Léa Lecomte : 100 % pur foot

Membre du club de Tours FC association, en tant que joueuse de l’équipe féminine de Régionale 1, Léa Lecomte est également animatrice et encadre les jeunes pousses jusqu’à 15 ans.

Léa Lecomte, 25 ans, est une vraie meneuse. Normal quand on a grandi dans une famille où le papa, Xavier, footballeur et entraîneur, a écumé tous les terrains de la région.

Membre du club de Tours FC association, en tant que joueuse de l’équipe féminine de Régionale 1, elle est également animatrice et encadre les jeunes pousses jusqu’à 15 ans.

Au rendez-vous de la rentrée des équipes féminines, la semaine dernière à la vallée du Cher, elle espérait que son club allait profiter de l’engouement né de la dernière Coupe du monde.
« Nous comptions plus de 120 licenciées la saison dernière. Alors oui, on attend encore plus après cette Coupe du monde très médiatisée mais s’il y avait beaucoup de filles devant la télé, cela ne veut pas dire qu’elles vont toutes se transformer en joueuses. »

Le club a pourtant, un nouvel atout dans sa manche : le 10 décembre dernier, il a reçu le label école de foot féminine, niveau Or qui vient récompenser le travail des équipes autour du projet sportif, associatif, éducatif et du projet d’encadrement et de formation. Vital.


Thierry Mathiot

TOP 4 : Hugh Jackman

À l’occasion de la sortie de Logan cette semaine, tmv vous rappelle quatre petites anecdotes inutiles concernant son acteur principal, le beau Hugh Jackman.

UN EX-CLOWN

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Chacun son passé …

Avant d’être célèbre, Hugh Jackman était… clown ! Il a raconté au Daily Mail : « J’étais Coco le clown, mais ne connaissais aucun tour de magie. Un jour, un gamin de 6 ans a dit “ maman, il est horrible, il y connaît rien’’ ».

OUPS, TOUT NU

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(désolé, pour voir la vraie photo de Hugh tout nu, Google est votre ami)

Sortie de son film X-Men : Hugh décide de le regarder avec sa fille de 8 ans. En ayant oublié de la prévenir de sa scène de nu ! « Elle m’a dit : mais enfin papa, pourquoi t’as pas de sous-vêtements ? », a raconté l’acteur.

PIPI DESSUS

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Souris, Hugh, souris, c’est ça…

Lors d’une représentation de La Belle et la Bête à Broadway, dans les années 90, l’acteur s’est uriné dessus, en plein direct et sur scène ! Monsieur avait trop bu avant le show. Ça arrive au meilleur d’entre nous, Hugh. Enfin…

EN BONUS

Sachez que l’homme élu le plus sexy du monde en 2008 est aussi gaucher, très myope, marié avec Deborra Lee-Furness depuis 1996 et l’appelle 10 fois par jour. Il est aussi musicien, chanteur et sportif. Bref, on est jaloux, oui !

Hugh Jackman, toujours aussi classe dans Logan.
Hugh Jackman, toujours aussi classe dans Logan.

L’amour par les (gros) mots !

Manon Moncoq, jeune étudiante en anthropologie à Tours, est aussi éditrice. C’est elle qui a réédité l’excellent Dico des gros mots cachés dans les mots, de sa maman Edith. Au-delà d’un parcours étonnant, une belle histoire d’amour entre une fille et sa mère.

Manon Moncoq, avec les livres réédités (Photo tmv)
Manon Moncoq, avec les livres réédités (Photo tmv)

C’est l’histoire d’un livre. Coquin mais malin, insolent mais savant. C’est l’histoire d’une fille et de sa mère. C’est une histoire de mots, d’amour, de vie. Manon Moncoq a 21 ans. Elle est étudiante en anthropologie à Tours. Mais elle aussi et déjà éditrice. Elle édite Edith. Sa maman. Auteure, par ailleurs, du jubilatoire Dico des gros mots cachés dans les mots.
Pour tout comprendre, il faut remonter dans le temps. Direction les 4 ans de Manon. À cette époque, elle est « en mode pipi caca zizi », comme elle le dit. Sa mère l’habille d’une salopette et lui dit qu’il y a deux gros mots cachés dans son pantalon. Si elle les trouve, elle peut lui dire dans le creux de l’oreille. « Il y a salope et pet ? », ose Manon. « Vite, cache-les dans tes poches, car les gros mots, ce n’est vraiment pas beau. Et si tu veux en dire, tu n’as qu’à dire ceux qui sont cachés dans les mots normaux », lui répond sa maman Edith. L’idée de son fameux dico était née. L’ouvrage paraîtra en 2008, en auto-édition. Un petit trésor, fondé sur des bases étymologiques et des définitions très personnelles et qui dévoilent « la fesse cachée des homonymes », comme l’écrit Edith. Canne à pet, corps nichons, ou encore con joint et précis pisse… Autre exemple ? « Chie ouah ouah : de l’argot chier “ emmerder ’’ et de ouah ouah “ aboyer ’’. Petit chien de merde. »

(Dessin David Gouzil)
(Dessin David Gouzil)

Le petit ouvrage cartonne. Dévoilant même sa grivoiserie sur Canal +, encensé par l’animatrice Daphné Bürki. Edith, ancienne directrice de création dans la pub « qui rêvait d’être écrivain », dixit sa fille Manon, voit son oeuvre devenir collector. Et puis arrive 2011 . La voix de Manon devient plus sourde quand elle raconte. Écrit en son propre nom après une cessation d’activité 8 ans auparavant, la justice décide qu’Edith n’a plus le droit de commercialiser son livre. Retiré de la vente. Un coup de massue terrible. « J’avais 16 ans. Pour moi, ce n’était pas possible. C’était une injustice. J’ai attendu d’être majeure pour l’éditer. Je l’ai fait pour elle, pour notre histoire », se souvient Manon.

En 2014, boulimique de lecture, amoureuse des mots, la toute jeune Manon se retrouve donc propulsée à la tête de Tache d’encre, sa maison d’édition rien qu’à elle. Un monde qu’elle ne connaît pas du tout. Chronophage, alors qu’elle doit aussi jongler avec ses (longues) études. Après un passage par Poitiers, Manon est aujourd’hui en master d’anthropologie à Tours. Son objectif ? Décrocher le doctorat.
Alors concilier l’édition et les cours, « c’est difficile certes, mais ma mère m’a toujours tiré vers le haut ». De toute façon, Manon, qui partage sa vie avec Châtellerault (normal, sa maman y est), s’est donnée à 200 % dans cette aventure. « Le monde éditorial est dur. En 2016, c’est laborieux. Mais c’est une richesse », dit-elle. Avant de rappeler de nouveau que derrière tout ça, il y a aussi « mon amour pour ma mère ». « C’est l’un des plus beaux cadeaux que je lui aie fait », souffle-t-elle. Fin 2014, Manon permet donc à sa mère de rééditer son célèbre dico. Une sorte de best-of, cette fois agrémenté d’illustrations. « Interdit aux personnes majeures sans esprit », comme le dit Manon dans un sourire. Une sortie qui sera assombrie par le drame de Charlie Hebdo quelques jours plus tard. La date de sortie du deuxième opus, en novembre 2015, tombera pendant l’horreur du Bataclan. Double peine.

DES MAUX AUX MOTS

(Dessin Laurence Bastard)
(Dessin Laurence Bastard)

Manon est toujours aussi fière de sa mère. De « ce projet fou ». Parvenir à éditer ce Dico des gros mots cachés dans les mots. Deux cent trente pages cachottières à souhait. Enquillant les coquineries, les drôleries et l’amour de l’étymologie. Vingt dessinateurs, recrutés sur Facebook, illustrent la chose. Zéro censure. Manon déteste ça de toute façon. « On défend la cause de l’artiste qui est aujourd’hui bafouée », ose-t-elle. Alors ici, le subversif côtoie le salace, le caustique s’acoquine avec la gauloiserie. « Totale liberté. C’est leur premier jet ! »

Finalement, Manon Moncoq, 21 ans, étudiante et éditrice, c’est qui, c’est quoi ? Le symbole de l’amour d’une fille pour sa mère ? Oui. Parce que Manon a voulu faire de cette aventure un projet commun par tous les moyens. Effacer les sales années et montrer à tout le monde à quel point celle qu’elle considère comme sa « meilleure professeure » réussit à « faire parler les mots ». « Elle m’a ouvert les yeux sur la littérature. Elle aime la poésie qu’il y a dans une phrase. Mais au-delà de ça, je suis très proche de ma maman. L’édition du Dico a concrétisé nos relations. Nos parents sont très importants. Je me demande parfois comment certain(e)s peuvent les rejeter », ajoute Manon, visiblement touchée, les yeux qui brillent.

Le futur, les projets ? Manon hésite. Ne sait pas trop. « On en discute beaucoup », tient-elle tout de même à souligner. En attendant, avec cette saga du Dico, c’est une jolie page qui s’est tournée. La claque de 2011 et de la première version retirée du commerce est passée. Pensant à sa mère, la fille susurre : « On a eu notre revanche… »

> Le dico des gros mots cachés dans les mots, d’Edith (Tache d’encre éditions). 22 €.
> Ledicodesgrosmotscaches.com

(Dessin Christian Creseveur)
(Dessin Christian Creseveur)

Culture, tendances & web #30

Dernières chroniques culture et web avant les vacances ! On parle tour à tour de Scarecrow, d’un papa bien rigolo, de la guitare de Prince ou encore des rééditions Blu-ray des Dents de la mer 2, 3 et 4 !

PAUSE_ECRANS_CDLE CD
SCARECROW – THE LAST
Les mélanges de styles, beaucoup s’y sont cassés les dents. Scarecrow n’est pas de ceux-là. Les Toulousains, qui ont récemment multiplié les dates outre-Atlantique, arrivent avec brio à faire copuler blues et hip-hop, dans une orgie de slide-guitares, de samples, de phrasés rappés. Avec ce nouveau disque, Scarecrow accouche d’un concept album sans changer de formule. La fusion de constructions sonores hybrides est toujours aussi habile. Le travail sur les ambiances, lui, est remarquable (certaines chansons se poseraient parfaitement sur la bande-son d’un Tarantino). Surprenant, nourri de paroles intelligentes, groovy et innovant, ce The Last finit d’assoir la formidable réputation d’un groupe qui est définitivement à suivre.
A.G.

INSTAGRAM
SELFIE DAD SUPERSTAR
En une semaine, ce papa a fait le tour des médias. Chris Burr Martin en avait assez que sa fille poste des selfies sur Instagram. Au lieu de la punir, il a préféré lui « piquer la honte » en publiant, à son tour, des photos parodiques dans lesquelles il imite, au détail près, sa fille : tatouage, bouche en cul de poule, habits, maquillage… Tout y passe. Et c’est génial.
> instagram.com/therealburrmartin
PAUSE_ECRANS_INSTAGRAM

FACEBOOK
CAMOUFLET POUR LES MÉDIAS
Hourra pour les photos de bébés qui font leur première crotte et les photos de vos jambes façon Knacki à la plage. Facebook a décidé de modifier son algorithme de classement de contenus : ainsi, il mettra davantage en valeur ce que publient vos amis proches ou votre famille dans votre fil d’actualité. Au détriment, donc, des contenus postés par les sites d’actualité ou des personnalités. Facebook a déjà prévenu les médias que le trafic de leur page risquerait de décliner.

LA BD PAUSE_ECRANS_BD
L’HERBIER SAUVAGE
Avec ce livre socio-érotique illustré par Chloé Cruchaudet, Fabien Vehlmann nous donne à lire des témoignages, expériences ou souvenirs d’hommes et de femmes qui se livrent et se racontent sans inhibition. Dans une veine naturaliste, il effeuille sans voyeurisme ni jugement et donne à lire un ovni livresque à ne pas mettre dans toute les mains. Jamais une expérience de cette sorte n’avait été tentée et le résultat est bluffant. Entre littérature et sociologie, ces chemins buissonniers sont une photographie sensible et lumineuse des sentiments humains.
Hervé Bourit

PAUSE_ECRANS_DVDLE DVD
LES DENTS DE LA MER 2/3/4
Jusqu’à maintenant, la saga culte des Dents de la mer n’avait vu que son premier film faire l’objet d’une édition Blu-ray chez Universal. L’éditeur a donc décidé de faire subir le même sort – et c’est tant mieux – aux épisodes 2, 3 et 4. Le choix du fan se portera en premier lieu sur Les Dents de la Mer 2, le seul bénéficiant d’une partie bonus : scènes coupées, making-of et documentaires (portrait de l’acteur Keith Gordon ou encore zoom sur le compositeur mythique John Williams), storyboards et bandes-annonces. Les autres éditions (volumes 3 et 4) restent maigrelettes avec, certes, une piste DTS-HD Master Audio 2.0 pour dézinguer quelques oreilles, mais zéro supplément. Dommage, d’autant que ces deux films ne sont pas les plus inoubliables qu’ait porté la saga…
A. G.

Capture

Drague locale : Love me Tinder…

Mieux qu’un site de rencontres, l’application Tinder géolocalise de potentielles conquêtes. Smartphone en main, on est parti draguer. Euh… Tester ce phénomène.

Love me Tinder

Quel est le point commun entre Katy Perry, Lily Allen et… la rédac de TMV ? On cherche tous l’amour (ou au moins des rencontres) sur Tinder, la nouvelle appli qui fait fureur. On vous explique le principe : une fois l’application téléchargée, vous rentrez vos critères de distance et d’âge pour vos futures conquêtes. Les photos de profil des comptes Facebook, reliés à l’appli, défilent. Soit vous « aimez », soit vous « passez ». Si une personne que vous avez « aimé » vous « aime » aussi, c’est le « match » et vous pouvez vous parler. Bienvenue dans l’univers de la drague 2.0, testée pour vous par une fille et un garçon de la rédaction.

Version garçon. « Tinder, tu connais ? » Quand la rédaction m’a posé la question, je me suis demandé si je n’étais pas devenu godichon. Il a fallu que l’on m’explique son fonctionnement. Là, tout s’est éclairé. Tinder, mais oui, mais bien sûr. Un ami m’en a parlé. Un Parisien sarcastique, « overbooké » et… célibataire. « Le nouveau moyen de harponner les coeurs et d’emballer les gourgandines », avait-il lancé. Il ne faisait aucun doute : Tinder est « un repaire de libidineux consentants ». Au moment d’installer l’application sur mon smartphone, je craignais de devoir renseigner un nombre incalculable de champs. Que nenni. L’inscription est instantanée : elle consiste en un simple couplage avec son profil Facebook.

Première surprise : Tinder est moins sulfureuse que sa légende. Pas – ou peu – de profils impudents. On passe d’un profil à l’autre en effleurant l’écran de son téléphone. Toi, jolie brune, je te « like ». Toi, qui poses avec tes quatre yorkshires, je t’oublie. C’est cruel et amusant. Terriblement distrayant. Puis vient le temps du premier « match ». Il est temps d’engager la conversation.

« Bonjour Emmanuelle*. Ça va ? » Difficile de sortir des banalités d’usage. Insuffisant pour obtenir une réponse. Je tente une relance : sans succès. Mon quatrième « match », se prénomme Sophie. Son sourire m’a tapé dans l’oeil. Elle se libère le soir même pour un verre. Elle m’attend, à 21 h, devant un cinéma. Je la reconnais instantanément. On opte pour un café du centre-ville.

Sophie a 30 ans. J’apprends qu’elle a un enfant. Elle est enseignante dans un collège. Elle a testé beaucoup de sites de rencontres. « Tinder, c’est amusant. C’est un peu différent. » Mais elle a l’impression d’en avoir fait le tour. « Il n’y a pas beaucoup de nouveaux inscrits. » En deux mois, elle n’a pas rencontré grand monde. Néanmoins, elle apprécie le petit frisson que lui procure un nouveau « match ».

En quatre jours, j’y prends goût. J’en ai reçu douze. Un score ridicule en comparaison avec les 232 de Camille, jolie brunette de 27 ans. En trois mois, cette institutrice a rencontré deux hommes. Ses critères ? Les photos, mais aussi les intérêts communs (les pages « likées » sur Facebook). Ensuite, si ça matche, tout se joue dans la conversation. « Ce qui me séduit ? L’humour… La façon d’écrire, aussi. » Avec le premier, elle est sortie plus d’un mois. « Avec le second, nous sommes en contact, c’est tout. » Sur Tinder, elle a aperçu le profil de certains de ses amis. « Ça nous fait rire. » Louise est très occupée. « J’ai abandonné un emploi du temps infernal à Paris pour revenir au calme ici », m’écritelle. De retour à Poitiers, elle est pourtant accaparée par ses amis et son nouveau job dans la communication. Dans ce contexte, difficile de rencontrer de nouveaux garçons. La jeune trentenaire se connecte à Tinder une fois par semaine « par curiosité ». Elle ne fait pas grand cas de ce qu’il adviendra d’une relation entamée via l’application. Pour ça, il faudrait trouver le temps de se voir « en vrai ».

À l’opposé, Johanna s’engage, recherche un conjoint. Pour attirer le mâle, la Poitevine de 28 ans use et abuse des filtres Instagram. Dès les premiers échanges, elle ouvre son jeu. « Je suis célibataire et sans enfant. Je recherche une relation sérieuse basée sur la confiance et le respect. » Tout un programme. On n’a pas osé l’inviter à Ikea pour meubler notre future demeure.

Version fille. « Bip, bip, bip ». Depuis une heure, mon téléphone n’arrête pas de me signaler de nouveaux messages. Mais qu’est-ce qui m’a pris d’« aimer » autant de profils ? À vouloir multiplier les contacts pour tester, je me retrouve noyée sous les « Salut, ça va ? ». Pourtant, tout avait bien commencé. Une amie, fan des sites de rencontres en tout genre, m’a convaincue de m’inscrire. « Tu verras, c’est génial, tu peux faire des rencontres super vite », m’a-t-elle dit. Oui, bon d’accord, je la télécharge. À peine quelques minutes plus tard, des visages défilent sur mon téléphone. Prénom, âge, nombre de kilomètres qui nous séparent et centres d’intérêts commun apparaissent.

J’ai paramétré mon profil pour ne voir que les hommes de 18 à 35 ans, situés à moins de 20 km de moi. Tiens, marrant, j’ai le même centre d’intérêt que 95 % des gars, tous très jeunes : la série Bref, sur Canal +. Certains sont plutôt pas mal. J’évite de valider les profils de pseudo beaux gosses, torses nus sur la plage, les gars qui posent avec leurs copines (Mais pourquoi ??) ou encore ceux qui ne mettent pas de photo (trop risqué). Très vite, je me prends au jeu. « Vous êtes compatible avec Nicolas », s’inscrit en gros sur mon écran. Holala, lui aussi il m’a « liké ». Quelle sensation grisante ! Douze ou treize matches plus tard, je n’y ferai même plus attention.

En fait, j’ai la sensation que les hommes multiplient les touches en validant un maximum de filles. Laurent, un utilisateur le confirme : « Au début, les matches, tu les prends comme une récompense perso. En fait, après, tu te rends compte que tout le monde match tout le monde ». Pas faux. Et après, il se passe quoi ? Je décide d’attendre, et là… rien, pour la majorité. Peu viennent me parler. Ceux qui osent se classent dans deux catégories : les lourdingues qui veulent un plan en t’abordant avec un « Tu fais quoi ce soir chérie ? » (heuuuu) et les autres, qui prétendent vraiment chercher l’amour. L’échange de messages se transforme alors en speed dating écrit. « T’habites où ? T’as quels loisirs ? ». Un peu comme une conversation dans un bar à la différence qu’on peut l’interrompre à tout moment. Je ne me prive pas, mais eux non plus. Là, c’est vexant.

Je continue d’observer les profils. Oh, quelqu’un que je connais. Oups, ça veut dire que lui aussi peut me voir ? Grillée… Les messages s’accumulent. Je ne peux plus suivre toutes les conversations. Il m’a dit quoi le premier ? C’est l’ingénieur ou celui qui bosse à la chambre d’agriculture ? Bref, comme une débutante, je m’embrouille et envoie à un contact un message adressé à un autre. Pas de réponse. Allez, j’éteins l’appli et me plonge dans un bouquin. Je crois qu’avec Tinder, je n’ai pas de « match »…

Camille Pineau, Antonin Galleau

ALLER PLUS LOIN

Vous êtes débutant sur l’appli ? On vous propose un petit lexique.

Tinder – Difficile de trouver une traduction littérale de Tinder. En anglais, le mot est utilisé pour désigner du petit bois ou des herbes sèches qu’on utilise pour faire du feu. Ici, Tinder est une étincelle à l’origine d’une relation. Ce qui cultive l’idée d’une application potentiellement « hot ».

Match – Pour les non anglophones, « match » signifie « correspondre » en anglais. Si un profil vous plaît et que vous aussi vous plaisez à un inscrit, ça « match ».

Like – On like (« aime ») un profil comme on like une photo sur Facebook. Attention, tout « dislike » est définitif. Réfléchissez bien avant de cliquer, si vous ne voulez pas passer à côté d’une belle rencontre.