Tours c’est Fou !!!

Des Gorilles chez le Bijoutier, Des Fourchettes Soniques au bord du Cher et de la Guinguette en bord de Loire et ça c’est la chronique de Doc Pilot !

brahim 2 pour tmv
Je vous conseille la lecture du programme du Temps Machine même si vous n’allez pas au TM ; la plupart du truc est écrit par Rubin Steiner et ça parle de groupes que tu peux ne pas connaître donc à découvrir, à la manière des premiers Inrockuptibles fin  80’s ou de Nova Mag fin 90’s, et puis y’a la BD de Terreur Graphique, juste, drôle et esthétique ; j’en connais qui lisent le programme des Studios sans jamais y aller, et bien c’est pareil : rien qu’à le lire tu sembles avoir été au Temps Machine… C’est trop !!
AZ baptise son festival Les Fourchettes Soniques, avec un nom qui sent le rockab’ ou la devo attitude pour du reggae (en partenariat avec La Smalla) et du celtic ! Déjà d’entrée, ça file l’envie, on se dit que c’est le retour de la fête des fous, le moyen-âge est à nos portes. Bientôt les vikings attaqueront la place du Monstre et les Normands pousseront leurs navires sur le Cher et la Loire, et puis après une finale de coupe de France breton/bretonne comment résister à l’envie d’une soirée celtique. On le sait déjà, on va pleurer à la première note de cornemuse, au premier grattement de caisse claire, tant le beau pays nous manque, cette terre où tout finit, où tout commence, oh samedi nous serons tous bretons et la veille nous serons tous Jamaïquains. Nous sommes dans la découverte après l’ignorance, nous sommes dans l’envie de communier dans les racines, de nous dire que finalement rien n’y fait, le progrès, la Bourse, la politique, seules restent les racines, celles de Dan ar Braz comme celles de Peter Tosh, avec le blues les seules à pouvoir te bousculer l’orgueil, à te faire retrouver l’humain en toi… Oui vendredi au Grand Hall, ce fut bon, d’abord avec Naâman le jeune dans le style mais pas le moins talentueux, puis Brahim le tourangeau de l’étape : je l’ai vu démarrer avec Wadada Sound System et ça me réjouit de voir son aventure continuer : l’artiste au delà du style, porte une identité et des textes qui le rendent unique, à l’instar de Taïro et de cet amour du public rendu au centuple ; le maître Alpha Blondy fait figure de père fondateur mais son propos est d’une tragique actualité, humaniste, politique, pragmatique, et je pense à Fela pour le fond et à Burning Spear pour la forme ; sa reprise du Floyd est belle à pleurer : nous sommes heureux que tu sois là et nous t’en remercions… Je finis la soirée en rematant 48 hours party people, d’autres racines, celles de Manchester, celles d’autres fêtes, celles des pilules en lHacienda et Factory. En début d’ap’ un saut rue de Chateauneuf au bas de la Tour de l’Horloge, la bijouterie de Emmanuel Lecerf accueille dans sa vitrines les gorilles de Catherine Lancelot ; et oui la jolie rennaise fait une fixation sur l’animal et c’est réussi, y’en a même un avec un collier, du style si tu mapproches pour le piquer, je te brise en deux… Le propos à ne pas tenir en la Boite Noire aux rhinos de Michel Audiard épaulés par un Ours blanc absolument craquant ; le bestiaire en voie de disparition fixé dans la résine cohabite avec les tableaux de Nep l’inclassable, et c’est évident, tel un fil conducteur entre deux générations…
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J’ai mis Led Zepp à fond dans la voiture pour filer à la soirée celtique (gasp !!), dites ma chère, un chien noir qui traverse devant vous, ça porte la chance ou la poisse ?  Y’en a qui passe le week-end là bas car à coté des concerts payants y’a plein de trucs gratos, du style FunkTrauma, Tomas Bailey, Volo, Sapiens Sapiens, de la bonne came pour que dalle… Les danseurs et musiciens d’Irish Celtic c’est la claque, techniquement parfait, ce qui n’est pas vraiment le cas de Tri Yann, un peu caricatural et sans surprise, mais indoor on se la joue rencontre interceltique et on adhère car bien sûr on voudrait être à Lorient alors on chante… Dehors dans le village gourmand des Fourchettes Soniques on danse, on boit… et on pisse comme on pleure sur nos terres infidèles…. La première édition du festival est une réussite ; on y retourne le dimanche en l’ap’ pour un concert furieux de Big Yaz Explosion, le truc de fou du moment tant il regroupe de musiciens d’exception au service de racines bonnifiées par le temps… Le spleen n’est plus de mise : le soleil arrive, la Guinguette de Tours sur Loire ouvre ses portes et enterre cette collection Hiver/Printemps 2014 clôturé par l’assassinat de Camille.