Top 10 : les grands noms tourangeaux de la BD

Ils bullent, ils bullent… Retour sur dix dessinateurs de bande dessinée, des bédéistes bien de chez nous, tout droit issus de Touraine.

TITWANE

Pierre-Antoine Thierry (Titwane pour les bédéphiles) officie dans le genre de plus en plus prisé du reportage dessiné. Et il y excelle ! De la brigade des mineurs au porte-avion Charles de Gaulle en passant par l’Elysée, il croque avec acuité le monde qui nous entoure.

Loisel, posé près d’Amboise

Wow ! Le saviez-vous ? Bon, ça fait un moment déjà que Régis Loisel a élu demeure du côté d’Amboise (2019 exactement), mais on avoue qu’on ne s’en remet toujours pas. Le monsieur est tout de même un des très grands dessinateurs de la BD hexagonale : Peter Pan, La Quête de l’Oiseau du Temps, Magasin Général… Et il reste prolifique, puisqu’il vient de sortir le tome 3 de Un putain de Salopard : Guajeraï (dessins de Loisel et scénario de Pont, éditions Rue de Sèvres).

Turalo alias Eric Dérian

Compère de Larbier sur les albums Blagues belges, il est tout autant dessinateur que scénariste-auteur. Il est même prof, puisqu’il a dirigé un temps l’académie de BD Brassart-Delcourt. Il a encore changé de casquette en devenant responsable d’édition chez Phileas, tout en restant les pieds en Touraine.

Larbier, le papa des Petits Mythos

Vous (ou vos enfants), vous adorez redécouvrir la mythologie gréco-romaine avec les albums des Petits Mythos ? Eh bien leur papa est tourangeau ! Philippe Larbier a plus d’un album à son actif, et plus d’un style sous son crayon. Dessin de presse, Journal de Mickey, et en albums BD la série Ninja (scénarii et dessins) ou Le chevalier de Maison-Blanche (pour le scénario) … Et donc, ces Petits Mythos nés en 2015 dans le cerveau de Cazenove et sous le crayon de Larbier, qu’on ne se lasse pas de feuilleter.

Relom

Passer par Fluide Glacial, ça vous marque un CV et une identité. Depuis, le Tourangeau Relom a ajouté à son talent pour le dessin une belle expérience de scénariste, avec notamment Les veuves électriques dont il signe le scénario alors que Damien Geffroy est au dessin. Et vous savez quoi ? Le 2e tome est sorti l’été dernier !

Crip : sur les pointes

Pointes de stylo ? Ou pointes de danse classique ? Les deux mon capitaine, puisque Crip est le dessinateur de la série d’albums Studio Danse, aux éditions Bamboo. Une aventure qui dure : déjà 13 albums pour les petites héroïnes imaginées par le duo de scénaristes BeKa et ce dessinateur de chez nous.

Antoine Aubin derrière Blake et Mortimer

Reprendre les célèbres Blake & Mortimer ? Pas simple, mais Antoine Aubin relève le défi de se mettre au dessin pour faire vivre les scénarii de Jean Van Hamme depuis La porte d’Orphée. Et pour le tome 29 qui sort ce 25 novembre, c’est Jean-Luc Fromental qui est au scénario, et notre Tourangeau au dessin pour Huit heures à Berlin.

Terreur graphique

Pourquoi ce nom alors qu’il est loin de faire peur ? Installé à deux pas de l’Atelier Pop à Tours, Terreur Graphique a le trait piquant et l’humour noir (à moins que ce ne soit l’inverse ?). Ce qui lui fait peur en ce moment dans les pages de Libé, c’est l’avenir de la planète, le climat, toussa toussa. D’ailleurs on le retrouve dans l’équipe qui a concocté Maroni, album collectif autour du fleuve Maroni, paru cette année aux éditions Futuropolis.

Mayeul Vigouroux

Dans La Manticore, Mayeul Vigouroux nous conte l’histoire d’un roi qui décide de faire passer sa petite fille qui vient de naître pour un garçon, afin de lui éviter le courroux de son épouse misogyne. Une histoire de quête d’identité qui résonne sans nul doute avec le parcours de l’illustratrice.

Simon Hureau

Il n’est pas à Tours mais dans les environs, à la campagne… Et on comprend pourquoi en lisant L’Oasis, publié en 2020 chez Dargaud : il nous y raconte l’aventure de son jardin, pour un grand bain de nature ! Changement de décor avec le plus récent Sermilik, là où naissent les glaces, direction la banquise !

Maud Martinez / Photo ouverture : FreePik

Tours c’est Fou !!!

Des Gorilles chez le Bijoutier, Des Fourchettes Soniques au bord du Cher et de la Guinguette en bord de Loire et ça c’est la chronique de Doc Pilot !

brahim 2 pour tmv
Je vous conseille la lecture du programme du Temps Machine même si vous n’allez pas au TM ; la plupart du truc est écrit par Rubin Steiner et ça parle de groupes que tu peux ne pas connaître donc à découvrir, à la manière des premiers Inrockuptibles fin  80’s ou de Nova Mag fin 90’s, et puis y’a la BD de Terreur Graphique, juste, drôle et esthétique ; j’en connais qui lisent le programme des Studios sans jamais y aller, et bien c’est pareil : rien qu’à le lire tu sembles avoir été au Temps Machine… C’est trop !!
AZ baptise son festival Les Fourchettes Soniques, avec un nom qui sent le rockab’ ou la devo attitude pour du reggae (en partenariat avec La Smalla) et du celtic ! Déjà d’entrée, ça file l’envie, on se dit que c’est le retour de la fête des fous, le moyen-âge est à nos portes. Bientôt les vikings attaqueront la place du Monstre et les Normands pousseront leurs navires sur le Cher et la Loire, et puis après une finale de coupe de France breton/bretonne comment résister à l’envie d’une soirée celtique. On le sait déjà, on va pleurer à la première note de cornemuse, au premier grattement de caisse claire, tant le beau pays nous manque, cette terre où tout finit, où tout commence, oh samedi nous serons tous bretons et la veille nous serons tous Jamaïquains. Nous sommes dans la découverte après l’ignorance, nous sommes dans l’envie de communier dans les racines, de nous dire que finalement rien n’y fait, le progrès, la Bourse, la politique, seules restent les racines, celles de Dan ar Braz comme celles de Peter Tosh, avec le blues les seules à pouvoir te bousculer l’orgueil, à te faire retrouver l’humain en toi… Oui vendredi au Grand Hall, ce fut bon, d’abord avec Naâman le jeune dans le style mais pas le moins talentueux, puis Brahim le tourangeau de l’étape : je l’ai vu démarrer avec Wadada Sound System et ça me réjouit de voir son aventure continuer : l’artiste au delà du style, porte une identité et des textes qui le rendent unique, à l’instar de Taïro et de cet amour du public rendu au centuple ; le maître Alpha Blondy fait figure de père fondateur mais son propos est d’une tragique actualité, humaniste, politique, pragmatique, et je pense à Fela pour le fond et à Burning Spear pour la forme ; sa reprise du Floyd est belle à pleurer : nous sommes heureux que tu sois là et nous t’en remercions… Je finis la soirée en rematant 48 hours party people, d’autres racines, celles de Manchester, celles d’autres fêtes, celles des pilules en lHacienda et Factory. En début d’ap’ un saut rue de Chateauneuf au bas de la Tour de l’Horloge, la bijouterie de Emmanuel Lecerf accueille dans sa vitrines les gorilles de Catherine Lancelot ; et oui la jolie rennaise fait une fixation sur l’animal et c’est réussi, y’en a même un avec un collier, du style si tu mapproches pour le piquer, je te brise en deux… Le propos à ne pas tenir en la Boite Noire aux rhinos de Michel Audiard épaulés par un Ours blanc absolument craquant ; le bestiaire en voie de disparition fixé dans la résine cohabite avec les tableaux de Nep l’inclassable, et c’est évident, tel un fil conducteur entre deux générations…
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J’ai mis Led Zepp à fond dans la voiture pour filer à la soirée celtique (gasp !!), dites ma chère, un chien noir qui traverse devant vous, ça porte la chance ou la poisse ?  Y’en a qui passe le week-end là bas car à coté des concerts payants y’a plein de trucs gratos, du style FunkTrauma, Tomas Bailey, Volo, Sapiens Sapiens, de la bonne came pour que dalle… Les danseurs et musiciens d’Irish Celtic c’est la claque, techniquement parfait, ce qui n’est pas vraiment le cas de Tri Yann, un peu caricatural et sans surprise, mais indoor on se la joue rencontre interceltique et on adhère car bien sûr on voudrait être à Lorient alors on chante… Dehors dans le village gourmand des Fourchettes Soniques on danse, on boit… et on pisse comme on pleure sur nos terres infidèles…. La première édition du festival est une réussite ; on y retourne le dimanche en l’ap’ pour un concert furieux de Big Yaz Explosion, le truc de fou du moment tant il regroupe de musiciens d’exception au service de racines bonnifiées par le temps… Le spleen n’est plus de mise : le soleil arrive, la Guinguette de Tours sur Loire ouvre ses portes et enterre cette collection Hiver/Printemps 2014 clôturé par l’assassinat de Camille.