Mac-Kenley et Morena, réfugiés haïtiens à la tête de l’atelier de couture de la Table de Jeanne-Marie

#VisMaVille Morena Paulas et Mac-Kenley Darius sont créateurs de mode et bénévoles à la table de Jeanne Marie. Réfugiés haïtiens, ils donnent de leur temps à l’atelier couture.

Ils devaient arriver en Espagne mais le sort en a décidé autrement. Suite à des tests PCR perdus à l’aéroport de Roissy, les voilà réfugiés en France, atterrissant finalement à Tours, chez une connaissance, en décembre 2021. Demandeurs d’asile, ils ont fui Haïti, ses violences et insécurités quotidiennes, menacés dans leur chair pour leurs opinions et pour ce qu’ils sont.

Car Mac-Kenley Darius, 29 ans et Morena Paulas, 25 ans, étaient là-bas des artistes émergents, designers et créateurs de mode reconnus, ayant habillé Miss Universe Haïti en 2021 et participé dernièrement au défilé de mode annuel, « Fortuny », à Grenade, en Espagne.

 

À Tours, ils ont très vite rencontré Damien, bénévole de la table de Jeanne Marie – association qui distribue des repas chauds à ceux qui poussent sa porte, qui les prend sous son aile. Les voilà propulsés à la tête de l’atelier de couture, avec comme défi de réaliser, pour les six ans de l’association, une collection pour un défilé de mode en à peine une semaine.

« Ils ont fait avec ce que l’on avait sous la main, du papier peint, des tissus… Cela les a motivés », assure Damien. La débrouillardise, les deux compères designers connaissent dans leur pays. « On a commencé dans la récupération des vêtements jetés. On récupère les tissus, tout accessoire permettant de créer autre chose ».

Dans le duo, Morena dessine des patrons, ajuste des perles sur des robes, s’occupe de la partie maquillage. Mac-Kenley, peintre et plasticien, a été formé à l’École nationale d’art de Port au Prince. Ensemble, ils ont créé leur collection « Minokan » avec pour but de « mettre en valeur la culture haïtienne vaudou, ses cultures ancestrales, à travers la mode ». Ainsi, des couronnes imposantes tutoient des tenues traditionnelles, flamboyantes, revisitées à travers le prisme des deux créateurs.

Ces derniers mois, réfugiés à Tours, les deux jeunes hommes s’occupent à l’atelier de couture de Jeanne Marie, essayant de ne pas perdre le fil de leur passion. « Nous aimerions faire découvrir notre talent à Tours. Aider les gens qui participent à la table de Jeanne Marie et leur créer des vêtements. Ils nous aident et nous souhaitons les aider aussi. »

En attendant, logés dans des foyers d’hébergement temporaire, Morena et Mac-Kenley apprécient la vie tourangelle paisible. « Nous pouvons marcher dans la rue tranquilles ici. » Soucieux de s’intégrer, ils vont s’inscrire à la faculté des Tanneurs, en langues étrangères et sociologie appliquées pour l’un, et en sciences humaines pour l’autre. Le duo cultivé devrait vite être remarqué.

Aurélie Dunouau

Vêtements de seconde main : on change aussi les habitudes côté shopping

Anciennes pros de gestion de patrimoine, Anne-Sophie Carrois et Sandrine Besnard ont créé Twice Upon a Time en 2020. La boutique physique a ouvert en 2021, avec pour spécialité les vêtements de seconde main.

Lorsque vous poussez la porte de la boutique Twice Upon a Time, avenue Maginot, deux options : vous venez chercher un colis, après une commande en ligne, ou vous venez faire du shopping dans cette boutique de vêtements de seconde main.

Pour Sandrine Besnard et Anne-Sophie Carrois, pas de contradiction dans le fait d’être point-relais. D’une part, car elles ont elles-mêmes débuté par la vente en ligne avec leur site www.vide-dressing-twice.fr, faute de pouvoir ouvrir une boutique en période Covid.

Mais ce n’est pas tout : « Cela nous permet de capter la clientèle de Vinted et d’autres plateformes ! À vue de nez, 80 % des colis que nous réceptionnons, ce sont des vêtements ou des chaussures. Lorsque les clients viennent les chercher, ils découvrent donc la boutique, voient qu’on peut acheter aussi en local, et il n’est pas rare qu’ils fassent un tour dans nos rayons. »

Economie micro-locale

Au-delà du mini coup de pouce financier (quelques centimes par colis), le duo de Twice Upon a Time fait donc un peu de pédagogie. Car ici, on est dans l’économie « micro-locale : on est une boutique de quartier, ce sont des voisins qui viennent vendre ou acheter », comme le dit Sandrine. Local, donc, mais aussi circulaire et écoresponsable, puisque sur les portants de la boutique, on trouve des vêtements impeccables, mais d’occasion : « Nous achetons aux particuliers, sur rendez-vous, à des prix de vide-greniers. Cela va de 80 centimes pour un t-shirt par exemple, jusqu’à 40 ou 50 € pour les plus belles pièces ».

Les vendeurs viennent pour plusieurs raisons : « Le manque d’envie d’aller sur Vinted, et lorsqu’on a des vêtements auxquels on tient, on hésite parfois à les donner à Emmaüs ou à d’autres associations. La vente en boutique peut aider à s’en séparer, en se disant qu’ils auront une belle deuxième vie. »

Quant aux clients, ils ont l’assurance de traiter avec des professionnelles, et le plaisir de pouvoir essayer sur place ce qui leur plaît. Acheter ou vendre en seconde main ? Un mode de consommation qui tient compte de la planète et du porte-monnaie, et qui semble bien fonctionner à Tours. Twice Upon a Time ouvrira en effet en avril une deuxième boutique en centre-ville, où l’on trouve déjà d’autres pros du prêt-à-porter d’occasion.

Maud Martinez

Sapologie étudiante : quand la mode court les facs

#EPJTMV Dans les couloirs de l’université, les vêtements ont une place à part. Des Tanneurs à l’IUT de Tours, des étudiant(e)s expliquent et décrivent leur rapport à la mode.

Ainsley et Inès – L’expression de soi

 

À l’IUT de Tours, Ainsley et Inès expliquent que leur rapport au vêtement est lié à l’expression de leur personnalité. « J’ai toujours été contre les uniformes à l’école, parce que ça ne permet pas de montrer comment on est chacun », raconte Ainsley. Son amie Inès partage son point de vue : « Le style, c’est unique. Ça nous représente nous et comment on se sent dans notre peau. »

En plus de l’exprimer, s’habiller peut permettre de mieux assumer sa personnalité. « Je m’habille vraiment pour moi. À la période collège/lycée c’était plutôt pour les autres, mais à partir de la terminale, j’ai décidé de vraiment m’assumer », poursuit Inès. Se sentir confortable, c’est aussi ce qui compte. Le regard des autres – les copains mais aussi les parents – « maintenant, on s’en fiche un peu », assume Ainsley.

Enola – Fidèle à ses envies

Lingerie versus jogging, tous les habits sont bons pour se sentir le plus à son aise. « C’est marrant comme on est toutes les trois différentes », s’amuse Aurélie entourée de ses deux amies à la sortie de leur cours aux Tanneurs. « Mon style n’a pas vraiment de sens, lance Enola. Quand j’aime un truc je l’achète, et je fais en sorte que ça fonctionne », confie-t-elle.

« Ambivalent », c’est ce qu’elle choisit pour définir son style en un mot. Pour le choix du style, c’est au petit matin que tout se joue : « Parfois, je me réveille, j’ai envie d’impressionner les gens et de me sentir au top. » L’humeur du jour façonne aussi l’outfit du jour. « Ça va dépendre de mes envies », glisse Flavie. « J’essaye de toujours bien m’habiller quand il y a des circonstances particulières », renchérit Aurélie.

Alice et Faustine – Façon friperie

« Ça fait trois jours que tu t’habilles de la même façon ! », ricane Faustine s’adressant à Alice, son amie. Les deux étudiantes en deuxième année de psychologie partagent le même goût pour le vêtement acheté en friperie, la petite pépite dénichée en ressourcerie ! « Je chine plein de trucs un peu partout », explique Faustine. Récupérer, recycler, troquer, c’est un esprit bien éloigné de celui du neuf plastifié et emballé de la fast fashion.

« Quand je choppe un vêtement, qu’il vienne de fripe, des parents ou d’ailleurs, j’ai l’impression  que ça a une âme… c’est chaleureux », précise Alice. « J’aime bien le côté usé, je trouve ça plus doux, moins rigide », ajoute son amie. Les vêtements ont une histoire qui peut être continuellement réinventée. « Mon voisin, c’est un papy qui jette plein de fringues que je récupère dans la poubelle. Et il met des trucs cools ! Je ne l’ai encore jamais croisé avec un truc à lui sur moi…», s’amuse Faustine. 

Antoine – Esprit libre

En première année de licence d’histoire, Antoine est lui aussi un adepte des friperies. « Ça fait cinq ans que je n’achète rien en magasin. Je ne trouvais pas ma taille, et je n’aimais pas ce qu’ils vendaient. »

Quand il fait ses achats, il ne réfléchit pas trop. Il bricole, mélange, adapte des pantalons trop larges à sa taille. « Je m’habille comme je l’entends. J’essaie de tout mélanger, explique le jeune homme de 18 ans. Je ne cherche pas quelque chose de précis, je sélectionne ce dont j’ai envie. » Dans son placard rempli de vêtements, il affectionne particulièrement un pantalon de costume et sa chemise noir, son ensemble préféré.

Texte : Dorali Mensah et Lilian Ripert,  journalistes en formation à l’EPJT.

Photos : Charles-Edouard Bury,  journaliste en formation à l’EPJT.

Années ’90 : ambiance, ambiance…

[Spécial années 90] C’était l’époque où l’on se débrouillait sans Wikipédia, où l’on avait des styles disons… différents et où on pouvait danser aussi bien sur du Larusso que du Vincent Lagaf’. Retour sur l’ambiance qui berçait les 90’s… Ah, et dédicace aux Kevin !

FOLIE VESTIMENTAIRE

Rappelez-vous du fameux baggy, pantalon XXL qui faisait de vous quelqu’un de « cool et stylé » (spoiler : en fait ce n’était pas le cas), des robes courtes avec collant en laine et le célèbre choker, ce collier au ras du cou pour les filles quand elles ne rajoutaient pas un petit coup de frosted lipstick, le rouge à lèvres qui donne un effet marron glacé.

On se battait aussi pour avoir son pull coloré LC Waikiki, orné du fameux chimpanzé et de son logo trop classe. Les fans de streetwear étaient davantage tournés vers le blouson Schott et le sweat Champion. Avec, aux panards, les mythiques Nike Air Max One.
Sinon, on piquait le style des acteurs de Sauvés par le gong (photo) ou on osait le tout-flashy. Bref, il y a eu de tout dans les 90’s. Et même des couleurs qui auraient dû être interdites par la fashion police.

FOLIE VESTIMENTAIRE (BIS)

Mais les 90’s, c’est aussi l’explosion des ventes de Doc Martens (au milieu de la décennie, 50 % des modèles sont achetés par les femmes). On s’affuble de lunettes rondes, de vestes en jean trop larges, on glane des tee-shirts aux imprimés Fido Dido.

Pour le bas, le jean taille haute (ah ce modèle Levi’s 501…) est obligatoire. On n’hésite pas à mettre sa casquette sur le côté ou porter un béret Kangol, parce que ça colle bien aux baskets à plateforme (ou avec notre jogging comme Mel C des Spice Girls). Les adeptes du grunge se contentent d’un blue jeans déchiré aux genoux avec une chemise à carreaux.

Vers la fin de la décennie, on se lâche : crop top, mini-jupe plissée, piercing au nombril bien visible (merci Britney) et chouchou dans les cheveux. Le string connaît ses heures de gloire et devient une pièce emblématique de la lingerie. Il attendra les années 2000 pour dépasser du pantalon. Argh.

LES PHOTOS ? LA PLAIE !

Prendre des photos avec son appareil photo jetable ? Trop cool ! Attendre des plombes pour qu’elles soient développées et s’apercevoir qu’elles sont toutes ratées ? Moins cool.

AH, LA MÉMOIRE…

Oui, parce que dans les années ‘90, il fallait apprendre les codes de jeu vidéo par cœur qu’on grapillait dans des magazines spécialisés (et qu’on squattait au bureau de tabac).

LE DÉMINEUR

Qui n’a jamais joué au démineur sur son ordinateur ? Personne. Qui a déjà compris les règles au lieu de cliquer à l’aveugle et se prendre une bombe en 3 secondes ? Personne.

INTERNET À (TRÈS) BAS DÉBIT

En 1995, Lionel-cyber-Jospin est un rebelle. Il clame que le Minitel « est limité technologiquement ». Et pan ! Avec le web, Internet commence à toucher le grand public.
Pour le reste, on est dans le rudimentaire. Wikipédia ? Oubliez. À l’époque, une info se trouvait sur les CD-rom « Encarta », des encyclopédies numériques. À la fin des 90s, Caramail est l’un des portails les plus populaires en France et on chatte avec des inconnus (vous savez, Emma du 37 qui était probablement Roger du PMU).

On se connecte à Lycos, on télécharge – le cœur tremblant – sur Napster, on personnalise son lecteur Winamp, AOL ne s’est pas encore pris le krach dans la tête. Et les internautes carburent au bruit insupportable du modem 56k ou du bruit de démarrage de Windows 95…

POUR CONTACTER LES POTOS

« Tatoo, votre tribu garde le contact avec vous ! » La tribu, justement, utilisait les bipers Tatoo pour communiquer des petits mots. L’autre concurrent de poche ? Le Tam-Tam : plus pro, plus technologique (3 lignes de textes !) et plus cher. Sinon, vous n’aviez qu’à écrire le numéro de téléphone fixe de vos amis sur un bout de papier et le glisser… dans votre portefeuille à scratch !

ON SAVAIT CHANTER (ET LE RIDICULE NE TUAIT PAS)

Bah ouais, les 90’s c’était ça : on pouvait chanter le plus que douteux « La Zoubida » de Lagaf’ avant de s’époumonner sur « Tu m’oublieras » de Larusso, avant de se déhancher sur du Britney Spears (et accessoirement, laisser son bidon à l’air comme elle), tandis que Jordy matraquait les ondes avec son « Dur, dur d’être un bébé ».

> Retrouvez l’intégralité de notre numéro spécial années ’90 en téléchargeant le PDF juste ici

 

 

Années ’80 : dans l’air du temps…

[Numéro spécial années ’80] Dans les années 80, tout était assez différent. La façon de se coiffer, la façon de s’amuser, la façon de manger…

 

 

 

 

Maison Boinet : L’art de la ceinture

Pendant la Fashion Week de Paris, Maison Boinet a exposé ses créations aux Tuileries. Des produits de luxe, nés à quelques kilomètres au nord de Tours.

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Valérie contrôle la finition de chaque minaudière : c’est le bichonnage.

Bienvenue à Château-Renault, chez l’un des derniers fabricants français de ceintures. C’est un accessoires que tout le monde porte mais que l’on oublie, il peut pourtant être très original, voire carrément couture. De l’extérieur, rien ne fait rêver une modeuse : la manufacture Maison Boinet est installée au milieu d’une petite zone industrielle.

Il faut se glisser dans une grande pièce annexe de l’usine pour entrer dans le monde des photos de mode et du luxe. Des corsets en cuir vernis et des ceintures pailletées sont présentés sur des étagères en faux marbre.
« C’est notre petit studio photo, explique Ewelina, responsable de la communication. Nous faisons le maximum de choses en interne, pour être plus souples, plus rapides mais aussi pour intégrer les salariés à chaque étape. C’est important de savoir ce qui se passe après, une fois les pièces fabriquées. »

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Lucie, à l’emballage, l’une des dernières arrivées chez Maison Boinet.

La petite PME a été réveillée il y a dix ans par le groupe familial Vigin qui l’a rachetée et confiée à Bruno Jourd’hui. Le directeur imagine les collections et joue les VRP sur les salons de luxe. Après Pitti Uomo, la grande messe internationale de la mode masculine, mi-janvier, les ceintures made in Touraine s’affichaient début mars au salon Première classe, à l’occasion de la Fashion week.

UNE MANUFACTURE FAMILIALE

À 160 ans, la Maison Boinet s’est aussi offert une nouvelle jeunesse en ouvrant sa boutique en ligne, un saut nécessaire pour l’entreprise qui utilise encore des machines centenaires mais imagine des corsets en vinyle fluo. Avec ses 36 salariées et ses 4 stagiaires, elle reste une manufacture familiale. Tout le monde se connaît, certaines ouvrières travaillent ici depuis plus de trente ans.

Comme Isabelle, qui contrôle la qualité de chaque peau, l’une des rares femmes à occuper ce poste plutôt physique : les peaux de vachette sont lourdes. Elle entoure à la craie chaque défaut du cuir, même invisible pour un néophyte, avant de dessiner les bandes qui seront découpées puis encollées dans une machine, à la colle à l’eau. La teinture des tranches nécessite jusqu’à sept passages, les finitions se font à la main. Il faut ensuite poser les boucles, les œillets… La plupart des ouvrières sont polyvalentes et passent d’un poste à l’autre, comme Brigitte. Aujourd’hui à la couture des pochettes Origami en vinyle de la collection Eté, elle saute du perçage à la pareuse.

Cette organisation évite aux ouvrières la monotonie mais permet aussi à la manufacture d’être plus souple. « Nous avons travaillé avec des intérimaires en période de coups de feu, mais c’était compliqué. Certains manquaient de soin », explique Ewelina.

DES PIÈCES UNIQUES

La qualité. Le maître-mot de la petite usine, labellisée Entreprise du patrimoine vivant. Car Boinet est façonnier pour plusieurs marques haut de gamme et fabrique des pièces uniques pour de grands couturiers. Elle vend également ses propres créations au Bon Marché, à Paris mais aussi dans des magasins de luxe à Tokyo, Séoul, Singapour…

Monique, chargée de la qualité, contrôle la conformité de chaque pièce : couleur, finition, « main » – la souplesse et l’épaisseur de la ceinture finie – et les estampilles, avant leur emballage. Les ceintures doivent être soigneusement protégés pour ne pas s’abîmer pendant le transport : les boucles, emballées trop serrées, peuvent marquer le cuir.

Chaque pièce est marquée à chaud, en argenté ou en doré : taille, matières, nom de la marque… et bien sûr, « made in France »
Chaque pièce est marquée à chaud, en argenté ou en doré : taille, matières, nom de la marque… et bien sûr, « made in France »

Spécialiste de la ceinture depuis 1858, Maison Boinet s’attaque au marché de la maroquinerie depuis deux ans, avec prudence, car le sac à main nécessite un savoir-faire complexe, très différent. Amandine est l’une des deux maquettistes chargées des prototypes. Arrivée à l’usine par hasard il y a six ans, elle ne savait alors même pas qu’il restait des fabricants de ceintures en France, avoue-t-elle en riant.

(capture Insta Maison Boinet)
(capture Insta Maison Boinet)

Son habileté et son intérêt pour la création ont poussé la direction à lui confier ce poste particulier. D’après un dessin technique fourni par le styliste, elle coud un premier sac, dont les proportions et les finitions seront réévaluées selon sa « prise en main ». La création fonctionne encore de façon empirique : rien de tel que le regard, le toucher, pour voir ce qui fonctionne. Elle note également le temps de coupe et de montage, pour évaluer le coût de production final.

Chaque pièce possède sa fiche détaillée : le prix du cuir utilisé, des fils, de la bouclerie, du temps de main-d’oeuvre mais aussi de l’emballage… un euro d’écart, sur une pièce fabriquée 10 000 fois, peut coûter cher à l’entreprise ou trop augmenter le prix public. Tout est calculé. Par souci d’économie mais aussi pour ne pas gâcher.

C’est ainsi que la ligne de bracelets en cuir hyper chic est née en 2012 : la maison voulait valoriser des chutes de cuir. Vous avez dit upcycling ?

Lydia Techer, un saut dans la mode

#EPJTMV Lydia Techer est mécanicienne en confection. À Joué-les-Tours, elle fabrique des parachutes pour l’armée française et les armées étrangères. La quadragénaire partage son temps entre son métier et son ultime passion : la création mode.

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Des parachutes de saut, de freinage, de largage… des centaines en sont fabriqués chaque semaines à Joué-les-Tours. Dans un grand hangar, Lydia Techer travaille à la confection de ces équipements militaires avec plus de cent ouvriers. L’armée française en est la plus grande consommatrice, mais les parachutes sont aussi distribués à certaines armées étrangères. Les employés de Joué-les-Tours sont tenus sous secret : « On s’abstient de nous donner beaucoup d’infos », raconte l’ouvrière. De même : interdit de prendre des photos dans l’atelier et de communiquer des informations sur les gabarits. Sous peine d’être poursuivi par le grand chef, la ministre des Armées… Mais Lydia Techer connaît les règles. Elle est employée depuis quinze ans par le site, d’abord dirigé par Zodiac Aérospace, société de construction aéronautique et spatiale, et récemment racheté par la plus internationale Safran Aerosystems.

Tout près du Cher, l’atelier de confection est rythmé par les demandes. Selon le cahier des charges, les ouvriers se concentrent sur tel ou tel modèle de parachute. Cette semaine, Lydia Techer et ses collègues fabriquent des pièces à destination des sièges éjectables des avions de chasse. Mais si les mécaniciens en confection doivent pouvoir s’adapter d’un gabarit à l’autre, le processus de fabrication reste le même pour tous les parachutes.

Contrairement aux chaînes de production classiques, chaque ouvrier n’a pas de rôle à part entière. Chacun suit son propre travail de A à Z. « On commence la confection d’un parachute en choisissant les tissus indiqués dans le cahier des charges au magasin. C’est là où tous les matériaux sont stockés », explique Lydia Techer. Ensuite vient la découpe et la couture, à la machine bien-sûr. « Pour réaliser un parachute, il nous faut deux jours chacun en général. » Une fois les dizaines de mètres carré de polyester assemblés, c’est aux plieurs de prendre le relais. Ces ouvriers plient donc les parachutes de façon à ce qu’ils s’ouvrent correctement et sans s’emmêler le moment venu. « Tous les ouvriers ont une grosse responsabilité. On travaille sous pression car le moindre accro pourrait être fatal pour le parachutiste, raconte Lydia Techer. J’essaye toujours de repérer les défauts en amont du contrôle pour éviter que le parachute revienne en atelier. »

« Ma passion, c’est de créer »

L’ouvrière a développé cette minutie et ce goût pour la couture avant même de travailler dans la confection de parachutes. Petite, elle fabrique des vêtements à ses poupées. Et en grandissant, elle décide de s’orienter vers un CAP en industrie de l’habillement à Nice, sa ville d’origine. Son rêve : travailler dans la mode. Mais son dossier ne le lui permet pas. « Face aux refus des écoles de mode, j’ai donc décidé de me lancer seule. J’ai été auto-entrepreneuse dans le domaine du textile pendant un moment… Mais la gestion était très compliqué. J’ai renoncé et j’ai suivi mon mari gendarme en Indre-et-Loire. »

Lydia Techer a trouvé son compte en continuant la couture pour l’armée. « Et puis, coudre des parachutes toute la journée ne m’empêche pas de continuer à la maison ! » La mécanicienne en confection n’a pas abandonné la création. Elle multiplie même les activités liées à la mode : elle fabrique ses sacs, coud quelques uns de ses vêtements ainsi que ceux de ses fils et de son mari. Lydia Techer vend également ses créations via Facebook et Instagram. Cette passion, elle la partage aussi avec son compagnon: « Tous les deux, on aime observer les jeunes qui pourraient être modèles pour des grandes marques. » Cette activité de chasseur de tête en amateur leur a fait repérer une jeune Saint-Avertinaise quand elle avait 14 ans. Grâce à eux, elle défilait lors de la Fashion Week de Paris en 2017.

Bien trop accrochée aux parachutes,ses succès dans le milieu de la création textile ne lui feront pas quitter l’atelier. « Le milieu de la mode est trop dur. Je présente toujours des jeunes filles magnifiques mais elles ne sont jamais assez grandes, assez minces, assez belles selon les recruteurs. C’est épuisant à force », confie la mécanicienne en confection. Après quelques années de tâtonnement entre le milieu de la création et celui de l’industrie, Lydia Techer a su trouvé l’équilibre entre sa passion et son métier. Prête pour l’atterrissage.

Lorène Bienvenu.

Photo : Suzanne Rublon.

[#EPJTMV / Cet article fait partie du numéro 321 de tmv, entièrement réalisé par les étudiant(e)s de 2e année en journalisme de Tours]

Il faut sauver la lingerie Indiscrète

À Chauvigny, dans la Vienne, un atelier de fabrication de lingerie se bat pour sauver ses emplois et son savoir-faire. Car Indiscrète a une particularité : s’adapter à toutes les morphologies.

(Photo NR)
(Photo NR)

Avec près de 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2017, le slip et la chaussette pèsent lourd en France. La lingerie dite « à la française » est aussi réputée à l’étranger que nos parfums ou nos gâteaux mais contrairement à la pâtisserie et à la cosmétique, les marques de lingerie haut de gamme ont fait leurs cartons depuis longtemps : direction la Tunisie, la Chine, l’Inde, le Maroc, la Turquie… des pays où les ouvrières sont dix fois moins payées et où les cadences peuvent être deux fois plus élevées.
Chantelle, Simone Pérèle, Lejaby, Aubade, Darjeeling, Etam, ont fermé leurs ateliers français depuis des années. Parmi les marques qui pèsent, seul Dim fabrique encore ses collants dans l’Hexagone.

C’est ainsi qu’est née la marque Indiscrète, dans la Vienne. En 2010, Aubade délocalisait toute sa fabrication et laissait plus de cent ouvrières poitevines sur le carreau. Didier Degrand, le responsable de la production, s’associe alors à Cristelle Bois et Béatrice Mongella. Les trois ex-cadres d’Aubade réunissent leurs indemnités de licenciement et relancent un atelier de fabrication à Chauvigny.
Ils réussissent à ré-embaucher une vingtaine de couturières et reçoivent le label Entreprise du Patrimoine vivant. Mais le modèle est fragile, la concurrence est rude.

En France, une pièce de lingerie achetée sur 500 est made in France, souligne la FIMIF. Il faut 30 à 40 pièces et une heure de travail pour assembler un soutien-gorge dans les règles de l’art. Et quand la main-d’oeuvre représente 50 % du coût d’un sous-vêtement fabriqué en France, elle pèse environ 5 % en Asie ou en Afrique.

Le 24 juillet 2018, Indiscrète est placée en redressement : l’un de ses donneurs d’ordre a mis la clé sous la porte, en laissant une grosse ardoise, c’est la goutte d’eau qui coule la trésorerie fragile d’Indiscrète.
Deux semaines plus tard, Didier Degrand craque et se suicide dans l’usine. Les médias nationaux s’inquiètent alors du destin de cette petite fabrique, l’une des dernières corseteries françaises.

Aujourd’hui, le meilleur moyen d’aider les deux associées de Didier Degrand, les 22 couturières et les 120 conseillères de vente d’Indiscrète, c’est de participer à leur cagnotte solidaire et d’acheter une culotte en dentelle, parce que la magie d’Indiscrète, c’est aussi ça : habiller toutes les femmes, du 85 au 120, du A au F, du 36 au 58 et propose aussi du sur-mesure. Une rareté à préserver.

> La boutique en ligne : lingerie-indiscrete. com

> Le site de la fédération du Made in France, qui publie des enquêtes et des guides sur le sujet : fimif.fr

Une créatrice de mode de Touraine à la Fashion Week de Vancouver

Chantelle Lecourt partage son temps entre Tours et Manthelan, dans le Sud Touraine. À 21 ans, cette jeune créatrice et styliste a créé sa marque, fait du sur-mesure et a été contactée par la Fashion Week de Vancouver. Mi-septembre, elle s’y envolera pour présenter ses tenues !

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Chantelle Lecourt partage son temps entre Tours et Manthelan. (Photo tmv)

Quand elle parle, Chantelle Lecourt a des étoiles plein les yeux. Le sourire vissé aux lèvres. Constamment. Le rendez-vous ne ressemble même pas à une interview. Plutôt à une longue conversation d’une heure, où la jeune femme se raconte et transmet à son interlocuteur son amour pour la mode, la création, le stylisme.

Cela peut paraître cliché d’écrire ça, mais Chantelle est tombée dedans quand elle était petite. Ses deux arrièresgrands- mères étaient passionnées de couture. « L’une d’elle travaillait chez Guerlain et l’autre m’a appris les bases. Enfant, je découpais les habits de ma mère, je dessinais énormément », retrace-t-elle.

Une des tenues réalisées par Chantelle Lecourt. (Photo instagram.com/chantellelecourt)
Une des tenues réalisées par Chantelle Lecourt. (Photo instagram.com/chantellelecourt)

Le collège ne la fera pas dévier d’un iota. « J’avais déjà l’idée de réaliser ma collection et de me lancer dans ce milieu. En plus, à l’école, je brillais en arts plastiques et ça m’intéressait beaucoup. Le reste, bon… », dit Chantelle, malicieuse.

Ensuite, désireuse de « maîtriser tous les aspects », elle se dirige vers un lycée professionnel tourangeau où elle se spécialise dans la couture, puis atterrit au CFAM de Saint-Cyr-sur-Loire (lire tmv nos 215 et 272), le Centre de formation aux arts de la mode. Après les premières créations, les premiers retours professionnels. Ses tenues tapent dans l’oeil de Brigitte Sicard qui l’invite à son défilé caritatif, avec plus de 1 500 personnes réunies au Vinci.

Les contacts s’enchaînent, Chantelle se fait un nom. En 2018, elle décide donc de créer sa marque « Channy », comme le surnom que lui a donné son papa après un voyage en Australie. Maintenant, la créatrice de mode – elle fait tout de A à Z – développe ses projets et travaille dans un atelier situé dans une ferme à Manthelan, dans le Sud du département, où vivent ses parents. Et elle effectue régulièrement des allers-retours à Tours, où elle souhaite bientôt s’implanter durablement.

D’INSTA’ AU CANADA

Avant, un autre voyage l’attend, plus long celui-ci ! Le 16 septembre, elle s’envolera pour Vancouver, au Canada. Ses créations ont plu aux organisateurs de la Fashion Week : « Ils m’ont repérée sur Instagram car ils aimaient mon travail. Je n’étais pas bien réveillée quand j’ai lu leur mail. Je me suis dit : “ Mais qu’est-ce qu’il se passe ?! ” », se souvient Chantelle. Mais impossible de rater ça. Rapidement, elle lance une campagne de financement participatif pour réunir les fonds qui l’aideront à parcourir les 8 000 km. La cagnotte a été atteinte. Le rêve peut commencer.

Ci-contre : L’une des créations de Chantelle Lecourt, portée par Laura. (Photo Channy)
L’une des créations de Chantelle Lecourt, portée par Laura. (Photo Channy)

Parce que là-bas, public, influenceurs, pros et célébrités seront présents. Elle pourra leur présenter la douzaine de tenues qu’elle a réalisées. « Dix pour femmes et deux pour hommes. C’est une collection printemps-été 2019, dans les tons noir, blanc et or, avec une tonalité bleue. Les couleurs à la mode, je m’en fiche. Là, le bleu est ma couleur préférée et l’aspect métallique est pour le rock’n roll. »
C’est une des marques de fabrique de Channy : « Rock mais féminin. Mon style est déstructuré, décalé, asymétrique. Je travaille le cuir et le mélange à de la soie. »

À Vancouver, ses tenues seront portées par des mannequins de la Fashion Week, mais également, lors du final, par Laura et Jean-Baptiste, les deux égéries et ami(e)s de Chantelle. « Je sais que c’est un monde difficile », confie-t-elle, avouant que la pression et le stress montent.
Mais pas de quoi la faire vriller. En l’observant, la Tourangelle semble être une femme forte. Qui sait ce qu’elle veut et où elle va. Perfectionniste et décidée. Lancer sa propre marque au lieu de travailler pour un couturier ? « J’aurais pu, mais non. Je suis contente de ce que je fais, il y a du mérite, je travaille pour moi. C’est audacieux, je sais. » Travailler au fin fond de la campagne plutôt qu’en ville, un frein ? « Au contraire, ça m’a aidée, ça interpelle les gens ! »

30176743_1886054261435900_139368091_o-1531209510De toute façon, elle aime le calme. Ça l’aide à se concentrer sur ses créations haut de gamme. Des tenues qui peuvent prendre 30 à 35 h de travail pour une grosse pièce. Tout est fait sur mesure et unique. Chantelle se déplace pour parler avec ses clientes. Elle prend les mesures, effectue les croquis sur planches puis fabrique. Son regard est quand même tourné vers 2019. Son projet serait de passer à 40 tenues « pour créer mon propre défilé ».

À long terme, l’objectif de Chantelle est d’avoir sa maison de couture où elle formerait une équipe de modélistes pour sa marque. « Avec, toujours, une fabrication française : je pourrais m’associer avec des artisans du coin. C’est peut-être plus cher, mais c’est un savoir-faire artisanal qu’il faut transmettre », souffle-t-elle, elle qui « adore notre région ».
Sa présence à la Fashion Week de Vancouver devrait en tout cas l’aider et servir de tremplin. Elle reviendra en Touraine fin septembre, quelques jours avant son anniversaire en octobre. Un joli cadeau…

> Liens et contact : site / facebook / instagram

Mer Made, l’appel de la crevette

Stelda nous fait découvrir une petite marque de déco tourangelle, Mer made, 100 % locale et éthique.

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Choisir la mer comme thème décoratif, c’est vu et revu. Et pourtant…
Les deux fondateurs tourangeaux de Mer Made réussissent à nous surprendre et à nous embarquer. Marie Lonqueu est couturière et costumière, Quentin Rivière est graphiste et illustrateur. À quatre mains (ou peut-être quatre nageoires…), ils ont créé un univers plein d’humour, un peu enfantin mais qui fait tomber en amour les grands.

Mention spéciale à leurs crevettes, rondes et rouges, posées comme des virgules sur des coussins, à leurs crabes qui caracolent sur des torchons et aux portes-conteneurs en bois qui rappellent les jouets de nos grands-parents.

Marie et Quentin aiment la mer mais s’inquiètent aussi de la terre ; ils ont donc choisi de travailler des matériaux chinés ou des matières écologiques : encres à base d’eau, lin enduits, coton bio. Ils fabriquent une partie de leurs produits et sous-traitent le reste à des entreprises locales ou de travail adapté. Une démarche cohérente. Jolie preuve qu’une entreprise peut faire beau et éthique.

>> Le site : ateliermermade.com/

Stelda

Phantom Thread : les adieux de Day-Lewis

C’est normalement l’ultime film de l’immense Daniel Day-Lewis. Phantom Thread sort cette semaine dans nos salles obscures.

PhantomThread

C’est son dernier rôle. Après cela, le triple Oscarisé Daniel Day-Lewis prendra sa retraite. Fini, terminé. Phantom Thread ne mériterait ainsi d’être vu rien que pour ça, pour l’ultime apparition d’un comédien incroyable et talentueux. Un acteur qui retrouve là le cinéaste Paul Thomas Anderson 10 ans après There will be blood. Deux maniaques du détail réunis. De quoi propulser Phantom Thread vers les sommets.

Voici donc l’histoire de Reynolds Woodcock, couturier de renom pour mondains, multipliant les conquêtes jusqu’au jour où une jeune femme, Alma, va bouleverser son quotidien de célibataire endurci.
Une nouvelle fois, le charisme de Day- Lewis irradie l’écran dès les premiers instants. Pilier du film, métamorphosé en gentleman aussi passionné que colérique, il porte le film à bout de bras. L’emmène où il veut. Subjugue autant que son personnage subjugué par sa muse.

Évidemment, derrière tout ça se cache aussi la patte de P.T. Anderson. Ici, l’Angleterre fortunée des années 50 est reconstituée avec minutie. Le réalisateur prouve encore sa maîtrise via une mise en scène technique, un travail d’orfèvre, d’une précision redoutable, tant dans les cadrages que dans la composition et ses effets de lumière.
Sa contemplation permet alors d’esquisser, lentement, un jeu amoureux terrible et pervers, tortueux et passionnel. Bref, la folie de l’amour.

Phantom Thread est finalement d’une froideur extrême. Ampoulé, même. De quoi refroidir un paquet de spectateurs pas forcément friands du genre. Pour ceux-là, Phantom Thread sera d’un ennui total, interminable. Pour les amoureux du cinéaste, ce film en forme de chant du cygne sera gracieux et fascinant. Dans tous les cas, Phantom Thread est unique. Tout comme Anderson et Day-Lewis.

Aurélien Germain

> Drame, de Paul Thomas Anderson (USA). Durée : 2 h 10. Avec Daniel Day-Lewis, Vicky Krieps, Lesley Manville…
> NOTE : 3,5/5 

Bande-annonce :
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=xNsiQMeSvMk[/youtube]

Lougage : Louer des habits le temps d’un voyage

Louer une valise pré-remplie pour les vacances ou un week-end, avec accessoires et vêtements de créateurs ? C’est ce que propose Lougage, une start-up lancée par l’entrepreneuse tourangelle Marine Deck. Un concept dans l’air du temps.

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Marine Deck

Marine Deck le dit clairement : « la location est un nouveau mode de consommation sur lequel on devra de plus en plus compter ». Cette Tourangelle de 25 ans l’a très bien compris. Après des débuts à Paris, elle est revenue s’installer dans sa Touraine natale il y a deux mois, pour y faire prospérer Lougage.

Lougage est son bébé, son protégé. Une start-up « au concept unique et innovant », s’enthousiasme Marine. Le principe ? Les clientes filent sur son site et peuvent louer à l’unité ou une sélection de pièces tendance de créateurs, spécialisés dans les voyages et les loisirs. Elles composent elles-mêmes leur valise pour la durée de leur choix.
Au menu ? Des tenues de ski ou d’été, des robes, des chapeaux, des manteaux et bien d’autres, mais aussi des accessoires et des bijoux. Une fois la valise composée, celle-ci est livrée à la cliente et le pressing est inclus. De quoi éviter le stress de la valise avant le départ, aborder la mode différemment… et de consommer responsable, évitant par ailleurs de stocker des habits qu’on ne met plus. Aujourd’hui, 35 créateurs français travaillent avec Marine. Depuis juin 2017, plus de 150 personnes ont adopté le système.

LE PLAISIR DE L’ÉPHÉMÈRE

Marine nous accueille dans son appartement lumineux situé dans un quartier tranquille de Tours. C’est ici que vit aussi Lougage. Ou plutôt, carbure. À tel point que la jeune femme a pris deux stagiaires sous son aile (qui travaillent dur dur pendant notre interview !).
Dans son dressing, les vêtements sont rangés dans des dizaines de box étiquetés. Lavés, repassés et prêts à « se faire louer ». Chic, habillée avec style, l’oeil rieur, Marine déroule le fil de son histoire. Ce qui l’a poussée à se lancer dans cette aventure ? « J’ai toujours été adepte de la location de vêtements. Quand j’étais à l’IUT, je louais des sacs à main. On s’est d’ailleurs moqué de moi avec ça. Mais ils ne comprenaient pas que c’était un nouveau mode de consommation, de service. »

Son goût du voyage sera le déclic : « Il y a ce côté éphémère quand on prend des tenues pour partir en vacances, c’est peu rentable. » Lougage germe tout doucement. Celle qui a enchaîné des études en GEA à Tours, puis un Bachelor à Paris et un Master Insec en marketing stratégique, lâche alors son job en 2016 et dit non à un CDI chez Chronopost. Le soutien de sa maman sera décisif.
Marine, aujourd’hui, « ne regrette absolument rien ». Elle a fait ce qu’elle rêvait : combiner sa passion pour la mode et pour les voyages.

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Capture d’écran du site de location Lougage

En voyant la collection proposée par Lougage, le choix semble large. « J’ai sélectionné des créateurs inspirés du voyage et mono-produit. Il y a aussi des choses “ instagrammables ”, comme les serviettes rondes, qu’on a envie de prendre en photo pendant ses vacances et poster sur Instagram. » En parlant photo, l’un des cartons de Lougage est d’ailleurs la location de petits Polaroïd®, fournis avec une avance de dix feuilles. « Les accessoires représentent 50 % des commandes sur le site », ajoute Marine.

Dans sa lancée, Marine ne manque pas de projets. Notamment en visant de nouvelles cibles, « comme la clientèle des DOM qui vient quelques jours en métropole ». Avec, toujours en ligne de mire, un état d’esprit, une philosophie différente de la consommation. « Les gens veulent de moins en moins acheter et on loue de plus en plus, même des voitures. Ce n’est plus qu’une question d’argent, c’est également une autre génération. »

> lougage-paris.com
> facebook.com/lougageparis

> Location à l’unité sans minimum de commande (avec livraison aller-retour inclus + pressing + assurance petits dégâts). De 5 à 50 € la pièce. Valise gratuite dès 80 € de location. Tailles du 34 au 42.

Nolwenn Lavanant : la couture est son art

Nolwenn Lavanant est une jeune créatrice de mode tourangelle qui vient de remporter un prix prestigieux. Tmv fait les présentations avec cette styliste pleine d’avenir, juste avant son passage au Vinci ce week-end.

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Nolwenn Lavanant a de l’or au bout des doigts. Elle le sait peut-être. Ou peut-être pas : la jeune femme de 19 ans est modeste. Pourtant, c’est bien elle qui, devant un jury de professionnels à Paris, a remporté le premier prix national étudiant du Trophée UNACAC (Union nationale de l’artisanat de la couture et des activités connexes), dans la catégorie « Tailleur jupe ». Une réussite, une victoire sous forme de « joie immense ».
Toute en retenue, elle préfère ajouter, dans un sourire, qu’effectivement à son âge, « ça encourage et c’est énorme ». Avant de compléter : « Ça m’a redonné confiance aussi. »

Nolwenn est tombée dans la marmite de la mode et de la création très tôt. « Toute petite, j’étais très manuelle. Je faisais des bijoux en pierre semi-précieuse. J’avais 11-12 ans. Ensuite, je me suis intéressée à la mode. J’achetais des magazines, je dessinais et redessinais les tenues », se souvient-elle. À 13 ans, elle apprend à manier la machine à coudre avec une couturière de son village, près de Blois, avant de s’intéresser au stylisme… Puis Nolwenn fait ses armes à Orléans, en bac pro métiers de la mode.
Le bouche-àoreilles la pousse ensuite au CFAM, le Centre de formation aux arts de la mode à Saint-Cyr-sur-Loire. C’est là qu’elle apprend et peaufine son style. Qu’elle prend du galon. Au début, Nolwenn était une grande stressée et perfectionniste. « Maintenant, ça va mieux. Je gère le stress ! », dit-elle en riant. Frédérique Payat, la directrice du CFAM, confirme : « Le fait de gagner ce concours l’a évidemment aidée. »

« Je veux sublimer la femme »

Nolwenn est élégante. A du style. Un foulard coloré noué autour du cou, une tenue sombre, des bracelets et des boucles d’oreilles pour habiller le reste, un petit trait d’eyeliner pour sublimer le regard. Du chic et de la douceur. Quelqu’un de classe, mais quelqu’un de « vrai », au naturel désarmant. Quand on lui demande si, tout de même, il lui arrive de rester chez elle en jogging (qu’on est espiègle, à tmv !), elle éclate de rire : « Oui, comme tout le monde… Heureusement ! »

Son large sourire, elle ne s’en départit pas non plus quand il s’agit de parler de sa création qui l’a emmenée sur la première marche du podium. Elle a mis de sa personnalité dans la création de ce tailleur. « J’aime les bijoux, le clinquant, ce qui brille. Ça se ressent dans ma création. Je veux sublimer la femme », résume-t-elle.
« Le thème du concours était le romantisme. Et je suis passionnée par la partie de ce mouvement qui se situe au milieu du XIXe siècle. J’ai effectué des recherches avant de faire un travail sur le velours : les hommes le portaient avec des couleurs sombres. Les femmes allaient plutôt vers la soie, le satin, la mousseline. J’ai donc allié le velours et l’organza pour créer mon tailleur. »

La tenue qu’elle a présentée au jury à Paris a mis tout le monde d’accord. Subjugués « par la broderie et les beaux tissus », la technique et la composition, les professionnels ont adoubé son travail. Pour l’anecdote, en passant dans la rue avec son modèle sous le bras, Nolwenn a même été arrêtée par une designer new yorkaise : « Elle a adoré ma création. Et m’a donné sa carte ! » Un pas de plus dans le parcours sans faute de Nolwenn.

Pour l’instant, elle ne filera évidemment pas outre-Atlantique (elle aimerait plutôt Londres ou Milan d’ailleurs), mais son modèle sera présenté au Salon de l’art au quotidien, du 10 au 13 novembre au Vinci de Tours. Nolwenn, elle, y sera le samedi dès 14 h. La jeune créatrice dit « qu’il faut avoir de l’ambition ». Elle a des projets, des envies, des idées. Son rêve ? « Avoir ma propre boîte, mes collections et dessiner tout le temps. »
En ce moment, Nolwenn est sur un petit nuage. Mais garde les pieds sur terre.

Portrait et photo : Aurélien Germain

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Camille Roodgoli Nejati, l’art(iste) atypique

Camille Roodgoli Nejati, jeune artiste tourangelle autodidacte, n’a qu’une envie : partager et faire découvrir son art atypique et ultra-coloré au plus grand nombre. Avis aux intéressé(e)s !

La marmite de l’Art, Camille Roodgoli Nejati est tombée dedans quand elle était petite. Un papa peintre, une maman spécialisée dans l’aquarelle : « Oui, c’est sûr que ça semblait naturel avec des parents artistes », commence cette jeune Tourangelle de 24 ans. « Pourtant, mon père voulait que je soie avocate. Il ne souhaitait pas que je trempe dans le monde de l’art. » Trop difficile. Trop compliqué. Mais finalement, Camille se lancera quand même. Parce que l’art, c’est toute sa vie. Sa amour, depuis qu’elle est toute petite.

Alors après des études de droit, elle tente par correspondance la Mise à niveau arts appliqués Manaa. « Mais il y avait trop d’arts graphiques », souffle Camille qui alterne sa vie tourangelle avec la capitale. Un refus des Beaux-arts de Paris ? Qu’à cela ne tienne : Camille se débrouillera seule.
Elle, de toute façon, est une artiste autodidacte. Son imagination débordante aide. Elle a trouvé son propre style. Singulier, coloré. Mélange à la fois peinture et photographie, s’aide de plusieurs matières. « Aussi bien du stylo gel, que de la feuille d’or, de la poudre de paillettes ou même du vernis à ongles ! », précise Camille, dans un large sourire bordé de rouge à lèvres. Elle est pimpante. Comme ses œuvres. « J’aime beaucoup la couleur. Ça apporte de la gaieté à mon art. » Pour créer, elle part d’affiches ou bien de photos. « C’est ma base. Puis je retrace les traits avec un stylo, recouvre de Blanco®. Quand cette base est recouverte, je rajoute tous mes matériaux », explique-t-elle.

Le résultat ? Un monde imaginaire rappelant aussi son amour et sa sensibilité pour l’univers de la Mode. Sur ses œuvres, les habits brillent, les chevelures sont flashy et sautent aux yeux. En parlant de ses créations, on lui dit qu’aussi bien dans les vêtements que dans la beauté du corps de la femme, il se dégage quelque chose de très coquet dans les choix. Camille hésite, sourit de nouveau. « Le corps de la femme est beau, ses courbes sont jolies. Alors j’essaye de le mettre en valeur. »
Si Camille a déjà exposé quelques fois, elle déplore toutefois les obstacles qu’elle a pu rencontrer. « Lors de mes premières expositions, à 19 ans, on ne me prenait pas au sérieux à cause de mon âge. Pourtant, les retours du public étaient positifs. À Tours, on ne donne pas spécialement la chance aux jeunes. » Encore plus difficile quand on est une femme, selon elle. Pas forcément par sexisme, non. « Mais manque parfois cette modernité. Il y a tout de même un côté conservateur parfois. »

Se faire connaître sur Tours, difficile dans le monde de l’art ? Camille Roodgoli Nejati, elle, ne demande que ça. Diffuser son art atypique, comme elle dit. « Il faut y croire ! », lance-t-elle. Toujours avec un grand sourire.

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Marc Sitarz : des rails à la maille

Quel est le rapport entre un poisson-clown, un entrepreneur de Joué-lès-Tours et un tee-shirt ? Le projet Marc Sitarz : une marque de vêtements engagée… avec les poissons.

SON PARCOURS

D’abord ingénieur, « juste parce que j’étais bon en maths et en en sciences », Marc travaille pour de grandes entreprises ferroviaires mais ce métier est loin d’être une passion pour lui. Une expédition en Sibérie lui offre un électro-choc : « J’étais parti tout seul en randonnée et je me suis trouvé face à un ours ! » Ce drôle de rencard, ajouté à d’autres rencontres et à une réflexion personnelle, le poussent à réorienter ses priorités. Il abandonne le train et créé une marque de mode durable.

SON PROJET

Natureally, une ligne de vêtements inspirée par les motifs des animaux menacés de disparition, pour sensibiliser les coquets (et coquettes) à l’écologie, parce que « j’aimerais que mon fils puisse encore les admirer dans 10 ans. » Il a signé un contrat avec trois associations de sauvegarde de ces espèces et s’engage à leur verser 5 % du montant des ventes. La première collection comprend 6 t-shirts, 4 jupes, 3 chemises et 2 robes, et la campagne de financement participatif vient d’être lancée sur Ulule.

SON MENTOR

La nature. « Il n’y a rien de plus esthétique que la nature, c’est une source d’inspiration sans fin et elle a une force d’adaptation extraordinaire. » Plongeur, passionné de voyages et de grands espaces, Marc Sitarz est persuadé que l’environnement est la première cause qui peut faire l’unanimité entre les pays et les cultures.

SA PHILOSOPHIE

« Penser glogal, agir local », un précepte du monde de l’industrie que Marc Sitarz a repris pour créer la marque Natureally. Les vêtements sont dessinés à Paris, Nantes et Joué-lès-Tours, en collaboration avec une styliste, un graphiste et une designeur textile. Ils sont ensuite fabriqués dans un atelier au Portugal. Et Natureally soutient des associations de protection basées en Guyane, au Mozambique et en Corée.

SON AVEU

Il le dit lui-même, il est certainement le pire client qu’une marque puisse rencontrer. Il ne connaissait rien à la mode avant de se lancer mais reste persuadé qu’elle peut être un levier. Et surtout, il refuse de parler écologie en culpabilisant les gens : « Plutôt proposer du beau ! C’est plus constructif, non ? On a tous besoin de beauté. »

A Tours, la mode à portée de main

Le Centre de formation aux arts de la mode préparent les jeunes créateurs à rejoindre les équipes qui imagineront les vêtements de demain. Le 4 juin, une cinquantaine de mannequins défileront au château Moncontour pour montrer leurs créations.

Yunfei, étudiante chinoise de 25 ans, sur le thème du noir et blanc.
Yunfei, étudiante chinoise de 25 ans, sur le thème du noir et blanc.

C’est un immeuble gris assez banal, comme on en trouve dans les quartiers résidentiels des années 1980. Mais derrière ses fenêtres bien alignées et un béton un peu passé, il dissimule une activité haute en couleur : des créations de mode. L’appartement a été transformé en ateliers, abritant ici une table ovale pour dessiner, là un entassement de valises et d’accessoires ou plus loin des bobines de fil à coudre multicolores. La ruche est en effervescence. Il ne reste qu’une dizaine de jours aux quatre créatrices diplômées cette année pour coudre, ajuster, rafistoler, peaufiner leur collection.

Vous avez dit quatre, seulement quatre ? En effet. Et c’est bien l’ensemble de la promo 2016. En fait, l’école ne compte que sept élèves et pour cause : elle a été conçue sur mesure, un peu comme la belle robe de soirée que vous rêveriez de porter lors d’un festival de Cannes. Sa directrice, Frédérique Payat, l’a créée pour « permettre aux jeunes qui ont du talent de tenter leur chance, même sans le bon diplôme ». Explication : alors qu’elle donnait des cours à des bacs pro « Métiers de la mode », Frédérique a réalisé qu’une partie des élèves ne souhaitait pas s’arrêter là. « Ce bac pro est une formation qui prépare à la couture plutôt dans l’industriel et dont nous avons vraiment besoin sur le marché. Mais certaines filles – la profession est très féminisée – voulaient continuer leurs études et devenir créatrices de mode », raconte-t-elle. Seulement voilà, les BTS que ses élèves auraient voulu intégrer sont quasiment tous accessibles avec un bac technologique STD2A, pas un bac pro. Toute une carrière en l’air parce qu’on n’est pas dans le bon cursus initial ? Oui, c’est idiot, décidément trop idiot pour Frédérique qui rêvait d’ouvrir sa propre école depuis presque aussi longtemps qu’elle est sortie de la sienne à Lyon, en 1986. « Les filles et mon conjoint m’ont convaincue de passer à l’action et du coup je me suis lancée », raconte-t-elle avec fierté.

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Tania, 23 ans, originaire de Côte d’Ivoire, sur le thème l’Afrique en Asie.

L’école existe maintenant depuis quatre ans. Derrière ce beau projet et ces envies qui se sont rencontrées, la réalité comprend évidemment avantages et inconvénients. Si les filles bénéficient d’un suivi personnalisé, d’une école privée peu chère et installée dans leur ville d’origine, elles ne profitent pas de la renommée d’une école nationale et reconnue. De son côté, Frédérique ne s’est pas payé les trois premières années et gagne encore très peu. Elle ne compte pas ses heures et s’attaque ce mois-ci à un problème essentiel : déposer une demande de diplôme reconnu par l’État, car pour l’instant elle ne détient qu’un agrément. Autrement dit, si demain l’école ferme ses portes, les élèves auront du mal à justifier de leur formation de deux ans auprès des employeurs.
Pour les jeunes créatrices ces considérations sont secondaires. Elles voulaient pouvoir se former et avoir la chance de faire leurs preuves : c’est chose faite. Le samedi 4 juin, elles présenteront une collection comprenant environ 15 pièces chacune, sur lesquelles elles ont travaillé pendant environ six mois. Les vêtements qu’elles ont confectionnés sont aussi riches et hétéroclites que leurs auteurs. L’égalité des chances, ici, ce n’est pas un vain mot.

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Chantelle, 19 ans, sur le thème « Choc climatique ».
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Madelyne, 20 ans, présentera une collection sur le thème du tatouage.

Derrière sa machine à coudre, Madelyne prépare une robe bordeaux, fendue sur le côté gauche. Simple effet de style ? Pas du tout. Cette robe a été spécialement conçue pour Amanda, 20 ans, mannequin d’un mètre soixante-quinze, qui est tatouée à l’endroit exact où la robe s’arrête. « Chaque élève choisit un thème pour sa collection », explique Frédérique. Madelyne, intéressée par le street wear « plus que par les robes de princesses » a axé sa collection sur le tatouage et a ainsi choisi tous ses mannequins selon ce critère, leur créant des vêtements sur mesure pour qu’ils affichent leurs œuvres encrées.
Deux hommes défileront aussi pour elle. Chantelle, la cadette de la promotion avec ses 19 printemps, voulait jouer avec les matières. Elle a intitulé sa collection « Choc climatique » et alterne les tissus légers, fin et fleuris avec des matières comme le cuir. Elle ne compte plus les heures qu’elle a passé sur ses manteaux, « des pièces particulièrement longues à fabriquer ». Les grandes marques comme Dior et Chanel, elle n’y pense pas. « Pour le très haut de gamme, on sait qu’on restera probablement des petites mains, alors qu’ailleurs on a peut-être une chance d’avoir, un jour, nos propres créations », analyse-t-elle. Elle se dit plus intéressée par des marques comme Maje et Sandro, un luxe encore accessible. Ces enseignes intéressent aussi Yunfei, l’aînée de la promo qui a 25 ans. Renversant les clichés, la jeune Chinoise vient coudre en France. Le savoir-faire l’intéresse, elle qui n’a jamais appris à coudre. « Paradoxalement, celui lui ouvre un champ de création beaucoup plus vaste. Alors que ses camarades s’auto-limitent parfois à cause de la technique, elle, ne sachant pas que cela va être compliqué, imagine des vêtements incroyables », note Frédérique. Perfectionniste, persévérante et minutieuse, elle a choisi le thème du noir et blanc, tout en transparence. Son rêve ? Créer une marque ici pour l’exporter ensuite dans son pays d’origine.

La quatrième et dernière diplômée cette année est Tania, 23 ans. Elle s’attaque à un thème ambitieux : l’Afrique en Asie, « un mélange de pureté et de chaleur qui vous transportera dans mes souvenirs les plus heureux » présente-t-elle. Originaire de Côte d’Ivoire, elle vit à Tours depuis de nombreuses années et a voulu créer un défilé ethnisé, aussi bien grâce aux tissus et aux mannequins qu’à la musique. « Ces deux continents ont des identités fortes, des cultures marquées. J’étais curieuse de les mélanger », explique-t-elle. Les jeunes femmes ont la niaque et ça se sent. Pour leur défilé elles attendent entre 300 et 500 personnes. Et après ? Des formations pour monter son entreprise, plus d’expérience en couture ou encore des voyages pour découvrir de nouvelles cultures : aucune ne semble à court d’idées.

Reportage & photos : Julia Mariton

>Le samedi 4 juin à 18 h ou 20 h 30, au château de Moncontour, à Vouvray
>Accès par la D952 ou D47
>Réservation conseillée au 07 87 07 20 37.

[youtube]https://youtu.be/vXh3ersDbOg[/youtube]

Wazashirt : changer de poche comme de chemise

Thomas Dargaisse, 25 ans, change de poche comme de chemise. Car c’est lui qui a créé Wazashirt, le concept des pockets interchangeables. La marque soufflera sa première bougie le 1er avril.

La classe à Dallas.

Créer des poches amovibles, il fallait y penser ! Comment est  venue l’idée ?
J’ai fait mon stage de fin d’études dans une agence de mode à Bangkok.  C’est là que j’ai découvert le monde du textile, qui m’était complètement  inconnu. Pendant mon stage, j’ai décidé de monter un site de e-commerce pour vendre des t-shirts de designers que j’avais rencontré. Au  début, je voulais coudre du tissu, donc des poches ou des formes.
Puis  j’en ai parlé avec mon entourage et comme des pochettes cousues, on en  voyait déjà partout, on a eu l’idée de faire la première pocket amovible.  Le défi était de trouver le moyen de l’enlever sans abîmer le vêtement.  Après avoir essayé le scratch, la fermeture éclair et d’autres, je me suis  finalement rendu compte que le bouton pression était la meilleure  solution.

Quand on a tout juste 24 ans et aucune expérience dans le  domaine, comment fait-on pour se lancer dans une telle aventure ?
J’ai été très entouré. Ma mère et mes tantes m’ont aidé à concevoir la  poche et à renforcer le vêtement. Mon père est intervenu dans la partie  technique de la production. Avec mon frère et mes amis, on a plutôt  travaillé sur le design et encore aujourd’hui, les motifs sont réalisés  par des amis graphistes – je fais d’ailleurs un appel du pied à ceux qui  voudraient se lancer dans la pocket ! Et ma couturière actuelle, c’est  quelqu’un que je connais bien puisque c’était ma voisine. C’est important  pour moi de travailler avec des personnes de confiance, en proximité,  pour être flexible et pouvoir échanger rapidement.

La fabrication des pockets est 100% tourangelle donc. Les vêtements sont-ils aussi « made in France » ?
En France, on est très bons pour les chaussettes, les slips, les marinières,  mais on ne produit pas forcément du beau t-shirt de qualité. Je suis allé  dans plusieurs ateliers de fabrication et j’ai pas vraiment été convaincu.  Mon objectif, c’est que les gens reviennent acheter les pockets, donc  il faut que les vêtements tiennent un peu plus de trois mois ! Et ça, à  l’heure actuelle, les grandes enseignes ne le permettent pas. Le tissu  pour les pockets je l’achète donc via un grossiste français et pour les  vêtements, je me suis tourné vers American Apparel.

Pourquoi avoir choisi de travailler avec cette marque ?
J’aime beaucoup ce qu’ils font. Je porte uniquement des vêtements  basiques et American Apparel a été pionnier dans ce domaine, avant  H&M. C’est une marque qui a des valeurs travail importantes. Ils font  tout produire à Los Angeles. Par exemple, les bureaux, les machines et  le département marketing sont dans le même immeuble.
Ça, c’est hyper  important pour moi. Je ne travaillerais pas avec une marque qui a des  usines un peu partout dans le monde et qui ne contrôle pas la qualité  et ses employés. Donc je les ai contactés, ils ont aimé mon concept et  on a commencé un partenariat. Mais on va bientôt aller encore plus  loin, puisqu’on va lancer une production en commun, ce qui veut dire  que je pourrais choisir les tissus, les couleurs. Et il y aura l’étiquette  Wazashirt dessus.

Les États-Unis, c’est un marché à conquérir ?
Oui bien sûr, à terme pourquoi pas, mais je n’ai pas encore les moyens de  le faire car pour ça, il faudrait aller s’impliquer physiquement. J’ai déjà  réalisé quelques ventes en Amérique du Nord, mais pour l’instant, je ne  me sens pas prêt à plier bagages. Je vais commencer par développer les  ventes en France, la notoriété de la marque et pourquoi pas embaucher  des salariés. Je suis également en train de voir pour mettre quelques  modèles dans un magasin à Tours.

On parle souvent de Lille ou de Nantes, mais Tours bénéficie-t-elle d’un écosystème aussi favorable aux créateurs et aux  entrepreneurs ?
Oui c’est une ville hyper dynamique, idéalement située entre Paris et  Bordeaux. Tous les talents sont réunis à Tours pour réaliser de grandes  choses. On a Brassart, Polytech’, l’IUT et quand tout ce petit monde  se rencontre, lors du Startup Weekend par exemple, ils font des trucs  énormes!

>>A retrouver sur wazashirt.com
Propos recueillis par Camille Petit

Ayez le « Cœur à défiler » !

Des étudiantes à l’IUT de Tours Nord ont monté un projet caritatif dans le cadre de leurs études : un défilé de mode pour aider Action Enfance.

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Dites, vous faites quoi samedi 13 février ? Parce que le projet Le Coeur à défiler pourrait bien vous intéresser. Lancé par quatre étudiantes en GEA, à l’IUT de Tours, ce défilé de mode caritatif « permettra de reverser des fonds à Action Enfance, pour permettre à enfants de faire des activités ou de partir en vacances », précise Ségolène, l’une des Tourangelles en charge du projet. « On voulait faire connaître l’association et remonter le moral ! »

Elle, Solène, Anaïs et Alice, toutes âgées de 19 ans, ont travaillé d’arrache-pied pour mettre en place ce défilé hommes et femmes et ont été aidées par les enseignes Bonobo et le Dressing de Marie.
« C’est bien évidemment ouvert à tout le monde. Autant le défilé que la vente de vêtements qui aura aussi lieu, ainsi qu’une tombola. Pour accompagner tout ça, des personnes du CFA seront là pour maquiller les enfants. »

> Le 13 février, de 14 h à 17 h, salle des Halles. Entrée libre.

> facebook.com/atarsssa

Vide-dressing : se rhabiller pour la bonne cause

Un vide-dressing pour la bonne cause est organisé par des étudiantes de Tours.

Les étudiantes en charge du projet. Clothilde Mallet Justine Garnier Alice Grelier Georgia Berthelot Andréa Beuriot Jeanne Bourdin
Les étudiantes en charge du projet. Clothilde Mallet, Justine Garnier, Alice Grelier, Georgia Berthelot, Andréa Beuriot, Jeanne Bourdin.

 

Vous avez envie de réveiller un peu vos placards, de virer tout ce qui est trop grand, trop petit ? Ou, au contraire, de trouver un slim pas cher, une veste en velours brodée ou un nouveau sac à main sans y laisser votre bras ? Le vide-dressing est la botte secrète. Et ça tombe bien, six étudiantes de l’IUT de Tours organisent très bientôt un vide-dressing caritatif, avec plein d’animations sympa. Cerise sur le cheese-cake : les organisatrices ont imaginé une tombola et réquisitionné des blogueuses mode.
Elles vous partageront leurs astuces pour vous aider à choisir les pièces de vos rêves sur les stands.

L’entrée est gratuite, les frais d’inscriptions des vendeurs et les tickets de tombola seront reversés à l’association Pour Quentin, qui aide les personnes atteintes de maladies neurologiques à payer leurs frais médicaux.

>Le 7 février, de 14 h à 19 h, salle des Halles, à Tours. Entrée gratuite. Installation des stands à 13 h.
>Infos et inscriptions pour les vendeurs : videdressingtours2016@gmail. com ou 06 32 38 44 88.

Mode et handicap : au-delà de l’image

La mode et la beauté, futiles ? Pour les personnes handicapées, elle est surtout difficilement accessible. À Tours, Véronique Barreau forme les professionnels de la mode à s’adapter aux besoins liés au handicap. Une pédagogie unique en France.

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Le braille dans les ascenseurs, c’est bien, mais qui a pensé à en mettre sur les rouges à lèvres ? Le sujet semble secondaire, pour Manuella, il ne l’est pas : « J’étais commerciale et j’en ai eu marre des rapports centrés sur l’argent. Je me sens bien moins superficielle en aidant les autres à être à l’aise avec leur corps. » Avec Sandrine, Lorraine-Marie, Mareva et Guylaine, conseillères en style ou socio-esthéticiennes, elle est venue de Paris pour suivre cette formation professionnelle de 15 jours unique en France. Dans une société obsédée par l’image, avoir un handicap crée souvent une double peine : la « fracture de la beauté ». Image11
La formation de J’avais pas vu est basée sur l’empathie. En utilisant un fauteuil ou en se bandant les yeux, stagiaires de J’avais pas vu réalisent les difficultés que les hommes et les femmes handicapés surmontent chaque matin pour se coiffer ou s’habiller. « Au-delà des techniques du relooking, on apprend à faire attention à l’autre », résume Sandrine.

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Cette première semaine de formation est consacrée à la prise en compte des handicaps physiques et mentaux, la deuxième à celle des difficultés sociales. Épaulée par sa collègue Maria et des intervenants extérieurs, Véronique Barreau alterne présentations théoriques et exercices pratiques.Image4

Le centre de formation J’avais pas vu a développé une ligne de cosmétiques dont la texture et la pigmentation permettent aux personnes aveugles ou voyant mal de s’approprier facilement le maquillage.

Styliste, elle-même en fauteuil, Solène est venu présenter sa collection de vêtements pour les personnes dont la mobilité est réduite. Ils sont faciles à enfiler mais aussi confortables, un critère essentiel pour une personne assise toute la journée dans un fauteuil.

Textes : Elisabeth Segard
Photos : Thomas Chatriot

>>En savoir plus : J’avais pas vu, centre de formation mode et handicap, 21 rue Édouard-Vaillant, à Tours.
Site : javaispasvu.com

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Tendance jardinage : la quadrature du potager

Savez-vous planter les choux à la mode d’Anne-Marie Nageleisen ? Cette jardinière chevronnée est l’inventrice du potager en carrés à la française. À la recherche d’un endroit où installer son école du jardinage, elle a posé râteaux et arrosoirs à Azay-le-Rideau. Tmv est allé la rencontrer.

DES LIGNES AUX CARRÉS, CHANGEZ DE FORMAT

Pour Anne-Marie Nageleisen, un potager traditionnel est plein de défauts : « La plantation en ligne laisse beaucoup d’espace libre, propice à la pousse des herbes. On passe son temps à désherber. En plus, on ne peut pas s’y installer confortablement pour travailler. Et les planches en bois que l’on pose entre les rangs tassent la terre. » Alors qu’avec un potager en carrés, on ne piétine jamais le sol cultivé. Le principe ? Des petits carrés de 40 centimètres de côté que l’on peut agencer comme on veut. En général, on les regroupe par neuf pour former un grand carré de 1,20 mètre de côté. « Si bien que l’on peut accéder à tous les carrés, même celui du milieu en tendant un peu le bras », précise la jardinière. Carotte, poireau, laitue, tomate… À chaque carré sa plantation : « On resserre au maximum les distances entre légumes pour minimiser les herbes indésirables. »

PAUSE_potager1POURQUOI C’EST CARRÉMENT UNE BONNE IDÉE :

– Fini les week-end à quatre pattes, passés à désherber son potager.
– L’espace est optimisé : on peut cultiver neuf légumes différents sur à peine 1,5 mètre carrés.
– Pas besoin de faire une cure de choux tout l’hiver : le potager en carrés permet de cultiver en juste quantité.
– Pas de produits chimiques au jardin, c’est écologique.

À L’ÉCOLE DU JARDINAGE EN CARRÉS

Anne-Marie souhaite transmettre son savoir à travers ses livres et des formations. Au printemps, elle a créé le premier potager en carrés à la française ouvert au public en France, à Azay-le-Rideau. Support d’une école du jardinage, il permettra à des stagiaires de pratiquer concrètement le jardinage en carrés et au naturel, et de suivre l’évolution et les récoltes sur toute une saison.

OUI, MAIS…

À tmv, on est pas des pros du jardinage. Voici les réponses d’Anne-Marie à nos réserves.
Tmv : J’ai un tout petit jardin. Vraiment, je n’ai pas la place.
AM : Pour deux personnes, il suffit de huit carrés de 1,2 mètres de côté pour être autonome en légumes. Ça représente 42 mètres carrés.
Tmv : Je n’ai pas le temps.
AM : Pour huit carrés, une bonne demi-heure consacrée au potager suffit chaque jour. Sur une semaine, il faut prévoir en moyenne 4 h 30 de travail.
Tmv : J’ai mal au dos.
AM : Avec le système des carrés, on est bien installé pour travailler. On peut même créer un potager avec des bacs surélevés.
Tmv : En été, au moment où la production est au top, je pars en vacances.
AM : C’est un problème, surtout si l’on n’a personne pour prendre le relais. Il faudrait que je réfléchisse à un système spécial vacancier, avec des plantations qui donnent leur maximum début septembre par exemple.
Tmv : Le jardinage, je n’y connais rien.
AM : C’est vrai que les trentenaires, souvent, personne ne leur a transmis les bases du jardinage… D’où l’intérêt de venir à l’école du potager en carrés.
Alors, on jardine ?

EN AUTOMNE, AU REPOS !

Le petit conseil d’Anne-Marie si vous souhaitez vous lancer (ça tombe bien, ça commence en douceur) : « Fin octobre, c’est le moment où le jardin a donné son maximum. On récolte les derniers légumes. La terre doit se reposer et se régénérer pour la saison suivante. Il faut l’amender avec du compost, puis la couvrir avec du paillage. N’hésitez pas à utiliser les dernières tontes de pelouse, c’est un excellent paillage. Si vous taillez des haies ou ramassez des feuilles mortes, vous pouvez aussi utiliser leur broyât en guise de paillage. Même en ville, on peut toujours trouver sur place de quoi enrichir son jardin. »

ENVIE D’ALLER PLUS LOIN ?

L’école du jardinage se repose elle-aussi et prépare ses stages pour la nouvelle saison. En attendant qu’elle rouvre ses portes à la fin de l’hiver, vous pouvez déjà commencer à vous préparer. À vos règles et crayons de papier : dessinez votre futur jardin en vous inspirant, par exemple, du carré représenté ici. Une seule consigne indispensable : mélanger toutes les familles botaniques entre elles dans chaque grand carré. Si vous prévoyez plusieurs carrés de 1,2 mètre de côté, pensez à prévoir des allées de 80 centimètres de large entre chaque, pour passer la tondeuse. Vous pouvez également préparer vos bordures : elles ne sont pas indispensables mais permettent de délimiter l’espace. Choisissez des planches en bois non traité de 15 centimètres de haut. Il suffira de les poser sur le sol. Et si vous avez encore un peu de place, un espace de prairies fleuries, même d’un ou deux mètres carrés seulement, sera toujours le bienvenu : « Plus on préserve les équilibres naturels, plus on récolte de la simplicité à jardiner. »

École du jardinage en carrés Route des Granges à Azay-le-Rideau
Facebook : Le potager en carrés à la française
www.potagerencarres.info
contact@potagerencarres.info
Une campagne de financement participatif a été lancée pour raccorder le jardin au réseau d’eau et d’électricité et installer un point d’accueil : mymajorcompany.com/soutenir-l-ecole-du- jardinage-en-carres

Texte : Nathalie Picard

Les petits architectes de Minecraft

Minecraft, jeu vidéo de construction et d’exploration, truste les cours d’école. Et transforme enfants et jeunes en architectes ou en spécialistes de la survie, au choix.

Imaginer et construire, pierre après pierre, une villa, un château-fort, ou même une cathédrale. C’est une des nombreuses possibilités de Minecraft. Ce jeu vidéo en 3D, au coeur des blablas des écoliers et collégiens, ressemble à un gros bac à sable numérique où l’on assemble des blocs 3D pixélisés. « On peut construire des bateaux, des bâtiments, des buildings voire même des villes rien qu’avec des cubes », confie Simon, 11 ans. « C’est un jeu d’architecture, sans limites de créativité, observe son papa Éric. Pour Simon, c’est un prolongement naturel de ce qu’il faisait avec les Lego. » Le jeu est même plébiscité par des professeurs.

Dans les pays anglo-saxons, certains s’en servent, en mathématiques, pour enseigner des notions de périmètres. Ou en Histoire pour, par exemple, construire des pyramides. La Délégation académique au numérique éducatif de l’académie de Versailles souhaite d’ailleurs créer, en France, une communauté d’enseignants autour de ces Lego numériques. Mais la version la plus utilisée de Minecraft reste quand même le mode survie, utilisée seul ou en multijoueurs. En résumé : je suis au milieu de la nature, absence d’humains à perte de vue. À la tombée de la nuit, d’étranges bébêtes veulent à tout prix me faire la peau. Pour survivre, je dois trouver de la nourriture, des minerais ou encore me construire un abri.
Une version beaucoup plus orientée baston — mais sans armes à feu — qui rend accro de nombreux ados. Un joueur américain de 23 ans, Jordan Maron, a même fini par devenir multi-millionnaire grâce à sa chaîne YouTube. Il y comptabilise près de 2 milliards de vues.

Flore Mabilleau

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Lyu7-Jcyl_8[/youtube]

Escape Game : le tombeau du pharaon sera-t-il le vôtre ?

Le nouveau jeu d’évasion grandeur nature Escape Yourself fait un carton à Tours. Après Le secret de Léonard de Vinci et Contamination, deux nouvelles pièces viennent de voir le jour. Tmv a eu accès, en avant-première, à Pharaon. Et comme on est gentils, on a décidé de vous donner quelques indices. On vous laisse faire le tri !

LE CONCEPT DE L’ESCAPE GAME

Une énigme, une équipe de 2 à 6 joueurs et 60 minutes, pas une seconde de plus, pour trouver comment sortir de la pièce dans laquelle on vient de vous enfermer. Pour réussir, un zeste de matière grise et une grosse cuillère de logique, à mélanger avec un sens de la fouille bien développé suffiront ! (souvenez-vous, tmv avait testé la première pièce ICI)

PHARAON, À LA RECHERCHE DES TRÉSORS DE L’ÉGYPTE

Pour cette nouvelle énigme, le dépaysement est total. Vous vous retrouvez en l’an -1184, quand le jeune Pharaon Siptah accède au pouvoir. Se sentant manipulé par ses conseillers, il se dit que la fin est proche. Il sait déjà où se trouve son futur tombeau dans la Vallée des rois : la tombe KV47. Il décide alors de cacher dans sa future demeure mortuaire les plus grands trésors de l’Égypte. Ce sont ces trésors, que vous, aventuriers lecteurs de tmv, allez tenter de récupérer. Mais pour y arriver, il va falloir être rapide. Car Siptah n’a pas fait que cacher ses trésors, il a aussi maudit son tombeau, et quiconque y restera plus de 60 minutes sera maudit à jamais…

Si vous vous sentez l’âme d’un Champollion, pas de doute, cette énigme est pour vous. Car il se pourrait bien que vous ayez un peu de lecture. Nous, on fait des recherches (ouais, ouais) et d’après la Pierre de Rosette, le bonhomme en bas à gauche, ça veut dire « dieu » et la croix de Ankh au-dessus « vie ». Ça ne vous avance à rien ?

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Il se pourrait bien que quelqu’un vous observe durant votre quête… Nan, ce serait trop facile. Et si ça avait quelque chose à voir avec des mesures ? À l’époque, les Égyptiens l’utilisaient pour écrire des volumes en fractions, avec un dénominateur de 64. Si on était vous, on réviserait mos cours de maths. On dit ça, on dit rien.
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Quand on vous dit qu’il faut trouver un trésor ! Un vrai beau trésor qui brille de mille feux avec des pièces, des bijoux, des diamants, des vases, toussa quoi. À vue de nez, on tape dans le million, facile. Nous, on sait où il est, mais on vous le dira pas. Mouahahah.

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Hey, coucou toi. Sympa le style cheveux longs et couronne à la mode Reine Elisabeth. D’après une certaine encyclopédie en ligne, c’est le maître de l’eau fraîche. Classe ! D’ailleurs, peut-être bien que quelque chose se cache dans sa coiffe (soit dit en passant, beaucoup trop grande pour lui). Ou pas.
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Allez, on vous donne quand même un petit indice : vous ne sortirez pas du tombeau sans avoir trouvé cette urne. Encore faut-il avoir fait marcher ses neurones pour arriver jusque-là (vous comprendrez quand vous y serez). Eh oui, pas de logique, pas d’urne. Pas d’urne, pas de trésor. Pas de trésor… ben, pas de trésor !
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KIDNAPPÉS, BIG TURNER IS WATCHING YOU

Un chouia plus difficile, l’autre salle plongera les joueurs au coeur des années 80, dans le sinistre appartement d’un ancien officier de police, John Turner. Il n’est plus le même homme depuis qu’il a été démis de ses fonctions. Reclus, il sombre petit à petit dans la folie. Son rêve désormais : devenir l’un des plus grands tueurs en série de l’histoire. Et malheureusement pour vous, sans le savoir, vous avez croisé sa route hier soir. Depuis, c’est le trou noir. Vous ne vous souvenez de rien, à part de votre réveil, ici, dans l’antre de John. Pour retrouver la liberté, vous allez devoir vous montrer plus malin que lui…

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>>INFOS PRATIQUES
Pour les novices, on vous conseille de commencer par la toute première pièce créée par Escape Yourself, « Le secret de Léonard de Vinci ». Au même endroit, 53 bis rue Léon-Boyer, vous pourrez également chercher l’antidote du virus IB7A-H qui vous permettra de sauver le monde (oui, rien que ça) dans la salle « Contamination ». Attention, les deux nouvelles énigmes se trouvent quant à elles au 21, rue Etienne-Pallu, à côté des Galeries Lafayette.
Tarifs : de 19 € à 30 €, selon le nombre de joueurs et l’horaire. Pensez à réserver à l’avance sur escapeyourself.fr ou au 06 28 48 00 34.

 

 

Par Camille Petit

Lifestyle : la boucle est bouclée

Les grandes enseignes se mettent à la collecte de vieux vêtements. Et en plus, ça marche !

La collecte de vieux vêtements n’est pas nouvelle mais quand c’est le leader de la fast-fashion qui s’y met, le phénomène prend forcément une autre dimension. Depuis quelques années, H&M tente de développer un mode de fabrication plus durable à base notamment de matières éco-responsables, de réduction des énergies fossiles et surtout de tissus recyclés. Dans presque tous ses magasins, des bornes accueillent vos guenilles. Entre 2013 et 2014, la marque dit avoir collecté 7 600 tonnes de vêtements qui n’étaient plus portés, représentant l’équivalent de 38 millions de t-shirts.

En septembre 2015, la deuxième collection denim Close the loop issue de cette récup est arrivée sur Internet et sera bientôt en magasin. Slim et salopette pour les femmes, sweet à capuche et à oreilles (un brin ridicule, il faut le dire…) pour les enfants et veste pour les hommes. La collection est sympa, ne coûte pas plus cher que le reste et surtout, elle cartonne. Marketing bien ficelé ou réel engagement, finalement, on s’en… moque. C’est toujours ça de moins dans les poubelles.

Mode : est-ce la fin de la maigreur ?

Mention photo retouchée obligatoire et IMC mini pour les mannequins : la loi veut mettre fin à la mode de la maigreur.

(crédit  Team Peter Stigter)
(crédit Team Peter Stigter)

Mannequin, Camille faisait un petit 38 : « Avec 54 kg pour 1 m 76, mon agent me disait “ Tu pourrais perdre 6 kg, tu aurais plus de contrats. ” Il ne voyait pas que j’étais déjà anémiée et que je perdais mes cheveux, j’étais du bétail. » Cette tyrannie de la maigreur répond à la demande des créateurs, persuadés que les vêtements tombent mieux sur un haricot vert : ils exigent des filles de plus en plus minces. Pour stopper l’engrenage, les députés ont tranché : les mannequins devront présenter un IMC correct (qui reste à définir) pour travailler. Carole Cauchye, directrice de l’agence tourangelle Coppélia Evènements, pense que cet amendement poussera les agences à faire plus attention à leurs mannequins : « Si une fille fait un malaise sur un shooting ou un défilé, ils seront hors la loi. »
Camille, elle, s’inquiète : « L’IMC imposé n’a pas encore été décidé : ce qu’on risque, c’est qu’il soit assez light pour satisfaire tout le monde… » Pour Carole Cauchye et Camille, une visite médicale complète, confirmant que la jeune fille est en bonne santé et mange sainement, aurait plus d’intérêt. Et la mention « photo retouchée » sur les pubs ? Bonne idée, confirme Camille. « On est intoxiqué par les images. Quand on voit une pub avec une nana qui fait du 40, on trouve ça moche, pourtant si on la croise dans la rue, on ne la trouvera pas laide, on la trouvera normale. On dirait que deux mondes se côtoient : un monde virtuel et la réalité. »

Mais pour l’appliquer, il faudra sans doute passer sur le corps des grands groupes de beauté. « Trop d’enjeux économiques, même les mannequins Plus Size sont retouchées, on leur gomme la peau d’orange. Les diktats de la société sont trop ancrés pour être modifiés dans un claquement de doigts législatif. » Reste aussi à savoir de quelle taille sera la fameuse mention. Stelda

Parce qu’il n’y a pas d’âge pour la mode !

Portrait de Dalila Kozar, qui conçoit des collections chic et happy pour habiller les enfants avec Mademoiselle à Pau.

(Photo Mademoiselle à Pau)
(Photo Mademoiselle à Pau)

Quand on rencontre Dalila, elle a le sourire aux lèvres. Il faut dire que la jeune femme est heureuse. Son nom vient d’être retenu parmi les créateurs français qui pourraient habiller le futur bébé de Kate Middleton ! Une jolie récompense médiatique pour cette férue de mode depuis toute petite. Après des études à Esmod à Paris et des expériences auprès de créateurs, la jeune femme a dû se réorienter professionnellement. Une vingtaine d’années plus tard, la mutation de son mari à Pau lui a permis de renouer avec son premier amour.

En 2012, Dalila, alors en congé maternité, a pu créer Mademoiselle à Pau. « Au début, je présentais mes créations lors de soirées couture à la maison avec mes amies », se souvient la créatrice. Puis de fil en aiguille, la jeune entrepreneuse a trouvé sa place et les premiers clients ont afflué. Aujourd’hui, basée en Touraine, elle travaille avec un atelier parisien, compte de nombreuses clientes françaises et exporte à l’étranger. Les collections de la créatrice, fervente défenseur du made in France et des séries limitées, ont de quoi séduire. Son inspiration ? La mode enfantine d’après-guerre qu’elle revisite avec un zeste de modernité.
Les pièces maîtresses de ses collections : les nœuds ou encore les cols Claudine. Son tissu favori : le liberty, « parce que c’est un tissu noble », explique-t-elle. « J’aime le détail chic », rajoute la jeune maman qui n’hésite pas à organiser les shootings de ses collections dans les châteaux de la région. « Je n’en reviens toujours pas, c’est une fabuleuse aventure qui m’arrive », conclut Dalila.

Anne-Cécile Cadio

Plus d’infos sur mademoiselleapau.bigcartel.com

Faites vos jeux ! La folie des jeux de société

La rédaction vous donne le meilleur des jeux de plateaux, de cartes ou de logique… Et en bonus, on a imaginé un jeu dont vous êtes le héros (de tmv) !

QUIZZ : RÉVISEZ VOS CLASSIQUES

1.Quelle est la date de la première parution du Monopoly ?
a/ 1919.
b/ 1915.
c/ 1898.

2.L’inventeur du Scrabble, Alfred Mosher Butts, était…
a/ Professeur de lettres.
b/ Présentateur télé.
c/ Architecte.

3. Quel est le jeu le plus joué au monde ?
a/ Le mille bornes.
b/ Les mystères de Pékin.
c/ Le bridge.

4.Quelle est l’origine du Rummikub ?
a/ Israël.
b/ Allemagne.
c/ Bosnie.

5. Au Pictionary…
a/ Les rébus sont autorisés.
b/ On a le droit de faire des gestes.
c/ On gagne un point par dessin trouvé.

6. Depuis 2009, la fabrication du 1000 bornes est réalisée….
a/ Dans le Massif-central.
b/ En Gironde.
c/ En Corrèze.

7. Comment s’appelle la version 3D du puissance 4 ?
a/ Le Pogo.
b/ Le Goso.
c/ Le Sogo.

8. Quel personnage n’existe pas dans Loups-Garous ?
a/ Cupidon.
b/ L’instituteur.
c/ Le voleur.

9. Combien de symboles se trouvent sur une carte de Dobble ?
a/ Neuf.
b/ Huit.
c/ Sept. 10.

Quel est le nom du Trivial Pursuit au Québec ?
a/ Quelques arpents de pièges.
b/ La poursuite aux questions.
c/ Embûche et culture générale.

(Réponses : 1/b, 2/c, 3/c, 4/a, 5/a, 6/c, 7/c, 8/b, 9/b, 10/a)
Jeux de société

LE SAVIEZ-VOUS ?

J’achète !
Il existe un championnat du monde de Monopoly depuis 1973. Mais attention, ne participe pas qui veut ! Les qualifications se font lors de tournois nationaux.

scrabbleEncore des mots, toujours des mots …
Il y a 60 ans, le Scrabble pointait son nez en France. De l’anglais « to scrabble » (fouiner), il a creusé les cervelles de pas mal de générations. Un jeu du dimanche pour mémé ? N’empêche que depuis sa sortie en 1948 aux USA, il s’en est vendu 150 millions d’exemplaires dans 121 pays, en 36 langues. La Fédération française de Scrabble compte 16 000 licenciés.

523
C’est le nombre de parties d’échecs simultanées disputées par Alik Gershon, grand-maître d’échecs israélien. Un record mondial réalisé le 25 octobre 2010 à Tel Aviv. Au final, le champion a emporté 454 parties, en a perdu 11 et fait match nul 58 fois, le tout en… 19 heures ! Pour mémoire, le précédent record de 500 parties était détenu depuis août 2009 par le grand-maître iranien Morteza Mahjoub. Déjà une sacrée performance ! Elle lui avait pris 18 heures, soit moins de cinq secondes par coup. Échec et mat !

Vous avez dit vieux jeu ?
On a tendance à l’oublier, mais la plupart de nos jeux actuels sont souvent inspirés de jeux très anciens. Exemple ? Le jeu de Senet, l’un des tout premiers jeux de société connus. Il était pratiqué par les anciens égyptiens du Nouvel Empire. Il se jouait à deux sur un plateau avec des pions et des cases. Les pharaons en étaient addicts ! Aujourd’hui, ses « descendants » s’appellent « Jeu de l’oie », « Othello » et Trivial Pursuit.

Les jeux de 52 cartes sont basés sur le calendrier grégorien
Il y a 4 couleurs pour les quatre saisons de l’année, 12 figures pour les 12 mois, 52 cartes pour les 52 semaines et la somme de tous les points d’un jeu de 52 cartes plus le joker est de 365 pour les 365 jours de l’année. Le total de chaque couleur donne 91 points (les valets, dames et rois valant respectivement 11, 12 et 13 points), ce qui donne en multipliant par quatre 364 points, auxquels on ajoute un point de joker. Un jeu classique est livré avec 2 jokers, ce qui donne alors un total de 366 pour les années bissextiles.

Cocorico
La France est le 2e pays consommateur de jouets et de jeux en Europe, derrière le Royaume-Uni. Elle représente 20 % du marché européen soit près de 15 milliards d’euros (quand même !). Pour comparaison, le Danois Lego® réalise un chiffre d’affaires de 40 millions d’euros.

♦ A TOURS :

La Maison des jeux C’est le repère de tout bon joueur tourangeau, qu’il soit expert, débutant ou simplement passionné. Leurs deux ludothèques ne désemplissent jamais. En centre-ville : 16 impasse Jules-Simon. Rives du Cher : 7 rue Toulouse-Lautrec. Plus d’infos sur http://www.mdjt.org/

Bar le p’tit joueur À quand une soirée jeu autour d’une pinte ? C’est le bon endroit pour continuer la soirée sans s’ennuyer. Plein de nouveautés. Même les débutants sont les bienvenus. 13 bis, place de Châteauneuf. (RETROUVEZ NOTRE ARTICLE ICI)

Les magasins Parce que Tours est une ville de joueurs, on a de très bonnes boutiques où vous trouverez tout ce qu’il vous faut, de Zombie ! à Talisman en passant par King of Tokyo (vous ne connaissez pas ces jeux, allez demander aux vendeurs, ils vous montreront). Sortilèges (75 rue du Commerce). La Règle du jeu (3 rue Colbert). Pour les plus petits d’entre vous : Garnuchette (26 rue de la Scellerie)

BONUS :

NOTRE JEU : spécial tmv. Un jeu dont vous êtes le(s) héros. Essayez donc de boucler le journal tiens !
(DISPONIBLE EN PDF ICI)

Le retour en force de la trottinette

La voiture en ville, une galère. Il reste un espoir : la trottinette.

Trottinette
A Tours, on roule pour la trottinette. (Photo Eva Deniel)

Fini, le cliché de la trottinette pour les enfants. Aujourd’hui, de plus en plus d’actifs s’y mettent. Parce que c’est pratique, économique, écologique et plein d’autres avantages en « ique ». L’accessoire bariolé à l’effigie des héros de dessins animés se décline aujourd’hui en de nombreuses versions urbaines au design élégant et sportif.

Sylvie, 49 ans et demi, est une adepte de la trottinette depuis une dizaine d’années. « En ville, c’est le top ! Elle est pliable et légère, je l’emmène dans les magasins sans problème. »  La trottinette (ou « patinette », pour les nostalgiques des années 90) est pratique, c’est un fait. Bonus : elle permet de garder la forme. A deux conditions, selon Emmanuel Ferrer, kinésithérapeute. Tout d’abord, éviter le syndrome du « tennisman qui ne travaille qu’un seul bras » en « alternant sa jambe d’appui ». Un conseil validé par Sylvie, qui a déjà constaté « jusqu’à deux centimètres de différence entre chaque genou ! »

Autre recommandation du docteur, réservée aux plus motivés : pour un effet positif visible sur notre corps, 45 minutes de pratique quotidienne sont nécessaires. Pfiou ! Les adultes semblent s’être donné le mot pour adopter la trotti dans les rues de Tours, mais l’usage reste encore associé aux enfants. Chez Decathlon, malgré un franc succès de la trottinette tous les ans, seuls 25 % sont achetés par des adultes.  Alors, qu’est-ce qui vous retient encore d’acheter la vôtre ? Trentenaires, quadragénaires, quinquagénaires et tutti quanti : pour 2015, c’est le moment de sauter le pas ! Enfin, de rouler quoi.
Sinon, vous pouvez aussi vous entraîner pour rivaliser avec ça :
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=t-8kHQy2owY[/youtube]

Baptiste Lecaplain : "J'ai une relation amour/haine avec les poils"

#EPJTMV. Vendredi 12 décembre prochain, il sera à Montlouis-sur-Loire pour l’un des derniers spectacles de sa tournée. Baptiste Lecaplain a répondu à notre interview décalée.

EPJTMV
Photo : Olivier Wavre/Flickr

On a réalisé un dossier sur les Tourangeaux plus célèbres à l’international qu’à Tours (à retrouver dans notre édition de mercredi 10 décembre !). Et vous, vous connaissez un Tourangeau ?
Je sais qu’il y a une très bonne équipe de volley à Tours ! Avec notamment, le seul rasta blanc que je connaisse, un très bon joueur [il parle de Loïc de Kergret, ndlr]. Sinon, j’avoue que je ne connais pas beaucoup de Tourangeaux… Ah si, Olivier Giroud, non ? Quoiqu’il a joué à Tours mais non, il ne doit pas venir de Tours. [Effectivement. Il est né à Chambéry, ndlr.]
Vous êtes plus connu à Paris que dans la Manche ?
L’avantage de la Manche c’est qu’il n’y a pas beaucoup de gens connus. Du coup, forcément, je suis assez connu là-bas. À Paris, la principale star de Basse-Normandie, c’est quand même Michel Drucker ! Moi je dois être en 5e ou 6e position derrière.
Un tour du monde sans bouger de chez soi, ça fait rêver, non ? Si vous pouviez vous téléporter, vous iriez où ?
J’adorerais me téléporter ! Aller en Australie, ça me fait rêver… J’ai l’impression que tout le monde y est parti sauf moi. Mais je crois qu’il y a 23 h d’avion pour y aller, il faut avoir une sacrée réserve de bons films. C’est typiquement le pays où j’aimerais me rendre via téléportation. New York, aussi, ça me fait rêver. Surtout depuis que j’ai fait un film dessus ! C’est une ville de fous. Ça, c’est plus un voyage que j’aimerais faire régulièrement, quotidiennement.
Plutôt pole-dance ou rugby ?
[Rires] Le pole-dance, c’est pas un truc de stripteaseur ça ? Le rugby c’est cool mais c’est vraiment des gars qui font que de prendre des coups, j’ai du mal à suivre. J’ai du mal à voir l’intérêt aussi ! Du coup, je dirais pole-dance mais c’est vraiment bizarre, quand même… Je préfèrerai danser chez Paul.
Mon sport c’est plutôt l’endurance, je cours tous les jours. Et j’ai fait 13 ans de basket.
C’est quoi le dernier concert auquel vous ayez assisté ?
Dimanche 30 novembre, pour Un cadeau pour la vie, l’asso que je parraine avec Kyan Khojandi, on a fait venir Ben Mazue, un chanteur super, et le mythique groupe Elephanz. Deux gros coups de cœur !
Vous aimeriez vivre à la Into the wild, seul dans les bois ?
Jamais de la vie ! J’aime bien avoir mon tél, appeler mes parents à tout moment, recevoir les alertes des résultats du foot… Ce film est ouf : une personne sur trois qui l’a vu dit toujours « je vais faire pareil, vivre seul, dans les bois, en communion avec la nature », mais j’aimerais bien voir le pourcentage des personnes qui osent lâcher leurs smartphones et se couper de tout.
La tendance de l’hiver, c’est la fourrure. Mais vous, vous êtes plutôt pro ou anti-poils ?
J’ai une relation amour/haine avec les poils. J’ai signé une pétition contre l’élevage à fourrure en France. D’un autre côté, je suis pour la démocratisation de Body ’Minute. Mais bon, généralement les mecs n’aiment pas les poils mais font rarement des efforts là-dessus.
Comment faites-vous pour être aussi beau ?
Déjà je ne bois pas, je ne fume pas et je fais du sport. Mes petits secrets beauté persos ! Après, j’aime bien mettre une petite crème hydratante, en ce moment je suis dans les produits australiens écolos et bio de la marque Aesop. Surtout la gamme à la graine de persil ! J’adore dire ça, ça fait un peu bobo.
À quel âge vous avez-arrêté de croire au Père Noël ? 
J’ai su qu’il n’existait pas à 8-9 ans, dans la cour d’école. C’était pas cool mais je l’ai raconté à mon pote juste après. Sur le coup c’est un peu traumatisant. Mais j’ai une sœur qui a quatre ans de moins que moi, je trouvais ça cool dans les années suivantes de lui mentir et de partager le secret avec mes parents. J’espère que ma fille va bien vivre le truc. Peut-être que j’engagerai un comédien pour qu’il se déguise en Père Noël !
Vous êtes Gémeaux. C’est un bon signe astro ?
Je ne sais pas, on me dit souvent que les gémeaux ont des dédoublements de la personnalité, que ce sont des gens difficiles à cerner. Hitler et Pinochet devaient être gémeaux, elle vient d’où sinon cette espèce de malédiction ? Les horoscopes, c’est cool quand ça ne se prend pas au sérieux. [ndlr : ça tombe bien, à TMV, l’horoscope c’est du douzième degré !]
Un petit mot pour mettre fin à cet entretien ?
La phrase de fin de mon spectacle. « Merci encore pour cette soirée si courte… C’était super ! »
Recueilli par Marie Courvasier
Si vous n’avez pas eu le temps de prendre vos places pour le spectacle, vous pouvez toujours retrouver Baptiste sur son site.

Chronique mode : L'hiver à poil

#EPJTMV. En friperies, magasins de luxe ou enseignes made in Bangladesh, impossible de passer à côté de la fourrure cet hiver. Alors il ne vous reste plus qu’à sauter le pas. Et pour ceux qui ne seraient pas encore convaincus, notre photoshoot est là pour vous montrer comment oser le poil avec audace. Prenez note !

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Si la fin justifie les moyens, le froid lui ne justifie en aucun cas un style moyen. Certes, les températures du mois de décembre nous donneraient presque envie de se vêtir uniquement en polaire (j’ai bien dit presque). Pourtant, l’hiver n’est pas une excuse pour stopper toutes tentatives de style. N’en déplaise à ceux qui voudraient justifier une paire de UGG par une température négative (pour les non initiés, les UGG sont ces chaussures/chaussons/crimes contre le bon-goût en mouton retourné à peu près aussi saillantes qu’une paire de charentaises).
Surtout que cette saison, la tendance est du côté des culs gelés puisque le must de l’hiver, c’est la fourrure, prompte à affronter le froid de la toundra comme celui de la rue Nationale un samedi de shopping de Noël. En manteaux, vestes, chapeaux, chaussures, sacs, le poil est omniprésent et est devenu la matière désirable de l’hiver. Tellement qu’on avoue avoir même pensé à dépecer le furet de notre petite soeur pour s’en faire des moufles.
Depuis quelques saisons, la fourrure a fait son grand retour sur les podiums. Fini les manteaux synonymes d’octogénaires de la Côte d’azur ou de milliardaires russes peroxydées ! Les créateurs n’ont plus qu’une obsession : tout donner pour botoxer la peau de bête, la rendre jeune et tendance jusqu’à l’extrême. Tellement que certains frisent le burn-out, à l’image de Jeremy Scott qui a fini par nous sortir une fourrure imprimée Bob l’éponge pour la marque Moschino, rien que ça.
Le fait est que le pari est réussi. Chez Saint Laurent, les manteaux en renard à 14000 balles, imprimés pois, font tellement effet que c’est comme si Hedi Slimane, le créateur, avait tabassé notre Brigitte Bardot intérieure à coup de steak pour nous faire croire qu’on ne pouvait pas survivre sans ses vêtements en carcasse de bestiaux.
Difficile en effet d’oublier BB et ses phoques et de passer à coté du débat éthique que pose la fourrure. Entre pro-animaux et fur-addict, on ne prendra pas parti et on ne déclarera qu’une chose : FAUSSE FOURRURE. Oui mes amis, de la fausse ! Car aujourd’hui, c’est possible. Non, la fausse fourrure ne ressemble plus à des poils d’aisselles et oui, elle est portable et même mieux, elle est devenue FASHION. Tant et si bien que Karl Lagerfeld a même déclaré, en anglais dans le texte : « You cannot fake chic, but you can be chic in fake fur » (Vous ne pouvez pas faire semblant d’être chic, mais vous pouvez être chic en fausse fourrure). Amen !
Clément Laré
En pratique, ça donne ça :
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Photos : Julie Roeser
Remerciements à Mistigriff et Shop Vintage pour les vêtements.

Stop shampoing : cheveux tout arrêter

La mode du no-poo, vous connaissez ? On vous parle de cette nouvelle manie d’arrêter les joies du… shampoing.

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Depuis quelques mois, la rumeur enfle. Le shampoing serait le mal. Partie des États-Unis, la vogue du no-poo, c’est-à-dire « sans shampoing », envahit les blogs et les pages des magazines.
Comment ça marche ? D’abord, vous espacez les shampoings jusqu’à un par semaine grand maximum. Puis après quelques semaines, vous jetez les shampoings. Vous vous lavez les cheveux avec un mélange d’eau et de bicarbonate de soude, ou de vinaigre de pomme et de l’eau. Si vous craquez et que vos frites vous démangent, vous avez le droit de vous faire un shampoing sec avec de l’amidon ou de l’argile.

Vous l’avez compris, le no-poo a pour but de permettre au cuir chevelu et aux cheveux de retrouver un équilibre. La suppression de tout soin artificiel doit entraîner une meilleure régulation du sébum, dégommer les pellicules et les chutes de cheveux. Coiffeuse et ancienne formatrice chez L’Oréal, Laure Delumeau est partagée sur les résultats obtenus par la méthode. « Cette semaine, j’ai eu deux clients testant le no-poo, un homme et une femme. » Et alors ? Avaient-ils la chevelure de Barbie ? « J’ai conseillé au monsieur de se racheter illico du shampoing : ses cheveux étaient dans un état épouvantable. Ceux de la jeune femme, en revanche, étaient magnifiques. »

Conclusion : le no-poo est un traitement comme un autre, il peut convenir à certaines chevelures et pas d’autres. Pour tmv et ses adorables lecteurs, j’étais prête à rester douze semaines le cheveu gras. Mais j’ai eu pitié de mes collègues de bureau. Si vous voulez tenter l’expérience, la blogueuse Ophélie explique les étapes du no-poo de A à Z sur son site antigonexii.com

Stelda

La nouvelle vie des vieux métiers

Barbier, cireur de chaussures, caviste, kiosquier…
Ces métiers à l’ancienne reviennent sur le devant de la scène. Vague de fond ou effet de mode ?

Le coupe-chou, outil emblèmatique des barbiers
Le coupe-chou, outil emblématique des barbiers

« C’était footballeur ou coiffeur. J’ai vu mes limites en foot, alors j’ai choisi la coiffure « . Anthony a gardé une mèche travaillée, des cheveux coupés ras sur les côtés. Du garçon barbier, il a pris les gestes minutieux. « C’est mon patron qui m’a fait découvrir le métier. Avant, je ne savais pas qu’on pouvait être coiffeur pour hommes. » Depuis 18 mois, il est coiffeur-barbier chez Authentic Men. Dans ce petit salon réservé aux hommes, place Châteauneuf, il manie le coupe-chou et fait mousser le savon à barbe.
À la Chambre de métiers et de l’artisanat d’Indre-et-Loire, Claude Le Calvé accompagne les repreneurs d’entreprises. Il constate depuis quatre ou cinq ans la résurgence des métiers traditionnels, un peu plus longtemps sur certains secteurs, comme la boulangerie. Le pain, le vrai, fait de farine sans additifs ni conservateurs, fait un retour tonitruant. Le fournil du Centre de formation des apprentis tourne non-stop. Les apprentis sont plus âgés, certains ont quitté l’université pour un métier artisanal. Et lorsqu’ils ouvrent boutique, la clientèle est là. Dans ce succès des métiers traditionnels, Claude Le Calvé voit deux courants : un effet de mode, pour certains métiers vintage comme le barbier, et une vague de fond pour ceux répondant à une recherche de sécurité, comme la boulangerie à l’ancienne.
L’engouement submerge certaines professions . « Les émissions télévisées ont attiré beaucoup de jeunes vers la pâtisserie mais il n’y a pas de place pour tout le monde. Vous achetez des gâteaux tous les jours, vous ? Du pain, oui, des bavarois, non. » Chez les Compagnons du devoir, Jean-Michel Brosset parle même de « bulle pâtissière ».
Un spécialiste qui met en confiance
Le fondateur d’Authentic Men, Jacques Harnois, rappelle que les barbiers n’avaient disparu qu’en France. « Il y a un vrai besoin, assure-t- il. Les coupes sont plus rondes pour les femmes, plus tranchées pour les hommes. Le volume se travaille autrement. Et jusqu’aux années 1970, il y avait deux formations. » Il vient d’acquérir un deuxième salon rue Charles- Gilles et forme les jeunes coiffeurs qui veulent pratiquer cette facette oubliée du métier. Il rêve aussi d’embaucher un cireur de chaussures pour bichonner ses clients de la tête aux pieds.
Anthony, son employé, ne retournerait travailler pour rien au monde dans un salon mixte. Ses clients non plus, même si certains viennent uniquement pour une coupe de cheveux « Mais chez un barbier, ça n’a rien à voir, précise un client de 22 ans. Ici, on est entre hommes. Les fauteuils sont larges, il y a la place pour étendre les jambes, la musique est bonne… » Un peu plus âgé, Valentin porte la barbe depuis ses 18 ans, mais il a tenu à se démarquer de la mode actuelle. Il apprécie la particularité du salon : « Les femmes ont les esthéticiennes, nous, on a le barbier. » Au-delà des modes capillaires , le barbier s’affirme comme un spécialiste en qui les hommes ont confiance.
Stéphane Bondou conçoit des stratégies de communication pour les entreprises. Vingt ans d’expérience le confortent dans son constat : le professionnel et le client se rejoignent dans un besoin commun de retrouver du sens, de recréer des liens. « On vit dans une économie très oppressante, menée par les holdings, les lobbys, les multinationales. Beaucoup de gens en ont soupé. Ceux qui le peuvent sont prêts à payer un peu plus cher leur baguette pour connaître son histoire, la voir sortir du four à bois. Il s’agit de retrouver une sécurité affective et physique. »
Une boutique sans porte
Créer du lien social, c’est devenu le deuxième métier de Catherine Serin. Elle ne s’en doutait pas en ouvrant, fin mai, son kiosque au bout de la place des Halles. « Je peux vous dire que je me suis remis aux langues étrangères ! Tous les touristes me demandent leur chemin. Là, c’est la rentrée et les étudiants qui arrivent à Tours me demandent où est la fac, la mutuelle étudiante. Je suis une annexe du syndicat d’initiative », plaisante-t- elle. Cette ancienne commerçante savoure sa nouvelle vie. « Avoir une boutique ouverte, sans porte, a un côté magique. Les gens sont plus à l’aise, ils s’approchent, ils regardent. » Sur le bord de son comptoir, un bac plein d’élastiques multicolores attire les enfants. Les revues de mots fléchés épinglées en dessous se balancent joyeusement. Catherine Serin attend avec impatience l’agrandissement de son kiosque : « J’aurai plus de place pour trier les revues. Le weekend, avec tous les suppléments, j’ai à peine la place de bouger. »
Place des Halles, l'allure rétro du kiosque a beaucoup de succès
Place des Halles, l’allure rétro du kiosque a beaucoup de succès

Sa consoeur, installée place Jean- Jaurès, Sophie Fondimare, a choisi le métier de kiosquier pour les mêmes raisons. Malgré les horaires à rallonge (ouverture à 7 h, fermeture à 18 h 30), elle a répondu immédiatement à l’appel d’offre de Médiakiosk : la société qui gère 365 kiosques en France voulait en implanter deux à Tours. « Voir du monde, être indépendante, travailler dehors, ça n’a pas de prix. » Elle a abandonné sans regret son travail dans une maison de retraite. Les réflexions enthousiastes des passants, glanées autour des kiosques renvoient un écho encourageant.
Réinventer le métier et sa vie
Ces métiers et services à l’ancienne doivent donc avant tout répondre à un marché et parfois, se réinventer pour s’y adapter. « Le caviste à l’ancienne, qui vous remplit de piquette un jerrican en plastique, c’est fini », confirme Thierry Lamotte. Le propriétaire de la cave Domaines & Récoltants a ouvert sa cave en 2010. Sa clientèle est plutôt jeune, majoritairement féminine. «Elle vient chercher un conseil et un service : la sélection, qu’elle ne trouve pas en grande surface. » De fait, depuis une dizaine d’années, les ventes des vins fléchissent en supermarchés, au profit des caves. À elle seule, la ville de Tours compte une vingtaine de cavistes indépendants. « Bien sûr, tous ne tiennent pas. Il y a des ouvertures, des fermetures, explique Benoît Perrier, responsable de la licence professionnelle Commercialisation des vins à l’IUT de Tours. Mais nous formons 40 jeunes chaque année et ceux qui cherchent du travail en trouvent. » Plus d’un tiers travaillera dans une cave.
Un temps asphyxiée par les supermarchés, la profession a ressuscité au début des années 1990. La Fédération nationale des cavistes indépendants naît en 1994, un diplôme officiel est créé en 1998. Les anciens négoces de vins et charbon, aux tonneaux poussiéreux, ont cédé la place à des boutiques claires, bien rangées. Elles ne sont plus tenues par des charbonniers mais par de jeunes diplômés ou des passionnés. Comme Thierry Lamotte qui travaillait dans la publicité avant de choisir le vin et qui accueille à son tour des stagiaires : « Pour beaucoup d’entre eux, monter sa cave est un rêve. »
 

ALLER PLUS LOIN
Visiter le Musée du compagnonnage
Le Compagnonnage est inscrit par l’Unesco au patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Le musée du Compagnonnage, aménagé dans l’ancienne abbaye Saint-Julien de Tours est unique et présente des collections régulièrement renouvelées. On y admire les chefs-d’oeuvres collectifs du 19e siècle, les chefs-d’oeuvres exécutés en vue de la réception, mais aussi les attributs des Compagnons (cannes, gourdes, couleurs), leurs outils et leurs traditions depuis leurs origines jusqu’à nos jours. Un parcours adapté est prévu pour les enfants.
Musée du compagnonnage, 8, rue Nationale à Tours – Informations au 02 47 21 62 20.

Looks des Atlantes : les gagnants du concours

Vous avez été 80 à tenter votre chance au concours de looks organisé par les Atlantes, en partenariat avec tmv. On vous les présente sous l’objectif du photographe Rudy Michau et la plume de notre modeuse Stelda.

CATÉGORIE STREET ET SPORTSWEAR
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N°1 : STESSY

Le choix de votre tenue chez Go Sport Comme mon père a choisi de concourir dans la catégorie Glam’ rock, je n’ai pas voulu entrer en concurrence avec lui. J’ai donc opté pour le Street et sportswear. Mon style habituel est assez classique. En me créant un look sport, je me suis amusée avec des vêtements que je ne porte jamais, sauf pour faire du sport. Votre signature mode ? J’adore les sacs et les chaussures. Je porte souvent des talons. Votre coup de coeur cette saison ? Des blazers rouges, vus ici et là. Je trouve que ça réveille une tenue. Le coup de coeur de la rédac : Les couleurs néon : un mélange de rose et d’orange plein de peps.
Elle a gagné : 255 € en cartes cadeaux
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N°2 : ÉLODIE

Le choix de votre tenue chez Jenyfer J’ai gardé le style que je porte tous les jours. J’aime le street wear et je fais très attention aux détails. Par exemple, mes boucles d’oreilles dépareillées : l’une représente une basket, l’autre une cassette audio. Ce sont mes deux passions, le sport et la musique. Votre signature mode ? Les bandanas. J’en ai de toutes les couleurs, on peut même dire que je les collectionne. Votre coup de coeur cette saison ? Le jogging sarouel, comme celui que je porte. Je vais sûrement l’acheter ! Le coup de coeur de la rédac : Le pendentif, qui rappelle le motif de son tatouage : le souci du détail jusqu’au bout.
Elle a gagné : 150 € en cartes cadeaux
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N°3 : GWENAËLLE

Le choix de votre tenue chez Naf Naf D’habitude, je suis bien plus classique et je n’oserai pas forcément porter ce genre de tenue au quotidien. Mais cette jupe patineuse est vraiment jolie et maintenant que j’ai osé, avec succès, un peu d’originalité, je vais peut-être pimenter mes tenues. Votre signature mode ? J’aime jouer avec les bracelets de toutes les tailles : des gros, des colorés ou des tout fins. Et bien sûr, mes lunettes ! Elles sont un accessoire de mode à part entière. Votre coup de cœur cette saison ? Les couleurs pastel et gaies, comme l’orange de ma jupe. Le coup de cœur de la rédac : Le top cropped, pile à la bonne longueur.
Elle a gagné : 105 € en cartes cadeaux
 
 
CATÉGORIE CHIC & CITY
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N°1 : MARIE-JEANNE

Le choix de votre tenue chez Naf Naf Ce n’est pas du tout mon style, croyez-moi : je suis beaucoup plus passepartout. J’avais d’abord choisi une robe plus discrète et puis celle-ci m’a tapé dans l’oeil. Les vendeuses m’ont fait essayer les deux et elles m’ont conseillé de porter celle-là. Dans la vraie vie, je n’oserai jamais porter autant de rouge. Votre signature mode ? Un petit pendentif en forme de coeur. Il ne me quitte jamais. Votre coup de coeur cette saison ? Un gros, gros coup de coeur pour les robes vues chez Naf Naf ! Le coup de coeur de la rédac : Le collier en perles à double rang, qui adoucit la robe ultra vitaminée. Elle a gagné : 255 € en cartes cadeaux.
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N°2 : CHRISTIANE

Le choix de votre tenue chez Esprit C’est tout à fait mon style. Je suis très coquette mais pas trop froufrous, je porte très peu d’accessoires. Avec mon mètre 55, j’ai peur d’être écrasée par un collier ou des boucles d’oreilles. Le trench et la robe noire droite m’ont semblé parfaits. Votre signature mode ? Les petits talons. Et je porte de plus en plus de robes : c’est bien plus pratique qu’une jupe, il n’y a pas besoin de se casser la tête pour trouver un haut coordonné. Votre coup de coeur cette saison ? Beaucoup de choses ! Il va falloir faire des choix… Le coup de coeur de la rédac : Le foulard en soie qui met joliment en valeur le teint de Christiane.
Elle a gagné : 150 € en cartes cadeaux
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N°3 : BRUNO

Le choix de votre tenue chez Tex de Carrefour : J’adore les tenues tirées à quatre épingles. Je n’en porte pas tous les jours mais vous pouvez tout à fait me croiser habillé en costumes trois pièces. C’est une passion que je garde de mon ancien métier de barman. Votre signature mode ? Les Levi’s qui tombent parfaitement. Quand on porte un jean bien coupé, on est toujours impeccable. Votre coup de coeur cette saison ? Les couleurs du Brésil : nous sommes l’année de la Coupe du monde. J’ai déjà acheté plusieurs teeshirts jaune et vert. Le coup de coeur de la rédac : Le parapluie : c’est à ça qu’on reconnaît un vrai dandy.
Il a gagné : 105 € en cartes cadeaux
 
 
CATÉGORIE GLAM’ROCK
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N°1 : CHARLOTTE

Le choix de votre tenue chez Naf Naf Je suis restée assez proche de mon look habituel. J’étais très classique et je tends peu à peu vers le glam’ rock. Tout en restant fidèle à ma personnalité, j’essaye de trouver de petites touches qui apportent de l’originalité à mes tenues. Votre signature mode ? Le petit blouson en cuir, comme celui-ci. Votre coup de coeur cette saison ? Le jaune et les salopettes en denim : je vais sans doute craquer. Le coup de coeur de la rédac : Le bandeau fin en métal argenté qui apporte une touche romantique à la tenue.
Elle a gagné : Une tablette Galaxy 3.
 
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N°2 : MAÉVA

Le choix de votre tenue chez Tex de Carrefour C’est tout à fait mon style. Je suis assez rock et j’aime les accessoires féminins. Et j’ajouterai que j’ai passé un excellent moment avec les vendeuses : on s’est bien amusées pendant les essayages. Votre signature mode ? Je ne vois pas (la rédaction a trouvé : le sourire de Maéva, immense et indémodable !). Votre coup de coeur cette saison ? J’aime beaucoup les imprimés et les accessoires de style ethnique. Le coup de coeur de la rédac : Le borsalino noir et les créoles dorées pour un style très J-Lo. Elle a gagné : Une station d’accueil Bose Soundock II
 
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N°3 : MAGALI

Le choix de votre tenue chez Naf Naf Comme je voulais tester quelque chose de différent, j’ai choisi des vêtements que je ne porte jamais : un blouson en cuir et une robe près du corps un peu fantaisie. Je suis ravie d’avoir osé quitter ma routine vestimentaire. Peut-être que ce style me correspond, finalement ! Votre signature mode ? Mon eyeliner. Sans maquillage, il me manque quelque chose. Votre coup de coeur cette saison ? Je me suis beaucoup intéressée aux robes et j’en ai repéré de ravissantes chez Naf Naf. Le coup de coeur de la rédac : La robe à motifs noirs, blancs et rose fluo : ultra féminine mais qui ne se prend pas au sérieux.
Elle a gagné : Une station d’accueil EssentielB My Sisxty W.

Test : quel "shopper" êtes-vous ?

Et si le moment des soldes révélait votre vraie personnalité de consommateur ?

 Cliquez sur l’image pour avoir toutes les questions et pour faire le test !
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Et voici vos résultats !
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Mode : Peut-on encore craquer pour le cropped top ?

Gros débat mode avant l’été. Cette semaine : le cropped top.

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Suite à une indigestion de Madonna en petits hauts, il nous a fallu quelques années pour le voir ressusciter. Déjà, l’été dernier, ce miraculé a su nous enchanter. Et maintenant revenu, il compte bel et bien rester parmi nous. Pour éviter toute confusion avec l’allure de Geri Halliwell, il faut le voir comme une cloison tissée, un obstacle cotonneux, une évocation des courbes les plus belles.
Votre taille, attrait sensuel, est ici considérée comme le nouveau décolleté. Ce look « like a virgin » se joue avec retenue, hors de question de voir tout le bidon ! Il devient révélateur de cambrure avec une taille haute. Car il faut être joueuse sans être vulgaire, on peut très bien l’intégrer dans une tenue sportswear, une jupe crayon ou encore une salopette. À coup sûr, vous ne pourrez plus vous en défaire. Cet hiver, les plus grands l’ont fait défiler pour nous inspirer. Mais rien ne vous empêche un revival de Flashdance… chez vous, dans l’intimité.

Mode pour lui : comment porter le trench ?

Y a pu d’saison ma bonne dame ! Raison de plus pour découvrir les conseils avisés d’Alice B. sur le trench.

Loin de moi l’envie de faire du mauvais esprit, l’espoir d’un bel été n’est pas encore endommagé. Pour l’heure, nous en resterons au terme de « mi-saison », pour éviter toute confusion. Cette transition nous évite tout déguisement grossier : une doudoune de ski sur un bermuda assorti. Cette évolution saisonnière annonce le retour de nos trench, oubliés cet hiver. Dérivé d’un vêtement militaire, le trench homme s’est allégé mais en rien ne s’est féminisé.
Il est le coupe-vent idéal maintenant que la température est remontée, à enfiler sur un costard ou un jeans déchiré. Pour le choisir, les règles sont simples. Mais fondamentales, car cette pièce est faite pour vous suivre à travers vos looks et les années. Avec du beige, vous sortirez la carte classique, peu risquée. Le gris et le bleu seront plus téméraires et remarqués. Mais c’est sans compter sur le choix osé du moutarde foncé… Surtout pas ajusté, portezle juste noué. Pour les petits gabarits, préférez un caban, tout aussi joli.sortir_ville_conseil

Mode homme : quelles chaussures pour le printemps ?

À la découverte du slipper, emblème classique, équivalent masculin des ballerines.

 
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Ou comment apprivoiser votre ami slipper.  Plus qu’une pantoufle snobinarde, un emblème classique poussiéreux, les slippers sont nos ballerines à nous (les femmes). Pas plus avancés ? Alors prenez donc ces souliers douillets comme votre fidèle destrier. Qu’importe votre humeur vestimentaire, votre garde-robe capricieuse, Slipper opine et se laisse faire. Finie l’époque de la « smoking jacket » assortie enfumée par les cigares party. La chaussure slipper s’affranchit. Déjà longtemps qu’elle a quitté sa mère l’Angleterre pour s’acoquiner avec les plus grands créateurs. Mais nos origines nous collent toujours aux bask’, en témoigne son raffinement décomplexé dans un humour second degré. Mettez les pieds dans le plat avec panache, elle ne demande que ça. Le pas léger, les orteils bercés, son confort vous permet des pirouettes téméraires, un tissu pailleté, un motif panthère. Ses codes stricts sont dépassés. Trônent maintenant, sur l’empeigne, des symboles plus branchés. À vous de jouer !

Faut-il céder à la folie du nail art ?

Chaque semaine, notre spécialiste de la mode, Alice B. répond à une question de style…

Le vernis se réinvente. La seule limite : celle de votre imagination.
Le vernis se réinvente. La seule limite : celle de votre imagination.

Comme le prouve le Nailmatic,  un distributeur de  vernis made in France,  l’engouement des filles  pour le vernis est à son paroxysme.  L’art de l’onglerie s’échappe des  magazines, désormais on change  de vernis comme de culotte. Les  chimistes sont de la partie et la  marque Alessandro imagine des  formules dont la couleur varie  selon la température ambiante. Oui,  le nail art c’est über-classe, mais  après 2 mois (max !) de pratique  vous en serez lasses. Voici un coup  de pouce pour investir à moindre  coût dans ces ateliers coloriage.  Équipée d’une épingle à cheveux  pour pointiller à volonté, un vieux  pinceau d’eye-liner sera parfait  pour contourner des détails plus  osés. Des morceaux de scotch  posés sur une première couche  dessinent un motif graphique sans  escarmouches. Pour éliminer tout  ça sans effort, créer vous-même  votre bain dissolvant, munie d’une  éponge, d’un cutter et d’un récipient.  À vous de créer !

Les bruits du net #10

Au menu du jour : du fashion décalé à la mode casquette à l’envers, de la percussion (oui, beaucoup de percussion) et de la musique vintage.

Au menu du jour : du fashion décalé à la mode casquette à l’envers, de la percussion (oui, beaucoup de percussion) et de la musique vintage.

Ouaich. Une petite découverte comme ça au hasard de nos pérégrinations web : un superbe blog mode.  Oui, c’est d’origine, il n’y a pas de tuning. Contrairement à ce magnifique documentaire de Strip tease.

 

Aux percus. Non, ici pas de Hélène et les garçons où les musiciens ne font que poser et ne jouent jamais dans leur super local de repet’. Non, là on est sur du pro, du dur, du classe.

Les percussionistes de l’Opéra de Paris, ce ne sont pas seulement ceux qui frappent une fois toutes les deux minutes au fond de la salle. Non, ils font ça aussi :

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=x_kn9fS7T0I[/youtube

 

Et puis, en 2010, les Sound of noise ont décidé de faire un film. Leur intro donne ça :

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=Qct3nBWlNTA[/youtube]

 

Retro. Qui dit vintage dit pub Levi’s et donc M. Oizo :

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=Kv6Ewqx3PMs[/youtube]

 

Bonus. Allez, cadeau, un peu de WTF japonais

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=g_1WvxYBGTk[/youtube]