Funktrauma : portrait funky

Le duo adepte du « fait maison » offre une musique funk jubilatoire. Portrait.

(Photo Cédric Neige)
(Photo Cédric Neige)

Café et sirop de citron – fraise déjà bien entamés : les deux membres de Funktrauma profitent des quelques rayons de soleil qui percent sur la place Plum’. Sur la table, devant Stephen est posé un petit sachet de graines de carottes. Marco explique avec un petit sourire : « Je viens de lui offrir. J’ai acheté un petit terrain pour cultiver mes légumes près de Tours. C’est un moyen détourné pour le convaincre de venir m’aider. »
Les deux acolytes rigolent. Bonne humeur. Complices de musique, ils ont créé Funktrauma en 2010 lors d’un voyage initiatique à Berlin. Un synthé et une petite batterie pour seuls bagages, pendant deux semaines, ils ont écumé les parcs, les fêtes sur les toits, les soirées improvisées. « On n’avait rien préparé, on s’est laissé porter. Vus les retours positifs, on a décidé de se lancer. »

Besoin de surprises, d’inattendu, d’aventures, Funktrauma bouge les lignes de la musique live. Ils ne sont jamais là où on les attend. « On a construit il y a déjà quelque temps, une petite scène mobile sur laquelle nous jouons tous les deux. C’est le public qui nous déplace. La première fois, on a essayé place Plum’, sans autorisation. Une petite foule s’est formée autour de nous. Une voiture de police nous suivait, sans pouvoir intervenir. Au détour de la rue du Commerce, on a tout démonté, rangé dans le local d’un ami. La foule s’est dispersée, nous avec. Les policiers étaient hallucinés. »
Funktrauma peut jouer partout, tente tout. Ils improvisent en live avec une compagnie de théâtre, font un concert les pieds dans la Loire, expérimentent une fanfare de rue électronique, jouent sur les grosses scènes régionales. Insaisissables. Entre professionnalisme et esprit bon enfant, les deux compères s’occupent avec sérieux de leur communication mais restent simples, naturels. Ils ont bien une ligne directrice, c’est cette musique funk ravageuse. Des chansons qui virent parfois vers de la bonne grosse dance 1990’s débridée ou de l’électro-rock jouissif façon Mirways. Leur musique oscille entre la complexité jazzy et la simple envie de faire danser.
En quatre ans, ils font partie des groupes qui comptent sur la scène régionale, une référence du dancefloor, à la force de leurs performances de rue, de leur sincérité.
Benoît Renaudin

ÉVÉNEMENT
LA SOIRÉE
Funktrauma organise avec d’autres groupes tourangeaux une « release party » pour fêter la sortie de leurs disques respectifs. Une bonne occasion de faire la fête dans un lieu emblématique (et qui va bientôt fermer) le Projet 244. Les bénéfices de la soirée iront directement aux groupes et leur permettra d’organiser une autre soirée, mais cette fois à Paris, histoire que leur musique soit entendue dans la capitale. Le samedi 19 avril, à partir de 19 h, au 244 rue Auguste-Chevalier (bus 5 : arrêt chevalier. Tram : Suzanne Valandon). Tarif : 5 €. Il y aura à boire et à manger sur place.

LES AUTRES GROUPES
CULTURE_BV_BOYSBOYS IN LILIES
On avait déjà parlé de ce super groupe dans tmv pour vous dire à quel point on appréciait leur pop rêveuse et leurs mélodies toutes douces. Plus d’infos sur facebook.com/BoysInLilies

CAÏMAN PHILIPPINE Déjà, ils ont un nom de groupe qui déchire. En plus, ils font de la super musique, entre funk endiablé et pop puissante, vous allez nous en dire des nouvelles ! Les écouter sur soundcloud.com/caimanphilippines

ET SINON…
Il y aura plein de surprises sympas dans la soirée, grâce à la touche du collectif Magazine qui s’est occupé de la scénographie de la soirée. Et puis, vous pourrez admirer les oeuvres de Renar qui fera pour l’occasion une petite expo et écouter le dj set de Milan Tel et Florken.