Orientation : quels seront les métiers de demain ?

Ni les écoliers ni les grands patrons d’aujourd’hui ne connaissent la moitié des métiers qui existeront en 2030. Alors que certains bouts d’chou rêvent à ce jour d’être pompiers, ils deviendront peut-être data analyste ou juriste spécialisé dans le droit des robots.

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ENSEIGNANT À DISTANCE

Le « e-teacher », professeur de demain ? Alors que l’enseignement à distance se développe, comment vont évoluer les métiers de l’instruction ? Les professeurs des écoles devraient rester dans leurs classes de maternelle et de primaire, mais ceux des classes supérieures seront-ils relégués derrières des écrans ? La formation professionnelle est déjà friande du e-learnig et a même développé le mobile learning, cours dispensés sur son smartphone ou sa tablette. Au Canada et aux États-Unis, des enseignements universitaires sont même dispensés uniquement en ligne et ont valeur de diplôme. Capture

GLACIOLOGUE

C’est LE scientifique qui peut nous parler des phénomènes environnementaux et climatiques à travers les siècles. Une sorte d’historien du futur qui travaille avec la pression de voir disparaître ses témoins, les glaciers. Ces derniers étant menacés par le réchauffement climatique.
Au quotidien, ce géochimiste, alpiniste expérimenté, réalise des prélèvements dans le monde entier, analyse les carottages et conserve ces bouts de montagne. Ces analyses servent à comprendre l’impact de l’activité humaine sur l’atmosphère ou retrouver des traces d’éruptions volcaniques. Au sein des laboratoires privés, il suit et contrôle l’exploitation des ressources naturelles (minerais et hydrocarbures). Un autre moyen de protéger l’environnement que de créer des éoliennes off-shore.

CHIRURGIEN DU CERVEAU

La technologie n’a pas que du mauvais. Le développement des neurosciences et de la chirurgie de pointe permettent aussi des prouesses jusque-là impossibles. Pour rappel, à Lyon, un homme âgé de 35 ans, plongé dans le coma depuis 15 ans, a amélioré son niveau de conscience grâce à des stimulations nerveuses au bout d’un mois. Dans un autre cas, des lunettes de réalité augmentée ont permis à un chirurgien d’opérer tout en ayant accès aux données de sa patiente ou à la procédure de l’opération.
La technologie à distance donne également l’occasion à des spécialistes d’opérer ou de consulter des cas compliqués à l’autre bout de la terre voire même dans l’espace. Des génies du biomédical, mécaniciens du corps humain, feront enfin évoluer les traitements de demain, dont ceux destinés au cerveau.

INFIRMIER À DOMICILE

Les robots qui nous remplaceront dans nos tâches d’ici quelques années ne pourront (en tout cas pas tout de suite) remplacer les hommes et les femmes qui prennent soin des malades – ni même les techniciens d’entretien qui s’occupent de nos maisons. Les émotions, le contact humain ont donc encore un bel avenir devant eux, mais les soignants travailleront peut-être davantage à domicile ou au sein des maisons de retraite qu’à l’hôpital où les effectifs ont tendance à être réduits. Les déserts médicaux et le vieillissement de la population impliquent ainsi encore la présence d’infirmiers et d’aide-soignants… et heureusement.

ROBOTICIEN

Il fait naître les robots qui aideront l’Homme dans sa vie de tous les jours, l’industrie, la santé, la défense… Le roboticien, selon l’entreprise qui l’emploie, travaillera sur la mécanique du robot, sur sa programmation ou encore sur sa maintenance.
Prototypage, phase de tests… il passera la machine en revue pour qu’elle ne faillisse pas à la tâche. Attention, même le recrutement du personnel est désormais réalisé par des automates. C’est le cas de Marco, le robot conversationnel qui interroge en ligne des conseillers en tourisme pour une agence de voyage international. Eh oui, l’intelligence artificielle se met également au service des ressources humaines.

EN CHIFFRES

>85 % C’est la part des métiers de 2030 qui n’existent pas encore selon une étude de Dell et de l’Institut pour le Futur. La digitalisation et les robots feraient ainsi évoluer à toute vitesse le monde du travail.

>8 C’est le nombre d’emplois différents par lesquels sera passé un étudiant de demain avant ses quarante ans selon le Bureau du Travail américain. Fle-xi-bi-li-té !

>90 % C’est la réduction du coût du travail d’un ouvrier que pourrait engendrer une robotisation d’après une étude publiée en 2015 dans The Guardian. En comparaison, la délocalisation permettrait d’économiser seulement 65 % de ce coût. R2D2 ! Au boulot, on relocalise !

>9 Qu’on se rassure (un peu), sur 100 métiers, seuls neuf présentent un risque élevé d’automatisation selon l’OCDE (avec plus de 70 % des tâches automatisées).

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Les robots, artistes de demain ?

3 questions à Nicolas Monmarché, maître de conférences en informatique à Polytech’ Tours.

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Avec le laboratoire informatique, vous travaillez depuis des années sur des fourmis artistiques, mais qu’est-ce que c’est ?

Nous disons fourmis, car cela explique bien le comportement de nos robots ou des programmes informatiques que nous créons. L’idée, c’est de voir comment fonctionnent plusieurs robots qui évoluent ensemble. On appelle ça de l’intelligence collective.
Vous faites faire des œuvres d’art à vos robots, expliquez- nous…
Nous avons fabriqué plusieurs robots sur lesquels sont fixés des feutres de différentes couleurs et des capteurs (voir photo). Nous essayons d’imiter des comportements d’insectes. S’ils sont proches, ils s’éloignent ; s’il y a des zones blanches, ils s’aventurent. Nous essayons également d’introduire une part d’aléatoire. Ils peuvent se percuter accidentellement et faire changer de trajectoire.
Comme pour un peintre humain, cet accident fait parfois surgir de belles courbes, des couleurs dans l’oeuvre. On peut parler d’art robotique ?
Oui, tout à fait. C’est un peu provocant dans le monde artistique puisque le robot fait disparaître l’humain derrière la machine. En revanche, pour nous, ce n’est qu’un outil. Comme un pinceau pour le peintre, nous maîtrisons les robots en leur donnant des limites, des directives, des règles. Dans nos travaux, il n’y a pas de frontière entre l’art et la science.
Nicolas Monmarché et ses collègues du laboratoire d’informatique de l’Université de Tours seront à l’hôtel de ville de Tours avec leurs robots ce week-end. Ils ont également signé un livre : Atelier de robotique (Ed. Dunod).

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Dantesque Pacific Rim

Le blockbuster de l’été pulvérise tout sur son passage. Del Toro signe un rêve de gosse qui nous fait nous-aussi retomber en enfance. Un film « monstrueux » et dantesque.

L’été, c’est chasse gardée de Hollywood dans les salles obscures. Si peu de films d’auteur ou non-américains sortent durant cette période, c’est tout simplement parce que c’est là que sortent les plus gros blockbusters made in USA. Et est-il réellement possible de rivaliser ?
Difficile à y croire en se prenant la déflagration sonore et visuelle de Pacific Rim, le dernier bébé du génial Guillermo Del Toro (réalisateur des Hellboy, Labyrinthe de Pan et autres L’Echine Du Diable, producteur du génial Mamà et L’Orphelinat…)
Pourtant, quoi de plus basique et classique que le scénario de Pacific Rim ? Des créatures monstrueuses venues des entrailles des océans (les kaiju) ont réduit la planète à néant. Seul moyen de les combattre ? Des robots géants pilotés par télépathie, les jaegers. Dit comme ça, il est certain qu’on a l’impression d’avoir davantage affaire à un fantasme de geek boutonneux et prépubère. Mais non.
Pacific Rim est en fait un délice de science-fiction, monstrueusement rythmé : un véritable spectacle devant lequel n’importe quel spectateur retombe en enfance devant une telle magie visuelle ; le tout étant signé ILM (l’équipe ayant signé les effets spéciaux de Jurassic Park, Terminator…)
Avec ses effets spéciaux majestueux (*), le film de Del Toro est une orgie d’explosions, de destructions à grande échelle et de combats hallucinants. Grâce à une photographie parfaite et des mouvements de caméras fluides, le spectateur se retrouve bouche bée devant d’apocalyptiques duels entre des monstres de toute beauté (moitié dinosaure, moitié Godzilla) immenses comme un immeuble de 50 étages et des robots à l’esthétique digne des plus grands films de sci-fi.
Côté oreilles, c’est une rafale sonore quasi jamais-vue (ou plutôt entendue). De quoi exploser le sonotone de papy et vous décrasser les esgourdes à jamais.
Avec 200 millions de dollars de budget, Del Toro réalise son rêve de gosse (un film de monstres japonais) et signe un divertissement efficace, où l’on débranche son cerveau pour en prendre plein la vue et les oreilles (lui-même souhaitait faire « un film léger pour l’été »). En un mot ? DANTESQUE !
Aurélien Germain.
(*) à savoir que nous avons vu la version 2D mais que le film est aussi diffusé en 3D.
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