Une nouvelle vie pour le café Colette

Un collectif de Tourangeaux a décidé de faire vivre autrement le café Colette, à Paul-Bert.

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La nuit tombe sur le pont de fil. Quelques passants se dirigent dans le noir vers les quais Paul-Bert. Le café Colette se remplit peu à peu, ses lumières illuminent le bout du pont. À l’intérieur, les murs sont recouverts d’affiches annonçant des concerts, des expos, un appel à lutter à Notre- Dame-des-Landes.

Près du bar, Céline et Adrien discutent. Ils font partie du collectif qui souhaite continuer à faire vivre ce lieu. « Les gérants ont décidé d’arrêter le bar, explique Céline. C’est une figure du quartier, un lieu hétéroclite où les habitués se mélangent aux habitants du quartier, à des associations. C’est un café qui a une histoire depuis presque cent ans. »
Un lieu qui pourrait vivre différemment : le collectif des Colettes n’est pas né d’hier. Depuis deux ans, une vingtaine de personnes se sont regroupées pour organiser des concerts, des expos, des spectacles. Petit à petit, ils ont fédéré plusieurs associations avec pour point de rencontre, ce café.
« Ce n’est pas l’idée de sauver l’entreprise mais de proposer autre chose dans Tours, une coopérative où des associations pourraient se croiser, proposer, partager, continue Céline. Un café qui garderait son âme de bistrot de quartier », ajoute Adrien.

Une utopie ? Pas vraiment, les membres du collectif parlent avec pragmatisme de leur projet. « Nous nous sommes vite rendu compte qu’à Tours, il y a des bars, des salles de concert, de spectacle, mais aucun lieu transversal qui mélangeait les initiatives, les expérimentations, les publics. Tout est segmenté », lance Adrien. Ils apprennent en faisant, croisent leurs connaissances, s’entraident, montent des dossiers.
« On nous fait croire que la culture, c’est compliqué, réservé aux experts. Nous prouvons qu’ensemble, c’est possible », s’enthousiasme Adrien. Dans quelques mois, leur société coopérative devrait reprendre la suite du café. Adrien : « Musique, folie, politique, art contemporain, buveurs de café, tout se croise ici. »
Benoît Renaudin

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EN PRATIQUE
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DONS
Le collectif est toujours à la recherche de sous pour faire vivre le projet. Chèques, espèces, bitcoins : ils prennent tout. Il suffit de faire ses dons au bar directement ou par voie postale au 57 quai Paul-Bert, à Tours. Plus d’infos sur cafecomptoircolette.blogspot.fr

HISTOIRE
L’histoire du café Colette, c’est surtout celle de Saint-Symphorien, une commune avalée par Tours en 1964. Elle s’est transformée en Paul-Bert, un quartier, un peu à l’écart, de l’autre côté de la Loire. Le café Colette a connu les guerres du XXe siècle, la séparation quand les ponts sont tombés au début de la Seconde Guerre mondiale.

PROGRAMMATION
Curieux ? Allez découvrir ce bistrot en allant écouter et voir le Tours Soundpainting Orchestra, il passe le jeudi 23 janvier chez Colette, vers 20 h 30. Sinon, en journée, vous pouvez aller y faire un tour avec vos enfants : le bar Bidule s’installe le mercredi (de 8 h 30 à 18 h) et le dimanche (de 10 h à 16 h) avec plein de jeux, du chocolat chaud, des plats maison, une zone de gratuité. Tout le programme sur leur facebook !
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Un petit vert ?

Numéro special British oblige forcément à tester un pub. On est allé à l’Atelier.

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Un espace intimiste. Des tables en bois. La musique des Dubliners en fond sonore. « On voulait vraiment cette ambiance, c’est ce qui nous plaît », explique Cédric, derrière son comptoir. À 29 ans, il a repris l’établissement en septembre 2012, avec son associé Nicolas, d’un an son aîné. Convivialité et proximité reviennent dans la bouche du jeune homme.
L’Atelier n’est pas qu’un lieu de passage. Cédric souhaite mettre les clients à l’aise, leur faire aimer l’atmosphère anglo-saxonne. Et qu’ils reviennent. Comme si on était dans un recoin paumé du Conemara, où le pub est l’endroit où tous les habitants se retrouvent.
Les deux compères ont aussi apporté leur patte. Le côté geek de Cédric, avec un poster de Super Mario remixé à la bière. Un saxo et une guitare au plafond pour son pote, branché musique. Mais l’Irlande n’est jamais loin. On lève la tête et on aperçoit des vieilles bouteilles de Guinness ou de Jameson. Et bien sûr, le ballon ovale a sa place, comme le dit Cédric, un passionné : « On peut venir tranquillement voir les matches ici. Gueuler un bon coup avec une bière à la main ». Avec le quinze du Trèfle et les Bleus aux deux dernières places du Tournoi des 6 nations cette année, il y avait de quoi crier. Les fans ont pu noyer leur chagrin dans la boisson : la pinte la moins chère est à 3,50 euros.
Les habitués accoudés au bar, les âmes de passage se retrouvent à l’étage. Plus de tables et de banquettes pour faire la fête. « On peut privatiser le haut pour des anniversaires ou des grandes occasions si on nous le demande », poursuit Cédric. Avant de venir, pas besoin de réviser votre vocabulaire. Il est précisé à l’entrée qu’à l’Atelier, « on parle anglais avec un accent très français » !
Chloé Vernon
L’atelier, 20 rue de Châteauneuf. Du mardi au samedi, jusqu’à 2 h du matin. Tel : 09.82.57.49.12.
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. Consommez avec modération.


AU COMPTOIR
UNE BIÈRE
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Une pinte de Grimbergen, une blonde bien rafraîchissante l’été. 5,60 €.
UNE AUTRE BIÈRE
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Une obligation dans un pub irlandais : la Guinness. La pinte est à 5,50 €.
LES FLÉCHETTES
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Après ces deux pintes, une partie de « darts » (gratos) s’impose ! Visez droit, sinon vous risquez d’atteindre les clients qui sortent des toilettes, juste à côté.