Au cœur du tournage : Tours montre sa bobine

Tmv a suivi Pepiang Toufdy, jeune réalisateur, pour le tournage de son court-métrage, en collaboration avec Arcades Institute. On vous refait le film.

Pepiang Toufdy, réalisateur du court-métrage (Photo tmv)

Vendredi matin. Il est un peu plus de 9 h. La gare de Tours somnole encore. Une petite mamie vient valider son ticket dans l’une des machines à composter. Elle n’a pas vu qu’une caméra la zieutait : elle vient de passer dans le champ et fait légèrement (restons gentil) louper la scène. Parce que ce jour-là, Tours est un immense plateau de tournage. C’est aujourd’hui que le court-métrage Daymane Tours est mis en boîte. Son réalisateur ? Pepiang Toufdy. Hyperactif et gros nom de la culture en Touraine. Il n’a même pas 30 ans mais a déjà à son actif un long-métrage et plusieurs courts ; il est aussi le créateur du festival Imag’In. L’homme ne s’arrête jamais.
Ce matin-là, Pepiang dirige son équipe technique d’une main de maître. Costard classe dans les tons gris, baskets et casquette. Il ne lâche pas sa tablette qui lui permet de suivre ce que filme la caméra en direct. Il court partout. Le réalisateur n’a même pas les traits tirés, alors qu’il revient d’un aller-retour express à Washington (hyperactif, qu’on vous a dit). « Action ! », crie-t-il dans l’écho de la gare. Un TGV déverse son petit lot de voyageurs. Tous et toutes sont figurant(e)s. Tous et toutes de Tours. Essentiel, car ce court-métrage se veut quasiment à 100 % tourangeau. De l’équipe technique aux figurants, en passant par le cinéaste et les lieux de tournage. La voie B de la gare voit la même scène se jouer plusieurs fois. Les figurants remontent dans le train. Effectuent les mêmes gestes, encore et encore. Pepiang Toufdy est visiblement du genre perfectionniste : « On la refait ! », lance-t-il, toujours tout sourire. Quatrième prise. Il veut le cadrage parfait. « Encore une… Pour le plaisir ! » Les figurants ne se font pas prier et ne se plaignent pas. Même quand ils rejouent le même trajet pour la dixième fois, dans le hall. « Oh, bah on est là pour ça. Bon ceci dit, c’est la première fois que j’ai un sac à dos et une valise vides ! », plaisante l’un d’entre eux. Une autre essaie de se dégourdir. Elle fait le pied de grue devant la photocopieuse et le Photomaton… depuis une demi-heure. Mal aux jambes ? « La prochaine fois, je prendrai des baskets, oui ! »

Au loin, Manda Touré se marre entre chaque prise. Mais dès que la caméra tourne, elle se transforme. Sérieuse, concentrée, pro. Manda, c’est un peu l’actrice principale de ce court-métrage. Daymane Tours raconte effectivement l’histoire d’une jeune migrante qui arrive à Tours, après avoir traversé plusieurs pays. Elle rencontrera par hasard une Tourangelle et se liera d’amitié avec elle. Ainsi qu’avec sa famille et son grand-père, un homme qui a vécu dans une Afrique qu’il adore. En résumé ? Un film humaniste et d’actualité.

MAMIE REBELLE ET KLAXON DE BUS

Emballé, c’est pesé. L’équipe a fini ses prises dans la gare. Au même moment, débarque un trio sur qui se tournent tous les regards. Philippe du Janerand, Jacques Boudet et Céline Vitcoq sont les têtes d’affiche du court-métrage. Le premier a tourné dans plus de 100 films (Nikita, Taxi, Monsieur Batignole, Les Choristes…). Le second est une vraie gueule de théâtre, un grand bonhomme qui a tourné avec Blier et Lelouch. La troisième est connue pour son rôle de Wendy dans la série Plus Belle la vie. Une actrice qui, d’ailleurs, ne passe pas inaperçue, ce vendredi. « Oh my god, mais c’est Wendy de Plus belle la vie ! Faut que j’prenne un selfie avec ! », s’excite une ado, sur le parvis de la gare. Ses copines se moquent gentiment : elle n’ose pas aller demander une photo à la jolie blonde qui vient de finir sa scène.

Manda Touré, en plein tournage (Photo tmv)

L’ambiance est bon enfant. Pendant que Pepiang, Manda, Céline et la petite équipe technique s’appliquent à bosser leur champ/contrechamp, les bénévoles, eux, sont en pleine galère. La raison ? Elle tient en deux mots : gare, midi. Il y a désormais bien plus de monde que ce matin. Et personne ne doit passer derrière les actrices. La plupart des passants acceptent sans rechigner. Une petite mamie n’est pas de cet avis : quand l’équipe lui demande gentiment de faire un détour d’environ – allez, soyons large – deux mètres trente pour contourner la caméra, celle-ci balance un « Oh je m’en fiche, c’est pas grave. Je vais prendre mon bus ! » Bon… Si on refaisait la prise ?
Quelques mètres plus loin, des badauds s’agglutinent et observent la scène. « Ne regardez pas vers nous ! Faites comme si on n’était pas là ! », lance l’assistant-réal’. Forcément, pour ce court-métrage sur une migrante, il vaut mieux éviter l’effet reportage de JT avec des gugusses qui font coucou à la caméra. Au même moment, un homme visiblement éméché, parfumé au whisky, débarque derrière la caméra en baragouinant « On vise plus haaaut, la kalaaach’ » (nota bene : … euh, pardon ?). En fond sonore, un bus klaxonne un cycliste qu’il a failli percuter. Deux minutes plus tard, c’est une voiture immatriculée dans la Vienne qui se trompe de chemin et se met à rouler sur le parvis de la gare jusqu’à l’entrée. L’équipe aurait dû prévoir un bêtisier…

UNE CENTAINE DE FIGURANTS

Cela fait déjà quatre heures de tournage. Pepiang Toufdy navigue entre son équipe, les figurants (qui demandent une photo souvenir), une équipe télé de France 3… « Mais je suis tellement content et ravi. Je travaille avec des comédiens que j’ai toujours appréciés. Ce projet, c’est une lourde responsabilité », soulignet- il. Lourde responsabilité qu’Arcades Institute a confiée sans hésiter à Pepiang. Car ce sont eux qui sont à la base de tout ça. L’espace culturel tourangeau a en effet créé les « Essentiels » : l’idée est de permettre à un jeune scénariste-réalisateur de se lancer dans une oeuvre de fiction de court-métrage dans un lieu patrimonial de la ville.
« On voulait un projet ambitieux, plus visible et qui touche un large public. Le court-métrage était tout trouvé, puisque Tours est une ville de cinéma. L’idée est de faire un festival de création, pas de diffusion », précise Jean-Pascal Jauzenque, l’un des propriétaires d’Arcades. L’acteur Philippe du Janerand est alors mis dans la boucle. Il jouera non seulement dans le court de Pepiang, mais sera aussi son parrain. « Philippe a une liste de contacts longue comme le bras. Il nous a beaucoup aidés », enchaîne Jean-Pascal Jauzenque. Une subvention de 10 000 € dans la poche, des autorisations de tournage dans les lieux patrimoniaux de Tours et hop : il ne reste plus qu’à Elsa, de l’équipe les Essentiels, à recruter les figurants. L’appel lancé sur les réseaux sociaux cartonne. « Les Tourangeaux se sont mobilisés. On a trouvé une grosse centaine de figurants en huit jours », précise Elsa.

Retour plateau. Les estomacs gargouillent. Il est midi passé. Pas de temps mort, il faut aller au foyer des jeunes travailleurs pour y tourner une scène. Pepiang et son équipe embarquent le matos et filent rue Palissy. Il faudra attendre un peu pour découvrir Daymane Tours, court-métrage tourangeau jusqu’au bout de la bobine. D’ici à septembre 2016, Arcades et leur projet « Les Essentiels » auront soutenu trois autres cinéastes du coin. Avec toujours un mot d’ordre : un film tourangeau, capable de faire ensuite sa route dans les festivals français.

Reportage et photos par Aurélien Germain

>> Notre galerie photos

RIP Daevid Allen… Il nous reste Jeff Ballard, Grisbi et Johnson Concorde

Notre chroniqueur blogueur Doc Pilot rend hommage à Daevid Allen… Mais n’en oublie pas de se nettoyer les oreilles, à coup de concerts bien sympas.

À 77 ans Daevid Allen, le fondateur des groupes Gong & Soft Machine, repart vers les étoiles… Un piano sous la lune, souvenir d’un album géant sorti en 1971, Camembert électrique …. et là-haut dans l’immensité éthérée, le pool vibratoire, pas mal de mecs dans la flying teapot : Pip Pyle, Alan Jack, Michael Karoli, et maintenant Daevid…. et bien sûr beaucoup de nous… 

On s’est quand même bien marré grâce à des mecs comme Daevid qui ne passaient pas à la radio , et tant mieux… Cette musique a bien hérissé mes parents, et tant mieux… Nos profs de musique détestaient cette musique, et tant mieux… Les culs-bénis détestaient cette musique et toutes les religions la détesteraient encore, et tant mieux… mais les concerts de Gong étaient toujours pleins… C’est un peu de cette étrange lumière des seventies qui s’efface avec le départ de l’artiste, de cette lumière qui nous fait tant défaut alors que l’ombre s’installe, liée à sa philosophie malsaine, l’obscurantisme..

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=ycBYm_1MUo8[/youtube]

Johnson Concorde au Temps Machine

Opéra rock au Temps Machine, tir de barrage étoilé dans le temple local de l’électricité pour le fantasme glamour d’un rock tubesque, mélange de Kiss et de Gary Glitter, aussi potache qu’un Slade, aussi technique qu’un Sparks, l’accord dans la forme entre la comedia del arte et la déclinaison décadente du rock n roll, tel que la firent et la débutèrent des Little Richard ou des Sweet, le tout glissé dans l’emballage de cuir noir d’un couple de Suzi Quatro dans la caricature. La bande-son d’un film italien sur le rock londonien du début des seventies, une pop spaghetti sexy, drôle, bâtie avec intelligence.

Derrière les acteurs du « drame », de l’image en appui, un rocky turone show initié au nord de Tours. Un bémol dans cette soirée pour les habitués du lieu : un fouillis dans la définition du son et un volume assez sage face aux concerts que nous venons régulièrement y voir.

Jeff Ballard au Petit Faucheux

Batteur légendaire ayant joué avec Chick Corea, Brad Mehldau, Pat Metheny, Jeff amène un quartet sans leadership évident, sans starisation optimale. Mélange équitable entre les artistes pour donner une musique aux racines évidentes, mais au rendu assez flottant pour un répertoire divers et inégal, avec des instants de grâce, des illuminations, des malaises aussi voire un peu d’ennui sur des climats trop étirés pour ne pas générer l’attente.

Lionel Loueke (Photo Doc Pilot)
Lionel Loueke (Photo Doc Pilot)

Pourtant, la recette semble porteuse dans le mélange de l’électronique (le point faible à mon oreille) aux instruments traditionnels, de la voix à la musique, de mélodies simples à des structures rythmiques proches de la musique contemporaine. Malgré toute la brillance des instrumentistes, je reste sur ma faim, pure attitude subjective, car le public adore. Reste le guitariste magique Lionel Loueke, un personnage et une histoire, un destin : chapeau bas. Reste aussi l’homme des claviers Kevin Hays, à la carrière historique : là, devant nous, pour nous, chez nous. Trop classe, Le Petit Faucheux, trop classe.

Moonjellies & Grisbi en Arcades Institute

Avant-dernière étape des Arcades Hivernales, de sucre et de miel avec deux formations maîtresses en l’art de bâtir des mélodies imparables, des harmonies de voix propres à vous faire planer, à vous propulser direct dans les hauteurs… The Moonjellies d’abord, dans la tradition des Byrds, de Crosby, Stills, Nash & Young, et cette impression de retrouver direct l’esprit et le son de la fin des sixties en Californie, avec une lente glissade vers le psychédélisme sur les deux derniers morceaux du set. Un feeling à la Jefferson Airplane, à la Grateful Dead… Avec un morceau de Neil Young en rappel, histoire de bien marquer le style, les racines…

On pense à Jonathan Wilson ; ils sont dans la même ligne. Grisbi, en deuxième partie, deux desserts pour cette fin d’après-midi, après deux ans d’absence le retour à la formule en quartet, la perfection dans l’exécution, toute en nuances, en écoute, le charme dans la voix de Natacha, l’impression encore une fois de s’élever à leur suite, d’être embarqué dans la lumière, avec en rappel une relecture incroyable d’un titre de Young Marble Giants. Ces deux formations sont des formations-sœurs, avec en commun la recherche du beau et du bonheur induit. Chapeau bas au sonorisateur, atout incontournable pour l’expression des artistes.

L’expo : Femmes et mues

L’Arcades Institute accueille les œuvres de Nathalie Menant jusqu’au 21 février. Rencontre avec la plasticienne.

Mues
(Photos Frédérique Menant)


Vous réalisez des moulages sur des corps de femmes, expliquez-nous en quoi cela consiste.

J’utilise en effet une technique assez ancienne de moulage avec du plâtre et de la dentelle. Je prends une partie précise du corps du modèle. Le point de départ, c’était de crier ce que personne ne voulait entendre ou montrer quand il s’agissait des femmes. Au départ, c’était une oeuvre féministe en fait. Je ne souhaitais pas déclarer la guerre, c’était plutôt un désir de partager un regard sur le féminin. Les premières dentelles que j’utilisais appartenaient à mes arrière-grands-mères, des femmes issues d’un milieu populaire qui n’avaient aucun moyen de s’exprimer.

Comment cette intimité entre vous et le modèle se traduit dans votre oeuvre ?
J’utilise une technique qui n’est pas violente pour le corps de ces femmes. Plus je pose des bandes de plâtre, moins elles sentent mes mains bouger à travers. Ce n’est pas intrusif comme travail, mais je le vois plutôt comme la construction d’une douceur. Seulement, émotionnellement, c’est souvent très fort. C’est comme si je perçevais la souffrance : je suis persuadée que nous gardons dans notre corps la mémoire de notre vie.

Comment choisissez-vous la partie du corps à mouler ?
Je demande d’abord aux femmes si elles veulent mettre en avant une partie en particulier, une main, un pied, la poitrine. Souvent, elles me laissent choisir. Souvent, je tombe sur un endroit qui leur parle, avec lequel elles ont une histoire. J’ai par exemple eu une femme dont je moulais le bras. Le même que son mari avait cassé. Lors du séchage, le moule en plâtre s’est brisé. Elle m’a répondu que cela devait arriver.

Vous n’avez pas toujours fait de la sculpture, pourquoi ce choix du plâtre et de la dentelle ?
J’ai avant tout une formation dans l’audiovisuel et puis j’ai beaucoup fait de scénographie, des installations avec le collectif Akeway. Il y a quelques années, je me suis remise à la terre comme un hobby. Je me suis aperçue que mes mains faisaient ce que ma tête ne pouvait pas conscientiser. Ce que j’aime dans Mues, c’est de ne pas savoir où je vais.

Propos recueillis par B.R.

EN BREF
MuesL’EXPO
Les sculptures de Mues seront visibles à l’Arcades Institute du 12 au 21 février. Vous pourrez également voir le film tourné par Frédérique Menant (voir ci-dessous) et les témoignages des femmes « moulées ».

LA RÉSIDENCE
Nathalie Menant a réalisé les œuvres que vous verrez lors de l’expo pendant une résidence de deux semaines à l’Arcades Institute en décembre. « Elle m’a permis de me couper de mon quotidien, explique Nathalie Menant. Mais aussi de partager avec les autres femmes pour que tout ce que nous nous disons deviennent nos questions. »

JOSÉPHINE
Les femmes qui sont passées sous les bandes de plâtre de Nathalie Menant sont toutes passées par l’association Joséphine, le salon de beauté social lancé à Tours par Lucia Iraci. Plus d’infos sur josephinebeaute.fr

ENTRE SŒURS 
Nathalie Menant a invité sa soeur, Frédérique Menant, qui est venue filmer en 16 mm. Une démarche d’autant plus importante qu’elle a été son premier modèle pour Mues.

Beauté : un salon contre les diktats

Certains jeunes refusent de céder aux images formatées de la beauté : la preuve avec ce Salon En Apparence, organisé à Tours le 6 février à l’Arcades institute.

En Apparence
Astrid Villemain, Ismaël El Hajri et Cécile Heraut ont eu l’idée de ce projet tutoré après un cours sur Photoshop. (Photo extraite du film Supervénus)

Non, tous les jeunes d’aujourd’hui ne sont pas obsédés par la taille 36, le corps de rêve et le look mannequin. Pas Cécile, Astrid et Ismaël en tout cas. À 19 ans, ces étudiants à l’IUT de Tours, en info-com, organisent le Salon En apparence. Mot d’ordre ? Dire non aux diktats de la beauté imposés par la société, les médias et les marques. « On veut dénoncer leurs méfaits et dire aux gens : ouvrez les yeux ! », indique Astrid Villemain, l’une des organisatrices. « Le but, c’est de sortir du Salon en ayant confiance en soi, en s’acceptant. On ne dit pas qu’il ne faut pas faire attention à soi. Simplement de s’assumer comme on est. »
Une attitude étonnamment mature et lucide dans une « société de l’image », comme le dénonce Astrid. Pour ce faire, le trio met en place plusieurs pôles pour leur Salon : un coin santé avec un psy ou un chirurgien plastique, et un médecin. « Car les diktats de la beauté peuvent entraîner des dégâts physiques, notamment l’anorexie… »

Un espace graphique montrera « les pouvoirs de Photoshop » avec retouches en direct ; des matchs d’impro bourrés d’autodérision ; un pôle artistique avec des étudiantes qui dessineront des volontaires sans les voir (uniquement grâce aux descriptions)… Le gros du Salon étant une expo photo avec des photos d’étudiant(e)s de Tours retouchées au maximum. « C’est vrai qu’on cible principalement les étudiants et les jeunes. Parce que beaucoup n’ont pas confiance en eux, l’image est importante… Il suffit de voir toutes ces filles de 15 ans qui ne jurent que pas les thigh gaps (l’écart entre les cuisses, NDLR) ! Mais évidemment, tout le monde peut venir à ce salon. » Si ce projet a été un véritable déclic pour Astrid, Cécile et Ismaël, il le sera peut-être pour d’autres. Astrid assume son optimisme : « J’ai envie que la société change. Il n’y a pas que l’image. Il faut cultiver l’estime de soi. »

>> Le 6 février, de 17 h à 21 h, à l’Arcades Institute. Entrée libre. « En apparence », sur Facebook.

EN BONUS :
Les pouvoirs de Photoshop ? Vraiment ?
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=mg8Hihwpu48[/youtube]

De Pantagruel à Ecoute-Voir en passant par Le Kyma

On ne sait pas comment il fait, mais Doc pilot est une encyclopédie de la culture. Et ça tombe bien, nouvel épisode de ses chroniques et découvertes pour tmv.

Pantagruel au Théâtre Olympia

Grande claque visuelle avec le Pantagruel, mis en scène par Benjamin Lazar : l’impression de tomber dans un trip psychédélique, une geste sous acide de la venue sur Terre du fils de Gargantua et de son parcours initiatique, sorte de Tour de France d’un compagnonnage de la folie et de la démesure, une glissade dans l’iréel par un texte étonnant de modernité dans son écriture, si facile à capter dans ses images explosives, servi par une interprétation excessive (pour notre plus grand plaisir) , époustouflante, délirante, du génial Olivier Martin-Salvan.
L’accompagnement musical sur des instruments d’époque apporte une touche d’identification temporelle à cette confrérie des fous sous ergot de seigle.

Désir Désirs à La Chapelle Sainte Anne

Je vous conseille d’aller voir la nouvelle expo collective en La Chapelle Sainte Anne, promenade onirique dans le talent et l’inédit, poussée de tous les artistes dans des secteurs inexplorés de leurs pratiques. Jean Pierre Loizeau en pleine recréation de son art, des extensions de ses personnages sous la découpe des corps et des âmes, Nikita et sa galerie de genre, interrogation sur l’identité et l’image, la sensation intime ne pas avoir le corps en phase avec l’esprit voire la possibilité d’évoluer dans la transformation ; extraordinaires portraits de Martine Bligny, ou comment oser le classique en sa perfection technique vers un clair-obscur intime et apaisant, les chaussons de danse de Alexandra Riss, une collection inquiétante… Un arrêt dans le temps, l’espace, le raisonnable, l’évident.

Le Kyma au Temps Machine

Soirée assez folle pour le dernier tour de piste de Le Kyma dans un Temps Machine relooké en un souk alternatif propre à dérouter le visiteur vers une soirée identifiée. Puis le concert, tel une messe païenne, de la joie et de la peine, de l’humanité en sons et en mots, un clin d’œil générationnel à la scène rap ligérienne avec la présence brillante de Ali’n et Nivek sur un titre, la naissance alors d’un super-groupe session dans l’esprit et dans le style. J’ai toujours du mal avec les concerts d’adieu.
Je reste dans le doute face à l’arrêt d’une démarche créative et sociale, m’imagine mal la fin d’une aventure artistique sans la contrainte d’un événement tragique. La talent est là, le public a répondu présent, la joie d’œuvrer et partager semble toujours d’actualité : nous restons tous dans l’attente de la prochaine étape : Le Kyma, le Retour !!

Le Kympa (doc pilot vidéo)
Le Kympa (doc pilot vidéo)

Festival Ecoute-Voir au Petit Faucheux

Grand bravo à Francis Plisson pour avoir programmé dans son festival François Chaignaud et Jérôme Marin dans « Sous l’Ombrelle », grande éclate visuelle et sonore déroulée sur la trame de chansons un peu désuètes des années 30 et des années 20, une légèreté surréaliste transposée dans deux personnages hors des normes et hors du temps. Deux représentations issues des fantasmes les plus fous habilement exprimés par la grâce d’un capital technique et artistique haut de gamme.
Pendant une grosse heure, les artistes nous transportent loin de la réalité, nous apportent bonheur, bien être, chute libre dans la rire et l’émotion : rarement pris autant de plaisir depuis longtemps à perdre pied loin des chapelles.

Matchbox en Arcades Institute

Troisième étape des Arcades Hivernales avec le country blues tonique de Matchbox, une plongée vers les racines, servie par des musiciens totalement investis dans le blues et ses codes, respectueux du cheminement créatif des pionniers pour en tirer une exaltation complice avec le public… Ou comment tenir dans la joie une historique contemplation d’une histoire du XXe siècle dans cet art populaire né dans les champs de coton de l’Amérique du Nord.
Matchbox est peut être la meilleure formation hexagonale pour porter témoignage de cette culture aujourd’hui bien diluée sur ses terres de naissance ; ainsi l’on s’instruit sans le savoir dans la joie et le plaisir, et au travers de ce parcours ludique et didactique l’on rend hommage aux pères fondateurs du blues du Delta.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=7eR9cINmQbk[/youtube]

Intemporelle Ubiquité : de Mickey Dread à la Musique Ancienne

Chaque semaine, Doc Pilot nous régale de sa chronique culture.

Patrick Chamblas
Weeding Dub & Channel One Sound System au Temps Machine
Fiesta Smalla au Temps Machine, fiesta du son et des soundsystems reggae/dub. Accueil dans le club avec les acteurs maison de la Connection, mise en bouche assez nécessaire pour s’oublier un peu et se croire dans la chaleur et la fumée pour partir goûter sans barrières au set de Weeding Dub : une glissade créative dans le rythme serré habilement découpé aux effets, où comment tenter de faire du vieux avec du neuf, d’approcher la tradition au travers d’une technique des années 10, assez capricieuse semble-t-il (plusieurs fois en cours de set, l’ordi stoppe dans le vif de la bande-son)… C’est bien, agréable, surprenant parfois, le doux état grippal dans lequel je flotte très en accord avec le feeling ambiant… Après une pause très animée dans le Club retour à la Grande scène… Mickey Dread dans son Channel One Sound System me lasse vite ; nous sommes face à une légende, oui mais… L’homme et son compère représente une époque, une culture, un peu de l’histoire de la fin des seventies où punk et dub se mélangeaient dans l’underground londonien qui bientôt allait conquérir le monde (Anne « Pam Pam » Guillaud d’X ray pop en fut témoin). L’homme nous balance un discours de vieux gourou avant de poser des galettes sur sa platine ; on se croirait dans un film avec le public pour figurants. Je n’arrive pas à rentrer dans le son, à onduler du corps et de l’esprit, et comme je n’ai pas l’habitude ni l’envie de me forcer à participer, je me casse. Ceux qui sont restés vous raconteront.
Patrick Chamblas en concert au Bartok
Je viens de découvrir son album « Né dans un Piano », un disque pour enfants tellement parfait dans ses arrangements et ses compositions qu’il en vient à dépasser sa cible. A l’instar d’un Steve Waring, nous sommes en présence d’un artiste capable de réjouir les enfants comme les parents : le bon plan pour ces derniers ; cette production discographique me rappelle William Sheller… A la scène et seul au piano, c’est à Nougaro que je pense voire à Gotainer, la voix épaulée par un jeu pianistique hors du commun dans ce style de domaine. Cette capacité de concertiste appelle le respect mais aussi la curiosité, je le suppose des enfants aux yeux fixés sur les doigts. Là, à froid dans un lieu sympa mais exigu, c’est une performance d’ainsi embarquer son auditoire, de lui faire rapidement mémoriser des textes et générer une joie interactive, un peu à la manière de M dans ses premières tournées.  « Né dans un piano » , « Je suis dans la Lune » et « Pas d’panique » sont de futurs standards
Free Market, Salle des Halles
Le Free Market nous soigne du marché de noël ; on y retrouve les créatifs, les dissidents, les inspirés, de la bonne musique. L’ambiance rock-psyché donne l’impression d’entrer sur un festival, la surprise des œuvres présentées donne celle de naviguer dans une galerie d’art. Surveillé par les chiens blancs de T.Léo, on mate des trucs, on essaye, on achète des futurs cadeaux bizarres pour offrir à Mémé… Allez je prends un t shirt de Fred le Chevalier pour le porter demain à Tvtours ; dommage je sors du coiffeur sinon j’aurais tenté celui du lieu.
Anne Delafosse-Quentin en Arcades Institute
Dernier concert de musique ancienne de l’année 2014 sous les voûtes de l’an 1000, la pointe du diamant et La Femme en cette session ; la femme en l’artiste, exceptionnelle, époustouflante de virtuosité et d’incarnation intime de ces murmures des siècles passés, la femme en ce répertoire de chansons “ de femmes ” du XIIe au XVe siècle. Anne Delafosse-Quentin de sa voix porte témoignage d’un temps où la Femme a vécu l’abandon des hommes partis aux Croisades, d’un autre temps où la sensualité suggérée s’assumait sans contrainte.  Je l’avoue, je n’ai pas les codes, je suis vierge face à ce style et à ce répertoire et le déguste sans a priori, sans référence, et j’aime ça, j’en redemande.
Laurent Bouro à La Laverie à La Riche
Nouvelle étape pour l’artiste, l’impression au spectacle des œuvres exposées de le voir hésiter entre diverses inspirations possibles, diverses pistes et possibilités aussi fécondes que techniques. Il est bon parfois de brimer sa subjectivité envahissante, de questionner les visiteurs présents et de leur demander leurs avis : et bien il y en a pour tous les goûts, chacun posant ses affinités électives sur les divers sujets proposés sans réellement argumenter leur choix. J’avoue craquer pour son travail sur le métal, la force du grain mélangé à la force du trait, la présence de l’humain mariée aux atomes de la machine, cette imprégnation de l’âme en l’objet, confirmée par le medium telle une transfusion impossible sans respect pour les règles des Rhésus. Près des fours centenaires de ce lieu atypique se tient un culte païen aux humanoïdes de feu et de fer ; pas d’avion-cargo en cette affaire, mais un peuple de sang et de rouille, une nouvelle étape en l’évolution. Dans ce Bouro se cache un transfuge malin de Darwin.

Sacre de Jaki Liebezeit lors du Festival Super FluX

Il est partout et on se demande encore comment il fait… Grosse grosse chronique culture de notre Doc pilot, cette semaine !

The Fucking Butterfly
The Fucking Butterfly (Photo doc pilot)

 

GU’s Music, Aquaplaning

Black Friday chez Baromètre, le magasin du disquaire Didier Delage et cet album qu’il me glisse dans l’oreille, l’air de rien… Sa mission…Se laisser aller à perdre pied en cet aquaplaning prépare à un dépaysement total, à un oubli de l’instant, à un voyage en soi au travers de la force des textes sans lesquels cet album ne serait qu’un bel album de plus comme il s’en produit à la pelle.
Les 8 titres sont ainsi 8 invitations à rejoindre l’auteur Yan Kouton dans ses formulations psychanalytiques universelles, dans ses strates intimes d’un romantisme post-apocalyptique. L’apocalypse des cœurs et des corps, de l’espoir aussi, de cet instant où l’on sait la chute incontournable, mais le bonheur et la paix induites par cette révélation. Gu’s Music parle la force de ces propos sans emphase, sans forcer le ton mais avec la justesse d’un Dominique A d’antan, un Bertrand Louis, voire du Bertrand Belin d’Hypernuit ou d’un Manfred Kovacic en solo. Il sait porter les mots, nous les inscrire dans l’espace, nous les donner sans nous les imposer, comme des sentences, des prières, les bouts d’un film à construire. La musique est une ambiance, une bande-son hypnotique, une soft cold wave des années 10, les mantras nécessaires pour entrer dans le trip. Ce premier album de Gu’s Music est une réussite.

 

Girls in Hawaii à l’ Opéra de Tours

Passée une première partie scolaire et sans passion (je me demande toujours comment de jeunes musiciens peuvent se complaire à tenter le pseudo-tubesque, à l’âge d’envoyer sa hargne et son énergie à la gueule du monde), nous baignons dans la beauté et le dépaysement avec ce concert dit unplugged de Girls in Hawaii, groupe belge dans les rares Européens, avec Santa Cruz, capables d’user d’une musique aux racines nord-américaines, sans pour autant paraître copieurs et caricaturaux. Dans l’écrin du Théâtre, c’est merveilleux, magique, à ne plus vouloir les laisser partir, le public en adhésion parfaite dans une écoute assez rare, respect et joie à la découverte ou aux retrouvailles de ce groupe nourri d’émotion, de perfection, de classe, de respect de l’auditoire. L’enchantement de la personne très exigeante m’accompagnant ce soir-là confirme ma sensation de ne pas avoir été abusé par la beauté du lieu. Celle aussi des instruments de métal et de bois, de souffle et de verre ; pas de temps mort dans la construction du show, pas de morceau de remplissage, que du beau, et une reprise du Heart of Gold de Neil Young pour nous confirmer leur allégeance au Maître. La Mer du Nord est Pacifique…. Au retour, j’écoute Plan Your Escape intégralement : je vous le conseille.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=FCuCXoZgNe4[/youtube]

Cecile Bisciglia au Château de Tours

Impressionnant travail de l’artiste, immense défi d’ainsi réaliser de grands formats figuratifs avec pour seuls instruments des stylos. Oui, vous lisez bien ! Des Bic induisant l’impossibilité de se “ rater ”, le geste devant être unique, réfléchi, programmé. L’accumulation de traits amène une douceur dans la trame, une vie, l’envie de toucher la rondeur d’un sein, de s’associer à l’érotisme tactile et fantastique issu de l’imaginaire psychanalytique de l’artiste. Le vivant est sa matière, de l’animal à l’humain, de l’animal en l’humain. L’esprit est l’essence, telle l’imprégnation mystique d’un totem indien.
On sent un culte en cette “ peinture ”, la contrainte de la pratique en démarche initiatique, un sentier dans la jungle de l’évidence, une manière de se démarquer, de s’impliquer et de finalement faire miroir à l’Universel. Un accouchement difficile pour des œuvres facilement lisibles, un fameux clin d’œil par l’utilisation d’un outil banal pour toucher le grand public. Pas pop mais populaire, même s’il reste le cœur et la croix, les instruments, la mesure, offerts  par une Marie Madeleine démystifiée à deux pas du suaire de son amant divin.

Nicolas Muller au Château de Tours

Au Château de Tours, il ne faut surtout pas rater la nouvelle expo initiée par Le Jeu de Paume, Traces d’un Exil de Nicolas Muller. Où la fuite d’un Juif hongrois devant un antisémitisme galopant, et le génie de ce photographe à capter dans son exil une Europe vouée à mourir, des identités assumées et défendues becs et ongles qui finalement seront à jamais effacés par le conflit à venir. Le paradoxe de l’histoire étant bien sûr de le retrouver en l’après-guerre le banquier d’images de l’Espagne de Franco, aussi typique que détestable. C’est de l’Histoire, ces images de la petite histoire si chargées de sens pour évaluer « la grande ». De la Hongrie à Paris, du Portugal à Tanger, pour finir en Espagne, nous marchons dans cette première moitié du XXe siècle, où même les instants de joie semblent entachés de souffrances et de contraintes.

Festival Super Flux

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=pHEcPX9VNNw[/youtube]Dit « Le rendez-vous de musiques surprenantes », le Festival Super Flux sait honorer ses promesses sans pour autant poser sa démarche didactique dans un contexte contraignant et pesant. Non, rien d’intello dans ce festival finalement ludique pour ceux dont le laisser-aller jouissif ne s’impose ni barrière, ni contrainte. Deux lieux, deux couleurs de programmation pour nourrir un même propos, avec d’abord au Temps Machine un véritable événement avec la venue de Jaki Liebezeit, le légendaire batteur de Can aux multiples collaborations (Brian Eno, Depeche Mode..) de retour en duo avec un artiste phare de la musique électronique, Burnt Friedman. Nous sommes dans du « Cosmik Joker », du Kraut global et hypnotique, la touche rythmique inédite du batteur de 75 ans constituant une marque, un style, une peinture, une école. A peine le premier coup porté, Can est dans les airs, à se demander si finalement Jaki ne fut pas l’ingrédient de la recette implacable de ce groupe culte dont l’inspiration fut revendiquée par Bowie, PIL ou Happy Mondays. Jaki a tellement renouvelé le jeu percussif, tant dans sa manière d’évoluer les boucles rythmiques que dans celle d’installer son kit batterie totalement inédit, qu’il en devient un maître. Un phare, un compagnon du devoir dans la technique et l’expression…
A sa suite, Etienne Jaumet au sax, à la voix et aux multiples synthés vintage, installe un espace particulièrement séduisant, certes rétro dans sa technique mais ainsi beaucoup plus attractif que tous ceux  armés d’un seul portable pour bagage. Le paradoxe de faire du neuf avec du vieux est finalement de le retrouver « en première ligne ». Je pense qu’il va hurler s’il lit ces lignes, mais il me rappelle les Cramps dans leur démarche de revival, eux avec le rockabilly, lui avec l’éclectronique du XXe siècle, malins comme des singes, séduisants à mort, showmen sans forcer.

Etienne Jaumet
Etienne Jaumet

Etienne Jaumet nous séduit et nous emballe, et il connaît sa force, la canaille. Il ne doit jamais en douter…. Pour finir la soirée, Ninos du Brasil fait dans le mur de son et de rythme avec l’alibi visuel de tom bass martelés. Rien de novateur là-dedans. Que du banal, et rapidement, je fuis bien loin de cette batuka électronique dont la place est plus sur le char d’un théâtre de rue que dans une salle de concert vouée à l’écoute et à la découverte…. Suite du Festival au Petit Faucheux où l’on apprend que « ce festival » est un petit super flux, et que le grand super flux se tiendra en mars !!! En intro, le guitariste Julien Desprez joue sa pièce pour guitare solo, « Acapulco ». C’est fort, classe, intense, technique : on entre sans difficulté dans son trip, on se laisse embarquer pour échouer un peu groggy aux portes de la perception… Pour replonger dans l’inédit avec le St Francis Duo du guitariste Stephen O’Malley et du batteur Steve Noble, ce dernier offrant sur la trame de son omniprésente de son compère une sorte d’accumulation percussive axée vers la saturation des impacts, expression cohérente et hors des codes pour un nouveau voyage vers l’inconnu. J’avoue avoir besoin de temps en temps de rencontrer ce style de musiques dites difficiles. Elles sont tout simplement différentes : à l’oreille, exotiques.

Dernier concert avant destruction avec The Fucking Butterfly

Au sortir de Super Flux, le SMS d’un indic me suggère d’aller vers une grande fête privée dans un lieu désaffecté voué à la destruction. J’ai toujours beaucoup aimé les soirées dans cet endroit. On y respire l’art et l’underground, la vie aussi, l’initiative subversive, créative.. Ce soir s’y croisent musiciens, acteurs, plasticiens, photographes, vidéastes, forces vives, magiciens de la mécanique automobile (salut Pascal !)… The Fucking Butterfly entre en scène à la manière d’un commando coloré, énervé

J’ai vu leur premier concert dans ce même lieu. Ce soir, ils donnent leur meilleure prestation des cinq fois où je les ai vus à la scène. Le caractère privé n’est surement pas étranger à cette liberté du show. De zéro, l’on monte direct à 1000 dans une glissade barock n’roll. Le trio de chanteuses a dépassé l’influence B52’s pour littéralement s’effondrer dans un show à la New York Dolls, à la Happy Mondays. La présence de Janski aux bidouillages électroniques en Eno de ce Roxy Musik déjanté apporte un grain inédit pour identifier le truc… Un beau Crépuscule des Dieux pour la dernière de l’Haçienda tourangelle.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=7pL1Bkm7WYU[/youtube]

Michael Grébil en Arcades Institute

Jour tranquille en Arcades Institute, nouvelle étape de la 3e Saison de musique ancienne programmée par Pascale Boquet avec la venue d’un maître en son expression, le musicien Michael Grébil au chant, au luth médiéval, au cistre et au rebab afghan pour un répertoire où l’on mesure à quel point la notion de world music est millénaire, le métissage et l’arrangement de la culture populaire et ancestrale une constante dans les pratiques. Instant de paix et de joie sous les voûtes, un voyage dans le temps offert par un passeur éclairé de la tradition, un respectueux messager en parfaite maîtrise du style et de la technique avec les étonnantes reprise de pièces de John Cage et Ornette Coleman pour faire le pont entre les époques.

Tmv organise une conférence sur le BD journalisme

Votre hebdomadaire organise une conférence sur le BD journalisme, dans le cadre des Salons de Choiseul. C’est gratuit, alors venez !

Dans le cadre des Salons de Choiseul, tmv organise une conférence sur le BD journalisme : un nouveau regard sur le métier ? Elle aura lieu le 28 novembre.

En invités : Titwane, l’auteur de BD, mais aussi Grégoire Seguin (éditeur chez Delcourt), Frédéric Potet (journaliste au Monde) et David Darrault, photoreporter.

Bien évidemment, la conférence est gratuite, mais les places sont limitées. On vous conseille donc de réserver juste ici :
https://www.weezevent.com/salons-de-choiseul-2014

Vendredi 28 novembre, à 18 h 30, à Arcades Institute, place de la Monnaie. 

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Agglo de Tours : quelles politiques culturelles ?

Nous avons rencontré des programmateurs, des artistes, des politiques pour qu’ils nous parlent de leur vision de la culture.

Politique culturelle
Cet été, le Temps Machine organisait avec l’association Vivre ensemble un atelier Human beatbox pour des enfants des Rives du Cher. (Photo Temps Machine)

Dans la petite salle du Temps Machine, à Joué-lès-Tours, Frédéric Landier fait le compte des personnes qui profitent de la salle de musiques actuelles. Il est programmateur : « Le Temps Machine ne se résume pas aux 10 000 personnes qui viennent assister aux concerts chaque année. » Olivier Claveau, le directeur technique, ajoute : « Depuis le début, nous avons eu 765 musiciens qui se sont inscrits pour bénéficier des locaux de répétitions, chacun représentant un groupe de musique de plusieurs personnes. »
Claire Heymans et Lucie Beignet, elles, s’occupent de l’action culturelle : « En 2013, 2 000 personnes sont venues visiter la salle. Plusieurs centaines ont bénéficié d’ateliers et de concerts en dehors du Temps Machine. » « Une de nos missions, c’est de rendre compte de la richesse locale, explique Frédéric Landier. Est-ce que le Temps Machine a contribué à redonner une fierté d’appartenir à la scène tourangelle ? Sûrement en partie. »
Publics, subventions, coût
À quelques kilomètres de la salle de musiques actuelles, Marie Hindy est depuis quelques mois programmatrice de l’Espace Malraux : « C’est une cuisine compliquée, la programmation. Je viens du social avant d’être rentrée dans le monde de la culture : peu importe leur envergure, j’attache une grande importance au discours de l’artiste. » Pour Marie Hindy, la culture est stratégique dans une ville comme Joué-lès-Tours : « Le développement du spectacle vivant est une réponse intéressante au manque de patrimoine historique. »
Qu’en est-il des subventions ? « Je vais vous faire un petit calcul simple : en 2015, nous allons recevoir la nouvelle pièce de Jacques Weber. Le spectacle coûte 20 000 euros. Il faut compter deux jours pour installer les décors, recevoir les artistes, préparer la technique : ce sont 6 000 euros en plus. Ajoutez 5 000 euros de fonctionnement et la note totale affiche 30 000 euros. Si on divisait par le nombre de spectateurs, nous avons 1 000 places, les billets coûteraient 300 euros. S’il n’y avait pas de subventions, on reviendrait à une culture réservée aux élites. »
Alors, culture pour tous ? Chaque art a bien sûr ses adeptes, ses connaisseurs. Un fan de rock ne va pas forcément aller à un concert de dub step. Quoi que : Thomas Lebrun, le directeur du Centre Chorégraphique National de Tours a une autre idée du public. « Tout le monde en fait un pataquès de la danse contemporaine, s’amuse le chorégraphe. Pour moi, elle n’est pas si hermétique. Elle peut être populaire. C’est possible d’être un artiste innovant dans sa danse et proche du public. Chaque spectateur a son propre regard. Prenez la soirée What You Want que nous avions organisée à la Guinguette de Tours. Certains voyaient de la danse contemporaine pour la première fois. D’autres ont apprécié le niveau technique d’improvisation. »
Politique culturelle
Les soirées What you want du Centre Chorégraphique National de Tours permettent selon Thomas Lebrun, d’intéresser un autre public à la danse contemporaine. (Photo CCNT/Frédéric Iovino)

Populaire ?
Au coeur de Tours, une petite salle offre un autre modèle de structure culturelle. Arcades Institute existe depuis 2010, ce lieu a été créé par la fratrie Jauzenque. Cécile et ses frères ont eu envie de se faire plaisir. Passés par le ministère de la Culture de Renaud Donnedieu de Vabres, Cécile et Dominique Jauzenque ont voulu faire d’Arcades Institute un endroit de décloisonnement des arts. Ils se sont entourés de plusieurs programmateurs, en musiques actuelles, anciennes, jazz, peinture, photographie…
« Nous avons ouvert un lieu de création exigeant, explique Cécile Jauzenque. Nous sommes très flexibles. Pendant trois ans, nous avons fonctionné sans subvention. Aujourd’hui, nous en recevons certaines du conseil général et de la ville de Tours mais pour des projets bien précis. Nous voulons être autonomes, nous nous finançons avec la billetterie, grâce à la location des lieux pour des événements privés et au mécénat d’entreprise. Mais le coeur d’Arcades Institute, c’est la culture. Le grand risque, pour un lieu comme le nôtre, c’est de privilégier ce qui rapporte au détriment de la qualité. Nous sommes plutôt partis du principe que la culture était créatrice de richesse et qu’une création pouvait attirer du monde tout en étant très pro. Il faut redonner du sens à la culture populaire qui vient avant tout du mot peuple. »
Dans son bureau près des Halles, Julien Lavergne porte un autre regard sur la culture. Il dirige AZ Prod, une société privée de production de spectacles. « La culture et le business ne sont pas incompatibles pour moi. Et puis, nous attirons des personnes de tout le département qui vont venir manger au restaurant, passer par Ikea avant d’aller à un concert au Vinci. » Julien Lavergne fonctionne avant tout en logique de marché : « Je ne suis pas du tout opposé à ce qui se fait dans les salles subventionnées puisqu’elles programment des artistes qui ne seraient pas rentables pour moi. En revanche, quand une structure associative touche des aides publiques et programme un groupe très connu, c’est pour moi de la concurrence déloyale. Je suis incapable de m’aligner sur leurs tarifs. »
Côté villes
En se plaçant au niveau de l’agglomération, chaque ville possède sa propre politique culturelle. Pourquoi subventionner des compagnies ou payer des spectacles quand la Région ou la Drac le fait déjà ? Gérard Paumier, le  maire de Saint-Avertin avance une première réponse, consensuelle : « C’est ce qui fait partie du vivre ensemble. » En 10 ans, la ville s’est imposée dans le paysage tourangeau notamment grâce à sa politique culturelle. « Une des premières décisions que j’ai prises en arrivant à la tête de Saint-Avertin a été de ne plus déléguer la culture, mais d’avoir un service culturel fort. Aujourd’hui, nous avons le Nouvel Atrium qui cartonne, une guinguette, une médiathèque à la pointe, une galerie d’exposition… » Même si, en termes d’habitants, Saint-Avertin n’est pas la plus grande ville de l’agglomération tourangelle, sa politique culturelle lui a permis de trouver une visibilité et une influence importante.
Pour Christine Beuzelin, l’adjointe à la culture et à la communication de la ville de Tours, la culture permettrait de faire rayonner Tours au-delà de ses frontières. « Nous pâtissons de la proximité avec les châteaux de la Loire. Nous avons, par exemple, plusieurs ensembles de musiques anciennes qui sont connus à l’international mais qui n’ont pas beaucoup de visibilité à Tours. Nous devons les faire connaître en local et les accompagner pour ensuite faire rayonner la ville. » Pour Christine Beuzelin, la place de l’agglomération dans la culture devrait être plus importante. « Je sais que Tour(s)plus ne gère que les équipements, mais pourquoi ne pas monter une grande commission qui permettrait de se mettre d’accord sur les grands dossiers culturels ? L’agglomération finance des lieux comme le Temps Machine et le Point Haut à Saint-Pierre-des- Corps, mais ensuite, ce sont les villes qui prennent le relais. C’est parfois lourd à gérer. »
>> POUR ALLER PLUS LOIN : l’interview de Xavier Greffe

Des expos démarrent dans tout l’agglo : on est vernis !

Comme chaque semaine, notre Doc Pilot national vous parle de ses découvertes culture à Tours.

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Ouahou, la claque, ces extraits du concert de Joe Bonamassa au Grand Rex. Et dire que personne n’a l’idée de le programmer en Touraine   ; ce virtuose de 36 ans est le guitar hero des années 10 ( titre partagé avec Derek Truck) et son travail à l’acoustique invente un style en appui sur les racines. Quand il prend l’électrique, ça t’embarque, loin, loin, loin… son Midnight blues de Gary Moore expose la filiation…

Weekend de vernissages  en lignes, Francine Gentiletti à la Maison des Arts de Montbazon, un univers figuratif et coloré aux foules d’humains tordus ( on cherche Charlie)   ; on y croise Alain Gaschet l’auteur de l’excellent livre sur les disques pirates. En la médiathèque de Chambray les «   Ballades au jardin   » de Francoise Roullier et Roselyne Guittier, univers d’écarlate et de transparence fibrée, de livres aussi dits sur de la musique ce soir-là devant une audience où ils sont tous là.
Face au Vinci, installation participative sous la houlette de Zazu pour soutenir l’avortement   : j’y participe en photo   ; à la Boîte noire l’univers du quotidien poétique de Magalie Bucher s’affirme dans la répétition ( on y croise Laurent Bourro et des Fats and The Crabs  ; ils seront vendredi à 19h au Velpot pour présenter leur album).

Au Musée des Beaux Arts dans le cadre du Printemps des Poétes, Thomas Lebrun (photo) danse sur les mots de Jean Genet, tant et si bien que la majesté du geste nous fait oublier le texte. Nouvel album de Pica Pao, très beau. En La Chapelle Sainte Anne, très grande claque au cœur et à l’âme  : Nathalie Bourdreux est dans l’art majeur, celui qui vous colle la tête au mur et vous oblige à descendre dans les zones d’ombre de votre âme… cet art d’une beauté extrême est sans pitié. Nathalie Bourdreux fait dans l’art majeur, celui qui vous colle la tête au mur et vous oblige à descendre dans les zones d’ombre de votre âme  ; cet art est d’une beauté extrême et sans pitié… En Arcades Institute, excellente carte blanche de Colotis Zoé en sa mise en scène et réalisation de Blanche Aurore Celeste avec Elsa Adroguer dans le rôle principal  : un propos très émouvant sur la condition de la femme au travers de l’amour et du temps. On est vernis.

Doc Pilot
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Tout est affaire de perspective

Chaque semaine, Doc Pilot partage ses découvertes culturelles du week-end.

Verbal Razors au Temps Machine
Verbal Razors au Temps Machine

2014 comme un jeu ouvert ; annoncer la couleur est de mise et Dieudo l’opportuniste en est le catalyseur. En 68 il était interdit d’interdire ; en 2014 est –il plus moral de condamner un vieux qui à 18 ans fut « petite main » à Oradour, que de museler un pauvre clown aigri surfant sur l’oubli ?.. A Gentiana s’installe un artiste du présent et du vrai, le peintre/comédien/poète David Roulleau : contre vents et marées il trace sa route et construit son style. Au Temps Machine shoot nécessaire et revitalisant avec le hardcore bien massif de Verbal Razors qui vient de sortir un album : j’aime le guitariste qui se suffit de brancher direct sa guitare dans un Marshall pour avoir le son, sans passer par une usine à gaz.
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Helena Villovitch, muse de X Ray Pop, présente un de ses films à Beaubourg : on rentre tous dans l’Histoire. Marrant dans « C’est à Vous » sur la 5, voir la dame présenter un nouveau disque, le Higher de Sly and The Family Stone… enregistré en 69 !! C’est fou comme le bizness est malin, et pendant ce temps là de jeunes artistes tirent la langue. A Cultura showcase de Axis pour son nouvel EP. Je suis le guitariste depuis une dizaine d’année, sûre qu’il va un jour péter le score. Autre guitariste, Daniel Jamet de Chinon, accompagnant Gaetan Roussel dans l’émission de Tadeï ; avant de monter la Mano Negra avec Manu il fut le guitariste des Reactors ce dimanche en concert en Arcades Institute : son leader Jack Pot nous offre la légende, à 60 ans inusable et nullement blasé pour deux heures et demi de concert. Première soirée The Voice : Leila 18 ans bouffe l’écran. Pour ma collection « some people i love » je filme Chantal Colombier et Françoise Roullier : deux trajectoires, deux parallèles qui finalement se rejoignent à l’horizon. Tout est affaire de perspective.
[nrm_embed]<iframe frameborder= »0″ width= »480″ height= »270″ src= »http://www.dailymotion.com/embed/video/x19kzqa » allowfullscreen></iframe><br /><a href= »http://www.dailymotion.com/video/x19kzqa_reactors-live-arcades-hivernales-2014_music » target= »_blank »>REACTORS live Arcades Hivernales 2014</a> <i>par <a href= »http://www.dailymotion.com/xraypop » target= »_blank »>xraypop</a></i>[/nrm_embed]
 

Les Hivernales : festival dominical

Trois questions à Doc Pilot, le programmateur de ce festival si particulier qui anime vos dimanches après-midi à l’Arcades institute (les concerts sont à 17 h). Notez la prochaine date : les Reactors joueront le 12 janvier.

Première carte blanche de l'année au batteur de jazz Patrick Filleul, dimanche 5 janvier.
Première carte blanche de l’année au batteur de jazz Patrick Filleul, dimanche 5 janvier. (Photo Sylvie Hubert)

C’est quoi l’idée des Hivernales cette année ?
Je voulais surtout des personnalités pour cette édition, plus que des groupes. Pour notre quatrième édition, nous laissons carte blanche aux musiciens. Ils sont libres de faire ce qu’ils veulent. Moi-même, je ne sais pas ce qu’ils feront. L’idée, c’est qu’ils nous surprennent, qu’ils proposent aux spectateurs un concert d’exception.
Le but, c’est de ne pas se lasser ?
Pas vraiment, chaque année, il y a de nouvelles formations, du nouveau sang. La musique se renouvelle. Nous avons surtout constaté que le lieu amène des moments étranges. Aucun portable ne passe dans la salle, nous ne sommes pas traversé pas des ondes, nous sommes coupés du reste du monde. Je ne sais pas si ça joue, mais à certains moments, il se passe des choses extraordinaires. Là, il s’agit avec les cartes blanches de les provoquer un peu plus que d’habitude.
Un coup de cœur pour cette programmation ?
Honky Donk, qui passera le 2 février, ce couple de Blois qui fait du blues ont un répertoire immense. Même s’ils ne vont pas être perturbés, je pense que leur carte blanche va donner des trucs supers.
+ Le lieu est petit alors il est vite plein. Réservez au 02 47 66 25 65
++ Retrouvez tout le programme de ce festival ( qui dure jusqu’au 23 mars)
+++ Doc Pilot, il est aussi chroniqueur sur tmvmag.fr

Fête de la musique : Coups de coeur de la rédac (2)

Vous ne savez pas quoi choisir pour la Fête de la musique ? Les journalistes de Tmv donnent un choix purement subjectif : leurs petits coup de cœur ! Et aussi la playlist qui tourne sur leur platine en ce moment.

DOS_ELECTRO_PADAWIN
 
Nesta
Sa passion pour Bob Marley a conduit Nesta a revisiter ses chansons. Il ne s’est pas contenté de simples reprises, il les a travaillé en mode acoustique. Un résultat étonnant. Parfait pour redécouvrir les morceaux du roi du reggae. Ici, la reprise de Forever lovin’ Jah. Pour découvrir les autres facettes de Nesta, rendez-vous à la guinguette de Tours, à partir de 20h.
[youtube width= »400″ height= »25″]https://www.youtube.com/watch?v=6VUNohvyHuo[/youtube]
Olive MonCoin
Ils se classent dans la catégorie « chanson minimaliste ». Ecouter Olivier et Mr Seb permet d’entrer dans un univers. Celui de deux potes, trentenaires. Ils nous embarquent dans un voyage qui va de la paternité au coup de gueule politique. Chez eux, c’est le texte avant tout. A écouter à la guinguette de Tours, à partir de 20h.
[youtube width= »400″ height= »25″]https://www.youtube.com/watch?v=djjw3ToAIls[/youtube]
Padawin
Une claque. Peut-être le meilleur de la scène électro tourangelle. Bon, eux naviguent même jusqu’à Bruxelles. Avec un cortège d’instruments variés (batterie, trombone, violons, guitare électrique, claviers, batterie), ils explorent et mixent des sonorités inconnues. Avant le live à l’Arcades Institute (à partir de 23h), un extrait d’un précédent live chez les amateurs de moules-frites.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=OCbUxHwTu_8[/youtube]
My Favourite Swing
Du jazz manouche mélangé avec des classiques du genre, ça fait un swing entraînant. My Favourite Swing oscille entre tous les registres de jazz pour créer des morceaux originaux. A écouter au calme, en costume, avec un petit verre de scotch. Le groupe sera au restaurant le Bac, à partir de 20h.
http://www.reverbnation.com/favouriteswing
Arno’joy
DJ connu dans toute la région Centre, Arno n’Joy régale par un son house qui ravit les puristes. Un long morceau pour vous préparer avant sa session place Plumereau.
https://soundcloud.com/arnonjoy
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Playlist du moment
Demain c’est loin – IAM
La météo de Joël Collado
New Slaves – Kanye West
Holocene – Bon Iver
Ordinary Day – Biga* Ranx
Retrouvez la première partie des coups de coeur de la rédaction
G.V

L’Arcades Institute, un lieu unique

Visite de l’Arcades Institute, nouveau lieu culturel autofinancé de Tours, aux côtés de Cécile Jauzenque, directrice du lieu.

À Tours, l’Arcades Institute est un nouveau lieu culturel autofinancé qui propose expos et concerts de grande qualité. Visite guidée avec Cécile Jauzenque, directrice du lieu.

Cécile Jauzenque, directrice d'Arcades Institute. (Photo dr)

Cécile Jauzenque nous fait la visite d’Arcades Institute. C’est elle qui dirige ce lieu culturel incroyable. Ouvert depuis le 9 décembre 2010, il se trouve en plein cœur du vieux Tours, sur la place de la Monnaie. Notre guide nous accueille au rez-de-chaussée de cette magnifique bâtisse en pierre de taille et nous invite à descendre au sous-sol. « C’est ce qu’il y a de plus magique ici. »

Cette grande salle est constituée d’arches magnifiquement conservées et d’une atmosphère silencieuse particulière que seules les catacombes où les églises peuvent produire. Elle date du XIIe siècle et donne sur une petite pièce en long du Xe siècle. Celle-ci sert de loge pour les musiciens et troupes de passage.

Malgré le poids de l’histoire, l’Arcades Institute est une scène artistique contemporaine, novatrice accueillant régulièrement des expositions de peinture et des concerts. Cécile Jauzenque souhaite avant tout que cet endroit soit rentable pour permettre de faire venir un maximum d’artistes et de les laisser le plus libre possible.

Un lieu culturel aux milles facettes

(Photo dr)

Pour cette raison, les locaux sont parfois loués à des entreprises, des institutions et des particuliers qui souhaitent faire une réception, un banquet ou une conférence. Et pourquoi ne pas faire intervenir des artistes de temps en temps ? « Prochainement, nous allons avoir une conférence sur le souffle, organisée par une entreprise. J’ai eu l’idée d’inviter un jeune homme sensible à cette thématique car il est à la fois joueur de didgeridoo et interne en médecine. »

Doc Pilot, le programmateur du festival des Hivernales et acteur majeur de la scène musicale depuis plus de 30 ans a trouver une expression pour décrire l’Arcades Institute. Pour lui, c’est une « utopie pragmatique. »

 

La programmation

Arcades Hivernales

L’Arcades Institute a lancé un festival de musique qui se déroule pendant tout l’hiver le dimanche après-midi : les hivernales. Top pour éviter de se morfondre quand il pleut et qu’il n’y a rien à faire. Ce week-end ce sera l’éphémère groupe Tapin avec la chanteuse tourangelle de Caravan Palace Colotis Zoé et le guitariste Sébastien Giniaux.

Dès 16 h 30. Entrée 10/8 €. Résa au 02 47 66 25 65. Retrouvez tous les autres concerts sur arcades-institute.fr.­­­

Les expos

Il y en a deux en ce moment. Une pour les photos de la jeune artiste du coin, K_pture et une autre sur les peintures acryliques très contrastées de Claudine Dumaille. Jusqu’au 12 février.