La Nuit de l'info : pizza, codage et Polytech'

Les étudiants de Polytech’ Tours auront tout une nuit (blanche !) pour réaliser les défis de La Nuit de l’info.

La Nuit de l'info
Lors de la première édition, il y avait 202 étudiants participants. L’an dernier, ils étaient 2 853. (Photo C.Line Design)

 
 

Des étudiants, des défis, du web et une seule nuit. C’est le pari un peu foufou de la Nuit de l’info, une compétition nationale organisée depuis 2007. Une sorte de grande aventure collective réunissant des étudiants d’école informatique de toute la France et à laquelle Polytech Tours participe pour la première fois, cette année.
« C’est quelque chose qui prend de l’ampleur et on trouvait l’idée sympa », indique Yannick Kergosien, 30 ans. Cet enseignant- chercheur à Polytech Tours chapeautera la compétition avec ses collègues Carl Esswein et Jorge Mendoza. Le 4 décembre sonnera le début de la Nuit de l’info, à 16 h 36 pile et s’achèvera le lendemain, à 8 h 04. Précis, non ? « Ce sont les horaires de coucher et lever du soleil », répond Yannick Kergosien.

Partout en France – et donc à Tours – les étudiants seront regroupés en équipes. Les défis, lancés par des entreprises partenaires, tomberont d’un coup : développer une appli, un programme web, une interface ergonomique, etc. Et c’est parti pour une nuit blanche à faire carburer ses méninges et son savoir. « Bref, on va prévoir les pizzas et le café ! », lance Yannick Kergosien, en riant.
Au-delà de l’aspect purement fun et bon enfant, la Nuit de l’info pourrait aussi permettre de jolis débouchés pour les participants. « Bien sûr, ça a des incidences. À Tours par exemple, l’entreprise Umanis se prête au jeu et verra de quoi ils sont capables. Il y a aussi des groupes, comme IBM. C’est une bonne chose pour les étudiants. Il y a certes une récompense pour les gagnants à la fin, mais ça fait aussi une ligne en plus sur le CV. Et ça fait connaître les entreprises qui recrutent des ingénieurs. »

Pour l’instant, Polytech Tours a déjà réuni onze équipes, soit 77 étudiants pour la Nuit de l’info. Et compte bien remporter les défis.

Mini-geek et code informatique

Ils ont entre 6 et 14 ans, mais maîtrisent déjà le code informatique à la cantine numérique.

Mini-geek
Coder quand on est jeune, c’est possible.

En cette fin octobre, le soleil brille. Pourtant, Nicolas, un trentenaire, et Pierrick, son fils âgé de 12 ans, sont bien pressés de s’enfermer dans les locaux de la Cantine numérique, dans le quartier du Sanitas. Ils vivent leur premier coding goûter : des ateliers gratuits pour se familiariser, de manière ludique, à l’univers du code.

Nicolas est informaticien. Il a entendu parler de ces séances par des collègues. Elles sont organisées une fois par mois le samedi après-midi par Palo Altours, une association chargée de promouvoir le numérique. Il a décidé d’y emmener son fils qui ne jure que par les ordinateurs à la maison. Dans une grande salle lumineuse, une cinquantaine de mini-geeks âgés de 6 à 14 ans sont déjà installés devant des PC.
La séance démarre par quelques mots d’accueil de Jean-Lou Lebars, le coordinateur. Il présente aux participants un logiciel adapté, qui a comme héros une mascotte baptisée Scratch. Durant deux heures, aidés par leurs parents, les enfants vont tenter de créer un petit programme informatique. Pierrick, le casque sur les oreilles, semble se débrouiller : il vient de donner vie à un personnage, un plongeur qui doit échapper à un requin. Une animation qu’il est fier de montrer à son papa. « C’est notre moment à nous », explique Nicolas.
Les coding goûters ont également un véritable but pédagogique. « Ce n’est pas vraiment un cours d’informatique. Cela permet plutôt aux enfants de développer leur imaginaire et leurs réflexes logiques », indique Jean-Lou.

>>Plus d’informations sur paloaltours.org

Gilles : femme, enfants et (dé)clic

Gilles est chef d’entreprise. A 37 ans, originaire de Lille, il est venu poser sa valise et s’installer avec sa famille à Tours. Un régal, pour lui !

Si sa société et ses quatre salariés sont importants, sa famille passe avant tout. (Photo tmv)
Si sa société et ses quatre salariés sont importants, sa famille passe avant tout. (Photo tmv)

Gilles Foine, 37 ans, arrive pile à l’heure au rendez-vous. Petite chemise rayée à manches courtes, cheveux rasés et une poigne franche. Ravi à l’idée de participer à notre série de portraits. Avant de venir, il a potassé les tmv, retenu plein de choses. Raconte pourquoi il a aimé à toute allure. « Je vis à cent à l’heure », lance-t-il.
Derrière ses lunettes bleues un peu rondes, ses yeux bleu-gris sont rieurs. Originaire de Lille, « tombé amoureux d’une Rouennaise », il a fait quelques pas à Orléans, où le couple ne s’est pas vraiment épanoui (« on ne s’est fait presque aucune connaissance »).
Il est arrivé à Tours il y a sept ans. « La ville nous a plu direct ! », dit-il avec un sourire. « C’est une autre mentalité ici. C’est un petit Lille. »
C’est aussi à Tours qu’il a créé sa propre société, plus exactement à Joué. « Pour faire simple, je vends des services d’informatique aux entreprises. On propose d’être l’informaticien de la boîte. »
On sent de la fierté quand il raconte son travail. Ravi d’avoir réussi, « alors que les études n’étaient pas trop mon truc ! ». D’avoir « osé », un mot qui revient souvent dans sa bouche. Osé, « parce qu’on n’apprend pas à être dirigeant à l’école ». Osé surtout grâce à Caroline, son épouse, sa « magnifique femme », comme Gilles Foine le dit. « Elle a été le déclic pour que je crée mon entreprise. »
Si sa société et ses quatre salariés sont importants, sa famille passe avant tout. « J’ai quatre filles et un gars ! » Quand il en parle, ce papa a des étoiles dans les yeux. Lui qui vit près de la place de la Liberté souhaiterait trouver une maison plus grande à Tours (« Mais c’est cher… »), toujours avec cette idée de les rendre heureux. Pas si facile de concilier vie de famille et travail prenant : « On se laisse vite embarquer par la boîte, mais je suis très famille », répète-t-il. Le
Centre des jeunes dirigeants (CJD, une association nationale apolitique qui possède aussi une antenne à Tours) lui a finalement permis de ne pas perdre pied et « de grandir ». « Cette asso aide à organiser son temps, faire attention à ses salariés, à sa famille, au temps pour soi… Ça m’a aidé en tant que père de famille et chef d’entreprise ! »
En fait, avec Gilles Foine, l’habit ne fait pas le moine : il a une boîte d’informatique, mais n’est pas le stéréotype du geek ; il est patron, mais loin d’être le grand stressé vissé à son smartphone qui ne jure que par le métro-boulot-dodo… « C’est tellement sympa ici. Je m’y sens bien, je cours au bord du Cher… Je suis même moins speed en voiture depuis que je vis à Tours ! » Il souhaiterait juste la gratuité des transports. « Ça serait révolutionnaire ! Je suis conscient que c’est un grand changement, mais ça serait bien pour la ville. Je n’ai pas de prétention politique, mais j’aime l’action, quand ça roule. Vous voyez, tout le monde ne s’intéresse plus qu’aux faits divers… La vie économique ne passionne pas beaucoup, mais c’est le moteur. »
Aurélien Germain