Loi de finances : les CCI dans le viseur

L’État devrait ponctionner 4.7 millions d’euros sur le fond de roulement de la CCI d’Indre-et-Loire.

L’État devrait ponctionner 4.7 millions d’euros sur le fond de roulement de la CCI d’Indre-et-Loire.
L’État devrait ponctionner 4.7 millions d’euros sur le fond de roulement
de la CCI d’Indre-et-Loire.

Le projet de loi de finances 2015 a mis les présidents des Chambres de commerce et d’industrie (CCI) de France hors d’eux. L’État ponctionnera 500 millions d’euros sur leurs fonds, « un effort nécessaire à la maîtrise des finances publiques » pour le ministre de l’Économie. Emmanuel Macron a précisé que les ressources des chambres ont longtemps excédé leurs besoins, conduisant à une augmentation importante de leur fond de roulement. L’argument passe mal auprès des chefs d’entreprise élus car les CCI, sauf autorisation spéciale, n’ont pas le droit d’emprunter.

Ce fond de roulement représente leur épargne, utilisée pour développer des projets territoriaux : les CCI participent en effet à la gestion et au développement des grands équipements locaux.
C’est sur ce trésor que l’État fait main basse : en Indre-et-Loire, 4,78 millions d’euros seront prélevés.

Le maire-adjoint de Tours en charge du développement économique, Thibault Coulon, s’indigne : « C’est une réduction de coûts. On est dans la logique budgétaire à court terme et on se prive d’une action à long terme. Les CCI accompagnent les entreprises dans leur modernisation et les aident à conquérir de nouveaux marchés. Ce n’est pas quand on est malade qu’on congédie le médecin. » Outre la ponction, Bercy impose une diminution de 37 % de la taxe pour frais de chambre consulaire (TFC), qui représente 78 % des ressources des chambres en région Centre.
Pour la municipalité, cette diminution de budget de la CCI fragilisera l’aéroport, l’Observatoire économique de Touraine et tout un ensemble de leviers locaux : la ville de Tours et la communauté d’agglomération sont incapables de colmater cette saignée financière. La casse serait aussi humaine. « Les CCI sont composées de commerçants et d’industriels qui connaissent très bien la ville et le territoire, c’est nier leur rôle et leur engagement dans le développement économique. »