Chroniques culture : le plein de BD pour les vacances et le soft grunge d’Astral Bakers

Pour passer ses vacances de printemps en lecture, suivez le guide : voici notre sélection BD des récentes sorties.

LE COIN BD
La sélection de la semaine

Des images à couper le souffle signées Jean-Baptiste Andreae et un scénario baroque à souhait de Fabien Vehlmann, voici le superbe cocktail de « La Cuisine des Ogres » (Rue de Sèvres). Ce conte mêlant cuisine et bestiaire féérique, entre ogres, nains, sorcières et trolls, est un petit chef d’œuvre d’inventivité et de folie douce.


Vehlmann est, il faut le dire, un des auteurs les plus doués de sa génération. Il le prouve aussi dans « Dieu Fauve » (Dargaud), récit d’heroic fantasy démesuré et plein de fureur. Ses personnages simiesques confrontés à la violence et au chaos déroulent une histoire captivante.
On finit avec une petite découverte : le très beau livre de Mathilde Ducrest, « Fragiles » (Casterman). Cette autrice suisse nous propose un roman graphique très travaillé que ce soit au niveau du dessin qu’au niveau du scénario. Elle nous entraîne dans une étrange histoire d’amitié et d’amour ente deux jeunes femmes et le résultat est proprement bluffant.
Hervé Bourit

Les Tourangeaux brillent

Nos auteurs tourangeaux de bande dessinée sont bien représentés, cette semaine ! On a notamment repéré Chevallier et Le Roux, accompagnés de Mechner au scénario, qui poursuivent leur quête dans leur série « Liberté ! » (Delcourt) avec le tome 2 « Les Trafiquants », dans lequel ils retracent l’histoire trop méconnue de l’indépendance des Etats-Unis en 1776.

L’autre Tourangeau de la semaine est Hervé Bourhis qui, avec « Mon infractus » (Glénat), raconte avec humour et distanciation le mal qui l’a frappé. Entre récit autobiographique et anecdotes musicales, il nous livre ici un récit attachant, sensible et distant à la fois. Une réussite.
H.B.

LE COIN MUSIQUE
Astral Bakers – The whole story

Fondateur du trio Revolver, arrangeur et compositeur pour Clara Luciani, Ambroise Willaume se rêve dans un nouveau groupe, Astral Bakers. Entouré d’ex musiciens de Pomme ou de Fishback, tous se sont donnés pour pari de réussir la fusion parfaite entre les Beatles et Nirvana. Une ambition qui paraîtrait démesurée, mais qui se justifie à l’écoute de ce premier album maîtrisé d’un bout à l’autre.

Rien à jeter dans ce mélange sucré-salé totalement dévastateur, où densité rythmique et arpèges de guitare se mélangent, vous faisant vraiment taper du pied. Plus qu’une hâte maintenant, les voir rejouer tout ça en concert pour nous procurer le même plaisir que sur album.
H.B.

Chroniques culture : deux classiques sur Prime, du costaud sur Netflix et la sélection BD

Forrest Gump et Arrête-moi si tu peux débarquent sur Prime, tandis que Godzilla VS Kong va faire trembler Netflix. Ajoutez à ça notre sélection BD et vous avez tout un bon programme pour les chroniques culture de la semaine.

EN VOD

Deux classiques sur Prime

Le 15 avril prochain, c’est double dose de classiques sur Amazon Prime. La plateforme vidéo proposera « Arrête-moi si tu peux » et « Forrest Gump », deux excellents films tournés par deux réalisateurs qui le sont tout autant, Zemeckis et Spielberg.

L’occasion rêvée de se refaire l’histoire vraie du jeune Frank Abagnale Jr (joué par un DiCaprio solaire), escroc caméléon qui a joué au jeu du chat et de la souris avec le FBI durant des années. Ainsi que celle, aussi drôle que touchante, de « Forrest Gump », fable iconoclaste portée par l’une des meilleures bande son du cinéma et un Tom Hanks simplement parfait.

Aurélien Germain

Godzilla VS Kong sur Netflix

Le gros blockbuster bien grassouillet et petit plaisir coupable du mois a débarqué sur Netflix, le 2 avril dernier. Signé Adam Wingard, ce « Godzilla vs Kong » n’a rien de nouveau ni d’original, mais il convoque un bestiaire culte des sagas japonaises. Le tout est enrobé avec une mise en scène lisible emmenée pourtant par une orgie de combats titanesques.

Alors oui, le scénario n’a rien de très emballant et vire parfois au ridicule (ne soyons pas trop exigeants), mais le spectacle offert ici est continu et les castagnes monstrueuses font le travail, tout comme ce saccage démesuré auquel on assiste. Et c’est bien ça qu’on espère et qu’on veut pour pareil film popcorn du dimanche soir, non ?
A. G.

> Sur Netflix


La sélection BD

Qui soupçonnerait que le Ghana, pays anglophone de l’Afrique de l’Ouest, se battait avec autant d’énergie en matière d’environnement ? Troubs, avec « Le Royaume des Kapokiers » (Futuropolis), offre un carnet de voyage sensible et un documentaire fascinant sur les rapports entre l’homme et la nature.

Changement de décor avec une nature enneigée comme décor géant pour « La Vengeance » (Anspach), où David Wautier nous plonge dans un western hors du commun. Une histoire de vengeance donc, où un père entraîne ses enfants dans une quête de l’absolu, belle et troublante à la fois.
Un père et son fils aussi sur « La Route » (Dargaud) : Larcenet livre une adaptation du roman de McCarthy avec réussite, portée par un noir et blanc somptueux.

En matière de beauté, Yves Klein, l’inventeur du célèbre bleu qui porte son nom, se voit rendre un bel hommage avec « Immersion » (Marabulles). Voloj et William dessinent un portrait sensible de cet artiste hors norme qui a bouleversé la peinture à la fin du siècle dernier.

Enfin avec « Formidable » (Casterman), Bourhis, Bourgeron et De Monfreid signent aussi un portrait, mais celui de Jack Lang, dans un récit drôle et bien documenté, entre coulisses du pouvoir et folie douce d’un ancien ministre dont la vision imprègne encore la vie culturelle de notre pays.

Hervé Bourit

Chroniques Culture : le rock planant de Monkey3 et le plein de BD

Le coin musique

MONKEY3 – WELCOME TO THE MACHINE

Et de sept albums pour le groupe suisse de rock et stoner instrumental, Monkey3 ! S’inspirant de films comme 2001, l’Odyssée de l’Espace, Solaris et Matrix, « Welcome to the machine » raconte l’histoire d’une intelligence artificielle qui a réduit l’humanité à l’esclavage. Et l’embarquement dans ce récit pourtant sans paroles est immédiat.

L’allumage se fait sur une dizaine de minutes, via « Ignition », un titre d’ouverture de toute beauté, transpercé par solo quasi orgasmique et cosmique qui nous propulse dans l’espace.

Le reste de l’album est à l’avenant. Monkey3 joue sur les ambiances, se veut planant, parfois éthéré, parfois plus explosif (« Collision » et son envolée finale) . Mais reste toujours aérien, en témoigne notamment l’ultime morceau, « Collapse » et ses accents à la Pink Floyd.

Le voyage continue titre après titre et le groupe arrive miraculeusement à nous projeter des images mentales, sans même prononcer un mot (fermez les yeux en écoutant, vous verrez). Un disque qui, pour se comprendre en profondeur, doit impérativement s’écouter dans son intégralité, vraiment en une fois. Car le voyage musical est ici étourdissant.

Aurélien Germain


Le coin lecture

Plongée dans le monde des comics avec « Pussey ! »

Bienvenue dans le petit monde des comics américains ! Ou du moins… l’envers du décor. Car c’est bien cela que décrit Daniel Clowes dans ce très piquant « Pussey ! », paru aux éditions Delcourt qui rééditent ses albums pour le marché français.

Popularisé par Ghost World, auréolé du prestigieux Fauve d’or à Angoulême en 2024, l’artiste dézingue ici l’industrie de la BD à travers une satire acerbe, portée par son anti-héros Dan Pussey, véritable alter-ego de l’auteur. Il dépeint les travers et montre un aperçu presque pathétique et peu reluisant du monde des comics, égratignant au passage collègues, éditeurs et fans (tout le monde en prend pour son grade). Une farce cruelle et diablement caustique.
A. G.

LA SÉLECTION BD

Ancêtre des luttes sociales pour la défense de l’environnement, on a peine à rendre compte de ce que fut ce mouvement dans les années 1970… Pierre-Marie Terral et Sébastien Verdier nous racontent donc « Larzac » (éd. Dargaud), la belle histoire d’une résistance paysanne toujours d’actualité.
Avec « Au pied des étoiles » (Futuropolis), le duo Baudoin et Lepage évoque un voyage au Chili dans le désert d’Atacama, un des plus beaux sites astronomiques du monde. Un ouvrage magnifique sur la vie, l’amour, l’amitié et le temps qui passe sous les étoiles.

Plus de duo, mais un quintet : Lapière, Jakupi, Torrents, Pardo, Pellejero pour « Barcelona, âme noire » (Dupuis), un récit mêlant polar et drame entre la fin de la guerre d’Espagne et la mort de Franco. Le tout, raconté par ces auteurs qui transpirent d’amour pour leur ville.
Avec « Les 100 derniers jours d’Hitler » (Delcourt), Pécau, Mavrik et Andronik retracent le dispositif d’agenda basé sur des faits historiques jamais anecdotiques, toujours glaçants, qui démontrent l’effrayant mécanisme du nazisme.

Après la lecture de « Sang Neuf » (Casterman), de Jean-Christophe Chauzy, on dit juste notre amour à cet auteur. Car son combat contre la myélofibrose est une leçon de vie, joliment racontée dans cet ouvrage sensible et bouleversant.
Hervé Bourit

 

 

Chroniques culture : La Petite Mort en BD, le black metal du Coven du Carroir et le rap engagé de Styf

Davy Mourier revient avec La Petite Mort en BD, accompagnée des héros de la culture pop. Côté musique, on découvre le black metal du Coven du Carroir et le rap du Tourangeau Styf.

LA BD

LA PETITE MORT – LES HÉROS MEURENT AUSSI

Attention attention, humour noir à tous les étages ! Davy Mourier revient avec son personnage de Nonos, dans « La Petite Mort – Les Héros meurent aussi » (éd. Delcourt), cinquième tome de sa série mais qui peut se lire indépendamment des épisodes précédents. Cette nouvelle salve est un concentré d’irrévérence, dans lequel les figures de la pop culture se font dézinguer à tour de bras.

L’ouvrage, pas linéaire du tout car entrecoupé de fausses pubs, multiplie les gags bien gras, les mises à mort s’enchaînent de façon grotesque et foldingue (coucou Peppa Pig qui finit en jambon à l’os !). Mario, Scooby Doo ou encore Bob l’éponge : tous y passent et trépassent. De quoi faire s’interroger le personnage principal qui se demande s’il n’y aurait finalement pas un autre tueur dans les parages…

Mais derrière cette boucherie décalée et grand-guignolesque, Davy Mourier dessine aussi en filigrane une angoisse, celle de cette petite Faucheuse face à la fatalité du temps qui passe, et une réflexion sur les générations. Un ouvrage pas si bête et léger qu’il n’en a l’air.

Aurélien Germain


METAL

LE COVEN DU CARROIR

Débarqué des entrailles de la ville de Bourges, Le Coven du Carroir est un trio proposant un black metal aux multiples atmosphères, alternant les mid tempo et les grosses accélérations qui tapent fort et visent juste.

Peaufinant son concept autour de légendes locales, le groupe est aussi intéressant dans son propos : « Black Female » traite de sorcière avec la femelle noire du Berry et l’excellent « The Devil’s Bridge » (avec son riff d’intro posé sur un bruit de marteau et d’enclume) évoque le pont de Beaugency, dont la légende attribue sa construction au Diable qui aurait exigé une âme en échange.
Deux titres costauds qui laissent augurer du meilleur pour l’album à venir prochainement, « Tenebris Legenda ».
A.G.


RAP

STYF – « ABATTOIR »

Étonnante découverte que ce single signé Styf ! Cet artiste underground tourangeau vient de sortir une petite pépite, « Abattoir », missile de rap militant pour… la cause animale ! Un thème plutôt rare et original dans ce genre musical qui ici, se retrouve scandé sur un beat inquiétant, porté par un texte engagé emprunt de poésie sombre.

Sans temps mort, avec un flow certain, Styf multiplie les scuds frappants (« Quand broyer des enfants/ne choque plus l’assemblée/quand t’écorcher vivant/ne suscite pas d’intérêt »). De quoi attendre avec impatience la sortie de son album « Après la mort » qui doit voir le jour le 28 mars.
A.G.

> Instagram : @styf_poesie_ sombre et sur soundcloud.com/styf-poesie-sombre

 

Chroniques culture : la sélection BD, un polar islandais et l’album de Mesparrow

LA SÉLECTION BD DE LA SEMAINE

Avec « Missak, Melinée et le groupe Manouchian » (Dupuis), Morvan et Tcherkézian nous racontent l’histoire des fusillés de l’Affiche rouge. Célébrés et panthéonisés, ces personnages aux destins hors du commun revivent dans cet ouvrage hyper documenté et passionnant.

L’Histoire, on la vit aussi à travers les aventures de ce pirate devenu corsaire que fut L’Olonnois. Dans « Le Marin des sables » (Albin Michel), Jérémie Royer adapte le roman de Michel Ragon, pour un résultat plein de bruit et de fureur, mais aussi de réflexion sur la vie qui passe.

L’Histoire plus récente celle-là, celle d’un camp de réfugiés au Sud Soudan sous les yeux de deux enfants : « L’Œil du Marabout » (Daniel Maghen) est un livre choc et poignant, où les couleurs de Pendanx peinent à masquer la douleur et l’égarement de l’être humain.
La noirceur de l’âme humaine, Simenon l’a côtoyée dans tous ses romans et « La Neige était sale » (Dargaud), adaptée par Fromental, ne déroge pas à la règle. Ce chef d’œuvre de la littérature noire est ici magnifié par un travail remarquable de Yslaire.

Au moment où les progrès avancent à pas de géant sur la connaissance de la Préhistoire, on saluera vivement ce « Peindre avec les lions » (Dargaud). Grolleau et Conzatti nous entraînent il y a 35 000 ans sur les traces de nos ancêtres, avec un album fort et féministe épatant.
Hervé Bourit

L’album

MESPARROW – L’ESSENCE VAGABONDE

Déjà le quatrième album pour la Tourangelle Marion Gaume et son complice Simon Carbonnel qui livrent ici onze pépites, entre chanson et électro, entre français et anglais, entre Terre et mer. Un équilibre délicat et subtil, où la voix prend toute sa place avec des ambiances calmes comme « Poussières d’étoiles », suivies de tourneries dingues (« Open up »).

Ici, tous les titres sont sublimés par des ambiances sonores toutes aussi différentes les unes que les autres, portés par des textes introspectifs et très personnels. De quoi attendre avec impatience toute sa série de concerts, dont un passage à Terres du Son, le 12 juillet prochain.
H.B.

Le polar

FROID COMME L’ENFER

Dans le milieu des auteurs de polars islandais déjà bien fourni, Lilja Sigurdardóttir s’est fait une place à part avec son écriture nerveuse et ses histoires à tiroir aux finals toujours très surprenants. Sa nouvelle trilogie, après le carton mondial de « Reykjavik Noir », est bien partie pour en faire la nouvelle figure incontournable de sa génération.

Rien ne manque en effet à cette histoire de double kidnapping à laquelle une enquêtrice doit faire face, ni les paysages de son île aussi tortueux que ses protagonistes, ni ses innombrables revirements de situations qui vous scotchent. Voilà donc un train-fantôme idéal pour les jours de pluie sans fin et les nuits blêmes sans lendemain, où il ne reste qu’à embarquer.
H.B.

 

Chroniques culture : le EP de Jane et les Autres, l’immanquable Netflix et l’Homme le plus flippé du monde en BD

De sacrées bonnes choses à se mettre sous la dent au menu de ces chroniques culture ! On commence par le dernier EP de la Tourangelle Jane et les Autres, puis on enchaîne sur la sélection BD du mois ainsi qu’avec le tome 3 de l’Homme le plus flippé du monde, avant de finir sur Le Cercle des Neiges sur Netflix.

LE EP DE LA SEMAINE

JANE ET LES AUTRES – CITY LIFE

Si vous avez l’habitude d’écumer ces pages de chroniques, le nom de Jane et les Autres ne doit pas vous être inconnu. Car à tmv, on suit cette Tourangelle depuis avril 2021, époque à laquelle ses premiers titres nous avaient déjà marqués de par leur maturité musicale.

Trois ans plus tard, la revoilà avec « City Life », un troisième EP toujours aussi bien ficelé et qui prouve bien que l’artiste s’est désormais trouvée. De cet album jaillissent huit titres à la coloration trap, portés par la douce voix de Jane (c’est particulièrement flagrant sur le délicat « Tempête »), avec son lot de coups de cœur ou de belles surprises (les inquiétantes variations sur « Tomie »).

On pense souvent à Zinée pour cette façon de scander et chanter, mais Jane possède sa propre personnalité, soulignée également par des textes ciselés et soignés, emprunts d’une certaine mélancolie (ou de nostalgie peut-être ?), racontant ainsi sa ville, sa vie, ses blessures, ses états d’âme.

Aurélien Germain
> @janeetlesautres sur Insta et Facebook


LE COIN BD

L’HOMME LE PLUS FLIPPÉ DU MONDE – tome 3

Un bonheur, de voir enfin débarquer ce tome 3 de « L’homme le plus flippé du monde » (éd. Delcourt) qui raconte donc le quotidien de… l’homme le plus flippé du monde ! Toujours autobiographique, cette BD de Théo Grosjean aborde le thème de l’angoisse et de l’anxiété – qu’elle soit existentielle ou circonstancielle – avec un humour absolument délicieux.

Toujours porté par un joli coup de crayon et des textes visant juste, l’auteur parvient à faire dédramatiser, tout en mettant en lumière un véritable handicap social. Abordant un tas de situations différentes (la visite chez le psy, les regards insistants, le premier bisou ou même ses propres séances de dédicaces), ce tome intitulé « Improvisation totale » est non seulement très drôle, mais est aussi très touchant.
A.G

LA SÉLECTION BD

Dans « Missak Manouchian » (Les Arènes), le duo Daeninckx-Mako, et leur conseiller historique Denis Peschanski, raconte l’histoire de celui qui rentrera bientôt au Panthéon. Immigré, résistant, poète, mort pour la France, Manoukian est un plus qu’un symbole, c’est un héros pour l’éternité.


Avec « Le combat d’Henry Fleming » (Dupuis), adaptation du roman de Stephen Crane sur les horreurs de la guerre de Sécession, Steve Cuzor marque définitivement son entrée dans la cour des grands, grâce à son sens de la narration et de la composition.

La nouvelle collection Cosmo accueille ce « Rivages lointains » (Dargaud) signé Anaïs Flogny. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que pour son premier ouvrage racontant l’histoire d’un jeune livreur dans le Chicago de 1938, la réussite est totale !
Restons aux Etats-Unis avec « Liberty » (Robinson), ou l’étonnante histoire de la statue de la Liberté et de son auteur Bartholdi. Voloj et Hartmann y narrent dans le détail sa réalisation et les affres de son créateur.

Enfin, en termes d’aventures, on saluera le génial « Gueule de cuir » (Drakoo), où Pevel, Crety et Maffre nous entraînent en 1963 dans le Paris de Louis XIII, où s’affrontent magie noire et alchimie. Un dessin et des couleurs à couper le souffle pour une intrigue bien dosée.
Hervé Bourit


A (re)voir sur Netflix

LE CERCLE DES NEIGES

Pour les retardataires du fond, c’est le moment de se rattraper ! Sorti en janvier sur la plateforme Netflix, le film de Juan Antonio Bayona retrace l’histoire vraie de ce crash d’avion uruguayen dans la cordillère des Andes, laissant une poignée de survivants pendant deux mois, coupés du monde, se résignant finalement à manger les corps des passagers morts.

Mais justement, « Le cercle des neiges » évite tout racolage quand il aborde le thème de l’anthropophagie. Cette poésie macabre est emmenée par une sobriété dans le jeu d’acteurs, une pudeur bienvenue et un degré de réalisme hallucinant, le tout avec cette montagne filmée par Bayona comme un être vivant subjuguant. Une œuvre bluffante et grandiose.
A.G.

Chroniques culture : black metal islandais, sélection BD et la discothèque idéale

Au menu pour la nouvelle année, le live de Misþyrming venu tout droit d’Islande, toutes les bonnes BD de ce mois de janvier et un ouvrage sur la culture de la pochette.

Le coin musique

MISÞYRMING – MEÐ HAMRI Í LIFANDI FORMI

L’Islande serait-elle le nouvel eldorado du black metal ? À en croire la tripotée de groupes talentueux qui naissent sur cette terre volcanique, on aurait envie de dire (pardon, beugler) un grand oui ! Et cette nouvelle galette de Misþyrming en rajoute une petite couche.

Le quatuor – qui est devenu, depuis 2013, l’un des incontournables du black metal contemporain – vient de livrer leur premier album live, enregistré à Reykjavík. Et une chose est sûre, c’est que ce « Með hamri í lifandi formi » (courage pour la prononciation) est une véritable déflagration sonore.

S’ouvrant sur l’ultra-violent « Með Hamri », enquillant les variations (les titres brouillent les pistes, les contrastes sont forts), ralentissant parfois la cadence pour mieux se faire frondeur et rageur, l’album retranscrit parfaitement la puissance de feu des Islandais.
Doté d’un mix équilibré, avec un son situé entre la clarté de la production et la noirceur un peu cradingue inhérente au genre musical pratiqué, le disque est une pépite explosive. Prouvant, une nouvelle fois d’ailleurs, que Misþyrming est décidément impossible à prendre à défaut sur scène.
Aurélien Germain

> Dispo sur Bandcamp et Youtube.

Le coin lecture

la sélection BD

Incroyable polar pour commencer 2024 que « L’Expert » (Casterman), de Jennifer Daniel, dessinatrice allemande déjà remarquée pour ses ouvrages singuliers. Son héros, vieil employé d’une morgue, va se lancer dans une enquête complexe et captivante sur la mort d’une jeune sympathisante d’un groupe d’extrême gauche. Une vraie découverte !

« Il était une fois l’Amérique » (Les Arènes) est un projet ambitieux autour de l’Histoire de l’Amérique à travers sa littérature. Signé Mory et Hostache, ce volume 1 nous emmène sur les traces de Twain, London, Melville ou Allan Poe, pour une relecture de ces oeuvres qui ont fondé un continent.

« Metal » est le dernier opus des docu-BD de l’éditeur Petit à Petit, où plusieurs auteurs se penchent sur un genre musical. Du thrash metal au grindcore, aucune chapelle du genre n’est ici oubliée, avec au menu anecdotes, discographies sélectives et surtout un regard attachant pour des styles trop longtemps brocardés malgré leur créativité.

Enfin, avec « Aïe ! » (Fluide Glacial), Achdé (oui, le dessinateur de Lucky Luke !) et le docteur Patrick Sichère se penchent avec humour sur nos petits tracas de santé du quotidien. Mal de dos, migraines, anecdotes (la fistule de Louis XIV !), l’album trouve le juste milieu entre didactisme et déconnade !
Hervé Bourit.

LA DISCOTHÈQUE IDÉALE : LA CULTURE DE LA POCHETTE

Imaginez plus de 1 000 pochettes de disques toutes plus iconiques les unes que les autres et explorant tous les genres, réunies dans un superbe objet qui pèse son poids… C’est au programme de « La Discothèque idéale : la culture de la pochette » (Fnac éditions), un pavé somptueux et bien agencé, entrecoupé d’interviews de Mondino ou de Fifou, de focus sur Jean-Paul Goude ou Andy Warhol.

Qu’elles soient photographiées (Anton Corbijn pour U2), illustrées (Andy Warhol pour les Stones) ou graphiques (le studio Hipgnosis pour Pink Floyd), les pochettes de beaucoup de vinyles sont devenues « la collection d’art de l’homme de la rue », comme le disait Noël Gallagher, le leader d’Oasis. Un ouvrage indispensable.
H.B

Chroniques culture : La sélection BD du mois de décembre

La fin d’année est riche en parutions ! On vous fait le résumé côté bande dessinée.

Décidément, la fin d’année est bien remplie du côté des nouvelles sorties en bande dessinée ! On commence avec « Inexistences » (éd. Soleil) de Christophe Bec qui dégaine ici un album de haute volée dans sa présentation : l’ouvrage est proposé dans un grand format, est plus que généreux en ce qui concerne les visuels et a la bonne idée de mélanger textes, illustrations, BD, et roman graphique dessiné. Idéal pour se plonger dans ce récit post-apocalyptique, certes pas forcément très original, mais suffisamment sombre pour fasciner.

Changement total de registre avec le « Talk Show » (Delcourt) de notre chouchou Fabcaro. L’auteur s’y était déjà frotté, il reprend de nouveau ses planches à huit cases retraçant une interview TV avec, toujours, la même présentatrice. Le procédé est répétitif (trop ?), ce qui peut lasser mais, en même temps, permet à chaque fois de remettre une pièce dans la machine à ironie.

Enfin, pour se coucher moins bête, c’est vers le tome 6 de « Axolot » (Delcourt) qu’il faut se tourner. Toujours mené par Patrick Baud (de la chaîne Youtube Axolot) et porté par un collectif de dessinateurs, ce nouvel opus raconte l’étrangeté de la vie : comment une noix de coco a changé le monde, l’histoire de Pepsi à la tête d’une flotte militaire ou encore l’homme le plus fort du monde… Intéressant, malin, une véritable anthologie de l’insolite.

Aurélien Germain


En vrac

On ne dira jamais assez combien le dessin de Joost Swarte a révolutionné la BD moderne. Avec « Biblio + Picto » (Dargaud), il épate une fois de plus avec une anthologie de son travail autour du livre et des pictogrammes : bluffant, intelligent, ludique et génial.

Delaf reprend Gaston Lagaffe et « Le Retour de Lagaffe » (Dupuis) est une véritable réussite ! Le papa des « Nombrils » au dessin et au scénario offre des gags percutants et une mise en scène dynamique.

« Le Voyage de Shuna » (Sarbacane) est un autre chef d’oeuvre de Hayao Miyazaki publié pour la première fois en France. Un conte philosophique sur les dangers et les espoirs que crée la civilisation, à découvrir impérativement.

Adaptation fidèle du roman de Virginie Grimaldi, « Les Moments doux » (La Boîte à Bulles) est signé par le Tourangeau Vincent Henry et la prometteuse Valérie Guffanti au dessin. On y retrouve toute l’émotion et l’humour qui faisaient déjà le charme de ce best-seller drôle et touchant.

On a failli passer à côté de ce thriller impeccable : « Le Cri » (Phileas) est une adaptation, là encore, d’un polar de Nicolas Bruglet. Le duo Makyo et Laval NG fait des étincelles avec cette course contre la montre et une enquête menée sans temps mort sur fond de dérives scientifiques glaçantes.

Hervé Bourit

Chroniques culture : l’Histoire façon Bruno Solo, la bible des figurines et la sélection BD

Cette semaine, on part voyager dans le temps aux côtés de Bruno Solo qui nous fait rencontrer les grandes figures historiques, mais on fait aussi le plein de BD et on s’aventure dans la bible des figurines Uderzo et compagnie…

Le coin lecture

Le Voyageur d’Histoire – Bruno Solo

Non, Bruno Solo ce n’est pas qu’un comédien, ce n’est pas que le pitre de Caméra Café. Bruno Solo, c’est aussi un fin conteur et mine de rien, un véritable passionné d’Histoire. Preuve en est, de nouveau, avec « Le Voyageur d’Histoire » (éditions du Rocher), sorte de « suite » logique de « Les Visiteurs d’Histoire » paru en 2021.

Si dans ce premier livre, Bruno Solo avait convié chez lui, le temps d’un dîner imaginaire, des figures historiques, il revient cette fois avec un concept inverse, où il effectue un voyage dans le temps et s’invite chez elles.

C’est donc parti pour une virée aux côtés de Cléopâtre, Rabelais (un chapitre tout bonnement truculent !) ou encore Brillat-Savarin. On y découvre leur vie en résumé sous un angle différent : Bruno Solo vulgarise, mais le fait bien. Il y ajoute son humeur, son ressenti, une pincée d’humour, des clins d’oeil à l’époque contemporaine.

Et le mélange fonctionne, car la rigueur est là, tout comme cette façon de raconter percutante. Surtout, on sent à travers les chapitres un sincère amour de l’auteur pour l’Histoire. Idéal pour raconter de belles histoires.
Aurélien Germain

ENCYCLOPÉDIE DES FIGURINES DE COLLECTION UDERZO & CO

À l’heure où les ventes du dernier album d’Astérix atteignent des sommets, Cas Mallet publie lui sa deuxième édition complétée et enrichie de son argus des figurines de l’univers d’Uderzo. Une somme de travail inouïe regroupant tous les fabricants de l’univers de nos Gaulois préférés avec de nombreuses informations et surtout la cote de chaque pièce, afin de savoir ce que vous achetez. Une vraie bible pour les collectionneurs.

À signaler que cet éditeur se livre régulièrement à des publications très poussées sur d’autre univers BD (Tintin, Marvel, BD franco-belge…) avec, à chaque fois, un recensement encyclopédique de tous les produits dérivés.
H. B.

La sélection BD

L’adaptation de « La Vie secrète des arbres » (Les Arènes) par Bernard et Flao, d’après le livre de Wohlleben, est sans conteste l’événement BD de ce trimestre. À la fois poétique et réaliste, cet ouvrage incroyable de force et de pédagogie est une merveille.


Avec « Les Fantômes affamés » (Rue de Sèvres), Remy Lai nous emmène dans son univers bien particulier, où fantômes, ectoplasmes et âmes errantes se mêlent aux ados et à leurs parents, avec d’étranges jeux de séduction et de répulsion.

Après le succès du collectif « Le Crime », « L’Alibi » (Philéas) reprend le même principe en mettant en scène de courts récits illustrés par – excusez du peu – Le Roux, Labiano, Astier, Guérineau… Le résultat est bluffant, que ce soit au niveau des thèmes que des ambiances choisies.
Même principe de courts récits avec « Miséricorde » (Dupuis). Sauf que là, c’est Van Hamme au scénario, entouré de sept dessinateurs et pas des moindres (Bertail, Munuera, de Jongh) qui subliment ces contes cruels et jubilatoires.

Enfin, quel bonheur de pouvoir relire le monument qu’est « 300 » (Huginn et Muninn) avec cette réédition qui laisse éclater le talent de Frank Miller et les couleurs de Lynn Varley. Une vision spectaculaire de la célèbre bataille des Thermopyles et une ode à la liberté.
H.B.

Le coin musique

MARIE URBAIN – TON AVENTURE

Quatre chansons en apesanteur et une reprise de Marie Laforêt, il n’en fallait pas plus pour attiser notre curiosité pour cet EP que l’on finit par écouter en boucle. Il faut dire que les mélodies entêtantes de ces voix, entremêlées à un violoncelle, fonctionnent à merveille, dans un climat qui évoque le Jeff Lynne de E.L.O. mais aussi celui des Wilburys, ou encore les Simon & Garfunkel des débuts.

Cette recherche du point d’équilibre, de ce nombre d’or qui va vous faire basculer et vous emporter la tête et le cœur, Marie Urbain l’atteint à chaque fois. On espère donc une suite au plus vite et surtout de voir comment cela peut se traduire sur scène.
H. B.

Chroniques culture : l’autisme et l’amour en BD, les « Datas sanglantes » de Szamałek et l’album de Mass Hysteria

Nouvelle fournée BD cette semaine, avec l’Amour en équation et toute notre sélection du mois de novembre. Sans oublier un polar polonais de haute volée et un nettoyage d’oreilles avec l’album des Mass Hysteria.

Le coin BD

L’AMOUR EN ÉQUATION

Émilie a 19 ans et se contente de sa vie paisible à s’occuper de ses plantes et de son chat. Malade, sa mamie lui demande de trouver quelqu’un pour partager sa vie. Seulement voilà, la jeune fille est autiste Asperger et les relations sociales, ce n’est pas franchement son fort…

Dans ce premier tome de « L’amour en équation » (éd. Delcourt), les troubles autistiques et tout ce qui en découle sont abordés avec pudeur, mais justesse. Portée par un joli dessin tout en douceur, cette bande dessinée signée Camomille et Clara Lang est une formidable lecture, abordant de multiples aspects (sexe, travail, mort, amitié…).

Même si le postulat de départ peut paraître incongru (l’injonction de la grand-mère), on navigue rapidement dans un récit très agréable, intéressant, alliant humour et grande sensibilité. « L’amour en équation » est une BD pleine de délicatesse. Et attachante.
À tel point que, passée la dernière page – signant certes une fin un peu trop abrupte – l’on se dit qu’on a hâte de découvrir la suite qui doit paraître début 2024.

Aurélien Germain

La sélection BD de la semaine

Quel bonheur de (re)découvrir la géniale saga médiévale des bâtisseurs de cathédrales au XIIe siècle de Ken Follett en BD. Il faut dire que « Les Piliers de la Terre » (Glénat) est ici magnifié dans une adaptation haut de gamme de Didier Alcante et par le dessin de Steven Dupré.
Corto Maltese, autre figure historique, continue lui de vivre ses aventures, toujours animé par le duo Vivès et Quenehen. « La Reine de Babylone » (Casterman) est une petite merveille de mécanique mélangeant espionnes et pirates, de Venise aux Balkans.

Avec « L’Illusion magnifique » (Gallimard), le trop rare Alessandro Tota raconte la genèse des comic book US de l’âge d’or des années 1930. Son héroïne apprentie dessinatrice y croise Kirby, Eisner, Feiffer dans un flot de péripéties.
Une folie douce que l’on retrouve également dans le superbe « Maltempo » (Delcourt), où Alfred nous entraîne dans une Italie gorgée de musique, de soleil et de romance. La mise en scène de son récit d’une bande d’ados combattant la fatalité par divers procédés est bluffante.

On se replongera pour finir dans l’intégrale de « Psycho Investigateur » (Petit à Petit). Grâce aux scenarii de Courbier et au dessin de Dahan, vous voilà projetés comme il se doit dans de fabuleuses enquêtes policières !

Hervé Bourit


LE LIVRE

DATAS SANGLANTES

Si vous voulez savoir comment truquer des élections démocratiques ou comprendre comment marche le Dark Net, plongez-vous sans réserve dans les 448 pages de Datas Sanglantes (éd. Métailié) de Jakub Szamałek, jeune auteur polonais de polar sur qui il va falloir compter. Son groupe de héros façon Avengers, sans super pouvoirs mais bourré d’intuitions, va se retrouver projeté dans une enquête en plein Las Vegas.

Entre rassemblement de hackers, de fermes de trolls et autres fake news, ils vont devoir se battre contre les algorithmes et la fameuse IA. On cherchait le polar du XXIe siècle, capable de nous parler de l’homme et du rapport aux machines, le voilà enfin avec un rythme trépidant et des coups de pression à chaque page. À la fois terrifiant et jubilatoire, de quoi tenir en haleine jusqu’ à la dernière ligne (de code !).
H. B.


MUSIQUE

MASS HYSTERIA – TENACE, PART 2

Après une première partie sortie en juin, voilà que déboule dans les bacs la suite du « Tenace » des Mass Hysteria ! Et force est de constater que les ambassadeurs de la scène metal française sont revenus encore plus colériques et énervés.

Toujours aussi engagé, Mouss, avec son phrasé reconnaissable, balance ses textes ciselés sous forme de diatribes revendicatives (« Un Assange passe »), le tout porté par des samples qui se greffent sur des riffs costauds (le martial « Ex Voto ») voire carrément rageurs (« L’Inversion des pôles »), dopés par un bon gros mur du son bien béton.

Après 30 ans de carrière et de scène, Mass Hysteria a toujours quelque chose à dire et surtout, en a toujours sous le pied. Un groupe tenace, assurément.
A. G.

« Coluche est de retour », « Quand l’Etat mutile », « Photographes de guerre »… les immanquables de la BD du moment

Bande-dessinée ou roman graphique ? La rédac de tmv a sélectionné de quoi vous satisfaire côté lecture pour les vacances !

La BD de la semaine

Coluche (est de retour)

Mais qu’est-ce qui se passe en France ? Qu’est-ce qu’il se passe nom de moi ?! » La BD « Coluche est de retour ! » (éditions Le Cherche midi) s’ouvre sur ces paroles de Dieu. Un Dieu un peu paumé qui cherche quelqu’un pour booster une France plombée, quelqu’un qui arriverait « réunir la droite, la gauche, les riches, les pauvres, les hommes, les femmes, les Blancs, les Noirs ».

Voilà donc l’histoire d’un mec qui débarque sur Terre pour régler les problèmes. Coluche ressuscité redécouvre la France de maintenant, ses ronds-points, ses Gilets jaunes (« c’est pour une manif du BTP ? »), ses Buffalo Grill (« ça doit être un Disneyland pour les pauvres ») et son Pascal Praud (qui prend deux trois tacles au passage).

Le Tourangeau Terreur Graphique s’est accompagné de Jérôme Vatrigan pour un récit sympa comme tout et une BD qui fait sourire tout du long. Malin et second degré : un album qui fait du bien.
Aurélien Germain


Roman Graphique

CASTI – QUAND L’ÉTAT MUTILE

Voici l’histoire vraie de Florent Castineira, jeune supporter de Montpellier et éborgné par un tir de flashball avant un match. Récit de sa reconstruction, récit de sa lutte acharnée pour faire reconnaître la bavure des policiers, récit de la violence des armes non-létales, « Casti – Quand l’État mutile » (éd. Delcourt) est un roman graphique fort, un témoignage ultra-documenté, signé Kotelnikoff-Beart et Aubry (spécialistes de la question des violences policières en France) et Aurel pour le dessin.

L’ouvrage interroge tout du long, reste pertinent de A à Z, ratisse large en abordant les sujets de « l’indépendance » de l’IGPN, du rôle de la justice, du rapport des victimes aux institutions et de la force exercée par les syndicats policiers sur le corps politique. Très intense et très actuel…
A.G.

La sélection BD

Le dessinateur tourangeau Titwane signe « Photographes de guerre » (Albin Michel) sur un scénario très documenté de Raynal Pellicer, autour de l’histoire vraie de deux jeunes photographes de guerre Namuth et Reisner. Un récit, qui du Barcelone en guerre de 1936, au New York des années 80, nous embarque littéralement par son trait réaliste et sa densité dramatique.

Autre pays et autre guerre (sourde) avec « Une éducation orientale » (Casterman), où le trop rare Charles Berberian dresse un portrait sensible de son enfance au Liban. Une belle évocation, parfois très intime, mais surtout un magnifique plaidoyer pour le vivre ensemble avec toujours ce dessin et cette mise en scène admirables.

Beau travail aussi de Franck Pé sur son adaptation du Marsupilami de Franquin. Le tome 2 de « La Bête » (Dupuis) enchante de nouveau, avec cet hommage à l’enfance, à la liberté et à l’art. Le Marsu, sauvage et fier, y est notamment sublimé par un dessin magnifique.

Du côté de Milo Manara, on s’attaque au chef d’œuvre d’Umberto Eco. Le merveilleux « Le Nom de la rose » (Glénat) revisite à la lettre le roman original, réussissant le tour de force de faire oublier l’excellente adaptation cinématographique.
Hervé Bourit

Chroniques culture : les comics âpres Lodger et Reckless, et la BD déjantée Troie Zéro

Cette semaine au menu des chroniques culture : deux comics venus tout droit d’Amérique et un grand n’importe quoi hilarant signé Karibou et Duparcmeur.

Les comics

LODGER

Un récit sombre, crasseux, des cases en noir et blanc, un côté polar, de la violence sèche… il y a de tout ça dans « Lodger » (éditions Delcourt), dernier né du couple Maria et David Lapham. Durant 128 pages, on y découvre un mélange de road trip à la sauce thriller et d’histoire d’amour plus que tourmentée.

Le personnage, Ricky Toledo, est une nana badass, seulement équipée d’un gros flingue et portée par une soif de vengeance inextinguible. Son but ? Tout faire pour retrouver son ex-amour, escroc séducteur et assassin. « Lodger » est un comics explosif, brut. Il transpire le polar bien sale, emmène son lectorat dans les bas fonds d’une Amérique qui cuit.

L’ambiance est réussie, l’atmosphère est étouffante, l’intrigue parfaitement ficelée. Mais la dualité de narration et la construction alambiquée déstabilisent la lisibilité et la lecture, ce qui pourrait en perturber plus d’un(e). Reste une BD noire comme le charbon et diablement efficace.

Aurélien Germain

RECKLESS – TOME 5

On l’attendait avec une joie non-dissimulée, ce nouveau Reckless ! Cette série de polar – probablement l’une des meilleures de ces cinq dernières années – signée Brubacker et et Philips revient avec « Descente aux enfers » (éd. Delcourt).

Si le précédent opus se focalisait sur le personnage d’Anna, le duo d’auteurs revient ici sur l’antihéros Ethan, sans foi ni loi, lancé cette fois à la recherche d’une femme disparue. Âpre et sordide, le récit se fixe sur une intrigue noire et accrocheuse, mélange de sang et de vengeance. C’est mené pied au plancher, brillamment écrit, et Brubacker et Philips prouvent encore à quel point ils savent raconter une histoire. L’un des meilleurs épisodes de la série, assurément.
A.G.


LA BD DE LA SEMAINE

TROIE ZÉRO

Leur « Salade César » (sur Jules César) nous avait fait rire bêtement. Leur « Waterlose » (avec Napoléon) nous avait faire rire bêtement. Ce « Troie Zéro », tout juste paru aux éditions Delcourt, complète la triplette et nous fait… rire bêtement !

Le but est le même : ici, Karibou et Duparcmeur s’emparent du mythe de la Guerre de Troie et rejouent l’histoire de façon totalement déjantée. Tout le monde, d’Ulysse à Agamemnon en passant par Achille, se voit tourné en dérision. Le bulldozer des vannes foireuses de Karibou et ses truculents dialogues est inarrêtable.

À chaque case, son gag farfelu et sa blague « WTF », formant un grand n’importe quoi. Un résultat sous forme de fabuleuse crétinerie, d’où naît une BD désopilante.
A.G.

Chroniques culture : le roman On m’a piqué la Joconde, la sélection BD et le live de X Ray Pop au Bateau ivre

Cette semaine, au menu : le roman déjanté « On m’a piqué la Joconde » du Tourangeau Michel Douard, une tripotée de BD diverses et variées, sans oublier l’instant musique avec le nouvel album de X Ray Pop.

LE COIN LECTURE

ON M’A PIQUÉ LA JOCONDE

Il y a un nouveau venu aux « Romans d’Histoire pop », une collection qu’on adore des éditions Eyrolles. La formule ne change pas : respect de l’Histoire avec un grand H… mais « la forme n’a en revanche rien de sérieux ». Mais alors, vraiment pas ! Preuve en est – de nouveau – avec ce « On m’a piqué la Joconde – histoire ébouriffante de Léonard de Vinci ».

Le Tourangeau Michel Douard multiplie les références pop (essayez donc de retrouver tous les clins d’œil à la chanson française !), ne lésine pas sur le loufoque et dose comme il faut son second degré. Mais jamais, on ne bascule dans le grand n’importe quoi.

L’auteur raconte, toujours avec finesse et humour, les facettes d’un Léonard de Vinci qu’on voit ici… sous un autre jour, dirons-nous ! Sa fin de carrière, ses relations avec ses pairs, sa rencontre avec François Ier, son départ pour Amboise, le mythique tableau : tout y passe, la réalité se saupoudre de fiction et l’on prend malin plaisir, à la lecture, à revisiter l’histoire. Un très bon moment.

Aurélien Germain


Les BD

CHARLES CHARLES, PROFESSION PRÉSIDENT

La collection Pataquès (éditions Delcourt) nous fait le plaisir de rééditer ce délicieusement absurde « Charles Charles, profession président NED ». On y retrouve, sous le trait, le dessin animalier et l’esprit de Dubuisson et James, un président de la République arriviste, à moitié beauf à moitié sexiste, aussi incompétent que crétin.

Suit alors une tripotée de strips courts, où l’on rit parfois, où l’on sourit souvent. L’homme politique moderne est ici moqué à travers des gags bien sentis. C’est à la fois satirique, grinçant, ironique, mais aussi vraiment drôle. Et bien sûr, toute ressemblance avec des personnages ayant existé, blabla…
A. G.

La sélection de la semaine

« Showtime at the Apollo » (éd.Glénat), c’est 240 pages signées Smith et Fox, sur cette salle mythique qui a vu passer, depuis 1934, des artistes comme Billie Holiday, Jimi Hendrix ou James Brown. Hyper documenté, merveilleusement mis en images, c’est un « must have » pour tous les amateurs de musique.

De Harlem, on passe au Japon avec « Les Évaporés » (Sarbacane), récit sensible et poignant d’Isao Moutte, d’après le roman de Thomas B. Reverdy sur les personnes disparues. Une magnifique quête d’une jeune femme à la recherche de son père dans un Japon interlope entre Tokyo et Fukushima.

De Corée nous arrive le nouveau roman graphique de Keum Suk Gendry- Kim « Demain est un autre jour » (Futuropolis). De ce récit très personnel sur un impossible enfantement, on en ressort bouleversé.

Du coté de Cali en Colombie, Marchetti, Dandois et Merino nous racontent l’histoire de ce tueur à gages repenti devenu prêtre avec « Padre Sicario » (Albin Michel). Librement inspiré de fait réels, ce récit chromatique et haletant, entre polar et introspection, est une sacrée bombe.

« Tous ensemble » (Delcourt), c’est la cerise sur le gâteau de Kris, Michalak et Laude. Au menu : une comédie hilarante autour d’un fan du stade de foot de Brest, des gangsters du dimanche, des marchands d’armes… Une sorte de Pieds Nickelés de haute volée !
Hervé Bourit


A écouter !

X RAY POP – LIVE AU BATEAU IVRE

Enregistré le 20 février 2023 dans la mythique salle tourangelle, ce nouveau live des Tourangeaux propose un voyage intersidéral de haute volée. Au cours de ces 13 titres, la bande à Doc Pilot déploie un univers qui lui est propre entre pop psychédélique, jazz martien et groove vaudou.

Avec cette incroyable spontanéité et cette belle complicité qui les unit depuis déjà quelques années, les six musiciens déroulent une tapisserie sonore sur laquelle se pose la voix exceptionnelle de Charlotte Bartuss. Jalonnées de solos incandescents, les reprises de Gainsbourg ou des Stooges atteignent des sommets et confirment la maîtrise du groupe à s’emparer de classiques. Un album à savourer pleinement.
H.B.

Chroniques culture : Department of Truth, le comics perturbant et notre sélection BD de la semaine

Retour des chroniques culture pour la rentrée ! On commence avec le tome 4 de Department of Truth, avant d’enchaîner avec un tas de BD pour cette semaine, et le roman de Leonardo Padura…

LE COMICS

THE DEPARTMENT OF TRUTH – TOME 4

L’attente en valait le coup : voici donc que débarque ce tome 4 de Department of Truth (éditions UrbanComics), probablement l’une des meilleures et des plus folles séries du moment. Une fois encore, dans ce « Ministère du Mensonge », James Tynion IV et Martin Simmonds nous emmènent dans un trip perturbant, tortueux, où la parano vous gagne page après page.

Sans spoiler (on vous laisse la surprise), Department of Truth mélange pèle mêle les théories du complot, les réalités autres et transversales, Nixon, Lee Harvey Oswald, ovnis, conquête spatiale, Département de la vérité et terribles secrets.

De cette matière touffue (et qui peut parfois vous perdre), les auteurs en tirent de nouveau une œuvre passionnante et dérangeante, entre roman national de l’Amérique et étrange écho à notre société d’aujourd’hui. Aussi hallucinant que vertigineux.

Aurélien Germain


La sélection BD

Avec « Le Continent invisible » (éditions Graph Zeppelin), Aher se lance dans la BD avec cette expédition en pleine jungle d’une pin-up un peu nunuche et d’une bande de bras cassés. Avec un scénario bourré d’humour et un dessin costaud, c’est la belle surprise de cette rentrée.
On reste dans le domaine de l’humour avec le duo Supiot et Geffroy pour « Les cowboys sont toujours à l’Ouest » (Fluide Glacial). Ils y dynamitent les clichés du western avec férocité. Et côté gags, ça fuse de tous les côtés.

Nicoby et Zabus continuent, eux, d’explorer l’histoire de la philosophie de Descartes à nos jours, avec ce tome 2 « Le Monde de Sophie » (Albin Michel). Didactique et pédagogique, tout en restant d’une parfaite lisibilité, c’est vraiment l’ouvrage immanquable pour se refaire une petite mise à jour…


Pour finir, on ne remerciera jamais assez les éditions Delcourt de nous redonner à lire toute l’œuvre de Daniel Clowes. Dans cette réédition bienvenue de « Patience », le dessinateur américain vous offre un « voyage cosmique vers l’infini de l’amour éternel ». Idéal pour commencer la rentrée en BD…

Hervé Bourit


LE LIVRE

OURAGANS TROPICAUX

Les Rolling Stones et Barack Obama débarquent à la Havane, faisant souffler un vent d’espoir sur Cuba. Méfiant comme à son habitude, l’ex-policer Mario Conde devenu bouquiniste et écrivain reprend du service à l’occasion du meurtre d’un des pires censeurs qu’ait connu l’île. Une enquête qui le tourmente ; Conde se sentirait-il plus proche du meurtrier… ?

D’autant que dans le même temps, sur sa machine à écrire, son nouveau livre le plonge dans les mystères de l’Histoire de la ville… « Ouragans tropicaux » (éd. Métailié), de Leonardo Padura, signe le grand retour de son personnage fétiche.

Cette nouvelle pépite prouve encore le talent de l’écrivain. Le temps se mélange à l’Histoire, l’humour à la mélancolie, et les joutes verbales aux réflexions sur l’âme humaine.

H.B.

Chroniques culture : le festival Riip Fest, un thriller du Nord et le plein de BD et de comics

Dernière salve de chroniques culture avant les vacances ! On vous parle du Riip Fest, un festival metal hardcore qui casse aussi les préjugés, on part dans le froid nordique avec un thriller glaçant et on finit sur le plein de BD et même un comics estampillé horreur…

RIIP FEST : UN FESTIVAL QUI CASSE LES CLICHÉS

Le Riip Fest – septième édition déjà – revient en Touraine, du côté de Notre-Dame d’Oé. La bête débarque ces 7 et 8 juillet salle Oésia et propose deux jours de musique extrême, avec une quinzaine de groupes estampillés metal et hardcore à l’affiche. Mais voit bien plus loin que le bout de son nez !

On vous en a déjà parlé dans tmv, les festivaliers auront la chance, déjà, de voir les légendes Cro-Mags et les monstrueux Memoriam, deux exclusivités nationales cet été. À leurs côtés, on retrouvera aussi une tripotée de décrocheurs de mandales, comme Born From Pain, Brothers Till We Die ou encore Grove Street. CERTES.

Mais avouons que le Riip Fest a également le mérite de proposer une expérience plus poussée et ne s’arrête pas qu’au gros son. En effet, sous cette musique parpaing se cache une jolie philosophie, puisque durant ces deux jours, les organisateurs feront venir quatre associations militantes, notamment les très respectables Stop Harcèlement de rue, mais aussi Entraid’Addict, Hardcore Cares (cause animale) et Coiffeurs Justes (recyclage de cheveux). Alors on dézingue les préjugés et on dit bravo.
Aurélien Germain

> Salle Oésia, le 7 juillet dès 17 h 30 (27 €) et le 8 juillet dès 14 h 30 (32 €).


LE COIN BD et COMICS

LA NUIT DE LA GOULE

« Un passionné enquête sur La nuit de la Goule, un film d’horreur qui aurait disparu dans un mystérieux incendie. Il retrouve son réalisateur qui vit dans une maison de retraite. Mais le maléfice de la Goule pourrait bien se réveiller… » Avec tel pitch, le lecteur sait dans quoi il embarque dans La Nuit de la Goule, le dernier-né des comics Delcourt.

Pas de surprise ici, on navigue en plein récit d’horreur, à la colorimétrie parfaite et pertinente (les tons gris, ternes, bleus, virant ensuite au plus flashy dans le dernier tiers), aux cadrages très cinématographiques, pour une histoire qui coche toutes les cases. L’ensemble est assez classique, mais le duo Scott Snyder/Francesco Francavilla réussit tout de même à proposer une série B horrifique divertissante comme tout.
A.G.

LA SÉLECTION BD

Pour préparer l’été, on commence avec une grosse dose d’humour comme on aime avec « Spoonfinger » (éd. Bamboo), le nouveau Spoon & White. Ils s’y sont mis à quatre (Léturgie père et fils, Yann et Isard) pour cette nouvelle aventure londonienne de nos deux policiers gaffeurs au possible.


« Les Petits Diables » d’Olivier Dutto reprennent du service avec ces « Vacances diaboliques » (Soleil). La première grande aventure long format de Tom et Nina, notre duo préféré, confronté à la présence de leur ignoble cousin Francis !

Riad Sattouf sera l’un des invités d’honneur des Rendez-vous de l’Histoire de Blois en octobre prochain. On se précipite donc sur ces « Cahiers d’Esther » (Allary) dont le tome 7 est un bijou de sensibilité et de grâce.
A peine terminé, on se replonge dans l’ambiance avec « Hellfest Metal Love » (Rouquemoute) : Bernstein, Hodecent et le génial Pixel Vengeur s’en donnent à coeur joie dans ce deuxième tome qui transforme la warzone en lovezone ! Énorme.
Pour finir, le Tourangeau Christopher s’est adjoint le scénario de Hofer pour faire revivre la délicieuse « Audrey Hepburn » (Michel Lafon) à travers ce biopic passionnant, de celle qui bouleversa les canons d’Hollywood avec son talent incroyable.
Hervé Bourit


LE ROMAN

X RAISONS DE MOURIR

La presse ne tarit pas d’éloges sur Stefan Ahnhem. « Star de la galaxie scandinave », « prodige », « maître dans l’art du suspense », et bien d’autres… Et en lisant son dernier roman, « X Raisons de mourir » (chez Albin Michel), il est vrai que l’auteur maîtrise tous les codes et sait emmener son lecteur dans les contrées froides du thriller bien troussé.

Ici, on suit Fabien et Astrid, deux flics qui ont aussi leurs faiblesses et leurs petits secrets, à travers le Danemark et la Suède qui se retrouvent confrontés à une série de meurtres atroces. Enquêtes criminelles et vie privée des personnages se retrouvent entremêlées, à travers ce thriller mâtiné de polar, efficace et rythmé.
Très sombre, mais rapidement addictif.
A.G.

Chroniques culture : Buckcherry et Dixxit côté musique et le plein de BD côté lecture

Cette semaine, dans les chroniques culture de tmv, on écoute le hard rock costaud de Buckcherry et on dérive vers l’électro tourangeau avec DIXXIT. Pour le reste ? La sélection BD !

L’ALBUM DE LA SEMAINE

BUCKCHERRY – VOL. 10

Et de dix albums pour Buckcherry ! Et, une fois n’est pas coutume, les tatoués de Los Angeles offrent ici une tripotée de pépites rock’n’roll à souhait, sur lesquelles il est impossible de ne pas taper du pied. Sur ce « Vol.10 », rien – absolument rien – n’est à jeter. Les Américains balancent la sauce, guitares bien en avant, avec un savant mélange entre un Aerosmith les doigts dans la prise, les L.A. Guns et les Guns N Roses.

Production aux petits oignons, mélodies à tous les étages, introductions musclées ou groovy, voix un poil eraillée, batterie qui claque et refrains efficaces et « catchy », Buckcherry coche toutes les cases et vise juste tout au long d’un disque truffé de bonnes choses (« Let’s get wild » en lui-même est une vraie leçon de hard rock). Même la fameuse ballade obligatoire à mi-parcours est bien troussée !

Au final, Buckcherry accouche d’un dixième album plus que réussi, un « Vol.10 » à écouter le son poussé au volume 10.

Aurélien Germain

LE CD

DIXXIT – WIDE

Il y a du nouveau du côté de la planète électro. DIXXIT, c’est un nouveau projet, un projet en duo qui envoie aujourd’hui « Wide », un album neuf titres électroniques mâtinés de pop. Il y a cette voix, chaude et emportée, et le tapis sonore qui enrobe tout ça (l’une des deux têtes pensantes est Charly DKN) pour emporter l’auditeur.

Tout du long, il y a un ressenti de son très « live ». Idéal pour s’imaginer s’ambiancer sur scène aux côtés du duo. En attendant, une oreille attentive à « Wide » s’impose, tout comme le visionnage du clip « For You », très jolie vidéo tournée dans les rues de Tours qui comptabilise déjà plus de 17 000 vues en deux semaines.

A.G.

> https://www.facebook.com/dixxitdixxit

LA SELECTION BD

Le coup de cœur de cette semaine va au « Carole » (éd. Dargaud) de Clément C.Fabre qui nous emmène en Turquie sur les traces de ses grands-parents arméniens. Ce magnifique récit autobiographique sur les liens familiaux est un pur moment de bonheur.


Autre ambiance familiale et autre pays, la Sardaigne : Albrespy et Aubertin, dans « Motorossa » (Dargaud), nous entraînent dans une virée en moto avec une héroïne plein de tendresse. Gorgée de soleil et d’une touche graphique surprenante, cette équipée sauvage est une belle réussite.

Comment exister dans une fratrie de frères et soeurs tous plus brillants les uns que les autres ? Participer à une émission de téléréalité ! Avec « Éloge de la surface » (Dargaud), Relmani et Lory décryptent le phénomène de manière réjouissante et ludique.
Quant à Ducoudray et Geffroy, on les retrouve aux manettes de « Inspecteur Balto » (Grand angle), aux côtés d’un personnage de flic un peu dépassé mais qui n’a rien perdu de son acuité. Une enquête d’apparence banale mais à laquelle on se prend très vite au jeu pour un résultat particulièrement bluffant !

Hervé Bourit

Chroniques culture : les BD de la semaine et le retour de Fred Vargas

Aujourd’hui, c’est lecture ! Fred Vargas fait son grand retour et on a sélectionné un paquet de BD pour votre week-end…

La sélection BD de la semaine

Coup de cœur assuré avec « Un Tournage en enfer » (Casterman), où Florent Silloray nous emmène au cœur d’Apocalypse Now, le chef d’œuvre de Coppola. Raconté avec fascination et passion, cette histoire dantesque et hors norme est superbement restituée.

Dans « Naufrageurs » (Daniel Maghen), Rodolphe et Gnoni nous plongent dans l’Angleterre du début du XVIIe siècle, où les habitants d’un village font échouer des navires sur leurs côtes. Un récit intense mêlant drame et enquête policière.

Les Tourangeaux Étienne Le Roux et Loïc Chevallier, avec Luc Brunschwig au scénario, en sont déjà au T5 des « Frères Rubinstein » (Delcourt) et cette odyssée de deux frères, des années 30 à 40, entre Paris et le camp de la mort de Sobidor est juste un petit bijou d’émotion.

On connaît le talent d’Éric Stalner à nous raconter des histoires plus surprenantes les unes que les autres. Il ne rate pas son coup une fois de plus avec « 13 h 17 » (Grand Angle), thriller palpitant en plein cœur de l’Amérique des sixties avec 104 pages sous tension.

On finira avec le joli T2 « Les Chimères de Vénus » (Rue de Sèvres), série sœur du Château des Etoiles, où Alain Ayrolles et Etienne Jung délivrent la suite de cette épopée fantastique avec ce côté Jules Verne romantique…

Hervé Bourit


LA BD

VOYAGE AU CENTRE DE LA TERRE

Les auteurs Rodolphe et Patrice Le Sourd s’étaient déjà frottés à l’adaptation en BD de La Ferme des Animaux. Cette fois, c’est du côté de Jules Verne qu’ils filent, avec ce « Voyage au centre de la Terre » (éd. Delcourt).

Doté d’une magnifique couverture, ce volume 1 (spoiler : le récit se coupe sur un cliffhanger, obligeant de fait l’achat du T2) reprend la trame originelle (en allant à l’essentiel) et les personnages, dessinés ici en lapins, ce qui peut déstabiliser mais ajoute un petit charme enfantin.

La colorimétrie assez terne donne un côté vintage à l’ensemble, offrant là un ouvrage intéressant et renouant joliment avec les écrits du père français de la science-fiction.
Aurélien Germain


LE LIVRE

SUR LA DALLE

Six ans, autant dire une éternité, que l’on attendait le retour du Commissaire Adamsberg de Fred Vargas ! Il est bien là, perdu du côté de la Bretagne, à résoudre une enquête bien tordue de manière comment dire… aléatoire !

Mais au-delà de l’intrigue, c’est surtout ce plaisir de se plonger dans les plus de 500 pages de cet univers singulier, de ces personnages attachants et de cette écriture si particulière, dont la petite musique s’insinue peu à peu en vous et vous fait terminer le roman tout au bout de la nuit. Vargas ensorcelle littéralement, nous ballote, nous égare, nous cultive, nous berce, dans un grand huit. Une vraie chance pour les amateurs de polar, mais pas que !
H.B.

Chroniques culture : le retour de Metallica, la sélection BD et des Tourangeaux au Hellfest

Aujourd’hui dans nos chroniques, on se nettoie les esgourdes avec le dernier album de Metallica, on fait un coucou aux Tourangeaux de Beyond the Styx qui fouleront les planches du Hellfest et on fait bien sûr le plein de BD.

LE CD

METALLICA – 72 SEASONS

Chroniquer un album de Metallica est toujours chose ardue, suivant ses attentes. Et après 40 ans de carrière pour un groupe qui n’a plus rien à prouver. Ce onzième album studio en est la preuve : est-il révolutionnaire ? Non. Mais les Mets font-ils le job ? Oui.

« 72 seasons » est un disque joué pied au plancher (le riff incendiaire du titre d’ouverture éponyme), James Hetfield a la niaque et a toujours le meilleur poignet droit du circuit, Trujilo s’éclate, tandis que la paire Hammett/Ulrich est béton. Reste que, malgré des titres efficaces, Metallica offre une fois encore un album beaucoup trop long, trop répétitif. Mais quand on aime, on ne compte pas… ?

Aurélien Germain


FESTIVAL

DES TOURANGEAUX AU HELLFEST

Leur nom n’est peut-être pas inconnu à vos douces petites oreilles toutes sucrées, surtout si vous lisez parfois nos chroniques : Beyond the Styx, c’est ce groupe de hardcore tourangeau qui écume les scènes depuis plus d’une dizaine d’années maintenant.

Et si le combo va déjà remuer la plaine de la Gloriette d’ici peu pour Aucard de Tours, il va également fouler les planches d’un des plus grands festivals européens… le Hellfest ! C’est d’ailleurs la seule formation de Tours qui a cet honneur. Beyond the Styx réveillera son monde en passant le 18 juin (le festival dure 4 jours cette année), à 11 h 05, sur la scène Warzone. Oui, ça va être la guerre !

photo DR facebook / Beyond The Styx

A.G


LA SELECTION BD DE LA SEMAINE

On commence avec « La Fabrique des Français » (éd. Futuropolis), un livre épatant de Sébastien Vassant qui nous donne à lire l’Histoire de la France et surtout comment elle s’est formée au gré des vagues successives d’immigration. Indispensable et génial.


Du génie, Ben Guesmans en a toujours ; la preuve avec ce roman graphique « Les Fidèles » (Dargaud) qui ne ressemble à aucun autre. Cette histoire d’ados paumés au grand coeur est juste une pure merveille de graphisme et d’inventivité.

Une autre héroïne ado, c’est Sofia, dont le T1 « La Plage de la chaise rouge » (Dupuis) nous entraîne dans les traces d’une jeune hackeuse projetée dans l’Internet. Davide Tosello, avec un style frais et moderne, se place d’emblée parmi les grands.
« C’est un beau jour pour mourir » aurait dit Custer à la « Bataille de Little Big Horn » (Glénat). Giner-Belmonte, Goy et Belgino y racontent cette page d’histoire des Etats-Unis avec un réalisme cru et beaucoup de tension.

Enfin, on se détendra avec James qui livre avec « William 31 ans, scénariste » (Delcourt) une palanquée de gags à l’humour acerbe. Une mise en abyme réussie du métier de scénariste.

Hervé Bourit


LE LIVRE

DESPERADO SUR LE RIVAGE

On connait le goût de Claude Bathany pour la Bretagne, le polar et le rock, ce qui faisait le charme de ses précédents romans. « Desperado sur le rivage » (éd. Métailié) n’échappe pas à cette ligne bien affirmée, dans un road trip qui nous balade dans les zones hors du temps d’une station balnéaire imaginaire.

Il promène son héros Jeff de rencontres en rencontres toutes plus improbables les unes que les autres. Les errances de cet « ancien connard », flâneur professionnel et joueur d’accordéon occasionnel, servies par la gouaille et l’humour qui vont bien avec, en font un roman attachant mené par un personnage marginal mais loin des clichés.

H.B.

Chroniques culture : le conte de fées de Stephen King et la sélection BD de la semaine

Cette semaine, on se régale avec les presque 800 pages du dernier roman de Stephen King, sans oublier de faire un tour dans le monde merveilleux des BD parues ces derniers jours…

LE ROMAN DU MOIS

Conte de fées – Stephen King

I-né-ga-la-ble… Stephen King revient avec un nouveau roman sous le coude. Cette fois, on lorgne du côté du pavé (la bête fait 729 pages) qui se dévore tout de même à la vitesse éclair. Dans ce « Conte de fées » (éd. Albin Michel), le Maître s’éloigne de son domaine de prédilection. Exit l’horreur pure et dure ou la flippe, place à une sorte de science-fiction féérique teintée de fantasy.

On y découvre Charlie, jeune Américain vivant avec son père veuf, et dont la vie va basculer le jour où il aide un vieillard misanthrope qui s’est cassé la jambe et qui va lui faire découvrir un « autre monde »…

Tout du long ici, King convoque ses références personnelles (le père du héros est un ex-alcoolo, comme l’écrivain), fait écho à ses travaux (on pense à sa nouvelle sur le Téléphone de Mr Harrigan), et embarque le lecteur dans un univers parallèle à la Lovecraft / frères Grimm.

Stephen King prouve de nouveau quel formidable conteur il est : il prend son temps et va même jusqu’à utiliser le premier tiers de son livre pour l’installation de ses personnages ! Mais comme à chaque fois, c’est diablement efficace. Comment fait-il pour que la sauce prenne à coup sûr ? Mystère. Presque magique. Comme ce que devrait toujours être la littérature, même celle dite « populaire ».

Aurélien Germain


La sélection BD de la semaine

Bagnoli et Gaillard frappent fort avec cette nouvelle série, « La Bulle » (éd. Auzou), qui développe un univers SF très riche entre Le Labyrinthe et Truman Show. Ce T1 « Bienvenue sur Adenaom » développe une atmosphère particulièrement addictive.

Sherlock Holmes reprend du service avec « Les Mystères de Londres » (Soleil), où Suro et Pecau s’en donnent à cœur joie pour nous présenter un Holmes anarchiste et caustique à souhait. C’est très réussi et on attend le T2 suite et fin avec impatience.

Autre univers, celui de « Alice au pays du chaos » (Tabou) : Manolo Carot revisite le mythe d’Alice au pays des merveilles avec un joli sens graphique et de la composition. Un voyage dans les tréfonds de l’âme humaine.

Les éditions Noir Dessin ont quant à elles eu la bonne idée de rééditer en intégrale les quatre albums (depuis longtemps épuisés) de « Au bonheur des Dames » avec Walthery et ses amis : à découvrir !

L’Abbé, lui, nous faire mourir de rire à chaque gag de « 3 Cases pour une chute » (Fluide Glacial). Son exercice génial fonctionne parfaitement, dans un univers où humour noir se marie avec l’absurde et où l’ironie côtoie le sarcasme.

Hervé Bourit

 

Chroniques culture : Notre sélection BD pour buller pendant les vacances d’avril

L’enfance du fils de Pablo Escobar, le tome 4 de la série Reckless, un héros galactique complètement crétin ou encore de la SF bien troussée : on vous propose quelques BD bien sympathiques pour bouquiner durant ces vacances d’avril…

ESCOBAR – UNE ÉDUCATION CRIMINELLE

En voilà un premier tome qui frappe fort dès le départ ! Dans « Escobar – Une éducation criminelle » (éd. Soleil), Juan Escobar – fils de qui-vous-savez – raconte sa jeunesse, son enfance passée auprès de ses « nounous » un peu particulières (= ses gardes du corps, tueurs à gages ultra-violents) qui sont finalement ses seuls amis.

Son récit est illustré par le dessin très expressif de Madrigal. Idéal pour accoucher ici d’une BD à l’humour noir et fort crédible. C’est une biographie atypique, nerveuse, portée par le second degré et l’hémoglobine. Vivement la suite de cette série !
Aurélien Germain

RECKLESS – TOME 4

C’est le retour tant attendu des maîtres Ed Brubaker et Sean Phillips, pour leur série Reckless. Et loin de se reposer sur ses acquis, le duo axe ce quatrième tome, « Ce fantôme en toi » (éd. Delcourt), sur la figure d’Anna, femme badass et assistante de l’antihéros Ethan qui ici n’intervient que sur trois pages !

Tout au long de cette bande palpitante, scène de crime terrifiante à Hollywood, manoir hanté (ou pas) et secrets bien glauques mènent la danse. Le trait est toujours aussi épais, le dessin fait des merveilles (les décors d’époque bien travaillés) et la colorimétrie reste en parfaite adéquation avec ce récit qui lorgne sur le polar. Poisseux et tendu, ce tome 4 se dévore. Vivement la suite !

A.G.

JOHNNY BICEPS

Johnny Biceps est un héros galactique, un vrai de vrai. Grand aventurier, musclé… mais surtout bien macho et bien crétin. Ce tome 1, « L’Argonaute du futur » (éd. Delcourt), se moque de ce personnage demeuré et caricatural à la poursuite de sa némésis, accompagné d’un assistant-clone, d’une guerrière médiévale et d’un docteur mihumain, mi-requin (!).

Bref, avec pareil pitch, on se doute à quelle sauce vont nous manger Karibou et Witko, les auteurs. Parodique puissance mille, boosté par un humour mâtiné de millième degré, improbable, ce Johnny Biceps vise juste. Amusant et totalement barré.
A.G.

LA SELECTION EN BREF

« Les Murailles invisibles » (Dargaud) est un formidable récit de SF signé Chauvel et Rio. Ce tome 1 nous transporte dans un futur proche, où des murs invisibles et infranchissables cloisonnent l’humanité. Un récit âpre et prenant au moment où tant de murs s’élèvent dans le monde.
Le T2 de « Magafauna » (Sarbacane) confirme le talent de Nicolas Puzenat à nous entraîner dans son univers bien particulier, où se mêlent heroic fantasy et chroniques sociales. Avec, pour parfaire le tout, un dessin sublime.

Avec « The Rock Cocks » (Dynamite), Leslie et Brad Brown voient enfin publiée en France leur saga sur la vie d’un jeune couple de musiciens, leurs galères et leurs amours dans l’Amérique d’aujoud’hui. Un premier titre de la collection Kinky, pétillant et décomplexé.
« Mo » (Claire de Lune) est le premier ouvrage d’une trilogie de Robin, Leoni et Negrin qui nous embarque dans un mystérieux royaume aux airs de Game of Thrones. Secrets, trahisons et batailles épiques au programme !
Un trio également avec Arleston, Gay et Boiscommun, pour « Succès Damné » (Drakoo), premier tome d’une série, où le fantastique règne en maître. Le destin d’un écrivain raté va basculer à la lecture d’un livre magique. Original et attachant : à suivre de près.

Hervé Bourit

Chroniques culture : la sélection BD de la semaine, le Tourangeau S.DEE et le duo Keziah Jones – P.C.Solal

Et hop, nouvelle salve de chroniques culture avec le plein de BD pour bien entamer la semaine, sans oublier la collaboration entre Keziah Jones et Philippe Cohen-Solal, et le EP d’un Tourangeau prometteur.

La sélection BD de la semaine

Coup de cœur de la semaine ? « L’Ami » (Dupuis) de Lola Halifa-Legrand et Yann Le Bec ! Noir et blanc charbonneux et intense, scénario imparable et impeccable, récit (un duo d’ados toujours à la limite dans leurs expériences) : une réussite de A à Z.


On reste dans l’originalité avec « Tous les vivants » (Dargaud), où Roman Muradov, inspiré par la mort d’un ami proche, déroule une grammaire visuelle et scénaristique de haut vol. Une histoire singulière sur la solitude et le mal de vivre.

Dominique Mermoux adopte lui, avec grâce et sensibilité, le bel ouvrage d’Edouard Cortes « Par la force des arbres » (Rue de Sèvres). Ode au silence et à la contemplation, cet exil dans une cabane perchée dans les arbres, loin du monde, est juste formidable.
« L’Agence Pendergast » (Auzou) est la nouvelle série de Lambert et Casado. Dans le T1 « Le Prince des Ténèbres », on suit Sean, jeune voleur à la tire dans le New York de 1893, recruté par une mystérieuse agence pour intercepter les créatures paranormales…

On finit avec l’humour déjanté de Karibou et Wikto. Dans « Johnny Biceps » (Delcourt), le héros galactique, parodie de Conan, est hilarant. Bêtise crasse au programme, du bonheur !

Hervé Bourit

LE COIN MUSIQUE

S.DEE – LIFE IS KIND OF STRANGE

On avait laissé Simon Declerck en 2020, avec un projet musical fort bien ficelé. Le Tourangeau se distinguait déjà par une production travaillée. Rebelote ici avec S.DEE, son nouveau bébé. En proposant le EP « Life is kind of strange », il dégoupille un 6 titres (dont une intro et un interlude), au son cristallin et plein de profondeur. Lequel lui permet de mettre en valeur comme il se doit sa musique, influencée avant tout par la black music.

Jazz et soul se mélangent, sur lesquels se greffent parfois des arrangements hip-hop et des atmosphères R’n’B. Un mini-album réussi pour S.DEE.

A.G.

> facebook.com/s.dee.music

KEZIAH JONES & Philippe cohen-SOLAL – CLASS OF 89

Quand le guitariste nigérian multiplatiné s’associe au créateur du génial Gotan Project pour un EP, c’est la fête avant l’heure ! Il faut dire que Philippe Cohen Solal et Jones se connaissent depuis que Keziah jouait dans le métro parisien à ses débuts.

Cela crée des liens et une réelle complicité autour d’une boucle, d’un sample, d’un riff de guitare ou d’un accord de piano pour ces quatre titres qui vous vrillent le cerveau dès la première écoute. Il faut dire que le mélange très réussi des instruments et de l’électronique y est pour beaucoup. Vivement la suite !

H.B.

Chroniques culture : la sélection BD, l’album de H-Burns et le châtiment de Giancarlo De Cataldo

Cette semaine, c’est reparti pour faire le plein de BD, avec la sélection de la semaine. On lit également « Je suis le châtiment » de Giancarlo De Cataldo, on écoute le dernier H-Burns, avant de féliciter Suijin qui représentera la Région Centre aux Inouïs du Printemps de Bourges.

LE COIN LECTURE

La sélection BD de la semaine

Les héros ne meurent jamais et nous régalent toujours, comme Alix dont le tome 41 « La Reine des Amazones » (Casterman) est ce qui se fait de mieux en matière d’aventure trépidantes. Une fois de plus, le duo Millien et Langin nous emporte en mêlant Histoire et coups de théâtre.
Dans « Le Mystère du Sabre jaune », de Buendia et Durand, les deux pilotes Tanguy et Laverdure ne lâchent rien non plus et sont envoyés sur une base canadienne en plein Guerre froide en 1960, où rôdent de mystérieux espions chinois. Un concentré de suspense !

On reste dans l’Histoire avec le très attendu T2 « Les Zazous » (Glénat) : Danide et Rubio plongent en plein Paris occupé de 1942 où de jeunes rebelles épris de jazz et de mode se retrouvent confrontés à la milice et aux rafles de leurs amis juifs. Poignant et très documenté.

Deux magnifiques récits pour finir avec « La Contrebande Society » (Sarbacane) signé Baker et Goux. Un groupe d’amies vit des aventures improbables autour d’un DVD piraté, un récit magnifique sur le passage à l’âge adulte. Puis « Mandarine » (Bamboo) et les aventures d’une jeune pré-ado qui alterne entre la garde de son père et de sa mère. Avec de courts récits touchants et justes, cet ouvrage est plein de sensibilité et d’émotion.
Hervé Bourit

Le livre

JE SUIS LE CHÂTIMENT

En France, on connaît encore trop mal Giancarlo De Cataldo, magistrat à la cour de Rome et l’un des écrivains les plus importants de romans noirs d’Italie. Ses livres sont même adaptés à la télé ou au cinéma (« Romanzo criminale »). Sa présence au Festival du livre spécial Italie, du 21 au 23 avril à Paris, devrait changer la donne.

D’autant plus que son dernier ouvrage, « Je suis le châtiment » (éd. Métailié) est un régal ! L’intrigue navigue entre la Nouvelle Star italienne et les opéras. Elle mélange crimes et musique avec brio. À cela s’ajoutent les décors de Rome, des bas-fonds aux luxueuses villas, pour un cocktail explosif !
H.B.

LE COIN MUSIQUE

H-BURNS – SUNSET PARK

H-Burns, de son vrai nom Renaud Brustlein, ex-membre de Don’t Look Back, a depuis 2006 entamé une carrière solo des plus exigeantes. Il nous livre son neuvième album solo qui navigue entre pop et folk, avec cette voix de tête tour à tour charmeuse ou introspective.

On craque particulièrement sur le tempo de « Blue lights » ou encore sur la très belle mélodie de « Dark Eyes », où la voix de Dominique A propulse le morceau dans l’éther. Amateur de petits bijoux ouatés et délicats, ces onze titres sont pour vous. De quoi offrir un beau voyage sans quitter son canapé. l H.B.

INOUÏS 2023

C’est donc Suijin, originaire de Chartres et installée à Tours, qui représentera la Région Centre aux Inouïs (ex Découvertes) du prochain Printemps de Bourges, prévu du 18 au 22 avril. Sur la scène du Temps Machine en janvier dernier, on avait déjà vu qu’elle et son hip hop mélancolique teinté d’électro, sublimé par de superbes textes.

Aux côtés de trente-quatre autres jeunes pousses de toute la France, Suijin y présentera son univers bien particulier, entre sa passion de l’image, du manga et ses influences de Laylow ou encore Bones.
H.B.

Chroniques culture : les BD de la semaine, le « Colombian Psycho » de Gamboa et l’album de Palatine

Aujourd’hui pour les chroniques culture, on vous propose la sélection de la semaine côté BD. Lecture toujours, on a dévoré Colombian Psycho. Et ensuite, on repose ses oreilles avec Palatine ?

LECTURE

La sélection BD

L’ex-Tourangeau Herve Bourhis ajoute, avec son « Britbook » (éd. Dargaud), un nouvel opus à ses géniales encyclopédies en BD. Cette fois, il y passe au crible ce qui fait le charme et la force de la culture britannique. C’est ludique, plein d’humour et donc indispensable.
On reste en Angleterre avec « Le Ferry » (Delcourt), où Betancourt et Bouuaert, sur fond de punk rock, nous emmènent sur les traces de Max, musicien français exilé prêt à tout pour réussir. Un récit plein de gloires et de déboires, servi par un dessin aussi aiguisé qu’un accord des Sex Pistols.

Christian Mallet est lui aussi un passionné et un collectionneur fou. La preuve avec cette « Encyclopédie des figurines de collections » (Cote-à-cas éditions) dédiée à Hergé. On y retrouve tous les produits dérivés autour de Tintin avec photos, cotes et descriptifs de manière très exhaustive !
Avec « Madones et Putains » (Dupuis), Nine Antico confirme son statut d’autrice majeure. Son récit, brossant le portrait de la condition de la femme dans l’Italie du XXe siècle, est puissant et d’une beauté graphique folle.

On a aussi adoré « Kosmograd » (Casterman), où Bonaventure propose un beau thriller SF. Son trio de héros au coeur d’une mégalopole futuriste et inquiétante, offre 120 pages de courses-poursuites et de gestes comico-héroïques.
Hervé Bourit

COLOMBIAN PSYCHO

Colombian Psycho s’ouvre sur une partie de jambes en l’air, suivi de la découverte d’un cadavre démembré. Le reste des 592 pages est un portrait sans fioritures d’une Colombie gangrenée par la violence entre truands et milices paramilitaires. Un milieu que Santiago Gamboa connaît parfaitement, n’hésitant pas à se mettre en scène (et c’est truculent !).

Grand conteur à la poésie désespérée et à l’écriture au scalpel, cet immense auteur, encore trop méconnu chez nous, nous happe dès les premières pages de Colombian Psycho (éd. Metailié). Pas besoin de faire le voyage à Bogota : avec Gamboa, le prix du billet est celui de ce livre flamboyant.

H.B.

MUSIQUE

PALATINE – PHANTÔMATON

Avec son premier album « Grand Paon » en 2018, Palatine avait donné à entendre une pop folk poétique qui lui avait valu une certaine reconnaissance. Avec ce deuxième album très attendu, « Panthômaton », le groupe creuse son sillon grâce à des mélodies horspair (« Calice »), des textes sublimes (« La Sentinelle Amadouée ») et un sens aigu de la composition (« Les Glaces ou le feu »).

Petit frère de Feu ! Chatterton, digne rejeton de Gainsbourg, le quatuor tient avec ses 10 titres les fondations d’un palais sonore, un véritable gant de fer dans des chansons de velours. Luxe et volupté, cela aurait pu être aussi le titre de ce disque coup de cœur.

H.B.

Chroniques culture : la sélection BD et un carnet de reportages dessinés sur les migrants réfugiés

LA SÉLECTION BD

Même au 28e tome de la saga, on plonge de nouveau avec plaisir dans ce XIII, « Cuba, où tout a commencé » (Dargaud). Il faut dire que le dessin de Jigounov et le scénario de Sente sont juste deux petites merveilles de précision. Une BD d’action à posséder !


De l’action, il y en a à ras bord dans « Michel Vaillant – Dans l’Enfer d’Indianapolis » (Dupuis), où Lapière et Breteuil emmènent notre pilote préféré dans l’une des plus grandes courses automobiles du monde en 1966. Une reprise très réussie.

Publié à de nombreuses reprises, le récit de Robert Louis Stevenson, « L’Île au trésor » (Daniel Maghen), retrouve de la force sous la plume de Riff Reb’s. Particulièrement soigné au niveau de sa fabrication et de sa mise en page, ce livre est un coup de cœur de cette fin d’année.
« Rock Strip » (Flammarion) de Vincent Brunner, c’est l’Histoire du rock en BD ! Soit près de 500 pages consacrées à Elvis ou encore à Amy Winehouse, mises en image par Luz, Sattouf, Clerc et bien d’autres. Savoureux.

On finit avec l’humour toujours aussi ravageur de la série Donjon Zenith qui, avec ce tome 9 « Larmes et Brouillard » (Delcourt), orchestré par Sfar, Trondheim et Boulet, nous entraîne une fois de plus dans des aventures abracadabrantesques. Hilarant…

Hervé Bourit

LES LIVRES

REFUGE(S) – DE LA JUNGLE DE CALAIS…

Il avait cartonné avec sa série Fox-Boy, chez Komics Initiative. Laurent Lefeuvre revient, mais cette fois avec un projet bien différent ! L’auteur est en effet allé à la rencontre des migrants réfugiés dans les centres en France, signant donc un « Refuge(s) – De la jungle de Calais à l’Ukraine, parcours de réfugiés ». Un carnet de reportages dessinés, dont les premières images touchent en plein cœur.

Au total, 144 pages, de portraits, d’histoires de vie, de récits, le tout publié également chez Komics Initiative, une maison d’édition tourangelle. Pour exister, ce livre s’aide d’une campagne de financement participatif.

Aurélien Germain

> À aider sur fr.ulule.com/refuges-laurent-lefeuvre

LE LIVRE

DÉMO D’ESPRIT

Sous-titré « Aphorismes et autres primes » (éd. Verticales), le premier livre de la Dactylo est le recueil de tous ces petits mots doux que l’on a pu lire calligraphiés au pochoir sur les murs de pas mal de villes ces dernières années. Ces petites phrases à la typographie toujours impeccable, jetés sur des murs, des matelas ou des bouts de carton abandonnés, témoignent d’un sens de la formule qui fait mouche à chaque fois.

Entre le « On sort en boîte ? » signé Pandore ou « Les misogynes n’ont aucun état dames », on sourit ou on rit franchement. Le street art est décidément une mine d’invention sans fin qui n’a pas fini de nous surprendre.
H.B.

 

Chroniques culture : le retour de Nota Bene en BD, notre sélection et le EP de Jane et les autres

Cette semaine, on retrouve le Tourangeau Nota Bene qui propose un nouveau tome dans sa collection BD en s’attardant sur la mythologie grecque. Zoom, aussi, sur les autres bandes dessinées à avoir et le EP de Jane et les autres.

LE COIN BD

NOTA BENE – LA MYTHOLOGIE GRECQUE

Nota Bene ne s’arrête plus ! Le youtubeur enquille les vidéos sur sa chaîne d’Histoire, les projets (podcast et compagnie), sans oublier les BD. La preuve avec ce – déjà – cinquième tome de la collection (éditions Soleil).

Après avoir notamment exploré la mythologie nordique et égyptienne, c’est au tour de la mythologie grecque. Accompagné de Mariolle au scénario et Castaza au dessin, Nota Bene instruit autant qu’il divertit. L’album est dense (56 pages et beaucoup d’écrit), mais les petites touches d’humour (un décalage amusant grâce aux références pop culture) et le talent de Benjamin Brillaud pour conter allège le tout.

De Zeus à Prométhée, en passant par Héraclès, tout y passe : une bande dessinée qui offre un panorama complet et captivant pour qui aime la Grèce antique.
Aurélien Germain

LA SELECTION BD

Avec « Hoka Hey » (éd.Rue de Sèvres), Neyef livre 224 pages de pur bonheur, sur la rencontre improbable entre un jeune sioux élevé dans un pensionnat catholique et un guerrier ivre de vengeance. Une histoire prenante, magnifiée par une mise en scène haute en couleurs.


« Wonderland » (Graph Zeppelin), est une adaptation des plus originales d’Alice au Pays des merveilles : le trio Gregory, Gill, Embury fait des miracles aussi bien au niveau du scénario, du dessin que des couleurs.

Dans « Qatar le lustre de l’Orient » (Delcourt), le spécialiste de la péninsule arabique Victor Valentini et le dessinateur Emmanuel Picq s’associent pour livrer un récit très intéressant sur ce pays plus que jamais d’actualité…

On ne le dira jamais assez, mais Zidrou est l’un des scénaristes les plus doués de sa génération. Il le prouve avec « Celle qui fit le bonheur des insectes » (Daniel Maghen), où porté par le dessin éclatant de Salomone, ce conte fantastique se révèle être la surprise de la fin d’année.

Et non, on n’est pas passés à coté du génial « Thérapie de groupe » (Dargaud), où notre Larcenet préféré présente pour la troisième fois ses angoisses existentielles. De l’humour à tous les étages, brillant !
Hervé Bourit

MUSIQUE

JANE ET LES AUTRES – COLLISION

En avril 2021, la rédac découvrait le premier EP de Jane et les autres, « Lessons ». La jeune artiste y faisait déjà preuve d’une certaine maturité musicale. Et l’essai est confirmé sur cette deuxième offrande, « Collision », un mini-album qui pioche dans la pop, le rap sucré saupoudré de R&B, avec toujours une touche très personnelle.

L’ouverture se fait avec « Les Etoiles », un titre rappelant Angèle (avouons qu’il y a pire comme comparaison !) et déroule cinq chansons qui font découvrir l’univers de cette Tourangelle. Il y a de bonnes idées ici (cette si jolie guitare sur « Addiction ») et tous les textes sont ciselés et bien travaillés. À découvrir, bien sûr, sur toutes les plateformes.

Aurélien Germain

> instagram.com/janeetlesautres

Top 10 : les grands noms tourangeaux de la BD

Ils bullent, ils bullent… Retour sur dix dessinateurs de bande dessinée, des bédéistes bien de chez nous, tout droit issus de Touraine.

TITWANE

Pierre-Antoine Thierry (Titwane pour les bédéphiles) officie dans le genre de plus en plus prisé du reportage dessiné. Et il y excelle ! De la brigade des mineurs au porte-avion Charles de Gaulle en passant par l’Elysée, il croque avec acuité le monde qui nous entoure.

Loisel, posé près d’Amboise

Wow ! Le saviez-vous ? Bon, ça fait un moment déjà que Régis Loisel a élu demeure du côté d’Amboise (2019 exactement), mais on avoue qu’on ne s’en remet toujours pas. Le monsieur est tout de même un des très grands dessinateurs de la BD hexagonale : Peter Pan, La Quête de l’Oiseau du Temps, Magasin Général… Et il reste prolifique, puisqu’il vient de sortir le tome 3 de Un putain de Salopard : Guajeraï (dessins de Loisel et scénario de Pont, éditions Rue de Sèvres).

Turalo alias Eric Dérian

Compère de Larbier sur les albums Blagues belges, il est tout autant dessinateur que scénariste-auteur. Il est même prof, puisqu’il a dirigé un temps l’académie de BD Brassart-Delcourt. Il a encore changé de casquette en devenant responsable d’édition chez Phileas, tout en restant les pieds en Touraine.

Larbier, le papa des Petits Mythos

Vous (ou vos enfants), vous adorez redécouvrir la mythologie gréco-romaine avec les albums des Petits Mythos ? Eh bien leur papa est tourangeau ! Philippe Larbier a plus d’un album à son actif, et plus d’un style sous son crayon. Dessin de presse, Journal de Mickey, et en albums BD la série Ninja (scénarii et dessins) ou Le chevalier de Maison-Blanche (pour le scénario) … Et donc, ces Petits Mythos nés en 2015 dans le cerveau de Cazenove et sous le crayon de Larbier, qu’on ne se lasse pas de feuilleter.

Relom

Passer par Fluide Glacial, ça vous marque un CV et une identité. Depuis, le Tourangeau Relom a ajouté à son talent pour le dessin une belle expérience de scénariste, avec notamment Les veuves électriques dont il signe le scénario alors que Damien Geffroy est au dessin. Et vous savez quoi ? Le 2e tome est sorti l’été dernier !

Crip : sur les pointes

Pointes de stylo ? Ou pointes de danse classique ? Les deux mon capitaine, puisque Crip est le dessinateur de la série d’albums Studio Danse, aux éditions Bamboo. Une aventure qui dure : déjà 13 albums pour les petites héroïnes imaginées par le duo de scénaristes BeKa et ce dessinateur de chez nous.

Antoine Aubin derrière Blake et Mortimer

Reprendre les célèbres Blake & Mortimer ? Pas simple, mais Antoine Aubin relève le défi de se mettre au dessin pour faire vivre les scénarii de Jean Van Hamme depuis La porte d’Orphée. Et pour le tome 29 qui sort ce 25 novembre, c’est Jean-Luc Fromental qui est au scénario, et notre Tourangeau au dessin pour Huit heures à Berlin.

Terreur graphique

Pourquoi ce nom alors qu’il est loin de faire peur ? Installé à deux pas de l’Atelier Pop à Tours, Terreur Graphique a le trait piquant et l’humour noir (à moins que ce ne soit l’inverse ?). Ce qui lui fait peur en ce moment dans les pages de Libé, c’est l’avenir de la planète, le climat, toussa toussa. D’ailleurs on le retrouve dans l’équipe qui a concocté Maroni, album collectif autour du fleuve Maroni, paru cette année aux éditions Futuropolis.

Mayeul Vigouroux

Dans La Manticore, Mayeul Vigouroux nous conte l’histoire d’un roi qui décide de faire passer sa petite fille qui vient de naître pour un garçon, afin de lui éviter le courroux de son épouse misogyne. Une histoire de quête d’identité qui résonne sans nul doute avec le parcours de l’illustratrice.

Simon Hureau

Il n’est pas à Tours mais dans les environs, à la campagne… Et on comprend pourquoi en lisant L’Oasis, publié en 2020 chez Dargaud : il nous y raconte l’aventure de son jardin, pour un grand bain de nature ! Changement de décor avec le plus récent Sermilik, là où naissent les glaces, direction la banquise !

Maud Martinez / Photo ouverture : FreePik

Guide à Tours : l’ABC de la BD !

On n’ira pas jusqu’à dire que dès qu’on soulève un pavé du Vieux-Tours, on y trouve un dessinateur ou un scénariste de BD, mais… Plus on avance dans ce monde de bulles, et plus on est étonné de la profusion d’acteurs du secteur qui sont à Tours. Voici un tout petit aperçu…

A COMME…

Atelier POP

Ici, personne qui bulle : tout le monde est au travail sur son ordinateur, palette graphique et stylet à la main… ou stylo, pour ceux qui travaillent à l’ancienne. L’Atelier POP a été créé au tout début des années 2000, et il en a vu passer, des dessinateurs, dessinatrices, illustratrices, illustrateurs et graphistes en tout genre ! Seul Johann Leroux (alias Ullcer) était là dès le début. Ils travaillent chacun sur leur projet, se donnent des coups de main, et trouvent dans cet espace de coworking (né avant que le mot ne soit à la mode) une alternative pratique au bureau à la maison.

Giovanni Jouzeau (que vous avez vu passer dans nos pages fut un temps !) ajoute : « L’atelier m’a permis aussi d’avoir des conseils et quelques contacts car je sortais tout juste de ma formation. »

Chacun sa spécialité, comme Greg Lofé qui est coloriste, un métier pas si connu mais essentiel : c’est lui qui colore les planches noir & blanc fournies par les dessinateurs de BD ! Envie d’en apprendre plus sur les métiers liés à la BD ? C’est simple : l’équipe de l’Atelier POP est tous les ans au festival À Tours de Bulles ! Y’a plus qu’à patienter ! Et pour suivre leurs actualités, c’est sur Facebook @atelierpopbd

À Tours de Bulles

Le rendez-vous annuel des bédéphiles urbains, qui ne bougent pas leurs fesses jusqu’au festival de BD d’Amboise ou à la journée BD De Langeais (fainéants, va !). À Tours, cela fait maintenant 18 ans que le festival existe. Et pour la 19e édition, qui se déroulera comme d’habitude en septembre, on retrouvera une expo autour de l’album vainqueur de la Tour d’Ivoire 2022 : Lettres perdues, par Jim Bishop, et plein d’autres animations : ateliers dessins, concert-dessiné, conférences, séances de dédicaces… Tout un programme à guetter sur le site du festival www.atoursdebulles.fr.

B COMME…

Bédélire

Une institution pour les bédéphiles ! Rue du commerce, la boutique de BD a tout l’air d’une caverne d’Ali Baba avec ses meubles en bois, ses échelles pour grimper au sommet et ses albums par milliers. S’il existe depuis 1993, ce repaire des fans de bulles a fait parler de lui récemment pour autre chose que le 9e art. Ses cinq salariés ont en effet repris le magasin sous forme de société coopérative. Un format qui leur ressemble, où chacun a son mot à dire !

Et vous savez quoi ? On sait pourquoi on ne trouve pas d’étiquette pour nous guider dans les rayons : c’est pour nous pousser à nous approcher de ces libraires sympas, et profiter de leurs conseils avisés !

> 81 rue du commerce – Facebook @bedelire

La Boîte à bulles

C’est à Saint-Avertin que Vincent Henry a posé ses valises en 2012, après avoir démarré son activité en région parisienne. « J’étais un provincial malheureux à la capitale, tout simplement ! » raconte cet éditeur de bande-dessinée.

Chaque année, avec son équipe, ils sortent une vingtaine de nouveautés. Leur credo ? « La vie réelle, les tranches de vie, avec de la BD documentaire, des témoignages ou des récits intimes qui peuvent pencher vers la fiction. »

Et comme pour un éditeur de roman, l’éditeur de BD mène un travail de fourmi avec ses auteurs : « En tant qu’éditeurs, nous choisissons des projets et les mettons au point en collaboration avec les auteurs, c’est un accompagnement qui peut démarrer dès le storyboard, jusqu’aux détails finaux liés à la publication. »

Lui-même journaliste spécialisé dans ce secteur, Vincent Henry est également scénariste : on lui doit par exemple Les derniers Kalash (en coécriture avec Jean-Yves Loudes, et avec Hubert Maury au dessin), ou Jacques Damour (dessins Gaël Henry).

Avec ses deux casquettes, l’éditeur a des journées bien chargées, qui incluent aussi le suivi des ventes d’ouvrages et la promo des dernières parutions de la Boîte à Bulles : Majnoun et Leïli, chants d’outre-tombe de Yann Damezin, poème graphique rédigé en alexandrins, Prison de Fabrice Rinaudo, Sylvain Dorange et Anne Royan qui nous plonge dans le milieu carcéral, et le plus léger Le Renard, le corbeau et leurs potos de la Tourangelle Véropée.

> À suivre sur www.la-boite-a-bulles.com

Brassart

L’école tourangelle s’est fait un nom dans la formation des illustrateurs et graphistes de talent… Ce qui inclue aussi la BD ! Durant quelques années l’école a même été en partenariat avec l’éditeur Delcourt, c’est dire si elle fait référence en matière d’illustration et de dessin !

C COMME…

COMMERCES

D’autres adresses pour des BD : J’ai les Bulles, rue du Commerce, pour de l’occaz’ et du neuf à petit prix ; la Boîte à Livres qui agrandit sans cesse ses rayons BD, l’Imaginaute côté comics américains, ou le Bibliovore pour quelques secondes mains en très bon état.

Maud Martinez


Retrouvez la suite de notre dossier dans le N°431 de TMV (du 23 au 29/11/2022)

Chroniques culture : une comédie policière, la sélection BD, un morceau ensoleillé et une illustratrice tourangelle

Il y a de quoi faire cette semaine ! Entre un polar rigolo signé Elisabeth Segard, le nouveau morceau de la Tourangelle Leo, un compte Insta fun avec la dessinatrice Manonymousse et notre sélection BD, voici les chroniques culture.

LE LIVRE

UN FUTUR PRESQUE PARFAIT

Elle-même le confie : si on lui avait dit il y a trois ans qu’elle écrirait une série, elle « aurait ri. Très, très fort ». Et pourtant, Elisabeth Segard, journaliste tourangelle le jour à la NR et romancière la nuit (un peu comme Superman, mais en encore plus fort), retrouve son personnage-clé, Violette, dans « Un futur presque parfait » (éditions Calmann-Lévy), suite du déjà très bon « Une certaine idée du Paradis » (lire ICI).

Ses protagonistes, « ils se sont imposés » comme elle le dit. Et quel bonheur, car c’est un plaisir de les retrouver, toujours aussi bien façonnés sous sa plume. Parce que m’dame Segard sait y faire. Elle sait emmener son lecteur, elle sait bidouiller comme il faut ses polars pas glauques du tout, prenant place dans la campagne tourangelle (les références sont multiples).

Dans « Un futur presque parfait », les élections approchent à Mouy-sur-Loire et la maire sortante doit défendre son bilan face aux rivaux. Mais Violette Laguille (la fameuse !), qu’on avait adorée en vieille dame pas franchement commode dans le premier volet, entre dans la danse. Avec, au menu, des bijoux, un coffre-fort, et un candidat assassiné. Un roman qui se dévore rapidement, toujours porté par un sens du rythme difficile à prendre en défaut, et qui sait toujours faire sourire et faire se questionner (bah oui, c’est une comédie policière, oh !).

Aurélien Germain


LA DECOUVERTE

LEO – SUNNY DAY

Léopoldine est une chanteuse et guitariste tourangelle, plus connue sous le nom de Leo sur scène. Pour affronter le froid et l’hiver qui arrivent, l’artiste dégoupille un single intitulé « Sunny Day » qui est désormais disponible sur toutes les plateformes, avec un très joli clip à la clé… qui sent bon l’été !

Donc oui, l’écoute de ce titre est fort agréable : c’est un morceau ensoleillé, tout doux et sucré, dans lequel Leo y distille sa pop aux relents soul. Bien goupillé et composé, Sunny Day se déguste. Les intéressé(e)s pourront découvrir ce projet – solo passé trio depuis peu – sur facebook.com/leoacoustique
A.G.

INSTAGRAM

MANONYMOUSSE, ILLUSTRATRICE

Son petit nom, c’est Manon Ghuzel ; son pseudo, c’est Manonymousse. Et cette illustratrice tourangelle fait vivre son compte Instagram – 1 200 followers et quelques pour le moment – avec dessins humoristiques et strips BD en quatre cases efficaces, le tout réalisé sur iPad (et avec son chat visiblement). Egalement autrice du webtoon « Les Quenottes », Manonymousse possède visiblement une bonne dose de second degré et d’autodérision, ce qui se ressent jusqu’aux légendes de ses postes.
A.G.

> Pour suivre tout ça, direction instagram.com/manonymousse


LA SELECTION BD

Avec la « Gazette désarmée » (Editions i), François Boucq démontre toute l’étendue de son talent. Avec ce format mi- magazine, mi-livre d’illustration, il déploie en effet toute sa palette graphique et navigue entre humour noir, pastiche et absurde. Bluffant !


Lapin Poche N°1 (L’Association) est la nouvelle aventure éditoriale de Lewis Trondheim, entouré d’une vingtaine de dessinateurs (David B, Jousselin, Parrondo…). Au total, 144 pages de strips, de gags et d’histoires courtes savoureuses, dans un format carré façon Pif Poche.

On a déjà dit ici tout le bien que l’on pensait d’Alex W. Inker et son talent pour le noir et blanc… Il monte encore d’un cran avec ce « Colorado train » (Sarbacane) et cette histoire d’ados lancés sur la piste du tueur d’un de leur camarade. C’est chaud et froid à la fois et d’une maîtrise totale.
En matière de surprise, on est resté scotché par « Attachements » (Edition Lapin) d’Alice Bienassis qui nous entraîne avec ce roman graphique en noir et blanc dans le monde du shibari. Au travers de quatre témoignages de cette pratique érotique, elle livre un éclairage sur les questions de pouvoir et interroge sur les limites du plaisir.

« On la trouvait plutôt jolie » (Michel Lafon) est une adaptation réussie du roman de Michel Bussi par Joël Alessandra. Ce dessinateur est sûrement l’un des plus doués de sa génération : mise en scène maîtrisée, formidable travail sur les couleurs à l’aquarelle et récit émouvant.
Hervé Bourit

Chroniques culture : Lamb of God dans les oreilles, roman pop et BD dans les mains !

Si vous partez en vacances cet automne, voici une petite sélection pour vous divertir durant le trajet…

LE CD

LAMB OF GOD – OMENS

Sale journée ? Votre boss vous ennuie ? Les bouchons à la station essence vous ont pourri le midi ? Votre petit Jean-Eudes vous casse les pieds à brailler ? Tmv a la solution : enfourner le dernier album de Lamb Of God, pour un défouloir assuré ! La dernière offrande des Américains est – sans surprise – toujours dans la lignée d’un metal groovy et enragé.

Les guitares sont acérées, les riffs démentiels (oh la la ce « Ditch » façon parpaing dans les dents), le chant habité, et le son surpuissant. Sans jamais lever le pied, Lamb Of God déroule ses compos déchaînées et enchaîne les claques. L’auditeur est sonné, mais continue de taper du pied.

Aurélien Germain

LES LIVRES

J’AI CRAQUÉ AU BUREAU

Deuxième fournée pour la collection Romans d’Histoire pop’ (lire tmv n°426) avec, cette fois, « J’ai craqué au bureau. Histoire ébouriffante de Louis Pasteur » (éd. Eyrolles). Le principe de cette collec’ fun et flashy à souhait ne change pas : l’Histoire, la vraie, est respectée, mais c’est totale liberté sur la forme et l’originalité.

Et ici, la Tourangelle Louise Cado s’en donne à cœur joie. Bourré d’humour subtil, porté par une écriture vive et pétillante (vocabulaire anachronique et ton fantaisiste au programme !), ce roman tire le portrait d’un Louis Pasteur rongé par le burn-out, tandis que les incidents se multiplient au labo. Un livre rafraîchissant au possible ; une histoire ébouriffante, pour sûr !
A.G.

LES SENTIERS OBSCURS DE KARACHI

Avec « Les Sentiers obscurs de Karachi » (éditions Metailié), Olivier Truc délaisse les contrées glaciaires de l’Antarctique pour nous entraîner dans un thriller politique captivant entre la France et le Pakistan, autour de pots-de-vin liés à la construction d’un sous-marin. Cela vous rappellera sûrement une certaine actualité…

C’est donc à une reprise totale de cette ténébreuse affaire que se livre Olivier Truc, via une enquête rigoureuse. Le résultat est bluffant et nous plonge dans des arcanes insoupçonnées sans épargner personne. Maîtrisé de bout en bout, ce roman est une réussite.
H.B.

LA SELECTION BD

Avec le tome 3 de « Bella Ciao » (éd. Futuropolis), Baru clôt en beauté cette magnifique saga familiale et politique, de l’immigration italienne en France au siècle dernier. Un héritage sensible et poignant, à l’image de cet auteur autodidacte dont on ne saluera jamais assez l’humanité et l’engagement.
Autre histoire, ce « Hollywoodland » (Fluide Glacial) où Maltaite et Zidrou impressionnent par leur maîtrise du dessin et du scénario. Neuf lettres pour Hollywood, donc neuf histoires pour se plonger dans l’envers du décor.

« Duo » (Glénat), c’est la BD hors norme de l’année, où plus d’une centaine d’artistes venus de tous les horizons se sont confrontés deux par deux à ce projet collaboratif de grande ampleur. Précision : tous les bénéfices iront à l’association Epic qui aide les enfants.
Victor Dixen et Eder Messias sont aussi en duo pour un petit chef d’œuvre avec « Vampyria Inquisition » (Soleil), une histoire de vampires sous le règne de Louis XIV. Magnifique et flamboyante, cette uchronie fantastique, prévue en plusieurs tomes, est un régal.

Pour finir, on n’oublie pas le nouveau « Les Petits Mythos : À Troie, on lâche tout » (Bamboo) pour le plein d’humour avec Cazenove et le Tourangeau Larbier qui cassent les codes de la mythologie.
H.B.

Chroniques culture : des romans d’histoire pop’, le plein de BD et de comics, et la série glaçante de Netflix

Cette semaine, on vous a choisi une nouvelle collection géniale, les romans d’histoire pop’ ! On lit également le tome 3 de Reckless et un paquet de BD… sans oublier de regarder la mini-série Dahmer.

LE LIVRE DE LA SEMAINE
MON ENFANCE TOUT FEU TOUT FLAMME

« Dans la collection Romans d’Histoire pop’, on ne vous raconte pas d’histoires. L’Histoire avec un grand H est respectée. (…) Leur forme n’a en revanche rien de sérieux. » Tout est dit dans ces quelques lignes de présentation de la nouvelle collection « Romans d’Histoire pop’ », la dernière bonne idée des éditions Eyrolles.

Ici, le pep’s se retrouve aussi bien dans la forme (couverture des ouvrages flashy et fun, tenue funky, tranche orange qui pète) que dans le fond : on revisite la vie de figures historiques, mais avec fantaisie, humour et intelligence.

On a donc, en toute logique, eu un coup de cœur pour cette collection maline comme tout, dirigée par Elisabeth Segard, et qui propose notamment « Mon enfance tout feu tout flamme », roman sur les premières années de Jeanne d’Arc.

L’auteur Michel Douard se sert d’une écriture actuelle pour nous faire découvrir la célèbre pucelle sous un autre jour. On sourit donc très souvent tout au long de ces 240 pages (qui se lisent en un éclair) : « Mon enfance tout feu tout flamme », verbalement anachronique, offre un réel plaisir de lecture et, surtout, prouve en deux secondes chrono que les biographies historiques peuvent intéresser le plus grand nombre quand elles sont à ce point si bien vulgarisées et sympathiques.

Aurélien Germain

LE COMICS
RECKLESS – TOME 3

Ô joie, ô bonheur ! Voici venu le T3 de « Reckless » (éditions Delcourt), la série poisseuse de Brubaker et Philipps. La saga continue donc, toujours aux côtés d’Ethan Reckless, grand blond dur à cuire et taciturne qui, cette fois, doit enquêter et faire tomber un magnat de l’immobilier de Los Angeles. Une plongée dans l’inconnu qui risque bien de prendre une tournure mortelle…

Le duo offre de nouveau un polar âpre et rugueux, emmené par un récit bien charpenté, un trait épais et une colorimétrie simplement parfaite. La violence est ici un peu moindre, mais l’aspect psychologique prend le dessus : pas de souci, Brubacker et Philipps réussissant ici leur troisième opus avec brio.

A.G.

LA SELECTION BD

L’événement de la semaine, c’est la sortie de « Dernier week-end de janvier » (éd. Casterman), où Bastien Vivès déploie une fois de plus un sens inégalé du récit. Un moment de grâce, magnétique, avec en toile de fond le Festival BD d’Angoulême et une histoire d’amour qui vous émeut.
Avec le Tome 39 de son héros Jeremiah, « Rancune » (Dupuis), Herman prouve de nouveau son talent, avec son art de la mise en scène, sa palette graphique, ses ambiances et la noirceur de son propos qui met à nu l’âme humaine. Un récit post-apocalyptique.
Ce n’est pas mieux avec « Très chers élus » (Delcourt) où Gueguen, Tronchet et Terier se penchent sur 40 ans de financement politique. Après un tel réquisitoire et cette enquête choc, difficile de rapprocher les élites du peuple…

On se détendra avec la série « Valérian vu par… » : Virginie Augustin se confronte, avec « Là ou naissent les histoires » (Dargaud), à l’univers de Mézières et Christin. Ce dernier signe d’ailleurs le scénario de ce nouveau chapitre et son vieux complice y fait une apparition remarquée.
Enfin, on se précipitera sur « Tours » (Petit à Petit), où une foule de dessinateurs tourangeaux se sont alliés pour raconter, de Saint-Martin à la Révolution, l’histoire de notre ville. Passionnant et hyper bien documenté !  Hervé Bourit

LA SERIE
DAHMER

Sorti le 21 septembre dernier sur Netflix, « Dahmer » s’est rapidement hissé en tête des fictions les plus regardées sur la plateforme. Créée par Ryan Murphy – mister American Horror Story – elle retrace le parcours du serialkiller Jeffrey Dahmer, alias le Cannibale du Milwaukee. Mieux, elle est portée à bout de bras par un Evan Peters terrifiant, dont la prestation convaincante est impossible à prendre en défaut.

Précis dans sa reconstitution (l’épisode sur le procès est glaçant de réalisme), « Dahmer » surligne également à quel point la police a failli dans cette affaire. Jamais racoleuse, privilégiant le psychologique, la série prend aux tripes de bout en bout. Littéralement.
A.G.

Chroniques culture : complotistes en comics, Machine Head, le chaos de Woodstock et le coin BD

Cette semaine, on a adoré le tome 2 de Department of truth, comics renversant, sans oublier un paquet d’autres BD dont celle de Véropée revisitant les Fables de La Fontaine. Pour le reste, on se nettoie les esgourdes avec le nouvel album de Machine Head et on fait un voyage dans le temps avec Woodstock 99 !

LE COMICS

DEPARTMENT OF TRUTH – TOME 2

On l’attendait de pied ferme, ce tome 2 ! (lire ICI) Pour cette suite, James Tynion IV et Martin Simmonds transforment l’essai, et de nouveau avec brio. Plongée infernale dans les thèses complotistes, Department of truth confirme son intelligence folle en balançant son lecteur à la frontière de la paranoïa.

On y retrouve le personnage Cole Turner, intégré au Département de la Vérité, assailli par le doute au fur et à mesure que les tulpas – ces formes tangibles créées par les sphères complotistes – s’incarnent dans le monde réel. Brillamment raconté, toujours emmené par un trait et un graphisme époustouflants, ce volume 2 pousse les curseurs encore plus loin, incorpore une dose d’ésotérisme, brouille les pistes et retourne la tête.

Un comics audacieux, compliqué, mais terriblement génial.

Aurélien Germain


LE DISQUE

MACHINE HEAD – ØF KINGDØM AND CRØWN

On appelle ça un retour en force… Machine Head revient ici par la grande porte, après un « Catharsis » plus que moyen. Cette fois, avec « Øf Kingdøm And Crøwn », la troupe à Robb Flynn distribue les mandales par paquet de douze.

Retour aux fondamentaux avec un morceau à tiroir pour débuter (l’excellent « Slaughter the martyr » et ses 10 minutes au compteur) et une tripotée de pépites thrashy et groovy à souhait (au hasard, la tempête sonore « Becøme The Firestørm » qui ne laisse pas indemne).

Grondant de colère, rageur et épique, ce disque sait toutefois se montrer nuancé et tout en maîtrise. Du metal musclé et costaud comme pas deux : Machine Head is back !

A.G.


À (RE)VOIR

CHAOS D’ANTHOLOGIE : WOODSTOCK 99

Mi-juillet, Netflix profitait de la torpeur estivale pour raviver les souvenirs de Woodstock 99, édition maudite du festival mythique. Au menu de ce qui se voulait un prolongement des belles années hippie (mortes, soit dit en passant, dès ‘69 avec la Manson Family) ? Chaleur écrasante, eau à 4 $, insalubrité, foule surexcitée voire quasi camée, agressions sexuelles, incendies et émeutes.

Le docu, signé Jamie Crawford, retrace en 3 épisodes comment le festival a viré au drame et s’est auto-dézingué (la cupidité édifiante de John Scher) en préférant la « money » au « flower power ». Un retour dans le temps passionnant ; idéal aussi pour revoir les prestations d’un KoRn au sommet de sa gloire, des Red Hot à poil et survoltés ou d’un Limp Bizkit apocalyptique.

A.G

LE COIN BD

LE RENARD, LE CORBEAU & TOUS LEURS POTOS

Impossible de faire comprendre un traître mot des Fables de La Fontaine à votre petit Jean- Eudes ? Cet ouvrage devrait vous aider ! Dans « Le Renard, le corbeau & tous leurs potos » (éd. La Boîte à Bulles), la Tourangelle Véropée revisite l’œuvre de La Fontaine avec humour et en la traduisant à coup de verlan, d’expressions d’aujourd’hui et autres anglicismes.

On y retrouve ainsi, par exemple, un corbeau qui parle de son « boss qui va faire un bide avec ses idées toutes claquées », tandis que le renard, opportuniste et machiavélique, le flatte un poil trop, vu que « dans l’vrai biz, pas d’pitié ». Une BD mignonne, maline, qui a également la bonne idée d’y incorporer les fables originelles.

A.G

LA SELECTION DE LA SEMAINE

« L’Homme à la tête de lion » (éditions Sarbacane) est la nouvelle pépite de Xavier Coste, avec cette histoire située dans le monde des bêtes de foire, de ces monstre chers à Ted Browning et son « Freaks ». Un récit âpre et prenant sur 208 pages.

Autre récit envoûtant, la nouvelle aventure de Corto Maltese, « Nocturnes Berlinois » (Casterman), démontrant une fois de plus le talent de Pellejero et Canalès. Se fondant dans l’univers de Pratt, en gardant leur propre identité, ils nous transportent dans un Berlin en 1924 au bord du gouffre.

L’intérêt ne faiblit pas non plus avec le T12 de Châteaux Bordeaux « Le Sommelier » (Glénat) où le scénario de Corbeyran et le dessin de Espé enchantent. Résultat ? Un polar viticole, une saga familiale et un thriller captivant.

Quelle sacrée découverte, cet Arthur Levrard ! L’auteur nous fait tordre de rire à chaque page avec ce « Brouhaha » (Delcourt) proprement infernal. Pas de limites pour ce nouveau prince de l’humour pince-sans-rire !

Enfin, on salue le génial mais trop méconnu Jean-Claude Gotting qui revient avec ce « Version originale » (Vertiges Graphiques). Dans un jeu graphique subtil, il partage son amour du cinéma à travers un dispositif de lecture bluffant, entre réalité et fantasmes.

Hervé Bourit

Chroniques culture : Heilung côté musique ; BD et monde viking côté lecture

Retour des chroniques culture pour la rentrée avec le dernier disque de Heilung, le plein de BD, mais aussi des livres sur le monde viking et sur… Johnny !

L’ALBUM DE LA SEMAINE

HEILUNG – DRIF

Nouvel album pour le phénomène Heilung qui, avec ce « Drif », a décidé de s’éloigner de ses contrées nordiques habituelles pour proposer un véritable tour des civilisations. Le groupe de dark folk, toujours très chamanique dans son propos musical, navigue ainsi entre le chant guerrier de l’armée romaine (« Urbani »), les souffles de la Mésopotamie (« Marduk »), sans oublier ces voix gutturales typiques de Heilung.

Mélodique à souhait, bourré de rituels, Drif transporte et fait voyager. C’est un travail minutieux (une mélodie a été créée grâce à un système de code spécial utilisant chiffres, runes et lettres latines), toujours aussi riche thématiquement. Avec Drif, Heilung explose de nouveau les frontières.

Aurélien Germain

LES LIVRES

LE MONDE VIKING

Passionnant ouvrage que voilà ! Dans « Le Monde viking » (éd. Tallandier), Lucie Malbos – maître de conférences en histoire médiévale à l’Université de Poitiers – retrace le parcours de quatorze personnalités, hommes et femmes scandinaves qui ont façonné l’histoire viking. À la lecture, on voyage ainsi aux côtés de Rollon, qui a notamment constitué le duché de Normandie, ou encore Erik le Rouge, célèbre explorateur banni d’Islande qui posera ensuite pied au Groenland pour y établir une colonie.

« Le Monde viking » offre ainsi multitude d’informations sur une société bien plus complexe qu’il n’y paraît et tue dans l’œuf l’éternel cliché du viking comme simple pilleur sanguinaire.

A.G.


JOHNNY ET MOI

Hervé Moisan, connu sous le pseudo de HM quand il écrit dans Rock’n’Folk, se livre sans détour sur sa passion sur Johnny Hallyday dans « Johnny et moi » (éd. Camion Blanc), celui qui « malgré ses concessions grand public et ses dérives du côté de la variété » reste pour lui le seul rocker français.

Il le fait d’une manière originale en prenant chacun des concerts qu’il a vu entre 1965 et 2017, pour se livrer à une analyse sociologique et musicale. Un ouvrage touchant par sa forme donc, mais aussi par la passion qu’il dégage. Hervé Bourit

> Hervé Moisan sera sur la scène du Bateau Ivre le 8 septembre pour présenter « Poésies en liberté », un spectacle de poésies mises en scène.

La sélection BD

Nouveau coup de génie, de la part de Lewis Trondheim qui catapulte notre Lapinot préféré dans l’univers d’Astérix ! « Par Toutatis » (éditions L’Association) est donc une « parodix » complètement folle, mais jubilatoire, car ce télescopage est une réussite absolue.
Bonne nouvelle du coté de nos héros, car Spirou reprend lui aussi du service avec « La Mort de Spirou » (Dupuis). Une 56e aventure gérée de main de maître par le trio Abitan, Guerrive et Schwartz.

Avec « L’Ecluse » (Grand Angle), Philippe Pelaez et Gilles Aris livrent un polar bien troussé dans l’esprit d’un Simenon. L’intrigue est bien amenée dans un milieu fluvial et le dessin colle à l’histoire : une des belles surprises de cette rentrée.
Quand l’humour se fait rare, on peut compter sur Libon ! Il nous embarque dans « Un Petit pas pour l’Homme, et un croche-patte pour l’humanité » (Fluide Glacial). Son non-sens et son humour caustique font mouche, comme d’habitude.

On termine avec une découverte, Julia Reynaud, qui avec « Le Bel Alex » (Casterman) offre un premier album doté d’une très belle histoire autour des rapports humains. Un récit sensible et délicat soutenu par une mise en scène originale.

H.B.

Chroniques culture : Nova Twins, la sélection BD, Chabat sur Netflix et Prix Maya

Cette semaine, on se met « Supernova » des Nova Twins dans les oreilles, tout en lisant notre sélection BD, avant de jeter un œil aux lauréat(e)s du Prix Maya à Tours et d’avoir la petite info Netflix sympa…

LE CD

NOVA TWINS – SUPERNOVA

Retour en force du duo Amy Love (guitare) et Georgia South (basse) ! Le duo londonien vient nous mettre une petite claque derrière la nuque avec l’excellent « Supernova », album coup-de-boule qui a le culot de mélanger tous les genres, sans verser dans l’opportunisme musical ou le grand n’importe quoi.

Rap et hip hop, électro, gros rock costaud, tout y passe et les Nova Twins passent tout ça au shaker pour accoucher d’un disque accrocheur au possible, mélodieux et mélodique, rageur et rythmé, tranchant comme une lame de rasoir. Les baffes s’enchaînent (« Toolbox » fera un malheur en live), portées par une basse vrombissante qui remue les tripes. Un album tout en contraste, 100 % réussi.

Aurélien Germain

La sélection BD

On a adoré la nouvelle série d’Eric Stalner, Bertille& Bertille, quiavec « L’ÉtrangeBoule rouge » (éd. Grand Angle) propose un duo iconoclaste entre un policier et un jeune bourgeoise, confrontés à un phénomène paranormal. Le dessin est superbe et le scénario bluffant, avec une résonance à l’actualité.

Avec « Le Serpent à deux têtes » (Soleil), Gani Jakupi démontre l’étendue de son talent en nous emmenant aux prémices de l’histoire de l’Australie avec un récit troublant sur ce qui fait l’identité d’un homme. Un roman graphique saisissant. Henriet et Yann continuent de nous entraîner sur les traces de l’aviatrice Bessie Colman avec ce Black Squaw, dont le T3 « Le Crotoy » (Dupuis) livre une aventure originale entre récit historique et aventure d’aviation.

« BFF » (Delcourt) est un récit complet signé Cadene, Safieddine et Fabre, qui nous plonge aux côtés d’une bande d’amis, où le mensonge et la dissimulation semblent être la règle. Soit 256 pages sur notre société contemporaine, ses affres et ses tourments. On terminera avec le tome 2 d’Idéfix et les Irréductibles, « Les Romains se prennent une gamelle » (Albert René), bourré d’aventures trépidantes, illustrées par Penech et Bastide.

Hervé Bourit

PRIX MAYA  : LES LAURÉATS

Le 18 juin dernier, se tenait à Tours la Vegan Place et avec elle, son prix littéraire animaliste. Le Prix Maya – son petit nom – a sacré Sophie Hénaff, pour le roman « Voix d’extinction » ; Marie Pavlenko et Camille Garoche, pour le livre jeunesse « La Plus belle du monde » ; et Badger pour la BD « Des graines et du boudin ». Le jury était notamment constitué de Camille Silvert, Sophie Wyseur et Audrey Jougla.

A.G.

> facebook.com/prixmaya

NETFLIX : CHABAT ET ASTÉRIX

Ça y est ! Alain Chabat a bouclé l’écriture des cinq épisodes du « Combat des chefs », une mini-série d’animation 3D, adaptée de l’album d’Astérix. Cette production sera diffusée sur Netflix et remet mister Burger Quiz dans la marmite, vingt ans après son cultissime « Mission Cléopâtre ». Pour cette série, Chabat collabore avec Benoît Oullion qui écrivait également les sketchs de Burger Quiz, justement, et Pierre-Alain Bloch, cocréateur de « Avez-vous déjà vu… ? ». Est-ce qu’on attend ça avec impatience ? Oh que oui !

A.G.

Chroniques culture : Villa Royale, une tonne de BD et la Touraine à l’honneur

Il y a de quoi lire, cette semaine, entre Villa Royale (ayant concouru au Prix du roman tmv), des livres 100 % tourangeaux et le plein de bandes-dessinées.

LES LIVRES

VILLA ROYALE

L’ouvrage était arrivé sur la seconde marche du podium, lors de la délibération du Prix du roman tmv cette année : il fallait donc bien toucher un mot sur ce sublime « Villa Royale » (éditions Gallimard) ! Signé Emmanuelle Fournier-Lorentz, ce premier roman très cinématographique suit les errances d’une fratrie, une famille soudée et fusionnelle, mais décapitée depuis la disparition de la figure paternelle.

Le papa s’est donné la mort ; le deuil impossible imprègne chaque page et prend aux tripes. L’autrice tourangelle écrit avec un style fluide, de beaux mots, sait rendre ses personnages attachants (la sœur cynique qu’on adore, un frère rebelle, un autre surdoué bizarroïde, une maman fatiguée et paumée). Il y a de l’amour, de la tristesse, de l’osmose, dans « Villa Royale ». Mélancolique, mais magnifique.

Aurélien Germain

JE NE DIRAI PAS LE MOT

En juin dernier, Madeleine Assas recevait le Prix du roman tmv, édition 2021, pour « The Doorman ». Un an après, voilà que l’autrice nous revient par surprise avec « Je ne dirai pas le mot » (éditions Actes sud junior), première incursion en littérature jeunesse. On y découvre, à travers un texte très court mais percutant, le monologue intérieur et les interrogations d’une jeune ado amoureuse pour la première fois. Des frissons, des désirs, des émois, un corps et un cœur chamboulés.

Ça se lit d’une traite, d’un souffle, voire à voix haute. Les jeunes lecteurs devraient s’y retrouver (et les plus âgés, se rappeler).

A.G.

La Touraine à l’honneur…

Deux publications, ce mois-ci, issues directement de Touraine ! D’abord, « Baraque à frites » (éd. In8), signé du (très) prolifique Jérémy Bouquin. Le Tourangeau y raconte l’histoire de Julien, un trentenaire autiste, tenant une baraque à frites avec Maman, et de Mike, un ami de la famille, jusqu’à ce que Maman, un beau matin, ne se lève pas…

Autre sortie, celle de « Meurtre en Touraine : l’assassin est un flic » (Geste éditions) de Gilles Martin qui retrouve son personnage fétiche, Josselin Maroni, dans un polar mêlant commissariat de Tours, coronavirus et meurtre du fils d’un industriel de la région…. l A. G.

L’ESPACE BD

La sélection de la semaine

Le must de la semaine, c’est bien sur le final de « L’Espoir malgré tout » tome 4 (éd. Dupuis), où Émile Bravo offre une conclusion magistrale à son Spirou sous l’Occupation. Un monument de narration, plein de nuance et de subtilité : à lire… de toute urgence !
Autre conclusion, celle de la saga « Aquarica » (Rue de Sèvres) : ce T2 voit la reprise de l’aventure par François Schuiten suite au décès de son ami Benoît Sokal. Là encore, un récit fantasmagorique comme les aimaient ces deux géants du 9e Art… La reprise des aventures du Scorpion par Luigi Critone, avec toujours Stéphane Desberg au scénario, confirme via ce T14 « La Tombe d’un Dieu » (Dargaud) que le choix était judicieux pour succéder à Marini. Des séquences époustouflantes, des femmes fatales et des destins brisés : le cocktail est détonant.

Avec « Au nom de la République » (Soleil), Bartoll et Guzman démarrent une série policière dont le T1 « Mission Bosphore » narre l’élimination des ennemis de la France par une mystérieuse cellule, dans le contexte post-attentats de 2015. Un récit âpre et glaçant sur une des faces cachées de la lutte contre le terrorisme.
On terminera avec une note plus légère, le T15 de « Donjon Monsters » (Delcourt), où Sfar, Trondheim et Juanungo s’en donnent une fois de plus à coeur joie avec cet esprit toujours déjanté. Une série devenue mythique !

Hervé Bourit

UNE FAMILLE ÉPATANTE

Deux parents heureux, oui… mais débordés ! Rajoutez trois enfants dans l’équation, ainsi qu’un gros matou débonnaire, et voilà « Une famille épatante », chronique familiale tendre et drôle (tome 1 aux éditions Soleil) que d’aucuns avaient déjà pu découvrir dans Femme Actuelle. Sophie Ruffieux, avec un trait réaliste et beaucoup de couleurs, croque tous les petits travers et les situations d’un couple et de leurs marmots, avec ce qu’il faut d’humour et de douceur.

Ça ne révolutionne en rien un thème déjà traité de nombreuses fois, mais c’est suffisamment divertissant pour passer un bon moment.

A.G.

Chroniques culture : la « lose » de Napoléon en BD, le vinyle de Radio Campus et la rédac de tmv au Hellfest

Grosse fournée de chroniques culture cette semaine ! Au programme : une sélection éclectique de BD et le très très drôle Waterlose, sans oublier un zoom sur la nouvelle salle culturelle à Rochecorbon, le vinyle de Radio Campus Tours, et notre arrivée prochaine au Hellfest.

LE COIN BD

WATERLOSE

Après « Salade César », Karibou revient avec « Waterlose » (éd. Delcourt), ce qui confirme tout le talent du bonhomme pour nous faire marrer grassement. Accompagné du dessin tout en bichromie de Josselin Duparcmeur, le scénariste dépeint l’ennui profond d’un Napoléon sur Sainte-Hélène, dictant ses mémoires à son biographe.

Un gag par planche, une poilade assurée par page : « Waterlose » est aussi absurde que décalé, balançant l’Empereur tout nu, jouant au badminton, organisant une soirée popcorn ou insistant lourdement pour placer un dragon dans l’écriture de ses mémoires. À mourir de rire et totalement stupide. Donc atrocement jouissif.
Aurélien Germain

La Sélection BD

Avec « Maldoror et moi » (éd. Glénat), Richard et Broyard signent un manifeste visuel et littéraire d’une grande force. Un bel hommage aux Chants du Maldoror du Comte de Lautréamont, à travers cette quête initiatique et ce beau portrait d’un adolescent en proie à ses tourments. On reste dans les adaptations littéraires avec « Baby Face » (Rue de Sèvres) d’après le roman de Marie Desplechinn : Olivier Balez y raconte le quotidien de la jeune Nejma, prisonnière de son image de fille de banlieue, dans un combat qui paraît sans fin, entre suspicion, harcèlement et une belle histoire d’amitié et de passion sportive.

De la banlieue, on passe à « la Forêt » (Casterman), où Claire Braud mène une enquête sur ce milieu bien particulier. Avec son traitement graphique très original, elle va à la rencontre des gardes, chasseurs, scientifiques qui font vivre ce petit monde bien à part.

« L’Enfer pour l’aube » (Soleil), la nouvelle série de Pelaez et Oger, dont le titre est tiré d’un poème de Victor Hugo, est un bon polar dans le Paris du début du XXe siècle. Une idée originale sublimée par un scénario survolté.

On finit avec humour avec « L’Institut » (Fluide Glacial) : le dessinateur tourangeau Mab, sous le parrainage et les commentaires d’Edika, y livre des trips loufoques et cocasses dans un humour barré.
Hervé Bourit


LE LIVRE

L’EAU DE TOUTES PARTS

Sous-titré « Vivre et écrire à Cuba », L’Eau de toutes parts (Métailié) est un recueil d’essais captivants, de l’immense écrivain Leonardo Padura, sur son île chérie dont il dissèque mot après mot les folies et les misères. Le tout, dans une langue brillante et un style flamboyant.

Un ouvrage essentiel pour plonger sans filtre dans cette âme sensible où l’amitié, l’exil, l’amour sont des abîmes sans fonds, mais d’où surgit un émouvant hommage à la littérature, au cinéma et au verbe. Fascinant.
H.B.

400 pages. Sortie le 15 avril 2022.


LE VINYLE DU MOIS DE RADIO CAMPUS

HAKIM NORBERT – STORY TELLING

Le pont aérien Poitiers – Berlin a fait escale à New-York le 1er avril, avec la sortie en vinyle de l’EP « Story Telling », rencontre entre rap, beatmaking et cinéma américain. Derrière la caméra et la plume, le MC poitevin Hakim Norbert, en collaboration avec le beatmaker berlinois Carl Aqua.

Pour le lancement du label Waxflip, « Story Telling » est conçu comme une suite d’histoires, un scénario de cinéma, auquel la musique donne davantage encore de profondeur, accompagnée par des extraits de fresques italo-new-yorkaises comme « Il était une fois dans le Bronx ». C’est le cas du titre « Giovanni », où les scratches de DJ Kidmoko (Poitiers) ponctuent une instru jazzy et boombap, Hakim Norbert nous plante un décor de polar à l’ancienne : criminalité new-yorkaise, cosca du New-Jersey, flingues et pâtes en sauce.

« Écoute parler les anciens » brouille les pistes, et nous emmène dans le Bronx côté clip, mais dans une profonde sagesse côté lyrics, et toujours, des instrus conçues comme de vraies BO.


FESTIVAL

TMV DEBARQUE AU HELLFEST

C’est l’un de nos rendez-vous favoris depuis belle lurette ; ce moment magique, où la team tmv revient toute cassée au travail le lundi, les cheveux ébouriffés, les tympans martyrisés, et des relents de bière entre les dents. Ce « moment magique », c’est le Hellfest, festival metal et des musiques extrêmes qui se tiendra à Clisson cet été.

Et comme chaque année, la rédaction y sera de nouveau pour vous rapporter compte-rendu, photos et impressions. Et il y aura de quoi dire (et nous lire), puisque cette édition anniversaire post-Covid se tiendra du 17 au 19 juin et du 23 au 26 juin. Sept jours de gros son pour 350 groupes ! Rien que ça.
A.G.


CULTURE

SALLE À ROCHECORBON

Vodanum, kézako ? Eh bien Vodanum, c’est le joli petit nom de la salle de spectacles toute neuve ouverte à Rochecorbon en septembre dernier. Au menu, 197 places assises ou 387 debout ; et déjà une programmation alléchante et éclectique. Nos chouchous de Thé Vanille y ont fait un tour il y a quelques mois, tout comme le duo Dyad et Grande, ou encore l’artiste-peintre Alain Plouvier.

Prochainement, comptez d’ailleurs sur « Veuillez patienter », une pièce de théâtre, le 2 mai, et enfin le jeu sur tuyaux « Permis de reconstruire » le 11 juin. Vodanum, salle culturelle et éclectique qu’on vous a dit !
A.G.

Chroniques culture : nouvel album pour Ghost, Meule aux Inouïs et le plein de BD et de polar nordique

MUSIQUE

L’album : GHOST – IMPERA

Débarquant tout juste de sa tournée américaine, Ghost présente son tant attendu cinquième album. « Impera », voyage avant l’ère de la peste noire qui a décimé l’Europe, possède de fait un côté un poil plus sombre que ses prédécesseurs.

Pour autant, ce hard rock mâtiné de pop proposé par les Suédois reste toujours aussi lumineux. Avec sa science du groove et de la mélodie qui squatte la cervelle (« Twenties » ouloulou), sa machine à riffs (« Watcher’s in the sky » et « Hunter’s moon », miam), ses titres taillés pour la scène (« Spillways » va fracasser), Ghost vise juste à chaque étage.

Et, même si l’on regrette un peu l’effacement progressif de l’imagerie occulte et le côté désormais plus mainstream du groupe, Ghost poursuit sa mue et s’affiche comme une valeur plus que sûre. D’une efficacité redoutable et diabolique.
Aurélien Germain

MEULE AUX INOUÏS

C’est le groupe Meule qui représentera la Région Centre lors du prochain Printemps de Bourges, prévu du 19 au 24 avril prochains. Les Tourangeaux et leur post-rock d’excellente tenue s’y produiront dans le cadre des Inouïs aux côté de trente-deux de leur petits camarades de promo.

Un nouveau satisfecit pour le label tourangeau Konsatu, après le succès rencontré par les Stuffed Foxes (qui, eux, seront d’ailleurs en concert au Temps Machine le 30 mars !).
Hervé Bourit
> facebook.com/Meulelegroupe

LE COIN LECTURE

La sélection BD

Enki Bilal nous livre avec « Bug » (éd. Casterman) la fin de sa trilogie passionnante, où se confrontent réseaux sociaux et sentiments humains. Via un récit hors norme et une maîtrise graphique époustouflante, le résultat devrait combler de plaisir tout lecteur prêt à s’immerger dans ce qui restera probablement l’une des plus belles réussites de l’année.

Autre réjouissance : le génial Dodier publie le 28e tome de « Jérôme K » (Dupuis). On saluera une fois de plus cette facilité incroyable à raconter des histoires touchantes, mais pleines d’humour avec un trait fluide et gracieux à la fois.

Nouvelle série pour le duo Léo et Rodolphe, soutenus par le dessin d’Aloing qui, avec « Demain » (Delcourt) délivrent une SF tendue. Un Rodolphe toujours au sommet d’ailleurs, rejoint par le talentueux Griffo pour « Iruen » (Daniel Maeghen), incroyable récit tiré de l’explosion du volcan de Palma aux Canaries que le dessinateur a personnellement vécu.

On terminera avec le réjouissant « Game au vert » (Bamboo), où Damian Campanario Hernandez y dessine les affres d’un ado perdu en pleine campagne privé de ses réseaux sociaux préférés. Juste jubilatoire.
H.B.

LE LIVRE : FROID COMME L’ENFER

Il faut croire que l’Islande est une réserve inépuisable d’auteurs de polars… et tous plus doués les uns que les autres ! Avec « Froid comme « l’enfer » (éditions Métailié), thriller efficace et très centré sur la psychologie des personnages, Lilja Sigurdardóttir tisse une toile d’araignée à base de chapitres courts et incisifs. Ce travail de dentellière qui s’amuse sans cesse à brouiller les pistes est un pur régal. Bienvenue donc à cette nouvelle reine du polar nordique qui saura vous emporter comme il se doit.
H.B.

Festival de la BD d’Angoulême : entre récompenses, superbes découvertes et hommages à l’Ukraine

De la BD, de la BD… et encore de la BD ! Pour qui aime le 9e Art, le festival de la BD d’Angoulême est « the place to be ». On y a fait un tour et on vous raconte (presque) tout !

Sur la façade de l’hôtel de Ville d’Angoulême, sur fond de projection du drapeau ukrainien, un mapping de feux d’artifices pour cacher le bruit des bombes, là-bas, très loin. Et très proche aussi, avec pour la soirée d’ouverture au théâtre, un émouvant concert de dessins d’auteurs d’une douzaine de nationalités différentes, soutenu par les notes virtuose du pianiste franco-ukrainien Dimitri Naiditch.

L’Ukraine encore, dès la sortie de la gare ou sur des panneaux géants : Manara, Walter Minus, Riad Sattouf et d’autres disent leur soutien, dans ces couleurs bleu et jaune , que l’on retrouve en pin’s et en ruban chez beaucoup.

Dans ce contexte un peu particulier, la participation à cette 49e édition fut un peu moindre mais ô combien réjouissante. Des expositions à n’en plus en finir, comme celle consacrée à l’immense René Goscinny, le scénariste de Astérix, Lucky Luke, Iznogoud et tant d’autres. Un monstre de travail qui imposa ce terme « scénariste », quand celui-ci n’existait pas encore.

Astérix qui fut aussi à l’honneur cette année, avec rien moins que deux fresques, une dessinée par Boucq et l’autre par Catel, et le dévoilement d’un menhir place de la gare pour dire toute la place d’Uderzo (décédé l’an passé) et de Goscinny, inauguré par leurs deux filles.

Que dire aussi de celle sur Chris Ware, un grand monsieur qui après Angoulême, sera présenté au Centre Pompidou avec son art de l’architecture et de la composition époustouflant. On notera aussi celle de « Mortelle Adèle », très rafraichissante, tandis que le Pôle Manga explosait tous les records de fréquentations avec la magnifique exposition sur Mizuki, auteur prolifique.

Palmarès et récompenses

Ce foisonnement, cette richesse, on la retrouve aussi dans le palmarès. C’est donc Julie Doucet, la Canadienne qui récolte le Grand Prix, histoire, aussi, de lui dire qu’on adorerait qu’elle se remette à la BD ! (elle qui n’a rien publié depuis plus de 20 ans…). Car ses ouvrages féministes et pleins d’humour sont toujours autant dans l’air du temps.

Concernant les prix, le Fauve tout en or du brésilien Marcello Quintanilha pour « Ecoute Jolie Marcia » est une récompense amplement méritée, tout comme la série « Bergères Guerrières » de Jonathan Garnier et Amélie Fléchais pour le Prix jeunesse.

On remarquera aussi, côté auteurs, une belle avancée avec l’annonce de la rémunération des dédicaces dans une dizaine de festivals et la visite de la ministre de la Culture Roselyne Bachelot, qui a affirmé avoir au moins 1 500 BD chez elle. Elle a salué les 85 millions de livres vendus en 2021 et la progression fulgurante du 9e Art, (merci les confinements et le pass culture !).

Angoulême 2022 fut une belle réussite, sous une météo clémente et un esprit de fête retrouvé. Ne reste maintenant plus qu’à attendre un an avant de fêter le 50e anniversaire de l’événement.

Hervé Bourit

Chroniques culture : les présidentielles en BD, un podcast féministe et militant et l’album de Zombie Zombie

C’est l’heure de nos chroniques culture, avec des bandes-dessinées qui abordent la présidentielle, mais aussi « Ma Soeur Sauvage », podcast féministe tenu par une Tourangelle de 16 ans, ainsi que le dernier album de Zombie Zombie et le comics façon polar « Reckless ».

LA SELECTION BD

La campagne présidentielle nous livre, cette année encore, des ouvrages comme « ElyZée » (Mourad Éditions) de Boudjellal et Dupaire qui, dans une politique fictionnelle, narrent l’accession d’Éric Zemmour à la présidence de la République.
Un ouvrage auquel fait écho « Aux portes du palais » (La Revue dessinée), où Hervé Bourhis et la rédaction de Mediapart décortiquent les arcanes et les vicissitudes de l’extrême-droite française.
On terminera le panel avec « L’Obsession du pouvoir » (Delcourt) : Daved et Lhomme, avec au dessin Pierre Van Howe, examinent les présidences Sarkozy, Hollande et Macron avec un œil aiguisé.

 

L’immense Zep, à mille lieux de son Titeuf, nous régale avec « Ce que nous sommes » (Rue de Sèvres) qui s’attaque au sujet de la réalité augmentée. Un récit poignant sur le devenir d’un cerveau numérique et les progrès scientifiques.
Enfin, avec « Biodynamie » (Glénat), Pietrobon, Rohain et Corbeyran partent eux aussi sur un sujet sensible qu’est la culture du vin biodynamique. Un récit en forme de polar dans une collection qui se bonifie livre après livre.
H.B.

LE PODCAST

MA SOEUR SAUVAGE

Lily Sauveur n’a que 16 ans mais défend déjà corps et âme ses valeurs. Cette lycéenne tourangelle a en effet lancé son podcast militant féministe et LGBT+. « Ma Soeur Sauvage » lui sert ainsi de plateforme pour « interviewer les militant(e)s locaux sur leurs actions », nous dit-elle.

Actuel et pertinent, le podcast de Lily travaille différents angles et sujets, de l’interview de l’auteur Mayeul Vigouroux aux témoignages de personnes queer, en passant par un zoom sur la compagnie Les Guérisseurs.euses. « J’essaie de questionner sur le patriarcat, la lutte féministe, les femmes et les homosexuels au cinéma et mille autres choses », résume Lily.
A. G.

Ma Soeur Sauvage sur Appel Podcasts et Spotify.
> instagram.com/masoeursauvage_podcast

LE COMICS

RECKLESS T.2

Second tome de Reckless (éd. Delcourt), la série de Brubaker et Philipps, dont les débuts nous avaient scotchés (lire tmv n°393) ! Et pour la deuxième fois d’affilée, le tandem réussit encore à livrer un polar poisseux, à l’histoire bien charpentée, emmenée par un excellent dessin très expressif (ambiances parfaitement retranscrites, colorimétrie au top).

« L’Envoyé du diable » est une plongée dans les années 80, aux côtés du dur à cuire Ethan Reckless ; une plongée toujours aussi poussiéreuse et violente. Le duo Brubaker/Philipps est décidément très, très fort.
Aurélien Germain

LE CD

ZOMBIE ZOMBIE – VAE VOBIS

Au moment où le groupe retenu pour l’Eurovision chante en breton, pourquoi ne pas s’essayer au latin ? Sous une pochette signée par l’immense Philippe Druillet, signé chez la mecque des labels, le groupe d’Étienne Jaumet propose un voyage sans équivalent, avec toujours ce pas de côté qui au final les rend totalement inclassables.

Ce disque est en effet une cathédrale musicale, une messe sublimée par la voix de soprano d’Angèle Chemin, le tout soutenu par des orchestrations colorées de percus, de cuivres et de synthés grandioses. Une réussite totale.
H.B.

Dans quelques jours, top départ pour le Festival de la BD d’Angoulême

Du 17 au 20 mars, place au festival international de la bande-dessinée d’Angoulême. Notre chroniqueur BD y fera un petit tour pour vous rapporter des souvenirs…

 Le 17 mars prochain, place au Festival de la bande-dessinée d’Angoulême ! Après une annulation en 2021, un report de janvier à mars en 2022, des polémiques à n’en plus finir (le prix Eco-Fauve Raja au hasard…), des défections d’éditeurs emblématiques (Glénat ne sera pas présent cette année par exemple), l’événement international de la BD maintient le cap malgré tout.

Avec le génial Chris Ware en porte étendard comme grand Prix de cette 49e édition, Angoulême est en recherche d’apaisement. La programmation tous azimuts de cette année, de Goscinny a Mizuki, de Thomas de Pourquery à Alexandre Astier en passant par d’innombrables propositions toutes aussi essentielles et surprenantes les unes que les autres, est un véritable régal et un remarquable tour de force.

Cette édition verra aussi la célébration comme jamais de la place des femmes autrices, en couronnant parmi Julie Docuet, Pénélope Bagieu et Catherine Meurisse, celle qui sera la reine de 2023. Bref de l’année de tous les dangers on passera à l’année de tous les plaisirs dans la capitale de la BD. On vous rapporte un compte-rendu après ces trois jours à buller !

Hervé Bourit / Photo archives NR – Léa Aubry

> www.bdangouleme.com

 

Chroniques culture : metal indien avec Bloodywood, redécouverte de TerreNoire et le plein de BD

Cette semaine, grosse découverte musicale avec le metal indien et original de Bloodywood, ainsi que le plein de BD, des « Sauvages Animaux » à « PMA : à la recherche d’une petite âme ».

LES CD

BLOODYWOOD – RAKSHAK

Du gros metal venant tout droit d’Inde ? Avec de la musique tradi indienne et des sonorités électro ? Et par-dessus tout, deux chanteurs, alternant les voix bien grasses et le presque rappé ? Oui, c’est possible et c’est le gros carton du moment dans la planète rock costaud. Bloodywood est en train de faire le buzz et force est de constater qu’il est mérité.

Car avec leur premier album auto-produit, ces métalleux indiens viennent d’accoucher d’une mixture aussi improbable qu’originale. Alignant les tubes, Bloodywood offre, avec « Rakshak », une bouffée de fraîcheur. Surpuissant (la guitare 7 cordes cure les oreilles, c’est sûr), très bien composé, à la fois violent, mélodique et dansant (la flûte et le tambour dhôl, typiques d’Inde), ce disque est réussi.

Avec son goût tribal (le « Roots » de Sepultura se ressent) et son côté engagé (le monumental « Dana Dan », véritable glaviot contre les violences sexuelles), Bloodywood n’est pas loin d’être catapulté haut, très haut dans la scène mondiale metal.
Aurélien Germain

TERRENOIRE – LES FORCES CONTRAIRES

Sur le scène de l’Intime Festival, il y a peu, ils nous avaient scotchés grâce à un duo voix/ claviers intense. Un bon choix pour le festival avertinois, car les deux frangins stéphanois viennent d’être couronnés « Révélation Masculine de l’année » aux dernières Victoires de la Musique. TerreNoire en profite donc pour ressortir le magnifique « Les Forces Contraires », agrémenté de 7 titres supplémentaires.

Et ce n’est pas de trop, tant on a craqué sur leur musique, portée par une poésie incandescente et des rythmes subtils et sensuels. Sans répit ils vous happent et vous relâchent en douceur, avant de vous surprendre le coup d’après. A (re)découvrir d’urgence.
Hervé Bourit

LE COIN BD

LA SELECTION DE LA SEMAINE

Avec « Les Sauvages Animaux » (éd. Casterman) De Moor et Desberg s’attaquent au monument du rock, Led Zeppelin. C’est le portrait décapant de Peter Grant, leur sulfureux manager, qu’ils dressent avec un humour au vitriol.


Et si on faisait un tour en enfer ? Avec « Volage » (Daniel Maghen), Desberg – encore lui – et le dessinateur mexicain Sandoval nous emmènent dans un conte très noir. Dans les profondeurs de l’Enfer donc, une troupe de parias s’enfuit pour échapper à l’Equarisseur et sa meute enragée dans une course poursuite haletante, sublimée par un dessin époustouflant.
Après le Mexique, c’est le Brésilien Leo qui revient avec « Neptune » (Dargaud), avec une SF qui lui est si particulière et dont il repousse les codes, album après album. Avec ce huis clos inventif, prévu en deux tomes, il réussit un tour de force magistral.

On terminera avec cette belle adaptation par Javi Rey de la pièce d’Henrik Ibsen, « Un Ennemi du peuple » (Dupuis), écrite à la fin du XIXe siècle, qui reste toujours aussi prégnante. Entre éthique et corruption, un scandale sanitaire dans une station thermale marquant. Essentiel.
H.B.

PMA : À LA RECHERCHE D’UNE PETITE ÂME

L’histoire racontée dans cette jolie bande-dessinée, c’est celle de milliers de femmes. Ce récit autobiographique signé Céline Gandner retrace le parcours d’une quadra hétéro qui se lance dans un projet de PMA avec don de sperme. Cette « maman solo » témoigne avec justesse et, parfois, une autodérision salvatrice.

C’est très intimiste, mais bouleversant, lorsqu’on s’aperçoit de ce combat de chaque instant, entre difficultés, perte de repères ou désillusions que peut impliquer ce chemin vers la PMA. Emmené par le dessin de Pauline P, cet album BD de 190 pages (éd. Delcourt) est aussi passionnant que documenté. À mettre, réellement, entre toutes les mains.
A.G.

 

Chroniques culture : Beyond the Styx, Thelmaa, un guide Montessori, un polar islandais et le plein de BD

A ECOUTER

BEYOND THE STYX – SENTENCE

Aaah, Tours, sa jolie Loire, ses rillons, son journal génial Tmv et son… metal hardcore. Si, si, c’est écrit dans l’histoire de la Ville et visiblement, ce n’est pas prêt de s’arrêter avec cette nouvelle sortie. Beyond the Styx revient avec un nouvel album sous le coude. N’y allons pas par quatre chemins : « Sentence » est un brûlot aux allures coup de poing (ou coup de boule, suivant vos goûts).

Énergie puissante, agressivité à tous les étages sur fond de saveurs hardcore new yorkais et production aux petits oignons signée Christian Donaldson : « ça tabasse », dixit ma mamie. Sans concession, la bête enquille les titres sans temps mort et ça fait du bien là où ça passe. Comme dirait Denis Brogniart, la sentence est irrévocable : cet album fracasse.
Aurélien Germain

> Sortie le 4 février


THELMAA – IN SILENCE

On vous en parlait dans le numéro 402, lors de la sortie de leur magnifique clip : Thelmaa, duo tourangeau, semblait plus que prometteur. Confirmation avec « In Silence », leur 5 titres tout frais qui débarque dans vos oreilles le 4 février. Le EP s’ouvre sur « Sad House », sombre douceur inquiétante qui n’aurait pas dénoté sur un album de Billie Eilish. Puis enchaîne avec « New Revolution » ou encore l’étrange mais néanmoins excellent « Day one ».

Ce trip hop 2.0, ainsi nommé par le groupe, met en valeur les talents de Constance Morales et Paolig Le Cocquen, pour accoucher d’un univers bien personnel. Frais et original.
A.G.

> Sortie le 4 février


A LIRE

LE MUR DES SILENCES

On se met à la température ambiante avec ce polar glaçant, aux éditions Métailié, signé par un des meilleurs auteurs du genre de cette vague nordique décidément très forte : Arnaldur Indriðason. À partir de la découverte d’un cadavre emmuré dans une cave, l’auteur islandais déploie une intrigue qui s’insinue lentement dans votre cerveau et ne vous lâche jamais jusqu’à la conclusion finale. Du grand art, entre Simenon et Faulkner.
H.B.

ÉVEILLER SON BÉBÉ AVEC MONTESSORI

Les parents adeptes de la méthode Montessori devraient être ravis de ce nouvel ouvrage ! Emmené par Céline Santini et Vendula Kachel, porté par le dessin de Blachette, ce guide « Éveiller son bébé » (éd. First) regroupe 150 fiches thématiques s’articulant autour de l’éveil à la culture, des cinq sens, de la vie pratique ou encore à la nature. Destiné aux parents des bambins de 0 à 5 ans, il regorge de conseils sur plus de 200 pages. De quoi intéresser les passionné(e)s de pédagogies alternatives.
A.G.

La sélection BD

Le coup de cœur de la semaine va sans conteste à « Ladies with guns » (éd. Dargaud), où Bocquet et Anlor nous entraînent dans un western pétaradant aux cotés de cinq héroïnes qui font feu de tout bois dans une histoire pleine de rebondissements. C’est frais et franchement réussi.
Lewis Trondheim reste un génie et il le prouve avec ces deux nouveaux petits formats de la collection « Patte de mouche » de l’Association : « Sous le trottoir » et « Ultra secret » sont des pépites d’humour !
Autre série de strips, celle de Batem et Desert qui, avec l’iconique Marsupilami, livrent 64 pages de « Houba Gags » (Dupuis) en format à l’italienne. Rien de mieux pour fêter comme il se doit les 70 ans du personnage de Franquin.

« Monsieur le commandant » (Philéas) est une adaptation glaçante du roman de Slocombe, par Betaucourt et Oubreir, où un écrivain collabo tombe éperdument amoureux de sa belle-fille juive. Une BD époustouflante sur les tréfonds de l’âme humaine…
On terminera sur une note plus légère avec « Londonish » (Grand Angle) : Charlot et Miras y racontent une bataille homérique entre amateurs des Beatles et des Rolling Stones ! Vraiment bien vu, très documenté et parsemé de clins d’œil.

Hervé Bourit

Chroniques culture : comics futuriste, la sélection BD, et musique avec Slippy Skills et Thelmaa

LE COIN BD/COMICS

UNDISCOVERED COUNTRY

Deuxième tome pour la dystopie signée Scott Snyder et Giuseppe Camuncoli. Si le premier volet d’Undiscovered Country (éditions Delcourt) nous avait déjà scotchés, cette suite est à l’avenant ! On retrouve donc ce nouveau monde, dans lequel les États-Unis ont fermé leurs frontières sans explication et où une équipe est partie à la recherche d’un remède contre une pandémie mondiale (oh ?).

Toujours aussi sublime graphiquement, l’ouvrage a cette fois un goût de Matrix revisité : univers futuriste, technologie, IA… le récit s’enrichit de réflexions sur notre société. Pertinent et passionnant. Une série immanquable.

Aurélien Germain

LA SÉLECTION BD DE LA SEMAINE

« Lore Olympus » (éditions Hugo BD) de Rachel Smythe marque ce début d’année avec cette relecture de l’enlèvement de Perséphone par Hadès. Cette réécriture de la mythologie grecque est une réussite magistrale qui, de plus, s’inscrit dans l’air du temps.


Wurm et Rivière revisitent eux un autre mythe, avec « Edgar P. Jacobs » (Glénat), portrait biographique réussi du créateur de Blake et Mortimer. Quant à Claire Fauvel et Thomas Gilbert, ils nous entraînent, avec « Lumière Noire » (Rue de Sèvres), dans le milieu de la danse contemporaine avec une écriture à quatre mains très originale.
Autres biographies, celles de Queen, Prince et ACDC, mises en BD par les Éditions Petit à Petit qui se sont fait une spécialité de ce genre d’ouvrages bien documentés, remplis d’anecdotes et savamment orchestrés.

Enfin, « La Trilogie Berlinoise » (Les Arènes BD) est un pur chef d’œuvre d’enquête policière en plein Berlin de 1936, où Kerr, Boiserie et Warzala s’en donnent à coeur joie grâce une figure de détective iconoclaste et une intrigue particulièrement soignée.
Hervé Bourit


LE VINYLE DE LA SEMAINE DE RADIO CAMPUS TOURS

SLIPPY SKILLS – MULTIPLE MIND STATES

Si l’overdose de chocolats de Noël ne vous a pas cueillis, alors prenez un peu du millefeuilles rap servi par le néo-Londonien Slippy Skills. Le rappeur propose un nappage de sonorités rap actuelles et passées, boombap et trap, jazzy et électroniques, reflétant son « Multiple Mind States ».

Après avoir réalisé des clips, il se retrouve devant la feuille de papier et qui dès le début de l’année 2021 a livré « New Year, New Me », un titre plein d’humour. Côté sonorités, on retrouve les cuivres avec « That’s song a banger » et la voix rauque à souhait de 1sun et Micall Parknsun. On retrouve tout l’esprit du boombap sur les titres « Knowledge Itself » ou « Ingredients ». « Ride or die », en featuring avec Jabbathakut, est un morceau tout en douceur, quand « Long Pause » transporte vers le G-Funk.

Un album qu’on suit du début à la fin, accrochés aux sons qui s’enchaînent. Pas de creux de la vague donc dans cet album de rap britannique qui ravira tous les amoureux de hip hop.


LA DECOUVERTE MUSICALE

THELMAA – SADHOUSE

Attention, future pépite en vue ! Composé de Constance Morales et Paolig Le Cocquen, Thelmaa est un duo tourangeau sur qui vous jetterez un oeil le 21 janvier prochain, date de publication de leur clip SadHouse, signé Nathan Almeras et Antoine Moirin.

C’est à la fois beau et inquiétant, sombre et palpitant, Thelmaa offrant un mix entre trip hop hypnotique et electro pop délicieux. Alors en attendant : 1) filez vite zieuter tout ça ; 2) attendez février qu’on vous parle de la sortie de leur EP 5 titres.
A.G.

> facebook.com/thelmaa.aamleth

Chroniques culture : un guide de la sexualité féministe, l’album de Thé Vanille et Axolot en BD

Au programme cette semaine, un petit guide de la sexualité féministe et épanouie à mettre entre toutes les mains, les curiosités d’Axolot, le disque des Tourangeaux de Thé Vanille, sans oublier la sélection BD du moment.

LE LIVRE

PETIT GUIDE POUR UNE SEXUALITÉ FÉMINISTE ET ÉPANOUIE

Pédagogique, intelligent et essentiel : trois adjectifs qui conviennent parfaitement à ce « Petit guide pour une sexualité féministe et épanouie » (éditions First), signé par l’association Osez le féminisme !.

Ici, on déconstruit les idées reçues, les schémas de pensée. Le collectif aborde tous les sujets, sans tabou : anatomie féminine, relations sexuelles et affectives, univers du porno, mais aussi d’autres thèmes comme le cyber-harcèlement ou encore la culture du viol.

Agrémenté par des illustrations colorées et toujours à propos, ce guide est d’abord destiné aux 14-20 ans, mais les femmes adultes y trouveront aussi grand intérêt, tant l’ouvrage aborde les sexualités au pluriel. « Les Frangines », ces 40 autrices qui ont participé à la rédaction, viennent de livrer un guide à mettre entre toutes les mains.

Aurélien Germain


LE CD

THÉ VANILLE – FIGURE 26

C’est qu’ils nous manquaient, les Thé Vanille ! Et ouf de ouf, voilà que nos chouchous tourangeaux reviennent avec un premier album sous le bras. Avec « Figure 26 », le groupe poursuit sa lancée des très bons EP et off re de nouveau un shoot de pop ultra-vitaminée (mais pas que), comme on aime le répéter, en n’oubliant jamais de varier son propos.

La voix de Nastasia, véritable bonbon tout sucré, fait toujours son effet, tandis que, derrière, Valentin et Théo s’éclatent littéralement (l’efficace et foufou « Fast Cars »). Un long-format qu’on attendait avec impatience, un plaisir.
A.G.


LE COIN BD

AXOLOT – TOME 5

Attention, coup de cœur ! L’auteur et vidéaste Patrick Baud revient pour la cinquième fois en offrant un nouveau tome d’Axolot, du nom de sa chaîne youtube (plus de 618 000 abonné(e)s au compteur), en format BD. Et voilà, de nouveau, une franche réussite !

Portée par le trait de multiples dessinateurs (Lucie Albrecht, Yannick Grossetête, Holly R, etc.), cette bande-dessinée coopérative est bourrée d’anecdotes, toutes plus curieuses et étonnantes les unes que les autres, offrant un panorama de faits insolites, anciens ou récents (une femme qui accouche de lapins, un pilote d’avion aspiré par le cockpit qui a survécu, une chaise maudite et bien d’autres). Drôle, ludique, passionnant.
A.G.


La sélection de la semaine

On continue notre sélection de Noël avec l’immanquable sortie du nouveau Blake et Mortimer « Le dernier Espadon » (éditions Dargaud). Sur un scénario incroyable de Van Hamme, Berserik et Van Dongen brillent grâce à leurs prouesses graphiques !

Le Tome 3 de « L’Espoir malgré tout » (Dupuis) nous ravit une fois de plus. Avec cette suite palpitante et humaniste, Emile Bravo, le papa de Jules, continue de nous faire vibrer aux aventures de notre groom préféré, un Spirou plongé en pleine Seconde Guerre mondiale. Lanfeust de Troy continue, lui, d’étendre son univers pour notre plus grand plaisir. Ce tome 9 « La Forêt Noiseuse » (Soleil) laisse Arleston et Tarquin déployer tout leur talent, jouer avec humour des codes de l’heroic fantasy.

Timothé Le Boucher est sans doute l’auteur le plus doué de sa génération : il le démontre avec ce « 47 Cordes » (Glénat) bluffant d’inventivité. Une belle histoire de métamorphe pleine de fureur et de romantisme. On termine avec une valeur sûre de la BD jeunesse : ce sympathique tome 16 des Sisters, « Cap ou pas cap » (Bamboo), à découvrir pour cet enchaînement de gags signé William et Cazenove.
Hervé Bourit

Chroniques culture : le retour de Limp Bizkit, le Comedian Rhapsodie de Thomas VDB et le plein de BD

On part dans les souvenirs bien rock et tourangeaux de Thomas VDB, en passant par le nouvel album de Limp Bizkit, le vinyle de la semaine de Radio Campus Tours et, bien sûr, votre sélection BD de la semaine.

L’ALBUM

LIMP BIZKIT – STILL SUCKS

« Limp Bizkit Still Sucks », soit « Limp Bizkit craint toujours »… Autant dire que le groupe : 1) n’a pas perdu son goût pour l’autodérision, et 2) envoie un doigt d’honneur gigantesque et je-m’en-foutiste avec cet album. Un disque qui, justement, ressemble à un bien beau troll. Au menu ? À peine 32 minutes pour 12 titres, après dix ans d’attente (l’infâme Gold Cobra était sorti en 2011).

Une petite demi-heure qui bouffe à tous les râteliers, allant de la caricature de Nirvana (« Barnacle »), à la balade mièvre (« Don’t change »), en passant par le hip hop (« Snacky Poo »), le metal industriel (« Pill Popper »), jusqu’au Limp Bizkit pur jus (le retour aux sources nü metal de « Dirty Rotten Bizkit »). Bref, un melting-pot foutraque, aux allures de best-of de la carrière du groupe ; un album qu’on adorera détester ou qu’on détestera adorer.
Aurélien Germain

LE LIVRE

COMEDIAN RHAPSODIE

De « rock critic » désillusionné à comique enchanté… Thomas VDB replonge ici dans ses souvenirs, dans sa vie d’avant. Le fan de rock se confie, il fait rire, fait sourire. Les anecdotes qui parsèment Comedian Rhapsodie (éd. Flammarion) sont savoureuses : ce moment de solitude avec le groupe KoRn, sa photo du pantalon de Freddie Mercury, sa plongée dans le journalisme sans un seul diplôme…

Quand il raconte ses années en Touraine, entre Radio Béton et Rodolphe Couthuis, c’est un délice : VDB a la plume incisive, la science du bon mot, le goût pour la réflexion teintée d’humour et de détails incongrus, mais hilarants. Une autobiographie pleine de mélancolie rock’n’roll.
A.G.

LE VINYLE DE LA SEMAINE DE RADIO CAMPUS TOURS

THE SELENITES BAND – BEHIND THE MASK

Derrière le masque de Selenites Band se cache un quintet envoûtant qui entraîne les amoureux de jazz sur les hauts plateaux éthiopiens. La flûte traversière d’Antoine Laloux et le sax’ de Marc Buvry réchauffent un éthiojazz qui a affolé le pays dans les années 70, en même temps que le Derg renversait la vieille monarchie éthiopienne.

Les sons psychédéliques (merci la basse électrique et les effets de Nicolas Dubuc) achèvent de donner à ce vinyle (sorti chez Obi Riddim) un arôme aussi corsé et fruité que le café éthiopien. Pour les assoiffés de folies jazzophoniques.

La sélection BD

Le western n’a jamais été à la mode, il a simplement toujours été là, comme nous le prouve Tiburce Oger, qui avec « Go West » (éd. Grand Angle), s’est offert ce qui se fait de mieux en matière de dessinateurs (Boucq, Rossi, Blanc Dumont…) pour raconter l’Ouest sauvage dans ce sublime album, ultime hommage au genre. Un genre en pleine forme, en témoigne « West Legends » (Soleil), où à travers le personnage légendaire de Wild Bill Hicock, Jarry et Laci s’en donnent à cœur joie en tordant le cou aux clichés. Quant à Caryl Férey et Corentin Rouge, avec leur « Sangoma » (Glénat) situé dans une Afrique du sud incandescente, ils font mouche à tous les coups!

Autre maître du rompol, J.P Manchette, dont les adaptions par Max Cabanès sont toujours un pur régal. C’est encore le cas avec « Morgue Pleine » (Dupuis), où le détective Tarpon en voit de toutes les couleurs. On terminera encore avec un polar, le très sec et magistral « Seul le silence » (Phileas) tiré d’un roman de RJ Ellory revisité par Fabrice Colin et mis en image par un Richard Guérineau au sommet. D’une noirceur absolue, ce drame autour d’un serial killer vous envoûte littéralement.
Hervé Bourit

Chroniques culture : un nouveau Stephen King, le vinyle de Radio Campus Tours et le plein de BD

LES LIVRES

« APRÈS » – STEPHEN KING

Seuls les morts n’ont pas de secrets… Avec son « Après » (éd. Albin Michel), Stephen King revient aux fondamentaux, avec du surnaturel et du fantastique à tous les étages : il y raconte l’histoire d’un gamin lambda qui a toutefois la particularité de voir les morts. Et de leur parler.

Le dernier roman du maître de l’angoisse est un excellent cru, conté à la première personne, mené pied au plancher, qui bascule dans le registre policier dans sa seconde moitié. Un polar démoniaque riche, efficace, mais beaucoup trop court !
A.G.

 

« FRACTURES » – LAURE DECOURCHELLE

Laure Decourchelle, ex-lauréate du Prix Rock Attitude de Radio Béton, se lance dans le recueil de nouvelles avec « Fractures » (éd. ExAequo). En découlent quatre histoires, véritables chroniques de l’âge adolescent et de la jeunesse, directes et sans chichis. Découverte de l’amour, de l’amitié, de la chair, découverte de la vie tout simplement : Laure Decourchelle offre des textes plutôt sombres, au vocabulaire parfois cru (on sent l’influence de Bukowski), mais aux mots toujours justes, collant à son univers singulier.
A.G.


La sélection BD

Le coup de cœur de la semaine est signé Tardi et Dominique Grange qui, avec « Élise et les Nouveaux Partisans » (éd. Delcourt), livrent un récit romanesque et grave sur les combats de l’après Mai 68. Un chef d’oeuvre pour mieux comprendre la naissance des luttes dans le basculement du monde de l’époque.

On reste dans la romance pure, cette fois avec le très bel ouvrage « Aimer pour deux » (Grand Angle) où Van der Zuiden et Desberg brossent le portrait d’une famille déchirée par la guerre, un récit d’autant plus puissant qu’il puise dans les souvenirs du scénariste. Dans « Dernier Souffle » (Noctambule), le maître du noir et blanc Thierry Martin offre, dans un format à l’italienne, un western crépusculaire. Pour Jancovici et Blain, « Le Monde sans fin » (Dargaud) est pour demain si on ne prend pas conscience que les sources d’énergie de notre planète ne sont pas inépuisables. Un ouvrage à lire d’urgence !

On finit sur une note plus légère avec le « Supergroom » (Dupuis) : Vehlman et Chivard se lâchent pour la deuxième aventure d’un Spirou devenu un super héros envoyé aux Jeux olympiques des super héros !
Hervé Bourit


LE VINYLE DE LA SEMAINE DE RADIO CAMPUS TOURS

MONTPARNASSE MUSIQUE – EP

Nadjib Ben Bella et DJ Aero Manyelo, les deux moitiés de Montparnasse musique, livrent depuis le début de l’automne des morceaux explosifs sur leur premier EP (sorti chez Ben Bella Jazz). Les singles sortent un par un : « Panter » est sorti en mars, « Bitumba », l’entêtant « Sukuma » et « Le Serpent » sont parus cet été, le 29 octobre est sorti « Makonda ».

La recette ? De l’électro au service de rythmes congolais, des choeurs des Kasai Allstars et un clip tourné avec les Shégués, les enfants des rues de Kinshasa, qui figurent aussi sur la (très belle) pochette du vinyle. Chaque titre apporte son lot de vibes afrohouse, de cordes grattées et électrisées pour un son club imparable.


LE CD

PR2B – RAYONS GAMMA

La Berruyère Pauline Rambeau de Baralon (PR2B) sort enfin son premier album après quelques EP prometteurs qui lui ont permis, notamment, de figurer dans la sélection des Inouïs du Printemps de Bourges. Comment d’ailleurs ne pas rester insensible à cet superbe enchevêtrement de chansons, de pop et d’électro sublimé par une voix influencée par Brigitte Fontaine et où l’on sent un fort désir de cinéma, Pauline étant en plus diplômée de la Fémis. Un beau disque à se procurer d’urgence.
H.B.

Chroniques culture : l’histoire du Temps Machine en livre, du polar, la tonne de BD et le retour de No One Is Innocent

Cette semaine, on lit un tas de BD, de polars et on se refait la Petite histoire du Temps Machine en livre, tout en s’écoutant le dernier album de No One Is Innocent.

LES LIVRES

LA PETITE HISTOIRE DU TEMPS MACHINE

On vous en parlait déjà la semaine dernière : c’est désormais dans nos petites mimines que se trouve le livre « La Petite histoire du Temps Machine » ! Au menu ? 125 pages retraçant toutes les vies de la salle de concert jocondienne qui a fêté ses 10 ans. Il y a un esprit fanzine qui se dégage de l’ouvrage rédigé et dirigé par Adrien Durand.

C’est la photographie d’une époque, mais c’est aussi une formidable machine à remonter le temps, à travers les textes, certes, mais aussi les photos, les affiches et les entretiens. Le tout, posé sur un très beau papier glacé (l’objet « a de la gueule », comme disent les jeunes qu’on n’est plus d’ailleurs) et conclu par des chroniques de disques d’artistes tourangeaux, de Chill Bump à Thé Vanille, en passant par Biga*Ranx et Mesparrow. Vivement le livre des 20 ans !
Aurélien Germain

UN TUEUR SUR MESURE

Un polar qui commence par une scène de braquage pas si ratée que ça, avec des gangsters déguisés en loups le soir d’Halloween : voilà un début prometteur ! Pour la suite, on peut faire confiance (enfin…) à Sam Millar, ancien braqueur qui a concocté la petite merveille de l’année avec « Un tueur sur mesure » (éditions Métailié), récit dans un Belfast sous tension, doté d’une belle écriture.

Il y fait surgir des cohortes de tueurs, des hordes de flics, des membres de la redoutable Fraternité Irlandaise dans une course poursuite haletante. Une pépite d’humour noir et burlesque.
H.B.


LE CD

NO ONE IS INNOCENT – ENNEMIS

Les Français de No one is innocent reviennent avec « Ennemis », un disque qui, une fois de plus avec le groupe, redonnera les lettres de noblesse au rock engagé. Sans prétention aucune, la bande à Kemar serre les dents, dénonce, crache et fait pleuvoir les coups. Le Rassemblement national prend cher, les élites et politiques également ; No One égratigne ceux qui restreignent nos libertés (bref, leurs thèmes de prédilection en somme).

Derrière, ça joue sévère, ça riffe poilu (ouille, « Dobermann », titre d’ouverture à l’effet coup de boule) et ça tape sec sur une rythmique béton. Un album taillé pour la scène, le poing levé. Engagé et enragé.
A.G.


LA SÉLECTION BD

Le coup de cœur de la semaine ira au premier roman graphique de Joseph Kai, « L’Intranquille » (éditions Casterman). L’auteur libanais nous entraîne dans un Beyrouth des artistes et des milieux queer, au cours d’une longue déambulation onirique, où son regard dit toute l’anxiété d’une ville et d’un pays au bord du gouffre. Sensible et poignant.

C’est en Corée que Meralli et Henry nous emmène avec « Kill Annie Wong » (Sarbacane) sur les traces d’une tueuse à gages, fan du Grand Bleu, et d’une cantatrice qui est aussi sa cible. Un essai intriguant et haletant. Avec « Une Histoire populaire de la France » (Delcourt), Lugrin, Xavier et Gaston vous scotchent, le long de ces 256 pages qui commentent l’Histoire de notre pays vue du côté du peuple face aux puissants. Un regard pertinent et décapant.

Encore un chef d’œuvre de Hermann qui revient à la série Bois Maury avec un inédit, « L’Homme à la hache » (Glénat), un épisode plein de bruit et de fureur magnifié par un dessin et des couleurs de très haute tenue. Un peu d’humour pour finir avec « Leconte fait son cinéma » (Dupuis), où Nicoby et Joub dressent un portrait très drôle du réalisateur des Bronzés.
Hervé Bourit


L’EVENEMENT

POLAR SUR LOIRE

La 5e édition de Polar sur Loire se dévoile tout doucement. Celle-ci aura lieu le samedi 27 novembre, salle Ockeghem à Tours, de 10 h à 18 h 30 (entrée libre). Le roman policier sera décliné sous toutes ses formes (thriller, noir, polar, anticipation…). Côté dédicaces, 22 auteurs ligériens seront présents, à l’instar de Pierre Belsoeur, Béatrice Egémar, Denis Soubieux ou encore Nadine Jussic et Jean-Noël Delétang. Une expo de dessins de procès d’assises signée Philippe Delord est aussi au programme, ainsi qu’une table ronde autour du personnage du policier dans le polar.
A.G.


 

Chroniques culture : le metal de Jinjer, dinos philo en BD et « Pitche ta saison »

Des dinosaures qui font de la philo ? Du gros metal complexe et génial ? Le monde de la culture qui pitche sa saison en une minute chrono ? C’est dans nos chroniques culture de la semaine !

MUSIQUE

JINJER – WALLFLOWERS

Les premières secondes de « Call me a symbol », titre d’ouverture du dernier album de Jinjer, donnent le ton : brisures de rythmes, technicité sans faille, voix féminine d’outre-tombe (les cordes vocales de Tatiana Shmaylyuk viennent de l’enfer !)… Les Ukrainiens reviennent en pleine forme avec cette nouvelle offrande qui a la délicatesse d’un bulldozer, condensé de gros metal moderne qui tâche et pète au passage quelques molaires.

Bestial (la montée en puissance de « Disclosure ! »), inattendu (les arrangements difficiles de « Vortex » sur voix claire) et toujours groovy malgré cette technique ahurissante : Jinjer élève encore son niveau de jeu sur ce « Wallflowers » surpuissant (le titre « Colossus » porte bien son nom…). Certes, il faut son temps pour appréhender les compositions parfois alambiquées et complexes du groupe, mais quel plaisir de voir souffler ce vent frais sur la planète metal ! Jinjer – dont la notoriété a explosé ces dernières années – force une fois de plus le respect.
Aurélien Germain


vidéo

LA CULTURE EN 1 MINUTE

Si vous nous suivez depuis un petit bout de temps, vous connaissez notre opération « Pitche ta saison » : chaque année, tmv rencontre les acteurs de la vie culturelle tourangelle et de l’agglo, afin qu’ils résument, face caméra, en une minute chrono, leur saison culturelle à venir. Cette fournée 2021-2022 est désormais dans la boîte !

Pour découvrir tout ça, il suffit de vous connecter sur notre page facebook (facebook. com/tmv.tours) et cliquer sur les vidéos qui vous font envie. CCNT, Théâtre O’, l’Escale, ou encore AZ Prod, Cheyenne Productions, mais aussi les villes de Montbazon, Veigné et bien d’autres ont participé. Bon visionnage !


LE COIN BD

LES PHILOSAURES

Prenez des dinosaures doués de parole, une appétence à la philo de comptoir : vous voilà en possession des « Philosaures », la nouvelle BD signée Marc Dubuisson et Régis Donsimoni, aux éditions Delcourt. Sur une centaine de pages, soit à peu près autant de strips, des dinosaures tout mignons dissertent (« peut-on se sentir petit dans l’univers quand on mesure 30 mètres ? ») et font face aux mêmes interrogations que le commun des mortels.

L’humour ne casse pas trois pattes à un dino, mais il est suffisamment bien dosé pour passer un petit moment tout doux, porté par le joli trait de Donsimoni. Divertissant et pas bête du tout.
A.G.


LECTURE

AGATHA RAISIN

Double dose d’Agatha Raisin, en ce début septembre ! Les tomes 28 et 29 de M.C. Beaton sortent ce mois-ci (éditions Albin Michel) pour retrouver ce personnage à succès, petite quinqua relativement « lourdingue » qui prend malin plaisir à marcher sur les plates-bandes de la police.

La recette est toujours la même pour « Sonnent les cloches » et « Chasse aux sorcières » et les amateurs de romans policiers à la sauce british devraient, une nouvelle fois, finir la lecture le sourire aux lèvres.

Chroniques culture : American Horror Stories, Sky Rojo, Descendents, Sun Gazol et le plein de BD

Le spin-off d’American Horror Story, la série Sky Rojo, ou encore le plein de BD et de musique : suivez le guide pour la rentrée !

LA SERIE

AMERICAN HORROR STORIES

Un spin-off de la série American Horror Story ? Où chaque épisode raconte une histoire différente ? On signe ! Et globalement, ce petit apparté au goût d’apéro (la saison 10 d’American Horror Story vient de reprendre fin août) a de quoi rassasier le fan de récits glauques. Il y a parfois du bon et du divertissant (le doubleépisode « Rubber Woman », le film maudit de « Drive In » ou encore le final méta au possible)… et du très bébête/ capillotracté (le vu et déjàvu combo femme enceinte/ histoire de démon de « Ba’al »).

Reste qu’avec American Horror Stories, Murphy et Falchuk parviennent tout de même à enfermer le spectateur dans leur univers toujours aussi bizarroïde et tordu. Pour les heureux détenteurs d’un compte Disney+, la série y sera rediffusée à partir du 8 septembre.
A.G.

A REVOIR

SKY ROJO- Saison 2

Il n’aurait pas fallu attendre bien longtemps pour voir débarquer la saison 2 de Sky Rojo. La série estampillée Netflix joue donc les prolongations, en suivant encore et toujours un trio de prostituées bien décidées à échapper à leurs assaillants et à leurs proxénètes. Pied au plancher, la production d’Álex Pina et Esther Martinez Lobato déborde toujours autant d’énergie.

La deuxième fournée est dans la continuité de la première, multiplie les rebondissements (trop ?), joue la carte de la surenchère et continue à dézinguer à tout va. Découpage efficace, rythme nerveux et folie à tous les étages : si l’on prend toujours du plaisir à suivre les aventures rocambolesques de Coral, Wendy et Gina, force est de constater, toutefois, que Sky Rojo a perdu un peu de son charme en tournant un peu en rond, sans trop prendre de risques.
A.G.

LE CLIP

SUN GAZOL– COME

C’est qu’il était passé sous notre petit nez, ce clip des Sun Gazol ! Sortie cet été et tournée par Charlie Roquebert, la (bien jolie) vidéo du titre « Come », extrait de l’album Nick Alvani, vous permettra de (re)découvrir la musique de ce groupe d’indie pop tourangeau. Évoquant un mélange entre un Radiohead et un Half Moon Run en plus contemplatif, Sun Gazol transporte l’auditeur dans son univers sonore toujours planant, jamais lénifiant.
A.G.
> facebook.com/sungazol

LE CD

DESCENDENTS – 9TH & WALNUT

Dix-huit morceaux pour vingt-cinq minutes de musique… Le moins que l’on puisse dire, c’est que Descendents va droit au but ! Ici sur « 9th & Walnut », pas de chichis, pas de fioritures, le groupe de punk rock américain a taillé dans le gras et viré tout superflu. Les vétérans ont beau avoir 40 ans de carrière au compteur, ils savent encore envoyer la sauce (« Crepe Suzette », « You Make Me Sick » ou encore « Grudge »), même en se basant, comme sur ce disque, sur leurs premières démos inédites des débuts.

On remonte donc le temps (oui, oui, de 1977 à 1980), en se prenant une petite claque au passage, et en savourant comme il se doit ces hymnes et rythmes « surf », trempés dans le soleil californien. Et la nostalgie…
A.G.

La sélection BD

Lewis Trondheim est un génie et son tome 7 de Lapinot Tome 7 est un chef d’œuvre. Dans « Midi à quatorze heures » (éditions L’Association), il nous entraîne dans une histoire où se mêlent art contemporain, projet d’assassinat du Président et histoires de famille !
On reste dans le registre de l’humour, marseillais cette fois, avec le T28 de Léo Loden, « Carmina Burrata » (Soleil), où Carru-re et Nicoloff régalent – avé l’accent – dans un polar bien troussé dans le milieu de l’opéra.
Avec « A Pink Story » (Casterman), Kate Charlesworth sublime en 320 pages l’histoire LGBTQI des années 50 à nos jours. Une somme de recherches et un récit poignant et édifiant.

Jouvray et Cognet nous livrent quant à eux un portrait fidèle de « Bob Denard » (Glénat), mercenaire flamboyant et controversé, dans une page sombre de notre Histoire.
Comme aurait pu l’être « La Solution Pacifique » (Delcourt) dans laquelle Makyo, Cresy et Casalanguida reviennent sur l’art de la paix en Nouvelle Calédonie, à la veille d’un autre référendum décisif. Une bonne rentrée en BD !
H.B.

 

Chroniques culture : Mosaïque le mag rap, un prix animaliste, le retour de Tom Morello et le plein de BD

Pour bien aborder l’été, la rédac de tmv vous présente un média 100 % rap et indépendant, le nouveau disque du guitariste de Rage Against The Machine, le vinyle du mois de Radio Campus, les résultats du Prix Maya et, bien sûr, une grosse dose de BD. Pour des vacances pleines de culture !

MEDIA

MOSAÏQUE, LE MAG RAP

C’est qu’on les avait à l’œil les loustics ! Eux, ce sont Lise Lacombe et Thibaud Hue, jeunes journalistes passés par l’École publique de journalisme de Tours (EPJT) qu’on avait connus lors d’un numéro spécial de tmv. Désormais, il faut compter sur eux avec Mosaïque, leur petit bébé. Un mag’ web 100 % indépendant, 200 % rap.

Ici, Slimka côtoie Médine ; là, on interviewe Sean, avant de dévoiler la playlist du mois ou encore de chroniquer l’album de Khali. Mosaïque fait office de véritable petite pépite pour quiconque a le rap qui coule dans ses veines. Cerise sur le gâteau : les formats longs sont légion, permettant un traitement exhaustif et passionnant des sujets et des artistes. Filez-y !
Aurélien Germain

> lnk.bio/mosaiquefr

LE EP

THE CATASTROPHISTS

Tom Morello va bien et ne s’ennuie pas du tout, merci pour lui ! Coincé comme beaucoup par la pandémie, le guitariste de Rage Against The Machine s’est acoquiné avec les Bloody Beetroots pour sortir un EP collaboratif, où les gros riffs heavy rock fréquentent les nappes électro. Alors certes, la tambouille a de quoi surprendre, mais force est de constater que le groove de sieur Morello est dévastateur (« The Devil’s infantry »). Derrière, les Pussy Riot ou encore Ana Tijoux assurent un beau mélange des genres, porté par un son lourd et une production massive. À découvrir !
A.G.

LE VINYLE DU MOIS DE RADIO CAMPUS

Pat Kalla et le Super Mojo – Hymne à la vie On connaissait Pat Kalla ambianceur funk du duo Voilaaa avec le producteur et DJ lyonnais Bruno Patchworks. Le voici qui troque la musique électro pour une orchestration caribéenne et makossa pour nous proposer cet « Hymne à la vie » bienvenu, un album pour accompagner votre été. Pat Kalla, qui a grandi avec les musiques camerounaises, reprend à son compte les rythmes makossa tout au long de cet album qui redonne le goût des pistes de danse et vous emmène dans les nuits des maquis de Douala ou Yaoundé (au Cameroun, un maquis est un restaurant populaire où l’on peut manger debout et danser). Un album où le groove très funky de Pat Kalla et le makossa se conjuguent parfaitement aux sonorités brésiliennes et caribéennes.
Sébastien
>Sorti chez Pura Vida Sounds / Heavenly Sweetness

LITTERATURE

PRIX MAYA ET CAUSE ANIMALE

Comme chaque année à Tours, le Prix Maya (premier prix littéraire animaliste de France) a récompensé des ouvrages servant la cause animale. Alors, quels sont les lauréats de cette édition 2021 ? Il s’agit de « Mama Red » (Bren McClain), sacré meilleur roman animaliste ; « Milagro – Sea Shepherd » (Guillaume Mazurage) pour la meilleure BD et « Oust, du balai » (Vincent Dhuicque) comme meilleur ouvrage. Le jury était exclusivement composé de personnalités investies dans la cause animale, à l’instar de Yolaine de La Bigne, fondatrice de l’Université d’été de l’animal, par exemple.
A.G.

L’été des BD

Commençons avec l’épatant « Mon album Platini » (Delcourt), où Sylvain Venayre et le dessinateur ex-tourangeau Christopher nous font revivre avec émotion la demi-finale France-Allemagne de 1982, entre foot et digressions sur le temps qui passe. Avec « Fausses pistes » (Grand Angle), Bruno Duhamel alterne des allers retours entre présent et passé, avec duel de Tombstone, fake news et culte des armes à feu au menu. Après le western, un très bon récit de vampires avec « Sideshow » (Soleil) : Corbeyran et Despujol nous lâchent dans une série noire aux frontières du réel. Ambiance freaks garantie !

Passionnante également, la dernière collection « Affaires d’état » (Glénat), où une pléiade d’auteurs nous plonge dans la Guerre froide et dans les coulisses du Jihad notamment. À la manoeuvre, l’excellent Philippe Richelle et des dessinateurs de talent : Penet, Wachs et Buscaglia. On finira sur la réédition d’un chef d’œuvre pionnier du roman graphique, « Stuck Rubber Baby » (Casterman) dans lequel Howard Cruse pose les bases d’un récit sensible sur la lutte des droits civiques aux États-Unis.
Hervé Bourit

Chroniques culture : Nirvana toujours au top, le plein de BD et un projet-expo féministe

Nouvelle dose de culture avec le plein de bandes dessinées pour cet été, mais aussi un retour en arrière avec Nirvana (qui continue de cartonner) et un projet expo féministe pour vous faire découvrir d’illustres inconnues !

MUSIQUE

NIRVANA TOUJOURS AU TOP

Alors que Nevermind, l’album mythique de Nirvana, fêtera en septembre ses 30 ans (bim, le coup de vieux !), le magazine Forbes nous apprend que le disque a aussi dépassé les 522 semaines au Billboard 200, classement des 200 meilleures ventes sur le territoire américain, toutes catégories musicales confondues. « Au total, l’album Nevermind est resté pendant 10 ans dans ce classement, un exploit ! », est-il dit.

Autre exploit, celui de la maison de vente californienne Julien’s Auctions : le 13 juin, elle a vendu aux enchères une autocaricature dessinée par Kurt Cobain pour… 280 000 dollars ! Une somme trente fois supérieure à son estimation.
A.G.

La sélection BD

L’été, c’est le plein de bandes dessinées

La température monte avec deux albums cette semaine : avec son « Sweet Jayne Mansfield » (éditions Glénat) Roberto Baldazanni livre l’anatomie d’une sex symbol et icône planétaire qui fit tourner bien des têtes. Chaud, chaud également, « Une Femme Fidèle » (La Musardine), d’Axel, magnifique récit à ne pas mettre entre toutes les mains cependant. « Impact » (Casterman) est, lui, un polar impeccable signé Rochier et Deloupy qui devrait très vite trouver un support cinématographique.
Dans « Histoire du nationalisme corse » (Dargaud), Hélène Durant et Benjamin Adès retracent toutes les déchirures de la Corse avec efficacité et équité. Pour « Contrapaso » (Dupuis), Térésa Valero revient sur la terrible oppression de la dictature franquiste durant 152 pages sous forme d’enquête haletante au dessin sublime.

Et puis on vous dit « À l’Année prochaine » (Auzou BD), bel ouvrage de Philippon et Sauge, histoire de passer de belles vacances avec cette bande d’ados attachants au possible.
Hervé Bourit

LE PROJET

ILLUSTRES INCONNUES

Clémentine Rubio est à l’origine d’ « Illustres inconnues ». 
© Photo NR

Le collectif Osez le féminisme 37 souhaite mettre en lumière des femmes d’Indre-et-Loire disparues et/ou oubliées et qui méritent d’être connues. Ce projet, intitulé « Illustres inconnues », est dans les tuyaux depuis maintenant un an. Trente profils ont été retenus : ils feront l’objet d’une expo itinérante avec des portraits grandeur nature.

C’est l’illustratrice tourangelle Audrey Silva qui s’en chargera, afin de faire découvrir ces femmes (scientifiques, politiques, artistes…) au grand public. Ce projet pourrait être présenté en septembre, lors des Journées du matrimoine. Le collectif féministe recherche partenaires financiers et villes où exposer.
A.G.

 

Chroniques culture : le tatouage en BD, la pop metal de Pop Evil, un clip contre le cancer et un gros bout de Hellfest

De la musique au programme cette semaine avec l’annonce folle d’un double Hellfest et l’album de Pop Evil. Mais on découvre aussi le monde du tatouage avec une BD reportage !

LA BD

Lever l’encre

Formidable ouvrage, que ce « Lever l’encre » paru aux éditions Delcourt ! Signées Cookie Kalkhair (qu’on avait d’abord connu avec son « Pénis de table »), ces 128 pages forment un magnifique carnet de voyages qui emmène à travers la planète tattoo. Ici, on part le sourire aux lèvres, l’humour est présent mais finement distillé. Et on embarque dans un trip qui fait découvrir les différents styles de tatouage, du tradi japonais au old school en passant par le minimaliste.

La BD, sous forme de reportage à la colorimétrie assez particulière, a également le mérite de fourmiller d’infos sur les façons de piquer et d’anecdotes sympas (grâce à une loi, la Navy avait interdit les tatouages obscènes, poussant de nombreux jeunes appelés à se tatouer des pin-up aguicheuses pour y échapper…). Un immanquable pour qui veut lever « l’encre ».
Aurélien Germain

 

LE CD

POP EVIL – VERSATILE

Cette rubrique a beau s’intituler « on aime », on ne saurait trop dire si le dernier-né de Pop Evil a droit à cette étiquette… Au moins, avec titre pareil, l’album « Versatile » porte bien son nom ! Pop Evil propose un gros rock musclé, mâtiné de pop (comprenez : des refrains accrocheurs) qui bouffe un peu à tous les râteliers.

On passe ainsi du meilleur au pire : de l’énergique et très bon « Let the chaos reign » (oh ce passage heavy délicieux !), à l’atrocité de « Raise your flag »… Un album schizophrène, qui souffle le chaud et le froid, sans trop savoir où il va, mais qui retombe toujours sur ses pieds. Captivant ou racoleur, au choix.
A.G.

L’ANNONCE

DEUX HELLFEST EN UN !

Les metalleux de tout poil vivaient dans la tristesse absolue avec deux Hellfest consécutifs annulés (Covid oblige) ? Qu’ils secouent leur tignasse avec joie : le festival a annoncé un petit cadeau pour son 15e anniversaire. Ce sera « extended edition » en 2022. Soit sept jours de metal (du 17 au 19 juin et du 23 au 26), avec pas moins de… 350 groupes !

Et, cerise sur le gâteau, la venue tant espérée des mastodontes de Metallica pour clôturer la bête. Comme chaque année, tmv devrait être de la partie et notre journaliste vous fera un joli compte-rendu à son retour. Du moins s’il survit.
A.G.

LE CLIP

PATIENTS CONTRE LE CANCER

Marie Maquin est actuellement suivie par le service pneumologie du CHRU de Tours. Elle a récemment participé avec 13 membres du Réseau national Patients en réseau à un sympathique clip, plein de bonne humeur et d’espoir qui a déjà récolté plus de 6 400 vues en un mois. Pour jeter un œil à ce clip pétillant, tapez « Pour un souffle de vie – Clip officiel » sur Youtube !
A.G.

Chroniques culture : Sexify sur Netflix, la découverte musicale Orpheum Black, et le plein de BD et de lecture

Cette semaine, on vous propose de découvrir les Orléanais d’Orpheum Black, un petit tour coquin sur Netflix avec la série Sexify et une grosse dose de lecture entre le plein de BD et une dystopie gastronomique !

SUR NETFLIX

SEXIFY

On la surnomme la cousine polonaise de Sex Education : Sexify est une série fun et légère, gentiment transgressive (imaginez l’accueil dans son pays d’origine ultraconservateur…), abordant le sexe sans tabou. Une jeune femme, Natalia, accompagnée de ses amies étudiantes, doit réaliser une appli sexuelle pour mieux comprendre l’orgasme féminin.

Dopée par un excellent casting, pertinente et bienveillante, Sexify est une réussite sympathique. Et a le mérite d’explorer le plaisir et la sexualité des jeunes femmes adultes, sans que cela soit forcément lié à la gente masculine. À bon entendeur…
Aurélien Germain


MUSIQUE

ORPHEUM BLACK

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Orpheum Black attache beaucoup d’importance à ses clips, en témoigne celui du single Unsaid Forever ! Esthétique léchée, couleurs et tons réfléchis, tout est bien pensé dans cette vidéo de 6 minutes qui offre une belle carte de visite au groupe.

Ces jeunes Orléanais proposent un rock mélodique, une musique cinématique (jetez une oreille sur « Together & alone ») où les voix mixtes se mêlent, où les ambiances peuvent parfois se faire plus planantes (le break de « Strangest dream ») ; de quoi plaire aux amoureux d’Anathema, influence que l’on a retrouvée ici. Après avoir gagné le Coup de Boost de Tous en scène et en attente de la sortie de l’album en septembre, il va falloir garder un œil sur Orpheum Black.
A.G.
> facebook.com/OrpheumBlack

 


LES LIVRES

GROSSOPHOBIA

« Jusqu’à quel point laisseriez-vous le gouvernement prendre soin de votre santé ? » Qu’elle est délicieuse, cette dystopie gastronomique, signée Chloé Chateau ! Dans Grossophobia (autoédition/ Bad Book Club), l’autrice et journaliste tourangelle nous sert un monde dans lequel le Président de la République a décidé de faire voter une loi assignant à résidence les personnes en surpoids. Lucrèce, une écrivaine, s’en réjouit… mais un peu trop vite ! Roman original, atypique, mené par une jolie plume, Grossophobia est aussi drôle que grinçant. Et se dévore comme il se doit. Miam !
A.G.

RIEN À PERDRE

Et voilà le premier roman traduit en français de Roberto Montana, auteur uruguayen exilé à Buenos Aires ! Dans Rien à perdre (éditions Métailié), l’auteur nous plonge avec délice dans un Big Lebowski à la sauce sud-américaine. Soit l’histoire de trois anciens copains de lycée qui se retrouvent des années plus tard et qui se lancent dans un road trip d’anthologie, pour une ode à l’amitié et à la vie, truculente et bardée de dialogues désopilants. Une sacrée révélation.
Hervé Bourit


LES BD DE LA SEMAINE

On commence avec une bonne nouvelle : le retour de la célèbre collection au format si particulier, « Patte de mouche » (éditions L’Association) qui nous livre 8 nouveautés, dont rien de moins que quatre inédits de Lewis Trondheim, trimballant Richard, un de ses personnages fétiches de la série Lapinot, dans d’invraisemblables et hilarantes situations.

Très drôle aussi, le « Petits Mythos » (Bamboo) du Tourangeau Philippe Larbier, avec Daniel Cazenove au scénario, qui revisite la mythologie nordique. Côté musique, Laxton, Illidge et Tahu se sont mis à trois pour nous livrer « Minneapolis » (Humanoïdes Associés), un hymne à la musique funk et dans le très bien vu « Sold out » (Soleil), Phil Castaza nous embarque dans une histoire touchante de papys rockers.

Une note un peu plus grave pour finir, avec le magnifique « Lucha » (La Boîte à Bulles), de Justine Brabant et Annick Kamgang, chronique d’une révolution sans armes au Congo. Une histoire oubliée vu d’ici, mais qui mérite bien ce témoignage indispensable.
H.B.

 

Chroniques culture : Jane et les autres, Requin Chagrin, BD et Netflix

Cette semaine, on s’intéresse au nouvel album de Requin Chagrin et au premier EP de la chanteuse tourangelle Jane et les autres. Pour le reste, une petite virée en BD et dans les films étranges de Netflix…

MUSIQUE

Le EP

Jane et les autres – Lessons

Jane et les autres, du haut de ses 20 ans, fait déjà preuve d’une belle maturité musicale sur son premier EP, Lessons. Au menu, cinq titres oscillant entre la soul sucrée et le R&B coloré, où la chanteuse tourangelle parvient à passer de l’anglais au français avec facilité et sans que cela ne nuise à l’ensemble.

Les morceaux sont sans fioritures et visent juste (« Closure » notamment) : le projet est encore tout frais, mais Jane – Jeanne Besnault de son vrai nom – sait déjà parfaitement où elle va.

Vous pouvez dès à présent découvrir son univers sur facebook.com/janeetlesautres et instagram.com/janeetlesautres

A.G.

LE CD

REQUIN CHAGRIN – Bye Bye Baby

Déjà le troisième album pour Marion Brunetto, alias Requin Chagrin, son vrai-faux groupe repéré par La Souterraine et finalement signé sur le label Kms/Sony de Nicolas Sirkis d’Indochine. Avec un titre clin d’œil aux girls bands de Phil Spector, elle déroule ici dix petites pépites de yéyé, surf music et pop lancinante qui ont fait sa marque de fabrique.

Vagues de clavier, ritournelles de guitare et surtout une voix qui vous accroche irrémédiablement : ce requin glisse dans votre cerveau pour tout emporter avec lui.
H.B.


Sur Netflix

Tous mes amis sont morts

Avec pareil titre, autant dire que « Tous mes amis sont morts » annonce la couleur dès le départ et qu’il n’y a pas tromperie sur la marchandise ! Le long-métrage polonais et iconoclaste de Jan Becl a beau diviser le public (on aime ou on déteste cette histoire de réveillon qui vire au cauchemar et au carnage), il n’en reste pas moins un huis-clos pervers et bourré de cynisme, dopé à l’humour (très) noir.

Alors oui, il faudra aimer le WTF total, l’ironie mordante et la comédie tragique pour apprécier pleinement ce film choral bête et méchant (au passage interdit aux moins de 16 ans). Il faudra aussi oublier ce montage avec les pieds et le rythme branlant. Mais rien que pour sa scène gore quasi-finale sur fond de Mötley Crüe, cette « chose » sadique estampillée Netflix vaut le coup d’œil comme divertissement généreux.
A.G.


Les BD de la semaine

La sélection

On commence avec « Le Choix du chômage » (éd. Futuropolis) signé Benoît Collombat et Damien Cuvelier, pour une enquête sans concession sur les racines de ce mal économique sur près de 50 ans. C’est instructif et glaçant à la fois et cela sonne comme un amer constat. Autre enquête passionnante, celle de Hélène Constanty et de Thierry Chavant sur « Monaco » (Soleil), ou comment tout savoir sur l’envers du décor de la Principauté. Bref, luxe, crime et corruption au programme de cet ouvrage coup de poing.

« La Fortune des Winczlav » (Dupuis) nous dévoile dans ce tome 1 les origines du célèbre Largo Winch, crée par Jean Van Hamme. En compagnie de Philippe Berthet, il signe là un must avec cette saga historique trépidante. Enfin, dans « Lisa et Mohamed » (Futuropolis), Julien Frey et Mayalen Goust nous livrent un récit sensible sur le sort des Harkis, ces Algériens aux destins brisés, laissés pour compte de l’Histoire.
H.B.

L’Odyssée de Pénélope – T.2

Swysen et Paty reviennent pour la suite de leur relecture de l’Odyssée ! Dans ce tome 2, intitulé « Second chant » (éditions Soleil), l’héroïne Pénélope et ses copines, parties en quête d’Ulysse, tombent sur le Cerbère et Charon, naviguent sur le Styx et découvrent la fontaine de jouvence. Cette parodie, portée par un magnifique dessin, des décors travaillés et des personnages expressifs, permet une réécriture contemporaine et pleine d’humour qui pourra plaire à bien des publics, amateurs de l’histoire ou non. Une entrée intéressante, colorée et relativement drôle vers la mythologie grecque.
A.G.

Chroniques culture : l’histoire de Nivek, le plein de BD et un polar iconoclaste

On commence le voyage en Touraine avec le nouveau clip du rappeur Nivek, avant d’embarquer pour le roman singulier de Benjamin Dierstein et finir dans le royaume de la BD.

LE CLIP

NIVEK – HISTOIRE

Rarement Nivek nous aura autant touché avec une de ses chansons… Car avec « Histoire », le rappeur tourangeau vise le cœur via un titre personnel, bercé par une étrange mais douce mélancolie et un texte fort et brut (« Dire qu’à l’époque j’étais au premier rang ; puis d’moins en moins, craindre la sonnerie comme un premier round »).

Pour mieux porter ce morceau, le musicien a fait appel à Yannis Poncho de Poncho Prod’ qui signe là encore et de nouveau un clip esthétique (le grain, l’effet rétro, les plans en horizontalité des tours et des bancs), dont la colonne vertébrale est constituée par cette tonne de vidéos d’archives de la vie de Nivek.
Aurélien Germain

(Photo ouverture : Charline Adzuar)

LES BD DE LA SEMAINE

Incroyable, cette biographie de « Leonard Cohen » (éditions Casterman) signée Philippe Girard, où l’on se replonge avec délice dans la vie mouvementée du chanteur canadien ! À travers ce portrait et cette voix unique se dessinent un génie et toutes les failles d’une vie agitée.
Musique encore avec « Une Histoire du Velvet Underground » (Dargaud) : Prosperi Buri aborde la vie de ce groupe new yorkais, pierre angulaire du rock des 60s. Warhol, la Factory, les anecdotes, les engueulades, tout y passe, un vrai bonheur. Comme celui de lire « Idiss » (Rue de Sèvres) de Bernard et Malka, adaptation, au long de ces sublimes 128 pages, de l’histoire de la famille du grand avocat Robert Badinter.

En matière d’adaptation, on saluera également celle de « Peter Gynt » (Soleil), dans laquelle Antoine Carion fait des merveilles en noir et blanc. On restera dans le côté obscur avec « La Ballade de Ran » (Bamboo), superbe manga de Yûsuke Ôsawa qui livre en deux tomes une geste fabuleuse d’un héros en quête de sa propre humanité au pays des monstres de cauchemar.
Hervé Bourit

LE LIVRE

BENJAMIN DIERSTEIN – UN DERNIER BALLON POUR LA ROUTE

Hommage à la fois au western et à la France d’en bas, ce polar iconoclaste (éd. Les Arènes) se lit comme on regarderait un film d’Audiard de 2021. Car les deux branquignols à la recherche d’une petite fille disparue et qui sont au cœur du récit ont tout des protagonistes d’un de ces buddy movies aux clichés essorés jusqu’à plus soif, perdus au fin fond de banlieues crasses ou de villages fantômes. Le résultat est une improbable réussite qui confine au génie tellement le trait est vif, les dialogues savoureux et le sens du rythme imparable.
Hervé Bourit

Chroniques culture : de Rob Zombie à Cabadzi, en passant par la séance lecture

Cette semaine, on glisse les albums de Rob Zombie et de Cabadzi dans sa chaîne hi-fi, puis on part bouquiner dans le Grand Nord avec Olivier Truc, avant de finir par une grosse dose de BD.

LES CD

ROB ZOMBIE – THE LUNAR INJECTION…

Il était annoncé depuis plus de cinq ans… L’attente a enfin pris fin, monsieur Rob Zombie venant de publier son septième album solo, « The Lunar Injection kool aid eclipse conspiracy ». Derrière ce titre à rallonge se cache un disque compact de seulement 32 minutes, sur lequel s’enchaînent les petites pépites rock’n’roll, les interludes bizarroïdes, les gros riffs et les samples à tout va. Un véritable fourre-tout sans trop de surprise qui n’empêche pas de prouver que le musicien de 56 ans et sa bande s’éclatent encore… et nous avec !

« Catchy » à souhait (le bondissant « Shadow of cemetery man ») et fun (« 18th century cannibals » et sa country virant au metal), mélodique et bourré d’énergie, ce nouvel album prouve, dans un ouf de soulagement, que Rob Zombie en a encore sous le pied.
Aurélien Germain

CABADZI – BURRHUS

Cinquième album déjà pour Cabadzi, duo de hip hop-chanson- spoken world aussi inclassable qu’iconoclaste, qui tout au long de ces 16 titres, joue avec les ambiances comme personne. Entre rap, trap abstract, ou à travers quelques notes de piano, Olivier et Victorien envoient des phrasés qui scotchent littéralement ou entraînent dans un monde sombre qui moque les maux avec des mots, le tout avec une justesse et une humanité qui font mouche.
H. B.

> Burrhus, paru sur Difymusic

LES BD DE LA SEMAINE

Lupano au scénario et le Tourangeau Relom au dessin ? Il n’en fallait pas plus pour qu’on se torde de rire à la lecture de « Maharadchat » (Éd. Delcourt). Cette farce contemporaine et féroce sur fond de pâté pour chat et d’écologie est une totale réussite. Restons dans le registre de l’humour avec le tome 2 de « Champignac, le patient A » (Dupuis), où le duo Beka – Etien fait encore des merveilles. Ils séduiront bien au delà des amateurs du personnage iconique des aventures de Spirou, plongés dans une aventure trépidante au sein de l’Allemagne nazie.

Encore un peu d’histoire avec « Niala » (Glénat), plongée dans la jungle avec ce personnage féminin qui met à rude épreuve tous les clichés coloniaux et tarzanesques avec une petite touche sexy et beaucoup de second degré. On finira avec « Les Oiseaux » (Futuropolis), bel ouvrage de Troubs naviguant entre écologie et philosophie, avec un art singulier de la contemplation qui fait du bien en ces temps un peu troublés.
H.B.

ROMANCE

Ne pas se laisser berner par le titre ! Car ici, point de romance à l’horizon (il suffit de zieuter la couverture…), mais une tripotée de gags grivois et souvent situés en-dessous de la ceinture. Dans « Romance » (éditions Delcourt), Elric utilise un humour où le raffinement n’existe pas et craque le vernis du romantisme via le concept du détournement. Le décalage entre l’esthétique vintage, les personnages aseptisés et tout mignonnets, et leurs propos graveleux fait sourire et fonctionne bien. À ne pas mettre entre toutes les mains. Surtout les plus chastes…
A. G.

LE LIVRE

OLIVIER TRUC – LES CHIENS DE PASVIK

La Police des rennes repart pour une quatrième enquête ! Dans ce polar au parfum unique, Olivier Truc sait mieux que personne nous plonger dans ce Grand Nord arctique, où mafieux russes, petits trafiquants norvégiens et éleveurs samis finlandais jouent à cache-cache avec une brigade des douanes sous tension. « Les chiens de Pasvik » (éditions Métailié) est un roman brillant comme une aurore boréale et glaçant comme ce froid polaire qui s’infiltre doucement page après page.
H.B.

Chroniques culture : nouvelle cuvée Stephen King et dose de BD et de musique

Cette semaine, nos chroniqueurs culture ont lu pour vous le nouveau recueil de nouvelles de Stephen King, sans oublier la dose hebdomadaire de BD. Et on finit en musique avec de la pop urbaine et du gros metal pachydermique.

LE LIVRE
SI ÇA SAIGNE – STEPHEN KING

The King is back ! Le lecteur aura à peine eu le temps de se retourner avec le dernier ouvrage de Stephen King que le maître de l’horreur revient… cette fois avec un recueil de nouvelles. Cet exercice, l’auteur le maîtrise à la perfection (rappelez-vous l’excellent « Danse Macabre »).

Preuve en est, de nouveau, avec « Si ça saigne » et ses quatre textes, certes classiques mais toujours prenants. Car il est toujours difficile (et là encore) de rester de marbre devant le talent de King à raconter des histoires. Ligne après ligne, l’homme sait y faire, attraper le lecteur dans ses filets et ne pas le lâcher jusqu’aux dernières lignes.
Et ce, que ce soit une histoire fantastique (« Le Téléphone de Mr Harrigan ») ou comme sa novella désarçonnante façon intimité post-apocalypse (« La Vie de Chuck »).
A.G.

LES CD

HUMANITY’S LAST BREATH – VÄLDE

Humanity’s Last Breath, ou, en langue de Molière, « Le dernier souffle de l’humanité ». Autant dire qu’avec pareil nom et optimisme, le groupe annonce la couleur. Ici, attendez-vous à une dose de noirceur puissance 1000, un gouffre sans fond dans lequel résonne un gros metal pachydermique.

Voix d’outre-tombe sur fond de visions de fin du monde, guitares sous-accordées et aussi grasses qu’un burger baignant dans l’huile rance, frappe de batterie qui pulvériserait vos derniers chicots : « Välde » ne prend aucune précaution et écrase son auditeur. La parfaite B.O de l’apocalypse.
A.G.

BINTILY – RADICALE

Le titre est à l’avenant : dans « Radicale », pas de langue de bois, Bintily parle à cœur ouvert et parle vrai. Ce nouvel EP, indique la chanteuse, est un album « féministe de pop urbaine ». Bintily pose un regard critique sur la société, en dézinguant les injonctions faites aux femmes ou en s’interrogeant sur son métissage et le regard des autres. Un album direct certes, mais aussi une mise à nu sincère, à découvrir durant ces huit morceaux, dont quatre instrumentales ont d’ailleurs été réalisées par deux Tourangeaux.

> facebook.com/Bintilyofficiel

MESPARROW – MONDE SENSIBLE

Non, on ne va pas citer toutes les références de chanteuses auxquelles se réfèrent les critiques paresseuses ! Oui, on va vous dire que ce troisième album de la Tourangelle Marion Gaume est totalement unique et nous procure de vrais moments de bonheur.

Que l’on soit d’humeur chagrine ou prêt à faire la fête, voilà un disque de tous les instants. On fond sur ces textes magnifiques, d’une grande profondeur, et on craque sur ces mélodies hyper soignées qui nous transportent loin, très loin. Vivement le retour sur scène !
H.B.

 

LES BD DE LA SEMAINE

Sacrée découverte que ce Suehiro Maruo, divin marquis d’un style de manga érotico-grotesque ! Avec ce « Tomino la Maudite » (éd.Casterman), il offre un monde onirique, un dessin virtuose et un scénario fou. Dans le très bon « Syd Barrett » (Gaph Zeppelin), Deninotti et Lenci racontent la bio du guitariste de la première mouture de Pink Floyd en BD. Le musicien aurait aimé ! On reste dans la musique avec le magnifique « Feedback » (Petit à Petit), où Plassat et Bochard dressent un portrait frais et émouvant de l’ex-Beatles, Paul Mc Cartney.

On finira sur une touche plus légère avec un clin d’oeil au dernier Festival d’Angoulême, dont le Grand prix Emmanuel Guibert publie « Le Smartphone et le balayeur » (Les Arènes), un comic-strip complètement décalé et déjanté de la part d’un auteur qui continue de surprendre.
H.B.

 

Chroniques culture : Wardruna, Sébastien Guérive, le plein de BD et de romans

LE CD
WARDRUNA – KVITRAVN

« Kvitravn » signifie « corbeau blanc ». Le corbeau, symbole d’importance chez les peuples nordiques et vikings, un messager, un lien entre les mondes. C’est cet animal que les Norvégiens de Wardruna ont décidé de mettre en avant dans cet album qui s’apparente à une ode à la Nature et qui, disons-le de suite, est d’une beauté extraordinaire.

 

Il y a, ici, ces instruments anciens qui bercent des paroles portées par les légendes, des chœurs confinant au sublime et qui nous emmènent à travers les fjords et les forêts du nord. La sonorité organique de l’album parvient aussi à mettre en avant ces touches chamaniques qui offrent, parfois, une expérience quasi-méditative. Ce disque, plus accessible que le reste de la discographie du groupe, est pur, tout simplement. En ces temps de pandémie, retournez à la Nature. Envolez-vous avec Wardruna. Écoutez Kvitravn.
Aurélien Germain

LA SELECTION BD

Le Spirou de Christian Durieux, « Pacific Palace » (éditions Dupuis), est un véritable bijou, un huis-clos où le polar se dispute à une romance avec intrigues politiques à la clé. Il y a bien longtemps que l’on n’avait pas vu notre groom préféré aussi attachant.
Dans « Ma voisine est indonésienne » (Delcourt), Emmanuel Lemaire nous livre le portrait attachant de ce grand pays méconnu à travers un portrait fantasque et plein d’humour.
On restera dans un pays voisin avec le magnifique « Esprits et créatures du Japon » (Soleil), où Benjamin Lacombe fait des merveilles avec ses illustrations !
Et puis le voyage, cela peut être aussi celui de « Photo de Famille » (Bamboo), où Armelle et Sti nous emmènent dans une tribu recomposée extrêmement drôle.
Finissons dans un tout autre registre, avec l’œuvre de Frans Mensink, « Drônes de filles » (Tabou), qui se révèle être l’un des auteurs… érotiques les plus doués de sa génération !
Hervé Bourit

LES ROMANS
LËD, DE CARYL FÉREY

Direction le Nord extrême, au-delà du cercle polaire, en Sibérie, pour ce nouveau roman noir mené une fois de plus de main de maître par Caryl Férey. Dans un univers dantesque, où règnent le froid et la nuit, Caryl Férey nous prouve sa maîtrise sans faille, pour nous prendre par la main et nous entraîner au fond de l’abîme. « Lëd » est un nouveau petit chef d’oeuvre qui, après vous avoir glacé les os, vous réchauffera le coeur… Ou l’inverse !
H.B.
> Paru aux éditions Les Arènes, 528 pages.

GNOMON, DE NICK HARKAWAY

La collection Albin Michel Imaginaire s’enrichit en ce début d’année, avec la sortie du très attendu tome 1 de « Gnomon », signé Nick Harkaway. Dans ce roman tentaculaire (parfois même un peu trop) et un poil complexe, l’auteur accouche d’un récit dystopique sur une Angleterre repliée sur elle-même, où la population est plus que surveillée et suivie numériquement.

Surveillance globale au programme donc (tiens, pas si imaginaire…), avec politique, science-fiction et intelligence artificielle se liant entre elles. Et, Harkaway étant le fils de John Le Carré, autant dire que l’écriture ne souffre d’aucun manquement ; « Gnomon » se lit et se déguste.
A.G.

LE SINGLE
OMEGA II – SÉBASTIEN GUÉRIVE

Auditrice, auditeur, prends donc ton casque ! Car c’est bien grâce à lui que l’écoute de la ballade offerte par Sébastien Guérive n’en sera que plus forte et plus profonde. Ce single Omega II – en plus d’être doté d’un magnifique clip – est un véritable voyage sonore. Qui prend aux tripes et possède une force visuelle assez folle.
Le Nantais offre alors une expérience musicale minimaliste mais pleine d’ambiance, rapprochant ainsi sa musique de la forme d’une B.O de film. De quoi patienter avec la sortie du nouvel album, Omega Point, prévu le 19 mars !
A.G.

STREAMING
DISNEY+ SE DÉVOILE

C’est bientôt le top départ pour la branche « adultes » de la plateforme Disney+. Baptisée Star, elle permettra, à partir du 23 février, de regarder un tas de séries comme Scrubs, 24 heures chrono, Lost, Buffy ou encore Alias.
Sont également prévus plus de 230 films : Logan, Alien, Die Hard, Titanic, Deadpool, Good Morning Vietnam, La Mouche, L’Odyssée de Pi, The Door, The X-Files : le film… Une diversification bienvenue, certes, mais qui s’accompagnera d’une hausse de l’abonnement, passant à 8,99 € par mois.
A.G

Chroniques culture : BD à tout va, série échec et mat, le sens de la mélodie de Chevalrex…

Cette semaine, on a fait le plein de BD et comics pour vous faire buller. Côté musique, place à Chevalrex ; côté lecture, Camila Sosa Villada nous transporte. Et on finit par une série à rattraper d’urgence si vous vous ennuyez !

LE COIN BD / COMICS

UNDISCOVERED COUNTRY

Les États-Unis ont fermé leurs frontières sans explication, ni avertissement. Lorsqu’une équipe d’émissaires part à la recherche d’un remède contre une pandémie mondiale (tiens donc…), elle doit alors lutter pour sa survie dans ce drôle d’endroit… Ce qui frappe en premier lieu, dans l’ouvrage de Scott Snyder et Giuseppe Camuncoli (éd. Delcourt), c’est ce sublime travail visuel. Les planches, d’une beauté folle, se dégustent et impressionnent. Pour le reste, cette dystopie à la croisée de Mad Max et Contagion, malgré sa narration parfois un peu surchargée, est un véritable voyage au sous-texte politique aussi perturbant qu’intéressant. Très réussi.
A.G.

LES BD DE LA SEMAINE

Avec « L’Apocalypse joyeuse » (éd. L’Association), Lewis Trondheim entraîne notre Lapinot préféré dans une aventure où collapsologues, météorites et angoisses existentielles font bon ménage. Tout simplement génial !
Le « 1984 » culte de George Orwell fait l’objet d’une magnifique adaptation (Grasset), signée Fred Nesti, qui fait toujours aussi froid dans le dos. Cette surveillance omniprésente s’incarne aujourd’hui sur tous nos réseaux sociaux et avec « 11407 vues » (Casterman), Brunner et De Gastold offrent une belle réflexion sur leur utilisation, à travers une histoire d’ados pas si anodine…
Quant à la folie des hommes, elle reste inépuisable : en témoigne « Les Indésirables » (Rue de Sèvres) de Kiki Hugues, une histoire émouvante d’une jeune Japonaise dans les camps d’internement sur le sol américain au début des années 1940. Enfin, avec « Patrick Dewaere » (Glénat), Bollée et Hrachyan signent le sublime portrait de cet acteur irremplaçable…
H.B.

LE CD
CHEVALREX – PROVIDENCE

Il va falloir définitivement ajouter le nom de Chevalrex, alias Rémi Poncet, dans les tablettes de la pop française lumineuse et incontournable. Au long de ces douze titres gravés sur Providence (Vietnam Label), il fait se succéder ambiances bucoliques et cavalcades ténébreuses avec un sens de la mélodie qui convoque aussi bien les fantômes d’Alan Vega que ceux de David Lynch. Sur des paroles pleines d’honnêteté, on se laisse petit à petit fondre dans cet univers inclassable.
H.B.

LE MAGAZINE
SOCIETY – PANDÉMIE

Le quinzomadaire a beau nous avoir habitués à des couvertures géniales, cette nouvelle Une de Society est tout bonnement parfaite. Ce numéro spécial « Pandémie saison 2 » reprend les codes des affiches de films de science-fiction (jetez un oeil à Macron…) pour traiter des récentes actus sanitaires. On aime particulièrement les faux avis de critiques (« Des acteurs indécis et un scénario bancal » !) qui ornent le haut de cette couv’qui mériterait d’être tirée en poster ! Côté lecture, inutile de dire que le sommaire et la rédaction nous régalent de nouveau. En kiosque jusqu’au 27.
A.G.

LE LIVRE
LES VILAINES, DE CAMILA SOSA VILLADA

Premier roman dans les milieux transgenres à Cordoba en Argentine, Les Vilaines (éditions Métailié) raconte sans détour, ni misérabilisme un univers plein de tendresse et de sang. Avec son écriture à la fois insolente et soyeuse, Camila Sosa Vilada vous emporte littéralement avec ce manifeste explosif, ce portrait d’une communauté hors du commun.
H.B.

A REVOIR
LE JEU DE LA DAME

Attention, bijou ! Pour les retardataires, il est toujours temps de découvrir Le Jeu de la dame, mini-série estampillée Netflix, située en pleine Guerre froide, dans laquelle Beth Harmon, une jeune femme, va faire sa place dans le monde international des échecs (un univers exclusivement masculin). Succès insolent à sa sortie, Queen’s Gambit (en V.O) est tout sauf un échec : intelligente, féministe, solide dans sa mise en scène, passionnante et emmenée par une Anya Taylor-Joy grandiose… Bref, un coup de maître qui met échec et mat une tripotée de séries de ces dernières années.
A.G.

 

Chroniques culture : metal hardcore, polar polaire, dose de BD et rock des 50s

Du lourd au programme, cette semaine ! On se nettoie les oreilles avec le metal hardcore de Born to Burn, on remonte le temps avec la musique d’Ady & The Hop Pickers, puis on fait le plein de lecture : BD, polar et bien d’autres vous attendent…

LE CD DE LA SEMAINE
BORN TO BURN – Money can’t be eaten

Ne vous fiez à cette douce intro acoustique qui ouvre le nouvel album des Tourangeaux de Born To Burn. Car passées ces 2min35, les grosses guitares déboulent façon parpaing dans les dents. Qu’on se le dise : le groupe n’a rien perdu de sa hargne et ici, vous attendent 48 minutes de metal hardcore qui brise les cervicales comme il se doit.

N’espérez pas de poésie doucereuse ; de toute façon, le nom du groupe n’indique pas qu’on part pour une cueillette aux champignons. Born to Burn aligne les riffs imposants et massifs (« Frontline » fait mal, très mal), menés pied au plancher, ne s’interdit pas à un petit solo à l’occasion (« Rain maker »), laisse éclater ses influences (on a reniflé du Hatebreed de çi de là) et nous rappelle (notamment avec le méchant « Dream Sellers ») à quel point les concerts nous manquent… Un album coup de boule.
Aurélien Germain

>Sortie le 7/11. facebook.com/btoburn

LA DECOUVERTE
BAZLAB

Tout nouveau, tout chaud ! Bazlab, c’est le nouveau projet de deux musiciens tourangeaux qui va rajouter un peu de pep’s dans cette période morose. On y retrouve notamment David Baez, un visage bien connu en Touraine, puisque monsieur a fait remuer quelques popotins avec son groupe déjanté Johnson Concorde.
Ici, lui et Fabienne Baez offrent un condensé de rock assez pop aux sonorités électro noisy. Dans « Catch the day », premier extrait clipé à retrouver sur Youtube, le son est travaillé, la voix légèrement saturée et la mélodie pousse à se dandiner. Bazlab fêtera la sortie de son premier album ce 23 octobre, à 21 h à La Parenthèse.
A.G.

LES  LIVRES
MO MALØ – NUUK

Il y avait eu Qaanaaq en 2018. Puis Diskø en 2019. En 2020, Mo Malø reste au Groenland avec Nuuk, 3e volet de sa série. Celles et ceux qui ont aimé les polars polaires de l’auteur seront toujours ravis de retrouver les enquêtes haletantes de ce flic revenu sur sa terre d’origine. Cette fois, le récit part d’une « épidémie » de suicides en série (le pays détient réellement le taux le plus élevé au monde) et s’attache à la culture inuit et aux traditions chamaniques.
C’est à la fois dépaysant, prenant, rythmé et froid : bref, un polar noir sur fond blanc.
A.G.

LE LIVRE
CAROLINE LHOMME – BIENVENUE DANS MON DEMI-MONDE

Journaliste pleine d’avenir, Caroline Lhomme est un jour frappée par un AVC qui la laisse à moitié paralysée. Avec Bienvenue dans mon demi-monde (éditions Hugo/Desinge), c’est le carnet de bord de sa résurrection qu’elle nous livre là avec humour.
Ce magnifique témoignage d’espoir est un remède plus qu’efficace contre la détresse et l’angoisse. Cerise sur le gâteau, c’est son amie Florence Cestac qui a tenu, à travers une vingtaine de dessins tous plus drôles les uns que les autres, à lui rendre hommage pour sa force et son courage. H.B.

LE CD
ADY & THE HOP PICKERS – ARE YOU READY GUYS ?

C’est parti pour un voyage dans le temps ! Et dans les années 50 plus précisément. Car les Tourangeaux d’Ady & The Hop Pickers sont bien décidés à ressusciter cette période-clé de l’Histoire de la musique, via leur rock’n’roll teinté de tous les plaisirs gravitant autour (rockab’, swing, blues et compagnie) !
Ce premier album, vintage à souhait, offre une chouette collection de titres rock 50’s avec, comme sous-texte, un féminisme bienvenu. Ça swingue à tous les étages et leur énergie, en plus d’être électrisante, est clairement contagieuse.
A.G.

 

LES BD DE LA SEMAINE

Avec « Croke Park », le Blésois Sylvain Gache signe un bel ouvrage qui réconciliera les amateurs d’histoire et de sport. Superbement illustré par Richard Guerineau, ce premier album de la collection Coup de tête (Delcourt) retrace une terrible page de l’Irlande le 21 novembre 1920.
Autre collection avec ces Reines de Sang, dont le tome 1 « Njinga, Reine d’Angola » (Glénat), signé Pécau et Vincenzi, retrace au XVIIe siècle la création de cet Empire qui tiendra tête à ses voisins et aux colonisateurs portugais. Quel plaisir également de retrouver Alix, Albertini et David B dans le tome 39 du « Dieu sans nom » (Casterman), où l’on découvre les steppes d’un Oural encore méconnu.
Quant au bon vieux Buck Danny, il s’envole de nouveau avec des « Histoires courtes » (Dupuis), totalement inédites. Enfin, saluons la remarquable adaptation de « Jeremiah Johnson » (Soleil) de Duval et Pécau, un western âpre et sauvage.
Hervé Bourit

Chroniques culture : le plein de BD et de la musique avec Action Bronson et Simon Declerck

Cette semaine, dans nos chroniques culture, on se dégourdit les oreilles avec le nouvel EP du Tourangeau Simon Declerck et le vinyle de la semaine de Radio Campus. Sans oublier notre dose de BD du jour.

LES BD DE LA SEMAINE

Avec le T2 de Faut pas prendre les cons pour des gens (Fluide Glacial), Reuzé et Rouhaud continuent leur humour bête et méchant ! Véritable carton en librairie, cette BD démontre par l’absurde la bêtise humaine ordinaire.

Beaucoup de légèreté aussi avec Malgré tout (Dargaud), où Jordi Lafebre remonte le fil du temps jusqu’à la source de l’amour entre Ana et Zeno dans un one-shot plein de sensibilité. Belle inventivité également avec Les Belles Personnes (Soleil), où Chloé Cruchaudet propose 14 portraits, comme autant de témoignages et de plongées dans l’âme humaine.

Quant à Chinese Queer (Sarbacane), le dessinateur Seven y brosse un portrait acide de la jeunesse chinoise, avec une invention graphique bluffante. Finissons par Soeurs d’Ys (Rue de Sèvres), d’Anderson et Rioux, virée au cœur de cette légende bretonne réalisée avec fougue et intensité.
Hervé Bourit

LE VINYLE DE RADIO CAMPUS
ACTION BRONSON – ONLY FOR DOLPHINS

Inénarrable et fantasque rappeur new yorkais, Action Bronson n’en finit plus d’écrire sa légende. Style mi-rappé, mi-braillé, textures et mixtures sonores toujours originales et grandiloquentes, son nouvel album Only For Dolphins (Loma Vista Recordings) sort encore du lot avec cet univers nimbé d’odontocètes tantôt subversifs, tantôt sages.
Seul titre de l’album où Action Bronson semble ne pas être en pleine overdose de miettes de dauphin, le titre Latin Grammys, au sample connoté latino, met en avant son génie de l’autodérision.

LE EP
SIMON DECLERCK – LONELY

À 27 ans, après avoir produit les deux EP du groupe Clé d’Sol, le Tourangeau Simon Declerck se lance dans l’aventure en solo. Avec ce 3 titres, le musicien prouve déjà qu’il n’a rien perdu de son goût pour la prod’ bien faite et du son travaillé. Il y a, aussi et pour sûr, une mélancolie qui se dégage de l’ensemble, via des chansons très personnelles (il suffit d’écouter les paroles du titre éponyme). Et côté musique, Simon Declerck offre un esprit jazzy mâtiné de soul. En s’autorisant parfois des chemins de traverse, en témoignent ces discrètes mais habiles touches hip-hop.
A.G.

> facebook.com/ Simon.Declerck.Artist

Chroniques culture : Nota Bene en BD, musique baroque en CD et le plein d’EP

Ô joie ! Le youtubeur tourangeau Nota Bene sort une nouvelle bande-dessinée, cette fois en s’intéressant à la mythologie nordique. On fait aussi le plein de BD polars, tout en voyageant en Italie avec l’Ensemble Parchemins côté musique.

LA BD
NOTA BENE – LA MYTHOLOGIE NORDIQUE

Et de trois tomes pour la série BD de Nota Bene ! Et c’est peu dire qu’on l’attendait de pied ferme, celui-ci. Le T3 (éditions Soleil) aborde effectivement la mythologie nordique – sujet ô combien cher à nos yeux. Ici, le youtubeur tourangeau se sert des bases telles que l’Edda poétique pour livrer une synthèse d’une mythologie aussi complexe que passionnante. Abordant les mythes fondateurs et croquant les dieux principaux (Ases comme Vanes) avec brio, Benjamin Brillaud prouve une nouvelle fois qu’il est un fin conteur. Servie par le dessin de Christian Paty, cette BD est aussi divertissante (certaines références pop culture et traits d’humour) que riche en informations. À mettre entre toutes les mains. Surtout pour le/la Viking qui sommeille en vous, évidemment.
Aurélien Germain

LE LIVRE
LE PETIT COIFFEUR

La rubrique culture du magazine Le Point disait de lui qu’il était « une marque fiable sur les planches » : lui, c’est Jean-Philippe Daguerre. Et force est de constater que l’auteur est effectivement une jolie plume dans le domaine. Avec Le Petit Coiffeur (éditions Albin Michel), il évoque l’histoire de la Tondue de Chartres. Du moins, il la revisite. L’exercice n’est pas facile – lui-même avoue qu’il « marche sur des oeufs » – mais l’écriture et la rythmique des mots en font une pièce bien huilée et pertinente, à découvrir d’ailleurs sur la scène du Théâtre Rive Gauche en octobre.
A.G.

LE CD
ENSEMBLE PARCHEMINS – RÉCRÉATION ITALIENNE

Les Tourangeaux Matéo Crémades et Nathalie Ferron emmènent l’auditeur par la main dans l’Europe des XVIe et XVIIe siècles. À travers cette « Récréation italienne », on découvre ainsi tarentelles du Sud de l’Italie et chansons (Obizzi ou encore Monteverdi). De quoi remonter dans le temps au son d’une guitare baroque jouée de main de maître, des mélodies expressives et des voix qui se chevauchent.
A.G.

LES EP
PR2B ET LOMBRE

Avec son 1er EP, « Des rêves », la Berruyère PR2B livre en 6 titres un univers foisonnant pop aux textes ciselés et aux mélodies percutantes. Très poétique, son écriture ne s’éloigne jamais du réel avec une acuité bluffante.
Le Rodézien Lombre, lui, sort un 1er EP « La lumière du noir », où son spoken word racé, nappé d’incandescentes touches d’électro, fait mouche à chaque coup. Ces deux-là sont bien partis pour mettre un peu de folie, de corps et de cœur en cette rentrée musicale pas comme les autres.
H.B.

LES BD DE LA SEMAINE
Passion polars

C’est fou comme le polar convient aux temps troublés que nous vivons, à l’image d’un Nestor Burma qui, dans « Les Rats de Montsouris » (Casterman) de Ravard, Malet et Moynot, livre un bel embrouillamini de chantage et de cambriolage.
Autre détective qu’on adore : Léo Loden. Avec « Sète à huîtres » (Soleil) et la complicité de Nicoloff et Carrère, il nous emmène dans le monde pas toujours reluisant de l’ostréiculture.
Autre enquête bien ficelée également, celle de Tarrin et Neidhardt qui envoient notre cher Spirou « Chez les Soviets » (Dupuis). Le résultat plus que réussi est truffé de clins d’œil !
On terminera avec le superbe récit de Baru, « Bella Ciao » (Futuropolis), où l’auteur se replonge dans la mémoire de ses ancêtres italiens dans un récit poignant et d’actualité : superbe, élégant et fort.
H.B.

A LIRE
LE REPAS DES HYÈNES

Une fable, autant qu’un conte initiatique. « Le Repas des hyènes », récit en bande-dessinée signé Aurélien Ducoudray et Mélanie Allag, est une véritable plongée au coeur de l’Afrique ancestrale. Les deux auteurs retracent la vie de Kubé et Kana, deux jumeaux lancés dans un voyage étrange et paradoxal, où se réveille l’esprit maléfique d’un Yéban. La douceur de l’enfance côtoie la cruauté de la vie, dans un ouvrage qui a le mérite de présenter un ensemble graphique audacieux et pertinent.
A.G.

Chroniques culture : BD, Yin Yin en vinyle, découverte tourangelle et cuisine créative

Ne changeons pas les bonnes habitudes : on fait le plein de BD cette semaine, mais on y rajoute un livre de recettes fort original, tout en écoutant Panem et Yin Yin.

LES BD DE LA SEMAINE

Le Tourangeau Étienne Le Roux, aidé par Brunschwig et Chevallier, se lance dans une nouvelle saga avec « Les Frères Rubinstein » (Delcourt), retraçant une belle histoire de fratrie juive, des corons du nord aux cabarets new yorkais.
Avec « Ellis Island » (Grand Angle), Charlot et Miras brossent un portait saisissant de l’immigration du début du XXe siècle.
Avec « La Dernière rose de l’été » (Sarbacane), Lucas Harari offre un second roman graphique époustouflant, un polar hitchcockien de toute beauté.
Autre chef d’œuvre, la magnifique relecture par Frank Pé du « Little Némo » (Dupuis) de Winsor McCay, dans un format d’une liberté folle.
H.B.

Le vinyle de LA SEMAINE DE Radio Campus
YIN YIN – HAW PHIN

Le duo néerlandais qui nous avait fait plaisir avec son premier album a sorti un 45 tours cet été. Ce titre, Haw Phin (sur Bongo Joe Records), a été écrit pendant le confinement. Il reprend l’expression « Haw Pin! » (« restez forts ») que l’on pouvait lire sur de nombreuses fenêtres à Maastricht. Le résultat est une petite sucrerie fondante à l’oreille. Un morceau aux connotations aquatiques, dans la continuité des inspirations asiatiques des musiques de Yin Yin, qui invite à la contemplation introspective et à la détente.

Le single
PANEM – ZEITGEIST/ABSOLUTE MONOPOLY

Né il y a à peine 2 ans, Panem est un groupe tourangeau qui a déjà une sacrée maturité et la science du son. Il suffit, pour s’en convaincre, d’écouter son single Zeitgeist/Absolute Monopoly : la production cristalline rend hommage à la musique proposée par Marie Moreau, Emeline Fougeray, Mogan Cornebert et Yacine Aït Amer. Les différentes voix s’entremêlent sur une nappe d’indie rock. Pour accompagner la sortie du titre, Panem s’est fendu d’un clip, tout en noir et blanc, tourné à Tours (dont une séquence au Pale !).
À découvrir dès à présent sur facebook. com/panemrocks.
A.G.

Le livre
FESTINS

Ou comment la cuisine peut inspirer et cultiver notre créativité ! C’est ce que c’est dit le spécialiste du design graphique Guillaume Lamarre (éditions Pyramid). À travers le portrait de neuf grands chefs, dont Claire Habchi et Julien Alvarez, il s’amuse à voir comment s’établissent les liens entre cuisine et inventivité, comment naît la création de leurs plats, le tout agrémenté de recettes folles et originales. Un livre pétillant, où l’audace et l’imagination servent des portraits de créateurs attachants et hors-norme.
H.B.

Chroniques culture : fanzine metal, polar rigolo tourangeau, pop punk et BD

Cette semaine, on se nettoie les oreilles avec le EP des Astray Astronauts, on sourit en lisant Une Certaine idée du paradis, on fait le plein de BD et on découvre un fanzine 100 % metal.

LE ROMAN
UNE CERTAINE IDÉE DU PARADIS

Quel plaisir de retrouver la plume d’Élisabeth Segard. Non pas parce que madame est une de nos collègues émérites (roh, pas notre genre), mais parce qu’elle possède ce sens du roman bien ficelé, bien amené, de ceux qu’on engloutit en quelques bouchées.

Les Pépètes du cacatoès en janvier 2019, c’était déjà elle. Pour la rentrée 2020, place à Une certaine idée du paradis (éd. Calmann-Lévy), polar prenant place dans la campagne tourangelle, dans un petit village où une vieille dame discrète (aussi intrigante que peu commode) se retrouve mêlée à une histoire de meurtre, celui d’une citadine un poil bobo tout juste arrivée.

Comme d’habitude, dame Segard a le sens du rythme, du livre qui va droit au but, toujours riche en trouvailles. Et en distillant son humour avec parcimonie, elle parvient à faire de son roman une petite gourmandise sucrée qu’on dévore.
A.G.

LE FANZINE
ARGYOPE

Alors ça, on ne va pas se mentir, ça nous a fait un bien fou de recevoir cette petite pépite. Son nom ? Argyope. Kézako ? Un fanzine, un vrai de vrai. Un qui sent la sueur (à cause du travail fourni, hein), la passion et le metal à plein nez.

Mais attention, oubliez le metal mainstream ou les formations trop connues. Ici, on déniche les groupes obscurs, piochant aussi bien dans le death metal mexicain 100 % féminin que le black/thrash vicieux. Dans la plus pure des traditions (noir & blanc + collages DIY + photos découpées), ce fanzine devrait satisfaire les metalleux de tout poil.

« Pour les gens intéressés, je le vends à 2 € de la main à la main, sinon faut ajouter les frais de port », nous indique le boss du fanzine, Saul. Support the underground, comme on dit.
A.G.
> sauldaniel666@yahoo.fr

MUSIQUE
ASTRAY ASTRONAUTS – KINTSUGI

On avait laissé nos rockeurs tourangeaux en janvier avec « Let’s get the hell outta here ». Revoilà les Astray Astronauts avec « Kintsugi » sous le bras, un EP 4 titres. Le confinement n’a pas calmé nos loustics, leur propos est toujours pop punk. Mais pas du genre sirupeux, non merci ma bonne dame. Le rock est toujours mis en avant (joli travail sur le mix d’ailleurs, le son de batterie est excellent), le sens de la mélodie est encore là.

Pas de chichis, Astray Astronauts est efficace et sans fioritures, en témoignent des titres oscillant entre 3 et 3 minutes 30. Kintsugi sortira le 25 septembre en version digitale, avant un concert au Bateau ivre le 16 octobre. Le rendez-vous est pris !
A.G.

LES BD DE LA SEMAINE

Avec Cocteau, l’enfant terrible (Casterman), Rivière et Mattiussi délivrent, en noir et blanc, une biographie saisissante et onirique de ce cinéaste, poète et écrivain. Dans «La Fuite du cerveau (Dargaud), Gomont s’attaque lui à la rocambolesque histoire du vol du cerveau d’Albert Einstein, avec un trait magnifique.
Autre travail graphique époustouflant, celui de Lapone qui, sur un scénario de Canales et Valero, livre avec Gentlemind (Dargaud) une magnifique reconstitution de l’univers des grands magazines américains des années 50.
Et bonne nouvelle pour les amateurs de Donjon, le nouveau tome Antipode (Delcourt) est enfin sorti avec, aux manettes, Sfar, Trondheim et Vince ! Enfin, avec Ghost Kid (Grand Angle), c’est Tiburce Oger qui nous offre un des meilleurs westerns du moment.
H.B.

Chroniques culture : Dark, Blues Pills, Stuffed Foxes et le plein de BD

A REVOIR
La série Dark

On prend un Doliprane et c’est parti ! La très (trop ?) complexe série a accouché de sa 3e et dernière saison durant l’été. Et Dark, petite pépite Netflix aussi audacieuse que génialissime, prouve définitivement qu’elle est l’une des meilleures propositions du petit écran de ces dernières années.
Tournant autour du concept de boucle temporelle, cette série allemande aborde le destin de plusieurs familles et le fatalisme via une réalisation impeccable et un casting simplement parfait. Sophistiqué et méticuleux, Dark est un puzzle narratif intense mais hypnotique. Brillant.
A.G.

BD
Sélection de rentrée

On commence avec « Nous sommes tous des anges gardiens » (Glénat), pure merveille avec Gnoni et Biancarelli au dessin et Toldac au scénario pour ce récit poignant autour d’un drame familial. Avec « Deux passantes dans la nuit » (Grand Angle), le cinéaste Patrice Leconte et son complice Jérôme Tonnerre livrent au trait d’Alexandre Coutlis une belle rencontre féminine dans le Paris de l’Occupation.
Premier ouvrage de Timothée Le Boucher, « Dans les vestiaires » ressort chez La Boîte à Bulles et c’est toujours une merveille. Enfin, gros coup de cœur pour « Black Squaw » (Dupuis) du duo Yann et Henriet, une plongée en pleine prohibition avec une héroïne qui n’a pas froid aux yeux !
H.B.

BD
Encyclopédie des petits moments chiants 2

Un rendez-vous amoureux qui pique dans votre assiette, un nez qui gratte en plein déménagement, une scène de sexe inattendue dans un film visionné en plein TGV… Kek croque toutes les contrariétés banales du quotidien qui nous pourrissent une journée.
Dans ce deuxième volet de l’Encyclopédie des petits moments chiants, l’auteur propose toujours un concept simple mais efficace. C’est gentil et ça fait gentiment sourire et rire. Et quiconque prétendra que l’une de ces situations dévoilées en ces pages ne lui est jamais arrivé est un(e) menteur/se !
A.G.

LE CD
Blues Pills – Holy Moly !

Blues Pills aurait pu exploser en plein vol. Deux premiers EP à succès qui frôlent la perfection, puis un album peu mémorable, les Suédois transformant alors leur propos blues rock jubilatoire en pop/soul sirupeuse. Mais après un repos bienvenu, revoilà le Blues Pills des débuts !
Son poussiéreux et vintage, gros solos dégoulinants, riffs inspirés et, toujours, ce timbre hypnotique d’Elin Larsson empruntant autant à Janis Joplin qu’à Arethla Franklin. La chanteuse sait traverser les champs de la soul (« California ») avant de nous embarquer dans une virée rock’n’roll (« Low Road »).
Entre pépites rock et douceurs psychédéliques, Blues Pills se remet enfin en selle.
A.G.

MUSIQUE
Stuffed Foxes, Tourangeaux inouïs

Annulé pour cause de Covid (rah, on ne l’aime pas beaucoup lui), le Printemps de Bourges n’a pourtant pas dit son dernier mot. Du 16 au 18 septembre, 34 artistes de la sélection Inouïs2020 seront en concert au Palais d’Auron. Et devinez qui représentera la Région Centre pour cette édition ? Les Tourangeaux de Stuffed Foxes ! Si vous êtes de passage à Bourges, sachez que nos locaux investiront la scène le jeudi 17 septembre.

> Retrouvez d’ailleurs l’interview du groupe juste ici !

 

 

BD : le festival A Tours de bulles revient les 12 et 13 septembre

Le festival de bande-dessinée a dû s’adapter à la situation actuelle et aux conditions sanitaires. Moins de lieux clos, plus d’extérieur. Mais rendez-vous est tout de même pris place Châteauneuf, les 12 et 13 septembre, pour A Tours de bulles. Et c’est gratuit !

Les organisateurs l’ont dit eux-mêmes, dans un communiqué : il y a eu « moult questionnements » et des « difficultés liées à l’organisation des manifestations culturelles ». Mais tout est bien qui finit bien : le festival de bande-dessinée A Tours de bulles aura bel et bien lieu les 12 et 13 septembre prochains !

Contraintes sanitaires oblige, des modifications ont été apportées à l’événement : « moins d’auteurs présents, moins de lieux clos, plus d’activités à l’extérieur », précise l’équipe à la tête du festival.

Pour le reste, cette seizième édition s’annonce bullesque à souhait ! Stéphane Fert – déjà vu et lu dans le merveilleux « Peau de mille bêtes » (éditions Delcourt) – sera l’invité d’honneur. Une exposition sera d’ailleurs consacrée à l’auteur.

Justine Cuhna, Gijé et d’autres invité(e)s

Autour de Stéphane Fert, d’autres noms à retenir. On retrouvera ainsi Mobidic, Justine Cuhna (son « Dans les yeux de Lya », à lire de toute urgence !), Nina Jacqmin, Philippe Larbier, ou encore Elsa Bordier, Jean-Marie Omont, Gijé et Carbone !

Pour le reste, le programme prévoit également conférences, lectures à voix haute, spectacles, ventes de BD et – si le contexte le permet d’ici là – d’éventuels ateliers dessin. La soirée d’ouverture, quant à elle, aura lieu le 11 septembre aux cinémas Studio.


> Festival A Tours de bulles, les 12 et 13 septembre, place Châteauneuf. Gratuit. Programme complet sur www.atoursdebulles.fr

Suivez également A Tours de bulles sur leur page Facebook https://www.facebook.com/ToursdeBulles/

Affiche Stéphane Fert

Chroniques : des BD pour votre été

Que vous partiez ou non en vacances, Tmv vous propose une sélection de neuf bandes-dessinées pour buller durant votre été…

♦LA BD POUR JEUNE PUBLIC
LE SERMENT DES LAMPIONS

Signé Ryan Andrews, ce roman graphique a des airs de Voyage de Chihiro qui aurait rencontré les Goonies. Racontant le serment fait par des ados (« demi-tour interdit, on ne regarde pas en arrière ») qui vont s’aventurer au-delà d’un pont où il est interdit d’aller, cet énorme pavé de 335 pages est un gros bonbon plein de magie et de féerie. Porté par des teintes bleutées, un vrai sens de la composition et un scénario costaud, Le Serment des lampions est un voyage fantastique et extraordinaire qui se vit la tête dans les étoiles.
A.G.

♦LA BD POUR UN ÉTÉ D’ANGOISSÉ
L’HOMME LE PLUS FLIPPÉ DU MONDE – PETITES TERREURS DU QUOTIDIEN

On connaissait Théo Grosjean sur Instagram, réseau sur lequel le jeune auteur de BD nous séduisait avec son quotidien d’angoissé de la vie. Cette fois, l’homme le plus flippé du monde se retrouve en version papier pour ce tome 1 (éditions Delcourt) jubilatoire. Terriblement drôle, car terriblement vrai, son récit nous emmène à travers les couloirs du métro, le TGV ou encore les soirées oppressantes et le covoiturage malaisant. Alternant entre un sens du comique efficace et des pastilles émouvantes, ces petites terreurs du quotidien sont un vent de fraîcheur et une bouffée d’humour. À mettre entre toutes les mains !
A.G.

♦LA BD POUR RÊVER
JEANNOT

En voilà une jolie petite douceur ! Loïc Clément, accompagné de Carole Maurel au dessin, signe ici un nouvel opus de ses Contes des coeurs perdus. L’auteur n’a rien oublié de sa sensibilité et de sa poésie. Dans Jeannot, un homme se met à entendre ce que disent les arbres et les plantes. Derrière tout ça, Loïc Clément esquisse en fait le thème tabou de la mort et celui de la mort d’un enfant. Loin de proposer un album larmoyant et dramatique, Jeannot contient en fait de jolis passages touchants et même légers. Un joli moment de lecture.
A.G.

♦SIX BD À EMMENER À LA PLAGE

>PEAU D’HOMME (Glénat)
Dernier scénario du regretté Hubert… Cette fable sur le genre et la sexualité est magnifiquement mise en image par un Zanzim au sommet de son art.

>OPEN BAR, T2 (Delcourt)
Fabcaro est un génie de l’humour qu’il soit trash, absurde, concerné, noir, délirant, profond, léger … (rajoutez tout ce que vous voulez, ça marche aussi !)

>LE DERNIER ATLAS, T2 (Dupuis)
Un de nos coups de coeur de l’année que cette belle uchronie épique où Velhmann, De Bonneval, Blanchard et Tanquerelle unissent leurs talents.

>L’HOMME QUI TUA CHRIS KYLE (Dargaud)
Nury et Bruno tracent un portrait brillant et glaçant de l’Amérique d’aujourd’hui, à travers la figure de ce tireur d’élite, de sa famille et de son meurtrier.

>KNOCK OUT ! (Casterman)
Premier boxeur homosexuel champion du monde, Emile Griffith eut un destin à la fois tragique et flamboyant. Reinhard Kleist nous le conte avec une empathie rare.

>CAMOMILLE ET LES CHEVAUX (Bamboo)
Signés Mesange et Turconi, ces gags bien vus font partie d’une nouvelle série jeunesse à suivre de très près, où humour et tendresse se disputent à la tendresse.
H.B.

BD et roman graphique : notre petite sélection

En ces temps un peu tristounets, quelques chroniques de bandes-dessinées parues ou à paraître, pour lesquelles la rédaction a eu un coup de cœur.

Le Roman graphique

Les oiseaux ne se retournent pas  Il y a, déjà, ce titre superbe. Il y a, ensuite, ce graphisme de toute beauté. Il y a, enfin, cette terrible et touchante histoire d’une petite fille en exil, fuyant la guerre. « Les oiseaux ne se retournent pas » (éd.Delcourt) porte son sujet avec finesse.
Dans toute cette misère, l’espoir se dessine en filigrane. Sublimé par le trait de Nadia Nakhlé et de splendides teintes (noir, rouge, bleu), ce roman graphique explore, avec poésie et un lyrisme bouleversant, la psyché d’une simple enfant contrainte de fuir la barbarie des adultes. A lire de toute urgence pour avoir un peu de plomb dans la tête.
A.G.

La sélection BD

Avec « Quatorze Juillet » (éditions, Casterman), Bastien Vivès et son scénariste Martin Quenehen signent l’un des chef d’œuvre de ce premier trimestre. Cette rencontre entre un jeune gendarme surinvesti et un duo père/fille traumatisé par les attentats donne à ce polar contemporain une saveur incroyable et un climax incroyable.

La BD étant un art, ce n’est pas « J’Aurais voulu faire de la Bande Dessinée » (Futuropolis) de Philippe Dupuy qui va nous contredire. Son dialogue avec Dominique A et le jazzman Stéphan Olivia est l’un des choses les plus rafraîchissantes qu’on ait lu sur le 9ème Art depuis longtemps.

Avec « Michel Fourniret » (Glénat), le spécialiste français des serial killers Stéphane Bourgoin lance une nouvelle collection qui cerne les racines du mal avec sérieux et une acuité qui fait froid dans le dos.

Nettement plus léger, « La Promesse de la tortue » (Grand Angle) nous offre un beau récit d’aventures féminin situé en 1642, où trois flibustières s’en donnent à cœur joie grâce au duo Piatszek et Tieko.


H.B.

 

Chroniques : BD de la rentrée, DVD et Mindhunter de retour

On se délecte d’une tripotée de BD pour la rentrée, ainsi que du retour de la série Mindhunter et notre DVD de la semaine : Le Parc des merveilles.

LA SÉLECTION BD
Pour la rentrée, on se délecte de deux perles relevées cet été ! Avec D’Anya (éditions Rue de Sèvres), Vera Brosgol signe un premier album attachant et un récit fantastique qui évoque avec sensibilité la difficile période de l’adolescence.
Encore un tome 1, cette fois avec Le Masque aux milles larmes (Dargaud) : Chauvel et Ali nous font frissonner en suivant les pas d’une jeune femme dans un Japon médiéval hallucinant.
V-Girls (Soleil) est la nouvelle série trépidante de Pecau et Ukropina qui mêle délicieusement fantastique, Histoire, espionnage et supers héroïnes. Nouvelle série également avec Le Maître des îles (Glénat), où Mezzomo et Piatzszek nous entraîne aux Antilles en 1846 avec une adolescente qui n’a pas froid aux yeux.
Terminons avec la géniale adaptation du Nez de cuir (Futuropolis), signée Dufaux et Jacquemin, pour ce magnifique hommage à l’œuvre de Jean de la Varende.
H.B.

LA SERIE
MINDHUNTER
Elle était attendue de pied ferme : la saison 2 de Mindhunter, la série-thriller sur les origines du profilage, est revenue sur Netflix. De travail sur le psychisme des serial-killers, il en est toujours question (Manson et Berkowitz donnent des sueurs froides). Mindhunter saison 2 voit sa mise en scène mieux travaillée et sa construction gagner en puissance. Monstrueux, saisissant et immanquable.
A.G.

LE DVD
LE PARC DES MERVEILLES
S’il est certain que ce Parc des merveilles n’a pas la classe d’un Pixar, il reste un film d’animation correct et follement poétique. Ici, June, une jeune fille gentiment allumée, atterrit dans le parc d’animation qu’elle a inventé. Relativement fun, n’hésitant pas à aborder des thématiques adultes, cette production est pétrie de bonnes intentions malgré ses maladresses (ces allégories peu subtiles). Touchant.
A.G.

Chroniques culture #73

De la lecture avec une dose de BD pour l’été mais aussi du livre 100 % rock… Sans oublier la musique avec le EP de VLAP et du ciné avec le DVD des Fauves : voici l’heure des chroniques culture.

LE DVD
LES FAUVES


Deuxième long-métrage pour Vincent Mariette qui, pour le coup, a réuni pas moins que Laurent Lafitte, Lily-Rose Depp et Camille Cottin. Et ici, c’est bien la fille de Johnny Depp qui crève l’écran et vole la vedette. Visage anguleux, regard noir, air étrange, tout concourt à faire d’elle la comédienne parfaite pour ce rôle d’ado dark.
Thriller aux accents de polar et de fantastique, Les Fauves est un film aussi envoûtant qu’énigmatique auquel il faut toutefois s’accrocher. Et même si les enjeux sont un peu faiblards et peu fouillés, le climat anxiogène qui enveloppe le tout réussit sa mission.
Pour sa sortie en DVD, l’éditeur a incorporé un entretien touffu du réalisateur (1 h 20 au compteur !) et deux courts-métrages en bonus.
A.G.

LE EP
VLAP – CROCRODILES

Ce n’est pas un secret : à tmv, on a toujours aimé les disques où le mix laissait respirer la basse et la rendait, surtout, audible. En cela, VLAP a de quoi nous ravir : sur son premier EP, nommé CrocRodiles, la quatre cordes ronronne, vrombit, claque parfois. Elle donne son ossature à cette « pop groovée », comme ce groupe tourangeau l’appelle.
Alternant la douceur (le langoureux « Dance ») et l’énergie (le quasi-funk « Greed is god »), VLAP offre quatre titres où chaque instrument – guitare, claviers, batterie – a également sa place et ressort. La voix, parfois un peu éraillée, donne un léger grain soul à l’ensemble.
Si la formation a déjà été sélectionnée pour jouer au Printemps de Bourges 2019 dans la section Grandes Ecoles, elle sera à découvrir dans nos contrées tourangelles prochainement : rendez-vous le 18 juillet prochain, au Festival Les Courants d’Amboise et le 4 septembre à Campus en Fête à Tours !
A.G.

LES BD
ÇA SENT L’ÉTÉ, NON ?

Vu les récentes chaleurs, on se contentera de bouger la tête en lisant « Break » (éd. Steinkis) où Ledoux et Liano nous refont vivre l’épopée du hip hop US des blocparty à MTV et où l’on croise avec un petit pincement au coeur DJ Kool Herc et Afrika Bambaataa.
On reste à New York avec « Bootblack » (Dargaud), juste après la guerre et cette histoire passionnante d’une bande de gamins des rues, servie par le trait magnifique et le récit puissant de Mikaël. Remontons encore le temps avec « Après l’Enfer » (Grand Angle) : Marie et Meddour nous entraînent dans l’après-guerre de Sécession avec ce récit âpre et graphiquement bluffant.
Et puis l’été, les séries prennent le pouvoir : alors on se jette sur le T30 de Lefranc (Casterman) dans lequel Alvès et Corteggianni nous emmènent pour une visite passionnante de la Corée du Nord. Encore plus exotique, Virginie Augustin propulse Conan dans des contrées peuplées de pirates, de grands singes et de zombies avec le magnifique « Chimères de fer » (Glénat).
Eh oui cette année, Glénat fête ses 50 ans avec un super ouvrage collectif et Soleil fête ses 30 ans avec un ouvrage hors-commerce (débrouillez-vous pour le trouver !) : longue vie à eux. Bel été et n’oubliez pas de buller !
H.B.

LIVRES ROCK
JULIE BONNIE ET DOC PILOT
On commence avec « C’est toi Maman sur la photo » de Julie Bonnie, sorti aux éditions Globe. Celle qui fut membre de Forguette mi note, avant de commencer une carrière solo et se retrouver maintenant auteure, raconte son parcours atypique et croisé de musiciennes punk et de mamans bobo. C’est prenant et séduisant à la fois.

Mais la grosse claque, c’est « X-ray Pop, la machine à rêver » de Didier Doc Pilot chez Camion Blanc. Trois parties dans ce livre, dont un roman à la Doc : psychédélique et luxuriant. Puis toutes ses années musicales sur Tours où il nous raconte, avec une mémoire moins sélective que Miss Bonnie, toute la scène rock tourangelle et surtout son exceptionnel parcours musical, avec une écriture au scalpel.
Soulignons aussi cette sublime série de portraits de nos icones musicales de Joe Strummer à Paul Weller, en passant par Alan Jack. Ces portraits, dont certains ont été aperçus dans les pages de tmv (la rubrique Minute rock), sont l’oeuvre de Jocelyn Herbelot qui suinte le rock comme jamais par tous les poils du pinceaux. Une fusion exceptionnelle entre deux artistes hors normes et hors du commun.
H.B.

Chroniques culture #72

Cette semaine, on revient sur la série (aussi extraordinaire que prenante) Chernobyl. Toujours dans l’horreur, retrouvez la chronique du DVD Happy Birthdead 2. Enfin, on termine avec de la BD et notre coup de cœur avec le roman graphique Cher Corps.

LE ROMAN GRAPHIQUE
CHER CORPS

Quel magnifique ouvrage, que ce « Cher Corps » (éd.Delcourt) de Léa Bordier ! Adapté de la chaîne Youtube du même nom, ce recueil touchant et sincère, brut et souvent bouleversant, présente 12 témoignages de femmes sur leur rapport au corps.
Ces histoires de vie sont mises en images par 12 auteures, de Mathou à Marie Boiseau, en passant par Mirion Malle et Daphné Collignon. De fait, chaque planche est différente, de par son coup de crayon, son trait, son regard, sa couleur. Aucune histoire n’est noyée parmi les autres, toutes ressortent en laissant apparaître cette nécessité de s’aimer comme on est.

Abordant frontalement ou poétiquement l’anorexie, les cicatrices, la grossesse, la non-binarité, le surpoids ou encore le handicap, Cher Corps montre une multitude de corps, rappelant le rapport délicat que l’on peut avoir avec.

Aussi décomplexant qu’intime, ce roman graphique poignant (et si attachant) plonge dans l’intime et sublime les corps et la Femme.
Libéré et libérateur, un livre à mettre entre toutes les mains : celles de ces dames, évidemment. Mais aussi – on l’espère – celles des hommes qui seraient bien avisés d’y jeter un œil, pour (enfin) s’apercevoir de la vraie pluralité des corps.
A.G.

LES BD
DAVY MOURIER VS LA MORT

On connaissait Davy Mourier pour sa série La Petite Mort. Cette fois, l’auteur revient dans un album étonnant, où il se met en scène dans une expérience particulière : celle de devenir stagiaire thanatopracteur. Avec son trait si caractéristique, Davy Mourier illustre sans tabou ce métier si mystérieux qui consiste à donner la meilleure apparence possible aux personnes après leur décès.
C’est frontal, parfois dur, souvent doux, avec ce qu’il faut d’humour (tous les morts ont le visage de Christopher Walken) et d’émotion pour offrir un album tout en justesse. Une BD faite pour comprendre la thanatopraxie et, surtout, aborder la Mort différemment : en se sentant vivant.
A.G.

ÇA SENT L’ÉTÉ !

On commence très fort avec « Le Dernier Pharaon » (Dargaud), une aventure de Blake et Mortimer signée… François Schuiten ! Avec l’aide de Van Dormael et Gunzig au scénario, il nous livre un récit passionnant, où ésotérisme et rêverie ont la part belle.
On continue avec « El Commandante Yankee » (Dupuis) de Gani Jakupi, une histoire hyper documentée de la révolution cubaine dans laquelle Castro, le Che et ce mystérieux commandant yankee nourrissent ces 224 pages.
Que dire alors de « Le Rapport W » (Daniel Maghen), de Gaetan Nocq, qui bluffe avec son graphisme époustouflant, dans ce récit d’un officier polonais enfermé volontairement à Auschwitz pour y monter un réseau de résistance.
On respire un peu avec « Picasso s’en va-t’en guerre » (Delcourt) où Daniel Torres, le chantre espagnol de la ligne claire, nous livre un magnifique hommage à la création à travers la figure de Picasso. Follement original sur le fond et sublime sur le dessin. Le nouvel Airbone 44 « Sur nos ruines » (Casterman) de Jarbinet replonge, lui, sur le traces de la débâcle allemande et la lutte des États-Unis pour mettre la main sur les savants d’Hitler : passionnant !
Hervé Bourit

LA SÉRIE A (RE)VOIR
CHERNOBYL

Sur les sites américains de référence, comme IDMb et Rotten Tomatoes, elle écrase tout sur son passage et pulvérise la concurrence, se payant même le luxe de dépasser en notation Breaking Bad et Game of Thrones. Elle, c’est Chernobyl. Une mini-série de 5 épisodes signée HBO qui, comme son nom l’indique, revient sur la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. Ici, oubliez tout mélodrame futile ou tout traitement hollywoodien.

Chernobyl est sobre, épuré. Au réalisme quasi-documentaire ; à l’approche anti-spectaculaire. Que ce soit en matière de qualité cinématographique, d’écriture ou de jeu d’acteurs (la paire Jared Harris / Stellan Skarsgård), tout est absolument — n’ayons pas peur des mots — parfait. Nourrie par un souci du détail obsédant, enveloppée d’une atmosphère suffocante et dotée d’une photographie terne, la série donne froid dans le dos. Elle attrape par la gorge, tord les tripes.

Tout est si terrifiant, car tout est si réel : Chernobyl ne vaudrait presque que pour la leçon historique qu’elle envoie au visage du public (avec, en filigrane, cette question : quel est le coût du mensonge ?). Une perle télévisuelle, une des meilleures séries de la décennie.
A.G.

LE DVD
HAPPY BIRTHDEAD 2 YOU

Étonnamment, alors que le premier volet nous avait semblé bien lisse et paresseux, cette suite d’Happy Birthdead a bien plus titillé notre appétit cinéphile. Toujours basé sur le même postulat de départ (coincé dans une boucle temporelle, un personnage revit sans cesse le jour de son assassinat pour trouver le meurtrier), le réalisateur Christopher Landon a cette fois la bonne idée d’y injecter une grosse dose de SF.
Dans ce mélange hybride d’Un Jour sans fin version Scream, il rajoute une pincée de Retour vers le futur. Drôle, efficace, bourré de twists débiles mais assumés : en somme un film estampillé horreur qui ne se prend pas au sérieux (et ça fait du bien).
Quant à l’édition Blu-ray, elle propose bêtisier, scènes coupées et autres petits bonus à se mettre sous la dent.
A.G.

 

Chroniques culture #71

Beaucoup de bandes-dessinées cette semaine, avec une tripotée d’œuvres pour les amoureux d’Histoire ! On a également le EP de Suzane, regardé le DVD L’Ordre des médecins mais aussi le vinyle de Muthoni Drummer Queen.

LE DVD
L’ORDRE DES MÉDECINS

Simon, pneumologue aguerri, côtoie la maladie et la mort constamment. Mais le jour où sa mère est hospitalisée, ses certitudes s’écroulent… Ici, David Roux offre une plongée réussie dans le monde médical (photographie clinique, couleurs froides) mâtinée d’un drame humain et familial bouleversant.
Ce regard sensible et humble est transcendé par la performance sobre mais brillante de Jérémie Renier, à fleur de peau. Film dur mais émouvant, intime mais humain, L’Ordre des médecins reste tout en justesse du début à la fin. Dans sa version DVD, l’éditeur a fourni d’intéressants bonus, entre un entretien avec le réalisateur et des rencontres avec le compositeur de la musique, une philosophe de la médecine et quelques courts-métrages pour compléter le tout.
> Sortie le 4 juin

LES BD
UNE ANNÉE AVEC LES RASPBERRY – T1

On connaissait déjà le trait de Pacco via Instagram, sur lequel le dessinateur poste les aventures de sa famille Raspberry (près de 90 000 abonnés au compteur, tout de même !). Petit plaisir cartonné pour eux : l’auteur sort « Une année avec les Raspberry » (éd.Delcourt), un recueil reprenant 127 gags déjà publiés sur les réseaux, ainsi que 20 inédits.
À travers un univers fun et décalé car anachronique, Pacco esquisse une chronique préhisto-familiale où sont incorporés des éléments de notre société actuelle. Joliment illustré, ce miroir tendre d’une vie de famille lambda (ado en crise, autorité parentale, couple, etc.) mais version Pierrafeu fait sourire, voire parfois rire (la mère est LE personnage qu’on adore). Mais certains gags tombent à plat et quelques pages manquent de teneur. Une bande-dessinée qui, toutefois, apporte distraction et fraîcheur. A.G.

HISTOIRES D’HISTOIRE

On commence avec le magnifique « Le Feu de Thésée » (Humanoïdes associés) pour se balader à Athènes sur les traces du Minotaure, sublimé par le récit de Frissen et superbement illustré par Trifogli.
Avec « Xérès » (Futuropolis), Franck Miller creuse le sillon de son amour pour la Grèce Antique, nous ramenant aux temps de Darius et Alexandre, avec ce trait si particulier et cet art du récit qui vaut autant qu’une révision pour le Bac !
À ce propos, lire « La Princesse de Clèves » (Dargaud), par Claire Bouilhac et Catel Muller, c’est aussi s’offrir un petit bonus ! On passera aussi un peu de temps au Louvre avec « Les Tableaux de l’ombre » (Delcourt), merveilleuse réflexion sur l’art et la célébrité, livrée par un Jean Dytar époustouflant.
Petite pause avec « Six Coups » (Dupuis) d’Anne Claire et Jérôme Jouvray, un western jubilatoire et plein d’humour. Et cerise sur le gâteau, on dégustera « Quand tu viens me voir ? » (L’Association) où Charles Berberian livre ses croquis magnifiques et ses réflexions sensibles sur le temps qui passe et l’amour de ses proches.
Hervé Bourit

LE VINYLE DE LA SEMAINE DE RADIO CAMPUS
MUTHONI DRUMMER QUEEN – SHE

Après un premier album assez discret en 2009, la MC Kenyane frappe fort avec ce second opus. Pour cette sortie, elle s’allie au duo de beatmakers suisse GR! & Hook et la formule cartonne. L’artiste s’accapare avec aisance les codes du hip-hop aussi bien que ceux du dancehall, du R&B et de la rétro soul. Les textes sont conscients et célèbrent la beauté, la force et l’audace des femmes africaines qui sont pour beaucoup de penseurs du continent, l’avenir de celui-ci. On ne sait pas encore si Muthoni Drummer Queen est l’avenir de la scène des musiques urbaines d’Afrique mais ce qui est certain, c’est qu’elle en est le présent et semble l’assumer pleinement.
Julien Abels

ÉVÉNEMENT
EMMANUEL TELLIER AUX STUDIO

Début mars, tmv vous parlait du dernier CD en date du Tourangeau Emmanuel Tellier, La Disparition d’Everett Ruess. Eh bien, bonne nouvelle ! Le film qui accompagne l’album sera présenté le 7 juin, à 19 h 45, aux Cinémas Les Studio à Tours. À la fois film documentaire et collection de chansons, cette histoire part sur les traces d’un personnage hors norme disparu à l’âge de 20 ans dans le désert de l’Utah en 1934. Un récit rare et subtil qui explore les marges et la poussière de l’Amérique de ces années sombres de la Grande dépression.
H.B.

LE EP
SUZANE

Une jeune fille toute seule sur scène qui fait des chorés et qui joue avec ses machines ? On a déjà vu ça ces derniers temps, me direz-vous. Pas facile en effet de trouver une place entre Angèle ou Jain, mais Suzane a définitivement ce petit plus qui fait la différence. Comme on a pu le voir récemment à Bourges, avant de l’apprécier de nouveau à Avoine Zone Groove ou aux Courants à Amboise, la demoiselle emporte tout sur son passage.
Et ce premier EP pose ses chansons électro sous les meilleurs auspices. C’est frais, percutant, drôle et sérieux à la fois. De quoi bien s’incruster dans la tête et donner envie de bouger. Quatre titres, c’est vraiment trop, trop court : vivement la suite !
H.B.

Chroniques culture #69

Les derniers albums de Frank Carter & The Rattlesnakes et Bad Religion, ou encore la dose de BD humoristiques : voici les chroniques culture.

LES CD


FRANK CARTER & THE RATTLESNAKES – END OF SUFFERING

« End of suffering », soit « la fin de la souffrance »… L’écorché vif Frank Carter aurait-il mis ses démons intérieurs entre parenthèses ?
À en croire ce titre et la direction prise pour ce nouvel album, on serait tentés de répondre par l’affirmative ! Car ici, l’ex-chanteur de Gallows semble délaisser le punk brûlant et ravagé des débuts pour offrir un rock plus doux, plus consensuel, voire – et ce n’est pas un gros mot – plus… pop !
Pour ce troisième disque, exit l’urgence : le chanteur tatoué de la tête aux pieds offre une musique plus colorée (autant que sa pochette !) et mélodieuse. Si le côté plus calibré et moins saturé pourra surprendre, force est de constater que Frank Carter est difficile à prendre en défaut au niveau de la voix et de ses compositions finement écrites.
Un regret toutefois : End of suffering paraît en dents de scie (comparez la claque « Tyrant Lizard King » et le très moyen « Supervillain »). L’enfant terrible vient de pondre un album qui risque bien de diviser ses fans !
A.G.


BAD RELIGION – AGE OF UNREASON

Lectrice, lecteur, je ne vais pas te mentir : cela fait bien des années que je me demande ce que Bad Religion bouffe le matin.
Après 40 ans de bons et loyaux services, les vétérans du punk rock californien continuent d’avoir la pêche, la hargne et de balancer les torgnoles, que ce soit sur disque ou sur scène. Ce 17e (!) album ne déroge pas à la règle : il suffit d’enfourner la galette et de prendre son premier titre (1’50’’ au compteur) en pleine tronche comme un TGV pour s’en apercevoir.
Oui, les Ricains protestataires en ont toujours sous la pédale. Oui, la recette est éprouvée mais fonctionne toujours. Oui, Greg Graffin — chanteur et également docteur en biologie et universitaire renommé — balance ses brûlots, toujours dans un esprit contestataire et No Future.
Sous forme de grenade anti-Trump dégoupillée, armé de valeurs d’avancement, interpellant les citoyens, ce « Age of unreason » prouve que les Bad Religion ont toujours le poing levé.
A.G.


LES BD


HUMOUR À FOND !

On commence par « Open Bar » (Delcourt), ce nouvel opus de Fabcaro qui explose littéralement les zygomatiques. C’est fin, décalé, jouissif et tellement en résonance avec notre quotidien que c’en est hallucinant.
Toujours aussi subtil, Binet nous régale avec son 22e tome « Les Bidochons relancent leur couple » (Dargaud) où il y a de quoi rire entre masque au concombre et canard sextoy !
Ambiance western mais humour toujours pour ce « Walter Appleduck »(Dupuis) avec Fabcaro aussi et Fabrice Erre pour des gags avec un cowboy stagiaire complètement déjanté.
Kim Duchateau est quant à lui l’un des plus grands humoristes flamands du moment. Avec sa « Esther » (Fluide Glacial) délurée, cette première parution française mérite attention.
On a aussi adoré la fable écolo « Et nos lendemains seront radieux » (Gallimard BD) où Hervé Bourhis fait rire jaune et voir rouge. Encore plus fort, le « Ni vu, ni lu « (Delcourt) de Jean Christophe Mazurie : Une petite merveille de mécanique jubilatoire à l’excès.
On finira avec « L’Extraordinaire abécédaire de Zoé Marmelade » (Soleil) de Bianco et Pommerpuy, un chef d’oeuvre de plus à porter au crédit de la géniale collection Métamorphose!
H.B.



ECONOMIE

LE MARCHÉ DE LA SVOD EXPLOSE
Le service de vidéo à la demande se porte bien, merci pour lui. Selon le bilan du CNC, en France, ce marché de la SVOD par abonnement a doublé entre 2017 et 2018. Il a même été multiplié par six depuis 2015, pour atteindre 455 millions d’euros l’an dernier.
La majeure partie est évidemment raflée par Netflix. Dans les chiffres, 48 % des internautes déclarant avoir payé pour regarder un film ou une série ont regardé Netflix (48 %), Orange (23,6 %) ou encore MyTF1 VOD (19,5 %). Quant aux taxes mises en place en 2018, elles ont permis de récolter 9,5 millions d’euros. « C’est bien davantage que nos estimations initiales », a déclaré Maxime Boutron, directeur financier du CNC.

Chroniques culture #68

De la musique avec Shaelin, de la BD ou encore un livre autour des châteaux de la Loire : voici les chroniques culture !

LE LIVRE BD
GUIDE DES CHÂTEAUX DE LA LOIRE
Mine de rien, c’est bientôt le moment de préparer ses vacances ou les pont du mois de mai ! Et l’avantage, avec ce petit guide très bien fait, c’est qu’il mélange Histoire, culture et BD sous la houlette de Julien Moca et d’Alexandrine Cortez. Résultat : 160 pages pour découvrir 25 lieux majeurs de l’Histoire de France avec un support visuel extrêmement plaisant. À l’intérieur se trouvent plans, repères, anecdotes et bonnes adresses, illustrés par une iconographie riche.
NB : Pour aller un peu plus loin, on retrouve dans le même collection (éditions Petit à petit) le petit frère avec un ouvrage dans le même esprit, mais sur la Corse cette fois-ci.
H.B.

LE LIVRE
LA FAUX ET L’IVRAIE

L’ex-compagne du musicien Tonino di Nalli, Viviane, responsable d’une Scop agraire en Anjou, est retrouvée assassinée dans sa maison. Un policier pas très sympathique est chargé de l’enquête. Mais en creusant un peu, toutes sortes de secrets remontent à la surface : les relations (pas si sereines) entre les membres de la Scop, les magouilles d’un gros semencier et le passé de certains habitants du village.
Écrit à quatre mains, dont celles du Tourangeau Denis Soubieux, La faux et l’ivraie est un roman policier qui dépeint à la perfection le quotidien d’un milieu rural aigre-doux. Idéaux, petites jalousies et gros intérêts forment un tableau ultra réaliste qui ne réussira pourtant pas à nous dégoûter du vert et du grand air.
E.S.
> Monique Debruxelles et Denis Soubieux, éd. Le lys bleu, 238 p., 19,20 €

LE EP
SHÆLIN – THE AJNA

Spiritualité, interculturalité et métissage sont les trois maîtres mots de SHÆLIN, un groupe tourangeau qui nous avait déjà tapé dans l’oeil l’an dernier avec deux singles maîtrisés et prometteurs. Le coup d’essai se transforme en réussite avec The Anja, un EP « feel good » à souhait, ensoleillé, où neo-soul, RnB et jazz (voire hip hop sur « Baby I need to know ») s’entremêlent pour un rendu énergique, sensuel et chaleureux. Les voix, mélangées, donnent beaucoup d’épaisseur et de force aux compositions. Une musique aussi douce qu’envoûtante, un petit album qui devrait en faire voyager plus d’un(e).
A.G.

LES BD

Le nouveau Timothé Le Boucher, « Le Patient » (Glénat), tient toutes les promesses, ce jeune auteur étant déjà passé maître dans l’art du suspense et de la narration. 296 pages de pur délice qui le propulsent dans le firmament de la planète BD.
Avec « Un putain de salopard » (Rue de Sèvres), le duo Régis Loisel au scénario et Olivier Pont au dessin nous livre une belle histoire d’aventure dans la jungle amazonienne avec ce qu’il faut d’OEdipe pour maintenir le suspense jusqu’au tome 2 !
François Morel et Pascal Rabaté s’y sont mis à deux aussi pour concocter « C’est aujourd’hui que je vous aime » (Les Arènes ). On y retrouve cette ambiance nostalgique et pleine d’humour subtil que l’on adore tant chez eux, dans une histoire d’amour délicate et bien troussée.
On a toujours eu une tendresse particulière pour l’oeuvre de Didier Tronchet qui, avec ce « Robinson père et fils » (Delcourt), offre l’un de ses ouvrages les plus personnels sur sa relation filiale, une tranche de vie savoureuse et tendre.
Pour finir, dans « Bug » (Casterman), Enki Bilal livre un final époustouflant, avec un dessin toujours aussi stratosphérique et une histoire âpre prenant aux tripes jusqu’à la dernière ligne.
Hervé Bourit

LES CD
LES LOUANGES – LA NUIT EST UNE PANTHÈRE

Retour aux Inouïs du Printemps de Bourges : on découvre alors Vincent Roberge, alias Les Louanges, en plein aprèsmidi et on s’en prend plein la figure. Quand l’album se glisse sur la platine tard le soir, la claque est la même. Un exploit dû a des textes incroyables en anglais, français et québécois mélangés, dans un tournis verbal d’une poésie flamboyante. Ça crie, ça hurle, ça murmure, ça pleure, ça rit : c’est beau tout simplement. En fond, une musique puissante, un chef-d’oeuvre d’équilibre entre pop, chanson,électro, funk et glam. Rien ne lasse ; rien ne laisse l’auditeur au bord du sillon. Ça creuse le cerveau écoute après écoute et on lévite littéralement.
H.B.

PALACIO – D’UN OCÉAN À L’AUTRE

Présenté en ouverture du festival Jazz or Jazz d’Orléans, l’album du trio Palacio est une pépite portée par le saxophoniste Jean-Jacques Ruhlmann, le violoncelliste Alain Grange et le guitariste Oliviers Cahours. Trois musiciens d’exception réunis autour des compositions de Jean-Jacques Ruhlmann. Passionné de jazz ? Vous allez savourer cette polyphonie raffinée qui fait la part belle aux cordes et offre un souffle latino trop rare dans ce genre. Allergique au jazz ? Impossible de rester insensible à la perfection du jeu de ces trois musiciens. Et vous pourriez même devenir accro.
E.S.

LE DVD
PREMIÈRES VACANCES

Marion et Ben, deux trentenaires que tout oppose, décident de partir en vacances ensemble après s’être rencontrés sur Tinder. Le film de Patrick Cassir se la joue anti-comédie romantique ici, en dégainant des cartouches façon Very Bad Trip à la française, sous le soleil de Bulgarie. Quelques séquences font bien rire et le duo principal fait mouche (une Camille Chamoux électrique et un excellent Jonathan Cohen en grincheux psychorigide), tout comme le comique de situation. Mais entre un ensemble un peu trop convenu et une mise en scène maladroite, Premières Vacances n’est finalement pas si piquant qu’espéré. Pour sa sortie DVD, l’éditeur y a glissé un entretien avec le réalisateur et le tandem de deux acteurs tellement « cool » !
> Sortie le 8 mai
A.G.

Chroniques culture #67

Cette semaine, on retrouve le Youtubeur Nota Bene qui se transforme en… BD ! A ses côtés, Luz et Gaëlle Genillier offrent également de jolies bandes-dessinées. La chronique a également chroniqué le DVD Une Affaire de famille et le disque d’Hugo Barriol. Enfin, découvrez le vinyle de la semaine de Radio Campus.

LES BD
NOTA BENE – T1/PETITES HISTOIRES, GRANDS DESTINS !
Décidément, rien n’échappe à Benjamin Brillaud – alias Nota Bene – dans la vie ! Après sa chaîne Youtube à succès, ses Rendez-vous de l’Histoire ou encore son ouvrage sur les pires batailles de l’Histoire, le voilà croqué en… bande-dessinée ! Pour ce premier tome, monsieur s’est acoquiné avec Mathieu Mariolle pour le scénario et Christian Paty côté dessin.
Les abonné( e)s de Nota Bene (ils sont plus de 900 000 rappelons-le) ne devraient pas être déçus. Ici, on retrouve sa patte, où humour et légèreté servent des anecdotes historiques, documentées et intéressantes. Servie par le dessin agréable et très BD de Paty, cette dizaine de petites histoires permettent de naviguer à travers le temps sur 64 pages et découvrir sous un autre jour plusieurs figures. On passe ainsi des portraits de Catherine de Médicis à Pyrrhus, en passant par un Du Guesclin peut-être laid mais bien malin !
Le bonus, enfin, c’est évidemment la réalité augmentée de ce tome 1. Les lecteurs peuvent ainsi scanner la première page de chaque portrait pour tomber sur une vidéo de Nota Bene qui apparaîtra sur leur smartphone. Loin d’un gadget, surtout une vraie valeur ajoutée.
A.G.

RÊVE AMÉRICAIN OU PAS…
Notre Luz préféré frappe encore un grand coup avec ce magnifique « Hollywood menteur » (Futuropolis). Un ouvrage introspectif sur le film culte de John Huston, Les Désaxés (The Misfits en V.O), où il livre l’envers du décor hollywoodien. Soulignée par un noir et blanc âpre et viscéral, cette histoire du désenchantement se lit d’un souffle et vous colle « un sacré coup de pelle dans la figure » comme le dit si bien Virginie Despentes dans la postface.
Restons dans cette nostalgie du rêve américain avec la très belle adaptation du roman de Steinbeck par Jean-Luc Cornette de « La Perle » (Futuropolis), une fable sociale très noire et toujours d’actualité. Avec le Tome 3 des « Fantômes de Knightgrave » (Dupuis), Colman et Maltaite livrent la conclusion de cette trilogie autour du personnage emblématique de Mr Choc qui fit les beaux jours des aventures de Tif et Tondu dans le journal Spirou : au programme, dessin classieux et scénario ciselé.
On terminera enfin avec « Les Fleurs de Grand Frère » (Delcourt), où Gaëlle Genillier signe un premier roman graphique remarquable et onirique sur la différence et le mal-être.
Hervé Bourit

LE DVD
UNE AFFAIRE DE FAMILLE
On avait laissé le film d’Hirokazu Koreeda à Cannes, couronné par une Palme d’or – consécration suprême – et auréolé de critiques dithyrambiques. Cette « Affaire de famille » se retrouve depuis le 24 avril en DVD/Blu-ray (Le Pacte), l’occasion de (re)découvrir cette formidable fable sociale, aussi délicate que sensible, humaniste et poétique. Histoire d’une famille recomposée tentant de survivre par tous les moyens, cette saga intime bouleverse autant qu’elle marque. Grâce à sa chronique familiale merveilleuse et travaillée, Kore-eda offre là une vraie leçon de cinéma. Pour aller plus loin, l’édition DVD propose des bonus allant de la galerie photos à de petits entretiens avec le cinéaste. À rattraper d’urgence pour les retardataires !
A.G.

LE VINYLE DE LA SEMAINE DE RADIO CAMPUS
LITTLE SIMZ – GREY AREA
La jeune rappeuse londonienne Little Simz, de son vrai nom Simbi Ajikawo, est de retour sur la scène hip-hop avec son troisième album Grey Area – zone grise. À travers son oeuvre, elle explore, tente de s’échapper de cette zone grise et incertaine qu’est la vingtaine. Le disque s’arme principalement de guitare, de cordes, de piano et de batterie, le tout porté par le rythme et la puissance de la voix de Little Simz. « Venom », l’un des titres phares de l’album, fait force et s’inscrit dans l’actualité en mettant au centre la place de la femme dans la société. Dix titres à découvrir où Little Simz est maître de son univers.
Kate Stone

LE CD
HUGO BARRIOL – YELLOW
On se méfie en général des success story du type découvert dans le métro entre Réaumur et Sébastopol. Eh bien là, on aurait tort car dès le premier morceau, « Oh My », on décolle vraiment avec cette voix d’ange, cette guitare et ces arrangements de cuivres qui propulsent immédiatement au 7e ciel. Les 11 chansons qui suivent sont du même tonneau, soit un pop-folk lumineux sans aucune baisse de régime, servi par un chant d’exception. Reste à se laisser bercer, se prendre au jeu des arrangements tous plus soignés les uns que les autres, attendre la montée des rythmes, savourer les refrains catchy. Un de nos gros coups de cœur du mois.
H.B.

Chroniques culture #66

Gros programme, cette semaine, pour nos chroniques culture. On parle des BD immanquables, de The Dirt sur Netflix, de Stéphane Bern, mais aussi d’un Grinch grincheux et du vinyle de la semaine de Radio Campus !

SUR NETFLIX
THE DIRT
Adapter The Dirt, la mythique autobiographie du groupe Mötley Crüe à l’écran ? Les grands studios n’auraient jamais osé, tant la vie de ces fous furieux était trash. C’est donc de nouveau Netflix le messie qui se lance en sortant la bête sur sa plateforme. Les réalisateurs, eux, n’auraient jamais su toucher au matériau d’origine. Résultat (bis) ? C’est Jeff Tremaine (vu derrière la caméra des Jackass) qui a pris la chose en main. Résultat (bis encore, ouais, on sait) ? Bien qu’un poil trop elliptique, The Dirt est un biopic décomplexé, carrément valable, complètement dingue et pétri d’honnêteté.
Pour quiconque a lu le livre, c’est ici un plaisir tant le souci du détail est hallucinant : tenues, instruments, looks, mimiques, bagnoles et autres sont fidèlement reproduits. Suintant la came et l’alcool, brillamment joué, The Dirt dépeint aussi à merveille les personnalités schizo de musiciens mi-tête brûlée, mi-jeunes loups finalement paumés (donc touchants) et ravagés par une vie qu’ils brûlent par les deux bouts. Sex, drugs & rock N’ roll : jamais un biopic n’aura aussi bien suivi la devise à la lettre.
A.G.

PAUSE_ECRANS_NETFLIX

LES BD
PAUSE_ECRANS_BDDRÔLES DE DUOS !
L’événement de l’année est sans conteste « Retour à la terre » (Dargaud) de Ferri et Larcenet, dont le T6 Les Métamorphoses sort enfin après 10 ans de silence ! Ces chroniques douces amères sont de tels petits chefs-d’oeuvre d’humour, de poésie et de dérision, que cela valait le coup de patienter. Du coté de Tours, Étienne Leroux et Luc Brunschwig ont succombé aux charmes sulfureux de Conan, dont le nouvel opus « La Citadelle Ecarlate » (Glénat) est une merveille d’adaptation, entre héroïsme, érotisme, pensées philosophiques et scènes d’action.
Dans « Mes héros ont toujours été des junkies » (Delcourt), un must en matière de polar, Brubaker et Philipps offrent 80 pages nerveuses, où amour et drogue tissent d’étranges relations ! Notez aussi le nom de Christophe Alliel car il signe un récit époustouflant d’une nouvelle série, « Maïdanlove » (Grand Angle). Situé en pleine révolution ukrainienne de 2014, ce récit haletant est sublimé par un dessin incroyable.
On terminera avec « Yasmina à la patate » (Dargaud), une belle histoire de légumes, de petite fille et d’écologie signée Wauter Mannaert. Frais, drôle et dans l’air du temps.
H.B.

LES LIVRES PAUSE_ECRAN_BERN
POURQUOI SONT-ILS ENTRÉS DANS L’HISTOIRE ?
Saviez-vous que le sandwich si vite englouti tient son nom du gourmand John Montagu, comte de Sandwich ? Ou encore que Sosie était le nom d’un modeste serviteur du roi Amphitryon, roi mythique de Tirynthe ? Non ? Mais peut-être connaissiez-vous déjà les origines des mots Poubelle, de la tarte Tatin ou du Parmentier, qui tous découlent de personnages réels et d’une anecdote souvent atypique. Le confident des têtes couronnées et présentateur de Secrets d’Histoire, Stéphane Bern, a rassemblé 100 noms qui ont marqué notre Histoire, de Rudolph Diesel à Jack Daniel. Ces petits chapitres se lisent vite et facilement. On peut les picorer selon sa curiosité du moment, c’est léger et l’on apprend des choses qui nous font sourire, sans prétention.
> Aux éditions Albin Michel. Prix : 19,90 €
P.P.

ECRANS_GOURIONLES FILLES PEUVENT LE FAIRE AUSSI /
LES GARÇONS PEUVENT LE FAIRE AUSSI

Danser ? Les garçons peuvent le faire. Pleurer ? Aussi ! Et les filles ont le droit d’aimer jouer à la poupée comme aux petites voitures. Conçu en double-face, ce livre pour les enfants de 3 à 7 ans les invite à oublier les idées préconçues parfois assenées par les adultes. Le ton est léger, les illustrations sont toutes douces et permettent d’aborder un sujet important pour les aider à forger leur personnalité et suivre leurs choix.
E.S.
> Sophie Gourion, Isabelle Maroger, 48 p., 12,95 €, Gründ.

LE DVD PAUSE_ECRANs_DVD
LE GRINCH
Sorti dans nos salles en novembre dernier, ce Grinch adapté en animation constitue une bonne entrée en matière pour qui s’intéresserait à l’histoire du grincheux tout vert et tout poilu voulant voler Noël. Ici, on pense souvent à Moi, moche et méchant version fêtes de fin d’année : graphisme coloré, animation fluide, séquences rythmées… Tout concourt à faire rire les enfants et sourire les parents. On regrettera toutefois sa tendance au remplissage, due à une double intrigue parallèle un peu lourdaude. Une sortie DVD qui permettra également et surtout, outre sa tripotée de bonus, de regarder Le Grinch dans sa version originale : la voix de la bestiole grincheuse étant ici doublée par un Benedict Cumberbatch fantastique.
A.G.

PAUSE_ECRNAS_VINYLELE VINYLE DE LA SEMAINE DE RADIO CAMPUS
VENDREDI SUR MER – PREMIERS ÉMOIS
La nouvelle sensation electro-pop vient de Suisse ! Vendredi sur Mer, de son vrai nom Charline Mignot, nous offre un premier album sensuel et poétique. Son truc : scander des histoires mystérieuses sur des beats entraînants. Le disque bénéficie de la patte léchée du producteur Lewis OfMan qui apporte une grande fraîcheur au tout. Vous danserez probablement cet été sur « Encore » ou bien « Lune est l’Autre » et resterez fascinés par « La Femme à la Peau Bleue ». Dix-sept titres où l’on retrouve un univers kitsch assumé, décliné aussi dans de très beaux clips.
Yann Puron

Chroniques culture #65

Double dose de CD aujourd’hui, avec l’album du guitar hero Roman Rouzine, et le jazz manouche de My Favourite Swing. Sans oublier les BD de la semaine et le DVD d’Overlord !

LES CD
PAUSE_ECRANS_ROUZINEROMAN ROUZINE – HUMANS
Les plus attentifs d’entre vous (ça y’est, coup de pression) se rappellent de la trombine de monsieur Roman Rouzine, déjà apparu dans notre numéro 317. Le guitariste virtuose tourangeau y contait sa science de la musique instrumentale et des délices de la six-cordes. Voilà donc enfin Humans, un second disque où le guitariste franco-ukrainien, en plus d’exceller comme à son habitude, y apparaît plus libre. De cette liberté fraîchement acquise – Roman n’est plus obligé de prouver qu’il joue à la perfection – naît ainsi un album très cinématographique dans son approche (les ambiances sur « Aura » et la lourdeur de « Pulse » l’illustrent si bien). Quant à la durée, raisonnable (43 min), elle permet à Humans de rester dans son chemin et d’éviter l’écueil du CD indigeste.
Moins véloce mais plus dans l’émotion, Roman Rouzine allège son propos et gagne en efficacité. Il offre là un formidable voyage dans son univers musical et personnel. Et prouve qu’un guitar hero sait aussi viser en plein cœur.
A.G.

MY FAVOURITE SWING – KISS MY LIVE PAUSE_ECRANS_SWING
En 2013 déjà, nous évoquions My Favourite Swing comme « un groupe tourangeau idéal pour ambiancer un apéro au calme, dans son salon ». Rien n’a changé depuis et le jazz manouche entraînant du trio est toujours aussi savoureux. Leur swing guilleret et chaud (« Have you met Miss Jones » au hasard) se retrouve cette fois version live, avec ce concert enregistré au Festival international de guitare de Vendôme. De quoi montrer, avec ces 14 titres, que My Favourite Swing sait maîtriser la guitare à la perfection (diantre, cette envolée sur « Stomping at Decca » !) et envoyer la sauce côté rythmique. Chantant et frais : parfait pour débuter le printemps.
A.G.

PAUSE_ECRANS_DVDLE DVD
OVERLORD
Un film de guerre avec des Nazis, des zombies surhumains et des soldats américains qui ont envie d’en découdre : vous craignez le pire ? Eh bien… Pas tant que ça ! Série B parfaitement assumée dans son côté crétin, Overlord a beau être maladroit, il reste un divertissement efficace et généreux. Les amoureux du genre seront servis (second degré, personnages caricaturaux, délires régressifs…), les autres passeront leur chemin (il faut subir les incohérences, le rythme pachydermique et les misérables décors). Ce mélange de Call of Duty et Inglorious Basterds voit sa sortie en DVD / Blu-ray agrémentée de suppléments plutôt abondants. Au menu, plusieurs séquences aux titres poétiques, comme « mort-vivant », « frères d’armes » ou « la mort sous terre ».
A.G.

LES BD PAUSE_ECRANS_BD
Avec Sabre (Dargaud) Éric Feres se lance dans un roman graphique sans parole d’une beauté totale. En plein Pléistocéne, un vilain tigre livre un combat féroce contre la différence et une nature hostile. Une véritable performance graphique aux couleurs époustouflantes et l’un des chefs-d’oeuvre de l’année.
Cet art graphique, on le retrouve dés les débuts de Jean Giraud / Gir / Moebius dans Le Lac des Émeraudes (Humanoides Associés), un ouvrage où sont réédités les premiers essais du père de Blueberry. À propos de nostalgie, on se replongera dans ses émois adolescents avec le T3 de la très belle intégrale Julie Wood (Dupuis), enrichie pour l’occasion d’une aventure inédite et le dessin d’un Jean Graton à son meilleur niveau.
Infinity 8 (Rue de Sèvres) vivra son dernier épisode avec ce tome 8, sous les traits de Killoffer et de Trondheim au scénario. C’est drôle, malin et on adore ce challenge SF maîtrisé. Saluons pour finir le dernier ouvrage du Tourangeau Luc Brunschwig qui, avec Laurent Hirn au dessin, déploie dans Le Pouvoir des Innocents (Futuropolis) un art du récit magistral pour ce thriller politique passionnant.
H.B.

Chroniques culture #64

Triple dose de livres, cette semaine, dans nos chroniques. On parle aussi musique avec Emmanuel Tellier, puis BD, DVD et c’est également le retour du vinyle du mois de Radio Campus !

LES LIVRES
PAUSE_ECRANS_LIVRECACATOESLES PÉPÈTES DU CACATOÈS
Le riche Aldebert, un industriel du nord de la France, meurt brutalement. Le jour où ses trois héritiers découvrent son testament, c’est la surprise ! Ces mous du genou passionnés par tout sauf le travail ne récupéreront la fortune qu’à une condition : gagner 100 000 € en un an sous peine de quoi l’argent ira… au cacatoès ! Le postulat de base du premier roman d’Elisabeth Segard (notre estimée collègue, oui oui !) est suffisamment clair pour indiquer que ces « Pépètes du cacatoès » sera fendard et guilleret. C’est évidemment le cas tout du long de cette histoire drôle et bien ficelée, emmenée par des personnages attachants. L’ensemble, dynamique et léger, reste tout de même porté par une écriture travaillée. Quant au récit, il est aéré par les passages outre-tombe d’un Aldebert mort qui disserte en voix off.
Rappelant parfois le ton de la pièce de théâtre Le Prénom, mais aussi l’esprit d’Arto Paasilinna (ici, on reste dans le jovial, la bonne humeur et la plume badine), Les Pépètes du cacatoès est un roman « feel good » réussi. Et promis, c’est dit en toute objectivité.
A.G.

L’ÉPARPILLEUR 41MlVe1wbCL._SX309_BO1,204,203,200_
Vous ne verrez plus jamais Tours du même œil… Un flic, Raoul Pénichot, un autre, répondant au surnom de Gus, leur patron, Ferdinand Robinet, un psy, Guilbert Tacar, la pulpeuse Pénélope Lajoie, un légiste pas très attachant… Tout ce petit monde est entraîné sur les traces d’un tueur en série diabolique, à Tours et aux alentours. S’inscrivant dans la grande époque du roman de gare, l’auteur tourangeau Gregory Merleau réussit un cocktail détonant, bourré de rebondissements et d’humour noir. Un vrai festival de style et de clins d’oeil, qui se dévore d’une traite.
E.S.

CHRONIQUES DE ST-MARY UNE SECONDE CHANCE
On retrouve la jeune professeure d’histoire Madeleine Maxwell en pleine guerre de Troie, alors qu’elle était partie… à la rencontre d’Isaac Newton. Si les voyages dans le temps ont leurs bugs, l’auteure, elle, n’en a pas ! Ce troisième opus de la série conserve le ton décalé, les punchlines et le rythme effréné qui ont séduit des milliers de lecteurs. Et le twist final risque bien de les empêcher de dormir jusqu’à la lecture du tome 4. Courage, il arrive en octobre ! E.S.

PAUSE_ECRANS_DVDLE DVD
JEAN-CHRISTOPHE & WINNIE
Projet casse-gueule par essence (il s’agit d’une adaptation en prises de vues réelles), Jean-Christophe & Winnie est finalement une bonne surprise dans l’ensemble. Dans cette version 2.0 de Winnie l’Ourson, le cinéaste Marc Foster offre une aventure poétique et séduisante, grandement influencée par Paddington. Animation léchée, photographie délavée et douce mélancolie nourrissent ce film sympathique qui n’évite toutefois pas certains écueils (fin mièvre, côté lisse…). Mais le pari de la nostalgie est, lui, réussi. Pour cette édition en Blu-ray, le DVD propose quelques rares bonus sur la fabrication du long-métrage, les voix ou des séquences sur « comment Winnie et Walt sont devenus amis »…
A.G.

LE VINYLE DU MOIS DE RADIO CAMPUS PAUSE_ECRANS_VINYLE
THYLACINE – ROADS VOL.1
Après nous avoir transporté à bord du mythique train Transsibérien, l’Angevin William Rezé a cette fois suivi le chemin de la Cordillère des Andes. C’est à bord d’un studio mobile installé dans une caravane qu’il a pu enregistrer la bande originale de ce voyage. De cette aventure ressort ce disque qui nous transporte à travers les paysages montagneux argentins. On y retrouve la patte de l’artiste avec un mélange de sons organiques et électroniques, mais aussi des airs au saxophone combinés à des sonorités plus dépaysantes comme celles de charangos. Roads Vol.1 accueille en plus les voix du rappeur américain J. Medeiros ou encore de la chanteuse Clara Truco.
Yann Puron

PAUSE_ECRANS_BDLES BD
SAUVAGES !
Avoir Yann au scénario et Lereculey au dessin est déjà la promesse d’un duo de choc. Alors quand ces deux-là s’attaquent à la Préhistoire avec Avant (Dupuis), on frémit d’avance. Et ce T1 Mumu la bâtarde (photo) nous confirme tout l’humour caustique et sauvage que l’on espérait ! Avec Milady (Futuropolis), Bihel et Venayre s’amusent à déconstruire la vision de la célèbre femme fatale des Trois Mousquetaires de Dumas. Bluffant et totalement maîtrisé.
Avec le T2 de L’Herbier Sauvage (Noctambule/Soleil), Fabien Vehlman déroule de nouveaux récits socioérotiques dont les cheminements buissonniers inventent un art du récit sensuel et iconoclaste. Superbement illustré par David Prudhomme, cet ouvrage est une mine de plaisirs et de curiosités.
Quant à Castaza et Parno, ils livrent avec Nos Vies Prisonnières (Grand Angle) un beau et bon thriller contemporain sur la recherche d’identité. C’est âpre, prenant et on marche à fond dans cette histoire singulière et attachante. On termine avec une superbe réédition de 40 Days in the Desert B (Moebius Productions), un petit livre d’illustrations aux parfums cosmiques d’un Moebius, qui décidément, manque à son art.
Hervé Bourit

LE CD
EMMANUEL TELLIER
– LA DISPARITION D’EVERETT RUESS PAUSE_ECRANS_CD

Cet album doublé d’un documentaire nous emmène sur les traces de ce jeune artiste américain disparu à l’âge de 20 ans. Avec ce premier album solo, le Tourangeau Emmanuel Tellier (Another Country, Chelsea, 49 Swimming Pool…) livre une de ces histoires d’Amérique dont il a le secret. Pas d’effet de manches ici, juste de l’émotion pure et un récit intime bouleversant. Saluons donc ce projet ambitieux, fruit de quatre ans de travail et de recherche, servis par une production sobre et lumineuse.
H.B.
NB : À noter également chez la même maison de disque (December Square), la sortie du disque de Matthew Edwards & the Unfortunates, l’Anglais tombé dans l’Americana avec une classe indéniable.

Condition de la femme artiste : elles témoignent (3)

Qu’elles soient comédienne, plasticienne, musicienne ou encore illustratrice, ces personnalités nous parlent de leur condition de femme artiste. [Troisième partie]

JULIETTE

CHANTEUSE, PIANISTE, AUTRICE, COMPOSITRICE, MARRAINE DE LA 20E ÉDITION DU FESTIVAL BRUISSEMENTS D’ELLES

(Photo © Yann_Orhan)
(Photo © Yann_Orhan)

« J’aurais peut-être tendance à penser que les femmes artistes sont comme les hommes artistes. Pour moi, la vocation d’être artiste, quel que soit l’art qu’on exerce, c’est la même démarche, sauf que derrière, il y a l’organisation de la société dans laquelle on vit. Une sociologie qui fait que le destin d’une femme artiste, sa position, sa façon d’exprimer son art, ne sera pas tout à fait aussi libre, directe, simple, ni aussi facile que pour un homme.
La différence est sociale selon moi, je ne crois pas du tout à un imaginaire proprement féminin par exemple. Moi, j’ai trouvé ma place en m’en foutant. J’étais libre d’écrire ce que je voulais. Après tout, on sait que ça va être compliqué, avançons, on verra bien ! Si j’avais été une grande blonde, que je n’étais pas lesbienne, je pense qu’effectivement j’aurais pu aussi me poser d’autres questions : essayer d’être une “ intello réfléchie ” en étant canon, c’est super compliqué. J’ai une certaine place aujourd’hui, dans le monde du spectacle et auprès du public, mais je pense que d’un point de vue médiatique, peut-être qu’on parlerait plus de moi si j’étais un homme. Et en même temps, ce n’est qu’une sensation, ce n’est pas un regret.
C’est de toute façon plus compliqué dans l’humanité pour les filles, sauf que maintenant on en parle et, petit à petit, ça finit par imprégner. Même les hommes trouvent ça injuste.
Au niveau d’une vie, on voit des choses qui vont dans le bon sens. Aujourd’hui, je trouve ça génial que les femmes modernes ne soient pas systématiquement féminine, masculine ou queer, le fait d’arriver dans la vie en disant “ je n’ai pas envie d’obéir aux contraintes de mon genre ”, c’est formidable. C’est la chose la plus importante qui est en train de se passer, j’aurais été folle de joie d’être jeune aujourd’hui. »

CLAIRE DITERZI

ARTISTE ET DIRECTRICE DE COMPAGNIE TEMOIGNAGE_DITERZI

« Quand tu es une belle femme, les gens ne voient que ça et c’est un peu un problème, parce que ça gomme le reste. Le mec qui s’intéresse à toi, tu ne sais jamais vraiment si c’est à ton travail qu’il s’intéresse ou à ton physique. Un mec, lui, est immédiatement crédible. Après, quand tu vieillis, tu perds l’avantage du physique et souvent, c’est à ce moment-là que les femmes cessent d’intéresser. On n’aime pas les femmes qui vieillissent. Un homme, on dit qu’il vieillit bien, une femme on dit qu’elle a de beaux restes. Tout est dit. La question centrale qui se pose, finalement, c’est celle de la légitimité à créer, qui est socialement beaucoup moins admise pour les femmes. Mais tout cela tient à l’imaginaire collectif. C’est profondément ancré. Malgré nous, nous sommes tous misogynes et moi la première. La figure de la sorcière est toujours là. La femme qui est libre, qui est intelligente, qui pose des questions et qui a les yeux verts, elle dérange et on la crame. Par exemple, quand j’ai fait la Villa Médicis, je m’en suis pris plein la gueule. J’aurais été Vincent Delerm ou Grand Corps Malade, on ne m’aurait pas attaquée comme ça, j’en suis sûre. »

AURÉLIE LECLOUX

TEMOIGNAGE_AURELIEILLUSTRATRICE ET COLORISTE DE BD

« Le milieu de la BD est un milieu d’indépendants où il faut faire sa place et on en demande souvent plus à une femme. Les hommes seront moins embêtés sur les délais, par exemple. Il y a aussi une question d’affirmation de sensibilité, de son trait, c’est important d’oser affirmer son regard en tant que femme et artiste. Avoir travaillé dans d’autres domaines avant de devenir illustratrice m’a donné des points de comparaison sur la façon dont on peut exister en tant que femme et professionnelle. En treize ans, j’ai parfois senti des différences de traitement avec certains éditeurs et au sein des équipes.
Je me suis toujours adaptée, ça fait partie du job, les femmes coloristes sont très majoritaires, on est considérée comme plus malléables que les hommes.
À l’inverse, chez les auteurs édités, les femmes sont très minoritaires. En 45 ans, c’est la troisième fois seulement cette année qu’une auteure de BD a reçu le Grand prix de la Ville d’Angoulême, même si ce n’est pas parce qu’on est femme qu’on est forcément talentueuse ! »

Témoignages recueillis par Pauline Phouthonnesy, Matthieu Pays et Elisabeth Segard

Chroniques culture #62

Le premier album d’A Void, le nouvel EP de Charly DKN ou encore l’immanquable Netflix à rattraper et la dose de BD et DVD, c’est à retrouver ici.

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LES INDESTRUCTIBLES 2
Il n’y avait que Brad Bird pour réussir à offrir une suite digne de ce nom à ce classique de l’animation. Toujours aux manettes, donc, le réalisateur signe avec Les Indestructibles 2 un spectacle familial réussi, un grand-huit riche en émotions et en rires. Visuellement, c’est toujours un bijou (quelle technicité dans les plans et le découpage !) et dans le fond, c’est toujours aussi inventif. On (re)découvre donc ce film survitaminé en version Blu-ray : déjà, pour les suppléments enrichis d’une leçon d’animation avec le cinéaste et de deux courts-métrages bonus. Ensuite pour retrouver avec plaisir bébé Jack-Jack, personnage immanquable et simplement hilarant des Indestructibles 2.
A.G.

LE CD PAUSE_ECRANS_CD
A VOID – AWKWARD AND DEVASTATED
Il y a de cela deux ans, le jeune groupe A Void nous avait tapé dans l’oeil lors de la sortie de leur EP Roses as insides. Le combo parisien — également connu pour avoir enflammé les planches anglaises — dévoile ici son premier album, Awkward and devastated. Suintant toujours l’esprit grunge, A Void a toutefois affiné son propos. Insufflant un feeling garage plus présent, un sentiment d’urgence tout en étant capable de ralentir le rythme et se faire plus mélodique (« A Rose »), le groupe offre une cohérence aux douze titres qui structurent ce disque bien écrit et rappelant parfois un Sonic Youth à voix féminine.
La voix, justement, de Camille Alexander est toujours capable d’envolées éraillées (« Éclatée » ou « Hurricane »). En face, la frappe de Marie Niemiec à la batterie épouse parfaitement la basse d’Aaron Hartmann et se répondent pour dérouler une section rythmique travaillée et bien mise en avant dans le mix. Jeune, sincère et à l’énergie contagieuse sur scène, A Void a clairement du potentiel.
A.G.

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CHARLY DKN – SENSES
Son premier album Symbiose était un véritable voyage. Ce nouvel EP, Senses, est en revanche est une vraie plongée. Une plongée dans le corps humain, Charly DKN explorant ici la thématique des sens du corps humain. Évidemment, le Tourangeau oeuvre toujours dans sa musique électronique qu’il chérit tant, la techno. Et sur Senses, Charly DKN réussit à proposer un ensemble qui fonctionne suivant les pulsations des émotions (c’est d’autant plus audible avec une écoute au casque sur un titre comme « Fragrance » par exemple).
Plus envoûtant que ses œuvres précédentes (« Nectar » fait même le pari d’incorporer des voix) et toujours pertinent dans son propos, Charly DKN réussit de nouveau son coup avec Senses. L’an dernier, l’artiste nous confiait vouloir « hypnotiser le public » : la mission est réussie.
A.G.

LES BD PAUSE_ECRANS_BD
MYSTÈRES & BULLES (DE GOMME)
Dire que l’on adoré la nouvelle série Renaissance (Dargaud) d’Emem au dessin et de Fred Duval au scénario, serait un euphémisme. Avec ce Tome 1 « Les Déracinés », ils se lancent le défi d’une nouvelle série de SF qui devrait en séduire plus d’un, grâce à sa richesse et son inventivité. Jung, lui, nous plonge avec « Babybox » (Noctambule/soleil) dans un conte sur une quête identitaire dans une Corée du sud aux contours oniriques et au graphisme époustouflant.
Magie et merveilleux, ce aussi sont les caractéristiques de « La Boîte à musique » (Dupuis), la très belle série de Carbonne et de Gué qui proposent déjà le volume 2 de cette histoire mêlant fantastique et poésie avec maestria. On finira par le tome 13 et dernier de la série « XIII MYSTERY » où Jean Van Hamme crée l’événement en reprenant le scénario avec la complicité de Olivier Grenson au dessin autour du personnage culte Judith Warner. Le résultat est un petit chef d’oeuvre et on se dit que le mystère de la série devrait encore perdurer encore longtemps !
Hervé Bourit

A (RE)DÉCOUVRIR SUR NETFLIX
THE HAUNTING OF HILL HOUSE
De mémoire de sériephile, on n’avait pas connu pareil plaisir depuis bien longtemps… Production originale Netflix, The Haunting of Hill House est une libre adaptation du roman La Maison hantée (Shirley Jackson) dont avait d’ailleurs découlé le film La Maison du diable (Robert Wise, 1963). Ici, dans cette histoire d’une famille endeuillée et traumatisée par leur ancienne demeure hantée, le réalisateur Mike Flanagan construit son récit à coup de flashback et les met en parallèle avec le quotidien qu’endurent aujourd’hui les protagonistes.
Totale réussite de A à Z, The Haunting of Hill House maquille son fonds horrifique et d’épouvante derrière un drame psychologique et familial. Tour à tour flippant, angoissant, émouvant, mélancolique, ce petit bijou rafraîchit le genre codifié de la maison hantée. Les thèmes de la mort et des traumas sont traités à la perfection et prouvent que les fantômes ne sont pas forcément ceux que l’on cache sous un lit. Stephen King s’est dit grand fan de la série. Il n’y a pas mieux comme gage de qualité.
A.G.

PAUSE_ECRANS_SERIE

Chroniques culture #61

Cette semaine dans nos chroniques culture, une plongée effarante dans le porno amateur avec le dernier ouvrage de Robin d’Angelo, du polar, mais aussi de la BD, le DVD de Sans un bruit et la mini PlayStation qui débarque bientôt.

PAUSE_ECRANS_DVDLE DVD
SANS UN BRUIT
Dans un monde post-apocalyptique, la population doit désormais vivre sans dire un mot, sous la menace de créatures monstrueuses qui attaquent au moindre bruit. Thriller high-concept par excellence, Sans un bruit s’était taillé un joli succès — mérité — lors de sa sortie en salles. Réjouissant et efficace, aussi audacieux que flippant, le film de et avec John Krasinski se retrouve en DVD/Blu-ray et se revoit avec plaisir, tant son côté angoissant et sa mise en scène habile plongent le spectateur dans un moment de tension. L’éditeur a eu la bonne idée de prolonger la version Blu-ray avec des suppléments abordant les coulisses de la production, les effets visuels et, bien sûr, le montage son, véritable « personnage » de Sans un bruit.
A.G.

LES LIVRES
PAUSE_ECRANS_LIVREJUDYJUDY, LOLA, SOFIA ET MOI
Une claque, un livre qui secoue, un ouvrage dur. « Judy, Lola, Sofia et moi » (éditions Goutte d’or), c’est tout ça à la fois. Durant 320 pages, le journaliste Robin d’Angelo raconte son année passée en immersion dans le monde du porno amateur français. De ce récit intime écrit à la première personne, Robin d’Angelo livre une vision hallucinante, une plongée brutale, parfois très sordide, dévoilant aussi bien les conditions dégradantes imposées aux jeunes femmes qu’un univers où le droit du travail est parfois plus que limite.
Sans tabou, sans fard, le livre dissèque ce monde où le consentement est une notion malmenée, y donne quantité de détails (l’infiltration de l’auteur est réussie et va parfois… très loin), aborde le phénomène Jacquie et Michel (pas si glorieux…) et la concurrence, révèle des témoignages glaçants (le producteur Pascal OP, une actrice totalement paumée). C’est passionnant, marquant, féroce et rude.
A.G.

FLUCTUAT NEC MERGITOURS PAUSE_ECRANS_LIVREFLUCTUAT
Il était professeur d’Histoire, il est désormais retraité… mais surtout écrivain ! Le Tourangeau Jean-Noël Delétang a repris la plume pour ce nouvel ouvrage, inti-tulé Fluctuat Nec Mergitours (éditions Le Geste), clin d’oeil à la locution latine et, bien sûr, devise de Paris. L’auteur revient ici à son style de prédilection, le polar, qu’il avait déjà adopté dans son premier ouvrage en 2017 (Trois petits Tours et puis s’en va). Emmené par deux policiers joliment dessinés, l’inspecteur Abert et son jeune collègue Karim, le livre de Delétang place son intrigue autour de la rue de la Scellerie. C’est en effet là qu’un meurtre vient déranger la paisible vie de ses résidents. Fluctuat Nec Mergitours, outre son écriture fluide, vaut surtout pour son côté tourangeau (oh, allez, soyons chauvins !) qui imprègne chaque page… jusqu’à la couverture.
A.G.

PAUSe_ECRANS_LIVREPAROLELA PAROLE DU CHACAL
Clarence Pitz vient de signer un habile « ethno-thriller » (ou thriller anthropologique) avec La Parole du chacal (éditions Le Lys Bleu) ! Transportant littéralement son lecteur au coeur du Mali, l’auteure belge a le mérite de signer un récit palpitant dans un exercice pourtant périlleux, celui du huis-clos. Axant son propos sur le peuple des Dogons, Clarence Pitz offre une histoire riche en rebondissements et en angoisse, dans laquelle elle distille une grosse dose de culture (on sent ses connaissances en anthropologie). L’écriture est affûtée, précise, et le rythme haletant. Une bonne découverte !
A.G.

Les BD PAUSE_ECRANS_BD
Avec « La Plus belle femme du monde » (La Boîte à Bulles), William Roy et Sylvain Dorange livrent un magnifique portrait de l’actrice et inventrice, Hedy Lamarr. Avec cette bio sensible et magnifiquement restituée, ils rendent un hommage poignant à cette femme libre et d’exception qui, dans un Hollywood des année 40 schizophrène et puritain, transfigura à jamais le 7e Art.
Les héros de « Double 7 » (Dargaud) nous emmènent en 1936 à Madrid, où face aux troupes de Franco s’agitent révolutionnaires de tout bord. Cette plongée sombre, héroïque et sentimentale est magnifiée par le talent des deux auteurs Yann et André Julliard.
Avec « Polaris ou la nuit de Circé » (Delcourt), on plonge avec Vehlman et De Bonneval dans une enquête policière passionnante sur fond de pratiques érotiques. Un petit chef d’oeuvre, à l’instar du T3 « Les Frontières » (Casterman) de la saga Le Reste du Monde de Jean-Christophe Chauzy. Avec ses scènes d’apocalypse et l’élan qu’il donne à ses personnages, on est littéralement bluffé par cet auteur qui mériterait plus grande reconnaissance.
Hervé Bourit

MINI PLAYSTATION
LES JEUX DÉVOILÉS
Le 3 décembre sortira la PlayStation Classic (99,99 €), version mini de sa toute première console sortie en 1994. Sony vient enfin d’annoncer les 20 jeux qui seront gravés dans son modèle retro. Il s’agit de : Battle Arena Toshinden, Cool Boarders 2, Destruction Derby, Final Fantasy VII, Grand Theft Auto, Intelligent Qube, Jumping Flash !, Metal Gear Solid, Mr. Driller, Oddworld : L’Odyssée d’Abe, Rayman, Resident Evil, Revelations : Persona, Ridge Racer Type 4, Super Puzzle Fighter II Turbo, Syphon Filter, Tekken 3, Tom Clancy’s Rainbow 6, Twisted Metal, Wild Arms.

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Chroniques culture #60

Une grosse dose de BD, le DVD de Jurassic World Fallen Kingdom ou encore le livre Till Victory et la citation de la semaine : voici les chroniques culture.

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JURASSIC WORLD : FALLEN KINGDOM
À l’époque, il nous en avait coûté de donner un minuscule 2/5 à Jurassic World. Il faut dire qu’en tant que fans, cette suite nous avait laissé un goût amer, l’ensemble se voyant torpillé par la vacuité de son scénario, ses personnages transparents et sa resucée de certaines scènes des autres opus. Le film de Bayona mérite toutefois une seconde lecture, notamment pour sa première moitié stimulante, nourrie de riches idées de mise en scène et ses prouesses visuelles. Sa sortie en Bluray propose également une section bonus pachydermique : séquences- plateau, making of multiples, effets spéciaux expliqués ou encore journaux de bord de l’équipe. Là, en revanche, on signe tout de suite !
A.G.

LE LIVRE PAUSE_ECRANS_LIVRE
TILL VICTORY : LETTRES DE SOLDATS ALLIÉS
Il aura fallu bien des années de réflexion et de travail pour que Clément Horvath, un Tourangeau de 30 ans, donne naissance à son projet fou : Dans Till Victory, ce passionné y dévoile des centaines de courriers uniques de soldats, écrits au front. Donnant un autre visage à la Seconde Guerre mondiale, Clément Horvath lève le voile sur ces hommes, des êtres humains avant d’être combattants, offrant alors une multitude de portraits captivants. Avec sa richesse iconographique et dans les lettres qu’il déterre, Till Victory ratisse large et exploite un spectre géographique impressionnant (Français, Canadiens, voire Néo-Zélandais sont cités). Accessible à tous, écrit au présent pour une plus grande immersion, ce livre en forme d’incroyable objet de mémoire (lire tmv n°308) est un petit trésor en soi.
A.G.
> 376 pages, aux éditions Ouest-France. Prix conseillé : 32 €.

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LE MONDE DES RÊVES
Longtemps, Jean-Claude Denis s’est caché derrière son héros de papier Luc Leroi. Mais depuis peu, et c’est encore le cas ici avec ce très beau « La Terreur des hauteurs » (Futuropolis), il se met en scène avec la pudeur qui le caractérise. Pas facile en effet d’aborder un sujet comme le vertige ou la peur du vide ! Lui le fait avec une sensibilité incroyable et de beaux moments d’humour sur 144 pages. Sensible, Bruno Heitz l’est tout autant, comme en témoigne « C’est pas du polar… mais ça craint quand même » (Gallimard). Un récit où il nous plonge dans un Paris des années 50 avec ce vaudeville à la sauce polar et son écriture onirique truculente. Comment matérialiser les peurs enfantines pour mieux les apprivoiser ? C’est le pari de Loïc Clément et Anne Montel qui, avec « Chroniques de l’Île Perdue » (Soleil), illuminent la collection Métamorphose avec ce récit magnifique autour de deux jeunes frères. On terminera avec la sublime adaptation de « Dr Jekyll et Mr Hyde » (Sarbacane), illustrée de main de maître par Maurizio A.C.Quarello, récit intemporel sur le bien et le mal, et le réel et le fantasmé.
H.B.

Capture

Chroniques culture #59

Grosse ration de BD, coffret DVD de Kaamelott ou encore metal et pop côté disques : voici les chroniques culture de la semaine.

PAUSE_ECRANS_DVDLE COFFRET DVD
KAAMELOTT L’INTÉGRALE
L’annonce de la sortie, pour la première fois en coffret Blu-ray, de l’intégrale de la série Kaamelott a causé quelques sursauts au coeur chez les fans ! Il faut dire que la Bête contient pas moins de 13 galettes où s’entassent plus de 400 épisodes pour un total de 2 227 minutes de répliques cultes (sans compter 743 minutes de bonus !). Créée par Alexandre Astier, la série se découvre ou se revoit donc dans une intégrale qui a en plus le mérite de proposer une palanquée de suppléments, à l’instar de bêtisiers, mais aussi d’images du Kaamelott Opening interprété par l’Orchestre national de Lyon, sans oublier des illustrations originales de Nicolas Bory. Un immanquable ? C’est pas faux.
A.G.

LES BD
QUE D’HISTOIRE !  PAUSE_ECRANS_BD
La BD et l ‘Histoire ont toujours fait bon ménage. On saluera donc comme il se doit le superbe travail de Thomas Gilbert avec « Les Filles de Salem » (Dargaud). Il nous plonge en plein XVIIe siècle dans ce village du Massachusetts, dont l ’histoire inspirée de faits réels n’est pas sans trouver l’écho dans notre société actuelle où l’obscurantisme et la remise en cause des rapports entre les sexes reviennent en force.
Et puis, du 10 au 14 octobre, se tiendront à Blois les 21es Rendez-Vous de l ’Histoire (RDVH) où la BD tient une belle place avec exposition, remise de prix et bien sûr rencontres avec différents auteurs. On y croisera, entre autres, Liberge, Mordillat et Prieur, auteurs de la série « Le Suaire » (Futuropolis) dont le deuxième tome « Turin 1898 » lève quelques mystères sur cette relique christique. Le trait y est toujours aussi magnifique et les intrigues ficelées avec soin. On y retrouvera aussi Python et Simsolo. Avec « Marie Antoinette » (Glénat), ils livrent en deux tomes une fresque sensible et prenante sur le personnage. On finira sur une note plus légère en pleine Préhistoire avec le T7 de « Silex in the city » (Dargaud) où un Jul, présent lui aussi aux RDVH et toujours en pleine forme, enchaîne calembours et situations ubuesques.
Hervé Bourit

PAUSE_ECRANS_EPLE EP
EUGÉNIE – EUGÉNIE
Comment a-t-on pu passer à côté de cette chouette pépite de pop acidulée parue à la mi-septembre ? Le premier EP d’Eugénie, musicienne autodidacte remarquée à l’époque par son single « Puis Danse », est une franche réussite. Frais, rythmé, diablement bien écrit, le disque prouve que la voix de la jeune chanteuse n’a rien perdu de sa superbe : on pense à un doux mélange entre Lorde et Vanessa Paradis, tantôt mélancolique, tantôt mutin. L’interprète explore toujours son univers électro-pop, n’hésite pas à passer du français à l’anglais avec une aisance remarquable et un parfait équilibre. Vivement l’album !
A.G.

LE CD PAUSE_ECRANS_CD
BEARTOOTH – DISEASE
Une voix douce, une mélodie posée sur une guitare acoustique. Les vingt premières secondes de l’album Disease de Beartooth… n’annoncent pas la couleur ! Car soudain, c’est l’explosion. Le morceau d’ouverture Greatness or death, accrocheur à souhait, fait l’effet d’une éruption volcanique. Dopé par un mur du son, une force de frappe jubilatoire à la batterie, et des riffs ultra acérés, ce premier titre place la barre très haut. On retiendra bien évidemment le talent de Caleb Shomo, toujours aussi impressionnant au micro, capable d’enchaîner envolées à la Foo Fighters (on retrouve d’ailleurs leur producteur, Nick Rasculinecz, aux manettes) et hargne folle.
Pourtant, tout au long de ce troisième album, Beartooth – décrit comme l’un des meilleurs groupes de metalcore – va souffler le chaud et le froid. Alternant le gnan-gnan pas bien folichon (« Disease »), voire des chansons recyclées et poussives (« Believe ») et l’énergie pure et dure (« Fire », « Bad Listener » ou encore le survolté « Used and abused »), les Américains proposent un ensemble en demi-teinte, un poil trop contrasté en regard de ses précédentes et admirables sorties.
A.G.

PAUSE_ECRANS_PROPULSONPROPUL’SON : APPEL A CANDIDATURES
Musicien(ne)s, c’est à vous ! La Fraca-Ma et son réseau ont lancé la 13e édition de Propul’Son, dispositif de repérage et d’accompagnement d’artistes et groupes musicaux de la Région Centre Val-de-Loire. Depuis 2004, de nombreux projets en ont bénéficié, à l’instar de Nesseria, Ropoporose, Thé Vanille ou encore Chevalien. Les critères de sélection se font d’après l’esthétique et le genre musical (reggae, punk, rock, électro, hip-hop…), l’expérience scénique, la motivation ou encore l’innovation artistique.
Pour candidater, direction propulson.com

Vous avez jusqu’au 21 octobre pour déposer votre dossier !

Chroniques culture #58

Cette semaine, on parle BD érotique, DVD de bestioles monstrueuses ou encore du nouvel EP des jeunes Tourangeaux de INK. Voici les chroniques culture.

PAUSE_ECRANS_EPLE EP
INK – LEVIATHAN 
C’est un EP bien costaud – tiens donc, un rapport avec son nom ? – que nous proposent les Tourangeaux de INK ! Avec ce Leviathan rempli de 8 titres, les rockeurs qui nous avaient tapé dans l’oeil il y a plus d’un an proposent leur premier méfait, habile mélange entre extraits radiophoniques et compositions musicales. Celles et ceux qui connaissaient la Bête ne seront pas déçus du voyage : les INK continuent leur concept, en construisant leur album autour d’une enquête sur un tueur en série. Le fond épouse la forme : chaque chanson se bâtit autour de l’histoire, la poursuit, la tisse.
Derrière, les jeunes INK abattent un boulot phénoménal (leur rencontre s’est faite à Jazz à Tours…), la section rythmique est béton (le riff de tueur lors de l’intro de What Time it is), c’est technique mais suffisamment accrocheur, la basse vrombissante glisse à merveille (First Blood) et le rock indie de la troupe arrive alterner, comme sur Afraid, la douceur et les tempos énervés (le tueur de leur concept serait-il schizo ?!). Un chouette EP à découvrir dès que possible sur scène.
A.G.

LES BD PAUSE_ECRANS_BD
POUR LA PEAU
L’érotisme reviendrait-il à la mode dans une ambiance délétère en matière de relations humaines ? Récemment, Glénat a affiché la couleur avec sa nouvelle collection Porn’Pop qui ne fait pas dans la dentelle [Petit Paul, de Bastien Vivès a d’ailleurs fait polémique]. On se plonge aussi dans Les Joies du sex toy, de Nolan & Moen qui, malgré son titre didactique, combine conseils utiles et références pop, emballant le tout avec humour et jeux de mots geeks pour un ouvrage de vulgarisation jamais vulgaire. À noter également, dans la collection Erotix de Chez Delcourt, Pour la peau, de Saint-Marc et Deloupy, un magnifique roman graphique sur une passion adultérine. Le double point de vue des personnages rajoute une force incroyable à cette histoire d’addiction et de passion poussées au paroxysme. Tout simplement bluffant.

H.B.

PAUSE_ECRANS_CDLE CD
ANGELE – BROL
On connaissait déjà le tube Je veux tes yeux, les connexions familiales de la demoiselle, le Papa Marka ou le frangin Roméo Elvis, et on tombe à la renverse avec ce Brol. Car loin du « bordel » en belge du titre, on découvre cette voix si particulière, juste et attachante et surtout cet étonnant mélange de chanson de pop de ragga et d’électro bien dosé et bien huilé. On craque sur les textes qui conjuguent humour (« La thune ») et introspection (« Jalousie »). On se prend à danser et à remuer la tête sur « La Loi de Murphy », ritournelle imparable qui ne vous quitte plus, ou sur « Les matins ». Bref on ressort de l’écoute de ces 12 titres avec une folle envie de faire replay et de voir Angèle au plus vite sur une scène ! H.B.
> Sortie le 5 octobre

LE DVD PAUSE_ECRANS_DVD
RAMPAGE
Rampage – hors de contrôle, plaisir coupable ? Eh bien… Oui ! Une fois passée la honte de ce terrible aveu, il faut bien dire que ce gros nanar stupide (l’histoire de trois bestioles mutantes et monstrueuses détruisant Chicago) reste un divertissement très efficace. Emmené par un Dwayne Johnson au capital sympathie toujours aussi fou, Rampage est un spectacle généreux dans son côté pop corn movie doté de chouettes effets spéciaux. Cette semaine sortent donc les éditions DVD et Blu-ray. C’est cette dernière qu’on préférera, puisque les suppléments sont plutôt dodus : bêtisier, scènes coupées, acteurs en action, zoom sur le trio destructeur, création du gorille et d’autres séquences sont proposées.
A.G.

LE CHIFFRE
40,4
En millions, le nombre de Français lisant un titre de presse en version numérique chaque mois.

LA PHRASE
« Si nous gérons ces droits correctement, la vie de la saga The Walking Dead sera longue, et elle ne sera pas toujours qu’une série télévisée. » Le PDG d’AMC, Josh Sapan, veut étendre l’univers de Walking Dead pour en faire plusieurs films.

A Tours de Bulles : la diversité de la BD

A Tours de Bulles revient à Tours pour sa 14e édition. Au menu : bande-dessinée à gogo, dédicaces d’auteurs, expos, conférences et autres animations. Interview de Philippe Septier, directeur du festival de BD.

Philippe Septier, président du festival A Tours de Bulles.
Philippe Septier, président du festival A Tours de Bulles. (photo tmv)

Le festival A Tours de Bulles a su se faire une place dans la rentrée culturelle tourangelle. Revenons sur ses origines.
Avant A Tours de Bulles, nous avions un autre festival qui se déroulait chaque vendredi 13. Mais ça n’était jamais au même moment et, parfois, il y en avait plusieurs par an : difficile de continuer. C’était au-dessus de nos forces (rires) ! Quand une nouvelle équipe s’est formée, on a décidé de faire ça annuellement. D’abord, cela se passait en juin et place Plumereau. Puis nous sommes partis à la salle Ockeghem et avons maintenant envahi la place Châteauneuf ! (sourire) On essaye de proposer un festival convivial et accueillant. On travaille également beaucoup sur l’accueil des personnes en situation de handicap. Tout le monde se mélange ici. C’est la BD pour tous et le moment de découvrir la diversité de la bande-dessinée en passant un bon moment.

 

Pourquoi avoir choisi le thème « famille » cette année ?
C’est en référence à l’album de notre invitée d’honneur, Chadia Loueslati. Une sélection de planches de son roman graphique et autobiographique « Famille nombreuse » sera exposée.

 

Il y a des nouveautés pour cette édition… 2018
Oui, avec la Tour d’Ivoire des mômes. On a eu l’idée de proposer à la Quinzaine du livre jeunesse de choisir quatre album et que le public jeune puisse voter. Le dépouillement aura lieu dimanche midi et le vainqueur sera annoncé à ce moment-là. La deuxième nouveauté est le retour du concert dessiné de fin de festival. Le groupe L’Affaire Capucine s’associera à un bédéiste. C’est l’ADN du festival en fait : la BD a des liens avec plein de choses, musique, peinture, Histoire, etc. A Tours de Bulles est pluridisciplinaire, on montre que la bande-dessinée est quelque chose de plus large et plus riche qu’il n’y paraît.

 

Quels sont vos artistes coups de cœur cette année ?
C’est toujours difficile ! (rires) Je pense à Jean Dytar, auteur de Florida, un album magnifique, un vrai pavé sur la conquête de la Louisiane. Graphiquement, c’est superbe et historiquement, il y a un contenu. Il sera en conférence le samedi. Mais j’aime aussi Jean Barbaud, Janski…

 

Jean Barbaud sera présent. Il est l’artisan de « Il était une fois l’Homme », quelque chose qui réunit toutes les générations. Cela reflète parfaitement l’esprit du festival non ?
Oui, oui. C’est un festival familial, convivial, de 7 à 77 ans comme la BD. Même au-delà… (sourire) Il y a des albums plus durs et difficiles, d’autres plus légers, nous mélangeons les genres. C’est pour tout le monde.

 

Vous imposez-vous certaines restrictions dans vos sélections ?
Ah un Marsault, par exemple ja-mais ! (dessinateur controversé pour ses idées travaillant avec la maison d’édition Ring – NDLR) Sinon, on ne s’impose pas trop de limites. Vous savez, on a parfois fait de la BD érotique – jamais pornographique – ou politique, avec des albums sur les luttes sociales. Le but d’A Tours de Bulles est de montrer la variété de la BD.

 

(Photo A Tours de Bulles)
(Photo A Tours de Bulles)

Quel est votre rapport à la bande-dessinée ?
J’ai commencé avec les magazines Tintin et Spirou tout petit. J’étais un gros collectionneur avant. Mais désormais, en tant qu’organisateur de festival, j’ai un peu plus de distance avec l’objet livre en lui-même. Chez moi, je dois avoir environ 2 000 albums. Et j’en lis beaucoup à la bibliothèque. D’être dans l’association m’a permis de découvrir des genres que je ne connaissais pas forcément. Aujourd’hui, mon style de prédilection est la BD qui raconte des histoires, du vécu.

 

La BD est aujourd’hui de plus en plus adaptée au cinéma. Comment l’expliquer ?
C’est simple : ce sont des bonnes histoires ! Greg disait qu’il fallait trois choses pour faire une BD : une histoire, une histoire et une histoire. Au cinéma, on peut avoir un film magnifique avec des acteurs super, mais s’ennuyer au bout de dix minutes. La BD est d’une richesse scénaristique folle. C’est un média qui permet davantage d’imagination et de possibilités.

 

Idem : le marché de la BD se porte plutôt bien dans le secteur éditorial. Pourquoi ?
Les ventes, oui. Mais c’est plus compliqué que ça. Dans le monde des auteurs, peu en vivent. Beaucoup abandonnent, d’autres se tournent vers l’illustration, certains se regroupent pour trouver des moyens et organiser des actions. Il y a peu d’auteurs dépassant le SMIC… C’est pour ça qu’on aime mettre en avant les jeunes à A Tours de Bulles.

 

Les autrices sont plutôt rares dans les festivals BD. Mais vous leur faites la part belle et elles sont nombreuses à A Tours de Bulles.
C’est clairement une volonté affichée. La profession se féminise et c’est une excellente chose. Il faut faire sortir la BD de l’image d’une bande de mecs qui travaillent pour une bande de mecs. Certaines autrices font des choses formidables.

 

Et vous n’avez pas attendu le mouvement #MeToo pour les mettre en valeur…
Exactement. On a essayé de forcer les choses ! (sourire) On assume parfaitement. J’avais vraiment l’impression qu’elles n’existaient pas dans les festivals.

 

Après cette 14e édition, c’est quoi l’avenir pour vous ?
La 15e ! (rires) On y réfléchit et on aimerait que ce soit une édition améliorée. Déjà en poursuivant notre ancrage local et sa dimension humaine. On n’a de toute façon pas vocation à devenir plus gros, nos moyens sont limités (tous sont bénévoles et le festival est gratuit – NDLR). Je veux travailler avec des gens de Tours. Pourquoi pas le Bateau Ivre ? Côté contenu, j’ai envie de faire venir quelques grands noms de l’étranger.

 Propos recueillis par Aurélien Germain

> Les 15 et 16 septembre, place Châteauneuf. Gratuit. Infos et programme sur atoursdebulles.fr

 

Chroniques culture #57

De la BD complètement déjantée, de la BD (bis) plutôt nature, des gens tout nus, un départ dans Walking Dead et le DVD de Revenge : voici les chroniques culture de la semaine.

LES BDS
PAUSE_ECRANS_BD2>LES SURVIVANTS DE LA RÉVOLTE FINALE DE L’APOCALYPSE…
Bon. Il est vrai qu’on ne s’attend pas à un instant de poésie quand on lit le titre « Les survivants de la révolte finale de l’apocalypse : l’ultime prophétie de la sorbetière perdue » (qui fera plus long?) ! Et c’est tant mieux, car c’est exactement ce que l’on attend de cet album déjanté, délire cartoonesque (éditions Delcourt) signé Allan Barte. Dans cet univers post-apocalyptique coloré, l’auteur entraîne Shalindra et sa bande dans une pseudo-rebellion qui va entraîner une belle pagaille. Le trait est naïf, quasi enfantin, renforçant alors l’irrévérence de la BD (certaines scènes ne sont pas si innocentes que ça), lorgnant parfois vers l’humour noir. Un savoureux mélange de Hunger Games et de Mad Max foutraque et désopilant, version wtf, où l’on croise des clowns, des anti-héros, un type en slip en cuir et un singe qui tabasse les gens avec ses cymbales. Oui, rien que ça.
A.G.

>TRÈS NATURE… PAUSE_ECRANS_BD
Avec The End (éditions Rue de Sèvres), ZEP, le dessinateur de Titeuf, nous livre de nouveau un album très personnel. Ce célèbre morceau des Doors sert de toile de fond à un superbe conte écolo, mâtiné de thriller, qu’on lit la mâchoire pendante jusqu’au bout. Car ZEP met ici en scène des personnages, certes, mais aussi des arbres dotés d’intelligence et de langage propre, le tout dans une ambiance de fin du monde très réussie.
L’écologie est vraiment devenue un objet qui fait sens comme en témoigne également le Tome 1 de Retour sur Aldébaran (Dargaud). Toujours signé par l’immense Léo, qui a redonné ses lettres de noblesse à une SF humaniste et généreuse où la nature est omniprésente, ce retour est une franche réussite.
On terminera avec le tome 11 du Bouncer, L’ Échine du dragon (Glénat) où Boucq nous livre un western dantesque aux paysages sublimes dans une nature exaltée.
Hervé Bourit

SÉRIE TV
TOUS À POIL !
Le 7 juin, la chaîne OCS diffusera Nu, sa nouvelle série d’anticipation interdite aux moins de 16 ans. Olivier Fox y filme la France de 2026, où la nudité est devenue obligatoire. Le pays est apaisé, jusqu’au jour où un jeune garçon habillé est retrouvé tué. Lucie (Malya Roman) et Franck (Satya Dusaugey) vont alors mener l’enquête. Problème : Franck sort tout juste du coma et ne connaît pas la vie tout nu. Il doit alors s’habituer au regard des autres. Il va sans dire que les comédien(ne)s jouent très dénudés dans la série…

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THE WALKING DEAD
UNE STAR SUR LE DÉPART ?
Rien d’officiel, mais d’après le magazine Collider, Andrew Lincoln — Rick dans The Walking Dead — s’apprêterait à quitter la série. Il ne devrait jouer que dans quelques épisodes de la saison 9, avant un départ définitif. Est-ce parce que le tournage se déroule à Atlanta et que l’acteur vit à Londres ? La raison n’a pas été dévoilée. En tout cas, cela devrait être une bonne nouvelle pour Norman Reedus (Daryl) qui pourrait ainsi renégocier son contrat pour devenir tête de la série et empocher… 20 millions de dollars par saison.

LE DVD PAUSE_ECRANS_DVD
REVENGE
Trois hommes mariés, dont l’un est venu avec sa jeune maîtresse, se retrouvent un soir. Mais tout bascule et la jeune femme finit gravement blessée. Elle va alors tout faire pour se venger… Malgré un postulat de départ vu et revu et un genre ultrabalisé du « revenge movie », le film de Coralie Fargeat réussit à se démarquer par sa mise en scène maîtrisée, une photographie aussi brûlante que son héroïne et son esthétique pop. Revenge dérive vers le brûlot féministe : une provoc’ brutale et gore (quel final !), prouvant que les séries B françaises en ont dans le ciboulot. Musclé, violent, excessif, Revenge s’imagine comme le Balance ton porc filmique version sanguinolente.
A.G.

Chroniques culture #56

Aujourd’hui, on s’intéresse à la Casa de Papel, au nouvel album d’Oliba International, au Hellfest, mais aussi au palmarès des villes grognons… A votre avis, Tours est-elle râleuse ?

PAUSE_ECRANs_CDLE CD
OLIBA INTERNATIONAL
Quel objet étonnant, que ce disque éponyme d’Oliba International ! Lancé à Tours il y a 3 ans, ce quintet mélange allègrement ses inspirations jazzy à des rythmiques et des jeux de guitares issus de musiques africaines, comme le benga et le sébène congolais. En résulte une mixture aussi colorée qu’exotique. Mais surtout, de cette polyphonie, on retient un côté dansant plutôt contagieux et cela, même si certains morceaux peuvent avoisiner les 11 minutes (« Losanges », notamment). Pas de voix ici, seuls les instruments parlent. Mais ça ne nous empêche pas de chanter avec eux !
A.G.
> Sortie le 27 avril.

ÉTUDE & SMS PAUSE_ECRANS_ETUDE
MUSIQUE LE PALMARÈS DES VILLES GROGNONS
Une étude menée par l’application Mood Messenger, imaginée par Caléa, a réalisé un drôle de palmarès. Elle a pu déterminer le classement des métropoles les plus grognons de France. Sans surprise (gnark), c’est Paris qui arrive en tête des villes les plus râleuses de l’Hexagone. Suivent ensuite Clermont-Ferrand (2e), Brest (3e), Nancy (4e) et Le Mans (5e). La Ville de Tours, elle, figure à la… quinzième place, ouf. Si la chose prête à sourire, la méthodologie de l’enquête nous laisse tout de même un peu dubitatifs. En effet, l’étude a été possible en comptabilisant les petits smileys furax — les emoticones — envoyés par SMS par les milliers d’utilisateurs de l’appli. De quoi nous rappeler que l’application en question est donc capable de lire tous nos messages pour savoir ça…
A.G.

MUSIQUE 

L'arbre Hellfest (Photo Aurélien Germain)
 (Photo Aurélien Germain)

TMV BIENTÔT AU HELLFEST
Dans deux mois, le Hellfest ouvrira ses portes pour sa 13e édition. Comme chaque année, un journaliste de tmv sera présent sur place, afin de ramener photos et reportage de ce festival metal hors-normes, parmi les plus connus au monde. N’oubliez pas de faire un tour sur tmvtours.fr au mois de juin (le Hellfest se déroulera du 22 au 24 juin, à Clisson, près de Nantes) pour en profiter. Cette année, et pour la troisième fois consécutive, le festival a affiché complet 9 mois avant le début des hostilités, sans même avoir divulgué un seul nom de sa programmation. En octobre dernier, les 55 000 pass 3 jours ont été vendus en une petite… trentaine d’heures !

PAUSE_ECRANS_BDLA BD
CAVALERIE ROUGE
Pas de panique, les chars soviétiques ne sont pas (encore) sur les Champs-Élysées ! Ici, on est plutôt en 1926 , avec l’adaptation de ce chef-d’oeuvre de la littérature russe écrit par Isaac Babel. Ce recueil de récits révolutionnaires, écrits alors qu’il était correspondant de guerre dans l’Armée Rouge, lui valurent d’être torturé puis fusillé ; l’ouvrage fut même longtemps interdit.
C’est donc une réelle découverte que de relire un des plus grands écrivains russes du XXe siècle, magnifiquement adapté par Jean-Pierre Pecau. Mis en image de manière originale par le dessinateur serbe Milovic Djordje (Éditions Soleil), le graphisme nous entraîne à la fois au cœur de l’action et dans l’intimité des sentiments du héros. Est-ce l’âme russe qui nous fait cet effet ? Car on tient là un livre passionnant et passionné.
H.B.

LA PHRASE
« De la musique aux slogans, des costumes aux décors, chaque image comprend des messages subliminaux. » Ömer Turan, présentateur turc de la chaîne pro-gouvernementale AkitTV, estime que la série La Casa de Papel pousse les jeunes Turcs « au terrorisme et à l’assassinat politique ».

LE CHIFFRE

10

En milliards de dollars, le cap que vient de franchir Steven Spielberg avec tous ses films au box-office. Ce n’était encore jamais arrivé à aucun réalisateur.

PAUSE_ECRANS_CHIFFRE bis

Chroniques culture #55

Le nouvel EP de Sybernetyks, de la BD façon polar, mais aussi le DVD de l’Expérience interdite : retrouvez nos chroniques culture.

PAUSE_ECRAN_dvdLE DVD
L’EXPÉRIENCE INTERDITE
Remake du film éponyme de 1990, L’Expérience interdite – Flatliners raconte l’histoire d’étudiants en médecine testant sur eux-mêmes de mini arrêts cardiaques, afin de faire l’expérience de mort imminente et découvrir ce qu’il se passe dans l’au-delà. Un formidable postulat de départ qui, malheureusement, ne donne rien si ce n’est un récit poussif qui tourne vite en rond. Exploitant ses thèmes avec difficulté, virant au ridicule quand il s’essaye à la pseudo-épouvante, cette nouvelle mouture, relativement pauvre et aseptisée, patauge. Mis à part une photographie correcte et une distribution sympathique, le reste est bien tristounet. L’édition Blu-ray mérite toutefois le coup d’oeil, avec scènes coupées et petites séquences en bonus.
A. G.

LE EP PAUSE_ECRANS_EP
SYBERNETYKS – MOD
On avait laissé les Sybernetyks avec leur premier album, Dream Machine, rock musclé et mélodique teinté d’électronique. Cette fois, les Tourangeaux ont voulu explorer de nouvelles directions sonores. Leur EP MOD réinterprète donc quatre titres issus de Dream Machine : allant de l’ambient à la ballade acoustique, MOD désarçonne donc au premier abord (oubliez les grosses guitares des précédents travaux). Mais rapidement, la sauce prend. L’accent est ici mis sur les ambiances cotonneuses ; les voix sont littéralement planantes. De quoi redonner une identité au groupe, tout en gardant l’esprit futuriste qui lui est propre. Quant au mix, porté par Fabien Devaux, il confère de nouveau à cet ensemble pourtant éthéré une puissance et une clarté remarquables.
A.G.
> sybernetyks.bigcartel.com

PAUSE_ECRANS_BDLES BDS
NOIR, C’EST NOIR !
Avec ce premier tome des aventures de Pepe Carvalho (Éditions Dargaud), le duo Segui au dessin et Migoya à l’adaptation, nous livre un petit bijou de polar. Tiré des ouvrages de l’écrivain catalan Manuel Vázquez Montalbán, ce « Tatouage » laissera des marques indélébiles grâce à son atmosphère à la fois poisseuse et radieuse d’une Barcelone interlope et d’une Amsterdam fantasmée, où notre héros se perd avec délice. Et en plus, c’est bourré d’humour ! On passera ensuite à Miami avec le tome 3 de Tyler Cross (Éditions Dargaud) avec toujours Nury au scénario et Brüno au dessin. Là aussi ça cogne sec sous le soleil pour un braquage de fonds immobiliers, le tout servi avec la maestria habituelle des deux hommes. Digne d’un des premiers Kubrick, leur mécanique jubilatoire et leur maîtrise des personnages sont un sans-faute.
Hervé Bourit

LE RENDEZ-VOUS
TEDX TOURS À GUICHETS FERMÉS
Chaque année, la soirée TEDx est pleine à craquer. L’édition 2018, placée sous le thème « Utopies », ne dérogera pas à la règle : les places sont de nouveau parties comme des petits pains ! Cette quatrième fournée de conférences aux « idées qui méritent d’être partagées » se déroulera le vendredi 27 avril au Grand Théâtre de Tours. Mais l’équipe a pensé aux malheureux qui n’ont pas obtenu leur précieux sésame. Des lieux-relais seront donc installés, afin d’assister à des retransmissions gratuites, en public et en live. Pour s’inscrire, il suffit de faire un tour sur tedxtours.com/billetterie. Situés à Tours et aux alentours, ces lieux-relais seront dévoilés prochainement.

PAUSE_ECRANS_TEDX

 LA PHRASE
« Sa réaction m’a un peu surpris. Ce n’est que son avis. »
PEF, réalisateur du film Gaston Lagaffe, réagissant aux propos de la fille de Franquin qui a qualifié son adaptation de « désastre ».

LE CHIFFRE
26
W9 diffusera 2 épisodes inédits de la saison 26 des Simpson le 21 avril. De quoi combler (un peu) son retard avec les États-Unis qui en sont déjà à la saison 29…

Chroniques culture #54

De Stranger Things au rock enfumé de Earthless, en passant par le nouveau tome de la BD Infinity, voilà nos chroniques culture de la semaine.

PAUSE_ECRANS_DVDLE DVD
BAD MOMS 2
Si le premier volet de Bad Moms savait se montrer caustique avec son côté poil-à-gratter, le second laissait en revanche de marbre. Récit de trois mères de famille au bout du rouleau, enguirlandées par leurs mamans respectives à Noël, Bad Moms 2 a toujours cet humour potache mais amuse moins. Peu de surprises au programme dans cette comédie néanmoins divertissante, emmenée par un casting principal savoureux (Mila Kunis, Kristen Bell et Kathryn Hahn s’éclatent) et des seconds rôles truculents. Pour sa sortie DVD (le 2 avril), pas grand-chose à se mettre sous la dent : l’éditeur a mis le pied sur le frein avec des bonus rachitiques (un bêtisier et des scènes additionnelles pour un résultat d’à peine… dix minutes).
A.G.

LE CD  PAUSE_ECRANS_CD
EARTHLESS – BLACK HEAVEN
Quel voyage que ce Black Heaven, nouvel album des Californiens de Earthless ! Ce trip psychédélique est une savante mixture où Led Zeppelin copulerait gaiement avec Black Sabbath, le tout saupoudré d’un soupçon d’Hendrix. Digérant au mieux leurs influences, Earthless envoie son propre space rock survolté, mené par des musiciens aussi talentueux qu’affamés. On pense notamment au travail monstrueux abattu par Isaiah Mitchell : le guitariste tronçonne ses riffs par paquet de 100, avant de partir dans d’interminables soli… tout en chantant ses parties avec le groove d’un Ozzy Osbourne (Black Sab’) et des modulations qu’on croirait parfois sorties tout droit d’un vieux vinyle des 70’s. Un disque planant, enfumé et psyché, une fièvre électrique. Simplement excellent.
A.G. .

LE LIVRE
PETIT ÉLEVAGE FAMILIAL BIO
Anne Denis pratique l’élevage depuis une trentaine d’années dans une propriété de 3 hectares. Âne, cheval, moutons, volailles forment l’essentiel de son cheptel. Et c’est justement le sujet de son ouvrage, Petit élevage familial bio (éditions Terre Vivante), véritable manuel ludique qui aide les intéressés pour se lancer dans l’élevage bio.
Cherchant à déterminer vos atouts et vos ressources, l’ouvrage se concentre ensuite des fiches consacrées aux animaux à élever. C’est là que le livre d’Anne Denis est le plus intéressant, car il décrypte en profondeur et de manière simple et efficace les savoirs utiles : portrait de la bête, la race à choisir, ou encore le logement requis, l’hygiène, les soins et l’alimentation… Bien construit, nourri d’illustrations et parfaitement agencé, un manuel qui devrait bien préparer les éleveurs de demain.
A.G

LA BD
INFINITY 8 — ET RIEN POUR FINIR
C’est presque la fin de l’aventure, avec ce tome 7 du projet éditorial (Éditions Rue de Sèvres) ludique et innovant qui consiste à repartir de zéro à chaque album. Cette fois, comme héroïne, une petite fille à laquelle Boulet au dessin et l’inévitable Trondheim au scénario font subir mille et une péripéties. Et que l’on soit amateur ou non de science-fiction, on marche encore à tous les coups ! Livre, série, film, tout peut recommencer même si les héros sont morts. Ce serait génial dans la vraie vie ? Alors pourquoi ne pas se prendre au jeu et oublier le cartésianisme qui nous anime encore trop souvent ? Quand en plus, l’humour, le suspense et le petit fond social-politique sont mélangés avec talent, on se dit que cet Infinity 8 va se terminer en apothéose. Vite, vite la suite !
Hervé Bourit

LE CHIFFRE
1

Stranger Things est la série la plus regardée sur Netflix en France. Sur la 2e marche du podium, on retrouve Jessica Jones, puis Orange is the new black.
PAUSE_ECRANS_CHIFFRE

Chroniques culture #53

Amoureux de metal de tout poil, unissez-vous : les Tourangeaux de Beyond the Styx sortent leur album qui va détruire quelques cervicales. Retrouvez aussi nos chroniques du DVD de Logan Lucky, de la BD, mais aussi une formation musicale prometteuse avec ShÄElin.

PAUSE_ECRANS_DVDLE DVD
LOGAN LUCKY
Ocean’s Eleven à la sauce redneck… C’est un peu ça, Logan Lucky. La dernière offrande de Soderbergh posait sa caméra dans l’Amérique profonde et mélangeait film de casse et comédie noire. Un braquage commis par deux frérots pas malins et à qui la vie n’a pas fait de cadeau ? L’influence des frères Coen est prégnante. Il y a du burlesque, du réalisme, du cartoonesque dans Logan Lucky. Et Soderbergh balance des pépites côté distribution : duo efficace Channing Tatum / Adam Driver, un Daniel Craig à contre-emploi et une Riley Keough solaire. Tout y est pour embarquer dans une aventure un poil foldingue mais singulière. Sa sortie Blu-ray permettra aux curieux de se délecter d’entretiens avec le casting et le réalisateur, mais aussi de scènes coupées.
A.G.

LE CD
BEYOND THE STYX – STIIGMA PAUSE_ECRANS_CD
– « Mamaaan ? Je peux aller au concert de Beyond the styx, le 23 février au Temps Machine ?
– Je ne sais pas, Jean-Eudes. Tu sais, la musique violente, tout ça… C’est dangereux.
– Allez, steuplaît. C’est leur release-party. Ils sortent leur nouvel album, Stiigma. Ça tabasse !
– Dis-donc, Jean-Eudes, ton langage ! Allez, j’accepte… Mais à une condition : n’oublie pas ton protège-dents. »
Et c’est ainsi que Jean-Eudes découvrit Stiigma, dernière offrande des Tourangeaux de Beyond the styx (BTSYX), perdant alors sa mâchoire avec cet uppercut. Car Stiigma est définitivement un album coup-de-poing. Ici, zéro temps mort. Le hardcore de BTSYX est brutal. Il frappe. Agressivité et puissance sont les maîtres-mots. Doté de riffs pachydermiques à la précision chirurgicale, BTSYX ne s’interdit pourtant pas quelques envolées mélodiques ou des incartades thrash metal (la cavalcade de « Danse Macabre »). Stiigma est impressionnant de maîtrise et se voit capable de rivaliser avec les grands noms du hardcore (merci d’ailleurs au mur du son concocté par David Potvin). Ajoutez à ça un artwork somptueux signé Ammo et vous obtenez un disque à ranger dans sa discographie, rubrique metal-qui-déchausse-les- dents-de-Jean-Eudes.
A.G.
> Sortie de l’album le 23 février chez Klonosphere.
> Concert Beyond the Styx + Holding Sand le 23 février au Temps Machine.

LE CHIFFRE
300
En millions de dollars, le contrat qu’a signé Netflix pour s’offrir les services de Ryan Murphy, le créateur de Nip/Tuck et American Horror Story.

PAUSE_ECRANS_BDLES BDs
PSYCHÉ !?
Si on a salué le retour du psychédélisme en musique ces dernières années, il semblerait que la BD s’y soit mise également. Témoin, ce magnifique Essence (éditions Futuropolis) signé Benjamin Flao au dessin et Fred Bernard au scénario, qui nous emmène au volant d’une Ford Mustang dans un voyage onirique et mystérieux. Soulignée par des couleurs complètement démentes, cette quête improbable et très poétique est un petit chef d’oeuvre de récit que l’on verrait bien adapté par Terry Gillian.
Moins fou mais plus sensuel, The Dream (éditions Dupuis) lorgne lui sur un monde de fantasmes, le récit se passant dans les bas fonds des cabarets de Broadway. Dans un récit choc de Jean Dufaux, doté d’un côté noir, où érotisme et recherche de célébrité s’entremêlent, les images de Guillem March, dessinateur surdoué, sont à couper le souffle. Véritable révélation avec sa reprise de Cat Woman, il donne là libre court à un dessin totalement fou, sulfureux et démentiel qui vous happe dès les premières cases pour ne plus vous lâcher. Psyché on vous disait !
Hervé Bourit

LA DÉCOUVERTE MUSICALE
SHÄELIN  PAUSE_ECRANS_ZIK
Leur premier (et excellent) single Miracles faisait déjà preuve d’une maturité surprenante. Avec leur deuxième, Power of love, les ShÄElin font couple double et montrent de nouveau leur savoir en la matière. C’est-à-dire en proposant un mélange hybride entre neo-soul, RnB, le tout saupoudré de touches gospel et hip-hop. Ce « crew » tourangeau centralise donc ses influences pour accoucher d’une musique pleine d’énergie, où les voix de velours se mêlent aux rythmiques sensuelles et chaleureuses, voire mystiques. Leur premier EP The Anja est en préparation. Autant dire qu’on a hâte d’écouter le résultat : ShÄElin est une formation bien prometteuse.
A.G.
>facebook.com/shaelincrew

Chroniques culture #52

Faites votre choix entre une sélection de BDs, le DVD de Capitaine Superslip et un documentaire aussi passionnant que marquant signé Netflix : Voyeur.

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CAPITAINE SUPERSLIP
En octobre dernier, cette adaptation de la BD américaine à succès avait étonné. Estampillée Dreamworks, cette production d’animation n’hésitait pas à assumer son côté cartoonesque aussi bien dans l’approche que le design. La recette prenait, notamment grâce à une touche absurde et une rafale de vannes bébêtes. Avec sa sortie en Bluray, occasion est donnée de découvrir la face (ou la fesse, ouarf) cachée de ce superhéros en slip, via des suppléments déjantés à l’esprit comics, mais aussi des scènes inédites et une séquence sur le monde de Dreamworks. À l’époque, on pensait le film détendu du slip. Avec cette deuxième lecture, c’est toujours le cas. Ouf !
A.G.

SUR NETFLIX
VOYEUR
Une fois de plus, la plateforme Netflix a accouché d’un petit bijou. Réalisé par Myles Kane et Josh Koury, « Voyeur » retrace l’histoire du tristement célèbre Gerald Foos, propriétaire d’un motel qui avait semé le trouble aux États-Unis, celui-ci ayant espionné durant des dizaines d’années les clients de son établissement, caché dans le grenier.
Le fait-divers avait poussé Gay Talese, légende du journalisme, à rédiger un livre sur le sujet. Le documentaire, aussi glaçant que passionnant, est une extraordinaire plongée dans un vice… partagé. Foos, pervers fanfaron à la psychologie trouble, face à Talese, écrivain investigateur qui n’a pas hésité à venir « tester » l’installation de l’homme, assistant par exemple à une scène de sexe. L’ambiguïté entre un auteur et son sujet est alors doublement mise en valeur. Redoutable, efficace, perturbant, Voyeur est électrisant. À la fin, le spectateur aura gommé tout manichéisme. En se demandant qui est le plus voyeur des deux ? L’hôtelier ou le journaliste ? Et surtout… qui vampirise qui ?
A.G.
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LES BDs
>LES AUTRES PAUSE_ECRANS_BD1
Connue par sa populaire série L’Ostie d’chat, la Québecoise Iris Boudreau propose ici Les Autres (éd. Delcourt), récit du quotidien de quatre jeunes ados loin d’être sportifs ou populaires. Non, Jeremy, Frank, Charlie et Jacque-o sont juste « normaux ». Et ça, Iris le dépeint avec justesse, sans forcer le trait ou tailler au marteau-piqueur leurs personnalités et l’âge difficile de l’adolescence. Néanmoins, Les Autres a beau être un album à tendance humoristique, on sourit un peu mais on peine à rire franchement des situations esquissées au long des pages. Le dessin, simple, sert en revanche habilement un texte qu’on aurait toutefois aimé un peu plus désopilant.
A.G.

PAUSE_ECRANS_BD 2>SÉLECTION HORS CHAMPS
Le 9e Art n’en finit pas de nous surprendre ! Prenez un grand critique et scénariste comme Benoît Peeters : lui, gastronome averti ? Qui l’eut crû ! Fan de cuisine au point de se livrer, avec la superbe mise en scène d’Aurore Aurita, avec Comme un chef (éd. Casterman) à une autobiographie culinaire savoureuse. Il s’y révèle touchant et maniaque ; le voir s’escrimer à refaire l’escalope de saumon à l’oseille de Paul Bocuse est un pur régal ! Quant à Jeanne Puchol, on est heureux de retrouver son trait si particulier pour une histoire d’amitié trahie à la naissance des radios libres : Interférences (éd. Dargaud), réalisé sur une scénario de Laurent Galandon, est une belle chronique de ces années de cache-cache avec le pouvoir giscardien pour la libération des ondes. On finit avec Cinq branches de coton noir (éd. Dupuis) de Sente et Cuzor et leur histoire de guerre racontée avec une grâce et un talent incroyables.
Hervé Bourit

Chroniques culture #51

Les chroniques culture sont de retour avec, cette semaine, les albums de Mat Bastard et KillASon, mais aussi le plein de BD, un DVD flippant et bien sûr, le vinyle du mois de Radio Campus.

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ÇA
Le clown maléfique Grippe-Sou est de retour ! Pas dans les égouts, mais bien dans votre salon, puisque Ça – succès planétaire de 2017 – se retrouve sur les platines DVD et Blu-ray. Adaptation fidèle et angoissante du livre éponyme (celui-ci reste néanmoins indétrônable), le film de Muschietti est aussi efficace que réussi, porté par une direction artistique fabuleuse. Et ce, malgré quelques menus défauts, comme un humour un peu trop envahissant et un côté un poil sage comparé au roman. On attend donc beaucoup des scènes coupées présentes dans l’édition Blu-ray, mais aussi des divers suppléments, tels que le quotidien des jeunes acteurs sur le tournage et surtout un entretien avec le Maître de l’horreur himself : mister Stephen King !
A.G.

LES BD’S
SPÉCIAL WESTERN
Le western est de retour dans le monde des bulles ! Surtout quand on voit que Yves Swolfs, qui avait abandonné le genre après Durango, revient avec une magnifique série Lonesome (éd. du Lombard) dont le tome 1 est un pur régal. Herman signe aussi un magnifique tome 2 de sa série Duke (Le Lombard) avec cette patte si particulière. Et que dire du retour du Bouncer, dont le T10 (Glénat) est cette fois scénarisé par Boucq. Dans le génial Mondo Reverso3, de Bertail et Le Goufflec (Fluide Glacial), les femmes ont pris la place des hommes et vice versa (c’est très drôle !). On finit avec deux immanquables : Undertaker, de Dorisson et Meyer (Dargaud), et Sauvage, de Yann et Meynet (Casterman). Sortez votre Stetson : c’est de nouveau tendance !
Hervé Bourit

PAUSE_ECRANS_CD1LES CD’S

KILLASON – STW 2
Dire que ce nouvel EP de KillASon, STW 2, est une méchante claque serait un doux euphémisme. Ici, le jeune rappeur poitevin, d’une maturité hallucinante, a affiné son propos, tant musical que conceptuel. Tout transpire l’envie de bien faire, le perfectionnisme et l’aboutissement stylistique. Alors, certes, nous n’avons personnellement pas forcément accroché aux tonalités pop de l’ouverture « Free ». Mais quand déboule sans prévenir « Blow », c’est l’uppercut. Cette deuxième plage est clairement l’un des meilleurs titres hip-hop entendus ces dernières années. Le reste est du même acabit : flow implacable et impeccable, accent anglais parfait (fait suffisamment rare pour être souligné), présence monstrueuse et des beats excellents. Très, très prometteur. A.G.

MAT BASTARD – LOOV  PAUSE_ECRANS_CD2
On l’a connu pour son rôle de leader dans Skip the use. On l’a adoré dans le punk-ska de Carving (ah, nostalgie…). Le chanteur Mat Bastard se la joue maintenant solo avec ce projet, dans lequel sa voix si caractéristique fait toujours autant d’étincelles. Les amoureux de Skip the Use ne seront pas déçus du voyage avec Loov : la mixture rock, teintée de pop et mâtinée de touches disco, est toujours là, rappelant donc les glorieuses heures de STU. Percutant, éclectique (en témoigne l’étonnant « Grave of broken dreams »), mélangeant ses influences et groupes passés, Mat Bastard propose un disque homogène qui devrait faire son petit effet sur les planches. Et cela tombe bien, Mat Bastard sera sur la scène du Chato’Do à Blois, le 1er février… A.G.

PAUSE_ECRANS_VINYLELE VINYLE DU MOIS DE RADIO CAMPUS
HABIBI FUNK – AN ECLECTIC SELECTION OF MUSIC FROM ARAB WORLD
Qu’elle est rafraîchissante cette nouvelle compilation du label Habibi Funk, label spécialisé dans les musiques du monde arabe. Comme son nom l’indique, cette sélection polyvalente nous permet de (re)découvrir ce qui se passait des années 60 aux années 80 du Maghreb au Machrek. Comme en France, il y eut tout un cortège de clones des icônes nord-américaines ; mais surtout cette compilation nous démontre les ponts qui ont toujours existé entre le Moyen-Orient et notre Occident.
F.Q.
> 22,50 € / habibifunkrecords.bandcamp.com

Chroniques culture #50

Piratage de Plus belle la vie, BD coquines ou encore vinyle du mois de Radio Campus et le livre d’Un Faux Graphiste : voilà les chroniques culture de la semaine.

PAUSE_ECRANS_VINYLELE VINYLE DU MOIS DE RADIO CAMPUS
SLY5THAVE – THE INVISIBLE MAN…
Reprendre avec un grand orchestre au complet la plupart des succès de Dr Dre, c’est quand même une drôle d’idée. En faire un album issu d’un concert caritatif pour la construction d’une école de musique à Compton, auquel assiste le rappeur, là ça relève d’une idée de génie ! C’est le tour de force qu’a réussi Sly5thAve alias Sylvester Onyejiaka , avec des invités tels que le claviériste primé aux Grammys Cory Henry, Quantic et bien d’autres… Le cocktail, issu du mélange de musique classique, jazz, funk et hiphop est détonant, avec de superbes arrangements où l’on retrouve toute l’ambiance des samples d’origine, Funkadelic, Bootsy Collins, Mc Callum… mais pas celui d’Aznavour !
J.J.
>The Invisible Man : An Orchestral Tribute To Dr.Dre sur tru-thoughts.co.uk / double LP.

À LA TV
UNE SÉRIE SUR DUPONT DE LIGONNÈS
Le réalisateur et scénariste Pierre Aknine est en train de travailler sur une mini-série sur l’affaire Dupont de Ligonnès. D’après Télé Loisirs, c’est la chaîne M6 qui est intéressée pour le projet. Quatre épisodes de 52 minutes seraient dans les tuyaux. L’affaire Dupont de Ligonnès est toujours d’actualité, puisqu’à ce jour, le secret n’a toujours pas été percé : le 21 avril 2011, cinq membres de la famille avaient été retrouvés assassinés. Le père, suspect, n’a jamais été retrouvé.

LE LIVRE PAUSE_ECRANS_LIVRE
UN FAUX LIVRE – UN FAUX GRAPHISTE
« Un Faux Graphiste a toujours voulu faire de la BD, mais n’a jamais été foutu d’apprendre à dessiner. Ce jeune incapable a donc trouvé un moyen bien à lui d’accéder au panthéon éternel des petits Mickeys : le pillage. » La biographie de l’auteur Un Faux Graphiste est à l’image de son ouvrage Un Faux livre : 100 % second degré. Allez, millième degré, même. Car dans ce recueil délicieux, l’humour noir règne en maître. Le cerveau de ce pastiche, spécialiste déjà bien connu des réseaux sociaux, propose ici 128 pages de loufoquerie. À la fois déjanté, décalé, voire ubuesque, Un Faux Livre détourne gravures, BD rétro et autres comics et les torpillent savamment. C’est drôle, bête et méchant…. donc diablement jouissif.
A.G.

PAUSE_ECRANS_DVDLE DVD
I WISH – FAITES UN VŒU
Une lycéenne souvent moquée trouve un jour une boîte à musique qui exauce tous ses vœux les plus fous. Problème – et pas des moindres – les personnes de son entourage meurent à chaque souhait. Malgré un pitch sympa pour ce genre de petite production horrifique, I Wish n’est en fait qu’un recyclage bébête de films d’épouvante. Cliché ambulant, il ne propose rien de neuf et se vautre dans la paresse. Zéro angoisse, écriture pauvrette et prévisible, I wish ne méritait même pas de ressortie DVD / Blu-ray. D’ailleurs, la galette est proposée ici sans suppléments ni bonus. Creux jusqu’au bout.
A.G.

LES BDs PAUSE_ECRANS_BD
HÉROS DE EROS
On s’est dit qu’au coeur de l’hiver, une petite sélection pour se réchauffer serait la bienvenue ! Alors lire 264 pages du maître de l’érotisme italien, LIBERATORE est un pur régal, surtout que ce « Petites morts » (Éditions Glénat) propose énormément d’inédits. Avec Libres ! (Éditions Delcourt), OVIDIE et la dessinatrice DIGLEE offrent un superbe manifeste pour s’affranchir de tous ces diktats sexuels. Quant à Giovannisissima (Éditions de la Musardine) de Giovanna CASSOTO, il n’est pas à mettre entre toute les mains, mais il est l’oeuvre d’une des auteures majeures du genre dans un milieu encore macho. Le meilleur pour la fin avec la publication des planches pour Playboy par ALTUNA (Éditions Perspective Art), un des diamants cachés de la BD érotique enfin accessible au grand public.
Hervé Bourit

La phrase
« Christine Angot, c’est une enfant de choeur à côté de Zemmour et Naulleau. »
Laurent Ruquier. Dans une interview, l’animateur s’est également confié sur une éventuelle fin d’On n’est pas couché.

Le chiffre
500 000
En moyenne, le nombre de fois qu’un épisode de Plus Belle la vie est téléchargé illégalement. Comme quoi…

Le Petit Spirou : le grand flop

Pas très irrévérencieux, ce Petit Spirou… S’éloignant de la BD culte, le film de Nicolas Bary est bien faiblard. Quel dommage.

Le Petit Spirou

Adapter l’une des BD belges les plus cultes sur grand écran : le pari était on ne peut plus risqué quand on voit les Ducobu et autres Boule & Bill qui ont fait l’effet d’un pétard mouillé… Alors, Le Petit Spirou, coquille vide ou pas ?

Dès les premières minutes, Nicolas Bary prouve en tout cas son souci du détail. Les décors, très travaillés, sont minutieusement retranscrits par le réalisateur. Tout comme les costumes (de la tenue mythique de groom aux vêtements des jeunes), cela concorde à reproduire l’atmosphère de la bande-dessinée de Tome et Janry. Sauf que… cela s’arrête là.

Passons les grossiers placements de produits (la boisson Capri Sun® est visiblement sponsor) et le montage pataud, les ambitions du Petit Spirou sont torpillées par une foultitude de petits défauts qui, à terme, coulent le film. L’irrévérence de la BD a disparu (Spirou est bien sage et M.Mégot ne fume même pas, il vapote…).
Perdant en saveur et en substance, ni drôle ni polissonne, l’adaptation de Bary – même si elle drague le public enfantin – reste finalement bien niaise et plan-plan.

De ce marasme, émergent toutefois quelques trouvailles : François Damiens est plutôt bon dans son rôle de prof de sport libidineux et buveur de bière, par exemple. Philippe Katerine, malgré sa présence trop anecdotique, est amusant en Abbé Langelusse fan de metal (!). Le tout jeune Sacha Pinault est sympathique en Petit Spirou… Le film est aussi traversé de rares fulgurances, comme cette parenthèse poétique et romantique du voyage de Spirou et son amoureuse.

Mais tout cela est bien maigre face au naufrage. En sabordant un pan de notre enfance dessinée et en édulcorant son esprit originel, Le Petit Spirou frôle le ratage total. Un gâchis.

> Comédie (France). Durée : 1 h 26. De Nicolas Bary. Avec Sacha Pinault, François Damiens, Pierre Richard, Natacha Régnier…
> NOTE : 1/5 

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Q3nSSlP4-os[/youtube]

Chroniques culture #48

Cette semaine, on vous parle du retour en demi-teinte des Queens of the stone age, de la BD Afterz, de l’été catastrophique au ciné, et d’une petite annonce zombiesque… !

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QUEENS OF THE STONE AGE – VILLAINS
L’annonce a inquiété les fans de la première heure : Mark Ronson pour produire le nouveau Queens of the stone age (QOTSA pour les intimes) ? Kékidit pardon ? Le producteur-collaborateur de Bruno Mars, Adele et Lady Gaga pour épauler ce septième disque de la bande à Josh Homme et de son rock poussiéreux ? Outch.
Alors disons-le tout de go : ce Villains, loin de pactiser avec le Diable, a de quoi déstabiliser. Insuffler une telle dose de pop et de claviers électro dans la musique rugueuse rend QOTSA plus abordable à tous, certes. Mais ce qu’il gagne en accessibilité, le groupe le perd dans son accroche. Car force est de constater que ce Villains est loin de percuter autant qu’un Songs for the Deaf, leur fait de gloire, brûlot de rock ravageur et hypnotique. « On cherche à semer le trouble sur Villains », a dit le leader Josh Homme. Ça, c’est sûr ! On ne tape pas du pied, on tapote. Et si le travail sur les ambiances est diablement réussi (l’intro de Fortress), on attend LE feu d’artifice… Mais seules les étincelles sont là. Loin d’être mauvais évidemment, l’album est toutefois trop disparate : il suffit de comparer le mollasson Domestic Animals ou le soporifique Un-reborn again au génial Head like a haunted house. En dents de scie, frustrant, sexy sans être trop sale, un poil trop lisse et dansable, ce Villains n’est peut-être tout simplement pas assez vilain pour les Queens of the stone age.
A.G.

LE DVD
LES GARDIENS DE LA GALAXIE 2 PAUSE_ECRANS_DVD
Véritable coup de pied dans la fourmilière parfois ronflante de Marvel, ce 2e opus des Gardiens de la Galaxie est une réussite de bout en bout. Aussi généreux que barré, aussi fun qu’intimiste, le film de James Gunn est de nouveau un petit bijou, dans lequel les moments cultes s’enchaînent (la séquence d’ouverture monstrueuse, la scène de la flèche de Yondu, etc.). Jouissive et survoltée, cette pépite est à revoir en Blu-ray qui, outre sa bien vilaine jaquette, offre de nombreux bonus, comme les coulisses du film, les effets visuels et même un bêtisier. Un DVD à obtenir d’urgence, ne serait-ce que pour son personnage le plus mignon de tous les temps : Baby Groot !
A.G.

AU CINÉMA 
ÉTÉ POURRI, BOX OFFICE FLINGUÉ
« Le pire été de la décennie pour le box-office américain », titrait récemment le magazine Les Inrocks. Ouragan Harvey, combat Mayweather/McConnor, mais aussi – il faut se l’avouer – des sorties pas franchement excitantes dans l’ensemble ont torpillé les derniers week-ends du mois d’août aux États-Unis. De quoi sonner le glas d’une période estivale catastrophique pour le cinéma américain. Pour preuve, le dernier week-end a été enregistré comme le pire en terme de fréquentation depuis… 15 ans !
A.G.
PAUSE_ECRANS_ETE POURRI

PAUSE_ECRANS_BDLA BD
AFTERZ
Avec, entre autres, son héros iconique Monsieur Jean et ses portraits très réussis de bobos, Charles Berberian reste un observateur attentif et tendre de notre époque. Avec un système de strips verticaux assez original, il décline ici les affres et les angoisses de deux jeunes Parisiennes, d’un chien et d’une galerie de personnages a la fois drôles et perdus. Comment en effet vivre à travers le prisme des réseaux sociaux et du paraître ? Comment rencontrer l’âme soeur dans un univers de plus en plus virtuel ? Comment ne pas sombrer dans la vacuité et l’ennui au bout de ces nuits sans sommeil et de ces « after » pathétiques ? Voilà quelques unes des questions donnant lieu à de beaux moments d’humour et de poésie.
Hervé Bourit

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Culture, tendances & web #45

Cette semaine, on vous parle BD (double dose !), DVD (double dose !) et CD. Voilà les chroniques culture de la semaine.

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LA LA LAND
Succès triomphal, tant critique que public, lors de sa sortie, La La Land peut désormais se revoir à foison avec cette édition DVD/Blu-ray. OEuvre aussi brillante qu’émotionnelle, le film de Chazelle a l’enthousiasme contagieux. Dépassant les frontières de la comédie musicale, lorgnant vers la réflexion sur l’art et l’artiste, La La Land arrive aussi à proposer une histoire d’amour en évitant de sombrer dans la bluette pathétique et la mièvrerie. C’est techniquement irréprochable et simplement beau. On se tournera vers le Blu-ray qui en ravira plus d’un(e), puisqu’il offre une palanquée de suppléments en guise de bonus.
A.G.

LE DVD MUSICALPAUSE_ECRANS_RAMMSTEIN
RAMMSTEIN : PARIS
Drôle d’objet que ce nouveau DVD du groupe de metal indus Rammstein. Pour capter ce concert parisien, les Teutons ont fait appel à Jonas Åkerlund, homme de pub et réalisateur suédois ayant oeuvré sur les clips de Madonna notamment. En résulte ici un « filmconcert » qui divisera les fans à coup sûr. Le montage, frénétique et épileptique, devient parfois imbuvable. Techniquement hallucinant certes, mais de quoi filer la nausée à certains (30 caméras au total !). Musicalement, en revanche, c’est du très bon. Rammstein déroule une set-list sans surprise, mais exécutée façon tank qui vous broie la mâchoire. Le tout sous un déluge de pyrotechnie extraordinaire.
A.G.

PAUSE_ECRANS_CDLE CD
THE AMAZONS – THE AMAZONS
The Amazons viennent de sortir leur premier album éponyme. Le groupe britannique, formé en 2014, propose un rock indie relativement classique. D’aucuns y verront d’ailleurs un disque trop basique dans ses constructions – il est vrai plutôt communes. Il n’empêche que The Amazons devient pleinement intéressant quand il s’extrait de ce carcan. Il suffit d’écouter le hit In my mind et ses jolies variations (notamment dans la voix) ou encore le riff de tueur qui ouvre Black Magic, sans oublier un Palace étonnant qui clôt l’album, ballade au piano qui tranche nettement avec le mur de guitares qui enveloppe les dix précédents morceaux.
A.G.

LES BDs PAUSE_ECRANS_BD1
PRENDS SOIN DE TOI
Au départ, une simple lettre coincée sous la moquette d’un nouvel appartement que l’on réaménage. Une lettre d’amour juste après un chagrin que l’on vit douloureusement. Commence alors une longue balade à la recherche du destinataire, un voyage pour oublier ou se souvenir. Grégory Mardon nous raconte une histoire bouleversante dont il a le secret. Ce carnet de route sentimental et romantique, ce périple de Paris à Marseille sur les routes de France, est une sublime carte du tendre. On regarde, fascinés, les paysages muets et les hommes bavards dans une symphonie cinématographique de génie. On en ressort essorés, bouleversés mais heureux de découvrir toute l’humanité de cet auteur hors pair.
Hervé Bourit

Image43LES CHICONS
Chaque semaine, vous retrouvez son dessin dans les pages actu de tmv : cette fois, place à la BD. Giovanni Jouzeau signe ici le tome 1 des Chicons, aux côtés de Mike Zonnenberg au scénario. Au menu, 48 pages où l’on retrouve son trait si accessible et accrocheur. Les Chicons, c’est le portrait de deux losers/glandeurs (au choix), dont le quotidien se résume à squatter un banc. Comme d’habitude, Giovanni a un sens du détail (dans les décors, les expressions, les arrières-plans) qui fait mouche, tout comme sa délicieuse galerie de personnages, entre footeux brutos, caïd du coin et… un pigeon !
A.G

 4 000

En francs suisses (= 3 700 €), l’amende d’un habitant qui a été condamné pour avoir liké des commentaires diffamants sur Facebook.

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Giovanni en BD : une bulle d’humour

Chaque semaine, il signe un dessin (toujours chouette) dans les pages de tmv. Giovanni Jouzeau, de l’Atelier Pop à Tours, sort aussi une BD cette semaine. On vous fait les présentations !

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B… COMME BD

C’est sa passion, son amour. À la maison, il y avait les Astérix et Gaston. Il dévore aussi les Spirou et se nourrit de BD belge, une influence qu’on retrouve d’ailleurs dans son coup de crayon. Giovanni aime jouer sur le décalage. Souvent drôle, toujours pertinent. Mais son idole, c’est Bill Watterson, l’auteur du génialissime comic-strip Calvin & Hobbes. « Tout simplement génial », dit Giovanni.

D… COMME DÉBUTS

« Le dessin, ça m’est venu dès la maternelle. C’était naturel, j’aimais ça… » Gamin, Giovanni a vite compris où son chemin le mènerait. « Dès 10 ans, je voulais faire de la BD », confie-t-il avec un sourire. À 12 ans, il commence ses premiers gags. Aujourd’hui, à 31 ans, il n’a toujours pas lâché le crayon.

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E… COMME ÉTUDES

Giovanni a passé un Bac S. Non par amour des maths, mais « parce qu’il fallait bien faire un truc et que je n’étais même pas au courant qu’il existait des baccalauréats en arts appliqués », se marre-t-il. C’est à 18 ans qu’il intègre l’école Brassart, à Tours. Il y passe 4 ans. « Je n’y ai pas fait de BD bien sûr. La bande-dessinée, j’ai appris tout seul, à force d’emmagasiner. Mais à Brassart, j’ai appris le graphisme. » Ce qui l’a formé d’une certaine façon, en rendant son style de dessin ultra accessible. « Avec cette formation graphique, on repère l’élément important. Rien ne doit parasiter le regard. » Résultat : dans ses dessins, le message va droit au but.
Moralité : « Apprendre des choses, ce n’est jamais du temps perdu. » (Les parents pourront remercier Giovanni pour ces paroles et les répéter à leurs enfants)

L… COMME LES CHICONS

Les Chicons, c’est une BD qui sort ce 31 mai et dans laquelle on retrouve – ô magie – Giovanni au dessin. Comment s’est-il retrouvé dans cette aventure, accompagné de Mike Zonnenberg au scénario ? « C’est un coup de bol », se réjouit le dessinateur. L’éditrice Eloïse Ragot est venue le trouver au mois d’août 2016 et lui a proposé le projet. « Après 2, 3 mois à finasser l’univers et les personnages, on a débuté le travail avec Mike. Il vient de l’audiovisuel et avait déjà fait des courts-métrages dans l’esprit des Chicons. »
Les Chicons, ce sont « deux jeunes dans le Nord, sympas mais paumés. Les filles les snobent, ils aiment glander et faire des conneries, comme voler des Caddies® pour descendre les escaliers ». Giovanni a travaillé des mois dessus, parfois 15 h par jour, sept jours sur sept. « C’est beaucoup de fatigue, mais je suis content de l’avoir fait. »

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U… COMME UN MOT POUR LES LECTEURS DE TMV (OUI, C’EST TIRÉ PAR LES CHEVEUX ET ALORS ?)

Une fois de plus, l’humour de « Gio’ » reprend le dessus. Il éclate de rire : « Oh, eh bien… Achetez ma BD. Comme ça, j’arrêterai d’être pauvre ! » Les-chicons

>>Tmv vous fait gagner cinq exemplaires des Chicons de Giovanni.
Envoyez un petit mail à redac@tmvtours. fr, un tirage au sort sera effectué

> Le book de Giovanni, c’est par ICI !

Chroniques, tendances & web #45

CD, vinyle, BD et bien d’autres : voilà la rubrique chroniques culture de la semaine.

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PASSENGERS
C’est l’occasion d’embarquer de nouveau dans ce Passengers, récit de Jim et Aurora, coincés dans un vaisseau spatial, accidentellement tirés de leur sommeil artificiel 90 ans trop tôt. Mené par l’excellent tandem Jennifer Lawrence / Chris Pratt, le film soigne ses décors à la perfection, mais patine en raison de la platitude de sa mise en scène. De ce huis-clos qui vire à la love-story cucul et mielleuse, il ne reste finalement plus grand-chose. Mais cette édition Blu-ray a le mérite de proposer une palanquée de bonus, entre scènes coupées, bêtisier et suppléments abordant le tournage, les effets visuels ou encore le casting.
A.G.

LE VINYLE DU MOIS DE RADIO CAMPUS PAUSE_ECRANS_VINYLE
VULFPECK – BEAUTIFUL GAME
Oui, ces gars là sont un peu barrés, mais c’est justement ce qui fait toute leur originalité : du «Jackson five style» au jazz funk bien tassé, en passant par la pop la plus cool du monde Vulfpeck marque les esprits. Emmenés par Jack Stratton et le génial Joe Dart à la basse, c’est déjà le troisième album de ce groupe originaire du Michigan et ancienne section rythmique de Vulf Record. Véritable régal de groove et de créativité dans leur univers, ils sont à voir d’urgence en live pour les amoureux du « beau jeu ».
J.J.
> vulfpeck.com / LP 33 T, environ 29 €.

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GORILLAZ – HUMANZ
Le silence aura duré sept longues années. Conçu comme « une fête de fin du monde » d’après Damon Albarn, le géniteur, le nouvel album de Gorillaz déconcerte. Foutraque au possible, Humanz en déroutera plus d’un(e), notamment lors de la première écoute. Enseveli sous une avalanche d’invités (beaucoup trop), sans pour autant être marquant, le disque perd en cohésion et en identité. Gorillaz, même s’il sait toujours être fantaisiste et éclectique, ressemble ici à un plat trop bourratif : à la sortie de ces 26 titres (en édition collector), c’est clairement l’indigestion qui guette. Un retour en demi-teinte.
A.G.

SERIE TV PAUSE_ECRANS_SERIE
GAME OF THRONES : LE SECRET
« Aucun de nous ne sait. Rien n’a été dit à personne. » Ces mots viennent d’Emilia Clarke, superstar de Game of thrones, concernant la fin de la série. « C’est un secret pour tous les acteurs, parce qu’on ne peut généralement pas nous faire confiance », a-t-elle ajouté. Seuls George RR Martin et les deux showrunners de GoT savent comment se finira la dernière et ultime saison 8, et qui sera sur le Trône de Fer. En revanche, pas question d’oublier cette poule aux oeufs d’or, une fois le final arrivé : la chaîne HBO planche actuellement sur… quatre séries dérivées de Game of thrones !

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HIBAKUSHA
Publié dans la collection Aire Libre de chez Dupuis, cet ouvrage tiré d’un roman poignant de Barboni est un de nos coups de coeur du printemps. Hibakusha, « Victime de la bombe atomique » en japonais, est à la fois une fable poétique et une ode graphique sublimée par le trait incandescent d’Olivier Cinna. On n’avait pas vu telle fulgurance dans le dessin depuis Yslaire ou Vicomte et une telle maîtrise des couleurs depuis Mattoti ou Gibrat, c’est dire… Quant à l’histoire, située en 1945 à Hiroshima, elle déroule la rencontre entre un Allemand travaillant pour le régime nazi et une masseuse japonaise. Cela pourrait être mièvre, mais c’est tout simplement sublime. Entre fiction et réalité historique, Barboni et Cinna maîtrisent à merveille ce lumineux haïku amoureux avec une force et une conviction formidables. Hervé Bourit

8 000

En dollars, le salaire moyen d’un stagiaire chez Facebook, d’après le dernier rapport publié par Glassdoor.

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Culture, tendances & web #44

Les chroniques culture sont de retour, avec une double dose de CDs, de la BD, un livre, et la Awesome Mix Tape des Gardiens de la galaxie 2 !

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ROGUE ONE : A STAR WARS STORY
La grosse claque cinématographique de décembre 2016 débarque enfin en DVD. Le spin-off de Star Wars, joli mélange entre dramaturgie et action époustouflante (malgré une introduction à la peine, oubliant la psychologie des personnages), est intense et brillamment mis en scène. Remarquable dans ses combats chorégraphiés à la perfection, Rogue One reste encore spectaculaire et implacable au deuxième visionnage. Il faudra se tourner vers l’édition Blu-ray spéciale qui, outre deux versions (3D et 2D), offre aussi un disque supplémentaire gorgé de bonus de plus d’une heure et, miracle, en version originale sous-titrée.
A.G.

LE LIVRE PAUSe_ECRANS_LIVRE
RAOUL EN MILIEU NATUREL
Qu’il est délicieux, l’ouvrage de Véronique P. L’auteure, dont le temps se partage entre dessin et enseignement, propose son premier album, intitulé Raoul en milieu naturel. Tout au long des 96 pages, la Tourangelle croque les scènes de la vie quotidienne d’une famille, en axant son regard sur le petit Raoul, 5 ans. Aidé par un trait élégant et un humour subtilement dosé, Véronique P. offre un livre/BD impeccable, plaisant et décomplexé. Les parents, notamment, devraient adorer en se retrouvant dans un bon nombre de situations !
A.G.

PAUSe_ECRANS_BDLA BD
LADY SIR
On ne va pas vous refaire le coup des rapports étroits entre le musique et la BD, mais il est vrai que quand tombe un livre pareil, on craque. Surtout quand on a eu la chance de voir, sur la scène du Printemps de Bourges, le tout premier concert de Lady Sir, nouveau projet musical de Gaëtan Roussel et Rachida Brakni. C’était beau à pleurer d’émotion et de beauté. Et c’est tout à l’honneur de Fred Bernard, un des meilleurs dessinateurs de sa génération (mais bien trop sous-estimé) d’avoir su se glisser auprès de ce couple hors du commun, pour révéler les coulisses de cette création. À coup d’anecdotes à propos de l’enregistrement de l’album, au travers de chansons illustrées ou de témoignages sur les acteurs de cette belle aventure, il déploie toute l’étendue de son talent d’illustrateur. Multipliant les angles et les expériences graphiques, il livre ici une belle ode à l’amitié et à la création.
H.B.

LES CDs Image1
THE DRAFTS – 2018 (EP)
Tout juste sorti du nid (le groupe s’est formé au printemps 2016), le groupe tourangeau The Drafts vient de sortir son EP deux titres. La formation pratique un rock rythmé, porté par des influences electro et, surtout, saupoudré d’une bonne dose de coldwave. On pense tour à tour à The Cure et Joy Division, mais aussi à du Depeche Mode dans les intonations de voix (qui se veut toutefois plus grave ici). The Drafts a cet agréable côté rétro, tout en insufflant quelques touches de modernité (la montée en puissance de guitares sur « Alternative Facts »). Les intéressé(e)s pourront les retrouver lors d’une release party le 19 mai, au Pale à Tours, aux côtés du groupe LVOE.
A.G.

PAUSE_ECRANS_CD2BROR GUNNAR JANSSON – AND THE GREAT UNKNOWN / PART II
Le Suédois Bror Gunnar Jansson est de retour ! Trois ans après son dernier album, le musicien revient ici avec le tout bonnement délicieux And The Great Unknown / Part II. Le one-man band scandinave propose ici sept titres baignant dans un blues universel, inventif et bourré d’inspiration. Mâtinant son blues de diverses influences et différents genres (« Edward young took his gun » est une plongée dans un western !), Gunnar Jansson offre un album sur lequel il prouve l’immensité de son talent et de son sens du rythme. Pour vous en convaincre, vous n’avez qu’à écouter le jubilatoire « The Lonesome Shack ». Blues is not dead !
A.G.

LA SOUNDTRACK PAUSE_ECRANS_SOUNDTRACK
LES GARDIENS DE LA GALAXIE 2
Awesome mix vol.2, c’est son petit nom : la bande-son du blockbuster Les Gardiens de la galaxie 2 est désormais disponible sur Internet. La bande-originale du film déroule, comme pour le premier opus, une tripotée de morceaux cool au possible. Mis à part une chanson inédite à la fin (The Sneepers, en featuring avec… David Hasselhoff d’Alerte à Malibu !), la BO balance les classiques comme des missiles : The Chain des géniaux Fletwood Mac, My Sweet lord de George Harrison ou encore Bring it on home to me du mythique Sam Cooke et Surrender des Cheap Trick.
A.G.

Culture, tendances & web #42

Cette semaine, on vous parle de la nouvelle BD de LUZ, mais aussi du dernier album de Franck Carter & The Rattlesnakes. Sans oublier Johnny Depp et sa somme astronomique dépensée en vin, mais aussi le retour d’Il était une fois la vie.

PAUSE_ECRANS_DVDLE DVD
BRIDGET JONES BABY
C’est qu’on l’appréhendait, ce troisième volet des aventures de Bridget Jones. Ouf de soulagement : surpassant le 2e opus (ce n’était pas bien difficile…), Bridget Jones Baby se la joue triangle amoureux bien particulier et offre une comédie romantique aux dialogues ciselés et aux blagues qui font mouche. Reste tout de même le jeu faiblard et transparent de Renée Zellweger qui ne convainc guère ici. La version DVD permettra aux cinéphiles de piocher dans quelques bonus qui méritent un poil d’attention : notamment une fin alternative et, pour le reste, l’habituel bêtisier, les scènes coupées et un making of.
A.G.

LE CD PAUSE_ECRANS_CD
FRANCK CARTER & THE RATTLESNAKES – MODERN RUIN
Chez nos amis british, Franck Carter (ex-Gallows) et sa bande cartonnent. En France, le succès est encore un peu timide, mais ce nouvel album pourrait changer la donne. Piochant dans un rock alternatif aux grosses guitares et au chant mélodique, Franck Carter & The Rattlesnakes offre ici un disque versatile, propret (un peu trop) tout en y ajoutant quelques touches punk bien senties. Consensuel dans sa première partie, Modern Ruin se lâche ensuite mais sans jamais totalement atteindre les hautes attentes qu’on avait de lui. Il en reste tout de même un album accessible sous des airs teigneux.
A.G.

TV
IL ÉTAIT UNE FOIS LA VIE, DE RETOUR
Dans les années 80, c’était THE moment : la série animée éducative « Il était une fois… la vie » (et son générique entêtant) reviendra en version restaurée et HD sur France 4, à partir du mois de mars. La maison de production Hello Maestro l’a annoncé sur son compte Facebook, en présentant les coulisses de cette seconde vie. Cette série, composée de 26 épisodes, expliquait aux enfants à l’époque, avec différentes métaphores (et un peu d’humour), le fonctionnement du corps humain.
A.G.

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MUSIQUE
STUPEFLIP STUPÉFIANT
Le groupe n’avait demandé que 40 000 € pour réaliser son prochain album. Finalement, la campagne de financement participatif des musiciens de Stupeflip a amassé plus de 420 000 € ! Plus de 10 000 contributeurs se sont manifestés. Ce nouveau disque, intitulé The Antidote, doit sortir le 3 mars 2017.
A.G.
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PAUSE_ECRANS_BDLA BD
PUPPY
Absent la mort dans l’âme du Festival d’Angoulême (et d’autres), LUZ n’en continue pas moins de s’exprimer à travers sa meilleur arme contre la connerie humaine : le dessin. Dans cette nouvelle BD, son trait est plein de mouvement, de fulgurances et empreint d’une esthétique entre Tim Burton et les comics strips US des années 50. Cette histoire sans paroles d’un petit chiot zombie qui se réveille en plein cimetière d’animaux vaut son pesant de croquettes. Avec son noir et blanc magnifique, des gags grotesques ou touchants, LUZ parvient sur 160 pages à tenir en haleine et faire sourire. Avec cet exercice de style, il s’affirme aussi comme un dessinateur aventureux et poétique dans un ultime pied de nez et une magnifique ode à la vie.
Hervé Bourit

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Festival d’Angoulême : passion BD

Notre chroniqueur BD est allé buller au festival d’Angoulême. Du paradis de la bande-dessinée, il en a ramené des souvenirs… et un compte-rendu !

Les acteurs de Seuls, face aux médias.
Les acteurs de Seuls, face aux médias.

Jeudi 26 janvier, muni de mon précieux sésame, je me heurte dès la sortie de l’Hôtel de Ville à la très smart ministre de la Culture Audrey Azoulay. Ça commence bien ! D’autant que cette amoureuse du 9e Art (elle est vraiment incollable) qualifie d’emblée le Festival de joyau. Il n’en fallait pas plus pour dérider une ambiance un peu tendue entre les différents clans qui se disputent la mainmise sur le Festival. Ce dont, d’ailleurs, le visiteur lambda se fiche un peu. Une belle journée donc pour les organisateurs de cette 44e édition qui a vu la foule déferler sur la capitale des Charentes.

Et la joie d’être là continuait avec la visite des expositions du Festival comme celle, vraiment très bien mise en valeur, de Hermann, Grand Prix 2016, dont le dessin et l’univers nous ont bluffé. Cela paraissait difficile de faire mieux et pourtant… On est tombés à la renverse en voyant la sublime rétrospective consacrée au grand dessinateur américain Will Eisner, au musée de la BD. Le créateur du Spirit et inventeur du roman graphique était sublimé avec une mise en scène de son oeuvre très inventive. Que dire alors de l’oeuvre de Kazuo Kamikura, exposée au musée d’Angoulême dont l’esthétisme et le graphisme séduisent au plus haut point. Image9

Il fallait aussi voir l’expo Valérian de Christin et Mezières, dont Luc Besson s’apprête à donner vie et qui s’annonce vraiment impressionnant coté mise en scène. Du 7e Art, il en a été beaucoup question à cette édition puisqu’on a pu y voir Seuls, tiré de la BD éponyme chez Dupuis et qui s’annonce comme un des beaux succès de cet hiver. Mais aussi plein d’adaptations, notamment du côté des comics de la maison d’édition Panini (Spiderman et Avengers entre autres), et aussi des projets à la pelle puisque la BD est devenue un immense réservoir pour les réalisateurs de cinéma.
D’ailleurs, mêler BD et autres formes artistiques, c’est un peu la marque de fabrique d’Angoulême avec les fameux concerts de dessin. C’est ainsi que, le vendredi soir, on s’est retrouvés dans le superbe théâtre d’Angoulême pour écouter China Moses et voir dessiner Pénélope Bagieu. Un régal !

Image8Rebelote le lendemain avec le superbe concert de Morgane Imbault (l’ex-autre moitié de Cocoon qui, sur les mots de Jean-Louis Murat et le dessin de Chabouté, a proposé un magnifique « Les Songes de Léo » élégant. Le contraste avec la soirée « BD cul » des éditions Requins Marteaux qui a suivi fut assez grand.

C’est aussi cela Angoulême : un grand écart permanent jusque dans la remise des prix. Mathieu Bonhomme, couronné pour sa reprise de Lucky Luke, et Paysage après la bataille de De Pierpont et Lambe, meilleur album 2017… le fossé est parfois vertigineux. Coup de cœur, cette année, au retour des éditions Dupuis avec de vraies propositions d’animation qui changent des stands traditionnels, l’attention portée aux mangas ou encore l’organisation pour la copie rendue cette année en quelques mois seulement. Vivement 2018 !

Hervé Bourit

Festival d’Angoulême : la BD dans tous ses états !

Le Festival de bande-dessinée d’Angoulême débutera ce 26 janvier. Tmv y envoie d’ailleurs Hervé Bourit, son chroniqueur BD.

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C’est sous une affiche magnifique signée Hermann que la 44e édition du Festival d’Angoulême laissera éclater ses bulles du 26 au 29 janvier. On se souvient  des polémiques qui ont agité le landernau BD l’an passé. Pas assez de filles auteures dans les nommés, fronde des éditeurs, auteurs en colère contre leur régime de retraite,…on en passe et des meilleurs.

C’est pourquoi on attendait cette édition 2017 « au tournant ». C’est d’ailleurs le titre d’un excellent livre (Editions Harmonia Mundi) du grand spécialiste du 9ème art Thierry GROENSTEEN qui a scruté tout cela avec l’œil du théoricien qu’il est, et qui en faisant la synthèse des mutation économiques et artistiques de la BD nous livre un tableau hyper complet et très documenté sur l’état du 9ème art.
Alors, crise de la BD ? Crise à Angoulême ? Que nenni, même si de sombres nuages s’annoncellent comme la surproduction des titres ou baisse des revenus des auteurs, le 9e Art tient encore de bout et la capital des Charentes reste contre vents et marées son plus grand haut-parleur. Pensez donc : pendant ses quatre jours, on va croiser pas loin de 2000 auteurs, dont certains venus de Chine, des Etats-Unis, du Japon, bref du monde entier.
On va baver d’admiration devant des expositions de haute volée comme celles d’HERMANN donc, de Will EISNER, de Kazuo KAMIMURA, découvrir la French Touch de Marvel ou saliver devant  celle du future film de BESSON, « Valérian » d’après l’œuvre de CHRISTIN et MEZIERES !

Incroyables, d’ailleurs, les liens que la BD peux entretenir avec le cinéma et l’animation puisqu’à Angoulême, on parle bande-dessinée avec tout une série d’événements, comme l’avant-première du très attendu « Seuls » adapté des ouvrages de GAZZOTTI et VEHLMAN ou encore la projection de l’intégrale de la série d’animation « Last Man » de Bastien VIVES. Incroyables, aussi, les liens entre BD et musique, comme ce concert de Morgan IMBAULT (l’ancienne chanteuse de COCOON) qui mettra en voie un conte musical illustré par CHABOUTE, mais aussi avec les concerts de dessin dont un à me pas manquer, la rencontre entre la délicieuse China MOSES et la non moins talentueuse Pénélope BAGIEU !

Des Tourangeaux au programme

Et puis il y aura cette foule de plus de 200 000 visiteurs et surtout cette jeunesse qui de concours en ateliers,  de rencontres en expos créées spécialement pour elle, va buller à mort. Il y aura aussi ces rencontres, ces débats, ces échanges de droits (eh oui, on parle et on fait aussi du business dans la cité de Marguerite de Valois).
On y croisera donc un paquet d’auteurs Tourangeaux, comme PEHEL, RELOM, TERREUR GRAPHIQUE … notre éditeur saint-avertinois préféré  de la Boite à bulles, et même quelques figures locales comme l’an passé Gary CONSTANT ou Eric DERIAN ! Bref on ne saura plus comme d’habitude ou donner de la tête avec des stands plein à craquer de propositions éditoriales toutes aussi tentantes les uns que les autres, sans oublier d’aller aussi jeter un œil à l’ espace bouquinistes et produits dérivées .

On finira avec des prix en veux-tu en voilà pour tous les styles pour tous les goûts avec cette année (il était temps) un grand Prix du Scénario en hommage au regretté René GOSCINNY. Bref Angoulême est toujours là, toujours vivant, et toujours bouillonnant avec une frénésie incroyable et une vitalité extraordinaire qui vaut largement le déplacement n’en déplaise à quelques âmes chagrines et grincheuses.

Hervé Bourit

>> Festival d’Angoulême. Du 26 au 29 janvier. Infos sur www.bdangouleme.com

Culture, tendances & web #41

Cette semaine, côté chroniques, on vous propose la BD hebdomadaire, mais aussi une double dose de CDs, la bonne nouvelle Mauvais Genre et le vinyle du mois de Radio Campus.

PAUSE_ECRANS_CD1LES CDS
LOMBOY – SOUTH PACIFIC
Mené par l’artiste Tanta Frinta, Lomboy vient de sortir son premier EP. Avec sa pop mâtinée d’effets 60s, japonisants et de références cinématographiques, Lomboy accouche d’une musique synthétique, mais étonnante. Capable d’ailleurs d’insuffler des sonorités hawaïennes (Same Way), comme de passer à un son jazzy et sensuel (Hello Hello), avec aussi le risque de paraître parfois en demi-teinte (South Pacific et ses effets de pitch un poil agaçants). Un petit EP correct qui devrait notamment plaire aux amoureux de Air et consorts.
A.G.

PIERRE & BASTIEN – MUSIQUE GRECQUE PAUSE_ECRANS_CD2
Troisième album pour le trio parisien de Pierre & Bastien. Avec Musique Grecque (sorti sur le label SDZ), Pierre & Bastien balance un punk rock minimaliste, influencé par Metal Urbain ou encore Dogs. Les paroles, à la fois intimes et engagées, sont parfois très fines malgré leur apparente simplicité. Il n’empêche que malgré d’indéniables qualités (un disque sans chichis, c’est toujours rafraîchissant !), l’album a tendance à rapidement tourner en rond vu la construction de ses chansons, et devient répétitif sur la durée.
A.G.

PAUSE_ECRANS_VINYLELE VINYLE DU MOIS DE RADIO CAMPUS 
RUBIN STEINER – VIVE L’ÉLECTRICITÉ DE LA PENSÉE HUMAINE
L’incontournable musicien tourangeau nous souhaite la bonne année avec son nouvel album solo. Ce dernier propose d’oublier toutes les horreurs de l’année dernière, de lever les yeux au ciel et de danser sans penser au lendemain. Pour y parvenir, rien de tel que cette techno sans prétention, tournée vers l’espace et nourrie de la grande curiosité de son auteur pour la littérature de science-fiction, et la musique lunaire. Alors si vous avez un coup de mou, acceptez cette invitation à vivre. Relativisez, à l’échelle du Cosmos, tout est plus petit.
S.R.
> Vinyle double LP 18 €, label : Platinum Records (platinumrds.com/fr/store)

LA BD PAUSE_ECRANS_BD
AU BOUT DU FLEUVE
Très attaché au continent africain, qu’il a déjà mis en image à de multiples reprises, Jean-Denis Pendanx signe là son premier album complet avec cette histoire attachante. Celle de Kemi, orphelin parti à la recherche de son frère jumeau dans un périple qui l’emmène du Benin au delta du Niger. Un voyage autant initiatique que géographique, où les esprits de la forêt croisent les ravages d’une exploitation éhontée de la misère. On est littéralement happés par ce mélange étourdissant, entre cette quête éperdue et cette réalité crasse, le tout sublimé par un dessin d’une intensité rare. Et que dire de ces ambiances de forêts, de villes, de fleuves magnifiées par des couleurs directes qui font de ce voyage un de nos coups de coeur du début d’année.
Hervé Bourit

FESTIVAL CINÉMA
MAUVAIS GENRE REVIENT
La bonne nouvelle a réjoui les cinéphiles de Tours et des environs ! Après quelques doutes émis l’an dernier, le festival de cinéma Mauvais Genre, initié par l’inénarrable Gary Constant, reviendra bel et bien cette année. Rendez-vous est donné les vendredi 16, samedi 17 et dimanche 18 avril 2017, au Méga CGR de Tours Centre. Pour cette « année de transition », comme l’a rappelé l’organisation, trois grosses soirées seront organisées, dont la mythique Nuit interdite. Les réalisateurs français ou étrangers intéressés peuvent d’ailleurs dès à présent soumettre leurs films, en s’adressant à info@festivalmauvaisgenre.com
A.G.

Culture, tendances & web #40

Côté chroniques, on commence l’année en beauté avec le DVD de Fronteras, la BD Vectorama ou encore le livre d’une auteure originaire de Tours.

PAUSE_ECRANS_BDLA BD
VECTORAMA
Le premier bébé de cette nouvelle année mesure 30 cm sur 30 cm et pèse 3 kg ! C’est qu’il en faut de l’espace et de la matière pour contenir et exprimer tout le talent d’Arthur De Pins, le créateur de Péchés Mignons et de Zombilénium. C’est donc une superbe monographie que les éditions Soleil donnent à lire. Le résultat est impressionnant tant par l’inédite technique de l’auteur que son génie à transformer tout ce qu’il touche en or ! On souhaite une belle année à son papa, mais aussi à tous les lecteurs de la rubrique BD de tmv qui commence 2017 avec ce véritable feu d’artifice visuel et graphique.
Hervé Bourit

LE DVD PAUSE_ECRANS_DVD
FRONTERAS
Clandestinité et homosexualité sont les deux thèmes abordés dans Fronteras. Le film de Mikel Rueda les utilisent habilement en les transposant au monde adolescent. Ici, deux histoires se rejoignent, se croisent, s’enlacent. Celle d’Ibra, ado marocain en instance d’expulsion, et celle de Rafa, un jeune lambda. Les deux vont devenir amis. Puis bien plus… D’une simplicité extrême, Fronteras sait trouver un ton juste tout du long. C’est parfois un peu brouillon, parfois maladroit, mais le binôme formé par ces acteurs non-professionnels, ainsi que la grande sensibilité du cinéaste, font de ce Fronteras un film beau, tout simplement. À (re)découvrir d’urgence, à travers cette édition DVD collector, dotée de suppléments et d’un livret.
A.G.

PAUSE_ECRANS_LIVRELE LIVRE
VOS ABSENCES – FATINE EL ASRI
C’est l’histoire de Leïla, une femme qui, depuis sa plus jeune enfance, ne connaît que des tragédies. Mais à travers ces 182 pages, c’est surtout le portrait d’une femme qui se bat même si elle souffre que brosse Fatine el Asri, auteure originaire de Tours. Vos Absences, un exutoire pour l’écrivain ? Le chagrin, la souffrance, la mort côtoient effectivement le positif, la réussite, la volonté de s’en sortir. Nourri par un humour subtil, le roman réussit à faire disparaître le drame derrière l’émotion. Les courtes citations introduisant chacun des chapitres, permettent, elles, un instant de réflexion toujours bienvenu.
> Aux éditions Edilivre.
A.G.

JEUX VIDÉO PAUSE_ECRANS_JEUVIDEO
LES MEILLEURES VENTES
La plateforme Steam (le plus important vendeur de jeux vidéo dématérialisés sur PC) a divulgué la liste des 100 jeux vidéo les mieux vendus en 2016. Dans la catégorie « platine », on trouve notamment Grand Theft Auto V, Total War : warhammer, ou encore Dark Souls III. La catégorie « or » voit Call of Duty : black ops III, Doom et Rainbow Six Siege très rentables. La catégorie « argent » rappelle le succès de Civilization V, Farcry Primal et Watch Dogs 2. Enfin, pour la catégorie « bronze », on retrouve Les Sims 3, Street Fighter 5, Farming Simulator 17 et NBA 2K17…

Sya, le dessin dans la peau

Entre caricature et portrait BD, le Tourangeau Sya est un stakhanoviste du dessin et de l’illustration. Ses feutres et ses crayons, il ne les quitte jamais. Portrait d’un artiste multi-facettes.

(Illustration Sya)
(Illustration Sya)

Il arrive en vélo. Chapeau melon sur la tête, à la Charlie Chaplin. Tout de noir vêtu. Lui, c’est Sylvain Lallouet, connu sous le surnom de Sya. Sya, 38 ans, est un amoureux du dessin. Depuis quelques années, il s’est fait une réputation en Touraine.

On le dit caricaturiste, mais ce n’est pas tout à fait ça. « Je ne fais pas de gros nez, de détails exagérés. Ce n’est pas mon truc, je ne suis pas méchant », sourit-il. Les portraits qu’il réalise se trouvent en fait à la croisée de la caricature et du dessin de BD, surtout.
L’été, il squatte la place Plum’ et, muni de ses feutres, croque les passants. L’hiver, il écume les marchés de Noël, se promène entre les Nouvelles Galeries ou encore la Fnac (lire ci-dessous), entre Tours, Chinon, Veretz et Loches. Toujours avec ses crayons et son carton à dessins sous le coude.

D’ailleurs, ce jour d’interview, ça le démange. « Je vais vous dessiner pendant qu’on parle. » En quelques minutes chrono, ses feutres noirs ont parlé. Depuis tout petit, Sya nourrit cette passion. « J’ai appris à dessiner avec les Marvel que je décalquais. J’adorais MacFarlane, l’homme qui a modernisé Spiderman. Et puis j’étais aussi fan de Cabu qui dessinait en direct dans l’émission de Dorothée. » Après son bac, cet originaire du Mans intègre l’école Brassart de Tours. Le milieu de la pub « paye bien », mais le « boulot en entreprise, ce n’est pas mon truc », dit-il.
En 2006, il « tartine cinq à dix illustrations pour un psychologue gestuel ». Puis, tout s’enchaîne. Il manie le crayon dans les pots de départ, les fêtes de village, les mariages – où il dessine jusqu’à 4 h du matin – ou pour une troupe de théâtre : « Je faisais des dessins pendant l’entracte ! » Les contacts se font. Il finit aussi par collaborer avec les clubs le Marquis et le Milord.

Sya a plusieurs cordes à son arc.
Sya a plusieurs cordes à son arc.

Sya, « artiste multi-facettes », outre le dessin, exerce aussi dans le graphisme, l’illustration, la déco. Capable aussi bien d’un esprit bande-dessinée que de portraits réalistes ou de tableaux surréalistes à la Dalí. La semaine, entre midi et deux et une partie de l’après-midi, il est animateur pédagogique dans des écoles tourangelles. Là encore, le dessin n’est jamais loin. « J’apprends aux enfants les bases, du manga par exemple. » D’un coup, Sya relève la tête. Il rajoute un détail sur le croquis qu’il réalise. Là, il vient de tracer deux petites pommettes. « C’est quand vous souriez… Le détail est important. »
Esquisse terminée. Feutre posé. Un geste que ce boulimique du dessin répète à longueur de journée. « On me demande toujours si je n’ai pas mal au poignet, après avoir “caricaturé’’ pendant des heures, mais non. C’est surtout à la tête ! Car il faut sans cesse analyser les visages. » Des visages, il en voit des centaines. « Mais tout ce que j’essaye, c’est de faire marrer les gens pendant cinq minutes. J’espère leur vendre un peu de bonheur. C’est déjà ça. »

> Sya sera présent du 28 au 30 décembre, l’après-midi, à la Fnac (portraits gratuits).
> facebook.com/sya.artworks

BD : le dessin selon Dawid

Dawid, l’un des neuf dessinateurs de l’atelier Cachalot installé dans le vieux Tours, vient de remporter le Prix Jeunesse de l’ACBD (Association des critiques et journalistes de bande dessinée) pour le tome 2 de la série SuperS, écrite avec Frédéric Maupomé.

Dawid

La BD, c’est son truc. Pas étonnant, me direzvous pour un dessinateur de BD ! Certes. Mais laissez-nous vous expliquer. Le dessin, oui, bien sûr, Dawid le maîtrise. Mais son mode d’expression, son langage, c’est vraiment la bande dessinée…
« J’en fais depuis que je suis tout gamin. En CE1, j’ai commencé à faire des planches. À ce moment-là, ça ne ressemblait à rien mais j’adorais ça… Puis j’ai continué. » Et de poursuivre : « Ce qui me plaît vraiment, c’est le fait de raconter une histoire en case. Je ne me sens pas illustrateur. C’est assez différent d’ailleurs comme boulot. Avec la BD, je fais vivre mes personnages, je m’amuse à les faire bouger, progressivement, à détailler leurs mouvements. Je les mets en scène. On dit souvent que la BD, c’est l’art du découpage. Faire un beau dessin, oui, c’est important. Mais j’aime surtout raconter. Et puis, je m’attache à mes personnages, alors j’ai envie de les faire vivre. »

Les personnages de Dawid ? Il y a d’abord la petite rouquine du livre Passe Passe (Éditions de la Gouttière, 2014) réalisé avec Delphine Cuveele. Sélectionné à Angoulême pour le prix Fauve jeunesse, cet album fait connaître aux lecteurs le trait, un brin espiègle, du dessinateur. Puis, en août 2015, avec le premier tome de SuperS, Dawid donne vie, avec Frédéric Maupomé, à Mat, Lili et Benji, trois orphelins aux pouvoirs surnaturels qui tentent de passer inaperçus… « Quand Frédéric m’a proposé de travailler avec lui sur cette série, j’ai tout de suite accepté. C’était vraiment le genre d’aventures que j’avais envie de raconter. Ce qui nous intéresse dans cette histoire, ce ne sont pas tant les pouvoirs des enfants mais surtout leurs relations, entre eux et avec les autres. Il y a un côté très intimiste. J’aime bien traduire ça en dessin. » PlancheS_48398

Le succès est au rendez-vous. Les lecteurs de 8 à 15 ans adhèrent. Depuis, les titres s’enchaînent sur la table du dessinateur : Dessus Dessous, sorti en 2015, remet en scène notre petite rouquine, le tome 2 de SuperS, en librairie depuis le mois d’août dernier, se voit récompensé par l’ACBD. Le tome 3 est déjà en route.
Et deux autres suivront… « On est super contents avec Frédéric. Les personnages parlent à un large public. Et puis, on a beaucoup de chance de travailler avec les éditions de la Gouttière », insiste-t-il. « Il y règne une vraie dynamique de passionnés de la BD. L’équipe épaule super bien ses auteurs et sur le terrain, elle accomplit un énorme travail pour faire connaître les livres, les défendre, avec des expos, des rencontres, etc. » Justement, à propos d’expo, ne manquez pas celle qui présentera les planches originales de SuperS, à la Maison de la BD, à Blois, à partir du 31 janvier 2017. Pour les fans de la jeune fille de Passe Passe, le troisième opus est écrit mais il faudra attendre 2018 pour sa publication…

> Samedi 17 décembre, dès 15 h, Dawid en dédicace à la Boite à livres, avec Titwane et Mickaël Roux.

Portrait par Jeanne Beutter

Culture, tendances & web #38

Beaucoup de lecture au programme de nos chroniques cette semaine ! Des livres et de la BD à tout va, mais on n’en oublie pas la musique, ainsi que la petite phrase magique de Bayrou.

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TARZAN
Gros blockbuster tellement propre et aseptisé qu’il en perd en authenticité, ce Tarzan new generation, emballé par David Yates, mise avant tout sur la nostalgie et sa générosité. Mais dans sa débauche d’effets spéciaux, le cinéaste en oublie le plus important : le récit. Tarzan reste divertissant, mais pas si mémorable, ni même aidé par un casting 4 étoiles pourtant bien transparent. On accroche peu à Alexander Skargsgård, un peu fade en Tarzan. Et même la solaire Margot Robbie et l’immense Christoph Waltz semblent en roue libre. Comme quoi l’esbroufe d’effets numériques ne fait pas tout.
A.G.

LA BD PAUSE_ECRANS_bD
LE MONDE MAGIQUE DE LA BANDE DESSINÉE
Avec ce recueil de dessins parus dans le magazine DBD, Philippe Vuillemin frappe très fort. Aucun des travers et de l’actualité du petit monde du 9e Art n’échappe à son oeil et il s’en donne à coeur joie pour dézinguer tout ce qu’il se passe à portée de son humour caustique et ravageur. Mais loin de n’être qu’une entreprise de destruction et de sarcasme, on sent aussi l’amour de l’auteur pour cet univers qu’il connaît sur le bout de ses crayons. Pour preuve ? Ces hommages appuyés, à tous ces auteurs qu’il admire et à ce milieu dont il est un des piliers majeurs depuis de nombreuses années.
Hervé Bourit

PAUSE_ECRANS_CD1LE CD
HOPE SANDOVAL & THE WARM INVENTIONS – UNTIL THE HUNTER
Le timbre est hypnotisant. La voix, de velours. Hope Sandoval, l’ancienne Mazzy Star, est tout simplement magique sur Until the hunter. Accompagnée de Colm Ó Cíosóig, elle pose de sublimes ballades, aériennes, mélancoliques, douces. On plane souvent à l’écoute de ce disque. Les yeux se ferment, la beauté nous enveloppe. Hope Sandoval transporte littéralement. Dans toute cette délicatesse, certains titres sont de véritables instants de poésie. Par exemple, The Hiking song, magnifié par ses arpèges entêtants et ses violoncelles, véritable merveille. Un petit bijou, tout en sensibilité. A.G.

CINÉMA
ANNÉE DORÉE POUR DISNEY
L’année 2016 aura été en or pour Disney. La firme a annoncé que ses recettes mondiales au box-office étaient de 5,85 milliards de dollars. Un poil plus que l’an dernier (5, 84 milliards). Il faut dire que le studio de Mickey a tapé juste en squattant le podium grâce à ses succès comme Le Livre de la jungle, Le Monde de Dory, Zootopie et Captain America Civil War. Nul doute que Disney dépassera largement ces 5,85 milliards puisque, à deux mois de la fin de l’année, il leur reste encore à dégoupiller Vaiana (le 30 novembre en France) et Rogue One : A Star Wars story (14 décembre)…
PAUSE_ECRANS_BOXOFFICE

LES LIVRES
PAUSE_ECRANS_LIVRE1NOTA BENE – LES PIRES BATAILLES DE L’HISTOIRE
Après avoir fait ses preuves sur le web avec sa chaîne YouTube Nota Bene, Benjamin Brillaud se lance dans la version papier. Ici, l’autodidacte fanatique d’Histoire se penche sur 15 batailles désespérées, incongrues, à l’issue souvent inattendue. Tyr contre l’empire macédonien, Zanzibar, Pont-Saint-Louis ou encore Marathon : Benjamin Brillaud parcourt les siècles et pose, avec simplicité, un regard pédagogique bienvenu. De vulgarisation historique il est toujours d’actualité. Mais la mine d’informations et de petits anecdotes élèvent le propos. Digeste, récréatif et surtout très intéressant, un ouvrage à mettre (vraiment !) entre toutes les mains…
A.G.

LA SÉNILITÉ DE VLADIMIR P. PAUSE_ECRAN_LIVRE
Dans un futur proche, reclus dans une luxueuse datcha, l’octogénaire Vladimir P. délire, s’imaginant encore président, entouré vingt-quatre heures sur vingt-quatre par une kyrielle de domestiques corrompus. Seul Nikolaï Ilitch, son infirmier, ne profite pas de lui. Michael Honig, l’auteur, pourtant Australien, a su écrire « à la russe ». Un tour de force exceptionnel. Comme Le Pingouin, d’Andreï Kourkov, La Sénilité de Vladimir P. nous fait entrer dans un monde corrompu au point qu’on frise la folie. Et derrière l’uchronie, pointe une autre réflexion : tout homme, quels que furent ses actes et son passé, mérite d’être traité avec dignité.
E.S.

PAUSE_ECRANS_LIVRE3LES 20 PLUS GROS BIDES DE LA PRESSE FRANÇAISE
Morts-nés ou éphémères : ici, Guillaume Fischer s’intéresse aux journaux qui, soit ne sont finalement jamais parus, soit ont été tués au bout d’à peine deux ans. Au milieu d’une multitude de témoignages et d’anecdotes, l’auteur décrypte finement l’évolution de ces journaux sur une trentaine d’années. On aurait souhaité davantage d’illustrations, mais le livre de Guillaume Fischer remplit tout de même sa mission : loin de n’être destiné qu’aux journalistes, l’ouvrage intéressera aussi les curieux/ses du monde des médias et d’une facette méconnue de l’histoire de la presse écrite.
A.G

Capture

Culture, tendances & web #36

Beaucoup de lecture, cette semaine, pour nos chroniques culture. De la BD, du livre enquête et du roman sont au programme. Sans oublier la musique et la série télé immanquable ce mois-ci !

PAUSE_ECRANS_BDLA BD
ANDY ET GINA
Il ne fallait pas moins qu’une superbe intégrale, enrichie de planches et d’illustrations inédites, pour rendre un hommage mérité a Andy et Gina qui nous ont fait hurler de rire ces dernières années dans les pages de Fluide Glacial. Un magazine où leur papa, le dessinateur tourangeau Relon, s’est fait une place au soleil grâce à son humour caustique. Ce magnifique pavé promet des heures de franche rigolade, avec un frère et une soeur, aussi antinomiques qu’inséparables, devant se coltiner une famille un peu… spéciale ! Tout est dans le mélange des genres entre rêves les plus fous et bêtises les plus gores, qui font de cette série un OVNI humoristique de haut vol à classer entre Tim Burton et la Famille Adams sur fond d’AC/DC.
Hervé Bourit

LA SÉRIE TV PAUSE_ECRAN_ROBOT
MISTER ROBOT, SAISON 2
Le hacker le plus névrosé du petit écran est de retour. Depuis le 24 octobre, France Télévisions diffuse la deuxième saison de Mister Robot. Son héros, Elliott, informaticien de génie, est une version geek de Decker. Comme Decker, il est solitaire, inapte a communiquer avec autrui, il utilise ses connaissances (fort développées) et son métier pour jouer les justiciers nocturnes et éliminer les brebis galeuses de la société. Il constitue aussi son petit cimetière personnel de trophés. Mais ici, pas de sang : les codes et le data sont les armes. On peut reprocher à Mister Robot un rythme très lent et des intrigues un peu tirées par les cheveux mais sa photo, son montage et sa bande son méritent qu’on suive ce deuxième tome. Juste pour le plaisir de prendre le temps.
E. S.

PAUSE_CD_CORBELLE CD
CÉCILE CORBEL – VAGABONDE
Difficile de décrire le travail de Cécile Corbel, un OVNI musical qui trace sa route depuis dix ans. Formée à la harpe celtique, elle a instauré une musique onirique mais structurée, nourrie de ballades bretonnes, d’influences baroques et même sépharades. Une délicatesse et une originalité récompensée par un disque d’or et une Victoire de la musique au Japon. Vagabonde, son nouvel album, est une nouvelle pépite et elle y ose des expérimentations musicales inédites. Dans La Fille sans nom, sa voix cristalline se mêle au timbre chaud de Faada Freddy sur des rythmes entraînants. Waterfalls, très rythmé, a des accents folk magnifiques. Un moment hors du temps à savourer sans modération. E. S.

LES LIVRES 
LE DISPARU- ANNE-SOPHIE MARTIN PAUSE_LIVRE
Il a juste disparu. Il laisse derrière lui cinq cadavres et des dettes. Des mails et des lettres aussi. Cinq ans après le massacre de sa famille, Xavier Dupont de Ligonnès reste introuvable. Anne-Sophie Martin, journaliste et scénariste spécialiste des faitsdivers, a remonté le fil des écrits de Ligonnès pour suivre son voyage en enfer. Elle rappelle les paroles de Côme Garcin, procureur de Nantes, un an après la tuerie : « On se demande toujours comment une personne bascule du côté du mal ». Dans Le Disparu, c’est ce mystère-là qu’Anne- Sophie Martin tente de percer, rappelant que les monstres naissent bien souvent de leurs fragilités. Écrite à la troisième personne, cette enquête nous fait pourtant entrer dans la tête du fugitif le plus célèbre de France.
E. S.

PAUSE_LIVRE_COMMECOMME SI J’ÉTAIS SEUL – MARCO MAGINI
Si vous cherchez une bluette, passez votre chemin : Marco Magini publie un texte à trois voix sur le massacre de Srebenica. Dirk, un casque bleu, Drazen, un homme engagé dans l’armée serbe et Roméo, un juge espagnol du tribunal pénal international racontent chacun le massacre et leur implication. Inspiré d’une histoire vraie, ce livre prend à la gorge. L’écriture, très forte, simple et profonde, sans effets de style, nous embarque dans des vies cassées.
E.S.

Culture, tendances & web #35

Au programme de nos chroniques, un chouette EP d’un Tourangeau, mais aussi la double dose de BD, un livre touchant (Les Valises) et l’intégrale du cultissime Malcolm !

PAUSE_ECRANS_DVDLE DVD
MALCOLM – L’INTÉGRALE
Vingt-deux DVD, rien que ça. Sept saisons, un coffret et une liste faramineuse de bonus : l’intégrale de Malcolm (99 €) renaît dans une nouvelle édition inédite et numérotée (attention, 5 000 exemplaires mis en vente dès le 18 octobre !). Au programme, les 151 épisodes de la série mythique qui se voit ici agrémentée d’un album photo cartonné de 20 pages aux couleurs de la famille. Une mine d’or pour les fans (mais pas que) qui retrouveront aussi divers suppléments comme la version intégrale de l’épisode pilote, des making-of, des entretiens avec le créateur ou encore un listing des faux-raccords, des scènes coupées et des spots promos. Collector !
A.G.

LE LIVRE PAUSE_ECRANS_LIVRE
LES VALISES
Les Valises, c’est une histoire d’amour… Non, en fait, c’est l’histoire d’une ado, un peu paumée, en quête d’identité. Enfin… c’est plutôt sur la Shoah et l’héritage douloureux que Sarah, jeune lycéenne orléanaise de 15 ans, porte sans le savoir. Sans le savoir parce que le livre aborde aussi les non-dits, les secrets familiaux trop lourds à cacher. Bref, en réalité, Les Valises, c’est un savant mélange de tout ça, captivant, touchant, inattendu, entre premier amour parfait, famille d’accueil compréhensive et bouleversements intérieurs. Pour son premier roman, Sève Laurent-Fajal dévoile une écriture délicate et percutante que les jeunes lecteurs, à partir de 14 ans, devraient apprécier.
J.B.

LES CD
PAUSE_ECRANS_CD1ANTO – RIEN QUE DES MOTS
Dans sa biographie, ce Tourangeau se dit « grand amoureux de la langue française ». Et c’est ce qui frappe en premier, à l’écoute de ce joli sept titres d’ANTO. Ici, les mots sont mûrs, réfléchis. Beaux, tout simplement. ANTO joue avec le langage, les métaphores. Rien que des mots, le titre de son album (tiens donc), propose de la chanson à textes malins. Inspiré par Bertrand Cantat notamment (cette texture de la voix et ces intonations !), ANTO accouche ici d’un EP remarquable, étonnant et diversifié. Il suffit d’écouter le très beau et mélancolique Jeter La Balle pour s’en convaincre.
>Sur antotoutseul.bandcamp.com/releases ou facebook.com/Antotoutseul
A.G.

NOFX – FIRST DITCH EFFORT PAUSE_ECRANS_CD2
Ils écument les scènes depuis plus de 30 ans. Comptant parmi les vétérans du punk rock californien, les NOFX viennent de pondre First Ditch effort. Un treizième effort surprenant, tant il risque de paraître déroutant et en demi-teinte à la première écoute. Beaucoup plus personnel (il suffit d’écouter Fat Mike se livrer sur son addiction à la drogue), ce nouvel album emprunte de nouveaux chemins sans toutefois jamais renier ses premières amours. Le punk mâtiné de pop est toujours là. Ses envolées mélodiques aussi. Mais First Ditch effort est bien plus sombre et émotionnel. Une sorte de cri de l’intérieur de la part d’un NOFX qui n’a jamais été aussi déconcertant. Ou courageux…
A.G.

LES BD
PAUSE_ECRANS_BD1LES POMPIERS – FEUX DÉPART
Et de seize tomes pour la série des Pompiers, signée Cazenove et Stédo. Dans Feux départ, le lecteur partage 24 heures d’une journée de ces soldats du feu. Rien de très drôle a priori ? Pourtant, cette bande-dessinée multiplie les situations cocasses et délirantes. Comme à son habitude, Les Pompiers fonctionne sous le modèle une planche = un gag, le tout boosté par un rythme effréné. Si le trait de Stédo est d’une efficacité redoutable (les caricatures sont réussies), le scénario de Cazenove balance quelques vannes bien senties. Mais ce même humour présent depuis les débuts de la BD pourra lasser ceux qui espéraient du neuf ici.
A.G.

LITTLE NEMO IN BEDELAND  PAUSE_ECRANS_BD2
Derrière une superbe couverture de ZEP, on tombe sur un très bel entretien entre le papa de Titeuf et le dessinateur Franck Pe à propos, bien sûr, du célèbre héros de Winsor McCay. Car le Little Nemo de ce précurseur de la BD américaine reste un incontournable du 9e Art. C’était donc d’une évidence folle qu’il serve de fil conducteur à cet ouvrage dirigé de main de maître par le dessinateur tourangeau Eric Derian, aussi patron de l’école Brassard/Delcourt. Un beau recueil, qui réunit la fine fleur de la première promotion de cette école de BD parisienne, dont les élèves ont fait preuve d’une imagination débordante. Nemo s’y retrouve en effet dans des situations oniriques et poétiques qui laissent augurer d’un bel avenir à cette brochette de talents.
Hervé Bourit.

Culture, tendances & web #34

Cette semaine, Wax Tailor envoie du lourd, le brûlot Elle débarque en DVD et la BD bien rock’n’roll Autel California arrive !

PAUSE_ECRANS_DVDLE DVD
ELLE
Très remarqué à Cannes, encensé par la critique et récemment choisi par la France pour la représenter aux Oscars 2017, le brûlot de Paul Verhoeven est disponible dans les bacs. De quoi permettre une nouvelle lecture de ce thriller provocateur (le portrait d’une bourgeoise au passé trouble qui se fait un jour violer, avant de traquer son agresseur). On y retrouve une Isabelle Huppert sulfureuse pour deux heures très noires et totalement ambiguës. Tour à tour transgressif, dérangeant et névrosé, Elle agace autant qu’il subjugue.
NB : Pour la version DVD, tournezvous vers l’édition Fnac qui propose une masterclass du réalisateur à la Cinémathèque. Immanquable.
A.G.

LE CD Image2
WAX TAILOR – BY ANY BEATS NECESSARY
Attention, grosse baffe auditive ! En s’inspirant aussi bien de Malcolm X que de la beat generation chère à Kerouac, le 5e album de Wax Tailor mélange les sonorités du blues, du hip-hop US, de l’électro pour donner naissance à une texture musicale inventive et jubilatoire. Dans son voyage sonore, Wax Tailor a embarqué une kyrielle d’invités prestigieux : Lee Fields, Tricky ou encore Ghostface Killah, célèbre membre du Wu-Tang Clan. Les featurings avec IDIL, eux, sont une pure merveille. Certains titres, à l’instar de I Had a woman, pourraient même figurer sur la bande-originale d’un western délirant dont aurait accouché Tarantino. Wax Tailor vient de nouveau de nous embarquer dans un trip coloré, atmosphérique et surtout jouissif.
A.G.
> Sortie le 14 octobre. En concert au Temps Machine le 15/11

PAUSE_BD rajoutLA BD
AUTEL CALIFORNIA
Cela fait déjà quelques années que l’on suit le travail de Nine Antico, cette jeune dessinatrice fascinée par la culture pop, qui réussit à chaque fois à trouver un angle novateur pour aborder ses histoires. Là, c’est par les yeux de Pamela Des Barre (groupie mythique qui fréquenta Franck Zappa, Gram Parsons, Led Zeppelin, les Stones et bien d’autres) qu’elle nous fait revisiter l’âge d’or de la fin des années 60 et le début des années 70. Une période charnière pour l’histoire de la musique, traversée par des drames et des fulgurances incroyables, dont le rendu biographique et intime est phénoménal. Une somme de plaisir, étalé sur deux tomes publiés chez L’Association, qui nous transporte littéralement dans cette époque de passion, d’utopie, de sexe, de drogue et de rock’n’roll.
Hervé Bourit

A LA TV
L’INCROYABLE TALENT DE GINOLA
De quoi surprendre… Cette année, l’émission La France a un incroyable talent sera présentée par David Ginola. L’ancien footballeur remplace donc Alex Goude qui préfère se consacrer à sa comédie musicale. Côté jury, on retrouvera le pilier Gilbert Ozon, mais aussi Éric Antoine, Hélène Segara et Kamel Ouali. Cette onzième saison débutera le 25 octobre sur M6.

PAUSE_ECRANS_GINOLA

Culture, tendances & web #33

Cette semaine, tmv a beaucoup lu ! Une double dose de BD, un sublime livre sur la ville de Tours, mais aussi des ouvrages divers et variés. Bonne lecture !

PAUSE_ECRANS_LIVREPHOTOLE LIVRE PHOTO
TOURS, DES CHEMINS ET DES HOMMES
C’est un sublime ouvrage qui vient de paraître. Tours, des chemins et des hommes est une promenade passionnante : entre les textes de Benoît Piraudeau et les photos de Chanel Koehl et Guillaume Le Baube, il donne à voir une ville lettrée, musicale, gourmande, architecturale. Accessible à tous, bourré de petites informations historiques et d’anecdotes, ce très beau livre se distingue aussi par un ensemble photographique absolument extraordinaire. Esthétique et de toute beauté, déjà, mais surtout immanquable pour celles et ceux qui veulent en savoir plus sur Tours… ou qui, tout simplement, aiment leur ville.
A.G.
> 24 €. éditions Sutton, avec Ville de Tours.

LES BDs
LES FONDUS DES VINS DE LOIRE PAUSE_ECRANS_BD2
Après avoir écumé les quatre coins de la France, il fallait bien que la série des Fondus du vin pose ses cases dans notre jolie région. Ce septième volet, nourri du trait simple d’Olivier Saive, propose 48 pages de gags, comiques sans être hilarants non plus, mais qui sont une mine d’informations. Scénarisée par le duo Cazenove-Richez, la BD distille des dizaines de renseignements sur la technique du vin, les appellations et cépages, ainsi que les qualités des vins de Touraine, de la Loire, du Centre, de l’Anjou et du pays nantais. Une sympathique découverte, aussi ludique que divertissante.
A.G.

PAUSE_ECRANS_BD1JOSEPHINE BAKER
Déjà auteur de biographies dessinées remarquables, le duo Catel Muller (dessin) – José Louis Bocquet (récit) récidive avec ce superbe pavé de 568 pages. Il n’en fallait pas moins, car quand on s’attaque à un personnage aussi riche que Joséphine Baker, on est pris dans un tourbillon inextinguible. Celle qui débarqua à Paris à l’âge de 20 ans fut tour à tour militante anti-ségrégationiste, résistante, mère adoptive. Tout cela en parallèle de sa carrière d’artiste de music-hall qui fit chavirer la planète ! Une grande, très grande Dame, qui méritait bien qu’on lui rende enfin l’hommage qu’elle méritait. Et c’est au 9e Art de le faire d’une façon généreuse et vraiment touchante pour ce qui est un de nos gros coups de coeur de cette saison.
Hervé Bourit

LES LIVRES
LA RUE EST MON ROYAUME PAUSE_LIVRE
Le titre est révélateur. La Rue est mon royaume est une ode à ces « ombres de la rue », comme l’auteure, Bénédicte Froger-Deslis, l’écrit si bien. Dans ce livre de 430 pages, elle y raconte la vie, le quotidien, l’avancée d’une « clodette », une femme de la rue. Hiver comme été, elle est là. Qu’on la regarde ou qu’on l’ignore. Sombre mais paradoxalement lumineux, le roman permet de découvrir la rue, la ville et tout simplement la vie sous un autre prisme. Les descriptions admirablement bien menées et les dialogues percutants parachèvent un ouvrage captivant.
A.G.

Image26ENTRE SCALPEL & CISEAU
C’est un parcours singulier qui est présenté ici. Dans Scalpel & ciseau, Jean-Jacques Santini y mêle habilement son amour pour l’art — peinture et sculpture en tête — et sa passion de la médecine qu’il a exercée, notamment au CHRU de Tours. Véritable tête pensante de la neuro-chirurgie et professeur d’anatomie, Santini fouille ses souvenirs, se rappelle, explique et raconte. Entrecoupé de séquences purement visuelles (quel effort fourni pour le travail de photos ! Le livre fait le lien entre le sculpteur et le chirurgien. Une double lecture intéressante.
A.G.

LE CHIFFRE
13
Le nombre de jours d’affilée que durera le marathon Simpson : la chaîne américaine FFX a annoncé qu’elle diffuserait les 600 épisodes de la famille jaune du 24 novembre au 13 décembre. C’est ce qu’on appelle un « binge watching »…

Culture, tendances & web #31

Côté chroniques de cette semaine, on vous présente deux ouvrages immanquables : Distorsion et La Déconfiture. Les musicien(ne)s, eux, iront poser leurs oreilles sur l’EP de Mangrove !

LE CD
MANGROVE – PARATI (EP)
Non, l’été n’est pas fini et c’est tant mieux : pour une dose supplémentaire de chaleur, faites donc une cure de Mangrove, avec son premier EP intitulé Parati. Ce trio tourangeau de hip-hop, formé en 2015, réunit les membres Otto Rivers, Heartbox et Fresh Manicut. Avec ce rap évasif et presque susurré, Mangrove fait voyager, se la joue décontracté, distille son groove efficace et lascif sous un soleil brûlant. La plume, elle, est redoutable : les paroles, travaillées et aiguisées, sont d’une poésie et d’une technique rares. Une production locale qui fait du bien et prouve, une nouvelle fois, que la Touraine est une terre de talents cachés.
A.G.
> En écoute sur mangrove-musique.bandcamp.com

LE LIVRE 
DISTORSION – VENTRE
Les volumes 1 et 2 ont cartonné, il était donc évident que les fous furieux de Distorsion reviennent avec un troisième opus. Autour de la thématique du ventre (mais pas que), ce brûlot explore les mondes, du cinéma bis à la musique, en passant par la BD. Explosant constamment sa maquette, superbement mis en page, torpillant les conventions et la bien-pensance, Distorsion aborde sur 144 pages des sujets à l’esprit punk : rencontre avec des exorcistes, reportage sur le metal au Sri-Lanka, zoom sur les parodies de Tintin ou les supplices sur les entrailles à travers les âges… C’est 100 % apocalyptique, politiquement incorrect et diablement déjanté.
A.G.
> Sur distore.tv ou dans les librairies (qui osent)

LA BD
LA DÉCONFITURE
Avec cette histoire prévue en deux parties, l’ex-Tourangeau Pascal Rabaté revient à ce qu’il sait faire de mieux : nous prendre par la main et nous emmener mine de rien dans une histoire avec une facilité déconcertante qui vous entraîne et vous subjugue immédiatement. Elle n’est pourtant pas gaie cette débâcle de l’armée française en juin 1940, à travers l’histoire de ce bidasse balloté par un quotidien où plus aucun repère ne subsiste. Cette déconfiture, un titre imparable, sobre et cru, nous fait vivre cette époque avec une sensibilité rare. L’ouvrage de cette rentrée. Pas moins.
Hervé Bourit

LE DVD 
LE LIVRE DE LA JUNGLE
Relecture du mythique Livre de la jungle, le film de Jon Favreau est aussi séduisant que le serpent Kaa. Véritable prouesse technique et bijou visuel tourné en prises de vue réelles, cette jolie oeuvre est bourrée d’émotions et d’énergie. Pour sa sortie en Blu-ray, l’éditeur a incorporé quelques bonus, comme un making-of et deux mini-reportages, ainsi qu’un commentaire audio du réalisateur. De quoi (re)découvrir une production spectaculaire et réussie aussi bien dans son esthétisme que dans sa narration.
A.G.

TV
LA CHAÎNE 23 FAIT PEAU NEUVE
C’est ce qu’on appelle booster ses programmes. La chaîne 23 de la TNT a décidé de gonfler son offre pour la rentrée. Il sera donc possible, par exemple, de regarder des matches de football en clair et en prime. Preuve en est : le 16 septembre, elle diffusera Chelsea-Liverpool. Pour le reste, la 23 a aussi voulu élargir son spectre d’émissions (des directs, de la politique, etc.) et de séries en acquérant notamment Orange is the new black, produit phare de Netflix.

Culture, tendances & web #29

Zootopie sort enfin en DVD ! Et en même temps, les Red Hot proposent un album en demi-teinte. Gramatik, lui, balance toute sa discographie sur le web.

PAUSE_ECRANS_DVDLE DVD
ZOOTOPIE
En début d’année, Disney signait l’un des films d’animation les plus remarquables. Ce Zootopie, aussi tordant qu’intelligent, parvenait à raconter notre société à travers un récit malin, prenant place dans un monde post chaîne-alimentaire, où toutes les espèces animales cohabitent. Graphisme époustouflant, de toute beauté (ce travail sur les décors !), cette pépite pleine d’esprit est enfin à retrouver en DVD. On ne saura trop vous conseiller de vous jeter sur l’édition Blu-ray, remplie de bonus. La partie suppléments est effectivement très riche malgré son découpage commun (scènes coupées, genèse du film, composition de la musique, etc.).
A.G.

LA BD Image6
LE CONTREPIED DE FOÉ
Voilà un livre qui a le mérite de dévoiler une des faces les plus obscures du ballon rond. Petit pavé dans la mare des bonnes intentions, Le Contrepied de Foé emmène dans le monde sombre de ces recruteurs sans foi ni loi qui vendent du rêve a de pauvres gamins en leur faisant miroiter des merveilles. C’est ce qui arrive à deux jeunes garçons camerounais qui vont se laisser embarquer dans une belle escroquerie. Servie par un dessin efficace signé Damien Vidal, l’histoire de Laurent Galandon a le mérite de ne pas tomber dans les clichés. Il n’empêche, ce néocolonialisme interpelle. Que ces pratiques destructrices puissent être mises en valeur de manière si subtile mériterait un… ballon d’or.
Hervé Bourit

PAUSE_ECRANS_CD1LE CD
RED HOT CHILI PEPPERS – THE GETAWAY
Qu’on aime ou qu’on déteste, force est de constater que les Red Hot ont la peau dure. Trente ans de carrière, des tops et des flops, et cet onzième album sorti 5 ans après un I’m with you en demi-teinte. Alors oui, avec The Getaway, les RHCP ont encore adouci leur propos. Oui, leur rock flirte dangereusement avec la pop. Le guitariste John Frusciante n’est plus là, la force mélodique est donc amoindrie. Si certains passages tombent à plat, le reste est relativement intéressant, à condition de s’offrir plusieurs écoutes pour en saisir toutes les subtilités. Loin des majestueux Californication ou Blood sugar sex magick, mais un disque plus grave, posé et intime.
A.G

LE SINGLE 
ARCHIVE – DRIVING IN NAILS
Les princes du trip hop ont dévoilé un nouveau clip Driving in nails. Sorte de mise en bouche au dixième album The False Fondation dont la sortie est prévue le 7 octobre prochain. Le collectif anglais propose un nouveau titre, long (plus de six minutes) et expérimental avec très peu de parties vocales : le chanteur répète uniquement « driving in nails » en boucle. Le clip, à coup d’images subliminales de cercueils, de crânes humains et de radiographies, convoque mélodies lancinantes et rythmiques effrénées. Le dernier disque paru en 2015, Restriction était déjà sophistiqué et mélomane, on attend la suite avec impatience.
V.G

MUSIQUE PAUSE_ECRANS_DIOSCLOSURE
SON DE CLUB
Disclosure revient avec un nouvel EP Moog for Love. Trois titres sont maintenant en écoute sur Deezer, Spotify et consorts. Sans surprise, la nouvelle livraison des frères Lawrence est un son de club. Très house et sur-gavé aux voice coders, on s’ennuie un peu.

BEAU GESTE
Gramatik, le beatmaker slovène n’a plus à craindre le téléchargement illégal. Il a rendu toute sa discographie disponible gratuitement sur son site officiel. Ce dernier expliquait en 2014 sur Reddit, qu’il était fervent défenseur de la gratuité. Pour soutenir son label Lowtemp, ceux qui le souhaitent peuvent faire un don.

SÉRIE
LA FIN POUR VINYL
Vinyl, la série chouchou produite par HBO, portée par Martin Scorcese et Mick Jagger n’aura pas duré bien longtemps… Les audiences étant en berne, la chaîne américaine a décidé de ne pas la reconduire pour une deuxième saison, malgré l’annonce qui avait été faite en février.

Culture, tendances & web #28

On vous a dégoté deux chouettes albums pour cette série des chroniques culture. Sans oublier de la BD, le DVD de Steve Jobs ou encore Microsoft qui se lance dans la marijuana…

LE DVD
STEVE JOBS
D’abord distribué en exclusivité temporaire sur l’Itunes store (sans rire ?), le film de Danny Boyle, Steve Jobs, est désormais disponible en DVD Blu-ray dans une édition tristement maigrichonne. Les fanatiques du papa d’Apple se contenteront donc du long-métrage seul. À savoir un biopic malin construit en trois actes (tous basés sur les fameuses « key notes » de Jobs), dépeignant parfaitement Steve Jobs comme il était : génie visionnaire mais cruel et au coeur de glace. Dans le rôle principal, un fantastique et terrifiant Michael Fassbender, permettant ainsi au film d’exister sans tomber dans la bête hagiographie.
A.G.

LES CDS
WEAVES – WEAVES PAUSE_ECRANS_CD1
Premier disque pour les Canadiens de Weaves et leur indie rock qui n’hésite pas à lorgner du côté de la noise ou de la pop. Ensoleillé et sautillant, cet album éponyme est une bouffée d’air frais : l’énergie débordante et la voix survitaminée de Jasmyn Burke permettent d’accrocher l’auditeur sans le lâcher. Un résultat magnifié par le mixage confié à Alex Newport (At the Drive in) et le mastering à John Greenham (Death Grips). En revanche, si certains chansons sont clairement des tubes en puissance (Coo Coo au hasard), d’autres ont tendance à tellement jouer la carte de l’étrangeté et des rythmes en désordre, qu’elles en perdent vite de l’intérêt.
A.G.

PAUSE_ECRANS_CD2A VOID – ROSES AS INSIDES
Soyons clair : A Void fait partie de ces (très) jeunes groupes qui ont l’art de séduire, petite torgnole musicale balançant la sauce les potards à fond, sans souci du qu’en dira-t-on. Combo parisien dont la moyenne d’âge se situe autour des 20 ans, A Void transpire l’énergie punk, le je m’en-foutisme grunge, influencé par Nirvana et Sonic Youth. Capable d’alterner les tempos rapides et lents, enquillant voix mélodieuses et cassées (Camille, la chanteuse, offre une chouette performance), offrant un gros son (on aurait d’ailleurs aimé des guitares plus baveuses et sales pour ce genre de musique), A Void présente un premier EP qui donne encore plus envie d’assister à leurs concerts réputés déjantés.
A.G.
> Dispo sur facebook.com/avoidinyou

LE LIVRE PAUSE_ECRANS_LIVRE
COUREURS DE BLUES
Avant de vous lancer dans le marathon de Tours, faites d’abord un détour par ce sympathique Coureurs de blues. Roman signé du Tourangeau Jacques Teyssandier, l’ouvrage relate — à travers la passion de la course à pied — la relation entre une jeune dépressive et un sexagénaire désabusé : amour ou amitié ? Les frontières sont parfois floues. Coureur de blues, dans un style fluide (le livre pourrait se lire d’une traite) sans être linéaire, met tour à tour en valeur la Touraine, les 10 & 20 km de Tours, ainsi que son fameux marathon. Une agréable lecture pour se mettre en jambes avant septembre.
A.G.

PAUSE_ECRANS_BDLA BD
L’INVERSION DE LA COURBE DES SENTIMENTS
Avec près d’une cinquantaine d’album à son actif, Jean-Philippe Peyraud est un auteur talentueux qui compte malgré sa discrétion. Avec cette superbe bédénovella, on tient là un de ses ouvrages qui font date dans la carrière d’un auteur. Il faut dire que ce roman graphique, qui passe du comique au drame, est un véritable tourbillon et un superbe condensé des sentiments amoureux. Dans cette valse sans fin, servie par un graphisme sans faille, cette chronique douce-amère sait rendre comme jamais la vie, celle de tous les jours mais aussi celle dont on rêve au plus profond de soi. Jamais mièvre, jamais gratuit, ce conte moderne à l’écriture subtile est définitivement notre livre de l’été.
Hervé Bourit

TECHNOLOGIE
MICROSOFT ET LE CANNABIS
Récemment légalisée dans certains États, la vente (juteuse) de marijuana aux États-Unis semble intéresser Microsoft. La firme a annoncé s’être alliée à Kind Financial, une start-up californienne, pour bénéficier d’une technologie pouvant suivre précisément les ventes de graines de cannabis aux autorités locales (ce qui empêche par exemple de les écouler au marché noir). Cette plate-forme de Kind Financial était déjà utilisée par les autorités locales et les agences de régulation pour la réglementation et la surveillance des ventes de cannabis.

RADIO
DES AUDIENCES TRUQUÉES ?
Un scandale inédit ? Cinq groupes (Skyrock, NRJ Group, NextRadioTV, Les Indés Radio et Lagardère Active) ont accusé Fun Radio de « pratiques déloyales et frauduleuses » et d’avoir manipulé ses audiences. Récemment, l’animateur- clé de Fun Radio Bruno Guillon a parlé de « manipulation incroyable et absurde ». La station a décidé de porter plainte pour diffamation.

Culture, tendances & web #26

Cette semaine, on parle du nouvel album du prodige Max Jury, de la BD qui vous envoie en l’air et du gros tout nu de Friends !

PAUSE_ECRANS_BDLA BD
L’AVIATEUR
La BD d’aventure reste un genre spécifique avec des codes bien précis. Ici, un décor de rêve (l’Afrique de l’Est) au paysage vierge et la nature suffisamment sauvage et imprévisible pour en faire une héroïne à part entière. Ensuite, un pitch bien senti : l’histoire d’un jeune garçon de 17 ans qui découvre la joie du pilotage, les délices de l’amour et de l’engagement pour son pays l’Allemagne, au fin fond d’une brousse où la colonisation et l’évangélisation bat son plein. Enfin, un trio d’auteurs : Jean-Charles Kraehn, Chrys Millien et Erik Arnoux. C’est luxuriant, plein de rebondissements et les amateurs d’exotisme, d’aviation et d’aventure devraient y trouver leur compte. Un des récits les plus réussis de l’année.
Hervé Bourit

LE DVD PAUSE_ECRANS_DVD
SPOTLIGHT
En janvier, tmv proclamait Spotlight film du mois. Le temps a passé, mais ce petit bijou reste toujours aussi fascinant. Décrivant avec minutie l’enquête journalistique du Boston Globe qui a fait éclater au grand jour, en 2002, un vaste scandale de prêtres pédophiles, faits qui avaient été étouffés par la police, les politiques et les hommes de pouvoir. Il est bien dommage que cette édition DVD ne propose rien en supplément pour pareil sujet. On se contentera donc de (re)voir cette pépite, magistralement interprétée, entre portrait glaçant d’une ville qui a vu l’Eglise catholique vaciller et ode au journalisme, au vrai.
A.G.

ETUDE
HALTE AU SEXISME
D’après Le Figaro, Axelle Lemaire (secrétaire d’Etat chargée du numérique) a réuni plusieurs représentants du jeu vidéo, fin mai, afin de s’attaquer au sexisme dans ce secteur. Le gouvernement réfléchirait à plusieurs mesures, comme la création d’un label ou des aides accordées aux jeux vidéo « donnant une image positive de la femme ».

PAUSE_ECRANS_CD1LE CD
MAX JURY – MAX JURY
« Prodige de la pop », « jeune apôtre de la country sensible », « jeune premier »… On a un peu tout lu sur Max Jury, 23 ans. Un jeune gars tout frêle, tout mignon, sorti de l’Amérique profonde, du fin fond de l’Iowa. Et en enfournant ce premier album éponyme, un constat s’impose rapidement : oui, Max Jury a un sens inné de la chanson qui fait mouche. Mélangeant habilement son Spleen à sa voix d’ange, passant du piano aux cordes sans gêne ni souci. Tout en délicatesse, maniant parfaitement la science du refrain, Max Jury se laisse emporter par ses influences (gospel, soul, pop, country) tout au long d’un album plutôt surprenant.
A.G.

FRIENDS PAUSE_ECRANS_FRIENDS
LE GROS TOUT NU ENFIN CONNU
Todd Van Luling, journaliste au Huffington Post américain, a réalisé une loooongue enquête pour retrouver qui se cachait derrière… le « gros tout nu », personnage culte de la série Friends. Son nom et son visage n’ayant jamais été divulgués, Todd Van Luling a donc interrogé producteurs et agences de casting, tout en essayant les portraits-robots. Au final, il s’avère que le figurant s’appelle Jon Haugen (donc non, ce n’était pas le concierge de la série). Ce gros tout nu a révélé que la Warner, productrice du show, l’avait obligé à rester « caché » pour alimenter le mystère.

Culture, tendances & web #25

Cette semaine, on parle séries, BD et DVD. Du très bon au très mauvais : voilà les chroniques culture et tendances web du moment.

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LA 5E VAGUE
Bon, soyons clair, ce 5e Vague – énième adaptation de roman estampillé « young adult » – est à réserver aux fanatiques de la jolie Chloë Grace Moretz ou aux afficionados du genre. Car le film (une ado tente de retrouver son petit frère alors que des envahisseurs s’attaquent à la Terre en vagues successives) a beau commencer par un chouette premier acte façon film catastrophe, il dérive ensuite vers une romance niaise et larmoyante. Il y aura peut-être de quoi se rattraper avec un lot de bonus pas inintéressants, entre scènes coupées, bêtisier ou petites séquences comme les coulisses et un guide de survie. De quoi sauver un film dégoulinant de bons sentiments.
A. G.

LA BD PAUSE_ECRANS_BD
NUAGES ET PLUIE
Ce n’est pas la première fois que le dessinateur Philippe Dupuy et sa compagne et scénariste Loo Hui Phnag collaborent. Mais c’est sans doute le premier ouvrage où leur complicité est d’une telle évidence. Avec cette histoire très sensuelle et très onirique de vampires dans l’Indochine des années 20, ils nous livrent une histoire au rythme hypnotique. Aux côtés de Werner, ancien soldat allemand égaré au Laos qui trouve du travail dans une étrange manufacture, on découvre peu à peu une jeune femme mystérieuse qui ne sort que la nuit… Le reste se déroule dans une ambiance où imaginaire, rêves et fantasmes se télescopent dans une réalité très crue. C’est beau et étrange à la fois !
Hervé Bourit

PAUSE_ECRANS_CD1LE CD
DJ KOZE (PAMPA VOL. 1)
Le producteur allemand DJ Koze se rappelle au bon souvenir des amateurs de musique électronique avec cette compilation d’inédits, signés sur l’un des meilleurs labels allemands du moment, Pampa Records. Les deux CD de ce premier volet présentent des productions des artistes « historiques » du label (comme Rajko Müller, alias Isolée, avec – sans surprise – l’une des meilleures contributions). Parmi les signatures plus récentes mais non moins talentueuses, on retrouve Mount Kimbie, Jamie xx ou encore Gold Panda. Les artistes moins connus ne devraient pas tarder à accéder à la notoriété de leurs glorieux aînés (notamment Acid Pauli). Pour ceux qui pensent que la musique électronique est répétitive et ennuyeuse, c’est l’occasion de changer d’avis !
Jean-Philippe Kempf

À LA TV PAUSE_ECRANS_SERIES
L’ACTU DES SÉRIES
> Norman Reedus (Daryl dans The Walking Dead) a prévenu, dans une interview sur Entertainment weekly radio : « Croyez-moi, quand je vous dis que ça vaut le coup d’attendre. Je pense que la planète entière va probablement exploser, c’est tellement fort ! » La saison 7 est attendue pour l’automne.
> Joaquin Guzman, alias El Chapo le célèbre baron de la drogue mexicain arrêté il y a peu, a tenu à prévenir Netflix et la chaîne History : hors de question de réaliser une série sur son personnage. Sinon, le narcotrafiquant les attaquera en justice.
> La série Limitless n’aura pas de 2e saison. Elle a été annulée par la chaîne CBS.
> Un classement des séries les plus suivies de l’année a été réalisé. En 1re position, on retrouve The Walking Dead, puis Empire, suivi de Game of Thrones en 3e position (étonnant !). Ce top se base sur les 18-49 ans, aux États-Unis, mais en audiences live… qui ne comptabilisent donc pas les rattrapages, les redif et le streaming.

ÉTUDE
SEXISME ET MISOGYNIE
Un think tank britannique a réalisé une étude concernant les insultes sexistes sur Twitter. Il s’avère que 50 % des messages misogynes publiés sur Twitter proviennent… de femmes et la plupart du temps, très jeunes. Un résultat obtenu suite à un travail sur trois semaines qui a passé en revue – grâce à un algorithme – deux insultes fréquemment utilisées, « slut » et « whore » (« sal… » et « pu… ») sur près de 10 000 tweets.

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Culture, tendances & web #24

Des gros sous-sous pour James Bond au piratage de LinkedIN, en passant par les chroniques de la compil’ Aucard et de la BD érotique : voilà le programme.

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JULIA
Dans le monde du 9e Art, la BD érotique représente un continent à elle toute seule. Si le genre compte des auteurs phares, comme Manara ou Serpieri, il existe aussi des structures dynamiques comme Dynamite qui nous ressort des tiroirs un des chefs-d’oeuvre du genre. Avec son personnage Julie, devenue Julia au fil de ses aventures, le dessinateur Olson n’a rien à envier aux plus grands. Certes, on y retrouve toutes les figures imposées de ce style qui s’adresse à un public adulte averti. Mais le trait incroyable de cet auteur, qui se bonifie de pages en pages, et les multiples rebondissements subis par l’héroïne parviennent à dépasser les carcans du genre. Un résultat plutôt bluffant !
Hervé Bourit

LE DVD PAUSE_ECRANS_DVD
LES 8 SALOPARDS
Western à huis-clos étouffant, la dernière offrande de Tarantino avait divisé à sa sortie. En cause, l’overdose provoquée par un Quentinou qui s’auto-parodiait (dialogues exquis à rallonge, surenchère dans le gore…). Le film possédait toutefois une photographie de toute beauté (tourné en 70 mm, CQFD) et de nombreuses séquences jubilatoires. Les fans du réalisateur pourront donc se régaler avec cette version blu-ray qui a la bonne idée de proposer, en suppléments, un entretien avec le cinéaste et les comédiens, une présentation du procédé 70 mm par Samuel L.Jackson et un bonus moins indispensable sur l’avant-première parisienne.
A. G.

Image27LE CD 
COMPILATION AUCARD DE TOURS
Aucard revient bientôt à Tours pour sa 31e édition (lire p.8) ! À cette occasion, Radio Béton a sorti une petite compile bien dodue avec ses 16 titres, tous de groupes prévus au festival cette année. Les habitués de Radio Béton reconnaîtront la plupart. Le néophyte, lui, se régalera de la grosse claque infligée par Sapiens Sapiens ou du rap sans concession de notre Nivek local. Fidèle à son esprit hétéroclite, le rock côtoie ici l’electro et le punk, en même temps que Debout sur le zinc se fait enchaîner direct par un Francky goes to Pointe-a-Pitre délicieusement ensoleillé. Une compilation idéale à se mettre sous la dent (ou dans les oreilles, suivant vos goûts) avant d’aller se trémousser à Aucard.
> Compile à gagner sur Radio Béton et à Aucard avec « des jeux démoniaques » dixit l’orga !
A.G.

SUPERGROUPE PAUSE_ECRANS_MUSIQUE
ON A LA RAGE
Prophets of Rage, c’est le nom du nouveau supergroupe qui devrait faire causer très prochainement. Si les internautes ont d’abord crû à une reformation de Rage against the machine (dont nous), il s’agirait en fait, d’après Billboard, d’un projet réunissant une partie du groupe culte certes… mais sans son chanteur, et accompagné aussi des membres de Public Enemy et Cypress Hill. Bref, une troupe bien énervée et engagée quand on connaît les loustics, à l’heure où les révoltes sociales se font entendre. Timing parfait !

AU CINÉ
CIAO JAMES BOND
La production lui a proposé 88,5 millions de dollars… mais ça n’a pas suffit. Daniel Craig a refusé la proposition en or de la MGM après avoir passé quatre films à interpréter James Bond. Un rôle qui l’a eu à l’usure, avait-il déclaré. En attendant, c’est Tom Hiddleston (vu dans Avengers et High Rise) qui a fait trembler les cinéphiles… et parieurs ! Après sa rencontre avec la productrice de la saga, l’acteur a affolé les compteurs. Le porte-parole de Coral, un site de paris en ligne, a indiqué au Telegraph : « Les sommes gigantesques investies sur Tom Hiddleston nous ont forcés à arrêter les paris. »

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Culture, tendances & web #22

Nouvelle salve de chroniques culture et les tendances du moment, avec Game of Thrones, l’album de Seratones ou encore les salaires mirobolants des stagiaires chez Snapchat et compagnie.

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LA PAROLE DU MUET
On savait Laurent Galandon fou de cinéma, mais quand il nous raconte les aventures de ce jeune apprenti cinéaste entre le Schpountz et Cinéma Paradiso, on est complètement bluffé. Il faut dire que Frédéric Blier son dessinateur s’y entend à merveille pour récréer l’ambiance des studios de cinéma et l’atmosphère très particulière de ce milieu. Son dessin fluide et semi-réaliste donne un relief bien particulier sonnant particulièrement juste notamment dans les scènes de tournage. Ajoutez à cela une mystérieuse inconnue, des séquences un peu pimentées et de très bon gags : un ouvrage plutôt plaisant qui ravira les amateurs d’histoires bien ficelées.
Hervé Bourit

LE CD PAUSE_ECRANS_CD
SERATONES – GET GONE
Le dernier bébé de l’écurie Fat Possum (le label des Black Keys et de Bob Log III) était déjà réputé pour ses prestations scéniques du tonnerre. Et ce n’est pas avec ce nouvel album, intitulé Get Gone, que la Bête va se calmer. Leur garage-rock, aussi chaud que leur Louisiane d’origine, n’hésite pas à s’acoquiner avec des touches bluesy ou soul, aidé par les variations de voix hallucinantes d’AJ Haynes, souvent qualifiée de « Janis Joplin afro ». Alternant titres survitaminés et d’autres plus langoureux, Seratones parvient à trouver un juste équilibre dans l’intensité de cette petite pépite d’à peine 40 minutes. Un album qui sent le Sud, le vrai. Ambitieux et réussi.
A.G.
> Sortie le 6 mai

HIGH TECH
(TRÈS) RICHES STAGIAIRES
Rodney Folz, étudiant à Berkeley, a réalisé une étude sur les offres de stage proposées par les entreprises high-tech pour l’été 2016. On y apprend par exemple qu’un(e) stagiaire chez Snapchat touchera 10 000 $ par mois. Chez Google, il prendra 6 600 $/mois ou 8 000 chez Facebook. Amazon offre une paie de 6 000 $ pour leurs stagiaires, tandis que Twitter vise les 8 400 $. Sans compter que tous ces salaires sont hors-primes, bonus et aides au logement… Banco.

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SÉRIE TV
MARSEILLE : FUTURE CATA ?
Ce 5 mai, la saison 1 de Marseille sera dévoilée sur Netflix, avant de voir les deux premiers épisodes débarquer sur TF1 le 12 mai. Cette série 100 % frenchy était l’un des événements télé de 2016, sauf que ce House of cards version Côte d’Azur s’est littéralement fait dézinguer par la critique qui a pu la voir en avant-première. En résumé ? Un « raté industriel » selon Télérama, avec un Gérard Depardieu « qui a l’air de s’ennuyer » (AFP), bref « une bouse » (Le Monde) et « une série d’une banalité totale » (Écran Large).

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LES CLASSIQUES DES MONSTRES
Universal nous fait un petit plaisir bien monstrueux, en ressortant quelques unes de ses pépites estampillées « creature feature ». L’occasion de (re)découvrir ces films délicieux, classiques parmi les classiques, mais parmi les moins connus des Universal Studios. Ainsi, le fan d’horreur épouvante oldschool pourra se délecter de She Wolf of London, Le Monstre de Londres ou encore La Revanche de la créature et La Créature est parmi nous. Le must ? Ces bijoux du fantastique à l’ancienne ont droit à une réédition technique exemplaire et, surtout, son lot de bonus, notamment des présentations signées Jean-Pierre Dionnet, cofondateur de Métal Hurlant et cinéphile averti.
A.G.

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Culture, tendances & web #21

On a écumé le monde du web, des séries, mais aussi de la culture pour vous dégoter quelques jolies trouvailles à écouter, voir, lire, histoire de vous régaler.

Image7LA BD
Ô VOUS FRÈRES HUMAINS
Avec cette adaptation du magnifique roman d’Albert Cohen, LUZ vient de franchir un pas de géant. Ceux qui ne l’imaginaient qu’en caricaturiste vont tomber de leur chaise à la lecture de l’incroyable travail qu’il a fourni pour cette oeuvre humaniste sur la perte de l’innocence. À travers les yeux d’un enfant juif de 10 ans qui rencontre la haine, la haine des autres, l’auteur tourangeau livre un travail de mise en perspective éblouissant avec un talent de graphiste insoupçonné. Ses mises en perspective incroyables confèrent à ce livre une puissance fantastique. On utilise ici rarement le mot chef d’oeuvre mais à la lecture de cet ouvrage on s’y autorisera. Et plutôt deux fois qu’une !
Hervé Bourit

LES CDs

MODERAT – III Image5
Dans le monde (de moins en moins intimiste) de l’electro, les noms de Modeselektor et d’Apparat sont synonymes de qualité. Alors, quand il s’allient, les trois Berlinois laissent présager saveurs, délices et subtilités. Le dernier EP, III, est un bébé dont ils ont accouché dans la douleur, entre souci de se renouveler, de sortir l’EP rapidement et de répondre à l’attente (pressante) du public. Les artistes ont relevé le défi avec brio, performant peut-être le meilleur des trois albums composés ensemble. À écouter en boucle, en CD ou vinyle.
J. M.

Image6MOODYMANN – DJ-KICKS
Après avoir confié les rênes de son 50e opus à l’excellent producteur allemand DJ Koze, le célèbre label berlinois K7! a continué sa moisson de talents Outre-Atlantique en donnant au célèbre DJ et producteur de la ville mythique de Détroit (berceau de la techno) Moodymann le soin de réaliser le premier DJ-Kicks de l’année 2016. Mêlant dans une ambiance intimiste des genres aussi différents que la soul de Cody Chestnutt, l’electro déstructurée de Flying Lotus, la deep house de Haze ou encore des ambiances hip-hop, jazz ou P-Funk, ce mix impeccable saura ravir aussi bien ceux qui aiment l’éclectisme musical que les amateurs plus pointus de musique électronique.
J-P. Kempf

THE WALKING DEAD
UN CASTING ET DARYL QUI RÂLE
Avis aux intéressé(e)s : la série The Walking Dead recherche des figurants zombies pour la prochaine saison. Vous devez être extrêmement mince, « avoir de grands yeux, un long cou mince et un petit nez » ! Quant à Norman Reedus (Daryl), il a poussé un petit coup de gueule pour défendre les showrunners, après le mécontentement des fans lors du dernier épisode : « C’est surprenant de constater à quel point les gens veulent voir du sang. Le but de ce final n’était pas de savoir qui meurt, notre série n’est pas Survivor Island ! »

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INTERNET
AU SERVICE DE SA MAJESTÉ
5 300 € par mois. C’est le salaire que touchera le community manager de la Reine d’Angleterre. Le poste est à pourvoir, car la Maison royale ne veut pas être trop en retard sur la technologie et souhaite parfaire sa com’ sur Facebook et Twitter. Le grand élu, qui touchera donc 50 000 livres par an, devra notamment s’adresser aux 2,4 millions d’internautes abonnés au compte de la Reine.

JOEYSTARR VS GILLES VERDEZ
UN AMÉRICAIN HARCELÉ
Dommage collatéral pour cet Américain qui a eu le malheur, sur Twitter, d’avoir un nom ressemblant à celui de JoeyStarr. Après l’affaire de la gifle entre le rappeur et Gilles Verdez, de TPMP, le compte @joestarr187 a donc été enseveli sous des insultes en français. L’homme n’y a pas compris grand-chose et a tweeté « Apparemment, un Français nommé Joe Starr a fait quelque chose de mal et maintenant la twittosphère française me déteste ». Il a donc décidé de répondre à ses détracteurs dans un français approximatif, avec des perles comme : « J’aime rapper, bérets et gifler les femmes journalistes » ou « je suis JoeyStarr et mon film préféré est la fraternité du loup ». En attendant, certains twittos n’ont toujours pas compris et continuent d’insulter le faux JoeyStarr… Magique.

Image10LE DVD
SECTION ZÉRO
Le petit bébé tout nouveau tout chaud lancé sur Canal+ et signé Olivier Marchal voit déjà sa version DVD/Blu-ray débarquer. Cette série d’anticipation aux huit épisodes se pose en 2024, où le monde est aux mains de puissantes multinationales contre lesquelles s’opposent la Section Zéro et ses résistants. Brutalité et univers plein de crasse sont au programme, aidés par un casting regroupant Ola Rapace ou encore l’excellent Francis Renaud. Le seul regret ? Une édition un peu maigre, puisque Section Zéro propose zéro suppléments.
A.G.

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Culture, tendances & web #20

Du lourd, cette semaine, avec les groupes Revivor et Johnson Concorde qui ont sorti de vraies perles… Le reste ? De la BD, de l’autobiographie un peu débilos et une extension web trop chouette.

Image16LES CDs
REVIVOR – SMOKING GUN SESSIONS
Partagé entre Tours et Londres, les Revivor viennent de balancer, mine de rien, l’une des pépites estampillées soul moderne de l’année. Avec ce premier EP, Revivor sert une musique chaude et langoureuse, au groove hypnotique : nourrie par une basse planante, la voix de Renn emmène ces quatre morceaux dans une ambiance sensuelle. On n’est pas loin des intonations à la Adam Levine (Maroon 5) en moins sirupeux et agrémenté de références à la Portishead ou Ray Charles. Hyper pro et produit avec brio, ce petit bijou bourré de feeling vintage est une sublime découverte.
A.G.

JOHNSON CONCORDE – ANTALANOCRYPTOVICIOUSImage10
L’inventeur autoproclamé du « rockshow » is back ! Avec son nom tellement simple à écrire, Antalanocryptovicious, ce 3e album de la troupe rock baroque enquille les pépites. En témoigne, par exemple, l’énorme tube &1&2&3, entêtant au possible entre ses R roulés et ses envolées d’orgue à la Deep Purple. Dans une débauche d’énergie, les Tourangeaux de Johnson Concorde savent aussi lever le pied, notamment avec un Oh Daddy bluesy délicieux. Un disque qui transpire la folie, fait copuler la brit-pop avec des structures à la Queen, dans une orgie déjantée. Décidément, Johnson Concorde est un groupe supersonique, kamikaze, osé, mais qui fait un bien fou.
A.G.

Image8LA BD
SAUDADE
Déjà repéré dans Tcho !, Spirou ou le Psychopat, Fortu nous livre avec Saudade son premier album adulte. À travers ces histoires courtes, qui parfois s’entremêlent, il nous donne à voir des instants d’humanité qui parlent au coeur. Avec tendresse, émotion ou humour il nous emmène dans l’intimité de ses personnages avec une maîtrise rare, soulignée par un choix particulièrement bienvenu du noir et blanc. Le résultat, c’est bien cette saudade, cette mélancolie pleine de nostalgie, qui vous étreint à chaque page et vous envoûte littéralement. Sensible, poignant et tellement vrai.
Hervé Bourit

LE DVDImage11
OUPS ! J’AI RATÉ L’ARCHE
Cette version Blu-ray est à l’image de ce petit film d’animation : sans prétention. L’éditeur n’a visiblement pas trouvé bon d’agrémenter son contenu avec quelques suppléments. Ici, c’est zéro bonus. Il faudra donc se contenter du film seul, production européenne néanmoins sympathique et ultra-colorée, dans laquelle deux animaux tombent d’une arche censée les sauver du déluge. Malgré son manque d’audace (tant dans l’humour que dans l’émotion), le film de Toby Genkel réussit à embarquer le spectateur dans une agréable aventure, au goût de fable mignonnette sur l’union et les différences.
A.G.

A LA TV
BYE BYE SUPERKIDS
Le nouveau bébé de M6 n’avait que quelques semaines : mais la chaîne a finalement décidé de déprogrammer Superkids, son « talent show » du mercredi. Crash total côté audiences, Superkids est donc annulé pour être remplacé par des rediffusions de Recherche Appartement ou maison et Maison à vendre. Le groupe M6 a décidé de diffuser les trois derniers épisodes de Superkids – déjà tournés – sur W9.

Image7AUTOBIOGRAPHIE
NABILLA ZOLA : LES PERLES
Attention, attention, Nabilla vient de publier Trop Vite, son autobiographie. Sympas comme nous sommes, nous vous avons choisi quelques passages philosophiques : « Un homme ne reste pas six heures le nez dans tes cheveux si tu ne lui fais aucun effet, LOL. » / « Le monde s’ouvrait devant moi, j’avais peur de ne pas être à la hauteur. Comment assurer ? Il me fallait des seins plus gros. Je suis passée du bonnet B au bonnet D. » / « Au lit, je veux un homme avec un grand H ! » / « Pauvre mec. Et [ton cas], tu veux qu’on en parle ? [à propos de Matthieu Delormeau, NDLR]. Faire HEC pour finir avec des nouilles dans le slip à 40 ans. » Enfin, lors de son passage en prison, sachez que la starlette a réussi à récupérer une pince à épiler, car elle préfère « mourir que d’être moche ». Ne nous remerciez pas.

ON ZE OUEB
L’EXTENSION COOL
Fans d’Instagram et de belles découvertes, on vous conseille Take Four. Une extension Chrome qui s’installe rapidement et permet, à chaque onglet ouvert sur le web, d’avoir quatre photos d’un compte Instagram à suivre. Leur point commun ? Proposer un contenu intéressant et varié, que le compte soit connu ou non. Et si l’auteur vous plaît, vous pouvez le suivre en un clic.

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Culture, tendances & web #19

Cette semaine, place aux albums français, avec Katerine et Renaud (THE retour). Côté come-back, comptez aussi sur Lucky Luke et Star Wars… Au cas où vous n’en aviez pas eu assez !

LES CDS

KATERINE – LE FILM
Déroutant. Quel meilleur adjectif pourrait convenir au nouvel album du dadaïste barré Katerine ? À travers Le Film, l’auditeur se voit baladé entre un piano quasi-enfantin et un Katerine à fleur de peau, soufflant des comptines complètement décalées. C’est parfois tout doux, tout chaud quand on prend le temps d’y plonger. Oeuvre jusqu’au-boutiste jubilatoire et frappée ? Ou gigantesque foutoir hallucinatoire à la limite du grand-n’importe quoi ? On ne le sait toujours pas, au final. À écouter en fermant les yeux, en train de ses faire des films.
A. G.

RENAUD – RENAUD Image11
Non, Renaud ne laisse pas béton. Le Phénix renaît de ses cendres pour pour proposer un 16e album studio étonnant. Parce qu’à 63 ans, après avoir été miné par l’alcool et la dépression (la voix est fatiguée), le chanteur parvient à accoucher de titres gorgés de textes redoutables. Certaines ballades nourries de doux arpèges, à l’instar d’Hyper Casher, sont d’une beauté à faire chialer. Alors certes, tout n’est pas aussi bon que certaines chansons (Toujours Debout, futur hit). Le disque, en demi-teinte, propose aussi quelques chansons poussives (ce Mullholand Drive…). Mais Renaud raconte, chante, parle, rend hommage, et a laissé quelques imperfections, conférant à l’album une authenticité certaine. Un retour — inespéré — et sincère.
A. G.

LA PHRASE QUI TUE
ET PAN !
On a repéré ce post sur la page Facebook du cinéma Les Lobis, à Blois. Elle concerne le film Quand on a 17 ans, d’André Téchiné, un carton jusqu’à maintenant : « Merci à notre cher client qui vient de sortir de « Quand On a 17 ans» en disant « Si j’avais su que c’était une histoire de pédés…», et bah on continuera à en passer des « histoires de pédés », et vous vous renseignerez un peu mieux ! Mais vous êtes restés jusqu’au bout du film donc tout va bien au fond. Plein d’amour. Bonne soirée ! »

CINÉMA
DUR DUR D’ÊTRE BELLE
Dans le magazine GQ, l’actrice Charlize Theron a rappelé à quel point il était difficile pour elle de décrocher des rôles sérieux à cause de sa beauté. La jolie blonde a alors dézingué le star system et le monde du ciné : « Combien de rôles sont écrits pour la putain de mannequin d’1,80 m, superbe, qui porte une robe ? Quand des rôles importants se présentent, et j’en sais quelque chose, les gens beaux sont les premiers à être rejetés ! »

THE WALKING DEAD : FINAL
LA PROD’ S’EXPLIQUE
Bon, on ne va pas trop spoiler, mais que celles et ceux qui n’ont pas encore vu le dernier épisode de Walking Dead… évitent de lire cette brève (au cas où !). L’épisode final — et notamment les dernières minutes — ont fait bondir les fans. Qui ne se sont d’ailleurs pas privés de pousser un gros coup de gueule sur les réseaux sociaux. Au point que Scott Gimple, l’un des producteurs de la série, a dû justifier le choix scénaristique de la série : « La saison prochaine, l’histoire de Negan sera centrale (…). J’étais très intéressé par finir cette saison en cliffhanger et par l’idée ne pas savoir (…). On sait ce qu’on fait et nos intentions sont bonnes. Nous ne nous moquons pas de notre public. »

LE DVD PAUSE_ECRANS_DVD
STAR WARS : LE RÉVEIL DE LA FORCE
Après avoir mangé du Star Wars matin, midi et soir pendant tout décembre, voilà un nouveau régime des étoiles : la version DVD Blu-ray. Pour les rares (ou les ermites) qui n’auraient pas vu la chose, c’est l’occasion de se régaler de cette superbe galette qui rendra grâce à la richesse visuelle du film de J.J. Abrams (même si, OUI, le cinéaste copie sans vergogne sur les autres épisodes). Pour les autres, c’est le moment de s’enfiler une tonne de bonus (l’éditeur a vu grand !). Maxi documentaire, mini-reportages, scènes coupées et coulisses : côté suppléments, il y a de quoi y passer la nuit.
A. G.

Image10LA BD
L’HOMME QUI TUA LUCKY LUKE
Eh oui : 2016 sera bien l’année de Lucky Luke, comme en témoignait déjà la superbe exposition qui lui était consacré au dernier festival d’Angoulême. Une expo où l’on avait pu découvrir les magnifiques planches de Mathieu Bonhomme qui s’essaie avec une réussite magistrale à réinterpréter notre cowboy préféré. Avec cette histoire, il livre en effet un travail absolument remarquable où tout, du dessin au scénario en passant par les ambiance et les gags, est totalement maîtrisé. Un bel hommage, pour fêter dignement cet anniversaire. Sublime, tout simplement sublime.
Hervé Bourit.

Capture

Rahan s’expose à Blois

Ce sont les vacances ! On a le temps, alors bondissez dans le train pour Blois (c’est pas loin !) et filez à l’expo Rahan.

Toi aussi fais une folie : va en liane à Blois.

Oui, vous avez bien lu. Rahan aka Cheveux de feu, fils des âges farouches, fils de Crao, c’est bien lui. Jusqu’au 30 avril, il est à l’honneur dans la jeune Maison de la BD de Blois. L’expo est petite mais extrêmement bien agencée. Elle présente les planches originales d’André Chéret, le dessinateur. Dans une vidéo, Jean- François Lecureux, qui a succédé à son père Roger Lecureux en tant que scénariste, revient sur les grands moments de la série phare de Pif Gadget et notamment sur la mort de Rahan. Annoncée en 1977, à la Une du numéro 443 du magazine, la disparition du grand blond aux yeux bleus fait un tollé. Un million d’exemplaires vendus, juste avant sa résurrection dans le numéro 444 !

Au fond de l’expo, une grotte-salle de lecture permet de se replonger dans les dix intégrales des aventures du héros. Les plus jeunes, eux, peuvent s’entraîner à dessiner les animaux de la Préhistoire. Dans le couloir d’à côté, une seconde expo temporaire, intitulée Un autre monde de bulles, présente le travail d’une quarantaine d’artistes qui ont planché sur une maladie de peau méconnue appelée l’épidermolyse bulleuse. Une initiative de l’association Debra (Dystrophic Epidermolysis Bullosa Research Association).

Et vous savez quoi ? L’entrée de la Maison de la BD est gratuite. L’équipe est super accueillante. Alors n’hésitez plus. Partez pour Blois et profitez-en pour découvrir la ville, son château, ses jolies ruelles, son petit village de pêcheur… Heu non, pardon, on s’égare.

Jeanne Beutter

Culture, tendances et web #18

Toutes les chroniques culture, tendances et web de la semaine. Avec, aujourd’hui, l’album de Radio Elvis, le prix d’un épisode de GOT ou encore le DVD de Babysitting 2.

PAUSE_ECRANS_BDLA BD 
L’ART DU CANARD
Lors du dernier festival d’Angoulême, on avait été bluffés par cette superbe exposition où un collectif d’artistes, Interduck, réinterprétait l’Histoire de l’Art en y introduisant des canards partout et à toutes les sauces ! L’expo est maintenant devenue un livre luxueux, édité en trois langues, où l’on retrouve avec plaisir toutes ces toiles et ces dessins. Car loin de la démarche dadaïste et cette touche d’humour bien déjanté, c’est aussi une véritable oeuvre d’art qui se dévoile sous nos yeux. De la Préhistoire à Warhol en passant par la Joconde : tous les grands moments de l’art pictural, peinture mais aussi photographie et sculpture, sont passés au prisme canardesque. Un résultat bluffant tout au long de ces 512 pages.
Hervé Bourit

LE DVD PAUSE_ECRANS_DVD
BABYSITTING 2
Babysitting, c’est le genre de petit plaisir coupable : un produit pas franchement malin, mais terriblement fun et sans prise de tête. Pour ce second épisode, la bande à Lacheau avait ressorti la même formule utilisée lors de son premier succès. Gags en rafale, très très potaches et le tout, ultra-prévisible. Quoiqu’il en soit, malgré ce manque cruel d’originalité, on rigole tout de même. De quoi faire le job pour les fans qui pourront donc se ruer sur cette édition Blu-ray proposant aussi des scènes coupées, un module sur la tournée cinéma et le commentaire audio de l’équipe du film.
A.G.

PAUSE_ECRANS_CDLE CD
RADIO ELVIS – LES CONQUÊTES
Radio Elvis a définitivement toutes les armes en main pour conquérir la scène française. Avec ce premier album, le trio prouve à point il sait mêler musique et lettres. Les Conquêtes enthousiasme, propose un rock lettré de qualité, où souvent les textes surpassent les notes. Même si le jeune groupe a parfois du mal à se détacher de son influence « Noir desiresque », et plonge dans la mélodie un peu trop facile, il accouche là d’un album généreux, à classer aux côtés des grands comme Dominique A.
A.G.

SÉRIE TV PAUSE_ECRANS_SERIE
GOT COÛTE BONBON
Cette année, HBO a encore misé gros pour sa série fétiche, Game of thrones. La chaîne a en effet augmenté le budget de la saison 6, passant au-dessus des 10 millions de dollars par… épisode ! Une saison à 100 millions de dollars, donc (soit 88 millions d’euros pour tourner ces 10 épisodes), alors qu’à l’époque, la saison 1 n’avait coûté que la moitié. En comparaison, The Walking Dead dépense en moyenne 3 millions de dollars par épisode.

RÉSEAUX SOCIAUX
NINTENDO A SON APPLI
Au Japon, elle a connu un million de téléchargements en 3 jours. Voilà que Miitomo débarque maintenant en Europe. Une appli signée Nintendo qui mélange réseau social à la Facebook et jeu vidéo. Celle-ci se base sur des interactions entre des avatars (votre « Mii » est personnalisable) et se veut résolument simple d’utilisation et fun.
> Dispo sur iOS et Android. Gratuit.
PAUSE_ECRANS_NINTENDO

1,25

C’est, en millions, le nombre de spectateurs français qu’a attiré Batman VS Superman… la première semaine ! Aux États- Unis, où le film cartonne tout autant, des fans mécontents de la réalisation de Zack Snyder ont lancé des pétitions pour le virer du prochain gros projet, Justice League !

Culture, tendances et web #17

Retour des chroniques culture et web de la semaine, avec cette fois, double dose de CD et de BD !

LES CD
PAUSE_ECRANS_CDIGGYIGGY POP – POST POP DEPRESSION
Il est bien gentil, notre ami Iggy. Mais on le préfère tout de même derrière un micro, que dans des pubs pour les galeries La Fayette ou Le Bon Coin. Avec ce nouveau disque (peut-être le dernier de sa carrière), l’Iguane s’est acoquiné avec le géant Josh Homme, gourou des Queens of the stone age. Le résultat est à la hauteur : brillant. Dépouillé, sincère, doté d’une basse qui remue les tripes. Parfois, Iggy fait aussi penser à Bowie. Les mélodies s’envolent et vous accrochent. C’est bourré de « coolitude », de rock élégant, de classe tout simplement. Du Iggy Pop pur jus.
A.G.

BATTLESHEEP – WOLF KILLER (EP) Image6
Les p’tits gars de Battlesheep, on les avait repérés lors de notre numéro spécial Fête de la musique 2015. À l’époque, on avait été « scotché par la puissance de leur musique» (dixit nous). Un an après, voilà que les Tourangeaux sortent un EP baptisé Wolf Killer. Et là, vlan, gros mur du son. Enregistrés au studio Le Pressoir, masterisés par ODN, les 4 titres s’écoutent volume max, potards poussés à fond. Leur gros rock fusion mêle voix hip-hop et un assemblage basse/guitare, dont les ri·s sautillants rappellent Rage Against the machine (écoutez donc le titre Alarm !)
A.G.
> à écouter sur battlesheep.bandcamp.com ou facebook.com/battlesheepband
> En concert au Shelter, le 31 mars, à 21 h (gratuit).

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=_qzk0d6-J5Y[/youtube]

PAUSE_ECRANS_DVDLE DVD
AU ROYAUME DES SINGES
La série des docu’ animaliers Disney Nature ne cesse de s’étoffer. Nouvelle bonne pioche avec ce Monkey Kingdom (en VO), voyage à travers la jungle d’Asie du Sud, peuplée d’une tribu de macaques à toques. Entre bagarres de territoires et menaces animales ou humaines, le film montre aussi la société simiesque telle qu’elle est : régie par une hiérarchie sociale. Joliment shooté (un travail titanesque de 3 ans), captivant malgré sa narration très juvénile et sa sur-scénarisation, le documentaire est à (re)découvrir. D’autant que Disney, l’éditeur de ce Blu-ray, a su proposer d’intéressants bonus : making-of, deux mini-reportages et le vidéo-clip d’une chanson.
A.G.

LES BD
R.U.S.T – GREY DAY PAUSE_ECRANS_BD1
Blengino et Nesskain sont de retour ! Avec ce tome 2, les humains planqués au fond de la Terre continuent de lutter contre une espèce extra-terrestre ultra-violente et puissante. L’intrigue a certes un peu perdu de sa force comparé au premier épisode. Mais R.U.S.T enchaîne tout de même les séquences spectaculaires (on pense d’ailleurs parfois au film Pacific Rim). Reste un monde apocalyptique pour lequel il faudra se montrer patient avant d’y entrer pleinement et une folie graphique dans les combats qui en surprendra plus d’un(e).
A.G.

PAUSE_ECRANS_BD2LES PETITS MYTHOS
Cela fait déjà un certain temps que Philippe Larbier (ou Pehel) navigue dans le paysage du 9e Art. Ce Tourangeau, élevé à Mickey et à Jacovitti, a su insu¿er son trait rond et son humour légendaire et pince-sans-rire à de nombreux projets. Parmi ceux-ci, la série des Petits Mythos. En compagnie du scénariste Christophe Cazenove, il revisite tous les mythes de l’Antiquité. Dans ce tome 6, c’est à l’Odyssée d’Ulysse qu’il se frotte avec une pléiade de gags et un regard décalé. Le résultat est plutôt plaisant et les di·érents degrés de lecture y sont pour beaucoup.
Hervé Bourit

INSTAGRAM
STARS ET SANDWICHES
Internet, parfois, ça ne sert à rien et c’est très bête. C’est pour ça qu’on l’aime d’ailleurs. Du coup, pourquoi ne pas vous parler de Celebs on sandwiches ? Ce compte instagram montre les oeuvres de Je· McCarthy, des illustrations peintes à l’aquarelle qui représentent des célébrités assises sur des sandwiches. Taylor Swift sur un burger ou encore Ellen DeGeneres surfant sur un wrap sont à voir sur instagram.com/celebsonsandwiches

1 h 15

C’est, en moyenne et par jour, le temps passé par les salariés français sur internet… à des fins personnelles. Soit un mois par an. Et soit une baisse de 17,6 % de la productivité, d’après Olfeo qui a mené l’étude.

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Les 10 commandements de Mauvais Genre

Du 24 au 28 mars, préparez le café : le festival Mauvais Genre revient pour sa 10e édition. Cinq jours de folies cinématographiques, de culture à fond la caisse et de moments culturels dingues tous azimuts.

1.TOUTE LA NUIT (INTERDITE) TU TIENDRAS
C’est THE rendez-vous  incontournable du festival  Mauvais Genre. La Nuit  interdite commence à  20 h 30 et se finit très  tard. Ou plutôt très  tôt.
Imaginez la bête :  3 longs-métrages et 5  courts à s’enfiler durant  toute la nuit. De quoi  vous emmener jusqu’à  4 h 30 du matin facile.  Cette année, vous aurez  notamment droit à The  Forgotten (lire inter- view de Gary Constant),  Hardcore Henry (un film  d’action spectaculaire  filmé en « point of view »)  et Bunny The Killer Thing  (un groupe d’ados et  de scientifiques coincés  dans une cabane alors  qu’un monstre mi-homme  mi-lapin assoiffé de sexe  les attend… Et promis on a  pris aucune drogue).
La séance aura lieu vendredi 25, dans la grande  salle du CGR Centre. Soit  420 places et donc 420  potentiels fanatiques de  ciné qui ressortiront de  là le lendemain matin  les traits tirés, les yeux  englués (miam), accompagnés du gazouillis des  oiseaux.

2.LES  OREILLES  TU TE NETTOIERAS 
Trois jours, trois  concerts, trois  moments pour nettoyer vos esgourdes  et trémousser votre  petit popotin au  square Sourdillon.  Samedi, à 19 h 15,  place d’abord à nos  chouchous de Johnson  Concorde, rockeurs  survitaminés qui revendiquent un « savant  mélange entre Alice  Cooper et l’Opéra de  Quat’sous  ».
Dimanche,  même heure, Holy  Chips, un groupe qui  mixe les influences de  leurs compositeurs :  Piano Chat, Funken et  Iologic. Lundi, The  Shady Greys débar – queront à 19 h : un  petit duo au gros son  saturé qui envoie aux  fraises les White  Stripes.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=kf82yeG2-Zw[/youtube]

3.AU VILLAGE TU TE BALADERAS
Au village sans prétention,  vous avez mauvaise réputation… sauf à Sourdillon  (trouvez la référence et  vous gagnez une pipe,  une moustache et une gui- tare). Au Village Mauvais  Genre, geeks, cinéphiles  et littéraires trouvent leur  compte. Sont notamment  prévus auteurs et illustra- trices (Denis Soubieux,  Claudine Chollet, Aurélie  Lecloux…), des assos  (tailler le bout de gras  avec Ohé du bateau, ça  vaut le coup), mais aussi  la Fouée Gourmande bio  et Geek’n’Pop, boutique  dédiée aux produits dé- rivés de série TV, comics  et jeux-vidéos.
Et comme  c’est le week-end et que  vous serez fatigué(e)s de  votre marathon ciné- phage, le village Mauvais  Genre a même convié des  masseurs, relaxologues et  des pros du shiatsu. Zen…

4.DEVANT LE JURY TU BAVERAS index
Qui dit 10e édition,  dit jury en béton. Le  jury pro est constitué, cette année, de  Claude Perron. La  comédienne française  (vue dans Bernie, La  Horde, Belles fa – milles, Le Fabuleux  destin d’Amélie Poulain…) sera d’ailleurs présente pour  une rencontre avec  le public dimanche à  11 h. Pour les autres  membres, comptez sur  les acteurs Thierry  Frémont et Eriq  Ebouaney, Dédo l’humoriste métalleux du  Jamel Comedy Club… et  le réalisateur allemand Nikias Chryssos,  vainqueur l’an dernier avec son énormissime Der Bunker.
Comme en 2015, les  jurys jeune et de la  critique (dans lequel  tmv sera, youhou,  c’est la fête) seront  de la partie.

5.EXPOS ET CONFÉRENCES  TU IRAS VOIR 
Un peu de culture dans  ce monde de brutes. La  galerie Oz’art accueille  l’exposition Les Maîtres  de la BD européenne  et ce, jusqu’au 6 avril.  Parfait pour découvrir une  cinquantaine d’originaux  signés des plus grands  artistes, comme Franquin,  Toppi, Uderzo, Peyo, Hugo  Pratt…  Côté conférences, il faudra  compter sur le duo de  réalisateurs Seth Ickerman  pour une présentation  exceptionnelle de leur  prochain long-métrage de  science-fiction (samedi à  16 h). Lundi, même heure,  Paul Chadeisson, directeur  artistique, présentera en  exclu son jeu vidéo Strike  Vector ex. Et tout ça, c’est  gratuit. Cadeau!

6.DES COURTS- MÉTRAGES TU ENCHAÎNERAS
C’est pas la taille  qui compte. Ni la  longueur. La preuve,  Mauvais Genre enquille  les courts-métrages  et c’est d’ailleurs  souvent dans ces mi – ni-formats qu’on dé – couvre des perles. Il  suffit de zieuter un  œil au programme des  10 courts « fiction »  en compétition le  samedi soir pour s’en  apercevoir : Lux,  Seth, Les Garçons  clignotants ou encore  Sweet Family… Durée  mini pour plaisir  maxi.

7.MAD TU SERAS
La séance Mad in  France, c’est  simple : vous prenez  Erwann Chaffiot, journaliste à Mad Movies  et big boss sélectionneur du meilleur  des courts-métrages  français de genre récents. Vous rajoutez  leurs réalisateurs,  ainsi qu’une salle blindée et six petits  films qui vont vous  propulser dans la  stratosphère du bizarre, du fantastique  et de la créativité.
Rendez-vous le dimanche dès 15 h 45 au  Petit Faucheux.

8.DES PÉPITES TU DÉCOUVRIRAS
Avant-premières françaises, européennes ou  internationales, inédits, le  tout en version originale  sous-titrée… Le programme fait envie. À tmv,  on espère beaucoup du  Sunset Edge de Daniel  Peddle, où des ados à la  ramasse naviguent entre  skate, picole et substances  dans une petite ville abandonnée. Idem pour Wonderland, le film de clôture  qu’on rêve de voir pour  son côté film d’anticipation terrifiant (un effrayant  nuage apparaît dans le  ciel et recouvre la Suisse).
Enfin, on mise notre piécette sur 13 Cameras de  Victor Zarcoff, dans lequel  un couple en rupture  s’installe dans une maison,  sans savoir qu’un proprio  un poil voyeur et pas mal  flippant les observe…

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=3fzE481uu18[/youtube]

9.LA FRENCH  TOUCH TU AURAS 
Parce que le cinéma français, ce n’est pas que Kad  Merad ou des comédies  gnan-gnan. C’est aussi  un paquet de talents à  découvrir. Preuve en est  avec la soirée French  Touch, le dimanche à 21 h  15 au Petit Faucheux. Au  menu ? Le court-métrage  La Fille bionique, suivi du  pilote de la série Reset  et du film The Open, en  avant-première. Entrée,  plat, dessert, 100 % made  in France. Peut-être même  qu’il y aura Kev Adams.  Non, là, on rigole.

10.LE SOURIRE  TU GARDERAS
Le festival Mauvais  Genre, c’est surtout  de la bonne humeur.  C’est passer sans  souci d’une comédie déjantée, à un  thriller psychologique, en passant par  une production obscure sanguinolente.  C’est partir à dos  de licorne pailletée pour s’enfiler les  films jusqu’à ressortir de la salle avec  le siège imprimé sur  le derrière. Bref,  5 jours pour avoir la  banane.

>>>>Programme sur festivalmauvaisgenre.com

>>>>L’interview de Gary Constant, du festival, c’est PAR ICI

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Culture, tendances et web #16

Cette semaine, on a écouté le nouvel album de Jeff Buckley (oui, oui !), on vous parle du verrouillage de Game of thrones, mais aussi du DVD de The Walk et d’un tumblr à découvrir !

Image6LA BD
LES JOURS SUCRÉS
Quand deux jeunes auteurs, Anne Montel aux pinceaux et Loïc Clément au scénario, atteignent un tel niveau de complicité, on ne peut que saluer la performance. Car une fois commencées, ces 144 pages se lisent avec une délectation évidente et vous touchent au plus profond. Cette histoire de retour au village natal d’une jeune femme héritière de la boulangerie paternelle est aussi un conte où les sentiments, la nature humaine, la recherche du bonheur vous entraînent littéralement. Au final, beaucoup d’espoir et un petit miracle d’émotions à savourer pleinement.
Hervé Bourit

LE DVDPAUSE_ECRANS_DVD
THE WALK
Le biopic vertigineux de Robert Zemeckis sorti l’automne dernier s’offre une seconde vie avec ce Blu-ray (+version 3D). Doté d’une sublime jaquette mais avare en suppléments, le DVD permet de se replonger dans cette formidable histoire vraie, celle de Philippe Petit, funambule ayant marché sur un câble entre les deux tours du World Trade Center. Pourtant, même si la traversée (techniquement bluffante) ne dure que 30 minutes, le réalisateur captive pendant 2 heurses. Raconte, mélange conte, romance, film de casse, biopic. Dézinguant les conventions, The Walk est une expérience à (re)vivre, tranquillement dans votre canapé… Même si ce ne sera jamais aussi extrême qu’au cinéma.
A.G.

PAUSE_ECRANS_CDLE CD
JEFF BUCKLEY YOU AND I
En 1997, le monde musical perdait l’un de ses plus grands auteurs. Jeff Buckley n’avait que 30 ans quand il est mort noyé. Laissant derrière lui un héritage d’un album studio seulement, Grace. C’est donc un bonheur de retrouver, ici, un disque posthume, composé d’inédits, de démos et surtout de reprises (Bob Dylan, The Smiths, Bukka White…). Tout en délicatesse, ce You and I est une caresse, un voyage envoûtant. Un disque qui, en plus de rappeler la beauté de la voix de Jeff Buckley, prouve aussi que le musicien était d’un éclectisme hallucinant et d’un talent hors-normes.
> Sortie le 11 mars
A.G.

LE TUMBLR
LES MOTS TUENT
« Compilation d’articles pour dénoncer le traitement journalistique des violences faites aux femmes. Pour une information juste et objective. » Voilà comment se présente le tumblr Les Mots tuent, lancé par Sophie Gourion, journaliste et blogueuse qui souhaitait dénoncer les articles de presse qui dédramatisent les violences faites aux femmes ou qui les traitent de manière trop légère. Une initiative à saluer. Et à lire d’urgence.
> lesmotstuent.tumblr.com

SUR LE PETIT ECRANPAUSE_ECRANS_SERIE
GAME OF THRONES 100 % VERROUILLÉ
L’an dernier, les quatre premiers épisodes de la saison 5 de Game of thrones avaient fuité en très bonne qualité sur Internet. Cette année, HBO a décidé de se blinder : la chaîne américaine a annoncé que personne ne verrait la nouvelle saison en avance, pas même les journalistes et critiques qui ont habituellement accès à la chose quelques jours avant la diffusion officielle. Pas de copie presse, donc, et ce, partout dans le monde. Une décision rarissime dans le monde de la télé et des séries. Tout le monde patientera jusqu’au 24 avril !

Culture, tendances et web #15

Cette semaine, on a nettoyé nos esgourdes avec les thrasheurs tourangeaux de Verbal Razors, lu une BD super drôle sur les Poilus (je vous jure) et on vous rappelle que pendant qu’on rigole, ailleurs, un cinéaste se farcit des coups de fouet et de la prison en raison d’un simple film.

LE CD
VERBAL RAZORS – MISLEADING INNOCENCE
Les vrais se rappelleront du bazar qu’avaient fichu les Verbal Razors lors de leur passage à Aucard, en 2015 (perso, on en a perdu nos chaussures et peut-être même un slip !). Pour se remettre dans l’ambiance, rien de tel que s’enfiler la galette de nos Tourangeaux préférés. Leur nouvel album se fait sans chichis : pied au plancher, amplis à fond pour un thrash/crossover dégoulinant. Mixés à la perfection, avec un son à faire péter les plombages de mamie, ces 10 titres incisifs transpirent le punk, torpillent les tympans à coup de riffs faisant parfois penser aux vieux Metallica (le titre éponyme, une claque) ou encore à Exodus et D.R.I. Un maxi coup de boule, un album de folie. Jouissif.
A.G.
> facebook.com/VerbalRazors

LA BD
LES POILUS FRISENT LE BURN-OUT
Il fallait bien un Guillaume Bouzard pour nous faire sourire avec cette boucherie sans nom en plein commémoration de la Bataille de Verdun. Alors avec ce tome 1, le grand Guillaume envoie un humour tout en retenue, très fin et mesuré. Car parler de cette sale Guerre avec humanité entre les rats, la dysenterie, la faim et la peur, demande un peu de subtilité. Alors oui on rit, même franchement, mais jaune face à la lâcheté des officiers ou on sourit devant la débrouillardise de ces soldats à l’imagination débordante devant l’adversité. Bref l’humour, érigé comme arme de destruction massive, fait de ces Poilus un excellent contrepoint à ce qui fut une apocalypse et un sommet de la bêtise humaine.
Hervé Bourit

SUR FACEBOOK
DES PUBS DANS VOS DISCUSSIONS ?
Le blog TechCrunch a dévoilé un document qui risque de vous faire grimacer… Il explique que Facebook a pour projet d’envoyer des publicités dans vos conversations sur Messenger. Les annonceurs pourront donc balancer pub sur pub en pleine discussion, à condition que vous ayez déjà communiqué avec eux sur le réseau auparavant. Le réseau social a, lui, répondu : « Nous ne commentons aucune rumeur ou spéculation. »

SUR LE PETIT ÉCRAN
SARAH MICHELLE GELLAR : LE RETOUR
Vous vous souvenez de Sexe Intentions ? Eh bien 17 ans après le premier volet, l’actrice Sarah Michelle Gellar sera de retour dans le rôle de Kathryn Merteuil. À 38 ans, l’ex-héroïne de Buffy a accepté de rejoindre le casting de la série du même nom et l’a annoncé sur son compte Instagram (notre photo), amassant au passage 27 000 likes le premier jour. L’histoire de la série se déroulera 15 ans après le film de Roger Kumblr. Le réalisateur sera d’ailleurs aux manettes de l’adaptation, ainsi que Neal Moritz, le producteur exécutif. Elle sera diffusée sur NBC.
A.G.

LE DVD
HOTEL TRANSYLVANIE 2
Et si le deuxième volet d’Hotel Transylvanie méritait une seconde chance ? C’est vrai, ça. Dotée de formidables graphismes, cette suite avait beau présenter une galerie de personnages complètement tordants, elle n’en restait pas mois en-deçà du premier opus. Trop facile, trop plat, le récit n’accrochait guère. La sortie du film en DVD devrait offrir une nouvelle lecture. D’autant que l’objet, édité dans de nombreuses versions (3D, blu-ray, steelbook…), se voit grossi de chouettes suppléments : commentaires audio, clip musical, bonus pour apprendre à dessiner les personnages, etc.
A.G.

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Le nombre de coups de fouets que doit recevoir le cinéaste iranien Keywan Karimi. Le gouvernement l’accuse de propagande en raison de son film sur les graffitis en Iran (et d’une scène de baiser). Sa peine de prison a été abaissée de six à un an ferme.

Culture, tendances et web #14

Cette semaine, côté culture, on vous parle des derniers Louise Attaque et Wolfmother, sans oublier un ouvrage 100 % tourangeau avec 316 l’Ultime secret. Et en cadeau, comptez sur nous pour vous faire écouter La Feeling. TOTAL WTF !

Image5LA BD
L’HOMME QUI NE DISAIT JAMAIS NON 
Cela fait déjà un petit bout de temps que l’on suit le travail d’Olivier Balez. Son trait accrocheur, à chemin entre le dessin d’humour et l’encrage réaliste, bluµe de nouveau avec cette histoire divertissante. Il faut dire que le scénario est signé par Didier Tronchet et que les pérégrinations de leur héros entre la France et l’Équateur réservent plein de rebondissements qui font de cette comédie policière un petit chef-d’oeuvre entre Hitchock et Capra. Tout est bien vu et bien venu avec un sens incontestable du suspense et du loufoque qui en font un des ouvrages indispensables de ce début d’année.
Hervé Bourit

LE LIVRE PAUSE_ECRANS_LIVRE det
316, L’ULTIME SECRET
« Vous avez dans les mains une invitation au voyage à travers notre histoire de France et celle de Touraine ». Cette phrase, page 7, pourrait résumer à elle-seule cet ouvrage passionnant signé Marie-Françoise Sacré, entièrement créé et réalisé localement (l’éditeur tourangeau Incunables 2.0, l’imprimeur Présence Graphique à Monts, etc.). Sorte de thriller historique, mêlant fiction et personnages ayant réellement existé, il raconte la quête d’une artiste et d’une journaliste, en plaçant Saint-Martin au cœur de l’histoire – un thème on ne peut plus actuel. Mais au-delà de son aspect « Da Vinci Code », 316 l’ultime secret vaut aussi pour ses anecdotes historiques délicieuses et pour sa vingtaine de pages bonus, bourrées de photos, de plans et d’archives sur la basilique Saint-Martin, Marmoutier ou encore Michel Audiard (protagoniste et qui signe la préface). Captivant de A à Z.
> Sortie le 5 février
> Infos : facebook.com/316.Ultime.Secret

LES CD
PAUSE_ECRANS_CD1LOUISE ATTAQUE – ANALOGIE
Après près de 10 ans d’absence, le groupe culte qui a écoulé un premier album à plus de 2 millions d’exemplaires (un record à l’époque en France) est-il toujours d’attaque ? Après un premier titre (« Analogie ») banal, le nouveau disque des Louise Attaque fait l’eµet de montagnes russes. Il y a du (très très) bon. Du (vraiment) moyen, aussi. « Les pétales », avec son côté variété faiblarde, n’est guère convaincant. Mais en face, brillent les excellents « Avec le temps » ou « Du Grand banditisme ». La voix éraillée de Gaëtan Roussel varie les plaisirs ; Louise Attaque explore les sons. Tente, rate parfois, réussit aussi. Un album en demi-teinte qui mérite que l’on s’y attarde.
A.G.

WOLFMOTHER – VICTORIOUS PAUSE_ECRANS_CD2
Propulsés à l’époque dans la stratosphère du bon gros rock’n’roll grâce à leur hit Woman (c’était en 2005 !), les Wolfmother n’ont cessé de sortir de bons albums. Mais qu’en est-il de cette cuvée 2016 ? Avec ce Victorious de 35 minutes à peine, les Australiens enquillent les titres. Pas le temps pour du blabla, place aux gros riµs gerbés des amplis, les potards poussés au max. Sauf que, passée une première écoute agréable sans être transcendante, il ne reste plus grand-chose. Le monumental Gipsy Caravan marque les esprits, mais le reste manque de panache et de force. Dommage…
A.G.

100 % WTF
LA FEELING
On appelle ça du WTF. Du « mais-bon-sang-sontils- sous-LSD ?! ». Fête de fête, de La Feeling, est un OVNI musical sorti sur le label Cocktail Pueblo, basé à Tours. Pour imaginer la Bête, vous imaginez le « C’est la fêêêteuh », de Michel Fugain, greffé sur… NTM, Beyoncé, ou encore Mike Brant et Claude François. La chose dure 6 minutes (dont 5 minutes d’intro et outro !!). C’est débile mais hypnotique, foldingue mais délirant, incompréhensible mais addictif. Rubin Steiner, notre célèbre zikos tourangeau, a avoué avoir « pleuré de rire ». Allez, 3, 4… C’est la fêêêteuh…
> À écouter sur cocktailpueblo.bandcamp.com (pas besoin de substances illicites)
Ou en images ici :

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=rfL-Y3kd7wE[/youtube]

PAUSE_ECRANS_DVDLE DVD
SEUL SUR MARS
Mark, astronaute et botaniste, se retrouve coincé sur Mars après avoir été laissé pour mort par ses coéquipiers. Visuellement sublime, ce survival de l’espace réalisé par le grand Ridley Scott brille par sa photographie, ses décors à couper le souffle, mais aussi grâce à un Matt Damon tout en justesse. Malheureusement égratigné par son côté hyper-optimiste agaçant, Seul Sur Mars mérite d’être (re)vu. Notamment grâce à cette édition Blu-ray qui oµre au spectateur son lot de bonus, certains se révélant captivants (distribution, costumes, révision du scénario…) et d’autres beaucoup moins (bêtisier, bande-annonce…).
A.G.

Culture, tendances et web #13

Côté chroniques, cette semaine, on s’est intéressé aux albums de Gonzague, Rihanna, à la BD Roma, mais aussi à l’ouvrage « Publier son livre à l’ère numérique ». Sans oublier le classement des animateurs rentables (ou pas, d’ailleurs). En route !

PAUSE_ECRANS_BDLA BD
ROMA
Il s’y sont mis à quatre ! Didier Convard, Eric Adam, Pierre Boisserie et le regretté Gilles Chaillet ont concocté cette fresque gigantesque sur l’histoire de Rome. Le moins que l’on puisse dire est que le résultat est particulièrement bluffant. D’autant plus que dans ce tome 3, c’est Annabel qui illumine, grâce à son trait vif et nerveux, cette saga centrée sur la personnalité de Jules César. Mieux qu’un cours d’Histoire, la BD sert ici une fresque historique incroyablement documentée et qui laisse pantois devant la somme de détails et d’anecdotes ainsi sublimées. Nul doute que sa lecture provoquera bien des vocations et un intérêt croissant sur cette époque.
Hervé Bourit

LE DVD PAUSE_ECRANS_DVD
MISS HOKUSAI
Japon, 1814. O-Ei, fille du peintre reconnu Hokusai, l’épaule dans ses oeuvres mais reste dans l’ombre, sans reconnaissance. Signée Keiichi Hara, cette balade dans l’art pictural nippon mélange les genres. À la croisée entre portrait de femme et biopic, ce sublime animé (la palette graphique est extraordinaire) pourrait tout de même rester un peu trop pointu pour une frange du public qui restera sur le carreau. Les autres se délecteront de cette sortie DVD. Conseil, toutefois : jetez un oeil sur la version collector qui rajoute une interview du dessinateur, mais aussi un making of bien dodu de 2 h !
A.G.

LES CDs
PAUSE_ECRANS_CD1GONZAGUE – SLY (EP)
Mehdi, Charly et Florian, trois Tourangeaux, réchauffent les coeurs et les corps avec leur second EP tout beau, tout chaud : Sly, petit concentré d’une electro-pop chaleureuse et élégant. Quatre titres, tantôt dans la modernité, tantôt dans le old-school pur et dur. Vulture et ses accents 80s s’écoute en buvant un gin, vautré dans son canapé en cuir ; Forest fait remuer du popotin en se dandinant et en fermant les yeux. Slap est un poil moins marquant, mais on ne peut oublier le planant Sly, meilleur titre de cet EP. À quand l’album ?
A.G.
Pour écouter : soundcloud.com/gonzague-gnzg/sets/sly-ep

RIHANNA – ANTI PAUSE_ECRANS_CD2
Travaillé en collaboration avec mister megalo Kanye West, le dernier album de Rihanna a été balancé d’un coup sur Internet… et gratuitement (pendant une période limitée) s’iou plaît ! Divisant les fans (certains ont crié au scandale, d’autres se sont pamés avec ce 8e album), que reste-t-il vraiment d’Anti, au bout de plusieurs écoutes ? Si la belle Rihanna réussit à être parfois percutante (l’excellent « Consideration » et son phrasé délicieux), elle est inégale tout au long de ces 13 titres. Entre le faussement romantique James Joint (en fait, une ode à la cigarette qui fait rire), le ridicule Work en featuring avec Drake, l’ennuyeux Woo… Rihanna n’accouche ici d’aucun tube. Sans prise de risque et inégal, Anti est loin du disque excitant tant attendu.
A.G.

PAUSE_ECRANS_LIVRELE LIVRE
PUBLIER SON LIVRE À L’ÈRE NUMÉRIQUE
Non, l’édition traditionnelle n’est pas incompatible avec l’édition indépendante. C’est un peu le leitmotiv de cet ouvrage exquis, signé Marie-Laure Cahier et Elizabeth Sutton. Petite guide de l’auteur-entrepreneur, facile à lire, cette véritable boussole sur l’auto-édition enchaîne conseils pratiques, témoignages et retours d’expérience. Huit chapitres, documentés et loin d’être ronflants, qui se dévorent. Bref, idéal pour celles et ceux qui souhaiteraient se faire leur stratégie de publication à l’ère numérique. >19 € en librairie physique et online ; ou 4,99 € en ebook (Amazon, ibooks, etc.)

À LA TV 
ANIMATEURS RENTABLES (OU PAS)
Dans son édition de février, le magazine Capital a fait le classement des animateurs télé les plus rentables. Le tout grâce à un calcul savant, concluant en gros sur le rapport qualité/prix d’une émission et donc de celui qui la présente. Les plus rentables sont donc Cyril Hanouna en première position (TPMP), puis Yves Calvi (C dans l’air), Patrick Sabatier et Laurent Ruquier (Mot de passe, ONPC) et Laurence Boccolini (Money Drop). Dans le bas du classement, se trouvent Maïtena Biraben (Grand Journal), Laurence Ferrari (Le Grand 8), Ali Baddou (Le Supplément), Evelyne Thomas (C’est mon choix) et en première position, Valérie Damidot (Le Labo).

INTERNET
GOOGLE À L’AMENDE
Le fisc italien réclame plus de 227 millions d’euros à Google. Le moteur de recherche est accusée d’avoir fraudé le fisc de la péninsule pendant des années. Un porte-parole de Google a affirmé respecter « les lois en matière fiscale dans chaque pays où il [Google] opère. Nous continuons à travailler avec les autorités compétentes. » Ouf, alors…

1,56

En milliard de dollars, ce qu’a gagné Facebook au 4e trimestre 2015, contre… 701 millions fin 2014 ! Une progression constante pour la firme.

Vincent Henry : BD en stock

Éditeur passionné, auteur obstiné, Saint-Avertinois d’adoption, Vincent Henry n’est pas homme à vivre dans sa bulle… Du 28 au 31 janvier, il sera au festival BD d’Angoulême, coiffé de ces deux casquettes.

Vincent Henry

LE LECTEUR

— Vincent Henry grandit à Brive-La-Gaillarde. Au collège, les lectures classiques qu’on lui propose l’em…bêtent profondément. Spirou et Fripounet l’inspirent davantage. Quand au milieu des années 1970, s’ouvre à la bibliothèque municipale une section jeunesse, il s’y plaît et engloutit le stock : Buck Dany, Blueberry, Ric Hochet, etc.
A 12 ans, Vincent Henry commence à façonner sa culture BD. Mais il attendra ses 37 ans pour oser se plonger dedans en créant sa maison d’édition La Boîte à Bulles (BàB).

LE SCÉNARISTE

— En 2013, Vincent Henry passe un nouveau cap. Le cap dont il a toujours rêvé ! Celui du scénario. Il écrit d’abord « la Boîte à bulles en images : l’odyssée d’une petite maison d’édition » qui retrace les 10 premières années de la BàB. Puis, inspiré par ses filles, il imagine les histoires de « Loulou ». En janvier 2016, il signe, avec Gaël Henry aux dessins, le 1er tome du truculent « Alexandre Jacob, journal d’un anarchiste cambrioleur ». Cette fois, il est édité chez Sarbacane. Un gage de reconnaissance de son travail.

L’ÉDITEUR

— En 2003, alors chroniqueur BD, il flashe sur le travail de deux auteurs (Vanyda et José Roosevelt) et leur propose de les éditer. Alors qu’il n’a encore ni maison d’édition, ni expérience en la matière, son « aura » plaît et ils acceptent. C’est la naissance de la BàB. La ligne éditoriale est tranchante, les thèmes difficiles. Que ce soit l’alcoolisme ou la guerre, la famille ou le voyage, les sujets sont abordés par le biais de l’intime.
Treize ans plus tard, la petite entreprise, installée à Saint-Avertin depuis 2013, est toujours sur ses rails, et semble même réussir à toucher un plus large public avec des sujets d’actualité.

De Jeanne Beutter

Nos coups de cœur aux éditions La Boîte à bulles :

Doigts d’honneur. Ferenc et Bast signent un album gifle. Comprenez par là que ce docu-fiction vous met une claque en abordant la situation des femmes en Egypte…

Cher Moktar. Là, on prend une deuxième claque… Suite aux attentats de Charlie, l’auteur s’interroge sur l’identité, l’évolution des rapports aux autres dans une société… troublée.

Tempête sur Bangui. Bouleversant, Didier Kassaï raconte le conflit qui sévit dans son pays, la République centrafricaine. À lire absolument pour une réelle prise de conscience.

Sanseverino est Papillon. Un magnifique album CD aux allures d’aventures. On suit ici les diverses évasions de l’ancien bagnard Papillon, aux rythmes des chansons de Sanseverino.

Culture, tendances et web #12

Quoi de mieux, cette semaine, que s’écouter le dernier Bowie ? Tmv l’a chroniqué, avant le départ de cette légende. On parle aussi BD, DVD et des records de Star Wars (et d’une phrase flippante de The Walking Dead) !

Image24LE JEU VIDÉO
XENOBLADE CHRONICLES X
Gigantesque dans tous les sens du terme, Xenoblade Chronicles X, le jeu de rôle futuriste imaginé par Tetsuya Takahashi pour le compte de Nintendo, revient en exclusivité sur Wii U. À la tête d’un groupe de survivants, vous allez tenter d’apprivoiser une planète inconnue et hostile afin d’éviter l’extinction de la race humaine. Réalisation aux petits oignons, système de combat d’une efficacité redoutable et carte de jeu colossale : le nouveau Xenoblade a tout du must-have. De quoi régaler les fans de grands espaces et d’action.
> Wii U, Pegi + 12 ans, 60 €.
L. Soon

LES CD
THE MISSING SEASON – GETTING BACK Image19
Formé en 2007, le groupe rennais The Missing Season propose déjà son cinquième album. Avec ce Getting Back, idéal pour commencer janvier en douceur, les Bretons tapent dans l’indie- rock épuré et délicat. Parfois, une douce mélancolie vient caresser les voix (le saturé Shadows, le lancinant In the void…). Si l’album perd en intensité sur la fin, il n’en reste pas moins un disque agréable qui baigne dans une jolie nostalgie des nineties. Plaisant !
> À commander sur lesdisquesnormalrecords.bandcamp.com
A.G.

Image20DAVID BOWIE – BLACKSTAR
Ovni ? Instrumental ? Pépite ? Surprenant ? Intense ? Tous ces mots conviennent au nouvel album de David Bowie. Après un silence de 10 ans, ce Blackstar, hypnotique et hypnotisant, étire ses morceaux, ses structures. Avec un jazz expérimental étonnant, Bowie ne vise clairement pas le tube ou le single radio. Comme d’habitude, il se réinvente musicalement. Le chanteur de 69 ans offre ici un voyage anti-rock mais sidérant et de toute beauté. Dense et pas franchement facile d’accès à la première écoute, Blackstar se découvre, s’explore, se déguste. Un dernier album sublime avant son départ…
A.G.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=kszLwBaC4Sw[/youtube]

CINÉ
MADE IN FRANCE PRIVÉ DE SALLES

« Je n’en veux pas aux salles. » C’est ce qu’a déclaré Nicolas Boukrief, réalisateur de Made in France. Le film, initialement prévu pour le 18 novembre 2015, avait vu sa sortie annulée suite aux attentats (Par un hasard total, son sujet traitait en effet d’un groupe de quatre jeunes Français de confession musulmane qui élaborent un projet d’attentats simultanés à Paris). Une nouvelle sortie en salles avait été prévue pour ce mercredi 20 janvier. Finalement, Made in France ne sortira qu’en e-cinema, sur toutes les plateformes VOD, le vendredi 29 janvier.

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Image18LA BD
RÉALITÉS OBLIQUES
On ne le dira jamais assez : Clarke est l’un des auteurs les plus doués de sa génération. Que ce soit avec ses personnages comme Mélusine, ou ses histoires pour Fluide Glacial, dans le registre réaliste ou dans celui de l’humour, chacun de ses ouvrages est un petit chef d’oeuvre d’intelligence. Alors que dire de ces Réalités obliques, où il montre un monde impitoyable entre ombres et lumières où se dessinent des mécaniques implacables. Une série d’histoires captivantes, faisant de ce magnifique ouvrage en noir et blanc et à la très belle finition, rien de moins que le coup de cœur de ce début d’année.
Hervé Bourit

POLÉMIQUE Image23
FACEBOOK ET LA LOGIQUE
La chasse aux tétons recommence ! Ce coup-ci, Facebook a choisi de supprimer la photo de la Petite Sirène de Copenhague, en raison « de sa nudité ». Le réseau social avait déjà censuré le tableau de Courbet, L’Origine du monde. En revanche, le 2 janvier, il lui a tout de même fallu une grosse journée pour daigner supprimer la vidéo d’un viol à Perpignan

LE DVD
YOUTH
Deux octogénaires, Fred et Mick, sont dans un sublime hôtel au pied des Alpes. Et le temps passe… Derrière ce pitch simpliste et peu sexy, se cache un très beau film, chargé en émotion et en répliques délicieuses. Surchargé visuellement, le long-métrage de Sorrentino est à la fois prétentieux, condescendant et baroque. De quoi ravir les fans du cinéaste italien et rebuter ses habituels détracteurs. Dommage que l’éditeur du DVD et Blu-ray ait visiblement fait l’impasse sur les suppléments et bonus…
A.G.

40

Le nombre de records établis par le nouveau Star Wars : meilleur 1er jour, meilleur 1er week-end, ou encore meilleurs résultats pour un jour de Noël et de Nouvel An, etc.

Capture

Culture, web et tendance #11 (spécial Star Wars)

Pour nos chroniques culture de la semaine, c’est bien évidemment du Spécial Star Wars ! BD, livres ou encore jeu vidéo : suivez le guide.

PAUSE_ECRANS_LIVRELE LIVRE
JE SUIS TON PÈRE
Mettre en parallèle Star Wars et l’histoire de l’Amérique, voire de la société occidentale en général : c’est le pari cassegueule mais diablement réussi de ce Je Suis ton père. Sorti chez Naive livres, cet essai signé de l’historien Thomas Snégaroff est une franche réussite, un passionnant regard sur la culture politique américaine. Sans être ronflant, l’auteur parvient à captiver et raconter comment une nation démocratique peut évoluer vers un « côté obscur ». Piochant aussi bien dans la première trilogie que dans les épisodes plus récents, Snégaroff sort le film culte de la science-fiction et lui offre un regard politique et contemporain. Aussi brillant qu’intéressant. A.G.

LE JEU VIDÉOImage11
STAR WARS : BATTLEFRONT
Vous rêvez d’incarner les personnages mythiques de Star Wars ou de jouer du canon laser à bord d’un légendaire X-Wing ? Alors n’hésitez pas, Star Wars : Battlefront est fait pour vous ! Fidèle à l’esprit de la saga de Lucas, ce FPS familial, porté par des graphismes et une bande-son de folie, vous propose de vous battre du côté de la République ou de l’Empire dans une multitude de parties multijoueurs. Vous pouvez également relever toutes sortes de défis palpitants en solo, en écran partagé ou en coopération en ligne. Bref, difficile de passer à côté si vous êtes du bon côté de la Force.
> Electronic Arts, + 16 ans, Xbox One, de 60 à 70 €.
L. Soon

LE DOCU
STAR WARS – LES ORIGINES DE LA SAGA
Il reste sans doute l’un des meilleurs documentaires sur la saga. Signé Kevin Burns et diffusé notamment par Arte, ces 90 minutes passionnantes font le lien entre l’histoire du film et ses influences : de la mythologie grecque, aux légendes des chevaliers de la Table Ronde, en passant par les valeurs politiques, spirituelles et des travaux anthropologiques : le docu s’appuie sur des extraits des films et fait appel aux différents réalisateurs qui se sont succédé aux commandes de ce gros vaisseau surpuissant qu’est devenu le désormais culte Star Wars.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Giu6-xlng_g[/youtube]

PAUSE_ECRANS_EXTENSIONSUR LE NET
EXTENSION ANTI-STAR WARS
Deux petits malins, Alex Jumasev et Max al Farakh ont eu l’idée de créer une extension sur Google Chrome pour éviter de se faire spoiler le prochain Star Wars. Le principe ? Une fois installé, ce petit module recherche automatiquement la moindre mention de Star Wars sur une page web. Si le fameux titre est mentionné, une alerte est lancée et crie « nooooo ». Cette fonction est baptisée « Star Wars Spoiler Blocker » (pour les intéressé(e)s) et, ô magie, servira aussi à celles et ceux qui en ont simplement marre de voir Star Wars écrit partout sur Internet (et dans tmv, désolé mouahaha).

SUR LE WEB
LA VIE RÊVÉE DES STORMTROOPERS
L’artiste Darryll Jones ne s’arrête jamais : cela fait des mois et des mois que ce photographe propose des clichés intégrant les Stormtroopers (célèbres soldats de La Guerre des étoiles) dans le monde réel. Parfait pour les observer en train de balayer, boire le café, faire du kayak ou encore en balade en amoureux.
PAUSE_ECRANS_WEB

PAUSE_ECRANS_BDLA BD
LES OPUS PANINI COMICS
De nombreux éditeurs de BD se disputent depuis des années la très rentable franchise Star Wars. Au milieu du flot ininterrompu de comics, Panini Comics se distingue avec deux opus qui méritent que l’on s’y attarde. Le premier autour de Dark Vador, personnage emblématique de la saga, et surtout ce « Skywalker passe à l’attaque » où le duo Jason Aaron (scénario) et John Cassaday (dessin) fait des merveilles. La qualité du dessin est au rendez-vous (ce qui n’est pas toujours le cas) et les scénarios tiennent la route (au milieu d’un univers de nullités). Bref deux ouvrages qui vous donneront la force et à savourer vraiment pour mettre un peu de bulles au milieu de l ‘espace. Hervé Bourit Star Wars vous est complètement inconnu ? Vous n’y comprenez pas grand-chose ? Le Monde a publié une petite vidéo toute mignonne et explicative de la saga mythique. Un résumé de la double trilogie en plusieurs chapitres, intitulée « En 10 minutes, Star Wars tu comprendras ». > À voir sur https://dg7k.net/zl3kf

 12

Le nombre de jours sans se doucher que vont passer des dizaines de fans qui ont déjà commencé à faire la queue devant le cinéma Chinese Theater d’Hollywood : ces fans se sont installés le 5 décembre pour camper et être parmi les premiers à voir le nouveau Star Wars qui sortira le 18 décembre aux États- Unis.

Culture, tendance et web #10

#EPJTMV. Toutes nos chroniques culture, avec notamment les derniers albums de KellyLee Evans, Kenyon, ou encore de la BD hyper drôle sur les retraités !

PAUSE_ECRANS_JEUXVIDEOLE JEU VIDEO
FOOTBALL MANAGER 2016
Sorti mi-novembre, Football Manager offre comme chaque année une base de données gargantuesque et un réalisme impressionnant dans la gestion de son équipe. Mais pour ce seizième opus, deux nouveaux modes sont au programme. La « Draft Fantasy », jouable uniquement en ligne, vous plonge dans une compétition entre joueurs avec un budget restreint, et la « Création de club » vous donne la possibilité de créer votre équipe de A à Z. Vous voici dans la peau d’un vrai manager.
> Sega / Sports Interactive, +3 ans, PC, Mac, 35 €

LES CD
KELLYLEE EVANS – COME ONPAUSE_ECRANS_CD1
La Canadienne dévoile une nouvelle phase musicale de sa personnalité artistique. S’éloignant un peu de la cantatrice jazz de ses débuts, à 40 ans, Kellylee Evans adopte un style plus soul. Une métamorphose qui l’inscrit un peu plus dans la filiation de Nina Simmons, tout en gardant le punch qui la caractérise. Sa voix envoûtante sied bien à cette musicalité même si on peut regretter un manque d’originalité dans le choix des textes. Les premiers titres de l’album (Come On, Tell me what you like et Hands Up) sont de belles surprises, la suite est plus fade, peut-être trop redondante.

PAUSE_ECRANS_CD2KENYON – LE CHOIX DES ARMES
Entre rap et chant portés par un beat urbain classique influencé par quelques notes de reggae, l’artiste rennais délivre son nouvel album Le choix des armes  Le disque est plus sombre que ses anciens opus, à l’image du titre Illusions dans lequel il décrit le monde avec cynisme : « Je vois des missionnaires apeurés par les masses, des visionnaires aveuglés par les liasses, des millionnaires manœuvrés par des diables mais la terre tourne quand même. » L’album n’est pas sans défauts et les textes sont parfois pauvres voire enfantins mais l’ensemble est prometteur pour le rappeur de 26 ans. Déjà capable de reprendre en freestyle TNGHT, il pose maintenant ses mots par dessus ceux de… Véronique Sanson sur Besoin de personne.

TENDANCE WEB
GOOGLE AUX COULEURS DE STAR WARS
À quelques jours de la sortie du dernier opus de la série Star Wars, Google a décidé de se mettre au diapason et de proposer à ses utilisateurs de choisir leur camp. En vous rendant sur la page http://google.com/starwars, vous pouvez vous diriger vers la Force ou bien vers le côté obscur. De Gmail à Youtube en passant par Google Maps, les plateformes du géant américain se mettront alors aux couleurs de votre camp.

PAUSE_ECRANS_BDLA BD
LES RETRAITÉS 
« Les retraités ne sont pas des antiquités », avancent les personnages de la bande dessinée signée de Goupil et Ohazar. Après sa large série « Le guide de », Jacky Goupil s’est associé à Ohazar pour s’attarder cette fois avec beaucoup d’humour sur l’un des métiers les plus répandus : celui de retraité. Entre « celui qui fait plein de trucs », « celle qui prend son temps » ou « ceux qui manifestent », les personnages se bousculent à travers les planches. Quelques-uns sont même récurrents, une pique caustique aux retraités, qui pour certains tournent en rond.

LA VIDÉO
VERTIGINEUX
Être propulsé de 0 à plus de 200 km/h en 3,3 secondes seulement, c’est ce que propose le Kingda Ka, l’attraction phare d’un parc d’attraction du New Jersey. Ce grand huit, qui élève ses passagers à 139 mètres de haut, offre ensuite une descente à couper le souffle. Avec ses rotations à 270°, le tout à plus de 160 km/h, on vous conseille d’avoir l’estomac bien accroché.
[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/x3f4jhm_aux-etats-unis-une-attraction-qui-donne-des-frissons_sport[/dailymotion]

13

C’est en millions de téléspectateurs,l’audience moyenne qu’ont réalisée les 12 épisodes de la série Empire lors de leur diffusion aux États-Unis, ce qui en fait la plus regardée de l’année. En France, le groupe M6 a racheté ses droits et elle est diffusée depuis le 17 novembre sur W9

Par Théo Sorroche et Robin Wattraint

A Tours, un atelier pour dessiner manga et BD

Apprendre à illustrer, créer une BD ou un manga, c’est ce que propose l’école Terre et feu dans un de ses ateliers.

manga

Plutôt Akira ou Tintin, manga ou BD franco-belge ? Dur dilemme pour les apprentis dessinateurs d’un des cours de dessin de Terre et feu. Cette nouvelle école d’art vient de poser ses bagages dans un atelier lumineux, entre bars et restaurants de la rue du Grand Marché, quartier Vieux Tours. Et s’est lancé un défi : proposer un cours illustration-BD-manga.

Pour les deux premières heures, six enfants, ados et jeunes, siègent autour d’une table, devant leur feuille quasi blanche, crayon de papier à la main. Au programme : les différences de traits entre le dessin japonais et réaliste. « Dans le manga, certaines proportions changent, les yeux sont très grands, les jambes s’agrandissent, la taille des filles est très marquée », cite par exemple la prof Stéphanie Lezziero, illustratrice et membre de l’Atelier Pop. Briec, 9 ans, lecteur des séries Cédric ou Thorgal, croque rapidement six petits portraits à la japonaise, exercice du jour. « J’aimerais bien m’améliorer en dessin et savoir faire une BD », glisse-t-il.
Illustration, BD comme manga exige un travail précis, persévérant et l’apprentissage de nombreuses astuces. « Le manga est un dessin faussement simple, détaille Stéphanie Lezziero. Les Japonais sont très techniques ». Et c’est bien ce savoir-faire que l’experte ès phylactères compte transmettre.

Flore Mabilleau

Renseignements au 07 64 09 83 13 ou à tours@terre-et-feu.com ou sur www.terre-et-feu.com/tours

Culture, tendance et web #9

C’est reparti pour un tour. Cette semaine, on chronique le nouvel ouvrage controversé qui balance sur le Vatican, une double ration de CD, ou encore Nestor Burma en BD et la saison 3 de Vikings en DVD.

PAUSE_ECRANS_LIVRELE LIVRE
CHEMIN DE CROIX
Succès phénoménal en Italie, Chemin de Croix est le nouvel ouvrage (controversé) de Gianluigi Nuzzi. Déjà auteur du non moins polémique Sa Sainteté, à l’origine du Vatileaks, le journaliste italien livre ici, témoignages et enregistrements à l’appui, la gabégie et les privilèges malsains régnant au Vatican. Entre incompétence administrative et dérives financières (l’auteur torpille la politique de dons aux pauvres organisée par la Curie), Chemin de croix n’est ni pour ou contre le pape : il fait simplement état d’un Vatileaks 2. Un pavé dans la mare.
A.G.

LE DVDPAUSE_ECRANS_DVD
VIKINGS – SAISON 3
Suite des aventures pour Ragnar Lothbork ! Emmenée par un Travis Fimmel magnétique, la série culte de la chaîne History voit sa saison 3 couchée sur DVD. Entre mise en scène sublime, dialogues travaillés et décors magnifiques, Vikings arrive mêler batailles époustouflantes et histoire d’un peuple passionnant. Plaisir pour les fans (ou les curieux), le coffret offre des scènes inédites et surtout les versions longues des épisodes, ainsi que quelques bonus et commentaires audio. À découvrir d’urgence si ce n’est pas encore fait. A.G.

LES CD
PAUSE_ECRANS_CD1SHUMAUN – SHUMAUN
En mélangeant heavy et power metal, le tout saupoudré d’une grosse dose de prog’, les Américains de Shumaun prenaient le risque de s’éparpiller. Et à l’écoute de ce premier album éponyme, c’est un peu cette impression qui prévaut. Dans une orgie de sections rythmiques cassées, complexes, de voix haut perchée, de claviers, Shumaun multiplie les pistes. Leur technicité est impressionnante et le hard-rock hybride de Shumaun mérite plusieurs écoutes pour être digéré. Mais cette première offrande, regorgant de surprises, est d’une ambition remarquable.
>+ d’infos sur facebook.com/shumaun
A.G.

JOE PILGRIM & THE LIGERIANS – INTUITIONS PAUSE_ECRANS_CD2
Infatigables. Les six « Ligériens » signent leur retour avec la sortie d’un troisième opus. Cette fois-ci, ils n’accompagnent pas la voix cristalline de Rod Anton mais suivent les intuitions de Joe Pilgrim. Tel un livre ancien chargé d’enseignements, l’album et ses 12 titres racontent une histoire en quatre chapitres. Cette histoire, c’est celle d’une civilisation pervertie par le pouvoir de l’argent. « Brother Joe » constate les dégâts et chante un message spirituel d’unité en rendant hommage à nos ancêtres universels. À la prod’, Gabriel Bouillon, guitariste des Ligerians et gardien du SoulNurse Records, livre un reggae profond, moderne et fidèle aux fondations du genre.
T.C.

VIDEO BUZZ
CHATS ET CONCOMBRES
La vidéo a engrangé plus de 2,5 millions de vues en sept jours. Il s’agit tout simplement de chats effrayés par… des concombres. Des chercheurs se sont penchés sur le sujet (la réaction des félins est dû à l’étonnement de voir un objet plutôt rare dans leur environnement), et la vidéo fait quand même bien rigoler.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=_BRp7ezUqbI[/youtube]

LA BD
PAUSE_ECRANS_BDNESTOR BURMA
Avec ce 9e tome, Micmac Moche au Boul’Mich, le personnage crée par le romancier Léo Mallet se promène dans un quartier latin pas piqué des hannetons ! Apres Tardi et Moynot, c’est Nicolas Barral qui a repris les pinceaux et le résultat est bluffant. S’il a su garder les ambiances des romans, il a réussi à insuffler au détective privé Nestor Burma une petite touche de modernité. Côté clins d’oeil, rendant cette histoire particulièrement savoureuses, on retrouve médecin véreux, jeune étudiante, maitre chanteur et cadavres à la pelle. Un bon polar à savourer sous la couette sans modération, avec 100 pages au compteur.
Hervé Bourit

L’ACTU DES RÉSEAUX SOCIAUX
> Instagram veut faire le ménage sur sa plateforme technique. Le réseau social vient de restreindre l’accès à son API (l’interface de programmation) pour les services permettant d’afficher les photos Instagram dans leur propre lecteur. Applis visées ? Flow, Padgram, Webstagram etc.
> Sur Facebook, le compte de la jeune Isis Anchalee a été supprimé, son prénom étant l’acronyme anglophone de l’État islamique. Elle a dû envoyer trois fois la copie de son passeport.
> Twitter veut faire évoluer sa fonction « sondages » : déjà, en laissant le créateur de la question inscrire plus de deux réponses possibles. Ensuite, Twitter cherchera à étendre la durée des sondages (plus de 24 h).

265 384

C’est le nombre de billets prévendus (chiffre du 18/11) en France pour le prochain Star Wars qui sortira le 16 décembre. Ce qui met une bonne grosse fessée au record de préventes détenu jusqu’ici par 50 Nuances de Grey (240 000 tickets écoulés en amont de la sortie).

Culture, tendance et web #8

Nos trouvailles de la semaine : le premier album de Jain, celui de Bony king, mais aussi Guitar hero live côté jeu vidéo, et un petit mot d’Indiana Jones qui devrait faire plaisir…

PAUSE_JEUVIDEOLE JEU VIDEO
GUITAR HERO LIVE
Si tu penses que jouer de la musique sur une guitare en plastique est le sommet de la branchitude, alors Guitar Hero Live est fait pour toi ! Lancée en 2006, la saga d’Activision nous revient plus en forme que jamais après cinq longues années d’absence. Au programme des réjouissances, une vue à la première personne pour jouer devant un vrai public, une guitare newlook avec six frettes pour un rendu plus réaliste… Bref, tout ce qu’il faut pour réveiller le guitariste de légende qui sommeille en toi.
> Activision, + 12 ans, PS3, PS4, Wii U, Xbox 360, Xbox One, 100 € avec la guitare
L. Soon

LES CD
BONY KING – WILD FLOWERS Image10
Qu’il est agréable de découvrir ce nouvel album de Bony King (Bram Vanparys de son vrai nom). Wild Flowers se situe entre country et folk. Il respire. Transpire l’Americana dans ce qu’elle a de plus noble. Véritable voyage à travers les grands espaces nordaméricains, le disque du Gantois évoque tour à tour les grands songwriters comme Bob Dylan, Neil Young et Leonard Cohen. La voix douce de Bony King transporte et envoûte. Ses histoires nous caressent, nous bercent. Décidément, la Belgique surprendra toujours.
A.G.

PAUSE_ECRANS_CD2JAIN – ZANAKA
Après avoir squatté les ondes radio suite à la sortie de son EP Hope, la jolie Jain saute dans le grand bain avec son premier album, Zanaka. Mais passé le titre d’ouverture, Come, véritable hit youtubesque (attention, ça reste en tête !), que reste-t-il ? Jain sert un immense melting-pot d’influences diverses et variées : du reggae, à l’afro-beat, en passant par l’electro, la pop et le dub, Zanaka est un patchwork sonore emballé avec classe par la jeune chanteuse qui semble décidément maîtriser le groove à la perfection. Pistes de voix mélangées, dédoublées, croisées, Jain hypnotise. Inspiré, original et audacieux !
A.G.

TENDANCE WEB 
TUMBLR EN MESSAGERIE
C’est fait : le célèbre site de partage de photos fixes et animées, Tumblr, vient de lancer son service de messagerie instantanée. Disponible sur iOS, Android et sur le web, cette application s’est mise en route sur le mode viral : au départ, seuls 1 500 utilisateurs en disposaient. Pour propager la nouvelle fonction, ils devaient envoyer des messages à d’autres utilisateurs de Tumblr. Ça a marché.

PAUSE_ECRANS_BDLA BD
GAZOLINE
Quelle bonne idée des éditions Les Requins Marteaux de sortir enfin l’intégrale de la Gazoline de Jano. Un vrai bonheur de retrouver l’album original La Planète Rouge, primé au Festival d’Angoulême, agrémenté de planches inédites. Car cet auteur sensible et attachant avait pondu une héroïne n’ayant pas froid aux yeux (et ailleurs !), évoluant dans une parodie de SF complètement déjantée et franchement drôle. Le papa de Kébra se livrait là à un exercice inhabituel pour ce rocker au coeur tendre. Sa SF à lui est un carnage d’humour et de situations ubuesques qui en font un vrai régal. Hervé Bourit

 LA VIDÉO
Une petite dose d’adrénaline ? James Kingston, habitué des ascensions à risque, a cette fois escaladé la Tour Eiffel, sans harnais de protection. Le jeune homme, âgé de 25 ans, a bien sûr filmé sa prouesse sur la Dame de fer. Un petit souvenir, puisqu’il a ensuite passé 6 h en garde à vue.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=mdHD8ZCIC_M[/youtube]

LE DVDPAUSE_ECRANS_DVD
LE HOBBIT : LA BATAILLE DES 5 ARMÉES
Quasiment immanquable pour les fans, le dernier épisode du Hobbit voit enfin sa version longue posée sur support DVD. Le film épique et majestueux de Peter Jackson se voit donc agrémenté de près de vingt minutes supplémentaires. À savoir que, suivant l’édition DVD ou Blu-ray, le spectateur aura droit à des bonus comme les commentaires audio du réalisateur et de Philippa Boyens (en version originale sous-titrée), mais aussi des annexes en plusieurs parties et une copie digitale ultra-violet.
A.G.

900 000

Le nombre de spectateurs qui se sont rués dans les 900 salles hexagonales pour voir le nouveau James Bond, le jour de sa sortie. Un chiffre qui explose le record du box-office premier jour en France, jusqu’ici détenu par Spider Man 3 et Taxi 2.

Capture

Culture, tendance et web #7

Au programme de nos chroniques, deux CDs avec Lockdown et Grand Corps Malade, ainsi qu’un compte twitter parodique rigolo, de la BD mais aussi un Benjamin Castaldi en mode clash…

LA BD
CHER PAYS DE NOTRE ENFANCE
Album après album, Étienne Davodeau dessine un portrait de la France contemporaine qui fait de lui un des auteurs les plus sensibles et attachants du 9e art. En se plongeant dans la France des années 70, en compagnie du journaliste Benoît Collombat, il offre un portrait saisissant de ces années de plomb. De la mort du juge Renaud et de celle de Robert Boulin, en passant par le gang des Lyonnais et les exactions du S.A.C., c’est un travail d’historiens et de journalisme, une « lutte de la mémoire contre l’oubli », selon les mots de Milan Kundera. Un des cinq meilleurs ouvrages de l’année.
Hervé Bourit

LE DVD
LES MINIONSPAUSE_ECRANS_DVD
Après en avoir mangé tout l’été jusqu’à l’indigestion, revoilà les Minions pour une sortie DVD. Signé du géant de l’animation Pierre Coffin, le film est une petite pépite d’humour : enveloppé dans une BO géniale (à coup de The Who et des Kinks…), bourré de références, ce road-trip délirant voit son édition Blu-ray dotée de trois mini-films bonus, ainsi qu’une carte interactive et d’un docu sur les Minions en suppléments. Reste un bonus moins indispensable : le « Jingle Bells » façon… Minions.
A.G.

LES CD
PAUSE_ECRANS_CDgrandscorpsGRAND CORPS MALADE – IL NOUS RESTERA ÇA
Joli concept que cette nouvelle offrande de Grand Corps malade qui a en effet proposé à dix auteurs d’insérer la phrase « il nous restera ça » dans des textes inédits. Au total, 14 titres aérés par des interludes du slameur. L’écriture ne déçoit jamais (les écrits, sublimes, sont d’une poésie incroyable), les plumes s’entrechoquent, mais les interprétations sont parfois inégales. Ben Mazué charme, la voix de velours de Jeanne Cherhal ensorcelle, Aznavour et Thiéfaine restent trop timides et Luciole est magique. Sans oublier un Renaud à la voix d’outre-tombe, apparition captivante mais ô combien effrayante…
A.G.

PAUSE_ECRANS_CDLOCKDOWN
La grosse surprise du mois vient de Lockdown, combo venu tout droit des entrailles de la Lorraine. Pour ce premier EP, le jeune groupe balance cinq titres survitaminés, trempés dans le gros rock testostéroné, le heavy metal et le prog’. En résulte une pure réussite : l’ouverture Fallin’ avec ses modulations de voix maîtrisées à la perfection, ou encore l’envoûtant morceau à tiroir Greed et sa batterie tentaculaire qui se fend de quelques roulements jubilatoires… On reste étonnés de voir un équilibre si habile entre structures complexes et parties simples mais accrocheuses. Seul bémol : un interlude d’une minute au milieu d’un EP malheureusement trop court : on en redemande !
Infos sur LEUR FACEBOOK
A.G.

1

C’est, en milliard (!), le nombre de personnes qui se connectent sur Facebook… tous les jours ! Parmi eux, 900 millions consultent le réseau social depuis un smartphone ou une tablette (une hausse de 27 % en un an). Profits dégagés par Facebook ? Entre 2,5 et 2,7 milliards de dollars.

TENDANCE WEB
LUCETTE ET SON TWITTER
Visiblement, le coup de com’ rigolo (pardon, la « isite surprise ») de Hollande chez Lucette, une habitante en Lorraine, a donné des idées à un petit rigolo. Il a donc crée le compte parodique @Lucette_ sur Twitter. Au menu, des tweets racontant cette journée, comme « Le ptit Gaspard… j’en aurais bien fait mon 4 h » ou encore « Merci à #Hollande pour le ménage chez moi et pour le café… #WhatElse ».
PAUSE_ECRANS_WEB

QUAND CASTALDI CLASHE
« Certains avaient imaginé de faire avaler une pilule abortive à une candidate enceinte, d’ailleurs sélectionnée pour cette raison. » Boum. L’une des phrases-choc que l’on peut trouver dans l’autobiographie de l’animateur Benjamin Castaldi, intitulée Pour l’instant tout va bien. Il y évoque notamment les coulisses de la télé-réalité, balance sur Secret Story et toutes les émissions qui atrophient le bulbe. Castaldi dénonce un sacré paquet de magouilles et de trucages : votes téléphoniques trafiqués pour Loft Story, départs orchestrés, mise en scène…

PRISON ET FOUET POUR UN DOCU
« Je ne comprends pas trop ce qui m’arrive… » Keywan Karimi, cinéaste iranien, s’attend à tout, comme il l’a confié au journal Le Monde. Il a été condamné, mi-octobre, à 6 ans de prison et 223 coups de fouet pour la scène d’un baiser qu’il n’a pas même pas tournée (« l’actrice n’a pas accepté ») et accusé « de propagande » pour son Writing on the city, un documentaire sur les graffitis à Téhéran. Le jeune réalisateur parle, à raison, d’une « histoire kafkaïenne » et « souhaite que [son] film soit vu dans un festival, afin d’apporter un soutien ». Récemment, une pétition des eurodéputés a été lancée.

Culture, tendance et web #6

Obama avec un chignon, un bouquin complètement punk et fou furieux, ou encore l’intégrale de Malcolm en DVD : voilà votre moment détente, culture, chronique et web.

PAUSE_ECRANS_LIVRELE LIVRE
DISTORSION – SHOCK
Après le carton du premier opus (X), Distorsion revient avec son volume 2. Ce Shock, véritable brûlot punk et taré, tourne cette fois autour de la thématique de la provoc’. Emballé dans une maquette à l’esprit fanzine, foutraque et foldingue, on y retrouve entre autres Jackass, professeur Choron, GG Allin, l’entarteur Noël Godin ou encore Alice Cooper. Fouillant les entrailles de la littérature, du ciné, de la BD et de la musique, Distorsion envoie valser les conventions, avec une délicieuse liberté de ton, tout au long de 176 pages créatives, incongrues, apocalyptiques… mais joussives.
A.G.

PAUSE_ECRANS_DVDLE DVD
MALCOLM – L’INTÉGRALE
Le plaisir ultime de tout fan de la famille la plus casse-bonbon d’Amérique : Malcolm voit enfin l’intégralité de ses sept saisons débarquer en France en coffret DVD. Plein à craquer (près de 8 h !), ce joli cadeau peut aussi se targuer d’offrir un paquet de bonus : visite de la maison, scènes coupées, interviews de l’équipe et de Linwood Boomer, le créateur de la série, mais aussi un épisode inédit en version longue. À consommer sans modération… à condition d’y mettre le prix : ce giga coffret coûte 99 €.
A.G.

LE JEU VIDEOPAUSE_ECRANS_JEUVIDEO
BEYOND EARTH RISING TIDE
En novembre 2014, Sid Meier créait l’événement en faisant entrer Civilization, son célèbre jeu de stratégie au tour par tour, dans une ère futuriste. Un an après la sortie de Beyond Earth, les joueurs vont devoir mouiller le maillot dans Rising Tide, une première extension qui fait la part belle aux mondes sous-marins. Bonne nouvelle, ce virage à 180° s’accompagne de nouveautés bienvenues comme un nouveau système de diplomatie et l’arrivée de quatre nouvelles factions. Alors, qui se jette à l’eau ?
> 2K, Pegi + 12 ans, PC, 30 €.
L. Soon

2,8

C’est, en millions, le nombre d’entrées réalisées par le film Les Nouvelles aventures d’Aladin… en 15 jours. Kev Adams est suivi par Matt Damon qui, même en étant « seul sur Mars », a quand même attiré 1,1 million de spectateurs en une semaine de diffusion.

PAUSE_ECRANS_BDLA BD
LAZY COMPANY
Tmv vous en a parlé récemment : la série tourangelle Lazy Company fait désormais ses armes en BD ! Avec le Tourangeau Ullcer au crayon et le scénariste Samuel Bodin, déjà auteur pour la série TV, on retrouve cette fois nos quatre abrutis incompétents… au Tibet ! Ils nous rejouent Band Of Brothers version Monty Python, dans une suite de sketches complètement déjantés. Cette unité très spéciale des forces armées américaines contient son lot de spécimens de la bêtise humaine. Pas étonnant que les ressorts humoristiques fonctionnent à plein tube pour ce qui s’avère être un des ouvrages les plus drôles de l’année.
Hervé Bourit

TENDANCE WEB
CHIGNONS MIGNONS
PAUSE_ECRANS_WEB
Si vous avez un « man bun » (un chignon), c’est que vous êtes un hipster. Si, si. Maintenant, imaginez les leaders politiques avec cette coupe trop tendance : c’est ce qu’a fait la plateforme Design Crowd, avec ce concours Photoshop. Obama, Bush ou encore Poutine : la méga classe !
> À découvrir sur designcrowd.com/special/politicians-with-man-buns

bulle

Culture, tendance et web #5

Entre un DVD sismique, un jeu vidéo samouraï ou encore le dernier Mass Hysteria qui envoie du bois, tmv en a aussi profité pour bouquiner et s’intéresser à la nouvelle appli d’Instagram.

PAUSE_ECRANS_JEUVIDEOLE JEU VIDEO 
SAMURAI WARRIORS 4
-II Vous êtes fan de baston ? Vous aimez les soirées chips devant un vieil épisode de Shogun ? Alors Samurai Warriors 4-II est fait pour vous ! « Remake » de l’épisode sorti il y a un an en exclusivité sur PlayStation 4, cette V2 rythmée par des joutes frénétiques propose, dans un déluge d’effets spéciaux, l’ensemble des DLC sortis ces derniers mois et quelques nouveautés bienvenues. À commencer par l’évolution du système de combat. Bref, ça n’a rien d’intello mais question défouloir, ça le fait !
> Koei Tecmo, Pegi + 16 ans, PS4, 50 €.
L. Soon

LE DVDPAUSE_ECRANS_DVD
SAN ANDREAS
Un méga séisme détruisant la Californie + un père qui doit sauver sa fille. Voilà. Fini. C’est le scénario relativement anémique de ce tremblement de terre au box-office cet été. Sauf que cet étonnant blockbuster a le mérite de divertir (ce qu’on demande !). Dans sa surenchère de destruction et son avalanche d’effets spéciaux réussis, San Andreas est un petit plaisir coupable… si l’on fait abstraction de dialogues d’une stupidité abyssale et d’une fin dégoulinante de patriotisme grossier. Pour sa sortie DVD, peu de bonus : un bêtisier, des scènes coupées et quelques commentaires pas franchement indispensables.
A.G.

LE CD
PAUSE_ECRANS_CD1HALF MOON RUN – SUN LEADS ME ON
Après s’être fait un nom à l’international en ouvrant pour Metric et Of Monsters & men, le quatuor canadien a décidé de changer un peu de formule. Sur ce second album, on retrouve certes toujours le folk accrocheur et aventureux (Devil May care, par exemple), mais les Half moon run (HMR) y injectent aussi d’intéressantes touches electro. Jetez donc une oreille sur l’excellent Consider yourself, avec son synthé obsédant et ses envolées à la Muse ! Un disque qui fera aussi penser à Arcade Fire ou Radiohead à qui les HMR n’hésitent pas à piquer quelques plans.
A.G.


LE CD
PAUSE_ECRANS_CD2MASS HYSTERIA – MATIÈRE NOIRE

Et de huit albums pour les Mass Hysteria ! Ce gros nom de la scène rock-metal française (parmi les rares à ne pas chanter en anglais) dézinguera un paquet de tympans avec ce mur du son qu’est Matière noire. Mix excellent, guitares hyper lourdes, rythmique béton (Rammstein n’est pas loin !), samples électroniques variés… Les paroles de Mouss, elles, sont toujours aussi engagées : rentrant dans le lard des politiques, de la société passive, enjoignant l’auditeur à se bouger et saisir son destin. Pas forcément toujours très subtil, certes, mais il n’empêche : fédérateur, Mass Hysteria l’est toujours. Sans concession, solide ; un retour en force.
A.G.

LA BD
OÙ SONT PASSÉS LES GRANDS JOURS ? PAUSE_ECRANS_BD
On connaît le goût du brillant scénariste Jim pour les histoires d’amour et d’amitié dévidées avec aisance. Subtilement épaulé par le trait fin et sensible d’Alexandre Tefenkgi, ce nouvel ouvrage en est une nouvelle preuve. Comment réagir à la disparition d’un proche qui vous a laissé avant de disparaître un lot d’objets insolites sans aucun mot d’explication ? C’est ce à quoi est confrontée une bande d’amis qui vont, les uns après les autres, traverser la frontière pour se retrouver dans cette vie d’adulte qu’ils doivent maintenant affronter. Un véritable voyage à travers des instants de doute, de joie !
Hervé Bourit

PAUSE_ECRANS_TENDANCETENDANCE WEB
INSTAGRAM LANCE BOOMERANG
L’appli Boomerang, c’est tout nouveau, tout chaud : elle permet de transformer une série de deux photos du même sujet en… une vidéo d’une seconde. Recalée et stabilisée, elle peut être mise en boucle. Voilà, voilà. À cette heure, nous sommes toujours en train de rechercher son utilité, mais paraît-il qu’il en faut peu pour être heureux, lalala…

>>Dispo sur Android et iOS.

20

En millions d’euros, le montant du Fonds d’avance participative jeu vidéo (FAPJV), annoncé par Fleur Pellerin. « Vous créez de l’emploi », a rappelé la ministre de la Culture. Car face à la méfiance des investisseurs, actuellement, 91% des sociétés de jeu vidéo doivent s’autofinancer.

Culture, tendance et web #4

Cette semaine, on parle hair metal (yeaaaah), actu des séries, Gainsbourg en BD, ou encore du ballon orange côté jeu vidéo et la citation philosophique de Nabilla.

PAUSE_ECRANS_JEUVIDEOLE JEU VIDEO 
NBA 2K16
Il n’y a pas que la Coupe du monde de rugby dans la vie. La preuve ! Avec la régularité d’un horloger suisse, 2K présente la nouvelle version de son jeu de basket. Plébiscitée par les fans de tirs à trois points, NBA 2K16 s’impose comme la référence des simulations de ballon orange. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le premier opus s’est écoulé à 4 millions d’exemplaires la semaine de sa sortie. Réalisation et gameplay aux petits oignons, contenu ultra-riche… On en redemande.
>>2K, ttout public. PC, PS3, PS4, Xbox 360, Xbox One, de 50 à 70 €.
L.SOON

LES CD
Image26THE MANTLES – ALL ODDS END
Venus tout droit de Californie, les Mantles sortent leur troisième opus, suite du Long Enough to leave de 2013. Piochant dans l’indie pop douce ou encore la folkmusic chaleureuse, ce All Odds end a le sens de la mélodie (« Undelivered », facile mais qui peut tourner en boucle). Si le début d’album peut sembler un peu répétitif, les pépites de se trouvent en fin de disque. On pensera parfois aux Beach Boys à l’écoute de The Mantles. Mais même fort plaisant sur le moment, All odds end est loin d’être mémorable.
A.G.

KITSCH N DESTRÖYED – HEY PONY M PAUSE_ECRANS_CD2
En zieutant le nouvel EP de Kitsch N Deströyed, on s’est demandé si on était retombés dans les années 80, à la douce époque du glam metal ! Retour vers le futur façon Poison et Kiss. Alors on a enfilé nos bracelets cloutés, sorti notre moumoute permanentée et notre leggings en Spandex moulant notre virilité. Car c’est ça Kitsch N Deströyed : des Tourangeaux étonnants et détonants, balançant la sauce à coup de gros riffs jubilatoires, d’intros délicieusement stupides et de paroles philosophiques (=sex, drugs & rock’n’roll). Régressif, mais jouissif. Une grosse dose de fun pour nettoyer vos esgourdes engluées. >Dispo à Cultura Nord, 6 € lunettes 3D incluses (bah oui). Vous pouvez même « liker » le groupe sur Facebook.
A.G.

TENDANCE WEB
TUNING EN CARTON
Max Siedentopf est un artiste bizarre. La nuit, ce photographe néerlandais tune des voitures d’inconnus dans la rue, avec… du scotch et du carton. L’homme fait ça « pour aider les gens ». Altruiste, le type. > Pour découvrir les photos de Max (des sourires bizarres, des doigts d’honneur, des skates-banane et son tuning) : instagram.com/iamamiiammax
PAUSE_ECRANS_WEB

PAUSE_ECRANS_BDLA BD
GAINSBOURG
Que dire de plus sur Serge Gainsbourg qui n’ait pas été dit ? Peutêtre en reprenant les choses à leur début, en montrant comment cette rage de gagner sa place dans un univers qui ne lui était pas destiné a, au final, bouleversé tous les codes de la chanson populaire. C’est ce que s’appliquent à faire le scénario subtil de Dimberton et le dessin chaleureux de Chabert. Et même si on connaît l’histoire par coeur, on se laisse saisir dès les premiers instants. On plonge de nouveau dans l’univers de celui qui nous accompagnera encore longtemps par sa grâce et son immense talent.
Hervé Bourit

 L’ACTU DES SÉRIES
> L’acteur Denzel Washington réalisera un épisode de la série Grey’s Anatomy, d’après le site TVLine. Il s’agirait du neuvième de la saison 12, actuellement diffusée sur ABC aux États-Unis.
> Des habitants d’un petit village d’Irlande du Nord ont fait stopper le tournage d’un épisode de… Game of Thrones ! La raison ? Ils trouvaient les installations trop imposantes.
> Les séries françaises cartonnent ! Pour son démarrage, le 14 octobre, Dix pour cent sur France 2 a rameuté 5,2 millions de téléspectateurs. Une Chance de trop, sur TF1, a attiré 7,9 millions de personnes, le 16 octobre. Suite des épisodes ce mercredi 21 pour la première et jeudi soir pour la seconde.

PAUSE_ECRANS_DVDLE DVD
JURASSIC WORLD
Trip nostalgique pour les uns, blockbuster moisi pour les autres, le Jurassic World de Colin Trevorrow avait fait causer. Bourré de clins d’oeil (trop ?) au mythique Jurassic Park de 1993, ce gros pop-corn movie reste tout de même spectaculaire et divertissant. Vannes bien senties, cahier des charges rempli et tout-numérique plutôt réussi, Jurassic World vise juste… Mais entre bel hommage et scénario indécis sans aucune dramaturgie, il n’a que peu de caractère. Cette copie Blu-ray est à conseiller aux aficionados : les suppléments regroupent scènes coupées, conversations avec Spielberg ou encore commentaires de l’équipe technique.
A.G.

« Il fait vulgaire et c’est une image que je n’ai plus envie de donner »
Nabilla, à la télé suisse, en parlant de son tatouage sur le haut du sein (un caractère chinois). Ouf, nous voilà rassurés !

14,6

En millions, le nombre de téléspectateurs qui ont suivi le premier épisode de la nouvelle saison de The Walking Dead. Un chiffre en baisse, puisque le lancement de la saison 5 avait vu 17,3 millions de Ricains avides de chair « fraîche » devant la télé.

Culture, tendance et web #3

Nos chroniques culture et les tendances web de la semaine, entre un super illustrateur, les CD de John Grant et les Tourangeaux de KTS, ainsi que de la BD, du DVD explosif ou encore Star Wars en VO à Tours !

PAUSE_ECRANS_DVDLE DVD
MAD MAX : FURY ROAD
L’un des films les plus cultes et énormes de l’année voit enfin sa version DVD débarquer ! Trip jouissif et halluciné, véritable bulldozer explosif, ce Mad Max de George Miller est monstrueux d’inventivité. Et miracle, l’éditeur a eu la bonne idée de fourrer un bon paquet de suppléments : coulisses du tournage, docu, saynètes ou encore scènes coupées… Des bonus qui agrémentent plutôt bien ce bijou du cinéma, interminable course-poursuite d’une beauté à couper le souffle. A regarder sur un grand écran. Très grand.
A.G.

LE LIVREPAUSE_ECRANS_LIVRE
JE TAPE LA MANCHE
Une belle histoire pour laquelle on espère une happy-ending… Jean-Marie Roughol vient de sortir un livre, Je Tape la manche. Plutôt autobiographique, vu que cet homme de 47 ans est SDF depuis une vingtaine d’années. Il se raconte dans cet ouvrage, écrit avec Jean-Louis Debré, le président du Conseil constitutionnel. Cette rencontre, « c’est comme si j’avais gagné au Loto », a indiqué Jean-Marie. On espère donc de tout coeur que la suite pour lui sera tout aussi riche, grâce à ces 176 pages où il raconte tour à tour sa jeunesse chaotique, les nuits dehors dans des parcs, les bagarres pour défendre son territoire…

LES CD
PAUSE_ECRANS_CDJOHN GRANT – GREY TICKLES, BLACK PRESSURE
John Grant est un personnage. Un sacré. Ancien toxico, tombé dans les pulsions autodestructrices, entre picole, cachetons et médocs. Gay, il a annoncé sa séropositivité sur scène. Désormais, il n’est « plus » qu’un quadra nervosé, avec son Grey Tickles, Black pressure, album dégoulinant d’humour noir et de cynisme. Un gros bazar sans queue ni tête, mâtiné d’electro, où le très bon (le titre éponyme) côtoie le bizarroïde (You and him) et réussit à captiver grâce aux modulations de voix impressionnantes de John Grant. A.G.

KILL THE SHADE – KEEP THE SPIRIT PAUSE_ECRANS_CD2
Allez, soyons fous, appelons-les KTS. Le petit nom intime des Kill the shade, groupe tourangeau qui sort son premier album : Keep the spirit, concentré de rock alternatif, avec tout ce qu’il faut là où il faut. Riffs qui font taper du pied (le titre Injustice), voix à l’énergie brute (Fight) et la chanson acoustique obligatoire (In the shadow, étonnamment bien construite et mélancolique). Certes, il y a ces petites faiblesses inhérentes à la première production (un disque un peu trop long)… Mais les KTS ont accouché d’un premier bébé accrocheur, groovy à souhait et surtout prometteur. (LEUR FACEBOOK PAR ICI)
A.G.

TENDANCE WEB
FACE CACHÉE

Alex Solis est un illustrateur et designer américain from Chicago. À travers ses excellents dessins, il dévoile le vrai visage de nos icônes de la pop-culture. Homer Simpson, Pikachu, Hulk, Angry Birds ou encore Sonic le hérisson et Garfield (notre photo) : tout y passe et c’est exquis.
> à découvrir sur instagram.com/alexmdc

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PAUSE_ECRANS_BDLA BD
VIVE LA MARÉE
Pour ce récit à deux cerveaux et quatre mains Pascal Rabaté et Davis Prudhomme, deux ex-Tourangeaux, ont choisi la plage comme décor. Un magnifique terrain de jeu pour ces deux complices, quand on connaît le sens du détail de Rabaté et la science des corps de Prudhomme. Et cette première BD chorale de l’Histoire du 9e art nous scotche littéralement tant elle est remplie d’inventions. Elle nous bluffe aussi par la facilité de progression de cette histoire, faite de petits riens et presque sans parole. Du grand art donc, tout au long de ces 120 pages.
Hervé Bourit

CINÉMA À TOURS
STAR WARS EN VO !
Le CGR Centre l’a annoncé sur son compte Facebook : le cinéma diffusera le nouveau Star Wars en version originale sous-titrée (Vostfr) à Tours ! « Y a une histoire d’espèce de gros nounours, un frère et sa soeur, un côté qui a la lumière mais pas l’autre, du coup à cause de cette histoire de lumière, ils se battent avec des grands néons de couleur », a écrit le community manager, sur la page Facebook du cinéma (on adore !). Les amoureux des versions originales seront servis, mais que les réfractaires à la langue de Shakespeare se rassurent, des diffusions en version française sont aussi prévues. L’épisode VII, Le Réveil de la force, sortira le 16 décembre.

« Nous avions acheté X-Files en 1993 et tout de suite, nous avons cru en son potentiel »
Thomas Valentin, le numéro 2 du groupe M6, qui devrait diffuser la nouvelle saison de la série culte. Outre-Atlantique, elle est prévue pour début 2016.

893

C’est, en millions d’euros, le budget du prochain film Avengers, coupé en deux parties (sortie en 2018 et 2019). Le chiffre, pharaonique, a été lâché par le site Bleeding Cool qui s’appuie sur des sources internes à Disney. Si cela est vrai, Avengers 3 et 4 serait donc le film le plus cher de toute l’Histoire du cinéma.

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La Lazy Company débarque en BD !

Ce n’est pas le 6 juin mais le 14 octobre que le sergent Chester et sa compagnie de bras cassés débarquent en librairie. Oui, oui, on a bien dit en librairie. Et c’est Ullcer, illustrateur tourangeau, qui adapte cette délicieuse série française (et tourangelle !) en album. Vous êtes déjà perdus ? On reprend.

UNE SÉRIE OÙ TOUT EST PERMIS

Image1Lazy Company, c’est une très bonne série française écrite par Samuel Bodin et Alexandre Philip. Des gars du coin, avec des acteurs du coin (Aurélia Poirier, la géniale Jeanne dans la série), des tournages réalisés dans le coin, le tout co-produit par une boîte du coin, la société Six pieds sur terre et soutenu par Ciclic-Région Centre. Alors oui, on peut dire, avec un brin de chauvinisme, que la Lazy est Tourangelle, même si, en réalité, elle est américaine, enfin pour de faux…
On vous a encore perdu ? Ok alors, voilà le pitch. On a quatre para américains, Chester, Niels, Henry et Slice, largués sur la France juste avant la libération. Douillets, peureux, velléitaires et même lâches sans aucun sens du patriotisme, ils vont tenter de sauver leur peau face à des Allemands assoiffés de sang, des Françaises hargneuses et un État-major injurieux et avide de pouvoir. Ici, pas de second degré, des blagues en rafales sans aucun tabou. Et ça fonctionne puisque la 3e saison vient d’être sacrée Meilleure série de 26’ au Festival de la fiction TV de La Rochelle.
>>Diffusion de la saison 3 sur OCS à partir du 26 octobre

Grands lecteurs de BD, les auteurs de la série télé ont eu envie d’envoyer leurs anti-héros dans des missions encore plus ubuesques grâce à la bande dessinée. Ils se sont naturellement rapprochés d’Ullcer pour le dessin, restant eux-mêmes aux manettes du scénario. C’est donc une BD tirée d’une série télé et pas l’inverse.

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Vous avez loupé la série ? Pas grave ! L’album se lit indépendamment, comme une nouvelle aventure avec un début, un milieu et une fin. Dans ce premier volume intitulé le Grand sombre, les quatre guignols sont envoyés en mission très très spéciale au Tibet. C’est-à-dire loin, loin, bien loin du front, histoire de ne pas saper la libération par leur incompétence.
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On retrouve les personnages tels qu’ils sont au début de la série, en août 44. Henry est encore puceau, Niels toujours « parvert » (là, il faut avoir vu la série pour comprendre), Chester reste le chef et Slice est une femme…
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Le Grand sombre, qui sort le 14 octobre, vend du rêve aux lecteurs… Samuel Bodin, au scénario, s’est vraiment lâché ! Et on a adoré. D’après nos informations, Alexandre Philip planche déjà sur le tome 2.
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Côté dédicace, Ullcer sera au Comic Con Paris le week-end du 24-25 octobre, à la librairie Bédélire à Tours le 13 novembre, à BD Boum, à Blois le week-end du 21-22 novembre, au festival de la BD d’Arnage dans la Sarthe les 28-29 novembre.
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ULLCER, PAS UN GUIGNOL !

Ullcer, ça vous dit quelque chose ? Normal ! D’abord parce qu’il est Tourangeau et aussi parce qu’il est le dessinateur, entre autres, des BD Harley et Davidson chez EP Editions, Vents contraires chez Delcourt et, plus récemment, du dernier opus de Femmes en résistance chez Casterman qui retrace la vie de Berty Albrecht.
Membre de l’Atelier Pop depuis ses débuts, il met aussi son talent au service de la presse jeunesse pour Science et vie junior par exemple. Et s’il travaille déjà sur le tome 2 de la Lazy, il compte également développer le story-boarding. Parce que c’est bien connu, même talentueux, les auteurs indépendants doivent se diversifier pour faire leur beurre !

Par Jeanne Beutter

Culture, tendance et web #2

Cette semaine, on a encore du lourd côté chroniques culture : Dralms, The Winery Doggs côté musique, ou encore Julio Popper en BD et un jeu vidéo qui fait wawawoum !

PAUSE_ECRANS_JEUVIDEOLE JEU VIDÉO
FORZA MOTORSPORT 6
Amateurs de sensations fortes, à vos manettes ! Pilotez plus de 450 bolides et sillonnez une trentaine de destinations différentes dans le sublime et très réussi Forza Motorsport 6. Distribué par Microsoft en exclusivité sur Xbox One, le concurrent de Gran Turismo est une véritable pépite portée par des graphismes de malade et un pilotage au cordeau. Sans oublier la possibilité de customiser les bolides dans les moindres détails. Bref, de quoi régaler les pilotes virtuels des heures et des heures durant.
>>Microsoft, tout public, Xbox One, 70 €.
L. Soon

PAUSE_ECRANS_CDLES CD
DRALMS – SHOOK
Encensé par Les Inrocks (de quoi se méfier ?), le nouvel album de la sensation electro-pop Dralms est-il vraiment si incroyable ? Souvent planant, quelquefois envoûtant, ce Shook minimaliste sait se jouer de son auditeur en virant à des structures dilatées et changeantes (le magnifique Pillars & Pyre). Le souci est que l’on a vite fait le tour. Les structures, au final, ne varient guère. Tout comme les intonations de voix, sans surprise et virant vite à l’ennui. Dommage, vu l’enrobage sonore extrêmement intéressant (Objects of affection, de toute beauté).
A.G.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=CZeZlt29wj0[/youtube]

THE WINERY DOGS – HOT STREAK PAUSE_ECRANS_CD2
The Winery Dogs, c’est le power trio emmené par le stakhanoviste Mike Portnoy, l’ex-batteur mi-homme, mi-pieuvre de Dream Theater. À ses côtés, Richie Kotzen (ex-Poison) et Billy Sheehan (Mr Big). Soit un « super-groupe », comme se plaisent à rappeler les maisons de disques aguicheuses (bande de coquines). Alors certes, avec ce Hot Streak, les zikos tatoués envoient une énergie hard rock aux doux relents bluesy. Il y a aussi ce côté classic rock pas désagréable et un groove indéniable. Mais entre des soli, peu inspirés et bien décousus, et les inévitables ballades indigestes et pleurnicheuses, Hot Streak reste un album en demi-teinte.
A.G.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=rtGRpKULeao[/youtube]

TENDANCE WEB
PAF LA PRINCESSE
Jeffrey Thomas adooore les princesses Disney et les petits personnages tout choupinous… Sauf qu’il les transforme et les balance dans des univers maléfiques (Pocahontas en sang et Pinocchio zombie). Et ce n’est qu’une partie de son travail. Vous pouvez retrouver d’autres illustrations sur jeftoonportfolio.blogspot.fr.
A.G.
PAUSE_ECRANS_WEB

LES INUTILES DU NET
> Bon, on va nous reprocher de nous en prendre souvent à Nadine Morano, mais… suite à ses récentes sorties médiatiques, des petits malins ont voulu surfer sur la vague : ils ont donc créé le générateur automatique de phrases de Morano ! On vous laisse découvrir (et pleurer ?) sur morano2017.com
> Ezequiel Lavezzi, joueur au PSG, traîne une sacrée réputation de fêtard. La photo de lui qui tourne sur Twitter ne devrait pas arranger son cas : il y apparaît en string blanc, peut-être légèrement en état d’ivresse. Léger.
> Après la photo de profil, voilà que va débarquer sur Facebook la vidéo de profil. Durée de l’innovation qui va sûrement tous nous agacer ? 7 secondes.

PAUSE_ECRANS_BDLA BD
JULIO POPPER
Ou le dernier roi de la Terre de Feu que fut cet aventurier, ingénieur et explorateur qui découvrit les dernières terres australes de l’Argentine à la fin du XIXe siècle. Une épopée scénarisée de main de maître par Matz et brillamment mise en lumière par le dessin du talentueux Tourangeau, Laurent Chemineau. Et il fallait pas moins de ces deux-là pour raconter le destin hors-norme et mettre en scène ce parcours d’aventurier fulgurant, le tout dans des décors grandioses et des rebondissements incessants. Une BD d’aventures comme on n’en fait plus, à dévorer littéralement.
Hervé Bourit

LE DVDPAUSE_ECRANS_DVD
RETOUR VERS LE FUTUR – LA TRILOGIE
Nom de Zeus, Marty, le cultissime Retour vers le futur fête ses 30 ans ! Quoi de mieux, pour l’occasion, que de ressortir la trilogie en coffret ? De la simple version avec trois DVD, à l’ultime édition et ses… sept Blu-ray ! Le fan trouvera aussi de quoi faire avec la blinde de bonus proposés : scènes coupées, documents d’archives, making-of, coulisses de tournage, bonus inédits enregistrés à la BBC, tests de maquillage, interviews, storyboards, documentaires ou encore bêtisiers… Stop, n’en jetez plus !
A.G.

Culture, tendance et web #1

Hop, on regroupe tout. Cette semaine, un lot de chroniques culture, avec de la BD, double dose de musique, du DVD, du jeu vidéo et la tendance web du moment

PAUSE_ECRAN_JEUVIDEOLE JEU VIDÉO 
SUPER MARIO MAKER
Nintendo met les petits plats dans les grands. Pour célébrer les 30 ans du plombier moustachu, le géant japonais offre aux fans la possibilité de concevoir leurs propres niveaux dans Super Mario Maker. Exclusivité Wii U, cet éditeur aussi puissant que facile d’accès permet évidemment de partager ses oeuvres avec les joueurs du monde entier via une simple connexion internet. Et ça marche, puisque plus d’un million de niveaux sont d’ores et déjà disponibles.
>>Nintendo, tout public, Wii U, 50 €.
L. Soon

PAUSE_ECRAN_DVDLe DVD
MAGGIE
Injustement boudé lors de sa sortie, Maggie raconte l’histoire entre un père et sa fille qui, contaminée par un virus, se transforme en zombie. Huis-clos qui envoie valser les clichés (oubliez la tripaille), Maggie est aussi un drame intimiste. Original et lent, il met en scène un Schwarzy étonnant à contre-emploi. Un mélo un poil poussif, mais intelligent et sans gore, à qui il faut accorder une deuxième lecture. Le DVD Blu-ray est doté de deux bonus intéressants, des interviews et des coulisses du tournage. [NB : pour la critique intégrale, jetez un oeil ICI]
A.G.

LE CDPAUSE_ECRAN_CD1
NIVEK – VERY BAD TAPE 3
C’est le retour du « Mec à part ». Un retour cosmique. Le rappeur tourangeau a désormais la tête dans les étoiles, mais garde les pieds sur terre. Jamais loin de ses racines corpopétrussiennes et de ce qui fait le sel de ses morceaux. Very Bad Tape 3, dernier volet d’une trilogie, se dévoile à travers sept titres. Si les habitués seront a priori déboussolés, ils retrouveront vite leurs repères : des textes qui font mouche, des références à la culture pop des années 90, et toujours cette voix reconnaissable, oscillant entre la rage du présent et la nostalgie de l’enfance. À la prod’, Kremlin livre des instru’ martiennes, inspirées par l’électro allemande des 80s. Le duo fonctionne à merveille pour un EP plus mature que ses prédécesseurs, au rythme plus lent qui séduira un nouveau public tout en secouant celui de la première heure.  [NB : tmv lui a tiré le portrait – chinois – et c’est à découvrir en cliquant là]
T.C.

LE CDPAUSE_ECRAN_CD2
KFÉ’IN – UNE VIE
Ils avaient écumé les scènes et enquillé les tremplins : les Kfé’in se lancent désormais dans la production, avec un premier album né d’un financement participatif. Avec ce Une Vie, le très jeune groupe orléanais (moyenne d’âge de… 16-17 ans, oui oui !) balance sa sauce pop-rock, à coups de riffs simples mais bien sentis. Passé un premier titre un poil trop candide (« Ce soir »), le reste de l’album est d’une maturité incroyable et sait envoyer quelques jolies pépites. Notamment son gros missile, le morceau « Assez ! », aux airs de Noir Désir. Les Kfé’in sont jeunes, mais prometteurs.
A.G

PAUSE_ECRAN_BDLA BD
CORTO MALTESE – SOUS LE SOLEIL DE MINUIT
Pari réussi pour cette reprise de Corto Maltese, la série culte d’Hugo Pratt. Il faut dire que Ruben Pellejero au dessin n’est pas n’importe qui et que Juan Diaz Canales au scénario n’est pas manchot non plus. Sous le soleil de minuit déroule une très belle aventure de notre marin préféré, perdu dans le grand nord de l’Alaska, avec suffisamment de rebondissements pour tenir le lecteur en haleine. C’est, au final, une reprise très fidèle mais aussi incroyablement moderne. On en redemande !
Hervé Bourit

TENDANCE WEB
DESSIN FOU
Il s’appelle Nestor Canavarro et on peut dire qu’il a un sacré coup de crayon ! Ce que vous voyez en photo est bel et bien un dessin. Cet artiste argentin réalise des portraits hyperréalistes, avec seulement quelques crayons de couleur (et beaucoup d’heures de travail).
À découvrir sur instagram.com/nestorcanavarro
PAUSE_ECRAN_WEB

100 000€

« Tu viens lire tmv avec moi ? Allez, viens, on est bien »

C’est le prix estimé du bikini de Princesse Leia dans l’épisode Le Retour du Jedi. L’objet culte du film Star Wars est mis aux enchères entre le 29 septembre et le 1er octobre. On attend de voir à quel prix il partira.

Chroniques culture #72

Les chroniques culture de la semaine : avec Beirut, Mad Max, Une Belle fin et Traquemage !

LE DVD
UNE BELLE FIN
John May est seul. Son métier ? Quand une personne décède, il doit retrouver ses proches. Un jour, il doit traiter le dossier d’un homme mort sans que personne ne s’en inquiète. Film humaniste, beau et triste, Une Belle fin détricote le délicat sujet des morts anonymes dans la société. Ode à la vie ? Témoignage bouleversant de la solitude ? Still Life (titre en VO) brasse large. Une perle à (re)découvrir, agrémentée de l’interview de son réalisateur en bonus.
A.G.

LA BD
TRAQUEMAGE
Quand l’un des scénaristes les plus en vue du moment, Wilfrid Lupano, rencontre le dessinateur tourangeau le plus doué de sa génération, Relom, cela donne Traquemage, beau pastiche d’Heroic fantasy décalé. On y croise un berger héros malgré lui, une brebis déjantée, des Trolls franchement crétins, une fée très portée sur la bouteille et surtout un bon Pécadou, fromage de chèvre qui déclenche toute l’histoire. Mais chut, à vous de savourer cette histoire hilarante.
Hervé Bourit

LE CD
BEIRUT NO, NO, NO
Après des années de silence, Beirut revient avec sa pop-folk doucement mélancolique. Il faut dire que son maître à penser Zach Condon est aussi connu pour être un big boss de la dépression. Beirut accouche d’un quatrième album parsemé d’influences traditionnelles d’Europe de l’Est et de cuivres. Intéressant à bien des égards, enregistré en quinze jours à peine, l’offrande des Américains a ce petit goût de nostalgie, un côté désuet pas désagréable.
A.G

LE JEU VIDÉO
MAD MAX
Défouloir musclé pour joueurs « testostéronés » en mal de sensations fortes, Mad Max déboule sur consoles nouvelle génération dans un jeu d’action post-apocalyptique en monde ouvert. Au programme de ce titre, des courses-poursuites de folie, des combats à revendre contre des gangs pour qui tous les coups sont permis et customisation de son véhicule pour construire la machine de guerre ultime.
> Warner Bros, + 18 ans, PC, PS4, Xbox One, 50 à 70 €.
L. Soon

Chroniques culture #71

Cette semaine, on embarque dans l’Hermione côté BD, on se joue à Metal Gear Solid V et double dose de musique avec deux extrêmes : Motörhead et… Miley Cyrus.

LE CD
MOTÖRHEAD – BAD MAGIC
Et de 22 albums ! Les légendaires Motörhead reviennent avec un Bad Magic, concentré de rock’n’roll pur, trempé dans le whisky et la sueur. On zappe l’état de santé inquiétant de sieur Lemmy en ce moment (70 ans !), on se concentre sur cette tripotée de hits en puissance, capables aussi bien de faire l’effet d’un TGV lancé dans les dents (Thunder & Lightning), comme de ralentir le tempo avec des morceaux plus bluesy. Motörhead ne change pas sa formule d’un poil, certes. Mais il reste le Roi. Point.
A.G.

LA BD
L’HERMIONE
On en a beaucoup parlé cet été et il était normal que le 9e art s’empare de la réplique de ce navire hors du commun. C’est Jean-Yves Delitte, peintre officiel de la Marine mais aussi talentueux dessinateur de BD maritime, qui a impulsé ce projet de raconter l’histoire de L’Hermione. Édité dans un grand format, doté de plein de bonus et de plans, cette BD se lit avec bonheur et grand plaisir. Embarquez pour cette aventure exceptionnelle qui, même en 2015, n’en finit pas de nous étonner.
Hervé Bourit

LE CD
MILEY CYRUS… AND HER DEAD PETZ
À force de poser nue et d’émoustiller les Jean- Kévin en rut sur Instagram, on avait oublié que la faussement trash Miley Cyrus chantait. Pour cet album-surprise téléchargeable gratuitement, les 23 titres envoient valser la pop mielleuse d’avant. En oubliant les tubes (Dooo it ! et ses paroles pseudo-rebelles) et un bon quart de l’album à jeter, car trop lassant, Miley s’en tire avec quelques honneurs, grâce à des chansons expérimentales, audacieuses et un côté sexuel et mélancolique intéressant.
A.G.

LE JEU VIDÉO
METAL GEAR SOLID V
Référence des jeux d’action- infiltration depuis la sortie du premier épisode en 1987, Metal Gear Solid, le hit de Konami imaginé par Hideo Kojima, déboule à nouveau sur PC et consoles. Monde ouvert, nouveaux personnages, cycles journuit ultraréalistes : The Phantom Pain, prequel à la troisième personne dont l’action se déroule en pleine guerre d’Afghanistan, a tout pour scotcher les gamers à leur manette de longues heures durant.
> Konami, + 18 ans, PC, PS3, PS4, Xbox, Xbox One, de 50 à 70 €.
L. Soon

Chroniques culture #68

Toute l’actu BD, CD, DVD et TV de la semaine chroniquée par la rédac de tmv.

 

LE DVD 
LES NOUVEAUX HÉROS 
Sorti au cinéma en février, ce long-métrage d’animation signé Disney cherchait clairement à draguer un public différent. Véritable   mélange d’influences, entre comics américains et mangas japonais, il est aussi une pépite visuelle, bluffante de   technicité. Occultant malheureusement ses personnages secondaires, il place en revanche l’adorable Baymax comme héros déjà   culte. Remplie de bonus (courts-métrages, suppléments, scènes coupées), la version Blu-ray permet une   nouvelle lecture de cette   perle d’émotion et d’humour.
A.G.

LE CD 
THE MOONFINGERS – ROOM 505 
On les avait rencontrés en 2013. Leur pop avait ce grain de la jeunesse, hors-temps. Et puis ils ont sorti un deuxième EP. C’était   début juin. Et là, la claque. Toujours pop mais plus de voix, de maîtrise, d’humour. Épuré. Room 505 annonce une maturité qui fait dire que les Moonfingers sont sûrement les petits-fils cachés des Beatles. En écoutant Morning song, on commence à y croire, à repenser au White album. À se dire que les Moonfingers ne font pas de la musique à   la mode. Tant mieux.  À écouter sur soundcloud.  com/the-moonfingers
B.R.

LA BD 
CATHARSIS 
Membre de Charlie Hebdo, le dessinateur Luz livre sa vision post attentat à travers un ouvrage bouleversant. Une BD sous forme de thérapie où ses doutes, ses angoisses, ses peurs s’étalent au grand jour. Loin du voyeurisme que l’on pourrait attendre, ce témoignage singulier et attachant emporte tout sur son passage. Cette catharsis touche au plus profond de l’être humain en nous laissant complètement hébété. On ressort de cette expérience avec un amour de la vie encore plus fort.
Hervé Bourit

À LA TV
QUI VEUT ÉPOUSER MON FILS ? 
Au secours, l’émission cu-cul(te) revient sur TF1. Trois Tanguy célibataires y rencontrent des prétendantes dans l’espoir de trouver l’âme sœur… avec, bien sûr, l’accord de Môman chez qui   ils vivent encore. On a surtout hâte de voir Michaël, 25 ans, qui habite avec sa maman Yvette et mamie Jeanine, dont la maison se trouve à 500 m. Délicieuse occasion pour permettre à   ses neurones de se liquéfier et de se rendre compte que notre vie amoureuse n’est pas si moche que ça. Vendredi 26, à 23 h, sur TF1.
A.G.

Chroniques culture #67

Double dose de CD cette semaine, avec, notamment, un super groupe tourangeau. Voilà nos chroniques culture.

LE CD
PRINZHORN DANCE SCHOOL
Ce duo a emprunté son nom au Professeur Prinzhorn, qui collectionnait l’art de ses patients aux troubles mentaux. On avait déjà chroniqué en 2012 leur excellent album Clay class. Moins énervé, moins tendu, Home Economics garde quand même ce qui marche : une batterie minimaliste, une basse omniprésente, une ambiance post-apocalyptique. On pense aux premiers albums de The Kills avec cette énergie contenue, ce déchaînement qui n’arrive jamais.
B.R.

LA BD
THE FOUR ROSES
Un duo de rêve aux commandes de cette magnifique BD gorgée de musique et du parfum des « bons temps rouler » ! Deux de nos auteurs les plus rock du 9e art, Jano au dessin et Baru au scénario, viennent de nous livrer un des ouvrages qui nous balade de la Meuse à la Louisiane dans une quête effrénée sur la piste d’un vieux 45T. Une belle histoire d’amitié et de famille et surtout une résurrection pour un Jano absent des bulles depuis 10 ans et qui nous éblouit encore ici par son talent magistral.

Hervé Bourit

LE DVD
VIKINGS – SAISON 1
Après une sortie en import et une diffusion sur Canal+, l’excellente série Vikings voit enfin sa première saison bénéficier d’un vrai coffret DVD et Blu-ray. Proposés en 16/9, en VF et en VO, les neuf épisodes suivant Ragnar Lothbrok et ses guerriers vikings se dévorent à une vitesse folle. Mise en scène exceptionnelle, magnifiée par de sublimes décors, le tout ultra-documenté. En bonus, un paquet de suppléments, entre scènes inédites, commentaires audio et reportages dans les coulisses.
A.G.

LE CD
FREAK OUT TONIGHT  – Dog Guilty Party
Ce groupe tourangeau grandit avec ce nouvel EP. La musique des Dog Guilty Party vous donne envie de faire tomber le haut et de partir sur le dancefloor. Freak out tonight mélange rock, rythmes funky et groove endiablé, comme si vous mélangiez Phoenix avec les Arctic Monkeys et rajoutiez des bouts de Django Django. Une sorte de monstre pop qui va tout dégommer sur son passage. Une belle réussite. Sortie gratuite le 18 juin sur soundcloud.com/dogguiltyparty
B.R.

Chroniques culture #66

Toute l’actu BD, CD, DVD et jeu vidéo de la semaine chroniquée par la rédac de tmv.

 

LE DVD
TAKEN 3
Parfois, il faut savoir s’arrêter à temps… La franchise Taken ne l’a visiblement pas compris : ce troisième volet, avec l’inénarrable et pour- tant très bon Liam Neeson, en est la preuve. Scénarisé avec les pieds par Luc Besson, ce gros action movie costaud et castagneur a beau être ultra énergique, il frôle le grotesque et la pâle caricature. Reste, pour les intéressés ou les fans, à se délecter des bonus de la copie Blu-ray, avec scènes coupées, interviews, making of de cascades et divers suppléments. A.G.

LE CD
MUSE – DRONES
Le trio a autoproclamé son Drones, « meilleur album de Muse ». Sans aller jusque là, Drones est effectivement bourré de bonnes choses : la pépite Psycho et son riff tonitruant, boosté par un véritable mur du son, par exemple. Concept album aux relents orwelliens, dérivant sur la théorie du complot (l’excellent Reapers), Drones est parfois en sous-régime (Dead inside, insipide). Si la facette heavy est réussie, un petit côté pompeux empêche Drones de s’envoler pleinement. A.G.

LA BD
BIZARRAMA CULTUROLOGIQUE
Compilées de Personne ne bouge, l’émission d’Arte, ces planches d’illustrations signées Marion Montaigne prennent vie une seconde fois. Il était impensable que ces chefs-d’œuvre d’humour loufoque ne soient pas publiés un jour. Au menu, tout sur l’Australie, François Truffaut, la véritable histoire de l’Arche de Noé ou encore le traîneau du Père Noël. C’est hyper drôle, caustique, déjanté : on a adoré. À ingurgiter à petites doses pour faire durer le plaisir ! Hervé Bourit

LE JEU VIDÉO
THE WITCHER 3 : WILD HUNT
Attendu par des hordes de fans à travers le monde, le troisième et dernier épisode de la saga fantasy The Witcher pointe le bout de son épée sur PC et con – soles nouvelle génération. Scénario aux petits oignons inspiré de l’œuvre du Polonais Andrzej Sapkowski, graphismes impressionnants, gameplay de folie et action à revendre : rarement action-RPG en monde ouvert n’aura été aussi passionnant. À vos manettes ! > Bandai Namco, + 18 ans, PC, PS4, Xbox One, de 50 à 70 €. L. Soon

Chroniques culture #65

Toute l’actu BD, CD, DVD et jeu vidéo de la semaine chroniquée par la rédac de tmv.

 

LE CD
STRUGG – DISORDERS IN PROGRESS
Duo à cheval entre Bourges et Tours, les Strugg (alias   Vincent et Man-U) viennent de sortir un EP prometteur. Ce Disorders in progress, véritable plongée dans une marmite bouillante de rock/ indus, broie les cervicales à coup de rythmiques imparables et de grosse guitare bourdonnante. Côté voix, on est dans du lourd, du saturé, influencé tour à tour par David Bowie, Marilyn Manson et Nine Inch Nails. Addictif et à retrouver d’urgence sur Itunes.   A.G.

LE DVD
IMITATION  GAME 
Contrairement à la majorité des biopics, celui-ci, sur la vie du mathématicien anglais Alan Turing, a ce petit plus qui fait sortir ce   film des sentiers battus d’Hollywood. S’il a des faux airs de blockbuster (le cadrage et la photographie n’apportent rien), Imitation Game aborde l’homosexualité, le manichéisme, la robotique et l’humanisme tout en finesse. Un propos   intelligent et intelligible porté par le talent de Benedict Cumberbatch et de Keira Knightley.  B.R.

LE JEU VIDÉO 
CODE NAME  STEAM 
Repoussez une invasion alien et entrez dans l’histoire avec Code Name :  STEAM, un jeu de rôle et de tir au tour par tour   taillé spécialement pour la 3DS Nintendo. Élaborez   toutes sortes de stratégies, jouez des muscles et des neurones dans l’univers  steampunk du Londres victorien. Gameplay classique mais efficace et ambiance graphique typée constituent les deux points forts   de ce titre. Une valeur sûre.  Nintendo, + 12 ans, 3DS, 35 €.  L. Soon

LA BD 
LES ENQUÊTES  DE RIC HOCHET
Pas facile de reprendre la suite des aventures d’une des icônes de la BD franco-belge. Un pari réussi pourtant, car le scénario de   Zidrou, un des auteurs les plus doués de sa génération, et le dessin de Simon Van Liemt emportent véritablement la mise. Intrigue machiavélique, soupçon d’érotisme, humour décapant, tous les ingrédients sont réunis pour faire de cette reprise un must pour les amateurs de thriller et de costume pied de poule.  Hervé Bourit

 

Chroniques culture #64

Deux CD cette semaine, avec Faith No More et Eddy Kaiser, ainsi que la BD Dent d’ours et … l’interview qui tue !

LE DVD
L’INTERVIEW QUI TUE
Polémique lors de sa sortie (souvenez-vous le piratage de Sony), The Interview en VO refera-t- il causer avec cette édition Bluray ? Cette comédie potache et graveleuse, baladée par le duo Seth RogenJames Franco, possède son lot de pépites (ah, cette promenade en tank sur du Katy Perry…). Avec 90 minutes de bonus, ce film sur l’interview du dictateur nord- coréen Kimjung- Un se voit ici paré de sa version noncensurée. Ouf, il lui restait donc quelques missiles dans sa besace… A.G.

LE CD
EDDY KAISER – FOLLOW ME DOWN
Il y a des albums, comme celui-ci, qui ne respectent ni les modes ni les époques. Le Nantais Kaiser fait partie de ces artistes qui s’affranchissent de tout ce qui fait la tendance. Il balance en sept morceaux une folk sombre, à rapprocher des derniers albums de Johnny Cash. De sa voix lugubre, il transperce les mélodies de violons et les arpèges de guitares électriques pour aller à l’essentiel : une musique qui raconte la vie, les errements de l’âme, les blessures enfouies. Magnifique. B.R.

LE CD
FAITH NO MORE – SOL INVICTUS
Il aura fallu 18 ans pour avoir la chance de réécouter du nouveau matériel de ceux qu’on qualifiait de maîtres du rock fusion, fin des années 80. Faith No More est enfin de retour. Après une intro classieuse (Mike Patton, toujours crooner), le reste de l’album est un concentré d’inventivité, navigant entre gros riffs, piano, refrains entêtants, voix mélodieuse ou hystérique. Génialement fantasque (ce « Motherfucker » jouissif) et vitaminé : un comeback épique, inclassable et toujours au sommet. A.G.

LA BD
DENT D’OURS
Signé Yann au scénario (imparable comme d’habitude) et Henriet au dessin (un gros coup de coeur !) cette histoire en 3 tomes croise les destins de trois jeunes Allemands des années 20. Une fresque magistrale où complots, coups de théâtre et sentiments se croisent avec une maestria inégalée. Le tout sublimé par un graphisme époustouflant qui propulse ce « Dent D’Ours » en tête des immanquables de l’année mais surtout au rang des classiques du genre.
Hervé Bourit

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=dVMihwKDGso[/youtube]

Chroniques culture #62

Toute l’actu BD, CD, DVD et jeu vidéo de la semaine chroniquée par la rédac de tmv.

LE DVD
CAPTIVES
Tina et Mattheux, deux parents effondrés, voient leur vie bouleversée, lorsqu’ils apprennent que leur fille disparue serait toujours en vie, retenue par un homme. Thriller glaçant et glacé, filmé dans le froid polaire canadien, Captives additionne les thèmes : rapt d’enfants, pédophilie, internet, culpabilité, voyeurisme… Inégal et complexe dans sa construction, le film reste tout de même captivant. Une pellicule qui, pour son seconde vie, aurait mérité mieux que cette édition avare en bonus…
A.G.

LE CD
K’S CHOICE – THE PHANTOM COWBOY
Le duo belge K’s Choice avait un objectif pour ce nouvel album : réaliser une galette 100 % rock. Mission accomplie avec ce The Phantom cowboy. Doté d’un son ricain assumé (aux manettes, Alain Johannes qui a bossé avec les Queens of the stone age), l’album ne dépareillerait pas sur une radio US. En faisant la part belle aux guitares, il tape dans un rock simpliste mais efficace (on pense parfois à du Foo Fighters), rehaussé de la voix claire de Sarah. Un disque vitaminé, sincère et étonnamment bon.
A.G.

LA BD
LES FLEURS DU MAL
En ces temps de révisions, la lecture des Fleurs du mal de Baudelaire ne peut pas faire de mal. Surtout quand Glénat a la bonne idée, pour sublimer ces magnifiques textes, d’en confier l’illustration à Tanino Liberatore. Immense dessinateur mésestimé, le papa de Ranx Xérox est un illustrateur hors norme qui vous éblouit à chaque page. Non content de mettre en avant le côté sulfureux de ces poèmes, il imprime sa patte et les transcende avec une maestria graphique absolue.
Hervé Bourit

LE JEU VIDÉO
BLOODBORNE
Affrontez vos peurs et une armée de créatures cauchemardesques dans Blood- Borne, le nouveau titre d’action-RPG développé par les créateurs de Dark Soul’s. Flippante au possible, et donc destinée à un public averti, cette exclusivité PS4 vous propose d’arpenter les rues sombres de Yharnam, une vieille ville ravagée par une épidémie aussi étrange que soudaine. C’est sombre et addictif, violent et parfaitement réalisé. Que demander de plus ?
Sony, + 16 ans, PS4, 60 €.
L. Soon

Chroniques culture #60

Toute l’actu BD, CD, DVD et jeu vidéo, avec notamment le double album du steelband Pan’n’Co ou encore la galette Whiplash.

LE DVD
WHIPLASH
Primé à Sundance, ce film sur un jeune batteur de jazz à NewYork, poussé a l’extrême par son professeur, laisse dubitatif. D’abord par son environnement musical : depuis quand le jazz de Buddie Rich ou Charlie Parket et les concerts au Lincoln Center font rêver la jeunesse ? Entre portrait brutal et à côté de la plaque d’un musicien en devenir et méthodes pédagogiques d’un autre temps, Whiplash n’offre aucun propos tangible et oublie de parler du plus important : la musique.
B.R.

LE CD
TWINNING SOULS – PAN ‘N’ CO STEELBAND 

Quand Pan’n’co steelband (de Touraine) et le Valley Harps Steel Orchestra (de Trinidad et Tobago) collaborent, ils voient grand. La preuve, ils ont accouché d’un double album, rempli de musique afro-caribéenne et de steeldrum, ces tambours en acier. Twinning Souls est une dose de bonne humeur, passant de la lancinante promenade sous le soleil (Bourrachera et ses accents presque cubains), à la fiesta endiablée (l’ultra rythmé Le Poinçonneur de lilas).
> A découvrir ici pannco-steelband.com
A.G.

LA BD
UN CERTAIN CERVANTES
Christian Lax réinvente ce récit sombre et magnifique à la fois : l’histoire de Don Quichotte. Transposée dans le désert américain, l’histoire de Mike Cervantès, ancien Marine d’Afghanistan, qui après avoir lu le livre de l’écrivain espagnol, se prend au jeu de dénoncer tous les travers de la société américaine. Jamais Lax n’aura atteint un tel niveau d’émotion dans cette BD bouleversante et forte, qui en fait déjà l’un des plus gros coups de coeur de l’année.
Hervé Bourit

LE JEU VIDÉO
MORTAL KOMBAT X
Plus gore que jamais, la célèbre saga Mortal Kombat déboule pour la première fois sur PlayStation 4 et Xbox One. Vous aimez les combats musclés, les « finish moves » sanglants et les effets spéciaux ? Alors, n’hésitez pas. Déjà vendu à plus de 35 millions d’exemplaires depuis la sortie du premier opus au début des années 90, le hit de NetherRealm, porté par une excellente réalisation et un gameplay toujours aussi efficace, frappe fort.
> Pegi + 18 ans, PS4, Xbox One, 60 €. Aussi sur PC.
L.Soon

Chroniques culture #59

Les Sims reviennent ! On en parle dans nos chroniques culture. Ainsi que le dernier CD d’Izia ou encore le Hobbit 3 en DVD et la BD Rosario.

LE DVD
HOBBIT 3 : BATAILLE DES 5 ARMÉES
L’ultime chapitre débarque en DVD-blu ray. Signé Peter Jackson, alias mister je-transforme-toutce- que-je-touche-en-or, ce troisième Hobbit est une claque visuelle. Cet épilogue dantesque, en dépit de quelques instants mélo surfaits, propose un final énergique et épique. Au menu, trois éditions DVD et pas mal de bonus croustillants (un making-of en Nouvelle-Zélande)… En revanche, pour la version longue du film (30 minutes supplémentaires au compteur), il faudra attendre novembre.
A.G.

LE CD
IZIA LA VAGUE
Exit le rock pêchu en anglais d’autrefois, Izia, la fille de Jacques Higelin, surfe désormais sur la vague de la pop franchouillarde, teintée d’electro minimaliste. Voix incandescente, sensuelle et instrumentations soignées permettent à certains titres de briller : l’agréable Les Ennuis, chanté avec Orelsan, ou encore Silence Radio. Mais le reste est cliché à souhait et peu inspiré (Bridges et l’insupportable Hey). Avec son virage à 180°, Izia a fait un pari risqué, pas forcément gagnant.
A.G.

LA BD
ROSARIO
Entre l’Italien Claudio Stassi au dessin et l’Argentin Carlos Sampayo au scénario, la mayonnaise polar a une saveur toute particulière. Celle de Rosario, ville du sud de l’Argentine qui, dans les années 1930, voit s’affronter dictature et anarchistes. Au milieu, une histoire d’amour entre un violoniste et une prostituée, des mafieux, des militaires et où amitié et trahison vous entraînent à un rythme d’enfer. Le traitement de la couleur et la maîtrise des cases font de ce polar un chef-d’oeuvre graphique.
Hervé Bourit

LE JEU VIDÉO
LES SIMS 4 AU TRAVAIL
Un peu plus de six mois après son lancement, Les Sims 4, la légendaire simulation de vie signée Maxis, a droit à son premier pack d’extension. Attendu par les fans malgré un prix élevé, cet add-on est l’occasion de se glisser dans la peau d’un détective, d’un médecin ou d’un Pr. Foldingue. Voire d’un commerçant puisque les boutiques font enfin leur retour. Divertissant à défaut d’être indispensable, Au travail séduira à coup sûr tous ceux qui parlent le Simlish couramment.
> + 12 ans, PC/Mac, 40 €.
L.Soon

Chroniques culture #58

Chaque semaine, votre petite dose de culture. Avec de la BD, de la musique et du DVD.

LE DVD
GOD HELP THE GIRL
Petit film sorti presque inaperçu l’année dernière, ce long-métrage est l’oeuvre du leader du groupe de musique Belle and Sebastian, Stuart Murdoch. Librement inspiré de sa vie et de ses chansons, God Help the girl nous plonge dans un Glasgow joyeux, brillant. On y suit trois jeunes musiciens en train de monter le groupe de pop ultime. Une fable rafraîchissante, à la limite de la comédie musicale qui touchera forcément les fans de Belle and Sebastian.
B.R.

LE DVD
Z NATION
Passée un peu inaperçu cet automne, Z Nation a quand même tout pour plaire aux fans du genre. Surtout que cette création est celle des producteurs de Sharknado. Beaucoup moins prise de tête que Walking dead, Z nation verse dans l’hémoglobine et le massacre de zombies jouissif. Le pitch : dans un monde envahi par les morts-vivants, un antidote a fonctionné sur un prisonnier. Encore faut-il que celui-ci soit escorté jusqu’en Californie.
C.V.

LE CD
ODRAN TRÜMMEL – IN A JAR
L’enfant sauvage de l’anti- folk revient. Odran Trümmel, c’est le fils caché de Syd Barett élevé à coup de morceaux de Supergrass et bercé trop près d’un vinyle de Bob Dylan. Son nouvel album est encore une de ces oeuvres sautillantes, délicieusement entraînantes, aux arpèges supersoniques qui vous collent aux oreilles des jours entiers, vous hantent pendant votre petit-déjeuner au soleil. Non, vraiment, Odran Trümmel est toujours aussi doué. Pas de doute.
B.R.

LA BD
LE RESTE DU MONDE
Quittant l’univers du polar, Jean Christophe Chauzy, nous livre avec cet ouvrage un coup de poing en pleine figure. Il suit avec une précision d’entomologiste Marie et ses deux enfants coincés dans un village en pleine montagne, coupés du monde suite à une immense secousse sismique. Comment garder l’espoir face aux éléments déchaînés et à la cupidité humaine. Oui un vrai séisme que cette BD qui fait mouche avec une lucidité et une vérité indicible.
Herve Bourit

Chroniques culture #57

Du nouveau Spirou au DVD de Night Call, en passant par Resident Evil et Royal Thunder côté disque : nos chroniques culture.


LE DVD

NIGHTCALL
Branché sur les fréquences radio de la police, Lou parcourt Los Angeles pour filmer accidents et meurtres. Il revend les images choc à prix d’or aux télés, prêt à tout pour son scoop. Une nouvelle fois, Jake Gyllenhaal, tétanisant et cynique, est magistral. Dans cette allégorie sur la course à l’info, l’amoralité étouffe le spectateur. C’est brillant et tristement féroce. L’amateur de suppléments se rabattra sur le commentaire audio du réalisateur Dan Gilroy. Le reste des bonus ne valant pas très cher…

A.G.

LE CD
ROYAL THUNDER – CROOKED DOORS
Venus d’Atlanta, États-Unis, les Royal Thunder proposent un rock progressif, entre rythmiques lourdes et plus atmosphériques. La voix solide et groovy à souhait de Miny Parsonz (prestation bluffante de la chanteuse, lorgnant vers le hard-rock) enveloppe cette musique trempée dans les 70s, la transporte loin, la fait voler (« The Line », ou encore « Time machine »). Habiles montées en crescendo, mélodies lumineuses et planantes… La Géorgie a accouché d’un grand groupe.
A.G.

LA BD
LE SPIROU DE… LA GROSSE TÊTE
Depuis plus de 75 ans, le petit groom en uniforme rouge des éditions Dupuis est un des exemples de longévité inégalé du 9e Art. Avec cette variation autour d’un des albums mythiques de la série, le volubile duo Makyo/Toldac au scénario, et l’épatant Téhem au dessin, ce Spirou new look est une totale réussite. Tous les personnages mythiques de la série sont au rendez-vous, tout comme les gags et les péripéties. Le troisième âge n’est pas encore pour Spirou, désormais intemporel, voire immortel !
Hervé Bourit

LE JEU VIDEO
RESIDENT EVIL – REVELATIONS 2
Des couloirs sombres, des mutants comme s’il en pleuvait, une musique stressante… Bienvenue dans l’univers de Resident Evil : Revelations 2. Signé Capcom, le nouvel opus de cette légendaire saga vous propose d’incarner deux tandems perdus sur une île mystérieuse peuplée de créatures sanguinaires. Mélange d’action, d’exploration et d’énigmes, Revelations 2 est à savourer en solo ou en multi.
> + 18 ans, PC, PS3, PS4, Xbox 360, Xbox One, de 40 à 45 €.
L.Soon

Chroniques culture #55

Toute l’actu BD, CD, DVD ou encore jeu vidéo de la semaine…

LE DVD  
REC  L’INTÉGRALE
La quadrilogie, initiée par   Plaza et Balagueró en 2007,   débarque dans un coffret   Blu-ray rempli à ras bord !   On zappe les très moyens   épisodes 3 et 4, pour se   concentrer sur les deux pre- miers, deux (presque) huis- clos à mi-chemin entre l’hor- reur et le zombie, tournés   en caméra à l’épaule. Mais   surtout, ici, gloire à cette   tripotée de bonus, offrant   en vrac mode d’emploi pour   tourner un film d’horreur,   scènes coupées, ma- king-of, coulisses, interviews,   archives, essais des comé-  diens, bonus cachés, docu…
A.G.

LE CD  
AWOLNATION  -RUN
Passé sur le devant de la   scène grâce à leur méga hit   Sail, Awolnation sort son   deuxième album, quatre ans   après l’excellent Megalithic   Symphony. Avec cet elec- tro-rock très gentillet, Awol- nation accouche d’un disque   en demi-teinte. L’excellent   titre éponyme, qui ouvre le   bal, et son côté indus est un   futur tube, tout comme le   saccadé Hollow moon. Jail- break et sa mélodie douce- amère fait rêver. Mais trop   inégal (I am, peu inspiré),   alternant l’euphorique et le   planant, Run reste en deçà   du premier CD.  A.G.

LA BD
LE SCULPTEUR
Scott Mc Cloud livre, avec  Le Sculpteur, un des ou- vrages qui fera date en 2015.   496 pages, où il revi- site le mythe de Faust avec   brio, à travers la vie de David   Smith. Ce sculpteur new- yorkais devient une idole   grâce à ses nouveaux pou- voirs, mais se retrouve, avant   de mourir, face à l’amour de   sa vie. Dilemme existentiel   qui brasse les sentiments hu- mains avec une force de nar- ration incroyable et un sens   du récit bluffant. Un roman   graphique entraînant loin   dans l’exploration de l’âme   humaine. Un must.
Hervé Bourit

LE JEU VIDÉO  
DEAD OR ALIVE  LAST ROUND  
Référence des jeux de com- bat, la saga Dead or Alive   déboule enfin sur PlaySta- tion 4 et Xbox One. Parce   qu’on ne change pas une   formule qui gagne, Last   Round est une succession   d’affrontements en arènes   opposant des combattants   bodybuildés et de jolies   demoiselles en tenues   légères. Comme à la grande   époque des salles d’arcade,   vous allez multiplier les com- bos dans un festival d’effets   spéciaux, de cris et de posi- tions dignes d’une contor- sionniste de haut vol. Go !
Sur PS4 et Xbox One, 40 €.  
L. Soon

Chroniques culture #54

Un concentré des sorties dvd, jeu vidéo et BD de la semaine !


LE DVD

QUI VIVE
Chronique sociale sur un trentenaire paumé dans une cité bretonne, ce long-métrage possède quelques atouts de taille : deux acteurs qui haussent le film à un bon niveau. Sans Adèle Exarchopoulos et Reda Katheb, Qui Vive tomberait vite dans la fiction banale et le cliché banlieusard. Avec eux, il a des accents d’Entre les murs (Cantet). Pour son premier film, Marianne Tardieu tombe dans le spectaculaire même si elle offre une façon de filmer proche de ses personnages, intimiste.
B.R.

LA BD
TERRA PRIME 1
C’est l’histoire d’une BD coupée en deux. On nous embarque à bord d’un immense vaisseau-monde, passionnant concentré d’humanité à la recherche d’une nouvelle planète à coloniser. Un espace clos, des personnages bien trempés, une intrigue bien ficelée… On salive, on dévore, on s’attache. Et puis, patatra, en deux planches, on change tout et nous voici projetés dans une tout autre histoire, curieux mixe entre Avatar et Arthur et les Minimoys. Et là, ça le fait beaucoup moins.
M.P.

LA BD
MOONHEAD ET LA MUSIC MACHINE
Ou le mal-être adolescent symbolisé par un ado avec une tête en forme de lune… L’Anglais Andrew Rae, est un brillant illustrateur, un publicitaire remarqué, un cinéaste multi récompensé et un amateur plus qu’éclairé de musique. Sa première incursion dans le 9e art est une réussite totale. On est en effet immédiatement séduit par cette histoire forte qui nous emporte littéralement et cette magnifique conception de l’ouvrage. Un des immanquables de ce début d’année.
Hervé Bourit

JEU VIDÉO
THE ORDER : 1886
A mi-chemin entre jeu vidéo et grosse production hollywoodienne, The Order : 1886, distribué en exclusivité sur PlayStation 4, vous propose d’affronter un ennemi surpuissant dans un Londres néo-victorien. Vous allez donc incarner un chevalier d’élite chargé, avec trois compagnons d’armes, de protéger la population d’une espèce mi-humaine mi-bestiale. Le tout dans une ambiance rétrofuturiste du plus bel effet. À vos manettes !
L. Soon Sony, Pegi + 18 ans, PS4, 69 €.

Chroniques culture #53

Pour la rentrée, on se fait le plein de culture, avec Jabberwocky en BD, un DVD d’Hunger Games plein de bonus, mais aussi le retour de la téléréalité façon tatouage sur 23.


LE DVD

HUNGER GAMES LA RÉVOLTE (partie 1)
Cet ultime chapitre avait laissé un goût amer lors de sa sortie (un dernier épisode scindé en deux…). Plus sombre, proposant un tableau intéressant de la manipulation médiatique et de masse, ce Hunger Games trop convenu souffre d’un rythme pauvre. Le bonheur se fera donc dans l’édition Blu-ray, avec ses bonus : commentaires audios, scènes coupées, clips vidéo, making of et un hommage à Philip Seymour Hoffman.
A.G.
> Sortie le 16 mars.

LE CD
SOKO – MY DREAMS DICTATE MY REALITY
Un parfum de eighties flotte. Il suffit de jeter un oeil sur la pochette : collages grossiers, façon fanzine. Pour son nouvel album, Soko s’est exilée sous le soleil californien. Il y a des touches à la The Cure ici. Du Joy Division, aussi. L’auteure du tube I’ll kill her baigne désormais dans une new wave plaisante et lancinante. Le tout, sublimé par des paroles à filer des frissons. De quoi faire oublier certains titres bien plus dispensables, à l’instar du poussif Monster Love.
A.G.

LA BD
JABBERWOCKY
Avec cette série complètement folle, Masato Hisa dynamite l’univers du manga en multipliant les codes et les références. On se croirait à la fois dans Da Vinci Code, Barbarella et Jurassic Park. Et puis il y a surtout ce graphisme qui doit beaucoup au Franck Miller de Sin City, mais réussit le tour de force de nous bluffer à chaque page. Ça fait beaucoup de bons points en même temps ! Alors on fonce et on salue les éditions Glénat pour cette belle initiative.
Hervé Bourit

À LA TV
NY INK
La chaîne 23 continue d’exploiter le filon de la tattoo-téléréalité. Après Miami Ink, InkMaster et consorts, voilà NY Ink. L’émission tourne de nouveau autour de l’excellent Ami James, cette fois installé à New York. Au programme, quelques grosses engueulades, mais surtout beaucoup de tatouages. On verra notamment défiler le rappeur Method Man, les musiciens de Slipknot et des Ramones, ou encore la bimbo Tila Tequila.
A.G.
> Samedi 14, à 20 h 50, sur 23.

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Chroniques culture #52

Cette semaine, double dose de BD ! Mais on parle aussi de Bob Dylan et du DVD mignonnet de Lou ! journal infime…

LE CD
BOB DYLAN – SHADOWS IN THE NIGHT
Dans le nouvel album du poète de la contre-culture, point de chansons originales. Ici, le maître du folk reprend dix standards américains, qui ont tous été jadis chantés par Frank Sinatra. Doux voyage rétro et mélancolique, ce Shadows in the night est intimiste, feutré et surprenant. La justesse n’est, certes, pas toujours de mise. Mais ce ton nasal est encore là. La voix granuleuse, rongée par le tabac, aussi. Bob Dylan, sans être crooner, la laisse flotter et nous emporter.
A.G.

LE DVD
LOU ! JOURNAL INFIME
Adapté de la BD à succès, Lou ! journal infime a surpris en révélant Lola Lasseron, jeune actrice aussi attachante qu’authentique. Dans un univers loufoque, visuellement proche de Gondry, Julien Neel a su transposer l’esprit coloré et poétique de sa propre BD pour cette comédie sucrée. Reste que cette famélique édition fait une fois de plus l’impasse sur les bonus. Seul supplément à se mettre sous la dent : un commentaire audio du réalisateur/ dessinateur. Décevant…
A.G.

LA BD
40 ANS ! WHAT THE FUCK !
Emma a 40 ans. Divorcée, mignonne, pleine d’envie( s). Cette BD sympa (aux éditions Delcourt) d’Emmanuelle Teyras est une ode à la liberté et à la gloire des quadras. Passant en revue les thèmes de l’exmari bienveillant (mais pas débrouillard pour un sou), la sexualité, les copines, ou encore le machisme et les gros nazes. 40 ans ! What the fuck, sur un ton très libre et girly, est parfois un peu inégal, mais se laisse dévorer tout au long de ses 160 pages.
A.G.

LA BD
LA VIE DE TOUS LES JOURS
Directeur du Festival BD en Chinonais (les 14 et 15 mars prochains), le Tourangeau Mickaël Roux est aussi un auteur. Avec cette Vie de tous les jours, il mélange le quotidien d’un dessinateur de bande dessinée (tiens, tiens !) et de sa petite famille avec un univers imaginaire. Le décalage est particulièrement bien vu, surtout quand il réussit le tour de force de faire tenir tout cela dans des gags hilarants. Vraiment une belle réussite pour cet auteur.
Hervé Bourit

Chroniques culture #50

Et de cinquante ! Voilà notre 50e épisode des chroniques culture. De Manson à Saints Row, en passant par l’Homme qui marche et James Brown.

LE DVD
GET ON UP
De James Brown, on connaît ses chansons cultes. Du Mister Dynamite, on connaît moins l’homme pas si funky que ça, le parano, violent, autoritaire ; le mégalo derrière la légende. Ce biopic de Tate Taylor offre une vision éclairée et électrisante de la sex machine. Le must étant cette tripotée de bonus, offerts sur une copie Blu-ray de toute beauté : version digitale version UV, scènes coupées, alternatives, interprétations des chansons complètes et une tonne de suppléments. De la bombe !
A.G.

LA BD
L’HOMME QUI MARCHE
À l’heure où le 42e Festival d’Angoulême va lui consacrer une grande exposition, Jiro Taniguchi voit enfin l’intégralité de son oeuvre publiée en France. C’est le cas de la magnifique réédition proposée par les Éditions Casterman (avec des histoires inédites, des planches couleur et une nouvelle traduction). Cet Homme qui marche, c’est bien sûr Taniguchi lui-même qui nous invite autant à la réflexion sur le temps qui passe qu’à la rêverie sur notre avenir. Magnifique et indispensable.
Hervé Bourit

LE CD
THE PALE EMPEROR – MARILYN MANSON
Et si Manson était un peu plus Marilyn ? Aux oubliettes, le maître de la provoc’ des années 90-2000 qui terrorisait les mamans. Désormais, Marilyn Manson est adulte. Plus inspiré, aussi, avec cet album vintage qui fera (peutêtre ?) grincer des dents les fans de la première heure. The Pale Emperor navigue dans des eaux troubles, un peu bluesy, un peu atmosphériques, mélodico-mélancoliques. Loin de son metal habituel, nourri d’une basse sourde, un album prenant et surprenant.
A.G.

LE JEU VIDÉO
SAINTS ROW – GAT OUT OF HELL
La météo ne vous donne pas envie de sortir ? Alors pourquoi ne pas défier Satan himself dans un GTA-like délirant ? Fans de Saints Row, prenez le contrôle de Johnny Gat ou de Kinzie Kensington et semez le chaos en enfer dans le politiquement incorrect Gat Out Of Hell. Disponible en standalone sur PS3 et Xbox 360, cette extension signe également l’arrivée remarquée de la saga sur PS4 et Xbox One.
> Deep Silver, + 18 ans, PS3, PS4, PC, Xbox 360, Xbox One.
L.Soon

 

 

Chroniques culture #47

Pour bien commencer 2015, on vous présente deux DVD : Black Storm et Palo Alto. Sans oublier une petite BD plutôt excellente !


LA BD

LE BÂTON DE PLUTARQUE
L’idée est vraiment géniale, mais encore fallait-il y penser ! Imaginer la rencontre entre Blake et Mortimer, les confronter à Olrik, poser les bases de ce qui allait devenir une des plus belles sagas du 9e Art aurait pu vite tourner à l’exercice de style. Mais le talent de conteur d’histoires de Sente et le trait impeccable de Juilliard font une fois de plus merveille et ce travail d’orfèvre éclaire quelques zones d’ombre, ce que le grand Jacobs aurait sûrement apprécié. Une superbe réussite.
Hervé Bourit

LE DVD
BLACK STORM
Dire qu’on attendait mieux de la première réalisation de Steven Quale (superviseur des effets spéciaux d’Avatar) est un doux euphémisme. Black Storm, c’est le film catastrophe, où des tornades dévastent une bourgade. Au final, une petite péloche popcorn sympa visuellement, mais qui tourne en rond et aux dialogues atterrants. On favorisera donc l’édition Digital Blu-ray et ses bonus : un dossier scientifique sur les tornades et des suppléments sur les véhicules et les effets spéciaux.
A.G.

LE DVD
PALO ALTO
Adapté du recueil de poèmes de James Franco (l’acteur joue aussi dans le film), Palo Alto livre le quotidien de jeunes ados livrés à eux-mêmes, coincés dans leur confort de banlieue chic. Entre ennui, sexe et picole, la recette est connue, mais fonctionne grâce à l’oeil affûté de la jeune Gia Copolla. Une mélancolie un peu trash, un spleen généralisé s’en réchappent, noyés dans une BO branchée. La copie Blu-ray est stylisée, mais anémique, avec un seul making-of de 34 minutes…
A.G.

À LA TV
ARRÊTE-MOI SI TU PEUX
Tom Hanks et Leonardo DiCaprio réunis dans un même film : on en rêvait, Spielberg l’a fait. W9 a la bonne idée de rediffuser cette merveille, l’histoire d’un jeune escroc et véritable caméléon, alors que tout le FBI est à ses trousses. Répliques irrésistibles, interprétation sans faille, et mélange délicieux entre humour et dynamisme en font une sorte de comédie policière ultra-pétillante. À voir d’urgence si ce n’est pas encore fait !
>>Le 8 janvier, à 20 h 50 sur W9.
A.G.

Chroniques culture #46

Double dose de BD cette semaine, mais aussi du DVD et jeu vidéo : voilà nos chroniques culture.


LA BD

G. CLOONEY 2 – MI-HOMME MICHEL
Bon. Comment décrypter cet ovni de la bande dessinée ? Comment vous dire qu’on a adoré ce titre stupide, cette histoire de flic transformé en saucisse apéro ? Comment décrire cet objet improbable, pavé de près de 400 pages, bourré de fautes d’orthographe voulues ? Une aventure, un trip sous LSD, très drôle, pas du tout correct, au langage fleuri, trash et déjanté. Le tout sous le coup de crayon inimitable et étrange de Philippe Valette. Absurde, particulier, mais délicieux.
A. G.

LA BD
SODA – RÉSURRECTION
Comme l’indique son titre, ce tome 13 est une véritable résurrection pour l’un de nos polars préférés de ces dernières années. Toujours scénarisé de main de maître par Tome, c’est maintenant Dan Verlinden qui tient le dessin dans une veine semi-réaliste. Et ce changement est plus que réussi, redonnant un surplus d’adrénaline à la série. Sur fond de fantômes du 11 Septembre, c’est même l’une des meilleures aventures de Soda que l’on ait jamais lues. Un véritable coup de maître.
Hervé Bourit

LE DVD
LES GARDIENS DE LA GALAXIE
Marvel souhaitait un DVD bien costaud pour son bijou (et succès improbable de l’été) ; c’est chose faite. Ce space opéra déjanté (en vrac, un aventurier de l’espace, un raton-laveur psychopathe, un arbre qui parle…) bénéficie d’une version Blu-ray sublime, gavée de bonus : 30 mn de featurettes, scènes coupées, bêtisier, version 2D/3D active ou encore commentaires audio. Idéal pour (re)voir le film foldingue de James Gunn, dopé aux références 80’s et à l’humour décomplexé.
A. G.

LE JEU VIDÉO
SUPER SMASH BROS
Vous rêviez d’un jeu de combat à partager en famille ? Nintendo l’a fait ! Deux mois après la sortie de la version 3DS, Super Smash Bros déboule sur Wii U. Juste à temps pour se faire une place au pied du sapin. Addictif, superbement réalisé, ce hit permet à près de 40 personnages de la galaxie Nintendo de s’affronter en arènes. Certains héros ont même droit à une figurine à placer sur le pad de la console pour lui donner vie à l’écran.
L.Soon
Nintendo, + 7 ans, Wii U, 50 €.

Chroniques culture #45

#EPJTMV Chaque semaine, on vous fait découvrir le meilleur des sorties DVD, CD, BD et jeu vidéo.


LA BD
PINOCCHIO
Pinocchio est un bien mauvais fils qui a envoyé son père en prison et doit maintenant se faire pardonner… Mais le dessin animé policé et sucré made in Disney est bien loin. Chauvel et McBurnie nous invitent à découvrir ou redécouvrir l’histoire du petit pantin en renouant avec l’atmosphère sombre du livre originel de Carlo Collodi. Et ça marche ! Dans un univers aux influences japonisantes, on se plaît à suivre les mésaventures de ce Pinocchio, plus menteur et vicieux que jamais.

LE CD

SONIC HIGHWAYS 
FOO FIGHTERS
Pour la sortie de leur huitième album, les Foo Fighters voulaient rendre hommage au rock américain. Soyons honnête : si l’entreprise est louable, le résultat n’en est pas pour autant très convaincant. Difficile de distinguer les spécificités de la musique de Chicago, de Los Angeles ou de New York. Le début d’écoute, avec notamment le premier titre Something from Nothing, est certes réjouissant. Mais les puristes regretteront un ensemble bien trop timoré et sans grande inspiration.
LE DVD
LUCY
L’histoire était sympathique et prometteuse : une jeune femme ingère une drogue qui permet à son cerveau d’atteindre le seuil des 100 % de capacités intellectuelles. Les acteurs et réalisateurs avaient, eux, tout pour plaire. Mais les belles promesses n’ont pas été tenues. La faute notamment à un scénario trop incohérent et une réalisation décousue. Si, au cinéma, les qualités esthétiques ont compensé ces grosses lacunes, en DVD, l’illusion n’a pas duré. Décevant.
LE JEU VIDÉO
SHOVEL KNIGHT
Prenez une pincée de Castlevania, un zeste de Zelda et un soupçon de Mario, mélangez le tout et vous obtenez Shovel Knight, la nouvelle bombe du Nintendo e-shop. Impossible de ne pas succomber au charme de ce jeu d’action, que l’on croirait sorti de la NES. Il faut compter moins d’une dizaine d’heures pour terminer l’histoire mais ce petit bijou ne manque cependant pas d’atouts. À commencer par la diversité des niveaux et la maniabilité bien pensée. Que demander de plus ?

Chroniques culture #43

Cette semaine, double dose de BD, mais aussi Alien en jeu vidéo et le fantastique DVD de La Planète des singes.


LE DVD

PLANÈTE DES SINGES
Quand des primates doués du langage et des humains se rencontrent dans un monde apocalyptique, ça donne une guerre épique au possible. Ce nouvel opus de la Planète des singes révèle encore une fois le talent d’Andy Serkis. L’acteur, bardé de capteurs (c’est déjà lui qui jouait Golum dans le Seigneur des anneaux) arrive à insuffler de l’humanité dans un singe en image de synthèse. Grosse claque. Sortie le 30 novembre
B.R.

LA BD
BOULET NOTES 9
En 2004, Boulet se lance dans ce qui fera sa marque de fabrique quelques années plus tard : un blog. Bouletcorp.org affiche aujourd’hui presque 30 000 visites par jour. Billets d’humeurs dessinés, Boulet a pris l’habitude de coucher ses réflexions philosophico-geek sur le monde qui l’entoure. C’est une sélection de ces strips rigolos, égocentriques et sans queue ni tête. Ce 9e volume continue à nous raconter sa vie d’auteur. Sorti chez Shampoing. B.R.

LA BD
ÊTRE LÀ (AVEC AMNESTY INTERN.)
Christophe Dabitch est un habitué des projets collectifs. Il récidive ici en procurant à 13 dessinateurs (dont Durieux, Flao ou Munoz) autant de récits dans autant de pays. Du droit d’asile des Roms en France à celui des victimes de la dictature en Argentine, il nous livre des reportages édifiants. La force graphique souligne l’impérieuse nécessité de ce tour du monde des luttes. Un hommage à ceux qui se battent pour la dignité humaine et les droits de l’homme.
H.Bourit

LE JEU VIDÉO
ALIEN ISOLATION
Trente-cinq ans après le chef d’oeuvre de Ridley Scott, le Xénomorphe aux dents longues est de retour dans un jeu d’horreur et de survie en vue subjective signé Sega. Mélange d’action et d’infiltration, Alien Isolation frôle la perfection avec sa durée de vie à rallonge et son ambiance particulièrement flippante. Et dire que cette fois encore, personne ne vous entendra crier…
Pegi + 18 ans, PC, PS3, PS4, Xbox 360, Xbox One, de 40 à 50 €.
L. Soon

Chroniques culture #42

De Pink Floyd aux Stones, en passant par de la BD et du jeu vidéo : séance chronique culture.


LE DVD
ROLLING STONES
FROM THE VAULT
Pierre qui roule amasse du flouze… Les Rolling Stones se lancent dans la publication d’une longue série de concerts-archives à paraître en DVD/CD… D’abord avec ce live de 1981 au Hampton Coliseum, dernière date de la tournée. Guitares dégoulinantes de riffs cultes, setlist folle, clope au bec, ambiance dingue, Keith Richards et Mick Jagger magistraux… Tout y est. Le tout est magnifié par une image restaurée et un son remixé par Bob Clearmountain. Bon ok, une vraie « Satisfaction » !
A.G.
LA BD
LA COULEUR DE L’AIR
Troisième album (et conclusion magistrale de la trilogie d’Enki Bilal, après Animal’z et Julia et Roem), cet opus et un pur régal graphique est une fable écologique, portée par un lyrisme que l’on ne lui connaissait pas, où la Terre est envisagée comme un être à part entière, douée de mémoire, de sentiment et de ressentiment. Pas de mysticisme, mais on sent poindre ici des accents bibliques dans ce flot d’images nous emportant, comme l’arche de Noé, face à l’effondrement du monde.
Hervé Bourit
LE CD
PINK FLOYD
THE ENDLESS RIVER
« Ce chapitre clôt l’histoire de Pink Floyd », déclarait récemment David Gilmour. Et avec cet album instrumental hommage à Wright (décédé en 2008), c’est un magnifique testament artistique que signe le groupe. Un épilogue planant, où la beauté des guitares enveloppe ce son de clavier si caractéristique. Certes, il n’égale pas un Dark Side of the moon (loin de là d’ailleurs), mais cet album, complexe et abordable à la fois, est un chant du cygne hypnotique. Pink Floyd partira digne.
A.G.
LE JEU VIDÉO
JUST DANCE 2015
Référence incontournable des jeux de rythme, le très stylisé Just Dance revient sur les meilleures consoles du moment. Porté par des graphismes pop et des chorégraphies déjantées, le titre d’Ubisoft, à savourer en solo mais aussi et surtout entre potes pour davantage de fun, propose une playlist de 42 nouveaux hits. Dont l’improbable « Tetris » ou l’incontournable « Happy » de Pharrel Williams. Alors, heureux ?
L. Soon
Tout public, PS3, PS4, Wii, Wii U, Xbox 360, Xbox One, de 35 à 50 €.

Chroniques culture #41

Chaque semaine, on vous décortique les nouveautés bd, dvd, cd…

LE LIVRE
CONVERSATIONS AVEC JIMMY PAGE
À 70 ans, le légendaire guitariste de Led Zeppelin sort enfin son autobiographie (éditions Ring), sous forme de conversations menées par le journaliste Brad Tolinski. Des entretiens, extrêmement précis, où chaque ligne transpire le rock, le savoir musical. On oublie le format bête et méchant de la simple biographie ; cette fois-ci, on explore un agencement différent, où la lecture se veut soudainement bien plus agréable.
Conversations avec Jimmy Page, ce n’est pas franchement des confidences sur sa vie de débauche (drogues, occultisme, sexe…), mais davantage une bible, où Page décrypte la musique comme personne, de son passage chez les Yardbirds à l’immense groupe qu’était Led Zep et ses techniques musicales révolutionnaires : il revient tour à tour sur le travail en studio ou encore la confection de pédales pour son instrument, ses modèles de guitares ou encore le placement des micros lors des enregistrements (un des passages-clé de l’ouvrage). Passionnant.
A.G.

LE JEU VIDÉO
CIVILIZATION, BEYOND EARTH
Les nuits promettent d’être courtes pour tous les amateurs de stratégie… Pour la première fois de son histoire, la célèbre saga Civilization se conjugue au futur dans Beyond Earth. Vous allez donc devoir coloniser une planète lointaine pour assurer l’avenir de l’humanité. Au programme, développement des échanges commerciaux, action, quêtes diverses… Le nouveau Sid Meier ne devrait pas décevoir les fans de remue-méninges virtuels.
+ 12 ans, PC, 50 €.
L.Soon

LA BD
MERCI
« Un pays qui a peur de sa jeunesse est un pays qui a perdu sa foi en l’avenir. » Alors Zidrou, l’un des scénaristes les plus doués de sa génération, relève le défi avec cette histoire de Merci. Cette jeune ado au look gothique et aux idées bien arrêtées, se voit confier par le juge pour enfants le défi de transformer la vie publique de sa commune. Sous le trait d’Arno Monin, la métamorphose est radicale et subtile et le résultat une pure merveille. Un conte moderne qu’on lit avec plaisir !
Hervé Bourit

LE CD
EZ3KIEL – LUX
Ez3kiel n’a qu’un moteur : la liberté. Toujours en mouvement, jamais à une curiosité près, le groupe tourangeau est en passe de devenir, doucement mais sûrement, une des valeurs sûres du rock hexagonal. Rock ? Encore à voir… De l’electro, de l’expérimental, du numérique, de l’onirique, il y a de tout dans ce Lux qui n’en est pas un. Une écoute, trois mesures, et vous serez scotchés, happés par cet univers rythmique et envoûtant. À tmv, on adore…
M.P.

>>>Un petit teasing pour Jimmy Page ?
[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/x2713ri_teaser-conversations-avec-jimmy-page-l-autobiographie-evenement-de-l-annee_news[/dailymotion]

Tmv organise une conférence sur le BD journalisme

Votre hebdomadaire organise une conférence sur le BD journalisme, dans le cadre des Salons de Choiseul. C’est gratuit, alors venez !

Dans le cadre des Salons de Choiseul, tmv organise une conférence sur le BD journalisme : un nouveau regard sur le métier ? Elle aura lieu le 28 novembre.

En invités : Titwane, l’auteur de BD, mais aussi Grégoire Seguin (éditeur chez Delcourt), Frédéric Potet (journaliste au Monde) et David Darrault, photoreporter.

Bien évidemment, la conférence est gratuite, mais les places sont limitées. On vous conseille donc de réserver juste ici :
https://www.weezevent.com/salons-de-choiseul-2014

Vendredi 28 novembre, à 18 h 30, à Arcades Institute, place de la Monnaie. 

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Chroniques culture #40

Quelqu’un a demandé nos chroniques culture ? Tant mieux, on parle de créature du lac, Led Zep’, Borderlands et les Conquérants de Troy.

LE DVD
L’ÉTRANGE CRÉATURE DU LAC…
Oui, on sait, ce film de Jack Arnold date de 1954. Sauf que 1) c’est un monument du fantastique et 2) une magnifique édition anniversaire sort pour ses 60 ans. Si l’histoire en elle-même vaut le coup d’oeil (ah, cette créature, venue des abysses d’un lac, qui kidnappe une jeune scientifique…), c’est du côté des bonus qu’il faut lorgner. Photos de la prod, commentaires audio, documentaire sur les 100 ans d’Universal ou encore le film en version 2D et… 3D ! Monstrueusement délicieux.
A. G.

LE CD
LED ZEPPELIN IV Chronique culture
Avec ses 32 millions d’exemplaires vendus, le IV de Led Zep’ était déjà culte. Il le sera encore plus avec cette galette remasterisée par sieur Jimmy Page lui-même, comme les précédentes éditions Deluxe. Le guitariste a réalisé un travail d’orfèvre : idéal pour découvrir un deuxième disque proposant des prises alternatives studio jamais publiées et un livret 16 pages. Pour le reste, on secouera sa tignasse sur les hits rock and roll, Stairway to heaven ou Black dog.
A. G.

LA BD
LES CONQUÉRANTS DE TROY
Au-delà de la simple constatation que l’univers de Troy (et de ses multiples appendices) reste le projet le plus pharaonique du monde de l’édition de ce début du XXIe siècle, il faut reconnaître à Christophe Arleston le titre de meilleur scénariste de sa génération. Sublimé par le dessin inventif et précis de Ciro Tota, ce tome 4 est l’une des séries les plus dynamiques du lot. Du pain bénit pour tous les amateurs d’héroïc-fantasy et une bonne dose d’évasion et de rêve…
Hervé Bourit

LE JEU VIDÉO
BORDERLANDS THE PRE-SEQUEL
Spin-off de la saga Borderlands, The Pre-Sequel propose une épopée aussi violente que délirante sur une lune sans oxygène, le tout en apesanteur (sinon, ça ne serait pas drôle !). Mélange de jeu de tir à la première personne et de jeu de rôle, le nouveau hit de Gearbox n’est certes pas parfait, mais constitue l’un des meilleurs défouloirs du moment avec son action à revendre et ses graphismes de folie.
L.Soon
+ 18 ans, PC, PS3, Xbox 360, de 50 à 60 €.

 

 

Chroniques culture #39

Cette semaine, on passe de Marianne Faithfull, à un livre superbe, en passant par de la BD et un jeu vidéo.

LE LIVRE
10 ANS DE PHOTO
Plus qu’un livre de photos, c’est un ouvrage de photographes. Il y a tout pile 10 ans, une bande d’allumés du déclencheur créaient une association pour mutualiser les coûts de diffusion sur le net, tout en conservant leur indépendance. Ils sont aujourd’hui une centaine de free-lance, de toute la France et, pour fêter leur anniversaire, ils sortent un super bouquin avec leurs meilleures images commentées. Franchement, ça vaut le coût…
M.P.

Marianne Faithfull.

LE CD
GIVE MY LOVE… MARIANNE FAITHFULL
Depuis son album Before the Poison (2004), Marianne Faithfull est rentrée dans un nouvel âge musical : celui de la justesse, de la gravité. À 67 ans, elle revisite sa vie chaotique, bouleversée par les abus et les amours déchues. Sa voix rocailleuse accroche les riffs de basses folk, les sons blues d’harmonica. Elle reprend avec une certaine ironie le Going home de Leonard Cohen, s’imagine en Pirate Jenny dans Give my love to London. Sans le chercher, elle rentre dans la légende du rock.
B.R.

LA BD
FATALE
Après l’adaptation de La Princesse de Sang, Max Cabanes se lance une nouvelle fois dans l’adaptation d’un polar de Jean-Patrick Manchette. L’histoire de cette femme débarquée de nulle part, observatrice d’un monde bourgeois d’une ville portuaire se débattant avec ses petits secrets, est un pur régal. Jamais le mélange du polar et du 9e art n’ont aussi bien fonctionné tant le dessin magnifie littéralement le texte jusqu’à l’explosion finale.
Hervé Bourit

LE JEU VIDÉO
LA TERRE DU MILIEU
Découvrez l’origine des Anneaux du pouvoir et affrontez votre plus grand ennemi dans La Terre du Milieu : l’ombre du Mordor. Incroyablement addictif, nettement moins bourrin que prévu, le nouveau jeu d’action/ aventure de Warner est le défouloir musclé que vous attendiez. Pas de doute, vous allez adorer attaquer-bloquer- achever les orques par paquets de cent. Alors aiguisez vos épées…
+ 18 ans, PC, PS3, PS4, Xbox 360, Xbox One, de 50 à 60 €.
L Soon

Semaine du goût : la recette bd des chefs !

A l’occasion de la semaine du goût, nous avons demandé à Manu xyz de nous concocter une recette à sa sauce.

Cliquez pour agrandir les photos de la recette ! (si vous en voulez d’autres des bonnes idées de Manu et Lucie, il suffit de vous rendre à la fin de la page).
manu xyz 1 DOSSIER 2 DOSSIER 3 DOSSIER 4
 
Pour avoir plus de recettes de Manu et Lucie, suivez ces liens :
Les pâtes au saumon
Le burger bien tradi
Le boudin purée « swag »

Chroniques culture #37

Cette semaine, retour sur le fameux film Welcome to New York, un jeu vidéo dément, et le CD des Drums…


LE DVD

WELCOME TO NEW YORK
Abel Ferrara offre son lot de provocations avec cette sulfureuse chronique d’une descente aux enfers d’un politicien français en Amérique… Car, même si c’est une fiction, le nom de Strauss-Kahn transpire dès la première minute. Mais le génie de Ferrara ne tient pas dans l’interprétation de l’affaire médiatique, mais plutôt dans cette façon de raconter une autre histoire, un monde parallèle. Monstrueux, Depardieu campe un homme de pouvoir inhumain, grotesque. Une pépite cinématographique. B. R.

LE CD
THE DRUMS – ENCYCLOPEDIA
Le groupe de Brooklyn revient pour un troisième album jouissif. The Drums, ça vous donne envie de faire un sprint sans raison, de pédaler à fond sur son vélo avec son casque, de prendre des risques. Ils ont cette folie pop qui crie la liberté, le besoin de s’échapper, de s’amuser. Voix haut perchée, basse lancinante, riffs de guitares speed, The Drums n’a rien inventé mais offre une pop rafraîchissante. Et ils le font bien. Avec leur hit mécanique, Magic Mountain, ils vont faire des dégâts. B. R.

LA BD
ARSÈNE LUPIN : LES ORIGINES
On croyait tout savoir du mythique personnage du gentleman cambrioleur créé par Maurice Leblanc, mais c’était sans compter sur le remarquable travail de scénario de Benoît Abtey et de Pierre Deschotdt. Tout ce beau travail est sublimé par le dessin du Tourangeau Christophe Gaultier. En s’attaquant à la jeunesse du personnage, ils nous livre un récit passionnant de bout en bout prévu en trois tomes par les Éditions rue de Sèvres. Tout simplement passionnant ! Hervé Bourit

LE JEU VIDÉO
HYRULE WARRIORS
Fusionner les univers de Zelda et de Dynasty Warriors, il fallait oser. Les Japonais du studio Omega Force l’ont fait. Exclusivité Wii U, Hyrule Warriors est un beat ’em all de bonne facture. Le titre s’appuie en effet sur une durée de vie à rallonge, une aventure palpitante, des effets lumineux et un mode coopération particulièrement abouti pour séduire les fans d’action. Et ce, malgré une action répétitive et une réalisation un peu à la traîne. Une bonne surprise. L. Soon
+12 ans, Wii U, 50 €.
CHRONIQUE_JEUVIDEO

Lou ! journal infime : bonbon surprise

Un gros bonbon sucré, visuellement audacieux, attachant et pas du tout réservé aux enfants.

Lou ! journal infime
Lou ! journal infime, de Julien Neel.

Adapter une bande dessinée à l’écran, beaucoup ont essayé et se sont emmêlés les pinceaux. Dans le cas de Lou ! journal infime, il paraissait difficile de retranscrire l’uni-vers acidulé et ses personnages si caractéristiques sur grand écran. Pourtant, Julien Neel, son auteur, a transformé cet exercice périlleux en réussite. Le dessinateur a tout simplement décidé d’adapter lui-même sa BD.
Et autant dire que les éventuels a priori de départ (film pour enfantsados, synopsis déjà vu, estampillé « girly ») disparaissent sitôt le premier quart d’heure écoulé. Sans connaître la BD, le spectateur se retrouve face au quotidien presque banal de Lou : une jeune ado créative, la tête dans les nuages, obsédée par Tristan, le beau gosse à la tignasse-choucroute façon BB Brunes. Elle vit seule avec sa mère, Emma, éternelle maman-enfant branchée sur sa console.

Et derrière des thèmes simples (l’adolescence, ses petits tracas, les amourettes, le chômage, la monoparentalité), le réalisateur déploie alors un univers hallucinant, excentrique, loufoque à la Boris Vian. L’Écume des jours de Gondry n’est d’ailleurs pas loin. Le travail sur les costumes, entre rétro et futurisme, et les accessoires, d’une ingéniosité stupéfiante, est phénoménal. Les décors sont fouillés, bourrés de détails. Julien Neel expérimente. Il ose. Il trempe son audace dans une photographie vintage et flashy. Tout y est coloré, éblouissant, techniquement irréprochable.
Parfois, il s’affranchit des limites en partant dans un délire improbable façon animation japonaise, mix entre le club Dorothée et la science-fiction !

Dans cet univers extravagant, Lola Lasseron, alias Lou, balade ses yeux bleus et son air timide et maladroit. Terriblement attachante, authentique, la jeune actrice est une révélation et prouve qu’elle maîtrise un large panel d’émotions. Mention spéciale aussi à Ludivine Sagnier, méconnaissable en maman fofolle, et l’inattendu Kyan Khojandi (connu pour sa série Bref) en musicien hippie empoté et gaffeur. Dommage que certains autres rôles ne soient pas assez exploités. La galerie des personnages secondaires est exquise, mais inégale : de l’excellence à la faiblesse de certains débutants, rendant alors le rythme inconstant.
Alors certes, Lou ! journal infime peut décontenancer avec ses quelques clins d’oeil à la BD. Mais le charme du film finit par gommer cet aspect mineur. Mieux, la justesse et la joliesse des textes soulignent le travail de Julien Neel. Et de ce premier long-métrage, il s’échappe finalement une douce poésie. Étonnant et attachant.
Aurélien Germain

NOTE : ***

Durée : 1 h 44. Comédie de Julien Neel (France). Avec Ludivine Sagnier, Lola Lasseron, Kyan Khojandi, Nathalie Baye…

NOTATION :
 **** CULTEissime 
*** TOPissime
** PASMALissime 
* BOFissime
X NULissime

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=HmfQQe13F9Y[/youtube]

Chroniques culture #36

Au menu, cette semaine, du rock’n’ roll avec le nouveau Slash, mais aussi une BD délire Glory Owl et un DVD d’X-Men.

LE DVD
X-MEN : DAYS OF FUTURE PAST
La dernière fournée X-Men débarque dans une édition limitée, avec boîtier métal comprenant le film en différents formats (3D active, 2D, UltraViolet…), mais radin côté bonus. Dommage, car ce Days of future past est un blockbuster d’envergure. Signé Bryan Singer, il envoie Wolverine dans le passé, pour changer le cours de l’Histoire. De la castagne aux stades qui volent dans les airs, un vrai bijou esthétique (l’ambiance vintage des 70’s par exemple), sombre et spectaculaire. A. G.

CHRONIQUE CDLE CD
SLASH – WORLD ON FIRE
Oh yeah, Slash, l’hyperactif au chapeau noir, ex-guitariste des Guns‘n’Roses, revient aux affaires ! Le pilier du rock‘n’roll offre avec cette offrande un concentré de groove, où riffs décapants et surpuissants (miam, ce Stone Blind !) et soli ravageurs se succèdent. Une fois de plus, Myles Kennedy qui l’accompagne au chant abat un travail phénoménal. Des arguments qui rattraperont le côté un poil répétitif de ce (trop ?) long album. Copieux, mais généreux. A. G.

LA BD
GLORY OWL
« On peut rire de tout mais pas avec n’importe qui », disait Desproges. C’est aussi ce qu’a dû se dire le trio Mandrill Johnson, Gad et Bathroom Quest. Publié dans un petit format par les éditions Même Pas Mal, leur strips en trois cases massacrent à tout va les travers de notre société et ne font pas dans la dentelle. Caustique, féroce, pire qu’un jeu de massacre, avec l’esprit d’Hara Kiri ! Les âmes sensibles s’abstiendront, les autres vont hurler de rire ! Hervé Bourit

LE JEU VIDÉO
DISNEY INFINITY 2.0 : MARVEL
Mélange de jeu vidéo et de figurines bien réelles, Disney Infinity revient sur consoles avec un jeu d’aventure et de plate-forme aux couleurs de Marvel. Vous avez gardé une âme d’enfant ? Votre petit frère a toujours rêvé de se glisser dans le costume de Spider-Man, Captain America ou Thor ? Alors, laissez-vous séduire par la nouvelle cash machine de Disney qui s’annonce comme la star des cours de récré.
+ 7 ans, PS3, PS4, Wii U, Xbox 360, Xbox One, 70 €.
L.Soon

 

 

Chroniques culture #35

Passer du groupe de folie Royal Blood aux zombies de Walking Dead, avec une dose de BD et de Sims 4… Les chroniques culture de tmv, c’est parti !

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LE CD

ROYAL BLOOD
C’est la nouvelle bombe rock anglaise. À les écouter, difficile de rendre compte qu’ils sont deux à former Royal Blood. Son bien lourd, lignes de basses cradingues, batterie atomique ce groupe de Brighton est taillé pour le succès. Si certaines mélodies sont parfois trop calibrées pour le format radio, leur énergie possède cette urgence de toute bonne formation rock. Proche des Arctic Monkeys, Royal Blood voyage entre hard rock à l’ancienne et rock british pur jus. Tubesque. B.R.
[youtube width= »250″ height= »250″]http://www.youtube.com/watch?v=-_3mNCaJgNM[[/youtube]

LE DVD
THE WALKING DEAD – SAISON 4
Quoi de mieux, avant la reprise de la série zombiesque le 12 octobre, de se refaire la saison 4 ? Le coffret tout beau, tout chaud (et purulent) est sorti de terre, avec 700 minutes au compteur. Si quelques épisodes manquent de pêche, le reste dégouline de surprises, stress et rebondissements. On retient aussi la présence de making of et d’entretiens avec les acteurs en guise de bonus. Ou la version collector avec un buste de zombie, si vous avez 109 €… Sortie le 30 septembre. A. G.

LE JEU
LES SIMS 4
Créée en 1999 par Will Wright, la plus célèbre des simulations de vie est de retour sur PC (et uniquement PC malheureusement). Attendue comme le messie, cette version 4 des Sims a des atouts pour séduire, à commencer par des graphismes plus sympas et des outils de construction modernisés. Revers de la médaille, le jeu accumule les défauts. Comme la petite taille du terrain de jeu ou des temps de chargement à rallonge. Maxis, + 12 ans, PC, 50 €.
L. Soon

LA BD
GHETTO BROTHERS
Le trait charbonneux de Claudia Ahlering déroule l’histoire des bandes du Bronx et des célèbres Ghetto Brothers. Entre violence et pauvreté, drogue et chômage, et émergence des mouvements contestataires, cette belle fresque est aussi une ode à la paix, un hommage à toute la communauté portoricaine de New York. C’est aussi une belle radiographie de la culture hip-hop avec la naissance de la Zulu Nation, DJ Kool Herc et l’immense Africa Bambaataa.
Hervé Bourit

 

#Génération[s] : rencontre avec le dessinateur Manu XYZ

C’est lui qui signera, jusqu’à la fin de saison, la BD #Génération[s] dans tmv. Portrait.

ManuXYZ
ManuXYZ (Photo tmv)

Toujours le bon mot, la petite phrase qui fait mouche. Il est comme ça, Manu XYZ. Beaucoup dans le délire, les digressions. Il manie le crayon comme il manie les mots : avec humour. Avec précision, aussi. Ce Parisien, né en juin 1969 (« Bouh, qu’il est vieux », lance-t-il d’entrée de jeu), a atterri à Saint-Avertin en mars 2014 à cause d’un… ballon d’eau chaude. Si, si. « Je faisais la vaisselle dans ma cuisine. Pardon, dans mon cloaque. Le ballon de 100 litres s’est décroché et j’ai failli être écrasé. » Un proprio rétif à effectuer les travaux, des loyers indécents, un besoin de sérénité et son apprentie venant de Véretz qui lui vante les mérites de la Touraine, où se trouve l’atelier Pop. Il n’en fallait pas plus.

Avant la BD, il a enquillé « tous les boulots qui venaient » : nettoyage, sécurité incendie, secouriste bénévole, dans les BTP, formateur, community manager… « Puis un accident m’a tourné vers le dessin de presse, notamment dans des revues informatiques. » Idéal pour lui qui possède une culture politique et économique béton… et retrouve ainsi son amour de jeunesse, le dessin. Il gribouillait déjà gamin. Et passait ses journées à la bibliothèque municipale, avec ses copains, où il mâchouillait son chewing-gum – « on était des rebelles ! » – et découvre même un jour une BD néerlandaise « avec une femme toute nue ». Il n’affinera son crayon qu’au lycée. Un mot qui le fait sourire. « Je n’ai pas le bac. Même les examens d’urine, je les rate ! »

Dans #Génération[s], que vous retrouverez chaque semaine dans tmv, il dépeint le quotidien de parents et de leurs deux ados. Acné sur la trogne façon calculette, slim taille basse et appareil dentaire. « C’est de la caricature, hein ! Je rassure les lecteurs – et détracteurs – c’est de l’exagération. » Un strip né de l’observation de quadras et de leur marmaille : « Ils ont une amnésie collective. Eux aussi ont été jeunes et ont fait des bêtises. Il y a une incompréhension intergénérationnelle. » Comprenez : tout le monde en prendra pour son grade dans la BD. Et Manu XYZ en rigole : lui-même n’a pas d’enfants ! « C’est de l’humour. C’est le miroir de chacun, un guide pour tous. Et qu’est-ce que c’est amusant à faire ! »

EN BREF
LE MÉTIER
« La réalité, c’est qu’il est très difficile de gagner sa vie en étant dessinateur de BD. Je ne conseillerais pas de vouloir en faire son métier pour des raisons bassement économiques : il faut payer un loyer et avoir un ventre pas trop vide. » ManuXYZ regrette aussi « un manque de culture graphique » dans une France trop conservatrice « dans son approche de tout » et qui refuse « de se remettre en cause, alors qu’il y a de super talents ».

SES DESSINATEURS FAVORIS
Manu XYZ, passionné de romans graphiques, adore « Tardi, Hugo Pratt (Corto Maltese, c’est lui !), Will Eisner, ou encore certains comics à la Transmetropolitan ». Lui qui voit en la classique BD Belge « une madeleine de Proust », déteste, par contre, Tintin.

DO YOU SPEAK JEUNE ?
« Je parle bien le ‘’djeuns’’, parce que j’ai été community manager pour une appli d’Orange. Je voyais un flux d’émissions TV, comme celles sur NRJ12. Hum… Et en tant que formateur, j’ai eu beaucoup de jeunes. Ça m’a fait bizarre d’en voir certains écrire “ froder ’’… »

OÙ LE RETROUVER ?
Partout ! Notre dessinateur a envahi le monde. Au moins. Vous pouvez donc suivre les aventures de notre famille déjantée via Twitter sur @GenerationsLaBD, ou sur facebook.com/GenerationS.LaBD, et même sur generations-labd.blogspot.fr Partout, on vous dit…

LE SECRET
Vous avez dû remarquer les QR (mais si, ces sortes de « codes barre »), glissés subrepticement dans la BD. Oui ? Essayez donc de les lire avec votre smartphone. On vous laisse la surprise…

Chroniques culture #33

Chaque semaine on vous régale avec un sélection de dvd, de bd…


LE CD
MELT – LIES
Formés en 2012, les Tourangeaux de Melt balancent enfin leur EP Lies (téléchargeable gratuitement oui, oui). Et on ne va pas se mentir, ici, ça sent le gros rock, les guitares qui suintent, avec de la rythmique qui fait taper du pied (ouch, ce Media Machine qui fait mal !). Dotés d’un son chaud, ces quatre titres costauds se démarquent par la voix surpuissante de Guillaume qui abat un travail phénoménal. Prometteur !
À découvrir et écouter juste ICI !
LE JEU
METRO REDUX
Vous aimez les ambiances de fin du monde et les mutants ? Alors n’hésitez pas. Replongez dans l’univers post-apocalyptique moscovite avec Metro Redux. Destiné aux plus de 18 ans, ce FPS à la sauce survival-horror regroupe les versions remasterisées et enrichies des précédents opus de la saga Metro sur PC et consoles nouvelle génération. C’est gore et violent, bourrin à souhait, mais qu’est-ce que ça défoule !
L. Soon
Metro Redux, + 18 ans, PC, PS4 et Xbox 360, 40 €.
LE DVD
LE VENT SE LÈVE
Si vous n’avez pas eu l’occasion d’aller voir en salle le dernier chef-d’oeuvre de Miyazaki, investissez. Cette quête du ciel menée par Jiro, un ingénieur aéronautique, va vous prendre aux tripes. Petit, grand, peu importe votre âge : universel, Le Vent se lève parle d’amour, de rêves et raconte sans détour l’histoire d’un Japon en quête de légitimité au début du XXe siècle. Ça vous donnera même envie de revoir Princesse Mononoke, Chihiro, Porco Rosso…
LA BD
VERTIGES DE QUITO
Entre guide touristique, carnet de voyage et album de famille, les aventures de Didier Tronchet en Équateur et en Bolivie sont un pur régal. Avec la visite d’un ambassadeur au fin fond de la jungle, d’une partie de foot avec les indiens Sarayku ou d’une simple description géopolitique de sa rue à Quito, l’auteur de Raymond Calbuth et de Jean-Claude Tergal, démontre un sens inné de l’observation. Tout ça, sans se départir de son humour légendaire : une des plus belles surprises de cette rentrée BD.
H. Bourit

kids de Tours : envie de faire de la BD ?

Et si votre enfant était un génie de la BD ? Vous pouvez l’envoyer aux ateliers du festival à Tours de bulles pour le découvrir…

KIDS_PAP_DESSINER

Poupette a 8 ans, (presque) toutes ses dents et elle s’est obstinée à dessiner de mini bandes dessinées tout l’été. Elle veut absolument aller au festival À Tours de bulles. Aurélie Lecloux, auteur et coloriste, n’est pas surprise : « Certains enfants imaginent d’abord les images, d’autres les textes mais dès le CP, les enfants peuvent créer des bandes dessinées. »

Les goûts des petites têtes blondes restent classiques : Spirou, Tom et Jerry, Titeuf, Chi le chat se disputent le podium des icônes. Le phénomène manga frappera un peu plus tard, à l’adolescence. Chaque année, les ateliers de création de bandes dessinées animés par les huit membres d’Atelier Pop, le collectif de BD tourangeau font le plein de Franquin en herbe. « Bien sûr, c’est une initiation, explique Aurélie Lecloux. En deux heures, on leur explique d’abord le processus de création, puis on leur laisse les crayons. » Les enfants (mais aussi beaucoup de parents !) tombent des nues en découvrant les multiples étapes de la fabrication d’une BD.
Aux petits d’imaginer leur histoire, dessiner un strip de deux cases ou une chute, pour repartir avec l’ossature d’une bande dessinée à continuer à la maison. « La BD, c’est de 7 à 77 ans », confirme Julie, l’une des organisatrices. C’est la présentation de planches réalisées en milieu scolaire qui ouvre le festival ce mercredi.

À Tours de bulles, du 10 au 14 septembre à Tours. Programme des ateliers enfants sur atoursdebulles.fr

Chroniques culture #32

BD, CD live, docu sur les Stones et DVD décapant : les chroniques culture de la rentrée sont là !

LE DVD
LA CRÈME DE LA CRÈME
Alors que les lois du marché semblent même s’appliquer aux relations garçons-filles, trois étudiants d’une école de commerce vont transformer leur campus… en lieu d’expérimentation. Conte générationnel décapant et presque subversif (le proxénétisme est abordé frontalement), le film de Kim Chapiron est d’une justesse rare et emmené par des acteurs parfaits (la sublime Alice Isaaz). On regrettera l’absence de bonus, à part ce maigre making-of de 25 minutes.

À LA TV
CROSSFIRE HURRICANE
Attention, à déguster sans modération. Emballé par Brett Morgen, Crossfire Hurricane retrace l’histoire du groupe mythique, les Rolling Stones. Interviews, parfois inédites, clips, images d’archives et enregistrements live nourrissent ces 110 minutes de sex, drugs & rock ‘n’ roll. Ce docu revient aussi sur le manager de l’époque, Andrew Oldham, qui souhaitait faire des Stones des mauvais garçons, en opposition aux gentils Beatles.
Samedi 6, sur Arte, à 22 h 20.

LE CD
STATUS QUO THE FRANTIC 4’S...
Les dinosaures du rock (et c’est un compliment dans notre bouche !) ont encore le culot, que dis-je l’outrecuidance, de balancer un nouvel album live. Avec LE line-up classique et historique du groupe, tant qu’à faire. Et en écoutant ce concert à Dublin, c’est qu’ils en ont encore sous le coude : gros son qui tache, mix parfait et set-list aux allures de best of (Caroline, Bye Bye Johnny, Big Fat Mama…). Dix-neuf titres sur un double CD et aussi disponible en vinyle.

LA BD
PATXI BABEL T1 LA VAGUE
Le soleil, la plage, le surf : l’histoire commence comme une carte postale en direct du Pays basque. Sauf que la vie de Patxi bascule lors d’une rencontre dans une fête indépendantiste. La découverte de l’amour et d’un secret familial font tomber le jeune Patxi dans un monde où l’insouciance cède la place à une réalité adulte. Boisserie au scénario et Abolin au dessin ont trouvé le ton juste pour cette nouvelle série très prometteuse.

Chroniques culture #29

Cette semaine, on vous gâte avec un double dvd, des Led Zep’ tout liftés, la folie Mario Kart et un BD coquine.

LE DVD
LE CROCODILE DU BOTSWANGA
Un duo pour un double DVD : Fabrice Eboué et Thomas Ngijol pour la doublette Case Départ et Crocodile du Botswanga. Deux comédies en mode déflagration, dynamitant la bêtise du kjracisme et la dictature du fric, sous un humour corrosif et carrément décapant. Blagues sans répit et parfois subversifs, ces deux films sont accompagnés dans leur coffret par des bêtisiers, un making of ou encore des scènes coupées et un clip. Sortie le 19 juin

LE JEU VIDÉO
MARIO KART 8
Vingt ans après ses premiers tours de piste sur Super Nintendo, Mario et sa bande déboulent sur Wii U dans un jeu de course familial. Au programme de ce titre aussi coloré que déjanté, des graphismes en haute définition et une multitude de nouveautés, des personnages aux véhicules en passant par les circuits MK8 peut réunir 4 joueurs en local et 12 en ligne. En voiture ! L. Soon
Mario Kart 8, Nintendo, tout public, Wii U, 55 €.

LE CD
LED ZEPPELIN : ÉDITION DELUXE
Les trois premiers albums cultissimes des dieux Led Zep’ ressortent avec un nouveau mastering, titres bonus et concerts inédits. Reproduction de la pochette originale, artwork en négatif, livret de 16 à 70 pages : le pack existe en version CD/LP simple, deluxe et super deluxe. Mais surtout, la redécouverte de ces incroyables morceaux, avec un jeune Robert Plant à la voix simplement magnifique, transporte loin, très loin. Une grosse baffe. Encore et toujours.

LA BD
LA TECHNIQUE DU PERINÉE
Nos duettistes préférés Ruppert & Mulot reviennent. Un tandem qui surfe sur la mode des réseaux sociaux et des sites de rencontres. Une sorte de carte du tendre du XXIe siècle où l’amour courtois aurait été remplacé par le sexe sur Skype ! C’est finement écrit, souvent (très) drôle, très (très) coquin et à ne pas mettre entre toutes les mains ! Avec ce printemps qui tarde à se finir, on se dit qu’on est déjà prêt que pour la Saint-Valentin 2015. Hervé Bourit

 

 

Chroniques culture #28

Quoi regarder, qu’écouter, que faire ? Que de questions existentielles… Les chroniques culture tmv vous sauvent peut-être.


LE CD

THE BLACK KEYS – TURN BLUE
Déjà le huitième album de ce duo blues à l’ancienne. Les Black Keys ont ce truc pour nous rappeler le temps qui passe. Avec Turn blue, ils rajoutent un peu de couleur à leur musique en noir et blanc. Comme si cet album sonnait plus jeune que les autres. Rassurez-vous, la métamorphose est légère. Presque imperceptible. La voix de Dan Auerbach a toujours l’air sortie des années 1970. Leurs mélodies sont accrocheuses, comme d’habitude.

LE DVD
DALLAS BUYERS CLUB
Texas, 1986. Ron, cowboy redneck transpirant le sexe et la drogue, apprend sa séropositivité : il lui reste 30 jours à vivre. Découvrant des traitements non officiels, il crée un club de malades et s’engage dans une bataille contre les labos. Histoire vraie, Dallas Buyers Club vaut pour les performances hallucinantes de McConaughey (30 kg en moins !) et Jared Leto. Dur, brutal, sidérant, poignant… Dommage que l’impasse a été faite sur les bonus.
Sortie le 4 juin

LE JEU
WOLFENSTEIN THE NEW ORDER
La chasse aux nazis est ouverte ! Plus de vingt ans après sa création, la franchise Wolfenstein revient ! Dans ce FPS dopé à l’humour, les troupes d’Hitler ont gagné la Seconde Guerre mondiale. À la tête d’une poignée de résistants, vous devez écraser la machine de guerre allemande. Bourrin, délicieusement old school, les nouvelles aventures du capitaine Blackzo se savourent sans modération. Pegi + 18 ans, PC, PS3, PS4, Xbox 360, Xbox One, de 50 à 70 €.
L. Soon

LA BD
LA GRANDE GUERRE
Au moment où les célébrations des deux grandes guerres vont se succéder à un rythme effréné, Joe Sacco, dessinateur bien connu pour ses BD reportages, se penche sur la Bataille de la Somme le 1er juillet 1916. Il en tire une fresque muette de 7 mètres de long magnifiquement éditée par les éditions Futuropolis. En s’inspirant de la tapisserie de Bayeux, il parvient à transfigurer l’Histoire avec un talent incroyable : un des plus beaux projets éditoriaux de l’année.
Hervé BOURIT

 

Eric Derian et la future école de BD

L’auteur de bande dessinée tourangeau vient d’être nommé à la tête de l’Académie Brassart- Delcourt. Il nous parle de cette future école de BD parisienne.

SORTIR_CULT_PAP_OUVERTURE
Vous dites que c’est « la première école de BD parisienne ». En fait, c’est quoi l’Académie Brassart-Delcourt ?

L’idée, c’est de proposer une formation en trois ans à l’opposé de ce qu’enseignent les écoles d’arts appliqués. Nous, nous enseignons la bande dessinée mais aussi les métiers du livre, l’encrage, l’élaboration de scénarios. C’est illusoire de promettre à nos futurs étudiants qu’ils deviendront tous auteurs de BD. Dans la réalité, peu d’entre nous vivent exclusivement de leurs albums. Nous sommes aussi là pour apprendre aux étudiants le graphisme, l’illustration…

Pourquoi Delcourt, une maison d’édition, décide d’ouvrir cette école de BD ?
Il faudrait leur demander. Je me suis posé la question. Pour moi, ce n’est pas une question d’argent, ni de découverte des jeunes auteurs. C’est une façon d’innover pour Delcourt, qui a l’ambition de devenir un jour le n°1 de la BD en France. Et puis, je crois qu’il souhaite que le niveau de ces nouveaux arrivants augmente. Beaucoup d’éditeurs me parlent de premiers projets d’album qui se passent mal, parce que les jeunes auteurs sont mal préparés. Dans beaucoup de formations, ils ne produisent que 12 pages de BD à la fin de leur cursus. Dans la réalité, pour manger, c’est à peu près ce qu’il faut faire en un mois. C’est primordial, pour moi, que nos futurs étudiants fassent de la BD tout au long de leur formation.

Vous pensez que l’enseignement de la bande dessinée est actuellement désuet ?
Oui, désuet, c’est le bon mot. Je travaille depuis des années dans l’Atelier Pop et je vois souvent passer des stagiaires qui sont en école. Leur formation n’a pas bougé depuis les années 1970. Elles essayent de former des auteurs complets qui scénarisent, dessinent, encrent, font la couleur et le lettrage… Mais dans la réalité, la plupart des BD sont issues de collaborations entre différents professionnels.

Vous avez essuyé des critiques sur ce projet ?
Le marché de la BD, devant son apparente bonne santé, laisse de plus en plus d’auteurs galérer. Les critiques ne comprennent pas pourquoi former de nouveaux précaires. Moi, je me situe de l’autre côté de cette critique : je pense qu’en formant bien les jeunes auteurs, ils s’en sortiront mieux et les éditeurs suivront. Il y a quand même du travail.

Propos recueillis par B.R.
√ INTÉRESSÉ ?
Vous avez envie de vous lancer dans des études pour, peut-être, devenir un jour auteur de BD ? L’Académie Brassart-Delcourt recrute en ce moment les futurs étudiants. Il faut au moins avoir 16 ans et avoir envie de se lancer dans un cursus de 3 ans. L’école demande un aperçu de ce que vous faites en dessin, un CV. La lettre de motivation n’est pas obligatoire mais vivement conseillée. Toutes les infos sont sur academie-bd.fr

BONUS
On a demandé à Eric Déran 4 albums qu’il fallait lire avant de se lancer dans des études de BD.

« Je commencerais par L’art Invisible de Scott McCLoud : c’est la bible du futur auteur. Ensuite, Lapinot et les carottes de Patagonie de Lewis Trondheim, qui représente pour moi, l’essence même de la bande dessinée. Avec des moyens graphiques très faibles, naïvement, il donne des leçons sur la BD moderne. Sinon Batman : Year one parce que Frank Miller et David Mazzucchelli montrent plusieurs écoles graphiques. Enfin, Les Bijoux de la Castafiore, c’est un classique mais cette aventure de Tintin est un bijou de non-action et d’érotisme étouffé. »

Chroniques culture #27

Comme chaque semaine, on vous gâte avec nos chroniques culture. A lire, découvrir, écouter…


LE DVD
À COUP SÛR
Emma est une femme sûre d’elle, élevée dans le culte de la performance. Sauf que deux échecs successifs lui font croire qu’elle est nulle au lit. Elle décide de devenir le meilleur coup de Paris ! Comédie soi-disant délurée avec la jolie Laurence Arné, À coup sûr obtient la mention passable. Quelques répliques irrésistibles sauvent ce petit film du dimanche soir à la télé. Côté bonus, c’est famélique… Pas très sexy. Sortie le 20 mai.

LE CD
NAUSEA DE MOODIE BLACK
Pour tout vous dire, quand on a mis en route le beat et le flow de Moodie black sur l’ordinateur du bureau, les enceintes ont failli lâcher. Pas que ce Nausea soit trop hardcore, c’est plutôt la puissance du son qui a tout fait littéralement vibrer. Imaginez Sonic youth qui rencontrerait Notorius B.I.G. le lendemain d’une fête trop arrosée. Nausea a cette urgence qui fait l’essence du rap et la férocité de la noise. Cet album fait de Moodie black un groupe à suivre de près. Sorti chez Jarring effects.

LA BD
MINIMUM WAGE
À côté du flot des comics de super héros, la BD made in USA propose aussi de jolies choses. Comme cette oeuvre culte de Bob Fingerman enfin disponible en France grâce aux Éditons Les Humanoïdes Associés. Soit un roman graphique qui raconte de manière très attachante la vie d’un jeune couple new-yorkais confronté aux problèmes du quotidien mais aussi aux grandes questions existentielles. C’est frais, bourré d’humour et extrêmement bien ficelé.
Hervé Bourit

LE JEU VIDÉO
JOJO’S BIZARRE ADVENTURE
Vous aimez les jeux de baston bourrins et survoltés ? Alors préparezvous à passer de courtes nuits avec Jojo’s Bizarre Adventure sur PS3. Au programme : des combats, des combats et encore des combats comme à la grande époque des salles d’arcade. Sans oublier les combos pour « latter » vos amis dans les règles de l’art. Ce n’est pas intelligent, pas spécialement beau… mais qu’est-ce que ça défoule !
L. Soon
Bandai Namco, + 12 ans, POS3, 60 €.

CHRONIQUE_BD

Chroniques culture #26

CD, DVD, BD ou encore jeu vidéo… Chaque semaine, tmv vous propose ses chroniques culture.

LE DVD
LES BRASIERS DE LA COLÈRE
Drame sombre, à l’image de la ville qu’il filme, le dernier film de Scott Cooper retrace le quotidien de deux frères (un sorti de prison, l’autre revenu d’Irak) dans une Amérique rurale minée par le chômage. Un peu trop classique, Les Brasiers de la colère est tout de même tiré par le haut par ses excellents acteurs (Bale et Harrelson, magnétiques). Côté bonus, ce Blu-ray n’offre pas grand-chose, mis à part l’interview du réalisateur et les techniques de scènes de combat.
Sortie le 15 mai
CHRONIQUE_CDLE CD
LUMINOUS – THE HORRORS
Changement brutal de direction. The Horrors ressemble à un groupe d’enfants affamés dans un magasin de bonbons : ils veulent tout goûter. Du bruitisme primaire, au shoegaze, le groupe british fait un nouveau virage 180°. Luminous, c’est l’album new wave par excellence, à base de synthés analogiques, d’envolées de voix spectrales et de batteries interstellaires. Leur nouvel album est un trésor rempli de mélodies planantes, entêtantes. Une petite merveille.
LA BD
CET ÉTÉ LÀ
Due à deux jeunes canadiennes d’origine japonaise, les soeurs Tamaki, Cet été là, est une superbe chronique de ce passage délicat entre l’enfance et l’adolescence. Au bord d’une plage, Rose et sa copine Wendy échangent sur leurs rêves, leur famille, les garçons et les rares petits incidents du village. En petites touches subtiles soulignées par un graphisme superbe, l’histoire nous envahit peu à peu et nous emporte littéralement. Hervé Bourit
LE JEU VIDÉO
KIRBY TRIPLE DELUXE
Cinq nouveaux pouvoirs, plus de 250 objets à récupérer, des combats multijoueurs acharnés : la boule de guimauve revient plus en forme que jamais dans Kirby Triple Deluxe. Dopé à l’action, ce jeu de plateformes coloré est redoutable d’efficacité. Incroyablement addictif, il scotchera à leur console portable débutants et joueurs expérimentés. Pas de doute, le printemps sera rose bonbon sur la planète jeu vidéo !
L. Soon
Nintendo, + 7 ans, 2DS, 3DS, 40 €.

Chroniques culture #24

C’est parti pour l’épisode 24 de nos chroniques culture, avec de la BD, du jeu vidéo, mais aussi musique et télé. Go !

CHRONIQUE_TV
À LA TV
THERE WILL BE BLOOD
On aime bien vous prévenir quand un grand film passe à la tv, c’est tellement rare. Arte diffuse l’énorme long métrage de Paul Thomas Anderson qui l’a propulsé au rang des cinéastes qui comptent. Fresque épique d’une Amérique en pleine conquête de son territoire, There will be blood parle de liens familiaux, de culture, de liberté. Tout ça avec une bande son magnifique. Allumez votre poste pour une fois ! Sur Arte le mercredi 30 mai à 20 h 50.

LE CD
THEE OH SEES BLOOD
C’est un des meilleurs groupes de rock du moment. Un de ceux qui garderont leur âme d’enfants furieux, d’ados ravageurs. Depuis leur virage rock, Thee Oh Sees a pris de l’ampleur, en témoigne ce nouvel album plein de saturation, de sueur mais aussi de mélodies pop, aux accents Beatles. Si vous avez l’occasion de les voir sur scène cette été, courez, c’est encore meilleur en live.
The Oh Sees, Drop (Clean Feed Records).

LE JEU VIDÉO
FINAL FANTASY XIV A REALM REBORN
Plébiscité sur PS3 et PC, A Realm Reborn déboule enfin sur PlayStation 4. Quintessence du jeu de rôle en ligne massivement multijoueur, ce Final Fantasy vous propose d’explorer le monde d’Éorzéa… Rythmée par les combats, les quêtes et la stratégie, cette aventure est sublimée par la puissance de la PS4. Les graphismes et les effets ont gagné en finesse, le gameplay en efficacité. Incontournable. L. Soon
Pegi + 16 ans, PS4, 35 € + abonnement mensuel. Existe aussi sur PC et PS3.

LA BD
CHOC : LES FANTÔMES…
Créé par Rosy et Will, le personnage de Monsieur Choc fit les beaux jours des aventures de Tif et Tondu, deux des héros emblématiques du Journal Spirou. Quarante ans après, ce méchant, criminel iconique toujours masqué d’un heaume de chevalier, refait surface sous la plume du fils de Will, Éric Maltaite, et sur un scénario en béton de Stéphane Colman. Plongeant aux origines du personnage, ils livrent un des plus brillants exercices que l’on ait lus depuis longtemps… Hervé BOURIT

Chroniques culture #22

Cette semaine, on a dégotté un super jeu vidéo, une BD sur Le Horla (amis bacheliers, bonjour), mais aussi le DVD Henri et un CD qui envoie…

LE CD
« IF LOOKS COULD KILL »
Il y a quelque chose de fascinant chez ces artistes qui arrivent à mêler ironie et mélodie sans que le résultat ne soit qu’une vaste blague. Danton Eeprom, faussement sage – vraiment dandyesque – propose dans son dernier opus une synth pop désinvolte mais soignée, sexy. Ce frenchy pro du mix, touche à tout, nous plonge dans une ambiance lascive, sensuelle, même quand il s’approche du hiphop !
« If Looks Could Kill », Danton Eeprom, In Finé.

CHRONIQUE_DVDLE DVD
HENRI
Le dernier film de Yolande Moreau est une ode à l’amour, à la différence. Dans une petite ville de Belgique, Henri perd sa femme Rita. C’est elle qui tenait vraiment les rênes de leur petit restaurant. Mal dégrossi, bougon, Henri c’est le bourru typique. Pour s’en sortir, il va faire appel à Rosette, une jeune handicapée mentale. Son arrivée va bouleverser la vie de ce cuisinier associable. Henri a cette fraîcheur qui fait du bien au cœur.

LA BD
LE HORLA
Le bac de français approche alors pourquoi ne pas réviser ses classiques en se plongeant dans un des romans les plus excitants et les plus étranges de Maupassant. D’autant plus qu’il est mis en image par l’immense Guillaume Sorel, amateur de littérature fantastique. Leur rencontre autour de cette oeuvre inclassable est un vrai moment de bonheur qui vous emmène loin entre angoisse, hantise et peur de l’invisible. H. Bourit

LE JEU VIDÉO
MXGP
Les jeux de motocross n’étant pas légion sur PC et consoles, les amateurs de tout-terrain ne manqueront MXGP pour rien au monde. Plus orienté arcade que simulation, le nouveau titre de Milestone est un excellent défouloir. On retrouve les 60 pilotes, autant de motos et les 14 terrains des championnats MX1 et MX2. Virages serrés, doubles sauts et whoops attendent donc les rois de la poignée dans le coin. Moteur ! L. Soon
Tout public, PC, PS3, PS Vita, Xbox 360, 30 à 50 €.

Chroniques culture #21

Chaque semaine, tmv vous propose ses chroniques culturelles. On parle Hobbit, BD, Yoshi et thriller à la télé…

CHRONIQUE_DVD
LE DVD
LA DÉSOLATION DE SMAUG
La grosse sortie du mois d’avril ! Le film du virtuose Peter Jackson, deuxième volet de la saga Hobbit et véritable claque visuelle, sort en multiples éditions. DVD, Blu-ray, coffret et même édition collector avec des statues serrelivres… On retiendra cette superbe édition Blu-ray 3D+2D, avec des bonus intéressants, notamment sur les coulisses du tournage avec le réalisateur. Idéal pour se remettre dans le bain, avant le troisième opus cet hiver. Sortie le 16 avril.

LA BD
LE DERNIER VOYAGE
Sorti en deux tomes simultanés chez Futuropolis et signé par deux auteurs tourangeaux de talent, Vincent Froissard et Étienne Le Roux, ce récit nous entraîne dans un univers entre Joseph Conrad et Jules Verne. Océan, tempête, révolution, amour contrarié, machines extraordinaires… Il ne manque aucun rebondissement à cette aventure épique, soulignée par un travail pictural impressionnant. Bel ouvrage pour un beau voyage ! Hervé Bourit

À LA TV
THE CALL
Petite soirée thriller sur la chaîne cryptée, avec The Call, de Brad Anderson. Dans cette pellicule piochant allégrement dans les idées de Phone Game et Cellular, la jolie Halle Berry doit sauver une gamine kidnappée. Leur seul lien : un téléphone portable. Si on fait abstraction des cadrages douteux et des incohérences, on pourra apprécier le suspense et un final tout en tension (et surprenant). À regarder, avec une pizza et de la bière. Samedi 12, à 20 h 55, sur Canal +

LE JEU VIDÉO
YOSHI’S NEW ISLAND
Abonné aux seconds rôles à ses débuts, Yoshi enfile son costume de héros sur 2DS et 3DS dans une aventure colorée. Mélange de plateforme et d’action, le nouveau Nintendo vous invite à gober des méchants, à faire le plein de pièces et à résoudre des énigmes pour rassembler la fratrie Mario. Le dinosaure à pois verts peut également utiliser des oeufs géants et se transformer à volonté. Pas de doute, les jeunes joueurs vont adorer.
L. SOON
Nintendo, tout public, 2DS et 3DS, 40 €.

Chroniques culture #20

Cette semaine, dans les chroniques culture de tmv : l’inédit de Johnny Cash, le jeu vidéo Professeur Layton… et la saison 1 d’Under the dome en DVD, sans oublier la BD de Blast.

LE CD
JOHNNY CASH, OUT AMONG THE STARS
L’album était perdu… C’est le fils de Johnny Cash qui l’a découvert dans la demeure familiale et a décidé de sortir ce disque posthume. Le légendaire « Man in black » avait refusé de faire paraître ces douze chansons inédites, enregistrées entre 1981 et 1984, car il sortait de cure de désintox, son style était passé de mode. Véritable trésor, Out among… ressuscite notamment un duo avec son épouse June Carter et propose 12 pépites 100 % country-folk, avec un Cash fort en voix. Un beau souvenir.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=E8Rqe63ZZuo[/youtube]

LE DVD
UNDER THE DOME
Les habitants de la petite communauté de Chester’s Mill se réveillent un matin, coupés du monde et piégés dans un immense dôme transparent… Basée sur le livre de Stephen King, la série à succès débarque dans un coffret 4 DVD pour sa saison 1. 520 minutes au total, avec, en bonus, plusieurs pastilles comme des scènes inédites, un bêtisier, le tournage du pilote, « Le blog de Joe » ou encore « Du roman à la série »…
>>Sortie le 9 avril. Dispo en DVD ou Blu-Ray.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=MsHGdepaoT4[/youtube]

LA BD
BLAST
Avec quatre tomes et plus de 800 pages, Manu Larcenet vient de pondre un des premiers grands récits du 9e art. Car Larcenet offre des chefs-d’oeuvre. Notamment avec cette enquête policière, où il nous entraîne au coeur de l’être humain. Entre ombres et lumières, silence et fureur, Larcenet nous emmène très loin dans les profondeurs de l’âme, avec une humanité et une sensibilité rares. Jamais un titre n’aura aussi bien décrit l’incroyable force de cette quête éperdue. Hervé Bourit

LE JEU VIDEO
PROF. LAYTON VS PHOENIX WRIGHT
Réputés pour leur intelligence exceptionnelle et leur don pour faire éclore la vérité, le Professeur Layton, archéologue de métier, et l’avocat Phoenix Wright font équipe pour la première fois sur consoles portables Nintendo. Mélange d’aventure et de réflexion, ce jeu mélange habillement quêtes, énigmes, recherche d’indices, jeux de manches au prétoire… Les univers de nos deux héros se complètent ici à merveille. L. Soon
>>Capcom, Pegi + 12 ans, 3DS, 40 € (tarif éditeur).

Chroniques culture #19

Comme chaque semaine, petit tour au pays de la culture avec nos chroniques : DVD, TV, BD et le fameux jeu vidéo coup de cœur !


LE CD
COM TRUISE – WAVE 1
Il faut au moins lui donner ça : c’est le meilleur pseudo de musicien de tous les temps. Com Truise, c’est en fait Seth Haley, un DJ du New Jersey. Son truc”? De l’électro cool, à base de grosses basses, de rythmes entêtants. Pas l’album du siècle mais une petite sucrerie qui va très bien pour un apéro entre amis. Avec ce qu’il faut de vintage, notamment sur les synthés, Wave 1 peut parfois faire penser aux Daft Punk (Com Cruise a déjà remixé plusieurs de leurs albums). Rafraîchissant.
LA SÉRIE
HOUSE OF CARDS – SAISON 2
Canal plus n’a pas tardé à diœuser cette nouvelle saison, mise en ligne il y a quelques semaines aux États-Unis par Netflix. On retrouve avec un plaisir mêlé de dégoût (attention spoiler) Franck Underwood, fraîchement nommé vice-président, et sa femme, Claire Underwood. La deuxième saison monte d’un cran dans l’inhumanité, la cruauté politique et le crime d’intérêt. Le cynisme atteint très vite son paroxysme, insupportable, mais brillant. Épisodes 6 et 7 sur Canal +, le jeudi 27 mars, à 20 h 30.
LA BD
LES AUTRES GENS
Avec cette série dont les tomes 14 et 15 viennent de sortir, le scénariste Thomas Cadène réinvente le feuilleton façon BD. Entouré par la crème des dessinateurs de la nouvelle vague (Bastien Vives, Loïc Sècheresse, Terreur Graphique…), il entremêle avec bonheur une multitude de personnages et autant de situations rocambolesques. Le tout forme un vaste maelström qui fait des Autres Gens une des aventures éditoriales et fictionnelles les plus novatrices de ces dernières années.
H. Bourit
LE JEU
PLANTS VS ZOMBIES
Version reliftée d’un jeu de Tower Defense créé en 2009 par Pop Games, la nouvelle version de Plants vs Zombie est un jeu d’action coloré et complètement barré opposant des légumes à une horde de zombies fermement décidés à n’en faire qu’une bouchée. Humour potache, action frénétique : Garden Warfare n’a pas d’autre ambition que vous distraire. Et il faut reconnaître qu’il le fait plutôt bien.
Pop Games, + 7 ans, Xbox 360 et Xbox One, de 30 à 40 €.
L.Soon

Chroniques culture #18

Comme chaque semaine, petit tour au pays de la culture avec nos chroniques : DVD, TV, BD et le fameux jeu vidéo coup de cœur !

LE DVD
CHRO_DVDHUNGER GAMES : L’EMBRASEMENT
Blockbuster brûlant sorti en novembre au cinéma, le deuxième volet d’Hunger Games surpasse son prédécesseur et se voit transcendé par sa star, Jennifer Lawrence. Pitch plus politique, côté plus noir et rythme haletant sortent cet opus des méandres de l’éternel « teen-movie ». Metropolitan offre une édition 2 blu-ray méga costaude et 4 heures de bonus ! Making of béton, interviews de l’équipe ou encore scènes coupées raviront les fans de Katniss. Sortie le 24 mars.

LA BD
UN PETIT LIVRE…
Avec Un petit livre oublié sur un banc, le scénariste JIM vous entraîne dans une de ces histoires simples et sensibles dont il a le secret. Autour de ce livre, il crée, avec le trait fort agréable de Mig, une chaîne de rencontres extrêmement bien ficelées et signe une des plus belles comédies romantiques de ce début d’année. Cette série, prévue en deux tomes, ajoute un peu de douceur en ce début de printemps, ce qui, par les temps qui courent, n’est vraiment pas un luxe ! Hervé Bourit

A LA TV
VENDREDI, TOUT EST PERMIS
Avant de manger de l’élection municipale à toutes les sauces ce week-end, faites-vous une petite pause « lol ». Rendez-vous devenu presque incontournable sur TF1, VTEP se la joue prime time ce vendredi. Ce jeu-divertissement accueille cette semaine Stéphane Rousseau, Titoff, ou encore Anthony Kavanagh et Claudia Tagbo… Les séquences « In the dark » ou encore « Le décor penché » promettent encore une bonne séance de rigolade. Vendredi 21, à 20 h 55, sur TF1.

LE JEU VIDÉO
DARK SOULS 2
Amateurs de combats musclés et d’hémoglobine par citernes entières, à vos manettes ! Trois ans après le premier opus, Dark Souls débarque à nouveau sur PC et consoles. Au programme de ce jeu de rôle, un monde immense et dangereux, des combats par centaines contre une armée de monstres et de boss aux dents longues… À savourer en solo ou en multi jusqu’au bout de la nuit.
L.Soon
Namco Bandai, Pegi 16 ans, PC, PS3, Xbox 360, de 50 à 70 €.

Chroniques culture #17

Nouvelle fournée de chroniques culture, avec un jeu vidéo (Thief) ou encore une BD (SuperDupont)… Et ça se lit ici :

CHRONIQUE_JEU
LE DVD

IL ÉTAIT UNE FORÊT
Docu poétique et militant, Il était une forêt avait surpris en novembre. Un botaniste y racontait les forêts tropicales, avec des images merveilleusement filmées par Luc Jacquet (loin d’être manchot avec son précédent La Marche de l’empereur). Cette virtuosité, tant visuelle que sonore, devrait être mise encore plus en valeur avec cette édition Blu-ray en CinémaScope, dotée d’un son HD. En bonus du coffret, pas grand-chose si ce n’est un DVD sur les coulisses… Sortie le 12 mars
LA BD
SUPERDUPONT « IN VINO VERITAS »
Longtemps absent, notre super-héros national, créé par le regretté Jacques Lob, revient. Cette série culte de Fluide Glacial démarre avec une histoire longue scénarisée par Gotlib et Lefred-Thouron et dessinée par Solé. Ajoutons quatre courtes histoires et quatorze gags inédits, des surprises… Bref, retour copieux pour ce combattant inlassable de l’Anti-France qui nous décroche toujours autant les zygomatiques. Un peu d’humour et de potacherie font toujours autant de bien. Du bonheur ! Hervé Bourit
LE JEU VIDÉO
THIEF
Près de quinze ans après ses premiers pas, Garrett, maître voleur et justicier, reprend du service sur consoles et PC. Dopé à l’action, ce Thief est un mélange d’infiltration, d’exploration et d’énigmes. Équipé d’un arc, vous allez écumer les rues crasseuses d’une ville tombée sous le joug du baron Northcrest et vous introduire dans le manoir du tyran pour subtiliser une pierre précieuse. Plus facile à dire qu’à faire ! Pegi + 18 ans, PC, PS3, PS4, Xbox 360, Xbox One, de 50 à 70 €.
L. Soon
À LA TV
THE PLACE BEYOND THE PINES
Il y a des films, comme ça, qui vous retournent le cerveau, l’estomac… Thriller à tiroirs, avec trois histoires en une (un motard, découvrant l’existence de son fils, se met aux braquages pour subvenir à ses besoins, mais croise un flic ambitieux…), The Place beyond the pines est tout simplement bouleversant. Casting en or (Ryan Gosling et Bradley Cooper dans leurs meilleurs rôles), réaliste, poignant, palpitant : tout simplement beau.
Samedi 15 mars, sur Canal + à 20 h 55

Chroniques culture #16

Côté chroniques culture, on vous propose cette semaine le DVD de Gravity, Die Hard 5 à la TV, et de la BD et du jeu vidéo.

GRAVITY-DVD
LE DVD
GRAVITY
Fabuleuse expédition catastrophe dans l’espace, Gravity a été l’un des meilleurs films de ces dernières années…. au cinéma ! Le film de Cuarón passera-t-il l’épreuve télé ? On y croit fort, au vu de cette édition DVD/Blu-ray, disponible en version 3D, et dotée d’un son DTS-HD (un must) qui rendra justice au travail sonore époustouflant et amniotique du film. Gravity est bien plus qu’un simple film de science-fiction : beau, philosophique, ambitieux. Sortie le 26 février.

À LA TV
DIE HARD 5
La chaîne cryptée diffuse en inédit le cinquième volet des aventures de l’increvable John Mc Lane (alias Bruce Willis qui, même chauve en marcel blanc dégoûtant, continue à avoir la classe). Intitulé « Une belle journée pour mourir » et détruit par les critiques lors de sa sortie, Die Hard 5 reste assez soigné malgré un scénario foutraque (CIA, Russie, castagne et duo père-fils…). Sûrement pas le film du siècle, mais un bon divertissement. Samedi 22 février, à 20 h 55, sur Canal +

LA BD
VOIS COMME TON OMBRE S’ALLONGE
Une fois de plus, l’italien GIPI explose tous les codes de la BD et nous livre un de ces chefs-d’oeuvre dont il est coutumier. En entremêlant deux histoires et dans un foisonnement graphique inégalé, il plonge le lecteur dans un monde onirique. Ici commence le règne des amours perdues, de l’obsession du temps qui passe et la douleur de la schizophrénie. Le 9e art, c’est aussi cette force incroyable qui émeut au plus profond de nous-mêmes. Hervé Bourit

LE JEU VIDÉO
FINAL FANTASY XIII
Près de trente ans après sa première apparition sur console NES, la légende des jeux de rôle revient sur PS3 et Xbox dans le troisième et ultime opus de Final Fantasy XIII. Réalisation aux petits oignons, combats à revendre, difficulté savamment dosée : malgré quelques défauts, Lightning Returns séduira à coup sûr les fans de la saga culte, trop heureux de pouvoir incarner une héroïne chargée de sauver le monde après un sieste de cinq cents ans. L. Soon
> + 16 ans, PS3, Xbox, 60 €.

Chroniques culture #15

C’est reparti pour une dose de chroniques culture. Aujourd’hui, BD géniale, CD génial, DVD génial et film à la télé…moins génial.


LE DVD
PRISONERS
Un père aveuglé par sa douleur, voilà ce que filme Denis Villeneuve dans ce thriller étouffant. Deux fillettes qui disparaissent, l’hypothèse d’un kidnapping, un suspect plus que louche relâché et un père de famille prêt à tout, même l’irréparable. Poignant et sombre, Prisoners prend aux tripes. L’occasion de se (re)faire cette pellicule, dans sa version DVD/Bluray agrémenté de très utiles making of et interviews, et de la complètement dispensable bande-annonce. Sortie le 12 février.

LA BD
SIN TITULO
CHRONIQUE_BDD’abord publié sous la forme de feuilleton sur internet aux États-Unis, ce thriller a tenu en haleine des milliers d’internautes, avant de se voir remettre, en 2010, le Will Eisner Award du meilleur webcomic. Une distinction méritée pour ce one-shot aux ambiances « lynchiennes ». Cameron Stewart va devenir, sans nul doute, un des auteurs à suivre de très, très près sur la planète polar. Une des BD les plus excitantes de ce début d’année.
Hervé Bourit

À LA TV
LES TUCHE
« Des frites, des frites, des frites ! » Les Tuche, la famille ultra-beauf par excellence, débarquent à la télé. Grands gagnants de 100 millions d’euros, ils décident de s’installer à Monaco, mais n’en maîtrisent pas vraiment les codes. Comédie un poil poussive, les Tuche enquillent les gags, si kitsch qu’ils font rire. Dommage pour la deuxième partie qu’on voit venir gros comme un aileron sur une voiture de tuning. Bref, un film de dimanche soir. Le 16 février, à 20 h 50, sur TF1.

LE CD
THE VINTAGE CARAVAN – VOYAGE
Prêt pour une grosse baffe rock psychédélique-bluesy ? The Vintage Caravan, tout jeune trio islandais, mélange avec brio ses influences de Cream à Led Zep, en passant par Hawkind. Neuf pépites typées années 70 au son chaud, aux mélodies imparables, véritable voyage à l’ambiance vintage. Les petits gars de Rekjavik (à peine 20 ans !) ont un sens imparable du rythme et envoient valser les conventions entre titres courts et improvisations-tunnel à la Deep Purple. Classe. Sortie le 13 février
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=RET5bdAYUuQ[/youtube]

Chroniques culture #13

Chaque semaine, tmv parle culture. Nos chroniques cette semaine ? Un DVD, un CD, une BD et un jeu vidéo.

CHRONIQUE_CD
LE CD

MOGWAI – RAVE TAPES
L’énorme groupe écossais, emblème du post-rock de la fi n des années 1990, continue son chemin. Après s’être attaqué à la bande son de la série tv Les Revenants (franchement géniale), ils sortent un album quelques mois après. Plus analogiques, organiques, leurs morceaux transportent quand même à des milliers d’années-lumière. Rave Tapes plane très haut, parfait quand on est allongé dans l’herbe, au soleil ou au fond de son lit en regardant la pluie tomber.

LE DVD
INSIDIOUS 2
Dans cette suite d’Insidious, la famille Lambert croit être débarrassée de ses problèmes et mener une vie normale. Sauf que le monde des esprits en a décidé autrement. La deuxième fournée de James Wan, petit génie de l’épouvante, frôle la mention « à zapper », malgré un dernier acte réussi (par ailleurs honteusement pompé sur Shining). On se réconfortera avec les bonus alléchants de ce DVD : entretiens sur le plateau, making of ou encore webisodes. Et le tout en master haute défi nition.

LA BD
WAKE UP AMERICA
Cette peinture de la société américaine des années 60 raconte le parcours hors du commun du député John Lewis. Seul survivant du groupe des Big Six qui lutta auprès de Martin Luther King, ce roman graphique est une pure merveille. Il donne aussi à voir toute la construction d’une identité face à la négation de l’être humain au regard de sa couleur de peau. Les super héros ne sont pas toujours ceux que l’on croit. Hervé Bourit

LE JEU
MARIO PARTY ISLAND TOUR
33 ans et pas une ride ! En ce début d’année 2014, le plombier moustachu et sa bande reviennent plus en forme que jamais dans un nouvel opus de la saga Mario Party. En exclusivité sur 2DS et 3DS. Coloré et complètement déjanté, Island Tour est un party-game familial dans la plus pure tradition. Un mélange réussi de jeu de l’oie et de mini-jeux à savourer en solo ou à quatre joueurs maxi (avec une seule carte s’il vous plait). Que demander de plus ? Nintendo, tout public, 40 €.

BD/Dessin : portrait d'Amandine Alamichel

C’est elle qui signera, jusqu’à la fin de la saison, la BD en fin du journal tmv.

SORTIR_CULT_PAP
Vous avez découvert « Marou et le chien » à la fin de tmv, la semaine dernière ? Ces deux petits personnages sont nés dans la tête d’Amandine. La jeune illustratrice indépendante croquera désormais pour vous, chaque semaine, ces petits bouts d’absurdité canine. Et comme on trouve que sa vie ressemble à un livre illustré pour les enfants, on avait envie de vous la raconter comme ça…
Amandine Alamichel est née il y a trente ans avec des grands yeux bleus qui sourient. C’était en Normandie, là où on a inventé la crème fraîche et le cidre doux. Quand elle a découvert Gaston Lagaffe, à 9 ans, elle a fermement décidé que « quand elle sera plus grande, elle dessinera elle aussi des histoires ». Lors des ses années collège, elle a même posté une grande enveloppe pour envoyer sa propre BD de 48 pages aux célèbres éditions Dupuis. Parce qu’elle aimait beaucoup Spirou. « Tellement qu’un jour j’ai acheté 300 vieux magazines Spirou d’un coup ».
Atelier Grizzly
Entre temps, en grandissant, Amandine a voulu protéger les animaux sauvages alors, par exemple, elle a recensé des phoques. Oui, l’environnement, c’était aussi son truc. Puis le féminisme. Puis la mauvaise foi. Puis les trucs rigolos. Alors après avoir travaillé avec des enfants pour leur apprendre à regarder les petites fleurs et les gros insectes, elle s’est reconcentrée sur l’illustration. Maintenant elle fait partie d’une troupe d’artistes réunis sous le nom « d’atelier Grizzly » à Poitiers. Ils sont reconnaissables à leurs pattes et à leurs griffes. Tous ensemble, et chacun dans leur coin, ils travaillent dans un atelier troglodytique partagé où il y a des canapés et des croissants.
Alors, pour bien se concentrer sur ses dessins, Amandine écoute et regarde d’un oeil les sketchs de Camelot « Ça me colle à ma table, je ne m’éparpille pas.» Quand elle n’est pas en train de gribouiller dans cette grotte, Amandine habite dans une yourte. Elle y boit beaucoup de café, joue du violoncelle et collectionne depuis peu les oeufs cassés des bébés oiseaux qui se sont envolés. Et quand cet été, elle nous a présenté Marou le chat muet et le chien au long nez, à tmv on était très content de l’embaucher !
J.L.P.

Chroniques culture #2

Chaque semaine, retrouvez quatre » choses » culturelles chroniquées par nos soins.

LE DVD
CHRONIQUE_DVDLES GAMINS
Cinq mois après sa sortie en salles, « Les Gamins » atterrit en dvd et Blu-ray. L’histoire de ce vieil aigri qui retombe en adolescence est l’une des meilleures comédies de l’année, notamment grâce à un Alain Chabat absolument énorme. Dialogues savoureux, gags redoutables et hilarants, menés par un duo complice : le pur dvd pour des soirées entre potes. Sortie le 11 septembre.
 
 
LA BD
FRITZ L’ÉLÉPHANT CHRONIQUE_BD
Fan de tmv, vous avez dévoré les aventures de Fritz l’éléphant dans Tours de piste, le strip bd élégamment mis en dessin par Amélie Clément. Pendant un an, chaque semaine, la dessinatrice tourangelle a inventé avec poésie des histoires du Monstre, de l’indien et de la petite Ninon. Un recueil de toutes les histoires est sorti. Pour le commander (10 €) sur amelieclement.com.
 
LE CD
KING KRULE, 6 FEET BENEATH THE MOON
CHRONIQUE_CDDe ce jeune rouquin (le plus roux de tous les roux) imberbe et osseux, sort une voix profonde, blasée, autoritaire. Un son qu’il qualifie de blue wave : mélange de rock anglais (l’accent ne trompe pas), de lancinant blues, de colère intelligente et de plénitude jazzy. King Krule est né en 1994 (!), il tient le net en haleine depuis 2010 et explose aujourd’hui avec cet album.
 
 
 
LE MAG
LUI CHRONIQUE_LUI
Frédéric Beigbeder voulait ressusciter Lui, magazine masculin culte des sixties. Il ne parvient qu’à en fournir une pâle copie. Blindée de pub (60 pages sur 220), avec des « signatures » (Nicolas Rey, Marcela Iacub…) imbues d’elles-mêmes, des conseils « mode » à 7 000 euros la montre. Et soft niveau cul. Bref, une revue faite par des mondains parisiens pour des mondains parisiens… 2,90 € chez votre libraire.

Archi et BD à La Laverie

Vous le saviez, vous, que le village d’Astérix en disait long sur la vision de la périphérie urbaine ?
Eh ben si. La preuve, à la laverie, à La Riche.

SORTIR_CULTURE_LAVERIE
La Laverie, c’est un lieu peu connu et qui vaut le détour. L’exposition qui y est proposée actuellement est une occasion parfaite pour en parler. « Périphérie : images de la marge, de la banlieue et de la zone dans la bande dessinée franco belge ». Bon, ok, le titre est long mais le concept, en fait, est simple… Présenter sobrement, dans le grand espace de la Laverie, des planches de bandes dessinées, agrandies, encadrées, reclassées pour parler de la ville et sa périphérie. En BD ? Et pourquoi pas ? L’appartement des Bidochons en dit plus long qu’on ne le croit, tout comme le petit village d’Astérix et d’Uderzo avec ses frontières, l’intra muros et le reste. Vous n’y aviez pas pensé ? C’est la force de cette exposition : elle donne à contempler cette BD que d’habitude on bouquine.
On redécouvre son impact, son rôle, sa place. Tout comme l’influence de l’architecture sur nos vies et nos représentations. Le couple architecture et bande dessinée avait déjà été à l’honneur à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine de Paris, il y a trois ans. Mais la Laverie n’a pas à en rougir, elle offre dans son style, à une autre échelle, un autre point de vue. Elle est un « autre » lieu de culture.

« La Laverie, qui réunit des architectes
souhaitant ouvrir leur champs disciplinaire au grand public »

Cette énorme maison à trois toits, abritait paraît-il, l’ancienne laverie de l’hôpital Bretonneau… C’est un large bâtiment, anciennement industriel, où trône encore un vieil ascenseur, un four (un séchoir ?) géant et des crochets au plafond… L’espace a été racheté puis revisité par un architecte, Reynald Eugène qui a pris le parti de garder la mémoire des lieux, les murs, bruts, l’acier, le sol de béton… C’est dans cet espace qu’expose l’association du même nom, la Laverie, qui réunit des architectes souhaitant ouvrir leur champs disciplinaire au grand public.
L’exposition « périphérie » est donc aussi l’occasion de découvrir ce lieu peu commun, où se perdent un babyfoot et une table de pingpong lors des vernissages ou des pauses méridiennes. Oui, car c’est le hic : la Laverie est avant tout un espace de travail et cherche sa place entre lieu public et espace privé… C’est pour ça que l’expo n’est ouverte qu’en semaine, de 9 h à 19 h et qu’il faut sonner pour la visiter. Mais les jeunes architectes de l’association se feront un plaisir de vous guider…