En Touraine, une création sur l’artiste Frida Kahlo

La compagnie La Course Folle consacre sa quatrième création à une icône de la peinture : l’artiste mexicaine Frida Kahlo.

Rendez-vous en janvier pour découvrir cette création ! (Photo Marie Pétry)

Après Annie Ernaux, Frida Kahlo. La peintre mexicaine est le coeur du prochain spectacle de La Course Folle, créé d’après les écrits que l’artiste iconique a laissés à la postérité. Une pièce née du désir de Laurence Cordier, directrice artistique de la compagnie tourangelle créée en 2014, « de parler de la puissance du féminin ».

« Au départ, je voulais rendre la puissance émotionnelle des tableaux de Frida Kahlo au théâtre, détaille la metteure en scène. J’ai alors découvert qu’elle était aussi une femme de mots, aux textes très poétiques et aux formules bouleversantes ! ».

Alitée une grande partie de sa vie en raison — notamment — du très grave accident de bus dont elle sera victime dès ses 18 ans, l’artiste passera beaucoup de temps, allongée, à peindre mais aussi à écrire, laissant une correspondance dense ainsi qu’un journal tenu durant les dix dernières années de sa vie, jusqu’à sa mort en 1954.

Pas un biopic

La création de Laurence Cordier, dont le titre Ni les chiens qui boitent, ni les femmes qui pleurent reprend une citation de la peintre, n’est pas un biopic mais vise à raconter « un rapport au monde universel » par le prisme d’une femme complexe, profondément libre, dans sa vie personnelle comme dans son oeuvre. Sur scène, quatre comédiens et comédiennes interprètent Frida et la donnent à voir dans sa relation passionnelle avec le peintre mexicain Diego Rivera, comme dans son processus créatif.

« Le tableau de la vie de Frida Kahlo peut sembler assez noir ; c’est une femme handicapée, trompée, souffrant terriblement physiquement, observe Laurence Cordier. Et pourtant, il n’y a jamais aucun misérabilisme chez elle, elle invente sa vie et illumine la noirceur de ce qui lui arrive ».

Flore Mabilleau


> Ni les chiens qui boitent, ni les femmes qui pleurent, mis en scène par Laurence Cordier le 24 janvier à l’Espace Ligéria de Montlouis-sur-Loire (de 5,30 à 17,80 €) et le 31 janvier à la Pléiade à La Riche (de 8 à 14 €).

 

Nivek : portrait d'un serial-rappeur

Ce rappeur tourangeau cartonne et participe au radio crochet de France Inter, On a les moyens de vous faire chanter.

(Photo Charline Adzuar)
(Photo Charline Adzuar)

Il est 9 h 45, Nivek ouvre la porte de son appartement, le teint blanc. « Je crois que je suis malade. » Combatif, il avale quelques gorgées de café, accepte de faire l’interview malgré tout. Il s’occupe de tout, n’a pas de manager pour lui dire de se reposer. « J’aime cette indépendance. »

Dans quelques heures, Nivek doit se rendre à France Inter pour enregistrer deux morceaux. Il vient d’être sélectionné pour l’émission On a les moyens de nous faire chanter. Nivek, son pseudo commence à se partager un peu partout, comme une traînée de poudre. Dans ses chansons, il balance avec violence et verve des phrases écrites à coups de couteau. «
Moins pourave que les propos de Florent Pagny, je fais de la chanson française avec charisme. » Nivek ne renie pas ses influences hétéroclites. Il en rigole : « Petit, j’ai longtemps cru que Léo Ferré était mon grand-père, à cause de toutes les photos que ma mère avait accrochées. » Dans son enfance, chez lui, les vinyles de Brel, de Brassens ou des Talking heads tournent à plein régime. Le rap est venu après. « J’écoutais NTM au collège, parce que mes potes écoutaient l’album en boucle. Je n’ai compris que quelques années plus tard l’importance du travail de certains groupes comme I AM. » Pour Nivek, comme le jazz ou la musique classique, le rap est une musique élitiste, « il faut prendre le temps, connaître, comprendre, avant de pouvoir apprécier . »

Paradoxe de sa musique, sa façon d’être ne reflète en rien la violence de ses textes. Plus gendre idéal un peu hipster que caïd façon Booba : « Je fais du rap inconscient, pour ne pas m’enfermer dans un style particulier. J’écoute beaucoup de rock, de chanson française aussi. Je n’ai aucune règle dans mes morceaux. » Aujourd’hui installé à Tours, avant le passage à Montpellier pour les études, il a grandi à Saint-Pierre-de s-Corps. Une adolescence bercée entre cascades façon Yamakasi et expérimentation hip-hop. « Je crois que, oui, j’ai une certaine fierté aujourd’hui, je travaille à Radio Béton, ma musique fonctionne : c’était mon rêve quand j’étais gamin. Je l’ai atteint. Après ? Aucune idée. »
Benoît Renaudin

√ LE CONCERT
Nivek jouera à la salle Ligéria de Montlouis le vendredi 21 février, pour la soirée Coud’boost organisée par Tous en scène. Vous aurez aussi l’occasion d’écouter un autre super groupe montant : Waloobeach CONSORTIUM. À partir de 20 h 30. Tarifs : de 3 à 12 €

√ ENTRE NOUS
Kévin Araujo (c’est son vrai nom) vous livre quelques-uns de ses péchés mignons.
SA SÉRIE
« Les Sopranos, pour moi, c’est culte. Ça me rappelle mes années à Montpellier quand je passais des week-ends tout seul à me mater des séries. »

SON PLAT
« Les beignets de morue de ma grand-mère, le plat typique portugais. Mais à chaque fois, j’attends Noël avec impatience pour en manger. »

MUSIQUE
« Ma dernière grosse claque musicale ? Ce sont les Von Pariahs, quand j’ai reçu leur album à Radio Béton, j’ai halluciné. »

UN LIVRE
« En ce moment, je suis en train de lire Baltimore (de David Simon, le créateur de la série tv The Wire, NDLR). Je n’ai pas envie de le finir, alors je lis seulement quelques pages à chaque fois, ça fait un an que ça dure ! »

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