur du Temps Machine, son visage se fait sérieux. À 35 ans, il dirigera la salle et s’occupera de sa programmation à la place de Frédéric Landier qui tire sa révérence quatre ans après la création du lieu de la salle.

« J’ai très vite constaté que j’arrivais dans un lieu sain, explique Sébastien Chevrier. Tout existe déjà. Mon objectif est d’améliorer le nombre d’entrées, de renforcer l’image du lieu et la communication. » Il ne veut surtout pas rentrer dans les polémiques, les critiques. « Je suis neutre, je n’ai aucun passé à Tours. » Malgré tout, le créateur du festival Nouvelle(s) scène(s) à Niort est face à un challenge. Travaux Publics, qui gère le Temps Machine, voit son mandat de délégation de service public se terminer en décembre prochain et postulera pour être renouvelée. Sébastien Chevrier, recruté par l’association, a donc jusqu’à la fin de l’année pour convaincre.

« Je n’ai pas le temps de douter. Souvent, quand on arrive dans un nouveau lieu, il faut observer pendant plusieurs mois avant de taper du poing sur la table. Là, je vais devoir m’imposer dès le début. » Sébastien Chevrier a à son actif une belle réussite : Nouvelle(s) Scène(s) à Niort. Programmation exigeante, mélange de jeunes groupes et de têtes d’affiche abordables, depuis 2009, ce festival est devenu un des événements du printemps pour les amoureux de découvertes musicales. « Je défends la qualité d’un groupe, peu importe qu’il soit sur un gros label ou indépendant. Pour moi, le Temps Machine doit être populaire, sans être populiste, s’intéresser au plus grand nombre, sans démagogie, sans mièvreries. » Sur le papier, Sébastien Chevrier mélange expériences dans le privé, il s’est notamment occupé d’un espace culturel Leclerc à Niort, et responsabilités dans le public, il a dirigé un théâtre à Fontenay-le-Comte, dont il est originaire. Un C.V. plutôt idéal pour reprendre les rênes d’une salle qui cristallise les passions depuis des années.

Fête de la musique : pensez à vous inscrire !

Les inscriptions pour la Fête de la musique ont commencé : vous avez jusqu’au 8 mai pour avoir une chance d’avoir un bon emplacement.

FÊTE DE LA MUSIQUE : L’APPEL DU 21 JUIN

C’est la Mact qui le rappelle ! Le compte à rebours est lancé pour la 34e édition de la Fête de la musique. Comme chaque année, musiciens et groupes sont priés de se faire connaître pour le recensement et pouvoir jouer le 21 juin. Pas obligatoire, mais trèèès conseillé (parole de tmv), pour être prioritaire sur un emplacement et aussi être annoncé dans notre journal, tiens.

Pour ce faire, direction CETTE PAGE et téléchargez la fiche. Vous renvoyez tout ça par mail ou par courrier et en voiture, Simone.

 

>>Attention, clôture des inscriptions le 8 mai !

 

Fête de la musique

On a rencontré… Beat Matazz

Ce musicien tourangeau se lance dans un projet solo. Entre lâcher prise et hip-hop. Portrait.

Beat Matazz (Photo tmv)
Beat Matazz (Photo tmv)

Absorbé par le travail, Marco Pillitteri a oublié l’heure du rendez-vous. Il se confond en excuses, au téléphone. On le rassure. « Je suis à 30 kilomètres de Tours, ça va être compliqué là. J’étais en pleine préparation de mon répertoire pour les prochains concerts. Je n’ai pas vu l’heure tourner. » Séance de rattrapage.
Rendez-vous le lendemain matin place Plum’. Il commande sa grenadine, cherche ses mots, ne veut pas trop en dire dès le début. Marco Pilliteri compose ses propres morceaux depuis des années, bien avant Funktrauma ou Madera em Trio. « Je me suis aperçu que j’avais déjà créé ma boîte mail Beat Matazz en 2010 et un profil MySpace sans jamais m’être vraiment lancé. » Sauf qu’un jour, l’évidence : il va jouer sa musique, seul maître à bord. C’était il y a quelques mois. Marre du centre-ville de Tours, il déménage à la campagne. Il s’installe avec son home studio. S’enferme et termine un premier EP de cinq titres. Mélange d’abstract hip-hop, d’electro et de jazz-rock, Beat Matazz propose une musique hybride. Une envolée dans un hip-hop presque tribal, quasi organique.
Il passe de l’anglais au français comme si de rien n’était, lance sa voix basse lancinante sur des vocalises envoûtantes. « Je trouve dans ce nouveau projet un plaisir que j’ai toujours du mal à décrire. C’est une forme de libération dans l’implication. Quand je fais de la musique, ça ne passe plus par le cerveau mais pas le coeur. »

Comme si avec Beat Matazz, il passait à la vitesse supérieure. Difficile de lui donner 27 ans. Il a dans son approche artistique une maturité digne des grands et un professionnalisme impressionnant. « Je recherche une justesse dans la création. J’ai l’impression que je pourrais faire un morceau seulement avec des solos de batterie, ce qui compte, c’est l’attitude, être juste avec ce que l’on propose. » Pas vraiment rap, ni vraiment électro ou trip-hop ? Beat Matazz évite les étiquettes ou plutôt, les collectionne, s’amuse avec.
Il vogue quand même avec un noyau dur de références : de Bonobo à DJ Shadow, il fait quelques hommages à Portishead. « Ce n’est pas évident de se lancer seul. Il faut pouvoir assumer d’afficher les failles de son être. Je ne révolutionne rien mais j’essaye d’être le plus sincère possible. » Beat Matazz a cette modestie des grands, une façon de faire à lui, une musique que vous n’entendrez nulle part ailleurs.

EN BREF
>>DANS L’ACTU
Beat Matazz EPBeat Matazz est en train de se préparer pour des live. Autant vous dire que vous allez entendre parler de lui dès que le printemps pointera son nez. Printemps de Bourges, Potager électronique… on vous tiendra au courant le moment venu. Et pour patienter, Beat Matazz vient de sortir un EP de cinq titres, La Symphonie des glaces, que l’on vous encourage à aller télécharger gratuitement sur beatmatazz.bandcamp.com

ET SINON… UN PLAT PRÉFÉRÉ ? « Les frites. Maison, congelées, je m’en fiche, j’adore ça. Et pour mon anniversaire, avec des bougies dessus, c’est parfait. »

UN LIVRE ? « Plutôt qu’un seul, je dirais la série de bouquins écrits par Carlos Castaneda. C’est un ethnologue qui a notamment passé du temps avec des sorciers mexicains. J’ai adoré l’Herbe du Diable et la Force du silence. Je suis mystique, mais de façon rationnelle. J’ai l’impression que quand on pense aux étoiles et qu’à ce moment le cerveau débloque, ça prouve qu’on ne comprend pas tout. »

UN ALBUM ? « S’il fallait en garder un seul ? Everyday de Cinematic orchestra. Je n’écoute plus rien de nouveau depuis l’arrivée de la musique en streaming. Depuis l’avènement de Deezer, je me suis replié sur mes acquis. »

Biga*Ranx : nouvel album le 9 mars

Notez la date du 9 mars sur vos agendas : Biga*Ranx sort un nouveau disque et frappera fort.

Biga*Ranx
Souvenez-vous… Déjà en 2013, tmv parlait de lui comme du prodige. Le musicien tourangeau Biga*Ranx sortira son nouvel album, intitulé Nightbird, ce 9 mars.

Et comme la musique vaut mieux que les mots, voilà un petit extrait du prochain disque :
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=_5V72Qbi3UA[/youtube]

Le 14 mars, Biga*Ranx se produira aussi… à l’Olympia de Paris (eh ouais, rien que ça).

Comme on le disait en ce début d’année, on sent que le Tourangeau va faire (de nouveau) parler de lui en 2015…

Biga*Ranx
Biga*Ranx

De Miossec à Beaujardin, en passant par Fred Chauvin et Johnson Concorde

Allez, on oublie les vacances : voilà la chronique culture de Doc pilot avec du lourd, du Miossec, du Johnson Concorde, du riff, de la musique (et même du cinéma).

Beaujardin & Paris Byzance aux 3 Orfèvres

Deux groupes que je découvre à la scène.Youpi ! D’abord, l’électricité lyrique de Beaujardin, quatre musiciens qui balancent une pop new wave anglo-saxonne aussi marquée par le revival anglais du milieu des nineties à la Suede, que par les dérives grungeo-expérimentales des derniers éclairs de David Bowie au passage dans le nouveau siècle. Le chanteur théâtralise la force des constructions rythmiques et du traitement sonore, matière à un dance-floor néo-futuriste pour habitués épileptiques des mondes en chute dessinés par Bilal. A se demander si cette musique est d’avant ou d’après-guerre ; pour moi elle ne peut se définir sans le drame, sans la mise en danger… j’aime….
Totalement à l’opposé, Paris Byzance semble la vision exacerbé
e d’un temps révolu, celui où l’on pouvait croire que tout serait mieux après avec de l’humain sur la voie de la sagesse et de la paix. On a le droit de rêver ; je le prends et en abuse à l’écoute de cette world music aux vertus apaisantes, une cure de jouvence et de rythmes, l’impression par la force du chanteur, son exaltation dans les textes, de voir une sorte de Yves Simon accompagné par Lo Jo. Il ne fait aucun doute que ce groupe va plaire, puis devenir nécessaire, addictif, histoire de se positiver le quotidien.

Fred Chauvin à La Pleïade

Pleïade pleine à craquer pour le concert de Fred Chauvin, entouré d’une sacrée brochette de virtuoses : les membres de la Canne à Swing et Laurent Zeller au violon, Stéphane Caraty aux drums. Parsemé de reprises (Nougaro, Gainsbourg), Fred offre un répertoire équilibré empruntant des titres à ses deux albums. La part belle est donnée aux instrumentistes par un ping-pong de solos brillants de violon et guitare, soutenus par une section rythmique fluide et implacable.
Fred est humain, ouvert.
Un mec bien qui balance ses petites histoires universelles vers un public prêt à se retrouver dans ses vignettes, ses galéjades : un type populaire et un chanteur dans le style.

Miossec & Parad à l’ Opéra de Tours

Miossec (Photo Doc pilot)
Miossec (Photo Doc pilot)

Surprise avec Parad en première partie, un duo poitevin bass/chant, drums pour une forme de chanson à textes des années 10 dans une mise en scène drôle, bruyante, efficace. A suivre…
Long concert de Miossec (pas loin de deux heures) dans une formule plus esthétique et moins rock que les précédentes, avec un artiste dans le don, la joie, la force. N’en déplaise aux puristes, nous sommes nombreux à nous réjouir de le voir à jeun à la scène, d’entendre tous les textes, de mesurer l’intensité dans le jeu de cette vie balancée dans une écriture unique et identifiée. Nous sommes tous Miossec comme nous f
ûmes tous Charlie ;  nous collons à son drame, à ses blessures, car nous en connaissons les raisons, la trame, l’essence et la chute. Le gladiateur n’est plus seul dans l’arène, nous sommes à ses côtés. Nous ne sommes plus au spectacle de sa mise à mort mais de nouveau dans la communion avec son art. Il le sent et, soutenu par des musiciens au service, nous invite au meilleur en décrivant le pire, nous invite à l’aimer dans ses histoires d’amour écorchées…
Béton, refais-en nous des beaux concerts à l’Opéra : pas de raison que ce lieu ne soit réservé qu’à des musiques dites classiques.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=as1vAIqcqAk[/youtube]

Johnson Concorde en Arcades Institute

La tribu Johnson Concorde est un cirque sur la route, une compagnie de jeu et de gestes dédiée à la mythologie du rock n’roll, sa caricature et sa force. Ceux qui furent témoins de cette furie physique et sonore comprendront mon propos : JC a en lui une force de séduction tranquille propre à rallier à son style et à son concept plusieurs types de public. Le punk fut bâti par des fans du glam rock et l’on retrouve ici dans cet univers fellinien, la synthèse de 30 années de glissades dans la fuzz, dans un nuage de poussières d’étoiles, dans la provocation par l’image, la sueur, la joie.

Johnson Concorde (Photo doc pilot)
Johnson Concorde (Photo doc pilot)


Il y a du Sparks dans cette affaire, de l’Alice Cooper, du Supergrass, du Blur, de la Hagen aussi, du Metallica, du Kiss. JC est une bande de petits agités heavy m
etalleux, des glamrockers irrespectueux, une bande d’ados attardés surs de la qualité de leur camelote. Il est possible que JC devienne localement aussi important qu’ As de Trèfle, aussi attendu et souhaité qu’un Shakaponk ; nous sommes déjà nombreux impatients d’aller le vendredi 13 mars au Temps Machine (4 € !) pour qu’ils nous disent leur messe, celle de l’outrage électrique et de la démesure scénique.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=1qhDGEf3hGE[/youtube]

De Djanga Project à Gentiana au Bœuf Blues, via la soirée de La Meute Slam à La Belle Rouge : errance sur le trajet du Tram.

Djanga Projekt (Photo doc pilot)
Djanga Project (Photo doc pilot)

Sortie de résidence pour Djanga Project, le groupe franco-tchadien de world music en l’essence, support à la fête et au rythme, au dépaysement constructif, au voyage didactique par l’exemple d’un métissage de cultures, avec des textes en français et en tchadien. Dans cette équipe, on retrouve le violoniste de Tijerina projekt, la violoncelliste de Pitchipoï, et des membres du légendaire Pyramides ; un disque vient de sortir…
A La Belle Rouge, passage à la soirée slam organisée par La Meute Slam, succession de spectateur
s-acteurs désignés au hasard par une main au chapeau, et des univers intimes et uniques balancés par divers poètes plus ou moins captivants. Chapeau bas pour « l’Ange Gardien », pour la fluidité de son écriture et la sagesse de son interprétation… Bizarre, cet immeuble voisin du lieu sorti tel un champignon et totalement en opposition avec l’harmonie du quartier… Il ne sent pas bon ce champignon, il semble vénéneux…
Aux cinémas Studio,
Réalité de Quentin Dupieux, la belle éclate, plongée psyché dans le rire et le frisson, démence dans la construction pour un film où l’onirique est roi, et la réalité subjective lisible sur plusieurs strates… Au sortir passage au Bœuf Blues en Arcades Institute, une occasion pour tous d’aller présenter leur camelote, rencontrer des comparses voire monter des groupes. Patrick Filleul en est le maître de cérémonie au coté de Jack Cigolini et de Cyrille Latapie. On y croise Foued, Xavier Monjanel, Pierre Dorian et bien d’autres, avec en cerise sur le gâteau l’intervention de Seb et Julie Delétoile du groupe Kosmik Vortex pour un blues psychédélique aux accents lyriques.

Pas de trêve des confiseurs pour un Noël électrique  

2015 a beau être à peine entamée, voilà que doc pilot est toujours sur le front. Première chronique culture de la nouvelle année !

EZ3kiel en Pleine Lumière

Combat biblique en l’Espace Malraux, trois chevaliers de l’Apocalypse et un savant fou maître du feu pour un concert de métal et lumières, sur des terres où ils sont dieux, où ils ont forgé l’ Anneau. Il tombe du ciel de l’énergie, et moult épées de Jedi saturent l’atmosphère, nous adoubent sous leurs fils, sujets de ce concept où le son est un axe et l’espace un prétexte. Le Dieu Luz n’admet pas l’indécision ; nous tombons pieds et mains liés dans ce combat des étoiles. Sans effort et sans pitié, les trois chevaliers subtilisent nos cœurs de chair, en place y fixent la pointe du cristal de la connaissance et de la déraison. Le savant fou active le minéral et nous sommes UN : l’audience sans partage exprimée d’un des plus beaux concerts de l’année.

 [youtube]https://www.youtube.com/watch?v=yeUJrvp6Oew[/youtube]

Les Particules élémentaires, Théâtre Olympia

Bon, d’abord il faut le dire, je suis fan de Houellebecq. Il faut le dire aussi, je n’ai pas du tout aimé le film tiré du roman, donc j’arrivais vers “ cette mise en pièce ” avec un a priori négatif… Bonne surprise, ce fut excellent ! Un travail énorme au niveau de l’incarnation des personnages, de la mise en exergue du drame de la condition humaine exaltée par les utopies des seventies et leurs dérives destructrices, de la charge aussi de la filiation toujours omniprésente et finalement si difficile à dépasser pour enfin exister pour le moins pire… Le meilleur restant une illusion de l’instant vite effacée par les circonstances. La mise en scène est d’une sobriété clinquante et multimédiatique, un paradoxe qui renvoie à une expression underground du sujet. On y joue de la musique en live et j’ai pensé au Velvet, à Warhol, à Nico… La chute du propos touche aux fantasmes de Kraftwerk, dans la recherche d’une perfection humaine impossible sans muter vers le robot, la duplication froide et prévisible. Sincèrement, je me demande comment les acteurs peuvent sortir intacts d’un tel travail tant ils sont géniaux, habités, sincères dans leurs dérives et dans leurs chutes.

 [youtube]https://www.youtube.com/watch?v=8prg4vFH0_8[/youtube]

Nuit du Blues à la salle Coselia de Mettray

Cool Porter pour débuter la soirée, on rentre direct dans le sujet : le blues, la soul, le rythm and blues, un répertoire de standards devenus patrimoine de l’humanité dansante, d’ Aretha Franklin à Wilson Pickett en passant par Otis Redding avec, en maître de cérémonie, le fascinant Ricky. Une belle introduction à la force tranquille de l’ami Foued, le sexta légendaire passeur d’un blues original bâti en près d’une quarantaine d’années de carrière. Ce type en impose, ce conteur-né a la plume précise et populaire, entouré pour l’occasion par un Top Boogie composé d’une brochette de virtuoses : José Laracelleta à la guitare, Philippe Colas aux claviers, Olivier Carole à la basse… C’est du haut de gamme, l’impression d’entendre étirer les racines vers de l’intime et du spatial sous l’audace des instrumentistes.

Ricky de Cool Porter
Ricky de Cool Porter

Francois Gehan au Carré des arts à Montlouis

La matière première de Francois Gehan est l’humanité. Mais une humanité passée au filtre de situations impossibles ou rêvées, un purgatoire entre la réalité et le nirvana. La vie semble audacieuse pour cette galerie improbable construite dans une peinture très technique, très léchée, avec une attention particulière pour la justesse du trait, la perfection des formes, l’originalité identifiée de la  palette. Tout un ensemble propre à donner la vie à l’inerte, le mouvement aux situations, le verbe à l’inaudible.

Kick au Buck Mulligan

26 décembre et la venue en solo d’une légende du rock français de la fin des seventies. Kick le leader de Strychnine pour un concert très “ racines ”, collection de reprises passant de Johnny Cash à Elvis, de Robert Johnson à Hank Williams, dans l’esprit et dans le ton, dans le cœur et dans la hargne sous-jacente, celle des musiciens authentiques, de ceux dont la carrière reste vitale et constitutive de l’individu. Précaire aussi dans les moyens offerts, mais toujours à la hauteur de la famille et du mythe. Il y a du Little Bob dans cet artiste, du Alan Jack, du Jack Pote aussi. On sent bien qu’ici, la triche n’est pas de mise et l’on se retrouve face à des vies balancées dans nos gueules de profiteurs de l’instant, hors du temps, hors des modes, hors de la médiocrité et de l’opportunisme. Un grand moment.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=PSvRXPRraig[/youtube]

Lunacy chez Les Colettes

Les Colettes, d’abord, une expérience de gestion associative d’un lieu chargé d’histoire, celle de Paul Bert si liée au souvenir d’Alan Jack. Un quartier populaire et un quartier d’artistes… Lunacy, couple et duo de Blésois bâtisseurs d’un concept artistique multimédia ; ils nous installent dans un univers psychédélique au sens freudien du terme, une plongée en apnée dans nos angoisses et nos joies les plus intimes. Cette coldwave rappelle une certaine idée de l’underground initié dans les eighties par des groupes qui surent devenir légendaires tels Dead Can Dance. C’est un voyage, un véhicule pour forcer les portes de la perception, une transe médiumnique dans les yeux extasiés de la chanteuse, la reconstruction de son visage sous l’émotion. Pour des raisons de timing, je n’ai pu voir que six titres de ce concert à la cohérence implacable, servi dans un contexte difficile. Ça s’appelle « aller au charbon » et ils ont assuré le job.

Foued & Patrick Filleul Experience, Arcades Institute

Foued
Foued

Premier concert du Festival Arcades Hivernales et toujours cette idée de la fête et de l’inédit en réunissant à la manière des pop sessions des seventies, deux personnalités incontournables de la région. La force reste dans la forte personnalité des deux artistes, leur capacité à oser le défi, à s’amuser du contact, pour une rencontre au sommet dont on suppose qu’elle pourrait oser la récidive tant elle réjouit le public, le pousse à la faute de s’oublier dans le rythme, les mots, le mélange des cultures et des racines. Une jam créative et récréative, de la création à l’état pur avec audace et sans filet. Julien Cormier à l’harmonica est inépuisable d’inventivité harmonique ; Jack Cigolini fait la synthèse de divers styles en un feu d’artifices de solos à l’inscrire dans la catégorie des plus grands.

Baptiste Lecaplain : "J'ai une relation amour/haine avec les poils"

#EPJTMV. Vendredi 12 décembre prochain, il sera à Montlouis-sur-Loire pour l’un des derniers spectacles de sa tournée. Baptiste Lecaplain a répondu à notre interview décalée.

EPJTMV
Photo : Olivier Wavre/Flickr

On a réalisé un dossier sur les Tourangeaux plus célèbres à l’international qu’à Tours (à retrouver dans notre édition de mercredi 10 décembre !). Et vous, vous connaissez un Tourangeau ?
Je sais qu’il y a une très bonne équipe de volley à Tours ! Avec notamment, le seul rasta blanc que je connaisse, un très bon joueur [il parle de Loïc de Kergret, ndlr]. Sinon, j’avoue que je ne connais pas beaucoup de Tourangeaux… Ah si, Olivier Giroud, non ? Quoiqu’il a joué à Tours mais non, il ne doit pas venir de Tours. [Effectivement. Il est né à Chambéry, ndlr.]
Vous êtes plus connu à Paris que dans la Manche ?
L’avantage de la Manche c’est qu’il n’y a pas beaucoup de gens connus. Du coup, forcément, je suis assez connu là-bas. À Paris, la principale star de Basse-Normandie, c’est quand même Michel Drucker ! Moi je dois être en 5e ou 6e position derrière.
Un tour du monde sans bouger de chez soi, ça fait rêver, non ? Si vous pouviez vous téléporter, vous iriez où ?
J’adorerais me téléporter ! Aller en Australie, ça me fait rêver… J’ai l’impression que tout le monde y est parti sauf moi. Mais je crois qu’il y a 23 h d’avion pour y aller, il faut avoir une sacrée réserve de bons films. C’est typiquement le pays où j’aimerais me rendre via téléportation. New York, aussi, ça me fait rêver. Surtout depuis que j’ai fait un film dessus ! C’est une ville de fous. Ça, c’est plus un voyage que j’aimerais faire régulièrement, quotidiennement.
Plutôt pole-dance ou rugby ?
[Rires] Le pole-dance, c’est pas un truc de stripteaseur ça ? Le rugby c’est cool mais c’est vraiment des gars qui font que de prendre des coups, j’ai du mal à suivre. J’ai du mal à voir l’intérêt aussi ! Du coup, je dirais pole-dance mais c’est vraiment bizarre, quand même… Je préfèrerai danser chez Paul.
Mon sport c’est plutôt l’endurance, je cours tous les jours. Et j’ai fait 13 ans de basket.
C’est quoi le dernier concert auquel vous ayez assisté ?
Dimanche 30 novembre, pour Un cadeau pour la vie, l’asso que je parraine avec Kyan Khojandi, on a fait venir Ben Mazue, un chanteur super, et le mythique groupe Elephanz. Deux gros coups de cœur !
Vous aimeriez vivre à la Into the wild, seul dans les bois ?
Jamais de la vie ! J’aime bien avoir mon tél, appeler mes parents à tout moment, recevoir les alertes des résultats du foot… Ce film est ouf : une personne sur trois qui l’a vu dit toujours « je vais faire pareil, vivre seul, dans les bois, en communion avec la nature », mais j’aimerais bien voir le pourcentage des personnes qui osent lâcher leurs smartphones et se couper de tout.
La tendance de l’hiver, c’est la fourrure. Mais vous, vous êtes plutôt pro ou anti-poils ?
J’ai une relation amour/haine avec les poils. J’ai signé une pétition contre l’élevage à fourrure en France. D’un autre côté, je suis pour la démocratisation de Body ’Minute. Mais bon, généralement les mecs n’aiment pas les poils mais font rarement des efforts là-dessus.
Comment faites-vous pour être aussi beau ?
Déjà je ne bois pas, je ne fume pas et je fais du sport. Mes petits secrets beauté persos ! Après, j’aime bien mettre une petite crème hydratante, en ce moment je suis dans les produits australiens écolos et bio de la marque Aesop. Surtout la gamme à la graine de persil ! J’adore dire ça, ça fait un peu bobo.
À quel âge vous avez-arrêté de croire au Père Noël ? 
J’ai su qu’il n’existait pas à 8-9 ans, dans la cour d’école. C’était pas cool mais je l’ai raconté à mon pote juste après. Sur le coup c’est un peu traumatisant. Mais j’ai une sœur qui a quatre ans de moins que moi, je trouvais ça cool dans les années suivantes de lui mentir et de partager le secret avec mes parents. J’espère que ma fille va bien vivre le truc. Peut-être que j’engagerai un comédien pour qu’il se déguise en Père Noël !
Vous êtes Gémeaux. C’est un bon signe astro ?
Je ne sais pas, on me dit souvent que les gémeaux ont des dédoublements de la personnalité, que ce sont des gens difficiles à cerner. Hitler et Pinochet devaient être gémeaux, elle vient d’où sinon cette espèce de malédiction ? Les horoscopes, c’est cool quand ça ne se prend pas au sérieux. [ndlr : ça tombe bien, à TMV, l’horoscope c’est du douzième degré !]
Un petit mot pour mettre fin à cet entretien ?
La phrase de fin de mon spectacle. « Merci encore pour cette soirée si courte… C’était super ! »
Recueilli par Marie Courvasier
Si vous n’avez pas eu le temps de prendre vos places pour le spectacle, vous pouvez toujours retrouver Baptiste sur son site.

Un tour du monde en une semaine, sans quitter la Touraine (4/5)

#EPJTMV. Cette semaine, on change d’air ! Dépaysez-vous sans quitter la Touraine avec notre dossier 100 % web spécial tour du monde.

DIRECTION : l’Afrique

ACTIVITÉ : mixer les influences et danser sans s’arrêter

EPJTMV
Photo : Sébastien Guerche

« Une, deux, trois, quatre, allez on avance ! ». Les corps ondulent, sautent, pivotent. Ce n’est que l’échauffement, mais déjà toutes les parties du corps sont sollicitées. Mouvements d’épaules, de tête, de bassin, de hanches et surtout de fesses, la danse africaine est un condensé d’énergie physique. « Faut se lâcher ! », sourit Célia, 20 ans, la plus jeune danseuse du groupe. Et avoir une bonne condition physique, on vous prévient tout de suite.
Règle de base : on enroule le bassin et les hanches. « On cherche les courbes et les rondeurs, c’est ça la danse africaine ! » Julien Longomba est le responsable artistique de l’association Fogara. Chorégraphe et danseur, avec ses cours de danse africaine, il fait bouger près de 200 personnes chaque semaine, sur les quatre communes de Tours, Bléré, Montlouis et Amboise. Congolais, il a grandi en Europe et confie puiser ses inspirations un peu partout dans le continent africain. Une diversité d’influences, pour une discipline qu’il qualifie de « mix » culturel. Absente des académies de danse et des conservatoires alors que « les bases de la danse africaine sont exploitées par beaucoup de sports modernes : zumba, salsa, danses orientales, capoeira ou même fitness ».
Toutes face au miroir, les danseuses copient les mouvements de leur professeur. L’ensemble est harmonieux et fluide, à la fois doux et dynamique. Vue comme ça, la danse africaine paraît simple. Mais plus tard dans le cours, Julien et ses élèves décomposeront chaque mouvement pour en décortiquer les moindres gestes. On se rend vite compte que rien n’est facile, rien ne va de soi. Même la plus petite vibration du fessier ou ondulation de la hanche a été calculée et apprise.  Ici, on se défoule par la beauté du geste. Il ne s’agit pas de bouger dans tous les sens sans réfléchir aux symboles et significations des mouvements. « Je veux du soleil », « je me lamente pour ceux qui sont partis », chaque geste raconte une histoire. Et lorsque tout le groupe se les approprie, on oublie la technique de la gestuelle pour ne plus voir que la beauté de l’art.
Le sport est physique, tire sur les adducteurs. Les jambes, piliers de tous les mouvements des danseuses, sautillent, piétinent, pivotent et se croisent, sans jamais s’arrêter. De toute façon, difficile de rester immobile et de contenir une soudaine envie de bouger. Les musiques et chorés sélectionnées par Julien réveillent en tout en être humain un irrépressible besoin de suivre le rythme.
« Plus d’agressivité ! », encourage le professeur en tapant dans ses mains. Les athlètes suent et s’essoufflent, rougissantes, mais les visages sont radieux. C’est de la bonne fatigue.
Marie Courvasier
Et puisque des actes parlent plus fort que des mots :
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Oj-Ns1xVnbc&list=UUqDvNe1K6e93hDBdjD86CCw[/youtube]

Et aussi… 

Fumeurs aux poumons fatigués et piètres danseurs, ne désespérez pas : l’art africain est divers et varié, à l’image de son continent d’origine. Dans l’agglomération de Tours, Fogara dispense aussi des cours de percussion (à l’année) et des stages ou ateliers ponctuels de sculpture, dessin, écriture et contes traditionnels.
Pour en savoir plus : la page facebook de l’association ; le contact.
Lisez aussi ce témoignage d’une Sénégalaise à Tours

Sacre de Jaki Liebezeit lors du Festival Super FluX

Il est partout et on se demande encore comment il fait… Grosse grosse chronique culture de notre Doc pilot, cette semaine !

The Fucking Butterfly
The Fucking Butterfly (Photo doc pilot)

 

GU’s Music, Aquaplaning

Black Friday chez Baromètre, le magasin du disquaire Didier Delage et cet album qu’il me glisse dans l’oreille, l’air de rien… Sa mission…Se laisser aller à perdre pied en cet aquaplaning prépare à un dépaysement total, à un oubli de l’instant, à un voyage en soi au travers de la force des textes sans lesquels cet album ne serait qu’un bel album de plus comme il s’en produit à la pelle.
Les 8 titres sont ainsi 8 invitations à rejoindre l’auteur Yan Kouton dans ses formulations psychanalytiques universelles, dans ses strates intimes d’un romantisme post-apocalyptique. L’apocalypse des cœurs et des corps, de l’espoir aussi, de cet instant où l’on sait la chute incontournable, mais le bonheur et la paix induites par cette révélation. Gu’s Music parle la force de ces propos sans emphase, sans forcer le ton mais avec la justesse d’un Dominique A d’antan, un Bertrand Louis, voire du Bertrand Belin d’Hypernuit ou d’un Manfred Kovacic en solo. Il sait porter les mots, nous les inscrire dans l’espace, nous les donner sans nous les imposer, comme des sentences, des prières, les bouts d’un film à construire. La musique est une ambiance, une bande-son hypnotique, une soft cold wave des années 10, les mantras nécessaires pour entrer dans le trip. Ce premier album de Gu’s Music est une réussite.

 

Girls in Hawaii à l’ Opéra de Tours

Passée une première partie scolaire et sans passion (je me demande toujours comment de jeunes musiciens peuvent se complaire à tenter le pseudo-tubesque, à l’âge d’envoyer sa hargne et son énergie à la gueule du monde), nous baignons dans la beauté et le dépaysement avec ce concert dit unplugged de Girls in Hawaii, groupe belge dans les rares Européens, avec Santa Cruz, capables d’user d’une musique aux racines nord-américaines, sans pour autant paraître copieurs et caricaturaux. Dans l’écrin du Théâtre, c’est merveilleux, magique, à ne plus vouloir les laisser partir, le public en adhésion parfaite dans une écoute assez rare, respect et joie à la découverte ou aux retrouvailles de ce groupe nourri d’émotion, de perfection, de classe, de respect de l’auditoire. L’enchantement de la personne très exigeante m’accompagnant ce soir-là confirme ma sensation de ne pas avoir été abusé par la beauté du lieu. Celle aussi des instruments de métal et de bois, de souffle et de verre ; pas de temps mort dans la construction du show, pas de morceau de remplissage, que du beau, et une reprise du Heart of Gold de Neil Young pour nous confirmer leur allégeance au Maître. La Mer du Nord est Pacifique…. Au retour, j’écoute Plan Your Escape intégralement : je vous le conseille.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=FCuCXoZgNe4[/youtube]

Cecile Bisciglia au Château de Tours

Impressionnant travail de l’artiste, immense défi d’ainsi réaliser de grands formats figuratifs avec pour seuls instruments des stylos. Oui, vous lisez bien ! Des Bic induisant l’impossibilité de se “ rater ”, le geste devant être unique, réfléchi, programmé. L’accumulation de traits amène une douceur dans la trame, une vie, l’envie de toucher la rondeur d’un sein, de s’associer à l’érotisme tactile et fantastique issu de l’imaginaire psychanalytique de l’artiste. Le vivant est sa matière, de l’animal à l’humain, de l’animal en l’humain. L’esprit est l’essence, telle l’imprégnation mystique d’un totem indien.
On sent un culte en cette “ peinture ”, la contrainte de la pratique en démarche initiatique, un sentier dans la jungle de l’évidence, une manière de se démarquer, de s’impliquer et de finalement faire miroir à l’Universel. Un accouchement difficile pour des œuvres facilement lisibles, un fameux clin d’œil par l’utilisation d’un outil banal pour toucher le grand public. Pas pop mais populaire, même s’il reste le cœur et la croix, les instruments, la mesure, offerts  par une Marie Madeleine démystifiée à deux pas du suaire de son amant divin.

Nicolas Muller au Château de Tours

Au Château de Tours, il ne faut surtout pas rater la nouvelle expo initiée par Le Jeu de Paume, Traces d’un Exil de Nicolas Muller. Où la fuite d’un Juif hongrois devant un antisémitisme galopant, et le génie de ce photographe à capter dans son exil une Europe vouée à mourir, des identités assumées et défendues becs et ongles qui finalement seront à jamais effacés par le conflit à venir. Le paradoxe de l’histoire étant bien sûr de le retrouver en l’après-guerre le banquier d’images de l’Espagne de Franco, aussi typique que détestable. C’est de l’Histoire, ces images de la petite histoire si chargées de sens pour évaluer « la grande ». De la Hongrie à Paris, du Portugal à Tanger, pour finir en Espagne, nous marchons dans cette première moitié du XXe siècle, où même les instants de joie semblent entachés de souffrances et de contraintes.

Festival Super Flux

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=pHEcPX9VNNw[/youtube]Dit « Le rendez-vous de musiques surprenantes », le Festival Super Flux sait honorer ses promesses sans pour autant poser sa démarche didactique dans un contexte contraignant et pesant. Non, rien d’intello dans ce festival finalement ludique pour ceux dont le laisser-aller jouissif ne s’impose ni barrière, ni contrainte. Deux lieux, deux couleurs de programmation pour nourrir un même propos, avec d’abord au Temps Machine un véritable événement avec la venue de Jaki Liebezeit, le légendaire batteur de Can aux multiples collaborations (Brian Eno, Depeche Mode..) de retour en duo avec un artiste phare de la musique électronique, Burnt Friedman. Nous sommes dans du « Cosmik Joker », du Kraut global et hypnotique, la touche rythmique inédite du batteur de 75 ans constituant une marque, un style, une peinture, une école. A peine le premier coup porté, Can est dans les airs, à se demander si finalement Jaki ne fut pas l’ingrédient de la recette implacable de ce groupe culte dont l’inspiration fut revendiquée par Bowie, PIL ou Happy Mondays. Jaki a tellement renouvelé le jeu percussif, tant dans sa manière d’évoluer les boucles rythmiques que dans celle d’installer son kit batterie totalement inédit, qu’il en devient un maître. Un phare, un compagnon du devoir dans la technique et l’expression…
A sa suite, Etienne Jaumet au sax, à la voix et aux multiples synthés vintage, installe un espace particulièrement séduisant, certes rétro dans sa technique mais ainsi beaucoup plus attractif que tous ceux  armés d’un seul portable pour bagage. Le paradoxe de faire du neuf avec du vieux est finalement de le retrouver « en première ligne ». Je pense qu’il va hurler s’il lit ces lignes, mais il me rappelle les Cramps dans leur démarche de revival, eux avec le rockabilly, lui avec l’éclectronique du XXe siècle, malins comme des singes, séduisants à mort, showmen sans forcer.

Etienne Jaumet
Etienne Jaumet

Etienne Jaumet nous séduit et nous emballe, et il connaît sa force, la canaille. Il ne doit jamais en douter…. Pour finir la soirée, Ninos du Brasil fait dans le mur de son et de rythme avec l’alibi visuel de tom bass martelés. Rien de novateur là-dedans. Que du banal, et rapidement, je fuis bien loin de cette batuka électronique dont la place est plus sur le char d’un théâtre de rue que dans une salle de concert vouée à l’écoute et à la découverte…. Suite du Festival au Petit Faucheux où l’on apprend que « ce festival » est un petit super flux, et que le grand super flux se tiendra en mars !!! En intro, le guitariste Julien Desprez joue sa pièce pour guitare solo, « Acapulco ». C’est fort, classe, intense, technique : on entre sans difficulté dans son trip, on se laisse embarquer pour échouer un peu groggy aux portes de la perception… Pour replonger dans l’inédit avec le St Francis Duo du guitariste Stephen O’Malley et du batteur Steve Noble, ce dernier offrant sur la trame de son omniprésente de son compère une sorte d’accumulation percussive axée vers la saturation des impacts, expression cohérente et hors des codes pour un nouveau voyage vers l’inconnu. J’avoue avoir besoin de temps en temps de rencontrer ce style de musiques dites difficiles. Elles sont tout simplement différentes : à l’oreille, exotiques.

Dernier concert avant destruction avec The Fucking Butterfly

Au sortir de Super Flux, le SMS d’un indic me suggère d’aller vers une grande fête privée dans un lieu désaffecté voué à la destruction. J’ai toujours beaucoup aimé les soirées dans cet endroit. On y respire l’art et l’underground, la vie aussi, l’initiative subversive, créative.. Ce soir s’y croisent musiciens, acteurs, plasticiens, photographes, vidéastes, forces vives, magiciens de la mécanique automobile (salut Pascal !)… The Fucking Butterfly entre en scène à la manière d’un commando coloré, énervé

J’ai vu leur premier concert dans ce même lieu. Ce soir, ils donnent leur meilleure prestation des cinq fois où je les ai vus à la scène. Le caractère privé n’est surement pas étranger à cette liberté du show. De zéro, l’on monte direct à 1000 dans une glissade barock n’roll. Le trio de chanteuses a dépassé l’influence B52’s pour littéralement s’effondrer dans un show à la New York Dolls, à la Happy Mondays. La présence de Janski aux bidouillages électroniques en Eno de ce Roxy Musik déjanté apporte un grain inédit pour identifier le truc… Un beau Crépuscule des Dieux pour la dernière de l’Haçienda tourangelle.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=7pL1Bkm7WYU[/youtube]

Michael Grébil en Arcades Institute

Jour tranquille en Arcades Institute, nouvelle étape de la 3e Saison de musique ancienne programmée par Pascale Boquet avec la venue d’un maître en son expression, le musicien Michael Grébil au chant, au luth médiéval, au cistre et au rebab afghan pour un répertoire où l’on mesure à quel point la notion de world music est millénaire, le métissage et l’arrangement de la culture populaire et ancestrale une constante dans les pratiques. Instant de paix et de joie sous les voûtes, un voyage dans le temps offert par un passeur éclairé de la tradition, un respectueux messager en parfaite maîtrise du style et de la technique avec les étonnantes reprise de pièces de John Cage et Ornette Coleman pour faire le pont entre les époques.

Une minute sur le web #35

Allez, viens, on est bien : prenez deux minutes pour traîner dans les méandres du web.

On avait déjà parlé de Javier Pérez : ce créatif détournait les objets du quotidien pour en faire des dessins superbes. En ce moment, il utilise ses mains pour faire vivre des personnages. Plus sur instagram.com/cintascotch
BUZZ_PHOTO BIS

LE TUMBLR
ARTINFILM.ORG
C’est un super projet : répertorier toutes les formes d’art présentes dans les films depuis la nuit des temps. Ça va, pour l’instant, de la Cène dans Bad boys 2 (2003) à une peinture de Van Gogh dans Wall-E (2008). Il y en a déjà des centaines de mises en ligne.

LOL
TEAM UNICORN
Cette équipe de graphistes américains est spécialisée dans le détournement WTF de séries ou de mème. Leur dernier fait d’arme : ils ont imaginé le profil Facebook des personnages de la série télé Game of Thrones. Plus sur teampwnicorn.com
BUZZ_UNICORN

LA PHRASE
« Les SMS conduisent à partager des pensées, des émotions, des désirs ou des fantasmes qui auraient pu rester lettre morte. » Une phrase tirée de l’enquête de Joëlle Menrath pour la Fédération française des télécoms. Le reste de son enquête sur les individus connectés : fftelecoms.org

PHOTOSHOP
RETOUCHE EXTRÊME
Quand un Japonais ouvre une chaîne youtube pour montrer son level de retouche sur Photoshop, ça donne Justin Bieber qui se transforme en femme ou encore Angelina Jolie version asiatique. Plus sur youtube.com/user/realretouch

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=YTIolxzNJ_A&list=UU-vIouFPtH4eBTSmp98_QfA[/youtube]

VINTAGE
GEEK MUSIQUE
Le développeur Jordan Eldredge (@captbaritone sur Twitter) s’est amusé à recréer le mythique lecteur audio Winamp et le diffuser en html 5 sur une page web. Mais si ! Vous savez, ce truc tout vert avec plein de pixels et des lumières qui clignotaient ? Essayez-le sur jordaneldredge.com
BUZZ_WINAMP

ANNIVERSAIRE
HAPPY BIRTHDAY FIREFOX !
Le navigateur web fête ses 10 ans. Développé par des milliers de développeurs bénévoles, 20 % des internautes l’utilisent dans le monde. Aux dernières nouvelles, Firefox se serait associé au réseau Tor pour améliorer la confidentialité de la navigation lorsqu’on l’utilise. Malin comme un panda roux.

Émergences et Moodoïd, en passant par… Woody Allen

On l’appelle l’Encyclopédie de la culture. THE Bible. Son nom est Pilot, doc Pilot…

Aux Studio, j’ai vu le dernier Woody Allen et je l’ai déjà oublié ; je l’ai aimé pourtant, mais je l’ai déjà oublié… pourquoi ? me direz-vous. Je ne saurais vous répondre. Pourtant, il me semble avoir trouvé ça beau, il me semble avoir entendu des rires forcés dans la salle, de ceux que l’on entend toujours dans les salles où passe du Allen…

Devant le McDo de la gare, devant le rhino d’Audiard, un chanteur/guitariste noir balance des mélodies imparables, des chansons à la qualité évidente, une force qui fait s’arrêter les passants en pleine course, s’installer quelques minutes à l’écoute… Non, je ne le connais pas ; c’est fort de le voir sur un ampli de 5 watts à deux pas du tram, balancer son talent comme dans un grand festival : la force du truc appelle l’écoute, la force du talent lui donne l’impact d’une grosse sonorisation…. En fait, c’est du playback sur des titres enregistrés de Tracy Chapman, me dira-t-on plus tard. Je me suis fait bananer avec joie : chapeau !!

Over The Hills au Petit Faucheux

On entre dans le Festival Émergences par la grande porte, une œuvre de Carla Bley « Escalator over the hill » revisitée par une brochette d’instrumentistes réunis pour l’événement et introduite dans l’après-midi par une conférence de Ludovic Florin sur le sujet au Petit Faucheux. J’y découvre une Carla Bley, artiste majeure en son époque, véritable jonction entre tous les styles de musique pour aboutir dans le jazz à une formule unique et attractive à laquelle vont vouloir participer la crème des musiciens de l’époque… Au soir énorme travail offert au public avec la représentation en live des titres les plus forts de ce chef d’œuvre interprétée avec passion et respect ; il est indéniable d’y voir une écriture de la fin des sixties à la manière du Uncle meat de Zappa ou du Bitches Brew de Miles, mais restent la force des thèmes, la brillance dans leur interprétation, celle de ce little bigband,« Over The Hills », en tournée pour en donner lecture. Bernard Santacruz, Jean Aussanaire, Olivier Thémines et leurs potes semblent unis comme les neuf doigts de la main, les neuf vies d’une lionne.

Aquaserge et Moodoïd au Temps Machine

Aquaserge
Aquaserge

Soirée néopsyché au Temps Machine avec deux relectures des seventies explosées dans l’espace d’un XXIe siécle en mal d’identité. Ma préférence va à la première partie, Aquaserge, un concept étonnement plaisant dans sa capacité à intégrer la couleur de l’école de Canterbury, de Robert Wyatt à Caravan en passant par Henry Cow, à une réelle création due en partie aux qualités indéniables des divers instrumentistes. J’adore le jeu du guitariste, savant mélange de technique et d’inventivité, de travail du son axé dans la recherche de la surprise sans jamais tomber dans l’expérimental. Je craque aussi, comme plusieurs copains présents dans la salle, pour le jeu de Lucie Antunes aux drums : elle nous rappelle Pip Pyle de Gong et Hatfield and the north, elle en a la science du mélange des styles, l’implacable aliénation de la technique au service d’un discours progressif et finalement pop : la clé du prog psychédélique… Elle tient aussi les baguettes dans le groupe vedette de la soirée Moodoïd, une formation « à la mode » mais à la réputation un peu exagérée, car finalement l’effet de surprise et de joie provoqué par les quatre premiers morceaux, se dilue par la suite dans un « ron-ron » dont je me lasse vite… au contraire du public présent prompt à les ovationner. Certes, c’est beau, ça dégage, mais le chanteur joue un rôle auquel je ne crois pas.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=amoy1kcJnV4[/youtube]

Un monde möö-möö avec Moodoïd !

Sortez vos télescopes ! L’ovni Moodoïd débarque, armé de sa pop psyché et colorée.

(Photo Fiona Torre)
Moodoïd débarque en concert au Temps Machine.

Une sorte de matière molle et “ modelable ”. Un souvenir, une émotion qu’on pourrait déformer avec les doigts. » Ces mots, choisis par Pablo Padovani pour décrire Moodoïd, projet dont il est à l’origine, peuvent paraître obscurs. Ils reflètent pourtant bien la vision artistique du jeune compositeur. Tout droit sorti de l’imaginaire fertile de ce dernier, le Monde Möö (le nom du premier album de Moodoïd paru il y a quelques mois) est « un monde paresseux où l’on vit presque toujours allongé. On y trouve des paysages, des clubs pour danser, beaucoup de nourriture et pas mal de luxure… c’est une sorte de jardin d’Eden pop avec du rose et du bleu. »

Pablo Padovani n’est toutefois pas seul lorsqu’il ouvre les portes de cet univers fantastique. En studio, il évoque sa « famille musicale ». « J’aime à imaginer le studio dans lequel je travaille comme une sorte d’auberge espagnole dans laquelle se croisent tous les gens avec qui j’ai déjà fait de la musique. » Sur scène, c’est un autre genre de famille, une armada de chromosomes XX, puisque le jeune homme est accompagné par quatre musiciennes. « Je trouve ça assez atypique d’être noyé dans les femmes sur scène, sourit-il. J’ai mis environ un an et demi pour toutes les trouver, grâce au bouche-à-oreille, à des sites de rencontres pour musiciens, à des soirées communes dans des appartements… Elles ont toutes une vraie personnalité. On fait plein de découvertes ensemble et ça me plait vraiment de partager ces aventures avec elles. »

C’est donc avec sa garde rapprochée que Pablo Padovani apparaît le soir des concerts de Moodoïd, sous une apparence qui peut surprendre, mais qui reste en adéquation avec l’univers du groupe. « La scène doit être un lieu d’exagération et de poésie selon moi. Les costumes sont là pour ça. Et puis ça nous donne une identité singulière. Ce qui change en fonction des soirées, c’est plutôt notre manière de jouer. Parfois ça sera plutôt rock, direct, parfois beaucoup plus doux… “Mood” signifie humeur en anglais. Je suppose que notre musique se transforme en fonction de nos humeurs. » À vous d’être « in the mood » for Moodoïd.

Bastien Lion

EN BREF
>L’ÉVÉNEMENT
Moodoïd sera sur la scène du Temps Machine ce samedi 8 novembre avec, en première partie Aquaserge (voir ci-dessous). Le concert débutera vers 20 h 30. Tarifs de 8 à 15 €. Plus d’infos sur letempsmachine.com

>INFLUENCES
Ancien étudiant en cinéma, Pablo Padovani, également réalisateur des clips de Moodoïd, n’hésite pas à mettre en avant l’apport du septième art (mais pas que) quand vient l’heure d’évoquer les inspirations. « J’aime les artistes avec des univers très atypiques comme Roy Andersson, un réalisateur suédois absolument génial, Wes Anderson… Parfois, j’en viens presque à concevoir la musique sous un angle cinématographique. Et sinon, je suis très rock progressif, avec des groupes comme Soft Machine, Robert Wyatt, Gong… Et je suis surtout un très grand fan de Frank Zappa. »

>AQUASERGE
Également à l’affiche vendredi soir, en compagnie, donc, de Moodoïd, les musiciens d’Aquaserge sont aussi des proches de Pablo Padovani. « J’ai grandi avec ces gens, ils m’ont beaucoup appris. Je suis un peu le petit frère. Ce sont des musiciens hors pair. Je l’avoue : je suis fan ! » La pop psyché, ça crée des liens !
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=amoy1kcJnV4[/youtube]

Sexe, danse et rock !

Doc pilot, notre chroniqueur, ne s’arrête jamais : c’est parti pour une salve culturelle ! Miam.

Du Sexe, le Ying & le Yang
Totalement d’accord avec Michel Onfray : le [youtube]http://www.youtube.com/watch?v=z4eDdjIiIaI[/youtube] censé promouvoir l’expo Sade à Orsay n’a rien à voir avec le sujet. Il pourrait illustrer un événement consacré à Casanova, mais pas à Sade et à sa sexualité morbide basée sur la souffrance de l’autre, et l’assouvissement des fantasmes les plus criminels sans l’assentiment de l’objet de ces désirs. Sade est à l’image de l’Ancien Régime : oppresseur, léonin et profiteur ; Casanova est le chantre de l’amour libre, révolutionnaire : deux options pour un même sujet, les ying & yang de la sexualité….

 Pas encore pu écouter le dernier et troisième album de Pneu, Destination Qualité. Mais vu sa pochette, un collage psychédélique à regarder pendant des heures, à s’y noyer : bravo JB.

 Au Musée des Beaux Arts, exposition Edouard Debat-Ponsan, une peinture académique, aérienne, d’une perfection habitée, sans lien évident avec la peinture de son petit-fils Olivier Debré… J’ai fui le vernissage, d’ailleurs en ce moment je fuis tous les vernissages et vais voir les expos hors de cet amoncellement d’êtres humains braillards et gloutons, véritable obstacle à la dégustation des œuvres… Est-ce le retour de la fraîcheur, une envie d’ombre et de noirceur, ce grand plaisir à la lecture du Ragoût du Septuagénaire de Bukowski en écoutant Marble Index de Nico ?

Lied Ballet de Thomas Lebrun à l’Opéra de Tours
Lied Ballet se place tellement haut dans cette capacité d’allier le geste au drame, la performance physique à la condition humaine, la beauté à l’universalité, que j’ai vu des larmes aux yeux de spectateurs de cette œuvre en l’écriture chorégraphique d’exception. Elle vient confirmer le talent de l’artiste Thomas Lebrun dont nous ne doutions ni du génie, ni de la capacité à se renouveler par nature et volonté. Tel un cycle d’incarnations, l’artiste nous amène en trois actes, d’un purgatoire des corps et du temps vers une possible contemplation de la vie sur des lieder de Berg, Mahler et Schönberg pour enfin assumer l’individu au travers du groupe. Lui donner les armes pour s’affirmer dans son identité et ses envies face au monde et aux autres… face à la normalité aussi. Ma lecture de l’œuvre est bien sûre totalement subjective et je présume que chacun y trouvera son chemin, ses peines et ses joies… L’indifférence au spectacle offert est impossible, et l’admiration du travail des danseurs et musiciens, évidente.

The Healthy Boy & Zëro au Temps Machine
Au Temps Machine, la chance d’enfin voir à la scène Benjamin Nerot dit The Healthy Boy, chanteur nantais atypique à la voix grave dans un registre à la Bruno Green ou à la Bertrand Belin, au look Front Populaire faussement désuet et donc tendance, habité d’une étrangeté aristocratique si absente actuellement de tous les chanteurs balancés sur les ondes par les majors. Dans un univers alliant la douceur à la furie et servi avec retenue ZËropar ses Badass Motherfuckers, il embarque sans effort, inspire la joie même si l’on sent toute cette affaire bâtie sur du drame. Un ex Unkown Pleasure venu pour la première fois au Temps Machine  m’a dit : j’ai pensé à Nick Cave à son écoute. Y a pire comme référence.

Grand plaisir avec Zëro en deuxième partie : un trip artistique furieux et inventif, frustrant aussi par la brièveté des morceaux souvent arrêtés au moment où l’on désirerait en entendre encore et encore. Le répertoire passe de l’expérimental répétitif à la King Crimson (!!) au rock brutal fugazien, sans pour autant dévier du style, d’un style dû en partie au  jeu brillant des multi-instrumentistes. J’avoue un faible pour le jeu du batteur, encore une fois très dans la ligne de la musique dites progressive dure. L’alliance entre la puissance et la technique, enfant de Bill Bruford et Terry Bozzio au service du shoot et du speed.

Johnson Concorde à Gentiana
Grosse fiesta à Gentiana pour la sortie du nouvel album de Johnson Concorde, show multimédia interactif avec image projetée en fond de scène, hommage indirect au quartier Tours Nord où fut tourné le clip du groupe. C’est une surenchère visuelle, une Comedia del arte appliquée à l’univers rock voire heavy metal, une accumulation de gimmicks et situations désopilantes relayées par les rires du public dans un rythme accéléré, à la manière d’un film muet sonorisé par des chansons tubesques exécutées au cordeau. Après trois rappels, un unplugged final tous assis autour du feu du rideau rouge : la grande classe.
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Migrants et Glenn Branca  : l’excellence et la classe !

Notre chroniqueur Doc Pilot est partout. Partout ! Pas de don d’ubiquité, non. Mais là, il avait franchement envie de voir Glenn Branca, Johnson Concorde ou encore un tas d’expos et de concerts.

Ombre et Lumière
La Boîte Noire accueille Laurent Bouro pour l’exposition « Au Cœur de la matière », un artiste en pleine évolution, impressionnant dans sa gestion d’un clair-obscur habité. Sa galerie d’hommes de l’ombre est lumière, son couple de l’ombre une fusion d’âme-sœurs, ses arbres de l’ombre un verger psychédélique… L’étrangeté voire le malaise se rencontrent dans l’expo de Pierre Texier à la Galerie Ozarts, la mise en scène d’un fantôme du début du XXe, la photo d’un aïeul ignoré, Max, retrouvée dans un grenier, l’écriture d’un passé, en appropriation de cette image : une silhouette entre Aristide Bruant et Jean Moulin, la sensation du tragique et de l’héroïsme, de la nuit et du brouillard…
Au CCC, j’adhère d’instinct au travail de Mounir Fatmi dans son « Walking on the light », facilement séduit par la diversité des œuvres exposées, la capacité d’y capter une lecture immédiate en résonance avec l’intime… As a black man me passe du blanc au noir, d’une vie l’autre, Le Paradoxe à la calligraphie métallique a l’aspect tranchant de la lame. Je conforte mon anti-cléricalisme universel dans sa Divine Illusion… reste Sans Histoire et tout est dit.

Glenn Branca au Temps Machine
Passée la folklorique présence de Philippe Briand et de divers élus (venus on se demande quoi faire au concert d’un compositeur de musique contemporaine dont ils ignoraient l’existence, et dont ils ont l’évidente incapacité de juger de l’importance), il nous reste une prestation de fou de « son orchestre de chambre ». Une montée en puissance des œuvres interprétées pour, au final, nous coller aux murs (du son). La musique de Glenn Branca appartient à l’histoire du XXe siècle. Le voir la diriger est un privilège, un événement impossible à revivre, la sensation de croiser Stravinsky à la création du « Sacre », Satie testant ses gymnopédies sur le piano droit d’un bar de Montparnasse, Moondog à l’interprétation chuintée de ses œuvres aux Trans de Rennes. Il est désormais acté de voir Branca identifié comme compositeur emblématique de la fin du siècle dernier, mais aussi pour l’un des chantres de la guitare électrique, de la saturation utilisée pour repousser les limites de la musique symphonique ; à sa manière Branca rejoint Hendrix.
Je fus physiquement satisfait quand Glenn fit pousser les volumes à ses guitaristes, une sorte de plaisir sensuel, un véhicule pour se dépasser, pousser l’oreille vers ses limites, s’en aller voyager aux portes de la perception… Les politiques avaient depuis longtemps fui les lieux : normal, « le 10 minutes douche comprise » n’est pas la philosophie de dégustation de ce style de concept.

Bernard Santacruz Quartet « Migrants » au Petit Faucheux
Parti aux fleurs Mark Bell, le producteur du chef d’œuvre Homogenic de Bjork ; l’occasion de réécouter Medulla avant de partir au Petit Faucheux. Sous les belles encres de Marie Liberos, je croise deux Kosmik Vortex (le guitariste & la chanteuse lyrique), ce groupe très étonnant apparu depuis peu sur les terres tourangelles. Non, ce soir, nous ne sommes pas tous au concert de Stromae, nous ne sommes pas des 12 000 personnes venues au Grand Hall, nous sommes d’une coterie de privilégiés venus goûter au spectacle des virtuoses. En première partie, Lucky Dog présente son nouvel album, une sorte de quartet ying & yang, avec le duo de cuivre trompette/saxo appuyé sur le duo contrebasse/drums. J’avoue être assez fan du contrebassiste Yoni Zelnik déjà croisé sur d’autres expériences.
En deuxième partie, avec le Bernard Santacruz Quartet « Migrants », place à l’excellence : je n’exagère pas, nous sommes face à la réunion de quatre virtuoses assez uniques dans leurs styles. Leurs pratiques et leurs capacités à communier au sommet sans jamais entrer en concurrence. On peut parler de « super-groupe », de jazzstars à la manière des popstars, d’aristocratie du style sans réelle concurrence. Bernard Santacruz à la contrebasse dépasse l’instrument, le dégage de son omniprésence rythmique pour le faire flotter dans les airs ; une démarche aérienne totalement adaptée au jeu extraverti de Bernard Jean au vibraphone, habité, inventif, unique et physique. Simon Goubert aux drums reste lui aussi unique et impressionnant : c’est un peintre à la fois bucheron et horloger, pas vraiment recommandé aux cœurs fragiles. Géraldine Laurent au saxo m’a beaucoup impressionné par son endurance, cette faculté à pousser l’avalanche de notes sans jamais l’arrêter, un souffle continu et mélodique jamais lassant et toujours inventif. Une force aussi, de celle d’un Connonball Adderley, d’un Steve Coleman. On sort assez chamboulé de « Migrants ». On se pince, on échange, on est bien… très bien.

Simon Goubert (Photo doc pilot)
Simon Goubert (Photo doc pilot)

Johnson Concorde Red Phoenix
Il pleut des albums sur l’avenue Johnson Concorde, celle où l’on vient rouler au  pas au volant de sa Rolls, une silver gost de 1910… eh oui, il y a du Melody Nelson dans ce Red Phoenix rock et baroque. Il y a du concept éclairé monté au ciment étoilé d’Alice Cooper ou de T.Rex voire de ACDC ou des Mothers of Invention, melting pot surréaliste à la scène comme en studio, une collection de hits potentiels au parfum seventies.
Sans respect pour les modes, les coteries, les tribus ou les patries, la clé de voûte pour bâtir un concept identifiable, pour peut-être à son tour se placer en tête de file d’un revival et en inventeur d’un style. Johnson Concorde est « une attraction », « un cirque », une jonction parfaite entre la musique et la comédie : il est donc rock et ce nouvel album, la version sans l’image d’une des meilleures folies osées sur les terres ligériennes.
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Tobassi, jazz savoureux

Le groupe de musique tourangeau au nom camerounais mitonne un jazz plein d’entrain. Ils seront de passage à Montlouis.

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Quand on les rencontre au pub Le Pale, on hésite à leur demander leurs cartes d’identité. Difficile de croire que la moitié des membres du groupe vient juste d’obtenir son bac. À 18 ans, leur amour, c’est le swing, les rythmes de Richard Bona, Electro Deluxe, Roy Hargrove. Et la liste est loin d’être exhaustive. Jonathan Achille, Louis Chevé-Melzer, Pierre Thomas- Fredon, William Brocherioux et Yohan Fourrier jouaient ensemble au lycée Paul-Louis Courrier. Avec Giovanni Thevenin, ils forment Tobassi en février 2014. Pour Pierre Thomas-Fredon, « Le jazz est une musique si ouverte qu’on peut tout y incorporer. Ici, chacun apporte le son qu’il aime, on compose et on arrange ensemble ». Influences métal, gospel ou classique, le groupe fait infuser les genres avec une facilité étonnante. Tobassi remporte un tremplin en mai puis les organisateurs d u festival Jazz en Touraine leur proposent une scène.
Le succès les a surpris mais il n’y a pas de hasard : Tobassi joue une musique que chacun peut s’approprier. Les notes fondent dans l’oreille et le tempo pétille comme des bulles : un jazz qui se boit comme du Vouvray, (presque) sans fin. La voix de Giovanni Thevenin y est pour beaucoup. « Je ne suis pas un vrai chanteur de jazz, se défend-il. Je viens du gospel. » Les puristes y trouveront peut-être à redire, mais cet été, lors de son premier concert à la guinguette, Tobassi a conquis les Tourangeaux. Les six musiciens sont tombés dans le jazz quand ils étaient petits. S’ils admettent que cette formation particulière est leur « bébé », chacun poursuit des projets personnels. « Même si cela complique l’organisation des répétions, on tient tous à garder une vie indépendante, elle nourrit notre inspiration. Sans ça, on tournerait en rond, on s’enfermerait », explique William Brocherioux. Pas encore d’album et seulement deux morceaux disponibles en ligne : il faut se déplacer pour les écouter. C’est tant mieux : Tobassi est un groupe qui respire avec le public et que l’on peine à imaginer confiné dans un studio.
Le groupe Tobassi sera en concert mercredi 17 septembre, à 19 h 30, sur la scène du Village gourmand de Jazz en Touraine, à Montlouis. Entrée libre.

C’est ta Fête, Musique ! !

Chaque semaine, Doc Pilot voyage dans la culture à Tours.

Les Parpaings sur la scène Région centre, à la fête de la musique, devant l'Arcades institute.
Les Parpaings sur la scène Région centre, à la fête de la musique, devant l’Arcades institute.

A la Guinguette Swing and Shot ouvre le bal avec un big band années 40 à te pousser au cul dans La Loire à force de plier les gambettes : y’a même Colotis Zoé la chanteuse de Caravan Palace ; elle donne du geste sur la piste opte pour l’esthétique au profit de la gymnastique, avec ses comparses de joie communique en l’instant un dénie du cérébral salvateur et propice au début d’une nuit blanche. Au Petit Faucheux, Starting Blocks, “ si tu veux voir les mecs qui feront demain ils sont là ”, et oui, dans le lot tu peux être sur de les voir là, les futurs Ben, mais j’y passe pour la classe adulte de Patricia Ouvrard, un concert de fin d’atelier à la mesure de l’élève le don. Mauvaise pioche.
Au Château de Tours je croise Hugues Vassal au vernissage de l’expo des photos de Gilles Caron ; avec Depardon ils sont tous les trois à l’origine de l’historique Agence Gamma. Caron fut le témoin et le rapporteur des tragédies de l’après-guerre : Vietnam, Biafra, mais aussi des bouffées de révoltes générationnelles fondatrices : Mai 68, Irlande du Nord, Prague… C’est violent, cru, techniquement parfait, « un conflit intérieur » dans la tourmente… Au CCC, Michel Verjux use de la lumière pour matière première, habille et redessine les volumes dans la rétrospective de trente années de création au service d’un concept anecdotique, d’une portée d’action limitée dans les cœurs et les âmes. Toujours dans l’Art Contemporain, j’avance sans culture à la rencontre de La Force, que ce soit ici, à Venise, au Palais de Tokyo ou ailleurs : cette première visite ne me touche en rien car tout m’y semble vain au sortir de celle de Caron…
Passage au Projet 244 ( et oui, il s’y passe encore des trucs) j’y croise Topaz en pleine répétition de la création d’une toile qui sera réalisée en live dans un des grands festivals : le geste instantané est impressionnant …   » Si tu ne veux pas payer d’impôts cache ton piano…  » Chantaient les Charlot, car oui, il fut un temps où l’instrument de musique était imposé comme une piscine ou ta propriété, Coco, aux Seychelles ou aux Maldives ( Coco, c’est Benoît Renaudin…) : tu n’étais pas à la fête, Musique !!
Et bien Jacques Lang est arrivé avec cette envie de rester dans l’Histoire sans pour autant se rendre responsable de crapuleries mais en imposant du Bien, et ce fut enfin ta Fête, Musique ! !… Plein d’offres partout, je la vis place de la Monnaie avec la scène Arcades Institute : Pascale Boquet pour la musique ancienne, amplifiée et pas du tout décalée, Les Parpaings en bain de jouvence de l’électricité pour du rockpunk convivial, Padawin en héros du soir, force de frappe visuelle et musicale, et un son… le son…. Dernier concert pour Les Fêtes Musicales en Touraine : Boris Berezovsky & le quatuor Borodine dans du Dvorak. Géant, chaud et géant, virtuoses équilibristes et sans filet… Après le concert la Région Centre rase gratis et tout l’auditoire se précipite sur le buffet ; alors arrive Boris en short et tee shirt coloré. Le héros de retour chez les humains. C’est le feu d’artifice.
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Fête de la Musique : Le programme

La fête de la musique c’est samedi ! On a sélectionné pour vous les concerts à ne pas manquer !

Samedi, c’est le 21 juin. Et comme chaque année depuis 32 ans, c’est non seulement le premier jour de l’été mais surtout celui de la Fête de la musique. Comme on est assez fan de notre scène locale, on a compilé l’ensemble des lieux où se dérouleront les concerts dans la carte ci-dessous. N’hésitez pas à cliquer sur les icônes pour plus d’infos sur les artistes présents ! Et pour plus de confort de lecture, vous pouvez aussi télécharger la version numérique de notre numéro 136, spécialement consacré à la Fête de la musique.

TMV - Fête de la Musique
Orange = Multi-styles / Bleu ciel = Rock / Noir = Metal / Vert = Electro / Rose = Classique – Chœurs /Blanc = Musique religieuse // Les cœurs indiquent les choix de la rédaction, les P les parkings du centre-ville et les croix les secours.

Christiane Grimal, Carolyn Carlson : du plaisir par Intermittence

Chaque semaine, Doc Pilot décortique l’activité culturelle de Tours.

Christiane Grimal
Christiane Grimal

Je n’en fais pas secret, j’admire beaucoup le travail de Thomas Lebrun au CCNT, la manière usitée d’offrir le meilleur pour magnifier la pratique ; avec son festival Tours d’Horizon il donne à la ville un rendez-vous incontournable inscrit en peu de temps dans la force de frappe artistique ligérienne. J’opte pour Carolyn Carlson au Nouvel Olympia pour m’offrir  « un trip », mais les circonstances politico-sociales obligent à reprendre pied sur terre, le mouvement de grève des intermittents interdisant la tenue du spectacle initialement prévu ; reste une sorte de scénario improbable réunissant à la scène les grévistes en décors, la star, l’organisateur, le tôlier, un public solidaire mais aussi un dialogue du geste identifié en valeur ajoutée au mouvement revendicatif : une performance…
La nuit est américaine, dans la foulée filer au concert de sortie d’album de Christiane Grimal & Tijerina Projekt en Arcades Institute. Oh le bel album ! ! A l’instar d’un Henry Miller se posant à Clichy pour initier une œuvre artistique identifiée, l’américaine Christiane Grimal a bâti depuis cinq ans en Touraine, un concept musical qui lui est propre autant dans la palette sonore que dans la justesse de son propos. Entourée de musiciens tourangeaux, le groupe Tijerina Projekt, elle nous livre un album enregistré par le légendaire Fabien Tessier ingé son/musicien si habile dans son talent à magnifier les désirs des artistes (Claire Diterzi, 49 Swimming Pools, Moonjellies, Grisbi, Express). Nous sommes face à un album dont le style est un savant mélange d’influences multiples, à la manière du sang mêlé de Christiane aux origines cubaines, juives, new-yorkaises mais née à Miami. Ce patrimoine génétique et culturel est digéré avec subtilité en une remarquable relecture emprunte d’humanisme, de joie, mais aussi de grandeur d’âme dans la force de l’interprétation et la teneur des textes. Christiane Grimal s’affirme ainsi planétaire, à jamais immigrée sur la Terre, forte d’une world music dont l’atout principal est de vous prendre aux tripes. Et c’est la fête en Arcades Institute pour un concert qui restera dans les mémoires… De retour au Nouvel Olympia pour une émission en direct de Radio Béton pour débattre du problème des intermittents : un député, des représentants syndicaux ( dont Cyrille Peltier, bassiste de Volo et de X Ray Pop), la directrice du Petit Faucheux, dans une ambiance « et je te tutoie mon pote pour mieux t’embrouiller » ; au final, l’évidence qu’il faudra boire la lie car les jeux sont faits comme les gens du spectacle (faits comme des rats)…
Les Fêtes Musicales en Touraine fêtent leur 50 ans ! ! ! Et oui c’est impressionnant !! Avec Lugansky en ouverture ; au concert du Kremerata Baltica sous la direction de Gidon Kremer, je déguste la perfection de Bach à Glass, réunion des racines au présent mais aussi cette étrange alchimie entre l’œuvre et l’interprète, incompréhensible, inexplicable et pourtant bien réelle qui fait certains artistes vous rendre une écriture figée plus brillante qu’elle ne le serait interprétée par d’autres. La musique dite classique, dans sa rigueur et son impossibilité d’exister dans la médiocrité reste pour moi la niche la plus surprenante tant on ne s’attend pas à y vivre de l’imprévisible… Et pourtant ; l’interprétation de Glass est magique, l’instant unique, l’accueil du public reconnaissant du plaisir vécu… Du plaisir, oui, du plaisir par intermittence, dans notre modèle français finalement assez unique pour tenir face aux attaques de la normalisation et du marché ; un modèle pourtant si fragile et si attaqué par ceux qui devraient s’accorder d’en jouir mais se contentent d’y nuire, peut-être un simple relent nauséabond d’une morale d’appareil propre à raviver la haine et la discorde et leurs enfants : la guerre et l’oppression. Toucher à la Culture c’est s’ouvrir à la dictature, par défaut, c’est flatter les bas instincts en ne laissant que « du pain et des jeux… et de la religion » pour distraire le Peuple.

Spécial Imag'in (1) : portrait d'Assad

Entre jazz et rap français, ce groupe tourangeau va secouer la planète hip-hop le 14 juin, au festival Imag’in.

(Photo Jérôme NGUY)
(Photo Jérôme NGUY)

Rencontre au Balkanic café, rue Colbert : Alex et Vincent sirotent leur verre tranquillement. Le rappeur et le contrebassiste attendent le reste du groupe, qui finalement sera retenu à Jazz à Tours. C’est leur première rencontre avec la presse. Les deux musiciens, d’une vingtaine d’années, enchaînent les réponses avec un professionnalisme impressionnant. Comme s’ils étaient déjà rodés. Comme s’ils avaient tout prévu.

Ce sérieux, c’est le même qui se retrouve dans leurs morceaux. Ceux qu’ils composent depuis un an. Chaque note est maîtrisée, chaque mot pesé. Hip-hop scientifique. Jazz arithmétique. Fusion naturelle : comme si le hip-hop assumait complètement ses origines, revenait à sa source.
On pense alors à The Roots pour la virtualité, à Blackalicious pour sa puissance, aux débuts de Mc Solaar pour le cool. Difficile cependant de leur coller une étiquette, les loustics n’en font qu’à leur tête, brouillent les pistes, parlent de vacances au ski, d’ambiance de trottoirs, de camping, de filles un peu trop rêveuses. Violence introvertie, elle se ressent dans les rares dissonances, étouffée, exprimée à demimot. Beat box, saxo, clavier, contrebasse…

Sur scène, Assad détonne, éclate les codes du rap actuel sans en faire un étendard, un objet de différenciation. On pense encore, cherche les références. On croit reconnaître des accents poétiques du Gibraltar d’Abd el Malik. Les mots d’Alex flottent à la surface du flot nacré d’une ligne de saxophone. Modeste, ses textes sont déclamés à force d’images. « Nous fonctionnons ensemble, explique Vincent, le contrebassiste. C’est assez fréquent qu’Alex écrit pendant une répétition, quand on cherche une mélodie. » Copains depuis leurs années lycée, à Angers, la plupart des membres d’Assad sont venus ici pour Jazz à Tours. Soucieux de tout maîtirser, Assad vantent la débrouille, le fait-maison. En septembre prochain, ils vont sortir leur premier EP, Sabrina : six chansons qui oscillent entre douceur de vivre, petites galères. Tranches de vécu, fables urbaines : retenez bien leur nom. Assad est en train de déferler sur Tours.

Retrouvez aussi sur notre site le programme du festival et une interview de l’organisateur

De Betty Davis à La Femme : une semaine Aucard de miel et sucre.

Cette semaine, Doc Pilot a beaucoup traîné du côté de la Gloriette…

Brian Jonestown Massacre à Aucard.
Brian Jonestown Massacre à Aucard.

Des fois le hasard vous fait tomber sur une mine d’or… A force de courir les albums de Roberta Flack je suis tombé sur Betty Davis, une ex de Miles propulsée au début des seventies dans l’aventure discographique avec sa bande de potes éclairés : la révélation. Peut-être plus fort que Tina Turner car plus libre, plus sexuel ( hé oui), plus contemporain dans son utilité au dancefloor, un Elvis au féminin matiné de soul racine à te construire le funk comme ça, l’air de rien, aussi importante que la guitare whawha de Shaft, la drum machine de Timmy Thomas, une dame inventeur du chemin qui va de Ray Charles à Pharell Williams, cette route noire et marbrée comme ta peau, chérie, sous la boule à facettes… C’est donc ainsi, la tête dans la soul que j’entame ma semaine Aucard de Tours. 29 ans déjà, pour ce challenge un peu potache que j’ai vu naitre sous le Pont de Fil…. Buddy Buddha au Mc’cools ou le défit au vent, à la pluie et au son. J’avoue être assez fan de l’artiste Janski, ici dans une des ses incarnations au coté de son complice Krom Lek ; bien sur l’attaque au lounge est manifeste, le pied de nez à la musique au kilo, et ça démarre à la José Padilla en Ibiza sur Loire, pour dévier vers du rythme bruitiste tranché de guitares dissonantes et de voix second degré… Arrivée à la Gloriette dans une glissade de boue sous un soleil naissant : c’est de bon augure. Sous le petit chapiteau au bar décoré de photos de Monsieur J, Fucking Butterfly avec toujours Janski mais là aux bruits et aux bulles dans l’une des meilleures formules de scène vues dans la région. Nous sommes dans du növo punk ou du növo rock’n’roll, une synthèse d’influences visant les jambes et les yeux : pour moi le meilleure groupe de ma soirée… Sous le grand chapiteau Deportivo : c’est bien mais au bout de quelques morceaux je ne suis plus dans l’truc et file bouffer des crêpes au stand animé et délicieusement bruyant de la Smalla ; les mains pleines de sucre, je sers des pognes, la gueule huileuse claque des bises : on est bien à Aucard, très bien. Vundabar j’aimerais aimer mais…
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=jSm5optFVUw[/youtube]
Enfin une longue plongée psychédélique dans l’improbable et l’histoire avec la prestation attendue et échevelée deThe Brian Jonestown Massacre ; d’abord le souvenir du film « Dig !   » comme beaucoup de vieux présents, puis le laisser-aller offert à l’authentique partage de cette bande de potes, sorte de mélange entre les Happy Mondays et le premier Velvet Underground, de l’approximation et de l’improvisation, vitales dans ce monde où les écoles de musique sortent des techniciens à la pelle, et puis ce côté boeuf ambient à la Grateful Dead où l’on sent l’évidence d’une démarche instinctive enfin acceptée par le public… Après ça je ne veux plus rien voir et file vers Velpeau où résonnent des bribes de la fête en cours là-bas au bord du Cher… A Loches au Carré d’art Michel Gressier expose de drôles de papillons prisonniers dans la pierre, des plantes de toiles et couleurs apprivoisées par le jardinier du vent, une manière bien à lui d’occuper à la fois l’air et les murs… Célébration du 6 juin 1944… Une pensée aux anonymes morts sous les coups la même année dans les caves de la Gestapo de Tours, à l’angle des rues George Sand et Victor Hugo : rien de changé sous le soleil, tant d’autres martyrs et d’autres bourreaux depuis 70 ans… Retour à La Gloriette pour une troisième soirée blindée de monde et c’est bien, enfin presque. Le premier groupe offert : Caïman Philippine adoré de tous, c’est pas ma came, trop entendu partout, trop variet’, dans une démarche de séduction à tout prix ; je leur espère le grand succès populaire qu’ils doivent viser, sinon à quoi bon… Je leur préfère Tijuana Panthers, power trio surf garage à la manière d’un Jam trempé dans la compilation Nuggest, nerveux, incisif, avec un jeu de basse en accord sur la Rickenbaker, des punkybyrds…. Funken c’est fou ; JB aux drums assoit le truc et l’on en sort avec un son, un style, une approche d’ados attardés poussant le vice à marier l’insolence à la qualité, la précision aux harmonies expérimentales, emportant sans trop se forcer l’adhésion du public… Un webzine dans sa version papier, c’est la production quotidienne de Jugger webzine, et un rendez vous installé sur le festival… Dernière ligne droite avec La Femme, la pop ligne claire du pays basque, fer de lance d’une génération en relecture totale des années 80 vivifiées de sang neuf pour aboutir à leur style : c’est la fiesta… Skip & Died est une machine de guerre pour réjouir les festivaliers, une ethno electro rock teintée de world. C’est beau et violent, avec une drôle de chanteuse à la barre. Cet Aucard est l’un des meilleurs que j’ai vécu.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=DoMvq86Qt1Q[/youtube]

La musique autrement pour les enfants

 » Sans musique, la vie serait une erreur « , disait l’ami Nietzsche… On vous présente la structure Croc’music pour nos kids.

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Emma*, 3 ans, chante à tue-tête, Maé*, 7 ans, a le rythme dans la peau et Augustin*, 9 ans, joue du piano à merveille, ces petits ont tous un point commun : ils sont inscrits chez Croc’Music à Monts. Une école d’éveil musical, fondée par une mélomane, Anne Ligou.
Issue d’une grande famille de musiciens, cette dernière a fait ses armes au Conservatoire de Rueil- Malmaison. Après quelques années chez Sonic Music à Paris, Anne décide de tout quitter pour réaliser l’un de ses rêves : créer sa propre entreprise.
En septembre 2005, son projet aboutit : la structure Croc’Music voit le jour. Unique en son genre, cette école de musique propose un apprentissage ludique. Chez Croc’music, chaque enfant est écouté. Pas question de le brusquer. « La plupart des écoles de musique imposent un rythme effréné aux musiciens en herbe, ce qui en effraie plus d’un ! Certains abandonnent alors la pratique de leur instrument, c’est dommage, car il y a souvent de réels talents chez ses enfants », souligne la saxophoniste. «
Apprendre la musique doit rester avant tout un plaisir ! » Au total, une vingtaine de cours et d’ateliers sont dispensés chaque semaine : de l’éveil musical pour les bébés dès trois mois jusqu’aux cours d’instruments enfants et ados (saxophone, piano, guitare et percussions). L’objectif est de les initier au monde sonore et de développer leur sensibilité artistique. Les parents, eux, en tout cas apprécient. Il paraît que certaines mamans inspirées auraient décidé de pousser la chansonnette, en rejoignant la chorale de Croc’music! Non mais… ?!
Anne-Cécile Cadio
*les prénoms des enfants ont été changés.
Infos : croc-music.fr
 

Rencontre – Dog Guilty Party

À l’occasion de la sortie de leur nouvel EP et de leur clip, nous avons rencontré les quatre rockeurs du groupe Dog Guilty Party dans un café du vieux Tours.

Dog Guilty Party, c’est cinq ans de concerts à Tours et dans la région. Cinq années au cours desquelles le groupe a développé son style, peaufiné son live set et sorti deux EP au format digital. Ces derniers mois, le groupe a accueilli deux nouveaux membres suite au départ de deux de ses musiciens. Un changement qui n’a pas perturbé la dynamique du quartet, qui a sorti au début du mois de mai son troisième EP : I Shot You. Cinq titres, cinq tubes, un travail soigné, enregistré dans des conditions professionnelles. Pour assurer la promotion de cet EP, les quatre tourangeaux ont fait appel à l’association Backstage Prod pour la réalisation de leur premier clip. À découvrir très vite sur internet, mais surtout sur scène ce vendredi 23 mai à la plaine Croix-Chevalier à Blois dans le cadre du festival Mix’Terres ou le 6 juin à l’Hurricane’s Pub de Tours.
On vous laisse avec le film de notre rencontre, le clip et l’EP, histoire de vous convaincre de venir au concert avec nous ce vendredi!
 
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=IiF2rqCctW4[/youtube]
Le premier clip de Dog Guilty Party a été réalisé par l’association tourangelle Backstage Prod.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=XkUa1bkpD08[/youtube]
L’EP « I Shot You » du groupe est disponible à l’écoute sur Soundcloud.

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Retrouvez toute l’actualité du groupe sur sa page Facebook.

Biga Ranx à Taratata

Après un passage au Petit Journal de Canal +, le MC made in Tours poursuit sa tournée des médias.

Cette fois-ci, c’est sur MyTaratata.com que vous pourrez retrouver Biga, avec une reprise du tube de Bruno Mars, Lazy Song. Pour cette édition web de l’émission phare présentée par Nagui, Biga Ranx partage l’affiche avec le groupe Klaxons… On a connu pire comme programmation. Tout semble aller pour le mieux pour l’artiste tourangeau, qui se produira le 5 juin prochain sur la grande scène du festival Aucard de Tours.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=RmBdtM3RnI4[/youtube]
Retrouvez également le teaser de son concert à… L’Olympia (excusez du peu) le 14 mars 2015.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=59KWXpLTad0[/youtube]

Caïman Philippines, le groupe qui a les crocs

Ce jeune groupe de pop funky n’a qu’un seule envie : vous faire danser. Rencontre avant leur passage au Temps Machine, ce 7 mai.

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Make your brain like paradise. Le titre de leur dernier EP annonce la couleur. Ces quatre musiciens versent dans la fête, la « sexy music », celle qui fait remuer les têtes, bouger les hanches. Ils n’ont pas vraiment d’autre ambition, sauf celle de devenir un jour un groupe qui compte. Sur scène, pas de guitare mais des grosses lignes de synthé et de basse. Leur nom s’affiche dans les salles de concert du coin comme une formule énigmatique qui ne laisse pas présager de leur musique dansante. « On regarde beaucoup de documentaires animaliers. On est tombé un jour sur les crocodiles des Philippines. Caïman ça sonnait mieux », explique avec un léger accent espagnol Daniel. C’est le batteur du groupe. Il est seul pendant l’interview, les autres n’ont pas pu venir. Il rigole : « Je vais donc me transformer en Yves, Quentin ou Joseph au fur et à mesure. » Dans le clip de F.A.S.T., les quatre copains apparaissent avec des têtes d’Anubis cubistes, anonymes. Besoin de cacher son individualité ? Les Caïman Philippines fonctionnent comme une famille. Trois de ses membres vivent d’ailleurs dans une colocation en Touraine. Le quatrième, Yves, est prof de musique dans le Nord. « Mais il devrait nous rejoindre à Tours, bientôt », précise Daniel.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=iq_77m4rO9Q[/youtube]
On pourrait dire qu’ils viennent d’Angers. Ou alors de Paris, de l’Équateur ou du Gabon. Ou alors, leur coller tout simplement l’étiquette de groupe tourangeau. Mais aucune n’adhère vraiment à leur peau. À l’image de leurs influences, les Caïman Philippines naviguent dans des eaux mondiales. Éclectiques, électriques, funky. Ils viennent de nulle part, de partout, passent de la funk à la pop ou au hip-hop en un claquement de doigt. Ce sont des gars de leur génération, sans barrière musicale. Ils dessinent leurs frontières à eux. Pas politisés, ils évoluent dans la musique à l’instinct. Mais attention, ils savent très bien ce qu’ils veulent, maîtrisent leur communication. Ce sont des pros du Do It Yourself, de la débrouille. Les Caïman Philippines demandent de l’aide aux bonnes personnes, untel pour leur clip, un autre pour l’enregistrement de leur EP. Dernièrement, ils ont récolté presque 6 000 euros grâce au crowdfunding. L’argent devrait leur permettre de presser un vinyle, de démarcher d’autres concerts, de grandir.
TERRES DU SON
C’est un des projets les plus excitants pour ce groupe : pour le Festival Terres du son, ils joueront dans le château de Candé autour de l’orgue Skinner. C’est un instrument unique au monde (classé monument historique) : Yves, organiste d’origine, se prêtera au jeu. Les Caïman Philippines donneront des concerts en petit comité le temps du festival, à l’intérieur du château donc.
 

Fête de la musique : plus que quelques jours pour s'inscrire !

Il vous reste encore quelques jours pour inscrire votre groupe à la Fête de la musique à Tours…

Pour la Fête de la musique 2014 à Tours, le recensement des initiatives et des porteurs de projets se déroulera jusqu’au 9 mai !
Musiciens amateurs, professionnels, assos, institutions, etc. peuvent se proposer.
Pour ce faire, direction CE LIEN pour remplir la fiche de recensement. La Maison des associations culturelles de Tours (Mact) se chargera de vous recontacter. Go !
A noter que pour cette édition 2014, la Direction des Affaires Culturelles souhaite apporter son soutien à toute initiative qui pourrait concerner les secteurs de Tours nord et Tours sud. N’hésitez pas pour toute initiative ou projet allant en ce sens.
Bonne Fête de la musique ! En plus, tmv est partenaire… Alors, on vous y voit ?
AGENDA_FETEZIK

Moriarty, Shampoo Meuchiine, Pherivong & Loizeau : Pas Banal !!

Doc Pilot nous livre chaque semaine ses impressions culturelles. Bon voyage !

Moriarty au Temps Machine
Moriarty au Temps Machine

Iris le nouvel album de Shampoo Meuchiine est une petite merveille et l’aboutissement du travail de trois maîtres en leurs instruments, curieux et passionnés au point de repousser les limites de la facilité sans tomber dans le stérile ennui d’une expérimentation facile. Cedric Piromalli est aux claviers ( responsable aussi du beau design), Pascal Maupeu que je situe au croisement entre Marc Ribot et Robert Fripp, est aux guitares et Bertrand Hurault aux drums. On plane bien dans cet univers assez surréaliste mais toujours harmonique, un peu comme dans un film où l’on ne comprendrait pas tout, nous obligeant à privilégier l’animal au cérébral pour jouir de toute sa substance. Fabien Tessier des 49 Swimmming Pools est à l’enregistrement et au mixage, et ça s’entend… Autre Cd bien sympa, celui de Jo Dahan, Ma Langue aux anglais à sortir en mai ; l’ex Casse Pieds, Wampas et Mano Negra pourrait bien toucher le jackpot avec un album de chanson rock (le terme est bâtard mais c’est pourtant le mieux adapté), collection de possibles standards nourris de cette effronterie canaille qui fait tant défaut à la plupart des nouveaux dans le style, bien au dessus du dernier Aubert et de son alibi littéraire à deux balles… Le regretté Olive dans le lecteur pour un Retour à l’envoyeur, un Banal et un Monde animal, en route pour le Temps Machine pour le concert de Moriarty, le Dark Dark Dark européen.
[nrm_embed]<iframe frameborder= »0″ width= »480″ height= »270″ src= »//www.dailymotion.com/embed/video/x162r5o » allowfullscreen></iframe><br /><a href= »http://www.dailymotion.com/video/x162r5o_mama-festival-2013-live-moriarty_music » target= »_blank »>MaMA Festival 2013 – live Moriarty</a> <i>par <a href= »http://www.dailymotion.com/orangemusique » target= »_blank »>orangemusique</a></i>[/nrm_embed]
Ces néobeatniks voyagent dans un temps où Kerouac et Ginsberg inventaient l’underground et dans les bases de ceux qui transformeraient le folk en rock psyché (Airplane, Byrds, Dead), mais dans les années 10 du nouveau siècle il ne reste que la beauté idéalisée d’un style désormais sans danger pour le système ; il suffit d’en jouir sans se poser de question, et les passages unplugged sont de purs et audacieux chef d’œuvre… Au retour dans la TV un live de Bob Marley, la tournée que j’ai eu la chance de voir sur scène à Paris en 1976/77, je ne me souvenais pas qu’ils jouaient Jamming si vite par rapport au disque. J’enchaîne sur Otis Redding à Monterey : c’est pas jeune mais ça dégage ; la dernière fois où j’ai croisé son guitariste Steve Cropper, backstage en Avoine Zone Blues, ça m’a filé le frisson… Cette année je ne suis pas allé au Printemps de Bourges, rien ne me semblant justifier le voyage (le Detroit de Cantat me tentait fort mais il sera en TDS), et puis j’ai déjà la tête et l’envie dans Aucard de Tours, Terres du Son et le Potager électronique… La glycine blanche n’en finit plus de laisser s’effondrer sa beauté ; t’as dans l’air comme un parfum d’amour : je m’en saoule avec en fond sonore le Tropical Hot Dog Night de Captain Beefheart… Pierre Fuentes m’invite voir Yamato à l’Espace Nobuyoshi, Le Japon en Touraine, entre expos, performances et mal du pays : l’endroit est magnifique, l’ambiance un peu plastique et le propos précieux. A Langeais, à La Douve, belle expo de Jean Pierre Loizeau et de Philippe Phérivong ; étrange de voir des univers si identifiés cohabiter sans combat : la force des œuvres et du talent doit en être la cause ; les baigneurs de Loizeau dans leur bleu horizon donnent du bonheur et de la joie…
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=IM6MEb2xnLk[/youtube]
Samedi soir sur Arte, saga Tina Turner : j’aime ma reine !! Rue Colbert, Elisabeth Daveau propose un travail hyperréaliste et très technique… En début de soirée j’adore aller traîner à La Fête Foraine pour le mélange des odeurs huileuses et sucrées, celui du son aussi : il évolue en marchant, passe d’un tempo à l’autre, d’une usine à l’autre, d’une accroche de bateleur à l’autre, d’un bruit de métal à un autre bruit de métal. De 12 à 14 ans j’y ai claqué tout mon argent de poche et je pense qu’il m’en est venu le goût de jouer des synthés pour retrouver des sons et m’activer un temps dans l’Indus ; le goût du spectacle vivant aussi, le populaire et le frimeur : le goût du Rock.
 

Padawin en physique & un 244 de plus en plus vivant

Chaque semaine, Doc Pilot vous parle. Musique mais pas que…

funk trauma 1 pour tmv
On a beau dire l’objet CD mort et dépassé, cela fait bien plaisir dans tenir un en main surtout quand la pochette, signée Janski Beeeat, t’embarque vers une cité où la musique est reine. Celle de Padawin où l’électro se mélange au classique, le dance floor au rock progressif avec des solos de violon incisif à la Jean-Luc Ponty. Le concert de sortie de disque se fera à La Guinguette le 23 mai : une date à ne pas rater… A L’Hôtel de Ville, Renaissance de « L’Étoile Bleue », mise en scène photographique sous l’objectif de Philippe Lucchese, reconstitution d’un temps où l’on venait au bordel après avoir été à la messe : c’est beau, esthétique mais avec des plastiques plus parfaites que celles des campagnardes montées à la ville amenées à travailler dans ces murs pour survivre. N’ayant jamais été dans le besoin, les circonstances ou l’envie d’acheter des prestations sexuelles tarifées, je ne peux juger le propos sur le fond ; pour la forme la relecture de « Marat assassiné dans sa baignoire » est pleine de drame et de sens… Il y a des soirs comme ça où l’on pourrait sortir dans plusieurs endroits, mais où l’on reste devant France 4 car Benedict Cumberbatch joue Sherlock Holmes : c’est neuf, vif, cynique, léché, aucun regret…
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Rc1ABD9YFQE[/youtube]
Dans la nuit et le parfum d’une glycine blanche, un verre de Bagnuls à la main regarder les étoiles, c’est bien ; affalé dans Sur les origines d’une génération de Kerouac, je tombe sur l’implacable description d’une corrida. Le sommeil arrive, rouge sang… John Mayall vient fêter ses 80 ans à Paris au Bataclan : son nouvel album est une merveille, à croire que c’est l’année des Chants du Cygne… A quand celui de Robert Wyatt ? Le palestinien Imad Saleh sort un album dédié à son pays d’adoption La Touraine, mais cette dernière a l’air de s’en foutre… Beau voyage au Portugal au Centre Culturel Communal de St Pierre des Corps avec d’abord l’excellent Cordeone en solo, parfaite maîtrise de la scène, de la voix, des instruments, en ouverture du concert de Antonio Zambujo à la voix aérienne et habitée soutenue par 4 musiciens au service de la nuance et de la retenue : un style, un acte, un instant magique… Allez savoir pourquoi, au retour je passe une heure à regarder des vidéos de Joy Division : je voue un culte à Ian Curtis. Dans le style néo80 Cherry Bones dans le cadre de Mauvais Genre tape fort et bien avec le son et l’énergie : que de progrès depuis Aucard 2013… Au Temps Machine il y a foule pour la soirée dub introduite par une prestation assez controversée de Jah Station ( sacrilège !!), suivi d’un instant de pure folie avec Panda Dub l’emblématique ; Ondubground, le groupe des frères Lafourcade s’impose à nouveau pour du bon dans le style et les frérots pour les plus compétents organisateurs de ce style de soirées… Plus on annonce la fin du Projet 244 plus il s’y passe des soirées incontournables, à croire que l’adversité pousse à l’action ; nous arrivons vers minuit du TM pour vivre un concert très explosé de FunkTrauma ; c’est blindé, c’est la fête, c’est indé et inspiré : je me sens chez moi.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=QVc29bYIvCM[/youtube]

Funktrauma : portrait funky

Le duo adepte du « fait maison » offre une musique funk jubilatoire. Portrait.

(Photo Cédric Neige)
(Photo Cédric Neige)

Café et sirop de citron – fraise déjà bien entamés : les deux membres de Funktrauma profitent des quelques rayons de soleil qui percent sur la place Plum’. Sur la table, devant Stephen est posé un petit sachet de graines de carottes. Marco explique avec un petit sourire : « Je viens de lui offrir. J’ai acheté un petit terrain pour cultiver mes légumes près de Tours. C’est un moyen détourné pour le convaincre de venir m’aider. »
Les deux acolytes rigolent. Bonne humeur. Complices de musique, ils ont créé Funktrauma en 2010 lors d’un voyage initiatique à Berlin. Un synthé et une petite batterie pour seuls bagages, pendant deux semaines, ils ont écumé les parcs, les fêtes sur les toits, les soirées improvisées. « On n’avait rien préparé, on s’est laissé porter. Vus les retours positifs, on a décidé de se lancer. »

Besoin de surprises, d’inattendu, d’aventures, Funktrauma bouge les lignes de la musique live. Ils ne sont jamais là où on les attend. « On a construit il y a déjà quelque temps, une petite scène mobile sur laquelle nous jouons tous les deux. C’est le public qui nous déplace. La première fois, on a essayé place Plum’, sans autorisation. Une petite foule s’est formée autour de nous. Une voiture de police nous suivait, sans pouvoir intervenir. Au détour de la rue du Commerce, on a tout démonté, rangé dans le local d’un ami. La foule s’est dispersée, nous avec. Les policiers étaient hallucinés. »
Funktrauma peut jouer partout, tente tout. Ils improvisent en live avec une compagnie de théâtre, font un concert les pieds dans la Loire, expérimentent une fanfare de rue électronique, jouent sur les grosses scènes régionales. Insaisissables. Entre professionnalisme et esprit bon enfant, les deux compères s’occupent avec sérieux de leur communication mais restent simples, naturels. Ils ont bien une ligne directrice, c’est cette musique funk ravageuse. Des chansons qui virent parfois vers de la bonne grosse dance 1990’s débridée ou de l’électro-rock jouissif façon Mirways. Leur musique oscille entre la complexité jazzy et la simple envie de faire danser.
En quatre ans, ils font partie des groupes qui comptent sur la scène régionale, une référence du dancefloor, à la force de leurs performances de rue, de leur sincérité.
Benoît Renaudin

ÉVÉNEMENT
LA SOIRÉE
Funktrauma organise avec d’autres groupes tourangeaux une « release party » pour fêter la sortie de leurs disques respectifs. Une bonne occasion de faire la fête dans un lieu emblématique (et qui va bientôt fermer) le Projet 244. Les bénéfices de la soirée iront directement aux groupes et leur permettra d’organiser une autre soirée, mais cette fois à Paris, histoire que leur musique soit entendue dans la capitale. Le samedi 19 avril, à partir de 19 h, au 244 rue Auguste-Chevalier (bus 5 : arrêt chevalier. Tram : Suzanne Valandon). Tarif : 5 €. Il y aura à boire et à manger sur place.

LES AUTRES GROUPES
CULTURE_BV_BOYSBOYS IN LILIES
On avait déjà parlé de ce super groupe dans tmv pour vous dire à quel point on appréciait leur pop rêveuse et leurs mélodies toutes douces. Plus d’infos sur facebook.com/BoysInLilies

CAÏMAN PHILIPPINE Déjà, ils ont un nom de groupe qui déchire. En plus, ils font de la super musique, entre funk endiablé et pop puissante, vous allez nous en dire des nouvelles ! Les écouter sur soundcloud.com/caimanphilippines

ET SINON…
Il y aura plein de surprises sympas dans la soirée, grâce à la touche du collectif Magazine qui s’est occupé de la scénographie de la soirée. Et puis, vous pourrez admirer les oeuvres de Renar qui fera pour l’occasion une petite expo et écouter le dj set de Milan Tel et Florken.

En Noir et Blanc comme un vieux film

Chaque semaine Doc Pilot nous emmène en voyage dans ce beau pays nommé Culture.

+
Mammane Sani

 
Mammane Sani au Temps Machine, le Niger en Touraine, une forme de variété lounge chargée d’Histoire et d’histoires mais difficilement lisible sans l’alibi du second degré ou de la branchitude absolue.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=MPXuw2f0U9U[/youtube]
Un guitariste du groupe de deuxième partie (un néo Cabaret Voltaire daté) tente de rejoindre le papy sur un titre : le massacre. Me reste de cette soirée l’habillage lumino-technique de Xavier Querel dans la ligne des bricoleurs géniaux sous influence Castors juniors… Au retour je tombe dans la 2e Symphonie de Rachmaninov enchaînée au Timewind de Klaus Schulze, histoire de ne surtout pas reprendre pied sur terre… A la galerie La Boîte Noire, nouvelle expo de Juliette Gassie, Printemps Eté 1973 : c’est l’année de mon premier amour. Je retrouve beaucoup de sensations de cette époque devant ces jeunes femmes aux tenues si caractéristiques et si habilement reproduites, travail assez proche dans le fond des Ginettes de Isabelle Arata, et pour la forme très technique… A Saint Pierre la Cie Off profite du chantier du Point O, pour organiser une suite de plantages de crémaillères : l’impression d’une danse sur un volcan et de la fin d’une époque au-delà des chamboulements politiques… La Renaissance ? Le Hunky Dory de Bowie en bande-son pour rejoindre l’Espace Malraux et le concert de Jacques Higelin pour 3h30 de haut de gamme par un septuagénère et sa bande de virtuoses : l’un des plus grands concerts de Jacques qu’il m’ait été donné de voir, des versions de 20 minutes de classiques tels Irradié, Paris NY… Et un habillage country rock idéal, pour voir l’artiste nous balader, nous élever, nous baigner dans son aura d’amour universel…
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=jaVtGsMcNj4[/youtube]
Vernissage au Château de Chaumont sur Loire de la nouvelle exposition d’art contemporain, ce lieu devenu une sorte de Palais de Tokyo ligérien où la nature est reine dans l’inspiration des artistes : le travail vidéographique/ interactif de Miguel Chevalier est surprenant et addictif, celui de Henrique Oliveira, massif et inquiétant : fascinés, des milliers de spectateurs dans les mois à venir y chercheront des réponses à La Question… D’abord on croit à un canular puis on se rend à l’évidence : un désespéré a bien jeté sa voiture contre un tram à midi place Jean-Jo. Il en est mort, dommage, car il a raté le tonique concert de Cartoon Cats en Arcades Institute, powertrio anglo/hongrois au guitariste/chanteur fascinant (Mark Townson) tant dans le son soft/acide à la Peter Green/JJ Cale, que dans le chant, pubrockien. Erwin Wagner aux drums trouve ici le partenaire idéal pour optimiser une longue carrière dans le rock et le blues. Grande, très grande satisfaction à l’Opéra de Tours, avec la 9e symphonie de Mahler par l’OSRCT sous la direction de Jean Yves Ossonce. L’œuvre est magique, complexe dans la richesse de ses propositions, l’alternance de ses climats, la narration disloquée en apparence mais rigoureusement précise dans sa finalité, le dernier mouvement fabuleux optant à l’opposé de l’écriture classique pour une dislocation de la substance sonore jetée dans le vide et le silence ; l’extrême attention de l’audience habite la beauté de cette exécution. La nuance, toujours, le noir et le blanc habilement dosés comme dans un vieux film.
 

K-pture, Valérie Lefebvre, Nathalie Bourdreux, Olivia Rolde : 4 artistes majeures

Doc Pilot nous emmène dans son voyage culturel tourangeau hebdomadaire. Chronique.

On Caffeine
On Caffeine

Expo des photos de K-pture au Centre Culturel Communal de Saint Pierre des Corps : toujours en perpétuelle recherche de l’impact et en mise en scène inédite des sujets, elle vous pousse à la suivre, à vous laisser surprendre et à l’aimer. A l’instar d’une Dorothy Shoes, elle a un style et de la classe, la faculté d’opter pour le beau sans tomber dans le classique.
Même chose avec la vidéaste Valérie Lefebvre, au dernier travail construit dans une pratique inédite pleine de justesse et de poésie, et ça paye… cette vidéo remarquée par les Inrocks. On vient et on retourne voir l’expo des peintures de Nathalie Bourdreux à La Chapelle Sainte Anne à La Riche ( vous savez, cette commune de gauche avec son maire de moins de 30 ans) : c’est tellement fort, intense, troublant. A L’Annexe à Saint-Avertin, Olivia Rolde en une nouvelle étape évolutive de son univers ethnovateur : séduisant contact avec des années antérieures en hypothèses exprimées, colorées…
A TV Tours je croise Lytta Basset en transit de La Boîte à Livres : un choc ; la dame est habitée, son livre Osez La Bienveillance, une alternative au pessimisme ambiant, une charge positive contre tous les intégrismes et pudibonderies casse-bonbon… Galerie Chabrier à Saint Pierre retour du Radeau-Livre, de La Loire venu s’échouer une nouvelle fois sur nos terres. A son bord une confrérie des utopies en tentative par cette exploration ligérienne de se jouer du temps et des modes, une expérience de vie, d’amis… Au Nouvel Olympia Tout semblait immobile, mais pas… totale drôlerie iconoclaste et surréaliste, exacerbation des travers des érudits sur un sujet, le conte, un décalage du réel au fantastique sans sas de décompression : Camille Trophème est géniale comme à son habitude.
Au Petit Faucheux, Ygranka fête la sortie de son nouvel album et transcende ses influences pour te bâtir de la joie sous virtuosité imposée : le solo d’euphonium par Anthony Caillet est à tomber, les interventions de Laurent Derache à l’accordéon toujours dans l’accord de la performance et du beau, leurs collègues à l’unisson… Le Live à Londres de Joe Bonamassa m’accompagne vers la Chapelle Sainte Anne où je fais une expérience rock/crade avec une bande de potes : nul ambition ou vision dans le temps, seule l’envie du partage ; ça sert aussi à ça la musique…
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=Gn09Xn9JF5s[/youtube]
Grosse fiesta au Projet 244 (encore vivant) avec La Capsul Bamboule Party : excellente prestation de Oncaffeine (très Ecole de Canterbury: Henry Cow, Hatfield and the North) avant un final de fou avec Gran’Capsul ! Le collectif Capsul est un gang créatif totalement nécessaire au paysage culturel local ; c’est en son terreau que se crée notre futur proche, et entré par la petite porte il s’avère désormais incontournable… I Wanna Be Your Dog gueule Iggy and The Stooges dans l’autoradio sur le trajet vers un concert de musique ancienne en Arcades institute, Maeva Dépollier au chant, Albane Imbs au luth : l’Italie Pré-baroque à la perfection en un voyage dans le temps jouissif et didactique. J’aime les contrastes, les métissages, les chutes temporelles abruptes, les montagnes russes stylistiques, les impossibles copulations contre-nature dans la cervelle de l’auditeur… votre serviteur.

Chroniques culture #20

Cette semaine, dans les chroniques culture de tmv : l’inédit de Johnny Cash, le jeu vidéo Professeur Layton… et la saison 1 d’Under the dome en DVD, sans oublier la BD de Blast.

LE CD
JOHNNY CASH, OUT AMONG THE STARS
L’album était perdu… C’est le fils de Johnny Cash qui l’a découvert dans la demeure familiale et a décidé de sortir ce disque posthume. Le légendaire « Man in black » avait refusé de faire paraître ces douze chansons inédites, enregistrées entre 1981 et 1984, car il sortait de cure de désintox, son style était passé de mode. Véritable trésor, Out among… ressuscite notamment un duo avec son épouse June Carter et propose 12 pépites 100 % country-folk, avec un Cash fort en voix. Un beau souvenir.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=E8Rqe63ZZuo[/youtube]

LE DVD
UNDER THE DOME
Les habitants de la petite communauté de Chester’s Mill se réveillent un matin, coupés du monde et piégés dans un immense dôme transparent… Basée sur le livre de Stephen King, la série à succès débarque dans un coffret 4 DVD pour sa saison 1. 520 minutes au total, avec, en bonus, plusieurs pastilles comme des scènes inédites, un bêtisier, le tournage du pilote, « Le blog de Joe » ou encore « Du roman à la série »…
>>Sortie le 9 avril. Dispo en DVD ou Blu-Ray.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=MsHGdepaoT4[/youtube]

LA BD
BLAST
Avec quatre tomes et plus de 800 pages, Manu Larcenet vient de pondre un des premiers grands récits du 9e art. Car Larcenet offre des chefs-d’oeuvre. Notamment avec cette enquête policière, où il nous entraîne au coeur de l’être humain. Entre ombres et lumières, silence et fureur, Larcenet nous emmène très loin dans les profondeurs de l’âme, avec une humanité et une sensibilité rares. Jamais un titre n’aura aussi bien décrit l’incroyable force de cette quête éperdue. Hervé Bourit

LE JEU VIDEO
PROF. LAYTON VS PHOENIX WRIGHT
Réputés pour leur intelligence exceptionnelle et leur don pour faire éclore la vérité, le Professeur Layton, archéologue de métier, et l’avocat Phoenix Wright font équipe pour la première fois sur consoles portables Nintendo. Mélange d’aventure et de réflexion, ce jeu mélange habillement quêtes, énigmes, recherche d’indices, jeux de manches au prétoire… Les univers de nos deux héros se complètent ici à merveille. L. Soon
>>Capcom, Pegi + 12 ans, 3DS, 40 € (tarif éditeur).

Osez Les Virtuoses !!

Doc Pilot se bat pour la virtuosité dans chacune de ses chroniques, partout où il va, il y a du talent. Revue de ses dernières découvertes.

Paolo Fresu
Paolo Fresu

A l’heure de la gratuité absolue, dernier mépris en date du travail des artistes, à l’heure de la musique entendue comme l’air que l’on respire, sans se poser la question de son existence mais dans l’incapacité vitale de s’en passer, il est bon d’aller aux spectacles vivants pour se confronter à « la pratique » et pour prendre conscience de l’investissement de ceux dont la virtuosité reste une bonne claque à une écoute passive. Le saviez-vous, Géraldine, la violoniste de As de Tréfle vient du classique, c’est une virtuose ; son groupe est l’une de nos plus belles machines de guerre scénique. Carton plein au Temps Machine pour la sortie de leur nouveau disque, énergie débordante et communicative, ultime outrage aux règles en faisant la scène envahir par le public (totalement interdit au TM)…
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=w0qU2m3RAW0[/youtube]
Bluesy Roosters en concert en Arcades Institute pour la Matmut et les yeux ronds du public époustouflé par les acrobaties techniques du guitariste José Larraceleta : un virtuose…. Cinéma Les Studio pour la première projection du « We are Happy from Tours », bravo, c’est drôle, c’est une facette de Tours et une initiative DIY à soutenir et consommer ; LoupBlanc de la caméra les virtuoses… Toujours Joe Bonamassa en écoute, Le Virtuose !! Puis Nat King Cole avant de filer au Printemps Musical de St Cosmes s’en prendre plein les yeux et oreilles avec le concert de la violoniste Hildegarde Fesneau ( 17 ans) et du pianiste Guillaume Vincent ( 22 ans), de Saint Saëns à Bizet en passant par Brahms, une affolante incarnation des œuvres dans une prestation mémorable : la valeur n’attend pas le nombre des années pour les virtuoses. Plus tard dans la soirée au Petit Faucheux une nouvelle claque avec le quartet du trompettiste Paolo Fresu, un maître dans son style, un virtuose bien entouré par trois musiciens d’exception dans un style mélangeant habilement le classique et la modernité, tout en restant abordable et novateur. La salle est pleine à craquer, pas étonnant…
Au retour, Tracks sur Arte et des virtuoses de l’image et de la musique électronique, avant un concert de Clapton à Bale ; cette bande de vieux mecs reste touchante et passionnée…. Dernier concert des Hivernales en Arcades Institute, la fascinante chanteuse/guitariste anglaise Angie Palmer, accompagnée par le guitariste Jean-Jacques Sigolini, encore un virtuose : deux heures de pur bonheur pour finir en beauté ce cycle de concerts qui nous fit les dimanches d’hiver chaleureux et ludiques.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=y35vhn9zCr8[/youtube]

Piano Chat : L'homme qui retombait sur ses pattes

Un nouvel album en mars prochain, une date au Temps Machine : on se devait de vous dresser le portrait de Piano Chat.

Piano Chat
Il tapote sur son téléphone portable et quand il lève la tête, son regard se perd un peu dans le vide. 19 heures, Marceau Boré est accoudé au bar, lieu de rendez-vous pour l’interview. Il s’excuse de trop parler : « J’ai passé toute la journée seul devant mon ordi. Ça m’arrive de ne voir personne. Après je suis un peu décalé. J’ai l’impression d’être autiste. »
Marceau Boré est un musicien plus connu sous le nom de son pseudonyme, Piano Chat. Depuis quelques années, il arpente les scènes avec son style inimitable et son bazar musical. Marceau Boré est seul sur scène. Un bout de batterie, une guitare, des pédales d’effet et le voilà parti à mettre en branle ses chansons à fort potentiel hallucinogène, un peu punk, beaucoup de Do It Yourself. Mélange de pop psyché et de mélodies enjouées, sa musique transporte les esprits. Il parle de ses peurs, d’amours, d’angoisse, de joie. « J’ai l’impression ces derniers temps que ma façon d’écrire change. Je suis toujours tourné vers moi-même, mais je m’ouvre en même temps au monde qui m’entoure. »
Ses yeux fatigués par l’ordinateur fixent son interlocuteur avec insistance. Quand il doit s’asseoir sur un petit tabouret du bar, il pli sa longue silhouette avec aisance. Il a le physique de sa musique, de son double Piano Chat, comme d’autres diraient qu’un animal ressemble souvent à son propriétaire. Honnête, le mot sort des dizaines de fois dans ses réponses. Il ne veut pas mentir, à lui, aux personnes qui l’écoutent. « J’ai beaucoup tourné ces deux dernières années. J’ai eu l’impression que j’avais certains tricks qui marchaient sur scènes. Je les refaisais constamment. J’en ai eu marre. J’avais l’impression de ne plus être naturel. » La création de son nouvel album lui a redonné ce goût authentique de faire de la musique, qu’il avait à ses débuts. « J’ai retrouvé quelque chose. Je vais bientôt avoir 30 ans. C’est peut-être ça. Je crois que je suis impatient d’avoir 30 ans. C’est cool, non ? »
De sa vie privée, il ne veut pas trop en parler. Il lâche quelques bribes en rigolant. Insiste de nouveau pour que ce ne soit pas dans l’article. Pudique, il dévie vers sa façon de voir la musique, le monde. « J’ai choisi d’aller dans un petit label, Kythibong. J’avais d’autres propositions, mais ce n’était pas logique. » Il aime le fait maison, sans s’en gargariser. Besoin de maîtriser ? Marceau Boré a besoin de comprendre le monde qui l’entoure, de lire l’actualité. S’il vit aujourd’hui de sa musique, ce ras-le-bol des tournées bourrées d’automatisme lui a redonné un cap à tenir. Piano Chat va revenir cette année, reboosté, gonflé à bloc de cette énergie viscérale qui lui propre.
+ LE CONCERT
Piano Chat sera au Temps Machine ce jeudi 13 mars, à partir de 20h30
++ BONUS
Piano Chat a accepté de sortir des sentiers battus
Un livre ?
« J’aime beaucoup Lettre à un jeune poète de Rilke. Je l’ai découvert assez tard. Je trouve que c’est le livre parfait quand tu es au lycée, ado. J’aurais bien aimé le lire à cet âge là. »
Un plat ? »Les escalopes de dinde panées. Je suis végétarien, mais le souvenir que j’en ai est tellement incroyable. J’en remangerais peut-être un jour.  »
 
 

Sur le Net : une minute sur le web #6

Comme chaque semaine, tmv a repéré le meilleur du Net et du buzz pour sa minute web…

LE TUMBLR
STOP AUX JEUX DE MOTS
Nos amis les commerçants ont parfois la mauvaise idée de faire des blagues avec leurs enseignes. Certains s’en tirent bien, d’autres se retrouvent sur ce tumblr. Il faut parfois savoir rester sobre. jeuxdemotsdemarde.tumblr.com

LA HONTE
SEUL AU MONDE
Moment de solitude pour Sam Rubin, présentateur d’une émission américaine. Le journaliste a confondu en direct Samuel L. Jackson et Lawrence Fishburne, en lui posant une question hors-sujet. Résultat : l’acteur ne le lâche plus d’une semelle et enchaîne les répliques assassines.
[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/x1buuys_samuel-lee-jackson-confondu-avec-lawrence-fishburne_news[/dailymotion]

OPEN DATA
UN TRAIN DE RETARD
Dis-moi quel est ton train et je te dirai quel est ton retard. La SNCF a publié des données sur son réseau, notamment la ponctualité des TGV, grâce à l’open data (données ouvertes). Le site quoi.info en a fait une carte interactive pour analyser vos trajets et vos chances d’arriver à l’heure… Ou pas ! Découvrez si votre train est à la bourre ou non ICI !

RECORD
MAXI CHIEN
Âge ? 18 mois. Taille ? 2,24 mètres de la tête à la queue et 1,01 mètre au garrot. Freddy, un dogue allemand, vient d’être reconnu le chien le plus grand de Grande- Bretagne. Et il n’a pas fini sa croissance. Sa maîtresse dépense 100 € par semaine pour satisfaire l’appétit de celui qu’elle nomme « son bébé » de 70 kg. Trop choupinou.

"Viens sur les genoux à maman !"
« Viens sur les genoux à maman ! »

« Omg, who stole my ads », ou littéralement « oh mon dieu, qui a volé mes pubs ? » Étienne Lavie détourne et trafique des photos prises à Paris, où il remplace les grands espaces publicitaires par des oeuvres d’art. À découvrir sur etiennelavie.fr

(Photo Etienne Lavie)
(Photo Etienne Lavie)

ÉTUDE
BEYONCÉ REND BÊTE ?

Virgil Griffith, de l’Institut de technologie de Californie, a réalisé une étude comparant les résultats scolaires d’étudiants et leur musique préférée. Résultat : les meilleurs étudiants écoutent Beethoven, Led Zeppelin, Norah Jones et David Bowie. Les plus mauvais écoutent Beyoncé, Lil Wayne, Jay-Z et Justin Timberlake.
INSOLITE

DIEU VIVANT
Chandre Oraon, 35 ans, est considéré comme un dieu vivant. Cet Indien a en effet la particularité d’avoir une… queue de 36 cm qui lui a poussé dans le bas du dos. Faite de poils (et en fait conséquence d’une malformation), elle fait de lui la réincarnation du dieu-singe Hanuman dans son pays. Bien, bien, bien…

Chandre-Oraon
Leçon N°1 pour être un Dieu vivant : se laisser pousser une queue (Photo DR)

 

Electro en Pleurs, Electro en Joie

Chaque semaine, Doc Pilot partage ses découvertes culturelles du week-end.

Pascale Boquet pour tmv
Dimanche dernier nous apprenions le décès de Vonnick Mocholi, créatrice avec Klod, du groupe de rock Clandestines, du groupe électro expérimental Alma Fury et du festival Total Meeting, concept artistique global de confrontation des pratiques en ses terres inconnues où l’innovation est la règle. A deux heures du mat’ dans la même nuit Daft Punk décrochait cinq Grammy et jouait Get Lucky avec Nile Rodgers et Stevie Wonder dans une version bourrée de feeling ! ! Ainsi le même soir le monde de l’électro pleurait de tristesse et de joie.
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En 1996, un éditeur parisien me parlait le sourire aux lèvres de son neveu qui enregistrait des trucs à la maison sous un drôle de nom : Daft Punk… Le DIY commençait à titiller le bizness… Autres temps, autre gamin surdoué : Venetian Snares au teatime, j’adore. Je file à la fiesta organisée pour les 3 ans d’Arcades Institute, 3 années contre vents et marées sans aide significative pour maintenir la mission à flot, mais pourtant toujours là. En ses murs une création inédite, rencontre de la musique ancienne avec Pascale Boquet, du jazz avec Patrick Filleul, du texte avec Philippe du Janerand, la MATMUT en partenaire, le mécénat d’entreprise restant désormais la seule alternative pour nombre d’initiatives privées. Autre coterie incontournable, Cocktail Pueblo, avec la sortie d’un album compilation ( Rubin Steiner, German Cow, ect…) et un festival sur trois jours du Temps Machine à la place du Grand Marché en passant par le Canadian Café avec Gablé et les Princes du Rock. C’est fou comme les indés me rassurent, comme les jeunes me réjouissent, la culture rock en base incontournable de l’initiative. Fat and The Crabs sortent un album : le cd plus le vinyl pour 10 eu t’en as pour ta caillasse, du rockba’ décalé néosixties emballé dans un look hors du temps. Ça me change du Sacred Songs de Valentin Silvestrov : chœurs de Kiev extatiques, montagne russe des harmonies à te coller au sol sous l’écoute ; Under My Wheels de Alice Cooper me ramène à la rue.
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Aux Studios “ Le Vent se lève ” de Miyazaki réjouit et attriste à la fois : un chef d’œuvre. En Arcades Institute, Honky Donk : le duo blésois relit des classiques, en appelle aux racines et à l’esprit des champs de coton ; rien ne se crée rien ne se perd tout se transforme …Coup de blues sur la Syrie : sur Google Earth il manque des bouts dévorés par La Bête. Le Vent se lève, il faut tenter de vivre.

Sur le web : une minute sur le net

Tout ce qui buzze et nourrit Internet : voilà nos pépites glanées sur le net…

David LaFerriere est le père le plus connu du web. Ce super daddy dessine des illustrations sur les sachets plastiques des sandwiches de son fils depuis plus de cinq ans pour égayer son déjeuner. C’est mignon tout plein et son Flickr recense tous ses dessins. Plus sur www.flickr.com/photos/dlaferriere/
BUZZ_PHOTOSANDWICH
LE JEU
LES SIMPSON EN LEGO
« D’oh ! Pinaise ! », les Simpson débarqueront cette année façon Lego. La société danoise a annoncé l’arrivée d’une boîte de jeu pour 2014 contenant… 2 523 pièces ! La maison, la voiture rose, Flanders et son barbecue ou encore la tête de vainqueur d’Homer : les premiers visuels sont un délice.
BUZZ_SIMPSON
BAD BUZZ
NUMERICABLE PÈTE UN CABLE
« Téléchargez aussi vite que votre femme change d’avis ». La dernière pub de Numericable a vite enflammé les réseaux sociaux. Jugée sexiste, elle a créé un bad buzz total. L’opérateur a ensuite divulgué la suite de sa campagne avec un « Téléchargez aussi vite que votre mari oublie ses promesses ». Ouf…
AUTODÉRISION
JAMES BLUNT LE ROI
Sur Twitter, James Blunt a décidé de se la jouer autodérision et ironie avec ses détracteurs. Exemple ? Au twittos qui lui écrit « Chaque fois que @JamesBlunt ouvre la bouche, j’ai envie de la lui casser », le chanteur répond « Content que tu ne soies pas mon dentiste ». Le reste se savoure sur son compte…
LE CLIP
SALUT C’EST COOL
C’est probablement la vidéo la plus cool du net, avec en guest star un danseur hors du commun et sa nuque longue, la paire de jean années 1980 taille haute et la grosse techno qui fait mal. Attention potentiel hype. Voir la vidéo et écouter d’autres chansons du groupe : www.salutcestcool.com
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=DvYKEGzByBw[/youtube]
NEXT BIG THING
FLIPAGRAM
Snpachat et Bitstrips, déjà finis ? Place au nouveau avec Flipagram. Une nouvelle application pour créer un diaporama de photos (tirées de votre Facebook ou Instagram) sur fond de musique et bien sûr, tout partager sur les réseaux sociaux. L’appli est déjà dans le top téléchargement de l’App Store.
LE TUMBLR
HA HA HA…
Que dit Batman quand il ne sait pas répondre à une question ? (Joker !) Que dit un radar amoureux ? (J’ai flashé sur elle !) Qu’est-ce qu’une baguette qui a perdu son chemin ? (Du pain perdu) Ces blagues sont tirées du très kikou lol bonjourcarambar.tumblr.com
INSOLITE RÉGIME
MC DO
Un prof américain de biologie n’a consommé que des produits du célèbre fast food pendant trois mois pour une leçon de diététique. Résultat, il a perdu 17 kilos, tout en diminuant son taux de cholestérol. En choisissant bien ses menus, il n’a pas dépassé les 2 000 calories par jour et a complété le tout avec 45 minutes de marche.

On vous dit tout sur Super Flux

Ce nouveau festival de musique expérimentale débarque en décembre à Tours.

Droit Sans format
Droit Sans format

En fait, vous connaissez déjà. Oui, parce que Super Flux, c’est le nouveau nom de Total Meeting qui aurait dû fêter ses 10 ans. Sauf que 1) Super Flux ça sonne mieux et que 2 ) ce n’est pas exactement la même chose.
Oui mais c’est quoi ?! Depuis deux ans, le Temps Machine et le Petit Faucheux se parlent, discutent musique et projets. Super Flux, c’est la réunion de ces deux belles salles sur une programmation commune.
Pourquoi faut y aller ? Parce que les groupes qui passent à Super Flux, ça va être compliqué de les voir autre part. Expérimental, impro, jazz, électro, rock psyché : ce genre de musique ne court pas les rues, et encore moins les salles de concert.
Non, ce n’est pas abscons. Rassurez- vous, ces musiques « surprenantes » ne sont pas barbantes mais dansantes. Ça reste des concerts de musiques amplifiées. Souvent classés confidentiels, ces groupes produisent pourtant de la musique accessible au plus grand nombre. C’est juste que c’est super pointu.
Il n’y a pas que de la musique d’ailleurs. Le festival n’est pas réservé aux musiciens. Les artistes Pierre Bastien et Eddie Ladoire proposent chacun une exposition avec des installations musicales hors du commun. Le premier joue avec du papier calque pour créer des sons et le deuxième s’est servi d’un vieux piano comme caisse de résonance.
L’exposition de Pierre Bastien a lieu à l’Atelier 9 (rue Jules-Charpentier), jusqu’au 21 décembre, et celle d’Eddie Ladoire à la chapelle Sainte-Anne, du 13 au 22 décembre.
Ouais, mais je n’y connais rien à ces trucs-là. Ce n’est pas grave, pas besoin de connaître Felix Kubin, Amnésie, Yann Hart- Lemonnier, Martin Siewert ou encore Martin Brandlmayr pour apprécier leur son. Au contraire, le but, avec Super Flux, c’est de découvrir des musiques que vous n’écouteriez jamais et de « faire tomber les barrières, de dédramatiser », comme dit Vincent Launay, le directeur du Temps Machine.
 
++ pratique Si vous êtes convaincus, il existe un pass sur les six jours que durent le festival pour la modique somme de 32 €. Sinon, comptez entre 6 et 15 € la place. Super Flux, du 11 au 15 décembre. Toutes les infos sur super-flux.com

Le Microspop de Mister Doc #10

Chaque semaine, Doc Pilot partage ses découvertes culturelles du week-end. Épisode 10 : Des Produits Dérivés à l’ Arlésienne, en Attendant Maja.

Dirty Beaches
Dirty Beaches

En Attendant Maya est le titre de l’expo de Cedric Marcillac Lhemann à Ozart Galerie, l’impression de pénétrer les rêves de l’artiste, son inconscient aux impressions fantastiques qu’il nous fait nôtres. Surréalistes aussi au Temps Machine la prestation énervée des colombiens de Meridian Brothers, sorte de salsa mâtinée de Devo, un bal sud-américain passé au filtre des Residents ou comment foutre toutes les influences dans la marmite pour cuisiner la potion magique…
[youtube]http://youtu.be/pdoYi6zD4pI[/youtube]
Suit l’intense Dirty Beaches, növo électro-gothique avec au chant une âme forte à la Jim Morrisson en étendard d’un concept obsédant. Marlene Guichard des Castas Divas m’apprend le décès de Mandela ; je m’en réjouis, il a bien mérité le repos. Au matin nous assistons en direct au triste destin d’un africain en Centre Afrique. Tout semble vain. Le lendemain au retour du furieux concert des Parpaings en Arcades Institute l’écran de nuit m’envoie un reportage sur la France-Africaine et Elf : à gerber. A La Boulangerie c’est Noël avec «  Produits dérivés », de l’œuvre d’art à pas cher à mettre sous le sapin : Nico Nu, Juliette Gassies, Fred Dumain et bien d’autres. Atrium de Saint Avertin, Birkin et son Arabesque, les chansons de Gainsbourg en orchestrations arabisantes pour la forme, l’important restant le fond, la cassure dans la voix de Jane, l’émotion… un temps déjà lointain, une autre époque…Au 244 pour la soirée des Hommes Verts c’est plein à craquer, beaucoup ne peuvent pas entrer… A l’Opéra de Tours l’ OSRCT offre du Mozart et du Bizet, de la joie et de la force, le Gang de Jean-Yves Ossonce au top. En rentrant j’écoute Electric Ladyland de Hendrix, histoire d’augmenter le contraste : finalement dans le haut de gamme tout est musique et les tubes sont magiques, qu’ils soient du rock ou du classique.
[youtube]http://youtu.be/MXLgGuYqXMU[/youtube]

Jour de répét' avec Boys in Lillies

Avant leur concert au Temps Machine, tmv est allé voir comment se préparait le groupe tourangeau qui monte.

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Ils ont le calme absolu pour répéter. Sur les hauteurs de Rochecorbon, dans une baraque nichée au milieu d’une impasse où personne ne s’aventure. Au milieu du salon, les quatre membres du groupe Boys in Lilies alignent quelques clopes. Ils se rongent les ongles, un brin soucieux. Ce n’est pas la pression d’un concert au Temps Machine qui occupe leur esprit pour l’instant.
« Mon synthétiseur est tombé en rade », explique Laure. « Ça fait partie de la vie d’un groupe », analyse avec recul Nastasia. La bande établit des plans B pour son concert deux jours plus tard. Mais en attendant, il faut répéter, avant les échéances des prochains jours.
Répétition dans 10m²
Auteur d’un EP très réussi avant l’été, Boys in Lilies a été récompensé par des belles salles. « On va être dans la SMAC (Salle de musique actuelle) de Tours », dit Kévin, une once de fierté dans la voix. Sur une grande scène, ils pourront poser leur univers onirique au sein du Temps Machine et prévoient un cocon qui les enveloppe.
L’espace dont ils disposeront tranche avec celui du jour : un étage d’une dizaine de mètres carrés où s’enchevêtrent des dizaines de fils ou câbles reliés à des micros, table de scratch, amplis… Un beau barnum. Au fil des chansons où se mêlent douces voix et le punch des basses, les quatre membres s’encouragent, se révèlent exigeants. « Les répétitions permettent de réviser les structures, les techniques. On ne peut pas mettre autant d’énergie que lors d’une journée de filage, mais on se doit de faire comme si on était en concert », note Nastasia, impatiente d’être sur scène, galvanisée par la présence du public.
Le souvenir du Plessis
Les quatre membres profitent de ces moments de préparation ensemble. « On ne se voit pas si souvent en dehors », continue la jeune femme. Ils prennent le temps de papoter, rigoler. Se tapent un bon petit déjeuner ensemble le matin d’une journée de répétition.
Quant au stress, chacun le vit à sa manière. Laure va être angoissée pendant une semaine, Anastasia le jour même. Ils se souviennent de leur concert au Plessis, en septembre. « On a blagué, fait une sorte de boum, bu un bouchon de rhum pour chauffer la voix, fait du beatbox… », énumère Kévin, en rigolant. Rebelote au Temps Machine ?
LE CONCERT
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Les quatre larrons de Boy in Lilies (Nastasia, Kévin, Laure et Marylou) seront en concert au Temps Machine, vendredi 15 novembre, à 20 h 30. Tarifs : de 4 à 7 euros.
SUR SCÈNE
Une musique planante, ça donne quoi sur scène ? « Ceux qui viennent voir le live sont agréablementt surpris. Ça bouge ! », affirme Kévin, citant les basses teintées d’electro. Par ailleurs, le groupe livrera au Temps Machine des versions différentes de celles présentes dans l’EP. On en a écouté un bout, et ça vaut le détour !
LA GENÈSE
Nastasia et Laure se rencontrent à une soirée, chez une amie commune, il y a deux ans. Elles s’entendent vite et passent une annonce. Marylou se lance dans le projet, ainsi que deux autres filles. « Après l’été, elles avaient d’autres projets. Et puis, Laure a fait connaissance de Kévin au Sherlock (maintenant le Campus, NDLR) », sourit Nastasia.
L’EP
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Intitulé Hatching, l’EP du groupe comporte cinq titres. Envoûtant grâce aux échos des voix et prenant grâce aux beats et à la patte electro. Disponible depuis le 21 juin. À écouter sur boysinlilies.bandcamp.com

Le microspop de Mister Doc #3

Chaque semaine, Doc Pilot partage ses découvertes culturelles du week-end. Episode 3 : Peintures et Blue Golden Gate pour des sixties revisitées.

Vous avez dit Orval Carlos Sibelius ??
Vous avez dit Orval Carlos Sibelius ??

Au Temps Machine y’a des soirées au Klub pleines de bonheur : Binidu ( 2 Pneu + 1 Fordamage) propose un nouveau concept et un nouvel album en lecture furieuse car JB est aux drums ( ce mec est inhumain ; surhumain c’est trop faible). Orval Carlos Sibelius ose un subtil retour identifié sur la fin des sixties style Love, Byrds ou Beach Boys voire de l’Airplane dans les morceaux les plus denses ; y’a des Grisbi et des Moonjellies dans la salle : tu m’étonnes… De retour à Tours le Pont de Fil a des airs de Blue Golden Gate. Zazü ouvre une nouvelle galerie à St Pierre, Omaa Akiing, avec l’expo « Soyons Reliés », 8 artistes dont Sylvie Attucci, Bernadette Leclerc dans « sa dark side of » et Laurelle Bessé dont le travail me scotche ( du carton à l’aspect minéral). A l’Annexe de St Avertin, Francois Pagé présente « Mémoire Vive » : le bon peintre devient un grand peintre ; je craque sur les « Colin-maillard » et « Lucille un soir ». Au CCC dans le monde de peinture de Stéphane Calais se produit Machaud, un quartet de saxos où jazz, classique et contemporain se mixent en un son global répercuté sur le béton du lieu : c’est beau, ample et global. A Blois au Chato’dO, Bertrand Belin présente son nouvel album et confirme son statut de plus grand songwriter de sa génération. Épaulé par deux virtuoses, l’excellent guitariste/chanteur n’a de cesse de nous « chavirer » tant par ses mots que par ses mélodies ; La Loire est trop belle dans « l’Hypernuit » ligérienne.
Bonus :
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=tFw5j5Lva6I[/youtube]

Le microspop de Mister Doc #2

Chaque semaine, Doc Pilot partage ses découvertes culturelles du week-end. Episode 2 : quand le Doc voit La femme et le sosie version opéra de la bassiste de David Bowie.

La Femme au Temps Machine
La Femme au Temps Machine

J’adore voir Le Temps Machine plein à ras bord, croiser des gens me dire : c’est notre première fois ! Mince alors, pourtant on en a vécu en ces murs des soirées intenses. Ce soir c’est La Femme qui amène du monde, groupe à la mode, générationnel ; nous les anciens, on pense à nos années 80’s et l’on y trouve du B52’s mâtiné de l’Indochine des débuts. Une musique de partage faite par des djeuns pour des djeuns, avec des textes juste tendancieux pour titiller les hormones. Je préfère Wall Of Death, la première partie ( pour les plus vieux), une sorte de néo Pink Floyd servi par deux chanteurs admirables. En Arcades Institute, vernissage de l’expo des peintures de Daniel du Janerand, « le père de ‘ » : c’est beau. Le fils Philippe donne lecture d’extraits du « Journal d’un Collectionneur » de René Gimpel : un régal d’humanité instinctive. Rue Colbert ça joue dans les bars, au Balkanic, et au Bartok Manuela & Sylvain Pinault. Samedi début de la distillerie de Ohé du Bateau ; c’est pas la prise de l’Odéon en 68 mais s’y trouve un feeling d’autonomie participative, une volonté de ce battre contre le temps et les décisions administratives. Beaucoup d’artistes sont présents, toutes disciplines confondues ; superbes prestation de Kosmos et du gang de Guylain Siopatis face à la façade aux mains de graphistes. A l’Opera, Don Giovani de Mozart dans une mise en scène audacieuse et attractive : j’ai beau connaître la fin de l’histoire je m’y laisse prendre ; c’est fort, intense. Ah la belle cantatrice black, on dirait la bassiste de Bowie.

Le microspop de Mister Doc #1

Chaque semaine, Doc Pilot partage ses découvertes culturelles du week-end. Episode 1 : quand le Doc part en Arizona armé de bpm et de lunettes noires.

Bob Log III, vous connaissez ?
Bob Log III, vous connaissez ?

Au Nouvel Olympia j’ai bien souri pour « La Nuit Tombe » de Guillaume Vincent. Quoi ? C’était censé nous foutre la trouille, nous projeter dans nos fantasmes intimes et nos cauchemars de l’enfance en l’âge adulte : c’est peut être pour ça que j’ai bien souri, car à force d’y croire on se retrouve en Arizona à Joué les Tours, La Bubble Clock du Temps Machine larguant des bulles au Cactus sur cinq formations de Tucson survitaminées. Y’a même un duo de filles qui tapent le rock et un champion de dragster trempé dans le glitter qui balancent un blues urbain en canoë, Bob Log III. Aussi marteaux que le Shangaan Electro, ultraspeed dating sud africain, bassins dans l’huile pour oscillations à mille tours, et bpm surmultipliés pour des petits Mickey de BD qui piétinent. Piétinement plus lents à l’entrée de La Pleiade pleine à ras bord pour le retour du beau grincheux Jean-Lous Murat ; seul avec un batteur un peu nounours, les lunettes noires, il met du Bashung dans son Murat et ça le fait bien. Y’a même des plasticiens dans le public, Pagé, Gressier… Pour peu l’un le peindrait pour garnir les murs des chambres des dames, l’autre lui collerait un drapeau sur son ampli, celui de l’Auvergne et du Centre réunis, histoire de donner du relief au film de famille projeté derrière lui. Il a plu dans le film, en sortant le sol était trempé : magique, non ?

Musique. BOYS IN LILIES, un premier EP somptueux made in Tours

Tours regorge de talents, c’est bien connu. La preuve par quatre, avec BOYS IN LILIES qui sortent leur premier EP « Hatching ». Une réussite !

Souvenez-vous, avant la Fête de la musique 2013, votre Tmv adoré avait choisi comme coup de coeur BOYS IN LILIES (mais si, ICI). Un groupe de voix en or (avec Nastasia, Laure, Marylou et Kevin) sorti tout droit de Tours. Eh bien, magie de l’été : leur EP 5 titres vient tout juste de sortir (disponible ICI).
REVIEW
Autant le dire tout de suite, « Hatching » de BOYS IN LILIES est un OVNI inclassable, nourri de cinq pépites composées avec un professionnalisme rare.
Le mini-album débute sur « Ode to the sailors », avec son intro onirique, étrange, qui pourrait faire la B.O parfaite d’un film. « Ode aux marins »  (en français !) vous plonge dans un univers teinté de bleu, naviguant dans des eaux profondes, avec des bruitages intrigants, avant de laisser place à une musique tout en douceur. Et là, une voix magique. Berçante. De la soie sonore. C’est séduisant. Et tout simplement beau.
Le reste est du même acabit. Le deuxième titre, « Runaway », change de monde, mais est probablement le meilleur titre de cet EP. Envoûtant, rêveur, avec un accent en anglais impressionnant pour un groupe frenchie (enfin !). Trois voix qui se complètent et s’enchevêtrent pour un mélange étrange : on imagine une petite danse dans notre tête, tandis que notre corps reste immobile. Et toujours cette impression d’être bien, porté par des voix mélodieuses et magnifiques.
« The Bird » est empreint d’une mélancolie juste et vous transporte loin ; « Echoes » est doux, lent et berce l’auditeur, tandis que « Raindrops » réussit le pari de mêler habilement une couche sonore très travaillée et un assemblage de voix plein de charme.a3106806103_10
Au final, l’EP « Hatching » est un concentré de douce mélancolie, un Spleen baudelairien magique et somptueux, qui transporte son auditeur grâce à trois voix absolument magiques et une musique simple mais qui s’accorde parfaitement. Une vraie surprise ; un EP à l’image de sa pochette : une poésie en couleurs. A écouter sans modération…
Aurélien Germain.
EP en écoute ici : http://www.lelectrophone.fr/tous-les-disques/hatching-ep1
Facebook Boys in Lilies : https://www.facebook.com/BoysInLilies
Style : dream pop, musique électronique, voix, inclassable, folk
INTERVIEW DISPO ICI

Fête de la musique : Coups de coeur de la rédac (2)

Vous ne savez pas quoi choisir pour la Fête de la musique ? Les journalistes de Tmv donnent un choix purement subjectif : leurs petits coup de cœur ! Et aussi la playlist qui tourne sur leur platine en ce moment.

DOS_ELECTRO_PADAWIN
 
Nesta
Sa passion pour Bob Marley a conduit Nesta a revisiter ses chansons. Il ne s’est pas contenté de simples reprises, il les a travaillé en mode acoustique. Un résultat étonnant. Parfait pour redécouvrir les morceaux du roi du reggae. Ici, la reprise de Forever lovin’ Jah. Pour découvrir les autres facettes de Nesta, rendez-vous à la guinguette de Tours, à partir de 20h.
[youtube width= »400″ height= »25″]https://www.youtube.com/watch?v=6VUNohvyHuo[/youtube]
Olive MonCoin
Ils se classent dans la catégorie « chanson minimaliste ». Ecouter Olivier et Mr Seb permet d’entrer dans un univers. Celui de deux potes, trentenaires. Ils nous embarquent dans un voyage qui va de la paternité au coup de gueule politique. Chez eux, c’est le texte avant tout. A écouter à la guinguette de Tours, à partir de 20h.
[youtube width= »400″ height= »25″]https://www.youtube.com/watch?v=djjw3ToAIls[/youtube]
Padawin
Une claque. Peut-être le meilleur de la scène électro tourangelle. Bon, eux naviguent même jusqu’à Bruxelles. Avec un cortège d’instruments variés (batterie, trombone, violons, guitare électrique, claviers, batterie), ils explorent et mixent des sonorités inconnues. Avant le live à l’Arcades Institute (à partir de 23h), un extrait d’un précédent live chez les amateurs de moules-frites.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=OCbUxHwTu_8[/youtube]
My Favourite Swing
Du jazz manouche mélangé avec des classiques du genre, ça fait un swing entraînant. My Favourite Swing oscille entre tous les registres de jazz pour créer des morceaux originaux. A écouter au calme, en costume, avec un petit verre de scotch. Le groupe sera au restaurant le Bac, à partir de 20h.
http://www.reverbnation.com/favouriteswing
Arno’joy
DJ connu dans toute la région Centre, Arno n’Joy régale par un son house qui ravit les puristes. Un long morceau pour vous préparer avant sa session place Plumereau.
https://soundcloud.com/arnonjoy
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Playlist du moment
Demain c’est loin – IAM
La météo de Joël Collado
New Slaves – Kanye West
Holocene – Bon Iver
Ordinary Day – Biga* Ranx
Retrouvez la première partie des coups de coeur de la rédaction
G.V

Fête de la musique : coups de cœur de la rédac (1)

Vous ne savez pas quoi choisir pour la Fête de la musique ? Les journalistes de Tmv donnent un choix purement subjectif : leurs petits coup de cœur ! Et aussi la playlist qui tourne sur leur platine en ce moment.

Coups de cœur d’Aurélien Germain, journaliste à Tmv
MELT (stoner metal)
Rencontrés dans la rue, les Tourangeaux de Melt envoyaient leur sauce stoner metal devant un bar, amplis Orange à fond. On pense à Red Fang et Orange Goblin, mais les Melt mixent leurs influences (d’où leur nom !) : de Kyuss à Black Sabbath, en passant par le metalcore. C’est tout nouveau, tout chaud, mais efficace et « totalement burné », comme ils le disent.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=iM3jRE1uaYw[/youtube]
Morceau à écouter ICI (ou Facebook : Melt 37 )
BOYS IN LILIES (dream pop / chants)
Une de ces découvertes qui vous retournent le cerveau et vous donnent des papillons dans l’estomac. Boys In Lilies, ce sont trois filles à la voix en or et un garçon. C’est beau, poétique, parfois mélancolique, mais à chaque fois onirique. Fermez les yeux et laissez-vous transporter. Et c’est un cœur de rockeur qui parle !
Jetez une oreille sur ces morceaux superbes ICI.
Facebook : https://www.facebook.com/BoysInLilies  
DOS_CHANSON_BOYSINLILIES
EIDON (metal symphonique)
Les Tourangeaux d’Eidon sont de plus en plus pros. Et tellement motivés. Un coup de cœur amplement mérité, pour ce metal symphonique façon Nightwish en plus péchu : grosses guitares, mélodies et envolées lyriques avec un univers personnel qui se développe. Et en plus, leur clip est une franche réussite. Du lourd de chez lourd. Que demande le peuple ?
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=CuO6gHCwsUo[/youtube]
Morceaux :  www.eidon.fr
ELISA JO (soul rétro)
Et vlan, une voix incroyable, une ! 19 ans, mais une voix soul rétro, un peu rock, qui placent la jeune Elisa Jo en héritière directe d’Amy Winehouse, les frasques en moins. Son timbre un peu éraillé et son style rafraîchissant méritent une mise en lumière. Une vraie surprise.
Son Facebook est disponible ICI.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=8kZf_HuOI74[/youtube]
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Playlist du moment :
« Fear of the dark » Iron Maiden (LIEN VIDEO)
« Paint it black » Rolling Stones
« Sad man’s Tongue » Volbeat (LIEN VIDEO)
« Cry cry cry » Johnny Cash
« Guitar Boogie » Arthur Smith
« Raining Blood » Slayer (LIEN VIDEO)
« Mjod » Kvelertak
et encore « Intro » de The XX (LIEN VIDEO)
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A.G.

POUR RETROUVER LA PLAYLIST DE GUILLAUME VENETITAY, JOURNALISTE A TMV, CLIQUEZ ICI.
Tout le programme de la Fête de la musique, c’est ici !

BUZZ : Quand la musique est geek…

Bzzz bzzz fait le buzz. En plus de ça, Fête de la musique oblige, c’est un buzz spécial musique. On vous gâte, non ?

LA BIBLE DES GUITARISTES
C’est décidé, cet été vous comptez bien draguer sur la plage avec votre guitare mais, malheureusement, les trois p r emi è r e s notes de « Jeux interdits » que vous jouez péniblement ne suffiront pas. Pas de panique, GuitarToolkit est l’application qu’il vous faut. Plus de 2millions d’accords sont recensés, on y trouve également un accordeur chromatique. Encore plus fort, la fonction Chord permet d’identifier l’accord que vous êtes en train de jouer. L’application fonctionne également pour la basse, le banjo et l’ukulélé. 8,99€ sur iOS.
BUZZ_PAP_GUITAR
STUDIO DANS LA POCHE
Vous êtes du genre ultra créatif ? Dès que vous avez une idée de compo il faut que vous l’enregistriez sur le champ ? Ça tombe bien, plusieurs applis proposent d’avoir un véritable studio d’enregistrement dans la poche. La plus connue d’entre elles, c’est Garage Band. Une dizaine d’instruments virtuels sont disponibles pour donner vie à vos idées les plus géniales. On peut superposer jusqu’à 8 pistes simultanément en y ajoutant toutes sortes de réglages et d’effets. Un must pour les musiciens. 4,49€ sur iOS.
 
MIXER COMME UN VRAI DJ
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Marathon musical

Une trentaine de groupes, huit heures de concert. C’est le marathon Tous en Scène. Présentation avec Virginie Beaume, une des organisatrices.

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Tous en scène organise un marathon, le dimanche 9 juin ?
Oui, c’est un marathon musical qui se déroulera de 15 h à minuit, non-stop ! Il y aura une trentaine de groupes avec une centaine des élèves du Centre (lire ci-dessous) sur scène. Ils joueront des sets de deux, trois morceaux. Amplis, guitare, basse, batterie, chant, etc. Ce sera très rythmé : il y aura une régie et c’est une sacrée organisation…
Que vont-ils jouer ?
Leur répertoire sera varié, avec Queen, Iron Maiden, Earth Wind & Fire, du jazz, mais aussi du pop rock comme The Kills ou Red Hot Chili Peppers…
C’est très rock, tout ça !
Oui, on a pas mal de jeunes orientés rock/métal. Nos enseignants sont aussi des musiciens et sont rodés à la scène. On a, par exemple, le prof de guitare Richard Chuat qui joue dans le groupe de death metal Kronos ou Mike Saccoman, le batteur d’As de Trèfle. Ce marathon, c’est vraiment plus pour les musiques amplifiées.
Y aura-t-il aussi de « vrais » groupes pendant le marathon ?
Non. Pour certains passages, il y aura un featuring de prof (sa participation au morceau, NDLR) qui seront comme des « coachs » sur scène. Mais la journée est faite pour présenter nos élèves. Leur moyenne d’âge est de 25 ans. Certains ont même 15-16 ans !
Quel est le public ?
L’an dernier, on a fait salle comble. On espère le même succès, dimanche. En général, c’est un public assez jeune. Mais c’est l’aboutissement d’un an de travail, il y a aussi la rencontre avec l’équipe pédagogique. Dans le public, il y a des copains ou les parents pendant la journée, car on présente d’abord nos musiciens du cours « loisir ». Le soir, pour nos élèves du cursus professionnel, on a vraiment de tout dans le public, c’est pour tout le monde.
C’est quand même beaucoup plus qu’un simple spectacle de fin d’année…
Oui, bien sûr. C’est aussi un coup de boost pour nos élèves, pour les concerts, etc. Ça apporte un peu de sang neuf sur la scène…
Propos recueillis par Aurélien Germain.


LE MARATHON, C’EST QUAND ?
Dimanche 9 juin, de 15 h à minuit, à l’Escale de Saint-Cyr-sur- Loire. Et c’est gratuit ! Restauration légère et boissons sur place. Renseignements : 02 47 41 86 86 ou contact@tousenscene.com
TOUS EN SCÈNE, C’EST QUOI ?
Le centre d’enseignement des musiques actuelles et amplifiées, situé 56, avenue de la Tranchée, à Tours. C’est la première école spécialisée dans les musiques actuelles au niveau national. Elle compte parmi les vingt écoles les plus réputées dans ce style. Depuis 1994, elle a formé près de 7 000 musiciens amateurs et professionnels.
SES ÉLÈVES ?
Il y a plus de 900 élèves, avec des cours « loisirs » pour les musiciens amateurs et des cours « professionnels », pour ceux qui aspirent à en faire leur métier. « Au-delà, on organise des stages, des cours ateliers — où les élèves jouent en groupe — et des Master Class. Nous avons notamment reçu des guitar-hero virtuoses comme Patrick Rondat », indique Virginie Beaume. « Tous nos groupes sont ensuite envoyés dans de grandes salles ou des festivals ».

Intermittents : mode d'emploi

Rapporteur de la commission parlementaire sur le travail salarié dans les métiers artistiques, le député de Tours, Jean- Patrick Gille, préconise de conserver le statut de l’intermittence. Mais, en le contenant et en luttant contre les abus…

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Pourquoi ce rapport et pourquoi maintenant ?
Il y aura à la fin de cette année une renégociation du régime général de l’assurance chômage et donc, forcément aussi, de ses annexes 8 et 10 qui tracent les contours du système de l’intermittence. Tout le monde a en mémoire ce qui s’était passé en 2002 et 2003, lorsque l’on avait voulu changer les règles de ce système. Le but de ce rapport était d’arriver à établir un constat, en amont des négociations, que tout le monde pourrait partager. Ce qui est le cas, je crois.
Ce qui est sûr, c’est que dans le déficit de l’Unédic, le régime de l’intermittence est pour beaucoup. Un milliard par an, selon la cour des comptes, qui ne désarme pas sur le sujet…
Oui, d’un point de vue strictement et purement comptable, on arrive effectivement à un milliard de déficit : 250 millions de cotisations contre un peu plus de 1,2 milliard de dépenses. Mais, imaginons que l’on décide de supprimer le système de l’intermittence, au motif qu’il ne fonctionne pas et qu’il coûte trop cher. On décide donc de passer tous les bénéficiaires de ce régime sur le régime général. Et là, on constate que l’on n’arrive pas à zéro non plus. Car les salariés du régime général ont des droits eux-aussi. Nous avons fait le calcul et le différentiel est de l’ordre de 320 millions d’euros. C’est ce surcoût qu’il faut prendre en compte.
Cela vous semble être un chiffre acceptable ?
Moi, je considère que cela n’est pas injustifié au regard du poids économique du secteur. Avec 300 000 emplois concernés et 2 points de PIB, la culture se place au même niveau que l’industrie automobile, par exemple. Il ne faut pas oublier que l’intermittence, c’est l’outil de l’exception culturelle française et et de la diversité. L’explosion des festivals, qui sont des événements éclatés, est un vrai indicateur de ce que peut permettre l’intermittence en France. Donc, je défends le système, sous réserve de le conforter et de le contenir.
Que faire de ces « permittents » qui sont, en fait, des intermittents permanents ?
Le rapport propose de mettre un peu d’ordre avec trois propositions assez simples. La première : qu’une personne qui effectue un temps plein dans une structure, donc 151 heures par mois de façon régulière, ne puisse plus cumuler avec les indemnisations. Ensuite, que l’employeur soit obligé de proposer un CDI à une personne qui effectue plus de 600 heures en CDDU. Et enfin, qu’au delà de 900 heures annuelles récurrentes, on requalifie automatiquement le contrat en CDI.
Vous faites aussi des propositions concernant le cumul entre les revenus d’activité et d’indemnisation.
Oui. Le rapport propose de plafonner ce cumul et il semble y avoir un consensus là-dessus. Car un artiste de bon niveau, qui touche, par exemple, des cachets de l’ordre de 1 000 euros par jour peut avoir quatre ou cinq cachets en début de mois et ensuite, toucher 4 000 euros d’indemnisation pour le reste du mois. Est-ce que c’est bien normal ? Je crois qu’il faut plafonner cela à hauteur de 4 188 €. Cette mesure rapporterait aujourd’hui 32 millions d’euros, donc 10 % du surcoût du système. D’autre part, nous proposons de déplafonner les cotisation et de faire en sorte que les personnes cotisent sur l’ensemble des ses revenus et non plus sur les 12 000 premiers euros.
Il n’est pas question de toucher aux fameuses 507 heures pour l’obtention du statut d’intermittent ?
La question était de savoir si on devait allonger la période de référence et revenir aux 12 mois au lieu des 10 ou 10,5 mois actuels. Le problème, c’est que si on assouplit dans ce sens l’obtention du statut sans toucher aux 507 heures, on va assister à une augmentation du nombre de bénéficiaires et toute ma démonstration précédente en sera fragilisée. Donc, je n’ai pas voulu faire de préconisations en ce sens. Car je savais que si je le faisais, on aurait retenu que cela.
Et que faire contre le travail dissimulé, qui fragilise le système ?
Il y a une collusion d’intérêts entre l’employeur et l’employé. “ Je te paye bien les 15 premiers jours du mois. Le reste du mois, tu n’es pas sensé venir, mais tu viens quand même…” Tout le monde est gagnant. Il faut rappeler que ce sont des pratiques illégales. Les services de l’état ont tous les moyens pour vérifier tout ça. Il est temps de penser à se mettre en règle car ceux qui pratiquent le travail dissimulé finiront forcément par se faire prendre. Ceux qui font ce gendre de choses sont financièrement gagnants, mais ils volent tout le monde autour d’eux et aussi euxmêmes, à terme.
Propos recueillis par Matthieu Pays

Portrait. The Evolutioners, des Tourangeaux au Printemps de Bourges

Après une longue pause, les Evolutioners reviennent. Samedi, ils vont investir la scène région Centre du Printemps de Bourges. En plus, il y a des Tourangeaux !

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« On a choisi ce nom, car on avance avec notre temps. Et on évolue en fonction du style. » Impossible de coller une étiquette à The Evolutioners. Dubstep, électro, jungle, le tout teinté d’un tas d’influences musicales comme la soul ou encore le blues. Ce trio tourangeau touche à tout. Et y touche bien. Une grosse machine qui ingurgite les genres musicaux et les recrache sous forme de « bass music », comme ils l’appellent : un mouvement de la scène londonienne des années 90. Bref, « il faut que ce soit lourd au niveau du rythme et original », résume Tomwize, membre et producteur du groupe.
Né en 2007, The Evolutioners regroupe Fée, Tomwize et Adam Paris. Fée, la seule fille, avec sa voix superbe et son parcours lié au gospel (elle participe aux Soul Voices, un choeur de femmes de Tours) et au blues. Adam Paris, lui, est un DJ anglais débarqué en France il y a une dizaine d’années. En colloc’ avec Tomwize, qui était dans un collectif dubstep, les compères composent rapidement ensemble. « Des jams » (réunions où des musiciens improvisent, NDLR) entre ces « potes de longue date » : le groupe est lancé.
Mais ces trentenaires sont des stakhanovistes de la musique. Gourmands, ils avalent les projets parallèles. Alors The Evolutioners est mis en stand-by pendant des années. C’est Laurent Geneix photographe et touche-à-tout (c’est l’homme de nos changements de propriétaires, page 17), qui va relancer la machine de guerre. « Il était fan de ce que l’on faisait. Son fils regardait notre clip en boucle sur YouTube. Il croyait en nous et a demandé que l’on fasse un pack avec nos morceaux et un communiqué de presse. Et ça a tout relancé », raconte Tomwize. Bingo ! The Evolutioners se retrouvent propulsés sur la scène région Centre du Printemps de Bourges. Ils joueront ce samedi 27 avril après-midi. « On mise tout là-dessus ! » Sans vouloir trop en dévoiler, Tomwize précise : « Nos lives commencent tranquillement, avec un peu de hip-hop hybride…Et puis ça monte en électro. Et en puissance ! »
Les pieds sur terre, ces trois musiciens sont conscients du challenge. « On a quand même un peu la pression pour Bourges », avouent-ils. « Mais j’espère qu’il y aura des acteurs pour nous donner des retours. Même si c’est négatif, c’est constructif. »
 
En écoute sur https://soundcloud.com/the-evolutioners

Moonfingers, à fond la pop

Ils sont 5 musiciens et on les a découverts au hasard dans un bar à Tours, rue Colbert… Leur pop-vintage a laissé des traces.

Les cinq musiciens du groupe de Tours qui monte, qui monte...
Les cinq musiciens du groupe de Tours qui monte, qui monte…

Après avoir entendu une fois « Mr Benson », impossible de s’en passer. On la chantonne, on veut la réentendre, on la cherche sur internet… Un vrai tube sorti tout droit de l’inspiration de Pierre et de ses partenaires des Moonfingers. « L’un d’entre nous apporte une compo et on la bichonne ensemble », explique le chanteurguitariste. Chacun apporte sa patte et ses influences, c’est vrai et, à chaque morceau, on ressent la signature de Pierre, Alban, Yurie, Phil ou Logann. « Nous sommes différents mais venons tous du jazz qui nous a appris à improviser autour d’un thème, et à composer ensemble. » Des vraies compositions donc, pour ses cinq musiciens de formation, exceptée la reprise des Beatles qui s’est glissée dans leur set. L’occasion de redécouvrir « Ticket to ride » en version trois voix, dont celle de Yuri, la pianiste, violoniste et choriste. Arrivée de Corée du Sud, il y a dix ans, elle apporte sa touche de grâce… et d’énergie. Elle en a même profité pour écrire des paroles en coréen sur un autre morceau « Balam » (ça veut dire Vent à Séoul, la classe non ?). « Toutes nos influences sont concentrées pour donner naissance à un style bien à nous, très personnel au final. On varie l’univers de la mélancolie au swing, mais on garde notre couleur musicale. C’est dans l’arrangement de chaque chanson qu’on retrouve la cohérence du groupe. »
 

 » Nous sommes différents mais venons tous du jazz  » 

Les mélodies simples sont mises en lumière par la qualité des musiciens, l’arrangement donne de l’épaisseur à chaque morceau, et le tout décolle vraiment lorsqu’ils chantent en choeur. Bref, ils sont bons, et en plus ils sont humbles. Ils ont entre 22 et 28 ans et gravitent autour de Jazz à Tours. Ils se sont rencontrés en soirée et la sauce a pris. Vous avez pu les croiser à la Guinguette, au Serpent Volant ou au Bergerac… Et ils devraient dégainer au printemps, à la sortie de leur premier EP. « Un peu tard pour les festivals d’été, mais on continuera à jouer un peu partout », explique le batteur Alban. En attendant, ils répètent au Temps Machine… le dimanche matin. La preuve absolue que chez les Moonfingers, on en veut. Et tant pis pour la grasse mat’.
Pour écouter leurs morceau :
noomiz.com/TheMoonfingers
 
LEUR CONCERT
Le 9 février au Festival Twist’n Tours Ils joueront avec deux autres groupes : Tranziztor (rock blues reggae) et RadioCharlie (rock psyché) pour une soirée sixties. C’est 3 euros, il y a une buvette sur place, et les fonds sont reversés à Emmaüs. À partir de 20 h, salle Ockeghem.

Thomas Fersen parle aux fantômes

Dans son dernier album, Thomas Fersen chante toutes nos peurs enfantines. tmv l’a interrogé sur les fantômes, les vampires, et les sorcières.

Le nouveau spectacle de Thomas Fersen est plein de fantômes, de vampires, et de sorcières. Il répond à nos questions sur les peurs de nos nuits.

Le conte Dracula vous invite à dîner en son château. Vous y allez ?

Oui, bien sûr. Je suis sûr que c’est un personnage qui a beaucoup de choses à raconter. En même temps, s’il me demande de venir, ce n’est sans doute pas uniquement pour discuter. Mais je pense qu’il doit préférer la compagnie des jeunes femmes.

Vous lui apportez quoi, pour le remercier de son invitation ?

Pour lui faire plaisir, je crois que je lui apporterais un livre… Il a sans doute déjà tout lu… Enfin, je lui offrirais peut-être Le roi des Aulnes, de Michel Tournier.

Le coup de l’ail, ça marche vraiment, avec les vampires ?

Je ne sais pas… Je me dis que si les vampires n’aiment pas l’ail, c’est sûrement parce que se sont des êtres distingués qui ne peuvent pas envisager d’avoir l’haleine aillée.

Un fantôme vient vous annoncer que votre maison est hantée, vous faites quoi ?

Oh, mais elle l’est sans doute, hantée, ma maison en Bretagne. Alors, je ne fais rien. Je pense que nous pouvons vivre en bonne intelligence avec les fantômes.

Pourquoi ils reviennent, les revenants ?

Parce que nous suscitons leur présence. Plus on vieillit, plus on est entourés de fantômes. Sur ce banc, on avait discuté avec untel ; ici, on avait pris un café avec un autre. Nous sommes entourés de fantômes, tout le temps. Et c’est une présence délicieuse.

Ça peut être jolie, une sorcière ?

Bien sûr ! Tout serait tellement plus simple si les sorcières étaient toujours laides. La laideur, le balais, tout ça c’est un peu pour le folklore, c’est pour tromper le monde.

Un loup-garou peut-il mener une vie sociale ordinaire ?

Oui. Mais à la tombée de la nuit, on se transforme. C’est d’ailleurs pour cela que les paysans ont la sagesse de rentrer chez eux quand le soir arrive. Le soir, les barrières tombent. On dit des choses que l’on ne dirait pas dans la journée, on parle avec des inconnus, on se sent plus animal, moins civilisés. Nous sommes tous un peu des loupgarous…

Thomas Fersen sera en concert au Vinci, jeudi 29 mars, à 20 h 30. 36 €.

Résa. 02 47 70 70 70

SON ALBUM : Je suis au paradis

 

Dans le salon de Thomas Fersen

Les bruits du net #29

Au menu du jour : c’était mieux avant ou pas….

Au menu du jour : c’était mieux avant ou pas….

 

L’année 2011 vient de s’achever : l’heure du bilan a sonné.

Côté musique. Le site NME a fait une sélection des meilleures photos musique de l’année 2011. Une très belle rétrospective musicale et visuelle. C’est juste ici. Et ici, les 10 meilleures chansons pop selon ce même site, enfin retrouvez ici, les 50 meilleurs albums.

 

Côté vidéo. YouTube a établi un classement des vidéos les plus regardées en France. Côté musique, c’est Colonel Reyel qui arrive en tête (c’est qui celui-là?) alors que dans le classement de toutes les vidéos exceptées les clips musicaux c’est Max Boublil qui arrivent en tête avec la chanson J’aime les Moches…  Il y a également le classement des pubs les plus visionnées sur Youtube, ici. Et enfin, le classement des vidéos les plus vues sur YouTube dans le monde en vidéo juste en-dessous.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=SmnkYyHQqNs[/youtube]

 

Côté ciné. C’est allociné qui nous donne son classemernt des dix meilleurs films de l’année 2011. En tête, Black Swan, Drive (la critique du film de tmv est ici) et Une séparation. La suite par ici. Le top 10 de actu-film est totalement différent, comme ça il y en aura pour tout le monde, ici.

 

En bonus : Voici quelques looks parmi les pires de 2011, croisés dans la rue. Un extrait juste en dessous. La suite, ici.

 

Les bruits du net #10

Au menu du jour : du fashion décalé à la mode casquette à l’envers, de la percussion (oui, beaucoup de percussion) et de la musique vintage.

Au menu du jour : du fashion décalé à la mode casquette à l’envers, de la percussion (oui, beaucoup de percussion) et de la musique vintage.

Ouaich. Une petite découverte comme ça au hasard de nos pérégrinations web : un superbe blog mode.  Oui, c’est d’origine, il n’y a pas de tuning. Contrairement à ce magnifique documentaire de Strip tease.

 

Aux percus. Non, ici pas de Hélène et les garçons où les musiciens ne font que poser et ne jouent jamais dans leur super local de repet’. Non, là on est sur du pro, du dur, du classe.

Les percussionistes de l’Opéra de Paris, ce ne sont pas seulement ceux qui frappent une fois toutes les deux minutes au fond de la salle. Non, ils font ça aussi :

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=x_kn9fS7T0I[/youtube

 

Et puis, en 2010, les Sound of noise ont décidé de faire un film. Leur intro donne ça :

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=Qct3nBWlNTA[/youtube]

 

Retro. Qui dit vintage dit pub Levi’s et donc M. Oizo :

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=Kv6Ewqx3PMs[/youtube]

 

Bonus. Allez, cadeau, un peu de WTF japonais

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=g_1WvxYBGTk[/youtube]

Florent Marchet, pop interview

Florent Marchet, chanteur pop de la nouvelle scène française, vient de sortir un nouvel album dans lequel il revisite des chants de Noël. L’occasion pour nous de le rencontrer.

Le chanteur discret de la nouvelle scène française, Florent Marchet, vient de sortir un nouvel album. Dans Noël’s Songs, il revisite une quinzaine de chants de Noël. Rencontre.

Florent Marchet (Photo dr)
Ça sert à quoi d’écrire des chansons ?

Moi, je recherche dans l’écriture exactement ce que je recherche dans la lecture ou dans l’art en général : cela me donne un éclairage sur le monde et cela me permet de me sentir moins seul. Quand un livre nous bouleverse, on a parfois l’impression qu’on aurait pu l’écrire (même si on en est totalement incapable), parce qu’il nous ressemble. On a l’impression d’être compris et cela nous fait du bien. Quand je termine une chanson, j’ai vraiment le sentiment d’avoir compris quelque chose de supplémentaire sur moi-même.

Avec le temps, les concerts et les albums qui s’enchaînent, votre rapport à l’écriture a-t-il changé ?

Je vais plus à l’essentiel et je suis plus dur avec moi-même. Je n’essaie pas de faire : je fais directement. Plus on cultive ce qui fait que l’on est différent de l’autre, plus on a de chances de toucher juste.

Si vous n’aviez pas été chanteur qu’auriez-vous pu faire ?

C’est une chose à laquelle il m’arrive de penser… Moi, je voulais être dans la création et je me rends compte aujourd’hui que dans presque chaque métier on peut avoir un esprit créatif. La cuisine, par exemple, c’est un art.

Vous auriez pu être cuisinier ?

J’ai failli, à un moment donné, ça me plaisait beaucoup. Mais j’avais envie de faire une cuisine créative et de pouvoir inventer et pour ça, il faut avoir un très grand niveau. Je n’avais pas trop envie d’être cuisinier pour reproduire des recettes… J’aurais pu être décorateur, aussi.

Un extrait de Noël’s Songs, le nouvel album de Florent Marchet : Ah quand reviendra-t-il ce temps?

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=Lt1LRlbAEIc[/youtube]

Dans le salon de Florent Marchet