Eric Pasquier, du château Gaudrelle : le viticulteur bio

#VisMaVille Éric Pasquier est le propriétaire du Château Gaudrelle, en appellation Vouvray. Après des années en conventionnel, son domaine s’est converti en agriculture biologique et entame une nouvelle étape : le passage en biodynamie.

Eric Pasquier n’est pas né dans le vin, il y est venu sur le tard. Après vingt ans passés à vendre des fromages sur les marchés de Tours, il commence à donner un coup de main à Alexandre Monmousseau en 2008, connu pour ses vouvray.

Pendant dix ans, il dirigera une partie de son domaine, le château Gaudrelle, installé sur les quais de Loire, à Rochecorbon. En 2020, il rachète les parts et vole désormais de ses propres ailes, à 60 ans. S’il n’est pas vigneron de formation et s’occupe plutôt de la direction, gestion et partie commerciale de l’entreprise, « une équipe engagée, attachée au domaine » l’épaule au quotidien.

En premier lieu, Cyril Nenin, son maître de chai et chef de culture. Six autres salariés complètent son attelage, dont son jeune fils Émile, destiné à reprendre le domaine. Son autre fils, Robin, s’il ne travaille pas directement dans le vin, participe à les faire découvrir dans son restaurant de Tours, Chez Gaster.

Tous trois sont fondus de vin nature. Le déclic s’est produit pour Éric Pasquier en 2014. L’équipe ne reconnaît pas ses vins lors d’une dégustation à l’aveugle. Le breuvage est jugé sans défaut, sans expression. Tout ce que n’aime pas Éric Pasquier. « Moi j’aime l’expression, que ça vive, que le vin donne des émotions. Je ne voulais pas d’un vin neutre. »

Il décide alors de changer ses méthodes et passe progressivement au bio, transition qui s’est achevée l’année dernière. Les 20 hectares du domaine sont désormais travaillés à la main « grappe par grappe » dont deux hectares au cheval, avec le moins d’intrants possibles. « C’était une période pas facile car il est difficile de passer au bio, il faut du temps et apprendre. »

Les deux dernières années marquées par le gel et la grêle ont été catastrophiques. « L’an dernier, il n’y avait quasiment pas de récoltes. J’ai pleuré dans les vignes, ça prend à la gorge », avoue-t-il du haut de sa stature imposante. Éric Pasquier ne se décourage pas pour autant et, convaincu de la qualité accrue de ses vins en bio, tente d’aller plus loin.

Le domaine entame son chemin vers la biodynamie, qui demande de la rigueur pour appliquer ses principes : préparations spécifiques, dynamisation des vignes en travaillant avec les principes actifs, respect du calendrier lunaire…

« Faut pas se louper, mais les vins sont encore meilleurs quand ils sont réussis. Je m’intéresse aussi à la géobiologie qui prend en compte les différentes vibrations de l’environnement qui agissent sur les vignes, la fermentation dans les barriques… je pense qu’on pourrait encore améliorer les choses. » Éric Pasquier aime tout ce qui vibre, et son vin d’abord.

Texte et photos : Aurélie Dunouau

L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.

Covid, climat, bio, changements : le monde du vin en pleine mutation

Économie, société, climat… Le monde viticole s’adapte aux évolutions du monde actuel, sans négliger la qualité et l’amour du travail bien fait.

Au printemps 2020, les Français étaient confinés. Tous ? Non, d’irréductibles viticulteurs tourangeaux, ne pouvant délaisser leurs ceps trop longtemps, étaient au pied des vignes. En plein air et à distance les uns des autres, ils ne risquaient alors rien pour leur santé mais voulaient préserver celle de leurs vignobles.

Ont-ils bien fait ? La vigne n’a en tous cas pas attendu le déconfinement pour vivre sa vie : 2020 a été à Vouvray le débourrement le plus précoce de l’histoire de l’appellation. Et tout le cycle de vie de la vigne a suivi, avec des vendanges achevées en septembre dans certains domaines, quand elles trainent certaines années jusqu’à la mi-octobre.

Covid : repenser la commercialisation

Mais si les grappes de raisin ont fait fi du Covid pour faire leur petit bonhomme de chemin, les vignerons ne sont pas tous sortis indemnes de cette année 2020 pas comme les autres. « Le Val de Loire est en général bien représenté sur les cartes des restaurants, et certains vins s’exportent bien. La pandémie, avec ses confinements et fermetures, a donc eu un gros impact pour certains viticulteurs qui ont vu chuter leurs ventes. »

Pour Lionel Gosseaume, président d’InterLoire, l’interprofession des vins du Val de Loire (de Sancerre à Nantes), le Covid aura donc des effets à long terme sur la santé économique de certaines exploitations viticoles. Toutes ne sont pas dans la même situation, comme le souligne Romain Baillon, conseiller viticulture au GABBTO (Groupement des agriculteurs biologiques et biodynamiques de Touraine) : « Pour nos vignerons qui avaient déjà une clientèle constituée de particuliers, ils s’en sont bien sortis, parfois même mieux que les années précédentes. Alors que pour ceux qui vendaient à l’export ou en hôtellerie-restauration, la situation a été compliquée, il a fallu trouver de nouveaux marchés. »

Quel que soit le profil, l’adaptation est apparue comme le maître-mot du monde viticole. Du côté de Chinon, la tradition a dû s’effacer durant quelques mois, comme le souligne Fabrice Gasnier, président du syndicat des vins de l’AOC : « Chez nous, on a l’habitude de venir au domaine, chez le vigneron, pour acheter ses bouteilles. Les portes sont ouvertes en permanence. Avec le confinement, certains se sont adaptés, ont développé la livraison à domicile par exemple. »

Au domaine du Margalleau, en AOC Vouvray, la famille Pieaux travaille par exemple à la création d’un site web. Valentin Pieaux nous dit pourquoi : « Les neuf mois de fermeture des restaurants ont été compliqués pour nous. Il faut diversifier nos moyens de commercialisation, et réfléchir à comment contrer ce genre de situation, car c’est le monde vers lequel on va. » Un monde qui n’en finit pas de changer… et de se réchauffer.

Climat : anticiper les aléas

Ça chauffe ! Ou ça gèle ? Bref : ça bouge ? 2020 a été une année précoce dans tous les vignobles de Touraine, mais 2021 a été marquée par le gel pour plusieurs appellations. Chinon est passé entre les gouttes. Mais chez d’autres, le verdict a été sans appel : plus de la moitié de la récolte tuée dans l’œuf (ou plutôt dans le bourgeon). Et on ne vous parle même pas des risques de mildiou qui ont fait transpirer nos vignerons tout l’été…

Au-delà de la seule récolte 2021, c’est toute une dynamique qui se trouve freinée, comme le rappelle Hervé Denis, le président de la cave des producteurs de Montlouis-sur-Loire (Maison Laudacius) : « Nous avons eu des gels à répétition en 2016, 2017, 2019 et 2021. Les récoltes sont donc irrégulières, il devient compliqué de planifier des investissements. Et avec l’incertitude sur la production, les projets commerciaux que nous avions sont au ralenti. Nous avons trois de retard par rapport à nos ambitions de développement ! ».

La coopérative montlouisienne a même dû contracter un prêt, tout en assurant le paiement mensuel de ses quinze adhérents, pour qui le dicton « l’union fait la force » n’a jamais été autant d’actualité. L’interprofession InterLoire et les syndicats de producteurs veulent anticiper l’accélération de ces changements climatiques, « des questions centrales et stratégiques » selon L. Gosseaume.

Coté commercialisation, une gestion des stocks adaptée pour ne pas reculer sur les nouveaux marchés où les vins de Loire sont concurrencés par d’autres vignobles français ou étrangers. Et côté prévention, une cartographie précise des terroirs pour identifier ceux à risque et le test de nouveaux cépages durant dix ans, plus adaptés à ces conditions climatiques coté prévention, pourraient aider à se préparer à ces changements inéluctables. Sur le terrain, certains cherchent d’autres parades.

Sophie Clair et Romuald Colin, au Chai de Thélème, réfléchissent aussi à la plantation de cépages adaptés à ce nouveau climat. Mais ils misent aussi sur l’ouverture d’un gite axé sur l’œnotourisme pour compléter leur activité.

Et le bio alors ?

Autre évolution à laquelle le monde du vin s’engage : le bio, le respect de l’environnement, et au passage, de notre santé. Là encore, regard sur le futur : d’ici à 2030, 100 % des exploitations viticoles en label environnemental ? C’est l’objectif que se fixe InterLoire. À l’heure actuelle, 50 % des exploitations (pour 30 % des surfaces viticoles) sont inscrites en label Bio, HVE3, Terravitis ou Agriconfiance entre Sancerre et Nantes, en passant par la Touraine. Au GABBTO, on compte aujourd’hui 80 vignerons adhérents, sur les quelques 180 à 200 que compte l’Indre-et-Loire.

Et les chiffres grimpent d’année en année. Les motivations sont multiples : convictions profondes de nouveaux venus, ou motivations économiques face à l’engouement de la clientèle grand public pour les produits labellisés bio. À la cave Laudacius (Montlouis), on évoque ainsi la « pression sociétale » et « l’évolution des demandes pour un respect accru des terroirs et de la nature ».

Mais comme le souligne Romain Baillon, « même si parfois la motivation première est l’intérêt pour la commercialisation, les vignerons qui se forment pour se convertir en bio découvrent tout l’intérêt de ces pratiques et deviennent eux aussi des convaincus ! ». Une chose est sûre : à tmv, on est convaincus que nos vins de Touraine sont partis pour durer, grâce aux efforts déployés par ces professionnels qui ne lâchent pas la grappe tant qu’elle n’est pas mûre à point.

Les jeunes prennent le relais

À Saint-Martin-le-Beau (AOC Montlouis), Céline Avenet a rejoint son père pour créer le GAEC Les Mons Gas. Elle avait pourtant débuté son parcours dans une autre voie : la statistique, dans l’industrie pharmaceutique. Mais après deux ans de vie parisienne, retour au bercail : « J’avais déjà hésité à rejoindre la viticulture, mais j’avais peur que ce soit trop difficile. Finalement ça l’est, un peu tous les jours, mais ça me passionne ! J’adore passer ma vie dehors à chouchouter mes vignes, voir pousser le raisin. Et être en coopérative est enrichissant, il y a de l’entraide, de l’échange. Mon père ne s’attendait pas et il était à la fois heureux qu’une nouvelle génération prenne le relais, mais aussi inquiet pour moi ».

Aujourd’hui, Didier est rassuré car sa fille assure ! À Chançay (AOC Vouvray), Valentin Pieaux a rejoint son père et son oncle au domaine du Margalleau. Pour lui, c’était évident : « Je suis tombé dedans quand j’étais petit, comme Obélix ! Je suis né juste avant les vendanges 1995, date de la création du domaine. J’ai tout de même suivi un BTS à Montpellier, qui m’a permis d’acquérir de l’expérience en Alsace et au Chili avant de revenir ici en 2017 ».

Avec lui, il a ramené un lot de belles idées, dont la fabrication de rosé sec en bouteille dont la première cuvée (2018) s’appelle « L’intronisé ». Et notre nouvel arrivant n’a pas fini d’innover : les trois Pieaux travaillent en effet sur la création d’une nouvelle gamme élevée en fut de chêne, pour monter en gamme et séduire une nouvelle clientèle.

Texte : Maud Martinez / Photos : Adobe Stock (ouverture) & archives NR et tmv (corps de l’article)
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Vrac, local et bio, le pari d’Anne-Gwénolée Tu et de son épicerie « Sur la branche »

#VisMaVille Anne-Gwénolée Tu est gérante de l’épicerie locale et sans emballage, Sur la Branche, à Tours. Investie dans le zéro-déchet, elle se bat pour participer à une économie plus vertueuse.

Place de la Victoire, ce mercredi après-midi, le magasin ne désemplit pas. Familles, étudiants, retraités… tous passent faire leurs provisions et prendre des nouvelles. « Vous ne fermez pas, rassurez- moi ? » Car Anne-Gwénolée Tu, la gérante et fondatrice de Sur la Branche depuis 2017, traverse une mauvaise passe financière et vient d’en informer ses clients par mail (lire ci-dessous).

L’épicerie locale de quartier prend plus que jamais tout son sens. « Nous étions les premiers à Tours à allier vrac, produits locaux et bio, assure Anne-Gwénolée Tu. Nous sommes investis dans un réseau d’associations zéro déchet, nous aimons conseiller nos clients dans leurs démarches, leur donner des recettes, des astuces et les orienter vers les bonnes personnes. L’idée est d’avoir affaire à des hommes, loin de l’industrie agro-alimentaire. »

Bref plus qu’une épicerie, Anne- Gwénolée participe à la promotion du zéro-déchet et d’une alimentation de qualité au sein des réseaux tourangeaux. Ici les clients amènent leurs bocaux et emballages, ce qui permet de choisir la quantité. Dans le magasin, s’affichent les portraits d’une quarantaine de producteurs locaux, du maraîcher de Saint- Pierre-des-Corps aux huileries de Touraine. « Ce n’est pas juste vendre des pois chiches et des pommes de terre mon métier, je suis allée sur leurs exploitations, on partage une démarche. »

Le déclic s’est produit très jeune. Végétarienne à 18 ans, elle parcourt le monde en faisant du woofing et plonge dans ses intérêts : la nature et l’alimentation. Notamment grâce à son colocataire qui était brasseur. Alors installée en région parisienne, elle évoluait dans le milieu de la librairie de luxe. « Je suis passée de la vente de livres qui coûtait des milliers d’euros à des légumes », sourit la pétillante brunette, aujourd’hui 37 ans.

Un milieu dont il lui est resté la rigueur du travail et le goût de la qualité. Elle monte alors une section de la Ruche qui dit oui dans la brasserie de son ami. Elle découvre aussi Tours et tombe amoureuse de la ville. En 2017 la voilà lancée dans l’aventure Sur la Branche.

« Je voulais une épicerie du quotidien. Il est difficile de ne faire que du local et du bio, mais j’essaie que les produits viennent le plus près possible. 95 % de nos produits sont quand même bio avec des valeurs éthiques. » Ce qui n’est pas bio n’en est pas moins respectueux de l’environnement et local comme le garum du pêcheur Thierry Bouvet. Singularité, l’épicerie propose aussi des casiers de poissons frais deux fois par semaine, grâce au réseau Poiscaille, qu’il suffit de choisir sur internet. Et les paniers bio sont sans engagement.

Textes et photos : Aurélie Dunouau


Épicerie bio en difficulté

Depuis la crise du Covid, la fréquentation de l’épicerie n’a cessé de décroître. « Nous étions à 1 600 clients par mois avant le Covid, nous sommes à présent à 1 000 clients par mois, cela s’est surtout creusé depuis le printemps dernier. Notre seuil de rentabilité n’est plus atteint », alerte Anne-Gwénolée Tu, la gérante de Sur la Branche. Résultat : – 30 % de chiffre d’affaires. « Si les clients ne reviennent pas et surtout durablement, nous ne pourrons pas continuer. » Elle signale d’autres cas similaires de boutiques indépendantes en difficulté. Le tout récent drive du bons sens à Chambray-lès-Tours vient de fermer ses portes.

> Sur la branche, 2 place de la Victoire, à Tours.

Coiffeuse écolo jusqu’au bout des ongles

#VisMaVille Sylvie François gère le salon de coiffure naturel De la Tête aux Pieds. Un salon où priment les sens humain et écologique… et le caractère bien trempé de Sylvie !

Un silence total règne dans le salon de Sylvie, seuls les bruits de circulation de la rue de la Victoire résonnent. Pas de sèche-cheveux en route, ni de musique entêtante…

Atypique pour un salon de coiffure, l’ambiance est zen et apaisante. La cliente se relaxe sur un lit massant et chauffant tandis que la coiffeuse effectue son shampoing puis un massage crânien. Lumières tamisées et décor cosy, le salon de Sylvie accueille un seul client à la fois. Une relation privilégiée s’établit.

« La cliente se sent à l’aise, il y a un côté très intime. Cela débouche souvent d’ailleurs sur une belle amitié. » Un salon de coiffure pas comme les autres, c’est certain. Le côté humain prime. À l’image de sa gérante, Sylvie, tout sourire et sensible. Elle devine très vite l’état émotionnel de ses clients lorsqu’elle appose ses doigts sur leur tête. « C’est fou, acquiesce une nouvelle cliente, elle a tout de suite vu que j’étais stressée et pourtant je ne le montrais pas du tout. »

Un salon végétal avant la mode

Autre facette de Sylvie, un côté passionné, résolu, et des convictions écologiques ancrées. Le salon, « c’est mon bébé, un vrai choix. J’ai 41 ans de métier. Tout a commencé à Luynes quand j’avais 13 ans, la voisine m’avait amenée chez son coiffeur et ce fut le déclic. Après une vie parisienne, je suis rentrée dans ma Touraine natale et j’ai installé mon concept ici, rue de la Victoire. » Il y a 9 ans.

Le concept ? « Un salon 100 % végétal. » Avant que ce ne soit devenu la mode du bio, Sylvie fut pionnière en la matière. Elle déplore les salons étiquetés bio qui s’installent mais dont les shampoings et couleurs contiennent « du bio surtout boosté par la chimie. Par exemple, les mèches rien qu’à l’argile ça n’existe pas. C’est de l’argile avec des oxydants dedans. En 100 % naturel, il est ainsi plus difficile de faire des couleurs stables, les résultats ne sont pas toujours probants, varient d’un jour à l’autre ».

 

Ses convictions écologiques se traduisent également dans tous ses gestes au quotidien : elle récupère l’eau, remplit les flacons de ses clients avec son shampoing Hairborist, recycle les chutes de cheveux pour des associations qui fabriquent des boudins contre les marées noires…

Elle a d’ailleurs obtenu un Trophée du déchet de la Chambre des métiers pour sa démarche. « Je jette une toute petite poubelle toutes les trois semaines ! L’écologie, c’est inné chez moi. J’ai grandi dans la campagne tourangelle et au sein d’une grande famille, on ne jette pas ! »

Texte et photos : Aurélie Dunouau

AMAP de la Fuye-Velpeau : le succès de la vente directe bio

L’association pour le maintien d’une agriculture paysanne de la Fuye-Velpeau distribue des paniers de fruits et légumes à ses adhérents chaque semaine depuis 2016. Le projet rencontre un tel succès qu’une liste d’attente a été mise en place pour l’année prochaine.

Le 16 janvier 2020, dans la salle du 4 rue Montesquieu, les habitants du quartier défilent comme tous les jeudis soir et ressortent avec leurs paniers garnis de légumes bio. L’AMAP (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) de La Fuye-Velpeau est la seule présente dans le centre de Tours. Elle accueille les 80 adhérents de l’association à partir de 18h30. Deux paniers leur sont proposés : le grand panier à 17 euros et le petit panier à 12 euros. Le paiement se fait chaque trimestre, pour toute l’année, et garantit aux paysans une juste rémunération de leur travail.

En plus de soutenir l’agriculture paysanne, la vente en AMAP s’inscrit aussi dans une démarche de consommation plus saine, locale et de saison.  Toutes sortes de légumes composent ainsi les paniers. Au menu cette semaine : courges butternut, choux blanc, ail, carottes, et fenouil. C’est ce qui plaît à Mireille : « Avec l’AMAP, je découvre des légumes. Ce sont toujours des produits de saison variés ». Des pâtes, du pain, des produits laitiers et d’autres aliments bio et locaux peuvent aussi être commandés chaque trimestre.

Sylvain Le Thuault, maraîcher, est présent depuis le début. Il fournit l’AMAP depuis sa ferme Les bio de l’Isle. Il est à la fois producteur et intermédiaire entre les agriculteurs et les clients. Pour lui, l’AMAP est un moyen de « ne pas vendre ses légumes à des anonymes, de valoriser ses produits et créer du contact humain ».

Un réel engouement 

Pour l’année 2020, le carnet de commandes des paniers est d’ores et déjà rempli. Le projet rencontre un tel succès qu’une liste d’attente a été mise en place pour en bénéficier l’année prochaine. 

Ce système de vente directe s’avère rassurant pour les consommateurs. Beaucoup pensent comme Thierry Bodin, 39 ans et membre de l’AMAP depuis sa création en 2016. Il explique : « Quand je paye, je sais à qui je donne mon argent et pour quels produits j’achète. »  Pour le maraîcher Sylvain Le Thuault, se rendre à l’association le jeudi est aussi une récompense qui lui permet de voir dans quelles assiettes finissent ses produits. « Cela participe à un certain équilibre », précise-t-il.

Si les bénévoles précisent qu’entre les départs et les arrivées d’adhérents, une forme de roulement s’installe ; le maraîcher a choisi de limiter cette année le nombre de paniers disponibles par semaine à 75 . Il envisage éventuellement d’augmenter le nombre l’année prochaine en fonction de la demande. Néanmoins, ils sont beaucoup à préférer que d’autres AMAP se développent au centre de Tours. Comme la retraitée et consommatrice Mireille le précise, « il ne faut pas que cette AMAP devienne démentielle ».

Texte : Lise Lacombe et Théo Hesnard / Photos : Sophie Podevin – étudiants à l’Ecole Publique de Journalisme de Tours (EPJT).

On a testé un institut de beauté bio à Tours

Dans le centre de Tours, rencontre avec un institut respectueux de votre peau et de l’environnement.

Un institut entièrement bio ? C’est en tout cas ce que propose Fabienne Gabard dans son institut de beauté situé rue du Rempart à Tours. Chez Essentiel Bio Esthétique, on utilise les produits de la maison du Docteur Hauschka.

Créée il y a 53 ans, la marque allemande s’est exportée à l’international. Selon la gérante, deux mots-clés sont essentiels : « rythme et globalité ». Des produits aux soins, tout est pensé selon ce principe. Les gammes sont conçues à partir de plantes élevées en biodynamie (prise en considération de l’influence des rythmes lunaires et planétaires, NDLR). Labellisés, les produits misent sur l’autocorrection de la peau.

Fabienne Gabard dans son institut.

« Mon institut est à mon image » 

Dans son établissement, un seul mot d’ordre : utiliser uniquement des produits bio et faire des efforts pour que toute la structure soit écologique. Elle a par exemple remplacé les serviettes en coton par des serviettes en fibres qui consomment moins d’eau et d’énergie lors de leur nettoyage et de leur séchage. Des actions mises en place dans le respect des valeurs de leur fournisseur.

En effet, la marque Docteur Hauschka soutient le commerce équitable et tente de réduire son impact sur l’environnement, à l’image de ses produits en verre pour éviter le plastique. C’est ce qui a séduit Fabienne Gabard. Elle tient son goût pour le naturel et le bio de sa mère qui était, nous dit-elle, « allergique à tout ».

Elle travaille seule dans son salon : « Mon institut est à mon image » et fait ses propres choix. Celui de ne pas pratiquer l’épilation en est un. Un choix courageux puisqu’une partie importante de la clientèle est générée par l’épilation. Mais Fabienne ne veut pas céder à cette facilité et veut garder la pratique des soins de visage et de corps au cœur de son institut.

« L’être humain est un ensemble »

Véritable rituel, le soin classique – 130 € – dure deux heures et sollicite tout le corps. Bain de pieds chaud, massage des pieds, relaxation de la nuque, étirements des bras et des jambes… Des pratiques rythmiques se mêlent au soin pour en faire un moment de relaxation justifiant le prix.

Une pratique étonnante mais en accord avec la philosophie de l’établissement : « L’être humain est un ensemble ».  Fabienne vend également les produits de la gamme Docteur Hauschka. Comptez des prix classiques entre 30 et 50 € pour une crème de 100 ml. Du maquillage entièrement bio est aussi en vente (la rédaction de TMV a testé pour vous, voir la vidéo ci-dessous). Fabienne, pinceau en main, vous propose un maquillage sur mesure : « Le maquillage, c’est comme un tableau ! ». A vos palettes !

Texte: Lise Lacombe et Louise Grange / Photos et vidéo : Jeanne Gerbault – étudiantes à l’Ecole Publique de Journalisme de Tours (EPJT)

Foodtruck écolo : Adeline Le Goix fait « son truc à part »

#EPJTMV Toutes les semaines, Adeline Le Goix arpente Tours. À bord de son foodtruck « Mon truc à part », elle partage ses plats végétariens et ses valeurs aux quatre coins de la ville.

13 h 30. C’est la fin du service pour Adeline Le Goix dans son foodtruck. Il ne reste plus grand-chose dans son petit frigo. Elle vient d’intégrer à sa rotation le site de l’IUT Jean Luthier, à Tours Nord, tous les mardis midi. Nouvelle sur les lieux, elle ne se fixe pas encore d’objectifs de vente précis. « C’est un peu au petit bonheur la chance pour l’instant », indique-t-elle.

Avec son foodtruck, elle est présente depuis juin 2018 sur quatre emplacements : à la rédaction du journal de la Nouvelle République le lundi, à l’IUT de Tours Nord le mardi, à l’École de la Croix Rouge à Chambray le mercredi et à la fac de Grandmont le jeudi.

Au menu : muffins salés, soupes, quiches aux légumes… Tout ce qu’elle propose est végétarien. Et pourtant, elle ne l’est pas elle-même : « Pas besoin d’être végétarien pour réduire sa consommation de viande et de se sensibiliser à la cause. » Elle fait preuve de pédagogie en partageant avec ses clients son savoir sur les fruits et légumes de saison, comment les cuisiner et toujours avec le sourire.

Adepte de fleurs et plantes sauvages, elle les intègre au fur et à mesure à ses plats. En utilisant uniquement des produits issus de l’agriculture locale, elle « travaille avec des producteurs qui n’ont pas forcément le label bio mais qui s’engagent pour la valorisation de la terre et qui restent respectueux de l’environnement », explique-t-elle. Un réseau qu’elle avait commencé à développer bien avant, en s’investissant d’abord dans la vie associative, écologique, sociale et solidaire.

Écolo et humaniste

Cette ancienne éducatrice spécialisée a travaillé près de dix ans dans la prévention et la demande d’asile, tout en jonglant avec le milieu associatif. Lassée, elle décide de donner à sa vie un nouveau souffle.

Etant intolérante au lactose, se nourrir au quotidien lui revient cher. Pour réduire les coûts, elle passe son temps aux fourneaux. C’est l’élément déclencheur : « Je passais mes journées à cuisiner pour moi, alors autant cuisiner aussi pour les autres », résume-t-elle. Après un an d’hésitation, elle décide finalement de se lancer à son compte. C’est ainsi que « Mon truc à part » est né.

Toujours en adéquation avec son mode de vie authentique et simple, elle ne souhaite pas dégager plus de bénéfices que nécessaire. Son but ? « Pouvoir vivre dignement et rendre [son] activité pérenne. » On lui souhaite une affaire qui roule.

Texte : Alice Porcher et Théo Hesnard / Photos : Chadi Yahya – étudiants à l’École Publique de Journalisme de Tours (EPJT)

Very Bio : le bien-être sous toutes ses formes à Tours

Pour sa 3e édition, le Very Bio élargit sa palette d’exposants et d’activités pour deux journées consacrées au Bio et au Bien-être, les 28 et 29 septembre à Tours.

« Pourquoi Very Bio ? Parce que le salon s’adresse à des personnes qui s’intéressent au bien-être, au sens large du terme : le corps avec les soins variés, les massages, l’alimentation, mais aussi tout ce qui relève du spirituel, et le bien-être chez soi, pour se sentir bien dans son environnement. »
Pour Sophie Ehrhardt, spécialiste de l’organisation intérieure avec sa société Ordolys, participer au salon Bio & Bien-être ces samedi 28 et dimanche 29 septembre allait donc de soi.

Il en va de même pour les 71 exposants réunis ce week-end au Palais des Congrès, pour une 3e édition du salon Very Bio qui s’intéresse au bien-être sous toutes ses formes.

On y retrouve les thématiques incontournables du secteur : un marché bio et gourmand, des spécialistes de santé et soin du corps avec des pratiques classiques comme le shiatsu, les conseils diététiques, la relaxation ou les produits cosmétiques naturels, et d’autres propositions moins courantes (le magnétisme ou la thérapie par les arbres par exemple).

Mais le salon du Bio & du Bien-être voit large. Des associations environnementales, des agences de voyages qui sortent des sentiers battus et des spécialistes mode et déco seront donc également de la partie. Les organisateurs ont aussi prévu quelques nouveautés.

Tout d’abord, un nombre de conférences et ateliers en augmentation, avec près de 30 rendez-vous au cours du week-end. Atelier fabrication de dentifrice, découverte du voyage solidaire, les plantes sauvages dans la santé… Le panel est varié !
S’y ajoutent pour la première fois six « conférences d’experts » : Daniel Ballesteros, Julie Bourges, Au vert avec Lili, Lionel Levy, Slow Cosmétique et Corinne Collin Bellet prendront la parole dans l’auditorium du Palais des Congrès. Si vous cherchiez une sortie sympa qui ne vous fera pas culpabiliser, vous savez donc où vous rendre ce week-end, car c’est bien connu : y’a pas de mal à se faire du bien !

Maud Martinez


> Infos pratiques : sam. 28 et dim. 29 septembre de 10 h à 19 h au Palais des Congrès de Tours. Tarif 3 à 5€/adulte. Gratuit – 16 ans.

> www.verybio.fr

Un tour au marché : Beaujardin le bio (5/6)

(Série 5/6) Depuis 40 ans tout pile, le marché bio s’installe sur une longue allée de la place Beaujardin, à Tours. Certains commerçants sont là depuis le début, d’autres viennent d’arriver, mais tous ont une passion en commun : le sain et le partage.

Il a toute une histoire, le marché bio de Beaujardin. Et, pour la connaître, il suffit de demander à Michel.
Michel, il vend du vin et des légumes (un peu de vin et quelques légumes) tout au début de l’allée réservée au bio, tous les samedis matins, dans ce quartier calme de la ville.

Et ça fait quarante ans que ça dure. « Moi je faisais du vin et ma femme était maraîchère. Et tous les deux en bio, depuis le début », explique-t-il le regard frisotant sous la gapette. « Il y avait des commerçants ambulant bio, mais ils étaient dispersés. Moi à Saint-Paul, un autre à Rabelais, un troisième ailleurs. Alors, les consommateurs nous ont demandé si on ne pouvait pas se réunir pour créer un marché unique et que en bio. »

 

RETOUR EN 1979

Quelques réunions plus tard, la petite troupe, une dizaine de commerçants et les représentants des consommateurs, ont un projet ficelé qu’ils présentent à la mairie. On tergiverse un peu et, finalement, on s’aperçoit que le petit marché du samedi cœur du village de Beaujardin dispose d’une allée vide qui pourrait faire l’affaire. Nous sommes le 16 juin 1979.
« Moi, j’ai raté le premier marché bio ici : j’avais un mariage. Mais dès la semaine suivante, j’étais là ! »

Évidemment, les choses ont bien changé depuis, à commencer par le regard du grand public sur l’activité bio. « À l’époque, on n’était pas des marginaux, mais quasi, quand on faisait du bio ! ». Il est heureux, ça se voit, Michel, que le vent ait ainsi tourné et que le bio soit enfin dans l’air du temps. Il est à la retraite, maintenant et sa production de vin comme celle de légumes a été divisée par cinq. Mais il est toujours là, avec ses tiges d’ail nouveau, ses asperges et son bourgueil 2014. « Moi, mes vignes, elles n’ont jamais vu une goutte de désherbant ! », s’amuse t-il.

Il y en a d’autres, des compagnons de cette époque le long de cette allée où chaque station mérite le détour. Le marchand de pommes d’à-côté, qui fait aussi des patates, des jus de fruits et des confitures. Et puis Bruno, un peu plus loin, qui est jeune, mais qui a repris la place de son oncle qui faisait, lui aussi, partie de la bande du départ. Katia et Alwan, couple d’origine libanaise, vient tous les samedis, ou presque, faire remplir ses bouteilles de lait frais.
« On a une ferme à côté de chez nous, à Joué-lès-Tours, mais il ne sont pas en bio alors, on vient ici depuis presque trente ans. » En face de lui, depuis une trentaine d’années, Jean-Paul fait du pain, avec des farines anciennes, dont certaines viennent de chez Bruno-d’en-face, justement. « Le pain, c’est le dernier aliment auquel on s’est intéressé pour le bio.

Ça a commencé avec le vin, le fromage ensuite, les légumes… Et pourtant, le gluten contenu dans les farines anciennes est beaucoup moins agressif et moins nocif que celui que l’on trouve dans les farines industrielles. Les bactéries mangent les principes actifs et ça change tout dans l’alimentation. »

La preuve qu’il n’en rajoute pas Jean-Paul : il est 10 h et il lui reste deux pain à l’épeautre à vendre sur un étal de trois mètres de long. « Je me suis un peu fait dévaliser, ce matin », confirme t-il. Mais il n’y a pas que des vétérans du bio le samedi à Beaujardin. Magalie et Samuel, éleveurs de porcs et de bovins à Courcoué (Sud-Touraine) ne sont là que depuis un an. Ils font aussi des légumes secs, des farines spéciales et des huiles. Le tout emballé ou, de préférence, en vrac. Leur ferme, la Ti’bio d’aire, commence à se faire un nom dans le milieu.

DU BON ET DU BIO

Claire, également, fait ses premières armes sur le marché Beaujardin depuis le début de l’année. Elle, son credo, c’est la pâtisserie bio. Pour ses oeufs, elle se fournit chez ses voisins de marché, qui sont aussi ses voisins dans la vie, quelque part dans le Loir-et-Cher.

La famille Habert fait de l’élevage de volaille et s’occupe aussi de la transformation des produits. « Tout ce que vous voyez-là, les rillettes, les saucisses, les pâtés, les brochettes, tout sauf le miel, nous le fabriquons nous-mêmes. Et nous maîtrisons aussi toute la chaîne, puisque nous cultivons en bio les aliments de nos bêtes », explique Denis, fils de la maison et patron du jour sur le stand.

Encore un peu plus loin, en face de Michel et de son incollable mémoire, Takayoshi fait frire ses Okonomi Yaki, des galettes de chou aux algues et aux oignons frais de printemps, une recette originaire d’Osaka, comme lui. C’est tout le Japon, parfum en tête, qui s’installe tranquillement sur la place du marché.
Son fiston nous fait goûter ses Daifuku Mochi, un délice au thé vert et à la confiture de haricot rouge. C’est un ancien employé du lycée Konan, le lycée japonais de Saint-Cyr, Takayoshi.

 

« Quand je suis arrivé en France, j’ai voulu fabriquer mon miso, comme je l’ai toujours fait et comme ma grand-mère avant moi. Mais impossible de trouver le koji, ingrédient indispensable de la recette du miso. Alors, je l’ai fabriqué moi-même. » Autant vous dire que si vous cherchez du vrai miso comme au Japon, tout en sachant ce qu’il y a dedans, vous êtes à la bonne adresse. Preuve, s’il en était besoin, que le bon et le bio, ça marche avec tous les aliments et toutes les cuisines.


> Retrouvez les autres épisodes de notre série Un Tour au marché juste ici <

Néogourmets dit halte au sucre !

Des biscuits bio sans sucre ajouté ni additifs et fabriqués au coeur de la Touraine : c’est le pari de Gaëlle Hermange qui a lancé Néogourmets avec son mari. Une entreprise familiale qui veut révolutionner le monde des gâteaux, changer les habitudes… et nos palais.

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Néogourmets est encore tout récent sur le marché. Pouvez-vous rappeler son concept ?
Gaëlle Hermange : Ce sont des biscuits innovants, sans sucre ajouté et sans additifs. De toute façon, le sucre n’a aucun apport nutritionnel, ses effets sont néfastes. Nos gâteaux sont donc sucrés naturellement avec de l’abricot sec qui est un fruit riche en minéraux et en vitamines. Son index glycémique est bas, il arrive doucement dans le sang. Avec mon mari, on s’est dit que sur le marché du sans sucre, les produits proposés étaient quand même trop souvent chimiques et remplis d’édulcorants. Je voulais une alternative saine et gourmande, même sans la présence de sucre.

L’aventure est partie de votre souci de santé, non ?
Oui, suite à un problème, je ne peux plus consommer de sucre. J’ai donc souhaité faire des biscuits que je puisse manger, tout comme mes enfants. C’est dur de l’éviter, le sucre est partout ! Des études ont également prouvé qu’il était plus addictif que la cocaïne ! Difficile de s’en passer…

Faire de Néogourmets une aventure familiale, c’était quelque chose de pensé et réfléchi ou est-ce venu par hasard ?
Mon mari et moi-même sommes entrepreneurs dans l’âme. C’était aussi un nouveau challenge pour moi, puisque ça n’existait pas. On s’est donc dit : ‘’Allez, c’est le moment, c’est maintenant !’’. On voulait faire quelque chose de juste, qui apporte à la société. Et mes trois enfants sont à fond également ! Ils goûtent à tout.

Ce sont vos cobayes !
Oui exactement ! (rires) On travaillait sur ce projet depuis un an et demi et mes enfants sont les meilleurs testeurs. Avec eux, pas de langue de bois. Si ce n’est pas bon, croyez-moi qu’ils le disent tout de suite.

J’ai cru comprendre que vous aviez pris plusieurs engagements au niveaux des ingrédients, comme la farine de blé.
On a pensé le produit pour minimiser la réaction de la glycémie. Donc on utilise de la farine intégrale pour une recette la plus saine possible. Il fallait parvenir à garder le côté gourmand et le plaisir.

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On a beaucoup d’a priori sur le sucre. Un produit sans nous paraît plus fade…
Tout à fait. Je suis consciente qu’il faut aussi rééduquer notre palais. Le sucre est vraiment un exhausteur de goût. Sans, les saveurs fonctionnent différemment. On n’a plus l’habitude. Mais il faut avoir envie de mieux manger, tout en restant gourmands et gourmets.

Une diététicienne vous suit dans le projet ?
Camille Baïssas apporte tous les mardis matins les conseils nutrition et santé à ceux qui nous suivent sur les réseaux sociaux. On a également écrit un livre de recettes avec elle. Le projet l’avait emballée, car elle dit chaque jour à ses patients que l’avenir se fera sans sucre. On nous a tellement bassinés avec le gras qui fait grossir… mais c’est surtout le sucre !

Néogourmets, c’est aussi vegan ?
Sur nos quatre recettes actuelles, il y a en une vegane. Ce n’est pas notre concept de base, car on vise tout le monde. Mais le vegan est de plus en plus présent et celles qui sont dans ce mode de consommation ont déjà fait la démarche de manger mieux. Donc elles sont plus à l’écoute. Nos biscuits vegans sont faits avec de la farine de chia et sans œuf. Le beurre est remplacé par de l’huile de coco.

Quel est le consommateur visé avec vos gâteaux ?
Absolument tout le monde. En revanche, précisons que les matières premières sont très chères comme je le disais tout à l’heure, donc il faut avoir les moyens. On est sur du 4 € à 4,50 € le paquet de 80 g. de biscuits. Mais on veut démocratiser la chose pour baisser les coûts.

Vous ne faites que de la livraison ?
On vend nos biscuits sur la boutique de notre site Internet. Mais Néogourmets est aussi présent à Terres y Fruits à Saint-Cyr-sur-Loire et au Marché de Léopold. On essaye de nouer des partenariats, on a pas mal de pistes. C’est encore nouveau : on a démarré notre production au mois de décembre, donc ça se met en route. Ensuite, l’idéal serait de diffuser au niveau national, dans des magasins bio et dans les épiceries fines.

Vous avez une étiquette « fabriqué en Touraine ».  

(Photo Shutterstock)
(Photo Shutterstock)

C’est un produit de Touraine, oui. Évidemment, toutes les matières premières ne sont pas locales. Mais quand on peut, on travaille le plus possible avec des gens d’ici. La farine vient de Ballan-Miré par exemple.

Vous faites tout de chez vous ?
On a un bel atelier chez nous. On cherche tout de même des locaux et la Région Centre nous a aidés pour installer notre labo de production. Mais le but est de grandir, d’augmenter la capacité de production. Car les matières premières et les certificats bio coûtent cher.

En fait, vous préparez tout ça seuls dans votre sous-sol !
C’est un peu ça ! (rires) Mon mari et moi préparons tous les biscuits. Mais bon, l’idée est quand même de recruter, prochainement, un commercial et deux personnes pour la production et préparation des gâteaux. Il faut être ambitieux. Là, on a quatre recettes, mais on travaille sur d’autres. C’est un concept qui plaît, les gens sont prêts au sans sucre. Ils sont demandeurs.

Propos recueillis par Aurélien Germain
Photo : Néogourmets/GH sauf mentions

> Site internet de Néogourmets

> Page Facebook de Néogourmets

Le Salon Very Bio & Bien être revient à Tours

Rendez-vous les 29 et 30 septembre, au Palais des Congrès Vinci de Tours : c’est là que se tiendra la deuxième édition du Salon Very Bio et bien être, organisé par AZ Prod.

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Les 29 et 30 septembre, le Palais des Congrès Vinci à Tours accueille la deuxième édition de Very Bio, salon bio & bien-être. Organisé par AZ Prod, destiné aussi bien aux amateurs qu’aux connaisseurs, l’événement veut faire découvrir « une offre variée en bio et bien-être grâce à des exposants d’univers diversifiés ». Au menu ? Marché bio, gastronomie et vins, loisirs ou encore mode, beauté et déco. Petit aperçu du programme avec des immanquables et nos coups de coeur :

ÉLÈVES DU CERCLE DIGITAL

Les 2e année de l’école que vous connaissez sous le nom Esten / Sup’édition seront là pour présenter leur livre Au Tours du bien-être. L’ouvrage, réalisé intégralement par leurs petites mains, propose plusieurs pistes pour améliorer son… bien-être (c’est bien, vous suivez). Nutrition, physique et médecine douce comptent parmi les termes abordés. À découvrir le samedi, de 11 h 30 à 12 h 30 (et également sur facebook.com/ suphealthy)

ZÉRO DÉCHET  affiche-2018-nouvelle

Le zéro déchet, c’est possible. C’est ce qu’affirment Camille Ratia et Sébastien Moreau qui présenteront leur conférence sur ce thème le samedi, de 15 h 15 à 16 h 15. À noter également que des animations sur le zéro déchet (tawashi, dentifrice bio, pâte à tartiner, lessive et créer son nettoyant naturel) sont prévues les deux jours.

CANNABIS THÉRAPEUTIQUE

Le sujet a suffisamment secoué le débat public : le CBD, molécule issue de la plante du cannabis (différente du THC évidemment), et le cannabis thérapeutique seront expliqués par Sébastien Béguerie et Pleine Forme lors d’une discussion de 11 h à midi le dimanche.

DR DANIEL BALLESTEROS

Sa venue est attendue de pied ferme. De retour à Very Bio, le Dr Ballesteros tiendra une conférence sur le thème « Comment manger bien et bio ? ». Rendez-vous à 11 h le samedi.

EXPOSANTS

Ils sont nombreux, il suffit de faire son choix : Atma, Bicarbonate Ortie Pissenlit, Cidre Chivet, Laine & compagnie, Le Père Jean-ADN, ou encore Diet- Plus, Ideavie L’Armenide, Shiloe, Ashana B.Paris, We Van et bien d’autres…

> Les 29 et 30 septembre, au Palais des Congrès Vinci de Tours. De 10 h à 19 h. Tarifs : 5 € (normal) ou 3 € (réduit). Gratuit pour les moins de 16 ans. Restauration bio sur place jusqu’à 18 h.
> Programme complet sur verybio.fr ou facebook.com/salonverybio

Ferme bioponique : les maraîchers 2.0 de Touraine

Avec Géo Pousse Tout, Grégori Defforge et Fabien Besse vont créer la première ferme bioponique de la Région Centre. Une solution pour cultiver, toute l’année, des plantes aromatiques et des fleurs comestibles sans aucun agent chimique ou résidu de pesticide.

Grégori et Fabien (Photo tmv)
Grégori Defforge et Fabien Besse (Photo tmv)

Vous vous lancez dans la création de la première ferme verticale bioponique de la Région. C’est un terme un peu barbare ! Concrètement, c’est quoi, comment l’expliquer ?
Fabien Besse (F.B) : Avec la bioponie, les plantes sont cultivées dans un container isolé, équipé d’un système d’hydroponie. Elles sont issues de graines bio et nourries toute leur vie par des nutriments biologiques. La plante sera au maximum de ce qu’on peut lui apporter, c’est un très bon développement pour elle.
Grégori Defforge (G.D) : C’est un peu leur paradis ! C’est hyper sain, car l’environnement est meilleur. Il n’y a pas de maladies. Une ferme verticale – car construite en étages – bioponique permet en fait de cultiver des plantes hors-sol, avec une solution nutritive organique et bio. L’énergie est verte et les lampes LED basse consommation garantissent leur photosynthèse. En gros, pas de pesticide ou d’agent chimique. Et même le container est recyclé !

Quel est l’avantage pour les gens ? Est-ce simplement un côté écolo ou cela va plus loin ?
(G.D) Tout le monde en a ras-le-bol des scandales sanitaires, du glyphosate, etc. La réalité, c’est qu’on fait encore des bêtises en France ! Tandis qu’avec une ferme bioponique, tout est transparent, naturel et sans pesticides. On pourra produire toute l’année et proposer aux particuliers et aux restaurateurs nos plantes. Et en plus, c’est du local.

Où allez-vous installer votre ferme ?
(G.D) Aux gués de Veigné, Nous ne serons donc pas loin du centre-ville de Tours. La livraison se fera en trottinette électrique ! (rires) Pour être le plus respectueux possible de l’environnement… On prendra ce qu’on récolte dans notre container pour le déposer et le livrer, notamment aux restaurateurs, aux « Ruche qui dit oui », etc.

D’où est venue cette idée ?
(G.D) Fabien Persico faisait ça sur Rennes (il est l’inventeur de la Farm- Box – NDLR). J’ai lu un article sur lui à l’époque et ça m’a plu. On l’avait d’ailleurs rencontré. Qui plus est, mon coéquipier et moi avons toujours été dans le bio, l’écolo, le naturel.
(F.B) Et puis il y a toujours des nouvelles affaires de pesticides dans l’actu…
(G.D) Mon papy n’utilisait jamais de produits chimiques. J’ai été habitué à ça lorsqu’il cultivait ses haricots verts. On a perdu ce côté-là, désormais tout est chimique et traité.
(F.B) Les pesticides sont partout ! Regardez la dernière enquête de Charlie Hebdo… (Les journalistes se sont coupé les cheveux pour les faire analyser. Résultat : tous étaient contaminés de pesticides – NDLR)

Une ferme bioponique vue de l'intérieur (Photo Géo Pousse Tout)
Une ferme bioponique vue de l’intérieur (Photo Géo Pousse Tout)

La bioponie, c’est quelque chose dans l’air du temps ?
(G.D) Eh bien ça se fait un peu partout… sauf en France ! La preuve, nous sommes les seuls en Région Centre à faire cette ferme. C’est très répandu dans les pays nordiques, l’Espagne développe ça aussi, la Suisse, l’Allemagne… On est cernés ! (rires) Notre problème, ce sont les freins politiques. On fait comme si on était écolos, mais on ne l’est pas du tout. Et les lobbys jouent.

Vous avez lancé une cagnotte pour vous aider dans votre projet…
(F.B) Oui, tout à fait. Nous espérons 5 500 € pour financer notre future formation, nos plaquettes publicitaires et le site. Elle sera clôturée fin octobre et tout le monde peut donner. Il y a des contreparties pour remercier les donateurs.

Quelles seront les plantes que vous allez cultiver dans cette ferme bioponique ?
(F.B) D’abord, de la menthe poivrée. Et ce sera toute l’année ! Il y aura aussi toute une gamme de basilic. On commence par se faire la main sur du basique. Ensuite, suivant les restaurateurs, on fera de l’herbe au goût d’huître – la Martensia Maritima – qui est normalement difficile à faire pousser en plein champ. Mais il y aura également des germes de poireaux, de la pensée, de la livèche, de la mélisse… Cela sera évolutif en fonction de la demande. Les premières plantes seront disponibles fin mars.

Récemment, il y a eu le mélodrame Hulot, l’amendement glyphosate de nouveau rejeté à l’Assemblée nationale il y a quelques semaines, etc. Qu’est-ce que ça vous évoque, tout ça ?
(G.D) Je suis très circonspect. Hulot a neuf véhicules et un très beau hors-bord. Je respecte l’homme mais je pense que l’écologie est surtout une étiquette. Là, on a De Rugy comme ministre de l’Écologie. C’est quand même fou. Il faudrait un vrai producteur à ce poste !
(F.B) : Le glyphosate… Je pensais vraiment que l’amendement passerait et qu’on l’interdirait. C’est dingue…
(G.D) C’est une situation où il n’y a aucune morale et un paquet de lobbys. Hulot a bien fait de partir. Il a sauvé la face.

Pensez-vous qu’il y ait aujourd’hui un regain d’intérêt pour l’écologie, le bio, le naturel… ?
(F.B) On le voit tous les jours. Prochainement, il y aura le Salon Very Bio à Tours, il y a les magasins Biocoop, une tendance avec les ventes en vrac pour limiter le plastique, etc.
(G.D) Les grands acteurs doivent jouer le jeu aussi. Nous, à notre humble niveau, on le fera… (sourire)

>> Pour aider les deux Tourangeaux dans leur aventure, la cagnotte est à retrouver JUSTE ICI ! << 

Propos recueillis par Aurélien Germain

Le salon Very Bio s’installe à Tours

Very Bio, le salon du bio, du vert et du bien-être, s’installe à Tours tout le week-end et tmv en est partenaire. Organisé par AZ Prod et destiné aux amateurs et connaisseurs, l’événement veut mettre en avant le bio et le mode de vie qui s’y rattache. Zoom sur quelques moments forts d’un programme chargé.

Apithérapie et gemmothérapie

Le salon Very Bio met en lumière deux pratiques méconnues. Mais kézako, l’apithérapie et la gemmothérapie ? (à part une victoire assurée en mot compte triple au Scrabble)
L’apithérapie consiste à se servir des produits récoltés, transformés ou sécrétés par l’abeille à des fins diététiques et/ ou thérapeutiques. On peut notamment citer l’action extraordinaire du miel sur la cicatrisation ou encore l’aide procurée par le venin d’abeille dans le traitement de la sclérose en plaques ou la tendinite. Au salon, c’est Michael Preteseille, apiculteur et conseiller en apithérapie, qui discutera de cette spécialité et des vertus des produits de la ruche, lors d’une conférence le dimanche, à 11 h.

Zoom sera aussi fait sur la gemmothérapie, plus connue sous le terme de « médecine des bourgeons ». Celle-ci propose de prévenir et traiter des problèmes de santé, grâce aux végétaux. D’après ses adeptes, le bourgeon posséderait de nombreuses propriétés thérapeutiques. Le sujet sera abordé lors d’une conférence le dimanche matin, à 10 h 30. Capture

Zéro déchet / espace enfants

Il y aura de quoi faire au niveau – 2 du centre Vinci ! Ces animations pour enfants feront par exemple découvrir des jeux en matériaux recyclables (le samedi de 11 h à midi environ, ainsi que le dimanche de 17 h à 19 h), le maquillage zéro déchet pour les plus jeunes (samedi, de 14 h à 17 h), mais aussi deux ateliers pour cuisiner de la pâte à tartiner maison zéro déchet également (le samedi, de 16 h à 17 h) ! Enfin, celles et ceux qui n’auraient pas encore pensé au sapin et tout ce qui s’y rattache, Very Bio propose un atelier pour fabriquer ses décorations de Noël en matériaux recyclables, durant toute la matinée du dimanche.

Stelda : tout pour le bien-être

Chaque semaine, vous la lisez dans la page life de tmv. À Very Bio, dont nous sommes partenaires, vous la retrouverez en chair et en os : notre Stelda nationale parlera des « gestes faciles pour prendre soin de vous ». Au programme de sa conférence, deux parties . D’abord, « comprendre le naturel et le bio » dans les cosmétiques : qu’est-ce que c’est ? Ce qui est intéressant ou non, la question des labels, etc. « Ensuite, je donnerai quelques astuces et conseils pour une salle de bains responsable et écolo. Bref, avoir un vanity plus sain ! », indique Stelda.
> Le samedi à 11 h 30. (en partenariat avec tmv)

Alimentation : attention, danger !

Nous devons changer notre alimentation, car nous sommes en danger », prévient le Dr Luc Le Métayer André. Ce naturopathe, titulaire d’un master en biologie et nutrition humaine, pense que l’Homme a tendance à moins se soucier des conséquences de sa mauvaise alimentation.
« L’être humain est en somnolence intellectuelle devant la nutrition et a perdu son instinct naturel devant l’offre alimentaire, non conscient d’être devenu avant tout un outil de consommation », déclarait-il sur icimagazine. com Créateur de la gamme Phytozen, il tiendra une conférence sur les deux jours du salon, arguant de l’urgence de faire le premier pas vers une prise de conscience, afin de revenir à une « nutrition cohérente et de santé ».
> Samedi, à 16 h 30 et dimanche, à 15 h 30. 

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La conférence de L’Chanvre, spécialisé dans la production et la transformation de chanvre alimentaire biologique, s’intéressera à cette plante de la famille des Cannabaceae (cette fameuse forme si… reconnaissable). Elle est désormais prisée à table, qualifiée de « super aliment gourmand ».

Et L’Chanvre sait de quoi elle parle : cette entreprise du Centre-Bretagne a lancé toute une gamme, allant de l’huile alimentaire aux apéritifs, utilisant la graine de chanvre – pourtant réputée fragile et difficile à travailler – dans le chocolat, les galettes et les biscuits. Depuis, le chiffre d’affaires de la société a explosé, affichant des résultats insolents et une croissance à deux chiffres. Oui, le chanvre est tendance.
> Le dimanche, à 16 h 30.

Un corps en bonne santé

Marie Borrel est journaliste et auteure d’ouvrages dans le domaine de la santé et du bien-être. Elle interviendra pour une conférence intitulée : « Votre corps : une merveille inégalée. Mieux le connaître pour mieux le soigner. »
Un sujet qu’elle maîtrise particulièrement : spécialiste de la santé dite alternative, elle a dirigé pendant une dizaine d’années la rubrique santé de Psychologies, a puis le magazine Médecine Douce et a travaillé sur les « médecines différentes » et « l’envie de guérir ».
> Le samedi à 16 h 30.

Exposants

Impossible, évidemment, de donner un listing complet de la grosse soixantaine d’exposants (lire interview ci-contre). Mais l’on peut citer, en vrac, l’Académie de médecine chinoise de Touraine, Bocorico (des plats fait-maison mais livrés… dans des bocaux !), Body Nature (fabricant de produits cosmétiques bio et écolo), Création Noisetier (bijoux en… noisetier ! Bravo, vous avez deviné), Greenpeace, Le Rucher de la dame blanche (apiculteur), Plim (protections intimes lavables) ou encore Vins d’Alsace Platz (vin bio, évidemment) et Jardin de France (outils de jardinage).

INFOS PRATIQUES :
> Very Bio, le samedi 16 et dimanche 17 décembre, de 10 h à 19 h, au Vinci de Tours.
> Tarif : 5 € la journée (gratuit pour les moins de 12 ans).
> Programme complet sur verybio.fr ou facebook.com/salonverybio

Biocité Cuisine : pour les amoureux du bio

Les amoureux du bio peuvent désormais compter sur un nouveau venu : Biocité cuisine, installé près des Halles.

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C’est un petit frère ! Le magasin Biocité situé près de la rue Nationale, rue Émile-Zola, vient de voir naître un nouveau compagnon de route dans l’aventure du bio et du local.
Ouvert le 5 septembre, à quelques encablures de là, au pied de la basilique Saint-Martin, rue des Halles, le restaurant Biocité Cuisine fait déjà d’heureux gourmands. Dans l’ancienne cave à vin, on trouve désormais une équipe de quatre personnes prêtes à vous régaler pour le déjeuner.

« Les clients nous le demandaient, cela fait deux ans que nous avons ce projet, explique la gérante de Biocité, Anne Cherrier également associée du restaurant. C’est avec Ronan Pinsard, salarié du magasin pendant un an et demi et cuisinier de métier que nous avons pu concrétiser ce projet. » Le restaurant certifié bio table sur des repas rapides, légers et bons, à déguster sur place ou à emporter.
Comme à la cantine, on passe au comptoir choisir sa quiche, sa salade ou son sandwich pour ensuite l’emporter dans la salle à manger décorée de beaucoup de mobilier récupéré et de plantes vertes. Les produits sont le plus possibles achetés directement chez les producteurs du coin et le reste vient du magasin.

« Ronan travaille encore un peu avec les légumes à ratatouille, mais passe tranquillement aux légumes d’automne », remarque Anne Cherrier. Cette semaine-là au menu : velouté de poireaux, curcuma et crème d’avoine ; salade d’aubergines, feta, menthe et tarte aux pommes, pain d’épices. Une quiche végétarienne et sans gluten est aussi proposée.
Et pour les carnivores me direz-vous ? Le plat du jour. Un rôti de porc laqué au miel avec des patates douces, carottes et fenouils. Tous les légumes qu’il faut pour une journée équilibrée !

> 93 rue des Halles, Tours. Ouvert du mardi au samedi, de 11 h 30 à 16 h. (service jusqu’à 15 h 30).
> Formule « 2 choix » à 11 €, formule « douceur » à 12, 50 €, la formule Plat du jour, entrée ou dessert à 16 €.
> Contact sur Facebook

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On a testé le resto SmÄak Natural Food

Tmv a testé le nouveau resto SmÄak : cuisine scandinave bio de qualité au menu !

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À peine arrivé dans ce restaurant, on est accueilli à bras ouverts pour nous expliquer le concept. SmÄak natural food s’inspire de la cuisine scandinave. Les végétariens et végétaliens peuvent ici trouver leur bonheur ! Mais que ceux qui ne le sont pas se rassurent : il y a aussi du saumon et du boeuf. On a le choix entre une salade, un pain fourré ou encore une soupe. Ajoutez à cela un assortiment de cinq fruits, légumes et condiments.

Avec cette chaleur étouffante, rien de mieux que du frais. On part donc sur un Gröten avec un pain aux graines : saumon fumé maison, salade et jeunes pousses, herbes aromatiques, quinoa, lentilles et sauce du chef. On nous propose l’eau détox du moment. Du citron, de la menthe et du gingembre. Ça fait du bien. Les repas sont toujours servis dans de grands bols en bois. Les pains commandés sont emballés dans du papier.

Difficile de savoir comment s’y prendre pour les manger mais tant pis, même si on s’en met plein les doigts, ça vaut le coup ! Le saumon est tendre et se marie magnifiquement bien avec les légumes choisis en assortiment (betteraves, carottes…). Le SmÄak fait de la restauration rapide. Mais avec des produits frais, naturels et de qualité. Le prix est convenable, les pains briochés et l’eau détox nous reviennent à 10,80 euros.

La salade coûte 2 euros plus chère mais est plus garnie. À la différence du brouhaha et de l’odeur pas très chouette des fast food, ici le cadre est moderne et très reposant. Les couleurs sont sobres, tous les meubles sont en bois et des plantes sont posées sur les tables avec des bougies. On voyage un peu vers le Nord. On repart ravi de cette découverte, avec l’envie de revenir pour goûter aux soupes lorsque le temps sera moins chaud.

> 35 rue du Grand Marché. Lundi au vendredi : 11 h 30–15 h, 18 h 30–22 h 30. Le samedi : 11 h 30–22 h 30. Sur place ou à emporter. Contact : 02 47 86 34 92.

> facebook.com/smaaknaturalfood

Philippine David

Une nouvelle maraîchère sur les terres de l’agglo

Clara Dupré est maraîchère en agriculture bio. Elle a racheté 2 hectares de terres de l’agglo. Désormais, son exploitation cartonne.

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Son parcours

Titulaire d’un DUT de génie biologique, Clara Dupré a fait quelques années de fac et des jobs en intérim avant de trouver sa voie. « C’est une copine qui m’a donné l’idée, lorsqu’elle m’a raconté que l’un de ses amis cultivait des légumes et les vendait en paniers. » En 2010, la jeune femme se lance dans une formation de responsable d’exploitation agricole (BPREA) au lycée de Fondettes et réalise des stages chez des maraîchers. Passent ensuite quelques années, le temps de faire mûrir son projet et de devenir maman d’un petit garçon. En 2014, Tour(s)plus lance un appel à candidature : la collectivité souhaite sélectionner un jeune maraîcher pour cultiver les deux hectares de terres qu’elle a rachetés sur Fondettes à un agriculteur proche de la retraite. La candidature de Clara Dupré est retenue. Ensuite, tout s’accélère : les cultures, qui démarrent en mars 2015, puis les premières ventes dès le mois de juin. « La petite fève », c’est le nom qu’elle a donné à son exploitation.

Maraîchère en agriculture bio

Cultiver, récolter et vendre ses légumes. Clara Dupré apprécie son nouveau métier : « J’aime être dehors, échanger avec les gens et travailler à mon compte. Ça me permet de concilier toutes mes envies. Et puis je me sens utile, aussi : l’alimentation, c’est la base, notre premier besoin. Une nourriture saine, c’est le mieux pour éviter les maladies. » Car la jeune femme respecte le cahier des charges de l’agriculture biologique. Elle n’utilise aucun produit de synthèse et évite même, si possible, des traitements autorisés en bio, comme la bouillie bordelaise. « J’informe toujours mes clients des produits mis sur mes légumes », précise-t-elle. Et à part le purin d’ortie, pas grand-chose à déclarer.

Image6La charte de l’agglo

Locataire, la jeune maraîchère a signé un bail rural de neuf ans : elle paie à Tour(s)plus un loyer au tarif agricole, avec une légère remise en l’échange du respect d’une charte. Elle doit cultiver ses légumes en agriculture bio et privilégier la vente en circuits courts. Dans le cadre de son plan climat territorial, Tour(s)plus acquiert des terres agricoles dans la ceinture périurbaine de Tours. Elle les loue à des agriculteurs, dans l’objectif qu’ils vendent en circuits courts, notamment en restauration collective. Les légumes de Clara se retrouvent dans les assiettes des écoliers de Fondettes et de certains lycéens de Fondettes ou de Tours.

En réseau

Comment faire pour lutter contre les ravageurs en bio ? Quelles variétés semer ? Comment choisir son matériel ? Les réponses à ces questions, Clara les a trouvées en rejoignant un groupe d’échanges techniques entre maraîchers, animé par une association du réseau Inpact 37. « Ce réseau m’a accompagnée et m’a permis de réussir mon installation », souligne-t-elle.

Faire vivre le jardin

Ce n’est qu’un début. Clara Dupré a plein d’idées : « J’aimerais créer une association pour faire vivre le jardin maraîcher : monter un club de petits jardiniers, des ateliers de bricolages, des événements culturels… » Une parcelle est à disposition, avis aux motivés.

Nathalie Picard

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Pour toutes les autres initiatives locales de notre série COP21, vous n’avez qu’à cliquer ICI.

COP21 : Mettez la ville en vert !

Certaines villes proposent à leurs habitants de faire pousser des plantes, des fleurs, tout ce qui pousse, sur l’espace public. Ça va se mettre en place à Tours, sans doute au printemps. Tenez-vous prêts !

PARTOUT EN FRANCE
Des villes comme Orléans, Lille, Angers, Marseille, Bordeaux, Rennes, Strasbourg, Chartres, plus récemment Paris et bien d’autres proposent à leurs habitants de prendre en main la végétalisation de l’espace public : pieds d’arbres, façades de maison, potelets, espaces sablés ou simples pots sur les trottoirs, les possibilités sont immenses. Selon les villes, le service offert est plus ou moins développé. Certaines assurent le découpage du trottoir au pied des habitations, d’autres fournissent un kit de plantation. Une seule condition à chaque fois, avoir sollicité l’autorisation de la mairie.

SIMPLEMENT QUELQUES RÈGLES À RESPECTER !Image7
>Maintenir sur le trottoir un espace libre d’au moins 1,40 m et n’engendrer aucune gêne pour la circulation et l’accès aux propriétés riveraines.
>Ne pas utiliser de désherbants et produits chimiques.
>Ne pas mettre de plantes épineuses, urticantes, invasives.
>Privilégier les plantes résistantes et peu consommatrices en eau.
>Entretenir l’espace végétalisé, c’est-à-dire arroser, tailler, ramasser les feuilles mortes et déchets verts issus des plantations.
>Maîtriser le développement des plantes grimpantes.

ET POURQUOI FAIRE, DONC ?
Végétaliser la ville, c’est fixer les polluants, les poussières et le carbone émis par les gaz d’échappement ; offrir aux insectes, oiseaux et autres charmantes petites bêtes un habitat et donc favoriser la biodiversité, donc la survie de l’homme sur terre ! Le raccourci est un peu rapide mais en gros, c’est quand même ça ! Enfin, le long des façades, les plantes permettent de réguler les températures des bâtiments. En été, elles rafraîchissent en retenant le rayonnement solaire et en augmentant l’humidité de l’air ambiant, et en hiver, elles tiennent chaud en tant qu’isolant naturel.

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ALORS À TOURS ?
Vous avez remarqué que Tours n’était pas dans la liste des villes pré-citées ? Mais pas d’inquiétude, le projet est justement dans les cartons ! Dans le cadre du plan d’embellissement de la ville, le service voiries envisage d’offrir aux Tourangeaux la possibilité de verdir les façades.
Comment ça va se passer ? A priori, comme dans les autres villes, un formulaire de demande sera mis à disposition sur le site de la Mairie. Vous sera ensuite délivrée une permission de voiries à titre gratuit. La Ville effectuera, à sa charge, les travaux de découpage du trottoir (fosse de 10 à 15 cm de large) et pourrait même fournir la terre et les plants, type roses trémières. Mise en route prévu pour le printemps 2016.

ILS LE FONT DÉJÀ !
Certains précurseurs embellissent déjà la rue depuis quelques années. La librairie Lire au jardin a obtenu l’accord de la mairie pour poser des pots devant sa vitrine. Tout comme une propriétaire d’immeuble, dans le quartier des Halles. Chaque année, elle fait grimper des capucines le long de sa façade et propose aux passants de se servir en graines. Voisins, commerçants, passants apprécient.

Image9UN CRÉNEAU À PRENDRE
Surfant sur la vague, la société GreenCityZen conçoit des GreenPods, supports de végétalisation urbains à monter soi-même sur des potelets (poteaux anti-stationnement) ou des gouttières. monjardindansmarue.fr

Par Jeanne Beutter

Pour les autres initiatives locales, dans le cadre de notre série COP21, vous n’avez qu’à cliquer ICI 

CHRU Tours : le propre de la blanchisserie

Allier économie et écologie, c’est possible. La preuve à la blanchisserie du CHRU de Tours : ses travaux de modernisation lui ont permis de réduire son impact sur l’environnement, tout en économisant de l’argent.

Livrer du linge sain au niveau bactériologique et visuellement propre, telle est la mission de la blanchisserie du CHRU de Tours (centre hospitalier régional universitaire). Utilisé de manière intensive, son matériel dispose d’une durée de vie limitée. À partir de 2009, les responsables de la blanchisserie ont profité du renouvellement à venir pour monter un projet visant, entre autres, à améliorer la performance écologique de l’établissement.
Leur réflexion s’est structurée autour de trois axes principaux : économiser l’énergie, améliorer les conditions de travail des employés et respecter l’environnement. « Se doter de matériel innovant permet de consommer le moins possible d’énergie et de ressources naturelles, tout en respectant les obligations réglementaires », estime Philippe Gadesaudes, responsable de la blanchisserie. La modernisation, d’un coût de 4,4 millions d’euros, est un investissement pour au moins dix ans.

EN CHIFFRES

Avec ses six sites et ses plus de 2000 lits, le CHRU de Tours est un grand fournisseur de linge sale. Chaque jour, 12 tonnes sont lavées dans la blanchisserie, dont :
– 6 000 draps
– 3 000 alèses

– 9 000 pièces de « petit plat », comme les serviettes et les torchons
– 8 000 pièces de « linge en forme », comme les tenus du personnel ou les blouses pour les personnes opérées.
– 150 armoires de linge sont préparées chaque jour, puis livrées à l’occasion de 14 tournées.

EN DATES

1976- Installation de la blanchisserie à Joué-lès-Tours
1995 – Remplacement de l’ensemble du matériel et passage à un système de « tri au propre » : dans les services hospitaliers, un pré-tri du linge sale est réalisé grâce à des sacs de différentes couleurs. Une fois à la blanchisserie, ce linge est d’abord lavé, puis trié.
2009 – Montage d’un projet pour remplacer 95 % du matériel
2012 – Validation du projet par la direction de l’hôpitalImage4
2013 – Lancement de l’appel d’offres en onze lots puis choix des fournisseurs
2014 – Mise en service du nouveau matériel au printemps
À partir de 2016 – Démarrage de travaux de rénovation et d’isolation du bâtiment

MOINS DE CONSOMMATION PLUS D’ÉCONOMIE

Globalement, la blanchisserie a quasiment divisé par deux sa consommation d’eau, soit une économie de 32 000 euros. Dès 2014, elle a économisé 63 % sur la quantité de gaz consommée, soit un gain de plus de 280 000 euros. Des données qui se confirment en 2015. Le tout, avec la même qualité de traitement du linge.

Textes et photos de Nathalie Picard

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La COP21 en 7 chiffres

Fin novembre, la COP21 réunira États, ONG, scientifiques, militants, lobbyistes… Au total, 40 000 personnes attendues et des marches pacifiques organisées dans le monde entier, notamment les 28 et 29 novembre. Explications chiffrées de ce qui nous attend.

Cop21

21

La 21e COnférence des Parties (d’où son nom COP21 !) se déroulera du 30 novembre au 11 décembre prochain à Paris. Il s’agit d’une conférence mondiale sur le climat, organisée chaque année pour mettre à jour la Convention-cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques, signée par les pays membres de l’ONU en 1992 au Sommet de la Terre de Rio de Janeiro (Brésil). La première Conférence des Parties s’est tenue en 1995 à Berlin.

195

Le nombre de pays engagés. Ils devront s’entendre sur un accord global les engageant à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) pour enrayer le réchauffement climatique, d’un part et instaurer une solidarité envers les populations les plus vulnérables d’autre part. Car les conséquences des changements climatiques, dus à 95 % aux activités humaines, se font déjà ressentir partout dans le monde.

100

En milliards de dollars, la somme que les pays riches s’étaient engagés à réunir par an et dès 2020 pour aider les pays en développement. Lors de la COP21, ils devront montrer comment sera réellement mobilisé cet argent. C’est un point clé de cette rencontre. Les pays en développement, dont la Chine et l’Inde, jouent le jeu et se sont fixés, pour la plupart, des objectifs de réduction de GES ambitieux. Mais il est clair que leurs efforts et donc leur accord dépendront de la mise en place de cette aide financière, encore un peu floue…

2°C

La limite de la hausse des températures d’ici la fin du siècle. C’est l’objectif. Et aussi le seuil au-delà duquel, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), les conséquences seraient irréversibles. Entre 1980 et 2012, la température moyenne mondiale a déjà augmenté de 0,85°C.

7 %

Le rétrécissement de la surface maximale des terres gelées pendant la saison hiver/printemps dans l’hémisphère Nord depuis 1900. Sur tous les continents, le processus est enclenché : les glaciers de montagne fondent, la couverture neigeuse diminue, la banquise arctique également.

19 CM

L’élévation du niveau de la mer entre 1901 et 2010. Si le réchauffement se poursuit au rythme actuel, l’augmentation pourrait atteindre 1 mètre d’ici 2100. Pourtant, 400 millions de personnes habitent aujourd’hui à moins d’un mètre au-dessus du niveau marin (Bengladesh, îles, New York, Miami, Shanghai, etc.).

40 à 70 %

La réduction des émissions mondiales de gaz à effet de serre, l’objectif fixé par le GIEC d’ici à 2050. Pour le moment, à cinq semaines de la conférence de Paris, les contributions annoncées des 195 pays ne semblent pas suffisantes et mèneraient la planète vers un réchauffement de 3°C. L’impact ? Diminution accrue de la biodiversité, déplacement de population, difficulté voire disparition de certaines activités agricoles, touristiques (le domaine skiable français est clairement menacé), etc. En France, les épisodes de canicules ou de fortes pluies deviendraient plus fréquents entraînant entre autres des conséquences sanitaires graves.

>> Chaque semaine, retrouvez les initiatives locales pour la COP21 à Tours et ses environs !

Jeanne Beutter

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=3J7H7e2cMd4[/youtube]

Olivier de Benoist : faux macho, vraie interview

Pour sa venue à Tours, le 28 mars, tmv a passé un petit coup de fil à l’humoriste ODB. Fumant !

ODB (Photo William LET)
ODB (Photo William LET)


Vous vous appelez en vrai Baron de Benoist de Gentissart… Je peux vous tutoyer quand même, baron ?

(Rires) Par téléphone, oui, ça passe !

Tu as défendu les hommes pendant trois ans dans ton spectacle. Dans le nouveau, Fournisseur d’excès, tu défends les femmes : c’est parce que ton épouse et ta belle-mère te faisaient la tête ? 
C’est venu après avoir crée ce personnage pittoresque dans mes anciens sketches, ce misogyne sans le savoir : bref, un con ! C’est un personnage qu’on aimait bien, mais je voulais d’autres aventures. Maintenant, le spectacle est plus long, car il y a beaucoup plus de boulot pour défendre les femmes ! J’enfile la robe : du coup, je suis le seul avocat après Maître Vergès à défendre une cause perdue…

Beaucoup te collent l’étiquette de macho. Ce n’est pas un peu embêtant et réducteur, à force ? 
En fait non, car les gens qui me connaissent ajoutent toujours un mot, comme « macho rigolo » et ils savent comprendre les blagues et le second degré. Le vrai humour macho me gave, me fatigue. Ça ne m’amuse pas.

Dans un sketch, tu dis : « le mariage est un cercueil dont les enfants sont les clous. » Tu dois être quelqu’un de très romantique, non ?
(Rires) Je ne suis pas très romantique, oui ! Mais la formule est jolie. C’est d’ailleurs la caractéristique de mon humour : les formules qu’on peut reprendre après. Ça me fait marrer. C’est comme quand je me transforme en femme et que je dis « Tiens, j’ai un peu de temps, je vais faire la gueule ! » Il y a plusieurs types d’humoristes : de situation, visuels, le stand-up… Moi, c’est à texte.

D’ailleurs, aux repas de famille, tu es le rigolo de service ou super sérieux ? 
Tu sais, les humoristes sont chiants dans la vraie vie. Au quotidien, je suis normal. On n’a pas besoin de faire rire en permanence quand on fait ça comme métier.

Tu sais qu’une fois, je me suis disputé avec ma copine à cause de tes sketches. Qu’as-tu à dire pour ta défense ? 
(Rires) Sérieux ? Lequel ?

Celui sur les rapports hommes/femmes…
Tu vois, c’est drôle. C’est un sketch qui est beaucoup vu et qui reprend plein de préjugés. Ça fait beaucoup rire les couples. C’est du foutage de gueule énorme. On pourrait faire le même pour les hommes. Quand ils sortent du spectacle, ça fait du bien aux couples, ça leur fait un bol d’air. Mais c’est bon, dans le nouveau spectacle, je m’égratigne moi-même et les hommes !

Bon, question sérieuse :tu es catholique. Peut-on rire de la Religion ou pas ? 
Euh… Oui, oui ! Mais je ne fais pas de blagues sur les cathos dans mon spectacle. J’en ferais si je pouvais en faire sur les trois religions de la même manière.

A la base, tu es juriste. Tes parents ont dû être heureux quand tu as fait ton coming-out humoristique…
Ouais, mais en fait, ce n’est pas comme dans les films. C’est venu progressivement. J’ai fait cinq ans de Droit et des castings, de la magie… J’ai six frères et dans une famille nombreuse, on ne traite que les urgences ! Il y a 50 ans, ça aurait sûrement été plus complexe. Le seul truc, c’est que dans mon milieu, dès qu’on n’a plus d’actu, on te dit « Ah, ça ne marche plus ? »

Comment es-tu dans la vie de tous les jours ? 
Normal. Trop normal pour ce milieu d’ailleurs.

Et quand même stressé en montant sur scène ?
Tu rigoles ? Évidemment ! Sur scène, on doit toujours tout prouver, même après 15 ans de scène. Pas possible de ne pas avoir le trac !

Tu as dit une fois que Gad Elmaleh était ton humoriste français préféré. Tu le trouves toujours aussi drôle depuis sa pub LCL ?
(Rires) Pourquoi il a fait ça, je me demande… Enfin, je reste persuadé qu’il est drôle. Il a vrai talent, c’est un humoriste complet.

Au fait, comment écris-tu tes spectacles ?
Je l’écris à quatre mains avec Vincent Leroy. On se pose à 10 h du matin, dans un bar et on échange. Ensuite, j’appelle des copains, etc. pour le répéter. Je teste tous les effets que je fais. Car le public a toujours raison dans l’humour.

Tu t’es quand même pris de gros bides parfois ?
Oooh oui ! Quand le rire ne vient pas, c’est l’horreur. Un ange passe…

Merci pour l’interview. Je te laisse convaincre les gens d’aller voir ton nouveau show…
On m’a fait deux compliments sur Fournisseur d’excès : il est plus drôle que l’autre et trop court, alors qu’il fait 1 h 35 ! Je suis ravi du résultat. Une autre qualité, c’est aussi sa diversité des formes d’humour. Merci !

Propos recueillis
par Aurélien Germain

« Fournisseur d’excès », d’Olivier de Benoist. Vendredi 28 mars, à 20 h 30, au Vinci. Tarif : 42 €.

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=V0ydhbfVZGE[/youtube]

Biga*Ranx en concert au Temps Machine

L’enfant prodige du reggae – Tourangeau de surcroît – revient jouer à domicile pour un concert à Joué-les-Tours le 6 mars. L’occasion de revenir sur le parcours de cet artiste…

CULTURE_BIGARANX
À force d’être surnommé « le Bob Marley blanc », il est devenu incontournable dans le milieu. The next big thing, comme on dit. Comprenez LE chanteur à suivre. Et pourtant, Biga*Ranx n’a que 26 ans. Déjà couronné de succès, il avale les kilomètres pour enflammer les scènes. Distiller son reggae si particulier et « faire vibrer les gens », comme il dit.

Tombé dans la marmite de la musique, à cause d’un frère DJ, une mère passionnée par la musique classique et une sœur fan de reggae. Gabriel Piotrowski – son vrai nom – est né à Tours, en 1988. Biberonné à UB40 et Bob Marley, il va parfois voir ailleurs, dans le rap et le hip-hop US. « Ce sont deux styles cousins ; les premiers rappeurs étant Jamaïcains ! », indique-t-il, toujours d’une voix posée.  La Jamaïque, d’ailleurs, est son Eden.
Un rêve qui devient réalité lorsqu’il s’envole, à 18 ans, « pour un pèlerinage à la Mecque du reggae ». Avec juste un sac à dos. « Spirituellement, j’ai trouvé des choses. J’ai appris et positivé. »

En 2008, il se surnomme Biga (Gabi, en verlan) et rajoute Ranx, une appellation fréquente dans le monde du reggae. « C’est mon mentor Joseph Cotton qui m’a appelé comme ça ! » Une sorte de consécration. Surtout après avoir posté leur freestyle sur Internet, réalisé du premier coup, sans montage.
Trois ans plus tard, son premier album « On Time » est élu meilleur album ragga/dancehall en France, par le site reggae. fr « Ça m’a surpris et conforté », continue-t-il à dire, toujours humble. Concerts remplis, succès dans les bacs et France Ô qui va même jusqu’à lui consacrer un grand format en 2012 : un reportage lui permettant de revoir son amour d’enfance : la Jamaïque.
Il enquille avec un passage au Petit Journal de Canal + pour parler de son deuxième album « Good Morning Midnight », au groove terrible et qui, de nouveau, récolte les honneurs. Une de ses amies d’enfance le décrit comme « un électron libre hypersocial et gentil. Il a toujours été humble ». Ce boulimique de travail, avec son large sourire toujours collé en plein visage, touche-à-tout, continue de communiquer avec les 71 000 fans de sa page Facebook. Humble jusqu’au bout.
Aurélien Germain

EN CONCERT
Biga*Ranx jouera au Temps Machine de Joué-les-Tours, ce jeudi 6 mars à 20 h 30. Premières parties assurées par Set & Match et Atili Bandalero. De 14 à 25 €. Un DVD live de Biga*Ranx offert à chaque place achetée.
À REGARDER
Forcément, la fameuse vidéo « Brigante Life freestyle » sur YouTube. Mise en ligne le 25 juillet 2011, elle comptabilise pour l’instant 1,4 million de vues. Plus de deux minutes pour écouter le « flow » du jeune Biga. « J’appartiens à la génération des réseaux sociaux, ça a été un coup de pouce dans ma carrière. »
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=iblgr_rdDgw[/youtube]
Http://www.bigaranx.com

Le circuit court prisé

La Ruche qui dit Oui, plateforme internet privilégiant le circuit-court et la vente directe du producteur au consommateur, s’étend sur Tours. Visite dans la plus ancienne, celle de Saint-Cyr-sur-Loire.

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La vieille 2CV se repère de loin. Sur la carrosserie, une inscription « mangez local », une autre « Mangez mieux, mangez juste », et l’adresse du site internet de la Ruche qui dit oui. Quelques mètres en avant, sur la terrasse extérieure du restaurant La Scala, Agnès Guespin s’active. Elle répartit vins, fromages sur les tables. Aide Alexis Giraudet, producteur de légumes et de céréales, à porter des sacs de carottes.
Chaque semaine, elle organise les distributions de la Ruche qui dit Oui de Saint-Cyr-sur-Loire. « Cette ruche a démarré en novembre 2012. J’en avais ouverte une à Sonzay, deux mois plus tôt », détaille la jeune femme. La Ruche qui dit Oui est un réseau de communautés d’achat direct aux producteurs locaux, créé il y a trois ans. Lorsqu’un particulier décide de monter une ruche, il s’attache à démarcher des producteurs dans un rayon de 250 km maximum. Les membres (abeilles) s’inscrivent sur internet et peuvent alors commander en ligne les légumes, viandes, œufs et autres denrées proposées chaque semaine par les agriculteurs.
Souplesse
« J’avais envie de manger sainement avec ma famille et de faire marcher les gens du coin », confie Agnès, emmitouflée dans un épais manteau en cette froide soirée de décembre. La démarche du circuit-court est aussi mise en avant. Par les abeilles et les producteurs. « Il y a un procédé engagé », confirme Évodie, membre depuis un mois et demi. À chaque distribution, plusieurs producteurs sont présents et viennent échanger avec leurs acheteurs. « C’est important de

Les abeilles viennent retirer leurs sacs de carottes
Les abeilles viennent retirer leurs sacs de carottes

sensibiliser au circuit-court et d’expliquer notre métier », poursuit Patrick Goujon, apiculteur basé à Luynes. Cet acte « locavore » fait écho à une étude de juillet dernier, précisant que 69% des français affirment acheter des produits de leur région et 57% se déclarent attentifs au lieu de fabrication de ce qu’ils mangent.
La Ruche qui dit Oui a donc des atouts pour séduire. Comme la souplesse pour le consommateur. Aucune obligation ou minimum d’achat à chaque vente. « On est plus libres que dans une Amap », note Agnès. Chacun remplit son panier comme il le souhaite. Surtout que la variété est au rendez-vous : huile, vin, foie gras, fromages… Des produits de beauté peuvent même être proposés dans certaines ruches. « Au niveau des prix, c’est à peu près pareil que dans la grande distribution », affirme Joseph, 71 ans. Par exemple, le kilo de poireaux proposé par Alexis Giraudet oscille entre 1,50 € et 1,80 €.
Réseau
Les producteurs fixent toutefois un seuil de commande en-dessous duquel ils peuvent refuser de fournir la ruche. « Au départ, je l’ai pas mal ignoré. Pour soutenir le projet », indique Luc Rivry, venu avec plusieurs cageots de pommes. Le nez rougi par le froid, il a d’abord vu la Ruche qui dit Oui comme une opportunité « d’accentuer les débouchés, toujours dans cette démarche de circuit-court ». Avec ses camarades, ils ne sont pas présents à toutes les ventes même si leurs produits sont distribués. Un turn-over s’est mis en place chaque semaine et le fonctionnement en réseau prend corps. « Il faut être solidaire, on est dans le même bateau », martèle Patrick Goujon.
Luc Rivry prend le temps d'expliquer sa démarche du "circuit-court".
Luc Rivry prend le temps d’expliquer sa démarche du « circuit-court ».

Tous sont unanimes : la Ruche qui dit Oui n’est pas forcément le plus rentable pour eux. « C’est beaucoup de travail pour des ventes pas toujours à la hauteur », juge Luc Rivry. Il travaille avec sept ruches et réalise 800 à 1000 € de vente par semaine, sachant que les producteurs touchent 79% du prix de vente (quand la TVA est de 5,5%).  On déduit ensuite les coûts de production, le temps passé… « C’est plus pour mettre du beurre dans les épinards, parce qu’il y a du boulot », résume Patrick Goujon.
Agriculture raisonnée
Ils mettent en avant leurs idéaux : le circuit-court, donc, le bio pour certains, le respect des saisons. Les valeurs face à la grande distribution. Mais La Ruche qui dit Oui demeure dans une démarche moins engagée qu’une Amap. « Il peut y avoir un effet drive-in », reconnait Luc Rivry. « Mais j’ai collaboré avec des Amap, j’ai vu des membres qui prenaient leurs paniers et qui partaient. Ici, des gens restent discuter pendant une heure », nuance-t-il. Au contraire, ils estiment que c’est à eux de sensibiliser les abeilles à leurs combats. « L’animateur de la Ruche doit aussi tenir ce rôle », déclare Agnès.
Elle passe 8 à 10 heures pour contacter les producteurs, activer le site, se rendre disponible pour une vente… Agnès déclare toucher 6% du chiffre d’affaires d’une vente (NDLR : le site précise 7,9%). Ce qui lui revient à environ 120 euros par vente, même s’il est difficile d’établir une moyenne, les résultats fluctuant d’une semaine sur l’autre. Qu’importe, elle repartira de la vente avec l’esprit satisfait. Elle conclut : « L’important, c’est le local et l’agriculture raisonnée ».
*****
Une nouvelle ruche s’est ouverte à Tours-centre en novembre ! C’est par-là

Viens bébé, on va au bar !

Sa Majesté des Couches accueille les parents avec leurs poussettes et bambins. Les adultes retrouvent alors un lien social dans un quotidien chargé.

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Derrière un vieux comptoir en bois, des tasses et des théières. Dépareillées et soigneusement rangées. Du classique pour un salon de thé. Au centre de la pièce, une grande table, avec au milieu des cookies pépites de chocolat, cranberry ou flocons d’avoine, posés sur un présentoir. La musique folk imprime une ambiance feutrée. Jusqu’au cri d’Albertine, 21 mois, qui déambule vers Élise, sa mère. « Ah, non, tu n’auras pas de cookies », lui lance cette dernière, avant de la laisser retourner vers le cheval à bascule et le carré aménagé pour les petits, rempli de dominos, coussins, hochets sur le sol. Et où les murs sont des ardoises que les bambins peuvent gribouiller.
Sa Majesté des Couches n’est pas un salon de thé traditionnel. « C’est un bar à bébé », explique avec le sourire Aurélie Loiseau-Nez, trente ans et deux enfants (4 ans et demi et deux ans). Elle a créé un endroit où les parents peuvent sortir tranquillement. Avec leurs petits. Derrière le concept se cache le besoin pour les pères et les mères de sortir de la solitude postnatale. « C’est un statut qui nous isole », poursuit la jeune femme, libraire à Paris, avant de venir s’installer en Indre-et- Loire avec son mari, il y a deux ans.
« Beaucoup renoncent à leur vie de femme »
Premiers mois rythmés par les réveils du nourrisson en pleine nuit, heures passées à langer, allaiter pour certaines DOS_PAP1bébémères. « On est dépendant du rythme de l’enfant. Il y a un tourbillon dans lequel on est pris et on n’a pas le temps de se poser », analyse Leslie Colombat, accompagnante à la parentalité basée à Tours et praticienne en haptonomie (méthode de préparation à l’accouchement par le toucher). Le train de vie modifié, les sorties personnelles passent à la trappe. « Sur les mamans que je rencontre, beaucoup renoncent au début à leur vie de femme », continue- t-elle.
Posée en terrasse donnant rue Colbert, Gwendoline, 25 ans, est venue avec ses deux filles, Lahina et Haédy. Elle ne travaille plus depuis la naissance de la première, il y a quatre ans. Elle raconte son isolement. Les amis qui n’appellent plus pour aller boire un coup. « Cela m’aurait fait plaisir qu’on me propose de sortir. Même si certaines fois j’aurais dit non, j’aurais aimé être invitée… », confie-t-elle, de sa voix timide, en prenant Lahina sur ses genoux. Elle concède aussi un décalage grandissant avec son ancien cercle, qu’elle a définitivement quitté en s’installant à Tours. « À 21 ans, je n’avais pas beaucoup d’amis qui avaient des enfants. Avec un petit, on n’a plus les mêmes sujets de conversation. Des fois, je ne savais pas trop quoi leur dire », dit-elle. Il existe une solution de facilité pour entretenir une vie sociale : faire venir ses amis chez soi. Aurélie s’en est vite lassée. « À un moment, j’ai eu besoin de retrouver mes amis en dehors de chez moi », ajoute-t-elle.
La peur de déranger
Photo 009Problème : quand on ne peut pas faire garder ses enfants (pour des raisons financières ou pratiques), trouver un endroit accueillant pour les plus petits est une gageure. « Rien que la semaine dernière, avec mon mari et mes enfants, on a dû faire trois ou quatre restaurants pour en trouver un qui possédait une chaise bébé… », s’agace la gérante de Sa majesté des Couches. Dans l’autre sens, le bruit et l’agitation d’un enfant brident les parents qui souhaitent ou sont contraints de sortir avec leurs rejetons. Élise se souvient. « Pendant les vacances, on s’est posés pour manger une glace. Dix minutes, ça va. Mais au bout de 50 minutes, forcément, ma fille commence à bouger. Et on ne veut pas déranger les autres ». Sa belle-mère ajoute : « Et puis, il y a des personnes qui sont agacées par les enfants, il faut le respecter ».
Au bar à bébé, les clients ont un oeil sur le thé. Un autre sur les enfants. « Pratique », dit Élise. Gwendoline, se sent, elle, « détendue ». Les discussions s’animent. Les parents échangent sur leurs petits. À quel âge commence-t-il à marcher ? Quelle technique de portage adopter ? Discuter est aussi le moyen de se sentir moins seul sur un autre plan : celui de la manière de s’occuper de ses enfants. « On a envie de partager, de poser des questions », précise Gwendoline.
« Les parents se rendent compte qu’ils sont pareils »
Des ateliers, animés par des spécialistes, sont organisés régulièrement par Sa Majesté des Couches : massages bébé, langage des signes. Un soutien. Une manière d’apprendre collectivement. « En plus de conserver un lien social, ce concept de bar à poussette permet aux parents de se rendre compte qu’ils sont tous un peu pareils », explique Leslie Colombat, partisane de cette ouverture vers « l’extérieur ». Une démarche que la gérante avait envie de conjuguer avec une certaine éthique. « On va par exemple promouvoir les couches lavables. Et pour manger et boire un coup, ici, tout est bio ou issu du commerce équitable », explique Aurélie.
Grâce à ces atouts, elle a trouvé une « petite clientèle fidèle ». Composée à « 85 % de femmes », évaluet- elle, à la louche. Les papas viennent rarement. Plutôt le samedi, avec leur conjointe. Un constat qui reflète une répartition des tâches encore inégalitaire au sein des couples. Selon une étude de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) de mai 2013, les mères consacrent deux fois plus de temps que les pères aux activités parentales. Avec un enfant de moins de trois ans, l’écart s’accentue. Voir affluer les hommes à Sa Majesté des Couches n’est pas encore pour cette rentrée.
Guillaume Vénétitay
Sa Majesté des Couches, 104, rue Colbert. Ouvert du mardi au dimanche.  10h-18h. 02 47 32 90 25

A Easy by O, du sain, du frais, du bio

Un self entièrement bio où on prône une nourriture saine, tel est l’idée du restaurant de Régis : Easy by O, à Tours nord.

On peut manger bio, tous les midis, de 12 h à 14 h, du lundi au samedi. (Photo tmv)

So easy de manger bio. À première vue, ça n’a pas l’air. Pourtant, c’est tout simple. On vous explique : à Easy by O, il faut se servir tout seul. Alors on prend son petit plateau et on se fraie un chemin au milieu de la file de convives du jour. Un peu de crudités par ci, de la viande ou une tarte aux céréales par là, un peu de garniture, sans oublier la petite note sucrée qui va bien. Attention à ne pas manquer la case balance. Bah oui, ici, les crudités et les garnitures sont facturées au poids. Et si vous êtes encore un peu perdu, Régis n’est jamais très loin. Il fait même la pesée à votre place si vous n’avez vraiment rien compris.

Régis, c’est la tête pensante d’Easy by O. Cet amoureux de la nature, comptable de formation, a une obsession : la nourriture saine. Alors, avant d’ouvrir Easy by O, il s’est beaucoup documenté, a rencontré un naturopathe et un médecin nutritionniste. Résultat, dans ses assiettes : du 100 % bio et du 100 % transformé sur place. « La cuisine est la plus-value pour trouver du plaisir à manger sain », précise-t- il. Son offre est restreinte mais de qualité et renouvelée chaque jour.

Le bio à toutes les sauces

Alors, à Easy by O, on vient manger entre collègues, entre amis ou en famille dans une ambiance sobre, naturelle. Côté prix, il faut compter entre 15 et 20 € pour une formule entrée-plat-dessert (la facture sera plus salée pour les gros mangeurs). Mais il y a du bio pour tous les goûts. Des plats sans viande pour les végétariens mais aussi à emporter pour les plus pressés.

Easy by O, 15, rue Arthur- Rimbaud.

Tél. 02 47 51 28 10. ou le site juste ici.

 

Le menu Easy by O

Journal d’une jeune végétarienne #1

Quel est le comble pour une fille d’éleveur? Arrêter de manger de la viande bien sûr. C’est pourtant l’expérience que j’ai voulu tenter et que je me propose de vous raconter au fil des jours, ici même. Etape 1 : les aliments interdits.

Quel est le comble pour une fille d’éleveur? Arrêter de manger de la viande bien sûr! C’est pourtant l’expérience que j’ai voulu tenter et que je me propose de vous raconter au fil des jours, ici même. Pendant un mois, découvrez donc le parcours initiatique d’un passage au régime végétarien. Etape 1 : les aliments interdits.

(Photo Danielle Laborde)

« Adieu, veaux, vaches, cochon, poisson et autres crustacés. » Voici comment j’ai annoncé, à mes proches, mercredi que je devenais végétarienne pendant un mois. Le but de cette expérience : découvrir le quotidien d’un tel régime, ses implications, ses difficultés et ses possibles avantages.

Anne Brunner, végétairenne et auteure de livre de recette de cuisine bio, sera ma référente durant mon mois de végétarisme. (Photo dr)

Mais avant de me lancer, j’ai cherché à connaître mes droits et mes devoirs. Pour Anne Brunner, végétarienne, bloggeuse tourangelle et auteure de livres de recettes bio, « il existe différents types de végétarisme. Est avant tout végétarien celui qui ne mange aucune chair animale, ni viande, ni poisson, ni coquillage, ni surimi« . Pouvant manger oeufs et produits laitiers, je serai plus précisément ovolactovégétarienne selon la définition de l’Association Végétarienne de France.

Mais sans chair animale, ma principale interrogation restait celle de la carence en protéines. Selon les diététiciens américains et canadiens qui se sont intéressés au régime végétarien, pour peu qu’on mange varié et qu’on subvienne à ses besoins en calories, on peut manger végétarien sans se préoccuper des protéines. Me voilà rassurée et mes proches avec !

Mais une autre question me taraude : Anne Brunner est végétarienne et écrit des recettes bio. Y-a-t’il un lien entre végétarisme et bio? « Il n’y a aucun lien logique entre végétarisme et bio. Mais certains végétariens le deviennent pour leur santé et sont très sensibles aux questions de l’environnement d’où la consommation de bio. » Il y a également un argument pratique : les magasins bios offriraient un plus grand choix de végétaux, indispensables dans le régime végétarien.

Reste les difficultés sociales qui, elles, sont bien présentes, selon Anne Brunner. « Le plus difficile est de refuser. » La preuve dès mon premier jour de végétarisme lorsque l’une de mes collègues m’offre des fraises Tagada®, je dois refuser. Dur. Vous vous demandez certainement pourquoi j’ai refusé ces petits bonbons rouges ? Eh bien, tout simplement parce qu’ils contiennent de la gélatine de porc…. Adieu, donc bonbons Haribo® mais également certaines mousses au chocolat, bavarois…. Un seul moyen de ne pas se faire avoir : lire les étiquettes. Après l’inspection de mon placard, pas besoin de jeter quoi que se soit. Mes réserves alimentaires ne contiennent aucune gélatine de porc. Ouf!

Après trois jours de végétarisme, les conseils d’une végétarienne, quelques lectures et le guide du végétarien débutant comme livre de chevet, j’ai survécu sans craquer. Un bon début. Prochaine étape : mes courses dans un magasin bio.

Journal d’un jeune végétarienne #2