Décrochage scolaire : un accueil pour les jeunes

Le Point d’O lance une campagne de financement participatif. Il veut ouvrir un lieu d’accueil pour les jeunes en décrochage scolaire.

« Point d’O, accueil de jeunes en rupture scolaire. Aidez-nous à emménager ! » Sur le site de financement participatif Ulule, ce projet tourangeau crée des émules. L’aventure a commencé en janvier 2015, où 26 membres fondateurs avaient lancé l’association Objectif 100 %, soucieuse « d’aider les jeunes décrocheurs tourangeaux à révéler leurs talents ». Pour eux, il fallait « passer de l’éducation pour tous à la réussite de chacun ». Quelques mois après, le projet Point d’O prenait vie, défini et construit en collaboration avec des ados.

Désormais, Le Point d’O cherche des fonds pour pouvoir investir les 230 m2 de bureaux qu’un mécène a mis à leur disposition. Histoire de finaliser et lancer ce lieu, où « les jeunes seront les bienvenus en permanence et recevront une écoute ». Ressources, soutiens et projets pour décider de la suite de leur parcours seront proposés. Le Point d’O sera tenu par des professionnels ou des bénévoles, formés à l’accueil, à l’écoute et aux méthodes d’accompagnement d’orientation.
L’asso souhaiterait récolter 2 000 €. Elle a déjà obtenu plus de 1 300 €.

Aurélien Germain

> Pour aider le projet : fr.ulule.com/local-point-do

(Photo Objectif 100%)
(Photo Objectif 100%)

VIH : la prévention autrement avec PlaySafe

Retenez ce nom : PlaySafe. C’est celui d’un projet étudiant qui veut sensibiliser les étudiants au VIH par le buzz et la surprise !

playsafe

Léa, Bastien, Tom, Clara. Quatre étudiants de l’IUT de Tours. Des idées plein la tête et un nom à retenir : PlaySafe. C’est leur projet, leur bébé. Qu’ils chouchoutent, puisque PlaySafe veut sensibiliser les étudiant( e)s tourangeaux sur le virus du sida.
Leur credo ? Prévenir autrement. Oubliez les discours un chouïa moralisateurs ou complètement anxiogènes. Les quatre amis vont plutôt organiser « trois opérations “buzz” qui ne laisseront pas indifférents » qui auront lieu aux facs des Tanneurs et des 2-Lions, mais aussi à l’IUT de Tours-Nord. Des actions de prévention originales qui restent pour l’instant assez secrètes (et nous, on adore ça, curieux qu’on est !).

Pour parfaire le tout, ils organiseront aussi un concert étudiant le 17 mars au Temps Machine, au profit de l’association AIDES. Au menu ? Last Train, We are match et Thylacine. Bref, prévention et gros son.

 > Vous pouvez les aider grâce au financement participatif. Faites péter leurs compteurs sur fr.ulule.com/playsafe

Grâce à eux, les enfants malades de Clocheville seront de petits cinéastes

Cin’et moi, c’est le projet génial de trois étudiants de Tours, pour amener un peu de bonheur (et le cinéma !) aux enfants malades de Clocheville.

Pour ce projet, Emmanuelle, 19 ans, Mathis et Sloane, 18 ans : « C’est chouette de venir en aide à quelqu’un. »
Pour ce projet, Emmanuelle, 19 ans, Mathis et Sloane, 18 ans : « C’est
chouette de venir en aide à quelqu’un. » (Photo facebook.com/cinetmoi)

Apporter un peu de bonheur aux enfants malades de Clocheville ? Emmanuelle Cortes, Mathis Navard et Sloane Ragaigne n’ont que ça en tête. Ces trois étudiants de l’IUT de Tours, section info-com, ont eu la bonne idée : Cin’et moi. Un habile mélange entre projet tutoré (c’est obligatoire dans leur filière) et projet caritatif.

En septembre, ils intégreront l’hôpital Clocheville, afin de proposer un atelier stop-motion aux petits malades. Cette technique d’animation, image par image (mais si, rappelez-vous Wallace et Gromit), leur permettra de réaliser un courtmétrage. Trois groupes d’enfants auront donc l’occasion de colorier et donner vie à l’héroïne Cin’, l’égérie créée par Emmanuelle. Une action qui tient à coeur aux étudiants ; Mathis s’étant déjà retrouvé coincé dans une chambre, le temps d’une vilaine méningite, et le cousin d’Emmanuelle ayant été hospitalisé : « J’ai très bien vu à quel point le temps pouvait paraître long… », souligne Emmanuelle.

Sur leur lancée, les étudiants ont voulu élargir leur projet. « On s’est dit qu’on allait impliquer des enfants défavorisés du Sanitas et leur donner de grosses responsabilités », raconte Emmanuelle. Mission pour eux ? Réaliser un court-métrage pour des enfants hospitalisés de Clocheville. « À eux d’écrire le scénario, de trouver l’actrice qui jouera Cin’, de tourner tout ça en décembre. Une double projection aura lieu en mars 2016 : une publique et une autre pour les enfants de Clocheville uniquement », précise Mathis. Les dons seront d’ailleurs reversés à l’association Clocheville en fête.
Pour y parvenir, Sloane, Mathis et Emmanuelle ont lancé un appel à financement participatif. Ils cherchent à récolter 800 € sur la plateforme Ulule (filez donc sur fr.ulule.com/cin-et-moi). « Cela servira au matériel, à la communication, à la location de la salle de cinéma, etc. Il faut penser au moindre détail », sourit Emmanuelle. Pour les aider, vous avez jusqu’au 1er juillet. Action !

Le festival Mauvais Genre lance sa campagne de financement participatif

Le festival Mauvais genre a besoin de vous ! Le célèbre rendez-vous ciné tourangeau lance une campagne de financement participatif.

Mauvais genre
Vous l’avez sûrement vu passer sur notre compte Twitter… Le festival tourangeau Mauvais Genre, emmené par Gary Constant, a lancé une campagne de financement participatif sur la plateforme Ulule.

Pour sa neuvième édition, le festival dit vouloir « voir plus grand » et « a décidé de mettre tout en oeuvre pour atteindre ses ambitions ». Comme, cette année, le budget des subventions est voté en mars (au lieu de décembre, habituellement), Gary Constant a voulu jouer la carte du financement participatif. Objectif ? Participer au financement du teaser 2015, améliorer les conditions techniques des projections, ou encore participer à la venue d’invités internationaux, de groupes de musique et récompenser le créateur de l’affiche (un étudiant de l’école Brassart).

Le festival espère obtenir 3 500 € (le 27 janvier, il en était déjà à 330 €). Chaque donateur recevra une contrepartie (une place, un pass, un teeshirt etc.)

>>>Pour aider Mauvais Genre, c’est PAR ICI !!!

Par ailleurs, sachez jeunes gens que cette année, tmv sera partenaire du festival Mauvais Genre. On vous réserve du lourd. Du très lourd.
Rendez-vous du 1er au 6 avril 2015 !

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Crowdfunding : Financez autrement

Collecter des fonds sur internet pour financer son projet : avec le crowdfunding, c’est tout ou rien, mais le succès est quand même au rendez-vous. Zoom sur trois initiatives.

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Dans la librairie de Colette, les étagères sont penchées. Pas par coquetterie, mais pour pouvoir lire les cotes des livres sans se faire mal au cou. Cette idée, la bibliothécaire de Saint-Maixent, dans les Deux-Sèvres, l’avait depuis longtemps en tête. Un jour, elle apprend qu’Escapades, librairie phare du centre-ville depuis 60 ans, doit fermer. « J’ai décidé de la racheter ! » C’était en 2006 et depuis, elle a tout fait refaire dans sa boutique. Le concept, aussi, a changé. « J’accueille maintenant un public d’enfants, pour des ateliers et je propose café et jus de fruits. » Mais cela ne suffit pas pour assurer des revenus suffisants. En février dernier, elle est prête à arrêter son activité. Une amie lui envoie alors un lien par mail. C’est un projet à soutenir, via le site Kiss kiss bank bank. Et si elle profitait du financement participatif pour réaménager sa librairie afin de proposer de la petite restauration, bio et saine, le midi ? Pour cela, elle doit construire un coin cuisine. « Les banques ne m’auraient jamais suivie vu le contexte », estime-t- elle. La libraire relance sa page Facebook pour partager son projet, elle en parle autour d’elle. Les réactions la touchent. « On n’ose pas dire qu’on est en difficulté. Quand les gens autour de moi l’ont su, ils ont réagi, m’ont soutenue… Et finalement, ce n’est pas demander l’aumône, puisqu’il y a des contreparties pour ceux qui donnent. » En dehors de Facebook, dans la réalité, elle fait goûter ses spécialités, celles qu’elle cuisinera si la collecte aboutit. « Proposer le projet sur le site et puis attendre, ça ne marche pas », indique-t-elle.

À 43 jours de la date butoir, elle a réuni plus de 25 % des 6 000 € espérés. À une centaine de kilomètre de la librairie de Colette, à Chauvigny dans la Vienne, Pascal Fonchain affiche sans détour ses ambitions. « Kalfarm se veut être un leader mondial du bienêtre animal. » Depuis 2011, l’entreprise CBHF industrie développe des produits aux couleurs de la marque maison Kalfarm. Leur innovation phare ? Un outil d’écornage de bovin baptisé Horn’up, désormais commercialisé à travers le monde. « Développer un réseau et des gammes de produits coûte cher avant d’en rapporter, » détaille le directeur général de cette entreprise. Pour passer à la vitesse supérieure, il entrevoit une solution : l’augmentation de fonds propres. Le financement participatif semble lui offrir une solution.

Outre les sites comme Ulule, il existe des sociétés qui proposent à n’importe qui d’investir dans des projets d’entreprise. La différence, c’est que ce n’est plus un don… mais bien un investissement avec une prise d’actions. En échangeant avec son entourage professionnel, Pascal Fonchain se heurte à quelques réticences. « Souvent, les entrepreneurs ouvrent leur capital pour boucher les trous, mais n’ont pas les moyens nécessaires pour développer l’entreprise. » Un écueil qu’il pense pouvoir éviter. « Cet apport doit avoir un effet de levier pour développer l’entreprise. » Il a rencontré des acteurs du financement participatif afin de trouver le partenaire idéal. Il a même opéré une modification de la structure capitalistique de CBHF industrie pour accueillir des fonds. Son projet de développement séduit Poitou Charentes Innovation (PCI) et Finance Utile. Le premier lui permet d’amorcer le développement de son entreprise. Le second se charge de présenter son projet à des investisseurs potentiels. « On crée une holding destinée au financement de la société », explique Matthieu Gabard, chargé d’affaires de Finance utile. Dans cette holding, on retrouve « des particuliers au sens large du terme. Il y a des investisseurs un peu plus aguerris que Monsieur Tout-le-Monde. »

La levée de fonds est en cours. L’objectif de Pascal Fonchain et des actionnaires de la première heure est de réunir 450 000 €. « Pour  »boucher les trous », développer la gamme et notre réseau commercial », précise l’entrepreneur. Cette prise de participation assurerait encore plus 70 % aux actionnaires historiques. « Et laisse la main au chef d’entreprise. » Le retour sur investissement est défini au départ dans un pacte d’associés par des projections à 5 ou 7 ans. Pour la première fois depuis 2011, le compte d’exploitation de CBHF industrie est à l’équilibre. Ses produits français destinés aux éleveurs n’attendent plus qu’un coup de pouce d’investisseurs privés pour tenter de vivre sa success-story.

Souvent utilisé par les groupes de musique, le crowdfunding s’ouvre peu à peu à d’autres domaines culturels. Comme le cinéma. À Tours, Léopold Bellanger n’a que 22 ans, mais se lance déjà dans son premier court-métrage. Le Sens de la vie, c’est l’histoire d’un frère et une sœur. Elle ne parle pas, lui accuse une déficience mentale. Un jour, les deux découvrent, qu’ils ont trois pères. Commence leur quête du pourquoi. Léopold Bellanger est sorti du conservatoire en septembre dernier et joue déjà dans de nombreuses pièces de théâtre. C’est également une des nouvelles têtes du réalisateur Jean-Pierre Mocky. « Très vite, j’ai voulu comprendre comment on faisait un film. » Léopold Bellanger a simplement souhaité réaliser son court-métrage, mettre en scène son histoire. C’est sa rencontre avec l’association tourangelle des Tontons Filmeurs qui lui a donné le virus du cinéma. « J’ai écrit un scénario. Depuis des années, je suis fasciné par les familles, celles dans lesquelles tout se passe bien ou ça dérape, les conséquences. »

En septembre dernier, il propose le scénario du Sens de la vie aux Tontons filmeurs. L’association est séduite. Reste le financement… En dehors des systèmes classiques de production cinématographique, Les Tontons filmeurs fonctionnent avec très peu de subventions. « C’est la première fois que nous avons lancé un appel aux dons sur Ulule, explique Amandine Lopes, membre de l’association. Le court-métrage de Léopold a ouvert une brèche dans notre mode de financement. » L’objectif, fixé à 400 €, est atteint en quinze jours avec plus d’une dizaine de contributeurs. Même si la somme semble dérisoire, elle permet de payer l’hôtel, le train et les repas pour les artistes. « Tu es obligé d’expliquer ton projet pour que les gens adhèrent et donnent de l’argent, sourit Léopold Bellanger. On a tourné un trailer pour montrer aux donneurs à quoi ça pouvait ressembler. Le crowdfunding nous a permis d’encore mieux cerner mon projet et de savoir si ça valait le coup. » C’est aussi un argument de poids pour les demandes de subventions. « Nous avons envoyé une demande à Ciclic, qui s’occupe du cinéma pour la Région Centre, sans trop y croire, continue Amandine. Le fait d’avoir déjà trouvé une partie du budget par le crowdfunding nous a permis d’être pris au sérieux. » Pour les Tontons filmeurs, cette expérience réussie donne une nouvelle perspective aux projets qu’ils mènent. Ils viennent de lancer leur deuxième appel aux dons pour un projet de ciné-concert, il y a quelques jours.

ALLER PLUS LOIN

On vous conseille de faire un tour sur les adresses des projets dont on vient de parler via ces liens :

Un déjeuner au service de la librairie

Finance utile

Sens de la vie

Pour les intéressé(e)s, renseignez- vous sur leguideducrowdfunding. com, afin de trouver les clés pour réussir dans le financement participatif. Enfin, une petite lecture s’impose : Crowdfunding, le financement participatif bouscule l’économie !, de Vincent Ricordeau.