Cinémas : (r)évolution en cours

Ce mercredi 3 octobre, le nouveau cinéma, Ciné-Loire, ouvre ses portes. Avec lui, sa technologie IMAX, unique à Tours. L’occasion de faire le point sur les technologies pensées pour rendre les séances toujours plus spectaculaires. L’avenir du cinéma ?

Ecran IMAX (Photo d'illustration)
Ecran IMAX (Photo d’illustration)

Salle 1. Inclinée. Un écran incurvé haut comme un immeuble de quatre étages. 20 mètres de long, 10 de haut. Poids : 700 kg. Des projecteurs 4K. Un système sonore latéral et au plafond. Et 400 sièges réglables.

Derrière ces termes techniques et ces chiffres qui donnent le tournis, un nom, une marque, un argument de vente : IMAX®. C’est dans cet équipement qu’a investi le nouveau multiplexe de Tours Nord. Ciné-Loire, son petit nom, ouvre ses portes ce mercredi 3 octobre. Et compte bien jouer sur cette technologie dernière génération pour rameuter les spectateurs [Ciné-Loire comptera également huit autres salles « normales » – NDLR].

L’IMAX® peut être un pari risqué. En premier lieu parce que les tarifs pour un ticket sont un peu plus élevés. À l’heure où la population préfère investir dans des plateformes de streaming légales ou se goinfrer de films téléchargés – donc gratuits – à tout va, d’aucuns ne sont pas forcément partants pour lâcher quelques euros de plus.
Pourtant, il est évident que les films en IMAX® constituent une expérience folle en soi. Outre l’aspect visuel (les images sont d’une netteté imparable et les contrastes de noirs et blancs sublimes), la possibilité immersive offerte est extrêmement appréciée par les fans ou les curieux. Une nouvelle façon d’aller au cinéma ; une nouvelle façon de consommer les films. Romain Davoine, l’un des représentants de Ciné-Loire, l’expliquait encore récemment à nos confrères d’Info-tours.fr : « Pour l’Imax, certains spectateurs peuvent faire une heure de route. »

Une des salles du nouveau Ciné-Loire (photo cine-loire.Fr)
Une des salles du nouveau Ciné-Loire (photo cine-loire.Fr)

RAMENER LES GENS AU CINÉMA

Car c’est là tout l’enjeu : en France comme ailleurs, face aux écrans à la maison qui se multiplient, les multiplexes se tirent la bourre. Une guerre sans merci pour proposer un vrai spectacle cinématographique, le plus dingue possible et attirer d’autres publics. Derrière tout ça se cache l’avenir du cinéma en salle, toujours soucieux de se renouveler et surtout de ne pas perdre sa clientèle.

Et ce n’est pas nouveau. Dans les années 50, outre-Atlantique, la télé arrive dans les salons. Les familles délaissent les salles obscures. Les Américains préfèrent regarder les films hollywoodiens en noir et blanc et au format réduit à la maison. On est bien mieux chez soi… Face à cette concurrence du petit écran, il faut… un écran large !
La 20th Century Fox décide alors d’adopter le format CinemaScope. Fondé sur un procédé optique ancien, l’anamorphose, « il comprime l’image dans le sens vertical et la restitue ensuite dans sa largeur normale, décrypte Victor Bachy, professeur à l’Université de Louvain et auteur d’ouvrages sur le cinéma. L’exploitation de l’anamorphose au cinéma à partir de 1953 sous le nom de CinémaScope lança la mode de l’écran large. »

Ramener le public vers le « vrai » cinéma en offrant ce que ne peut apporter le petit écran ? La combine fonctionne à merveille. La 20th Century Fox propose son premier film sous ce format, La Tunique, d’Henry Koster. C’est un succès. Tout le monde suivra. Les gens retournent au cinéma…

FAIS PÉTER LES WATTS !

Aujourd’hui, la télé a été remplacée par de nombreux autres acteurs. Avec un monstre sacré : Netflix. Alors les multiplexes, désormais totalement ancrés dans le numérique (les cinémas UGC ont lâché les bobines en 2011), redoublent d’inventivité pour ramener les spectateurs chez eux. Et les garder.

Il y a eu les arguments sonores avec par exemple l’arrivée du Dolby Atmos. Mais aussi la révolution 3D à l’époque, dopée par le mastodonte Avatar. On ne va pas se mentir, l’effet de mode est toutefois un peu passé. Certaines critiques ont été émises : maux de crâne, inconfort des lunettes ou parfois argument marketing bidon (certains films n’offraient aucun intérêt en 3D)… Le soufflé est retombé.
Si au départ, on gavait le spectateur avec cette révolution visuelle tout en lui imposant le relief sur les gros blockbusters, désormais la majorité des circuits de salles laissent le choix en proposant séances 2D et 3D.

D’autres complexes vont plus loin et offrent, à l’instar de l’IMAX®, une réelle volonté d’expérience immersive. Développée en 2009, la technique de 4DX a été adoptée par certains cinémas : on est ici à la limite de l’attraction, puisque le public se retrouve avec des mouvements de sièges (qui vibrent !), des sensations olfactives, de l’eau vaporisée sur le visage ou des chatouilles aux jambes, le tout tartiné de 3D. Un dispositif qui ferait presque croire à un manège au Futuroscope plutôt qu’à un film de cinéma. Si les jeunes et les ados – le public visé – sont aussi réceptifs qu’enthousiastes, d’autres spectateurs indiquent cependant être lessivés après une séance de deux heures, comme lors de Kong : Skull Island.

En France, une trentaine de salles en sont équipées. Toujours dans cette volonté d’être au coeur de l’action, les cinémas CGR ont fait le pari du concept ICE. Quésako ? Projection laser 4K, son Dolby Atmos, fauteuils inclinables et plus larges, et, surtout, la technologie Light Vibes.
Qualifié de « révolutionnaire » par le groupe CGR, ce concept instaure des « effets lumineux subtils diffusés sur les panneaux latéraux et à l’éclairage généré par des projecteurs dédiés. Les écrans disposés de part et d’autre de la salle créent un ambiance visuelle unique au travers de couleurs et de formes dynamiques ».

Récemment, le CGR des Deux-Lions, à Tours, a sauté le pas. Le multiplexe, qui fait partie des cinq plus fréquentés du groupe en France, a ouvert sa 13e salle et celle-ci bénéficie donc de cette technique ICE qu’on verra notamment sur Venom et Bohemian Rhapsody. Une volonté de toucher un public aussi bien attiré par le confort que par l’expérience technologique. À Tours comme ailleurs en France et dans le monde, le cinéma n’a pas fini de s’adapter et de proposer de nouvelles expériences.

L’appli qui change la vie (scolaire !)

Des étudiants de l’Esten de Tours lancent une appli mobile pour changer la vie et l’orientation scolaire.

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Décidément, l’Esten Sup’édition regorge de talents. Cette fois, l’école supérieure des techniques de l’édition numérique a vu cinq de ses étudiants créer une appli mobile d’orientation scolaire. Pour leur projet, ils ont donc lancé Future You, faite « par des jeunes pour des jeunes », comme le présente Solène, l’une des meneuses du projet au côté de Faustine, Sylvain, Marine et Coralie.
Le concept ? Suggérer à chaque utilisateur, suite à un quiz ludique, les types d’intelligence dont il dispose (corporelle, musicale, naturaliste, interpersonnelle, etc.), notion proposée par Howard Gardner, prof à Harvard. L’appli propose alors différents exemples de métiers correspondant à ces types d’intelligence. Une manière « de renouveler les outils d’orientation scolaire actuels qui se basent principalement sur les résultats scolaires et qui ne conviennent souvent pas aux étudiants ».

Cette appli a été commandée par par l’éditrice et grande professionnelle de Paris, Brigitte Legendre. « Dans l’idéal, elle sera disponible courant mai sur le Play store et iBooks, et certainement début juin sur l’Apple store », précise Solène.

> Pour en savoir plus : facebook.com/futureyouesten

Tmv organise une conférence sur le BD journalisme

Votre hebdomadaire organise une conférence sur le BD journalisme, dans le cadre des Salons de Choiseul. C’est gratuit, alors venez !

Dans le cadre des Salons de Choiseul, tmv organise une conférence sur le BD journalisme : un nouveau regard sur le métier ? Elle aura lieu le 28 novembre.

En invités : Titwane, l’auteur de BD, mais aussi Grégoire Seguin (éditeur chez Delcourt), Frédéric Potet (journaliste au Monde) et David Darrault, photoreporter.

Bien évidemment, la conférence est gratuite, mais les places sont limitées. On vous conseille donc de réserver juste ici :
https://www.weezevent.com/salons-de-choiseul-2014

Vendredi 28 novembre, à 18 h 30, à Arcades Institute, place de la Monnaie. 

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Portrait en trois chansons d'Emel Mathlouthi

Par sa voix, sa musique et ses textes, cette chanteuse engagée incarne la musique tunisienne libérée. Voici son portrait, en trois chansons.

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Kelmti Horra, « Ma parole est libre » est le titre de son premier album, sorti il y a un an. Il retrace, à lui seul, le trajet d’Emel Mathlaouthi mais aussi la prise de conscience de tout un peuple : peur, longueur du chemin à parcourir, cri d’alarme, liberté… Sur fond de trip hop, rock et musique traditionnelle, interview-portrait en trois chansons d’une artiste dont l’intensité nous emmène loin… Très loin.
Mal kit
« Littéralement, ça veut dire “ je n’ai pas trouvé ”, “ je n’ai pas trouvé d’ami qui réponde à mes questions, je n’ai pas trouvé de mots pour parler…” . Ce morceau décrit un état de perdition quand on n’arrive plus à s’accrocher à quelque chose… J’ai écrit cette chanson suite aux événements de 2008 à Gaza. Je ne pouvais pas trouver les mots de l’espoir, je n’y arrivais pas, alors j’ai décrit ce sentiment, ce moment où on se sent incapable de passer au-dessus. En tant qu’artiste, on pense pouvoir et devoir donner de l’espoir aux autres mais, parfois, c’est impossible. Avec cette mélodie, je m’accorde le droit de fermer les yeux pour ne plus voir, de partir loin, de m’échapper face à ces atrocités. »
 
Houdou’on
« Cette chanson, je l’ai écrite en 2007. Je déplorais ce calme, ce silence des peuples soumis. Ce laisser-faire qui les mène à la mort. J’ai décrit ce calme. Ce calme froid. Ce calme beau. Ce calme souffrant. Figé. Ce calme qui devient une entité grise, se transforme, se détourne, grossit et se change en une créature maléfique qui mange les hommes, les moutons… Je ne me prends pas pour une poétesse mais ce texte-là est né d’une façon étonnante. J’avais cette ironie noire en moi, ce cynisme… Et d’un coup, c’est comme si j’étais possédée, les mots ont jailli. »
 
Ya Tounes Ya Meskina
« Pauvre Tunisie ». Encore un morceau écrit en 2008, ce fut une année très inspirante pour moi… Je l’ai rejoué l’été dernier, à Tunis, dans l’avenue Bourguiba, à la première fête de la musique tunisienne. 3 000 personnes étaient là, devant moi, à entonner mes chansons de 2008 qui tournaient sur le net quelques années avant la révolution. Toutes les catégories sociales se sont retrouvées là . Ce n’était pas évident de s’exposer comme ça là-bas, c’était même risqué. On pouvait s’attendre à tout. Mais finalement, c’était la consécration. »