Pole dance : Tiens bon la barre !

#EPJTMV. Passionnée de danse, Marie Dunot est passée outre son handicap pour devenir a pionnière de la pole dance tourangelle.

Pole dance
Marie Dunot, pole danseuse. (Photo Romane Boudier)

Exit les pointes, tutu et barre horizontale. Place aux talons hauts, petit short et barre verticale. Avant d’être professeure à l’association Para Pole Dance de Tours, Marie Dunot, 38 ans, était danseuse classique. Jusqu’à ce qu’une maladie oculaire mette fin à son rêve de ballerine. À 31 ans, elle se découvre une nouvelle vocation. Marie a le déclic lorsqu’elle tombe sur une vidéo de pole dance sur Youtube : « J’ai découvert une discipline à la fois artistique et très sportive. C’est ce qui m’a attiré. »

Fraîchement célibataire, Marie prend son premier cours à Paris le 14 février 2007, jour de la Saint-Valentin. « Un hasard du calendrier », aime raconter la petite brune. Très vite, elle achète une barre métallique sur eBay pour pouvoir s’entraîner chez elle. En 2008, celle qui se définit comme « quasi autodidacte » termine sixième au championnat de France et dixième au championnat d’Europe. Des compétitions où elle est la seule handicapée parmi les valides. Elle décide alors de créer son association tourangelle, avec sa mère. D’abord destinée aux personnes handicapées, elle s’ouvre ensuite aux femmes, hommes et enfants valides.

Outre le fait d’être malvoyante, la pole danseuse souffre d’une insuffisance rénale. Mais Marie est une battante. À peine sortie d’un week-end à l’hôpital, elle assure son cours, multipliant les blagues et enchaînant les figures : human flag, butterfly, gemini… Celle qui semble lui correspondre le mieux est encore le Superman, tant l’image de super héros lui colle à la peau. « Mon médecin considère que ce n’est pas la meilleure activité vu ma santé, mais je ne suis pas prête d’arrêter », confesse-t-elle, la tête en bas. Marie est pleine d’entrain et de dynamisme. Ce ne sont pas ses élèves qui diront le contraire : « Elle est speed, parfois trop, affirme Lisa. C’est une excellente prof, mais il faut pouvoir la suivre. »
Parallèlement à ses cours de pole dance, Marie donne des cours privés de strip-tease à celles qui souhaitent se sentir bien dans leur corps et/ou faire plaisir à leur petit ami. « Une idée originale de cadeau », suggère la professeure, surtout à l’approche des fêtes. Alors si vous êtes sage, la mère Noël enlèvera peut-être le bas…


EN BREF

ÇA DÉMÉNAGE !
Installée au Projet 244 depuis plusieurs années, l’association Para Pole Dance va faire peau neuve dans des locaux situés rue Febvotte, dans quelques semaines. Le hangar du Projet 244, ancienne usine de fabrique de poutrelles métalliques, qui abritait un collectif d’artistes de rue depuis 1999, va disparaître. Les nombreux tags qui ornent ses murs aussi. Plus d’informations sur parapoledance.fr ou au 07 77 49 22 40.

L’ÉVÉNEMENT
Organisé par l’association Para Pole Dance, le premier championnat de pole dance en région Centre aura lieu le 11 janvier 2015, à la salle Ockeghem. On court y admirer danseurs et danseuses, amateurs et professionnels des environs. De 14 h à 20 h. Tarifs : 5 euros, gratuit pour les moins de 12 ans. Salle Ockeghem, 15 place de Châteauneuf, Tours.

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BONUS : On a testé pour vous la pole dance !!
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photo pole dance

Funktrauma : portrait funky

Le duo adepte du « fait maison » offre une musique funk jubilatoire. Portrait.

(Photo Cédric Neige)
(Photo Cédric Neige)

Café et sirop de citron – fraise déjà bien entamés : les deux membres de Funktrauma profitent des quelques rayons de soleil qui percent sur la place Plum’. Sur la table, devant Stephen est posé un petit sachet de graines de carottes. Marco explique avec un petit sourire : « Je viens de lui offrir. J’ai acheté un petit terrain pour cultiver mes légumes près de Tours. C’est un moyen détourné pour le convaincre de venir m’aider. »
Les deux acolytes rigolent. Bonne humeur. Complices de musique, ils ont créé Funktrauma en 2010 lors d’un voyage initiatique à Berlin. Un synthé et une petite batterie pour seuls bagages, pendant deux semaines, ils ont écumé les parcs, les fêtes sur les toits, les soirées improvisées. « On n’avait rien préparé, on s’est laissé porter. Vus les retours positifs, on a décidé de se lancer. »

Besoin de surprises, d’inattendu, d’aventures, Funktrauma bouge les lignes de la musique live. Ils ne sont jamais là où on les attend. « On a construit il y a déjà quelque temps, une petite scène mobile sur laquelle nous jouons tous les deux. C’est le public qui nous déplace. La première fois, on a essayé place Plum’, sans autorisation. Une petite foule s’est formée autour de nous. Une voiture de police nous suivait, sans pouvoir intervenir. Au détour de la rue du Commerce, on a tout démonté, rangé dans le local d’un ami. La foule s’est dispersée, nous avec. Les policiers étaient hallucinés. »
Funktrauma peut jouer partout, tente tout. Ils improvisent en live avec une compagnie de théâtre, font un concert les pieds dans la Loire, expérimentent une fanfare de rue électronique, jouent sur les grosses scènes régionales. Insaisissables. Entre professionnalisme et esprit bon enfant, les deux compères s’occupent avec sérieux de leur communication mais restent simples, naturels. Ils ont bien une ligne directrice, c’est cette musique funk ravageuse. Des chansons qui virent parfois vers de la bonne grosse dance 1990’s débridée ou de l’électro-rock jouissif façon Mirways. Leur musique oscille entre la complexité jazzy et la simple envie de faire danser.
En quatre ans, ils font partie des groupes qui comptent sur la scène régionale, une référence du dancefloor, à la force de leurs performances de rue, de leur sincérité.
Benoît Renaudin

ÉVÉNEMENT
LA SOIRÉE
Funktrauma organise avec d’autres groupes tourangeaux une « release party » pour fêter la sortie de leurs disques respectifs. Une bonne occasion de faire la fête dans un lieu emblématique (et qui va bientôt fermer) le Projet 244. Les bénéfices de la soirée iront directement aux groupes et leur permettra d’organiser une autre soirée, mais cette fois à Paris, histoire que leur musique soit entendue dans la capitale. Le samedi 19 avril, à partir de 19 h, au 244 rue Auguste-Chevalier (bus 5 : arrêt chevalier. Tram : Suzanne Valandon). Tarif : 5 €. Il y aura à boire et à manger sur place.

LES AUTRES GROUPES
CULTURE_BV_BOYSBOYS IN LILIES
On avait déjà parlé de ce super groupe dans tmv pour vous dire à quel point on appréciait leur pop rêveuse et leurs mélodies toutes douces. Plus d’infos sur facebook.com/BoysInLilies

CAÏMAN PHILIPPINE Déjà, ils ont un nom de groupe qui déchire. En plus, ils font de la super musique, entre funk endiablé et pop puissante, vous allez nous en dire des nouvelles ! Les écouter sur soundcloud.com/caimanphilippines

ET SINON…
Il y aura plein de surprises sympas dans la soirée, grâce à la touche du collectif Magazine qui s’est occupé de la scénographie de la soirée. Et puis, vous pourrez admirer les oeuvres de Renar qui fera pour l’occasion une petite expo et écouter le dj set de Milan Tel et Florken.