#WTF 46 : elle se marie… à elle-même !

L’actualité, toujours triste ? Pas tant que ça : la preuve avec le résumé de la semaine et des infos insolites.

(Photo Laura Mesi Sposa Single Facebook)
(Photo Laura Mesi Sposa Single Facebook)

> Laura Mesi, une coach sportive italienne, a eu une chouette idée : celle de se marier avec elle-même. Ayant promis à ses parents et ses amis de le faire à ses 40 ans si elle n’avait pas trouvé l’âme soeur, c’est désormais chose faite. « Vous pouvez vivre un conte de fées même sans prince charmant », a déclaré la mariée. Ce qui n’est pas faux. Cette sympathique fête lui a coûté la bagatelle de 10 000 €. Laura, toute en beauté, a fait une promesse : « De m’aimer toute ma vie. » Tu m’étonnes.

> Paul Baxter, un Britannique de 47 ans, pensait souffrir d’un cancer du poumon, en raison de toux persistantes. Bonne nouvelle, il ne s’agissait que d’un Playmobil® qui était coincé dans ses voies respiratoires depuis 40 ans !

> « Johnny Hallyday : le roi du rock s’est éteint cette nuit. La piste du cancer n’est pas éloignée. » Bim, comme ça. Voilà le post qui est apparu sur la page officielle du Facebook de France Bleu. Sauf que… non. Après une avalanche de réactions, le rédacteur en chef a dû supprimer l’article en question. « Nous avons été victimes d’une action malveillante sur ce compte qui a permis de publier un faux post », a-t-il été précisé. Un hacker qui visiblement n’aimait pas le rockeur ?

> Le 25 novembre, se tiendra à Albi, le premier concours mondial du pull moche. Trois catégories au programme : enfants, adultes et groupes. Sur les réseaux sociaux, ce qui était d’abord un petit délire entre amis a pris des proportions énormes, intéressant même les télés internationales.

#WTF 12 : Trump a sa tombe, le web a la banane

Heureusement qu’on est là pour vous informer de toute l’actu WTF de la semaine. Entre le bananapeelchallenge et la tombe de Donald Trump…

> Said Gutseriev, 28 ans, est un chic type. Enfin… il a surtout beaucoup d’argent. Fils d’un magnat russe qui pèse 6 milliards de dollars, il a pu s’offrir un petit concert tout mignon pour son mariage. Au programme ? Sting, Jennifer Lopez et Enrique Iglesias. La robe de la mariée, elle, n’a coûté que 23 000 €. Ouf.

> Au tribunal de Rennes, en pleine affaire de trafic de stup, un prévenu a tenté de passer un morceau de cannabis à un complice, dans le box ! Remarqué par un policier, il a alors griffé jusqu’au sang le fonctionnaire devant le procureur.

> À Central Park, à New York, des petits rigolos ont installé une pierre tombale au nom de Donald Trump. Les agents de la sécurité du park ont vite retiré la fausse tombe.

 (Photo Instagram sachinrb)
(Photo Instagram sachinrb)

> C’est aussi à New York qu’a été présentée la paire de baskets la plus chère du monde. 4 millions de dollars, puisque les chaussures sont ornées de saphirs, d’or 18 carats et de diamants. Cela dit, elles sont très moches.

> Tiens, c’est que ça nous avait manqué : un nouveau défi débile est apparu sur les réseaux sociaux. Il s’agit du #bananapeelchallenge. Soit déposer une peau de banane au sol et se filmer en glissant dessus. L’humain est décidément très intelligent, parfois.

[nrm_embed]<blockquote class= »twitter-tweet » data-lang= »fr »><p lang= »en » dir= »ltr »>yall I tried to see if banana peels were rlly slipper like in cartoons &amp; I slipped &amp; tried 2 catch myself w/ a cup.. <a href= »https://t.co/6dvg5BlnHB »>pic.twitter.com/6dvg5BlnHB</a></p>&mdash; jason oakes (@jaasonoakes) <a href= »https://twitter.com/jaasonoakes/status/714238940732108800″>27 mars 2016</a></blockquote> <script async src= »//platform.twitter.com/widgets.js » charset= »utf-8″></script>[/nrm_embed]

#WTF 5 : mariage, pizza et curé rock’n’roll

Entre un Russe qui se marie à une pizza et un curé qui pique dans la quête pour s’acheter des piercings, voilà la rubrique WTF !

> Marre du célibat… C’est ce que s’est dit un jeune Russe qui a décidé de se marier… avec une pizza. La cérémonie s’est déroulée dans une pizzeria de Tomsk. « La pizza ne va pas vous rejeter ou vous trahir, et pour parler sincèrement, je l’aime », a-t-il déclaré au Daily Star. Les autorités russes, sceptiques, ont refusé de valider officiellement l’union. Rappelons qu’en France, une certaine Erika est mariée avec la Tour Eiffel.

> C’est qu’ils ont eu une petite trouille les clients d’un hôtel huppé d’Anvers en Belgique. Quand ils ont vu débarquer un individu avec crête et tatouages, ils ont pris peur, au point d’appeler la police. Un terroriste qui rôdait dans les couloirs ? Un punk ? Un serial killer ? Non, juste Radja Nainggolan, le milieu des Diables Rouges. Ouf, le footballeur a rapidement été reconnu par la police qui ont même posé pour une photo souvenir.

> Le père Francis Michel, curé de l’Eure, a été condamné à 15 000 € d’amende pour avoir détourné plus de 100 000 € sur l’argent de la quête. Mais comment a-t-il dépensé tout cet argent ? Oh, en achetant des sacs, des bijoux, mais aussi des piercings et de la drogue. Sex, drugs & église rock’n’roll, oh yeah !

Vivement la lune de miel ! ((Photo v l a d t i m e . r u )
Vivement la lune de miel ! ((Photo v l a d t i m e . r u )

Mariage pour tous : l'année d'après

Joie, mariage, amour, souffrance, égalité : ils et elles vous parlent de leur vie, un an après la mise en application de la loi.

DOSS_PAP1_OUVERTURE
√ Mickaël, 27 ans.
« Je n’ai pas compris le débat »

« J’ai vécu trois ans en Angleterre, où les homosexuels viennent aussi d’obtenir le mariage. Là-bas, il n’y a pas eu tant que ça de débats. Ils n’ont pas compris pourquoi ça posait autant de problèmes en France. Moi non plus d’ailleurs. C’est juste une question d’égalité entre les personnes. Ceux qui ont manifesté se mêlent des affaires des autres alors que ça ne change rien pour eux. Personnellement, je n’ai pour l’instant pas envie de me marier. Ce n’est pas lié à mon orientation sexuelle mais à ma génération : j’ai l’impression que les gens de mon âge pensent moins au mariage. On verra d’ici quelques années ».
Rachel, mariée à Charlotte. 28 ans toutes les deux.
« La demande s’est faite de la façon la plus simple possible »

« On s’est mariées le 8 février 2013. Nos parents étaient contents, car je pense qu’on est appréciées de nos deux familles et ils s’en doutaient un peu : on en avait déjà parlé… La demande s’est faite de la façon la plus simple possible, pas comme à la télé. C’était une décision à deux. On s’est mariées dans une mairie de village. J’accepte le fait que le mariage gay ne soit pas accepté de tous, car chacun a le droit le penser ce qu’il veut…
Pour préparer tout ça, on a dû faire un petit dossier basique, avec nom/ prénom/date de naissance/profession, ainsi que ceux des parents et des témoins : Charlotte a pris son frère et moi, ma sœur. On a fait une mini fête avec nos proches à la maison des parents de Charlotte, avec un apéro dînatoire et de la musique jusqu’au bout de la nuit ! On n’a pas fait de gros truc, car on avait déjà fait une grande fête pour le PACS. Comme on est devenu propriétaire un mois avant, le budget était serré, mais c’était très bien comme ça. Je préfère que ce soit génial, plutôt que grandiose pour les yeux…
Au PACS, on avait fait une soirée kitsch. Tout le monde était déguisé. Alors pour changer, au mariage, on s’est habillées pareil, avec les mêmes vêtements, comme Dupont et Dupond ! Même le collier et le bracelet étaient identiques. Tout le monde a bien ri… Je n’aime pas être le centre du monde, alors j’avais hâte que ce soit fini ! Mais comme ça n’a duré que cinq minutes, je n’ai même pas eu le temps de stresser (rires) ! Comment résumer notre couple, notre amour ? Responsabilité, soutien, écoute, communication et surtout, anti-mensonges. Depuis le mariage, mon quotidien est le même. On continue à m’appeler mademoiselle (rires). La différence c’est qu’on a un livret de famille. Et ça nous a unies et renforcées. »
Benoit, 41 ans et Christophe, 37 ans.
« On se mariera avant les prochaines présidentielles »

« La première preuve de notre engagement l’un envers l’autre, c’était notre PACS. On l’a fait dans l’urgence, à Paris, avant d’arriver à Niort où nous voulions acheter une maison. Le mariage aura lieu en août 2016, l’été avant les présidentielles. On ne sait jamais qui pourrait revenir sur ce droit… Ce sera une grande fête assez traditionnelle avec la famille et les amis : une véritable reconnaissance de notre couple.
Ce droit au mariage est une avancée pour les homosexuels, une protection supplémentaire des couples. D’un autre côté, les débats de l’année dernière ont révélé une hostilité et une violence qu’on n’imaginait pas chez certaines personnes. Dans l’association sportive gay friendly que nous avons créée l’année dernière, beaucoup d’adhérents sont méfiants au travail ou avec de nouveaux amis. Ces débats ont peutêtre renforcé un communautarisme chez les gays, comme une façon de se protéger ».
Éric C. 51 ans et Éric B. 44 ans.
« Notre mariage, une fête pleine d’émotions »

DOSS_PAP1_PHOTO2« On a pris la décision de se marier le 1er janvier 2013. Un peu un prétexte pour organiser une grande fête avec plein d’amis et notre famille, tant que nos parents sont en vie, mais aussi un acte militant. Si, avant l’année dernière, nous n’étions dans aucune association LGBT, on n’en ressentait pas le besoin. Depuis un an, nous avons adhéré à SOS homophobie. Notre militantisme est parti d’une parole d’un anti-mariage gay niortais sur son blog. Il faisait l’amalgame entre homosexualité et pédophilie. C’était trop. L’un de nous, Éric C. a contacté des politiques niortais pour monter une manifestation. On s’est inscrit sur Twitter et Facebook pour suivre tous les débats.
En parallèle, on continuait à préparer notre mariage auquel 160 personnes ont été invitées. La loi n’était pas encore passée, mais on était très confiants. Ce qui a plus posé problème, c’est l’incendie, en avril, de la salle de mariage qu’on avait réservée. Deux mois avant, on a dû en trouver une autre dans l’urgence. Quel stress ! Le jour J, le 31 août 2013, tous nos invités ont répondu présent, y compris les membres de la famille d’Éric C. dont certains sont catholiques pratiquants. La fête a été très belle, pleine d’émotion. Dans la salle de mariage, l’empreinte des débats qui venaient d’avoir lieu était encore dans tous les esprits. On nous a demandé si on avait peur que des « anti » viennent perturber la noce. La réponse est non.
Être mariés n’a rien changé dans notre vie au quotidien, mais on est heureux de l’avoir fait. C’est une manière de dire au monde « On vous emm…, on a gagné ce droit ! ».
Sébastien, 24 ans.
« C’est quoi être normal ? »

« Je me suis rapproché du Centre LGBT de Touraine pendant la période des manifestations et de la Gay pride de l’année dernière. C’était important pour moi d’être présent dans les rues. Il fallait montrer, pour moi, autre chose que ce qui était dit sur nous. J’étais persuadé que cette loi allait passer. Je suis aussi engagé dans Amnesty, dans la lutte contre les discriminations. Aujourd’hui, je fais mon service civique au Centre LGBT de Touraine. Je m’occupe, entre autres choses, de l’accueil et de l’écoute des personnes qui viennent.
Depuis l’année dernière, la fréquentation a explosé de plus de 300 %. Certains ne se sentent plus en sécurité à Tours, d’autres ont souffert des insultes et, malheureusement, il y a toujours plus de victimes de l’homophobie. J’ai su très tôt que j’étais homo. Dès le collège. Mais je l’ai caché jusqu’à la fin du lycée. Quand tu es jeune, que tu aimes les garçons, tu n’as pas de modèle, personne autour de toi ne peut t’aider, te parler ouvertement de sexualité. Tu entends des remarques autour de toi, sur le fait que c’est une abomination. Alors tu te demandes si tu n’es pas fou. C’est quoi être normal ? Je me suis réfugié dans les jeux vidéo pour ne pas mentir, faire semblant ni me poser trop de questions. Je ne l’ai pas si mal vécu que ça, mais c’était un bon moyen de me protéger. C’est en arrivant à Tours que j’ai refait un cercle d’amis. Je me suis assumé. Je n’ai pas vraiment fait de coming-out devant mes parents. J’ai juste ramené mon copain à la maison, de manière naturelle. Le mariage ? Peut-être, un jour. Je suis trop jeune encore. Mais oui, je me marierai, surtout que c’est indispensable si je veux adopter. »

Levée d'immunité pour Jean Germain ?

La justice tourangelle cherche à entendre le sénateur-maire de Tours dans l’affaire des mariages chinois.

ACTU_TOURS_GERMAIN_CHINOIS
Les communiqués en provenance du bureau du Sénat seront scrutés avec attention du côté de Tours, mercredi 29 mai. À l’ordre du jour figure une demande de levée d’immunité parlementaire. Selon toutes vraisemblances, il pourrait s’agir de celle du sénateur-maire de Tours, Jean Germain.
La demande en a été faite il y a déjà plusieurs mois, selon le procureur de Tours, Philippe Varin. La justice tourangelle cherche à l’entendre dans l’affaire des mariages chinois, révélée en août 2011 par le Canard Enchaîné. Depuis fin janvier, quatre personnes ont été mises en examen dans le cadre d’une information judiciaire.
Ancienne collaboratrice de Jean Germain, Lise Han est poursuivie pour escroquerie, prise illégale d’intérêt et recel de fonds publics. Tout en étant employée municipale chargée des relations avec la Chine à partir de 2008, elle avait développé l’organisation de mariages collectifs chinois. Problème : elle était à la tête de Lotus Bleu, la société qui s’occupait de ces festivités. Elle avait ensuite placé son conjoint comme gérant de l’entreprise. Le montant de l’argent public versé à la société de service est évalué à 800 000 euros. L’ancien et le nouveau mari de la femme de 50 ans ont également été mis en examen, comme le directeur de l’office intercommunal de tourisme, Jean-François Lemarchand.
Lise Han affirme qu’elle ne connaissait pas les règles d’attribution des marchés publics et qu’elle se contentait d’appliquer les consignes données par le maire, Jean Germain. Dans un communiqué diffusé vendredi dernier, le maire de Tours réaffirme qu’il « se tient à la disposition des juges » et rappelle « sa totale intégrité ». L’élu risque une mise en examen qui ne serait pas du tout une bonne nouvelle pour lui, à moins d’un an des municipales.
EDIT / MISE A JOUR 13 h 00 : Le bureau du Sénat a refusé ce mercredi matin de lever l’immunité parlementaire du sénateur-maire socialiste de Tours, Jean Germain dans l’affaire dite des « mariages chinois ».

Où en sont les catholiques ?

Vous n’avez pas pu échapper au visage du nouveau pape sur tous les écrans. A tmv, on a mis un coup de projecteur sur les cathos à Tours. Et ils nous ont parlé de tout… Vraiment tout.

dossier web
Au fond de son salon traîne une guitare et un piano. Robin Durieux, avec son look de quadra dynamique est à mille lieux des stéréotypes catho. Il est en charge de l’équipe de la pastorale à l’école de Notre-Dame-La-Riche. Pour les non initiés, la pastorale, c’est en gros, des cours de catéchisme au sein d’une école catholique. Mais ne dites surtout pas ça à Robin Durieux, il le prendrait mal. « Je fais tout sauf du cathé ! Je préfère le terme de culture religieuse. J’offre aux lycéens qui viennent à mes cours, des clés pour comprendre la vie grâce à la vision d’une religion. » Et quand le mot prosélytisme est lancé, le Marseillais renvoie directement dans les cordes : « Nous avons un véritable problème avec le terme laïcité en France. Ce n’est pas parce que L’État et l’Église sont séparés que tout le monde ne peut pas exprimer ses convictions religieuses. On atrophie le spirituel dans notre pays et pour moi, c’est une des souffrances des Français. » Dans ses cours de pastorale, il « s’arrête au seuil de conscience : après, c’est à eux de choisir s’ils veulent avoir une pratique régulière. Depuis Vatican II, les évêques ont compris qu’il fallait changer la manière de parler de notre religion. Nous sommes là pour dialoguer, parler avec le monde mais pas obliger des lycéens à suivre des cours de pastorale. »
Le catholicisme est la première religion en France, il est pourtant difficile de dire combien de personnes l’Église touche en France. « Disons que lorsque des sondages sont réalisés, 60 % des Français se revendiquent catholiques », explique l’Abbé Jean-Marie Onfray, le délégué à la culture dans le diocèse de Tours. « Mais qu’est-ce que ça veut dire être catholique ? Aller à la messe régulièrement ? Dans ce cas-là, le nombre de catholiques tomberait à 2 ou 3 % de la population. À Tours, ça représenterait environ 5 000 personnes. Pourtant, beaucoup plus de personnes sont en quête de sens dans leur vie et possèdent une foi catholique sans pour autant se rendre tous les dimanches à l’église. » Quête de sens. Le terme revient fréquemment.
Début d’explication avec Jean-Marie Onfray : « Nous vivons dans une société de consommation qui rend les Français assoiffés, de connaissance, de bouffe, de tout. Il manque juste le sens. L’Église apporte ce quelque chose d’humanité que beaucoup d’entre nous recherchent. Des catholiques non pratiquants, le père Jacques Legoux en rencontre régulièrement au sein de la paroisse de la cathédrale de Tours. « Ceux qui sont dans la demande de signes de la foi sont de plus en plus nombreux. Je les vois pour le baptême d’un enfant ou un mariage. Ils n’ont jamais vraiment mis les pieds dans une église. Je ne leur ferme surtout pas la porte. » Même son de cloche pour le diacre, Jean-Louis Bonnin. Assis sur une des chaises de l’accueil du presbytère situé derrière la cathédrale, il sourit : « Je viens de passer du temps avec un couple pour préparer leur mariage, choisir des textes. La jeune femme a fait du catéchisme mais n’a jamais vraiment pratiqué ensuite car elle avait un mauvais souvenir de ces années. Elle vient de sortir, ravie, elle m’a dit que sa vision avait changé. »
Alors, l’Église change ? Elle a un nouveau pape maintenant. Mais, d’après le père Jacques Legoux, elle n’aurait pas attendu François 1er pour évoluer. « Nous sommes là pour accompagner le monde, affirme le pasteur. Prenez Diaconia 2013, c’est une démarche initiée par l’Église depuis trois ans et qui demande aux catholiques d’être solidaires avec les autres. Nous ne sommes plus, désormais, dans la charité qui implique une forme de dépendance, mais dans un échange. Les autres, même ceux qui sont éloignés de l’Église, peuvent nous apporter des choses. » Pour l’Abbé Jean- Marie Onfray, « l’Église est, aujourd’hui, à une croisée des chemins. Soit elle se replie sur elle-même comme le veulent les 3-4 % de pratiquants et devient de plus en plus identitaire, soit elle se dit mais quelle bonne nouvelle j’ai à annoncer aux hommes pour leur apporter toujours plus de dignité ? » L’arrivée de François 1er au Vatican pourrait renforcer cette ouverture sur la société. « L’Église prend son temps. La société évolue très vite mais se casse la figure très vite aussi. L’Eglise, elle, reste prudente. Par exemple, elle prend en compte, seulement aujourd’hui, les avancées des sciences humaines du début du siècle, sur la psychanalyse, l’idéologie marxiste, la science historique ou encore la sociologie. Elle a le bénéfice de l’expérience. » Friedrich Nietzsche disait au XIXe siècle Dieu est mort. Le père Jacques Legoux rigole : « Je crois que le cadavre bouge encore ! »