RIIP Fest : « redynamiser la scène locale tourangelle »

A l’occasion du RIIP Fest, les 7 et 8 juillet à Tours, tmv s’est entretenu avec Emile, son programmateur et vice-président de l’asso en charge de ce festival metal/hardcore. Dézinguant les préjugés sur ce style musical, ce passionné au franc-parler (d)étonnant nous a parlé environnement, respect d’autrui,humanisme, et bien sûr musique et gros son.

Tout d’abord, commençons par les présentations qui s’imposent ! L’asso Riipost, c’est quoi, c’est qui ? Et surtout quand est-ce que l’aventure a débuté ? 

RIIPOST c’est à l’origine la rencontre de 2 personnes respectivement membres de BEYOND THE STYX: Matthieu DUPOU (ex-bassiste / ex-président) & Emile DUPUTIE (chanteur / programmateur) qui, soutenus par un petit réseau de musiciens et d’amis locaux, ont souhaité début 2012 redynamiser la scène locale tourangelle en matière de musique « hardcore » et « hybride » (à savoir metal hardcore, post-hardcore thrashcore, metalcore, deathcore…) tout en mettant en valeur la musique extrême à travers le soutien la scène locale de matière respectueuse et respectable. En véhiculant le leitmotiv suivant: « Accueillir chez nous, comme nous souhaiterions nous-mêmes être accueillis ailleurs. »
Depuis, l’association à énormément évolué… Nous sommes passés en 5 années de 5 membres actifs à près de 15 membres actifs et plus d’une douzaine d’adhérents…
Les concerts ont quant à eux respectivement évolué : en nombre (moins important), ainsi qu’en coût et en affluence (beaucoup plus importants), dans l’optique d’attirer toujours plus d’amateurs et de curieux.


Vous êtes axés metal hardcore. C’est un style qui a une certaine philosophie tout de même. Quelle est ta vision du hardcore ? Comment décrirais tu ta relation avec ce style?
En effet. Enfin… Disons plutôt que le hardcore dispose de valeurs que le metal effleure à peine ou alors en apparence. L’idée n’étant pas de diviser le public, mais de rassembler autour de valeurs notables, telles que l’humanisme par exemple : développer son libre arbitre et son esprit critique, favoriser la rencontre de l’autre et de la différence, respecter son prochain, son entourage, son environnement…
Ma vision et ma relation au hardcore est passionnelle, empreint d’une philosophie qui m’a percuté de plein fouet il y a 4 ans au Ieper Fest (un festival de metal hardcore très connu en Belgique, NDLR). Désormais, c’est comme si elle s’était inscrite dans mon ADN.
Si je devais la résumer en quelques mots, je me limiterais à ceux-ci : « La liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres ». Pas de place pour la haine ! J’emmerde toute forme de ségrégation : fasciste, raciste, sexiste, homophobe et toute autre idéologie nauséabonde visant à diviser et à isoler la diversité.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=qTfZwnE7JX0[/youtube]

 

En mai, tu me parlais par mail de « soutenir la cause environnementale » via le fest. Peux-tu m’en dire plus ? 

En effet. Pour commencer, il s’agit tout simplement de sensibiliser chaque jour le public directement avec des gestes simples comme trier, ne serait-ce que ses déchets sur le festival, en extérieur principalement, cela grâce à la bienveillance constante de notre équipe de sécurité notamment.
En parallèle et en qualité de végétarien convaincu depuis déjà 5 ans, il me parait indispensable de militer activement en proposant différents produits locaux et de qualité, composés pour les 2/3 sans chair d’origine animale. Un festival, c’est aussi le moment de découvrir autre chose dans son assiette, de se laisser surprendre.

Quoi d’autre ?

Par ailleurs, nous sollicitons aussi un maximum notre public pour qu’il utilise les cycles, les transports en commun, les covoiturages… Il y a un message au delà des concerts, nous ne sommes pas en festival metal hardcore « pour nous la mettre », n’en déplaise à certains… Des valeurs nous unissent, des valeurs autour desquelles nous souhaitons pouvoir échanger et partager.

RIIP Fest
Photo RIIP Fest Facebook

Le RIIP Fest en est à sa 3e édition. Que retiens tu des deux précédentes ? 

Enormément de rencontres et d’épreuves, très riche en expérience pour l’avenir. Au début, nous n’étions rien et nous sommes partis de rien. Au vu de l’affluence et des différents retours (artistes, bénévoles, partenaires et public), l’avenir semble se dessiner sereinement !
Mais pas d’excès de zèle chez nous, nous prendrons le temps de grandir : doucement mais sûrement. Un peu comme une grande famille. 

D’ailleurs, vous percevez des subventions ? Des aides pour organiser tout ça ?

Aucune. Je ne pense pas d’ailleurs qu’une quelconque personnalité politique ait le cœur qui batte pour le metal hardcore… D’autant que nous tenons particulièrement à notre indépendance. Nous ne souhaitons ni nous prostituer, ni nous travestir au nom d’une quelconque entité politique.
Le RIIP Fest, c’est une histoire de rencontres, de personnes fiables, sincères et altruistes.
Paradoxalement, le mécénat privé correspond d’avantage à ces quelques valeurs. Même s’il existe toujours une exception pour confirmer la règle…
Les quelques rares aides reçues proviennent : de Léo Lagrange, du Buck Mulligan’s ainsi que, nouvellement, d’Aucard de Tours que nous remercions une nouvelle fois tout particulièrement.
En parallèle, nous recevons du soutien en communication de la part de partenaires tels que Radio Béton, Radio Campus ainsi qu’énormément d’émissions indépendantes locales : No Fun, Throne of Thanatos, Hellbanger, l’Autre Monde… et même TV Tours!
Tout le reste est issu du don de nos bénévoles et de nos festivaliers. 

Économiquement, vous tenez le coup
Nous prenons des risques modérés pour éviter de nous brûler les ailes. Ce qui arrive malheureusement à près de 70% des festivals de musiques extrêmes… Nous avons le temps et nous prenons le temps. L’objectif n’étant pas de péter plus haut que son cul. Défendre des valeurs sur la durée nécessite de créer un microcosme avant de pouvoir qui sait un jour… Passer à un macrocosme. 

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Il y a de grosses têtes d’affiches et des plus petits noms sur l’affiche de cette édition du 7_8 juillet. Tu as une petite préférence perso ? 

En effet. Oui, bien sûr, nous avons tous des préférences… Même en tant que programmateur.
Si je ne devais retenir que 3 noms je dirais : BORN FROM PAIN pour le monument qu’ils représente pour la scène metal hardcore, GHOUL parce que nous manquons cruellement d’Objet Musical Non Identifié parmi nos festivals du genre et PYRECULT pour l’audace et la violence de leur crossover hardcore.

Les Néerlandais de Born From Pain.
Les Néerlandais de Born From Pain.

A quelqu’un qui n’a jamais mis les pieds au RIIP Fest, comment décrirais-tu le festival ? 
En trois mots: convivial, rock n’roll et familial. 


A Tours, il y a la MFest asso et bien sûr RIIPost, il y a des petits concerts dans des bars etc. Comment vois-tu la scène metal tourangelle dans son ensemble ?

Vaste question… Pour résumer, et concernant les toutes petites organisations, je dirais à l’image de notre société: désorganisée, individualiste et amateur. C’est un milieu au sein duquel on apprend à exister et à co-exister avec le temps. Faute d’instances appropriées et adaptées, on se croise dans des bars au petit bonheur la chance… En effet, si tu ne fais pas l’effort d’aller à la rencontre d’associations, il parait peu probable qu’elles viennent spontanément vers toi.
Il y a bien quelques eu quelques tentatives de fédérations ou d’agendas communs par le passé, mais tout ça c’est juste une histoire de copains au final.
Avec le RIIP Fest nous sommes parvenus à associer par le biais d’invitations quelques associations locales, mais cela à pris du temps… On marche sur des œufs en permanence dans ce milieu de requins, où les personnes « fiables, authentiques et altruistes » ne courent malheureusement pas les rues. Heureusement on a la chance de parfois réussir à monter des choses en toute intelligence sans se marcher sur les pieds avec des organisations comme Dirty Guys Rocks, Goat Cheese, M Fest Asso & des lieux comme le Puzzle Pub et le Bar à mines.
Mais sinon c’est la loi de la jungle. C’est déplorable. Tout comme le taux de présence de membres de groupes actifs locaux lors de concerts d’autres groupes actifs locaux. Heureusement il existe quelques rares exceptions que nous souhaitons pouvoir généraliser d’avantage avec le temps…

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=CWZkc25Dqe4[/youtube]

Je me doute que vous tablez sur une 4e édition, mais quels sont les autres projets de RIIPOST ? 

Oui ce serait préférable. Eh bien, développer le festival à proprement parler en parvenant à trouver un lieu adapté et l’évolution du projet. Idéalement, une salle équipée à 50 % minimum et pouvant accueillir une jauge de 500 festivaliers par jour. En parallèle, développer notre soutien à la scène locale, fédérer et sensibiliser davantage le public aux concerts de musique extrême. Et enfin, pouvoir associer plus de partenaires extérieurs et privés à notre projet culturel annuel, afin de pouvoir pérenniser l’évolution constante du RIIP Fest à long terme.

Je te laisse le mot de la fin, tu as totale liberté !

Merci à tmv de nous donner l’opportunité de pouvoir porter notre voix et notre projet associatif au-delà de nos réseaux quotidiens. Enfin, j’inviterais tous les curieux et timides amateurs de musique amplifiée à pousser les portes de nos concerts, ainsi que ceux de nos confrères pour se laisser surprendre à partager du bon temps en notre compagnie, et celle des artistes que nous programmons tout au long de l’année. En espérant vous retrouver à l’une de nos prochaines soirées thématiques à venir à l’Espace Gentiana (lire ci-dessous). Au plaisir ! Et longue vie à notre scène locale !

Propos recueillis par Aurélien Germain

> RIIP Fest, les 7 et 8 juillet, à l’Espace Gentiana.
VENDREDI 8 JUILLET, à partir de 17 h 30. SAMEDI 9 JUILLET, à partir de 15 h 30. Infos sur Facebook.  

✦✦ PASS 2 JOURS ✦✦: 25€ / 30€ (sur place)
PASS VENDREDI ✦ : 10€ / 13€ (sur place)
PASS SAMEDI ✦ : 15€ / 18€ (sur place)

> Soirées thématiques Espace Gentiana 

– vendredi 27 Octobre 2017 // Charon Stoned #1 (soirée Stoner Sludge)
– vendredi 8 Décembre 2017 // Winterfall Night #3 (soirée Metal Alternatif)
– samedi 13 Janvier 2018 // El Dia De Los Muertos #3 (soirée Death Metal)
– samedi 14 Avril 2018 // La crème du Pit #2 (soirée Hardcore Metal)

« Aucard, c’est une ambiance, c’est un village »

Du 31 mai au 4 juin, le mythique Aucard de Tours de Radio Béton investira de nouveau la Gloriette. On a interrogé Enzo Pétillault, programmateur, qui nous dévoile les dessous du festival.

Aucard
Enzo, programmateur à Aucard de Tours.

Quand commencez-vous à travailler sur Aucard ?
Concrètement, ça ne s’arrête jamais. Je fais des concerts, on fait jouer des groupes qu’on défend à Radio Béton, il y a des artistes que j’ai vus il y a plusieurs années, etc. Mais la programmation, la prospection démarrent vraiment en octobre. Le bouclage a lieu vers la mi-mars. Ensuite, on entre dans le « très dur » : ce vendredi 27 mai, on investit la Gloriette (le festival débute le 31 mai, NDLR). A la fin d’Aucard, on démonte tout pendant trois jours.

La prog’, c’est un plaisir perso ?
Je me fais beaucoup plaisir. Mais avant tout, on veut trois choses pour Aucard avec Pascal Rémy : un lien avec Radio Béton, un lien avec l’histoire du festival et des découvertes, de l’innovant. Mais ce n’est pas qu’un plaisir personnel. Par exemple, les $heriff, c’est quelque chose qui ne me parle pas, mais c’est hyper important qu’ils jouent, car ils étaient là dès les débuts d’Aucard ! Debout sur le Zinc a joué il y a 10 ans et eux-mêmes ont demandé à revenir.

Il y en a beaucoup qui viennent vers toi ?
Certains, oui. Ou alors ils sont plus arrangeants. Par exemple, les Wampas, l’an dernier, qui nous avaient fait un tarif moins élevé qu’ailleurs. Ou encore Biga*Ranx qui nous avait fait un prix au ras des pâquerettes, car c’était chez lui et ça lui tenait à cœur de venir. Aucard, c’est le festival des Tourangeaux.

En parlant prix, quel est le budget d’Aucard ?
Il est petit comparé à d’autres. On a un budget de 350 000 € tout compris, dont 80 à 90 000 € pour la programmation. Sauf l’an dernier, où on a mis 10 000 € de plus pour notre anniversaire. Il n’y a pas tant de marge que ça. Il y a un peu de risques. S’il pleut, on est dedans direct ! Les Tourangeaux comprennent que c’est un festival pas cher. Même si, cette année, on a augmenté de 2 € la soirée et 5 € la semaine (lire ci-contre).

Vous avez des aides financières ?
Oui, des aides de la Ville avec 48 000 € contre 50 000 € l’an dernier. Mais aussi de l’agglo, de la SACEM…

Pour les cachets des artistes, y a-t-il une fourchette que tu t’imposes ?
Vu le tarif d’entrée, oui ! Pour une grosse tête d’affiche, j’essaye de ne pas mettre au-dessus de 10 000 €. Ce qui n’est pas beaucoup pour un gros groupe… The Shoes avait par exemple accepté ce prix au lieu de ses 20 000 € habituels.

Pourquoi c’est tabou de parler d’argent ?
Je ne sais pas. En France, dans le milieu du spectacle, les gens ne veulent pas savoir que c’est une économie. Certains chiffrent paraissent énormes, mais il faut savoir qu’il y a les frais inhérents au groupe, que 15 % vont au tourneur, etc. C’est bizarre, mais on ne veut pas comprendre que l’art coûte de l’argent. D’où le besoin de subventions.

Les « coulisses » d’Aucard, ce sont des artistes sous des tentes, avec un baby-boot, à la punk. Il y a déjà eu des demandes un peu étranges ou des caprices ?  
La plupart ont leur rider (une liste de demandes – NDLR), mais on respecte quand même. Il est arrivé qu’un DJ nous demande deux bouteilles de champagne. Dans ce cas, je demande : « euh, t’es sûr qu’il en faut vraiment deux ? » Mais sinon, rien de particulier.

Comme chaque année, beaucoup vont se demander pourquoi les horaires de passage ne sont pas divulgués avant ?
C’est une vieille tradition à Aucard. Ce festival, c’est de la découverte. On aime que le public vienne pour tout et pas que pour un groupe. Il y a aussi un côté économique, soyons honnête : c’est toujours mieux que les gens viennent à 20 h, plutôt qu’à minuit ! D’ailleurs, j’en profite pour dire qu’il faudra venir tôt pour ne pas rater notamment Debout sur le zinc et Suuns ! Mais bon, on n’est pas  »relou » : la sortie n’est pas définitive jusqu’à minuit, contrairement à beaucoup de festivals !

Cette année, quel groupe te fait vraiment plaisir ?
Je suis fier d’avoir Mystery Lights. C’est leur 2e concert en France. Ils sont de New York : un gros rock 70s, mon coup de cœur ! Ou encore les Onyx. C’est mortel d’avoir des légendes !

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=KdaR4rAd5pc[/youtube]

Pour quoi vient le public ? Les têtes d’affiche, les groupes locaux, l’ambiance… ?
C’est un tout. Je pense que 50 % d’entre eux viennent « parce que c’est Aucard ». L’autre moitié est attirée par un groupe, une tête d’affiche, etc. Aucard, c’est une ambiance à part, c’est un village.

Aucard, c’est un peu une famille, non ?
Oh oui ! Même dans le public, c’est une ambiance à part, c’est dingue.

J’ai entendu dire que cette année, il vous a été demandé de ne pas dépasser 85 décibels. Soit presque le bruit d’une machine à laver en mode essorage…
Il y a un arrêté préfectoral en Indre-et-Loire depuis 2 ans. Sauf qu’un public qui applaudit, c’est déjà 85 décibels. C’est fait par des gens qui n’y connaissent rien. Baisser à 85 au lieu des 103 réglementaires, c’est bête. Mais la mairie est obligée. On a expliqué que c’était pas possible, à part en ne faisant que de l’acoustique. Aucard respectera les 103 décibels, la limitation nationale. On a eu une dérogation et pour l’instant, il n’y a pas de souci.

L’an dernier, Aucard a fêté ses 30 ans… Alors, qu’en retiens-tu ?
C’était génial qu’il y ait autant de monde. On a fait 22 000 entrées. Il y avait de l’ambiance et des concerts de dingue, comme Rich Aucoin par exemple. Les artistes étaient adorables, ils aiment vraiment Aucard. Le public était au taquet, même pour des groupes moins connus. C’est toujours cool pour eux de jouer devant 3000 personnes !

L'an dernier, Aucard a marché sur la ville (Photo NR)
L’an dernier, Aucard a marché sur la ville (Photo NR)

J’aime beaucoup aborder ce sujet : et les bénévoles alors ?
Une bonne partie d’entre eux revient chaque année. Ils posent leurs jours de congé pour venir monter un chapiteau, servir des bières. C’est fou. De toute façon, l’esprit bénévole, soit tu l’as, soit tu l’as pas. Cette année, on a reçu beaucoup de demandes sur les réseaux sociaux. Pour notre festival, les bénévoles se déguisent suivant le thème, ça rajoute du charme. Cette année, c’est « savants fous et fous savants », il y a ce côté fun chez nous.

Soyons fous : imaginons que la mairie te donne les pleins pouvoirs, 4 millions de budget MAIS obligé de faire une programmation grand public. Qui choisis-tu ?
Euh… Gorillaz, Daft Punk… Les Rolling Stones, tiens ! (sourire) Pas beaucoup de Français, je crois…

Pas de Patrick Sébastien…
Oula non ! Peut-être Jean-Michel Jarre, tiens. (bon, bah on fera pas tourner les serviettes à tmv – NDLR)

Tu regrettes certains choix dans la programmation ?
Je ne suis pas du genre à vivre dans le regret. En octobre, on a beau avoir une prog idéale, c’est complètement différent à la fin, mais on est super heureux. Chaque année, je suis fier.

Certains voient encore Aucard de Tours comme un festival « punk à chien ». ça t’embête ?  
C’est marrant, car certains voient ça, d’autres me disent « oui, mais il n’y a que de l’électro ». On ne peut rien faire contre les images, mais ça m’est égal. Il y aura toujours des mécontents ! On ne s’en sort pas si mal, au final.

[vimeo]https://vimeo.com/162170545[/vimeo]

Que penses-tu de la vie culturelle tourangelle ?

Il se passe pas mal de choses, mais il y a clairement un manque de lieux de diffusion. Tours possède une vie de bars géniale, avec beaucoup de rock, d’électro. Moins pour la chanson et le hip-hop. Et en dehors du Temps Machine, il n’y a pas vraiment de salle avec de bonnes conditions pour un concert, comparé à un bar. Le Bateau ivre, il faudrait vraiment que ça rouvre ! Il y a aussi Phoenix Events, Le Pont Volant (ex-La Belle Rouge – NDLR), mais ça reste loin pour certains. C’est dommage qu’il y ait ce manque d’infrastructures, malgré l’importance de notre vivier musical. J’ai entendu dire qu’en France, Tours avait le plus gros ratio groupes de musique comparé à la population.

En fait, Aucard est un vieux papy maintenant. Mais est-il immortel ?
Rien n’est immortel. Mais Aucard a retrouvé une jeunesse.

Propos recueillis par Aurélien Germain

>> Aucard c’est aussi sur FACEBOOK et TWITTER !

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Les Hivernales : festival dominical

Trois questions à Doc Pilot, le programmateur de ce festival si particulier qui anime vos dimanches après-midi à l’Arcades institute (les concerts sont à 17 h). Notez la prochaine date : les Reactors joueront le 12 janvier.

Première carte blanche de l'année au batteur de jazz Patrick Filleul, dimanche 5 janvier.
Première carte blanche de l’année au batteur de jazz Patrick Filleul, dimanche 5 janvier. (Photo Sylvie Hubert)

C’est quoi l’idée des Hivernales cette année ?
Je voulais surtout des personnalités pour cette édition, plus que des groupes. Pour notre quatrième édition, nous laissons carte blanche aux musiciens. Ils sont libres de faire ce qu’ils veulent. Moi-même, je ne sais pas ce qu’ils feront. L’idée, c’est qu’ils nous surprennent, qu’ils proposent aux spectateurs un concert d’exception.
Le but, c’est de ne pas se lasser ?
Pas vraiment, chaque année, il y a de nouvelles formations, du nouveau sang. La musique se renouvelle. Nous avons surtout constaté que le lieu amène des moments étranges. Aucun portable ne passe dans la salle, nous ne sommes pas traversé pas des ondes, nous sommes coupés du reste du monde. Je ne sais pas si ça joue, mais à certains moments, il se passe des choses extraordinaires. Là, il s’agit avec les cartes blanches de les provoquer un peu plus que d’habitude.
Un coup de cœur pour cette programmation ?
Honky Donk, qui passera le 2 février, ce couple de Blois qui fait du blues ont un répertoire immense. Même s’ils ne vont pas être perturbés, je pense que leur carte blanche va donner des trucs supers.
+ Le lieu est petit alors il est vite plein. Réservez au 02 47 66 25 65
++ Retrouvez tout le programme de ce festival ( qui dure jusqu’au 23 mars)
+++ Doc Pilot, il est aussi chroniqueur sur tmvmag.fr