#WTF 47 : sur scène, le vigile confond la star avec une fan

Une star virée de scène par la sécurité, un chien à la (très) longue langue ou encore un marathonien qui finit la course sexe à l’air : bienvenue dans le doux monde de l’actu insolite.

PAUSE_WTF

> On appelle ça un moment de solitude. Lors d’un concert en Argentine, la chanteuse Becky G – qui accompagne en ce moment le groupe Fifth Harmony – a débarqué sur scène comme sur chaque date de la tournée. L’agent de sécurité l’a expulsée manu militari, pensant qu’il s’agissait d’une fan un poil squatteuse et n’ayant pas reconnu la chanteuse aux 300 millions de vues sur YouTube. Oups.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=z02C9UlCZGc[/youtube]

> Le coureur Jozef Urban est devenu célèbre, mais pas franchement pour des raisons qu’on lui envie. L’homme a beau avoir fini son marathon en Slovaquie en 2 h 21 et terminé 10e, il a surtout fait le buzz, car il a franchi la ligne d’arrivée… le sexe à l’air, dépassant du short. Le marathonien ne s’est visiblement aperçu de rien (un peu d’aérodynamisme, qui sait ?). Les caméras ont tout filmé. Les curieuses et curieux se chargeront de taper « jozef urban marathon » dans Google pour la vidéo.

> Comme on dit, ce n’est pas la taille qui compte, mais tout de même : applaudissons des deux pattes le Saint-Bernard Mochi, puisque le toutou vient d’entrer dans le Guinness World Record, grâce à sa langue, la plus longue du monde : 18,58 cm.

> Sacrés Anglais ! Nos voisins d’Outre-Manche s’amusent désormais à préparer des « pains au chococake ». La recette consiste en une base de gâteau au chocolat, agrémentée de petits pains au chocolat alignés. Le tout est ensuite cuit et nappé de crème (coucou les calories). Et oui, on dit bien pain au chocolat et non chocolatine. (les mails d’insulte sont à envoyer à redac@tmvtours.fr)

Tours : l’arrêté tranquillité publique de retour

L’arrêté « sécurité et tranquillité publique » est de retour, durant toute la période estivale.

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Pour la septième fois, la municipalité de Tours a décidé d’appliquer de nouveau l’arrêté sécurité et tranquillité publique qui a, quasiment depuis le début, fait couler de l’encre.

Ce nouvel arrêté court jusqu’au 30 septembre. Il vise notamment à interdire le regroupement d’individus « accompagnés ou non de chiens » qui pourrait « entraver la libre circulation des personnes », d’après la municipalité.
Celle-ci réfute le terme d’arrêté anti-mendicité, souvent utilisé pour décrire ce dispositif mis en place au début par Jean Germain en 2013.

La Ville l’estime nécessaire. D’une part suite à « beaucoup de demandes de la part des commerçants et riverains », comme l’a expliqué Olivier Lebreton, adjoint à la sécurité, dans les colonnes de la NR. D’autre part, en raison de l’état d’urgence récemment prolongé.

De quoi agacer la Ligue des droits de l’homme 37 qui estime qu’il s’agit « d’une instrumentalisation de l’état d’urgence de la part de la Ville ». Elle compte de nouveau attaquer en justice l’arrêté.

Grossesses à risques : un centre pour mieux prévenir

Un centre pour mieux prévenir des grossesses à risques : c’est bientôt possible à Tours, grâce à un nouveau centre.

L’évaluation au centre sera prise en charge et remboursée par la Sécurité sociale. (Photo Shutterstock)
L’évaluation au centre sera prise en charge et remboursée par la
Sécurité sociale. (Photo Shutterstock)

PreGnanT.SEE… Comme « pregnancy » (grossesse, en anglais). Aucun mot de code, là-dedans. Simplement le nom d’un centre qui risque fort de faire bouger les choses. Son petit nom complet ? Prévention des risques de la grossesse dès le premier trimestre – Sécurisation et évaluation. Ouf ! Naissance programmée le 4 mai, au CHRU de Tours. Un joli bébé, le deuxième centre de ce type en France, pour mieux évaluer les différents risques concernant la grossesse dès le premier trimestre.

« L’objectif, c’est d’identifier les risques », confirme Franck Perrotin, chef de service gynécologie obstétrique, à l’origine de la création du centre. « On distinguera deux groupes : le premier, les femmes enceintes pour qui tout va bien. On pourra donc privilégier la levée de la médicalisation, favoriser le bien-être de la patiente, être moins intrusif… Et le deuxième groupe, celles des grossesses à risque. Pour en faire un dépistage plus précoce » Rassurer, adapter, orienter.
Concrètement, les femmes enceintes prendront d’abord rendez-vous (au 02 47 47 36 41, NDLR). Rendez-vous qui devra avoir lieu entre 11 et 14 semaines d’aménorrhée. « La patiente viendra ensuite au centre une petite demi-journée. Il y aura une consultation avec une sage-femme : questions, échographie complète, bilan biologique. Après, on fera un rendu du risque existant. On veut faire une quantification : mettre un pourcentage sur le risque, mieux chiffrer », précise Franck Perrotin.

Au total, une équipe composée de deux médecins (un échographiste et un gynécologue), trois sages-femmes, une secrétaire et une infirmière. Le centre, lui, sera ouvert tous les matins à partir de septembre. En attendant, de mai à septembre, il ne le sera que trois par semaine. « On va voir… On espère que ça va bien fonctionner », indique Franck Perrotin. Avant de rappeler : « Il n’est pas nécessaire d’accoucher chez nous par la suite. On accepte bien évidemment tout le monde ! »

Aurélien Germain

Reportage : dans les profondeurs du deep web

Le deep web, vous connaissez ? En plus de vous expliquer ce que c’est, on l’a exploré.

Le but de cet article n’est pas de vous encourager à vous rendre sur le deep web. C’est un réseau qui peut être risqué. Cela vous expose à de nombreux dangers (images très violentes et virus à gogo).

Pourquoi il ne veut pas rebooter sur le cd ? » « Tu as essayé echap ? » « Ouais, mais je crois que Windows 8 a changé le système de rebootage. » Au bout de quelques minutes de discussions et de recherches, LesPortes et Elquarinque trouvent le moyen de lancer le programme sur l’ordinateur. Une nouvelle interface apparaît sur l’écran, elle ressemble à s’y méprendre à une vieille version de windows XP. « Ça y est, on va enfin pouvoir aller sur le deep web… »

Visite dans les bas-fonds
LesPortes et Elquarinque, ce sont deux informaticiens tourangeaux qui ont accepté de visiter avec nous cette partie du web invisible des moteurs de recherche classiques (voir l’infographie). On trouve de tout sur le deep web, et en grande quantité. Certains spécialistes expliquent que cette face obscure du web contiendrait 500 fois plus de contenus que, par opposition, le clear web, celui de Madame et Monsieur Tout le monde.
Le deep web comprend aussi les vieux sites internet tombés dans l’oubli. « Certaines entreprises l’utilisent également, à leur manière, pour échanger des informations, des données, sans que ce soit public », ajoute Elquarinque. Pour atteindre le deep web, il faut accéder au réseau Tor (qui veut dire The Onion Router). Pour faire simple, quand un ordinateur se connecte à Tor, il rentre dans un labyrinthe fait de plusieurs milliers de routeurs situés en Chine, au Bangladesh, en Égypte ou au Japon. Une fois sur Tor, impossible de savoir où la personne se trouve physiquement et ce qu’elle fait. Intraçable.

Si internet était à un iceberg, ça ressemblerait à ça. (cliquez pour agrandir notre infographie )
Si internet était à un iceberg, ça ressemblerait à ça. (cliquez pour agrandir notre infographie )

Cryptage
« Quand on est sur le deep web, il faut oublier le web classique. Il n’existe pas de moteur de recherche efficace sur le web caché, explique Elquarinque. Les sites internet ne ressemblent pas à ceux que nous trouvons avec Google mais finissent tous par .onion et commencent par des séries de lettres et de chiffres. » Justement, LesPortes clique sur un lien qui ressemble, en gros, à fz1535fz51efe21.onion : « J’essaye de trouver The Hidden wiki, c’est un site qui propose une sélection de sites internet du deep web. » Au bout de plusieurs tentatives, de fausses adresses, il tombe sur la bonne page, qui rappelle le web des années 1990. « Comme tout est crypté sur le deep web, le temps de chargement est plus long, analyse Elquarinque. Les sites sont donc réalisés de manière la plus simple possible. »

Porte d’entrée
The Hidden wiki est une porte d’entrée. Un premier clic et c’est parti. Un site internet apparaît, son titre : Unfriendly solution (une solution pas très amicale, NDLR). Juste en dessous, un long texte explique que vous pouvez faire appel à un tueur à gages, les prix vont de 7 000 à 15 000 $. Pour le contacter, il faut une adresse email estampillée deep web et crypter les messages.
En quelques secondes, on bascule dans un monde où la morale n’a plus lieu d’être. LesPortes modère quand même : « Rien ne prouve qu’il y a un vrai tueur à gages derrière ce site. » Pour Damien Bancal, journaliste et fondateur du site zataz. com (voir son interview ICI), il existe un « web opaque » à l’intérieur même du deep web, pour désigner les pratiques illégales qui pullulent. Certains parlent de dark web. « Mais tout ça, ce n’est que du vocabulaire marketing, pour faire peur. » Au bout de quelques minutes Elquarinque tombe sur un site qui propose de vous créer un faux passeport. Comptez 700 $ pour des papiers français et le permis. Là encore, il faut envoyer un mail crypté pour entamer la transaction.

Le but de cet article n’est pas de vous encourager à vous rendre sur le deep web. C’est un réseau qui peut être risqué. Cela vous expose à de nombreux dangers (images très violentes et virus à gogo).
Le but de cet article n’est pas de vous encourager à vous rendre sur le deep web. C’est un réseau qui peut être risqué. Cela vous expose à de nombreux dangers (images très violentes et virus à gogo).

Bitcoins
Si les sommes sont exprimées en dollars, en revanche, sur le deep web, il faut payer avec des Bitcoins. Cette monnaie virtuelle est intraçable quand on en possède sur un compte dans l’internet profond. Le moyen de paiement idéal quand il s’agit de s’adonner à des pratiques illégales, comme vendre de la drogue. Les deux informaticiens ont retrouvé la trace de The Silk Road (la route de la soie, NDLR). Où plutôt un site qui y ressemble fort.
The Silk Road a été fermé par le FBI en octobre dernier. Sorte d’Ebay de la drogue, ce site a fait beaucoup de petits, qui ont copié son interface. LSD, haschich, cocaïne, amphet…. des centaines de vendeurs anonymes proposent d’acheter leur « marchandise ». Un email, un point de rendez vous ou même directement par la Poste : en quelques clics vous pouvez vous procurer une quantité de drogue assez impressionnante, au meilleur prix. Porno, vente d’armes, d’iPhones, de numéros de cartes de crédit valides : les deux informaticiens plongent peu à peu dans cet internet caché, où l’anonymat est roi et l’illégalité est à quelques clics de souris. « Il y a quand même beaucoup de liens qui ne fonctionnent plus, constate LesPorte. Les sites changent continuellement d’adresse. »

L’anonymat
Pour tomber sur du contenu vraiment choquant et des images très violentes, il faut vraiment le vouloir et s’engager dans les méandres les plus obscures. Si les vices et les crimes règnent sur le deep web, le FBI ou d’autres organisations en surveillent également les tréfonds. Régulièrement, des réseaux pédophiles sont démantelés et des sites fermés. Mais c’est aussi un repère d’activistes. Quand un État bride internet, les opposants se réfugie dans le deep web pour s’envoyer des messages, organiser des manifestation ou échanger des idées contre un régime dictatorial.
Pendant les printemps arabes, de nombreux révolutionnaires ont utilisé le deep web pour communiquer, échanger. L’anonymat du deep web attire tous les fervents défenseurs d’un internet libre qui militent pour moins de surveillance. Beaucoup d’utilisateurs restent dans la partie légale du deep web, pour montrer qu’il n’existe pas qu’un seul internet.

Deep web : "Le Auchan du black market"

Damien Bancal, fondateur du site zataz et spécialiste en cyberdélinquance, parle du deep web, du côté juridique et sécurité…

 DOSS_PAP2_ITWDamien Bancal est journaliste fondateur du site zataz.com, spécialiste en cyberdélinquance et sécurité. 

Pouvez-vous présenter votre travail avec le site zataz ?
Je suis journaliste, spécialisé en cybercrime et cybersécurité. Je me suis lancé là-dedans il y a 25 ans. J’ai fondé zataz pour dire : s’informer, c’est déjà se sécuriser. J’aborde aussi les méthodes utilisées par les pirates. On est toujours un utilisateur lambda, toujours débutant… Tout évolue vite, mais il ne faut pas céder à la parano non plus.

En tant que spécialiste, comment pourriez-vous définir le deep web. Qui peut-on y trouver ?
C’est tout ce qui n’est pas référencé par les moteurs de recherche. Google et tout cela, ce n’est que 10, 15 %… Tout le reste, ce sont ces Internets qu’on ne contrôle pas. Le deep web, c’est aussi ce qui fait qu’Internet fonctionne. Mais il y a aussi toute cette part d’illicite, l’illégal, l’utilisation d’un système pour être invisible. Tout ce qui est vente de drogue, d’armes, ce n’est qu’une infime population sur le web. Le deep web permet d’être plus discret.

Le deep web, eaux troubles du Net… Mais on suppose qu’ il doit aussi y avoir des pêcheurs malintionnés niveau sécurité…
C’est obligé ! L’accès aux infos non-légales est leur jeu. Il y a des données qui peuvent être interceptées et revendues. Récemment, 110 millions clients ont été impactés aux États-Unis. Un pirate du deep web va les cacher puis les revendre un peu plus tard.

Comment ?
Il fait sa promo sur des forums privés non accessibles par les moteurs de recherche. C’est le Auchan du black-market ! Ensuite, il balance des échantillons… Par exemple, mille données bancaires. Les intéressés se diront :  »Ah, il a une base de données intéressantes ! » Une donnée bancaire peut atteindre 20 à 50 $. Imaginez quand il en a 100 000…

On parle souvent de Tor pour le deep web. Est-il infaillible ?
Non. C’est un système de chiffrement intéressant, pour la protection des données etc. Mais il a déjà été détourné, alors qu’on pensait que c’était 100 % safe (sécurisé, NDLR). Le FBI a fait tomber des gens, car il avait infiltré Tor. Le 100 % sécurisé n’existe pas !

Se lancer sur le deep web reste risqué…
Oui, c’est pour cela qu’il faut sécuriser, entretenir une hygiène numérique, des antivirus et un ordinateur mis à jour, pour corriger les failles. On surfe où on veut, mais on réfléchit et on se pose des questions. Il n’y a pas de cadeaux. On joue avec des gens plus dangereux que nous…

L’anonymat sur le deep web est un leurre ?
On rend juste plus difficile le fait d’être remonté et de savoir qui fait quoi. C’est une perpétuelle chasse, même si les pirates auront toujours une avance.

Mais alors, un pro de l’informatique peut-il être intouchable quand il surfe sur ce web caché ?
Ce n’est qu’une question de temps et de moyens. S’il réfléchit, on mettra plus de temps pour le retrouver. Je connais des gens qui se promènent sous différentes identités. Mais il est possible de surfer de façon transparente, oui.

Le « web opaque », c’est pareil que le deep web ?
Oui… Tout ça, ce n’est que du vocabulaire marketing, pour faire peur. C’est aussi un grand débat. Pour moi, le deep web contient le web opaque.

Comment le FBI fonctionne et travaille sur le deep web ? 
C’est une infiltration numérique. Ils se font passer pour quelqu’un d’autre. Par exemple, une petite fille pour les pédophiles ou quelqu’un qui veut acheter des données bancaires. Comme en vrai ! Mais soyons honnête, c’est plus facile sur la toile. Et d’ailleurs, depuis décembre, une section de gendarmes a été mise en place en France pour contrôler tout ça.

Y a-t-il des côtés positifs au deep web ?
Bien sûr ! C’est cela qui fait fonctionner tous nos sites et l’Internet. Si je n’ai pas envie de mettre mes photos de vacances sur Facebook, je peux les mettre sur le deep web, uniquement pour mes amis.

Si je fais une grosse bêtise sur le deep web, mais hors de France… Je risque tout de même ?
Il peut y avoir plainte, puisqu’il y a des prérogatives internationales. Il y a trois semaines, un pirate roumain a été ramené à Montpellier pour fraude à la carte bancaire, alors qu’il faisait ça de Roumanie. Il a pris quatre ans ferme.

Propos recueillis par Aurélien Germain

>> Vous voulez en savoir plus sur le deep web ? Lisez notre reportage.