Zoom sur Rayon frais : On aime Animal fYESta !

Le festival Rayon frais commence cette semaine, on est allé voir en avant-première le spectacle du collectif Cocktail Pueblo : Animal FYESta. Et on a aimé.

(Photo Laëtitia Barbier)
(Photo Laëtitia Barbier)

Le spectacle Animal fYESta a été imaginé par le collectif d’artistes Cocktail Pueblo spécialement pour le festival Rayons Frais. Ils sont en résidence au Temps Machine, exprès pour ça. Fraîcheur testée et approuvée par nous, vous nous faites confiance, non ? Cocktail Pueblo, c’est une joyeuse bande de copains tourangeaux, musiciens et techniciens, qui ont chacun leur propre projet au sein du Cocktail : Jagwar Pirates, Piano Chat, Futuroscope…
Réunis pour un spectacle son et lumière à vous donner envie de rejoindre vos bambins sur le carré magique. Qui vous fait aussi envier Marceau, le chanteur plein d’énergie avec son masque de chien bleu, qui garde parfaitement le contrôle sur une vingtaine d’enfants déchaînés par la musique. Quand leur carré de lumière s’éclaire? et au son du sifflet, les enfants doivent imiter l’animal que Marceau leur a attribué, chiens, singes, tigres ou poules. La consigne n’est pas toujours respectée mais ils s’amusent. C’est l’heure du limbo : il faut danser avant de passer sous la barre. Certains trichent avec leur petite taille, mais la plupart se prêtent au jeu avec un grand sourire. Ils sont félicités, ils ont gagné un nouveau jeu. On passe aux éléphants. Quand la lumière blanche illumine le carré, personne ne doit bouger ! Car des souris imaginaires guettent pour chatouiller les pachydermes en herbe. Au son d’une flûte à bec heureusement accompagnée par guitare, batterie et synthé, ils marchent en imitant un éléphant. Puis c’est reparti « en direction de la fyesta ! » Pas n’importe quelle fiesta, en somme.
La musique donne envie de se prélasser sous un cocotier (pendant qu’on garde les enfants pour vous), puis s’emballe… les enfants avec. Quand la musique s’arrête, ils s’immobilisent, fascinés. Le spectacle est prévu pour durer 40 minutes : un véritable challenge ! Et pourtant…
Cocktail Pueblo, au Temps Machine, vendredi 4 juillet à 18 h et samedi 5 juillet à 11 h et 18 h. Le Festival Rayons Frais est entièrement gratuit, mais il faut retirer les places au square de la préfecture, jusqu’à une heure avant le début d’Animal fYESta. Plus d’infos sur le reste du programme sur rayonsfrais.com
 

Piano Chat : L'homme qui retombait sur ses pattes

Un nouvel album en mars prochain, une date au Temps Machine : on se devait de vous dresser le portrait de Piano Chat.

Piano Chat
Il tapote sur son téléphone portable et quand il lève la tête, son regard se perd un peu dans le vide. 19 heures, Marceau Boré est accoudé au bar, lieu de rendez-vous pour l’interview. Il s’excuse de trop parler : « J’ai passé toute la journée seul devant mon ordi. Ça m’arrive de ne voir personne. Après je suis un peu décalé. J’ai l’impression d’être autiste. »
Marceau Boré est un musicien plus connu sous le nom de son pseudonyme, Piano Chat. Depuis quelques années, il arpente les scènes avec son style inimitable et son bazar musical. Marceau Boré est seul sur scène. Un bout de batterie, une guitare, des pédales d’effet et le voilà parti à mettre en branle ses chansons à fort potentiel hallucinogène, un peu punk, beaucoup de Do It Yourself. Mélange de pop psyché et de mélodies enjouées, sa musique transporte les esprits. Il parle de ses peurs, d’amours, d’angoisse, de joie. « J’ai l’impression ces derniers temps que ma façon d’écrire change. Je suis toujours tourné vers moi-même, mais je m’ouvre en même temps au monde qui m’entoure. »
Ses yeux fatigués par l’ordinateur fixent son interlocuteur avec insistance. Quand il doit s’asseoir sur un petit tabouret du bar, il pli sa longue silhouette avec aisance. Il a le physique de sa musique, de son double Piano Chat, comme d’autres diraient qu’un animal ressemble souvent à son propriétaire. Honnête, le mot sort des dizaines de fois dans ses réponses. Il ne veut pas mentir, à lui, aux personnes qui l’écoutent. « J’ai beaucoup tourné ces deux dernières années. J’ai eu l’impression que j’avais certains tricks qui marchaient sur scènes. Je les refaisais constamment. J’en ai eu marre. J’avais l’impression de ne plus être naturel. » La création de son nouvel album lui a redonné ce goût authentique de faire de la musique, qu’il avait à ses débuts. « J’ai retrouvé quelque chose. Je vais bientôt avoir 30 ans. C’est peut-être ça. Je crois que je suis impatient d’avoir 30 ans. C’est cool, non ? »
De sa vie privée, il ne veut pas trop en parler. Il lâche quelques bribes en rigolant. Insiste de nouveau pour que ce ne soit pas dans l’article. Pudique, il dévie vers sa façon de voir la musique, le monde. « J’ai choisi d’aller dans un petit label, Kythibong. J’avais d’autres propositions, mais ce n’était pas logique. » Il aime le fait maison, sans s’en gargariser. Besoin de maîtriser ? Marceau Boré a besoin de comprendre le monde qui l’entoure, de lire l’actualité. S’il vit aujourd’hui de sa musique, ce ras-le-bol des tournées bourrées d’automatisme lui a redonné un cap à tenir. Piano Chat va revenir cette année, reboosté, gonflé à bloc de cette énergie viscérale qui lui propre.
+ LE CONCERT
Piano Chat sera au Temps Machine ce jeudi 13 mars, à partir de 20h30
++ BONUS
Piano Chat a accepté de sortir des sentiers battus
Un livre ?
« J’aime beaucoup Lettre à un jeune poète de Rilke. Je l’ai découvert assez tard. Je trouve que c’est le livre parfait quand tu es au lycée, ado. J’aurais bien aimé le lire à cet âge là. »
Un plat ? »Les escalopes de dinde panées. Je suis végétarien, mais le souvenir que j’en ai est tellement incroyable. J’en remangerais peut-être un jour.  »