« Le Bateau Ivre, c’est vous, c’est nous ! »

Il existe une règle simple au Bateau : une personne = une voix. Chaque sociétaire a donc son mot à dire pour participer à la définition du cap à suivre.

Avec 2 000 sociétaires, le Bateau Ivre est un paquebot hors-norme dans l’univers des sociétés coopératives du secteur culturel. Mais aujourd’hui, ils sont à peine 300 à s’engager régulièrement pour faire vivre la salle de spectacles. Or pour fonctionner à plein régime, le Bateau a besoin de toutes les énergies disponibles !

Le Forum des Sociétaires, samedi 6 mai, aura pour thème la responsabilité et l’engagement des sociétaires dans la vie du Bateau. « On ne tiendra pas si les gens ne se l’approprient pas », explicite Franck Mouget. Les associations locales, sociétaires ou non, s’impliquent déjà dans la vie du lieu et dans sa programmation.

Mais tout Tourangeau peut aussi participer. Comment ça se passe ? Voici deux Tourangelles qui sont à bord !

Perrine, matelot tout-terrain Chaloupe « vie coopérative », chaloupe « vie de l’équipage », chaloupe « bar » :

Perrine donne un coup de main sur ces trois thématiques. Concrètement, cela signifie une réunion par mois par chaloupe, et parfois un peu de temps passé sur un dossier qu’il faut faire avancer. Participer au choix des boissons proposées au bar ou créer un questionnaire destiné aux sociétaires par exemple.

Pour cette Tourangelle qui a vécu à quelques pas de la salle, s’investir dans la vie du Bateau tombait sous le sens : « J’aime l’utopie du Bateau, son indépendance, et travailler en collectif. J’espère que l’Archipel et l’Aassemblée générale vont développer plus d’engagement, de participation, pour que l’aventure continue ! »

Zoé, au comptoir Zoé est bénévole au bar du Bateau Ivre depuis l’ouverture.

Et sociétaire depuis quelques mois seulement : « C’est un cadeau d’anniversaire qu’on m’a fait l’été dernier ! Et en septembre prochain je pense intégrer la chaloupe Bar ». Zoé s’insère progressivement dans la vie coopérative, où elle se devait d’avoir sa place : « En revenant à Tours et en voyant que le Bateau rouvrait, c’était une évidence d’y participer ! »

Servir des bières, rendre la monnaie, sans se tromper sur la tablette de la caisse, tout un art que les bénévoles se partagent, sous la houlette de Thomas et Laurence, salariés du Bateau. « N’hésitez pas à nous rejoindre, au bar ou ailleurs il y a toujours de la place pour les bénévoles ! »

Bateau Ivre : où en est le navire de la culture ?

Avec les beaux jours, le Bateau Ivre prend le large ! La salle de spectacles largue les amarres pour son assemblée générale en forme de festival : l’Archipel du Bateau, du 3 au 7 mai au Point Haut. Et si on faisait le bilan de cette année à flot ?

Cinq jours, dix-neuf concerts, des centaines de sandwichs confectionnés avec amour, et une grosse quantité de bonnes ondes : c’est le programme affiché par les équipes du Bateau Ivre pour l’Archipel du Bateau, festival organisé par la salle de concerts de Tours centre, délocalisée pour l’occasion au Point Haut du 3 au 7 mai.

Sur scène, groupes locaux, talents émergents et artistes confirmés se mélangeront allègrement chaque soir. Irène Drésel, Lysistrata, Vulves Assassines, Lo’Jo, les Australiens de Hard-Ons ou les Tourangeaux de Grauss Boutique, il y en aura pour tous les goûts !

Mais qu’on se le dise : ce festival est aussi et surtout le moment d’une assemblée générale décisive pour la Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) Ohé du Bateau, qui a racheté il y a maintenant presque sept ans la mythique salle de spectacles de la rue Edouard-Vaillant. « Nous sommes dans une urgence joyeuse », précise Franck Mouget, aujourd’hui en charge de la coordination générale et du développement coopératif.

Les moussaillons doivent en effet faire face aux réalités. D’un côté, la salle a ouvert ses portes à 24 000 spectateurs entre janvier et décembre 2022, avec 350 spectacles accueillis. Une vraie réussite, avec un Bateau de nouveau ancré dans les habitudes tourangelles, y compris auprès des générations qui n’avaient pas connu l’ancienne version du lieu.

Mais côté finances, le compte n’y est pas : « On a plus de 200 000 € de pertes, car l’emploi artistique et technique a un coût important », explique Franck Mouget. La voie d’eau n’est pas irréparable, à condition que tous les matelots soient sur le pont (on vous avait prévenus pour les jeux de mots !). Kevin Turpeau, chargé de communication, ajoute que « avec cette première année à un rythme normal, on a testé les possibles. On a exploré au fur et à mesure.

Mais on ne pourra pas envoyer beaucoup plus de bois : il faut que chacun, bénévole, sociétaire, habitant, vienne prendre part au rêve ! Le débat n’est pas que culturel, il est citoyen, car c’est une vraie démarche coopérative, qui touche au vivre-ensemble ».

Les rouages de la machine

Ni association, ni MJC, ni entreprise lambda, le Bateau Ivre est bien une coopérative. Dans ses statuts, et dans son fonctionnement. « La démocratie permanente, au quotidien, même si ce n’est pas toujours simple ! », commente en souriant Franck Mouget.

En plus d’un Conseil d’Administration de dix-huit membres, la SCIC fonctionne ainsi avec six « chaloupes » : des groupes de sociétaires qui se réunissent régulièrement pour faire avancer des dossiers variés. Communication, bar, administration, programmation, travaux, vie de la coopérative, à chaque chaloupe sa spécialité !

Cet engagement bénévole vient ainsi épauler le travail de « l’équipage », les huit salariés présents au quotidien en salle des machines (et hop, un jeu de mots de plus, qui ne marche que si le Bateau est un paquebot).

Pour sortir de la galère financière, qu’on espère passagère, les chaloupes et les salariés réfléchissent à plusieurs options. Réduire le nombre de soirs d’ouverture ; arrêter ou limiter les soirées à prix libre aux recettes souvent insuffisantes ; encourager la location de salle ou en modifier les tarifs… « Il est temps de partager avec les sociétaires, pour trouver ensemble une solution ! », s’exclame Franck Mouget.

Et ça tombe bien, puisque ce weekend aura donc lieu l’AG, l’assemblée générale de la SCIC Ohé du Bateau. Sur les 2 000 sociétaires actuels, il en faudra au moins 300 présents (ou représentés par procuration) pour valider les décisions qui y seront prises dimanche après-midi.

Et hors de question de baisser pavillon ou de faire grise mine, puisque cette assemblée générale sera aussi l’occasion d’évoquer une ligne d’horizon pleine de belles nouvelles ! Le Bateau s’installera en effet au Foudre de la Guinguette de Tours avec sa propre programmation pour onze semaines cet été, et les travaux sont imminents pour réhabiliter le balcon afin d’accueillir 150 spectateurs supplémentaires dès la rentrée ! Alors, prêts à monter à bord ?

Maud Martinez / (Photos Alain Bregeon / Bateau Ivre)

Le théâtre émergent en immersion au Bateau ivre

#EPJTMV À l’initiative de la compagnie Je ne dirai jamais mon nom, huit formations théâtrales s’étaient donné rendez-vous au Bateau ivre le mercredi 18 janvier 2023.

Cette soirée dédiée au « théâtre émergent » a fait défiler sur les planches « la crème de la crème de la création artistique tourangelle » selon les mots de la maîtresse de cérémonie, la comédienne Justine Calais-Gillot.

L’idée d’une réunion entre compagnies de théâtre locales faisait son chemin depuis quelque temps dans la tête des comédiens. Mais il a fallu qu’Agathe Peligry prenne l’initiative pour qu’elle ait lieu. Sollicité pour accueillir la soirée, le Bateau ivre a mis gratuitement à disposition sa salle et sa régie.
« Un geste militant en faveur de la culture », confie Laurence, une des dix salariés que compte ce haut-lieu de la culture en Touraine.

Si la salle est historiquement connue pour accueillir des concerts, « ses sociétaires restent sensibles à une ouverture artistique large », poursuit cette fidèle du Bateau.
Une aubaine pour les troupes représentées à cette soirée qui se sont vues offrir un lieu d’expression et de promotion pour leurs nouvelles créations.

Devant une salle comble, le duo Sale Défaite a ouvert le bal avec son récit sur l’inexorable destin qui lie les princesses et les grenouilles.
Bayan Ramdani a poursuivi par une lecture très incarnée de sa nouvelle création « L’invitation » qui relate une rencontre pleine de crédulité et de pensées intrusives. La Maudite compagnie a ensuite cherché la cause d’un trou dans les nuages avant de laisser la place au clown Formica pour sa conférence sur la recherche du bonheur.

Le trio de Jamais je ne dirai mon nom nous a transportés dans le monde apocalyptique de sa pièce « Vide cosmique ». La Compagnie de Broc et de plumes a croisé ses deux spectacles donnant ainsi une rencontre détonante entre un dieu aztèque et une prostituée débarquée du Québec à la toute fin du XXème siècle. Seule sur scène, Maëlle Koenig nous a fait part de ses questionnements poétiques.
La soirée s’est conclue par la prestation de la compagnie Continuum Flamme mettant en scène un groupe de musique italien à l’énergie débordante.

Le théâtre continue ce soir au Bateau ivre qui laisse carte blanche aux élèves du Conservatoire de Tours.

 > Ce soir le 19 janvier 2023 à 20h , au Bateau ivre à Tours.

Par Dorian Gallais, Zachary Manceau et Louise Monard–Duval, journalistes en formation à l’Ecole publique de journalisme de Tours
Photos : Kelvin Jinlack

La culture face au monde d’après : les salles de concert

[5/5] Ces derniers mois sans théâtre, sans musique ou sans art nous ont rendus tout chose. Mais aujourd’hui, tout repart et il faut aller de l’avant. Des acteurs et actrices de la vie culturelle tourangelle évoquent pour nous les mois qui viennent. Aujourd’hui, laissons la parole à Carole Lebrun, de la Scic OHE (Le Bateau Ivre) et Odram Trumel, directeur du Temps Machine.

Carole Lebrun
Présidente de la Scic OHE ! (Le Bateau Ivre)

Carole Lebrun, de l’équipe du Bateau Ivre (Photo DR)

« Patience ou impatience. On est en train de mûrir la date d’ouverture, en visant début octobre. Ce qui est sûr : les travaux seront finis fin août, on a mis le paquet sur l’acoustique. Ça devrait être performant ! Mine de rien, ça fait 10 ans qu’on attend, nous ne sommes plus à un mois près… On a hâte que ça commence vraiment.

Fête. L’idée derrière ça est celle de la fête, avec un besoin d’une convivialité retrouvée, de partager avec les artistes, le public, les sociétaires, que les gens puissent enfin retrouver le nouveau Bateau, que les jeunes générations qui ne le connaissaient pas le découvrent.

Explorations. Cette année sera une année d’explorations et d’expérimentations. Il n’y aura pas un unique événement d’ouverture car nos 1 800 sociétaires ne rentreraient pas… Nous aurons au début une programmation modeste en fonction des moyens. On aura des soirées pirates dans une jauge réduite où les artistes prendront les commandes. On va aussi ouvrir le café culturel avec des programmations impromptues, sous le mode de l’intime, une fois par mois. Et puis dès que ce sera possible, le lieu a vocation à être loué. »

Odran Trumel
Directeur du Temps machine / Terres du Son

Odran Trumel est le directeur de la salle Le Temps Machine, à Joué-lès-Tours (photo archives tmv)

« Brouillard. Comme nous avons une salle debout, nous ne pouvons, pour l’instant, pas faire grand-chose. On espère reprendre les concerts en septembre, en partie avec les concerts annulés du printemps dernier, sans appliquer les règles actuelles, car notre jauge serait limitée à 50 personnes et ce modèle économique-là est introuvable.

Public ? Va-t-il revenir ? Quand toutes les règles sont faites pour que les gens s’éloignent, nous nous interrogeons sur notre capacité à imaginer notre activité. Si on ne peut organiser des concerts que dans des conditions antinomiques à la convivialité (qui fait partie de notre esprit), est-ce qu’on aura encore envie de le faire ?

Contrecoup. Les séquelles économiques sur le Temps Machine liées aux finances publiques vont être lourdes. Pour Terres du Son, les trois jours du festival nous font vivre un an. On va devoir emprunter pour supporter cette année. L’aspect plus positif c’est de savoir si on va profiter de cette crise pour casser la bulle spéculative autour des prix des spectacles, notamment des festivals. Peut-être qu’on ira vers quelque chose de plus solidaire et compréhensif pour que survivent les festivals. »

Propos recueillis par Aurélie Dunouau

Bateau ivre : ohé ohé la grosse rentrée !

C’est aussi la rentrée pour le collectif Ohé du bateau qui prépare la réouverture prochaine du Bateau ivre. On fait le point avec Laurent Polisset, du conseil d’administration.

Le Bateau ivre ouvrira ses portes l’an prochain (Photo archives tmv)

Il y a eu une petite trêve estivale pour le collectif ? Ou vous êtes restés sur le pont ?
Le conseil d’administration ne s’est pas réuni en août, mais début juillet. En revanche, nous avons continué à travailler les dossiers. Il y a tellement de choses à faire ! On attendait la subvention de la Région et de l’agglo signée début juillet. Ensuite, on a refait les budgets provisionnels et estimé la première tranche des travaux qui commenceront à la rentrée. Car on a fini de recevoir les devis des entrepreneurs. Le chantier va démarrer en septembre !

Alors quoi de prévu maintenant ?
On se retrousse les manches ! L’ouverture de la salle doit se faire au premier trimestre 2020, début avril. Bref, ça arrive vite. C’est une grosse rentrée pour nous.

Laurent Polisset de Ohé du bateau (Photo collectif Ohé du bateau)

Vous pouvez enfin souffler ?
Ouais ! (rires) Quand les premiers entrepreneurs mettront les pieds dans la salle, ça fera du bien ! Le collectif s’est tout de même monté à l’hiver 2010…

Les collectivités locales ont mis la main à la poche. Ça vous a surpris ?
Ça faisait neuf ans qu’on les sollicitait avec plein de projets différents. Ça a mis le temps, la Région avait acheté des parts sociales. Mais à force, on est devenus plus crédibles, donc ils sont revenus vers nous car on tenait la route. Bon, il manque encore des fonds puisque nos débuts seront « bruts » : la salle aura 300 places dans un premier temps. Pour la deuxième phase, l’extension permettra une jauge de 600 places et un balcon. C’est donc une belle et vraie enveloppe pour commencer. Mais il nous reste encore pas mal de collectivités à aller voir.

Vous avez déjà les yeux rivés sur la programmation ? Comment cela se passera ?
En fait, il n’y aura pas de programmateur. La programmation viendra des structures culturelles sociétaires. Au début, on aura une grosse partie de location de salle. Et une petite partie qu’on se réserve avec nos labos, où il y aura de tout : danse, théâtre, musique… On pense aussi aux artistes qui nous avaient soutenus à l’époque et sont encore informés aujourd’hui. Une grande partie d’entre eux devraient être là, lors de la semaine d’ouverture en 2020.

> Infos sur ohedubateau.com

Bateau ivre : c’est reparti !

Les travaux vont démarrer au Bateau Ivre. La salle dévoilera bientôt son nouveau visage.

bateau ivre

Carole Lebrun, présidente de la SCIC Ohé, et Franck Mouget, membre fondateur du collectif, ont donné le premier tour de clé pour ouvrir la salle du Bateau Ivre, à Tours. La semaine dernière, la société coopérative d’intérêt collectif a officiellement signé, chez le notaire, le rachat du lieu à la Semivit (ancien propriétaire) pour 270 000 €.
Les travaux, eux, sont estimés à 400 000 €.

Et ils devraient complètement transformer l’endroit. C’est l’architecte Stéphane Martin, qui a par exemple réalisé la Pléiade à La Riche, qui s’occupera de donner un nouveau visage au Bateau Ivre. Sont notamment prévus une réfection du sol, une accessibilité totale aux personnes à mobilité réduite, de nouveaux sièges, une scène modulable…

Décrit par Franck Mouget comme « un lieu de rencontre », le Bateau Ivre nouvelle version possédera une jauge de 600 places et accueillera un café culturel.
Samedi 20 janvier, à 15 h, la salle sera exceptionnellement ouverte pour une vente aux enchères d’oeuvres d’art. Idéal pour se mettre à flots.

Bateau Ivre : histoire d’un sauvetage en 5 dates

Ce jeudi 16 mars, une assemblée générale se tient pour faire le point sur la situation du Bateau Ivre. En cinq dates, tmv revient sur l’histoire d’un sauvetage.

bateau ivre

1982 : MISE À L’EAU

Gisèle Vallée et Joël Le Breton, couple amoureux de culture, transforment un petit local du quartier Blanqui en salle de spectacle, mais très vite, les fins de soirées au Bateau Ivre, rue Eugène-Durand, dérangent le voisinage. Le navire change alors de port pour s’installer dans l’ancienne salle de cinéma du 146 rue Edouard-Vaillant, en 1987, avec Gisèle à son commandement. La capacité d’accueil est triplée, passant à 300 marins amateurs de musiques et de théâtre.

2010 : AVARIE DE MOTEUR

Les années passent mais les artistes ne se ressemblent pas. En 28 ans, le Bateau Ivre a fait voguer 1 500 groupes et 250 compagnies. On se souviendra du ressac qu’ont provoqué Miossec, Les Wampas, l’As de Trèfle, IAM ou encore Arthur H. En octobre 2010, la salle ferme ses portes mais le collectif Ohé du Bateau ! est créé pour sauver le navire, préparant le départ de sa propriétaire Gisèle Vaillant en décembre. Un total de 130 000 € de promesses de dons est récolté mais cela ne suffi t pas. Un an plus tard, le trois-mâts est racheté par la Société d’économie mixte de la Ville de Tours (Semivit) pour stopper toute velléité des promoteurs. Seul hic, le collectif et la Semivit ne sont pas d’accords sur le prix de la location.

2013 : REMORQUAGE EN MUSIQUE

Une première Distillation Culturelle est organisée gratuitement en octobre 2013. Tout un week-end, des artistes en tout genre donnent une cinquantaine de spectacles devant le Bateau Ivre. La fresque actuelle est réalisée à ce moment-là par 18 plasticiens. La population se mobilise de plus en plus nombreuse à chaque mobilisation et la lutte continue pour trouver un accord avec la Semivit.

2016 : TOUS CAPITAINES DU NAVIRE

La Semivit donne finalement jusqu’au 15 avril 2016 au collectif Ohé du Bateau ! pour racheter la salle à hauteur de 600 000 €. Une première souscription est lancée en février en proposant aux citoyens et entreprises de devenir sociétaires, en achetant une des 6 000 parts de 100 €. Le 24 juin, la Semivit accepte la proposition d’achat de 270.000 € et le 17 octobre le collectif historique Ohé du Bateau ! se transforme en SCIC Oh ! (Société coopérative d’intérêt collectif). Elle est forte de 263 200 € grâce au capital apporté de 1 567 sociétaires et des 100 000 € promis de la Région. Il signe le compromis de vente le 8 décembre dernier.

2017 : UN NOUVEAU NOM ?

La première assemblée générale de la coopérative culturelle SCIC se tient ce jeudi 16 mars, à 18 h 30, à la salle Thélème de la faculté des Tanneurs. À l’ordre du jour un point sur la situation du Bateau Ivre ! (vente, travaux, finances), l’élection de cinq derniers administrateurs de la SCIC Oh ! et le nom de la future salle qui pourrait changer ou rester le même. La réouverture du navire est envisagée fi n 2017, après des travaux de désamiantage, d’accessibilité aux personnes à mobilité réduite…

Texte : Pauline PHOUTHONNESY / Photo : Hughes LE GUELLEC

Next week : l’actu du 15 au 20 mars

De Tours à Paris, de la journée du sommeil au Bateau Ivre, voilà un bref résumé de ce qui fera l’actu la semaine prochaine.

MERCREDI

Tours. C’est le 15 mars que s’ouvrira la 10e édition des Assises du journalisme. Jusqu’au 17 mars, ateliers, conférences et workshops animeront ce rendez- vous de l’information, ouvert à tout public (rappelons-le !). Un après-midi accueillera aussi le Salon du livre du journalisme, où seront présents de nombreux auteurs, notamment Raphaëlle Bacqué, Claude Sérillon ou encore Edwy Plenel.
 > Du 15 au 17 mars, au centre Vinci. Gratuit. Infos et inscriptions sur journalisme.com
NEWS_NEXTWEEK_ASSISES

Fillon. C’est aussi ce même 15 mars que François Fillon (LR) sera convoqué par les juges d’instruction pour être mis en examen dans l’affaire de l’emploi fictif présumé de sa femme, en tant qu’assistante parlementaire et autres joyeusetés. Le 1er mars dernier, lors d’une conférence de presse, il avait indiqué : « Je me rendrai à la convocation. Je ne reconnais pas les faits, je n’ai pas détourné d’argent public. »

JEUDI

Bateau Ivre. Le 16 mars, ce sera la première assemblée générale pour la coopérative culturelle SCIC Ohé ! Le collectif Ohé du Bateau, à l’origine de la renaissance du mythique Bateau Ivre, est actuellement en transition administrative. Tout le monde est convié à cette AG qui aura lieu salle Thélème, à Tours, à 18 h 30.
>Infos sur ohedubateau.com
NEWS_NEXTWEEK_BATEAU

VENDREDI

Télé tatouée. Le 17 mars prochain, Yann Barthès, de l’émission Quotidien, présentera le Tattoo Show, une émission spéciale dédiée au tatouage, avec reportages et invités sur le plateau. L’animateur devra même réaliser un classement des célébrités tatouées. > Le 17 mars, sur TF1, à 23 h 15 (après Koh Lanta).

SAMEDI

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(Photo daddu.net)

RrrZZzz. La petite info inutile du jour : le samedi 18 mars, ce sera la Journée mondiale du sommeil (oui, ça existe). D’ailleurs, à cette occasion, des experts de l’INSV (Institut national du sommeil et de la vigilance) s’interrogeront sur le thème : « Dormir seul ou pas ? Quel impact sur le sommeil ? » On espère sincèrement que ces professionnels attireront l’attention sur un problème national : le/ la conjoint(e) qui prend toute la couette pendant la nuit (et qu’est-ce que ça nous agace).

Dernière ligne droite pour sauver le Bateau

Plus que quelques jours pour aider et sauver le Bateau ivre…

C’est la dernière ligne droite. Les membres du collectif Ohé du bateau ont jusqu’au samedi 9 avril pour réunir les 600 000 € qu’ils espéraient, afin de racheter la salle mythique du Bateau ivre. Les jours passent, les soutiens s’accumulent. Sur les réseaux sociaux, nombreux sont les artistes de toute la France qui posent fièrement avec un t-shirt jaune « Reprenons le Bateau ».
Pour l’instant, « pour l’achat du bien, nous en sommes donc à 215 000 € (collectivités locales + sociétaires, NDLR). Nous recevons ces derniers jours de plus en plus de souscriptions de la part des citoyens et d’associations », précise le collectif dans un communiqué. Le dernier happening se produira le 9 avril, pour un « après-midi d’agitation populaire », comme le précise Ohé du bateau.

Tout est donc encore possible pour sauver la vie d’un pan de la culture tourangelle. Le Bateau ivre, ouvert en 1982, avait vu défiler jusqu’en 2010 une tonne d’artistes, comme Noir Désir, Zazie, Louise Attaque ou encore La Mano Negra.

 > Pour aider : rachat.ohedubateau.com

ohe du bateau

Demain, on s’tient la main pour le Bateau Ivre

#EPJTMV. Pourquoi réouvrir le Bateau Ivre ? « Parce que c’est une salle mythique à Tours, les acteurs culturels et les artistes en ont besoin. »

EPJTMVLa diversité culturelle, c’est super important : voilà le discours de Franck Mouget, président de l’association Ohé du Bateau, qui milite pour la réouverture du Bateau. Le but : une salle où l’art et la culture pourraient s’exprimer librement et où les gens pourraient partager un bon moment. Et à des prix abordables (entre 5 et 12 euros).
Pour l’association Ohé du Bateau, les finances ne doivent pas guider l’envie de réouvrir ce lieu. L’utilité sociale doit primer, l’intérêt général pour la ville et son rayonnement. C’est quoi l’important ? « Ce que cela crée comme liens d’humanité. » D’où la chaîne humaine organisée ce samedi 6 décembre par le collectif. L’objectif est de montrer que chacun peut participer à la réouverture, chacun est essentiel à ce que ce soit un lieu de culture et d’art dans sa plus grande diversité. La chaîne, c’est symbolique. Le collectif veut provoquer la volonté du politique. « La municipalité est assez molle sur la question », estime Claude Bourdin, secrétaire adjoint de l’association et candidat aux dernières élections municipales. « Ils sont intéressés par le projet, mais ils ne savent pas par quel bout le prendre », ajoute Franck Mouget. Selon lui, « le bout le plus simple c’est le bout citoyen. Il y a des gens qui veulent faire des choses, pourquoi ne pas les accompagner ». En avril, Christine Beuzelin, adjointe à la culture, déclarait à La Nouvelle République : « Il faut que la culture aille plus vers les gens.» Et c’est exactement ce que veulent les défenseurs du Bateau, ça tombe bien, non ?
EPJTMV« Quand on veut on peut » est la devise qui anime l’ensemble des Tourangeaux derrière le projet de réouverture du Bateau Ivre. « On a envie de prouver qu’on existe, qu’on peut créer du lien. L’argent, il y en a marre de le mettre au centre des activités humaines. C’est la culture qui doit l’être. » La très forte volonté citoyenne, qui existe depuis quatre ans maintenant, n’a qu’une envie : ne plus être dans la démonstration, mais dans l’action. « On veut être dans le lieu et montrer de quoi les citoyens qui défendent la diversité culturelle sont capables, témoigne le président de l’association. Au Bateau Ivre, on veut qu’il y ait de l’humanité, des échanges, du partage, parce que ça manque à Tours. »
Ce samedi 6 décembre, en se tenant la main, les membres du collectif et les citoyens tourangeaux auront à cœur de montrer qu’ils veulent relier le projet de réouverture du Bateau à la mairie. Ce sera ça, d’ailleurs, le trajet de leur chaîne humaine : du 146 rue Edouard-Vaillant à la place Jean-Jaurès et l’Hôtel de Ville. Midi pile au Bateau, et puis, vu le froid, quitte à sortir, autant marcher dans la joie et se tenir la main. « Venez nombreux, on ne sera jamais assez pour défendre ce genre de projet. »
Déroulé des évènements 
Ce samedi 6 décembre. Départ à 12 h du Bateau Ivre, passer par la gare vers 13 h, et arriver à la mairie à 14 h. Tous les 100 mètres environ, des « agitateurs » vous réchaufferont !
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=QOz7sE83TNc[/youtube]
Sébastien Guerche (article + photos)

Le bateau ivre refait surface

Le collectif ohé du bateau lance la Distillerie culturelle pour remettre le navire à flots.

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Ohé du bateau ne lâche rien. Le 12 et 13 octobre, le collectif tourangeau organise un grand weekend événement pour montrer que son projet de reprise du Bateau ivre est possible sur le plan culturel. Concert de musiques amplifiées, baroque, classique, plasticiens, théâtre : tout le monde devrait s’y retrouver pendant ces deux jours. Une scène devrait être installée en face de l’ancienne salle de concert.
Le Collectif a même eu l’accord d’utiliser la scène du Bateau. « En mars dernier, la proposition de la mairie pour la location du Bateau ivre a été un vrai coup dur pour nous, Christophe Dupin, membre du collectif. 5 000 € de loyer alors que nous en demandions maximum 1000 par mois pour être viable économiquement, c’est clairement un désengagement politique. Après avoir réfléchi ensemble, nous avons décidé de continuer. Nous avons alors créé la Distillerie culturelle. »
L’idée est simple : il n’existe aucun lieu culturel transdisciplinaire sur Tours. La Distillerie deviendrait un pole pour toutes les compagnies de théâtre, les groupes de musique, d’artistes qui veulent émerger dans le milieu culturel local mais qui n’en ont pas les moyens. « Nous avons constitué des laboratoires, explique Christophe Dupin. Tout le monde peut en faire partie, associations comme citoyens. Dans ces labos, nous réfléchissons à la programmation et la gestion de la Distillerie. »
Le projet de la Distillerie : ohedubateau.com