Activités périscolaires : le malaise des animateurs

Les animateurs des Temps d’activités périscolaires (TAP) ont lancé une pétition dans toutes les écoles élémentaires de Tours. Elle est présentée aux élus cette semaine. Angélique Ouvrard, membre de la Coordination des animateurs, explique leur démarche.

À Tours, 80 % des éléves sont inscrits aux TAP. (Photo CC Alain Bachellier)
À Tours, 80 % des éléves sont inscrits aux TAP. (Photo CC Alain Bachellier)


Pourquoi faire signer cette pétition aux parents ?

Nous pensons que les dysfonctionnements actuels pèsent d’abord sur les enfants, les parents sont les premiers concernés et nous sommes très inquiets pour la sécurité des enfants. Par exemple, les animateurs n’ont pas les fiches sanitaires des enfants et donc aucun moyen de savoir si un enfant est asthmatique, épileptique ou souffre d’allergies, nous n’avons pas non plus de pharmacie pour soigner les égratignures.

Quelles sont vos autres revendications ?
Nous demandons un meilleur taux d’encadrement et des formations. À Molière, une animatrice s’est retrouvée seule avec 70 enfants. Certains animateurs ont une compétence technique (musique, sport, théâtre) mais n’ont jamais encadré des petits et ça ne s’improvise pas. À l’école Kléber, j’ai 16 à 17 enfants dans mon groupe. C’est trop pour réaliser les activités, surtout avec les restrictions imposées sur l’utilisation des locaux. À Paul-Louis Courrier, un animateur a fait son activité dans le couloir des toilettes.

La municipalité a souhaité limiter l’accès aux salles de classe pour ne pas surcharger le personnel qui s’occupe de l’entretien…
Nous comprenons les inquiétudes du personnel communal et celles des enseignants qui souhaitent que les TAP soient bien distincts du temps d’apprentissage. Malheureusement, les locaux de certaines écoles sont trop exigus et il n’y a pas d’autres solutions que d’utiliser les salles de classe. Nous pratiquons certaines activités dans la cour, sous les préaux… Ce ne sera pas tenable cet hiver. Il y a un moment où il faut penser à l’intérêt des enfants, ils sont prioritaires.

Rentrée scolaire : l'étape des TAP

Les nouveaux rythmes scolaires concernent plus de 9 000 écoliers tourangeaux, cette année… Mise au point sur les Temps d’activité périscolaire (TAP).

Les rythmes scolaires concernent 9 200 écoliers tourangeaux.
Les rythmes scolaires concernent 9 200 écoliers tourangeaux.

La nouvelle organisation de la semaine de cinq jours est arrivée dans les 59 écoles primaires de Tours, le 2 septembre. Les Temps d’activité périscolaires (TAP) sont répartis sur deux après-midi par semaine : le lundi et le jeudi ou le mardi et le vendredi, en alternance selon les écoles. L’enseignement se termine à 15 h puis des intervenants socio-éducatifs animeront des ateliers jusqu’à 16 h 30. Pour limiter l’utilisation des salles de classe, les activités se dérouleront dans des salles de motricité, des gymnases, voire les bibliothèques municipales.

Barbara Darnet-Malaquin, l’adjointe de Tours en charge de l’éducation, assure que les horaires ont été réfléchis. « Trois heures d’activités exigeaient une logistique trop coûteuse, c’était ingérable à Tours. Un TAP à partir de 15 h 45 respecterait la sieste des plus jeunes mais les animateurs n’auraient pas le temps de réaliser les activités. » Elle précise que septembre sera une période d’ajustement : « Nous ferons un point avec les directeurs d’établissements, le personnel municipal, les référents TAP et les parents en novembre, à la fin de la première période. »
Lundi matin, veille de la rentrée, les activités proposées n’étaient pas encore affichées dans certaines écoles. Sport, dessin ou musique, pour les familles, ce rythme reste inadapté aux enfants. « On est obligé d’interrompre la sieste des petits », explique Stéphanie de la Coordination des parents. Pour le Syndicat des professeurs des écoles, il était essentiel de raccourcir la pause méridienne : « Deux heures, c’est trop long. Les enfants s’énervent, il y a beaucoup d’incidents. » Surtout, ces questions autour des TAP renvoient l’enseignement au deuxième plan, alors que « c’est le coeur de l’école. »