Vrai / Faux : connaissez-vous bien le festival Aucard de Tours ?

Notre curiosité est enfin satisfaite : il y a quelques semaines, Aucard de Tours dévoilait une partie de son affiche. L’occasion de passer le célèbre festival à la moulinette de notre vrai/faux ! Faites notre test !

 

Réalisé par Aurélien Germain / Photo ouverture : archives NR Julien Pruvost

Bob Jeudy : « Le street art à Tours en est à ses balbutiements »

#EPJTMV Comme tous les arts, le street art a ses pionniers. Bob Jeudy est de ceux-là. Il était là au tout début de l’aventure à Tours. Rencontre.

D’abord inconnu du grand public à ses débuts dans le monde artistique, Bob Jeudy se fait un nom lorsqu’il met les pieds à Paris dans les années 2000. Avec l’aide de Jean Faucheur, il tend à démocratiser l’art de rue. En 2012, il s’installe à Tours. À cette époque, la ville n’offre pas d’endroit pour peindre. Au fil des années, il parvient à obtenir des murs où des centaines d’artistes se sont succédé pour exposer leurs créations éphémères, ouvrant la voie au street art tourangeau.

Comment le street art a-t-il vu le jour à Tours ?

Je suis arrivé à Tours en 2012. À cette période, les différentes mairies qui se sont succédé n’étaient pas favorables à l’art urbain. Les artistes qui souhaitaient peindre dans la rue n’avaient pas la possibilité de s’exprimer. Le centre était très surveillé. Ils se rendaient donc aux alentours, par exemple à Saint-Pierre-des-Corps. Le premier mur d’art urbain de Tours se trouvait rue Nationale. En 2016, l’artiste franco-colombien Chanoir a exposé son travail pendant deux mois. Puis comme prévu, le mur a été détruit.

Depuis cette exposition, y a-t-il eu une évolution de ce milieu artistique dans la ville ?

Au côté de certains artistes, nous avons proposé d’autres murs dont celui du passage du Pèlerin. Pendant des années, il y a eu des oppositions. Récemment, j’ai été contacté par l’association Modulable.Urbain.Réactif (M.U.R) de Tours pour relancer le projet. Elle se compose de trois co-présidentes et de l’artiste local Drope. En septembre 2022, elles ont obtenu l’autorisation de peindre le mur du passage du Pèlerin, le troisième emplacement dans la ville. Chaque artiste expose ses œuvres pendant deux mois.

Avant Dawal, qui vient tout juste de terminer sa performance, nous avons eu la chance de voir les œuvres de Madame et de Mr Dheo. Les gens s’arrêtent et réagissent. Beaucoup font un raccourci entre le graffiti et l’art de rue, et ne s’attendent pas à voir ces types d’œuvres. Il y en a qui passent et qui trouvent cela horrible mais, le plus souvent, les passants sont agréablement surpris.

Récemment, des grandes fresques ont vu le jour à Tours, pouvez-vous nous en dire plus sur ces œuvres ?

En août 2022, la mairie m’a contacté pour réaliser deux fresques sur les murs de l’îlot Vinci, près de la gare. J’ai proposé à l’artiste lyonnais Brusk et à Drope de travailler sur ce projet. En une semaine, ils ont réalisé des oeuvres originales à l’aide de nacelles. Il y avait un thème proposé en lien avec les transports, mais les artistes étaient totalement libres de créer ce qu’ils voulaient à partir de cette idée.

De nombreux artistes ont exprimé le fait que l’art urbain tourangeau est encore trop peu développé, qu’en dites-vous?

Le street art à Tours en est à ses balbutiements. Il y a maintenant le mur du passage du Pèlerin et les fresques de l’îlot Vinci. Ce sont les débuts. Il y a deux ans, il n’y avait rien de tel. Je suis optimiste car depuis les élections municipales de 2020, la mairie est ouverte à ce genre de projets, elle a envie de s’investir. Pour moi, c’est une très bonne chose. L’art de la rue est magique. C’est accessible à tout le monde, à tous ceux qui passent par là. Dans la période peu joyeuse que nous avons traversée tous ensemble, le street art peut être un bon remède, une façon d’amener du bonheur à Tours.

Dossier réalisé par Élias Insa, Sellim Ittel, Zeïneb Hannachi, journalistes en formation à l’Ecole publique de journalisme de Tours

Photos : Mathilde Lafargue, Kelvin Jinlack

Les Cinémas Studio : le temple du Septième art

En 2023, les cinémas Studio à Tours fêteront leurs 60 ans ! L’occasion de passer ce lieu mythique à notre exercice du vrai/faux pour remonter le cours de l’histoire…

1. Les Studio, c’est 365 films par an

FAUX

C’est… bien plus ! Les cinémas Studio exploitent, chaque année, près de 550 films ! Récemment dans les colonnes de la Nouvelle République, la présidente Catherine Melet parlait de « proposition cinématographique énorme. Ici, nous offrons aux spectateurs des films de tous les genres, pour tous les publics, venus du monde entier, en version originale sous-titrée ».

2. Le cinéma a été détruit par un incendie en 1985

VRAI

Dans la nuit du 25 au 26 février 1985, ce qu’on appelait à l’époque « le studio 1 » est totalement détruit par un incendie. Les deux salles voisines subissent également des dégâts. Ce jour-là, sur les bobines ? Je vous salue Marie, le film controversé de Godard et haï par les milieux catholiques intégristes. Beaucoup y verront un lien, pensant à un incendie criminel, d’autant que partout en France, des incidents ont éclaté. L’enquête mènera à un non-lieu. Le mystère ne sera donc jamais levé.

3. Il a été créé par une association de réalisateurs tourangeaux

FAUX

C’est l’abbé Henri Fontaine qui, en 1963, a ouvert les cinémas Studio. Ce curé de campagne, fou de ciné, s’est entouré d’un groupe de cinéphiles tourangeaux et d’animateurs de ciné-clubs pour fonder une association et retaper – énormes travaux oblige – le Myriam Ciné, une salle en faillite dans une certaine rue des Ursulines…

4. Ce sont les Studio qui organisent le plus vieux festival de France sur la thématique LGBT+

VRAI

Son petit nom, vous le connaissez sûrement : il s’agit de Désir… Désirs. Le festival de cinéma queer et LGBT+ existe depuis 1993, c’est le plus vieux de France. Il aborde les questions liées à l’identité de genre, à l’orientation sexuelle et aux désirs. Cette année, pour ses 30 ans, il se tiendra du 18 au 24 janvier 2023, et réfléchira sur la question de la quête du bonheur.

5. C’est le cinéma d’art et essai le plus important de France

VRAI

Eh oui, on appelle ça la classe ! Sept salles, 350 000 spectateurs par an (un peu moins depuis le Covid, alors hop, on retourne au ciné !), et une bibliothèque renommée dans toute la France.

Nouvelle place du Grand Marché : un succès monstre ?

Avant, c’était cool, après, c’est encore plus sympa. Quoi ? Le relooking de la place du Grand Marché, alias la place « du Monstre ». Un bon prétexte pour s’y balader et rencontrer celles et ceux qui la font vivre.

Beaucoup d’enfants ont peur du Monstre, y compris mes petits-enfants ! ». N’en déplaise à Gilles, octogénaire qui fait une pause sur l’un des nouveaux bancs, le petit Augustin n’est pas apeuré pour un sou. Il court autour de la statue, pour passer sous ses jambes, puis recommencer. Sa maman Inès le surveille patiemment.

« On n’habite pas très loin, et dès qu’on sort et qu’on passe par ici, il réclame “ Le mon ” ». À bientôt 2 ans, Augustin a donc adopté le Monstre comme la plus marrante des aires de jeux pour petits citadins.

L’adoption n’a pourtant pas été simple. Lors de l’installation de cette statue de Xavier Veilhan, en 2004, certains commerçants de la place s’y étaient même opposés. Nathalie, du restaurant Le Zinc, était de ceux-là : « Je n’étais pas pour, on avait fait une pétition. Mais on s’y est fait. Et maintenant c’est sa place, on le garde ! ».

Christophe, qui a ouvert sa boutique de vêtements pour homme Monsieur Chris en 2012, a une relation ambivalente à ce gros bonhomme. « La statue coupe la place en deux, c’est un peu dommage. Mais c’est peut-être parce qu’elle me tourne le dos que je dis ça ? ». Dans un éclat de rire, le commerçant se satisfait surtout des nouveaux aménagements sur une place qui devient « un outil de travail comme on n’en a jamais eu avant ».

Bien sûr, les commerçants ont souffert des travaux, avec pour la plupart une baisse de leur activité. Et les nouveaux aménagements ne sont pas encore idéaux. L’accès aux véhicules de livraison est ainsi très difficile après 11 h du matin. Or les clients de Clémence qui viennent chercher leurs bouquets de fleurs séchées pour leur mariage dans sa boutique Stand 17, au 17 rue du Grand Marché, n’ont pas forcément des horaires de livreurs professionnels !

Quelques ajustements sont donc encore à faire, pour que la place du Grand Marché tourne rond. Mais badauds et commerçants se réjouissent de cette place désormais plus lumineuse la nuit, plus calme le jour. Certes, les places de stationnement ont disparu, mais Christophe nous invite à vérifier les tarifs du parking souterrain des Halles, à deux pas de là, où il y a toujours des places.

Résultat : dès qu’on reste plus de deux heures dans le quartier, le souterrain devient compétitif par rapport aux parcmètres (5,30 euros pour 3 h en souterrain contre 7 euros pour 2 h 15 en surface d’après les tarifs affichés sur internet).

 

À la sortie de la place, au bar-restaurant La Grande Ourse, les patrons Achille et Bettina profitent aussi de la piétonnisation de la place voisine. Leurs clients en terrasse ne se font plus frôler de près par les voitures. Le petit bonus ? « Sans les voitures garées, on nous voit bien, et de plus loin ! ».

Une place qui bouge !

Derrière ces vitrines mieux mises en valeur, on s’active. Créée en 1902, reprise en 1998 par Julie Chevallier, la Chapellerie Brun réceptionne sa collection d’hiver, et prépare déjà la collection de l’été 2023. Autour de la place, la librairie Le Livre, le bar Le Tourangeau, le Frenchy’s Burger, Milano Pizza ou le kebab Chez Sam sont autant de totems bigarrés, installés ici depuis de nombreuses années. Mais il y a du mouvement !

La boutique Twice upon a time.

La Balade Gourmande a fermé, tout comme l’armurerie-coutellerie. Côté nouveautés ? Le restaurant Les Frérots depuis 2020 et la boulangerie Les Blés de Demain en 2021, ou plus récemment la boutique de seconde main Twice Upon a Time ouverte en avril (avant une deuxième boutique rue Nericault-Destouches en août dernier). Sans oublier la brasserie locale La Ptite Maiz qui a désormais ici son propre bar !

Car la « place du Monstre » vit le jour et la nuit : vêtements, café du matin, pharmacie, boulangerie, restaurants et snacks variés, bars d’ambiance… « C’est une place un peu plus locale, moins touristique que Plumereau. » Guillaume, cogérant du bar Le Gorille, se prend même à rêver : « Il n’y a pas d’association commerçante, mais ça pourrait être sympa, pour organiser des concerts sur la nouvelle place ? ». Chez TMV, on dit OUI !


> Découvrez l’interview exclusive du… Monstre dans le n°424 de tmv (du 14 septembre 2022). Disponible en téléchargement EN CLIQUANT ICI ! 

Arsène Kouakou, l’épicier du soleil, de la Côte d’Ivoire à Tours

#VisMaVille Arsène Kouakou, 26 ans, est le gérant de Konu, l’épicerie du soleil. Ce jeune commerçant veut mettre en lumière les produits exotiques, inspirés des saveurs de son enfance, en Côte d’Ivoire.

Rue Constantine, à Tours, une nouvelle devanture attire l’œil des passants, près de la fac des Tanneurs : celle de Konu, l’épicerie du soleil. Son gérant, Arsène Kouakou, a fait le choix de s’installer il y a 9 mois en plein centre-ville pour se démarquer des épiceries du monde de quartiers, plutôt tournées vers les communautés.

« Je souhaitais m’ouvrir à tous, partager, faire découvrir les produits exotiques que l’on ne connaît pas forcément, au plus grand nombre de personnes, dans une boutique lumineuse et aux rayons aérés. »

Et ça marche, puisque les étudiants et les habitants d’à côté s’arrêtent volontiers. Sur les étagères, se côtoient des produits essentiellement venus d’Afrique et des Antilles mais aussi d’Asie et d’Amérique latine : du baobab, du manioc, du taro, du gombo, de la pulpe d’açaï, de l’igname…

Arsène Kouakou a également sélectionné des produits moins connus comme la bouillie de mil du Mali, le netetou « qui vient du Sénégal et que l’on utilise dans la confection du plat traditionnel, le tierboudien ».

De prime abord discret et réservé, Arsène Kouakou devient intarissable lorsqu’il parle de ses produits, de leurs bienfaits à leurs usages en cuisine. Par exemple, « le fonio est la plus vieille céréale d’Afrique, nous révèle-t-il. Cela ressemble au sorgho, avec la consistance du sable ». Ce qu’il aime mijoter par-dessus tout ? L’attiéké alloco qui correspond à un couscous au manioc et du mafé accompagné d’un jus de bissap (à base de fleur d’hibiscus).

« Certains produits sont rares et nous allons les chercher directement auprès des producteurs, grâce à mon frère qui est grossiste en région parisienne et fait les allers-retours ainsi qu’à mes contacts locaux. » Arsène Kouakou compte d’ailleurs travailler encore plus étroitement avec des producteurs du Sénégal, de Côte d’Ivoire et de Madagascar pour renforcer les circuits courts et développer sa propre marque, Konu. On trouvera notamment du chocolat ivoirien, une rareté.

 

La Côte d’Ivoire est le pays d’origine d’Arsène Kouakou, arrivé en France lorsqu’il avait une dizaine d’années pour rejoindre son grand frère, suite au décès de sa mère qui l’élevait seule. Sa maman tenait une boutique de cosmétiques en Côte d’Ivoire et cela ne semble pas un hasard dans le fait d’ouvrir une épicerie pour Arsène Kouakou. « Je la suivais partout, dans sa cuisine, dans son magasin, j’ai le souvenir du beurre de karité frais. »

Ouvrir cette boutique représentait donc plus qu’un pari professionnel pour ce diplômé de commerce : un retour aux sources, à la famille. « Cela me tenait à coeur », avoue-il sobrement.

Texte et photos : Aurélie Dunouau


> L’info en + 

Selon Arsène Kouakou, « Konu » signifie « bienvenue » dans un dialecte du Zimbabwe.

Resto : on a testé Yoïsho !, le comptoir japonais de l’avenue Grammont

Envie d’un onigiri ? Ou d’un taïyaki ? Direction l’avenue Grammont pour découvrir la cuisine japonaise de Philippe et Sachiko.

Il y a un petit air de Japon qui flotte avenue de Grammont ! C’est au numéro 11 que s’est installé Yoïsho !, un comptoir tenu par un couple franco-japonais, Philippe et Sachiko, et qui propose « de la soul food ».

Ici, on prend les plats à emporter, mais pas n’importe quels plats. Pas de sushis ou de makis, non non. Yoïsho ! propose les fameux onigiris, typiques de l’alimentation japonaise et qui sont en fait des boules de riz farcies et enveloppées d’une algue nori. Et il y en a de plusieurs sortes, alors vous pensez bien que la team tmv a laissé son cœur (enfin pardon, son estomac) parler.

Un comptoir japonais avec onigiri et taïyaki

Va pour un « kulo goma » pour commencer : c’est un onigiri basique, un nature seulement relevé par un peu de sel et des graines de sésame. Quant au « shaké », il nous a beaucoup plu : très populaire au pays du Soleil levant, il est réalisé avec un émietté de saumon poêlé. Miam et double miam ! Mine de rien, les onigiris calent vite le ventre.

Alors on a testé un « petit » dernier, le « okaka » qui, outre son nom particulier (oui, certains à la rédaction ont un âge mental avoisinant les 4 ans), marie excellemment le sucré et le salé. Ce mélange de thon séché et râpé, avec de la sauce soja, est vraiment délicieux ! Et ça passe tout seul avec la soupe miso.

Pour parfaire le tout, on vous conseille également les taïyaki, des gâteaux en gaufre et en forme de poisson. Le nôtre était fourré à la crème de vanille, un dessert idéal. Yoïsho ! est donc une enseigne plus que sympathique. Authentique. L’artisanal est le maître-mot. Et les maîtres à bord s’y connaissent : Philippe a passé quinze ans au Japon et voulait partager son expérience culinaire aux Tourangeaux. Son épouse Sachiko, elle, vient même directement de Tokyo. Dans leurs valises, ils ont ramené ce goût pour faire plaisir, pour faire découvrir. Bref, un vrai voyage gustatif vers le Japon, sans bouger du centre de Tours.

Chronique : Aurélien Germain / Photos : Yoïsho!


> L’addition : Pour le salé, comptez entre 3 et 3,50 € pour un onigiri. Côté desserts, tout est à 3 €. Soupe miso à 3 € et thés à 2,50 €. Options vegan.

> C’est où ? Yoïsho ! se trouve au 11 avenue de Grammont, à Tours. Ouvert du mardi au samedi, à partir de 11 h jusqu’à épuisement des préparations du jour. Fermé le dimanche et le lundi.

> Contact Site : yoisho.fr ; facebook.com/yoishotoursfrance ou @yoisho.france sur Instagram.

Balade sur la Loire : un fleuve qui vous veut du bien

[Long Format] Un pique-nique en été, un footing pour se décrasser à l’automne, une balade en amoureux en hiver… Les Tourangeaux font leur retour sur les bords de Loire. Mais comment en faire un retour gagnant ? On remonte le fil de l’eau, et de l’histoire, de ce joli fleuve, tout en découvrant son écosystème.

Jusqu’au début du XXe siècle, la Loire tenait une place importante dans la vie des Tourangeaux, mais ils se sont peu à peu coupés du fleuve », explique Bruno Marmiroli, directeur de la Mission Val de Loire. Jusqu’au XIXe siècle, le fleuve était un axe commercial d’envergure nationale : « Il était un grand carrefour marchand, jusque dans les années 1850 où le train est venu le concurrencer, avec la garantie d’un fret qui ne souffrait plus des aléas climatiques.

La Loire était aussi un élément important de la vie quotidienne : on pêchait, on prenait le bac pour traverser d’une rive à l’autre », et on l’observait, car ses variations avaient un impact direct sur la ville et ses habitants. À La Riche, la rue du Port témoigne de ce passé de mariniers, tandis qu’entre Saint-Pierre-des-Corps et Tours, le Quai de la Gare du Canal rappelle l’existence du chemin navigable entre la Loire et le Cher qui séparait alors les deux villes…

L’équipe la Rabouilleuse (Clément, Malou, Faustine).

Lien cassé… bientôt retrouvé ?

Comment la relation des Tourangeaux à leur fleuve a-t-elle changé ? Prenez un désintérêt pour la navigation commerciale, ajoutez une guerre mondiale et ses bombardements, une reconstruction à grande vitesse et le développement d’une France des Trente Glorieuses tournée vers le progrès et l’international, et vous avez votre réponse !

Pour B. Marmiroli, « de 1960 à 2000 la ville s’est développée le long de son fleuve, mais pas avec lui. On construit alors des infrastructures qui coupent la ville du fleuve pour relier les métropoles, en cassant le lien entre le fleuve et les habitants ». De Tours à La Riche, on circule par exemple à grande vitesse en voiture, en oubliant qu’à quelques mètres s’écoule la Loire, rendue difficilement accessible aux quartiers voisins. Mais la reconstruction et le développement des axes autoroutiers comme des immeubles plus proches a un autre impact : on puise alors le sable dans le fleuve pour faire du béton, sans en mesurer les conséquences.

À ne pas confondre avec le ragondin venu d’Amérique du Sud pour perturber l’écosystème local, le castor d’Europe a fait son retour en Touraine dans les années 1950. Un bâtisseur à son aise dans la région ! (Photo MDL37)

Alix Tery-Verbe, de la Maison de la Loire de Montlouis-sur-Loire, dresse un bilan sans appel : on a extrait du lit du fleuve en 40 à 50 ans ce qui avait mis cinq siècles à s’y accumuler. L’eau se retrouve à circuler un peu plus profondément, et sans sable à charrier mais avec la même force qu’avant, provoquant une érosion accrue sur son passage. L’effondrement du pont Wilson en 1976 aurait-il pu être évité sans cette perturbation de l’écosystème ligérien ? Toujours est-il que l’accident a servi d’élément déclencheur pour motiver l’interdiction de l’extraction dans le lit mineur du fleuve.

Un monde à part entière

À la Maison de la Loire de Montlouis, on arpente régulièrement les bords du fleuve avec les visiteurs, à la recherche des traces de castors. Cette espèce emblématique a été réintroduite il y a une cinquantaine d’années dans la région, d’où elle avait disparu au XIXe siècle. Le ragondin s’est fait sa place alors qu’il vient d’Amérique du Sud et n’a pas de prédateur. Sur les îles, les oiseaux viennent se reproduire, tandis que des insectes peuplent le sable… C’est tout un écosystème qui s’épanouit dans et sur le fleuve.

Ce scarabée bleu (pour le mâle, la femelle fait profil bas avec des couleurs plutôt brunes) peuple les rives des cours d’eau. Et à La Ville-aux-Dames, il a donné son nom à une île de Loire : l’île aux Hoplias. (Photo MDL37)

Mais comme tout écosystème, il est fragile : « À chaque fois qu’on rompt l’équilibre, c’est irréversible », commente Bruno Marmiroli. Alix Tery-Verbe renchérit : « Ce sont plein de choses qui s’additionnent et interagissent entre elles. Le risque inondation, par exemple, est lié à l’impact des activités humaines sur tout le bassin versant de la Loire (qui s’étend sur un cinquième du territoire français).

L’enlèvement des haies sur les terres agricoles, l’imperméabilisation des sols avec l’urbanisation, le remblaiement des zones inondables contribuent à ce risque. » Un effet domino, dans lequel l’Homme n’a pas toujours conscience qu’il va déclencher des réactions en cascade ! La ville de Tours et la Métropole travaillent par exemple actuellement sur la situation de la Petite Gironde, un affluent de la Choisille, qui se jette ellemême dans la Loire.

La lycose des sables : Cette petite araignée vit dans les sables, au bord de l’eau. Elle se la joue incognito grâce à son dos rayé de beige, blond et gris. (Photo MDL37)

La Petite Gironde qui parcourt le quartier des Douets déborde souvent, et est polluée. Or, au-delà de ce minuscule cours d’eau, c’est toute la Touraine qui peut être affectée. Attention toutefois : les crues « ordinaires » de la Loire ne sont pas à redouter, au contraire. Elles sont indispensables à l’équilibre du fleuve, en arrachant une partie de la végétation pour laisser ainsi de la place aux oiseaux et à leurs nids, ou en permettant aux poissons de venir frayer tranquillement…

C’est pour faire connaître aux Tourangeaux ces délicates nuances que la Mission Val de Loire mène ses travaux de recherche sur le patrimoine et l’environnement du Val de Loire, et que la Maison de la Loire éduque au quotidien les générations présentes et futures de Tourangeaux… ou de Ligériens ?

Ligériens, habitants du fleuve

Si vous aimez marcher sur les bords de Loire à l’aube, vous les apercevrez peut-être. « C’est le moment où je croise les copains, nous sommes peu nombreux à naviguer sur le fleuve à cette heure, quand on se croise en bateau on discute, et parfois on boit un coup. » Dans son kayak ou sur sa barque, le photographe professionnel Jean-François Souchard en profite bien sûr pour capturer la lumière de l’aurore et la vie du fleuve derrière son objectif.

Qui croise-t-il ? Des bateliers, ou l’un des quatre pêcheurs professionnels d’Indre-et-Loire. Thierry Bouvet est de ceux-là. Comme Jean-François, il a d’ailleurs commencé sa vie d’adulte dans les études de géographie. L’étude du fleuve donne-t-elle envie de s’y plonger ? Pour le pêcheur, c’est un projet d’analyse des faits sociaux autour de la Loire qui l’amène au bord de l’eau, puis bientôt sur le fleuve en 2014. Il y a trouvé son rythme, entre le pont de Saint-Cosme à La Riche et Amboise, pour rester lié à la ville.

Sterne Pierregarrin : Vous la croiserez surtout en été, d’avril à août, puisqu’elle passe l’hiver bien au chaud en Afrique. Elle profite de son séjour dans la région pour se reproduire avant de repartir. (Photo MDL37)

Jean-François Souchard finançait quant à lui sa thèse de géographie en faisant des photos depuis l’eau, « les fesses dans mon kayak ». « C’est la Loire qui m’a fait rester en France », admet celui qui a vécu quelques temps au Québec. Le batelier Clément Sirgue, qui navigue avec l’association La Rabouilleuse depuis une quinzaine d’années, est aussi revenu vers la Loire pour y trouver son bonheur : « J’étais tiraillé entre la terre et la mer. Entre mon parcours dans la gestion de la nature et l’éducation à l’environnement, et mon plaisir de la navigation à la voile en mer. Avec le fleuve, j’ai trouvé une bonne synthèse des deux. Ici, tout commence et tout finit. Toutes les activités du vivant finissent dans le fleuve.».

On pourrait dire qu’Alain aussi finit dans la rivière… du moins il aime à y « naviguer », puisqu’il nous reprend sur le terme « nager » : « La nage est interdite dans la Loire. Comme nous y allons avec des flotteurs, nous sommes considérés comme navigants.». Le Tourangeau âgé de 75 printemps plonge dans l’eau tous les quinze jours environ, avec une bande d’une dizaine de passionnés. Combinaison, palmes, flotteur, et bon gueuleton à l’arrivée, c’est le programme habituel. « Il y a le côté sportif, pendant 2 h on palme, mais on voit aussi des choses assez extraordinaires. Les couleurs, les oiseaux, les lumières, être porté par le courant… c’est que du bonheur ! ».

Clément Sirgue définit ces bateliers, mariniers, pêcheurs, navigants qui parcourent la Loire comme des Ligériens. Les habitants du fleuve. Comme un Tourangeau connaît sa ville, un Ligérien connaît son milieu : « En formant des bateliers avec l’école de la Rabouilleuse, on forme des ambassadeurs et des veilleurs. Ils s’attachent à la Loire, ils la promeuvent, ils la connaissent et savent sur quel banc de sable on peut aller ou non, ils habitent le fleuve, et ils le défendent. »

Les bancs de sable qui bougent, les bîmes qui se créent lorsque le lit s’effondre et que l’eau tourbillonne vers la nappe souterraine, la faune et la flore… « Il faut lire le fleuve car il est très changeant » raconte le batelier, qui compare la navigation à la bourde, ce long bâton qu’on enfonce dans le lit du fleuve pour avancer, à un travail d’équilibre des forces entre l’homme, le bateau et le fleuve.

Retour à l’eau… en douceur

Le directeur et l’équipe de l’association la Rabouilleuse participent au Parlement de Loire, et ont été partie prenante des Assemblées de Loire, avant de naviguer jusqu’à Orléans pour le festival de Loire. Mais Clément Sirgue met en garde : « Le but n’est pas que tous les Tourangeaux et touristes soient sur la Loire, ce serait un désastre écologique. Mais il faut se demander comment on protège ce milieu, et comment on le donne à voir. Il faut accompagner ce retour des gens vers le fleuve. »

La relation des Tourangeaux à leur fleuve est en pleine évolution, mais pour tous les acteurs que nous avons rencontrés, le retour vers la Loire doit s’accompagner d’une véritable éducation qui permettra de retisser un lien équilibré entre le milieu naturel et ses habitants. Objectif : la réintroduction raisonnable et mesurée de l’être humain en milieu ligérien.

Texte : Maud Martinez / Photo d’ouverture : Jean-François Souchard

Madeleine Assas, lauréate du Prix du roman tmv : « New York est une ville inspirante et aspirante »

Madeleine Assas a remporté l’édition 2021 du Prix du roman tmv ! On en a donc profité pour passer un petit coup de fil à l’autrice qui, en direct d’Arles, nous a parlé de son premier roman Le Doorman et de sa plongée dans New York. Le tout, avec le sens des jolies phrases.

Pour nos lectrices et lecteurs qui ne connaissent pas encore votre roman Le Doorman, comment le résumeriez-vous en quelques phrases ?

Question difficile ! (rires) C’est une tranche de vie sur une quarantaine d’années, du début des années 60 à 2003, c’est la vie d’une ville, la vie d’un immigré algérien d’origine juive qui part sans attache à New York. Il exerce le métier de « doorman », portier d’immeuble, ce qui est typique dans cette ville. Il est présent et, en même temps, invisible par sa discrétion. Il y a la verticalité de l’immeuble où il travaille et l’horizontalité des promenades et de ses pérégrinations. On le suit arpenter cette ville en perpétuelle mutation. C’est un voyage, une ville et une vie.

Le Doorman, c’est une belle plongée dans un New York hétéroclite. Pourquoi avoir choisi cette ville comme terrain de jeu pour votre roman ?

Au départ, je voulais écrire sur une ville qui me fascine, que j’adore et qui me révulse. J’ai donc choisi New York. La première fois qu’on va là-bas, on croit la connaître, en raison de notre culture littéraire, cinématographique… J’en avais déjà une image ; j’ai été touchée par ce qui fait de cette ville une vieille ville, les fantômes d’une vieille Europe. Ce n’est pas une ville historique, mais il y a des millions d’histoires. C’est la ville des exilés par excellence. Un endroit de chaos mais, au milieu, on peut y faire sa vie.

Dans une présentation sur Youtube, vous parlez de « roman géographique ». Quelle a été votre approche ? Vous avez pris des notes durant vos voyages ?

Je n’ai pas fait un travail de journaliste ! (rires) Je n’ai pas pris de notes là-bas, car New York s’est incorporée en moi. J’y suis allée plusieurs fois et voulais écrire dessus. Adopter le regard d’un homme dans la géographie d’une ville qui change sans cesse. Je voulais évoquer certains lieux. Je n’ai pas fait de structure de départ, cela est venu par la suite. Petit à petit, j’ai fait évoluer Ray, le personnage, car les lieux suscitent chez chacun une cartographie intime. J’ai fini par faire un plan chronologique et géographique par la suite. Les lieux m’ont inspirée quand j’y étais. New York est inspirante et aspirante.

Ray est un portier européen, il marche, il vit dans la ville qui ne dort jamais. Mais finalement, n’est-ce pas avant tout un roman sur la solitude ?

Oui, bien sûr. C’est la solitude au milieu de la multitude. Car il y a une multitude de solitudes, à New York ! C’est une course à la vie là-bas. Ray est seul. Mais quand on est seul, on reçoit les choses plus intensément. Pourquoi un portier, justement, comme personnage principal ? Je voulais quelqu’un venant d’un milieu social modeste. Il fallait un observateur et quelque chose d’intemporel et de « désuet ». Cela permet une traversée dans le temps. Tous les gens qui exercent ce genre de métiers sont les petites fourmis qui font marcher la ville.

Vous êtes comédienne (télé, cinéma, courts-métrages…). Comment on en vient à l’écriture d’un roman ?

Je suis dans les textes et j’ai toujours aimé écrire. Je faisais des petites histoires qui restaient dans mes tiroirs. Mon passé dans le théâtre fait que j’aime raconter. Je n’ai pas l’impression d’un hiatus entre les deux activités. En étant comédien, on est toujours entourés… Dans l’écriture, on est dans la solitude réjouissante, la liberté. La phrase de Barthes me parle : « J’écris parce que j’ai lu. »

C’est votre premier roman. Quelles ont été les difficultés pour l’écriture ?

Le temps de maturation a été très long, j’ai eu les premières idées il y a 10-12 ans. J’imagine que chaque livre a sa propre fabrication et sa vie. Mais l’écriture s’est passée harmonieusement. J’étais confiante, car je voulais raconter cette histoire ! Même si le manuscrit était resté dans les tiroirs, tant pis, il fallait que j’écrive. Là, j’essaye de préparer mon second roman, ce n’est plus pareil.

Je trouve que c’est un roman d’atmosphère, contemplatif, plutôt qu’un roman d’intrigue. Comment abordez-vous vos descriptions très fouillées ?

C’est vrai, c’est de l’observation, de la sensation. J’ai fermé les yeux, j’avais comme une caméra en moi, je revoyais les images. C’était très visuel pour moi ; je voyais les choses que j’ai gardées visuellement. Je me prenais par la main et me laissais aller. La maturation a aidé cela. Visuellement, j’étais comme dans un état d’improvisation et me laissais guider. New York est une ville qui vous marque. À chaque fois. Elle est toujours en transformation.

Selon vous, à qui s’adresserait votre roman ?

C’est dur de répondre ! (rires) Écoutez, c’est sûr que si l’on aime New York, c’est un livre sympa à offrir ! (rires) Attention, ce n’est pas un guide de voyage, bien sûr ! Mais j’aimerais que les gens l’apprécient pour l’écriture. Je souhaite que le roman vous touche…

> Le Doorman, de Madeleine Assas. Paru aux éditions Actes Sud


Propos recueillis par Aurélien Germain
Photo ouverture : crédit Carole Parodi
Retrouvez les romans qui étaient en compétition en retrouvant notre article du 20 mai 2021 ICI

Chroniques culture : l’histoire de Nivek, le plein de BD et un polar iconoclaste

On commence le voyage en Touraine avec le nouveau clip du rappeur Nivek, avant d’embarquer pour le roman singulier de Benjamin Dierstein et finir dans le royaume de la BD.

LE CLIP

NIVEK – HISTOIRE

Rarement Nivek nous aura autant touché avec une de ses chansons… Car avec « Histoire », le rappeur tourangeau vise le cœur via un titre personnel, bercé par une étrange mais douce mélancolie et un texte fort et brut (« Dire qu’à l’époque j’étais au premier rang ; puis d’moins en moins, craindre la sonnerie comme un premier round »).

Pour mieux porter ce morceau, le musicien a fait appel à Yannis Poncho de Poncho Prod’ qui signe là encore et de nouveau un clip esthétique (le grain, l’effet rétro, les plans en horizontalité des tours et des bancs), dont la colonne vertébrale est constituée par cette tonne de vidéos d’archives de la vie de Nivek.
Aurélien Germain

(Photo ouverture : Charline Adzuar)

LES BD DE LA SEMAINE

Incroyable, cette biographie de « Leonard Cohen » (éditions Casterman) signée Philippe Girard, où l’on se replonge avec délice dans la vie mouvementée du chanteur canadien ! À travers ce portrait et cette voix unique se dessinent un génie et toutes les failles d’une vie agitée.
Musique encore avec « Une Histoire du Velvet Underground » (Dargaud) : Prosperi Buri aborde la vie de ce groupe new yorkais, pierre angulaire du rock des 60s. Warhol, la Factory, les anecdotes, les engueulades, tout y passe, un vrai bonheur. Comme celui de lire « Idiss » (Rue de Sèvres) de Bernard et Malka, adaptation, au long de ces sublimes 128 pages, de l’histoire de la famille du grand avocat Robert Badinter.

En matière d’adaptation, on saluera également celle de « Peter Gynt » (Soleil), dans laquelle Antoine Carion fait des merveilles en noir et blanc. On restera dans le côté obscur avec « La Ballade de Ran » (Bamboo), superbe manga de Yûsuke Ôsawa qui livre en deux tomes une geste fabuleuse d’un héros en quête de sa propre humanité au pays des monstres de cauchemar.
Hervé Bourit

LE LIVRE

BENJAMIN DIERSTEIN – UN DERNIER BALLON POUR LA ROUTE

Hommage à la fois au western et à la France d’en bas, ce polar iconoclaste (éd. Les Arènes) se lit comme on regarderait un film d’Audiard de 2021. Car les deux branquignols à la recherche d’une petite fille disparue et qui sont au cœur du récit ont tout des protagonistes d’un de ces buddy movies aux clichés essorés jusqu’à plus soif, perdus au fin fond de banlieues crasses ou de villages fantômes. Le résultat est une improbable réussite qui confine au génie tellement le trait est vif, les dialogues savoureux et le sens du rythme imparable.
Hervé Bourit

Emilie Tardif, de TV Tours : « Les chaînes locales sont devenues le nouveau cool »

Elle est l’une des figures emblématiques de la petite chaîne qui a bien monté depuis sa création le 24 mars 2006. La journaliste-animatrice Émilie Tardif, aux manettes de l’émission TILT, promène sa bonne humeur et son dynamisme depuis un bout de chemin déjà. Des projets, des idées pour la chaîne, elle n’en manque pas. Panorama de 15 années de TV Tours.

Émilie, vous souvenez-vous de vos premiers pas à TV Tours ?

C’était en 2008, j’étais d’abord une simple invitée dans une émission de Jean-Baptiste Boursier (aujourd’hui sur BFM TV) qui a créé le format du talk à 18 h. J’étais là pour parler de la mode du vintage. Comme ça s’est bien passé, il m’a proposé de venir faire une chronique régulière dans son émission sur un format qui s’appelait le « J’ai testé pour vous… » et alors là j’ai tout testé : toiletteuse pour chiens, la pole dance, le kayak en eau vive… L’émission s’appelait « Tout sur un plateau » et le principe était justement de faire tout ce qu’on voulait. On avait une liberté totale et on a rigolé comme jamais. Et puis un jour, Émilie Leduc qui présentait ensuite cette émission m’a demandé de la remplacer, c’était en 2013. Vous avez en quelque sorte grandi aux côtés de TV Tours.

Emilie Tardif, l’un des visages de TV Tours.

Quel regard portez-vous aujourd’hui sur ce cheminement ?

C’était un rêve de devenir journaliste quand j’étais petite. En fait, mon job, c’est le meilleur de la ville, c’est d’être la tour de contrôle de tout ce qui se passe de positif sur le territoire, c’est un job en or, je connais avant les autres tous les bons plans sympas et je les diffuse ensuite. Je pourrais être engagée par le Petit Futé dans une deuxième carrière !

Comment l’image de TV Tours a-t-elle évolué en 15 ans d’existence ?

L’évolution de TV Tours est étonnante. Notre image est bien meilleure et nos audiences sont en train d’exploser. Lancer une chaîne locale à l’époque, c’était super cool, tout le monde le faisait en 2006 et puis il y en a plein qui ont périclité. Et puis maintenant, le local est le nouveau cool, tout le monde s’y remet car les gens ont une sorte de défiance vis-à-vis des grandes chaînes, se posent la question de la fiabilité de leurs sources.

Nous proposons cette traçabilité de l’information qui est possible pour nous parce que nous sommes des journalistes du coin, que nous connaissons notre territoire et que nous restons accessibles pour les gens. Aujourd’hui, le circuit court ce n’est pas que pour la nourriture, on a envie de savoir ce qu’il y a dans notre assiette comme dans notre télé.

L’équipe s’est renouvelée depuis les débuts, la ligne éditoriale initiale – la proximité – est-elle toujours identique ?

Oui, le local, le local, le local ! La ligne éditoriale est la même, ce sont les programmes qui changent de temps en temps. On fonctionne avec une rédaction de neuf journalistes indépendants et chacun a tendance à avoir sa spécialité, son émission qui lui ressemble. Romain Delville et Audrey Champigny font les sports, Aurélie Renault est sur l’actu format magazine, moi je fais l’info positive… Chaque journaliste apporte des idées et on s’adapte aussi aux envies des téléspectateurs… Tout en ne parlant que de ce qui se passe chez nous aux gens de chez nous.

Peut-on dire que vous êtes aujourd’hui bien inscrits dans le paysage local ?

La notoriété est super bonne. Les gens nous connaissent bien mais on a encore un énorme travail de conquête à faire sur le Loir-et-Cher.

Dans Tilt, l’émission que vous présentez (avec Samuel Collin le lundi), vous mêlez info pratique et divertissement. Quelle est la recette, le bon mix ?

C’est du journalisme de solution et de service. Le bon mix c’est quand on arrive à intéresser à la fois Sandrine, assistante de direction et Michel, ouvrier, qui le soir se retrouvent. J’ai en tête les téléspectateurs. Mon émission, c’est un zapping géant, c’est un sujet positif sur le territoire par jour abordé sous forme de chronique et de l’initiative citoyenne : les animaux le lundi, le mardi les commerces, le mercredi les associations de solidarité, le jeudi des artisans, le vendredi les peech pour obtenir des financements participatifs locaux. Au total, c’est une trentaine de chroniqueurs qui sont tous des pros de ce dont ils nous parlent. L’idée c’est aussi de mettre des gens du territoire à la télé qui n’y seraient pas passés autrement en les faisant chroniquer. Cela devient une petite bande locale, un joyeux bazar.

Vous avez toujours réservé une place importante à la culture qui manque aujourd’hui de visibilité…

L’idée, c’est de faire émerger des talents du coin, les musiciens, les artistes plasticiens sont également beaucoup présents à l’antenne. On a une nouvelle émission « 3…4 » (gérée par Nivek) une émission de clip locaux et ça permet d’aider les musiciens du cru ! Dans les tuyaux, on va lancer les artistes TV Tours, on va en sélectionner trois qui vont bénéficier encore plus de notre média, de spots gratuits et de visibilité.

D’autres projets sont à venir pour TV Tours ?

Le nouveau projet pour septembre, c’est une émission de témoignages. Je pense qu’avec la crise sociale, il y a de plus en plus le besoin de trouver un relais dans nos associations. On ne les connaît pas toujours. Chaque fois, il y aura une thématique, un témoignage fort sur des sujets difficiles et, à côté, une association sera là en pivot pour donner du conseil et la solution. Autre programme important pour nous, on sélectionne des documentaires sur le territoire, coproduits avec Ciclic et France 3 Bip TV (Les séances de docu). Il y aura également une émission culinaire et une telenovela brésilienne, permis par le regroupement avec d’autres télés locales.

Propos recueillis par Aurélie Dunouau

> Les photos illustrant cette interview sont des photos d’archives TV Tours, d’où l’absence de masques. 

PHOTO GERARD PROUST TOURS LE 22 FEVRIER 2016 REPORTAGE SUR TV TOURS TELEVISION LOCALE DU GROUPE LA NOUVELLE REPUBLIQUE L’EQUIPE AVEC OLIVIER SAINT CRICQ CLOTILDE MASSARI ET JEROME DESRUY

CCCOD : 4 ans d’art et de culture

Le CCCOD fête ses 4 ans ce jeudi 11 mars ! Avec des rendez-vous à la clé et l’occasion, aussi, de se rappeler que le lieu continue de faire battre le cœur de l’art contemporain depuis ses débuts.

Un peu d’histoire…

Et de quatre bougies soufflées pour le CCCOD ! C’est le 11 mars 2017 que le centre d’art contemporain ouvrait ses portes au jardin François Ier, tranquillement installé à deux pas de Plumereau et de la Loire. Le chantier avait alors débuté en 2014, faisant naître un bâtiment construit par l’agence portugaise Aires Mateus, choisie après avoir remporté le Concours international d’architecture deux ans auparavant.

Au menu, un endroit très clair et lumineux, nourri de hautes cimaises (histoire d’accueillir de grandes œuvres). Les murs portent les initiales OD comme Olivier Debré, peintre dont la famille et la vie étaient profondément liée à la Touraine. À son ouverture, le directeur de l’époque, Alain-Julien Laferrière, voulait que le CCCOD soit un carrefour, où les artistes pourraient se retrouver.

Depuis 4 ans, c’est chose faite, le lieu multipliant les collaborations. Les projets se sont ainsi succédé dans les 4 500 m2 et les trois espaces d’exposition.

Une semaine anniversaire et des événements

Programme chargé pour le CCCOD qui a décidé de fêter ses quatre ans à travers plusieurs propositions culturelles. Une semaine spéciale avec « deux plus fois de renc’art, une rencontre virtuelle inédite, des rendez-vous “une œuvre à partager’’ autour de nos expositions et “une œuvre, un jeu’’ pour les plus jeunes », présente-t-on du côté du CCCOD.

– On commence par une rencontre virtuelle avec Marie-Anita Gaube, via une discussion en visio ce jeudi 11 mars. Un médiateur du centre d’art sera également présent pour évoquer l’expo Odyssées, actuellement dans la Galerie noire.

(Photo Marie Anita Gaube)

– On enchaîne avec Renc’art où le public, accompagné toujours d’un médiateur, pourra découvrir les expos du moment visibles… depuis l’extérieur ! (oui, oui) Ces visites de 30 minutes ont lieu jusqu’à samedi.
– Pour « L’œuvre à partager », c’est parti pour 30 minutes où, en petit groupe et en visio, vous découvrirez une œuvre grâce à un médiateur du CCCOD. Attention toutefois, à l’heure où nous rédigeons, les créneaux étaient presque tous complets !
– Enfin, il sera possible d’expérimenter en famille l’art contemporain à travers des thématiques artistiques, ce samedi. Cet instant découverte est ouvert à tous à partir de 6 ans.

> Tous les rendez-vous sont gratuits. Inscriptions obligatoires sur cccod.fr/ le-ccc-od-a-4-ans

Une expo visible de l’extérieur

Les lieux culturels ont beau être fermés, le CCCOD essaye tout de même justement de faire vivre la culture. Le centre a ainsi invité le duo de designers tourangelles Hors-Studio. Rebecca Fezard et Elodie Michaud ont pu investir les galeries transparentes du lieu. Leur expo, La Partition d’un instant, est donc visible… de l’extérieur uniquement, par tous les temps, de jour comme de nuit !

C’est une installation « en trois volets qui associent leurs axes de recherche actuels : la création de matériaux, la tradition décorative et le langage de programmation numérique », présente le CCCOD.

> Une expo singulière et étonnante, à découvrir jusqu’au 2 janvier 2022.

(Photo archives NR Julien Pruvost)

Chroniques culture #71

Beaucoup de bandes-dessinées cette semaine, avec une tripotée d’œuvres pour les amoureux d’Histoire ! On a également le EP de Suzane, regardé le DVD L’Ordre des médecins mais aussi le vinyle de Muthoni Drummer Queen.

LE DVD
L’ORDRE DES MÉDECINS

Simon, pneumologue aguerri, côtoie la maladie et la mort constamment. Mais le jour où sa mère est hospitalisée, ses certitudes s’écroulent… Ici, David Roux offre une plongée réussie dans le monde médical (photographie clinique, couleurs froides) mâtinée d’un drame humain et familial bouleversant.
Ce regard sensible et humble est transcendé par la performance sobre mais brillante de Jérémie Renier, à fleur de peau. Film dur mais émouvant, intime mais humain, L’Ordre des médecins reste tout en justesse du début à la fin. Dans sa version DVD, l’éditeur a fourni d’intéressants bonus, entre un entretien avec le réalisateur et des rencontres avec le compositeur de la musique, une philosophe de la médecine et quelques courts-métrages pour compléter le tout.
> Sortie le 4 juin

LES BD
UNE ANNÉE AVEC LES RASPBERRY – T1

On connaissait déjà le trait de Pacco via Instagram, sur lequel le dessinateur poste les aventures de sa famille Raspberry (près de 90 000 abonnés au compteur, tout de même !). Petit plaisir cartonné pour eux : l’auteur sort « Une année avec les Raspberry » (éd.Delcourt), un recueil reprenant 127 gags déjà publiés sur les réseaux, ainsi que 20 inédits.
À travers un univers fun et décalé car anachronique, Pacco esquisse une chronique préhisto-familiale où sont incorporés des éléments de notre société actuelle. Joliment illustré, ce miroir tendre d’une vie de famille lambda (ado en crise, autorité parentale, couple, etc.) mais version Pierrafeu fait sourire, voire parfois rire (la mère est LE personnage qu’on adore). Mais certains gags tombent à plat et quelques pages manquent de teneur. Une bande-dessinée qui, toutefois, apporte distraction et fraîcheur. A.G.

HISTOIRES D’HISTOIRE

On commence avec le magnifique « Le Feu de Thésée » (Humanoïdes associés) pour se balader à Athènes sur les traces du Minotaure, sublimé par le récit de Frissen et superbement illustré par Trifogli.
Avec « Xérès » (Futuropolis), Franck Miller creuse le sillon de son amour pour la Grèce Antique, nous ramenant aux temps de Darius et Alexandre, avec ce trait si particulier et cet art du récit qui vaut autant qu’une révision pour le Bac !
À ce propos, lire « La Princesse de Clèves » (Dargaud), par Claire Bouilhac et Catel Muller, c’est aussi s’offrir un petit bonus ! On passera aussi un peu de temps au Louvre avec « Les Tableaux de l’ombre » (Delcourt), merveilleuse réflexion sur l’art et la célébrité, livrée par un Jean Dytar époustouflant.
Petite pause avec « Six Coups » (Dupuis) d’Anne Claire et Jérôme Jouvray, un western jubilatoire et plein d’humour. Et cerise sur le gâteau, on dégustera « Quand tu viens me voir ? » (L’Association) où Charles Berberian livre ses croquis magnifiques et ses réflexions sensibles sur le temps qui passe et l’amour de ses proches.
Hervé Bourit

LE VINYLE DE LA SEMAINE DE RADIO CAMPUS
MUTHONI DRUMMER QUEEN – SHE

Après un premier album assez discret en 2009, la MC Kenyane frappe fort avec ce second opus. Pour cette sortie, elle s’allie au duo de beatmakers suisse GR! & Hook et la formule cartonne. L’artiste s’accapare avec aisance les codes du hip-hop aussi bien que ceux du dancehall, du R&B et de la rétro soul. Les textes sont conscients et célèbrent la beauté, la force et l’audace des femmes africaines qui sont pour beaucoup de penseurs du continent, l’avenir de celui-ci. On ne sait pas encore si Muthoni Drummer Queen est l’avenir de la scène des musiques urbaines d’Afrique mais ce qui est certain, c’est qu’elle en est le présent et semble l’assumer pleinement.
Julien Abels

ÉVÉNEMENT
EMMANUEL TELLIER AUX STUDIO

Début mars, tmv vous parlait du dernier CD en date du Tourangeau Emmanuel Tellier, La Disparition d’Everett Ruess. Eh bien, bonne nouvelle ! Le film qui accompagne l’album sera présenté le 7 juin, à 19 h 45, aux Cinémas Les Studio à Tours. À la fois film documentaire et collection de chansons, cette histoire part sur les traces d’un personnage hors norme disparu à l’âge de 20 ans dans le désert de l’Utah en 1934. Un récit rare et subtil qui explore les marges et la poussière de l’Amérique de ces années sombres de la Grande dépression.
H.B.

LE EP
SUZANE

Une jeune fille toute seule sur scène qui fait des chorés et qui joue avec ses machines ? On a déjà vu ça ces derniers temps, me direz-vous. Pas facile en effet de trouver une place entre Angèle ou Jain, mais Suzane a définitivement ce petit plus qui fait la différence. Comme on a pu le voir récemment à Bourges, avant de l’apprécier de nouveau à Avoine Zone Groove ou aux Courants à Amboise, la demoiselle emporte tout sur son passage.
Et ce premier EP pose ses chansons électro sous les meilleurs auspices. C’est frais, percutant, drôle et sérieux à la fois. De quoi bien s’incruster dans la tête et donner envie de bouger. Quatre titres, c’est vraiment trop, trop court : vivement la suite !
H.B.

Les Îlots électroniques : 5 ans de souvenirs

Cinq ans et toutes ses dents ! Les Îlots électroniques fêtent leur anniversaire les 14, 15 et 16 mars. Les co-fondateurs Enzo et Thomas, accompagnés de la big boss des bénévoles Maëlle, sont passés sur le gril de nos questions. Discussion croisée

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(Photo Maxime Hillairaud)

Commençons par le commencement ! Comment est née cette idée de faire les Îlots électroniques, un rendez-vous dominical, gratuit, bénévole, alliant concerts et moment festif ?
Thomas : La réflexion a commencé en 2013. On a mis un an à lancer le projet. On n’a pas franchement inventé le concept de rendez-vous électro en extérieur, car ce format existait déjà notamment à Montréal avec le Piknic Electronik.
Enzo : En juin, j’étais à Nantes et un dimanche, il y a eu le « Goûtez électronique ». Un rendez-vous gratuit, comme Les Siestes électroniques à Toulouse. J’ai trouvé ça top, ce côté « on se réunit entre potes le dimanche pour de la musique ». J’ai tout de suite envoyé un texto à Thomas qui organisait des concerts à Blois.
T : Je cherchais une occupation… (rires)
E : Il pouvait le faire et moi, je bossais aussi pour Radio Béton. Boulimique que je suis, je voulais trouver une activité associative. En en parlant avec Thomas à la guinguette, on a imaginé un truc à faire sur l’Île Simon fait pour flâner et danser. C’était prévu comme une récréation. On a tapé dans nos réseaux et fait appel au musicien Arno N’ Joy qui était dans tout ça…
Maëlle : En 2013, c’était du Justice et compagnie. Ce genre de musique revenait.
T : C’était clairement le bon moment.
E : On a demandé à Arno s’il voulait rejoindre le projet. Il avait une bonne connaissance des DJ. Puis on a tout monté à trois. Du temps a passé, car l’Île Simon – d’ailleurs le nom des Îlots électroniques vient de là – était difficile à obtenir. On s’est cassé les dents, puisque c’est un site protégé. Mais un soir, j’étais au Projet 244, un lieu de création dont je suis tombé amoureux. J’ai téléphoné à Thomas pour le réveiller et qu’il vienne le voir. On a donc organisé notre première édition là-bas. Il y a eu 600 personnes le 30 mars 2014 !

En fait à Tours, il y avait clairement une demande au niveau de la musique électro, non ?
T : Carrément. Et les Tourangeaux ont répondu présent, car c’était un événement gratuit et un format appréciable.
E : Ce n’était pas que de la musique, il y avait aussi du 100 % local, ne serait-ce qu’au niveau des bières, un foodtruck du coin, des jeux vidéo… On a fait deux éditions au Projet 244 puis le lieu a fermé. On a rencontré José Manuel Cano Lopez (sa compagnie est installée au château du Plessis – NDLR). José, c’est un punk ! Il a adoré le concept des Îlots. On a donc organisé une édition au château, un 22 juin. On a fait 1 500 personnes !
T : On s’est toujours fait avoir sur l’affluence en fait ! (rires) Du coup, on a vite été en rupture de stock pour les bières. Mais les retours du public étaient géniaux.

Les Îlots ont donc 5 ans. Que voyez-vous en regardant dans le rétro ?
E : On est fiers du parcours de l’asso ! On a eu de la chance niveau météo, à part en 2017.
T : Et puis faire nos 1 an à l’Heure tranquille, quoi… C’était taré ! (rires)
M : À chaque édition, il y avait de plus en plus de monde. Je me suis dit : “Mais ça ne s’arrêtera jamais ou quoi ? On a créé un monstre !’’ (rires)
E : On trouve encore du plaisir à faire les Îlots, c’est super.
T : Même s’il y a eu des années pas simples bien sûr… La saison 2017 a été très difficile…

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(Photo Arya)
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(Photo Objectif pixel)

Parfait, ça m’offre donc une transition à ma question suivante ! Il y a quelque temps, vous étiez en difficulté financière. Votre campagne de financement participatif, pour vous aider, a été un succès. Près de 7 000 € en 72 h ! Surprenant ?
E : Ça a reboosté l’équipe ! On n’était pas bien. On s’est pris une tôle financière, car on avait fait des erreurs. Mais ce crowdfunding nous a motivés ! Pour cette cagnotte, il y a quand même des jeunes de notre public qui n’ont pas un kopeck mais qui ont lâché 50 balles pour qu’on continue. Les 7 000 € n’ont pas épongé la dette, mais ça nous a fait survivre. On a augmenté le prix au bar. On ne faisait pas assez de marge là-dessus, alors que c’est ce qui nous aide, puisque les Îlots sont gratuits.
M : On a eu la chance d’avoir des partenaires qui nous ont fait confiance, notamment notre fournisseur de bière.
E : En octobre, on a tout posé à plat et on a payé nos créanciers. 2019 s’annonce sereine.

Sachant que les Îlots sont gratuits, les recettes de la buvette vous aident. Mais y a-t-il des partenaires financiers ?
T : On a un peu de mécénat venant de notre alcoolier. Depuis l’an dernier, il y a aussi une petite subvention de la SACEM. Une fois par an, la mairie de Tours nous fait le matériel gratuit. Ce qui représente 800 €. Mais le bar, c’est ce qui fait quasiment tout. Les Îlots sont auto-financés à 98 %.

Y a-t-il un « public Îlots » ?
E : Oui. Le noyau dur de nos concerts en extérieur, c’est du 18-25 ans. À 75 % je dirais. Mais il y a aussi beaucoup de familles, des trentenaires, des enfants… Des gens de tous horizons, et toute tranche d’âge.
T {avec un regard appuyé et entendu vers l’auteur de ces lignes…} : Il y a même des métalleux qui viennent boire une bière sans forcément aimer la musique ! (sourires)
M : C’est un lieu de brassage.
T : Oui, un lieu de vie. On a aussi eu des gamins de la Rabière. Il y a des gens qui nous découvrent, ou encore le Bar Bidule qui vient s’occuper des enfants…

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(Photo OvahShoot)

Venons-en aux 5 ans des Îlots. Là, ce sera donc payant puisque c’est en intérieur et toute la nuit. Pourquoi avoir choisi le Point Haut pour votre anniversaire ?
T : Nos 4 ans là-bas se sont très bien passés. Mais il y avait un goût d’inachevé. Il fallait y retourner.
E : C’est un warehouse (une sorte d’entrepôt – NDLR) mais avec le confort d’une salle. On peut l’aménager avec la Compagnie Off. Ça aura de la gueule ! On a trouvé un lieu dans le lieu. Ça donnera accès à une deuxième scène, la « Loco » car c’est là qu’on y réparait les locomotives à l’époque !
M : Ce sera une sorte de mini-club disco débridé et plein de groove en plus de la salle principale de concerts. On pourra bien y danser !
E : On a aussi fait appel à un collectif d’arts de la rue. De quoi ajouter un grain de folie. Vous pourrez vous faire pailleter la tronche ! (sourires) Côté horaires, c’est de 22 h à 8 h du matin le vendredi et 22 h – minuit le samedi !

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(Photo Brian Soumeilhan)

Décrivez-moi en trois mots les Îlots !
M : Ouah, c’est une question piège, ça ! (rires) Je réponds en dernier…
E : Bière, musique, soleil !
T : Oh non, j’allais dire la même chose ! Bon bah… bière, musique, paillettes.
M : Ouais, paillettes, musique, copains.

Dernière question… quel est votre meilleur et votre pire souvenir pour les Îlots ?
E : Oula, je pense qu’on a tous le même ! (rire général) C’était juillet 2017, à la Rabière, sous la pluie. On a décidé de maintenir. Il n’y a que Thomas qui était contre ! (rires) Mais la programmation était mortelle. Il a commencé à pleuvoir tout doucement à 15 h puis… l’averse ! Mais les gens restaient, ils prenaient leur pied. À 17 h, on a dû tout couper, car c’était risqué.
M : Le public voulait rester, il pleuvait comme pas possible. C’était la cata. Les bénévoles étaient surexcités mais on a tellement ri en démontant le matos… Certains faisaient même du ventriglisse sur le bar. C’était l’apothéose d’une année de merde et, en même temps, un vrai coup de fouet.
T : Moi, le meilleur souvenir, c’était aux 4 ans des Îlots. Privation de sommeil totale le dimanche, mais ça m’a mis une patate monstre, car les gens étaient géniaux ! Le pire, c’est peut-être aussi la Rabière. On va dire que… c’était compliqué ! (sourires)

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(Photo BatVision)

> Les Îlots électroniques fêtent leurs  5 ans. Du 14 au 16 mars, le jeudi de 18 h à 23 h au Prieuré Saint-Cosme (Rubin Steiner + Ludo des jeunes) ; le vendredi de 22 h à 8 h au Point Haut (Antigone, DJ Deep, Folamour, Happy Faciatum, GL8…) ; le samedi de 22 h à midi même endroit (Arno N’Joy, la Charcuterie musicale, Umwelt, Chichi, Le Camion bazar…)

> A l’heure où nous rédigeons, il ne restait plus que quelques places pour le vendredi seulement !

> Navettes au départ de la gare de Tours vers le Point Haut : 2 €. Infos sur facebook.com/lesilotselectroniques

We The Animals : magnifique chronique sur l’enfance

C’est un très beau film qui atterrit cette semaine au cinéma. Dans We The Animals, Jeremiah Zagar offre une chronique sur l’enfance d’une poésie folle.

PAUSE_CINE

Dans We The Animals, il est tout bonnement impossible de détacher son regard d’Evan Rosado. Le (très) jeune comédien bouffe littéralement l’écran. Un regard clair et perçant, une gueule, un faciès.
Un acteur non-professionnel mais qui a déjà tout d’un grand.

Evan Rosado, donc, est Jonah, cadet d’une fratrie de trois jeunes garçons épris de liberté. Tous vivent à l’écart de la ville. Serrés dans une maison qui semble trop petite pour eux et leurs parents. Des parents qui passent des rires aux larmes, des sourires aux coups, tandis que les enfants, eux, sont livrés à eux-mêmes.
Dans tout ça, Jonah vivote, pense, réfléchit. Et surtout, grandit.

Chronique magnifique sur l’enfance et bourrée de poésie, We The Animals observe ses personnages. Il y a cette caméra à l’épaule, ces plans au plus près des protagonistes, cette utilisation du 16 mm et cette photographie âpre et terne.

Le réalisateur, Jeremiah Zagar, épouse l’œil du petit Jonah. Le garçonnet est dépassé par ce qui l’entoure. Ses dessins, qu’il réalise sous un lit, la nuit, éclairé par une lampe-torche, le montrent. Ses regards, insistants et curieux, quasi-amoureux, sur un garçon blondinet aussi. Jonah est perdu et se cherche.

Avec cette adaptation du livre semi-autobiographique de Justin Torres, Jeremiah Zagar convoque les archétypes freudiens pour pousser son histoire. Et s’aide de dessins matérialisant les émotions et de métaphores pour dessiner le chaos avec pudeur.
We The Animals est un récit initiatique autour d’un gosse pas comme les autres qui s’interroge sur son identité. Au final, un film aussi beau et fragile que son personnage principal.

> Drame. De Jeremiah Zagar (USA). Durée : 1 h 34. Avec Evan Rosado, Raul Castillo, Sheila Vand…
> NOTE : 4/5

Dans l’armoire aux trophées du TVB

Ce dimanche, tmv est partenaire du match du TVB face à Rennes. Farfouillons ensemble dans la vitrine des récompenses du club. Et il y en a un paquet !

1988 : Champion de Nationale 3

Bon, d’accord, ce n’est pas le plus prestigieux ni le plus récent, mais il est important quand même. Ben oui, parce que ce titre (assez honorifique il faut bien l’admettre puisque la N3 est le plus bas niveau du volley national) couronne la toute première saison du TVB dans sa forme actuelle. Il venait de succéder au Tours Etudiant Club (TEC) dont la section Volley existait depuis 1940 et qui naviguait depuis le début des années 70 entre la Nationale 1 et la Nationale 3. L’heure de la professionnalisation avait sonné, il fallait un club à la hauteur de ses ambitions. Le pari était gagné.

1994 : Champion de France de N1B

Là, déjà, ça commence à causer… Pour vous traduire, la N1B, c’est la Pro B de l’époque. Sept ans après son changement de nom et de statut, le TVB accède à l’élite nationale. Ça vaut à Pascal Foussard (eh oui, déjà !) et à ses coéquipiers la poignée de main émue du maire, Jean Royer.

2003 : Vainqueur de la Coupe de France

Le voilà, le premier titre national du TVB ! Les Tourangeaux, lors de leur troisième finale (battus en 2000 et en 2001 par Paris), écartent le rival régional Poitiers. Les Henno, De Kergret, Sloboda et consort soulèvent la première d’une très longue série de coupes. Ah, au fait, au terme de cette même saison, le TVB termine vice-champion de France et se qualifie pour la Ligue des Champions. What else ?
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2004 : Champion de France

Pas de N1, N2 ou N3. Non, champion de France tout court, avec rien ni personne au-dessus ! Elle est belle, celle-là, pile dix ans après son arrivée dans l’élite, le TVB décroche le Graal pour la première fois. Dans l’effectif, un certain Vladimir Nikolov est arrivé et au smash, ça tape dur. Dans un coin de l’armoire, accrochée à cette belle coupe, on remarque une petite médaille en bronze : troisième de la Ligue des Champions. De bon augure…

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2005 : Champion d’Europe (et 2e Coupe de France)

C’est la plus belle. La star de la ribambelle de coupes qui trônent dans cette vitrine. En France, seul le Paris Volley a la même (gagnée en 2001). La plupart des autres sont en Russie ou en Italie. Elle place le TVB sur le toit de l’Europe et elle inscrit son sigle pour toujours dans l’histoire de son sport. Elle vaut au club la une du journal L’Équipe et notre gratitude éternelle…

2006 : Vainqueur de la Supercoupe (et 3e Coupe de France)

Tiens, on ne l’avait pas celle-là. Normal, ce n’est que la seconde édition de ce défi entre le champion de France en titre (Cannes, en l’occurrence) et le détenteur de la Coupe de France (Tours, donc…)
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2007 : Vice-Champion d’Europe

Elle est en argent, mais elle est européenne. Donc, on l’aime bien aussi, cette petite breloque même si, après avoir battu Moscou à domicile en demi (grâce notamment à un grand Sloboda, photo), on avait espéré une deuxième étoile face aux Allemands de Friedrichshaffen.
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2008 : Vainqueur du tournoi de la Ligue

Saveur particulière pour cette coupette gagnée sur trois jours, à la maison. Un titre acquis face à Cannes puis Paris, pour lancer une nouvelle ère du club, avec une équipe grandement renouvelée et un nouvel entraîneur, Éric Ngapeth.

2010 : Champion de France et Coupe de France

Ces deux-là, elles vont ensemble. On ne peut pas les séparer. Parce que c’est un doublé. Coupe-Championnat, les deux titres majeurs au niveau national, dans la même vitrine, la même année. Façon de dire aux autres : « Si vous les voulez, venez les chercher ! »

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2013-2015 : 8 sur 9

Là encore, c’est un lot. Un lot qui vous pose un club pour toujours : trois doublés Coupe- Championnat d’affilée. Et, pour couronner le tout, deux supercoupes sur trois. Personne n’a fait ça, dans aucun sport collectif. Alors, ces huit coupes, on les place bien au milieu, on enlève la poussière et on s’incline. Chapeau bas, messieurs !

2017 : Champion d’Europe CEV

C’est une Coupe d’Europe, les amis. La deuxième de l’histoire du club. On est content, parce que c’est celle qu’on avait pas, celle qui oppose les vainqueurs de coupe nationale. Paris en a deux et Cannes, une. 2018 : Champion de France Elle est toute neuve, celle-là ! Elle brille encore dans nos cœurs et dans nos yeux. Elle nous rappelle à chaque rencontre qu’en plus de son palmarès incroyable, le TVB est champion de France et qu’il entend bien le rester !

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Texte : Matthieu Pays / Photos : Archives NR

Sociologie de la musique metal pour les nuls

Le 12 décembre, c’est la Sainte Jeanne-Françoise de Chantal, mais c’est aussi et surtout la Journée internationale de la musique metal (si, si, ça existe !). L’occasion de vous décrypter un style musical souvent stigmatisé mais pourtant complexe et intéressant, idolâtré par un public multigénérationnel et fidèle.

UNE

Les origines (pour briller en société)

Si le terme « heavy metal » a été utilisé pour la première fois par un journaliste pour décrire la musique de Jimi Hendrix, le metal tel qu’on le connaît aujourd’hui est né d’une façon qu’on pourrait simplement et naïvement résumer ainsi : le blues a engendré le rock, le rock a engendré le hard rock et le hard rock a engendré le heavy metal. Un souci de jouer toujours plus dur, plus lourd et plus méchant.
Ce style apparaît surtout en Grande-Bretagne, à la fin des années 60. Fondé il y a près de 50 ans (!), Black Sabbath est souvent considéré comme le pionnier du genre. À cette époque, personne n’a encore entendu pareils riffs et pareille musique… si maléfique. Dans ses notes, Black Sab’ va d’ailleurs jusqu’à utiliser le triton, un intervalle dissonant qu’on surnommait « Diabolus in Musica » au Moyen- Âge, celui-ci ayant été interdit car jugé dangereux et assimilé à quelque chose de diabolique. 1970, le premier album de Black Sabbath sort et dévaste le monde. Un nouveau son est né.

Le groupe Black Sabbath à ses débuts
Le groupe Black Sabbath à ses débuts

Il fait quoi dans la vie, le métalleux ? (à part vivre pour la bière et les watts)

Évacuons les clichés d’emblée : non, le métalleux n’est pas une brute écervelée. En France, les amateurs de metal sont sociologiquement très divers. Dans son ouvrage Hard rock, heavy metal, metal, histoire, cultures et pratiquants, Fabien Hein, maître de conférences en sociologie à l’Université de Metz, indique : « On trouve dans les publics du metal des ouvriers, des cadres supérieurs, des instituteurs, des médecins, des infirmières et même des professeurs d’université ! Les études montrent même plutôt un profil de type bac+2 ou 3, inséré socialement, en emploi, donc disposant d’un capital économique. »

En 2015, le site Hitek.fr avait eu la bonne idée de faire poser une multitude de festivaliers du Hellfest devant l’appareil photo avec, inscrit sur une ardoise, leur profession. On retrouvait ainsi un ingénieur en aérospatial, un chimiste, une étudiante en cinéma, un éduc’ spé’, une auxiliaire de vie, une serveuse, une manager d’une grande chaîne de restaurant, ou encore un développeur web, une ingénieure dans le nucléaire et un animateur prévention délinquance jeunesse.

Le signe des cornes, ça vient d’où ?

Le « horns up », c’est le signe de ralliement des métalleux. Poing fermé, index et auriculaire levés. Mais cela existait déjà dès l’Antiquité, le geste étant associé à l’idée d’infidélité. Alors non, ça ne signifie pas que toute la communauté metal est cocue. Mais un beau jour de 1980, Ronnie James Dio – ex-chanteur de Black Sabbath – effectue ce signe qui va se populariser… mais qui vient au départ de la grandmère du musicien ! Italienne et très croyante, elle faisait souvent cela pour conjurer le mauvais sort. Une vieille tradition italienne qui va se retrouver dans tous les concerts et que certains associent aux cornes du Diable.

Le signe des cornes, le ralliement des métalleux
Le signe des cornes, le ralliement des métalleux

Public fidèle… et consommateur

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Le label Nuclear Blast propose régulièrement de jolis objets pour les collectionneurs de vinyles.

Qui dit fan de metal, dit fan qui achète. Le métalleux est un gros consommateur (à titre d’exemple, un festivalier dépense en moyenne 387,60 € durant le Hellfest) et friand de produits dérivés. En tête, les habits. Oui, le métalleux est coquet et une garde-robe sans tee-shirt (noir) de ses groupes préférés, c’est comme une pizza à l’ananas : c’est dommage.
Fabien Hein a analysé qu’aux stands de merchandising, les paniers moyens sont plus élevés dans le metal qu’au sein d’autres familles musicales. Les groupes vendent plus de tee-shirts que de CD. Si comme partout, la vente de CD est en chute libre, celle des vinyles est en pleine expansion. D’après Amazon, le rock occupe la moitié des ventes et le metal se taille une grosse part. Certains l’ont bien compris comme le label allemand Nuclear Blast qui enquille les (ré)éditions avec multitude de pressages (vinyles colorés, gatefold, picture disc…) pour satisfaire la soif de collection des fans.

Le festivalier du Hellfest dépense beaucoup dans la partie commerces
Le festivalier du Hellfest dépense beaucoup dans la partie commerces

[NB : on conseillera également la lecture de la thèse signée Corentin Charbonnier et abordant le thème du Hellfest comme lieu de pèlerinage. Relisez notre interview à ce propos juste ici !]

Dur, dur d’en vivre

Oublions les AC DC, Metallica et autres mastodontes qui vivent de leur musique. « C’était l’bon vieux temps », comme dirait Papy Roro. Désormais, rares sont les groupes et musiciens de metal qui n’ont pas un métier à côté. Surtout en France.
En cause, de multiples critères : baisse des ventes de CD, manque à gagner via le streaming (en 2015, un ayant-droit touchait en moyenne entre 0,003 € en flux payant), perception du metal dans l’Hexagone (coucou les reportages stéréotypés), pas de passage radio (à de rares exceptions près), coût d’un enregistrement ou d’une tournée (les cachets ne sont pas forcément bien élevés non plus), ou encore faiblesse de la promotion (si ce n’est quelques magazines spécialisés et webzines), ou timidité des collectivités, etc. Bref, jouer dans un groupe de metal, c’est un métier de passion. Disons ça ainsi.

Les genres…

Le metal est le style musical qui compte le plus de genres et de sous-genres (et de sous-sous-genres, mais épargnons les cerveaux les plus délicats). Pour faire relativement simple, le metal se structure en plusieurs courants. Parmi les plus représentatifs : le heavy metal (les origines avec les Iron Maiden, Judas Priest et consorts), le thrash metal (beaucoup plus rapide, méchant, ça tape sévère avec Slayer, Megadeth ou les premiers Metallica), le death metal (là, c’est un pied dans les entrailles, un pied dans la tombe, voix gutturale et gros riffs qui saignent, avec Obituary, Morbid Angel et plein de groupes au nom poétique), le black metal (chant aigu et criard, tempo souvent rapide, notes dissonantes, le tout marqué par une imagerie ouvertement satanique. Exemple ? Marduk, Mayhem ou encore Hellhammer) ou encore le hardcore (un dérivé violent du punk, se différenciant par ses valeurs et parfois son engagement politique).

Mais on pourrait également citer le metal progressif (chansons longues, structures à tiroir), l’indus (plus martial et industriel – comme son nom l’indique – avec Rammstein et Oomph! en tête), le doom (tempo supra lourd inspiré de Black Sabbath) et le stoner (metal enfumé avec des cigarettes qui font rire).

… et sous-genres

Sauf que le metal, c’est comme les maths. Ça devient vite compliqué. Ainsi, de tous ces styles précédemment cités, il en existe des dérivés. Cela peut aller du simple (le folk metal pour danser, le viking metal qui porte bien son nom, le nu metal et rap metal qui mélangent structures hip hop et metal des années 90) au très compliqué : le crossover, c’est un mélange de thrash metal avec du punk. Le death doom, pour votre soirée dépression, c’est le mariage de la lourdeur du death et de la tristesse du doom. Le grindcore, c’est la violence pure pour vos petites oreilles avec un mix entre le death, le punk hardcore et autres joyeusetés. Vous suivez ? Et là, on ne vient même pas de vous citer la moitié des sous-genres.

On vous épargnera donc la leçon sur le brutal-death-thrashcore-progressif-à-la-fraise.

Du théâtre pour ne pas oublier l’Histoire

Près de 800 collégiens d’Indre-et-Loire ont assisté mardi à une représentation un peu spéciale au Grand Théâtre de Tours. Lever de rideau sur la pièce « Emmanuel P. fusillé pour l’exemple ».

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Emmanuel P. et à sa gauche son avocat, lui aussi soldat et instituteur de métier. (Photo Le Rêve à l’Envers)

Des centaines d’adolescents parlent et rigolent au milieu du décor romanesque de l’opéra de Tours. « Nos tout premiers spectateurs étaient des jeunes de votre âge », introduit la metteuse en scène, Pascale Sueur. Avec le conseil départemental, elle organise cette représentation depuis plusieurs mois. « Avec la compagnie Le Rêve à l’Envers, on a travaillé beaucoup pour vous, continue-t-elle en arrêtant leurs voix juvéniles. Vous avez la chance de vivre dans un pays en paix, même si la guerre est à nos portes. Il est important de construire un monde de paix et vous êtes ceux qui construiront ce monde, on a besoin de vous. »

En ce jour particulier (la représentation a eu lieu le 13 novembre – NDLR), trois ans après les attentats du Bataclan et un peu plus de cent ans après l’armistice de la Première Guerre mondiale, près de 800 collégiens de tout le département sont venus assister à la représentation d’Emmanuel P. Fusillé pour l’exemple.

Fusillés pour l’exemple

Inspirée d’une histoire vraie, cette pièce tragique a été écrite par l’historien lochois Bernard Briais. Il a sorti non pas du placard mais d’un grenier poussiéreux, des lettres de Poilus et le dossier de demande de réhabilitation d’Emmanuel Pairault. Après quelques recherches aux archives, il se rend compte qu’il existe une version officielle et une version officieuse de cet événement.

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Les centaines de collégiens ont suivi la représentation comme un cours d’histoire grandeur nature au Grand Théâtre de Tours. (Photo tmv)

Emmanuel Pairault, originaire de Loudun dans la Vienne, âgé de 23 ans, est condamné à mort par le conseil de guerre du 9 octobre 1915 pour « abandon de poste en présence de l’ennemi ». Assis aux côtés du président de ce conseil, pour l’occasion installé au milieu de l’orchestre, les élèves découvrent à travers les témoignages des autres soldats et la plaidoirie d’un avocat inexpérimenté, instituteur de métier, qu’il s’agit en réalité d’un acte de vengeance de son supérieur, le lieutenant de Roquefeu. L’assemblée souffle son désarroi quand tombe la sentence en faveur de la peine capitale.

« Le rendre universel »

Dans une mise en scène sobre, la deuxième partie de la pièce montre les tourments de ce condamné à mort, innocent, jusqu’à ses derniers instants. « Pour rendre universel ce personnage, nous avons donné une femme et une fille à Emmanuel qui n’en avait pas », décrit Pascale Sueur.

La Cie Le Rêve à l’Envers, de Ligueil en Indre-et-Loire, a mis plus d’un an et demi à financer ce spectacle sur le sujet délicat des « fusillés pour l’exemple ». Une pièce qui évoque également les combats et les traumatismes psychologiques des soldats.

Soutenue par le label national de la Mission du centenaire de 14-18, elle est jouée depuis février dans la région et sera présentée prochainement à Paris devant des professionnels, pour une éventuelle une tournée dans toute la France. « J’aimerais pouvoir continuer ce travail auprès des jeunes », conclut la metteuse en scène. Pour ne pas oublier tous ceux qui sont morts pour la France.

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François Chaix dans le rôle du Président du conseil de guerre (Photo Le Rêve à l’Envers)

Salons de Choiseul : des conférences animales et pas bêtes !

Les 15 et 16 novembre, les Salons de Choiseul reviennent à Tours ! Organisé par le lycée du même nom, l’événement proposera une soixantaine de conférences gratuites (attention, il faut vite réserver) autour du thème « Animal », tout en évoquant l’Histoire ou encore les séries télé. Petit aperçu de ce qui vous attend avec nos coups de coeur…

Salons de Choiseul

RETOUR CHEZ LES VIKINGS

CaptureLes Vikings et les Salons de Choiseul, c’est une longue histoire… placée sous le signe de la malchance ! Chaque année, le peuple du Nord devait s’inviter aux conférences, mais chaque année, un problème contraignait tel ou tel interlocuteur à annuler. Cette fois, c’est la bonne !
« On a enfin notre conférence sur les Vikings », se réjouissent Sylvie Mercadal et Stéphane Genêt, les organisateurs des Salons de Choiseul. Maxime Delliaux, professeur d’Histoire-géo, dissertera sur le sujet suivant : « Des bêtes et des hommes : quelques exemples dans la diaspora viking ». C’est également la carte blanche à tmv !
> Jeudi 15, à 10 h 20.

NOTA BENE IS BACK

On l’écrivait déjà l’an dernier, dans tmv : des Salons de Choiseul sans Benjamin Brillaud, c’est comme une raclette sans fromage, c’est triste (NB : on ne se foule pas et on reprend les mêmes expressions, exact). Monsieur Nota Bene est donc de nouveau invité cette année. Le youtubeur parlera des inspirations historiques et mythologiques de Pokémon. Rien que l’intitulé nous fait saliver.
> Jeudi 15, à 14 h 15.

LA PETFOOD : MIAM MIAM !

Le secteur économique de la « petfood » (l’alimentation des animaux familiers), c’est le thème qu’abordera Yves Bodet, délégué général de la Facco, la Fédération des fabricants d’aliments pour animaux familiers. « On n’a pas idée du chiffre que ça représente ! C’est quand même le deuxième secteur le plus fréquenté dans un supermarché », précise Stéphane Genêt qui rappelle par ailleurs un détail insolite :« c’est par exemple le groupe Nestlé qui possède la marque Purina ».
> Jeudi 15, à 14 h 15.

ANIMAUX ET POP CULTURE NEWS_CHOISEUL_AFFICHE

Les Salons de Choiseul ont pour habitude de parler à tous en plaçant leurs conférences dans la pop culture. Rebelote cette année : on peut notamment citer « Les animaux dans Game of Thrones » de Cédric Delaunay (le 16 à 11 h 20), « Le roi Lion : philosophie » de David Lebreton (le 16 à 9 h 10), « Loft story : candidats ou bête de foire ? » (ok, là, on adore) de Loïc Guilpain (le 16 à 13 h 15) ou encore « Dragons et orques : les monstres animalisés de la fantasy » de William Blanc (le 15 à 13 h 15) et « L’animalité chez les super-héros » du professeur de mathématiques Cédric Cecchinel (le 16 à 9 h 10).
Nous, on aimerait bien savoir pourquoi Spiderman arrive à bisouter sa dulcinée la tête à l’envers (personnellement, ça nous file la nausée et pourtant, on est tout de même de sacrés super-héros !).

PETITES BÉBÊTES

Il n’y a pas que les chiens et les chats dans la vie ! La preuve, jeudi 15 à 15 h 15, l’auteur François Lasserre tiendra une conférence sur « les super-pouvoirs des petites bêtes ». L’intervenant est aussi formateur, enseignant et vice-président de l’Office pour les insectes et leur environnement. Une heure avant, le même jour, c’est Catherine Combescot, Docteur en Science et parasitologue, qui s’occupera de traiter son sujet : « Quelques mots sur les poux, nos compagnons de toujours… comment s’en débarrasser ? »

DES TOUTOUS, MIAOU PAS QUE !

CaptureLes chiens auront la part belle à Choiseul. Le vétérinaire et comportementaliste Thierry Bedossa traitera de la relation maître-animal sous une analyse comportementaliste justement. « Il est vraiment très connu et c’est un honneur de le recevoir. Il va même venir avec ses chiens ! », prévient Sylvain Genêt. Rendez-vous le 15 novembre à 13 h 15. Retenons également la présence de Damien Baldin, historien à l’Ehess et fondateur de la revue Geste, intervenant sur l’histoire du chien comme animal domestique (XIXe et XXe siècles), le 16 novembre à 11 h 20.
Nos chouchous les chats seront également de la partie grâce à Eva-Maria Geigl, directrice de recherche CNRS, et sa conférence « Comment le chat a conquis le monde ? ». Eh oui, c’est un fait : les chats sont les maîtres du monde. Et ça, vous ne pouvez pas nous contredire.

BIEN-ÊTRE ANIMAL

« Cette année, nous avons réalisé un partenariat avec le lycée de Fondettes sur le bien-être animal », sourient les organisateurs. C’est sur ce thème que se tiendra une conférence à deux voix qui aura lieu le jeudi 15 à 16 h 15, avec comme intervenants Frédéric Chassagnette et Alexia Koch, respectivement professeurs d’Histoire- géographie et de zootechnie au lycée agricole de Fondettes.

EXPÉRIMENTATION

Les organisateurs le disent : « C’est un sujet un peu “ touchy ”. » Ivan Balansard, vétérinaire et de l’Institut des neurosciences de la Timone, interviendra sur le sujet « Peut-on se passer de l’expérimentation animale ? » En février dernier, le scientifique disait dans une interview au Parisien qu’on ne pouvait pas se passer des tests sur les animaux « que ce soit pour évaluer les molécules, pour fabriquer des vaccins ou pour mieux comprendre le corps humain ». Selon lui, 90 % des Prix Nobel de médecine s’appuient sur ces tests. Désolé du spoiler.

DES SALLES… TRÈS ANIMALES

Pour bien coller au thème « Animal » de cette année, les Salons de Choiseul ont rebaptisé les lieux où se dérouleront les conférences. « C’est une nouveauté. Les gens ont voté pour le nom des salons », indique Sylvie Mercadal. Les heureux élus ? Vous aurez droit au Salon Pégase, Chat botté, Chewbacca, Croc-Blanc et… Simba ! On vous laisse deviner où aura lieu la conférence sur le roi Lion…

> Pratique Les Salons de Choiseul, les 15 et 16 novembre au lycée Choiseul à Tours.
> Gratuit mais réservations obligatoires sur lessalonsdechoiseul. com (les places partent très vite !)

Le thé pour les nuls

Comment est né le thé ? Combien consomme-t-on de tasse dans le monde ? Pourquoi cette couleur ? D’où vient le tea time ? Et puis d’abord, peut-on marier fromage et thé ? Voici quelques savoirs pas si inutiles que ça !

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HISTOIRES DE THÉ

ET LE THÉ FUT…
Selon une légende chinoise, l’empereur Shennong avait fait bouillir de l’eau dans lesquelles tombèrent quelques feuilles. Le thé était né.

ROBERT FORTUNE, VOLEUR DE THÉ

Sacré Robert Fortune !
Sacré Robert Fortune !

C’est au XIXe siècle que Robert Fortune a volé en Chine 20 000 pieds de théiers pour les introduire en Inde. En inventant le Darjeeling, les Britanniques cassèrent ainsi le monopole chinois, faisant de ce vol l’un des plus rentables de l’histoire.

LE MATCHA
Adoré de nos jours en pâtisserie, le matcha, thé de la cérémonie du thé japonaise, a été inventé au XIIe siècle. Il était alors bouilli dans du lait avec des épices. ET LE THÉ FUT… Selon une légende chinoise, l’empereur Shennong avait fait bouillir de l’eau dans lesquelles tombèrent quelques feuilles. Le thé était né.

L’INVENTION DU SACHET
C’est par accident que l’Américain Thomas Sullivan créa le sachet en 1908. Les feuilles étaient alors livrées dans de coûteuses boîtes de métal. Sullivan les remplaça par des sachets de soie et ses clients crurent à tort qu’ils devaient faire infuser leur thé ainsi conditionné.

L’HEURE DU TEA TIME
Dans les années 1840, la duchesse de Bedford, qui trouvait que le dîner se faisait décidément trop attendre, décida de se faire une pause thé — du Darjeeling et des sandwiches. Le tea time était né.

LE SAVIEZ-VOUS ?

⇒les couleurs du thé dépendent uniquement du taux d’oxydation

⇒les principaux producteurs de thé : Chine, Inde & Kenya

⇒96 % des tasses de thé bues en Grande-Bretagne sont préparées avec des sachets.

⇒black tea : le plus récolté et le plus consommé

⇒1,5 milliard de tasses chaque jour dans le monde

⇒les couleurs du thé dépendent uniquement du taux d’oxydation

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ET SI ON PRENAIT NOTRE THÉ AVEC… DU FROMAGE ?

Insolite ? Pas tant que ça. Voici trois conseils pour les accords fromages et thés…

SAINTE MAURE DE TOURAINE ET THÉ VERT GYOKURO
Les fromages de chèvre s’associent de façon générale assez bien avec les thés verts, notamment du Japon, plus iodés et frais que leurs cousins chinois. Avec un Sainte-Maure de Touraine frais, notre experte en thés (et fromages) vous conseille donc un Gyokuro ou, à défaut, un Sencha japonais.

CaptureFOURME D’AMBERT ET LAPSANG SOUCHONG
Fromage et thé ? Et avec du bleu, en plus ?! Ils ont perdu la tête, chez tmv ? Non, non, on vous assure. En écrivant ces lignes, je me souviens de la première fois que j’ai dégusté l’accord Fourme de Montbrison & Chine pointes blanches, un thé légèrement fumé. Je n’aimais ni le bleu, ni le thé fumé. Désormais je raffole des deux. Faites-nous confiance et essayez : prenez votre fromage bleu préféré, un thé bien fumé, et mariez-les. Vous ne voudrez plus jamais les séparer.

COMTÉ AFFINÉ ET THÉ D’AUTOMNE
Comme il en faut pour tous les goûts et qu’il ne faudrait pas oublier de respecter le thème, on finit avec un accord de saison. Prenez un comté affiné, faites infuser un des thés noirs d’automne que vous trouverez ci-bas (notre conseil pour cet accord en particulier : Quartier latin chez Maison Gramm) et dégustez. Coup de foudre garanti.

Par Chloé Chateau

Chroniques culture #59

Grosse ration de BD, coffret DVD de Kaamelott ou encore metal et pop côté disques : voici les chroniques culture de la semaine.

PAUSE_ECRANS_DVDLE COFFRET DVD
KAAMELOTT L’INTÉGRALE
L’annonce de la sortie, pour la première fois en coffret Blu-ray, de l’intégrale de la série Kaamelott a causé quelques sursauts au coeur chez les fans ! Il faut dire que la Bête contient pas moins de 13 galettes où s’entassent plus de 400 épisodes pour un total de 2 227 minutes de répliques cultes (sans compter 743 minutes de bonus !). Créée par Alexandre Astier, la série se découvre ou se revoit donc dans une intégrale qui a en plus le mérite de proposer une palanquée de suppléments, à l’instar de bêtisiers, mais aussi d’images du Kaamelott Opening interprété par l’Orchestre national de Lyon, sans oublier des illustrations originales de Nicolas Bory. Un immanquable ? C’est pas faux.
A.G.

LES BD
QUE D’HISTOIRE !  PAUSE_ECRANS_BD
La BD et l ‘Histoire ont toujours fait bon ménage. On saluera donc comme il se doit le superbe travail de Thomas Gilbert avec « Les Filles de Salem » (Dargaud). Il nous plonge en plein XVIIe siècle dans ce village du Massachusetts, dont l ’histoire inspirée de faits réels n’est pas sans trouver l’écho dans notre société actuelle où l’obscurantisme et la remise en cause des rapports entre les sexes reviennent en force.
Et puis, du 10 au 14 octobre, se tiendront à Blois les 21es Rendez-Vous de l ’Histoire (RDVH) où la BD tient une belle place avec exposition, remise de prix et bien sûr rencontres avec différents auteurs. On y croisera, entre autres, Liberge, Mordillat et Prieur, auteurs de la série « Le Suaire » (Futuropolis) dont le deuxième tome « Turin 1898 » lève quelques mystères sur cette relique christique. Le trait y est toujours aussi magnifique et les intrigues ficelées avec soin. On y retrouvera aussi Python et Simsolo. Avec « Marie Antoinette » (Glénat), ils livrent en deux tomes une fresque sensible et prenante sur le personnage. On finira sur une note plus légère en pleine Préhistoire avec le T7 de « Silex in the city » (Dargaud) où un Jul, présent lui aussi aux RDVH et toujours en pleine forme, enchaîne calembours et situations ubuesques.
Hervé Bourit

PAUSE_ECRANS_EPLE EP
EUGÉNIE – EUGÉNIE
Comment a-t-on pu passer à côté de cette chouette pépite de pop acidulée parue à la mi-septembre ? Le premier EP d’Eugénie, musicienne autodidacte remarquée à l’époque par son single « Puis Danse », est une franche réussite. Frais, rythmé, diablement bien écrit, le disque prouve que la voix de la jeune chanteuse n’a rien perdu de sa superbe : on pense à un doux mélange entre Lorde et Vanessa Paradis, tantôt mélancolique, tantôt mutin. L’interprète explore toujours son univers électro-pop, n’hésite pas à passer du français à l’anglais avec une aisance remarquable et un parfait équilibre. Vivement l’album !
A.G.

LE CD PAUSE_ECRANS_CD
BEARTOOTH – DISEASE
Une voix douce, une mélodie posée sur une guitare acoustique. Les vingt premières secondes de l’album Disease de Beartooth… n’annoncent pas la couleur ! Car soudain, c’est l’explosion. Le morceau d’ouverture Greatness or death, accrocheur à souhait, fait l’effet d’une éruption volcanique. Dopé par un mur du son, une force de frappe jubilatoire à la batterie, et des riffs ultra acérés, ce premier titre place la barre très haut. On retiendra bien évidemment le talent de Caleb Shomo, toujours aussi impressionnant au micro, capable d’enchaîner envolées à la Foo Fighters (on retrouve d’ailleurs leur producteur, Nick Rasculinecz, aux manettes) et hargne folle.
Pourtant, tout au long de ce troisième album, Beartooth – décrit comme l’un des meilleurs groupes de metalcore – va souffler le chaud et le froid. Alternant le gnan-gnan pas bien folichon (« Disease »), voire des chansons recyclées et poussives (« Believe ») et l’énergie pure et dure (« Fire », « Bad Listener » ou encore le survolté « Used and abused »), les Américains proposent un ensemble en demi-teinte, un poil trop contrasté en regard de ses précédentes et admirables sorties.
A.G.

PAUSE_ECRANS_PROPULSONPROPUL’SON : APPEL A CANDIDATURES
Musicien(ne)s, c’est à vous ! La Fraca-Ma et son réseau ont lancé la 13e édition de Propul’Son, dispositif de repérage et d’accompagnement d’artistes et groupes musicaux de la Région Centre Val-de-Loire. Depuis 2004, de nombreux projets en ont bénéficié, à l’instar de Nesseria, Ropoporose, Thé Vanille ou encore Chevalien. Les critères de sélection se font d’après l’esthétique et le genre musical (reggae, punk, rock, électro, hip-hop…), l’expérience scénique, la motivation ou encore l’innovation artistique.
Pour candidater, direction propulson.com

Vous avez jusqu’au 21 octobre pour déposer votre dossier !

Cinémas : (r)évolution en cours

Ce mercredi 3 octobre, le nouveau cinéma, Ciné-Loire, ouvre ses portes. Avec lui, sa technologie IMAX, unique à Tours. L’occasion de faire le point sur les technologies pensées pour rendre les séances toujours plus spectaculaires. L’avenir du cinéma ?

Ecran IMAX (Photo d'illustration)
Ecran IMAX (Photo d’illustration)

Salle 1. Inclinée. Un écran incurvé haut comme un immeuble de quatre étages. 20 mètres de long, 10 de haut. Poids : 700 kg. Des projecteurs 4K. Un système sonore latéral et au plafond. Et 400 sièges réglables.

Derrière ces termes techniques et ces chiffres qui donnent le tournis, un nom, une marque, un argument de vente : IMAX®. C’est dans cet équipement qu’a investi le nouveau multiplexe de Tours Nord. Ciné-Loire, son petit nom, ouvre ses portes ce mercredi 3 octobre. Et compte bien jouer sur cette technologie dernière génération pour rameuter les spectateurs [Ciné-Loire comptera également huit autres salles « normales » – NDLR].

L’IMAX® peut être un pari risqué. En premier lieu parce que les tarifs pour un ticket sont un peu plus élevés. À l’heure où la population préfère investir dans des plateformes de streaming légales ou se goinfrer de films téléchargés – donc gratuits – à tout va, d’aucuns ne sont pas forcément partants pour lâcher quelques euros de plus.
Pourtant, il est évident que les films en IMAX® constituent une expérience folle en soi. Outre l’aspect visuel (les images sont d’une netteté imparable et les contrastes de noirs et blancs sublimes), la possibilité immersive offerte est extrêmement appréciée par les fans ou les curieux. Une nouvelle façon d’aller au cinéma ; une nouvelle façon de consommer les films. Romain Davoine, l’un des représentants de Ciné-Loire, l’expliquait encore récemment à nos confrères d’Info-tours.fr : « Pour l’Imax, certains spectateurs peuvent faire une heure de route. »

Une des salles du nouveau Ciné-Loire (photo cine-loire.Fr)
Une des salles du nouveau Ciné-Loire (photo cine-loire.Fr)

RAMENER LES GENS AU CINÉMA

Car c’est là tout l’enjeu : en France comme ailleurs, face aux écrans à la maison qui se multiplient, les multiplexes se tirent la bourre. Une guerre sans merci pour proposer un vrai spectacle cinématographique, le plus dingue possible et attirer d’autres publics. Derrière tout ça se cache l’avenir du cinéma en salle, toujours soucieux de se renouveler et surtout de ne pas perdre sa clientèle.

Et ce n’est pas nouveau. Dans les années 50, outre-Atlantique, la télé arrive dans les salons. Les familles délaissent les salles obscures. Les Américains préfèrent regarder les films hollywoodiens en noir et blanc et au format réduit à la maison. On est bien mieux chez soi… Face à cette concurrence du petit écran, il faut… un écran large !
La 20th Century Fox décide alors d’adopter le format CinemaScope. Fondé sur un procédé optique ancien, l’anamorphose, « il comprime l’image dans le sens vertical et la restitue ensuite dans sa largeur normale, décrypte Victor Bachy, professeur à l’Université de Louvain et auteur d’ouvrages sur le cinéma. L’exploitation de l’anamorphose au cinéma à partir de 1953 sous le nom de CinémaScope lança la mode de l’écran large. »

Ramener le public vers le « vrai » cinéma en offrant ce que ne peut apporter le petit écran ? La combine fonctionne à merveille. La 20th Century Fox propose son premier film sous ce format, La Tunique, d’Henry Koster. C’est un succès. Tout le monde suivra. Les gens retournent au cinéma…

FAIS PÉTER LES WATTS !

Aujourd’hui, la télé a été remplacée par de nombreux autres acteurs. Avec un monstre sacré : Netflix. Alors les multiplexes, désormais totalement ancrés dans le numérique (les cinémas UGC ont lâché les bobines en 2011), redoublent d’inventivité pour ramener les spectateurs chez eux. Et les garder.

Il y a eu les arguments sonores avec par exemple l’arrivée du Dolby Atmos. Mais aussi la révolution 3D à l’époque, dopée par le mastodonte Avatar. On ne va pas se mentir, l’effet de mode est toutefois un peu passé. Certaines critiques ont été émises : maux de crâne, inconfort des lunettes ou parfois argument marketing bidon (certains films n’offraient aucun intérêt en 3D)… Le soufflé est retombé.
Si au départ, on gavait le spectateur avec cette révolution visuelle tout en lui imposant le relief sur les gros blockbusters, désormais la majorité des circuits de salles laissent le choix en proposant séances 2D et 3D.

D’autres complexes vont plus loin et offrent, à l’instar de l’IMAX®, une réelle volonté d’expérience immersive. Développée en 2009, la technique de 4DX a été adoptée par certains cinémas : on est ici à la limite de l’attraction, puisque le public se retrouve avec des mouvements de sièges (qui vibrent !), des sensations olfactives, de l’eau vaporisée sur le visage ou des chatouilles aux jambes, le tout tartiné de 3D. Un dispositif qui ferait presque croire à un manège au Futuroscope plutôt qu’à un film de cinéma. Si les jeunes et les ados – le public visé – sont aussi réceptifs qu’enthousiastes, d’autres spectateurs indiquent cependant être lessivés après une séance de deux heures, comme lors de Kong : Skull Island.

En France, une trentaine de salles en sont équipées. Toujours dans cette volonté d’être au coeur de l’action, les cinémas CGR ont fait le pari du concept ICE. Quésako ? Projection laser 4K, son Dolby Atmos, fauteuils inclinables et plus larges, et, surtout, la technologie Light Vibes.
Qualifié de « révolutionnaire » par le groupe CGR, ce concept instaure des « effets lumineux subtils diffusés sur les panneaux latéraux et à l’éclairage généré par des projecteurs dédiés. Les écrans disposés de part et d’autre de la salle créent un ambiance visuelle unique au travers de couleurs et de formes dynamiques ».

Récemment, le CGR des Deux-Lions, à Tours, a sauté le pas. Le multiplexe, qui fait partie des cinq plus fréquentés du groupe en France, a ouvert sa 13e salle et celle-ci bénéficie donc de cette technique ICE qu’on verra notamment sur Venom et Bohemian Rhapsody. Une volonté de toucher un public aussi bien attiré par le confort que par l’expérience technologique. À Tours comme ailleurs en France et dans le monde, le cinéma n’a pas fini de s’adapter et de proposer de nouvelles expériences.

Seconde Guerre mondiale : il déterre les lettres des soldats alliés

Pendant quinze années, Clément Horvath a collecté des milliers de lettres écrites au front européen de la Seconde Guerre mondiale. Ce Tourangeau de 30 ans les a compilées dans un livre qui sortira le 10 octobre. Un travail de mémoire.

Clément Horvath à l'ouvrage... sur son ouvrage !
Clément Horvath à l’ouvrage… sur son ouvrage !

Bon… Comment passe-t-on d’un groupe de metal à… la rédaction d’un livre sur la Seconde Guerre mondiale ? [Clément est l’ex-chanteur de Holding Sand, NDLR]
Effectivement, ça n’a rien à voir, n’est-ce pas ? (rires) Ça s’est fait en parallèle, en fait. Je suis passionné par le sujet depuis que je suis gamin. À l’époque, mon père m’emmenait déjà sur les plages du Débarquement en Normandie. Un jour, j’ai rencontré un résistant qui n’avait plus qu’un pouce… J’avais 7-8 ans, ça m’a marqué. Mon père m’a acheté un livre sur des objets de la Guerre et l’histoire qu’il y avait derrière.
Ado, j’ai alors démarré une collection, j’écumais les vide-greniers. Puis je me suis lancé dans la recherche de lettres écrites sur le Front, j’en ai trouvé des milliers. Or, il n’y avait qu’un pourcent de courriers intéressants, en raison de la censure qui sévissait à l’époque. Mais parfois, une pépite se dégageait : quelqu’un passait à travers les mailles du filet, racontait les copains qui meurent, la vie au front, etc. Je devais en faire quelque chose. Et il y a 4 ans, ça a fait tilt alors que j’étais sous la douche… (rires) ! Une vision : il fallait que j’en fasse un livre.
J’ai donc tout réalisé de A à Z : les recherches, la traduction des lettres, l’écriture, le design, mais aussi retrouver les descendants pour qu’ils donnent leur accord à la publication. Il y a eu 45 familles partout dans le monde, jusqu’en Nouvelle-Zélande !

Derrière ce livre intitulé « Till Victory : lettres de soldats alliés », il y a 15 ans de travail. Racontez-moi le cheminement de tout ça. NEWS_LIVRE_couv
C’est 15 ans de travail et aussi de recherche : sur les sites de généalogie, les associations de vétérans, etc. J’essayais de trouver l’unité du soldat, où il s’était battu. J’ai collecté des objets incroyables. Par exemple, un appareil photo d’un Britannique qui avait été traversé par une balle. Il y avait écrit « Le Bosch m’a loupé ». Ce n’est pas pour la beauté de l’objet, mais l’histoire qu’il y a derrière. Car c’est le plus grand conflit que le monde ait connu. C’est le dernier combat entre le Bien et le Mal. Là, on a trois générations sans guerre sur notre territoire. On ne réalise pas la chance que l’on a. Ce livre, ce n’est pas politique, c’est un travail de mémoire.

En fait, avec Till Victory, vous avez voulu faire un ouvrage sur la paix ?
C’est tout à fait ça. Un livre sur la paix, pas sur la guerre.

Mine de rien, on a davantage l’habitude des livres sur les lettres des Poilus durant la Première Guerre mondiale que des lettres durant la Seconde…
Oui, ça n’existe pas. Donc forcément, ça a été plutôt simple de trouver un éditeur. Pourtant, je ne suis ni écrivain ni historien. Je suis juste un passionné et je crois en mon projet, car tout y est inédit.

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Une carte de Saint-Valentin à Melvyn Roat… tué au combat en Allemagne.

Pourquoi s’être tourné vers les éditions Ouest-France ?
Car, à mes yeux, ils ont sorti beaucoup de livres de référence. Et ils ont tout de suite cru en mon projet. Le premier tirage comptera 3 500 exemplaires. Et j’espère en décliner une édition anglaise.

Que ressent-on en découvrant ce genre de lettres pendant le travail de recherche ?
Un peu de culpabilité, car c’est très personnel en fait. C’est le plus intime qui soit. Mais j’ai fait ça pour honorer ces gars. J’ai énormément de respect pour eux. Et j’ai toujours fait attention, en demandant à chaque fois l’accord de la famille. Je cherchais un contenu historique et émotionnel. Par exemple, il y a eu ce courrier d’un soldat qui a appris la naissance de sa fille lorsqu’il combattait. Il est mort quelques jours après… J’ai aussi des lettres d’officiers ou de généraux qui se livrent, c’est passionnant. On retient toujours l’image héroïque du G.I. qui sent bon l’after-shave… Mais non, eux se décrivaient comme des clochards qui voulaient juste rentrer chez eux. Là, c’est la réalité. Ils n’étaient pas si volontaires, beaucoup d’Américains étaient antiguerre. Dans le livre, il y a des Canadiens – eux étaient tous volontaires, c’est une particularité – des Français, des Sud-Africains…

Vous avez également réalisé un site pour parler de votre livre, il y a des teasers, une page Facebook, de la vidéo… C’est nécessaire dans un monde de l’édition devenu difficile ?
Je voulais quelque chose de moderne. Mon objectif est de rendre l’ouvrage accessible et émouvant. Ce livre, ce n’est pas un objet vieillot, c’est quelque chose de vivant. Je veux qu’on revive le truc, c’est pour cela que j’ai tout rédigé au présent. Il faut que ça parle aux jeunes, que ça sensibilise toutes les générations.

Dernière lettre à Jim Miller, aviateur canadien tué à 19 ans dans un raid sur Berlin.
Dernière lettre à Jim Miller, aviateur canadien tué à 19 ans dans un raid sur Berlin.

Comment on se sent après un tel projet ? Lessivé ? Bouleversé ? Marqué ?
Bonne question… J’ai passé 2 000 heures sur ce bouquin, ça a été difficile pour ma copine ! (rires) Elle a fait preuve d’une patience folle et je l’en remercie. Je suis fier car c’est mon premier livre et c’était passionnant. C’est comme mon ancien groupe de musique, c’est de l’art, une façon de s’exprimer. J’ai réalisé le livre que je souhaitais lire. C’est également l’espoir de voir un monde en paix.

Quel est le public visé avec Till Victory ?
Tout le monde ! C’est accessible à tous et à toutes, même ceux qui n’y connaissent rien (sourire). Je cible également ceux qui croient avoir tout lu sur ce sujet. Là, ce sont des lettres inédites et des éléments nouveaux. Il y a plein d’histoires humaines.

> Till Victory : lettres de soldats alliés (éditions Ouest-France). Prix conseillé : 32 €. 376 pages. Sortie officielle le 10 octobre (certains fournisseurs pourront l’avoir le 5 octobre)
> Infos sur tillvictory.com et facebook.com/tillvictory
> Clément Horvath sera présent aux Rendezvous de l’Histoire de Blois, le 12 octobre, de 14 h à 16 h, pour présenter et dédicacer son ouvrage.

Un aperçu du livre Till Victory.
Un aperçu du livre Till Victory.

Propos recueillis par Aurélien Germain
Photos : crédit Clément Horvath

Le centre Vinci fête ses 25 ans

En septembre 1993, les Tourangeaux découvraient le Palais des congrès, alias « le Vinci ». Vingt-cinq ans après, Tours événements lui fête son anniversaire.

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(Photo Julien Pruvost)

EN CHIFFRES

Le Vinci, c’est 3 auditoriums – soit 3050 places – mais aussi 22 salles de réunion, 4 000 m² ouverts à la restauration et aux expositions et plus de 4 000 manifestations accueillies depuis son ouverture. Il aura fallu près de 30 mois pour venir à bout du chantier.

25 ANS D’ÉVÉNEMENTS

Le Vinci a accueilli expositions, festivals, concerts, spectacles et bien d’autres. En 25 ans d’existence, il a vu passer nombre de congrès et du monde… divers et varié ! On peut par exemple citer la Dreamhack, le Japan Tours festival, le Mondial du fromage, mais aussi Jamel Debouzze, Fabrice Luchini, Eric Antoine, l’ancien maire Jean Royer (en 2000, il y avait tenu un discours de… 2 h 30 !), le Tours Vintage Legend ou encore Joan Baez !

RETOUR VERS LE FUTUR

« Le plus gros chantier jamais réalisé en Touraine a ouvert ses portes ce week-end. » Le sur-titre provient du journal Les Échos, le 27 septembre 1993. Dans cet article, le journaliste revient sur « ce vaisseau de verre » qui a « pourtant connu quelques déboires » (en avril 1993, un faux plafond de 200 m² s’écroulait).
« Le bâtiment aura coûté 522 millions de francs, auxquels il convient d’ajouter 180 millions pour le prix des terrains », ajoute-t-il. Si, au début, certains riverains se sont plaints de l’édifice (quelques opposants au projet se baladaient également avec des chasubles « Non au Vinci mangeur d’arbres »), le Vinci est désormais parfaitement intégré dans l’environnement urbain.

METS TA CASQUETTE, JEAN !

On l’appelle « la casquette » : ce bout de toit avancé surplombant légèrement le boulevard Heurteloup sort tout droit de la tête de Jean Nouvel. Architecte reconnu, il a conçu le bâtiment dans son intégralité. Son « vaisseau », il en est toujours fier. L’an dernier, il déclarait à nos confrères de 37° qu’au bout de 25 ans, le bâtiment lui semblait « étonnamment jeune » et se battait encore bien contre le temps. Le Vinci a semble-t-il gardé son impression de modernité désirée par Jean Nouvel.

LA JOURNÉE ANNIVERSAIRE

Samedi 15 septembre, le Vinci ouvrira ses portes au public pour fêter ses 25 ans. Au menu de cette fête géante organisée par Tours Événements ? Une scène ouverte aux acteurs culturels locaux (théâtre, chant, cinéma, danse, musique…) dont certains effectueront également des performances, des expos photos, un espace enfants, un karaoké géant ou encore un jeu de piste.
> Le samedi 15 septembre, de 9 h 45 à 19 h 30. Gratuit.
> Infos et programme complet sur leur site

Petit tour historique

Du 15 au 17 juin, se tiennent les Journées nationales de l’archéologie. À cette occasion, tmv s’est penché sur quelques vestiges de la ville de Tours. Petit tour de la partie visible et la partie immergée de l’iceberg.

Survolez la carte pour connaître les informations relatives aux lieux.

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Aurélie Gandit : l’art dansé

Aurélie Gandit a l’art dans la peau. Pour allier ses deux passions, l’histoire de l’art et la danse, l’artiste nancéenne crée des visites guidées chorégraphiées dans les musées et les centres d’art contemporain. Mi-juin, elle va danser sur « Les Nymphéas d’Olivier Debré » dans la galerie blanche du CCCOD.

© Matthieu Rousseau
© Matthieu Rousseau

BIO

Originaire de Nancy, elle vient de fêter ses 40 printemps, dont 36 de danse classique et contemporaine. Après une formation en histoire de l’art, elle a travaillé dans des musées et centres d’art contemporain. Mais sa première passion la rattrape : elle démissionne pour suivre une formation de deux ans dans la danse. Un jour, une idée émerge : « Pourquoi ne danserais-je pas ce que je raconte lors mes visites guidées au musée ? » Ainsi naît son concept de visite dansée.

CITATION

« L’art est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art. » Cette citation de Robert Filliou touche particulièrement Aurélie Gandit : « Les œuvres d’Olivier Debré se rattachent à la Loire et évoquent la puissance de la nature. Elles me font revenir à la nature. Chaque jour, lors de mes résidences au CCCOD, je vais sur les bords de Loire. L’art ouvre

le regard et l’attention sur la vie, qui se passe à l’extérieur du musée. »

VISITE DANSÉE

« Parfois je raconte comment j’interprète l’oeuvre ou ce qu’en disent les critiques, parfois je danse, parfois je fais les deux en même temps. Sans plateau, ni musique, ni jeu de lumière, je partage le même espace que le spectateur. Je ne danse pas les oeuvres, mais le discours sur les oeuvres. C’est un aller-retour perpétuel entre le corps et l’esprit : comment le corps ouvre le regard sur l’oeuvre ? Comment la réflexion et le discours nourrissent la danse ? »

COMPAGNIE

Elle crée la compagnie La Brèche en 2007 à Nancy. Son objectif : développer des projets chorégraphiques dans les musées et sur scène. Aurélie Gandit tisse des liens entre arts visuels, texte et danse. Parmi ses créations phares, des visites dansées au centre Pompidou de Metz et au musée des Beaux-Arts de Nancy.

OLIVIER DEBRÉ

« Je suis très impressionnée par l’exposition “ Les Nymphéas d’Olivier Debré» ” qui occupe la galerie blanche du CCCOD. La taille et la qualité des peintures permettent une immersion totale du corps physique et mental. Ces oeuvres abstraites, avec une référence sensible et subtile à la nature, invitent à la contemplation. Olivier Debré vivait l’art comme une expérience : il s’émerveillait face à la puissance du fleuve ou l’apparition d’un rayon de soleil. »

TOURS D’HORIZONS

Rendez-vous pour 4 visites dansées dans le cadre du festival de danse Tours d’horizons organisé du 5 au 16 juin par le Centre chorégraphique national de Tours (CCNT).
Jeudi 14 juin à 10 h 30, vendredi 15 juin à 19 h et samedi 16 juin à à 10 h 30 et 19 h au CCCOD. Paysages de la sensation.
Une visite dansée au Centre de création contemporaine Olivier Debré. Par Aurélie Gandit de la compagnie La Brèche (Nancy). Durée : 50 min. Tarif unique : 8 €. Réservation vivement conseillée auprès du CCNT.

UTBM : retour vers le futur

Tmv sera, ce samedi, le parrain du match de l’UTBM contre Gravenchon, à 20 h, à la halle Monconseil. Pour vous faire comprendre l’importance du basket à Tours (et donc d’être là samedi avec nous !), nous avons pris notre DeLorean pour un voyage dans le temps à couper le souffle. Allez, Doc, en voiture !

UTBM_1976
6 mars 1976

Le Palais des sports est plein à craquer. 4 000 personnes au moins, coude à coude, débout dans les travées et le souffle coupé. Sur le parquet, cinq types en débardeur blanc avec un mammouth imprimé dessus et ce sigle ASPO Tours. Un mec immense s’avance vers la raquette. Un autre gars lui tape sur l’épaule en passant. L’arbitre fait le signe « deux » avec ses doigts. Deux lancers francs. « Dewitt ! Dewitt ! », la foule gronde, prête à exploser. Mais lui n’entend rien. Il pose le ballon sur les cinq phalanges de sa main droite. Soudain, un silence étouffant. Comme un trou noir. D’où je suis, j’entends le bout des doigts frotter le cuir du ballon quand il s’élance.
Divine trajectoire. Pureté de la ligne. Grâce de la courbe. On entend juste une sorte de « scrotch ». La balle vient caresser le filet. Elle ne touche même le cercle. Une fraction de silence encore. Le temps du « pop » du ballon qui rebondit sur le sol et c’est l’explosion. Un cri qui perce tout. Une seule voix et des milliers de gosiers. Le type qui passait s’approche du tireur qui reste comme pétrifié. L’autre l’agrippe par l’épaule. Il le prend dans ses bras et tous les autres mecs en blanc viennent leur sauter dessus.
Un spectateur pleure en me regardant : « On est champions de France, mec ! Champions ! »

22 mars 1980

Même Palais des sports, mais pas de mammouths sur les maillots, cette fois. Juste une curieuse mention : « Biscottes Auga ASPO Tours ». Mais je reconnais le gars des lancers, celui que la foule appelait Dewitt. Toujours aussi grand. Il y a de l’électricité dans l’air. Les gars en face, ils viennent du Mans et ils sont champions de France en titre. Mais aujourd’hui, sur le parquet tourangeau, ils n’en mènent pas large.
Ça percute, ça glisse, ça s’infiltre et les points s’enchaînent. +15 pour les biscottes. Puis ça fond : +2. Et ça se recreuse. Puis un gars surgit de nulle part, dribble et marque : 92-66. Un spectateur pleure en me regardant. « Oui, je sais, je lui dis : On est champions de France ! »

1995

Toujours le Palais des sports. Les gens sont debout et ils crient : « Défense ! Défense ! ». C’est une finale de championnat de France. De Pro B. Je repère le grand type des lancers dans les tribunes. Il se ronge les ongles. Un gars à côté de moi attaque carrément la deuxième phalange : « Tu te rends compte, mec. Ils ont gagné deux fois chez eux. Ils mènent. Il reste moins d’une minute. Si on perd, c’est fini… » Et là, le même « scrotch » que l’autre fois. Un panier qui vient d’on ne sait où et les gars en bleu et blanc passent devant. Et le buzzer buzze.
Et le gars à côté de moi fait un bond jusqu’au plafond : « Deux fois, mec ! Ils l’ont fait deux fois ! ». Deux matchs partout. Il y aura une belle à Besançon, mais je n’ai pas envie de régler mon commutateur temporel pour y aller. Si c’est pour se prendre 4 fautes en un quart d’heure, merci bien.

19 juin 2014

Changement de décor, je me retrouve dans des bureaux. Il y a là des gens en costard et une poignée de journalistes. Un monsieur, l’air jovial et portant col ouvert sa chemise blanche, s’avance vers le micro. Il dit que tout n’a pas été facile et que tout ne se fera pas en un jour, mais que grâce à l’union entre les deux clubs de basket tourangeau (le TBC et le PLLL), une équipe capable de retrouver une place dans l’élite est née. C’est l’acte de naissance de l’UTBM. Le premier objectif, c’est la Nationale 1.
UTBM_2017

3 mai 2017

Le dernier ballon de la saison vient de rebondir sur le parquet de La Rochelle. Ce sont les bleu et blanc qui se sont imposés, 58-64. Sur leur maillot, pas de biscotte, ni de mammouth, mais le logo de Tours Metropole. Un grand type tape dans la main d’un autre grand type. En treize rencontres depuis janvier, c’est la douzième fois qu’ils gagnent. Mais on lit de la déception dans leurs yeux. Ca ne suffira pas à accrocher une place pour les play-off. L’UTBM termine 3e de sa poule après une saison compliquée. Encore un effort, encore une marche à franchir… Ce sera pour la saison prochaine.

(Photo Julien Pruvost)
(Photo Julien Pruvost)

7 avril 2018

Pour voyager dans le temps avec nous, c’est simple : le tram, arrêt Monconseil.
C’est pas cher (tarif unique : 5 € et gratuit pour les moins de 12 ans). Et, pour vous situer, l’UTBM est actuellement troisième de sa poule, à égalité de points avec Angers et à deux points seulement du leader, Vitré. Il reste quatre matches. Il faut les gagner. L’émotion, c’est maintenant !

Ô populaires zombies !

De White Zombie à The Walking Dead, en passant par les jeux vidéo et la littérature, le zombie est partout. Petit panorama, évidemment non-exhaustif, de la figure du mort-vivant dans la culture populaire.

Rien ne sert de courir, il faut pourrir à point

C’est l’histoire d’une bande de potes. La vingtaine d’âge, l’envie dévorante de prendre une caméra, mais des producteurs qui leur ferment la porte au nez. Cette bande de potes, c’est celle de George A. Romero qui veut réaliser, un beau jour de 1968, La Nuit des morts-vivants, parabole de la société américaine et critique sociale et politique acerbe.  téléchargement
À cette époque, le cinéaste aux grosses lunettes n’est pas un fanatique de l’horreur, loin de là. Mais rien de mieux qu’une production dans le genre pour être rentable. Leur budget ? 114 000 $. Le film en rapportera… plusieurs millions ! Bref, l’un des films indépendants les plus rentables de l’histoire du cinéma. Prends ça, Luc Besson.

Le « papa des zombies » s’en est allé en juillet 2017 : Romero est mort à 77 ans mais n’est pas ressorti de sa tombe, l’oeil hagard et le gémissement rauque.
En revanche grâce à lui, la figure zombiesque est définitivement entrée dans la culture pop. Son chef d’oeuvre s’est rapidement retrouvé dans le domaine public (le distributeur s’est trompé dans le titre et a oublié le copyright qui devait courir jusqu’en 2064…). Un mal pour un bien, puisque le monde entier a pu découvrir, profiter et s’amouracher des zombies qui, 50 ans après, hantent encore le cinéma, la BD, l’art, la culture au sens large.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=1RJ8DyjiNBo[/youtube]

Si l’épidémie mondiale s’est développée avec Romero, les croqueurs de cervelle commencent à plaire dès les années 30. Le pionnier White Zombie, de Victor Halperin, ouvre la marche en 1932. Un titre tellement chouette que Robert Bartleh Cummings, alias Rob Zombie dans le monde de la musique metal, l’utilisera pour son groupe en 1985. White Zombie et son gros rock testostéroné aura un succès fou.

Michael Jackson est une légende

En 1954, Richard Matheson accouche sur papier de Je Suis une légende. Ce roman de science-fiction rempli d’infectés et de morts-vivants, relatant le destin du dernier homme sur Terre, inspirera le cinéma en ‘64, ‘71 et 2007, mettant en scène tour à tour Vincent Price, Charlton Heston et Will Smith.
C’est d’ailleurs – attention subtile transition – ce fameux Vincent Price qui s’occupe des voix additionnelles sur Thriller, de Michael Jackson, dans les années 80. Le clip culte issu du tube du King of Pop s’empare également de la figure du mort-vivant avec la « zombie dance », chorégraphie devenue mythique (qui ne l’a pas dansée en soirée, avec 3 grammes dans chaque œil ?).

Thriller

Tourner la page

Depuis, c’est la foire à la saucisse. La figure du zombie s’est diversifiée et popularisée. Dans le manga High School of the dead, tout débute lorsque le jeune Takashi aperçoit un de ses profs se faire dévorer par un mort-vivant, avant que les infectés se propagent. Dans Guide de survie en territoire zombie, Max Brooks – déjà auteur de World War Z – propose un manuel pour éviter de se faire « bouffer la cervelle et grignoter le gigot lors de vos balades », en rappelant que la tronçonneuse et le marteau restent des armes efficaces en cas d’attaque.

D’un tout autre style, Zombies ! Une histoire illustrée des morts-vivants est un ouvrage d’une grande précision et très bien documenté de Jovanka Vuckovic. Piochant dans les origines du vaudou haïtien et les références littéraires dans certains romans de Mary Shelley et Edgar Allan Poe, le livre exhume ensuite séries B, cultures alternatives des années 60 ou encore bandes-dessinées et jeux-vidéo.
Car ce véritable filon, l’industrie du jeu-vidéo l’a bien exploité. L’an dernier, elle a dégagé plus de 2,5 milliards de dollars sur les franchises à zombies. On citera, pour les plus connues, Call of Duty et les terrifiants Resident Evil. Mais les gamers ont aussi pu se faire grignoter par Left 4 Dead, Dead Rising, The Last of us, voire le cartoonesque Plantes contre zombies, dans lequel le joueur doit protéger son jardin (!) contre l’invasion de morts-vivants…
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Même l’art a, parfois, essayé d’obtenir sa part du gâteau (les frères Chapman, enfants terribles et provoc’ de l’art contemporain, avaient présenté une armée de zombies nazis au White Cube de Londres).
Mais c’est incontestablement le cinéma qui reste le plus gros consommateur.

Morts-vivants et moutons zombies

Gourmand – profiteur, diront les mauvaises langues (donc nous) – le 7e Art a accouché d’une pelletée de productions à intérêt variable, pépites ou pétards mouillés. Romero restant le maître incontesté, on pourrait toutefois en citer un paquet : les dignes héritiers comme Dernier train pour Busan ; les zombies nerveux de 28 Jours plus tard ; la « comédie romantique » barrée de Shaun of the Dead ; les morts-vivants gnan-gnan de Warm Bodies ; la fable SF écolo The Last Girl ; le stupide Attack of the Lederhosen Zombies… ou des déclinaisons totalement folles comme Black Sheep et ses moutons-zombies (le second degré n’est pas qu’une température…), ou bien Dead Snow et ses Nazis zombies sortis de la glace.

Alors, que ce soit dans une veine totalement déjantée (Bienvenue à Zombieland) ou plus sérieuse (Maggie, façon mélo avec Schwarzenegger), que ce soient des monuments du genre (l’excellent Dawn of the Dead en 2004, de Romero) ou des bouses intergalactiques (la farce foutraque World War Z, ses ridicules zombies et son Brad Pitt buveur de Pepsi), le mort-vivant a quitté son monde restreint de l’horreur pure pour s’ouvrir à un cinéma plus mainstream.

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Le petit écran ne s’y est pas trompé non plus : il suffit de voir la longévité de The Walking Dead, plus ou moins bien calqué sur le fantastique comic book d’origine, son spin-off Fear The Walking Dead, ou encore le surprenant Les Revenants, série 100 % made in France. Désormais, le zombie est partout. Ciné, télé, livres, mangas, jeux-vidéo… jusque dans nos rues avec les fameuses Zombie Walks, ces marches avec des participants grimés.
Toujours avide de chair fraîche humaine, il se nourrit de nous pour nourrir la culture populaire.

Le zombie est bien trop humain pour qu’on ne puisse pas ressentir un poil d’empathie et de sympathie pour lui. L’opération séduction fonctionne du tonnerre. Entre l’homme et le zombie, c’est le grand amour, finalement.

Aurélien Germain

TOP 4 : Omar Sy

Cette semaine, il revient avec le film Knock. Retour en quatre anecdotes sur l’acteur-chouchou des Français, monsieur Omar Sy.

IL A LOUPÉ SON BAC

L’année du bac ? Omar Sy préfère embarquer avec son mentor, Jamel Debbouze, pour… le Festival de Cannes ! Il participe à l’émission Le Cinéma de Jamel. Et loupe donc le bac. Pas bien grave quand on connaît la suite de l’histoire.

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L’EXIL AMÉRICAIN

L’acteur vit à Los Angeles depuis 2012. Accusé de s’être exilé pour des raisons fiscales, Omar Sy a rétorqué qu’il y « trouvait plus de paix qu’à Paris » et son agitation : « Ici, je peux faire mes courses tranquillement. »

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SUBLIME VILLA

Omar Sy en a d’ailleurs profité pour s’acheter une luxueuse villa en Californie. L’an dernier, il s’est offert une propriété de 700 m2 (avec 5 chambres, piscine et jacuzzi) pour 3 millions d’euros d’après le magazine Variety.

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COUPÉ AU MONTAGE

« T’as fait une faute, là. Parce que le scarabée, il s’accorde quand le canard est placé avant le petit panier d’objet direct », disent Omar et Fred, en peintres hiéroglyphes, dans Astérix & Obélix. Une scène culte malheureusement… disparue au montage !

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Salons de Choiseul : mythes et héros débarquent !

Les 16 et 17 novembre, les Salons de Choiseul accueillent de nouveau 50 conférences. Thème de cette année ? Mythes et héros. Les réservations ouvrant cette semaine, Tmv vous propose un petit aperçu des immanquables, entre Star Wars, Harry Potter et les zombies !

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(Crédit Moka Création)

LES ZOMBIES DÉBARQUENT

En juillet, l’immense réalisateur George A. Romero nous quittait. Le papa des zombies avait, à l’époque, nourri son film mythique La Nuit des morts-vivants d’un sous-texte politique acerbe. Bref, une satire sociale plus qu’un simple film d’horreur. Clémentine Hougue, docteure en littéraire comparée et enseignante au Mans, s’est aussi posée la question : Les zombies, des personnages politiques ?, est le thème de la conférence qu’elle fera aux Salons de Choiseul. Et c’est avec elle que la rédac’ a décidé de s’acoquiner pour une carte blanche tmv. On vous en dira davantage un peu plus tard. Et il se pourrait même qu’un de nos numéros en novembre soit envahi de zombies. En attendant, vous pourrez toujours vous consoler avec la reprise de The Walking Dead, le 22 octobre !

LES HABITUÉS

Des Salons de Choiseul sans Benjamin Brillaud et Corentin Charbonnier, c’est comme une raclette sans fromage : c’est triste. Cette année, les deux Tourangeaux sont donc de retour pour nous jouer joli tour : le premier, connu pour sa chaîne YouTube Nota Bene, parlera des inspirations historiques et littéraires de Harry Potter. Le second, docteur en anthropologie et métalleux devant l’Éternel, proposera une conférence sur les constructions des figures mythiques dans le metal, de Motörhead à Behemoth.

LE FLÉAU DE DIEU À CHOISEUL CHOISEUL_ATTILA

Aaah, Attila, roi des Huns, maître de la guerre, chef barbare et sanguinaire, « où il passe, l’herbe trépasse »… Le genre de chef qu’on n’aurait pas forcément envie d’inviter le dimanche midi avec belle-maman. Mais Attila était-il vraiment ce « fléau de Dieu » ? Ou ne serait-il pas père des peuples ? C’est la question que se posera Sylvain Janniard, maître de conférences en Histoire romaine à Tours, lors de cette conférence/carte blanche à l’association pour l’Antiquité tardive.

CHOISEUL_ELASTIQUELES SUPER HÉROS À LA MOULINETTE DE LA PHYSIQUE

D’après les lois de la physique, l’Homme élastique auraitil pu vraiment avoir ce cou et ces fichus bras en chewing gum ? Est-ce vraiment possible de se transformer en Spiderman trop sexy après avoir été mordu par une araignée et embrasser Emma Stone ? Vous avez deux heures. Sinon, il sera aussi possible d’assister à la conférence de Roland Lehoucq, astrophysicien, intitulée « Super les héros ! Physique ordinaire des super héros ». L’intervenant est, d’après les organisateurs, « épatant et hyper spécialiste. Il a une connaissance encyclopédique des super héros ».

T’AS D’BEAUX JEANS, TU SAIS ?

L’intitulé intrigue : « Le bleu de travail, une tenue mythique » Derrière ce thème de conférence se cache le travail de Jérémie Brücker, agrégé d’Histoire et enseignant au lycée Choiseul de Tours, « qui a fait une thèse sur le textile », éclaire Stéphane Genêt, l’un des organisateurs. « En fait, il s’agit d’une conférence autour du jean. C’est donc loin d’être austère ! » Bref, l’histoire d’un vêtement, symbole distinctif des mauvais garçons dans les années 50 mais peut-être devenu « une tenue mythique », comme s’interroge Jérémie Brücker.

VOUS NE PASSEREZ PAAAS !

Mythes et héros dans l’oeuvre de Tolkien, c’est le sujet qu’abordera Leo Carruthers, professeur émérite d’études médiévales anglaises. L’écrivain, même s’il a rédigé de nombreux ouvrages comme le Silmarillion ou encore Roverandom, est évidemment surtout connu pour sa bible, Le Seigneur des anneaux. Hobbits de tout poil, Golum en herbe et autres Gandalf barbus, unissez- vous : les places de cette conférence risquent de partir comme des petits pains.

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WONDER WOMAN ET FÉMINISME

Le thème est d’actualité : depuis plusieurs semaines, le réalisateur James Cameron répète à tout va que le film Wonder Woman sorti en 2017 est un recul pour l’image de la femme, quand d’autres le décrivent comme une ode au féminisme. Bref, Wonder Woman est-elle une superhéroïne féministe ? C’est cette question qu’a choisi Xavier Fournier, journaliste, écrivain et scénariste.

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STAR WARS, TU RÉVISERAS CHOISEUL_YODA

Cette année, les fans de l’univers de la Guerre des étoiles devraient être comblés. Les Salons Choiseul ont invité David Lebreton, professeur de philo, qui a travaillé sur la sagesse de Yoda, en tant que mythe contemporain et vertu antique ! Mais aussi Gilles Vervisch, agrégé de philosophie, qui abordera Star Wars comme mythe contemporain. Les deux conférences auront lieu dans une salle rebaptisée pour l’occasion… « salon Maître Yoda ». Trop cool, cela nous trouvons.

ÇA VA ? IMHOTEP, IMHOTEP

L’Égypte Antique aussi avait ses super héros. Bon, ils ne portaient pas leur slip au-dessus du pantalon, mais il n’empêche : le mythe égyptien est l’un des plus vivaces de l’Histoire. Et cette année, c’est la première fois que les Salons accueillent un égyptologue ! Damien Agut, docteur en égyptologie et épigraphiste, sera présent pour discuter de l’Égypte des pharaons sans les mythes.

MAIS ENCORE…

Notre panorama n’est évidemment pas complet. On aurait pu également parler des autres conférences, comme celle de Michel Faucheux qui passera du mythe de Frankenstein à la « robolution » ; d’Emmanuel Blanchard et son « mythe du contrôle des frontières » (vous trouvez que cela fait résonance à l’actualité ? Vous avez raison) ; de Cédric Delaunay et ses légendes du Moyen-Âge ; de Fantomas qui sera abordé par Dominique Kalifa ; ou encore Christian Ingrad qui analysera le mythe de l’Est chez les nazis et de la carte blanche MGEN, emmenée par Julien Duval, à propos du… trou de la Sécu ! Eh oui : ne serait-ce pas un mythe ?

CAGNOTTE : AIDONS LES SALONS !
Chaque année, Sylvie Mercadal et Stéphane Genêt travaillent dur sur l’organisation des Salons de Choiseul. Mais faute de subventions un peu maigres et avec 50 conférences à chaque édition – le tout, accessible gratuitement – cet événement a besoin d’aide pour perdurer. Une cagnotte a donc été lancée. Elle permettra de donner un coup de main au financement des billets de train et chambres d’hôtel des intervenant(e)s, et pour l’impression des affiches et plaquettes. Chacun participe du montant qu’il souhaite !
>>> C’est par ici ! <<< 

> Les Salons de Choiseul, les 16 et 17 novembre au lycée Choiseul de Tours, toute la journée. Gratuit.
> Infos et ouverture de la billetterie le 15 octobre sur lessalonsdechoiseul.wordpress.com ou facebook.com/LesSalonsDeChoiseul

Festival : Imag’In all the people

Les 8 et 9 septembre, le festival Imag’In revient pour sa 9e édition. Au programme, une quinzaine de concerts, des animations et de la danse. On vous raconte l’histoire de cet événement devenu emblématique du quartier Sanitas.

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PETIT EST DEVENU GRAND

Neuf ans et toutes ses dents… Certains auraient jeté l’éponge depuis longtemps. D’autres, à l’instar de Pepiang Toufdy, non, et continuent ce qu’ils ont commencé. À la base, ce jeune Tourangeau d’origine tchadienne pense et construit un moment qu’il souhaite avant tout rassembleur et partageur, placé sous le signe de la culture. Un festival entièrement gratuit, au contenu dédié aux pratiques artistiques et culturelles actuelles.
L’idée de base de l’événement ? « Attirer un public qui n’a pas l’habitude d’aller à des concerts », comme nous confiait Pepiang Toufdy en 2012 (!), lors de la 4e édition d’Imag’In. Un festival urbain qui, au fil du temps, a grandi et s’est métamorphosé… et a su réunir des publics de différents horizons.

Ambiance au Sanitas -Photo ProdCité-
Ambiance au Sanitas -Photo ProdCité-

ANCRÉ DANS LE PAYSAGE TOURANGEAU

Imag’In est devenu un incontournable sur Tours. D’une part, grâce à son rôle social et culturel : un accès à la culture pour tous, via la gratuité du festival, mais aussi des valeurs qu’Imag’In n’hésite pas à brandir, rappelant l’importance de la diversité, du vivre-ensemble et de la solidarité. Immanquable d’autre part car l’éclectisme est devenu le credo d’Imag’In.

Nivek sera en concert à Imag'In.
Nivek sera en concert à Imag’In.

Lors de cette édition 2017 par exemple, le public se verra proposer de nombreuses animations. Il pourra s’essayer à des cours de zumba gratuits, admirer de la capoeira, s’initier au scratch avec un DJ, ou encore vibrer avec le live-painting de Lio. Côté musique, les spectateurs passeront du hip-hop au rock, en passant par la pop. Un coup d’oeil à l’affiche variée permet de repérer les noms de Nivek (rappeur tourangeau qu’on ne présente plus), Mazette & Friends (au carrefour du trip hop, hip hop et electro-dub), INK (jeune formation rock démentielle dont tmv vous avait déjà parlé) ou encore Toukan Toukan (pop-électro sucrée) et Tiâa (jeune formation prometteuse de pop rock made in Tours)…

Au fil des années, Imag’In a donc su s’extirper de son carcan rap/ hip-hop pour accoucher d’un festival diversifié, représentant de nombreux genres. Façon, aussi, d’élargir son public et de souligner son ouverture d’esprit. Le musicien Frank Zappa disait « L’esprit, c’est comme un parachute : s’il reste fermé, on s’écrase ». On dit ça comme ça…

MON BEAU SANITAS

Le quartier, depuis quelques années, a beaucoup changé. Et quoique semblent penser certains politiques ou mauvaises langues, le Sanitas fait entièrement partie de la ville et ne se cantonne pas aux faits-divers. Alors faire un tour au festival Imag’In, c’est aussi (re)découvrir le Sanitas et y rencontrer ses résidents, jeunes ou moins jeunes. Il suffit d’ailleurs de voir l’expo photos « Le Visage de la diversité », réalisée en amont du festival, dévoilant le visage d’habitants du quartier.

Parce que démonter les préjugés, c’est aussi l’un des objectifs du festival : promouvoir des genres musicaux stigmatisés (le hip hop, par exemple, souvent perçu comme une « musique de quartiers »), mélanger les publics différents sans problème, faire du Sanitas un espace de rencontre que d’aucuns auraient estimé impossible… À l’heure où le quartier s’inquiète de sa future transformation (près de 400 logements seront détruits d’ici à 2027) et de sa perception à l’extérieur (symbolique du changement de nom de la station de tramway « Sanitas » en « Saint-Paul »), la tenue d’un tel événement culturel ne peut être qu’une bonne chose.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=CJ0bDKxVQsk[/youtube]

PEPIANG, L’HOMME À TOUT FAIRE

Si le personnage figurait dans le dictionnaire, il aurait pour synonyme « infatigable »… Pepiang Toufdy ne s’arrête jamais. Les projets gravitent autour de lui constamment. Il y a Imag’In, bien sûr, mais aussi l’association Prod’Cité et la télé Wanted TV. Passé par l’animation, lauréat du concours Envie d’agir il y a quelques années, Pepiang Toufdy le passionné de musique et ancien membre du groupe Pyramides est aussi réalisateur (Dayman Tours, c’est lui), présentant même ses films à l’étranger. À constamment courir partout, Pepiang Toufdy tourbillonne. Et avec lui, la jeunesse tourangelle et tout un quartier aussi.

> Les 8 et 9 septembre, toute la journée, place Saint-Paul. Gratuit.
> Concerts :
VENDREDI dès 19 h > DJ Japs, The Lunatiks, Waidee, Lehmanns Brothers, Toukan Toukan, Nivek, Kacem Wapalek.
SAMEDI dès 19 h > Pang Pung, Muz-Muz, Ink, Tiâa, Sapiens Sapiens, Weez Afro, Roller 79, Mazette & Friends, Guizmo.
> Programme complet sur prod-cite.fr/le-festival/programme

10 & 20 km de Tours et Marathon : c’est le 24 septembre !

Vous êtes invité aux 35 ans d’un copain et vous n’y allez pas ??? Vous êtes comme ça, vous ? Pas nous. Les 35 ans des 10 et 20 km de Tours, on y sera et vous aussi,q ue vous ayez la chance de gagner un des 50 dossards tmv ou pas. Et pis c’est tout !

LE PARCOURS

10 KM Départ à 9 h 30 de la Place Anatole-France. Choisissez bien le sas qui correspond au temps que vous espérez réaliser. Parcours urbain jusqu’à la Gloriette puis retour par le même itinéraire.

20 KM Départ à 10 h 15 de la Place Anatole-France. Même itinéraire que le 10 km, puis suite jusqu’au moulin de Ballan. Retour le long du Cher puis sur le tracé du 10 km.

MARATHON Départ 8 h 45 de la place Anatole-France. Même parcours que le 10 km, puis la loire à Vélo jusqu’à Villandry. Traversée du Cher. Retour le long de la Loire, par Berthenay, Saint-Genouph et La Riche.

parcours 3 courses
(Cliquez pour agrandir le parcours)

35 ANS EN 7 INFOS

QUI A REMPORTÉ LA PREMIÈRE ÉDITION DES 20 KM DE TOURS ?
Roger Brochen. C’était le 27 mars 1982 et il a bouclé les 20 km en 1 h 03’. Et le truc fou, c’est qu’il reste un inconditionnel de la course tourangelle qu’il court encore, pour le plaisir !

QUEL EST LE RECORD DE L’ÉPREUVE ?
C’est le Kényan Alfred Cherop (dossard 13 sur la photo) qui s’est imposé en 2014 en 58’32’’. John Kanda, un autre Kényan avait fait mieux en 2002, mais une erreur de parcours avait amputé la boucle de 300 m…

(Photo archives La NR)
(Photo archives La NR)

C’EST QUI LE GARS QUI PARLE DANS LE MICRO ?
Il s’appelle Philippe Chaput. C’est le speaker officiel et l’épreuve et il gère aussi le plateau élite.

DEPUIS QUAND ON SE DÉGUISE ?
Le concours de déguisement est né officiellement en 1990, mais certains se déguisaient déjà avant.

(Photo archives La NR, Gérard Proust)
(Photo archives La NR, Gérard Proust)

COMBIEN DE BÉNÉVOLES ?
Depuis 2016 et les nouvelles normes de sécurité, le nombre de bénévoles est monté à 1 300 personnes. À peu près le nombre des partants de la première édition en 1982.

EST-CE QU’UN TOURANGEAU A DÉJÀ GAGNÉ LES 20 KM DE TOURS ?
Outre Brochen en 1982, c’est sans doute Kamel Kohil, licencié à Saint-Pierre-des-Corps qui a le plus marqué la course. Il s’est imposé trois fois, en 1995, 1998 et 1999. Côté féminin, Maria Rebello, Tourangelle d’adoption, a également remporté l’épreuve à plusieurs reprises.

COMBIEN DE FEMMES SUR LA COURSE ?
Sur les trois distances confondues, elles représentent 30 % des participants. Un chiffre en constante augmentation.

Deux parrains pour un anniversaire

Parrainage de gala cette année aux 10 et 20 km de Tours : deux étoiles de l’athlé français seront avec nous !
STÉPHANE DIAGANA : Il y a eu Marie-Josée Pérec chez les filles et Stéphane Diagana chez les garçons. Elle fut la première française championne du monde du 400 m en 1991. Il fut le premier Français champion du monde du 400 m haies en 1997. Exploit renouvelé en 2003 avec le relais français sur 4 x 400 m.
CHRISTELLE DAUNAY : C’est le haut du panier du marathon féminin : Christelle Daunay a été sacrée championne d’Europe, à Zurich, en 2014, en 2 h 25’ 14’’. Son record personnel, elle l’a établi au marathon de Paris en 2010 en 2 h 24’ 22’’. Ça laisse songeur !

GAGNEZ VOTRE DOSSARD & ENTREZ DANS LA TEAM TMV !

Evidemment, tout le monde en rêve, c’est la consécration de toute une vie de joggeur du dimanche : courir un jour les 10 et 20 km de Tours avec le prestigieux maillot rose flanqué du logo tmv. Ca vous assure une foulée, ça, on vous le dit. Ils seront 50, triés sur le volet (tirés au sort, en fait) parmi tous les petits bulletins que nous allons recevoir. Pour tenter votre chance, donc : vous découpez le bulletin qui se trouve dans la version papier de tmv (n°263) ou vous nous envoyez par mail (redac@ tmvtours.fr) toutes les infos qui vont bien (Nom / Prénom / Adresse / Date de naissance / Sexe / N° de tél / La course à laquelle vous voulez participer (hors marathon)
Aucun dossard ne sera remis sans certificat médical
Les gagnants du concours tmv s’engagent à courir avec le maillot tmv.
ATTENTION, VOTRE BULLETIN DEVRA NOUS PARVENIR AVANT LE 11/09

SINON, POUR S’INSCRIRE

MARATHON : 50 € Les inscriptions sont ouvertes en ligne jusqu’au 18 septembre à l’adresse suivante : www.marathontlv.fr/fr/inscriptions
Les inscriptions par courrier doivent également parvenir à l’organisation avant cette date.

10 ET 20 KM : 17 € Inscriptions en ligne sur nrco.lanouvellerepublique.fr/dossiers/20km/

Ou, les 22 et 23 septembre, au village partenaire « Hypermarché Géant Casino La Riche-Tours ».

Ils vont vous consoler de la rentrée (ou pas)

La rentrée de septembre, c’est dur dur. Tmv vous propose un panorama de l’école vue à travers la musique, le cinéma ou encore la littérature. De France Gall aux Pink Floyd, en passant par Ducobu et La Guerre des boutons.

L’ÉCOLE ? CE SACRÉ CHARLEMAGNE… OU PAS !

« Qui a eu cette idée folle, un jour d’inventer l’école ? C’est… ce…sacré Charlemagne. » Vous l’avez probablement chantée au moins une fois dans votre vie : la chanson Sacré Charlemagne, de France Gall, est sortie en 1964. Gros carton de la période yé-yé, elle contribue à répandre une idée reçue née des dizaines d’années auparavant. Charlemagne a inventé l’école ? Pas franchement.

Explications : fut un temps, lorsque Kev Adams et Justin Bieber n’existaient pas (le bon vieux temps), Égyptiens, Grecs et Romains allaient déjà à l’école. L’enseignement, certes pas comme on le conçoit aujourd’hui, a donc cours depuis l’Antiquité. En Grèce, par exemple, l’écolier y accédait dès 7 ans pour apprendre le calcul et l’écriture. Les petits Romains, eux, s’instruisaient sur la place publique. Contrairement à ce que d’aucuns imaginent, le Moyen Âge aussi a poursuivi l’apprentissage en école. Sauf que cela était réservé aux privilégiés…

Venons-en donc à notre ami Charlemagne. C’est en 789 que ce coquinou, qui ne sait d’ailleurs pas écrire, intervient. Cette année-là, il fait publier un capitulaire modifiant le rôle du clergé et pose alors les bases de l’école obligatoire pour tous et accessible au plus grand nombre (Jules Ferry, en 1881, fignolera l’école de la République, telle qu’on la connaît maintenant). Des établissements sont ouverts dans les campagnes et les monastères. Charlemagne veut que son peuple soit cultivé et éduqué, il vient de donner une nouvelle vie à l’école.
Son oeuvre, finalement ? Simplement la propagation de l’instruction. Une idée pas si folle, n’est-ce pas France Gall ?

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Rkx3dTwqEtk[/youtube]

DUCOBU, LE HÉROS ZÉRO

NEWS_DOSS_DUCOBU« Quelle belle cueillette nous fîmes : quelques hyménomycètes, des hypholomes, des helvelles, des polypores versicoles… » ÇA, c’est la dictée atroce qui – running gag oblige – revient dans tous les tomes de la bande dessinée L’Élève Ducobu, signée Godi et Zidrou. La dictée donc, bête noire d’un paquet d’entre nous, à l’époque où nos petits derrières douillets squattaient les bancs à échardes de l’école (comment ça, on exagère ?).
La hantise, aussi, du fameux Ducobu, roi des cancres et héros de cette excellente BD. L’élève, vêtu de son éternel pull à rayures, enquille les zéros et rivalise d’idées pour tricher et copier. Sa voisine de classe, c’est Léonie Gratin. Elle enchaîne les 10/10, est parfaite en tout, même en matière principale : lécher les bottes de Monsieur Latouche, l’instit’ insupportable et sadique (mais il y a forcément un tout petit mini-coeur sous son uniforme terne, voyons). Bref, L’Élève Ducobu, ce sont 23 albums, plus de 2 millions d’exemplaires vendus, et surtout l’occasion, en 48 pages, de replonger dans l’ambiance de l’école et de rappeler des souvenirs à certain(e)s. Cancre ou bon élève, vous étiez quoi, vous ?

> Mais on oublie : l’adaptation cinématographique. Le film Ducobu, sorti en 2011, se la joue comédie sympathique, mais n’arrive pas à la cheville de son modèle dessiné. Si les tout jeunes Vincent Claude et Juliette Chappey, adorables comme tout, font le job dans leurs rôles respectifs de Ducobu et Léonie, le reste tombe à plat (coucou Élie Semoun en professeur Latouche) et les gags, ronflants, ne parleront qu’aux 7-10 ans. Pour le reste, la sentence du conseil de classe est tombée : peut mieux faire.

PARCE QUE DES FOIS, L’ÉCOLE C’EST BIEN…

Le regretté Robin Williams y tient l’un de ses plus grands et plus beaux rôles : celui de John Keating. Dans Le Cercle des poètes disparus, il joue cet étrange mais fascinant professeur de lettres anglaises. Refuser l’ordre établi et bouleverser son mode de pensée via la poésie, voilà le mot d’ordre. Ce film, réalisé par Peter Weir, basé sur un enseignant anti-conformiste, est intimiste et touchant. Les dialogues sont savoureux (« C’est dans ses rêves que l’homme trouve la liberté. Cela fut, est et restera toujours la vérité. »).
Un film beau. Tout simplement.

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ANOTHER BRICK IN THE WALL II : RÉVOLTE À L’ÉCOLE NEWS_DOSS_PINKFLOYD

L’école, ce n’est pas votre truc ? L’autorité scolaire encore moins ? Alors, mettez un petit Another Brick in the Wall (part II) et poussez les potards au maximum. Cette chanson contestataire par excellence a secoué la planète en 1979. Pink Floyd vient de sortir son mythique The Wall et la « partie 2 » résonnera dans les cages à miel de milliers de jeunes des dizaines d’années après. Pendant près de 4 minutes, Roger Waters y déroule sa vision de l’enseignement. Le musicien ayant toujours détesté l’école conventionnelle et ses professeurs, il torpille l’ensemble dans une chanson devenue culte et fusille la rigidité des règles scolaires, ainsi que les châtiments corporels qui sévissaient dans l’enseignement en Grande-Bretagne dans les années 50.
Un « We don’t need no education » hypnotique, un cri de marche « Hey Teacher ! Leave them kids alone », un rythme inattendu de la part du groupe (l’idée du tempo, dansant et limite disco, avait été soufflé par leur producteur), un second couplet marquant et marqué par une chorale d’enfants (leur son a été gonflé par 12 à l’enregistrement !), des bruits de cour de récré et un prof qui crie… Tout concourt à faire d’Another Brick in the wall Part II un hymne légendaire, LA « protest song ».

> Pour dormir moins bête : en 1980, la chanson a été utilisée par 100 000 étudiants noirs d’Afrique du Sud en grève, qui protestaient contre l’Apartheid sévissant dans les écoles. En réaction, le gouvernement l’a interdite. Motif ? Incitation à l’émeute et chanson « jugée préjudiciable à la sécurité de l’État ».

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=HrxX9TBj2zY[/youtube]

PUNK À LA RÉCRÉ

Quoi de mieux qu’un petit Rock’n’roll high school, des Ramones ? Cette chanson punk, enregistrée pour le film flop du même nom (sorti en France sous le titre Le Lycée des Cancres…), est un hymne pour les « anti-bahut ». Le mot d’ordre ? On s’en fout, on serait bien mieux ailleurs qu’à l’école. Il suffit de traduire les paroles. Petit extrait : « J’en ai rien à faire de l’Histoire / je veux juste me faire quelques gonzesses / je déteste les profs et le principal. » De véritables poètes.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=c5vh0QHUA1w[/youtube]

BRASSENS ET LE TITRE INÉDIT

La chanson s’appelle La Maîtresse d’école. Vous aurez beau chercher dans les tréfonds de YouTube, vous ne trouverez jamais l’originale de Georges Brassens. C’est l’un de ses derniers textes, un titre inédit qui a cependant été repris par une palanquée de chanteurs, Le Forestier en tête.
Et quel dommage de n’avoir jamais pu écouter l’extraordinaire Brassens scander ces vers délicieux, où il raconte ses premiers émois amoureux avec sa jolie maîtresse d’école aux méthodes pédagogiques plutôt… originales, le premier de la classe ayant droit à « un baiser libertin, un patin » ! Délicieusement poétique et bourré d’humour.

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POUR LES COQUINOUS (ET UN POIL REBELLES)

En 1984, le guitar-hero Eddie Van Halen publie Hot for teacher (ceux qui ont séché les cours d’anglais en 4e iront sur Google pour la traduction). Dans cette chanson aux paroles potaches/lubriques/coquines (ne rayez pas la mention inutile), Van Halen raconte à quel point il fantasme sur sa prof. Le clip, éloquent à souhait, finit d’illustrer un titre rock et énergique qui prouve que certains ont tout de même bien été contents d’aller en cours…

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=LetJHQ_V05o[/youtube]

> L’anecdote qui tue : en 2012, un étudiant à l’Université d’Oakland, visiblement fan de sa prof (et de Van Halen), a été renvoyé pour avoir écrit une thèse intitulée « Hot for teacher ». Il a donc décidé de poursuivre l’école en justice, réclamant en même temps 2,2 millions de dollars. Le juge a rejeté sa plainte.

> Si vous êtes plus Eddy Mitchell qu’Eddie Van Halen : les plus réservés opteront pour sa chanson Ma Maîtresse d’école. Moins libidineux que Hot for teacher, mimi et poétique, le Schmoll, comme on le surnomme, y raconte son enfance à l’école, où « quelqu’un possédait [s]on coeur » : sa « maîtresse aux yeux si doux » dont il était fou. Moh !

POUR LES ÉNERVÉS DE LA RENTRÉE

> Côté musique, Back to school de Deftones (l’un des fondateurs du nu metal) devrait permettre à certain(e)s de crier un bon coup avant la rentrée. La chanson, insolente comme il faut, est une vaste moquerie vis-à-vis de l’enseignement scolaire vu ici comme une machine à concevoir des gens tout bien, tout beaux.
> Michel Sardou, un punk avant l’heure ? En 1972, Michou enregistre Le Surveillant général, pamphlet bien énervé contre les internats. Un titre dans lequel son ancien surveillant général justement en prend pour son grade : « Je n’oublierai jamais le regard de vipère / Que m’avait lancé ce vieux rat » (et bim) balance Sardou qui, lui, ne pensait qu’aux jeunes femmes. Quelques années plus tard, dans Les Deux écoles, il s’en prend à l’école libre. Idem avec Le Bac G, où il démolit ce « bac à bon marché dans un lycée poubelle », sans débouchés. À croire que l’artiste n’a pas franchement aimé sa scolarité et l’école. L’ironie de la vie veut que maintenant, les soirées étudiantes se finissent généralement avec Les Lacs du Connemaaaarraaaa, beuglé avec deux grammes dans chaque œil.

> Côté ciné, méfiez-vous des jolies filles. La preuve avec la sublime Megan Fox dans le film Jennifer’s Body. Personne ne résiste à cette beauté fatale au lycée ? Pas de bol, la demoiselle est en fait possédée par un démon et se transforme en mangeuse d’hommes. Littéralement. Bon ap’ !
> La vie n’est pas rose pour Carrie. Elle va même devenir rouge, lorsqu’elle se fait renverser un seau de sang de porc dessus lors du bal du lycée. Il faut dire que la jeune Carrie est la tête de turc des filles du collège. Mais lorsque ses pouvoirs surnaturels se déclenchent, plus personne ne fait le malin (à part le diable). Carrie, le roman du maître Stephen King, est époustouflant. Son adaptation ciné par Brian de Palma est extraordinaire. À vous de choisir !

[Retrouvez l’intégralité de notre dossier dans le numéro 263 de tmv]

TOP 4 : Phoenix

Le groupe français Phoenix vient tout juste de sortir son nouvel album Ti amo. L’occasion de retracer leur carrière en quatre dates.

1991

Thomas Mars, Deck d’Arcy et Christian Mazzalai jouaient de la musique ensemble au lycée, à Versailles. Le frère de Christian abandonne son groupe Darlin’ (créateurs de Daft Punk) pour les rejoindre en 1995.
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2000

Phoenix lance leur premier album United, rock, électro et funk. Leurs titres sont diffusés en Europe jusqu’aux États-Unis. If I ever feel better rencontre un franc succès et les place sur le devant de la scène.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=jJp3kVelU3c[/youtube]

2009

Trois albums plus tard, Phoenix sort Wolfgang Amadeus Phoenix. Le groupe fait le tour des plateaux de télévision internationaux et devient le premier groupe à se produire au Madison Square Garden.

2017

Après la sortie de l’album Brankrupt !, aux sonorités asiatiques, le groupe s’est tourné vers l’Italie avec Ti amo, dont les deux frères sont originaires. Une tournée internationale est en cours !
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Bienvenue en Terres du Son

Du 7 au 9 juillet, Terres du Son revient à Monts. Petit guide pratique pour tout savoir (ou presque) du festival !

(Photo Maxime Hillairaud)
(Photo Maxime Hillairaud)

TROIS QUESTIONS (OU PEUT-ÊTRE QUATRE) À CAROLINE, RESPONSABLE DE LA COMMISSION DÉVELOPPEMENT DURABLE.

On a entendu parler d’un projet à vélo pour aller à Terres du Son…
Oui, le dispositif Pédalons jusqu’à Terres du Son a pour but de sensibiliser les gens. Le parcours vélo démarre de la gare de Tours, pour 20 km, jusqu’au domaine de Candé. Les personnes sont accompagnées du point A au point B avec des étapes, notamment à la Gloriette où des concerts et des ateliers sont organisés.

La gabare, la monnaie locale tourangelle, sera de la partie à Terres du Son ?
On soutient cette monnaie locale. Cette année, on a instauré le paiement en gabare dans l’Ecovillage (NDLR : ouvert à tous). On a des accords avec les producteurs et artisans qui seront sur place. Pratiquement tous adhèrent au projet.

Et comment ça se passe sur le camping pour les déchets ? affiche
C’est aujourd’hui la base : on demande aux festivaliers de mettre leurs déchets dans des poubelles et de trier. À leur arrivée, on leur donne un sac jaune et un sac noir. Une plate forme de re-tri sera également sur place, gérée par Tri 37, une entreprise partenaire. Elle se charge de récupérer les déchets déposés par les festivaliers au point de tri dans le camping. Le but est d’étendre ce système à d’autres événements dans la région.

Terres du Son porte un réel intérêt au développement durable. Pourquoi ?
Les fondateurs avaient déjà cette volonté dès la création du festival. On souhaite montrer les valeurs que l’on porte. Des valeurs que nous essayons de partager dans l’équipe de bénévoles. L’objectif pour nous, est de diminuer l’impact sur l’environnement, valoriser la culture, sensibiliser les festivaliers et innover. Et on a encore plein de choses à faire !

TROIS QUESTIONS SUR LES BÉNÉVOLES, À PAULINE,
RESPONSABLE COMMUNICATION.

Comment se déroule le recrutement des bénévoles ?
Une grande partie des bénévoles revient d’une année sur l’autre. Il sont répartis sur une trentaine de commissions. Pour candidater, ça se passe sur le site internet. Le bénévole peut exposer ses envies en effectuant un classement des commissions auxquelles il aimerait participer. Les responsables prennent ensuite contact avec lui. Si tout le monde est toujours d’accord et que le bénévole est disponible, il rentre dans la commission.

Combien de bénévoles compte Terres du Son ?
Cette année, on compte 1 000 bénévoles sur l’ensemble du domaine. La plus petite commission a besoin d’environ 10 bénévoles, la plus grosse, aux bars, a besoin de 70 personnes. Chaque responsable de commission recrute en fonction des besoins.

C’est quoi être bénévole à Terres du Son ?
Quand un bénévole arrive, il est pris en charge, on l’oriente et on lui offre un package : t-shirt, goodies… Pendant le festival, il a accès à un coin détente mais aussi à la restauration. Un camping et un parking sont dédiés à l’ensemble des bénévoles. Il peut aussi profiter de ses soirées : des roulements entre bénévoles sont prévus pour que chacun puisse se restaurer et se reposer.

DES ARTISTES RÉGIONAUX

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FKJ

La programmation de Terres du son est composée à 70 % de groupes régionaux. Sur les scènes de l’Ecovillage, la totalité des artistes vient du coin. Idem sur la scène Propulson’, installée dans l’enceinte du site. Sous le Chapit’Ô, on retrouve le rock-folk du Tourangeau-Nantais Eddy Kaiser. Son concert se déroule le samedi 8 juillet à 15 h 30. On retrouve aussi les Tourangeaux du groupe Maze. Électro et techno au programme le dernier jour du festival, à 1 h 15. Petite fierté pour Terres du son : le jeune musicien électro FKJ est présent le vendredi soir. Il a acquis une notoriété et mixe aujourd’hui sur les scènes du monde entier. Et évidemment, c’est un Tourangeau.

UNE BELLE PROG’

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Petit Biscuit

« Terres du Son a l’envie de faire découvrir une multitude de musiques et d’artistes ». La programmation de cette édition est très riche et éclectique avec des artistes reconnus en France et à l’international. On peut citer quelques grands noms, dont Imany et Petit Biscuit qu’on entend beaucoup à la radio. Mais n’oublions pas Morcheeba, MØME, Gojira, Birdy Nam Nam ou encore Tété.

FLASH BACK

Mais au fait ça vient d’où Terres du son ? Le festival est né en 2005. C’est un groupe d’amis qui s’est lancé dans cette aventure musicale. Au départ, le festival se déroulait au parc des expositions de Tours, pour ensuite se déplacer à La Ville-aux-Dames. Depuis 2008, c’est à Monts, au domaine de Candé, qu’il a lieu. Terres du Son a réussi à faire venir de nombreuses têtes d’affiche, mais n’oublie surtout pas de soutenir les groupes locaux. Le festival a su conquérir, d’années en années, le public, passant de 25 000 festivaliers en 2010 au double en 2015.

1,8 MILLION

C’est le budget de cette 13e édition de Terres du son. Le festival s’autofinance à 80 %.

(Photo Maxime Hillairaud)
(Photo Maxime Hillairaud)

INFOS PRATIQUES

Avant de partir, le festivalier doit détenir toutes les informations nécessaires pour passer un week-end au top. Tmv a décidé de vous faire un petit récap’ des informations pratiques avant de partir à l’aventure !
COMMENT JE VAIS Y ALLER ?
Avant de profiter des concerts, beh, faut pouvoir se rendre au domaine de Candé. Plusieurs dispositifs sont mis en place pour débarquer sereinement. Fil Vert propose une ligne gratuite direction le festival. Si vous préférez le train, pas de souci. Pour seulement 4 petits euros (aller et retour) vous pouvez partir de toutes les gares de la région vers Tours ou Monts (à condition d’avoir votre pass Terres du Son, bien sûr). Question horaires, courez sur le site TER Région Centre. Évidemment, vous pouvez aussi vous y rendre en voiture. Le parking sur place est gratuit. La com’ Terres du Son s’est permise une petite vanne qu’on aime bien : « Attention nouveauté ! Cette année venez vivre l’expérience magique et féerique de Terres du son avec vos dragons ! » Donc oui, si vous avez un dragon domestique vous pouvez venir avec. Relax. « Une équipe de pompiers expérimentée sera là pour encadrer les départs de feu involontaires ».

OÙ EST-CE QUE JE VAIS FAIRE UN GROS DODO ?
(OU PAS) Qui dit festoche, dit camping. Il est gratuit pour tous ceux qui possèdent un pass pour le festival (de 1 à 3 jours). Il est interdit aux mineurs non accompagnés. Une taxe collaborative est mise en place pour cette édition. Il suffit de donner trois bouchons plastiques à l’association Les P’tits Bouchons. Dernier mot : le camping ouvre à 10 h le vendredi et ferme le lundi à 12 h (n’oubliez pas vos tentes dans le champ, on se retrouve toujours bête). Si vous vous voulez éviter la super grosse ambiance du camping du festoche, vous pouvez aussi loger dans des hôtels ou les campings aux alentours.

ET COMMENT JE CONSOMME SUR PLACE ?
Tous les festivals passent à de nouveaux dispositifs de paiement sur leurs sites : ce sont des cartes spéciales festivals. À Terres du Son, on appelle ça la carte K7. Ne perdez plus vos quelques pièces dans la boue, dans les toilettes ou au camping : la carte est un moyen beaucoup plus pratique et rapide. Avec, vous pouvez consommer au bar, à la restauration ou encore au merchandising. Pour l’alimenter c’est plutôt simple. Soit vous décidez de le faire avant d’arriver au domaine de Candé sur le site internet du festival. La carte ne vous sera, par contre, donnée que le Jour J. Vous pouvez aussi recharger la carte K7 sur place aux guichets mis à disposition sur le site.
Essentiel : télécharger l’application Terres du son. Elle vous permettra d’avoir toutes sortes d’informations mais aussi, du coup, de pouvoir recharger (mais aussi voir si vous n’avez pas trop dépensé), directement votre carte depuis votre smartphone. Si vous voyez trop gros pendant le festival, don’t worry, vous pouvez récupérer l’argent non dépensé sur le site de Terres du Son après le festival. Ou alors, vous êtes quelqu’un de trop top et vous laissez l’argent à l’asso. À vous de choisir.

SI J’AI TOUJOURS PAS MES BILLETS ET QUE JE SUIS EN PANIQUE
Il reste des pass pour les trois jours. Mais dépêchez- vous quand même ! Le pass 3 jours est à 68 € en tarif réduit, 72 € plein tarif. Le pass 1 jour (vendredi ou samedi ou dimanche) coûte 29 € en tarif réduit, 33 € plein tarif. Go go go !

> Pour toutes démarches ou informations complémentaires : Terresduson.com

Par Philippine David

Voyage dans la galaxie Pixar

A l’occasion du marathon Pixar, au CGR Tours Centre, tmv vous replonge dans l’univers du géant de l’animation.

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L’HISTOIRE

C’est en 1979 que Pixar fait ses débuts sous le nom de GraphicsGroup au sein de la société Lucasfilm. Steve Jobs la rachète et la rebaptise Pixar. L’entreprise passe plusieurs contrats pour des longs-métrages avec Disney, le premier étant signé en 1991. Malgré quelques tensions, notamment pendant la sortie de Toy Story 2, en 1999, les deux sociétés sont restées en collaboration. En 2006, Disney s’adjuge Pixar pour 7,4 milliards de dollars.

LES PERSONNAGES CULTES

Pixar a su créer des ersonnages attachants, célèbres aujourd’hui. Parmi eux, on peut citer les acolytes Woody et Buzz l’Éclair dans Toy Story. Leur rencontre se fait dès le premier volet de la trilogie, pour ne plus se lâcher. On se souvient aussi de Nemo, le poisson clown, et Dory, le poisson bleu et jaune. Les deux amis se rencontrent dans les fonds marins, mais ont quelques soucis de communication dus aux pertes de mémoire de Dory. Plus récemment, il y a la famille des Indestructibles : Elastigirl la maman, M. Indestructible le papa, Violette l’aînée, Flèche le garçon, sans oublier Jack-Jack, le petit dernier. Tous ont des pouvoirs extraordinaires. Enfin, la plus mignonne des histoires d’amour revient à WALL-E, un robot en piteux état qui récupère les déchets sur Terre, et Eve, un robot dernier cri.

LES RÉCOMPENSES Image48

Huit Oscars, six Golden Globes et six Annie Awards : voilà ce que Pixar aura raflé, depuis 1996, comme prix du meilleur film d’animation. Ratatouille est le seul à avoir gagné ces trois récompenses.

PROCHAINEMENT

Pixar a sorti dix-sept longsmétrages depuis sa création. De nouveaux sont à prévoir. Notamment Cars 3, prévu le vendredi 16 juin aux États-Unis et surtout… en avant-première, deux jours après, au CGR de Tours Centre. La sortie officielle n’est normalement prévue que le 2 août en France. Deux autres films d’animation sont également attendus : Coco, fin 2017, et Les Indestructibles 2, courant 2018.

Image47LES CHIFFRES DU BOX OFFICE

Quels sont les films Pixar qui ont le plus cartonné en France ? En première position, on retrouve Le Monde de Nemo, sorti en 2003. L’histoire de ce mignon poisson clown a fait 9 387 283 entrées au cinéma. Il est suivi de Ratatouille, le long métrage avec Rémy le rat cuistot, et ses 7 830 754 tickets vendus en 2007. À la troisième place c’est la famille aux supers pouvoirs que l’on retrouve : en 2004, 5 529 012 personnes ont visionné Les Indestructibles.

LES CLINS D’OEIL

Tout est parti d’une rumeur sur le web, avant que les studios d’animation le confirment dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux : chaque film Pixar est lié et contient des références cachées, les fameux Easter Eggs. On retrouve ainsi Lotso, l’ourson rose de Toy Story 3, au pied du lit de la jeune fille dans Là-haut. Ou encore un jouet ressemblant à Nemo dans les bras de Sully, le personnage principal de Monstres et Cie. On peut aussi apercevoir Doc Hudson, la voiture bleue dans Cars, stationnée dans une séquence des Indestructibles.

Philippine David & Simon Bolle

Tout savoir sur le marathon Pixar au Mega CGR de Tours Centre : par ICI

Bateau Ivre : histoire d’un sauvetage en 5 dates

Ce jeudi 16 mars, une assemblée générale se tient pour faire le point sur la situation du Bateau Ivre. En cinq dates, tmv revient sur l’histoire d’un sauvetage.

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1982 : MISE À L’EAU

Gisèle Vallée et Joël Le Breton, couple amoureux de culture, transforment un petit local du quartier Blanqui en salle de spectacle, mais très vite, les fins de soirées au Bateau Ivre, rue Eugène-Durand, dérangent le voisinage. Le navire change alors de port pour s’installer dans l’ancienne salle de cinéma du 146 rue Edouard-Vaillant, en 1987, avec Gisèle à son commandement. La capacité d’accueil est triplée, passant à 300 marins amateurs de musiques et de théâtre.

2010 : AVARIE DE MOTEUR

Les années passent mais les artistes ne se ressemblent pas. En 28 ans, le Bateau Ivre a fait voguer 1 500 groupes et 250 compagnies. On se souviendra du ressac qu’ont provoqué Miossec, Les Wampas, l’As de Trèfle, IAM ou encore Arthur H. En octobre 2010, la salle ferme ses portes mais le collectif Ohé du Bateau ! est créé pour sauver le navire, préparant le départ de sa propriétaire Gisèle Vaillant en décembre. Un total de 130 000 € de promesses de dons est récolté mais cela ne suffi t pas. Un an plus tard, le trois-mâts est racheté par la Société d’économie mixte de la Ville de Tours (Semivit) pour stopper toute velléité des promoteurs. Seul hic, le collectif et la Semivit ne sont pas d’accords sur le prix de la location.

2013 : REMORQUAGE EN MUSIQUE

Une première Distillation Culturelle est organisée gratuitement en octobre 2013. Tout un week-end, des artistes en tout genre donnent une cinquantaine de spectacles devant le Bateau Ivre. La fresque actuelle est réalisée à ce moment-là par 18 plasticiens. La population se mobilise de plus en plus nombreuse à chaque mobilisation et la lutte continue pour trouver un accord avec la Semivit.

2016 : TOUS CAPITAINES DU NAVIRE

La Semivit donne finalement jusqu’au 15 avril 2016 au collectif Ohé du Bateau ! pour racheter la salle à hauteur de 600 000 €. Une première souscription est lancée en février en proposant aux citoyens et entreprises de devenir sociétaires, en achetant une des 6 000 parts de 100 €. Le 24 juin, la Semivit accepte la proposition d’achat de 270.000 € et le 17 octobre le collectif historique Ohé du Bateau ! se transforme en SCIC Oh ! (Société coopérative d’intérêt collectif). Elle est forte de 263 200 € grâce au capital apporté de 1 567 sociétaires et des 100 000 € promis de la Région. Il signe le compromis de vente le 8 décembre dernier.

2017 : UN NOUVEAU NOM ?

La première assemblée générale de la coopérative culturelle SCIC se tient ce jeudi 16 mars, à 18 h 30, à la salle Thélème de la faculté des Tanneurs. À l’ordre du jour un point sur la situation du Bateau Ivre ! (vente, travaux, finances), l’élection de cinq derniers administrateurs de la SCIC Oh ! et le nom de la future salle qui pourrait changer ou rester le même. La réouverture du navire est envisagée fi n 2017, après des travaux de désamiantage, d’accessibilité aux personnes à mobilité réduite…

Texte : Pauline PHOUTHONNESY / Photo : Hughes LE GUELLEC

Joe Lovano : monstre sacré du jazz

Le jazzman mythique Joe Lovano est en concert à Tours cette semaine. L’occasion rêvée pour tmv de passer un coup de fil au musicien qui s’est entretenu avec nous, en direct de New York.

(Photo Jimmy Katz)
(Photo Jimmy Katz)

Ce qui frappe, d’abord, c’est sa voix. Joe Lovano a le timbre grave. Parle posément, doucement. Le jazzman articule ses phrases mais laisse traîner certains mots. Comme beaucoup d’Américains, ses « you know » (« vous savez ») sont une ponctuation à part entière.
Il est 16 h 20, six heures de moins à New York, lorsqu’il prend notre appel. Nous sommes en retard. « Oh, pas de souci ! Je sors tout juste du petit déjeuner ! », dit-il lentement. Une force tranquille.

Joe Lovano fait partie des monstres sacrés du jazz. Près de 60 ans qu’il baigne dans cette musique : il n’avait que 5 ans lorsqu’il a commencé. C’est son père, alias Big T, qui l’a fait tomber dans la marmite du jazz.
Désormais, le saxo de Lovano, c’est le prolongement de son bras, de sa bouche. C’est son âme, sa vie. Le musicien écume les scènes depuis ses 16 ans. Il en a 64 aujourd’hui. « Vous savez, beaucoup de gens ont l’amour de la musique dans leur coeur. C’est ça qui est incroyable. C’est une bénédiction de pouvoir tourner partout dans le monde. On ressent constamment l’énergie des gens pour qui on joue », souffle Joe Lovano.

Énergie est un mot qui revient souvent chez le musicien originaire de Cleveland. On lui demande si celle-ci est aussi excitante qu’à ses débuts sur scène. « Au début, vous avez une énergie sauvage, vous savez. Vous voulez simplement être entendu. Après, on développe. Maintenant, je sais comment jouer pour les gens. C’est une nouvelle énergie musicale, elle est différente. C’est assez mystérieux. » De l’ordre du spirituel ? « Exactement. Voire du cosmique ! », répond-il.

(Photo Jimmy Katz)
(Photo Jimmy Katz)

Joe Lovano ne se contente pas de son statut de jazzman culte qui pondrait des albums à la chaîne. L’artiste est prolifique. Il multiplie les collaborations, les différents formats et ensembles, les collaborations. D’Aldo Romano à Joe Scofield, en passant par Elvin Jones et même… Lady Gaga à qui il a donné un coup de main (et de sax) sur un album avec Tony Bennett. D’ailleurs, Lovano se marre quand on y fait référence. « Il faut laisser les expériences survenir d’elles-mêmes », théorise-t-il. « Je suis chanceux d’avoir pu jouer avec autant de gens différents. La musique vient aussi des relations humaines, pas seulement d’un seul leader. »

D’ailleurs, pour sa venue à Tours, le musicien ne sera pas seul, mais en formation « classic quartet ». Lawrence Fields, Carmen Castaldi, Peter Slavov. Rien que ça. « Une nouvelle vision », dit simplement Joe Lovano. Et surtout, un but : « On doit raconter une histoire. »
Parce que le jazz est toute sa vie, il continuera à partager sa passion partout. Et tant pis si ce genre musical est considéré comme méconnu. « Un peu moins commun », préfère dire Lovano. Avant un éclat de rire : « Vous savez, le jazz, c’est comme un bon vin. Mais certains préfèrent aller chez Mc Do ! ».

> Joe Lovano & the classic quartet en concert le 11 mars, salle Thélème, à 20 h. De 15 à 28 €. Organisé par le Petit Faucheux.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=m9mCWJTlHZ0[/youtube]

Didier Girauldon : « Le théâtre est un engagement citoyen »

Hyperactif, Didier Girauldon l’est à 100 % : à 36 ans (37 le 17 mars !), le Tourangeau est metteur en scène et directeur artistique de la compagnie Jabberwock depuis 2011, mais avec ses nombreuses casquettes, multiplie les projets et les emmène partout dans le monde. Entretien avec un amoureux du théâtre.

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(Photo Claire Dietrich)

Vous avez fait votre formation à Tours, mais êtes ensuite parti au Royal Holloway à Londres. Pourquoi ?
J’étais étudiant en anglais à la fac de Tours qui proposait par ailleurs du théâtre en anglais. Il y avait un échange Erasmus avec le Royal Holloway, mais qui ne fonctionnait pas vraiment. L’université anglaise jugeait les étudiants français pas assez « intéressants ». J’ai proposé au Conservatoire de refaire une demande. J’avais le niveau suffisant dans cette langue. Puis l’échange avec eux a réouvert. Là-bas, il y avait quatre théâtres, 200 élèves, une offre incroyable de cours. C’était un passage obligé ! Ça a changé plein de choses pour moi. J’ai pu faire de nombreuses rencontres et y travailler.

Comment en êtes-vous venu à créer la compagnie tourangelle Jabberwock ?
De 2001 à 2011, j’ai codirigé le collectif Les Gueuribands. C’était une troupe iconoclaste. Mais il y avait plusieurs porteurs de projets différents. Les propositions théâtrales aidant, nous avons tous et toutes construit notre propre bateau ! Avec la compagnie Jabberwock, je me suis recentré sur mes envies. J’ai pu rassembler les choses sur lesquelles je travaillais. Je me suis lancé dans l’aventure et au même moment, j’ai pris la direction du théâtre universitaire. Vous savez, la recherche théâtrale n’a de sens que si elle est partagée. Avec Anaïs Andos (chargée de médiation culturelle à la compagnie, NDLR), on essaye de travailler avec des artistes français et étrangers et, à chaque fois, qu’ils s’investissent à Tours et dans la Région.

(Photo Sylvia Galmot)
(Photo Sylvia Galmot)

Vous avez voyagé un peu partout. Scandinavie, États-Unis, Canada… Y a-t-il des lieux particulièrement marquants ?
Oui ! L’Angleterre en premier lieu. Lorsque je suis sorti du Conservatoire, je me posais beaucoup de questions, j’avais des idées reçues sur le métier. Londres est une ville multiculturelle. J’aurais pu y rester ! Ils ont une approche physique et chorégraphique du théâtre. Il y a aussi eu la Scandinavie de 2004 à 2007. Avant, il y avait eu Mario Gonzalez… Un jour, par hasard, j’ai assisté à l’un de ses spectacles. C’était… waouw ! On est pris à partie, bousculés… Je suis devenu son assistant par la suite, d’ailleurs. Ah et je pourrais aussi citer l’Italie. Je suis parti travailler sur une comédie musicale à Florence, alors que je ne parlais pas du tout italien (rires) ! Ils ont une approche plus légère et divertissante. Sinon, citons aussi Tours bien sûr, avec l’expérience du théâtre universitaire, les États-Unis…

Vous avez aussi un lien très fort avec l’auteur québecois Marc-Antoine Cyr, non ?
C’est un coup de foudre amical et artistique. Une vraie aventure. Tout ça est très collaboratif, c’est un aspect important pour moi. Preuve en est avec ma collaboration avec Constance Larrieu, pour la recherche théâtrale La Fonction de l’orgasme. (représentation à Tours le 8 mars/ lire ci-dessous)

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=axUZzmPXdzg[/youtube]

Vous êtes metteur en scène, interprète, enseignant, multipliez les projets, etc. Vous diriez que vous êtes plutôt boulimique de travail ou hyperactif ?
Hmm… Il faut distinguer les deux. Là, j’apprends à rétrograder. J’ai toujours beaucoup travaillé et pu choisir. Je suis chanceux. Au début, je devais faire médecine… et aussi journalisme, tenez ! Mais le théâtre est arrivé. Pendant dix ans, je me suis fixé la règle de ne rien refuser. Je voulais tout tester. Maintenant, je soutiens l’effort, tout en gardant un niveau d’exigence. Je suis hyperactif, mais pas boulimique. Enfin, je ne suis plus boulimique !

En regardant votre CV, j’ai l’impression que le local est très important pour vous. Vous semblez hyper attaché à Tours.
Je suis effectivement très attaché à cette ville. J’y ai vécu pendant 27 ans. Maintenant, j’habite à Paris, mais reviens à Tours toutes les semaines pour la compagnie notamment. Actuellement, mon logement de fonction est à Paris, mais mon coeur est à Tours (rires) ! Et puis c’est important que je soie ici pour la compagnie, mais aussi quand j’enseigne au Conservatoire.

Vous êtes jeune, mais avez enquillé les projets. Qu’est-ce qu’il vous reste à faire, à découvrir ?
Tout ! Développer un projet prend du temps vous savez. Mais en 2016, j’ai participé à trois créations qui n’étaient pas prévues au programme. Il faut savoir saisir les opportunités. Je souhaiterais continuer à développer les collaborations, les découvertes, les tournées à l’étranger. Je postule aussi pour des résidences et aimerais me plonger dans le monde de l’opéra.

Est-ce qu’on peut dire que le metteur en scène est un peu l’homme de l’ombre, l’homme dans l’ombre ?
(hésitation) Bonne question… Oui et non. C’est sûr qu’un metteur en scène n’est pas comme un interprète qui est au centre de l’intérêt. La fonction peut être plus solitaire. Personnellement, je veux développer la compagnie Jabberwock dans la région, pérenniser l’équipe : donc je ne suis pas dans l’ombre, car on se bat vraiment pour défendre nos projets. Le théâtre est un engagement citoyen, de partage et d’éducation populaire.

> La Fonction de l’orgasme : recherche théâtrale mise en scène par Constance Larrieu et Didier Girauldon. Représentation à Tours le mercredi 8 mars, à 20 h 30, salle Thélème. Durée : 1 h 15.
> Tarifs : 12 € (plein), 9 € (UTL), 6 € (réduit), 4 € (PCE). Réservations : ticketfac.univ-tours.fr

[mise à jour : le spectacle de ce 8 mars est COMPLET]

Anti Saint-Valentin : c’est cadeau !

Marre de voir les petits coeurs tout rouges tout mignons envahir la ville et les esprits à l’approche du 14 février ? Le terme Saint-Valentin vous donne envie de déménager au fond d’un cratère sur la Lune ? Tant mieux, prenons le contre-pied. C’est Cupidon qui va moins faire le malin.

D’AILLEURS, C’EST QUI, CUPIDON ?

Oui, c’est vrai ça. D’où vient ce petit grassouillet à poil, représenté avec son carquois, son arc et ses flèches qui vous font tomber amoureux/se ? Comme très souvent, c’est dans la mythologie romaine et grecque qu’il faut fouiner. Cupidon était l’équivalent du dieu Eros, dieu de l’amour. Fils de la déesse Vénus et du dieu Mars – et ça repart – notre ami Cupidon (du latin cupido/ désir, graouuu) était un serviteur fort dévoué à sa môman, de quoi faire pâlir Œdipe.
À côté de ça, il y a Psyché, le genre de fille canon et vénérée par tout le monde. Bref, qui agace. Un beau jour, la mère charge son fils Cupidon d’aller voir Psyché et la faire tomber amoureuse de l’être le plus méprisable qui soit. Normal, maman est jalouse de la beauté de Psyché (ambiance). Mais pas de bol : Cupidon tombe lui-même amoureux de Psyché en se blessant avec l’une de ses flèches (pas doué). Et, soucieux de ne pas divulguer sa vraie identité, un peu comme les Daft Punk de l’époque, Cupidon refuse qu’elle voit son visage lorsqu’il la rejoint la nuit.

Forcément, ce qui devait arriver : Psyché profite du sommeil de mister Cupidon pour découvrir son visage. Monsieur, vexé comme un pou et s’estimant trahi, s’enfuit. Psyché, désespérée, finira par passer de multiples épreuves imposées par les dieux, afin de retrouver le beau Cupidon. Ce sera donc ce qu’on connaît comme le mariage de Psyché (l’âme) et Eros (Cupidon, quoi, il fallait suivre au début).

Bref, le triomphe de l’amour contre l’adversité, l’amour plus fort que tout, blablabla. Mais comme chantait Brassens, de toute façon, « Cupidon s’en fout », la la la.

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RAPIDE PROGRAMME ANTI SAINT-VALENTIN

> Mardi 14 février, que faire à Tours ? Pour celles et ceux qui ne déprimeront pas, vous n’avez qu’à faire un tour aux cinémas Studio. Y est diffusé le film Grave, de Julia Ducourneau, en avant-première. Auréolé de succès lors du dernier festival fantastique de Gerardmer, le long-métrage d’horreur se traîne la réputation de terrifier les cinémas. Au programme ? Sang, sexe et cannibalisme. De quoi éviter de se retrouver dans la salle avec des couples qui passent la séance à tellement se bisouter qu’ils finissent par s’ausculter les amygdales.

> Sinon, faites un détour par le bar du Serpent Volant. Un café philo y est organisé de 21 h à 23 h. Le thème de la soirée ? « La fin du couple ». Bim.

> « Bouhouhou, je veux pas sortiiir ce soiiiir ! » Oui, on sait. Alors restez devant la télé avec votre doudou ou une bière (c’est pareil). TF1 diffusera ce soir-là Harry Potter ou les reliques de la mort, suivi de la Momie. Pile le surnom de votre ex. Coïncidence ? Je ne crois pas. Sur M6, peu de chances de tomber sur un film d’amour qui vous rappellera vos envies de Xanax. La chaîne diffuse en effet Chasseurs d’appart. Si vous êtes vraiment désespéré(e), il restera Docteur Dolittle sur France 4.
PAUSE_VALENTIN

LE SAVIEZ-VOUS ?

♥En Ecosse, le 14 février, la première personne du sexe opposé que vous croisez dans la rue devient votre Valentin( e). Légèrement stressant. Capture
♥Cupidon (encore lui !) est parfois représenté avec les yeux bandés, car l’amour est aveugle. Hanlala.
♥On estime qu’il y a 100 millions de parties de jambes en l’air par jour. On n’a pas les données le soir de la Saint-Valentin, désolé.
♥Au Japon, pour la Saint-Valentin, ce sont les dames qui offrent des cadeaux aux messieurs.
♥Les trois pays où l’on fait le plus l’amour sont la Grèce (1er), le Brésil (2e) et la Russie (3e). Déménagez.

[nrm_embed]<blockquote class= »twitter-tweet » data-lang= »fr »><p lang= »fr » dir= »ltr »>La St valentin est l'OP marketing la plus sournoise qui est. Seul tu déprimes, en couple, tu culpabilises si tu passes pas à la caisse.</p>&mdash; Flo JB (@florentjb) <a href= »https://twitter.com/florentjb/status/301976462972551168″>14 février 2013</a></blockquote> <script async src= »//platform.twitter.com/widgets.js » charset= »utf-8″></script>[/nrm_embed]

 

[LES PHRASES ANTI-LOVE]

Bidule vous embête avec ses histoires d’amour, tandis que Machin vous rabâche le « naaan, mais la Saint-Valentin, c’est tous les jours avec Doudou, hihihi » ? Faites ressortir le Bernard Pivot qui est en vous. Apprenez ces citations toutes choupinettes et pleines de pessimisme pour les renvoyer façon uppercut.
« Arrêter d’aimer, c’est encore pire que d’arrêter de boire » (Frédéric Beigbeder, hyper optimiste)
« En amour, il y en a toujours un qui souffre et l’autre qui s’ennuie » (fréquemment prêté à Honoré de Balzac, qui met au tapis Booba niveau punchline)
« Les hommes se marient par fatigue, les femmes par curiosité. Tous sont déçus. » (Oscar Wilde, voilou)
« L’amour, vous le savez, cause une peine extrême. C’est un mal sans pitié que vous plaignez vousmême. » (Alfred de Musset, pas vraiment en forme visiblement)
« Mon cœur souffre et pleure du sang noir » (Jordan, collégien en 4e B)

LE CHIFFRE

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C’est, en millions, le nombre de bactéries échangées durant un bisou de 10 secondes. Sans la langue.

La Ville-aux-Dames : honneur aux dames !

À peine 2 % des rues françaises portent le nom d’une femme. À La Ville-aux-Dames, à quelques minutes de Tours, la proportion atteint quasiment 100 %. Petite virée dans cette commune d’un peu plus de 5 000 âmes, histoire de rendre hommage à ces dames… qui le méritent bien !

UN PEU D’HISTOIRE

Mercredi, 10 h du matin. Le thermomètre peine à afficher son petit degré au-dessus de zéro. À l’arrêt de bus Colette, deux jeunes ados, emmitouflées, tapent le pied de grue. « Pourquoi tous les noms de rue sont féminins ? », demande-t-on naïvement. Leurs yeux grandissent. « Ouaaah, j’avais jamais tilté ! », s’exclame l’une d’elle, hilare (et honteuse). Bienvenue à La Ville-aux-Dames où – eh oui – tout le monde ne connaît pas encore le pourquoi du comment.
Retour quelques siècles en arrière, en l’an 790. Hildegarde, une noble, édifie une abbaye de femmes à Saint-Loup, les religieuses étant nombreuses à l’époque parmi la population. Le nom ? Villa Dominarium, qui deviendra ensuite La Ville-aux- Dames (la commune sera d’ailleurs renommée Les Sables, pendant la Révolution). Mais ce n’est qu’en 1974 – le 13 mars exactement – que la ville verra ses rues baptisées en l’honneur des femmes. Le maire de l’époque, Lionel Delaunay, décide de donner des noms de femmes plus ou moins célèbres aux rues. Unique en France.

Notre GPS n’aura jamais vu autant de dames !
Notre GPS n’aura jamais vu autant de dames !

DE TOUS LES DOMAINES

Cinéma, santé, Histoire et bien d’autres… Du square Mary Queen of Scotts à la rue Anne Frank, les femmes mises en valeur par les plaques de rue se sont illustrées dans bien des domaines. En errant un peu au hasard, on tombe sur la rue Lucie Coutaz Repland. Qui n’est autre que la cofondatrice d’Emmaüs, systématiquement associé à l’Abbé Pierre, mais dont on oublie trop souvent à quel point Lucie Coutaz a fait part intégrante du projet. Guérie d’une paralysie à Lourdes en 1921, elle deviendra secrétaire de l’Abbé Pierre qui, lui-même, la contactera directement pour créer la fondation Emmaüs.

En remontant la rue, on tombe sur l’avenue Jeanne d’Arc. Un détour par la rue Louise Weiss (femme de lettres, journaliste, femme politique et féministe, rien que ça), puis l’on atterrit sur l’avenue non pas Pierre mais Marie Curie. Désolé Pierrot, mais ici, on se rappelle que madame a obtenu deux prix Nobel.
En s’égarant un peu, on finit même dans un quartier sympathique et tout propret. Un panneau indique le croisement de la rue Marie Laurencin, artiste peintre proche de Picasso, et celle de Raymonde Meunier. Née à Joué-lès- Tours, cette résistante est connue (ou pas) pour son rôle d’agent du réseau CND-Castille dans la région de Tours dans les années 40.

Trop d’Honoré de Balzac tue l’Honoré. Ici, on met à l’honneur sa soeur. Laure de Balzac possède une autre rue, à Paris, appelée rue Laure-Surville, son nom de femme mariée.
Trop d’Honoré de Balzac tue l’Honoré. Ici, on met à l’honneur sa
soeur. Laure de Balzac possède une autre rue, à Paris, appelée
rue Laure-Surville, son nom de femme mariée.

LES BÂTIMENTS AUSSI

L’oeil fouineur remarquera que le gymnase porte le nom de Lionel Delaunay, tandis que le boulodrome s’appelle Vincent Masanet. Mais pour le reste, en majorité, la municipalité a choisi de donner à ses bâtiments et édifices des noms de femmes célèbres.
En témoignent l’accueil de loisirs Françoise Dolto (psychanalyste française), la résidence pour personnes âgées Jeanne Jugan (religieuse et fondatrice des Petites Sœurs des Pauvres) ou encore la salle de spectacles Maria Callas, du nom de la cantatrice.

Les édifices municipaux ont aussi droit de rendre hommage aux femmes !
Les édifices municipaux ont aussi droit de rendre hommage aux femmes !

OH, L’INTRUS !

Une toponymie rêvée, un nom d’impasse qui en jette : La Dame Noire. Oui mais non. Il s’agit en fait du nom de code de… Jérôme Besnard, curé de La Ville-aux-Dames, figure de la résistance tourangelle, dans le réseau Marco Polo.
Aux côtés de la place du 11-Novembre, par exemple, elle fait partie des rares rues à ne pas être féminine.

La seule voie de la commune dédiée à un homme. Jérôme Besnard était un prêtre et résistant tourangeau.
La seule voie de la commune dédiée à un homme. Jérôme Besnard était un prêtre et résistant tourangeau.

> À noter que tmv est désormais disponible dans 4 nouveaux endroits à La Ville-aux-Dames : Karamel Kafé, Concept Immo 37, Le Concorde et La Cale Sèche.

The Birth of a Nation : sans concession

Il est « l’esclave noir qui osa la révolte ». Lui, c’est Nat Turner. Son histoire est racontée dans le biopic violent The Birth of a Nation.

The BIrth of a Nation

Au festival Sundance, où il a été présenté, The Birth of a Nation a reçu une standing ovation. Une claque, un coup de poing, comme l’ont dit les critiques. Pourtant, à sa sortie aux États-Unis, le public a boudé l’histoire du réalisateur Nate Parker. Une histoire épineuse qui rappelle un peu trop le passé sombre du pays ?

Car The Birth of a Nation, c’est le récit authentique de Nat Turner, prédicateur et esclave lettré qui, en 1831, lança l’un des premiers mouvements de révolte noire en Amérique. Un sujet que le très polémique réalisateur-acteur-scénariste-producteur (ouf) Nate Parker a décidé de décliner en un film-radical. Brutal.
Pas question de lisser l’horreur de la situation : Nate Parker laisse la violence parler, exploser. Une violence sèche, qu’elle soit psychologique ou physique, assénée au public sans pitié. Ici, on montre tout, on étire les séquences.

Sauf que Nate Parker a tendance à surligner ses intentions jusqu’à l’indigestion. Nourri d’un manichéisme ébauché à la truelle (des gentils vraiment trop gentils ; des méchants vraiment trop méchants), saupoudré d’une imagerie christique pas franchement finaude, le schéma de construction (opposition constante des deux extrêmes) finit par lasser. The Birth of a Nation patauge. Et, inévitablement, traîne en longueur.

Dommage car le pamphlet de Parker, qui a l’immense mérite de mettre le doigt où ça fait mal, réussit à mettre en lumière un héros méconnu de l’insurrection. The Birth of a Nation est une sévère charge contre l’Amérique esclavagiste. Un film rude, dont le titre a d’ailleurs été emprunté à La Naissance d’une nation… le blockbuster hollywoodien raciste de 1915, qui faisait l’apologie du Ku Klux Klan. L’ultime pied de nez.

> Biopic/Drame (USA). Durée : 1 h 54. De et avec Nate Parker, et Jackie Earle Haley, Armie Hammer…

> NOTE : 3/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=sRhv-TyQo8c[/youtube]

Il était une fois l’appli Peetch

Un outil numérique pour accompagner les élèves dans la création de leurs récits. C’est l’invention à succès d’une start-up tourangelle.

peetch

« Dans un pays lointain, il était une fois l’histoire d’une petite fille qui avait un doigt très spécial parce qu’il parlait et donnait à la petite fille des idées très méchantes… » Voici comment débute « La Belle au doigt méchant », une histoire inventée par un groupe d’élèves de CM1.
Comment ont-ils conçu cette narration créative ? Grâce à l’application numérique Peetch, l’innovation d’une start-up tourangelle qui est en train de conquérir élèves et enseignants.

C’est lors d’un Startup week-end qui s’est déroulé en mars 2015 à Tours qu’est né le projet : « Au sein d’une équipe de huit personnes, nous avons planché pendant 48 heures sur la conception d’une application pour écrire des histoires à plusieurs, sur le modèle du cadavre exquis », raconte Elisa Hauet, co-fondatrice de Peetch. Non seulement le projet a gagné le concours du Startup week-end, mais il a également trouvé son investisseur.
« Après ce premier succès, quatre d’entre nous avons décidé poursuivre le développement du projet. Aujourd’hui, les résultats dépassent nos espérances », poursuit la dirigeante. Et pour cause, 450 enseignants de 30 pays utilisent désormais l’application, qui a évolué vers un outil éducatif dédié au milieu scolaire. Concrètement, l’enseignement donne ses consignes, puis un groupe d’élèves, de 5 à 8 maximum, crée une histoire sur tablettes ou ordinateurs. Chaque élève possède son propre avatar, ce qui permet à l’enseignant de corriger et de suivre l’évolution de chacun.
Pour aider les enfants, l’application ajoute des éléments déclencheurs au cours de l’histoire : « soudain », « ainsi », « finalement »… Un atout clé de l’application : son univers graphique, qui évolue selon le type de récit (conte, science-fiction…). En somme, un outil innovant pour développer créativité et collaboration entre élèves.

> peetch.co

Nathalie Picard

Salons de Choiseul : en route pour le savoir !

Les 17 et 18 novembre, la 4e édition des Salons de Choiseul revient, après avoir été annulée l’an dernier suite aux attentats. Le thème ? Les mobilités. Le credo ? Une cinquantaine de conférences « pour comprendre le monde » et surtout, pas ennuyeuses (si, si, on vous jure). Tmv vous donne son top 12. En voiture !

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JEUDI

9 h 30
ROUTES, DÉROUTES ET DÉTOURS : ÉLOGE DE L’AUTONOMADIE
Avec : Franck Michel, anthropologue, cofondateur de lacroiseedesroutes. com, une plateforme culturelle « de partage au tour du voyage à l’esprit farouchement nomade ». Bref, ici, on s’en fiche des kilomètres : l’important, c’est « le sens du voyage » et son « essence philosophique ».
Et après ? Lisez le sublime Sur la route de Jack Kerouac, fondateur de la beat generation. Ne confondez pas avec Sur ma route de Black M. Pitié.

VIRUS ÉMERGENTS : LA RÉALITÉ ET LES FANTASMES
Avec : Alain Goudeau, 65 ans, Professeur des universités et praticien hospitalier. À 25 ans, il avait intégré l’équipe du professeur Maupas, avec qui il a mis au point le vaccin contre l’hépatite B. Dix ans plus tard, il était chef du service bactériologie virologie du CHU de Tours. Le genre de CV qui calme.
Et après ? Les hypocondriaques en oublieront leur gel antiseptique.

13 h 30
LE FESTIVAL HELLFEST, LIEU DE PÈLERINAGE ET ENJEU DE MOBILITÉ DU PUBLIC METAL
Avec : Corentin Charbonnier, docteur en anthropologie. Vous avez déjà aperçu ce Tourangeau chevelu dans tmv, puisqu’il a été interviewé dans nos pages. Le jeune homme a beau être fan de metal, il pose un regard sociologique remarquable sur ce style musical et son festival culte. Sa thèse sur le sujet va d’ailleurs être éditée prochainement.
Et après ? Vous verrez le metal d’une autre manière. Au point que vous nous suivrez, l’an prochain, au Hellfest, à secouer vos cheveux, boire des bières et vous enfiler 160 groupes romantiques comme Cannibal Corpse.

LAWRENCE D’ARABIE
Avec : Christian Destremeau, historien et spécialiste des questions d’espionnage et du Moyen-Orient.
Et après ? (Re)découvrez le film du même nom, un chef-d’oeuvre du cinéma. Vous pourrez frimer en société (ou fondre pour les beaux yeux de Peter O’Toole qui n’ont strictement rien à voir avec les Salons de Choiseul, on est d’accord).

14 h 30
CHARLES MARTEL ET LA BATAILLE DE POITIERS
Avec : William Blanc, doctorant en histoire médiévale et membre de l’asso d’histoire populaire Gollard(s). Sa conférence est sous-titrée De l’histoire au mythe identitaire.
Et après ? Prenez des notes et armezvous pour faire face aux argumentations bien souvent ignorantes des milieux identitaires (hum hum) qui ont récupéré le personnage.

VENDREDI

11 h 30
WINTER IS COMING…
Avec :Hugo Clemot, docteur en philo notamment. Ce prof à Paul-Louis Courier abordera le thème de la passagèreté dans Game of Thrones. Et on sait tous et toutes à quel point les personnages peuvent vite passer dans la série culte. Ou trépasser, au choix.
Et après ? Refaites-vous l’intégrale de GoT. Le premier qui spoile s’en prend une.

RUMEURS, LÉGENDES URBAINES ET THÉORIES DU COMPLOT…
Avec : Julien Giry, docteur en science po, qui s’interrogera sur les caractéristiques, fonctions et diffusions des croyances contemporaines.
Et après ? Vous arrêterez peut-être vos posts Facebook sur « Elvis n’est pas mort, il vit en fait sur une île avec Hitler et ses potes illuminati parce que sur les dollars y a une pyramide et un oeil bizarroïde qui prévoyait les attentats du 11-Septembre ».

13 h 30
LES EINSATZGRUPPEN : LES COMMANDOS DE LA MORT NAZIS
Avec : Michaël Prazan, écrivain engagé et réalisateur de nombreux documentaires et passionné d’histoire contemporaine. Son père a été caché pendant la guerre quand il était enfant, unique rescapé d’une famille de douze enfants déportée à Auschwitz. Et après ? Vous pouvez vous replonger dans son dernier docu, Das Reich, une division SS en France, dispo sur arte.tv en VOD.

14 h 30
LES INVASIONS BARBARES SONT-ELLES RESPONSABLES DE LA FIN DE L’EMPIRE ROMAIN EN OCCIDENT ?
Avec :Sylvain Janniard. Ce maître de conférences en Histoire romaine (à Tours) sait de quoi il parle. Il a travaillé sur l’armée romaine dans l’Antiquité tardive. Ça va castagner sévère (et être passionnant) !
Et après ? Vous ne lirez plus jamais les aventures d’Astérix de la même façon. Comment ça, rien à voir ?

YOUTUBE ET L’ESSOR DE LA CULTURE POPULAIRE AUPRÈS DES JEUNES PAUSE_ECRANS_LIVRE1
Avec : Benjamin Brillaud, le m’sieur Youtube de la chaîne Nota Bene. Un carton sur le web, puisqu’il s’agit d’Histoire vulgarisée, accessible à tous, et racontée de manière intéressante (oubliez l’avalanche de dates de votre prof de lycée tant détesté). En plus, c’est une conférence « carte blanche tmv ». Parce qu’on aime s’incruster.
Et après ? Vous ne verrez plus l’Histoire pareil. Vous ferez une cure de Nota Bene (3 fois par semaine, avec un chocolat chaud). Surtout, vous verrez à quel point l’accès à la culture est hyper important. Et que le web libère la création auprès des jeunes. Oui, vous !

15 h 30
LE VOYAGE DES RELIGIONS
Avec : Odon Vallet. Vous le voyez constamment invité sur les télés nationales quand il s’agit de causer religion. L’enseignant à la Sorbonne et à l’université Paris-VII sera présent à Tours.
Et après ? Lisez l’une de ses trentaines de publications si vous n’avez pas eu votre dose. Ou bien suivez le compte @JesusOfficiel sur Twitter, parce que c’est un vrai voyage à travers le WTF et le (très) très drôle.

LE JAZZ, PREMIÈRE MUSIQUE MONDIALISÉE
Avec : Alexis Heropoulos. Professeur d’Histoire du jazz et d’analyse au département de jazz du conservatoire de Tours, il a aussi joué dans de nombreux groupes (Eclecpileptic, au hasard). Autant dire que monsieur est calé et plutôt béton sur le sujet.
Et après ? Swinguez sur du Duke Ellington ou repassez-vous le mythique L’Aventure du jazz, réalisé par Louis Panassié. Tranquilou dans le canapé.

>>Les 17 et 18 novembre, au lycée Choiseul. Gratuit !
>> Places à réserver sur lessalonsdechoiseul.wordpress.com (on se presse, ça part vite !). Un coup d’oeil aussi sur facebook.com/LesSalonsDeChoiseul pour voir l’évolution des places. Entre la rédaction de cet article et la parution de tmv, il est bien évidemment possible que certaines conférences susmentionnées affichent complet.
>> >> Jeudi 17 : les salons en direct sur Radio Béton 93.6 !

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Nota Bene passe de Youtube au papier

Sur YouTube, ses vidéos qui racontent l’Histoire de façon divertissante cartonnent. L’autodidacte Benjamin Brillaud, tête pensante de Nota Bene, passe au papier : le Tourangeau vient de publier son premier livre, Les pires batailles de l’Histoire.

Benjamin Brillaud, de Nota Bene, et son joli tshirt chaton (Photo tmv)
Benjamin Brillaud, de Nota Bene, et son joli tshirt chaton (Photo tmv)

En septembre 2015, vous disiez dans tmv que la meilleure façon d’intéresser les gens à l’Histoire, ce n’était pas en les écrasant de dates mais en racontant histoires et anecdotes. Vous êtes toujours sur la même ligne ?
Oui mais cela se fait toujours en contextualisant. C’est la technique de la carotte : c’est une méthode, mais j’insiste sur le contenu. L’anecdote attrape et emmène l’internaute ou le lecteur vers un horizon plus large. J’ai récemment fait un épisode sur Marignan. Marignan, 1515, oui bon d’accord. Mais quel est le contexte, et contre qui a eu lieu la bataille ?

Vous avez lancé Nota Bene en 2014. Deux ans après, voilà un livre. Un passage obligé pour les youtubeurs ?
Non… J’ai écrit ce livre car des éditeurs sont venus me voir. J’ai eu de la chance, car quatre ou cinq se sont montrés intéressés. C’est une chance. Surtout quand on voit à quel point il est difficile de se faire éditer. Cela aurait été bête de laisser passer ça. Et puis c’était un rêve de gosse de faire un bouquin ! Là, c’est un défi. C’est tellement différent d’une vidéo.

Quatre ou cinq éditeurs, c’est bien !
Il ne faut pas se leurrer. Comme je l’ai dit dans une interview à Télérama, ils ont aussi vu le potentiel commercial. Mon défi, c’était de faire le meilleur ouvrage qui soit. Je me suis énormément concentré sur ce livre. J’en suis sorti épuisé !

Dans chaque chapitre, il y a plusieurs parties…
Je voulais dynamiser l’ensemble. Il y a les faits, mais il y a aussi un bout de fiction historique. Un petit passage concret pour nous plonger dans la bataille. On peut greffer ça à l’histoire principale. Il y a aussi « Pendant ce temps-là, dans le monde » : là, j’ai essayé de m’ouvrir.

Les Pires Batailles de l'histoire J’ai d’ailleurs trouvé ça très intéressant. Vous y abordez tout ce qu’il s’est passé dans le monde pendant ce temps. Pourquoi cette réflexion ?
L’Histoire, ce n’est pas que la France. J’avais envie de ça dès le début. D’explorer ! Quand je parle de la bataille à Azincourt : oui, okay, mais… ailleurs ? Qu’est-ce qu’il se passait ? Les batailles sont des « carottes », il faut comprendre ce qu’il se passe avant. Par exemple, concernant la Baie des Cochons, il faut aborder les relations passées entre États- Unis et Cuba.

Pourquoi ce thème des « pires batailles » ?
Au début, il y avait plusieurs projets. Mais celui-là s’inscrivait le mieux en livre. Bon, ça reste un titre, hein… (sourire) Des batailles qui ont mal tourné, il y en a partout, sur tous les continents, sur toutes les périodes. Ce sont des situations dramatiques et parfois « rigolotes » qui peuvent intéresser les gens.

Le livre semble bien plus sérieux que les vidéos YouTube…
Oui. Je n’ai pas voulu faire de la blague pour faire de la blague. Je voulais plus de sérieux et parfois, des situations plus légères quand on les analyse avec le recul. Voir que, derrière ça, il y a du concret, des hommes, une histoire politique, économique…

On peut penser aux chapitres du siège de Courtrai ou du Port de Helder notamment, mais dans tout le livre, vous vous attachez à des faits pas si connus que ça.
Oui, il fallait un mix de batailles connues comme Azincourt ou Marathon et de faits moins connus du public. Je vise un large public. L’ouvrage est léger sur la forme. Les abonnés YouTube vont apprécier, mais les autres aussi. Je ne suis pas historien. J’ai envie de toucher tous les publics et je suis demandeur des retours. Tout ça, c’est un bébé de 10 mois de travail ! Je ne veux pas décevoir, c’est un exercice nouveau pour moi.

En parlant d’historiens, comment réagissent-ils face à l’autodidacte que vous êtes ?
Très bien, généralement. Ils savent que ce ne sont pas des cours, mais que l’objectif est de faire s’intéresser à l’Histoire. Que les gens s’ouvrent… La force de Nota Bene, justement, c’est que je ne suis pas historien.

Le choix des batailles a-t-il été difficile ?
Oh oui. Il y en avait tellement… Et il me fallait beaucoup de sources. J’ai notamment voulu parler de la Bataille de la Falaise rouge, mais il n’y avait pas assez de sources occidentales. Et je ne parle pas vraiment chinois ! (rires) Au départ, il y avait 20 batailles, mais j’en ai gardé 15 pour mieux les développer.

Ah, un volume 2 alors ?
Pourquoi pas ? Là, je vais plutôt me reconcentrer sur mes vidéos, sur Nota Bene. J’en suis à 418 000 abonnés, ça a beaucoup augmenté. Certains formats de vidéos engrangent 200 à 300 000 vues.

L’an dernier, vous disiez que Nota Bene, c’était « votre bébé, votre vie, votre métier ». Vous en vivez ?
Oui. Grâce à la pub, mais aussi au financement participatif et surtout, je développe des relations avec les institutions pour des partenariats. Nota Bene

Vous allez participer aux Salons de Choiseul bientôt. Qu’est-ce qui nous attend ?
Euuuh (rires)… J’ai tellement de choses en ce moment ! (il fouille son portable) Ah oui, c’est le vendredi 18 ! Je vais parler de Youtube et l’essor de la culture populaire auprès des jeunes. Il y a de plus en plus de jeunes sur la création de programmes. De nos jours, beaucoup d’entre eux se disent que la physique ou l’Histoire, c’est cool, ils se déplacent aux conférences, etc. Il y a un renouveau de la culture populaire sur le web. L’accès à la culture est hyper important.

Nota Bene, un livre, le succès…Et maintenant ?
Mon planning est bouclé jusqu’à l’an prochain, je souhaite que ça continue. Il y aura aussi le festival d’Histoire à Montbazon que j’organise les 22 et 23 juillet. J’adore ça. Il y a de gros projets de web documentaire en cours, d’ici mi-2017. J’ai hâte !

> Rencontre et dédicace à La Boîte à livres le 14 novembre, à 19 h 30.

> Conférence aux Salons de Choiseul, le 18 novembre à 14 h 30 (inscriptions sur lessalonsdechoiseul.wordpress.com)

> La chronique du livre Les Pires batailles de l’Histoire, à retrouver ICI.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=ejr4n9a33gc[/youtube]

L’amour par les (gros) mots !

Manon Moncoq, jeune étudiante en anthropologie à Tours, est aussi éditrice. C’est elle qui a réédité l’excellent Dico des gros mots cachés dans les mots, de sa maman Edith. Au-delà d’un parcours étonnant, une belle histoire d’amour entre une fille et sa mère.

Manon Moncoq, avec les livres réédités (Photo tmv)
Manon Moncoq, avec les livres réédités (Photo tmv)

C’est l’histoire d’un livre. Coquin mais malin, insolent mais savant. C’est l’histoire d’une fille et de sa mère. C’est une histoire de mots, d’amour, de vie. Manon Moncoq a 21 ans. Elle est étudiante en anthropologie à Tours. Mais elle aussi et déjà éditrice. Elle édite Edith. Sa maman. Auteure, par ailleurs, du jubilatoire Dico des gros mots cachés dans les mots.
Pour tout comprendre, il faut remonter dans le temps. Direction les 4 ans de Manon. À cette époque, elle est « en mode pipi caca zizi », comme elle le dit. Sa mère l’habille d’une salopette et lui dit qu’il y a deux gros mots cachés dans son pantalon. Si elle les trouve, elle peut lui dire dans le creux de l’oreille. « Il y a salope et pet ? », ose Manon. « Vite, cache-les dans tes poches, car les gros mots, ce n’est vraiment pas beau. Et si tu veux en dire, tu n’as qu’à dire ceux qui sont cachés dans les mots normaux », lui répond sa maman Edith. L’idée de son fameux dico était née. L’ouvrage paraîtra en 2008, en auto-édition. Un petit trésor, fondé sur des bases étymologiques et des définitions très personnelles et qui dévoilent « la fesse cachée des homonymes », comme l’écrit Edith. Canne à pet, corps nichons, ou encore con joint et précis pisse… Autre exemple ? « Chie ouah ouah : de l’argot chier “ emmerder ’’ et de ouah ouah “ aboyer ’’. Petit chien de merde. »

(Dessin David Gouzil)
(Dessin David Gouzil)

Le petit ouvrage cartonne. Dévoilant même sa grivoiserie sur Canal +, encensé par l’animatrice Daphné Bürki. Edith, ancienne directrice de création dans la pub « qui rêvait d’être écrivain », dixit sa fille Manon, voit son oeuvre devenir collector. Et puis arrive 2011 . La voix de Manon devient plus sourde quand elle raconte. Écrit en son propre nom après une cessation d’activité 8 ans auparavant, la justice décide qu’Edith n’a plus le droit de commercialiser son livre. Retiré de la vente. Un coup de massue terrible. « J’avais 16 ans. Pour moi, ce n’était pas possible. C’était une injustice. J’ai attendu d’être majeure pour l’éditer. Je l’ai fait pour elle, pour notre histoire », se souvient Manon.

En 2014, boulimique de lecture, amoureuse des mots, la toute jeune Manon se retrouve donc propulsée à la tête de Tache d’encre, sa maison d’édition rien qu’à elle. Un monde qu’elle ne connaît pas du tout. Chronophage, alors qu’elle doit aussi jongler avec ses (longues) études. Après un passage par Poitiers, Manon est aujourd’hui en master d’anthropologie à Tours. Son objectif ? Décrocher le doctorat.
Alors concilier l’édition et les cours, « c’est difficile certes, mais ma mère m’a toujours tiré vers le haut ». De toute façon, Manon, qui partage sa vie avec Châtellerault (normal, sa maman y est), s’est donnée à 200 % dans cette aventure. « Le monde éditorial est dur. En 2016, c’est laborieux. Mais c’est une richesse », dit-elle. Avant de rappeler de nouveau que derrière tout ça, il y a aussi « mon amour pour ma mère ». « C’est l’un des plus beaux cadeaux que je lui aie fait », souffle-t-elle. Fin 2014, Manon permet donc à sa mère de rééditer son célèbre dico. Une sorte de best-of, cette fois agrémenté d’illustrations. « Interdit aux personnes majeures sans esprit », comme le dit Manon dans un sourire. Une sortie qui sera assombrie par le drame de Charlie Hebdo quelques jours plus tard. La date de sortie du deuxième opus, en novembre 2015, tombera pendant l’horreur du Bataclan. Double peine.

DES MAUX AUX MOTS

(Dessin Laurence Bastard)
(Dessin Laurence Bastard)

Manon est toujours aussi fière de sa mère. De « ce projet fou ». Parvenir à éditer ce Dico des gros mots cachés dans les mots. Deux cent trente pages cachottières à souhait. Enquillant les coquineries, les drôleries et l’amour de l’étymologie. Vingt dessinateurs, recrutés sur Facebook, illustrent la chose. Zéro censure. Manon déteste ça de toute façon. « On défend la cause de l’artiste qui est aujourd’hui bafouée », ose-t-elle. Alors ici, le subversif côtoie le salace, le caustique s’acoquine avec la gauloiserie. « Totale liberté. C’est leur premier jet ! »

Finalement, Manon Moncoq, 21 ans, étudiante et éditrice, c’est qui, c’est quoi ? Le symbole de l’amour d’une fille pour sa mère ? Oui. Parce que Manon a voulu faire de cette aventure un projet commun par tous les moyens. Effacer les sales années et montrer à tout le monde à quel point celle qu’elle considère comme sa « meilleure professeure » réussit à « faire parler les mots ». « Elle m’a ouvert les yeux sur la littérature. Elle aime la poésie qu’il y a dans une phrase. Mais au-delà de ça, je suis très proche de ma maman. L’édition du Dico a concrétisé nos relations. Nos parents sont très importants. Je me demande parfois comment certain(e)s peuvent les rejeter », ajoute Manon, visiblement touchée, les yeux qui brillent.

Le futur, les projets ? Manon hésite. Ne sait pas trop. « On en discute beaucoup », tient-elle tout de même à souligner. En attendant, avec cette saga du Dico, c’est une jolie page qui s’est tournée. La claque de 2011 et de la première version retirée du commerce est passée. Pensant à sa mère, la fille susurre : « On a eu notre revanche… »

> Le dico des gros mots cachés dans les mots, d’Edith (Tache d’encre éditions). 22 €.
> Ledicodesgrosmotscaches.com

(Dessin Christian Creseveur)
(Dessin Christian Creseveur)

Tours de sang : la face cachée de la ville

Vous aimez les histoires mignonnettes, qui se finissent bien, avec des cœurs et des paillettes ? Eh bien… tant pis ! Tours de sang, un roman entièrement réalisé par les étudiants de l’Esten, s’inspire des faits divers sanglants de Touraine. Ambiance !

(Illustration : Yann Morfoisse)
(Illustration : Yann Morfoisse)

« Oubliez sa culture si riche, ses châteaux si grands, et sa Loire si belle. Faites place à la pure horreur. » La phrase, extraite de la quatrième de couverture, annonce la couleur. Celle du sang. La Touraine façon faits divers et histoires pas franchement joyeuses, c’est ça, Tours de sang. L’idée vient des étudiants de l’école Esten Sup’édition, à Tours. Un projet éditorial scolaire qui a fait trimer une quinzaine d’élèves, âgés de 18 à 25 ans, pendant des mois.
Le résultat ? Un ouvrage de 115 pages qui sort ce mercredi 26 octobre, notamment à La Boîte à livres.

Si l’an dernier, leurs camarades avaient accouché d’un livre pour enfants (Contes et légendes de Touraine), ce n’est pas peu dire que la nouvelle promo a pris le contre-pied total. « Cette idée d’un roman sanglant, c’est aussi une manière de marquer une certaine originalité », confirme Éloïse Douillard, l’une des étudiantes du projet. « La seule chose que l’on s’est imposée, c’était de ne pas traiter de faits divers trop récents, afin de ne pas heurter certaines sensibilités ou personnes. »

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Tours de sang (éditions Incunables 2.0). 12,90 €

Ici, on s’inspire davantage des histoires réelles (et bien glauques) qui se sont déroulées au cours de ces derniers siècles. En les réécrivant : « Au début, trois d’entre nous ont fait des recherches sur des faits divers et des affaires criminelles en Touraine, pour en faire un synopsis qu’ils ont ensuite remanipulé. Les écrivains recevaient le sujet et devaient rédiger leur nouvelle à partir de ça », résume Éloïse. En découlent donc douze histoires, où le lecteur finit par cogiter pour retrouver de quels faits divers elles s’inspirent. Pas de vraies identités, mais parfois, quelques indices.

La nouvelle « C’est enfant que l’on apprend » ? Le détail de l’adresse nous rappelle Zeiro Finatti, alias le Monstre de la rue du Cygne, assassin de prostituées en 1924. « Un plat bien mystérieux » ? Pas de doute, celle-ci fait référence à l’affaire Sylvie la dépeceuse, en 1988. « Étaler juste un fait brut n’était pas une bonne idée. Le fait de romancer la chose, c’était plus compliqué à écrire, d’autant qu’il fallait se mettre dans la peau du personnage. Mais c’est plus surprenant aussi », argumente Éloïse.

Dotés d’une enveloppe de l’école de 4 000 €, les étudiants ont dû se débrouiller de A à Z. Et gérer le budget. Le prix qu’ils ont fixé pour leur livre sera réinjecté dans les projets futurs de l’Esten. Pour le reste, ils ont pu compter sur un imprimeur allemand, « emballé par le projet », et l’éditeur Sutton pour la distribution des 600 exemplaires. Pour fêter la sortie de Tours de sang, la fine équipe se fend aussi d’une soirée de lancement avec apéro dînatoire, vendredi 28 octobre (18 h, au Campus, entrée libre). Son nom ? La Blood party. Évidemment.

> toursdesang.fr ou facebook.com/toursdesang  

#WTF 23 : un braquage pour éviter sa femme

Vous avez loupé l’actualité insolite et wtf de la semaine ? Faites une piqûre de rappel avec tmv !

(Photo County Sheriff office)

« Je préfère encore être en prison plutôt qu’à la maison. » Voilà ce qu’a dit Lawrence Ripple à son épouse après une dispute. Du coup, l’homme de 70 ans a foncé jusqu’à la banque la plus proche pour la braquer. Après avoir obtenu les gros sous, le septuagénaire de Kansas City s’est assis en attendant la police. Et leur expliquer qu’il ne supportait plus de vivre avec sa femme. Souhait exaucé : il a filé direct en prison.

– Trois Espagnols ont inventé un urinoir high-tech qui permet de nettoyer les parties intimes après la pause pipi. Rassurez-vous messieurs, ce « Urinary 2.0 » (son doux nom) peut s’adapter à n’importe quel « format ». Mieux encore, il ajuste même la température de l’eau selon la saison. Oui, car eau froide + hiver, ça… non, bon, ok.

Frank, l’un des anciens « chanteurs » du boysband 2be3, a déclaré : « À l’époque, on dérangeait un petit peu. » Voilà.

– Charlotte Guttenberg, 67 ans, et Charles Helmke, 75 ans, viennent d’entrer dans le Guinness Book des records, en tant que couple le plus tatoué du monde. La première a le corps recouvert à 91,5 % tandis que son compagnon est encré à 93,75 %. – Toujours dans les nouveaux records, sachez que le chat le plus long du monde mesure 1,18 m, que Caspa est le lama qui saute le plus haut (1,13 m), que Jim Bolin a construit un rocking-chair de 17 m de haut (très facile pour s’asseoir) et que Devendra Suthar possède 28 doigts et orteils.

Pour un high five, c’est par ici :
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Rx05Mo1wWT4[/youtube]

Bonus : le chat le plus facile à porter
Ludo--Longest-Cat

Ma Ma : Penélope Cruz, mère courage

Ma Ma, le dernier film avec Penélope Cruz, vise juste : en parlant du cancer, il est à la fois touchant et beau. Très beau.

Les premières minutes de Ma ma sont un électrochoc. Ambiance clinique. Tons froids. Magda (jouée par Penélope Cruz) est allongée, seins nus. Elle a senti une petite boule et rend visite à son gynécologue. Le couperet tombe : cancer.

Ma ma n’est pas un film facile. Touchant, beau et en même temps d’une tristesse absolue, il raconte comment Magda, maman, décide de vivre pleinement sa vie malgré le cancer, malgré la perte de son emploi, malgré le départ de son mari. Bref, vivre et survivre malgré tout. De là, le réalisateur Julio Medem va accompagner Magda de plusieurs personnages masculins : son fils de 10 ans, un médecin bienveillant ou encore une récente rencontre.
Sans plonger dans le tragique bête et simpliste, le cinéaste enveloppe son oeuvre dans beaucoup d’élégance. Évidemment c’est mélo. Bien sûr, c’est douloureux. Mais Medem parvient à dérouler son drame sans pathos larmoyant et accablant, sans pleurnicherie aucune.

La réussite, sans aucun doute, est due à une Penélope Cruz simplement sublime. Habitée par son rôle, la belle Hispanique brille tant par sa grâce que par son jeu tout en retenue. Dans cette chronique lucide, la comédienne – magnifiée en héroïne solaire – brille en mère de famille touchée par la maladie, mais ne s’avouant pas vaincue. Une impression renforcée par la blancheur virginale qui teinte le personnage et certaines séquences. Séquences qui, d’ailleurs, pourront en désarçonner certains.
Il est vrai que parfois, Julio Medem en fait beaucoup. Trop, peut-être. Sur-esthétisation, mise en scène excessive (à la manière de Sorrentino !), ou symboliques pas franchement finaudes (un enfant qui jette des crabes pour parler du cancer, moui), le trop-plein guette quelques fois. Mais qu’importe dans une production si intelligente et lumineuse ?

Aurélien Germain

Drame de Julio Medem (Espagne). Durée : 1h 51. Avec Penélope Cruz, Luis Tosar…
NOTE : 3,5/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=JLiLEbdig44[/youtube]

TOP 4 : Spielberg power !

Le Pont des espions, réalisé par Steven Spielberg, sort en DVD cette semaine. Voici un petit Top 4 des anecdotes sur ses films.

LE BON DEAL

En 77, George Lucas, qui s’inquiète de la qualité de son premier Star Wars, appelle Spielberg. Il pense que Rencontres du 3e type marchera mieux et lui propose un échange : 2,5 % de ses benef’ sur Star Wars contre 2,5 % du film de Steven. Merci qui ?

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PAS HARRY !

Steven Spielberg aurait pu réaliser Harry Potter. Sauf que : après 6 mois de travail sur le scénario, finalement non. « Pas prêt à faire un film pour enfants », « pas suffisamment touché par le projet », « envie de le faire en dessin animé », évoquent les rumeurs.

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COMME UN ENFANT

Dans E.T., le cinéaste a tout filmé du point de vue d’un enfant pour se rapprocher des personnages d’Elliott et de E.T. (quitte à se mettre à genoux). Les scènes ont aussi été tournées de manière chronologique pour laisser intact le jeu de l’enfant.

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LA LISTE DE SCHINDLER

Scorsese refusa de réaliser le film (pas légitime). Polanski idem (trop proche de sa propre histoire). Spielberg s’y colle, mais ému par l’histoire, il demandait à Robin Williams de l’appeler pour lui raconter des blagues.

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Parc Futuroscope : le test !

On a fait un tour au Futuroscope, pour tester quelques-unes des nouveautés 2016, mais aussi se refaire les classiques. Entre fun, sensations fortes, spectacles et divertissements intelligents.

Image1Lapins Crétins

Vous le savez, à tmv, on est parfois un peu crétin. Inutile de dire qu’on se réjouissait de faire un tour aux côtés de nos potes, les Lapins crétins. Si le trip ne dure pas très longtemps, le voyage vous fait en revanche parcourir l’Histoire. Préhistoire, Grèce Antique, Far West ou encore les premiers pas sur la Lune… mais sauce Lapins crétins, bien sûr.
C’est stupidement délicieux, très potache (big up les prouts) et joliment réalisé : l’attraction (connue sous le nom La Machine à voyager le temps) est en 5D. Décors mouvants, écran 3D, sièges qui bougent ou encore souffle dans le visage. Les enfants adoreront. Les adultes aussi. Plaisir coupable.

La Vienne Dynamique

Depuis 1994, l’attraction fait office de passage incontournable. Parce que La Vienne Dynamique, c’est un peu le trip local, une façon différente de découvrir les environs de Poitiers. Et surtout continuer à se marrer bêtement devant un arbre qui parle et vous éternue dessus (littéralement), un type qui essaye de sauver son mariage et vous emmène dans une course effrénée. Ça bouge, ça tremble, ça secoue.

 Chocs cosmiques

L’un de nos coups de cœur ! Chocs cosmiques vous installe dans des sièges inclinés, un dôme au-dessus de vos têtes qui vous emmène aux confins de l’univers. Lorànt Deutsch (qui, habituellement, nous agace un tantinet) fait ici la voix-off et nous sidère dans ce voyage intersidéral. C’est admirablement bien expliqué, la narration est parfaite, oscillant entre infos riches et passionnantes, et touches d’humour. Les animations 3D et l’immense écran HD s’occupe du reste. Décrochage de mâchoire. Wow.

Dynamic !

Hop, de nouveau, on se fait une petite séance de « ça remue l’estomac ». Dynamic !, c’est un simulateur qui vous envoie valser dans une course-poursuite avec un drone et des cascades qui, soyons clairs, vous secouent dans tous les sens.

Les Yeux Grands Fermés

Attention, moment marquant ! C’est simple, ici, vous ne verrez rien. Accompagné d’un guide non-voyant, vous marchez dans le noir le plus complet. Par petits groupes, vous vous tenez par les épaules obligatoirement, afin de ne pas vous perdre (qui a dit qu’il fallait y emmener sa belle-mère ?) et naviguez entre le froid polaire des montagnes, les rues bruyantes de New York et les marécages du Bayou. Odeurs et sensations sont décuplées, c’est relativement oppressant, mais subjuguant.
Vingt minutes qui non seulement font réfléchir à la condition des personnes aveugles, mais peuvent aussi les aider : une participation de 5 € est effectivement demandée, pour aider dans l’achat de matériel spécialisé aux personnes non-voyantes.

L’Âge de glace (Nouveauté 2016)

Image4Ah, la fameuse expérience 4D de L’Âge de glace ! Aventure totalement givrée (vous portez même une peau de bête), cette nouveauté 2016 aligne les bons points : jets de boules sur le public (on vous laisse la surprise), fausse neige qui tombe du plafond, 3D gracieuse et profonde sur un écran de 280 m² et sol légèrement tremblant (vous êtes debout)…
C’est amusant et entre le dinosaure qui vous cherche des noises et Sid qui fait l’abruti, les 10 minutes du show passent à une allure folle.

Explorarium (Nouveauté 2016)

On le sait, le Futuroscope a le chic pour divertir, tout en apprenant. C’est aussi le cas avec ce magnifique docu en 3D, dans lequel vous plongez avec Jean-Michel Cousteau dans les fonds marins. Tout y est : explications, bande-son-qui-va-bien, et gros plans qui confinent au sublime. L’attraction est née de la technologie Imax® et la salle abrite un écran hémisphérique de… 900 m² équipé d’un projecteur ultra-puissant !
Peut-être un peu trop, d’ailleurs, car suivant la place où vous vous placez, les images (splendides au demeurant) est parfois difficile à appréhender pour nos petits yeux sur 20 minutes.

Studio 16

La programmation du Studio 16 change et alterne. Ce jour-là, on a eu la chance de tomber sur D-Day, histoire de revivre en 3D le Débarquement en Normandie. Racontées par François Cluzet, ces 43 minutes captivantes de bout en bout est à la fois un fascinant documentaire informatif et un devoir de mémoire obligatoire.   liberté… Un devoir de mémoire, un devoir de reconnaissance.

Arthur 4D

Imaginée par Luc Besson himself, l’attraction est un périple volant de 5 minutes, lors duquel vous embarquez aux côtés d’Arthur et les Minimoys. 3D proprette, simulateur nerveux et quelques séquences bien senties. Toujours agréable !

Danse avec les Robots

À tmv, on est plutôt AC/DC que Martin Solveig, m’voyez ? Mais on a quand même accepté de faire un tour dans le manège qui balance les morceaux du célèbre DJ. En gros, une robot-party, où 10 robots de 7 mètres de haut vont vous balancer à droite, à gauche, tête en bas, tête en l’air. Ça remue carrément les tripes (on s’est fait le niveau max, bien sûr). On a crié (parce que ça fait du bien). On a adoré. Mais on a regretté notre burger au bacon pris le midi.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=_vsJyHRbpCY[/youtube]

Les Mystères du Kube

Pour se reposer un peu, direction le Kube, un spectacle vivant créé par Mu-Events et mélangé avec des images de synthèse. Visuellement, c’est ultra-créatif. Techniquement, c’est étonnant (suspension de foulard au plafond, trampolines incrustés dans la scène). La troupe d’acrobates file le sourire et assure physiquement.

8e continent

Dans la vie, y a des gens malins. Et d’autres, plutôt bêtes. Qui polluent les océans et menacent notre environnement en jetant tous leurs déchets dans la mer. Alors heureusement qu’il y a 8e continent, un jeu rigolo et ludique, pour lequel vous êtes installés sur une sorte de simulateur de scooter. Aux côtés d’une vingtaine de personnes, et armés d’un pisto-laser, vous devez tirer sur les ordures qui flottent dans l’eau pour les dégommer et sauver la planète.
Perso’, on a trouvé ça très drôle à faire et super chouette. On dit ça aussi parce qu’on a fini à la 1re place (vos points sont comptés et affichés à la fin). Ce qui ne nous était pas arrivé depuis la dictée surprise en classe de CM1 avec M.Conti.

Futur, l’Expo

Comme on a bêtement loupé Imagic (spectacle de magie) et Le Monde de l’invisible (nouveauté cette année), direction l’expo du futur. On y découvre 10 expériences marrantes : notamment la cuisine moléculaire, une webcam qui vous vieillit de 20 ans et répond à vos questions et un écran interactif qui vous sert de dressing et de cabine d’essayage. Magique !

La forge aux étoiles (Nouveauté 2016)

Une grosse baffe visuelle pour finir la journée, ça vous dit ? La Forge aux étoiles, c’est le spectacle du soir au Futuroscope. Tout nouveau, tout chaud et surtout tout beau. Cette aquaféerie nocturne a été imaginée et préparée par la compagnie des projets spéciaux du Cirque du soleil, 45 Degrees. Autant dire que le niveau est très élevé.
Contant l’histoire d’un géant tombé de la galaxie et qui veut retourner à la maison, ce sublime moment tout en poésie (et en démesure) est de toute beauté et se déploie sur un immense espace. Lasers, jets d’eau lumineux, projections de personnages sur des murs d’eau, ou encore 2CV qui roule sur l’eau. Spectaculaire.

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>> PARC DU FUTUROSCOPE : prog, détails, horaires et tarifs sur futuroscope.com 

Photos : Parc du Futuroscope

Leonardo DiCaprio en secret

Ça y’est, c’est fait : la semaine dernière, Leonardo DiCaprio remportait (enfin) son Oscar. Tmv vous balance quatre anecdotes sur l’acteur. Histoire de briller en société.

UN SALE GOSSE

Leo a été le leader du Pussy Posse (« la bande du minou », hum…) dans les années 90. Une bande d’acteurs déchaînés bien portés sur la picole, les filles et les bastons. Passe-temps favori ? Lancer des boules puantes dans les clubs branchés.

(Photo laineygossip.com)

PRESQUE BORGNE

2005. Soirée à Hollywood. Aretha Wilson, mannequin, explose une bouteille dans le visage d’un DiCaprio qui s’en tirera avec 17 points de suture et qui a failli perdre son oeil. Elle fuit alors au Canada. La police l’arrête 5 ans plus tard.

FUTURE JEUNE STAR

Sa première audition, il l’a passée quand il avait… 9 ans. Normal. Après avoir galéré à trouver un agent, celui-ci lui a suggéré d’aller chez le coiffeur et de changer de nom (« trop ethnique ») en Lenny Williams. Hors de question pour Leo.

PAUSE_ECRANS_TOP3

PRO DU BREAK-DANCE

Quand il était jeune, l’acteur était surtout danseur de break-dance bien connu dans le quartier. Une fois, il a même gagné un prix en Allemagne ! Maintenant, il ne montre plus ses talents. Et ce, même après quelques verres (arf, dommage).

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Radio Béton publie sa bible

Trente ans que ça dure ! Pour marquer le coup, Nathan Aulin et les autres ont décidé de tout raconter dans un livre. Avec les bons souvenirs à côté des coups de gueule. Sans filtre, à la sauce Béton, quoi.

Nathan, des réponses béton pour une interview béton (ou pas).
Nathan, des réponses béton pour une interview béton (ou pas).

Une Bétyoton pour les 10 ans, une fête dans les magasins généraux de la SNCF pour les 20 ans. Pourquoi sortir un livre pour les 30 ans ?
Nathan Aulin : Je pense que l’idée n’était pas venue avant. Les 30 ans approchant, c’est Daniel Gazeau qui a eu envie de tout mettre sur papier (il est éditeur à l’université de Poitiers dans la vraie vie). Un livre, c’est une aventure dans laquelle on ne s’était pas encore lancée. C’était un challenge, quelque chose que personne ne savait faire. Il y avait aussi l’envie de créer un objet qui va rester. Et 30 ans, franchement, c’était le bel âge.

C’est aussi un projet multimédia.Qu’apporte la version numérique ?
Les QR code donnent accès à toutes les archives photos, vidéos et sonores qui ont fait Béton. Pour chaque chapitre, il y a aussi une playlist avec les sons qui passaient à l’époque. On voulait aller au-delà des limites du livre, rendre les choses plus concrètes. C’est aussi une façon de rappeler des souvenirs à ceux qui ont vécu cette période et de la faire découvrir à ceux qui étaient trop jeunes.

La force de ce livre, c’est qu’il est raconté par les bétonneux eux-mêmes. Il n’y a pas d’autosatisfaction, les témoignages montrent différents points de vue, le style est très oral…
Oui, on a voulu montrer la pluralité des souvenirs, faire témoigner des gens qui sont toujours dans Béton, mais aussi ceux qui ne peuvent plus blairer la radio. Trente ans d’asso c’est pas tout rose, donc il fallait que ce soit le plus proche possible de la réalité, sans retoucher les propos des gens. Puisque Béton à la base c’est quand même une radio !

La troisième partie, qui retrace la période 2006-2015, s’intitule « La maturité ? ». On comprend alors que la radio a grandi, qu’elle s’est assagie. Peut-être trop ?
Certains disent que Béton s’est institutionnalisée parce qu’on fait des concerts au Grand Théâtre. D’autres répondent que c’est dans l’intérêt de la radio de déplacer la culture populaire dans des lieux comme ça. En fait, je crois qu’on avait deux solutions. Soit tourner le dos aux institutions et durer cinq ans maximum. Soit pérenniser la radio et travailler avec des personnes qui ne partagent pas forcément les mêmes idées, sans pour autant se vendre. C’est ce savant mélange que les bétonneux ont réussi à faire. On parle de maturité parce que la troisième décennie a été le moment où les personnes qui géraient Béton ont grandi, où les jeunes cons de l’époque se sont mis en couple et ont fait des enfants. 

On ressent dans certains témoignages une sorte de nostalgie, que ce soit au niveau de la musique ou de l’engagement politique. Est-ce que Béton c’était mieux avant ?  
Les gens qui ont vraiment bossé dans la radio ne peuvent pas dire que c’était mieux avant. Mais pour ceux qui l’écoutaient pour son punk garage et qui aujourd’hui tombent sur un gros son techno un peu club, je pense que oui. Certains ne s’y retrouvent plus du tout. Après, au niveau des fêtes et de l’engagement politique, je pense que c’est surtout la société qui avait l’air mieux avant, car on pouvait faire plus de choses et les jeunes étaient plus engagés. Mais Béton, faut pas non plus le fantasmer, ça n’a jamais été une radio politique qui défendait un parti.

Dans la dernière partie, vous racontez les années 2016-2020. Rassurez-nous, il n’y aura jamais de partenariat avec le Medef ?!
Oui, on a essayé de voir l’avenir ! Ça nous a fait marrer de s’imaginer roi du monde et aussi pourri que le Medef. C’est une réponse à tout ceux qui ont pu dire que Béton était vendue. Alors pour délirer on a forcé le trait comme on sait bien le faire. J’espère que les gens vont se marrer autant que ça nous a fait marrer.

Plus sérieusement, comment s’annonce la suite ?
Dans une certaine continuité. On a l’intention de bosser avec de nouveaux acteurs culturels, de continuer à donner la parole à ceux qui auront envie de créer une émission. On va encore se diversifier, pour ne jamais être nostalgique des années 80 ou 90. Il n’est pas question de devenir des vieux ringards !

Propos recueillis par Camille Petit

Chronicards : attention, jeu intelligent !

Un jeu où on rigole en famille tout en apprenant plein de choses : pas possible ? Ben si. La preuve…

Le droit de vote des femmes, c’est avant ou après le procès de Socrate ? Ok, facile ! Et le Projet Blair Witch, avant ou après Le voyage de Chihiro ? Encore plus dur, King-Kong, avant ou après la capture de Jean Moulin par la Gestapo ? C’est ça le principe de Chronicards. Dans ce jeu, vous trouverez sur chaque carte, un événement – par exemple la sortie de King-Kong – et de l’autre côté sa date, 7 mars 1933 en l’occurrence. Chaque joueur a 5 cartes qu’il regarde côté événements. Puis une carte côté date est posée sur la table, admettons 1885. Elle détermine le point de départ de la chronologie. Chacun à son tour, les joueurs devront placer leurs événements les uns par rapport aux autres.

Pour le premier joueur qui a la fameuse carte King-Kong, c’est assez simple. Il n’a qu’à la placer avant ou après 1885. Alors, alors ? Oui, il la pose après. C’est bien, vous suivez ! Et il la pose côté date pour constituer une sorte de frise. Au fur et à mesure qu’on joue, la frise s’étoffe et ça devient beaucoup plus difficile de placer le début de la construction du château de Chambord entre la bataille de Marignan et la découverte du Canada par Jacques Cartier.
De l’Histoire de France aux Merveilles du monde en passant par les femmes célèbres, il propose actuellement 13 boîtes de jeu thématiques. Pour jouer avec les enfants, préférez l’Histoire à l’école primaire ou l’Histoire en 3e. Alors intello oui, mais ludique !

Jeanne Beutter

>Disponible dans les librairies et magasins de jeux, 12 €.

Pour en savoir plus : chronicards.fr

#WTF 4 : elle réclame 127 000 $ à son neveu

C’est l’histoire d’une tante pas franchement cool qui réclamait plus de 100 000 dollars à son neveu. Ou de Miley Cyrus qui refait des siennes. Ou d’un enfant appelé Nutella. Bref…

Printemps 2011. Sean Tarala a 8 ans. Heureux de voir débarquer sa tante à son anniversaire, il lui saute dans les bras, mais les deux tombent en arrière. Trop lol ? Pas vraiment, puisque tata Jen’ se pète le poignet dans la chute. Quatre ans après, elle a donc décidé d’assigner son neveu en justice pour « préjudice physique et moral ». Et lui a réclamé la somme de 127 000 dollars. Ce qui fait un peu chéros pour le petit Sean qui, désormais âgé de 12 ans, en aurait bien besoin pour s’acheter de la crème contre son acné. L’affaire a donc été jugée il y a quelques jours. Mais la tante a finalement été déboutée. Dommage, car comme elle le disait au tribunal : « Récemment, j’étais à une fête et c’était difficile de tenir mon assiette de hors d’oeuvre. » La vie n’est pas facile.

– La pseudo-chanteuse rebelle Miley Cyrus va organiser un concert où elle et le public seront entièrement nus et aspergés de lait. Ça s’appelle reine le bon goût.

– L’Officiel des prénoms 2016 vient de sortir. On y découvre les trois prénoms refusés par l’État civil cette année : il s’agit de Nutella, Fraise et Mini-Cooper. Je… Non rien.

J’ai survécu à l’école de Xavier Niel !

Plonger dans le code informatique 7 jours sur 7, pendant un mois : bienvenue aux sélections de l’École 42, la pouponnière des développeurs de Xavier Niel, alias Mister Free. Une colonie de « vacances » geek racontée par Cédric Renouleau, un Tourangeau qui y a passé un mois complet.

J’ai fait l’école de Monsieur Free, mais j’ai pas tout compris.

Vous l’avez sans doute croisé, dans une autre vie, à l’accueil de la Carterie place Jean-Jaurès. Ou chaque été, en train de servir des bières à la Guinguette. Il s’appelle Cédric Renouleau et comme ses grands yeux bleus et ses longs cheveux soigneusement attachés ne l’indiquent pas, ce jeune homme de 24 ans est apprenti codeur. Pas le genre Néo de Matrix. Non, son cerveau n’est pas relié à un disque dur. Plutôt du genre à avoir fait ses études dans le domaine du commerce, à enchaîner les saisons : l’été à Tours, l’hiver en Suisse.
Et puis un jour, une révélation. « J’étais au chômage, je cherchais une nouvelle orientation professionnelle, j’ai commencé à m’intéresser au développement, à internet, à la programmation et on m’a parlé d’une école gratuite et accessible à tous avec le bac », dit-il. L’École 42. Ça ne vous dit rien ? La fameuse pouponnière de Xavier Niel. Oui, le PDG de Free, symbole de la success story entrepreneuriale à la française, grand gourou de tous les start-upers du numérique. Celui-là même qui a observé et décrété — ou l’inverse — que la France manquait de développeurs. Et s’est donc mis en tête de former les futures stars du code.

TROIS SALLES DE 300 MAC

L’École 42, c’est 3 ans de formation à Paris XVII. Mais avant d’y poser ses neurones, les heureux élus doivent passer une batterie de tests. Durant 26 jours en tout, sans pause. Cédric a sauté dans le grand bain en août dernier. « Ça s’appelle la piscine, car on plonge dans le code 24 heures sur 24. Il y en a qui nagent, d’autres qui se noient, il y en a qui ont juste la tête qui dépasse ». 900 jeunes âgés, grosso modo, de 18 à 30 ans débarquent. Ils sont répartis dans trois salles, les « clusters » où s’alignent 300 Mac. « Le bâtiment est impressionnant de technologie », décrit Cédric.

Les compétiteurs et élèves badgent, une machine salue chacun d’eux par leur prénom et leur demande, au passage, comment ça va. Pour manger ? Le food-truck reçoit les commandes par mail et informe chaque élève lorsque sa pitance est prête. Ambiance geek oblige, les salles de classe sont très branchées Star Wars : la cantine a été baptisée La Cantina, référence au bar de Jabba le Hutt. Côté hôtellerie, c’est un peu spartiate. « Sur place, il y a des douches, des toilettes, de quoi vivre. Moi, j’ai vécu là-bas durant 26 jours sans quasiment jamais sortir, se souvient Cédric. L’école met à disposition deux salles où l’on peut amener son matelas gonflable, ainsi qu’un sac de couchage pour dormir. Au début, les lits étaient collés les uns aux autres tellement il y avait de monde. Mais au bout de deux semaines, on avait beaucoup plus de place, car beaucoup ont abandonné. »

450 ABANDONS

Car il faut tenir le rythme fou de ces phases de sélection. « À 8 h 42, du lundi au vendredi, on reçoit les exercices à faire et on a jusqu’au lendemain 23 h 42 pour les rendre. Tous les vendredis, on passe un examen de 17 h à 21 h qui évalue ce que l’on a appris durant la semaine. Après cela, on doit se lancer dans un projet de groupe de 2 à 4 personnes qui va durer tout le week-end. Il n’y a pas de pause, on ne s’arrête jamais. »
De quoi en décourager plus d’un. Entre le début et la fin des phases de sélection, près de 450 élèves se sont fait la malle. « On t’impose un rythme énorme et une pression difficile à supporter, raconte Cédric. On n’a pas de prof, pas d’horaires, on travaille tout seul ou avec d’autres élèves. On n’a pas l’habitude de cela dans le système scolaire traditionnel. » L’apprenti codeur se dit pourtant prêt à retenter l’aventure si l’occasion lui en est donnée.

Car las, Cédric a reçu un mail du BDP (pour bureau des pleurs), lui signifiant que son nom ne faisait pas partie de la short list des grands gagnants. « C’est une super expérience, on vit un truc exceptionnel dans une bonne ambiance, c’est comme une grosse colonie de vacances. Et puis, c’est une méthode de travail qui me convient. J’ai appris 10 fois plus que n’importe où ailleurs. En un mois, j’ai carrément appris à programmer ! »

Portrait par Flore Mabilleau

Les Rendez-vous de l’Histoire : on y fait quoi ?

Pas grand public, les Rendez-vous de l’Histoire ? Si vous le pensez encore, c’est que vous n’y êtes jamais allé ! L’histoire, c’est passionnant et c’est comme les particules fines ou le gluten, on en mange toute la journée sans s’en apercevoir. La preuve, ce week-end, à Blois.

NEWS_HISOIRELIVEMAGTESTEZ LE LIVE MAGAZINE !
Le LiveMag, c’est une revue, avec des sujets développés, des rubriques, des brèves, des pubs… mais vivante ! Pendant 100 minutes, auteurs, journalistes, artistes font le show sur scène et racontent au public des histoires, toujours vraies : actu ou faits d’armes, le récit est mimé, narré, dessiné. Les 3 premiers numéros ont cartonné à Paris. Cette fois, c’est à Blois et c’est un Hors-série. Une première pour le magazine ! Ici, 12 historiens et historiennes monteront sur scène pour incarner et faire vivre pendant 7 minutes un personnage, un objet, un événement. Leur défi : captiver le public. Attention, pas de replay et pas de captation, que du live ! Samedi 10 octobre, à 19 h à la Maison de la Magie. Seul événement payant des RDV de l’histoire. Billets à acheter sur place : 13 € ou 9 € pour les -25 ans et les demandeurs d’emploi ou sur livemagazine.fr mais avec quelques frais supplémentaires…

BAVEZ DEVANT « LES BELLES IMAGES DE POULAIN »NEWS_HISTOIREPOULAIN
Cette expo retrace l’histoire de la pub du XIXe siècle à aujourd’hui, à travers les affiches, images à collectionner ou boîtes en fer de la chocolaterie d’origine blésoise Poulain. Jusqu’au 31 octobre, du mardi au samedi, de 9 h 30 à 12 h et de 14 h à 17 h 30, entrée libre à la Maison de la BD, 3 rue des Jacobins.

PLONGEZ AU CŒUR DE LA NUIT AVEC UN GRAND N
Frédéric Beigbeder et Antoine de Baecque raconteront trois siècles de nuits parisiennes. Ça risque d’être long… mais amusant. Samedi 10 octobre, à 18 h 30, au café littéraire à la Halle aux Grains, 2 place Jean-Jaurès

NEWS_HSTOIREMONGENVOYEZ-VOUS EN L’AIR À L’IMPÉRIALE !
Les Compagnons du vent organisent des visites-guidées de la Vallée de la Loire… en montgolfière. Avec un vrai historien à bord ! Prix impérial : 237 € le vol-histoire. Réservation obligatoire au 06 61 20 33 93, info@compagnons-du-vent.fr ou sur www.compagnons-du-vent.fr

VOYEZ DES STARS POUR DE VRAI…
Jacques Attali, Stéphane Bern, Audrey Pulvar, Daniel Picouly, les frères PPDA et plein d’autres seront aux Rendez-vous de l’Histoire. Il y aura aussi un immense salon du livre avec des centaines d’auteurs en dédicace, près de 750 intervenants, des projections cine, des spectacles, des cafés historiques et 45 000 personnes attendues !

DÉVOREZ UN POZOLE VERDE DE L’EMPIRE AZTÈQUE OU UN BORTSCH TRADITIONNEL DE L’EMPIRE RUSSE
Autour du thème de cette année, 12 restaurateurs de Blois revisitent des recettes d’antan, avec plus ou moins d’inspiration… On craque pour le menu du Maryland « pour le 1er em/ pire et le meilleur » avec sa salade d’Austerlitz de légumes en bataille, sa sole Murat et son riz « Voli » ou son île St Hélène. Les prix varient selon les resto de 22 à 32 €. Liste des établissements participants sur le site www.rdv-histoire.com. Réservation conseillée !

Par Jeanne Beutter.

Nota Bene : l’Histoire façon YouTube

Rencontre avec Ben, créateur de la chaîne YouTube Nota Bene, où il enseigne l’Histoire de façon légère et compréhensible. Ses vidéos cartonnent et cet habitant de Tours sera au Salon du livre numérique samedi !

Ben est le créateur de la chaîne Nota Bene.
Ben est le créateur de la chaîne Nota Bene.

« Pour moi, l’Histoire n’est pas une matière chiante, loin de là. La meilleure façon d’intéresser les gens, ce n’est pas en les écrasant de dates, c’est en racontant des anecdotes et des histoires… » Ça, c’est le credo de Benjamin Brillaud. Ben, pour les intimes. Vous l’avez sûrement vu sur le Net. Grosse barbe, yeux bleus clairs, tee-shirts geeks, Ben fait le bonheur des internautes avec sa chaîne YouTube Nota Bene : « Une émission de vulgarisation de l’Histoire avec un grand H. » Tout y passe: les expéditions maritimes, les anniversaires au Moyen Âge, ou encore des questions comme Les Gaulois avaient-ils des pompiers ? Un objectif, faire découvrir l’Histoire de façon légère… et compréhensible.

Ben, ex-Parisien de 27 ans installé à Tours depuis trois ans, voit maintenant ses compteurs s’affoler. 180 000 abonnés par mois suivent ses vidéos. Certains de ses « hits », comme les morts insolites des rois, comptabilisent déjà 145 000 vues. Pourtant, Nota Bene n’existe que depuis un an.
Lancé alors qu’il était au chômage. Ben commence ses vidéos pour « passer le temps ». Maintenant, c’est un rendez-vous. Il fait des tonnes de recherches. « Sur Internet, Google Books, des livres numérisés, des encyclopédies numériques… », indique-t-il. Le reste, c’est deux, trois jours d’écriture sur un sujet, une demi-journée pour la recherche d’illustration et avoir « un script bétonné ». Il n’a plus qu’à se filmer dans son salon, puis monter sa vidéo qui durera entre 10 et 20 minutes. « Et je ne suis pas prêt de m’arrêter, c’est ma vie, mon salaire, ma crédibilité. »
Il sera d’ailleurs présent au Salon du livre numérique, samedi 12 à 14 h 30, pour parler de l’édition sur YouTube. Parce que, comme le dit Ben, « il n’y a pas que des vidéos de chat sur cette plateforme ! ».

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=83E4gDRgPqE[/youtube]

Un Tourangeau déçu : « J’ai l’impression que MasterChef cuisine bien les pigeons »

ManuXYZ, notre dessinateur, a participé à la fameuse épreuve de Masterchef à Marseille. Celle-là même qui baigne dans un sacré jus de polémique. Déçu, le Tourangeau s’exprime sur l’émission et les accusations de bidonnage.

→Les faits >>>> 300 candidats qui cuisinent devant les caméras à Marseille pour l’émission clé de TF1, Masterchef. Seuls 30 seront sélectionnés. Mouahaha.
→Le problème >>>>Selon les participants, les 30 sélectionnés avaient déjà été choisis en février à Paris. En plus, ils étaient bizarrement situés dans les quatre premières rangées à Marseille.
→Et ? >>>> Une fronde s’est organisée. Notamment sur les réseaux sociaux. Accusations de bidonnage, plats non goûtés et on crie haut et fort « Masterfake ».

Ce n’est plus un secret, Manu XYZ, le dessinateur de GénérationS pour tmv, adoooore la cuisine. Le monsieur est même plutôt pro. Fin connaisseur, aussi. Lui fait partie des centaines de candidats qui ont participé à l’épreuve de Masterchef, à Marseille, début mars. Épreuve qui a d’ailleurs tourné au vinaigre et lancé une polémique sans précédent pour l’émission de TF1 : fronde sur les réseaux sociaux et accusations de trucage…

Alors, Manu ? Bidon or not bidon ?

Mistral et suspicions

Notre dessinateur-cuisinier l’annonce d’emblée : « Je sais pourquoi je n’ai pas gagné. Je le dis honnêtement : j’ai foiré mon dressage. Mais… » Oui, car il y a un mais (normal, on n’écrirait pas d’article, sinon).

Ravi, Manu l’était. Contacté il y a un an par la société de production Shine, pour être casté, sélection, participation à l’épreuve de Marseille le 5 mars…

« Ce qui était convenu, c’est que les frais de déplacement étaient à notre charge. Le tournage avait lieu sur les quais. On s’est présenté à 5 h 30 du matin, poireauté dans le car jusqu’au lever du soleil et que tout le monde arrive. Bon, ça je le comprends ! La prod’ nous a appelés pour nous placer suivant la rangée, la colonne… Certains ont remarqué sur les listes, certains noms étaient entourés en rouge. Au début, je n’y ai pas fait attention, pensant ça normal… »

Le tournage débute. Les cinq premières rangées sont interviewées. Ceux du fond sont parfois filmés, mais pas interviewés. Le vent décide de s’en mêler. La prod’ va s’emmêler. « Le Mistral s’est levé, le sable volait, mais personne n’est tributaire du temps. Alors, la prod’ a exigé que le goûteur de notre table accélère. »

Et puis les suspicions viennent. Le cocktail vent + le froid + rien pour s’asseoir + pas de boisson chaude pour tout le monde n’arrange pas les choses.
« Les sélectionnés avaient bizarrement tous fait une épreuve à Paris qui nous avait été présentée comme une épreuve de rattrapage. »

(Dessin ManuXYZ)
Certains candidats ont trouvé étrange le fait que les profils sélectionnés soient atypiques : tatoué, jumeaux, sourde-muette… (Dessin ManuXYZ)

« On a fait de la figuration »

« En fait, les griefs que j’ai – et que d’autres ont aussi – sont : d’avoir fait de la figuration. Et qu’on ait payé pour faire de la figuration. »
Manu dit comprendre pourquoi il n’a pas été sélectionné. « Mais pour d’autres, c’est incompréhensible. J’ai l’impression que Masterchef cuisine bien les pigeons »
Manu reste conscient du fait que « c’est de la télé, c’est TF1, c’est Shine Prod’ : c’est du divertissement » !

Alors, se sent-il floué ? « Oui, sur le principe. On a payé notre transport. Ce n’est pas correct. »

Emploierait-il le terme de trucage ? « Il faut faire attention au mot trucage, il faut en être sûr. MAIS il y a des suspicions et un sérieux doute. Je trouve cela étrange que les gagnants soient tous dans les premiers rangs, à part un ou deux un tout petit peu derrière. »

« La majorité des participants évincés dès le premier jour ont le sentiment d’avoir concouru à quelque chose qui ne mérite pas le nom de concours. »

Shine Production réagit

La réaction de Shine Production ? En colère, la prod’, par la voix d’Angélique Sansonnetti (directrice artistique), a pris la parole sur Europe 1 et dans Le Parisien. Récusant – forcément – toute accusation de bidonnage. « Ce qui est dit sur Internet est faux ! Je suis révoltée ! ». Elle comprend certaines déceptions et avoue que les conditions climatiques n’ont pas aidé. « Je comprends la déception des candidats. La phase de sélection était extrêmement sévère ! On est passé de 300 à 30 candidats. Personne n’est satisfait, je suis désolé pour eux. Maintenant, je dis stop. »

Le jury, aussi, réfute et nie tout trucage.

Pour Manu : « Boh, en toute honnêteté, je vois mal la directrice des programmes dire autre chose… Ce serait se tirer une balle dans le pied. »

Rencontres historiques des Salons de Choiseul : l'interview

À l’occasion des Salons de Choiseul, tmv a interviewé l’un des organisateurs, Stéphane Genêt, agrégé et docteur en histoire. Entretien fleuve, où il parle Histoire, révolutions et punk !

Stéphane Genêt
Stéphane Genêt

Comment est venu ce thème (R)évolutions ?
On réfléchit énormément à l’avance. Rien que là, on a déjà deux, trois thèmes sous le coude. On cherche du fédérateur. Il faut que tout le monde s’y retrouve, c’est notre ambition. Il y a une dimension éclectique très plaisante. Cette année, on parle de toutes sortes de révolutions, on aborde ça par différentes entrées, comme un sujet de dissertation. Bon, contrairement à ce que certains semblent croire, il n’y a pas d’interro écrite à la fin ! (rires)

L’Histoire reste, en général, une matière appréciée des élèves. Comment expliquer ça ?
Le récit ! C’est une matière où l’on raconte. On est touché, car on est le produit d’une histoire. Cela aide à mieux comprendre l’actualité, ce n’est pas abstrait. C’est une passion française… L’Histoire est transdisciplinaire. Elle est enseignée aussi bien en filière ES, L que S. Il faut des connaissances pour comprendre d’où on vient.

En revanche, désolé, mais c’est vraiment agaçant ce côté « apprendre par cœur »…
Non, c’est un mythe, ça ! L’Histoire ne s’apprend pas, elle se comprend. C’est bien beau de connaître 1515-Marignan, mais c’est quoi, pourquoi c’est important ? Le par cœur, c’était avant. De nos jours, c’est basé sur la compréhension des mécanismes. Mais c’est vrai – et dommage – qu’il y a peut-être moins de repères chronologiques qu’avant.

La mode est aussi aux émissions TV d’Histoire…
C’est bien, mais il ne faut pas trop en faire. Globalement, à la télévision, il y a les émissions sérieuses d’un côté et celles de vulgarisation, de l’autre. Mais qui ont tout de même le mérite d’intéresser ! Comme je le dis, qu’importe le flacon, tant qu’on a l’ivresse…

(La Liberté guidant le peuple, d’Eugène Delacroix)
(La Liberté guidant le peuple, d’Eugène Delacroix)

L’exemple type, c’est Apocalypse, l’excellent documentaire sur la Seconde Guerre mondiale, avec la voix de Matthieu Kassovitz qui n’est pas historien et qui n’a même pas son bac d’ailleurs !
Voilà, c’est la synthèse des deux dont je viens de parler : par exemple, dans Apocalypse, il y a des images rares que je n’avais jamais vues, mais je trouve aussi que la colorisation n’était pas nécessaire. Bon, je pinaille, car le documentaire était très efficace. C’est la preuve que ça fonctionne. Comme Stéphane Bern et ses émissions : ça intéresse les gens. Tout comme ce débat sur Assassin’s Creed et les jeux vidéo.

Justement, Jean-Luc Mélenchon s’est emporté récemment. Il a vu dans ce jeu une « propagande » qui donnait une mauvaise image de la Révolution française. Vous en pensez quoi ?
Ce qui est amusant, c’est qu’un des invités des Salons de Choiseul, Jean-Clément Martin, un pro de la Révolution française, lui a écrit. Il y explique que le jeu vidéo est un loisir qui amuse le public. Ce jeu possède certes quelques informations erronées, mais ce n’est pas dramatique ! Les joueurs ne sont pas idiots, ils savent que ce n’est pas la réalité. Et si ça peut aiguiser leur curiosité… Au moins, ça fait de la pub au jeu ! (rires) L’intérêt des propos de M. Mélenchon, c’est qu’on voit que l’on considère le jeu vidéo comme un produit culturel comme un autre.

Selon vous, vit-on cette notion de Révolution en France ou dans le monde ? Est-ce en train de couver ?
Vaste débat… J’aurais voulu organiser une table ronde sur le thème : « Ça va péter ? ». Moi, je ne pense pas, honnêtement. Les Révolutions ont du mal à percer. Quelle idéologie porterait-on maintenant ? Quelles valeurs, quelles idées ? Quel leader ? Les Printemps arabes ont été déclenchés sur de grandes valeurs : liberté, démocratie, expression… L’explosion a été surprenante et inattendue. Mais regardez ce que ça a donné, excepté en Tunisie. La reprise par les pouvoirs islamistes ou militaires… Pour une révolution, il faut du carburant. Il n’y en a pas assez dans le monde occidental, même s’il y a des problèmes politiques, de répartition des richesses, etc. Il y a davantage de révoltes que de révolutions. Des contestations.

Les révolutions sont-elles toujours des évolutions ?
Je pense que oui. Révolution, littéralement, est un terme astronomique qui signifie pour les planètes « un tour sur elles-mêmes ». Il y aura toujours des évolutions, mais lesquelles ? Positives ou négatives ? C’est un jugement de valeur ! En revanche, je ne pense pas qu’une évolution soit obligatoirement une révolution. À ce titre, on aura deux conférences aux Salons, avec des intervenants qui vont discuter de la théorie de la relativité d’Einstein et une autre sur celle de Darwin : a-t-elle été une révolution ?

Ouh, ça risque de râler avec un titre pareil !
Oui, mais prendre le contrepied, c’est toujours intéressant !

Aux Salons, il y aura des conférences sur le punk, les radios libres, les mouvements libertaires… N’y voyez-vous pas un parallèle avec la société ou le contexte actuel ?
Est-ce que ce ne sont pas les mêmes groupes que l’on retrouve dans les années 1970 avec le punk, les radios libres dans les années 1980 et aujourd’hui avec les ZAD ? Ceux des années 70 ne sont pas pareils que ceux de 2014, mais je pense malgré tout qu’il y a des similitudes. Ce sont des gens sensibles à des causes, qui s’engagent… J’ai l’impression qu’on a toujours le même groupe sociologique. Ou regardez encore les radios libres et pirates qui ont disparu, mais qui ont créé des animateurs tout à fait respectés et respectables. Nagui a commencé sa carrière dans les radios libres. Je pense aussi que ça se retranscrit dans la culture populaire.

On parle des radios libres, il y a le film Good Morning England ou des long-métrages sur la mode punk.
Oui, bien sûr. Ce qui est amusant, c’est de voir comment c’est digéré. Ce qui était perçu comme une révolution à un moment donné est assimilé. La contre-culture devient la culture. Quand les punks sont apparus, ils étaient rejetés. Maintenant, c’est quelque chose d’admis, avec des groupes comme les Sex Pistols qui sont considérés comme un grand groupe de la musique rock. Est-ce le temps qui fait perdre à ces normes leur côté subversif ?

Les Révolutions étaient-elles plus violentes avant ?
Une Révolution n’est pas forcément violente. Par exemple, celle de Velours, ou prenez la Perestroïka avec une violence que Gorbatchev refusait. Il y a un imaginaire français avec la violence, suite à la Révolution française. La violence, c’est une évolution face aux résistances. Elle n’est pas forcément voulue. En 1789, c’est pacifique, mais il y a une évolution vers la Terreur, parce que le pouvoir révolutionnaire est menacé.

Pour finir, votre top 3 des conférences à Choiseul ?
Oh, ça c’est cruel ! (rires) Tout est de qualité. J’aurais pu choisir celles de Jean-François Sirinelli, Jean-Clément Martin ou encore ce qui touche aux Révolutions anglaises. Ils ont été les premiers à décapiter un roi !

>>> POUR CONNAÎTRE LE PROGRAMME DES SALONS C’EST PAR ICI

>> Et pour s’inscrire gratuitement aux conférences c’est par là

Salons de Choiseul : cinq bonnes raisons d'y aller

Cette année, le thème de ces Troisièmes Rencontres historiques au lycée Choiseul c’est [R]évolutions. Cinq raisons d’y aller, cinq conférences.

Salons de Choiseul Tours
1- Pour mettre ses lectures à jour

L’idée de la conférence de Philippe Chantepie, c’est de voir en quoi le livre numérique est une révolution. Ce chercheur à Polytechnique Paris est également chargé de mission pour le ministère de la Culture et de la Communication. Vous ne lirez plus sur votre tablette comme avant…
>>Au salon Darwin, le jeudi 27 novembre, à 13 h 30.

2 – Parce que c’est romantique
Maria Teresa Caracciolo est historienne de l’art et elle est chargée de recherches au CNRS : elle vous parlera du romantisme. Ce mouvement littéraire a bel et bien mis en vrac les codes de la philosophie, de la religion et de la société au XVIIIe et XIXe siècles.
>>Au salon Garibaldi, le jeudi 27 novembre, à 15 h 30.

3 – Enfin comprendre Einstein
Oui, Jean Eisenstaeldt a le don de faire comprendre ce qui semble compliqué : pendant une heure, ce directeur de recherche au CNRS et historien des sciences va vous parler de la théorie de la relativité selon Einstein. Un exercice de vulgarisation ouvert à tous, scientifique ou simple curieux.
>>Au salon Copernic, le vendredi 28 novembre, à 11 h 30.

4 – Se barricader
Eric Hazan, c’est celui qui a fondé la maison d’édition La Fabrique. Il est aussi écrivain. Pour les Salons Choiseul, il va vous parler pendant une heure de la barricade un objet qui paraît anodin mais qui est en fait très révolutionnaire.
>>Au salon Bolivar, le vendredi 28 novembre, à 11 h 30.

5 – Être No Future
Les Salons de Choiseul, ce sont aussi des conférences sur l’histoire contemporaine. David Sanson (auteur, musicien, ancien journaliste) revient sur le mouvement punk en Europe. Un grand moment en perspective et pas très consensuel.
>>Au Salon Rosa Luxembourg, le jeudi 27 novembre, à 13 h 30.

Sélection réalisée par la rédaction

EN BREF
PRATIQUE
Les Salons Choiseul ont lieu cette année les 27 et 28 novembre. On vous en parle un peu avant puisqu’il faut réserver sa place à l’avance même si toutes les conférences sont bien sûr gratuites. La majorité des conférences a lieu au lycée Choiseul, à Tours-Nord. Pour connaître tout le programme et réserver lessalonsdechoiseul.wordpress.com

MODE D’EMPLOI
Cet événement est ouvert à tout le monde. Chaque salle porte le nom d’une personne connue. Pour savoir où cela se trouve, il suffit de se rendre à l’entrée du lycée Choiseul à Tours-Nord, des élèves vous aideront à trouver.

NOTRE TABLE-RONDE
Cette année, tmv est partenaire des Salons Choiseul et pour fêter ça, on organise une table ronde super chouette sur le BD journalisme ! On a invité plein de personnes super intéressantes pour nous parler de ce nouveau genre en bande dessinée qui fait bouger les lignes du journalisme traditionnel. Autour de la table :
– Titwane (auteur en 2013 de l’album de BD reportage « Enquêtes Générales, immersion au coeur de la brigade de répression du banditisme »).
– Grégoire Seguin (éditeur chez Delcourt).
– Frédéric Potet (journaliste au Monde et chroniqueur BD).
– David Darrault (photo-reporter).
Nous aurons également un invité de marque : l’auteur espagnol Paco Roca viendra présenter son nouvel album La Nueve : Les Républicains espagnols qui ont libéré Paris.
Le vendredi 28 novembre, à 18 h 30, à l’Arcades Institute (place de la Monnaie). On organisera un petit pot pour arroser tout ça !
Entrée libre mais il faut s’inscrire avant sur le site des Salon de Choiseul  ICI !

Reportage au Hellfest : côté concerts !

Le Hellfest, c’est l’ambiance, les festivaliers, mais aussi des concerts de folie. Compte-rendu de plus de trente groupes en deux jours. Ouille !

SAMEDI 21 JUIN

Les festivaliers ont déjà carburé la veille, vendredi, sous un soleil de plomb. Aux dires de certains, les vétérans du heavy, Iron Maiden, ont tout pulvérisé. Mais pour ce samedi, l’affiche est tout aussi alléchante et l’ambiance toujours aussi bonne (notre reportage ambiance sur le site ICI).

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Acid King  (photo tmv – Aurélien Germain)

Départ du marathon avec Benighted. La foule est déjà nombreuse. Tant pis pour l’estomac qui gargouille (il est 12 h 15), le groupe façon bulldozer a vite fait de calmer notre fringale ! Avec leur brutal death mâtiné de grind, les Français torpillent le public qui le lui rend bien : la fosse est déchaînée et la poussière grimpe jusqu’au plafond du chapiteau Altar. Surexcitée et surprenant même le chanteur, la foule hurle en chœur un tonitruant« Let the blood spill… between my broken teeth !” (traduction : laisse le sang couler entre mes dents cassées”. Charmant). Le frisson !
À 13 h 35, Supuration ravit les festivaliers avec son set calibré et au son explosif. Sur la Mainstage, les SkidRow (ultra populaires dans les années 90) envoient tube sur tube et leur hard rock aux relents de Mötley Crüe sonne parfaitement sous le soleil de Clisson. Un plaisir. Des milliers de personnes se ruent sous la tente Temple… Ce sont les très rares Trollfest qui débarquent sous des acclamations hallucinantes. Le folk metal sautillant des Norvégiens est l’un des concerts les plus attendus. Délire déjanté, né d’une soirée beuverie, leur musique enflamme subitement la foule : tout le monde hurle, saute, pogote, boit dans des cornes. Folie furieuse pour trois quarts d’heures de bonheur.
Dans la foulée, Incantation remet les pendules à l’heure : on n’est pas là pour rigoler. Leur gros death metal blindé fait l’effet d’un char d’assaut. En 45 minutes, les Américains ont littéralement tout dévasté. Ouille ! Venus de l’Oregon, Witch Moutain et sa chanteuse emmènent le public dans les étoiles, avec un concert planant et magnifique. Tandis qu’après, Schirenic plays PungentStench s’occupe de distribuer quelques baffes, avec un death metal hargneux, véloce, au son parfait.
À 17 h 50, tout le monde se rue vers Acid King. Ce groupe balance un énorme stoner à la sauce psychédélique (normal, ils viennent de San Francisco) et signe là, tranquillement, l’un des meilleurs concerts de la journée. Pour se remettre de tout ça, direction la Mainstage 2 pour assister au set des anciens de Status Quo. Ils ont tous beau avoir la soixantaine plus que bien tassée, leur rock est simplement fédérateur et fait chanter tous les festivaliers, notamment sur l’ultra culte In the army now. Un excellent set.

Le temps de prendre la tornade hardcore Hatebreed durant une chanson, direction (en courant !) le chapiteau pour le concert de Tsjuder. Plus qu’attendus, les Norvégiens enquillent des titres ultra rapides, dégoulinant de black metal, avec brio. Façon marteau-piqueur, Tsjuder assomme les têtes et enfonce le public dans le sol. Le coup de grâce viendra avec la reprise de Sacrifice de Bathory (un groupe culte dans le milieu). Le public en sort trempé, laminé. Wow.

Le plafond d'une des scènes...
Le plafond d’une des scènes… (Photo tmv – Aurélien Germain)

Histoire d’être maso jusqu’au bout, l’enchaînement se fait avec Brutal Truth et son grind culte. Les New Yorkais, qui pratiquent le tabassage en règle depuis 1990, finissent de brutaliser un public en transe et en nage. L’heure est passée trop vite. Vous pensiez calmer votre nuque avec Eluveitie ? Loupé ! Les Suisses vont envoyer une heure de concert absolument formidable, suivi par un public en ébullition, qui lui mange dans le creux de la main. Leur folk metal agrémenté de flûtes, cornemuse, violon et compagnie, emmène tout le monde dans un tourbillon de folie. Moment intense, lors du titre Inis Mona qui reprend la mélodie de la Tribu de Dana.
Changement de registre avec la fin du set de Deep Purple : les papys du rock sont là, bel et bien là. Un peu fatigués (ça a du mal à pousser la voix…), mais comment en tenir compte lorsque retentissent les accords du mythique Smoke on the water et le tube Hush ?
Quitte à continuer dans le classique, un petit Aerosmith ne fait pas de mal. Tête d’affiche du samedi, la bande à Joe Perry et Steven Tyler sont venus avec leur valise de hits. L’apogée survient avec le tube I Don’t wanna miss a thing, ballade qui permettrait à n’importe qui de tomber amoureux ou amoureuse et de se lancer dans un petit plan drague. Ah, ils savent y faire, les bougres !
La nuit est tombée, les pieds sont amochés, les oreilles bourdonnent. Avant de rejoindre le camping, un petit détour permet de tomber nez à nez avec Phil Anselmo & the illegals. Grosse surprise : l’ex-chanteur de Pantera reprend… du Pantera ! Et pas des moindres : les claques que sont Domination et New Level filent le dernier uppercut dans une fournaise chaude bouillante.
Victoire du Hellfest par KO.

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Blues Pills (Photo tmv – Aurélien Germain)

DIMANCHE 22 JUIN

Bon, on l’a dit dans l’autre article… la nuit a été « courte ». Qu’à cela ne tienne : à 11 h du matin, c’est Blues Pills sur la grande scène et c’est immanquable. Les festivaliers l’ont bien compris : ils sont très nombreux, malgré l’heure matinale. Le groupe lui-même est surpris de l’accueil et de la foule. Et là, d’un coup d’un seul, la claque. La baffe. La musique qui prend aux tripes. Ils n’ont que la vingtaine, mais les musiciens de Blues Pills envoient un  blues psyché teinté de hard rappelant Led Zep, Fletwood Mac, Cream ou encore Hendrix. Dans cette ambiance 60s-70s, la voix soul et rétro de la sublime Elin Larsson envoûte, rappelle Janis Joplin. Un trip, un véritable voyage, hallucinant et hallucinatoire.
Dans la foulée, impossible de résister à Satan’s Satyrs et leur doom piqué au stoner. Ils ne sont que trois, invisibles derrière leur choucroute capillaire, mais enquillent les riffs dévastateurs, magnifiés par une basse vrombissante qui remue le ventre. Même plaisir devant les Blacklodge qui mélangent black metal martial et sonorités industrielles/électroniques. Un délice. Du coup, le changement de décor avec Lofofora fait bizarre ! Parrains de la scène française, les énervés de Lofo ont rempli le site ! Yeux bleus perçants et menaçants, Reno (chant) balance ses diatribes avec sa verve habituelle. La justice prend cher et son discours sur les intermittents ravit les foules (une banderole de solidarité trône d’ailleurs à l’entrée du terrain). Le public, hyper excité, disparaît derrière les nuages de poussière lors des pogos.
Tout aussi énervé, The Ruins of Beverast (pourtant rares) crache son black metal devant un public un peu maigrelet, mais hypnotisé. Bof, bof. À 13 h 35, dans la foulée, les bourrins de Ulcerate enflamment les planches, tout comme Heretic et les fous furieux de Black Tusk (un succès incroyable !). Mais c’est sans conteste Unleashed qui remporte la palme du rouleau compresseur de la journée ! Avec leur death metal old school, leurs paroles de vikings bourrus et un son à décorner les bœufs, les Suédois enquillent les Mindvinterblot, I Don’t want to be born et Death Metal Victory ravageurs. Grandiose.

Contraste total avec Equilibrium (attendu par de nombreux festivaliers) avec  leur folk metal épique qui fait bondir la foule comme un seul homme et provoque un tsunami dans la fosse ! Bim. Moins puissants, les thrasheurs canadiens de Annihilator ont un peu plus de mal à remplir le contrat, la faute à une chaleur qui est entrain d’assommer tous les festivaliers (la scène est en plein soleil).  Retour sous le chapiteau Altar pour se prendre une grosse volée avec les Black Dahlia Murder. Les Américains mélangent tout : death, black, thrash, pour un metal survolté, branché sur du 1000 à l’heure en continu. Épuisant, mais jouissif.
Sur la Mainstage, à 19 h 50, le public se presse devant la scène, où le decorum de Behemoth file la chair de poule. Avec leur death black pachydermique, les Polonais proposent une setlist malheureusement trop commune (un peu d’audace, que diable !), mais sait lancer les bons missiles, notamment un Slaves Shall Serve surpuissant, gâché par un son brouillon et tout en basse. Mais il manque ce quelque chose, un peu d’intensité, de folie, ce petit quelque chose. Est-ce à force de les voir sur tous les festivals et en concert très souvent ? Peut-être…
Niveau déception, on remettra le Grand prix à Soundgarden… Groupe pourtant adulé, les rockeurs de Seattle semblent être sur scène uniquement pour toucher le chèque. Kim Thayil manie sa guitare avec brio, mais paraît s’ennuyer ferme, à l’instar du bassiste Ben Shepherd qui fait le minimum syndical. Heureusement que le très charismatique Chris Cornell relève le niveau, en communiquant avec le public, tout sourire. Et ce n’est même pas le tube planétaire Black Hole Sun qui relèvera le niveau. Une purge… Quel dommage…
En tout cas, impossible de faire quelconque reproche aux majestueux Emperor. Beaucoup sont d’ailleurs venus uniquement pour les maîtres du black metal grandiloquent. Et sur scène, c’est épique, joué au millimètre, entraînant dans un tourbillon d’émotions. Le soleil se couche et plonge alors le groupe dans une ambiance somptueuse, où les ténèbres viennent s’abattre en même temps que les dernières notes.

Image7Dire qu’à 23 h 10, cette immense foule (à perte de vue !) attend Black Sabbath avec impatience est un doux euphémisme. La nuit est là. Pile poil pour les inventeurs du heavy metal, ceux par qui tout a commencé. En backstage, on entend la voix de papy Ozzy qui demande au public si ça va… 45 000 personnes répondent. Et dans de superbes lights, apparaît alors le Sab, au son d’un War Pigs phénoménal. Alors oui, Ozzy Osbourne semble déphasé, s’accroche à son pied de micro et a dû prendre quelques substances pas très licites avant le concert… Sa voix laisse à désirer, mais le Prince of Darkness a 65 ans, et il est encore là. Sur scène. Avec son aura. Bien plus impérial est Tony Iommi qui rappelle à quel point il est un guitariste d’exception (pourtant tout juste sorti d’un cancer lympathique). Et puis, pour beaucoup de metalleux, c’est juste un plaisir de voir (peut-être pour la dernière fois ?) un des groupes mythiques, fondateur de tout, fondateur de la noirceur de cette musique. Comme le montre leur tube Black Sabbath, joué dans des lumières mauves, à l’ambiance terrifiante, où Ozzy rit comme un damné.

Et à en voir la foule hétéroclite qui chante à pleins poumons ce titre, l’on se dit que Black Sab réunit les générations et restera culte : enfants, parents, jeunes metalleux de 30 ans, sexagénaires… Bref, à l’image du Hellfest et des concerts : une réunion, une grande réunion. Voilà… On est venu, on a vu, le Hellfest a vaincu.

Aurélien Germain

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ET EN IMAGES ?
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[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=xbURoqK0yuQ[/youtube]

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=_YGjqUeo7lQ[/youtube]

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Prix du roman tmv : les jeux sont faits !

Le jury du premier Prix du roman tmv s’est réuni le mardi 6 mai pour désigner son lauréat. C’est le magnifique roman Pietra viva, de Léonor de Récondo qui rafle la mise. Mention spéciale du jury pour Faillir être flingué, de Céline Minard.

PRIX DU ROMAN TMV
CULT_ROMAN_PIETRA VIVAPietra Viva, de Léonor de Recondo (Sabine Wespieser Éditeur)
L’histoire : Michelangelo (Michel- Ange) vient d’apprendre la mort d’un jeune prêtre qu’il ne connaissait qu’à peine mais qui était pour lui la grâce et la beauté incarnées. Il décide de s’éloigner de Rome et se rend à Carrare, où il doit sélectionner les marbres qui serviront pour le futur tombeau du Pape Jules II. Là, il devra apprendre à se retrouver en tant qu’homme et en tant qu’artiste.
Le mot du jury : Oui, c’est vrai, le résumé peut faire un peu peur. Mais la surprise de lecture n’en est que plus agréable. Dès la première phrase (magnifique) du livre, vous êtes ailleurs. Comme téléporté à Rome, aux côtés de Michel-Ange. Vous voyez la poussière dans le rai de lumière, vous sentez les veines du marbre, vous percevez le chant des prieurs. Léonor de Recondo, musicienne baroque par ailleurs, sait le prix d’une note ou d’un mot. Elle ne les gaspille pas. Des chapitres brefs, percutants, des personnages plus humains que nature, un style précis comme le burin du sculpteur : le roman de Recondo est de ceux qui ne s’éteignent pas une fois le livre refermé et qui laissent une touche d’humanité au cœur de ceux qui l’ont lu.

MENTION SPÉCIALE
CULT_ROMAN_FAILLIR ETRE FLINGUEFaillir être flingué, de Céline Minard (Éd Rivages)
L’histoire : Dans un Far- West encore vierge et sauvage, les chemins de plusieurs personnages convergent vers une ville en construction.
Le mot du jury : Un livre choral dans lequel aucun des personnages n’est sacrifié. Une vraie maîtrise de l’écriture et de la construction, qui nous permet de plonger avec délice dans ces histoires entremêlées qui, au final, ébauchent celle de tout un continent naissant. Impossible de lâcher ce roman, une fois qu’on l’a commencé. Et on en ressort la gorge sèche et les bottes pleines de poussière.

Cent vingt et un jours, de Michèle Audin (L’arbalète Gallimard)CULT_ROMAN_121 JOURS
L’histoire : Le livre retrace les destins croisés de plusieurs personnes, gravitant dans le monde des mathématiques, tout au long du XXe siècle.
Le mot du jury : Voilà un bel exercice de style. Dans le roman se succèdent des chapitres rédigés « à la façon de… » : un conte, des extraits de journaux, un journal intime… Michèle Oudin, mathématicienne et adepte de l’écriture sous contrainte, nous entraîne dans une vaste équation littéraire à multiples inconnues. C’est brillant et rondement mené. Mais difficile de discerner un vrai propos au-delà de l’exercice de virtuosité.

Dernier Désir, de Olivier Bordaçarre (Fayard) CULT_ROMAN_DERNIEr DESIR
L’histoire : Un couple fatigué de sa vie parisienne s’est installé sur les bords du canal de Berry et vit de sa production. Jusqu’au jour où arrive un nouveau voisin qui ne leur veut pas que du bien.
Le mot du jury : C’est une nouvelle adaptation du mythe de Dracula. Le vampire étant, cette fois-ci, en plus du reste, un symbole de la société de consommation qui nous réduirait à de simples objets vidés de toute substance. Une partie du jury a trouvé ce propos un peu téléphoné et regretté son traitement trop frontal, par des personnages qui peinent à exister au-delà des symboles qu’ils incarnent. Mais tous s’accordent à reconnaître que le roman comporte quelques beaux morceaux d’écriture.

CULT_ROMAN_3000 FACONS√ 3 000 façons de dire je t’aime, de Marie-Aude Murail (École des Loisirs)
L’histoire : Trois jeunes gens qui s’étaient connus en classe de 5e, se retrouvent ensemble sur les bancs du Conservatoire d’art dramatique de leur ville. Guidés par leur professeur de théâtre, ils vont découvrir toute la beauté de l’art dramatique et entrer, du même coup, dans l’âge adulte.
Le mot du jury : Didactique et scolaire pour les uns, joliment initiatique pour les autres, ce roman jeunesse a divisé le jury.

LE JURY
>Président du jury : Joël Hafkin, gérant de La Boîte à Livres. Thierry Guyon, du Crédit Mutuel. François Vacarro, du Cabinet Vaccaro. Laurent Coste, professeur de français au Lycée Balzac. Philippe Saillant et Patricia Cottereau, de NR Communication et Matthieu Pays, chef d’édition de tmv.

Charlie Countryman : bouleversant

Road-trip urbain dans les méandres glauques de Bucarest : poétique, violent, admirable.

CINE_PAP_OUVERTURE
Charlie, c’est l’anti- héros un peu paumé. Le jeune adulte perdu dans un monde qui va trop vite. Il perd sa mère trop tôt. Besoin de s’échapper de la réalité, d’apprendre à vivre, il part en Roumanie. Bucarest, la ville estropiée qui continue à vivre malgré les blessures de la dictature, de la pauvreté. Une ville pour lui. Ouvert à tous les possibles, il fait la rencontre dans l’avion d’un gentil bonhomme, Victor Ibanescu. Il sympathise avec cet étranger à l’accent anglais haché, heureux de ce petit moment d’humanité. Sauf que Victor meurt dans son sommeil pendant le trajet, laissant Charlie avec son histoire, sa fille à consoler. Gabi, celle qui le sauvera, lui donnera l’amour qu’il cherche. C’est en rentrant dans sa vie et dans les recoins de Bucarest que Charlie va commencer son aventure, celle qui le bouleversera, le rendra vivant.

On peut parler de road-trip, puisqu’il y a un mouvement constant, une suite de lieux traversés. Charlie, c’est l’âme innocente, le candide qui découvre la méchanceté, la violence contenue dans une ville, dans un pays. Plus qu’un choc de culture, Charlie fait face à une histoire qui le dépasse. Celle, intime, de Gabi et l’autre, plus large, de l’évolution de la Roumanie, de sa corruption, de sa lutte contre la criminalité.

Avec beaucoup de méticulosité, Frederik Bond décrit la lente plongée dans un monde de violence contenue, de colère étouffée. Entre le rythme du polar haletant, tendu, et la romance, ce réalisateur (dont c’est le premier film) prend le temps de développer son histoire, laissant au spectateur le soin de découvrir sa trame en même temps que Charlie.
À certaines reprises, on pense aux conversations sans fin de Before Sunrise, quand deux inconnus incarnés par Ethan Hawke et Julie Delpy se découvraient le temps d’une nuit dans les rues de Vienne. C’est cette façon de filmer la ville, sans clichés, avec des lumières crues, sans effets. Mais ce début de romance se dilue vite à mesure que la rage fait surface, sous les traits de l’ex-mari de Gabi. Un malfrat sculpté par les cicatrices et les tatouages. C’est l’énorme Mads Mikkelsen qui incarne ce symbole du danger, de la mort. L’acteur offre un monstre au visage impassible, à la sauvagerie contrôlée. Encore un film à la mesure de son talent.

Shia LaBeouf lui donne la réplique, tout en mimique, apeuré, tremblant de courage inexploré. Mais les deux hommes ont aussi face à eux l’excellente Evan Rachel Wood qui offre une violoncelliste accidentée, changeante. En plus d’un film d’une finesse rare, le trio permet d’emmener Charlie Countryman au-delà. Il le propulse dans la catégorie des longs-métrages bouleversants, sensibles.
CINE_FICHETECHNIQUE_AFFICHEBenoît Renaudin

NOTE : ***
Drame de Frederik Bond (États- Unis). Durée : 1 h 48. Avec Shia LaBeouf, Evan Rachel Wood, Mads Mikkelsen, Til Schweiger.

 

NOTATION :
 **** CULTEissime 
*** TOPissime
** PASMALissime 
* BOFissime
X NULissime

 

The Baby : mais quel sale gosse…

Accouchement d’un énième ersatz de Paranormal Activity version femme enceinte. Opportuniste, peu inspiré et pas effrayant.

CINE_PAP1
Paranormal Activity n’aura eu qu’un mérite : titiller le spectateur lambda, en apportant un regain d’intérêt pour le genre de l’épouvante. Pour le reste, il a surtout prouvé aux réalisateurs flemmards que l’on pouvait amasser du pèze en filmant du vide. Imaginez un peu, son réalisateur Oren Peli avait réussi à récolter 200 millions de billets verts pour un budget de… 15 000 dollars !
Gloire au found footage, assemblage de vraies-fausses images retrouvées et de caméra à l’épaule. Faible coût de production assuré et succès auprès des ados…
The Baby, tout comme 9 999 de ses clones, espère lui aussi surfer sur cette vague des [Rec], Blair Witch et consorts. Avec l’histoire de deux jeunes mariés, apprenant l’arrivée d’un heureux événement suite à une soirée arrosée pendant leur lune de miel. Sauf qu’au lieu du petit bébé tout mignon, c’est plutôt l’Antéchrist qui a pris place dans le bidon de Samantha. La future maman va alors adopter un comportement de plus en plus inquiétant. Papa, lui, n’en perd pas une miette et filme la grossesse, les repas de famille, le passage chez le gynécologue…
Found footage oblige, The Baby enfile une tripotée d’images sans grand intérêt et mal filmées. Avec son titre francisé ridicule (The Devil’s Due, en version originale…), cette resucée de Paranormal Activity a beau piocher dans le passé (merci Rosemary’s Baby), il n’en est pas moins grotesque et pas effrayant pour un sou. Les rares bonnes idées sont systématiquement et rapidement avortées (pardon pour le jeu de mot…).
Les autres ne sont qu’un recyclage expédié vite fait mal fait : objets qui volent, télékinésie, visions infrarouges, faux rebondissements « effrayants »… The Baby enquille les clichés du found footage, ingurgite les poncifs du cinéma d’horreur jusqu’à l’indigestion. Ce ne sont pas les personnages insipides, transparents, aux traits de caractère à peine esquissés, qui vont sauver du naufrage. Et les dialogues, d’une platitude consternante, peinent à cacher la misère scénaristique.
Un gâchis, The Baby ? Pour sûr… Déjà parce que le buzz orchestré avant sa sortie était génial, avec cette caméra cachée d’un bébé satanique dans une poussette. Ensuite, parce que le niveau de The Baby n’est relevé que durant la dernière demi-heure, clin d’œil à Poltergeist et Chronicle à l’appui. Enfin, parce que son final sombre dans le ridicule le plus absurde. Une déception quand on connaît le travail des réalisateurs, Bettinelli- Olpin et Gillett, responsables d’un segment franchement réussi dans le film à sketches flippant V/H/S. Là, rien de tout ça. Pas un sursaut, ni un semblant de frousse.
Aurélien Germain
CINE_FICHENOTE : X
Épouvante-horreur, de Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillett (États-Unis). Durée : 1 h 29. Avec Allison Miller, Zach Gilford, Sam Anderson…

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TOUJOURS EN SALLE
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JOE ***
Une œuvre cruelle, mais belle, voilà ce qu’est Joe : l’histoire d’un ex-taulard qui prend sous son aile un ado et qui va, pour la première fois, se sentir important. Le dernier David Gordon Green est un drame poisseux sur les rencontres rédemptrices. Filmé avec une crudité documentaire, Joe sent l’Amérique white trash, sale, pleine de désespoir. Nicolas Cage signe son grand retour après un enchaînement de navets sans nom, tandis que le jeune Tye Sheridan, véritable révélation, excelle. A. G.
BABYSITTING ***
Faute de baby-sitter pour le week-end, un patron confie son sale gosse à Franck, son employé « sérieux », selon lui. Sauf que sa bande d’amis débarque en surprise pour fêter ses 30 ans. Et tout part légèrement en sucette… Babysitting, signé par la Bande à fifi, Bref et le Palmashow (des troupes nées sur Canal et le Net), est un gros déluge de vannes. Sans répit, cette comédie hilarante est une copie française de Projet X et Very Bad Trip. Déjanté, drôle, une bouffée d’air frais ! A. G.
NOTATION :
 **** CULTEissime 
*** TOPissime
** PASMALissime 
* BOFissime
X NULissime

 
 

Joe : le retour de Nicolas Cage

Drame poisseux sur les rencontres rédemptrices, Joe signe le retour d’un Nicolas Cage hallucinant.

CINE_PAP1
Fin fond du Texas. L’Amérique white trash, sale, déserte, engluée dans un noir désespoir. Joe Ransom, un ex-taulard, se lève tôt le matin pour travailler en abattant des arbres. Le soir, il boit. Seul. Autour de lui, la pauvreté, la misère, les maisons et mobile-homes délabrés, pleins de crasse.
Joe, le dernier film de David Gordon Green (réalisateur de Prince of Texas), filme tout cela avec une crudité documentaire. La caméra tremble parfois, en même temps que les coups de folie des personnages et de leurs émotions.

Et des émotions, il y en a ici. Parce que loin de n’être qu’une simple chronique d’un solitaire, ce film parle aussi de rencontres rédemptrices, de celles qui peuvent vous tirer vers le haut. Celle de Joe provient de Gary Jones, gamin de 15 ans, qui cherche désespérément un travail pour faire vivre sa famille. Joe y verra l’occasion d’expier ses péchés en prenant l’ado sous son aile. Il peut enfin devenir quelqu’un et surtout important aux yeux d’un autre.

Dans cette histoire au final assez simpliste, le tandem brille et crève l’écran. Déjà grâce à un Nicolas Cage en excellente forme, mis à nu, plein de justesse. Planqué derrière sa grosse barbe, le regard dur d’un type à qui la vie ne fait pas de cadeaux, il excelle et signe là l’une de ses meilleures performances. Personne ne l’a doublé lors de la scène où il attrape un serpent venimeux (un vrai !) à mains nues. Ce sont ses vrais tatouages à l’écran. Bref, un Nicolas Cage authentique, écorché vif.
À ses côtés, le jeune Tye Sheridan est une révélation. Une vraie « gueule » du cinéma. Il joue à merveille ce jeune paumé, prêt à suer au travail pour rapporter quelques dollars à ses parents. Mais aussi vite rattrapé par la colère, la haine même, lorsque son père le bat. Des scènes de violence froide, intenses, écrasées par une bande-son minimaliste, bruitiste et étouffante.

Dans tout cela, Joe n’est qu’un homme qui se bat contre lui-même. Un tiraillement marqué par l’habile photographie : il suffit de voir cette obscurité, ces couleurs rougeâtres quand Joe s’endort seul avec sa bouteille. Ou, quand, il s’abandonne dans la luxure dans une maison close glauque et décrépite… Et lorsqu’il travaille dans les bois ou qu’il devient un père de substitution pour Gary, la clarté refait surface.
Mais malgré un plan final en écho à celui de départ, apportant une infime lueur d’espoir, le film Joe est un drame sudiste, un vrai. Une énorme masse rampante, où règne l’auto-destruction et où tout est sombre, à l’image du père violent qui maltraite l’ado dans Joe : joué par l’excellent Gary Poulter, acteur non professionnel et SDF recruté à un arrêt de bus. Il est mort peu après le tournage. Sinistre jusqu’au bout.
Aurélien Germain
CINE_AFFICHENOTE : ***

Drame, de David Gordon Green (États-Unis). Durée : 1 h 57. Avec Nicolas Cage, Tye Sheridan, Adriene Mishler, Gary Poulter, Ronnie Gene Blevins…

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TOUJOURS EN SALLE
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TOM À LA FERME ***
Quand Tom, jeune publicitaire apprend la mort de son amant, il est dévasté. En se rendant à ses funérailles, dans un petit village du fin fond de la campagne, il réalise que personne ne connaît les véritables liens qui unissaient les deux hommes. Commence alors un jeu ambigu, violent et captivant avec Francis, le frère du mort, bien décidé à cacher la vérité à sa famille. Encore une fois, Dolan signe ici un film excellent, oppressant, jusqu’à la libération finale. On en sort bouleversé. C. P.

QU’EST-CE QU’ON A FAIT AU BON DIEU ? ***
Claude et Marie Verneuil, bourgeois catho, vieille France, et racistes refoulés… Quand leurs gamines chéries ramènent leurs maris (un juif, un maghrébin, un Chinois), la pilule est difficile à avaler. Encore plus quand la petite dernière épouse un catholique… mais noir. Et si les problèmes se résolvaient par l’humour ? Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu dynamite les préjugés avec intelligence et humanité. Casting irréprochable et déluge de vannes pour une jolie partition sur la réconciliation des peuples. A. G.

96 HEURES *
Le dernier film de Frédéric Schoendorffer commence sur les chapeaux de roue. Face à face physique entre un brigand et un flic, huis clos, duel psychologique… Surtout que le duo Niels Arestrup/Gérard Lanvin ne fait pas dans la dentelle, les deux cadors s’en donnent à coeur joie. Sauf qu’au bout de 30 minutes, 96 heures devient long, ennuyeux, plat… La formule s’essouffle, s’étire. On baille. Les clichés du film de flic reviennent au galop. Dommage, Frédéric Schoendorffer aurait pu s’en tirer. B. R.

NOTATION :
**** CULTEissime
*** TOPissime
** PASMALissime
* BOFissime
X NULissime

La Grande aventure Lego : mitigé

Retour en enfance avec La Grande Aventure Lego. Drôle, léger et bien fait !

The-Lego-Movie
Pour vous qui, petit, vous êtes plongés dans des mondes parallèles imaginaires composés de petites briques de toutes les couleurs, La grande aventure Lego aura un goût de madeleine. Elle nous fait plonger dans le monde d’Emmet, petit bonhomme sans envergure à la vie réglée comme du papier à musique.
Son quotidien : empiler des briques selon un mode d’emploi conçu par Lord Business, président obsédé par l’ordre dans un État où le bonheur est obligatoire. Un soir qu’il reste traîner sur son chantier, il croise la route de Cool-Tag, une jolie rebelle pleine d’idées, venue mettre le désordre dans ce monde trop lisse.
Par un quiproquo, la jeune fille prend Emmet pour le « Spécial », sauveur de l’univers selon une vieille prophétie, censée faire échapper ses concitoyens à un destin de figurines figées dans la colle. À ce jeu-là, le petit Emmet aura bien besoin du courage de Cool-Tag et de tous leurs amis super-héros (Batman, Superman, et consorts).
Après Tempête de boulettes géantes et 21 Jump Street, Chris Miller et Phil Lord, les réalisateurs remettent le couvert dans l’animation pour enfants. Visuellement, c’est plutôt réussi. Le spectateur a vraiment l’impression de se faire tout petit et d’être embarqué au milieu des univers de son enfance. Par un habile mélange de reconstitution numérique et de constructions réelles, les Lego prennent vie. Le monde des cow-boys, celui des nuages dans le ciel (tout rose, paillettes et un peu psychédélique), la mer : chacun des tableaux est soigné et bien décri t .
Côté personnages, il y a de quoi faire. On rigole devant la bêtise de Batman, le petit ami de Cool-Tag, un grand benêt prétentieux qui tire la couverture à lui. On se moque aussi un petit peu du pirate, qui ne cesse de raconter ses vieux faits de gloire. Surtout, on admire Cool-Tag, la vraie héroïne de l’histoire : courageuse, créative et sensible. Pour une fois qu’une fille a ce rôle-là ! À côté de cette belle brochette, Emmet, un peu moqué de tous, a bien du mal à trouver sa place pour prouver que, lui aussi, peut devenir quelqu’un d’important. Les aventures qu’ils vivront ensemble leur montreront que l’union fait la force. Pas besoin non plus d’être élu pour sauver le monde car, est spécial celui qui veut bien l’être. D’accord, on ne rit pas à gorge déployée, les amateurs de double sens, accessible uniquement aux adultes, resteront un peu sur leur faim. Ok, la morale du film est un peu bien pensante. Oui, au final, ça ne casse pas des briques, mais c’est mignon quand même.

Il était une fois Velpeau

Ancien quartier de cheminots, le quartier s’est gentrifié tout en gardant son aspect « petit village ».

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La place Velpeau est vide en cette froide matinée de novembre. Les enfants apprennent sagement à l’intérieur de l’école. Les étals bruyants du marché n’animeront la place que dimanche. Matthieu Giua, blogueur tourangeau passionné d’histoire, sourit. « Dans son architecture, la place a très peu évolué en plus de deux cent ans », explique-t-il.
Il se tourne vers l’école, inaugurée en 1887. Imposante, dans le pur style de la Troisième République, valorisant l’éducation et le savoir. Elle est bordée par la rue de la Fuye, percée par la municipalité de Tours dès 1861, six ans seulement après l’acquisition du quartier par la municipalité de Tours. Il appartenait auparavant au voisin, Saint-Pierre-des-Corps. Les arbres trônant sur la place ont aussi été plantés à l’époque.
Ancienne ferme
 
Les évolutions du quartier se trouvent dans ses habitants. Les grandes lignes du quartier restent, les populations changent. « C’était un territoire campagnard. On comptait 300 habitants pour 15 hectares ! », continue celui qui est connu sous le nom de Matfanus sur Twitter.
Il se dirige vers l’impasse de la Fuye. Devant, un portail bleu masquant en partie une maison, dont un pignon dépasse du toit. « On est au numéro 6 de la rue, c’était la ferme de la Fuye », indique-t-il. L’espace assez large autour de la bâtisse laisse envisager de la place pour de la volaille, du foin. Accolée au muret, un dernier vestige agricole subsiste : une pierre avec l’inscription « La Fuye ».
Avant l’autoroute coulait un canal
 
La rue Deslandes, en perpendiculaire, dispose, elle aussi, d’un marqueur de cette époque. Au numéro 19, un bas-relief montre l’ancienne fonction du bâtiment. « Sur la gravure, c’est un livreur de charbon », décrit Mathieu Giua. Enthousiaste, il amène vers l’autoroute, construite dans les années 70. Les milliers de camions et de voitures filant quotidiennement ont remplacé un canal, creusé en 1828. « Un lieu de promenade qui a marqué les habitants », continue Matfanus. Il note la frontière et les inégalités entre Saint-Pierre-des- Corps et Tours. Un grand mur d’un côté, rien de l’autre. La ville la plus riche était plus protégée en cas de montée des eaux. « Aujourd’hui, avec ce mur, le bruit des voitures est plus couvert à Velpeau », observe-t-il.
En descendant la rue d’Estienne d’Orves et en s’aventurant dans quelques allées escarpées, des maisons identiques apparaissent, débouchant sur la place du 8-Mai. « Le coeur de la cité ouvrière Jolivet entre 1929 et 1934 », explique Mathieu Giua. En 1846, les chemins de fer débarquent à Tours. Velpeau se transforme en quartier de cheminots. Parmi tous les gars ferraillant pour la SNCF, une figure. Marcel Bouché, 78 ans « et demi », né ici, jamais parti. Il se souvient. « Avant, il n’y avait pas de route, juste un chemin. J’allais à la pêche dans le canal et on jouait aux billes quand j’étais petit. Puis, j’ai connu une belle ambiance ici. Avec les copains, on se retrouvait souvent en dehors du travail », glisse-t-il, nostalgique.
Baisse du nombre d’ouvriers
 
Dans d’autres parties du quartier, le profil des maisons ouvrières se repère facilement. Façade devant, jardin derrière, à l’abri des regards. Marcel a été témoin du dernier changement de population. « Il n’y a plus trop d’anciens », regrette-t-il à demi-mots. Les cheminots partent. Les familles, trentenaires et quadras, débarquent. Le quartier rajeunit. « Dans les années 90, les centres-villes sont revalorisés », analyse Mathieu Giua. « En 1975, on avait près de 20 % d’ouvriers, 20 % d’employés et 10 % de retraités ». Selon l’Insee, le quartier abritait, en 2006, 13,8 % d’ouvriers. Et un quart de cadres.
Dans la rue du Dr Fournier, des petits commerces ont disparu, peu à peu. Les murs présentent encore leurs traces : vitrines, volets en bois. En 1979, Pierre Guillemot a, par exemple, racheté une ancienne mercerie qu’il a transformée en maison. « À côté, il y avait un bar. Les Voltigeurs, puis le Garage, à l’ambiance rock. J’ai vu débouler des centaines de Harley dans la rue », rigole-t-il, tout en notant l’esprit « petit village ». Un bon résumé de Velpeau : les habitants ont changé, pas son esprit ?

"Des pédagogies qui développent l'autonomie de l'enfant"

Enseignant-chercheur au département des Sciences de l’Éducation et de la Formation à l’Université de Tours, Samuel Renier analyse l’histoire et les évolutions des pédagogies alternatives.

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À quel courant appartiennent ces pédagogies dites alternatives ?
Le terme est vaste et fourre-tout. Freinet, Montessori et Steiner appartiennent au courant de l’Éducation nouvelle. Le terme « alternatif » peut aussi se prêter au courant traditionaliste, fondé sur la rigueur, ou au courant libertaire. Mais ce n’est pas le propos ici.
Qu’apportent ces pédagogies à l’enfant ?
Il est difficile d’apporter une réponse globale. Mais ces écoles ont tendance à développer l’autonomie de l’enfant, peut-être plus fortement qu’ailleurs.
Comment les écoles Freinet, Montessori et Steiner ont évolué depuis un siècle ?
On a pu noter un développement très fort, à partir des années 30 et jusque dans les années 70. Puis une baisse dans les années 80-90. Mais c’est un champ en constante reconfiguration. L’éducation a pour objet ce qui est mouvant, ce qui évolue. On apprend, on se transforme. De nouvelles pratiques pédagogiques se développent. Par exemple, à Langouet (en Bretagne), une école centrée sur l’écologie et le développement durable s’est ouverte.
Les personnes extérieures à ces classes sont surprises du calme des élèves…
L’une des grandes forces de ces pédagogies nouvelles, c’est que la discipline n’est pas imposée de l’extérieur. L’enfant fait, de son propre chef, un effort pour se discipliner et répondre à son intérêt. Il en est plus facilement capable.
Les enfants qui viennent de ces pédagogies alternatives et qui intègrent au cours de leur vie un circuit plus classique, comment se comportent- ils ?
Généralement, les élèves obtiennent de bons résultats. Toutefois, cela ne veut pas dire que ces écoles sont meilleures que les autres.
Ces écoles ne sont-elles pas réservées à des parents militants et initiés ?
Elles sont assez peu répandues. Il y a donc la nécessité d’un engagement des parents, souvent lié à une réflexion éducative. Cela peut aussi venir d’un état de fait, quand l’enfant ne se retrouve pas dans le système classique. Enfin, il ne faut pas négliger l’effet de proximité et le bouche à oreilles !
Ont-elles influencé l’éducation dite classique ?
Les frontières sont poreuses. Certaines de ces pédagogies sont menées au sein d’établissements sous tutelle du ministère de l’Éducation nationale. D’autres sont même reconnues en tant qu’écoles expérimentales, en lien avec la recherche en Sciences de l’éducation. Historiquement, le courant de l’Éducation nouvelle a eu un impact fort notamment sur la pratique en classe. Si aujourd’hui, il existe des Travaux personnels encadrés (TPE) ou des travaux pratiques en sciences, c’est aussi grâce à ce mouvement. Plus globalement, la place accordée à l’enfant a évolué grâce à l’Éducation nouvelle.
Pourraient-elles un jour, devenir la norme ?
Elles n’ont pas vocation à être généralisées à grande échelle. Tout d’abord parce qu’elles devraient se soumettre à un impératif d’évaluation et d’uniformisation, ce qui ne cadre pas avec leurs fondements. En outre, ces pratiques sont intéressantes par leur singularité. C’est ce qui fait leur force.
Propos recueillis par Guillaume Vénétitay

Le bac pour les nuls : histoire-géographie

Dans cette fiche, Tmv vous rappelle quelques dates importantes. Et n’oubliez pas de bien tailler vos crayons de couleurs pour les cartes.

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Bon, pas de chance, force est de constater que pour l’histoire-géo, c’est du « par coeur » sinon rien. Faites un effort pour retenir quelques dates… Par exemple, 1804, Premier Empire avec un petit homme, toujours la main dans son gilet, que l’on appelait Napoléon. 1947, le plan Marshall, un programme économique où les Américains ont voulu sauver le derrière des Européens après la Seconde Guerre mondiale. 1881, liberté de la presse, sans qui tmv n’existerait pas (et vous seriez bien embêté du coup pour réviser votre bac sans nous, CQFD). Côté géographie, ayez un peu de jugeote pour les cartes à remplir et à colorier. Malheureusement, le monde est rempli d’inégalités : les riches sont au Nord, les pauvres au Sud. Parfois, il y a des rusés : par exemple, le Brésil est au sud, mais est un pays émergent (en gros, pauvre qui devient riche). Pour les petits dessins, faites des barils de pétrole au Moyen-Orient ; du gaz en Russie et plein de gros ronds rouges au Japon, en Chine et en Inde, parce qu’ils sont super nombreux.
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