Reportage fiction : la Loire en crue !

Nous sommes le 28 février 2015 et le fleuve est sorti de son lit… Attention, une histoire fictive pas si loin du réel vu le niveau du fleuve actuellement.

  crue

L’eau a tout envahi. Tours a été submergée en une nuit. L’image du fleuve débordant dans les rues a ce quelque chose d’irréel, d’impensable, que personne n’aurait pu prédire. Les hors-bords des pompiers sillonnent depuis deux jours les rues à la recherche d’habitants encore piégés chez eux. Les autorités ont de suite réagi. Les pompiers ont été mobilisés dès le début de la montée de eaux. On dénombre, pour l’instant, 300 disparus mais il est encore trop tôt pour se prononcer sur un bilan définitif. La pluie s’est arrêtée vers 23 heures hier soir. Plus d’un millier de maisons ont été emportées. Comme des embarcations mal proportionnées, des toits retournés dévalent le fleuve. Ils portent parfois sur leur dos des hommes et des femmes qui ont réussi à sauver leur vie en se hissant sur ces radeaux de fortune.
Désastre national
Le désastre a également pris une ampleur nationale. La Loire dans sa totalité a été touchée par cette crue. Au niveau de Tours, l’A10 et l’A85 ont très vite été fermées. Les trains et les TGV ne circulent plus. Le nord de la France est littéralement coupé du sud. C’est une partie de l’économie nationale qui s’est arrêtée. Localement, seules les entreprises situées en dehors de la vallée de Loire proprement dite peuvent continuer à tourner, au ralenti.
 
Historique d’une tragédie
Comment une telle tragédie a pu se produire ? La question est sur toutes les lèvres, dans toutes les conversations. Une crue cinq-centennale est très difficile à prévoir. Dans les premiers jours, ce sont d’abord les pluies torrentielles dans l’Allier qui ont fait grimper le niveau de l’eau. Plus de 350 personnes en Indre-et-Loire étaient mobilisées pour le plan de surveillance. Gien a été touché en premier. Ce fût ensuite au tour d’Orléans et de Blois d’être submergées trois jours plus tard. Puis, sur tout le val, les brèches dans les digues se sont multipliées en quelques heures. En 1856, lors de la dernière crue historique, on avait recensé 160 fractures de la levée de la Loire. Aujourd’hui, on en dénombre 250. Ces barrières, construites au XVIIe siècle, ont cédé devant la puissance des eaux. À certains endroits, comme à Saint-Pierre-des-Corps, même si elles ont tenu bon, le courant est passé par-dessus, noyant les habitations qui se situaient à l’arrière. C’est ce qu’on appelle un phénomène de surverse. Au XIXe siècle, le niveau de la Loire était monté jusqu’à 7 m 50 au-delà de sa cote d’alerte.
 
La place Plum’ coulée
Aujourd’hui, nous en sommes à plus de neuf mètres. Rue Nationale, l’eau est montée jusqu’au premier étage des habitations. La place Plumereau ressemble désormais a une grande mare où les parasols ont choisi de rester à la surface, comme les témoins d’une vie festive passée. Certains ont sorti leurs canoës ou leurs bateaux à moteur pour prêter main-forte aux secouristes. L’entraide s’organise. Les gymnases, les écoles et les mairies des communes hors d’atteinte accueillent des centaines de milliers de réfugiés. Même si la décrue a commencé, les semaines de nettoyage et de remise à neuf vont être éprouvantes. Les Tourangeaux garderont en mémoire cet épisode sombre de leur histoire.
 

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