Les 30 et 31 mars, grand retour des Salons de Choiseul

Ouf ! Après quatre ans d’interruption, les Salons de Choiseul reviennent. Et vont refleurir avec comme volonté d’explorer le végétal sous toutes ses facettes.

De malheur en malheur, de galère en galère… Les derniers temps ont été mouvementés pour les mythiques Salons de Choiseul, à Tours, dont la dernière édition avait été un véritable triomphe. À l’époque, plus de 7 000 personnes s’étaient précipitées à la soixantaine de conférences organisées au lycée Choiseul. C’était en… 2018.

Ensuite, les têtes pensantes Sylvie Mercadal et Stéphane Genêt avaient préféré souffler un peu face à cette organisation dantesque. Puis est arrivé un certain vilain méchant pas beau (coucou le Covid-19). Puis la crise sanitaire. Puis les restrictions. Puis le pass sanitaire. Bref.

Mais 2023 signe enfin le retour des Salons ! Ce sera donc les 30 et 31 mars prochains, avec un tas de conférences loin d’être ronflantes (les intitulés le prouvent), de spécialistes et de professionnel(le)s, sur le thème du végétal.

Un objectif

Emmanuel Gagnepain, président de l’association des Salons de Choiseul, le dit : « L’idée, c’est d’ouvrir ces Salons à de nombreux champs disciplinaires, à la fois culturels et scientifiques. » Ce prof d’histoire-géo qui a repris les rênes de l’événement voulait, comme il le précise dans les colonnes de la NR, « faire venir les spécialistes les plus compétents dans leur domaines ».

De nombreuses conférences

Ainsi, on retrouvera par exemple au menu Gaëtan Evrard, le chef étoilé du restaurant L’Evidence, pour une conférence sur « le végétal en sources d’inspiration », ou encore Nathalie Guivarch et Vincent Courdavault, deux pros au CV bien rempli, puisque les deux chercheurs au CHU de Tours sont également professeurs de médecine et spécialistes de phytobiologie et interviendront sur « les nouveaux médicaments à base de plantes pour cutter contre certaines maladies ».

Pour le reste, on a également repéré d’autres conférences comme : « Coca, pavot, cannabis : une dimension géopolitique ? », « Léonard de Vinci et la botanique », « L’évolution des jardins de Villandry » ou encore, et bien sûr, le discours inaugural et la conférence du fondateur des Salons Stéphane Genêt sur « L’affaire des Poisons : complots et psychose au temps de Louis XIV ». Mais attention, les places partent vite, très vite…

Aurélien Germain


> Les 30 et 31 mars au lycée Choiseul. Gratuit mais réservation obligatoire sur lessalonsdechoiseul.com

 

 

Ukraine : Anna Sushchenko, le récit d’une fuite épique

Directrice d’une agence de mannequinat avant la guerre, Anna Sushchenko, réfugiée ukrainienne de 39 ans, est venue témoigner auprès de lycéens de la spécialité sciences politiques du lycée Grandmont la semaine dernière. Les bombes au réveil, le départ précipité en voiture, les arrêts à cause du rationnement de carburant, récit d’une fuite épique.

Dans un poignant témoignage, Anna raconte son premier contact avec la guerre : le matin du 24 février, vers 5 h, elle et ses enfants sont réveillés par les premières explosions dans leur ville de Zaporijia, au sud-est du pays. C’est le début du conflit russo-ukrainien.

Sous le choc, après avoir regroupé à la hâte ses affaires, elle décide de prendre la route le plus vite possible en direction de l’ouest du pays. « J’ai pris mes enfants, le chat, et tout ce qui était important a tenu dans un sac », se souvient-elle. Oubliés les jouets, mis de côté les vêtements inutiles… Anna remplit la voiture, mais le trajet vers la frontière hongroise est difficile.

Comme elle n’est pas la seule à fuir, les autoroutes sont embouteillées, et l’essence est rationnée. « Nous n’avions pas plus de dix litres de carburant par véhicule. On a mis trois jours pour un voyage qui se fait en une journée habituellement », dit-elle. Elle explique avoir vécu une période très angoissante dans la voiture. Elle écoute en boucle les informations relatant les nouvelles avancées russes : les villes bombardées, la pression sur Kiev la capitale, les viols dans le nord du pays…

Au début du conflit, les Russes prévoyaient que l’offensive durerait trois jours. Le conflit dure toujours. Anna doit laisser derrière elle son mari et son beau-fils, âgé de 19 ans, tous les deux sont interdits de quitter le pays. Et finalement le chat, terrorisé par le voyage en voiture, est resté à la maison.

« Mes enfants ne seront plus jamais les mêmes »

Une fois arrivée dans une zone plus sûre, à Berehovo, près des frontières hongroise et polonaise, elle prend contact avec différentes organisations d’aide humanitaire. Elle est alors chargée de diverses tâches : « j’ai fabriqué des gilets pare-balles pour la Défense territoriale, par exemple ».

Elle est alors approchée par le média français Brut, pour qui elle réalisera des images diffusées sur Instagram. Après quelques semaines à participer à l’effort de guerre, elle décide de venir en France. Tout se passe très rapidement. À la frontière, elle ne rencontre aucun problème. « La solidarité a pris le pas sur les contrôles des passeports. Les premiers jours, certains passaient sans montrer leurs papiers », témoigne-t-elle.

Aujourd’hui, Anna vit à Tours avec ses deux enfants dans une famille d’accueil. « Je ne sais pas de quoi demain sera fait. La guerre a tout changé, mes enfants ne seront plus jamais les mêmes. On me propose de reprendre mon métier ici, en France ou en Europe. Mais je vis au jour le jour. Je veux aider mon pays ».

En attendant de retourner en Ukraine, dès que la situation s’améliorera, Anna veut témoigner, et continuer à aider la résistance de son pays. « Tous les médias occidentaux présents en Ukraine le constatent, assure-t-elle. Notre population résiste, nous nous organisons, nous vaincrons ».

Texte : Alexandre Butruille et Alexandre Volte, lycéens de Première, au lycée Grandmont.

Les Salons de Choiseul feront leur retour les 27 et 28 janvier 2022

C’est officiel : les Salons de Choiseul signent leur retour ! Rendez-vous en janvier 2022 pour une quarantaine de conférences gratuites autour du thème « Le Végétal ».

Les faits

On les avait bien crus disparus à jamais… Mais non ! Tel le phénix, les Salons de Choiseul renaissent de leurs cendres et reviennent pour une septième édition, les 27 et 28 janvier 2022 au lycée Choiseul. Au programme, quarante-cinq conférences – toutes gratuites – pour comprendre le monde. Ouvertes à tou(te)s, elles tourneront cette année autour du thème « Le Végétal » (avec une fantastique affiche clin d’œil à l’artiste Arcimboldo). Elles réuniront géographes, philosophes, journalistes ou encore professeurs et scientifiques « pour échanger, communiquer et débattre », précisent les organisateurs.

Cette manifestation unique en son genre en France (les conférences sont organisées au sein du lycée, avec l’implication des élèves) sera retransmise pour la première fois sur Youtube, grâce à l’école de cinéma Escat, de Tours Nord.

On ne va évidemment pas trop spoiler la future annonce des conférences, mais le public peut déjà s’attendre à en apprendre plus sur « l’affaire des poisons sous Louis XIV », « la reconnaissance juridique et sociale de la criminalité environnementale », « les mots du vin », ou encore se questionner sur le sujet « les plantes sont-elles sensibles ? ».

Le contexte

En 2018, les Salons de Choiseul avaient fait carton plein avec 7 000 spectateurs et 62 conférences. Aux manettes depuis 2012, Sylvie Mercadal et Stéphane Genêt étaient – à juste titre – épuisés par cette organisation titanesque, malgré leur énergie folle. Un repos bien mérité devait avoir lieu, mais Sylvie Mercadal a obtenu sa mutation, tandis que Stéphane Genêt s’est lancé dans l’écriture d’un roman. Puis la crise du Covid est arrivée, annulant de fait l’édition 2020.

C’est finalement leur collègue, Emmanuel Gagnepain, qui, avec sept autres profs, a repris les rênes avec la bénédiction des fondateurs des Salons. Signant par là le retour de l’événement tant attendu pour 2022.

Aurélien Germain


> lessalonsdechoiseul.com et facebook.com/LesSalonsDeChoiseul

 

Réforme du bac : le grand chamboule-tout

Branle-bas de combat dans les lycées tourangeaux où, le 2 septembre, la réforme aboutissant en 2021 à l’instauration d’un nouveau bac, enclenche la première ! Finies les séries S, ES, L… sauf pour les élèves de terminale, cette année. Place aux spécialités. Ça grince chez les profs et ça cogite dur dans les familles. Explications.

« C’est comme si on avait pris toutes les matières des séries S, ES, L, qu’on en avait modulé les horaires, puis ajouté deux ou trois autres disciplines, comme le numérique. Tout cela mis dans un grand sac, on aurait ensuite proposé aux élèves de se construire un parcours scolaire à la carte, en fonction de quelques critères, façon règle du jeu. À l’arrivée, un même bac pour tous. Bonjour le progrès ! Bonjour la pédagogie ! »

La réaction de ce professeur d’un lycée tourangeau d’enseignement général, pour aussi radicale qu’elle puisse paraître, témoigne d’un profond désarroi et de grandes craintes dans le corps enseignant à quelques jours de la rentrée des classes.
Alors, complètement révolutionnaire et casse-tête cette réforme qui verra, cette année, les élèves de première essuyer les plâtres du nouveau dispositif ?

 

L’inquiétude est également de mise dans les familles. Gabriel, 16 ans, élève au lycée Grandmont, a déjà goûté, l’an passé en seconde, au petit jeu du choix des spécialités qui feront désormais le sel du bac.
« Mes parents avaient des références claires avec les séries ES, L, S. Mais là, on nous a demandé de choisir trois spécialités que je devrais suivre en première parmi une douzaine proposée. Ça a été compliqué de faire un choix, alors avec mon père, on a décidé que je ferai des maths, parce qu’il faut faire des maths, et puis j’ai pris histoire-géo et sciences de la vie et de la terre pour varier le plus. »

« Usine à gaz »

Ce que Gabriel ne précise pas, c’est qu’avant la fin de l’année scolaire, il devra décider d’abandonner en terminale une de ces spécialités, tout en ayant été noté dessus dans le cadre du contrôle continu comptant pour le nouveau bac 2021.
« On voit déjà l’étendue de l’usine à gaz qu’on nous a concoctée », insiste un autre enseignant de Tours. Qu’ils soient professeurs de sciences de la vie et de la terre (SVT), de physique-chimie, d’histoire-géo ou de lettres, une très grande majorité des enseignants ont, à travers les syndicats ou par leur propre voix, fait part de leur inquiétude sur la déstabilisation complète du dispositif pédagogique que risque d’engendrer, selon eux, cette réforme.

La retenue des copies du bac a été, en juin dernier, une des manifestations fortes de la contestation. La déstructuration du modèle de la classe telle qu’elle existait jusqu’à maintenant avec les séries — « Sur un groupe de 35 élèves, dix feront physique-chimie, pendant que cinq autres iront en spécialité numérique, dix autres en Littérature étrangère, etc. Quelle pagaille ! », constate un autre prof —, mais aussi la mise en concurrence des matières-spécialités auprès des élèves, insécurise le corps enseignant.

« Coup d’arrêt à l’hégémonie des maths »

« Cette réforme avait pour but de ne plus faire la part belle à la filière S. Son but était de mettre un coup d’arrêt à l’hégémonie des maths. Résultat : dans mon lycée 90 % des élèves ont choisi les maths en spécialité. Et c’est bien normal, ça les sécurise », poursuit, désabusé, cet enseignant de SVT qui craint aussi d’avoir moins d’heures de cours si les élèves se détournent de sa matière, ou alors de devoir se dédoubler dans plusieurs établissements.

Destinée à limiter les échecs des étudiants dans le supérieur, en projetant les élèves dès la seconde vers leur devenir, la réforme des lycées et du bac porte également, selon les observateurs et les syndicats d’enseignants, la patte du pouvoir politique en place.
« C’est un changement de monde, insiste un professeur tourangeau de physique-chimie. Les proviseurs vont devenir des chefs d’entreprise, les élèves des utilisateurs et les enseignants seront des coachs, des managers. On me demande de faire de l’orientation pour les élèves mais ce n’est pas mon métier ! Je suis devenu professeur pour transmettre un savoir et pas pour devenir manager d’un groupe de jeunes. »

Dans tous les lycées tourangeaux, la tension a été palpable entre les hiérarchies administratives, tenues à un droit de réserve compréhensible, les profs inquiets et les familles dans le doute. Certains profs veulent toutefois être optimistes. Attendre que les choses se mettent en place. Car pour beaucoup, une réforme était nécessaire.

Une enseignante en lettres qui constatait que la liberté laissée aux enseignants de choisir les œuvres, support de leurs cours, engendrait de réelles inégalités entre les élèves lors du bac, regrette que le nouveau dispositif, au lieu de sélectionner un nombre moyen d’oeuvres littéraires en première, ait limité à trois les ouvrages par thème d’études.
« On passe de tout, et parfois n’importe quoi, à très peu et très dur. Ainsi, parmi les œuvres proposées au bac de première à des élèves qui ne sont, en majorité, pas littéraires, on trouve pour juin prochain une oeuvre de Marguerite Yourcenar que j’ai moi-même étudiée en classe supérieur d’hypokhâgne à la Sorbonne. »

Le constat est hélas le même pour les mathématiques, où désormais, seul l’ancien niveau de S sera au programme. Peu de chances donc pour les futurs économistes branchés, littéraires un peu lunaires ou humanistes bien-pensants de parvenir à conserver les maths jusqu’en terminale !


Texte : Thierry Mathiot / Photos Adobe Stock – Phovoir

Salons de Choiseul : mythes et héros débarquent !

Les 16 et 17 novembre, les Salons de Choiseul accueillent de nouveau 50 conférences. Thème de cette année ? Mythes et héros. Les réservations ouvrant cette semaine, Tmv vous propose un petit aperçu des immanquables, entre Star Wars, Harry Potter et les zombies !

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(Crédit Moka Création)

LES ZOMBIES DÉBARQUENT

En juillet, l’immense réalisateur George A. Romero nous quittait. Le papa des zombies avait, à l’époque, nourri son film mythique La Nuit des morts-vivants d’un sous-texte politique acerbe. Bref, une satire sociale plus qu’un simple film d’horreur. Clémentine Hougue, docteure en littéraire comparée et enseignante au Mans, s’est aussi posée la question : Les zombies, des personnages politiques ?, est le thème de la conférence qu’elle fera aux Salons de Choiseul. Et c’est avec elle que la rédac’ a décidé de s’acoquiner pour une carte blanche tmv. On vous en dira davantage un peu plus tard. Et il se pourrait même qu’un de nos numéros en novembre soit envahi de zombies. En attendant, vous pourrez toujours vous consoler avec la reprise de The Walking Dead, le 22 octobre !

LES HABITUÉS

Des Salons de Choiseul sans Benjamin Brillaud et Corentin Charbonnier, c’est comme une raclette sans fromage : c’est triste. Cette année, les deux Tourangeaux sont donc de retour pour nous jouer joli tour : le premier, connu pour sa chaîne YouTube Nota Bene, parlera des inspirations historiques et littéraires de Harry Potter. Le second, docteur en anthropologie et métalleux devant l’Éternel, proposera une conférence sur les constructions des figures mythiques dans le metal, de Motörhead à Behemoth.

LE FLÉAU DE DIEU À CHOISEUL CHOISEUL_ATTILA

Aaah, Attila, roi des Huns, maître de la guerre, chef barbare et sanguinaire, « où il passe, l’herbe trépasse »… Le genre de chef qu’on n’aurait pas forcément envie d’inviter le dimanche midi avec belle-maman. Mais Attila était-il vraiment ce « fléau de Dieu » ? Ou ne serait-il pas père des peuples ? C’est la question que se posera Sylvain Janniard, maître de conférences en Histoire romaine à Tours, lors de cette conférence/carte blanche à l’association pour l’Antiquité tardive.

CHOISEUL_ELASTIQUELES SUPER HÉROS À LA MOULINETTE DE LA PHYSIQUE

D’après les lois de la physique, l’Homme élastique auraitil pu vraiment avoir ce cou et ces fichus bras en chewing gum ? Est-ce vraiment possible de se transformer en Spiderman trop sexy après avoir été mordu par une araignée et embrasser Emma Stone ? Vous avez deux heures. Sinon, il sera aussi possible d’assister à la conférence de Roland Lehoucq, astrophysicien, intitulée « Super les héros ! Physique ordinaire des super héros ». L’intervenant est, d’après les organisateurs, « épatant et hyper spécialiste. Il a une connaissance encyclopédique des super héros ».

T’AS D’BEAUX JEANS, TU SAIS ?

L’intitulé intrigue : « Le bleu de travail, une tenue mythique » Derrière ce thème de conférence se cache le travail de Jérémie Brücker, agrégé d’Histoire et enseignant au lycée Choiseul de Tours, « qui a fait une thèse sur le textile », éclaire Stéphane Genêt, l’un des organisateurs. « En fait, il s’agit d’une conférence autour du jean. C’est donc loin d’être austère ! » Bref, l’histoire d’un vêtement, symbole distinctif des mauvais garçons dans les années 50 mais peut-être devenu « une tenue mythique », comme s’interroge Jérémie Brücker.

VOUS NE PASSEREZ PAAAS !

Mythes et héros dans l’oeuvre de Tolkien, c’est le sujet qu’abordera Leo Carruthers, professeur émérite d’études médiévales anglaises. L’écrivain, même s’il a rédigé de nombreux ouvrages comme le Silmarillion ou encore Roverandom, est évidemment surtout connu pour sa bible, Le Seigneur des anneaux. Hobbits de tout poil, Golum en herbe et autres Gandalf barbus, unissez- vous : les places de cette conférence risquent de partir comme des petits pains.

CHOISEUL_TOLKIEN

WONDER WOMAN ET FÉMINISME

Le thème est d’actualité : depuis plusieurs semaines, le réalisateur James Cameron répète à tout va que le film Wonder Woman sorti en 2017 est un recul pour l’image de la femme, quand d’autres le décrivent comme une ode au féminisme. Bref, Wonder Woman est-elle une superhéroïne féministe ? C’est cette question qu’a choisi Xavier Fournier, journaliste, écrivain et scénariste.

CHOISEUL_WONDERWOMAN

STAR WARS, TU RÉVISERAS CHOISEUL_YODA

Cette année, les fans de l’univers de la Guerre des étoiles devraient être comblés. Les Salons Choiseul ont invité David Lebreton, professeur de philo, qui a travaillé sur la sagesse de Yoda, en tant que mythe contemporain et vertu antique ! Mais aussi Gilles Vervisch, agrégé de philosophie, qui abordera Star Wars comme mythe contemporain. Les deux conférences auront lieu dans une salle rebaptisée pour l’occasion… « salon Maître Yoda ». Trop cool, cela nous trouvons.

ÇA VA ? IMHOTEP, IMHOTEP

L’Égypte Antique aussi avait ses super héros. Bon, ils ne portaient pas leur slip au-dessus du pantalon, mais il n’empêche : le mythe égyptien est l’un des plus vivaces de l’Histoire. Et cette année, c’est la première fois que les Salons accueillent un égyptologue ! Damien Agut, docteur en égyptologie et épigraphiste, sera présent pour discuter de l’Égypte des pharaons sans les mythes.

MAIS ENCORE…

Notre panorama n’est évidemment pas complet. On aurait pu également parler des autres conférences, comme celle de Michel Faucheux qui passera du mythe de Frankenstein à la « robolution » ; d’Emmanuel Blanchard et son « mythe du contrôle des frontières » (vous trouvez que cela fait résonance à l’actualité ? Vous avez raison) ; de Cédric Delaunay et ses légendes du Moyen-Âge ; de Fantomas qui sera abordé par Dominique Kalifa ; ou encore Christian Ingrad qui analysera le mythe de l’Est chez les nazis et de la carte blanche MGEN, emmenée par Julien Duval, à propos du… trou de la Sécu ! Eh oui : ne serait-ce pas un mythe ?

CAGNOTTE : AIDONS LES SALONS !
Chaque année, Sylvie Mercadal et Stéphane Genêt travaillent dur sur l’organisation des Salons de Choiseul. Mais faute de subventions un peu maigres et avec 50 conférences à chaque édition – le tout, accessible gratuitement – cet événement a besoin d’aide pour perdurer. Une cagnotte a donc été lancée. Elle permettra de donner un coup de main au financement des billets de train et chambres d’hôtel des intervenant(e)s, et pour l’impression des affiches et plaquettes. Chacun participe du montant qu’il souhaite !
>>> C’est par ici ! <<< 

> Les Salons de Choiseul, les 16 et 17 novembre au lycée Choiseul de Tours, toute la journée. Gratuit.
> Infos et ouverture de la billetterie le 15 octobre sur lessalonsdechoiseul.wordpress.com ou facebook.com/LesSalonsDeChoiseul

Salons de Choiseul : en route pour le savoir !

Les 17 et 18 novembre, la 4e édition des Salons de Choiseul revient, après avoir été annulée l’an dernier suite aux attentats. Le thème ? Les mobilités. Le credo ? Une cinquantaine de conférences « pour comprendre le monde » et surtout, pas ennuyeuses (si, si, on vous jure). Tmv vous donne son top 12. En voiture !

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JEUDI

9 h 30
ROUTES, DÉROUTES ET DÉTOURS : ÉLOGE DE L’AUTONOMADIE
Avec : Franck Michel, anthropologue, cofondateur de lacroiseedesroutes. com, une plateforme culturelle « de partage au tour du voyage à l’esprit farouchement nomade ». Bref, ici, on s’en fiche des kilomètres : l’important, c’est « le sens du voyage » et son « essence philosophique ».
Et après ? Lisez le sublime Sur la route de Jack Kerouac, fondateur de la beat generation. Ne confondez pas avec Sur ma route de Black M. Pitié.

VIRUS ÉMERGENTS : LA RÉALITÉ ET LES FANTASMES
Avec : Alain Goudeau, 65 ans, Professeur des universités et praticien hospitalier. À 25 ans, il avait intégré l’équipe du professeur Maupas, avec qui il a mis au point le vaccin contre l’hépatite B. Dix ans plus tard, il était chef du service bactériologie virologie du CHU de Tours. Le genre de CV qui calme.
Et après ? Les hypocondriaques en oublieront leur gel antiseptique.

13 h 30
LE FESTIVAL HELLFEST, LIEU DE PÈLERINAGE ET ENJEU DE MOBILITÉ DU PUBLIC METAL
Avec : Corentin Charbonnier, docteur en anthropologie. Vous avez déjà aperçu ce Tourangeau chevelu dans tmv, puisqu’il a été interviewé dans nos pages. Le jeune homme a beau être fan de metal, il pose un regard sociologique remarquable sur ce style musical et son festival culte. Sa thèse sur le sujet va d’ailleurs être éditée prochainement.
Et après ? Vous verrez le metal d’une autre manière. Au point que vous nous suivrez, l’an prochain, au Hellfest, à secouer vos cheveux, boire des bières et vous enfiler 160 groupes romantiques comme Cannibal Corpse.

LAWRENCE D’ARABIE
Avec : Christian Destremeau, historien et spécialiste des questions d’espionnage et du Moyen-Orient.
Et après ? (Re)découvrez le film du même nom, un chef-d’oeuvre du cinéma. Vous pourrez frimer en société (ou fondre pour les beaux yeux de Peter O’Toole qui n’ont strictement rien à voir avec les Salons de Choiseul, on est d’accord).

14 h 30
CHARLES MARTEL ET LA BATAILLE DE POITIERS
Avec : William Blanc, doctorant en histoire médiévale et membre de l’asso d’histoire populaire Gollard(s). Sa conférence est sous-titrée De l’histoire au mythe identitaire.
Et après ? Prenez des notes et armezvous pour faire face aux argumentations bien souvent ignorantes des milieux identitaires (hum hum) qui ont récupéré le personnage.

VENDREDI

11 h 30
WINTER IS COMING…
Avec :Hugo Clemot, docteur en philo notamment. Ce prof à Paul-Louis Courier abordera le thème de la passagèreté dans Game of Thrones. Et on sait tous et toutes à quel point les personnages peuvent vite passer dans la série culte. Ou trépasser, au choix.
Et après ? Refaites-vous l’intégrale de GoT. Le premier qui spoile s’en prend une.

RUMEURS, LÉGENDES URBAINES ET THÉORIES DU COMPLOT…
Avec : Julien Giry, docteur en science po, qui s’interrogera sur les caractéristiques, fonctions et diffusions des croyances contemporaines.
Et après ? Vous arrêterez peut-être vos posts Facebook sur « Elvis n’est pas mort, il vit en fait sur une île avec Hitler et ses potes illuminati parce que sur les dollars y a une pyramide et un oeil bizarroïde qui prévoyait les attentats du 11-Septembre ».

13 h 30
LES EINSATZGRUPPEN : LES COMMANDOS DE LA MORT NAZIS
Avec : Michaël Prazan, écrivain engagé et réalisateur de nombreux documentaires et passionné d’histoire contemporaine. Son père a été caché pendant la guerre quand il était enfant, unique rescapé d’une famille de douze enfants déportée à Auschwitz. Et après ? Vous pouvez vous replonger dans son dernier docu, Das Reich, une division SS en France, dispo sur arte.tv en VOD.

14 h 30
LES INVASIONS BARBARES SONT-ELLES RESPONSABLES DE LA FIN DE L’EMPIRE ROMAIN EN OCCIDENT ?
Avec :Sylvain Janniard. Ce maître de conférences en Histoire romaine (à Tours) sait de quoi il parle. Il a travaillé sur l’armée romaine dans l’Antiquité tardive. Ça va castagner sévère (et être passionnant) !
Et après ? Vous ne lirez plus jamais les aventures d’Astérix de la même façon. Comment ça, rien à voir ?

YOUTUBE ET L’ESSOR DE LA CULTURE POPULAIRE AUPRÈS DES JEUNES PAUSE_ECRANS_LIVRE1
Avec : Benjamin Brillaud, le m’sieur Youtube de la chaîne Nota Bene. Un carton sur le web, puisqu’il s’agit d’Histoire vulgarisée, accessible à tous, et racontée de manière intéressante (oubliez l’avalanche de dates de votre prof de lycée tant détesté). En plus, c’est une conférence « carte blanche tmv ». Parce qu’on aime s’incruster.
Et après ? Vous ne verrez plus l’Histoire pareil. Vous ferez une cure de Nota Bene (3 fois par semaine, avec un chocolat chaud). Surtout, vous verrez à quel point l’accès à la culture est hyper important. Et que le web libère la création auprès des jeunes. Oui, vous !

15 h 30
LE VOYAGE DES RELIGIONS
Avec : Odon Vallet. Vous le voyez constamment invité sur les télés nationales quand il s’agit de causer religion. L’enseignant à la Sorbonne et à l’université Paris-VII sera présent à Tours.
Et après ? Lisez l’une de ses trentaines de publications si vous n’avez pas eu votre dose. Ou bien suivez le compte @JesusOfficiel sur Twitter, parce que c’est un vrai voyage à travers le WTF et le (très) très drôle.

LE JAZZ, PREMIÈRE MUSIQUE MONDIALISÉE
Avec : Alexis Heropoulos. Professeur d’Histoire du jazz et d’analyse au département de jazz du conservatoire de Tours, il a aussi joué dans de nombreux groupes (Eclecpileptic, au hasard). Autant dire que monsieur est calé et plutôt béton sur le sujet.
Et après ? Swinguez sur du Duke Ellington ou repassez-vous le mythique L’Aventure du jazz, réalisé par Louis Panassié. Tranquilou dans le canapé.

>>Les 17 et 18 novembre, au lycée Choiseul. Gratuit !
>> Places à réserver sur lessalonsdechoiseul.wordpress.com (on se presse, ça part vite !). Un coup d’oeil aussi sur facebook.com/LesSalonsDeChoiseul pour voir l’évolution des places. Entre la rédaction de cet article et la parution de tmv, il est bien évidemment possible que certaines conférences susmentionnées affichent complet.
>> >> Jeudi 17 : les salons en direct sur Radio Béton 93.6 !

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Lycée Vaucanson : cap sur la COP22

Le projet scientifique Distilla’Sun, mené par un groupe d’élèves du lycée Vaucanson de Tours, continue de plaire. Maintenant, place à la COP 22 en novembre !

Ils ne s’arrêtent plus ! Les élèves du lycée Vaucanson, participant au projet scientifique Distilla’Sun, ont enquillé les récompenses, ces derniers temps : un prix à Paris, une médaille d’or au Salon des jeunes inventeurs de Monts, les félicitations de la ministre de l’Education… Et maintenant ? Rien de moins qu’une invitation à participer à la COP22, conférence mondiale annuelle sur le climat, qui se déroulera à Marrakech au mois de novembre !

Ce groupe de Terminales S, emmené par leur professeur Emmanuel Thibault, a mis en place Distilla’Sun : ils ont réfléchi à un dispositif d’hydrodistillation des eaux florales (une vraie tradition au Maroc) tout en utilisant un système solaire et écolo. En mars dernier, ces chercheurs en herbe avaient enchanté autorités politiques et responsables culturels marocains. Cette invitation à la COP22 coulait donc de source.

Outre cette bonne nouvelle, les élèves tourangeaux attendent désormais la confirmation pour participer à la COY12, une conférence pour la jeunesse qui aura lieu début novembre.

NB : vous pouvez aussi retrouver la web série sur ce groupe de lycéen(ne)s tourné par France 3 Région Centre ICI

Au lycée Vaucanson, la COP21 bat son plein

C’est ce jeudi 17 décembre qu’aura lieu une simulation de la COP21 au lycée Vaucanson à Tours-Nord. Pour faire comme les grands (en mieux ?).

COP21

Devenir des mini-experts du climat. Voilà le défi relevé cette année par des jeunes du lycée Vaucanson, à Tours-Nord. Dans le cadre du projet Les changements climatiques, et après ?, la classe de Seconde 504 travaille depuis le mois de septembre sur ces questions. Des actions menées toute l’année, comme la Fête de la science ou la visite du Train du climat.

En point d’orgue, l’organisation d’une simulation de COP21 dans l’établissement. Ici, il n’y aura pas 195, mais 16 pays participants, qui présenteront leurs engagements pour tenter de contenir l’augmentation de la température en dessous de deux degrés. Chine, France, Brésil, Ethiopie…
« Nous avons sélectionné les pays selon leur niveau de développement et leur localisation géographique. La simulation se déroulera en trois rounds, entrecoupés de présentations des activités liées au projet. Chaque pays sera représenté par un binôme d’élèves », explique Anne Blin, professeure d’Histoire-géographie. La France, pays d’accueil, ouvrira la conférence. Pour les jeunes experts, c’est un peu l’angoisse… Il faut dire que le challenge est de taille. Et pour cause : il faut faire un vrai discours, ni trop long ni trop court, en trois minutes chrono. Dont une partie devra être en anglais.

Pour se préparer, ils ont recherché des informations au CDI. Connaître le niveau de développement du pays, ses particularités, sa position dans les instances internationales… En cours de français, les lycéens ont aussi travaillé sur des repères grammaticaux ou la manière de s’exprimer à l’oral. Tous les professeurs de la classe sont associés à ce projet, qui s’inscrit dans les enseignements au programme et s’intègre dans l’Agenda 21 du lycée (lire ci-contre). « Un projet fédérateur, pour les élèves comme pour les enseignants », estime Anne Blin.
Dix jours avant leur COP, lundi 7 décembre, les lycéens s’entraînent devant deux de leurs enseignantes. Debout au tableau, Eliot et Agathe, mini-experts français, lisent leur discours d’accueil. Le temps passe moins vite que prévu : en une minute, ils ont déjà fait le tour de la question. « Votre rythme est trop rapide, et le ton monotone. C’est lié à votre écriture. Nous allons retravailler les phrases pour qu’elles soient plus percutantes », annonce Claire Tastet, professeure de français. Anne Blin, elle, se concentre sur le contenu : vérifier que le propos soit étayé et que les engagements soient réalistes. « Bien sûr, on peut exagérer un peu, jouer un rôle, mais il faut rester dans les orientations décidées par le pays. » Aurélie et Doryan sont les mini-experts envoyés par les États- Unis. Leur déclaration, bien aboutie, se termine à deux voix : « Il n’y a pas de planète B, merci et vive notre planète ! »

Reportage de Nathalie Picard

> Pour retrouver d’autres initiatives locales COP21, suivez le lien !

Harcèlement scolaire : l’action de quatre lycéennes tourangelles

Elles sont quatre et sont lycéennes à Tours. Et veulent faire bouger les choses… Ensemble, elles agissent contre le harcèlement à l’école.

Harcèlement scolaire
Elles ont entre 17 et 18 ans et veulent faire bouger les choses à leur manière. À leur modeste niveau. En ligne de mire de ces quatre lycéennes tourangelles ? Le harcèlement scolaire. Leur leitmotiv ? « Agir sur les jeunes, ce sont les acteurs de demain », comme le souligne Vanéra.
Le 24 avril, Camille, Adèle, Alison et elle iront au dans un collège de Tours (1), rencontrer trois classes de 6e pour un jeu afin de sensibiliser et faire réfléchir sur le harcèlement physique et moral. Un sujet qui les touche.

Placées sous la responsabilité des personnels de l’Éducation Nationale, elles planchent alors sur le sujet et ont l’idée qui fait mouche. Un grand jeu de l’oie, avec questions, défis, images et QCM : comment réagir si un camarade pousse un autre, que faire quand un élève se fait taper pendant que les autres regardent… ? « On souhaite apporter une réflexion, tout en restant ludique », sourit Vanéra. « On a tous et toutes eu des intervenants à l’école, mais… Je pense que ça ne sert pas à grand chose de parler autant. Il n’y a pas vraiment d’action. » Stop le blabla, elles veulent agir et faire réagir. Une initiative qui ne peut être que bénéfique : « Si des jeunes voient d’autres jeunes en parler, ça peut davantage les toucher. Ils peuvent se dire : “ ça pourrait être nos grandes soeurs. ” On espère que ça aura plus d’impact », analyse Vanéra.
D’autant que le harcèlement à l’école a les conséquences qu’on lui connaît : « Dépression, échec scolaire, et le risque de reproduire ce genre de comportements… ». Vanéra, Adèle, Camille et Alison souhaitent aussi que leur projet donne des idées à d’autres : « On aimerait sensibiliser les lycéens pour qu’ils perpétuent notre action. » Vanéra en est bien consciente : « On agit, mais c’est une petite goutte d’eau. Il faudrait que tout le monde se bouge. »

 (1) L’établissement concerné n’a pas souhaité être cité.

Rencontres historiques des Salons de Choiseul : l'interview

À l’occasion des Salons de Choiseul, tmv a interviewé l’un des organisateurs, Stéphane Genêt, agrégé et docteur en histoire. Entretien fleuve, où il parle Histoire, révolutions et punk !

Stéphane Genêt
Stéphane Genêt

Comment est venu ce thème (R)évolutions ?
On réfléchit énormément à l’avance. Rien que là, on a déjà deux, trois thèmes sous le coude. On cherche du fédérateur. Il faut que tout le monde s’y retrouve, c’est notre ambition. Il y a une dimension éclectique très plaisante. Cette année, on parle de toutes sortes de révolutions, on aborde ça par différentes entrées, comme un sujet de dissertation. Bon, contrairement à ce que certains semblent croire, il n’y a pas d’interro écrite à la fin ! (rires)

L’Histoire reste, en général, une matière appréciée des élèves. Comment expliquer ça ?
Le récit ! C’est une matière où l’on raconte. On est touché, car on est le produit d’une histoire. Cela aide à mieux comprendre l’actualité, ce n’est pas abstrait. C’est une passion française… L’Histoire est transdisciplinaire. Elle est enseignée aussi bien en filière ES, L que S. Il faut des connaissances pour comprendre d’où on vient.

En revanche, désolé, mais c’est vraiment agaçant ce côté « apprendre par cœur »…
Non, c’est un mythe, ça ! L’Histoire ne s’apprend pas, elle se comprend. C’est bien beau de connaître 1515-Marignan, mais c’est quoi, pourquoi c’est important ? Le par cœur, c’était avant. De nos jours, c’est basé sur la compréhension des mécanismes. Mais c’est vrai – et dommage – qu’il y a peut-être moins de repères chronologiques qu’avant.

La mode est aussi aux émissions TV d’Histoire…
C’est bien, mais il ne faut pas trop en faire. Globalement, à la télévision, il y a les émissions sérieuses d’un côté et celles de vulgarisation, de l’autre. Mais qui ont tout de même le mérite d’intéresser ! Comme je le dis, qu’importe le flacon, tant qu’on a l’ivresse…

(La Liberté guidant le peuple, d’Eugène Delacroix)
(La Liberté guidant le peuple, d’Eugène Delacroix)

L’exemple type, c’est Apocalypse, l’excellent documentaire sur la Seconde Guerre mondiale, avec la voix de Matthieu Kassovitz qui n’est pas historien et qui n’a même pas son bac d’ailleurs !
Voilà, c’est la synthèse des deux dont je viens de parler : par exemple, dans Apocalypse, il y a des images rares que je n’avais jamais vues, mais je trouve aussi que la colorisation n’était pas nécessaire. Bon, je pinaille, car le documentaire était très efficace. C’est la preuve que ça fonctionne. Comme Stéphane Bern et ses émissions : ça intéresse les gens. Tout comme ce débat sur Assassin’s Creed et les jeux vidéo.

Justement, Jean-Luc Mélenchon s’est emporté récemment. Il a vu dans ce jeu une « propagande » qui donnait une mauvaise image de la Révolution française. Vous en pensez quoi ?
Ce qui est amusant, c’est qu’un des invités des Salons de Choiseul, Jean-Clément Martin, un pro de la Révolution française, lui a écrit. Il y explique que le jeu vidéo est un loisir qui amuse le public. Ce jeu possède certes quelques informations erronées, mais ce n’est pas dramatique ! Les joueurs ne sont pas idiots, ils savent que ce n’est pas la réalité. Et si ça peut aiguiser leur curiosité… Au moins, ça fait de la pub au jeu ! (rires) L’intérêt des propos de M. Mélenchon, c’est qu’on voit que l’on considère le jeu vidéo comme un produit culturel comme un autre.

Selon vous, vit-on cette notion de Révolution en France ou dans le monde ? Est-ce en train de couver ?
Vaste débat… J’aurais voulu organiser une table ronde sur le thème : « Ça va péter ? ». Moi, je ne pense pas, honnêtement. Les Révolutions ont du mal à percer. Quelle idéologie porterait-on maintenant ? Quelles valeurs, quelles idées ? Quel leader ? Les Printemps arabes ont été déclenchés sur de grandes valeurs : liberté, démocratie, expression… L’explosion a été surprenante et inattendue. Mais regardez ce que ça a donné, excepté en Tunisie. La reprise par les pouvoirs islamistes ou militaires… Pour une révolution, il faut du carburant. Il n’y en a pas assez dans le monde occidental, même s’il y a des problèmes politiques, de répartition des richesses, etc. Il y a davantage de révoltes que de révolutions. Des contestations.

Les révolutions sont-elles toujours des évolutions ?
Je pense que oui. Révolution, littéralement, est un terme astronomique qui signifie pour les planètes « un tour sur elles-mêmes ». Il y aura toujours des évolutions, mais lesquelles ? Positives ou négatives ? C’est un jugement de valeur ! En revanche, je ne pense pas qu’une évolution soit obligatoirement une révolution. À ce titre, on aura deux conférences aux Salons, avec des intervenants qui vont discuter de la théorie de la relativité d’Einstein et une autre sur celle de Darwin : a-t-elle été une révolution ?

Ouh, ça risque de râler avec un titre pareil !
Oui, mais prendre le contrepied, c’est toujours intéressant !

Aux Salons, il y aura des conférences sur le punk, les radios libres, les mouvements libertaires… N’y voyez-vous pas un parallèle avec la société ou le contexte actuel ?
Est-ce que ce ne sont pas les mêmes groupes que l’on retrouve dans les années 1970 avec le punk, les radios libres dans les années 1980 et aujourd’hui avec les ZAD ? Ceux des années 70 ne sont pas pareils que ceux de 2014, mais je pense malgré tout qu’il y a des similitudes. Ce sont des gens sensibles à des causes, qui s’engagent… J’ai l’impression qu’on a toujours le même groupe sociologique. Ou regardez encore les radios libres et pirates qui ont disparu, mais qui ont créé des animateurs tout à fait respectés et respectables. Nagui a commencé sa carrière dans les radios libres. Je pense aussi que ça se retranscrit dans la culture populaire.

On parle des radios libres, il y a le film Good Morning England ou des long-métrages sur la mode punk.
Oui, bien sûr. Ce qui est amusant, c’est de voir comment c’est digéré. Ce qui était perçu comme une révolution à un moment donné est assimilé. La contre-culture devient la culture. Quand les punks sont apparus, ils étaient rejetés. Maintenant, c’est quelque chose d’admis, avec des groupes comme les Sex Pistols qui sont considérés comme un grand groupe de la musique rock. Est-ce le temps qui fait perdre à ces normes leur côté subversif ?

Les Révolutions étaient-elles plus violentes avant ?
Une Révolution n’est pas forcément violente. Par exemple, celle de Velours, ou prenez la Perestroïka avec une violence que Gorbatchev refusait. Il y a un imaginaire français avec la violence, suite à la Révolution française. La violence, c’est une évolution face aux résistances. Elle n’est pas forcément voulue. En 1789, c’est pacifique, mais il y a une évolution vers la Terreur, parce que le pouvoir révolutionnaire est menacé.

Pour finir, votre top 3 des conférences à Choiseul ?
Oh, ça c’est cruel ! (rires) Tout est de qualité. J’aurais pu choisir celles de Jean-François Sirinelli, Jean-Clément Martin ou encore ce qui touche aux Révolutions anglaises. Ils ont été les premiers à décapiter un roi !

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Six lycéens, un mois avant le Bac

Alors que certains redoutent le stress généré par le baccalauréat, d’autres l’abordent avec plus de sérénité, parfois même avec beaucoup de décontraction. Nous sommes allés à la rencontre des candidats 2014.

DOSS_PAP2_DAOUDDaoud, 18 ans, terminale L
« J e n ’ a i p a s encore commencé les révisions, je rédige simplement quelques fiches pratiques pour le moment . Cette année, je mise sur les matières artistiques, qui peuvent me rapporter beaucoup de points. La pression de l’examen ne m’effraie pas, je suis assez confiant et espère même pouvoir décrocher une mention « bien » grâce aux points d’avance que j’ai obtenus l’an passé. »
Karim, 19 ans, terminale ES
« Hors de question de me rater cette année. Je passe le bac pour la deuxième fois. L’an passé, j’étais arrivé les mains dans les poches, sans stress et sans révisions. Ne pas voir mon nom sur les panneaux d’affichage, le jour des résultats, m’a mis un coup derrière la tête. Alors, cette fois-ci, je m’y prends à l’avance. Je révise depuis le début des vacances de Pâques. »
Jeanne, 16 ans, première S
« Cette année, je ne passe que les épreuves de français. Je m’en suis toujours bien sortie aux examens blancs, donc je n’appréhende pas trop. Je mise sur une préparation plus importante pour l’épreuve orale, où je ne me sens pas spécialement à l’aise. Il va falloir surmonter ça pour entrer en terminale avec des points d’avance. »
Constance, 16 ans, terminale S
« Même si toute ma scolarité s’est bien déroulée, je suis toujours anxieuse à la veille d’un examen. L’an dernier, pour les épreuves anticipées de français, je n’ai pas pu dormir la nuit précédent le bac et cela m’a perturbée pendant l’examen. Je n’arrêtais pas de répéter dans ma tête le cours que je venais de lire avant de me coucher. Si je peux donner un conseil aux autres candidats, détendez-vous un maximum le jour avant l’épreuve, pour arriver serein le jour J ! »
Valentin, 18 ans, terminale STG
« J’ai tellement hâte d’entrer à l’université que je mets toutes les chances de mon côté pour décrocher mon bac du premier coup. J’ai pris des cours particuliers avec un étudiant pour me renforcer là où j’avais des difficultés. Il m’a donné plein de conseils pour aborder l’examen de manière détendue. Je ne regrette pas d’avoir dépenser mon argent de poche pour ça ! »
Hélène, 17 ans, terminale STSS DOSS_PAP2_HELENE
« On dit souvent que les bacs technologiques sont plus faciles à obtenir, mais je n’en suis pas pour autant rassurée. Je suis très anxieuse et redoute vraiment le début des épreuves. Je me suis inscrite à un cours de sophrologie pour travailler sur ma zénitude, même si ça ne m’empêchera pas de stresser, cela me permet de savoir comment gérer mon stress. »

L'atout coeur, avec application

Le restaurant du lycée Albert Bayet offre une cuisine de qualité à un prix défiant toute concurrence !

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Une musique jazz caresse les oreilles. Relaxante. Elle se marie avec les élégantes tenues du personnel : tailleur pour les filles, costume-cravate du côté des garçons. Rien n’est laissé au hasard au restaurant du lycée d’application Albert- Bayet. Ce jour, c’est une fournée d’élèves de première qui s’y colle, au service et en cuisine. Dès l’accueil, les jeunes s’occupent parfaitement des clients. Prise des manteaux, table très bien dressée au sein d’une salle assez grande, dominée par l’imposant bar. Au service, le fonctionnement est simple : une table par élève.
La particularité de l’Atout Coeur, c’est justement le service. Le plat principal, une tendre fricassée de volaille avec des légumes anciens, sont disposés dans l’assiette devant le client. Quelques tables plus loin, d’autres en sont au dessert. Les jeunes serveurs flambent les crêpes. Chaque plat est consciencieusement préparé et présenté. Impossible donc de manger sur le pouce. Ici, on est là pour ouvrir ses sens et déguster.
Prendre le temps
« Il faut avoir du temps quand on vient ici », confirme M. Courseau, professeur de restauration. Il scrute la moindre action de ses ouailles et recadre si besoin. Brice, notre serveur, a été très appliqué, mais a encore « quelques trucs à corriger », selon l’enseignant. « Ils sont un peu plus stressés qu’en stage. Ici, on est toujours derrière eux », poursuit-il.
Et dans l’assiette ? On touche de la cuisine de qualité, réalisée avec tact. Mention spéciale pour la tarte aux agrumes, qui a conclu ce festin sur une excellente note. En parlant de notes, le professeur rappelle la prochaine échéance de ses poulains. Il lâche : « Les examens, c’est dans un mois ! ». Pour voir à l’oeuvre un partiel en direct et apprécier un très bon repas, vous savez donc où aller mi-décembre…
AU MENU
LE PLAT DU JOUR
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La fricassée de volaille se découpe et se mange facilement avec une belle sauce. On adore la variété des légumes. Le tout servi sur une assiette où est inscrit le nom du lycée. Classe.
L’ADDITION
Un rapport qualité prix imbattable. Hors d’oeuvre + entrée + plat + fromages + dessert = 13 € (hors boisson). Même Bertrand Renard, le matheux des Chiffres et des Lettres, n’aurait pas fait mieux.
PRATIQUE
Adresse : 9, rue du commandant Bourgoin. Ouvert tous les midis, du lundi au vendredi, de 12 h à 14 h 30, et le mardi soir (19 h à 22 h). Dernière prise de commande à 12 h 30 le midi, et à 19 h 30 le soir. Fermé pendant les vacances scolaires et stages. Calendrier et menus consultables sur bayet.org. Réservations du lundi au vendredi, de 9 h 30 à 14 h 30, au 02 47 77 12 39.

Baccalauréat : guide de survie enfants-parents

Encore un mois à tenir avant les premières épreuves du Bac. Tmv vous dévoile le kit de survie pour ne pas s’écharper en famille.

Bac_zénitude
 
AGENDA BAC SEMAINE 1
Élèves
Pratiquez la zen-attitude. Le Bac, c’est dans à peine un mois. Vous êtes donc dans ce que l’on appelle « la dernière ligne droite ». Habituez-vous à ce terme car vos parents vont l’employer sans cesse. Mamie aussi. Les profs aussi. Les journalistes aussi. Bref, tout le monde. Alors blindez-vous pour ne pas tout envoyer promener dès que cette petite phrase s’introduira dans votre tympan, à raison de soixantesept fois par jour.
> Faites le bilan de vos révisions. C’est qui le patron, hein ? Prenez deux feuilles et faites-y une sorte d’état des lieux de ce que vous avez révisé et ce qui vous reste. Bon, autant vous dire qu’à ce stade, la première est censée être plus remplie que la seconde. Sinon, pleurez. Si vous avez été plutôt studieux ces dernières semaines, vous allez être rassurés de voir que vous avez bien travaillé et que « la dernière ligne droite » (pas crier, tout doux…) se passera très bien. Et ô miracle, vos parents seront rassurés, eux aussi.
Matériel utile : du papier, des boules quiès.
Parents
Gérez votre stress. Lisez le paragraphe ci-dessus : votre enfant (fantastique, parfait et studieux, cela va s’en dire) peut vous présenter sa liste bilan. Cela vous rassurera et vous montrera qu’il est vraiment en mode révisions. Vous êtes stressé(e)s, on le sait. L’avenir de votre enfant se joue maintenant et vous êtes au bord du malaise, mais par pitié, ne transférez pas votre stress sur lui ! Cela évitera : 1) de l’énerver, 2) de lui donner envie de vous jeter par la fenêtre 3) de tout rater, parce que papa et maman ont dit que si je n’avais pas le Bac, ma vie serait fichue.
Matériel utile : une boule anti-stress.
AGENDA BAC 2
Élèves
Faites un plan pour les instants détente. Oui, pas la peine de devenir un ermite (qui finira de toute façon psychopathe) pendant vos révisions. Se détendre est permis et même conseillé. Faitesvous un petit memento de vos sorties : pour cette semaine 2, une petite soirée entre ami(e)s ou ciné et un après-midi en terrasse pour décompresser. Évitez la soirée beuverie, dont vous mettrez quatre jours à récupérer…
Matériel utile : votre porte-monnaie (pour les sorties) et des habits propres (stop au pyjama de révisions !).

Parents
Laissez votre enfant vivre. Il est (ou sera bientôt) majeur, vacciné et a toutes ses dents (enfin, il vaut mieux pour lui). S’il s’octroie une heure de pause, c’est pour son bien : cela lui permet de se vider un peu le crâne et d’éviter le « burn-out ». En plus, enfants comme parents bénéficient, du coup, d’un moment de répit, alors que l’envie de s’étriper était proche.
Matériel utile : une visseuse-dévisseuse pour libérer votre enfant de sa chambre barricadée.
AGENDA BAC 3
Élèves
Changez d’air. La date fatidique approche. Vous le sentez, car vous connaissez par coeur chaque centimètre carré de votre bureau, vous avez même compté le nombre de trombones dans leur boîte pendant les révisions des fonctions logarithmes. Bref, c’est l’ennui morteeel. Le souci, c’est que vous ne pouvez survivre plus longtemps dans cet environnement que vous ne connaissez que trop bien. Solution de survie ? Fuyez ! C’est le moment pour partir réviser à la bibliothèque (« beuh, la honte », dites-vous d’une voix pâteuse d’adolescent ? Pas du tout, au moins, c’est concentration maximale), dans un parc au calme ou même dans votre jardin.
Matériel utile : une cagoule (si vous avez honte de traîner à la bibliothèque), vos cahiers (oui, sinon, vous n’êtes pas crédible).
Bac_Cool

Parents
Conseillez-le judicieusement. « Ah, le Bac, c’était plus dur avant, ça valait au moins quelque chose… Moi, j’avais de très bonnes notes… » On le sait chers parents : tout était mieux avant (école, musique, les jeunes, les Francs, la vie). Mais à une semaine du 17 juin, pour la première épreuve, votre enfant n’a pas besoin de le savoir. Proposez-lui plutôt de réviser à plusieurs. Si votre progéniture a un souci en maths ou en économie, vous ne pourrez pas l’aider, soyons honnêtes. Mais un de ses camarades, si. Soyez malin, choisissez vous-mêmes ses ami(e)s à faire venir à la maison pour un aprèsmidi révisions. Une grosse tête en maths, une fille (oui, les filles, c’est toujours sage et ça remettra de l’ordre en cas de dispersion des troupes), mais surtout pas sa meilleure amie ou le garçon qui a eu 72 h de colle depuis janvier.
Matériel utile : une photo de classe pour repérer les grosses têtes, une carte de bleue pour le Mc Do du soir (histoire de passer pour un parent génial).
AGENDA BAC 4
Élèves
On serait tenté de vous conseiller d’éviter vos parents mais un lycéen, ça doit manger. Et qui cuisine à la maison ? Bon, alors. Sinon, abstenez-vous au maximum de les croiser. Tout simplement, parce que sous vos airs rebelles, vous êtes terrorisé(e) à l’idée de vous imaginer devant cette jolie feuille blanche le 17 juin (rire diabolique), mais… eux-aussi. Un parent, c’est aimant et ça ne veut que votre bien (si, si, on vous jure), mais ça le montre à sa façon. Vous risquez donc d’être bombardé(e) de questions sur vos cours, peu importe la matière, à n’importe quelle heure, en mode très stressé et effrayant. Fermez les écoutilles !
Matériel utile : des oeillères de cheval (mais vous risquez d’avoir l’air bête), un bon disque que vous adorez à écouter le matin (pour avoir la pêche).
Parents
 Taisez-vous. Vous voulez survivre ? Ne mitraillez pas votre marmaille avec des questions sur les maths, la littérature ou la philo. Au contraire, faites comme si de rien n’était. « Quoi, le Bac ? Ah, c’est dans quelques jours ? » Cela lui évitera une dose de stress en plus. On sait, ça risque d’être très dur, car pour ces sept derniers jours, votre ado sera détestable et mal luné (mais comprenez-le). Respirez un bon coup, zen !
Faites ressortir le (la) diététicien(ne) qui est en vous. Mine de rien, l’alimentation est vitale pendant ces sept derniers jours. Alors stop aux repas trop lourds (ça ralentit la digestion et vous risquez de retrouver votre ado en forme de loque inhumaine avachie sur son cahier) et faites le plein de vitamines. Les gélules « spécial examen » sont un pur gadget et videront juste votre portemonnaie à défaut de remplir la cervelle de vos têtes blondes.
Matériel utile : du poisson, de la viande, du fromage et une séance de yoga.
AGENDA BAC JOUR J
C’est le jour J. Parents, jetez un coup d’oeil au sac de votre enfant : un ado, le jour du Bac, c’est bête et ça peut oublier son stylo. Interdiction de réviser dans la voiture, à 7 h 30 du matin : c’est le meilleur moyen pour tout oublier. Chers bacheliers, sur le chemin, glissez votre CD préféré dans l’autoradio pour vous détendre. Chers parents, ça sera peut-être dur de passer de Serge Lama à NTM ou Metallica… Mais vous êtes au bout de « la dernière ligne droite » (toujours pas crier). Et tout le monde a survécu sans s’étriper, non ?
Aurélien Germain