Parcours insolites à Blois

Le château, la Maison de la Magie, le mur de Ben. Vous pensez tout connaître de Blois ? On vous aide à découvrir les petits secrets
de la ville.

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1. Attention à la marche
L’escalier Denis-Papin est bien connu des Blésois. Ils devraient inspecter les marches plus attentivement. Et aussi la statue de Denis. On remarque des impacts de balle datant de la Seconde Guerre mondiale. Il y en a beaucoup : 75 sur l’escalier, 14 pour le monument. La libération s’est effectuée en deux temps. Après avoir quitté la rive gauche, les Nazis l’ont mitraillée depuis la rive droite. Les balles sifflent et atteignent aussi la statue équestre de Jeanne d’Arc dans le jardin de l’Évêché.
2 – Les façades d’art nouveau
En regardant de plus près certaines façades de maison, on aperçoit des céramiques en grès flammé. Elles ne sont pas concentrées sur une rue ou un quartier en particulier. Ces sculptures sont réparties dans une large partie de la ville. Têtes de monstre, bouquets de fleurs, porc-épic et même phallus ornent les maisons bourgeoises. On vous conseille la rue Monin, l’avenue de la Belle Jardinière, ou l’avenue de Verdun.
3 – L’ancêtre du frigo
Il est bien pratique le nouveau réfrigérateur que vous avez acheté. Mais saviez-vous comment les commerçants conservaient leurs aliments avant ? Les Blésois utilisaient l’immense glacière située au jardin de l’Évêché. L’accès se fait par l’ancien jeu de paume de la Ratte. Construite au XVIIIe siècle, elle a été louée aux pâtissiers qui pouvaient entreposer leur glace. Bien sûr, elle est aujourd’hui inutilisée. Son sommet est une terrasse qui surplombe les jardins. Pour, au hasard, digérer une pâtisserie en toute tranquillité.
4 – Qui l’eut cru ?
La Loire est capricieuse. Elle aime grimper et parfois sortir de son lit. De manière assez soudaine ou violente. La ville de Blois en porte les traces. Trois crues supérieures à six mètres au cours du XIXe siècle ont submergé la cité. On peut parcourir la ville et trouver le repère de celle de 1846 qui avait englouti tous les quartiers bas de Blois. Rendez-vous au 29, rue de la Chaine et au 11 rue des Ponts- Chartrains. Pour celle de 1856, allez jusqu’au 15, quai de la Saussaye sur le pavillon de l’ancien Hôtel-Dieu.
EN BREF
PLUS D’HISTOIRES INSOLITES

Si vous avez envie de découvrir Blois sous un autre jour, foncez sur le livre « Blois, insolite et secret » (Éditions Alain Sutton) de Pascal Nourrisson et de Jean-Paul Sauvage. Ce dernier est historien, le premier, conseiller pédagogique. Une mine d’infos, y compris pour les Blésois.
OÙ MANGER ?
LES PLANCHES
Petit restaurant sympathique, dans le vieux Blois. Une décoration intérieure charmante. On déguste de belles bruschettas, la spécialité de la maison. Les crêpes en dessert permettent de terminer en douceur. 5 rue Grenier à Sel Tél. 02 54 55 08 00
OÙ BOIRE UN VERRE ?
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BEN’S BLUES BAR
Le bar à blues le plus classe de toute la région Centre (et même de France, soyons fous !) Des parties de « jam » à l’air, des cocktails à base de bière, des whiskies et encore des bières. Original, agréable. Bref, à tester. 41 rue Saint-Lubin

Chroniques culture #4

Chaque semaine, retrouvez quatre » choses » culturelles chroniquées par nos soins.


À LA TV
LE PENSIONNAT DE CHAVAGNES
Vous vous souvenez du Pensionnat de Chavagnes sur M6 ? L’huile de foie de morue, la discipline, les coups de gueule du pètesec Navaron… L’émission signe son grand retour sur la chaîne : 24 jeunes entassés dans une classe des années 50 pour repasser le certificat d’études. C’est sûr qu’il y a plus intelligent comme émission. Mais débrancher son cerveau, ça fait du bien parfois.
Lundi 30 septembre, à 20 h 50, sur M6.
LE DVD
HANNAH ARENDT
Un film sur un épisode controversé de la vie de la philosophe juive allemande, Hannah Arendt. Envoyée au procès d’Eichmann, elle provoque un tollé en parlant de « banalité du mal » et décrivant le nazi comme un être normal, mais zélé. Ses actes étant la conséquence de sa soumission à l’autorité d’un régime totalitaire. On réfléchit, on apprend des choses, sans que le cerveau chauffe trop.
Sortie le 1er octobre.
LES CD
THE GINGER ACCIDENT – THOMAS FERSEN
Il s’amuse, Thomas, dans son neuvième album studio. Les textes sont ciselés, faits de peu de mots, de refrains repris en boucle et d’images qui s’imposent. Les mélodies collent aux basques d’un rock sixties mâtiné de choeurs made in Bollywood. On attend avec impatience la traduction scénique de cet album qui semble avoir été presque entièrement conçu pour être partagé avec le public.
Dans les bacs depuis le 23 septembre.
MGMT
Six ans après leur premier album extraordinaire, Oracular spectacular, les MGMT sortent un nouvel opus, dans la droite lignée de cette première production. Toujours aussi désenchanté, psychotique, nostalgique, le duo déverse sa pop hallucinée à grands coups de synthés et de machines électroniques délirantes. Le groupe peut parfois donner l’impression de ne pas beaucoup se renouveler.
MGMT, Columbia records.

Qui es-tu Ketkeophomphone ?

Comptant parmi les révélations du début de saison du TFC, l’ailier au nom imprononçable possède une trajectoire complexe.

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Il rigole encore de ce qui circule sur sa page Wikipedia. Sur son identité complète, il est écrit « Vilayphone Ketkeophomphone ». « Mais Vilayphone, c’est n’importe quoi ! Mon prénom est Billy ! », s’exclame le garçon de 23 ans. Son nom est bien l’original. La prononciation s’avère compliquée. À l’image de son parcours, jamais linéaire.
Première étape : intégrer l’Institut national de foot (INF) de Clairefontaine. « Le rêve de tout gamin qui veut faire du foot », dit Billy. Originaire du Val-de-Marne, il évolue dans le petit club de Bussy-Saint- Georges. Autrement dit : un monde d’écart par rapport aux candidats. « Les tests m’ont marqué. Je ne connaissais pas grand-monde dans le milieu », glisse-t-il. Passé les détections, il se souvient de « la difficulté » d’être séparé de sa famille. Son père, ancien chauffeur de taxi, immigré Laotien arrivé il y a une trentaine d’années, avale des kilomètres chaque week-end pour le ramener à la maison. La dernière année, le PSG s’intéresse à lui. « J’ai finalement choisi Strasbourg. Je sais qu’à Paris, c’est compliqué de percer pour les jeunes », confie-t-il.
« A chaque fois qu’il commençait à être bon, il se blessait »
La trajectoire idéale s’étiole doucement. Difficile passage au monde professionnel. « J’aurais aimé percer plus vite. Je voyais mes camarades aller en équipe première », analyse Ketkeo. La récompense intervient en novembre 2009, en Coupe de France. Premier match et premier but. Il joue plus l’année suivante, quand Strasbourg tombe en National. Le club est rétrogradé administrativement en CFA2 (5e division) la saison d’après. « Le président a fait n’importe quoi… Cela m’a poussé à partir ».
Billy subit encore au FC Sion, en Suisse. Six mois sans jouer, il patiente. « Je m’entraînais pour moi », explique-t-il. Quand le TFC débarque en janvier 2012, il « saute sur l’occasion ». À Tours, il est vite freiné. « On savait qu’il était capable. Mais à chaque fois qu’il commençait à être bon, il se blessait », regrette Bernard Blaquart.
Derrière les quatre buts de ce début de saison, Ketkeo cache une douleur personnelle. Celle d’avoir perdu une de ses filles, il y a quelques semaines. « Tous les jours, j’y pense. Et elle me donne de la force », estime-t-il. Stabilisé niveau foot, il espère surtout pouvoir aller au Laos, avec sa famille, d’ici quelques années. « Pour découvrir mes racines ». Il a approché la Fédération pour jouer avec l’équipe nationale. Et se marre : « Il y a eu un malentendu, ils voulaient me faire jouer dans un club ». Une étape qui n’aurait pas détonné dans son parcours.


SON PLAT PRÉFÉRÉ
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« Les plats de ma maman ! J’adore la soupe Khao Pun ». À base de nouilles de riz, du bouillon au lait de coco et des légumes. « Mais bon, je ne sais pas cuisiner laotien. Alors j’en profite quand je vois mes parents ! ».
DANS SES OREILLES
« Au niveau rap français, j’aime bien La Fouine. J’écoute aussi du hip-hop US, avec Wale ou Chris Brown. En ce moment, aussi pas mal Génération Goldman. J’écoute donc de tout. »
SES CHEVEUX
« J’essaye de changer tous les mois. Avoir un truc qu’on ne voit pas tous les jours, qui sort de l’ordinaire. » En ce moment, il arbore une petite touffe sur le crâne, sur des cheveux courts.
UN FILM
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« Cette année, j’ai kiffé Django. Globalement, tous les films de Tarantino, comme Pulp Fiction, ça bouge bien ! »

Hell's Kitchen, sauce new-yorkaise

On choisit ce qu’il y a dans son sandwich et on le déguste comme si on était dans la Big Apple.

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On pourrait se croire dans une scène de Gangs of New York, version XXIe siècle. Murs en pierre, tables et chaises hautes. Un lieu où pourrait se réunir la mafia irlandaise. Normal, le Hell’s Kitchen désigne aussi un ancien quartier populaire de NewYork où les immigrés s’entassaient il y a plusieurs décennies, rentraient dans un pub pour manger leur sandwich et siffler leurs pintes. « Le nom est un hommage », confirme Mickaël, le cogérant de l’établissement ouvert il y a un mois. Il est aussi manager au Pale, situé quelques mètres plus loin, rue Colbert.
Il estime que les Tourangeaux « aiment le concept ». Celui de constituer son propre sandwich. On choisit le pain : complet, ciabatta, bagel, wrap. Qui détermine le prix du casse-croûte (entre 4,50 et 5,50 euros). « Et surtout, il y a des produits locaux. Une partie du pain vient du boulanger du coin par exemple », continue Mickaël.
Ambiance rock’n’roll
Ensuite, le client a le droit à un fromage (cheddar, philadelphia…), une viande (on peut même prendre du pastrami, typique des USA) et un choix de crudités à volonté ! Le nombre de sauces, étalées sur un présentoir à 2,50 mètres de haut, impressionne.
On déguste le tout dans une ambiance rock’and’roll. « On a une télé qui passe des vieux concerts de Pink Floyd ou de Led Zeppelin », annonce fièrement Mickaël. Ou plus au calme. Les douceurs du début d’automne autorisent à manger dans la petite cour intérieure, à l’abri de l’agitation, rue Colbert. Le passage à la caisse n’est pas douloureux. Neuf euros pour sandwich (pain Ciabatta) + boisson + dessert. De quoi donner envie de retourner dans l’enfer.
Chloé Vernon
71 « street » Colbert. Tél : 09 83 62 65 94. Du lundi au samedi de 11 h 30 à 14 h 30/19 h-23 h. Dimanche : 15 h-22 h.


UN SANDWICH
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Classique de la Big Apple : le « BLT ». Bacon, salade, tomates et mayo plein les doigts.
UN DESSERT
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Le cheesecake tellement bon qu’on l’a croqué avant de le prendre en photo.
UNE BOISSON
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Dr. Pepper, un des plus vieux sodas au monde, difficilement trouvable en France.

2 Guns, pétard mouillé ?

Un duo explosif et génial, handicapé par un script confus. Divertissant, sans être le film du siècle.

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Deux stars pour deux flingues : l’idée avait de quoi plaire sur le papier. 2 Guns – inspiré de la BD de Steven Grant – réunit en effet les excellents Mark Wahlberg et Denzel Washington pour un film d’action lorgnant vers le buddy movie (comprenez le film de potes, où deux héros complètement différents doivent collaborer). Jouant Bobby et Stig, spécialistes en coups fourrés et affaires louches, les deux compères appartiennent sans le savoir à des agences gouvernementales et doivent infiltrer un réseau de trafiquants de drogue. Après un casse qui finit mal, ils découvrent qu’ils ont été manipulés. Sauf qu’à force de jouer les durs et après avoir été lâchés par leur hiérarchie, tout le monde veut les voir avec une balle dans la tête.
Alors, il est vrai qu’avec un tel synopsis, on espérait beaucoup de Baltasar Kormàkur (réalisateur de Contrebande et Survivre). Ce qui est sûr, c’est que le duo fonctionne à merveille. Explosif, il met en scène un Wahlberg en très grande forme dans son costume de petite frappe cynique et un Washington de grande classe dans cette interprétation comique (surprenant après son rôle poignant de pilote alcoolique dans Flight). Divertissants, les deux acolytes sont bourrés de charisme et s’amusent comme des gosses. Mais le gros flingue de 2 Guns s’enraye en raison d’un script confus. Une pelote de laine qui fait caler la dynamique pourtant intéressante du film. Ça a beau tirer dans tous les sens (tout le monde essaye de tuer tout le monde) et bagarrer à tout va, 2 Guns reste finalement assez vide et parfois à la limite de l’ennui. Façon action/comédie à la 48 Heures ou l’Arme Fatale, le film de Kormàkur est divertissant, sans être mémorable (si ce n’est une certaine scène qui va faire bondir Brigitte Bardot et la SPA…). Le tout n’est pas vraiment ambitieux, mais après tout : est-ce vraiment important pour ce genre ? Aurélien Germain

Le pari d'une école différente

En pleine réforme de l’Éducation nationale, en particulier sur les rythmes scolaires en primaire, certaines écoles ont déjà choisi les pédagogies Steiner, Freinet ou Montessori.

L’humidité de l’automne, en cette matinée de septembre, ne pénètre pas à l’intérieur de la yourte. Installée dans le parc du château de Taillé, dans la campagne de Fondettes, cet étrange édifice accueille une école différente des autres. Sur les étagères sont rangés des peluches, des casseroles, du papier de toutes les couleurs, des jouets en bois, des foulards et de la ficelle. Au milieu d’un joyeux bazar, trois enfants se racontent des histoires, jouent au docteur, se fabriquent un toboggan à l’aide d’une table et d’un banc en bois. Assise à la petite table, Akiko Hitaï, la maîtresse, les regarde d’un oeil bienveillant et confectionne des couronnes de feuilles et de branches.
L’école du Petit Pommier fonctionne selon la pédagogie Steiner, du nom d’un philosophe allemand qui l’a inventée. Les PHOTO_UNE_3élèves dans cette yourte paraissent très heureux d’être à l’école. C’est par le jeu qu’ils apprennent, jamais par la contrainte. Chants, histoires, siestes, poèmes, balades dans la forêt, les activités ressemblent à une maternelle classique, le côté un peu « rigide » en moins. L’école du Petit Pommier a longtemps été installée à Joué-lès-Tours. Elle s’appelait alors le Petit Porteau. Mais avec le départ à la retraite de l’enseignante, plusieurs parents se sont mobilisés pour garder cette pédagogie et l’ont réouverte à Fondettes. Akiko Hitaï, d’origine japonaise, s’est formée avant de prendre le relais.
« Etancher leur soif de savoir »
« Chaque jeu ou activité est entrecoupé de rondes et de chants, décrit Élise Charbey, la directrice de l’école et maman d’un des enfants. Les jours de la semaine ont des couleurs. Tout est mis en oeuvre pour qu’ils se repèrent dans le temps. Il s’agit pour eux d’expérimenter, de toucher, de jouer, d’être sensible aux saisons. Pour eux, le futur n’est pas angoissant. » Mettre son enfant dans cette école a un coût. Il faut compter 250 euros par mois. Il existe un tarif solidaire de 125 euros pour les parents qui ont moins les moyens. « Nous sommes une association et l’école est hors cadre, elle ne bénéficie donc pas des subventions des collectivités », explique Élise Charbey. Autre exigence de ce type de structure : il faut y adhérer et s’investir. Les parents sont avant tout là pour faciliter la vie de l’enseignante, apporter à manger, trouver du matériel quand il faut.
À plusieurs kilomètres du Petit Pommier, en plein coeur du quartier Velpeau, à Tours, s’est ouverte une autre école d’un genre différent. La Maison des enfants s’inscrit dans la pédagogie de Maria Montessori. Elle accueille une vingtaine de petits élèves âgés de 3 à 12 ans. « Ici, on se met au service de l’enfant, sourit Cécile Lawniczak, la directrice de l’école, mais aussi une des animatrices. Ils traversent des périodes dites sensibles où, d’un seul coup, ils s’intéressent à un sujet en particulier, une matière. Nous sommes là pour observer ces moments et leur donner le maximum de connaissances. Que ce soient les volcans, les planètes, l’envie de sentir un maximum d’odeurs, de faire des calculs, nous leur apportons tout ce dont ils ont besoin pour étancher leur soif de savoir. »
Pas de cartables ou devoirs
PHOTO_UNE_2La Maison des enfants s’est installée en septembre dernier au rez-de-chaussée d’un immeuble de la rue de la Fuye. À l’intérieur, il règne un calme presque absolu. Tout le monde chuchote. Une petite fille est en train de colorier un chat, une autre joue avec des perles de couleurs représentant des chiffres. Un groupe s’est formé pour fabriquer un puzzle en trois dimensions. Cécile Lawniczak passe de table en table pour apporter une aide éventuelle, proposer des activités. Pas de tableau noir ni de rangées bien alignées. Certains des enfants font des maths sur un tapis, par terre. « Il n’y a ni punition, ni récompense, ni d’instit qui soit là pour donner ce qu’il sait dans l’école Montessori, continue Cécile Lawniczak. Les enfants n’ont pas de cartables et de devoirs à la maison. Ils avancent à leur rythme. »
Et quand ils reviennent dans un système scolaire plus classique ? « Ils sont souvent en avance par rapport aux autres, affirme la directrice de la Maison des enfants. Même si nous sommes hors contrat, un inspecteur académique va venir nous voir une fois par an. Je ne suis pas inquiète quant au niveau scolaire. » Pour Élise Charbey, c’est le même constat : « Mon fils est sorti du Petit Pommier pour intégrer le CP dans une primaire classique. En quelques semaines, il était premier de sa classe et s’est très vite adapté. Il était en revanche assez étonné du fonctionnement de la classe et de sa rigidité. Un jour, il est revenu en me demandant pourquoi il ne pouvait pas aller se servir un verre d’eau tout seul, quand il le voulait, avec un gobelet en verre. Il ne comprenait pas ; au Petit Pommier, il était déjà très autonome. »

"Des pédagogies qui développent l'autonomie de l'enfant"

Enseignant-chercheur au département des Sciences de l’Éducation et de la Formation à l’Université de Tours, Samuel Renier analyse l’histoire et les évolutions des pédagogies alternatives.

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À quel courant appartiennent ces pédagogies dites alternatives ?
Le terme est vaste et fourre-tout. Freinet, Montessori et Steiner appartiennent au courant de l’Éducation nouvelle. Le terme « alternatif » peut aussi se prêter au courant traditionaliste, fondé sur la rigueur, ou au courant libertaire. Mais ce n’est pas le propos ici.
Qu’apportent ces pédagogies à l’enfant ?
Il est difficile d’apporter une réponse globale. Mais ces écoles ont tendance à développer l’autonomie de l’enfant, peut-être plus fortement qu’ailleurs.
Comment les écoles Freinet, Montessori et Steiner ont évolué depuis un siècle ?
On a pu noter un développement très fort, à partir des années 30 et jusque dans les années 70. Puis une baisse dans les années 80-90. Mais c’est un champ en constante reconfiguration. L’éducation a pour objet ce qui est mouvant, ce qui évolue. On apprend, on se transforme. De nouvelles pratiques pédagogiques se développent. Par exemple, à Langouet (en Bretagne), une école centrée sur l’écologie et le développement durable s’est ouverte.
Les personnes extérieures à ces classes sont surprises du calme des élèves…
L’une des grandes forces de ces pédagogies nouvelles, c’est que la discipline n’est pas imposée de l’extérieur. L’enfant fait, de son propre chef, un effort pour se discipliner et répondre à son intérêt. Il en est plus facilement capable.
Les enfants qui viennent de ces pédagogies alternatives et qui intègrent au cours de leur vie un circuit plus classique, comment se comportent- ils ?
Généralement, les élèves obtiennent de bons résultats. Toutefois, cela ne veut pas dire que ces écoles sont meilleures que les autres.
Ces écoles ne sont-elles pas réservées à des parents militants et initiés ?
Elles sont assez peu répandues. Il y a donc la nécessité d’un engagement des parents, souvent lié à une réflexion éducative. Cela peut aussi venir d’un état de fait, quand l’enfant ne se retrouve pas dans le système classique. Enfin, il ne faut pas négliger l’effet de proximité et le bouche à oreilles !
Ont-elles influencé l’éducation dite classique ?
Les frontières sont poreuses. Certaines de ces pédagogies sont menées au sein d’établissements sous tutelle du ministère de l’Éducation nationale. D’autres sont même reconnues en tant qu’écoles expérimentales, en lien avec la recherche en Sciences de l’éducation. Historiquement, le courant de l’Éducation nouvelle a eu un impact fort notamment sur la pratique en classe. Si aujourd’hui, il existe des Travaux personnels encadrés (TPE) ou des travaux pratiques en sciences, c’est aussi grâce à ce mouvement. Plus globalement, la place accordée à l’enfant a évolué grâce à l’Éducation nouvelle.
Pourraient-elles un jour, devenir la norme ?
Elles n’ont pas vocation à être généralisées à grande échelle. Tout d’abord parce qu’elles devraient se soumettre à un impératif d’évaluation et d’uniformisation, ce qui ne cadre pas avec leurs fondements. En outre, ces pratiques sont intéressantes par leur singularité. C’est ce qui fait leur force.
Propos recueillis par Guillaume Vénétitay

Découvrir Freinet, Montessori et Steiner

Pour aller plus loin dans l’étude des pédagogies alternatives, un article qui offre des informations pratiques sur ces écoles en Touraine et revient sur les fondateurs de ces méthodes.

Les pédagogues
FREINET
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Célestin et Élise Freinet mettent en place leur pédagogie après la Première Guerre mondiale. Avec pour principe de partir des intérêts de l’enfant. Ses envies et ses choix sont au coeur d’une méthode fondée sur le collectif et le partage. En témoigne ainsi le fonctionnement comme coopérative scolaire, avec par exemple un processus de vote pour prendre certaines décisions. Des enseignants peuvent pratiquer la méthode Freinet dans une école dite classique.
MONTESSORI
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Maria Montessori, Italienne, médecin de profession. Son métier influence justement sa pédagogie, fondée sur l’observation des enfants. Elle part d’un problème dans l’éducation : on propose un rythme général à des enfants qui n’évoluent pas au même rythme. Elle propose une avancée progressive, en mettant l’accent sur l’environnement de l’enfant et la façon dont il s’y adapte. On crée alors une ambiance qui va permettre à l’enfant de trouver des choses qui vont répondre à ses besoins, et de stimuler ces derniers.
STEINER
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Philosophe de formation, Rudolf Steiner s’intéresse au développement de l’être humain dans toutes ses dimensions : intellectuelle, physique, spirituelle. Il est ainsi adepte de l’anthroposophie (courant de pensée dédié à l’étude de phénomènes spirituels). Il a ouvert une école à Stuttgart pour les enfants des familles ouvrières de l’usine de cigarettes Waldorf. Sa méthode se fonde pour les plus petits sur de nombreux jeux et activités artistiques. Le professeur suit les mêmes élèves pendant un certain nombre d’années.


PORTES-OUVERTES
L’école du Petit Pommier vous accueille dans sa yourte le samedi 28 septembre. Un bon moment pour découvrir la pédagogie Steiner. Et pour voir comment ça fonctionne concrètement si vous êtes intéressés pour inscrire votre enfant. Il reste encore des places à pourvoir dans la classe. De 10 h à 18 h, dans le parc du château de Taillé, 54 rue de la Morienne. Plus d’infos au 06 31 48 96 94.
LES AUTRES ÉTABLISSEMENTS
La Maison des enfants Logée en plein coeur du quartier Velpeau, cette école Montessori s’est ouverte en septembre dernier et accueille presque une vingtaine d’élèves. Plus d’infos sur lamaisondesenfants.eklablog.fr
PRIMAVERA
Depuis plus de 15 ans, l’école primaire Primavera fonctionne selon la pédagogie Steiner à Joué-lès-Tours. Pour beaucoup de parents, elle peut fonctionner dans la continuité du Petit Pommier. Toutes les infos sur ecoleprimavera.org


UN LIVRE
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Catherine Piraud-Rouet, Écoles différentes – des pédagogies pour apprendre et grandir autrement (Fabert, 2010).

Bajram Bili, portrait d'un grand calme

Ce talentueux musicien tourangeau offre une musique électro mélancolique et poétique. Il joue ce vendredi 27 septembre au Temps Machine.

Mais qui se cache derrière Bajram Bili ? Vous le saurez en lisant la suite !
Mais qui se cache derrière Bajram Bili ? Vous le saurez en lisant la suite !

Regard de biais, il s’arrête parfois de parler, comme s’il était confus. C’est une évidence : il déteste les interviews. Plus à l’aise pour bricoler ses machines et jouer du piano, pour la communication, il se force un peu. « À la limite, on parlerait de cuisine ensemble, je serais plus détendu », finit-il par lâcher au bout d’un moment. De son enfance entre Beaugency et Meung-sur- Loire, de son apprentissage du piano, de la relation musicale fusionnelle avec sa mère, il donne quelques indices, sans trop se livrer. Il parle de sa timidité à plusieurs reprises. Il, c’est Adrien Gachet, l’homme derrière Bajram Bili. Avec ce pseudonyme tout droit sorti d’une chanson de Captain Beefheart, il produit une musique electro envoûtante, charmeuse, rêveuse, exigeante.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=GhLll2p6Ccc[/youtube]
En concert, il préfère que les projecteurs soient derrière, son visage importe peu. Si Adrien Gachet joue dans l’ombre, c’est pour mieux mettre sa musique en avant. « Bizarrement, je ne suis pas stressé sur scène. J’ai toujours été détendu. En revanche, je ne prends du plaisir en live que depuis peu de temps. Le déclic a eu lieu au Temps Machine, en 2011. Je me suis tout d’un coup senti très bien, le public était réceptif. » 2011, c’est l’année de son premier EP, You’re a ghost in a tipi. Dans le milieu electro, ses premières compositions ont un certain retentissement.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=OvEEMzuc9lg[/youtube]
À 29 ans, il se consacre entièrement à la musique. S’il n’en vit pas encore, les prochaines dates de concerts à l’automne présagent d’un futur succès. Adrien Gachet ne s’emballe pas. Il continue à composer ses morceaux mélancoliques, teintés d’envolées rock et de percussions millimétrées. Bajram Bili vient tout juste de sortir un deuxième EP. On y retrouve encore ses influences majeures, en particulier Bords of Canada, son groupe fétiche. Mais difficile de coller une étiquette sur la musique de Bajram Bili tant Adrien Gachet les collectionne par centaines. Il adore ça. Boulimique de musique, il découvre toujours de nouveaux groupes, absorbe, compose. L’avenir ? Adrien Gachet, plus sûr de lui : « J’apprends à chaque disque, à chaque tournée. J’essaye d’être plus sincère dans ma musique. »
++ Allez le voir en concert au Temps Machine, c’est ce vendredi 27 septembre.
 +++ écoutez donc son nouvel EP

Le tiers payant généralisé d'ici 2017 ?

Nous avons demandé à Pascal Moussu (syndicat MG France) et Jean-Pierre Peigné (Confédération des syndicats médicaux français) de commenter le projet de généralisation de tiers payant de Marisol Touraine.

 

(Photo J. Dutac)
(Photo J. Dutac)

Que peut apporter une généralisation du tiers payant ?
Pascal Moussu : L’avantage de cette mesure est celui d’un meilleur accès aux soins, notamment pour la population qui ne peut pas se permettre une avance de frais. Aussi, un moindre recours à l’hospitalisation est envisageable si les patients nous consultent plus précocement.
Jean-Pierre Peigné : Je ne
suis pas convaincu que cela favorise l’accès aux soins. Avec la transmission par fichier électronique, le patient est déjà remboursé en seulement cinq jours…
Cela peut-il amener une hausse des consultations et donc des dépenses ?
P. M. : C’est toujours l’argument qu’on ressort contre une telle mesure. De 1998 à 2005, l’option de médecin référent (OMR) avait été mise en place et permettait ce dispositif de tiers payant. Et je n’ai pas observé un surcroit de consultation chez les patients ayant choisi ce fonctionnement.
J-P.P. : Je le pense. C’est une mesure qui va déresponsabiliser les patients. On le voit déjà avec le coût des médicaments en pharmacie. Ils ne se rendent pas compte du prix des ordonnances, qui peut monter très haut.
De manière pratique, une telle mesure est-elle envisageable ?
P.M : Pour le médecin, l’explosion des complémentaires peut compliquer les choses. Mais je ne vois pas d’obstacles majeurs à une telle mise en place. Quant à la franchise d’un euro qui reste, on peut imaginer une retenue quand la caisse doit de l’argent à un patient.
J-P. P : Si le gouvernement veut qu’une telle réforme marche, il est indispensable que le professionnel de santé soit assuré d’être payé. Je n’ai pas envie que les médecins fassent de nombreuses recherches pour obtenir leurs honoraires. C’est-à-dire vérifier quelle mutuelle a le patient, s’il est bien à jour… Cela peut être infernal.

Balades méconnues à Paris

L’impression d’avoir tout vu ? Marre des Parisiens et des touristes qui s’amassent toujours aux mêmes endroits ? Découvrez la capitale, au calme.

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Mouzaïa et la Butte du Chapeau-Rouge
Au lieu d’aller vous entasser au Parc des Buttes-Chaumont comme tous les Parisiens, optez pour celui de la Butte du Chapeau-Rouge, plus à l’est, en bordure du boulevard périphérique. Méconnu des locaux, vous serez au calme, surplombant la banlieue est de la capitale. Allez ensuite vous promener rue de Mouzaïa et prenez les petites impasses perpendiculaires. De splendides maisons pour s’offrir un peu de calme. Métro 7bis : Pré- Saint-Gervais.
Longer le canal de l’Ourcq
Arrivé au parc de la Villette, essayez une balade le long du canal de l’Ourcq, direction la Seine- Saint-Denis. En vélo, à pied, ou trottinette, on traverse Pantin, Bobigny, Aulnay-sous-Bois. En croisant une vieille usine désaffectée, des graffeurs talentueux, des zones pavillonaires, un petit pont de bois. Plus authentique que le canal Saint-Martin.
Le quartier indien
Une douce odeur d’épices, des femmes en sari et des hommes à moustache. Le quartier indien, concentré sur quelques rues (rue du Faubourg Saint-Denis et rue Cail, à côté de gare du Nord), offre une belle escapade au pays de Gandhi. Allez à la rencontre des brahmanes au Sri Manika, seul temple hindou de Paris. Puis, allez déguster un thali, plat traditionnel indien, à Aachchi (186, rue du Faubourg Saint-Denis), une minicantine où l’on mange comme un maharadja pour moins de 6 € !
 La campagne à Paris
C’est le nom d’un lotissement du XXe arrondissement. Perché en haut d’une butte, où le silence est d’or. Les pavillons ont tous une personnalité propre, avec des couleurs éclatantes et des petits jardins à part. Construit au début 1900, le quartier, géré par une coopérative à l’époque, avait pour objectif d’accueillir des foyers à revenu modeste. Un parcours démarre rue Paul-Strauss. Métro : Porte de Bagnolet
Les musées oubliés
Ok, vous avez déjà vu le Louvre, le musée d’Orsay. Mais connaissezvous le Musée de la Magie, le Musée du fumeur, ou le musée des Arts forains ? Souvent oubliés par les touristes, ils regorgent de visites insolites, interactives et surprenantes pour toute la famille. Et si vous avez un coup de chaud, allez faire un tour au Musée de… l’Éventail !
crédit photo : Creative Commons/ralf.treinen


OÙ MANGER ?
LE DRAPEAU DE LA FIDÉLITÉ
Un lieu surprenant tenu par M. Quan, ancien professeur de philosophie à Hô-Chi-Minh. Qui fait office de bistrot, bibliothèque, bar. On peut déguster une spécialité vietnamienne, des pâtes carbo ou un steak-frites. Pour six euros maximum ! Attention, l’endroit est petit, souvent complet et arrête de servir après 20 h 30. Arrivez donc tôt ! 21 rue des Copreaux (XVe, métro : Volontaires). Du lundi au samedi. 15 h-22 h.
OÙ DORMIR ?
L’HÔTEL PORT-ROYAL
Vous n’avez pas envie de vous retrouver dans un lieu impersonnel mais vous ne souhaitez pas non plus exploser votre budget. L’Hôtel Port-Royal est idéalement situé entre Montparnasse et Austerlitz. Les chambres double commencent à 58 euros. Plus d’infos sur hotelportroyal. fr
OÙ BOIRE UN COUP ?
LE KITCH
Une déco rétro, avec des objets récupérés à droite et à gauche et plus loufoques les uns que les autres (nain de jardin, affiches à l’ancienne, vache multicolore…), ce bar propose des cocktails originaux à 5 € en happy hour. 10 rue oberkampf. tous les jours de 17 h 30 à 2 h. tél. 01 40 21 94 41

BD/Dessin : portrait d'Amandine Alamichel

C’est elle qui signera, jusqu’à la fin de la saison, la BD en fin du journal tmv.

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Vous avez découvert « Marou et le chien » à la fin de tmv, la semaine dernière ? Ces deux petits personnages sont nés dans la tête d’Amandine. La jeune illustratrice indépendante croquera désormais pour vous, chaque semaine, ces petits bouts d’absurdité canine. Et comme on trouve que sa vie ressemble à un livre illustré pour les enfants, on avait envie de vous la raconter comme ça…
Amandine Alamichel est née il y a trente ans avec des grands yeux bleus qui sourient. C’était en Normandie, là où on a inventé la crème fraîche et le cidre doux. Quand elle a découvert Gaston Lagaffe, à 9 ans, elle a fermement décidé que « quand elle sera plus grande, elle dessinera elle aussi des histoires ». Lors des ses années collège, elle a même posté une grande enveloppe pour envoyer sa propre BD de 48 pages aux célèbres éditions Dupuis. Parce qu’elle aimait beaucoup Spirou. « Tellement qu’un jour j’ai acheté 300 vieux magazines Spirou d’un coup ».
Atelier Grizzly
Entre temps, en grandissant, Amandine a voulu protéger les animaux sauvages alors, par exemple, elle a recensé des phoques. Oui, l’environnement, c’était aussi son truc. Puis le féminisme. Puis la mauvaise foi. Puis les trucs rigolos. Alors après avoir travaillé avec des enfants pour leur apprendre à regarder les petites fleurs et les gros insectes, elle s’est reconcentrée sur l’illustration. Maintenant elle fait partie d’une troupe d’artistes réunis sous le nom « d’atelier Grizzly » à Poitiers. Ils sont reconnaissables à leurs pattes et à leurs griffes. Tous ensemble, et chacun dans leur coin, ils travaillent dans un atelier troglodytique partagé où il y a des canapés et des croissants.
Alors, pour bien se concentrer sur ses dessins, Amandine écoute et regarde d’un oeil les sketchs de Camelot « Ça me colle à ma table, je ne m’éparpille pas.» Quand elle n’est pas en train de gribouiller dans cette grotte, Amandine habite dans une yourte. Elle y boit beaucoup de café, joue du violoncelle et collectionne depuis peu les oeufs cassés des bébés oiseaux qui se sont envolés. Et quand cet été, elle nous a présenté Marou le chat muet et le chien au long nez, à tmv on était très content de l’embaucher !
J.L.P.

Bistrot du nord

Une bonne adresse que les Tourangeaux du nord ont su garder sécrète. Avec le tram, tout le monde va pouvoir tester !

La table de sandrine
Le calme de l’avenue André-Maginot, au nord de la Loire, laisse parfois la place au bruit du tram sur les rails. La nouvelle artère semble être passée au tamis, affichant ses belles pierres blanches sur les façades et laissant apparaître quelques pépites. La Table de Sandrine fait partie de ces petits trésors découverts au hasard. Depuis maintenant deux ans, cette adresse vit sa vie de bistrot de quartier, rendant heureux les habitués des lieux. À l’intérieur, rien ne la distingue des autres adresses modestes du centre-ville, déco sobre de brasserie familiale, la salle est presque pleine. Au mur, le principe qui rend ce restaurant vraiment intéressant : des ardoises avec quelques plats. Chaque jour, la carte change. Deux entrées, deux plats, deux desserts et basta.  Ah si, pour les amoureux de viandes, vous pourrez toujours choisir un bon morceau de boeuf, cuit ou cru.
Service bistrot, Sandrine la bien nommée sait y faire. Sourire et efficacité. Il faut pouvoir être bien accueilli tout en mangeant rapidement entre deux rendez-vous. Quand les plats arrivent, l’intuition est vite vérifiée : pas de chiqué mais des aliments sains, bien travaillés. La salade est bien assaisonnée, l’agneau est correctement grillé, la ratatouille garde encore le soleil de l’été. Que demander de plus pour 13 euros les trois plats ? Quelques minutes après l’addition, on apprend que les légumes viennent du potager du chef, Thierry, le mari de Sandrine. Ils ont vraiment tout compris.

Chloé Vernon

8 avenue André-Maginot,
résa au 02 47 41 00 40
Arrêt de tram tranchée

Chroniques culture #3

Chaque semaine, retrouvez quatre » choses » culturelles chroniquées par nos soins.



 
 
LE DVD
THE WALKING DEAD – SAISON 3
On sait que l’attente de la nouvelle saison de la série à zombies est insupportable. Mais en attendant la mi-octobre, The Walking Dead vomit l’intégrale de sa saison 3 dans un coffret DVD et Blu-ray. 687 minutes géniales de suspense terrifiant et de coups de fusil à pompe dans la tête de mortsvivants. La saison 3 surpasse la légère paresse de la 2, dans une prison abandonnée. Ou pas…
Sortie le 25 septembre.
A.G.
LE CD
CARRY ON – WE ARE ENFANT TERRIBLE
Voilà une fille et deux garçons lillois, qui portent bien leur nom. Ils s’emparent de la musique pour en faire ce qu’ils veulent, ils la déchirent, la caressent, la noient, la dézinguent. Ces fous d’electro, de pop-rock minimaliste et de « 8 bits Music » (inspirée son de jeux vidéo des 90’s) reviennent avec un deuxième album, fatiguant et excitant comme le premier.
Déjà sorti chez Pil records / La Baleine
J.L.P.
LE MAG
LA REVUE DESSINÉE
Nouveau mook (vous savez ces beaux magazines que l’on trouve en librairie) fraîchement débarqué, La Revue dessinée mélange sur 230 pages bande dessinée et journalisme. Entre chroniques sur l’histoire de l’informatique et reportage en pleine mer, la RD essaye de proposer un autre type de magazine.
En libraire, 15 euros.
B.R.
À LA TV
TANGUY
« T’es un Tanguy ! ». L’expression est entrée dans les moeurs après le film de Chatiliez. Sorti en 2001, le film avait mis un mot sur le phénomène grandissant des jeunes tardant à quitter le domicile familial. Drôle, le réalisateur pousse à bout la guerre intra-familiale, incluant même la grand-mère.
Sur France 3, 20 h 45.
G.V.

Réussir ses 10 et 20km de Tours

Des semaines de préparation, des litres de sueur écoulés. A quelques jours de l’épreuve, les conseils de Frédéric Lepinay, entraîneur à l’A3 Tours.

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À 55 ans, il peut encore courir un 10 km en 40 minutes. Entraîneur à l’Athletic Trois Tours (A3T), Frédéric Lepinay livre ses recommandations avant le grand départ.
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« Au niveau de la course, il faut lever le pied. On peut courir la veille ou l’avant-veille, 40 à 45 minutes pour une personne lambda. Mais sans puiser dans ses réserves. Pour que les jambes ne soient pas trop lourdes le jour de la course, la musculation doit être évitée. Une bonne avant-dernière nuit est importante, car la veille, le stress et l’adrénaline perturbent le sommeil ».
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« Le repas du soir, on privilégie bien sûr les sucres lents : du riz ou des pâtes. Et on ne boit pas d’alcool bien sûr, Pour être même plus précis, le vin blanc donne des crampes. C’est l’ennemi des coureurs ! Ne pas hésiter, par contre, à prendre du thé et du café, sans excès. »
Le matin
« L’idéal est de manger au minimum trois heures avant. Quatre heures, c’est encore mieux, mais du coup, on se lève très tôt ! Ainsi, quand on s’apprête à courir, on a digéré. Si on avale un petit-déjeuner seulement 30 minutes avant, on va souffrir ! Arrivé sur les lieux, un réveil musculaire fait du bien, avec des étirements. Je conseille un travail de respiration pour évacuer le stress. »
Pendant la course
« Surtout ne pas rater les ravitaillements. Indispensables pour le 20 kms. Les bons athlètes peuvent s’en passer sur un 10 km. Les coureurs qui ne sont pas habitués à boire en plein effort, je leur conseille de s’arrêter pour le faire, car ce n’est pas évident. Il y a aussi du monde sur la route. On peut trouver quelqu’un qui court au même rythme ou un peu plus vite et se mettre dans sa roue. Ce n’est que bénéfique. C’est de l’entraide. »
Après la course
« Après une course, on a soif ! Donc, boire beaucoup d’eau pour la récupération. Et se restaurer tranquillement, avec des barres de chocolat ou des oranges par exemple. Ne pas trop attendre avant de se doucher, sinon on aura l’impression que les muscles se durcissent ».
Propos recueillis par G. V.


ARRÊTER DE FUMER
« Bien sûr, il ne faut pas fumer juste avant la course. Pratiquée régulièrement, elle peut même être un bon moyen pour arrêter la cigarette. J’accompagne un coureur qui réduit progressivement grâce au footing. Avec l’effort, on libère de l’endorphine qui n’a pas besoin d’être stimulée par le tabac ».
LE SUCRE
« J’avais une petite habitude lors des 10 km, pour me donner un coup de fouet sur la fin. Au 7e kilomètre, j’avalais un petit morceau de sucre pour me booster. Après, il y a aussi une part psychologique, mais ça peut aider. »
LA PLAYLIST DE LA RÉDAC
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Cinq titres pour vous aider à fournir votre effort !
Let’s groove – Earth Wind & Fire
Eye of the Tiger – Survivor
Beat it – Michael Jackson
I need a dollar – Aloe Blacc
Run run run – Phoenix
BIENTÔT LE MARATHON
L’an prochain, Tours accueillera son premier marathon, le 21 septembre, en même temps que la prochaine édition des 10 & 20 km ! Le parcours longera la Loire et le Cher, jusqu’à Villandry. C’est déjà l’heure de se préparer !

Université de Tours, la bonne élève ?

Chaque année, le magazine l’Étudiant sort son classement des universités en France. Sur les 42 de retenues, Tours arrive en 18e place. On a rempli son bulletin de classe.

Université de tours
Bon élève
L’Université François-Rabelais se distingue particulièrement au niveau de l’environnement. Comprenez par là que Tours est green, avec une qualité de l’air correcte et l’existence du service de location des Vélocity. Elle n’est pas non plus trop mauvaise dans les offres de logements et se place à la 14e place des universités les moins chères pour les loyers. Dernier atout, la fac de Tours fait des efforts dans ses offres culturelles, comme le reste de la ville d’ailleurs.
Bravo, continuez comme ça Tours !
 
Médiocre
Tours passe tout juste la moyenne quand on parle de la réussite de ses élèves et du nombre de ses filières d’excellence, puisqu’elle se hisse à la 19e place du classement de L’Étudiant. Pareil pour son offre sportive, c’est surtout le nombre d’équipements sportifs qui reste un peu léger par rapport à des villes comme Angers (1re) et Orléans (10e).
Vraiment, Tours, vous pouvez mieux faire…
 
 
Cancre
La Fac de Tours pêche clairement au niveau de son rayonnement international. Selon l’Étudiant, elle manque d’élèves étrangers mais surtout de filières qui excellent sur le plan international.
Tours, vous copierez cent fois « je dois être plus festive. »

Les Invincibles manquent le tir

Un film sur la pétanque ? Une bonne idée, mais le spectateur repart fanny.

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Un emblème de la France. Rond. Toujours avec un bouchon à proximité. Non, on ne parle pas de Gérard Depardieu, mais bien de la pétanque. L’un des sports les plus pratiqués dans le sud-est de la France dès que le soleil commence à chauffer.
Elle n’avait pourtant jamais été abordée par le 7e art ou alors, à la marge. Le réalisateur, Frédéric Berthe, a mis les moyens dans le casting pour lui rendre hommage. Gérard Depardieu et Édouard Baer ont, semble-t-il, décidé de passer le reste de leur vie cinématographique ensemble, après avoir été conjointement à l’affiche de Turf et du dernier Astérix l’an passé. Atmen Kélif, que l’on pensait disparu, revient également au premier plan.
Corporatisme
Ce dernier campe Mokhtar, trentenaire, un brin paumé, qui végète dans le sud, trouvant l’adrénaline en arnaquant quelques badauds à la pétanque avec son ami Jacky (Gérard Dépardieu). Son destin change le jour où il est sélectionné pour représenter la France dans un tournoi international de pétanque. Classique. Un scénario de successstory par le sport. Et c’est encore mieux quand le héros est un mec issu de l’immigration et pas forcément riche.
Dans le genre, on a vu mieux, ou plutôt moins convenu. Les rebondissements sont balisés, les clichés nombreux (sur le sport-business par exemple), et les thèmes effleurés (la pétanque comme vecteur de socialisation pour de nombreuses personnes dans le sud de la France). Le film aurait pu prendre un tournant intéressant quand Momo retourne en Algérie. Sans suite.
Le coup de grâce intervient dans l’ubuesque scène où Gérard Depardieu demande la nationalité algérienne. Une atterrante réaction corporatiste d’une profession qui s’était déjà maladroitement défendue lors de la polémique sur les rémunérations des acteurs et l’exil fiscal de son emblème. Cette fois, on parle bien de Depardieu.

Quel avenir pour la ligne Tours-Paris ?

TGV en moins d’une heure, prix, LGV Tours-Bordeaux… La SNCF et l’association des usagers réguliers débattent.

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La ligne Tours-Paris avait été déclarée « malade » par Guillaume Pépy, le président de la SNCF, en janvier 2011. Quasiment deux ans plus tard, David Charretier, président de l’Association des usagers Paris-Tours et Dominique Latard, directeur délégué TGV de la SNCF pour la région Centre font le bilan.
Combien y a-t-il d’abonnés ? La tendance est-elle à la baisse ou à la hausse ?
David Charretier annonce le chiffre de « 4 000 abonnés », pour le Paris- Tours, et « 1 500 à 1 700 » empruntant le TGV quotidiennement. Dominique Latard ne peut dévoiler les chiffres exacts mais confirme cet ordre, « relativement stable » depuis quelques années.
Quelles sont les plages horaires des TGV ?
Le premier part à 6 h 11 depuis Tours. Pour le retour, le dernier train quitte Montparnasse à 20 h 16. « On réclame une plage plus large.Nos abonnés doivent partir avant la fin de certains rendezvous », continue David Charretier. Dominique Latard annonce un dernier TGV pour l’an prochain, aux alentours de 20 h 35, « sous réserve que Réseau Ferré de France (RFF) donne son accord ».
Quelle a été l’évolution des prix ?
« On constate une augmentation de 30 % en dix ans, soit environ 100 euros, avec un abonnement le moins cher aux alentours de 450 euros, au bout de la 3e année. C’est le double de l’inflation », affirme David Charretier. La SNCF nuance. « La seule hausse de ces trois dernières années pour les abonnés s’est faite en 2012, avec + 1,7%, hors impact de la TVA », explique Dominique Latard. Il rappelle qu’un tiers du prix d’un billet de TGV provient du « coût du péage payé à RFF. » Et note une « hausse des coûts de l’énergie en quelques années et la modification des matériels SNCF ».
Paris redeviendra-t-il à une heure de Tours ?
« Aujourd’hui, on est à 1 h 15, voir 1 h 20. Comme l’ancien Corail », soupire David Charretier. « Tours-Paris en moins d’1 heure, on ne peut pas faire. Mais Saint- Pierre-des-Corps-Paris, c’est possible », dit Dominique Latard. Ce dernier annonce un aller/retour par jour SPDC-Paris en moins d’une heure pour l’an prochain, et donc qui ne s’arrêtera pas à Vendôme. Une réunion avec l’association devrait prochainement en fixer l’horaire.
La ligne LGV Tours-Bordeaux va-t-elle nuire au Tours-Paris ?
La ligne sera mise en service en 2017, pour permettre un Paris-Bordeaux en 2 h 05. « On évalue de 30 à 40 % de TGV en moins directs pendant les heures de pointe », s’inquiète David Charretier. Les récentes déclarations de Guillaume Pépy, le patron de la SNCF, ne devraient pas le rassurer. En visite à Tours le 28 août, il a éludé la question avec une phrase très diplomatique : « Pas question de sacrifier qui que ce soit, mais on ne peut contenter tout le monde en même temps. » Dominique Latard « ne peut aller que dans le sens de [son] président ». « Si on fait une LGV Paris-Bordeaux, c’est pour aller vite, et donc ne pas marquer l’arrêt à Saint-Pierre. Il y a 16 A/R de l’agglo tourangelle jusqu’à Paris aujourd’hui. Il y en aura peut-être moins, mais je ne peux confirmer une baisse pour le moment et s’il y en a une la chiffrer », déclare-t-il.
G.V
Photo : Patrice Deschamps

Deux TGV par jour : le rythme des pendulaires

TGV-boulot-dodo. Un « train-train » quotidien pour de nombreux Tourangeaux. Au prix d’une vie très cadencée, avec de nombreux rites et contraintes.

La sono crache de bon matin le tube de Mattafix, « Big city life ». Traduire « la vie de grande ville ». La banane sur le visage, Laurent fredonne le refrain. Il y a trois ans, cet ingénieur marketing chez SFR, a quitté Paris, cette « grande ville ». En partie seulement. Installé à Tours avec sa femme et ses deux enfants depuis 2010, il se rend à Paris quatre jours par semaine pour son travail. Il emprunte le TGV, comme près de 1 500 autres « pendulaires » de l’agglomération tourangelle. Un rythme de vie soutenu, souvent contraignant. Synonyme d’emploi du temps serré et cadencé par les horaires des trains.
Laurent fait partie des lève-tard parmi les matinaux. Il prend le TGV de 7 h 59. « Un horaire qui me permet de profiter de ma famille. C’était le deal avec mon chef quand j’ai emménagé ici », dit-il, après une grimace adressée à sa fille, Romane,

7h59. Atelier brossage de dents dans le TGV.
7h59. Atelier brossage de dents dans le TGV.

deux ans. Être pendulaire impose de vivre à proximité de la gare. Pour ne pas perdre de temps. Le grand gaillard de 33 ans et sa femme possèdent un T2 avec jardin, près de l’hôpital Clocheville. Une centaine de mètres carré au total. Un luxe introuvable à Paris. Dans la capitale, le couple a pourtant vécu dans un 70m2 dans le XVe arrondissement durant deux ans. Muté depuis Lyon, Laurent bénéficiait d’un coup de pouce de son entreprise, qui payait la différence de loyer entre les deux villes. « Sans ça, on aurait vécu dans 35 mètres carré maximum », dit Aurélie, sa compagne. « Soit on diminuait de surface, soit on allait en banlieue », résume Laurent. Ils choisissent finalement la troisième couronne. Celle des pendulaires.
« Une vie qui ne laisse que peu de place à l’imprévu »
L’ingénieur marketing grimpe surson vélo et file de chez lui. Dix minutes avant le départ de son TGV. Arrivé dans le train, il déboule aux toilettes pour… se laver les dents. « Simple optimisation du temps », glisse-t-il, en faisant attention à ne pas mettre du dentifrice sur sa chemise blanche. Un rituel. Comme le café englouti à Saint-Pierre-des-Corps, pendant l’arrêt.
« C’est une vie qui ne laisse que peu de place à l’imprévu », relève-t-il. D’autres pendulaires, sac à dos pour ordinateur et costumes bien taillés défilent sur le quai. L’ingénieur apprend le retard de dix minutes de son train. « Je ne suis pas du genre à râler. Mais depuis la rentrée, c’est un peu le souk », concède-t-il. L’association des usagers réguliers de la ligne Tours-Paris relève un retard de 17 h par passager depuis janvier. Un taux conséquent pour beaucoup de clients, même s’il s’améliore par rapport à 2012 (32 h), selon le collectif.
« On n’a plus le temps d’aller boire un coup après le boulot »
Arriver à 10 h sur le lieu de travail a une contrepartie : il faut bosser dans le train. Un accord tacite avec son ancien chef. Syndicaliste à la CGT et détaché à temps plein depuis un an, Laurent a essayé de l’inscrire officiellement dans les accords d’entreprise. Pour permettre à d’autres salariés de faire comme lui. En vain. « À partir de la fin d’année, ils auront le droit à deux jours de télétravail par semaine, c’est déjà une avancée », note celui qui opère déjà de chez lui un jour sur cinq. « Je suis dans une demi-routine », juge-t-il.
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17h. Sortie du travail et scrabble dans le Transilien.

Une fois arrivé à Meudon (92) après un quart d’heure de train de banlieue, Laurent déboule dans son open-space. Les collègues sont déjà tous là. Ses relations avec eux se limitent désormais au site de SFR. « Plus le temps d’aller boire un coup après le boulot, puisqu’il doit partir. Parfois même en pleine réunion », raconte son collègue Stéphane. Les autres salariés soulignent la « contrainte » d’être dépendant du TGV. Mais comprennent le choix de Laurent. « Personnellement, j’ai 1 h 30 de voiture chaque matin. C’est quasiment pareil », relève Patrick. Le portefeuille de Laurent est même allégé. Un abonnement TGV lui revient 450 € par mois, mais il ne paye que 160 € de transport mensuellement (pass Navigo inclus), SFR participant à hauteur de 70 %. Moins cher qu’un budget auto, estimé à 215 € par mois selon des données de l’INSEE.
« Un moindre mal face à une situation complexe »
Il est 17 h et Laurent reprend le chemin de Tours. La mine un brin fatiguée. « C’est sûr que je ne tiendrais pas ce rythme pendant dix ans », analyse-t-il, critique sur la condition de pendulaires. « Dans un monde parfait, bien sûr qu’il serait aberrant de se dire qu’on habite à 250 km de son lieu de travail. Aujourd’hui, c’est un moindre mal face à une situation complexe », explique l’ingénieur d’un ton laconique. Outre les loyers à Paris, il égratigne des entreprises obnubilées par le centralisme. Par exemple, sa société va regrouper progressivement quatre de ses pôles. A Saint-Denis (93, au nord de Paris). « En 2015, j’aurai vingt minutes de plus en transport en commun. Ce seront peut-être les 20 minutes de trop », lâche-t-il.
Il n’épargne pas la SNCF. La promesse d’un TGV Tours-Paris en moins d’une heure n’est plus tenue. Ligne vieillissante, trains supprimés. « 1 h 20 de trajet désormais. Si j’avais su, j’aurais peut-être fait un autre choix que Tours… », soupire-t-il. Il pense au futur. Un autre métier, une autre ville peutêtre. Des songes vite effacés par l’arrivée d’Oscar, son fils de quatre ans, à l’appartement. En télétravail demain, il pourra l’emmener à l’école. Et sortir de la routine.
Guillaume Vénétitay

Loi Duflot : vers une déontologie des agences immobilières ?

Le projet de Loi Duflot, sur le logement en France, comporte un volet sur l’encadrement des agents immobiliers. Interview de Patrice Petit, président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim)* du Centre.

P.10_PETIT (DROITE)
La loi prévoit d’encadrer les mauvaises pratiques, quel est votre constat ?
Au niveau de la Fnaim, nous sommes dotés d’un code d’éthique et d’un service de qualité depuis plusieurs années. Les particuliers peuvent nous avertir de problèmes avec l’un de nos adhérents. Nous pouvons aller jusqu’à l’exclusion d’une agence de notre fédération. Même si c’est rare, ça ne veut pas dire que ces mauvaises pratiques n’existent pas.
Vous êtes donc pour un Conseil national de la transaction et de la gestion immobilières, prévu par la loi Duflot ?
Nous avons toujours demandé plus de déontologie. En revanche, nous souhaitons que ce conseil soit exclusivement encadré par des professionnels et non par des professeurs en droit, des urbanistes ou d’autres personnes. Pourquoi notre profession ne pourrait pas avoir un conseil comme les ordres des avocats ou des médecins pour établir nos règles déontologiques ?
Êtes-vous favorable à un changement de la formation au métier de l’immobilier ?
Notre métier évolue constamment avec les nouvelles législations, les normes, les règles. Il demande une expertise. Il existe de trop nombreuses formations permettant de faire notre métier, certaines personnes peu compétentes ont alors le droit de l’exercer. Il est nécessaire de simplifier, de créer une formation unique afin de tirer vers le haut le niveau de nos collaborateurs.
Pensez-vous que cette loi va transformer votre profession ?
Elle va la modifier profondément. Il est, entre autres, question de supprimer une partie des honoraires perçus par les agences immobilières. La loi va directement impacter les chiffres d’affaires, impliquant des suppressions d’emploi. Charge à nous de réagir afin de nous adapter, nous remettre en cause et repartir de plus belle.
* Elle représente 12 000 agences sur 30 000 en France

Journées du patrimoine : nos coups de coeur

En France, vous êtes des millions à vouloir découvrir les lieux insolites pendant ces Journées du patrimoine. En Indre-et-Loire, nous sommes bien lotis puisque les visites de caractères sont légion. Pour vous, tmv a choisi le meilleur de ce week-end placé sous le signe des 100 ans de la protection du patrimoine français.

chateau du rivau
UNE PETITE BALADE EN VÉLO ?
Oui, et pas la traditionnelle au bord de la Loire. Non, là, on vous propose une visite guidée à vélo des belles demeures de Joué-lès- Tours. Dimanche, départ 9 h place François-Mitterrand, devant l’hôtel de ville, arrivée vers 12 h 30, au palais des sports Marcel-Cerdan. Les casques et gilets sont obligatoires, au moins pour les enfants.
CHAPELLE DE BÉTON
L’intérêt de cette visite, c’est de pouvoir bénéficier des explications de Mathieu Julien sur la construction de cette chapelle des Frères mineurs, rue de la Pierre (près de la tranchée). Le président de la Maison de l’architecture de France vous expliquera la particularité de ce bâtiment en béton. Samedi et dimanche. 14 h – 19 h.
POUR LES ENFANTS
Rue des Ursulines, au pied de la brèche gallo-romaine, il y aura des animations autour des voyageurs français qui sont allés explorer le Canada avec des jeux super cool de l’époque : du tir-àl’arc et du jeu de crosse. Tout ça, pour les petits enfants. Samedi, de 10 à 19 h, et dimanche, de 10 h à 18 h.
VISITE INSOLITE DU CHÂTEAU DU RIVAU
Vous avez sûrement vu les jardins mais ce week-end, la propriétaire du château Madame Laigneau, à Lémeré, organise elle-même une visite de la propriété et vous explique comment elle fait, avec sa famille, pour protéger un tel lieu ! Samedi et dimanche à 15 h 30. Adulte : 8,50 €. Gratuit pour les moins de 18 ans. Comme chaque année, le ministère de la Culture sort un superbe programme. Si vous ne l’avez pas trouvé en ville, téléchargez-le sur journeesdupatrimoine.culture.fr

Ile d'Oléron : un havre de paix

Un ensoleillement incomparable, diversité des paysages, des kilomètres de balades : l’île est idéale pour se ressourcer.

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1 – Le port de la Cotinière
Dans ce quartier de Saint- Pierre d’Oléron, le port est un spectacle. Une halle à marée, des pêcheurs qui vendent depuis leur bateau. Les touristes et les locaux se massent pour admirer les kilos et kilos de soles et de bars frais. Et, bien sûr, les sardines. Les marins ramènent un peu plus de 4 000 tonnes de poissons par an, ce qui en fait le premier port de pêche de la Charente- Maritime.
2 – Le phare de Chassiron
« Le bout du monde ». C’est aussi le surnom de ce phare, situé à la pointe nord de l’île. On peut visiter cet édifice datant de 1836. Et bien sûr, grimper au sommet, après 224 marches ! Réaménagé en 2007, il comporte désormais un musée. Les alentours sont très calmes. Reposants. Moins de touristes, plus de place.
3 – Des balades
Par tous les moyens. L’île d’Oléron est le lieu idéal pour flâner. À pied, on conseille la forêt de Saint- Trojan, longue de 8 km. C’est la plus grande de l’île. On peut partir avec un pique-nique et manger quelques huîtres, à la fraîche. On peut aussi la traverser à vélo. Les amateurs de bicyclettes sont servis. En ajoutant le bassin de Marennes, on compte 130 km de pistes ! Idéal, avant d’aller piquer une tête à la plage.
4 – Les thalassos
L’air marin, un degré d’ensoleillement élevé (Oléron est surnommée « la lumineuse »), un bon bol d’air : l’île est faite pour se ressourcer. On peut passer un niveau au-dessus en allant dans une des nombreuses thalassos proposées. Piscine d’eau de mer, aquagym, spa, hammam : il y a tout pour repartir en pleine forme au travail.
5 – Saluer Passe-partout
Oui, vous savez, « Passe-Partout, du fort Boyard, qui guide les casse-cou dans les traquenards » ! Eh bien, jetez un coup d’oeil au Fort, bâti entre l’île d’Oléron et l’île d’Aix. Rendez-vous sur la plage de Boyardville, où vous pourrez admirer l’enceinte, dont le début de la construction date de 1804. Le jeu télévisé a lui, débuté, en 1990.
6 – La citadelle
Présente dans la commune du Château d’Oléron, elle est classée monument historique et était destinée autrefois à protéger l’île. Depuis la citadelle, la vue est magnifique sur les côtes de la Saintonge. En sortant de la forteresse, il est conseillé de visiter les splendides cabanes colorées des ostréiculteurs.


EN BREF
OÙ MANGER
ESCAPADE_RESTAURANT
La Chaloupe est un restaurant sans chichi, avec de nombreux fruits de mer ou poissons. Avec des produits qui viennent directement de la criée, à deux pas. On apprécie également la présentation soignée. Port de la Cotinière, Saint-Pierre-d »Oléron. Tél. 05 46 47 02 78
OÙ BOIRE UN VERRE
ESCAPADE_BAR
Chez Marcel, bar à vin branchouille de l’île. Du pinard, donc, mais aussi des tapas, des bières, des huîtres. Et surtout, les ambiances changent selon les soirs : rock, électro, swing… Il y en a pour tous les goûts. 90 avenue de la République, Saint-Pierre-d’Oléron.
COMMENT Y ALLER
Plusieurs solutions s’offrent à vous. Un pont relie l’île d’Oléron à Marennes. Il est gratuit, mais il pourrait redevenir payant, selon les médias locaux. Des liaisons par bateaux sont assurées depuis La Rochelle, Bourcefranc et La
Tremblade. Selon le lieu de départ, on peut rallier Boyardville, St-Denis, Saint-Trojan et le Château d’Oléron.

Le Vietnam, version fast-food

C’est nouveau et c’est unique sur Tours : de la cuisine vietnamienne à emporter !

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La rentrée est passée. La rue nationale se remplit de Tourangeaux affamés à l’heure du déjeuner. Et encore nostalgiques des vacances. Ils n’ont pas tout perdu. Une nouvelle enseigne, Eat Delice, leur propose de voyager au Vietnam. Odeur typique, clients qui défilent. Comme dans un boui-boui d’Hanoi. Le bruit du tram ramène sur terre et donne un curieux métissage entre le centreville et l’ambiance exotique du restaurant.
L’enseigne a ouvert le 5 août. Aucun souci de mise en route. La gérante, Lili, est une habituée de la restauration. « Je tiens aussi le Chinatown avec mon mari. Le midi, je suis désormais ici », glisse-t-elle, en claquant des bises à plusieurs fidèles de son autre enseigne. Elle a senti le coup. « La restauration rapide vietnamienne manquait à Tours », avance Lili pour justifier l’ouverture d’Eat Delice.
Le voyage débute avec un classique. À la mode à New York, il commence à gagner l’Europe. Un héritage de la colonisation française : le banh mi. Une baguette, avec à l’intérieur des carottes, de l’huile de sésame, du soja, de la coriandre et au choix du poulet ou du boeuf. Saté, citronnelle ou autre épice. Le tout n’est ni trop sec, ni trop relevé et « élaboré avec des produits frais », dit Lili. Ce mélange des cultures est aussi présent dans les desserts, entre muffins et boules de coco. Des viennoiseries ou des chips à la crevette sont également disponibles.
Pour ceux qui veulent aller aux racines de la cuisine vietnamienne, il y a un chouchou : le bo bun. Composé de vermicelles de riz, de crudités, de morceaux de nems, cacahuètes pilées, et là encore d’une viande au choix. Complet, avec la certitude d’avoir le ventre rempli pour l’après-midi. Et des envies de voyage plein la tête. Avec une formule à 8 € (bahn mi+dessert+boisson), l’aller-retour pour le Vietnam n’est pas très cher.
Chloé Vernon
32 rue Nationale. Ouvert du lundi au samedi, de 10 h à 19 h 30.
 
LE MENU
UN SANDWICH
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Un banh mi aux brochettes de poulet, ses crudités. Le tout dans un délicieux pain chaud.
UNE SALADE
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Le classique : Le bo bun. Nems, vermicelles de riz, salade, coriandre… Il y a de tout !
UN DESSERT
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Original : un mochi au thé vert.

Chroniques culture #2

Chaque semaine, retrouvez quatre » choses » culturelles chroniquées par nos soins.

LE DVD
CHRONIQUE_DVDLES GAMINS
Cinq mois après sa sortie en salles, « Les Gamins » atterrit en dvd et Blu-ray. L’histoire de ce vieil aigri qui retombe en adolescence est l’une des meilleures comédies de l’année, notamment grâce à un Alain Chabat absolument énorme. Dialogues savoureux, gags redoutables et hilarants, menés par un duo complice : le pur dvd pour des soirées entre potes. Sortie le 11 septembre.
 
 
LA BD
FRITZ L’ÉLÉPHANT CHRONIQUE_BD
Fan de tmv, vous avez dévoré les aventures de Fritz l’éléphant dans Tours de piste, le strip bd élégamment mis en dessin par Amélie Clément. Pendant un an, chaque semaine, la dessinatrice tourangelle a inventé avec poésie des histoires du Monstre, de l’indien et de la petite Ninon. Un recueil de toutes les histoires est sorti. Pour le commander (10 €) sur amelieclement.com.
 
LE CD
KING KRULE, 6 FEET BENEATH THE MOON
CHRONIQUE_CDDe ce jeune rouquin (le plus roux de tous les roux) imberbe et osseux, sort une voix profonde, blasée, autoritaire. Un son qu’il qualifie de blue wave : mélange de rock anglais (l’accent ne trompe pas), de lancinant blues, de colère intelligente et de plénitude jazzy. King Krule est né en 1994 (!), il tient le net en haleine depuis 2010 et explose aujourd’hui avec cet album.
 
 
 
LE MAG
LUI CHRONIQUE_LUI
Frédéric Beigbeder voulait ressusciter Lui, magazine masculin culte des sixties. Il ne parvient qu’à en fournir une pâle copie. Blindée de pub (60 pages sur 220), avec des « signatures » (Nicolas Rey, Marcela Iacub…) imbues d’elles-mêmes, des conseils « mode » à 7 000 euros la montre. Et soft niveau cul. Bref, une revue faite par des mondains parisiens pour des mondains parisiens… 2,90 € chez votre libraire.

Rencontre bd avec Sébastien Morice

Cet auteur rennais a signé l’affiche du festival À Tours de bulles, qui commence le 13 septembre. Rencontre avec un nouveau dans le métier de la BD.

 

L'affiche de Sébastien Morice pour A Tours de bulles 2013.
L’affiche de Sébastien Morice pour A Tours de bulles 2013.

Chaque année le festival choisit de mettre en avant un jeune auteur, comment ça s’est passé pour vous ?
Un jour, quelqu’un de l’organisation m’appelle et me dit que j’ai gagné le concours de la Tour d’Ivoire. Je ne m’étais même pas inscrit ! Je suis heureux de cette reconnaissance surprise. Normalement, c’est un moyen de mettre en avant un jeune auteur. Votre cas est un peu spécial… Oui, j’ai commencé ce métier sur le tard, il y quatre ans. J’ai aujourd’hui 39 ans. Auteur de bande dessinée, c’était un rêve de gosse.
Racontez-nous un peu votre parcours.
Après une année aux Beaux-Arts un peu loupée, j’ai fait architecture. Une fois sorti de l’école, j’ai travaillé trois mois dans une agence mais ça ne m’a pas vraiment plu, alors j’ai intégré une entreprise qui s’occupait du rendu en images de synthèses de bâtiments pour les concours d’architecture. Au bout de dix ans, je n’en pouvais plus. J’avais fait le tour. C’est pendant mon congé parental que j’ai décidé de me lancer. J’ai posté des dessins sur un forum en ligne et des scénaristes m’ont contacté.
Vous travaillez exclusivement avec le scénariste Didier Quella- Guyot, comment ça fonctionne avec lui ?
C’est un scénariste qui fait énormément de recherches. Sur l’album Papeete, qui se passe à Tahiti, il m’a donné beaucoup de lectures avant que je me mette à dessiner. Là, nous travaillons sur un nouvel album que se passera en 1915 dans la forêt amazonienne. Je commence à me passionner pour les populations indiennes et sur les producteurs de caoutchouc.
Vous avez le souci du détail dans vos dessins, non ?
C’est presque maladif, je peux passer des heures sur une case qui sera lue en 3 secondes. De par ma formation, je soigne particulièrement les décors, j’ai besoin que tout soit juste.
 
Retrouvez son blog avec pas mal de dessins magnifiques
 

No Pain no gain : pas que de la gonflette

Derrière ce blockbuster musclé sur des bodybuilders kidnappeurs se cache un vrai film d’action d’auteur

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Les muscles, cet atout stéréotypé du film d’action bon marché fait toujours recette. En revanche, il reste malgré tout le symbole de la catastrophe cinématographique. Alors quand il s’agit de mettre en scène des bodybuilders et leurs frasques, on se dit que le gouffre artistique n’est pas loin. Pour ajouter aux a priori, c’est Michael Bay aux manettes, le papa de Bad Boys, d’Armageddon et autres Transformers. Pas un de ces cinéastes qui fait dans la dentelle indépendante. Pourtant, l’histoire abracadabrante de Daniel Lugo et de ses comparses contraste nettement avec le reste de la filmographie de Michael Bay. Basé sur un fait divers floridien sordide, No Pain No Gain suit les actions malhonnêtes de trois bodybuilders en quête de succès et d’argent. Sans être des caïds, les trois idiots passent de kidnappings en casses sans sourciller. Bercés par l’american dream capitaliste et débridé des années 1990, rien ne les arrête dans la sauvagerie, l’extorsion et le meurtre. Esthétiquement plus proche du film Drive que de XXX ou de la franchise Fast and furious, ce long-métrage nerveux offre une harmonie dans les décors et les ambiances un peu désuets.

Grand amateur d’effets spéciaux, Michael Bay opère un virage à 180°. Dans No Pain No Gain, les scènes d’action brutes de décoffrage ne tombent pas dans le sensationnalisme du traditionnel blockbuster américain. Elles pencheraient même, par leur nervosité, du côté de Guy Ritchie, version Snatch ou Crimes, Arnaques et Botanique. Mais pas seulement. No Pain No Gain verse dans un humour grinçant et chaotique pas franchement désagréable. Les personnages ne sont jamais là où on les attend, à l’image de l’énorme (par la masse musculaire) Dwayne Johnson qui campe un camé zigzaguant entre addiction et ferveur catholique. Mark Wahlberg, beau gosse terrible d’Hollywood, offre également un beau jeu d’idiot arriviste gonflé à bloc.
 
 

Les cantons pour les nuls

Quoi, les cantons vont être réduits de moitié ? Mais pourquoi ? Du calme, on vous explique ce méli-mélo politique.

 

La carte des nouveaux cantons d'Indre-et-Loire.
La carte des nouveaux cantons d’Indre-et-Loire.

La semaine dernière, Jean- François Delage, le préfet d’Indre-et-Loire a rendu public le projet de réduction du nombre de cantons sur le département. Vous avez l’impression que cette phrase ressemble à du chinois ? Allez, on vous explique.
1. Mais, c’est quoi un canton ?
Un peu d’histoire : ça ne peut pas faire de mal. En 1790, en France, sont créés trois niveaux territoriaux : le département, le district et le fameux canton. Ce petit bout de territoire possédait un chef-lieu et une justice de paix, une sorte de tribunal local qui permettait de régler les petits problèmes de la vie quotidienne (amendes, litiges avec un voisin…). En 1800, les districts sont supprimés et le nombre de cantons diminue drastiquement. À partir de 1848, les conseillers généraux (élus départementaux, donc) sont élus au suffrage universel et par canton.
2. Pourquoi ils diminuent ?
C’était un des projets de la réforme territoriale lancée par le gouvernement Fillon en 2008. Cette année-là, Nicolas Sarkozy annonce la création des conseillers territoriaux qui remplaceraient les conseillers généraux et régionaux. La réforme prévoyait également la suppression des cantons. La gauche, en 2012, abandonne cette idée de conseillers territoriaux. En revanche, le gouvernement prévoit la réduction du nombre de cantons par deux. Le Parti socialiste souhaite également instituer, pour les élections locales de 2015, un scrutin binominal paritaire. Késaco ? En gros, les futurs candidats devront se présenter par deux, une femme et un homme.
3. Et donc, en Indre-et-Loire ?
La nouvelle carte affiche 19 cantons au lieu de 37. Mais cela ne veut pas dire qu’il y aura moitié moins de conseillers généraux puisque que les candidats se présenteront deux par deux. Ce redécoupage cantonal, avant d’être mis en oeuvre pour les élections de 2015, sera soumis aux conseillers généraux le 20 septembre pour qu’ils rendent un avis.
B.R.

Les hobbies insolites de la rentrée

C’est le moment idéal pour commencer une nouvelle activité. Et c’est encore plus rigolo si l’on décide de sortir des sentiers battus ! Tour d’horizon de quelques pratiques insolites…

1. La canne de combat
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Vous vous imaginez Sherlock Holmes en train de mettre une raclée à Moriarty, avec son chapeau haut de forme, la cape au vent. Ce n’est pas tout à fait ça, mais presque. Vous gardez l’esprit gentilhomme mais vous remplacez l’accoutrement XIXe siècle par un kimono rembourré, un masque d’escrime et des gants. Depuis 2011, il existe un club de canne de combat sur Tours. En plus d’être super classe (vous vous battez avec une canne quand même !), c’est extrêmement physique : vous travaillez tous les muscles du corps et des deux côtés puisque vous pouvez tenir la canne à gauche comme à droite. C’est Vincent Chaigneau qui a introduit ce nouveau sport en Indre-et-Loire : « Vous pouvez commencer la canne à partir de 8 ans. C’est également un sport de combat mixte, les femmes sont souvent de redoutables adversaires. »
 Notre avis : Si vous avez toujours voulu avoir la classe et que vous adorez vraiment l’objet canne, n’hésitez pas, vous avez trouvé votre nouveau sport. En plus, c’est chic en soirée de dire que vous faites de la canne de combat.
Infos pratiques : Reprise des entraînements le jeudi 19, de 20 h à 21 h 30. Toutes les infos sur canne-combat-tours.fr
2. La course de lévriers
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Sa moustache frétille quand ses chiens bondissent vers lui, en quête d’un câlin. Jacky Chaffin, agent de bibliothèque universitaire dans le civil, est une des figures de la course de lévriers en Indre-et-Loire. Il raconte la « convivialité sur les cynodromes », le « brassage social, avec des gens de tous les niveaux » et « l’adrénaline » quand il voit Dubaye, un de ses protégés, s’élancer sur la piste. Passionné, il essaye d’entraîner ses chiens tous les jours, avec une marche fractionnée ou une marche au trot autour du lac de Joué-lès-Tours. « Les joggeurs trouvent un compagnon idéal avec un lévrier », dit-il. Il faut quand même avoir quelques sous de côté. Acheter un whippet (une race courante) coûte entre 600 et 700 euros. Et il faut ajouter le budget croquettes. Jacky les importe du Royaume-Uni, pour 200 euros par an environ.
Notre avis : Parfait pour les amateurs de vitesse et d’animaux. S’occuper d’un lévrier prend du temps et un poil d’argent, mais le plaisir est intense quand on observe l’évolution de son chien. « Ils rendent beaucoup d’affection », dit Jacky avec le sourire.
Informations pratiques : Club du lévrier de sport de Touraine, 6 rue du Puits Berthet – 37 Preuilly-sur-Claise. Tél : 02 47 94 59 31
3. Les jeux de société
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On ne vous parle pas des jeux de carte ni du traditionnel et vieillot Monopoly. La pratique des jeux de société peut devenir un véritable hobby auquel vous allez adorer vous adonner régulièrement. Il paraît que c’est bon pour les méninges et pour la sociabilité. « Et puis c’est ludique, populaire », ajoute Olivier Chaillot, le président de l’association de la Maison des jeux. Justement, chaque jeudi soir vous pouvez jouer dans leur magnifique local de la rue Toulouse- Lautrec. Tout le monde est le bienvenu, débutants comme accros. Seul ou avec des potes, vous serez accueillis « à bras ouverts ». Et vite, ça peut devenir une passion. Puisque tous les mois sortent de nouveaux jeux de sociétés, vous ne vous ennuierez jamais et découvrirez des mondes et des règles à chaque fois différents.
Notre avis : Le côté geek qui joue à Warhammer, c’est un gros cliché qu’il faut s’enlever de la tête. Tous ceux que l’on a rencontrés à la Maison des jeux de Tours sont très sociables, franchement hyper sympas et prêts à vous faire découvrir le merveilleux monde des jeux de société.
Infos pratiques : Tous les jeudis soir, initiations aux jeux mais il y a également des permanences pour venir en emprunter. Plus d’infos sur mdjt.org
4. Ultimate
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« Bon, les gars, qui passe handler ? Qui est middle ? ». Les termes anglais se succèdent et Carl écoute. Attentif, mais un peu paumé face à ces mots inconnus. « J’ai vu une vidéo sur internet, et j’ai eu envie d’essayer », dit-il timidement. Les piliers des OUF (l’Olympique Ultimate Freezbee de Joué-lès-Tours) le mettent à l’aise rapidement. Aldo, crâne dégarni masqué par une casquette, explique les schémas tactiques. La règle est simple : attraper le disque dans la zone d’en-but adverse. Résultat : des accélérations brusques, des appels, contre-appels et une dose de dextérité. Le tout dans la bonne humeur de fin d’été. « C’est convivial, et il y a un bon esprit, notamment grâce à l’autoarbitrage », loue Dik, autre nouveau. Et à la fin de la séance, Carl tire la langue. « Ça dépote ! », dit le grand gaillard, pourtant affûté. Fabrice, un des responsables, conclut : « Les gens viennent chercher un sport original, et sont agréablement surpris par la dépense d’énergie. »
Notre avis : Ludique, décalé, ouvert à tous (petits, grands, hommes, femmes), l’Ultimate est une belle découverte. N’allez pas dire que c’est un sport de plage. On galope, transpire et le lendemain, les courbatures sont bien là.
Infos pratiques : Entraînements lundi et jeudi (19 h/21 h), samedi (10 h/11 h 30, pour les juniors à partir de 10 ans) au stade des Bercelleries. Tournoi d’initiation sur ce même stade le samedi 14 septembre, à 14 h. Renseignements : Fabrice au 06 88 08 91 83.
5. La couture
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Oui, ce n’est pas évident, mais la couture peut vite devenir une passion. « J’ai beaucoup de jeunes mamans qui viennent à mes ateliers, constate Lydie Assas, une créatrice tourangelle. Elles craquent souvent dans une brocante et s’achètent une belle machine à coudre. Sauf qu’elles ne savent pas s’en servir. Je leur apprends à mettre le fil et les techniques de base pour, par exemple, créer un bavoir. » Si vous êtes du genre manuel, c’est un passe-temps qui peut vite devenir addictif. Porte-monnaie, sac-à-main, jupes : quand vous savez coudre, il n’y a que votre imagination et votre envie pour vous freiner. Et non messieurs, ce n’est pas une activité réservée aux femmes. Vous aussi, vous pouvez vous prendre au jeu de la couture. « Après, avec un peu d’entraînement, vous pouvez vous mettre à faire des rideaux, des oreillers et même des fauteuils », s’enthousiasme Lydie Assas. Bonne alternative à la peinture ou autres activités artistiques, la couture est vraiment abordable.
Notre avis : Passés les a priori, la couture, c’est fun, ça fait économiser et ça en jette quand vous dites que vous savez vous servir d’une machine à coudre. Après, vous allez avoir tous vos potes qui vont vouloir des ourlets, mais bon…
Infos pratiques : Il existe de nombreux ateliers de couture sur Tours. Celui de Lydie Assas est pas mal puisqu’elle fait de l’initiation. La contacter à la boutique Alchimies Poétiques au 02 34 53 42 22.
6. La boule de fort
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Il les range dans son précieux coffret en bois. Et les montre avec fierté. « Elles sont belles », sourit Jacky Campagné, membre de la société de boule de fort La Rescapée, à La Rouchouze (Langeais). Un sport traditionnel en Anjou et ses frontières (et donc en Indre-et-Loire). Jacky, 75 ans, entouré de ses deux comparses, Pierre et Mireille, explique la base : « La boule est déséquilibrée par un poids latéral, le côté “ fort ” ». Le but : comme à la pétanque, se rapprocher le plus près du maître, l’équivalent du cochonnet. Sauf que la boule met au moins 30 secondes à arriver à l’autre bout du terrain recouvert de plastique verni et en forme de gouttière. « Il faut être très patient », reconnaît-il. Les trois membres notent un regain d’intérêt, avec des touristes curieux. Jacky invite aussi les habitants du coin à venir essayer un jeu « pour toute la famille ».
Notre avis : Le sport le plus confortable du monde, puisque les pantoufles sont obligatoires, afin de ne pas abîmer le terrain. Et le plus cérébral : en buvant un coup avec les anciens, vous apprendrez plein d’anecdotes ou de légendes sur la région.
Infos pratiques : À Tours : Le cercle du Soleil Levant. 85, rue d’Estienne-d’Orves. 02 47 51 32 50. Pour aller voir Jacky à la Rescapée : 1 route des Gaudinières, 37130 La Rouchouze. 02 47 51 32 50.
7.L’origami et autres japonaiseries
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Les cheveux longs qui descendent jusqu’au ventre, des motifs de fleurs de cerisiers sur la robe. Impossible de se tromper : Reiko vient du Japon. Arrivée en 1997, l’artiste peintre a créé l’association Hinodé il y a trois ans. « Avec des amis français qui aiment le Japon, j’avais envie de faire reconnaître notre culture », ditelle timidement. Au programme : cours de japonais, de calligraphie, origami, d’art floral (ikebana), sculpture de personnages de manga. Et tout le monde peut s’y coller. « Par exemple, la pratique de l’origami est très utile pour les personnes âgées et les enfants, avec l’entretien des mains », raconte Reiko. Elle met en avant le côté « zen et concentré » d’une culture fascinante.
Notre avis : Les JO de Tokyo, c’est dans sept ans. Commencez à vous préparer !
Infos pratiques : Inscriptions le mercredi 11 septembre, de 15 h à 17 h, à l’Institut de Touraine, salle B22. Http://hinodedetours. blogspot.com et hinodedetours@gmail.com

Ecole : une nouvelle charte de la laïcité ?

Vincent Peillon, le ministre de l’Éducation nationale a dévoilé lundi 9 septembre, vouloir afficher dans tous les établissements une charte de laïcité. Décryptage.

Pour plus de laïcité dans les établissements scolaires publics ?
Pour plus de laïcité dans les établissements scolaires publics ?

Une charte avant l’enseignement « moral et civique », dans deux ans. Vincent Peillon, le ministre de l’Éducation nationale a dévoilé lundi 9 septembre un texte de 15 articles qu’il veut voir affiché dans tous les établissements publics. Patrick Meunier, secrétaire départemental du Syndicat national des personnels de direction de l’Éducation nationale (SNPDEN) et principal du collège Raoul-Rebout (Montlouis-sur-Loire) accueille positivement cette mesure. Depuis 2007, il existe déjà une charte de la laïcité dans les services publics.
Interview de Patrick Meunier, secrétaire départemental du Syndicat national des personnels de direction de l’Éducation nationale (SNPDEN) et principal du collège Raoul-Rebout (Montlouis-sur-Loire).
La nouvelle est différente ?
Elle ne concerne pas les mêmes publics. Il y a six ans, on s’adressait plus aux agents, en rappelant le devoir de stricte neutralité. Avec cette nouvelle charte, on parle beaucoup plus aux élèves, avec des mots plus simples et un langage qui leur est plus adapté. On leur rappelle les fondamentaux.
Pourquoi une telle charte ?
Dans certaines zones, on est de plus en plus confronté à des revendications de natures communautaristes. Par exemple, la théorie de l’évolution en SVT ou bien la Seconde guerre mondiale. Il y a des réclamations communautaires également en dehors de la classe, comme à la cantine.
N’avez-vous pas peur que cette initiative stigmatise la communauté musulmane ?
Ce texte ne vise pas une catégorie. Toutes les communautés religieuses sont concernées par une telle charte. Par exemple, la remise en question de l’avortement est portée par une frange de la religion catholique.
Est-ce qu’une charte peut infléchir cette montée des revendications ?
Elle doit être un appui. Elle réaffirme la base : que l’école est laïque. Je pense que la charte donne du sens dans la recherche de l’égalité et de la liberté de tous. Mais aussi dans la notion de vivre ensemble. Elle met l’accent sur nos valeurs communes et ne pose pas d’interdits.
 

Saumurois : la Loire et le vin

Entre la Loire, le tuffeau, les châteaux, les troglodytes, les abbayes, il y a le vin. Promenade au coeur du Saumur-Champigny.

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1 – La maison des Vins de loire
Le point de départ d’une balade oenotouristique en Saumurois, est assurément la Maison des vins de Loire, sur le quai Carnot, à Saumur. Une équipe nous y présente le terroir, les cépages, les appellations de Loire, les techniques de vinifications, mais aussi de dégustations, les arômes… Un apprentissage aux goûts. On peut repartir avec des bouteilles parmi plus de 70 références au choix.
2 – Les jolis coteaux
Les plus beaux panoramas sont du côté de Montsoreau et son château, Parnay et son église, Turquant et ses artisans d’art, Souzay- Champigny et Saumoussay et leurs troglodytes… Ne pas hésiter à prendre les rues de traverse pour aller sur les hauteurs, stationner sa voiture et entrer à pied dans les vignes. On appréciera ces curieuses vignes plantées entre les murs par Antoine Cristal au XIXe siècle. Dans les hauteurs, on surplombe la Loire ou le Thouet dans des paysages à couper le souffle !
3 – La Loire, le vélo
Le parcours « La Loire à vélo » permet de circuler de Nantes à Sancerre, sur les bords de la Loire. 800 km de pistes cyclables et petites routes peu fréquentées pour flâner et se ressourcer au coeur des vignobles du muscadet, vins d’Anjou, coteau du layon, saint-nicolas-de-bourgueil, saumur-champigny, chinon, vouvray, crémant de Loire, sancerre…. Sur tout le parcours, des établissements labellisés « La Loire à vélo/accueil vélo » sont organisés pour l’accueil des cyclistes. Pour faire des pauses oenotouristiques, il faut se laisser guider par « les grappes violettes ». Par endroit, des balades en bateau sont également proposées, comme à Montsoreau, à bord d’une toue cabannée.
4 – Le musée du champignon
Dans le Saumurois, il n’y a pas que le vin qui mûrit dans les caves de tuffeau… Il y a aussi les champignons ! Et même si la tradition s’est perdue pour la pousse sous serres, des champignonnières sont encore accessibles. Il y a notamment le Musée du champignon, à Montsoreau où l’on parcourt les profondeurs troglodytiques pour comprendre les techniques artisanales et modernes de la culture du champignon. Il y fait frais !


En bref
Notre guide
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Marion Valière Loudiyi, journaliste depuis plus de 20 ans, elle se passionne pour les différentes cultures des régions de France et au-delà.
Où manger ?
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Au Saut aux Loups. Un restaurant troglodytique sur les hauteurs de Montsoreau, face à la Loire. Un lieu magnifique et dépaysant, dans lequel on déguste des galipettes farcies, c’est-à-dire de gros champignons de Paris garnis de rillettes, andouilles, saumon, escargots ou fromage de chèvre frais, et cuits au four à pain. Attention, dans ces souterrains, il fait toujours frais, prévoir une petite laine. Avenue de la Loire, à Montsoreau.
Où boire un verre ?
Pourquoi ne pas aller boire un verre dans le cadre idyllique de l’Abbaye royale de Fontevraud, à 15 kilomètres de Saumur ? L’Aliénor Café est un lieu paisible, ouvert sur le cloître et les jardins, qui s’est spécialisé dans les accords mets-vins autour de produits et vins locaux. À Fontevraud, dans l’abbaye.

Quand les murs fleurissent au Sanitas

Le Sanitas voit ses tours fleurir. Non pas en nombre, mais sur les façades. Des arbres et des plantes présents sur les bords de Loire ornent les murs. Olivier Pain, photoreporter à Tours, suit le projet.

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Le Sanitas voit ses tours fleurir. Non pas en nombre, mais sur les façades. Des arbres et des plantes présents sur les bords de Loire ornent les murs. Un peu moins de dix façades seront présentées lors de l’inauguration en mai 2014. Olivier Pain, photoreporter à Tours, suit le projet.
D’où vient ce projet de ravalement des murs ?
Le point de départ de ces façades, c’est le changement de l’isolation thermique extérieure des bâtiments. C’était l’occasion pour Tours Habitat d’engager un changement dans l’apparence des tours, mais il fallait aussi respecter les voeux de l’architecte qui les a construites. Cité Création a ensuite pris en charge cette réalisation de fresques.
Comment vous êtes-vous retrouvé dans l’aventure ?
C’est Cité Création qui est tombé sur mon site et qui m’a contacté. Ils ont aimé mon approche et voulait quelqu’un qui soit libre artistiquement, qui ne soit pas passé par une école. Un livre de photos retraçant ce travail sortira en 2014.
Comment avez-vous senti les habitants vis-à-vis du projet ?
De ce que j’ai vu, ils sont emballés. À la base, ce sont eux qui ont voté pour les motifs des fresques. Et puis, les peintres avaient besoin de bouteilles d’eau vides. En deux jours, ils ont collecté l’équivalent d’un mois de bouteilles ! Les habitants leur apportent du thé, des gâteaux. Il y a une grande solidarité.
Que peuvent apporter ces fresques au Sanitas ?
Elles peuvent apporter plus de flux. Alors que c’est un lieu où il y a beaucoup de points statiques, il va y avoir des déplacements pour les commenter, les regarder. Les écoles du quartier pourront aussi travailler autour de l’art et de la nature.
Propos recueillis par G.V.
Crédit photo : Olivier Pain

L'Assiette : un bistrot peut en cacher un autre

Une bistrot simple et solide. Et un prix défiant toute concurrence. Normal que l’Assiette soit bondée. On a testé.

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Ambiance de fin de vacances : la rue Giraudeau affiche une torpeur d’été presque austère. Dans un petit coin de l’artère passante, un lieu fait de la résistance : l’Assiette est bondée. À l’intérieur, beaucoup de lumière et des gastronomes hétéroclites. En costard-cravate ou short, chacun est venu chercher la convivialité d’un bistrot simple, mais rigoureux. Pas beaucoup de déco aux murs, des couleurs neutres, rien qui ne semble distinguer l’adresse d’un autre resto de quartier.
C’est dans l’assiette, justement et sur le prix que la différence se fait. Imaginez : 13,50 euros pour une entrée, un plat et un dessert. Le menu change tous les jours en fonction des courses faites par le chef. Tout est frais, maison, travaillé, transformé par Laurent Taveau qui se donne dans cette cuisine depuis 4 ans.
Les plats sont bien dressés, sans fioriture, ni originalité outrancière. Mais quand vous goûtez le tartare de saumon et de Saint-Jacques, vous vous dites que ce gars-là a tout compris à la marinade. C’est fondant, ce qu’il faut de généreux, vous en redemandez. Arrive alors le filet mignon. Même constat, Laurent Taveau se concentre sur le produit : la viande n’est pas trop sèche et sa sauce, un petit peu sucrée, la sublime sans la noyer.
Certes, il faut pouvoir se déplacer jusqu’à l’Assiette, ouverte seulement le midi. Oui, l’endroit ne paye pas de mine de prime abord. D’accord, il faut absolument réserver. Mais, bravés ces obstacles, vous (et votre porte-monnaie) ne seront pas déçus.
Chloé Vernon
L’Assiette, 152 rue Giraudeau
Réservations au 02 47 50 32 98. Fermé le dimanche


L’ENTREE
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Le grand moment de notre déjeuner : le tartare de saumon fond sur la langue. Avec les Saint-Jacques… hum !
Le PLAT
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La viande est bien cuite, pas trop sèche, la sauce a juste ce qu’il faut de sucre. Une réussite.
Le DESSERT
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Un peu en dessous du reste, le moelleux reste quand même un bon moment pour les adeptes du chocolat.

Chroniques culture #1

Chaque semaine, retrouvez quatre  » choses  » culturelles chroniquées par nos soins.

Le cd
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Hesitation marks – Nine Inch Nails
Le premier album des NIN depuis The Slip (en 2008) ! Appétissant : mêlant tour à tour indus et électro, le 8e opus du groupe est envoûtant de bout en bout, tout comme la texture vocale du génial Trent Reznor. Une beauté musicale teintée d’une mélancolie ambiante qui aurait peutêtre gagné davantage avec un peu plus de folie, à l’instar du single « March Of The Pigs » de 1994…
 
L’émission
CHRONIQUE_EMISSION

Le grand journal
Pour son retour sur Canal + à la tête de la nouvelle mouture du Grand Journal, Antoine de Caunes avait promis un show à l’américaine. Révolutionnaire. Détendu et moins « promo » que la mouture vieillissante de Denisot. Résultat : un présentateur pas encore fluide, des vannes trop préparées, et une séquence plagiée sur le web… Ce n’est que la première semaine. Le LGJ a le temps de corriger le tir.
La série
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House of cards
Impossible de louper la série événement de la rentrée sur la vie de Franck Underwood, un politicien de Washington qui s’en prend à tout le monde. Tout ça parce qu’il n’a pas eu le poste qu’il souhaitait au gouvernement. Pour incarner le personnage, l’incro-yable Kevin Spacey. L’intrigue se tient parfaitement, à la patte de David Fincher, qui produit la série et signe les deux premiers. jeudi, à partir de 20 h 50, sur canal +.
Le dvd
CHRONIQUE_DVD

X-ray Pop – Live Temps machine 2013
Un concert d’X-Ray Pop, c’est comme manger un caranougat en plein été, ça colle un peu aux doigts. Mais c’est tellement bon, un plaisir rare, raffiné, pas médiatisé. À sa tête, Doc Pilot, un briscard underground du rock à la voix de flûte. Ce DVD, c’est une perle en version limitée du concert qui a eu lieu au Temps Machine au printemps dernier. Jouissif.
Pour le commander : 15 € à Pilot 47 rue legras 37000 Tours.

L'expo d'Abraham Poincheval, l'artiste-aventurier

Envie de vous faire une petite expo sympa ? Abraham Poincheval est l’artiste qu’il vous faut.

Abraham Poincheval
Pour Eternal Gallery (quoi vous ne savez pas ce que c’est ? Allez vite lire ça), il présente trois expériences. Au rez-de-chaussée, vous pourrez admirer une énorme nacelle dans laquelle il s’est enterré sous terre pendant sept jours dans une librairie et dans une galerie d’art contemporain. À côté, il présente la maquette d’une grotte qui a été réalisée avec des lycéens de Descartes. Il a passé cinq jours avec eux au printemps dernier dans une caverne, avec le minimum pour survivre et sans contact avec l’extérieur. Au deuxième étage, Abraham Poincheval a décidé de montrer son futur projet : marcher sur la canopée nuageuse. À l’aide de schémas et de figurines, il vous explique comment il va marcher dans le ciel.
Mais ce n’est pas tout. L’artiste a voulu poursuivre son expérience souterraine et passera sept jours dans sa nacelle en béton sous le boulevard Heurteloup. Le trou devrait être creusé dans quelques jours. Si vous voyez un énorme caillou de trois tonnes au milieu du boulevard, c’est normal, il y a un artiste dessous. Allez lui dire bonjour, il vous répondra peut-être.
Ouvert les vendredi et samedi, de 16 h à 19 h et le dimanche, de 15 h à 18 h. Plus d’infos ici

Eternal Gallery ? suivez le guide

Le nouveau lieu d’expositions d’art contemporain tourangeau. À découvrir de l’autre côté de la Loire, place Choiseul.

Vous voulez entrer dans l'Eternel Gallery, allez venez, ça va être bien, bien, bien.
Vous voulez entrer dans l’Eternel Gallery, allez venez, ça va être bien, bien, bien.

De la poussière au sol, un escabeau et des pierres à nu pour les murs : l’Eternal Gallery est en pleine ébullition. Sur la façade du bâtiment, un panneau indique l’objet de ces travaux : l’ exposition d’Ibraham Poincheval ouvre le lendemain (voir ci-contre). Juste au-dessus de la porte d’entrée, on peut lire en grand « Octroi », vestige d’un ancien temps, quand la tour servait à faire payer une taxe de passage aux marchands. Dehors, la place Choiseul est comme lunaire, avec son sol tout de pierres vêtues. En cette fin d’été, seules quelques voitures se dirigent vers le pont Wilson. Le tram, lui, grimpe la Tranchée.
Une assos, une mission
Cette nouvelle salle d’expositions est complètement gratuite et n’a pour but que de faire connaître des artistes du carnet d’adresses d’Eternal Network. Ça, c’est l’association qui est à l’origine de cette « gallery ». Si leur nom ne vous dit rien, ils sont pourtant installés à Tours depuis 1999 dans l’autre octroi, celui qui est à gauche quand vous êtes face à la Tranchée. Le travail principal de cette association, c’est de mettre en place l’initiative des Nouveaux commanditaires dans la région. Cette mission a été lancée par la Fondation de France voilà 20 ans. Le principe : tout citoyen, seul ou regroupé, qui souhaite faire une commande d’oeuvre artistique, peut se tourner vers Eternal Network. Une alternative à la commande publique traditionnelle. Eternal Network s’occupe d’écouter, de conseiller, d’étudier la demande et de mettre en relation ces citoyens avec un artiste. Un exemple ? Le Monstre de la place du Grand Marché est né d’une envie des commerçants de rendre le lieu plus attractif. C’est Eternal Network qui les a aidés dans ce projet et les a mis en relation avec l’artiste à l’origine de la sculpture monumentale.
Et la Gallery alors ?
C’est vrai, pourquoi ouvrir un lieu d’expositions ? À force de travailler pour les autres, Eternal Network a voulu ouvrir un lieu en son nom, pour faire connaître des artistes contemporains tout au long de l’année. Éric Foucault, coordinateur et médiateur d’Eternal Network, sourit : « Notre but, ce n’est pas de rendre l’art accessible mais d’élargir le cercle des initiés. »
Leur site pour aller plus loin

Y'a l'feu : White House Down

Deux heures d’explosions et de rafales de Kalachnikov. Naïf, ronflant et sans réelle saveur… Un petit 2 sur 5 pour WHITE HOUSE DOWN.

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Il y a des gens, comme ça, qui adorent détruire la Maison Blanche. Roland Emmerich, qui l’avait déjà dézinguée dans Independence Day et 2012, met cette fois en scène John Cale (joué par Channing Tatum) qui vient de se voir refuser le job de ses rêves : protéger le président des États- Unis (Jamie Foxx). En plus, la nouvelle tombe pile le jour où ce mauvais père de famille emmène sa gamine ronchonne et fan de politique (oui, c’est un film) visiter la Maison Blanche.
Un groupe paramilitaire/terroriste – on ne sait pas trop – débarque pour tout pulvériser. John Cale va devoir sauver sa fille, le président et, tant qu’à faire, le monde entier.
Avec un scénario et un titre étrangement ressemblants à La Chute De La Maison-Blanche, White House Down ne révolutionne rien.
Déjà, parce que la moitié du film est ratée. Sous une pellicule d’un patriotisme gonflant, Emmerich copie-colle la saga des Die Hard avec Bruce Willis, allant même jusqu’à habiller son héros de la même façon avec son marcel blanc. Les rares touches d’humour distillées au milieu des explosions, si elles relèvent d’une bonne idée, ne sont pas drôles du tout.
White House Down et son super président « trop cool, trop sympa » sert une première demi-heure d’exposition interminable et plate. Puis, dans un déluge de balles tirées (environ 100 000, tmv a fait le compte), le film devient indigeste, en particulier dans sa manière de filmer en plan serré.
Bourré d’incohérences tant scénaristiques qu’au niveau de l’action (une rafale de Kalachnikov pendant 20 secondes qui n’atteint pas un type à 20 centimètres…), le film a cependant le mérite de montrer un dernier acte relativement gratiné et bien fichu, avec un rythme effréné rattrapant l’heure et demie passée.
En fait, White House Down est simplement un énième blockbuster, signé par un réalisateur – pourtant assez bon –  en roue libre. Vite vu, vite oublié. Un pop corn movie XXL.
Aurélien Germain
*******

 
TOUJOURS EN SALLES :
JEUNE ET JOLIE (3 étoiles)
La polémique suscitée par les déclarations de François Ozon à Cannes a failli occulter l’essentiel : le film. Le réalisateur traite sans voyeurisme l’histoire d’une lycéenne qui se prostitue. Pas à court d’argent, aimée par sa famille, rien n’explique ses actes. Une technique habile et voulue, qui frustrera néanmoins certains spectateurs. Le tout est sublimé par d’excellents acteurs, Marine Vacht en tête. G.V
CONJURING, LES DOSSIERS WARREN (3 étoiles)
Après le génial Insidious, James Wan récidive : Conjuring, les dossiers Warren dresse le quotidien cauchemardesque d’une jolie famille débarquée dans une maison possédée. Deux démonologues (ayant réellement existé) vont les aider… Série B angoissante, entre l’Exorciste et Amityville, Conjuring et son esthétique 70s manient l’épouvante avec brio : pas original du tout mais des scènes de frousse intense. A.G.(la critique complète est dispo ici)
ELYSIUM (3 étoiles)
2154. Les très riches vivent sur une station spatiale ; les autres dans les bidonvilles sur Terre : Max (joué par Matt Damon, méconnaissable) va essayer de sauver sa peau et celle des autres. Esthétiquement somptueux, Elysium est non seulement une science-fiction post-apocalypse, mais aussi une métaphore politique, avec son questionnement sur les disparités pauvres/riches. A.G.

Ilo Ilo, Singapour power

Un bon petit film art et essai en direct from Singapour. Attachant mais attention à l’ennui pour les non-cinéphiles.

Le petit Jiale, un chieur qui finalement va devenir sympa
Le petit Jiale, un chieur qui finalement va devenir sympa

Que faire quand on a un enfant difficile ? Dans le Singapour des années 1990, le plus simple c’est d’engager une bonne des Philippines qui parle mandarin et anglais. C’est comme ça que Jiale, le jeune garçon turbulent en question, voit un jour débarquer Teresa. À son arrivée, gentiment mais fermement, la mère de Jiale demande son passeport pour mieux aller le cacher. « C’est pour éviter qu’elle fuie » se justifie-t-elle auprès de son mari. Ambiance. Et puis la vie reprend. Elle est secrétaire dans une société d’import-export. Lui perd son job, alors que le pays entre dans une crise qui gagnera ensuite l’Asie entière. Quand à Jiale, il vit sa vie de garçon singapourien. Ses relations avec Teresa, d’abord houleuses, s’améliorent à mesure qu’il apprend à connaître cette jeune femme au caractère trempé.
Pour un premier long-métrage, Anthony Chen évite tous les écueils du jeune réalisateur. Il garde le cap sans étaler son talent et les effets de caméras inutiles. Tout en retenue et en délicatesse, il aborde l’intimité de cette famille avec un tel brio qu’il arrive à mettre en lumière l’universalité de son quotidien. Si le jeune singapourien filme avec nostalgie le Singapour de son enfance, il évite de tomber dans la critique pataude des conditions des immigrés ou de la société singapourienne. Anthony Chen laisse plutôt le soin au spectateur de découvrir son pays, souvent connu pour sa réussite économique, mais rarement pour sa culture. Caméra d’or pour la Quinzaine des réalisateurs, cette année à Cannes, Ilo Ilo promet au jeune Anthony Chen un avenir brillant dans le cinéma mondial. Un film qui ravira les cinéphiles mais qui, par ses longueurs et son ton volontairement contemplatif, pourrait lasser les plus impatients d’entre vous.

Agenda : la rentrée des petits

Chaque année, c’est la même rengaine : qu’est-ce qu’on va bien pouvoir faire pendant leur temps libre ? Tmv vous aide à gérer leur planning… s’ils ont fini leurs devoirs, bien sûr !

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Ça y est, c’est lancé. Après avoir ramassé tout le sable que les gamins ont mis dans la voiture, il faut déjà les ramener à l’école. Et chaque année, c’est la même rengaine : qu’est-ce qu’on va bien pouvoir faire pendant leur temps libre ? Tmv vous aide à gérer leur planning… s’ils ont fini leurs devoirs, bien sûr !
Lundi : piscine
Il ne s’agit pas d’en faire le futur Michael Phelps ou la prochaine Manaudou. Juste d’apprendre les bases, être à l’aise dans l’eau. Puis pour les plus grands de se perfectionner Comme chaque année, les cours de natation vont ravir les mômes. Le lundi, les cours sont possibles pour les 6-13 ans aux piscines Bozon, Tourettes ou Mortier. Pour les plus petits, des sessions bébé-nageur ont lieu le samedi. Plus de renseignements au 37 rue galpin-Thiou. www.tours.fr ou au 02.47.70.86.20
Mardi : console
Ils ont bien le droit de temps à autre. Parfois ils en abusent, mais s’ils ont fini leurs devoirs, pourquoi ne pas leur laisser une petite session jeux vidéo ? Des chercheurs européens ont mené une étude il y a deux ans et ont trouvé que les joueurs réguliers (de 1 h 30 à 2 h 30) auraient une meilleure capacité d’attention et de concentration. Et les enfants sont beaucoup moins passifs que devant une télé !
Mercredi : contes
Des histoires et des rêves enchantés. Des contes sont narrés pour émerveiller les enfants dans les bibliothèques. Il sera facile de les endormir quand ils rentreront. Sauf si vous voulez y aller avec eux, et là, c’est vous qui risquez d’en redemander. Des lectures sont organisées aussi le samedi. le programme complet sur www.bm-tours.fr
Jeudi : lire Tmv 
Votre journal préféré est sorti la veille. De nouvelles rubriques, des sujets sérieux ou décalés, parfait pour lui faire pratiquer la lecture ! Et en plus il est joli à regarder, avec des belles images. Mais, c’est addictif, et attention à ce que votre enfant ne lise pas tmv en cours, ce serait bête d’enchaîner les punitions dès le début de l’année.
Vendredi : un tour à la guinguette
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Jusqu’au 22 septembre, la guinguette est ouverte ! Avec elle, son lot de concerts, d’animations… Profitez avec vos enfants de l’espace qui leur est réservé. La Maison des jeux de Touraine organise régulièrement des initiations à plusieurs jeux de société grâce à la Cabane à jeux. Les gamins remuent leurs méninges, au soleil, avec les dés dans une main et le soda dans l’autre. Plus d’infos sur www.tours.fr
Dimanche : Rigoler avec Fritz
Tout le mois de septembre, Fritz est mis à l’honneur au Musée des Beaux-Arts avec un parcours-jeu qui s’appuie sur les planches de Tours de piste. Oui, Tours de Piste, la bande dessinée d’Amélie Clément que vous avez pu admirer dans tmv toute la saison dernière. Les enfants, de 3 à 12 ans selon les sessions, s’initient au dessin tout en visitant le musée. les dimanches 8 et 29 septembre. Aussi le mercredi 11 septembre. Réservation au 02 47 05 68 73 .

Viens bébé, on va au bar !

Sa Majesté des Couches accueille les parents avec leurs poussettes et bambins. Les adultes retrouvent alors un lien social dans un quotidien chargé.

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Derrière un vieux comptoir en bois, des tasses et des théières. Dépareillées et soigneusement rangées. Du classique pour un salon de thé. Au centre de la pièce, une grande table, avec au milieu des cookies pépites de chocolat, cranberry ou flocons d’avoine, posés sur un présentoir. La musique folk imprime une ambiance feutrée. Jusqu’au cri d’Albertine, 21 mois, qui déambule vers Élise, sa mère. « Ah, non, tu n’auras pas de cookies », lui lance cette dernière, avant de la laisser retourner vers le cheval à bascule et le carré aménagé pour les petits, rempli de dominos, coussins, hochets sur le sol. Et où les murs sont des ardoises que les bambins peuvent gribouiller.
Sa Majesté des Couches n’est pas un salon de thé traditionnel. « C’est un bar à bébé », explique avec le sourire Aurélie Loiseau-Nez, trente ans et deux enfants (4 ans et demi et deux ans). Elle a créé un endroit où les parents peuvent sortir tranquillement. Avec leurs petits. Derrière le concept se cache le besoin pour les pères et les mères de sortir de la solitude postnatale. « C’est un statut qui nous isole », poursuit la jeune femme, libraire à Paris, avant de venir s’installer en Indre-et- Loire avec son mari, il y a deux ans.
« Beaucoup renoncent à leur vie de femme »
Premiers mois rythmés par les réveils du nourrisson en pleine nuit, heures passées à langer, allaiter pour certaines DOS_PAP1bébémères. « On est dépendant du rythme de l’enfant. Il y a un tourbillon dans lequel on est pris et on n’a pas le temps de se poser », analyse Leslie Colombat, accompagnante à la parentalité basée à Tours et praticienne en haptonomie (méthode de préparation à l’accouchement par le toucher). Le train de vie modifié, les sorties personnelles passent à la trappe. « Sur les mamans que je rencontre, beaucoup renoncent au début à leur vie de femme », continue- t-elle.
Posée en terrasse donnant rue Colbert, Gwendoline, 25 ans, est venue avec ses deux filles, Lahina et Haédy. Elle ne travaille plus depuis la naissance de la première, il y a quatre ans. Elle raconte son isolement. Les amis qui n’appellent plus pour aller boire un coup. « Cela m’aurait fait plaisir qu’on me propose de sortir. Même si certaines fois j’aurais dit non, j’aurais aimé être invitée… », confie-t-elle, de sa voix timide, en prenant Lahina sur ses genoux. Elle concède aussi un décalage grandissant avec son ancien cercle, qu’elle a définitivement quitté en s’installant à Tours. « À 21 ans, je n’avais pas beaucoup d’amis qui avaient des enfants. Avec un petit, on n’a plus les mêmes sujets de conversation. Des fois, je ne savais pas trop quoi leur dire », dit-elle. Il existe une solution de facilité pour entretenir une vie sociale : faire venir ses amis chez soi. Aurélie s’en est vite lassée. « À un moment, j’ai eu besoin de retrouver mes amis en dehors de chez moi », ajoute-t-elle.
La peur de déranger
Photo 009Problème : quand on ne peut pas faire garder ses enfants (pour des raisons financières ou pratiques), trouver un endroit accueillant pour les plus petits est une gageure. « Rien que la semaine dernière, avec mon mari et mes enfants, on a dû faire trois ou quatre restaurants pour en trouver un qui possédait une chaise bébé… », s’agace la gérante de Sa majesté des Couches. Dans l’autre sens, le bruit et l’agitation d’un enfant brident les parents qui souhaitent ou sont contraints de sortir avec leurs rejetons. Élise se souvient. « Pendant les vacances, on s’est posés pour manger une glace. Dix minutes, ça va. Mais au bout de 50 minutes, forcément, ma fille commence à bouger. Et on ne veut pas déranger les autres ». Sa belle-mère ajoute : « Et puis, il y a des personnes qui sont agacées par les enfants, il faut le respecter ».
Au bar à bébé, les clients ont un oeil sur le thé. Un autre sur les enfants. « Pratique », dit Élise. Gwendoline, se sent, elle, « détendue ». Les discussions s’animent. Les parents échangent sur leurs petits. À quel âge commence-t-il à marcher ? Quelle technique de portage adopter ? Discuter est aussi le moyen de se sentir moins seul sur un autre plan : celui de la manière de s’occuper de ses enfants. « On a envie de partager, de poser des questions », précise Gwendoline.
« Les parents se rendent compte qu’ils sont pareils »
Des ateliers, animés par des spécialistes, sont organisés régulièrement par Sa Majesté des Couches : massages bébé, langage des signes. Un soutien. Une manière d’apprendre collectivement. « En plus de conserver un lien social, ce concept de bar à poussette permet aux parents de se rendre compte qu’ils sont tous un peu pareils », explique Leslie Colombat, partisane de cette ouverture vers « l’extérieur ». Une démarche que la gérante avait envie de conjuguer avec une certaine éthique. « On va par exemple promouvoir les couches lavables. Et pour manger et boire un coup, ici, tout est bio ou issu du commerce équitable », explique Aurélie.
Grâce à ces atouts, elle a trouvé une « petite clientèle fidèle ». Composée à « 85 % de femmes », évaluet- elle, à la louche. Les papas viennent rarement. Plutôt le samedi, avec leur conjointe. Un constat qui reflète une répartition des tâches encore inégalitaire au sein des couples. Selon une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) de mai 2013, les mères consacrent deux fois plus de temps que les pères aux activités parentales. Avec un enfant de moins de trois ans, l’écart s’accentue. Voir affluer les hommes à Sa Majesté des Couches n’est pas encore pour cette rentrée.
Guillaume Vénétitay
Sa Majesté des Couches, 104, rue Colbert. Ouvert du mardi au dimanche.  10h-18h. 02 47 32 90 25

Tranches de tram

Reportage sans prétention dans le tram, pour voir comment vous le sentez, vous, les Tourangeaux.

Calme plat à l'intérieur du tram...
Calme plat à l’intérieur du tram…

«Heure tranquille ! La la la la ! » L’annonce chantée de la station fait sourire les quelques voyageurs assis. Certains critiquent, un enfant s’écrit : « Maman, il chante le tram ! » La cloche de départ retentit, la secousse est forte. Les novices sont obligés de trouver en urgence une barre à laquelle se raccrocher. Direction Tours, Malick et sa famille essayent de trouver de la place. Ses trois jeunes fils, une fois assis, regardent le paysage défiler derrière la fenêtre, comme hypnotisés. La quarantaine, Malick travaille dans le bâtiment. Parfois en déplacement plusieurs mois à l’autre bout de la France, aujourd’hui, il profite de sa famille. C’est la première fois que le Jocondien prend le tram pour aller dans le centre-ville de Tours, « je pense que c’est plus rapide que le bus ». Le temps de quelques stations, il parle de ses difficultés à monter sa propre entreprise, « trop de racisme » et l’envie de quitter Joué-lès-Tours.
Le chauffeur n’entend rien
Dans les rames, certains Tourangeaux ont déjà pris leurs aises, écouteurs vissés aux oreilles, ils rêvent en observant la ville. Les voyageurs commencent à rentrer en masse à l’approche du centreville. D’autres prennent le tram comme un manège, commentent chaque arrêt, la façon dont les sièges sont agencés : « Rhoo, il n’y a pas beaucoup de place pour passer. » À la station Sanitas, une famille avec poussette cherche à savoir comment valider ses tickets. Les Monteiro viennent de Chartres pour accompagner leur aîné s’inscrire en fac de musicologie. Un peu stressé, le futur étudiant ne sait pas trop où se trouve le conservatoire. Tout aussi inquiets que leur fils, les parents essayent de le rassurer. C’est le premier à quitter la maison. « Faut que je pense à acheter des cordes de guitare » finit par lâcher le grand garçon. Le tram s’arrête à la station de la gare, une première foule descend, très vite remplacée par une autre. Les portes se referment. Des cris retentissent : « Arrêtez ! Il y a un enfant qui est rentré sans sa maman ! » Le chauffeur n’entend pas dans sa cabine sécurisée. On essaye de trouver une solution, un voyageur se dévoue pour rester avec le bambin jusqu’à la prochaine station, le temps d’attendre sa maman. Et toujours ces annonces farfelues. « Anatole France ! La lala la la ! » Un autre enfant s’amuse, « on va tomber dans la Loire, la lala la la ! »
+ Une vidéo sympa de Poncho production à voir ici !

Numéro 100 : spécial tram

Le numéro 100, c’est aussi l’inauguration du tram à Tours. Téléchargez-le !

Tramway Tours
Téléchargez notre numéro 100 – Spécial tram
Vous avez vu ça ? L’inauguration du tram à Tours coïncide avec notre N°100 ! Franchement, nous aurions voulu le faire exprès que nous n’y serions pas arrivés. Et pourtant… Quand l’idée folle de lancer un hebdo gratuit nous a pris, au printemps 2011, l’arrivée prochaine du tram n’y était pas tout à fait pour rien. C’est que, mine de rien, il va en changer des choses, ce long serpent argenté qui parcourt la ville du nord au sud.
Il a déjà profondément modifié le visage des quartiers qu’il traverse. Voyez Monconseil et son écoquartier, relié désormais au reste de la ville, voyez le Beffroi qui a pris un joli coup de neuf, voyez la Tranchée qui prolonge désormais une rue Nationale immaculée et entièrement dédiée aux piétons, voyez le Sanitas relooké, désenclavé, les 2 Lions enfin irrigués et Jouélès- Tours, deuxième commune du département, dignement accrochée à ce beau morceau de ville.
Alors, naturellement, pour célébrer cet événement unique, nous avons décidé de vous offrir un numéro exceptionnel. Un numéro au cours duquel vous pourrez suivre, avec nous, le tracé de la ligne et découvrir, de station en station, nos coups de coeur, nos trouvailles, nos amusements. Car le tram, ce n’est pas simplement un moyen de transport. Le tram, c’est un miroir sur les quartiers qu’il traverse, une fenêtre sur la ville.
Bonne lecture et bon voyage !