#Jesuischarlie à l’école : les mots des profs

Après les attentats contre Charlie Hebdo et les récents événements, Éducation nationale et profs se retrouvent au centre des débats. Mais quel est leur rôle ? Leur place ?

Suite aux attentats, les professeurs ont choisi l’option du débat ou des questions. (Photo Phovoir)
Suite aux attentats, les professeurs ont choisi l’option du débat ou des questions. (Photo Phovoir)

Après les attentats contre Charlie Hebdo et les récents événements, Éducation nationale et profs se retrouvent au centre des débats. Quel est le rôle de l’école dans tout cela, dans l’après ? Jérôme Fonteneau est professeur de français à Blois. Pour lui, il était nécessaire de bousculer ses plans. « Dans la foulée, j’ai demandé à mes élèves s’ils voulaient parler, discuter librement… L’école est un lieu d’expression. » Tout le monde réagit « avec beaucoup de lucidité ». Mais « c’est vite retombé », déplore-t-il. Et problème : dans l’une de ses classes de 4e, certains se sentent offensés par les caricatures et clament « Je ne suis pas Charlie ». « Là, c’est délicat. Je les laisse s’exprimer, mais j’essaye de les ramener sur les libertés en France. C’était un peu tendu. Donc j’ai décidé de faire avec eux une séquence sur la liberté de la presse, avec la littérature dans l’Histoire, Montesquieu, etc. »

Pour Jérôme Fonteneau, l’école a pleinement son rôle là-dedans. Tout comme les enseignants. Diane Roman, professeur de droit public à l’université François-Rabelais de Tours, ajoute : « On a même TOUS un rôle à jouer. » Avec la doyenne, elles ont décidé de mettre en place une conférence débat ce jeudi 22 janvier (1) « pour donner un éclairage juridique sur les questions de ce drame ». Obligatoire, aussi, selon elle : « Faire connaître le souci du contradictoire. Notre arme, c’est la réflexion ! »
« On entend constamment à la télé : il n’y a qu’à, il faut que… », nuance Béatrice Boulay, enseignante en anglais au lycée. Comme si l’école devait tout faire. « On joue ce rôle de parent, d’éducateur, on transmet le savoir. On connaît le phénomène de la montée des extrémismes ; on voit aussi les gens rejetés du système. Il faudra redéfinir le rôle de l’école. Il y a un grand silence de la part de notre ministre. Ce serait bien qu’elle encadre tout cela, qu’elle lance l’idée d’un grand débat… »

A.G.

(1) De 17 h à 19 h, à l’UFR Droit.

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