Salon du tatouage : Tours sous les aiguilles

Depuis ce samedi 7 avril, le Parc des expositions accueille la 10e édition du Salon du tatouage, devenu rendez-vous incontournable des encrés !

IMG_5784
Les Tourangeaux sont venus en force au Salon du tatouage.

De nombreux tatoueurs venus de toute la France sont présents tout le week-end au Parc des expositions, pour le Salon du tatouage qui fête cette année ses 10 ans !

Ce samedi, le public s’est encore déplacé en masse pour déambuler dans les allées et admirer le travail des artistes, mais aussi se dégourdir les oreilles lors de concerts de rock’n’roll ou rockabilly, et faire quelques emplettes (perso, on a failli craquer pour la viande séchée, les hot-dog, les chemises rétro ou encore les figurines Pop de The Walking Dead !).
Mais surtout, c’est pour passer sous les aiguilles que les gens se sont surtout déplacés.

On note, cette année, que la ville du Mans est d’ailleurs grandement représentée au niveau de tatoueurs et tatoueuses. Mais il y a aussi diverses villes à l’honneur, ainsi que, évidemment, celle de Tours (avec Street Art Family, le studio Ray Tattoo, Coco Bongo, Le Cabinet Noir, Les Agroglyphes…)

La fête se poursuit demain dimanche 8 avril : il est encore temps de découvrir cet art et opter, qui sait, pour un tatouage new school, réaliste ou en pointillisme ?

> Ce dimanche, ouverture de 10 h à 19 h au Parc des expositions. 10 € l’entrée. Gratuit pour les moins de 12 ans.

IMG_5786
Des concours des plus belles pièces ont lieu. Un jury examine les oeuvres !

Le Salon du tatouage, c’est tout le week-end !

Le paradis du tatouage, c’est tout ce week-end. Pour les retardataires, il vous reste dimanche pour vous rattraper !

La 9e édition de Tattoo Tours, le Salon de tatouage, se déroule actuellement au Parc des expositions.

Il y avait déjà beaucoup de monde ce samedi, dans les allées. Et il y a de quoi faire : entre se faire tatouer (pas bête, n’est-ce pas ?), ou simplement admirer le travail d’artistes (on a eu un gros faible pour le studio Marlène Le Cidre ou encore nos locaux de Ray Tattoo et Street Art Family). Pour le reste, on peut aussi faire son shopping, boire un verre ou simplement traîner et discuter.

Petite info en passant : vous pourrez aussi croiser Corentin Charbonnier, que tmv avait interviewé. Le Tourangeau a rédigé une thèse sur le Hellfest comme lieu de pèlerinage et son ouvrage est désormais disponible !

> Le Salon du tatouage est encore ouvert demain, dimanche 9 avril (de 10 h à 19 h, tarif du dimanche : 10 €)
> Infos sur le site officiel.

IMhG_7845 IMG_7846

Une minute sur le web #52

On a encore écumé les bas fonds du Net pour vous. Entre un tatouage pourri, Véronique Canson, ou encore la couleur des Minion et votre nom en chewing-gum…

BUZZ_JONKENN
John Kenn a une passion : dessiner des monstres sur des post-it. On les trouve super classe.
>>Plus sur donkenn.tumblr.com

MINION
COULEUR DÉPOSÉE
La célèbre marque Pantone vient d’annoncer qu’elle a créé un jaune minion en hommage aux adorables personnages du film Moi, moche et méchant. « Le jaune Minion de Pantone est une couleur qui crée de la clarté, la couleur de l’espoir, de la joie et de l’optimisme », a déclaré Leatrice Eiseman, directrice de la marque.

BUZZ_MINION

BREAKING NEWS
DRAGON BALL Z
C’est la folie chez les fans du Club Dorothée : un nouveau film Dragon ball Z va sortir d’ici peu aux États-Unis (sortie inconnue en France). On apprend deux infos primordiales : Freezer ressuscite et Sangoku se transforme en Super Saiyan God Super Saiyan. Et il aura les cheveux bleus. Heureux ?

LE JEU
DÉFOULOIR
Crash them all, c’est un jeu qui fait du bien quand vous en avez marre de la vie. Vous êtes un employé qui vient juste de se faire virer. Ni une ni deux, vous décidez de crasher le maximum de voitures avec un max de destruction.
Tapez crash them all sur jeuxinternet.com

TATTOO
FAIL GAGNANT
C’est une histoire rigolote : un internaute poste sur Reddit une photo de son tatouage du Pokémon Salamèche (Charmander en Anglais) loupé (il était ivre…). La photo devient virale. Des internautes créent des peluches, des jeux vidéos, des t-shirts… La magie d’internet.
BUZZ_TATOUAGE

INUTILE
CHEWING-GUM
Parfois, on tombe sur ce genre d’initiative pourrie et on se dit que certains n’ont vraiment que ça à faire. Le principe : vous écrivez ce que vous voulez et les lettres apparaissent en chewing-gum mâché. Non, ce site ne sert à rien. Strictement à rien… et pourtant.
>>Essayez sur yournameingum.com

BUZZ_CHEWINGUM

LOL
JEUX DE MOTS
On ne vous a jamais parlé de la Compagnie très lol ? Cette joyeuse bande d’adeptes de Paint font des ravages sur tumblr à coup de jeux de mots pitoyables et de montages complètement dingues. Génie.
>>Lire plus de lol sur lacompagnietreslol.tumblr.com

BUZZ_MOTS

Une minute sur le web #17

C’est reparti pour un tour de buzz. Au programme, une vidéo bien triste, un camping psychopathe et du tatouage contre le cancer…

VIDÉO
TRISTE MONDE…
La vidéo pas glop du moment, mais tristement réaliste. Norni, un YouTuber, s’est déguisé en SDF et a simulé un malaise, affalé par terre, appelant à l’aide. Il renouvelle ensuite l’expérience, vêtu d’un costume. Ça s’appelle « le poids des apparences », de NorniTube, et c’est honteux.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=SGPjUyVtTQw[/youtube]

INSOLITE
CLIENTS BOULETS
Skyscanner, un site de recherche d’hébergements, a fait un classement des demandes les plus bizarres reçues par les hôtels dans le monde. « Les draps sont trop blancs » arrive en tête des plaintes. Pour les autres ? Glace trop froide ou encore mer trop bleue… Ah, et « il n’y avait pas de steak au menu végétarien ». Pas bête !

INITIATIVE
TATTOO CONTRE CANCER
Le groupe d’artistes du Henné Soins (Canada) a réinventé le principe du tatouage au henné. Ils l’utilisent pour embellir le crâne de femmes atteintes d’un cancer, qui ont perdu leurs cheveux. Un cap difficile pour elles. Une très belle initiative pleine d’espoir…
BUZZ_TATOUAGE
TOP 3
TMVMAG.FR
On se pose vraiment des questions sur la façon dont est répertorié notre site… Des internautes ont tapé ça sur Google et sont tombés dessus :
– Où trouver robe sexy dans ville
– Mère 45 ans asiatique
– Tout le monde n’a pas le swag

Ils sont deux, sont élèves à l’université d’art de Colombus et se surnomment Dangerdust. Ils se faufilent dans les classes et réalisent de vraies œuvres d’art à la craie sur les tableaux noirs. Magnifique. À voir sur behance.net/ddccad et ddccad.tumblr.com
BUZZ_PHOTO

LE CHIFFRE
30 000
C’est le nombre de calories du plus haut burger du monde, réalisé par un couple de restaurateurs anglais. Sa taille ? 1,62 mètre. À l’aise.

LA BONNE IDÉE
CAMPING FLIPPANT
Un petit week-end romantique, les chéris ? Foncez au Great Horror Campout, un camping gore à Los Angeles. Pour 168 € la nuit, vous aurez droit à un kidnapping, des tortures mentales, ou encore être pourchassé par un type déformé muni d’une hache et embêté aux toilettes par un zombie.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=iS6zPQdu-xQ[/youtube]

Reportage : le tatouage dans la peau

À l’occasion de la 6e convention de tatouage de Tours, tmv est allé passer un après-midi dans le salon de son organisateur, histoire de s’ancrer dans le monde encré.

Jack Jouan, tatouant une jeune femme. (Photos tmv)
Jack Jouan, tatouant une jeune femme. (Photos tmv)

« Bon, t’es prête ? C’est parti ! » D’ici une grosse demi-heure, Déborah aura une première rose tatouée dans le haut du dos. Puis une deuxième, symétrique. Un nouveau tatouage qui se rajoutera à ses colombes et à son lys. « Oui, j’ai pas mal de fleurs encrées sur moi, effectivement. Ma mère est fleuriste ! », lance-t-elle en souriant. Jolie jeune femme aux cheveux auburn, elle est venue accompagnée de Philippe, 31 ans, coiffure impeccable et énorme barbe, aussi fan de tatouages. Ses jambes en sont d’ailleurs recouvertes. Les deux travaillent dans un laboratoire pharmaceutique. Et quand ils ont envie d’une séance, ils débarquent chez Jack, du Studio Ray Tattoo.

Jack Jouan est arrivé dans ce salon de tatouage il y a cinq ans. Concentré à tatouer les contours de la rose de Déborah, il manie son dermographe (la machine à tatouer) qui semble minuscule dans ses mains gantées.
Regard sombre, large d’épaule, bracelet religieux à droite, montre classe à gauche : cet imposant Tourangeau de naissance est chic et choc à la fois. Engoncé dans une chemise  élégante, cheveux gominés, barbe taillée au millimètre. Le reste, c’est du tatouage à tout va. Cou, phalanges, ou encore sous l’œil…
Né en 1980 d’un père tourangeau et d’une mère pied-noir née en Algérie, Jack s’est vite distingué par ses dessins. Après un tour en Loire-Atlantique, il est revenu à Tours, poussé par sa famille. « Et ma petite fille. » Lui qui est tombé dans cet univers « par hasard » a rapidement choisi la voie de l’auto-didactisme. « Je me suis formé tout seul, à coup de vidéos et d’émissions, tout en m’intéressant à différents artistes. »

Le pied sur une pédale (qui fait fonctionner le dermographe), Jack continue de « piquer » le dos de Déborah. Il essuie les quelques gouttes de sang qui perlent et trempe son faisceau d’aiguilles dans un petit pot à usage unique, rempli d’encre noire. Celle-ci est déposée dans un espace assez précis à la limite entre le derme et l’épiderme. D’où le tatouage à vie.
Déborah et Philippe en sont presque devenus accrocs. « Une fois que t’es lancé, difficile de s’arrêter ! », expliquent-ils.

« Brrrzzzzzzz ». Le petit bruit de la machine à tatouer continue et se mêle aux grosses guitares des Guns N’ Roses et à la voix criarde d’Axl Rose. Un morceau ultra-calme de Johnny Cash enchaîne. La salle de tatouage ressemble à un appartement du vieux Tours, poutres apparentes et cheminée abandonnée. Il y a une chaîne hi-fi vintage, des feutres posés dans un étui à violon et des posters au mur. Dans l’étagère du fond, au milieu d’un livre Playboy et sur les orchidées, s’entassent des ouvrages sur Dalí, Michel Ange et d’autres peintres. « Je suis spécialisé dans le réalisme et les portraits. Je suis influencé par des artistes de l’Est et j’essaie d’y apporter des couleurs ou quelque chose qui ressort. », indique Jack.

Dès qu’il a fini de poser sa patte sur une des peaux, place au nettoyage. Tout y passe. « Je désinfecte tout bien entendu. » Le siège, son espace de travail et même ses feutres. Un travail minutieux avant d’encrer le prochain client. Comme cela, toute la journée et parfois jusqu’à 22 h ou minuit…
Jérôme (son prénom a été changé, NDLR) est venu de région parisienne exprès avec sa compagne. Lui va un peu plus souffrir que Déborah : il est venu se faire tatouer dans le cou ! « Tourne ta tête. Voilà, comme c’est bon. »  Le bruit de la machine, comme celui d’une roulette de dentiste en plus sourd, se mêle à la rythmique de la chanson American Woman des Guess Who. Jérôme serre sa ceinture et les dents. Grosse douleur sur la gorge. Vêtu d’un débardeur, on voit ses muscles saillir et tressauter. Finalement, la séance sera écourtée, car sa peau saigne un peu trop et l’encre pourrait s’en aller. Une fois le tatouage bandé et fini, il faudra encore attendre la cicatrisation…

Un cou tatoué, de la folie pour certains ? 5 % des Français en sont adeptes. « Je refuse juste de tatouer les mains et les doigts pour les non-initiés. Sinon, je ne fais pas sur les parties génitales pour les hommes. On a juste eu une ou deux fois des filles qui voulaient quelque chose sur le pubis… », raconte Jack.
Y a-t-il certains motifs qu’il n’accepte pas de faire ? « Tout ce qui est symboles nazis. Hors de question », répond-il du tac au tac. Mais tient à préciser que « le tatouage n’est pas politique » : « J’ai parfois tatoué des skinheads d’extrême gauche, comme d’extrême droite. Mais c’étaient des dessins comme des menhirs, des signes celtiques. Tant que le motif n’est pas tendancieux, croix gammées et compagnie, je le fais. C’est mon boulot. Je me fous des convictions politiques des gens », indique le tatoueur, avant de tracer un parallèle avec la religion. « Moi, je suis catholique et croyant. Mais ce n’est pas pour autant que je vais refuser de tatouer des personnes athées. Je suis hyper ouvert d’esprit. Au delà de tout, j’aime le métier que je fais ! »

Avant de rentrer chez lui ce soir, il aura tatoué des roses, un lettrage ou encore un papillon réaliste. Il aura même vu passer un quinqa, looké comme un cadre BCBG, lui demander « Pouvez-vous faire quelque chose pour les trois tatouages que j’ai sur le corps ? » Surprenant. Mais l’habit ne fait pas le tatouage…

Aurélien Germain.
*************************
A SAVOIR
************************
√ SALON DU TATOUAGE
Tattoo-Tours-2014Tours accueille sa 6e convention du tatouage et piercing. Au total, une trentaine de professionnels pour ce salon (incorporé au Tours moto show). Le 21 février, de 18 h à 22 h (gratuit) ; le 22 de 10 h à minuit (5 €) et le 23 de 10 h à 19 h (5 €). Au Parc des expos. Retrouvez toutes les infos ICI

√ UN SYNDICAT
Le Snat est le Syndicat national des artistes tatoueurs qui « œuvre pour la reconnaissance du tatouage artistique et la défense » des professionnels en France. Créé en 2003 par le célèbre Tin-tin, tatoueur mondialement reconnu, il compte plus de 1 000 membres.

√ 10
C’est le pourcentage de personnes à posséder un ou plusieurs tatouages en France, d’après le dernier sondage Ifop. La tranche des 18-24 ans est la plus représentée. Aux États-Unis, ils sont 21 % à être « encrés ». Et les plus adeptes sont les 26-40 ans.

Retrouvez aussi notre interview de David Le Breton, Professeur à l’université de Strasbourg et sociologue travaillant sur les représentations et les mises en jeu du corps.
>>>NOTRE GALERIE PHOTOS :

David Le Breton : " Signer son corps "

David Le Breton est Professeur à l’université de Strasbourg. Ce sociologue travaille sur les représentations et les mises en jeu du corps.

David Le Breton (Photo CC Ji-Elle)
David Le Breton (Photo CC Ji-Elle)


Pouvez-vous affirmer, aujourd’hui, que la pratique du tatouage est devenue grand public ?

Oui, depuis la fin des années 1990, elle s’est étendue, s’est généralisée. C’est une nouvelle manière de découvrir son corps, de se construire une identité. On observe, en particulier chez les adolescents, que le tatouage est une façon d’avoir un corps à soi, d’intervenir sur sa vie. Lors des entretiens que j’ai menés pendant mes études, un garçon m’expliquait qu’il avait honte d’aller sur une plage torse nu, ou à la piscine. Une fois tatoué, il s’est senti fier de son corps, réconcilié.
Les adultes désapprouvent parfois cette pratique, pourtant, elle a des effets positifs ?
Ce n’est pas à moi de juger. Ce que j’observe, c’est qu’un adolescent a envie de signer son corps, de dire qu’il lui appartient. Il y a une dimension initiatique, le sentiment de devenir un homme ou une femme. Les parents, eux, ne veulent généralement pas qu’il transforme ce qu’ils ont créé. Il existe également dans le tatouage, des personnes qui collectionnent… Ces habitués se font faire des « grosses pièces » qui recouvrent des parties importantes de leur corps. Regardez les mannequins sur les pubs, les sportifs lors des manifestations télévisées, beaucoup arborent des tatouages. La vision d’un corps nu, sans marque, devient de plus en plus impossible. Je ne serais pas étonné que, dans quelques années, la vision d’une personne non tatouée devienne hors-norme.
Ça n’a pas été toujours le cas ?
Pendant plusieurs siècles, le tatouage a disparu de nos territoires, banni par les religions. C’est au XVIe siècle qu’il a été redécouvert, par les marins du Capitaine Cook, à Tahiti. Pendant longtemps, c’était la marque des marins, des marginaux, un moyen de rompre l’ennui en mer mais aussi de choquer la classe bourgeoise, de se différencier.
Propos recueillis par B.R.
DOSS_ALLERPLUSLOIN_LIVREOn vous conseille vivement les deux livres de David Le Breton, Signes d’identité. Tatouages, piercings et autres marques corporelles (Éditions Métailié) sorti en 2002 et L’Adieu au corps (Éditions Métailié) publié en 2013.