A 19 ans, elle monte sa comédie musicale sur Peter Pan

Elle n’a même pas 20 ans mais monte déjà une comédie musicale toute seule, de A à Z. La jeune Tourangelle Florence Maury présentera son spectacle Neverland, l’opéra rock en juin. Une relecture du mythe de Peter Pan !

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Florence Maury a 19 ans. Des projets plein la tête et la musique dans la peau. Un côté rêveur, aussi. Ce n’est donc peut-être pas un hasard si la jeune Tourangelle a décidé de reprendre l’histoire de Peter Pan à sa sauce en se lançant dans un projet titanesque : monter sa propre comédie musicale intitulée Neverland, l’opéra rock.

morgane role de Wendy« J’ai écrit ma première chanson sur ce thème il y a 4 ans, retrace Florence, rencontrée autour d’un café noisette. Je n’ai pas vu le dessin-animé Disney, mais j’aimais le côté féerique du conte, son univers me fascine. Alors je me suis simplement dit : tiens, et si je faisais une comédie musicale ? »
Son large sourire barre son visage poupin. Pour raconter son projet, Florence est accompagnée d’Audrey, une des danseuses et comédiennes à l’affiche de Neverland, et de Sarah Maury, sa maman visiblement fière d’elle, qui l’épaule depuis les débuts et l’aide. « Et qui ramène les pizzas pendant les répet’ ! », s’amusent les filles.

Florence a tout fait de A à Z. C’est une autodidacte. « Je connais les codes de la comédie musicale. J’ai donc rédigé dans mon coin les dialogues, les chansons, imaginé les décors et les costumes, etc. », raconte-t-elle. « Et elle était si jeune quand tout a commencé », souligne sa mère. Il faut dire que Florence est tombée dans la marmite toute petite : une famille de musiciens – « on baigne dans le son et lumières depuis 25 ans », dit sa maman – , fille d’une costumière et d’un compositeur, elle a fait ses premières auditions pour la Tosca à l’Opéra de Tours à l’âge de 8 ans. Sélectionnée parmi 180 personnes, elle avait alors effectué « cinq représentations et joué avec des pros ».
Celle qui a multiplié les figurations dans La Scénoféerie de Semblançay depuis son enfance est désormais en fac de musicologie à Tours, après avoir fait un tour au lycée avec option théâtre. De quoi avoir quelques cordes à son arc pour sa comédie musicale…

PROUVER QUE LES JEUNES BOUGENT

Il en a fallu, des heures de travail, pour y parvenir. Accompagnée par Nicolas Bouleux, chorégraphe, et Sophie Bercier à la mise en scène, Florence a vraiment tenu à modifier l’esprit de l’histoire de Peter Pan. Changer le point de vue, comme elle aime à dire. Ici, ce sont les pirates qui sauveront les enfants.
Les gentils deviennent les méchants ; les méchants deviennent les gentils… Florence exhibe alors un épais classeur : elle nous montre le script, les paroles des chansons, les déplacements à penser sur scène. Minutie et ordre. « Même si tout le monde est bénévole dans la troupe, on veut vraiment être pros le 30 juin, lors de notre représentation à La Pléiade. » Surtout que la fine équipe a récolté de très bons retours, le 29 mars, lors d’une session de rodage salle Thélème. Le show n’était pas encore fignolé, mais c’était une première devant un public. Bien différent des répétitions trois fois par semaine dans leur local à Grandmont depuis septembre.
« La salle était vraiment surprise. Ça nous a motivés et ça aide évidemment à avancer », assure Audrey.affiche réseaux

Une stimulation bienvenue pour la jeune troupe de 20 personnes. Parce que leur âge (de 18 à 25 ans), sans être un frein, est parfois source de doutes : « C’est aussi l’objectif de cette comédie musicale : on aimerait montrer que les jeunes peuvent faire des choses très belles quand on leur fait confiance. Ils peuvent se bouger pour réussir ! », s’enthousiasme Florence.
Visiblement, elle n’est pas la seule à le penser. Le projet, porté par la jeune femme avec la bénédiction de sa famille, a été présenté à l’association Au Suivant de La Riche qui a été « scotché ». Résultat ? Au Suivant a accepté de le produire.

Florence met également toutes les chances de son côté. Un album de la comédie musicale devrait sortir dans la foulée. Et pour la représentation physique de Neverland fin juin, elle a envoyé des invitations à foison, même du côté de la capitale et d’émissions comme The Voice. Du culot, comme elle dit, mais qu’elle assume, car « ça ne coûte rien d’essayer. Et puis, pour une fois, pourquoi ce ne serait pas une comédie musicale qui part de province vers Paris ? », s’interroge Florence. C’est donc la dernière ligne droite pour Neverland, l’opéra rock.

La pression monte. Le 30 juin, jour-J, approche à grands pas. Florence, Audrey, Clémence, Adrien, Théo et les autres fouleront les planches et présenteront leur comédie musicale, leur « gros challenge ». Un show de deux heures avec entracte qu’ils espèrent bien présenter à d’autres reprises. « Ce serait vraiment dommage d’avoir autant travaillé pour ne faire qu’une représentation. Le but est de faire plusieurs dates ! ». Les places partent d’ailleurs rapidement (pensez donc à réserver…).
De quoi ravir Florence… qui n’est toutefois pas prête de se reposer sur ses lauriers. L’histoire de l’Étoile bleue, cette ancienne maison close tourangelle abritant maintenant la Jeune chambre économique, lui a donné des idées. La preuve : elle est déjà en train de plancher sur un nouveau scénario autour du sujet.

> Neverland l’opéra rock : samedi 30 juin à 20 h 30, à La Pléiade de La Riche. Tarifs : 6 € (réduit) ou 8 € (plein). Résas sur helloasso.com/associations/au-suivant/evenements/neverland-l-opera-rock
> facebook.com/CieNeverland

→ALLER PLUS LOIN :
PETER PAN AU FÉMININ

Florence Maury, qui prendra le rôle de Clochette, raconte : « Il nous fallait un Peter Pan évidemment. Mais peu de garçons ont postulé. Lors d’une audition, une comédienne, Clémence Mauve, avait vraiment un physique, un bagout, une façon de parler. Ça nous a interpellés. Clémence a donc pris quelques cours de chant supplémentaires pour prendre le rôle. Eh oui, Peter Pan est une fille ! (rires) »

Casting pour comédie musicale

Le projet Requiem for a darkness est lancé à Tours. Pour cette comédie musicale, son créateur vient de mettre en place un casting. A vos CV !

Requiem for a darkness : le nom vous dit quelque chose ? C’est le nouveau bébé du designer sonore et compositeur tourangeau Nicola Tenz. « Un concept inédit de comédie musicale animée alliant le dessin- animé et le show live ayant pour iconographie le cartoon. » Le tout, adapté du roman Dracula de Bram Stoker. Rien que ça.

n projet très ambitieux donc (il suffit de voir les idées de costume !), qui verrait ses acteurs évoluer sur scène, avec des décors fixes dessinés projetés en toile de fond, et d’autres séquences où les comédiens joueraient, chanteraient et danseraient en direct. Mais pour cela, Nicola Tenz – par ailleurs responsable du studio Mitaka – a besoin de monde. Il vient de lancer un casting.

Sont recherchés des artistes régionaux, des chanteurs et chanteuses qui viendront participer à cette comédie musicale. L’annonce précise bien que le chant et l’acting sont obligatoires. Les intéressé(e)s peuvent dès à présent envoyer leur CV et une démo audio à studiomitaka@hotmail.com

> Infos sur facebook.com/studiomitaka ou au 06 83 03 15 03.

Broadway en Touraine

Le Brodway Artistic Show s’agrandit et lance son institut de comédie musicale cette année. Vous connaissez cette compagnie qui a commencé avec un petit groupe d’étudiants ?

LE BAS
(Crédit David Savary)

Les vocalises résonnent depuis la salle panoramique du Sanitas. Elles s’entendent jusqu’au bas de l’immeuble. À l’intérieur, la troupe du Broadway Artistic Show (BAS), spécialisée dans la comédie musicale. Ils s’échauffent la voix, avant de débuter leur répétition. Jupes longues à carreaux, vestes en jean, banane sur la tête. Les artistes soignent leur look 60s. Logique, cette année, ils ont choisi Grease. Le 4e spectacle d’une compagnie étudiante qui s’agrandit d’année en année.
En 2013, le BAS a ainsi ouvert son institut. Les Tourangeaux se prenant pour Fred Astaire peuvent recevoir des formations en chant, danse ou improvisation scénique. « C’était une idée que j’avais en tête dès la première année », sourit Thomas Thuillier, président de l’association. L’étudiant en droit de 22 ans savoure la « professionnalisation » grandissante de BAS. Les débuts, en 2010, lui semblent même déjà loin. Il se souvient du jour où on lui a demandé un plan de feu (ndlr : disposition de l’éclairage) et une scénographie. « On ne connaissait rien à la production », se marre-t-il. Terminés les moments hésitants, quand par exemple l’université a accueilli tièdement son initiative.
L’image vieillotte des comédies musicales françaises a été supplantée par un effet Glee. Et surtout, BAS a convaincu par ses shows. « Maintenant, la fac dit qu’on est une de ses vitrines », fanfaronne Thomas. Il a souhaité amener la rigueur et l’intensité observées lors d’une année universitaire en Alabama. Il avait été impressionné par un de ses amis, étudiant en… comédie musicale. À ses côtés, Nathalie apporte sa parole de sage. « Je suis passée par une école de comédie musicale à Paris, et j’ai l’impression qu’il y a plus de profondeur dans le boulot ici », loue-t-elle.
La troupe dispose d’une directrice vocale et travaille avec Marie-Mathilde Amblat, comédienne au théâtre de l’Ante, une ancienne troupe étudiante devenue pro. Un futur qui trotte dans la tête de Thomas Thuillier. D’ici une décennie, il imagine une troupe BAS pro, et une amateure, en plus de l’Institute. Chiche ?
 
+ Après Cabaret, Adieu Berlin et Chicago, les étudiants ont choisi le célèbre Grease. L’histoire de Sandy, adolescente qui retrouve son petit ami de l’été dans son nouveau lycée. Représentations les 9, 10 à la salle Thélème et le 23 mai 2014 à l’Espace Ligéria, à Montlouis-sur-Loire. Vous avez le temps de réviser les paroles de « You’re the one that I want ».
++ Fondé cette année, BAS Institute propose différents stages, ouverts à tous et à prix abordables (50 €). La prochaine session se déroulera les 9 et 10 novembre. Elle s’intitule « Danse et conscience du corps ». Plus d’infos par ici !