Formation / Orientation : quels métiers du numérique choisir ?

Envie de vous former aux métiers du numérique et de tenter l’aventure ? Voici sept métiers qui ont le vent en poupe et qu’on vous décrypte…

• ADMINISTRATEUR SYSTÈME

Si un métier devait se rapprocher de ce que vos grands-parents appellent « informaticien », c’est peut-être celui-là. Il (ou elle) gère le serveur informatique de l’entreprise. Installer (désinstaller), paramétrer, gérer les mises à jour, répondre à Claudette de la compta quand son ordinateur ne démarre pas… Un métier sympa quand on aime avoir les mains dans le quotidien de l’entreprise !

• DATA ANALYST

En bon français : analyste de données. Les données ? Toutes les infos de l’entreprise. Le fichier clients, les pourcentages de vente, la fréquentation du site web, les heures travaillées, le nombre de pièces produites… Le data analyst peut toucher à des domaines très variés, et son travail est capital car il va servir aux prises de décisions stratégiques. Inutile de vous dire que des p’tites connaissances en statistiques et en maths sont les bienvenues.

• DÉVELOPPEUR WEB

Codeur. Il tape des chiffres et des lettres (mais sans Laurent Romejko pour valider ses choix). Le but ? Que tout cela se transforme en page web ou en programme qui fonctionne bien. Ça bugge ? Il retourne en coulisses pour modifier les lignes de code. Aujourd’hui on prend soin de l’utilisateur : l’UX et l’UI sont essentiels (et ça vous permettra de briller en société). Comprenez par là User Experience / User Interface : se mettre à la place de l’utilisateur pour créer des applis et sites faciles d’utilisation.

• TECHNICIEN/ INGÉNIEUR CYBERSÉCURITÉ

Armé de sa lance et de son bouclier, il (ou elle) défend le système informatique de l’entreprise. Bon, ok, on remplace la lance et le bouclier par une souris et un clavier (mais libre à vous de porter un casque façon chevalier ou des lunettes noires façon agent secret). Il touche sa bille en développement, il connaît sur le bout des doigts le système informatique de l’entreprise qu’il doit protéger, et est à la pointe des dernières nouveautés côté virus, cyberattaques et autres méfaits.

• WEBMARKETEUR

Du marketing sur le web, on en voit tous les jours : pop-ups qui nous interrompent dans notre navigation, newsletter dans nos boites mails, promos dans le fil d’actu… Derrière tout cela se cachent des webmarketeurs dont la mission est d’augmenter le nombre de visiteurs sur leur site internet.

Ils s’assurent donc que celui-ci fonctionne bien, en lien avec les développeurs, ce sont des pros du commerce et de la relation clients, bref, des gens polyvalents !

• COGNICIEN

Son métier, c’est de créer des logiciels et des applications qui vont permettre aux machines de prendre la parole ou le contrôle de certaines actions. Un exemple ? La voiture qui vous dit ce qui ne va pas quand elle tombe en panne ou le jeu vidéo qui vous guide dans votre progression. Une activité qui mêle la psychologie humaine et les possibilités du numérique. On a le droit de trouver ça flippant…

• SOCIAL MEDIA MANAGER

C’est la version 2.0 de ce que l’on appelait jadis (c’est-à-dire il y a cinq ans) Community manager. Pour résumer, disons qu’il s’agit de promouvoir une marque sur les réseaux sociaux. Pour cela, il faut construire tout une stratégie et définir les moyens de la mettre en œuvre. Bref, il ne suffit pas d’avoir 254 followers sur Insta ou d’aller tous les jours sur Tik Tok pour se coller le badge sur la veste.

Pour se former, on peut suivre un cursus de communication ou choisir une formation spécialisée. À Tours, le Cefim propose une formation à tous les jeunes à partir de 16 ans ou aux personnes en reconversion professionnelle.

Pour finir…

Selon une étude réalisée par le fabricant Dell et l’Institut pour le futur, 85 % des métiers qui seront exercés en 2030 n’existent pas encore. Or, ceux qui travailleront en 2030, ce sont les étudiants de 2022. Ce que l’on sait, en revanche, c’est que ces métiers se situeront, pour la plupart, dans les domaines de l’intelligence artificielle, de la robotique ou de l’analyse des données. D’ores et déjà, plus de 10 000 formations sont en place en France dans ces domaines et les étudiants qui en sortent font le bonheur des recruteurs. Alors, tentés ?

Texte : Maud Martinez

Orientation : les formations dans les métiers du numérique en plein boom

Jeunes bacheliers, étudiant(e)s reconverti(e)s ou pros qui changent de métier : le numérique attire des publics variés pour des métiers diversifiés. Et à Tours, on peut se former !

PAM ! Ça, c’est le bruit de la grosse patte d’un mastodonte de la tech’ qui débarque en Touraine. Le 19 janvier dernier, Microsoft a en effet inauguré sa première école dans notre région : une formation de développeur en Intelligence Artificielle à Tours. Déjà présent dans différentes régions avec 37 écoles créées avec son partenaire Simplon, Microsoft n’avait pas encore mis les pieds en région Centre-Val de Loire.

Dans la pratique, cette formation accueille déjà depuis fin novembre 16 élèves. Profil type ? Aucun ! Agés de 22 à 45 ans, femmes et hommes, Français et étrangers… Leur seul point commun est de déjà maîtriser un langage de programmation et d’avoir quelques notions de mathématiques, statistiques et autres matrices.

Aux côtés de Microsoft et Simplon, on retrouve le Greta Val de Loire, et la région Centre-Val de Loire coté financement, ainsi que des entreprises partenaires qui misent sur le projet : après sept mois de formation intensive, les élèves les rejoindront pour une alternance d’un an. « C’est l’originalité de ce dispositif qui débouche sur un titre professionnel : répondre à des vrais besoins de recrutement », explique Olivier Rouet, conseiller en formation au Greta, en charge de la filière numérique.

Innovant sur la forme, le projet Microsoft ne l’est pas dans les motivations : répondre à la demande du terrain, tout simplement ! Le CEFIM en fait l’expérience depuis sa création en 2002. « La France n’était pas leader dans le secteur numérique, même avec de belles sociétés, elle accusait un petit retard technologique, lié au retard des filières de formation », commente Frédéric Dufau. « La révolution numérique a commencé il y a trente ans, elle accélère graduellement, avec des coups de boost de temps en temps. Ça a été le cas avec le Covid, car il a transformé nos usages numériques. »

« Informaticien » : non !

À la question « tu veux faire quoi plus tard ? », ne dites donc plus « informaticien ». Le terme est si générique qu’il ne veut plus dire grand-chose. Serez-vous spécialisé sur la maintenance système ? Ou branché codage (tous ces chiffres et symboles qui défilent incognito derrière les pages web que vous consultez et les programmes que vous utilisez) ? L’analyse des données ? La cybersécurité, qui a le vent en poupe ?

A la Wild Code School, on code en intensif ! (Photo Wild Code School)

Cette diversification et spécialisation des métiers reflète les évolutions techniques et les besoins du monde de l’entreprise. Résultat : les formations s’adaptent. À chaque école son credo : à la Wild Code School, comme son nom l’indique, on code en intensif pendant cinq mois, entre présentiel et distanciel. On pourra ensuite se spécialiser en sécurité ou data. Chez Supinfo, installée à Tours depuis 2006 (mais créée à Paris en 1965), on touche à tout pendant trois ans avant de se spécialiser.

Face à l’évolution du secteur, l’école s’adapte, avec l’ouverture en septembre 2022 de bachelors en marketing digital et web design. Dans ces deux écoles comme au CEFIM, qui propose développement web, infrastructures et cybersécurité, et webmarketing, l’alternance est possible, et séduit de nombreux étudiants.

Job garanti ?

95% des étudiants Supinfo ayant choisi l’alternance se voient proposer un contrat de travail avant même d’avoir décroché leur diplôme. 84 % des « Wilders » décrochent un emploi ou une formation après l’école. Même succès pour les écoles Microsoft existant dans d’autres villes. Avec un emploi quasi garanti, les salles de classes sont donc pleines d’étudiants tout frais sortis du bac, mais aussi de reconvertis venus de secteurs plus ou moins éloignés.

Du travail, il y en a. Mais le marché a un peu évolué avec le Covid, comme le précise Fanny Klauk, accompagnatrice agile chez Absydes : « Le confinement a développé le télétravail, ce qui ouvre les frontières de l’embauche. Les recherches peuvent se faire sur toute la France. En RH, on doit donc repenser la fidélisation de nos salariés, pour qu’ils ne soient pas tentés d’aller voir ailleurs », explique la jeune femme. Autre facteur-clé à ne pas oublier : l’adaptabilité. F. Dufau (CEFIM) souligne ainsi l’intérêt des recruteurs pour les « soft skills » (le savoir-être comme disaient les anciens).

« Dans ces métiers, il faut être en capacité de s’adapter, de se former, car on évolue dans un environnement qui bouge très vite ! ». D’ailleurs, qui sait ? Peut-être que notre article sera déjà dépassé au moment où vous le lirez ?

Textes : Maud Martinez / Photos : Pixabay, sauf mentions

Fabrique d’usages numériques (FUN) : Carol Simonet, une femme à la tête des « makers »

#VisMaVille Carol Simonet est présidente de la Fabrique d’Usages Numériques (la FUN), installée à Mame. Cette prof d’arts appliquée y expérimente connaissances et pratique numérique, sous le signe du partage.

Ce mercredi après-midi, ça ponce, ça découpe et ça modélise au Funlab-Fablab de Tours. Alexia, l’artiste, utilise l’imprimante laser pour ses découpes de bois tandis qu’un groupe de jeunes hommes s’affaire sur son projet d’économie circulaire dans le textile.

C’est cela l’esprit Funlab, du partage et de la créativité. Cet atelier de fabrication, installé dans les locaux de Mame, à Tours, « facilite la mise en commun de machines et favorise l’esprit du faire soi-même ».

Des profils diversifiés s’y croisent, ce qui ravit la présidente de l’association La Fun, Carol Simonet. « Nous avons des particuliers mais aussi des projets sur lesquels nous collaborons, qu’ils soient artistiques, écologiques ou pédagogiques. Par exemple, j’ai créé en 3D pour la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), cinq espèces de chauves-souris qui vivent en Touraine, ce qui leur sert pour leurs actions pédagogiques. »

Le Funlab était également en première ligne lors des débuts de la crise du Covid et a fabriqué 100 000 visières lorsque les masques manquaient. Carol Simonet, par ailleurs professeur d’arts appliqués dans un lycée tourangeau, n’est certainement pas arrivée ici par hasard mais « dans des circonstances particulières ».

En 2019, elle obtient un congé formation et se passionne pour la fabrication additive par des stages au Funlab, puis partout en France, « afin d’acquérir de nouvelles compétences et, entre autres, pouvoir les réutiliser ensuite dans l’Éducation Nationale. » Sa formation finie, elle devient membre de la FUN puis, un an après, elle prend la tête de l’association. Elle en rigole : « Une femme présidente des makers, ce n’est pas si courant. Je suis là aussi grâce à la confiance de la directrice, Catherine Lenoble ».

Depuis, c’est simple, si Carol Simonet ne travaille pas au lycée, vous la trouverez forcément à l’atelier, en train de modéliser, fabriquer ou bien de former d’autres makers. « J’ai toujours eu la volonté d’apprendre et de transmettre. Ici c’est la débrouillardise, l’autonomie et la collaboration, des manières bien différentes de faire de l’Éducation nationale. »

Elle apprécie aussi le côté économie circulaire : « Les machines permettent de réparer, pas que de créer de nouvelles pièces. C’est un système D qui solutionne des problématiques de l’industrie. » Ici à Tours, le Funlab reste amateur mais certains en France ont franchi le pas de la professionnalisation. Carol Simonet tient au modèle associatif. « Cela nous permet d’accueillir tous types de projets et de profils, à tout âge et horizon social. » Un complément salutaire à son métier de prof.

Texte et photos : Aurélie Dunouau

« Unigo » : une application pour aider les malades et leurs familles

Trois tourangelles ont mis au point un agenda partagé qui permet aux malades de bénéficier d’une aide en permanence et aux aidants de pouvoir souffler un peu. Le projet vient d’être récompensé par le prix Créa Campus.

Sarah et Lou ont remporté, avec leur amie Christine, le prix Créa Campus.
Photo : NR

Communication et entraide. Ces deux mots peuvent résumer à eux seuls l’application « Unigo » mise au point par Lou, en licence de droit, Sarah et Christine, étudiantes à l’IUT de Tours. Avec l’objectif de venir en aide à leurs aînés, les trois amies ont crée un agenda partagé qui permet d’améliorer la communication entre aidants, malades, et bénévoles.

Concrètement, si un aidant souhaite disposer d’un peu de temps-libre il n’aura qu’à le signaler sur l’application et un bénévole se proposera pour le remplacer. À l’inverse, les bénévoles eux, pourront inscrire leurs disponibilités. Avant de se lancer dans ce projet, les trois amies sont parties d’un constat : la plupart des associations de malades sont peu familiarisées au numérique. Impossible donc de connaître leurs besoins immédiats.

Même si leur plateforme est encore en chantier, Lou, Sarah et Christine ont été couronnées du prix Créa Campus, qui récompense les projets innovants des jeunes étudiants.

Emmanuel Haddek

Quand les médias débarquent sur Snapchat

L’une des applications préférées des ados est également utilisée par des médias traditionnels. Entretien avec Noémie Pennacino, rédactrice en chef du site et du Snapchat de Society.

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Depuis quand le magazine Society publie-t-il des contenus sur Snapchat ?
On n’a pas de compte Snapchat privé mais nous publions dans Snapchat Discover qui est une plateforme où les médias, et depuis quelque temps les influenceurs, font paraître leurs stories. Les gens peuvent ainsi voir nos contenus dans la partie “Découvrir” de leur application. Nous faisons ça depuis juillet 2017, c’est Snapchat qui est venu nous chercher. On ne choisit pas d’y aller. Ils nous ont dit pour nous convaincre que de grands journaux, comme The New York Times, s’y trouvaient. Et que les gens, quand ça les intéresse, pouvaient finalement lire des articles longs également sur leur téléphone.

Pourquoi avoir dit oui ?
C’est pour toucher un public que nous n’atteignons pas forcément avec le magazine papier. Notre cœur de cible pour Society sont les 25-45 ans alors que Snapchat intéresse les 13-24 ans. Dans notre stratégie, on essaie de pousser aux 13-30 ans, même si ce n’est pas évident de parler à un adolescent et à un trentenaire de la même façon.

Publiez-vous souvent sur ce réseau social ?
Non, seulement une fois par semaine, chaque dimanche à 6 h du matin. C’est en général une story de 10 snaps.

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Y a-t-il une armée de geeks pour s’en occuper dans vos locaux ?
Il n’y a pas de rédaction dédiée au web à Society, chacun fait un peu de tout. Pour Snapchat, nous sommes deux, avec Michaël Simsolo qui est aussi rédacteur en chef du site, avec parfois la contribution de pigistes du magazine. Nous avons quand même recruté une motion designer quand nous avons commencé : elle s’occupe des animations graphiques des « tops snaps » et des infographies des articles que l’on peut lire en dessous, quand on « swipe » vers le haut. Les textes, les vidéos, les tests de personnalité ou les quiz que l’on ajoute, c’est aussi nous qui les faisons. On peut mettre trois à cinq jours pour terminer une story.

Dans vos dernières stories, on peut lire un sujet sur les soirées en appart, la PMA, le Burkina Faso… Comment choisissez-vous vos sujets ?
Sur le fond, c’est un peu au feeling, mais comme c’est une publication qui était au départ visible une semaine seulement après sa publication, on ne faisait pas trop d’actualité. Depuis six mois environ, ces stories ne sont plus éphémères puisque Snapchat permet de les archiver. Donc il faut qu’on trouve des sujets que les gens pourront lire plusieurs mois après. On peut savoir quelles stories sont les plus vues et partagées, mais en dehors des articles qui fonctionnent grâce à l’interactivité des quiz ou des votes, il n’y a pas vraiment de logique pour que ça décolle ou non. Donc on essaye de se détacher des statistiques.

Quels sont les retours depuis un an et demi ?
L’audience est très forte, plus que sur notre site ou pour le magazine. On ne peut donner de chiffres car Snapchat nous l’interdit, on ne peut donc pas se comparer aux autres médias. Mais les retours sont bons. Les stagiaires de 3e qu’on reçoit nous disent aussi qu’ils consultent nos stories. On sait que les très jeunes ne vont pas lire d’articles sur les sites et préfèrent se rendre sur les réseaux sociaux pour s’informer et éventuellement cliquer sur un lien.

C’est une sorte de conquête d’un nouveau lectorat pour Society ?

Le magazine Society a été fondé en 2015.
Le magazine Society a été fondé en 2015.

En étant présent sur Snapchat, on ne va pas chercher à conquérir de nouveaux lecteurs pour le magazine, mais on se dit que ce qu’on propose peut quand même les intéresser. On utilise parfois des sujets déjà publiés qu’on réédite, qu’on va rendre plus explicatifs ou pédagogiques, tout en gardant notre ton. On fait aussi beaucoup de sujets uniquement pour Snapchat. Ces mini-sites sont différents de ce que nous faisons sur le plan technique. Après, au niveau éditorial, nous avons déjà des formats variés dans le magazine.

Parlons argent, ça rapporte ?
Les revenus viennent uniquement de la publicité, glissée tous les trois snaps dans nos stories. C’est à 95 % Snapchat qui s’occupe de vendre ces espaces publicitaires et nous découvrons les contenus à la publication.

Vous allez donc continuer avec ce petit fantôme ?
Oui, ça fonctionne bien. Bon, ils ont perdu pas mal de médias quand ils ont choisi d’inclure les influenceurs (ndlr : Nabilla, Jeremstar, Cristiano Ronaldo, Vitaa… ) car tout était mélangé mais depuis, les lecteurs peuvent s’abonner à des comptes et suivre plus facilement les médias qu’ils apprécient dans l’interface de Discover. Sur les autres réseaux sociaux, nous ne sommes pas les meilleurs, faute de temps et à regret, mais le fait d’avoir recruté une motion designer nous pousse à développer des stories sur Instagram aussi.

>> Retrouvez également le magazine Society sur Facebook.

Propos recueillis par Pauline Phouthonnesy

Formations digitales : My-Serious-Game impose son jeu

Spécialisée dans la création de formations digitales personnalisées et axées sur le jeu, My-Serious-Game connaît une croissance fulgurante. Visite de cette entreprise tourangelle devenue leader sur le marché national.

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My-Serious-Game a déménagé rue Édouard-Vaillant pour de plus grands locaux.

Mercredi matin, à deux pas de la gare. Au numéro 21 se dresse un de ces nombreux immeubles de la rue Édouard-Vaillant, coincé entre les hôtels et les résidences étudiantes. Direction le 3e étage. Il y a déjà du mouvement ici et l’ambiance est studieuse. Une poignée de main ferme et énergique nous accueille : c’est Frédéric Kuntzmann, le big boss des lieux.
Bienvenue à My Serious Game, ou MySG pour les intimes.

Ici, on crée des formations digitales sur mesure. Exit les méthodes tradi’ à coup de Power Point ronflants : MySG s’est spécialisée dans des solutions technologiques et modernes qu’elle vend aux entreprises pour qu’elles forment leurs collaborateurs de manière ludique, à travers des jeux sérieux. S’adapter à l’apprenant, en faisant appel à différentes formes comme la simulation 3 D, la vidéo interactive ou encore la réalité virtuelle.

Devenue leader français sur ce marché, My-Serious-Game a pourtant débuté il y a peu. C’était en 2014. Le duo tourangeau Aurélie Duclos et Frédéric Kuntzmann fonde à cette époque cette startup qui va vite affoler les compteurs. Aujourd’hui, elle « affiche une croissance annuelle à deux chiffres », précise la direction. Elle compte des clients comme « des grands groupes du CAC 40, des acteurs publics ou des organismes de formation et des PME ». De sept salariés au départ, on en compte désormais… 40. Un effectif qui devrait encore doubler d’ici la fin d’année.

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Les salariés créent des formations ludiques et technologiques, offrant de vraies aventures immersives.

ESPRIT STARTUP

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Frédéric Kuntzmann, CEO et co-fondateur de My-Serious-Game, dans son bureau

En se baladant dans les immenses et récents locaux (la troupe s’y est installée cet été), on sent que MySG, bien que devenue entreprise, a souhaité garder l’esprit startup. On pense à ces atmosphères typiques des bureaux nés dans la Silicon Valley. Murs blancs, salles lumineuses, canapés confortables à droite à gauche, des plantes un peu partout. Au beau milieu trônent un baby-foot et une cuisine. « Désolé du bazar, on a fait la galette des rois !, lance Clément Horvath, communication manager qui nous présente aussi « la machine à café customisée » : à la clé, des jeux de mots que n’aurait pas renié l’astrologue de tmv (en-dessous du thé à la menthe est inscrit « sans kebab ») et un logo détourné.

Un peu plus loin, on aperçoit un espace avec faux gazon au sol et hamac suspendu. Ambiance décontractée mais studieuse caractéristique pour une équipe dont la moyenne d’âge oscille entre 30 et 35 ans. « C’est assez jeune, car c’est une génération qui oeuvre dans le digital. Les profils sont divers : développeurs web, designers, chefs de projet, commerciaux, ingénieurs pédagogiques ou personnes issues du monde de la formation », énumère Clément.

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Ici, le management se fait à l’horizontale : tout le monde est autonome et responsable.

Carlos par exemple se présente comme « expert en neurosciences ». Sourire vissé aux lèvres, couronne sur la tête (il a eu la fève !), il travaille en ce moment sur une « solution digitale pour les formateurs, afin d’accompagner les gens sur leurs compétences cognitives ». La première version devrait être disponible en mai pour le marché national. Quelques secondes après, il a déjà disparu pour plancher derrière son Mac.

MySG s’est propulsée aux quatre coins du monde, lors de salons à Paris, Las Vegas, Lisbonne ou encore Londres. Montrer son savoir-faire et étoffer le porte-feuille clients avec Sanofi, SNCF ou encore le Ministère de l’Intérieur. Pour ce dernier, My-Serious-Game « a conçu un “ jeu ” pour voir comment réagir en cas d’attaque terroriste », explique Clément. Pour Bouygues Construction, « on a fourni une formation digitale pour que leurs équipes partagent les valeurs de la société. On a ainsi modélisé un chantier dans lequel le collaborateur pouvait s’immerger ».
Il y a également leur gros bébé, IFSImulation, une simulation 100 % digitale dédiée à l’application de prescriptions médicales pour un apprentissage par la pratique. Exit les faux mannequins pour s’entraîner : ici, l’étudiant(e) infirmier(e) évolue dans un environnement 3D et applique les méthodes apprises en formation.

Mais face à « un marché qui bouge vite », My-Serious-Game a les yeux rivés vers le futur. Déjà parce qu’elle vient tout juste de lever 3 millions d’euros auprès de trois fonds d’investissement. Ensuite, parce qu’elle va ouvrir des locaux à Paris prochainement. Et enfin, parce qu’elle vise un gros projet d’internationalisation.
« On est leader sur le secteur national mais on veut désormais l’être au niveau européen », annonce Clément. Leur projet ? Une solution basée sur l’intelligence artificielle. Rendez-vous à l’été 2019.

> My-Serious-Game sera présent au Vinci le 24 janvier au Human Tech Days et les 30 et 31 janvier au Learning Technologies de Paris.

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Une entreprise à l’esprit startup : ça se voit dans l’aménagement du plateau de travail !

Reportage : Aurélien Germain
Photos : Aurélien Germain & My-Serious-Game

Cefim, à l’école du numérique

Depuis 2002, la Cefim forme dans ses locaux du quartier des Deux-Lions une centaine d’étudiants par an aux métiers du web, des réseaux et du numérique. Franck Gauttron, le fondateur et directeur, nous présente son école.

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FORMATIONS

« Il y a trois types de formations. La formation diplômante donne un niveau bac+2. L’entrée se fait sur dossier, les étudiants travaillent en alternance et ont un examen final. Les cursus vont du designer web au technicien informatique en passant par le community manager. Ce sont uniquement des cours techniques, avec de l’anglais obligatoire en plus. Un total de 35 heures par semaine. Ensuite il y a des formations de quelques jours pour des salariés d’entreprise et des formations de sensibilisation au numérique. »

ÉTUDIANTS

« En formation diplômante, les étudiants ont entre 18 et 30 ans. Certains sont en réorientation, certains ont déjà un bac+5. Il y a une majorité d’hommes, on a moins de candidature chez les femmes. La plupart viennent de la région ou des départements voisins. »

COÛT DES ÉTUDES

« Nos formations coûtent environ 6 000 euros l’année. La plupart sont prises en charge, soit par Pôle emploi, soit par la Région ou par des entreprises elles-mêmes. Mais comme il est difficile d’avoir un job à côté, il faut s’assurer de pouvoir assumer le coût de la vie à Tours. »

 FORMATEURS

« Il y a quatorze formateurs permanents et une vingtaine d’intervenants extérieurs. J’attends d’eux qu’ils aient une solide expérience professionnelle et une grande capacité au travail d’équipe. Actuellement, ils viennent pour la plupart de la région Centre. »

EMPLOI À LA SORTIE

« Tous les étudiants doivent avoir un emploi à la sortie de la formation. Certains sont embauchés par de gros groupes, comme Atos ou Orange, d’autres par des agences régionales ou des agences de communication. Ils restent à 80 % en région Centre. Quelques-uns tentent le freelance mais on le déconseille au début. Depuis deux ans, il y a plus d’offres d’emploi que d’étudiants dans certains domaines comme, en développement web par exemple. Ils ont donc plusieurs possibilités d’embauche. »

SALAIRE À LA SORTIE

« Pour les développeurs web, les salaires sont autour de 25 000 euros par an. Pour certains ça peut monter à 30 000 ou 35 000 euros par an. Les grosses sociétés payent mieux mais certains étudiants recherchent plutôt une bonne ambiance dans une équipe qu’un plus gros salaire. »

DES PROJETS

« J’ai trois projets. D’abord trouver des locaux plus grands. Ensuite chercher davantage de profils d’étudiants, surtout des femmes mais aussi travailler avec des migrants, certains ont déjà des bases. Enfin, travailler sur la transition numérique des entreprises. »

>> + d’infos sur le site de l’école.

Textes : Margaux Dussaud (étudiante à l’EPJT)

Fibre optique : 2022 comme objectif

Débuté en 2012, le déploiement de la fibre optique à Tours avance à grand pas. Après une année 2017 déjà active, 2018 commence sur les chapeaux de roues. L’objectif : une métropole fibrée à 100 % en 2022.

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La fibre optique partout dans la métropole en 2022 ? C’est un objectif de Tours Métropole Val-de-Loire qui sera tenu, assure-t-on à la Direction des services d’information (DSI) de la mairie de Tours.

L’installation de la fibre optique pour les particuliers a débuté à Tours en 2012. D’ici 2022, tous les chantiers devraient être terminés et tous les logements raccordables. Mais avant cela, il reste un peu de travail pour passer du cuivre à la fibre. « 2018 va être une année d’accélération », confie Frédéric Nicolas, directeur des relations avec les collectivités locales en Indre-et- Loire et Loir-et-Cher.

Alors que l’année vient tout juste de commencer, Orange et la DSI espèrent que 75 % des logements seront raccordables à la fin 2018. C’est-à-dire que les habitants de ces logements pourront demander la fibre optique sans pour autant l’avoir d’office dans leur foyer. À Tours, c’est donc Orange qui s’occupe de construire le réseau de fibre optique. « Nous avons signé une convention en 2014 avec la communauté d’agglomération, la Région, le Département et l’État pour un déploiement dans toute l’agglomération à l’horizon 2020, explique Frédéric Nicolas. Nous nous engageons à fibrer 100 % des adresses des 19 communes. »

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Bien qu’Orange construise le réseau avec ses propres fonds, il n’est pas l’unique opérateur à l’exploiter. « Le réseau que nous construisons est réglementairement ouvert à tous les fournisseurs d’accès Internet. Nous louons la partie mutualisée aux autres opérateurs », explique Frédéric Nicolas. Les clients auront donc le choix pour souscrire à la fibre optique une fois leur logement raccordable. En 2018, ce sont donc environ 20 000 prises qui vont être installées à Tours. « Nos efforts se concentrent cette année sur Tours Sud, entre le boulevard Jean-Royer et les rives du Cher ; et l’Ouest de Tours, autour de l’hôpital Bretonneau », justifie Patrick Sottejeau, le directeur adjoint de la DSI.
Le premier quartier entièrement fibré de la ville fut les Rives du Cher. « Ce n’est pas un quartier qui nous arrangeait mais Orange nous a expliqué qu’ils allaient déployer la fibre à partir des infrastructures existantes. Or, un de leurs centraux téléphoniques est situé à la Bergeonnerie… », explique Patrick Sottejeau.

Aujourd’hui, la fibre optique est indispensable pour l’attractivité d’un territoire. « L’Indre-et-Loire, et particulièrement la métropole, est un moteur pour la région en terme de numérique, annonce Patrick Sottejeau. La fibre optique, c’est vraiment le réseau de demain », poursuit-il. À la question « Tours est-elle une ville numérique ? », Patrick Sottejeau sourit et répond : « On y travaille, mais on peut toujours mieux faire ! »

Textes : François Breton (étudiant à l’EPJT)
Photos : Orange

« La Touraine est une terre de business »

Président de l’association Palo Altours et fondateur du HQ, Julien Dargaisse est un acteur clé du numérique et de l’innovation à Tours. Son souhait : servir de rampe de lancement pour dynamiser le territoire.

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Quelles sont vos différentes activités dans le domaine du numérique ?
J’ai créé une start-up spécialisée dans le recrutement par entretien vidéo automatisé, InterviewApp. J’ai également une autre start-up de conseil en innovation. Puis j’ai fondé Palo Altours en 2012, une association qui fait vivre l’écosystème numérique à Tours. Avant de créer HQ , j’avais des locaux près de la cathédrale et de la place libre dans lesquels j’ai mis des bureaux à disposition de jeunes startupers, essentiellement dans le numérique. Il y a eu une très forte demande et j’ai dû refuser du monde. Aujourd’hui j’ai plein d’autres projets, comme une application mobile avec le CHU.

Pourquoi créer des espaces de coworking à Tours ?
Il y a une très forte demande. Pour le HQ , qui ouvrira en février, nous avons déjà 300 % de pré-réservations et nous allons devoir sélectionner les entreprises candidates. Mais nous voulons aussi dynamiser le territoire. Plus on créé d’espaces de ce type, plus la Touraine sera dynamique. Quand on est à Paris, il y a des espaces de coworking à tous les coins de rue. Mais à Tours, il n’y a rien de tout ça. Il n’y a rien de formalisé, de structuré, mis à part quelques personnes qui proposent deux ou trois bureaux. Donc proposer 1000 m2 d’espace place Jean-Jaurès, c’est plutôt pas mal.

Pourquoi avez-vous choisi Tours ?
J’ai fait mes études à l’Escem (École supérieure de commerce et de management), à Tours. D’où l’importance d’avoir une école sur un territoire ! Ça aide à faire revenir les anciens élèves. C’est un point d’ancrage intéressant, on a déjà un réseau. Et la Touraine est une terre de business, on a la gare à côté, on est à une heure de Paris. J’espère que HQ sera une rampe de lancement pour développer les start-up et le numérique à Tours. J’aimerais que ça attire d’autres espaces de coworking.

Propos recueillis par Clément Argoud (étudiant à l’EPJT)

Nota Bene passe de Youtube au papier

Sur YouTube, ses vidéos qui racontent l’Histoire de façon divertissante cartonnent. L’autodidacte Benjamin Brillaud, tête pensante de Nota Bene, passe au papier : le Tourangeau vient de publier son premier livre, Les pires batailles de l’Histoire.

Benjamin Brillaud, de Nota Bene, et son joli tshirt chaton (Photo tmv)
Benjamin Brillaud, de Nota Bene, et son joli tshirt chaton (Photo tmv)

En septembre 2015, vous disiez dans tmv que la meilleure façon d’intéresser les gens à l’Histoire, ce n’était pas en les écrasant de dates mais en racontant histoires et anecdotes. Vous êtes toujours sur la même ligne ?
Oui mais cela se fait toujours en contextualisant. C’est la technique de la carotte : c’est une méthode, mais j’insiste sur le contenu. L’anecdote attrape et emmène l’internaute ou le lecteur vers un horizon plus large. J’ai récemment fait un épisode sur Marignan. Marignan, 1515, oui bon d’accord. Mais quel est le contexte, et contre qui a eu lieu la bataille ?

Vous avez lancé Nota Bene en 2014. Deux ans après, voilà un livre. Un passage obligé pour les youtubeurs ?
Non… J’ai écrit ce livre car des éditeurs sont venus me voir. J’ai eu de la chance, car quatre ou cinq se sont montrés intéressés. C’est une chance. Surtout quand on voit à quel point il est difficile de se faire éditer. Cela aurait été bête de laisser passer ça. Et puis c’était un rêve de gosse de faire un bouquin ! Là, c’est un défi. C’est tellement différent d’une vidéo.

Quatre ou cinq éditeurs, c’est bien !
Il ne faut pas se leurrer. Comme je l’ai dit dans une interview à Télérama, ils ont aussi vu le potentiel commercial. Mon défi, c’était de faire le meilleur ouvrage qui soit. Je me suis énormément concentré sur ce livre. J’en suis sorti épuisé !

Dans chaque chapitre, il y a plusieurs parties…
Je voulais dynamiser l’ensemble. Il y a les faits, mais il y a aussi un bout de fiction historique. Un petit passage concret pour nous plonger dans la bataille. On peut greffer ça à l’histoire principale. Il y a aussi « Pendant ce temps-là, dans le monde » : là, j’ai essayé de m’ouvrir.

Les Pires Batailles de l'histoire J’ai d’ailleurs trouvé ça très intéressant. Vous y abordez tout ce qu’il s’est passé dans le monde pendant ce temps. Pourquoi cette réflexion ?
L’Histoire, ce n’est pas que la France. J’avais envie de ça dès le début. D’explorer ! Quand je parle de la bataille à Azincourt : oui, okay, mais… ailleurs ? Qu’est-ce qu’il se passait ? Les batailles sont des « carottes », il faut comprendre ce qu’il se passe avant. Par exemple, concernant la Baie des Cochons, il faut aborder les relations passées entre États- Unis et Cuba.

Pourquoi ce thème des « pires batailles » ?
Au début, il y avait plusieurs projets. Mais celui-là s’inscrivait le mieux en livre. Bon, ça reste un titre, hein… (sourire) Des batailles qui ont mal tourné, il y en a partout, sur tous les continents, sur toutes les périodes. Ce sont des situations dramatiques et parfois « rigolotes » qui peuvent intéresser les gens.

Le livre semble bien plus sérieux que les vidéos YouTube…
Oui. Je n’ai pas voulu faire de la blague pour faire de la blague. Je voulais plus de sérieux et parfois, des situations plus légères quand on les analyse avec le recul. Voir que, derrière ça, il y a du concret, des hommes, une histoire politique, économique…

On peut penser aux chapitres du siège de Courtrai ou du Port de Helder notamment, mais dans tout le livre, vous vous attachez à des faits pas si connus que ça.
Oui, il fallait un mix de batailles connues comme Azincourt ou Marathon et de faits moins connus du public. Je vise un large public. L’ouvrage est léger sur la forme. Les abonnés YouTube vont apprécier, mais les autres aussi. Je ne suis pas historien. J’ai envie de toucher tous les publics et je suis demandeur des retours. Tout ça, c’est un bébé de 10 mois de travail ! Je ne veux pas décevoir, c’est un exercice nouveau pour moi.

En parlant d’historiens, comment réagissent-ils face à l’autodidacte que vous êtes ?
Très bien, généralement. Ils savent que ce ne sont pas des cours, mais que l’objectif est de faire s’intéresser à l’Histoire. Que les gens s’ouvrent… La force de Nota Bene, justement, c’est que je ne suis pas historien.

Le choix des batailles a-t-il été difficile ?
Oh oui. Il y en avait tellement… Et il me fallait beaucoup de sources. J’ai notamment voulu parler de la Bataille de la Falaise rouge, mais il n’y avait pas assez de sources occidentales. Et je ne parle pas vraiment chinois ! (rires) Au départ, il y avait 20 batailles, mais j’en ai gardé 15 pour mieux les développer.

Ah, un volume 2 alors ?
Pourquoi pas ? Là, je vais plutôt me reconcentrer sur mes vidéos, sur Nota Bene. J’en suis à 418 000 abonnés, ça a beaucoup augmenté. Certains formats de vidéos engrangent 200 à 300 000 vues.

L’an dernier, vous disiez que Nota Bene, c’était « votre bébé, votre vie, votre métier ». Vous en vivez ?
Oui. Grâce à la pub, mais aussi au financement participatif et surtout, je développe des relations avec les institutions pour des partenariats. Nota Bene

Vous allez participer aux Salons de Choiseul bientôt. Qu’est-ce qui nous attend ?
Euuuh (rires)… J’ai tellement de choses en ce moment ! (il fouille son portable) Ah oui, c’est le vendredi 18 ! Je vais parler de Youtube et l’essor de la culture populaire auprès des jeunes. Il y a de plus en plus de jeunes sur la création de programmes. De nos jours, beaucoup d’entre eux se disent que la physique ou l’Histoire, c’est cool, ils se déplacent aux conférences, etc. Il y a un renouveau de la culture populaire sur le web. L’accès à la culture est hyper important.

Nota Bene, un livre, le succès…Et maintenant ?
Mon planning est bouclé jusqu’à l’an prochain, je souhaite que ça continue. Il y aura aussi le festival d’Histoire à Montbazon que j’organise les 22 et 23 juillet. J’adore ça. Il y a de gros projets de web documentaire en cours, d’ici mi-2017. J’ai hâte !

> Rencontre et dédicace à La Boîte à livres le 14 novembre, à 19 h 30.

> Conférence aux Salons de Choiseul, le 18 novembre à 14 h 30 (inscriptions sur lessalonsdechoiseul.wordpress.com)

> La chronique du livre Les Pires batailles de l’Histoire, à retrouver ICI.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=ejr4n9a33gc[/youtube]

Bibliothèque : le numérique pour les petits

Avez-vous déjà tenté de rechercher une appli pour enfant sur votre téléphone ? Trouver un simple puzzle relève de l’exploit dans les jungles foisonnantes que sont Play Store et l’App Store… Ne vous fatiguez plus ! La Bibliothèque de Tours a déniché les meilleures appli 2016.

« Papa, j’peux faire un jeu sur ton téléphone ? Maman, tu m’prêtes ta tablette ? » Soyons clairs, face à cette question et à l’offre pléthorique d’applications pour enfant, trois solutions s’offrent à vous : résister en brandissant un bon vieux Monopoly®, succomber aux premières suggestions du genre « Make up Reine des neiges » ou bien tenter de trouver des applis intéressantes. Parce que oui, il y en a !

Consciente du rôle qu’elle a à jouer auprès des familles sur ce terrain, l’équipe de la section jeunesse de la bibliothèque centrale de Tours a entrepris un travail de fourmi pour dénicher plus d’une trentaine d’applications vraiment réussies. Stéphanie Faligand et Lydie Sénécal ont fouiné, testé puis sélectionné une offre graphique, ludique et surtout captivante. La plupart fait écho à la littérature jeunesse, comme celles d’Olivier Douzou ou de Christian Voltz. Contes interactifs, jeux ou documentaires, il y en a pour toutes les bourses puisque si cinq d’entre elles sont gratuites, le prix des autres varie de 0,99 à 9,99 €.
La bibliothèque centrale vous les fait aussi tester : dès le mois d’octobre, la section jeunesse mettra à disposition des petits lecteurs quatre tablettes sur lesquelles elles seront installées. « Nous sommes au point de départ de la valorisation de notre offre numérique, explique Bérangère Rouchon-Borie, responsable du département Jeunesse. L’équipe a été formée et est en place, on est doté d’outils adaptés. Nous allons maintenant pouvoir donner une meilleure visibilité à ce qu’on propose. » Car l’institution dispose déjà d’une réelle offre numérique trop méconnue. Ses abonné(e)s ont notamment accès à un large choix de films en streaming, d’eBook et de formation en ligne via le site Nom@de. Allez voir, ça vaut le détour.

Jeanne Beutter

MAME : année I pour la Cité de la Création et du Numérique

L’ancienne imprimerie est devenue officiellement Cité de la Création et du Numérique la semaine dernière.

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Ça y est, l’ancienne imprimerie est devenue officiellement Cité de la Création et du Numérique ce 10 juin. Les peintures ne sont pas terminées et les échafaudages parsemaient encore le chantier la veille de l’inauguration, mais à 14 h, des dizaines de Tourangeaux piétinaient devant l’entrée principale pour découvrir la nouvelle version de Mame. Députés, maires, chefs d’entreprises, blogueurs et curieux se sont croisés tout l’après-midi et cette journée d’inauguration était aussi une opération portes ouvertes pour la vingtaine de start-ups installées sur le site, chacune présentant son savoir-faire.

Si les élus rivalisaient d’enthousiasme en découvrant ces créations, ils ont interloqué certains visiteurs : « Mais à quoi ça sert, tous ces trucs ? On n’en a pas besoin ! », m’a demandé à l’oreille une petite dame qui suivait la visite officielle. Clin d’oeil à l’Histoire : la première entreprise à avoir posé ses valises dans le nouveau Mame, c’est justement Violet Solid, une petite imprimerie qui mixe techniques traditionnelles et graphisme ultra moderne. De quoi créer un lien entre l’ancien et le moderne.

Cité Mame, 49, boulevard Preuilly, à Tours.

TEDx Tours : la hype des idées

La TEDx revient à Tours pour la deuxième fois. Un véritable succès,

Et hop : la deuxième édition du TEDxTours se déroulera ce vendredi 3 juin à guichet fermé ! Véritable phénomène de société, gros carton et symbole de la hype numérique, cet événement invitera huit intervenants locaux, « tous très différents qui expliqueront chacun en moins de 18 minutes comment il est possible de changer le monde », indique l’organisation.
Parce que c’est ça les TED (pour Technology, entertainment & design) : des conférences pour faire avancer les idées. Un concept lancé dans les années 80 par les Américains Richard Saul Wurman et Harry Marques. Et un slogan : des idées qui valent la peine d’être diffusées. Du coup, les TED ont fait des bébés. Et vu le succès de l’an dernier à Tours, il était impossible pour l’équipe de ne pas revenir dans nos contrées.

Cette fois, TEDxTours se tiendra à Mame, sous la bénédiction de Tour(s)plus. Les places s’étant arrachées en quelques jours chrono, plusieurs lieux-relais diffuseront, en direct, cette deuxième édition. Ouf.

> à retrouver sur tedxtours. com/lieux-relais

Saint-Avertin : la médiathèque mène une vie de château

SPÉCIAL #SAINTAVERTIN / À Cangé, les tablettes côtoient les cheminées et les jeux vidéo rivalisent avec les livres. L’objectif ? Mettre la technologie au service de la connaissance.

UN PEU DE CHIFFRES

50 000 documents / dont 6 000 CD / 40 000 livres / 2 800 vidéos / 950 jeux vidéos / 11 consoles et 12 tablettes à emprunter / 80 000 visiteurs uniques par an / 174 000 documents empruntés chaque année.

LE CHÂTEAU

Deux ans après l’incendie qui a ravagé une partie du château, la ville de Saint-Avertin a acquis le domaine de Cangé en 1980. Mais c’est en 2010 que la municipalité décide, après deux ans de travaux, d’implanter la nouvelle médiathèque de 1300 m2 répartis sur trois niveaux dans les murs du château. Ce site de 15 hectares abrite également l’école de musique et le centre de loisirs.
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LES JEUX VIDÉO, LES CHOUCHOUS

Les jeux vidéo dans une médiathèque ? Pourquoi faire me direz-vous (Je vous entends d’ici) ? Pour apporter de la connaissance Ÿ? Pour créer du lien social ? Voire pour se divertir ? Les trois mon capitaine. Comme le dit Jérémy Blais, directeur des affaires culturelles, «si ça permet de passer du temps entre mémé et son petit-fils, c’est gagné ! »

TOUT POUR LES CHÉRUBINS

Il paraît que dans l’espace jeunesse on dit rarement «chuuuut » ! Parce que tout est fait pour que ce soit un lieu de vie, un endroit où les familles se parlent. Et ça ne doit pas déranger les parents puisque l’espace jeunesse totalise à lui seul 50 % des prêts.

ÇA CARTONNE

Le lieu bat tous les records d’affluence. Saint-Avertin comptait 990Ÿadhérents dans l’ancienne bibliothèque du centre-ville. La nouvelle médiathèque en dénombre aujourd’hui 3 000, dont la quasi-totalité résident dans la commune.

Image12LE NUMÉRIQUE EST SON CREDO

Dans ce lieu vieux de plusieurs siècles, on croit que les nouvelles technologies peuvent être des vecteurs d’apprentissage culturel. Même si on croit aussi que le livre ne disparaîtra pas pour autant. Alors on essaye de suivre les usages et les pratiques des gens en mettant à disposition tablettes et liseuses aux côtés des CD et des livres. On croit aussi que c’est une façon de réduire la fracture numérique.

>> MÉDIATHÈQUE DE CANGÉ, 126 rue de Cangé, Saint-Avertin.
02 34 36 81 08 – bibliotheque.ville-saint-avertin.fr

Par Camille Petit

Boulot : et si on sortait de sa bulle (et de son portable) ?

Mails, messagerie instantanée, veille sur les réseaux sociaux : oui, les outils numériques au bureau nous facilitent le travail. Mais ils sont aussi envahissants, au point que certains exigent un droit à la déconnexion pour les salariés. Avant d’étouffer dans notre bulle digitale, stoppons les mauvaises habitudes. Six astuces pour reprendre la main sur notre bureau digital.

TUE

JE CONSULTE MA MESSAGERIE PRO MÊME EN VACANCES À HAWAÏ

Vous n’êtes pas le seul : 41 % des cadres estiment ne pas pouvoir déconnecter en soirée et 29 % en congés. L’Humanité et L’Entreprise dénonçait déjà en 2011 « la laisse électronique » ; encore perçus comme des avantages, les smartphones et ordi portables sont devenus des fils à la patte. « J’ai refusé le téléphone et le portable de fonction, explique une cadre tourangelle. En cas de besoin, mon chef a mon téléphone perso et du coup, il ne m’appelle le week-end qu’en cas de vraie urgence ». Le rapport Mettling remis début septembre au ministre du Travail préconise le droit à la déconnexion.
« C’est indispensable, confirme Mickaël David, enseignant à l’IAE de Tours. Mais la jeune génération de salariés apprécie la flexibilité des horaires, préférant une longue pause méridienne pour faire du sport ou faire les boutiques et travailler le soir, contrairement à leur aînés qui, eux, apprécient de finir plus tôt. » Il faut donc conjuguer ces deux visions décalées, un grand écart que les managers peuvent pourtant réussir avec brio s’ils poussent leurs collaborateurs à échanger (autour d’une table, pas derrière un PC!). En attendant, préparez une réponse automatique d’absence (sans mentionner que vous êtes sous les palmiers).

JE N’ARRIVE PLUS À RÉPONDRE À TOUS LES MAILS

Hier matin, à 8 h 45, vous avez sélectionné les 35 messages qui étaient déjà tapis dans la boîte et cliqué « marquer comme lu ». Hop, ni vu ni connu. Une réaction normale : à raison de 5 minutes d’attention par message, si on en reçoit 50 par jour, on y consacre plus de 4 heures. Et pourtant, si tu ne réponds pas dans l’heure, ton correspondant croit que
1/il est tombé dans les spams,
2/ tu es en vacances au Tibet,
3/ tu le snobes.
Un peu d’empathie, que diable ! Si vous, vous n’arrivez pas à répondre, vos correspondants ont sans doute le même problème, alors évitez la surcharge informationnelle via des filtres : « est-ce utile, important, urgent ? » Oui, j’envoie. Non, j’envoie pas. Pour gagner du temps, planifiez des heures de consultation : par exemple à 9 h, 12 h, 14 h et 16 h. Et préparez des messages-type de réponse.

JE POLIS MA PAGE LINKEDIN AU MIRROR, J’AI UN COMPTE VIADEO QUI ENVOIE DU RÊVE

Pour attirer des contacts professionnels, ces pages doivent être irréprochables, mises à jour et enrichies de publications ou d’échanges sur les forums de chaque plateforme. L’exercice devient vite chronophage ! Il est préférable de choisir un seul réseau, le mieux adapté à votre secteur d’activité et d’effacer les vieux profils sur les autres comptes.
Et puis, ça peut sembler fou, mais il y a encore des gens qui trouvent du travail en envoyant un brave vieux CV papier. Les réseaux sociaux sont très utiles mais pas indispensables. On connaît même des journalistes qui bossent sans facebook ni twitter. Leur réseau ? Le café, les discussions avec la caissière ou la pharmacienne, à la sortie de l’école… IRL*, quoi. *In Real Life, ou Dans la vraie vie

JE CONSULTE MON SMART PHONE 246 FOIS PAR JOUR

Soit 2 fois plus que la moyenne des utilisateurs. Si c’est pour regarder l’heure, achetez une montre. Mieux, faites-en vous offrir une à Noël. Si c’est pour guetter les notifications, posez-vous sérieusement cette question : est-ce que vous soulevez 246 fois le combiné de votre téléphone de bureau pour voir s’il fonctionne ? Non ? Ben voilà.

JE PARTAGE TOUT CE QUE J’AIME SUR MON MUR FACEBOOK

Notre utilisation des TIC en tant que consommateur a des impacts sur l’entreprise. C’est parce qu’on consulte plus les réseaux sociaux le week-end et le soir que les buzz s’y répandent… obligeant les community managers, chefs de projets et autres chargés de relation client à être réactifs à des heures où ils préféreraient boire une limonade en terrasse. Être un consommateur responsable socialement, c’est donc aussi prendre le temps de réfléchir avant de retweeter ou partager dans la micro-secondes : « Pourquoi ça m’énerve ? Si je le partage, qu’est-ce que ça apporte de positif à ma communauté ? Et à cette entreprise ou cette personne impliquée ? »

JE BOIS MON CAFÉ EN LISANT TWITTER (ET JE CONTINUE DANS LE BUS, ET EN ALLANT AUX TOILETTES)

Le Fomo (fear of missing out), la peur de manquer quelque chose, a été démultipliée par les réseaux sociaux. Être curieux, c’est bien mais voir défiler 20 h / 24 des dizaines d’informations contradictoires ou sur lesquelles on n’a aucune prise fait parfois mal au ventre. Avant d’être contraint à prendre une mesure extrême comme une cure totale de déconnexion, offrez- vous un jour par semaine sans Internet. Est-ce que vous achetez chaque matin les 60 journaux qui paraissent en France ? Non. Ben voilà. Vous en manquez, des choses…

« L’économie numérique n’existe pas qu’à Paris »

Emmanuel Roc, fondateur de l’école Esten Sup’édition. Il organise le Salon du livre numérique à Tours. Pour lui, la France doit s’ouvrir à l’édition numérique.

Comment est né ce Salon du livre numérique ?
Au départ, je voulais organiser des rencontres professionnelles pour mes étudiants (l’Esten Sup’édition, une école spécialisée dans les métiers de l’édition et de la communication, lire page 5, NDLR). L’idéal pour leur constituer un réseau. On voulait le faire sur Paris, avec des acteurs de l’économie numérique pour un speed dating. Mais c’était très cher à mettre en place. L’opportunité est venue d’une éditrice en Bourgogne qui avait organisé un salon du livre numérique qui avait bien marché. Elle était en reconversion professionnelle et m’a donc cédé le nom. J’ai relié les deux idées et c’est ainsi qu’est né le Salon du livre à Tours. Il permettra aux étudiants de l’Esten de rencontrer des professionnels venus de Paris. J’ai aussi invité des start-up de l’économie numérique en Touraine qui ont toutes été partantes. Et le grand public pourra découvrir un autre univers.

Il y a peu d’événements comme ça en France et dans la région qui permettent aux talents numériques de s’exprimer. Pourquoi ?
Les salons parisiens sont organisés à but lucratif. Le prix des stands est démesuré. Nous avons voulu un prix attractif pour les invités. Leur emplacement leur coûte 250 € (contre parfois 3 000 € à Paris, NDLR). On reste une école…

Emmanuel Roc (Photo Supedition.fr)
Emmanuel Roc (Photo Supedition.fr)

Et côté public ? Il n’y a pas d’intérêt pour l’édition numérique ?
En France, on est en retard concernant le sujet, comparé aux pays anglo-saxons. Le public français doit savoir ce qu’il se passe dans ce domaine pour être ensuite demandeur. C’est pour cela qu’on a étendu le Salon du livre numérique au grand public, à Tours. Le salon va montrer ce qu’on fait avec les tablettes, la presse numérique, les applis jeunesse, etc. Le public pourra essayer des tablettes, télécharger des applications… Celles et ceux qui possèdent déjà une tablette pourront repartir avec plein de livres numériques. Il y aura aussi un stand senior qui expliquera comment ouvrir un compte Amazon, Google, etc. Histoire de mieux appréhender les nouveaux supports.

J’ai envie de vous embêter… « Ah de toute façon, rien ne vaut un vrai livre physique, avec des pages que l’on peut tourner ! »
(Rires) J’adore le livre papier ! Mais le numérique est un complément. D’ailleurs, les ventes de livres n’ont pas chuté avec la venue du numérique. Le secteur se porte toujours bien, notamment les ouvrages jeunesse par exemple. Les deux forment un binôme. Mais je comprends les personnes réfractaires. Pour le salon, ce samedi, il y aura des ateliers d’écriture pour enfants et adultes. Des éditeurs confirmés seront là pour donner des conseils. L’écriture numérique est différente. C’est plus court. Pour reprendre la citation d’un éditeur : « les passages et chapitres sont calibrés par rapport à deux stations de métro ! »

Lors du salon, il y aura des dédicaces numériques. Qu’est-ce que c’est ?
On a développé un système qui permet aux auteurs de dédicacer leurs livres numériques. Cela ne se faisait pas jusqu’à maintenant. Là, les gens pourront tendre leur tablette à l’auteur qui signera avec le doigt ou un stylet. On va présenter ce système en avant-première au salon !

Pour le reste du programme, quelles sont les grandes lignes ?
Le samedi, le grand public pourra télécharger des livres gratuitement, en acheter, il y aura des dédicaces aussi bien papier que numérique, des ateliers d’écriture, de dessin. Et les étudiants de l’Esten présenteront les applis « enfance » qu’ils ont créées, sur le thème contes et légendes. Les enfants pourront découvrir tout cela et jouer.

À Tours, on commence à avoir de sacrés talents numériques, non ?
Je pense à Pirates sur Loire ou encore le pure-player 37°… Oui ! Justement, Pirates sur Loire est partenaire du salon. Ils organisent une chasse au trésor numérique qui partira de la gare et ira jusqu’à l’Institut de Touraine. On a vraiment des talents dans le coin. Le salon met l’accent sur le local, le régional. L’économie numérique n’existe pas qu’à Paris.

Propos recueillis par Aurélien Germain

Salon du livre numérique, les 11 et 12 septembre (vendredi pour les professionnels, samedi pour le grand public). Dès 10 h, à l’Institut de Touraine. Gratuit.
>>lefuturdulivre.com

Economie numérique et TPE : SOS petits patrons

L’école d’informatique Supinfo et l’association Centre & Tic aident les petites entreprises à passer le pas du numérique.

TPE numérique

Tout est parti d’un constat relevé en 2013 par l’Observatoire économique de Touraine dans une de ses études : les PME et les TPE sont en retard dans l’utilisation des outils numériques. Si les grandes entreprises ont leurs services informatiques et leurs solutions, les artisans locaux, les commerçants ou encore les chefs d’entreprises en général ne s’emparent que très rarement des logiciels à leur disposition. « Tout le monde est aujourd’hui équipé mais cette fracture est différente, c’est celle des usages », analyse Mathieu Brémond.
Il est étudiant de l’école d’informatique de Supinfo à Tours. Avec son collègue Jérémie Rabusseau, ils encadrent une cinquantaine d’étudiants qui, dès juillet, vont convaincre, gratuitement, les entreprises tourangelles et orléanaises de se moderniser. Leur projet : accompagner les PME et les TPE dans la prise en main des nouveaux outils.

« Nous visons 500 entreprises à qui nous pouvons apporter des solutions pour améliorer leur productivité, réduire la charge de travail ou même améliorer l’organisation, explique Jérémie Brémond. L’autre jour, j’étais dans une entreprise de communication qui utilisait des tableaux avec les tâches marquées dessus. Je leur ai dit qu’il existait des applications comme Trello qui permettait de tout partager, de gagner du temps et de mieux s’organiser. Il existe quantité de logiciels ou d’outils comme Dropbox ou Doodle qui permettent de s’adapter au monde actuel et aux nouveaux usages. »

Tic & Tac, c’est le nom de ce projet mené par les étudiants de Supinfo. Une idée initiée par l’association Centre & Tic et un de ses vice-présidents, Éric Emmanuelli : « Les chefs d’entreprises sont constamment dans l’action, ils n’ont pas le temps de se tenir au courant des nouveautés. Je dirais même que le numérique est parfois vécu comme une contrainte dans les petites entreprises. Quand nous avons proposé aux étudiants de Supinfo ce projet, l’idée, c’était que les entrepreneurs puissent s’approprier ces outils. Demain, si ces entreprises ne modifient pas leur façon de travailler, d’autres le feront à leur place. C’est essentiel pour elles de se saisir de ces nouveaux outils. »

 Plus d’infos sur le projet Tic & Tac : tours.supinfo.com et centre-tic.fr

Touraine numérique : connecter les acteurs

La communauté d’agglomération Tour(s)plus a réuni ce mardi, pour la première fois, tous les acteurs de l’économie numérique tourangelle. Objectif en vue ? Créer des liens et décrocher le label French Tech.

Tour(s)plus et la CCI de Tours s'unissent pour développer la filière numérique
Tour(s)plus et la CCI de Tours s’unissent pour développer la filière numérique

L’agglo vise le label French Tech, un sésame qui offrirait une vitrine aux entreprises tourangelles et l’accès à des subventions d’État supplémentaires. Laure Huguenin, directrice de l’Observatoire de l’économie et des territoires de Touraine (OE2T) a présenté une analyse chiffrée du secteur numérique à Tours.
Quelles activités avez-vous étudiées pour cette étude commandée par la CCI et Tour(s) plus ?
Il s’agissait de connaître l’ensemble de la filière : fabricants, conception de site, e-commerce, vente de matériel, création de contenus, ingénierie, développement d’application… Nous avons répertorié toutes les entreprises de service et de production, les laboratoires de recherche, la pépinière d’entreprises ou le Fun Lab.
Vous suivez le développement de l’activité numérique depuis 2009. Quelle évolution constatez- vous ?
Au 1er janvier 2014, le département comptait plus de 500 entreprises, essentiellement des TPE et employait 6 500 personnes. Alors que le chômage augmente dans l’agglomération tourangelle, le numérique a gagné 142 emplois cette année. Ce bilan positif est une exception : la Région Centre, comme l’ensemble du territoire, a subi une perte d’emplois de 9 % dans ce secteur (– 2 % sur toute la France).
Cette étude balaye certaines idées reçues…
Le poids social de la production (par exemple ST Microelectronics) reste très important, elle représente 4 % des établissements mais génère à elle seule un tiers des emplois. La crise a aussi touché le numérique. Autre point intéressant : les créateurs d’entreprises du secteur numérique ne sont pas plus jeunes que ceux des autres secteurs.
 

Le Fab Lab : usiner l'innovation

Les fab lab se multiplient en France. Didier Roudaut, président de l’association qui a créé le Fun Lab de Tours, explique le concept et les enjeux locaux.

Didier Roudaut, président du Fun Lab de Tours
Didier Roudaut, président du Fun Lab de Tours

Pour ceux qui ne savent pas, c’est quoi un fab lab ?
C’est un lieu ouvert à tous qui donne la possibilité de faire ce qu’ils veulent avec des outils numériques qui ne sont généralement pas accessibles au grand public. On réduit souvent les fab lab à l’usage de l’imprimante 3D, un instrument très médiatique. Mais dans un fab lab, ce n’est pas l’unique outil que nous offrons. Découpe laser, fraiseuse numérique, nous utilisons tout ce qui est piloté par un logiciel de modélisation en 2D et 3D.
Quelle est l’idée principale qui fait fonctionner un fab lab ?
Nous faisons émerger les innovations des citoyens lambda. L’idée des fab lab est née aux États-Unis dans les années 1990. Neil Gershenfeld, un professeur du MIT, apercevait ses étudiants utiliser les labos et les machines de l’école pour faire des projets personnels. Au lieu de les sanctionner, il a trouvé leur initiative incroyable et il les a aidés en mettant à leur disposition ces outils. En général, la recherche et le développement sont réservés aux entreprises, aux spécialistes, aux chercheurs. Mais il s’est dit : que se passerait-il si on mettait à disposition de tout le monde les mêmes moyens ? Qu’est-ce qui en sortirait ?
L’innovation est donc au cœur de ces fab lab…
Grâce à ces lieux, on multiplie les nouveautés, il n’y a plus de spécialité. C’est une forme de libération des technologies. Un fab lab est ouvert à tous les domaines. Nous constatons d’ailleurs que chaque fab lab a ses problématiques locales. Il y en a un en Afghanistan, par exemple, où le constat reposait sur un manque d’accès à internet dans les foyers. Dans ce fab lab, ils ont travaillé en groupe sur un amplificateur de wifi. Je peux aussi prendre l’exemple de celui de Toulouse, le premier en France. Certains agriculteurs de la région, souhaitant passer en bio, n’y arrivaient pas pour des raisons de coûts de production. Trois étudiants ont mis au point un robot répondant à leurs besoins, qui permet de biner, de désherber… tout ça automatiquement. Leur premier prototype, ils l’ont réalisé dans le fab lab à moindre coût ce qui leur a permis de monter leur entreprise ensuite.
Mais ce n’est pas que ça ?
C’est difficile de décrire complètement les usages d’un fab lab. Il y a aussi des personnes qui veulent juste s’amuser à créer des choses. Tout le monde peut venir dans un fab lab. À Tours, nous demandons juste d’être adhérent de l’association. Il n’y a pas de barrière d’âge, de milieu social… Nous sommes là pour se faire rencontrer des mondes, de mettre ensemble des personnes qui ont des compétences différentes. Quand elles travaillent ensemble, elles ouvrent de nouvelles voies, de nouveaux modes de réflexion. C’est la clé de l’innovation. Depuis plusieurs années, internet a permis à des communautés de se développer, celle du Do it Yourself et des Makers. On peut tout trouver sur internet, avec les vidéos, les tutoriaux… Toutes ces initiatives se sont multipliées mais il manquait un lieu à ces personnes. C’est plus drôle de faire ensemble que tout seul dans son appartement.
Favoriser le vivre ensemble, le partage, encore des avantages du fab lab ?
Le partage, c’est une des notions fondamentales dans un fab lab… Un fichier numérique permet de reproduire un objet à l’infini. Mais la vraie révolution, c’est la possibilité de le partager. Dans le monde, il y a un réseau conséquent de fab lab qui, ensemble, s’entraident, partagent des idées, résolvent des problèmes. À Tours, par exemple, nous avons participé à la création d’un bras articulé. Je constate aussi une entraide entre générations. Nous avons beaucoup d’adhérents de plus de 60 ans, mais aussi des jeunes de 20 ans. Et tous travaillent ensemble. Il y a un passage de connaissance, une ouverture qui se crée aussi. Une fois sortis du fab lab, je suis sûr que leur vision du monde change un peu.
Comment est né le fab lab de Tours ?
J’ai une imprimante 3D depuis quelques années et je trouvais le concept et l’utilisation géniaux. J’en parlais autour de moi sans pouvoir complètement partager. Le fab lab était une réponse parfaite à mes questions. Le principe d’un fab lab, c’est une communauté. J’ai mis en place une page Facebook , juste pour lancer l’idée. Les retours ont été très positifs. En 2012, j’ai appris qu’il y avait un projet de rénovation de l’imprimerie Mame avec le déménagement de l’école des Beaux-arts. Je suis allé voir Tour(s)plus en leur expliquant que notre projet de fab lab pouvait tout à fait s’inscrire dans ce pôle des arts. La proximité d’étudiants créatifs serait un plus, l’idée a fait son chemin. On nous a très vite promis un espace dans ce lieu, mais il fallait attendre les travaux. Pour patienter, nous avons ouvert tous les lundis un atelier à la Cantine numérique, au Sanitas, avant d’emménager fin avril dans ce nouveau local à Mame. Il est livré brut, donc nous allons devoir effectuer quelques travaux. Il y aura un petit délai avant son ouverture au public, le chantier du site restant actif, mais ça devrait être possible quelques semaines après. Notre projet, c’est de pouvoir l’ouvrir toute la semaine. Pour cela, nous sommes encore à la recherche de financements. Nous avons également besoin de machines. Si des entreprises entendent cet appel, nous serions très heureux de pouvoir recevoir du matériel qu’elle déclasserait. Tout se met en place, petit à petit, je suis confiant.
DOSS_PAP_MACHINELes institutions sont-elles impliquées localement ?
L’école d’ingénieurs, Polytech, nous soutiennent depuis le début. Ils ont vite compris qu’un fab lab rendrait la ville encore plus attractive aux étudiants et permettrait l’émergence de nouvelles entreprises. Les collectivités locales ont également compris l’intérêt d’un fab lab à Tours pour le rayonnement de la ville. Mais nous ne sommes pas les seuls à demander des aides. J’essaye de faire comprendre qu’un fab lab est un tiers lieu, comme une bibliothèque, un café, il peut créer du lien social. Certaines personnes viennent à notre atelier juste pour discuter, échanger, apprendre. Comme ils iraient boire un canon dans le bistrot du coin. Nous permettons l’éducation populaire aussi. Certains jeunes déscolarisés viennent dans notre fab lab parce qu’ils s’intéressent aux nouvelles technologies. Très compétents, ils reprennent confiance en eux et peuvent raccrocher au système scolaire.
Le fab lab, si on résume, c’est un projet de société ?
Oui, une façon d’inventer, d’innover. Ça me rappelle les clubs d’informatique et l’arrivée des ordinateurs dans ma jeunesse qui ont permis à l’émergence du métier d’informaticien. Un fab lab permet aussi d’offrir des compétences, de mettre en place des outils qui, demain, serviront peut-être à des métiers nouveaux que nous ne connaissons pas encore.
Propos recueillis par Benoît Renaudin
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C’est, environ (il y en a qui ne sont pas déclarés), le nombre de fab lab en France. Dans le monde, début 2014, il y en avait 270. En 2012, ils étaient 149 fab lab dans le monde entier.
√ ORIGINE Ces lieux d’expérimentation grand public sont bien nés au MIT (USA) et sont la conséquence directe d’un cours optionnel nommé « How To Make (Almost) Anything » (Comment faire (presque) n’importe quoi).
√ OBSOLESCENCE Au lieu de jeter votre machine à laver, parce que remplacer une pièce coûte aussi cher que d’en racheter une, vous pouvez la redessiner et la fabriquer grâce à une imprimante 3D dans un fab lab. Finie l’obsolescence programmée !
**POUR ALLER PLUS LOIN**

Reportage : Soirée Fun Lab à Tours

Cinq inventions sorties d’un fab lab

Reportage : Soirée Fun Lab à Tours

Le Fab Lab de Tours existe depuis plusieurs mois, en plein développement, il organise chaque lundi soir un atelier ouvert à tous. On est allé faire un tour

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La nuit tombe sur le Sanitas, quelques personnes avec des sacs plastiques remplis de cartons s’engouffrent dans le nouveau bâtiment qui accueille la Cantine numérique. Dans cet espace dédié au co-working, le fab lab de Tours s’y réunit chaque lundi soir en attendant d’avoir un local à lui. Toutes les semaines, les férus de technologie, des étudiants, des retraités, des passionnés se réunissent pour avancer sur leurs projets. Ou simplement voir ce que les autres font. La salle de la Cantine numérique se remplit peu à peu.
Certains ouvrent des mallettes en bois qui cachent en fait des imprimantes 3 D. D’autres sortent simplement leur ordinateur. Vincent, lui, déballe de son sac à dos un circuit électronique. Cet informaticien a accepté d’aider la Maison des jeux de Touraine sur un de ses projets. « Un jour, ils sont venus au fab lab en cherchant des personnes capables de les aider sur l’adaptation en grandeur réel du jeu Tic Tac Bomb. Le principe est simple : il y a plusieurs pupitres avec des participants qui se passent une bombe. Elle peut éclater à n’importe quel moment et les joueurs doivent faire des associations de mots pour s’en débarrasser. Moi, je dois trouver un moyen d’adapter le système avec mes connaissances en électronique. En plus de renouer avec cette passion que j’avais un peu laissé tomber, je fais des choses que je pourrai peut-être réutiliser dans ma vie professionnelle. »
Des projets comme celui de Vincent, il y en a autant au fab lab que d’adhérents. Juste à côté, deux membres essayent de faire fonctionner un petit moteur grâce à un Arduino. Ce microcontrôleur est au centre de presque toutes les inventions au fab lab, il permet de piloter à peu près n’importe quoi. Pas très loin, ça parle microprocesseur. Dans un autre coin, un petit groupe a installé un micro projecteur et improvise un cours sur le fameux Arduino. Il n’y a pas beaucoup de femmes dans la salle.
Le petit bruit des imprimantes 3D n’arrive pas à couvrir les conversations. Ça parle tout azimuts, de robots, de programmation, de modélisation 3D, d’électronique… Personne ne regarde de haut les néophytes accueillis à bras ouverts et les curieux qui viennent pour la première fois. Les adeptes du fab lab deviennent même très bavards, comme s’ils étaient pressés de partager leurs découvertes, leurs connaissances. Jean-Marc a mille idées à la minute. Il travaille à la Poste et invente sans arrêt des systèmes qui lui permettent de faciliter sa vie quotidienne. « Dernièrement, j’ai voulu changer de chauffage chez moi. Un chauffagiste m’a parlé des puits de chaleur. Le système est pas mal, mais ça coûte cher et ce n’est pas si efficace que ça. En me renseignant, j’ai découvert que le niveau d’hygrométrie jouait sur le confort ressenti dans une pièce. Je suis en train d’imaginer au fab lab un système qui permettrait de faire baisser l’humidité dans ma maison et de garder ma vieille chaudière. »
>> Le site du Fun lab de Tours
>> Leur Facebook
 

Les petites entreprises aussi touchées par l'illectronisme ?

Pourtant indispensable pour les structures commerciales, Internet n’est pas forcément prioritaire pour les TPE.

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L’illectronisme concerne aussi l’économie locale. Et particulièrement les TPE. Internet et les nouvelles technologies ont pris une place importante dans la vie des petites structures. « Regardez le nombre de personnes qui consultent sur internet les horaires d’ouverture d’un commerce de proximité. Si elles ne trouvent pas l’information, il y a des chances qu’elles n’y passent plus, constate Yves Massot, 1er vice-président de la CCI Centre. Si ces commerces ou ces petites entreprises ne prennent pas en compte les nouvelles technologies, ils s’isolent, petit à petit. Quand je rencontre des commerçants qui n’ont pas encore franchi le pas, je leur explique qu’être présent sur internet ne va pas leur faire augmenter leur chiffre d’affaires, mais qe cela va, au moins, l’empêcher de baisser systématiquement. »
Même constat pour Sébastien Huillet à la tête d’une agence web tourangelle, Tribut and co : « L’illectronisme, c’est aussi un phénomène qui existe dans les petites entreprises locales. Dans les budgets, toujours un peu serrés, la création d’un site internet, c’est toujours la cinquième roue du carrosse. Surtout quand la personne n’y est pas sensibilisée. » L’Observatoire de Touraine s’est penché en 2012 sur l’usage d’internet dans les entreprises dans le commerce. À Tours, elles sont 68 % à posséder un site web. Le chiffre évolue en fonction de la taille des entreprises. « Aujourd’hui, les entreprises avec plusieurs employés ont pris le sujet en main, explique Sébastien Huillet. En revanche, les toutes petites structures ne sont, pour la majorité, pas sur internet. » Pour celles qui ont moins de 10 salariés, le chiffre tombe à 62 %.
« Les plus curieux et les plus sérieux s’y mettent facilement »
Seulement, en France, selon Médiamétrie, le nombre de consommateurs sur le net est en constante augmentation. De 2010 à 2013, ils sont passés de 25 à 32 millions. Cette année, la hausse est de 5 %. « Les petits commerces, entre autres, n’ont pas forcément besoin d’avoir un site internet, parfois, une simple page Facebook peut suffire, note Yves Massot. Mais les commerçants ont souvent du mal à faire le premier pas parce qu’ils ne possèdent pas les clés techniques. » Et quand elles le font, ces TPE s’adressent en majorité à un prestataire extérieur. Pour les plus petites structures, le manque de connaissance des entrepreneurs dans le domaine des nouvelles technologies peut parfois les mettre dans des situations financières inconfortables. « J’ai parfois des clients qui viennent me voir complètement dégoûtés, après avoir signé un contrat avec une entreprise qui vend des sites tout faits, témoigne une graphiste web. Peu scrupuleux, ces prestataires jouent parfois sur la crédulité des commerçants ou des entrepreneurs pour vendre des sites qu’ils payent chaque mois, au forfait. Au bout du compte, les contrats sont tellement désavantageux que le nom de domaine ne leur appartient même pas. »
Sébastien Huillet rencontre également, ce manque de connaissances de certains patrons de petites entreprises. « Je vois arriver des entrepreneurs qui, sur le conseil du beau-frère, ont envie d’ouvrir un site internet, raconte Sébastien Huillet. Certains d’entre eux n’ont aucune idée de ce qu’ils veulent ni des coûts que cela engendre. Ensuite, quand nous leur demandons les outils qu’ils veulent si c’est une e-boutique ou les fonctionnalités d’un site internet, ces personnes ne comprennent pas. Mais, il ne faut pas généraliser, les plus curieux et les plus sérieux s’y mettent facilement. » En 2007, la CCI a lancé le site internet achattouraine. com pour aider les petits commerces sur internet. Ce portail recense les 9 500 adhérents de l’Indre-et-Loire. « Quand une personne nous appelle pour améliorer sa fiche d’identité sur l’annuaire, c’est une porte d’entrée, se réjouit Yves Massot. C’est un bon moyen de leur montrer ensuite qu’un commerce in situ ne suffit plus aujourd’hui, qu’il faut se mettre au diapason des consommateurs qui comparent, cherchent, s’informent sur les produits. »