Serge Babary : "La caméra est un outil périphérique"

Serge Babary, nouveau maire de Tours, préconise d’augmenter le nombre de caméras de surveillance dans la ville.

DOSSIER BABARYAvant votre élection et pendant la campagne, vous avez dit vouloir doubler le nombre de caméras. Est-ce toujours d’actualité ?
La situation est la suivante : il y a soixante-cinq caméras officielles dans la ville de Tours. Sur ce chiffre, il y en a quarante qui surveillent les bâtiments municipaux. Et vingt-cinq sont positionnées dans des coins sensibles. Mais c’est insuffisant. J’en préconise une vingtaine de plus, ce qui porterait à 80-90. Une grande partie est utilisée pour la surveillance. La caméra est un outil, mais la politique de sécurité, ce n’est pas que ça, c’est plus vaste. Il y a aussi la prévention auprès des familles, des plus jeunes, la dissuasion, la police municipale… La caméra de surveillance est un outil marginal, périphérique. S’il n’y a personne derrière les écrans, ça ne sert à rien. Mon souhait est de renforcer, moderniser le suivi, la lecture des images. Il faut plus de réactivité pour la police et une réelle mission du personnel.

Pouvez-vous entendre les gens qui pensent en terme de liberté individuelle, de vie privée ou qui sont gênés d’être filmés ?
On peut raconter ce que l’on veut, mais n’oublions pas qu’il y a une durée de stockage, une restriction à l’accès des images, un floutage de visages, etc. De nos jours, on peut tracer tout le monde ! On peut savoir où vous êtes si vous payez par carte au péage… En ville, il y a aussi des caméras privées, aux distributeurs, bijouteries, soumises aux mêmes réglementations. C’est très strict.

Comme la présence de caméras est indiquée, ne déplace-t-on pas les problèmes ?
Je n’ai pas envie de les déplacer. 85 % de la délinquance se trouvent dans le vieux Tours, rue Colbert et dans le quartier de la gare. Il faut alléger la charge de délinquance là-bas. Quand on surveille, ça trouble juste les gens qui font des choses illégales. On les pourchassera. Je veux amener la tranquillité à la population.

Londres, la pionnière de la vidéosurveillance, a été critiquée, car les résultats n’étaient pas là. Vous n’avez pas peur de subir le même résultat à Tours ?
Non. Je souhaite un résultat positif. Tours est une ville moyenne. Une vingtaine de caméras en plus ne vont pas changer la taille de la ville, je ne me compare pas à Londres. Il faut plutôt se comparer à Orléans et leur centaine de caméras. C’est réussi, pour eux, en matière de contrôle de surveillance.

La Ligue des droits de l’homme nous a dit que c’était beaucoup d’argent pour peu d’efficacité. Que répondriez-vous ?
Je les connais très bien. Je suis preneur de toutes les solutions pour réduire la délinquance. Je ne veux pas fouler du pied les libertés publiques. Je veux juste que Tours vive tranquille.

2 réflexions sur « Serge Babary : "La caméra est un outil périphérique" »

  1. « Je n’ai pas envie de (…) déplacer [les problèmes] »
    « Il faut alléger la charge de délinquance [dans le vieux Tours, la gare, la rue Colbert] »
    « Je souhaite un résultat positif. »
    Malheureusement pour Mr Babary, il ne suffit pas d’avoir envie de…, de ne pas souhaiter que… Ça, c’est le discours typique de quelqu’un qui pisse plus haut que son écharpe tricolore.
    Il reconnait aussi, sans avoir l’air de s’en rendre compte, que « La caméra de surveillance est un outil marginal », et que leur présence « allégerait » la délinquance ici, mais finalement, pour la reporter là…
    Faux problèmes, fausses solutions…
    ENfin, l’éternel faux argument « Quand on surveille, ça trouble juste les gens qui font des choses illégales », autrement dit, si on a rien à se reprocher, on a rien à craindre :
    Bah moi par exemple, j’ai à me reprocher de coller des autocollants critiquant telle ou telle chose, de jouer au foot en dehors des terrains officiels, de me retrouver à pisser contre un mur là où il n’y a pas de toilettes, d’être parfois un peu saoul sur la voie publique, de manifester avec d’autres personnes et sans autorisation de la préfecture, de rouler en vélo en dehors de pistes cyclables… Suis-je pour autant un délinquant ? Pour certains, il sera clair que oui, puisque pour manifester, il faut une autorisation, les pistes cyclables c’est pas fait pour les chiens, y’a des toilettes publiques, etc…
    À mon avis ces gens là ont toujours eu ce qu’ils voulaient, quand ils le voulaient, parcequ’ils en avaient les moyens, matériels, légaux ou financiers. Ils n’y connaissent rien à l’exclusion, quelqu’en soit sa forme, mais pour se planquer derrière des lois liberticides, là y’a du monde. Pour les autres, un fichage ADN et circulez y’a rien à voir.
    Social-démocratie de merde, ne touche pas à mes idéaux !

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