Portfolio : la compagnie Off au Burning Man !

La compagnie Off – compagnie tourangelle – s’est envolée pour le Burning Man où elle était invitée. Elle vous a ramené quelques photos. En route !

De Saint-Pierre-des-Corps au désert de Black Rock City, il n’y a qu’un rêve. Celui de la Compagnie Off de participer pour la première fois au Burning Man, du 26 août au 2 septembre. C’est la seule troupe de spectacle vivant française à avoir été sélectionnée cette année. Retour en images, presqu’en direct, sur ce projet fou des « Color Wheels ».

Photos : Matthieu Fays

2 arrivée à San Francisco 17 aout
La Compagnie Off à San Francisco, avant de partir pour le désert du Nevada.
Arrivée à Black Rock City !
Arrivée à Black Rock City !
7 montage des roues 23 aout
Le montage des roues, le 23 août.
17 the color wheels
L’oeuvre de la compagnie Off
21 la playa de black rock city
Vue d’ensemble du Burning Man.
Les hommes de glaise de la compagnie.
Les hommes de glaise de la compagnie.
La compagnie Off a été la seule compagnie française invitée par le festival.
La compagnie Off a été la seule compagnie française invitée par le festival.
L’événement se termine de la même façon depuis trente ans. Le Burning man brûle.
L’événement se termine de la même façon depuis trente ans. Le Burning man brûle.

Retrouvez l’intégralité du portfolio dans le numéro 305 de tmv ! 

Portfolio : plongée dans l’Ouest américain

Le photoreporter tourangeau Olivier Pain a avalé 5 600 km, entre la Californie, le Nevada ou encore l’Arizona. Pendant 15 jours, son appareil photo a chauffé. Résultat ? Des tonnes de clichés, pour « ramener un échantillon de la vie de là-bas, où tout est en contraste ». À quelques jours de l’investiture officielle de Donald Trump, tmv vous emmène pour un petit voyage américain.

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(Photo Olivier Pain)

Bryce Canyon Park, un incontournable de l’Ouest américain, situé au sud de l’Utah. « Un endroit magique et énormément entretenu », résume Olivier Pain.

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(Photo Olivier Pain)

Ces alarmes à incendie se trouvent à chaque coin de rue à San Francisco. En 1851, la ville avait été ravagée par les flammes. En 1906, un séisme, suivi d’incendies, avaient fait 3 000 morts. SF est situé sur la faille de San Andreas.

 

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(Photo Olivier Pain)

Las Vegas, ville fondée par les mormons, est souvent connue pour le Strip boulevard et ses casinos. La « vraie ville », elle, compte plus de 590 000 habitants et fut la 5e la plus touchée lors de la crise de 2008. On estime à 400 le nombre de personnes vivant dans les égouts de Vegas. Olivier Pain dit vouloir « y retourner, afin de voir l’envers du décor ».

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(Photo Olivier Pain)

Une photo en extérieur ? Pas du tout. Il s’agit d’une galerie marchande à Las Vegas. Le faux ciel est peint au plafond.

 

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(Photo Olivier Pain)

Cette usine en plein désert alimente une partie de Las Vegas. Elle es située à côté d’Antelope Canyon, que les Najavos surnommaient « le lieu où coule l’eau à travers les rochers ».

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(Photo Olivier Pain)

« Tout est en contraste en Californie », souffle Olivier Pain. La photo a été prise sur le célèbre Hollywood Boulevard.

(Photo Olivier Pain)
(Photo Olivier Pain)

Plongée dans les couloirs de la prison d’Alcatraz.

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(Photo Olivier Pain)

« J’ai travaillé cette photo en pause longue, pour montrer le temps qui passe », dit Olivier Pain à propos de ce cliché réalisé dans le Parc de Yosemite. « Le muret de pierres a été construit… »

 

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(Photo Olivier Pain)

Le Lower Antelope Canyon, situé dans la réserve indienne des Navajos.

 

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(Photo Olivier Pain)

Los Angeles. Quartier des affaires.

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(Photo Olivier Pain)

Dans le quartier chinois de San Francisco. Sur l’affiche, il est écrit « Si vous prenez une photo, merci de payer 50 cents. Merci ».

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(Photo Olivier Pain)

 

Le cimetière militaire, sur la butte de la ville de San Francisco.

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(Photo Olivier Pain)

Un des nombreux « villages abandonnés »… qui sont aussi et surtout des sites touristiques.

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(Photo Olivier Pain)

« Les gens oublient parfois de regarder simplement ce qu’ils ont en face d’eux. »

 

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(Photo Olivier Pain)

« Un coin de rêve à Monument Valley », indique Olivier Pain. Avant d’ajouter en souriant : « Le selfie n’est pas la finalité des choses. »

PHOTOS : Olivier Pain, photoreporter
LEGENDES : Aurélien Germain

> Pour voir d’autres photos : olivier-photoreportages.com/tag/usa

[Toutes les photographies de ce portfolio sont la propriété exclusive d’Olivier Pain, photoreporter à Tours. Sauf autorisation explicite et écrite d’Olivier Pain, toute interprétation, utilisation partielle ou totale d’une ou de plusieurs images est strictement interdite.]

 

Les étudiants de Tours ont disparu…

Rues mortes, amphis désertés, couloirs vides : où sont passés les 23 045 étudiants tourangeaux ? Reportage (fiction)

Les Tanneurs désertés...
Les Tanneurs désertés…

Sa broche à kebab tourne au ralenti. Depuis deux jours, elle scrute avec attention le moindre signe de vie sur la place du Grand Marché. « Il n’y a pas un chat », soupire Raji, qui gère avec son mari Chez Sam, une institution chez les jeunes Tourangeaux. « Les étudiants sont une grande partie de notre clientèle. Qu’est-ce qu’on va faire s’ils ne reviennent pas ? », s’inquiète- t-elle, la mine désabusée. Comme elle, toute la ville s’interroge, se pince pour sortir d’un mauvais rêve.
Les 23 045 étudiants de l’université François-Rabelais ne sont plus là. Envolés dans la nature, volatilisés 48 heures plus tôt. Aucune piste plausible ou rationnelle n’a émergé. Des illuminés envoient des vidéos d’Ovni à la rédaction de tmv, alors que Raël (oui, il existe encore) a débuté un campement sur les bords de Loire et annonce une fin du monde imminente. Les médias nationaux s’intéressent à cette étrange disparition, et Libération n’a pas manqué l’occasion de placer un jeu de mots bien senti : « Les étudiants passent leur Tours ». « Ça ne nous fait pas rire », bougonne un adjoint au maire, préférant rester anonyme. Il décrit l’ambiance place Jean-Jaurès : « Ici, tout le monde est abasourdi. On attend de voir la suite. Jean Germain a convoqué un conseil municipal extraordinaire pour la fin de semaine. Il est un peu paniqué ». Et il n’est pas le seul.
Un barman dépité
Il suffit de se promener dans le Vieux- Tours, aux abords de la place Plumereau pour sentir la désarroi des commerçants. Un barman, dépité. « Les étudiants, c’est au moins 80 % de ma clientèle. Je fais quoi sans eux ? Je me mets aux verveines et trucs bio pour les bobos ? », lâche-t-il, regrettant presque « les vomis à nettoyer quotidiennement ». Quelques mètres plus loin, un magasin de bijoux. Le propriétaire est prêt à enlever son autocollant « – 20 % pour les étudiants ». « Il y en a qui vont devoir mettre la clé sous la porte, c’est certain. Parce qu’on a beau dire que les étudiants sont parfois en situation précaire, ils ont quand même de l’argent », confie ce commerçant. Ils ont compris que l’économie tourangelle allait prendre une gifle. Certains prônent une réorientation de leur cible, sans trop y croire.
Mais où sont ces étudiants ?
Mais où sont ces étudiants ?

Une habitante de la rue Colbert est une des rares à se réjouir. « J’ai enfin pu dormir tranquille. J’en avais marre chaque nuit d’entendre David Guetto… Guetta, me casser les oreilles. Enfin, vous voyez », raillet- elle avec un sourire narquois. Sa rue s’est transformée en désert urbain. Dans son immeuble, huit logements sur les dix étaient occupés par des étudiants. Chez Bed&School, agence spécialisée dans le logement étudiant, Vincent garde la tête froide et tente une analyse : « 55 % des étudiants sont dans le centre-ville. Il va y avoir un parc de logements vides important. Si la situation perdure, il faudra trouver un nouveau type de locataires pour être rentable. Pourquoi pas s’orienter vers ceux qui travaillent sur la ligne grande vitesse », avance le jeune homme. Il prévoit des perspectives plus sombres : « Le loyer moyen d’un étudiant, c’est entre 350 et 390 euros. S’ils ne reviennent pas, les propriétaires se feront la guerre et les loyers baisseront. Des agences vont prendre un coup », énonce-t-il.
Côté culture, ça grimace sévère. Les étudiants ont un budget « temps libre » conséquent, en moyenne 79 euros pour les garçons et 59 euros chez les filles. Terminées les salles pleines pour les concerts. Les multiples groupes étudiants ne dynamiseront plus la scène tourangelle ces prochaines semaines. « Tours est amené à devenir une ville morte », prédit une figure du milieu culturel local. Une virée sur le campus des Tanneurs résume l’ampleur du désastre. Un prof reste immobile à son bureau depuis deux jours. Il est optimiste. « Ils vont revenir », assure-t-il. Devant lui, des rangées vides. Des flyers pour la prochaine soirée étudiante traînent sur le sol.
À quoi vont désormais servir ces locaux ? « On va peut-être les louer à des petites sociétés. Et encore, quelle entreprise voudra s’installer ici s’il n’y a pas de jeunes prêts à rentrer dans la vie active ? » peste-t-on du côté de l’université. Le retentissement secoue aussi le monde associatif et sportif. Au CEST, l’équipe de badminton a perdu une large partie de ses joueurs. « C’est la section où il y a le plus d’étudiants », indique-t-on au club. Plusieurs associations réduisent leurs activités. D’autres, gérées par des étudiants, ont disparu. Plus que les impacts économiques, la ville fait la tête. Aucune vie le soir, c’est le silence absolu. Terminés les chants paillards à 4 h du mat’, les soirées à tchatcher et dragouiller sur les bords de Loire, les longues queues devant la Civette pour acheter un paquet de clopes en pleine nuit. « Les étudiants mettaient de la bonne humeur dans la ville », raconte Raji, déjà nostalgique. Le sourire aux lèvres, elle se souvient de gars sérieusement poivrés lui demandant « du poisson cru », ou débutant une bataille de farine sur la place du Monstre. Ils vont lui manquer. À elle, comme à tous les Tourangeaux