Festival Blagues [à part] : triple dose de rire à Malraux

Le festival Blagues [à part] revient ! Fin novembre, trois grands noms de l’humour se succéderont sur les planches de l’Espace Malraux. À leurs côtés, quatre jeunes talents auront aussi leur chance.

L’an dernier, c’était un joli succès. Cette année, ce sera sûrement… la même ! Du 23 au 25 novembre, l’Espace Malraux accueille de nouveau le festival d’humour Blagues [à part] qui signe là sa deuxième édition. En 2022, le coup d’essai présentait Verino, François-Xavier Demaison et Alex Vizorek. Pour cette nouvelle salve, Stéphane Guillon, Aymeric Lompret et Guillaume Meurice sont les têtes d’affiche.

Le festival de la Ville de Joué-lès-Tours, toujours acoquiné avec AZ Prod, garde le même menu : un cabaret jeunes talents et la Ligue d’improvisation de Touraine en entrée, un spectacle d’un grand nom de l’humour en plat principal (si vous voulez un dessert, vous pourrez aussi boire un coup).

Trois grands noms

C’est Stéphane Guillon qui ouvrira le bal le 23 novembre avec un spectacle inédit. Le trublion a la vacherie facile, mais il a été privé de parole – pardon, « de méchanceté » comme il le dit ! – pendant toute la période Covid. Autant dire que pour ce nouveau one man show, l’homme risque d’avoir l’humour encore plus acerbe que d’habitude. Guerre en Ukraine, élection présidentielle, réforme des retraites, retour des Talibans… Guillon prend les temps forts de l’actu et les dézingue à sa façon pendant plus d’une heure trente.

Le lendemain, le 24 novembre, ce sera au tour d’Aymeric Lompret avec son spectacle « Yolo » (mais c’est désormais complet ! Désolé de briser vos espoirs) avant de finir avec l’inénarrable Guillaume Meurice et son « Meurice 2027 » (mais c’est désormais complet ! Désolé de blabla…)

Les talents de demain ?

Comme l’an dernier, un jury professionnel a également sélectionné quatre nouveaux humoristes dans le circuit, suite à un tremplin destiné aux jeunes talents. Au programme cette fois : la comédienne, humoriste et improvisatrice Mell et son spectacle « Tout simplement compliqué » sous le bras ; Pierre Hertout, ex de la radio reconverti et « influenceur cheveux » (c’est lui qui le dit !) ; Adèle Salomon qui raconte les tribulations d’une trentenaire un peu zinzin à Paris ; et enfin Camille Thoby qui a plongé dans le grand bain du stand up il y a peu, mais qui enchaîne déjà les dates.

Ce sont eux qui débuteront les soirées, façon première partie de luxe. Bref, un festival, un vrai.

Aurélien Germain
(Photo Montage photos Pascal Ito / Stéphane Kerrad / DR)

> Du 23 au 25 novembre, à l’Espace Malraux de Joué-lès-Tours. Tarifs : 32 € (plein), 27 € (réduit) la soirée.

> Infos : bap-festival.fr

 

Dans le quotidien d’Emilie Juquois, sapeur-pompier professionnelle

#VisMaVille Il y a 20 ans, Émilie Juquois devenait la première femme sapeur-pompier professionnelle à la caserne de Joué-lès-Tours. Aujourd’hui, elle vit son métier avec toujours autant de passion.

Tout a commencé à Montlouis, chez elle, comme pompier volontaire, où elle exerce toujours d’ailleurs avec son mari, durant son temps libre. La vocation de pompier se partage souvent en famille. « Si je suis arrivée là, c’est grâce aux valeurs que m’ont transmises mes parents », n’oublie pas Émilie Juquois, 42 ans, sapeur-pompier professionnelle à Joué-lès-Tours depuis 2003.

Avec son mari, lui aussi pompier professionnel à Amboise, ils alternent des gardes de 12 à 24 heures plusieurs fois par semaine, leur laissant aussi le loisir de s’occuper à tour de rôle de leur fille Jade. Un pompier professionnel réalise cent gardes par an à hauteur de 1 607 heures.

Après des études de commerce et des petits boulots à La Poste, Émilie Juquois a démarré emploi jeune au SDIS 37 puis a passé son concours de sapeur-pompier 2e classe.

Aujourd’hui sergent-chef et très sportive, elle conduit le camion, grimpe les cordes et les planches, ce qui a, au début, impressionné dans un monde d’hommes. « Je n’ai pas un grand gabarit mais il faut des bras. Cela m’a permis de faire ma place ici », rigole celle qui a démarré en étant la seule femme dans l’équipe. Elles sont aujourd’hui quatre dont la cheffe de centre. « Notre présence a déridé un peu aussi les gars, c’est important d’avoir de l’empathie et d’être à l’écoute dans ce métier. »

Car l’activité de pompier est principalement tournée vers les secours à la personne et il faut souvent faire preuve, outre de physique, de psychologie.

« C’est 80 % de nos interventions. Il faut aimer aider les gens car c’est parfois compliqué. Le reste concerne les incendies et opérations diverses. Le problème c’est que de plus en plus de gens nous appellent alors que ce n’est pas justifié, ce qui retarde les secours pour des interventions plus urgentes, déplore la sergent-chef. Dès que quelqu’un ne répond pas au téléphone ou met un message inquiétant sur les réseaux sociaux, on nous appelle pour forcer des portes ! C’est devenu notre quotidien. »

Des interventions qui parsèment une journée type de pompier. Celle-ci démarre à 7 h 30 par le rassemblement, tous en rang, avec l’attribution des fonctions du jour par le sous-officier, puis la vérification du matériel. Enchaînement avec une heure de sport ici à la caserne, à côté au lac des Bretonnières ou sur la piste de Jean Bouin. À nouveau rassemblement, et c’est parti pour deux heures d’exercices de manœuvres.

L’après-midi, le scénario se répète avec également des travaux dans les services, selon les spécialités de chacun. « Je m’occupe du service de prévention et de gérer les manœuvres », explique Emilie Juquois qui possède le permis poids lourd. Tout ceci est, bien évidemment, chamboulé par les multiples sorties des pompiers appelés à intervenir. Avant le retour à la caserne et la poursuite de la garde dans la nuit.

Textes et photos : Aurélie Dunouau

Fondettes : L’activité « colis » du centre de tri postal déménagera à Joué-lès-Tours

Il va y avoir du changement, en avril 2024… La Poste envisage de déplacer l’activité colis du centre de tri postal de Fondettes. Direction Joué-lès-Tours.

Les faits

Déménager l’activité « colis » du centre de tri postal de Fondettes à Joué-lès-Tours, c’est le projet de La Poste et dont l’annonce a été faite par Emmanuel David, le directeur du site. Ce déménagement se ferait du côté de la zone industrielle de la Liodière.

C’est en effet de là que la filiale de logistique Viapost va partir, laissant vacant un entrepôt de 12 000 m². Le centre de tri pourrait alors s’y installer sur une grande partie (8 000 m²), soit largement plus que les locaux de Fondettes. Le déménagement se ferait durant le printemps 2024.

Pourquoi ce changement ?

« On ne pouvait plus se développer, alors que la croissance des colis augmente », a souligné le directeur Emmanuel David dans les colonnes de la Nouvelle République. Car aujourd’hui à Fondettes, sur les 2 600 m² dédiés à cette activité (sur les 3 100 m² du centre), ce sont 8 000 à 10 000 colis quotidiens ! La majeure partie – un peu plus que la moitié – file en direction des communes de la métropole de Tours. Ainsi qu’aux centres postaux de Bourgueil, Château-Renault et Saint-Paterne-Racan. Alors le site de Fondettes, croulant sous les colis, est donc saturé.

L’investissement global de ce déménagement et de ce développement à Joué est estimé à 5 millions d’euros.

D’autres projets

Outre les colis et leur livraison, La Poste souhaite aussi diversifier son activité et a aussi un autre projet en tête : le centre tourangeau prévoit également de développer les livraisons à domicile de courses en drive en centre-ville. Ainsi, Fondettes ne garderait que l’activité courrier, « avec des changements immobiliers », comme le précise Emmanuel David, puisque le lieu serait alors sinon bien trop surdimensionné.

Colis = besoin de main d’œuvre

À noter également qu’en cette période de fêtes, La Poste voit la quantité de colis exploser. Il faut donc recruter d’urgence. Dans la région, on estimait il y a peu encore, à 250 le nombre de postes saisonniers, dont 65 en Indre-et-Loire.

Aurélien Germain / Photo : archives illustration NR

Festival Blagues [à part] : l’humour fait escale à Joué-lès-Tours

Ouf ! Après une longue attente due au Covid et aux restrictions sanitaires, le festival « Blagues [à part] » peut (enfin) présenter sa première édition. Au menu ? Trois têtes d’affiche, les humoristes de demain et des sourires à tous les étages.

Ziouuuf… retour en arrière ! En 2020 plus précisément : cette année-là, l’Espace Malraux, à Joué-lès-Tours, et AZ Prod s’associent pour lancer Blagues [à part], un festival d’humour qui doit se tenir en octobre. Têtes d’affiche et comiques en herbe sont au programme et doivent faire vibrer la Ville pendant trois soirs d’affilée.

Sauf que patatras ! À ce moment-là, durcissement des protocoles sanitaires, passage de l’Indre-et-Loire en « zone rouge » (oui, oui, vous vous souvenez…), jauges et distanciation physique dans les salles de spectacle compliquent l’organisation. Et entraînent l’annulation.

« On veut marquer les esprits »

En 2021, rebelote ! Pendant que l’on se demande quelle est notre narine préférée pour un PCR, le monde de la culture continue de souffrir et de faire avec ce qu’elle a. C’est-à-dire pas grand chose. Impossible donc de présenter une édition dite « normale » (avec restauration notamment), Blagues [à part] préfère alors de nouveau, et la mort dans l’âme, reporter à 2022…

En mai dernier, l’adjointe à la culture de Joué-lès-Tours, Caroline Chalopin, indiquait : « On ne voulait pas lancer une première édition en mode dégradé. On veut marquer les esprits avec un festival voué à se renouveler chaque année. Cette fois, tout est parfait. »

Oui, cette fois, tout est parfait. AZ Prod et l’Espace Malraux ont bétonné ce qui est leur première en Touraine. Les organisateurs se sont fixés sur trois soirs. Trois soirs où vont se succéder trois têtes d’affiche.

D’abord, François-Xavier Demaison le vendredi 7 octobre. Tout juste papa pour la deuxième fois – tmv, premier sur les potins ! – l’humoriste devrait être remonté à bloc et jouera son spectacle « Di(x)vin(s) », dans lequel il croque les personnages de sa vie, notamment son ado qui voudrait nettoyer la planète (« Bah, qu’elle range déjà sa chambre », balance-t-il), ou y raconte ses souvenirs de jeunesse.

Le lendemain, le 8 octobre, place à Verino qui affiche complet quasiment partout avec son « Focus », one-man show incisif qui n’épargne rien ni personne, en ratissant large, de l’écologie à la politique en passant par le racisme. Enfin, le 9 octobre, Alex Vizorek fermera le bal avec « Ad Vitam », où le chroniqueur belge réussit l’exploit de faire rire… avec la mort !

Mais loin de se contenter de ses trois « stars », les organisateurs du festival ont également souhaité mettre un coup de projecteur sur les artistes de demain. Quatre lauréats feront donc face aux mille personnes prévues chaque soir. Sélectionnés parmi des centaines de candidatures et suite à des auditions en public, Juloze, Cyrielle Knoepfel, Marina Izarra et Mouataz Guermah auront la lourde tâche de chauffer le public.

Un public qui pourra aussi profiter, avant les spectacles, d’un espace restauration, d’un cabaret et de la Ligue d’improvisation de Touraine. De quoi avoir le sourire aux lèvres du début à la fin.

Aurélien Germain


> Du 7 au 9 octobre, à l’Espace Malraux de Joué-lès-Tours.
Tarifs : 35 € (réduit) ou 38 € (plein) la soirée.
Infos sur www.bap-festival.fr

 

Abdelkader Zighem, le boxeur qui a plus d’un coup dans son gant

#VisMaVille Abdelkader Zighem est le directeur sportif du club de boxe de Joué-lès-Tours. Ancien champion international, il vit pleinement son rôle d’éducateur et de faiseur de lien social par le sport.

Abdelkader Zighem n’est pas du genre à tenir en place, à part peut-être sur les rings où il ne peut s’échapper de ses 7 m² de concentration imposée. Sa vie semble à l’image de son flot de paroles : inépuisable. Occupée d’abord par sa passion, la boxe.

Champion du monde de boxe française en 1995 et quadruple champion de France dans les moins de 74 kilos (les super mi-moyens), il est diplômé de l’Insep (l’Institut National du Sport), de la génération des David Douillet et Jamel Bouras.

Après ses titres, le champion revient dans son quartier jocondien où il fonde en 1998 le club « Bouge ton corps à La Rabière ». Les débuts ne sont pas faciles, à enseigner la boxe française dans une ancienne salle de danse, principalement à des filles.

Aujourd’hui, à 54 ans, directeur sportif, entraîneur de kick-boxing dans son club de 80 adhérents dorénavant nommé les Eagles Boxing Club Joué, il vit ce sport en famille (sa femme Fatia est la présidente du club). Pour s’y consacrer ainsi qu’à ses enfants qu’il voulait voir grandir, il a choisi pour gagner sa vie, lui l’éducateur, un poste de veilleur de nuit pour l’association dans laquelle il exerçait, le CAES 37 de Fondettes qui accueille des 10- 18 ans confiés par l’Aide sociale à l’enfance.

Les enfants, c’est aussi ce qui l’anime. Les siens d’abord, mais aussi les autres. En ce moment, il se bat pour accueillir sa nièce algérienne, un bébé atteint de surdité et cherche le financement de son opération d’appareillage qu’il souhaite voir réalisée à Clocheville. « C’est mon objectif et je m’en donne les moyens. »

La boxe, il la voit aussi comme un moyen, celui de créer du lien social. « Quand je vois les mamans qui amènent leurs enfants me demander d’essayer de boxer aussi, ça me rend heureux. Je les vois ensuite, grâce à la boxe, s’ouvrir, prendre confiance en elles, c’est incroyable. » Le cours de boxe éducative pour les ados est d’ailleurs constitué à 70 % de filles. « Elles ne sont plus les mêmes après », assure Abdelkader Zighem.

Avec Nedid Elbaja, fondateur et dirigeant de El Baja Boxing Académy à Tours, il travaille main dans la main pour faire découvrir les bases techniques de la boxe dans les quartiers via Poings Communs 37.

Cet été, ils ont installé des rings gonflables dans les quartiers sensibles d’Amboise, de Saint-Pierre des Corps et de la Riche. Avec comme idée de partager les valeurs de la boxe : respect, écoute et concentration. « C’est là que je m’enrichis, souligne celui que tout le monde appelle Kader. En créant du lien social. » Il n’est pas rare d’ailleurs de le voir improviser en vacances une partie de basket avec son fils et les estivants autour.

Texte : Aurélie Dunouau / Photos : Ficta Effect

Années Joué : le grand retour, du 3 au 5 juin

Ouf, ouf et trois fois ouf ! Les Années Joué, véritable fête populaire et artistique, revient sous son format classique après des derniers temps troublés par le Covid.

Les faits

L’événement Les Années Joué revient, en grande forme, à compter du 3 juin. Ce moment festif, torpillé comme tout le monde par l’épidémie et la situation sanitaire les deux dernières années, se tiendra jusqu’au 5 juin avec, au menu, musique, cirque, théâtre, arts urbains, danse… Le tout, pour une soixantaine de spectacles, vingt-cinq compagnies (de la région et d’Europe), sans oublier une vingtaine de restaurateurs présents et un village gastronomique.

Pour cette 25e édition, mobilisant de nombreux bénévoles et 150 agents de la Ville, la municipalité a choisi le thème « Alors on danse ! ».

Le contexte

En 2020, les Années Joué avaient été purement et simplement annulées, comme tous les autres événements. En 2021, il avait dû s’adapter, toujours en raison de la crise sanitaire. 2022 est la bonne : le festival reviendra sous son format original.

« Nous voulions remettre la machine en route et elle n’est pas en rouillée », confiait Caroline Chopin, adjointe à la culture, à la Nouvelle République, mi-mai. La Ville espère la même fréquentation qu’en 2019, soit 50 000 personnes.

Du nouveau

Nouveauté cette année, un peu de rab’ avec des soirées supplémentaires prévues au Temps Machine. La salle jocondienne fera venir des DJ’s jusqu’à 2 heures du matin. Une aire de détente, pour parents et enfants, est également mise en place. Sans oublier le village gastronomique (lire ci-dessus)…

Ce sera aussi le baptême du feu pour la compagnie Carabosse et leur parcours pyrotechnique en bas du parc de la Rabière. Tout comme la compagnie Oposito qui participera pour la première fois à l’événement. Avec quarante années d’existence au compteur, elle « dirige un centre international des arts de la rue », a précisé le directeur du festival, Olivier Catin. Leurs trois éléphants mécaniques déambuleront dans les rues le samedi soir. Il s’agit « du gros spectacle de cette 25e édition ».

Texte : Aurélien Germain / Photo : archives NR – J.Pruvost


> Années Joué, du 3 au 5 juin, à Joué-lès- Tours. Gratuit. Toute la programmation en détail sur anneesjoue.fr ou sur la page Facebook de l’événement.

 

Dans le quotidien d’Aude Girardeau, bibliothécaire à la médiathèque de Joué-lès-Tours

#VisMaVille Aude Girardeau est bibliothécaire, coordinatrice des publics enfants à la médiathèque de Joué-lès-Tours. Un métier venu sur le tard qui l’enchante aujourd’hui.

Nichée au bord du parc de la Rabière, la médiathèque de Joué offre d’emblée une ambiance apaisée. De par son cadre verdoyant, ses rangées de livres appétissantes, sa taille accessible, mais aussi la bonne humeur de son équipe. Aude Girardeau n’est pas la dernière à plaisanter et à détendre l’atmosphère. « Tu as oublié de rendre Mortelle Adèle. Mais ce n’est pas grave, je vais te le prolonger, tu vas pouvoir en profiter pendant tes vacances. » Voilà la petite fille rassurée qui repart avec sa pile d’ouvrages et de magazines pour passer l’été.

Aude Girardeau fait partie des dernières recrues de l’équipe, en poste depuis presque deux ans. Sa directrice Christine Rico souligne « son profil atypique ». Aude est contractuelle, elle n’a pas eu le fameux concours d’assistant de conservation du patrimoine et des bibliothécaires (ACPB) qui permet généralement d’exercer le métier. Mais son expérience et son savoir-faire ont fait la différence.

Diplômée en art du spectacle, elle se voyait plutôt comédienne ou metteuse en scène. Elle a d’abord exercé dans le milieu associatif : la Boîte vocale où elle s’occupait des actions de formation des demandeurs d’emploi, puis à la Ligue de l’enseignement où elle se chargeait de la quinzaine du livre jeunesse. « C’était une période où j’ai eu mes enfants et fait mes armes sur la littérature jeunesse. »

Ce qui lui plaît dans ce secteur ? « La créativité, l’imaginaire développé par les auteurs avec de toutes petites choses, tout comme pour le spectacle jeune public, et la variété des histoires, des écritures, des illustrations… Des histoires qui nous bousculent et nous émerveillent. »

Aude Girardeau apprécie surtout le contact avec les enfants et les animations développées par la médiathèque en partenariat avec le service petite enfance de la Ville et les établissements scolaires. Derrière son guichet aux emprunts et aux retours, elle ne manque pas une occasion de donner ses conseils au jeune public. Mais ce qui est moins visible dans le métier de bibliothécaire, c’est l’activité déployée lorsque ses portes sont fermées. Souvent le jeudi matin, les bibliothécaires se réunissent pour discuter et choisir les nouveaux documents.

En secteur jeunesse, ils sont cinq et travaillent en partenariat avec les librairies de Tours, Libr’enfants et Bédélire, qui leur proposent une sélection. « Nous achetons 1 200 livres cette année, en comptant les renouvellements des livres abîmés, une centaine de DVD et 50 CD. » La bibliothécaire est aussi chargée de passer les commandes, de saisir les nouveautés dans la base de données, de cataloguer, mettre les étiquettes. Ensuite, mettre en rayon et ranger ! « Les mercredis et samedis soirs, nous avons un gros travail de rangement des mangas qui sont dispersés un peu partout », sourit Aude.

Une activité de tri permanente dans la réserve et, avec les tout-petits, les renouvellements sont plus nombreux. « On se retrouve vite avec des livres cartonnés en lambeaux ; soit on renouvelle, soit on désélectionne. » Ce travail de fourmi, les bibliothécaires l’assurent au quotidien.

Textes et photos : Aurélie Dunouau


Les 40 ans de la médiathèque

La médiathèque de Joué-lès- Tours est en plein renouvellement : depuis cette année, elle est désormais gratuite pour tous les publics et tend à élargir ses horaires d’ouverture. Le mobilier est également renouvelé. Il faut dire qu’elle commence à prendre un peu d’âge puisqu’elle souffle ses 40 bougies cette année !

Les festivités démarrent à la rentrée. Une exposition retraçant l’histoire de la médiathèque sera visible à partir de mi-septembre. Une visite guidée aura lieu le 18 septembre pour les journées du patrimoine. Et l’équipe de la médiathèque nous annonce une belle journée festive le 27 novembre avec de nombreuses surprises.
> mediatheque.jouelestours.fr

Indre-et-Loire : la cinquième semaine en chiffres

#Coronavirus Des milliers de masques dans le département, beaucoup de contraventions lors du week-end pascal…

50 000

Le nombre de masques en tissu lavable et réutilisables commandés par la Ville de Joué-lès-Tours pour ses 38 000 habitants. « Cette initiative représente un investissement de 160 000 € », a précisé la municipalité dans un communiqué.

25 000

A Tours, entre le 20 et le 30 avril, 25 000 masques seront distribués. « Mille pour les associations et les commerçants. Et 24 000 masques qui correspondent à la population des plus de 65 ans à Tours », a précisé le maire Christophe Bouchet, dans un live Facebook.

Après le 30 avril, 20 000 masques seront distribués « progressivement pour les populations qui en ont besoin ».

Il faut également remercier les couturières bénévoles qui ont pu rendre cela possible. Des entreprises ont aussi donné leur stock.

606 511

Le nombre d’habitants en Indre-et-Loire qui doivent être fournis en masques en tissu. Le conseil départemental l’a annoncé hier soir : il a « décidé de s’engager aux côtés des maires » pour fournir ce matériel. Pour soulager les municipalités, le Département prendra en charge 50 % du coût HT.

23

La Ville de Joué-lès-Tours a annoncé l’annulation de sa 23e édition des Années Joué. Elle était prévue du 5 au 7 juin prochains. L’an dernier, près de 50 000 personnes s’y étaient rendues.

388

Le nombre de contraventions dressées durant le week-end pascal en Indre-et-Loire. Près de 7 000 contrôles ont été menés durant ces trois jours ensoleillés. Au menu ? Amendes pour non-respect du confinement, rétentions de permis pour excès de vitesse ou encore délits alcoolémie et conduites sous stupéfiants.

1 200

Le nombre de demandes d’aide d’urgence reçues par l’Université de Tours qui a mis en place un dispositif apportant une aide matérielle, sociale et psychologique aux étudiant(e)s confinés.


> De nombreux festivals se voient logiquement contraints d’annuler cette année. On parlait des Années Joué, mais il faut également parler du festival Aucard de Tours (qui travaille à un report), de l’American Tours Festival, des Kampagn’Arts, d’Avoine Zone Groove, ou encore du festival des Horizons… 

 

Audrey Zarif et la passion du tennis de table

La néo-Jocondienne Audrey Zarif possède un fort potentiel. Zoom sur cette joueuse de tennis de table qui a un bel avenir devant elle.

Audrey Zarif (à droite).

Actuellement 49e française et 4e européenne dans sa catégorie d’âge, la néo-jocondienne Audrey Zarif, 21 ans, n’a pas eu beaucoup de temps pour découvrir son nouveau club après un été marqué par les compétitions.

« Avec le TT Joué, j’ai bien l’intention de m’épanouir et surtout de faire de grandes choses. Le maintien, ce sera le minimum. Je pense qu’on peut créer des surprises. C’est un nouveau défi pour le club de parier sur la jeunesse. On sera sûrement les seules à jouer en Pro A, avec trois Françaises dans l’équipe ! », expliquait-elle à son arrivée en Touraine.

Les deux premières journées de championnat (deux défaites) ont confirmé que le TT Joué devrait s’accrocher pour se maintenir dans l’élite nationale. Prochaine rencontre : le 19 novembre contre Lys Lille Métropole.

Un gros potentiel

Sous la houlette de Claude Bard qu’elle connaît bien et en qui elle a une grande confiance, la jeune pongiste est prête à s’éclater et à progresser aux côtés de Sannah Lagsir, – « une grande copine avec qui j’ai disputé les Jeux olympiques de la jeunesse en 2014 » – ainsi qu’avec Nolwenn Fort, rencontrée il y a des années dans les différents stages nationaux.

Quant à la numéro 1 de Joué, Li He, Audrey ne tarit pas d’éloges sur elle. Claude Bart reconnaît à Audrey un gros potentiel, même s’il avoue qu’elle devra d’abord s’enlever la pression qui souvent lui joue des mauvais tours. Dans ce cas, les plus grands rêves pourraient se concrétiser pour elle.

Texte : Thierry Mathiot

Joué-lès-Tours : une prépa pour apprentis

Sibeth Ndiaye a inauguré jeudi une Prépa au campus des métiers de Joué-lès-Tours, destinée à ramener des décrocheurs scolaires vers la voie de l’apprentissage.

Sibeth Ndiaye au CFA de Joué-lès-Tours. (Photo NR Julien Pruvost)

Les faits

Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement était ce jeudi à Joué-Lès-Tours, pour inaugurer la Prépa de l’apprentissage au Campus des métiers. Il s’agit d’une filière d’excellence destinée à ceux que l’on appelle les “ni-ni” (les jeunes qui ne sont ni en formation ni dans un emploi).
Un dispositif qui leur permet de se remettre le pied à l’étrier et d’intégrer ensuite une formation en apprentissage qui leur convient vraiment.

Ils ont, par exemple, la possibilité de suivre temporairement, une des 25 formations proposées au Campus des métiers pour valider (ou pas) leur choix et éviter les erreurs d’orientation. Cette formation dure entre une et dix semaines et s’adapte à chaque situation.

Le contexte

Ce projet est une réponse à un appel lancé par le gouvernement pour offrir des solutions à des jeunes sortis du système éducatif. 19 projets ont été retenus, parmi les 150 CFA  au niveau national. En tout, ils offriront 28 000 places à des jeunes décrocheurs.

Les enjeux

Selon une étude publiée par l’Observatoire des inégalités, qui recoupe toutes les autres études, les jeunes sans qualification sont les plus exposés au chômage. Le taux de chômage était de 39,2 % pour cette catégorie en 2017, contre 9,4 % pour l’ensemble de la population.

Les modules proposés travaillent sur la connaissance de l’entreprise et de son environnement, la détection des potentiels du candidat, la consolidation des savoirs de base et les techniques de recherche d’emploi. Certains jeunes engagés dans la Prépa pourront participer à un stage « d’immersion intensif » pris en charge par la championne de Natation Synchronisée, Muriel Hermine et son équipe de coach.

Le point de vue

A nos confrères de France Bleu Touraine, Sibeth Ndiaye a estimé que cette Prépa de l’apprentissage “permet de se reconnecter avec un milieu scolaire de manière adaptée. Cela permet aussi l’apprentissage du français, par exemple. ”
Elle a ajouté : “Cette prépa va permettre de se forger des savoir-être, des savoirs-faire qui permettront de faire réussir ces jeunes une fois qu’ils commenceront l’apprentissage.”

 

Dans les coulisses de l’Espace Malraux

#EPJTMV L’Espace Malraux regorge de couloirs menant à des loges, à des salles d’archives ou encore à la régie. Visite guidée des coulisses de cette salle. Elles seront d’ailleurs ouvertes au public le dimanche 27 janvier 2019 à 14 h, avec des visites de groupes.

Salle Plisson

La salle Bernard-Plisson est la deuxième salle de l’Espace Malraux. Contrairement à l’auditorium, elle est entièrement modulable. Elle peut accueillir des concerts, des pièces de théâtre ou encore des séminaires. C’est dans cette plus petite salle que sont généralement organisés les spectacles pour le jeune public.
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Patio

C’est ici, entre la cafétéria et l’auditorium que sont organisées les avant-scènes. Avant chaque spectacle, des artistes locaux ou des compagnies en résidence se produisent sur cette petite scène. L’un des enjeux principaux de l’Espace Malraux : s’intégrer dans la vie locale et donc de promouvoir des artistes de la région.
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Scène

L’auditorium principal peut accueillir 1 008 personnes. Avec un plateau de 400 m2, c’est la plus grande salle de théâtre publique du département. À l’origine, cette scène était dédiée à l’opéra. Le sol dans la partie avant est donc amovible pour laisser place à un orchestre dans la fosse. Aujourd’hui, elle n’est plus utilisée et sert d’entrepôt pour le matériel audio. C’est donc à quatre mètres sous la scène qu’est stocké un piano Steinway.
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Passerelles

Tout autour de la scène sont installées trois passerelles à 15, 18 et 20 mètres du sol. Deux passerelles servent pour l’habillage de la scène. C’est avec un système de balancier que les techniciens montent ou descendent les décors. La passerelle électricien permet quant à elle de gérer l’électricité et la lumière sur scène. Plus de 500 projecteurs sont installés dans la salle et « oui, tous sont utilisés » relève le régisseur général.
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Ancienne régie

La vidéo, le son et la lumière étaient gérés depuis une pièce fermée face à la scène, au-dessus du public. Cette pièce, décorée avec des affiches de concerts de 1990, n’est plus utilisée car les magnétos à bandes ont laissé place à des systèmes électroniques plus performants. Pour plus d’aisance, les techniciens son et lumière ont déplacé leurs commodes de travail dans la salle.
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Loges

Derrière la scène se cachent deux petites loges individuelles. Sous l’auditorium, deux espaces servent à la fois de loge ou de studio de répétition. Au total, l’Espace Malraux compte six loges qui peuvent accueillir jusqu’à 150 personnes. Elles sont toutes équipées d’écrans pour surveiller ce qui se déroule en direct sur scène.
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Par Alice Blain et Mathilde Warda

[#EPJTMV / Cet article fait partie du numéro 321 de tmv, entièrement réalisé par les étudiant(e)s de 2e année en journalisme de Tours]

Lydia Techer, un saut dans la mode

#EPJTMV Lydia Techer est mécanicienne en confection. À Joué-les-Tours, elle fabrique des parachutes pour l’armée française et les armées étrangères. La quadragénaire partage son temps entre son métier et son ultime passion : la création mode.

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Des parachutes de saut, de freinage, de largage… des centaines en sont fabriqués chaque semaines à Joué-les-Tours. Dans un grand hangar, Lydia Techer travaille à la confection de ces équipements militaires avec plus de cent ouvriers. L’armée française en est la plus grande consommatrice, mais les parachutes sont aussi distribués à certaines armées étrangères. Les employés de Joué-les-Tours sont tenus sous secret : « On s’abstient de nous donner beaucoup d’infos », raconte l’ouvrière. De même : interdit de prendre des photos dans l’atelier et de communiquer des informations sur les gabarits. Sous peine d’être poursuivi par le grand chef, la ministre des Armées… Mais Lydia Techer connaît les règles. Elle est employée depuis quinze ans par le site, d’abord dirigé par Zodiac Aérospace, société de construction aéronautique et spatiale, et récemment racheté par la plus internationale Safran Aerosystems.

Tout près du Cher, l’atelier de confection est rythmé par les demandes. Selon le cahier des charges, les ouvriers se concentrent sur tel ou tel modèle de parachute. Cette semaine, Lydia Techer et ses collègues fabriquent des pièces à destination des sièges éjectables des avions de chasse. Mais si les mécaniciens en confection doivent pouvoir s’adapter d’un gabarit à l’autre, le processus de fabrication reste le même pour tous les parachutes.

Contrairement aux chaînes de production classiques, chaque ouvrier n’a pas de rôle à part entière. Chacun suit son propre travail de A à Z. « On commence la confection d’un parachute en choisissant les tissus indiqués dans le cahier des charges au magasin. C’est là où tous les matériaux sont stockés », explique Lydia Techer. Ensuite vient la découpe et la couture, à la machine bien-sûr. « Pour réaliser un parachute, il nous faut deux jours chacun en général. » Une fois les dizaines de mètres carré de polyester assemblés, c’est aux plieurs de prendre le relais. Ces ouvriers plient donc les parachutes de façon à ce qu’ils s’ouvrent correctement et sans s’emmêler le moment venu. « Tous les ouvriers ont une grosse responsabilité. On travaille sous pression car le moindre accro pourrait être fatal pour le parachutiste, raconte Lydia Techer. J’essaye toujours de repérer les défauts en amont du contrôle pour éviter que le parachute revienne en atelier. »

« Ma passion, c’est de créer »

L’ouvrière a développé cette minutie et ce goût pour la couture avant même de travailler dans la confection de parachutes. Petite, elle fabrique des vêtements à ses poupées. Et en grandissant, elle décide de s’orienter vers un CAP en industrie de l’habillement à Nice, sa ville d’origine. Son rêve : travailler dans la mode. Mais son dossier ne le lui permet pas. « Face aux refus des écoles de mode, j’ai donc décidé de me lancer seule. J’ai été auto-entrepreneuse dans le domaine du textile pendant un moment… Mais la gestion était très compliqué. J’ai renoncé et j’ai suivi mon mari gendarme en Indre-et-Loire. »

Lydia Techer a trouvé son compte en continuant la couture pour l’armée. « Et puis, coudre des parachutes toute la journée ne m’empêche pas de continuer à la maison ! » La mécanicienne en confection n’a pas abandonné la création. Elle multiplie même les activités liées à la mode : elle fabrique ses sacs, coud quelques uns de ses vêtements ainsi que ceux de ses fils et de son mari. Lydia Techer vend également ses créations via Facebook et Instagram. Cette passion, elle la partage aussi avec son compagnon: « Tous les deux, on aime observer les jeunes qui pourraient être modèles pour des grandes marques. » Cette activité de chasseur de tête en amateur leur a fait repérer une jeune Saint-Avertinaise quand elle avait 14 ans. Grâce à eux, elle défilait lors de la Fashion Week de Paris en 2017.

Bien trop accrochée aux parachutes,ses succès dans le milieu de la création textile ne lui feront pas quitter l’atelier. « Le milieu de la mode est trop dur. Je présente toujours des jeunes filles magnifiques mais elles ne sont jamais assez grandes, assez minces, assez belles selon les recruteurs. C’est épuisant à force », confie la mécanicienne en confection. Après quelques années de tâtonnement entre le milieu de la création et celui de l’industrie, Lydia Techer a su trouvé l’équilibre entre sa passion et son métier. Prête pour l’atterrissage.

Lorène Bienvenu.

Photo : Suzanne Rublon.

[#EPJTMV / Cet article fait partie du numéro 321 de tmv, entièrement réalisé par les étudiant(e)s de 2e année en journalisme de Tours]

Apprentissage : « Notre fierté, ce sont les élèves »

Professeurs en horlogerie au CFA de Joué-lès-Tours, Olivier Rouiller et Adel Berrima ont deux passions : leur métier et leurs élèves. Interview croisée sur l’apprentissage, ses clichés et ses forces.

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Quel est votre rôle au CFA ?
Olivier Rouiller : À la sortie du collège j’ai fait un BEP tourneur-fraiseur puis un bac pro EDPI (étude et définition de produits industriels) ; ensuite un CAP horlogerie et un bac pro d’horloger. J’ai continué un an chez mon maître d’apprentissage en tant qu’horloger, puis j’ai été responsable de SAV pour 14 magasins du groupe français Le Donjon. Enfin, je suis arrivé au Campus des métiers où je suis formateur en pratique horlogère depuis quatre rentrées.
Adel Berrima : Je suis plutôt un pur scientifique. J’ai commencé à enseigner en prépa et j’ai décidé de venir travailler au campus il y a 16 ans. Mais je ne fais pas que des maths : j’enseigne aussi la techno, des cours de pratique en horlogerie et le multi-services en cordonnerie. J’ai donc continué à me former à des métiers manuels, je n’ai jamais quitté l’école.
OR : Même formateurs, on apprend toujours. Nous faisons un métier où on ne prétend pas qu’on connaît toutes les choses. On apprend toute notre vie. Et malheureusement, le jour où on saura tout, on ne sera plus ici.

Comment êtes-vous arrivés dans le monde de l’apprentissage ?
AB : Quand j’enseignais en lycée, quelque chose me manquait. On était profs, on savait tout, on avait juste à recracher notre savoir. Et c’était très frustrant. Je voulais absolument travailler avec des personnes qui avaient d’autres connaissances et me préoccuper de ce que je pouvais leur apporter en fonction de leur diplôme.
OR : À la sortie du collège, on parlait des classes techno, des lycées pro comme des endroits où aller quand on avait des difficultés. Mais moi j’ai toujours voulu faire quelque chose avec mes mains. Et c’est en lycée pro, lorsque j’ai effectué mes stages en entreprises, que j’ai entendu parler de l’apprentissage.

Quel regard porte la société sur l’apprentissage ?
AB : Comme matheux, scientifique, universitaire, le regard porté par la société est très négatif. L’apprentissage est toujours considéré comme une voie de garage : « Tu es mauvais, tu pars en apprentissage ». Mon regard à moi, c’est : « Tu es excellent, tu vas en apprentissage. Tu sais ce que tu veux faire, tu y vas, tu te formes et tu es employé directement après ».
OR : On entend souvent « Passe un bac avant et après tu feras ce que tu voudras ». Mais en apprentissage on peut passer un bac !
AB : Et avoir des diplômes supérieurs, jusqu’à un Master.
OR : Et là il n’y a plus la question de l’expérience quand on cherche un emploi, parce qu’on l’a en temps de formation.

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Vous-mêmes, avez-vous eu à souffrir de ce regard ?
OR : Du côté familial, non. Des membres de ma famille sont artisans, je n’ai jamais eu de souci de ce côté-là. De mes anciens profs non plus car j’ai toujours voulu faire ce métier et quand j’ai envie de quelque chose je suis très borné. Et quand on me demandait « Apprenti ? Apprenti en quoi ? » je répondais en horlogerie. Or l’horlogerie, ça brille, c’est l’or, les diamants… C’est prestigieux.
AB : C’est plus compliqué en tant que prof de maths de dire qu’on va former des jeunes en apprentissage. C’est que quelque part on est un mauvais prof et qu’on se tourne vers les CFA ou autres établissements techniques parce qu’on ne peut pas faire le reste. Mais c’est peut-être qu’on a décidé d’enseigner autrement… En apprentissage, on ne peut pas se permettre qu’un enfant ne suive pas le cours. Notre rôle est là. Tout le monde peut avoir du mal à comprendre que quand on a des diplômes on accepte de perdre 300 € sur son salaire en décidant de venir enseigner dans un CFA et d’avoir moins de vacances scolaires. Oui, j’ai été critiqué : pardon, mais je m’en fiche.
OR : Le matin quand on se lève, on est contents de faire ce qu’on fait. Notre fierté, c’est les jeunes. C’est de voir où ils sont maintenant.

Quelle est la particularité de votre formation ?
AB : En apprentissage, cette formation est unique en France. C’est un métier de passion, on a des jeunes qui sont passionnés et qui adorent ce qu’ils font. C’est un métier historique avec du dessin d’art, énormément de calculs et d’engrenages, donc un petit côté ingénieur. Et chaque jour, en entreprise, nos jeunes ne savent pas sur quoi ils vont tomber : une montre qui a dix ans ou une horloge de 350 ans ?

Qu’est-ce qui motive les élèves et les patrons ?
OR : Quand ils obtiennent leur diplôme, nos élèves sont autonomes sur plein d’actions.
AB : Pour les apprentis, c’est un métier où l’on touche à tout, avec à 99 % une embauche derrière et un salaire correct. En ce qui concerne les patrons, il y a ceux qui cherchent à transmettre leur savoir pour ensuite transmettre leurs horlogeries ; et ceux qui ont besoin de main d’oeuvre mais ne trouvent pas de personnes qualifiées. Donc ils forment par apprentissage, ainsi ils auront pu tester la personne pendant deux, voire quatre ans.

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Les élèves trouvent-ils facilement des entreprises ?
AB : Non. C’est très difficile de trouver un maître d’apprentissage. Déjà il faut que l’horloger fasse confiance en quelques minutes pour travailler avec un jeune dans un petit espace avec des pièces coûteuses. Ensuite il faut que les parents acceptent de laisser leur enfant partir à l’autre bout de la France pour faire sa formation. Le boulanger peut être à dix minutes de la maison. Pour l’horloger il y a très peu de chances que ce soit le cas.
OR : Nous on a une demande mais il n’y a pas assez de maîtres d’apprentissage. Et en plus il faut que ce soit au niveau national. On n’a qu’un apprenti de Tours et son patron est à Orléans. On avait deux maîtres d’apprentissage à Tours mais ils ont embauché leurs apprentis.

Et quel avenir pour les jeunes au sortir de cette formation ?
OR : Beaucoup sont embauchés par leurs maîtres d’apprentissage. Après, il y a les horlogers qui recherchent, certains partent à l’étranger… Et d’autres finissent dans le milieu aéronautique qui recherche leur profil parce qu’ils sont minutieux, ont la dextérité, savent travailler des micro-mécanismes avec des procédures bien développées.

Et devenir profs à leurs tour ?
OR : Oui, ça arrive. L’apprentissage est une façon de penser les choses, de transmettre et de pérenniser.
AB : Et qu’est-ce que c’est agréable quand on est formateur de voir arriver un enfant en situation d’échec et de l’emmener vers un diplôme — qu’il obtient, de le voir partir avec le sourire et trouver un emploi rapidement…

Sur la trentaine d’élèves horlogers du CFA, quelle proportion de femmes ?
AB : Je me souviens que quand Olivier était apprenti, en horlogerie, on avait très, très peu de filles. Aujourd’hui, elles représentent environ un tiers de nos élèves.
OR : Si vous tapez manufacture horlogère sur Internet, vous allez tomber sur de vieilles photos et voir des ateliers, avec des hommes sur des choses à complications, mais le reste de la manufacture, ce ne sont que des femmes. Parce qu’au départ on disait qu’elles étaient minutieuses, possédaient une dextérité particulière, donc on leur donnait des tâches bien précises et elles faisaient toujours la même chose.
AB : Mais ce n’est plus le cas. J’ai une ancienne apprentie qui, après avoir fait son bac pro chez nous, est aujourd’hui responsable production chez Patek Philippe. Et c’est une femme, et elle est passée par l’apprentissage. C’est une certaine fierté et il y a des fiertés qui n’ont pas de prix.
OR : On forme à un diplôme, mais aussi au monde professionnel.

Propos recueillis par Chloé Chateau
Photos : Chloé Chateau

Le Temps Machine : « Une saison avec de grosses dates »

Il est le nouveau directeur du Temps Machine depuis la rentrée. Rencontre avec le musicien Odran Trumel, 36 ans, qui, après un passage par Londres et Lisbonne, a atterri à Joué-lès-Tours.

Odran Trumel, nouveau directeur de la salle Le Temps Machine. (Photo tmv)
Odran Trumel, nouveau directeur de la salle Le Temps Machine. (Photo tmv)

Pouvez-vous revenir sur votre parcours ?
Je viens de Touraine, j’ai grandi à Montlouis. Après avoir fait mes études à Rennes, j’ai travaillé pendant 3 ans dans les collectivités territoriales à la mairie de Nanterre et en parallèle, je faisais beaucoup de musique avec le label Another Record. J’ai aussi vécu 4 ans à Londres, où je travaillais à l’Institut français du Royaume-Uni. Donc davantage dans le secteur culturel. Je jouais beaucoup en Angleterre et ça m’a permis de voir comment s’organise le secteur de la musique là-bas, ça aide ! C’est là qu’on voit à quel point l’accueil des musiciens est différent : ça n’est que du business dans ce pays. Ça peut être assez violent, mais au moins tu joues partout. Et jusqu’en 2017, j’ai occupé la fonction de secrétaire général à l’Institut français du Portugal, à Lisbonne.

Quels sont vos projets pour cette saison au Temps Machine ?
Je ne peux pas trop en dévoiler ! (sourire) Là, ce qui arrive, c’est une saison avec de grosses dates : Arthur H, Eddy de Pretto (les deux sont complets – NDLR), Odezenne, Hyphen Hyphen… On a également du plus roots, du cool avec le rocksteady de Toots and the Maytals le 29 septembre, une soirée électro le 3 novembre. On lancera notre saison le 28 septembre avec Léonie Pernet et Tootard : on ouvrira même la salle sur le parvis !

Et pour 2019 ?
De janvier à juin, je peux surtout dire qu’on bossera dur sur nos deux festivals hors les murs : d’abord Allotropiques début février, où l’on va changer les lieux – toujours insolites bien sûr – et continuer notre partenariat avec La Parenthèse à Ballan-Miré. Ensuite, en mars avec le Petit Faucheux, ce sera Superflux ! Et puis évidemment, on pense toujours à Terres du Son. Bref, on ne s’ennuie pas ! (rires)

Vous parliez du Petit Faucheux et de La Parenthèse… Vous êtes toujours dans cette optique de partenariat, non ?
Oui bien sûr. C’est même l’une de nos missions principales : être aux côtés des autres acteurs locaux. On travaille également avec le Petit Faucheux pour le projet « Des étoiles plein les yeux » : on a uni nos compétences pour proposer à des collèges du département différentes activités. Les profs soumettent des idées autour d’un champ artistique et nous, on aide dans l’accompagnement. Une classe avait par exemple pu réaliser la bande-son d’un film d’animation. On est vraiment sur de l’action culturelle, le travail de médiation, avec ce désir de toujours toucher le public jeune.

Vous êtes bien connu des amateurs de musique puisque vous étiez déjà administrateur de l’association l’ASSO qui organise Terres du Son.
Je suis arrivé administrateur de l’ASSO en mai 2017. J’ai candidaté au poste de directeur au Temps Machine, car l’ASSO y était favorable. C’est quelque chose de plus réglementé, puisque la salle est une SMAC, une Scène des musiques actuelles. Il y a donc un texte du ministère de la Culture, puis une annonce nationale et le projet culturel que je devais présenter et défendre a plu. Je suis donc entré en fonction le 1er septembre 2018.

Une des grosses dates : la venue d'Eddy de Pretto.
Une des grosses dates : la venue d’Eddy de Pretto.

Quel est le rôle du directeur du Temps Machine ?
Il faut défendre des valeurs et ancrer la structure sur le territoire. Je m’occupe aussi bien de Terres du Son que du Temps Machine qui a un cahier des charges. Mon travail est de faire coïncider les objectifs de la SMAC et du territoire, on continuera dans la même direction. Au quotidien, cela se traduit par un portage du projet, de voir comment on évolue (programmation, communication, volet social…) et on se fait un devoir d’accompagner la scène locale.

Est-ce vrai que, plus jeune, vous vous êtes fait la main lors de scènes ouvertes à Edimbourg ?
Oui c’est vrai ! C’était de l’open mic : tu grimpes sur scène, chantes deux chansons et hop. Ce qui m’a servi. Car chanter en anglais devant des gens qui parlent anglais… c’est différent hein ! (rires) Ça a modifié mon rapport aux paroles.

Quels sont vos genres musicaux de prédilection ?
Au départ, j’ai commencé par Nirvana… Comme quasiment tout le monde de mon âge et qui travaille dans la musique maintenant ! (rires) J’écoutais aussi beaucoup de pop des sixties, comme les Kinks. Maintenant, c’est varié. J’ai toujours cette attirance pour de la pop qui surprend, aussi bien dans le côté mélodique que dans les sons, certaines choses pointues et expérimentales… Dans le « bizarre », j’ai flashé sur Le Singe Blanc par exemple. Ou encore Snapped Ankles qui est passé à Terres du Son. Des mecs déguisés en arbre ! (rires)

Et quels sont vos coups de cœur pour la saison du Temps Machine ?
Odezenne, déjà. Je suis ravi qu’ils jouent chez nous. Comme j’ai vécu à l’étranger, j’ai loupé plein de groupes que tout le monde a déjà vus ici (rires) ! Sinon il y a aussi Altin Gün, Molly Burch et la soirée Holàlà avec Julian Mayorga, Grabba Grabba Tape et Caliza.

Et l’an prochain, on pense à quoi ?
À Allotropiques et Superflux ! Comme je l’ai dit, ce seront deux grands moments pour nous, début 2019. La réflexion sur Terres du Son a également commencé. Les premières annonces devraient être faites d’ici quelques mois, en décembre. Ce festival, c’est tout un travail : sur la programmation bien sûr, mais aussi l’économie, l’environnement, etc.

Comment percevez-vous la vie culturelle tourangelle ?
Elle est extrêmement riche. Déjà sur le plan musical. Il y a de plus en plus de lieux. Ainsi que davantage d’assos ! Les gens y sont investis et hyper motivés. On a un vivier de groupes intéressants, notamment grâce aux écoles comme Tous en scène et Jazz à Tours.

> Infos sur letempsmachine.com

La Pachanga : ambiance latino

Cette semaine, direction Joué-lès- Tours. La rédac’ a testé le Pachanga, un bar-restaurant latino. Histoire de réchauffer un peu nos petits estomacs pour la rentrée.

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Il y a Paris Plage, mais aussi Tours sur Plage et en quelque sorte, Joué-lès-Tours sur Plage.
Ouvert il y a un an au nord de la ville, la Pachanga est un bar à cocktail et restaurant qui accueille des initiations et des cours de danses latines en soirée. Le sable ? Il se trouve devant l’établissement, à côté d’une terrasse en bois où sont installés des paillottes et des bassins d’eau illuminés la nuit.

Il y a un côté jet-set, surtout quand il y a un DJ, mais en beaucoup plus décontracté. Entre amis ou en famille (les enfants adoooorent le sable), on peut siroter un mojito à l’ombre d’un parasol, sur un transat, alors que la rentrée a déjà commencé.
Un cadre surprenant quand on se trouve en pleine ville, à deux pas de l’arrêt de tram Pont Volant. À côté de cette fausse plage de sable fin, la campagne tourangelle et ses vaches nous rappellent que nous ne sommes pas en Corse.

Pour boire un verre après sa journée de travail, nous vous conseillons un assortiment de tapas, variant selon les saisons. La joyeuse équipe tmv a opté pour un guacamole et des rillettes de thon maison, une assiette de fruits juteux et de fromages, des calamars frits… De quoi grignoter tout en savourant un mojito classico, mangue, passion, framboise, fraise ou royal (avec du champagne).

Et pour manger un repas complet, la carte propose des plats cubains comme le picadillo à la Habana, un mijoté de viande hachée, ou encore un parillada de viande grillée. Comptez en moyenne 14 € pour un plat à la carte. Un espace idéal pour s’évader le temps d’un déjeuner.

> 18 Impasse du Placier, à Joué-lès-Tours. Tél. 09 67 79 24 30. Ouvert du mardi au vendredi, de 12 h à 14h et de 18 h à 2 h, samedi de 18 h à 2 h.
> Mojito à partir de 7 €, tapas à partir de 3 € et formules repas du midi (à partir de 13,90 €) et du soir (à partir de 17,90 €).
> Contact sur leur page Facebook

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Années Joué: 10 choses que vous ferez pour la première fois

Les Années Joué, c’est plus de 100 spectacles, par 29 compagnies sur 12 lieux de représentation. Nous avons épluché le programme et déniché pour vous dix expériences étonnantes que vous pourrez vivre pour de vrai, pendant les trois jours du festival.

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El Paso Kitchen : Joué-lès-Tours à la sauce mexicaine

Cette semaine, on part de Tours pour s’installer, le temps du midi, à Joué-lès-Tours. C’est ici que se trouve El Paso Kitchen qu’on a forcément testé…

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Derrière son comptoir, Jonathan se tient prêt à accueillir les clients. Ce midi-là, l’endroit est très calme. Sur les murs de l’ancienne auto-école transformée en restaurant, des cactus et des sombreros multicolores égayent les lieux.

Des tables hautes et des banquettes, séparées par de grands rideaux, offrent un espace confortable pour manger rapidement. « On travaille beaucoup avec les livraisons », explique le patron d’El Paso Kitchen, ouvert depuis janvier dernier à Joué-lès-Tours.  Ce jeune cuistot a déjà tenté l’expérience El Paso il y a trois ans à Saint-Pierre-des-Corps.
« C’était uniquement en livraison et j’ai été contraint d’arrêter », raconte celui qui raffole de cuisine Thaï mais reste conscient de la forte concurrence à Tours.

Il propose ainsi des plats simples d’inspiration mexicaine,  « parce que c’est coloré et bon. »  On peut ainsi tenter l’incontournable burrito, « avec de la viande fraîche » : du bœuf et de la sauce salsa ou du poulet et du guacamole, avec des légumes (maïs, haricot rouges, oignons), du riz, de la mozzarella et de la sauce cheezy. « Il n’y a pas de friture qui coule du burrito », rassure le chef.

Pour les moins tentés par l’exotisme, le simple Crok’ (pour croque-monsieur) ou le burger noir Billy The Kid suffiront.  Entre amis ou en famille la formule Tacos Duo, uniquement sur place, permet de composer soi-même ses tacos (4 pour 2) avec une base de poulet cuisiné, des légumes et des sauces. En dessert, tentez les Chimichangas banane ou ananas. Une gourmandise réconfortante !

> El Paso Kitchen, 29 bis, av. de la République, Joué-lès-Tours. Sur place, à emporter, en livraison. Réservations au 06 99 75 33 66. Ouvert du mardi au dimanche, de 11 h 45 à 14 h 15 et de 19 h à 22 h 30. Fermé les vendredis et dimanche midis. 
> Menu burrito 10 €, menu burger 9 €, Menu Crok 7,50 €. Menu Duo 19,90 €. 

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Rythmes scolaires : sur quel pied danser ?

À l’échelle de la France, une école sur trois est retournée à la semaine des 4 jours. Les villes de Tours et de Joué-lès-Tours ont lancé une grande consultation auprès des parents. Quels arguments faire jouer ?

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SEMAINE DE 4 JOURS

Pour laisser dormir les enfants le mercredi matin
Quitte à choquer les experts, je sais une chose : les gosses de 5 ou 8 ans qui se lèvent à 7 h (et parfois plus tôt) cinq jours d’affilé sont à ramasser à la petite cuillère au bout d’un mois. Quand bien même on les couche à 20 h 30 tous les soirs. Ça s’appelle l’apprentissage empirique et ça vaut toutes les études du monde.

Pour faciliter la vie des collectivités
On a beau être de sales citoyens pourris gâtés et râleurs, on plaint les malheureux élus, éducateurs, enseignants, qui doivent articuler cours et TAP. On voit à quel point on misère pour planifier le truc avec nos 3 gosses, on n’imagine pas le bazar avec 9 000. Et le double de parents hystériques.

Pour limiter le nombre d’intervenants
Entre les heures de cours, la surveillance à la cantine, celle des cours de récré entre midi et deux ou le soir, les TAP, les heures de garderie ou d’études, les enfants peuvent avoir une dizaine de référents. Avec le risque, surtout pour les plus petits, d’être perdu au milieu de tous ces intervenants.

Pour faciliter la vie des parents
Oui, on est un peu égoïstes nous les parents, mais c’est plus facile d’organiser la garde des enfants sur une journée complète que sur quatre heures. Qu’il s’agisse des grands-parents qui se fadent la route ou d’une garde d’enfants. On ne parle pas des familles qui ont des enfants dans le privé et dans le public et doivent gérer le quotidien avec des rythmes à deux tons. Ajoutez une garde partagée et c’est la cacophonie.

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SEMAINE DE 4 JOURS ET DEMI

Pour ne rien changer
Un pas en avant, un pas en arrière, un pas sur le côté… Ça commence à devenir fatigant. Cahin-caha, tout le monde supportait enfin la semaine des quatre jours et demi, par pitié, touchez plus à rien.

Pour bénéficier du maximum de temps de cerveau disponible
En majorité, les enfants sont plus réceptifs et concentrés le matin. La semaine de 4 jours et demi permet donc d’exploiter une matinée de plus, pour « les savoirs fondamentaux », précise le site de l’Éducation nationale. Soit 36 matinées supplémentaires par an.

Pour offrir aux enfants des activité gratuites
Selon l’Observatoire des rythmes et temps de vie des enfants et des jeunes (Ortej), la semaine de quatre jours aggraverait les inégalités. D’après le chronobiologiste tourangeau François Testu, président de l’observatoire : « Cette mesure pénalise notamment les enfants issus de familles aux revenus les plus faibles, parce qu’elles n’ont pas forcément les moyens de prendre en charge des activités extrascolaires. »

Pour copier les voisins
Avec 4 jours de classe hebdomadaire, les écoliers français détenaient le nombre de jours d’école le plus faible des 34 pays de l’OCDE : 144 jours sur 365, contre 187 jours en moyenne. Avec 4 jours et demi, les petits Français arrivent à 180 jours par an.

Pour poursuivre la réduction du temps de travail
Nan, on rigole. Les enfants passent toujours 24 h / semaine en classe mais la semaine de 4 jours et demi, qui était déjà la règle avant 2008, permet de mieux répartir les heures de classe sur la semaine et d’alléger la journée de classe de 45 minutes en moyenne.

L’Espace Malraux soigne les genres

À Joué-lès-Tours, l’espace Malraux s’évertue à proposer à ses aficionados une programmation à la fois grand public, diversifiée et exigeante. Deux programmatrices sont chargées de déceler ces perles rares.

(Photo NR/Sébastien Bussière)
(Photo NR/Sébastien Bussière)

Pour sa 26e saison, l’espace Malraux ne change pas ses habitudes. Au programme, des artistes largement reconnus comme François Morel ou Michel Jonasz, des humoristes populaires comme Jarry ou Olivier de Benoist, des pointures internationales comme le bassiste Marcus Miller ou le batteur Tony Allen…
La plupart de ces figures incontournables font en fait partie de la programmation « commerciale » du lieu, validée par la Ville et pour laquelle des tourneurs privés louent la salle.

« DIVERTIR LES GENS, MAIS INTELLIGEMMENT »

Mais comme chaque année, cette clinquante sélection sera contrebalancée d’événements un peu moins mainstream. Pour cela, deux orfèvres opèrent dans l’ombre. Il s’agit des programmatrices de l’espace Malraux : Pascale Davy et Marie Hindy, respectivement en charge des spectacles pour le jeune public et de ceux pour tous les âges. « On fonctionne un peu comme un cinéma d’art et essai, explique cette dernière. Notre volonté, c’est de divertir les gens, mais intelligemment. On propose des spectacles connus dans le milieu du spectacle vivant, tout en variant les formes, du théâtre à la danse en passant par le nouveau cirque, les clowns… Parfois, ces formes se mélangent, comme dans le Cabaret extraordinaire, programmé au mois de janvier, qui mélangera du cirque avec la performance d’un duo piano-chanson. »

Pour préparer sa saison, Marie Hindy parcourt le pays à la recherche de l’oeuvre idéale, à la jonction entre « une sensibilité artistique, un budget et un calendrier ». De scène nationale en scène nationale, du festival d’Avignon aux grandes salles parisiennes, elle s’appuie également sur un réseau de programmateurs dont elle s’inspire au travers de multiples échanges. Il en résulte des collaborations avec d’autres structures comme le théâtre Olympia ou le Centre chorégraphique national de Tours, des représentations acclamées par les professionnels comme la pièce Edmond (le 24 novembre) d’Alexis Michalik, lauréate de cinq Molières, mais aussi des coups de cœur locaux comme Kids (le 19 octobre) de Fabrice Melquiot, joué par la compagnie tourangelle L’Arc électrique. Le pitch ? Une mise en scène de marionnettes hyper-réalistes représentant onze orphelins livrés à eux-mêmes au lendemain du siège de Sarajevo.

Une exigence permanente pour l’Espace Malraux donc, en adéquation avec le standing de cette salle de 1 000 places, une des plus grosses du département.

B.L.

Années Joué : les artistes s’emparent de la ville

Les années Joué, le festival des arts de la rue, fête cette année ses 20 ans. Pour célébrer cet anniversaire, une quarantaine de compagnies de France, de Navarre et d’Europe déboulent à Joué-les-Tours pour une centaine de représentations en 3 jours. Tmv vous livre ses 10 coups de cœur.

LE PLUS DRÔLE
« Le Petit Chapelion Rouge » de la Compagnie Switch. Ici, l’histoire du plus célèbre conte de Perrault est revisité par Jackline, façon clownesque et décalée. Jackline a préparé sa bande son et comme elle est super forte, elle va interpréter tous les personnages de l’histoire : le Petit Chapelion Rouge, Chat Grand-mère et bien sûr le Loup. C’est drôle et pour toute la famille.
Le 3 juin à 16 h 45 et le 4 à 15 h 15 à l’Espace Famille.

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LE PLUS ENFLAMMÉ
« Péplum » de la Salamandre. Des feux follets investissent l’espace de la nuit et créent une chorégraphie hypnotisante. Péplum est un ballet pyrotechnique et musical qui veut raconter l’Humanité par le prisme du feu.
Le 3 juin à minuit au gymnase.

LE PLUS COCASSE
« Mèche Courte » de la compagnie Le vent du Riatt. Avez-vous déjà assisté à une conférence pyrotechnique ? Jean- Pascal, chercheur en pyrotechnie, vous en propose une ! Assisté de Monsieur Bogdaniev, spécialiste en photographie quantique, le maladroit tente, tant bien que mal, de mener son projet à terme. C’est drôle, surprenant, voire effrayant, et aussi beau.
Les 2 et 3 juin à 21 h 45 au Parking Fleming.

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LE PLUS DÉGUISÉ
« Attention je vais éternuer » de Pic la poule. Danse, théâtre, humour, transformisme, tout se mélange dans ce spectacle facétieux adapté à tous les publics! Deux personnes répètent une chorégraphie à proximité d’une cabine d’essayage mobile. Et forcément, ils essaient tous les déguisements. A tel point qu’une femme en ressort avec la tête de Chewbacca (oui, l’ami poilu de Han Solo dans Star Wars).
Le 2 juin à 19 h, le 3 à 18 h et le 4 à 16 h 45 au Parking Collège.

LE PLUS IMPRESSIONNANT
« …Sodade… » du Cirque rouages. On a l’impression de vivre un rêve éveillé guidé par la voix envoûtante d’une chanteuse et les notes pincées d’une contrebasse. Dans ce songe, quatre acrobates, funambules ou trapézistes évoluent, en hauteur, sur un cable tendu entre deux immenses roues. Que racontent-ils ? Les soirs de tempête, un homme exilé se rapproche du bord de mer pour réveiller de lointains souvenirs.
Le 2 et 3 juin à 22 h 45 à l’Espace Portique.
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LE PLUS ACROBATIQUE
« Leurre H » par la compagnie Escale. Des acrobates, évoluent sur terre et en hauteur, notamment sur un trapèze ballant et une « roue de la mort ». Jetés dans le présent, ils se posent des questions sur leur avenir, dans un impressionnant spectacle mêlant cirque et théâtre.
Le 2 juin à 20 h au Gymnase.

LE PLUS RYTHMÉ
« Danbor Talka, le Choc des Tambours » par Les Commandos Percu et Deabru Beltzak, en collaboration avec les associations locales Pass moi l’Cirk, Gravité Zéro et les danseurs de la MJC. Au premier coup d’oeil, on a l’impression d’être plongé dans une ambiance Mad Max avec tous ces percussionnistes à tête de mort qui frappent leurs tambours comme des furies. Et pourtant, ce spectacle rythmé évoque le choc des cultures, la nécessité de se parler, et de partager, dans un final illuminé.
Le 3 juin à 23 h 45 place Nelson-Mandela.
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LE PLUS TENDRE
« Assieds-toi comme il faut ! » par les Fouxfeuxrieux. En équilibre sur sa chaise, Jeannot, son nez rouge et son accordéon, raconte son histoire de fils, son histoire de père, avec poésie et tendresse. Tout public.
Le 3 et 4 juin à 16 h à l’Espace Famille.

LE PLUS ENGAGÉ
« Papers ! » de Xarxa Teatre. Le pitch : un groupe d’émigrants arrive dans un nouveau pays. Mais leurs espoirs sont très rapidement douchés par les règles et les rôles que la société leur assigne. Une tragicomédie sans mots qui veut interpeller le spectateur sur les conflits que le pouvoir et l’argent génèrent.
Le 2 juin à 23 h 45 Place Nelson-Mandela.

LE PLUS CHANSON FRANÇAISE
« Sur Un Air d’Autoroute » de la Compagnie pas par hasard. En pleine tournée musicale, Nadine et Natacha, deux choristes de disco mobile, sont abandonnées par leur patron sur un parking d’autoroute. L’occasion pour les deux femmes de réaliser enfin leur rêve secret : devenir de véritables stars ! Un duo burlesque et musical tout public.
Le 2 juin à 19 h, le 3 à 14 h et le 4 à 14 h Parking Fleming.
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Joué-lès-Tours : portfolio

Et si on (re)découvrait la ville de Joué-lès-Tours ? Laura Béthencourt et Philippe Gaujard ont pris leur appareil photo et ont fait un petit tour pour vous ramener quelques clichés.

LES PHOTOGRAPHES

Laura Béthencourt et Philippe Gaujard, deux étudiants à l’Esten Sup’édition de Tours, sont les auteurs de ce portfolio et se cachent aussi derrière Aux Alentours (liens ci-dessous). Ces amoureux de la photographie ont commencé à shooter Tours sous toutes ses coutures, en noir & blanc. Des clichés à la composition travaillée et qui offrent un nouveau regard sur la ville. Désormais, Laura et Philippe ont élargi leur palette. Couleur, photos minimalistes, côté épuré, autres lieux : les deux étudiants veulent « s’ouvrir ». « On va s’attaquer à de nouveaux sujets, penser à la vie quotidienne », indiquent-ils. À 20 et 21 ans, ils ont désormais une envie qui les démange : « Celle de faire des expos… »
> instagram.com/auxalentours
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POUR EN VOIR PLUS

Filez vite prendre votre exemplaire de tmv, n°256, pour les photos en haute qualité et sur du papier 😉

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Ils font bouger et vivre Joué-lès-Tours

Et si on mettait en avant des talents ou des gens qui, chacun à leur niveau, font vivre Joué-lès-Tours ? Évidemment, ils ne sont pas les seuls. Mais voilà une petite sélection de la rédac’.

GUILLAUME BOBINET

Il n’avait que 13 ans quand il a décroché ses premiers prix au Concours des jeunes inventeurs de Monts, avec son sèche-parapluie. Guillaume Bobinet, 17 ans désormais, en a dans la tête : dernièrement, il a de nouveau brillé au Concours. Le Jocondien, lycéen en Terminale S, a créé la gouttière génératrice d’électricité. Grâce à une petite turbine qui tourne grâce à la pression de l’eau, on peut allumer une petite ampoule LED ou recharger un téléphone portable. La classe. Et ça fonctionne parfaitement : Joué-lès-Tours a son Géo Trouvetou.

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HAND ENSEMBLE

Avec Julien Loiseau, Marie- Claude Varvoux a la charge de Hand Ensemble, à Joué-lès- Tours. Une belle activité, où hommes et femmes, qu’ils soient valide ou en situation de handicap, partagent la passion du handball sur le terrain. Le club ne cesse de progresser. Les tournois et journées Hand Ensemble qu’ils organisent sont un carton. Surtout, ces moments offrent un nouveau regard, une nouvelle vision. Marie-Claude Varvoux l’a répété à de nombreuses reprises dans les médias : « Le sport est accessible à tous quand il est adapté. »

THIERRY THEUILLON

Dans l’ancienne école maternelle, on entend sonner les clarinettes, retentir le piano et s’élever les voix. Chef d’orchestre de ce lieu depuis 1999, le directeur Thierry Theuillon garde toute sa modestie face aux nombreuses animations organisées. Le saxophoniste de formation a notamment créé il y a 15 ans le festival Orchestrus, amené la musique actuelle et ouvert l’école à la danse et les scolaires. Pas besoin de télé, « The Voice » existe déjà à Joué-lès-Tours.

GOBEL

On ne va pas en faire tout un plat, mais la ville possède la fine fleur de la fabrication des moules pâtissiers français. Depuis 125 ans, l’entreprise Gobel réalise des moules à charlotte et à bûche en revêtement antiadhésif pour les cuisines des restaurants du monde entier. Elle s’est implantée à Joué-les-Tours en 1919 et emploie aujourd’hui une quarantaine de personnes, principalement des femmes. L’an dernier, la société a fusionné avec l’entreprise Tellier (Argenteuil), fabricant d’ustensiles de cuisines. Ça donne faim tout ça !
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PIERRE-GUY BICHOT

L’homme a plusieurs casquettes. À Joué-lès-Tours, déjà, il est le directeur de Start’ère. Start’ère, c’est une pépinière d’entreprises, une véritable ruche où plusieurs start-up font carburer leur cerveau. E-stoires, KDN, ou encore Tronatic Studio et Pygmatec y sont installés. À l’époque, Pierre-Guy Bichot nous confiait que c’était l’endroit idéal pour « l’envol des entreprises, un coup de boost au démarrage ». Pierre-Guy chapeaute cette « communauté d’entrepreneurs » à Joué, mais dirige aussi Start’inbox, la pépinière d’entreprises au Sanitas à Tours, ainsi que Mame, dont il accompagnera la croissance et la transformation cette année. Plusieurs casquettes, qu’on vous disait…

CÉLINE AGATHON

Une renaissance… La municipalité de Joué-lès- Tours a décidé de se lancer dans la construction d’un accueil de loisirs neuf et moderne : La Borde. Après un concours en février, c’est le projet de l’architecte Céline Agathon qui a été retenu. Elle qui avait déjà dessiné le bâtiment Crédit Agricole aux 2-Lions s’est maintenant attelée à ce lieu qui devra ravir parents et enfants. Au total, 3 000 m² où Céline Agathon a pensé l’espace en fonction du bien-être des enfants, afin que chacun trouve sa place. Bouger tout en s’épanouissant. L’ouverture est prévue pour l’été 2019.

MARIE HINDY

Claudia Tagbo, Olivier De Besnoit, Marcus Miller… Si vous ne savez jamais quoi choisir quand vous voyez l’énorme programmation de l’Espace Malraux, c’est à elle qu’il faut dire merci. Marie a vu chacun des spectacles à l’affiche. Elle épluche aussi les revues pour se tenir au courant des dernières actualités. Ça, c’est la partie sympa. Après, elle étudie les propositions des boîtes de prod, parfois insistantes ou peu coopératives, elle prend sa calculatrice, son agenda et essaie de combiner tout ça. Mais si une opportunité se présente, comme ce fut le cas avec Dionysos, elle fonce !
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TT JOUÉ

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(Photo NR Guillaume Souvant)

On aurait pu en citer une en particulier, mais non. Elles le méritent toutes. Les filles du TT Joué sont entrées dans l’Histoire. Les Jocondiennes (pro B dames) ont obtenu le titre de championnes de France de tennis de table. Quatorze rencontres, quatorze victoires. Un Grand Chelem, la classe et le respect. Irina Ciobanu, Li He et Nolwenn Fort ont réalisé un exploit, entraînées par Claude Bard. Autant dire que l’avenir est radieux pour la troupe. Et que l’équipe n’a pas fini de faire rêver Joué-lès-Tours.

YVES MONDON

Le président de la régie de quartier de la Rabière, deuxième quartier prioritaire de la ville, oeuvre avec toute son équipe à l’insertion professionnelle. Depuis sa création en 2004, la régie aide les jeunes, les chômeurs de longue date et les personnes peu diplômées à travers des chantiers d’insertion. Peinture, nettoyage, travaux de bâtiments ou d’entretien des espaces verts… c’est assez diversifié. Proche des habitants, l’association a aussi un appartement pour leur proposer de réaliser des astuces de bricolage ou comment faire des économies d’énergie, afin de les refaire chez soi.

OLIVIER ARLOT

Le BistrO d’Arlot aux Bretonnières est devenu une institution dans ce coin de verdure de la ville. Le chef de la Chancelière, à Montbazon, a repris en 2015 l’hôtel-restaurant du lac pour proposer une cuisine familiale et conviviale (pas gastronomique, mais savoureuse). Donc ici, ce n’est pas la peine de faire un prêt à la banque, et de vous déguiser en pingouin, les prix se veulent raisonnables et l’ambiance décontractée. La formule à 18 € fait carton plein au déjeuner, mieux vaut réserver.
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MARIANA PAJON ET VINCENT PELLUARD

Quel est le point commun entre la Colombie et Joué-les-Tours ? Le BMX, ou plus précisément Mariana Pajon, double championne olympique de cette discipline cycliste spectaculaire.Fiancée à Vincent Pelluard, également champion dans cette discipline, elle est licenciée au BMX club Joué. Ici, elle est peu connue mais dans son pays natal, c’est une star. Ce qui ne l’empêche pas de s’entraîner aux côtés des enfants pour leur dire : « Crois en ton rêve. »
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RÉSOUDRE

« Élémentaire mon cher Watson ! » Grâce à l’association Résoudre, implantée dans le quartier de la Rabière l’informatique est presque devenu une évidence pour certaines personnes en difficulté. Mais pas pour surfer sur le net ou pour consulter l’horoscope tmv, non, pour aider à la recherche d’un emploi. Grâce à des formations en langue et pour réaliser des démarches administratives, l’association aide ainsi plus de 700 personnes chaque année en situation parfois d’extrême précarité.

Par Pauline Phouthonnesy et Aurélien Germain

La grogne monte dans les Ehpad

Le personnel de nombreuses maisons de retraite et Ehpad en a plus qu’assez. Les revendications se multiplient.

Plus de quatre semaines… Quatre semaines de lutte et de grogne dans les Ehpad de La Membrolle et Semblançay. Une partie des agents des maisons de retraite du Centre communal d’action sociale (CCAS) multiplient les coups d’action. En grève pour de meilleures conditions de travail, les salarié(e) sont reconduit le mouvement jusqu’au vendredi 24 juin inclus, avant une nouvelle assemblée générale.
Un mouvement qui n’est pas sans en rappeler d’autres : au mois de mai, c’était à l’Ehpad de Joué-lès-Tours. La semaine dernière, les agents des maisons de retraite de la Ville de Tours avaient aussi cessé le travail. Après avoir obtenu des garanties pour l’été, le personnel avait suspendu son action, promettant de faire un point en septembre. La conseillère municipale et vice-présidente du CCAS Marion Nicolay-Cabanne, elle, avait indiqué, dans les colonnes de La Nouvelle République : « Il faut rappeler que le budget est imposé par le conseil départemental et l’Agence régionale de santé. »

Mais en attendant, à Semblançay et La Membrolle, on ne cesse de dénoncer le manque de personnel et les conséquences sur les conditions de vie des résidents. Et les nerfs commencent à lâcher.

Portrait chinois : Killian Martineau

À 16 ans, il est le prodige du kitesurf (*) et du wakeboard. Après avoir passé 7 ans à s’entraîner à Joué-lès-Tours, Killian Martineau s’est envolé pour le Nord et écume les compet’ un peu partout. Le Tourangeau foufou a accepté de plonger dans le bain du portrait chinois.

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SI TU ÉTAIS UN SOUVENIR DANS TA CARRIÈRE ?

Mon voyage en Martinique il y a 3 mois !

SI TU ÉTAIS UNE FIGURE DE FREESTYLE ? (ET NOUS EXPLIQUER TANT QU’À FAIRE)

Un gros porc de kiteloop ! Le but étant de sauter à plus de 10 mètres dans 35 nœuds (70km/h) de vent, puis faire faire un tour à la voile de façon à ce qu’elle prenne pleine puissance face à nous, tout en étant en l’air. (Oui, bon, ce qu’on fait tous les matins à tmv, NDLR)

SI TU ÉTAIS UN GROUPE DE MUSIQUE ?

Guizmo, sans hésiter.

SI TU ÉTAIS UNE MER, UN COIN OÙ SURFER ?

One eye, à l’Île Maurice.

SI TU ÉTAIS UN SPORT AUTRE QUE LE KITESURF ?

Le surf.

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SI TU ÉTAIS UNE QUALITÉ ?

L’amitié.

SI TU ÉTAIS UN POUVOIR MAGIQUE ?

Vagabond, pour pouvoir aller où je veux, quand je veux, n’importe où pour rider.

SI TU ÉTAIS UN CHAMPION SPORTIF ?

Antoine Fermon, man !! (sacré champion de France freestyle en kite, en 2015, NDLR)

SI TU ÉTAIS UN BON PLAT DE MALBOUFFE ?

Kebab, man !

SI TU ÉTAIS UN SPORT DE PAPY-MAMIE ?

Le kitesurf !!!

SI TU ÉTAIS UN FILM ?

Les seigneurs de Dogtown.

SI TU ÉTAIS UN DÉFAUT ?

Pouah, je sais pas… Je dirais un peu trop d’ego…

Marc Sitarz : des rails à la maille

Quel est le rapport entre un poisson-clown, un entrepreneur de Joué-lès-Tours et un tee-shirt ? Le projet Marc Sitarz : une marque de vêtements engagée… avec les poissons.

SON PARCOURS

D’abord ingénieur, « juste parce que j’étais bon en maths et en en sciences », Marc travaille pour de grandes entreprises ferroviaires mais ce métier est loin d’être une passion pour lui. Une expédition en Sibérie lui offre un électro-choc : « J’étais parti tout seul en randonnée et je me suis trouvé face à un ours ! » Ce drôle de rencard, ajouté à d’autres rencontres et à une réflexion personnelle, le poussent à réorienter ses priorités. Il abandonne le train et créé une marque de mode durable.

SON PROJET

Natureally, une ligne de vêtements inspirée par les motifs des animaux menacés de disparition, pour sensibiliser les coquets (et coquettes) à l’écologie, parce que « j’aimerais que mon fils puisse encore les admirer dans 10 ans. » Il a signé un contrat avec trois associations de sauvegarde de ces espèces et s’engage à leur verser 5 % du montant des ventes. La première collection comprend 6 t-shirts, 4 jupes, 3 chemises et 2 robes, et la campagne de financement participatif vient d’être lancée sur Ulule.

SON MENTOR

La nature. « Il n’y a rien de plus esthétique que la nature, c’est une source d’inspiration sans fin et elle a une force d’adaptation extraordinaire. » Plongeur, passionné de voyages et de grands espaces, Marc Sitarz est persuadé que l’environnement est la première cause qui peut faire l’unanimité entre les pays et les cultures.

SA PHILOSOPHIE

« Penser glogal, agir local », un précepte du monde de l’industrie que Marc Sitarz a repris pour créer la marque Natureally. Les vêtements sont dessinés à Paris, Nantes et Joué-lès-Tours, en collaboration avec une styliste, un graphiste et une designeur textile. Ils sont ensuite fabriqués dans un atelier au Portugal. Et Natureally soutient des associations de protection basées en Guyane, au Mozambique et en Corée.

SON AVEU

Il le dit lui-même, il est certainement le pire client qu’une marque puisse rencontrer. Il ne connaissait rien à la mode avant de se lancer mais reste persuadé qu’elle peut être un levier. Et surtout, il refuse de parler écologie en culpabilisant les gens : « Plutôt proposer du beau ! C’est plus constructif, non ? On a tous besoin de beauté. »

Next week : l’actu du 1er au 6 juin

L’actu à ne pas louper du 1er au 6 juin, à Tours, aux alentours et ailleurs en France.

MERCREDI

NUMÉROS INTEMPESTIFS. C’est à compter du 1er juin que l’on pourra s’opposer au démarchage téléphonique, sur fixe et mobile, grâce à Bloctel. Ce service, gratuit, permettra de s’inscrire sur une liste rouge après avoir inscrit son ou ses numéro(s) sur bloctel. gouv.fr Il faudra attendre un mois pour ne plus recevoir les appels commerciaux qui nous donnent parfois envie de couler notre téléphone dans les toilettes. Le gouvernement a assuré que cela marcherait…

CANADA. C’est aussi le 1er juin que les sinistrés de l’incendie qui a ravagé la ville de Fort McMurray devraient pouvoir rentrer chez eux. « Sur une base volontaire », ils regagneront leur habitation si celle-ci a été épargnée. Début mai, de gigantesques feux avaient poussé les quelque 90 000 habitants à quitter cette ville de la province d’Alberta.

VENDREDI

TOURS. Fêter la Touraine, sa gastronomie et son art de vivre… mais tout en blanc ! C’est ce que propose chaque année ce grand Dîner blanc. Le prochain aura donc lieu le 3 juin à 19 h 30. « Nous nous donnerons rendez-vous au dernier moment, pour ensuite découvrir le lieu final de notre destination », précise la page Facebook de l’événement. L’an dernier, 300 convives s’étaient réunies place Jean-Jaurès. L’organisation avait reçu… 2 200 demandes (la soirée étant uniquement sur invitation ou cooptation).
> facebook.com/dinerblanctours

 

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JOUÉ-LÈS-TOURS. Début des années Joué le 3 juin ! Jusqu’au 5 juin, la ville vivra au rythme des spectacles et des animations, entre théâtre, danse, marionnettes, déambulation ou encore acrobaties.
> Plan du festival (partout en ville !) et programme complet sur anneesjoue.fr

SAMEDI

DEUX ROUES. Samedi 4 juin, c’est la Fête du vélo. À Tours aussi, puisqu’une bourse aux deux roues d’occasion est organisée. De 10 h à 13 h, dépôt des vélos à vendred ; de 14 h à 17 place à la vente ! Le tout, place Anatole- France, à Tours.

LUNDI

TÉLÉ. La toute récente émission d’Arthur, L’Hebdo Show, diffusée le vendredi soir, sera programmée quotidiennement sur TF1 à partir du 6 juin. Baptisée 5 à 7 avec Arthur, elle occupera le gros créneau du 17 h – 19 h. Jusqu’à présent, le programme réunissait près de 2 millions de fidèles tous les vendredis soirs. Une case qui devrait être récupérée par Alessandra Sublet et son talk-show « Action ou vérité ».

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Le Temps Machine souffle ses cinq bougies

La scène de musiques actuelles (Smac) le Temps Machine à Joué-lès-Tours célèbre (déjà) ses cinq ans et organise une petite fête le 30 avril pour l’occasion.

Hugues Barbotin, directeur de l’Asso et Sébastien Chevrier, directeur et directeur artistique du TM. Tous deux posey dans leur canapey.
Hugues Barbotin, directeur de l’Asso et Sébastien Chevrier, directeur et directeur artistique du TM. Tous deux posey dans leur canapey. (photo tmv)

Cinq ans. Le bébé a bien grandi. Il a appris à marcher, même s’il lui est arrivé de trébucher. Il trébuchera sûrement encore, car, comme dit le proverbe, « c’est comme ça qu’on apprend ». Les étapes de construction, d’installation et de mise en place sont terminées. Mais pour son prochain lustre, la salle devra s’attaquer à sa phase de développement, d’expansion…bref, grandir encore un peu. Pour affronter les nouveaux obstacles, Le Temps Machine a été remis entre les mains de l’ASSO. Quelle voie l’équipe veut-elle suivre pour relever ce nouveau défi ? Hugues Barbotin et Sébastien Chevrier, membres de la direction, nous répondent en trois questions.

Les Smac ont notamment comme mission de renforcer les relations avec les populations et les territoires. Quelle place le Temps Machine prévoit d’accorder à la scène locale ?
Sébastien Chevrier. La répartition actuelle des groupes se divise à peu près à 30 % de groupes locaux, 50 % de nationaux et 20 % de groupes internationaux. Pour les cinq ans à venir, cela devrait rester identique. Mais nous n’avons pas qu’une mission de diffusion. Le but est aussi d’accompagner les groupes locaux, en amont, car pour diffuser il faut avant tout créer. Par exemple, le personnel qui travaille ici est à disposition des artistes qui ont des projets sérieux pour répondre à toutes leurs interrogations sur les phases de développement des projets.
Hugues Barbotin. Beaucoup d’entre eux viennent aussi répéter ici ou s’enregistrer dans nos studios, qui sont moins chers que la moyenne (environ 3,50 € de l’heure) puisque nous avons une mission de service public. Le taux de remplissage est de 85 %. Certains artistes sont ensuite programmés au Club ou dans la grande salle, mais ce n’est pas une obligation.

La grande équipe du Temps Machine.
La grande équipe du Temps Machine.

Le Temps machine n’a pas toujours été un lieu très ouvert sur la programmation, quelle est /sera votre politique ?
Sébastien Chevrier. Cette question m’est posée très souvent (rires) et je le comprends. Mais juger ce qui a été fait avant – et qui a été l’étape la plus dure – n’est pas mon rôle : je suis ici pour imaginer le futur. Notre politique envisage plus d’ouverture et de curiosité, tout en restant réalistes : pour des raisons d’espace et de temps nous ne pouvons pas accueillir tout le monde. Il s’agit de trouver un équilibre : on peut avoir un lieu populaire et fréquenté tout en restant exigent. Nous défendons l’excellence pour le plus grand nombre.
Hugues Barbotin. Tous les styles de musique sont les bienvenus. Nous soutenons les artistes émergents, qu’ils soient en voie de professionnalisation ou pas. Il y a aussi des résidences d’artistes, environ trois fois par an, pour une durée de cinq à quinze jours. Ce ne sont pas que des artistes locaux.

Les subventions accordées au lieu ont baissé lors de la nouvelle délégation de service public. Quel sera votre nouveau modèle économique ?
Hugues Barbotin. Il faut le repenser complètement, puisque Tour(s)Plus a ôté du budget 60 000€, ce qui était prévu dans l’accord initial. La problématique est la suivante : le cahier des charges que nous devons remplir est toujours très conséquent (le lieu propose beaucoup d’activités), alors comment financer tout ça autrement ? Comme de nombreuses structures culturelles, nous avons commencé à travailler sur des partenariats privés et aussi sur une exploitation privée du lieu, par exemple en louant des espaces de temps en temps. Un poste est attribué à toutes les démarches concernant ces nouvelles formes de financement.
Sébastien Chevrier. Nous rationalisons l’effort public tout en sensibilisant les acteurs économiques locaux à l’importance de leur participation. Ils ne sont pas forcément sensibles à ce genre de musiques, mais il est primordial que chacun participe à la vitalité du territoire. Si des entreprises privées veulent bénéficier de nos espaces, cela y contribuera.

Propos recueillis par Julia Mariton

Next Week : l’actu à suivre

Toute l’actu à suivre de la semaine du 27 au 30 avril, c’est par là !

JEUDI

LOI TRAVAIL. La mobilisation contre le projet de loi travail continue. Au début du mois, sept organisations ont appelé à une nouvelle journée d’action qui devrait avoir lieu ce 28 avril, afin de réclamer le retrait du texte. À Tours aussi, un appel à manifester a été lancé à cette date, à 14 h 30, place de la Liberté. Deux jours avant, le 26 avril, un débat public doit se tenir à 20 h au foyer des cheminots, rue Blaise- Pascal.

SAMEDI

Image3JOUÉ-LÈS-TOURS. Samedi 30 avril, le Temps Machine fêtera ses 5 ans ! De 11 h 55 à 2 h 55 du matin, ce sera la fête, avec un tas d’événements gratuits sur lesquels on reviendra dans notre prochaine édition. En attendant, sachez qu’il y aura de quoi s’occuper, entre les concerts, les expos, mais aussi des performances et des installations récréatives. Cinq temps, cinq actes pour cinq bougies à souffler. Happy birthday en avance !
> Résas sur letempsmachine.com

TOURS. Fête toujours, au Bar Bidule qui ouvrira ses portes le 30 avril à l’asso Free’Sons pour la journée de l’asso Bidulbuk. Au programme, animations enfants et tout public dès 15 h (jeux, initiation au cirque, maquillage, etc.), puis une soirée concerts dès 19 h, avec Swans on the groove, Laherse et Haka Chic.
> Maison du bar Bidule, quai Paul-Bert. Entrée : prix libre. Contact : assobidulbuk@live.fr

LUNDI

SOCIÉTÉ. Le 2 mai entrera en vigueur la réforme du Code de la route. De nouvelles questions – présentées comme plus difficiles – et des séquences vidéos que redoutent les futurs candidats pour l’épreuve du jour J, les poussant à s’inscrire en masse avant la nouvelle épreuve. Un examen qui, désormais, fera aussi la part belle à de nouveaux thèmes, comme l’éco-conduite, les nouvelles technologies et la circulation inter-files des motards.

MARDI

TÉLÉVISION. Ce mardi 3 mai, place à la finale de La Nouvelle Star sur D8. L’émission n’aura duré que 12 épisodes et 5 prime en direct, soit 3 de moins que les années précédentes. On saura alors qui succédera à Emji, lauréate de l’édition 2015. Début du show à 21 h (soit, dans le langage télévisuel de D8, 21 h 20, vu qu’Hanouna squattera l’antenne juste avant).

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La Liodière : déjeuner à la ferme

Et si on faisait un tour à Joué-lès-Tours ? Idéal pour découvrir la ferme de la Liodière : une chouette adresse.

Déjeuner à la ferme, c’est ça, l’idée… On entre au restaurant de la Liodière par un large portail en fer forgé. C’est un corps de ferme, entouré de verdure. Une vraie ferme, très bien restaurée, qui offre comme un coin de campagne à dix minutes du centre de Joué-lès- Tours. On entre dans la salle exactement comme on pénètre dans une belle maison de famille, par un escalier en pierre. À droite, le bistrot ; à gauche, le restaurant gastronomique. Au sol, les tomettes irrégulières répondent à la pierre de taille des murs. Nous, évidemment, on se dirige directement vers le bistrot où sont déjà attablés plusieurs groupes d’habitués.

De la petite table où nous sommes, nous avons la vue sur le parc et son pigeonnier : pas mal, et surtout, très reposant ! Côté assiette, on a le choix entre une formule ardoise (12,35 € le plat, 9 € le plat mijoté du jour, 6,50 € l’entrée, 6 € le dessert) ou la formule carte (17 € pour deux plats). On se lance sur le poisson du jour (on est vendredi !), un filet de cabillaud au fenouil, relevé d’une super sauce délicatement parfumée à la vanille. Voilà un bon plat de bistrot, qui ne renie pas les codes du gastro.

Pour finir, un petit dessert très agréable à la pistache. Le tout pour un repas à la fois léger et plein de saveurs. Cela fait plus de dix ans, maintenant, que Karine et Cyril Plateau veillent aux appétits de leurs habitués. Les entreprises sont nombreuses dans le secteur et les collègues aiment se retrouver à la Liodière pour une pause déjeuner aux couleurs champêtres. Et s’il y a un contrat à signer ou un client à remercier, on réserve au gastro. Mais le charme et le côté insolite de l’endroit méritent que l’on vienne d’un peu plus loin…

>Ferme de la Liodière, à Joué-lès-Tours. Tél. 02 47 679 680.
> laliodiere.com
> Du mardi au dimanche pour le déjeuner, vendredi et samedi, également au dîner.

Un nouveau Gadawi Park à Tours

Un nouveau Gadawi Park va ouvrir à Tours Nord. Avis aux aventurier(e)s !

« Qui c’est qui ouvre un second parc aventure à Tours ?? C’est GAetan, DAvid et WIlliaaaaammmm !!! » Le message posté sur la page Gadawi Park a récolté une tonne de likes et de partages. C’est donc officiel : face au succès du parc de Joué-lès-Tours, la société Gadawi vient de se lancer dans l’ouverture de nouveaux parcours à Tours-Nord.

Depuis ce week-end, petits et grands peuvent donc tenter l’expérience au Parc des grandes brosses.  Contrairement au lac des Bretonnières, où les parcours sont créés dans du résineux, Tours Nord offrira des parcours sur des chênes parfois centenaires. « Les deux parcs sont complémentaires », précise l’équipe. Ce nouveau Gadawi Park propose sept parcours, avec chacun douze jeux, adaptés aussi bien aux enfants dès 3 ans qu’aux adultes un poil plus casse-cou. Le parc a aussi mis le paquet sur les tyroliennes, dont une à sensation de… 250 mètres !

> Gadawi Park à Tours Nord : Parc des Grandes Brosses, allée Roger-Lecotte. Contact : 07 83 28 26 10 ou sur Facebook, ainsi que gadawinord@gmail.com
> Tarifs: de 8 à 23 €.

PicNicRic : food-truck vintage (et tex mex)

On a testé Pic Nic Ric, « le food-truck vintage où il fait bon miam-miam ». De quoi satisfaire les fans de cuisine tex-mex !

PicnicRic, c’est « le food-truck vintage où il fait bon miam-miam ». C’est ce qui est indiqué sur sa page Facebook et qui a titillé notre curiosité. Et notre appétit ! Il faut dire qu’Éric, aux manettes, propose des spécialités latino-américaines préparées grâce à des produits locaux (il se fournit à Joué ou encore Courcelles-de-Touraine). Bref, un peu de changement bienvenu dans le doux monde des food-trucks.

« Je voulais allier trois choses : ma passion pour la cuisine, le partage et le vintage », introduit Éric. Après avoir opéré un changement total dans sa vie – l’homme travaillait dans l’industrie chimique avec un poste à haute responsabilité ! – et suivi une formation, Éric s’est dégotté une Estafette jaune poussin. Retapée, reliftée et décorée avec goût (ce petit poste radio qui changera de vos MP3 mes braves gens !). Bref, plus vintage, tu meurs.
Désormais, il écume Joué-lès-Tours, les facs de Tours et les grands événements avec son « camion atypique acheté en Dordogne ».

Même s’il a débuté l’aventure en juillet 2015, il a déjà ses habitués. « Une clientèle plutôt jeune et qui va jusqu’à 45 ans », indique-t-il. Du coup, PicnicRic a fait le choix judicieux d’une carte alléchante aux prix très abordables, entre empanadas, chili con carne, hot dog, fajitas… On a opté pour le El Rico. Un excellent sandwich tex-mex, avec carottes, salades et oignons rissolés et, surtout, un boeuf mariné délicieux qui fond dans la bouche. Et outre les conseils avisés et la gentillesse d’Éric, le bon point ira aux portions bien généreuses. « Allez, bonne sieste après ça ! », nous a-t-il dit en nous servant. On ne vous dira pas s’il avait vu juste. Hum hum…

> Picnicric. Pour connaître les emplacements de la semaine : 06 62 07 75 89 ou sur Facebook.
> Formule hot-dog classique (avec frites et boisson) à 6,20 € ou 3,50 € le hot dog seul ; formule El Rico (avec frites et boisson) à 7,70 € ; fajita à 6 € ; chili à 7 €. Possible de payer par Weecop pour les étudiants.

Tours : notre guide des bars à vin et cavistes

Tmv s’est essayé à un petit exercice : vous proposer un guide des cavistes et bars à vin de Tours et des alentours. Histoire de faire votre choix et de savoir où manger, où boire et surtout… où profiter !

Vin guide

Vous cherchez un Fixin 1er Cru Clos du chapitre 2004 ou vous venez de découvrir le mot tanin. Dans tous les cas, vous cherchez de bonnes bouteilles et le sourire qui va avec, assorti, parfois, d’une petite tartine de rillettes. Parce que le vin, c’est une tradition, un savoir-faire et que, mine de rien, un bon conseil donné avec amour par un pro, ça fout la pâté à tous les guides d’oenologie du monde.
On a donc décidé de vous concocter un mini guide tourangeau du vin, avec quelques conseils et surtout, les adresses des cavistes et des bars à vin (en essayant de n’oublier personne). Et n’oubliez pas : comme dans la chanson de Nirvana : allez-y comme vous êtes. Le vin, c’est tout sauf une science exacte. On a le droit d’aimer ou pas, de le préférer blanc plutôt que rouge, de le déguster tout seul ou avec du fromage. Le vin, c’est de l’amour ! Le reste n’est que littérature.

Nota Bene : Zéro. Aussi étonnant que cela paraisse, c’est le nombre de verres ingérés à la rédaction pendant le bouclage de ce dossier. On a compensé avec les tasses de café (25) et les sodas plus ou moins vitaminés (4).

>> POUR RETROUVER NOTRE GUIDE DES BARS A VIN ET CAVISTES, TÉLÉCHARGEZ NOTRE NUMÉRO EN PDF (à partir de la page 7) ! <<

 

>> POUR RETROUVER NOS CONSEILS VIN & DÉGUSTATION, C’EST PAR ICI ! <<

* L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération

A Joué, les enfants adorent la zumba

La zumba, ce n’est pas que pour les grands. Les cours pour les enfants se multiplient dans l’agglo comme au Centre social de la Vallée Violette, à Joué-lès-Tours.

zumba

Pour trouver le cours de zumba, il suffit de tendre l’oreille. Musique hyper rythmée et consignes enthousiastes d’Emilie Boissinot, qui donne des cours pour enfants au Centre social de la Vallée Violette à Joué-lès-Tours, chaque mercredi après-midi. « Et 1, 2, 3, 4 tapez », lance-t-elle tout en dansant sur Te quiero, la musique d’une chorégraphie que le petit groupe de 7 à 11 ans – quasiment que des filles – a appris.
Ici, pas de ballerines ou de tutu. La zumba se pratique habillé(e) décontracté(e) et en baskets. Ce mélange bondissant d’aérobic, de danse jazz et latine, a happé des millions d’adultes dans le monde. Mais il plaît aussi beaucoup aux enfants et particulièrement aux filles.

C’est d’ailleurs à la demande des familles fréquentant le Centre social que la structure propose, depuis l’année dernière, ce cours. « J’aime bien, ça bouge, c’est collectif et on rigole bien ! », sourit Amina, 9 ans, entre deux sauts. Échauffement, répétition des chorégraphies, l’apprentissage ne se fait pas sans jeux. Le tout sur les tubes qui font un carton chez les pré-ados, du genre Un monde meilleur, de Keen’V, ou encore les titres de la jeune Louane. Un moyen de faire fonctionner ses muscles, tout en faisant travailler sa mémoire.
Pas question cependant d’épuiser les corps. Le cours, entrecoupé de pauses pour boire de l’eau, dure maximum une heure. Et ça suffit, visiblement, pour leur donner le smile.

Flore Mabilleau

« Avenir incertain » pour la salle La Belle Rouge

L’avenir est incertain pour La Belle Rouge, à Joué-lès-Tours. Son futur est menacé.

L’info nous était parvenue il y a quelque temps. Le futur de la salle culturelle et de concerts La Belle Rouge, à l’entrée de Joué-lès-Tours, est clairement menacé.

Dans un communiqué, l’équipe annonce avoir pris « plaisir à organiser, en partenariat avec les associations de l’agglomération, des événements visant à favoriser la culture pour tous » depuis plus de trois ans.

Elle poursuit : « Aujourd’hui, l’avenir de la Belle Rouge au 18 Impasse de Placier à Joué Lès Tours reste incertain tant que la communication avec le président de l’association Terra Ceramica, actuel locataire de l établissement et partenaire , reste unilatérale. Depuis le 30 janvier 2015, date de création de La Belle Rouge comme association, nous avancions vers un projet de reprise autonome de l établissement, avec l’approbation du président de Terra Ceramica, n’y ayant plus d activités et d’implication avec son association. Ce dernier nous a, il y a quelques semaines, bloqué l accès au lieu. Nous nous sommes retrouvés contraints d’annuler les événements qui devaient se dérouler à La Belle Rouge jusqu’à ce que l’on trouve un terrain d’entente. »

La salle indique alors : « Le président de Terra Ceramica refusant toutes discussions avant la prochaine assemblée générale annuelle prévue prochainement entre autre sur le projet de la salle. Nous préférons donc rester discrets sur les démarches réalisées actuellement. Des actions sont en cours et entreprises pour que l’association La Belle Rouge continue à proposer sa mixture culturelle. Nous ne manquerons pas de vous tenir informer de la suite ».

Pour rappel, La Belle Rouge, c’était ça !

Morgan Bourc’his : à couper le souffle

Pas d’homme-poisson qui tienne, il affirme être un terrien avant toute chose. Et pourtant, à 90 mètres sous les mers, il dit avoir envie de tout, sauf de respirer. Lui, c’est Morgan Bourc’his, l’un des plus grands apnéistes du monde. Et vous savez quoi ? Ses premières brasses, c’est à Joué-lès-Tours qu’il les a nagées.

Morgan Bourc'his
Morgan Bourc’his, l’homme qui avait la classe même avec un bonnet de bain.

SA BIO

— Né en 1978, Morgan Bourc’his a passé son enfance en Touraine. Après avoir barboté quelques années à la piscine municipale Jean Bouin, c’est d’abord sur les terrains de basket qu’il se distingue. Il part ensuite faire ses études de Staps (sciences du sport) à Poitiers, où il ressent le besoin de retourner sous l’eau, au sein d’un club de plongée cette fois. En parallèle, dans le cadre de ses études, il travaille sur la physiologie cardio- vasculaire de l’homme en apnée. Il devient alors son propre sujet d’expérience. En 2000, face à l’appel du large, il quitte Poitiers pour Marseille.

SA BOUFFÉE D’AIR FRAIS

— « J’habite à Marseille, à côté des calanques. C’est un endroit préservé, encore sauvage, dans lequel on retrouve la puissance des éléments. Ma bouffée d’oxygène, c’est une balade à pieds, un tour en bateau ou une plongée dans cet environnement. J’entretiens avec ce petit bout de terre un rapport puissant et viscéral. »

SA PHILOSOPHIE

— « Plonger, c’est faire un voyage intérieur. On se retrouve dans un milieu hostile, voire inquiétant. Mais quand je descends, mon corps s’adapte et j’ai envie de tout, sauf de respirer. Je m’y sens bien, je vis des instants grisants. J’éprouve un certain apaisement, je me retrouve avec moi-même. Mais je plonge aussi pour profiter de l’environnement marin. Je suis sensible à sa faune et à sa flore, menacées par la pollution actuelle des fonds. »

SON PALMARÈS

— 2005 : première sélection en équipe de France 2008 : champion du monde par équipe avec Guillaume Néry et Christian Maldamé
2012 : recordman d’Europe en poids constant sans palmes (– 88 mètres)
2013 : champion du monde en poids constant sans palmes
2015 : disqualification lors de la remise en jeu de son titre de champion du monde (protocole de sortie dépassé de deux secondes)

SA MADELEINE DE PROUST TOURANGELLE

— « Je reviens environ deux fois par an en Touraine pour voir mes parents. Aujourd’hui, je ne pourrais plus habiter dans un endroit loin de la mer, mais quand je rentre, j’aime me balader avec eux dans la campagne tourangelle, du côté de Loches ou d’Azay-le-Rideau. À l’époque, ils avaient une maison du côté de Manthelan. J’apprécie tout particulièrement le sud du département, qui a beaucoup marqué mon enfance. »

SES CAPACITÉS PHYSIQUES HORS-NORMES

— Morgan Bourc’his assure être un autodidacte. Ses entraînements lui ont permis d’adapter son corps à la pratique de l’apnée. Il peut ainsi stocker jusqu’à 10 litres d’air dans ses poumons (environ 5 litres pour le commun des mortels). Spécialiste de la brasse, il a également acquis des techniques qui lui permettent d’être économe dans ses mouvements. En raison de ces capacités physiques hors-normes, l’apnéiste est devenu un sujet d’études et d’expérimentations scientifiques.

"Il va faire tout noir !"
« Il va faire tout noir ! »

Portrait par Camille Petit

Le BistrO d’Arlot : il cartonne !

Pour notre spécial Joué-lès-Tours, on a fait un petit tour par le BistrO d’Arlot. Un délice.

Dans son Bistro, Olivier Arlot reste en salle, mais c’est lui qui donne le ton. (Photo tmv)

Ce jour là, on a de la chance, c’est Olivier Arlot himself qui nous accueille en salle. Tout sourire, le garçon. Remarquez, il peut : aujourd’hui comme tous les midis depuis l’ouverture (en mars), la salle est pleine. Pas une chaise de libre ! Donc, on le dit tout de suite et on ne le répétera pas : il faut réserver. Vu de dehors, l’affaire ne paie pas de mine, c’est un resto d’hôtel, avec les petites marches pour entrer et l’enseigne jaune Logis de France, le tout en bordure du lac des Bretonnières, à Joué-Lès-Tours. L’intérieur a été repensé dans une ambiance moderne-chic avec une pointe de végétal de bon aloi. Un bémol pour le carrelage gris au sol qui rend la salle un poil bruyante. Mais c’est pour l’assiette que l’on vient et là, c’est carton plein.

« Ici, explique Olivier, on fait une cuisine familiale de qualité et à petit prix. » Traduisez : on n’est pas à la Chancellière (le resto gastronomique d’Olivier Arlot à Montbazon), mais on y mange pas mal quand même. Pour 18 €, vous avez trois plats (dont le dessert à la carte) cuisinés avec des produits frais et de saison. Olivier Arlot reste en salle, mais ce sont ses recettes et Mickaël, le chef qu’il a recruté pour ce bistrot, sait parfaitement les interpréter. « Si je ne suis pas là, tout tourne exactement comme si j’y étais : c’est le but ! »
Mention spéciale à la carte des vins. Nous avons repéré quelques flacons régionaux visiblement choisis avec soin, à peine plus chers que si vous les achetiez chez votre caviste. Bon, nous le midi, on reste sobre, mais la tentation fut forte… Le concept, porté sans doute par le nom de son créateur, plaît donc. Il plaît même tellement qu’Olivier Arlot parle de le dupliquer ailleurs dans l’agglomération tourangelle. Bonne idée : ça nous fera plein de bonnes petites adresses à tester !

AU MENU

UN PLAT
Tenez, par exemple, cette entrée. Une soupe froide de petits pois frais toute simple et pleine de saveurs printanières, qui vient napper des filets de sardines (fraîches aussi). Pas compliqué en soi, mais super agréable en début de repas.

L’ADDITION
La formule déjeuner comprend deux versions : 15 € pour entrée/ plat ou plat/dessert et 18 € pour la totale. Nous, on dit ça, on dit rien mais pour trois euros, pourquoi se priver ? À la carte, compter autour de 15 € pour un plat et 7 € pour une entrée ou un dessert. Vins de la région autour de 20 € la bouteille

PRATIQUE
Le bistrO d’Arlot 6, avenue du Lac (Joué-Lès- Tours). Comme l’adresse l’indique, c’est juste en arrivant sur le lac des Bretonnières, attenant à l’hôtel du lac (encore !)

Joué-lès-Tours : « Notre regard a changé »

On vous avait déjà parlé de Nouvelles Donnes, un blog sur l ’actualité jocondienne, tenu par des étudiantes à l’École publique de journalisme de Tours (EPJT). Interview bilan avec trois d’entre elles.

(Capture d’écran du blog)

Quels sujets avez-vous abordés ?
Anaëlle Berre : Comme c’est un blog école, on essaye tous les formats. Il y a de beaux portraits, des reportages, comme par exemple à la Rabière après l’affaire Bilal (tué par la police de Joué, NDLR)… On a couvert tous les sujets : social, sécurité, économie.

Le blog est hébergé par lemonde.fr, ont-ils un droit de regard dessus ?
Julia Mariton : Il appartient à ses auteurs. On était libres, aussi bien dans les formats que dans l’écriture.

Désormais, comment percevez-vous Joué ?
Audrey Vairé : Au départ, je ne pensais pas que ce serait excitant, mais au final…
Anaëlle : C’est parce qu’on ne connaissait pas, Joué est dans l’ombre de Tours. Mais il y a beaucoup d’histoires à creuser.
Audrey : Notre regard a changé, on a découvert la ville.
Anaëlle : Mais on a eu du mal avec l’équipe municipale. On les a informés très tôt, mais ils se sont vite fermés avec l’affaire Bilal. Les relations étaient tendues, ils ont fait barrage à l’information. Quand il s’agissait d’être plus communicants, là, ça s’est décoincé sans problème ! Je pense qu’ils n’avaient pas vu qu’on allait vraiment creuser les sujets.

Comment les Jocondiens ont-ils réagi ?
Julia : Sur le blog, on a eu des commentaires concernant le fond des articles, pas sur notre travail. Quand on a rencontré les habitants sur le terrain, beaucoup étaient curieux et intéressés.

Un moment qui vous a marquées ?
Audrey : Lors des cours de français au centre de la Rabière… C’est un bon souvenir, j’ai vu des gens tellement généreux !
Julia : Les départementales, le bilan des municipales… Il y avait ce contact avec les citoyens, avec la mairie, on prenait la température.
Anaëlle : En ayant travaillé sur les municipales, j’ai compris leur mécanisme. Sinon, le cycliste Jean- Pierre Danguillaume : quelqu’un d’extraordinaire.

>jouelestours.blog.lemonde.fr

Années joué : l’abécédaire

On s’est amusé à reconstituer l’esprit du festival qui aura lieu le 5, 6 et 7 juin avec des coups de coeur.

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A comme les acrobaties du Magic Sporting club : quatre zinzins qui pratiquent le saut de haies en échasses ou le nunjaku à base de ventouse. Des déglingos en complet de survet à voir au parking du Collère Rabière à 19 h 15 les 5 et 6 juin.

N comme n’importe quoi… Oui c’est un peu ce qu’on se dit quand on voit le duo loufoque Cissou et Filipon de la Compagnie Vils Brequins. Deux originaux qui jonglent, racontent des blagues et se baladent sur une grosse boule. Départ les 5 et 6 juin à 21 h 45 Maison de l’environnement.

N comme Nestor, le personnage muet et poétique qui va émerveiller vos enfants. Les 6 et 7 juin à 16 h et 18 h 30 à l’Espace famille.

É comme énergie. Parce qu’il en faut pour voir tous les magnifiques spectacles proposés.

E comme extraordinaire, c’est souvent ce qu’on se dit quand on voit la déambulation des Paraboles de la Compagnie off. Le 5 juin à 22 h, 22 h 45 et 00 h 15 place Nelson Mandela.

S comme synchro : quand vous verrez les percussions de la Compagnie Blaka, vous comprendrez ce qu’on dit. Look à mi-chemin entre le steam punk et le manga, les six membres vont vous en mettre plein la vue à 20 h 15 devant la médiathèque et 22 h 15 dans l’espace gastronomique. Et c’est pendant les trois jours !

J comme Jonas Diaboliste, le jongleur complètement dingue de la Compagnie du Grand hôtel. Le gars débarque dans son triporteur et sort des tours que vous n’avez jamais vus. Les 6 et 7 juin, à 16 et 19 h 15 au Parking Collège Rabière.

O comme options infinies : oui la machine à marcher de la Compagnie Fer à Coudre est modulable. The Walking machine project a son stand ouvert à partir de 20 h 30 à l’Espace gastronomique pendant les trois jours.

U comme les ultimes moments de la sœur d’Antigone. La pièce Sœur de… met en scène la seule survivante de la tragédie d’Antigone. Poignant. À 21 h 15 Salle Jacques-Brel les 5 et 6 juin.

E comme expérience de cinéma. Une Cerise noire propose d’assister à un tournage de film en noir et blanc, sauf que vous voyez tout ce qui se passe sur le plateau. Complètement bluffant. Le 6 juin à 22 h 30 au Gymnase.

 

PRATIQUE Les années Joué se déroulent pendant trois jours partout dans la ville de Joué-lès-Tours à partir de vendredi 5 juin et tout le weekend. Tous les spectacles sont bien sûr gratuits. La mairie de Joué vient même de mettre en place un site web dédié pour que vous puissiez vous y retrouver dans le programme. Plus d’infos et programmation sur anneesjoue.fr

LES ATELIERS La grande majorité des spectacles est vivement conseillée aux enfants. Mais si vous voulez d’autres idées pour les amuser aux Années joué, le festival met en place, cette année, des ateliers animés par le service jeunesse. Jeux d’illusion, graph’, coloriage numérisé, photophore… Vous aurez le choix. À l’espace famille.

ON ADORE Oui, parce qu’on avait envie de le mettre un peu avant, on vous conseille d’aller voir la déambulation magique, aérienne de la compagnie belge Theater Tol. C’est beau, féérique et très impressionnant.

Pierre-Guy Bichot : « Créer des vocations »

Pierre-Guy Bichot est directeur des pépinières d’entreprises de Joué-lès-Tours et Tours-Sanitas. Entretien.

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Vu le nom, Start’ère, c’est une nouvelle ère, un démarrage pour les jeunes patrons ?
Effectivement, c’est en partie cela. Cela sert d’envol pour les entreprises, c’est le coup de boost au démarrage. Les deux pépinières appartiennent à Tour(s)plus. La gestion est accordée au cabinet Interfaces (immobilier d’entreprise, NDLR). En fait, on accompagne dans le démarrage, le développement et l’installation.

C’est quoi, concrètement, une pépinière d’entreprises ?
Il y a trois volets. D’abord, le volet immobilier : avec Start’ère, on offre des tarifs préférentiels pour les jeunes entreprises ou celles en création. Elles sont prises une fois que leur dossier, passé en commission, est accepté. Le second volet, c’est l’accompagnement, le conseil : il y a une plate-forme de veille juridique, fiscale, commerciale, stratégique… Enfin, il y a le volet animation de ces outils, avec des ateliers, la mise en réseau de partenaires, etc.

C’est une ville dans la ville ?
Non, c’est plutôt une communauté d’entrepreneurs et on les incite à se mettre en réseau avec d’autres partenaires locaux, voire nationaux. On les prépare à leur sortie de la pépinière. On ne reste pas ici toute sa vie. Les start-up, ici, peuvent rester quatre ans maximum.

Comment ça se passe, au quotidien ?
Chaque entreprise est autonome. Chacune a accès à ses locaux, 24 h sur 24, sept jours sur sept.

Selon vous, c’est quoi une bonne ou une mauvaise start-up ?
Il n’y a pas de bonne ou mauvaise start-up ! Il y a juste un porteur de projet et une idée. L’entrepreneur doit se demander de quoi il a besoin côté technique, commercial, gestion, etc. avant de venir ici. Nous, on va regarder le modèle économique, comment il va générer de la valeur et surtout, la pérennité possible de l’entreprise. Certains projets sont refusés, car ils ne sont pas assez solides, il n’y a pas de réel marché et ils ne sont pas assez viables.

Vu l’état du marché du travail, c’est la bonne idée de lancer sa propre entreprise ?
Ici, il y a de nombreux profils : de jeunes sortis de l’école, des entrepreneurs en phase de reconversion, des profils cadre, managers… Les porteurs de projet ne sont pas créatifs par défaut, ils ne sont pas là juste parce que le marché du travail souffre.

Pourquoi se retrouve-t-on avec des pépinières d’entreprises ?
En raison de la volonté de se doter d’outils économiques pour les petites entreprises. Celle de Tours se situe près de l’A10 et de la gare ; celle de Joué à 3 minutes de la sortie du périph’, à 5 minutes de l’A10 et de l’A85. Les deux se trouvent au pied du tramway et ont un espace de coworking… Les pépinières d’entreprises apportent une vraie activité économique. Sur Joué-lès-Tours, aussi ! Ça peut créer des vocations. C’est un accompagnement à la carte.

Joué-lès-Tours : Les entreprises appuient sur le Start’ère

L’appellation semble obscure pour beaucoup : la pépinière d’entreprises Start’ère, à Joué-lès-Tours, est pourtant un véritable lieu d’innovation. Visite guidée d’un endroit rempli de jeunes entrepreneurs et bouillonnant d’idées.

Avec Antoine Lagarde, c’est Game of drones.
Avec Antoine Lagarde, c’est Game of drones.

Le bâtiment trône rue Mansart. Murs gris, grilles jaunes et de gros carrés rouge pétant. Ce jeudi matin, le soleil inonde le stade Jean-Bouin qui fait face à Start’ère, la pépinière d’entreprises de Joué-lès-Tours. À ses pieds, le tram’ dispose de rares passagers. Un calme qui contraste avec ce petit monde qui bouge à Start’ère. Une trentaine de bureaux modulables, allant de 15 à 50 m2, y abritent les jeunes start-up innovantes de Touraine. « Start’ère, c’est le coup de boost au démarrage. » La formule de Pierre- Guy Bichot claque comme une phrase marketing. Jolie et bien troussée. Mais force est de constater qu’elle vise juste.
Pierre-Guy Bichot est le directeur de la pépinière d’entreprises de Joué-lès-Tours, mais aussi de celle de Tours, au Sanitas. Petite barbe taillée au millimètre, lunettes carrées, poignée de main franche quand il nous accueille. Quand il raconte la genèse de Start’ère (lire notre interview), il triture sa bague, semble ravi de faire découvrir l’endroit. Ravi, aussi, quand on lui fait remarquer que Joué est loin de n’être qu’une banale cité-dortoir. La deuxième ville du département a redoublé d’attractivité depuis que les jeunes entrepreneurs du coin se bousculent pour avoir leurs locaux ici. Dans leur tête, une idée ; dans leur sac, un projet.

LE DRONE TE DONNE DES AILES
Créée par Tour(s) plus et inaugurée en 2012, la pépinière compte trois étages. Ici, ce sont quatorze start-up qui bénéficient d’une aide et d’un accompagnement. Start’ère, comme son nom l’indique, serait donc une aide au démarrage pour les entreprises. Un tremplin ? Antoine Machon confirme. À 26 ans, lui et Antoine Lagarde, même âge, gèrent Drone Contrast. Ce jour-là, ils bidouillent un énorme drone, sur lequel ils essayent de faire tenir une caméra. De loin, la bête fait penser à une grosse araignée. Ces deux ex-ingénieurs, aidés de leurs coéquipiers, travaillent dur. Carburent au RedBull®. Entre deux essais, Antoine Machon prend quelques minutes pour raconter le lancement de leur projet, en mai 2014 : « On était passionnés des drones et c’était aussi la naissance du drone commercial. » Ajoutez à ça « l’envie d’entreprendre » et les deux Antoine se retrouvent ici, à Joué. « On a non seulement trouvé un accompagnement, mais aussi des locaux moins chers. On ne se fait pas écraser par les charges dès le début… » La conception et la fabrication de drones pour le cinéma et la vidéo occupent une grande partie de leur temps. Mais ils forment aussi des gens qui veulent être télépilotes de drones et louent leurs services « à la publicité, l’industrie, le tourisme… On fait aussi des prises de vue thermique ! »

La guitare créée par Atalow : fais péter les watts !
La guitare créée par Atalow : fais péter les watts !

Ce sont leurs drones qui ont survolé le festival Aucard de Tours, l’an dernier. L’initiative avait fait grincer quelques dents : « On entend toujours davantage ceux qui râlent ! Et puis, quand tout le monde a vu les images, ils ont compris qu’il n’y avait pas de quoi s’inquiéter. On voit l’endroit, mais on ne reconnaît personne. » Quand on lui pose la question de la violation de la vie privée, Antoine réfute en bloc : « Déjà, ce n’est pas un lieu privé. Ensuite, il y a souvent des gens qui ne veulent pas être filmés par un drone, mais qui vont l’être durant tout le festival pendant les concerts, etc. » Le jeune entrepreneur pense que les mentalités bougeront. « Nous, ce n’est pas de l’espionnage, ce sont juste de nouveaux outils. » Drone Contrast se porte bien, d’après son créateur. Même le chiffre d’affaires en ferait rougir certains. « Et on peut même se verser des salaires maintenant. »

EFFETS SPÉCIAUX, COACH ET SILO
Atalow, lui, n’en est peut-être pas encore là. Inutile de connaître son identité ou son âge, il ne le souhaite pas et vous n’aurez que son pseudo. On peut simplement dire qu’Atalow paraît plutôt jeune et surtout, qu’il est bigrement doué. Scotché à son PC, celui qui est arrivé il y a à peine deux semaines, nous montre toutes ses prouesses. Tronatic, studio, c’est le nom de son bébé. Atalow baigne dans la marmite de l’imagerie numérique. Pro de la 3D et des effets spéciaux, il est capable de créer un pot à crayons qu’il fera naître par imprimante 3D… comme il peut réaliser une guitare futuriste ou une cuisine moderne à l’extrême. Dans la vidéo postée sur son site tronatic-studio.com, il montre l’étendue de ses capacités pour les VFX, les effets visuels : une table de salon qui se fait la malle, une explosion qui souffle tout, une voiture ultra-design… « Être ici, c’est une ambiance. Je suis tout nouveau, mais j’ai déjà des potes. Tout le monde est sympa, mais professionnel. Et là… j’ai un bureau ! », se réjouit-il. Idéal pour « concrétiser ses idées ».

Autre étage, autre ambiance. Plus studieuse (quoique… !), la fine équipe d’ESA Coaching se prépare à réaliser une « petite vidéo marketing », sourit Emmanuel Moyer, 38 ans. Dans ce grand bureau lumineux, il y a la co-gérante Agnès Mailhebiau Couzinet, 45 ans, et ses collègues Charles Ouedraogo et Sarah Lesellier, 19 ans. « On ne communique plus comme avant. On ne travaille plus comme avant », pose Emmanuel Moyer. D’où sa start-up qui forme à la posture de coaching, s’adresse à des personnes en poste qui souhaitent évoluer dans leurs fonctions d’encadrant ou d’accompagnateur. « On a créé un cursus de 6 mois pour repartir avec les outils. À la fin, les futurs coachs sont opérationnels. On ne va pas se mentir, la pépinière était attractive niveau loyers. Mais l’endroit crée aussi une émulation, on rencontre de jeunes entrepreneurs », justifie Agnès Mailhebiau Couzinet. « Et on reçoit beaucoup de conseils. Il y a de l’entraide », ajoute Sarah Lesellier.

L’équipe d’ESA Coaching s’entraîne dur.
L’équipe d’ESA Coaching s’entraîne dur.

L’entraide, c’est d’ailleurs le mot qui revient constamment ici. Dans les couloirs, on se croise, on se salue. Les portes sont souvent ouvertes. « Parfois, on mange aussi tous ensemble à la cafèt’, ça aide », souligne Raphaël Autale, le boss de Tekin. Il est arrivé dans ces 25 m2 avec son équipe le 20 avril. Le fondateur de Tekin, entrepreneur quadra auparavant basé sur Tours Nord, travaille avec Pascal Micoud, son collaborateur, 45 ans, avec qui il va fusionner son entreprise. Près de la fenêtre, deux stagiaires pianotent sur l’ordinateur : « Quentin et Pierre ne sont pas là pour faire des photocopies ! », plaisante Raphaël Autale. Ensemble, ils travaillent sur le développement d’objets connectés pour les entreprises. « En ce moment, c’est pour l’agriculture, avec une application qui permet de surveiller son silo à distance. En fait, on amène la technologie pour faciliter le travail. »
L’équipe insiste sur le côté « pratico- pratique » de Start’ère. « Il y a cette proximité avec les entrepreneurs. L’écosystème de la pépinière est propice à l’innovation. » Tekin, lauréat du concours Attract Tours Awards cette année, répète aussi la facilité à s’installer : « Quand j’étais sur Tours Nord, j’ai eu un souci d’Internet. Cela a duré trois mois ! Et je n’ai jamais reçu ma box, d’ailleurs… Ici, tout est beaucoup plus simple. » La visite s’achève. Dans les couloirs, les portes sont toujours ouvertes. Dehors, le soleil brille encore, mais la rue Mansart est toujours aussi calme. Au numéro 27, la fourmilière continue de travailler.

LES PRÉSENTATIONS
Start’ère compte vingt-neuf bureaux tout neuf, répartis sur trois étages colorés. Il y a un secrétariat commun, deux salles de réunion, un espace de coworking, une cafétéria, le tout équipé de la fibre optique pour Internet. Trente-cinq personnes travaillent ici

14 C’est le nombre d’entreprises à la pépinière de Joué-lès-Tours. Outre celles citées dans notre article, figurent aussi Agri NPK, e-stoires, Connect services, International food solution, KDN animation, PLC Centre, Pygmatec, SPS, Technigrain, Antikorp et Tours 2 mains.

>>>> Notre galerie photos :

Parkour à Tours : « On voit l’espace en 3 D »

Charles Brunet a 28 ans et vit à Joué-lès-Tours. Il pratique le parkour depuis une dizaine d’années. Totalement accro !

« Le Parkour, c’est être adepte de la liberté du corps » (Charles Brunet). (Photo Mary Saphy – instagram.com/marysph)
« Le Parkour, c’est être adepte de la liberté du corps »
(Charles Brunet). (Photo Mary Saphy – instagram.com/marysph)

Tee-shirt rouge, cheveux courts et visage anguleux, Charles Brunet arrive avec sa compagne et sa petite fille âgée de 3 mois. Poignée de main franche, virile. Ses paumes sont égratignées, quelques éraflures strient ses bras et ses coudes. Charles est adepte du parkour, « cette façon de se déplacer d’un point A à un point B, de la manière la plus efficace possible et le plus rapidement » (retrouvez notre dossier ICI). C’est ainsi qu’il décrit cette discipline qu’il pratique depuis onze ans. Il l’a découverte lorsqu’il était en BEP, après un reportage. « Avec un pote, on a commencé par des acrobaties sur le béton, puis on a vu des vidéos sur YouTube avec David Belle. » La référence ultime ! L’un des pionniers du parkour, le maître.

Charles, qui passait son temps à grimper dans les arbres quand il était enfant, devient vite accro. Maintenant, il escalade tout, peut se retrouver sur un toit en quelques secondes, sauter entre deux murs, franchir n’importe quel obstacle. Peu importe sa tenue, en jogging ou en jean. Pour cela, cet ancien prof de kung fu s’entraîne dur. « C’est une discipline très rigoureuse. Musculation, technique et mental : ce sont les trois piliers », glisse-t-il.
Oubliez le terme de casse-cou, il n’aime pas ça. Charles ne s’est jamais rien cassé. « Le plus gore, c’est quand je me suis ouvert la main sur une poutre. Notre hantise ? Une entorse. » Ok, soit. « Mais tous les sauts sont risqués. »

Pour décrire l’esprit de ce sport, on emploie le terme de famille. Charles acquiesce. « On est tous potes, tous soudés. L’entraide est très importante. » À Tours, Charles et sa West Coast Family (sa « team », comme il l’appelle) adorent traîner du côté d’Anatole- France. Son coup de coeur ? La place Velpeau : « Parce qu’il y a plein de murs dans tous les sens ! »
Malgré 11 ans de pratique, il continue à découvrir de nouveaux endroits. Un moyen de voir la ville différemment, aussi. Quand il marche dans la rue, lui regarde en l’air : « Grâce au parkour, on voit la nature et l’espace en 3D. » Le reste du temps, il s’occupe aussi de Parkour 37, l’association où il entraîne des jeunes. Salle Vallée Violette à Joué, il inculque aux intéressé(e)s le goût de l’effort et la rigueur. « Et un échauffement un peu hard ! », concèdet- il, en rigolant. Dans le coin, il y a une trentaine de vrais actifs, mais plus de 250 personnes s’y sont essayées. Dès 12 ans, on vient le voir pour se frotter au Parkour. « On n’a besoin de rien, il n’y a aucune excuse. Il faut juste de la motivation. »

Aurélien Germain

>>Infos et vidéos sur wcfparkour.com ou sur Facebook 

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=T74gdZ7KLhY[/youtube]

A La Riche, le ballet des balais

Avec Corps de ballet, le collectif Zirlib souhaite mettre un coup de projecteur sur les femmes et hommes de ménage du coin.

Corps de ballet et ses balais, à La Riche (photo tmv)

La Riche, à deux pas de la mairie. Sur la petite place qui borde la rue du 11-Novembre, une quarantaine de balais se tiennent droit comme des piquets. Ils traversent un parterre d’herbe. Les autres se trouvent square Marcel-Pagnol. Là même où sont exposées des photos d’hommes et de femmes de ménage.

Parce que c’est cela, le propre du projet Corps de ballet : « Rendre visible ces gens qu’on ne voit jamais », comme le présente Frédéric Hocké, plasticien du collectif Zirlib. Inscrite sur chaque balai posé au centre-ville de La Riche, une phrase extraite d’une interview avec un(e) de ces technicien( ne)s de surface. Accrochés aux manches, des moulages de mains d’habitants qui se sont prêtés au jeu, du passant lambda à la serveuse de bar. « Les gens accueillent très bien l’installation. Et on peut voir à quel point une femme de ménage est importante. C’est au-delà du simple ménage. Parfois, elles aident aussi les personnes âgées à monter leurs courses », donne en exemple Frédéric.
Pour faire valser les clichés, le collectif a aussi installé une expo photos. « Un travail sur l’intime », souligne Mohamed el Khatib, le responsable du projet. Immortalisées par la photographe Marion Poussier, ces femmes de ménage des environs se retrouvent placardées dans les centres-villes de La Riche et de Joué, jusqu’à la fin du mois. Un véritable ballet de corps.

Pour elles, c’est une fierté. « Cela prouve qu’elles peuvent être coquettes, drôles, cultivées et qu’il y a un amour de leur travail », précise Frédéric. Dézinguer une vision faussée du métier et les mettre en valeur : un vrai « coup de projecteur qui les a ravies », sourit Mohamed. Le collectif en a même créé un flipbook : un enchaînement d’images, de portraits des femmes et des hommes rencontrés pour le projet. Comme si leurs corps dansaient. « On leur a montré le film en avantpremière (lire programme ci-contre, NDLR). Elles étaient émues, leurs corps étaient poétiques. Cela a une valeur symbolique, on déplace le regard », explique Mohamed. Avant de rappeler : « Il n’y a aucune prétention sociologique derrière tout ça. On veut juste mettre en lumière un métier de l’ombre. »
Aurélien Germain

EN BREF

(Photo Marion Poussier)
(Photo Marion Poussier)

C’EST OÙ ET QUAND ? Le projet Corps de ballet est un projet participatif à l’initiative de Culture O Centre, en partenariat avec La Riche et Joué. À voir :
> L’expo photos des femmes et hommes de ménage est installée jusqu’au lundi 27 avril. Il suffit de se balader dans les centres-villes de La Riche (centre social Equinoxe, mairie, square Marcel-Pagnol…) et de Joué-lès-Tours (quartier de la Rabière, mairie, Espace Malraux…) pour la découvrir.
> L’installation plastique avec les balais se tient jusqu’au 27 avril également. Elle débute en face de la mairie, se prolonge par le centre commercial rue du 11-Novembre et prend fin au square Pagnol.

DES SPECTACLES Moi Corinne Dadat
> Moi, Corinne Dadat. Mohamed el Khatib a observé cette femme de ménage faire son métier dans un lycée. Témoignages, confidences, expérience. Juste avant le spectacle, projection du flipbook et performance amateur de femmes de ménage de La Riche et Joué.
Jeudi 23, à 20 h 30, à l’Espace Malraux de Joué. De 6,30 € à 14 €.

> Finir en beauté parle de la disparition de la mère de Mohamed el Khatib. Enregistrements sonores et vidéos qui montrent les décalages culturels entre sa famille venant de Tanger et le milieu hospitalier.
Vendredi 24, à 20 h 30, à La Pléiade de La Riche. De 8 à 12 €.

Musique : Ça plane pour Klone

Établi sur la scène rock et metal depuis près de vingt ans, le groupe poitevin n’en finit pas de surprendre. Ils sont de passage à Joué-lès-Tours !

Klone
DU GARAGE…

Ce groupe de « rock progressif aérien » s’est formé au lycée. « Le moteur de notre groupe, c’est la passion. » Encouragés par leur parents ils se lancent et commençent à produire des disques. « Klone a évolué au fil des rencontres : avant c’était plus bourrin, plus metal maintenant c’est un peu plus soft, plus rock ». Ils sont partis de rien en créant avec Trepalium et Hacride, une association : Klonosphere. Le but était de faire des concerts dans les villes alentours pour se créer un réseau. Aujourd’hui, Klonosphère aide des jeunes groupes à se lancer.

…À LA SCÈNE
Au fur et à mesure, Klone a enchaîné les dates en Europe et sort 6 disques. Ils ont maintenant cinq attachés de presse et vont jouer en Australie d’ici juin. Ils ont 35 autres dates de prévu en Europe. Leurs plus grands souvenirs, c’est leur tournée européenne justement : « Deux mois de tournée, 47 dates à la suite, c’était la plus intense ; on a du faire vingt mille bornes, le bus tour était notre maison ».

SECRET DU SUCCÈS
Klone, pour se financer, a utilisé le système de la prévente de disques. Le concept est simple : les amateurs achètent les CD en avance. « Comme ça, on est autonomes ».

NOUVEL ALBUM
Here Comes the Sun est sorti le 6 avril chez Verycords. Ce dernier album met en avant la voix du chanteur. « Par le passé, il y a eu des voix un peu plus hargneuses, là c’est tout l’opposé. C’est le disque le plus fort émotionnellement parlant, c’est une musique presque bouleversante, avec un petit brin de nostalgie. »

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Ils seront à La Belle Rouge le 24 avril, avec Holding Sand (rappelez-vous, on les avait rencontrés) , Born to burn et Beyond the styx.
A 19 h 30, entrée : 6 à 8 €.

Tiffaine Triboire
L’album « Here Comes the Sun », de Klone, est sorti lundi 6 avril chez Verycords/Warner.
En vente sur le site du groupe : klonosphere.com/klone

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=hwb-CbSfRiU[/youtube]

EN BREF
Nous avons demandé à Klone de nous citer leurs coups de cœur musicaux, ceux qui ont pu les inspirer ou leur donner envie de jouer.

>>KING CRIMSON C’est un vieux groupe fin des années 60 début 70. Ce groupe nous plait parce que c’est un groupe de rock progressif qui a vraiment fait des choses très différentes, très variées. Il a toujours été dans la prise de risque et aujourd’hui sort toujours des disques. Il est un peu en avance musicalement sur ce qui se crée et arrive à créer un univers propre. C’est une de nos références pour le coté expérimental.

>>LES BEATLES Même si ça ne se ressent pas dans la musique à part pour les titres. Certains titres sont identiques parce que ça nous faisait marrer. Il a baigné dedans toute sa jeunesse : mon père écoutait ça tout le temps et c’est des trucs qui m’ont marqués dans la culture pop.

>>ALICE IN CHAINS C’est un groupe de rock grunge de l’époque Nirvana. Le grunge, c’est l’époque dans laquelle on a baigné pendant toute notre enfance.

Sébastien Chevrier, le nouveau directeur du Temps Machine

Sébastien Chevrier a été choisi pour diriger le Temps Machine. Rencontre avec le nouveau directeur.

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« L’élitisme, oui. Mais l’élitisme pour tous. C’est une phrase de Jean Vilar, je crois. » Sébastien Chevrier vous fixe dans les yeux. Quand il parle de son nouveau poste de directeur du Temps Machine, son visage se fait sérieux. À 35 ans, il dirigera la salle et s’occupera de sa programmation à la place de Frédéric Landier qui tire sa révérence quatre ans après la création du lieu de la salle.

« J’ai très vite constaté que j’arrivais dans un lieu sain, explique Sébastien Chevrier. Tout existe déjà. Mon objectif est d’améliorer le nombre d’entrées, de renforcer l’image du lieu et la communication. » Il ne veut surtout pas rentrer dans les polémiques, les critiques. « Je suis neutre, je n’ai aucun passé à Tours. » Malgré tout, le créateur du festival Nouvelle(s) scène(s) à Niort est face à un challenge. Travaux Publics, qui gère le Temps Machine, voit son mandat de délégation de service public se terminer en décembre prochain et postulera pour être renouvelée. Sébastien Chevrier, recruté par l’association, a donc jusqu’à la fin de l’année pour convaincre.

« Je n’ai pas le temps de douter. Souvent, quand on arrive dans un nouveau lieu, il faut observer pendant plusieurs mois avant de taper du poing sur la table. Là, je vais devoir m’imposer dès le début. » Sébastien Chevrier a à son actif une belle réussite : Nouvelle(s) Scène(s) à Niort. Programmation exigeante, mélange de jeunes groupes et de têtes d’affiche abordables, depuis 2009, ce festival est devenu un des événements du printemps pour les amoureux de découvertes musicales. « Je défends la qualité d’un groupe, peu importe qu’il soit sur un gros label ou indépendant. Pour moi, le Temps Machine doit être populaire, sans être populiste, s’intéresser au plus grand nombre, sans démagogie, sans mièvreries. » Sur le papier, Sébastien Chevrier mélange expériences dans le privé, il s’est notamment occupé d’un espace culturel Leclerc à Niort, et responsabilités dans le public, il a dirigé un théâtre à Fontenay-le-Comte, dont il est originaire. Un C.V. plutôt idéal pour reprendre les rênes d’une salle qui cristallise les passions depuis des années.

Un monde möö-möö avec Moodoïd !

Sortez vos télescopes ! L’ovni Moodoïd débarque, armé de sa pop psyché et colorée.

(Photo Fiona Torre)
Moodoïd débarque en concert au Temps Machine.

Une sorte de matière molle et “ modelable ”. Un souvenir, une émotion qu’on pourrait déformer avec les doigts. » Ces mots, choisis par Pablo Padovani pour décrire Moodoïd, projet dont il est à l’origine, peuvent paraître obscurs. Ils reflètent pourtant bien la vision artistique du jeune compositeur. Tout droit sorti de l’imaginaire fertile de ce dernier, le Monde Möö (le nom du premier album de Moodoïd paru il y a quelques mois) est « un monde paresseux où l’on vit presque toujours allongé. On y trouve des paysages, des clubs pour danser, beaucoup de nourriture et pas mal de luxure… c’est une sorte de jardin d’Eden pop avec du rose et du bleu. »

Pablo Padovani n’est toutefois pas seul lorsqu’il ouvre les portes de cet univers fantastique. En studio, il évoque sa « famille musicale ». « J’aime à imaginer le studio dans lequel je travaille comme une sorte d’auberge espagnole dans laquelle se croisent tous les gens avec qui j’ai déjà fait de la musique. » Sur scène, c’est un autre genre de famille, une armada de chromosomes XX, puisque le jeune homme est accompagné par quatre musiciennes. « Je trouve ça assez atypique d’être noyé dans les femmes sur scène, sourit-il. J’ai mis environ un an et demi pour toutes les trouver, grâce au bouche-à-oreille, à des sites de rencontres pour musiciens, à des soirées communes dans des appartements… Elles ont toutes une vraie personnalité. On fait plein de découvertes ensemble et ça me plait vraiment de partager ces aventures avec elles. »

C’est donc avec sa garde rapprochée que Pablo Padovani apparaît le soir des concerts de Moodoïd, sous une apparence qui peut surprendre, mais qui reste en adéquation avec l’univers du groupe. « La scène doit être un lieu d’exagération et de poésie selon moi. Les costumes sont là pour ça. Et puis ça nous donne une identité singulière. Ce qui change en fonction des soirées, c’est plutôt notre manière de jouer. Parfois ça sera plutôt rock, direct, parfois beaucoup plus doux… “Mood” signifie humeur en anglais. Je suppose que notre musique se transforme en fonction de nos humeurs. » À vous d’être « in the mood » for Moodoïd.

Bastien Lion

EN BREF
>L’ÉVÉNEMENT
Moodoïd sera sur la scène du Temps Machine ce samedi 8 novembre avec, en première partie Aquaserge (voir ci-dessous). Le concert débutera vers 20 h 30. Tarifs de 8 à 15 €. Plus d’infos sur letempsmachine.com

>INFLUENCES
Ancien étudiant en cinéma, Pablo Padovani, également réalisateur des clips de Moodoïd, n’hésite pas à mettre en avant l’apport du septième art (mais pas que) quand vient l’heure d’évoquer les inspirations. « J’aime les artistes avec des univers très atypiques comme Roy Andersson, un réalisateur suédois absolument génial, Wes Anderson… Parfois, j’en viens presque à concevoir la musique sous un angle cinématographique. Et sinon, je suis très rock progressif, avec des groupes comme Soft Machine, Robert Wyatt, Gong… Et je suis surtout un très grand fan de Frank Zappa. »

>AQUASERGE
Également à l’affiche vendredi soir, en compagnie, donc, de Moodoïd, les musiciens d’Aquaserge sont aussi des proches de Pablo Padovani. « J’ai grandi avec ces gens, ils m’ont beaucoup appris. Je suis un peu le petit frère. Ce sont des musiciens hors pair. Je l’avoue : je suis fan ! » La pop psyché, ça crée des liens !
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=amoy1kcJnV4[/youtube]

Temps machine : retour sur la polémique

Quelle place pour la culture à Tours et son agglo, après la polémique au Temps machine ?

Polémique au Temps machine.
Photo de la soirée au Temps Machine extraite de la page officielle de Frédéric Augis, maire de Joué-lès-Tours. (Photo capture Facebook)

C’est la polémique du week-end. Philippe Briand (UMP), Frédéric Augis (UMP), Wilfried Schwartz (PS) et Cédric de Oliveira (UMP), respectivement maire de Saint-Cyr (et président de Tour(s)plus, de Joué-lès- Tours, de La Riche et de Fondettes, auraient mimé, rigolé et fait la chenille pendant le concert de Glenn Branca au Temps Machine.
D’après nos informations, ces quatre maires étaient au Temps Machine pour visiter cette salle que l’agglomération subventionne à hauteur de 400 000 euros chaque année. Une visite officielle et improvisée, l’équipe du Temps Machine ayant été prévenue au dernier moment.

Si Philippe Briand n’a pas souhaité s’exprimer dans tmv, en revanche, il parlait en octobre dernier du Temps Machine dans la presse locale : « Soit on est capable de faire quelque chose de populaire au Temps Machine, soit on reste sur ce schéma trop restreint, avec un marché de niche. » Culture populaire, l’expression est lâchée. De son côté, c’était la première fois que le maire socialiste de La Riche, Wilfried Schwartz, venait dans la salle : « Non, je n’ai pas la même vision de la culture que Philippe Briand. Je tiens à préciser que j’étais invité par le président de l’agglomération à cette soirée. Je ne remets pas en cause la programmation de cette salle. Je me demande notamment s’il ne faut pas l’ouvrir à un public plus large. »
Ce serait donc la fréquentation du lieu qui serait remise en cause par ces élus tant dans leurs discours officiel que leur attitude au Temps Machine ce week-end. Tout comme l’opéra de Tours ou le théâtre Olympia offrent une programmation exigeante, l’association Travaux Public programme des artistes à la pointe. La fréquentation d’un lieu culturel est-il le seul indicateur pour juger de sa valeur ? Cette polémique a au moins le mérite de poser le débat dans un espace public.
Pour aller plus loin :
>> Réaction et interview de Wilfried Schwartz
>> Pourquoi cette polémique : retour sur la soirée

Migrants et Glenn Branca  : l’excellence et la classe !

Notre chroniqueur Doc Pilot est partout. Partout ! Pas de don d’ubiquité, non. Mais là, il avait franchement envie de voir Glenn Branca, Johnson Concorde ou encore un tas d’expos et de concerts.

Ombre et Lumière
La Boîte Noire accueille Laurent Bouro pour l’exposition « Au Cœur de la matière », un artiste en pleine évolution, impressionnant dans sa gestion d’un clair-obscur habité. Sa galerie d’hommes de l’ombre est lumière, son couple de l’ombre une fusion d’âme-sœurs, ses arbres de l’ombre un verger psychédélique… L’étrangeté voire le malaise se rencontrent dans l’expo de Pierre Texier à la Galerie Ozarts, la mise en scène d’un fantôme du début du XXe, la photo d’un aïeul ignoré, Max, retrouvée dans un grenier, l’écriture d’un passé, en appropriation de cette image : une silhouette entre Aristide Bruant et Jean Moulin, la sensation du tragique et de l’héroïsme, de la nuit et du brouillard…
Au CCC, j’adhère d’instinct au travail de Mounir Fatmi dans son « Walking on the light », facilement séduit par la diversité des œuvres exposées, la capacité d’y capter une lecture immédiate en résonance avec l’intime… As a black man me passe du blanc au noir, d’une vie l’autre, Le Paradoxe à la calligraphie métallique a l’aspect tranchant de la lame. Je conforte mon anti-cléricalisme universel dans sa Divine Illusion… reste Sans Histoire et tout est dit.

Glenn Branca au Temps Machine
Passée la folklorique présence de Philippe Briand et de divers élus (venus on se demande quoi faire au concert d’un compositeur de musique contemporaine dont ils ignoraient l’existence, et dont ils ont l’évidente incapacité de juger de l’importance), il nous reste une prestation de fou de « son orchestre de chambre ». Une montée en puissance des œuvres interprétées pour, au final, nous coller aux murs (du son). La musique de Glenn Branca appartient à l’histoire du XXe siècle. Le voir la diriger est un privilège, un événement impossible à revivre, la sensation de croiser Stravinsky à la création du « Sacre », Satie testant ses gymnopédies sur le piano droit d’un bar de Montparnasse, Moondog à l’interprétation chuintée de ses œuvres aux Trans de Rennes. Il est désormais acté de voir Branca identifié comme compositeur emblématique de la fin du siècle dernier, mais aussi pour l’un des chantres de la guitare électrique, de la saturation utilisée pour repousser les limites de la musique symphonique ; à sa manière Branca rejoint Hendrix.
Je fus physiquement satisfait quand Glenn fit pousser les volumes à ses guitaristes, une sorte de plaisir sensuel, un véhicule pour se dépasser, pousser l’oreille vers ses limites, s’en aller voyager aux portes de la perception… Les politiques avaient depuis longtemps fui les lieux : normal, « le 10 minutes douche comprise » n’est pas la philosophie de dégustation de ce style de concept.

Bernard Santacruz Quartet « Migrants » au Petit Faucheux
Parti aux fleurs Mark Bell, le producteur du chef d’œuvre Homogenic de Bjork ; l’occasion de réécouter Medulla avant de partir au Petit Faucheux. Sous les belles encres de Marie Liberos, je croise deux Kosmik Vortex (le guitariste & la chanteuse lyrique), ce groupe très étonnant apparu depuis peu sur les terres tourangelles. Non, ce soir, nous ne sommes pas tous au concert de Stromae, nous ne sommes pas des 12 000 personnes venues au Grand Hall, nous sommes d’une coterie de privilégiés venus goûter au spectacle des virtuoses. En première partie, Lucky Dog présente son nouvel album, une sorte de quartet ying & yang, avec le duo de cuivre trompette/saxo appuyé sur le duo contrebasse/drums. J’avoue être assez fan du contrebassiste Yoni Zelnik déjà croisé sur d’autres expériences.
En deuxième partie, avec le Bernard Santacruz Quartet « Migrants », place à l’excellence : je n’exagère pas, nous sommes face à la réunion de quatre virtuoses assez uniques dans leurs styles. Leurs pratiques et leurs capacités à communier au sommet sans jamais entrer en concurrence. On peut parler de « super-groupe », de jazzstars à la manière des popstars, d’aristocratie du style sans réelle concurrence. Bernard Santacruz à la contrebasse dépasse l’instrument, le dégage de son omniprésence rythmique pour le faire flotter dans les airs ; une démarche aérienne totalement adaptée au jeu extraverti de Bernard Jean au vibraphone, habité, inventif, unique et physique. Simon Goubert aux drums reste lui aussi unique et impressionnant : c’est un peintre à la fois bucheron et horloger, pas vraiment recommandé aux cœurs fragiles. Géraldine Laurent au saxo m’a beaucoup impressionné par son endurance, cette faculté à pousser l’avalanche de notes sans jamais l’arrêter, un souffle continu et mélodique jamais lassant et toujours inventif. Une force aussi, de celle d’un Connonball Adderley, d’un Steve Coleman. On sort assez chamboulé de « Migrants ». On se pince, on échange, on est bien… très bien.

Simon Goubert (Photo doc pilot)
Simon Goubert (Photo doc pilot)

Johnson Concorde Red Phoenix
Il pleut des albums sur l’avenue Johnson Concorde, celle où l’on vient rouler au  pas au volant de sa Rolls, une silver gost de 1910… eh oui, il y a du Melody Nelson dans ce Red Phoenix rock et baroque. Il y a du concept éclairé monté au ciment étoilé d’Alice Cooper ou de T.Rex voire de ACDC ou des Mothers of Invention, melting pot surréaliste à la scène comme en studio, une collection de hits potentiels au parfum seventies.
Sans respect pour les modes, les coteries, les tribus ou les patries, la clé de voûte pour bâtir un concept identifiable, pour peut-être à son tour se placer en tête de file d’un revival et en inventeur d’un style. Johnson Concorde est « une attraction », « un cirque », une jonction parfaite entre la musique et la comédie : il est donc rock et ce nouvel album, la version sans l’image d’une des meilleures folies osées sur les terres ligériennes.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=1qhDGEf3hGE[/youtube]

Breakdance : les cinq commandements

Avec ça, vous serez incollable sur la battle hip-hop, ce samedi aux Rencontres de danses urbaines.

Battle hip hop breakdance
C’est parti pour la battle de hip hop ! (Photo Bernard Duret)


1. T’affronter, tu devras

Le principe même de la battle de hip-hop ! « C’est une joute où s’affrontent des équipes de trois danseurs, sur de la musique d’un DJ. Le premier se lance et son adversaire doit lui répondre, en essayant d’être plus performant », explique Abderzak Houmi, chorégraphe de la compagnie tourangelle X-press. « Autant dire que si l’un fait un salto arrière, l’autre a intérêt à assurer derrière ! » Comptez deux passages par danseur, sur un court laps de temps : « On y met sa vie pendant quelques minutes ! », s’enthousiasme Abderzak Houmi.

2. Improviser, tu sauras
Sans ça, oubliez la compétition (et la récompense, tiens). De une, les danseurs ne connaissent pas le morceau sur lequel ils vont poser leurs pas. De deux, c’est l’un des critères-clés pour les juges. « L’improvisation est hyper importante et c’est d’autant plus excitant : rien n’est joué à l’avance ! »

3. Tes limites, tu repousseras
L’idée, c’est quand même de pousser l’autre plus haut. « Pour ça, il faut se surpasser, faire évoluer la technique, repousser les limites. » Cela reste une compétition, certes « dans un esprit positif », mais une compétition quand même ! (Oui, on vous rappelle que cela s’appelle battle…)

4. Le feeling, tu auras
C’est le mot qui revient systématiquement dans la bouche du danseur pro. « Dans une battle, c’est du feeling, tout part du coeur. Peu importe le mouvement le plus dingue qui soit. Un type qui tient longtemps sur les bras, ça m’impressionne deux secondes. Pas besoin d’avoir de gros muscles : pour moi, l’important est d’avoir une personnalité, un feeling dans sa danse. » Peu importe que vous soyez de l’ancienne ou de la nouvelle école (old school et new school, si vous voulez frimer), vous êtes jugés sur « l’originalité, la musicalité, l’esprit d’équipe et l’impro ». Le danseur rappelle : « On n’est pas là pour réciter une chorégraphie ! »

5. Tes heures, tu ne compteras pas
Pour assurer, il faut s’entraîner. « Les danseurs font ça du matin au soir. C’est très physique. On essaye de manger équilibré aussi… », précise Abderzak Houmi. Preuve qu’il ne ment pas, pour l’interview, on l’a même dérangé pendant sa salade !

>>LE PROGRAMME ! <<
RENCONTRES DE DANSES URBAINES
Pour cette 17e édition, le programme s’annonce de nouveau chargé.
> Mercredi 8, place à une projection et une expo à la médiathèque de Joué-lès-Tours (16 h, gratuit). Possibilité d’être relooké et photographié avec un Ghetto Blaster, cette radio à la taille démesurée des années 80 !
> Jeudi 9, concert de G Bonson et DJ QBert, au Temps Machine (à 20 h 30, de 10 à 18 €).
> Vendredi 10, spectacle de Zamounda Crew, Vagabonds Crew et Kosh, à l’Espace Malraux (à 20 h 30, de 6 à 14 €).
> Samedi 11, les Studio diffusent le film Ceux qui dansent sur la tête (à 17 h).
> Dimanche 12, stages de breakdance, house dance avec BGirl Manuela, Abdou N’Gom et Jimmy, à la MJC de Joué (à 14 h, 2 € pour 1 h 30).
SOIRÉE BATTLE La battle hip-hop aura lieu samedi 11 octobre, à 20 h 30, au gymnase Bialy de La Riche (tarif : 8 €). « Il y aura des danseurs extraordinaires et de renommée internationale », indique Abderzak Houmi. « Le jury sera composé de personnalités reconnues : la championne du monde BGirl Manuela (photo), BBoy Fever de la BBF et Gabin de la compagnie Aktuel Force. » Réservations au 02 47 78 75 39 ou rdu37@live.fr

http://www.rdu37.info/

Reportage beauté au CFA de Joué

Au CFA de Joué-lès-Tours, 600 apprenties se destinent aux métiers de la beauté.

Cfa Joué-lès-Tours
Laura prépare son brevet professionnel esthétique-cosmétique-parfumerie. Quand je lui demande pourquoi, à 24 ans, elle a repris le chemin d’un centre d’apprentissage, elle sourit : « J’aime rendre les gens beaux ». Elle voit d’abord son métier comme un service. Manon, elle, a arrêté la fac d’anglais pour se tourner vers le CFA. Elle aime conseiller les clientes. « Les profils évoluent », explique la responsable de la filière beauté, Isabelle Dufour. Manon rigole : « Oui, en CAP, une de mes camarades était une ancienne militaire. Une autre avait 50 ans. » Il n’y a pas d’âge pour apprendre à bichonner les autres mais il y a un sexe. Dans la salle de trava

Relais Jocondien : Le plaisir fait maison

On a testé le Relais Jocondien, une adresse très typique de Joué. Ambiance.

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A dix minutes à pied du centre-ville de Joué-lès- Tours, le Relais Jocondien ne paie pas de mine. Sous ses airs de restaurant routier perdu dans la campagne ardéchoise, l’enseigne jocondienne séduit par sa convivialité et son fait maison. Sitôt installés, la patronne s’occupe de nous, nous raconte quelques anecdotes sur son restaurant, prend notre commande, en glissant un : « Prenez plutôt les patates sautées, elles sont faites maison ! ». Mais d’abord, direction le buffet de hors-d’œuvre. Les yeux plus gros que le ventre, nous remplissons copieusement notre assiette d’entrées en tous genres. Crudités et charcuterie partagent l’assiette avec les œufs mayonnaise. À table ! La quantité et la qualité sont au rendez-vous, faisant du restaurant jocondien la cantine idéale pour les personnes travaillant dans les alentours.
Les entrepreneurs, salariés et commerçants de la ville s’y retrouvent dans une ambiance conviviale, où chacun prend le temps de savourer la pause méridienne. Le plat arrive. « Entrecôte grillée accompagnée de ses pommes de terre sautées ». Visuellement, c’est copieux, peut être trop après le buffet que nous venons de liquider. Encore une fois, le goût séduit. Notre estomac peine à suivre. « Celui qui ne termine pas l’assiette, paye le café à la patronne ! » Nous sommes prévenus. Sans trop forcer, nous rendons l’assiette vide. Reste le dessert. Quelque chose de léger s’impose. Parmi les huit choix, nous optons pour l’île flottante, encore une fois maison, qui s’avère parfaite en guise d’épilogue d’un repas copieux et bon. L’addition s’avère très correcte au vu du repas servi, nous partons satisfaits, le ventre bien rempli et avec les amitiés de la patronne. Installés rue de Chantepie depuis plus de vingt-six ans, elle et son mari ne semblent en tout cas pas prêts à mettre la clé sous la porte !
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Vous nous direz, une île flottante, ça n’a rien d’exceptionnel. Mais, comme le reste des plats et des desserts proposés à la carte du Relais Jocondien, elle est faite maison. Et ça, ça fait toute la différence. À la fois copieuse et légère, elle sera idéale pour faire la transition entre votre entrecôte et votre digestion !
L’ADDITION
Si vous optez, comme nous, pour le menu complet, comprenant le buffet de hors d’oeuvre à volonté, un plat à la carte (une dizaine de choix) et un dessert, vous déjeunerez pour moins de 15 €. En rajoutant les boissons et le café, vous aurez mangé copieusement pour une vingtaine d’euros, midi comme soir.
EN PRATIQUE
Le Relais Jocondien, 29 rue de Chantepie. 02 47 67 15 31 (réservation fortement recommandée). Ouvert du lundi au vendredi, de 11 h 15 à 14 h le midi et de 18 h 30 à 21 h le soir.

Nos coups de coeur des Années Joué

On a sélectionné pour vous cinq spectacles à ne louper sous aucun prétexte ce week-end, à Joué !

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Tambours et poupées
Pour le côté gigantesque de ce spectacle de rue pur jus. Attendez-vous à voir des poupées géantes déambuler dans les rues au rythmes de tambours battants. C’est super impressionnant.
Samedi, à 19 h 30. Départ de l’ancien office de tourisme. À partir de 21 h 30, les poupées rejoindront les tambours devant le palais des sports Marcel- Cerdan.
Un classique
Ce n’est pas la première fois que le Cirque hirsute est de passage aux Années Joué. On adore leur côté bric et broc. Cette année, ils présenteront leur blues de la Mancha, un spectacle à base de caravane, de musique, de moulin à vent et de cochons nains. Ça promet d’être complètement déjanté. Et rêveur. Et fou. Et beau…
Le samedi, à 18 h et le dimanche 17 h, à l’école Marie-Curie.
Le coup du dragon
Et si on vous disait que vous pourrez aller voir un dragon géant aux Années Joué ? Incroyable, non ? La compagnie Malabar a réussi à créer une machine gigantesque et donner vie à cet animal mythique. Le spectacle sera à base de cirque, d’opéra-rock, tout ça pendant une parade qui va vous couper le souffle. Pour le plaisir des petits, mais aussi des grands.
Le vendredi, à 22 h 15, départ du palais des sports Marcel-Cerdan.
L’Odyssée
Parce qu’aux Années Joué, il y a aussi du théâtre, on vous invite à voir la pièce de la compagnie Krizo théâtre. Ils vont vous raconter l’histoire d’Ulysse d’une drôle de manière… Deux acteurs sur scène, quelques bouts de ficelle et vous voilà embarqué dans l’aventure.
Le vendredi, à 19 h 45, le samedi, à 17 h et le dimanche, à 14 h 30. À l’école Marie-Curie.
Une conférence
Thierry Tchang-Tchong a fait parler de lui il n’y a pas très longtemps pour sa traversée du désert. Il a fait un voyage de Dunkerque à Marseille en laissant derrière lui une trace de sable… Le metteur en scène lira plusieurs de ses textes mais parlera aussi de sa pratique, de ses envies et de son art.
Le dimanche, à 16 h, sur les terrasses de l’Amarante.

++ Pour consulter le programme complet, c’est par ici.

Les Jocondiens ont la parole !

Tmv s’est installé quatre jours à Joué-lès-Tours. L’occasion de laisser parler ses habitants librement : d’horizons divers, tous et toutes font vivre la ville à leur manière.

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Anne : « Encore trop peu de Jocondiens connaissent l’Amap » « J’ai découvert l’association l’année dernière. Nous sommes une vingtaine d’adhérents actifs. J’avais regardé du côté de La Riche, mais ça faisait trop loin. Notre famille était déjà sensibilisée au bio, aux produits équitables. Trop peu de gens connaissent cette Amap sur Joué-lès-Tours. Moi, ça me fait du bien au moral : je sais que j’aide des petits producteurs et que mes deux enfants mangent de bons produits. Par exemple, pour la viande, l’éleveur attend d’avoir assez de commandes pour amener sa bête aux abattoirs. Comme cela, il n’y a pas de gâchis. J’ai vécu à Joué-lès- Tours quand j’étais plus jeune. Je suis revenue m’y installer il y a quelques années. Ce que j’aime, c’est la proximité avec les autres, discuter à la sortie de l’école, échanger. Pour moi, la ville s’est beaucoup embellie ces derniers temps. J’aime beaucoup venir dans le centre. Maintenant, je le trouve même encore plus beau que Tours ! Ça ne se voit pas ? Mais si, regardez bien, autour de vous ! » Vous aussi vous voulez faire comme Anne et souscrire à l’Amap jocondienne ? Plus d’infos sur amapenjoue.org
Jean-Jacques : « Je suis fier de vivre dans cette ville tranquille » « C’est vrai que j’ai un peu peur que l’on perde des choses comme la piscine des Bretonnières, ou encore les Folies foraines… Tout ce qui est gratuit. Car le vivre-ensemble, c’est l’identité de Joué. J’ai des craintes, mais je ne remets pas en cause les choix politiques, étant un ancien élu. Le tram pompe les activités économiques. À Joué, je bois souvent mon café sur la place de la Mairie, en lisant mon journal. J’aime la ville telle qu’elle est aujourd’hui. Je suis arrivé en 1976. J’aime son ambiance, notamment lors des Années Joué. C’est une ville très calme, pas du tout liée à l’insécurité. On agresse Joué avec ces propos, mais ça dévalorise la ville. Je suis fier de vivre dans cette ville tranquille. »
 
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Marie : « Ça bouge vraiment à Joué » « Je viens tout juste de m’installer à Joué. Je suis de Blois à l’origine. J’ai vécu à Tours pendant plusieurs années dans différents quartiers. Mais à chaque fois, je ne supportais plus d’être en plein coeur de la ville, de retrouver ma voiture abîmée, les incivilités. J’ai réussi à trouver un boulot à Joué et je m’y suis installée. Depuis janvier dernier, je suis ravie de faire partie de cette ville ! Je découvre des nouveaux coins tous les jours. Et puis, franchement, ça bouge vraiment ici. Le Temps Machine, l’Espace Malraux… Je vais souvent à des concerts. Depuis que j’habite à Joué, je peux aussi écouter ma musique comme je veux, sans embêter mes voisins. Je mets du jazz, de l’électro, du Cesaria Evora ou les Ogres de Barback à fond ! Je travaille dans une entreprise qui vend du matériel médical à domicile. Pendant longtemps, j’ai travaillé dans un magasin de musique à Tours. Je m’occupais de tous les instruments, même si ma spécialité, ce sont les percus. En ce moment, j’ai le projet de m’orienter vers la programmation musicale, d’en faire mon métier. Je suis déjà bénévole dans plusieurs festivals, ça me permet d’avoir un peu d’expérience. »
Clément : « Ici, tout est plus calme » « Je vis à l’Épan depuis que je suis né. J’ai quitté le cocon familial pour la première fois cette année, pour mes études. Maintenant, je suis installé à Paris, mais je reviens au moins deux fois par mois pour me déconnecter et me ressourcer. Ici, tout est plus calme, je peux retrouver mes amis du lycée Jean-Monnet et mes coéquipiers du club de foot. Quand j’ai le temps, je vais au Temps Machine voir des concerts. L’ambiance y est vraiment cool et les prix beaucoup plus abordables que dans la capitale ! »
Michel : « Des associations qui représentent toutes les communautés » « Je suis à Joué depuis 1997, arrivé pour des raisons professionnelles et à la retraite depuis trois ans. Je suis très engagé dans le monde associatif : souvenir français de Joué, Ligue de l’enseignement, CLCV (une association de consommateurs, NDLR). Mon avis sur la ville ? Je l’ai vue évoluer fortement, avec ses rénovations de quartiers… Quand je vois la Rabière par exemple, je me dis que c’est très bien. Tout ça est hyper positif. Tout comme le tramway ! On a relié deux villes avec un transport sain : je n’ai plus à chercher une place à Tours quand j’y vais. Cela a été une excellente chose et ça n’a pas tué la ville : ça permettra son essor. Pour moi, l’endroit sympa, c’est toute la zone des étangs de Narbonne ou le parc de la Rabière, très bien réhabilité. Joué est fleurie, il y a beaucoup de verdure. J’y suis bien. Si je devais décrire la ville en un mot ? Oh… Allez, relations humaines ! À Joué, il y a 300 assos aidées par la ville et qui représentent toutes les communautés, les origines, tout le monde. »
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Ahmed : « C’est comme un petit village » « Tous les jeudis matin, mon petit plaisir est d’aller au marché de la Rabière. Je retrouve des amis, on se pose et on discute, on attend nos femmes en fait ! (rires) Je me balade, je flâne… Je ne sais pas si je pourrais être aussi bien aux marchés de Tours, ce n’est pas la même ambiance. Ici, c’est comme un petit village où tout le monde se connaît, se salue. Pourtant, Joué est une grande ville. Il y a beaucoup d’habitants, mais ça reste petit paradoxalement. Il y a ce côté “ petit frère ” de Tours que j’apprécie. C’est calme. Paisible ! Voilà ce que pourrait être l’adjectif collant parfaitement à la ville : paisible ! Ce qui me dérange un peu, ce sont les transports en commun. On n’est pas assez desservi à mon goût. Il y a le tram, les bus etc. Ok ! Mais quelle galère si vous voulez bouger un jour férié ou un dimanche… »
Honoré : « Je préfère penser à la Guadeloupe » « J’habitais à Tours avant, dans le quartier Velpeau. Joué ? Je m’y suis installé avec ma famille pour le boulot. C’est beaucoup plus près. Je suis obligé de prendre ma voiture pour y aller. La ville ? Je suis ici depuis deux ans mais je n’ai pas grand-chose à en dire. Je préfère penser à la Guadeloupe, aux Antilles. C’est là que ma famille vit. J’essaye d’y aller le plus possible, dès que j’ai des vacances, l’été. »
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Sylvain et Jules : « Nous profitons au maximum » « De Joué-lès-Tours, je ne connais que le lac des Bretonnières, où je viens courir trois ou quatre fois par semaine. Je vis à Ballan-Miré, juste à côté, et parfois entre midi et deux, j’amène mon fils Jules pour profiter du calme et du dépaysement total qu’offre le lac. Aujourd’hui, nous sommes venus pour remplir tranquillement l’album Panini Coupe du monde de Jules. Lui, comme moi, profitons au maximum de l’instant. »
Pierre : « Peut-être que le temps du renouveau est venu » « Depuis vingt ans que je travaille chez Michelin, j’ai vu la ville évoluer. J’admire aujourd’hui ce qu’est devenue Joué-lès-Tours. Une fois à la retraite, je compte voyager, mais mes vieux jours, je les passerai ici. J’entends parfois les gens parler de Joué-lès-Tours avec un certain dédain. Qu’ils viennent donc voir comment on y vit, au lieu de juger sans connaître. Les gens y sont heureux, les entreprises s’y installent et même si la mienne connaît des difficultés aujourd’hui, elle a contribué en grande partie à l’économie locale pendant des années. Peut-être que le temps du renouveau est venu. »
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Jean-Pierre : « Nous nous retrouvons été comme hiver autour du lac » « Depuis que je suis à la retraite, je viens pêcher deux fois par semaine au lac des Bretonnières. En dix ans, je suis tombé amoureux de ce lieu qui m’a au départ séduit par sa proximité avec Tours. Je me suis constitué un cercle d’amis, tous passionnés de pêche comme moi. Nous nous retrouvons été comme hiver autour du lac pour des moments de détente et de partage que je ne laisserais tomber pour rien au monde. »
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David : « Installer notre parc accrobranche » « Il y a un an, Gaëtan, William et moi nous sommes installés à Jouélès- Tours pour ouvrir Gadawi Park. Nous venons des quatre coins de la France et après avoir travaillé quelques années à proximité d’Amboise, nous voulions nous rapprocher de Tours pour installer notre parc accrobranche. Nous avons été immédiatement séduits par la forêt du lac et avons convaincu la mairie de nous laisser nous y installer. Pour l’instant, nous n’avons pas eu trop le temps de visiter les autres quartiers de Joué-lès-Tours, mais dès que l’occasion se présentera, nous irons y faire un tour ! »
Didier : « Quand je suis arrivé, il n’y avait rien ! » « Je suis professeur de sport à Tours, mais je ne me vois pas vivre dans le centre-ville. J’habite sur les hauts du lac de Joué-lès-Tours, à la frontière avec Ballan-Miré. Quand je suis arrivé il y a quinze ans, il n’y avait rien. Seulement quelques petits lotissements en construction. Depuis, les promoteurs immobiliers ont investi et le coin a un peu perdu de son charme. Mais il y fait toujours bon vivre, les nouveaux voisins se sont installés sans perturber le calme ambiant. »
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Pascal : « Le Paris-Tours sous mes fenêtres » « J’ai choisi de m’installer à Joué un peu par hasard, il y a trois ans. Travaillant dans le quartier des Deux-Lions, à Tours, je voulais garder un peu de distance avec mon lieu de travail et surtout éviter une zone trop urbanisée. J’ai trouvé une maison entre l’Epan et le Cher, avec un jardin et un brin isolée. Le plus : la course cycliste Paris-Tours passe chaque année sous mes fenêtres. En grand amateur de cyclisme que je suis, je ne peux qu’apprécier le spectacle ! »
Ousmane : « Toujours quelque chose à faire » « J’habite dans le quartier de la Rabière mais je viens souvent près du lac avec mes copains. Dans le quartier il y a moins de place qu’ici pour jouer au foot, faire du vélo ou grimper dans les arbres. On invente chaque fois des jeux pour s’occuper après l’école. L’été, je suis inscrit au centre aéré du lac, c’est la période de l’année que je préfère. Il y a toujours quelque chose à faire et on n’est pas obligés de faire nos devoirs quand on rentre à la maison le soir. »
++ Le making-of du dossier

Spécial Joué-lès-Tours : le making-of

La team Tmv s’est plongée dans son sujet : Joué-lès-Tours. Au point de camper littéralement au Temps Machine. Les dessous de l’aventure.

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Mais… comment on va faire pour faire pipi ? Bah oui, c’est la première chose qui nous est venue à l’esprit quand on s’est installés à Joué. Ah, on a l’esprit cartésien, hein. Imaginez : l’équipe avait pour résidence principale… une caravane. Installée sur le parvis de la mairie, vous pensez bien que notre question existentielle avait lieu d’être posée. Bon, pendant ces quatre jours, la team tmv posait aussi ses stylos (enfin, ses claviers) au Temps Machine. Un monsieur un peu saoul qui squattait avec nous, la galère pour trouver un sandwich un jour férié, notre stagiaire cloué au lit avec son intoxication alimentaire… Bref, on a quand même réussi à vous faire ce numéro.
Premier jour : ordinateur branché dans la caravane, litres de café (merci la mairie, vous avez assuré !), prêt. Bon, très vite, un grand monsieur qui parlait fort (très fort, en fait) est venu tailler le bout de gras avec nous. Sympa, le type. On ne savait juste plus quoi dire lorsqu’il a lancé : « Si vous voulez, je peux vous ramener des libellules. » Euh… ?
« Viens, paraît que c’est ici qu’y a des sucettes gratos ! » Pas bêtes, les gamins. Ils ont vite pigé le truc. Du coup, notre stock de sucettes estampillées tmv a été vidé en dix minutes chrono le mercredi. D’autres – des plus âgés pour le coup – sont venus nous demander des cigarettes, des bonbons, ou encore le prix de la caravane pour l’acheter. Faut pas croire, mais dans tout ça, on travaillait.
Décidément, ils sont cool au Temps Machine. Non seulement ils nous ont accueillis avec le sourire, ont essayé de nous soudoyer avec des pauses café à discuter musique (promis, nous, on essayait de bosser dur !) mais leur babyfoot dans l’entrée nous tentait constamment. Ah, on était bien à notre petit bureau dans le hall, à écouter leur playlist toute la journée. On a même assisté à une répèt’ et vu débarquer le groupe Nisennenmondai (un de nos journalistes a voulu prendre un selfie avec ces jolies Japonaises, mais n’a pas osé. Le naze !).
Avec tout ça, les Jocondien(ne)s ont été d’une gentillesse inouïe. Ils ont été nombreux à venir nous voir, discuter, s’informer, découvrir : on a adoré. L’accueil a été génial. En un mot, comme en cent : merci.

Un regard sur Joué-lès-Tours

Rencontre avec Jean Proveux ancien député PS de la 4e circonscription d’Indre-et-Loire et maître de conférence en géographie, aujourd’hui à la retraite. Il vit à Joué-lès-Tours.

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Jean Proveux : « Le problème des immeubles à Joué centre, c’est que les habitants ne s’identifient pas à leur ville. »

Comment décririez-vous la ville ?
Joué-lès-Tours est assez originale. Contrairement à d’autres villes de l’agglomération, elle n’a pas vraiment de centre qui permette à des activités commerciales de s’installer, par rapport au nombre d’habitants. En plus, elle est très étendue avec une zone rurale immense qui couvre la moitié de sa superficie. Elle est vaste par rapport à sa démographie, ce qui a eu pour effet de créer une certaine autonomie de ses différents quartiers. Si vous prenez par exemple la Vallée Violette, elle fonctionne comme une ville dans la ville. Il y a un centre commercial pour faire ses courses, sa poste, son centre de loisirs… Pareil pour la Rabière qui est complètement autonome.
Mais cette autarcie produit aussi de mauvais effets ?
Oui, restons sur la Rabière. Une étude sortie il y a moins de dix ans montrait que deux tiers des Jocondiens avaient une mauvaise image du quartier. En revanche, dans la même étude, ces mêmes personnes expliquaient qu’elles n’y avaient jamais mis les pieds… C’est à la fois révélateur d’une certaine phobie mais aussi de cette autarcie entre les quartiers.
Quelle autre originalité possède Joué-lès-Tours ?
Son maillage associatif. Depuis plus de 30 ans, de nombreuses personnes se rassemblent autour d’intérêts communs pour créer des associations, notamment les Jocondiens issus de l’immigration. Les associations sont vraiment nombreuses dans la ville, ce qui crée un lien qu’il serait sinon difficile d’avoir entre les personnes du même quartier. C’est ce qui compense l’éclatement de la ville.
Comment voyez-vous l’arrivée du tram dans la ville ?
C’est, pour moi, un élément très positif qui permet à des personnes défavorisées et aux jeunes sans voiture de se retrouver facilement dans le centre de Tours. Mais la plupart des Jocondiens le ressentent-ils comme moi ? Les travaux ont perturbé le stationnement, la circulation, les habitudes. Ils sont encore dans les mémoires. Depuis de nombreuses années, les politiques d’urbanisme de la ville ont essayé de rendre le centre-ville attractif ; celui-ci, au début, ressemblait à un bourg de gros village. À partir des années 1960-70 et la période d’urbanisation, les maisons basses typiques ont été remplacées par les grands bâtiments. N’aurait-il pas fallu en garder quelques-unes ? Regardez aujourd’hui comme la place Plumereau attire du monde à Tours. Le problème des immeubles à Joué centre, c’est que les habitants ne s’identifient pas à leur ville. Ce qui crée un malaise.
Peut-on parler d’une identité jocondienne ?
La ville est trop hétéroclite pour cela. Les Jocondiens, majoritairement, ne travaillent pas dans leur ville. Joué vit le phénomène de banlieue classique. Et puis, elle est tournée vers Tours, la ville centre. Il existe une dépendance qu’on le veuille ou non. C’est difficile de faire autrement.

Propos recueillis par Benoît Renaudin

Spécial Joué-lès-Tours : carte postale n°1

A l’occasion de notre numéro spécial Joué-lès-Tours (sortie le 4 juin !), tmv s’y installera dès la semaine prochaine. Ce qui n’empêche pas de vous envoyer nos cartes postales jocondiennes…

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Les voitures qui tournent et tournent encore. Se perdent dans les petites ruelles de Joué. Klaxonnent. Un petit tour par le parc de la Rabière s’est vite imposé. Histoire de souffler un peu. Un écrin de verdure au milieu de cette ville, si reposant et vraiment beau pour celui qui le découvre. Ou l’habitué qui prend le temps de s’y attarder, flâner, observer.

Deux, trois lycéens qui se baladent. Un couple de personnes âgées. Ou encore un papa et sa fille. Les mêmes mots reviennent souvent. « Ravis de la ville, de sa verdure, de sa propreté », mais « dubitatifs » à cause de l’arrivée du tram. D’un côté, ils estiment que ce transport a pu faire venir des Tourangeaux, qu’ils découvrent un peu cette ville considérée comme grignoter par la grande sœur. Mais de l’autre, « le tramway a pas mal siphonné » et a entraîné les Jocondiens au centre-ville de Tours. « C’est à double tranchant ! »

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Tour(s)plus / L'agglo bascule aussi

Quid de l’agglo et des dossiers qui vont suivre, après ces municipales ?

Première historique : Tour(s)plus va être dirigée par la droite tourangelle. Depuis sa création en 1999, la communauté d’agglomération n’avait connu que la gouvernance de Jean Germain et des municipalités de gauche majoritaires. Mais la double défaite du maire sortant de Tours et de Philippe Le Breton à Joué-lès-Tours va, mathématiquement, faire basculer Tour(s)plus dans le giron de la droite.
Le changement de municipalité à Ballan-Miré et Fondettes ne fait qu’asseoir cette suprématie déjà esquissée au premier tour des élections par Saint-Cyr et Saint-Avertin.
C’est la première fois en France que les électeurs votaient en même temps pour les conseillers municipaux et communautaires. À Tours, sur les 47 membres communautaires, 32 seraient de droite, laquelle contrôle désormais 11 communes des 19 qui composent Tour(s)plus. Depuis plusieurs années, l’agglomération tourangelle prend de l’importance dans les grands aménagements de l’aire urbaine. Elle gère notamment le réseau de bus et surtout, le tram. Active dans la culture, elle s’occupe de nombreuses salles, notamment Le Temps Machine.
L’arrivée de la droite à sa tête pourrait remettre en cause les futurs grands projets initiés par la présidence de Jean Germain.
Dès maintenant, se pose une première question : qui va prendre la tête de l’agglomération ? Si traditionnellement, c’est le maire de Tours qui devrait diriger Tour(s) plus, ce n’est pas une règle écrite dans le marbre. Serge Babary n’a d’ailleurs pas parlé de l’avenir de l’agglomération lors de sa victoire à Tours. Le nom de Philippe Briand, le président de l’UMP d’Indre-et-Loire, circule depuis le début de la semaine. Le maire de Saint-Cyr, en plus d’avoir été réélu haut la main au premier tour (75 %), est député de la 5e circonscription d’Indre-et-Loire depuis 1997. Proche de Sarkozy, Philippe Briand fait office de leader de l’UMP tourangelle.
B.R.

Philippe Briand, pressenti pour prendre la tête de l’agglomération tourangelle.
Philippe Briand, pressenti pour prendre la tête de l’agglomération
tourangelle.

 

Dernier coup de ciseaux : mon public, ce héros !

Sébastien Azzopardi est le metteur en scène de la pièce Dernier coup de ciseaux, un spectacle participatif. Dans cette comédie policière interactive, un meurtre est commis chaque soir de la tournée et c’est au public de résoudre l’enquête. Un Cluedo grandeur nature.

Pouvez-vous présenter le concept et le thème de Dernier coup de ciseaux ? 
Cela commence comme une comédie quand soudain, la voisine du premier étage se fait assassiner. Les flics débarquent et les  témoins – c’est-à-dire le public – peuvent alors participer. Il y a quatre, cinq ans, j’ai découvert cette pièce à Washington. C’était du jamais vu ! Je me suis dit qu’il fallait rapporter ça en France. Les producteurs ont peur de l’originalité, pas les spectateurs !
Vous avez fait cela parce que vous aviez besoin de dépoussiérer le théâtre ?
Non, pas vraiment. Un projet original est un « plus ». Il faut convaincre tout le monde de nous suivre. Aux États-Unis, je ne savais pas ce que j’allais voir avec cette pièce, mais autour de moi, c’était dingue. Donc non, ce n’est pas dépoussiérer, même si le théâtre a 2 000 ans. Il est perpétuellement en mouvement, mais il y a un besoin de création : c’est un art vivant. Et là, le spectacle n’est jamais le même.
Comment avez-vous travaillé pour mettre en scène cette pièce ? 
C’est plus compliqué, car nous n’avons pas de repères de travail. On bosse avec plein d’inconnues et beaucoup sur les personnages, les moindres recoins de l’histoire. Il faut réagir quoiqu’il arrive ! Ça nous arrive d’avoir des gens qui se focalisent sur des petits trucs passés inaperçu. Donc on doit être prêt dans n’importe quelle situation.
Ce doit être très difficile…
C’est dur, mais dingue. C’est jouissif. On devient les spectateurs des spectateurs. Et le public est à l’aise, car on ne force personne : on ne donne la parole qu’à ceux qui veulent.
C’est un succès monstre aux États-Unis… On sait que les Américains aiment ce côté « entertainment », divertissant. Est-ce la même chose en France ?
La réaction est la même, il n’y a pas de différences. C’est le seul spectacle participatif comme ça. En France, ça marche, car on permet aux spectateurs de jouer les Hercule Poirot et faire ce qu’ils veulent.
Peut-on dire que c’est du 100 % improvisation  ? 
Mmh, non… Il y a une moitié de spectacle avec la participation du public, environ une heure. C’est une pièce « normale », où il y a plusieurs fins, donc c’est particulier. Mais il y a un bon quart d’heure évolutif et trois quarts d’heure identique chaque soir. Après, on est préparé, on connaît l’enquête mais on fait face à l’imprévu.
La pièce a l’air assez déjantée aussi…
Ah oui ! C’est aussi une comédie, ça chauffe le public déjà avant et ça décoince. Il y a un équilibre entre la comédie et l’intrigue policière.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=FkxIvu8XcmM[/youtube]
En tant qu’acteur, comment peut-on voir cette aventure somme toutes assez unique ? 
C’est juste fou. On n’aura plus jamais cette occasion, alors on en profite. On le vit comme une aventure humaine. C’est incroyable.
En fait, dans votre cas, il est impossible de se lasser de jouer cette pièce…
Je ne sais pas, il faudrait demander aux acteurs. En tout cas, depuis plus d’un an que je vis ça, je ne suis pas du tout lassé. C’est un spectacle magique et on a envie de rester dans cette magie…
La tournée marche donc plutôt bien ?
Très bien. Au départ, les directeurs de théâtre hésitaient un peu, car c’est difficile de nous classer. Notre deuxième tournée a pu convaincre. Certains ont pris le risque de nous faire venir, d’autres restent frileux… C’est comme au début, quand on me disait : « Ça fonctionne aux États-Unis, mais ça ne marchera pas à Paris »… Eh bien, c’est un triomphe partout.
Propos recueillis par Aurélien Germain 
Vendredi 14 mars, à 20 h, à l’Espace Malraux de Joué-les-Tours. Tarif : 39 €. Places disponibles dans les points de vente habituels et sur www.az-prod.com

Déjantée, cette pièce interactive ? (Photo Antoine Muller)
Déjantée, cette pièce interactive ? (Photo Antoine Muller)

Biga*Ranx en concert au Temps Machine

L’enfant prodige du reggae – Tourangeau de surcroît – revient jouer à domicile pour un concert à Joué-les-Tours le 6 mars. L’occasion de revenir sur le parcours de cet artiste…

CULTURE_BIGARANX
À force d’être surnommé « le Bob Marley blanc », il est devenu incontournable dans le milieu. The next big thing, comme on dit. Comprenez LE chanteur à suivre. Et pourtant, Biga*Ranx n’a que 26 ans. Déjà couronné de succès, il avale les kilomètres pour enflammer les scènes. Distiller son reggae si particulier et « faire vibrer les gens », comme il dit.

Tombé dans la marmite de la musique, à cause d’un frère DJ, une mère passionnée par la musique classique et une sœur fan de reggae. Gabriel Piotrowski – son vrai nom – est né à Tours, en 1988. Biberonné à UB40 et Bob Marley, il va parfois voir ailleurs, dans le rap et le hip-hop US. « Ce sont deux styles cousins ; les premiers rappeurs étant Jamaïcains ! », indique-t-il, toujours d’une voix posée.  La Jamaïque, d’ailleurs, est son Eden.
Un rêve qui devient réalité lorsqu’il s’envole, à 18 ans, « pour un pèlerinage à la Mecque du reggae ». Avec juste un sac à dos. « Spirituellement, j’ai trouvé des choses. J’ai appris et positivé. »

En 2008, il se surnomme Biga (Gabi, en verlan) et rajoute Ranx, une appellation fréquente dans le monde du reggae. « C’est mon mentor Joseph Cotton qui m’a appelé comme ça ! » Une sorte de consécration. Surtout après avoir posté leur freestyle sur Internet, réalisé du premier coup, sans montage.
Trois ans plus tard, son premier album « On Time » est élu meilleur album ragga/dancehall en France, par le site reggae. fr « Ça m’a surpris et conforté », continue-t-il à dire, toujours humble. Concerts remplis, succès dans les bacs et France Ô qui va même jusqu’à lui consacrer un grand format en 2012 : un reportage lui permettant de revoir son amour d’enfance : la Jamaïque.
Il enquille avec un passage au Petit Journal de Canal + pour parler de son deuxième album « Good Morning Midnight », au groove terrible et qui, de nouveau, récolte les honneurs. Une de ses amies d’enfance le décrit comme « un électron libre hypersocial et gentil. Il a toujours été humble ». Ce boulimique de travail, avec son large sourire toujours collé en plein visage, touche-à-tout, continue de communiquer avec les 71 000 fans de sa page Facebook. Humble jusqu’au bout.
Aurélien Germain

EN CONCERT
Biga*Ranx jouera au Temps Machine de Joué-les-Tours, ce jeudi 6 mars à 20 h 30. Premières parties assurées par Set & Match et Atili Bandalero. De 14 à 25 €. Un DVD live de Biga*Ranx offert à chaque place achetée.
À REGARDER
Forcément, la fameuse vidéo « Brigante Life freestyle » sur YouTube. Mise en ligne le 25 juillet 2011, elle comptabilise pour l’instant 1,4 million de vues. Plus de deux minutes pour écouter le « flow » du jeune Biga. « J’appartiens à la génération des réseaux sociaux, ça a été un coup de pouce dans ma carrière. »
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=iblgr_rdDgw[/youtube]
Http://www.bigaranx.com

Michelin, l'avenir du site à Joué

La direction de Michelin s’est engagée à soutenir l’emploi dans l’agglomération tourangelle avec une aide de 4 millions d’euros.

Le site de Michelin à Joué-lès-Tours (archives)
Le site de Michelin à Joué-lès-Tours (archives)

Vendredi dernier, quatre de ses dirigeants se sont rendus à la préfecture de Tours dont Rémi de Verdilhac (directeur France), Jean-Denis Houard (directeur du site de Joué-lès- Tours), Alain Braud (direction des relations sociales) et Patrick Ozoux (directeur de Michelin Développement). L’entreprise française prépare une convention de revitalisation avec le préfet d’Indre-et-Loire et s’engage à aider à la création de 706 emplois en Touraine et verser 4 millions d’euros pendant trois ans. « Nous ne sous-estimons pas l’impact, qu’il soit économique ou psychologique, que représente l’arrêt de l’activité poids lourd de Michelin dans une région où nous sommes implantés depuis 50 ans, a déclaré l’entreprise. Cela représente 1 % des emplois de la communauté d’agglomération Tour(s)plus. »
D’après Michelin, 200 personnes resteront travailler dans la partie nord de l’usine, les bâtiments inoccupés seront ensuite dépollués et déconstruits l’année prochaine. La direction de l’entreprise a également confirmé l’arrivée de Michelin Solutions, une nouvelle filiale qui diagnostique la consommation de carburants des transporteurs. Cette nouvelle société de service pourrait employer une quarantaine de personnes en 2015 « pour atteindre un effectif de 150 à 200 personnes à l’horizon 2019 ». Pour ce qui est du sort des 706 employés actuels, le secrétaire du CE (Sud) Olivier Coutant parle d’une « première vague » de départs mi-mars et d’une deuxième en juin prochain. « Cette annonce d’aide pour l’emploi, c’est bien pour la région, mais nous sommes toujours inquiets de notre avenir, déclare Olivier Coutant. Quels métiers allons-nous faire ? Même si nous avons obtenu une partie des revendications, il reste encore beaucoup d’incertitude, de l’amertume… »

Portraits d'ouvriers des Temps modernes

Quatre ouvriers tourangeaux nous parlent de leur travail, de leurs rêves et de leurs envies, de leurs craintes. Loin des pneus qui brûlent et de la fièvre des manifestations.

Il y a eu les Conti de Clairoix. Les Florange, les PSA d’Aulnay. Et plus proche de nous, les « Bibs » de Michelin, à Joué-lès-Tours. Des piquets de grève, des barricades, des poings levés et des gueules fermées devant les caméras. L’image est figée, presque intemporelle. Seuls les dégâts humains attirent les objectifs sur ce milieu, cette classe oubliée. Il y a pourtant six millions d’ouvriers en France, qui occupent seulement 2% de l’espace médiatique, selon l’Observatoire des inégalités, basé à Tours. Derrière les chiffres et les combats devant les caméras, un constat : les ouvriers ne sont plus une catégorie sociale homogène. Ils sont les derniers représentants d’un monde industriel qui a laissé place à une société de service. Leur identité de classe s’est effritée, les syndicats se sont retirés (5,9% des ouvriers étaient syndiqués entre 2001 et 2005, ils étaient de 20 à 25 % dans les années 70). Ces changements amènent à un questionnement : qu’est-ce que le travail à l’usine aujourd’hui ? Il est difficile de se livrer, de décrire ses conditions de travail. Quatre ouvriers, anciens ou actuels, ont accepté de témoigner. Ils parlent de « trois huit » épuisants, de « gueuletons » entre collègues, du rapport à la hiérarchie, des mutations de leur métier. Au-delà du nombre d’emplois supprimés/sauvegardés ou des appellations comme « plan de sauvegarde de l’emploi » utilisées comme écran de fumée, ces portraits offrent une plongée dans une complexe et hétérogène condition ouvrière.
 

PHILIPPE
Philippe Doucet, 44 ans

Le feu crépite dans le salon de sa petite maison d’Auzouer-en- Touraine. Philippe Doucet est de l’après-midi et doit embaucher vers 13 heures à l’usine de Joué-lès- Tours. « D’habitude, je suis du soir, j’ai des problèmes de sommeil, alors embaucher à 5 heures du mat’, c’est compliqué pour moi. » Il ne se dit pas forcément ouvrier, même si le terme ne le rebute pas. À l’usine Michelin de Joué-lès-Tours, il est opérateur sur machine fabrication. Philippe Doucet est dans la maison depuis 19 ans. Il parle de ses débuts avec nostalgie : « J’ai commencé à Poitiers en 1995. Il y avait une certaine classe à travailler chez Michelin, un prestige. On s’entendait tous très bien, on se voyait tous en dehors de l’usine. On organisait de sacrés gueuletons ! » 25 ans à l’époque, Philippe Doucet a connu la case chômage, l’apprentissage en mécanique, en chaudronnerie et serrurerie. À l’école ? « Un cancre ! Je ne pouvais pas m’empêcher de faire le bazar. » En 2005, il vit un premier plan de licenciement économique à Poitiers. L’entreprise l’envoie à Joué-lès-Tours. En juin dernier, le PSE de l’usine tourangelle de Michelin, il l’apprend chez lui, sur internet. « Je n’ai pas tout de suite trouvé les mots. Très vite, je me suis dit que je voulais travailler, continuer. » Philippe Doucet veut évoluer, avoir plus de responsabilités. Il aime les machines, les répare quand il peut. Partir dans une autre usine, il doit en parler avec sa femme, mais lui, ça ne le dérange pas. Les manifestations qui ont eu lieu cette année, il n’en parle pas trop. Il a participé à certaines, par solidarité, mais il n’a pas voulu montrer de colère et de violence. « Je ne suis pas syndiqué. J’aurais pu, mais ça me demanderait trop de temps et d’investissement. » Philippe Doucet a déjà une passion qui l’accapare. Fan de Jean-Michel Jarre, il compose de la musique sur son ordinateur depuis plusieurs années. Dans une petite pièce, l’ancienne chambre de sa fille, deux synthés sont reliés à son PC. Ambiance techno années 1980, nappe de synthés vintage : il fait écouter ses morceaux avec beaucoup de modestie. « Je chante beaucoup à l’usine, au début ça dérangeait un peu les autres, ils se sont habitués depuis. J’ai besoin de faire des blagues, de siffloter, de rendre le travail joyeux. »
 

ZORA
Zora Bouab, 37 ans

Elle ne se tient pas toujours droite. L’échine abîmée, usée progressivement. Depuis quatre ans, Zora est une « bib » de Joué-lès-Tours. Elle est entrée dans ce monde sans a priori, ni préjugés. « Tant qu’on n’est pas dedans, on ne sait pas ce que c’est », assure-t-elle, de sa voix rauque. Maintenant qu’elle est habituée, Zora résume : « Il faut du caractère pour bosser à l’usine. Surtout quand on est une femme », ajoute-t-elle spontanément. À Michelin, elles sont seulement treize dans ce milieu d’hommes, « machos », complète la trentenaire, affectée à la fabrication de membranes. Elle se souvient de son premier jour et de son « erreur » : débarquer en tailleur. Zora raconte aussi les remarques à connotation sexuelle de ses collègues masculins. « Je les remets à leur place», explique-t-elle. « Quand je suis en bleu, ils sont en bleu. On fait le même travail, à porter des membranes de cinquante kilos ». Ce travail leur laisse des traces à tous. Pour Zora, c’est le dos qui souffre. Elle retrousse ses manches, montre ses avantbras et ses mains, marqués par quelques brûlures. Le corps encaisse. S’habitue à des conditions exténuantes. Mentalement, il faut aussi résister. La répétition des tâches, la pression de la cadence. Zora égratigne ces fameux « trois huit », ces horaires décalés, ce rythme ingrat reconnu comme dangereux par plusieurs études. « C’est dur, pénible. Personne ne rêve de bosser à l’usine. On s’adapte parce qu’il faut s’adapter », lâche-t-elle. La « bib » apprécie la reconnaissance dans son travail. Elle aimerait une « revalorisation » du monde ouvrier. « Parce qu’être à l’usine, c’est un acte courageux », poursuit celle qui élève seule ses trois enfants, âgés de 10 à 13 ans. Pour les 50 ans de l’usine, les familles des travailleurs étaient rassemblées sur le site autour d’un grand barbecue. Les proches se rendent compte de cette atmosphère particulière. Comme « l’odeur, le bruit constant dans les oreilles ». Zora envisage de poursuivre à l’usine jusqu’à la majorité de ses enfants. Elle pourra peut-être ensuite redresser l’échine.
 

MICHEL
Michel Guillot, 56 ans

Multiples casquettes : Michel Guillot est ouvrier d’imprimerie et président du Racing, le club de football de La Riche. Il a longtemps été élu CGT au comité d’entreprise de Mame. Il ne peut s’empêcher de courir sans cesse, interrompu de temps à autre par un coup de téléphone. Pour réussir à tout faire, il a un principe : ne jamais s’éloigner. Lors de son CAP conducteur-typographe, de 1973 à 1976, il effectue un apprentissage dans une imprimerie des halles de Tours, « à un kilomètre de chez moi. Probablement mon lieu de travail le plus éloigné ! » Il est ensuite embauché par l’imprimerie Mame, comme margeur, puis comme aide-conducteur, et enfin conducteur d’une rotative quatre couleurs, « à quelques centaines de mètres de mon domicile. » Un avantage qui lui permet de se consacrer à sa vraie passion, le football. « Ça fait 33 ans que je m’occupe du club et de ses 300 licenciés. J’ai été joueur, secrétaire… jusqu’à devenir président. J’occupe ce poste depuis 2000 et j’y ai toujours passé beaucoup plus de temps qu’à mon travail. » D’ailleurs, il s’est installé à quelques pâtés de maisons de là. Lors de la liquidation judiciaire de l’entreprise, « les réunions s’enchaînaient. Nous avons essayé de sauver Mame, mais il y a eu une mauvaise gestion des dirigeants », lâche-t-il, amer. Il a été licencié en juin 2011, à 54 ans. Depuis, il travaille de temps en temps à l’imprimerie de La Nouvelle République, en CDD. Un poste qui lui convient parfaitement. « Notre métier a été bouleversé avec l’avancée des technologies, constate-t-il. Aujourd’hui, il y a moins de travail pour les ouvriers de l’imprimerie, mais c’est devenu plus facile. Désormais, nous produisons plus, plus vite, avec moins de monde. La difficulté, maintenant, c’est d’être très attentif et réactif. C’est moins fatiguant. »
 

FRANCOIS
François Breton, 62 ans

« Fini les 3 x 8 », sourit François Breton, un retraité de 62 ans. Et pour rien au monde, il ne recommencerait. Ce Tourangeau, né à Saint-Étienne-de- Chigny, mais dont l’enfance s’est déroulée près de Vendôme, a suivi une formation de deux ans en apprentissage dans une imprimerie d’Indre-et-Loire. Après une année comme ouvrier-typographe aux Presses universitaires de France, à Vendôme, et un an de service militaire, François Breton postule à l’imprimerie Mame. Il est embauché en 1972 comme margeur. « C’était le poste classique pour commencer, explique le jeune retraité. Concrètement, il fallait alimenter la machine en papiers. » Il évolue rapidement et obtient la fonction de « conducteur d’une machine quatre couleurs. » Dès le départ, comme tous les ouvriers, il fonctionne sur le système des 3 x 8. « 5 h – 13 h, 13 h – 21 h et 21 h – 5 h, se souvient-il. C’est très difficile, particulièrement à cause des rythmes de sommeil. » Lorsqu’ils sont jeunes, les ouvriers ne bronchent pas pour travailler la nuit. À l’imprimerie Mame, les heures de nuit étaient rémunérées 33 % de plus. Sans compter l’absence de la plupart des chefs, qui rend ce créneau horaire plus « tranquille ». « Et puis, lorsqu’on bosse le matin, ça permet de profiter des journées. » Très vite, l’ouvrier a changé d’opinion : « Plus les années passent, plus cela devient difficile de reprendre un rythme. On récupère de plus en plus mal. » Il est presque soulagé lorsque, à 59 ans, les gérants lui annoncent son licenciement. « Avec la liquidation judiciaire en cours, c’était déjà fini. Nous, nous en avions marre. Malgré tout, je me disais que mon licenciement pourrait peut-être sauver quelques jeunes… » François Breton se retrouve au chômage pendant un peu plus d’un an, avant de toucher sa retraite. « Je ne m’ennuie pas, j’ai un million de choses à faire entre les livres, internet, le bricolage, la cuisine, etc. Et je peux affirmer une chose : le travail ne me manque pas ! »

Michelin, acte II

Après les manifestations de la semaine dernière, des négociations ont été avancées entre les syndicats de l’usine de Joué-les-Tours et les salariés.

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Cette semaine, c’est le moment d’une nouvelle rencontre entre les syndicats des employés de l’usine Michelin à Joué-lès-Tours et la direction. Sous tensions, ces négociations ont été avancées, par rapport à la date fixée, suite aux ma-nifestations de la semaine dernière. Le mardi 8 octobre, plus de 800 manifestants se sont réunis devant l’usine de pneumatiques avant de se rendre en centre-ville de Joué-lès-Tours. Dans l’après-midi, les salariés en grève sont rentrés dans la salle où se tenait le comité central d’entreprise (CCE), avant de bloquer le boulevard périphérique de l’agglomération.
C’est dans ce contexte très tendu que les deux parties se rencontreront cette semaine. La direction aurait demandé à la mairie de Joué-lès-Tours de trouver une salle plus sûre. C’est en juin dernier que la nouvelle de supprimer 700 postes sur les 926 de l’usine de Joué-lès-Tours a été rendue officielle par la direction de l’entreprise de pneumatiques français.
Poids lourd de l’économie
Si le manufacturier annonçait de bons chiffres de ventes et un bénéfice net supérieur à 1,5 milliard, sa filière poids lourds, elle, a enregistré une chute des ventes, passant de 26,7 millions de pneus en 2007 à 20,2 millions l’an dernier. « Nous sommes en situation de surcapacité. Nos sites de production tournent à 60 % de leur potentiel », indiquait au mois de mars la direction.
Le plan prévoit des mesures de départs en retraite anticipée qui pourraient concerner environ 200 salariés. Les 500 autres postes supprimés localement devraient être ventilés sur les autres sites du groupe, notamment vers l’usine de La Roche-sur-Yon (Vendée) où la direction envisage d’investir plus de 500 M€ dans la recherche et le développement. L’atelier poids lourd devrait fermer en 2015 mais deux cents emplois seraient maintenus à Joué dans deux ateliers annexes. Pas vraiment de quoi être optimiste pour la survie de l’usine. Depuis plus de cinquante ans, l’usine Michelin de Joué est l’un des poids lourds de l’économie locale et le premier employeur de la deuxième ville d’Indre-et-Loire. En 2009, sa taxe professionnelle s’élevait à 4,2 M€, soit 5,58 % des recettes de l’agglomération tourangelle.

Le pari d'une école différente

En pleine réforme de l’Éducation nationale, en particulier sur les rythmes scolaires en primaire, certaines écoles ont déjà choisi les pédagogies Steiner, Freinet ou Montessori.

L’humidité de l’automne, en cette matinée de septembre, ne pénètre pas à l’intérieur de la yourte. Installée dans le parc du château de Taillé, dans la campagne de Fondettes, cet étrange édifice accueille une école différente des autres. Sur les étagères sont rangés des peluches, des casseroles, du papier de toutes les couleurs, des jouets en bois, des foulards et de la ficelle. Au milieu d’un joyeux bazar, trois enfants se racontent des histoires, jouent au docteur, se fabriquent un toboggan à l’aide d’une table et d’un banc en bois. Assise à la petite table, Akiko Hitaï, la maîtresse, les regarde d’un oeil bienveillant et confectionne des couronnes de feuilles et de branches.
L’école du Petit Pommier fonctionne selon la pédagogie Steiner, du nom d’un philosophe allemand qui l’a inventée. Les PHOTO_UNE_3élèves dans cette yourte paraissent très heureux d’être à l’école. C’est par le jeu qu’ils apprennent, jamais par la contrainte. Chants, histoires, siestes, poèmes, balades dans la forêt, les activités ressemblent à une maternelle classique, le côté un peu « rigide » en moins. L’école du Petit Pommier a longtemps été installée à Joué-lès-Tours. Elle s’appelait alors le Petit Porteau. Mais avec le départ à la retraite de l’enseignante, plusieurs parents se sont mobilisés pour garder cette pédagogie et l’ont réouverte à Fondettes. Akiko Hitaï, d’origine japonaise, s’est formée avant de prendre le relais.
« Etancher leur soif de savoir »
« Chaque jeu ou activité est entrecoupé de rondes et de chants, décrit Élise Charbey, la directrice de l’école et maman d’un des enfants. Les jours de la semaine ont des couleurs. Tout est mis en oeuvre pour qu’ils se repèrent dans le temps. Il s’agit pour eux d’expérimenter, de toucher, de jouer, d’être sensible aux saisons. Pour eux, le futur n’est pas angoissant. » Mettre son enfant dans cette école a un coût. Il faut compter 250 euros par mois. Il existe un tarif solidaire de 125 euros pour les parents qui ont moins les moyens. « Nous sommes une association et l’école est hors cadre, elle ne bénéficie donc pas des subventions des collectivités », explique Élise Charbey. Autre exigence de ce type de structure : il faut y adhérer et s’investir. Les parents sont avant tout là pour faciliter la vie de l’enseignante, apporter à manger, trouver du matériel quand il faut.
À plusieurs kilomètres du Petit Pommier, en plein coeur du quartier Velpeau, à Tours, s’est ouverte une autre école d’un genre différent. La Maison des enfants s’inscrit dans la pédagogie de Maria Montessori. Elle accueille une vingtaine de petits élèves âgés de 3 à 12 ans. « Ici, on se met au service de l’enfant, sourit Cécile Lawniczak, la directrice de l’école, mais aussi une des animatrices. Ils traversent des périodes dites sensibles où, d’un seul coup, ils s’intéressent à un sujet en particulier, une matière. Nous sommes là pour observer ces moments et leur donner le maximum de connaissances. Que ce soient les volcans, les planètes, l’envie de sentir un maximum d’odeurs, de faire des calculs, nous leur apportons tout ce dont ils ont besoin pour étancher leur soif de savoir. »
Pas de cartables ou devoirs
PHOTO_UNE_2La Maison des enfants s’est installée en septembre dernier au rez-de-chaussée d’un immeuble de la rue de la Fuye. À l’intérieur, il règne un calme presque absolu. Tout le monde chuchote. Une petite fille est en train de colorier un chat, une autre joue avec des perles de couleurs représentant des chiffres. Un groupe s’est formé pour fabriquer un puzzle en trois dimensions. Cécile Lawniczak passe de table en table pour apporter une aide éventuelle, proposer des activités. Pas de tableau noir ni de rangées bien alignées. Certains des enfants font des maths sur un tapis, par terre. « Il n’y a ni punition, ni récompense, ni d’instit qui soit là pour donner ce qu’il sait dans l’école Montessori, continue Cécile Lawniczak. Les enfants n’ont pas de cartables et de devoirs à la maison. Ils avancent à leur rythme. »
Et quand ils reviennent dans un système scolaire plus classique ? « Ils sont souvent en avance par rapport aux autres, affirme la directrice de la Maison des enfants. Même si nous sommes hors contrat, un inspecteur académique va venir nous voir une fois par an. Je ne suis pas inquiète quant au niveau scolaire. » Pour Élise Charbey, c’est le même constat : « Mon fils est sorti du Petit Pommier pour intégrer le CP dans une primaire classique. En quelques semaines, il était premier de sa classe et s’est très vite adapté. Il était en revanche assez étonné du fonctionnement de la classe et de sa rigidité. Un jour, il est revenu en me demandant pourquoi il ne pouvait pas aller se servir un verre d’eau tout seul, quand il le voulait, avec un gobelet en verre. Il ne comprenait pas ; au Petit Pommier, il était déjà très autonome. »

Découvrir Freinet, Montessori et Steiner

Pour aller plus loin dans l’étude des pédagogies alternatives, un article qui offre des informations pratiques sur ces écoles en Touraine et revient sur les fondateurs de ces méthodes.

Les pédagogues
FREINET
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Célestin et Élise Freinet mettent en place leur pédagogie après la Première Guerre mondiale. Avec pour principe de partir des intérêts de l’enfant. Ses envies et ses choix sont au coeur d’une méthode fondée sur le collectif et le partage. En témoigne ainsi le fonctionnement comme coopérative scolaire, avec par exemple un processus de vote pour prendre certaines décisions. Des enseignants peuvent pratiquer la méthode Freinet dans une école dite classique.
MONTESSORI
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Maria Montessori, Italienne, médecin de profession. Son métier influence justement sa pédagogie, fondée sur l’observation des enfants. Elle part d’un problème dans l’éducation : on propose un rythme général à des enfants qui n’évoluent pas au même rythme. Elle propose une avancée progressive, en mettant l’accent sur l’environnement de l’enfant et la façon dont il s’y adapte. On crée alors une ambiance qui va permettre à l’enfant de trouver des choses qui vont répondre à ses besoins, et de stimuler ces derniers.
STEINER
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Philosophe de formation, Rudolf Steiner s’intéresse au développement de l’être humain dans toutes ses dimensions : intellectuelle, physique, spirituelle. Il est ainsi adepte de l’anthroposophie (courant de pensée dédié à l’étude de phénomènes spirituels). Il a ouvert une école à Stuttgart pour les enfants des familles ouvrières de l’usine de cigarettes Waldorf. Sa méthode se fonde pour les plus petits sur de nombreux jeux et activités artistiques. Le professeur suit les mêmes élèves pendant un certain nombre d’années.


PORTES-OUVERTES
L’école du Petit Pommier vous accueille dans sa yourte le samedi 28 septembre. Un bon moment pour découvrir la pédagogie Steiner. Et pour voir comment ça fonctionne concrètement si vous êtes intéressés pour inscrire votre enfant. Il reste encore des places à pourvoir dans la classe. De 10 h à 18 h, dans le parc du château de Taillé, 54 rue de la Morienne. Plus d’infos au 06 31 48 96 94.
LES AUTRES ÉTABLISSEMENTS
La Maison des enfants Logée en plein coeur du quartier Velpeau, cette école Montessori s’est ouverte en septembre dernier et accueille presque une vingtaine d’élèves. Plus d’infos sur lamaisondesenfants.eklablog.fr
PRIMAVERA
Depuis plus de 15 ans, l’école primaire Primavera fonctionne selon la pédagogie Steiner à Joué-lès-Tours. Pour beaucoup de parents, elle peut fonctionner dans la continuité du Petit Pommier. Toutes les infos sur ecoleprimavera.org


UN LIVRE
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Catherine Piraud-Rouet, Écoles différentes – des pédagogies pour apprendre et grandir autrement (Fabert, 2010).

Les hobbies insolites de la rentrée

C’est le moment idéal pour commencer une nouvelle activité. Et c’est encore plus rigolo si l’on décide de sortir des sentiers battus ! Tour d’horizon de quelques pratiques insolites…

1. La canne de combat
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Vous vous imaginez Sherlock Holmes en train de mettre une raclée à Moriarty, avec son chapeau haut de forme, la cape au vent. Ce n’est pas tout à fait ça, mais presque. Vous gardez l’esprit gentilhomme mais vous remplacez l’accoutrement XIXe siècle par un kimono rembourré, un masque d’escrime et des gants. Depuis 2011, il existe un club de canne de combat sur Tours. En plus d’être super classe (vous vous battez avec une canne quand même !), c’est extrêmement physique : vous travaillez tous les muscles du corps et des deux côtés puisque vous pouvez tenir la canne à gauche comme à droite. C’est Vincent Chaigneau qui a introduit ce nouveau sport en Indre-et-Loire : « Vous pouvez commencer la canne à partir de 8 ans. C’est également un sport de combat mixte, les femmes sont souvent de redoutables adversaires. »
 Notre avis : Si vous avez toujours voulu avoir la classe et que vous adorez vraiment l’objet canne, n’hésitez pas, vous avez trouvé votre nouveau sport. En plus, c’est chic en soirée de dire que vous faites de la canne de combat.
Infos pratiques : Reprise des entraînements le jeudi 19, de 20 h à 21 h 30. Toutes les infos sur canne-combat-tours.fr
2. La course de lévriers
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Sa moustache frétille quand ses chiens bondissent vers lui, en quête d’un câlin. Jacky Chaffin, agent de bibliothèque universitaire dans le civil, est une des figures de la course de lévriers en Indre-et-Loire. Il raconte la « convivialité sur les cynodromes », le « brassage social, avec des gens de tous les niveaux » et « l’adrénaline » quand il voit Dubaye, un de ses protégés, s’élancer sur la piste. Passionné, il essaye d’entraîner ses chiens tous les jours, avec une marche fractionnée ou une marche au trot autour du lac de Joué-lès-Tours. « Les joggeurs trouvent un compagnon idéal avec un lévrier », dit-il. Il faut quand même avoir quelques sous de côté. Acheter un whippet (une race courante) coûte entre 600 et 700 euros. Et il faut ajouter le budget croquettes. Jacky les importe du Royaume-Uni, pour 200 euros par an environ.
Notre avis : Parfait pour les amateurs de vitesse et d’animaux. S’occuper d’un lévrier prend du temps et un poil d’argent, mais le plaisir est intense quand on observe l’évolution de son chien. « Ils rendent beaucoup d’affection », dit Jacky avec le sourire.
Informations pratiques : Club du lévrier de sport de Touraine, 6 rue du Puits Berthet – 37 Preuilly-sur-Claise. Tél : 02 47 94 59 31
3. Les jeux de société
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On ne vous parle pas des jeux de carte ni du traditionnel et vieillot Monopoly. La pratique des jeux de société peut devenir un véritable hobby auquel vous allez adorer vous adonner régulièrement. Il paraît que c’est bon pour les méninges et pour la sociabilité. « Et puis c’est ludique, populaire », ajoute Olivier Chaillot, le président de l’association de la Maison des jeux. Justement, chaque jeudi soir vous pouvez jouer dans leur magnifique local de la rue Toulouse- Lautrec. Tout le monde est le bienvenu, débutants comme accros. Seul ou avec des potes, vous serez accueillis « à bras ouverts ». Et vite, ça peut devenir une passion. Puisque tous les mois sortent de nouveaux jeux de sociétés, vous ne vous ennuierez jamais et découvrirez des mondes et des règles à chaque fois différents.
Notre avis : Le côté geek qui joue à Warhammer, c’est un gros cliché qu’il faut s’enlever de la tête. Tous ceux que l’on a rencontrés à la Maison des jeux de Tours sont très sociables, franchement hyper sympas et prêts à vous faire découvrir le merveilleux monde des jeux de société.
Infos pratiques : Tous les jeudis soir, initiations aux jeux mais il y a également des permanences pour venir en emprunter. Plus d’infos sur mdjt.org
4. Ultimate
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« Bon, les gars, qui passe handler ? Qui est middle ? ». Les termes anglais se succèdent et Carl écoute. Attentif, mais un peu paumé face à ces mots inconnus. « J’ai vu une vidéo sur internet, et j’ai eu envie d’essayer », dit-il timidement. Les piliers des OUF (l’Olympique Ultimate Freezbee de Joué-lès-Tours) le mettent à l’aise rapidement. Aldo, crâne dégarni masqué par une casquette, explique les schémas tactiques. La règle est simple : attraper le disque dans la zone d’en-but adverse. Résultat : des accélérations brusques, des appels, contre-appels et une dose de dextérité. Le tout dans la bonne humeur de fin d’été. « C’est convivial, et il y a un bon esprit, notamment grâce à l’autoarbitrage », loue Dik, autre nouveau. Et à la fin de la séance, Carl tire la langue. « Ça dépote ! », dit le grand gaillard, pourtant affûté. Fabrice, un des responsables, conclut : « Les gens viennent chercher un sport original, et sont agréablement surpris par la dépense d’énergie. »
Notre avis : Ludique, décalé, ouvert à tous (petits, grands, hommes, femmes), l’Ultimate est une belle découverte. N’allez pas dire que c’est un sport de plage. On galope, transpire et le lendemain, les courbatures sont bien là.
Infos pratiques : Entraînements lundi et jeudi (19 h/21 h), samedi (10 h/11 h 30, pour les juniors à partir de 10 ans) au stade des Bercelleries. Tournoi d’initiation sur ce même stade le samedi 14 septembre, à 14 h. Renseignements : Fabrice au 06 88 08 91 83.
5. La couture
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Oui, ce n’est pas évident, mais la couture peut vite devenir une passion. « J’ai beaucoup de jeunes mamans qui viennent à mes ateliers, constate Lydie Assas, une créatrice tourangelle. Elles craquent souvent dans une brocante et s’achètent une belle machine à coudre. Sauf qu’elles ne savent pas s’en servir. Je leur apprends à mettre le fil et les techniques de base pour, par exemple, créer un bavoir. » Si vous êtes du genre manuel, c’est un passe-temps qui peut vite devenir addictif. Porte-monnaie, sac-à-main, jupes : quand vous savez coudre, il n’y a que votre imagination et votre envie pour vous freiner. Et non messieurs, ce n’est pas une activité réservée aux femmes. Vous aussi, vous pouvez vous prendre au jeu de la couture. « Après, avec un peu d’entraînement, vous pouvez vous mettre à faire des rideaux, des oreillers et même des fauteuils », s’enthousiasme Lydie Assas. Bonne alternative à la peinture ou autres activités artistiques, la couture est vraiment abordable.
Notre avis : Passés les a priori, la couture, c’est fun, ça fait économiser et ça en jette quand vous dites que vous savez vous servir d’une machine à coudre. Après, vous allez avoir tous vos potes qui vont vouloir des ourlets, mais bon…
Infos pratiques : Il existe de nombreux ateliers de couture sur Tours. Celui de Lydie Assas est pas mal puisqu’elle fait de l’initiation. La contacter à la boutique Alchimies Poétiques au 02 34 53 42 22.
6. La boule de fort
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Il les range dans son précieux coffret en bois. Et les montre avec fierté. « Elles sont belles », sourit Jacky Campagné, membre de la société de boule de fort La Rescapée, à La Rouchouze (Langeais). Un sport traditionnel en Anjou et ses frontières (et donc en Indre-et-Loire). Jacky, 75 ans, entouré de ses deux comparses, Pierre et Mireille, explique la base : « La boule est déséquilibrée par un poids latéral, le côté “ fort ” ». Le but : comme à la pétanque, se rapprocher le plus près du maître, l’équivalent du cochonnet. Sauf que la boule met au moins 30 secondes à arriver à l’autre bout du terrain recouvert de plastique verni et en forme de gouttière. « Il faut être très patient », reconnaît-il. Les trois membres notent un regain d’intérêt, avec des touristes curieux. Jacky invite aussi les habitants du coin à venir essayer un jeu « pour toute la famille ».
Notre avis : Le sport le plus confortable du monde, puisque les pantoufles sont obligatoires, afin de ne pas abîmer le terrain. Et le plus cérébral : en buvant un coup avec les anciens, vous apprendrez plein d’anecdotes ou de légendes sur la région.
Infos pratiques : À Tours : Le cercle du Soleil Levant. 85, rue d’Estienne-d’Orves. 02 47 51 32 50. Pour aller voir Jacky à la Rescapée : 1 route des Gaudinières, 37130 La Rouchouze. 02 47 51 32 50.
7.L’origami et autres japonaiseries
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Les cheveux longs qui descendent jusqu’au ventre, des motifs de fleurs de cerisiers sur la robe. Impossible de se tromper : Reiko vient du Japon. Arrivée en 1997, l’artiste peintre a créé l’association Hinodé il y a trois ans. « Avec des amis français qui aiment le Japon, j’avais envie de faire reconnaître notre culture », ditelle timidement. Au programme : cours de japonais, de calligraphie, origami, d’art floral (ikebana), sculpture de personnages de manga. Et tout le monde peut s’y coller. « Par exemple, la pratique de l’origami est très utile pour les personnes âgées et les enfants, avec l’entretien des mains », raconte Reiko. Elle met en avant le côté « zen et concentré » d’une culture fascinante.
Notre avis : Les JO de Tokyo, c’est dans sept ans. Commencez à vous préparer !
Infos pratiques : Inscriptions le mercredi 11 septembre, de 15 h à 17 h, à l’Institut de Touraine, salle B22. Http://hinodedetours. blogspot.com et hinodedetours@gmail.com

Le match : beach-soccer vs beach-volley

Vous en avez marre que votre conjoint se prélasse sur le sable. En plus, il a pris une belle bedaine. Motivez-le à faire du Beach-soccer ou beach-volley. Tmv l’aide à choisir.

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Aie ! Allongé sur la plage, vous avez encore été agressé par un ballon. Au lieu de vous énerver, prenez le temps de discuter avec le malotru qui vous l’a envoyé. Est-ce un adepte du beach-soccer ou de beachvolley ? Comment choisir ? tmv vous donne un coup de main.
LE PLUS TECHNIQUE
Ne tentez pas les roulettes de Zizou ou les virgules de Ronaldinho (oui, on est old school à tmv). Vous risquez de perdre le ballon bêtement et de manger du sable. Le beach-soccer demande surtout une maîtrise technique aérienne : contrôle de la poitrine, jeu à une touche, volée.
Pour le beach-volley, il faut être précis. Le terrain est plus petit et il n’y a pas cinq partenaires pour rattraper une manchette ratée, mais un seul. Alors, il vaut mieux s’appliquer sur les gestes basiques, mais rien de bien différent du volley-ball.
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LE PLUS SPECTACULAIRE
Désolé amis bretons, mais le beach-soccer est bien plus attrayant qu’un Guingamp-Rennes. « C’est vraiment spectaculaire, avec un ballon qui touche beaucoup moins le sol qu’au foot », s’enflamme Marcel Girard du club de Véretz, qui organise un tournoi de beach chaque année. Les joueurs n’hésitent pas à taper des ciseaux acrobatiques et marquent plus de buts en un match que Brest en une saison.SPO_MAG_FOOT_1
« Certains arrivent à sauter plus haut que sur un sol dur », s’enthousiasme Élodie Daumain, joueuse de volley à Joué-lès-Tours, qui développe une section beach. Sinon, pas de geste de fou. Les attaques sont rapides, on va droit au but, sans trop de préparation.
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LE PLUS PHYSIQUE
Trois fois 10 minutes. Sur un terrain de 35 x 26 m. De quoi attaquer sévèrement les mollets et les cuisses. « Les muscles s’usent vite sur le sable », relève Marcel Girard. Le risque de blessure est cependant minime : les tacles sont interdits et les torsions des chevilles ou des genoux plus rares sur un tel sol.
Un terrain de volley classique, c’est 9 x 9 m. Celui de beach fait 8 x 8 m. Sauf qu’il y a seulement deux joueurs, au lieu de 6. Crevant. « On fait beaucoup plus d’efforts sur le sable : les déplacements sont plus lents et les reprises d’appui plus difficiles », relève Élodie Daumain.
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LE MOINS COMPLIQUÉ
Jetez votre manuel de foot et habituez-vous aux règles du beach. Tous les coups francs sont directs et les adversaires doivent se tenir à cinq mètres du ballon. Les touches peuvent se faire au pied, et le gardien a le droit de récupérer le SPO_MAG_VOLLEY_1ballon à la main sur une passe en retrait.
Deux légères différences avec le volley-ball. « On doit faire une passe dans l’axe de ses épaules et le ballon ne doit pas tourner sur lui-même lors d’une passe. On privilégie donc les manchettes », explique Élodie Daumain. Sinon, aucune difficulté, le débutant comprend tout !
Score final : 2-2
 
 
LE BILAN
Match nul serré entre les deux beach ! À vous de décider si vous êtes plus habiles avec vos bras ou vos jambes. Une chose est sûre, à la fin de la partie, vous serez bien fatigués !

DIVERS ET HORS DE TOURS : Fête de la musique 2013, le programme

Sortez des sentiers battus. Allez découvrir des genres musicaux hybrides et des artistes talentueux en dehors de Tours ! Le programme complet ici.

42 – MONTLOUIS AUSSI !
« Y’a pas que Tours dans la vie ! » Bah oui ! Il y a Montlouis-sur- Loire. Trois lieux, trois ambiances. Jardin de la Viguerie, place à la classe d’orchestre, la chorale Coeur Battant, un atelier pop rock et salsa et des musiques actuelles en soirée. Place Mitterrand, Bab ‘n Blue (blues), Gypsy Juke Box (swing manouche) et Body Mind Soul (trip hop electro) se chargeront de l’ambiance. Enfin, place Nougaro, joueront le Choeur des Élèves, Accordeaki (musiques balkaniques), Hustle & Bustle (reggae) et Nivek (rap). Dès 18 h.
43 -TOUR(S) DE PISTE
Bon, la musique, c’est bien joli, mais quand est-ce qu’on danse ? Eh bien, à partir de 18 h 30, le centre Léo-Lagrange Gentiana présente des ateliers zumba, danse de salon, piano, chorale et hip-hop. Et c’est en partenariat avec l’Espace loisirs jeunes de Tours-Nord. De quoi se dégourdir les pieds…
44 – ROCK EN TUBE
Les membres du groupe Phaag adorent se faire plaisir. Du coup, ils s’éclatent à jouer du Toto, Supertramp, Stevie Wonder et les Beatles. Et nous, ça nous fait plaisir aussi, parce que les vrais tubes, il n’y a rien de mieux. Alors il suffit d’aller faire un tour au Carré de Saint-Cyr-sur-Loire, à 22 h. Repli à l’Escale en cas de mauvais temps.
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45 – SOIRÉE ACCORDÉON
Cyril et Cédric font danser les amoureux d’accordéon de France depuis 20 ans. Standards du musette, rétro et variété des années 60, c’est ce que les Frères Blanchard vont jouer en long, en large et en travers, dès 20 h, sur la place Plumereau. En plus, la soirée se terminera à… 1 h du matin ! Qui dit mieux ?
46 – QUELLE MIXTURE !
Vous ne pouvez pas vous empêcher de taper du pied sur des hits comme « Jumping Jack Flash » ou « La Grange » ? Parfait, si vous êtes sur Crotelles (au nord de Tours), Mixture sera en concert pour présenter ses reprises des classiques du rock, avec Garo Dawa en première partie.
47 -L’IRLANDE À SAINT-AVERTIN
Saint-Avertin a aussi du lourd sous le coude. Dès 18 h 30, quartier des Onze-Arpents, Les Airelles grimperont sur scène et seront suivis de M. Pénado, l’école municipale de musique, une animation danse avec Angélique Rebours et enfin, une bonne dose d’Irlande avec la musique celtique de The Palers, à 21 h. Une Guiness, une !
(ANNULATION) 48 – TRIPORTE-MOI
Allez, postez-vous rue Nationale, à 20 h. Et c’est parti pour une heure de déambulation des triporteurs en musique avec Vélogistic. Ils rouleront du sud au nord, en passant par les petites rues. À 21 h, ils s’installeront place de la Victoire, parmi les musiciens et les comédiens. Tout roule, non ?
49 – MUSIQUE MAGENSTRIA !
Leur rock a un son absolument MONSTRUEUX et en plus de ça, Magenstria se permet d’y incorporer des parties de violon subtiles et énergiques. Le pire, c’est que ça marche et qu’il est impossible de ne pas s’enthousiasmer avec ce mélange de Ruda Salska et de Merzhin. C’est à Fondettes que ça se passe, de 22 h 15 à 23 h 30.
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50 – ON THE ROAD
Leur credo, c’est le rock des 60’s : les Stones, les Who et les Kinks. Le trio des Roaders s’en inspire et envoie un rock classique aux riffs taillés dans l’acier. Si le 23 juin, ils seront devant le restaurant Le Twistin’, à Tours, ils passeront la soirée aussi ce 21 juin sur le parking du restaurant Le Chinon, à Joué-lès-Tours.
51 – MON COMMANDEMENT
Les jardins de l’Hôtel du Grand- Commandement se mettent au pas de la musique. Sur leur partition, la chorale Chant’Avertin, l’Orchestre d’harmonie de la Ville de Tours, les Sonneurs de Trompe, mais aussi le Bagad de Poitiers (9e BIMa) venus spécialement. 12 bis, rue des Minimes, à partir de 18 h 30.

"Le tram, un lien dans la ville"

A partir du samedi 15 juin, la mairie accueille une exposition sur les coulisses de la création du tram à Tours. On y découvre notamment l’ampleur du travail réalisé ici par l’artiste, Daniel Buren. Interview.

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Comment s’est construit votre travail sur ce tram ?
La première idée que j’ai proposée, avant même que notre équipe soit sélectionnée, c’était ces bandes sur le tram qui se prolongent sur le sol, au niveau de la station. Ensuite, on m’a demandé de travailler sur des choses en périphérie, les deux terminus et les points forts du trajet : la Tranchée, la place Choiseul, la gare, Joué-lès-Tours. Puis, est arrivée l’idée de signaler les stations par de très grands totems qui montent à sept mètres de haut. Ensuite, nous nous sommes dit que le tram ne devait pas se contenter de couper la ville de son sillon, mais qu’il devait s’y infiltrer, s’y fondre. J’ai suggéré différentes propositions et nous en avons retenu sept. C’est une chose rarissime qu’un artiste se voit confier un travail si important dans un espace public, un travail qui couvre une ville entière. Cela apporte certainement une homogénéité à l’ensemble. Et c’est important car le tram, c’est fait pour relier tous les quartiers entre eux. Même s’il est le seul qui bouge, il constitue le lien homogène, reconnaissable partout.
La technique, la sécurité, le financement, comment intégrer un projet artistique dans un cadre si contraignant ?
Je pars du principe, depuis toujours, qu’une oeuvre est le fruit des contraintes auxquelles l’artiste était confronté au départ. Longtemps, ce qui m’a intéressé, c’était de dévoiler les contraintes cachées, liées à la galerie ou au musée où j’exposais. J’ai toujours essayé de jouer avec et de révéler celles que personne n’avait jamais vues : l’architecture, la couleur des murs… Dans l’espace public, les contraintes sont très importantes. Il faut savoir ne pas se fourvoyer en tentant de les contourner. C’est la façon dont on a résolu les contraintes qui donne forme à l’idée que l’on veut développer, comme un moule.
Que voudriez-vous que les Tourangeaux disent de votre travail ?
Je ne sais pas si cela va toucher les gens… En tout cas, ce n’est pas fait pour les révolter ou les provoquer. Il m’est arrivé, comme on le sait, de tomber dans de sacrées bagarres sur l’espace public, mais je n’ai jamais rien fait pour provoquer de telles réactions. Les créations qui ont ouvert aux polémiques, comme au Palais Royal, par exemple, ont été ensuite, très vite, acceptées et intégrées par les gens. Les polygones, les enfants jouent dessus, comme sur une aire de jeux. Ce n’était pas fait pour ça, mais c’est ce que cela est devenu et ça me va. Si j’ai un espoir, c’est que les Tourangeaux s’approprient ce que j’ai fait pour le tram de Tours, qu’ils l’intègrent dans leur vie et dans leur ville.
Propos recueillis par Matthieu Pays
« 15 km2 d’émotions », exposition à la mairie de Tours, du 15 juin au 15 septembre. Entrée libre

Michelin : 730 emplois supprimés

L’annonce du bibendum a provoqué la colère des salariés de Joué-les-Tours.

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« On savait que la situation ne pouvait pas durer très longtemps. Mais de là à imaginer que 700 postes allaient être supprimés ! » José est amer. Dépité. Monteur sur moules depuis 33 ans à l’usine Michelin de Joué-lès-Tours, il réagit à l’annonce du groupe de fermer l’usine au premier semestre 2015 et de supprimer 730 emplois.
Le site de la ville produit des pneumatiques pour poids lourds depuis 1961 et compte 900 employés. Un lieu emblématique. « Notre patrimoine », raconte Michel, horticulteur, sur le marché de la Vallée Violette. Trop cher à maintenir pour sa taille répond la direction.
Environ 200 ouvriers resteraient à Joué, affectés à des activités de semi-finis (tissus métalliques et membranes en caoutchouc) sur un nouveau site. « 250 autres salariés pourraient bénéficier d’un aménagement de fin de carrière », a précisé Michelin lundi. Le constructeur a ajouté que les 500 salariés restants se verraient proposer un reclassement sur un autre site en France. Face aux critiques, le groupe se défend en rappelant qu’il compte investir 800 millions d’euros et créer 500 postes sur l’Hexagone, notamment à La Roche-sur-Yon (Vendée).
+ 7,4% de bénéfices en 2012
Du côté de la CGT, on ne perçoit pas une équation aussi simple. « Nous estimons qu’environ 300 personnes pourraient être licenciées et ne pourront pas bouger, parce que les conjoints ont un travail dans l’agglomération de Tours… », calcule le syndicat. Remontée, une centaine d’ouvriers a commencé un débrayage, lundi, dès 5 h du matin pour mettre la pression sur Michelin.
En attendant le comité central d’entreprise jeudi 13 juin, les salariés ont reçu le soutien du maire PS, Philippe Le Breton. « La direction de Clermont-Ferrand doit nous démontrer la pertinence de son choix… », a-t-il déclaré. Le député socialiste, Laurent Baumel, a promis de travailler « avec combativité » pour trouver des solutions. Et remarque la bonne situation d’un groupe qui a plutôt bien résisté à la crise de l’automobile. Si le bibendum a annoncé un chiffre d’affaires en baisse de 8,1 % au premier semestre 2013, ses bénéfices avaient gonflé de 7,4 % sur l’année 2012.

Jeune sur le ring

Joué-lès-Tours accueille la « Fête de la boxe ». Une occasion de remettre des gamins en selle, par le sport.

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La sueur dégouline de son front. Il enlève ses gants, encore essoufflé. « Ici, j’ai toujours le sourire. Franchement, c’est plus qu’un sport ». Karim, 19 ans, a déjà six ans de boxe derrière lui. Il a découvert au club du Morier une discipline qu’il « n’est pas prêt de lâcher ». Malik Mesbah l’observe d’un oeil bienveillant. Le vice-président du Comité départemental 37 de boxe anglaise (CD 37) compte attirer des jeunes vers son sport le 8 juin prochain, avec la « Fête de la boxe », une demi-journée d’initiation organisée à Joué-lès-Tours. À ses côtés, Wilfried Triolet, entraîneur à Monts et membre du CB 37, confirme. « On veut montrer la boxe sous tous ses traits et que les plus petits se fassent plaisir ».
La trentaine de sportifs enchaîne les exercices. Cordes à sauter, séances d’abdos. Le jeu de jambes est vif et leurs petits pas résonnent sur le sol du gymnase du Morier. Des cris d’épuisement parfois. Jafar, 14 ans, a le visage rougi par l’effort. « J’avais besoin de me défouler et la boxe est un excellent moyen », explique-t-il. Se calmer, évacuer le quotidien. Les mots reviennent dans la bouche de tous. « Quand j’ai commencé, il fallait que je me canalise, comme eux », continue Malik Mesbah.
Il voit aussi dans la boxe des vertus éducatives. « Les entraîneurs ne sont pas là seulement sur le plan sportif. On joue parfois les psychologues, les grands frères, Pôle Emploi », abonde-t-il, derrière sa carrure imposante. Avec l’idée, en filigrane, de faire de la découverte du sport une étape clé dans l’avenir de certains gamins.
Il raconte les histoires. Celle du grand frère qui pousse le petit à venir toutes les semaines à l’entraînement. « La boxe donne un cadre pour la vie de tous les jours. Elle évite de faire des conneries », glisse Karim. Son pote Jafar, la mine timide, dit avoir appris « le respect ». Sur le côté, Malik Mesbah se marre en entendant ses poulains. De sa voix grave, le grand gaillard prend du recul et conclut : « ils arrivent avec leurs rêves de Tyson et compagnie. Une image donnée par les médias. Mais ils voient autre chose ici. Ils grandissent avec nous et avec cette discipline ».
Guillaume Vénétitay


C’EST QUOI ?
La Fête de la boxe (sous-titrée « Faites de la boxe » est organisée par le Comité départemental de boxe anglaise (CD 37). Cela se passe devant le Super U (boulevard des Bretonnières) de Joué-lès-Tours, le 8 juin, de 14 h à 18 h. Il y aura un ring gonflable, des explications d’entraîneurs. Et bien sûr, à boire et à manger pour se restaurer après les combats. En cas de pluie, le rendezvous est fixé au gymnase du Morier.
PAS DE COUP
L’initiation sera effectuée par de la boxe éducative, c’est-àdire que les coups sont seulement portés et non donnés. Aucun risque pour votre bambin de revenir avec une blessure !
LA BOXE ANGLAISE
Les enfants seront initiés à la boxe anglaise, réputée comme la plus noble. Elle date du XVIIIe siècle. Seuls les poings sont utilisés pour porter des coups à l’adversaire, au visage ou au buste.
UN CHAMPION
Le Tourangeau Jérémy Ouanna est champion de France des lourds-légers. Il s’est initié à la boxe anglaise au club du Morier. « C’est le courage incarné. Il a enquillé des séances d’entraînements intenses pour en arriver là, enchaîné de nombreuses défaites avant de remporter des titres », raconte Malik Mesbah, admiratif.

Reportage 2.0 au collège Beaulieu

Le web 2.0 devient incontournable au sein des collectivités, université mais également dans le monde entrepreunarial. Qu’en est-il dans l’éducation? Quels changements le web 2.0 impose-t-il dans les établissements scolaires?

Mercredi, 11h, salle 205. C’est l’heure du cours d’arts plastiques pour la classe au collège Beaulieu de Joué-lès-Tours. Souris, claviers et ordinateurs ont remplacé pinceau, fusain et pastel. Mme Lequesne a choisi de faire cours en salle informatique. Au programme, aujourd’hui, détournement d’une œuvre d’art en publicité. Les élèves sont bruyants mais apprécient l’exercice.

Pour la professeure, les outils informatiques, imposés dans le programme, offrent un vrai intérêt : être en phase avec la création contemporaine mais pas seulement. « Tous les enfants en difficulté par rapport à la motricité fine ne sont pas du tout pénalisés lorsqu’ils travaillent sur ordinateur. Ils prennent alors confiance aussi bien en informatique qu’au cours des travaux plus manuels. » Pourtant, adapter son enseignement aux nouvelles technologies n’a pas toujours été très facile. « Au début, c’était pesant il fallait apprendre le fonctionnement des logiciels aux élèves maintenant les élèves en connaissent plus , ils ont acquis les bases. »

En salle voisine, M. Petiot, professeur de mathématiques et personne ressource du service informatique du collège, a troqué le marqueur, la règle et le rapporteur pour un stylet et un tableau numérique interactif depuis déjà quatre ans. Une vraie plus-value pédagogique pour le professeur qui offre « une richesse de possibilités et une souplesse d’utilisation ». Dans la salle, une dizaine d’ordinateurs est également reliée en réseau.

Le web 2,0 fait partie intégrante de l’enseignement au collège Beaulieu : en tout, l’établissement dispose de 90 ordinateurs dédiés à la pédagogie financés par le Conseil général et de trois tableaux numériques interactifs. L’investissement est lourd mais la directrice est certaine de son intérêt. « Actuellement, les élèves utilisent l’informatique comme un presse-boutons. Le collège leur permet de l’utiliser différemment. Le web 2.0 offre un richesse énorme de ressources. Il ouvre l’esprit des élèves. » La découverte des nouvelles technologies au collège est indispensable pour l’avenir des collégiens, affirme Céline Verheuge, chef du service éducation du Conseil Général. « On le voit professionnellement. Les compétences en informatique deviennent des compétences de base obligatoires. »

Une nouvelle relation parents-profs. En salle 206, à l’heure de dicter les leçons à ses élèves, M. Petiot utilise le cahier de textes numérique, une démarche imposée depuis la rentrée aux professeurs de l’établissement. « Cet outil aide certains collégiens à s’organiser. » Le site interactif du collège, dont il est à l’origine, offre d’autres fonctionnalités : enregistrement des absences en ligne, réservation du matériel, des ressources supplémentaires et notamment des vidéos. Des données auxquelles les parents ont également accès. Un moyen de suivre le travail de leur progéniture mais également de correspondre directement avec les professeurs. C’est la nouvelle relation parents-profs 2.0.

La Touraine à l’heure du web 2.0?

« Le web 2.0 est un vrai débouché »