Le Festival Imag’In fait peau neuve

Les 28 et 29 septembre, le festival Imag’In revient. Exit le Sanitas, cette fois direction l’Île Aucard. Concerts, danse et animations : voici ce qui vous attend.

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VENDREDI : LA PREUVE PAR 10
Dixième édition et une première journée de festival avec dix groupes. Le festival Imag’In organise son vendredi sur deux scènes qui se feront face (lire interview ci-contre). La première, la « Découverte », ouvrira les hostilités avec Vieux Speedouc (18 h), jeune groupe né il y a peu où l’on retrouve Doc Pilot, mister Culture & musique bien connu des Tourangeaux.
Pour le reste ? L’artiste multi-facettes Ryal Selah et son mix de reggae et hip hop (19 h 15), mais également Sanka (20 h 45), la voix dingue de la franco-mexicaine Gyn.K (22 h 15) et Péroké (23 h 45). Sur la scène IN, le public retrouvera Damé (18 h 45), Taïwan MC (19 h 45), A2H alias Tonton Moustache, rappeur touche-àtout et éclectique au possible (21 h 15), le rap de la star Lefa (22 h 45) et Le Peuple de l’Herbe (0 h 30) qui devrait mettre une grosse, grosse ambiance !

SAMEDI : LA PREUVE PAR 10… AUSSI !
Même topo le samedi : dix groupes se succéderont sur les deux scènes.
Dès 18 h, Orphée investira la scène Découverte, suivi de Maxwell Nostar (19 h 30), la voix de velours et soul d’Imriah (21 h 15) et les excellents Tourangeaux de LVOE et leur pop indé toute douce et cotonneuse (22 h 45). De l’autre côté, sur la grande scène, Chevalien débutera à 18 h 30, avant Davodka (20 h 15) rappeur qui enquille les dates et enflamme les planches, Rémy (21 h 45), le rappeur qui monte en puissance Kikesa (23 h 30) et le duo jubilatoire de beatmakers de Tambour Battant (1 h).

DES CONCERTS MAIS PAS QUE…
Fidèle à ses habitudes, le festival Imag’In met également en place diverses animations et surtout un open mic de hip hop, le samedi de 16 h à 18 h pour se mettre en jambes, avec notamment Artillerie de salopards, Yatero ou encore Matrix Gang.

Interview de Pepiang Toufdy, organisateur et président du Festival Imag’In

Pépiang Toufdy (Photo archives tmv)
Pépiang Toufdy (Photo archives tmv)

C’est une nouvelle formule pour Imag’In qui change de lieu et passe au payant. Pouvez-vous revenir sur les raisons qui ont poussé à ça ?
C’est parti d’une envie de développer le festival au bout de 10 ans. On veut proposer du nouveau, c’est une évolution qu’on souhaite apporter. C’est un croquis de ce qu’on veut faire plus tard, en restant dans l’urbain, la connotation locale et permettre aux artistes de s’exprimer. Imag’In est une vitrine de valorisation. Pour l’Île Aucard, on trouvait ça idéal et c’est un lieu historiquement connu au niveau culturel ! C’est symbolique. Pour le côté payant, il devenait difficile de supporter la gratuité du festival. Continuer ainsi, ça aurait été mourir à petit feu. Il faut le tenir debout, qu’il soit pérenne.

Pouvez-vous expliquer l’annulation de Disiz La Peste ?
Je reviendrai là-dessus après le festival. Ça a été un coup dur. Très dur. Il a annulé un mois avant…
(NDLR : Disiz a effectivement fait faux bond à tout le monde en annulant toutes les dates de sa tournée prévues sur la fin 2018. Le rappeur a indiqué sur sa page Facebook, le 29 août : « Mon 12e album DisiZilla qui sortira le 14 septembre a un univers singulier. Pour le décliner en concert et rendre son essence palpable, il me fallait du temps. C’est pourquoi nous allons reporter les dates prévues. »

Comment se retourne-t-on dans ce cas-là ?
Il faut avoir les pieds sur Terre et se dire que le festival aura lieu. Ça arrive, c’est dur mais il n’y a pas mort d’homme. Donc nous avons choisi de le remplacer par deux artistes, car les pass 2 jours étaient déjà achetés pour certains festivaliers. Il fallait les satisfaire comme il se doit. Nous avons choisi Kikesa — qui monte beaucoup en ce moment — et A2H.

Vous avez des coups de cœur pour cette édition ?
(rires) C’est difficile ! Bon, je dirais tout de même Rémy et Lefa, un rappeur de Sexion d’Assaut. Il se démarque et a un style plus réfléchi. Côté local, il y a Chevalien ! Mais les festivaliers pourront découvrir de nombreux artistes.

Il y aura deux scènes ?
Tout à fait. Elles se feront face et personne ne se chevauche, on alterne les groupes et artistes pour que tout le monde puisse tout voir et écouter.

Une fois encore, le festival élargit son spectre avec de la danse…
Oui, c’est très important. Les deux jours sont bien remplis de ce côté. Élargir ce festival est un besoin, on passe aussi bien de la capoeira que de la danse hip hop.

INFOS PRATIQUES
> Festival Imag’In, les 28 et 29 septembre, à l’Île Aucard à Tours. Pass 1 jour : 15,80 € ; pass 2 jours : 25, 80 € ; gratuit pour les moins de 12 ans.
> Infos sur Facebook

Festival : Imag’In all the people

Les 8 et 9 septembre, le festival Imag’In revient pour sa 9e édition. Au programme, une quinzaine de concerts, des animations et de la danse. On vous raconte l’histoire de cet événement devenu emblématique du quartier Sanitas.

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PETIT EST DEVENU GRAND

Neuf ans et toutes ses dents… Certains auraient jeté l’éponge depuis longtemps. D’autres, à l’instar de Pepiang Toufdy, non, et continuent ce qu’ils ont commencé. À la base, ce jeune Tourangeau d’origine tchadienne pense et construit un moment qu’il souhaite avant tout rassembleur et partageur, placé sous le signe de la culture. Un festival entièrement gratuit, au contenu dédié aux pratiques artistiques et culturelles actuelles.
L’idée de base de l’événement ? « Attirer un public qui n’a pas l’habitude d’aller à des concerts », comme nous confiait Pepiang Toufdy en 2012 (!), lors de la 4e édition d’Imag’In. Un festival urbain qui, au fil du temps, a grandi et s’est métamorphosé… et a su réunir des publics de différents horizons.

Ambiance au Sanitas -Photo ProdCité-
Ambiance au Sanitas -Photo ProdCité-

ANCRÉ DANS LE PAYSAGE TOURANGEAU

Imag’In est devenu un incontournable sur Tours. D’une part, grâce à son rôle social et culturel : un accès à la culture pour tous, via la gratuité du festival, mais aussi des valeurs qu’Imag’In n’hésite pas à brandir, rappelant l’importance de la diversité, du vivre-ensemble et de la solidarité. Immanquable d’autre part car l’éclectisme est devenu le credo d’Imag’In.

Nivek sera en concert à Imag'In.
Nivek sera en concert à Imag’In.

Lors de cette édition 2017 par exemple, le public se verra proposer de nombreuses animations. Il pourra s’essayer à des cours de zumba gratuits, admirer de la capoeira, s’initier au scratch avec un DJ, ou encore vibrer avec le live-painting de Lio. Côté musique, les spectateurs passeront du hip-hop au rock, en passant par la pop. Un coup d’oeil à l’affiche variée permet de repérer les noms de Nivek (rappeur tourangeau qu’on ne présente plus), Mazette & Friends (au carrefour du trip hop, hip hop et electro-dub), INK (jeune formation rock démentielle dont tmv vous avait déjà parlé) ou encore Toukan Toukan (pop-électro sucrée) et Tiâa (jeune formation prometteuse de pop rock made in Tours)…

Au fil des années, Imag’In a donc su s’extirper de son carcan rap/ hip-hop pour accoucher d’un festival diversifié, représentant de nombreux genres. Façon, aussi, d’élargir son public et de souligner son ouverture d’esprit. Le musicien Frank Zappa disait « L’esprit, c’est comme un parachute : s’il reste fermé, on s’écrase ». On dit ça comme ça…

MON BEAU SANITAS

Le quartier, depuis quelques années, a beaucoup changé. Et quoique semblent penser certains politiques ou mauvaises langues, le Sanitas fait entièrement partie de la ville et ne se cantonne pas aux faits-divers. Alors faire un tour au festival Imag’In, c’est aussi (re)découvrir le Sanitas et y rencontrer ses résidents, jeunes ou moins jeunes. Il suffit d’ailleurs de voir l’expo photos « Le Visage de la diversité », réalisée en amont du festival, dévoilant le visage d’habitants du quartier.

Parce que démonter les préjugés, c’est aussi l’un des objectifs du festival : promouvoir des genres musicaux stigmatisés (le hip hop, par exemple, souvent perçu comme une « musique de quartiers »), mélanger les publics différents sans problème, faire du Sanitas un espace de rencontre que d’aucuns auraient estimé impossible… À l’heure où le quartier s’inquiète de sa future transformation (près de 400 logements seront détruits d’ici à 2027) et de sa perception à l’extérieur (symbolique du changement de nom de la station de tramway « Sanitas » en « Saint-Paul »), la tenue d’un tel événement culturel ne peut être qu’une bonne chose.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=CJ0bDKxVQsk[/youtube]

PEPIANG, L’HOMME À TOUT FAIRE

Si le personnage figurait dans le dictionnaire, il aurait pour synonyme « infatigable »… Pepiang Toufdy ne s’arrête jamais. Les projets gravitent autour de lui constamment. Il y a Imag’In, bien sûr, mais aussi l’association Prod’Cité et la télé Wanted TV. Passé par l’animation, lauréat du concours Envie d’agir il y a quelques années, Pepiang Toufdy le passionné de musique et ancien membre du groupe Pyramides est aussi réalisateur (Dayman Tours, c’est lui), présentant même ses films à l’étranger. À constamment courir partout, Pepiang Toufdy tourbillonne. Et avec lui, la jeunesse tourangelle et tout un quartier aussi.

> Les 8 et 9 septembre, toute la journée, place Saint-Paul. Gratuit.
> Concerts :
VENDREDI dès 19 h > DJ Japs, The Lunatiks, Waidee, Lehmanns Brothers, Toukan Toukan, Nivek, Kacem Wapalek.
SAMEDI dès 19 h > Pang Pung, Muz-Muz, Ink, Tiâa, Sapiens Sapiens, Weez Afro, Roller 79, Mazette & Friends, Guizmo.
> Programme complet sur prod-cite.fr/le-festival/programme

Imag’In : « La culture doit être accessible à tous »

Pepiang Toufdy, fondateur d’Imag’In, revient sur les valeurs insufflées par son festival et rappelle de nouveau l’importance du vivre-ensemble.

(Photo tmv)
(Photo archives tmv)

C’est déjà la 9e édition pour Imag’In. Comment vois-tu le chemin parcouru jusqu’à maintenant ?
C’est une longue histoire ! On a construit quelque chose sereinement, même si ça n’a pas toujours été évident. Il y a forcément toujours des diffi cultés. Mais le pari est gagné. On a tout donné à chaque édition et il y a constamment nos valeurs derrière tout ça. Le public est là, c’est un beau projet. Bref, on en retire une grande fi erté et c’est important pour tenir le cap et garder espoir. Imag’In est un projet passionnant et porteur, c’est un combat.

Tu parlais de valeurs. Quelles sont-elles ?
Il y a le partage, déjà. La culture doit être accessible à tous. La solidarité, aussi : on doit tous s’accepter malgré nos différences, dans un environnement de confiance. Imag’In, c’est une ambiance « cool », peu importe d’où on vient.

Plus globalement, que penses-tu qu’Imag’In ait apporté au Sanitas ?
En s’y installant, on a sensibilisé les gens. On veut montrer que tout n’est pas perdu, même si la vie est parfois dure. En faisant venir un public extérieur, on montre que la culture peut amortir les a priori parfois négatifs qu’un quartier peut subir. En ce sens, on participe au lien social.

Est-ce qu’il y a une « famille » Imag’In désormais ?
Oui, bien sûr. C’est une famille culturelle, beaucoup de gens adhèrent au projet. Il y a par exemple certains artistes qui ne prennent pas de cachet sur cette date, car ils aiment le festival. Ça me touche ! On s’entraide et on se soutient. Imag’In est un festival alternatif, il y a un combat derrière : il faut exister.

C’est un festival gratuit. Comment survivre ?
C’est dur. C’est pour cela que je parle de combat… Il y a 5 000 € du subventions sur tout le festival. 5 000 €, ça ne paye même pas la société de sonorisation et la scène mobile. Derrière un festival, il y a toute une logistique, la technique, la communication… Certains partenaires privés nous aident, mais la survie est difficile. On réfléchit pour la 10e édition : il faudra garder nos actions culturelles, mais aussi développer quelque chose pour que l’asso Prod’Cité (organisatrice d’Imag’In – NDLR) s’émancipe.

Cette année, il y a encore un large choix côté concerts. As-tu des coups de cœur ?
Il y en a deux : Lehmanns Brothers déjà. Ils possèdent une fraîcheur funk folle ! Je les ai découverts alors que la programmation était quasi bouclée ! Ma collègue les avait déjà vus et elle m’en a parlé. Il y a vraiment un truc avec ce groupe ! Mon deuxième coup de cœur, c’est bien sûr les groupes du tremplin Imag’In (INK et The Lunatiks – NDLR), car c’est une première. Il y a un noyau énorme d’artistes dans le département, mais ils ne sont pas forcément visibles. Là, on repère des groupes locaux et on les programme !

On parle de ces lauréats du tremplin, mais jouent aussi des Tourangeaux déjà établis – je pense notamment à Nivek – c’est donc une volonté farouche, pour toi, de mettre en valeur les artistes du coin ?
Bien sûr ! L’objectif initial d’Imag’In était de valoriser les groupes du département. Les têtes d’affiche, c’est pour la popularité, mais les groupes locaux, c’est le cœur du festival. Il faut rassembler tout le monde pour un instant de partage.

Propos recueillis par Aurélien Germain

Festival Imag’in : la preuve par 6 au Sanitas

Ce week-end, le Festival Imag’In revient. Désormais incontournable dans le paysage culturel tourangeau et au Sanitas, voilà la preuve en six points qu’Imag’In est un immanquable qui permet notamment au quartier de s’épanouir.

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Pour découvrir les assos de la ville

« Nous souhaitions développer l’aspect village, cette année. Beaucoup plus d’associations seront présentes et feront de l’animation et des actions », indique Pepiang Toufdy, maître à penser d’Imag’In. Le fondateur du festival fait venir une dizaine d’assos tourangelles. Le Bureau info jeunesse, la Maison de l’Europe, le planning familial, Arcades Institute, le Centre social Pluriel(le)s ou encore Uniscité, la compagnie PihPoh et la Fraca-Ma seront là. Le Bus d’Icart viendra aussi faire un tour, tout comme les radios 37 et Campus.
> Samedi, de 10 h à 18 h.

Se faire la dose de concerts (gratuits)

Beat Matazz (Photo tmv)
Beat Matazz sera aussi de la partie ! (Photo tmv)

C’est un des piliers d’Imag’In. Proposer des rencontres musicales gratuites en plein Sanitas. Cette année, le programme est chargé : Gonzague, Beat Matazz, Hostyle, Doclap, Padawin, Janski Beeeats, Hippocampe fou et, pour finir, la grosse tête d’affiche Big Red. Deux scènes, huit artistes, et des concerts qui s’enchaînent sans répit de 18 h 45 à 1 h du matin.

Pour faire un max de découvertes

Un des buts d’Imag’In est « de rassembler tout le monde » au Sanitas. C’est pour cela que, dès vendredi 17 h 30, la fanfare La Vaginale, de la fac de médecine de Tours, déambulera dans le quartier pour lancer le festival, avant d’enchaîner avec une scène talents. Un moment pour promouvoir les artistes émergents, de Margaux Anastasia à Abdou, en passant par Addis, Maxwell et d’autres. Le lendemain (10 h), ce sera déambulation avec Tarace Boulba, plus de 20 ans au compteur, qui souhaite rendre accessible la pratique de la musique gratuite à tous.
Pour le reste du samedi, comptez sur Bollywood in Tours (16 h) et la capoeira (16 h 45) pour un petit voyage. Sans oublier une carte blanche à la compagnie Phoeon.X (17 h 30), immanquable, puisque sa dernière création mélange danseurs valides et d’autres en situation de handicap.

S’initier au graffiti…

… et à sa culture. Vendredi, les ateliers Imag’In permettront de découvrir le graf’ et tout ce qui gravite autour : rapport à la loi, mouvement hip-hop, techniques gestuelles. Les œuvres devraient être valorisées le samedi, sur la place Saint-Paul.
(inscriptions : com.prodcite@gmail.com)

Pépiang Toufdy (Photo tmv)
Pepiang Toufdy est le fondateur du festival Imag in. (Photo tmv)

Pour devenir musicien d’un jour

Marre de chanter seul sous la douche avec le pommeau en guise de micro ? Dur dur de jouer de la guitare avec pour seul public le chien (empaillé) de mamie ? Le Festival Imag’In a pensé aux artistes de demain en installant une scène ouverte à tou(te)s, privilégiant le chant sous toutes ses formes. « Mais on pourra aussi ramener son instrument, se brancher comme on veut et jouer », précise Pepiang Toufdy. L’idéal pour pousser les jeunes (mais pas que !) à s’exprimer d’une manière différente.
>Samedi, de 10 h à 14 h.

La photo pour montrer son quartier

« Un concours photos est organisé le vendredi, pour lequel les jeunes devront ramener 5 photos qui seront ensuite exposées. Le but est de montrer son quartier(*)», résume Pepiang Toufdy. Permettre à ces jeunes d’exposer le regard qu’ils portent sur leur environnement, leur lieu de vie, c’est aussi une autre façon « de les rendre responsables et de permettre leur épanouissement ». Bref, la philosophie même d’Imag’In.
(*) Cette opération, qui se déroulera de 10 h 30 à 13 h et de 14 h à 17 h, pourrait d’ailleurs bien donner lieu à une publication prochaine dans tmv sous forme de portfolio !

> Festival Imag’In, les 9 et 10 septembre, place Saint-Paul au Sanitas (en vélo, en tram ou en bus !). Gratuit.
> facebook.com/imagin.festival

Tours : les 10 qui vont faire l’actu culturelle en 2016

Musique, monde du spectacle, du web ou encore cinéma… Cette année, ça va bouger côté culture, au sens large du terme. La rédaction a choisi de mettre en valeur dix Tourangeaux qui, chacun à leur niveau, font bouger Tours dans ce domaine. Ils ne sont, bien sûr, pas les seuls, mais notre petit doigt nous dit que 2016 ne se fera pas sans eux !

1. LVOE
Ne cherchez pas d’erreur, ça s’écrit vraiment comme ça. Le truc à LVOE, c’est le « psychbeatrock », comme ils l’écrivent sur leur page Facebook. Et LVOE, c’est un peu LE groupe à surveiller cette année. Naviguant entre Tours, Paris et la Lune (c’est eux qui le disent, chut !), ces zikos balancent un groove sexy et surtout des tubes en puissance.
Leur premier EP, Misspelling of love, sorti l’été dernier, vous envoie valser du côté des British des 90’s. Et ça fait un bien fou. Tant qu’à faire, réservez votre 11 février : LVOE sera en concert avec Odezenne au Temps Machine. #Bisou.
> facebook.com/LVOEMUSIC ou soundcloud.com/lvoelvoe

2. OLIVIER PAIN
Olivier Pain passe de la photo portrait à celle de mariage, en passant par le reportage humanitaire avec une facilité déconcertante. Surtout, ses clichés sont sincères et humains. La preuve avec sa série sur le camp de réfugiés de Calais, pour le compte de GSF (Gynécologie sans frontières). Un reportage que le Tourangeau continuera fin janvier et en février. Ce qui devrait permettre d’organiser des expos et lever des fonds pour permettre à GSF de continuer à travailler là-bas. Humain, qu’on vous disait.
> olivier-photographie.com

(photo olivier-photographie.com)

3. GARY CONSTANT
Il est comme ça, Gary : capable de dézinguer le dernier Tarantino (pas taper !), comme de se farcir un film de sushis cannibales et de flasher sur une comédie d’espionnage 100% deutsch et délirante. Il revient cette année pour les 10 ans de son bébé, l’excellent festival de ciné qu’il a créé et qu’il préside : Mauvais Genre. Du 24 à 28 mars, il va donc dynamiter le cinéma gnan-gnan et amener une dose de fraîcheur à Tours. Comédie, drame, science-fiction, thriller, bis, avant-premières, Nuit interdite, concerts, expos (les grands maîtres de la BD franco- belge à l’honneur !)… De quoi voir la culture diffƒéremment (et se marrer un bon coup).
> festivalmauvaisgenre.com et sur Facebook

4. CHACHADELILLA
Son vrai nom est Charlotte de Lilla. Chachadelilla pour les intimes (graou). Plus de 3 500 abonnés au compteur pour sa chaîne YouTube, où elle réalise des doublures voix truculentes de jeux vidéos, films et dessins animés. Et en plus, mademoiselle chante à merveille !
Cette Tourangelle de 25 ans à la voix magnifique enquille les succès (227 000 vues pour son doublage de la chanson de la Reine des neiges) et parsème le tout de bonne humeur. Ses talents de graphiste (elle est multi-fonctions) l’ont aussi emmenée sur Mythomen (mytho.mn) : un projet fou de long-métrage d’animation, avec des super-héros, réalisé par Sébastien Périer et 100 % made in France. Bref, si Hollywood repère notre Chacha un jour pour doubler Le Roi Lion 12, tmv a choisi d’être son agent. Si, si.
> chachadelilla.com et @ChachaDeLilla sur Twitter

5. JACQUES VINCEY
Impossible de passer à côté de cette figure de la culture. Le directeur du théâtre Olympia cherche, avec toute son équipe, à s’ouvrir, rendre curieux ceux et celles qui n’iraient pas forcément poser leurs petites fesses au théâtre. En plus de ça, il se pourrait fortement que le CDRT obtienne, à la rentrée 2016-2017, le label centre dramatique national. Une vraie reconnaissance. Et une fierté pour Tours.
> cdrtours.fr

(photo tmv)

6. PEPIANG TOUFDY
Infatigable, ce Pepiang. Directeur artistique de l’asso Prod’Cité, il court partout, toujours occupé et fait bouger le monde de la culture tourangelle depuis des années. 2016 sera encore très riche pour lui : une nouvelle édition du festival des cultures urbaines Imag’IN, WantedTV l’émission sur TVTours et surtout la sortie de son Daymane Tours (dont on vous avait parlé dans le N°183), court-métrage tourné en ville. « Et aussi un autre film en cours d’écriture ! », précise mister Toufdy. Rien n’arrête Pepiang on vous dit…
> prod-cite.fr

(photo tmv)

7. LIVE UNLIMITED
« On voulait faire quelque chose pour les gens qui souhaitent bouger, s’ouvrir sur les territoires et assister à plein de concerts. Diversité de salles, mais aussi de style musical ! », résume Alban Gautron, de Live Unlimited. Avec Diego Movilla et Grégoire Rist, il a trouvé THE concept : le pass concerts illimités dans la région Centre.
La start-up tourangelle propose de payer un abonnement sans engagement de 25 € par mois pour se faire un tas de concerts, tranquilou, dans diffƒérentes salles partenaires (Le Temps Machine, Le Chato’Do, Espace Malraux, Le Petit Faucheux, L’Astrolabe…). Bref, 800 spectacles sur un an au programme.
D’ailleurs, il se pourrait que tmv vous fasse gagner certains de ces sésames d’ici peu. Genre ICI !
> Live-Unlimited sur Facebook

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8. MARIE-CLAUDE CARAËS
Directrice des Beaux-arts de Tours depuis 2014, elle a dû faire face au déménagement de l’ancienne école, rue Nationale, devenue le futur CCCOD (Centre de création contemporaine Olivier-Debré). À elle, donc, de repenser l’école (et les nouveaux locaux, tant qu’à faire) : pour 2016, elle souhaite mettre l’accent sur l’art contemporain et ouvrir des ateliers publics au plus grand nombre. Bref, l’Art pour tous. L’étape finale étant «d’accueillir dans les étages que l’école n’occupe pas, des start-up et des gens créatifs », comme elle l’a indiqué au magazine de l’agglo.

9. CONNECTESPORT
Les Tourangeaux un peu (beaucoup) geeks vont adorer. Connectesport, un site internet, promeut l’e-Sport à travers des revues de presse, mais aussi des tests et des dossiers sur le jeu-vidéo (avec, en bonus, une web TV toujours à fond dans le gaming et qui recherche d’ailleurs des joueurs intéressés). « La motivation de Connectesport est de devenir un point de référence journalistique dans le domaine du sport électronique de la région », souligne la tête pensante Steven Kukulski. Avec son associé Benjamin Lattron (de publicitemoi), ils souhaitent « acquérir un studio pour nos animateurs de stream ».
> connectesport.com

10. DOROTHY SHOES
L’inclassable artiste tourangelle, qui a fait des études d’art-thérapie, continue de surprendre. En 2015, les grilles de la préfecture avaient été décorées de ses photos, fruit de sa rencontre avec une dizaine de personnes en situation de handicap vivant en Touraine. Celle qui a intégré le studio Hans Lucas expérimente beaucoup.
Jusqu’au 31 mars, sa sublime expo ColèresS Planquées (anagramme de sclérose en plaques, dont Dorothy est atteinte) sera placardée à l’hôpital Salpêtrière de Paris. « J’ai demandé à des femmes de mon entourage de bien vouloir interpréter mes représentations personnelles de cette pathologie lourde, ainsi que chacune de mes peurs liées à ses facteurs dégénérescents », indique la Tourangelle.
> facebook.com/DorothyShoes

> > Et encore, on aurait pu citer : Poncho Prod’, K.Mie Illustratrice, Eric Maravélias et son festival Anonym’us, les All Geek Studio et tant d’autres…

Au cœur du tournage : Tours montre sa bobine

Tmv a suivi Pepiang Toufdy, jeune réalisateur, pour le tournage de son court-métrage, en collaboration avec Arcades Institute. On vous refait le film.

Pepiang Toufdy, réalisateur du court-métrage (Photo tmv)

Vendredi matin. Il est un peu plus de 9 h. La gare de Tours somnole encore. Une petite mamie vient valider son ticket dans l’une des machines à composter. Elle n’a pas vu qu’une caméra la zieutait : elle vient de passer dans le champ et fait légèrement (restons gentil) louper la scène. Parce que ce jour-là, Tours est un immense plateau de tournage. C’est aujourd’hui que le court-métrage Daymane Tours est mis en boîte. Son réalisateur ? Pepiang Toufdy. Hyperactif et gros nom de la culture en Touraine. Il n’a même pas 30 ans mais a déjà à son actif un long-métrage et plusieurs courts ; il est aussi le créateur du festival Imag’In. L’homme ne s’arrête jamais.
Ce matin-là, Pepiang dirige son équipe technique d’une main de maître. Costard classe dans les tons gris, baskets et casquette. Il ne lâche pas sa tablette qui lui permet de suivre ce que filme la caméra en direct. Il court partout. Le réalisateur n’a même pas les traits tirés, alors qu’il revient d’un aller-retour express à Washington (hyperactif, qu’on vous a dit). « Action ! », crie-t-il dans l’écho de la gare. Un TGV déverse son petit lot de voyageurs. Tous et toutes sont figurant(e)s. Tous et toutes de Tours. Essentiel, car ce court-métrage se veut quasiment à 100 % tourangeau. De l’équipe technique aux figurants, en passant par le cinéaste et les lieux de tournage. La voie B de la gare voit la même scène se jouer plusieurs fois. Les figurants remontent dans le train. Effectuent les mêmes gestes, encore et encore. Pepiang Toufdy est visiblement du genre perfectionniste : « On la refait ! », lance-t-il, toujours tout sourire. Quatrième prise. Il veut le cadrage parfait. « Encore une… Pour le plaisir ! » Les figurants ne se font pas prier et ne se plaignent pas. Même quand ils rejouent le même trajet pour la dixième fois, dans le hall. « Oh, bah on est là pour ça. Bon ceci dit, c’est la première fois que j’ai un sac à dos et une valise vides ! », plaisante l’un d’entre eux. Une autre essaie de se dégourdir. Elle fait le pied de grue devant la photocopieuse et le Photomaton… depuis une demi-heure. Mal aux jambes ? « La prochaine fois, je prendrai des baskets, oui ! »

Au loin, Manda Touré se marre entre chaque prise. Mais dès que la caméra tourne, elle se transforme. Sérieuse, concentrée, pro. Manda, c’est un peu l’actrice principale de ce court-métrage. Daymane Tours raconte effectivement l’histoire d’une jeune migrante qui arrive à Tours, après avoir traversé plusieurs pays. Elle rencontrera par hasard une Tourangelle et se liera d’amitié avec elle. Ainsi qu’avec sa famille et son grand-père, un homme qui a vécu dans une Afrique qu’il adore. En résumé ? Un film humaniste et d’actualité.

MAMIE REBELLE ET KLAXON DE BUS

Emballé, c’est pesé. L’équipe a fini ses prises dans la gare. Au même moment, débarque un trio sur qui se tournent tous les regards. Philippe du Janerand, Jacques Boudet et Céline Vitcoq sont les têtes d’affiche du court-métrage. Le premier a tourné dans plus de 100 films (Nikita, Taxi, Monsieur Batignole, Les Choristes…). Le second est une vraie gueule de théâtre, un grand bonhomme qui a tourné avec Blier et Lelouch. La troisième est connue pour son rôle de Wendy dans la série Plus Belle la vie. Une actrice qui, d’ailleurs, ne passe pas inaperçue, ce vendredi. « Oh my god, mais c’est Wendy de Plus belle la vie ! Faut que j’prenne un selfie avec ! », s’excite une ado, sur le parvis de la gare. Ses copines se moquent gentiment : elle n’ose pas aller demander une photo à la jolie blonde qui vient de finir sa scène.

Manda Touré, en plein tournage (Photo tmv)

L’ambiance est bon enfant. Pendant que Pepiang, Manda, Céline et la petite équipe technique s’appliquent à bosser leur champ/contrechamp, les bénévoles, eux, sont en pleine galère. La raison ? Elle tient en deux mots : gare, midi. Il y a désormais bien plus de monde que ce matin. Et personne ne doit passer derrière les actrices. La plupart des passants acceptent sans rechigner. Une petite mamie n’est pas de cet avis : quand l’équipe lui demande gentiment de faire un détour d’environ – allez, soyons large – deux mètres trente pour contourner la caméra, celle-ci balance un « Oh je m’en fiche, c’est pas grave. Je vais prendre mon bus ! » Bon… Si on refaisait la prise ?
Quelques mètres plus loin, des badauds s’agglutinent et observent la scène. « Ne regardez pas vers nous ! Faites comme si on n’était pas là ! », lance l’assistant-réal’. Forcément, pour ce court-métrage sur une migrante, il vaut mieux éviter l’effet reportage de JT avec des gugusses qui font coucou à la caméra. Au même moment, un homme visiblement éméché, parfumé au whisky, débarque derrière la caméra en baragouinant « On vise plus haaaut, la kalaaach’ » (nota bene : … euh, pardon ?). En fond sonore, un bus klaxonne un cycliste qu’il a failli percuter. Deux minutes plus tard, c’est une voiture immatriculée dans la Vienne qui se trompe de chemin et se met à rouler sur le parvis de la gare jusqu’à l’entrée. L’équipe aurait dû prévoir un bêtisier…

UNE CENTAINE DE FIGURANTS

Cela fait déjà quatre heures de tournage. Pepiang Toufdy navigue entre son équipe, les figurants (qui demandent une photo souvenir), une équipe télé de France 3… « Mais je suis tellement content et ravi. Je travaille avec des comédiens que j’ai toujours appréciés. Ce projet, c’est une lourde responsabilité », soulignet- il. Lourde responsabilité qu’Arcades Institute a confiée sans hésiter à Pepiang. Car ce sont eux qui sont à la base de tout ça. L’espace culturel tourangeau a en effet créé les « Essentiels » : l’idée est de permettre à un jeune scénariste-réalisateur de se lancer dans une oeuvre de fiction de court-métrage dans un lieu patrimonial de la ville.
« On voulait un projet ambitieux, plus visible et qui touche un large public. Le court-métrage était tout trouvé, puisque Tours est une ville de cinéma. L’idée est de faire un festival de création, pas de diffusion », précise Jean-Pascal Jauzenque, l’un des propriétaires d’Arcades. L’acteur Philippe du Janerand est alors mis dans la boucle. Il jouera non seulement dans le court de Pepiang, mais sera aussi son parrain. « Philippe a une liste de contacts longue comme le bras. Il nous a beaucoup aidés », enchaîne Jean-Pascal Jauzenque. Une subvention de 10 000 € dans la poche, des autorisations de tournage dans les lieux patrimoniaux de Tours et hop : il ne reste plus qu’à Elsa, de l’équipe les Essentiels, à recruter les figurants. L’appel lancé sur les réseaux sociaux cartonne. « Les Tourangeaux se sont mobilisés. On a trouvé une grosse centaine de figurants en huit jours », précise Elsa.

Retour plateau. Les estomacs gargouillent. Il est midi passé. Pas de temps mort, il faut aller au foyer des jeunes travailleurs pour y tourner une scène. Pepiang et son équipe embarquent le matos et filent rue Palissy. Il faudra attendre un peu pour découvrir Daymane Tours, court-métrage tourangeau jusqu’au bout de la bobine. D’ici à septembre 2016, Arcades et leur projet « Les Essentiels » auront soutenu trois autres cinéastes du coin. Avec toujours un mot d’ordre : un film tourangeau, capable de faire ensuite sa route dans les festivals français.

Reportage et photos par Aurélien Germain

>> Notre galerie photos

Festival Imag’In : 5 (ou 6) raisons d’y aller !

La 7e édition du festival Imag’In a lieu les 11 et 12 septembre, place Saint Paul. Il y a mille raisons d’y aller, mais nous, nous en avons choisi cinq.

01. Le programme est varié, sans barrière. Imag’IN met en avant de nombreuses pratiques artistiques et culturelles actuelles. La pluridisciplinarité et l’éclectisme, ils connaissent. Le mélange de ces disciplines se concrétisera notamment avec Lio et Renar : « Ce sont des artistes énormes. Ils vont peindre en live, pendant les concerts ! » se réjouit Pepiang Toufdy, le créateur du festival.

02. Le festival aime sa planète. Sur place, on trie ses déchets. Exemple : le petit pot de glace ici, l’emballage du gâteau là (c’est bon, vous l’avez fait tout l’été !). Il y aura aussi des gobelets consignés : on le garde en souvenir ou on le redonne. En plus, le festival est très accessible en tram, bus et en vélo.

03. Les battle de hip-hop ! Deux danseurs s’affrontent face à face. Désigné par le jury, le gagnant reste sur place et se mesure à un nouveau danseur, tandis que le perdant va faire la queue pour retenter sa chance. Vendredi à 18 h, 16 danseurs s’affronteront. Le lendemain dès 17 h, les enfants auront eux aussi leur battle !

04. La danse version Bolly. Samedi, les danseuses de Bolly Woodintours nous feront découvrir une danse toujours peu connue en France. Le voyage s’annonce coloré, joyeux et entraînant grâce aux différentes richesses empruntées aux danses traditionnelles, folkloriques et modernes, orientales et occidentales.

05. Et en plus c’est gratuit ! Quoi ? Vous avez dépensé tous vos sous cet été en achetant des glaces ? Mais vous avez quand même très envie d’aller voir une expo peinture, un film, des battle de hip-hop, de la danse et des concerts ? Eh bien vous tombez à pic, le festival est entièrement gratuit. (Comme quoi, il ne faut jamais se priver de glace.)

La raison bonus
Cette année, sur le site du festival, il y aura en plus un village associatif. En ces temps de rentrée, c’est l’occasion rêvée de rencontrer des assos en tout genre (artistiques, sportives…) pour organiser vos petites activités de l’année !

Anais Andos

PROGRAMME

RENAR ET LIO
Grâce à ses pinceaux usés et une lame de cutter, les portraits de Renar sont très proches d’un réalisme photographique saisissant. Quant à Lio, ses « visages art en ciel » plein de couleurs ne vous laisseront pas indifférents.


CHILL BUMP
// HIP-HOP
Tête d’affiche du festival, Chill Bump est un duo tourangeau qui a su s’imposer dans les terres du rap grâce à un style décalé qui n’hésite pas à bousculer les codes. (En bonus, on vous propose une interview des zigotos en train de jouer au babyfoot !)

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=kWXAYDQ_K7k[/youtube]

KAD’KRIZZ // HIP-HOP ALTERNATIF
Sur scène, Kad’Krizz est accompagné d’un guitariste et d’un percussionniste. Dans son premier projet « à la surface », il nous dévoile un hip-hop épuré et mature.

PEDRO KOUYATÉ // MUSIQUE DU MONDE
Pedro Kouyaté est originaire du Mali. Lorsqu’il fait vibrer sa voix grave et profonde, on entend l’Afrique et la liberté ; on se laisse emporter.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=wBf1ALgn0CU[/youtube]

SIKAA SIDI // URBAN POP
Cette jeune chanteuse de 23 ans n’a pas fini de vous inspirer. Auteure, compositrice et interprète, elle offre à nos oreilles un univers métissé, le sien.

TOBASSI // GROOVE FUSION
Jeune groupe tourangeau composé de 6 musiciens aux influences variées, Tobassi laisse libre cours aux compositions originales de chacun de ses membres. Attention, ça groove.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=xgsUUgGmhr8[/youtube]

INFOS PRATIQUES
Email : prodcite@yahoo.fr
Facebook : Festival Imag’IN / Tours www.prod-cite.fr

Quand y en a plus, y en a encore …

Vendredi de Pleine Lune au Temps Machine… et Superflux de sons

Doc Pilot a fait le plein de culture pour cette rentrée des classes. Dans son cartable : un paquet de concerts et d’expos !

√ Carte blanche à Pepiang Toufdy en Arcades Institute

Fin d’après-midi de musique et d’images pour cette étape des Arcades Hivernales si particulière et si représentative des talents multiples de l’artiste invité. Pour la partie musicale, Pepiang s’est entouré de Jungle Book et de sa percussionniste, mais aussi du guitariste et du bassiste de Fucking Butterfly, pour balancer une fusion world totalement dédiée au partage et à l’évasion, la musique d’un film où l’on pousserait les espaces vers des horizons inédits et impalpables…
Pour les images ensuite, projection de film  Fatou, sorti en DVD, un long-métrage pour une réalisation et une direction d’acteur optimales, au service d’un thème difficile, celui de l’esclavage moderne initié à l’intérieur même des familles : terrible exploitation de l’homme par l’homme, triste constat d’une misère sociale et existentielle, installée dans l’ombre et le non-dit. Belle happy end, où l’amour roi saura délivrer l’héroïne et à sa vie donner du sens. Pepiang Toufdy est un artiste incontournable et nécessaire, aussi important en son époque qu’un Malraux ou un Kessel. Il est en phase avec son époque, il la porte et l’image, il est un veilleur et un esthète : chapeau bas.

√ Soirée Dirty Guy rocks au Temps Machine : Swingin’ Utters, ToyGuitar, Saints & Sinners
Pleine lune, nuit froide, contrôle de police au rond-point, en route vers la chaleur de l’enfer du rock. Le club du Temps Machine bondé par de vieux et de jeunes petits agités venus pour vivre un vendredi électrique ouvert avec joie, passion et énergie communicative par les locaux Saints & Sinners, du punk folk à la Pogues mâtiné de culture alternative, des racines de bar à bière irlandais diluées dans les fonds de cale de Paimpol…

ToyGuitar (Photo Doc pilot)
ToyGuitar (Photo Doc pilot)

Puis les Californiens et la furie en scène et en salle, ToyGuitar ou le punk rock au service d’hymnes séducteurs à mort balancés par des tatoués suants et surexcités, du cent à l’heure direct au plancher. Sans temps mort. L’attrait visuel d’une sorte de Cochise psychédélique au chant et à la Strat, d’une jolie blonde à la batterie, métronome de charme ultra rapide…

On retrouve deux des musiciens dans la tête d’affiche de la soirée, Swingin’Utters, une histoire née au milieu des 80’s et toujours aussi fascinante, péchue, balancée avec une technique haut de gamme et avec chez le chanteur une folie identifiée, à faire peur, à rendre heureux, à enfin se sentir revivre loin des daubes variétoches que l’on nous refile pour du rock. Bien sûr, ceux qui restent cultés devant leurs écrans, ne peuvent imaginer que cela puisse encore exister de s’en foutre plein la tronche d’électricité dans des glissades de bière aspergé… Demandez à Carmen, la photographe maison baptisée à la mousse…
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=axBoXu_BuyY[/youtube]

√ Emel Mathlouti , Bruissement d’Elles
Une artiste à la dimension internationale pour ouvrir le festival Bruissement d’Elles. Mais aussi une artiste engagée pour la cause des femmes et de la liberté et ainsi raccord avec la programmation de Alain Werner au Centre Culturel de St Pierre. Voix exceptionnelle, musique inspirée mélangeant tradition et modernité, un peu comme si Natacha Atlas se mélangeait à Björk pour défendre des idées, une mission, une identité. La dame et ses trois musiciens tournent dans le monde entier ; la chanteuse tunisienne a le vent en poupe.
Reste pour moi un bémol, sa gestuelle un peu forcée, un peu artificielle, laborieuse, à l’opposé par exemple de celles des dames de Lo Jo … Un des musiciens nous annonce avant le rappel que la chanteuse est malade (grippe ?) et donc très courageuse. L’aspect de mise en scène écrite vient peut-être de ça. Il m’en reste un agréable moment de flottement dans les airs sur des musiques d’électro orientale (ça ne veut rien dire et s’applique à tout)… apaisante, planante, cette musique… fascinante, cette voix.

Fraizeuhmagik expose « Mémoire cutanée » au Centre Culturel de St-Pierre-des-Corps
… De belles photos en deux images d’un même humain, l’une au quotidien, habillée, l’autre dénudée pour dévoiler des tatouages. Chaque duo d’images légendé par le propos du modèle sur la présence graphique sur la peau fixée.
D’abord, et c’est important, c’est du bel ouvrage, c’est un concept et du travail pour un casting multipliant les morphologies, privilégiant le naturel, la nature, l’évidence de l’imperfection physique omniprésente et universelle, véritable grain à l’humanité, à l’humain. Puis le tatouage en identification d’un parcours, d’une idée, d’un besoin, d’un souvenir, et ainsi la possibilité de transcender le capital génétique pour se refaire, s’engendrer et dans cette collection «  s’exposer ».
Rien de vulgaire, dans la peau, le nu ; beaucoup de « beauté » à l’état brut !!

√ Super flux en La Chapelle Sainte Anne
Dans le cadre du Festival Superflux, réunion de « Regards Sonores », de l’art contemporain à voir et à entendre, des espaces d’intimité esthétique, de surprenantes rencontres entre la technologie et le rêve, l’audace. Il me reste le Jardin d’ Eden de Pascal Le Gall, le culte d’un espace d’incertitude spirituelle balancé dans le son alternatif d’un dieu païen… Il me reste la robotique esthétique de Erwin Pilot, le leader de Padawin, une installation posée dans les airs et le clair-obscur des hauteurs de la Chapelle, de l’ingénierie et de la robotique en matière première à l’artistique… Me reste le bleu de Soizic Lebrat, l’accord entre l’image inspiratrice de l’impro, et l’impro filmée de la violoncelliste, image instantanée devenue matière première à la construction d’une œuvre globale et fascinante…
Me reste la vision audacieuse de Pascal Guion, provocatrice dans son expression de la punition par le culte ; à générer l’envie de se damner pour en savoir plus… Me reste ma rencontre avec Hugues Vincent, un artiste que j’aime tant, un maître, un esthète sublimant toujours la technique pour coudoyer le génie… Une expo à voir et revoir.

√ Univers de Femmes à La Boîte Noire
Deux univers, deux matières, deux possibilités, deux îles… De rouge et d’acier pour Charly, une expression qui m’évoque douleur et combat, force et détermination, répétition implacable d’un motif accusateur (bien sûr, tout cela est purement subjectif ; chacun y trouvera son compte et son axe)…
Caroline Bartal me séduit en l’instant avec ces « peintures » psychédéliques dans le format du 33t, comme un clin d’œil au fantasmes des douces années californiennes, des images d’un paradis perdu où l’amour est roi, ou le rêve est la seule raison d’exister, dans un monde androgyne, où les différences sont gommées sous la sensuelle caresse du mélange, de l’humain au végétal, de l’animal au minéral..
Face à ses œuvres j’entends de la musique, celle de l’Airplane, celle de Hendrix, de Tangerine Dream, de Joni Mitchell et je sens que je pourrais passer des heures à leur contemplation, y revenir régulièrement pour toujours y découvrir de nouveaux horizons, oser tomber tel Alice dans cet univers ouvert et sans fond, parsemé de possibles et d’impossibles…

√ Tobassi & Midjo en Arcades Institute
En Arcades Institute, étape de roi pour les Hivernales pour une rencontre avec la génération montante, tellement brillante, tellement joyeuse et décomplexée… Une bande de mecs bâtis pour balancer de la joie en la technique, du bonheur dans l’harmonie, du talent.

D’abord Midjo, un concept empreint d’influences diverses avec des racines évidentes dans la musique noire américaine de la fin des sixties, un parfum californien de l’ Airplane à Electric Flag, une voix blanche colorée de noir à la manière d’un Jamiroquai, d’un Tower of Power, une grande fiesta pour foutre le feu dans la musicalité, une adhésion totale du public à la musique de ce gang…
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=XC-rH7LZ4E8[/youtube]

Tobassi (Photo tmv)
Tobassi (Photo tmv)

Puis Tobassi, le sextet fascinant et emblématique de la nouvelle scène tourangelle, une sorte de soul jazz planant, d’acid jazz surréaliste, matière au jeu extraverti des artistes, une virtuosité au service de la beauté, de l’émotion, de la capacité à installer des univers, des espaces d’élévation, et la présence d’un saxophoniste à la dextérité exceptionnel, Louis Chevet. Au chant, Giovanni donne de l’image et de l’incarnation au voyage, du jeu. Il est la clé de voûte d’un des meilleurs groupes apparus sur la scène tourangelle depuis un an… Et cette date peut être la plus brillante de toutes les Hivernales.

Spécial Imag'in (3) : interview de Pépiang Toufdy

C’est la sixième édition de ce festival de cultures urbaines. Son organisateur, Pépiang Toufdy, nous parle d’Imag’in, mais aussi de l’association Prod’cité, à l’origine de l’organisation.

Pépiang Toufdy (Photo tmv)
Pépiang Toufdy (Photo tmv)


Pépiang, peux-tu expliquer la philosophie d’Imag’in à ceux qui ne connaissent pas encore le festival ?

Nous ne faisons pas un gros festival. L’idée, c’est d’apporter de la culture pour ceux qui n’y ont pas forcément accès. Nous essayons aussi de valoriser les talents locaux, sans pour autant stigmatiser la musique urbaine, sur scène. Nous voulons casser les clichés, montrer d’autres styles, des sensibilités musicales différentes. Je crois qu’Assad, Dhoad ou Cordeone sont de bons exemples de cette diversité. Nous voulons les faire connaître à ceux qui n’ont pas l’habitude d’écouter ce genre de groupe.
Cette année, vous vous installez essentiellement au Sanitas, pourquoi ?
Chaque année, nous évoluons. Dans les premières éditions, nous avions le souci de faire venir les gens et les jeunes des quartiers populaires dans des lieux de culture qu’ils ne fréquentaient pas. Cette année, nous revenons à la source, c’est au Sanitas que nous avons commencé. Le quartier a beaucoup changé. Il fait désormais entièrement partie de la ville. Nous voulons que des Tourangeaux viennent aussi découvrir le Sanitas et rencontrer ses habitants.
Finalement, Imag’in, c’est bien plus qu’un festival ?
Oui (rires), c’est le reflet du travail que nous menons toute l’année. Ateliers, Wanted tv (une émission sur Tv Tours faites par les jeunes du quartier, NDLR), cafés concert, nous travaillons avec beaucoup d’acteurs culturels de la ville avec notre association Prod’cité. C’est elle qui produit le festival. Le but étant toujours d’apporter une ouverture culturelle aux jeunes et aux habitants des quartiers populaires.
Et dans le futur, comment imagines-tu l’association ?
Nous sommes en train de nous professionnaliser de plus en plus. L’année prochaine va être très importante pour nous. Nous avons créé un réseau important de personnes autour de nous. Il s’agit désormais de rassembler un maximum d’associations du quartier et d’avancer toujours plus loin dans les projets.

Ces jeunes qui vont changer Tours

Ils n’ont pas trente ans, ils s’engagent, ils ont des idées et ils sont passionnés. Portrait de huit jeunes tourangeaux en devenir.

Ces huit-là n’ont pas trente ans mais ils ont des idées et ils sont passionnés, alors ils s’engagent. Portrait de ces Tourangeaux en devenir.


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Julien Dargaisse, 26 ans : Entrepreneur 2.0

Julien Dargaisse (Photo tmv)

Il pourrait bien être le Steve Jobs de demain. C’est exagéré ? En tout cas, il a le profil : souriant, commercial, intelligent et dévoué à 100% à sa jeune entreprise web et à ses projets de développer l’économie numérique à Tours. Julien a lancé BuzzleMe courant avril, un nouveau réseau social, et, aujourd’hui, il commence à faire sérieusement parler de lui pour son projet de cantine numérique. Kesako? Très populaire aux États-Unis, une « cantine » c’est un lieu convivial où chacun peut travailler en louant le droit d’accès à l’espace pour la journée. Le but étant de rassembler des personnes avec des compétences différentes pour qu’elles se parlent, échangent, créent des projets ou simplement travaillent dans un cadre « détente », un peu à la manière de Google. Pour Julien, « il fait bon vivre à Tours et c’est tout près de Paris : c’est une ville parfaite pour installer sa start-up ». Tours, future Silicon Valley à la française, il y croit. Il a même posé la première pierre.

Rémi, 25 ans et Isadora, 24 ans : Flatteurs de papilles

Two Be Café (Photo tmv)

Un bar à desserts ? Qu’est-ce que c’est que ça? C’est l’idée un peu folle de Rémi et Isadora. Dans la ville qui a fait classer le repas gastronomique au patrimoine mondial de l’Unesco, cité du bon goût et de la tradition, ils ont décidé de ne proposer qu’une partie de repas à leurs clients, juste la fin : le dessert et le café. Et, comme la jeunesse ne manque pas d’audace, ils louent leurs murs à l’Institut du goût, juste derrière le Vinci, pierre taillée et poutres apparentes au menu. Au Two Be Café, on s’installe sur leurs belles chaises ou dans leurs larges canapés, on choisit son café ou son thé, son dessert (gastronomique ou plus simple), on feuillette tmv, on bavarde et on reste autant que l’on veut. C’est bizarre, mais ça marche…

Lucie Brisson, 25 ans : Chercheuse (qui le vaut bien)

Lucie Brisson (Photo tmv)

Elle ne voit pas bien ce qu’elle aurait pu faire d’autre, Lucie… Poser des hypothèses, aller « à la paillasse » (comme elle dit), mettre des trucs tout petits dans des tubes pour voir si elle avait raison, secouer le tout, attendre, resecouer, analyser, c’est toute sa vie. C’est de la bio, c’est de la recherche fondamentale. Et ça sert, en gros, à savoir comment les métastases du cancer se forment dans l’organisme. C’est là-dessus qu’elle travaille pour le moment, Lucie. Sur le cancer du sein, en particulier. Elle ne sait pas trop si tout cela trouvera une traduction concrète un jour, mais comme L’Oréal vient de lui attribuer sa prestigieuse bourse, on peut se dire que ses recherches ne doivent pas être complètement inutiles… Et elle, pas totalement dénuée de talent…

Pépiang Toufdy, 24 ans : Agitateur de culture urbaine

Pepiang Toufdy (Photo tmv)

Son truc, c’est d’amener la culture aux jeunes qui souvent n’y ont pas accès. Brillant, motivé et plein de projets, Pepiang fédère autour de lui et grâce à son association, Prod’cité, beaucoup de ses copains du Sanitas et pas mal de jeunes du quartier. Musicien tchadien, il est arrivé en France pour jouer avec son groupe Pyramide. Puis, il s’est installé au Sanitas, donc. Il s’est alors procuré une caméra, a tourné son premier film et gagné, en 2008, le concours Envie d’agir. Depuis, Pepiang Toufdy ne s’arrête plus. Il aide les groupes locaux à trouver des dates, met à disposition un local de répétition et a monté le festival Imag’in. Mais surtout, il continue son travail de réalisateur et vient de tourner un nouveau film qui raconte l’esclavage moderne d’une jeune tchadienne installée en France. Pepiang bouillonne, tourbillonne et entraîne avec lui une bonne partie de la jeunesse tourangelle.

Chill Bump, 28 ans : Groupe de hip-hop discret et hype

Chill Bump (Photo dr)

Faire du rap old school sans renier la Touraine ? Chill Bump l’a fait. En plus, c’est super-classe. Amis de longue date, les grands-mères de Miscellaneous (à droite sur la photo) et Bankal étaient voisines. Leurs mamans se connaissaient déjà avant qu’ils se mettent à rapper ensemble pour la première fois au collège, à Amboise. Après s’être forgés séparément une expérience dans le scratch et le rap, les deux compères se sont recroisés pendant une soirée à Tours. Déclic, Chill Bump est né. Le clip de leur premier morceau Lost in the sound (tourné rue Colbert !) est sorti en novembre dernier et a déjà été vu plus de 20 000 fois sur le net. Aujourd’hui, ils accumulent les compositions pour pouvoir commencer à faire des concerts d’ici cet été. Et si 2012 était placée sous le signe du hip-hop de Chill Bump plutôt que celui de la fin du monde ?

Marie Keruhel, 30 ans : Militante du naturel

Marie Keruhel (Photo tmv)

Petite, elle voulait sauver le monde, donner de quoi manger à toute la Terre. Aujourd’hui, elle tente de réintroduire la nature à Tours. Si déjà, elle arrive à faire changer les mentalités et les pratiques alimentaires des citadins, elle aura gagné. Créée l’année dernière, son association Biodivercity installe des ruches et des jardins partagés à Tours et dans l’agglomération. L’idée, c’est que les urbains se réapproprient la terre pour qu’ils accordent plus attention à ce qu’ils mangent. Marie et son association se développent jardin par jardin, ruche par ruche. En 2012, tous ses projets devraient se concrétiser. Elle en a d’ailleurs plusieurs à mettre en place pour Val Touraine Habitat, le bailleur social local.

Tiffany Descormiers, 18 ans : Reine de l’évasion

Tiffany Descormiers (Photo tmv)

On ne part pas tous avec les mêmes chances dans la vie. Elle le sait bien, Tiffany. Familles explosées, parcours scolaires en morceau… Elle sait bien d’où viennent les détenus de la maison d’arrêt. Depuis un moment déjà, avec l’association Genepi, elle donne des cours d’alphabétisation à ceux qui ne parlent pas français. Mais aujourd’hui, elle veut aller plus loin. Elle veut créer, derrière les barreaux, des ateliers d’improvisation théâtrale pour les détenus qui le demandent. « Beaucoup de personnes ont tendance à se blinder, en prison, à se renfermer. Exprimer les sentiments, c’est une des choses les plus difficiles dans ce contexte. L’impro, je pense que ça pourrait les aider », explique-t-elle. Elle a convaincu deux comédiens, elle a le soutien des intervenants en milieu carcéral et l’accord de l’administration pénitentiaire. Reste le financement : 1 000 € pour la première cession. Autant dire rien. Trop apparemment pour lui accorder une subvention…

 

Imagine Pepiang Toufdy

Le festival de musiques urbaines tourangeau Imag’in : c’est Pepiang Toufdy qui en est à l’origine. Mais ce jeune tchadien de 24 ans a biend ‘autres cordes à son arc.

À 24 ans, ce jeune tchadien tourangeau est bien plus que le directeur du festival de musiques urbaines Imag’in, qui accueille, cette année, La Rumeur et Inna Modja (entre autres). Interview.

(Photo tmv)

Parlez-nous de votre festival…

Nous fêtons cette année la quatrième édition. L’idée de cet événement, c’est d’attirer un public qui n’a pas l’habitude d’aller à des concerts. Cette année, nous faisons venir le groupe de rap La Rumeur au Temps Machine, à Joué-lès-Tours. Je suis content que le public qui écoute cette musique découvre une salle de concert qu’il n’a sans doute pas l’habitude de fréquenter.

Vous dites festival urbain. Comment définissez-vous ce terme?

Nous essayons de promouvoir des genres qui sont souvent stigmatisés. Quand on parle de hip-hop, par exemple, on dit tout de suite que c’est une musique des « quartiers ». Ce n’est pas seulement ce qui la définit. Pour nous, il y a une autre façon de l’aborder, plus positive. À Imag’in, nous mélangeons plusieurs styles de musique urbaine qui ne se côtoient pas forcément et qui ont des publics différents comme le rap et la musique du monde. Chaque année, le festival grandit.

Quelle est la nouveauté de cette édition 2012 ?

C’est la découverte de talents locaux. Cette année, nous avons monté un tremplin pour les groupes du coin. Les gagnants participeront au festival. Ils deviennent alors automatiquement membres de notre association, Prod’ cité, pour que nous puissions ensuite les aider à trouver d’autres dates.

Prod’ cité, qui organise également le festival Imag’in, fonctionne un peu comme un label de musique ?

Surtout pas ! Les groupes que nous soutenons sont libres. Le but, justement, c’est qu’ils soient connus et trouvent un vrai label de musique.

Comment avez-vous eu l’idée de monter ce festival ?

Je suis avant tout un passionné de musique. J’ai moi-même un groupe, Pyramides. Mais je réalise aussi des films. En 2008, j’ai été lauréat dans le concours Envie d’agir. J’ai reçu un prix et de l’argent destiné à soutenir un projet social. Au même moment, j’étais en formation pour être animateur professionnel. J’avais les compétences et la théorie. Je suis passé à la pratique en montant l’association Prod’ cité avec des copains et on a tout de suite monté le festival Imag’in.

Le festival Imag’in : c’est trois soirées de musiques urbaines qui se déroulent les 15, 16 et 17 mars prochains, au Nouvel Atrium de Saint-Avertin et au Temps Machine, à Joué-lès-Tours.

Tout le programme ici.