Expo : Bobbyland, musique d'automates

Cette œuvre participative sera présenté cette semaine à la bibliothèque centrale de Tours. Anthony Taillard est l’un de ses concepteurs.

L'atelier organisé par le Temps Machine dans un local du Musée des Beaux-arts de Tours.
L’atelier organisé par le Temps Machine dans un local du Musée des Beaux-arts de Tours.

Comment est né Bobbyland ?
Dès le début, nous avons conçu le projet de manière participative. Nous avons organisé un atelier en 2011 à Nantes. Les participants nous ont aidés à mettre au point les premiers instruments avec deux pianos, des éléments de batterie et un orgue à disquette. Nous avons ensuite eu l’idée de le faire voyager. À chaque fois qu’il vient dans une ville, nous organisons un atelier autour de l’invention d’instruments et nous incorporons les nouveaux dans Bobbyland. À Tours, le musée des beaux-arts nous a prêté un local pour que les participants travaillent sur des guitares.
Ce nom, Bobbyland, il vient d’où ?
Je travaille depuis des années sur un petit moteur qui frottait sur les cordes d’une guitare. Vous savez, ceux que l’on retrouve dans n’importe quel jouet. Je l’ai appelé Bobby. Quand est arrivée l’idée de ce projet avec mon collègue Rasim Biyili, on l’a tout de suite appelé le Pays des Bobby.
À quoi s’attendre quand on va voir votre œuvre ?
Devant Bobbyland, vous êtes obligé de vous rapprocher, de regarder les petits mécanismes agir. C’est un peu comme un théâtre d’objet, comme ces vieilles machines qui actionnaient des automates. Ce n’est pas du tout grandiloquent.
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Vous détournez également les instruments…
Oui, il ne faut pas s’imaginer à entendre le son des instruments que j’ai déjà cités. Nous ne les utilisons pas de manière classique. Tout est acoustique. On a par exemple fixé du crin d’archet à un servomoteur qui vient frotter sur une partie du piano. Ce qui produit, au final, un son qui se rapproche de celui d’une contrebasse.
Vous serez présent pendant la semaine où Bobbyland sera présentée. Cela fait partie de votre projet ?
Oui, nous voyageons avec l’œuvre. Bobbyland donne l’impression que ce n’est pas forcément complexe. Mais au bout d’un moment, le visiteur se pose des questions et comprend que derrière ces petites machines se cachent une mécanique et un processus plus complexe. Nous aimons être là pour répondre aux interrogations.
>> L’ÉVÉNEMENT L’exposition de Bobbyland a lieu à la bibliothèque centrale de Tours jusqu’au samedi 29 novembre. Vous pourrez rencontrer également les deux artistes, à l’origine de cette oeuvre, puisque Anthony Taillard et Rasim Biyikili seront là pour répondre à vos questions. Ouvert à partir de 13 h le mardi. Sinon, visites de 13 h 30 à 18 h. Entrée libre.
>> LES ARTISTES Anthony Taillard et Razim Biyikili ont monté en 2008 le Studio d’en haut à Nantes. Cette association produit plusieurs spectacles et performances autour de la musique, du numérique et de l’art plastique. Outre Bobbyland, ils ont monté Immensity of the territory, une installation née d’un road trip sur la route 66 aux USA. Plus d’infos sur studioenhaut.net
 

Nouveau chapitre pour la Bibliothèque centrale

Après vingt mois de travaux de rénovation, elle rouvre ses portes. Visite guidée.

19 000 CD et 4 800 DVD sont à dispositions dans la section "discothèque" (Photo E.S)
19 000 CD et 4 800 DVD sont à dispositions dans la section « discothèque » (Photo E.S)

« Nous sommes dans un bâtiment classé depuis 1996, il est représentatif de l’architecture des années 1930 à 1950, introduit Régis Rech, le directeur de la Bibliothèque de Tours. Nous devions respecter un certain nombre de règles et conserver la touche de l’architecte d’origine : Patout. »  Si, de l’extérieur, le bâtiment n’a pas beaucoup changé, l’intérieur a été largement repensé, pour 6,1 millions d’euros de travaux. À commencer par l’escalier principal et ses deux annexes sur les côtés, désormais sous le jour grâce à des puits de lumière.
Le mobilier a également été changé. Il a été vendu au début des travaux, en mai 2012, puis remplacé par des meubles « plus sobres, plus élégants et plus esthétiques ». Intégrée à l’ensemble repensé, la bibliothèque laisse une impression de moderne, dans un espace lumineux. Sur cet aspect encore, le nouvel architecte, Jean-Romain Girodet, a joué avec les éléments. Il a notamment fait placer des miroirs au pied des fenêtres, ce qui renvoie les rayons lumineux vers l’intérieur. Les ouvertures sont aussi beaucoup plus efficaces et offrent, depuis les étages, des vues imprenables sur la Loire, le pont Wilson et le haut de la rue Nationale.
Espace multimédia fourni
L’aménagement et les espaces ont été revus : au rez-de-chaussée, un coin cafète jouxte la salle de presse, qui rassemble près de 250 titres. De nombreux postes internet permettent également l’accès aux ressources en ligne. L’étage du dessus est consacré aux 30 000 livres de l’espace adulte (romans, poésies, pièces de théâtre, documents divers). Des liseuses, afin de pouvoir profiter des livres électroniques, sont empruntables pour une durée d’un mois.
Enfin, le second étage s’ouvre désormais sur un espace multimédia. Près de 19 000 CD, 4 800 DVD, de nombreux livres et périodiques consacrés au cinéma et à la musique, s’y trouvent. Deux écrans de télévision et des lecteurs audio permettent d’en profiter sur place. « Voilà, la première phase est terminée. Nous nous attendons à avoir beaucoup d’emprunts ces premiers mois », sourit Régis Rech. Une seconde phase de travaux, qui devrait être annoncée très prochainement, déplacera l’entrée et l’accueil de la bibliothèque vers la place Anatole France. Entre autres.
Emmanuel Schmitt
Retrouvez notre galerie photo de la bibliothèque centrale


Pop-up expo
Philippe UG expose dans la Bibliothèque centrale jusqu’au 1er février. Ce passionné de livres animés et d’illustrations en tous genres crée des bouquins « vivants » grâce aux techniques « d’ingénierie papier ». Une série de maquettes d’élaboration de ces pop-up, sera visible pendant cette période. Le 27 décembre, de 10 h 30 à 15 h, un atelier pop-up sera animé par Philippe UG lui-même.
Automates de prêts
Plus besoin de passer au guichet, les opérations d’emprunts sont désormais réalisés de façon automatique. Probablement un gain de temps pour les lecteurs. Les agents ne seront pas moins nombreux pour autant, mais pourront se concentrer sur leurs missions de conseil et d’assistance. Si besoin, ils seront toujours capables de gérer les emprunts, à la place des machines.
Derrière l’espace public

100 000 documents sont archivés dans le "magasin de conservation", au troisième étage (Photo E.S)
(Photo E.S)

30 000 livres sont disponibles dans l’espace adulte. Ils sont trois fois plus nombreux dans le magasin de conservation : 100 000 références. Celles-ci sont consultables sur place ou empruntables, sur demande. On y trouve principalement des documents des années 1950 à 1970, moins demandés par le public, ou sur des sujets trop précis. Dans les sous-sols de la bibliothèque, le trésor est encore plus impressionnant : près de 200 000 archives sont entreposées, avec un accès restreint. Les documents qui s’y trouvent sont très anciens ou réservés à la recherche. Il y a également beaucoup de périodiques.