Plongée dans la nuit étudiante : des visages et des vies

#EPJTMV La nuit, les étudiants s’activent. Si certains filent côté Plumereau, d’autres sont occupés par bien d’autres activités nocturnes. Que ce soit pour travailler, étudier, militer ou explorer. Portraits de jeunes Tourangelles et Tourangeaux.

20 H 45

Mélanie, agent de soins en maison de retraite

 

La course commence pour Mélanie Violet à la Villa Eléonore. Jusqu’à 7 h 45, cette étudiante de 20 ans en soins infirmiers va enchaîner les visites de chambres et répondre aux appels des patients de cet Ehpad situé à Montlouis-sur-Loire. « C’est intense physiquement », explique-t-elle.

Deux à quatre nuits par semaine, Mélanie est agent de soins en maison de retraite, en plus de ses études à l’Institut de formation des professions de santé de Tours. À la fin de son service, il lui arrive même de se rendre directement en cours.

Mélanie a grandi entourée d’infirmières et d’aides-soignantes. Elle quitte sa Sarthe natale une fois son baccalauréat en poche pour venir étudier à Tours. L’été et certains week-ends, elle y retourne pour enfiler son équipement de sapeur-pompier volontaire : « J’ai toujours besoin d’aller aider les autres. Les études médicales m’ont toujours attiré : pouvoir soigner les autres, c’est gratifiant. »

Manque de chance, elle tombe malade au moment des examens à la fin de sa première année d’études et doit redoubler. Même si elle n’a que quelques matières à repasser, l’emploi du temps de Mélanie change souvent, elle préfère ainsi rejoindre l’équipe de nuit de l’Ehpad de Montlouis. Les conditions de travail sont délicates et la rémunération n’est pas toujours au rendez-vous. « Dans un Ehpad privé, nous sommes moins bien payés que dans les structures publiques. »

Lors de leurs gardes, elles ne sont que trois aides-soignantes pour 123 résidents. Elles sont appelées environ deux fois toutes les dix minutes. Il est déjà arrivé à Mélanie de se confronter à des situations délicates. Lors d’une visite, une résidente était tombée de son lit et a finalement fini la nuit aux urgences. À l’avenir, elle aimerait rejoindre l‘équipe de soignants du Samu.

22 h 00

Achille, passion twitch

Achille Martin lance Sea of Thieves, un jeu d’action-aventure dans un univers peuplé de pirates. Après ses journées à la Faculté de musicologie des Tanneurs, il aime pouvoir « s’échapper dans un monde virtuel et immersif ». Lorsqu’il ne joue pas seul, Achille se connecte avec quelques copains sur Discord, un logiciel de chat vocal et lance League of Legends, la référence du jeu d’arène en multijoueurs dit MOBA (multiplayer online battle arena, NDLR).

Il peut enchaîner les parties jusqu’à minuit ou 1 h du matin. Mais jamais plus, il ne faut pas que sa passion empiète sur ses études. « Je ne voudrais surtout pas arriver en retard en cours, parce que j’ai joué trop tard la veille. J’y mets un point d’honneur ! »

L’année dernière, durant quatre mois, Achille s’est essayé au stream. Il diffuse en direct ses parties de jeux-vidéo, sur la plateforme Twitch. « Je trouvais ça marrant de partager mes sessions avec des gens. » Il pensait aussi pouvoir en faire quelque chose de lucratif, pour mettre du beurre dans les épinards. Mais il s’est assez vite rendu compte que cela ne porterait pas ses fruits. « Je dépensais beaucoup d’énergie pour pas grand-chose. Et puis, je n’avais pas un assez bon niveau pour que ce soit intéressant à regarder pour les viewers (spectateurs en direct, NDLR). »

Lorsqu’on lui demande combien de temps il a consacré au jeux vidéos, il nous répond : « Il faudrait multiplier cinq années d’études, par 365 jours et trois quatre heures (rires) ». Cela fait 5 475 heures, soit environ sept mois et demi de jeu cumulés. « J’avoue que parfois je ne suis pas fier du temps que j’y consacre chaque jour. » Il nuance ce sentiment en disant que ces coupures dans un autre monde lui permettent de reconnecter avec des amis, « notamment pendant les confinements, où on se retrouvait régulièrement pour jouer ensemble malgré la distance ».

23 h 00

quentin, nuit de couture

La machine à coudre vrombit dans l’appartement. Quentin Pott, étudiant en troisième année pour son diplôme d’Arts et Métiers de la mode à Tours, apporte les dernières finitions à une des pièces de sa collection. L’étudiant de 22 ans est entré dans cette formation en septembre et a directement intégré la troisième année du cursus grâce à sa marque, Silly Collapse, qu’il a co-créée.

Le concept : une marque de vêtements éco-responsable qui utilise des matériaux recyclés. Passé par une Licence d’Anglais à Nantes, il quitte l’université pour se consacrer à la mode à plein temps. Après s’être réinstallé sur les bancs de l’école, dans un cadre plus pratique que théorique, il développe aujourd’hui sa marque au travers de son activité étudiante.

Ainsi, il consacre à son projet les ateliers de sa journée de cours de 8 heures à 17 heures. Ce qui ne l’empêche pas pour autant de continuer à travailler chez lui, le soir venu. « En général je préfère travailler la nuit, explique Quentin et puis, les impératifs de la marque me prennent du temps que je n’ai pas forcément la journée. » Lorsqu’il rentre de l’université, il se réserve quelque trente petites minutes pour se détendre et manger un petit peu avant de se remettre au travail.

Les nuits de Quentin peuvent être assez courtes : il débute vers 18 heures et finit généralement vers minuit lorsqu’il est fatigué, sinon vers 2 heures ou 3 heures du matin. « Je fais souvent de la couture, c’est un travail assez calme et j’écoute des podcasts ou des livres audio pour accompagner le tout », raconte-t-il. Des nuits bien remplies que le jeune styliste semble quand même apprécier.

C’est une activité créative qui lui plaît et qu’il ne perçoit pas vraiment comme un travail. « J’essaie quand même de grapiller du temps de sommeil quand je peux », reconnaît Quentin. Si les nuits sont chargées, la vie étudiante l’est par conséquent beaucoup moins. Il sortait régulièrement comme beaucoup de ses amis de promo lorsqu’il était en Licence d’anglais, mais les études de mode et sa marque limitent sa vie sociale. Ce qui selon lui, est le cas de beaucoup de ses camarades. Nous le rencontrons une semaine où les nuits ont été particulièrement bien occupées comme souvent, mais cette fois, il s’agissait de la préparation de l’ouverture de son Pop-up store à Paris. Les nuits courtes de Quentin ont fini par payer.

1 h 00

urbex dans la nuit

Lampe au front, tout de noir vêtu, c’est le moment pour Thomas* et ses amis de commencer l’exploration nocturne. Maisons, usines, ou même avions abandonnés, cet étudiant de 22 ans est un habitué de l’urbex. Contraction de « urban » (urbain en français) et d’ « exploration », cette activité consiste à visiter des lieux abandonnés.

Mais n’est pas « urbexeur » qui veut : « Il faut respecter les règles d’or, ne rien casser, ne rien voler et ne rien laisser d’autre derrière soi que la trace de ses pas », explique Thomas. Tout a commencé en 2014. Thomas a alors 15 ans et découvre une maison abandonnée dans la forêt qu’il visite. Dans le même temps, il se passionne pour la photographie et l’histoire des lieux. Désormais en Master, il part à la recherche d’un nouvel endroit environ une fois par mois. Dernier en date en Touraine, un orphelinat. Mais c’est un château qui l’a le plus marqué : « C’est le plus bel urbex que j’ai fait de ma vie, car il y avait tout sur place : les tableaux, un billard, les bijoux de famille. Le lit était fait et la table était mise. »

La plupart du temps, Thomas préfère explorer le jour. Mais les photos de nuit sont plus belles et « les sensations sont différentes. La nuit fait ressortir le poids du passé », raconte-t-il. On peut aussi faire des rencontres insolites : « Une fois, il y avait d’autres urbexeurs qui se sont cachés en nous entendant. C’était une mauvaise idée, car on s’est mutuellement surpris en ouvrant une porte ce qui nous a tous fait crier de peur. »

La nuit, il explore entre 1 heure et 4 heures du matin, au moment où tout le monde dort. L’urbex reste illégal et dangereux. Les lieux laissés à l’abandon sont fragiles et surveillés : un plafond peut tomber, la police arriver. Ainsi, Thomas prend ses précautions pour évaluer les risques : « Je passe entre dix et vingt heures à enquêter sur les lieux avant de me rendre sur place. » Le rêve de Thomas est d’élargir son cercle de visites, d’explorer les ruines de l’ancienne République démocratique allemande (RDA).

*Les prénoms ont été modifiés.

1 h 15

collages féministes

Sur la place Jean-Jaurès à Tours, Violette* a prévu tout le matériel qu’il faut pour cette nuit : pinceaux, colle et lettres imprimées. Étudiante en psychologie au campus des Tanneurs le jour, Violette est aussi une « colleuse » la nuit. Au moins une fois par mois, elle colle des messages féministes dans les rues de Tours.

Cela lui permet de se réapproprier l’espace public : « C’est d’autant plus vrai que nous le faisons la nuit, c’est un moment de la journée où nous les femmes et minorités de genre, avons peur de sortir. C’est très symbolique. »

La jeune femme consacre une part importante de son temps libre au féminisme. Elle lit sur le sujet et s’occupe du compte Instagram Actions féministes Tours où elle poste les photos des collages et graffitis. « J’ai toujours été sensible aux discriminations. C’est à la fac que je suis passée de la théorie à la pratique. » En décembre 2019, elle participe au mouvement social contre la réforme des retraites et rencontre d’autres féministes dans son université. Elles forment alors un des premiers groupes de collages à Tours.

« Pendant les collages, il y a parfois des hommes qui nous insultent, font des réflexions, certains draguent et nous sifflent. » Coller sur des propriétés est illégal alors Violette prend des précautions. Elle rappelle qu’au-delà de l’illégalité, ce sont surtout les idées qui choquent : « Nous avions collé un slogan “révolution féministe” et c’est seulement le dernier mot qui a été enlevé. C’est arrivé deux fois. Cela montre que les gens n’ont aucun problème avec la notion de révolution, mais que c’est le féminisme qui les dérange. »

*Les prénoms ont été modifiés.


Textes : Marion Galard, Zoé Keunebroek, Célio Fioretti, journalistes en formation à l’EPJT
Photos : Charles Bury, journaliste en formation à l’EPJT, sauf photos Quentin et Urbex (Quentin Pott / DR)

Tours : un jardin au nom de l’éléphant Fritz et un inventaire de la biodiversité

Pour défendre la cause du bien-être animal, la Ville va rebaptiser un jardin en l’honneur de l’éléphant – et symbole de Tours – Fritz. Et lancer un inventaire de la biodiversité.

Les faits

La municipalité, emmenée par le maire Emmanuel Denis, souhaite renommer un jardin en hommage à l’éléphant Fritz, pour en faire un lieu-symbole du bien-être animal et contre la maltraitance.
L’endroit en question ? Le jardin Nicolas-Frumeaud, près de la place Saint-Eloi. C’est dans ces environs que le pachyderme était devenu incontrôlable en 1902, lors du passage du cirque Barnum et Bailey. Les autorités l’avaient abattu, avant que sa dépouille finisse empaillée et désormais exposée dans une ancienne écurie des Beaux-arts.

Un inventaire de la biodiversité tourangelle sera également lancé durant deux ans dans les jardins et espaces verts. Il sera accompagné par la Région Centre et réalisé par la Ligue de protection des oiseaux (LPO 37) et la Sepant.

Le contexte

On se souvient, en novembre 2019, qu’à l’initiative du groupe d’opposition mené par Emmanuel Denis, la Ville de Tours avait adopté un vœu d’interdiction des cirques avec animaux sauvages. Soucieuse du bien-être animal, la municipalité souhaite donc un symbole fort, à l’heure des récents débats et polémiques sur la présence d’animaux dans les cirques. Pour cela, prendre un animal emblématique de l’histoire de Tours lui semblait important et tout trouvé.

Les enjeux

Le jardin de l’ex-place Nicolas-Frumeaud sera rebaptisé « L’éléphant Fritz » et non « Fritz l’éléphant ». Cela, pour mettre en avant sa condition animale, s’est justifiée Betsabée Haas, déléguée à la biodiversité et à la nature en Ville.

Quant à l’inventaire de la biodiversité tourangelle, il doit permettre aux Tourangeaux de mieux connaître la richesse de leur patrimoine naturel. À nos confrères de France Bleu Touraine, Betsabée Haas déclarait ainsi : « Le jardin des Prébendes est le jardin urbain qui est le plus riche de variété d’oiseaux en France. On n’y croit pas, mais c’est un patrimoine extraordinaire que les Tourangeaux ne connaissent pas assez. »

A.G.

Athlétisme : Agathe Bougouin, un bond en avant

Agathe Bougouin (A3 Tours) a enfin franchi la ligne des 6 mètres au saut en longueur !

L’athlète de l’A3 Tours affichait un grand sourire, dimanche soir, à l’issue des championnats de France espoirs d’athlétisme indoor disputés à Saint-Brieuc. Non seulement, Agathe Bougouin venait d’ajouter une nouvelle médaille nationale à son palmarès en prenant la troisième place mais, de surcroît, en franchissant pour la première fois les 6 m au saut en longueur, elle venait de signer son entrée dans la cour des grandes.

À 20 ans, la native d’Angers qui a grandi à Saint-Nicolas de Bourgueil, pour vivre aujourd’hui à Nantes où elle est étudiante en sociologie, continue de gravir les échelons dans la hiérarchie nationale. Alors qu’elle se présentait en outsider à l’entame du concours, l’athlète licenciée à Tours, nous a sorti un de ses concours dont elle a le secret.

Un record personnel

Comme aux championnats de France juniors, il y a trois ans, ou déjà en espoirs en 2018, elle a signé sa meilleure perf de la saison en grande compétition. Prenant la tête de l’épreuve au 2e essai (5,98 m) en battant de six centimètres son record personnel, elle faisait encore mieux lors de son avant-dernière tentative avec 6,01 m venant se classer derrière Léonie Cambours (6,16 m) et Angelica Berriot (6,05 m).

Désormais 13e performeuse française de la saison, juste derrière Heather Arneton, grand espoir de la discipline en France, Agathe Bougouin vise les championnats de France élite à la fin du mois à Liévin où l’occasion lui sera donnée de briller encore et de démontrer que l’allongement de sa course d’élan (14 à 16 foulées) pourrait l’emmener encore plus loin.

Thierry Mathiot

Gymnastique rythmique : par la grâce de Maëna Millon

Elle apprend vite, très vite. Rencontre avec Maëna Millon, jeune prodige de la gymnastique rythmique.

La jeune Tourangelle, junior prodige de la gymnastique rythmique, est entrée en 2019 dans le grand bain des épreuves seniors. Autant le dire, à seize ans, elle apprend très vite.

Entraînée au Pôle national de gym rythmique à Orléans, sous la houlette d’Isabelle Jean et Snejana Maldenova, Maëna Millon a disputé l’an passé les championnats du monde à Bakou (Azerbaïdjan) dans trois des quatre épreuves de la discipline. Pour engranger de l’expérience.

Engagée pour le ruban, les massues et le cerceau, elle doit à un manque de régularité avec le ballon, cette entame… aux trois-quarts. « J’adore mon sport, confiait-elle il y a quelques semaines. C’est un des rares à pouvoir se pratiquer en musique.

Des médailles à tout va

Derrière un gros travail physique, il permet de véhiculer l’émotion. Avec chaque engin, on peut raconter une histoire. J’évoluerai en 2020 sur une musique bulgare avec le ballon, un morceau d’Oscar Benton pour les massues, et Carmen avec le ruban. » Dans une discipline dominée par les Russes et notamment les sœurs Averina (Dina et Arina) ainsi que les Israéliennes (Linoy Ashram), Maëna Millon sait tout le chemin qui lui reste à accomplir pour rejoindre l’élite mondiale.

Toutefois, ses belles prestations lors des épreuves de Coupe du monde 2019 (Minsk et Tartu) sans oublier ses performances aux championnats de France à Créteil, en avril dernier, où elle a pris la médaille d’argent (2e) au concours général et au cerceau, ainsi que le bronze (3e) au ballon, alors qu’elle rendait quelques années à la plupart de ses adversaires, lui ouvrent de belles perspectives.

Et si le visa olympique pour les JO de Tokyo, début août, ne devrait pas échapper à Kséniya Moustafaeva côté français, d’autres rendez-vous, comme les championnats d’Europe à Kiev, en mai, sont au programme de la Tourangelle… si elle parvient à décrocher son ticket lors des tests à l’Insep, début février.

Thierry Mathiot

Tours : la jeunesse en action pour la planète

Face à l’urgence climatique, l’appel de Greta Thunberg a déclenché une mobilisation des jeunes sans précédent. Dans le monde, en France… et à Tours.

(15 mars 2019 à Tours : 3 000 lycéens manifestaient pour le climat)

Et 1, et 2, et 3 degrés ! C’est un crime contre l’humanité ! » À Tours, le 15 mars 2019, 3 000 jeunes en grève scolaire manifestaient pour le climat. Une première à Tours ! L’objectif ? Dénoncer l’inaction des dirigeants politiques.

« L’appel de la militante suédoise Greta Thunberg a déclenché ce mouvement transnational. Les jeunes se reportent sur une personne de leur âge, figure d’apaisement et d’indignation morale », analyse Joël Cabalion, sociologue à l’université de Tours. En août 2018, l’adolescente avait commencé seule devant le Parlement suédois, sa pancarte « grève scolaire pour le climat » à la main.

La première mobilisation tourangelle était organisée par des lycéennes de Grandmont et Notre- Dame-La-Riche au sein du collectif « Pas de printemps silencieux ». Une seconde grève a suivi en mai, puis une troisième en septembre, avec un millier de lycéens et d’étudiants à chaque fois.

(Manifestation d’Extinction Rebellion, le 7 octobre à Tours)

Depuis, le collectif s’est structuré. En août dernier, il a rejoint le mouvement de jeunes Youth for Climate France (YFC) : « Nous sommes engagés pour le climat et l’écologie, contre le capitalisme et toutes les discriminations (racisme, sexisme…) », présente le lycéen Nicolas Mercier, membre de YFC Tours et chargé de la communication. Le mouvement se veut horizontal, sans hiérarchie : un collège tourangeau de 10 jeunes (tous lycéens) est élu tous les trois mois afin de prendre les décisions et d’organiser la vie du groupe.

« Nous sommes les adultes de demain, concernés et inquiets pour l’avenir »

D’autres initiatives sont nées de l’urgence écologique, avec des jeunes en première ligne à Tours. Comme ANV-Cop 21 et ses actions non-violentes (les décrochages de portraits présidentiels par exemple) ou Extinction Rebellion (XR), mouvement de désobéissance civile lancé fin 2018 au Royaume-Uni. « Il faut agir face à l’urgence », résume ChaBou (pseudo), 20 ans, membre d’XR Tours.

Le groupe a manifesté devant la métropole pour dénoncer les subventions à l’aéroport, organisé une marche funèbre devant la mairie ou éteint les enseignes lumineuses de magasins. « Ce sont des mouvements disparates, avec diverses formes de mobilisation (grèves, marches, actes de désobéissance civile…), mais aussi des points communs : l’environnement devient une cause dont s’emparent des jeunes, plutôt urbains, issus des classes supérieures », poursuit Joël Cabalion.

Selon les études du collectif de chercheurs Quantité critique, la jeunesse des classes populaires reste la grande absente. À noter cependant, l’initiative #MaCitéVaBriller, où des jeunes des quartiers se lancent le défi de nettoyer leur cité. À Joué-lès-Tours, l’association Salade tomate union, créée par des jeunes du quartier La Rabière, a relevé le challenge en septembre. Ce nouvel élan profite aussi à des associations historiques, comme la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO Touraine).

Fin septembre, elle lançait son groupe jeunes, avec 57 recrues (90 % d’étudiants). Du jamais vu ! « Cet engouement va nous permettre de démultiplier nos actions », se réjouit Baptiste Boulay, animateur et coordinateur du groupe à la LPO Touraine.

« La pensée politique est en pleine ébullition »

De quoi changer certains regards portés sur la jeunesse ? Assurément, « cela remet en cause une vision individualiste et je-m’en-foutiste des jeunes », pointe Joël Cabalion. Pour autant, certains adultes gardent un avis négatif sur leur mobilisation, n’y voyant qu’une seule motivation : sécher les cours… « Non, nous ne sommes pas une bande d’individus amorphes ! Nous sommes les adultes de demain, concernés et inquiets pour notre avenir. Nous voulons construire le futur dans le respect de la planète. Nous portons des alternatives tournées vers l’écologie et le social. Nous aussi, nous voulons réaliser nos rêves ! Et nous nous en donnerons les moyens », assure Nicolas Mercier à Youth for Climate.

Difficile de dire si ces mouvements changeront la donne. Une chose est sûre : « Ils transforment les individus. D’autant plus les jeunes, dont la pensée politique est en pleine ébullition », précise le sociologue. En tout cas, l’action continue. Lycéens et étudiants se donnent rendez-vous à la fin du mois, le 29 novembre, pour une nouvelle grève mondiale pour le climat.

Texte : Nathalie Picard / Photos : Hugues Le Guellec & Julien Pruvost NR

Lutte contre le cancer : les travaux prometteurs de Sanaa Ben Djemaa, 29 ans

À la faculté de pharmacie, à Tours, Sanaa Ben Djemaa fait le pari de poser ses premiers jalons scientifiques en vue d’un traitement pour les cancers du sein de type « triple négatif », les plus agressifs et compliqués à soigner. Elle mène des travaux de recherche complexes mais prometteurs qui s’appuient sur le développement de la technologie des nanovecteurs.

 

Sanaa n’a pas encore passé sa thèse, que déjà ses recherches sont publiées dans des journaux scientifiques. Il faut dire qu’à 29 ans, Sanaa Ben Djemaa, doctorante, ne manque pas d’énergie et d’enthousiasme pour ses travaux.

« Ce cancer est la maladie de l’époque. J’ai eu l’opportunité de venir à Tours pour développer une nouvelle stratégie pas encore utilisée dans la recherche clinique. Cela donne de l’espoir pour traiter le cancer, du moins améliorer son traitement. »

À l’initiative de ce sujet de recherche, le laboratoire EA 6295 Nanomédicaments et Nanosondes de l’Université qui encadre les travaux de Sanaa. La Ligue contre le cancer, la Région Centre-Val de Loire, le Cancéropôle Grand-Ouest ainsi que la bourse d’Université de Sanaa ont permis de financer ce projet.

Elle n’est évidemment pas toute seule à plancher sur le sujet du cancer du sein à Tours, d’autres équipes s’y activent. Elles sont quatre au total. En revanche, sa méthode de recherche est originale. Son approche pluridisciplinaire mêle chimie, biologie et pharmacologie.

Pour résumer, disons qu’il s’agit d’introduire des acides ribonucléiques dits siRNA (les petits ARN interférents qui sont des molécules proches de l’ADN) dans les cellules cancéreuses via des nanovecteurs (cette haute technologie permet de transporter des molécules à l’échelle nanométrique). Le but étant d’inhiber le mécanisme des protéines défectueux et de rétablir l’équilibre physiologique.

Et les résultats ?

Sanaa précise : « L’accumulation des défauts au niveau des gènes peut être une cause des cellules cancéreuses. Le fait d’inhiber ces gènes peut rétablir l’état normal de la cellule. On utilise donc les séquences siRNA comme une molécule thérapeutique. Et notre méthode pour les délivrer dans le corps, ce sont les nanovecteurs qui protègent efficacement, lors de leur transport, les siRNA de la dégradation ».

Là réside sans doute la nouveauté car jusqu’à présent aucune méthode n’a permis d’utiliser efficacement les ARN (siRNA) pour le traitement du cancer. Et les résultats ? « On a testé sur des cultures cellulaires avec succès mais de là à tester sur le corps humain, il reste beaucoup à faire ! ».

Sanaa vient de boucler un travail de trois ans. Dans la recherche, on ne voit pas souvent les effets de son vivant, mais l’essentiel est là : l’espoir pour traiter les cancers du sein les plus lourds de type triple-négatif décuple grâce à des recherches de longue haleine. De Tours aux quatre coins du monde.

A. D.

Portfolio : la compagnie Off au Burning Man !

La compagnie Off – compagnie tourangelle – s’est envolée pour le Burning Man où elle était invitée. Elle vous a ramené quelques photos. En route !

De Saint-Pierre-des-Corps au désert de Black Rock City, il n’y a qu’un rêve. Celui de la Compagnie Off de participer pour la première fois au Burning Man, du 26 août au 2 septembre. C’est la seule troupe de spectacle vivant française à avoir été sélectionnée cette année. Retour en images, presqu’en direct, sur ce projet fou des « Color Wheels ».

Photos : Matthieu Fays

2 arrivée à San Francisco 17 aout
La Compagnie Off à San Francisco, avant de partir pour le désert du Nevada.
Arrivée à Black Rock City !
Arrivée à Black Rock City !
7 montage des roues 23 aout
Le montage des roues, le 23 août.
17 the color wheels
L’oeuvre de la compagnie Off
21 la playa de black rock city
Vue d’ensemble du Burning Man.
Les hommes de glaise de la compagnie.
Les hommes de glaise de la compagnie.
La compagnie Off a été la seule compagnie française invitée par le festival.
La compagnie Off a été la seule compagnie française invitée par le festival.
L’événement se termine de la même façon depuis trente ans. Le Burning man brûle.
L’événement se termine de la même façon depuis trente ans. Le Burning man brûle.

Retrouvez l’intégralité du portfolio dans le numéro 305 de tmv ! 

Une créatrice de mode de Touraine à la Fashion Week de Vancouver

Chantelle Lecourt partage son temps entre Tours et Manthelan, dans le Sud Touraine. À 21 ans, cette jeune créatrice et styliste a créé sa marque, fait du sur-mesure et a été contactée par la Fashion Week de Vancouver. Mi-septembre, elle s’y envolera pour présenter ses tenues !

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Chantelle Lecourt partage son temps entre Tours et Manthelan. (Photo tmv)

Quand elle parle, Chantelle Lecourt a des étoiles plein les yeux. Le sourire vissé aux lèvres. Constamment. Le rendez-vous ne ressemble même pas à une interview. Plutôt à une longue conversation d’une heure, où la jeune femme se raconte et transmet à son interlocuteur son amour pour la mode, la création, le stylisme.

Cela peut paraître cliché d’écrire ça, mais Chantelle est tombée dedans quand elle était petite. Ses deux arrièresgrands- mères étaient passionnées de couture. « L’une d’elle travaillait chez Guerlain et l’autre m’a appris les bases. Enfant, je découpais les habits de ma mère, je dessinais énormément », retrace-t-elle.

Une des tenues réalisées par Chantelle Lecourt. (Photo instagram.com/chantellelecourt)
Une des tenues réalisées par Chantelle Lecourt. (Photo instagram.com/chantellelecourt)

Le collège ne la fera pas dévier d’un iota. « J’avais déjà l’idée de réaliser ma collection et de me lancer dans ce milieu. En plus, à l’école, je brillais en arts plastiques et ça m’intéressait beaucoup. Le reste, bon… », dit Chantelle, malicieuse.

Ensuite, désireuse de « maîtriser tous les aspects », elle se dirige vers un lycée professionnel tourangeau où elle se spécialise dans la couture, puis atterrit au CFAM de Saint-Cyr-sur-Loire (lire tmv nos 215 et 272), le Centre de formation aux arts de la mode. Après les premières créations, les premiers retours professionnels. Ses tenues tapent dans l’oeil de Brigitte Sicard qui l’invite à son défilé caritatif, avec plus de 1 500 personnes réunies au Vinci.

Les contacts s’enchaînent, Chantelle se fait un nom. En 2018, elle décide donc de créer sa marque « Channy », comme le surnom que lui a donné son papa après un voyage en Australie. Maintenant, la créatrice de mode – elle fait tout de A à Z – développe ses projets et travaille dans un atelier situé dans une ferme à Manthelan, dans le Sud du département, où vivent ses parents. Et elle effectue régulièrement des allers-retours à Tours, où elle souhaite bientôt s’implanter durablement.

D’INSTA’ AU CANADA

Avant, un autre voyage l’attend, plus long celui-ci ! Le 16 septembre, elle s’envolera pour Vancouver, au Canada. Ses créations ont plu aux organisateurs de la Fashion Week : « Ils m’ont repérée sur Instagram car ils aimaient mon travail. Je n’étais pas bien réveillée quand j’ai lu leur mail. Je me suis dit : “ Mais qu’est-ce qu’il se passe ?! ” », se souvient Chantelle. Mais impossible de rater ça. Rapidement, elle lance une campagne de financement participatif pour réunir les fonds qui l’aideront à parcourir les 8 000 km. La cagnotte a été atteinte. Le rêve peut commencer.

Ci-contre : L’une des créations de Chantelle Lecourt, portée par Laura. (Photo Channy)
L’une des créations de Chantelle Lecourt, portée par Laura. (Photo Channy)

Parce que là-bas, public, influenceurs, pros et célébrités seront présents. Elle pourra leur présenter la douzaine de tenues qu’elle a réalisées. « Dix pour femmes et deux pour hommes. C’est une collection printemps-été 2019, dans les tons noir, blanc et or, avec une tonalité bleue. Les couleurs à la mode, je m’en fiche. Là, le bleu est ma couleur préférée et l’aspect métallique est pour le rock’n roll. »
C’est une des marques de fabrique de Channy : « Rock mais féminin. Mon style est déstructuré, décalé, asymétrique. Je travaille le cuir et le mélange à de la soie. »

À Vancouver, ses tenues seront portées par des mannequins de la Fashion Week, mais également, lors du final, par Laura et Jean-Baptiste, les deux égéries et ami(e)s de Chantelle. « Je sais que c’est un monde difficile », confie-t-elle, avouant que la pression et le stress montent.
Mais pas de quoi la faire vriller. En l’observant, la Tourangelle semble être une femme forte. Qui sait ce qu’elle veut et où elle va. Perfectionniste et décidée. Lancer sa propre marque au lieu de travailler pour un couturier ? « J’aurais pu, mais non. Je suis contente de ce que je fais, il y a du mérite, je travaille pour moi. C’est audacieux, je sais. » Travailler au fin fond de la campagne plutôt qu’en ville, un frein ? « Au contraire, ça m’a aidée, ça interpelle les gens ! »

30176743_1886054261435900_139368091_o-1531209510De toute façon, elle aime le calme. Ça l’aide à se concentrer sur ses créations haut de gamme. Des tenues qui peuvent prendre 30 à 35 h de travail pour une grosse pièce. Tout est fait sur mesure et unique. Chantelle se déplace pour parler avec ses clientes. Elle prend les mesures, effectue les croquis sur planches puis fabrique. Son regard est quand même tourné vers 2019. Son projet serait de passer à 40 tenues « pour créer mon propre défilé ».

À long terme, l’objectif de Chantelle est d’avoir sa maison de couture où elle formerait une équipe de modélistes pour sa marque. « Avec, toujours, une fabrication française : je pourrais m’associer avec des artisans du coin. C’est peut-être plus cher, mais c’est un savoir-faire artisanal qu’il faut transmettre », souffle-t-elle, elle qui « adore notre région ».
Sa présence à la Fashion Week de Vancouver devrait en tout cas l’aider et servir de tremplin. Elle reviendra en Touraine fin septembre, quelques jours avant son anniversaire en octobre. Un joli cadeau…

> Liens et contact : site / facebook / instagram

La 4S, royaume du ping-pong

La 4S est actuellement deuxième du championnat de Pro B de tennis de table. Ce jeudi, les Tourangeaux affrontent Levallois, lanterne rouge du championnat. L’occasion d’une plongée au coeur de ce club mythique du sport tourangeau.

David Rigault
David Rigault, coach de la 4S.

3 QUESTIONS À
DAVID RIGAULT, COACH DE L’ÉQUIPE PREMIÈRE

La Pro A, vous y pensez vraiment ?
Bien sûr qu’on y pense. Mais il faut bien comprendre que la Pro A, c’est une tout autre aventure. C’est un projet global. Notre équipe fanion actuelle, elle s’est construite autour d’un joueur formé au club, Lilian Bardet, qui a été trois fois champion de France en individuel et trois fois en équipe dans les catégories jeunes et que nous voulons accompagner le plus loin et le plus longtemps possible. Pour constituer cette équipe de Pro B et la rendre performante, bien sûr, nous sommes allés chercher d’autres joueurs ailleurs, Michel Martinez ou Grégoire Jean, mais le projet, c’était qu’ils soient impliqués dans la vie du club, ce qui ne se retrouve pas forcément ailleurs.

Impliqués jusqu’à échanger des balles avec les joueurs amateurs ?
Oui, ça arrive souvent. Les matchs ont lieu, le plus souvent, le mardi soir. Les joueurs arrivent le lundi et on passe tous un peu de temps ensemble, pour échanger quelques balles, parler de la stratégie, se préparer. Mais souvent, les joueurs restent le mercredi et viennent donner quelques conseils aux jeunes qui s’entraînent.

Comment repère t-on un jeune prometteur ?
On peut détecter assez vite un jeune qui sera bon. Il y a l’aspect technique, ceux qui savent dès le début jongler avec la balle, la contrôler et ceux aussi qui savent se maîtriser et écouter ce qu’on leur dit. Car dans ce sport, le mental est très important. Les échanges sont très tendus, très courts et on peut très vite sortir d’un match si on s’énerve. Il faut apprendre à perdre et l’accepter. C’est aussi un sport qui exige une grande discipline dans le travail. Après, il y a tout un système de détection qui commence au niveau départemental et dès les benjamins. Ça se passe sous forme de journées, avec des activités le matin et matchs l’après-midi. On retrouve le même principe au niveau régional et national.

GRÉGOIRE JEAN, JOUEUR L’ÉQUIPE DE PRO B
« Le Ping pong, ça sert dans la vie ! »

On fait comment pour devenir joueur de ping pong professionnel ? 4S_JEAN
On travaille ! Pour maîtriser parfaitement un coup, il faut le répéter un million de fois. Moi, je m’entraîne six heures par jour, tous les jours. Et puis, en plus, j’ai un programme physique à base de musculation et de course à pied. Il faut savoir garder une très bonne hygiène de vie aussi, faire attention à ce que l’on mange et ne pas trop faire la fête. Mais pour devenir un bon joueur, il faut surtout beaucoup aimer ça et prendre du plaisir à jouer.

À quel âge avez-vous commencé à jouer ?
J’ai commencé à quatre ans. Mes parents jouaient et mon frère aussi. Au début, je faisais en même temps du foot et j’étais assez bon aussi, mais quand je suis entré dans le groupe France, on m’a demandé de choisir et j’ai choisi le ping. Parce que là, je gagnais !

Un souvenir de votre première compétition ?
J’avais 5 ans. C’était un balbutop départemental, une compétition d’initiation réservée aux enfants de moins de 11 ans, à Prades-le-Lez, à côté de Montpellier où j’habitais. J’ai fini 3e après une défaite cinglante contre mon frère en demi-finale…

Quelles sont les qualités à avoir pour devenir un bon joueur ?
80 % de la performance, au ping pong, elle est dans le mental. Il faut savoir se contrôler, ne pas perdre ses moyens quand on est en difficulté. Il faut savoir écouter les consignes aussi et les appliquer. Ce sont des choses qui sont aussi très utiles dans la vie. D’ailleurs, bien souvent, les bons joueurs de ping sont aussi de bons élèves.

4S_GATIENLES GRANDES HEURES

La 4S a déjà connu les honneurs du plus haut niveau national. Plusieurs fois champion de France par équipe, le club a remporté de nombreux titres nationaux et vu passer dans ses rangs l’élite française de la discipline. En 1984, Jean-Philippe Gatien devient Tourangeau et permet au Club de se classer troisième club de France.
Il partira ensuite pour Levallois, où il restera jusqu’à la fin de sa carrière, en 2004. Gatien reste à ce jour le seul Français sacré champion du monde, en 1993. Lors de cette finale mythique disputée à Götebog, le meilleur joueur français de tous les temps affrontait Jean-Michel Saive, autre gloire du ping-pong européen (il est Belge) et également ancien Tourangeau.

COMMENT ÇA MARCHE ?

Le principe du ping pong, on connaît : faire en sorte de faire rebondir la balle sur la partie de table adverse en espérant que l’autre joueur ne pourra pas la renvoyer. Un match se joue au meilleur des cinq manches, comme au tennis. Pour gagner une manche, il faut gagner 11 points et avoir deux points d’avance sur son adversaire. Une rencontre de championnat comme celle qui se disputera jeudi contre Levallois, se décompose en cinq matchs. Une rencontre s’arrête dès que l’une des deux équipes a atteint 3 points. On peut donc avoir les scores suivant : 3-0, 3-1 ou 3-2. Et c’est le score qui indique le nombre de points attribués finalement à l’équipe. Pour un 3-2, le vainqueur prend 3 points et le vaincu en récolte quand même 2.
Limpide, non ?

PRO B : GROS ENJEU

Nous jouons, ce jeudi 29 mars, la 13e journée de la Pro B. Face à la lanterne rouge, Levallois, les Tourangeaux doivent s’imposer à domicile. Ainsi, ils resteraient sur le podium avant le sprint final des cinq dernières rencontres. Pour mémoire, le champion de Pro monte directement en Pro A et le vicechampion dispute un barrage contre l’avant-dernier de Pro A.

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TOUT LE MONDE AU PING !

LES BÉBÉS
Eh oui, dès 4 ans, on peut s’initier sous forme de jeux d’adresse, d’équilibre, de mobilité. Ça se passe le samedi matin et ça dure une heure.

LES ENFANTS
Certains découvrent le “ping” (ben oui, c’est comme ça qu’on dit quand on en est) à la suite d’une session scolaire, d’autres parce qu’ils connaissent quelqu’un qui… Les séances ont lieu tous les jours de la semaine avec une grosse pointe le mercredi. Initiation, détection, élite, il y en a pour toutes les raquettes.

EN LOISIR
Pour les adultes qui ont envie de taper la balle, juste pour le plaisir ou un peu en compétition. Deux séances par semaine.

POUR LES COLLÉGIENS MOTIVÉS
Un partenariat avec l’Institution Notre-Dame-la-Riche permet à des collégiens doués et qui veulent faire de la compétition, d’aménager leurs horaires scolaires.

Lougage : Louer des habits le temps d’un voyage

Louer une valise pré-remplie pour les vacances ou un week-end, avec accessoires et vêtements de créateurs ? C’est ce que propose Lougage, une start-up lancée par l’entrepreneuse tourangelle Marine Deck. Un concept dans l’air du temps.

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Marine Deck

Marine Deck le dit clairement : « la location est un nouveau mode de consommation sur lequel on devra de plus en plus compter ». Cette Tourangelle de 25 ans l’a très bien compris. Après des débuts à Paris, elle est revenue s’installer dans sa Touraine natale il y a deux mois, pour y faire prospérer Lougage.

Lougage est son bébé, son protégé. Une start-up « au concept unique et innovant », s’enthousiasme Marine. Le principe ? Les clientes filent sur son site et peuvent louer à l’unité ou une sélection de pièces tendance de créateurs, spécialisés dans les voyages et les loisirs. Elles composent elles-mêmes leur valise pour la durée de leur choix.
Au menu ? Des tenues de ski ou d’été, des robes, des chapeaux, des manteaux et bien d’autres, mais aussi des accessoires et des bijoux. Une fois la valise composée, celle-ci est livrée à la cliente et le pressing est inclus. De quoi éviter le stress de la valise avant le départ, aborder la mode différemment… et de consommer responsable, évitant par ailleurs de stocker des habits qu’on ne met plus. Aujourd’hui, 35 créateurs français travaillent avec Marine. Depuis juin 2017, plus de 150 personnes ont adopté le système.

LE PLAISIR DE L’ÉPHÉMÈRE

Marine nous accueille dans son appartement lumineux situé dans un quartier tranquille de Tours. C’est ici que vit aussi Lougage. Ou plutôt, carbure. À tel point que la jeune femme a pris deux stagiaires sous son aile (qui travaillent dur dur pendant notre interview !).
Dans son dressing, les vêtements sont rangés dans des dizaines de box étiquetés. Lavés, repassés et prêts à « se faire louer ». Chic, habillée avec style, l’oeil rieur, Marine déroule le fil de son histoire. Ce qui l’a poussée à se lancer dans cette aventure ? « J’ai toujours été adepte de la location de vêtements. Quand j’étais à l’IUT, je louais des sacs à main. On s’est d’ailleurs moqué de moi avec ça. Mais ils ne comprenaient pas que c’était un nouveau mode de consommation, de service. »

Son goût du voyage sera le déclic : « Il y a ce côté éphémère quand on prend des tenues pour partir en vacances, c’est peu rentable. » Lougage germe tout doucement. Celle qui a enchaîné des études en GEA à Tours, puis un Bachelor à Paris et un Master Insec en marketing stratégique, lâche alors son job en 2016 et dit non à un CDI chez Chronopost. Le soutien de sa maman sera décisif.
Marine, aujourd’hui, « ne regrette absolument rien ». Elle a fait ce qu’elle rêvait : combiner sa passion pour la mode et pour les voyages.

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Capture d’écran du site de location Lougage

En voyant la collection proposée par Lougage, le choix semble large. « J’ai sélectionné des créateurs inspirés du voyage et mono-produit. Il y a aussi des choses “ instagrammables ”, comme les serviettes rondes, qu’on a envie de prendre en photo pendant ses vacances et poster sur Instagram. » En parlant photo, l’un des cartons de Lougage est d’ailleurs la location de petits Polaroïd®, fournis avec une avance de dix feuilles. « Les accessoires représentent 50 % des commandes sur le site », ajoute Marine.

Dans sa lancée, Marine ne manque pas de projets. Notamment en visant de nouvelles cibles, « comme la clientèle des DOM qui vient quelques jours en métropole ». Avec, toujours en ligne de mire, un état d’esprit, une philosophie différente de la consommation. « Les gens veulent de moins en moins acheter et on loue de plus en plus, même des voitures. Ce n’est plus qu’une question d’argent, c’est également une autre génération. »

> lougage-paris.com
> facebook.com/lougageparis

> Location à l’unité sans minimum de commande (avec livraison aller-retour inclus + pressing + assurance petits dégâts). De 5 à 50 € la pièce. Valise gratuite dès 80 € de location. Tailles du 34 au 42.

Le HQ va faire bouger la tech à Tours !

La place Jean-Jaurès verra bientôt naître le HQ, temple du numérique. Au menu, 1 000 m2 et 3 étages pour mieux accueillir la population et les entrepreneurs tourangeaux. Visite des lieux.

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Le HQ s’adresse à tous, de l’étudiant au salarié, du plus jeune au plus âgé.

À chaque niveau, odeurs de peinture, câbles électriques et échafaudages à gogo. Alors que Julien Dargaisse, l’un des cinq associés à l’initiative du HQ et directeur de l’association Palo Altours (retrouvez son interview juste ICI), nous promène d’étage en étage, ouvriers et chefs de projets s’affairent.

Dans les anciens locaux de La Poste, ambiance French tech et co-working seront au rendez-vous courant février, selon le jeune entrepreneur. Au premier niveau, étudiants, lycéens et travailleurs en pause déjeuner, ou souhaitant se retrouver entre amis, seront les bienvenus dans un espace de travail avec café et bar. Dans cette même salle, un espace exclusivement dédié à l’événementiel, avec vidéoprojecteur, pourra accueillir 170 personnes et plus si besoin. Un endroit chaleureux et décontracté ouvert à tous, gratuit aussi souvent que possible, qui ouvrira ses portes dans quelques semaines.

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Architectes et ouvriers s’activent pour finir les travaux à temps.

Quelques marches plus haut, les visiteurs pourront se restaurer tout en travaillant. Des bureaux pourront être loués au mois, sachant que la structure privilégiera les entrepreneurs dont le projet touche au numérique et à l’innovation. Le plus important restant les valeurs entrepreneuriales des candidats. Dernière étape, et pas des moins intéressantes, le troisième étage. Ici, Julien Dargaisse et ses collaborateurs pensent à un studio photo couplé d’une sorte de Fablab à la pointe de la technologie où pourraient être installées des imprimantes 3D. De quoi faire rêver les passionnés les plus habiles. « Ici, l’enjeu sera de favoriser la collaboration entre les différents acteurs qui s’y rencontreront », insiste Julien Dargaisse.
Étudiants, startupers et entreprises se côtoieront donc quotidiennement, autour du numérique. « Nous allons aussi proposer des formations autour de l’innovation », explique Julien Dargaisse. Les entreprises pourront venir se former à de nouvelles méthodes de travail ou des nouvelles technologies numériques. Les formations seront assurées par des intervenants extérieurs, sélectionnés par le HQ. « Tout le monde pourra proposer des formations. On regardera de quoi il s’agit, si ce n’est pas n’importe quoi, puis on validera. Ensuite, ces formations seront intégrées dans notre catalogue », explique Julien Dargaisse.

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Les collaborateurs veillent au bon déroulement des opérations.

Pour les intervenants, l’entrepreneur peut déjà compter sur le réseau qu’il a développé avec Palo Altours, son association dédié au numérique. Elle compte 150 membres et pourrait intégrer les locaux flambant neufs. À Palo Altours, les membres proposent des formations par rapport à leurs connaissances. Ces formations sont ensuite validées et dispensées aux gens qui le souhaitent. Le système sera semblable au HQ.

SENSIBILISER AU NUMÉRIQUE

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Le 3er étage accueillera un studio photo et un Fablab.

La formation tiendra donc une place importante. Avec cette offre, Julien Dargaisse veut sensibiliser les entreprises tourangelles au numérique. « Les entreprises du territoire n’ont pas toutes pris le virage du numérique, surtout les PME. Nous pensons qu’il faut les aider à le faire sinon elles vont droit dans le mur », estime Julien Dargaisse. Les formations seront donc très pratiques et n’excéderont pas deux jours. L’idée est que les entreprises puissent directement rentrer dans leurs établissements avec des solutions concrètes.

Le modèle du HQ n’est pas nouveau. Ce genre d’espace existe déjà à Paris. « Nous n’avons rien inventé. On s’est inspiré de ce qui existait déjà, on l’a transporté à Tours parce qu’il n’y avait rien », explique Julien Dargaisse. Le coût global du projet : deux millions d’euros. Il a fallu racheter le bâtiment et tout rénover. Pour réunir cette somme, il s’est donc entouré de quatre autres associés, mais la Région Centre-Val-de-Loire a également participé au projet en accordant un prêt de 200 000 euros. C’est le seul investisseur public du projet. « Nous n’avons pas demandé d’argent à la mairie ou une autre collectivité. Je pense que l’argent public peut servir à plein d’autres choses », confie Julien.

Pour rentabiliser ces lourds investissements, le HQ commercialisera ses offres de formation et compte sur la location des bureaux et de la salle de conférence. Avec le HQ, Julien Dargaisse veut que Tours compte dans le numérique, avec un lieu ouvert à tous.

EN SAVOIR PLUS
> lehq.co/
> facebook.com/lehqtours

TEXTES : Clara Gaillot & François Breton / PHOTOS : Lorenza Pensa (toutes et tous étudiants à l’EPJT)

Livres pour Noël : la sélection des blogueuses tourangelles

Rire, pleurer, paniquer : on ne s’ennuie jamais avec un bon livre. Quatre blogueuses tourangelles nous font partager quelques-unes de leurs découvertes, à glisser au pied de la cheminée.

LIVRE_ROMAN_MEILLEUREET SI UN CONCOURS DE PÂTISSERIE CHANGEAIT VOTRE VIE ?
Jenny, Claire, Vicky, Karen et Mike participent tous les cinq à un concours de pâtisserie pour devenir la nouvelle Kathleen Eaton, dont le livre L’art de la pâtisserie trône en bonne place dans les cuisines britaniques. Chacun des candidats arrive avec ses espoirs, mais aussi ses fragilités. Un feel good book à mettre entre les mains de tous les amateurs d’émissions culinaires ou d’éclairs au chocolat.
La meilleure d’entre nous – Sarah Vaughan – Livre de poche – 7,90 €.

UN POLAR SUÉDOIS PROFONDÉMENT HUMAIN LIVRE_ROMAN_SORCIERE
La toute première aventure d’Erica Falck, écrivaine et apprentie détective installée dans la petite ville de Fjällbacka en Suède. La police enquête sur la disparition d’une petite fille à l’endroit même où une fillette est morte trente ans plus tôt, au moment même où l’adolescente accusée de son meurtre revient en ville. Cette intrigue très contemporaine mélange, comme à chaque fois, passé et présent.
La sorcière – Camilla Lackberg – Actes Sud – 24 €.

LIVRE_ROMAN_VENISEAVENTURE, DUELS À L’ÉPÉE ET MYSTÈRES AU MENU
Deux romans mettant en scène, en 1627, la jeune et espiègle Lucia, fille d’un imprimeur vénitien et l’intrigante Isabella, espionne de la Cité des Doges. Dans le second tome des Lionnes de Venise, le lecteur se retrouve à Paris et côtoie les Mousquetaires du roi. Une série à offrir aux nostalgiques d’Alexandre Dumas et amateurs de romans d’aventure, de capes et d’épées et de la série The Musketeers de la BBC.
Les lionnes de Venise – tome 1 et tome 2 – Mireille Calmel – XO éditions – 19,90 € chaque.

PLONGÉE DANS LES 60’ LIVRE_ROMAN_PAPILLON
Nous sommes en 1982 et Daniel Ford attend son exécution pour le meurtre de son meilleur ami Nathan. L’échéance se rapproche et un prêtre vient lui rendre visite pour entendre sa confession, raconter son histoire. Papillon de nuit, premier roman publié de Roger John Ellory, a reçu le prix du polar Livre de poche cette année. Et c’est finalement tellement plus qu’un simple polar. Et quand on pense qu’Ellory a reçu 500 lettres de refus avant que soit publié ce roman…
Papillon de nuit – R.J. Ellory – Livre de poche – 7,90 €.

LIVRE_ROMAN_DORMEURAUX CÔTÉS DE DESNOS
Partagez un peu de poésie avec le nouveau roman de Gaëlle Nohant. Dans ce livre, on s’attache aux pas de l’écrivain Robert Desnos, on rencontre Youki, on parcourt avec lui les rues de Paris qui bruissent d’une vie artistique florissante et l’on voit progressivement les nuages de l’histoire s’amonceler sur la capitale. À réserver aux lecteurs prêts à découvrir le destin d’un poète tendre, courageux et profondément humain, qui va s’enfoncer dans l’horreur de la Seconde Guerre mondiale.
Légende d’un dormeur éveillé – Gaëlle Nohant – Héloïse d’Ormesson – 23 €.

UN THRILLER DE CHOC LIVRE_ROMAN_DERNIER_REPOS
Tracy Crosswhite a laissé tomber sa carrière de professeur pour devenir enquêtrice et résoudre le mystère qui plane sur la disparition de sa soeur, dont le corps n’a jamais été retrouvé. C’est 20 ans plus tard que des chasseurs vont retrouver Sarah. Dans sa poursuite du véritable criminel, Tracy va mettre à jour des secrets enfouis depuis longtemps, qui vont modifier la relation qu’elle entretient avec son passé et ouvrir la porte à un danger mortel… Robert Dugoni signe ici un thriller haletant et captivant : le cadeau idéal pour les adeptes du genre.
Le dernier repos de Sarah – Robert Dugoni – Michel Lafon – 19,95 €.

QUI SONT NOS 4 EXPERTES ?

♦Passionnée de littérature enfantine, Carole lit et chronique tout ce qui peut faire rêver les petits… et parfois aussi les grands. Son blog est une mine d’or pour les parents et les enseignants.
Son blog : enfantquilit.blogspot.fr.

♦Amélie a deux amours : la Touraine et la lecture. Sur son blog, elle partage des coups de coeur littéraires mais aussi ses découvertes au fil des rues et ses bonnes adresses.
Son blog : leschroniquesdamelie.com

♦Serial-lectrice, Maeve saute d’un genre à un autre. Sans aucun préjugé, avec une seule idée en tête : trouver des livres qui font rire, pleurer, frissonner, voyager.
Son blog : mademoisellemaeve.wordpress.com.

♦Cécilia baigne dans la littérature depuis… des années. Elle en a même fait son métier. Comme c’est toujours une passion, elle a ouvert ce carnet de lectures virtuel.
Son blog : betweenthebooksentouraine.wordpress.com

Science : Emilie Tisserond, une Tourangelle qui brille à Paris

À 25 ans, Émilie Tisserond a reçu ce mercredi une bourse L’Oréal-Unesco Pour les Femmes et la Science. Rencontre avec une Tourangelle qui expérimente l’électronique de demain.

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(Photo © Fondation L’Oréal)

SON PARCOURS

Après son bac S au lycée Descartes obtenu avec une mention très bien et les félicitations du jury, elle intègre une classe préparatoire mais avoue que c’était très dur : « Je ne m’y retrouvais pas. Je ne suis pas dans la compétition, j’avais l’impression de tout survoler car les cours vont très très vite, alors que j’aime approfondir. L’université me convenait plus. »
Direction la fac en 2010, donc, pour un Magistère de physique fondamentale, puis l’École Normale Supérieure de Cachan.

SA BOURSE L’ORÉAL-UNESCO POUR LES FEMMES ET LA SCIENCE

Émilie est l’une des 30 lauréates 2017 de la bourse L’Oréal-Unesco Pour les Femmes et la Science. Le jury, présidé par le Professeur Sébastien Candel, Président de l’Académie des sciences, a sélectionné 20 doctorantes et 10 post-doctorantes scientifiques parmi plus de 1 000 dossiers reçus. « La cérémonie de remise des bourses a lieu ce mercredi 11 octobre, à la Salle Wagram à Paris et à cette occasion, chacune devra présenter ses travaux sous un format court et pédagogique. C’est un super exercice ! »

SES TRAVAUX

Doctorante au Laboratoire de physique des solides à Orsay, elle étudie les propriétés de l’a(BEDT-TTF)213. Un matériau organique aux propriétés étonnantes, proches de celles du graphène. Concrètement, ces super conducteurs pourraient révolutionner l’électronique en permettant de transmettre les informations de façon plus rapide et plus efficace.

SHE LOVES TOUJOURS TOURS

« Je suis née ici, j’y ai ma famille et depuis que j’habite à Paris, je rentre souvent en train le soir ; je vois alors une lumière sur la Loire magnifique, une lumière qui est unique. » Si elle est heureuse de profiter des sorties et des concerts parisiens, Tours reste la ville de son cœur, « une ville où il fait bon vivre, avec ses soirées d’été entre amis à la Guinguette ! »

SA RESPIRATION

La danse, dans laquelle elle est tombée par hasard, sur le conseil d’un médecin. Du CM1 à la 5e, elle pratique la danse classique au Conservatoire à Rayonnement Régional de Tours ; elle réintégrera un cursus classique en classe de 4e. « Je n’avais pas les compétences d’une grande danseuse. C’est dur d’être confrontée au miroir et de voir qu’on ne progresse pas comme on veut, avoue-t-elle. La danse doit être une flamme. »
Plutôt que s’acharner, elle préférera garder la danse en loisir. Et continuer à y puiser une bouffée d’oxygène.

SES ICÔNES

« Le Russe Liev Landau, Émilie du Châtelet, la maîtresse de Voltaire, qui a traduit Newton, Galilée, le père des sciences modernes, Marie Curie, bien sûr, Einstein, on le cite tout le temps mais c’est un grand bonhomme… Quand on voit leurs contributions, on se sent tout petit ! »

SES PROJETS

Elle va utiliser cette bourse de 15 000 € pour participer à des conférences internationales et tisser des collaborations avec des équipes aux Etats-Unis et au Japon.
Et à long terme, elle aimerait continuer à exercer le métier d’enseignant-chercheur. « J’enseigne déjà en 1re année de médecine, à Polytech et en licence de Physique fondamentale. L’avantage d’être jeune, c’est qu’on est plus accessible pour les étudiants. Ils osent nous poser des questions techniques mais aussi plus personnelles comme la recherche de travail, l’orientation…. Et même si on n’a que que deux ou trois ans de plus que les élèves, il n’y a pas de chahut quand on connaît ses dossiers. »

Difficulté maternelle : parlons du maman blues

Depuis 2016, Anne-Marie Drouet est référente, à Tours, de l’association Maman Blues qui accueille les mamans en difficulté maternelle. Une situation qui concernerait plus d’une femme sur dix.

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Qu’est-ce que la difficulté maternelle ?
Ce sont des mamans qui sont dans la difficulté de devenir mère, qui ont du mal à s’identifier en tant que tel et à créer le lien mère-enfant. De nombreuses femmes, après la naissance de leur bébé, expliquent à leur entourage qu’elles sont fatiguées, qu’elles ne dorment pas, qu’elles n’y arrivent pas, mais elles ne sont pas entendues. On leur répond : « Ne t’inquiète pas, ça va passer, tu as un beau bébé. » Ces réponses les culpabilisent. Elles s’estiment même mauvaises mères à cause du regard des autres.

Quelles sont ses manifestations ?
Les signes peuvent être assez différents : une perte d’appétit, de sommeil, des mamans hyperactives ou qui ne regardent pas leur bébé ou ont des difficultés à le nourrir, qui ont peur de mal faire, qui ne se sentent pas à la hauteur. On peut aussi observer des signes chez le bébé qui peut être absent ou au contraire hypertonique.

Pourquoi certaines femmes sont en difficulté maternelle ?
C’est difficile à dire, il y a peu d’études à ce sujet. Les causes peuvent être liées à l’histoire des mamans, au contexte de l’accouchement, de la grossesse, etc. Cela peut toucher tout le monde.

Que leur proposez-vous ?
Un espace d’écoute et de bienveillance. Nous n’avons aucune raison de juger les mamans. Notre rôle, c’est d’apaiser les choses. Il faut d’abord reconnaître que l’on ne va pas bien et se déculpabiliser. Nous organisons des rencontres avec un atelier tous les troisièmes samedis de chaque mois à la maternité de Bretonneau où nous sommes ouverts à toute la famille. Nous avons aussi la possibilité d’orienter les mamans vers des professionnels (psychologues, sages-femmes ou médecin généraliste).

> maman-blues.fr / Contact : anmdrouet@gmail.com

Flore Mabilleau

Cancer : une box pour se sentir mieux

Rozen’n Box, c’est l’initiative tourangelle pour aider les femmes atteintes d’un cancer, afin de les aider à retrouver l’estime de soi, leur féminité et leur mieux être face au traitement.

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C’était en mai 2016. A l’occasion du Start-up week-end e-santé, organisé à Tours, le CHU de la ville avait décerné son prix Coup de cœur à Rozen’n Virtual. Sous cette appellation, il y a un « projet innovant multi-facettes, comprenant plusieurs propositions d’accompagnement et de bien-être des patientes atteintes d’un cancer », comme le rappelle le CHU.
Depuis, Sandra Benoit, à la tête du projet et toujours active dans la lutte contre le cancer, en a parcouru du chemin. Le 8 décembre, elle a officiellement lancé la boîte cadeau Rozen’n box. Une initiative tourangelle pour aider les femmes atteintes d’un cancer, afin de les aider à retrouver l’estime de soi, leur féminité et leur mieux être face au traitement.Capture

Le credo ? Ce n’est pas parce qu’on est atteinte du cancer qu’on ne doit pas se faire plaisir. Il s’agit d’une box livrée à domicile, dans laquelle se trouvent fiches conseil, cadeau textile, goodies et produits de beauté naturels et bio, spécialement et adaptés aux effets secondaires provoqués par les traitements.
Ici, pas de thérapie, mais « une volonté d’apaiser et de réconforter ». Réapprendre à se maquiller, se bichonner, se faire du bien. Histoire de ne pas baisser les bras.

> 39 € sur box-cadeau-cancer.com ou sur Facebook 

Camille Roodgoli Nejati, l’art(iste) atypique

Camille Roodgoli Nejati, jeune artiste tourangelle autodidacte, n’a qu’une envie : partager et faire découvrir son art atypique et ultra-coloré au plus grand nombre. Avis aux intéressé(e)s !

La marmite de l’Art, Camille Roodgoli Nejati est tombée dedans quand elle était petite. Un papa peintre, une maman spécialisée dans l’aquarelle : « Oui, c’est sûr que ça semblait naturel avec des parents artistes », commence cette jeune Tourangelle de 24 ans. « Pourtant, mon père voulait que je soie avocate. Il ne souhaitait pas que je trempe dans le monde de l’art. » Trop difficile. Trop compliqué. Mais finalement, Camille se lancera quand même. Parce que l’art, c’est toute sa vie. Sa amour, depuis qu’elle est toute petite.

Alors après des études de droit, elle tente par correspondance la Mise à niveau arts appliqués Manaa. « Mais il y avait trop d’arts graphiques », souffle Camille qui alterne sa vie tourangelle avec la capitale. Un refus des Beaux-arts de Paris ? Qu’à cela ne tienne : Camille se débrouillera seule.
Elle, de toute façon, est une artiste autodidacte. Son imagination débordante aide. Elle a trouvé son propre style. Singulier, coloré. Mélange à la fois peinture et photographie, s’aide de plusieurs matières. « Aussi bien du stylo gel, que de la feuille d’or, de la poudre de paillettes ou même du vernis à ongles ! », précise Camille, dans un large sourire bordé de rouge à lèvres. Elle est pimpante. Comme ses œuvres. « J’aime beaucoup la couleur. Ça apporte de la gaieté à mon art. » Pour créer, elle part d’affiches ou bien de photos. « C’est ma base. Puis je retrace les traits avec un stylo, recouvre de Blanco®. Quand cette base est recouverte, je rajoute tous mes matériaux », explique-t-elle.

Le résultat ? Un monde imaginaire rappelant aussi son amour et sa sensibilité pour l’univers de la Mode. Sur ses œuvres, les habits brillent, les chevelures sont flashy et sautent aux yeux. En parlant de ses créations, on lui dit qu’aussi bien dans les vêtements que dans la beauté du corps de la femme, il se dégage quelque chose de très coquet dans les choix. Camille hésite, sourit de nouveau. « Le corps de la femme est beau, ses courbes sont jolies. Alors j’essaye de le mettre en valeur. »
Si Camille a déjà exposé quelques fois, elle déplore toutefois les obstacles qu’elle a pu rencontrer. « Lors de mes premières expositions, à 19 ans, on ne me prenait pas au sérieux à cause de mon âge. Pourtant, les retours du public étaient positifs. À Tours, on ne donne pas spécialement la chance aux jeunes. » Encore plus difficile quand on est une femme, selon elle. Pas forcément par sexisme, non. « Mais manque parfois cette modernité. Il y a tout de même un côté conservateur parfois. »

Se faire connaître sur Tours, difficile dans le monde de l’art ? Camille Roodgoli Nejati, elle, ne demande que ça. Diffuser son art atypique, comme elle dit. « Il faut y croire ! », lance-t-elle. Toujours avec un grand sourire.

>camilleroodgoli.wixsite.com/arty
>instagram.com/camille_roodgoli
>facebook.com/Camille.RoodgoliNejati

MAVILLE_Artiste oeuvres
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Une appli pour apprendre les tables de multiplication

La psychopédagogue tourangelle Marie-Laure Billaut vient de lancer Table Speed, une application pour apprendre facilement ses tables de multiplication.

Haaa les tables de multiplication. Douloureux souvenirs pour pas mal d’entre nous. C’est la raison pour laquelle la psychopédagogue tourangelle Marie-Laure Billaut a lancé une toute nouvelle application : Table Speed pour les enfants à partir de 7 ans. Depuis 5 ans, cette ancienne professeur des écoles se sert quotidiennement d’un outil dans son cabinet, pour aider les petits et jeunes à apprendre, à tous les niveaux scolaires et dans toutes les matières.
Cet outil, ce sont les cartes mentales. Des « cartes » sur papier, circulaires, qui permettent de présenter une leçon de façon visuelle (et non plus seulement auditive) afin de mieux retrouver ces informations dans sa mémoire. « Je souhaitais utiliser la même méthode pour les tables de multiplication », détaille-t-elle.

Au bout de 7 mois de développement, son application est disponible sur iOS et Android, en français, en anglais, italien, espagnol, chinois et hébreu. Table Speed, qui coûte 2,99€ – mais dont une partie est gratuite pour les écoles et les établissements agréés par l’Éducation nationale via le site internet tablespeed.com – se scinde en deux parties : une dédiée à l’apprentissage avec deux niveaux de difficultés, l’autre aux jeux.

Comment cette application se présente-t-elle ? Les enfants apprennent leurs tables, de 1 à 12, grâce à un cadran d’horloge analogique. Chaque table se situe dans un univers spécifique (mer, campagne, désert, etc.) bardé d’indices visuels, permettant à l’enfant de bien se repérer. Les succès sont, comme dans n’importe quel jeu vidéo, récompensés ! Pour bien apprendre ses tables, combien de fois doit-on ouvrir l’application ? En phase d’apprentissage, « l’enfant doit y aller idéalement entre 5 et 15 minutes par jour durant au moins trois semaines un mois », observe Marie-Laure Billaut.

Flore Mabilleau

Whoopr : l’appli tourangelle qui va buzzer !

Une sorte de Twitter local : c’est ce que proposent ces deux Tourangeaux.

Imaginez un Twitter local, de proximité. C’est bon ? Eh bien, c’est un peu ce qu’a inventé la start-up tourangelle Whoopr, avec son appli mobile du même nom.

Ismaël et Sylvain Méité, les créateurs, expliquent que Whoopr permet « de découvrir en temps réel tout ce qu’il se dit autour de vous (…) dans un rayon de 15 km ». Idéal pour s’informer ou communiquer avec les gens autour de vous !

 

Avant de rajouter : « Les possibilités d’usages sont nombreuses : Par exemple, un étudiant pourra utiliser Whoopr pour partager des infos sur une soirée à venir, un touriste pour communiquer avec les locaux autour de lui, un commerce de proximité pour diffuser des informations sur son activité en temps réel… »

>>Whoopr, sur Android uniquement (sur iOS d’ici la fin de l’année).

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La Lazy Company débarque en BD !

Ce n’est pas le 6 juin mais le 14 octobre que le sergent Chester et sa compagnie de bras cassés débarquent en librairie. Oui, oui, on a bien dit en librairie. Et c’est Ullcer, illustrateur tourangeau, qui adapte cette délicieuse série française (et tourangelle !) en album. Vous êtes déjà perdus ? On reprend.

UNE SÉRIE OÙ TOUT EST PERMIS

Image1Lazy Company, c’est une très bonne série française écrite par Samuel Bodin et Alexandre Philip. Des gars du coin, avec des acteurs du coin (Aurélia Poirier, la géniale Jeanne dans la série), des tournages réalisés dans le coin, le tout co-produit par une boîte du coin, la société Six pieds sur terre et soutenu par Ciclic-Région Centre. Alors oui, on peut dire, avec un brin de chauvinisme, que la Lazy est Tourangelle, même si, en réalité, elle est américaine, enfin pour de faux…
On vous a encore perdu ? Ok alors, voilà le pitch. On a quatre para américains, Chester, Niels, Henry et Slice, largués sur la France juste avant la libération. Douillets, peureux, velléitaires et même lâches sans aucun sens du patriotisme, ils vont tenter de sauver leur peau face à des Allemands assoiffés de sang, des Françaises hargneuses et un État-major injurieux et avide de pouvoir. Ici, pas de second degré, des blagues en rafales sans aucun tabou. Et ça fonctionne puisque la 3e saison vient d’être sacrée Meilleure série de 26’ au Festival de la fiction TV de La Rochelle.
>>Diffusion de la saison 3 sur OCS à partir du 26 octobre

Grands lecteurs de BD, les auteurs de la série télé ont eu envie d’envoyer leurs anti-héros dans des missions encore plus ubuesques grâce à la bande dessinée. Ils se sont naturellement rapprochés d’Ullcer pour le dessin, restant eux-mêmes aux manettes du scénario. C’est donc une BD tirée d’une série télé et pas l’inverse.

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Vous avez loupé la série ? Pas grave ! L’album se lit indépendamment, comme une nouvelle aventure avec un début, un milieu et une fin. Dans ce premier volume intitulé le Grand sombre, les quatre guignols sont envoyés en mission très très spéciale au Tibet. C’est-à-dire loin, loin, bien loin du front, histoire de ne pas saper la libération par leur incompétence.
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On retrouve les personnages tels qu’ils sont au début de la série, en août 44. Henry est encore puceau, Niels toujours « parvert » (là, il faut avoir vu la série pour comprendre), Chester reste le chef et Slice est une femme…
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Le Grand sombre, qui sort le 14 octobre, vend du rêve aux lecteurs… Samuel Bodin, au scénario, s’est vraiment lâché ! Et on a adoré. D’après nos informations, Alexandre Philip planche déjà sur le tome 2.
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Côté dédicace, Ullcer sera au Comic Con Paris le week-end du 24-25 octobre, à la librairie Bédélire à Tours le 13 novembre, à BD Boum, à Blois le week-end du 21-22 novembre, au festival de la BD d’Arnage dans la Sarthe les 28-29 novembre.
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ULLCER, PAS UN GUIGNOL !

Ullcer, ça vous dit quelque chose ? Normal ! D’abord parce qu’il est Tourangeau et aussi parce qu’il est le dessinateur, entre autres, des BD Harley et Davidson chez EP Editions, Vents contraires chez Delcourt et, plus récemment, du dernier opus de Femmes en résistance chez Casterman qui retrace la vie de Berty Albrecht.
Membre de l’Atelier Pop depuis ses débuts, il met aussi son talent au service de la presse jeunesse pour Science et vie junior par exemple. Et s’il travaille déjà sur le tome 2 de la Lazy, il compte également développer le story-boarding. Parce que c’est bien connu, même talentueux, les auteurs indépendants doivent se diversifier pour faire leur beurre !

Par Jeanne Beutter

Bienvenue chez les éco-habitants

À Tours et ailleurs, ce week-end, des habitants vont ouvrir les portes de leur maison en éco-construction. En avant-première, tmv s’est rendu chez l’un d’entre eux.

(Photo tmv Nathalie Picard)
(Photo tmv Nathalie Picard)

Avec son bardage en bois et son toit recouvert de panneaux solaires, la maison de Nicolas Delbarre-Caux détonne dans ce quartier de Nazelles-Négron, à quelques encablures des bords de Loire. Avant, c’était une petite maison des années cinquante, une construction tout ce qu’il y a de plus classique : briques et parpaings, ardoises et simple vitrage. En 2008, Nicolas Delbarre-Caux se lance un défi : acheter ce pavillon pour en faire un habitat passif (consommant un minimum d’énergie). Pour gagner son pari, il doit réussir à diviser la consommation énergétique de l’habitation par 40.
Une gageure ? Qu’importe, le jeune homme n’aime pas faire les choses à moitié. De l’ancienne construction, il ne garde que les murs. Et encore, l’isolation par l’extérieur leur fait prendre 40 centimètres d’épaisseur. Même la toiture est changée. Un projet très ambitieux : « À l’intérieur, on a tout cassé et tout reconstruit… Pour les démolitions les plus lourdes et le gros-oeuvre, je me suis fait aider par des proches. Mais sinon, avec ma compagne, on a tout fait seuls », raconte Nicolas Delbarre-Caux.
Sept ans après le début des travaux, la maison, métamorphosée, est toujours en chantier. Petit tour du propriétaire.

AMBIANCE TROPICALE AU SALON

Passé le perron, gare au visiteur qui oublierait de se déchausser : un panneau l’invite à prendre le tablier de la ménagère. L’ancien escalier extérieur, intégré dans la nouvelle maison, est bordé de plantations. À l’étage, on longe un grand mur couleur brique. Ici, pas de virage à 90 degrés : les murs sont arrondis. « Les faire droits, ça aurait été trop simple ! », s’amuse le jeune homme. Un beau résultat, esprit Gaudì, mais côté pratique, ce n’est pas vraiment ça : « C’est dur à enduire et à meubler. » Arrivé dans le salon, on se croirait sous les tropiques. Grâce à une isolation performante et de grandes surfaces vitrées orientées plein sud, il fait plus de 25°C. Et tout cela sans chauffer. Difficile à croire lorsque l’on peine, chez soi, à atteindre 19°C. « En été, on se protège grâce à des stores, mais là, on préfère emmagasiner la chaleur pour l’hiver », explique Nicolas Delbarre-Caux. Mais il n’y a pas que la température : l’atmosphère, elle-aussi, s’avère très chaleureuse. Tommettes oranges au sol, enduits en terre et lambris sur les murs, troncs d’arbres en guise de décoration… « Les bois sont des essences locales. Certains proviennent d’arbres que j’ai plantés petit. »

(Photo Nicolas Delbarre-Caux)
(Photo Nicolas Delbarre-Caux)

UNE SALLE DE JEUX DE RÊVE

Les trois enfants du couple ont aussi leur paradis. Avec ses murs arrondis et son sol en liège, leur chambre est un petit cocon. Même les lits en frêne sont faits maison. Au fond, la pièce s’ouvre sur une immense salle de jeux. Les éléments boisés côtoient un grand mur bleu turquoise : « Les couleurs vives, c’est possible aussi avec des peintures naturelles », démontre Nicolas. Nous sommes dans l’une des deux extensions prévues : un cube de 50 m2 rajouté juste derrière la maison. Ses 4,2 mètres de hauteur lui permettent de bénéficier, lui-aussi, de fenêtres exposées plein sud. La deuxième extension n’est pas encore réalisée.

CARRELAGE INTERDIT DANS LA SALLE D’EAU

De retour dans la partie d’origine, passé les toilettes sèches, on arrive dans la salle de bain. Un parquet en bois massif, du liège au-dessus des lavabos, un enduit marocain sur les murs de la douche… Pas une trace de carrelage. « Pourquoi utiliser un matériau aussi froid dans une pièce où l’on a besoin d’avoir chaud ?, interroge le propriétaire. Malgré son intérêt technique, le carrelage est vraiment le pire des matériaux. On a tendance à reproduire les choses par habitude, parce qu’on l’a vu chez son voisin ou ses parents, sans se poser les bonnes questions. Contrairement aux idées reçues, le mur en terre absorbe bien la vapeur d’eau. »

LE SOUS-SOL OU L’ANTRE DE L’AUTO-CONSTRUCTEUR

Le clou de la visite est gardé pour la fin. Au sous-sol, il y a bien sûr l’atelier de l’auto-constructeur. Mais c’est aussi là que se cachent le chauffe-eau solaire et la ventilation. Si Nicolas a réussi le pari de réduire par 40 la consommation énergétique (label Minergie-P à l’appui), c’est aussi grâce à ces deux installations. Les 12,5 m2 de panneaux solaires permettent de chauffer l’eau et l’air de la maison en cas de besoin. Et qui dit habitation étanche et isolée, dit ventilation adaptée. La VMC double flux (ventilation mécanique contrôlée) est indispensable : elle permet à l’air d’être renouvelé sans faire chuter la température, puisqu’un système permet de récupérer la chaleur et l’humidité.

ENVIE DE SE LANCER ?

Luminosité, chaleur, esthétique, confort… La visite nous a convaincus. Mais de là à se lancer… « Il vaut mieux être bien informé sur les matériaux et les techniques, et surtout, prendre son temps. Comprendre le fonctionnement global d’une maison permet de faire des choix cohérents. C’est important, aussi, de se questionner en permanence, pour ne pas reproduire forcément ce que fait le voisin », conseille Nicolas. Construction ou rénovation ? « Rénover, c’est plus accessible financièrement, surtout quand on fait tout soi-même. » Mais la rénovation amène aussi son lot de galères et de mauvaises surprises… « J’ai passé plus de 3 000 heures sur le chantier. Actuellement, je travaille sur la maison tous les matins de 6 h 30 à 8 h. Mon temps libre, je le consacre intégralement à ma famille et ma maison. » En bref, mieux vaut aimer les travaux, ou alors, avoir les moyens de les faire faire.

Reportage par Nathalie Picard

Capture

Une monnaie made in Tours ?

Une monnaie locale à Tours ? Mais c’est quoi donc ? Tmv a rencontré Sarah, Bruno, Nathalie et Stéphane, membres du collectif citoyen à l’origine du projet. Réponses à cinq questions basiques, histoire d’y voir plus clair.

Trogo, rabelaise, turon ou martin, pour choisir le nom de la future monnaie, rendez-vous sur monnaie-locale-valdeloire.org. (Photo tmv)
Trogo, rabelaise, turon ou martin, pour choisir le nom de la future
monnaie, rendez-vous sur monnaie-locale-valdeloire.org. (Photo tmv)

1. À quoi ça sert ?

Partager une monnaie locale, ça permet de relocaliser des activités économiques sur un territoire, de donner plus de visibilité aux circuits courts déjà existants et aussi de créer du lien entre les gens.

2. Comment ça marche ?

Une association gère la monnaie. Après une adhésion symbolique, une personne peut échanger, auprès d’un comptoir, un euro contre une unité de monnaie locale. Les unités sont utilisées auprès d’un réseau de prestataires basé sur des valeurs et des pratiques communes, précisées par une charte éthique et un cahier des charges. Par ailleurs, les euros échangés sont placés auprès d’une banque partenaire et prêtés sur le territoire, pour soutenir des projets générateurs d’emplois.

3. Est-ce bien légal, tout ça ?

On s’appuie sur une évolution législative récente, la loi sur l’économie sociale et solidaire de juillet 2014, qui reconnaît les monnaies locales complémentaires.

4. Et cette monnaie, elle a un petit nom ?

Justement, on vient de lancer un sondage ouvert à tous pour le trouver. Et nous ne sommes pas à court d’idées : une cinquantaine de noms sont proposés, des termes en lien avec l’histoire, le patrimoine ou la littérature, mais aussi des jeux de mots.

5. La planche à billets va bientôt tourner ?

Aujourd’hui, on travaille encore sur les grands principes. Une démarche démocratique et citoyenne, ça prend du temps ! Il nous reste beaucoup à faire d’ici le lancement de la monnaie, prévu au printemps 2016. Et avant d’imprimer les billets, il faut déjà les créer. Avis aux graphistes intéressés.

 

Nathalie Picard

Jaïlys : citoyenne du monde

À peine 24 ans, mais Jaïlys Jimenez a déjà vécu à Tours, Londres, Lyon ou encore Sydney… Et quitte à tout plaquer, elle y retournerait sans problème.

Jaïlys a la bougeotte : « C'est difficile au niveau des amis ou pour un petit copain. Mais ce n'est pas frustrant. » (Photo tmv)
Jaïlys a la bougeotte : « C’est difficile au niveau des amis ou pour un petit copain. Mais ce n’est pas frustrant. » (Photo tmv)

Dans un Irish pub, place Plumereau, Jaïlys Jimenez engage tout de suite la discussion avec le gérant. Tout en anglais. Accent londonien classy et conversation à bâtons rompus. Normal, cette jeune femme de 24 ans, née à Chambray, a fait de l’Angleterre son deuxième chez-soi. Elle y a vécu et travaillé comme fille au pair plusieurs fois. « Je gagnais 400 € par mois, mais j’étais nourrie, logée, blanchie. J’ai adoré, car j’y étais super libre. Ici, je me fais suivre dans la rue par des gens bizarres… Là-bas, même à 5 h du matin, je n’avais pas peur. Je m’habillais comme je voulais ! »

Jaïlys Jimenez a le regard pétillant. De petites boules blanches en guise de boucles d’oreilles. Un visage calme et doux. Elle se rappelle avec plaisir ses multiples allers-retours entre Tours et le monde. Un déclic qui a eu lieu après son bac à 17 ans.
Arrivée à la fac des Tanneurs, elle se trouve confrontée aux manifestations anti-CPE : « Plein de gens ne voulaient rien faire. Il y avait des grèves, des blocus pendant quatre mois. Je me suis dit : je suis là, je m’embête et je ne peux pas aller en cours. Alors je suis partie en Angleterre pendant trois mois et demi. »
À son retour, rien n’a changé : « La fac était de nouveau en grève, mais pour autre chose cette fois-ci. Et ma filière ne me plaisait pas… » Alors elle repart outre-Manche pour cinq mois, avant de poser ses valises à Lyon.

« J’aime bouger. J’aimerais vivre partout ! », lance-t-elle, toute sourire, en triturant une de ses mèches. Elle aime tellement cela qu’elle est partie habiter huit mois à Sydney, en Australie, pour ses études. « J’étais en coloc’ avec cinq personnes. C’était trop bien… » On imagine qu’il y a dû avoir de grosses fêtes… « Euh, il y en a eu des pas mal, oui ! », dit-elle, hilare.
En août 2013, elle est retournée vivre à Tours. « Je me réhabitue petit à petit à la ville. Je l’ai quittée à un moment où elle me faisait peur. Je me la réapproprie. » Une trêve bienvenue pour sa maman… «Elle pleurait à chaque fois que je partais ! »

Après un petit job dans la garde d’enfants, elle travaille désormais dans les bureaux de la SNCF. Une façon de rester dans le monde du voyage. Elle est en remplacement, mais son « but ultime » serait de devenir traductrice littéraire ou cinématographique. Tout en continuant de parcourir le monde. Chose qu’elle conseille à tous et à toutes de faire. « Les voyages m’ont permis d’être super ouverte d’esprit, accueillante… Et pas critiquer quelqu’un juste parce qu’il a les cheveux verts ! Partir fait du bien », explique celle qui a, en fait, passé plus de temps à l’étranger qu’à Tours ces sept dernières années.

Au final, on se demande même si sa bougeotte ne vient pas de son enfance. « C’est vrai que, petite, j’ai pas mal bougé autour de Tours » : Saint-Cyr, Tours Nord, Chambray, Veigné, Loches, Joué et bien d’autres… À chaque fois, changer d’école, changer d’amis… Idem pour ses multiples escapades d’aujourd’hui. Mais qu’elle ne regrette aucunement. D’ailleurs, elle part en week-end à Londres, fin mars. « Car ça me manque ! Je ne suis jamais resté plus de sept mois à un même endroit… »
Aurélien Germain

>> Vous voulez lire plus de portraits de Tourangeaux pour notre série Vos municipales 2014 ?

Aurélia Poirier : portrait d'une actrice tourangelle prometteuse

Aurélia Poirier est une actrice tourangelle prometteuse que l’on voit dans la série Lazy Company. Un visage d’ange qui cache une volonté farouche.

PORTRAIT
Deux grands yeux bleus sur un visage innocent, Aurélia Poirier semble à peine sortie de l’enfance. Au premier abord, tout du moins. Dans Lazy Company, une série délirante qui se déroule pendant la Seconde Guerre mondiale, elle interprète Jeanne, une chef des résistantes au caractère bien trempé.
« C’est une guerrière. Cela correspond bien à mon caractère. » Devant notre surprise, elle explique, le visage angélique : « Je peux être assez hargneuse parfois, c’est une partie de moi. » Petite, la Tourangelle rêvait d’être danseuse, de faire partie de l’univers du spectacle. Elle tombe amoureuse du théâtre grâce à des cours du soir. C’est décidé, elle sera comédienne. Ses parents la soutiennent mais lui conseillent d’assurer ses arrières, « Passe ton bac d’abord ! ».
Après de longues études, elle passe un casting repéré dans une petite annonce. Elle rencontre alors Jessica Woodworth, la réalisatrice du film La cinquième saison. Le coup de foudre est immédiat entre les deux femmes. Plus tard, elle lui confiera : « Dès que tu es entrée dans la pièce, j’ai su que c’était toi. » Elle, c’est Alice, le rôle principal. Un personnage renfermé, mutique, tout en retenue. « C’est très difficile à jouer, avoue la jeune femme. Des fois, quand le personnage vit des choses très dures, j’aurais aimé qu’elle pleure, qu’elle exprime quelque chose. Mais les réalisateurs me deman-daient de tout garder en moi. »
TMV_TOURS_UNE_ACTRICE
Pour ce rôle, elle obtient le prix de la meilleure actrice (révélation féminine) au Festival européen des Arcs. « Ça fait plaisir, souffle-telle, le sourire en coin et les yeux baissés. Le tournage était difficile. Nous étions très dépendants des conditions météo, mes horaires changeaient tout le temps. Il faisait froid, c’était super dur mais j’en garde un très bon souvenir. »
Si elle n’était pas actrice, elle aurait aimé être reporter, « pour aller à la découverte de l’humain. Le plus important pour moi, c’est de faire un métier dans lequel tu apprends tout le temps. Finalement, quand je joue des personnages, je les explore et les découvre, un peu comme un reporter », analyse-t-elle, pensive, ses grands yeux bleus perdus loin, très loin à l’intérieur.
Laura Buratti
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Son actu
En ce moment, elle tourne en Touraine la deuxième saison de Lazy Company, une série humoristique dans la veine de Kaamelott ou Hero Corp. Pas de table ronde ni de super pouvoirs mais quatre soldats américains un peu abrutis, quelques jours avant le débarquement, qui tentent d’accomplir leur mission malgré leur incompétence. Elle est également l’actrice principale du film La cinquième saison de Jessica Woodworth et Peter Brosens. Un petit village belge attend l’arrivée du printemps. Mais la belle saison ne vient pas, la nature semble en pause. Alice (Aurélia Poirier) et Thomas (Django Schrevens) se battent pour donner un sens à leur vie dans un monde chamboulé. Le 24 juillet aux Studio
 
L’ANECDOTE
« Nous avons tourné La cinquième saison en hiver mais nous devions jouer des scènes d’été, autour d’un barbecue. Il faisait – 5°C, j’étais en t-shirt et il s’est mis à neiger. Ce n’était pas prévu mais les réalisateurs ont gardé la scène. Je suis quand même tombée malade deux fois pendant le tournage. »