Ambroise Voreux, Zoé Colotis, team Bédélire et Théâtre O… Ils nous racontent leur Noël

Connus ou moins connus, ces Tourangeaux vous livrent leurs petits secrets pour leurs fêtes de Noël…

Cette année, pour notre numéro de Noël (qui fait presque partie des incontournables des fêtes tourangelles, comme le sapin devant la mairie ou la grande roue), nous avions envie de changer un peu.

Alors, nous avons demandé à quelques Tourangeaux, connus ou moins connus, de nous raconter ce que Noël signifiait pour eux. Tout en nous donnant quelques conseils pour remplir la hotte du Père Noël.

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Etudiants-entrepreneurs : des boss en devenir !

Créer sa boîte avant même d’être diplômé, c’est l’aventure choisie par des dizaines de Tourangeaux depuis maintenant quelques années. Épaulés par des pros, avec un statut taillé sur-mesure, zoom sur ces étudiants-entrepreneurs.

De sa licence de psychologie, Kenny- Marcel Nyamugabo, a conservé quelques enseignements. À commencer par celui qui l’a amené à créer sa Smart-Borne. « Skinner a formalisé la théorie du conditionnement opérant : vous faites une action, on vous récompense, alors vous serez motivé à recommencer ! ». En glissant canettes vides et autres bouteilles plastiques dans sa borne, on récupère ainsi des points qui nous donneront accès à des bons d’achats valables chez des enseignes partenaires (pizzerias, restaurants, commerces…).

Aujourd’hui, le cap fixé est prometteur pour son entreprise : livraison de cinq nouvelles bornes d’ici l’été, et embauche d’un salarié à la rentrée. On est bien loin du master de psychologie du travail que l’étudiant tourangeau envisageait à son arrivée à l’université !

Parcours et récompenses

Comment en est-il arrivé à la Smart-Borne, multirécompensée ? « Je me suis rendu à un business-dating organisé par la MOIP (Maison de l’Orientation et de l’Insertion Professionnelle de l’Université de Tours), pour trouver un stage, faire autre chose… Et on m’a orienté vers Créa’Campus puis Pépite. »

Deux dispositifs- clés pour tout étudiant ayant un projet de création d’entreprise, ou même d’association, comme le précise Delphine Lepissier, chargée de mission accompagnement des étudiants pour Pépite région Centre Val de Loire : « Tout projet pérenne est le bienvenu, que ce soit une entreprise ou une association. Et l’objectif n’est pas forcément la création d’entreprise : après être passés par Pépite, certains arrêtent complètement mais ont acquis des compétences qui leur serviront dans leur vie de salarié ; d’autres décident de faire une pause, d’avoir d’autres expériences professionnelles avant de revenir à l’entreprenariat. »

Et si créer une entreprise semble s’adresser avant tout aux étudiants de l’IAE, des écoles de commerce ou du BUT GEA (Gestion des Entreprises et Administrations), dans la pratique, il n’en est rien ! « Ces dispositifs s’adressent à tous les étudiants post-bac, quelle que soit leur filière et leur établissement », précise Lindsay Georges, chargée d’entreprenariat étudiant à l’Université de Tours.

Les échanges avec mon mentor me font avancer, et l’échange avec d’autres créateurs d’entreprise est enrichissant !
-Aurore Alamovitch

Si Créa’Campus dure une année universitaire avec le montage en équipe d’un projet fictif ou concret, pour participer à un concours, l’accompagnement Pépite est en prise avec le monde réel et peut s’étaler sur plusieurs années, le temps de développer un projet en bénéficiant du statut national d’étudiant-entrepreneur. Créé en 2014, ce statut spécifique permet à ses bénéficiaires de profiter de journées de formation (marketing, comptabilité, communication…), d’un mentorat par un chef d’entreprise, et de transformer leurs périodes de stage en périodes de travail sur leur projet personnel.

Kenny a ainsi pu profiter des conseils de Julien Nédélec, lauréat Créa’Campus 2015, co-fondateur de Weecop, le pro des bracelets de paiement connectés. Depuis, le jeune homme a quitté Pépite pour lancer son entreprise, accompagné par le Rotary Club, la CCI Touraine ou encore l’incubateur de la Digital Loire Valley.

46 étudiants ont rejoint Pépite

 

Pour Aurore Alamovitch, l’aventure Pépite ne fait que commencer : à 23 ans et avec un master de communication & relations publiques en poche, elle est revenue en Touraine pour lancer son entreprise Ecclezia.

 

Déjà reconnue par le prix de l’Open ISEG (son école lilloise), Aurore souhaite profiter du statut d’étudiante-entrepreneuse pour se consacrer à 100 % à ce projet de plateforme web de démocratie participative. « Les échanges avec mon mentor me font avancer, et l’échange avec d’autres créateurs d’entreprise est enrichissant ! Et cela m’a confirmé que pour entreprendre, il faut croire en soi et en son projet. On pense souvent qu’être chef d’entreprise, c’est réservé à des gens plus âgés : c’est un frein qu’on se met tous seuls, qu’il faut laisser de côté pour avancer ! ».

Et comme elle, ils sont déjà 46 étudiants à avoir rejoint Pépite à Tours cette année. Et vous savez quoi ? Il ne sera jamais trop tard pour vous lancer !

Maud Martinez / Photos : DR + Freepik

Top 10 : les grands noms tourangeaux de la BD

Ils bullent, ils bullent… Retour sur dix dessinateurs de bande dessinée, des bédéistes bien de chez nous, tout droit issus de Touraine.

TITWANE

Pierre-Antoine Thierry (Titwane pour les bédéphiles) officie dans le genre de plus en plus prisé du reportage dessiné. Et il y excelle ! De la brigade des mineurs au porte-avion Charles de Gaulle en passant par l’Elysée, il croque avec acuité le monde qui nous entoure.

Loisel, posé près d’Amboise

Wow ! Le saviez-vous ? Bon, ça fait un moment déjà que Régis Loisel a élu demeure du côté d’Amboise (2019 exactement), mais on avoue qu’on ne s’en remet toujours pas. Le monsieur est tout de même un des très grands dessinateurs de la BD hexagonale : Peter Pan, La Quête de l’Oiseau du Temps, Magasin Général… Et il reste prolifique, puisqu’il vient de sortir le tome 3 de Un putain de Salopard : Guajeraï (dessins de Loisel et scénario de Pont, éditions Rue de Sèvres).

Turalo alias Eric Dérian

Compère de Larbier sur les albums Blagues belges, il est tout autant dessinateur que scénariste-auteur. Il est même prof, puisqu’il a dirigé un temps l’académie de BD Brassart-Delcourt. Il a encore changé de casquette en devenant responsable d’édition chez Phileas, tout en restant les pieds en Touraine.

Larbier, le papa des Petits Mythos

Vous (ou vos enfants), vous adorez redécouvrir la mythologie gréco-romaine avec les albums des Petits Mythos ? Eh bien leur papa est tourangeau ! Philippe Larbier a plus d’un album à son actif, et plus d’un style sous son crayon. Dessin de presse, Journal de Mickey, et en albums BD la série Ninja (scénarii et dessins) ou Le chevalier de Maison-Blanche (pour le scénario) … Et donc, ces Petits Mythos nés en 2015 dans le cerveau de Cazenove et sous le crayon de Larbier, qu’on ne se lasse pas de feuilleter.

Relom

Passer par Fluide Glacial, ça vous marque un CV et une identité. Depuis, le Tourangeau Relom a ajouté à son talent pour le dessin une belle expérience de scénariste, avec notamment Les veuves électriques dont il signe le scénario alors que Damien Geffroy est au dessin. Et vous savez quoi ? Le 2e tome est sorti l’été dernier !

Crip : sur les pointes

Pointes de stylo ? Ou pointes de danse classique ? Les deux mon capitaine, puisque Crip est le dessinateur de la série d’albums Studio Danse, aux éditions Bamboo. Une aventure qui dure : déjà 13 albums pour les petites héroïnes imaginées par le duo de scénaristes BeKa et ce dessinateur de chez nous.

Antoine Aubin derrière Blake et Mortimer

Reprendre les célèbres Blake & Mortimer ? Pas simple, mais Antoine Aubin relève le défi de se mettre au dessin pour faire vivre les scénarii de Jean Van Hamme depuis La porte d’Orphée. Et pour le tome 29 qui sort ce 25 novembre, c’est Jean-Luc Fromental qui est au scénario, et notre Tourangeau au dessin pour Huit heures à Berlin.

Terreur graphique

Pourquoi ce nom alors qu’il est loin de faire peur ? Installé à deux pas de l’Atelier Pop à Tours, Terreur Graphique a le trait piquant et l’humour noir (à moins que ce ne soit l’inverse ?). Ce qui lui fait peur en ce moment dans les pages de Libé, c’est l’avenir de la planète, le climat, toussa toussa. D’ailleurs on le retrouve dans l’équipe qui a concocté Maroni, album collectif autour du fleuve Maroni, paru cette année aux éditions Futuropolis.

Mayeul Vigouroux

Dans La Manticore, Mayeul Vigouroux nous conte l’histoire d’un roi qui décide de faire passer sa petite fille qui vient de naître pour un garçon, afin de lui éviter le courroux de son épouse misogyne. Une histoire de quête d’identité qui résonne sans nul doute avec le parcours de l’illustratrice.

Simon Hureau

Il n’est pas à Tours mais dans les environs, à la campagne… Et on comprend pourquoi en lisant L’Oasis, publié en 2020 chez Dargaud : il nous y raconte l’aventure de son jardin, pour un grand bain de nature ! Changement de décor avec le plus récent Sermilik, là où naissent les glaces, direction la banquise !

Maud Martinez / Photo ouverture : FreePik

Ces Tourangelles et Tourangeaux qui ont réussi hors de nos frontières (2/2)

[2/2] Talents confirmés ou en passe de l’être, en France ou à l’international, ces personnalités ont leurs racines en Touraine mais ont dépassé les frontières de la région.

Sami Nouri
La mode chevillée au corps

On fait un pari : un jour, un film sera consacré à la vie de Sami Nouri. Jugez plutôt : né en 1996 en Afghanistan, il fuit avec sa famille le règne des Talibans pour rejoindre l’Iran, puis l’Europe. Arrivée en Turquie, la famille se sépare. Sami grimpe dans un avion sans avoir où il va atterrir. Ce sera la France, puis Tours, où il est pris en charge et peut entamer sa scolarité au collège Jules-Ferry puis au lycée professionnel François Clouet. Son papa était tailleur, Sami ne l’a pas oublié, et avait même appris à manier la machine à coudre à ses côtés.

Ses talents lui valent de décrocher des stages chez John Galliano et Jean-Paul Gaultier, puis de décrocher un contrat d’apprentissage chez ce dernier. Aujourd’hui, à 26 ans, le jeune homme a sa propre maison de couture à Paris !

Benjamin Brillaud
L’histoire pour les nuls

Ok, on admet : notre sous-titre est un peu désobligeant pour tous les fans de Nota Bene. Mais il faut bien dire que le Tourangeau a l’art et la manière de vulgariser l’Histoire avec un grand H pour nous la rendre passionnante et surprenante, non ?

Avec 2 millions d’abonnés, sa chaîne Youtube reste le fer de lance des activités de Benjamin Brillaud, qui développe aussi avec toute son équipe des podcasts et des émissions sur Twitch, un nouveau livre qui vient de sortir, écrit avec Stéphane Genêt (Tourangeau également) sur les complots et les coups fourrés historiques.

(Photo archives NR Julien Pruvost)

Valérie et Corentin Halley
Jusqu’où ira le Bibliovore ?

 

Au départ présents sur les marchés avec leurs livres d’occasion, Valérie et Corentin Halley ont ensuite ouvert des comptoirs éphémères dans le Vieux-Tours, avant de s’installer durablement rue Colbert. C’était en 2018, au numéro 104. Depuis ils ont déménagé au 91, mais l’idée reste la même : des livres d’occaz qui sont comme neufs, un stock qui se renouvelle constamment, et des sourires et bons conseils au rendez-vous !

La formule marche si bien que Marco à Blois, Virginie à Orléans, Jean-Luc à Poitiers, Sophie à Angers, Joséphine à Limoges et Ambre à Clermont-Ferrand ont ouvert leur propre Bibliovore !

Adam Ounas
International du ballon rond

La nouvelle est toute fraîche : le footballeur né à Chambray, qui a fait ses premières armes au Tours FC, puis au pôle espoir de Châteauroux et au FC Ouest Tourangeau, vient d’être recruté au LOSC. Lille en ligue 1, voilà un beau transfert pour l’ailier qui alterne entre France et étranger : après ses des débuts de pro chez les Girondins, il a passé cinq ans au SSC de Naples (avec quelques incursions à Nice et au Cagliari Calcio, en prêt), sans oublier sa sélection en équipe nationale d’Algérie. À 25 ans, voilà qui promet !

Compagnie Off
Toujours IN !

Elle fait partie du paysage, à tel point qu’on oublie parfois que la Compagnie Off basée à Saint-Pierre-des-Corps est un des projets artistiques tourangeaux qui voyage le plus à l’étranger. Philippe Freslon, fondateur et toujours directeur artistique, est entouré d’une équipe hors pair pour imaginer des spectacles qui font le lien entre l’humain, le grandiose et le public. La parade festive de septembre 2020 rue Nationale, véritable explosion de joie après des mois confinés, c’était eux !

Du Burning Man américain en 2018 aux rues de Galway ou Berlin et Valladolid cet été, pas de doute, les Off sont toujours « In ».

Clara Blachier
Vol direct Québec – Grèce

Point de départ ? Fondettes et son club de basket. Point d’arrivée ? Pour la saison 2022-2023, ce sera la Grèce, à Giannina. Mais entretemps, la joueuse tourangelle a évolué six ans d’affilée sur les terrains québécois de l’UQAM. Une chose est sûre, la température va grimper pour cette étoile des parquets !

Vincent Pelluard
Ça roule

Il est né à Joué-lès-Tours en 1990. C’est dans cette ville qu’on trouve un des plus beaux terrains de BMX et le club qui va avec. Coïncidence ? Le trentenaire est en effet devenu un professionnel du BMX. Installé en Colombie (pays natal de son épouse), il participe à des compétitions nationales et internationales de haut niveau, avec une 4e place à la coupe du monde 2021. Fera-t-il mieux fin septembre ?

Nicolas de Jong
Saisir la balle au bond

Il n’aura pas foulé longtemps les parquets tourangeaux. Ce basketteur de talent a en effet rapidement quitté le Tours Joué Basket pour rejoindre les clubs de Pro A puis Pro B, en faisant aussi un passage par la sélection nationale néerlandaise puisqu’il a la double-nationalité. Vichy, Strasbourg, Antibes, Cholet, Châlons-Reims, et même l’Espagne à Saragosse, et plus récemment à Madrid : le joueur revient cette saison au Boulazac Basket Dordogne où il était passé en 2018-2019.

Ces Tourangelles et Tourangeaux qui ont réussi hors de nos frontières (1/2)

[1/2] Talents confirmés ou en passe de l’être, en France ou à l’international, ces personnalités ont leurs racines en Touraine mais ont dépassé les frontières de la région.

Abderzak Houmi
Danse(s)

Porter le flambeau des danses urbaines sur les scènes de danse contemporaine ? Abderzak Houmi l’a fait, au point de devenir l’un des grands noms en France et à l’étranger de ce mélange entre hip-hop et contemporain. Se jouant des codes, il va jusqu’à modifier la surface sur laquelle ses danseurs posent les pieds, il s’invite à la danse avec des artistes sri-lankais, et nous propose cette année Y’a plus d’saisons, une nouvelle création.

Wilfried Pene
Foot américain… en Amérique

Le club des Pionniers de Touraine a de quoi être fier : ces sportifs tourangeaux non seulement défendent le foot américain en Touraine, mais l’un de leurs joueurs est parti pour les Etats-Unis ! Wilfried Pene a rejoint le pôle France, puis l’équipe du lycée Saint Thomas Moore aux Etats-Unis, avant d’entrer dans l’antichambre de la cour des grands en 2020 avec l’équipe Virginia Tech au sein de la NCAA. Prochaine étape, la NFL, qui est au foot américain ce que la NBA est au basket ?

Vincent Dubois & Jean-Christian Fraiscinet
Star-system rural

Les Bodin’s ont démarré sur les petites scènes de Touraine. La dernière fois que vous les avez vus, ils remplissaient des Zéniths ou cartonnaient sur un écran de cinéma avec leur film Les Bodin’s en Thaïlande. Ça ne les empêche pas de revenir jouer à la ferme, du côté de Descartes, chaque été.

BeatMatazz
L’international au bout des doigts

Avec son projet BeatMatazz, Marco Pillitteri s’installe seul derrière ses machines. L’avantage, c’est qu’au fil du temps il a réduit son barda et ne se balade plus qu’avec une boîte à rythmes et un looper pour lancer en boucle certains des sons qu’il crée au bout de ses dix doigts. Voyager léger, pratique pour aller en Allemagne où il va régulièrement participer à des concours de beatmaking et fingerdrumming, ou proposer des démos.

Mais avant de le retrouver avec un projet mêlant musique et vidéo dans quelques mois, c’est de l’autre côté de l’Atlantique qu’il faudra aller chercher bientôt : BeatMatazz sera à Los Angeles, dans le cadre d’un appel à projet lancé par l’Institut Français et la région Centre Val de Loire. Le duo dont on rêve ? BeatMatazz x Flying Lotus, of course !

(Photo creditphoto@JulienPoulain)

Zoé Colotis
Comédienne ici, chanteuse ailleurs

Si vous êtes attentifs à l’actu théâtrale locale, vous la verrez improviser sur les rings de Catch-Impro et autres projets. Si vous aimez la musique, vous la reconnaîtrez en chanteuse du groupe Caravan Palace, qui prépare en ce moment un nouvel album. La tournée les amènera sans doute (comme d’habitude) en France, en Europe et aux Etats-Unis.

Double-casquette logique lorsqu’on connaît le parcours de l’artiste, entre cours de clarinette à l’école de musique de Saint-Avertin et cours de théâtre ! Elle se plaît d’ailleurs à mélanger les genres, comme elle l’a fait au Nouvel Atrium le 30 avril dernier avec un concert-conférence sur l’histoire de jazz.

Benoît Cerceau
Serial entrepreneur

Tourangeau, certes, mais ça fait un bout de temps que Benoît Cerceau a foncé vers la Californie. Après son BTS tourisme franco-français, le jeune homme avait envie d’ailleurs… et ça lui réussit ! C’est en effet lui qui se cache derrière la société OnSpot, interlocuteur privilégié des professionnels du voyage et leurs clients. Présent dans 37 destinations à travers le monde, OnSpot prend le relais de l’agence de voyage en étant au service des voyageurs dans le pays d’accueil. Fallait y penser !

L’info par les Tourangeaux

Est-ce grâce à l’EPJT, l’école de journalisme de l’IUT de Tours ? En tout cas, une chose est sûre, la Touraine est terre de journalistes ! La preuve : Nathalie Saint-Cricq est journaliste politique à France 2 (où elle a mené les débats des émissions Elysée 2022 durant la campagne présidentielle). Avant elle, une autre Tourangelle avait rythmé l’actu télévisée : Marie-Laure Augry, passée par l’IUT tourangeau, tout comme JD Beauvallet (les Inrocks) ou Harry Roselmack, qu’on ne présente plus.

(Photo archives NR – Julien Pruvost)

Graines de génie ?

-On se souvient de Benjamin Rimajou, médaille d’or au concours Lépine 2019 pour son invention « Hopoli » qui nous aide à ne plus jouer à Casper le fantôme pour enfiler une housse de couette.
-L’an dernier aussi, la moisson tourangelle côté inventions a été bonne : Kenny-Marcel Nyamugabo a reçu la médaille d’or pour sa smart-bone trieuse de déchets.
-Médaille d’or aussi pour François Beaudoin et son « Easy Chain » qui nous aide à remettre notre chaîne de vélo.
-Et Joséphine Moisson a été récompensée de la médaille de l’Association des inventeurs et fabricants français (AIFF) pour ses produits d’hygiène BIOLAO et notamment son flacon-doseur. Touraine, terre d’inventeurs ?

Textes : Maud Martinez

Plongée dans la nuit étudiante : des visages et des vies

#EPJTMV La nuit, les étudiants s’activent. Si certains filent côté Plumereau, d’autres sont occupés par bien d’autres activités nocturnes. Que ce soit pour travailler, étudier, militer ou explorer. Portraits de jeunes Tourangelles et Tourangeaux.

20 H 45

Mélanie, agent de soins en maison de retraite

 

La course commence pour Mélanie Violet à la Villa Eléonore. Jusqu’à 7 h 45, cette étudiante de 20 ans en soins infirmiers va enchaîner les visites de chambres et répondre aux appels des patients de cet Ehpad situé à Montlouis-sur-Loire. « C’est intense physiquement », explique-t-elle.

Deux à quatre nuits par semaine, Mélanie est agent de soins en maison de retraite, en plus de ses études à l’Institut de formation des professions de santé de Tours. À la fin de son service, il lui arrive même de se rendre directement en cours.

Mélanie a grandi entourée d’infirmières et d’aides-soignantes. Elle quitte sa Sarthe natale une fois son baccalauréat en poche pour venir étudier à Tours. L’été et certains week-ends, elle y retourne pour enfiler son équipement de sapeur-pompier volontaire : « J’ai toujours besoin d’aller aider les autres. Les études médicales m’ont toujours attiré : pouvoir soigner les autres, c’est gratifiant. »

Manque de chance, elle tombe malade au moment des examens à la fin de sa première année d’études et doit redoubler. Même si elle n’a que quelques matières à repasser, l’emploi du temps de Mélanie change souvent, elle préfère ainsi rejoindre l’équipe de nuit de l’Ehpad de Montlouis. Les conditions de travail sont délicates et la rémunération n’est pas toujours au rendez-vous. « Dans un Ehpad privé, nous sommes moins bien payés que dans les structures publiques. »

Lors de leurs gardes, elles ne sont que trois aides-soignantes pour 123 résidents. Elles sont appelées environ deux fois toutes les dix minutes. Il est déjà arrivé à Mélanie de se confronter à des situations délicates. Lors d’une visite, une résidente était tombée de son lit et a finalement fini la nuit aux urgences. À l’avenir, elle aimerait rejoindre l‘équipe de soignants du Samu.

22 h 00

Achille, passion twitch

Achille Martin lance Sea of Thieves, un jeu d’action-aventure dans un univers peuplé de pirates. Après ses journées à la Faculté de musicologie des Tanneurs, il aime pouvoir « s’échapper dans un monde virtuel et immersif ». Lorsqu’il ne joue pas seul, Achille se connecte avec quelques copains sur Discord, un logiciel de chat vocal et lance League of Legends, la référence du jeu d’arène en multijoueurs dit MOBA (multiplayer online battle arena, NDLR).

Il peut enchaîner les parties jusqu’à minuit ou 1 h du matin. Mais jamais plus, il ne faut pas que sa passion empiète sur ses études. « Je ne voudrais surtout pas arriver en retard en cours, parce que j’ai joué trop tard la veille. J’y mets un point d’honneur ! »

L’année dernière, durant quatre mois, Achille s’est essayé au stream. Il diffuse en direct ses parties de jeux-vidéo, sur la plateforme Twitch. « Je trouvais ça marrant de partager mes sessions avec des gens. » Il pensait aussi pouvoir en faire quelque chose de lucratif, pour mettre du beurre dans les épinards. Mais il s’est assez vite rendu compte que cela ne porterait pas ses fruits. « Je dépensais beaucoup d’énergie pour pas grand-chose. Et puis, je n’avais pas un assez bon niveau pour que ce soit intéressant à regarder pour les viewers (spectateurs en direct, NDLR). »

Lorsqu’on lui demande combien de temps il a consacré au jeux vidéos, il nous répond : « Il faudrait multiplier cinq années d’études, par 365 jours et trois quatre heures (rires) ». Cela fait 5 475 heures, soit environ sept mois et demi de jeu cumulés. « J’avoue que parfois je ne suis pas fier du temps que j’y consacre chaque jour. » Il nuance ce sentiment en disant que ces coupures dans un autre monde lui permettent de reconnecter avec des amis, « notamment pendant les confinements, où on se retrouvait régulièrement pour jouer ensemble malgré la distance ».

23 h 00

quentin, nuit de couture

La machine à coudre vrombit dans l’appartement. Quentin Pott, étudiant en troisième année pour son diplôme d’Arts et Métiers de la mode à Tours, apporte les dernières finitions à une des pièces de sa collection. L’étudiant de 22 ans est entré dans cette formation en septembre et a directement intégré la troisième année du cursus grâce à sa marque, Silly Collapse, qu’il a co-créée.

Le concept : une marque de vêtements éco-responsable qui utilise des matériaux recyclés. Passé par une Licence d’Anglais à Nantes, il quitte l’université pour se consacrer à la mode à plein temps. Après s’être réinstallé sur les bancs de l’école, dans un cadre plus pratique que théorique, il développe aujourd’hui sa marque au travers de son activité étudiante.

Ainsi, il consacre à son projet les ateliers de sa journée de cours de 8 heures à 17 heures. Ce qui ne l’empêche pas pour autant de continuer à travailler chez lui, le soir venu. « En général je préfère travailler la nuit, explique Quentin et puis, les impératifs de la marque me prennent du temps que je n’ai pas forcément la journée. » Lorsqu’il rentre de l’université, il se réserve quelque trente petites minutes pour se détendre et manger un petit peu avant de se remettre au travail.

Les nuits de Quentin peuvent être assez courtes : il débute vers 18 heures et finit généralement vers minuit lorsqu’il est fatigué, sinon vers 2 heures ou 3 heures du matin. « Je fais souvent de la couture, c’est un travail assez calme et j’écoute des podcasts ou des livres audio pour accompagner le tout », raconte-t-il. Des nuits bien remplies que le jeune styliste semble quand même apprécier.

C’est une activité créative qui lui plaît et qu’il ne perçoit pas vraiment comme un travail. « J’essaie quand même de grapiller du temps de sommeil quand je peux », reconnaît Quentin. Si les nuits sont chargées, la vie étudiante l’est par conséquent beaucoup moins. Il sortait régulièrement comme beaucoup de ses amis de promo lorsqu’il était en Licence d’anglais, mais les études de mode et sa marque limitent sa vie sociale. Ce qui selon lui, est le cas de beaucoup de ses camarades. Nous le rencontrons une semaine où les nuits ont été particulièrement bien occupées comme souvent, mais cette fois, il s’agissait de la préparation de l’ouverture de son Pop-up store à Paris. Les nuits courtes de Quentin ont fini par payer.

1 h 00

urbex dans la nuit

Lampe au front, tout de noir vêtu, c’est le moment pour Thomas* et ses amis de commencer l’exploration nocturne. Maisons, usines, ou même avions abandonnés, cet étudiant de 22 ans est un habitué de l’urbex. Contraction de « urban » (urbain en français) et d’ « exploration », cette activité consiste à visiter des lieux abandonnés.

Mais n’est pas « urbexeur » qui veut : « Il faut respecter les règles d’or, ne rien casser, ne rien voler et ne rien laisser d’autre derrière soi que la trace de ses pas », explique Thomas. Tout a commencé en 2014. Thomas a alors 15 ans et découvre une maison abandonnée dans la forêt qu’il visite. Dans le même temps, il se passionne pour la photographie et l’histoire des lieux. Désormais en Master, il part à la recherche d’un nouvel endroit environ une fois par mois. Dernier en date en Touraine, un orphelinat. Mais c’est un château qui l’a le plus marqué : « C’est le plus bel urbex que j’ai fait de ma vie, car il y avait tout sur place : les tableaux, un billard, les bijoux de famille. Le lit était fait et la table était mise. »

La plupart du temps, Thomas préfère explorer le jour. Mais les photos de nuit sont plus belles et « les sensations sont différentes. La nuit fait ressortir le poids du passé », raconte-t-il. On peut aussi faire des rencontres insolites : « Une fois, il y avait d’autres urbexeurs qui se sont cachés en nous entendant. C’était une mauvaise idée, car on s’est mutuellement surpris en ouvrant une porte ce qui nous a tous fait crier de peur. »

La nuit, il explore entre 1 heure et 4 heures du matin, au moment où tout le monde dort. L’urbex reste illégal et dangereux. Les lieux laissés à l’abandon sont fragiles et surveillés : un plafond peut tomber, la police arriver. Ainsi, Thomas prend ses précautions pour évaluer les risques : « Je passe entre dix et vingt heures à enquêter sur les lieux avant de me rendre sur place. » Le rêve de Thomas est d’élargir son cercle de visites, d’explorer les ruines de l’ancienne République démocratique allemande (RDA).

*Les prénoms ont été modifiés.

1 h 15

collages féministes

Sur la place Jean-Jaurès à Tours, Violette* a prévu tout le matériel qu’il faut pour cette nuit : pinceaux, colle et lettres imprimées. Étudiante en psychologie au campus des Tanneurs le jour, Violette est aussi une « colleuse » la nuit. Au moins une fois par mois, elle colle des messages féministes dans les rues de Tours.

Cela lui permet de se réapproprier l’espace public : « C’est d’autant plus vrai que nous le faisons la nuit, c’est un moment de la journée où nous les femmes et minorités de genre, avons peur de sortir. C’est très symbolique. »

La jeune femme consacre une part importante de son temps libre au féminisme. Elle lit sur le sujet et s’occupe du compte Instagram Actions féministes Tours où elle poste les photos des collages et graffitis. « J’ai toujours été sensible aux discriminations. C’est à la fac que je suis passée de la théorie à la pratique. » En décembre 2019, elle participe au mouvement social contre la réforme des retraites et rencontre d’autres féministes dans son université. Elles forment alors un des premiers groupes de collages à Tours.

« Pendant les collages, il y a parfois des hommes qui nous insultent, font des réflexions, certains draguent et nous sifflent. » Coller sur des propriétés est illégal alors Violette prend des précautions. Elle rappelle qu’au-delà de l’illégalité, ce sont surtout les idées qui choquent : « Nous avions collé un slogan “révolution féministe” et c’est seulement le dernier mot qui a été enlevé. C’est arrivé deux fois. Cela montre que les gens n’ont aucun problème avec la notion de révolution, mais que c’est le féminisme qui les dérange. »

*Les prénoms ont été modifiés.


Textes : Marion Galard, Zoé Keunebroek, Célio Fioretti, journalistes en formation à l’EPJT
Photos : Charles Bury, journaliste en formation à l’EPJT, sauf photos Quentin et Urbex (Quentin Pott / DR)

Bientôt une nouvelle salle de sport pour les clubs tourangeaux ?

Frédéric Augis, le président de Tours Métropole, souhaite s’emparer de la question d’une nouvelle « vraie » salle dont bénéficieraient les clubs de sports de haut niveau.

Le débat sur la nécessité d’une nouvelle grande salle pour les événements sportifs de la ville a été relancé la semaine dernière, suite à une interview accordée par Frédéric Augis, président de la Métropole, à nos confrères de La Nouvelle République.

Au cours de cet entretien, Frédéric Augis a déclaré travailler sur le sujet avec la ville. Il a également donné sa vision du projet. « Je pense qu’il faut une grande salle multimodale (une salle modulaire). Mais le parquet de match n’est pas le parquet d’entraînement. Il faut changer ce prisme. Je n’ai jamais vu un club NBA s’entraîner sur son parquet de match. Que Monconseil soit très bien pour l’entraînement, c’est très bien. Qu’à un moment donné, on trouve une salle pour eux, oui ! Pareil pour le volley. Il va falloir changer la façon de faire : que des équipements soient faits pour l’entraînement et qu’il y ait une salle de match. »

Le débat est lancé

L’idée serait donc d’offrir une grande salle à l’agglomération, que les équipes fanions pourraient utiliser de façon partagée, tandis que chacune disposerait d’une salle dédiée pour ses entraînements. Le président de l’agglomération a souligné qu’il ne souhaitait pas imposer cette solution. Le débat, quoiqu’il en soit, est lancé, sachant que le Palais des sports, adapté en termes de capacité, est handicapé par son ancienneté et la halle Monconseil bien trop petite pour une équipe du TMB en pleine ascension.

Si les intérêts et les vues des uns et des autres seront sans doute compliquées à mettre en adéquation, le sujet, au moins, est posé de façon claire et concrète. C’est déjà ça…

M.P. / Photo : NR – Julien Pruvost

Salles de cinéma : comment se passe leur reprise ?

Fini, les plateformes et le streaming : retour au ciné pour le clap de reprise ! Et pour accompagner la reprise, nous avons fait le tour des salles pour leur demander : alors, comment ça va ?

11 heures du matin, rue des Ursulines. Une fois n’est pas coutume, les portes des cinémas Studio sont déjà ouvertes, et des cinéphiles matinaux sont au rendez-vous. « Nous avons ajouté ces séances pour compenser l’absence de séance de 21 h avec le couvre-feu, et pour étaler nos séances dans la journée afin d’éviter les files d’attente et les croisements entre spectateurs », expliquent le directeur Philippe Lecocq et la présidente Catherine Melet.

Face aux mesures sanitaires, à chacun sa solution ! Terrasse extérieure aux Deux- Lions pour favoriser l’achat de friandises, vente du popcorn à emporter, vente des places en ligne pour éviter les contacts et risques de contamination…

« La situation est totalement différente »

Mais une chose est sûre : la réouverture des salles obscures le 19 mai dernier a été une bonne surprise. Des clients plus sereins qu’en 2020 n’ont pas hésité à franchir les portes des cinémas. Aux Studio, entre le 19 mai et le 9 juin, les films à l’affiche ont totalisé 13 000 entrées. Un peu moins que les années précédentes, mais un beau résultat. Au CGR Deux-Lions, « la première semaine a été supérieure à nos attentes » pour le directeur Pierre Crétet. « Dès le mercredi, puis avec un week-end prolongé de Pentecôte où le climat était mitigé, nous avons eu une belle fréquentation, proportionnellement plus forte qu’en 2019 à la même période ».

Mehdi Belhadj, directeur du CGR Tours Centre, dresse le même constat : « Nous avons été très surpris, comme tous nos confrères, je crois ! Nous avons enregistré une hausse de 17 % du nombre d’entrées par rapport à 2019, alors même qu’on était en jauge à 35 % avec un couvre-feu à 21 h. La situation est donc totalement différente de la reprise de mai 2020, beaucoup plus timide ».

Ciné-Loire, installé depuis 2018 à Tours- Nord, a aussi eu une belle reprise : « Je m’attendais à beaucoup moins pour ce redémarrage. Bien sûr, c’est plus faible que les années passées, mais les conditions sont telles qu’il ne faut pas se comparer avec une année “normale” », explique Julien Marignier, directeur du complexe. La limitation à 35 % de remplissage des salles valable jusqu’au 9 juin n’a donc pas empêché une reprise plus favorable qu’en mai 2020.

Certaines séances ont toutefois affiché complet. Au CGR Deux-Lions, on a parfois dû refuser des spectateurs, tandis qu’aux Studio, les cinéphiles se sont alors reportés sur d’autres films qui ont bénéficié de cet effet « le film que je voulais voir est complet, mais puisque je suis là, autant en profiter ».

Les concurrents : le soleil et la bière en terrasse

Bien sûr, tout n’est pas rose. Le 9 juin, la fréquentation des salles obscures a décru le jour même aux Studio, et toute la semaine dans les autres multiplexes. La faute au retour des bières fraîches en terrasse, au soleil. Les semaines qui viennent s’annoncent tout de même prometteuses. La Fête du cinéma, qui aura lieu pour la première fois du mercredi au dimanche (30 juin- 4 juillet), permettra aux spectateurs de profiter de toutes leurs séances à 4 €. Aux Deux-Lions, on fera ensuite comme d’habitude la part belle aux grosses productions.

Et de ce coté, l’été sera bien doté : après Conjuring qui a connu un beau succès dès le mois de juin, on attend Black Widow, Fast and Furious 9, Kaamelott, OSS117 ou Les Croods 2 pour le public familial. Ciné Loire au nord annonce aussi de grosses sorties en Imax et une programmation grand public et familiale. Après avoir surfé sur la reprise d’ADN, Adieu les cons ou Mandibules, les Studio frémissent à l’annonce des sorties du festival de Cannes. On accueillera sur les écrans durant l’été les derniers Verhoeven, Carax, Hansen-Love et bien d’autres. Quant aux avant-premières et rencontres de réalisateurs, dans tous nos cinémas locaux, l’été est d’ordinaire calme.

Il faut faire revenir le public

Le programme événementiel devrait donc retrouver son rythme de croisière en septembre. « Les gens vont préférer partir en vacances et s’aérer, c’est en septembre qu’on pourra juger de la reprise », précise M. Belhadj. La rentrée, un moment-clé pour tous : « C’est le défi à relever ! Nous avons tous eu des aides de l’État, qui vont disparaître. Il faut donc réussir à faire revenir le public, qui entre temps a pris d’autres habitudes », explique Catherine Melet, présidente des Studio. Même si le cinéma associatif reste prudent, en ayant réussi à préserver sa trésorerie, il se donne jusqu’en 2023 pour revenir à la normale tranquillement.

Côté finances, CGR et Ciné Loire ont la chance de s’adosser à de grands groupes. Sans communiquer leurs pertes, les directeurs semblent sereins. Avec quatre multiplexes, des dizaines de films à l’affiche chaque semaine pour une agglomération de 300 000 habitants, Tours a la chance d’être une ville très bien dotée en cinés, alors pour les aider, profitons-en !

Texte : Maud Martinez
Photos : Adobe Stock

Un mois en portant ses déchets sur soi

Deux Tourangeaux veulent sensibiliser le public à la problématique des déchets. Ils en porteront donc… sur eux pendant un mois !

Photo Facebook/poubellelavieledefi

Garder tous ses déchets sur soi pendant un mois ? C’est le défi que vont relever deux Tourangeaux, à partir du 1er mai.

Baptiste Dubanchet et Davy Cosson ont eu cette idée en s’inspirant de l’Américain Rob Greenfield, un militant écologiste.
Le but affiché ? Éveiller les consciences à la problématique des déchets par le jeu.

Ainsi, durant tout le mois de mai, ils garderont sur eux tous les déchets qu’ils produisent : « L’un produisant autant de déchets que la moyenne nationale, l’autre en “zéro déchet“. » Une combinaison spéciale a été fabriquée, où de larges poches béantes accueilleront leurs détritus quotidiens. Davy devrait la porter 3 à 5 h par jour.
Il se pourrait même que vous croisiez ce Transformers version poubelle dans la rue, puisque les compères ont l’intention de porter cette tenue pour parfois faire les courses ou prendre le tram !

En attendant, une présentation publique du projet aura lieu ce 2 mai à 19 h 30, au magasin Sur La Branche.

A suivre sur facebook. com/poubellelavieledefi

A Grande-Synthe, des lycéens tourangeaux aux côtés des migrants

Dans le dernier numéro de tmv, retrouvez un portfolio retraçant la semaine de lycéens tourangeaux qui ont œuvré auprès d’associations aidant les migrants à Grande-Synthe.

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Ils sont huit. Huit lycéens de Notre-Dame La Riche à avoir choisi de s’engager dans un projet humanitaire qui a changé pour toujours leur façon de voir la question des migrants et des différences en général.

Pendant une semaine, du 15 au 21 décembre dernier, ils ont vécu au contact des migrants, à Grande-Synthe, près de Dunkerque. Ils ont dormi dans les locaux d’Emmaüs et, chaque jour, ils ont partagé, en bénévoles respectueux des procédures en place, le travail des associations agréées.
Ils ont participé à des distributions de nourriture, ils ont joué au foot avec des gamins qui n’avaient plus souri depuis longtemps, ils ont partagé des moments et des histoires de vie avec des humains dont ils ne connaissaient pas la langue. Ils ont vu et entendu tous les acteurs de ce drame social qui se joue encore tous les jours, sous l’oeil avide des caméras comme dans l’indifférence générale.

Les migrants, bien sûr, dont les histoires les ont touchés, mais aussi les politiques, les policiers, les militants associatifs, les habitants. Ils en sont revenus à la fois plus sensibles et plus forts et ont souvent, depuis, un peu de mal à faire comprendre aux autres ce qu’ils ont vécu et la réalité de ce qu’ils ont vu. Grâce au photographe Olivier Pain, qui a vécu en immersion cette expérience, ils ont pu mettre des images et des mots sur cette semaine si particulière.

Photos : Olivier Pain, photoreporter

>> Le portfolio dans son intégralité, ainsi que les témoignages des lycéens, sont à retrouver dans le numéro 322 de tmv <<

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« On faisait des activités avec les enfants, comme du dessin et ça leur permettait de s’exprimer. Je me souviens par exemple d’un enfant qui avait dessiné des gens qui pleuraient, des bâtiments qui s’écroulaient. » « Je me souviens que le lundi, on a fait de la peinture au centre d’accueil. On a dessiné des mains de couleur sur du papier blanc et moi, j’ai trouvé ça très beau, comme un symbole. »

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« Il y a une chose qui m’a marquée : il y avait un homme, il avait des bananes et des bonbons et il me les a donnés. Même en ayant très peu de choses, les migrants voulaient nous donner ce qu’ils avaient. Quand on avait froid, on nous proposait un manteau, alors que c’était plutôt à nous de leur donner des choses, normalement. »

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Enfants du Mékong : éducation sans frontières

« Tu ne sais pas la chance que tu as d’aller à l’école ! » Cette phrase, on l’a tous entendue au moins une fois. Depuis 60 ans, l’association Enfants du Mékong cherche des parrains pour aider des enfants d’Asie du sud à suivre une scolarité. Des Tourangeaux ont suivi l’association dans son action.

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(Photo Asie Cyclette)

« Lors de la présentation de notre projet, nous sommes un peu passés pour des touristes », plaisante Xavier Guignard, aujourd’hui au siège de l’association Enfants du Mékong. Il avait un « rêve de gosse » : faire un tour du monde à vélo. Mais pédaler pour pédaler était, pour sa femme Caroline, loin d’être suffisant. Il fallait donner un sens à tout ça.

Institutrice sur les rives du Cher, lier ce projet de voyage et l’enseignement lui semblait essentiel. Alors avec Enfants du Mékong (EdM), ils restructurent leur projet pour répondre au besoin de l’association. « Quand on voit cette misère, ces familles qui ont du mal à s’en sortir…, s’interrompt Bertrand Lorne, délégué de l’association en Indre-et-Loire depuis dix ans. Souvent, dès l’âge de 4 ou 5 ans, les enfants travaillent dans les exploitations de rizières. Les parents n’ont pas les moyens de les envoyer à l’école. »
Le système de parrainage proposé par EdM permet à l’enfant d’accéder à l’éducation. L’argent récolté finance le matériel scolaire, les transports, la nourriture. Une partie est aussi reversée à la famille pour compenser la perte de main d’oeuvre.

(Photo Les 3 Moustiquaires)
(Photo Les 3 Moustiquaires)

SENSIBILISER LES ÉCOLIERS

« Avant de monter notre projet, on avait remarqué le contraste entre ce qu’on entendait en France et les lettres qu’on recevait de notre filleule aux Philippines, heureuse qu’on lui ait donné une chance d’aller à l’école », explique Xavier Guignard. Alors avant de partir avec leurs vélos et leurs sacs à dos, Asie Cyclette, V’asie roule, les Trois Moustiquaires, ont communiqué auprès d’établissements scolaires français.
« Lorsqu’on a expliqué notre projet solidaire et la situation de certains enfants sur place, beaucoup paraissaient interloqués », se rappelle Victor Pellegrain, membre des Trois moustiquaires. Une fois sur place, ils publiaient des photos, des vidéos, des articles. Un moyen de partager leurs rencontres, leurs découvertes. Une manière de rester en contact avec les écoles et les parrains restés en France. Et aussi une façon de donner du relief au projet.

« ILS ONT BEAUCOUP À NOUS APPRENDRE »

Les projets pour venir en aide aux enfants peuvent prendre différentes formes. En 2011, Aurèle Herbillon a 22 ans. À la fin de ses études d’ingénieur, il aspire à autre chose et surtout, souhaite partir en mission humanitaire, donner de son temps aux autres. Il contacte plusieurs associations et c’est finalement Enfants du Mékong qui retient son attention. « Je voulais aller sur place pour voir, à mon niveau, ce que je pouvais faire. » Il devient alors bambou. N’y voyez pas un retour à la nature. Sous cette drôle d’appellation, l’association EdM nomme ses bénévoles qui partent un an ou plus en mission sur le terrain. « Le bambou, plante locale qui plie mais ne se rompt pas », explique Bertrand Lorne. Ils veulent des personnes solides, capables de tenir sur la distance. Aux Philippines, épaulé par les responsables locaux, Aurèle Herbillon identifie et rencontre les futurs enfants à parrainer et suit ceux qui le sont déjà. Mais tout ne se passe pas toujours pour le mieux.

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(Photo Les 3 Moustiquaires)

« Il est arrivé qu’un parrainage doive se stopper parce que l’enfant ne se rendait pas à l’école et retournait travailler avec sa famille. Dans ce cas, on propose un autre filleul. Mais on aime que le lien parrains-filleuls se gardent jusqu’à la fin des études ». Et parfois les études peuvent aller jusqu’à l’université. Tous ont pu, à travers leurs voyages, rencontrer des enfants parrainés mais aussi voir la progression de certains. Pour la réalisation de son documentaire (voir encadré), Jill Coulon a rencontré plusieurs enfants mais aussi Juliet, âgée de 30 ans.
Orpheline à 12 ans, c’est seule avec ses soeurs qu’elle a vécu et travaillé pour pouvoir payer ses études. Parrainée à 17 ans, elle est aujourd’hui professeure. Elle donne ce qu’on lui a donné. Souvent, cela part d’un rêve de voyage, d’une envie d’aider. Une idée de départ un peu floue mais l’envie de se rendre utile. Et au final, tout le monde y gagne.

« On part en voulant aider et on s’aperçoit que, malgré tout, ce sont des personnes pleines de vie, qui ont beaucoup à nous apprendre », témoigne Aurèle Herbillon. Pour Xavier Guignard, le constat est plus compliqué que « nous on a de la chance. Ils ont d’autres choses qu’on a perdues ici comme le sens de l’accueil ou la valeur du vivre ensemble. »

PARLER DE SOI

S’exprimer par la parole, par le geste, par le dessin. Myu Lat Awng est un enfant birman de 10 ans qui aime dessiner. Déplacé interne, il vit à la frontière d’un pays en guerre. « Un jour, il dessinait des montagnes colorées, et d’un coup, un homme en noir, armé. C’était un moment très fort », se rappelle la réalisatrice Jill Coulon. Le vrai challenge était de faire parler les enfants. Parler, c’est aussi ça grandir.

Grandir est le nom du film réalisé pour les 60 ans de l’association Enfants Du Mékong. Un film qui se revendique non-institutionnel et qui est en cours de montage. Au centre de son documentaire, Jill Coulon fait la part belle aux histoires de ces enfants parrainés. À la manière d’un journal intime, ils se racontent. Six portraits, six profils différents, six pays. Une manière de montrer la palette d’action de l’association. À travers ces récits, ils abordent la question du handicap. Un point important pour l’équipe du film. « Ce sont des pays où les personnes handicapées sont mises au ban de la société. »

Si elle avait pensé, dans un premier temps, à un enfant de 10 ans vivant au sein du centre de sourd et malentendant au Laos, ils ont dû trouver une alternative. Car ce n’est qu’à l’âge de 9 ans, grâce au parrainage, qu’il est allé à l’école. Ce n’est donc qu’à cet âge qu’il a commencé à apprendre la langue des signes et le laotien. « Il avait un niveau d’expression très bas », relate Jill Coulon. Dans le même centre, une autre enfant a attiré leur attention : Phout, 14 ans. « Paradoxalement, de tous les portraits, c’est elle qui s’est le plus exprimée. »

D’un pays à l’autre, les situations ne sont pas les mêmes, les histoires non plus. Autant dans le choix et la recherche d’enfants, que dans la future construction du film. Mais, finalement, ces parcours se rejoignent, s’assemblent à la manière d’un puzzle pour raconter l’histoire d’enfants parrainés qui ont un objectif : grandir.

→ASIE CYCLETTE (2014-2015)
Caroline et Xavier Guignard
12 000 km à vélo
1 an
5 pays traversés

→V’ASIE ROULE
(RETOUR EN JUIN 2017)
Lucas Bonnie et Nicolas
Desmoitier
6 000 kilomètres à vélo
6 mois
4 pays traversés

→LES TROIS MOUSTIQUAIRES
(RETOUR JUIN 2018)
5 000 kilomètres à vélo
5 mois
5 pays traversés

VSSVD: « Le rap est la descendance de la chanson française »

Leur groupe s’écrit VSSVD mais prononcez-le Assad, « le lion » en arabe. Qualités littéraires et influences jazzy font de ce quintet de hip-hop acoustique une pause poétique. Présent au festival Aucard de Tours, tmv est allé à leur rencontre.

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Écrire des textes en français était important pour vous ? 

Vincent. Je suis issu d’une famille de la chanson française. Mon père est chanteur depuis plus de cinquante ans. Mon grand frère a accompagné, pendant très longtemps, Loïc Lantoine qui a été une figure de proue de la scène française. J’ai été éduqué à coup de chanson française. Pour moi, le rap est la descendance de la chanson française. Avec Romain, le pianiste, on avait la volonté d’accompagner un rappeur sur des textes en français. Je connaissais Alex [Bash] depuis longtemps, je savais qu’il avait une grande culture hip-hop. On lui a proposé d’écrire des textes et on a découvert une petite pépite.

Tu as fait des études littéraires ? 

Bash. J’ai toujours aimé écrire. Quand j’étais plus jeune, j’avais mon petit blog de poèmes. Ma mère écoutait énormément de Brassens. Après, cette écriture est venue aussi parce que Vincent m’a poussé. Au début, je ne pensais pas pouvoir réellement le faire. Je ne pensais pas en avoir l’envie. Je ne pensais pas aimer ça. Petit à petit, je me suis aperçu que ça me faisait du bien, que ça m’amusait pas mal aussi et que j’étais bon à ça.

Tu parlais de Brassens, dans votre deuxième EP, Hypertendresse, il y a le morceau La complainte du pornographe. C’est un clin d’œil à la chanson Le pornographe de Brassens ? 

B. Tout à fait. Il y a pas mal de clins d’œil à des artistes de la chanson française dans mes textes.

V. D’ailleurs, il y a une punchline de Bash qui dit « Nous, c’est Brassens qu’on aime alors embrasse-les tous ». C’est une chanson de Brassens.  Sur votre EP, une chanson interpelle : Chatila. Elle fait référence au massacre de Chatila.

C’est un morceau très dur. Pourquoi écrire sur un tel sujet ? 

B. Le film Valse avec Bachir m’a pas mal retourné. C’est une situation qui est complexe, tendue, violente. Pourtant, il y a une beauté et une poésie qui se dégage de tout ça. Je trouvais le film poétique, esthétique. J’ai tiré cette poésie du film pour en faire un morceau. Ce qui est compliqué, c’est de rendre poétique l’horreur de la situation. Et puis, globalement, je suis assez fasciné par le Liban. Historiquement, c’est un pays qui a énormément mélangé les communautés. Pour moi, un des défis du XXIe siècle est de pouvoir vivre ensemble, entre communautés.

V. Après, musicalement, on ne veut pas se revendiquer comme un groupe engagé. Ce morceau raconte juste un drame.

Vous pourriez faire des morceaux politiques ? 

V. Entre nous, on discute beaucoup de politique, mais ça ne va pas être un des critères artistiques d’Assad. On ne s’interdit pas un jour de le faire, mais pour l’instant, ce n’est pas notre objectif. Il y en a qui le font très bien, il y en a qui le font très mal. Quand c’est mal fait, c’est souvent très maladroit. On n’a pas envie de prendre ce risque là.

B. À chaque fois, on essaie de raconter une nouvelle histoire. Si on a de la poésie à tirer de tout ça, on le fait. Mais on n’a pas réellement de démarche politique. On est plus poétique que politique.

Thé Vanille : « Ce n’est pas juste une aventure musicale »

Qu’on ne s’y trompe pas, écouter Thé Vanille à l’heure du tea time, c’est un coup à s’ébouillanter. Le groupe tourangeau propose une plongée dans un monde parallèle où folie et maîtrise musicale sont les reines du jeu.

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Vous n’avez pas vraiment l’air de carburer à la théine pour un groupe qui s’appelle Thé Vanille ?

Valentin. On boit que de l’eau, on est des gens assez sains. (rires)

Théo. Thé Vanille c’est un peu comme « Ceci n’est pas une pipe » de Magritte. Ou encore la pochette de l’album « Contra » du groupe Vampire Weekend où il y a la photo d’une jeune fille alors que le groupe est composé que de mecs. Avec Thé Vanille, il y avait aussi cette volonté. Cela renvoie à quelque chose de léger qui est loin de ce qu’on fait réellement.

Valentin. A côté de ce groupe, on avait des projets musicaux qui étaient doux et dark. Avec Thé Vanille, il y a l’idée du côté sucré. On avait envie de faire quelque chose de plus ensoleillé, plus enjoué, énergique. Et puis il y a nos histoires. Nos personnages se sont rencontrés au petit-déjeuner, dans un motel. Nous nous sommes tous retrouvés autour d’un thé vanille. C’est autour de ce thé qu’il y a eu la fondation du groupe. 

Tu parles d’histoire, de personnages, vous vous êtes construit une sorte d’imaginaire autour de Thé Vanille ? 

Nastasia. Une mythologie. Une mythologie qu’on continue à écrire. Ces histoires sont notre principale source d’imagination. On ne voulait pas juste proposer un groupe de musique lambda qui fait du pop rock. On voulait proposer une aventure que les gens pouvaient partager avec nous. 

T. Ce n’est pas juste une aventure musicale. On a d’autres médium. On a fait ça un peu à la manière de Gorillaz. C’est un peu notre carburant à nous cette mythologie. 

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Vous avez créé le groupe en 2016. Vous vous êtes rapidement fait remarquer. 

N. Ça fait deux ans que le groupe existe, mais en réalité, on fait tous parti du monde musical tourangeau depuis un moment. On a tous eu des projets annexes. On ne sort pas de nulle part. Ça nous a permis d’être localement rapidement identifiés par les professionnels. 

T. C’est aussi grâce à notre investissement. C’est la réunion de trois têtes pensantes, motivées à 100 % par le même objectif : développer un groupe de musique. Tout était dans nos têtes. On savait dans quel ordre faire les choses. Dès le début, on a beaucoup bossé. Le set s’est fait en 3 mois et directement après, on a commencé à faire des concerts. On se voyait quatre ou cinq jours dans la semaine pour répéter. 

Qu’est-ce qui fait que le public a tout de suite adhéré ?

V. L’objectif de ce projet était de faire du live et de le faire bien. Cet engouement est aussi dû au fait que sur scène, on donne tout. C’est aussi ça que les gens retiennent. Peut-être même plus qu’autre chose. Sur Internet, on a juste un petit EP et deux trois titres. Ce n’est pas comme si on avait sorti un énorme album qui avait fait un carton. Pour l’instant, les personnes qui viennent nous voir viennent voir des choses qu’ils ont vues sur scène.

Vous avez sorti votre EP Motel Vanilla en 2017. De nouveaux projets ? 

T. On a de nouvelles compos. On espère que quelque chose sortira en 2019, mais un de nos mots d’ordre est « pas de précipitation ». On a envie que ça dure. L’idée, c’est d’aller chercher un public, de le fidéliser et de faire durer l’histoire le temps qu’elle devra durer. 

Printemps de Bourges : ça va bouger !

Du 24 au 29 avril, le Printemps de Bourges fête sa nouvelle édition : entre grands noms et découvertes, mais aussi avec un retour en force de la région Centre sur les planches.

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De grands noms

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on l’attendait ce Printemps ! Pas la saison, non, non (nous ne ferons pas de commentaire sur la météo…), mais celui de Bourges, pour retrouver une fois de plus cette sensation de début de saison, de commencement de cette longue liste de festivals et de concerts qui va marquer l’été.
Et cette année, le Printemps de Bourges – PDB pour les intimes – a fait très fort. Toutes les sensations de l’année sont là, de Juliette Armanet aux déjantés de Shaka Ponk, en passant par Eddy de Pretto, Orelsan, Alice Merton, Lomepal ou Bigflo et Oli, mais aussi les jeunes pousses dont on va entendre parler dans les mois qui viennent comme Corinne, Therapy Taxi, L’Impératrice ou Hollydays, pour ne citer que ceux-là.

Des découvertes… et la région en force !

Il ne faut bien sûr pas oublier la marque de fabrique du Printemps de Bourges : les Inouïs, ex- « Découvertes », et leurs multiples ramifications : chanson, hip hop, électro et rock. On suivra notamment avec attention le retour de la Région Centre disparue des radars depuis quelques années avec les Orléanais d’Angle Mort & Clignotant (passés récemment au Temps Machine) et leur techno-trap délirante, mais surtout les Tourangeaux de Péroké. Loin de se répéter, Fred Guillon et Sylvain Rousselle mêlent avec un bonheur indicible les musique traditionnelles africaines entre Addis Abeda et Lagos, à une électro dansante et festive pour un résultat qui devrait enchanter le dance floor de la mythique salle du 22.

D’autres Tourangeaux ou néo Tourangeaux se glisseront dans le programme, (mais non officiel celui-ci), comme Carine Achard, les géniaux Sybernetyks, Jekyll Wood ou Bazar et Bemols.

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Hommage à Leonard Cohen

On retiendra aussi les belles surprises que nous réservent, comme chaque année, les programmateurs. Avec, notamment, une création autour de Léonard Cohen, orchestrée par le leader des cultissimes Nits, Henk Hofstede, accompagné par l’occasion de rien moins que Rover, Jeanne Added, Dom La Nena, Rosemarie de Moriarty et bien d’autres pour saluer ce grand musicien. Cette création, l’Avalanche Quartet, risque de faire grand bruit !

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Show gratuit

On notera aussi que cette année encore, sur la grande scène gratuite de la Place Séraucourt, il y aura du beau monde en concerts, comme Théo Lawrence, Kadebostany, Gaël Faure, Palatine, mais aussi trois belles propositions le dimanche 25 avril : Lady Einstein, Pti’Sam et Brimstone, le tout orchestré par l’antenne Centre du Printemps de Bourges.

Le jeune public chouchouté

On verra également et avec plaisir le retour en force des spectacles jeune public et le lancement de soirées folk dans un nouveau lieu du festival, l’Ecole du Cirque ainsi que de belles propositions de deux soirées autour du hip hop (Lomepal !) et du reggae (Soom T !) dans ce lieu étonnant qu’est la Halle au Blé.

En résumé ?

Le Printemps de Bourges, en fait, c’est de la musique à volonté, presque 24 h/24 durant 6 jours de folie ! Musique donc, mais aussi expositions, cinéma, conférences, fanfare dans les rues, podium à tous les coins de rues, concerts dans les bars, voire en appartement, dégustation de produits locaux … L’agenda risque d’exploser littéralement pour ces 42 ans du festival…

Hervé Bourit

> Renseignements, tarifs et programmation complète sur printemps-bourges. com

Mer Made, l’appel de la crevette

Stelda nous fait découvrir une petite marque de déco tourangelle, Mer made, 100 % locale et éthique.

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Choisir la mer comme thème décoratif, c’est vu et revu. Et pourtant…
Les deux fondateurs tourangeaux de Mer Made réussissent à nous surprendre et à nous embarquer. Marie Lonqueu est couturière et costumière, Quentin Rivière est graphiste et illustrateur. À quatre mains (ou peut-être quatre nageoires…), ils ont créé un univers plein d’humour, un peu enfantin mais qui fait tomber en amour les grands.

Mention spéciale à leurs crevettes, rondes et rouges, posées comme des virgules sur des coussins, à leurs crabes qui caracolent sur des torchons et aux portes-conteneurs en bois qui rappellent les jouets de nos grands-parents.

Marie et Quentin aiment la mer mais s’inquiètent aussi de la terre ; ils ont donc choisi de travailler des matériaux chinés ou des matières écologiques : encres à base d’eau, lin enduits, coton bio. Ils fabriquent une partie de leurs produits et sous-traitent le reste à des entreprises locales ou de travail adapté. Une démarche cohérente. Jolie preuve qu’une entreprise peut faire beau et éthique.

>> Le site : ateliermermade.com/

Stelda

Six youtubeurs tourangeaux à suivre

Ces six youtubeurs tourangeaux cumulent les milliers de vues et d’abonnés sur la célèbre plateforme vidéo. Histoire, sciences, beauté etc., les domaines sont variés et il y en a pour tous les goûts ! Petite sélection faite par les étudiant(e)s de l’EPJT.

NOTA BENE
BENJAMIN BRILLAUD, 29 ANS

Tout a débuté il y a cinq ans pour la chaîne Youtube de Benjamin, alias Nota Bene. « Il y avait une vague de vulgarisation sur Internet que je ne connaissais pas. » Comme aucune chaîne n’était consacrée à l’Histoire, Benjamin s’est lancé et a dû faire face à un succès inattendu. Avec près de 600 000 abonnés aujourd’hui, il a fait de ses vidéos son travail à temps-plein. « Cela fait plaisir de voir que l’Histoire n’est pas reléguée au second plan. Que mes vidéos ouvrent un débat dans les commentaires. » Aujourd’hui le jeune homme a beaucoup de projets, dont des documentaires diffusés sur Arte. À suivre…
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SCICOS
VICTOR DELALEU, 17 ANS

« J’ai toujours eu un rapport compliqué avec l’école. Au collège, j’étais en échec scolaire. Mais j’ai toujours aimé communiquer avec les gens, faire en sorte qu’ils se posent des questions. » C’est dans cette optique que Victor a créé il y a trois ans la chaîne Youtube Scicos. Avec près de 5 000 abonnés, ce jeune Tourangeau tente de répondre aux questions que les curieux peuvent avoir sur la science, une de ses vieilles passions. Mais Victor ne compte pas s’arrêter là. « Mon but serait de me consacrer entièrement à Youtube. Écrire le matin, tourner l’après-midi et monter le soir. Ce serait magnifique. »
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DAO BEY
PAOLO BEY, 19 ANS

Natif du sud de la France mais Tourangeau d’adoption, Dao Bey veut percer dans le rap. Sur sa chaîne éponyme, il poste ses chansons et clips. Son style : du hip-hop, mais avec une instru diversifiée. « Je veux prouver que le rap, ce n’est pas que niqu** des mères. Si j’ai envie de mettre un rythme salsa pour rapper je le fais. » Depuis cinq ans, Paolo utilise Youtube pour la visibilité que cela lui apporte. Son dernier clip en date, Felicidad a fait plus de mille vues en seulement une semaine.
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DANS MA BOITE
PAULINE RIBEMONT, 31 ANS

Cette jeune maman tourangelle tient une chaîne YouTube en lien avec son blog. Son studio, c’est son salon. Cette chaîne youtube « lifestyle » comme Pauline aime la décrire est une sorte de « médium supplémentaire » qui lui permet de parler de sujets qui lui tiennent à coeur comme elle le fait dans les nombreux articles de son blog. Cuisine, décoration DIY (do it yourself), conseils de maman. Elle partage aussi ses nouveaux achats, ses coups de coeur. « Je discute aussi de thématiques rigolotes », comme sa visite chez une naturopathe qui a été visionnée plus de mille-quatre-cent fois.

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WALID PARLE
WALID HABLE, 19 ANS

« Je fais des vidéos pour faire marrer. » Walid, son truc, c’est l’humour. C’est pour se lancer dans ce monde que l’ancien lycéen de Grandmont a ouvert sa chaîne il y a un peu plus d’un an. « J’adore le théâtre et le stand-up. Mais il n’y a pas beaucoup de scène ouverte à Tours ». Le jeune homme écrit donc ses sketches, les réalise pour ensuite les mettre en ligne. Pour le moment Walid s’essaye à plusieurs styles avant de trouver THE concept qui fera l’identité de ses vidéos. Il espère que Youtube fera office de tremplin et le propulsera sur le devant de la scène.
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MON GRAIN DE FOLIE
ÉMILIE RODRIGUEZ, 38 ANS

L’histoire de cette chaîne beauté a un triste début. Il y a sept ans, Emilie a fait un burn-out. « Je ne m’étais jamais occupée de moi. Quand mes filles sont devenues grandes, je voulais faire quelque chose pour moi. » Mais problème : « aucune femme qui faisait des vidéos beauté ne me ressemblait. Cela m’agaçait. » Alors il y a cinq ans, Emilie a créé son propre blog et ses vidéos. Aujourd’hui, cette autodidacte peut se vanter d’avoir plus de 2 000 abonnés et de recevoir de nombreux commentaires. « C’est incroyable lorsque je reçois des commentaires. Parfois je ne fais pas de vidéo pendant deux jours et quand je reviens, les gens ont l’impression que je suis partie pendant mille ans. »
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Par Manon Brethonnet & Malvina Raud, étudiantes à l’EPJT.

Tours se pare des couleurs de Noël

#EPJTMV Le marché de Noël de Tours a ouvert ce vendredi 25 novembre. Tmv est allé à la rencontre des commerçants et des Tourangeaux.

Noël approche… Les chalets étaient installés depuis un moment sur le boulevard Heurteloup et la place de la gare. Mais c’est ce vendredi dernier, le 25 novembre, que les commerçants, soixante-dix au total, ont ouvert les portes de leurs cabanons. Nous sommes allés à la rencontre des commerçants et des premiers clients du marché de Noël de Tours.

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Les sourires étaient sur tous les visages, les enfants déposaient leur lettre au Père Noël pendant que les parents s’accordaient un moment pour prendre un vin chaud. Chichis, châtaignes cuites, spécialités du monde, objets artisanaux, produits du terroir, les lumières, le carrousel… Noël est encore dans un petit moment mais l’esprit de fête et de convivialité est déjà présente.

Quelques photos ici :

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Le marché fermera ses portes le 31 décembre… Les Tourangeaux auront le temps d’en profiter sept jours sur sept pour trouver des idées cadeaux, ou bien juste passer du bon temps.

Marché de Noël de Tours

Tous les jours de 11h00 à 19h00,

Vendredis et samedis de 11h00 à 20h00,

Fermé le dimanche 25 décembre.

Texte : Philippine David
Sons : Mathilde Errard
Photos : Manon Vautier-Cholet

Une boîte à outils pour les enfants « dys »

La Dysbox, c’est une mallette tourangelle rassemblant des outils pour faciliter les apprentissages des enfants atteints de troubles « dys ».

dys

Elle ressemble à une simple mallette d’école. Une fois ouverte, c’est une boîte à outils de multiples astuces et solutions pour faciliter les apprentissages des enfants atteints de troubles « dys » : dyslexie, dysphasie, dyspraxie, etc. La Dysbox a été lancée par l’association Dys-Touraine, créée en septembre 2015 par une dizaine de parents tourangeaux.
« Au début, on se rencontrait pour parler des solutions qu’on avait trouvées les unes ou les autres, se souvient Cécile Sommier, secrétaire de la jeune structure. Et puis, on a voulu créer ce qui nous manquait : une boîte contenant toutes les solutions, que nous, les parents mais aussi les instituteurs ou les orthophonistes, avions découvertes. »

Ce qu’on peut dénicher dans la Dysbox ? Des feuilles et des cahiers avec des lignages spéciaux, du papier relief, des règles de lecture, des précis d’orthographe illustrés, des dictées muettes, des jeux comme « Dessine moi un mot », etc. L’association a déjà testé, dans deux écoles, le premier prototype de sa Dysbox.

Prochaine étape : en constituer au moins quatre autres et s’équiper d’un scanner portatif. Un projet désormais possible grâce aux plus de 1 850 € récoltés via l’appel à financement participatif lancé sur la plate-forme Ulule. Une levée de fonds qui va permettre de tester la Dysbox dans différentes écoles et de l’améliorer selon les remarques de ses nouveaux utilisateurs !

Flore Mabilleau

>>Plus d’infos sur dys-touraine.com

>>Contact: dystouraine@gmail.com

A Clocheville, l’appétit revient en cuisinant

Grâce à l’association 1001 pétales, de grands chefs cuisiniers redonnent l’envie de manger à des enfants malades. Tmv les a rencontrés à l’hôpital Clocheville.

Clément met sa toque.
Clément met sa toque.

Les hamburgers, Antoine avait pris l’habitude de les façonner avec de la pâte à modeler. C’était le seul moyen qu’il avait trouvé pour évacuer la frustration de ne pas pouvoir les manger. Car le garçon de 10 ans, atteint d’un cancer, est soumis à un régime alimentaire restrictif. Ce mardi-là, pourtant, c’est avec un grand sourire qu’il se rend à l’atelier cuisine organisé à l’hôpital Clocheville. Et pour cause : il va enfin pouvoir manger des hamburgers. Bientôt rejoint par trois autres enfants et leurs parents, Antoine file se laver les mains. Un passage obligé avant de revêtir l’habit du mini chef cuisinier. Coiffée d’une toque, Zoé, 12 ans, porte fièrement un tablier blanc flanqué du logo vert de 1001 pétales, l’association à l’origine du projet. L’idée ? De grands chefs tourangeaux animent des ateliers cuisine au sein de l’hôpital, pour les enfants atteints d’un cancer.

Ce jour-là, c’est Hervé Guttin, chef du Bistrot de la Tranchée, à Tours-Nord, qui s’y colle. L’objectif de la matinée est de préparer deux types de hamburgers, l’un sucré et l’autre salé. Première étape : le chef sort des petits pains ronds briochés. Tandis que Zoé les coupe en deux, Clément, 12 ans, mélange la sauce au beurre, parfumée de jus d’orange et de vanille, qui cuit à petit feu. « Ça sent bon !, s’exclame Marie-Pierre Kut, diététicienne-nutritionniste à l’hôpital. Est-ce que ça vous donne envie de manger ? » Une question qui reflète sa principale préoccupation. Car les lourds traitements suivis par les enfants refrènent souvent leur appétit. Et pour ne rien simplifier, la prise de certains médicaments – comme les corticoïdes – oblige aussi à manger moins salé et moins sucré. Ce qui rend les plats d’autant moins appétissants.

Antoine, concentré, dépose la ganache au chocolat
Antoine, concentré, dépose la ganache au chocolat

Mais en pleine croissance, pas question d’arrêter de s’alimenter. Alors tous les moyens sont bons : « Grâce à ces ateliers, nous souhaitons montrer aux enfants qu’ils peuvent avoir plaisir à manger. Même avec la maladie, même avec des régimes restrictifs, on peut toujours trouver une solution pour rendre un plat appétissant », affirme la diététicienne.

Pour cela, les conseils du grand chef sont précieux. « Comment faire un hamburger sucré ayant l’air d’être salé ?, demande Hervé Guttin à ces apprentis cuisiniers. Nous allons remplacer la viande par de la ganache au chocolat et aux fruits de la passion », explique-t-il tout en versant le mélange dans des poches à douille distribuées aux enfants. Chacun s’applique à déposer délicatement la ganache en spirale sur le pain brioché. En guise de tranche de fromage, une gélatine de fruits de la passion fera bien l’affaire : il suffit de le découper à l’aide d’un emporte-pièce et de le poser avec précaution. Et l’incontournable ketchup ? C’est un coulis de griottes rehaussé de quelques épices. La salade se transforme en feuille de chocolat surmontée d’une pointe de basilic, et le tour est joué. Il fallait y penser ! La recette, proposée par le chef, a été adaptée en amont avec la diététicienne-nutritionniste, afin de satisfaire les exigences thérapeutiques.
Les chefs impliqués, membre de l’association La Touraine gourmande, sont tous bénévoles. Touché par ce projet, Hervé Guitton a répondu présent : « D’abord parce que je suis père de famille. Si je me retrouvais dans une telle situation, j’aimerais que des gens se mobilisent pour mes enfants, dit-il avec émotion. La cuisine, c’est un métier de partage et aujourd’hui, ce mot prend tout son sens. C’est aussi un moyen de s’évader. Bien manger permet de se sentir mieux : ça joue sur le moral, j’en suis persuadé. »

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Zoé ajoute la gélatine de fruits de la passion.

Les hamburgers sucrés sont terminés, mais pas question de se relâcher pour autant. « Nous n’avons pas fini de travailler ! Passons maintenant aux salés », lance le chef. Au menu cette fois-ci : de la vraie viande, du cheddar, du bacon, de la salade, des oignons rouges et des tomates. Pas de ketchup mais une mayonnaise au miel et au curry. L’occasion d’apprendre à fabriquer cette sauce maison. Les mini chefs réussiront-ils à séparer les blancs des jaunes d’oeufs ? La tension est palpable, mais tous relèvent le défi avec succès. Une fois la mayonnaise bien montée, Hervé Guttin taquine un peu ses commis : « Veux-tu lécher la cuillère ? », demande-t-il à Antoine. Attention, c’est une question piège. Car au restaurant comme à l’hôpital, on ne rigole pas avec l’hygiène. D’autant plus que les enfants sont fragilisés par leur maladie.

C’est maintenant le moment de lancer la cuisson des steaks et du bacon. Une odeur alléchante envahit la pièce. « Quand on cuisine soit-même, les bonnes odeurs de cuisson sont une chance de plus d’ouvrir l’appétit », note la diététicienne à l’attention des parents. Agnès, la maman d’Antoine, écoute avec attention. Suite au précédent atelier auquel elle avait déjà participé avec son fils, elle a réalisé des recettes à la maison : « On a refait le velouté de potimarron et la panna cotta. Avant, je ne réalisais jamais ce dessert car je pensais que ce serait trop compliqué. Finalement, c’est assez simple et l’atelier nous a donné de nouvelles idées. »

Les ingrédients du hamburger salé
Les ingrédients du hamburger salé

La fin de la matinée approche. La petite touche du chef : griller les pains au four. Puis, c’est le moment de monter les hamburgers, et surtout de les manger ! Les trois apprentis se lèchent les babines et n’en laissent pas une miette dans leur assiette : « Ça n’a pas du tout le même goût que ceux du fast-food ! », s’exclame Clément qui se ressert, tout comme Antoine. « Ces hamburgers-là, vous pouvez en manger tous les jours. Si vous les faites vous-mêmes, avec des produits naturels et sans rajouter de sel, ça ne pose pas de problème. » Cette information n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Antoine est bien décidé à remettre le tablier dès le week-end suivant.

Reportage et photos par Nathalie Picard

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Sport : les 10 qui vont briller en 2016

Ils souquent, ils tirent, ils sautent, en solo ou en équipe, empilent les titres et font briller leur club. On agite haut nos pompons pour soutenir ces sportifs sur-motivés qui courent tous vers les sommets.

1. SARAH GUYOT
Six courses et six titres : en individuel comme en équipe, la kayakiste de 24 ans a tout cassé aux championnats de France, avant de remporter son premier titre international en mai dernier, devenant championne d’Europe. Sarah Guyot offre au club tourangeau de canoë-kayak les meilleures chances de croquer des médailles aux Jeux olympiques de Rio cet été et aux championnats du monde, en août. Si elle obtient sa place sur le podium, elle pourra dire que 2016 aura été son année.

2. VINCENT PELLUARD
En vous promenant vers la piste des Bretonnières, vous avez peut-être aperçu Vincent Pelluard faisant des voltiges. Le champion de motocross BMX se prépare dur pour Rio. Un entraînement qu’il a pu rendre possible grâce à un appel à financement participatif réussi cet été. Et comme ses fans ont été plus généreux que nécessaire, il a décidé de reverser le surplus à une association d’aide aux enfants défavorisés.

Image103. ÉRIC PEREIRA
C’est pour oublier son handicap qu’éric Pereira s’est mis au tir à l’arc en 2011. Il excelle très vite : en 2013, l’archer du club Le Casas de Saint-Avertin arrive déjà en 5e place au niveau mondial, puis gagne une médaille de bronze de champion d’Europe en équipe. S’il explique que le tir à l’arc lui a permis de se reconstruire, ce sport lui permet aujourd’hui de porter les couleurs de la Touraine aux quatre coins du monde.
> archersstavertinsports.jimdo.fr

4. ALISON LEPIN Image11
À 15 ans, Alison a déjà sauté dans la cour des grands gymnastes. Quatre ans seulement après avoir commencé la barre et la poutre, la gymnaste du club d’Avoine-Beaumont est entrée dans l’équipe de France juniors. Le 3 décembre, au tournoi international de Charleroi, elle remportait sa première médaille d’or aux barres asymétriques. Son défi 2016 : grimper sur le podium des championnats d’Europe et des Jeux olympiques.

Image125. LES COYOTES
Pourquoi ? Parce que l’équipe de baseball de Joué-lès-Tours, née au début des années 1980, est discrète mais s’arrache pour défendre un sport légendaire mais fort méconnu dans nos contrées. Si le hockey a fait son trou chez nous, le baseball peut aussi séduire les foules, non ? On y croit, d’autant plus qu’ils viennent de créer une équipe de softball mixte. Et d’ici deux mois, les Coyotes devront se battre pour conserver leur couronne de champion régional. Go, les Coyotes !
> facebook.com/baseball.club.joue

6. KOUMBA CISSÉ
On aurait pu en citer bien d’autres, des joueuses (épatantes !) du CTHB. Pour ceux qui ne suivent pas, c’est du hand féminin, ça se passe à Chambray et ça s’envole tranquillement vers l’élite. On a choisi Koumba, parce qu’elle a longtemps été blessée juste après son arrivée en Touraine et qu’elle revient peu à peu à fond les ballons. Et puis bon, elle frappe aussi un peu à la porte de l’équipe de France, quand même, quoi…
> chambraytourainehandball.com

Image167. TONY RAMPHORT
Bon, c’est sûr, s’appeler Tony, quand on joue au basket, ça aide ! Non, mais sans rire, le meneur comme tous ces copains de l’UTBM en a sous la pédale. Pour info, l’UTBM, c’est l’union entre le PLLL Tours et le Touraine Basket Club, le but étant de redonner une équipe élite au basket tourangeau. Et c’est plutôt pas mal parti puisque l’équipe pointe en tête de sa poule en Nationale 2.

8. BOB MILLETTE Image15
C’est une figure, l’entraîneur des Remparts, c’est le moins que l’on puisse dire ! On ne reviendra pas sur l’historique : le passé, c’est le passé. Ce que l’on peut dire, c’est que depuis que le bonhomme est à la tête de l’équipe, ça gagne ! “On travaille fort !” qu’il dit avec son bel accent de là-bas. Gros travail physique et tactique pour tout le monde. Résultat : le spectre de la relégation s’éloigne et l’objectif des play-off se rapproche.
> lesrempartsdetours.com

Image139. HARIS BENKEBLA
Il est un peu comme son équipe, le TFC, Haris : généreux et appliqué, mais pas toujours récompensé. Comme elle, il ne cesse de monter en puissance et on miserait bien une poignée de bêtises (c’est des bonbons, hein !) sur ce jeune (21 ans) milieu algérien. Il n’emmènera sans doute pas le TFC en Ligue 1 cette année (ou alors, il va falloir une deuxième partie de saison canoninissime) mais ça n’empêche pas de briller !
> toursfc.fr

10. NATHALIE MAUCLAIRImage14
Pour la faire courte, elle est championne du monde de trail, la licenciée de Free Run / A3 Tours. En août dernier, elle a décroché la lune en remportant l’Ultra Trail Mont-Blanc en 25 heures, 15’ et 33’’. Alors nous, qui bouclons péniblement nos trois tours de lac le dimanche matin, nous disons “chapeau, madame !” et pour les championnats du monde 2016, qui auront lieu en octobre, au Portugal, eh bien on sera avec elle (par la pensée). Voilà.

Par Elisabeth Segard et Matthieu Pays

>> Et aussi : L’archère Laurie Lecointre qui porte les couleurs de Le Casas, la gymnaste Lucie Lepin, la championne paralympique Amélie Le Fur qui court vers Rio…

#Régionales 2015 : Vingt Tourangeaux à la région

Conseillers régionaux, tweets, petite phrase et chiffres : bref résumé de ce second tour des Régionales.

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Les Régionales ont placé François Bonneau en tête de la Région Centre-Val de Loire. Le candidat PS a devancé avec 35,43 % des voix Philippe Vigier (34,58 %) et Philippe Loiseau (FN) et ses… 30 %. Le frontiste était d’ailleurs arrivé en tête du premier tour avec 30,5 % des voix il y a deux semaines.

Et maintenant, il se passe quoi ?
Le ministère a communiqué la répartition des sièges. Il y en aura 20 pour le département de l’Indreet- Loire. La liste Union de la gauche obtient donc 11 sièges, avec notamment Jean-Patrick Gille, Cathy Münsch-Masset, ou encore Charles Fournier, Mélanie Fortier et Pierre Commandeur. La liste UDI-LR-Modem en obtient cinq (Claude Greff, Isabelle Pain, Patrick Cintrat, etc.). Et le Front national en aura quatre (Daniel Fraczak, Véronique Péan…). Des résultats partiels qui devront être validés par la commission régionale de recensement des votes.

La Région Centre-Val de Loire compte 77 conseillers régionaux (le plus petit nombre en France !). À eux, désormais, de prouver leurs compétences sur le développement économique, l’aménagement du territoire, la formation professionnelle et la gestion des lycées et transports…

Des citoyens qui ont de l’énergie à revendre !

En Touraine, des citoyens participent concrètement à la transition énergétique : ils vont installer des panneaux solaires sur les toits des bâtiments publics.

COP21

Les citoyens peuvent se réapproprier leur énergie, choisir son mode de production et la gérer eux-mêmes », pensent Frédéric Messirejean et la vingtaine de bénévoles tourangeaux mobilisés autour de lui. Ensemble, ils ont créé l’association Énergie citoyenne en Touraine. Leur credo : « Agissez concrètement pour la transition énergétique. » Concrètement, en posant des panneaux solaires sur des toitures publiques.

L’idée n’est pas nouvelle. Au Danemark ou en Allemagne, les citoyens financent et gèrent des installations depuis plusieurs années. En France, la Bretagne fait figure de pionnier. Mais en Touraine, jusqu’à maintenant, il n’y avait rien. De premières rencontres, à l’automne 2014, débouchent sur l’organisation d’une réunion publique en décembre : un bénévole breton vient alors partager son expérience. Au fil du temps, le collectif s’étoffe. Des réunions mensuelles permettent de préciser le projet, définir des statuts, une charte éthique ou encore un mode de gouvernance. La participation active de chacun, Frédéric Messirejean y est particulièrement attaché. « C’est la démarche collective et citoyenne qui me motive. Ce projet est un prétexte à la coopération, au vivre-ensemble », affirme le bénévole. Dans ces conditions, mieux vaut prévoir du temps pour prendre les décisions, comme lorsqu’il a fallu choisir, parmi trente propositions, le nom de l’association. C’est en avril 2015 que la structure est créée, pour préfigurer la future société de coopérative d’intérêt collectif (Scic) qui sera propriétaire et responsable des panneaux solaires. Aujourd’hui, l’association compte 56 membres, dont une vingtaine d’administrateurs.

Suite à une étude de faisabilité, deux options sont envisagées : une surface de 60 mètres carrés de panneaux solaires pour un coût de 35 000 € ou 800 mètres carrés pour 75 000 €. « Nous commencerons sûrement avec la première, plus facile à mettre en oeuvre. Ce sera notre projet d’appel. On a envie de démarrer vite », s’enthousiasme Betsabée Hass, une bénévole. Pour elle, la transition énergétique se fera grâce à ces initiatives locales : « On veut montrer aux gens qu’on peut changer les choses, leur redonner l’envie d’agir. À plusieurs, on ouvre les portes des possibles. »

Pour trouver des toitures, les bénévoles ont sollicité plusieurs collectivités, comme les communes de l’agglomération, et les choses semblent bien engagées avec la ville de La Riche. Par ailleurs, grâce à un contact positif avec le Conseil régional Centre-Val de Loire, une première installation pourrait même voir le jour sur le toit du lycée Vaucanson à Tours- Nord. Le projet technique avance bien. Il faut dire que l’association a su s’entourer de professionnels du secteur, comme Ludovic Rousseau, administrateur et responsable de projets photovoltaïques dans une société privée. L’idée serait de démarrer l’installation des panneaux en 2016. Mais ce n’est pas tout : « Notre objectif est aussi de sensibiliser les lycéens, en lien avec l’équipe enseignante de l’établissement », affirme Betsabée Hass.

Pour financer les panneaux et leur pose, l’association constitue un capital. Tout citoyen peut y adhérer et acheter des parts sociales, à raison de 25 euros la part, pour alimenter ce capital social d’investissement. « Nous lancerons aussi un financement participatif et solliciterons sûrement des banques pour un prêt », envisage Frédéric Messirejean. Mais une fois les panneaux installés, que deviendra l’électricité produite ? « Elle sera injectée dans le réseau national EDF, dans le cadre d’un contrat de vingt ans au tarif subventionné. » Choisir un fournisseur d’électricité d’origine renouvelable aurait été plus cohérent, mais actuellement, seul EDF peut racheter au tarif subventionné. Et pour l’instant, la jeune association ne peut pas se passer de ce gain financier. D’autant plus qu’elle compte réinjecter l’argent gagné grâce à la vente d’électricité dans de nouveaux projets.

Nathalie Picard

Retrouvez chaque semaine dans tmv des initiatives locales dans notre rubrique COP21

N’oubliez pas les paroles : sélection à Tours !

L’émission présentée par Nagui débarque à Tours. Et ils recherchent chanteuses et chanteurs. A vos micros !

L’émission phare de France 2, N’oubliez pas les paroles, est en sélection à Tours ! Les intéressé(e)s et fans de chanson doivent d’abord s’inscrire sur france2.fr (le lien est donné juste en dessous). Une fois au téléphone, les candidats devront passer une préselection avec une chanson de leur choix. Si vous êtes au niveau (mais on le sait, car vous êtes le/la meilleur(e) du monde, humpf !), il sera convoqué par mail pour se rendre au casting et rencontrer l’équipe.

La sélection aura lieu à Tours ce jeudi 12 novembre, à partir de 13 h. 

Les candidats peuvent donc s’inscrire dès maintenant sur CE LIEN (allez, cliquez, n’ayez pas peur !) ou appeler au 06 15 65 11 90.

Au programme, trois étapes, dont les deux premières sont éliminatoires :

– Une étape écrite (test de paroles de chansons francophones à compléter)
– Une étape chantée (interprétation d’une chanson dynamique et connue devant l’ensemble des candidats et des casteurs)
– Une étape filmée (vidéo de présentation et chant sur bande son pour les producteurs artistiques et la directrice de casting)

Tours accueillera près de 150 candidats.

D’après l’émission, il suffit de remplir trois critères : « avoir une bonne connaissance en paroles de chansons françaises, être dynamique et souriant, et avoir un bon niveau vocal ».

Bonne chance, Tours !

 

Tours a d'Incroyables Talents

#EPJTMV Vous pourriez les croiser dans la rue sans les reconnaître. Pourtant, les cinq Tourangeaux que nous allons vous présenter sont très connus dans leurs domaines.

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CATHERINE BARTHÉLÉMY, médecin spécialiste de l’autisme, Légion d’honneur
Dans les couloirs du CHRU de Tours, zone pédopsychiatrique, les enfants l’appellent « Catherine ». Lunettes orange sur le nez, souriante et bavarde, Catherine Barthélémy raconte on ne peut plus sobrement son brillant parcours et ses nombreuses récompenses. Sa médaille de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale ? « Une reconnaissance. Ça veut dire que j’ai rendu service et ma vie, c’est ça. » La Légion d’honneur qui orne son col depuis 2007 ? « J’aurais pu la recevoir en tant que professeur ou en tant que chercheuse, mais non. C’est pour mon activité à l’hôpital auprès des enfants et j’en suis très fière. » Originaire de la Vienne, sa vocation de médecin est née tôt, grâce à une amie de la famille. « Elle me disait que des enfants avaient besoin qu’on les sorte de la maladie. Je ne connaissais pas encore le handicap, je ne savais pas que certains ne pouvaient pas parler par exemple. » Après une fac de médecine à Caen, elle intègre l’équipe de Gilbert Lelord à Tours, psychiatre spécialiste de l’autisme ; son « maître ». Elle-même est devenue mentore à son tour : Frédérique Bonnet-Brilhault, qu’elle a en partie formée, a pris sa place à la tête du service pédopsychiatrique et les plus de 300 publications sur l’autisme auxquelles elle a participé font sa renommée internationale.
Depuis les années 1970, Catherine Barthélémy alterne entre la blouse de médecin et celle de chercheuse. Longtemps à la tête de l’équipe « Imagerie et cerveau » de Tours, elle est aujourd’hui, à 68 ans, professeur émérite à l’université et enseigne aux « médecines » dans une ambiance estudiantine qu’elle adore, explique-telle, rieuse, à l’hôpital Bretonneau, entre dessins d’enfants et passages d’orthophonistes et neuroscientifiques. Véritable passionnée dans tout ce qu’elle fait, sa dopamine, c’est les enfants. « J’ai continué à suivre des petits que j’ai connu à 2 ans et qui en ont maintenant 25. C’est formidable. Pour certains, l’évolution a été très positive », rapporte la sexagénaire, un brin de fierté dans la voix, avant de souligner l’importance du travail d’équipe. Modeste.
Kevin Verger
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LOUIS MAURIN, Directeur de l’Observatoire des inégalités

Un institut de statistiques réputé dans tout le pays, à Tours ? Vraiment ? En pénétrant dans les locaux de l’Observatoire des inégalités, on ne pourrait pas vraiment l’imaginer. L’appartement minuscule qui sert de bureau à Louis Maurin et ses associés ne paye pas de mine. « C’est le prix de l’indépendance », explique avec un grand sourire ce quadragénaire, père de trois enfants. En fondant en 2003 l’Observatoire des inégalités avec le philosophe Patrick Savidan, Louis Maurin décide d’aller plus loin que ses articles pour le journal Alternatives Économiques. Les inégalités préoccupent depuis longtemps cet ex-Parisien. Ne manquait plus qu’un déclencheur. Un événement qui allait changer la face de la vie politique française. « Le Front national au second tour des élections présidentielles nous a poussés à faire quelque chose, c’est clair, explique-t-il. On a senti que le vent tournait et qu’il fallait remettre les faits et les chiffres au coeur du débat public. »
Le duo Maurin/Savidan va alors s’installer dans les barres d’immeubles du quartier Sanitas dans son petit appartement, pour produire des articles et des enquêtes sur la situation sociale du pays, sous tous ses aspects. Dix ans plus tard, la petite structure de Louis Maurin est devenue grande : véritable référence sur la question des inégalités en France, l’Observatoire répond présent dans les pages des quotidiens nationaux (Le Monde, Libération, Télérama), accueille 10 000 internautes chaque jour sur son site et vogue de conférences en conférences pour transmettre son message. « Au milieu du brouillard politique et des petites phrases, il faut se fier aux faits et aux chiffres. » Et ce de manière simple : l’Observatoire vulgarise l’information économique, pour qu’elle atteigne un maximum de personnes. « Je suis très fier de voir l’Observatoire cité dans les manuels de SES de ma fille. C’est la preuve qu’on a réussi à faire ce qu’on voulait. » Difficile de le contredire.
Brice Bossavie
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YVES CHAUVIN, Prix Nobel de chimie

« Plus Tourangeau que moi, ce n’est pas possible », sourit Yves Chauvin, 84 ans, ancien chercheur de l’Institut français du pétrole (IFP) et prix Nobel de chimie en 2005. Il habite en Touraine depuis une dizaine d’années, région où vit sa famille depuis des générations. Son intérêt pour la chimie est né durant la Seconde Guerre mondiale : « J’étais passionné par les explosifs », explique le primé en costume gris. Au cours de ses trente années de carrière à l’IFP, Yves Chauvin a eu l’occasion de pratiquer la chimie appliquée et fondamentale. « Ma femme m’a dit un jour que j’aurai un prix Nobel pour mes recherches, je ne la croyais pas. » Pourtant, un an après la disparition de celle-ci, il est nommé prix Nobel de chimie. « J’avais un peu peur au début, je ne pensais même pas aller à la remise des prix. » Après sa distinction, il rencontre Jacques Chirac, président de la République à l’époque. « Il a proposé de me conduire jusqu’à la gare en voiture, escorté par deux motards. Gêné, j’ai préféré y aller à pied. »
Mal à l’aise face aux honneurs, le Tourangeau reste humble, lui qui partage le Nobel de chimie avec deux homologues américains. « Le mérite va à Robert Grubbs et Richard R. Schrock qui ont trouvé une application à ma découverte sur les métathèses et ont permis d’en exploiter les caractéristiques dans le domaine pharmaceutique. » Encore aujourd’hui, il s’informe des innovations dans le domaine de la chimie et continue ses recherches, malgré son âgé. « Souvent les gens changent d’occupation à la retraite. Pas moi. Ma passion reste la même », explique-t-il en faisant de grands gestes. Dans un placard à l’entrée de son appartement, près de la cathédrale de Tours, des livres sur les prix Nobel s’entassent à côté de ses récompenses. Quand il a fait sa découverte qui lui a valu un Nobel, il a d’abord vécu l’incompréhension de ses collègues. « C’est parce que, en général, les scientifiques ont peur de la nouveauté. »
Manon Dufreix
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NUNO PINHEIRO international portugais au Tours Volley-Ball

Il était destiné à briller sur les terrains de volley. Nuno Pinheiro, le passeur portugais du TVB, est originaire d’Espinho, près de Porto, une ville côtière imprégnée par la culture du volley, dans un pays où le foot est roi. « Je me suis mis au volley pour faire comme les copains. J’avais 10 ans. » Test concluant. Six ans plus tard, Nuno passe pro au Portugal. Avant un bref exil en Italie, à Tarente, puis quatre ans passés du côté de Maaseik, le club numéro 1 en Belgique. « J’ai gagné mes premiers trophées là-bas et j’y ai également disputé une finale de Coupe d’Europe », explique-t-il dans un français parfait, teinté d’un léger accent ibérique. Il faut dire que le Lusitanien arpente les parquets de l’Hexagone depuis maintenant cinq ans. D’abord sous les couleurs de Beauvais puis de Poitiers, avant de rallier le TVB en 2012, avec lequel il a déjà remporté deux championnats, deux Coupes de France et une supercoupe. À bientôt 30 ans, le passeur est aussi un leader sous le maillot tourangeau. Et reste avant tout un latin : « Sur le terrain, je suis très expressif. Quand ça va, je le dis, mais quand ça ne va pas, je le dis aussi ! ».
Élément clé de l’une des meilleures équipes de France, le Portugais avoue pouvoir « se balader incognito » à Tours. « On aimerait que le volley soit plus médiatisé, mais c’est compliqué pour nous d’exister au milieu d’autres sports de salle comme le handball ou le basket, très populaires en France », analyse-t-il, frottant sa barbe de trois jours du bout des doigts. Du haut de son mètre 94 et de ses quelque 140 sélections en équipe du Portugal, Nuno se dit « heureux et fier » du chemin accompli en tant que sportif. Sa plus grande fierté ? « Je me souviens de tous les titres, de toutes les finales disputées avec mes clubs. Mais la qualification pour le championnat du monde 2002, où on est allé jusqu’en quarts de finale, restera quelque chose d’exceptionnel pour moi et mon pays. » Latin avant tout, on vous dit !
Julien Garrel
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ANTOINE GUERBER, créateur de l’ensemble Diabolus in Musica

Je suis un ovni dans le monde de la musique », explique spontanément Antoine Guerber, 56 ans et les cheveux tout juste grisonnants. Loin du parcours tracé des musiciens classiques, il a découvert la musique grâce à ses frères fans de Bob Dylan. « Je me suis aussi forgé une éducation musicale en écoutant la radio. Ça m’a ouvert les oreilles », plaisante le ténor originaire de Pau. Lors d’un stage de chant grégorien, auquel il participe par hasard, il a un déclic pour la musique médiévale. Il y rencontre Dominique Touron. Ensemble, ils forment Diabolus in Musica en 1992, après que le Palois se soit formé au Centre de musique nationale de Paris et au Conservatoire de Lyon. « On a décidé de s’installer à Tours pour son patrimoine historique et culturel riche », déclare le musicien d’une voix posée. L’ensemble s’en inspire notamment dans leur album intitulé Manuscrits de Tours. La formation musicale se développe et obtient, dès 1999, un Diapason d’or. « C’est à partir de ce moment là que l’on a commencé les tournées à l’étranger, en Amérique et en Europe. »
Aujourd’hui, il est régulièrement invité sur France Musique pour parler de leurs disques. « En France, la musique ancienne n’a pas la même importance que dans d’autres pays européens comme l’Allemagne ou la Belgique », alors que les plus grands ensembles sont originaires de l’Hexagone. « Ici, la plupart des gens ont encore une image poussiéreuse de la musique médiévale. Pour contrer cette impression, on met en place des dispositifs plus modernes en rajoutant du théâtre ou de la vidéo à nos prestations », insiste Antoine Guerber aux yeux bleu-gris. Il organise également des ateliers et conférences à but pédagogique afin d’expliquer la musique du Moyen Âge dès la maternelle. En 2009, le musicien décide de lancer un nouveau festival aux concerts éclectiques à Tours : Les Méridiennes. Et d’annoncer fièrement : « Cette année, on a comptabilisé 98,9 % de taux de remplissage. »
Manon Dufreix

Le Garfood : on se met au vert

Une petite virée au Garfood, ça vous dit ? Nouveau venu, il s’est installé rue Michelet, à Tours.

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Mohamed et Aurélia proposent burgers, paninis, salades, pâtes et
même des petits-déjeuners. (Photos tmv)

On était un peu pressé à la rédaction. Plutôt speed, même. Un gros numéro à préparer et partir en mission pour trouver un cadeau à notre collègue. Ben oui, on est comme ça à tmv, grands seigneurs ! Alors pour prendre des forces rapidement, on a tranché : « Ce sera streetfood. » De la cuisine de rue, histoire de manger sur le pouce, quoi.

On a repéré le nouveau venu rue Michelet. Le Garfood, tranquillement installé à deux pas du passage de la rue de Bordeaux. À l’intérieur, deux petites casquettes vert flashy s’activent aux fourneaux. Les gérants du Garfood ont le sourire collé aux lèvres : Mohamed Garouachi et Aurélia dos Santos, deux Tourangeaux, ont lancé la machine le 10 avril dernier. Lui travaillait avant dans un kebab ; elle, était dans un salon de coiffure.
De ces expériences, les deux collègues ont gardé le sens de l’accueil. Ici, on carbure, on travaille de 9 h à 23 h, mais avec le plein d’enthousiasme, aux petits soins pour les clients. Le midi, on retrouve un peu de tout : des salariés qui se prennent un petit temps pour leur pause cassecroûte, des personnes qui sortent des magasins ou encore (et surtout !) des étudiants. Qui viennent manger correctement et pour pas cher (et arriver en retard en cours. Si, si, on sait tout). « Il faut savoir qu’on a des menus pour eux, avec des tarifs réduits », souligne Mohamed. Burgers, paninis, pâtes ou encore sandwiches… Le matin, vous pouvez même prendre un petit-déjeuner rapide.

Le Garfood est agencé comme un kebab : son comptoir, son plan de cuisine visible, la petite télé dans le fond. C’est neuf, propre, avec des tons verts pomme plutôt plaisants. Nous, on a jeté notre dévolu sur la terrasse. Croquer dans notre burger, faire les curieux en zieutant la salade au poulet curry de la voisine. Le service a été rapide et agréable. Au final, on a pris notre temps pour flâner et digérer. Bah voilà, nous qui étions pressés…

AU MENU
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Le choix est plutôt large, mais notre petit doigt nous a dit (à raison !) de pencher pour le country burger. Un agréable pain chaud et toasté, sa galette de pomme de terre, steak, sauce au choix, fromage bien fondant et de la garniture (salade, olives, tomates…) : un sans-faute. Le tout accompagné de frites.

L’ADDITION
Notre menu burger, frites et boisson revient à 6,80 €. Tous les prix sont raisonnables : par exemple, 5,90 € pour le menu panini, 7,60 € pour la formule salade/ pâtes, 5 € pour la triplette sandwich, boisson, frites. Ou encore 3,20 € le petit-déjeuner (4,50 € pour une version un peu plus consistante).
EN PRATIQUE
Garfood, 10, rue Michelet. Contact : 02 47 47 18 38. Ouvert du lundi au samedi de 9 h à 23 h. Possibilité de manger en terrasse. Garfood fastfood sur Facebook.

Jaïlys : citoyenne du monde

À peine 24 ans, mais Jaïlys Jimenez a déjà vécu à Tours, Londres, Lyon ou encore Sydney… Et quitte à tout plaquer, elle y retournerait sans problème.

Jaïlys a la bougeotte : « C'est difficile au niveau des amis ou pour un petit copain. Mais ce n'est pas frustrant. » (Photo tmv)
Jaïlys a la bougeotte : « C’est difficile au niveau des amis ou pour un petit copain. Mais ce n’est pas frustrant. » (Photo tmv)

Dans un Irish pub, place Plumereau, Jaïlys Jimenez engage tout de suite la discussion avec le gérant. Tout en anglais. Accent londonien classy et conversation à bâtons rompus. Normal, cette jeune femme de 24 ans, née à Chambray, a fait de l’Angleterre son deuxième chez-soi. Elle y a vécu et travaillé comme fille au pair plusieurs fois. « Je gagnais 400 € par mois, mais j’étais nourrie, logée, blanchie. J’ai adoré, car j’y étais super libre. Ici, je me fais suivre dans la rue par des gens bizarres… Là-bas, même à 5 h du matin, je n’avais pas peur. Je m’habillais comme je voulais ! »

Jaïlys Jimenez a le regard pétillant. De petites boules blanches en guise de boucles d’oreilles. Un visage calme et doux. Elle se rappelle avec plaisir ses multiples allers-retours entre Tours et le monde. Un déclic qui a eu lieu après son bac à 17 ans.
Arrivée à la fac des Tanneurs, elle se trouve confrontée aux manifestations anti-CPE : « Plein de gens ne voulaient rien faire. Il y avait des grèves, des blocus pendant quatre mois. Je me suis dit : je suis là, je m’embête et je ne peux pas aller en cours. Alors je suis partie en Angleterre pendant trois mois et demi. »
À son retour, rien n’a changé : « La fac était de nouveau en grève, mais pour autre chose cette fois-ci. Et ma filière ne me plaisait pas… » Alors elle repart outre-Manche pour cinq mois, avant de poser ses valises à Lyon.

« J’aime bouger. J’aimerais vivre partout ! », lance-t-elle, toute sourire, en triturant une de ses mèches. Elle aime tellement cela qu’elle est partie habiter huit mois à Sydney, en Australie, pour ses études. « J’étais en coloc’ avec cinq personnes. C’était trop bien… » On imagine qu’il y a dû avoir de grosses fêtes… « Euh, il y en a eu des pas mal, oui ! », dit-elle, hilare.
En août 2013, elle est retournée vivre à Tours. « Je me réhabitue petit à petit à la ville. Je l’ai quittée à un moment où elle me faisait peur. Je me la réapproprie. » Une trêve bienvenue pour sa maman… «Elle pleurait à chaque fois que je partais ! »

Après un petit job dans la garde d’enfants, elle travaille désormais dans les bureaux de la SNCF. Une façon de rester dans le monde du voyage. Elle est en remplacement, mais son « but ultime » serait de devenir traductrice littéraire ou cinématographique. Tout en continuant de parcourir le monde. Chose qu’elle conseille à tous et à toutes de faire. « Les voyages m’ont permis d’être super ouverte d’esprit, accueillante… Et pas critiquer quelqu’un juste parce qu’il a les cheveux verts ! Partir fait du bien », explique celle qui a, en fait, passé plus de temps à l’étranger qu’à Tours ces sept dernières années.

Au final, on se demande même si sa bougeotte ne vient pas de son enfance. « C’est vrai que, petite, j’ai pas mal bougé autour de Tours » : Saint-Cyr, Tours Nord, Chambray, Veigné, Loches, Joué et bien d’autres… À chaque fois, changer d’école, changer d’amis… Idem pour ses multiples escapades d’aujourd’hui. Mais qu’elle ne regrette aucunement. D’ailleurs, elle part en week-end à Londres, fin mars. « Car ça me manque ! Je ne suis jamais resté plus de sept mois à un même endroit… »
Aurélien Germain

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Alexandra : Un parcours de santé

À 37 ans, cette jeune maman a préféré prendre deux années sabbatiques plutôt que de continuer à s’esquinter la santé.

Alexandra Bielkin a décidé de se lancer dans une nouvelle activité (dans la santé) : « Je n’en dis pas plus, mais 2014, c’est vraiment mon année ! » (Photo tmv)
Alexandra Bielkin a décidé de se lancer dans une nouvelle activité (dans la santé) : « Je n’en dis pas plus, mais 2014, c’est vraiment mon année ! »
(Photo tmv)

Mince, mes lentilles ! » Alexandra Bielkin se précipite dans sa cuisine éteindre le feu et sauver ce qui reste dans la casserole. « Je crois que c’est loupé », rigole la trentenaire. Elle parle avec un débit sacrément élevé, ne s’arrête presque pas pour respirer.
Assise dans son salon, Alexandra Bielkin explique avec passion son métier qu’elle n’exerce plus en ce moment. « J’avais un cabinet de podologie à Montoire, dans le Loir-et-Cher. Pendant 10 ans, j’ai développé ma pratique. À la fin, j’habitais à Tours. Pendant un an, je parcourais 80 kilomètres par jour. Ma clientèle est devenue de plus en plus importante. Je faisais de gros horaires. Mon cabinet est devenu très rentable. Et puis j’ai craqué. » Burn-out.
Elle se trouve à ce moment-là en Inde, lors de son voyage annuel en novembre. « Quand je suis revenue, impossible de reprendre. J’ai revendu le cabinet. »
Alexandra Bielkin parle de santé avec passion. Animée, elle explique sa démarche : « Alternative, parallèle… Tous ces termes sont connotés. Non, je proposais une autre démarche. J’ai très vite arrêté de faire les soins pour me concentrer sur la posturologie. » Depuis deux ans, elle ne travaille plus. Sa fille Ava est au centre de sa vie. « J’ai vécu ma maternité avec beaucoup de plaisir. Contrairement à certaines femmes qui ont des enfants plus jeunes, je ne l’ai pas subie. »
Depuis la naissance d’Ava, c’est une habituée du café-poussette de la rue Colbert, Sa Majesté des couches. « Je crois que je suis officiellement devenue la meilleure cliente ! » Devenir mère au foyer, ça ne lui fait pas vraiment peur. « J’en rigole, parce que je suis bien plus. Ce soir, j’ai une soirée entre filles, je trouve ça excellent. »
Cette ancienne bosseuse de l’extrême avoue quand même que les femmes ont toujours un prix à payer quand il s’agit de carrière et de maternité. « Ce n’est pas un hasard si je suis tombée enceinte pendant cette première année sabbatique. » Alexandra Bielkin prend cette période de pause comme un moyen de diriger sa vie dans le sens qu’elle a maintenant choisi. Travailler sur elle-même. « J’ai trop écouté ce qu’il fallait faire. À 20 ans, je me suis orientée vers la podologie en me disant pourquoi pas ? C’est fini, je choisis mon propre chemin désormais. »
Elle a des projets, ne veut pas trop en parler pour le moment. La jeune maman a quand même l’idée de rester dans le domaine de la santé. « Je me suis confrontée pendant des années aux failles de notre système de santé. J’ai essayé de remettre le patient au centre du parcours de soin, de lui faire comprendre que prendre des médicaments n’était pas forcément une solution, surtout sans savoir pourquoi. »
Une diode du baby phone, posé sur la table, se met à clignoter. Ava a fini sa sieste. Alexandra Bielkin l’installe sur ses genoux. Avec ses cheveux blonds et son regard rieur, le bébé aux grands yeux bleus et au sourire d’ange regarde la tasse de thé posée devant elle avec beaucoup de curiosité. « Je suis très étonnée, elle est déjà super indépendante. J’ai beaucoup profité des premiers moments avec elle, j’ai vraiment envie qu’elle soit bien dans sa peau plus tard, qu’elle grandisse avec bonheur. »
Benoît Renaudin
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Louise : Si maman si

Jeune maman de 24 ans, la dynamique Louise Pigelet partage son temps entre sa petite fille et sa profession d’aide soignante en Ehpad.

Louise Pigelet, fan de sport, partage ses journées entre son travail à l'Ehpad et sa petite fille, Célestine. (Photo tmv)
Louise Pigelet, fan de sport, partage ses journées entre son travail à l’Ehpad et sa petite fille, Célestine. (Photo tmv)

Louise Pigelet a donné rendez-vous dans un café à Velpeau, le quartier où elle vit depuis quatre ans. Sourire vissé aux lèvres, de petites pommettes et des yeux noisette pétillants : à bientôt 25 ans (« Je les aurai en mai ! »), cette Tourangelle est une maman heureuse grâce à Célestine, son petit bout de chou de 18 mois. « Il y a beaucoup de clichés qui entourent le fait d’être une jeune mère, à 23 ans. Je l’ai un peu moins senti, parce que mon ami a 30 ans. Mais il y a toujours des gens qui savent tout mieux que toi. Parfois, on croit encore que je fais du baby-sitting ! », lance-t-elle en riant. Dans son entourage, elle est la seule maman.
Elle aborde très vite le sujet de la politique. D’elle-même. « J’adore ça ! J’ai été bercée dedans. » Elle s’est même occupée les dépouillements aux dernières élections, comme ses parents le faisaient avant elle. Pour elle, voter est « un devoir ».
Elle avoue entendre peu parler de la campagne pour les municipales à Tours. « C’est limite triste. Pourtant, c’est important pour la vie de quartier. » Pour autant, « ce n’est pas possible de ne pas voter. Il le faut ! Quitte à voter blanc ! » Elle quitte le sujet aussi vite qu’elle l’a commencé. « Je suis très bavarde, hein ? », dit-elle. Toujours avec le sourire. Toujours avec les yeux rieurs.
Louise Pigelet le dit elle-même : « Je suis dynamique ! » Pas qu’un peu, effectivement. De toute façon, elle aime le bruit et quand ça bouge. C’est pour cela qu’elle est vit en plein centre de Tours. « Je n’aime pas du tout le silence », dit-elle.
Dynamique, elle l’est aussi au travail. Louise Pigelet est aide soignante à l’Ehpad La Source, à Tours Nord. Arrivée en 2010, elle continue à se demander le soir en rentrant chez elle « Est-ce que j’ai bien fait ? » : celle que ses collègues surnomment Calimero est toujours soucieuse de l’effort fourni. De ce qu’elle a pu apporter à ses résidents. Quel est son quotidien ? « Olala, c’est dur comme question ! », rigole-t-elle. Elle parle en vrac du matin, « des transmissions avec les équipes de nuit », son travail avec les familles, les infirmiers. « Je m’occupe des levers, de la toilette des résidents, des repas… Mais aussi des animations l’après-midi. C’est très prenant. » A tel point que des liens se créent forcément. Elle se souvient d’une dame qui l’a « beaucoup marquée. Elle était tellement gentille, douce. Mais la maladie faisant… » Louise Pigelet ne termine pas sa phrase. Juste avant, elle disait que dans son travail, il y avait forcément de l’affect. « On ne peut pas rester de marbre. »
En parlant, Louise Pigelet regarde droit dans les yeux. Elle triture son collier sicilien. En regardant par la fenêtre du bar, elle s’agace de voir une voiture à cheval sur le trottoir. Pour elle, c’est vraiment « la galère » du quartier Velpeau : « Si je devais changer quelque chose à Tours, ce serait ça ! Les gens qui se garent comme ça. Déjà que ça m’embête avec la poussette, je me mets à la place de ceux en fauteuil roulant… » Cette adepte du tram aimerait expliquer aux gens qu’il est possible de laisser de la place aux piétons et laisser sa voiture de côté. « Il y a d’autres moyens de transport. Mais c’est dur de bousculer les habitudes… »
Aurélien Germain
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Savant du rêve

Tourangeau et jeune chercheur doctorant, Anthony Guihur veut faire bouger les mentalités sur sa profession et casser les préjugés.

« Je ne suis pas un savant fou ! On est comme tout le monde. On a même Facebook ! », lance Anthony Guihur, avec un petit rire. Ce Tourangeau de 29 ans est chercheur et ce stéréotype du savant fou dans son labo lui colle à la peau. Tout comme celui de « l’éternel étudiant ». Des préjugés qu’il veut briser.
Barbe de trois jours, regard profond, des airs de Jim Carrey… Anthony Guihur balade un bac + 8 sous le bras. Un jeune doctorant chercheur en biologie végétale à Tours ultra motivé lancé dans l’aventure après avoir testé des études en mathématiques – « mais pas mon truc ! » – puis en informatique (idée aussi avortée).
C’est sa licence en biologie qui l’a lancé à 20 ans. En master, il s’est spécialisé en biotechnologie végétale. « Je passe ma thèse en avril. Je stresse un peu, oui… » Mais ne l’appelez surtout pas « thésard : rien que le suffixe -ard, c’est déjà péjoratif. »
Lui désire vraiment casser l’image « de ces chercheurs dans leur tour d’ivoire ». Il sort, fait du sport, boit des verres au centre-ville. « Comme tout le monde ! »

Voix toujours posée, mains immobiles, Anthony Guihur raconte son quotidien avec plaisir. Une vie de tous les jours « mal connue de tous ». « Je me réveille vers 7 h 30. De 9 h à midi, je pratique des expérimentations dans un laboratoire. »
Ses yeux pétillent quand il parle de la pervenche de Madagascar, une plante sur laquelle il travaille en ce moment, dont certaines molécules peuvent être efficaces contre le cancer. « On ne sait jamais quand on termine ! On revient aussi souvent le weekend », reprend le chercheur. « De toute façon, c’est un métier de passion. »

Comme beaucoup de gens mettent les chercheurs dans une bulle (« qu’on a du mal à percer ! »), il s’est lancé dans le parcours associatif. Sa deuxième maison. En plus d’être élu au conseil scientifique de l’université François-Rabelais, il a été président de l’Association des doctorants de Tours (Adoct), durant deux années consécutives. « Cela me permet d’exposer le métier de doctorant, beaucoup trop dans l’ombre. On essaye d’abattre les cloisons avec le grand public. » En projet, un « Nobel des lycéens » qui évalueront les travaux vulgarisés par les chercheurs eux-mêmes. « Parce que les mentalités ne bougent pas », soupire- t-il.

Pourtant, il est un salarié comme tout le monde. Avec une paie et des galères. Selon lui, la concurrence des grandes écoles fait du mal et « après le doctorat, c’est un problème… » Parce que la France est « le pays d’Europe où il y a le plus de chômage pour notre catégorie » : 10 % d’inactifs, alors que les chercheurs représentent 2 % de la population française. Alors beaucoup partent à l’étranger.
« À Tours, il y a une pépinière de 800 chercheurs. Pourquoi ne pas valoriser ça ? Au lieu de nous laisser partir en Angleterre… » Si c’était à refaire ? « Tout pareil ! Sauf que je serais allé en grande école. » A-t-il l’impression d’avoir perdu huit ans de sa jeunesse ? Il hésite. Puis se reprend : « Quand je vois mes amis, ils ont une petite amie, une maison… Nous, c’est sûr que c’est plus difficile pour la vie personnelle et familiale. J’ai fait beaucoup de concessions. Mais je me suis enrichi d’une autre manière. »
Aurélien Germain
>> Vous voulez lire plus de portraits de Tourangeaux pour notre série Vos municipales 2014 ?

L’an dernier, l’association d’Anthony a organisé un concert « pour montrer qu’on ne fait pas que chercher ! » (Photo tmv)
L’an dernier, l’association d’Anthony a organisé un concert « pour montrer qu’on ne fait pas que chercher ! » (Photo tmv)