Restos du cœur : "difficile à admettre"

Interview de Maurice Diot, président de l’antenne d’Indre-et-Loire des Restos du coeur.

Restos du coeur
Dans le département, il y a plus de 600 bénévoles. « Mais on recherche du sang neuf pour la distribution et l’administration. » (Photo Patrick Gaïda)


Peut-on revenir sur votre collaboration avec La Poste ? C’est une première en Touraine…

La Poste est venue vers nous. Elle souhaite s’associer. On a décidé de faire une collecte de vêtements. Parce qu’il n’y a pas que l’assiette, même si l’alimentaire est important. La Poste a donc fait faire 3 000 sacs plastiques avec nos logos, des flyers dans les boîtes aux lettres, etc. Les gens n’ont qu’à mettre des habits en bon état dans ces sacs (à rapporter avant le 12 décembre, dans les centres de distribution du courrier, NDLR). Il faut que nos bénéficiaires aient du prêt à porter.

Le 24 novembre, c’est l’ouverture de la 30e campagne hivernale. On suppose que les besoins sont toujours plus grands…
J’en ai bien peur. On va fatalement vers une hausse. On a encore plus de bénéficiaires que l’an dernier, je ne vois pas de miracle.

Combien sont-ils dans le département ?
Concernant la campagne hivernale de 2013, nous avons eu 6 600 adultes, 400 bébés… Soit 2 500 familles. C’est 1,2 % de la population d’Indre- et-Loire.

Humainement, ça doit être très difficile d’être bénévole aux Restos. Vous le vivez comment ?
Au bout d’un certain temps, on prend les choses de manière plus pragmatique. Mais c’est toujours poignant. Le plus dur, c’est dans les centres ruraux. C’est là où l’on voit des retraités, honteux, tête baissée. Ce n’est pas toujours simple de faire la demande. Et après 40 ans passés à travailler, c’est difficile à admettre, de venir frapper à la porte… Il ne faut pas oublier que certains retraités ont payé des impôts pour la première fois cette année. Ils sont perdus.

Propos recueillis par Aurélien Germain