Chroniques culture : la sélection BD, un polar islandais et l’album de Mesparrow

LA SÉLECTION BD DE LA SEMAINE

Avec « Missak, Melinée et le groupe Manouchian » (Dupuis), Morvan et Tcherkézian nous racontent l’histoire des fusillés de l’Affiche rouge. Célébrés et panthéonisés, ces personnages aux destins hors du commun revivent dans cet ouvrage hyper documenté et passionnant.

L’Histoire, on la vit aussi à travers les aventures de ce pirate devenu corsaire que fut L’Olonnois. Dans « Le Marin des sables » (Albin Michel), Jérémie Royer adapte le roman de Michel Ragon, pour un résultat plein de bruit et de fureur, mais aussi de réflexion sur la vie qui passe.

L’Histoire plus récente celle-là, celle d’un camp de réfugiés au Sud Soudan sous les yeux de deux enfants : « L’Œil du Marabout » (Daniel Maghen) est un livre choc et poignant, où les couleurs de Pendanx peinent à masquer la douleur et l’égarement de l’être humain.
La noirceur de l’âme humaine, Simenon l’a côtoyée dans tous ses romans et « La Neige était sale » (Dargaud), adaptée par Fromental, ne déroge pas à la règle. Ce chef d’œuvre de la littérature noire est ici magnifié par un travail remarquable de Yslaire.

Au moment où les progrès avancent à pas de géant sur la connaissance de la Préhistoire, on saluera vivement ce « Peindre avec les lions » (Dargaud). Grolleau et Conzatti nous entraînent il y a 35 000 ans sur les traces de nos ancêtres, avec un album fort et féministe épatant.
Hervé Bourit

L’album

MESPARROW – L’ESSENCE VAGABONDE

Déjà le quatrième album pour la Tourangelle Marion Gaume et son complice Simon Carbonnel qui livrent ici onze pépites, entre chanson et électro, entre français et anglais, entre Terre et mer. Un équilibre délicat et subtil, où la voix prend toute sa place avec des ambiances calmes comme « Poussières d’étoiles », suivies de tourneries dingues (« Open up »).

Ici, tous les titres sont sublimés par des ambiances sonores toutes aussi différentes les unes que les autres, portés par des textes introspectifs et très personnels. De quoi attendre avec impatience toute sa série de concerts, dont un passage à Terres du Son, le 12 juillet prochain.
H.B.

Le polar

FROID COMME L’ENFER

Dans le milieu des auteurs de polars islandais déjà bien fourni, Lilja Sigurdardóttir s’est fait une place à part avec son écriture nerveuse et ses histoires à tiroir aux finals toujours très surprenants. Sa nouvelle trilogie, après le carton mondial de « Reykjavik Noir », est bien partie pour en faire la nouvelle figure incontournable de sa génération.

Rien ne manque en effet à cette histoire de double kidnapping à laquelle une enquêtrice doit faire face, ni les paysages de son île aussi tortueux que ses protagonistes, ni ses innombrables revirements de situations qui vous scotchent. Voilà donc un train-fantôme idéal pour les jours de pluie sans fin et les nuits blêmes sans lendemain, où il ne reste qu’à embarquer.
H.B.

 

Rue du Dr Bretonneau, on a testé Le Bistro Thaï

Mi-novembre 2023, il y a eu du changement du côté de la rue du Dr Bretonneau. Exit, l’enseigne de burgers qui siégeait au numéro 24, désormais c’est une cuisine totalement différente, puisque c’est un voyage pour la Thaïlande qui nous attend avec Le Bistro Thaï.

Ouvert par Piluek Thongwong, le restaurant surprend d’abord par son concept qui contraste. Ici, il est question de gastronomie asiatique, mais proposée dans un lieu à l’ambiance bistro. À l’intérieur, la salle parle d’elle même : pas d’exotisme dans le décor, mais une atmosphère cosy qui n’épouse pas les codes habituels du restaurant thaï traditionnel.

Petites plantes au plafond, tables effet marbré, chaises confortables et banquettes moelleuses contre le mur s’accordent bien. Même la musique contraste – sans jurer – puisqu’on a droit à une sympathique playlist de blues en fond.

On tente le panaeng mooh

Mais dans l’assiette, c’est bel et bien une authentique cuisine thaïlandaise qui nous attend ! Pad thaï kai (nouilles sautées au poulet), poh pia pak (nems aux légumes) ou encore – attention à l’orthographe – kung yai tod katiam prik thaï (les gambas sautées à l’ail et au poivre) sont proposés au menu. Une formule du midi, à 21 € pour entrée-plat-dessert-boisson, est également de la partie.

Une fois installés, Antonin David au service, tout sourire et prévenant, nous apporte une petite salade d’accueil au poulet. On apprécie l’attention. C’est suffisamment relevé pour satisfaire le palais, sans pour autant être trop épicé ou piquant.

Pour la suite, on a opté pour le panaeng mooh : il s’agit d’un porc au curry rouge avec plein de saveur, notamment porté par de la crème de coco qu’on a appréciée. Le plat est très parfumé, servi dans une jolie vaisselle, accompagné d’un riz nature ou d’un riz gluant suivant sa préférence. Le tout, pour un résultat copieux ! De quoi repartir le ventre plein et rassasié de ce voyage culinaire en terre thaïlandaise.

Aurélien Germain


> L’addition : formule du midi entrée-plat-dessert et boisson pour 21 €. A la carte : soupes, salades et fritures entre 10 et 12 €. Plats de 15 € à 23 €, avec une majorité de propositions à 18 €.
> Le Bistro Thaï, au 24 rue du Dr Bretonneau à Tours. Ouvert du lundi au dimanche, midi et soir. Petite terrasse extérieure également.
> Contact : Tél. 09 83 88 14 58.  @bistrothai.3 sur Instagram ou « Le Bistro Thaï Tours » sur Facebook.

 

Belle table : on a testé la cuisine de L’Accalmie

Salle spacieuse et moderne, musique de fond, très légère : nous voici à L’Accalmie, pour goûter au menu concocté par le chef Arthur Viard, arrivé en 2022. La qualité est toujours au rendez-vous.

L’Accalmie est une adresse connue à Tours. Certes. Mais depuis 2022, le restaurant a changé de propriétaire et de ligne culinaire. Arthur Viard dirige les cuisines. Aurore Legrand Viard, sa femme, s’occupe du service. Le nouveau chef revendique une cuisine gastronomique préparée avec des produits frais. Une montée en gamme qui ne se paye pas forcément au prix fort.

Le midi, il est possible de prendre, comme nous, le menu Retour du marché à 25 €. On commence avec trois amuse-bouches qui annoncent la couleur. Arrive ensuite l’entrée : un ceviche de lieu noir, radis red meat et leche de tigre. Un intitulé long qui décrit pourtant une association de saveurs simple et soignée.

Le plat : un filet mignon de porc, purée de panais, champignons et jus réduit truffé. C’est la pièce maîtresse de l’ensemble. La viande parfaitement cuite et les assaisonnements habilement équilibrés montrent que le chef maîtrise sa partition.

Pour conclure, un entremets façon banoffee (pâtisserie anglaise à base de banane) accompagné d’un caramel beurre salé, de cacahuètes caramélisées et d’un sorbet banane. Une fin en douceur qui ne laisse pas sur sa faim.

Pour une occasion particulière ou pour le plaisir de bien manger, L’Accalmie est une adresse à garder en tête, du fait de son rapport qualité- prix notamment. L’équipe du restaurant est accueillante et chaleureuse. Le tout incite à profiter de l’instant.

Théo Lheure, journaliste en formation à l’EPJT


> L’addition : Menu Retour du marché (uniquement le midi) 25 €. Menu 36 € (entrée/plat ou plat/ dessert) et 46 € (la totale entrée/plat/ fromage/dessert). Des menus de 4 à 8 « temps » entre 55 € et 157 €.
> L’Accalmie, au 10 rue de la Grosse Tour, à Tours. Ouvert du mardi au vendredi de 12 h à 14 h et de 19 h à 21 h et le samedi de 19 h à 21 h.
> Contact Tél. 02 47 39 24 83 ou sur les réseaux sociaux : @laccalmietours sur Instagram et L’Accalmie sur Facebook.

 

 

Sandwiches faits minute et plat du jour : on a testé Mr Marcel

Une enseigne de sandwicherie (mais pas que !) installée rue Courteline.

Les deux amis et compères Axel Meriot et Teddy Vrignon ont un point commun. C’est le nom de leur grand-père, Marcel. Quoi de mieux, donc, que d’appeler leur établissement… Mr Marcel ? La petite enseigne a ouvert ses portes l’été dernier et a déjà ses habitués, dans un quartier qui commençait à manquer un peu de propositions.

Installé rue Courteline, Mr Marcel a fait le choix de la sandwicherie, avec du casse-croûte à emporter, fait sur place (et en une minute chrono, c’est leur pari), bien frais avec de bons produits, le tout en circuit court. Pour varier les plaisirs, la carte s’élargit avec des salades joliment présentées et, la bonne idée qui réchauffe, un plat qui change absolument tous les jours.

Preuve en est, la semaine de notre visite, on a pu constater que le mardi était dédié au poulet mafé, le mercredi au sauté de veau aux carottes et cumin, le jeudi aux lasagnes coppa ricotta… Pour nous, le vendredi, on a eu droit à la cocotte de porc, haricots blancs. Du tout bon, avec un point bonus pour l’excellent chorizo, savoureux et puissant, qui rehausse le tout (d’ailleurs, les références de charcuterie basque vendues ici sont fameuses).

Un pain focaccia qui fait la différence

Bien entendu, on a également emporté avec nous l’un des sandwiches proposés – c’est la spécialité d’ici après tout – en optant pour une recette avec roquette, jambon finement coupé (et sans nitrites !), moutarde jaune et un délicat cheddar affiné. Le tout, avec pain focaccia bien moelleux et parfumé qui fait toute la différence.

À noter que le sandwich est bel et bien réalisé en une minute – pari tenu, donc – à la commande et sous nos yeux en direct. Le reste de la carte est constitué de neuf offres, passant par exemple du « marcello » avec sa burrata, au « inferno » avec son chorizo affiné 2 mois et pecorino au poivre, sans oublier une option végé avec aubergines grillées et pesto.

Dernier point positif : l’accueil vraiment chaleureux, voire amical, au goût de reviens-y et qui nous a fait bonne impression. Une adresse à retenir à deux pas de la place de la Victoire.

Aurélien Germain


> L’addition : sandwich « tradition », 5,90 €. Sandwich focaccia : 7,90 €.Plat du jour 9,90 € ou salades à 7,90 €. Desserts maison à 2,80 €. Sinon, différentes formules avec dessert et boisson de 9,40 € (avec sandwich tradition) à 13,40 € (avec plat du jour).
 > Mr Marcel, au 38 rue Georges Courteline, à Tours. Ouvert du lundi au samedi, de 7 h 30 à 14 h et de 16 h à 20 h. À emporter.
> Contact Tél. 02 46 46 91 60 ou sur les réseaux sociaux : instagram.com/mr.marcelsandwicherie et Mr.marcelsandwicherie sur Facebook.

 

Chronique resto : Boui-Boui, la bonne table place Gaston-Paillhou

C’est la très bonne surprise du côté des Halles : on a (enfin) pu tester la douce cuisine du Boui-Boui ! A table !

Cela faisait un bon petit bout de temps qu’on avait un oeil sur Boui-Boui ! Mais chaque fois, la team tmv débarquait un poil trop tard : arrivée à l’improviste, sans réservation, bec dans l’eau, tables prises d’assaut. Apparemment, cette récente table tourangelle a déjà son lot de fidèles depuis septembre. Alors pour cette chronique, alléchés par l’excellent bouche-à-oreille, on a enfin décroché le téléphone pour réserver…

Midi trente. La salle est complète. C’est ambiance bistrot sympa et convivial et ce jour-là, on se dit qu’on a bien fait de venir entre amis ; l’état d’esprit est tout à fait là. Détente et bons petits plats au programme.

La cuisine ? Un doux régal

Aux manettes, on reconnaît notamment deux têtes connues : au service, l’éternelle enjouée Sophie Boulay qu’on avait pu voir et apprécier à La Cour, place Plumereau. Et en cuisine (qui est d’ailleurs ouverte sur la salle), Édouard Guillon, que les amateurs de bonne chère ont pu croiser à l’Auberge du Croissant à Rochecorbon.

 

Et question cuisine, justement, c’est le doux régal ! La carte du midi, courte donc gage de qualité, offre de belles propositions pour un total à 27 € entrée- plat-dessert. Jolie vaisselle, présentations travaillées, recettes alliant traditionnel et originalité et surtout… eh bien, c’est tout simplement bon !

En entrée, l’œuf mollet a tenu toutes ses promesses avec son jaune coulant et souple et son blanc ferme. Le tout, porté par une purée de céleri bien onctueuse comme il faut, des champignons et des copeaux de jambon affiné 24 mois. Une excellente entrée en matière.

Pour la suite, on a voulu faire ressortir notre côté « viandard » (avis aux intéressé(e)s : Boui-Boui se proclame d’ailleurs « bar à bidoche » le soir…) en dégustant la pièce du boucher, de l’Angus, tartinée d’une bonne dose de beurre maître d’hôtel qui fait toute la différence. La viande, fine et très tendre, repose sur un écrasé de pommes de terre tout doux.

Notre voisine a été tout aussi satisfaite avec son pavé de cabillaud à la cuisson parfaitement maîtrisée, posé sur un risotto copieux et nourri à l’encre de seiche, avec une réduction de jus de moules. Un sans-faute de bout en bout selon nous. La formule du midi nous a ravis, on reviendra le soir pour la fameuse « bidoche »…

Aurélien Germain


> L’addition : formule midi à 27 € (entrée-plat-dessert) ou 23 € entrée-plat ou platdessert. Plat seul à 18 €
> Boui-Boui au 27 place Gaston- Paillhou, juste en face des Halles. Ouvert du mardi au samedi, de midi à 14 h 30, et les vendredis et samedis de 19 h à minuit. Cuisine du marché le midi, bar à bidoche le soir. Petite terrasse.
> Contact Réservations (fortement conseillées) au 02 34 37 69 05. Menu de la semaine et infos sur Instagram, @boui_boui_tours

 

Chroniques culture : le roman On m’a piqué la Joconde, la sélection BD et le live de X Ray Pop au Bateau ivre

Cette semaine, au menu : le roman déjanté « On m’a piqué la Joconde » du Tourangeau Michel Douard, une tripotée de BD diverses et variées, sans oublier l’instant musique avec le nouvel album de X Ray Pop.

LE COIN LECTURE

ON M’A PIQUÉ LA JOCONDE

Il y a un nouveau venu aux « Romans d’Histoire pop », une collection qu’on adore des éditions Eyrolles. La formule ne change pas : respect de l’Histoire avec un grand H… mais « la forme n’a en revanche rien de sérieux ». Mais alors, vraiment pas ! Preuve en est – de nouveau – avec ce « On m’a piqué la Joconde – histoire ébouriffante de Léonard de Vinci ».

Le Tourangeau Michel Douard multiplie les références pop (essayez donc de retrouver tous les clins d’œil à la chanson française !), ne lésine pas sur le loufoque et dose comme il faut son second degré. Mais jamais, on ne bascule dans le grand n’importe quoi.

L’auteur raconte, toujours avec finesse et humour, les facettes d’un Léonard de Vinci qu’on voit ici… sous un autre jour, dirons-nous ! Sa fin de carrière, ses relations avec ses pairs, sa rencontre avec François Ier, son départ pour Amboise, le mythique tableau : tout y passe, la réalité se saupoudre de fiction et l’on prend malin plaisir, à la lecture, à revisiter l’histoire. Un très bon moment.

Aurélien Germain


Les BD

CHARLES CHARLES, PROFESSION PRÉSIDENT

La collection Pataquès (éditions Delcourt) nous fait le plaisir de rééditer ce délicieusement absurde « Charles Charles, profession président NED ». On y retrouve, sous le trait, le dessin animalier et l’esprit de Dubuisson et James, un président de la République arriviste, à moitié beauf à moitié sexiste, aussi incompétent que crétin.

Suit alors une tripotée de strips courts, où l’on rit parfois, où l’on sourit souvent. L’homme politique moderne est ici moqué à travers des gags bien sentis. C’est à la fois satirique, grinçant, ironique, mais aussi vraiment drôle. Et bien sûr, toute ressemblance avec des personnages ayant existé, blabla…
A. G.

La sélection de la semaine

« Showtime at the Apollo » (éd.Glénat), c’est 240 pages signées Smith et Fox, sur cette salle mythique qui a vu passer, depuis 1934, des artistes comme Billie Holiday, Jimi Hendrix ou James Brown. Hyper documenté, merveilleusement mis en images, c’est un « must have » pour tous les amateurs de musique.

De Harlem, on passe au Japon avec « Les Évaporés » (Sarbacane), récit sensible et poignant d’Isao Moutte, d’après le roman de Thomas B. Reverdy sur les personnes disparues. Une magnifique quête d’une jeune femme à la recherche de son père dans un Japon interlope entre Tokyo et Fukushima.

De Corée nous arrive le nouveau roman graphique de Keum Suk Gendry- Kim « Demain est un autre jour » (Futuropolis). De ce récit très personnel sur un impossible enfantement, on en ressort bouleversé.

Du coté de Cali en Colombie, Marchetti, Dandois et Merino nous racontent l’histoire de ce tueur à gages repenti devenu prêtre avec « Padre Sicario » (Albin Michel). Librement inspiré de fait réels, ce récit chromatique et haletant, entre polar et introspection, est une sacrée bombe.

« Tous ensemble » (Delcourt), c’est la cerise sur le gâteau de Kris, Michalak et Laude. Au menu : une comédie hilarante autour d’un fan du stade de foot de Brest, des gangsters du dimanche, des marchands d’armes… Une sorte de Pieds Nickelés de haute volée !
Hervé Bourit


A écouter !

X RAY POP – LIVE AU BATEAU IVRE

Enregistré le 20 février 2023 dans la mythique salle tourangelle, ce nouveau live des Tourangeaux propose un voyage intersidéral de haute volée. Au cours de ces 13 titres, la bande à Doc Pilot déploie un univers qui lui est propre entre pop psychédélique, jazz martien et groove vaudou.

Avec cette incroyable spontanéité et cette belle complicité qui les unit depuis déjà quelques années, les six musiciens déroulent une tapisserie sonore sur laquelle se pose la voix exceptionnelle de Charlotte Bartuss. Jalonnées de solos incandescents, les reprises de Gainsbourg ou des Stooges atteignent des sommets et confirment la maîtrise du groupe à s’emparer de classiques. Un album à savourer pleinement.
H.B.

On a testé La Bodega by Matthis, quartier des Halles

Pour la chronique resto de la semaine, un petit tour s’imposait à un établissement qui propose plats du jour et carte de tapas.

Oups, mais c’est qu’il était passé sous notre nez et notre radar, lui ! Lui, c’est l’établissement niché au cœur du quartier des Halles, place Gaston-Paillhou. La Bodega by Matthis – son petit nom – propose un côté bistrot le midi et le soir, c’est plutôt bar à tapas (mais que les amateurs se rassurent, les tapas sont aussi disponibles pour le déjeuner !).

Pour notre chronique resto de la semaine, on s’est dit qu’on allait tester la carte du midi. Ce jour-là, sept plats du jours se font face. On peut tenter le cabillaud vapeur, nouilles chinoises et sauce vierge, ou bien le filet mignon de porc sauce vin rouge et purée, ou la brochette d’onglet de boeuf et les frites maison notamment.

Les pieds sous la table, une petite bière en pression en apéritif (*), on opte finalement pour le simple plat de pâtes… Mais pas n’importe lesquelles : les penne al tartufo (16,50 €) ! Difficile, pour la team tmv, de résister à l’appel de la truffe…

Un large choix de tapas également

En attendant l’arrivée du plat, on discute un peu avec Paul, au service, chaleureux et avenant. C’est lui qui nous apprend que les tapas (un large choix) sont aussi possibles le midi. De ce côté, on est plutôt sur des tarifs autour des 9 € pour tout ce qui est tataki de thon, petite pizza apéro, ou encore les poulets crispy.

La salle est spacieuse, lumineuse, on ne se sent pas du tout serrés. Des habitués sont déjà au comptoir et ça discute entre amis. Notre assiette arrive rapidement et on voit que la portion est généreuse. Le goût et les saveurs de la truffe sont là, c’est assaisonné comme il faut. De larges tranches de jambon coupées finement habillent les pâtes qui, elles, reposent dans un petit jus qu’on a pris malin plaisir à « saucer » en fin de repas, avec un excellent pain venant tout droit des voisins des Halles.

Reste désormais à y refaire un petit tour pour découvrir les grandes planches mixtes, la carte des vins ou encore le large choix de tapas qui nous faisait de l’œil. Histoire de partager tout ça entre ami(e)s autour d’un bon verre.

Aurélien Germain


> L’addition : Ce jour-là, les plats du jour s’échelonnaient de 14,50 € (gnocchi sauce gorgonzola par exemple) à 22,90 € (pour le cabillaud et nouilles chinoises). Penne al tartufo à 16,50 €. Desserts : 6,90 €.
> La Bodega by Matthis, au 5 place Gaston-Paillhou. Ouvert du mardi au samedi, de 11 h à 14 h et de 18 h 30 à 1 h 30.
> Contact Tél. 02 47 73 57 59. Menus sur la-bodega-by-matthis.eatbu.com Réseaux sociaux : labodegabymatthis et @la_bodega_by_ matthis sur Instagram

 

(*) l’abus d’alcool est dangereux pour la santé

Le Salon Bleu : la bonne adresse avenue Grammont

« Restaurant et coffee shop familial, au service continu salé et sucré ». Voilà la promesse du Salon Bleu, installé il y a peu à deux pas de Jean-Jaurès. On y a fait un tour…

Une nouvelle jolie surprise se niche désormais au début de l’avenue de Grammont, à quelques pas de la place Jean-Jaurès. Il s’agit d’une adresse ouverte à la mi-août. Son petit nom ? Le Salon Bleu qui se présente comme un « restaurant et coffee shop familial, au service continu salé et sucré fait maison, de 8 h à 18 h 30 ».

Les premiers pas à l’intérieur donnent cette impression de cocon. L’établissement n’est pas très grand, la déco est bien réfléchie, avec ce large tableau fait de végétation, de fleurs et de lianes, et cette grande étagère au fond sur laquelle reposent divers livres et cadres. Ambiance chaleureuse avec des sièges confortables, une grande banquette, le tout dans des tons bleus et une petite musique jazzy en fond. Voilà pour les présentations…

Et dans l’assiette, alors ? Eh bien, ce midi-là, toute notre tablée était satisfaite. La carte est efficace, car courte (c’est donc un bon point) avec trois entrées-trois plats-deux snacks. Côté desserts, on est sur une sélection de six choix par le pâtissier en chef Louis avec, par exemple, un cheesecake citron, du tiramisu framboise, un cœur coulant chocolat noir et cœur vanille ou un crumble aux nectarines. Ce qui a régalé nos papilles !

Pour le reste, on a tenté notamment un excellent velouté de courgettes petit pois au basilic pour bien démarrer le repas. Ce jour-là, il y avait aussi la possibilité de s’essayer à la terrine de campagne au foie de volaille et aux rillons de Didier (l’homme qui a lancé ce restaurant).

Pour poursuivre, on a dégusté un curry rouge – bien relevé et un poil épicé – au lait de coco, poulet et crevettes au basilic thaï. De quoi prouver qu’en cuisine, Amélie maîtrise sa partition sur le bout des doigts.

On ajoute à ça une jolie vaisselle, un service toujours souriant et agréable, et une note légère (un billet de 20 pour notre duo entrée/plat) ; Le Salon Bleu a donc toutes ses chances de connaître une belle aventure à Tours.

Aurélien Germain


> L’addition : les entrées sont entre 6 et 7 €, tandis que les plats oscillaient ce jour-là entre 12 € (la salade de pâtes avoine et truite fumée) et 18 € (l’onglet de boeuf, huile ail des ours). Le curry rouge présenté dans notre chronique était à 14 €. Snacks (pain brioché) à 7,50 € avec formule à 14 € (avec boisson et cookie).
> Au 17 avenue de Grammont, à Tours. Ouvert de 8 h à 18 h 30, sauf le dimanche et le lundi. Sur place ou à emporter.
> Tél. 02 47 05 32 85, sur Facebook : Le Salon Bleu – Restaurant, Coffee Shop et sur Instagram, @lesalonbleu_tours

 

On a testé les hot dogs et les rolls de Jordy’s Street Food

Au menu ici ? Des hot dogs aux différentes recettes, des « rolls » (des rouleaux de pain farcis) et des pâtisseries.

Il y a du nouveau du côté de la rue Nationale ! Depuis quelques semaines, il faut compter sur Jordy’s street food, un établissement qui s’est installé à deux pas de Porte de Loire (Anatole-France pour celles et ceux qui n’auraient pas encore suivi). Au menu ? Des hot dogs aux différentes recettes, des « rolls » (des rouleaux de pain farcis) et des pâtisseries.

À l’intérieur du restaurant, il y a ce pan de mur avec de la fausse végétation et un gros néon qui reprend le panneau mythique « Welcome to fabulous Las Vegas ». À côté, une large sélection de boissons au frais avec, notamment, des bubble tea.

Rolls pastrami et hot dog raclette

Pour notre première visite, on s’est dit qu’on allait tester les deux spécialités de Jordy, c’est-à-dire le hot dog et le roll. Pour les rolls, différentes propositions s’affrontent, comme le « thon » (mayo épicée, thon, ciboulette et œufs brouillés), le « chicken » avec son poulet, l’option végétarienne (poivrons marinés, feta) et même le « lobster » avec sa chair de homard et beurre citronné.

De notre côté, ce sera le « pastrami ». Le pain est brioché et bien moelleux, c’est tout chaud et le mélange bœuf émincé / cheddar fondu fonctionne. Il y a toutefois un peu trop de guacamole à notre goût, ce qui atténue l’ensemble.

On a aussi testé les hot dogs, évidemment. Le menu affiche sept propositions, avec chili sin carne, chips de nachos ou encore l’original à la moutarde douce. Ce jour-là, il faisait environ 35°C – coucou, la canicule – alors pourquoi ne pas tester le hot dog à la… raclette ? (à tmv, on aime les défis, oui oui) Le plat est copieux, c’est généreux en sauce cheddar pour notre plus grand plaisir, le fromage est bien coulant, il y a un peu de bacon fumé et, par-dessus, des oignons crispy pour agrémenter tout ça !

À noter qu’en plus de ces plats, il est aussi possible d’opter pour des gaufres et pancakes. Avec, au choix, service sur place, sur une toute petite terrasse, ou à emporter.

Aurélien Germain


> L’addition : hot dog entre 4,90 € et 6,90 €. Rolls à 6,90 €, sauf le « lobster » (avec de la chair de homard) à 14,50 €. Gaufres et pancakes de 3 € à 5,50 €. Formule hot dog (ou roll) + boisson + dessert à 9,50 €.
> Jordy’s street food: 15 rue Nationale, à Tours. Ouvert tous les jours de 10 h à 20 h, sauf le dimanche. Pratique Sur place ou à emporter. Option végétarienne possible pour les rolls.
> Contact : streetfoodjordys.fr  Sur TikTok @ jordystours

 

On a testé les « baogers » de Gomu, place du Grand-Marché

La franchise Gomu s’est installée à Tours. Son credo ? Allier street food américaine et japonaise avec, en rab, une petite dose de pop culture.

C’est peu dire que la franchise Gomu avait bétonné son arrivée à Tours. Du teasing sur les réseaux sociaux, un bon bouche à oreille (avec un nom qui parle à de nombreux vingtenaires), un marketing rôdé et et une ouverture en fanfare, fin mai dernier, avec 250 burgers offerts aux premiers clients et des cadeaux à gagner, comme un voyage au Japon ou des iPhone. Depuis, force est de constater que l’engouement est resté intact.

Pour la petite histoire, Gomu a ouvert son premier restaurant à Paris en juin 2021. Une dizaine d’autres établissements ont vu le jour très rapidement à travers la France. Tours a donc désormais, elle aussi, son Gomu, place du Grand Marché.

On arrive un vendredi midi pour tester l’enseigne. Très vite, un membre de l’équipe nous vient en aide, explique le concept : « Vous connaissez ? C’est inspiré de One Piece (le mot « Gomu » – NDLR). Le restaurant est un mélange entre l’Amérique et l’Asie. » En effet, les cinq amis qui ont lancé la chaîne sont tous fans de mangas et souhaitaient mixer le burger américain à l’esprit asiatique. On se retrouve donc, par exemple, avec des « baogers », c’est-à- dire des burgers avec un pain bao, un petit pain brioché d’origine chinoise… mais toujours dans le domaine de la street food, qu’on se le dise.

Néons, baogers et steak « smashé »

Une fois la commande aux bornes prise, on zieute l’intérieur du resto. La déco est originale. Il y a du néon à tout va, des tons et des couleurs qui rappellent l’esprit tokyoïte. Le staff, lui, est vraiment adorable et très avenant. À la carte, il y a un choix de dix baogers : le Ebi, avec sa galette de crevettes et sauce spicy, le Cheetos Mozza avec galette de mozzarella ou encore le Cheese tout simple, le tout avec frites crinkles ou frites patate douce.

 

On a choisi le Yonko, avec double steak « smashé », salade, oignons caramélisés et mayonnaise. Le pain se tient bien et ce fameux steak « smashé » ramène le bon point (c’est grillé comme il faut), ça a du goût. On reste évidemment dans de la fast food, mais c’est sympathique. Et à peine le repas terminé, on voit bien que la file d’attente – avec de nombreux jeunes – s’allonge déjà. Visiblement, Gomu a déjà beaucoup d’adeptes.

Aurélien Germain


> L’addition : burgers de 10,90 € (le Ham Baoger) à 13,90 € (un Crrrips avec la sauce truffe). Les principaux coûtent 12,90 €. Starters à 5,90 €. Frites à 3 €. Bubble tea à 5,90 €.
> Au 28, place du Grand Marché, à Tours. Ouvert tous les jours, du dimanche au mercredi de 11 h 30 à 23 h 30 et du jeudi au samedi de 11 h 30 à 2 h du matin. Sur place ou à emporter. Livraison possible.
> Contact Sur gomuburger.com ou @gomu.fr sur Instagram

 

On a testé la trattoria Mi Faim Mi Raisin

Il n’y a pas que les salariés en post burn-out qui ont le droit de se reconvertir. Les restaurants aussi. Et, comme pour les gens, parfois, ça leur permet de redonner du sens à ce qu’ils font et de repartir pour une très belle aventure. C’est, en gros, ce qui s’est passé pour Mi faim mi raisin. L’endroit était un restaurant traditionnel, à la française, il s’est transformé en 2019, en une véritable trattoria italienne.

Une reconversion qui, bien sûr, ne doit rien au hasard, puisque le chef s’appelle Cesare, qu’il est Italien et qu’il a hérité de sa famille la passion de la gastronomie et des vins de son pays. C’est dans le restaurant de son père, en Toscane, qu’il fait ses premières armes, avant de compléter sa formation en Espagne, en France et en Angleterre. E

t tout cela, il l’a mis dans le décor de Mi faim mi raisin et il le met, surtout, dans les assiettes qu’il propose tous les jours. Ici, la carte change chaque semaine donc, impossible de se lasser. Elle est courte, de saison, maîtrisée et, pour chaque plat, vous trouverez une vraie proposition végétarienne.

Classiques de la gastronomie italienne et pâtes maison

Les grands classiques de la gastronomie italienne, lasagne ou osso buco, voisinent avec des recettes de pâtes issues d’une tradition populaire plus que maîtrisée. En fonction des saisons et des envies du chef, la pasta change de saveur et de visage.

Les pâtes, justement, elles sont faites maison, tous les matins. Et, croyez-nous sur parole, ça change vraiment tout. Pour accompagner tout cela, vous pourrez faire votre choix parmi une très belle sélection de vins, en provenance directe d’Italie. C’est le chef lui-même qui les ramène quand il va voir sa famille.

Petit plus appréciable, aux beaux jours, en réservant pas trop tard, on peut demander une table dans la petite cour. Et là, franchement, les minutes s’étirent, le moment est doux, on est, le temps d’un repas, en vacances chez nos voisins italiens qui n’ont vraiment rien à nous envier en matière de gastronomie et d’art de vivre.

Matthieu Pays


> L’addition : plat unique à 11,50 €, les deux plats (entrée-plat ou plat-dessert), à 16,50 € et la totale à 20 €. Vous avez aussi une formule Expresso (un plat, un café) à 13 €.
> Au 38 rue Marcel Tribut. Ouvert tous les midis en semaine, de 12 h à 14 h et les jeudis et vendredis soirs, de 18 h à 21 h. Ouverture les mardis soirs, de 18 h à 21 h, avec pizzas à la coupe et le menu de la semaine.
> Contact Tél. 02 47 20 49 38 Sur le net mi-faim-miraisin.com/restaurant ou facebook.com/mifaimmiraisin et sur Instagram

 

On a goûté à la cuisine franco-afghane du Kabuli

Un voyage pour la cuisine afghane ? C’est possible à deux pas de la gare. Notre équipe, pour la chronique resto, est allée tester le restaurant Kabuli.

Le 10, place du Général Leclerc à Tours aura vu passer quelques adresses ces dernières années, notamment l’Odéon ou Karamara. Mais depuis un mois et demi, voilà que les murs ont été repris par un petit nouveau, un certain Kabuli.

Kabuli, c’est quoi ? C’est de la cuisine franco-afghane, un vrai voyage. Ici, on est tout de suite dans l’ambiance : on passe de la musique traditionnelle afghane toute douce, on vous explique les plats et les spécialités de ce pays, ce qui est idéal pour nous guider.

Le décor, lui, est un subtil mélange. Il y a cette salle élégante, aux tons raffinés, mais un grand arbre s’échappe d’un mur et remonte jusqu’au plafond, avec de petites guirlandes. Des feuillages enrobent également le haut du comptoir.

Le midi, il est possible de prendre la formule déjeuner à 20 € ou de piocher à la carte. On y va un peu à l’aveugle, ne connaissant que très peu cette cuisine. La spécialité, c’est le Kabuli Palaw, décliné sous plusieurs formes. C’est un plat emblématique de l’Afghanistan. La version vegan (*) nous tentait bien, mais finalement on se laisse surprendre par la version au poulet à 18,50 €.

À noter d’ailleurs qu’avant ça, arrive un petit amuse-bouche à base de houmous, déjà finement présenté. Un bon point pour commencer le repas et une attention qu’on retient.

Ensuite, le plat – ce fameux Kabuli Palaw au poulet – arrive dans une grosse marmite cuite aux motifs colorés, le tout sous cloche. À l’intérieur, le riz safrané offre de jolies douceurs en bouche, il est vraiment parfumé. La julienne de carottes caramélisées rajoute beaucoup de goût et le poulet mariné au curry (tout tendre) est parfaitement préparé, pour un résultat bien équilibré et d’ailleurs plutôt copieux (on a fait l’impasse sur le dessert, désolé !).

C’est donc une belle découverte comme adresse et comme proposition originale dans le quartier de la gare, et même tout simplement à Tours !

Aurélien Germain
(*) sur la carte figure des propositions végétaliennes également


> L’addition : formule du midi à 20 € (entrée ou dessert + plat du jour). Formule découverte, entrée-plat- dessert, revient à 29,50 €. Côté carte, les entrées sont à 8 € environ et les plats sont entre 17,50 € et 18,50 €. Desserts à 8 ou 9 €. Options vegan et sans gluten possibles.
> Kabuli au 10, place Général Leclerc. Ouvert du lundi au samedi, de 11 h 30 à 14 h et de 18 h 30 à 22 h 30. Repas sur place, à emporter et livraison.
> Contact Tél. 09 82 55 62 99 ou sur facebook.com/ kabuli.restaurant et @kabuli.restaurant sur Instagram.

On a testé la cuisine de rue de Collette (et ses briochés)

La découverte d’une belle adresse, à quelques pas de la place du Grand-Marché… On a fait un tour chez Collette !

« Passe chez Collette » par-ci, « mais va donc chez Collette ! » par-là… Cela faisait déjà un petit bout de temps qu’on nous conseillait vivement d’aller faire un tour chez Collette, installé à quelques mètres de la place du Grand-Marché depuis début avril.

Vous le savez : notre sens du sacrifice (c’est-à-dire nous remplir la panse rien que pour vous, on sait c’est trop gentil de notre part) nous a donc amenés à pousser la porte de ce joli café-restaurant. Joli, car l’intérieur est si cosy et tout doux ! Un véritable endroit où l’on a envie de s’attarder, pendant sa pause du midi ou quelques heures l’après-midi.

Dans ce cadre chaleureux, on a rencontré la patronne « Collette ». Sur les réseaux sociaux de l’établissement, elle se surnomme « ta mamie de la street food » et dit proposer « une cuisine gourmande qui apporte un réconfort immédiat ». Bon, spoiler n°1 : Collette (Marie Collet de son vrai nom) n’est pas franchement une mamie. Mais spoiler n° 2 : la cuisine gourmande, elle est vraiment là !

La spécialité ? Le brioché !

Ici, dans ce que Marie appelle un « café-restaurant de cuisine de rue et pâtisserie », on est sur des préparations généreuses qui font la part belle aux bons produits locaux. Aux côtés du bowl de la semaine, on trouve surtout la spécialité de Collette, le produit-phare : le brioché. Et ça, on a vraiment aimé !

Notre sandwich, « le Papy », arrive, sa présentation est soignée et méticuleuse. Le jambon tapisse le pain brioché, le fromage comté est entortillé pour un effet esthétique sympathique et arrosé de petits oignons frits. Et la crème truffée (un régal en bouche) assaisonne le tout. Au niveau des saveurs, c’est du sans-faute.

Il faut dire qu’on peut avoir confiance en cette jeune cheffe, puisque Marie Collet a été diplômée en cuisine à 18 ans et a fait ses armes dans des restaurants étoilés, a travaillé avec le traiteur Dalloyau à Paris ou encore dans la brigade pâtisserie du grand Jean-François Piège. Autant dire qu’outre les fameux briochés de Collette, on vous conseille évidemment un détour gourmand par ses pâtisseries…

Aurélien Germain


L’addition : briochés de 8 € (le « Monsieur » par exemple) à 11 € (le « Papy » testé dans cette chronique). Bowl de la semaine à 13,50 €. Pour un dessert, comptez environ 3 €.
Au 24, rue du Docteur Bretonneau. Ouvert du mardi au samedi, de 10 h à 18 h 30. Sur place ou à emporter. Terrasse extérieure.
Contact : 02 47 47 00 05 ou sur cafecollette.fr Réseaux sociaux : @cafecollette sur Instagram et facebook. com/cafecollette

Notre guide des restos à Tours : 50 idées et bonnes adresses

Cette semaine dans tmv, l’équipe a concocté un petit guide pratique des restaurants de Tours. On passe à table ?

Découvertes, tables incontournables ou encore coups de cœur, découvrez un petit guide utile des restaurants tourangeaux que nous avons, un jour ou l’autre, testés dans tmv.

Un annuaire évidemment non-exhaustif, compte tenu du grand nombre d’adresses existantes qui, forcément, ne pourraient pas toutes rentrer dans ces six pages de rédactionnel et de chroniques…

Pour lire ce guide, direction le numéro 445 de tmv, du 24 mai 2023, en CLIQUANT JUSTE ICI ! 

Photo ouverture : adobe stock

 

Chroniques culture : le conte de fées de Stephen King et la sélection BD de la semaine

Cette semaine, on se régale avec les presque 800 pages du dernier roman de Stephen King, sans oublier de faire un tour dans le monde merveilleux des BD parues ces derniers jours…

LE ROMAN DU MOIS

Conte de fées – Stephen King

I-né-ga-la-ble… Stephen King revient avec un nouveau roman sous le coude. Cette fois, on lorgne du côté du pavé (la bête fait 729 pages) qui se dévore tout de même à la vitesse éclair. Dans ce « Conte de fées » (éd. Albin Michel), le Maître s’éloigne de son domaine de prédilection. Exit l’horreur pure et dure ou la flippe, place à une sorte de science-fiction féérique teintée de fantasy.

On y découvre Charlie, jeune Américain vivant avec son père veuf, et dont la vie va basculer le jour où il aide un vieillard misanthrope qui s’est cassé la jambe et qui va lui faire découvrir un « autre monde »…

Tout du long ici, King convoque ses références personnelles (le père du héros est un ex-alcoolo, comme l’écrivain), fait écho à ses travaux (on pense à sa nouvelle sur le Téléphone de Mr Harrigan), et embarque le lecteur dans un univers parallèle à la Lovecraft / frères Grimm.

Stephen King prouve de nouveau quel formidable conteur il est : il prend son temps et va même jusqu’à utiliser le premier tiers de son livre pour l’installation de ses personnages ! Mais comme à chaque fois, c’est diablement efficace. Comment fait-il pour que la sauce prenne à coup sûr ? Mystère. Presque magique. Comme ce que devrait toujours être la littérature, même celle dite « populaire ».

Aurélien Germain


La sélection BD de la semaine

Bagnoli et Gaillard frappent fort avec cette nouvelle série, « La Bulle » (éd. Auzou), qui développe un univers SF très riche entre Le Labyrinthe et Truman Show. Ce T1 « Bienvenue sur Adenaom » développe une atmosphère particulièrement addictive.

Sherlock Holmes reprend du service avec « Les Mystères de Londres » (Soleil), où Suro et Pecau s’en donnent à cœur joie pour nous présenter un Holmes anarchiste et caustique à souhait. C’est très réussi et on attend le T2 suite et fin avec impatience.

Autre univers, celui de « Alice au pays du chaos » (Tabou) : Manolo Carot revisite le mythe d’Alice au pays des merveilles avec un joli sens graphique et de la composition. Un voyage dans les tréfonds de l’âme humaine.

Les éditions Noir Dessin ont quant à elles eu la bonne idée de rééditer en intégrale les quatre albums (depuis longtemps épuisés) de « Au bonheur des Dames » avec Walthery et ses amis : à découvrir !

L’Abbé, lui, nous faire mourir de rire à chaque gag de « 3 Cases pour une chute » (Fluide Glacial). Son exercice génial fonctionne parfaitement, dans un univers où humour noir se marie avec l’absurde et où l’ironie côtoie le sarcasme.

Hervé Bourit

 

L’amour de la cuisine de bouillon chez Janine et Paulette

La cuisine de bouillon revient en force. Tours a aussi sa sympathique adresse désormais.

La cuisine de bouillon a le vent en poupe. Petite révision pour ceux qui auraient manqué quelques saisons de Top Chef, la cuisine bouillon, ce sont des plats traditionnels de la gastronomie française, populaires et pas trop chers, servis dans des endroits conviviaux et gourmands. À Lyon, ce type de restaurant s’appelle un « bouillon ». CQFD.

Amélie, déjà aux commandes du bistro à burgers « Désir des mets », a ouvert le sien juste en face, rue Colbert. L’endroit se nomme « Janine et Paulette », comme les deux grands-mères de la cuisinière. Et, sur la carte, pas de surprise. On retrouve au menu les grands classiques du genre. Le poireau vinaigrette, l’oeuf mayo, le boudin blanc purée et le pain perdu sont de la partie. D’autres fois (la carte change tous les mois), on peut déguster la fameuse langue à la sauce piquante ou le camembert au four.

Amélie réfléchit même à mettre à sa carte la traditionnelle Beuchelle tourangelle, avec quelques petits ajustements pour la rendre compatible avec le menu d’un bouillon.

La cuisine simple et accessible

Car ici, on tient à respecter les valeurs d’une cuisine simple et accessible. Mais sans renier les bases d’une bonne vieille formation gastronomique qui a fait d’Amélie la cuisinière qu’elle est aujourd’hui. Si, sur le papier, les intitulés n’envoient pas forcément du rêve, les dressages savent nous surprendre quand les assiettes arrivent. Et ça, ça change vraiment tout !

Les œufs mayonnaise, pas trop chargés en mayo, justement, sont joliment posés par trois sur une fine crêpe de dentelle et relevés d’un peu de ciboulette. Le boudin est coupé en fines tranches, au-dessus d’un moulage de purée maison et relevé d’un jus bien appétissant. Le tout est vraiment très plaisant, tant à l’œil qu’à la dégustation.

Côté cuisine, Amélie travaille à la vue de tous, dans une cuisine ouverte. On l’entend parfois commenter ses préparations ou lancer une petite blague à un habitué dans la salle. Tout est réussi et juste dans cette belle adresse. Une formule complète accessible, des assiettes belles et bien dosées et un service aussi efficace que décontracté. Carton plein !

Matthieu Pays


> L’addition : formule entrée / plat / dessert / café / un verre de vin à 20,30 €. Entrées et desserts de 2,50 à 4 € (prix bouillon respectés). Plats de 9,50 à 16 €.
> Au 145 rue Colbert. Le restaurant est ouvert tous les midis, sauf le dimanche et les jeudis, vendredis et samedis soirs. Ouvert tous les jours durant la période estivale.
> Contact Tél. 02 47 60 15 22 Facebook : janine et Paulette et sur instagram janine_et_ paulette

 

Les frites, c’est la vie ? On a donc testé… « Trois Frites » !

Un concept qu’on a aimé, des frites excellentes et des garnitures à tout va… Il fallait bien qu’on goûte cette friterie, rue du Commerce.

« Frites. Fraîches. Garnies. » Voilà le mot d’ordre de Trois Frites, restaurant installé à deux pas de la place Plumereau, ouvert mi-avril par trois associés, Maxime, Grégoire et Clément. Avec un concept qui surprend. Et qui paraît audacieux !

Parce que mettre en valeur la frite, ce n’est pas forcément si simple que ça en a l’air. Surtout quand tout le principe de la carte se base là-dessus. Pourtant, force est de constater que l’établissement y parvient avec brio et qu’on est revenu de là très agréablement surpris.

Il faut dire qu’aux manettes, on retrouve l’ancien boss aux fourneaux du Delirium Café, un bar et une cuisine qui ne nous ont jamais déçus. Et côté frites, monsieur maîtrise. Elles sont fraîches, évidemment, mais également faites sur place. Oubliez la frite maigrelette, ici c’est de la vraie, de l’épaisse qui croustille et au goût, c’est vraiment du tout bon.

Des recettes prédéfinies ou des compositions à créer soi-même

Idem pour la garniture : la qualité est là, de nombreux fromages sont par exemple d’appellation d’origine protégée (AOP) et l’établissement travaille au maximum avec des produits locaux.

Et dans la barquette, alors ? On aurait pu se contenter des classiques proposées. Au hasard ? La version avec frites, poulet mariné et raclette fumée (rah !) ou la savoyarde avec son reblochon AOP, son bacon et ses oignons confits (rah ! bis). Mais on a opté pour l’option « composition à faire soi-même ».

Toutes les garnitures sont au comptoir, alors on a commandé une portion de frites et choisi d’y mettre de la saucisse, du cheddar fermier – parce que le cheddar, c’est la vie – et, par-dessus, des oignons frits pour le petit côté croquant. Une portion généreuse (et qui cale bien l’estomac), gourmande comme tout, et vraiment bonne.

Ajoutez à ça un accueil chaleureux et une équipe qui a la patate (a-t-on honte de ce jeu de mots ? Oui, probablement), et Trois Frites apparaît comme la parfaite adresse où l’on retournera avec plaisir, pour tester d’autres compositions. Des frites, des frites, des frites !

Aurélien Germain / photos : tmv (ouverture) + facebook Trois Frites


> L’addition : Comptez 7,50 € ou 8 € pour une classique « petite » (130 grammes), 9 € environ pour une « moyenne » et 12 € max pour une « grande » (250 grammes). Pour les personnalisées, 4 € (petite) jusqu’à 8 € (grande), puis pour les garnitures : 2 € par portion pour le fromage, 1,50 € pour la viande et 0,50 € pour les accompagnements.

> Au 100 rue du Commerce, à Tours. Ouvert du mardi au samedi, midi et soir. Sur place ou à emporter.

> Contact Tél. 02 47 05 13 20. Réseaux sociaux : facebook.com/ troisfrites et @troisfrites sur Instagram.

Chroniques culture : Notre sélection BD pour buller pendant les vacances d’avril

L’enfance du fils de Pablo Escobar, le tome 4 de la série Reckless, un héros galactique complètement crétin ou encore de la SF bien troussée : on vous propose quelques BD bien sympathiques pour bouquiner durant ces vacances d’avril…

ESCOBAR – UNE ÉDUCATION CRIMINELLE

En voilà un premier tome qui frappe fort dès le départ ! Dans « Escobar – Une éducation criminelle » (éd. Soleil), Juan Escobar – fils de qui-vous-savez – raconte sa jeunesse, son enfance passée auprès de ses « nounous » un peu particulières (= ses gardes du corps, tueurs à gages ultra-violents) qui sont finalement ses seuls amis.

Son récit est illustré par le dessin très expressif de Madrigal. Idéal pour accoucher ici d’une BD à l’humour noir et fort crédible. C’est une biographie atypique, nerveuse, portée par le second degré et l’hémoglobine. Vivement la suite de cette série !
Aurélien Germain

RECKLESS – TOME 4

C’est le retour tant attendu des maîtres Ed Brubaker et Sean Phillips, pour leur série Reckless. Et loin de se reposer sur ses acquis, le duo axe ce quatrième tome, « Ce fantôme en toi » (éd. Delcourt), sur la figure d’Anna, femme badass et assistante de l’antihéros Ethan qui ici n’intervient que sur trois pages !

Tout au long de cette bande palpitante, scène de crime terrifiante à Hollywood, manoir hanté (ou pas) et secrets bien glauques mènent la danse. Le trait est toujours aussi épais, le dessin fait des merveilles (les décors d’époque bien travaillés) et la colorimétrie reste en parfaite adéquation avec ce récit qui lorgne sur le polar. Poisseux et tendu, ce tome 4 se dévore. Vivement la suite !

A.G.

JOHNNY BICEPS

Johnny Biceps est un héros galactique, un vrai de vrai. Grand aventurier, musclé… mais surtout bien macho et bien crétin. Ce tome 1, « L’Argonaute du futur » (éd. Delcourt), se moque de ce personnage demeuré et caricatural à la poursuite de sa némésis, accompagné d’un assistant-clone, d’une guerrière médiévale et d’un docteur mihumain, mi-requin (!).

Bref, avec pareil pitch, on se doute à quelle sauce vont nous manger Karibou et Witko, les auteurs. Parodique puissance mille, boosté par un humour mâtiné de millième degré, improbable, ce Johnny Biceps vise juste. Amusant et totalement barré.
A.G.

LA SELECTION EN BREF

« Les Murailles invisibles » (Dargaud) est un formidable récit de SF signé Chauvel et Rio. Ce tome 1 nous transporte dans un futur proche, où des murs invisibles et infranchissables cloisonnent l’humanité. Un récit âpre et prenant au moment où tant de murs s’élèvent dans le monde.
Le T2 de « Magafauna » (Sarbacane) confirme le talent de Nicolas Puzenat à nous entraîner dans son univers bien particulier, où se mêlent heroic fantasy et chroniques sociales. Avec, pour parfaire le tout, un dessin sublime.

Avec « The Rock Cocks » (Dynamite), Leslie et Brad Brown voient enfin publiée en France leur saga sur la vie d’un jeune couple de musiciens, leurs galères et leurs amours dans l’Amérique d’aujoud’hui. Un premier titre de la collection Kinky, pétillant et décomplexé.
« Mo » (Claire de Lune) est le premier ouvrage d’une trilogie de Robin, Leoni et Negrin qui nous embarque dans un mystérieux royaume aux airs de Game of Thrones. Secrets, trahisons et batailles épiques au programme !
Un trio également avec Arleston, Gay et Boiscommun, pour « Succès Damné » (Drakoo), premier tome d’une série, où le fantastique règne en maître. Le destin d’un écrivain raté va basculer à la lecture d’un livre magique. Original et attachant : à suivre de près.

Hervé Bourit

On a testé Più Più et sa « fastronomie italienne »

Fastronomie italienne, produits frais et belles portions de pizza : on a fait un tour du côté de la place du Grand-Marché, pour goûter à la cuisine de Più Più.

Vous êtes partant(e)s pour de la « fastronomie italienne » ? Voici ce que propose Più Più installé place du Grand-Marché, à Tours, depuis l’automne dernier ; un établissement à mi-chemin entre le fastfood et le restaurant qu’on avait hâte de tester.

Pour la petite histoire, Più Più c’est d’abord une franchise, une enseigne de restauration rapide qui voulait allier une large gamme de produits tout droit venus d’Italie, de qualité, et à manger sur le pouce. Le concept, lancé par Paul Ghostine à Paris, a ensuite fait des petits et s’est implanté à Lyon, Angers… Et donc désormais aussi à Tours, avec une affaire tenue par Giovanni Payet. Hop, fin de la petite leçon, on passe à table.

On arrive donc pour notre session test, un mardi bien ensoleillé. Dans la petite salle en long, un grand comptoir vitré qui laisse apercevoir ce qui attend les estomacs. Il y a de bien belles portions de pizza, travaillées, garnies de produits frais comme de la burrata artisanale ou encore du jambon cuit italien. Un peu plus loin, des pâtes fraîches, des énormes pièces de charcuterie et de fromage (découpées en direct et sous nos yeux, d’ailleurs). Appétissant !

On prend la commande. La vente à emporter est possible, mais on préfère s’installer en salle, même si l’accueil nous a paru un peu impersonnel cette fois-là. Nous voilà avec un petit plateau doré et des couverts dans le même style. Sympa !

On s’est laissé séduire (et séduits nous avons été) par une portion de « Amore al tartufo ». Côté garniture, c’est généreux : la crème de truffe d’été est onctueuse, elle est bien présente, alors on la sent… et pas qu’un peu ! Miam. Idem au niveau du parmigiano reggiano, fort en goût et excellent, parsemant notre pizza.

À noter que la pâte n’est pas bourrative ou sèche, loin de là. Elle est au contraire un poil croustillante, très légère et vraiment aérée. Des produits italiens à 200 %, des produits de qualité, c’est sûr. Un petit air d’Italie flotte désormais sur la place du Grand-Marché.

Aurélien Germain


> L’addition : comptez entre 9,90 € et 13,90 € la formule. Pour la part de pizza seule, les prix commencent à partir de 5,90 €. Planches entre 17,90 et 19,90 €. Antipasti à 7 €. Formules panino ou insalata (salades) dès 11,90 €.
> Più Più se situe au 9 place du Grand- Marché, à Tours. Ouvert du mardi au samedi, midi et soir. Repas sur place ou à emporter. Epicerie. Terrasse.
> Contact Tél. 09 81 43 30 81. Sur Facebook : Più Più Tours ou @piupiu.tours sur Instagram. Site de la franchise : piu-piu.com

 

On a testé le restaurant OBist’Ro, à deux pas de la rue Nationale

On ne pense pas forcément à manger dans ce coin-là : pourtant, rue Gambetta, on vous a trouvé une petite adresse bien sympathique pour un déjeuner le midi.

Mais c’est qu’elle était passée sous notre nez, cette adresse ! OBist’Ro est ouvert depuis l’automne et on aurait tort de passer à côté. Déjà, parce qu’il s’agit là d’un restaurant où l’on se sent bien et où l’on mange bien. Ensuite, parce que la carte change toutes les deux semaines et les propositions sont appétissantes. Et enfin, parce que l’établissement est situé à deux pas de la rue Nationale, dans un coin où l’on ne pense pas forcément à aller pour manger.

Ces considérations faites, on débarque un beau jour à OBist’Ro à midi tapant. De nombreuses tables sont déjà réservées, certains convives tapotent l’épaule des gérants, ça discute, ça se salue. Ce qui nous laisse croire que l’endroit a déjà ses habitués dans le quartier et qu’on est bien dans l’ambiance familiale qu’on recherchait en entrant ici.

Pour ce déjeuner-là, on a commencé par des ravioles au fromage. L’assiette, à la présentation soignée, arrive rapidement. On a une jolie émulsion de noix, bien douce, par-dessus. Inutile de dire qu’on a rendu le plat tout propre (eh oui, on est team « saucer son plat », désolé !).

Pour la suite, les quatre choix nous faisaient envie, mais on a fini par tenter le travers de porc laqué. Le couteau se pose et ça se coupe tout seul, une viande bien tendre avec une sauce généreuse. Sans oublier une purée de pommes de terre délicieuse et bien fondante comme on l’aime.

À la carte, il y avait également un saumon mi-cuit et quinoa en risotto avec émulsion à l’ail, ou encore une brandade de morue et ses pickles d’oignons rouges, ainsi qu’un suprême de volaille et poêlée de légumes au thym.

On a donc là une gastronomie d’inspiration française, avec produits de saison et du fait-maison. Avec, en plus, un rapport qualité-prix raisonnable, puisque vous avez la formule entrée/ plat ou plat/dessert pour un billet de 20 euros. Une cantine du midi, en plein centre-ville, et sympathique comme tout. Pour nous, c’est oui !

Aurélien Germain


> L’addition : formule du midi à 20 € (entrée + plat ou plat + dessert). La totale entrée – plat – dessert à 25 €. Séparément, comptez 7 € pour une entrée, 16 € pour un plat et 6 € pour les desserts.
> Au 9 rue Gambetta à Tours. Ouvert du mardi au vendredi, de midi à 14 h, ainsi que les soirs pour le jeudi et le vendredi. Le samedi, ouverture de 12 h 30 à 15 h.
> Contact Tél. 02 47 05 45 22 / obistro7.wixsite. com / Sur Instagram @obistro37 ou sur Facebook : OBist’Ro Tours

 

On a testé la street food coréenne de Joie Joie

Implanté place du Grand-Marché, Joie Joie propose un nouveau concept shop de ramen instantané et de kits repas. On a goûté à cette bien bonne « street food coréenne ».

Des machines à ramen flambant neuves trônent dans la petite salle de Joie Joie, nouvel arrivant de spécialités coréennes dans le centre-ville, place du Grand-Marché. Et ce n’est pas pour nous déplaire, non non ! Surtout avec le froid dehors ce jour-là, on a bien eu envie d’avoir un peu de buée plein les lunettes et un plat bien consistant dans l’estomac.

Derrière sa devanture rouge, se cache un espace épuré pour commander, préparer, manger et se poser en écoutant de la musique du pays du matin clair en toute détente, malgré le léger manque de lumière extérieure. De quoi ravir la team des dingos de K-Pop et de dramas, mais aussi les petits curieux qui veulent tenter l’aventure pour explorer une nouvelle culture le temps d’un repas.

Surtout avec des plats stars de la street-food qu’on peut retrouver dans la bouillonnante Séoul à la tombée de la nuit. Des tteokbokki, des gâteaux de riz dans une sauce pimentée ; des japchae, des nouilles froides aux légumes ; des mandus, de délicieux raviolis farcis. Trois menus et un conseil : préparez vos papilles car certaines options sont très épicées.

On peut préparer son ramen soi-même

Coup de cœur pour la soupe de ramen, mais aussi le petit kimbap triangle. Des boules de riz farcies avec du kimchi – du chou fermenté épicé – sauté (veggie friendly bien sûr) ou avec un bon bœuf bulgogi comme on les aime. Un service rapide et efficace, ni plus ni moins.

On peut aussi choisir de préparer soi-même ses ramen avec des produits achetés sur place, différents « toppings » (des accompagnements) sont proposés pour pimper ses nouilles comme dans les convenience-stores asiatiques : œuf, pousses de soja, fromage… Pas déçus du voyage, le repas ne pouvait pas se terminer sans une note sucrée : un mochi glacé, fleur de cerisier pour nous.

Si vous avez aimé votre repas, le coin épicerie vous permet d’acheter le nécessaire pour reproduire les plats chez vous.  Alors 빨리빨리 (à prononcer ppali ppali, « vite »), on profite de cette expérience à la coréenne !

Charlotte Gide / Photo : Flore Mabilleau


> L’addition : pour les trois menus, comptez entre 8,50 € et 10,90 €, avec plat et boisson. Grands bao à l’unité à 6,50 €. Desserts : de 2 € pour un mochi à 5 € pour un bao sucré.
> Joie Joie, au 26, place du Grand- Marché. Ouvert de 11 h à 21 h, du lundi au mercredi et jusqu’à 22 h du jeudi au samedi. Repas sur place ou à emporter/ épicerie.
> Contact : joiejoie.fr ou instagram.com/joiejoiefrance et facebook.com/joiejoieshop. Tél. 06 06 94 17 64.

 

On a testé La Gallery, le restaurant du Palais des Congrès

Cette semaine, direction le Palais des Congrès de Tours pour… y manger ! Oui, oui. On a goûté aux petits plats de Stanislas et Marie qui gèrent La Gallery, le restaurant du « Vinci ».

Le nom de La Gallery ne vous est sûrement pas inconnu si vous avez feuilleté tmv en octobre 2021. Notre équipe avait testé ce restaurant situé au Palais des Congrès (oui, car il ne faut plus l’appeler Le Vinci, suivez un peu !), porté par un concept de cuisine en bocaux.

Tout ça, c’est de l’histoire ancienne ! On garde le nom, on garde l’adresse, mais on change le reste ! Désormais, La Gallery propose une cuisine qu’elle qualifie de « créative et gourmande » (spoiler : c’est vrai), ce qui, en soi, est tout à fait normal puisqu’on trouve désormais aux manettes Marie Paulay de La Petite Cuisine et Stanislas Roy du Potager Contemporain. Avec ces deux noms, autant dire que c’est les yeux fermés qu’on a fait un tour là-bas…

Une formule entrée plat à 15 €

Deux âmes et deux talents qu’on retrouve donc logiquement dans les très bons petits plats proposés à la carte. Au menu ce midi-là, bien installés dans d’agréables sièges en cuir et entourés des larges baies vitrées du bâtiment, on a débuté par le velouté du moment, histoire de se réchauffer après l’averse de pluie qu’on a prise sur le coin du nez.

C’était plein de saveurs, avec ce goût de carottes et de cumin, et surtout bien parfumé. Une bonne entrée en matière suivie du plat principal, un tataki de basse côte de bœuf black angus (excellent produit) délicieux et préparé avec ce qu’il faut de riz et d’accompagnement croustillant. Avec, à chaque fois, une jolie vaisselle et un service efficace de Matthias.

Au total, une petite note à 15 € (19 € avec le dessert), ce qui nous fait dire que le rapport qualité/prix est plus que raisonnable. Une belle découverte qui nous a donné envie de tester, prochainement, les autres plats à la carte (ce jour-là notamment, l’œuf parfait crème chorizo ou encore le croque truffe…), car il n’y a pas qu’une simple formule du midi.

Le midi, d’ailleurs, est l’unique moment pour goûter aux mets de La Gallery. Le soir, elle n’est ouverte que quand il y a spectacle ou concert. Avis aux intéressé(e)s…

Aurélien Germain


> L’addition : formule du midi à 15 € pour entrée + plat. Et 19 €  entrée+plat+dessert. À la carte : entrées entre 6 et 10 € ; plats de 10 € (croque truffe, salade) à 19 € (filet de canette fumé au kamado par exemple). Option végé possible.
> Au 72, rue Bernard- Palissy, à Tours. L’entrée du restaurant se trouve sur le côté du Palais des Congrès. Ouvert du lundi au vendredi, les midis uniquement. Egalement les soirs de spectacle.
> Contact : lagallery.toursevenements.com ; facebook.com/lagallery. toursevenements, insta @lagallery.tours

Chronique Resto : On a goûté aux poutines de PoutineBros

Partir au Québec sans bouger de Tours, c’est possible. On a fait un tour au nouveau venu, PoutineBros, installé à deux pas de la place Plumereau.

Tabarnak ! Un resto à poutine en plein Tours ? Il n’en fallait pas plus pour que le cœur de l’équipe de tmv se mettre à battre. Car ici, on est plutôt du genre à aimer nos cousins du Québec et, surtout, leur plat mythique.

Pour la faire courte, la poutine se résume à trois ingrédients : des frites, de la sauce brune et du fromage en grains, le fameux qui fait « skouik skouik » (du cheddar caillé originaire de la Belle Province, mais on vous laisse entre les mains de votre ami Google pour en savoir plus). Bref, c’est gros, costaud, ça tient chaud.

Raison de plus pour traîner notre estomac, un dimanche soir bien froid, à PoutineBros. On entre donc dans cet établissement ouvert le 12 janvier dernier, installé à deux pas de la place Plumereau. La déco joue la carte canadienne à 200 % : grosses banquettes à carreaux rouge et noir, tout comme les chemises de bûcheron portées par l’équipe, panneau jaune avec une silhouette d’orignal, beaucoup de bois et posters d’artistes canadiens…

Il est possible de prendre à emporter ou de manger sur place. C’est ce qu’on vous conseille, surtout à l’étage ! Car là, c’est cosy comme tout, hyper chaleureux et même si l’on a trouvé le volume de la musique un poil trop fort, on a adoré cette ambiance « chill », les sièges confortables, les tables en bois, les coussins imitation fourrure et les gros canapés où se vautrer. Le système fonctionne par bipper : une fois le plat prêt, on vient récupérer son assiette. Rapide et efficace.

Du vrai fromage skouik skouik

On s’installe sous le néon rouge « Pour que tu m’aimes encore » – coucou Céline ! – et c’est parti pour la dégustation. Première chose : on est sur de la vraie poutine, avec un authentique fromage skouik skouik. Ouf ! La sauce est maîtrisée et ramollit les frites comme on le fait au Québec. Deuxième chose : ça a de quoi remplir le bidon ! On a testé la « régulière » (la classique) et une des variantes, la « carey price » (avec du bœuf effiloché et de la sauce barbecue en rab) et c’est généreux !

Cette franchise, lancée en 2014 en Bretagne, a donc désormais également un pied à terre à Tours. Et force est de constater qu’on a été séduits ! Pour nous, c’est donc validé. Alors comme on dit là-bas : c’était bin fun et correc’, Certain qu’on r’viendra !

Aurélien Germain


> L’addition : poutines entre 8,40 € et 12 € pour un format classique et normal, mais le prix augmente suivant la taille que vous choisissez (XL ou les énormes à partager à quatre). Formules possibles.
> C’est où ? PoutineBros est au 21, rue de la Monnaie. Ouvert tous les jours, de midi à 23 h. Sur place ou à emporter, en click & collect ou en livraison.
> Contact :  02 47 66 65 47. Ou sur facebook.com/ poutinebrostours. Pages de la franchise : instagram.com/ poutinebros et linktr.ee/poutinebros

La belle cuisine libanaise du restaurant Afandina

À deux pas de la rue Nationale, Afandina propose une cuisine colorée, à l’image de la décoration du restaurant. L’occasion de faire voyager vos papilles pour un prix raisonnable !

Au début de la rue Berthelot, une devanture colorée attire l’oeil et invite au voyage. En franchissant la porte du restaurant libanais Afandina, une décoration soignée annonce la couleur. D’ailleurs, des couleurs, ce n’est pas ce qui manque : des murs peints en bleu, en rouge, en vert et en jaune, un cocktail audacieux qui fonctionne à 100 %. La plupart des pièces de décoration sont faites sur mesure.

La cuisine aussi est unique : le contenu de l’assiette du midi varie selon les envies du chef. Pour le midi, on a le choix entre plusieurs assiettes gourmandes : agneau, poulet, falafels… Il y en a pour tous les goûts !

On a opté pour le chawarma : de délicates tranches de viande marinées. Elles se marient à merveille avec une onctueuse crème de sésame, des oignons au sumac et une généreuse quantité de persil. Des pommes de terre fondantes, un cigare au fromage crémeux et croustillant ainsi qu’un falafel doré accompagnent la viande. Du houmous et un caviar d’aubergine ramènent de la fraîcheur dans l’assiette.

Rien n’est très épicé, mais la tapenade de poivron, noix et oignons est relevée avec du piment et accompagne très bien la viande. Pour couronner le tout, le pain pita (à volonté, s’il vous plaît !) se marie à la perfection avec chacun des éléments qui compose l’assiette. De quoi, si vous en doutiez encore, vous caler largement l’estomac en fin de repas !

Mais s’il vous reste de la place après tout ça, on vous conseille de prendre un dessert. La spécialité du chef, c’est le mouhallabyeh, un flan libanais (sans oeuf) délicatement parfumé à la fleur d’oranger et à la rose. Quelques amandes effilées viennent rajouter de la texture dans l’assiette. Parfait pour finir sur une note sucrée !

Difficile de dire ce qu’on a préféré entre le service impeccable et les assiettes colorées, à l’image du restaurant. En tout cas, chez TMV, on valide à 100 % !

Roméo Marmin


> L’addition : assiettes de 18 à 21 € le midi. Pour le soir, les mezzés coûtent entre 7 et 9 € et les grillades entre 18 et 24 €. Desserts, entre 6 et 9 €.
> C’est où ? Au 4 rue Berthelot, à Tours. Ouvert de 12 h à 14 h du lundi au samedi, de 19 h à 22 h du mardi au jeudi et de 19 h à 23 h le weekend.
> Contact Tél. 02 47 05 69 14. Mais aussi sur facebook.com/afandina.tours

 

 

Les Frérots : la très belle adresse place du Grand Marché

#EPJTMV Elle nous faisait de l’œil depuis bien longtemps, cette adresse… Alors direction la place du Grand Marché pour découvrir l’excellente cuisine des Frérots.

À deux pas du Monstre, au 18 place du Grand Marché, se trouve une petite pépite. L’adresse propose une belle cuisine française dans un cadre intimiste et joyeux. Anthony Fitoussi, le patron, sait vous accueillir comme il se doit. Ici on se « checke » à l’entrée, on est familier. C’est comme à la maison, mais en mieux.

Petites tables en hauteur, lumières tamisées et musique latino sont au rendez-vous. Le projet initial devait se composer d’une partie bar de nuit. La pandémie a contrecarré ce plan, mais la carte propose un très bon mojito qui vous donnera envie de prolonger la soirée sur une piste de danse.

On est les premiers, le patron nous prévient : le restaurant sera bientôt plein. La salle est exiguë, mais l’atmosphère décontractée en fait un lieu convivial. Les Frérots, c’est d’abord une affaire de famille. En cuisine, c’est un des frères Fitoussi. Dès qu’un des membres de la fratrie est disponible, il vient filer un coup de main. C’est peut-être ça le secret de l’ambiance festive et de la cuisine subtile made in Frérots.

Joue de veau braisé au Chinon et au cacao

Comme au théâtre, Anthony, nous déclame le menu. On déguste une mise-en-bouche : une crème de sandre onctueuse. C’est parti pour l’entrée : un oeuf parfait qui baigne dans une crème de comté au riesling et à la truffe, simplement sublime. L’assiette est joliment dressée avec de belles chips de carottes pour la texture. Pour le plat, on part sur une joue de veau braisé au Chinon et au cacao, légumes anciens et purée de potiron. La joue est fondante, la sauce enrobe bien la pièce de viande. Les légumes de saison sont généreux et bien croquants.

Le spectacle n’est pas fini. Ce beau repas se conclut par un fondant au chocolat avec son insert à la châtaigne. Coulant comme il faut, une véritable gourmandise. Une bonne adresse pour passer un moment festif et se régaler. Même si la note grimpe vite, on se laisse séduire par les associations savoureuses et les recommandations d’Anthony.

Chronique : Lune Hornn, journaliste en formation à l’Ecole publique de journalisme de Tours


> L’addition : La note totale entrée, plats, desserts s’élève à 44,80 €. Les entrées sont entre 10 et 13 €, les plats entre 23 et 24 €. Quant aux desserts ils sont tous à 8,90 €.
> Au 18 Place du Grand Marché. Ouvert du mardi au dimanche tous les soirs de 19 h à minuit. Le vendredi et le samedi, le restaurant propose un service du midi de 12 h à 15 h et ouvre le soir de 19 h à 1 h du matin.
> Contact : Instagram : @les_ frerots_restaurant Tél. 06 79 35 75 67 ou 02 47 32 09 20

 

Street food : on a testé la nouvelle cantine asiatique de Tours, Santosha

Récemment installé place du Grand-Marché, Santosha promet une street food sans chichi, mais bien faite, autour des saveurs thaïlandaises.

L’adresse est ouverte depuis à peine deux mois. Mais le décor soigné, aux petits échos seventies avec ses chaises dépareillées, le côté à la fois cosy et décontracté, nous faisait de l’œil depuis un moment. D’autant que la promesse culinaire est, elle aussi, tout à fait alléchante.

Une street food sans chichi, mais bien faite, autour des saveurs thaïlandaises. Une sorte de cantine comme à Bangkok, pour les travailleurs du quartier. Un endroit où l’on vient se restaurer, mais pas que… On arrive ici sans réservation.

À l’intérieur, l’ambiance est décontractée, mais on ne se sent pas non plus dans une atmosphère de fast-food. Non, on vient clairement ici pour passer un petit moment sympa devant une bonne assiette. Pour garnir la nôtre, nous optons, d’un côté de la table, pour le « plat du moment » et, de l’autre, pour le Pad Thaï crevettes.

Faire voyager le temps du midi

Pour le premier, c’est un portion de boeuf lentement cuit et nappé d’une préparation à base de caramel, le tout accompagné d’un peu de riz et de chou en salade. Le second est un classique de la cuisine de rue thaïlandaise, une version asiatique de nos pastas. Dans un cas comme dans l’autre, les saveurs sont là, le dépaysement aussi.

Car, faire voyager les clients sur le temps de leur pause méridienne, c’est bien l’ambition de l’endroit. Le restaurant de la place du Grand-Marché est, en effet, le vingt-quatrième de la franchise Santosha et le deuxième géré par Georges, après celui d’Angers. Un concept créé en 2007 par Emmanuel Meuret, qui a passé dix ans en Asie avant de poser ses valises à Bordeaux. C’est là qu’il a eu l’idée de faire découvrir aux Bordelais les goûts de la street food asiatique, dont la tradition est bien plus ancienne et répandue qu’en Europe.

Des produits de qualité, des recettes éprouvées, des assiettes copieuses, des prix abordables et une ambiance conviviale, ce sont les ingrédients de ce cocktail gagnant. Gagnant car, en effet, le moment est agréable. Les papilles sont ravies, le lieu permet de discuter sans crier, le service est efficace et rapide. Une cantine en Asie, tout en restant à Tours : option validée !

Matthieu Pays


> L’addition : plats de 11 à 13 €. Les entrées peuvent se prendre à l’unité : 5,50 € ou par trois : 14 €. Desserts : 5 € et glace à 4,50 €.
> C’est où ? Au 20-22, place du Grand Marché. Ouvert tous les jours, de 12 h à 14 h 30 (15 h 30 le samedi) et de 19 h à 22 h 30. Pas de réservation.
> Contact : santosha.cool/santosha-tours/ Tél. 02 47 66 37 42. Aussi sur Facebook. 

 

La Chope : le bon plan pour un restaurant avant Noël

Et si, pour Noël, on s’offrait une petite virée dans une des institutions de la ville ? Un de ces restaurants qui est là depuis si longtemps, que l’on en oublie presque, parfois, de le mettre sur nos petites tablettes gourmandes. Place à la Chope !

A-t-on construit l’avenue de Grammont autour de La Chope ? C’est ce que l’on pourrait croire, à voir les photos en noir et blanc qui rappellent, au mur, le long et joli passé de ce bel endroit qui existe depuis près d’un siècle, nous dit-on. Car ici, on vient aussi pour le décor, les serviettes en tissu, les belles tables nappées, la moquette au sol, les sièges confortables et la petite noria de gentils serveurs qui se pressent autour de nous. C’est la classe et le service à la française, un monsieur pour la carte, un monsieur pour le vin…

D’accord, nous direz-vous, mais quid de ce que l’on dispose dans les belles assiettes de porcelaine blanche ? En ce qui nous concerne, nous avions opté pour le menu du jour. Une entrée en forme de ballotine, avec un petit cœur de foie gras. Histoire de se mettre en train pour les fêtes à venir. Et, pour le plat principal, une généreuse assiette de paleron de bœuf, cuit à basse température et nappée d’une petite sauce au vin. Du classique, de l’efficace. Pour vous dire, il n’y avait plus de place pour le dessert.

Alors, évidemment, la Chope n’entend pas révolutionner la gastronomie tourangelle. Les amateurs de twist et de classiques revisités en seront sans doute pour leurs frais. Mais la cuisine, ici, a le charme désuet et chaleureux de la restauration traditionnelle. On est heureux de s’y attabler, par exemple, avec sa petite tante des Prébendes, qui va nous raconter comment on vivait, à Tours, avant.

À la carte, pour accompagner le moment, on trouve de la beuchelle aux cèpes et aux racines d’antan. Une illustre recette tourangelle, que l’on ne propose plus beaucoup dans les restaurants de la ville. Mais, c’est écrit dessus, la vraie spécialité de la Chope, c’est le poisson et les fruits de mer. D’ailleurs, on nous souffle dans l’oreillette que, pour les fêtes, le restaurant propose ses fameux plateaux et bourriches d’huîtres à emporter.

Une bonne façon de ramener chez soi un peu de la chaleur cossue de l’endroit.

Matthieu Pays


> L’addition : menu du jour (entrée/plat ou plat/dessert) à 21,50 €, sauf le weekend et les jours fériés. La totale à 24 €. L’autre menu, à 32 € les trois plats, est disponible à tous les services. Pour un plateau de fruits de mer complet, comptez 49,50 €/personne.
> Au 25 avenue de Grammont et c’est ouvert tous les jours, au déjeuner comme au dîner.
> Contact : www.la-chope.fr/ Retrouvez-les également sur Facebook Tél. 02 47 20 15 15 Mail : info@la-chope.fr

On a fait un petit tour à l’Atelier de la Pinsa, aux Halles

Le nouveau projet d’Olivier Arlot a ouvert ses portes dans le quartier des Halles. Direction l’Atelier de la pinsa, où on mange non pas de la pizza, mais de la… pinsa !

Ça ressemble à de la pizza… mais ce n’est pas de la pizza. La pinsa, visuellement et esthétiquement, c’est très très proche de la pizza. Mais on la distingue déjà par sa forme allongée et, surtout, par sa pâte. Plus croustillante, plus croquante, plus aérienne. Et comme elle est composée d’un mélange de farines, de riz et de soja, on dit souvent que la pâte d’une pinsa est plus digeste et légère.

Un bien beau cours de cuisine me direz-vous, mais qui a en fait tout à voir avec notre chronique resto de la semaine. Car au niveau des Halles, c’est un nouvel établissement spécialisé dans la pinsa qui a ouvert ses portes il y a peu.

L’Atelier de la pinsa est situé au 20 place Gaston-Paillhou, c’est le nouveau projet d’Olivier Arlot, un nom que la gastronomie tourangelle connaît bien.

Ici, une dizaine de propositions sont à la carte, avec des références simples comme la pinsa margherita ou regina que tout le monde a en tête. Mais aussi d’autres plus originales, telle la pistacchio (crème, pistache, mortadelle, parmesan) ou travaillées (la salmone et son saumon fumé, ricotta, citron, pignon, ou encore la turenna avec poitrine de cochon confite, sainte-maure, miel et noix).

Pour nous, ce sera une spinata. Le plat est affiché à 16 € tout de même. La pinsa arrive sur une petite planche rectangulaire. Elle est pré-découpée, donc à vous de voir si vous optez tout de même pour les couverts ou si vous mangez avec les doigts. En bouche, la pâte est effectivement plus différente que celle d’une pizza classique.

Par dessus, le chef y a mis de la roquette en portion suffisante. Des petits bouts de parmesan alimentent le tout. Et, surtout, il y a cette bonne spianata, toute fine, un peu piquante ; une charcuterie typique de Calabre façon chorizo qui rajoute des saveurs.

Pour nous, le repas s’est fait sur place (on a pu zieuter la trancheuse à charcuterie et le grand box vitré rempli de beaux fromages). Mais il faut noter qu’on peut également prendre à emporter et faire chauffer sa pinsa chez soi au four. À vous de choisir !

Aurélien Germain


> L’addition Pour une pinsa, comptez entre 12,50 € (la simple margherita) et 18 € (pour la pistacchio). Desserts : 8 €. Antipasti à 15 €, burrata à 12 € et des entrées à partager ou non, entre 6 et 12 €. Menu enfant à 12 €.

> C’est où ? Au 20 place Gaston-Paillhou. Ouvert du mardi au samedi, de midi à 14 h et de 19 h à 22 h 30. Sur place ou à emporter.

> Contact Tél. 02 47 66 42 65 ou encore sur instagram. com/atelier_pinsa

 

Olanjali : une cuisine de métissage, entre l’Inde et le reste du monde

« De la cuisine maison, métissée et familiale pour les petits et grands moments », c’est le credo d’Olanjali, dans le quartier Blanqui. On y a fait un tour.

Voilà un bien bel endroit où commence à s’écrire une bien belle histoire. Pour décrire un peu la chose, Olanjali, se situe entre le traiteur et le « restaurant à emporter ». Traiteur pour vos événements d’entreprise ou vos petites fêtes privées et restaurant à emporter pour vos déjeuners de semaine ou vos petits plaisirs du week-end.

Pourquoi donc Olanjali ? C’est le nom d’un oiseau coloré qui, comme on peut le lire sur le site internet « vole, plane, marche, grimpe, saute, se suspend. Il attire les regards, libre, il est le symbole de notre cuisine. ». Elles sont deux à faire vivre le lieu.

Très souvent derrière les fourneaux, plus particulièrement en charge des plats salés, il y a Chitra. Elle, c’est la maman. Elle est née en Inde, a grandi au Tchad et est arrivée en Touraine à la fin des années 70. « Depuis toujours je fais la cuisine pour ma famille, pour mes amis. Cela fait partie de ma vie. Et, quand je vais dans un restaurant indien, je ne retrouve jamais les plats que l’on mange à la maison. »

Alors, c’est cela qu’elle a voulu nous proposer, Chitra, le goût véritable de sa tradition culinaire, de la cuisine qu’elle prépare, depuis toujours, pour ses proches.

Tout près d’elle, il y a sa fille, Anousha. Elle, c’est plutôt le sucré, même si les deux femmes aiment aussi travailler ensemble. Elle est Tourangelle de naissance, mais elle a le voyage au cœur. Linguiste, elle a couru le monde, de l’Angleterre au États-Unis, en passant par l’Irlande et l’Allemagne. Elle en a ramené des saveurs et des goûts nouveaux. Après quelques années dans les relations internationales ou à enseigner le français, elle a l’idée de cette reconversion. Un projet culinaire, accessible et ouvert sur le monde, avec sa maman.

Si nous prenons tant de temps à vous raconter toute cette histoire, c’est que c’est bien ce parcours qui fait le goût de ce que l’on mange chez Olanjali. Du métissage culinaire, comme elles disent. Pour nous, ce jour-là, du poulet aux épices et sa semoule aux raisins secs et aux olives. Et, en dessert, un délicieux banoffee (inspiration ramenée de voyage) à la banane et au mascarpone. Pour le goûter, on avait même ajouté un petit cookie qui, à lui seul, valait le voyage.

Chronique : Matthieu Pays / Photo : Facebook OlanJali


> L’addition  : Le plat seul est à 9,50 €, formule Entrée / Plat ou Plat / Dessert pour 13 €. Pour la totale, ce sera 17 €. Et, jeudi, c’est jour végétarien ou végan.
> Au 56 rue Blanqui. La boutique est étroite, on ne peut pas y manger, mais l’accueil est chaleureux.
> Contact : www. olanjali.com, sur Facebook ou sur instagram.com/ olanjali_traiteur

 

On a goûté la cuisine de El Cafecito, au jardin des Prébendes

Vous connaissiez El Cafecito, rue du Grand-Marché ? Mais l’établissement a un petit frère au jardin des Prébendes. On est allé faire un tour pour notre pause du midi et déguster la formule déjeuner.

Un cadre idéal, de la tranquillité, un petit coin de verdure et une pause gourmande pour le midi. Voilà à quoi l’on pourrait résumer El Cafecito. Attention, on ne parle pas ici de l’établissement situé rue du Grand-Marché (testé dans nos pages en 2017 d’ailleurs), mais de celui qui s’est installé cet été à l’entrée du jardin des Prébendes.

La tête pensante est toujours Karla Derenne qui, décidément, a des projets plein la tête et des idées à tout va. Elle s’est installée dans ce joli parc suite à l’appel à projets de la mairie lancé début mai 2022.

Vue sur les Prébendes et formule déjeuner

On arrive donc ce jeudi-là à midi pile – la salle est toute petite, autant dire qu’elle est vite remplie et qu’on vous conseille de réserver si intéressé(e)s – et on découvre un endroit tout mignon. C’est chaleureux, accueillant, avec de grosses lampes en osier, un grand tableau d’une artiste guatémaltèque accroché au mur et des meubles signés La Malfabrique. Installé sur une table haute, on a vue sur le jardin des Prébendes, idéal pour rêvasser en attendant le plat qui arrive assez rapidement.

Cette semaine, c’était d’abord soupe de courge Carat et châtaignes pour commencer. Ça réchauffe, ça fait du bien et on a apprécié la touche de lard fumé et de crème pour parfaire le tout. Pour accompagner, un grilled cheese : des petits pains toastés et grillés fourrés aux trois fromages et patate douce ! Le chef a aussi eu la bonne idée de l’assaisonner de coulis de persil.

À noter que cette formule déjeuner revient à 14,50 € (avec un café ou un thé), mais une troisième assiette est possible (cette semaine, une crème de fenouil au gingembre avec graines de courges et fromage de brebis) pour une note à 19 €. Une pause du midi bien agréable !

Reste évidemment que les amoureux/ ses de café – LA spécialité d’El Cafecito – ne seront pas déçus, puisqu’aux Prébendes aussi tout comme rue du Grand-Marché, on peut en déguster à foison. Du café venu tout droit d’Amérique latine et du Guatemala, torréfié par l’équipe pour une carte plus que fournie.

Chronique : Aurélien Germain / Photo : Facebook El Cafecito + tmv


> L’addition : Menu déjeuner à 3 assiettes (2 plats + 1 dessert) à 19 € avec café ou thé. Formule 2 assiettes à 14,50 €. Brunch le dimanche à 22 €.
> C’est où ? Au jardin des Prébendes, à Tours. El Cafecito se trouve dans la petite maisonnette et il y a également une terrasse. Ouvert tous les jours de 9 h à la fermeture du parc.
> Contact Tél. 07 72 33 59 51 ou par mail à karla@elcafecito.fr + réseaux sociaux, où il poste ses menus chaque semaine : @elcafecitotours sur Facebook et @el_cafecito_tours sur Insta

On a testé Le Céci’Bon, rue Briçonnet, à deux pas de Plumereau

Une récente adresse est à noter du côté de la place Plumereau. On a donc goûté à la carte travaillée du Céci’Bon, un restaurant aux produits locaux et de saison.

C’est qu’il avait failli passer sous notre radar, ce restaurant ! Il faut dire qu’on n’a pas trop l’habitude de voir trop de changement du côté de la place Plumereau. Pourtant, au mois de juillet dernier, il y a eu du nouveau sur la place historique, à la jonction avec la rue Briçonnet.

Fini, la crêperie Le Be New ; place au Céci’Bon ! Et là, autant vous dire qu’on n’est plus du tout sur le créneau de la galette. Maintenant, c’est cuisine tradi avec produits frais, de saison et locaux (les viandes, par exemple, sont toutes régionales) et belles assiettes joliment présentées.

À la tête de l’établissement, Cécile et Lucas, un duo qui carbure et qui a de l’énergie (et de la bonne humeur) à revendre ! On a d’abord été particulièrement satisfaits de leur bonhomie et de l’accueil. Mais après avoir causé… il fallait bien manger !

Le midi, c’est formule complète à 18 € (ce jour-là, il y avait notamment rillons de Touraine snackés crème de panais et hachis parmentier au tandoori, mais l’ardoise change régulièrement) ou des plats à la carte à 18 €. Avec, comme on aime à tmv, la triplette : un tableau avec 3 entrées, 3 plats, 3 desserts. Gage de qualité et de cuisine minutieuse. C’est vers ce modèle qu’on s’est tourné.

Météo fraîche oblige, on a donc commencé par se réchauffer avec un velouté de potimarron. Onctueux à souhait, avec de chouettes saveurs, car il est composé avec de la faisselle de chèvre frais, quelques touches croquantes et du piment d’Espelette.

Et du côté du plat principal, même plaisir : on s’est lancé dans la dégustation d’un filet mignon de porc Le Roi Rose de Touraine. La viande est excellente, tellement tendre qu’elle se coupe toute seule, à peine le couteau posé. Le Céci’Bon se fournit chez Sylvain Chable, la boucherie du Carrefour Express de la rue Colbert qui a franchement bonne réputation (et maintenant, on confirme !). Et en accompagnement, une purée bien crémeuse et un taboulé de chou-fleur au curry. Sympa comme tout, avec de très bonnes idées de la part d’un jeune chef. Une bonne surprise, une adresse à retenir.

Aurélien Germain


> L’addition : formule du midi à 16 € pour entrée/plat ou plat/dessert, et la totale à 18 € pour entrée/plat/dessert. À la carte, comptez 8 € pour les entrées et les desserts et 18 € pour le plat principal.
> C’est où ? Céci’Bon  au 35, rue Briçonnet à Tours (au niveau de la place Plumereau). Ouvert du mardi au samedi, de midi à 14 h et de 19 h à 21 h 30.
> Contact Tél. 09 86 50 81 56, et Le Céci ‘Bon sur Facebook et instagram.com/le_ ceci_bon

 

On a testé Chai Max : un coup de cœur !

Il y a des découvertes, comme ça… On est allé faire un tour du côté de la place François-Rabelais. C’est ici que, le midi notamment, Chai Max fait vibrer les papilles…

« Une pépite ! Chai Max est clairement dans notre top 3 des meilleures adresses. » Voilà. On aurait pu s’arrêter là, car ces deux petites phrases sont un parfait résumé du coup de cœur que l’on a eu. Mais avouons que ça fait un peu maigre pour une chronique resto qui doit tenir sur une page (en plus, vous auriez râlé, on vous connaît). Alors voici quelques lignes supplémentaires pour vous faire découvrir, si ce n’est déjà fait, cet établissement situé place Rabelais.

Faisons les présentations : Chai Max, c’est une cave à manger. Un bar à vin. Le midi, c’est bistrot raffiné avec des plats exquis et délicats ; le soir, on passe à la version carte à tapas. À la tête du lieu, Maxime, 27 ans, véritable encyclopédie humaine du vin. L’homme sait raconter ses crus, il vous en parle avec autant d’amour que de précision. Certain(e)s d’entre vous l’ont peut-être croisé à l’Embellie, où il a fait ses armes.

À ses côtés, Danny, tout jeune chef qui maîtrise sa cuisine à la perfection. Non seulement ses assiettes sont belles, mais elles sont aussi travaillées et marient toutes les saveurs.

La preuve ce jeudi-là, où l’on s’est réfugié entre deux grosses averses. À l’intérieur, la salle apporte un côté cosy hyper chaleureux, grâce à des lumières chaudes et tamisées. Les tables sont peu nombreuses, un pan de mur est décoré avec un tas de bouchons de liège entassés, il y a même un petit coin sofa au fond.

La carte change régulièrement, mais pour nous, le doublé entrée-plat a tenu toutes ses promesses et prouvé le talent de ces jeunes restaurateurs. Déjà avec ces ravioles de chèvre frais pour débuter, enveloppées dans un crémeux de carottes bien onctueux, le tout réhaussé de saveurs curry et coco. Gourmand ! Et ensuite, avec ce filet mignon de porc qui arrive en basse température… Il est là, tendre et doux, posé sur une polenta crémeuse. Par-dessus, Maxime verse sous nos yeux un filet de jus de cochon épicé au soja. Un accord par-fait, un pur régal.

On ne se répétera pas en disant que Chai Max est l’une des nos excellentes surprises de l’année. Mini salle pour maxi plaisir : donc réservations plus que conseillées…

Aurélien Germain


> L’addition : formule du midi (entrée+plat ou plat+dessert) à 19,50 €. La totale avec dessert grimpe à 23,50 €. 
> Chai Max, 30 place François-Rabelais. Ouvert du jeudi au lundi, de 11 h 30 à 15 h et de 17 h à minuit. Fermé le mardi et mercredi. Petite terrasse extérieure. Bistrot le midi et bar à tapas le soir. Vins et cocktails également.
> Tél. 02 47 35 26 44 ou par mail : info@chaimax.fr Et sur les réseaux sociaux : instagram.com/chaimax.tours ou sur Facebook.

 

On a testé Le Gopal, restaurant végé et vegan gourmand

Cette semaine, direction Tours Nord, pour découvrir la cuisine du Gopal. Une bien bonne surprise qui devrait ravir les végés et vegans… mais pas que, loin de là !

Il est, comme ça, de bien belles surprises dans la vie d’un journaliste de tmv. La rédaction de la rubrique Resto n’est pas le pire des exercices que nous ayons à notre programme hebdomadaire, c’est un fait. Mais cela peut être franchement un bonheur parfois.

Et ce fut le cas cette semaine, quand nos pas nous ont menés à Gopal, à Tours Nord, un peu après le haut de la Tranchée. Gopal, c’est un restaurant végétarien et vegan. Rien qu’en lisant cela une partie d’entre vous va peut-être partir avoir envie de partir en courant. Vous auriez bien tort. Car dans la valeureuse équipe qui s’est frottée à l’aventure ce midi-là, pas un seul n’était végétarien. Et pourtant, tous sont repartis avec leur carte de fidélité.

L’établissement est tout simple. Quelques tables agréablement disposées, un décor sobre et naturel et un comptoir où l’on vient chercher ses plats. Mais il règne ici une sorte de sérénité bienveillante qui vous met d’emblée en mode pause. Dans les journées de travail effrénées de nos vies modernes, cela fait vraiment du bien…

OK, mais côté assiette, il y a quoi du coup, vu qu’il n’y a ni viande ni poisson ? Eh bien, il y a des saveurs en pagaille. Nous avons goûté les boulettes de légumes et leur sauce tomate. Une vraie surprise dans la texture souple et un régal pour les papilles.

Nous avons aussi osé le curry de légumes, qui s’est avéré vraiment excellent. Le tout servi avec un très bon riz parfumé. Que les mauvaises langues se ravisent : c’est aussi très copieux. Si les testeurs que nous sommes ont été obligés de prendre un dessert (quel métier, quand même…) pour mener au bout leur enquête (on a une conscience professionnelle ou on ne l’a pas), nous aurions très bien pu en rester là. Mais le dessert vaut le coup. Une tarte au citron meringuée, sans œuf et sans crème. C’est différent, évidemment, mais c’est vraiment gourmand !

Quand vous viendrez (car vous viendrez…) testez aussi la limonade maison. À base de menthe fraîche, citron vert et gingembre, c’est une fontaine de fraîcheur ! En plus le lieu est associatif et en plus, c’est sourire et convivialité à tous les repas. Bref, c’est une adresse à retenir pour les midis des Tourangeaux en goguette, qu’ils soient végé… ou pas.

Matthieu Pays


> L’addition Le plat du jour, servi avec ses galettes papadam est à 11,50 €. Le menu Gopal, à 16 €, vous permet de goûter un peu tout. Vous pouvez aussi opter pour une spécialité (lasagne, fougasse…) accompagnée d’une salade pour 13,50 €. Les desserts s’affichent entre 4 et 5,50 €.

> C’est où ? 4, avenue du Mans (arrêt de tram Tranchée). Sur place ou à emporter, de 12 h à 14 h du mardi au samedi (ainsi que le soir le mercredi et vendredi). Fermé dimanche et lundi. Service de livraison par Frères Toque.

> Contact : Facebook et Instagram (le_gopal). Tél. 07 83 65 45 65

 

On a testé la « food du moment » de La P’tite Maiz Le Bar

Après la brasserie La P’tite Maiz… le bar La P’tite Maiz ! Et comme on peut y grignoter de chouettes petits plats, on y a fait un tour pour notre chronique resto.

Les amoureux(ses) de bière connaissaient déjà La P’tite Maiz, sympathique brasserie locale lancée par Christophe Le Gall et Quentin Besnard. Mais comme les deux amis ont visiblement soif d’aventure, c’est du côté de la place du Grand Marché qu’ils ont choisi de poser leurs pintes depuis début août, pour une version bar de La P’tite Maiz ! Et un bar où – chronique resto de tmv oblige – il est également possible de manger.

Ce midi ensoleillé, on flâne donc sur cette « nouvelle » place du Monstre, toute belle et reliftée, avant de tomber sur le plat du jour unique de l’établissement. Ni une, ni deux, on ne peut manquer l’occasion (on avait déjà loupé leur poutine à la truffe, à notre plus grand désarroi) et goûter à l’omelette aux cèpes.

Une formule du midi et un galopin !

Aux manettes, c’est Julien Proutière, alias mister julienaubeurre.fr, excellent nom de la cuisine. Tandis que certains journalistes de tmv ont déjà du mal à cuire des pâtes, Julien est diplômé de l’Institut Paul Bocuse Lyon. Rajoutez à ça la présence de Thomas Ballester, l’ancien chef pâtissier de l’Aubépine, pour l’épauler, autant vous dire que c’est confiance aveugle pour tester les lieux.

Le magnum cake est une spécialité des lieux !

À l’intérieur, une équipe chaleureuse qui sait accueillir et mettre à l’aise. On se laisse porter par la playlist diffusée, passant de Franz Ferdinand à Muse et Queens of the stone age, et on tente un galopin de Captain Hopvious pour patienter. Un système de bipeur électronique vous prévient quand votre plat est prêt : on attaque donc l’omelette aux cèpes tamagoyaki.

Bien fondante, avec un accompagnement de nouilles un poil relevé, des accords réussis, une assiette pleine de saveurs : rien à dire, c’est du tout bon. Il y a également un antipasto pour la mise en bouche, une tartine qui fait son effet puisque le pain vient des Blés de demain, une boulangerie sur laquelle on a déjà flashé il y a peu.

Reste à y retourner le soir, où la cuisine se veut différente. Exit le choix unique de la « food du jour », place aux « piques », des tapas servis sous forme de brochettes verticales, dans des créations de la céramiste Léa Caïe. Vivement l’apéro…

Chronique : Aurélien Germain / Photos : tmv (principale) et FB La P’tite Maiz (magnum cake)


> L’addition : à midi, ce jour-là, la formule 1 affichait 12 € pour l’antipasto, le plat et un galopin (ou café). Ou formule 2 à 19 € en rajoutant une boisson et la spécialité « magnum cake ». Suivant le plat, la formule 1 peut aussi monter à 15 €. Tapas entre 4 et 12 € le soir.
> Le bar La P’tite Maiz : 53 place du Grand Marché, à Tours. Ouvert du lundi au samedi, de midi à 2 h du matin. « Food du moment » le midi et « restauration piques apéro » et tapas le soir. Bar à bières.
> Contact : facebook.com/barlaptitemaiz ou instagram.com/barlaptitemaiz Et laptitemaiz.com

***L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération***

On a testé les burgers aux falafels de Ma Petite Dînette

On connaissait la Dînette, à deux pas de l’Opéra. Voici maintenant Ma Petite Dînette, sa deuxième version, dans la galerie du Grand-Passage.

La Dînette, le fameux restaurant et salon de thé rue Corneille, a une petite soeur ! Son nom ? Ma Petite Dînette. Où vit-elle ? Rue de Bordeaux. Plus précisément, dans la galerie du Grand-Passage. C’est ici que cette mini-version de la Dînette a ouvert ses portes, le 22 juin dernier.

Mini-version, car force est de constater que les lieux sont plutôt exigus – peu de places, mais elles sont prisées ! – on vous le dit donc tout de go : si vous êtes intéressé(e)s, réservations plus que conseillées ! Mais bonne idée, il est également possible de prendre à emporter.

En entrant dans Ma Petite Dînette, tout fleure bon l’esprit cocooning. Les fauteuils sont confortables et les plus chanceux(ses) peuvent se glisser sur cette banquette dotée de gros coussins. La salle, coquette, est lumineuse puisqu’entièrement vitrée. Les tables en bois, agrémentées de serviettes noires et de sets de table verts, font le reste.

On jette un œil à la carte : il y a le choix entre des salades gourmandes (César ou chèvre chaud) et les plats chauds. Au menu notamment, le wrap poulet à la provençale ou les briques de thon rouge et le caviar d’aubergine. Il y a aussi un burger alléchant, avec lard fumé, confit d’oignons et fromage à raclette.

Burger falafel et frites maison

Mais pour changer un peu, on tente l’option végé : le burger… falafel ! La cuisine, au sous-sol, carbure, car les lieux se remplissent vite. Notre assiette arrive rapidement et on peut dire que le burger falafel tient toutes ses promesses. Il est même plutôt copieux et bien garni. Côté accompagnements, il y a un peu de salade, mais également et surtout d’excellentes frites maison qu’on a adorées.

Au final, c’est une agréable surprise. À noter qu’après le déjeuner, l’après-midi, Ma Petite Dînette se transforme en salon de thé. Avec, cette fois au programme, des glaces artisanales, des desserts et pâtisseries maison, des boissons et une sélection de thés Damman Frères et Palais des Thés.

Aurélien Germain


> L’addition : Le burger falafel coûte 14,90 €. Pour le reste du menu, comptez entre 10,90 € (la quiche poulet) et 16,90 € (les briques de thon rouge par exemple). Sinon, les salades gourmandes affichent 16,90 €. 

> C’est où ? Galerie du Grand-Passage, au 18, rue de Bordeaux. Ouvert du mardi au samedi, le midi. L’après-midi, c’est salon de thé ! Sur place ou à emporter. Contact Tél. 02 47 61 22 27. Ou sur facebook.com/mapetitedinette ou par mail : mapetitedinette37@ orange.fr

Bon plan du midi : on a testé le Bistrot 22

Situé place Gaston-Paillhou, le Bistrot 22 propose des formules déjeuner le midi et une ambiance davantage planchettes/apéro le soir.

Trois entrées, trois plats, trois desserts. Au Bistrot 22, c’est carte courte, mais efficace ! Et qui change chaque semaine. Installé depuis un an dans le secteur des Halles, à la place de Saveurs Rôties, cet établissement a fait le choix d’une formule déjeuner à moins de 20 € pour le midi et d’une partie apéro- planchettes le soir.

Pour nous, c’est évidemment l’aspect restaurant qui nous intéresse. Ce jeudi- là, on file à midi pile au Bistrot 22. Mais Clara Kalmes, la tête pensante du lieu, est déjà à cent à l’heure. Roses rouges flashy dans les cheveux, elle accueille avec le sourire et la bonne humeur, saluant en même temps les habitué(e)s. Tout autour, de jolies et larges toiles contemporaines décorent la salle, une petite musique latino se joue discrètement en fond.

Côté carte, les beignets de courgette et sauce façon tartare nous font de l’œil. Mais on opte plutôt pour le gaspacho. Servie rapidement, cette entrée apporte de la fraîcheur en bouche. Présentée dans un gros bocal posé sur une ardoise noire, la portion est également composée de petits bouts de feta (fromage grec) bienvenus. Une bonne entrée en matière et de quoi nous mettre en appétit.

Le plat arrive, lui aussi, assez vite. C’est parti pour un filet de daurade à la cuisson idéale. La part de poisson repose sur un lit de petits légumes marinés. La sauce au vin rouge, qu’on a plutôt l’habitude de voir « rouge » justement, avec de la viande, apparaît ici presque mauve. Bonne idée de l’avoir travaillée avec, notamment, de la crème ! « Pour le reste de la préparation, c’est le secret du chef ! », sourit Clara.

Au final, un billet de vingt suffit pour une pause du midi au Bistrot 22. La formule entrée, plat, dessert n’affiche que 18,90 €, ce qui offre un rapport qualité/prix vraiment correct avec du fait-maison. On reste sur des propositions simples – ce qui n’est pas du tout péjoratif – et bien réalisées. De quoi donner envie de revenir un soir, pour une petite planchette ou un apéro entre ami(e)s.

Aurélien Germain

> L’addition : formule du midi à 15,90 € pour entrée+plat ou plat+dessert. La formule complète est à 18,90 €. Suggestions entre 17,50 € (la salade Bistrot 22) et 18,90 € (la sole au beurre citronné).

> Au 22, place Gaston-Paillhou plus précisément. Ouvert lundi et mardi, 10 h – 17 h, et mercredi, jeudi, vendredi, de 10 h à 2 h. Formule déjeuner et cuisine bistrot le midi. Et le soir : cocktails, vins et planchettes apéro.

> Contact Tél. 02 47 61 80 78. Ou facebook.com/bistrot22tours et bistrot22.com

 

Chronique resto : on a testé les burgers des Frères Tuck

D’abord implanté à Limoges, Frères Tuck est désormais également à Tours. On a fait un tour rue du Dr Bretonneau pour tester ces burgers des bois.

La quête des bons restaurants continue ! Et cette semaine, l’estomac nous a rappelé qu’un petit burger ne nous ferait pas de mal, histoire de prendre des forces – hum hum – avant les 10 et 20 km de Tours qui approchent…Un mets plutôt commun, surtout dans notre contrée, mais encore faut-il tomber sur du burger, du vrai, du bon.

Une amie nous indique alors de filer rue Bretonneau, pour y découvrir les Frères Tuck et les burgers des bois. Du fameux, nous promet-on. Va donc pour le test !

C’est au numéro 24 que se situe ce nouvel établissement remplaçant le Mai Tai qui a cessé son activité. À l’intérieur, des tables hautes en bois et de la déco artisanale ; à l’extérieur, une terrasse, également en bois. L’accueil, poli, est des plus sympathiques.

Huit burgers et une option végé

Mais ce qui nous intéresse surtout, c’est la carte. Au menu, huit burgers, dont un du mois. On retrouve par exemple le Cigalin avec cigaline de cochon mariné, tomme de Touraine, salade et granny smith. Ou encore le Ramuntcho (bœuf, crème de chèvre au piment d’espelette, chorizo snacké…) et une version végétarienne avec galettes de panais notamment pour remplacer le steak.

Pour nous, ce sera le California et il nous a enchantés : la viande – du bœuf limousin – est suffisamment épaisse et se laisse porter par une sauce californienne, composée de moutarde, mayonnaise, miel et jus de citron. Avec ça, ce qu’il faut d’avocat, une petite feuille de salade et du cheddar bien fondant. Surtout, le burger est élaboré avec une boule de pain directement réalisée par Les Blés de Demain, la boulangerie à deux pas de là. Une différence de taille, car ce pain est tout simplement excellent.

De toute façon, le restaurant a fait le choix de s’approvisionner en majeure partie dans le coin. Le fromage, par exemple, vient de chez Rodolphe le Meunier… Autant dire : qualité assurée !

Aventure née à Limoges, Frères Tuck est donc maintenant implanté également à Tours. Une nouvelle proposition tout près de la place du Grand-Marché qu’on a beaucoup appréciée et qui devrait ravir les papilles des amateurs de burgers locaux.

Aurélien Germain


> L’addition : entre 11,10 € et 13,40 € le burger. Avec la formule frites ou frites et eau parfumée, le prix monte de quelques euros. Portion de frites : 3,30 € ou à 4,20 € avec du cheddar fondu. Pour notre repas, un burger California + une portion de frites cheddar + une bière LBF IPA = une addition à 20,90 €. Menu enfants est à 8,10 €.

> C’est où ? 24, rue du Dr Bretonneau, à Tours. Ouvert du mardi au samedi, matin et soir. Sur place ou à emporter.

> Contact Tél. 09 87 34 76 65. Ou « Frères Tuck Tours » sur Facebook et instagram.com/frerestucktours

 

Cuisine japonaise près de la gare : on a testé Hokane Ramen

Récemment installé rue Blaise-Pascal, Hokane Ramen a fait du ramen sa spécialité. On a testé pour vous…

* Instant culture générale dans 3, 2, 1… * Le « ramen », qu’est-ce donc ? C’est un plat traditionnel de la cuisine asiatique. Née en Chine, cette recette a été importée au Japon où elle y est fort prisée, réunissant viandes, légumes, et autres assaisonnements, dans un bouillon de nouilles.

Alors que les amoureuses et amoureux de ramen se réjouissent : un petit nouveau situé rue Blaise-Pascal l’a placé au cœur de son menu ! Hokane Ramen, à deux pas de la gare, remplace l’ancien restaurant Parfum Culture, mais continue dans la lignée de la cuisine japonaise. À sa carte donc, le client peut tester l’un des trois ramens proposés : porc braisé, poulet ou l’option végétarienne. Pour nous, ce sera celui au poulet mariné.

En attendant, on se détend dans cette salle toute calme, à l’atmosphère chaleureuse et à la jolie déco asiatique, où sont rangées des dizaines de mangas, rendant le cadre vraiment agréable. Passé l’entrée – notre péché mignon, des brochettes bœuf fromage bien fondantes en bouche – vient alors le ramen.

Ramen, sushis et bento au menu

Et là, surprise : le plat nous paraît gargantuesque. C’est qu’il est profond… et bien rempli, ce bol ! On ne lésine pas sur la quantité, mais on n’en oublie pas la qualité. Car force est de constater que c’est du tout bon côté cuisine. Les nouilles sont faites maison et savoureuses, le poulet reste tendre et baigne dans un bouillon parfumé. Un œuf mollet, un peu de gingembre et du nori – cette algue typique et comestible – complètent le tout.

Avec bol si copieux et recette bien maîtrisée, le rapport qualité/prix nous semble plus que raisonnable.

À noter que le Hokane ne fait pas que des ramens. On retrouve également à la carte son lot de sushis et makis, ainsi que le bento qui est une sorte de « boîte à déjeuner » japonaise. Il est composé de riz nature, d’un oeuf mollet, de trois sushis saumon et de chashu (tofu, viande, etc.) et d’accompagnement (beignet de poulet, tempura crevettes…).

À deux pas de la gare, une nouvelle adresse à noter pour quiconque aime la cuisine du pays du Soleil-Levant.

Chronique : Aurélien Germain


> L’addition : Pour notre repas, nous arrivons à un total de 24,50 € pour une entrée (brochettes bœuf fromage à 5 €), le plat (un ramen à 15,50 €) et une boisson (bière japonaise à 4 €). Au menu, on retrouve également le bento à 19 € (ou 17 € en végétarien), des nouilles à 12 €, ou encore des formules sushis à 13,50 €. Assiettes de riz entre 10 et 13 €. Options végé.

> Au 63, rue Blaise-Pascal, à Tours. Possibilité de livraison sur les plateformes habituelles. Ouvert tous les jours, midi et soir. Contact : 02 47 61 71 02 ou facebook.com/HokaneRamenTours et @hokaneramen sur Instagram.

 

Chronique resto : un voyage en Grèce avec la cuisine de Dionysos

Un numéro de tmv spécial été et vacances ? Il fallait bien que notre chronique resto aille aussi en ce sens ! Alors, la rédac’ s’est dit qu’elle allait voyager et partir en Grèce… mais sans bouger de Tours.

Envolons-nous donc du côté de la place Plumereau, avant de bifurquer rue du Dr Bretonneau ! C’est là qu’on a pris notre aller simple pour le pays de Socrate (ou de Nikos Aliagas, c’est selon). Ici, le restaurant Dionysos ravit les papilles de celles et ceux qui ont envie d’une découverte culinaire. Cuisine grecque et tradi à tous les étages, l’établissement joue la carte du fait-maison, que ce soit sur place ou à emporter.

Nous, on choisit de rester dans l’ambiance. On s’installe, pieds sous la table, à jeter un œil au décor bien sympathique. Pour l’entrée, il est évidemment impossible de louper la pita, ce pain grec bien connu. Un délice ! Avec ça, ce sera halloumi, pour une dose de fromage chypriote. Il est grillé au lait de vache, de brebis et de chèvre.

À noter qu’il est aussi possible de tenter des entrées froides, comme le ktipiti (poivron rouge de Florina et yaourt grec) ou le tahini, de la purée de sésame.

Steaks de courgettes, yaourt grec et khoriatiki

Pour la suite, le dépaysement continue ! Elle nous faisait de l’œil, cette nouvelle recette : alors on suit les conseils du chef et on tente le kolokithokeftedes. Très pratique à écrire (*les plaintes pour orthographe grec sont à déposer sur notre boîte mail*), ce plat est populaire sur les îles.

On dévore ces steaks de courgettes pleins de goût et croustillants. Des saveurs encore plus prononcées par l’accompagnement, du yaourt grec et de la khoriatiki, une salade (qu’on aurait toutefois aimé plus conséquente) dans laquelle on retrouve de la féta, des olives de Kalamata, un peu d’huile d’olive, de la tomate et du concombre.

Un bien bon repas donc, passé dans une atmosphère chaleureuse, qui fait voyager. Finalement, seule la pierre de tuffeau de l’établissement nous rappelle que l’on est bien… à Tours et non en Grèce !

Chronique : Aurélien Germain / Photo : Facebook Dionysos


> L’addition : entrées entre 3,50 € et 7 €, sauf la pita à 1,50 €. Plats : comptez 15 € pour le gratin oussaka ou les brochettes. Un papoutsaki (aubergine farcie) revient à 17 €. Les desserts sont à 5 € environ.
> Option végé  (13 et 15 € le plat).
> C’est où ? Au 31, rue du Dr Bretonneau. Ouvert du mardi au samedi, de midi à 14 h et de 19 h à 22 h. Sur place, à emporter click ‘n’ collect (sur dionysostours. fr), livraison.
> Contact : 02 19 03 70 41. Ou sur les réseaux : instagram. com/dionysos. cuisinegrecque et facebook.com/rgdionysos

 

 

On a fait un tour au temple du burger : le Tatoué Toqué

C’est devenu une adresse incontournable à Tours, et plus particulièrement à Tours Nord : on a goûté aux fameux burgers du Tatoué Toqué !

Elle a ouvert ses portes il y a tout juste un an et demi (oui, vous avez bien compté, c’était en plein confinement) et l’adresse fait déjà figure d’institution. On exagère à peine.

Nous arrivons sans réservation et, à la petite mimique de la personne qui nous accueille, nous comprenons que ce n’était pas la meilleure idée du siècle. Coup de chance, il y a tout de même une table pour nous. Il faut dire que l’endroit et surtout son chef Benoît Sanchez, ont pas mal fait parler d’eux, ces derniers temps.

À l’automne 2021, il décrochait le titre de meilleur burger au Sirha de Lyon et décidait, dans la foulée, de partir représenter la France au Mondial du burger, à Dallas. Une aventure finalement contrariée par le Covid et, surtout, par la douane américaine. Tout ça pour dire que nous sommes ici dans ce qui est devenu, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, le temple du burger gastronomique à Tours.

Une dizaine de burgers et une carte régulièrement modifiée

À la carte, qui change tous les trois mois, une petite dizaine de burgers auxquels s’ajoute la recette du moment (en vigueur pendant deux semaines). Parmi les intitulés qui fleurent bon les années 80 (on y reviendra…), notre choix se porte sur un Porky te Vas, à l’effiloché de Roi Rose, avec confit d’échalotes, pickles et roquette. Le tout est servi avec une généreuse portion de pomme de terre façon chips et une salade céleri-betterave. Les goûts sont francs, c’est gourmand, original… et copieux.

Benoît Sanchez a travaillé dans de nombreux et excellents restaurants gastronomiques et il compose ses recettes comme on invente un plat. Pour la réalisation, il a la même exigence. Tous les matins, il se lève aux aurores pour confectionner lui-même son pain, préparer ses viandes, ses pickles et ses sauces. Il sélectionne avec soin ses produits, en local autant que possible et de saison, bien sûr.

Pas la place pour un dessert, en ce qui nous concerne, mais le temps pour une petite flânerie dans le restaurant. Benoît est un fan de pop culture et des années 80. Il y a là, des pièces de collection qui agissent sur certains comme de véritables machines à remonter dans le temps. Ah, ces jolis bonbons chimiques dans un présentoir Goldorak…

Matthieu Pays


> L’addition : burgers de 15,50 à 19,90 €. Deux plats de viande dans les mêmes prix et une salade à 14,90 €. Pour les desserts, comptez de 5,20 € pour la glace à 8,50 € pour la tartelette citron nougat.
> C’est où ? Au Centre commercial de l’Horloge (16, rue du Maréchal-Joffre), à Tours Nord. Ouvert le lundi, de 11 h 30 à 14 h et du mercredi au samedi, de 11 h 30 à 14 h, de 18 h 30 à 21 h. Dimanche, de 11 h 30 à 14 h.
> Contact : Tél. 02 34 53 53 39. Sur la page Facebook Le Tatoué Toqué ou le site internet letatouetoque.fr + Instagram Restaurant Le tatoué Toqué

 

Cantine du midi, brunch, afterwork… On a mangé chez Paula, près de la gare

Depuis peu, le quartier de la gare compte un nouveau-venu. Paula a ouvert ses portes rue Charles-Gille : on y est allé pour découvrir leur cuisine du midi.

Ah, ce n’est pas peu dire qu’il y a de quoi faire chez le nouveau-venu de la rue Charles-Gille ! Visez un peu les propositions de Paula : le midi en semaine ? C’est cantine. L’après-midi ? C’est coffee shop. Le week-end ? Brunch. Et pour finir, l’établissement propose aussi des afterworks le jeudi et vendredi. Rien que ça !

On avait déjà un oeil sur l’ouverture de Paula qui avait commencé à faire son teasing sur les réseaux sociaux. Céline et Maxime, les gérants, ont repris le lieu précédemment occupé par Les Frangins. Céline a « toujours eu envie d’ouvrir son propre commerce » et Maxime « est un passionné de cuisine », racontait le couple dans sa campagne de financement Ulule. Résultat : voilà un bel endroit qui a plusieurs cordes à son arc.

De la salade grecque au bun cheddar pastrami

Pour notre part, on a voulu tester la partie restauration (puisque c’est l’esprit de cette rubrique, c’est bien, vous suivez au fond !). Va donc pour un mardi midi, où l’on s’installe sur la petite terrasse au soleil. Avant ça, il faut commander directement au comptoir et prendre son petit plateau comme à la cantine. Pas commun, mais sympa. On a même pu étrenner le système de bipeur/ vibreur qui vous alerte quand le plat est prêt.

Aux fourneaux, Maxime et Alexis s’affairent déjà. On commence par une salade grecque, histoire de prendre un peu de fraîcheur et goûter à de la bonne feta. Ensuite, place au bun cheddar pastrami : c’est du tout bon et très costaud (niveau viande fumée, il y a des étages !), donc on sait qu’on sera rassasiés. Une fine tranche de tomate, de la salade et un peu de sauce complètent le bun. Et pour accompagner l’assiette, une bonne portion de coleslaw. L’ensemble entrée/plat nous revient à 16,50 €, sans compter la bière IPA locale – toutes les boissons sont d’ici – à 5,50 €(*).

Un bon départ, donc, pour Paula qui n’a pourtant que quelques jours d’existence. Une première impression positive qui nous a évidemment donné envie de revenir un dimanche… pour le brunch bien sûr.

Aurélien Germain

(*) L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. A consommer avec modération


> L’addition  : ce midi-là, les deux entrées étaient à 3,50 € pour la salade et 4 € pour l’assiette de charcuterie. Côté plat, 10 € pour les lasagnes et 13 € pour le bun cheddar qu’on a pris. Niveau desserts, comptez entre 3 et 4 € ; de quoi s’en tirer avec un billet de 20 pour un repas complet.

> PAULA, au 33, rue Charles- Gille. Ouvert mardi et mercredi de 8 h à 18 h ; jeudi et vendredi de 8 h à 21 h ; samedi 10 h – 18 h et dimanche 11 h – 16 h. Sur place ou à emporter. Brunch le week-end. Tél. 02 47 61 98 84 ou sur facebook.com/PaulaToursCafe et instagram.com/paulatours_

On a goûté à la cuisine du Matchi, à deux pas de la gare

#ChroniqueResto Le quartier gare revit avec, ces derniers mois, de nouvelles adresses ouvertes. Cette semaine, on est donc allé tester le Matchi, remplaçant de l’ancien Rest’O Quai.

Et une nouvelle adresse dans le secteur de la gare, une ! Ouvert à la mi-mars, le Matchi remplace un établissement bien connu des Tourangeaux dans ce coin-là, le Rest’O Quai. Au 24, rue Edouard-Vaillant, Matchi compte déjà visiblement quelques habitués, d’autant qu’à quelques pas de là, on trouve la SNCF, ou encore les bureaux de la CAF et de la CPAM. Une cantine du midi toute trouvée !

Nous voilà donc en direction de la gare : arrivés devant, l’établissement semble tout petit, mais à l’intérieur, on trouve une belle et grande salle toute en longueur. La déco est sobre, mais moderne et chaleureuse. Surtout, au fond, on trouve une terrasse intérieure très agréable et donc à l’écart du bruit de la rue et de sa circulation. On y fonce direct.

Le service est efficace d’entrée de jeu. Pour la carte, elle change régulièrement. L’ardoise présente un deux entrées, deux plats, trois desserts. Au top. Le prix nous fait tilt, puisqu’un plat seul revient à moins de 10 euros (9,90 € précisément) ! Et un billet de 20 suffit pour la totale entrée, plat, dessert. Une formule à 18,90 €, ce n’est pas cher.

Le repas débute par une crème de courgettes au cumin (l’autre choix était une tartine au chorizo, betterave et parmesan, bien tentant aussi), servie vite. Portion correcte, du goût et du tout-doux en bouche et dans le gosier, ça démarre bien. Pour la suite, le tartare de veau et caviar d’aubergine fait face au dos de cabillaud. Mais c’est le poisson qu’on choisit.

Là encore, la bonne portion est respectée et le chef est généreux sur la sauce (ah, on a rendu l’assiette toute propre !). Pour accompagner le tout, c’est tatin de pomme de terre agata et munster, ce qui passe tout seul. Que du fait maison et un rapport qualité-prix qu’on a trouvé excellent, puisque un duo entrée+plat ne revient qu’à 14,90 €.

Un repas qui s’est très bien déroulé, donc : prix abordables, carte restreinte, petits plats sympathiques, pour un restaurant-bistrot qui l’est tout autant.

Aurélien Germain


> L’addition : formule du midi, pour entrée plat dessert à 18,90 €. Plat seul : 9,90 €. Le duo (entrée/plat ou plat/ dessert) affiche 14,90 €.
> C’est où ? Le Matchi se trouve au 24, rue Edouard- Vaillant. Ouvert le midi, du lundi au samedi, et le soir du jeudi au samedi. Fermé le dimanche.
> Contact Tél. 09 86 20 30 60 ou sur les réseaux sociaux : @matchirestaurant sur Instagram et facebook.com/Matchirestaurant

 

Balzac Burger : du fait-maison et du gourmand

L’adresse est bien connue des amateurs de burgers : situé rue de la Rôtisserie, Balzac Burger émoustille les papilles avec son fait-maison. On y a fait un petit tour…

« 100 % tourangeau, 100 % fait maison, 100 % gourmand. » Le credo du restaurant Balzac Burger est fièrement affiché sur leur page Facebook. Vrai ou faux ? Spoiler (désolé, aucun suspense) : c’est bien vrai.

Ce mercredi-là, c’est qu’on avait envie d’un bon burger, un vrai de vrai, pas le genre de casse-croûte où un steak famélique se bat en duel avec deux tranches de pain. Et notre petit doigt nous a dit que dans cet établissement rue de la Rôtisserie, on était plutôt sur de la portion généreuse.

Ni une, ni deux, nous voilà donc à passer commande à Balzac Burger. L’ambiance est à la cool. Les producteurs sont inscrits au-dessus du comptoir. Côté carte, il y a évidemment le Honoré avec son poulet fermier, AOP Saint-Maure de Touraine et bacon de dinde grillé. Ou encore le Lys, et son steak de seitan bio de Nouzilly avec cheddar végétal, mayo maison vegan et oignons frits. Et quatre autres jolis bébés.

Pain aux graines bio, sauce maison, frites de patate douce…

Alors oui, le choix est limité, mais c’est tant mieux. Pour nous, impossible de résister au Chateaubriand : quand la bête arrive, c’est du tout bon. Le pain aux graines est bio, tout comme le bœuf qui débarque tout droit des Halles de Tours. Un peu de salade et de sauce burger maison pour accompagner le tout et, surtout, le mélange AOP Tomme de Savoie + conflit d’oignons aux pommes qui fait toute la différence.

Étonnamment, le burger se tient très bien, ça ne déborde pas de partout et l’ensemble cale bien l’estomac. Avec tout ça, des frites de patate douce pour changer un peu des éternelles frites lambda. Et preuve qu’il n’y a pas tromperie sur la marchandise, c’est que même les desserts sont maison (cookie et mousse au chocolat), tout comme le thé glacé (excellent, d’ailleurs).

On est donc loin de la fast-food et même si l’adresse est bien connue des Tourangeaux amateurs de burgers, elle reste nettement recommandable. D’autant que, depuis quelques jours, l’enseigne a la bonne idée de proposer une planche avec nuggets maison, seitan artisanal de Nouzilly, frites et sauces. De quoi donner envie de passer un coup de fil à Balzac pour un petit apéro

Chronique : Aurélien Germain / Photos : Burger Balzac


> L’addition :  Une formule classique affiche 14,95 € pour un burger au choix + frites (+1,50 € si frites de patate douce) ou 16,95 € pour la gourmande avec boisson. Burgers seuls sont entre 12,50 € et 12,95 €. Planchette apéro : 10,50 €.

> C’est où ? 22, rue de la Rôtisserie, à Tours. Ouvert tous les jours, de 11 h à 14 h et de 18 h à 22 h. Samedi et dimanche en continu. Contact Tél. 02 19 03 40 61 ou sur les réseaux sociaux : @Balzac Burger sur Facebook et instagram.com/balzacburger

 

Un midi chez Babette, le restaurant de l’hôtel Hilton Garden Inn

Direction le haut de la rue Nationale, ce midi : on a testé le restaurant Babette, l’établissement de l’hôtel Hilton.

Lectrice, lecteur de tmv, vous savez pertinemment à quel point les deux hôtels Hilton en haut de la rue Nationale ont fait causer à l’époque. Mais à tmv, on est davantage calé en gastronomie qu’en architecture. Pas de débat sur les bâtiments, donc, mais plutôt sur ce qui se cache à l’intérieur : une bien jolie surprise !

Son petit nom, c’est Babette, le restaurant du Hilton Garden Inn, côté ouest. À peine arrivés, on a déjà un faible pour la terrasse hyper agréable. Ouverte depuis peu, elle voit des tables ombragées par les arbres et d’autres au soleil pour qui aime la dose de vitamine D. Il y a également des canapés confortables, des petits fauteuils à bascule pour faire la sieste postprandiale et, au-dessus de nos têtes, des lignées de lampions. L’endroit est des plus sympathiques, pour peu que vous fassiez l’impasse sur la route passant un peu plus loin évidemment.

Pour l’intérieur, c’est une salle sobre, lumineuse, élégante, et épurée façon scandinave.

Formule à 23 € et terrasse sympathique

La carte est tentante (volaille fermière de Racan, eryngii snacké, ou encore le tataki de thon au radis noir), mais tentons l’ardoise du jour. Un choix entre 2 entrées, 2 plats et 3 desserts, parfait. D’autant que cette formule affiche 23 € pour la complète et 19 € pour entrée + plat.

Une fois la trombine au soleil, nous voilà alléchés par le velouté d’épinard qui arrive. Il est servi dans un bocal, et y reposent croûtons, émietté et crème fraîche. En bouche, c’est du tout bon et la portion est plus que généreuse !

C’est qu’on aurait peur d’avoir l’estomac vite calé, mais le plat qui suit est plus léger. L’onglet de bœuf est servi en émincé ; ça passe tout seul. Surtout, il est trempé dans une sauce huître qui, clairement, émoustille les papilles. C’est savoureux. La viande, d’origine française, est tendre et fond en bouche. L’accompagnement se fait à base de crémeux de carotte, deux carottes rôties bien croquantes et un chou pak choï.

Si ce n’est le service que l’on a trouvé un tout petit long (rien de grave et rattrapé par une équipe attentionnée), Babette nous a fait bonne impression, aussi bien par sa cuisine qu’avec sa terrasse au top. De quoi donner envie de tester leur brunch du dimanche…

Aurélien Germain


> L’addition : L’ardoise du jour est à 19 € (entrée/plat ou plat/dessert) ou à 23 € la totale (idem le soir) ; possibilité d’un plat seul à 16 €. À la carte, une dizaine d’euros pour les entrées et de 19 à 24 € le plat. Pour les brunches du dimanche, 29 € (gratuit pour les moins de 6 ans).

> C’est où ? Au 1, place Anatole- France à Tours, à l’angle de l’hôtel Hilton. Ouvert 7 j/ 7, midi et soir. Brunch le dimanche, de midi à 14 h 30. 

> Contact Tél. 02 42 67 02 82. Site : babetteconceptstore.com ou facebook.com/babetteconceptstore.tours et @babette_ conceptstore sur Instagram.

On a testé IT Trattoria, resto italien de l’Heure Tranquille

Petit détour aux Deux-Lions cette semaine pour notre chronique resto. On a fait un tour en Italie, chez IT Trattoria.

IT Trattoria entre dans la catégorie de ce que l’on pourrait appeler les concept-restos. C’est évidemment une dénomination que l’on vient d’inventer, mais elle dit bien ce qu’elle veut dire. En résumé, quand vous passez la porte, vous entrez vraiment dans un autre monde.

Cela passe d’abord par le décor, évidemment, qui est spécialement soigné ici avec tout un tas de détails qui rappellent l’Italie. À commencer par le bar Aperitivo qui nous accueille à notre arrivée.

Mais, au-delà de ça, c’est une ambiance. On parle fort, on s’interpelle et on se croise, comme dans les trattorias de Rome ou de Milan. Concept aussi dans le déroulement du repas. Ici, on se dirige d’abord vers la caisse pour passer sa commande. Ensuite, on prend son petit bipeur et on va s’installer où on veut. Quand ça sonne, on va chercher son plat. Côté carte, les choses sont assez simples.

Les pizzas et les pâtes se taillent la part du lion. À première vue, pas de surprise, les recettes sont traditionnelles (ne cherchez pas l’hawaïenne pâte épaisse). Mais cette apparente simplicité cache, en fait, des plats très bien faits, avec d’excellents produits.

Et quand c’est bon, ce n’est pas la peine d’en rajouter. La pâte de notre pizza, une Prosciutto e Bufala de belle dimension, est fine et légère. La tomate dégage ses arômes puissants, tout comme le jambon et la mozzarella, tous deux venus de là-bas. Les pâtes, que l’on reluque chez nos voisins de table, sont fraîches et copieuses.

Ici, on le comprend très vite, c’est la cuisine qui est au centre de l’espace. La petite cohorte de cuisiniers travaille devant nous et prépare les plats à la demande. C’est là que tous les clients viennent chercher leur commande. Sourire et convivialité garantis. Là aussi que sont préparés les desserts qui garnissent le très joli comptoir de sucrerie parfaitement ordonnées. Nous optons pour une tarte au citron meringuée. Elle n’est pas trop sucrée et n’a pas oublié sa petite touche de croquant. Parfait pour finir en beauté.

Matthieu Pays


> L’addition : Pour une belle pizza, comptez entre 10 et 14 €. Les pâtes sont dans la même fourchette, tout comme les salades. Les desserts s’affichent à 5,50 €.

> C’est où ? Dans la galerie de l’Heure Tranquille, aux Deux-Lions.
> Contact Tél. 02 47 39 65 86. Plats à emporter. Wi-fi en libre accès. Ouvert tous les jours, midi et soir. Site : it-trattoria.com

Street food indienne : on a testé le Taj

Du côté de la rue du Commerce, s’est implanté le Taj, lancé par Thomas Dessassis. Il montre ici son amour pour la nourriture indienne.

Et une nouvelle enseigne, une ! Le 9 mars dernier, le Taj ouvrait ses portes rue du Commerce, à Tours. Au menu ? De la cuisine indienne à la sauce street food, un créneau pas forcément très exploité à Tours. Derrière le concept et ce restaurant, on retrouve une tête plus que connue dans les contrées tourangelles, celle de Thomas Dessassis.

Lui et sa famille sont adossés au nom Newlita, à Jean-Jaurès par exemple. Mais aussi au premier Starbucks de Tours, aux ex-Quick, à Burger King… Et Thomas Dessassis, c’est aussi et enfin le fondateur de Poke & Bowl, également rue du Commerce. Bref, autant dire que le jeune entrepreneur sait ce qu’il fait et comment ça fonctionne !

Carte courte et street food indienne revisitée

Pour cette nouvelle aventure, le Tourangeau – qui a découvert Calcutta à l’époque – s’est associé à Kamal Debnath. L’équipe est rodée, ça se voit, et au service, c’est du tout bon, avec sourire à foison

. Dans l’assiette, Taj a fait le pari d’une carte courte : menu avec trois salades ou des « rolls » en entrée, trois plats au choix pour la suite et la possibilité de composer son plat indien soi-même. Quand les cartes ne sont pas à rallonge, c’est souvent gage de qualité. On aime !

Après une rapide installation en terrasse, on commence par se délecter d’un naan (au fromage bien sûr, eh oh !) qui ravit nos papilles. Impossible de passer à côté de cette galette de pain typique.

Pour le reste, on a choisi de goûter le poulet tandoori. Les émincés reposent dans un bol et sa sauce ; c’est très légèrement épicé, mais tout doux en bouche. La viande, marinée, est tendre et fondante. Avec tout ça, une bonne grosse portion de riz sauté à l’indienne, avec de petits légumes. Les saveurs, prononcées, s’en dégagent. C’est vraiment parfumé ! Et pour le prix (12,50 € le plat), c’est plus qu’honnête, puisque l’ensemble est copieux et suffit à bien caler l’estomac.

À noter enfin qu’il est possible à Taj de manger en terrasse extérieure ou à l’intérieur, mais aussi de prendre à emporter ou de se faire livrer. Une bonne découverte !

Chronique : Aurélien Germain


> L’addition : Pour le plat, la boisson et un naan fromage, le total est de 17,10 €. Pour le reste, comptez entre 3 et 7 € pour les taj rolls (suivant le nombre), 7,50 € pour une salade ou des falafels. À la carte, les plats complets sont entre 6,50 € pour le taj kebab, 10,90 € pour le biryani et 12,50 € le poulet tandoori ou l’assiette à composer soi-même.

> C’est où ? Au 9 bis, rue du Commerce. Ouvert tous les jours, midi et soir, sauf le dimanche uniquement le soir. Sur place, à emporter et en livraison. > Contact Tél. 02 47 60 91 48 ou sur les réseaux sociaux : instagram. com/tajtours_restau et TAJ Tours sur Facebook.

Chronique resto : on a testé Moom Thaï, quartier gare

Un nouveau venu à noter du côté de la gare ! Rue Edouard-Vaillant, la cuisine asiatique de Moom Thaï est à découvrir, sur place ou en « click ‘n’ collect ».

Il y a encore du nouveau, du côté de la gare de Tours ! Ces derniers temps, on avait notamment voyagé du côté de l’Italie (lire ICI et ICI). Mais cette semaine, pour notre chronique, direction l’Asie du Sud-Est. Le Moom Thaï a ouvert ses portes il y a quelques semaines, rue Édouard-Vaillant, en remplacement d’un ancien restaurant marocain qui existait depuis belle lurette.

Ce jour-là, on est un peu pressés pour s’attarder à table (on fait semblant d’avoir beaucoup de travail…) : c’est donc l’option « click ‘n’ collect » qui semble la plus judicieuse. Le site de Moom Thaï Tours est ergonomique. En 2, 3 clics, voilà notre commande prise sur internet et il ne reste plus qu’à aller la récupérer directement au créneau horaire voulu.

Direction le quartier gare, donc, pour prendre à emporter notre petit plat qui nous attend au chaud. Au passage, la salle est décorée avec goût et bien lumineuse. Très cocooning.

Une formule du midi à 14 €

Pour cette fois, on a opté pour la formule du midi à 14 €, avec une entrée et un plat au choix. Bonne surprise déjà avec les trois nems au porc, bien croustillants et pleins de goût. Ensuite, on a jeté notre dévolu sur le poulet sauté basilic thaï. C’est légèrement épicé, mais correctement dosé. La viande est bien assaisonnée. Les saveurs sont équilibrées et l’ensemble harmonieux.

La portion de riz blanc nature nous a semblé un tout petit peu légère à première vue, mais notre estomac était finalement rempli après le repas. Comme quoi… ! Ce qui donne envie de tester les autres mets.

Car force est de constater qu’il y a du choix à la carte. Les entrées tournent autour des traditionnels nems, bouchées de crevettes à la vapeur et autres soupes. Côté plat principal, place au pad thaï sauté au tofu, au bœuf Luc Lac et son œuf, ou aux bo buns divers et variés. À noter également que le chef propose des suggestions, telles que le magret de canard laqué Moom Thaï ou… une fondue thaï !

Essai concluant pour cette nouvelle enseigne, donc, et un peu de nouveauté bienvenue dans le quartier.

Chronique : Aurélien Germain / photo : Moom Thaï Tours


>L’addition : formule du midi à 14 € pour une entrée au choix et un plat parmi trois propositions. Pour le reste de la carte, une moyenne de 7 € pour les soupes ; des plats de 11,50 à 13,50 € ; salades pour une douzaine d’euros et suggestions du chef entre 13,50 € et 22,50 €. Comptez environ 7-8 € pour un dessert.

>C’est où ? Moom Thaï est au 12, rue Edouard-Vaillant, à Tours. Ouvert du lundi au samedi, de 11 h 30 à 14 h 30 et 18 h 30 à 22 h 30. Ouvert le dimanche de 18 h 30 à 22 h 30. Possibilité de manger sur place, à emporter (click ‘n’ collect) ou livraison via les plateformes habituelles.

>Contact Tél. 02 47 61 19 23 ou sur internet : moomthai37.com

 

Chronique resto : On a testé Mamma Mia, rue de Bordeaux

Ces derniers temps, si vous êtes passé(e)s du côté de la rue de Bordeaux, vous n’êtes pas sans savoir qu’une nouvelle enseigne a fait son apparition à la place du Subway (paix à ton âme). Désormais, c’est le tout nouveau Mamma Mia qui a pris ses quartiers au numéro 28.

Mamma Mia, c’est quoi ? C’est, à la base, un groupe qui possède quatre marques (Mamma Mia, mais aussi Fremont Burger, Mamma Napoli et Mamma Fraîche), implanté en région parisienne. Et maintenant depuis peu en Touraine.

Le jour de notre venue, le ciel bleu et les 21°C sont de la partie : difficile de résister, on s’installe donc sur la petite terrasse, trombine au soleil. Un coup d’oeil à l’intérieur nous fait voir une jolie salle, aux couleurs méditerranéennes. De nombreux bouquets de fleurs séchées sont accrochés aux murs, le four à pizza trône à l’entrée et les tables sont à l’enfilade, très proches les unes des autres.

La Mamma Mia, moitié pizza moitié focaccia

Côté cuisine, on est sur du classique à l’italienne : antipasti pour débuter, des pâtes (4 fromages, bolo, truffe, ou encore des linguine aux palourdes ou à la sauce tomate et piment…), quelques plats et, bien sûr, des pizzas. Il y a les toutes simples, comme la margherita ou la calzone (12 € et 16 €), mais aussi des recettes à la chair à saucisse piquante (bella calabria à 15 €) et à la crème de truffe et burrata (bianco e nero à 21 €).

Pour notre part, on s’est laissé tenter par la spécialité du restaurant, la pizza mamma mia qui affiche 20 €. Originalité ? C’est qu’il s’agit d’une moitié pizza, moitié focaccia. La partie focaccia, ce pain de forme plate cuit au four, est assaisonnée au basilic, agrémentée de roquette (un peu trop à notre goût d’ailleurs) et bresaola, une très bonne charcuterie italienne séchée, relativement similaire à la viande des grisons. Sympa !

L’autre moitié pizza fait le travail, copieuse, avec sa mozza bien coulante et légèrement gratinée comme on aime.

Petite précision finale : l’établissement propose aussi à emporter et en livraison, via les plateformes habituelles. Pour celles et ceux qui voudraient faire venir l’Italie à eux.

Aurélien Germain


 > L’addition : Comptez entre 12 et 21 € la pizza. Pour notre part, la spécialité « Mamma mia » était à 20 €. Pour le reste de la carte, plat de pâtes entre 12 € (al arrabiata) et 18,50 € (à la truffe) et une dizaine d’euros pour les antipasti et les desserts. Menu enfant à 14 €

> C’est où ?  28, rue de Bordeaux. Ouvert du lundi au dimanche, midi et soir. Repas sur place, à emporter ou livraison. Contact Tél. 06 77 58 86 20 ou page Facebook du groupe : facebook.com/Mammamiagroupe. Réservations sur thefork.fr

 

 

Contes du hasard et autres fantaisies : critique du dernier film de Hamaguchi

Le réalisateur de Drive my car revient avec son dernier film, Contes du hasard et autres fantaisies. Trois histoires sur le hasard et la rencontre amoureuse.

Trois contes, trois histoires, trois récits qui se rejoignent sur un thème, le hasard de la rencontre à l’autre. Pour son nouveau film, Ryusuke Hamaguchi, déjà auteur du remarquable Drive my car, compose son ensemble autour d’un triangle amoureux inattendu ou encore d’une retrouvaille inattendue, mais aborde surtout de la trajectoire de trois femmes qui vont devoir faire un/des choix.

Contes du hasard et autres fantaisies est loin d’être une bluette mièvre ou dégoulinante de bons sentiments. Le long-métrage – qui a raflé le Grand Prix du jury lors de la dernière Berlinale – ressemble davantage à un ensemble de nouvelles littéraires, explorant la notion de coïncidence et la vérité des cœurs.

Si l’esthétique du film n’a rien de bien folichon à notre sens (la platitude des plans) et que la mise en scène paraît froide, Ryusuke Hamaguchi porte ses segments cinématographiques grâce au verbe et au langage, qui ici font des merveilles, et un rythme travaillé.

Ces trois petites histoires ont certes un goût de déjà-vu ou d’universel (par exemple, cette jeune femme qui comprend que le nouvel amant de sa meilleure amie est son propre ex), mais elles sont admirablement bien racontées. Hamaguchi sait conter l’amour, c’est évident.

Aurélien Germain


> CONTES DU HASARD ET AUTRES FANTAISIES 3,5/5
> Drame/Romance. De Ryūsuke Hamaguchi (Japon). Avec Kotone Furukawa, Kiyohiko Shibukawa, Fusako Ube… Durée : 2 h 01. Sortie : 6 avril.

On a testé le Ristorante Enoteca Italiana et sa gastronomie à l’italienne

C’est un petit nouveau qui remplace le Thélème, bien connu à quelques pas de la gare. Maintenant, place à l’Enoteca Italiana et sa gastronomie venue tout droit d’Italie.

« Arrivederci » le Thélème ; « buongiorno » l’Enoteca Italiana ! Outre notre magnifique niveau d’italien, vous remarquerez que le célèbre Thélème de la rue Charles-Gille a changé de propriétaire il y a quelques mois, pour laisser place à une nouvelle enseigne, le Ristorante Enoteca Italiana.

Comme son nom l’indique, l’établissement, ouvert début décembre 2021, fait désormais place à la cuisine italienne et gastronomique. Ni une, ni deux, nous voilà assis confortablement à l’une des tables, portés par l’accent italien de notre hôte chaleureuse.

On reste sur une très belle salle, spacieuse, avec possibilité de s’installer à l’étage ouvert. L’ambiance est cosy, la lumière tamisée et délicate. Mais ce qui nous intéresse ici, c’est la carte !

La formule du midi (17,50 €) propose un plat différent par jour. Cette semaine, il y avait par exemple des raviolis farcis ricotta et sauce foie gras le lundi ou encore tagliatelle alla calabraise, sauce tomate et piment de Calabria.

Une belle découverte à deux pas de la gare

À la carte, les prix sont plus élevés, mais les propositions différentes. Au hasard ? Le risotto enoteca (crevettes, mascarpone, courgettes, le tout flambé au vin blanc) à 21 €, ou encore le thon sashimi snacké à 27 €. Mais qui dit Italie, dit pâtes : on a donc craqué pour les taglioni à la truffe, affichant 26 €.

La truffe est râpée directement et devant vous.

La belle assiette noire arrive et fait ressortir l’esthétique du plat. Les pâtes fraîches et faites maison reposent dans un panier de parmesan. Une bonne idée ! Par-dessus, le chef a rajouté une généreuse portion de burrata, ce fromage traditionnel du pays. Et bien sûr, ne reste que la sublime truffe que l’on râpe sous vos yeux et en direct. C’est raffiné et de qualité. Bien parfumé comme il faut. Et, de surcroît, gourmand et copieux (on n’avait plus faim en sortant, ça c’est sûr !).

Une nouvelle adresse, un nouveau bon plan à deux pas de la gare. Un morceau d’Italie qu’on a aimé déguster et savourer.

Aurélien Germain


> L’addition : Le midi, formule à 17,50 € ou le plat unique à 12,50 € (et même plat à emporter : 10 €), uniquement du lundi au vendredi. À la carte, on monte en gamme : une moyenne de 18 € les entrées et antipasti et de 19 à 27 € le plat. Il existe aussi des menus à 30 ou 40 € et un pour les « bambinos » à 12,50 €.

> C’est où ? Au 30 rue Charles- Gille, à Tours (dans les murs de l’ancien Thélème). Ouvert du mardi au samedi, midi et soir ; et le dimanche et lundi midi.

> Contact Réservations au 06 11 09 76 04. Sur les réseaux sociaux : facebook.com/ristorante.enoteca et instagram.com/ristorante_enoteca

Bistrot du 60 : le bon plan de la rue de la Scellerie

Ce jour-là, nos pas nous ont menés rue de la Scellerie. À la recherche d’un endroit où satisfaire notre appétit, nous jetons un œil distrait à la devanture du 60 et quelque chose se met en marche dans notre cerveau affaibli par le manque de carburant. N’y avait-il pas autre chose ici, avant ? Quelque chose de très différent…

Une série de remue-méninges plus tard, nous y sommes : la Fiesta Latina et ses promesses brésiliennes ! Autant l’envie de passer la porte de ladite fiesta ne nous avait jamais effleurés, autant là… Nous sommes à la fois intrigués et tentés. Et, vous le savez, ne pas céder à la tentation est un grand péché pour nous.

Grand bien nous en prend : la belle porte en bois s’ouvre sur une entrée hyper cosy et décorée avec soin. Le lieu est tout en longueur et nous devinons au fond, après quelques mange-debout, des tables bien accueillantes. En entrant, nous remarquons plusieurs groupes d’habitués : encore un bon signal. Côté carte, on apprécie également le parti-pris. Il y a celle du midi et celle du week-end (du vendredi soir au samedi midi). La seconde offrant, bien sûr, des propositions un peu plus sophistiquées.

Tartare de bœuf au citron et pesto, frites maison

Mais en semaine, il y a aussi de quoi se faire plaisir. Comme nous nous sentons d’humeur carnassière, nous optons pour le tartare de bœuf au citron et pesto avec ses frites maison. C’est à la fois frais et gourmand : on valide ! En dessert, une variation de fondant au chocolat-vanille-caramel, version mille-feuilles vient nous caresser les papilles. Un vin choisi parmi les propositions au verre accompagne le tout.

Discutant avec Noémie, qui veille sur la salle, nous apprenons qu’elle et le chef Emmanuel ont ouvert ce lieu début novembre 2021 et qu’il ont dû refermer assez vite, pour les raisons que l’on sait. C’est donc un deuxième lever de rideau qu’ils vivent actuellement. Et on aurait tort de s’en priver. Une cuisine entièrement maison, déclinaisons de recettes de la tradition française modernisées, une carte qui change toutes les semaines, des prix doux, un service au petit soin : ce bistrot du 60 coche vraiment toutes les cases.

M. P.


> L’addition : En semaine, la version deux plats est à 16 €. La formule complète est à 20 €. Quelques plats (dont notre tartare) affichent un supplément de 3 à 5 €. Plat seul : 12 €. Le week-end, les plats tournent autour de 15 €.

> C’est où ? 60, rue de la Scellerie, à Tours. Ouvert du lundi au samedi, à midi et au dîner les vendredis et samedis soir. Fermé le dimanche. Contact Tél. 02 47 05 78 07 Sur internet : lebistrotdu60.business.site , Facebook (Le Bistrot du 60) et Instagram.

 

On a testé le Croque-Bedaine, l’endroit où le croque est roi

Des croque-monsieur originaux ? Avec produits frais et locaux ? Avec, en rab, des bonnes pintes de bière ? C’est le principe du Croque-Bedaine qu’on a visité pour notre chronique resto de la semaine…

En voilà une belle surprise ! À première vue, la devanture ne paye pas de mine. Mais il ne faut pas se fier aux apparences car, à l’intérieur, on est très bien au Croque Bedaine. Un beau parquet en bois massif nous accueille et, au fond de la pièce, un bar en bois également, fabriqué par un menuisier de Villandry.

Les poutres au plafond achèvent de réchauffer l’atmosphère. Un coup d’œil sur les murs nous renseigne sur la passion du patron pour le sport automobile. Il y a là des figurines, le capot d’une voiture star du Mans et, surtout, la cagoule de Fangio et un autographe de sa main. On aperçoit aussi une pompe à essence au charme rétro et quelques vinyles accompagnés de leur tourne-disque.

Bon, d’accord, nous direz-vous, mais on mange quoi du coup ? Eh bien, ici, on déguste des croque-monsieur et pis c’est tout (ou à peu près). Mais pas n’importe quels croque-monsieur. Il y a ceux de la carte et deux croques du mois, à découvrir.

Un croque-monsieur en hommage à la Touraine

Nous optons pour le Croque moi si tu peux, aux saveurs espagnoles (poêlée d’oignons et de poivrons et chorizo rehaussé d’un peu de tabasco). Ça envoie ! Mais il y a aussi le Croque Boudingue, qui est un hommage à la Touraine avec ses rillons, son chèvre frais et ses tomates séchées. Avec ça, une bonne portion de frites, maison et en trois fritures, s’il vous plaît, et le tour est joué. Le tout fait avec des produits frais et locaux.

On l’aura compris, le Croque Bedaine est avant tout un bar, dont il existe d’ailleurs des versions dans plusieurs autres villes mais qui ont tous leur personnalité. On peut y déguster une super sélection de bières pression, dont plusieurs sont brassées artisanalement pour eux. La nôtre est ambrée, onctueuse et délicatement caramélisée.

Pour les accompagner, à l’apéro, vous pouvez aussi opter pour la petite planche de charcutailles qui va bien. Vraiment, cet établissement, ouvert depuis mi-octobre 2020 au bout de la rue Colbert, est idéal pour un bon moment entre amis !
M. P.


> L’addition: Les croques s’affichent de 4,90 à 7,80 €. La portion de frites est à 3,50 €. Les bières vont de 5 à 7,90 € la pinte (de 2,60 à 4,20 € le demi). Bref, à deux, on mange et on boit un verre pour moins de 30 €. Pas de formules.

> C’est où ? Au 153 rue Colbert. Ouvert de 12 h à 14 h pour le déjeuner et de 17 h à 1 h du matin (sauf vendredi : minuit). Fermé les dimanche et lundi. Tél. 02 47 05 32 88. Sur internet : lecroquebedaine.fr et sur Facebook : le Croque Bedaine Tours.

On a testé le N.Y.C Bistro, jolie surprise rue des Déportés

La team tmv est allée du côté de la rue des Déportés, pour découvrir le N.Y.C Bistro. Un établissement au rapport qualité-prix surprenant !

Ne vous fiez pas à la devanture du N.Y.C. Bistro, car elle est trompeuse ! La façade de cet établissement situé rue des Déportés ne traduit pas forcément l’esprit qui règne en salle et dans l’assiette. Idem en zieutant la carte, puisque si celle-ci fait penser à un fast-food américain (tout comme les plaques d’immatriculation US en déco), il en est tout autre le midi.

Alors oui, on peut se laisser tenter par le « butcher’s cut » ou le bon gros hamburger. Mais quand on fouine un peu, il y a ce « baked goat cheese », nom derrière lequel se cache en fait une tarte aux oignons confits et sainte-maure de Touraine. Ou alors, côté plats, cette roulade de saumon suivant l’inspiration du moment, ou l’échine de porc rose braisée 7 heures au jus.

Une formule du midi à 13 €

Nous, notre choix était tout fait : il nous fallait goûter à cette formule du midi qui affiche un prix étonnant, car très bas. Entrée plat ou plat dessert reviennent à 13 € seulement. Un piège ? Même pas ! Lorsque l’entrée arrive, tout est bien là : la quiche aux poireaux est très bonne, c’est doux et loin d’être bourratif. Avec ça, une petite salade bien assaisonnée, proposée dans une pâte feuilletée. Une bonne idée !

Pour la suite, ce jour-là, c’était un bœuf carottes trônant sur une purée maison. La viande est tendre, fondante sous la fourchette. Simple, efficace, mais surtout plein de goût. Tout comme l’accompagnement et par-dessus tout, l’assiette est réfléchie. On regrettera peut-être juste des tranches de pain un poil trop petites, mais on chipote.

Autour de nous, ça se remplit. Vite, très vite. Certains viennent dévorer un bout entre midi et deux ; d’autres prennent leur temps en famille, car le N.Y.C Bistro possède cet esprit convivial, tranquille. Une belle découverte, en plus d’être une bonne surprise, avec un accueil sympathique et un service prévenant (que de petites attentions de la part de notre hôte !). Sans oublier, surtout, un rapport qualité-prix indéniable.

Aurélien Germain


> L’addition  : formule du midi à 13 € pour entrée+plat ou plat+dessert. Et à peine 17-18€ si on prend la totale entrée, plat, dessert. Hors formule du midi, on trouve à la carte des entrées à 6 € et des plats, ou « main courses », entre 12 € et 13 €. Le menu enfant est à 8 € avec nuggets, frites et glace.

>  N.Y.C Bistro ; 21 rue des Déportés, à Tours. Ouvert du lundi au mercredi, de 9 h à 19 h, le jeudi et vendredi de 9 h à 22 h et le samedi de midi à 22 h. Fermé le dimanche. Contact Tél. 06 17 03 13 61. Sur internet : nyc-bistro-tours.eatbu.com ; N.Y.C Bistro sur Facebook ; instagram.com/n.y.c_bistro

Chronique resto : On a testé Les Grands Ducs

Un nouveau venu dans le quartier des Halles ? Il fallait qu’on y faire un petit tour. Voilà la chronique resto de la semaine, avec Les Grands Ducs.

A peine ouvert, et déjà son lot d’habitué(e)s ! Les Grands Ducs, sympathique resto du côté des Halles, a beau être tout nouveau, il paraît déjà être pris d’assaut. Le jeudi de notre visite, les pieds tout juste installés sous la table à midi pile (oui, on avait très faim, ne jugez pas), la salle était quasi pleine 15 minutes plus tard.

Une table qui a donc fait ses preuves en un mois d’existence ? Eh bien il semble que oui ! En tout cas, ce jour-là, on a eu un sans-faute du début à la fin. Le début, justement, c’est Alexandre Crétel. Le patron nous accueille avec grand sourire et de l’énergie à revendre. Il a racheté l’Atelier Lebeau et connaît bien le quartier. Alors forcément, on le sent tout de suite à l’aise. Et nous aussi.

Un sourire en coin, il nous prévient qu’il s’agit du premier jour pour Antoine, au service. Aucun souci : le jeune homme assurera de A à Z pendant notre repas.

Dos de cabillaud aux écailles de chorizo

On observe la carte qui s’offre à nous sur fond de musique jazzy. Pas de formule du midi, mais des plats alléchants. Pour les entrées, on peut tenter la terrine de lapin artisanale, des œufs à la truffe et crème de champignons ou encore une poêlée de seiches. Niveau plat principal, six choix allant de l’onglet et sauce béarnaise maison aux noix de saint-jacques, gambas snackées et risotto. Les plus viandards d’entre vous peuvent même s’essayer à la côte de bœuf de 1,2 kg !

Pour nous, c’est l’appel de la mer : on a savouré un dos de cabillaud qui fondait sous la langue, plein de goût et porté par des écailles de chorizo bellota. Le poisson reposait sur un petit nid de linguines fraîches toutes douces, qu’on a pu faire baigner dans la crème de chorizo… qu’on a d’ailleurs fini par « saucer » avec notre pain. Paraît-il que ça ne se fait pas trop, mais 1) c’était bien trop bon pour en laisser ; et 2) on est sympas, on a rendu l’assiette immaculée !

Un bon point donc, pour Les Grands Ducs : c’est une bonne pause midi ou le bon plan du soir ; convivial mais élégant. À condition de penser à réserver, visiblement.

Aurélien Germain


> L’addition : entre 7 et 10 € pour les entrées, à part les 12 huîtres qui affichent 18 €. Plats entre 18  et 26 €. Pour nous, le dos de cabillaud affichait 22 €. Avec notre apéritif, une bière belge Ciney, l’addition est de 26,50 €. Les desserts sont à 8 ou 10 €, sauf la belle assiette de fromages affinés à 15 €.

> Les Grands Ducs. Au 1 bis place Gaston-Paillhou, à Tours. Contact : 02 47 38 29 09 ou facebook.com/lesgrandsducstours37. Ouvert du mardi au samedi, midi et soir. 

On a testé les sushis de Oi Izakaya (servis par… un robot !)

Direction la zone commerciale de la Petite Arche pour découvrir le restaurant japonais Oi Izakaya… et sa petite dame-robot qui peut également vous servir.

Nous sommes sur le parking de la Petite Arche, nous grimpons dans un ascenseur (ou par un bel escalier en marbre blanc) et nous voici à Tokyo. À l’entrée du Oi Izakaya, la star du lieu nous accueille. Un robot aux yeux blancs et en robe bicolore qui porte sur un plateau un distributeur de gel hydro-alcoolique. Ce n’est pas là son seul emploi, mais nous y reviendrons…

L’espace est vaste, il y a du monde, mais la disposition des tables fait que la multitude ne nous gêne pas. Un garçon nous mène, sans perdre de temps, vers notre table. En le suivant, nous lorgnons d’un œil gourmand le buffet des entrées qui nous attend déjà. En deux temps trois mouvements, nous voilà sagement assis. Devant nous, un QR code à flasher nous invite à passer notre commande. On tente. La fonctionnalité ne fonctionne pas. Pas grave, le gentil garçon revient pour noter la chose, à l’ancienne, sur un calepin et nous autorise à foncer vers le buffet.

Une dame-robot qui navigue entre les tables

Un buffet qui fait le tour du monde. L’Asie est en première ligne bien sûr, avec ses nems et fritures en tous genres, mais on y trouve aussi du foie gras et des fruits de mer. Mais, franchement, le grand écart ne nous tente pas. L’important, c’est que les sushis du menu sont réalisés à la commande et ils sont, de loin, la partie la plus marquante du repas. Le choix est vaste, comme souvent dans les restaurants japonais.

Mais le clou de l’affaire, c’est cette petite dame-robot qui nous a reçus à l’entrée et que nous retrouvons, naviguant tranquillement entre les tables pour nous apporter notre commande sur un plateau. On lui check la main et elle repart à son travail, de son petit pas roulé.

C’est rigolo, les smartphones s’en donnent à cœur joie. Côté assiette, bilan de l’opération : Oi Izakaya est un endroit où l’on mange vite et bon et où on ne transige pas avec la qualité des sushis. Que demander de plus ?

Matthieu Pays


> L’addition : La carte s’organise autour de plusieurs menus à 14,50 et à 21,90 €. La formule comprend une sélection de sushis et/ou de brochettes et un accès aux buffets des entrées et des desserts à volonté.

> C’est où ? Dans la zone commerciale de la Petite Arche, accès juste à côté du magasin Intersport. Ouvert tous les jours, de 12 h à 14 h 15 et de 19 h à 22 h 15. 

Chroniques culture : comics futuriste, la sélection BD, et musique avec Slippy Skills et Thelmaa

LE COIN BD/COMICS

UNDISCOVERED COUNTRY

Deuxième tome pour la dystopie signée Scott Snyder et Giuseppe Camuncoli. Si le premier volet d’Undiscovered Country (éditions Delcourt) nous avait déjà scotchés, cette suite est à l’avenant ! On retrouve donc ce nouveau monde, dans lequel les États-Unis ont fermé leurs frontières sans explication et où une équipe est partie à la recherche d’un remède contre une pandémie mondiale (oh ?).

Toujours aussi sublime graphiquement, l’ouvrage a cette fois un goût de Matrix revisité : univers futuriste, technologie, IA… le récit s’enrichit de réflexions sur notre société. Pertinent et passionnant. Une série immanquable.

Aurélien Germain

LA SÉLECTION BD DE LA SEMAINE

« Lore Olympus » (éditions Hugo BD) de Rachel Smythe marque ce début d’année avec cette relecture de l’enlèvement de Perséphone par Hadès. Cette réécriture de la mythologie grecque est une réussite magistrale qui, de plus, s’inscrit dans l’air du temps.


Wurm et Rivière revisitent eux un autre mythe, avec « Edgar P. Jacobs » (Glénat), portrait biographique réussi du créateur de Blake et Mortimer. Quant à Claire Fauvel et Thomas Gilbert, ils nous entraînent, avec « Lumière Noire » (Rue de Sèvres), dans le milieu de la danse contemporaine avec une écriture à quatre mains très originale.
Autres biographies, celles de Queen, Prince et ACDC, mises en BD par les Éditions Petit à Petit qui se sont fait une spécialité de ce genre d’ouvrages bien documentés, remplis d’anecdotes et savamment orchestrés.

Enfin, « La Trilogie Berlinoise » (Les Arènes BD) est un pur chef d’œuvre d’enquête policière en plein Berlin de 1936, où Kerr, Boiserie et Warzala s’en donnent à coeur joie grâce une figure de détective iconoclaste et une intrigue particulièrement soignée.
Hervé Bourit


LE VINYLE DE LA SEMAINE DE RADIO CAMPUS TOURS

SLIPPY SKILLS – MULTIPLE MIND STATES

Si l’overdose de chocolats de Noël ne vous a pas cueillis, alors prenez un peu du millefeuilles rap servi par le néo-Londonien Slippy Skills. Le rappeur propose un nappage de sonorités rap actuelles et passées, boombap et trap, jazzy et électroniques, reflétant son « Multiple Mind States ».

Après avoir réalisé des clips, il se retrouve devant la feuille de papier et qui dès le début de l’année 2021 a livré « New Year, New Me », un titre plein d’humour. Côté sonorités, on retrouve les cuivres avec « That’s song a banger » et la voix rauque à souhait de 1sun et Micall Parknsun. On retrouve tout l’esprit du boombap sur les titres « Knowledge Itself » ou « Ingredients ». « Ride or die », en featuring avec Jabbathakut, est un morceau tout en douceur, quand « Long Pause » transporte vers le G-Funk.

Un album qu’on suit du début à la fin, accrochés aux sons qui s’enchaînent. Pas de creux de la vague donc dans cet album de rap britannique qui ravira tous les amoureux de hip hop.


LA DECOUVERTE MUSICALE

THELMAA – SADHOUSE

Attention, future pépite en vue ! Composé de Constance Morales et Paolig Le Cocquen, Thelmaa est un duo tourangeau sur qui vous jetterez un oeil le 21 janvier prochain, date de publication de leur clip SadHouse, signé Nathan Almeras et Antoine Moirin.

C’est à la fois beau et inquiétant, sombre et palpitant, Thelmaa offrant un mix entre trip hop hypnotique et electro pop délicieux. Alors en attendant : 1) filez vite zieuter tout ça ; 2) attendez février qu’on vous parle de la sortie de leur EP 5 titres.
A.G.

> facebook.com/thelmaa.aamleth

On a testé le Tutu, où il y a « à Loire et à manger »

C’est une sorte de bar à tapas à la française qui a ouvert ses portes dans le centre de Tours. Du bon vin et de quoi bien grignoter : direction le Tutu !

« Le nouveau lieu branché de Tours », « un endroit hyper sympa pour son petit apéro », « un incontournable », « chouette bar à tapas »… Décidément, on avait entendu tous les qualificatifs (dithyrambiques) possibles sur le Tutu, un bar à vins implanté il y a quelques mois dans le quartier des Halles. Et force est de constater que cet établissement tourangeau mérite sa fraîche renommée.

Ici, donc, on vise le bar à tapas à la française. On modernise la chose, quoi. La preuve, lors de notre passage, on s’est notamment délecté des tapas de tomme de brebis truffée, pâte de poire tapée et figues. Un régal. Ajoutez à cela un houmous crémeux à la tahina, des amandes salées fumées et le brie farci aux noix… Bim. Il y avait même notre petit péché mignon : des « croquetas » de jambon ! Mais revisitées, puisqu’il s’agissait de jambon de truie avec « sauce turlututu ».

Henri Leclerc et Olivier Arlot à la barre

Mais au Tutu, c’est aussi (et surtout ?) dans le verre que ça se passe. Oui, c’est un bar à vins. Alors forcément, la carte est à l’avenant. On joue sur le terrain des breuvages de Loire (eh oh, on se trouve quand même en Touraine et, en plus, aux Halles, le ventre de Tours !), avec de jolies références. Et très très nombreuses. Celui ou celle qui ne trouve pas son bonheur nous doit un an d’abonnement à tmv, tiens.

Derrière cette idée, ce concept, on retrouve des noms connus de la gastronomie tourangelle. Henri Leclerc (mister Maison des Halles) et Olivier Arlot (un grand pro qu’on ne présente plus) sont à la tête du Tutu. Et évidemment, on ne l’oublie pas, la jeune équipe qui est au charbon derrière est aussi dynamique qu’efficace. Ça carbure, ça sourie, ça conseille comme ça doit conseiller.

Appelez-le bar à vins, bar à tapas, peu importe : ce qui est sûr, c’est que le lieu est idéal pour un petit (ou gros) apéro entre ami(e)s ou en amoureux. Une adresse sympathique qui compte déjà de très nombreux adeptes…

Aurélien Germain


> L’addition : Petits apéros à grignoter en 4 et 7 €, des « charcutailles et fromageries » entre six et une dizaine d’euros. Vin au verre à partir de 5 €. 

> Le Tutu se trouve au 7 place Gaston-Paillhou, à Tours. Ouvert du mardi au jeudi, de 19 h à 23 h ; les samedis et dimanches, midi et soir ; et le dimanche de 11 h à 14 h 30. Fermeture le lundi.

> Contact www.instagram.com/ tutu.tours ou au 02 47 27 56 70.

On a testé La Tratt’ et ses parts de pizza comme à Rome

Ici, on a découvert les parts de pizza rectangulaires avec une pâte aérienne et délicieuse. A découvrir à deux pas de Plumereau.

Quelle erreur de ne pas avoir découvert La Tratt’ plus tôt ! Cela faisait un petit bout de temps qu’on passait sans s’arrêter devant cette petite enseigne du Vieux Tours ouverte durant l’été. Mais ce jeudi, on s’est enfin décidé à découvrir leurs fameuses pizzas romaines… et nous n’avons pas été déçus du voyage !

Déjà, ici, la pizza est proposée en part rectangulaire, le plus souvent à emporter, mais vous pouvez aussi manger sur place. Ensuite, elles sont faites comme à Rome. Oui, de la « pizza romaine al taglio ». Elle est, nous dit-on, plus digeste (c’est vrai), car la fermentation dure de 72 à 96 h. Ce qui donne une pâte très légère (c’est vrai aussi). Toute croustillante, aussi. Au moins là, pas de chichis pour manger la croûte, c’est du tout bon !

Pizza avec saucisse fumée, sainte-maure de Touraine ou encore oignons confits et coppa

Pour le reste, force est de constater qu’on a eu l’eau à la bouche devant le comptoir de La Tratt’ : une dizaine de recettes originales s’étale devant nos yeux ébahis et notre estomac qui crie « gruik gruik ». Il y a la Smoked avec sa saucisse fumée, ses oignons confits et du pont-l’évêque. Mais aussi la Mortelle Adèle (mozza, mortadelle, parmesan, figues séchées) et la Tours & the city avec miel, rillons, pignons et sainte-maure de Touraine.

Optons pour la Montagnarde ! De quoi nous réchauffer avec sa raclette qui fond doucement sur du speck, de la coppa, le tout rehaussé par du paprika. On enchaîne sur une part de Rostello : ce jambon aux herbes italien (le rostello, donc) est coupé généreusement et se dévore sur cette pizza où reposent aussi oignons confits, gros champignons et tomates cerise. Tout est fait maison et ça se sent.

Et on se répète, mais cette pâte aérienne vaut vraiment le coup. L’ensemble est nourrissant et pas pesant. Bien pratique pour manger sur le pouce ou à emporter.

À noter également que La Tratt’ a fait le pari de proposer des pizzas sucrées. Au menu ? Des parts avec mascarpone, fèves de tonka et noisettes, ou encore d’autres avec crème de Bourgueil, pommes, poires et confiture de raisin. Original, qu’on vous disait.

Aurélien Germain


> L’addition : Pizzas classiques ou sucrées : 4,50 € la part (8 € les deux) ; pizzas spéciales : 6 € la part (9 € les deux). En tarif étudiant, comptez un euro de moins la part.

> Au 94 rue du Commerce. Ouvert le mercredi, jeudi, vendredi, midi et soir ; le samedi de midi à minuit et le dimanche de 17 h à 22 h. Fermeture le lundi et mardi. Sur place ou à emporter.


Contact Site web : latratt.eatbu.com Tél. 02 47 64 51 82 ou par mail contact@latratt37.fr
Facebook.com/latratt37 et @latratt37 sur Instagram.

Resto : on a testé Yoïsho !, le comptoir japonais de l’avenue Grammont

Envie d’un onigiri ? Ou d’un taïyaki ? Direction l’avenue Grammont pour découvrir la cuisine japonaise de Philippe et Sachiko.

Il y a un petit air de Japon qui flotte avenue de Grammont ! C’est au numéro 11 que s’est installé Yoïsho !, un comptoir tenu par un couple franco-japonais, Philippe et Sachiko, et qui propose « de la soul food ».

Ici, on prend les plats à emporter, mais pas n’importe quels plats. Pas de sushis ou de makis, non non. Yoïsho ! propose les fameux onigiris, typiques de l’alimentation japonaise et qui sont en fait des boules de riz farcies et enveloppées d’une algue nori. Et il y en a de plusieurs sortes, alors vous pensez bien que la team tmv a laissé son cœur (enfin pardon, son estomac) parler.

Un comptoir japonais avec onigiri et taïyaki

Va pour un « kulo goma » pour commencer : c’est un onigiri basique, un nature seulement relevé par un peu de sel et des graines de sésame. Quant au « shaké », il nous a beaucoup plu : très populaire au pays du Soleil levant, il est réalisé avec un émietté de saumon poêlé. Miam et double miam ! Mine de rien, les onigiris calent vite le ventre.

Alors on a testé un « petit » dernier, le « okaka » qui, outre son nom particulier (oui, certains à la rédaction ont un âge mental avoisinant les 4 ans), marie excellemment le sucré et le salé. Ce mélange de thon séché et râpé, avec de la sauce soja, est vraiment délicieux ! Et ça passe tout seul avec la soupe miso.

Pour parfaire le tout, on vous conseille également les taïyaki, des gâteaux en gaufre et en forme de poisson. Le nôtre était fourré à la crème de vanille, un dessert idéal. Yoïsho ! est donc une enseigne plus que sympathique. Authentique. L’artisanal est le maître-mot. Et les maîtres à bord s’y connaissent : Philippe a passé quinze ans au Japon et voulait partager son expérience culinaire aux Tourangeaux. Son épouse Sachiko, elle, vient même directement de Tokyo. Dans leurs valises, ils ont ramené ce goût pour faire plaisir, pour faire découvrir. Bref, un vrai voyage gustatif vers le Japon, sans bouger du centre de Tours.

Chronique : Aurélien Germain / Photos : Yoïsho!


> L’addition : Pour le salé, comptez entre 3 et 3,50 € pour un onigiri. Côté desserts, tout est à 3 €. Soupe miso à 3 € et thés à 2,50 €. Options vegan.

> C’est où ? Yoïsho ! se trouve au 11 avenue de Grammont, à Tours. Ouvert du mardi au samedi, à partir de 11 h jusqu’à épuisement des préparations du jour. Fermé le dimanche et le lundi.

> Contact Site : yoisho.fr ; facebook.com/yoishotoursfrance ou @yoisho.france sur Instagram.

Chroniques culture : le Cœur Meringue de Stache, un manga sur le harcèlement et Nota Bene passe en cuisine

Semaine en musique avec les albums de Stache et Antoine Wielemans, avant de se faire un instant lecture, entre les recettes de Nota Bene et Gastronogeek, et un manga redoutable.

LE EP

STACHE – COEUR MERINGUE

La biographie de Stache précise que le musicien a été bercé par la chanson française… Pas de doute possible, en effet, dès l’écoute du titre d’ouverture (le très accrocheur « Rien ne va »). Stache maîtrise les mots, offre de très beaux textes, une prose douce sans être doucereuse, toute enveloppée avec sensibilité et authenticité. Emballé dans une pop électro aux accents mélodiques acidulés, l’ensemble fonctionne parfaitement. Et ravira, à coup sûr, les amateurs du genre.
A.G.


LE MANGA

MY CAPRICORN FRIEND

Le sujet de My Capricorn friend est aussi sensible que délicat. Réflexion poignante sur le harcèlement scolaire, ce manga signé Otsuichi et Masaru Miyokawa (éditions Delcourt) débute par la découverte d’un cadavre, un lycéen connu pour brutaliser constamment ses camarades. Mais le doute surgit : son ex-victime est-elle coupable de ce meurtre ? C’est ce que va chercher à savoir Matsuda, un camarade du suspect anciennement harcelé, emmenant ainsi ces 224 pages aux frontières du polar et de l’enquête policière.

Intelligent et efficace, mené par une plume précise, le récit de My Capricorn Friend exploite sa thématique jusqu’au bout. C’est parfois dur, en raison du sujet évoqué, mais toujours bien amené. Court et intense.
A.G.


LE LIVRE

CUISINER L’HISTOIRE

Nos deux Youtubeurs préférés, Nota Bene et Gastronogeek, s’offrent une belle collaboration avec Cuisiner l’histoire (éditions Hachette Heroes), autour de ces trente-cinq recettes inspirées par les plus grands personnages de notre Histoire. Des mayas à Al Capone, en passant par François Ier, cet ouvrage, somptueusement illustré de photos des recettes mais aussi de cartes géographiques, est un pur délice.

D’autant plus qu’il tord aussi le cou à certaines idées reçues et propose une visite gourmande de notre passé. Bon appétit !
H.B.


LE CD

ANTOINE WIELEMANS – VATTETOT

On ne vous fera pas l’injure de vous dire qu’il fut la voix de tête la plus sublime de la pop incandescente de Girls in Hawaï : Antoine Wielemans revient ici en solo avec pas moins de neuf pépites, toutes écrites en français, avec amour. Ici, pas de fioritures ! On se trouve face à une âme à nue, des mélodies terriblement touchantes. D’une poésie à couper le souffle, d’une musicalité stratosphérique, Vattetot est un album sous forme de véritable île au trésor, pour passer l’hiver la tête dans les étoiles.
H.B.

Chroniques culture : le retour de Limp Bizkit, le Comedian Rhapsodie de Thomas VDB et le plein de BD

On part dans les souvenirs bien rock et tourangeaux de Thomas VDB, en passant par le nouvel album de Limp Bizkit, le vinyle de la semaine de Radio Campus Tours et, bien sûr, votre sélection BD de la semaine.

L’ALBUM

LIMP BIZKIT – STILL SUCKS

« Limp Bizkit Still Sucks », soit « Limp Bizkit craint toujours »… Autant dire que le groupe : 1) n’a pas perdu son goût pour l’autodérision, et 2) envoie un doigt d’honneur gigantesque et je-m’en-foutiste avec cet album. Un disque qui, justement, ressemble à un bien beau troll. Au menu ? À peine 32 minutes pour 12 titres, après dix ans d’attente (l’infâme Gold Cobra était sorti en 2011).

Une petite demi-heure qui bouffe à tous les râteliers, allant de la caricature de Nirvana (« Barnacle »), à la balade mièvre (« Don’t change »), en passant par le hip hop (« Snacky Poo »), le metal industriel (« Pill Popper »), jusqu’au Limp Bizkit pur jus (le retour aux sources nü metal de « Dirty Rotten Bizkit »). Bref, un melting-pot foutraque, aux allures de best-of de la carrière du groupe ; un album qu’on adorera détester ou qu’on détestera adorer.
Aurélien Germain

LE LIVRE

COMEDIAN RHAPSODIE

De « rock critic » désillusionné à comique enchanté… Thomas VDB replonge ici dans ses souvenirs, dans sa vie d’avant. Le fan de rock se confie, il fait rire, fait sourire. Les anecdotes qui parsèment Comedian Rhapsodie (éd. Flammarion) sont savoureuses : ce moment de solitude avec le groupe KoRn, sa photo du pantalon de Freddie Mercury, sa plongée dans le journalisme sans un seul diplôme…

Quand il raconte ses années en Touraine, entre Radio Béton et Rodolphe Couthuis, c’est un délice : VDB a la plume incisive, la science du bon mot, le goût pour la réflexion teintée d’humour et de détails incongrus, mais hilarants. Une autobiographie pleine de mélancolie rock’n’roll.
A.G.

LE VINYLE DE LA SEMAINE DE RADIO CAMPUS TOURS

THE SELENITES BAND – BEHIND THE MASK

Derrière le masque de Selenites Band se cache un quintet envoûtant qui entraîne les amoureux de jazz sur les hauts plateaux éthiopiens. La flûte traversière d’Antoine Laloux et le sax’ de Marc Buvry réchauffent un éthiojazz qui a affolé le pays dans les années 70, en même temps que le Derg renversait la vieille monarchie éthiopienne.

Les sons psychédéliques (merci la basse électrique et les effets de Nicolas Dubuc) achèvent de donner à ce vinyle (sorti chez Obi Riddim) un arôme aussi corsé et fruité que le café éthiopien. Pour les assoiffés de folies jazzophoniques.

La sélection BD

Le western n’a jamais été à la mode, il a simplement toujours été là, comme nous le prouve Tiburce Oger, qui avec « Go West » (éd. Grand Angle), s’est offert ce qui se fait de mieux en matière de dessinateurs (Boucq, Rossi, Blanc Dumont…) pour raconter l’Ouest sauvage dans ce sublime album, ultime hommage au genre. Un genre en pleine forme, en témoigne « West Legends » (Soleil), où à travers le personnage légendaire de Wild Bill Hicock, Jarry et Laci s’en donnent à cœur joie en tordant le cou aux clichés. Quant à Caryl Férey et Corentin Rouge, avec leur « Sangoma » (Glénat) situé dans une Afrique du sud incandescente, ils font mouche à tous les coups!

Autre maître du rompol, J.P Manchette, dont les adaptions par Max Cabanès sont toujours un pur régal. C’est encore le cas avec « Morgue Pleine » (Dupuis), où le détective Tarpon en voit de toutes les couleurs. On terminera encore avec un polar, le très sec et magistral « Seul le silence » (Phileas) tiré d’un roman de RJ Ellory revisité par Fabrice Colin et mis en image par un Richard Guérineau au sommet. D’une noirceur absolue, ce drame autour d’un serial killer vous envoûte littéralement.
Hervé Bourit

Resto : on a testé L’Appart Flexitarien, rue Colbert

Nous avions déjà testé L’Appart Côté Mer : la team tmv a décidé de tester le côté « terre » avec son frère, L’Appart Flexitarien, situé rue Colbert.

Cela faisait un moment que nous l’avions dans notre viseur, celui-là. Il y a peu, nous avions passé un très agréable moment chez son petit frère, rue du Grand Marché qui, lui, regarde côté mer. L’Appart’ Flexitarien, rue Colbert, ouvert depuis le mois de juin, est à l’affiche de notre sortie gourmande de la semaine.

Comme dans tout bistro qui se respecte (et là, on est en bonne compagnie, entre Bourvil, Fernandel et Ray Charles), on affiche la couleur dès l’entrée, sur une ardoise. Ici, on fait dans la cuisine « de bon sens », avec des produits de qualité et surtout de saison et bio le plus souvent possible.

« Les appétits végétariens sont traités avec les mêmes égards »

Tout est fait maison et la carte change toutes les semaines. L’idée, c’est de manger équilibré et de façon raisonnée, sans sacrifier le plaisir, évidemment. Venons-en maintenant à ce mot qui s’affiche fièrement dans le nom du restaurant. Flexitarien… Pour faire simple, ça veut dire que les appétits végétariens sont traités avec les mêmes égards que les autres.

À la carte, en entrée, comme en plat ou en dessert, il y a toujours une ou deux propositions sans protéines animales. Comme ça, chacun fait comme il veut et tout le monde mange des bonnes choses. Car, concept ou pas, c’est quand même le plus important : se faire plaisir et passer un bon moment.

Et là, objectif atteint ! Notre formule méridienne s’est ouverte avec un velouté de champignons délicieusement crémeux, réconfortant à souhait. Puis la saucisse de Toulouse et ses pommes de terre sautées, fondantes comme il faut. Et, pour terminer, une brioche perdue tendrement régressive. Le tout pour 16 € les trois plats (14,50 € en version courte) et agrémenté d’un verre de chinon bio. Elle est pas belle, la vie ?

Chronique : Matthieu Pays / Photos : Tmv (photo d’ouverture) + L’Appart Flexitarien


> L’addition : La formule entrée/ plat/dessert s’affiche à 16 €. On est à 14,50 € avec seulement l’entrée ou seulement le dessert. À la carte, les plats oscillent entre 15 et 17 €. Le verre de vin est entre 5 et 6,50 €.

> C’est où ? L’Appart’ Flexitarien est situé au 105 de la rue Colbert. Il est ouvert tous les jours, sauf le mardi et le mercredi, au déjeuner et au dîner.

Chroniques culture : un nouveau Stephen King, le vinyle de Radio Campus Tours et le plein de BD

LES LIVRES

« APRÈS » – STEPHEN KING

Seuls les morts n’ont pas de secrets… Avec son « Après » (éd. Albin Michel), Stephen King revient aux fondamentaux, avec du surnaturel et du fantastique à tous les étages : il y raconte l’histoire d’un gamin lambda qui a toutefois la particularité de voir les morts. Et de leur parler.

Le dernier roman du maître de l’angoisse est un excellent cru, conté à la première personne, mené pied au plancher, qui bascule dans le registre policier dans sa seconde moitié. Un polar démoniaque riche, efficace, mais beaucoup trop court !
A.G.

 

« FRACTURES » – LAURE DECOURCHELLE

Laure Decourchelle, ex-lauréate du Prix Rock Attitude de Radio Béton, se lance dans le recueil de nouvelles avec « Fractures » (éd. ExAequo). En découlent quatre histoires, véritables chroniques de l’âge adolescent et de la jeunesse, directes et sans chichis. Découverte de l’amour, de l’amitié, de la chair, découverte de la vie tout simplement : Laure Decourchelle offre des textes plutôt sombres, au vocabulaire parfois cru (on sent l’influence de Bukowski), mais aux mots toujours justes, collant à son univers singulier.
A.G.


La sélection BD

Le coup de cœur de la semaine est signé Tardi et Dominique Grange qui, avec « Élise et les Nouveaux Partisans » (éd. Delcourt), livrent un récit romanesque et grave sur les combats de l’après Mai 68. Un chef d’oeuvre pour mieux comprendre la naissance des luttes dans le basculement du monde de l’époque.

On reste dans la romance pure, cette fois avec le très bel ouvrage « Aimer pour deux » (Grand Angle) où Van der Zuiden et Desberg brossent le portrait d’une famille déchirée par la guerre, un récit d’autant plus puissant qu’il puise dans les souvenirs du scénariste. Dans « Dernier Souffle » (Noctambule), le maître du noir et blanc Thierry Martin offre, dans un format à l’italienne, un western crépusculaire. Pour Jancovici et Blain, « Le Monde sans fin » (Dargaud) est pour demain si on ne prend pas conscience que les sources d’énergie de notre planète ne sont pas inépuisables. Un ouvrage à lire d’urgence !

On finit sur une note plus légère avec le « Supergroom » (Dupuis) : Vehlman et Chivard se lâchent pour la deuxième aventure d’un Spirou devenu un super héros envoyé aux Jeux olympiques des super héros !
Hervé Bourit


LE VINYLE DE LA SEMAINE DE RADIO CAMPUS TOURS

MONTPARNASSE MUSIQUE – EP

Nadjib Ben Bella et DJ Aero Manyelo, les deux moitiés de Montparnasse musique, livrent depuis le début de l’automne des morceaux explosifs sur leur premier EP (sorti chez Ben Bella Jazz). Les singles sortent un par un : « Panter » est sorti en mars, « Bitumba », l’entêtant « Sukuma » et « Le Serpent » sont parus cet été, le 29 octobre est sorti « Makonda ».

La recette ? De l’électro au service de rythmes congolais, des choeurs des Kasai Allstars et un clip tourné avec les Shégués, les enfants des rues de Kinshasa, qui figurent aussi sur la (très belle) pochette du vinyle. Chaque titre apporte son lot de vibes afrohouse, de cordes grattées et électrisées pour un son club imparable.


LE CD

PR2B – RAYONS GAMMA

La Berruyère Pauline Rambeau de Baralon (PR2B) sort enfin son premier album après quelques EP prometteurs qui lui ont permis, notamment, de figurer dans la sélection des Inouïs du Printemps de Bourges. Comment d’ailleurs ne pas rester insensible à cet superbe enchevêtrement de chansons, de pop et d’électro sublimé par une voix influencée par Brigitte Fontaine et où l’on sent un fort désir de cinéma, Pauline étant en plus diplômée de la Fémis. Un beau disque à se procurer d’urgence.
H.B.

On a testé le Rose Cornichon : des assiettes gourmandes avec ce que l’on veut dedans

Imaginez-vous dans un resto, devant un comptoir, où se trouvent plein de plats différents. Et que vous avez l’autorisation de goûter… à tout ce que vous voulez ! C’est le concept du Rose Cornichon, un établissement sur lequel l’équipe de tmv a flashé il y a peu.

Déjà, donc, parce que ce principe « d’assiette gourmande avec ce que tu veux dedans », comme le dit l’enseigne, nous paraît vraiment malin. Ensuite parce que le restaurant est tenu par des « Super Nanas » hautes en couleurs qui ne se départissent jamais de leur sourire et de leur sympathie.

Et enfin parce que l’intérieur nous laisse dire que, oui, il est toujours possible d’avoir une déco originale et attrayante sans verser dans le kitsch. Ici, on peut manger à table assis sur sa chaise d’école, dans un fauteuil tout doux ou dans un canapé confortable avec ses jolis coussins. Et on se plaît à zieuter la magnifique peinture street art flashy et colorée au mur ou encore ce gros cornichon en néon et son regard tout mignon.

Une assiette gourmande avec tout ce que l’on veut dedans !

Nous voilà alors, ce midi, à piocher un peu de tout ce qui se trouve au menu (oui, on a faim et on en profite). C’est donc parti pour une petite part de « salade de champipi à la grecque », une autre de quiche lorraine (un pur délice, et c’est un Lorrain de naissance qui vous le dit !), une portion de risotto tout fondant et une autre de mijoté de courge au chorizo. On a également rajouté une part de pizza au fenouil et aux mûres excellente, ainsi que des haricots blancs.

« Tout est fait maison par nos mimines », prévient l’équipe et cette assiette revient à 12,90 €. Gourmand, varié, et au final, un très bon rapport qualité-prix, puisqu’il y a vraiment possibilité de tout goûter, servi raisonnablement par l’équipe. Sans compter un buffet de desserts aussi esthétiques qu’alléchants. On en ressort donc l’estomac bien plein sans que ce soit trop bourratif, avec le sourire aux lèvres. Et l’envie de faire du Rose Cornichon notre cantine du midi.

Chronique : Aurélien Germain / Photos : Rose Cornichon et tmv


> L’addition  : L’assiette du jour (que l’on remplit comme on veut, donc) coûte 12,90 €. Côté desserts, on est sur une moyenne à 3 €

> C’est où ? Direction le 266 boulevard Charles-de-Gaulle, à Saint-Cyr-sur-Loire, à la frontière de Tours Nord. Le Rose Cornichon se situe près du Steak ‘n Shake, à quelques mètres des magasins Lidl et Auchan

> Ouvert de 11 h 30 à 17 h 30, cantine le midi et goûter l’après-midi. Du lundi au samedi. Sur place ou à emporter. Contact Tél. 02 47 63 72 14. Ou sur les réseaux sociaux : facebook.com/rosecornichon et @rosecornichon sur Instagram.


La Famille Addams 2, une virée d’enfer : la critique ciné

La Famille Addams revient pour les suites de leurs aventures, version film d’animation. Pas franchement mémorable…

LA FAMILLE ADDAMS 2 : 2/5
> Animation, de Greg Tiernan et Conrad Vernon (USA). Durée : 1 h 32.


Après la tentative ratée, en 2019, de pondre une version animée de La Famille Addams (critiques et public n’ont pas été très tendres envers le film), voilà que débarque un second volet qui, disons-le de suite, ne remontera sûrement pas le niveau.

Dans ce nouvel épisode, la famille toute en noir se lance dans un road trip, une virée d’enfer faisant escale à Miami, au Canada ou encore dans la Vallée de la Mort. Si le synopsis promet des « aventures complètement déjantées faites de situation loufoques », force est de constater que l’on n’a visiblement pas la même définition de « loufoque »…

Rien de bien folichon à se mettre sous la dent ici : La Famille Addams 2 reste d’une platitude et d’une banalité sans nom. Emballé grossièrement, visuellement sans intérêt (peu de relief, animation classique, réalisation impersonnelle…), le film est sauvé par quelques bonnes trouvailles (la réflexion sur les liens filiaux et familiaux) et de rares gags faisant mouche.

Mais le récit, ronflant, reste fade, pas même excité par ce trop-plein de chansons pop, à défaut d’une vraie musique originale, qui torpille « l’esprit Addams ». Sur le même créneau, autant préférer un Hôtel Transylvania ou bien sûr, la version ciné culte de 1991. Ce qui évitera également de se coltiner, avec la VF de ce second film d’animation, le doublage de Kev Adams. Ça, par contre, c’est vraiment l’enfer.

Aurélien Germain

Pokawa : manger son « poké » hawaïen rue de Bordeaux

Les restaurants servant des « pokés », ce plat typique de la street food hawaïenne, poussent comme des champignons à Tours. Petit tour rue de Bordeaux pour tester Pokawa.

La vague hawaïenne des poke bowls continue de déferler sur Tours ! Pour rappel à celles et ceux qui ne suivent pas au fond de la classe, le « poké », c’est ce fameux plat traditionnel hawaïen (le mot signifie « couper » ou « morceau »), sain et nourrissant ; de la street food healthy avec un bol de riz et la dose de bonnes choses et de nutriments.

Notre ville n’a pas échappé à cette mode, on compte déjà un bon nombre d’enseignes de ce type. Pokawa, lui, s’est installé rue de Bordeaux en mai dernier. Une franchise créée par deux Parisiens, Maxime Buhler et Samuel Carré, en 2017, suite à un voyage au Pérou et qui compte désormais plus de 40 établissements partout en France.

C’est donc parti pour un petit tour à deux pas de la gare. L’intérieur est mignon comme tout. Tout boisé et, au-dessus des tables, de grandes feuilles de palmier. Ambiance cocooning et zen garantie. Pour commander, c’est aux bornes automatiques que ça se passe et uniquement aux bornes. Original, même si certain(e)s pourront se sentir déstabilisés. On navigue dans le menu interactif, on choisit à emporter ou sur place, on opte pour les « poké » signatures ou à composer soi-même.

Pour nous, ce sera un bowl avec riz vinaigré, poulet teriyaki, mangue, avocat, graines de sésame, radis, concombre et edamame. Autant dire que même sur une portion dite « small » (pas si small que ça), il y a de quoi se remplir le ventre. Les quantités sont généreuses (pour 9,90 €, ça nous convient), les produits bons (un poulet bien tendre), et le plat est joli et coloré. Et, surtout, c’est sain.

Les formules permettent également de choisir sa boisson. Certaines classiques et d’autres moins. On a ainsi dégotté une « Poka Beer » fruitée et florale, ou encore une eau pétillante… au CBD ! Quant à la petite sucette en forme de coeur glissée avec notre commande, ça nous a donné envie d’y retourner dire un petit « aloha ».
Aurélien Germain


> Pokawa, au 3 rue de Bordeaux à Tours. Possibilité de manger sur place ou à emporter. Commandes également possibles sur le site internet ou via Ubereats et Deliveroo. Ouvert du lundi au dimanche, de 11 h 30 à 19 h. Contact : pokawa.com ou @pokawaworld sur Instagram

> L’addition : Notre poké signature affichait 9,90 €. Comptez entre 9,90 et 12,90 € pour un poké et de 12,90 € à 14,90 € pour une formule. 

Critique ciné : « Fatima », de Marco Pontecorvo, ne fait pas de miracle

Le film de Marco Pontecorvo, dans lequel trois jeunes bergers affirment avoir vu la Vierge Marie, sort en salles ce mercredi 6 octobre.

1917, à Fatima, Portugal. Une jeune bergère et ses deux cousins assurent avoir vu la Vierge Marie. Leurs révélations vont toucher les croyants, mais attirer la colère des représentants de l’Église et du gouvernement qui vont alors obliger les trois enfants à se rétracter… tandis que la rumeur de l’apparition se propage dans le pays.

Signé Marco Pontecorvo (fils de l’immense Gillo Montecorvo), Fatima possède un angle de départ plutôt intéressant. Le cinéaste a refusé le premier scénario, « très dogmatique et strictement religieux », le réécrivant pour en proposer une version multi-angles. Pontecorvo n’hésite donc pas, pour parler à une audience plus large, à travailler sur la possibilité du doute et du scepticisme.

Mais cela ne suffit malheureusement pas à sauver Fatima, (trop) long-métrage qui a bien du mal à tenir la route sur ses quasi deux heures ; un étirement inutile pour une « intrigue » si maigrelette. Difficile, également, de ne pas piquer du nez face à ces dialogues sans-fin.

Enlaidi par une photographie jaunâtre et une patine visuelle tristounette au possible, ringardisé par un récit tourné en anglais (alors que l’histoire se passe au début du XXe siècle dans un village pauvre portugais), torpillé par ses flash-back, le film de Pontecorvo s’enlise et provoque un ennui poli. Le miracle n’aura en tout cas pas lieu au cinéma.
Aurélien Germain


> FATIMA 1,5/5. Drame de Marco Pontecorvo. Durée : 1 h 53. Avec Sônia Braga, Harvey Keitel, Joana Ribeiro…

Resto : on prend le large en testant L’Appart Côté Mer

Attention, voilà un joli poisson qu’on a pris dans nos filets des bons plans de restaurants à Tours ! L’Appart côté mer – son petit nom – est le frère de L’Appart Flexitarien, rue Colbert, les deux établissements ayant le même propriétaire.

Ce jeudi, on était plutôt poisson, alors on a décidé d’aller faire nos gourmands à la version maritime. Direction la rue du Grand Marché pour goûter la cuisine de L’Appart côté mer. Ici, on préfère les producteurs locaux, les vins bios et « les poissons au gré des marées issus d’une pêche responsable ».

Aujourd’hui, il y a le choix entre la formule du midi (18 € pour la totale) ou à la carte. Celle-ci propose notamment un houmous de haricots coco, pickles de salicorne et raifort, ou encore un églefin chimichurri et betteraves. Ça, c’est pour vous faire saliver.

De la crème d’épinard jusqu’au merlu aux herbes

Quant à nous, on se lance dans le trio entrée- plat-dessert du midi. Le prix nous semble plus que correct et, une fois le repas englouti, force est de constater que le rapport qualité-prix est excellent ! Pour commencer, la crème d’épinard : c’est tout doux en bouche ; avec la petite touche de Sainte-maure-de- Touraine en plus, c’est parfait. Le service est rapide et efficace.

Pour preuve, voilà qu’arrive déjà le plat principal. Et là, on a adoré. C’est un merlu aux herbes plein de saveur, justement assaisonné qui chatouille notre palais. Le poisson repose sur un lit de légumes croquants. Une sauce revenue aux herbes avec de la crème complète le tout. C’est une cuisine raffinée et délicate, avec une attention particulière portée à la cuisson.

L’heure du dessert arrive. Pas de gâteau au chocolat aujourd’hui, mais un remplaçant de choix : un carrot cake qui finit de nous convaincre avec son moelleux et son côté épais loin d’être bourratif. Mission accomplie pour L’Appart côté mer qui nous a fait prendre le large comme il fallait. Prochaine étape : tester le petit frère flexitarien, pour rester sur terre.

Aurélien Germain


> L’Appart Côté Mer, 47 rue du Grand Marché à Tours. Contact : 02 47 75 15 88 ou par mail cote-mer@ lappartrestaurant.fr Sur Facebook : @lappartcotemer Horaires Ouvert du mardi au samedi, 12 h – 13 h 30 et 19 h – 21 h 30. Fermé le dimanche et lundi.

> L’addition : formule du midi à 18 € pour entrée/plat/dessert. À la carte, les entrées sont de 7 à 9 € ; les plats entre 17,50 € et 20 € et les desserts à 7,50 €.

On a testé Le Chien Fou, le nouveau bistrot rue de la Grosse Tour

L’établissement remplace l’ancien Zafferano. Direction Le Chien Fou, récemment ouvert dans le Vieux Tours.

Dans sa recherche constante de bons plans côté restaurants, l’équipe de tmv a choisi cette semaine de faire un tour du côté de la rue de La Grosse Tour. C’est là qu’a ouvert il y a peu Le Chien Fou, tout nouveau venu et remplaçant du Zafferano et ses plus de vingt ans d’existence. L’endroit – 200 m² tout de même ! – a séduit un jeune restaurateur de 23 ans, Jean Poirier.

Jean Poirier, c’est le genre de personnage qu’on a envie d’apprécier de suite. L’homme a le sens du bon mot, le goût pour la petite formule qui fait mouche quand il vous sert ou vous parle de son établissement. Le Chien Fou, c’est son bébé, son bistrot, son resto ; un projet qu’il avait en tête lors de son tour du monde et de ses 18 000 kilomètres à vélo, seul, durant 9 mois (oui, oui).

Filets de maquereau, aubergine rôtie et tombé de poireaux

Bref, trêve de bavardage ! Une fois installés à la terrasse, on jette un oeil à la formule du midi. Celle-ci s’affiche seulement à 16 € pour entrée- plat. On commence par une terrine de cochon. C’est maison, donc c’est bon ! En plus, Jean nous apporte un gros pot dans lequel baignent des pickles (« Il faut les manger, pas tout boire, hein ! ») pour accompagner tout ça. Avec un bon vin puissant et fort en bouche, ça passe tout seul (ici, on sert le vin à la ficelle : on paye au prorata de ce qu’on a consommé).

Côté plat principal, on jette notre dévolu sur les filets de maquereau. C’est grillé comme il faut, l’aubergine rôtie est conséquente et le tombé de poireaux est plein de goût et de saveur. La cuisine tradi du chef Thibault Gobry est généreuse. Seul, ce plat revient à 12 €, ce qui établit un très bon qualité- prix.

Le ventre bien rempli, on fait l’impasse sur le dessert (eh oh, on est censé retourner au travail quand même), mais la carte du soir et l’ambiance chaleureuse de la salle nous font déjà de l’œil pour notre prochain passage. Ne reste plus qu’à souhaiter au Chien Fou réussite… et la même longévité que son prédécesseur.

Aurélien Germain


> L’addition : 16 € pour la formule du midi avec entrée/plat ou plat/ dessert. Le plat seul est à 12 €. La formule complète du midi entrée/plat/dessert s’affiche à 20 €. Le soir, à la carte, les plats oscillent entre 16 et 18 €. Possibilité de viandes à la découpe (côte de boeuf 1,2 kg à 68 € ; entrecôte charolaise à 25 €, etc.)
> C’est où ? Au 7-9 rue de La Grosse Tour, à Tours. Ouvert du mardi au samedi, midi et soir.
> lechienfoubistrot. com ; tél. 02 36 97 58 70. Sur les réseaux sociaux : facebook. com/lechienfoubistrot ou instagram.com/ lechienfoubistrot

La critique ciné de la semaine : Stillwater avec Matt Damon et Camille Cottin

Plongée dans Marseille avec Stillwater, signé Tom McCarthy qui réunit ici Matt Damon et Camille Cottin pour un thriller mâtiné de drame social.

Bill Baker (joué par Matt Damon), un foreur de pétrole du fin fond de l’Oklahoma, débarque à Marseille et s’y installe pour tenter de faire innocenter sa fille, coincée en prison pour un meurtre qu’elle jure ne pas avoir commis. Ne parlant pas un mot de français, l’ouvrier va se lier d’amitié avec Virginie (Camille Cottin) et tenter d’y voir plus clair…

Il y a de tout dans Stillwater : du thriller, du drame familial. Mais aussi de la romance, du film judiciaire. Et c’est bien là ce qui étouffe le dernier film de Tom McCarthy. Car ici, le réalisateur du fantastique Spotlight ne sait pas sur quel pied danser. Coincé le cul entre deux chaises, Stillwater est pétri de fragilité, dont l’équilibre est constamment menacé et maltraité par son excès de verbiage et ses terribles longueurs (2 h 20 au compteur !).

Il n’empêche, Stillwater se voit tout de même porté par un Matt Damon formidable dans son rôle de papa bourru et fermé, redneck chrétien qui pourtant vibre sous sa carapace de gros dur (son duo avec la petite fille est excellent). Idem pour Camille Cottin qui montre ici un jeu tout en nuances.

Reste, aussi, un « protagoniste », celui de Marseille : McCarthy filme superbement la cité phocéenne, des Calanques aux quartiers Nord, en passant par son mélange des cultures. En fait, comme un personnage à part entière.

Aurélien Germain


> STILLWATER 2,5/5
Thriller/Drame, de Tom McCarthy (USA). Durée : 2 h 20.
Avec : Matt Damon, Camille Cottin, Idir Azougli…

 

L’Aubépine : une escapade gourmande rue Colbert

Vous connaissiez peut-être L’Escapade, rue Colbert : comptez désormais sur un nouveau nom – L’Aubépine – mais une cuisine toujours aussi délicieuse !

C’est une nouvelle enseigne, mais pas tout à fait une nouvelle adresse. En effet, avant L’Aubépine, qui a ouvert ses portes le 8 août, il y avait déjà une bien belle table au 88 de la rue Colbert. Cela s’appelait L’Escapade et nous avons déjà eu l’occasion d’en parler. Mais là, vous l’aurez compris, ce n’est pas le sujet du jour.

L’Aubépine, c’est d’abord un décor élégant et sobre, parfait pour se parler, sans tomber dans le guindé. Le service est très efficace et souriant, bref, on est dans une bonne maison. Le voyage culinaire commence par un petit amuse-bouche, ce qui nous signale tout de suite qu’ici, on est venu aussi pour se faire plaisir.

Décor soigné et des plats au top

Pour nous, ce fut un petit dé de gaspacho bien relevé et un toast de rillette de la mer posé sur un sablé breton. On est déjà en voyage. Ensuite, la formule (qui se lit sur l’écran de notre téléphone) s’affiche en deux ou trois services. Et là, c’est le traquenard. Ben oui, parce que dans ce cas-là, goules sucrées que nous sommes, nous avons tendance à sacrifier l’entrée. Sauf que là, les propositions sont si tentantes et nous promettent tant de fraîcheur, que l’on ne peut se résoudre à les écarter. Du coup, c’est parti pour le gravlax de saumon et les petits pois en gnocchis.

Pour suivre, le poisson se pare de saveurs asiatiques, tandis que le cochon, posé sur son endive braisée rebondit sur le palais. « Ça s’est bien passé ? », demande la dame desservant la table. Vu que les assiettes sont saucées au pain, bien comme il faut, la réponse va de soi. Pour agrémenter tout ça, un petit verre de blanc bien choisi et à prix doux (5 €).

Elément remarquable, à l’Aubépine, le repas ne s’arrête pas au plat principal. En cuisine, en plus du chef, il y a un chef pâtissier qui termine le travail. Raison de plus pour se laisser tenter par une totale ! Promis, on en ressort contenté, mais pas alourdi pour autant. À noter également, que l’Aubépine monte encore d’un cran en soirée. Là, les produits sont plus nobles et les techniques encore plus raffinées. On y reviendra, donc.

Matthieu Pays


> L’addition : La formule entrée / plat s’affiche à 19 €. Si on ajoute le dessert, on arrive à 24 €. Le soir, les deux plats sont à 34 € et 38 € si l’on ajoute le dessert.

> 88 rue Colbert. Fermé les dimanches et lundis. Contact : Tél. 02 47 05 24 81. Site internet : laubepine-tours.fr

On a testé L’AuTours des palombes, le nouveau resto de l’avenue Grammont

A quelques mètres de la place Jean-Jaurès, a ouvert, le 15 juillet dernier, L’AuTours des palombes. Voilà la chronique resto de la semaine !

Et un petit nouveau, un ! C’est à la mi-juillet qu’a ouvert le restaurant L’AuTours des palombes, avenue Grammont à Tours. Remplaçant une ancienne crêperie, cet établissement « familial », ainsi qu’il se définit, propose « une carte très variée composée de recettes provenant de différentes régions du monde, préparées avec des produits frais et locaux ».

Un midi ensoleillé (si, si, je vous jure, ça a existé cet été), on a donc posé nos pieds sous la table pour vérifier tout ça. Un coup d’oeil à la carte, il n’y a que trois entrées, trois plats et deux desserts. Un bon point, donc, car gage de qualité.

Empanadas aux légumes de saison et Sainte Maure de Touraine

Au niveau des entrées, il est possible de rester simple (une assiette de charcuterie/fromage) ou tenter la polpette d’aubergines, crème de poivron ou les accras de bonite. Nous, c’est bien simple : on a tout de suite flashé sur l’un des plats, les empanadas aux légumes de saison et Sainte Maure de Touraine !

La promesse de départ est tenue, à savoir mélanger les saveurs de « différentes régions du monde ». Car la combinaison de légumes croquants et bien frais, d’un fromage tourangeau et de ce chausson farci typique de la cuisine tradi espagnole et latine passe tout seul ! Au service (bien agréable au passage), on nous conseille d’accompagner les deux empanadas avec le contenant de notre bol : des dés de tomates, oignons, piments légers et petites fleurs. Idéal pour ajouter de nouveaux arômes au plat.

À noter que le reste de la carte offrait soit le tartare de bœuf coupé au couteau, pistaches, gingembre confit et frites de panisse ; soit une salade fraîcheur avec tomates, taboulé de petit épeautre et mozzarella. Enfin côté dessert, on vous laisse saliver avec la tarte aux myrtilles façon cheesecake ou la ganache de chocolat, coulis de fruit et crème mascarpone…

Ouvert tous les jours, midi et soir, sauf le lundi, L’AuTours des palombes se pose donc comme une nouvelle table non-négligeable dans le secteur de Jean-Jaurès.

Aurélien Germain


> L’addition :20 € (plat à 16 € + bière bouteille locale à 4 €). Le midi, il est possible de prendre la formule plat+dessert à 19 €. Comptez 4 € pour l’entrée et 6 € pour le dessert.
Le menu du soir (entrée, plat, dessert) est à 32 €. Sinon, à la carte, une dizaine d’euros pour l’entrée et des plats allant de 16 à 18 € seuls.
> Adresse : 17 avenue de Grammont. Ouvert du mardi au dimanche, midi et soir.
> Contact : Tél. : 02 47 20 52 65 ou facebook.com/lautoursdespalombes ou kidimao37@gmail.com

 

On a testé Le Kiosk, le restaurant éphémère aux Beaux-arts

Installé dans le jardin du Musée des Beaux-arts, Le Kiosk est un restaurant éphémère, prévu de rester là jusqu’à la mi-septembre. Il fallait forcément que l’équipe de tmv aille y faire un petit tour…

 

C’est l’un des bons plans de cet été : le Kiosk est un restaurant éphémère qui vient de poser ses valises… dans le jardin du Musée des Beaux-arts ! Cette initiative de la Ville est toute récente. Le Kiosk n’a ouvert que le 15 juin dernier, mais il compte déjà ses adeptes. Autant vous dire que les quelques tables (une vingtaine de couverts au total) sont prises d’assaut les beaux jours. Ce qui n’est pas étonnant, puisque d’une part, le cadre est on ne peut plus plaisant, et d’autre part, cet espace de restauration ne restera que jusqu’au 15 septembre.

Direction les Beaux-arts, donc ! Dans la structure couleur vert olive, Hervé Aubin et son fils Siméon s’affairent. Le papa a lâché sa carrière dans l’informatique il y a quelques années pour se lancer dans la cuisine ; il sort de l’École de la seconde chance de Thierry Marx. Le fiston est à Sciences Po Lille (« mais mon cœur est à Tours ! », lance-t-il aux clients) ; il aide son père et c’est lui qui, de bien bonne humeur, prend notre commande.

Place aux produits de Touraine

Il y a un duo de silure à la carte, mais on opte plutôt pour le curry vert de poulet, riz, brocolis et lamelles de carottes. Pour nous faire patienter, Hervé offre un sablé de parmesan avec mousse de roquette au top. On se repose tranquillement sous les arbres du jardin, sirotant un jus de pommes des Vergers de la Manse. Parce qu’ici, c’est produits de Touraine à tous les étages !

La petite famille à la tête du Kiosk travaille ses plats et a l’envie de la cuisine bien faite. C’est frais et gourmand, et nos voisin(e)s sont tout autant séduit(e)s. On a aussi aimé le fait de débarrasser soi-même sa table (oui, oui), car tout est trié. Et si l’on prend à emporter, c’est du recyclable !

Le Kiosk est donc une idée charmante dans un cadre qui l’est tout autant. De quoi nous donner envie d’y retourner en début de soirée pour les planchettes et assiettes de dégustation, avant un passage au prochain spectacle Son et lumières ?

Aurélien Germain


>Le Kiosk, resto éphémère au jardin des Beaux-arts jusqu’au 15 septembre.
L’addition : formules entrée/ plat ou plat/dessert à 12,90 €. Ou 15,90 € avec dessert. Glaces de 2,50 à 5,50 €. Café gourmand : 4,50 €.
> Possibilité de manger sur place ou prendre à emporter. Plats le midi, gourmandises l’après-midi et assiettes de dégustation en soirée, à partir de 18 h.
> Ouvert tous les jours. De 11 h à 20 h 30 (ou du moins jusqu’à la fermeture du jardin quand il y aura le spectacle Son et lumières Les Nuits Renaissance).

> Contact instagram.com/ le_kiosk_ ou par téléphone : 06 08 71 91 90 ou lekiosktours.com

Chroniques culture : Sexify sur Netflix, la découverte musicale Orpheum Black, et le plein de BD et de lecture

Cette semaine, on vous propose de découvrir les Orléanais d’Orpheum Black, un petit tour coquin sur Netflix avec la série Sexify et une grosse dose de lecture entre le plein de BD et une dystopie gastronomique !

SUR NETFLIX

SEXIFY

On la surnomme la cousine polonaise de Sex Education : Sexify est une série fun et légère, gentiment transgressive (imaginez l’accueil dans son pays d’origine ultraconservateur…), abordant le sexe sans tabou. Une jeune femme, Natalia, accompagnée de ses amies étudiantes, doit réaliser une appli sexuelle pour mieux comprendre l’orgasme féminin.

Dopée par un excellent casting, pertinente et bienveillante, Sexify est une réussite sympathique. Et a le mérite d’explorer le plaisir et la sexualité des jeunes femmes adultes, sans que cela soit forcément lié à la gente masculine. À bon entendeur…
Aurélien Germain


MUSIQUE

ORPHEUM BLACK

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’Orpheum Black attache beaucoup d’importance à ses clips, en témoigne celui du single Unsaid Forever ! Esthétique léchée, couleurs et tons réfléchis, tout est bien pensé dans cette vidéo de 6 minutes qui offre une belle carte de visite au groupe.

Ces jeunes Orléanais proposent un rock mélodique, une musique cinématique (jetez une oreille sur « Together & alone ») où les voix mixtes se mêlent, où les ambiances peuvent parfois se faire plus planantes (le break de « Strangest dream ») ; de quoi plaire aux amoureux d’Anathema, influence que l’on a retrouvée ici. Après avoir gagné le Coup de Boost de Tous en scène et en attente de la sortie de l’album en septembre, il va falloir garder un œil sur Orpheum Black.
A.G.
> facebook.com/OrpheumBlack

 


LES LIVRES

GROSSOPHOBIA

« Jusqu’à quel point laisseriez-vous le gouvernement prendre soin de votre santé ? » Qu’elle est délicieuse, cette dystopie gastronomique, signée Chloé Chateau ! Dans Grossophobia (autoédition/ Bad Book Club), l’autrice et journaliste tourangelle nous sert un monde dans lequel le Président de la République a décidé de faire voter une loi assignant à résidence les personnes en surpoids. Lucrèce, une écrivaine, s’en réjouit… mais un peu trop vite ! Roman original, atypique, mené par une jolie plume, Grossophobia est aussi drôle que grinçant. Et se dévore comme il se doit. Miam !
A.G.

RIEN À PERDRE

Et voilà le premier roman traduit en français de Roberto Montana, auteur uruguayen exilé à Buenos Aires ! Dans Rien à perdre (éditions Métailié), l’auteur nous plonge avec délice dans un Big Lebowski à la sauce sud-américaine. Soit l’histoire de trois anciens copains de lycée qui se retrouvent des années plus tard et qui se lancent dans un road trip d’anthologie, pour une ode à l’amitié et à la vie, truculente et bardée de dialogues désopilants. Une sacrée révélation.
Hervé Bourit


LES BD DE LA SEMAINE

On commence avec une bonne nouvelle : le retour de la célèbre collection au format si particulier, « Patte de mouche » (éditions L’Association) qui nous livre 8 nouveautés, dont rien de moins que quatre inédits de Lewis Trondheim, trimballant Richard, un de ses personnages fétiches de la série Lapinot, dans d’invraisemblables et hilarantes situations.

Très drôle aussi, le « Petits Mythos » (Bamboo) du Tourangeau Philippe Larbier, avec Daniel Cazenove au scénario, qui revisite la mythologie nordique. Côté musique, Laxton, Illidge et Tahu se sont mis à trois pour nous livrer « Minneapolis » (Humanoïdes Associés), un hymne à la musique funk et dans le très bien vu « Sold out » (Soleil), Phil Castaza nous embarque dans une histoire touchante de papys rockers.

Une note un peu plus grave pour finir, avec le magnifique « Lucha » (La Boîte à Bulles), de Justine Brabant et Annick Kamgang, chronique d’une révolution sans armes au Congo. Une histoire oubliée vu d’ici, mais qui mérite bien ce témoignage indispensable.
H.B.

 

On a testé le bar à salades Green is better

Composer sa salade soi-même : c’est le principe de Green is better, établissement franchisé implanté dans le centre de Tours qui veut aussi jouer sur une démarche écoresponsable.

Des salades sur mesure et recettes signature, des bols chauds maison, des smoothies minute, des açaï bowls, des desserts à l’ancienne. » Voilà la promesse affichée par Green is better, concept de restauration de bar à salades et franchise qui a déjà essaimé un peu partout en France (Paris, Marseille, Vannes, Nice ou encore Clermont-Ferrand notamment).

À Tours, l’établissement s’est installé il y a quelques mois et de bons échos nous étaient déjà parvenus aux oreilles. Direction la rue du Commerce, donc, pour une petite pause déjeuner saine et healthy !

Des salades à composer soi-même

À l’intérieur, beaucoup d’espace, pas de fioritures dans cette salle lumineuse. On tombe nez à nez avec un large comptoir d’ingrédients et le sourire de notre charmante hôte qui nous explique le concept. On commence donc d’abord par choisir son plat : salade iceberg, mâche, riz, pâtes ou encore lentilles corail sont au programme. À cela s’ajoute la garniture. On hésite, on hésite (les produits sont variés et nombreux !), mais on tente l’assemblage pois chiche, avocat, jambon de parme et poivrons en lamelle. Ne reste que l’assaisonnement (pour nous, ce sera évidemment sauce moutarde miel !). Bref, un vrai bar à salades comme on aime.

C’est frais en bouche, appétissant. Et même si on tique quelque peu sur, par exemple, la présence un peu précoce en mai d’ingrédients comme la tomate, le concept nous a bien plu. D’autant que la plupart des produits sont locaux, que les salades sont servies dans des bols kraft ronds et que l’on vous demande avant si vous avez besoin de couverts ou non. Preuve en est que la franchise ne néglige pas sa philosophie éthique et écolo.

Reste désormais à refaire un petit tour pour y tester les mousses au chocolat faites maison qui nous faisaient de l’œil et surtout tester d’autres compositions de salades. Histoire de manger équilibré ; c’est qu’on a un summer body à préparer, non mais !
A.G.


> C’est où ?
Green is better se trouve en plein centre, au 24, rue du Commerce à Tours. L’établissement est ouvert à partir de 11 h, tous les jours.
> L’addition
Pour notre salade à composer soi-même, nous avons déboursé 9,40 €. Comptez également 4,50 € pour une soupe ou des wraps, et 3,40 € pour les desserts. Il existe des formules à 12,90 € (salade, ingrédients, boisson, dessert) et 11,40 € (salade, ingrédients, boisson ou dessert).
> Contact
Tél. : 07 55 95 05 82 ou 02 47 61 20 81 ou par mail
tourscentre@greenisbetter.fr
Sur internet, directement sur greenisbetter.fr et @Greenisbetter Tours sur Facebook

Drama Hot Dog : allier l’artisanal et les produits locaux

Les amoureux et amoureuses de hot dog devraient être satisfait(e)s chez Drama Hot Dog ! Un resto au concept tourangeau, avec pains boulangers et viande du boucher.

Une petite faim pour ce midi ? (Photo Drama Hot Dog)

Les habitué(e)s de la rue Constantine connaissaient, à l’époque, l’enseigne Ted’s Hot Dog située au numéro 27. Depuis la fin 2019, l’établissement a changé de nom pour Drama Hot Dog et a rouvert avec quelques nouveautés au programme. Ici, le hot dog est toujours roi, que l’on se rassure !

Mais attention, pas n’importe quels hot dog. Oubliez ceux au vieux pain rassis et à la saucisse atrophiée ; Drama Hot Dog joue la carte de l’artisanal. Au menu, viande du boucher, chips produites dans la région et pains boulangers, frais du matin, 100 % locaux. Le restaurant travaille d’ailleurs avec la Maison Nardeux, véritable gage de qualité. Autant dire que niveau pain, ça change tout. Moelleux, tout bon, tout gourmand, on donne un premier bon point.

Le deuxième bon point ira à la carte. Car Drama Hot Dog est du genre… original. Il y a certes le « classic », avec sa saucisse de poulet, ketchup, moutarde miel. Mais on peut aussi tenter le « Brooklyn » à base de poulet paprika, cheddar, oignons frits et jalapeño. Ou alors – tenez-vous bien – un hot dog au fromage à raclette et salami et son petit frère au… camembert !

Hot dog guacamole, coleslaw, moutarde miel et ketchup

Bien que tentés par la bête, on s’est finalement lancés dans la dégustation d’un « Dallas ». Situation actuelle oblige, la commande se fait à emporter, mais c’est d’une facilité déconcertante grâce au site de Drama Hot Dog (lire ci-dessous).

En tout cas, le plat tient toutes ses promesses. La garniture est conséquente, le hot dog généreux. L’ensemble guacamole, coleslaw, moutarde miel et ketchup se conjugue vraiment bien. Les oignons frits ont également tout à fait leur place (surtout dans notre estomac). Rien d’insipide, ni d’industriel, ouf !

Même retour pour madame qui aura plutôt opté pour le « Veggie », hot dog végétarien qu’elle a beaucoup apprécié. Concept tourangeau, Drama Hot Dog a donc fait un pari atypique, celui du hot dog artisanal à la sauce tourangelle. Mais c’est un pari réussi.

Aurélien Germain


> 27 rue Constantine, à Tours. @Drama Hot-Dog sur Facebook ou instagram.com/drama.hotdog. Contact : 09 54 17 71 81.

> Comment commander ? La vente à emporter est possible en se connectant sur dramahotdog.byclickeat.fr Vous remplissez votre panier puis choisissez l’horaire (tout au long de la journée et ce, jusqu’à 21 h). Livraison également possible par Uber et Deliveroo.

L’addition : de 5 à 7 € pour un hot dog, voire 8,50 € pour une signature comme la nouveauté camembert. Il existe aussi des menus (hot dog + boisson + gourmandise) de 8,50 € pour un classique à 11,50 €. Viande halal et possibilité de hot dog végétarien.

 

Izakaya : resto japonais et sushis à deux pas de la gare

Cette semaine, direction le quartier de la gare à Tours pour découvrir (et goûter bien sûr) le restaurant de sushis Izakaya.

L e petit restaurant japonais de quartier, celui où l’on vient entre amis, à la pause déjeuner pour déguster quelques sushis et brochettes, c’est un genre à part entière. Des établissements de ce type, il en existe beaucoup, dans toutes les villes du monde et, il faut bien le dire, pas tous de la même qualité.

Izakaya ne se trompe pas de registre : il ne s’agit pas, ici, de révolutionner la gastronomie japonaise ou de la fusionner avec les codes de la cuisine française. On n’est pas, chez Nobuki ou Parfum culture. Non, l’ambition de l’établissement est plus modeste : faire passer un bon moment à ses convives, rapide s’ils sont pressés, tranquille s’ils le sont moins, mais toujours avec le sourire. L’accueil étant, il faut le souligner, un des points forts de l’endroit.

Sushis, spécialités maison et menus assortiments

Le décor est soigné, avec cette tonalité bois et ce côté épuré qui souligne l’ambiance nippone sans en faire trop. Côté assiette, ce qu’il fait, Izakaya le fait bien. La carte est, comme souvent dans ce type de restaurants, assez fournie et s’ouvre sur une page de sushis “spécialités maison” que l’on peut aussi retrouver dans des menus assortiments. Petite soupe miso en entrée, comme de tradition et salade de chou agrémentée de graines de pavot qui relèvent un peu l’ensemble.

Les sushis, donc, sont préparés sur place et d’une fraîcheur irréprochable. Ce n’est pas révolutionnaire, mais c’est bon et bien fait. Pour les plus aventureux, l’endroit propose également des sushis-burgers assez étonnants, des Poké Bowl végétariens et un imposant Chirashi composé de riz blanc vinaigré et de seize tranches de saumon cru.

Attention lors de votre commande, les portions sont généreuses. Heureusement, si vous calez, le personnel se fera un plaisir de vous emballer tout cela dans une petite boîte. Les plats, d’ailleurs, sont aussi proposés à emporter.

Au final, l’escale chez Izakaya relève clairement de la bonne surprise. Juste en face de la gare, dans un quartier où le fast food est roi, ce restaurant offre une alternative bien sympathique au voyageur gourmand.

M.P.


> Izakaya, 8, rue Édouard-Vaillant, juste en face du parking dépose-minute / Covoiturage de la gare. Ouvert tous les jours, de 12 h à 14 h 30 et de 19 h à 22 h.

> Les menus s’échelonnent de 13 à 20 €, avec diverses possibilités (sushis, sushis + yakitori) et comportent tous une salade de chou et une soupe miso. Le sushi-burger est à 13 €. Même fourchette pour le Poké Bowl et comptez autour de 14 € pour le Chirashi. 

Chroniques culture : Nota Bene en BD, musique baroque en CD et le plein d’EP

Ô joie ! Le youtubeur tourangeau Nota Bene sort une nouvelle bande-dessinée, cette fois en s’intéressant à la mythologie nordique. On fait aussi le plein de BD polars, tout en voyageant en Italie avec l’Ensemble Parchemins côté musique.

LA BD
NOTA BENE – LA MYTHOLOGIE NORDIQUE

Et de trois tomes pour la série BD de Nota Bene ! Et c’est peu dire qu’on l’attendait de pied ferme, celui-ci. Le T3 (éditions Soleil) aborde effectivement la mythologie nordique – sujet ô combien cher à nos yeux. Ici, le youtubeur tourangeau se sert des bases telles que l’Edda poétique pour livrer une synthèse d’une mythologie aussi complexe que passionnante. Abordant les mythes fondateurs et croquant les dieux principaux (Ases comme Vanes) avec brio, Benjamin Brillaud prouve une nouvelle fois qu’il est un fin conteur. Servie par le dessin de Christian Paty, cette BD est aussi divertissante (certaines références pop culture et traits d’humour) que riche en informations. À mettre entre toutes les mains. Surtout pour le/la Viking qui sommeille en vous, évidemment.
Aurélien Germain

LE LIVRE
LE PETIT COIFFEUR

La rubrique culture du magazine Le Point disait de lui qu’il était « une marque fiable sur les planches » : lui, c’est Jean-Philippe Daguerre. Et force est de constater que l’auteur est effectivement une jolie plume dans le domaine. Avec Le Petit Coiffeur (éditions Albin Michel), il évoque l’histoire de la Tondue de Chartres. Du moins, il la revisite. L’exercice n’est pas facile – lui-même avoue qu’il « marche sur des oeufs » – mais l’écriture et la rythmique des mots en font une pièce bien huilée et pertinente, à découvrir d’ailleurs sur la scène du Théâtre Rive Gauche en octobre.
A.G.

LE CD
ENSEMBLE PARCHEMINS – RÉCRÉATION ITALIENNE

Les Tourangeaux Matéo Crémades et Nathalie Ferron emmènent l’auditeur par la main dans l’Europe des XVIe et XVIIe siècles. À travers cette « Récréation italienne », on découvre ainsi tarentelles du Sud de l’Italie et chansons (Obizzi ou encore Monteverdi). De quoi remonter dans le temps au son d’une guitare baroque jouée de main de maître, des mélodies expressives et des voix qui se chevauchent.
A.G.

LES EP
PR2B ET LOMBRE

Avec son 1er EP, « Des rêves », la Berruyère PR2B livre en 6 titres un univers foisonnant pop aux textes ciselés et aux mélodies percutantes. Très poétique, son écriture ne s’éloigne jamais du réel avec une acuité bluffante.
Le Rodézien Lombre, lui, sort un 1er EP « La lumière du noir », où son spoken word racé, nappé d’incandescentes touches d’électro, fait mouche à chaque coup. Ces deux-là sont bien partis pour mettre un peu de folie, de corps et de cœur en cette rentrée musicale pas comme les autres.
H.B.

LES BD DE LA SEMAINE
Passion polars

C’est fou comme le polar convient aux temps troublés que nous vivons, à l’image d’un Nestor Burma qui, dans « Les Rats de Montsouris » (Casterman) de Ravard, Malet et Moynot, livre un bel embrouillamini de chantage et de cambriolage.
Autre détective qu’on adore : Léo Loden. Avec « Sète à huîtres » (Soleil) et la complicité de Nicoloff et Carrère, il nous emmène dans le monde pas toujours reluisant de l’ostréiculture.
Autre enquête bien ficelée également, celle de Tarrin et Neidhardt qui envoient notre cher Spirou « Chez les Soviets » (Dupuis). Le résultat plus que réussi est truffé de clins d’œil !
On terminera avec le superbe récit de Baru, « Bella Ciao » (Futuropolis), où l’auteur se replonge dans la mémoire de ses ancêtres italiens dans un récit poignant et d’actualité : superbe, élégant et fort.
H.B.

A LIRE
LE REPAS DES HYÈNES

Une fable, autant qu’un conte initiatique. « Le Repas des hyènes », récit en bande-dessinée signé Aurélien Ducoudray et Mélanie Allag, est une véritable plongée au coeur de l’Afrique ancestrale. Les deux auteurs retracent la vie de Kubé et Kana, deux jumeaux lancés dans un voyage étrange et paradoxal, où se réveille l’esprit maléfique d’un Yéban. La douceur de l’enfance côtoie la cruauté de la vie, dans un ouvrage qui a le mérite de présenter un ensemble graphique audacieux et pertinent.
A.G.

Chez Pia : la pizza comme en Italie !

Et si on partait pour un voyage gustatif en Italie ? La pizzeria Chez Pia vient d’ouvrir rue Châteauneuf et on s’est délecté de ses pizzas. Attention, le restaurant étant relativement petit, pensez à réserver !

C’est vraiment peu dire que Julie et Thomas (qui oeuvraient auparavant au Café contemporain, au CCCOD) ont ouvert une pizzeria qui leur ressemble et qui, donc, ne ressemble à aucune autre.

Il y a le cadre, d’abord. Une ancienne librairie, nichée à l’angle de la rue de Châteauneuf dont ils sont tombés amoureux et dont ils ont tenu à conserver tout le cachet. Du bois, de la pierre, des photos développées au charbon, du mobilier chiné et des éclairages conçus par Thomas et fabriqués en Touraine.

Un détour par l’Italie

Mais, bien sûr, c’est dans l’assiette que tout se passe. Une pizzeria, nous direz-vous, pas grande surprise à attendre. Eh bien, détrompez-vous ! Nous sommes ici dans la pizza napolitaine, la vraie. « Pour nous, c’était obligé ! Si nous faisions une pizzeria, il fallait que les pizzas soient vraiment au top ! », explique Julie.

La pâte, faite d’une farine de blé ancien, pré-germée venue de Florence est d’une incroyable légèreté. Voilà une pizza qui ne vous pèse pas sur l’estomac pour le restant de la journée et ça, c’est déjà un vrai bon point. Côté garniture, c’est du même tonneau. « Nous n’utilisons que des produits AOP, dont beaucoup viennent de la région des Pouilles et qui sont tous validés par la Vera Pizza Napoletana, dont nous aurons bientôt le label. »

 

 

Les légumes, bien sûr, sont choisis en local. Idem pour les recettes, qui sont toutes issues de la tradition napolitaine. Si vous ne jurez que par la Quatre-fromage ou la Montagnarde, vous risquez, c’est vrai, d’être déçu. En revanche, si vous avez envie de découvrir une recette authentique avec de la mortadelle et des éclats de pistache, vous êtes au bon endroit.

Une bonne pizzeria, c’est aussi un bon four et un bon pizzaiolo. Le four, que Thomas et Julie sont allés chercher à Naples, trône dans une des (petites) salles du restaurant et le pizzaiolo arbore tranquillement ses vingt années d’expérience. Et, pour ceux qui malgré tout cela, restent insensibles au charme de la pizza, il y a aussi un plat cuisiné et un plat de pâtes à la carte.


> 9 rue de Châteauneuf, à l’angle avec la rue du Change. Ouvert tous les jours sauf le dimanche, midi et soir.

> Les pizzas s’affichent entre 10 € pour la Margherita et 20 € pour une recette à base de crème de truffe. Les salades sont à 7,50 € pour la Cesar et 13 € pour la Caprese. Superbe assiette de charcuterie à partager à 15,50 €. Plats autour de 15 €. Les desserts s’affichent entre 6 € pour le Tiramisu et 7,50 € pour la Panna Cotta. Pas de formule midi, mais menu enfant à 10 €. 

La Côte et l’arête : pour tester le goût du bœuf maturé

Situé au centre commercial L’Heure Tranquille, La Côte et l’arête est un restaurant qui sait parler tant aux amoureux de viande que de poisson.

Cette semaine, nous avions envie de viande, de bidoche, de quelque chose de saignant histoire de digérer la rentrée. Alors ni une ni deux, nous voici en route pour la nouvelle adresse de l’Heure tranquille : La Côte et l’arête, avec la ferme intention de privilégier la première de deux options.

Premier regard en entrant : il y a du monde, mais le service à l’air rapide et organisé. Et les serveurs, des tatoués, des vrais ! Dès l’entrée, on aperçoit sur la gauche un aquarium rempli de homards mais l’élément de déco totalement impossible à louper, c’est l’imposante armoire réfrigérée qui trône devant le bar, remplie d’une improbable collection de pièces de viande étiquetées comme des bijoux dans une joaillerie.

Une pièce de 226 grammes

Une fois à table, le couvert est sobre et la carte raccourcie pour cause de Covid. Ce n’est pas un mal, qui dit petite carte, dit plats maîtrisés. On glisse rapidement sur la formule de midi : une entrée, une pièce de viande ou la pêche du jour, le choix entre trois desserts, le tout pour moins de 20 €. C’est bien, c’est ce qu’on attend de ce type d’établissement.

Mais, vous l’avez compris, ce midi : on a faim ! En entrant, nous avons vu une belle pièce de barbaque servie sur une large planche avec une montagne de frites, se poser devant un monsieur à l’air ravi. Nul besoin de s’éterniser sur la carte : on veut ça. Ça, c’est une côte de bœuf maturée, vendue au poids. Il ne reste que la portion de 226 g : on s’en contentera…

En commandant, honte à nous, nous ignorions ce qu’était une viande maturée. Petit check sur le smartphone et le tilt se fait avec la grande armoire de l’entrée. Un frigo, en fait, où les morceaux entiers restent plusieurs semaines avant d’être consommés. Le gras protège la chair, laquelle devient plus tendre qu’une glace à la fraise sur une plage de Vendée. Et le goût se teinte d’une note ambrée. Vraiment surprenant, vraiment à tenter.

Une fois la bête engloutie, avec ses frites et salade à volonté, plus de place pour un dessert. Dommage, il y avait pourtant une « énooorme » profiterole qui nous faisait de l’oeil.


> La Côte et l’arête, centre commercial de l’Heure tranquille, sur la place de la fontaine, vers la sortie côté tram. Ouvert 7 jours sur 7, midi et soir. Contact : 02 47 75 11 75

> Formule du midi, l’entrée-plat ou le plat-dessert est à 14,50 €. Les trois plats sont à 17,50 €. La découverte de la viande maturée : 15,50 €. Menus à 22,90 € ou 27,90 €, toujours avec le choix viande ou poisson. Menu enfant à 9,50 €.

 

On a testé Poke & Bowl, rue du Commerce

A table ! La folie Poke bowl – un plat hawaïen – s’est emparé de l’Hexagone… et de Tours. On a fait un petit tour rue du Commerce, goûter les plats du Poke & Bowl.

Pour fêter le retour de cette rubrique (et de tmv tout court), quoi de mieux que de tester un petit nouveau côté resto ? Du moins, récent. Car le Poke & Bowl est encore tout frais : lancé par l’un des enfants Desassis, il n’a ouvert qu’à la mi-juin alors que les Tourangeaux retrouvaient – enfin – le chemin des restaurants !

Ici, rien à voir avec les bestioles des Pokémons et les Pokéball. Non. Poke & Bowl fait référence à ce plat de la cuisine traditionnelle hawaïenne. Signifiant « morceau » ou « couper » (merci Wikipédia, t’es un ami, un vrai), le poke offre généralement des cubes de poisson cru marinés et présentés dans un bol. La planète food adore ça, d’autant que ce plat s’inscrit dans une tendance saine et healthy.

Poke-signatures ou personnalisés

Bref, on arrête les anglicismes, place au test. Passé le pas de la porte, l’accueil nous semble tout de suite familier et sympathique. L’intérieur est cosy, tout doux et donne envie de relâcher la pression. À la carte, tous les bowls nous font de l’oeil : il y a le moku (saumon, thon, avocat, mangue, radis…), le waïkiki et son mélange pamplemousse, crevettes, chou rouge ou encore l’alternative végétarienne. Tous sont servis avec une base de riz.

Mais notre curiosité nous pousse à choisir le poke personnalisé. Pour les protéines, on incorpore donc du saumon. Pour les cinq ingrédients au choix, ce sera concombre, radis, avocat, carottes et algue wakamé pour nous. Enfin, on rajoute des crispy onions et un peu de sauce soja sucrée.

Très vite servi, notre poké est riche en couleurs et en goût. C’est à la fois frais et raffiné, tout se marie parfaitement. Le saumon ravit notre palais et l’équilibre riz/sauce est bien dosé. Le wakamé rajoute clairement un petit bonus à l’ensemble.

C’est au final une jolie découverte et une adresse qui, outre le plaisir gustatif, a aussi le mérite de proposer une cuisine équilibrée. Idéal pour rassurer l’éventuel petit bidou pris cet été. Ouf.


> Poke & Bowl : 7 bis, rue du Commerce, à Tours. Ouverture 7 jours sur 7, toute la journée et la soirée, de 9 h à 22 h. Infos supplémentaires sur Facebook.
> Tarifs : Pour les Poké Signatures, comptez de 9,95 € à 10,45 € pour les « petits ». Pour la taille dite « normale », de 12,95 € à 13,45 €. La formule « je compose mon poké » (comme celui décrit dans notre chronique), il faut prévoir 10,90 € pour le « petit » et 13,90 € pour le « normal ». Le tarif des bowls sucrés sont compris entre 3,90 € et 5,50 €.
> Sur place (intérieur ou terrasse), ou à emporter. Livraison possible avec Uber Eats et Deliveroo.

 

La Table ronde : pour bien festoyer

Tout au fond de la rue Colbert se trouve La Table Ronde. Pas besoin de venir en armure si vous voulez goûter à cette cuisine maison et à leur belle sélection de vins.

Il est de ces heureux hasards… Pour tout vous dire, nous étions au départ partis pour chroniquer un tout autre restaurant dans la rue Colbert. Mais malins que nous sommes (sous-entendu : oups, on n’a pas pensé réserver), notre premier choix était littéralement complet de chez complet. Flûte. Par chance, en traînaillant quelque peu, voilà que l’on tombe nez à nez avec La Table ronde.

Quoi ? Honte à nous, fessez-nous sur la place publique, la chose n’avait encore jamais été testée par tmv. C’est donc parti pour y festoyer. Ce jour-là, l’établissement fêtait tout juste ses un an. Calée au fin fond de la rue depuis 2019, La Table ronde opte pour la bonne cuisine maison couplée aux bons vins (très jolie sélection d’ailleurs).

Le midi, on peut tenter le menu du jour à 18 € entrée, plat, dessert. Ce jour-là, par exemple, le chef avait choisi une salade de saumon fumé, pomme et ricotta, suivi d’un sauté de poulet mariné au citron, curry coco. À la carte en revanche, les tarifs sont tout de même plus élevés et pas forcément pour toutes les bourses : 20 € le plat ou 17 € pour le végé.

Saint-jacques à l’unilatérale

Après avoir admiré l’affiche de concert de Queen du 16 avril 1974 côté déco (en voilà des gens de bon goût dans ce resto), notre plat arrive, le fumet titille les narines. Préparées à l’unilatérale, les saint-jacques sont poêlées comme il faut, pleines de goût, habilement portées par de l’huile de citron vert et du gingembre. La cuisson est parfaitement maîtrisée. La petite salade qui les accompagne offre une saveur singulière : chouette, une petite tranche de clémentine parfume le tout. Enfin, dans une cassolette, on retrouve une purée crémeuse de chou-fleur – quel régal ! – sur laquelle on a craqué.

Au final, une cuisine fine, dans un cadre chaleureux, avec service efficace à la clé. Reste plus qu’à retourner à La Table ronde pour goûter au reste de la carte… et au chouchen. Eh, on est chevalier ou on ne l’est pas !

Aurélien Germain


> L’addition : Repas du midi à 18 € (complet) ou 14 € (entrée + plat ou plat + dessert). À la carte, 10 à 15 € l’entrée, de 17 à 20 € le plat et comptez 8 ou 9 € pour le dessert. Le « menu du chevalier » affiche 30 € (complet) ou 25 € (entrée + plat ou plat + dessert). Menu enfant à 12 €.

> 126 rue Colbert à Tours. Contact Tél. : 02 47 64 25 88, Site : latableronde37.eatbu.com Mail restaurantlatableronde@orange.fr et sur Facebook.  Le restaurant est ouvert du mercredi au dimanche, midi et soir.

La Bonne épouse : la critique

Sortie en salles cette semaine du film de Martin Provost, La Bonne épouse. Une ode à l’émancipation des femmes.

1967. En France. Une école forme les « bonnes ménagères ». Depuis 2 ans seulement, les femmes peuvent exercer une activité professionnelle ou ouvrir un compte bancaire sans l’autorisation de leur mari. Tout ça, ce n’est – malheureusement – pas du cinéma. Et c’est ce cadre qu’a choisi Martin Provost, réalisateur déjà vu derrière la caméra pour Séraphine ou Violette.

Le cinéaste reprend ses thématiques fétiches et remonte dans le temps avec La Bonne épouse. Là où le vent libertaire de 1968 ne va pas tarder à souffler. Ici, Paulette (Juliette Binoche, toute en justesse) apprend à se plier au devoir conjugal et tenir son foyer dans son école ménagère. Sois une épouse docile et soumise et tais-toi !

Mais le jour où son mari meurt, elle se retrouve ruinée et se rend compte que monsieur était un bien mauvais gestionnaire. Elle va ainsi se pencher sur les comptes de sa petite entreprise et retrouver un amoureux éconduit (Edouard Baer, parfait comme d’habitude).

Ode à l’émancipation des femmes, La Bonne épouse montre l’absurdité de leur quotidien à cette époque, sans trop forcer le trait. Dans un rythme soutenu, les comédiennes sont désarmantes de sincérité (Yolande Moreau en tête) et poussées par des dialogues ciselés et gourmands.

Malgré un final un peu abrupt et qui se perd, le film de Provost est une jolie proposition, un film éclairant post-#MeToo qui fait du bien.
A.G.


> LA BONNE ÉPOUSE 3,5/5

> Comédie (France), de Martin Provost. Durée : 1 h 49. Avec Juliette Binoche, Edouard Baer, Yolande Moreau…

 

Isaan : resto thaï à deux pas de la gare

Il n’est qu’à quelques mètres de la gare de Tours et près du cinéma CGR Centre. On a testé le restaurant Isaan, rue Blaise-Pascal.

 

C’est un petit nouveau qui s’est récemment installé du côté de la rue Blaise-Pascal ! Situé à même pas 100 mètres du cinéma CGR Centre et à une minute à pied de la gare, le restaurant Isaan a ouvert il y a un tout petit peu plus d’un mois.

Ici, on s’adresse aux amateurs de cuisine thaï et aux curieux. Et comme à la rédac de tmv, on est un peu les deux, il fallait bien qu’on aille tester la chose. De suite, l’accueil qui nous est réservé nous plaît : extrême politesse, sourires radieux de l’équipe, on se sent vite à l’aise. Un bon point.

Pour la salle, c’est la sobriété qui l’emporte. Sièges noirs confortables, murs dans les tons jaune-orange, petites lampes torsadées suspendues et belle luminosité. Cela manque toutefois un peu de déco. Un petit plus serait le bienvenu, pour apporter un peu de cachet et un côté chaleureux à l’ensemble.

Bœuf au curry et tapioca au taro

Après commande, pour patienter, on nous apporte une petite coupelle de porc séché en guise d’amuse-gueule. Beaucoup de goût et sympathique attention. Le « vrai » repas arrive après une courte attente. Le menu du midi nous fait débuter par un « tom yam kung » (eh oui, bac +7 en thaïlandais ! Bon, peut-être qu’on triche en recopiant ce qui est écrit sur la carte…). C’est une soupe à la citronnelle, assez forte en bouche, avec crevettes, herbes et champignons. Un peu de piment relève le tout.

Ensuite, on passe au « phanang nea », un bœuf au curry plein d’arômes, un peu plus corsé que l’entrée (ça pique un tout petit peu, mais vraiment rien de bien méchant).

La viande est très tendre, la sauce est adoucie par un peu de lait et un monticule de riz blanc accompagne le tout. De quoi nous caler l’estomac avant le dessert qui arrive, un tapioca au taro.

Résultat ? Une addition à 13,50 € seulement pour un menu du midi avec entrée, plat, dessert. De quoi poser un joli rapport qualité- prix pour ce petit voyage culinaire.

Aurélien Germain


> Tarifs : 13,50 € le menu du midi avec entrée, plat et dessert. Comptez sinon 23,50 € pour un plateau composé (uniquement disponible le soir). À la carte, on tourne davantage sur du 10 à 14 € le plat en moyenne. 

> Au 17B rue Blaise-Pascal à Tours. Ouvert du mardi au samedi, de 12 h à 14 h 30 et de 19 h à 21 h 30. Fermeture le dimanche et le lundi. Contact 02 47 20 99 41. « Isaan restaurant thaï » sur Facebook

Au Maître Carré : le croque-monsieur revisité

Croqueurs, croqueuses, la rédac de tmv est allée tester pour vous Au Maître Carré, un établissement spécialisé… dans le croque-monsieur.

Un restaurant spécialisé dans le… croque-monsieur ? Tiens donc ! À première vue, c’est l’étonnement qui prime. Pas que le concept nous laisse sceptique, non. Mais la rédac se demandait bien ce qu’il était possible d’en faire.

Très vite, les doutes s’effacent quand on passe le pas de la porte du Maître Carré, à quelques mètres de la place Plum’. Car évidemment, ici, la fine équipe – jeune et dynamique – a fait le choix de retravailler ce plat.

On retrouve ainsi une petite carte qui customise les croques à coup de tomates confites, poulet, parmesan pour le « fermier » par exemple. Ou en y rajoutant thon, béchamel et comté (pour le « pêcheur »), voire de la sauce barbecue avec oignons caramélisés, bacon et cheddar. À noter que le Maître Carré n’a pas oublié les végétarien(ne)s : trois croques différents leur étant consacrés (aubergines, miel, pommes, etc.)

Les présentations faites, on se rue sur le « Savoyard ». Le croque-monsieur arrive sur un plateau de bois. Il est plutôt épais en main. Côté garniture, on est sur de la viande des grisons, tartinée de béchamel qui supporte des pommes de terre et du morbier coulant comme il faut. Bref, bien loin du croque industriel et famélique.

Ketchup à la carotte et légumes des Halles

Le menu permet de l’accompagner avec soupe du moment (à l’heure où vous lirez ces lignes, ce sera normalement butternut), salade ou frites-maison… accompagnées d’un ketchup de carottes (!) qu’on a adoré. Et là encore, du fait-maison.

C’est d’ailleurs un des credo de la maison qui insiste sur cet aspect et sur la provenance des produits. « Tous les légumes viennent du marché des Halles », précise Mathieu, à la tête de l’établissement. Idem du côté du pain, pris à deux pas d’ici, et les bières, locales.

Ajoutez un rapport qualité-prix plus que raisonnable (moins de 10 € le tout) et une plage horaire d’ouverture très large, le Maître Carré nous apparaît comme une chouette adresse. La carte étant appelée à se renouveler régulièrement, la rédac’ se fera un plaisir d’y retourner avant d’aller boire un petit verre à Plum’ !

Aurélien Germain

> 23 rue de la Monnaie. Contact 02 47 61 43 45 ou sur les réseaux sociaux : sur Facebook ou sur instagram

> Ouvert dès 11 h 30 puis jusque tard le soir. Fermeture le lundi et le mardi.

> L’addition Les menus (croque + boisson + accompagnement) oscillent entre 9,50 € pour la taille M et 10, 50 € pour le L. Menu enfant à 6,50 €. Croque-monsieur seul à 6,50 €, dessert à 2,50 € et verre de vin à 3,80 €. Les bières locales sont à 4,50 € la bouteille.

On a testé le restaurant Gaspard, à Tours-Nord

Récemment installé au Nord de Tours, Gaspard se lance dans le buffet local et maison, du lundi au vendredi. Sans oublier le brunch le samedi.

Quelques semaines après son ouverture, Gaspard change de formule du midi. Une bonne raison d’aller découvrir ce restaurant se présentant comme un tiers-lieu, à mi-chemin entre l’univers pro et le perso.

Direction Tours-Nord, dans une zone commerciale à deux pas de l’aéroport. Gaspard a vu grand, mais l’ambiance reste cosy. Aux murs, des oeuvres d’artistes locaux, ambiance street-art, un bar à l’entrée, un coin canapé, et sur les tables en formica ou en bois, des assiettes au charme d’autrefois.

Vous l’aurez compris : ici, la déco oscille entre le contemporain et la nostalgie des repas du dimanche chez mamie. Le midi, chacun fait selon ses envies, car du lundi au vendredi, c’est désormais formule unique, avec buffet à volonté.

On va donc rapidement faire un tour du côté des entrées, où quelques charcuteries s’ajoutent à des salades maison. Du classique taboulé jusqu’au plus original quinoa-crevettes, le choix est varié et bien assaisonné. Pour les plats chauds, des recettes de famille côtoient les créations maison. Pas question de se frustrer, vos enquêteurs vont donc tout goûter.

Ce jour-là : samoussas de légumes, boulettes porc-riz sauce tomate, gratin de chou-fleur, hachis parmentier et frites. On ne s’embarrasse pas du dressage de l’assiette (ce n’est pas notre fort), et on déguste ces plats simples et bien cuisinés.

Le personnel réapprovisionne fréquemment le buffet, jamais en panne de nouveautés au fil de la pause-déjeuner (ah ces beignets de poisson, apparus après notre dessert !). Côté desserts justement, nous laissons de côté la belle corbeille de fruits pour profiter des mousses, panacottas et autres cheesecakes revisités.

Une touche sucrée savoureuse pour clôturer un repas copieux et rapide dans une ambiance décontractée, pratique pour une pause-déjeuner qui met du bon et du local dans l’assiette.

Maud Martinez


> L’addition : Prix unique pour formule unique : 16,90 € tous les midis, du lundi au vendredi, de 12 h à 14 h. Boissons en supplément. En soirée, place aux planchettes apéro et burrata pour l’Après-Boulot, de 18 h à 22 h. Brunch le samedi de 11 h à 14 h 30, 25 €/personne (sur réservation).

> C’est où ? 15 rue Arthur Rimbaud à Tours-Nord

> Réservation et renseignements par téléphone : 02 47 63 36 31. Sur les réseaux sociaux : facebook.com/gaspardtours et Instagram 

Au Café-concept, on sert au plateau !

Place de la Victoire, le Court-Circuit a laissé la place au Café Concept. Un restaurant – mais pas que – qu’on a décidé de tester pour vos beaux yeux… et vos papilles !

En ce jeudi midi ensoleillé, nous avons décidé d’aller tester le Café Concept. À peine entrés, Florence et Cyril Gomez nous accueillent. Au menu ce midi – celui-ci change tous les jours – quatre plats dont un végétarien : « Nous proposons un plat végétarien tous les midis, c’est important ! », insiste Florence.

Pour ce déjeuner, nos papilles découvrent un wok de dinde façon basquaise et ses tagliatelles fraîches et une blanquette de cabillaud accompagnée de son riz basmati. Florence nous avait prévenu en prenant nos commandes : « Ici, on sert au plateau ! Vous aurez vos plats et vos desserts en même temps ».

Servis, nous sommes amusés de voir que ce dernier, en inox, est divisé en portions. Au premier abord, cela nous fait penser à un plateau-repas de cantine, mais seulement d’apparence, parce que gustativement parlant : c’est excellent.

En dessert, le cake au potiron accompagné de son caramel beurre salé nous laisse en bouche un goût de cannelle. Le café-concept tient son pari : revisiter des plats traditionnels pour toutes les bourses. Une sympathique adresse pour manger un bon repas, comme à la maison, entre deux réunions !

Marie Lebrun, étudiante à l’Ecole de journalisme de Tours (EPJT)


> Le service brasserie ne se fait que pour le déjeuner. Il existe trois formules pour le midi allant de 9,50 € à 17 €. Boissons en supplément. 

> C’est où ? 16 bis place de la Victoire, à Tours. Ouvert du mardi au dimanche de 8 h à 19 h. Contact au 02 47 77 94 35 ou par mail au contact@lecafeconcept.fr 

Au Tonnelé, les apprentis sont aux commandes !

Le Tonnelé ? C’est le restaurant pédagogique du CFA, à Tours. Vous pensez bien qu’avec un numéro spécial sur la jeunesse, nous nous devions de tester l’établissement…

Ambiance établissement étoilé au Tonnelé, restaurant d’application de la Cité des formations ! Nous sommes accueillis dans une salle spacieuse aux grandes baies vitrées. Les apprentis de deuxième année en CAP hôtellerie accrochent nos vestes sur des cintres.

Nous sommes conduits à notre table par un élève de 18 ans, Yousuf Hussain, notre serveur attitré pour ce vendredi midi. En cuisine, des jeunes également en deuxième année de CAP s’activent. Ce repas constitue une séance de travaux pratiques pour les apprentis. Quarante couverts pour ce midi, ils n’ont pas le temps de s’ennuyer.

Le serveur nous propose un apéritif. Nous acceptons bien entendu mais sans alcool… Nous sommes en service ! Ce sera un cocktail de jus de fruits. L’entrée arrive peu après : une assiette de poisson fumé présentée harmonieusement et accompagnée d’un petit pain. Le service est souriant et investi. Les jeunes semblent réussir l’exercice pédagogique supervisé par Mickaël Aupère, formateur du CAP hôtellerie.

Nous enchaînons avec le plat principal : filet mignon de porc rôti et légumes du moment. Le filet mignon fait une entrée remarquée. Sur sa tablette roulante, la pièce de viande arrive entière. Yousuf, avec l’aide de son formateur, découpe notre morceau sous nos yeux et dresse l’assiette avec les légumes encore présents dans la sauteuse. Un service en direct !

Les légumes du moment sont des champignons de Paris, une pomme de terre et une sucrine cuite à la poêle. L’heure du dessert sonne. Une part de pithiviers, le nom chic de la galette des rois, nous est servie. « Si vous avez la fève, il faudra porter la couronne. » Nous voilà prévenus. Nous ne l’avons pas. Ouf !

Après un thé, on passe à l’encaissement. Dix-sept euros, menu et extras compris, un vrai bon plan qui vaut le détour. Prévoyez deux heures de déjeuner pour cet entraînement grandeur nature avec des apprentis appliqués.

Lucie Diat, de l’Ecole publique de journalisme de Tours (EPJT)


> Tarifs : De 8,50 € à 11 € pour le service brasserie et de 13,50 € à 19 € pour le service restaurant, composé de trois à cinq plats. Les boissons sont en supplément. Le prix varie selon le niveau d’études des apprentis (CAP, brevet professionnel, mention complémentaire).

> À La Cité des Formations (ex-CFA), 8 allée Roger Lecotte, dans le quartier Les Douets à Tours-Nord.

> Ouvert les midis du mardi au vendredi et les mardi et jeudi soirs. Réservation obligatoire au minimum 48 h à l’avance au 02 47 88 51 00 ou par mail à nathalie.boisgigou@citeformation.com.

 

 

On a testé le Blend & Shaker, à Jean-Jaurès

Récemment installé place Jean-Jaurès, juste à côté du Mao, voici venu le Blend & Shaker. Un établissement au design très travaillé. Et quoi de bon dans l’assiette ? Verdict !

« Wow… ça en jette ! » Cette phrase, bien des clients franchissant la porte du Blend & Shaker l’ont prononcée. Il faut dire qu’en entrant ici, le regard se pose vite sur l’immense bar au fond qui en impose tant par sa taille que par ses dizaines et dizaines de bouteilles qui le tapissent. Le tout est éclairé par de multiples lumières donnant un effet orangé du plus bel effet. Effectivement, le Blend & Shaker « a de la gueule » comme dirait Papy Roro !

Pour le reste, ce bar-restaurant, ouvert depuis le 22 novembre, joue la carte du branchouille, du design. La salle est élégante, les couleurs sombres, de jolies lampes suspendues au plafond donnent un beau cachet à l’ensemble. Pas à dire, l’établissement a soigné son look. De quoi donner envie de siroter un cocktail ou l’un des multiples vins (carte fort intéressante au demeurant).

Bon, la beauté extérieure, tout ça tout ça, c’est bien joli. Mais la beauté intérieure ? Qu’est-ce que le Blend & Shaker a dans le ventre ? Pour le savoir, on s’est précipité à midi pile un jeudi – le resto a déjà bon nombre d’adeptes – histoire de tester la carte. Celle-ci compte une dizaine de plats, quelques tartares et salades et des entrées appétissantes (carpaccio de rillons, saumon gravlax…).

Pour les plats, comptez entre 17,90 € (le risotto aux asperges vertes) et 26 € (noix de saint-jacques), pas forcément accessible à toutes les bourses. En revanche, il existe une formule du midi à 18 €. Pour nous, ce sera un dos de cabillaud façon meunière : la pièce de poisson est imposante, la portion généreuse. C’est bien travaillé, charnu et agrémenté d’endives au lard de Colonnata. Et servi avec le sourire et l’amabilité d’une équipe aux petits oignons pour les tablées.

Le Blend & Shaker offre donc une nouvelle proposition à la place Jean-Jaurès qui, désormais, a de quoi satisfaire tous les estomacs et tous les portefeuilles. À vous de choisir !

Aurélien Germain


> Blend & Shaker : 3 avenue de Grammont, place Jean-Jaurès, à Tours. Ouvert 7j./7, midi et soir pour la restauration, et toute la journée pour la partie bar. Possibilité de bruncher le dimanche.

> Contact : 02 47 39 91 99 ou Facebook et Instagram 

> Tarifs :  La formule du jour (plat du jour + café gourmand ou + detox) à 18 €. Plat du jour seul à 14 €. Sinon, à la carte, comptez 8 à 12 € l’entrée ; de 17 à 26 € le plat. Verre de vin à partir de 5 €. Cocktail du moment detox à 7 €.

 

Zébulon le dragon : court-métrage pour enfants

Cette semaine, les cinémas Studio projettent Zébulon le Dragon, un court-métrage pour enfants signé Max Lang et adapté des livres éponymes.

Zébulon est un jeune dragon. Loin de terroriser les alentours, il est surtout très attachant et parfois un peu (beaucoup) maladroit. Voulant devenir le meilleur élève de son école, il va tenter de traverser diverses épreuves et capturer une princesse…

Cette trame est celle de Zébulon le Dragon, un court-métrage qui sort cette semaine dans un anonymat quasi-complet (quelques salles en France à peine, mais 6 séances aux cinémas Studio de Tours).

Adaptée du livre de Julia Donaldson, cette production signée Max Lang se destine clairement aux plus jeunes. Un public qui sera probablement captivé par ce récit, où chaque dragon bien coloré est choupinou et où les touches mignonnettes d’humour nourrissent l’ensemble (en témoigne cette amusante séquence, dans laquelle ils apprennent à rugir).

Construit comme un conte (la narration en arrière-plan), forcément porté par une morale et des valeurs (l’ode à la persévérance), Zébulon le Dragon reste attachant, mais fait bien pâle figure comparé à l’offre pléthorique dans le cinéma d’animation. Celle-ci reste fluide, mais le graphisme sans relief paraît sommaire.
Surtout, la différence de traitement se fait sentir entre des protagonistes pas franchement bien modélisés et des décors et arrières-plans travaillés. Au moins, il y aura de quoi tenir sa marmaille tranquille pendant la petite demi-heure que dure ce court-métrage.

Aurélien Germain


> Court-métrage d’animation (GB), de Max Lang. Durée : 27 minutes.

> Note : 2,5/5 

Etape 84 : on a testé le resto de l’auberge de jeunesse

Récemment ouverte, l’auberge de jeunesse à Tours possède aussi une partie bar-restaurant. Forcément, la team tmv y est allée faire un tour.

Cela faisait déjà sept ans que Tours n’avait plus d’auberge de jeunesse. Mais mi-octobre — ô miracle ! — la Ville inaugurait The People Hostel, la nouvelle… auberge de jeunesse (c’est bien, vous suivez). Et pour le plus grand bonheur de cette rubrique – ô miracle, bis – un restaurant a également ouvert en ces lieux.

Ni une, ni deux, la team tmv a voulu tenter la chose. D’autant que le lieu est situé au 84 avenue de Grammont. Un double argument puisque : 1) on retrouve enfin un peu de vie dans ce coin bien tristounet de Tours ; 2) ça n’est pas loin de nos bureaux, « pratique pour des fainéants comme nous », me soufflent mes collègues.

Le resto de l’auberge de jeunesse

Etape 84, son petit nom, c’est donc la partie bar-restaurant de l’auberge de jeunesse. Un menu du jour nous accueille : sardine marinée aux légumes en entrée, suivi d’une brandade de cabillaud et une tarte aux poires en dessert. L’équipe privilégie les produits locaux et français. Et le résultat est plutôt correct ! Servi dans une jolie vaisselle, c’est léger en bouche et le poisson, bien assaisonné, donne ses couleurs au plat.

Tout autour, la déco est sobre mais l’endroit est chaleureux. Surtout, il est lumineux grâce à sa grande baie vitrée donnant sur le jardin. Un petit espace pour enfants trône au fond de la salle pour qui voudrait laisser le petit Jean-Eudes avec ses jouets (oui, on appelle nos enfants comme on veut).

Il y a ici ce côté convivial qui colle parfaitement avec l’esprit de l’auberge de jeunesse. Au final, pas besoin d’être client de l’auberge, n’importe qui peut évidemment manger ou boire un verre à ce bar-restaurant sympathique ouvert à toutes et à tous. Enfin dernière précision, en zieutant la page Facebook d’Etape 84 (by The People Hostel), nous sommes tombés sur des photos alléchantes du brunch qui se tient les vendredis, samedis, dimanches et qui a déjà visiblement du succès. Conseil de tmv : il faudra réserver !

Aurélien Germain


> Etape 84 (By the Hostel People), 84 avenue de Grammont, à Tours. Ouvert 7j./7, midi et soir. Week-end : brunch.

> L’addition : Comptez 16,50 € pour le plat du jour (entrée, plat, dessert) ou 12,50 € en se contentant du plat du jour. Sinon 14,50 € pour entrée+plat ou plat+- dessert. À la carte, on trouve aussi des salad bowls à 11,50 € ou des burgers à 13,50 €. Planches à 12,50 €.

> Contact : 06 28 52 78 74 ou thepeoplehostel. com ainsi que facebook.com/etape84

Countdown : faites attention à vos applis…

Et si une appli de votre téléphone pouvait prédire votre mort, la téléchargeriez-vous ? Le pitch est sympathique, mais malheureusement, Countdown se vautre dans la paresse et n’est qu’un énième film estampillé horreur pas bien méchant…

Et si une appli de votre téléphone vous prédisait combien de temps il vous reste à vivre ? En voilà une chouette idée pour Quinn qui se rend compte (forcément sinon ce n’est pas drôle) qu’il ne lui reste que 2 jours sur Terre…

Ce n’est pas la première fois que le cinéma d’horreur fait appel à la technologie pour décider du destin de ses personnages. Dans Countdown, peu de surprises à l’horizon, cette première réalisation de Justin Dec se contentant de recycler les idées de The Ring version smartphone et se poser comme une bête resucée de Destination Finale.

Sauf que l’on est bien loin des deux films pré-cités. Emmené par une mise en scène hésitante et des acteurs aussi expressifs que des étoiles de mer sous Lexomil, ce Countdown ronflant est aussi excitant qu’un épisode de Derrick sans sous-titres.

Cette énième variation autour du thème de la mort qui poursuit des jeunes n’a même pas le mérite d’apporter un tant soit peu de subtilité (le blabla fadasse sur l’addiction aux téléphones). Et ce n’est pas le trouillomètre qui changera quoique ce soit, Countdown restant dans le chemin balisé des jumpscares classiques et foireux, n’offrant que des moments de « tension » vus et revus. Dommage.

Aurélien Germain


> Horreur/épouvante, de Justin Dec (Etats-Unis). Durée : 1 h 30.
Avec : Elizabeth Lail, Jordan Calloway, Talitha Bateman…

> NOTE : 1,5/5 

 

Steak ‘N Shake : burgers à Saint-Cyr

L’enseigne existe depuis bien longtemps aux Etats-Unis. En Touraine, elle s’est implantée du côté de Saint-Cyr, près du magasin Auchan. On a testé Steak ‘N Shake.

Quand on arrive chez Steak’n Shake, au début, on ne comprend pas. Nous sommes bien dans un fast food. Tous les codes sont là : le guichet pour commander son menu (sandwich, frites et boisson, tout est normal), l’écran où les spécialités s’affichent, le machin vibrant que l’on pose sur le plateau et qui nous prévient quand notre commande est prête.

Oui, mais il y a quand même des petites choses qui attirent notre attention. Un coca en bouteille en verre, comme quand on avait 14 ans que la dame verse dans notre verre, de jolies petites frites, un peu irrégulières et toutes craquantes présentées en cornet…

Et la chose se confirme quand, pour la première fois, on croque à belles dents dans le burger. Nous, c’était une recette avec du guacamole maison. Un vrai goût, quelque chose de puissant et de typé, une surprise. Confirmation sur la frite, maison, elle tient toutes ses promesses. Tout comme le coca qui nous ramène direct 30 ans en arrière (eh oui, ça ne nous rajeunit pas), avant le temps des O-tout.

Sur le tableau numérique, il était précisé que le Milkshake de l’enseigne a reçu la distinction “meilleur milkshake des États-Unis” par un guide gastronomique. Alors, bien sûr, nous, conscience professionnelle oblige : on goûte. Et on fait même plus que goûter. Le dessert est copieux (très) et surtout, fondant à souhait et gourmand en diable.

Pour nous, tout cela est une découverte, mais c’est parce que nous ne sommes pas des habitués de la ligne Paris-San Francisco. Parce que la marque Steak’n Shake, elle existe aux États-Unis depuis plus de 80 ans. Et les valeurs qu’elle véhicule nous parlent. Les produits sont frais et cuisinés sur place, il y a une légumerie avec baie vitrée juste à droite du comptoir. Et si le concept vient d’outre-Atlantique, les produits sont français (la viande, le pain et la glace).

La chaîne comprend aujourd’hui une grosse vingtaine de restaurants en France, dont beaucoup dans le sud du pays. L’adresse de Tours-Nord est la première sous nos latitudes et une vraie découverte.


> Steak ‘N Shake : 243 Boulevard Charles-de-Gaulle, à Saint-Cyr-sur-Loire. Ouvert toute la journée, 7 jours sur 7. Contact :  02 46 99 04 19 ou sur Facebook.

> Tarifs : 12,50 € le menu complet. Ajouter 3,50 € pour le milkshake.

 

Ô Liban : la cuisine de maman revisitée

 

Si vous voulez faire un petit voyage express et pas cher au Liban, c’est simple, il faut aller rue Colbert. On connaissait le Beyrouth et ses mezze en plateaux à partager, copieux, plein de saveurs et abordables, à grignoter entre copains en terrasse. On connaissait le Sidon et sa cuisine plus cossue et tout aussi goûtue.

Voici que s’ouvre à quelques portes de là, dans la même rue, une nouvelle adresse, Ô Liban, qui hisse la cuisine libanaise un ton encore au-dessus. « Ici, la cuisine vient toujours de la base familiale, de la cuisine de la maman, explique le propriétaire des lieux, mais nous avons voulu fusionner tout cela avec la gastronomie française et aussi avec le repas à la française. »

Ne soyez donc pas surpris, ici, la carte est composée de façon assez classique, entrées, plats et desserts. Pas de plateaux de mezze à l’horizon. Mais des saveurs et aussi des couleurs qui décoiffent. Nous étions deux autour de la (très jolie) table. Madame cumule une entrée (caviar d’aubergine très revisité) et la salade O Pita, fraîche comme une pluie d’été, tandis que Monsieur opte pour un trio de viandes.

Dans l’assiette, trois brochettes toutes mignonnettes et bien épicées, une sauce à base de petits légumes et de jus de viande, un fromage frais, un morceau de Pita relevé et une tombée de pommes de terre bien fondantes. De la fusion, on vous dit.

Au rayon des desserts, on en revient aux fondamentaux avec un assortiment de Baklawa qui vous requinque pour l’après-midi. Question décor, rien à dire, c’est la classe. « On a pensé les couleurs pour qu’elles rappellent les teintes et les ambiances du Liban », détaille notre hôte en nous montrant un ouvrage d’architecture locale. Le lieu, ouvert depuis quelques jours seulement offre une trentaine de couverts pour un déjeuner un peu plaisir ou une soirée fusionnelle !


> Ô Liban 76 rue Colbert à Tours. Ouvert du mardi au samedi, midi et soir. 

> Tarifs : 7 à 9 € pour les entrées et salades. Plats cuisinés grimpent à 23, 24 €. Desserts autour de 6 €. 

 

Angry Birds Copains comme cochons : la critique

Les Angry Birds reviennent au cinéma pour un deuxième volet. Un divertissement efficace pour les enfants mais qui en ennuiera plus d’un(e).

Cela fait déjà trois ans que le premier film Angry Birds – adaptation du jeu vidéo sur smartphone du même nom – est sorti sur nos écrans. Depuis, l’eau a coulé sous les ponts, le délire du lancer d’oiseaux sur les cochons est passé de mode, le temps passe ma bonne dame, tout va trop vite mon bon monsieur.

Était-ce alors judicieux de proposer une suite cinématographique en 2019 ? La question se pose tant ce Angry Birds 2 apparaît comme un gros bonbon (parfois) indigeste et (souvent) futile.

L’ensemble est évidemment bien emballé. Coloré, dopé par un rythme à 100 à l’heure, porté par des protagonistes mignons et rigolos, Angry Birds part dans tous les sens et fait le job en tant que divertissement efficace pour les enfants.

Pour le reste, cette suite n’a malheureusement que peu d’identité et tourne vite en rond, pour cause de flemmardise aggravée. Un peu trop facile, un peu trop plat quand il s’amuse à singer les films d’espionnage, le film de Thurop Van Orman n’a pas les forces nécessaires pour passionner son auditoire jusqu’au bout.

Angry Birds 2 se regarde d’un œil, la main plongée dans le pot de popcorn. Bref, fun mais qu’à moitié.
> Film d’animation, de Thurop Van Orman (États-Unis). Durée : 1 h 37.
> NOTE : 2/5 

Aurélien Germain

Buddhalicious : du sain dans le bowl

Cette semaine, l’équipe de tmv a fait un tour près de la rue de Bordeaux, au niveau de la galerie. C’est ici que se terre Buddhalicious, un nouveau venu qui propose des Buddha Bowls équilibrés.

Manger sur le pouce, c’est bien. Manger sur le pouce mais sainement, c’est mieux ! De plus en plus d’établissements de ce type adoptent ce credo.
C’est aussi le cas du Buddhalicious qui a trouvé un petit emplacement dans la galerie du Grand Passage, rue de Bordeaux, depuis juin.

Ici, Tony, un jeune entrepreneur de 29 ans, a décidé d’ouvrir son restaurant sous le thème des Buddha Bowls : au menu, des plats à emporter à la composition raisonnée et saine, aux apports nutritionnels équilibrés.
Le tout, servi dans de gros bols kraft, avec couverts écolos en rab (et un bon point, un !).

On a donc tenté le bowl composé de saumon fumé, tomates, olives, coleslaw, concombres, carottes et d’excellents avocats (oui, à tmv on est des amoureux transits de ce fruit !).
On sent que l’intérêt nutritionnel est là et, surtout, la portion est suffisamment conséquente pour nous faire du bien en ce midi ensoleillé. On a également comblé notre formule avec une très bonne salade de melon et fraises en guise de dessert.

Du fait-maison avec, au final, une note de 12 € boisson comprise. Le Buddhalicious devrait donc trouver ses adeptes de nourriture équilibrée. Le bol !
A. G


> Buddhalicious, au 18 rue de Bordeaux, à Tours (dans la galerie du Grand Passage). Ouvert du lundi au vendredi, de 11 h 30 à 14 h 30.
> Comptez 12 € pour la formule du midi qui comprend un bowl, une boisson et un dessert. Vente à emporter et plats végétariens et vegan possibles.

> Contact :  06 38 21 44 06, ou sur les réseaux sociaux :  sur Facebook.

 

Apollo 11 : documentaire fabuleux et immersif

On revit les premiers pas de l’Homme sur la Lune avec le documentaire Apollo 11, une réussite de bout en bout. Attention, il ne sera diffusé en salles que du 4 au 8 septembre !

Un documentaire, sans voix off. Un documentaire, mais surtout une virée aux côtés des astronautes de la mission Apollo 11 et du centre de contrôle. Pour un voyage sublime vers la Lune et les premiers pas de l’Homme.

Disons-le de suite, ce docu signé Todd Douglas Miller est à couper le souffle. Il fera office, et pour longtemps, de témoignage incontournable.

Apollo 11 se distingue notamment des autres films par sa réalisation à partir d’images 70 mm inédites. Miller les a restaurées et leur offre une seconde vie. Et le résultat est prodigieux.
Les couleurs riches, les contrastes saisissants et d’une profondeur inouïe permettent aux détails de se révéler.

Spectaculaire de À à Z (la séquence de l’alunissage est si forte que notre cœur palpite comme devant le plus stressant des thrillers !), boosté par un travail sonore admirable, il laisse aussi les discussions internes à la NASA servir de narration. Le tout est enrobé d’une partition musicale splendide.
Une construction tellement réussie qu’elle offre une alchimie folle à la relation image/son.

Avec le choc esthétique provoqué et cette expérience viscérale, Apollo 11 est un documentaire qui vous envoie en orbite. Fabuleux.

Aurélien Germain


> Documentaire (USA) de Todd Douglas Miller. Durée : 1 h 33.
> Attention, au cinéma du 4 au 8 septembre uniquement !

Yesterday : le monde sans les Beatles

Imaginez un monde dans lequel les Beatles… n’auraient jamais existé ? C’est ce que propose Danny Boyle dans son dernier film, Yesterday, en salles dès le 3 juillet.

Jack Malik mène une vie tout à fait banale dans un petit village du Sud de l’Angleterre. Il vit encore chez ses parents et travaille dans un supermarché.
A priori, le personnage ne fait pas rêver. Sa seule échappatoire : la musique.

Avec sa manager et amie, il enchaîne les concerts dans les piano-bars, sans grand succès. Une coupure de courant plonge le monde entier dans le noir pendant 12 secondes.
Le temps pour Jack Malik de se faire percuter par un bus. À son réveil, rien ne semble avoir changé, à un détail près : plus personne ne connaît l’existence des Beatles. Le jeune chanteur va en profiter et s’approprier tous leurs succès. Vient alors la gloire, mais jusqu’à quand ?

Dans ce scénario un peu fou, on peine un peu à s’y retrouver. D’autant plus qu’au fur et à mesure du film, on se rend compte que les Beatles ne sont pas les seuls à n’avoir jamais existé dans ce « deuxième monde ».
Plus de cigarettes, ni de Coca- Cola, ou encore d’Harry Potter. Une critique de la société de consommation de la part du géant Danny Boyle ?

La surprise du côté loufoque de l’histoire passée, le long-métrage se tient finalement très bien. On est tantôt amusé par le personnage de Jack Malik, interprété par Himesh Patel, hors de ses pompes du début à la fin. Tantôt ému par Ellie Appleton (formidable Lily James) qui en pince depuis pas mal de temps pour le chanteur devenu rock-star.
A noter, l’apparition d’Ed Sheeran (qui joue son propre rôle) dans une bonne partie du film.

Finalement, on s’en serait peut-être passé, la faute à son jeu un peu forcé. Les vrais héros du film restent les Beatles, omniprésents par le biais de leurs chansons. L’hommage à ce groupe mythique passe en filigrane, tout en douceur.
Et c’est ce qui montre que Danny Boyle a ici, encore une fois, réussi son pari.

Emmanuel Haddek

> Comédie / musical (Angleterre), de Danny Boyle. Durée : 1 h 57. Avec : Himesh Patel, Lily James, Ed Sheeran, Kate McKinnon.

> NOTE : 3/5 

La critique ciné des années 2000 : Requiem for a dream

[Spécial années 2000] A l’occasion de notre numéro spécial années 2000, on se replonge dans un des classiques de cette époque : la descente aux enfers de Requiem for a dream.

La drogue, l’addiction et la descente aux enfers. En axant son film sur ce thème, en 2001, Darren Aronofsky a accouché d’une oeuvre majeure de la décennie : psychologiquement assez violent, Requiem for a Dream va marquer – et perturber – bon nombre de cinéphiles de l’époque (et encore maintenant).

La caméra du réalisateur, au plus près, intime, colle à la peau de ces quatre personnages déglingués au centre de l’histoire. Harry (Jared Leto, remarquable) tente de faire décrocher sa mère (Ellen Burstyn, émouvante), droguée à un show télé auquel elle rêve de participer. Elle finit par sombrer, gobant des amphét’ pour maigrir.

Pas plus glorieux que son fils qui, lui, tombe dans une spirale infernale en se camant avec sa copine Marion (Jennifer Connelly, magnétique) et son ami Tyrone.

Des vies qui s’effondrent, le démon de la drogue qui attaque. La mort qui guette. Dans Requiem for a dream, Aronofsky soigne ses cadrages. Il étouffe le spectateur. Crée le malaise et rend malade. Littéralement.
Le montage est rapide, boosté par la B.O suffocante de Clint Mansell, nappe sonore obsédante (comme la drogue ?) qui nous hante encore après bien des visionnages.

Tout cela alimente cette vision affreuse de la déchéance des corps, de la chute sans fin et du point de non-retour. C’est une tragédie misérable mais hypnotique. Et à force, tant dans son propos que ses images, elle rend nauséeux.

En fait, Requiem for a dream est d’une rare poésie noire. Le film, brut et brutal, prend aux tripes, il émeut. Choc, sordide et déprimant, il nous emmène droit en Enfer. En aller simple.

> Drame, de Darren Aronofsky (USA). Durée : 1 h 50. Avec Jared Leto, Jennifer Connelly, Ellen Burstyn…
> NOTE : 4,5/5

Tolkien, le romancier star se révèle dans un biopic

La vie de l’auteur de la trilogie du Seigneur des anneaux est retracée dans un biopic signé Dome Karukoski.

Le cinéma aurait-il trouvé sa (nouvelle) poule aux œufs d’or ? Ces derniers mois ont été marqués par une palanquée de biopics plus ou moins valables, surtout quand le genre se frotte au monde musical (Bohemian Rhapsody, The Dirt…). Ici, le Finlandais Dome Karukoski a choisi la difficulté, en s’attaquant à l’écrivain emblématique J.R.R Tolkien.

Concrètement, vouloir consacrer un film au créateur du Seigneur des Anneaux est légitime. L’auteur, qui a révolutionné la littérature fantastique, est devenu d’autant plus incontournable lorsque Peter Jackson a décidé d’adapter son œuvre sur grand écran.
Mais avec ce biopic (rappelons que les héritiers de Tolkien ont affirmé leur rejet total du long-métrage), la déception pointe le bout de son nez. Bien trop classique et balisé, sans trop savoir à qui il s’adresse, s’autorisant bien des libertés, « Tolkien » risque de faire bougonner certains puristes…

Pour dérouler son récit, Karukoski a choisi de le séparer en trois périodes charnières : le fin de l’enfance, l’adolescence et ses amitiés et enfin son envoi beaucoup trop jeune au front à la Guerre. Si la première partie ne donne que peu d’émotions et que la seconde ressemble davantage à une resucée du Cercle des poètes disparus, le troisième acte permet – enfin – au film de décoller, notamment grâce à une mise en scène folle et réussie. Le réalisateur montre alors à quel point ce moment de vie a traumatisé l’écrivain qui le symbolisera plus tard dans ses œuvres.

Mais c’est toutefois un peu tard pour un biopic qui, du coup, garde en fait le mystère sur un homme insaisissable. Pas mauvais, mais loin d’être indispensable : un peu de magie n’aurait pas nuit à un film qui s’intéresse pourtant à l’un des romanciers les plus enchanteurs qui soit.


> Biopic (GB). Durée : 1 h 52. De Dome Karukoski. Avec : Nicholas Hoult, Lily Collins…

> Note : 2,5/5

Chroniques culture #72

Cette semaine, on revient sur la série (aussi extraordinaire que prenante) Chernobyl. Toujours dans l’horreur, retrouvez la chronique du DVD Happy Birthdead 2. Enfin, on termine avec de la BD et notre coup de cœur avec le roman graphique Cher Corps.

LE ROMAN GRAPHIQUE
CHER CORPS

Quel magnifique ouvrage, que ce « Cher Corps » (éd.Delcourt) de Léa Bordier ! Adapté de la chaîne Youtube du même nom, ce recueil touchant et sincère, brut et souvent bouleversant, présente 12 témoignages de femmes sur leur rapport au corps.
Ces histoires de vie sont mises en images par 12 auteures, de Mathou à Marie Boiseau, en passant par Mirion Malle et Daphné Collignon. De fait, chaque planche est différente, de par son coup de crayon, son trait, son regard, sa couleur. Aucune histoire n’est noyée parmi les autres, toutes ressortent en laissant apparaître cette nécessité de s’aimer comme on est.

Abordant frontalement ou poétiquement l’anorexie, les cicatrices, la grossesse, la non-binarité, le surpoids ou encore le handicap, Cher Corps montre une multitude de corps, rappelant le rapport délicat que l’on peut avoir avec.

Aussi décomplexant qu’intime, ce roman graphique poignant (et si attachant) plonge dans l’intime et sublime les corps et la Femme.
Libéré et libérateur, un livre à mettre entre toutes les mains : celles de ces dames, évidemment. Mais aussi – on l’espère – celles des hommes qui seraient bien avisés d’y jeter un œil, pour (enfin) s’apercevoir de la vraie pluralité des corps.
A.G.

LES BD
DAVY MOURIER VS LA MORT

On connaissait Davy Mourier pour sa série La Petite Mort. Cette fois, l’auteur revient dans un album étonnant, où il se met en scène dans une expérience particulière : celle de devenir stagiaire thanatopracteur. Avec son trait si caractéristique, Davy Mourier illustre sans tabou ce métier si mystérieux qui consiste à donner la meilleure apparence possible aux personnes après leur décès.
C’est frontal, parfois dur, souvent doux, avec ce qu’il faut d’humour (tous les morts ont le visage de Christopher Walken) et d’émotion pour offrir un album tout en justesse. Une BD faite pour comprendre la thanatopraxie et, surtout, aborder la Mort différemment : en se sentant vivant.
A.G.

ÇA SENT L’ÉTÉ !

On commence très fort avec « Le Dernier Pharaon » (Dargaud), une aventure de Blake et Mortimer signée… François Schuiten ! Avec l’aide de Van Dormael et Gunzig au scénario, il nous livre un récit passionnant, où ésotérisme et rêverie ont la part belle.
On continue avec « El Commandante Yankee » (Dupuis) de Gani Jakupi, une histoire hyper documentée de la révolution cubaine dans laquelle Castro, le Che et ce mystérieux commandant yankee nourrissent ces 224 pages.
Que dire alors de « Le Rapport W » (Daniel Maghen), de Gaetan Nocq, qui bluffe avec son graphisme époustouflant, dans ce récit d’un officier polonais enfermé volontairement à Auschwitz pour y monter un réseau de résistance.
On respire un peu avec « Picasso s’en va-t’en guerre » (Delcourt) où Daniel Torres, le chantre espagnol de la ligne claire, nous livre un magnifique hommage à la création à travers la figure de Picasso. Follement original sur le fond et sublime sur le dessin. Le nouvel Airbone 44 « Sur nos ruines » (Casterman) de Jarbinet replonge, lui, sur le traces de la débâcle allemande et la lutte des États-Unis pour mettre la main sur les savants d’Hitler : passionnant !
Hervé Bourit

LA SÉRIE A (RE)VOIR
CHERNOBYL

Sur les sites américains de référence, comme IDMb et Rotten Tomatoes, elle écrase tout sur son passage et pulvérise la concurrence, se payant même le luxe de dépasser en notation Breaking Bad et Game of Thrones. Elle, c’est Chernobyl. Une mini-série de 5 épisodes signée HBO qui, comme son nom l’indique, revient sur la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. Ici, oubliez tout mélodrame futile ou tout traitement hollywoodien.

Chernobyl est sobre, épuré. Au réalisme quasi-documentaire ; à l’approche anti-spectaculaire. Que ce soit en matière de qualité cinématographique, d’écriture ou de jeu d’acteurs (la paire Jared Harris / Stellan Skarsgård), tout est absolument — n’ayons pas peur des mots — parfait. Nourrie par un souci du détail obsédant, enveloppée d’une atmosphère suffocante et dotée d’une photographie terne, la série donne froid dans le dos. Elle attrape par la gorge, tord les tripes.

Tout est si terrifiant, car tout est si réel : Chernobyl ne vaudrait presque que pour la leçon historique qu’elle envoie au visage du public (avec, en filigrane, cette question : quel est le coût du mensonge ?). Une perle télévisuelle, une des meilleures séries de la décennie.
A.G.

LE DVD
HAPPY BIRTHDEAD 2 YOU

Étonnamment, alors que le premier volet nous avait semblé bien lisse et paresseux, cette suite d’Happy Birthdead a bien plus titillé notre appétit cinéphile. Toujours basé sur le même postulat de départ (coincé dans une boucle temporelle, un personnage revit sans cesse le jour de son assassinat pour trouver le meurtrier), le réalisateur Christopher Landon a cette fois la bonne idée d’y injecter une grosse dose de SF.
Dans ce mélange hybride d’Un Jour sans fin version Scream, il rajoute une pincée de Retour vers le futur. Drôle, efficace, bourré de twists débiles mais assumés : en somme un film estampillé horreur qui ne se prend pas au sérieux (et ça fait du bien).
Quant à l’édition Blu-ray, elle propose bêtisier, scènes coupées et autres petits bonus à se mettre sous la dent.
A.G.

 

Le Concer’Thé : la musique dans l’assiette

Le Concer’Thé est un salon gourmand dans le quartier Velpeau. On a testé ce sympathique endroit qui allie bonne cuisine et musique à table.

Cette semaine, direction la rue Marcel-Tribut. C’est là, à quelques mètres de la CAF et du centre des impôts, que s’est installé Le Concer’Thé.

Il serait dommage de réduire cet établissement à un simple « salon gourmand ». Car outre la possibilité de manger un bout le midi ou s’octroyer une pause sucrée ou un thé l’après-midi, Le Concer’Thé a aussi la bonne idée de servir de vrai lieu d’échange musical.

Car la musique, ici, est partout ! Il y a ce magnifique piano noir qui trône dans la salle, où chacun(e) peut jouer (l’instrument « ne demande qu’à vivre », comme il est écrit).
Quant aux plats, ils sont appelés des « partitions ». Des notes de musique se baladent même jusqu’à la porte des toilettes !

De quoi installer une véritable ambiance pour un endroit qui ne manque pas de cachet : ensemble cosy, moderne et plein de douceur, design, grandes ampoules basses suspendues et fauteuils hyper-confortables et colorés…

Dans l’assiette, Ophélie et Marion, à la tête du Concer’Thé, jouent la carte des plats faits maison (la cuisine est ouverte et vitrée) avec produits frais issus de petits producteurs.
Au menu lors de notre visite, il y avait le choix entre le retour de pêche avec lait de coco, sauce gingembre, riz et poelée de légumes ou bien salade et parts de quiche, l’une au saumon fumé et fenouil, l’autre avec tomates, courgettes et Saint Maure de Touraine.

Notre savoureuse dégustation – tout était cuisiné avec soin et délicatesse – s’est accompagnée d’un air de piano qu’un des clients avait investi. Au final, un chouette concept et un très bon repas, rythmé par une douce musicalité. Euh, pardon, musicali’thé !


> 12 rue Marcel-Tribut à Tours. Du lundi au vendredi, 9 h – 18 h et le samedi de 11 h à 18 h. Brunch chaque samedi + 1er dimanche du mois. Contact : 02 47 66 42 25 et facebook.com/concerthe
> Tarifs : plat de 8,50 € à 12,50 €. Sur place ou à emporter.

Greta : thriller psychologique 100 % féminin

Chloë Grace Moretz se retrouve entre les griffes d’Isabelle Huppert, veuve psychopathe qui a bien décidé de ne pas la laisser partir…

 

En deuil de sa mère, la jeune Frances se lie d’amitié avec Greta, une veuve accueillante en mal de compagnie, à qui elle vient de ramener son sac à main après l’avoir trouvé dans le métro.
Mais très vite, Frances va se rendre compte que cette nouvelle connaissance ne lui veut pas forcément que du bien. Le harcèlement commence…

Un thriller psychologique signé Neil Jordan (auteur d’Entretien avec un vampire ou encore showrunner pour Les Borgias), avec en tête d’affiche Chloë Grace Moretz et Isabelle Huppert ? Sur le papier, Greta fait envie. Dans les faits, il montre en fait rapidement ses limites.

Pourtant, Greta maîtrise habilement sa gestion du suspense. La tournure quasi-horrifique et inquiétante du troisième acte permet également de surélever les promesses de départ. Et même si Chloë Grace Moretz est trop fade dans son personnage, Isabelle Huppert se révèle en revanche flippante en froide psychopathe et semble y prendre malin plaisir !

Malheureusement, Greta se prend les pieds dans le tapis. Dès le départ, d’abord, avec une introduction expédiée à la va-vite : survolée, l’accroche est si rapide qu’il est impossible de s’identifier aux protagonistes, de s’y lier ou d’apporter un tant soit peu de crédibilité à leur profil.

Pour le reste, dans ce récit balisé, les clichés s’enchaînent et la mise en scène, conventionnelle et trop classique, n’aide pas. Quant au travail sonore, Neil Jordan a cette tendance insupportable à surligner ses intentions par une musique appuyée lors des scènes de tension.
De quoi en amoindrir toute la portée et frôler parfois le ridicule.

Si l’idée d’un thriller 100 % féminin donnant une autre couleur à l’ensemble, était bonne, Greta s’avère finalement assez décevant et ne révolutionnera pas grand-chose au genre. Frustrant.


> Thriller (USA). Durée : 1 h 38. De Neil Jordan. Avec : Isabelle Huppert, Chloë Grace Moretz, Maïka Monroe…

> NOTE : 2,5/5 

Le Riad, saveur du Maroc

A deux pas de la gare, sur la méconnue place des Aumônes, le Riad propose ses saveurs du Maroc. Au menu ; couscous, tajine et brochettes. On a goûté.

L’Îlot Vinci, vous connaissez ? Mais si, cet espace coincé entre la rue Blaise-Pascal et la station Gare SNCF ? Là où une palissade Loire à vélo occupe les passagers attendant le tram.
Bref, un secteur qui mériterait de vivre mais qui reste à l’abandon depuis des années.

Par chance, un établissement y a trouvé refuge, place des Aumônes, à deux pas du cinéma CGR Centre. Bienvenue au Riad – ouvert il y a 5 mois – et que l’on a testé pour s’offrir une petite escapade marocaine.

Ce jour-là, midi pile (oui, on avait très faim), le soleil tape déjà fort et on glisse les pieds sous la table, bien installés en terrasse. Tout sourire, le sympathique gérant nous accueille.
« Au menu aujourd’hui, c’est couscous, tajine de poulet et citron, ou bien sûr l’ensemble de brochettes », nous dit-on.
Carte minimaliste ? Tant mieux. En route pour le couscous ! Quand il arrive, le fumet du plat nous titille les narines.

Une fois dans l’estomac, on le dit : c’est du traditionnel comme on aime (pas mal de pois chiche, légumes bien aromatisés, viande tendre…), exécuté comme il faut.
On a également trouvé le rapport qualité/prix plus que correct : 10 € l’assiette pour une portion généreuse.

Le Riad, même si sa devanture ne paie pas de mine et que l’endroit n’est pas des plus fréquentés, fait donc office d’adresse conviviale et plaisante pour qui a envie de goûter à la cuisine marocaine. Il ne nous reste plus qu’à tester leur thé à la menthe et les petites pâtisseries qui nous faisaient de l’oeil…


> Le Riad, au 4 place des Aumônes à Tours. Ouvert midi et soir du jeudi au samedi et juste le midi les autres jours. Fermé le dimanche. Contact : 09 86 66 11 76 ou Le Riad Tours sur Facebook.
> Tarifs : 10 € le couscous ; 10 € les brochettes et 9,50 € le tajine. Pas d’alcool.
> Sur place ou à emporter.

La Cité de la peur : de retour au ciné

[Spécial années 90] A l’occasion de notre numéro spécial années ’90, la critique ciné s’intéresse cette semaine à La Cité de la peur. Et ça tombe bien : le film mythique ressort sur nos écrans de cinéma dans quelques jours !

Barrez-vous, cons de mimes ! Il fête ses 25 ans cette année et, cerise sur le pompon du gâteau, sera rediffusé exceptionnellement dans certains cinémas – ainsi qu’à Tours (*) – pour célébrer ça : c’est l’heure de revoir La Cité de la peur.

Comment chroniquer pareil film ? Comment rester objectif lorsqu’un OVNI pareil a bercé toute une génération ? Comment faire alors que La Cité de la peur mérite un zéro pointé pour certain(e)s et reste cultissime pour d’autres ?

Proposé par la troupe des Nuls à Claude Berri, le réalisateur avait à l’époque poliment refusé, jugeant tout ça « un peu débile ».
Car oui, La Cité de la peur est débile. Complètement crétin. Aussi parodique que stupidement stupide. Mais difficile de bouder son plaisir avec sa gestion de l’absurde, son non-sens constant, ses gags si lamentables qu’ils en deviennent drôles.

Dans cet amas foutraque et burlesque qu’on croirait sorti tout droit de la cervelle d’un scénariste sous LSD, surnage un casting mémorable : Chabat bien sûr, entouré de Farrugia et Lauby, à l’époque où ils dominaient la planète télé.
Mais aussi des Darmon, Bacri et autres, glissés parmi des dizaines de caméos (Dave, Eddy Mitchell, Pierre Lescure…).

Mais, surtout, La Cité de la peur est devenu mythique et restera dans la pop culture pour ses dialogues fumants et inoubliables : « Quand je suis content, je vomis » et autres « – Vous voulez un whisky ? – Oh juste un doigt. – Vous voulez pas un whisky d’abord ? »… Tant de répliques qui restent en mémoire, encore tant de temps après : Quel autre film peut en dire autant ?

> Comédie (France). Durée : 1 h 33. D’Alain Berbérian. Avec Alain Chabat, Dominique Farrugia, Chantal Lauby…
> NOTE : 4/5


(*) La Cité de la peur sera exceptionnellement diffusé à Ciné Loire le 7 juin à 20 h ; au CGR Tours Centre le 9 juin à 19 h 30 et au CGR 2 Lions le 9 juin à 20 h.

Les 3 Écritoires : quelle ambiance !

Il est de ces établissements où sont parfaitement conjugués nourriture et… ambiance. C’est le cas ici, aux 3 Écritoires. On a testé pour vous.

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Un bistrot-brasserie comme on en voit presque plus. Repris par de jeunes propriétaires il y a bientôt un an, ce lieu est le repaire des appétits gargantuesques qui apprécient notamment les produits frais des Halles voisines.

Un établissement resté dans son jus : bar central massif, nappes vichy, plaques de concours agricole sur les murs, affiches anciennes, tresse d’ail…

La suite se passe dans l’assiette. Le midi, pas de formule, mais une ardoise et les suggestions du jour. Des escargots, une salade de chèvre, un duo de foie gras en entrée ; un tartare de deux saumons, des rognons flambés au cognac ou un onglet de veau en plat par exemple.
Mon voisin bien portant, Michel, me montre sa colossale assiette de tartare de bœuf et ses frites maison, « je n’ai pas pris d’entrée », juge-t-il bon de me préciser.

La commande passée, les plats défilent et la pièce de boulevard commence. Michel me décrit le personnel et me vante la bonne cuisine des lieux, alors qu’arrive Michelle et ses mille questions. « L’ingénieur », accoudé au comptoir, se joint à la conversation et nous livre du Jean Gabin dans Un singe en hiver : « Tu vois bien que si quelque chose devait me manquer, ce ne serait pas le vin, ce serait l’ivresse ! ».

Entre-temps, le chef est passé dire bonjour aux clients, en partie en terrasse, j’ai passé mon tour pour le sucré mais Michel a succombé au café gourmand et ses desserts maisons. Un expresso, l’addition et le rideau se lève. Quelle ambiance !

> 53 place du Grand Marché, Tours. Entrée autour de 8 €, plat de 15 à 21 €.
> Restauration tous les midis et le soir, à partir du jeudi, bar et planches apéritives. Tél. 02 47 36 97 35.

Venise n’est pas en Italie : Poelvoorde, road trip et caravane

Après le roman et l’adaptation au théâtre, voici la version cinéma de Venise n’est pas en Italie, le succès d’Ivan Calbérac.

Il y avait d’abord eu Venise n’est pas en Italie, le roman. Signé Ivan Calbérac en 2015, ce livre à succès et sympathique comme tout s’était ensuite décliné en pièce de théâtre. Là-encore, un agréable souvenir.
Cette fois, Ivan Calbérac – toujours lui – a choisi de boucler la boucle en proposant une adaptation cinématographique. Le romancier devenu cinéaste repart donc pour un tour avec son oeuvre.

Venise n’est pas en Italie, c’est l’histoire des Chamodot, une famille peu ordinaire car fantasque. Le papa est amoureux de sa caravane, dans laquelle il fait dormir tout le monde. Émile, le fils, grandit et découvre l’amour en flashant sur Pauline, une fille qui va l’inviter à Venise pour les vacances.
Problème ? Les parents décident de l’accompagner… avec leur caravane.

Pitch parfait pour un road-movie familial et initiatique, le film de Calbérac reprend peu ou prou la trame du livre originel. À la différence toutefois qu’il donne ici vie à ses personnages grâce à un Benoît Poelvoorde toujours aussi effervescent, en charmant duo avec Valérie Bonneton (toujours aussi juste).

Pour le reste, le casting fait bien l’affaire avec Helie Tonnat, parfait en gamin désabusé par ses parents « pas normaux », et son lot de personnages secondaires.

Du reste, Calbérac en tire un feel-good movie à la française divertissant et qui sent les vacances (la photographie, chaude et saturée, du chef opérateur Vincent Mathias, y est pour beaucoup).
Venise n’est pas en Italie se croque comme une fantaisie attachante quoiqu’un peu quelconque, charmante quoiqu’un peu légère parfois. Clairement, un film sur la famille à voir en famille.

Comédie, d’Ivan Calbérac (France). Durée : 1 h 35. Avec Benoît Poelevoorde, Valérie Bonneton, Heli Tonnat, Eugène Marcuse…
> NOTE : 3/5

Loops & Coffee : bagels et donuts au menu

Situé à l’Heure Tranquille, Loops & Coffee propose de manger sur le pouce : au choix, des bagels, des donuts ou encore des smoothies et du café.

Beignets, donuts, cafés, milkshakes, smoothies et bagels : voilà ce qui vous attend si vous avez envie de traîner à l’Heure Tranquille, du côté de Loops & Coffee.

Cet esprit coffee shop américain plaît, visiblement : en 7 ans, près de 50 franchises ont éclos en Espagne, Irlande ou encore au Mexique.
L’an dernier, la marque a tenté de conquérir la France, en s’installant à Brest, Toulouse et Tours.

On a donc testé la chose un midi, alors que les étudiants commençaient déjà à pointer le bout de leur nez au centre commercial. L’intérieur du Loops & Coffee est coloré, bien agencé et lumineux.
Niveau accueil, on a droit à un large sourire et la commande est prise rapidement.

Pour nous, ce sera le bagel au saumon et avocat (5,80 €), tartiné d’un peu de fromage frais, de cheddar et de mâche pour accompagner le tout. Évidemment, ce n’est pas de la grande gastronomie – ce n’est de toute façon pas le concept – mais en bouche, c’est correct et suffisamment garni : donc on valide.
À noter qu’il est également possible de faire son bagel soi-même (5,50 € avec 3 ingrédients au choix).

Bien sûr, pour avoir notre dose de sucre, il fallait qu’on essaye les donuts. Hop, ni une ni deux, nous voilà en mode Homer Simpson avec un donut double choco et un autre fourré à la framboise.
Petite déception toutefois : le glaçage n’était pas franchement exceptionnel et il y avait, ce jour-là, peu de choix. Loops & Coffee apparaît donc comme un établissement qui saura séduire une certaine clientèle, plutôt jeune ou adepte du repas pris sur le pouce ou friand du petit creux du 4 heures.

> Loops & Coffee, à L’Heure Tranquille. Contact : 02 47 72 80 54 et facebook.com/loopsandcoffeefrance
> Tarifs : bagel de 5,50 à 5,80 € ; menus de 6,90 à 9,90 € ; coffee de 1,80 à 3,50 € suivant la taille ; smoothies à 3,90 €. Donuts : 11,90 € la boîte de 6 ou environ 2 € le donut simple.

Blade Runner : un classique des 80’s

A l’occasion de notre numéro spécial années 80, on chronique l’un des films cultes de cette époque : Blade Runner. Ce qui tombe bien, puisque cette petite bombe de Ridley Scott est à voir, cette semaine, lors de la Nuit des cinémas Studio !

Un film exigeant. Profond. Difficile, peut-être. Mais en même temps, un film culte, une oeuvre-clé de la science-fiction.
Blade Runner, c’est tout ça à la fois.

Lorsqu’il atterrit sur les écrans en 1982, il ne fait pas tant l’effet d’une bombe. Ce n’est qu’une dizaine d’années plus tard qu’il deviendra classique de la SF. Et du cinéma tout court.

Dans cette dystopie, le spectateur suit un ancien chasseur de primes, un blade runner, rappelé pour traquer les « replicants », des androïdes perfectionnés qui se sont évadés d’un monde extérieur.

De ce postulat, Ridley Scott – qui vient de s’illustrer avec Alien – va accoucher d’un film marquant déjà par son univers visuel. Esthétiquement, Blade Runner est une totale réussite.
Porté par une mise en scène ultra-précise, enveloppé d’une atmosphère sombre, le long-métrage est influencé par le Métropolis de Fritz Lang et mérite vraiment l’appellation de film noir, plus qu’un simple film futuriste. Son atmosphère oppressante, son environnement sombre, sa planète surpeuplée, tout concourt à agripper le cinéphile par la gorge et lui serrer les tripes.

Fascinante car visionnaire (Blade Runner se savoure encore aujourd’hui (*) sans problème), réflexion métaphysique sur l’Homme, bourrée de références religieuses, l’oeuvre de Ridley Scott est mélancolique et viscérale.

Révolutionnaire, Blade Runner l’était déjà il y a 37 ans. Complexe, il l’était aussi. Mais aujourd’hui, en 2019, il n’a rien perdu de sa superbe. Révolutionnaire et complexe, il l’est toujours autant.

Science-fiction (USA). Durée : 1 h 57. De Ridley Scott. Avec : Harrison Ford, Rutger Hauer, Sean Young…
> Note : 4/5 


(*) Blade Runner sera diffusé exceptionnellement aux cinémas Studio de Tours, lors de la Nuit des Studio, le 25 mai. Infos sur studiocine.com

Chroniques culture #69

Les derniers albums de Frank Carter & The Rattlesnakes et Bad Religion, ou encore la dose de BD humoristiques : voici les chroniques culture.

LES CD


FRANK CARTER & THE RATTLESNAKES – END OF SUFFERING

« End of suffering », soit « la fin de la souffrance »… L’écorché vif Frank Carter aurait-il mis ses démons intérieurs entre parenthèses ?
À en croire ce titre et la direction prise pour ce nouvel album, on serait tentés de répondre par l’affirmative ! Car ici, l’ex-chanteur de Gallows semble délaisser le punk brûlant et ravagé des débuts pour offrir un rock plus doux, plus consensuel, voire – et ce n’est pas un gros mot – plus… pop !
Pour ce troisième disque, exit l’urgence : le chanteur tatoué de la tête aux pieds offre une musique plus colorée (autant que sa pochette !) et mélodieuse. Si le côté plus calibré et moins saturé pourra surprendre, force est de constater que Frank Carter est difficile à prendre en défaut au niveau de la voix et de ses compositions finement écrites.
Un regret toutefois : End of suffering paraît en dents de scie (comparez la claque « Tyrant Lizard King » et le très moyen « Supervillain »). L’enfant terrible vient de pondre un album qui risque bien de diviser ses fans !
A.G.


BAD RELIGION – AGE OF UNREASON

Lectrice, lecteur, je ne vais pas te mentir : cela fait bien des années que je me demande ce que Bad Religion bouffe le matin.
Après 40 ans de bons et loyaux services, les vétérans du punk rock californien continuent d’avoir la pêche, la hargne et de balancer les torgnoles, que ce soit sur disque ou sur scène. Ce 17e (!) album ne déroge pas à la règle : il suffit d’enfourner la galette et de prendre son premier titre (1’50’’ au compteur) en pleine tronche comme un TGV pour s’en apercevoir.
Oui, les Ricains protestataires en ont toujours sous la pédale. Oui, la recette est éprouvée mais fonctionne toujours. Oui, Greg Graffin — chanteur et également docteur en biologie et universitaire renommé — balance ses brûlots, toujours dans un esprit contestataire et No Future.
Sous forme de grenade anti-Trump dégoupillée, armé de valeurs d’avancement, interpellant les citoyens, ce « Age of unreason » prouve que les Bad Religion ont toujours le poing levé.
A.G.


LES BD


HUMOUR À FOND !

On commence par « Open Bar » (Delcourt), ce nouvel opus de Fabcaro qui explose littéralement les zygomatiques. C’est fin, décalé, jouissif et tellement en résonance avec notre quotidien que c’en est hallucinant.
Toujours aussi subtil, Binet nous régale avec son 22e tome « Les Bidochons relancent leur couple » (Dargaud) où il y a de quoi rire entre masque au concombre et canard sextoy !
Ambiance western mais humour toujours pour ce « Walter Appleduck »(Dupuis) avec Fabcaro aussi et Fabrice Erre pour des gags avec un cowboy stagiaire complètement déjanté.
Kim Duchateau est quant à lui l’un des plus grands humoristes flamands du moment. Avec sa « Esther » (Fluide Glacial) délurée, cette première parution française mérite attention.
On a aussi adoré la fable écolo « Et nos lendemains seront radieux » (Gallimard BD) où Hervé Bourhis fait rire jaune et voir rouge. Encore plus fort, le « Ni vu, ni lu « (Delcourt) de Jean Christophe Mazurie : Une petite merveille de mécanique jubilatoire à l’excès.
On finira avec « L’Extraordinaire abécédaire de Zoé Marmelade » (Soleil) de Bianco et Pommerpuy, un chef d’oeuvre de plus à porter au crédit de la géniale collection Métamorphose!
H.B.



ECONOMIE

LE MARCHÉ DE LA SVOD EXPLOSE
Le service de vidéo à la demande se porte bien, merci pour lui. Selon le bilan du CNC, en France, ce marché de la SVOD par abonnement a doublé entre 2017 et 2018. Il a même été multiplié par six depuis 2015, pour atteindre 455 millions d’euros l’an dernier.
La majeure partie est évidemment raflée par Netflix. Dans les chiffres, 48 % des internautes déclarant avoir payé pour regarder un film ou une série ont regardé Netflix (48 %), Orange (23,6 %) ou encore MyTF1 VOD (19,5 %). Quant aux taxes mises en place en 2018, elles ont permis de récolter 9,5 millions d’euros. « C’est bien davantage que nos estimations initiales », a déclaré Maxime Boutron, directeur financier du CNC.

Le Cubrik : bar et resto culturel

On ne va pas se mentir : on a littéralement a-do-ré le Cubrik, un bar-restaurant culturel (et même plus : un lieu de vie) qui a ouvert il y a peu à deux pas de Plumereau. Notre chronique de la semaine !

Attention, coup de cœur !
Ce chouette endroit nommé Cubrik nous a tapé dans l’oeil ! Ouvert il y a 2 mois, celui qui a remplacé le Barju se définit comme un « bar et restaurant culturel ».

Au programme ? Le midi, service de restauration tradi’ avec, également, options vegan et sans gluten. Le reste de la journée, pâtisseries autour d’un verre et le soir, planchettes, bières artisanales et autres boissons.
Et le culturel dans tout ça ? Eh bien, le Cubrik met à disposition des centaines de jeux, une bibliothèque et organise expos et concerts. Rien que ça.

Pour notre part, on a choisi de glisser les pieds sous la table un jeudi midi. Déjà, mention spéciale à l’accueil tout simplement a-do-ra-ble. Mêlée à la chaleur du lieu (il y a même des Lego® incrustés dans un pilier !), cette hospitalité nous a de suite donné envie de revenir encore et encore.

Dans l’assiette, sur les bons conseils de l’équipe, on a opté pour le steak vegan. Composé d’épices, haricots rouges et champignons shiitaké, il est bourré de saveurs, très parfumé et fait son petit effet au palais.
Le tout est accompagné d’une salade verte avec graines et herbes et de succulentes frites maison et sans gluten (que régal) pour un tarif de 10,50 €.
À noter que la maison insiste pour travailler avec des producteurs locaux.

Bref, aussi bien dans l’assiette que dans sa philosophie, le Cubrik est une excellente surprise. C’est un lieu de vie culturel, une ambiance, un état d’esprit. Lors de son inauguration, il a même accueilli Édouard Baer. Avec pareil homme de goût, on ne sait pas ce qu’il vous faut de plus…

> 15 rue du Change à Tours. Dimanche et lundi de 14 h à 23 h ; mardi – mercredi de 10 h à 23 h ; jeudi, vendredi, samedi de 10 h à 1 h. Contacts : 02 47 64 26 79 ou facebook.com/cubrikcafe
> Formule midi : 15 € (entrée + plat) ou 20 € (entrée + plat + dessert).

Séduis-moi si tu peux : vent de fraîcheur sur la comédie romantique

Charlize Theron et Seth Rogen forment un duo de choc dans Séduis-moi si tu peux. Le film de Jonathan Levine renouvelle un peu le genre ultra-balisé de la rom-com. Et en plus, c’est drôle !

La filmographie de Jonathan Levine n’a pas franchement marqué les esprits.
Du genre touche-à-tout, il s’est éparpillé entre films de zombies gnan-gnan (Warm Bodies), dramédie (50/50) et thriller d’horreur (Tous les garçons aiment Mandy Lane)…

Cette fois, le cinéaste tente le coup de la comédie romantique avec Séduis-moi si tu peux, s’épaulant pour l’occasion d’un tandem costaud : Seth Rogen et Charlize Theron.

L’histoire ? Un journaliste au chômage se retrouve à collaborer avec la secrétaire d’État briguant la présidence américaine qui, accessoirement, était son ancienne babysitter dont il était amoureux.

La scène d’introduction, hilarante, donne le ton. Ici, il sera difficile de ne pas rire face aux séquences désopilantes. Et ce, même si les vannes taillées au bulldozer et parfois en-dessous de la ceinture (coucou la référence à Mary à tout prix) pourront en rebuter certains.

Mais « Séduis-moi » se sert de ses gags pour contourner un genre habituellement mièvre. Et mieux : sous son vernis de rom-com, le film de Levine se paye surtout le monde politique et son marketing dans une satire assez gratinée.
Il suffit de voir ce président au QI de bulot voulant partir dans le cinéma (qui a dit Trump ?)…

L’autre réussite est que « Séduis-moi » aime ses personnages. L’alchimie parfaite entre les deux (Charlize Theron est irrésistible) s’en ressent.
Et au final, peu importent ses défauts (ses clichés, son dénouement prévisible à des kilomètres, sa longueur abominable), le film est aussi attachant sur la fond que la forme.

Pas de quoi gâcher le plaisir donc, pour une production bien plus rafraîchissante que ses voisines formatées et niaises. Contre toute attente, une comédie romantique qui fait du bien.

Comédie, de Jonathan Levine (USA). Durée : 1 h 56. Avec : Charlize Theron, Seth Rogen, O’Shea Jackson…
> NOTE : 3,5/5 

 

Hellboy : quel enfer, cette nouvelle version !

Alors que Del Toro avait brillé lors des premiers épisodes, Neil Marshall signe ici un nouveau Hellboy sans queue ni tête. Un plantage quasi-intégral.

La critique a flingué le film Hellboy version 2019

Dire que ce reboot d’Hellboy a été démoli aux États-Unis, où il est sorti il y a un mois, est un doux euphémisme. Laminée par la critique outre-Atlantique, la nouvelle adaptation du comic book a également été boudée par le public, faisant d’elle un plantage quasi-intégral au box office avec un remboursement qui s’annonce bien mal parti.

Alors que penser de tout ça ? Le retour de la bestiole mi-homme mi-démon promettait d’être plus violent et plus fun que les versions de Guillermo del Toro.
Que ce soit clair : ce Hellboy version 2019 est effectivement bien plus porté sur le gore, le sang et les « fuck » (le film a été classé « Rated-R » chez nos amis américains)… Mais il n’est sûrement pas plus fun, justement, torpillé par une majorité des vannes lourdingues au possible, voire tombant simplement à plat. L’humour ne fonctionne pas vraiment ici et ne sert en rien la chose.

Pas de quoi amadouer le public, donc, qui va devoir endurer pendant deux heures un film aussi maladroit qu’épuisant, emmêlé dans ses erreurs d’écriture, son visuel d’ensemble qui pique les yeux (le numérique frôle l’indigestion et les effets sont parfois laids), le tout ponctué de dialogues stupides ou insipides.

Par chance, dans tout ce gâchis, Neil Marshall offre une belle présence à l’écran à David Harbour (le shériff de Stranger Things, c’était lui) en Hellboy, mais aussi un bestiaire généreux et quelques morceaux rock pour booster le tout.

Mais ce n’est rien de très suffisant pour sauver ce Hellboy grotesque du désastre dans lequel il se noie et qui, en plus de toujours souffrir de la comparaison avec Del Toro, fait office de déception totale vu le matériau de base. Un véritable enfer…


> Fantastique (USA). Durée : 2 h 01. De Neil Marshall. Avec : David Harbour, Milla Jovovich, Ian McShane…
> NOTE : 1,5/5 

La CuiZine : bistrot gourmand près du Monstre

Un petit tour place du Grand Marché : à quelques mètres du Monstre, se trouve la CuiZine – oui, oui, avec un Z – qui propose une carte de « bistrot gourmand ». On a testé.

Pour manger un bout près du Monstre, la place du Grand Marché est divisée : y cohabitent désormais fast foods (qui ne cessent d’éclore à droite à gauche) et restaurants traditionnels. C’est vers ces derniers qu’on a préféré se tourner en ce vendredi midi.

Alors que les étudiant(e)s s’arrachaient kebabs et autres tacos, tmv est allé se réfugier dans la petite salle de La CuiZine. L’été dernier, ce resto a remplacé l’ancienne Casa Juna.
Exit les pizzas donc, désormais, place au « bistrot gourmand » comme l’affiche son équipe (qui possède d’ailleurs le Zinc juste en face).

Son credo ? Des plats de saison et des viandes grillées à la cheminée. Dès les premières minutes, on remarque le cadre chaleureux et l’accueil sympathique.

Côté carte, l’oeil se balade entre la « Monstrueuse entrecôte de 500 g. », « le burger de tradition au camembert » ou encore le « navarin de veau et ses légumes printaniers ». Si la formule du midi affiche 12,90 €, les tarifs à la carte oscillent entre 16 et 20 € le plat. On a dégusté la bonne paupiette de porc façon osso-buco, accompagné d’un petit gratin de coquillettes servi dans une mini-marmite à part.
La viande est tendre, bien parfumée, la sauce conséquente sans être bourrative. Une petite salade verte accompagne l’ensemble pour un rendu bien exécuté (et qu’est-ce que ça sentait bon !) au tarif toutefois un peu élevé (18 €).

Avec les beaux jours qui arrivent, La CuiZine devrait faire des heureux. Le restaurant possède en effet une superbe terrasse à l’arrière qu’il vient tout juste d’inaugurer. Idéal pour s’échapper quelques instants du tumulte du vieux Tours.

La CuiZine, 18 place du Grand Marché à Tours. Ouvert du mardi au samedi, midi et soir. Contact : 02 47 26 75 24 ou facebook.com/lacuiZine37
> Tarifs : Formule midi à 12, 90 €. Menu à 19,90 € (entrée+plat ou plat+dessert) et 24,90 € en complet.

 

Amir et Mina se prennent les pieds dans le tapis

Un film d’animation un peu maigrelet, quelques clichés et une histoire pauvrette de tapis volant : on ne s’est pas vraiment envolés avec Amir et Mina qui sort ce mercredi au ciné.

Amir est un jeune garçon intrépide. Un beau jour, ce doux rêveur s’envole sur un tapis volant aux côtés de sa chèvre de compagnie Raya. Débarquant dans la ville d’un sultan, il est guidé par une fille qui va devenir son amie. Ensemble, ces aventuriers vont affronter voleurs, gardes et crocodiles…

Rien qu’avec son synopsis, « Amir et Mina : les aventures du tapis volant » semblait déjà mal parti. L’argument sur lequel repose ce film d’animation danois paraît bien maigre.
S’il est pourtant pertinent par écrit (il s’agit là d’une adaptation du livre Hodja fra Pjort, d’Ole Lund Kirkegaard), il est en revanche plus délicat de le mettre en images sur une telle durée (1 h 20 au compteur)… surtout avec si peu de moyens.

Car Amir et Mina reste bien peu inspiré malgré ses bonnes intentions, ses jolis décors et son envie de bien faire. Ici, il est tout autant difficile de rentrer dans l’histoire que de s’attacher aux personnages. Trop faiblard pour s’y concentrer, le récit tourne rapidement en rond et ne parvient pas à intéresser plus d’une demi-heure.

Tuant dans l’oeuf toutes ses bonnes idées (la chèvre est drôle au départ, mais devient vite agaçante), lesté de clichés (les personnages chinois et africains…), pas même relevé par sa partition musicale interminable et ennuyeuse, Amir et Mina fait pâle figure dans sa catégorie à côté de ses voisins.
D’autant que son esthétique plus sage que les Pixar et consorts, couplée à un cruel manque de rythme et une animation pas vraiment folichonne, finissent de faire d’elle une production pauvrette.
Vite vu, vite oublié.

Film d’animation, de Karsten Kiillerich (Danemark). Durée : 1 h 20.
> NOTE : 1,5/5

Le 5 G : version bistronome

À l’époque, le 5G était spécialisé dans la viande. Depuis plusieurs mois, c’est changement de propriétaire, de carte et de formule pour un resto à la sauce bistronome. La rédac y est donc retournée pour goûter.

 

On avait laissé le 5G l’an dernier alors qu’il était encore estampillé « steakhouse ». Mais depuis plusieurs mois, fini le restaurant à viande, place au 5G nouvelle génération, version bistronome.
Le propriétaire a changé, la carte aussi et la formule également. Désormais, c’est une cuisine traditionnelle et saisonnière — maison bien sûr ! — qui vous attend, faisant la part belle aux produits frais de région.

Ce « nouveau » 5G se présente un peu comme le bon plan du midi : le rapport qualité-prix est là (menu du midi à moins de 15 €), l’ambiance joue sur le côté sympa d’un bistrot (les nappes à carreaux), le service est efficace et ici, c’est de la bonne cuisine familiale… tout en étant travaillée.

Pour preuve, ce jour-là, on a tenté la ballottine de volaille aux saveurs forestières et sauce d’antan. Esthétiquement, l’assiette était réfléchie, un tant soit peu recherchée et construite. Résultat ? Un plat maîtrisé, bien mijoté (ouf, la volaille n’était pas sèche mais onctueuse et légère), avec de belles associations et l’aspect visuel qui va avec.
Le tout, servi dans les temps et avec sourire par une équipe qui, visiblement, a envie bien faire.

Le 5G nous apparaît donc comme une adresse plaisante et conviviale qui devrait convenir à tous les porte-monnaie. Et aux amateurs d’une cuisine tradi avec une touche d’originalité, sans pour autant être prétentieuse.

> Le 5G, au 5 avenue de Grammont. Ouvert du mardi au samedi, midi et soir. Contact : 02 47 20 58 48 ; facebook.com/5gtours et instagram.com/restaurant_le_5g

> Tarifs : Formule du midi à 11,90 € (plat/dessert ou entrée/plat) et 14,90 € (entrée/plat/dessert). Plat du jour : 9,90 €. Plats à la carte de 7,50 € à 19,50 €.

90’s : skate, adolescence et liberté

Pour sa première réalisation, Jonah Hill signe une sympathique chronique adolescente sur fond de skate et de liberté, dans le Los Angeles des années 90.

 

Quelle madeleine de Proust, ce 90’s ! Pour son tout premier film en tant que réalisateur, Jonah Hill a choisi le thème de l’insouciance adolescente dans les années 90 sur fond de skate et de désir de liberté.

Le personnage principal, Stevie, a 13 ans. Sa mère ? Une femme douce mais surprotectrice dont il essaye d’échapper. Son grand frère ? Un jeune qui lui enfile des baffes mais qu’il admire paradoxalement. La période ? Le Los Angeles de 1995, plongé dans la vague MTV, gros baggys et compagnie.

Stevie, aussi paumé que timide, va utiliser sa planche à roulettes pour s’émanciper et rencontrer une brochette d’ados plus âgés que lui, attiré par leur quotidien fait du triptyque skate/picole/évasion.

En cela, 90’s est d’une immense justesse et fait preuve d’une authenticité sans faille. Aidé par un format 4/3 et une image dépouillée, le cinéaste offre une chronique simple et belle sur l’âge adolescent, sur ce que c’était de grandir sans les réseaux sociaux, porté par une culture skateboard aussi impudente que libératrice.

Ce récit initiatique coche les cases du cahier des charges (affirmation identitaire, premiers émois sexuels…) mais avec toujours ce qu’il faut d’intelligence et de sensibilité.
Véritable trip nostalgique sonore (la B.O est top) et visuel (la couette Tortues Ninja, les parties de Street Fighter), 90’s agit comme une douceur. Il traîne le spleen ado et les instants de joie ordinaires.

Certes, la réalisation minimaliste pourra en rebuter certains, tout comme cette fin abrupte ou ces dialogues paraissant superficiels. Mais le point de vue sur la solitude, la sincérité et le casting (quasiment que des inconnus au naturel dingue) font de 90’s un film pur et brut, où toute une génération devrait se retrouver.

Aurélien Germain

Comédie dramatique (USA). Durée : 1 h 25. De Jonah Hill. Avec : Sunny Suljic, Lucas Hedges, Na-kel Smith…
> NOTE : 4/5

On a testé Le P’tit Mich’, place Michelet

Situé place Michelet, Le P’tit Mich’ propose une carte bistronomique surprenante.

RESTO (Credit Les Petits Boudins)
(Crédit Les Petits Boudins)

La gastronomie est l’art d’utiliser la nourriture pour créer du bonheur. » La citation vient de Théodore Zeldin. Et elle trône fièrement au beau milieu du P’tit Mich’, le petit nouveau de la place Michelet.
Et de gastronomie ici, il en est question. Idem pour le bonheur dans l’assiette. Au moins, pas de tromperie sur la marchandise !

Cet établissement bistronomique accroche le regard avec une salle décorée avec goût. Raffiné et élégant, chic sans être pompeux, l’ensemble possède du style entre ses belles tables (tons noirs sur blancs) et chaises à effet cuir brun, sa grande banquette à coussins et la profondeur de la pièce.

Si Le P’tit Mich’ a de l’allure, il n’en reste pas moins abordable, le menu du midi affichant 15,90 €. À la carte (très belle au demeurant), les tarifs sont forcément un poil plus élevés mais le rapport qualité-prix est là. On s’est laissé tenter par la lotte rôtie (18,50 €). Au niveau des yeux, c’est un plaisir : l’assiette noire fait ressortir les couleurs du plat, tout comme les petites fleurs pimpantes ajoutent charme et éclat.
Côté goût, c’est un régal. Si le poisson, parfaitement assaisonné, est savoureux, l’onctueuse purée de brocolis qui l’accompagne est excellente. Le crémeux léger verveine et citron vert vient parfumer le tout.

Le restaurant souffre malheureusement des travaux avenue Grammont qui amoindrissent sa visibilité en ce moment (par chance, ils n’ont pas lieu le midi). Ceux-ci devraient être finis le 15 avril. Mais la rédac’ vous conseille grandement d’y faire un tour dès à présent. Car Le P’tit Mich’ est définitivement une adresse à retenir.
Jeune, mais déjà prometteuse.

> 2 bis place Michelet à Tours. Ouvert du mardi au samedi, midi et soir + dimanche midi. Contact : 02 47 27 79 66 ou facebook.com/leptitmichrestaurant
> Tarifs : menu du midi à 15,90 €. À la carte, plats de 15 à 22 €.

Le Parc des merveilles : grand-huit poétique

Le Parc des merveilles n’a pas la classe d’un Pixar certes. Mais il reste un film d’animation correct et follement poétique. On retombe en enfance ?

PAUSE_CINE

June, une fillette gentiment allumée et hyper-créative, nourrit une passion dévorante avec sa mère pour Wonderland, un parc d’attractions dont elles ont imaginé à deux les contours. Et où les animaux agiraient comme des humains.
Un jour, la maman, gravement malade, part à l’hôpital. June, atomisée par l’annonce, abandonne rêves et maquettes… jusqu’à ce qu’elle découvre, dans une forêt, que Wonderland existe bel et bien…

C’est un film d’animation doucement poétique que présentent ici Paramount Pictures et Nickelodeon. S’il est relativement étonnant de voir à quel point il a été laminé par une partie de la critique outre-Atlantique, Le Parc des Merveilles (Wonder Park en V.O) est pourtant un divertissement ludique, fun, qui n’hésite pas à aborder certaines thématiques adultes (la maladie notamment).

Évidemment, on est loin du maître Pixar, mais cette production est pétrie de bonnes intentions et d’honnêteté. Certes, le film n’évite pas quelques maladresses (rythme parfois chaotique, allégories peu subtiles, histoire banale et convenue, ventre mou au milieu…), mais il demeure suffisamment touchant comme fable d’apprentissage.

Nourri d’un joli onirisme, abordant les tourments intérieurs d’une enfant dépassée par les événements, doté d’une belle esthétique, Le Parc des Merveilles reste toutefois très orienté vers les enfants : personnages aux yeux immenses, explosions de couleurs, magie de certaines séquences et décors sont faits pour eux mais, par chance, sans avoir à se coltiner un prêchi- prêcha infantilisant.
Quant aux adultes qui regarderont ce Parc des merveilles, rien ne leur interdit de retomber un peu en enfance… et croire un peu en la magie de l’imaginaire.

> Film d’animation (USA/Esp). Durée : 1 h 26. Avec les voix françaises de Marc Lavoine, Odah, Frédéric Longbois…
> NOTE : 3/5 

Chroniques culture #65

Double dose de CD aujourd’hui, avec l’album du guitar hero Roman Rouzine, et le jazz manouche de My Favourite Swing. Sans oublier les BD de la semaine et le DVD d’Overlord !

LES CD
PAUSE_ECRANS_ROUZINEROMAN ROUZINE – HUMANS
Les plus attentifs d’entre vous (ça y’est, coup de pression) se rappellent de la trombine de monsieur Roman Rouzine, déjà apparu dans notre numéro 317. Le guitariste virtuose tourangeau y contait sa science de la musique instrumentale et des délices de la six-cordes. Voilà donc enfin Humans, un second disque où le guitariste franco-ukrainien, en plus d’exceller comme à son habitude, y apparaît plus libre. De cette liberté fraîchement acquise – Roman n’est plus obligé de prouver qu’il joue à la perfection – naît ainsi un album très cinématographique dans son approche (les ambiances sur « Aura » et la lourdeur de « Pulse » l’illustrent si bien). Quant à la durée, raisonnable (43 min), elle permet à Humans de rester dans son chemin et d’éviter l’écueil du CD indigeste.
Moins véloce mais plus dans l’émotion, Roman Rouzine allège son propos et gagne en efficacité. Il offre là un formidable voyage dans son univers musical et personnel. Et prouve qu’un guitar hero sait aussi viser en plein cœur.
A.G.

MY FAVOURITE SWING – KISS MY LIVE PAUSE_ECRANS_SWING
En 2013 déjà, nous évoquions My Favourite Swing comme « un groupe tourangeau idéal pour ambiancer un apéro au calme, dans son salon ». Rien n’a changé depuis et le jazz manouche entraînant du trio est toujours aussi savoureux. Leur swing guilleret et chaud (« Have you met Miss Jones » au hasard) se retrouve cette fois version live, avec ce concert enregistré au Festival international de guitare de Vendôme. De quoi montrer, avec ces 14 titres, que My Favourite Swing sait maîtriser la guitare à la perfection (diantre, cette envolée sur « Stomping at Decca » !) et envoyer la sauce côté rythmique. Chantant et frais : parfait pour débuter le printemps.
A.G.

PAUSE_ECRANS_DVDLE DVD
OVERLORD
Un film de guerre avec des Nazis, des zombies surhumains et des soldats américains qui ont envie d’en découdre : vous craignez le pire ? Eh bien… Pas tant que ça ! Série B parfaitement assumée dans son côté crétin, Overlord a beau être maladroit, il reste un divertissement efficace et généreux. Les amoureux du genre seront servis (second degré, personnages caricaturaux, délires régressifs…), les autres passeront leur chemin (il faut subir les incohérences, le rythme pachydermique et les misérables décors). Ce mélange de Call of Duty et Inglorious Basterds voit sa sortie en DVD / Blu-ray agrémentée de suppléments plutôt abondants. Au menu, plusieurs séquences aux titres poétiques, comme « mort-vivant », « frères d’armes » ou « la mort sous terre ».
A.G.

LES BD PAUSE_ECRANS_BD
Avec Sabre (Dargaud) Éric Feres se lance dans un roman graphique sans parole d’une beauté totale. En plein Pléistocéne, un vilain tigre livre un combat féroce contre la différence et une nature hostile. Une véritable performance graphique aux couleurs époustouflantes et l’un des chefs-d’oeuvre de l’année.
Cet art graphique, on le retrouve dés les débuts de Jean Giraud / Gir / Moebius dans Le Lac des Émeraudes (Humanoides Associés), un ouvrage où sont réédités les premiers essais du père de Blueberry. À propos de nostalgie, on se replongera dans ses émois adolescents avec le T3 de la très belle intégrale Julie Wood (Dupuis), enrichie pour l’occasion d’une aventure inédite et le dessin d’un Jean Graton à son meilleur niveau.
Infinity 8 (Rue de Sèvres) vivra son dernier épisode avec ce tome 8, sous les traits de Killoffer et de Trondheim au scénario. C’est drôle, malin et on adore ce challenge SF maîtrisé. Saluons pour finir le dernier ouvrage du Tourangeau Luc Brunschwig qui, avec Laurent Hirn au dessin, déploie dans Le Pouvoir des Innocents (Futuropolis) un art du récit magistral pour ce thriller politique passionnant.
H.B.

Boy Erased : l’enfer des centres de conversion

De jeunes homosexuels « convertis » à l’hétérosexualité dans de terribles centres à thérapie : c’est le sujet glaçant de Boy Erased, film inspiré d’une histoire vraie.

PAUSE_CINE

Ce n’est pas que du cinéma… Le thème de Boy Erased est tout sauf inventé. Ces centres de « réorientation » dont il parle, où de jeunes homosexuels sont « coachés » durant une thérapie pour devenir hétérosexuels, existent vraiment.
Aux États-Unis, il en reste encore ouverts… 36 en toute légalité.

Ce sujet glaçant est adapté de l’autobiographie de Garrard Conley qui a déjà subi ces horreurs, envoyé dans un de ces centres par ses parents croyants et puritains. Boy Erased est donc une histoire vraie qui ne cesse de mettre mal à l’aise.
Certaines scènes sont parfois très dures. L’atmosphère, sombre et renforcée par une photographie terne, renforce cette impression.

De cette quête identitaire et sexuelle (le personnage principal est tiraillé entre sa vraie nature et l’amour sincère de ses parents), le cinéaste en tire le portrait d’un pan de la société américaine, jamais lacrymal, toujours tout en justesse. Il est aidé en cela par un casting extraordinaire.

Porté à bout de bras par un Lucas Hedges impeccable (déjà vu dans Manchester by the sea), Boy Erased n’en oublie pas sa galerie de personnages secondaires. Nicole Kidman et Russell Crowe sont touchants dans le rôle des parents ; Xavier Dolan, dans son caméo, est parfait ; Flea (bassiste des Red Hot Chili Peppers !) fait frissonner et Joel Edgerton – qui se met lui-même en scène en prédicateur infâme – est habité.

Cependant, Boy Erased alourdit trop son propos en raison de sa construction pataude à coup de flashback. Nécessaire par son sujet, le film aurait pourtant gagné à être plus dans l’émotion (c’est un peu trop convenu parfois). De menus défauts qui n’empêcheront toutefois pas ce drame psychologique et biographique de marquer le spectateur.

À voir. Et à méditer…

> Drame, de Joel Edgerton (USA). Durée : 1 h 55. Avec Lucas Hedges, Nicole Kidman, Russell Crowe, Joel Edgerton…
> NOTE : 3/5 

Les Gens Heureux : du bonheur rue Marceau

La Rue Marceau a un petit nouveau (enfin presque !). L’établissement s’appelle Les Gens Heureux. On a testé.

CaptureLes vieux Tourangeaux comme nous, qui ont connu la grande salle du fameux bistrot Le Singe vert et plus récemment, celle du O P’tit Paris, seront ravis : les nouveaux propriétaires du 5 rue Marceau ont métamorphosé l’endroit.

Fini l’espace façon salle de cantine, on s’entend enfin parler grâce à de discrets effets de séparation. La nouvelle décoration est gaie, chaleureuse, elle mélange esprit design, nature, industriel et rétro.
Dit comme ça, ça semble un peu beaucoup, vu en vrai, c’est très chouette. L’ambiance resto de quartier est bien présente dans la salle et dans l’assiette, la cuisine est de saison. Ce midi, on déguste une blanquette de veau : la présentation est réussie (pas toujours évident avec un plat en sauce), l’équilibre viande-riz est là et le veau est tendre à souhait. Ça se gâte un peu au dessert, avec un diplomate aux marrons assez décevant.

La carte change très régulièrement, une bonne nouvelle pour ceux qui cherchent un endroit sympa où se changer les idées pendant leur pause déjeuner avant de retourner au boulot. Les Gens heureux est à découvrir, d’autant que les patrons ont la bonne idée d’organiser régulièrement des des apéros et des soirées à thème.
On est heureux de voir un lieu aussi bien situé revivre enfin.

> Les gens heureux, 5 rue Marceau. Formules du midi : entrée + plat ou plat + dessert 14,90 €, Entrée + plat + dessert 18,90 €. Le soir : formules à 24 ou 29 €.
> Ouvert du mardi au samedi, de 12 h à 14 h 30 et de 18 h à 23 h. Tél. 02 47 20 98 10. Page Facebook.

Un aperçu de l'esthétique des plats (photo Facebook Les Gens heureux)
Un aperçu de l’esthétique des plats (photo Facebook Les Gens heureux)

Leaving Neverland : que penser du documentaire sur Michael Jackson ?

Le docu choc et pas chic Leaving Neverland a fait un carton aux Etats-Unis. Cette semaine, il est diffusé sur M6. Nous l’avons vu : voici notre verdict.

PAUSE_CINE

« Il m’a aidé avec ma carrière, il a aidé ma créativité à se développer. Mais il a aussi abusé de moi sexuellement. J’avais 7 ans. »

Cela fait à peine 1 min 48 que Leaving Neverland a commencé que la phrase, tranchante comme une guillotine, tombe. Le docu-choc sur Michael Jackson, controversé et dézingué par les fans, a fait causer. Le film, qui a fait un carton à la télé américaine, donne la parole à Wade Robson (36 ans) et James Samechuck (40 ans).
Face caméra, ils décrivent la relation qui les a liés à Michael Jackson lorsqu’ils étaient enfants et l’accusent d’agressions sexuelles et de viols.

Greffées à d’intéressants témoignages, des images d’archives aèrent un ensemble indigeste de base (4 h au compteur, séparées en deux parties). Provenant des familles de Robson et Samechuck, ces vidéos privées et photos donnent à voir l’envers du décor.

Dans un déluge d’infos, parfois sordides (sexe anal et compagnie), Michael Jackson y apparaît alors comme un dieu manipulateur, calculateur, l’anti-thèse du bienveillant Peter Pan. Les témoignages sont troublants et mettent en lumière l’affection glauque entre la star et les enfants…
Mais aussi l’aveuglement de leurs mères profitant de la générosité du chanteur, tout le monde vivant à ses frais sans pour autant s’inquiéter de voir des enfants dormir dans son lit.

Mais Leaving Neverland pose problème : Comment est-il possible de ne pas faire intervenir de témoignages contradictoires ? Pourquoi donner la parole uniquement à Safechuck et Robson et à ceux qui les croient ? Pourquoi pas aux avocats ou à la police ? Et quid des experts ou psychiatres ?

En prenant ce parti-pris, Dan Reed prête le flanc aux critiques, montrant Leaving Neverland comme un documentaire à charge, au doux parfum de scandale. Dans tous les cas, il ne laissera personne indifférent.

> Durée : 4 h. Diffusion le 21 mars sur M6, 21 h, en 2 parties.
> NOTE : 2,5/5

Les Frangins : le bon plan du midi

Situé à deux pas de la gare, le restaurant Les Frangins propose une jolie cuisine, visuelle, avec des couleurs dans l’assiette.

PAUSE_RESTO

Lectrice, lecteur, il se pourrait qu’on vous ait dégotté un vrai bon plan pour votre cantine du midi. Les Frangins, c’est le petit nouveau du quartier gare : située rue Charles-Gille, l’enseigne devrait faire « tilt » aux habitués de la place Châteauneuf !
Car aux manettes, on retrouve de nouveau la famille Ettori qui, après Le Tournesol, l’A Torra et Chez Tonton, change un peu d’air.

Leur nouveau bébé garde l’ambiance bon enfant et relax, et propose une cuisine maison dans un bistrot tradi’ cosy, lumineux (l’emplacement dans un angle de rue et les grandes vitres aident), dans les tons verts.
Ici, c’est la règle de 3 : à la carte, c’est trois entrées, trois plats, trois desserts. Pas plus, c’est de la cuisine maison on vous a dit !

Ce midi-là, le poulet au curry nous faisait de l’œil, mais la drague a bien plus fonctionné avec l’émincé de bœuf. En bouche, c’est tout en saveurs. La viande, tendre et en fines lamelles, repose sur un écrasé de pommes de terre tout doux.
Par-dessus, le chef a disposé ses poivrons bien mijotés qui rajoutent de la couleur et de l’éclat au plat. Une poêlée de courgettes accompagne l’ensemble et il y a ce qu’il faut de sauce onctueuse pour pouvoir « saucer » avec son pain (oui, oui, on fait ça, on assume !).

Ce qu’on a apprécié, c’est cette assiette travaillée et visuelle. Chez Les Frangins, il y a le côté bistrot avec une cuisine simple et sans prétention (ce n’est pas une injure, on se rassure) et, en parallèle, le côté gastronomique avec un aspect esthétique étudié. En fait, tout ce qui faisait déjà le sel de Chez Tonton. Comme quoi, l’art du repas, c’est de famille.

> 33 rue Charles-Gille, à Tours. Contact : 02 47 47 06 50 ou facebook.com/LesFranginsTours
> Tarifs : plat/café à 13,50 € ; entrée/plat ou plat/dessert à 14,90 €. Ouvert le midi du lundi au vendredi.

We The Animals : magnifique chronique sur l’enfance

C’est un très beau film qui atterrit cette semaine au cinéma. Dans We The Animals, Jeremiah Zagar offre une chronique sur l’enfance d’une poésie folle.

PAUSE_CINE

Dans We The Animals, il est tout bonnement impossible de détacher son regard d’Evan Rosado. Le (très) jeune comédien bouffe littéralement l’écran. Un regard clair et perçant, une gueule, un faciès.
Un acteur non-professionnel mais qui a déjà tout d’un grand.

Evan Rosado, donc, est Jonah, cadet d’une fratrie de trois jeunes garçons épris de liberté. Tous vivent à l’écart de la ville. Serrés dans une maison qui semble trop petite pour eux et leurs parents. Des parents qui passent des rires aux larmes, des sourires aux coups, tandis que les enfants, eux, sont livrés à eux-mêmes.
Dans tout ça, Jonah vivote, pense, réfléchit. Et surtout, grandit.

Chronique magnifique sur l’enfance et bourrée de poésie, We The Animals observe ses personnages. Il y a cette caméra à l’épaule, ces plans au plus près des protagonistes, cette utilisation du 16 mm et cette photographie âpre et terne.

Le réalisateur, Jeremiah Zagar, épouse l’œil du petit Jonah. Le garçonnet est dépassé par ce qui l’entoure. Ses dessins, qu’il réalise sous un lit, la nuit, éclairé par une lampe-torche, le montrent. Ses regards, insistants et curieux, quasi-amoureux, sur un garçon blondinet aussi. Jonah est perdu et se cherche.

Avec cette adaptation du livre semi-autobiographique de Justin Torres, Jeremiah Zagar convoque les archétypes freudiens pour pousser son histoire. Et s’aide de dessins matérialisant les émotions et de métaphores pour dessiner le chaos avec pudeur.
We The Animals est un récit initiatique autour d’un gosse pas comme les autres qui s’interroge sur son identité. Au final, un film aussi beau et fragile que son personnage principal.

> Drame. De Jeremiah Zagar (USA). Durée : 1 h 34. Avec Evan Rosado, Raul Castillo, Sheila Vand…
> NOTE : 4/5

Àrbol de Vida : l’Argentine dans son assiette

Au beau milieu de la rue Colbert, il est possible de s’envoler pour l’Argentine. On a testé Àrbol de Vida, petit paradis des amateurs d’empanadas.

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Dites, et si on partait en Argentine manger un bout ? Bon, d’accord, c’est un peu loin. Alors à la place, si on filait rue Colbert à Tours ? Histoire de découvrir le sympathique Àrbol de Vida, restaurant argentin où la spécialité est l’empanada.
Ici, on déguste ces petits chaussons farcis en les coupant en deux, puis en mangeant avec les doigts (et ça, on adore !).

Ce vendredi-là, le ciel tout gris tout triste a été illuminé par l’accueil rayonnant de Juan et Pauline. Monsieur (et son accent irrésistible) est argentin ; madame est française, mais a vécu en Amérique latine. Le duo insuffle un côté chaleureux à un endroit déjà très convivial. Entre le canapé, les fauteuils, la grande bibliothèque ou encore ces coussins tout doux, c’est du cocooning à 100 %.

Pour notre planche de 6 empanadas, on a savouré le carne (viande hachée, oeuf dur, épices, coriandres), le délicieux humanita (maïs, sauce crémeuse), le pollo (poulet, épices, poivron) et sa version « picante » (lait de coco, curry et piment) qui nous a débouché le nez. Même plaisir gustatif avec le calabrese (chorizo, fromage) et le jamón y queso (jambon, fromage) ! Une carte alléchante qui peut varier et qui n’oublie pas les végétariens en proposant certains empanadas veggie, à base de brocolis par exemple.
Le tout peut s’accompagner de bières et de vins argentins et mexicains.

Après notre chouette repas du midi, on s’est juré d’y retourner un soir pour y découvrir une autre ambiance. Àrbol de Vida a su toucher notre petit coeur. Bref : muchas gracias ! (oui désolé, on a séché les cours d’espagnol au collège)

> 107 rue Colbert, à Tours. Ouvert du mardi au samedi, midi et soir (mardi et mercredi : uniquement le soir). Contact : 09 73 20 12 46 ou facebook.com/arboldevidatours
> Empanadas à 2,80 € l’unité ou 14 € la planche de 6 ; 28 € les 12.

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Dans les bois : un docu pas comme les autres

Mindaugas Survila présente son documentaire Dans les bois, une immersion dans les forêts lituaniennes ancestrales.

PAUSE_CINE

« Je sais que certaines personnes n’aiment pas les documentaires sur la nature, mais j’espère qu’ils aimeront ce film et même qu’ils tomberont littéralement amoureux de ces forêts lituaniennes. »

Difficile de donner tort au réalisateur, Mindaugas Survila, qui vient d’offrir, avec son « Dans les bois », un petit bijou de beauté et de sensibilité.

Immersion dans les forêts lituaniennes ancestrales, Dans les bois capte, durant soixante-trois minutes, les animaux des bois avec beaucoup de poésie.
Loin des standards habituels (oubliez tout de suite les Disney Nature et consorts), sorte de docu « arty », le film de Survila est au final un objet plutôt atypique. Sans voix off, il se contente d’emporter le spectateur grâce à un travail exceptionnel sur le son, où les bruits des forêts sont amplifiés.

Exit, donc, les discours moralisateurs et images culpabilisantes que l’on a récemment vus dans de nombreux documentaires. Exit, également, les surenchères techniques et technologiques. Ici, Dans les bois joue la carte du contemplatif.

Tout en évitant aussi les longueurs (il dure à peine une heure…), il est le documentaire idéal pour les enfants comme pour les adultes. Il faut d’ailleurs voir la tonne de récompenses obtenues par l’oeuvre à l’étranger, du Prix du meilleur son au Prix du jury du film de nature.

Ajoutez à cela à une bien belle BA derrière le tout (l’argent récolté par la distribution du film servira à acheter des forêts et les sauvegarder), on obtient là un documentaire immanquable. De quoi, une nouvelle fois, nous prouver à quel point la nature est d’une fragile beauté.

> Documentaire, de Mindaugas Survila (Lituanie/Estonie). Durée : 1 h 03.
> NOTE : 4/5

Le Re-Tours : place à la brasserie de quartier

A quelques pas de la place Jean-Jaurès, on a fait un petit tour au Re-Tours, une véritable brasserie de quartier comme on les aime.

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Blotti juste derrière la place Jean Jaurès, on trouve encore une vraie brasserie de quartier. Dans la salle, des ouvriers du bâtiment se mélangent aux comptables et aux médecins.

Ici, le taux d’habitués doit frôler les 99 %. La patronne tutoie la moitié des clients, certains posent gentiment leur assiette vide sur le comptoir avant d’aller chercher leur dessert : de grandes tartes sont posées sur un petit buffet.

RESTO_RE_TOURSMonsieur est en cuisine et Madame est en salle, quarante-six couverts qu’elle gère de main de maître. La carte est certainement la plus courte de la ville. Quatre plats à l’ardoise, deux vins au verre, un cheverny et un chinon, une farandole de desserts au choix : c’est la formule choisie par Alexandra et Franck Nivaud, installés au coin de la rue Victor-Hugo et de la rue George- Sand depuis deux ans, une nouvelle brasserie nommée avec humour Le Re-Tours.

Ce vendredi, c’est bavette grillée, veau marengo, pieds de porc farcis ou filet de merlu. Va pour les pieds de porc farcis, ce n’est pas tous les jours qu’on en croise. Accompagnés de petites pommes grenaille et d’une sauce au sainte-maure, ils nous convainquent.
On cale pour le dessert mais professionnalisme oblige, il faut goûter. Ce sera une part de tarte poire-chocolat.

Manger une viande ou un poisson en une heure chrono, pour moins de 10 €, dans une ambiance familiale place Jean-Jaurès, on pensait que ce n’était plus possible. On repart le sourire aux lèvres, avec le sentiment d’avoir trouvé un dodo.

> Le Re-Tours, 12 rue George-Sand. Ouvert de 9 h à 18 h 30, du lundi au vendredi. Plat du jour : 9 €, formule plat + dessert 11,50 €.
> Contact : 02 47 61 48 07

Apprentis Parents : comédie touchante sur l’adoption

Une comédie touchante et intelligente sur l’adoption ? C’est possible et c’est signé Sean Anders, avec Apprentis Parents.

PAUSE_CINE

On le sentait venir gros comme une maison… Une comédie signée Sean Anders (réalisateur des Very Bad Dads et Comment tuer son boss 2), dont le pitch se résume à un couple qui, voulant adopter un ado, se retrouve avec deux petits et leur grande sœur de 15 ans un poil rebelle ? Aïe.
Avec, en plus, son affiche cliché, Apprentis Parents avait tout pour se résumer à une énième comédie US débilitante et trop facile.

Sauf que cela nous apprendra à venir avec nos gros préjugés en tête ! Car au final, le film d’Anders est bien loin de ça. Inspiré d’une histoire vraie, il s’agit surtout d’une comédie dramatique qui ne se sert de l’humour que pour mieux appuyer son récit et poser ses thématiques.

Loin d’enquiller les vannes faciles, Apprentis Parents dose savamment ses gags pour dépeindre de façon juste et touchante le parcours des parents adoptifs. En utilisant le point de vue aussi bien des adultes que des enfants placés en accueil, l’œuvre se fixe sur les longues formations, les peurs, les hauts et les bas…

C’est également le casting qui donne toute la substance à l’histoire. Ici, le couple formé par Mark Wahlberg et Rose Byrne, éminemment sympathique et naturel, se voit transcendé par l’excellent jeu d’Isabela Moner (qu’on retrouvera bientôt dans le rôle de Dora l’exploratrice). La jeune comédienne, brillante, crève l’écran.
Tout comme la petite Julianna Gamiz, exceptionnelle de naturel, apportant à l’ensemble une crédibilité bienvenue.

Le film n’évite évidemment pas le happy-end gentillet, les rebondissements prévisibles et quelques longueurs. Mais, tout en sensibilité et bien écrit, Apprentis Parents se voit comme une chronique généreuse sur l’adoption. Et surtout réussie.

> Comédie, de Sean Anders (USA). Durée : 1 h 59. Avec Rose Byrne, Mark Wahlberg, Isabela Moner…
> NOTE : 3,5/5

La Favorite : favori aux Oscars ?

Après The Lobster, Yórgos Lánthimos revient : sa nouvelle oeuvre, La Favorite, a tout pour plaire aux Oscars… mais pas que. Verdict !

PAUSE_CINE

Il était tout simplement impensable et impossible que La Favorite ne soit pas un film « oscarisable ». Un genre (le film historique à costumes), un réalisateur génial (Yórgos Lánthimos qui a reçu les honneurs avec The Lobster et Mise à mort du cerf sacré), un casting de folie (et très féminin) et, on le sent, une propension à diviser le public.
Résultat ? La Favorite se retrouve nommé dans dix (!) catégories aux Oscars.

Alors quoi ? Y a-t-il vraiment de quoi becqueter dans cette histoire de femmes, de pouvoir, d’ambition, de politique, de jeux de dupes au XVIIIe siècle sur fond de manipulations amoureuses ? Ou n’est-ce qu’un pétard mouillé ?

En premier lieu, c’est la mise en scène virtuose de Lánthimos qui saute aux yeux. Le cinéaste multiplie les angles de caméra incongrus ou peu souvent utilisés. Il offre des images d’une beauté hallucinante. Redoutable d’efficacité et chorégraphe de génie, il dynamite les codes du film d’époque et y insuffle une modernité bienvenue.
Ainsi, le réalisateur propose une oeuvre décalée, amusante, (d)éton(n)ante. Le récit, cruel, caustique et ironique, en profite même pour laisser les hommes de côté (et c’est tant mieux).

On est donc bien loin du film à costumes ronflant pour fans de Stéphane Bern. Lánthimos s’amuse ici à rester ce qu’il est : iconoclaste et punk. La mécanique narrative du film déroule quant à elle des dialogues vifs et ciselés, interprétés avec brio par une distribution de luxe (Emma Stone, brillante ; Rachel Weisz, lumineuse).

À la fois drame et comédie, tour à tour bouffon et malin, La Favorite montre bien que Yórgos Lánthimos n’a rien perdu de son mordant. Surtout quand il s’agit de dépeindre la nature humaine.

Aurélien Germain

> Historique (USA/GB/Irl), de Yórgos Lánthimos. Durée : 2 h. Avec Emma Stone, Olivia Colman, Rachel Weisz…
> NOTE : 4/5 

On a testé La Grande Ourse

Le midi, on y mange (bien) et le reste de la journée, on peut y boire un (bon) coup. Notre verdict de La Grande Ourse !

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Bon. Avouons-le : la rédac’ de tmv devait tester cet établissement depuis plusieurs semaines déjà. À force de passer devant et voir la salle remplie ou, encore récemment, de zieuter nos collègues de Tilt sur TV Tours (coucou à eux) invitant l’une des responsables de La Grande Ourse sur son antenne, il fallait bien qu’on y traîne notre estomac.
Jeudi dernier, les étoiles étaient enfin alignées ! On a pu essayer…

Faisons les présentations : La Grande Ourse, c’est le petit nouveau qui remplace les Agapes, rue Bretonneau. Ici, on est plutôt dans l’esprit bar-resto. Comprenez, un menu unique le midi et, le reste de la journée jusqu’au soir, on se détend en buvant des coups (au passage, la carte des bières est alléchante).

Au menu, de la cuisine populaire ou traditionnelle d’Europe qui change tous les jours. Les légumes sont bio, les produits locaux et on déguste tout ça dans une chouette ambiance (on a adoré la musique) et bon enfant grâce à Bettina au service et son immense sourire. Achille, lui, envoie la sauce derrière ses fourneaux et prépare ses plats avec amour, ça se sent.

On a pu tester la carbonnade flamande, savoureuse, et sa purée de patates bien douce en bouche (simple, mais c’est un régal). Le côté insolite de la chose, c’est qu’il n’y a que 20 portions produites chaque midi.
Autant dire qu’il est conseillé de réserver. D’une part, parce que la maison compte visiblement déjà de nombreux habitués. D’autre part, car… l’endroit est vraiment plaisant. Tout simplement !

> La Grande Ourse, au 39 rue Bretonneau à Tours. Ouvert du lundi au mercredi, toute la journée jusqu’à 20 h, le jeudi et vendredi toute la journée jusqu’à minuit et le samedi 17 h – 2 h. Fermé le dimanche. Contact : facebook.com/lagrandeoursetours et 02 47 96 31 87.
> Tarifs du midi : 14,90 € le menu (entrée, plat, dessert) ou 9,90 € le plat seul.

Si Beale Street pouvait parler : le retour de Jenkins

Barry Jenkins est de retour. Après le magnifique Moonlight, il signe Si Beale Street pouvait parler, tout aussi éblouissant.

PAUSE_CINE

La planète ciné avait laissé Barry Jenkins en 2017 avec son Moonlight, véritable pépite sensible, drame intime à fleur de peau. Celui-ci était d’ailleurs reparti avec trois Oscars sous le bras. Il est peu dire que le cinéaste était attendu de pied ferme pour son oeuvre suivante.
D’autant que ce Si Beale Street pouvait parler sera lui aussi présent aux Oscars (trois nominations : scénario, second rôle féminin et musique).

Cette fois, Barry Jenkins adapte un roman de James Baldwin, son auteur fétiche qui lui a permis de « mieux comprendre ce qu’était la masculinité noire ». Direction les années 70, où la caméra se pose sur Tish et Fonny, deux habitants de Harlem, follement amoureux et prêts à avoir un enfant… jusqu’à ce que le jeune homme soit incarcéré suite à une erreur judiciaire.

Magnifié par la superbe photographie signée James Laxton, porté par la finesse de jeu de ses comédiens (Regina King mérite amplement sa nomination à la cérémonie des Oscars, donc), Si Beale Street pouvait parler se transforme en beau film tragico-romantique (ou romantico-tragique, à vous de voir).

Tour à tour poignant et engagé, fabriqué comme une chronique de la société afro-américaine, le long-métrage brille toutefois moins que Moonlight. En cause, notamment, sa tendance à la sur-esthétisation : l’exercice de style se fait alors au détriment de la portée symbolique et de la force du récit.

Mais bien sûr, pas de quoi torpiller ce film sensible et humain, intimiste et poétique. Avec Si Beale Street pouvait parler, Barry Jenkins prouve une nouvelle fois qu’il est un formidable directeur d’acteurs… et surtout un réalisateur prometteur devenu incontournable.

Aurélien Germain

> Drame, de Barry Jenkins (USA). Durée : 1 h 59. Avec Kiki Layne, Regina King, Stephan James…
> NOTE : 4/5

Chroniques culture #63

#EPJTMV Cette semaine, ce sont les étudiant(e)s en journalisme de Tours qui se chargent des chroniques culture !

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LE CD
DU RAP SUR LES PISTES
Après trois mixtapes et un EP, le rappeur tourangeau Maxwell Nostar a sorti son premier album le 11 janvier. Intitulé « Pistes Noires », le projet est entièrement produit par le beatmaker Itam, membre du collectif Kids of Crackling. À travers 17 titres, Maxwell Nostar plonge son auditeur dans un univers sombre et réaliste. Le natif d’Eure-et-Loir se raconte sur des instrumentales boom bap accompagnées de divers instruments (piano, violons…). Sa marque de fabrique ? Des assonances, des introductions de films mais surtout des refrains chantés. Maxwell Nostar s’inscrit dans la frange des artistes underground, représentée depuis de nombreuses années par Hugo TSR. « Pistes Noires », sorti le 11 janvier, disponible sur les plateformes de streaming.
C.M.

LA BD ECRANS_BD (1)
UN AUTRE REGARD
Emma est une bédéaste amateure qui livre ses réflexions depuis près de trois ans sur des sujets sociaux et féministes à travers des dessins naïfs, postés sur son blog Emma Clit et sur Facebook, où elle compte plus de 300 000 abonnés. Un jour, elle a dessiné ce que la plupart des femmes vivent au quotidien : la charge mentale. Mais si, vous savez : le fait de devoir gérer à la fois le boulot, les enfants, les courses, le ménage, les tâches administratives et j’en passe… Son histoire, intitulée « Fallait demander » a été likée 77 000 fois, partagée 215 000 fois et commentée par 23 000 utilisateurs. Le tome 2 de sa BD « Un autre regard » est sorti en poche il y a une semaine alors on fonce l’acheter parce que 2019, c’est l’année de la meuf.
C.L.

MUSIQUE
UNE COLLABORATION ENTRE FLUME ET GORILLAZ
Dans une interview accordée à la radio Beats1, Damon Albarn, le chanteur du groupe, a expliqué avoir « travaillé avec Flume ». Une information passée inaperçue lors de la publication de l’interview courant 2018. Fort heureusement, un internaute a déniché l’information pour la partager sur Twitter. Le DJ australien et le groupe britannique ont donc collaboré à plusieurs reprises l’année dernière. Reste à savoir si le fruit de ces rencontres sera dévoilé au grand public. Pour rappel, Flume n’a plus réalisé d’album depuis 2016 et la sortie de Skin. Et nous ne sommes pas contre un retour du DJ australien dès 2019.
C.M.

SÉRIE 
À VOS ECRANS
L’année 2019 vient tout juste de débuter et deux séries phares sont déjà sous le feu des projecteurs : Game of Thrones et Peaky Blinders. La chaîne HBO a en effet diffusé le 14 janvier le teaser de la saison 8 de GOT, dans lequel les Stark (du moins ce qu’il en reste) sont réunis dans la crypte familiale. Il faudra patienter jusqu’au 14 avril pour connaître le dénouement de la série. Thomas Shelby et sa famille se sont aussi offert une publicité discrète mais efficace. La semaine dernière, la BBC a dévoilé un trailer de toutes les séries attendues sur leur plateforme. Parmi elles, les premières images de la saison 5 de Peaky Blinders, où Thomas Shelby apparaît plus fatigué que jamais. Le clan Shelby reviendra sur tous les écrans en automne 2019.
C.M.

Peaky-Blinders-Du-nouveau-sur-le-casting-de-la-saison-5-grande

LE MAG
DIEU EST FOOT
Loin des conférences de presse et des talk-shows stéréotypés, Les Cahiers du Football offre une vision critique et décalée du football. Ce site web créé en 1997 a lancé en mars 2017 une revue quadrimestrielle. Une expérience déjà réalisée de 2003 à 2009, avant qu’elle soit abandonnée suite à des difficultés financières dues en partie à la perte d’un procès contre ce bon Denis Balbir. Toujours est-il qu’aujourd’hui, Les Cahiers du football est revenu sur le devant de la scène. Le second numéro, intitulé « Numéro Dieu », vient tout juste de sortir dans les librairies. Promis, aucune polémique sur le coût d’une entrecôte en or, seulement des histoires, des interviews et des reportages sur le sport le plus populaire au monde.
C.M.

Textes : Chloé Lifante & Camille Montagu

[#EPJTMV / Cet article fait partie du numéro 321 de tmv, entièrement réalisé par les étudiant(e)s de 2e année en journalisme de Tours]

On a testé le Zen Bing

#EPJTMV Cette semaine, les étudiants en journalisme ont également testé un restaurant pour tmv. Leur choix ? Le Zen Bing, à deux pas de la Place Plume !

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Envie d’un bon gros goûter en sortant des cours/du taf/de votre lit ? Direction la rue du Commerce, où le restaurant de street-food chinoise Zen Bing s’est installé il y a un mois.

Si le lieu ne permet pas de s’asseoir en intérieur dès que l’on dépasse trois personnes, il est possible de s’installer en terrasse ou de commander à emporter. Les imitations d’Egg Waffle garnis (voir la photo ci-contre) en mousse donnent tout de suite le ton : on n’aura pas faim en sortant d’ici. Pour le plat salé, une seule possibilité : la crêpe traditionnelle chinoise appelée Jian Bing.
À cette base végétarienne, composé d’un œuf, de coriandre, de graines de sésame, d’un beignet croustillant et d’une sauce, peuvent s’ajouter plusieurs garnitures : poulet frit, thon, et poulet ou canard laqué. Un plat qui change de d’habitude mais pas très pratique à manger.

Oubliez l’idée de déguster cette crêpe avec votre « date », sauf si vous trouvez que les miettes dans l’écharpe et les bouts de canard sur le jean, ça ajoute un petit charme. Optez plutôt pour une Egg Waffle. Si l’aspect carton peut vous faire reculer, cette grosse gauffre bullée est en fait assez moelleuse. Plusieurs options pour la déguster : nature, assortie d’un coulis, de toppings, de chantilly ou d’une glace. Le personnel, adorable, peut même vous faire goûter la glace au Yam, un fruit chinois au goût particulier.

Et si une petite soif se fait sentir, vous pouvez commander un smoothie ou un thé. Attention l’eau n’est pas en libre-service, il faut en faire la demande. Au total, comptez 13,50 € pour une crêpe au poulet frit et une Egg Waffle au Nutella. Une bonne adresse surtout pour un quatre heures bien « fat ».

> Zen Bing, 100 rue du Commerce, ouvert du lundi au mercredi de 11 h 30 à 21 h 30 et du jeudi au dimanche de 11 h 30 à 22 h.
> Tarifs : Crêpe traditionnelle : de 6,90 € à 10,50 € Egg Waffle ; de 4,50 € à 6,90 €
> @Zenbingtours sur Facebook

Texte : Elise Gilles

[#EPJTMV / Cet article fait partie du numéro 321 de tmv, entièrement réalisé par les étudiant(e)s de 2e année en journalisme de Tours]

Green Book : en route vers les Oscars ?

#EPJTMV Peter Farrelly délaisse la comédie et s’essaye au biopic teinté de drame, sur fond historique, à l’époque des lois ségrégationnistes.

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Entre « Favori aux Oscars » et « accumulation de polémiques », on ne sait pas sur quel pied danser avec Green Book. Pas de panique, les polémiques ne concernent pas le film, mais les propos tenus par un de ses scénaristes et le réalisateur. Alors puisqu’on m’a demandé de parler cinéma, passons.

Inspiré d’une histoire vraie, Green Book embarque le spectateur dans la tournée d’un pianiste virtuose noir, Donald Shirley, joué par Mahershala Ali, et son chauffeur garde du corps italo- américain, Tony Lip, incarné par Viggo Mortensen. Facteur spatio-temporel important : nous sommes en 1962 et les deux hommes partent dans le sud des États-Unis. Tony Lip découvre alors ce que signifient les lois ségrégationnistes alors qu’il a parfois du mal à comprendre pourquoi Donald Shirley refuse de ne pas utiliser les mêmes toilettes que ses hôtes blancs.
À noter que la famille de Don Shirley a accusé le film d’être une « symphonie de mensonges ». Ambiance.

Le récit déroulé par Peter Farrelly semble parfois un peu évident : la rencontre entre deux univers, deux classes sociales différentes qui ne se comprennent pas au début et qui finissent par s’accepter (Vous pourriez dire que je vous ai spoilé le film, mais vous vous attendiez à cette fin, non ? Voilà, c’est ce que je reproche au film). Si vous me permettez la comparaison, c’est un peu Intouchables, le handicap en moins.

Il n’empêche que Green Book possède tout de même son lot de qualités. Les acteurs, notamment, qui font preuve d’intensité dans leur jeu, en particulier Mahershala Ali dans le rôle de Donald Shirley. Green Book est touchant et drôle. Finalement, c’est un film qui s’inscrit très bien dans le contexte américain actuel.

Mathilde Warda

> Drame / Biopic (USA), 2h10, de Peter Farrelly avec Mahershala Ali, Viggo Mortensen et Linda Cardellini.
> NOTE : 3,5/5 

[#EPJTMV / Cet article fait partie du numéro 321 de tmv, entièrement réalisé par les étudiant(e)s de 2e année en journalisme de Tours]

Creed 2 : on remonte sur le ring

Et bim, crochet du droit ! Creed est de retour sur le ring. La suite des aventures du protégé de Rocky Balboa, c’est à partir d’aujourd’hui sur vos écrans.

PAUSE_CINE

Il y a pile deux ans, notre critique ciné du premier Creed (aussi agréable que divertissant) nous amenait à nous demander s’il y avait là matière à une nouvelle saga. Janvier 2018, voilà donc que remonte sur le ring Creed, deuxième du nom : alors, la victoire est-elle gagnée pour cette suite ?

Ici, on suit toujours Adonis Creed mais qui doit cette fois jongler entre son entraînement – un grand combat s’annonce face à Drago – et sa vie personnelle et familiale. Rocky Balboa va, une nouvelle fois, rester à ses côtés pour l’aider et le faire avancer…

Évidemment, au visionnage de ce Creed 2, impossible de ne pas avoir en tête le premier opus. Véritable succès, tant critique qu’au box office, le film parvenait à donner un second souffle à la franchise Rocky, en élargissant l’univers du boxeur.
Mais force est de constater que la force de frappe de Creed 2 est moindre. Si la série reste toujours fascinante à regarder, le degré d’originalité n’est pas franchement présent et cette suite n’est pas aussi belle et nuancée que Creed 1. Quant à la narration, un poil plus faiblarde, elle a beaucoup moins d’ampleur.

Seulement voilà, le long-métrage de Steven Caple Jr fonctionne tout de même. Parce que c’est un divertissement généreux. Parce que plus qu’un film de boxe, c’est une tragédie sur l’héritage et un drame sur l’acceptation. Parce qu’il fait le choix judicieux de mettre en parallèle deux parcours, deux familles. Parce que Michael B.Jordan, entre son charisme et sa silhouette impressionnante, bouffe l’écran.
Parce que, même si moins présent, Sylvester Stallone réussit encore à filer des frissons et transmet toujours autant d’émotions.
Bon, allez… Vivement Creed 3 ?

> Drame de Steven Caple Jr (USA). Durée : 2 h 10. Avec Michael B. Jordan, Sylvester Stallone, Tessa Thompson, Florian Munteanu…
> NOTE : 3/5 

Aquaman : super-héros des mers

Ça y’est, Aquaman débarque enfin sur nos écrans. Le super-héros de la mer investit les cinémas. Un futur raz de marée en vue au box office ?

PAUSE_CINE

La préparation d’Aquaman ne se sera pas faite sans vagues !
Projet lancé en 2015 pour l’univers DC Comics (DCU) et légué à James Wan (réalisateur multitâches de Conjuring, Fast and Furious ou encore Saw), Aquaman a ensuite subi les dégâts collatéraux de naufrages DCU, puis de mauvaises projections-test début 2018 qui obligeront à tourner des reshoots. En juillet 2018, Aquaman fait ses premières longueurs devant le public : le trailer diffusé au Comic-Con est un succès. Ouf.

Aujourd’hui, ça y’est, le super-héros des mers est à l’écran ! L’appréhension de départ, celle de voir un produit grotesque, est finalement vite effacée. Visuellement différent des autres films DC, Aquaman tient pourtant la route. Avec une mise en scène difficile à prendre en défaut (les séquences d’action sont diablement réussies), cette épopée épique propose un superbe monde sous-marin, tentaculaire et prenant.

Malgré son parti-pris numérique – pas de tournage sous l’eau – le film de James Wan reste ambitieux dans sa forme et sait pertinemment où il va (et à qui il se vend…). Évidemment, on sent que les Deadpool et consorts sont passés par là : Aquaman est sans prise de tête, fun et drôle, moins sombre que les autres productions et opère donc un virage très net.

On regrettera l’aspect musical grandiloquent ayant tendance à tout surligner, notamment les émotions. Cette partition un poil trop envahissante a parfois tendance à être fastidieuse.
Le récit, lui, est également inégal et le film, trop long pour un seul héros. Il n’empêche, Aquaman est un divertissement bien meilleur qu’attendu. Après les échecs de Suicide Squad et Justice League, DC va peut-être sortir la tête de l’eau.

> Fantastique / Action (USA). Durée : 2 h 24. De James Wan. Avec Jason Momoa, Amber Heard, Patrick Wilson, Willem Dafoe…
> NOTE : 3,5/5 

Eat Salad : salade sur-mesure

Cette semaine, on a voulu manger léger avant de se préparer aux fêtes de Noël. La chronique resto de Eat Salad, à l’Heure Tranquille.

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Avant les fêtes, c’est la diète ? Ou vous avez au moins envie de manger un peu plus léger ? Alors, direction Eat Salad qui a ouvert en juin dernier sur la place du centre commercial L’Heure Tranquille dans le quartier des Deux-Lions. C’est un des nombreux restaurants de la chaîne de fast-food (Nantes, Paris, Lille, Bordeaux, Toulouse, Anglet, Biscarrosse…) en plein développement.

Le principe ? Manger rapidement mais sainement. À midi, le restaurant est rempli, mais il est aussi possible de commander à emporter toute la journée. Comme au self, on fait la queue.
On choisit d’abord sa « base » de salade (laitue, mâche, mesclun, épinard ou roquette), de pâtes, de riz basmati ou pour les indécis, d’un peu des deux. Ensuite, on choisit parmi la trentaine d’ingrédients proposés quatre ou six éléments.

Je craque pour un fond de basmati/roquette, accompagné de tomates cerises confites, carottes râpées, boules de mozzarella, saumon et un mix de graines. Il faut ensuite choisir une sauce. La serveuse me conseille la ranch, sauce blanche au parmesan ou la miel moutarde plus sucrée-salée. J’opte pour la première. Le menu peut comprendre une boisson classique ou un des jus de fruits, de la citronnade ou du thé glacé maison ; mais aussi un dessert parmi des fruits frais coupés, des pâtisseries ou des fromages blancs gourmands.
On mélange ces ingrédients avec la sauce sous mes yeux et je règle le copieux mélange pour 12,90 €.

Comptez 10,90 € pour une salade de quatre ingrédients avec boisson et dessert. Il est aussi possible de manger chaud ses pâtes ou son riz, avec les mêmes ingrédients et des sauces tomate basilic, curry coco ou encore pesto. Une adresse à garder sous le coude pour les plus pressés.

> Eat Salad, L’Heure Tranquille (à l’entrée principale côté tramway), ouvert tous les jours, de 11 h 30 à 22 h 30.

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Oscar et le monde des chats : ça ronronne trop

Le long-métrage d’animation chinois Oscar et le monde des chats débarque sur nos écrans ce 12 décembre.

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Aujourd’hui, difficile de ne pas avouer que Pixar se taille la part du lion en ce qui concerne le cinéma d’animation.
Le géant américain règne plutôt en maître, mais d’autres acteurs n’attendent qu’une chose : sortir de leur trou et grappiller un peu du butin.

C’est le cas de Gary Wang, réalisateur chinois, qui s’attaque ici à l’histoire d’un chaton rêveur, Oscar, décidant un beau jour de partir à l’aventure et découvrir Catstopia, un paradis merveilleux où vivraient tous les chats.
Mais comment croire que ce long-métrage inspiré d’un ancien conte chinois parviendra à s’inscrire dans la durée… voire de faire de l’ombre à quiconque ?

Pourtant, Oscar et le monde des chats possède son lot d’arguments. En premier lieu, l’animation, admirablement fluide, offre un visuel soigné, coloré et certains détails sont aussi esthétiques que travaillés (l’eau, la moquette, le ciel, l’herbe…). Les deux matous principaux, également, font le job : Oscar est tout mignon avec ses grands yeux et Léon, son père, plaît en gros chat d’appartement.

Pourtant, la sauce a du mal à prendre. Ce film sur le rêve, les relations familiales et l’émancipation n’est pas inspirant, pas même inspiré. Un poil paresseux dans ses enjeux, jouant mal l’humanisation des animaux (le chat arrive construire une machine volante…), poétique mais sans âme, Oscar et le monde des chats a également du mal à rendre ses protagonistes attachants.
Et, de fait, accrocher les spectateurs de plus de 6 ans…

C’est bien un divertissement honnête qui est proposé ici, mais la belle animation et les matous mignons ne suffisent pas. Bref, pas de quoi fouetter un chat.

> Film d’animation, de Gary Wang (Chine). Durée : 1 h 27. Avec les voix de Jean-Michel Vovk, Charlie Langendries…
> NOTE : 2/5 

Le Grinch revient pour voler Noël !

« Il est vert, poilu, grognon, grincheux et déteste Noël… » Qui ? Le Grinch bien sûr. La bestiole qui veut détruire les fêtes de fin d’année revient au ciné dans une version animée.

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On avait laissé notre grincheux tout vert et tout poilu avec la version live en 2000, incarnée par Jim Carrey (Le Grinch, de Ron Howard). Cette fois, c’est adaptée en animation que débarque la relecture du célèbre conte éponyme écrit par Dr Seuss en 1957.

Les réalisateurs Yarrow Cheney et Scott Mosier (le premier a fait ses armes sur Comme des bêtes ; le second est un transfuge du cinéma classique) relatent de nouveau l’histoire de cette bestiole misanthrope et grognonne, vivant seule dans une grotte, détestant tant la fête de Noël qu’elle décide de la voler.

Parfaite entrée en matière pour quiconque ne connaîtrait pas l’histoire, The Grinch possède également d’indéniables qualités visuelles. On pense souvent à un Moi, moche & méchant de Noël (c’est d’ailleurs la même société de production, Illumination, aux manettes), l’animation est fluide, le graphisme coloré et les séquences bien rythmées.
Suffisamment drôle pour les enfants et assez plaisant pour les adultes, n’oubliant pas sa petite morale choupinette mais simpliste, The Grinch emmène avec lui un large public jusqu’à son happy-end convenu.

Toutefois, en conduisant deux intrigues parallèles (le Grinch qui élabore un plan pour gâcher Noël VS une petite fille qui cherche le Père Noël pour aider sa mère), le récit tend au remplissage. Il faut en effet patienter un bon bout de temps avant de voir Le Grinch – qu’on aurait d’ailleurs aimé plus renfrogné – se mettre à l’oeuvre.

Côté doublage, la version française laisse la place à Laurent Lafitte et Nicolas Marié, tandis que la version originale est bien plus succulente, avec Benedict Cumberbatch pour la voix du Grinch et Pharrell Williams comme narrateur. Et ça, c’est vraiment cadeau.

> Film d’animation de Yarrow Cheney et Scott Mosier (USA). Durée : 1 h 26. Voix françaises : Laurent Lafitte, Lior Chabbat, Nicolas Marié…
> NOTE : 3/5 

 

Voyage en Ethiopie avec le restaurant Makéda

Rue Colbert, le Makéda est une invitation au voyage, une virée en Ethiopie pour découvrir une gastronomie étonnante. Et ici, on peut manger… avec les doigts !

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« Bienvenue en Éthiopie ! » George nous accueille avec son large sourire, sa délicatesse et son envie de faire découvrir une gastronomie dans la plus pure tradition de son pays, avec sa maman en cuisine. Le Makéda, ouvert en juillet, est un véritable voyage qui nous a ravis au plus haut point.

Ici, on se régale de mets éthiopiens qu’on peut manger… avec les doigts ! Eh oui, c’est l’une des singularités : les plats sont servis accompagnés de galettes de teff, utilisées pour « attraper » la nourriture. Un peu de dextérité nous manque (sous-entendu, on a deux mains gauches à tmv), ce qui fait qu’on a rapidement retrouvé nos bons vieux couverts (sous-entendu bis, on avait aussi envie de garder notre tee-shirt intact !).

Pour notre première fois au Makéda, le choix s’est porté sur le Yefesek de découverte (à choisir en version « normale » ou végétarienne) qui arrive dans un grand panier tressé dans lequel se trouvent sept plats dressés dans des poteries. Et là, c’est l’explosion de saveurs !
On se régale des lentilles pimentées, des épinards, de ce mélange de gingembre, de courgettes au curry. Le bœuf et le poulet, parfaitement cuisinés, sont assez relevés et épicés pour le palais, mais sont atténués par la douceur d’un œuf dur et du fromage blanc. On voyage littéralement dans une gastronomie exotique et délicieuse, le tout dans un décor charmant aux touches africaines, comme ces tissus brodés bordant la table.

La rue Colbert a donc un nouveau venu sur qui il faudra désormais compter pour goûter à la cuisine d’ailleurs !

> Le Makeda, 86 rue Colbert à Tours. Ouvert du mardi au dimanche, midi et soir. Contact : 02 47 47 12 97, makeda-tours.com ou sur Facebook
> Tarifs : formule découverte entre 15,50 et 16,50 €. À la carte, plats entre 10 et 14,50 €. Formule midi à 9,90 €. Plats végétariens possibles

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Overlord : série B bien emballée

Des Nazis, des sortes de zombies surhumains et des soldats américains qui ont envie d’en découdre : le film Overlord vaut-il vraiment le coup ?

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Vous reprendrez bien une petite louche de série B ? Parce qu’on ne va pas se mentir, Overlord, c’est un peu ça : une petite « bisserie » à l’ancienne, délicieusement bébête mais méchamment divertissante, avec un pitch à base de GI’s ricains dégommant du nazi zombie. Oui, outch, rien que ça.

Pour son deuxième long-métrage, le réalisateur Julius Avery a été épaulé par le producteur J.J. Abrams. Si son premier film lorgnait vers le drame d’action (Son of a gun), le cinéaste s’essaye cette fois à un mélange hybride, à la croisée entre film de guerre et production d’horreur.

Overlord suit donc un groupe de parachutistes largués en France occupée pour une mission. Pas de chance : ils vont tomber sur un labo secret, où de vilains Allemands ont la fâcheuse tendance à lever le bras droit tout en menant des expériences surnaturelles. Avec pareil récit, Avery remplit évidemment son cahier des charges à coup de personnages caricaturaux, de délires régressifs et de second degré.
Exubérant et extravagant, certes, mais suffisamment bien emballé et bien mené pour accrocher la rétine et faire passer un bon moment.

Mélange de Call of Duty (les scènes de guerre sont top) et d’Inglorious Basterds à la sauce zombie, Overlord possède tout de même un sacré lot de défauts : incohérences, soucis de logique, rythme parfois mal agencé, décors misérables, ce film avec le cul entre deux chaises (guerre ou horreur ?) aurait certes mérité un peu plus de folie.
Mais il se regarde surtout pour ce qu’il est : un programme qui dépote, efficace tout en étant grotesque. Bref, un plaisir coupable.

> Horreur/Guerre, de Julius Avery (USA). Durée : 1 h 50. Avec Jovan Adepo, Mathilde Ollivier, Wyatt Russell, Pilou Asbaek…
> NOTE : 3/5

On a testé le restaurant O&A aux Halles

Situé place des Halles, le O&A appartient à… Olivier Arlot, bien sûr !

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Olivier Arlot qui revient en ville, forcément, ça intrigue nos papilles ! Direction donc le O & A, son restaurant de la place des Halles, impatients de découvrir cette nouvelle carte du chef tourangeau.

La décoration, dans les tons de bois et de bleu foncé à la mode, est simple et élégante, un mélange équilibré d’années 50 et de style bistrot. On apprécie. On apprécie également le service, aimable, vraiment personnalisé, ce qui est rare. La carte présente les entrées (dénommées A), les plats (B) et les desserts (C) accessibles via trois formules et un bel assortiment de vins : Bourgogne mais aussi, plus près de chez nous, Quincy et Sancerre. PAUSE_RESTO_ARLOT_web
On opte pour une pièce de bœuf et ses choux de Bruxelles (oui, on a le goût du défi mais s’ils sont bons, alors, tout le sera). La viande est cuite à point, la sauce délicieuse et les petits choux passent facilement, bravo au chef.

Mon acolyte a choisi de l’agneau en croûte de persil et une tarte au citron. On teste le moelleux au chocolat, autre plat piège des restaurants, il est parfait.

Des plats maîtrisés mais sans surprise et c’est dommage. Avec un verre de vin à 7 euros, on frôle les 40 euros pour un plat, un dessert, un verre et un café, excellents mais ni très copieux ni très surprenants. On regrette que le restaurant ne propose pas une formule du midi, plus en accord avec la carte et la taille des portions.

> O & A, place des Halles, à Tours. Ouvert du lundi au vendredi, plat à 21 euros, formule à 29 ou 36 euros.
> À suivre sur instagram

Chroniques culture #61

Cette semaine dans nos chroniques culture, une plongée effarante dans le porno amateur avec le dernier ouvrage de Robin d’Angelo, du polar, mais aussi de la BD, le DVD de Sans un bruit et la mini PlayStation qui débarque bientôt.

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SANS UN BRUIT
Dans un monde post-apocalyptique, la population doit désormais vivre sans dire un mot, sous la menace de créatures monstrueuses qui attaquent au moindre bruit. Thriller high-concept par excellence, Sans un bruit s’était taillé un joli succès — mérité — lors de sa sortie en salles. Réjouissant et efficace, aussi audacieux que flippant, le film de et avec John Krasinski se retrouve en DVD/Blu-ray et se revoit avec plaisir, tant son côté angoissant et sa mise en scène habile plongent le spectateur dans un moment de tension. L’éditeur a eu la bonne idée de prolonger la version Blu-ray avec des suppléments abordant les coulisses de la production, les effets visuels et, bien sûr, le montage son, véritable « personnage » de Sans un bruit.
A.G.

LES LIVRES
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Une claque, un livre qui secoue, un ouvrage dur. « Judy, Lola, Sofia et moi » (éditions Goutte d’or), c’est tout ça à la fois. Durant 320 pages, le journaliste Robin d’Angelo raconte son année passée en immersion dans le monde du porno amateur français. De ce récit intime écrit à la première personne, Robin d’Angelo livre une vision hallucinante, une plongée brutale, parfois très sordide, dévoilant aussi bien les conditions dégradantes imposées aux jeunes femmes qu’un univers où le droit du travail est parfois plus que limite.
Sans tabou, sans fard, le livre dissèque ce monde où le consentement est une notion malmenée, y donne quantité de détails (l’infiltration de l’auteur est réussie et va parfois… très loin), aborde le phénomène Jacquie et Michel (pas si glorieux…) et la concurrence, révèle des témoignages glaçants (le producteur Pascal OP, une actrice totalement paumée). C’est passionnant, marquant, féroce et rude.
A.G.

FLUCTUAT NEC MERGITOURS PAUSE_ECRANS_LIVREFLUCTUAT
Il était professeur d’Histoire, il est désormais retraité… mais surtout écrivain ! Le Tourangeau Jean-Noël Delétang a repris la plume pour ce nouvel ouvrage, inti-tulé Fluctuat Nec Mergitours (éditions Le Geste), clin d’oeil à la locution latine et, bien sûr, devise de Paris. L’auteur revient ici à son style de prédilection, le polar, qu’il avait déjà adopté dans son premier ouvrage en 2017 (Trois petits Tours et puis s’en va). Emmené par deux policiers joliment dessinés, l’inspecteur Abert et son jeune collègue Karim, le livre de Delétang place son intrigue autour de la rue de la Scellerie. C’est en effet là qu’un meurtre vient déranger la paisible vie de ses résidents. Fluctuat Nec Mergitours, outre son écriture fluide, vaut surtout pour son côté tourangeau (oh, allez, soyons chauvins !) qui imprègne chaque page… jusqu’à la couverture.
A.G.

PAUSe_ECRANS_LIVREPAROLELA PAROLE DU CHACAL
Clarence Pitz vient de signer un habile « ethno-thriller » (ou thriller anthropologique) avec La Parole du chacal (éditions Le Lys Bleu) ! Transportant littéralement son lecteur au coeur du Mali, l’auteure belge a le mérite de signer un récit palpitant dans un exercice pourtant périlleux, celui du huis-clos. Axant son propos sur le peuple des Dogons, Clarence Pitz offre une histoire riche en rebondissements et en angoisse, dans laquelle elle distille une grosse dose de culture (on sent ses connaissances en anthropologie). L’écriture est affûtée, précise, et le rythme haletant. Une bonne découverte !
A.G.

Les BD PAUSE_ECRANS_BD
Avec « La Plus belle femme du monde » (La Boîte à Bulles), William Roy et Sylvain Dorange livrent un magnifique portrait de l’actrice et inventrice, Hedy Lamarr. Avec cette bio sensible et magnifiquement restituée, ils rendent un hommage poignant à cette femme libre et d’exception qui, dans un Hollywood des année 40 schizophrène et puritain, transfigura à jamais le 7e Art.
Les héros de « Double 7 » (Dargaud) nous emmènent en 1936 à Madrid, où face aux troupes de Franco s’agitent révolutionnaires de tout bord. Cette plongée sombre, héroïque et sentimentale est magnifiée par le talent des deux auteurs Yann et André Julliard.
Avec « Polaris ou la nuit de Circé » (Delcourt), on plonge avec Vehlman et De Bonneval dans une enquête policière passionnante sur fond de pratiques érotiques. Un petit chef d’oeuvre, à l’instar du T3 « Les Frontières » (Casterman) de la saga Le Reste du Monde de Jean-Christophe Chauzy. Avec ses scènes d’apocalypse et l’élan qu’il donne à ses personnages, on est littéralement bluffé par cet auteur qui mériterait plus grande reconnaissance.
Hervé Bourit

MINI PLAYSTATION
LES JEUX DÉVOILÉS
Le 3 décembre sortira la PlayStation Classic (99,99 €), version mini de sa toute première console sortie en 1994. Sony vient enfin d’annoncer les 20 jeux qui seront gravés dans son modèle retro. Il s’agit de : Battle Arena Toshinden, Cool Boarders 2, Destruction Derby, Final Fantasy VII, Grand Theft Auto, Intelligent Qube, Jumping Flash !, Metal Gear Solid, Mr. Driller, Oddworld : L’Odyssée d’Abe, Rayman, Resident Evil, Revelations : Persona, Ridge Racer Type 4, Super Puzzle Fighter II Turbo, Syphon Filter, Tekken 3, Tom Clancy’s Rainbow 6, Twisted Metal, Wild Arms.

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Heureux comme Lazzaro : fable et spiritualité

Quelques années après Les Merveilles, la cinéaste Alice Rohrwacher revient avec Heureux Comme Lazzaro.

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« Bouleversant », « magnifique », « merveilleux »… Les adjectifs élogieux n’ont pas manqué pour qualifier Heureux comme Lazzaro (Lazzaro Felice en V.O), film d’Alice Rohrwacher encensé par la critique reparti de Cannes avec le Prix du scénario.
Celui-ci signait également le retour de la cinéaste sur la Croisette, quatre ans après Les Merveilles.

Depuis, la réalisatrice a encore progressé. Son Heureux comme Lazzaro en est la preuve : elle signe là un joli film, à la croisée entre la fable politique et le conte empreint de piété. L’histoire est celle de Lazzaro (excellent Adriano Tardiolo et sa gueule d’ange), jeune paysan gentil et serviable, vivant à l’Inviolata, un hameau paisible et à l’écart du monde où les habitants sont exploités. Pourtant, eux aussi vont abuser de la bonté de Lazzaro. Rien d’extraordinaire a priori dans une première partie bucolique et lente.

Mais suite à un événement dont nous ne révélerons rien pour ne pas gâcher la surprise, le film va complètement bifurquer dans son deuxième acte, permettant alors à son héros de « traverser le temps ». Une touche surréaliste qui donne là toute la substance au long-métrage d’Alice Rohrwacher.

De cette odyssée autant poétique que mélancolique, on retient également la sublime photographie qui magnifie cette production. Tournée en 16 mm, elle possède une texture granuleuse et offre un tableau saisissant sans que l’on sache vraiment quelle temporalité est ici adoptée. Excepté son côté politique simpliste et grossier, ainsi que les allégories un peu pataudes, Heureux comme Lazzaro est une sympathique découverte, un essai de nouveau transformé pour Alice Rohrwacher.

> Drame, d’Alice Rohrwacher (Italie-France-Suisse-Allemagne). Durée : 2 h 07. Avec Adriano Tardiolo, Agnese Graziani, Alba Rohrwacher…
> NOTE : 3/5

Spécialités ivoiriennes à L’Akan

Une jolie petite adresse située rue Richelieu, à Tours : on a testé L’Akan et ses spécialités ivoiriennes.

L'Akan

Ici, à côté de la salière, pas de poivre : c’est du piment qui trône sur la table. Mais dans les plats, ça reste très doux, pas de panique. Décor soigné, accueil chaleureux et plein d’humour, L’Akan est un savant mélange de gastronomies française et ivoirienne avec un seul homme en cuisine : Michaël.

Pourtant, rien ne le destinait à devenir chef. Un master en poche, il travaille comme expert maritime en Côte d’Ivoire jusqu’au jour où il décide de changer de voie. Direction les cuisines de l’école Bocuse à Lyon. Il fait ses armes pendant cinq ans dans les grandes maisons de Touraine avant d’ouvrir ce restaurant de poche.

On picore des éclats de noix de coco caramélisés au gingembre en attendant le plat du jour : un filet de poulet fumé nappé de sauce langoustine, accompagné de tagliatelles de courgette et de riz aux vermicelles et baies roses. Suivra un cake à l’ananas comme je ne réussirai jamais à en faire (alors que bon, un cake, a priori, c’est pas le diable) et sa boule de glace à la vanille, maison, bien sûr.

La carte des vins est courte mais impeccable, le café délicieux (on l’espérait mais c’est tellement rare qu’on le souligne), les produits ultra frais : le chef Michaël a trouvé la bonne recette. L’adresse, encore secrète, ne va pas le rester longtemps… On vous conseille de réserver.

> L’Akan, 20 rue Richelieu, à Tours. Formule le midi plat-dessert à 16,90 €, formule à la carte 34 €. Ouvert du mardi au samedi, de 12 h à 13 h 35 et de 19 h 15 à 21 h 45. Fermé le samedi midi.
> Réservation au 09 87 40 37 07. 

Jean-Christophe & Winnie : Winnie l’Ourson revient

Winnie l’Ourson version 2.0 ! Dans Jean-Christophe & Winnie, la peluche de notre enfance revient aux côtés d’Ewan McGregor. Étonnant, non ?

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Jean-Christophe & Winnie en V.F ; Christopher Robin en V.O… Au premier abord, on ne peut franchement pas dire que la dernière production Disney possède le titre le plus attractif qui soit (quelle idée, d’ailleurs !).
Passée cette probable faute marketing, c’est également le choix du réalisateur qui intrigue. À la tête de cette version 2.0 de Winnie l’Ourson, c’est Marc Forster, cinéaste ayant oeuvré sur des films variés comme le musclé Quantum of Solace ou encore la bouse intersidérale World War Z. Le voir propulsé aux manettes de Jean-Christophe & Winnie laisse donc perplexe.

Mais la bonne surprise arrive bien vite ! Le projet était pourtant casse-gueule, puisqu’il s’agit d’une adaptation en prises de vues réelles des aventures animées de Winnie l’Ourson. Or, visuellement, le film de Forster est vraiment séduisant. L’influence du récent Paddington, l’animation léchée et la photographie délavée y contribuent.

D’ailleurs, il se dégage de tout ça une douce mélancolie, renforcée par l’axe central exploité (un adulte sérieux qui a oublié l’enfant imaginatif qu’il était) et la performance de son acteur principal, l’excellent Ewan McGregor. Une direction relativement étonnante, étant donné l’aspect enfantin du film et de son sujet, mais qui fonctionne parfaitement ici.

Alors certes, dans toute cette poésie, le long-métrage n’évite pas certains écueils et comporte quelques failles (un côté lisse, quelques touches d’humour loupées ou encore une fin niaise et mièvre). Mais Jean-Christophe & Winnie a une âme, une atmosphère saupoudrée de nostalgie. Le pari est réussi : Marc Forster s’adresse ici à tous, enfants comme parents. Et qui sait, ces derniers pourraient d’ailleurs aussi retomber en enfance…

> Comédie / animation, de Marc Forster (USA). Durée : 1 h 37. Avec Ewan McGregor, Hayley Atwell, Bronte Carmichael…
> NOTE : 3/5 

Cuisine tradi’ au Soleil chez Marie

Situé tout au bout de la rue Colbert, Le Soleil propose de la cuisine simple et traditionnelle. On l’a testé pour la formule du midi.

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L’adresse n’est pas nouvelle, mais il était tentant de découvrir ce petit établissement situé à l’extrême bout de la rue Colbert. Il faut vraiment aller jusqu’à la fin du « coin des restos » pour découvrir Le Soleil, tenu par Marie, la maîtresse des lieux.

Ici, on prépare de la cuisine traditionnelle, où les dos de cabillaud côtoient par exemple les cuisses de canard sur la carte.
Pour nous, ce jour-là, ce sera une formule du midi, proposée à prix très raisonnable (lire ci-dessous), où les suggestions changent régulièrement. On a opté pour le sot-l’y-laisse de dinde aux champignons et haricots verts.

Dans l’assiette, servie rapidement, on retrouve une viande très tendre, ce plat étant réputé pour cela justement. La sauce, quant à elle, est bien exécutée et offre beaucoup de goût à l’ensemble. En revanche, on aurait aimé une portion peut-être un tout petit peu plus conséquente (c’est qu’on avait vraiment faim, ce midi !).
Pour la suite, on a choisi le fromage – trois morceaux et une salade – en guise de dessert pour bien terminer le repas.

Le Soleil propose donc une cuisine simple, efficace, dans un cadre convivial : les nuances rouges de la salle sont vraiment jolies, l’ambiance à l’intérieur est chaleureuse et la déco cosy. Les amoureux de l’extérieur peuvent aussi en profiter pour manger en terrasse… quand le soleil, le vrai, pointe le bout de son nez !

> Le Soleil, au 145 rue Colbert à Tours. Ouvert du lundi midi au samedi soir, sauf samedi midi. De 12 h à 14 h / et de 19 h à 22 h. Contact : 02 47 60 15 22 ou restaurant-lesoleil.fr
> Tarifs : Formule du midi à 12,90 € (entrée+plat ou plat+dessert) ou 15,50 € (entrée, plat, dessert). Menus du soir de 23 à 27 €.

Yéti & compagnie : monstrueusement attachant ?

Bigfoot VS smallfoot : dans Yéti & compagnie, ce sont plutôt les grosses bêtes poilues des montagnes qui sont terrorisées par les humains. Le film d’animation de Kirkpatrick sort cette semaine au cinéma.

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Et si c’étaient plutôt les yétis qui avaient peur de l’Homme ? C’est là toute l’astucieuse inversion du dernier-né des studios Warner, Yéti & compagnie, amusante relecture du rapport humain-homme des neiges.

Ce sympathique film d’animation se base sur une communauté de yétis installés au sommet d’une montagne, persuadés qu’il n’y a rien sous les nuages qui encerclent leur habitat. L’Homme ? Un animal mythique aux petits pieds (d’où le titre en version originale, « Smallfoot »). Migo, un jeune Bigfoot, va pourtant en croiser un et tout raconter, entraînant de fait son exclusion du clan…

Devant Yéti & compagnie, on pense parfois à L’Âge de glace, à Monstres & cie. Diversité des protagonistes, travail sur les bestioles et leur fourrure, dans cet univers glacé, le réalisateur Karey Kirkpatrick dessine aussi une galerie de personnages attachants.
Très cartoonesque dans son approche, il nourrit son film d’humour slapstick à la Bip Bip et Coyote, Yéti & cie enquillant culbutes, cascades et chutes démesurées. Certaines séquences sont donc carrément truculentes, d’autant qu’esthétiquement, cela tient clairement la route.

Même s’il est destiné aux enfants, Yéti & cie utilise des thèmes actuels : certains camarades de Migo n’adhèrent pas à l’histoire officielle – on parle ici de contrôle de l’information. Il y a aussi cette réflexion sur l’obscurantisme, l’intégrité artistique ou encore la peur de « l’autre » sans oublier sa morale un peu simpliste et bébête…

On regrettera toutefois l’aspect comédie musicale atrocement gonflant du film, avec ses chansons encombrantes et ratées, ainsi qu’un dernier acte beaucoup trop brouillon. Pas de quoi nous refroidir, bien sûr, Yéti & cie restant relativement rafraîchissant dans son genre.

> Film d’animation, de Karey Kirkpatrick et Jason A.Reisig (USA). Durée : 1 h 37.
> NOTE : 3/5 

O’BR : burgers d’ici et du monde

Sa spécialité ? Les burgers… d’ici et d’ailleurs. O’BR s’est implanté rue Voltaire. On y a fait un petit tour.

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Décidément, ce 18 rue Voltaire, à Tours, en aura vu passer des établissements ! Il y a eu le Frenchy’s Burger, le Hardwood Burger Bar ou encore le High Five Burger. Désormais, il faut compter sur O’BR, lui aussi expert en… burgers. À croire que l’adresse est prédestinée !

Le restaurant, ouvert début mai 2018, est tenu par deux jeunes hommes accueillants et la déco, bigarrée et vraiment fun, rajoute un sacré charme aux lieux. Si O’BR propose également une carte brasserie sympathique (plat du jour ou encore dos de cabillaud au menu), c’est évidemment vers sa spécialité que la team tmv s’est tournée.
Il y a, par exemple, le choix entre les burgers dits gourmands, qu’ils soient classiques ou plus travaillés – comme le Bresse et son poulet aux céréales, sauce miel et figues – voire du végétarien. L’autre possibilité, c’est de tenter les burgers du monde.

Optons pour le « Mexicain ». Après une courte attente, l’assiette arrive et là… Surprise ! Quelle belle bête ! Ici, on ne rigole pas avec les portions. On passe à l’attaque avec nos couverts (oui, oui, évitons de manger avec les doigts pour cette fois). Le burger est énorme. Il faut dire que notre « Mexicain » se compose de filet de poulet jaune aux épices douces, avocats, guacamole, sauce salsa, gruyère, salade et poivrons rouges à la plancha. Le tout est accompagné d’une salade et de frites fraîches.
C’est donc très copieux, mais le burger est bien travaillé et réfléchi avec beaucoup de saveurs. Au final, une assiette costaude qui affiche un rapport « quantité-prix » plus que raisonnable (13,50 €). De quoi repartir l’estomac plein…

> 18 rue Voltaire, à Tours. Ouvert midi et soir toute la semaine, sauf le mardi. Contact : 06 71 38 07 68 ou facebook.com/restaurantobr
> Tarifs : burgers de 9,50 € à 15,80 €. Service en salle et en terrasse.

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Johnny English contre-attaque (et c’est dommage)

On l’adorait dans Mr Bean : Rowan Atkinson revient dans son costume de Johnny English pour un troisième volet relativement poussif.

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« Le gâchis stupide d’un de nos plus grands clowns » : c’est en ces termes que le Telegraph, journal britannique, qualifiait il y a peu le troisième volet de Johnny English, joué justement par le clown anglais le plus célèbre : Rowan Atkinson.

Celui que l’on a connu en hilarant Mr Bean reprend ici le rôle d’un agent secret pas franchement malin et un peu gauche qui, rappelé de sa retraite, repart en mission suite à une cyber-attaque révélant l’identité des espions britanniques sous couverture. Si les deux premiers volets avaient su faire sourire avec leurs pitreries et leur humour british, difficile de rire aux éclats ici, tant les gags éculés et les scènes poussives tirent le film vers le bas. L’épisode de trop ?

« Johnny English contre-attaque » n’est pas foncièrement mauvais, mais il torpille le talent de l’immense acteur qu’est Rowan Atkinson. Capable de faire rire avec seulement une expression de visage, extraordinaire dans sa gestuelle et ses mimiques, le comédien se retrouve là pourtant complètement sous-utilisé (quand est-ce que les réalisateurs lui donneront un rôle à la hauteur de son talent ?)…

Alors certes, dans cette resucée de 007 version lol, il y a bien quelques sympathiques moments, comme cette séquence où Johnny English est affublé d’un casque de réalité virtuelle et finit par se battre avec des baguettes de pain. Mais c’est bien maigre. N’arrivant jamais placer son curseur (pas assez absurde, pas assez bête, pas assez drôle), le film de David Kerr est en fait relativement paresseux et ne récolte que quelques sourires polis. Mr Bean, reviens !

> Comédie / espionnage, de David Kerr (GB). Durée : 1 h 29. Avec : Rowan Atkinson, Ben Miller, Olga Kurylenko, Emma Thompson…
> NOTE : 1,5/5

On a testé le Bibovino, rue du Commerce

Ouf, les 10 & 20 km de Tours sont passés. On peut arrêter de se nourrir exclusivement de quinoa et profiter des tartines et des vins en bib de Bibovino !

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Une tartine savoyarde et un verre de vin chez Bibovino. (Photo tmv)

Bibovino, un bar à vin ? Un bar à manger ? Ou un caviste ?

C’est un peu tout ça à la fois. Ici, il est évidemment possible de déguster un verre de vin, celui-ci étant vendu en bib, c’est-à-dire en bag-in-box. Mais c’est aussi l’occasion de s’attabler et se laisser tenter par une planche, une bruschetta ou encore une salade pour accompagner le breuvage.

En ce mercredi ensoleillé, la rédac de tmv s’est installée en terrasse. Un magnifique ciel bleu, certes, mais une petite fraîcheur nous a poussés à goûter à la tartine savoyarde (bon, on s’est tout de suite mis d’accord avec Nadège, l’une des gérantes : « Y a pas d’saison pour la raclette ! » Non mais !).
Outre le bon rapport qualité-prix, les produits sont de qualité, la bruschetta est légère en bouche, le jambon est excellent. On a aussi lorgné sur la 4 saisons (faite d’artichauts grillés, poivrons, champignons des bois et persillade) ou sur les salades du chef qui nous faisaient de l’oeil.

Pour accompagner tout ça, cette formule du midi à 11 € propose des verres de vin découverte. Nadège et Nicolas, les très sympathiques patrons, sont là pour guider dans le choix. Et ils le font bien ! On nous a orientés vers un Mas Lou Faugères tout bonnement succulent, un poil fort en bouche avec ses arômes de fruits rouges. À noter que tous les vins sont sélectionnés par Bruno Quenioux, élu meilleur caviste 2017 par Gault & Millau, et il est possible de les goûter avant…

Et que les récalcitrants au Bib se rassurent, le goût n’en est pas du tout altéré. Parole de Dionysos !

> 84 rue du Commerce. Ouvert du lundi au samedi, midi et soir. Contact : 06 75 77 75 73 ou facebook.com/BibovinoToursCommerce
> Tarifs : Formule midi à 11 € (salade ou tartine + un verre de vin découverte + café). À la carte, planches entre 12 et 16 € ; salades XXL entre 10 et 13 € et tartines de 8 à 10 €.

Upgrade : une vengeance qui fait mal

Un homme paralysé qui se transforme en machine à tuer à la force surhumaine pour venger l’assassinat de sa femme ? Des robots et des cyborgs ? Une intelligence artificielle ? C’est dans Upgrade, un film décomplexé et qui castagne.

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Grey ne serre pas les paluches. Il les broie.

On ne va pas se mentir : Blumhouse, boîte de prod’ fondée par Jason Blum, est capable du meilleur comme du pire. Capable d’enfanter d’infâmes franchises sans intérêt comme Paranormal Activity comme de franches réussites telles que Get Out ou Split.

Avec son tout nouveau bébé Upgrade, c’est un ouf de soulagement.
Porté par la vision de Leigh Whanell (au scénario des Insidious et autres Saw), Upgrade est une petite pépite de SF, une série B vengeresse classique mais redoutablement efficace. Pourquoi un tel plaisir ? Parce que le film de Whannell assume de rendre hommage au cinéma d’anticipation des années 80 à grand renfort de références cultes (Robocop, entre autres).

L’histoire est celle de Grey, un homme laissé paralysé et veuf après une violente agression. Celui-ci va accepter de se faire greffer une puce révolutionnaire, lui rendant ses facultés motrices… décuplées. Grey, contrôlé par une intelligence artificielle et devenu machine à tuer inarrêtable, va tout faire pour retrouver les assassins de sa femme.

Sur ce pitch, Upgrade se transforme alors en une croisade de vengeance aussi brutale que haletante. Dans son récit hybride (on mélange la SF, l’action, les mondes analogiques et futuristes), Whannell retient évidemment l’attention par sa capacité à proposer un montage rythmé, nerveux, mêlé aux belles images techniques et des scènes de combat jubilatoires. Le tout, malgré un budget riquiqui.

Parfois très violent (attention, c’est du frontal et graphique), parfois étonnamment comique, mais toujours énervé et fun, Upgrade est un concentré d’adrénaline doublé d’une réflexion sur les dérives technologiques. Solide et attachant : une bonne surprise !

> Science-fiction / Thriller, de Leigh Whannell (USA). Durée : 1 h 40. Avec Logan Marshall-Green, Betty Gabriel, Benedict Hardie…
> NOTE : 3,5/5

https://www.youtube.com/watch?v=EspMJ4MjYmI

Un nouveau jour sur Terre : docu chic et magnifique

Proposé par le département Histoire naturelle de la BBC, le documentaire Un Nouveau jour sur Terre est à voir de toute urgence. Visuellement splendide, il montre toute la beauté de la planète et des espèces qui la composent.

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Il y a les documentaires au discours alarmiste. Il y a ceux qui, à l’instar de la série DisneyNature, s’adressent à tout public tout en sensibilisant à la protection des espaces naturels (Blue, dernier en date). Et puis il y a ceux qui font le pari de la contemplation.
Un Nouveau jour sur Terre est de ceux-là : il s’agit ici de montrer, durant une heure et demie, à quel point notre planète est aussi sublime que précieuse.

Proposé par le département Histoire naturelle de la BBC, le docu de Peter Webber et Richard Dale sort 10 ans après le déjà magnifique Un Jour sur Terre (2007). Cette « suite » repousse les limites des frontières (on part même pour la Chine) et de la technique.

Visuellement époustouflant, Un Nouveau jour sur Terre est à couper le souffle : images d’une netteté et d’une résolution fabuleuses, prises de vue extraordinaires (certains ralentis sont proprement hallucinants), tout concorde à en faire un objet graphique tellement fortque le spectateur a le sentiment de vivre les situations au plus près.

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Très cinématique dans son approche (par exemple, la séquence nocturne, digne d’un cinéma fantastique/horreur), le docu offre un spectacle grandiose, magnifié par des ralentis bluffants et nourri par un travail sonore remarquable tant dans les orchestrations que dans les bruitages.

Sans digressions, ni misérabilisme, aucunement moralisateur, Un Nouveau jour sur Terre parvient pourtant à nous faire réfléchir, nous interroger… Et nous ouvrir les yeux pour comprendre. Car devant tant de beauté et de splendeur, il est impossible de ne pas penser aux dangers qui pèsent sur la planète, sur tous ceux qui la composent.

> Documentaire, de Peter Webber et Richard Dale (GB/Chine). Durée : 1 h 34. Commentaire en français : Lambert Wilson.
> NOTE : 4/5

Braqueurs d’élite : film maudit

Sorti il y a plus d’un an dans d’autres pays, c’est seulement maintenant que débarque Braqueurs d’élite, co-écrit par Luc Besson. Résultat ? Le film aurait dû rester dans les tiroirs.

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Le voilà enfin, ce film maudit d’EuropaCorp ! Débuté en 2015, Braqueurs d’élite (titre francisé à la ramasse pour « Renegades » en V.O) a connu sa première sortie fin août… 2017 ! Ce n’est donc qu’un an plus tard que le thriller d’action de Steven Quale sort sur nos écrans (le film étant pourtant une co-production franco-allemande).

Malheureusement, après 1 h 46 de visionnage, force est de constater qu’il s’agit surtout d’un naufrage, d’un ratage quasi- total. Doté d’un synopsis improbable (une équipe de Navy Seals découvre des lingots d’or volés par des Nazis au fond d’un lac ; ils vont donc les ramener pour les redistribuer aux habitants démunis) et scénarisé par Luc Besson (brrr…), Braqueurs d’élite ressemble davantage à un téléfilm NRJ12 un peu friqué qu’on se passerait un dimanche de crise de foie.

Sidérant de bêtise, dopé à la testostérone et aux dialogues stupides, macho sur les bords, le film est sans ampleur et sans saveur. Brouillon au possible, il se voit également torpillé par son second acte ronflant et ennuyeux qui se déroule sous l’eau, faisant sombrer tout rare spectateur qui arrivait à garder la tête hors de l’eau jusque là.

Outre la présence agréable du truculent comédien J.K. Simmons, Steven Quale sauve son long-métrage du désastre par son introduction réussie où ça canarde à tout va et où tanks et explosions se tirent la bourre. Deux bons points certes, mais toutefois trop anecdotiques et minimes pour oublier que ce tristement stéréotypé Braqueurs d’élite est une œuvre aussi bancale que bâclée.

> Thriller / action, de Steven Quale (France / Allemagne). Durée : 1 h 46. Avec : J.K. Simmons, Sylvia Hoeks, Clemens Shick, Sullivan Stapleton…
> NOTE : 1,5/5

Les Indestructibles 2 : irrésistible !

Il aura fallu quatorze années pour voir arriver sur nos écrans la suite des Indestructibles. Et bonne nouvelle : Brad Bird est toujours un as de l’animation et, mieux encore, ce deuxième volet est une véritable pépite.

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Question : est-il possible de proposer une suite décente à un chef d’oeuvre de l’animation 14 ans plus tard ? Réponse : oui, quand on a Brad Bird sous la main.

Le génie de Pixar est donc de retour avec le deuxième volet de sa famille d’Indestructibles, commençant pile là où s’arrêtait l’original.
Hélène, alias Elastic Girl, doit reprendre la tête de la mission « sauver le monde », tandis que Bob se retrouve à gérer les tâches de la vie quotidienne à la maison.

De là, Brad Bird – qui n’a rien perdu de sa maîtrise – embarque directement le spectateur dans un grand-huit riche en émotions et en rires. La patte du réalisateur est visible dès les premières minutes : Les Indestructibles 2 fait preuve d’une technicité folle dans ses plans et son découpage, et reste visuellement splendide (l’ouverture du film et le plan de la poursuite à moto sont bluffantes).
D’une grande inventivité, la mise en scène est impossible à prendre en défaut.

Dans ce récit survitaminé, Brad Bird a également le culot d’enquiller les scènes déjà cultes. En témoignent par exemple ces séquences à la maison d’un papa complètement paumé ou le sketch hilarant du bébé Jack-Jack combattant un raton-laveur. À ce titre, le personnage de Jack-Jack est la réussite du film, s’imposant sans conteste comme le protagoniste le plus inventif et, surtout, le plus drôle.

En offrant des scènes mémorables et sans tomber dans le piège de la pâle copie du premier opus, les Indestructibles 2 se rattrape de quelques menus défauts (une histoire sans trop de surprises et un méchant bien plat…).
À noter également que Brad Bird a eu l’excellente idée d’inscrire son film dans l’air du temps, en abordant diverses thématiques comme la parité hommes-femmes ou encore la conciliation travail-famille. Une réussite, un retour en force.

> Film d’animation, de Brad Bird (USA). Durée : 1 h 45.
> NOTE : 4/5 

Sans un bruit : concept assourdissant !

Outre-Atlantique, ce fut un carton : Sans un bruit a dégommé le box-office malgré son budget riquiqui (enfin, pour Hollywood). Le « film-phénomène » débarque en France et risque d’en crisper plus d’un. Vous en oublierez de manger vos pop-corn (et c’est tant mieux, car c’est terriblement lourdingue).

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« Chut ! Si tu manges ton pop corn bruyamment pendant le film, les monstres viendront te dévorer »

Enfin le voilà, ce fameux film-phénomène ! Auréolé d’une « hype » folle depuis sa sortie américaine et en festivals, Sans un bruit bénéficiait déjà d’un bouche-à-oreille dithyrambique, surfant sur la vague des Split, Get out et autres Witch (= bonne idée + petit budget pour maxi succès).
Déjà estampillé « film d’horreur de l’année » (ce qu’il n’est pas d’ailleurs), il y avait toutes les raisons de se méfier.

Le pitch de Sans un bruit est un défi périlleux : dans un univers postapocalyptique, la population doit rester silencieuse. Un seul petit bruit et des monstres terrifiants vous sautent dessus pour vous tuer. Usant des ressorts du film muet, le film de John Krasinski doit donc tenir son spectateur en haleine durant 1 h 30, où une dizaine de phrases à peine seront prononcées.
Seules les nappes sonores enrobent et nourrissent la chose.

Avec un concept aussi excitant, le long-métrage de Krasinski devient rapidement un réel cauchemar. Efficace et redoutable, Sans un bruit est tendu comme il faut (le climax va donner quelques sueurs froides à certains !). Nerveux et bien emballé, malgré de grosses ficelles (l’utilisation du champ de maïs), il prend un malin plaisir à jouer avec les nerfs.
Utilisant chaque parcelle de son décor, le cinéaste fait également preuve d’une grande maîtrise dans sa mise en scène et réussit à séduire grâce à ses personnages suffisamment touchants dans leur survie pour mener à bien son récit. De quoi en faire oublier quelques séquences un peu téléphonées et des jump-scares pas toujours surprenants.

Offrant une belle leçon d’ambiance et de tension, Sans un bruit est donc silencieux mais assourdissant. Une expérience réussie et audacieuse.

> Thriller / Épouvante, de John Krasinski (USA). Durée : 1 h 30. Avec Emily Blunt, John Krasinski, Millicent Simonds…
> NOTE : 3,5/5 

Le 153 : spécialités et classiques à Velpeau

Tout nouveau, tout chaud : on est allé tester le 153, un restaurant installé rue de la Fuye.

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On ne va pas se mentir : le quartier Velpeau manque tout de même cruellement de restaurants. Mais désormais, il faut compter sur un petit nouveau qui va changer la donne.

C’est au 153 rue de la Fuye qu’a ouvert, à la mi-mai, le… 153 (logique !). Déco douce et cosy : ici, les murs de pierre et le parquet se marient aux teintes rouges des fauteuils confortables et des tables noires.
Un bar aux jolies lumières trône dans la salle. Car le 153, outre le côté restauration (le midi et le soir, ainsi qu’un service le samedi jusqu’à minuit !), propose également de bons cocktails.

Ce midi en tout cas, place à l’estomac ! La petite carte, composée de classiques d’ici et spécialités d’ailleurs, est encore en gestation. L’équipe du 153 cherche à voir ce que les clients apprécient. En attendant, il était par exemple possible de goûter à de brochettes kamundele ou au mafé de veau.
C’est ce dernier que l’on a goûté : la viande baigne dans une marinade composée de légumes. La purée d’arachides laisse éclater quelques saveurs, tandis que le côté épicé a de quoi nous chatouiller le palais. Pas de quoi nous faire peur : ce plat sénégalais est accompagné d’un dôme de riz savoureux qui aide à distiller le léger piquant.

Bien décidé à dynamiser le quartier, le 153 a des envies plein la tête (d’autres plats du jour à l’étude, la venue d’humoristes pour des soirées, etc.). Même si on sent que le restaurant en est encore à ses débuts et que certains détails restent à peaufiner, le désir de bien faire est là. On ne peut que leur souhaiter bonne continuation.

> Au 153 rue de la Fuye, à Tours. Ouvert du lundi au samedi, midi et soir. Restaurant et bar à cocktails (avec fumoir). Contact : 02 47 53 14 87 ou sur Facebook.
> Tarifs : comptez entre 12 et 15 € le plat.

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Désobéissance : l’amour interdit

Adaptation d’un roman de Naomi Alderman, Désobéissance raconte le retour de Ronit, une jeune femme juive-orthodoxe, dans sa ville natale suite au décès de son père. La communauté juive est alors troublée par sa réapparition mais aussi par les sentiments qu’elle éprouve pour sa meilleure amie, mariée à un rabbin.

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Filmer l’amour lesbien et les rapports humains – ainsi que leurs contradictions – dans un environnement pétri de dogmes, c’est ce que fait Sebastián Lelio dans cette adaptation du roman éponyme de Naomi Alderman.

Désobéissance (Disobedience en VO) prend pour cadre la communauté juive-orthodoxe de Londres. On y suit Ronit, une jeune femme qui retourne chez elle pour les funérailles de son père. Mais son retour n’est pas forcément bien perçu. D’autant qu’elle va avouer à son amie les sentiments qu’elle éprouve pour elle…

Il se dégage de ce Désobéissance une mélancolie profonde, une atmosphère grisâtre et terne, froide même, résumant finalement ce qu’il se passe dans le cœur et l’âme des protagonistes. Dans ce film très lent (trop), les pulsions charnelles se mélangent à la foi. De par leurs tourments intérieurs, les êtres sont déboussolés. Et, donc, désobéissent.

Dans ce tourbillon d’insoumission, dans cet environnement étouffant, les comédiennes brillent. Le duo formé par Rachel Weisz et Rachel McAdams est aussi brûlant que solaire. Impeccable, le tandem parvient, avec une parfaite sensibilité, à faire naître une tension sexuelle palpable mais tout en nuance.
Ce qui débouche d’ailleurs sur une extraordinaire scène d’amour poignante d’érotisme. Un lyrisme et une sensualité qu’on aurait toutefois aimé plus présents au cours du long-métrage.

Car il manque à Désobéissance ce raffinement émotionnel, ce côté direct qui aurait nourri ce drame contemporain autour d’une histoire d’amour impossible dans une communauté religieuse.
Finalement, Désobéissance ne serait-il pas un peu trop sage ?

> Drame/romance, de Sebastián Lelio (USA). Durée : 1 h 54. Avec Rachel McAdams, Rachel Weisz, Alessandro Nivola…
> NOTE : 3/5

Giacometti : the final portrait

Stanley Tucci revient à la réalisation en signant un biopic pas comme les autres avec Giacometti : the final portrait.

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C’est un biopic à l’approche originale que propose Stanley Tucci avec Giacometti : the final portrait. Loin de retracer la vie et l’oeuvre d’Alberto Giacometti, le cinéaste plonge ici le spectateur dans un quasi huis-clos situé dans son atelier, où l’artiste a peint, dans les années 60, son ami James Lord, un Américain devenu son modèle.

Stanley Tucci prend le parti-pris de rester en surface, de retranscrire cette sorte de jeu du chat et de la souris, où James Lord ne cesse de repousser son retour à New York malgré son impatience, face à un peintre aussi incontrôlable que perfectionniste.
Son film est un face-à-face, un amas d’échanges : on ne sort pas beaucoup de l’atelier terne et poussiéreux (bien rendu par sa photographie grisâtre) de Giacometti.

Les rares excursions à l’extérieur sont surtout l’occasion de bavardages sur la vie et l’art. C’est donc tout de même rapidement redondant, tant dans la structure filmique, la linéarité du récit que l’enrobage sonore.

Cependant, le réalisateur a la bonne idée d’instiller une dose de comique de répétition à ce biopic pas comme les autres. Giacometti y apparaît alors comme un artiste un peu fou, torturé, enquillant clope sur clope, éternel insatisfait jurant à coup de « fuck » tonitruants, point névralgique entre son galeriste, son frère, sa femme, sa maîtresse et… son goût pour les prostituées.
Il est ainsi magistralement interprété par Geoffrey Rush, parfait avec son jeu haut en couleurs, truculent dans sa performance presque théâtrale.
C’est d’ailleurs lui qui porte le film à bout de bras, une réflexion sur la création qui manque toutefois suffisamment de souffle et de substance pour en faire une oeuvre marquante et durable.

> Biopic, de Stanley Tucci (GB/France). Avec Geoffrey Rush, Armie Hammer, Sylvie Testud, Clémence Poésy…
> NOTE : 3/5 

On a testé le Balî-Baw (anciennement Baoli)

On le connaissait sous le nom Baôli… Récemment renommé Balî-Baw, on a testé ce sympathique établissement de la rue de la Victoire.

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Jihan Selethi a le sourire. Ouvert il y a deux mois, son restaurant tourne bien à son goût. Désormais renommé Balî-Baw, son nom d’origine était un terme indien « Baoli ». « D’après la signification que j’en avais, c’est un endroit où les personnes de toutes les cultures et de toutes les communautés se rassemblent. C’est ce que je voulais ici, rassembler. »

Ce midi-là, l’ambiance est plutôt calme. Le cadre du restaurant de Jihan Selethi a pourtant son charme : décoration moderne, banquettes et sièges confortables. « Le concept vient de Paris, explique le gérant. C’est ce qu’on appelle du “ fast casual ”. Des produits rapides comme les tacos, les wraps, des pâtes ou des salades, mais servis à l’assiette dans un cadre plus relevé », explique celui qui passe parfois derrière les fourneaux pour préparer ses burgers gourmets, sa spécialité.
Parmi eux, le (très) copieux Mont-Blanc rempli d’un steak du boucher de 150 g, galette de pommes de terre, tranche de bacon grillé, fromage à raclette et sauce fromagère. Le tout servi avec des frites maisons pour 9,90 €. On retrouve aussi le Cocorico avec son escalope panée, le Green pour les végétariens à la sauce curry, mille-feuilles de légumes et galettes de pommes de terre ou le Boucher avec son steak de 150 g, du cheddar, du pastrami et des oignons.

On peut aussi y manger des plats de brasserie. Un aspect qu’il aimerait développer rapidement au détriment du fast-food. On trouve déjà une entrecôte et des plats du jour, ainsi que des desserts faits-maison comme le tiramisu. « Avec l’été qui arrive, nous allons ajouter des wraps au saumon et ajouter des salades de fruits frais », énumère-t-il avec l’envie de faire plaisir.

> Le Balî-Baw, 59 rue de la Victoire, 37000 Tours. Ouvert du lundi au samedi, midi et soir. Uniquement le soir le dimanche. Restauration rapide à emporter. Burgers Gourmets, 9,90 €.
> Réservation au 02 47 28 29 60.

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Restaurant : On a testé le 5 G

Le 5 G est installé avenue de Grammont, à deux pas de l’arrêt de tramway. Tmv y a fait un tour…

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C ’est grâce à un petit mail que la rédac est venue poser ses pieds sous la table du 5 G. Une lectrice nous parlait de ce steakhouse idéalement situé (place Jean-Jaurès et arrêt de tramway à quelques mètres) qui, d’après ses dires, était un sympathique restaurant.

L’envie de viande qui nous tenaillait ce jour-là, couplée au joli temps, nous a poussés vers sa terrasse ensoleillée…
Ce mercredi, l’accueil fut bien agréable, entre la bonhomie du patron et un service rapide, à l’écoute, attentionné sans être envahissant.

Au menu, le 5 G fait évidemment la part belle à « la barbaque » et propose notamment des pièces entre 150 g (pour le steak) et 300 g (pour l’entrecôte), voire 320 à 350 g pour la plancha 3 morceaux. La carte relativement simple permet aussi de tester des burgers au pain artisanal, des classiques aux plus originaux comme le Sud Ouest avec son canard, confiture de figue et chèvre, ou encore l’Indien avec ses fines tranches de poulet sauce curry, sans oublier le Vegge pour les végétariens.

Quant à nous, ce sera plutôt le pavé de rumsteck de 200 g ! La viande, tendre et bien cuite (on a fait les fines bouches en demandant à point…), était de qualité et suffisamment épaisse. D’après l’équipe, le 5 G se fournit à Tours-Nord « et n’est jamais déçu ». Le plat était accompagné d’une sauce au poivre plutôt relevée qui se mariait bien avec le rumsteck, ainsi que d’une part de salade et de haricots verts (le tout pour 15,80 €).

Au 5 G, on y mange donc convenablement pour pas trop cher, dans l’esprit brasserie du midi.

> Le 5 G, 5 avenue de Grammont à Tours. Ouvert du lundi au samedi. Contact : 02 47 20 58 48 ou contact@le5gtours.fr ou facebook.com/5gtours

> Tarifs : burgers de 9,60 à 13,80 € (plus cher si double steak), viandes à la carte de 10,80 € à 21 €, grandes salades à 11,90 €. Formule midi à 10 €. Possibilité de menu du jour ou menu enfant.

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Shunfa raviolis : artisanal et fait-maison

On y passe devant régulièrement sans forcément s’en apercevoir… Tmv a passé la porte de Shunfa Raviolis pour se remplir l’estomac.

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Fort discret, très tranquille, situé à quelques mètres du tumulte de la place Plumereau, coincé entre deux boutiques de la rue du Commerce…

Et pourtant, il serait bien dommage de manquer ce tout petit établissement qu’est Shunfa raviolis. Pas besoin d’avoir un Bac + 12 pour comprendre que la spécialité, ici, c’est le ravioli. Mais de l’artisanal, du fait-maison, s’il vous plaît !

Pour en avoir la preuve, il suffit d’ailleurs de passer devant la vitrine, où l’on peut apercevoir le chef travailler sa pâte et ses ingrédients. La viande fraîche est hachée par l’équipe et les légumes, frais bien sûr, sont préparés sur place.

Et dans l’assiette ? Eh bien, force est de constater que Shunfa connaît son affaire ! Si tout ou presque nous tentait à la carte, notre choix s’est orienté vers les raviolis grillés au porc et au céleri (vous pouvez aussi choisir l’option « bouillis ») : charnus, sains, parfaitement préparés avec ce qu’il faut de jus et de fraîcheur. Une très belle surprise en bouche !
Si les préparations à base de viande (porc, poulet, agneau…) ou de crevette ne vous disent rien, des options végétariennes sont possibles avec les raviolis au chou blanc et champignon ou encore au tofu sec. Dans tous les cas, les portions sont de dix pièces avec ajout possible.

À l’intérieur, c’est un restaurant intime à la décoration sobre et claire, au petit nombre de tables. Mais Shunfa propose aussi à emporter ou à livrer via Uber Eats. Aucune excuse pour ne pas découvrir les raviolis-maison…

> Shunfa Raviolis, 88 rue du Commerce à Tours. Ouvert du mardi au dimanche, midi et soir. Sur place ou à emporter ou livraison avec Uber Eats. Contact : 09 73 59 66 80 ou facebook.com/shunfatours
> Tarifs : raviolis à 7,90 € les 10 (bouillis) ou 8,90 € (grillés). Salades chinoises à 3,50 €, soupes à 9,90 €.

Manhattan Stories : tranches de vies à New York

Après avoir écumé les festivals de cinéma indépendant, Manhattan Stories arrive sur les écrans français. Un film choral prenant place dans les quartiers de Big Apple.

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Une journée à New York. Cinq histoires distinctes mais qui se chevauchent plus ou moins. Un film choral à la photographie automnale… Le second long-métrage de Dustin Guy Defa a tout pour plaire en festival. Archétype du ciné US indépendant, Manhattan Stories (Person to person, en VO) a effectivement écumé les Sundance et autres South by Southwest l’an dernier.
Débarquant seulement maintenant sur les écrans français, laissera-t-il chez nous un souvenir impérissable alors qu’il n’a pas franchement marqué les esprits outre-Atlantique ?

Sur le papier, Manhattan Stories organise donc sa narration autour de différentes histoires. Il y a par exemple ce fan de vinyles collectors, obsédé par un disque rare. Mais aussi Wendy, étudiante un peu paumée à la recherche de sa sexualité ou encore Claire, apprentie-journaliste accompagnant Phil, fait-diversier fana de metal…
Centré sur l’humain, les relations et la notion de recherche, Manhattan Stories déroule son récit (trop) doucement, avec un côté authentique rappelant le cinéma new yorkais de Woody Allen. Le film de Defa a cet aspect anodin et ordinaire, attachant mais interchangeable.

Magnifiée par sa photographie (tourné en 16 mm, le rendu est chaud et délicieusement vintage), cette chronique « urbaine » empile les histoires courtes comme un recueil de nouvelles, une mosaïque sympathique mais peu marquante. S’il a le mérite d’avoir réduit son oeuvre au minimum (à peine 1 h 30 au compteur), Manhattan Stories, bien trop anodin, a tout de même du mal à accrocher le spectateur.
L’expérience cinématographique est limitée, l’écriture est trop impersonnelle.

Loin d’être désagréable, mais pas assez enthousiasmant et mémorable pour marquer les esprits : vite vu, vite oublié.

> Comédie dramatique, de Dustin Guy Defa (USA). Durée : 1 h 25. Avec Michael Cera, Abbi Jacobson, Tavi Gevinson…
> NOTE : 2,5/5 

Rampage : les monstres hors de contrôle

Destruction XXL, monstres fous furieux et les gros muscles Dwayne Johnson : c’est au programme de Rampage, divertissement bébête, mais plaisir coupable.

PAUSE_CINE

Qu’est-ce que peut être un film comme Rampage, si ce n’est un plaisir coupable ? Vous savez, ce genre de pop-corn movie dont on se gave, sans trop savoir pourquoi on aime pareille bêtise.
Ce serait un bon résumé du film de Brad Peyton, adaptation d’un célèbre jeu d’arcade des 80s : un beau jour, un adorable gorille se métamorphose en monstre incontrôlable suite à une expérience génétique. Débarquant en ville pour tout détruire, il est rejoint par deux autres bestioles pachydermiques, prêtes à ravager la planète.

Du pur bourrin juste pour le fun, c’est le credo de Rampage qui, malgré son propos balourd et son scénario au ras des pâquerettes, offre un divertissement efficace.
Il faut dire qu’assister à la destruction XXL de Chicago par trois créatures (une resucée de King Kong, un loup mutant de 10 mètres de haut et un alligator aux airs de Godzilla !) est délicieusement jubilatoire malgré la niaiserie de la chose.
En cause, des effets spéciaux plutôt réussis côté bestiaire et séquences d’attaque, mais aussi un sauveur en la figure de Dwayne Johnson, alias The Rock. L’ancien catcheur désormais acteur stakhanoviste (Fast & Furious, Jumanji, San Andreas…) bénéficie toujours de ce capital sympathie, même ici en tant que primatologue ami-ami avec un gorille albinos…

Alors oui, Rampage peut paraître consternant : clichés enfilés comme des perles (oh, ces zooms sur les visages quand il va se passer quelque chose), Jeffrey Dean Morgan en pilotage automatique (il reproduit son personnage de Negan dans The Walking Dead), grands méchants aussi pathétiques que demeurés et un final d’une crétinerie abyssale…
Mais Rampage est un spectacle généreux, un film de monstres comme il doit être : 100 % stupide, donc 100 % sympathique.

Aurélien Germain

> Action / Aventure, de Brad Peyton (USA). Durée : 1 h 47. Avec Dwayne Johnson, Naomie Harris, Jeffrey Dean Morgan… 
> NOTE : 3/5

Rue du Commerce, on a testé Taste

Vous êtes forcément passés devant en allant place Plumereau : chez Taste, on peut manger sur place ou à emporter. Verdict !

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À emporter ? C’est pour aller en bord de Loire ! » Mathieu Meterreau ne croit pas si bien dire, en cinq minutes à pied vous pouvez déguster un de ses nombreux plats préparés (fait maison) au bord de l’eau.

Il y a trois ans, il a repris avec Julien Chassonnery (ancien chef de l’Embellie) ce restaurant qui proposait déjà des plats rapides, sains et à un budget correct. Ils ont modifié quelques recettes mais ont gardé le concept. « On a retiré le surimi de la salade de perles pour le remplacer par du saumon et du fromage frais et on a ajouté le clafoutis au potiron, oignons confits, noisettes et châtaignes », illustre Mathieu Meterreau.

Chez Taste, 55 rue du commerce, on trouve donc de quoi se faire un pique-nique clé en main – même si on peut s’installer à l’étage du restaurant ou en terrasse. Un sandwich au pastrami, des oeufs mimosas ou un plat du jour plus copieux, il y a l’embarras du choix. Ce jour-là : sauté de dinde façon basquaise et riz basmati ; ou tortellinis aux cinq fromages à la bolognaise.
Notre pause déjeuner ensoleillée s’est elle composée d’une légère salade de graines et légumes (4,50 €) et d’une part de comté et de Sainte-Maure de L’affineur (2,90 €). Les desserts sont généreux. On a apprécié le crumble pomme et rhubarbe (2,70 €) et on aurait bien goûté au blanc-manger.

La carte n’évolue pas beaucoup, mais les plats du jour changent au fil des saisons. « Nous réalisons tout dans notre laboratoire à Tours-nord et nous travaillons avec des producteurs locaux », précise le co-gérant avec sa bonne humeur habituelle. Et très bientôt, les gaspachos remplaceront les soupes. Ça sent l’été !

> Taste, 55, rue du Commerce, Tours. Sur place ou à emporter, salade, sandwichs, plat du jour, quiches, desserts, café à la carte. Service de traiteur.
> Réservations au 02 47 88 09 21. Ouvert du lundi au vendredi, 10 h 30 à 21 h. Page Facebook

TASTE (1)

Mika & Sebastian : l’aventure de la poire géante

Adapté d’un best-seller danois, Mika & Sebastian : l’aventure de la poire géante séduira les plus petits, mais les adultes pourront trouver le temps long…

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Au Danemark, c’est un best-seller. La Fabuleuse histoire de la poire géante, paru en 2012 et sorti depuis dans une dizaine de pays, est un monument de la littérature jeunesse scandinave (plus de 60 000 exemplaires vendus chez nos amis danois).
Un roman graphique signé Jakob Martin Strid qui n’attendait donc qu’une chose : se voir transposé sur grand écran.

Voilà donc l’adaptation cinématographique Mika & Sebastian : l’aventure de la poire géante. L’histoire commence dans le port de Solby : un chat et un éléphant trouvent un jour une bouteille à la mer, dans laquelle se trouve une petite graine qui va se transformer en poire géante et un message mystérieux. Celui-ci aurait-il été envoyé par leur ami disparu ?

Les voici alors qui embarquent dans l’aventure avec le professeur Glucose (et vous, gentils parents accompagnant vos enfants) . Il est évident qu’au premier coup d’oeil, Mika & Sebastian apparaît comme un film d’animation clairement destiné aux petits à partir de 4 ans.
Entre ses graphismes simplistes, ses personnages enfantins, ses couleurs pastel et une esthétique globale relativement plate, le film ne s’encombre pas (on reste dans un récit initiatique naïf du « oulala, le courage et l’amitié, c’est important »). Il souhaite simplement accrocher la rétine des nos chères petites têtes blondes. Ce qui fonctionnera forcément avec le jeune public, beaucoup moins avec les adultes qui pourront trouver le temps long.

Si l’ensemble est assez foutraque, la poésie qui enveloppe cette production danoise fonctionne assez bien. On préféra donc, et de loin, son modèle littéraire qui avait une saveur toute particulière. Car ici, au final, rien de bien foufou à se mettre sous la dent pour cette aventure de la poire géante qui manque de pêche (désolé).

> Animation, de Jorgen Lerdam et Philip Einstein Lipski (Danemark). Durée : 1 h 19.
> NOTE : 2/5 

Game Night : comédie déjantée

De la comédie survoltée, un soupçon d’action, du burlesque : le programme de Game Night rappelle celui de Comment tuer son boss ?. Et c’est bien normal, la même équipe est aux manettes…

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Dans Game Night, il y a un air de déjà-vu. Un humour déjanté et décalé, des situations improbables qui rappellent à bien des égards le diptyque Comment tuer son boss ? Rien de plus normal : c’est effectivement le même tandem Goldstein/ Daley qui est aussi à l’oeuvre ici.
Et très clairement, la sauce prend de nouveau dans cette comédie mâtinée de policier et d’action.

Max et Annie (Jason Bateman et Rachel McAdams), passionnés de jeux de société, sont un jour accueillis chez Brooks, le frère m’as-tu-vu de Max, qui leur propose une soirée-jeu polar un peu particulière aux côtés d’autres amis : la partie va en effet mélanger réel et fiction, sur fond de vrais-faux agents fédéraux et d’enlèvement.

Durant son aventure rocambolesque menée pied au plancher, Game Night va alors enquiller quiproquos rigolos, vannes tordues et dialogues finement ciselés. Que ceux qui aiment l’humour du duo de réalisateurs soient rassurés, Game Night ne déçoit jamais de ce côté-là. Absurde, grotesque et parfois franchement hilarant (la séquence du chien…), le film pousse le curseur de son délire fantasque jusqu’au bout.

Tout amusant qu’il soit, il parvient également à surprendre et déjouer nos attentes dans ce jeu du vrai-faux et ses rebondissements.
Surtout, Game Night détonne par plusieurs aspects : une mise en scène énergique (le plan-séquence vertigineux chez les mafieux), un timing comique impeccable et surtout un casting irréprochable. Déjà grâce à son duo principal convaincant, mais aussi par ses délicieux seconds rôles… notamment le personnage du voisin flippant et bizarroïde incarné par un Jesse Plemons désopilant. Game Night a beau être farfelu et invraisemblable, il reste une comédie bien troussée et rafraîchissante.
Si bête, mais si bon !

Aurélien Germain

> Comédie, de Jonathan Goldstein & J.F. Daley (USA). Durée : 1 h 40. Avec Jason Bateman, Rachel McAdams…
> NOTE : 3,5/5 

Sherlock Gnomes : nains pour tous, tous pour nains

Enfants, parents, réjouissez-vous et préparez-vous aux jeux de mots : le petit Sherlock Gnomes et ses nains débarque sur grand écran. Si cette histoire vire souvent au nain-porte quoi, elle en divertira tout de même certains. (Signé : un journaliste nain-compris)

PAUSE_CINE

Après avoir revisité Shakespeare avec le premier volet Gnomeo et Juliette, c’est au tour de Sherlock Holmes de passer à la tambouille « gnomes ». Pour cette deuxième adaptation de la franchise, c’est donc toujours aux côtés d’une bande de nains de jardin que le spectateur évolue.
Ici, tous disparaissent un à un, ce qui emmène Sherlock Gnomes, célèbre détective et fervent défenseur des nains de jardin donc, à mener l’enquête (ce synopsis n’a pas été écrit sous l’effet de la drogue, promis…).

Avec un tel récit, Sherlock Gnomes se veut clairement orienté vers le public enfantin. Pour autant, le film d’animation parvient à ne pas tomber dans le puéril ou la naïveté et propose quelques bons moments. On rit rarement, mais on sourit parfois face à cette douce absurdité qui se dégage de l’ensemble (le nain en string à la Borat est plutôt fendard…).
Car Sherlock Gnomes pousse le curseur de son délire au maximum et prend visiblement plaisir à le faire.

Toutefois, pareil univers a ses limites : les multiples personnages, peu attachants, ont tendance à faire piétiner le récit, les jeux de mots avec le terme « gnome » sont exploités jusqu’à plus soif… Au final, pas bien inspiré, Sherlock Gnomes s’essouffle tout de même rapidement.

En revanche, côté animation, l’oeuvre se défend plutôt bien dans sa modeste catégorie. Il faut dire qu’aux manettes, on retrouve John Stevenson, le papa du premier Kung-fu Panda, pour un rendu qui n’a certes rien de trop sophistiqué comparé aux productions actuelles, mais assez de charme pour accrocher la rétine pendant les toutes petites 86 minutes que dure Sherlock Gnomes. Un résultat correct, mais rien de nain-croyable (celle-là, elle est cadeau). Aurélien Germain

> Film d’animation, de John Stevenson (USA). Durée : 1 h 26. Avec les voix françaises de Michael Gregorio, Flora Coquerel…
> NOTE : 2/5

Coin de tranquillité à Brunch et Goût Thé

C’est un salon de thé tranquille et paisible, à deux pas de la rue Nationale. On y boit le thé, évidemment, mais on peut aussi y déjeuner !

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Qu’elle est jolie, cette salle de Brunch et Goût Thé ! L’établissement a opté pour des tons verts, conférant à l’ensemble un esprit champêtre et printanier qui colle à merveille avec le calme paisible du lieu. Un grand miroir aère l’espace et donne de la profondeur à ce petit coin de tranquillité.
Au fond, la déco et l’ambiance à l’ancienne donnent un charme désuet pas désagréable. Un havre de paix, situé dans une rue peu passante… où l’on a bien envie d’y déjeuner !

Si Brunch et Goût Thé est — comme son nom l’indique — un salon de thé, il est possible de s’y arrêter le midi pour un repas. Ce jour-là, la carte proposait notamment un velouté de petit pois ou encore un cake maison au poulet, fourme d’Ambert et noix. Pour nous, ce sera une des salades composées qui nous fait de l’oeil.
Portant des prénoms féminins (il y a eu la salade Emma ou la Olga), elles sont élégantes et joliment présentées. Notre « Manon » était pleine de saveur et tout en fraîcheur grâce à un mélange d’avocat, de tranches de magret, de tomates et champignons, ainsi que deux triangles de fourme d’Ambert pour finir de chatouiller le palais.

Une agréable surprise qui suit une carte appétissante, légère mais idéale si l’on veut surveiller sa ligne. Il est évidemment aussi possible de se régaler avec un choix impressionnant de thés (Casablanca, lune rouge, bouddha bleu, iskandar…) ou de bruncher ! Dernier petit conseil : n’oubliez pas de réserver entre midi. Le salon a visiblement un grand nombre d’habitué(e)s !

> 19 rue Jules-Favre à Tours. Ouvert du mardi au samedi, de 9 h à 19 h. Contact : 02 47 60 98 46 ou facebook.com/BrunchEtGoutThe
> Salades composées à 9,90 € ; dessert à 3,90 €. Thés 3,90 € environ. Formule petit-déjeuner à 8,50 €. En semaine, petit brunch jusqu’à 11 h (14 €) et grand brunch certains dimanches.

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Red Sparrow : sexe, espionnage et violence

On l’attendait de pied ferme ce Red Sparrow, avec Jennifer Lawrence. Sauf que le film de Francis Lawrence est mou, lent, parfois ridicule, parfois violent, bête prétexte à un érotisme SM aussi gênant qu’embarrassant. Outch

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Sexe, violence, clichés et accent russe… Voilà à quoi pourrait se résumer Red Sparrow, adaptation du roman éponyme qui avait pourtant tout l’air d’une jolie promesse. Il faut dire qu’avec un Francis Lawrence aux commandes (l’homme est responsable des Hunger Games et de Je suis une légende), une star à l’affiche (Jennifer Lawrence) et un casting de première classe (Charlotte Rampling, Matthias Schoenaerts, Jeremy Irons…), on s’attendait à une pépite.

Mais passé une formidable entrée en matière aussi alléchante que réussie, Red Sparrow se vautre ensuite dans la paresse, virant au thriller interminable et neurasthénique (il aurait gagné à être raccourci d’un bon tiers).
Pendant 2 h 20 aussi fougueuses qu’un koala sous Lexomil, le spectateur suit Dominika, ex-ballerine recrutée pour devenir agent secret, contrainte de jouer de ses charmes pour séduire et manipuler un infiltré de la CIA en Russie.

De là découle un film caricatural au goût de Guerre Froide, d’ailleurs plombé par une extraordinaire faute de goût : celle de laisser ses comédiens américains incarner l’ennemi russe, usant de fait d’un accent aussi ridicule que grossier. Pour le reste, il faudra compter sur des scènes de violence gratuite sans stylisation, ainsi qu’une dose de sexe pour compléter le cahier des charges putassier (coucou la scène du viol).

Alors, certes, Jennifer Lawrence n’a jamais été aussi belle et solaire. Magnifiquement photographiée, la comédienne apparaît incandescente et sulfureuse. Elle est également investie à 200 % dans son rôle. Mais ça ne suffit malheureusement pas à rattraper un film aux enjeux inexistants, à l’hypersexualisation malsaine de son héroïne et finalement bien trop anecdotique.

Aurélien Germain

> Thriller, de Francis Lawrence (USA). Durée : 2 h 20. Avec Jennifer Lawrence, Matthieu Schoenaerts…
> NOTE : 1,5/5

Cliquez pour voir la bande-annonce :

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=D79-3yPaHy8[/youtube]

Le Bistrot d’Odile : piano, musique et bons plats

Ouvert en février 2018, Le Bistrot d’Odile propose une sympathique carte des « recettes oubliées » et n’oublie pas de parsemer le tout de… musique !

PAUSE_RESTO

On appelle ça un endroit chaleureux… Le maîtremot au Bistrot d’Odile, c’est convivialité. Pour s’en convaincre, il suffit de venir le vendredi ou le samedi soir. C’est là qu’Odile, la maîtresse des lieux et chanteuse, se rappelle ses premières amours en jouant du piano en plein resto. « Pour l’ambiance et pour que les gens se mettent à chanter », sourit-elle. Partitions et livrets de chants sont d’ailleurs disposés à côté du comptoir.
De la musique pour remplir les oreilles, pendant que les chouettes assiettes rempliront l’estomac.

Ici, c’est cuisine tradi au menu, avec un excellent rapport qualité-prix. Odile a concocté une jolie carte, où les « recettes oubliées » sont à l’honneur. Du gratin d’andouillette au Vouvray au tartare de daurade à la grenade, en passant par l’oeuf meurette ou le mythique Paris-Brest.
À tmv, on avait lu que le chef de l’établissement, le Tourangeau Benoît Sanchez, était un passionné de la création de burgers. Alors, va pour Le Roi Rose, un burger avec porc confit 6 heures dans la bière, cheddar, confit d’échalotes et une délicieuse sauce barbecue maison qui assaisonne le tout. Une création aussi originale que savoureuse, faite maison comme le pain buns et les frites qui l’accompagnent.
Le plat, copieux (la taille du burger est impressionnante !), était accompagné d’un verre de chinon (la carte est exclusivement composée de vins de Loire).

On ressort avec l’impression d’avoir mangé entouré d’amis comme à la maison (en mieux !)… et en jetant un dernier coup d’oeil au piano qui nous attend un de ces soirs. Histoire de pousser la chansonnette pour digérer.

> Le Bistrot d’Odile, 64 rue Colbert. Ouvert du mardi au samedi midi. Et le vendredi et samedi soir. Contact : 02 47 39 13 96 ou sur Facebook.

> Formule du midi à 15 €, plat du jour 9,50 €. À la carte, 5,20 € l’entrée ; de 10 à 12,50 € pour les plats.

Blue : plongée avec les dauphins

Chouette, voilà un nouveau documentaire signé DisneyNature. Avec Blue, Keith Scholey et Alastair Fothergill offrent une plongée dans différentes régions subaquatiques du globe, aux côtés des dauphins.

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Depuis une dizaine d’années, la branche DisneyNature oeuvre dans le documentaire et propose des objets aussi ludiques que militants. Au fil du temps, on a ainsi pu voir l’enfantin Grizzly, le travail titanesque d’Au Royaume des singes, ou encore le magnifique Il était une forêt.
Objectif ? Proposer de sublimes images pour amener le spectateur – notamment les plus jeunes – vers une réflexion sur l’environnement.

C’est de nouveau le cas ici avec un documentaire signé Keith Scholey et Alastair Fothergill. Naïvement titrée Blue dans sa version française du nom de son « personnage » principal (Dolphins est le titre original…), cette plongée dans les océans veut de nouveau sensibiliser à la protection de nos espaces naturels, cette fois à travers la figure du dauphin. Habile, quand on sait le capital sympathie de la bête.

On y suit donc l’animal à travers un périple qui nous fait découvrir diverses régions subaquatiques du globe, mais aussi de nombreuses espèces connues (la baleine à bosse) ou méconnues (l’amusant squille multicolore).

Visuellement époustouflant, Blue est d’une maîtrise technique sans faille. Les jeux de lumière et de couleur sont tout simplement sublimes. Les documentaristes mènent alors la danse et embarquent le spectateur (enfants et adultes, ouf) dans des mouvements constants (le ballet des dauphins), pour finalement esquisser un message clair.
« Si vous voulez avoir des dauphins dans le futur, il est nécessaire d’avoir des récifs coralliens », disait récemment Keith Scholey. Un écho à Blue, dans lequel on s’aperçoit que tout fonctionne finalement comme une petite ville, avec un écosystème et des espèces subsistant grâce aux coraux. Aujourd’hui, 20 % des récifs coralliens sont détruits en raison du changement climatique…

> Documentaire de Keith Scholey et Alastair Fothergill (USA). Durée : 1 h 18.
> NOTE : 4/5

Voir la bande-annonce :

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=KCf-0hfyucc[/youtube]

Après la guerre : film politique et humain

Remarqué au festival de Cannes, le premier film d’Annarita Zambrano, Après la Guerre, débarque en salles cette semaine.

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Nous sommes en 2002. À Bologne, en Italie. Le refus de la loi travail explose dans les universités (comment ça, ça vous rappelle quelque chose ?). L’assassinat d’un juge, à la sortie d’une conférence, fait ressurgir les fantômes du passé, ceux des « années de plomb ». La blessure politique s’ouvre de nouveau et on accuse rapidement Marco Lamberti, réfugié en France et ancien leader d’extrême-gauche, protégé par la « doctrine Mitterrand ». Il va alors prendre la fuite avec Viola, sa fille de 16 ans, tandis que le gouvernement italien demande son extradition…

C’est un petit brûlot politique que signe ici Annarita Zambrano avec Après la guerre (Dopo La Guerra, en VO). Pour son premier long-métrage, la réalisatrice esquisse les pressions diplomatiques entre deux pays européens, mais Après la guerre se voit davantage comme un zoom sur l’Humain, comme un grand portrait.
Ou plutôt des portraits, puisqu’on s’attarde tour à tour sur Marco, sa mère, ou encore sa sœur et bien sûr la jeune ado Viola, sur qui le film finit par se concentrer.

Malgré un ensemble un peu trop classique et convenu dans sa mise en scène, ainsi qu’une dimension politique qu’on aurait souhaité plus explosive, Après la guerre se distingue toutefois par sa puissante sobriété et sa narration reposant sur les personnages. Il permet alors à Zambrano d’explorer avec justesse et retenue deux mondes antagonistes, de confronter deux générations face aux erreurs du passé.

Plus qu’un film politique et politisé, Après la guerre est surtout un drame psychologique naturaliste. Habile de la part d’Annarita Zambrano, une cinéaste fort prometteuse…

> Drame, d’Annarita Zambrano (Italie/France). Durée : 1 h 32. Avec : Giuseppe Battiston, Barbora Bobulova, Charlotte Cétaire…
> NOTE : 3,5/5 

Bande-annonce :

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=hCAgCmEmdjY[/youtube]

La Vida Loca : le bar à manger bien sympa

Ce n’est pas tout à fait un restaurant, ce n’est pas tout à fait un bar… C’est un bar à manger ! On a testé La Vida Loca et son ambiance super chouette…

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Avouons-le : depuis son ouverture mi-janvier, la Vida Loca nous faisait de l’oeil. Pensez-vous : un endroit qui respire la sympathie et l’ambiance « à la cool » (les oeuvres accrochées au mur, à l’esprit tattoo, donnent un réel cachet à l’ensemble), avec de la bonne musique, des barmen aussi accueillants que tatoués et une carte réussie avec bières de choix, cocktails et vins bios issus de petites exploitations.
Que demande le peuple ?

Eh bien pas grand-chose de plus si ce n’est un peu de solide pour accompagner le liquide.
Et justement, ça, La Vida Loca l’a bien compris en s’identifiant « bar à manger », à la croisée entre bar, brasserie et restaurant. Alors ici, les plus gourmands peuvent se délecter de ribbs marinés ou de légumes de saison, voire de lasagnes végétariennes avant de se faire un petit mojito cheesecake en dessert (un délice !).

De bons petits plats simples, mais efficaces, avec d’excellents produits… qui se retrouvent aussi sur des planches apéritives bien fournies.
Ce soir-là, pour soutenir notre pinte de Petrus, on a choisi la fournée à 10 € qui présentait, en vrac, saucisson au vin, cake au chorizo, tarte aux légumes, cubes d’emmental frais ou encore petites madeleines au chèvre, tapenade et autres accompagnements.

Essayé et adopté : fraîcheur en bouche, plaisir gustatif, pas de chichis et prix plus que raisonnables, La Vida Loca vise juste et bien pour ses premiers pas. De quoi passer, normalement, une sacrée soirée, comme dirait notre ami Jean-Pierre Foucault (désolé pour la référence).

> 16 rue de la Rôtisserie (à la place de l’ancien Cheyenne Bar). Ouvert de 18 h à 2 h. Contact : 09 86 45 01 20 ou facebook.com/lavidalocatours
> Planches de 5 à 15 €. Sinon, à la carte, entrée/plat ou plat/dessert à 18 €. Menu complet à 23 €.

Dans les coulisses de la rédac de tmv

[Spécial #AssisesDuJournalisme] À l’occasion des Assises du journalisme qui se dérouleront à Tours du 14 au 17 mars, tmv a souhaité vous ouvrir les portes de sa rédac, afin de découvrir un quotidien fait de café, de sujets à trouver, d’amour et d’astrologie bidon. 100 % authentique… ou presque !

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Passer les portes de tmv pour découvrir comment la rédac’ fonctionne, peu y ont eu droit, si ce n’est quelques stagiaires courageux, attirés par notre antre… et qui ne sont plus jamais revenus (on recherche toujours l’apprentie- journaliste disparue dans nos couloirs en juin 2014 d’ailleurs. Envoyez OUPS au 6 15 15).

Pour le reste, le commun des mortels ne sait pas vraiment ce qui se cache derrière nos murs et quels sont les sombres secrets qui émaillent le quotidien des journalistes. On croirait presque être dans un épisode d’Enquête exclusive. Mais sans drogue, prostituées et Bernard de la Villardière, contentons-nous de vous décrire l’envers du décor.

LE LUNDI, PAS DE CHICHIS

Le réveil sonne, le journaliste de tmv grogne. Nous sommes lundi, le pire jour de la semaine pour tout humain normalement constitué. Le premier oeil s’ouvre. Il est (trop) tôt. Le deuxième oeil s’ouvre. Il est (trop) tard. Le journaliste de tmv arrive donc généralement en trombe (non, pas « en retard », mauvaises langues !) au bureau. Les locaux sont situés au siège de La Nouvelle République, avenue Grammont, en face du carrefour de Verdun, merveilleux endroit où les voitures ont l’incroyable occasion de parcourir 200 mètres en 1 h 43.

Mais pas l’temps d’niaiser, comme diraient nos amis québécois. Le lundi, c’est bouclage du prochain numéro. Chez nous, la semaine commence donc par… la fin ! Une agréable journée, durant laquelle les journalistes s’aiment, rient et s’embrassent (ou pas)… tout en quémandant au dernier moment de multiples changements à des maquettistes d’une patience indescriptible.
Habituellement, c’est durant la matinée que sont réalisées les pages « chaudes » (l’actu tourangelle et internationale en début de journal). Ainsi que les corrections et, plus tard, le travail sur la une : tragique moment où, fatigue de fin de journée oblige, le dérapage n’est jamais très loin. C’est ainsi que vous échappez, parfois de peu, aux titres à jeu de mot honteux.

19 h 30, c’est la deadline. C’est à cette heure-ci que le journal part à l’impression. Là, plus rien n’est possible. Beugler « stoppez les rotatiiives ! » comme une vache limousine en fin de vie ne changera rien. Si erreur ou coquille il y a, elle y restera. Et le responsable culpabilisera le restant de la semaine, flagellé par des collègues psychopathes (1) munis de branches d’orties.

(1) D’après une étude du psychologue Kevin Dutton, le métier de journaliste est à la 6e place des professions où l’on trouve le plus de psychopathes. Désolé.

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DES SUJETS ET DU CAFÉ

Le lendemain – mardi pour celles et ceux du fond qui n’auraient pas suivi – se décompose en deux gros morceaux. Durant une matinée, c’est la mise en ligne : le journaliste de mauvaise humeur (pléonasme) poste et réalise la mise en page des articles à paraître sur le site internet.
Bugs de WordPress, arrêts intempestifs, photos introuvables et autres joies technologiques font du mardi matin un moment d’allégresse jamais ô grand jamais ponctué de vilains mots grossiers. C’est le mardi après-midi que se déroule la conférence de rédaction. Soit le moment fatidique où sont choisis les sujets qui se trouveront dans les numéros à venir. Pour y survivre, il vous faut un bloc-notes, des stylos, quelques litres de café, une canette d’une boisson-avecun- taureau-qui-vous-donne-des-ailes et du jus de cerveau. La réunion ressemble à un brainstorming d’une heure à une heure trente.

En tant que journalopes illuminati reptiliens à la botte du pouvoir, nous essayons de proposer des articles aussi divers que variés, de la culture à la santé, en passant par des sujets société ou économiques. Tout en nous imposant une ligne directrice : s’adresser à tout le monde, défricher, faire découvrir, en faisant le travail sérieusement mais avec un ton décalé.

L’HOROSCOPE : JE T’AIME, MOI NON PLUS

Tantôt adorée, tantôt haïe, cette rubrique déjantée ne laisse pas indifférent. Il y a eu des mails d’amour, des remerciements et des « qu’est-ce que vous nous faites rire ». Et il y a eu des messages d’insultes, des courriers nous ordonnant « d’arrêter la fumette » et même une menace de traîner l’astrologue au tribunal, car « certaines personnes pourraient se sentir visées et humiliées » (sic).

Le secret de fabrication est donc bien gardé. Pourquoi tant de haine ? L’astrologue bénéficie-t-il d’un garde du corps ? Lit-il vraiment dans les entrailles des stagiaires ? Est-il humain ou un hommecrabe ? Pourquoi s’en prend-il au Bélier ? Pourquoi les Sagittaires sontils à la fois chouchoutés et tourmentés ? Mystère. Tout juste peut-on vous dire que la personne en charge de l’horoscope s’appelle (oups, problème de clavier).

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RESTO, BOULOT, DODO

Le reste de la semaine, la fine équipe prépare, rédige et construit le futur numéro. Au programme : des rencontres et des interviews avec des figures locales ou de parfaits inconnus à mettre en lumière ; des disques à écouter ; des films à chroniquer ; des coups de fil à passer ; des personnes à qui répondre sur les réseaux sociaux ou au téléphone (quand nous ne sommes pas sur le terrain) ; des reportages passionnants à réaliser ; des restos à tester anonymement sans annoncer notre venue avant, on le rappelle (même si, on le sait, les journalistes sont tous vendus et corrompus).

À côté de cela, il faut s’entretenir avec les éventuels pigistes ou Giovanni, alias Crayon-Qui-Tue, qui s’apprête à pondre son dessin piquant. Il faut également organiser des batailles sanglantes dignes du Seigneur des anneaux avec nos collègues de NR Communication en charge de la publicité pour tmv, ou encore construire le chemin de fer du numéro, c’est-à-dire l’ossature du journal page par page.
Alors que le nouveau numéro de tmv vient de sortir, il est distribué dans les rues par nos streeters d’amour, bravant les obstacles comme le froid, la canicule, la pluie, la tempête ou les fans de Kev Adams.

Mais la page est déjà tournée : la rédac’ ne pense plus au petit dernier et se concentre sur la prochaine édition. Les yeux rivés vers le bouclage du lundi. C’est reparti pour un tour, en espérant une fois encore que le nouveau numéro de tmv sera un plaisir pour les lecteurs.

Récit : Aurélien Germain
Illustrations : Giovanni Jouzeau

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Hostiles : un western d’époque

Hourra, le western revient au cinéma ! Et connaît un second souffle avec Hostiles, la dernière réalisation de Scott Cooper. Au programme, Christian Bale et Rosemund Pike dans un film d’une noirceur absolue (avec un peu d’espoir dedans quand même, car hé ho, c’est Hollywood).

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Le premier quart d’heure d’Hostiles est d’une rare intensité. Il donne le ton de ce que sera ce western signé Scott Cooper : ici, la mort planera à chaque instant. Car en quelques minutes, lors de sa séquence d’ouverture d’une froideur terrible, le cinéaste filme une famille décimée par des Comanches. Violence sèche et horreur.
Seule Rosalee, la mère, survivra. Rescapée mais traumatisée, elle croisera en 1892 la route de Joseph Blocker, capitaine de cavalerie contraint d’escorter Yellow Hawk, chef de guerre Cheyenne mourant.

Durant plus de 2 heures, Hostiles se mue alors en western humaniste. Une sorte de road movie au milieu de paysages sublimes, montrant la complexité des relations humaines hommes blancs/autochtones. Hostiles est intense et tourmenté. Tout comme l’histoire qu’il raconte. Tout comme les personnages de son récit.
Notamment le trio Joseph, Rosalee, Yellow Hawk, respectivement joués par Christian Bale, Rosamund Pike et Wes Studi. Le premier, d’une parfaite justesse, est brillant. La seconde, forte mais fragile, est formidable. Le troisième est tout en retenu et en émotion.

Évidemment, Hostiles n’est pas sans défauts : il souffre de grosses longueurs et on regrettera son final bien trop gentillet qui jure avec la dureté du film.
Mais il donne un coup de fouet bienvenu à un genre souvent trop manichéen. Hostiles est aussi prenant que sombre.

Et, grâce à son sous-texte, se pose comme un film dans l’ère du temps, traduisant les préoccupations de l’Amérique d’aujourd’hui. Car, ainsi que le déclarait le réalisateur, il révèle in fine le schéma « reproduit de nos jours avec les Afro-Américains ou la communauté LGBT ». Un western d’époque, finalement.

> Western, de Scott Cooper (USA). Durée : 2 h 13. Avec Christian Bale, Rosamund Pike, Wes Studi…
> NOTE : 3,5/5 

Voir la bande-annonce :

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=K_X5bODZNf0[/youtube]

Moi, Tonya patine vers l’Oscar

Moi, Tonya sort en salles cette semaine. Mené par un casting exceptionnel, le film est bien parti pour rafler quelques statuettes…

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1994. À quelques jours des JO, la patineuse Nancy Kerrigan est attaquée et blessée au genou avec une barre de fer. Très vite, les soupçons se portent sur l’entourage de Tonya Harding, patineuse également et concurrente, star montante qui va alors exploser en pleine ascension.

Ce fait-divers qui a passionné l’Amérique est aujourd’hui repris par Craig Gillepsie dans Moi, Tonya.
Un spectacle brillant et passionnant, retraçant la vie de la sportive déchue, de ses premiers pas sur la glace à sa chute. Là où Gillepsie vise juste, c’est en s’écartant du sentier risqué du biopic académique. Car sous ses airs de film à Oscars « d’après l’histoire vraie de… », il est surtout une comédie mordante : ici, les personnages trash font vivre une oeuvre à l’humour aussi noir que cruel.

Une mixture surprenante gérée avec brio et aidée par un montage aiguisé (les scènes sont coupées par de « fausses » interviews face caméra) et une galerie d’acteurs remarquables. On notera évidemment la performance de Margot Robbie, transformée et habitée par le rôle (le meilleur de sa carrière ?).
Mais force est de constater qu’Allison Janney est tout aussi hallucinante en incarnant la mère de Tonya, femme brutale et imbuvable, tant dans son comportement que dans ses méthodes. Le spectateur assiste alors, impuissant, au quotidien d’une femme forte martyrisée tour à tour par sa maman et son mari (Sebastian Stan, excellent). Ces violences familiales et conjugales, filmées d’une façon terriblement crue, suscitent l’empathie pour une Tonya Harding clouée au pilori par les médias, mais représentée ici comme une battante.

Moi, Tonya réussit à être tragique et drôle à la fois. Un drame qui devient une comédie. Moi, Tonya patine vers l’Oscar…

Aurélien Germain

> Comédie satirique de Craig Gillepsie (USA). Durée : 1 h 51. Avec Margot Robbie, Allison Janney…
> NOTE : 4/5 

Bande-annonce de Moi, Tonya :
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Qx-Pr3iS4IQ[/youtube]

Phantom Thread : les adieux de Day-Lewis

C’est normalement l’ultime film de l’immense Daniel Day-Lewis. Phantom Thread sort cette semaine dans nos salles obscures.

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C’est son dernier rôle. Après cela, le triple Oscarisé Daniel Day-Lewis prendra sa retraite. Fini, terminé. Phantom Thread ne mériterait ainsi d’être vu rien que pour ça, pour l’ultime apparition d’un comédien incroyable et talentueux. Un acteur qui retrouve là le cinéaste Paul Thomas Anderson 10 ans après There will be blood. Deux maniaques du détail réunis. De quoi propulser Phantom Thread vers les sommets.

Voici donc l’histoire de Reynolds Woodcock, couturier de renom pour mondains, multipliant les conquêtes jusqu’au jour où une jeune femme, Alma, va bouleverser son quotidien de célibataire endurci.
Une nouvelle fois, le charisme de Day- Lewis irradie l’écran dès les premiers instants. Pilier du film, métamorphosé en gentleman aussi passionné que colérique, il porte le film à bout de bras. L’emmène où il veut. Subjugue autant que son personnage subjugué par sa muse.

Évidemment, derrière tout ça se cache aussi la patte de P.T. Anderson. Ici, l’Angleterre fortunée des années 50 est reconstituée avec minutie. Le réalisateur prouve encore sa maîtrise via une mise en scène technique, un travail d’orfèvre, d’une précision redoutable, tant dans les cadrages que dans la composition et ses effets de lumière.
Sa contemplation permet alors d’esquisser, lentement, un jeu amoureux terrible et pervers, tortueux et passionnel. Bref, la folie de l’amour.

Phantom Thread est finalement d’une froideur extrême. Ampoulé, même. De quoi refroidir un paquet de spectateurs pas forcément friands du genre. Pour ceux-là, Phantom Thread sera d’un ennui total, interminable. Pour les amoureux du cinéaste, ce film en forme de chant du cygne sera gracieux et fascinant. Dans tous les cas, Phantom Thread est unique. Tout comme Anderson et Day-Lewis.

Aurélien Germain

> Drame, de Paul Thomas Anderson (USA). Durée : 2 h 10. Avec Daniel Day-Lewis, Vicky Krieps, Lesley Manville…
> NOTE : 3,5/5 

Bande-annonce :
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=xNsiQMeSvMk[/youtube]

On a testé le Tia Gourmet

Vous êtes sûrement passé devant : situé rue des Halles, l’immense Tia Gourmet propose épicerie fine, cave à vin et… espace restauration que l’on a bien sûr testé.

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Mais où est-on ? C’est un peu l’impression qu’on ressent quand on passe la porte vitrée automatique de Tia Gourmet, situé à deux pas de la basilique Saint-Martin. Un immense mur végétalisé dans l’entrée, une cave à vin au sous-sol, un salon de thé au-dessus et des étagères remplies de produits d’épicerie fine, de produits asiatiques ou encore de thé, d’huile ou de céréales bio en vrac.
Dans un autre recoin des 450 m2 de cet ancien magasin de prêt-à-porter, des frigos remplis de bols en plastiques : saumon et riz basmati, bò bun, poulet au caramel, sushis, perles de coco ou de tapioca…

Rien n’excède 10 € dans ces plats asiatiques à emporter ou à déguster sur place. On peut aussi choisir parmi une large gamme de bières du monde.
Après mon passage en caisse, je m’installe dans un des confortables fauteuils colorés du restaurant en attendant que le serveur réchauffe au micro-ondes mon poulet au basilic. Il me servira une dizaine de minutes plus tard sur un petit plateau avec mon dessert et ma boisson, le tout pour 19,75 €. Image8

C’est chaud et bien épicé, comme les plats du Mao, place Jean-Jaurès. Normal, parmi les associés de Tia Gourmet, deux font partie de la restauration et viennent de ce restaurant, un vient de la grande distribution et le dernier est issu du commerce. Les plats sont préparés le matin par une équipe de cuisiniers située dans un laboratoire en centre-ville.

La dizaine de plats à la carte varie ponctuellement mais les propositions devraient évoluer au fil des saisons. Les spécialités italiennes, portugaises ou africaines pourraient s’inscrire aussi au menu, pour une offre ouverte sur le monde entier.

> Tia Gourmet, 73 rue des Halles, Tours. Ouvert du mardi au jeudi, de 10 h à 19 h et du vendredi au samedi de 10 h à 19 h 30. Réservations au 02 47 64 85 25.
> Plat à moins de 10 €, dessert et boisson à 4 € en moyenne, sur place ou à emporter.

Le Voyage de Ricky : la critique

Divertissement familial, mais surtout destiné aux enfants, Le Voyage de Ricky est un nouveau venu dans le film d’animation.

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Difficile de se faire un nom dans le monde de l’animation. À son modeste niveau, Le Voyage de Ricky essaye de se faire une petite place.
Petite, car — soyons honnête — cette coproduction internationale a tout de même du mal à rivaliser face au tout-puissant Pixar.

Les premières minutes laissent place au doute. Le film met en scène Richard, un moineau orphelin récupéré par des cigognes qui finit de nouveau abandonné le jour où sa famille adoptive doit partir pour une grande migration vers l’Afrique, voyage impossible pour le petit oiseau. Richard va quand même tenter de rejoindre l’autre continent.

Ratant son envol, ce film des airs propose d’emblée une introduction naïve, au récit vu et revu, saupoudré d’enjeux quasi-inexistants et éculés. Une mise en bouche un peu trop facile qui va pourtant déboucher, par la suite, sur un périple initiatique correct. Si dans l’ensemble, Le Voyage de Ricky est vraiment trop simpliste, en raison de sa visée enfantine (les adultes pourront décrocher) et pèche par sa linéarité, il a le mérite de dessiner une galerie de protagonistes vraiment attachants à la personnalité travaillée (on s’amuse alors par exemple du perroquet fan de disco ou du corbeau mafioso).

Côté animation, le niveau est honnête sans être éblouissant (quelques menus défauts comme certains mouvements saccadés des oiseaux ou la finition des cigognes). Mais Le Voyage de Ricky possède toutefois son lot de belles séquences, via un très beau travail sur le ciel et l’eau, ainsi que de bonnes idées comme cette scène du rêve esquissée en peinture.
Ricky et ses copains oiseaux font donc partie d’une petite oeuvre gentillette : loin d’être mauvaise, mais pas non plus de quoi nous clouer le bec.

> Film d’animation, de Toby Genkel et Reza Memari (Belgique, Allemagne, Luxembourg, Norvège). Durée : 1 h 24.
> NOTE : 2,5/5 

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=0Ppp4VqVxeY[/youtube]

La Suite : du nouveau avenue Grammont

Le haut de l’avenue Grammont va-t-elle reprendre un peu de couleurs ? Un nouveau restaurant a ouvert à côté du Pym’s : il s’agit de La Suite qui remplace l’ancienne Casa Nostra.

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Cela faisait 5 ans que les locaux de l’ancienne pizzeria La Casa Nostra attendaient un repreneur. Sa fermeture avait plombé un peu plus le haut d’avenue Grammont souffrant déjà de son manque de commerces et de restauration.

Mais Serge Partouche, patron de la boîte de nuit Le Pym’s, s’est décidé à relancer la machine en ouvrant les portes de La Suite.
Depuis mi-décembre, au 166 avenue de Grammont, il faut donc compter sur ce petit nouveau… pas si petit ! Car de l’ex-établissement qu’il remplace, La Suite a gardé son immense espace. La salle est aérée et vaste, sentiment renforcé par les grandes fenêtres qui éclairent amplement le tout.

Côté déco, La Suite joue la simplicité : chaises en résine tressée, murs au tons chaleureux et rideaux rouges pour habiller l’ensemble. Même si — ouverture récente oblige — l’équipe est encore en rodage, l’accueil est des plus aimables (le jour de notre visite, le service était remarquable). À la carte, les burgers nous font de l’oeil, entre le Pym’s au foie gras et compotée d’oignons rouges, et l’Écossais garni de son pavé de saumon bio. Mais notre dévolu se jette finalement sur le pavé de bœuf de Montbéliard (17 €).
Verdict : une bonne pièce de viande, quoiqu’un poil trop cuite à notre goût (mais rien de très grave) et idéalement assaisonnée avec sa sauce au poivre. L’accompagnement, entre salade de jeunes pousses et pommes sautées en persillade, se marie avec justesse !

Gérée par le chef de L’Odéon Olivier Imbert, La Suite démarre donc bien et a, en plus, une tonne d’idées et de projets dans sa besace. En clair, une bouffée d’air frais au paysage et un coup de fouet bienvenu dans un coin de Tours qui manquait clairement de vie.

> 166 avenue de Grammont à Tours. Ouvert les midis du lundi au vendredi, ainsi que les jeudis-vendredis-samedis soirs. Contact : 09 50 78 31 59.
> Plat du jour à 13 €. Et de 15 à 24 € à la carte.

Wonder Wheel : le dernier Allen au goût amer

Woody Allen est de retour avec son 47e film. Sauf que Wonder Wheel, en plus d’être un énième « Woody Allen » sans grande inventivité, baigne dans la controverse.

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Wonder Wheel aura connu une gestation difficile. En plein scandale Weinstein, la nouvelle offrande de Woody Allen a vu son avant-première, mi-octobre, annulée, rappelant par ailleurs que le cinéaste était lui aussi éclaboussé par des accusations d’agression sexuelle sur sa fille adoptive et lâché par de nombreux comédien(ne)s (lire billet d’humeur de notre version print reproduit ci-dessous).
Un mois plus tard, le réalisateur new-yorkais zappait purement et simplement l’instant promo- interview, tandis que certains critiques descendaient Wonder Wheel, y décelant un écho à la vie privée de Woody Allen (connu pour parsemer ses fictions de sa vie personnelle).

Wonder Wheel a donc un goût amer. On ne le regarde pas “juste comme ça”, le récit étant axé sur l’aventure extraconjugale d’une mère de famille avec un jeune sauveteur en mer qui, lui-même, va flirter avec… la belle-fille ! Outch…

Ceci à part, il n’y a pas grand-chose de neuf à se mettre sous la dent ici. Allen fait du Allen avec l’éternel triptyque trahison, triangle amoureux et drama à la clé. Le cinéaste déroule alors un récit déjà-vu, aux procédés éventés (les monologues face caméra) et à la marque de fabrique qui peut lasser (Wonder Wheel est verbeux).

Mais Woody Allen parvient toutefois à garder le cap. D’une part, grâce à un charmant casting (Kate Winslet est fascinante, James Belushi bourru mais attendrissant). D’autre part en accouchant d’un film à la photographie somptueuse, véritable plongée dans les 50s sublimée par des teintes éblouissantes (Vittorio Storaro, d’Apocalypse Now, est aux commandes).. Correct, mais désespérément prévisible ; beau dans la forme, mais plat sur le fond. Avec ce 47e long-métrage, Woody Allen n’a peut-être plus rien à dire…

> Drame, de Woody Allen (USA). Durée : 1 h 41. Avec Kate Winslet, Juno Temple, Justin Timberlake, James Belushi…
> NOTE : 2/5 

Cliquez ci-dessous pour la bande-annonce :

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=HCXi7yEnPHE[/youtube]

BILLET HUMEUR

WONDER WHEEL. UN FILM DE WOODY ALLEN, PAS BIEN FOLICHON, la tambouille habituelle. Sauf que ce coup-ci, le Woody, il a du plomb dans l’aile. Il y a quelques jours, Dylan Farrow, sa fille adoptive, a réitéré ses accusations : le cinéaste l’aurait agressée sexuellement lorsqu’elle avait 7 ans. Lui a de nouveau démenti. L’affaire dure depuis 25 ans, entre enquêtes et contre-enquêtes, accusations de manipulation des deux côtés, zones d’ombre…
Alors Dylan Farrow a commencé à s’interroger : pourquoi ces acteurs et actrices qui tapent dans le lard du porc Weinstein, mais qui bizarrement esquivent-ils le sujet Allen, génie intouchable ? Puis, tout doucement, le tout-Hollywood essoré dans le tsunami des scandales sexuels a commencé à réagir.
Outre-Atlantique, on finit par lâcher le réalisateur aux grosses lunettes. Comédien(ne)s et personnalités disent bye bye Woody. Plus personne ne lui dit I love you.
En revanche, en France, Jack Lang s’est ému du « Woody Allen bashing ». Snif. Pierre Arditi s’est agacé du « puritanisme américain ». Snif. Frédéric Beigbeder a invité le cinéaste à venir en France, où l’on sait faire la part des choses, parce que « l’homme privé ne nous regarde pas ». Snif. En fait, ici, c’est comme avec Polanski : c’est rigolo, on n’ose pas trop.

Restaurant : Le B, testé par l’EPJT !

Toujours dans le cadre de la semaine spéciale EPJT, les étudiants de l’Ecole de journalisme s’occupent de la chronique resto avec, aujourd’hui, Le B ! #EPJTMV

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Du frais au prix de l’industriel, c’est par ce slogan que le restaurant B vous invite à découvrir sa carte, dans la zone industrielle du Menneton, au bord du Cher. Le choix est difficile : des salades, des woks, mais surtout une dizaine de burgers qui se veulent raffinés et composés à partir de produits frais.

Le menu à 14,90 € propose un burger, des frites, un dessert et un soda. Le tout nous est apporté en même temps en une dizaine de minutes, sur un plateau, comme au self. Les frites sont servies dans un petit panier, le burger présenté dans une grande assiette carrée.
Nous avons opté pour un Italien, avec une escalope panée, une tranche de bœuf, du pesto et de la mozzarella. Le chef conseille lui le Carnivore, un burger pour les gros mangeurs avec un bon steak haché et du fromage à raclette !

On ne va pas se le cacher non plus : le goût est là mais on n’est pas totalement emballé par notre burger italien… Rien à dire sur la fraîcheur mais il manque ce « p’tit quelque chose » pour rendre ce burger vraiment exceptionnel. Un autre collègue, qui a pris un burger plus classique avec du cheddar, est satisfait de son plat. O

uvert il y a un an, le B est le deuxième restaurant des propriétaires du restaurant-discothèque le New 80, basé à Saint-Pierre des Corps. Le B leur permet de se consacrer à la cuisine dans un cadre sobre et lumineux. Le décor est simple mais on s’y sent bien, on n’étouffe pas. Le soir, les plateaux sont remplacés par des sets de table et l’ambiance du restaurant se veut plus conviviale. Une adresse à retenir dans une zone où l’on trouve peu de restaurants !

François Breton

>Le B, 5 rue du Champ de Tir, Tours. Menu burger, boissons sans alcool et dessert à 14,90 €. Plat du jour le midi. 
> Ouvert du lundi au dimanche, de 12 h à 14 h 30, puis de 19 h à 22 h 30. Fermé le dimanche midi. Tél. 02 47 65 08 16.

24 h limit, film d’action trop limite

Cette semaine, la chronique ciné est signée des étudiants de l’EPJT, dans le cadre de notre numéro spécial. Zoom sur 24 h limit, qui sort en salles ce 17 janvier.

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Ethan Hawke (Les 7 Mercenaires) incarne Travis Conrad, dans le nouveau film d’action de Brian Smrz (Mort subite). Il joue un tueur d’élite sur le point de prendre sa retraite lorsqu’il se fait tuer lors d’une mission en Afrique du Sud. Mais ses employés ne sont pas encore prêts à le laisser partir… Ils tentent alors une expérience et arrivent à le réanimer pour 24 heures seulement.

Le compte à rebours de sa dernière journée est inscrit en chiffres digitaux sur son bras : ce n’est pas sans rappeler le film de science-fiction d’Andrew Niccol, Time Out, sorti en 2011 (et qui était nettement plus réussi). Car malheureusement, 24H Limit est prévisible. Trop prévisible même. Le scénario en lui-même a déjà été vu plusieurs fois : un tueur d’élite qui attend simplement que tout le monde lui fiche la paix, sur la voie de la rédemption, mais qui, par sens du devoir, va accepter une dernière mission.
On retrouve ainsi tous les clichés d’un film d’action dans un très court laps de temps (le film ne dure qu’une heure trente) et la scène de baston finale relève du fantastique. Conrad aurait dû mourir déjà depuis un moment, étant donné qu’il a perdu au moins 32 litres de sang, son corps est criblé d’éclats de balles, mais il tient toujours debout…

Dans 24H Limit, force est de constater qu’Ethan Hawke porte à bout de bras le film. Il tente de montrer que son personnage est un gars bien, notamment grâce à ses hallucinations dans lesquelles il revoit sa femme et son fils décédés. Mais cela ne prend pas vraiment.

On notera toutefois des scènes de bagarres réussies et bien chorégraphiées. Brian Smrz a refusé de les réaliser par ordinateur et a préféré utiliser de vrais cascadeurs et ses acteurs. Ce qui rend très bien à l’écran. Bilan ? Si vous voulez un bon film d’action, refaites-vous plutôt un Die Hard.

Manon Brethonnet

> Thriller/Action (USA), 1 h 32, de Brian Smrz. Avec Ethan Hawke, Paul Anderson
> NOTE : 2/5 

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=zrCb5klZZCc[/youtube]

Downsizing : être miniature, la grande vie !

Chérie, j’ai rétréci Matt Damon ! Dans Downsizing, le comédien se retrouve miniaturisé, à la recherche d’un peu de bonheur…

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Matt Damon savoure sa dernière bière, avant d’être miniaturisé.

Et si on miniaturisait les êtres humains, afin de régler le problème de la surpopulation et du changement climatique ? Ce pitch, loufoque et intrigant, c’est celui de Downsizing, la nouvelle offrande d’Alexander Payne, déjà responsable de Nebraska et The Descendants. Avec un postulat aussi excitant, il y ava it de quoi s’attendre à une petite merveille d’inventivité…

Et d’inventivité, Downsizing n’en manque pas. Du moins au début. Dans cette science-fiction mâtinée de comédie, le matériau de base est tellement riche que les idées fusent lors de la première heure. L’univers dépeint est riche, la balade dans ce nouveau monde minuscule est jubilatoire, certaines séquences étant même très drôles (l’opération de miniaturisation, les premiers pas dans cette vie où l’on mesure 12 cm…). D’autant que Downsizing est habilement porté par une jolie distribution : notamment Matt Damon, toujours en justesse et en sincérité, ou encore Christoph Waltz et son habituel surjeu jouissif comme il faut.

Doté d’un sous-texte intéressant, Downsizing est loin d’être un brûlot politique dénonciateur. Mais il évoque subtilement les problèmes écologiques et de surconsommation, tout en soulignant une foultitude de faits, comme les inégalités, les flux migratoires, l’égoïsme, etc. Des thématiques pertinentes, donc, qui finissent pourtant noyées dans une dernière demi-heure interminable et digressive. Une incompréhension qui torpille littéralement le film du cinéaste qui, disposant d’un trop-plein d’idées, refourgue le tout dans une partie finale aussi brouillonne que flottante. Malgré son immense potentiel et son départ sur les chapeaux de roue, Downsizing finit malheureusement par s’enliser. Payne aurait-il vu trop grand ?

A.G.

> SF/Comédie. Durée : 2 h 08. (USA) D’Alexander Payne. Avec Matt Damon, Hong Chau, Christoph Waltz…
> NOTE : 3/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=cAFQzq4rrRY[/youtube]

Gusto : le bon goût de l’Italie

La rédaction a décidé de tester le restaurant Gusto, à Tours. Embarquez pour l’Italie mais… n’oubliez pas de réserver !

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Dès le premier contact avec le restaurant Gusto, on s’envole vers l’Italie. « Pour due (deux – NDRL) personnes ? », demande le chef Cristiano originaire des Pouilles, région située au sud-est de l’Italie. Ouvert depuis le 20 septembre, ce nouveau bar-restaurant récolte déjà les fruits du bouche à oreille et il vaut mieux réserver sa table.

Avec Ingrid, ils peuvent servir une cinquantaine de personnes en une soirée, dans le respect de l’hospitalité italienne et « en laissant le temps à chacun de profiter du moment », précise Ingrid, originaire de Tours. À deux pas de la place Plumereau, dans la rue de la Rôtisserie, l’établissement a organisé l’espace en fonction de ses deux activités.
L’avant est davantage destiné à boire un verre autour d’une « plancha » de fromages ou de charcuterie (11,90 € par personne) ; et l’arrière, permet de déguster les spécialités de Cristiano en admirant l’une des 200 photos dédicacées de stars. Le menu présente les « antipasti » (entrées), des spécialités des Pouilles comme la « burrata » un fromage italien fait à partir de mozarella ou la « frisella » dit aussi « pain des Croisés ».

Il y a aussi bien sûr des « pasta » confectionnées maison tout comme la sauce pesto aux amandes, ou les « carne » (viandes) dont le veau à l’huile de truffe blanche. Pour terminer, les « dolci » (desserts), parmi lesquels, le traditionnel tiramisu ou le café affogato, servi chaud sur de la glace.

Et dans tout ce qu’ils font, « il gusto », le goût, est bien là. « Les produits avec lesquels on cuisine, les vins, la bière viennent d’Italie, beaucoup des Pouilles, sauf le jambon de Parme de Felino », explique Ingrid qui, elle aussi, peut tenir la conversation en italien.

> Gusto, 10 rue de la Rôtisserie à Tours.
> Restaurant et bar ouvert du lundi au samedi, midi et soir, jusqu’à 2 h. Menu du midi en semaine, pasta (pâtes) e dolce (dessert) à 15, 90 € ou menus à trois plats à 25,90 € ou à 29,90 €. Réservations au 09 73 25 30 12.

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Wonder : un film merveilleux

Wonder, c’est une petite pépite. Le film sort au cinéma ce mercredi 20 décembre. C’est le moment de profiter d’un joli conte sur la tolérance avant les fêtes.

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« Faites le plein de bonheur, courez voir Wonder », « Une merveille »… Il faut avouer que les phrases d’accroche placardées sur les affiches promo de Wonder avaient de quoi inquiéter. Généralement, ce marketing un peu bancal laisse présager d’une oeuvre bien moins excitante. Et pourtant…
Wonder est une petite pépite.

Adaptation d’un livre à succès, Wonder raconte la vie d’Auggie, un garçon né avec une malformation faciale qui l’a empêché d’aller à l’école. Mais un jour, il faut y aller : Auggie va entrer en CM2, prêt à affronter « les autres ». Avec tel synopsis, on redoutait une production au pathos larmoyant. Mais ici, zéro misérabilisme, le film de Stephen Chbosky parvenant à tirer les ficelles habilement, trouvant un juste équilibre entre émotion et rire.

Loin de dégouliner de bons sentiments, Wonder est un joli conte sur la tolérance et l’acceptation de soi. Du début (Auggie découvre la cruauté de certains enfants en classe et à la cantine) à la fin (ces derniers découvrent qu’il n’est pas qu’un « visage déformé »), le réalisateur envoie un message à la tolérance, via un procédé de multiples narrations, s’attardant un peu sur tous les protagonistes.

Mais, Wonder n’aurait pas cette force s’il n’était pas porté par une distribution épatante. Côté adultes, on note les performances d’une parfaite justesse d’Owen Wilson et Julia Roberts en parents aimants. Mais c’est surtout du côté des enfants que le casting surprend. Entre naturel et maturité de leur jeu, les jeunes comédiens sont brillants. Mention spéciale évidemment au personnage Auggie, campé par un Jacob Tremblay extraordinaire et convaincant, visage transformé grâce à des prothèses.

En définitive, Wonder dégage une certaine poésie et beaucoup de délicatesse. Un « feel-good movie » idéal avant Noël.

> De Stephen Chbosky (USA). Durée : 1 h 51. Avec Jacob Tremblay, Julia Roberts, Noah Jupe…
> NOTE : 4/5

La Petite Cuisine : sous vos yeux

A la Petite Cuisine, Marie cuisine et prépare les plats sous vos yeux. Petit détour par la rue Voltaire pour notre chronique restaurant de la semaine.

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On connaissait la Petite Cuisine de Marie, nichée rue Berthelot, juste en face de la CCI comme une des adresses les plus attachantes de Tours. La même Marie nous revient, après quelques mois de fermeture, dans un nouveau lieu à quelques mètres de là, 45 rue Voltaire, mais sous la même enseigne.

Le concept est le même : la dame fait la cuisine devant tout le monde, à la demande et avec un sourire qui met en appétit. Pour les clients, une grande table où des convives qui ne se connaissent pas forcément peuvent prendre place ensemble. Mais, dans ce nouveau lieu qui frappe par son espace et sa déco à la fois moderne et hyper classe, Marie a ajouté des tables plus intimes, pour des déjeuners en têteà- tête. Elle a aussi aménagé un petit salon avec des fauteuils super confortables pour attendre l’arrivée de votre tablée.

Puisque l’on parle déco, prenez le temps de jeter un coup d’oeil aux dessins aux murs. Ils sont d’Aurélia V., une artiste tourangelle aux influences littéraires et mythologiques : nous, on adore ! À noter qu’il est également possible de manger au bar, et que l’on a, alors, une vue imprenable sur la cuisine et sa cuisinière qui s’affaire. L’occasion de glaner quelques petits secrets de fabrication.
Pour ce qui est de l’assiette, soyons clairs, il faut choisir la formule. Pour 18 €, nous avons eu une petite soupe, une petite salade et un plat, un repas peu organisé à la mode japonaise, mais avec des saveurs occidentales et très joliment présenté.
N’ayez pas peur de vous abandonner aux choix de Marie : tout est frais, tout est sain et tout est bon. Et, pour deux euros de plus, vous avez même le verre de vin qui va bien. Une vraie pause au déjeuner !

> 45, rue Voltaire. Ouvert du lundi au Vendredi. Contact : 02 47 61 30 92 ou la Petite Cuisine sur Facebook. 
> Formule : 18 €. Plat seul : 15 €.

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Girls Trip : comédie (un peu trop) survoltée

Véritable succès aux Etats-Unis, Girls Trip débarque en France. Mais cette comédie survoltée et vulgos nous laisse un peu de marbre…

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Le cinéma est bien étrange. Il est de ces films merveilleux qui pataugent dans l’anonymat le plus complet. Et d’autres qui n’ont rien de particulier mais pulvérisent le box-office. En nous faisant l’avocat du diable, avouons que pour Girls Trip, l’on opterait pour la seconde option.

Outre-Atlantique, le film de Malcolm D.Lee a cartonné. Encensé par la critique et le public, il a amassé les billets verts (un record historique, puisque c’est la première fois qu’un film entièrement afro-américain dépasse la barre des 100 millions de dollars de recettes).
Mais Girls Trip aura-t-il le même impact en France ? Pas si sûr.

Dans l’ensemble, on ne boude pas son plaisir devant cette sorte de mélange entre un Very Bad Trip féminin et Bad Moms, escapade de quatre amies à la Nouvelle Orléans, entre romances, alcool, bagarres et amitié. Vrai buddy-movie, ce Girls Trip ne s’interdit rien : humour en-dessous de la ceinture (la scène de la banane et du pamplemousse, dont on vous laisse la surprise, est hilarante…) et vulgarité. Le tout est aidé par un casting savoureux, la complicité entre Regina Hall, Queen Latifah, Jada Pinkett Smith et Tiffany Haddish étant aussi palpable qu’exquise.

Ce cocktail détonant fonctionne bien sur la première demi-heure, mais tourne ensuite vite en rond. Très long (deux heures interminables), Girls Trip est inutilement étiré. Sacrément bruyant (en VO, qu’est-ce que ça braille !), il finit par en donner la migraine.

Survolté, brandissant fièrement un girl power 100 % afro-américain rafraîchissant, Girls Trip fait du bien en marchant sur les plates-bandes réservées habituellement aux comédies US « blanches » et « masculines ». Mais ne laisse pas un souvenir impérissable… Une production pas foncièrement mauvaise, donc, mais loin, très loin d’être électrisante.

A.G.

> Comédie de Malcolm D.Lee (USA). Durée : 2 h 02. Avec Jada Pinkett Smith, Queen Latifah…
> NOTE : 2,5/5 

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Yc1g_mig9pk[/youtube]

Le Bonhomme de neige : thriller embarrassant

Adaptation du best-seller glaçant, le Bonhomme de neige est loin, très loin de son modèle. Un thriller qui s’annonçait grandiose mais qui, soucis au tournage oblige, laisse froid.

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Il y en avait, pourtant, des talents réunis… Côté distribution, avoir droit à Michael Fassbender, Rebecca Ferguson, Charlotte Gainsbourg, Val Kilmer et Chloë Sevigny. Mieux encore, compter sur Tomas Alfredson aux manettes, le réalisateur de La Taupe ou de l’excellentissime Morse. Enfin, sublimer le tout avec Martin Scorcese comme producteur.
Mais non, les beaux noms ne font pas tout.

La preuve avec Le Bonhomme de neige, alias The Snowman en V.O. Tout débute pourtant bien pour cette adaptation d’un roman policier à succès, histoire d’un serial-killer qui laisse des bonhommes de neige sur les lieux de ses crimes. La séquence d’ouverture, glaçante (père violent + suicide d’une maman + garçon terrifié), offre une entrée en matière sèche et intrigante. On admire alors à quel point Tomas Alfredson maîtrise sa mise en scène.
À travers des paysages spectaculaires (une Norvège hivernale, désertique et enneigée), le cinéaste déroule un cadre somptueux.

Mais cette beauté visuelle ne rattrapera jamais un film laborieux et brouillon, pourtant gorgé de bonnes idées. Difficile d’entrer dans un récit où le suspense policier est plat, où le spectateur ne participe pas.
Il faut dire que le réalisateur a récemment avoué que son temps de tournage avait été « trop court, car nous n’avions pas le scénario en entier avec nous » (!).
Le résultat est malheureusement flagrant à l’écran : trous noirs, incompréhensions, intrigue écrite avec des moufles… Pire encore, le casting, en pilotage automatique, peine aussi à rattraper l’ensemble.

L’impact est amoindri, Le Bonhomme de neige fond doucement au long de ces deux longues heures. The Snowman n’est donc pas un mauvais film. Il n’est simplement pas à la hauteur des attentes.

Aurélien Germain

> Thriller/policier, de Tomas Alfredson (USA/Suède). Avec Michael Fassbender, Rebecca Ferguson, Val Kilmer…
> NOTE : 2/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=fMC_Ppwomik[/youtube]

Backstage : le resto rock

Un nouveau venu est arrivé rue Palissy ! Accolé au Vinci, le Backstage joue la carte de la musique et du rock. On a testé…

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La « première » de ce nouveau bar-brasserie a eu lieu le jeudi 19 octobre. Le gérant espère que la tournée tourangelle sera la plus longue possible.
Installé le long du Vinci, à sa droite, rue Bernard-Palissy, le Backstage s’est implanté dans une ancienne boutique de vêtements. Les escaliers en bois et les mannequins ont été remplacés par des fauteuils Club en cuir, des flight-cases transformés en tables basses, des guitares au mur et une scène en hauteur dont les instruments semblent encore attendre leurs rockeurs.

D’après le gérant, installé derrière son bar où les pompes à bière sont décorées de micros, ce nouvel endroit souhaite offrir aux spectateurs du Vinci, les coulisses auxquelles ils n’ont pas accès. Ouvert tous les jours, toute la journée, c’est une idée pour déguster un arsenal de planchettes de charcuterie et de fromages (et de légumes) autour d’un verre avant un concert (entre 8 € et 16 €).
Les produits viennent notamment de la Maison Hardouin et de chez Rodolphe Le Meunier. Et pour ceux qui souhaitent un « vrai » repas, le restaurant sert jusqu’à 23 h 45 les soirs de spectacles (22 h en temps normal). L’ardoise simple évolue chaque jour au gré des arrivages. Une entrée à 6 € pour des oeufs durs mayonnaise ou un velouté maison ; une cuisse de canard confite ou un dos de cabillaud à 14,90 €, accompagné de pommes de terre ou d’une purée de panais ; en dessert, un crumble poire pomme ou une crème brûlée à la pistache pour 6 €.

La carte des boissons rappelle même les pochettes des albums d’Iron Maiden ou AC/DC. Seul bémol lors de notre passage à midi, la radio en fond sonore qui passe du Cloclo… Vivement une programmation de concerts dans ce bar !

> Backstage, 75 rue Bernard-Palissy à Tours. Ouvert tous les jours. De 9 h 30 à 1 h, du lundi au samedi et de 10 h à 22 h, le dimanche. Services du déjeuner et du dîner.
> Réservations au 09 73 50 22 67. Infos sur leur page Facebook

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L’Expérience interdite : un remake bien plat

Cette semaine, sort en salles L’Expérience interdite. Ce remake du film signé Joel Schumacher (1990) tombe vite à plat, incapable de ressusciter l’esprit de la version d’origine.

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Les studios hollywoodiens ont une fâcheuse tendance. C’est celle de pondre à foison des remakes d’à peu près tout et n’importe quoi. Rebelote ce mois-ci avec l’inutile resucée du Flatliners daté de 1990.
Près de 30 ans plus tard, c’est Niels Arden Oplev, auteur du film Millénium, qui s’y colle, proposant sa nouvelle version de l’Expérience interdite, récit d’étudiants en médecine qui testent sur eux-mêmes de mini arrêts cardiaques, afin de faire l’expérience de mort imminente et découvrir ce qu’il se passe dans l’au-delà.

De ce merveilleux postulat de départ, le film d’origine offrait un moment alliant science, surnaturel et frissons avec brio. Pour ce remake, massacré par ailleurs par la critique internationale, Niels Arden Oplev a bien du mal à s’en sortir. L’exercice est vain, le scénario mécanique, l’ennui guette dès la fin du premier acte et le réalisateur peine à ressusciter correctement l’esprit originel. Exploitant ses thèmes avec difficulté, la nouvelle mouture tourne en rond. Fonctionnant sur un schéma redondant, elle s’enferme rapidement et perd toute sa magie.
Et, pire encore, vire au ridicule quand elle s’essaye à l’horreur, via des procédés éventés et clichés (ah, le coup du cadavre dans la baignoire).

Si le casting tente de s’en sortir dignement (Nina Dobrev notamment) et que l’univers médical est bien dépeint (teintes artificielles et photographie froide), ce Flatliners de 2017 reste plutôt pauvre et aseptisé face à son modèle. Difficile, donc, de séduire les nostalgiques du premier film… Mais aussi les amateurs de fantastique qui auraient voulu se mettre sous la dent autre chose qu’une production neurasthénique ayant bien besoin d’un coup de défibrillateur.

Aurélien Germain

> Fantastique/Science-fiction, de Niels Arden Oplev (USA). Durée : 1 h 41. Avec Nina Dobrev, Diego Luna, Ellen Page…
> NOTE : 1,5/5 

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=k4x1bpAjwi8[/youtube]

On a testé le Casse-Cailloux

Depuis cet été, le Casse-Cailloux, l’établissement situé rue Jehan-Fouquet, a un nouveau propriétaire.

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En reprenant le Casse-Cailloux cet été, Mathieu Laurendeau et son épouse Élodie s’attaquaient à un gros défi. Mais avec douceur, énergie, et professionnalisme, le jeune couple a réussi à poser ses marques et à convaincre les habitués que le changement était aussi porteur de jolies surprises. Le nom est resté, l’esprit resto de quartier aussi mais la salle a été réchauffée de quelques cadres et d’un grand miroir ; une belle collection de vinyles témoigne d’un intérêt certain des nouveaux propriétaires pour le rock.

L’ardoise est toujours réduite, avec trois ou quatre propositions d’entrées, de plats et de desserts et change au gré des arrivages et de l’envie de Mathieu. Dans l’assiette, des produits frais et des classiques saupoudrés d’un brin de fantaisie : le chef proposait ce midi-là de la beuchelle (on a passé notre tour) et de la terrine de cerf (nettement plus originale que la version au sanglier) qui a séduit notre comparse.
On a failli craquer pour le velouté de cèpes aux éclats de châtaignes mais on a finalement choisi les conchiglionis farcis au céleri et au crabe, dont la fraîcheur nous a conquis.

Côté plat, on a opté pour le T-bone de veau et ses petits légumes de saison, cuit et assaisonné à la perfection. La patronne nous a très gentiment expliqué l’origine de ce nom mystérieux mais on ne vous le dira pas, haha. Mention spéciale pour les desserts : notre co-testeur a savouré un sablé aux myrtilles et au chocolat et nous, on est prêt à revenir juste pour la brioche perdue. Et pour le sourire de la patronne. Et parce que la salle est cosy. Bref, on reviendra (en fait, on y est déjà retourné, héhé). Un seul regret : l’absence de formule midi à prix plus réduit, qui permettrait d’y passer plus souvent.

Elisabeth Segard 

> 26 rue Jehan Fouquet, Tours. Formule 2 plats à 26 €, 3 plats à 31 €, 4 plats à 37 €. Ouvert à 12 h et 19 h 30 tous les jours, sauf le mercredi midi, samedi soir et dimanche.
> Réservations au 02 47 61 60 64.

Happy Birthdead : un jour (et un meurtre) sans fin

Aux Etats-Unis, le film Happy Birthdead cartonne. Mais derrière son étiquette de slasher, cette production horrifique est bien trop sage et lisse.

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Qui se cache derrière le masque du tueur ? Un méchant, un très méchant ou Kev Adams ?

L’idée de base de ce Happy Birthdead (Happy Death Day en version originale) était séduisante : Teresa, une jeune étudiante, est coincée dans une boucle temporelle la condamnant à revivre sans cesse le jour de son assassinat pour tenter de découvrir l’identité de son meurtrier caché derrière un masque…
Une tambouille qui rappellerait un mélange entre Un Jour sans fin et Scream, laissant croire à une petite production horrifique aussi jubilatoire qu’impertinente.

Seulement voilà : cette énième production Blumhouse – société de Jason Blum – tombe dans les travers qui torpillent la majorité de ses films (on parle évidemment des Paranormal Activity, Ouija & co., pas du fantastique Split).
À savoir un résultat lisse et formaté, vite vu, vite oublié.

Car malgré quelques fulgurances, Happy Birthdead n’est au final rien de plus qu’une petite série B sans prétention, suivant à la lettre le cahier des charges, jusqu’à en devenir ronflant. Relativement paresseux, il n’offre pas grand-chose à se mettre sous la dent. Le salut du film vient de l’héroïne qui, malgré sa caractérisation « clichesque » à souhait (une belle blonde et ses cris stridents), parvient à provoquer l’empathie chez le spectateur alors qu’elle est passablement odieuse dans le premier acte.

Pour le reste, malgré sa relative efficacité, Happy Birthdead tourne rapidement en rond. S’alignant sur les poncifs du genre (les codes du slasher sont respectés, il y a un tueur masqué, un timide gentil choupinou…), le film de Landon reste un pop corn movie bien trop sage (oubliez les effusions de sang et l’horreur pure et dure).
Pas bien méchant, tout juste anecdotique, Happy Birthdead convient le samedi soir dans son canapé en cas d’ennui.

 Aurélien Germain

> Thriller/horreur (USA). Durée : 1 h 35. De Christopher Landon. Avec Jessica Rothe, Israel Broussard, Charles Aitken…
> NOTE : 2/5 

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=1rE9EHR73Nc[/youtube]

Shanti Shanti : zen, resto zen

Une chronique resto dans laquelle vous découvrirez un établissement zen au possible… tout en apprenant la signification de l’expression « shanti shanti » !

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La poignée de porte en forme d’éléphant donne un premier indice sur la destination du voyage qui suivra. La musique indienne traditionnelle en est un second. Le troisième se trouve dans la décoration : drapeaux de prières et statuettes hindouistes. Bienvenue au Shanti Shanti.

Ouvert rue Colbert en février dernier, ce café-restaurant est une initiative de deux rappeurs tourangeaux : Cesko et Fysh.
« Ça fait maintenant 15 ans que je fais des allers-retours en Inde, décrit Cesko, bonnet tibétain vissé sur la tête. J’avais dans l’idée de recréer un café de voyageurs avec des produits ramenés de là-bas et des produits de saisons et locaux ». Un lieu propice à la détente. Ce qui tombe bien car « Shanti », signifiant paix en sanskrit, se traduit par « mollo, mollo, vas-y doucement », quand il est répété.

Le duo propose dès 8 h le matin, une ambiance salon de thé, autour d’un café ou d’un chaï (thé indien aux épices) réalisé sur place. Au déjeuner, une formule végétarienne unique est servie. Au menu ce midi, soupe de carottes au cumin, salade de crudités revisitée, samosa aux légumes, shana dhal (purée de pois cassés et de lentilles corail) avec du riz et une pomme au four. Le tout, servi sur un thali, plateau directement ramené de Delhi, avec un lassi traditionnel à la mangue à base de lait fermenté qui ne servira pas ici à apaiser le feu du piment.

Pour ceux qui veulent pousser le voyage jusqu’au bout, une estrade de moquette fournie de coussins colorés et équipée de tables basses a été installée.
En tailleur ou à genou, l’exercice est parfait pour travailler la souplesse et la bonne tenue du dos. Pour les plus raides, des tables, plus classiques sont installées dans la salle le long d’un mur de livres. Pour ouvrir ses chakras et se régaler. Allez, « Namaste ».

Pauline Phouthonnesy

> 107 rue Colbert, Tours. Ouvert de 8 h à 14 h. Menu à 11 €. Ouvert le soir sur réservation de groupe.
> Informations au 09 73 13 58 39 ou sur Facebook

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The Foreigner : le retour de Jackie Chan

Cette semaine, Jackie Chan revient sur grand écran face à Pierce Brosnan, dans un thriller mâtiné d’action : The Foreigner.

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Dans The Foreigner, la scène d’ouverture, pourtant efficace, a une triste résonance avec l’actualité. Le film de Martin Campbell débute par une séquence où Quan, restaurateur modeste, assiste à la mort de sa fille, tuée dans un attentat terroriste en plein Londres. Ici, c’est l’IRA – l’organisation paramilitaire irlandaise – qui tue. Mais le bus qui explose sur le pont, les cadavres qui jonchent le sol, les pleurs et le deuil rappellent les mois passés… Quand la réalité dépasse la fiction.

Ceci mis à part, The Foreigner est un hybride, entre thriller et film d’action, dans lequel Quan (joué par Jackie Chan), excédé par la lenteur de la justice, va tout faire pour venger sa fille et retrouver les terroristes. Avec ses airs de Taken en moins bourru, The Foreigner est un long jeu du chat et de la souris.
Pierce Brosnan, en ministre irlandais pas franchement coopératif, fait tout pour arrêter Jackie Chan : ce dernier balance les torgnoles et envoie valser une dizaine d’hommes armés. Un poil moins agile, l’acteur (63 ans tout de même !) fait donc le job, entre cascades impressionnantes et bastonnades bien chorégraphiées.

Mais l’intérêt réside surtout dans la psychologie de son personnage de père meurtri, un aspect du jeu du comédien habituellement peu exploité.
L’ensemble est cependant emporté par le thriller politique, laissant de côté les spectateurs qui s’attendent à un action-movie brut et explosif (la bande-annonce peut induire en erreur).

Martin Campbell, capable du meilleur (avec son Casino Royale) comme du pire (Green Lantern), offre donc une oeuvre bigarrée. The Foreigner a le mérite de mettre en valeur une autre facette de Jackie Chan et d’offrir un sous-texte politique intéressant. Loin d’être mauvais, mais vite oublié.

Aurélien Germain

> Thriller / Action, de Martin Campbell (USA). Durée : 1 h 54. Avec Jackie Chan, Pierce Brosnan, Charlie Murphy…
> NOTE : 2,5/5 

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=IzaksQHHeqU[/youtube]

On a fait un tour Chez Gaster

Auparavant, il y avait Les Blancs Manteaux. Désormais, il faut compter sur l’établissement Chez Gaster. De sympathiques menus et une très jolie carte des vins !

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Il n’a même pas un mois, mais a déjà fait ses preuves. Lui, c’est Chez Gaster, un tout nouveau-venu (depuis début octobre) installé au début de la rue Colbert.

Des Blancs Manteaux, l’ancien établissement qui siégeait ici auparavant, Chez Gaster n’en a gardé que son cadre intimiste avec quelques tables. La petite salle a, elle, été entièrement refaite. Avec ses poutres et ses murs blancs, l’ensemble est simple et chaleureux, mais c’est l’assiette qui nous intéresse évidemment.

Aux commandes, on trouve notamment Robin Pasquier. Le jeune chef voulait revenir dans sa Touraine natale. En ouvrant Chez Gaster, il a visiblement voulu axer sa cuisine sur la simplicité, tout en privilégiant les circuits courts. Disons-le tout de go, ce sont de très bons produits que l’on trouve ici. Pour une entrée en matière, l’excellent velouté a visé juste avec ses légumes de saison, l’ensemble étant relevé par une légère touche pimentée.
En plat principal, notre dévolu s’est porté sur le gigot d’agneau rôti au cumin et sa purée de légumes (la viande, goutue et succulente, fond sous le couteau et dans la bouche !). Un menu qui se mariait parfaitement avec le verre de Cotes du ventoux de chez Usseglio proposé.

Car, amateurs de bons nectars, réjouissez-vous : Chez Gaster propose une sublime carte des vins, entre une référence espagnole, un Cheverny Les Carteries, en passant par des grands crus, style Chassagne Montrachet.  « Nous vous invitons avec une seule idée en tête : vous faire plaisir », est-il écrit sur la page Facebook du restaurant. Sur ce point, nous n’allons effectivement pas le contredire !

> Chez Gaster, 27 rue Colbert à Tours. Fermé le mardi et le mercredi midi. Ouvert le mercredi soir et du jeudi au lundi, midi et soir. Contact : 02 47 05 79 63 ou sur Facebook
> Tarifs : menu du midi à 15 € (2 plats) ou 18 € (3 plats). Possibilité de prendre à la carte. 

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Logan Lucky : Ocean’s Eleven chez les rednecks

Mister Soderbergh est de retour ! Il revient aux manettes de ce Logan Lucky, à cheval entre le film de braquage et la comédie noire.

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C’est le retour d’un cinéaste que l’on attendait avec impatience. Steven Soderbergh, connu pour être l’un des réalisateurs les plus doués de sa génération, revient cette fois poser sa caméra dans l’Amérique profonde et y déballer, avec tout son savoir-faire, ce Logan Lucky aussi étonnant que détonant.

Un film de braquage ? Une comédie noire ? Le film de Soderbergh est un peu les deux à la fois. Une sorte d’Ocean’s Eleven du pauvre à la sauce redneck, trempé dans le soleil chaud de la Virginie Occidentale. Logan Lucky dépeint l’Amérique qui ne connaît pas l’American dream.
Il suit deux frangins, Jimmy et Clyde, pas franchement malins mais à qui la vie n’a pas fait de cadeau. Une existence aussi morne que médiocre. Aidés par un taulard bourru, ils se décident à commettre un braquage, lors d’une course de Nascar…

Commence alors un récit dont l’influence des frères Coen est prégnante, alternant entre le burlesque, le réalisme, l’absurde, voire le cartoonesque (des tenues de prisonnier à rayures comme dans les dessins-animés).
Si le film souffre de quelques longueurs et aurait mérité un grain de folie supplémentaire, il peut en revanche se targuer d’une distribution extraordinaire. Le casting, brillant, est emmené par le duo efficace Channing Tatum / Adam Driver (oui, forcément, ça change de Star Wars !). Riley Keough est, elle, solaire, tandis que Daniel Craig est absolument épique dans un rôle à contre-emploi, baroudeur peroxydé et dangereux, à l’opposé total de sa belle gueule de James Bond.

Le tout est emballé dans une mise en scène brillante (tous les cadrages sont ultra-réfléchis) et un sens du détail délicieux. À condition de se laisser embarquer dans l’aventure, Logan Lucky est un divertissement certes modeste mais efficace.

> Comédie/Policier (USA). Durée : 1 h 56. De Steven Soderbergh. Avec Channing Tatum, Daniel Craig, Adam Driver, Riley Keough… 
> NOTE : 3/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=aPzvKH8AVf0[/youtube]

Biocité Cuisine : pour les amoureux du bio

Les amoureux du bio peuvent désormais compter sur un nouveau venu : Biocité cuisine, installé près des Halles.

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C’est un petit frère ! Le magasin Biocité situé près de la rue Nationale, rue Émile-Zola, vient de voir naître un nouveau compagnon de route dans l’aventure du bio et du local.
Ouvert le 5 septembre, à quelques encablures de là, au pied de la basilique Saint-Martin, rue des Halles, le restaurant Biocité Cuisine fait déjà d’heureux gourmands. Dans l’ancienne cave à vin, on trouve désormais une équipe de quatre personnes prêtes à vous régaler pour le déjeuner.

« Les clients nous le demandaient, cela fait deux ans que nous avons ce projet, explique la gérante de Biocité, Anne Cherrier également associée du restaurant. C’est avec Ronan Pinsard, salarié du magasin pendant un an et demi et cuisinier de métier que nous avons pu concrétiser ce projet. » Le restaurant certifié bio table sur des repas rapides, légers et bons, à déguster sur place ou à emporter.
Comme à la cantine, on passe au comptoir choisir sa quiche, sa salade ou son sandwich pour ensuite l’emporter dans la salle à manger décorée de beaucoup de mobilier récupéré et de plantes vertes. Les produits sont le plus possibles achetés directement chez les producteurs du coin et le reste vient du magasin.

« Ronan travaille encore un peu avec les légumes à ratatouille, mais passe tranquillement aux légumes d’automne », remarque Anne Cherrier. Cette semaine-là au menu : velouté de poireaux, curcuma et crème d’avoine ; salade d’aubergines, feta, menthe et tarte aux pommes, pain d’épices. Une quiche végétarienne et sans gluten est aussi proposée.
Et pour les carnivores me direz-vous ? Le plat du jour. Un rôti de porc laqué au miel avec des patates douces, carottes et fenouils. Tous les légumes qu’il faut pour une journée équilibrée !

> 93 rue des Halles, Tours. Ouvert du mardi au samedi, de 11 h 30 à 16 h. (service jusqu’à 15 h 30).
> Formule « 2 choix » à 11 €, formule « douceur » à 12, 50 €, la formule Plat du jour, entrée ou dessert à 16 €.
> Contact sur Facebook

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Le monde secret des Emojis : la cata

Ratage total de bout en bout, écrit avec des moufles et en panne sèche d’inspiration : Le Monde secret des Emojis est ennuyeux au possible.

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Une catastrophe. Y a-t-il un autre mot pour qualifier Le Monde secret des Emojis, dernier né des studios Sony ?
Il faut dire que le projet, faisandé dès le départ, avait de quoi laisser perplexe (un film d’animation sur les emojis, ces émoticônes utilisées sur les smartphones)… Malheureusement, à l’écran, le massacre est bel et bien là. Le malaise aussi.

Direction Textopolis, une ville où vivent tous les emojis qui ne possèdent qu’une expression faciale. Seul le dénommé Bof, né sans filtre, a de multiples expressions, mais souhaite redevenir normal. Avec l’aide de ses amis, il va se balader dans un smartphone, pour trouver le code qui changera sa vie. Mais un terrible danger menace le téléphone, ainsi que la vie des petits emojis.

Si vous ne vous êtes toujours pas endormis à la lecture de ce pitch, bravo. Car passée la sympathique scène d’introduction (colorée et détails à foison), le film de Tony Leondis fait l’effet d’un éléphant sous Lexomil. Écrasant et soporifique, Le Monde secret des emojis assomme. Malgré une trame sonore agréable l’histoire boiteuse, le scénario cagneux et la faiblesse des personnages plombent l’ensemble.
Écrit avec des moufles, pas même inventif ou humoristique, The Emoji movie (en VO) souffre aussi d’un problème d’équilibre. Pourtant clairement destiné aux plus jeunes, il balance sa tambouille de références numériques trop poussées pour des enfants (cloud, dropbox, Spotify…). Mais, en même temps, offre un récit trop enfantin et juvénile pour accrocher l’ado ou les parents.

D’un vide abyssal, The Emoji movie manque donc clairement d’idées. Derrière cette quête identitaire au ras des pâquerettes (la morale, intéressante, est de toute façon noyée dans les placements de produits), cette production triste et sans personnalité est un échec. Smiley triste, emoji caca.

> Film d’animation, de Tony Leondis (USA). Durée : 1 h 26.

> NOTE : 0,5/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=GP4ejsTbRC0[/youtube]

On a testé le High Five Burger

Récemment installé rue Voltaire, le High Five Burger joue la carte des… burgers (sans rire ?) ! On est allés faire un tour chez le petit nouveau.

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Visiblement, le 18 de la rue Voltaire est destiné à accueillir des restaurants spécialisés en burger ! Après le Frenchy’s et le Hardwood, voici venu le High Five Burger.

Installé il y a quelques semaines, ce sympathique établissement s’est déjà forgé sa personnalité. En jetant un œil au fond de la salle, on aperçoit cette fameuse bande jaune utilisée aux États-Unis, où est écrit « Police / Do not cross the line ». Ouf, ici, pas de scène de crime, mais un décor américain aussi « cool » que l’impression que renvoie le personnel.
Un immense tag High Five trône sur le mur, un burger peinturluré en guise de point sur le « i ». On sourit face à la paire de baskets qui pendouille au-dessus de l’escalier, les faux panneaux d’avenue américaine et le vinyle Pulp Fiction.

Indécis pour le choix du burger, on a jeté notre dévolu sur le menu five et son assiette composée de 5 mini-burgers. Disposés du moins fort en bouche au plus costaud, ils permettent de visiter l’intéressante carte du High Five. On passe ainsi du burger classique au « High tech » (composé de crème fraîche, pesto, mozza) en passant par le « Highway to hell » et son bacon et sa sauce Jack Daniel’s (notre préféré !).

Le restaurant a aussi voulu jouer la carte de l’originalité : ainsi, exit les sempiternelles frites grassouillettes servies avec le burger. Là, l’accompagnement est constitué de pommes sautées à la fleur de sel, un épi de maïs découpé, des nachos et une part de salade. On est donc reparti repu (le menu rassasie amplement). Avec bien sûr l’envie de faire un high five en partant.

> 18 rue Voltaire, à Tours. Contact : facebook.com/HighFiveBurger ou 02 47 75 02 39. Ouvert 7 jours sur 7.
> Tarifs : 12 € le menu (burger + boisson + accompagnement) / 18 € le menu 5 mini-burgers / 6,90 € le menu enfant / 11 € la salade / 7,50 € le cocktail. Burger végétarien sur demande.

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Detroit : le film coup de poing

Une vraie claque : Detroit, signé Kathryn Bigelow (Zero Dark Thirty), est aussi percutant que monumental. Un grand film, assurément.

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Aux États-Unis, la plaie est encore béante. Elle ne cicatrisera jamais.
C’était en juillet 1967. Des émeutes raciales secouent la ville de Detroit, suite à un raid de la police contre un bar clandestin d’un quartier noir. Un fait-divers sordide suivra : celui de l’Algiers Motel, où une descente de flics vire au cauchemar. Encerclés dans ce motel suite à un tir de balle à blanc, des musiciens afro-américains et deux jeunes femmes blanches seront séquestrés et violentés par les policiers. Et, pour certains, tués à bout portant.

C’est cette terrible soirée que Kathryn Bigelow (Zero Dark Thirty) reconstitue avec un réalisme sidérant dans Detroit. À tel point, d’ailleurs, qu’il possède une force de frappe quasi documentaire, renforcé par l’incorporation d’images d’archives. Véritable claque, Detroit fait réfléchir, choque, déstabilise.
Si le premier acte s’attache à retracer le commencement des émeutes, le second, lui, vire au huis-clos étouffant à la limite du supportable. Filmé en temps réel, il laisse le public spectateur d’une violence sèche empreinte de racisme. Même si elle souffre d’une durée un peu excessive, cette expérience aussi immersive que brutale est intense.

Detroit est aussi porté par une distribution admirable. John Boyega est parfait en agent tiraillé entre son uniforme et ses « pairs ». Will Poulter, lui, est tout aussi exceptionnel. On avait laissé le jeune comédien en puceau rigolo dans la comédie Les Miller. Ici, il incarne un policier abominable et réussit avec brio son numéro d’équilibriste dans un rôle complexe.

Mais Detroit n’est pas un brûlot anti-flics simpliste. Il est surtout un portrait minutieux d’une époque, troublant d’actualité, un devoir de mémoire. À l’époque, les policiers meurtriers avaient été reconnus non-coupables. Le jury était exclusivement blanc.

> Drame (USA). Durée : 2 h 23. De Kathryn Bigelow. Avec Will Poulter, John Boyega, Algee Smith…
> NOTE : 4/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=q1eEGS9FqHw[/youtube]

Un petit répit à l’Accalmie

Caché rue de la Grosse Tour, l’établissement L’Accalmie est une jolie table à découvrir rapidement !

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Après L’Embellie, voici venu le temps de L’Accalmie. Le petit restaurant de la place Plum’ a ouvert en juillet une deuxième adresse. On ne tombe pas dessus par hasard et c’est dommage : cachée au milieu de la rue de la Grosse Tour, L’Accalmie (et sa jolie salle et sa terrasse tranquille) mérite d’être connue. Aux fourneaux, c’est une petite équipe et un jeune chef, Maxime, qui a fait ses preuves à L’Embellie. La carte d’automne est attirante mais pressés par le temps, nous choisissons la formule du midi à 16 euros.

Belle surprise : c’est l’un des meilleurs rapports qualité- prix de la ville. En entrée, nous goûtons une salade de quinoa et de fruits de mer , savoureuse et légère. Mine de rien, elle nourrit son homme. Le suprême de pintade qui suit, drapé dans une mousseline d’écrevisses, nous épate.
Parfaitement cuite, la volaille fondante est accompagnée de gnocchis et de petits légumes de saison ; le plat est aussi copieux que goûtu. On se force presque pour attaquer le dessert mais ç’eut été dommage de s’en priver : un entremets à la mousse d’amande, avec un cœur d’abricot, relevé d’une pointe de kirsch.

Bref, une cuisine fine, sans être prétentieuse. La décoration, colorée et moderne, met en valeur les murs en pierre et le service, souriant, bien coordonné, attentif sans être pesant, est parfait.
En partant, on n’a qu’une envie : revenir. Et un peu honte d’avoir dû déguster un pareil menu l’oeil sur la montre.

> 10, rue de la Grosse Tour, entre la place de la Victoire et les Halles, à Tours. Ouvert à midi et 19 h. Fermé le samedi midi, le dimanche et le mercredi.
> Réservation au 02 47 39 24 83. Contact : facebook.com/laccalmie.restaurant

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Capitaine Superslip, vraiment cartoonesque

Véritable institution aux Etats-Unis, les aventures de Capitaine Superslip (oui, oui) débarquent en France sur grand écran.

PAUSE_CINE

Un grassouillet chauve portant un slip gigantesque. « 50 % héros, 100 % coton » trônant sur l’affiche. Le visuel de Capitaine SuperSlip a de quoi… intriguer, dirons-nous !

De base, Capitaine Superslip (Captain Underpants en VO) est une institution outre-Atlantique. Les gamins américains raffolent de ces bouquins, devenus best-sellers écoulés par millions aux États-Unis. Phénomène quasi inconnu chez nous, son adaptation ciné débarque sur nos écrans avec un argument béton pour le public : ici, c’est du made in Dreamworks.

L’histoire est bête comme chou mais va pourtant offrir un récit efficace au possible : George et Harold, deux élèves en CM1, ont créé un personnage de comic book, Capitaine Superslip. Celui-ci va accidentellement prendre vie dans le corps de leur proviseur acariâtre qui ne souhaite qu’une chose : séparer ce duo de meilleurs amis.

Du début à la fin, le film de David Soren s’assume comme un délire régressif, par son humour bas du front (rien que le nom du grand méchant que nous ne dévoilerons pas…) et son côté cartoonesque. Déjanté, puisant dans le registre de l’absurde, Capitaine Superslip ne souffre d’aucun temps mort et fait en plus preuve d’une créativité sans faille.
En croquant par ailleurs des personnages follement attachants, Soren parvient à nous embarquer dans son univers et réussit le délicat exercice de draguer le public familial dans son entièreté, enfants et parents, malgré son côté potache.

S’il n’hésite pas à balancer quelques piques bien senties au monde de l’enseignement, Capitaine Superslip propose surtout une jolie philosophie sur l’amitié et le pouvoir du rire et de l’imaginaire. Un petit film rigolo, détendu du slip, mais qui en a dans la pantalon. –

Aurélien Germain

> Film d’animation de David Soren (USA). Durée : 1 h 29.
> NOTE : 3,5/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=5OYRRuEbSKk[/youtube]

Le Petit Spirou : le grand flop

Pas très irrévérencieux, ce Petit Spirou… S’éloignant de la BD culte, le film de Nicolas Bary est bien faiblard. Quel dommage.

Le Petit Spirou

Adapter l’une des BD belges les plus cultes sur grand écran : le pari était on ne peut plus risqué quand on voit les Ducobu et autres Boule & Bill qui ont fait l’effet d’un pétard mouillé… Alors, Le Petit Spirou, coquille vide ou pas ?

Dès les premières minutes, Nicolas Bary prouve en tout cas son souci du détail. Les décors, très travaillés, sont minutieusement retranscrits par le réalisateur. Tout comme les costumes (de la tenue mythique de groom aux vêtements des jeunes), cela concorde à reproduire l’atmosphère de la bande-dessinée de Tome et Janry. Sauf que… cela s’arrête là.

Passons les grossiers placements de produits (la boisson Capri Sun® est visiblement sponsor) et le montage pataud, les ambitions du Petit Spirou sont torpillées par une foultitude de petits défauts qui, à terme, coulent le film. L’irrévérence de la BD a disparu (Spirou est bien sage et M.Mégot ne fume même pas, il vapote…).
Perdant en saveur et en substance, ni drôle ni polissonne, l’adaptation de Bary – même si elle drague le public enfantin – reste finalement bien niaise et plan-plan.

De ce marasme, émergent toutefois quelques trouvailles : François Damiens est plutôt bon dans son rôle de prof de sport libidineux et buveur de bière, par exemple. Philippe Katerine, malgré sa présence trop anecdotique, est amusant en Abbé Langelusse fan de metal (!). Le tout jeune Sacha Pinault est sympathique en Petit Spirou… Le film est aussi traversé de rares fulgurances, comme cette parenthèse poétique et romantique du voyage de Spirou et son amoureuse.

Mais tout cela est bien maigre face au naufrage. En sabordant un pan de notre enfance dessinée et en édulcorant son esprit originel, Le Petit Spirou frôle le ratage total. Un gâchis.

> Comédie (France). Durée : 1 h 26. De Nicolas Bary. Avec Sacha Pinault, François Damiens, Pierre Richard, Natacha Régnier…
> NOTE : 1/5 

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Q3nSSlP4-os[/youtube]

L’Atelier Lebeau : entre bistrot et gastronomie

On a testé l’Atelier Lebeau, installé aux Halles. L’établissement a ouvert en mars dernier.

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Profitons encore des derniers rayons de soleil de l’été pour s’asseoir à la terrasse de ce bistrot. Alors que le marché des Halles se termine, le bistrot de Guillaume Belloin accueille les gourmands affamés. Ouvert le 30 mars dernier, le restaurant est décoré de fauteuils d’inspiration scandinave, de lustres et de luminaires rétro, qui donnent un côté chic à ce lieu où se croisent des familles, des femmes et des hommes d’affaires.

À peine installés, la serveuse nous apporte des amuse-bouches pour nous faire patienter. Tartinade de thon, fines tranches de frites et de feuilletés (un peu sec) sont appréciés.
Quelques plats sont à la carte, mais le bistrot fonctionne surtout au menu, dont les prix peuvent varier selon la période de l’année et les réservations. Ce jour-là, le menu plat et dessert s’élevait à 22,50 €. Les cuisiniers revisitent les plats du bistrot s’approchant de la gastronomie. En entrée, bocal de terrine de campagne marbrée au foie gras et sa salade au vinaigre de truffe.

J’opte directement pour le plat, un filet de rouget et dos de cabillaud, sur son coulis de poivrons et de chorizo au paprika, avec un bol de purée en accompagnement. Du rouge, du blanc, du vert égayent mon assiette qui révèle d’agréables saveurs et une jolie quantité de poisson. La soupe froide andalouse est revisitée en dessert avec un mélange de rhubarbe, fraise et ananas poêlé, qui ne manque pas d’acidité. Plus classique, un riz au lait à l’ancienne et vanille bourbon se marie avec finesse à la confiture de figues violettes. Le bistrot possède également une vinothèque de quelque 80 vins différents, à goûter au bistrot et à emporter chez soi. En dehors d’un service un poil long ce jour-là, l’Atelier Lebeau tient ses promesses.

P.P.

> L’atelier Lebeau, 1 bis, place Gaston-Paillhou à Tours. Ouvert du mardi au samedi, service du midi et du soir. Tél. 02 47 37 03 13.

Mary : émotion et bons sentiments

Une enfant surdouée, des maths, une histoire d’oncle et de sa famille… Marc Webb signe Mary, un joli film bourré d’émotion, sans tomber dans le pathos bête et méchant.

Mary

On se souvenait du réalisateur Marc Webb pour ses deux Amazing Spiderman. Le retrouver derrière la caméra pour un drame familial a donc de quoi surprendre. Exit les blockbusters dispendieux, bienvenue au film à petit budget — 7 millions ici contre les 200 de Spiderman — centré sur des personnages et l’émotion.

Bêtement titré Mary en français (en V.O., il s’agit de Gifted, soit « surdoué(e) »), le long-métrage de Marc Webb s’intéresse à Frank, un homme qui se bat pour la garde de sa nièce, Mary, petite fille de 6 ans et surdouée des maths, comme sa maman, ex-prodige de l’algèbre dont le suicide imprègne encore leur quotidien. Un scénario tire-larmes au possible ? Oui, mais — avouons-le — ça marche.

Il faut dire que le casting, en béton armé, est exceptionnel. Chris Evans, à mille lieues des gros muscles de son habituel Captain America, insuffle une bouffée d’air frais et d’intime dans cette bienveillante figure paternelle de substitution. En face, Lindsay Duncan brille en grand-mère acariâtre qui voit un tout autre avenir pour son génie de petite-fille. Et il y a McKenna Grace, dans le rôle de Mary justement : aussi bouleversante qu’amusante, la jeune actrice emmène le film dans des sphères émotionnelles folles. Mettant au tapis un paquet de comédien(ne)s connus, elle transcende et transporte, émeut et trouble.

De ce canevas mélodramatique un peu éculé, on aurait craint une production lacrymale à souhait, trop sentimentalo-cucul. Mais Mary, touchant et maîtrisé, vise juste. La configuration a été vue cent fois, le manichéisme ronflant peut rebuter et le final invraisemblable est expédié… mais il se dégage de ce film simplicité et beauté. Certains adoreront, d’autres détesteront. Habituellement peu convaincus par les mélos boursouflés, nous avons étonnamment choisi la première solution.

Aurélien Germain

> Drame (USA). Durée : 1 h 41. De Marc Webb. Avec McKenna Grace, Chris Evans…
> NOTE : 4/5 

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=zCt2zl2j59o[/youtube]

Les Halles fêtent leur anniv’ : service unique

Petit changement exceptionnel dans notre rubrique resto de la semaine : cette fois, on a testé en avant-première le menu unique que proposeront les Halles de Tours pour leur anniversaire, le 17 septembre. Dépêchez-vous, les places partent vite !

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Franchement, c’est le bon plan de l’année. Mais il ne va pas falloir se rater (ni trop s’y habituer), parce que c’est un resto qui ne vivra que le temps d’un service, le dimanche 17 septembre, pour le déjeuner.

Ce jour-là, les Halles de Tours fêteront leurs 150 ans (dans le cadre, aussi, du festival Tours et ses Francos Gourmandes) et, pour que la fête soit belle et surtout bien partagée, les commerçants du lieu ont décidé de proposer aux Tourangeaux un repas gastronomique complet pour 15 € seulement (10 € pour les enfants) hors-boissons.
Le menu sera servi sur le carreau des Halles et le nombre de convives est limité à 500.

Et, comme nous sommes des petits veinards, nous avons eu l’occasion de tester les plats en avant-première. Et on n’a pas été déçus. On attaque très fort avec l’oeuf bio mollet, ses rillons de roi rose et ses champignons, une entrée à la fois ancrée dans le terroir et pleine de légèreté avec son petit espuma qui va bien. Ensuite, arrive une petite poulette de Racan et son jus servie avec un écrasé de pomme de terre (pas une purée, hein, rien à voir !). Petite fantaisie fromagère avec ce sainte-maure travaillé à la façon nougat de Tours et, pour finir, une Tourézienne aux fraises de Chouzé vraiment très… conviviale !
La crème légère a des airs de galette bourgueilloise, pour ceux qui connaissent…

C’est Henri Leclerc, le chef de la Maison des Halles qui a imaginé ce menu riche en saveurs et parfait pour un déjeuner en famille et/ou entre copains. Les vins sont en sus, mais il seront proposés au prix plancher et vu la carte, franchement, ce serait péché de s’en priver.

> La tablée des Halles, dimanche 17 septembre à partir de 12 h. 15 € (10 €/ enfant). Résa obligatoire (nombre de places limité).
> leshallesdetours.fr/150-ans-des-halles/

Dans un recoin de ce monde : poésie picturale

Sunao Katabuchi propose Dans un recoin de ce monde : un film d’animation bourré d’émotion et d’une puissance visuelle folle.

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Il y a, dans l’oeuvre de Sunao Katabuchi, l’une des plus belles séquences jamais tournées dans un film d’animation. Un ciel bleu qui, progressivement, se remplit d’avions. Puis d’explosions. Ces bombes qui éclatent se transforment en taches d’aquarelle multicolores. « Si seulement j’avais un pinceau », souffle Suzu, le personnage principal. La scène confine au sublime. À elle-seule, elle résume l’esprit qui anime Dans un recoin de ce monde, une triste histoire emplie de poésie.

Succès au festival d’Annecy 2017, le film de Katabuchi est en fait l’adaptation du manga de Fumiyo Kôno, paru il y a près de 10 ans. Dans un recoin de ce monde dessine le portrait de Suzu, une jeune Japonaise, durant la Seconde Guerre mondiale.
Plus qu’un récit de guerre, cette chronique conte le quotidien de cette femme qui cultive la joie de vivre, et le destin de son entourage. Une sorte de journal intime depuis les années 30… jusqu’à ce que la Guerre les rattrape.

Son « recoin de de ce monde » à elle, situé aux abords d’Hiroshima, alterne entre le beau et le ravagé. De là vient toute la puissance picturale et la beauté du film. Car Katabuchi a accouché d’une merveille visuelle. Ponctuant son animation de trouvailles, visant juste à chaque prise de vue, l’auteur déroule aussi de splendides décors qu’il enveloppe de poésie.
Balançant entre la légèreté et la complexité – le rêve, aussi – Dans un recoin de ce monde réussit un exercice délicat, en proposant une première heure toute en douceur (quoiqu’un peu longuette), avant de basculer dans le mélodrame historique poignant qui se réveillera en même temps que les sirènes terrifiantes annonçant les bombardements.
Un film qui finit de faire résonner, plus de 70 ans après, l’Histoire d’un conflit achevé par la terrible bombe atomique.

> Film d’animation/drame (Japon). Durée : 2 h 05. De Sunao Katabuchi.
> Note : 4/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=0QXboqjWzFA[/youtube]

7 Sisters : un thriller dystopique

Il n’y a pas une, ni deux, ni trois… mais sept Noomi Rapace dans 7 Sisters. Une dystopie plus que correcte et divertissante, qui sort sur nos écrans ce 30 août.

7 Sisters

2073. La Terre étant surpeuplée, le gouvernement décide d’une politique d’enfant unique, quitte à faire usage de la force. Un homme décide pourtant de cacher l’existence de ses sept petites-filles jumelles. Simulant la vie d’une seule personne et portant chacune un jour de la semaine comme prénom, elles ne doivent sortir que le jour correspondant (Lundi sort le lundi, Mardi le mardi, etc.). Jusqu’au jour où la dénommée Lundi disparaît…

Derrière ce pitch alléchant se cache Tommy Wirkola. L’auteur des fendards Dead Snow (et du plutôt bébête Hansel & Gretel) signe ici un thriller dystopique, aussi réussi sur le plan visuel que rythmique.
Sous son apparence de petite série B gentillette, 7 Sisters propose en fait un vrai-faux blockbuster divertissant, parfaitement mis en scène et relativement osé. Sombre et radical, le film de Wirkola possède une liberté narrative qui fait du bien (7 Sisters est d’abord sorti sur Netflix…) et ne s’interdit pas, par exemple, quelques séquences graphiquement bien violentes et surprenantes.

Divertissant et conceptuel, il repose en grande partie sur Noomi Rapace qui offre là une excellente performance. L’actrice compose avec sept rôles, jouant tour à tour chacune des sept soeurs. Une interprétation impressionnante qui, cela dit, aurait gagné en puissance si la psychologie des personnages avait été davantage développée.
D’où un manque d’émotion palpable tout du long du long-métrage qui a tendance à amoindrir sa portée : même s’il enchaîne ses scènes d’action avec brio, il perd alors quelque peu en valeur. Un écueil qui, toutefois, ne torpille pas 7 Sisters, film d’anticipation modeste, mais sûrement pas dénué d’ambition.

> Thriller / SF (USA). Durée : 2 h. De Tommy Wirkola. Avec Noomi Rapace, Willem Dafoe, Glenn Close…

> NOTE : 3,5/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=qkhp9dcR2gY[/youtube]

Resto : [R] de Rodolphe Le Meunier

On le connaissait en tant que meilleur ouvrier de France : l’as du fromage, mister Rodolphe Le Meunier, a désormais son restaurant fort sympathique aux Halles. Verdict !

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Fromage, vous avez dit fromage ? On y va ! Si vous en êtes amoureux, c’est par ici que ça se passe : Le [R] vient en effet d’ouvrir près des Halles. On s’y rend en tout confiance : la brasserie-restaurant est gérée par Rodolphe Le Meunier. Si vous ne le connaissez pas encore, c’est le fromager star de la ville, ancien champion du monde, s’il vous plait ! Après sa boutique sous les Halles, le fromager se consacre également à la restauration.

Espace et mobilier modernes, pierres blanches sur les murs, armature grise anthracite, le décor est chaleureux et chic. On s’installe en terrasse et s’intéresse à la carte (très aguicheuse). Le personnel est sympathique et à l’écoute des clients.
On opte pour un vin blanc, et le menu plat-dessert : émincé de volaille aux champignons et Petit Trôo (fromage au lait de vache), accompagnés de légumes (purée et flan). C’est fin en bouche, la viande est tendre et les accompagnements très onctueux.

Pour les plus gourmands, des frites sont aussi proposées. On a d’ailleurs pu goûter dans l’assiette de l’autre… et on vous conseille le roulé de bœuf au comté.

Vous avez pu le remarquer, le fromage est très présent dans les plats. Et même dans les desserts ! Mais l’assiette de fromages affinés nous tente plus. Du brillat-savarin, très crémeux, de la marotte (un fromage de brebis) et un neufchâtel (un fromage de lait de vache). Pour 16,50 euros, le menu plat/dessert vaut le coup et on repart rassasié. Avec l’envie de revenir manger des desserts sucrés à base de fromage, quand on aura le ventre moins plein.

Philippine David

> Menu plat-dessert avec un verre de Quincy : 20,90 €.
> 5 place Gaston-Paillhou. Ouvert midi et soir, du lundi au samedi. Contact : 02 47 38 68 49 ou facebook.com/R.RodolpheLeMeunier.

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Les Hommes du feu : au plus près des pompiers

Être au plus près des pompiers et dans le feu de l’action, c’est ce que propose cette fiction plus vraie que nature : Les Hommes du feu.

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Pompier. Le métier rêvé de nombreux enfants. Un exemple de la société. C’est un sujet qui mérite d’être traité : Les Hommes du feu, de Pierre Jolivet, montre justement le quotidien de pompiers de l’Aude, en Occitanie.

Dès les premières minutes du film, le spectateur est plongé au cœur de leurs interventions. Il est alors rapidement pris dans le feu de l’action. L’histoire se déroule en période de fortes chaleurs, les feux sont ravageurs : on y voit des images fascinantes, marquantes, incroyables de pompiers qui domptent les flammes. Mais aussi celles d’interventions parfois dures à surmonter moralement (accident de la route, suicide…).

Au-delà de leurs actions sur le terrain, des séquences mettent en relief leur sensibilité et leurs rapports familiaux, parfois difficiles à gérer. À la frontière du documentaire, le film rapproche de ces personnages, plus que passionnés, différents les uns et des autres, parfois quand même un peu cliché dans leur représentation (le pompier ténébreux, la femme, le misogyne, le gay…). Mais on l’oublie presque.
Au fur et à mesure, on comprend leur quotidien, on partage leur stress, et on sourit devant l’entraide, les moments de partage et de bonne ambiance à la caserne. Il faut le dire, les Hommes du feu est très drôle.

Pour autant, le long-métrage sait aussi montrer les tensions au sein du groupe. Ici, avec l’arrivée d’une femme à la caserne, Bénédicte (jouée par Emilie Duquenne), les relations sont parfois tendues. De quoi permettre une vision globale du quotidien, parfois mouvementé, des pompiers. Ils n’ont pas un « métier normal » et ne sont jamais dans « la routine » comme le dit fièrement Bénédicte.

Seul petit regret, une fin trop abrupte et une histoire centrale qui manque de force. En tout cas, le pari est tout de même réussi pour Pierre Jolivet : au-delà d’être des héros, ces pompiers sont des humains.

Philippine David

> Drame, de Pierre Jolivet (France). Durée : 1 h 33. Avec Roschdy Zem, Emilie Dequenne, Michaël Abiteboul, Guillaume Labbé…
> NOTE : 3/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=3o465FtbhfM[/youtube]

On a testé le resto SmÄak Natural Food

Tmv a testé le nouveau resto SmÄak : cuisine scandinave bio de qualité au menu !

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À peine arrivé dans ce restaurant, on est accueilli à bras ouverts pour nous expliquer le concept. SmÄak natural food s’inspire de la cuisine scandinave. Les végétariens et végétaliens peuvent ici trouver leur bonheur ! Mais que ceux qui ne le sont pas se rassurent : il y a aussi du saumon et du boeuf. On a le choix entre une salade, un pain fourré ou encore une soupe. Ajoutez à cela un assortiment de cinq fruits, légumes et condiments.

Avec cette chaleur étouffante, rien de mieux que du frais. On part donc sur un Gröten avec un pain aux graines : saumon fumé maison, salade et jeunes pousses, herbes aromatiques, quinoa, lentilles et sauce du chef. On nous propose l’eau détox du moment. Du citron, de la menthe et du gingembre. Ça fait du bien. Les repas sont toujours servis dans de grands bols en bois. Les pains commandés sont emballés dans du papier.

Difficile de savoir comment s’y prendre pour les manger mais tant pis, même si on s’en met plein les doigts, ça vaut le coup ! Le saumon est tendre et se marie magnifiquement bien avec les légumes choisis en assortiment (betteraves, carottes…). Le SmÄak fait de la restauration rapide. Mais avec des produits frais, naturels et de qualité. Le prix est convenable, les pains briochés et l’eau détox nous reviennent à 10,80 euros.

La salade coûte 2 euros plus chère mais est plus garnie. À la différence du brouhaha et de l’odeur pas très chouette des fast food, ici le cadre est moderne et très reposant. Les couleurs sont sobres, tous les meubles sont en bois et des plantes sont posées sur les tables avec des bougies. On voyage un peu vers le Nord. On repart ravi de cette découverte, avec l’envie de revenir pour goûter aux soupes lorsque le temps sera moins chaud.

> 35 rue du Grand Marché. Lundi au vendredi : 11 h 30–15 h, 18 h 30–22 h 30. Le samedi : 11 h 30–22 h 30. Sur place ou à emporter. Contact : 02 47 86 34 92.

> facebook.com/smaaknaturalfood

Philippine David

The Last Girl renouvelle le film de zombies

Colm Mc Carthy renouvelle le genre avec The Last Girl, film de zombies sociétal et intelligent.

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Le doux monde des morts-vivants continue de faire recette. On ne compte plus le nombre de productions zombiesques à l’écran, de la série à succès The Walking Dead, à l’excellent Dernier Train pour Busan, en passant par le pathétique World War Z, et bien d’autres… Le dernier (mort)né s’appelle The Last Girl – Celle qui a tous les dons.

Adaptation du roman éponyme, The Last Girl est davantage un film minimaliste de contamination qu’une bête resucée de zombie-film gore. Misant sur l’aspect psychologique et dramatique, le long-métrage place son récit au fin fond de la campagne anglaise, dans un complexe militaire, où sont retenus des dizaines d’enfants, infectés par un agent pathogène. Agissant comme des zombies (je te sens = je te croque), ils sont toutefois capables de penser et ressentir des émotions. L’une d’entre elles, surdouée, va alors s’échapper avec une petite équipe alors que le camp est attaqué.

Le postulat de The Last Girl est intéressant. Colm Mc Carthy propose une oeuvre axée sur la dramaturgie et les symboliques. Dérivant d’ailleurs sur la fable SF écolo (un nouvel écosystème remplacera les survivants), The Last Girl est pessimiste mais malin.
Budget maigrichon oblige, quelques faiblesses sont à noter au niveau des effets spéciaux. Parfois maladroit, il souffre également d’un ventre mou au milieu.

Mais c’est dans son casting costaud et surprenant que The Last Girl trouve notamment son éclat. Gemma Arterton et Glenn Close constituent un duo solide, mais c’est surtout la toute jeune et fascinante Sennia Nanua, véritable révélation, qui porte le film à bout de bras. Ambitieux, un poil novateur, sans être toutefois inoubliable, The Last Girl apporte une bouffée d’air frais à un genre qui a bien besoin de se renouveler.

> Fantastique, de Colm Mc Carthy (GB). Durée : 1 h 52. Avec Glenn Close, Sennia Nanua, Gemma Arterton…
> NOTE : 2,5/5 

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=4cXq_XQ185Y[/youtube]

Baywatch : alerte à Malibu (et au naufrage)

Baywatch / Alerte à Malibu ? Au cinéma ? En maillot de bain rouge ? Youpi ? Oui, mais non. Le film de Seth Gordon est un naufrage.

PAUSE_ECRANS_CINE

Ah, Alerte à Malibu, les années 90, une série iconique, ces ralentis aussi cultes que ces maillots de bain… Voilà que débarque son adaptation ciné ! Et soyons clairs d’emblée : Baywatch est d’une bêtise abyssale. Ici, le légendaire Mitch Buchannon (joué par Dwayne Johnson, alias the Rock), s’associe avec la tête à claques Matt Brody (Zac – hiiii – Efron dans le rôle) pour dézinguer un complot criminel qui menace l’avenir de la Baie.

Pourtant, les premières minutes de Baywatch s’annoncent « prometteuses ». Jouant ouvertement la carte de l’autodérision à la 21 Jump Street, la séquence d’ouverture vise la comédie bébête mais fait sourire. L’esprit parodique est rafraîchissant et l’on s’attend alors à une plaisanterie kitsch assumée.

Mais la rupture de ton arrive. De là, Baywatch file patauger dans la comédie policière bas du front, aussi ridicule qu’ennuyeuse. Se vautrant dans un humour forcé et graveleux, des gags ronflants (et pas drôles) et un récit linéaire, Baywatch accroche difficilement l’auditoire. Sans rebondissements, l’histoire tire en longueur sur quasiment deux heures.

Visuellement aussi, le film de Seth Gordon est malheureusement à la peine. Les effets spéciaux frôlent le pathétique (la scène de l’incendie), les fonds verts piquent les yeux. Les fans se contenteront donc d’une tripotée de corps de rêve (popotins/ poitrines/abdos/pectoraux) de personnages plus parfaitement parfaits que la perfection (note au lecteur : oui, l’auteur de ces lignes est jaloux).
Mais ne seront même pas étonnés des caméos – ces apparitions surprises – des mythiques Pamela Anderson et David Hasselhoff, ceux-ci étant annoncés… dès le générique d’ouverture !
Reste la présence du jubilatoire Dwayne Johnson qui, solide comme un « rock », sauve Baywatch de la noyade.

Aurélien Germain

> Comédie/Action, de Seth Gordon (USA). Durée : 1 h 57. Avec Alexandra Daddario, Dwayne Johnson, Zac Efron, Priyanka Chopra…
> NOTE : 1,5/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=-AtAyd4wNWg[/youtube]

Culture, tendances & web #46

Du DVD de Jackie à la série The Mist, en passant par les derniers albums de Camille et Rogers Water, voilà les chroniques culture de la semaine.

PAUSES_ECRANS_JackieLE DVD
JACKIE
Le film poignant sur Jacqueline Bouvier Kennedy (Jackie de son surnom), première dame des États-Unis de 1961 à 1963, est sorti en DVD la semaine dernière. Le film retrace la vie de Jackie après la mort de son mari, le président des États-Unis, John Fitzgerald Kennedy, mort d’une balle dans la tête. Le film est captivant jusqu’au bout et il le doit à Natalie Portman. Le personnage passe par tous ses états : le choc, la tristesse, la dépression, la remise en question, le combat et l’acceptation. Dans le célèbre tailleur rose, elle incarne une femme forte pour ses enfants et face au peuple américain, mais aussi la beauté et la prestance d’une première dame.
Ph.D.

LE VINYLE DU MOIS DE RADIO CAMPUS PAUSE_ECRANS_VINYLE
THE RHUM RUNNERS – KICK THE GONG
Si la mission d’une radio locale est notamment de valoriser la scène émergente de sa ville, avouons que notre cité tourangelle voit naître tant de projets de qualité qu’elle fait de nous des enfants gâtés ! Ici, c’est un groupe qui a les oreilles tournées vers le passé et souhaite faire vivre une musique oubliée aujourd’hui. Depuis 2012, les Rhum Runners jouent Exotica, un genre américain des années 50, plutôt instrumental, festif, chaleureux et imprégné de différentes cultures, arabes, asiatiques, latines… Avec ce nouvel album, ils proposent 13 délicieuses compositions originales. Un voyage dépaysant à travers un festival de cocktails à déguster où vous voulez, quand vous voulez et sans modération. En attendant de retrouver l’énergie du groupe sur scène, on l’apprécie déjà gravée sur disque avec, en prime, le grain du son vintage.
S. R.
> rhumrunners.wixsite.com > 45t «Harbour fever» , 3 titres – 10 € / Dispo en juillet chez Doghouse et Bone Records.

PAUSES_ECRANS_RogerWatersLES CDs
ROGER WATERS – IS THIS THE LIFE WE REALLY WANT ?
L’un des piliers des Pink Floyd vient de sortir un nouvel album solo. Le maître du show prévoit une tournée internationale pour l’occasion. À 73 ans, Roger Waters est toujours aussi engagé dans ses chansons. Le titre de son album parle d’ailleurs de lui-même. Les musiques sont ponctuées de choeurs, de dialogues, de bruits de fond et de mélodies relaxantes. Sur « Oceans Apart », la voix chevrotante et rocailleuse du sexagénaire est mêlée aux cris des oiseaux. Sur d’autres, les sons de guitare prennent parfois le pas sur sa voix. L’album offre de belles ballades et des sons toujours aussi purs qu’au temps des Pink Floyd. Mais on ne l’écoutera pas en boucle…
Ph.D.

CAMILLE – OUÏ PAUSES_ECRANS_Camille
Camille en est à son septième album en 15 années de carrière. Les titres de Ouï sont tout aussi intrigants que ses précédentes chansons. Piscine, Langue ou encore Fontaine de lait : on reconnaît sa patte et son âme d’artiste. À l’écoute, on reconnaît aussi son côté tou-jours aussi décalée et déjantée. Elle joue sur les mots et avec sa voix. Sa musique et ses textes restent fidèles à ce qu’elle a pu proposer auparavant. Il faut donc rentrer dans son monde ! On l’attend sur les scènes des festivals cet été et en tournée en France jusqu’en mars 2018. Ph.D.

SÉRIE TV
THE MIST
Tirée du roman de Stephen King, du même nom, la série sortira le 22 juin sur la chaîne Spike. Dix épisodes sont prévus. Et apparemment ça fiche les chocottes ! Les habitants d’une petite ville se retrouvent entourés et oppressés par une épaisse brume qui s’installent dans l’air. Mais pas une gentille brume qui apparaît quand on se balade le long de la mer. Non, non. Une brume qui semblerait « habitée ». Par qui, par quoi ? À découvrir. Mais on a déjà des sueurs froides en regardant le trailer.

LA BD PAUSE_ECRANS_BD
JACK COOL 1966
Alors que la célébration du cultissime Sergent Peppers des Beatles bat son plein et que le revival psychédélique semble bien parti, ce Jack Cool tombe à pic. L’histoire racontée par Jack Manini mêle à la fois les figures iconiques de l’époque à un polar subtil. De quoi faire un parfait mélange. L’histoire de freak qui écrira ensuite « Vol au-dessus d’un nid de coucou » et de sa communauté d’allumés a en effet défrayé la chronique dans les années 60, où toute l’Amérique découvrait les joies du LSD et de l’amour libre face au puritanisme et aux ligues de vertu. Bref, un terreau idéal pour planter un récit rocambolesque superbement mis en scène par un Olivier Mangin. Cinquante ans après « L’été de l’amour », ce road trip jouissif et halluciné emmène encore plus loin.
Hervé Bourit

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C’est la durée, en minutes, du dernier épisode de la saison 7 de Game of Thrones. Les sept nouveaux épisodes seront plus longs que les précédents. La nouvelle saison sort le 16 juillet prochain.

Free Fire : de la balle !

Un film qui repose uniquement sur une monumentale scène de fusillade durant 1 h 20 non-stop ? Il n’y avait que Ben Wheatley pour réaliser un film pareil…

PAUSE_CINE

1978. Un hangar poussiéreux. Une bande de gangsters, des activistes de l’IRA, une intermédiaire. Le tout pour une transaction d’armes clandestine. En un éclair, la vente est sabordée et tout va dégénérer dans un déluge de balles. Chacun veut sauver sa peau… et une mallette pleine d’argent !

Sur ce pitch aussi rachitique que risqué, Ben Wheatley fait ce qu’il sait faire le mieux : du Ben Wheatley. Cinéaste autant adulé que critiqué, l’Anglais refuse de nouveau toute facilité. Se lance dans l’exercice de style délicat. Un pari risqué, mais réussi.
Passée une délicieuse scène d’exposition, Free Fire n’est en fait qu’une gigantesque gunfight de 1 h 20, où une tripotée de grandes gueules, bloquées dans un hangar, vont se canarder. Du sang, de la sueur, de la poussière.
Une fusillade non-stop, durant laquelle Wheatley se plaît à faire ramper ses protagonistes, tous blessés aux bras, aux articulations, aux jambes.

De fait, on frôle rapidement l’absurde, le loufoque. D’autant que Free Fire distille en plus un humour grinçant qui aère cet ensemble tout de même — avouons-le — très chaotique.

Free Fire est inventif, déjanté. Le spectateur se régale (plaisir pervers !) de ce jeu du chat et de la souris armés jusqu’aux dents, où le bruit des balles qui ricochent et fusent en devient assourdissant. Entre bassesse humaine et duel de survie, le film s’offre une autre lecture intéressante, grâce à une galerie de personnages absolument jouissive. Alors bien sûr, Free Fire n’est pas exempt de défauts (on patauge quand même un peu dans la seconde partie). Et comme d’habitude, donc, ce nouveau Wheatley divisera. Certains détesteront. D’autres adoreront. Mais impossible de ne pas reconnaître une qualité au réalisateur : son audace jubilatoire.

Aurélien Germain

> Action/Comédie, de Ben Wheatley (GB). Durée : 1 h 30. Avec Brie Larson, Armie Hammer, Cillian Murphy…
> NOTE : 4/5 

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=7jAI271_wjc[/youtube]

On a testé le Hardwood Burger Bar

Installé juste avant la rue Colbert, le Hardwood Burger Bar propose une sympathique carte de… burgers bien sûr !

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Notre burger au cheddar et bacon (photo tmv)

Ses clients, il les appelle les Hardwooders ; l’endroit où il concocte ses recettes, il le nomme Hardwood Labo. Bref, vous l’avez compris : welcome to the Hardwood Burger Bar, de Morgan. Installé depuis trois mois rue Voltaire à Tours, l’établissement spécialiste du burger a déjà fait ses preuves à Montbazon.
Désormais, le sympathique Morgan veut conquérir le cœur (et l’estomac) des Tourangeaux.

Ce jeudi ensoleillé, on s’installe en terrasse et on admire la carte. Le restaurant propose des recettes classiques comme le cheeseburger ou à la sauce BBQ, mais offre aussi une gamme intéressante, allant du Garlic Burger (sauce à l’ail et champignons) et l’Habbanero (sauce pimentée mexicaine et mozza), à la spécialité maison (betterave, ananas, steak, fromage, cheddar et oeuf), sans oublier les veggie pour végétariens ! Notre choix se porte sur un burger composé d’un bacon cuit tout comme il faut, d’oignons, et d’un délicieux cheddar fondu.
Imposant par sa taille, le steak se distingue aussi par sa préparation. Car ici, « la viande est hachée sur place », s’enthousiasme Morgan. Le restaurateur, par ailleurs boulanger (« je ne vous dis pas à quelle heure je me lève ! », rigole-t-il), n’est pas peu fier de son pain.

C’est d’ailleurs le gros point fort de Hardwood Burger Bar : exquis, les buns sont préparés sur place, un peu grillés à l’intérieur pour un rendu croquant qu’on a adoré. « Je souhaite garder des prix abordables », prévient Morgan qui ne jure aussi que par le fait-maison (les frites y compris). En ouvrant à Tours, Hardwood s’est lancé un challenge. Mais les amoureux/ses de burger devraient trouver ici leur nouveau QG.

> Hardwoord Burger Bar, 18 rue Voltaire à Tours. Ouvert du mercredi au dimanche, midi et soir. Sur place ou à emporter. Contact : facebook.com/hardwoodburgerbartours ou 02 34 38 32 57.
> Burger seul de 7,50 à 9,50 € ; frites 2 à 3 €.

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L’intérieur du restaurant (photo facebook Hardwood Burger Bar)

La critique ciné : Departure

Departure sort le 31 mai au cinéma. Le film d’Andrew Steggall est à découvrir aux cinémas Studio.

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Une maison de vacances, un coin isolé de la France. Une mère et son fils. Un déménagement qui ravive les souvenirs. La maman gère difficilement la relation avec son mari, tandis que le fiston, confronté à sa sexualité, fait la connaissance d’un ado mystérieux.

Le désir, la famille, l’amitié, l’homosexualité sont autant de thèmes qu’aborde Departure, drame mâtiné de romance, mais aussi autobiographie de son réalisateur, Andrew Steggall. Departure, c’est aussi le portrait mélancolique d’un duo mèrefils. L’accent est surtout mis sur le second.
Dans le rôle d’Elliot, Alex Lawther excelle. Le jeune comédien ne surjoue jamais. Trouve le ton juste, en composant un ado qui aborde son homosexualité tout en douceur (Clément, le garçon sur qui il craque, est érotisé d’emblée lors d’une scène de baignade). C’est en fait le passage à l’âge adulte. Elliot se découvre grâce au fameux Clément, deux êtres que tout oppose pourtant. En cela, l’axe narratif autour des deux jeunes (sans jamais tomber dans la bluette de bas-étage) est bien plus intéressant que lorsque le focus se fait sur cette mère en plein désespoir.

Transpercé de fulgurances esthétiques et porté par une musique d’une infinie justesse, Departure vaut aussi pour la forme et non pas que pour le fond. Le cinéaste sait proposer de magnifiques cadres, jouer sur la poésie de l’image et la puissance de la composition.

On pourrait effectivement voir Departure comme bourré de poncifs et de stéréotypes (un jeune Anglais frêle qui se cherche VS un ado mécano un poil bourru). Trop sage, aussi. Certes. Il n’empêche : le film de Steggall allie puissance émotionnelle et beauté photographique. Classique, mais de qualité.

> Drame / romance (GB/FRANCE), d’Andrew Steggall. Durée : 1 h 49. Avec Alex Lawther, Juliet Stevenson, Phénix Brossard…
> NOTE : 3/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=qeCfGGCFy-U[/youtube]

Tahina : resto 100 % végétal

Leur credo ? « Créateur de saveurs 100 % végétales ». Tmv a testé le nouveau-venu, le Tahina !

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Amis carnivores, passez votre chemin. Ici, vous ne trouverez dans votre assiette que des légumes, des fruits et des céréales. À deux pas des Halles, des étals de bouchers et de fromagers, on trouve le restaurant Tahina ouvert au début du mois.

Ce qu’on remarque en premier, c’est la décoration. Dans le petit local, gris et vert, un mur entier est recouvert d’une fresque végétale. « J’ai souhaité créer ce restaurant pour développer une franchise de restaurants vegan en France et en Europe », explique le propriétaire Georges Ayoub. Il s’est intéressé au concept de restaurant végétal en voyant autour de lui, de plus en plus de personnes qui ne souhaitent plus manger de viande.
Originaire du Proche-Orient et ayant passé sa vie à voyager, le cuisinier a introduit des saveurs du monde et particulièrement orientales. « Tahina, c’est la crème de sésame à la base de notre cuisine », ajoute-t-il.

Sur place ou à emporter, la carte propose ainsi des sandwichs veg, mais aussi une assiette mixte plus copieuse, pour goûter à tout. De délicieux falafels et la sauce légère Tahina, une purée de carotte au gingembre sucrée, accompagnés de portions de caviar de pois chiches, de caviar d’aubergines à l’huile d’olive et de quinoa mélangé avec des légumes.
Le tout accompagné de pain indien et de crudités à tremper. Une cuisine exotique, à base d’huile d’olive, où il faut aimer l’amertume, parfois un peu trop présente. Et pour le dessert, salade ou smoothie à base de fruits de saison, en attendant le menu de la semaine.

Un restaurant qui démarre au vert et qui sait tendre l’oreille aux remarques.

Pauline Phouthonnesy

> 13 Place Gaston Paillhou, à Tours. Ouvert du mardi au samedi, de 12 h à 15 h et de 18 h à 23 h. Réservation au 02 47 61 14 25. A retrouver sur Facebook.
> Sandwich veg à 4,90 €, assiette « évasion de saveurs végétales » à 13,90 €, smoothie à 3,90 €.

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Sword Art Online : le film

Après les light novel et la série télévisée, voici venu le long métrage Sword Art Online : Ordinal Scale.

PAUSE_ECRANS_CINE

Phénomène incontournable de la pop-culture japonaise et véritable carton en France, la saga Sword Art Online – adaptation d’un roman « light-novel » – a connu plusieurs déclinaisons, avec un téléfilm et deux saisons télévisées. L’univers a désormais droit à un nouvel enrichissement. Non pas avec une troisième saison, mais avec le premier film de la licence.

Sous-titré Ordinal Scale, ce Sword Art Online apparaît d’emblée comme un produit qui assure le fan-service à la perfection. Zéro temps mort, action omniprésente, décors ultra-riches, design des personnages respecté, réflexions sur la réalité augmentée… Tout garantit la continuité de l’oeuvre.
Mais force est de constater que Sword Art Online, bien qu’il reste ciblé et orienté en premier lieu vers les fans, reste accessible au grand public. Tomohiko Itō a d’ailleurs la présence d’esprit de distiller quelques rappels importants en préambule, pour permettre de mieux cerner l’histoire.

Sans toutefois en saisir toutes les subtilités, le public « lambda » peut donc appréhender facilement ce récit de deux jeunes découvrant un jeu basé sur la réalité augmentée, dans lequel des joueurs se battent contre des monstres intégrés au monde réel.

Accusant quelques longueurs et malgré un scénario qui aurait mérité un peu plus de consistance, le film de Tomohiko Itō se distingue néanmoins par une bande-son convaincante et une animation fluide de toute beauté. De manière générale, Sword Art Online reste visuellement et techniquement réussi (certaines séquences sont vraiment bluffantes, le rythme est soutenu). De quoi le placer dans le haut du panier des animes japonais.

> Animation/Fantastique/Action (Japon), de Tomohiko Itō. Durée : 1 h 58.
> NOTE : 3/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=hYIxyT-PMVQ[/youtube]

Le Chanteur de Gaza : espoir et belle histoire

La belle success-story d’un chanteur palestinien avec, en filigrane, la chronique de l’occupation d’un territoire. Le Chanteur de Gaza, de Hany Abu-Assad, est une jolie découverte.

Chanteur de Gaza

Été 2013. Les habitants de la Bande de Gaza retiennent leur souffle. Tout le monde est dans la rue. Pas de colère, pas de manifestation, non. Simplement le regard tourné vers Mohamed Assaf, jeune Palestinien qui a réussi l’impensable : quitter le territoire pour aller chanter en Égypte, dans l’émission télé-crochet Arab Idol. La finale, il la gagnera.

Le Chanteur de Gaza retrace la vie et le parcours du jeune Mohamed Assaf dans un biopic aussi touchant qu’intéressant. Touchant, parce qu’il suit un personnage attachant et un destin singulier, porté par l’amour de la musique. Intéressant, car loin de n’être qu’un conte de fée larmoyant, Le Chanteur de Gaza a aussi un impact et une visée politiques.
Le réalisateur Hany Abu-Assad a d’ailleurs eu l’autorisation par les autorités israéliennes pour tourner 2 jours dans la bande de Gaza. Du jamais-vu depuis 20 ans.

Découpé en deux parties distinctes, le film d’Abu-Assad débute par l’enfance miséreuse de Mohamed Assaf dans une ville meurtrie. Chanter, encore chanter. Une obsession. Un rêve qui devient réalité dans le deuxième acte : la caméra suit Mohamed devenu adulte, allant jusqu’à s’extirper de Gaza, amadouer les gardes-frontières et prendre tous les risques possibles.
Tout en justesse, le cinéaste parvient alors à éviter l’écueil du discours politique ronflant. Ici, les images se suffisent à elles-mêmes. Les acteurs, excellents, font le reste.

Et, même si la mise en scène manque cruellement de corps, Le Chanteur de Gaza vise juste en restant un peu naïf et poignant. Excluant tout pathos et clichés, préférant un récit optimiste et positif, il parvient à rappeler subtilement l’existence d’un conflit encore d’actualité. Mais un souffle de paix et d’espoir caresse Le Chanteur de Gaza de bout en bout. Et en ces temps, on ne va pas le refuser.

> Biopic (Palestine), de Hany Abu-Assad. Avec Tawfeek Barhom, Kais Attalah, Ahmed Al Rohk…

> NOTE : 3,5/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=pUVftMhmCt4[/youtube]

On a testé le (nouveau) Barju !

« Il fallait simplifier. » C’est ce que voulait le chef du Barju. Tmv est donc allé faire un tour au « nouveau » Barju, à Tours.

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Le restaurant n’a pas changé de place ni de propriétaires, mais sa carte et ses prix ont nettement évolué depuis janvier. « Avant on était plus élitiste sur les produits, maintenant on se rapproche plus de la brasserie traditionnelle. Il fallait simplifier », décrit le chef cuisinier Julien Perrodin.
C’est donc dans un décor sobre que les convives viennent désormais manger toute la semaine et jusqu’à 22 h le weekend. Le menu du midi à 21 € change chaque jour et contraste avec l’ancienne carte. « Je peux travailler des produits moins connus, moins chers, comme le chinchard, la vieille, des poissons moins nobles mais très bons. Je m’amuse davantage, c’est une cuisine décomplexée », explique l’ancien cuisinier du chef breton Olivier Roellinger.

Au menu ce midi, filet de lisette qui est un jeune maquereau, sauté d’agneau épicé fondant en bouche et un dessert au choix en vitrine. Là aussi, attendez-vous à plus de simplicité en pâtisserie : crème brûlée, mousse au chocolat… L’air iodé est cependant toujours bien présent au Barju. Le chef continue de se rendre deux fois par semaine dans les criées de Cancale et de Saint-Malo. La daurade laquée au curry rouge et sa purée de patate douce au citron vert, à 22 €, sont un délice de saveurs.

Bientôt, il ramènera des moules du Mont-Saint-Michel et pour les amateurs, il propose des ormeaux sauvages bretons à 49 €, sauf en juillet et août. Enfin, sa cave à vins n’a rien à envier aux grandes tables. Pour les moments du quotidien, comme d’exception.

Pauline Phouthonnesy

> 15 rue du Change à Tours. Ouvert du lundi au samedi, de 12 h à 14 h et de 19 h 30 à 21 h (jusqu’à 22 h les vendredis et samedis) et dimanche de 12 h à 14 h. Menu du midi (entrée, plat, dessert) à 21 € même le week-end, sauf jours fériés.
> Réservations au 02 47 64 91 12.

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On l’appelle Jeeg Robot : superhéros italien

Un film de superhéros italien ? Oui, c’est possible. Et en plus, c’est une bouffée d’air frais. Voilà la critique du film On l’appelle Jeeg Robot.

PAUSE_ECRANS_CINE

On appelle ça une bonne surprise. Ou de l’audace. On l’appelle Jeeg Robot est un film de superhéros tout droit venu… d’Italie ! De quoi casser la routine Marvel et DC Comics et changer des blockbusters made in USA bien gras et répétitifs qui squattent le box office.

Énorme carton en Italie (le film a raflé 7 Donatello, l’équivalent de nos César), au budget minime (même pas 2 millions d’euros), le premier long-métrage de Mainetti rend hommage au manga Kotetsu Jeeg. On y suit Enzo, petit caïd qui se retrouve doté de superpouvoirs, après avoir plongé dans des eaux contaminées. Continuant ses activités criminelles (et poursuivi par des malfrats), il rencontre la jeune Alessia, fille fragile persuadée qu’il est l’incarnation de Jeeg Robot, héros de manga venu sauver la Terre.

Le film de Mainetti est un petit intrus dans le grand monde des superhéros. En allant plus loin que sa promesse de départ, On l’appelle Jeeg Robot est un mélange bâtard, comme si Spiderman avait copulé avec un film de mafioso à la sauce western urbain.
Généreux, Jeeg Robot en a dans le slip et dans la caboche : parfois ringard, souvent plaisant, mixant action et humour, il brouille les pistes et injecte un peu de sang neuf chez les superhéros.

Et puis il y a ces personnages : Enzo, misanthrope et acariâtre, face à Alessia, aussi agaçante que touchante en petite princesse naïve et désarmante. Une love-story cucul naît entre les deux, mais on a tôt fait de l’oublier avec les apparitions de Zingaro, le « méchant », bad guy hystérico-loufoque (on pense parfois au « Joker »), ultraviolent et narcissique.

De ce melting- pot étonnant naît un film courageux. Malgré ses imperfections et ses maladresses, Jeeg Robot possède un charme et fait du bien. Comme quoi… un budget faramineux n’est pas nécessaire pour accoucher d’un bon film.

Aurélien Germain

> Action/Fantastique, de Gabriele Mainetti (Italie). Durée : 1 h 58. Avec Claudio Santamaria, Ilenia Pastorelli, Luca Marinelli…
> NOTE : 3,5/5 

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=4nPFl_qaJiY[/youtube]

Après la tempête : mélancolie japonaise

Ce drame japonais signe le retour du grand réalisateur Kore-eda.

après la tempête

Ryota aurait pu être un grand écrivain. Un début de carrière prometteur, mais le destin et les désillusions sont venues briser le tout. Suite à son divorce, le romancier s’est retrouvé à jouer les détectives privés de pacotille, tout en gaspillant le peu d’argent qu’il possède, au point de ne plus pouvoir payer la pension alimentaire de son fils. Un jour, un typhon va pousser toute la famille à passer la nuit ensemble. L’occasion, peut-être, de regagner la confiance des siens…

Présenté l’an dernier à Cannes dans la section Un Certain Regard. Après la tempête ne débarque qu’aujourd’hui sur nos écrans. Signant le retour de Hirokazu Kore-eda, ce drame épuré s’intéresse à une famille disloquée suite à un divorce. Le cinéaste japonais installe sa caméra au plus près d’eux, s’intègre dans leur quotidien a priori anodin.

Après la tempête peut désarçonner : avec zéro dynamisme, le film préfère se focaliser sur des conversations. Par conséquent très bavard, il fait la part belle aux dialogues. Pourtant, il se dégage du propos de Kore-eda une douce mélancolie. En filmant la normalité avec autant de facilité, le réalisateur prouve de nouveau son sens de l’écriture et sa maîtrise à dessiner, avec pudeur, un portrait familial. Si le récit manque tout de même d’émotion, il est porté à bout de bras par d’excellents interprètes.
Notamment Hiroshi Abe (dans le rôle de Ryota), magnétique à l’écran et touchant en père loser et esseulé.

C’est lors de la scène quasi-finale du typhon, où justement toute la petite famille se retrouve coincée ensemble, que le film de Kore-eda prend totalement forme. Le spectateur est alors poussé à la réflexion. Après la tempête décolle véritablement. Avant de s’envoler complètement.

> Drame, de Hirokazu Kore-eda (Japon). Durée : 1 h 58. Avec Hiroshi Abe, Yoko Maki, Yoshizawa Taiyo…
> NOTE : 3/5 

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=LZDK387ZnUA[/youtube]

Power Rangers : la série ressuscite

Les Power Rangers reviennent sur nos écrans pour le plus grand bonheur des nostalgiques. Ou pas ?

PAUSE_CINE

Dans les années 90, c’était un peu LA saga télévisée à suivre. Du kitsch, du fun et des superhéros en costume Lycra®, Power Rangers s’était fait une place de choix dans la culture populaire. Deux films avaient même vu le jour en 1995 et 1997. Vingt ans plus tard, il fallait bien que les studios jouent la carte de la nostalgie.

Mais que ce soit clair, Power Rangers risque de ne plaire qu’aux fans de la première heure (et aux nostalgiques, donc). Dans un marché saturé de superhéros de plus en plus ronflants, Power Rangers aurait pu tirer son épingle du jeu en assumant son côté désuet et décalé. Il n’en est rien.

Les connaisseurs ne seront pas surpris du sujet : cinq ados (joués par des acteurs plus âgés…) qui ne se connaissent pas se retrouvent, un beau jour, dotés de pouvoirs extraordinaires. S’en suit la découverte d’un vaisseau spatial, avec un robot, un ancien Power Ranger tué par l’horrible Rita et, bien sûr, le devoir de sauver le monde.
Power Rangers, recyclage de récents blockbusters et orienté vers le public ado, est un popcorn movie punchy, mais loin d’être spectaculaire. Caricatural à souhait, bâclant ses portraits et mené par des comédiens aussi charismatiques que des bulots, le film laisse vite le spectateur sur la touche. Il faut s’accrocher pour ne pas décrocher, la fameuse « transformation » des protagonistes n’arrivant d’ailleurs qu’au bout de… 86 minutes.

Reste que Power Rangers a le mérite de toujours bien représenter la diversité, en mettant notamment en scène une Ranger de la communauté LGBT et un autre, autiste. Une initiative bienvenue dans un cinéma si frileux. Pour le reste, force est de constater que la semi-catastrophe que représente cet opus nous fait craindre le pire, la production ayant déjà prévu… six suites !

Aurélien Germain

> Action/SF (USA). Durée : 1 h 51. De Dean Israelite. Avec Dacre Montgomery, Naomi Scott, RJ Cyler, Becky G…
> Note : 1,5/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=zRhNupzm7Qs[/youtube]

A United Kingdom : l’amour sous l’Apartheid

A United Kingdom sort ce mercredi 29 au cinéma. L’histoire vraie – mais oubliée – d’une histoire d’amour impossible sous l’Apartheid.

PAUSE_CINE

L’amour plus fort que la haine… A United Kingdom, le film d’Amma Asante, se base sur l’histoire vraie de Seretse Khama, un homme politique botswanais qui avait créé un scandale, en 1947, en épousant Ruth Williams. Un mariage entre un homme noir et une femme blanche qui défiait les diktats de l’Apartheid.

C’est ainsi que débute A United Kingdom : une love-story impossible mais qui va contrer les différences, les lois aussi bien anglaises que sud-africaines et les a priori des familles.
Ce premier acte se focalise donc sur une relation impossible mais, rapidement, tend à ne dépeindre qu’une romance un peu lisse et malheureusement sans trop de saveur. Plombant par là la profondeur qu’aurait pu offrir le thème, Amma Asante fait l’impasse sur la psychologie. Le duo de comédiens incarnant le couple est, lui aussi, quelque peu bancal : si David Oyelowo, toujours excellent, reste l’acteur talentueux qu’on avait vu dans Selma, Rosamund Pike a beau être crédible, on pourra toutefois regretter que son personnage soit si peu étoffé.

Une fois la deuxième partie lancée, A United Kingdom bifurque vers l’épisode politique. Certaines séquences sont marquantes (Oyelowo est impeccable et vibrant en leader démocratique), dévoilant un pan de l’Histoire toujours aussi choquant (l’ambiance sous l’Apartheid est parfaitement retranscrite).

Il n’empêche : entre les transitions maladroites, la platitude de la mise en scène et certains aspects politiques pas assez appuyés, la frustration est de mise. Amma Asante, même si elle offre un joli film, ne fait finalement que rester en surface, sans vraiment creuser. Le sujet l’aurait pourtant mérité.

Aurélien Germain

> Biopic, d’Amma Asante (France/GB). Durée : 1 h 51. Avec Rosamund Pike, David Oyelowo, Tom Felton, Jack Davenport…
> NOTE : 2,5/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=YcZpQdBRf4A[/youtube]

Fantastic Birthday : conte onirique

La pépite de la semaine est signée Rosemary Mayers : la réalisatrice signe ici une comédie fantastique, bourrée d’inventivité, complètement déjantée, mais sous forme d’un récit initiatique étonnant.

PAUSE_CINE

Le passage de l’adolescence à l’âge adulte ? Un thème éculé. Le teen-movie ? Un genre sclérosé. Fantastic Birthday pioche allègrement dans tout cela mais, pourtant, fracasse les codes et fait renaître le tout. Il faut dire que le film de Rosemary Mayers est un véritable OVNI. Bizarre, onirique, intriguant autant que singulier.

Fantastic Birthday (Girl Asleep, en VO, cherchez l’erreur…), c’est l’histoire de Greta, jeune fille introvertie qui va passer le cap des 15 ans. À l’aise dans le monde rassurant de l’enfance, l’annonce de sa fête d’anniversaire organisée par ses parents va provoquer la panique chez elle. De là, la cinéaste Rosemary Mayers va dérouler un récit qui bascule peu à peu dans un univers parallèle et fantasmatique, alors que le premier acte n’est qu’une simple – mais ô combien délicieuse – galerie de personnages.
L’héroïne (Bethany Whitmore, excellente) est entourée de pimbêches à l’école, d’un rouquin freluquet un poil amoureux, de parents caricaturaux mais jubilatoires (ce père aux tenues ahurissantes… !). L’introduction, kitsch à souhait sous ses airs vintage et 70s, ne sert en fait qu’à présenter le personnage de Greta, confortable dans son refus d’évoluer.

Puis vient la deuxième partie. Fantastic Birthday vire au conte initiatique. Une balade fantastique explorant le subconscient de la jeune fille (sous la métaphore d’une forêt peuplée de créatures étranges), entre poésie et théâtre, qui pourra aussi en rebuter certains, Rosemary Mayers en faisant parfois un peu trop dans l’absurde.

Et même si elle convoque un peu facilement Wes Anderson (l’influence du réalisateur est trop présente), la cinéaste fait de ce Fantastic Birthday une petite perle bourrée d’originalité et de fantaisie. Un souffle d’air frais.

Aurélien Germain

> Comédie fantastique, de Rosemary Mayers (Australie). Durée : 1 h 20. Avec Bethany Whitmore, Harrison Feldman, Eamon Farren…
> NOTE : 4/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=BDrQimeW0bc[/youtube]

Zoologie : une fable sur le vivre-ensemble

Traitant des thèmes du vivre-ensemble et de l’exclusion, à travers un postulat fantastique (une queue animale pousse dans le bas du dos d’une femme), Zoologie fait réfléchir et se voit comme une sympathique surprise parmi les sorties du mois.

PAUSE_ECRANS_CINE

La vie de Natasha est terne et banale. Triste, même. Femme d’âge mur, célibataire vivant chez sa mère bourrue, prisonnière d’une existence plate et monotone, proie constante des sarcasmes de ses collègues. Un beau jour, une queue étrange lui pousse en bas du dos. Son quotidien va alors changer, se transformer peu à peu.

De cette injection de fantastique dans le drame social, il faut en retenir une chose : dans Zoologie, Ivan Tverdovsky réussit, avec brio, à produire une fable sur le vivre-ensemble. Car cette fameuse queue animale chez son personnage n’est en fait qu’un symbole, celui de l’exclusion. Taclant donc la société russe (mais la critique s’adresserait à n’importe qui), le cinéaste se sert de cette analogie pour torpiller l’individualisme. Il décrit et brosse le portrait d’un personnage qui se libère peu à peu, se redéfinit comme être humain, puis comme femme (il suffit de voir sa transformation physique au cours du film).

Construit en deux parties distinctes, Zoologie a toutefois tendance à surligner ses intentions un peu simplement (le passage d’une esthétique clinique à une photographie plus chaude). Mais il parvient à viser juste, avec sa satire sur l’intolérance. La respiration viendra d’une love story insolite que Tverdovsky incorpore à son récit surréaliste, afin d’humaniser encore plus son protagoniste pourtant « différent » et particulier.

Étonnant et original, malgré certaines redondances, Zoologie est un mélange surprenant d’émotion et de sensation. Ivan Tverdovsky résumait ainsi son film : « Les gens ne recherchent plus leur individualité. Au lieu de cela, il se tournent vers quelque chose d’universel. »

> Drame, d’Ivan Tverdovsky (Russie/Allemagne). Durée : 1 h 27. Avec Natalya Pavlenkova, Dmitri Groshev, Zhanetta Demikhova…
> NOTE : 3/5 

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=dViJAc8PHMU[/youtube]

Envolée pour La Rose des Sables

En ce moment, l’équipe de tmv a vraiment envie de voyager. Voilà donc une petite escapade marocaine tout en restant à Tours, au restaurant La Rose des Sables.

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À deux pas de Jean-Jaurès, la rue Victor-Hugo dévoile des restaurants des plus exotiques. Sur la devanture blanche et verte de la Rose des sables, l’enseigne lumineuse clignote « Couscous ». À peine passé la porte, nous voilà au Maroc. Tentures, céramiques colorées recouvrant les murs et les tables, colonnes, tapis d’Orient et une agréable odeur de soleil, permettent ce voyage express.

Plus authentique que cliché, le restaurant familial ravit depuis plus de trente ans des générations d’habitués. Alors, pour manger le midi ou le soir, il est prudent de réserver. Djemi et Titi comme on les surnomme ici, connaissent bien leurs clients et ont su rendre ce lieu convivial et accueillant. Ici, on retrouve des classiques de la cuisine marocaine confectionnés entièrement par Djemi. Le tajine marocain, à l’agneau et au poulet, recouvert de pruneaux, d’amandes et de sésame est servi dans son plat en terre cuite. Le cuisinier ajoute à sa sauce, élaborée à la minute, des épices qu’il ramène de ses voyages.

Et côté couscous, sa spécialité c’est celle de la ville de Rabat. Nous n’en saurons pas plus, le chef veut garder le secret de ses recettes, qui sont d’ailleurs aussi fines que son couscous, fondant en bouche. « C’est beaucoup de travail, comme la pastilla ou le méchoui que je réalise sur commande », explique Djemi. Un thé à la menthe bien sucré et quelques pâtisseries dégustées plus tard, on se laisse bercer par la musique traditionnelle.
On s’envolerait bien pour Marrakech finalement. De Tours, ce sera mercredi ou samedi. On y va ?

>La Rose des sables, 23 rue Victor-Hugo à Tours. Couscous de 13 € à 21 € ; tajines 16 € à 17, 50 € ; grillades 14 € à 18 €. Desserts (loukoum, pâtisseries) de 3 € à 9 €. Thé à la menthe à 2,80 € ou café marocain 2,50 €.
>Ouvert midi et soir, du mardi au samedi. Réservation au 02 47 20 25 20.

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Miss Sloane : lobby, ton univers impitoyable

Plongée dans le monde des lobbys, Miss Sloane met en scène une Jessica Chastain exceptionnelle.

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Le monde des lobbys et de la politique américaine… Un monde cynique au possible. Miss Sloane n’était clairement pas un pari facile. Intéresser le public à cet univers plutôt inconnu avait tout du projet casse-gueule. Mais Joe Madden, sur un scénario imaginé par Jonathan Perera, réussit un tour de force : celui de proposer un thriller politique intelligent et intelligible.

Miss Sloane raconte l’histoire d’Elizabeth Sloane, lobbyiste à Washington, tentant à tout prix d’influencer les élus à voter pour (ou contre) telle ou telle loi, tel ou tel projet, en fonction de ses clients. Son obsession, c’est la victoire. De toute façon, sa vie entière tourne autour de son travail. L’amour ? Il se résume à des parties de jambes en l’air avec un escort-boy. La fatigue ? Connaît pas, les pilules magiques sont là pour ça.

Un jour, Elizabeth Sloane va se mettre à dos la toute-puissante NRA, cette fameuse association qui promeut les armes à feu. Sujet brûlant, sujet d’actualité, ce Miss Sloane. In fine, Joe Madden offre un regard glaçant sur tout ce (pas) beau monde. Tout est immoral, peu importe les dégâts collatéraux.

Très bavard et verbeux, Miss Sloane a toutefois tendance à s’enliser. Le film évite cependant de perdre totalement son spectateur en restant ludique et surtout, en étant porté à bout de bras par Jessica Chastain. La comédienne, impériale en lobbyiste impitoyable et prête à tout, offre une performance remarquable. Chevelure impeccable, rouge à lèvres flashy, regard terrifiant de froideur : l’actrice y apparaît carnassière, dominatrice kamikaze et sans pitié.
Et c’est bel et bien l’atout majeur de Miss Sloane. Une femme redoutable faisant trembler un monde politique quasiment exclusivement masculin, quoi de plus jubilatoire ?

> Thriller politique, de Joe Madden (USA). Durée : 2 h 12. Avec Jessica Chastain, Gugu Mbatha-Raw, Mark Strong, Sam Waterston…
> NOTE : 3,5/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=8MG-8ldv2tY[/youtube]

La Bonne Assiette : escapade portugaise

Et si on partait pour le Portugal ? Bon du moins, restons tout de même à Tours : on a testé le restaurant La Bonne Assiette.

(Photo Facebook La Bonne Assiette)
(Photo Facebook La Bonne Assiette)

C’est un petit établissement que les habitués connaissent par cœur. Niché rue Courteline, le restaurant La Bonne Assiette pourrait même passer inaperçu de l’extérieur. Et pourtant, quand on y entre, ce jeudi- là, la salle est bondée. Premier conseil tmv : pensez à réserver ! Ici, c’est un peu le bon plan qui s’est transmis par le bouche à oreille. Le genre d’adresse sympathique, accueillante et sans chichis. Découvrir les spécialités portugaises pour pas trop cher et, surtout, rester dans le simple.

Car soyons clair : La Bonne Assiette, c’est à la bonne franquette. Il n’empêche que ce restaurant fait le plein et, surtout, ne faillit pas à sa réputation. Équipe au top, cadre familial agréable et cuisine tradi. La carte propose un choix intéressant, allant des beignets de morue, incontournables, au jambon de pays en passant par le bacalhau ao forno (morue au four, pour ceux qui ont pris allemand en LV1). O
ubliez les portions maigrelettes, on est davantage dans les plats copieux et les repas roboratifs comme chez mamie.

(Photo tmv)
(Photo tmv)

Et même si la présentation est sommaire, notre frango churrasco remplit sa mission : un poulet assaisonné au piment doux, un peu grillé à la braise avec un accompagnement, tout en simplicité, qui finit de combler l’estomac. Le tout, pour un excellent rapport qualité-prix (7,30 € !). L’adresse est bien connue de la population portugaise. D’ailleurs, ce jour-là, on remarque qu’une grande partie des clients parle la langue.
Alors oui, la salle est bruyante quand il y a du monde. Mais eh… C’est ça l’ambiance chaleureuse du Portugal !

> La Bonne Assiette, 75 rue George-Courteline. Ouvert tous les jours, midi et soir, sauf le lundi soir et mercredi soir. Contact : 02 47 37 04 86 ou sur Facebook
> Menu du jour (entrée plat dessert) à 12 €, plat du jour à 6, 90 € en semaine. Plat à la carte entre 6,30 et 14 €.

Les Oubliés – Land of mine : la page oubliée de l’Histoire

Chapitre sombre de l’Histoire, Les Oubliés est une véritable déflagration. Le film de Martin Zandvliet est l’un des immanquables de ce début d’année.

(Photo Koch Films GmbH)
(Photo Koch Films GmbH)

C’est l’un des crimes de guerre les plus sordides qu’il y ait eu. C’est, paradoxalement, un fait historique complètement occulté. Oublié. C’était à la fin de la Seconde Guerre mondiale, au Danemark. Le gouvernement, contournant la Convention de Genève, oblige de jeunes Allemands prisonniers — à peine sortis de l’adolescence — à déminer leurs plages et leurs côtes. Ils ont entre 15 et 18 ans. Sur ces 2 000 « gamins », plus de mille perdront la vie ou seront mutilés.

Les Oubliés (Under Sandet / Land of mine en VO) retrace ce terrible épisode. C’est une histoire de haine, comme dans toutes les guerres. Mais aussi de pardon, de rédemption. Et de survie.
Aussi impitoyable que réaliste, Les Oubliés fait l’effet d’une bombe. Véritable déflagration émotionnelle, le film de Martin Zandvliet raconte avec brio et sans misérabilisme aucun ce chapitre sombre de l’Histoire. Servi par des acteurs débutants tout bonnement excellents, embelli par une musique d’une parfaite justesse, Les Oubliés est aussi d’une rudesse terrible. En témoigne cette violente séquence d’ouverture, brutale et sans concession (on pense rapidement à Full Metal Jacket).

Parallèlement au récit de ces jeunes Allemands démineurs, il y a aussi le portrait de cet officier danois, chargé de les commander, mais brûlant de colère. Avide de vengeance envers les Nazis, inhumain dans ses méthodes, il finit par s’ouvrir et se rendre compte que ces ennemis ne sont en fait « que des gosses qui chialent pour revoir leur mère ». Magistralement interprété par Roland Møller, le personnage, subtil, est d’une complexité renversante.

Soigné, intelligent tant dans son timing que son découpage, tragique dans son thème, Les Oubliés a beau être cruel et marquant, il est surtout immanquable.

Aurélien Germain

> Drame historique (Dan./All.), de Martin Zandvliet. Durée : 1 h 36. Avec Roland Møller,Joel Basman, Mikkel Boe Folsgaard, Louis Hofman…
> NOTE : 4/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=UJ2ypxh2MKI[/youtube]

American Honey : road movie hypnotique

Sifflé par une frange du public à Cannes, ovationné par d’autres, American Honey déstabilise à coup sûr. Divisera encore plus. Voilà la critique de la semaine.

PAUSE__CINE

Il y a quelque chose d’étrange mais d’hypnotique dans American Honey. Aussi intriguant qu’agaçant (le film va diviser), le (très) long-métrage d’Andrea Arnold est un road movie aussi fascinant que répétitif.
Ici, on suit Star (Sasha Lane, une révélation), jeune maman de substitution de 18 ans. Famille dysfonctionnelle, pas de travail, pas d’avenir. Elle rencontre un jour Jake (Shia LaBeouf, très bon) et sa bande de marginaux. Leur quotidien ? Traverser le Midwest américain, essayant de vendre quelques abonnements de magazines en démarchant les particuliers et en retirer cinq ou six dollars. Puis rouler encore. Parler. Fumer. Boire. Coucher. Ainsi de suite.

Il y a ce paradoxe dans American Honey : celui d’un film au format 4/3, délaissant paysages et décors – un comble pour un road movie ! – mais s’attardant plutôt sur les visages, les mains, les bouches. Au plus près des personnages, la caméra d’Andrea Arnold est primitive et sent le vrai.

Narrativement inconfortable, imparfait et minimaliste, American Honey réussit tout de même à agripper son spectateur. Il n’y a pas d’enjeux, non. Il s’agit juste d’un instantané de vie d’une génération paumée (la séquence-clé « quel est ton rêve ? ») qui erre avant des jours meilleurs. Une douce mélancolie s’échappe alors de ce film interminable, de cette virée miséreuse en mini-bus boostée aux playlists hip-hop, de ces jeunes dont on ne saurait dire s’ils vivent ou survivent.

Une routine parfois brisée par d’intenses scènes de sexe. De toute beauté, jamais racoleuses, elles sont des échappées dans ce tourbillon d’émotions qui nous aspire, dans ce road-movie crasseux sur lequel se brode une « love story » chaotique. Éphémère, tout comme l’amour. Sur une route qui mène nulle part. Comme la vie ?

Aurélien Germain

> D’Andrea Arnold (USA/GB). Durée : 2 h 43. Avec Sasha Lane, Shia LaBeouf, Riley Keough…
> NOTE : 3,5/5 

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=1zVkvuP9FYc[/youtube]

The Boyfriend : une comédie qui fait le job

Comédie potache, graveleuse et vulgos, The Boyfriend se la joue Mon Beau-Père et moi… en bien plus trash !

PAUSE_CINE

Attention, débranchez votre cerveau dans 3, 2, 1… Il est évident que The Boyfriend (sous-titré Pourquoi Lui ?) n’apportera rien au genre éculé de la comédie papa-contre-petit-ami-de-fifille. Il est évident, aussi, qu’il s’attirera son lot de critiques assassines. Car The Boyfriend manie l’humour vulgos/scato/sexo/gros mots. L’utilise beaucoup. Beaucoup, beaucoup. Il faut dire que côté producteur, il y a Ben Stiller, derrière une idée du trublion Jonah Hill. Bref, bienvenue devant The Boyfriend, resucée 2.0 de Mon Beau-père et moi version trash.

Le pitch tient sur les doigts d’une seule main d’un manchot : The Boyfriend est la rencontre entre un père de famille et son futur gendre. Soit Laird, milliardaire grâce à Internet, tatoué, dément et porté sur le mot « fuck », autant que sur les allusions coquines.
Au casting, il y a déjà Bryan Cranston (le père dans Malcolm), en papa bien sous tous rapports. Un poil coincé, les traits rigides, engoncé dans ses habits bien repassés. En face, James Franco, déjanté et survolté.

Les premières minutes donnent le ton : ce sera grivois au possible. Et du grand n’importe quoi. Les vannes fusent. Le réalisateur John Hamburg (auteur de Polly & moi et scénariste du pathétique Zoolander 2) balance un humour aussi gros que gras. James Franco, délicieux en gendre imbuvable et foldingue, fait le show à lui tout seul. Dans le registre graveleux, le comédien y va à fond, quitte à trop en faire (y aurait-il d’ailleurs une part d’impro ?) et donner le tournis.

Car The Boyfriend ne s’arrête jamais et torpille à tout va jusqu’à, quelques fois, finir par perdre de sa force comique. Un gros quart d’heure aurait peut-être mérité de disparaître (ah, la morale bébête), histoire de recentrer The Boyfriend sur ce qu’il est : un film avec zéro subtilité, mais bizarrement réjouissant. Un plaisir coupable ?

> Comédie, de John Hamburg (USA). Durée : 1 h 47. Avec Bryan Cranston, Zoey Deutch, James Franco…
> Note : 3/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=zXX1e_C7mfM[/youtube]

Petites douceurs aux Gourmands disent

A toute heure de la journée, il est possible de se faire plaisir aux Gourmands disent. Tmv a testé ce salon de thé qui n’oublie pas non plus de proposer des petits plats sympathiques.

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A peine passé la porte, nous sommes accueillies par Lola, la chienne jack russels mascotte du resto. L’ambiance est cosy. On aime le lustre, les toiles colorées, les serviteurs en vitrine remplis de clafoutis aux griottes et de petits cakes. Pour un rendez-vous entre copines, c’est l’endroit parfait. D’ailleurs, la salle est remplie… de femmes ! L’effet salon de thé sûrement.

La carte affichée au tableau noir ne présente que cinq plats. Une cuisine saine avec des propositions qui changent tous les jours. Une soupe de courgettes avec sa salade et du quinoa pour les régimes sans gluten, tourte aux pommes de terre pour les végétariens et cakes au saumon ou au poulet et sarrasin pour les autres. Il y a toujours le choix, quelles que soient ses restrictions. Lasagnes et burgers maisons sont aussi proposés de temps en temps.

Valérie Dormont, propriétaire depuis presque six ans, cuisine tout ellemême et utilise des produits frais et de saison. Inspirée par la culture anglaise et indienne, cette ancienne responsable de production industrielle, manie aussi bien les épices que la confection des cheesecakes framboises-gingembre. D’ailleurs, la carte des desserts fait le double de celle des plats salés. Pour 4 €, c’est dur de ne pas craquer pour la tarte caramela au chocolat et caramel ou pour le crumble pommes- framboises.
La simplicité de la présentation n’enlève rien au goût. Avec « a cup of tea », c’est encore meilleur. Et là, il y a l’embarras du choix. Plus de 50 variétés en vrac sont à découvrir. « Je me fournis au Fil du thé, 15 rue du commerce, à deux pas d’ici », explique Valérie Dormont. On n’a plus faim, mais on reviendrait bien pour le goûter.

Pauline Phouthonnesy

> Les Gourmands Disent, 13 rue Maréchal-Foch à Tours. Plats entre 7 € et 10 €, desserts à 4 €, thés à 3 €.
> Ouvert tous les jours de 8 h 30 à 18 h. Réservation conseillée le midi au 02 47 47 05 71.

La Communauté : le retour de Vinterberg

Thomas Vinterberg, réalisateur de Festen, est de retour avec La Communauté.

la communauté

« Le meilleur film de Vinterberg depuis Festen », clame fièrement l’affiche de La Communauté. Festen, en 1998, imposait le cinéaste danois en golden boy. Après diverses réalisations (La Chasse) et une parenthèse anglo-saxonne (Loin de la foule déchaînée), Thomas Vinterberg est retourné dans son pays natal pour s’inspirer de sa propre expérience lorsqu’il était jeune : vivre dans une communauté.

Ainsi, le film de Vinterberg débute comme une comédie légère. Nous sommes au Danemark, dans les années 1970 (la nudité n’est pas un souci et on clope à tout va…). Erik, prof d’architecture, et son épouse Anna, journaliste, s’installent avec leur fille dans une grande maison, où ils vivront avec amis et connaissances, en communauté.
Le ton est léger (la scène du recrutement, la danse autour d’un escabeau en guise de sapin de Noël…), la photographie surannée. Vinterberg s’amuse à nous transporter dans l’ambiance insouciante des 70s. On éprouve vite de l’empathie pour cette joyeuse bande. Le réalisateur dessine sa galerie de personnages : l’ami fidèle, la fille à la sexualité épanouie, l’immigré dépressif…

Puis l’heure passe. Des fissures apparaissent. Vinterberg commençait à tourner en rond. Il bifurque d’un coup vers le drame social. Car le mari – et chef de la maison – a une maîtresse. Emma. Une étudiante, clone parfait de sa femme, en plus jeune. Les questions naissent : quel est le poids d’une communauté sur un individu ? Que faire lorsqu’un grain de sable grippe la machine d’une vie en groupe ?
Dans cette implosion, Vinterberg brosse alors le portrait touchant d’une épouse trompée, d’une femme brisée (Trine Dyrholm, remarquable). Si l’on regrettera toutefois que La Communauté souffre d’enjeux relativement maigres et d’un manque d’imprévus, l’excellence du casting et la puissance des dialogues permettent d’en faire un film fort et brut.

Aurélien Germain

> Comédie dramatique, de Thomas Vinterberg (Danemark). Durée : 1 h 51. Avec Trine Dyrholm, Ulrich Thomsen…
> NOTE : 3/5 

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=UjaPogjw5rA[/youtube]

L’Origan : le trésor du château d’Artigny

Un petit tour à Montbazon, et plus précisément le Château d’Artigny. S’y cache l’établissement L’Origan, une table à découvrir !

(Photo restaurant-origan.fr)
(Photo restaurant-origan.fr)

À quelques jets de pierre de Tours, le château d’Artigny cache un restaurant qui mérite le détour. Et même une pause prolongée : le cadre et le service sont si étonnants qu’on peut y rester 3 ou 4 heures sans voir le temps passer. Entièrement rebâti dans les années 1910 par le richissime François Coty, le château semble sortir d’un roman.
Le restaurant L’Origan est installé dans une grande salle en rotonde : colonnes corinthiennes, moulures vert et or, grandes portes-fenêtres cintrées, nappes damassées, argenterie et fauteuils en velours rouge forment un cadre chic mais qui reste chaleureux, comme une maison de famille. On a l’impression d’être chez sa grand-mère (ok, une grand-mère un peu millionnaire).

Comme dans toute bonne maison qui se respecte, le maître d’hôtel donne aux dames une carte sans les prix. Richard Prouteau, le chef, semble avoir un penchant pour le poisson : sandre, turbot, noix de Saint-Jacques, esturgeon fumé, nous font de l’oeil sur la carte. La langoustine en deux textures, tartare au fruit de la passion et tempura citron-estragon avec son sabayon, se révèle magistrale. Notre voisine se régale avec ses noix de Saint-Jacques rôties accompagnées d’un crémeux de céleri-poire et de câpres en beignet. L’onglet de boeuf, un peu sec, sera moins convaincant. Image18

Côté dessert, les présentations s’avèrent là encore parfaites. Les framboises façon cheesecake et leur sorbet poivron enthousiasment notre voisin. Ajoutez le service prévenant, les mignardises offertes et le cadre somptueux, et L’Origan mériterait bien son étoile.

> L’Origan, château d’Artigny, rue de Monts, à Montbazon. Ouvert tous les jours, de 12 h 30 à 13 h 30 le midi et de 19 h 30 à 21 h 30 le soir.
> Formules déjeuner à 29 et 35 €, menu à partir de 35 € et plats à la carte de 30 à 40 €. Réservations au 02 47 34 30 50.

The Birth of a Nation : sans concession

Il est « l’esclave noir qui osa la révolte ». Lui, c’est Nat Turner. Son histoire est racontée dans le biopic violent The Birth of a Nation.

The BIrth of a Nation

Au festival Sundance, où il a été présenté, The Birth of a Nation a reçu une standing ovation. Une claque, un coup de poing, comme l’ont dit les critiques. Pourtant, à sa sortie aux États-Unis, le public a boudé l’histoire du réalisateur Nate Parker. Une histoire épineuse qui rappelle un peu trop le passé sombre du pays ?

Car The Birth of a Nation, c’est le récit authentique de Nat Turner, prédicateur et esclave lettré qui, en 1831, lança l’un des premiers mouvements de révolte noire en Amérique. Un sujet que le très polémique réalisateur-acteur-scénariste-producteur (ouf) Nate Parker a décidé de décliner en un film-radical. Brutal.
Pas question de lisser l’horreur de la situation : Nate Parker laisse la violence parler, exploser. Une violence sèche, qu’elle soit psychologique ou physique, assénée au public sans pitié. Ici, on montre tout, on étire les séquences.

Sauf que Nate Parker a tendance à surligner ses intentions jusqu’à l’indigestion. Nourri d’un manichéisme ébauché à la truelle (des gentils vraiment trop gentils ; des méchants vraiment trop méchants), saupoudré d’une imagerie christique pas franchement finaude, le schéma de construction (opposition constante des deux extrêmes) finit par lasser. The Birth of a Nation patauge. Et, inévitablement, traîne en longueur.

Dommage car le pamphlet de Parker, qui a l’immense mérite de mettre le doigt où ça fait mal, réussit à mettre en lumière un héros méconnu de l’insurrection. The Birth of a Nation est une sévère charge contre l’Amérique esclavagiste. Un film rude, dont le titre a d’ailleurs été emprunté à La Naissance d’une nation… le blockbuster hollywoodien raciste de 1915, qui faisait l’apologie du Ku Klux Klan. L’ultime pied de nez.

> Biopic/Drame (USA). Durée : 1 h 54. De et avec Nate Parker, et Jackie Earle Haley, Armie Hammer…

> NOTE : 3/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=sRhv-TyQo8c[/youtube]

Norm : le film d’animation qui laisse de glace

Étrille lors de sa sortie aux Etats-Unis, le film d’animation Norm arrive sur nos écrans pour les fêtes. Mais la déception est grande…

Norm

Il aura fallu quasiment un an pour voir Norm débarquer sur les écrans français. Sorti en janvier 2016 aux États-Unis, ce film d’animation signé Trevor Wall tente chez nous sa chance pendant la période de Noël. Mais laminé lors de sa sortie outre- Atlantique, Norm est-il vraiment le cadeau empoissonné ?

Difficile, effectivement, d’accrocher un tant soit peu à cette production distribuée par Lionsgate (peu habituée au genre, il faut dire) : derrière ce gros bonbon cinématographique se cache l’histoire de Norm, un ours du Pôle Nord qui découvre un jour une station scientifique. Celle-ci prépare une opération immobilière, mais le gros nounours – qui adore la danse (euh d’accord) – va embarquer pour New York, afin de faire capoter le projet.

Si l’ouverture du film de Trevor Wall peut faire sourire, Norm devient rapidement aussi froid que la banquise qu’il met en scène. L’heure et demie qui lui est allouée se transforme en véritable bourbier, où les scènes sont emballées sans réflexion ni substance, et où les facilités scénaristiques transforment peu à peu Norm en un ensemble pataud et balourd.
Une panne d’inspiration flagrante qui aurait pu être rattrapée par l’esthétisme du film. Il n’en est rien. Doté de graphismes plus que passables, Norm est visuellement aussi bancal que son scénario. Les seconds-plans (peu travaillés), les décors (sans détails), ainsi que certaines paresses côté animation (les rues de New York quasi-vides, les poursuites maladroites) finissent de mettre le film K.O.

Tentant de se sauver du naufrage par une morale écolo, quelques scènes de danse bébêtes et des blagues répétitives, Norm reste malgré tout bien confus. De quoi perdre son public, qu’il s’agisse malheureusement des plus jeunes ou des adultes qui resteront de glace.

>Film d’animation, de Trevor Wall (USA). Durée : 1 h 30. Avec les voix françaises d’Omar Sy, Med Hondo…
>NOTE : 1,5/5 

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=QA2Sw6xfDKg[/youtube]

Ballerina : entrez dans la danse

Jolie surprise, que ce Ballerina ! Film d’animation sur le monde de la danse, il arrive à point nommé pour les périodes de fêtes.

Ballerina

Les tutus vous donnent des boutons et vous pensez que les histoires de petits rats de l’Opéra sont réservées aux fillettes de 6 ans ? C’est votre droit mais ce serait de mauvaises raisons de bouder Ballerina et ses deux petits héros.
Bien décidés à réaliser leurs rêves, Félicie et Victor s’enfuient de leur orphelinat en Bretagne. Ils arrivent à Paris mais la grande ville ne les attend pas. Grâce à une série de rencontres et beaucoup d’opiniâtreté, Félicie atteindra son objectif : devenir danseuse à l’Opéra de Paris. Victor, lui, se mesurera au grand architecte Eiffel.

Malgré une fin heureuse et une chute un peu précipitée, le scénario de Ballerina ne cache rien de la dureté du monde de la danse. L’histoire est bourrée de petits clins d’oeil, un humour qu’on retrouve dans le dessin des personnages, à la fois gracieux et décalés, la bande-son est entraînante. La très jolie lumière et les couleurs chaudes des images cachent quelques prouesses techniques, comme la reproduction fidèle de l’Opéra de Paris grâce aux plans d’époque.
Pour les chorégraphies, c’est la danseuse étoile Aurélie Dupont qui a joué les modèles et prêté ses mouvements, reproduits grâce au keyframe.

Pour une fois qu’on a un film d’animation francophone qui déboule sur les écrans au moment des fêtes, on ne va pas cracher dessus ! Surtout quand il est réussi. Avec un budget de seulement 30 millions de dollars, soit presque dix fois moins que celui d’une production Pixar ou Disney, les créateurs de Ballerina remportent leur pari. D’autant qu’ils signent ici leur premier film d’animation. Ils semblent marcher dans les pas de Don Bluth et Gary Goldman.

>Film d’animation (France-Canada), 1 h 29. Dès 3 ans. D’Eric Summer et Eric Warin. Avec les voix de Camille Cottin, Malik Bentalha, Kaycie Chase.
>NOTE : 3/5 

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=M5-LjE4LSLA[/youtube]

L’Atelier Gourmand : plaisir des papilles

Stéphane Fourmis dit qu’il est un « artisan de la cuisine ». Vrai ! On a testé L’Atelier Gourmand à Tours : une très bonne surprise.

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C’est un atelier un peu particulier que l’on a découvert cette semaine. Celui d’un « artisan de la cuisine », comme se définit Stéphane Fourmis. Il est aux commandes des fourneaux de L’Atelier Gourmand depuis mai 2016, un restaurant situé dans une rue parallèle à celle du Grand Marché. La devanture ne paye pas de mine et pourtant… de magnifiques surprises gustatives nous attendent à l’intérieur.

Ici, la modernité se mêle parfaitement au charme de cette ancienne maison tourangelle. Tons violines sur les murs, chaises transparentes (qui ne font pas de bruit, si si ! Car le sol est en lino et en plus, il est pailleté) et lumière tamisée sur chaque table : la décoration est décontractée et soignée dans la petite salle du restaurant. Au menu, des produits frais du marché, le tout 100 % fait maison. « Je n’aime pas la cuisine gastronomique et sophistiquée. Ici, on est plus libre de faire ce que l’on veut. Je cuisine les produits simplement pour garder leurs goûts et leur forme initiale », affirme Stéphane Fourmis. IMG_9235

Dans l’assiette, les couleurs et le mélange des textures sont au rendez-vous. Pour l’entrée, nous nous laissons tenter par le légume phare de la saison : le butternut, cuisiné en velouté et relevé par la saveur iodée de coques. Fondant en bouche et relevé à souhait. Le patron voyage beaucoup et en profite pour ramener de la vaisselle ou des épices. Comme un imposant plat en teck, à mi-chemin entre le bol et l’assiette, qui accueille du veau et des petits légumes cuits à la vapeur et des trompettes de la mort pour le plat principal.
Pour le dessert, on a craqué pour la pomme tatin montée sur un sablé breton et caramel au beurre salé. Les trois saveurs s’allient à merveille. Et le sucre naturel de la pomme (encore tiède) se suffit à lui même et fond en bouche. Une jolie découverte et un plaisir pour les papilles.

Textes et photos : Mathilde Errard et Lucie Martin

> 37 rue Étienne-Marcel. Tours. Contact : 02 47 38 59 87 ou L’Atelier Gourmand, Tours sur Facebook. Menu à 26 €.

Premier Contact : do you speak alien ?

Denis Villeneuve vient d’accoucher d’un grand film de science-fiction. Intelligent (trop, diront certains) et fascinant.

premier contact

Celles et ceux qui connaissent le réalisateur Denis Villeneuve savent d’emblée qu’ici, de film d’invasion extraterrestre hollywoodien il ne sera point question. Oubliez les explosions à tout va et les vilains Aliens dézinguant les braves familles américaines à tour de bras (ou de tentacule, au choix). Villeneuve a fait le choix de la science-fiction intelligente.

Premier Contact (adapté du roman Story of your life) risque de désarçonner. Il y a un peu d’âme kubrickienne. Une résonance au Contact de Zemeckis, aussi. Ici, la planète est envahie de gigantesques vaisseaux extraterrestres. Le gouvernement fait alors appel à une linguiste pour découvrir leurs intentions.
Le rapport au langage est l’élément central du film : Denis Villeneuve joue finement sur ce thème, sous le prisme des envahisseurs. Le réalisateur est, d’ailleurs, un sacré équilibriste : il arrive tourner à la fois un blockbuster extraterrestre et un film d’auteur. Mieux, on voit là toute la polyvalence de son cinéma : science-fiction, mélodrame, fantastique, film d’invasion, le cinéaste mélange tout avec brio. Tout en parvenant parfaitement à représenter les extraterrestres, sortes de pieuvres géantes, nappées dans la brume, mystérieuses, convoquant l’univers lovecraftien.

Malgré toutes ses qualités, Premier Contact n’évite pas les faux pas. Amy Adams, brillante, voit son jeu sobre trancher trop nettement avec ceux de Jeremy Renner, transparent, et Forrest Whitaker, inutile. Aussi, la répétition de scènes (flashbacks, souvenirs, « conversations » avec les Aliens…) finit par gripper quelque peu la machine et parasiter la puissance du film. Dommage, d’autant que les indices distillés tout au long obligent le spectateur à rester attentif du début à la fin.
Ambitieux et cérébral, certes. Mais fascinant.

>Science-fiction (USA). Durée : 1 h 56. De Denis Villeneuve. Avec Amy Adams, Jeremy Renner…
>NOTE : 3,5/5 

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=rcOKL69bKpQ[/youtube]

Sausage Party : la vie intime (et trash) des saucisses

#EPJTMV Sous ses airs de film d’animation mignon, Sausage Party montre la vie très hot des saucisses. Oui, c’est chaud chaud, mais c’est aussi et surtout réservé à un public averti. Attention, interdit aux enfants !

sausage party

Dans un supermarché américain, les aliments et autres objets exposés en rayon sont vivants. Chaque jour, ils attendent impatiemment d’être embarqués dans un caddie par les humains, qu’ils considèrent comme des dieux. Leur but : sortir de la grande surface et découvrir un nouveau monde. Frank, pauvre saucisse, et Brenda, pain à hot-dog, ont hâte de se rendre dans ce qu’ils appellent un “au-delà” pour pouvoir sortir de leur emballage… et pénétrer l’un dans l’autre. Mais un incident inattendu va petit à petit faire découvrir à Frank la véritable nature des humains. Ce ne sont pas des dieux, mais des monstres affamés !

Dans Sausage Party, les réalisateurs Conrad Vernon et Greg Tiernan nous plongent dans l’univers totalement déjanté d’un supermarché, où cohabitent toutes sortes d’aliments et produits. Une sorte de Toy-Story au scénario encore plus timbré. Les scènes sans rapport les unes avec les autres s’enchaînent, avec un méchant qui n’est autre qu’un flacon de produit hygiénique vaginal.
L’unique instant trépidant du film est l’accident entre deux caddies®, prétexte à une scène de guerre entre humains et produits alimentaires, digne d’un blockbuster américain. Bon, on y retrouve aussi quelques références liées à l’actualité, avec, par exemple, la relation entre un bagel juif et une tortilla musulmane, censée représenter le conflit israélo-palestinien.

Mais hormis cela, Sausage Party ne propose qu’une heure et demie de discours truffés de connotations sexuelles. Une atmosphère crue qui monte en puissance au fur et à mesure et qui se concrétise par un final horriblement barjot. Déconseillé aux moins de 12 ans, compte-tenu des références salaces, ce film d’animation saura néanmoins satisfaire un public averti, familier avec le second (voire le troisième) degré et friand de séries et films comme South Park ou Ted.

Simon Abraham et Medhi Casaurang-Vergez

> Film d’animation de Conrad Vernon et Greg Tiernan (USA). Durée : 1 h 29.
>  NOTE : 2,5/5
> Attention, à réserver à un public AVERTI ! 

[#EPJTMV / Cet article fait partie du numéro 235 de tmv, entièrement réalisé par les étudiant(e)s de 2e année en journalisme de Tours]

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=B3V9E-P20q0[/youtube]

Friend Request : Facebook tueur

L’horreur 2.0 revient tisser sa toile au ciné, avec l’arrivée de Friend Request. Prometteur, mais rapidement torpillé malgré ses bonnes idées.

friend request

Laura est une étudiante branchée. Si, si. La preuve, elle a 837 amis sur Facebook. Un beau jour, par gentillesse – et un peu par pitié – elle accepte la demande d’ami d’une certaine Marina, jeune fille dite « introvertie » (comprenez flippante parce que solitaire et habillée en noir). Sauf que Marina devient vite envahissante. Jusqu’à harceler Laura qui décide de la supprimer de sa liste d’amis. À partir de là, sur fond d’événements paranormaux, ses proches vont mourir un à un…

C’est qu’elle était prometteuse et maline, cette idée de base de Friend Request. Mais une fois le film terminé, que reste-t-il ? Pas grand-chose à vrai dire. Après Unfriended (ou Nerve dans une moindre mesure), c’est donc un nouveau venu dans le monde de l’horreur sur fond de Facebook. Qui, malgré toute sa bonne volonté, échoue dans sa mission.
Ici, zéro frisson à l’horizon. Les jump-scare(*), aussi prévisibles qu’éculés, ne font que torpiller Friend Request et le vautrer dans le cliché de bas-étage. Un vrai gâchis quand on voit, durant la première demi-heure, qu’il s’inscrit dans la veine d’une série B certes sans prétention, mais diablement efficace et accrocheuse. Pour preuve, ces séquences d’animation horrifique en noir et blanc, la présence de la lumineuse Alycia Debnam-Carey, le regard intéressant sur la solitude et/ou les réseaux sociaux…

Mais dans son heure restante, Friend Request titube, se perd jusqu’à en devenir banal et ennuyeux, mélange maladroitement épouvante et thriller. Avant d’échouer lamentablement dans un dernier acte à la limite du pathétique. Friend Request est loin d’être une purge, certes. Mais il reste bien trop classique et faiblard pour tisser sa toile dans le monde du film d’horreur 2.0.

(*) procédé pour faire sursauter le spectateur

>Épouvante/thriller, de Simon Verhoeven (USA). Durée : 1 h 27. Avec Alycia Debnam-Carey, William Moseley, Brit Morgan…
>NOTE : 2,5/5 

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=uwFs-k23LyQ[/youtube]

Swagger, le docu trop swag

Attention, pépite. C’est ce mercredi que sort sur nos écrans Swagger, le documentaire (hyper) malin d’Olivier Babinet.

swagger

« Les architectes, ceux qui vivent dans les grandes villes, eh ben ils savent pas la vie de banlieue, comment qu’c’est, etc. Ils font des grands bâtiments. Après, tellement il est grand, eh ben, les gens ils veulent pas vivre dedans. » C’est la petite Naïla qui dit ça. Son regard est un peu perdu. Elle est jeune, toute jeune. Mais sa réflexion est surprenante. De toute façon, tout est surprenant dans Swagger.

Swagger est le documentaire réalisé par Olivier Babinet. Un voyage en banlieue, justement. Une virée dans la tête de onze enfants et ados des cités, d’un collège d’Aulnay-sous-Bois. Pendant près d’une heure et demie, leur regard singulier sur la vie, l’amour, la société, etc., fait l’effet d’un uppercut. Des réflexions si simples et pures qu’elles en y puisent toute leur puissance.
De ces entretiens menés par le cinéaste, les réponses sont toujours drôles ou lucides. Spontanées, surtout. Les fringues et le charisme ? Hyper important pour Régis qui précise par contre que « François Hollande, quand il marche… c’est pas trop ça ». L’amour ? « C’est quand tu penses que t’as trouvé quelqu’un qui te manquait. »

Au-delà de ces témoignages, le cinéaste s’amuse parfois à injecter une dose de fiction dans son documentaire, en mettant en scène des souvenirs par exemple (la séquence comédie musicale). Son utilité peut être discutée, vu l’intensité du récit. Même si cela n’enlève rien à la force du film et ajoute du pep’s à l’ensemble, certes. Swagger n’est jamais condescendant. Pas même de morale ronflante. Il est en revanche terriblement intelligent et touchant. Olivier Babinet disait qu’il voulait avant tout filmer ces jeunes « comme des héros de cinéma » et « enregistrer leur parole » ? C’est fait. Très bien fait même.

 > Documentaire, d’Olivier Babinet (France). Durée : 1 h 24.
> NOTE : 4/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=bVORfxr6zvM[/youtube]

Petite pause midi au Onze

Le Onze est un des établissements de la place de la Résistance. On y a fait un tour, pour une petite pause du midi.

le Onze

Pour ceux qui ont une mémoire de poisson rouge, cette adresse, idéale pour un déjeuner en ville, sera facile à retenir : le Onze, comme le 11 de place de la Résistance à Tours. Derrière les boutiques de la rue Nationale et son agitation, ce n’est pas sur les terrasses encore ensoleillées que je m’installe, mais à l’ombre d’un café-brasserie. Début novembre, c’est un peu juste pour manger en extérieur, j’opte pour l’ambiance bistrot et sa chaleur.

Derrière son comptoir, le patron, qui a repris l’affaire en janvier, nous propose son plat du jour à 6,90 €. « Blanquette de volaille avec son riz, et pour 10 € il y a le dessert au choix », annonce Fabien Tessier. « Demain, ce sera pavé de saumon, pommes de terre et sauce au beurre blanc. On sert tous les midis des produits frais et de saisons, des vins et de la charcuterie de la région. » Image7

Affamée, j’hésite entre les burgers à 10 €. Le service est rapide. Les clients, quelques commerçants du quartier, saluent le patron. Au rezde- chaussée, autour des petites tables rétro, c’est calme et on peut discuter. À l’étage, c’est plus animé, un groupe profite de la grande salle aux banquettes rouges. Ça arrive ! Servi sur une ardoise, le burger du Onze conforte mon choix. Des frites maison accompagnent les pains briochés, tranches de Sainte-Maure et 150 g de viande hachée. On se laissera quand même tenter par un dessert. Tarte aux fruits maison, fondant au chocolat… ce sera finalement une brioche perdue et son coulis de chocolat.
Pour une quinzaine d’euros, je suis largement rassasiée, sans me ruiner. Ça tombe bien, j’ai repéré un petit haut sympa en venant…

P.P.

> Le Onze, 11 place de la Résistance, Tours. Plat du jour à 6,90 € et 10 € avec un dessert. Burger à 10 €. Café ouvert de 8 h 30 à 19 h, restauration uniquement le midi.
> Réservation par téléphone au 09 81 67 77 07.

Inferno : le film infernal

C’est reparti pour un tour, avec une nouvelle adaptation d’un des romans de Dan Brown. Loin d’avoir cassé le box-office américain, Inferno réussira-t-il à plaire au public français ? A tmv, on a déjà notre avis…

Inferno
« Quelqu’un sait pourquoi je suis dans ce film ? »

Inferno, l’adaptation de trop ? Après Da Vinci Code en 2006 et Anges et Démons en 2009, Ron Howard reprend les rênes une troisième fois avec ce nouvel épisode et replace Robert Langdon sur le devant de la scène. Sauf que cette nouvelle incursion dans l’univers de l’écrivain Dan Brown, loin d’être explosive, ressemble davantage à un pétard mouillé.

Pourtant, tout démarre plutôt sur les chapeaux de roues. Robert Langdon (Tom Hanks, de nouveau) se réveille dans un hôpital italien, amnésique. Traqué par des tueurs, accompagné d’une médecin, il va alors sillonner l’Europe pour déjouer un complot et empêcher le déchaînement de l’Enfer. La première demi-heure, menée à un rythme haletant, est traversée de superbes idées (les visions infernales). Mais rapidement, Inferno s’essouffle. Piétine et patine. Ron Howard semble s’imaginer qu’il suffit de secouer une caméra pour donner l’impression d’un film palpitant et speed. Il n’en est rien : Inferno devient vite désagréable et chaotique. Pas de quoi arranger un ventre mou qui cannibalise en plus les trois quarts du long-métrage, sombrant dans une lenteur soporifique.

Désarmant parce que vieillot et désuet, Inferno manque de piment pour accrocher, d’autant qu’il en oublie son côté ésotérique au profit d’un thriller brouillon. Désarmant aussi, parce que dans tout cela, il y a un Tom Hanks en pilotage automatique total. Un crève-coeur, vu l’immensité de son talent. Mou, sans envergure, Hanks traîne des pieds et assure le minimum syndical dans sa course à la montre bébête pour empêcher l’Apocalypse.
Une cruelle déception qui finit d’achever un troisième épisode finalement bien dispensable…

> Thriller/policier, de Ron Howard (USA). Durée : 2 h. Avec Tom Hanks, Felicity Jones, Omar Sy, Irrfan Khan…

> NOTE : 2/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=RH2BD49sEZI[/youtube]

Mademoiselle : sensuelle manipulation

Avec Mademoiselle, Park Chan-Wook prouve de nouveau à quel point quel metteur en scène fantastique il est. Doux érotisme et histoire d’escrocs au programme !

PAUSE_CINÉ_MADEMOISELLE

Comment définir la nouvelle offrande de Park Chan-Wook ? Un thriller psychologico-lesbien ? Un drame érotique mâtiné de romance ? Un simple jeu de dupes alambiqué ? Un peu tout ça à la fois, en fait. Avec ce Mademoiselle (Agassi en VO), le cinéaste coréen s’est inspiré de Fingersmith, roman saphique de Sarah Waters paru en 2002. Reprenant les grandes lignes, le réalisateur place toutefois son histoire au cœur des années 30, dans une Corée du sud sous occupation japonaise. Mademoiselle s’intéresse à une jeune fortunée (Hideko) voyant un jour arriver une jeune servante (Sookee), en fait de mèche avec un escroc sadique n’en voulant qu’à son argent.

Mais de ce postulat, Park Chan-Wook va dérouler une histoire de manipulateurs manipulés, un habile jeu de rôles plein de surprises et de rebondissements. Où les cartes sont continuellement redistribuées.
S’en sortant plutôt bien dans l’ensemble (les trois parties du film sont cependant inégales), Park Chan-Wook prouve surtout quel réalisateur virtuose il est. Photographie léchée, composition réfléchie, splendeur visuelle : jusque dans ses moindres détails, Mademoiselle est de toute beauté. Il est d’ailleurs intéressant d’observer que dans cet écrin, le beau cache souvent le laid (un sublime cerisier en fleur, mais auquel on se pend…).

Chic, le film l’est jusqu’au bout. Même quand, nourri d’un érotisme soft, il dépeint la relation passionnelle (et charnelle !) de la maîtresse et de sa servante. Le sexe et l’amour, ici, se mélangent au fétichisme, à la mort, à la violence. Une habitude chez le cinéaste.

Un film chausse-trappes, pensé sous forme de fausses pistes, peut-être mal proportionné mais qui rappelle de nouveau que Park Chan-Wook, en plus d’être formidablement romanesque, est un grand metteur en scène.

Aurélien Germain

> Thriller/drame de Park Chan-wook (Corée du Sud). Durée : 2 h 25. Avec Kim Min-Hee, Kim Tae-Ri, Jung Woo-Ha…
> NOTE : 3,5/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=G3TYloYDbUA[/youtube]

Snowden : film sous surveillance

On attendait tout de même mieux de la part d’Oliver Stone qui voit son Snowden s’effacer derrière Citizenfour.

snowden

On connaît l’histoire. Celle d’Edward Snowden. Informaticien de génie, patriote idéaliste, qui un jour intègre les équipes de la CIA et de la NSA. Follement enthousiaste, jusqu’au jour où il découvre les méthodes scandaleuses de l’Agence de renseignement américain. Et révèle à des journalistes que le gouvernement des États-Unis espionne et surveille appels, mails, SMS et a mis sur écoute un paquet de monde, à une échelle inimaginable.

Cette histoire de l’ennemi public n°1 outre-Atlantique, elle était déjà parfaitement décryptée dans l’extraordinaire documentaire Citizenfour, de Laura Poitras. Et durant les deux heures du film d’Oliver Stone, c’est malheureusement son ombre qui ne cesse de planer. Snowden version 2016 souffre très vite de la comparaison. Inévitable, certes, mais posant alors la question de la pertinence de réaliser un film sur « ce qui a déjà été raconté ». Oliver Stone se sert même de ce documentaire comme point de départ. Pour dérouler ensuite un portrait très (trop ?) flatteur, quasi hagiographique, d’Edward Snowden. Sans réelles nuances, autant de manichéisme tend parfois à desservir le propos du cinéaste.

Pourtant, Snowden est porté à bout de bras par un Joseph Gordon-Levitt toujours aussi talentueux (on se souvient de The Walk !). S’effaçant derrière les traits du lanceur d’alerte, le comédien offre une performance toute en retenue. Les bonnes idées de mise en scène sont là aussi. Le film, même s’il est imparfait, reste solide. Mais malgré tout, le manque de gnaque d’Oliver Stone nous ramène constamment à un biopic un peu linéaire et lisse. Trop pour faire oublier son mentor Citizenfour. Encore.

Aurélien Germain

>Biopic/thriller, d’Oliver Stone (USA). Durée : 2 h 15. Avec Joseph Gordon-Levitt, Shailene Woodley, Rhys Ifan, Nicolas Cage, Melissa Leo…
>NOTE:3/5

>Attention, sortie le 1er novembre.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Al7adfN3EaY[/youtube]

Resto : en passant par la Touraine…

On n’y pense pas forcément et pourtant, c’est une bien bonne table : La Touraine, boulevard Heurteloup, est accolé au célèbre 4 étoiles tourangeau.

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On passe tous les jours et pourtant, on avait oublié qu’on pouvait y déjeuner. Buisson d’orchidées, comptoir de bois foncé, moquette épaisse et long rideau de velours bleu canard, serveurs quasi invisibles mais efficaces… La Touraine est une bulle silencieuse et douillette à deux pas de la Gare.

Si le restaurant est accolé au célèbre 4 étoiles tourangeau, la formule du midi est très sage et propose un choix de trois entrées, plats et desserts. Pour 28 euros, vous pourrez épater votre banquier en lui offrant un repas complet, verre de vin et café compris. Comme on n’avait pas de banquier ni de belle-mère sous la main, on s’est contenté de la formule plat – dessert et on a boycotté le verre de vin offert. Histoire d’arriver à la rédaction avec l’haleine fraîche. Pas rancunière, la maison offre de petits amuse-bouches pour nous faire patienter : rillons et poire tiède. Ça commence bien. Image11

Ça se poursuit en beauté avec le plat, une blanquette de volaille qui réussit à faire la belle dans l’assiette, un exploit pour un plat en sauce. La viande, bien fondante, est accompagnée de petits légumes croquants et d’un riz basmati. En dessert, la tartelette chocolat, crème de caramel et framboises est une vraie pâtisserie, ce qui est assez rare. On reviendra. Pour le cadre, pour le calme. Et pour goûter le cheesecake miel-orange, qui nous a fait de l’œil sur le menu.

>La Touraine, 5 boulevard Heurteloup, à Tours.
>Formules à 22 et 28 euros le midi avec un verre de vin et café, plat à la carte à partir de 15 euros.
>Ouvert du lundi au vendredi de 12 h à 14 h et de 19 h à 21 h 30. Réservations au 02 47 05 37 12. 

On a testé La Plume Blanche

Un petit tour rue du Grand-Marché nous a donné envie de tester le fameux La Plume Blanche. Chronique.

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Le menu est écrit à l’encre bleue, avec de jolies bouclettes. La carte de fidélité aussi est un clin d’oeil : un repas offre un bon point et avec dix bons points, la maison offre un cadeau : un menu enfant, un apéro, un dessert… Sur le mur, un grand tableau noir affiche la météo, écrite à la craie. Bienvenue à La Plume blanche pour un petit voyage dans le temps qui nous ramène sur les bancs de l’école.
Dans l’assiette, pas de sauce à la colle Cléopâtre ni de salade de buvards mais le voyage temporel se poursuit avec la présence d’une beuchelle. Cette potée de ris et rognons de veau accompagnée de champignons et de crème fraîche est une institution de la cuisine tourangelle. Elle remonte à la nuit des temps (au moins au Moyen-Âge) mais s’est faite rare dans les restaurants. Quant au gratin du jour, composé de boudin noir, pommes de terre, bien riche en emmental, il est parfaitement adapté à la saison. Les desserts sont moins typiques : trio de crèmes brûlées ou tarte au citron meringuée maison.

La formule à 20,90 euros reste un peu salée pour les plats proposés. Le restaurant s’approvisionne auprès de fournisseurs locaux et côté vin, il y a bien sûr du régional (comptez 5,50 euros pour un verre de Chinon Vieilles Vignes). Le service est rapide, souriant et l’ambiance à la bonne franquette. Sur le tableau noir, la maison précise : « Soyez gentil, ici travaillent 5 apprentis. » Une façon de rappeler que les clients doivent parfois apprendre l’empathie et eux aussi, être aimables avec le personnel.

>La Plume blanche, 16 rue du Grand Marché à Tours. Ouvert de 12 h à 14 h et de 19 h à 23 h.
>Formule de 14,90 € à 24,90 €. Réservation au 02 47 20 70 15 (le restaurant envoie en plus un SMS de confirmation)

Le Teckel : sardonique à souhait

Un film qui a du chien, ça c’est sûr. Satire sociale délicieuse, Le Teckel est le dernier film de Todd Solondz.

Le Teckel

Un film sur un teckel, vraiment ? Un animal tout mignon tout plein qui transformerait un long-métrage en conte philosophique décapant et cruel, vraiment ? Oui, vraiment. Il n’y avait que Todd Solondz pour s’y risquer. L’auteur du fracassant Happiness est de retour avec Le Teckel. Qu’il avait présenté à Deauville avec ces mots : « Je fais des comédies tristes. Si vous voulez rire, c’est ok. Mais si vous ne voulez pas rire, c’est ok aussi. » Très bien, merci Todd.

Alors débrouillons-nous. Le spectateur se retrouve avec « ça » entre les pattes. Une film à sketches, à travers lesquels un simple teckel sert de fil conducteur, tout en étant pourtant un protagoniste passif. Ce chien-saucisse est présent. Oui, certes. Mais ne fait quasiment rien. Todd Solondz l’utilise brillamment : à travers l’animal, ce sont des crises existentielles qu’il cristallise. C’est la Mort qu’il met en lumière.

Le Teckel est délicieusement absurde (le travelling sur les besoins du chien ou encore l’interlude totalement fou). Un film mordant ? Pour sûr. Un ton grinçant ? Oh que oui. L’humour (très) noir éclabousse tout ici. Dans les quatre segments corrosifs du film (qui, en fait, courent de l’enfance à la fin de vie), ce joli petit chien – surnommé tour à tour « petite crotte » ou encore « cancer » (!) – permet d’aborder la solitude, la vieillesse, la maladie… Le tout, toujours transpercé de fulgurances hilarantes, à condition d’accepter de plonger dans la farce morbide que présente Todd Solondz.
Et même si Le Teckel n’échappe pas à l’écueil des gags inégaux, son cynisme brillant le tire vers le haut. Tout en haut. Pour finir par balancer à la face des spectateurs médusés, l’absurdité de la vie.

Aurélien Germain

Comédie dramatique, de Todd Solondz (USA). Durée : 1 h 28. Avec Greta Gerwig, Danny de Vito, Julie Delpy, Kieran Culkin…
NOTE : 3,5/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=9J1Z14uXgVY[/youtube]

TOP 4 : Poelvoorde balance

Actuellement en couverture de So Film, l’acteur Benoît Poelvoorde est revenu, pour le magazine, sur sa carrière et a taclé quelques célébrités. Revue de presse…

CATHERINE BARMA

De la productrice d’On ne demande qu’à en rire, Benoît Poelvoorde dit qu’elle est « une femme austère qui doit avoir, allez, 2 700 ans. Catherine Barma, c’est l’Egypte ». Avant de préciser : « Je dis ça sans être méchant. » Ah ouf.

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SHARON STONE

« Elle ne me faisait aucun effet. C’était juste une blonde américaine pas intéressante. La Sharon Stone, rien à foutre », philosophe Poelvoorde. « Si je l’ai croisée, je ne l’ai pas reconnue. » L’inverse est peut-être vrai aussi…

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THIERRY ARDISSON

Benoît Poelvoorde indique que l’animateur en noir « n’est pas une ordure. Par contre, il est cynique, et c’est peut-être pire ». Réponse de l’intéressé ? « Il faut vraiment qu’il arrête de picoler. » Un partout, balle au centre.

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LAURENT RUQUIER

Le comédien belge est un tantinet plus gentil avec Laurent Ruquier. Abordant le thème du rire, il dit de l’animateur de France 2 qu’il est « un homme qui rit à ses propres vannes et avant de les dire ». Oui, bon là… pas faux.
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El Pintxo : tapas et saveurs d’Espagne

Cette semaine, tmv a testé El Pintxo, bar à tapas qui sait mettre l’ambiance et recevoir. Un petit tour en Espagne, ça vous dit ?

C’est le retour des basses températures qui nous a poussés au El Pintxo. On cherchait un peu de chaleur. Et la caliente, c’est là-bas, au bout de la rue Colbert, qu’on l’a trouvée ! Il faut dire qu’à El Pintxo (prononcez pincho, c’est une variété régionale de tapas. Bisou Wikipédia), l’Espagne est mise à l’honneur. Aussi bien pour la carte que pour l’ambiance et le décor (petits fanions et jambons à l’os suspendus au plafond).

Ce petit bar à tapas plus que sympathique a ouvert cet été. À sa tête, Mika. Le genre de personnage qui chouchoute son établissement, extraverti comme on aime… Et surtout chaleureux comme tout ! « En plus, il a un rire reconnaissable entre mille ! », sourit sa collègue Céline, qui intervient l’après-midi. À El Pintxo, la plupart des produits sont importés d’Espagne. La carte des vins, elle, est savoureuse et conséquente. Les amateurs de vin fort en bouche devraient d’ailleurs être servis !

Pour le reste, on peut bien évidemment piocher dans la sangria ou dans la bière ibérique. Bar à tapas oblige, on a le choix entre plusieurs de ces petites tartines typiques de l’Espagne : anchois avec olives, jambon, fromage, tomates cerises confites ou encore calamars à l’encre. De quoi accompagner bien des soirées, ce dont a l’air de raffoler le bar. Concerts, karaoké ou encore « soirée feria » avec tenue de rigueur et danseuses de flamenco sont régulièrement proposés. Une escale dépaysante dans un lieu convivial, on saura où se réchauffer désormais…

A.G.

> 114 rue Colbert. Ouvert du jeudi au lundi, 18 h à 2 h (mais en ce moment, horaires d’hiver donc ouvert dès 15 h). Contact : facebook.com/elpintxo37 ou 09 72 57 19 44.
> Comptez 1 € à 1,80 € le tapas à l’unité ; 2,50 € la pression ; 11 € le pichet de sangria. Happy hours.

Deepwater : à l’intérieur de la catastrophe

Racontant l’histoire vraie de la catastrophe Deepwater Horizon, Peter Berg accouche d’une pelloche efficace, à la croisée du drame et du film catastrophe.

« Il va faire tout noir ! »

C’était en 2010. Golfe du Mexique. L’explosion de la plateforme pétrolière Deepwater Horizon, puis un incendie gigantesque… et, en plus de la dizaine de morts, près de 800 millions de litres de pétrole répandus dans l’eau. Le pire désastre écologique qu’aient connu les États-Unis. Peter Berg (Hancock, Battleship…) a décidé de montrer la catastrophe de l’intérieur.

Deepwater se concentre donc sur les vingt-quatre premières heures du drame. Coupant son récit en deux parties, Deepwater débute par une introduction longuette mais nécessaire aux personnages, nourri par un sous-texte un poil grinçant sur le capitalisme. Avant de partir dans l’action pure et dure, dans un rythme effréné, empruntant aux codes du film catastrophe. Le spectateur se retrouve alors plongé en immersion sur la plate-forme.
C’est là l’un des points forts de Deepwater : on ne redeviendra « témoin » qu’une fois les secours arrivés. Le cinéaste choisit, par cet angle, d’insister sur le drame humain. En installant une atmosphère oppressante due à un lieu franchement claustro, en filmant au plus près les protagonistes. Mais aussi en les dépeignant comme des personnages ordinaires, non comme des héros (Mark Wahlberg toujours aussi « cool », Kurt Russell en chef d’équipe façon papa). Pour lancer ses piques, Deepwater n’hésite pas à mettre en scène un John Malkovitch imbuvable et arrogant au possible dans son rôle de Donald Vidrine, l’homme de BP (société locataire de la plate-forme) qui aura en quelque sorte provoqué ce drame.

Intense tant sa description des faits que dans son point culminant (la séquence de l’explosion est spectaculaire), évitant par ailleurs le patriotisme ronflant inhérent à ce genre de productions, Deepwater est un film plus qu’honnête. Et surtout efficace.

Aurélien Germain

Drame/action de Peter Berg (USA). Durée : 1 h 47. Avec Mark Wahlberg, Kurt Russell, Gina Rodriguez…
NOTE : 3,5/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=9ds9T_RMDf0[/youtube]

Culture, tendances & web #33

Cette semaine, tmv a beaucoup lu ! Une double dose de BD, un sublime livre sur la ville de Tours, mais aussi des ouvrages divers et variés. Bonne lecture !

PAUSE_ECRANS_LIVREPHOTOLE LIVRE PHOTO
TOURS, DES CHEMINS ET DES HOMMES
C’est un sublime ouvrage qui vient de paraître. Tours, des chemins et des hommes est une promenade passionnante : entre les textes de Benoît Piraudeau et les photos de Chanel Koehl et Guillaume Le Baube, il donne à voir une ville lettrée, musicale, gourmande, architecturale. Accessible à tous, bourré de petites informations historiques et d’anecdotes, ce très beau livre se distingue aussi par un ensemble photographique absolument extraordinaire. Esthétique et de toute beauté, déjà, mais surtout immanquable pour celles et ceux qui veulent en savoir plus sur Tours… ou qui, tout simplement, aiment leur ville.
A.G.
> 24 €. éditions Sutton, avec Ville de Tours.

LES BDs
LES FONDUS DES VINS DE LOIRE PAUSE_ECRANS_BD2
Après avoir écumé les quatre coins de la France, il fallait bien que la série des Fondus du vin pose ses cases dans notre jolie région. Ce septième volet, nourri du trait simple d’Olivier Saive, propose 48 pages de gags, comiques sans être hilarants non plus, mais qui sont une mine d’informations. Scénarisée par le duo Cazenove-Richez, la BD distille des dizaines de renseignements sur la technique du vin, les appellations et cépages, ainsi que les qualités des vins de Touraine, de la Loire, du Centre, de l’Anjou et du pays nantais. Une sympathique découverte, aussi ludique que divertissante.
A.G.

PAUSE_ECRANS_BD1JOSEPHINE BAKER
Déjà auteur de biographies dessinées remarquables, le duo Catel Muller (dessin) – José Louis Bocquet (récit) récidive avec ce superbe pavé de 568 pages. Il n’en fallait pas moins, car quand on s’attaque à un personnage aussi riche que Joséphine Baker, on est pris dans un tourbillon inextinguible. Celle qui débarqua à Paris à l’âge de 20 ans fut tour à tour militante anti-ségrégationiste, résistante, mère adoptive. Tout cela en parallèle de sa carrière d’artiste de music-hall qui fit chavirer la planète ! Une grande, très grande Dame, qui méritait bien qu’on lui rende enfin l’hommage qu’elle méritait. Et c’est au 9e Art de le faire d’une façon généreuse et vraiment touchante pour ce qui est un de nos gros coups de coeur de cette saison.
Hervé Bourit

LES LIVRES
LA RUE EST MON ROYAUME PAUSE_LIVRE
Le titre est révélateur. La Rue est mon royaume est une ode à ces « ombres de la rue », comme l’auteure, Bénédicte Froger-Deslis, l’écrit si bien. Dans ce livre de 430 pages, elle y raconte la vie, le quotidien, l’avancée d’une « clodette », une femme de la rue. Hiver comme été, elle est là. Qu’on la regarde ou qu’on l’ignore. Sombre mais paradoxalement lumineux, le roman permet de découvrir la rue, la ville et tout simplement la vie sous un autre prisme. Les descriptions admirablement bien menées et les dialogues percutants parachèvent un ouvrage captivant.
A.G.

Image26ENTRE SCALPEL & CISEAU
C’est un parcours singulier qui est présenté ici. Dans Scalpel & ciseau, Jean-Jacques Santini y mêle habilement son amour pour l’art — peinture et sculpture en tête — et sa passion de la médecine qu’il a exercée, notamment au CHRU de Tours. Véritable tête pensante de la neuro-chirurgie et professeur d’anatomie, Santini fouille ses souvenirs, se rappelle, explique et raconte. Entrecoupé de séquences purement visuelles (quel effort fourni pour le travail de photos ! Le livre fait le lien entre le sculpteur et le chirurgien. Une double lecture intéressante.
A.G.

LE CHIFFRE
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Le nombre de jours d’affilée que durera le marathon Simpson : la chaîne américaine FFX a annoncé qu’elle diffuserait les 600 épisodes de la famille jaune du 24 novembre au 13 décembre. C’est ce qu’on appelle un « binge watching »…

Bridget Jones baby : que vaut son retour ?

Et de trois ! Bridget Jones re-revient. Une suite qui ne démérite pas et écrase, de loin, le deuxième opus des aventures de la célèbre célibattante.

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Bridget Jones, sur un canapé, l’air dépité, sur l’air du larmoyant All by myself. Puis, la « célibattante » attrape la télécommande et zappe sur le très hip-hop Jump Around. La première scène annonce la couleur : bienvenue dans le joyeux foutoir de Bridget Jones baby.

Mais c’est qu’on l’appréhendait, ce 3e épisode. Un premier film culte, un second décevant. Dans cette triste logique des studios qui ne pondent que des suites sans saveur, celle-ci aurait pu tomber dans le piège de la comédie réchauffée. Il n’en est rien. Ici, la jeune quadra, célibataire et concentrée sur sa carrière, rencontre Jack. Et retrouve Mark. Puis tombe enceinte… sans savoir lequel des deux est le père !
Comédie romantique jouant sur un triangle amoureux particulier (qui donne d’ailleurs lieu à de truculentes séquences), Bridget Jones baby n’a rien perdu de sa teneur humoristique. Nourries de dialogues ciselés, les vannes fusent, imparables (les apparitions hilarantes de la gynéco). Et si le film de Sharon Maguire souffre d’un ventre mou à mi-parcours, il parvient tout de même à tenir sur ses deux heures. Le casting, forcément béton, y aidant évidemment beaucoup : le duo d’amoureux joués par Colin Firth et Patrick Dempsey tape dans le mille et efface le souvenir de Hugh Grant.
Reste Renée Zellweger. Sa prestation ayant été éclipsée chez nos amis anglo-saxons en raison de sa chirurgie esthétique (OUI, le bistouri n’a pas que du bon), elle n’en reste pas moins attendrissante et drôle. Mais son jeu faiblard et trop léger ne convainc pas totalement.

Peu importe, au final, puisque le reste fait le job. Bridget jones baby va plus loin que la simple comédie romantique à la conclusion certes gnan-gnan. Il dresse en filigrane le portrait d’une femme qui s’aime hors des standards et s’assume. Et ça, c’est toujours rafraîchissant.

Aurélien Germain

>Comédie (USA), de Sharon Maguire. Durée : 2 h. Avec Renée Zellweger, Colin Firth, Patrick Dempsey…
>NOTE : 3/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=ij1BgEe7Lc4[/youtube]

Assiette et art : voyage autour du monde

Un vrai voyage autour du monde… mais dans l’assiette. Voilà ce que propose l’établissement Assiette et art, merveilleuse découverte en plein centre de Tours.

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Il suffit parfois de marcher quelques mètres pour voyager. Déambuler rue du Grand-Marché pour tomber sur le restaurant « surprise ». Quitter Tours tout en y restant, le temps d’une pause du midi et offrir à ses papilles une escapade gourmande à travers la cuisine du monde. Voilà ce que propose Assiette et art. Découvrir d’autres cultures gastronomiques. Une invitation à travers des plats colorés, relevés, mélangeant les saveurs exotiques et les épices.

Ce jour-là, bien pluvieux comme il faut, on a eu du soleil dans l’assiette. Au menu, petits farcis au confit d’agneau saveurs d’Orient, le tout avec riz madras et sauce yaourt. Un sans-fautes au final puisque, outre sa présentation réfléchie, Assiette et art sait proposer une cuisine élaborée, généreuse et parfumée. Bref, excellente. Et qui, pour ne rien gâcher, change très souvent.
C’est le pari de l’établissement : fonctionner par thème, avec tous les 15 jours, un pays à l’honneur (Congo, Mexique, Espagne, Thaïlande…)

Mais loin de n’être qu’un simple voyage gustatif, Assiette et art est aussi une escapade lyrique et artistique. Il faut dire que Nouri Almohamad, chef des lieux d’une gentillesse et d’une douceur extraordinaires, est un grand musicien. Syrien d’origine, Tourangeau d’adoption, joueur émérite de qanûn, Nouri organise des apéritifs en musique les vendredis et samedis. De quoi profiter encore plus du cadre raffiné et de l’atmosphère de ce restaurant qui propose par ailleurs des expositions dépaysantes. Un voyage, qu’on vous disait…

> 60 rue du Grand Marché. Ouvert tous les jours, midi et soir, sauf le lundi.
Contact : 07 78 21 41 94 et facebook.com/assietteetart

> Tarifs : 14 € le plat du jour. À la carte : entrée + plat ou plat + dessert à 23 €. Menu complet à 29 €. Menu à thème : 32 €.

Kubo et l’armure magique : merveille visuelle

Avec son Kubo, Travis Knight signe l’une des plus grosses surprises du trimestre. Un film d’animation de toute beauté.

Un magnifique conte philosophique. Un véritable voyage initiatique aux couleurs asiatiques. Voilà à quoi l’on pourrait résumer Kubo et l’armure magique. Spirituel, il l’est assurément et le maître Miyazaki n’est d’ailleurs jamais très loin. En résulte un film d’animation à la limite du sans-faute, une petite merveille visuelle que l’on doit à Travis Knight, vice-président de Laïka, studios passés maîtres dans l’utilisation de la stop-motion (animation image par image).

Ici, place à Kubo, jeune garçon d’une gentillesse sans faille devenu borgne. Quand il ne s’occupe pas de sa mère, il narre des histoires sur la place du village, donnant vie à de petits personnages en papier. Un pouvoir magique qui va vite le dépasser, le jour où il convoque l’esprit maléfique de son grand-père vengeur. Ce qui va le pousser à partir à la recherche d’une armure magique, accompagné d’une femme-singe et d’un scarabée samouraï courageux.
Vibrant hommage au Japon de la période Edo, Kubo et l’armure magique déroule une aventure à l’esthétique sidérante. N’oubliant jamais la réflexion (l’amour et même la mort), cette épopée questionne sans cesse à travers ses personnages. Tout en détail et en couleurs, réussi tant dans son graphisme que dans sa narration, Kubo n’en oublie toutefois pas l’humour. Distillé à petites doses, mais intelligemment, il fonctionne d’autant plus qu’il est porté par une succulente distribution de voix, Matthew McConaughey et Charlize Theron en tête (à voir ce que donnera le casting vocal français…).

Travis Knight signe là un film créatif (cette maîtrise de la stop motion est hallucinante), audacieux tout en restant humble, sachant parfaitement jouer sur la corde émotionnelle. Inspirant et inspiré, un petit bijou de toute beauté.

Aurélien Germain

Animation (USA), de Travis Knight. Durée : 1 h 42.
NOTE : 4/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Ywx3QWVDhkU[/youtube]

On a testé le 16 Jean Jau

Depuis la rentrée 2016, on peut compter sur le 16 Jean-Jau… situé place Jean-Jaurès bien sûr. Tmv y a fait un tour.

L’offre dans le secteur étant loin d’être à la hauteur d’une cité réputée pour ses métiers de bouche et la lutte pour obtenir une table en terrasse les jours de soleil étant féroce, la rédaction attendait l’ouverture de ce nouvel établissement avec impatience. Parce que la place Jean Jau’, c’est tout de même le top du spot pour déjeuner entre deux rendez- vous. Pour attendre… on a attendu. Une heure exactement entre le moment où nous avons obtenu la dernière table disponible et celui où le serveur a déposé une entrée devant nous, puis encore une demi-heure pour obtenir nos plats. Du coup, on a demandé le dessert et l’addition en même temps, tant pis pour le café, on l’a pris au bureau.

Pourtant, Le 16 part avec plusieurs bonus : une grande terrasse ensoleillée (mais avec quand même des places à l’ombre, comme ça, y en a pour tous les goûts), une décoration assez soignée et un emplacement stratégique, puisque, comme son nom l’indique, le 16ŸJean Jau est situé place Jean Jaurès. Et surtout, dans l’assiette, que du bon : c’est frais et ça renouvelle la cuisine de brasserie traditionnelle.
En entrée, la salade avocat-pamplemousse-crevette était délicieuse, suivie d’une juliennes de seiches et d’un sauté de courgettes maison. Ma collègue a apprécié son dos de cabillaud poché accompagné d’un risotto crémeux. À 13 € la formule déjeuner, Le 16 offre une bonne adresse. C’est l’endroit parfait pour un dîner en sortant du ciné ou du théâtre, puisqu’ici, on sert après les 21 h 30 réglementaires. Le service au ralenti présente un avantage pour les touristes : ils auront le temps d’admirer la place.
E.S.

Le 16 Jean Jau, 16 place Jean-Jaurès. Bar et restaurant. Menu du jour 11 €s (2°plats) et 13 € (3 plats). Plats à la carte : de 15 à 22 €.
Ouvert tous les jours, de 8 h à minuit. Service toute la journée. Brunch le dimanche. Réservation au 02 47 22 10 72.

Where to invade next : Moore l’envahisseur

Michael Moore revient ! Celui qui bouscule (et embête) l’Amérique a décidé, dans son nouveau docu, de glaner toutes les bonnes idées d’autres pays pour les ramener aux Etats-Unis.

Michael s'en-va-t'en-guerre
Michael s’en-va-t’en-guerre

Michael Moore aime définitivement taper sur les États-Unis. Outre-Atlantique, le documentariste bouscule. Dérange. Bowling for Columbine, Fahrenheit 9/11, Sicko… Chaque torpille de Michael Moore est un engagement, une petite bombe qui trouve toute sa force dans son humour, son côté (triste) farce.

C’est de nouveau le cas – peut-être plus que jamais d’ailleursŸ– avec ce Where to invade next. Un « docu-divertissement » dans lequel l’auteur américain joue l’envahisseur dans divers pays européens et en Tunisie, afin d’en importer les meilleures pratiques et idées sociales, histoire d’en inspirer les États-Unis.
Ainsi donc, 2 heures durant, Moore organise des rencontres avec des salariés, des patrons, des politiques. Entre ces discussions, la voix-o¤ du cinéaste et des images chocs (en témoigne cette séquence de violences policières posée sur la chanson We are the world). Where to invade next est un pamphlet qui dégomme les travers de l’Amérique sans jamais y poser sa caméra. Uniquement en récupérant ces fameuses bonnes idées venues d’ailleurs : congés payés en Italie, cantines françaises, prisons norvégiennes idylliques, enseignement en Finlande, etc. Dans cet ensemble délicieusement cocasse, Michael Moore brille. Grâce à un humour incisif, le docu amuse autant qu’il apprend et dénonce.

Dommage, toutefois, que le manichéisme de Moore soit si grossier. Sans aucune nuance, manipulateur, le réalisateur enfonce les portes ouvertes. Naïve et simplissime, la démonstration tourne autour de clichés et de raccourcis, et occulte tous les côtés moins glorieux (les pays visités ressemblent à de véritables utopies !). Et pourtant, ça fonctionne. Car Moore manie son montage comme personne. Parvenant à happer le spectateur, tout en dressant, en toile de fond, un portrait glaçant de l’Amérique. Et c’est irrésistible.

Documentaire de Michael Moore (USA). Durée : 2 h.
NOTE : 3,5/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=jEHSevRzUgo[/youtube]

Ben-Hur : inutile remake

Un énième remake qui voit le jour ? D’un film mythique de surcroît ? Le pari de la Paramount était bien trop risqué : Ben-Hur version 2016 mord la poussière et c’est bien dommage…

PAUSE_CINE
Tmv n’a pas aimé mon film ?! A L’ATTAAAAQUE !

Une seule question : Pourquoi ? Pourquoi se lancer dans un énième remake du mythique Ben-Hur ? Une sixième adaptation qui prouve une nouvelle fois qu’Hollywood tape dans de bêtes resucées pour espérer engranger un max de dollars… ou qui montre l’indigence scénaristique plombant le cinéma ? Car soyons clairs, il est difficile – impossible ? – d’égaler la version culte de 1959, signée William Wyler avec Charlton Heston.

C’est ce qu’essaie Timur Bekmambetov, connu pour son Abraham Lincoln chasseur de vampires, dans cette version 2016 de Ben-Hur. Le cinéaste agit en élève consciencieux. Respectueux, même. Il récite sa leçon, remplit le cahier des charges. Loin d’être le désastre annoncé par la critique américaine qui l’a étrillé, Ben-Hur fonctionne dans ses grandes lignes. À ce titre, la célèbre séquence de course de chars est à la hauteur et l’ensemble est loin d’être honteux.
S’il est vrai que, là où le chef d’oeuvre de 1959 brillait par ses décors monumentaux et grandioses, la version contemporaine mord la poussière en jouant trop sur les images de synthèse et le numérique sans âme (fâcheuse manie). Côté casting, si celui-ci tient à peu près la route, il peine à aussi à tenir la comparaison face à l’originel. Et que dire de la guest-star Morgan Freeman, affublé de dreadlocks ridicules…

Des qualités et des défauts, certes. Mais pendant deux heures, Ben-Hur souffre donc de ce sentiment de déjà-vu… en moins bien. C’est furieux et bien chorégraphié, mais le film de Bekmambetov renvoie toujours à cette impression de simple redite de classique, sans grand intérêt. Le public n’est pas dupe. Outre-Atlantique, il a boudé ce manque d’imagination. Résultat ? Un maxi-flop. Allez Hollywood, arrête ton char maintenant…

Peplum, de Timur Bekmambetov (USA). Durée : 2 h 04. Avec Jack Huston, Morgan Freeman, Nazanin Boniadi…
NOTE : 2/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=ONelcFkRKLI[/youtube]

Fronteras : clandestinité et homosexualité

Mikel Rueda aborde, avec ce Fronteras, l’immigration clandestine et l’homosexualité… chez les ados. Un film beau, tout simplement.

Il y a dans ce Fronteras une beauté assez étonnante. Un film d’une simplicité extrême, emballé avec la candeur des débuts. Car c’est le premier long-métrage que signe Mikel Rueda. Et de là découle sa force. Fronteras – qui aborde immigration et homosexualité – est certes un peu brouillon. Il souffre aussi, parfois, de son montage trop haché et de quelques maladresses ankylosant le récit. Mais cela n’enlève rien à son charme, à sa pureté.

Tout part de deux histoires. La première sur Ibra, un ado marocain en instance d’expulsion, car déclaré illégal sur le territoire espagnol. La seconde sur Rafa, adolescent lui-aussi, lambda au possible : il sort en boîte, joue à la console, fait du sport. Et puis, les deux récits vont se lier habilement. Vont se croiser, s’entrelacer, jusqu’à s’épouser. Car Ibra et Rafa vont devenir amis. Puis bien plus que ça. L’envie du premier baiser se fait ressentir. L’envie de se cacher aussi.

Parce que des deux côtés il y a pression. Pour Ibra, c’est comme s’il devait obligatoirement vendre de la came pour s’en sortir. Pour Rafa, c’est une bande d’amis qui insiste lourdement pour qu’il embrasse une fille. Mais l’un comme l’autre n’en ont pas envie. Ce sont des codes, des « normes », qu’ils refusent. Avec en toile de fond, le racisme et l’homophobie.
Et ça, Mikel Rueda le raconte avec finesse et grande sensibilité, renforcée par des nombreuses séquences improvisées. Une réussite bien évidemment aussi imputable aux performances extraordinaires des acteurs non-professionnels (le réalisateur souhaitait une certaine authenticité). Notamment les deux personnages principaux, campés par les éblouissants Germán Alcarazu et Adil Koukouh. En fin de compte, de Fronteras naît un cinéma politique et beau. Tout simplement.

Aurélien Germain

Drame/Romance (Espagne), de Mikel Rueda. Durée : 1 h 31. Avec Germán Alcarazu, Adil Koukouh…
NOTE : 3,5/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=2LfYs3J9wZU[/youtube]

Nos Pires voisins 2 en mode automatique

On prend (presque) les mêmes et on recommence : la suite de Nos Pires voisins offre un bête ersatz du premier, version revanche féminine. Une petite comédie estivale sans grande prétention.

Toi aussi trouve la personne qui a de faux abdos.
Toi aussi trouve la personne qui a de faux abdos.

Il est loin le temps où Zac Efron, sex-symbol idole des adolescentes émoustillées, faisait ses premiers pas avec High School Musical. Passé ensuite par la case cure de désintox’, le beau gosse tape désormais dans la comédie estudiantine pour reconquérir son public. Après le four Dirty Papy et le premier épisode de Nos Pires voisins, le revoilà à l’affiche…

Mais difficile de réussir une suite pertinente. Surtout s’il s’agit d’un film comique. Alors que dans le premier volet, un couple tranquille (Seth Rogen/Rose Byrne) devait faire face à une fraternité débridée (menée par Zac Efron), ils doivent cette fois affronter une sororité d’étudiantes surexcitées. Pour les faire déguerpir, le couple va utiliser une arme secrète™: leur ancien ennemi, toujours joué par mister Efron.
Bref, un scénario en mode repeat, mais version féminine. Tenant sur un argument de départ ténu (la débauche des jeunes étudiantes naît d’une contestation du sexisme et de la rigidité du système universitaire), le récit patine vite pour n’offrir, au final, qu’une bête resucée du premier opus.

Certes, les blagues sont toujours là. C’est aussi gras que le bidon de Seth Rogen (égal à lui-même, c’est-à-dire génial). Ça balance quelques vannes trashouilles bien senties. Sauf que le résultat est bien moins énergique. Paresseux dans son écriture, Nos Pires voisins 2 ne réjouit que lorsque Zac Efron se moque de lui-même. Très second degré, il apparaît clairement au même niveau que Seth Rogen. Deux comédiens qui, du coup, éclipsent tous les autres personnages, d’une Rose Byrne effacée à une Chloë Grace Moretz peu transcendante. Au final, une petite comédie d’été sans prétention, reposant uniquement sur le succès du premier film. Allez, hop. Emballé, c’est pesé.

>Comédie, de Nicholas Stoller (USA). Durée : 1 h 31. Avec Zac Efron, Seth Rogen, Rose Byrne, Chloë Grace Moretz…
>NOTE : 2,5/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=LwAMUVmAseQ[/youtube]

Culture, tendances & web #29

Zootopie sort enfin en DVD ! Et en même temps, les Red Hot proposent un album en demi-teinte. Gramatik, lui, balance toute sa discographie sur le web.

PAUSE_ECRANS_DVDLE DVD
ZOOTOPIE
En début d’année, Disney signait l’un des films d’animation les plus remarquables. Ce Zootopie, aussi tordant qu’intelligent, parvenait à raconter notre société à travers un récit malin, prenant place dans un monde post chaîne-alimentaire, où toutes les espèces animales cohabitent. Graphisme époustouflant, de toute beauté (ce travail sur les décors !), cette pépite pleine d’esprit est enfin à retrouver en DVD. On ne saura trop vous conseiller de vous jeter sur l’édition Blu-ray, remplie de bonus. La partie suppléments est effectivement très riche malgré son découpage commun (scènes coupées, genèse du film, composition de la musique, etc.).
A.G.

LA BD Image6
LE CONTREPIED DE FOÉ
Voilà un livre qui a le mérite de dévoiler une des faces les plus obscures du ballon rond. Petit pavé dans la mare des bonnes intentions, Le Contrepied de Foé emmène dans le monde sombre de ces recruteurs sans foi ni loi qui vendent du rêve a de pauvres gamins en leur faisant miroiter des merveilles. C’est ce qui arrive à deux jeunes garçons camerounais qui vont se laisser embarquer dans une belle escroquerie. Servie par un dessin efficace signé Damien Vidal, l’histoire de Laurent Galandon a le mérite de ne pas tomber dans les clichés. Il n’empêche, ce néocolonialisme interpelle. Que ces pratiques destructrices puissent être mises en valeur de manière si subtile mériterait un… ballon d’or.
Hervé Bourit

PAUSE_ECRANS_CD1LE CD
RED HOT CHILI PEPPERS – THE GETAWAY
Qu’on aime ou qu’on déteste, force est de constater que les Red Hot ont la peau dure. Trente ans de carrière, des tops et des flops, et cet onzième album sorti 5 ans après un I’m with you en demi-teinte. Alors oui, avec The Getaway, les RHCP ont encore adouci leur propos. Oui, leur rock flirte dangereusement avec la pop. Le guitariste John Frusciante n’est plus là, la force mélodique est donc amoindrie. Si certains passages tombent à plat, le reste est relativement intéressant, à condition de s’offrir plusieurs écoutes pour en saisir toutes les subtilités. Loin des majestueux Californication ou Blood sugar sex magick, mais un disque plus grave, posé et intime.
A.G

LE SINGLE 
ARCHIVE – DRIVING IN NAILS
Les princes du trip hop ont dévoilé un nouveau clip Driving in nails. Sorte de mise en bouche au dixième album The False Fondation dont la sortie est prévue le 7 octobre prochain. Le collectif anglais propose un nouveau titre, long (plus de six minutes) et expérimental avec très peu de parties vocales : le chanteur répète uniquement « driving in nails » en boucle. Le clip, à coup d’images subliminales de cercueils, de crânes humains et de radiographies, convoque mélodies lancinantes et rythmiques effrénées. Le dernier disque paru en 2015, Restriction était déjà sophistiqué et mélomane, on attend la suite avec impatience.
V.G

MUSIQUE PAUSE_ECRANS_DIOSCLOSURE
SON DE CLUB
Disclosure revient avec un nouvel EP Moog for Love. Trois titres sont maintenant en écoute sur Deezer, Spotify et consorts. Sans surprise, la nouvelle livraison des frères Lawrence est un son de club. Très house et sur-gavé aux voice coders, on s’ennuie un peu.

BEAU GESTE
Gramatik, le beatmaker slovène n’a plus à craindre le téléchargement illégal. Il a rendu toute sa discographie disponible gratuitement sur son site officiel. Ce dernier expliquait en 2014 sur Reddit, qu’il était fervent défenseur de la gratuité. Pour soutenir son label Lowtemp, ceux qui le souhaitent peuvent faire un don.

SÉRIE
LA FIN POUR VINYL
Vinyl, la série chouchou produite par HBO, portée par Martin Scorcese et Mick Jagger n’aura pas duré bien longtemps… Les audiences étant en berne, la chaîne américaine a décidé de ne pas la reconduire pour une deuxième saison, malgré l’annonce qui avait été faite en février.

Ninja Turtles 2 : Megan Fox, tortues et pizzas

Ce qui est sûr, c’est que cette suite de Ninja Turtles est un poil plus réussie (d’un côté, ce n’était pas dur). Pour le reste, seuls les fans aimeront. Et encore… RrrrZZzz…

La Belle et les bêtes.

On ne misait pas grand-chose sur cet épisode 2 des Tortues Ninja, suite à la catastrophe de 2014, enfantée par Jonathan Liebesman et produite par Michael Bay. En 2016, mister Bay reste, mais c’est au tour du quasi-inconnu Dave Green de passer à la réalisation. Le cinéaste ressuscite nos tortues fans de pizza dans une suite un poil plus sympathique que le premier opus.

Cette fois, les quatre frères doivent prendre le risque de se montrer au grand jour. En effet, leur ennemi juré Shredder s’est évadé de prison, aidé par un savant fou et de Rocksteady et Bebop, deux débilos ultra-violents. Sans compter Krang, sorte d’alien mi-cervelle mi-chewing gum recraché, décidé à dézinguer la planète. Clairement pensé comme un produit sans prise de tête, ce gros bonbon qu’est Ninja Turtles 2 va, durant près de deux longues heures, enquiller les moments d’action dans un rythme effréné.
Cela dit, emballé dans un script qu’aurait pu écrire un enfant de 3 ans sous sédatif, Ninja Turtles 2 frôle souvent le ridicule. Pour un résultat cartoonesque, s’adressant au jeune public et aux nostalgiques du dessin-animé, le film a beau caractériser correctement ses tortues et faire sourire, il cède souvent à la facilité.
Et les personnages secondaires n’aident pas. Si les mâles en rut jubileront à l’idée de voir une Megan Fox toujours sexy mais aussi utile qu’un slip dans un camp naturiste, les autres soupireront face à un Stephen Amell transparent ou des Bebop et Rocksteady prometteurs mais presque consternants.

Finalement, dans ce déluge d’effets spéciaux baveux et cette surenchère visuelle et sonore, ce blockbuster sort la tête de l’eau uniquement grâce à son humour décomplexé et sa nostalgie des années 80. Bref, un 2e épisode entre le gros divertissement esthétiquement laid et la madeleine de Proust poussive. Vivement le troisième…

> Action, de Dave Green (USA). Durée : 1 h 52. Avec Megan Fox, Stephen Amell, Brian Tee…
> NOTE : 2/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=1yGeuHNqr1E[/youtube]

Love & Friendship : Jane Austen au ciné

Whit Stillman revient avec cette relecture d’une nouvelle de Jane Austen : Love & Friendship sort sur nos écrans.

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Whit Stillman tourne peu. Très peu. Cinéaste iconoclaste mais bien trop rare, le réalisateur dit « intello » navigue à contre-courant en choisissant, cette fois, d’adapter un écrit de la mythique Jane Austen. Stillman aurait pu choisir une oeuvre connue de la Britannique, mais il a préféré l’une de ses premières nouvelles. Soit Lady Susan, écrit en 1790 et publié de manière posthume en 1891.

Dans Love & Friendship, voilà donc Lady Susan, veuve et séductrice, désormais sans le sou. Épaulée par une amie, elle va se mettre à la recherche de riches époux, pour elle et sa fille. Un chassé-croisé amoureux s’engage. Le spectateur embarque alors dans une partie d’échecs sentimentale, dans laquelle Whit Stillman fait la part belle aux répliques qui font mouche. Ici, les dialogues sont rois. Affinés, exquis. Le réalisateur, véritable virtuose du verbe, déroule son récit avec grâce et intelligence.

Dans un déluge de complotisme amoureux et d’alliances, Love & Friendship accumule les protagonistes. Même si Stillman fait le choix — étonnant — d’afficher ses personnages (avec nom, prénom et fonction) à la Tarantino, on se perd alors rapidement dans cette galerie. D’autant que la comédienne Kate Beckinsale, formidable en Lady Susan qu’on aime détester, éclipse tout (même cette mise en scène banale) et tout le monde. Reste Tom Bennett, hilarant dans la peau du prétendant surexcité et totalement crétin (la scène où il s’extasie devant des petits pois est jubilatoire).
À condition d’aimer les films à costumes et les romances bavardes, Love & Friendship saura donc plaire au public qu’il vise et se posera en divertissement rafraîchissant et agréable. Les autres l’oublieront bien vite.

Aurélien Germain

Romance – comédie de Whit Stillman (Irlande-France-USA). Durée : 1 h 32. Avec Kate Beckinsale, Chloë Sevigny, Stephen Fry…
NOTE : 2,5/5

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The Witch : ensorcelant

Véritable tableau pictural, le premier long de Robert Eggers est ensorcelant : plongez chez les sorcières et les puritains avec The Witch, l’un des meilleurs films de genre de ces dernières années.

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Partout où il est passé, il a fait sensation. Partout où il a laissé son odeur de soufre, il a exercé une fascination. The Witch, « film d’horreur indé », a eu un succès monumental dans tous les festivals. Gérardmer, Sundance, etc., tous ont succombé à cette noirceur satanique qui enveloppe le premier long-métrage de Robert Eggers.

The Witch se base sur une histoire vraie. Nous ramène en 1630, en Nouvelle-Angleterre. L’époque de la chasse aux sorcières, durant laquelle un couple dévot doit vivre à la limite de la civilisation. Le père et la mère portent toute la tristesse du monde sur leurs épaules : leur nouveau-né a mystérieusement disparu. Peu à peu, parents et enfants vont se dresser les uns contre les autres. En cela, The Witch ne plaira clairement pas à tout le monde. Parce qu’il est exigeant. Parce qu’il sort des sentiers battus. Et qu’il est bien loin des productions pathétiques tournées à la chaîne sans respect de son public (les Paranormal Activity et consorts).

the-witch-1325Au final, on n’est pas tant que ça face à un film d’horreur. Ici, le mélange est habile : puritanisme, mythologie populaire, occultisme, fondamentalisme religieux, symboliques païennes… Le cinéaste analyse les croyances de l’époque en menant parallèlement un récit fantastique imbibé d’une montée en tension anxiogène.
The Witch est noir, très noir. Malsain. Rugueux. Magnifié par une photographie extraordinaire (plastiquement, c’est somptueux), drapé dans une ambiance grisâtre et austère, The Witch ensorcelle. On pense parfois à Shining (pour cette folie insidieuse), à The Thing (ce lent suspens qui peut désarçonner) : ce n’est pas de l’horreur stricto sensu. The Witch est simplement mental. Un grand film basé sur la suggestion. Et c’est terriblement malin.

Aurélien Germain

« Horreur/épouvante », de Robert Eggers (USA/Canada). Durée : 1 h 33. Avec Anya Taylor Joy, Ralph Ineson, Kate Dickie…
NOTE : 4/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=zV3SIf3-dsc[/youtube]

Tacos Tio : fast food made in Mexico

Les beaux jours arrivent et… bon, d’accord, on a voulu se réchauffer en mangeant mexicain. Tacos Tio s’est installé place du Grand Marché à Tours. Voilà la chronique.

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Pas toujours évident de trouver de la (bonne) cuisine mexicaine en France. Comme me le disait récemment un ami américain « ce n’est pas de la nourriture mexicaine ce que vous avez ici ». Habitant de l’Arizona, c’est-à-dire un État frontalier au Mexique, il doit avoir raison. En fait, il a tellement raison qu’il n’est pas le seul à avoir noté cette carence gastronomique sur notre territoire. Du coup, certains s’emparent de l’idée et si vous passez place du Grand marché, vous verrez sans doute Tacos Tio, un fast food qui s’est lancé le défi de proposer les traditionnelles fajitas, buritos, quesadillas et tacos.

À sa tête, Sammy Salhi, jeune entrepreneur de 25 ans qui espère bien franchiser son concept dans les années à venir. Ses origines ? Italiennes. Oui c’est un comble mais comme il le dit si bien : « les pâtes, les pizzas et les risottos sont déjà omniprésents ». Pour élaborer ses plats, il a fait appel à des chefs parisiens, avec qui il a revu les recettes classiques pour les adapter aux envies de ses clients. « Pour l’instant aucun de nos plats n’est très épicé, parce qu’en France, on y est moins habitué », constate-t-il. Depuis cinq mois, sa maman (qui l’aide dans le restaurant) et lui observent ce qui fonctionne ou pas. « Nous avions mis des nachos comme accompagnement mais les clients nous demandaient des frites. Donc nous avons gardé les frites », explique-t-il.

Question importante : est-on une énième fois dans un de ces fast food un peu lourd où l’on ressort plus ballonné que satisfait ? Eh bien non. Les tacos par exemple, dans leur formule duo, sont fins et leur taille permet d’y prendre plaisir sans être écoeuré. La viande est fraîche, les sauces réfléchies. Tout n’est évidemment pas maison mais une partie des produits est achetée aux Halles. La famille ne lésine pas sur les quantités et les prix sont plus que corrects.

J. M.

> 23 place du Grand-Marché. Ouvert du lundi au vendredi de 11 h 30 à 15 h, du lundi au mercredi de 18 h à 22 h 30 et le jeudi et vendredi jusqu’à minuit, le samedi de 11 h 30 à minuit en continu et le dimanche de 19 h à 23 h.

>Prix : menus avec plat + boisson + frites entre 6,50 € et 7,80 €.

Ma Ma : Penélope Cruz, mère courage

Ma Ma, le dernier film avec Penélope Cruz, vise juste : en parlant du cancer, il est à la fois touchant et beau. Très beau.

Les premières minutes de Ma ma sont un électrochoc. Ambiance clinique. Tons froids. Magda (jouée par Penélope Cruz) est allongée, seins nus. Elle a senti une petite boule et rend visite à son gynécologue. Le couperet tombe : cancer.

Ma ma n’est pas un film facile. Touchant, beau et en même temps d’une tristesse absolue, il raconte comment Magda, maman, décide de vivre pleinement sa vie malgré le cancer, malgré la perte de son emploi, malgré le départ de son mari. Bref, vivre et survivre malgré tout. De là, le réalisateur Julio Medem va accompagner Magda de plusieurs personnages masculins : son fils de 10 ans, un médecin bienveillant ou encore une récente rencontre.
Sans plonger dans le tragique bête et simpliste, le cinéaste enveloppe son oeuvre dans beaucoup d’élégance. Évidemment c’est mélo. Bien sûr, c’est douloureux. Mais Medem parvient à dérouler son drame sans pathos larmoyant et accablant, sans pleurnicherie aucune.

La réussite, sans aucun doute, est due à une Penélope Cruz simplement sublime. Habitée par son rôle, la belle Hispanique brille tant par sa grâce que par son jeu tout en retenue. Dans cette chronique lucide, la comédienne – magnifiée en héroïne solaire – brille en mère de famille touchée par la maladie, mais ne s’avouant pas vaincue. Une impression renforcée par la blancheur virginale qui teinte le personnage et certaines séquences. Séquences qui, d’ailleurs, pourront en désarçonner certains.
Il est vrai que parfois, Julio Medem en fait beaucoup. Trop, peut-être. Sur-esthétisation, mise en scène excessive (à la manière de Sorrentino !), ou symboliques pas franchement finaudes (un enfant qui jette des crabes pour parler du cancer, moui), le trop-plein guette quelques fois. Mais qu’importe dans une production si intelligente et lumineuse ?

Aurélien Germain

Drame de Julio Medem (Espagne). Durée : 1h 51. Avec Penélope Cruz, Luis Tosar…
NOTE : 3,5/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=JLiLEbdig44[/youtube]

Pitaya : place à la street food thaï

Tout nouveau, tout chaud (et tout beau) : le Pitaya a ouvert à Tours, un plaisir pour les fanas de street food thaï.

Pitaya

Visiblement, Pitaya était attendu des Tourangeaux ! Le jour de l’ouverture, c’était file d’attente à tout va et terrasse remplie à ras bord. À tmv aussi, on voulait tester la bête. Pitaya par-ci, Pitaya par-là : il faut dire que l’enseigne, lauréate des « Révélations franchise 2016 », fait causer, rend dingue les investisseurs et se multiplie à vitesse grand V (cette jeune franchise bordelaise a fait une quinzaine de bébés à Tours, Paris, La Rochelle…).

Installé stratégiquement rue du Commerce, le restaurant a un style, une identité, une « belle gueule » : l’intérieur est sobre, dans un mélange de tables en bois et de tons noir, gris et or. De jolies lampes suspendues complètent la déco. Ici, c’est bienvenue en Thaïlande. Quoi de plus normal, puisque c’est le credo de Pitaya : de la street food thaï, préparée sous les yeux des clients, au wok, avec des produits frais. Dans l’assiette – enfin, plutôt dans le pot en bambou, pardon – c’est une agréable surprise. Déjà parce que, fidèle au style thaïlandais, Pitaya mélange les notes sucrées, salées, les couleurs et… les épices (on vous prévient de suite : quand ça pique, ça pique VRAIMENT !).
Ensuite, car les portions ont de quoi caler votre petit bidou. On a jeté notre dévolu sur le beef thaï, où les légumes sautés au wok croquent sous la dent, avec un émincé de boeuf préparé tout comme il faut. Le Nua Kao, lui, nous a permis de tester les crevettes et les oignons frits accompagnés d’un riz thaï un poil collé mais très bien assaisonné. Bref, un voyage gustatif sympathique et exotique. On va même se risquer à tenter le thaï et vous dire : Koh hai cha-roen ar-harn !
A. G.

> 102 rue du Commerce. Du lundi au jeudi (12 h – 15 h ; 19 h – 23 h) ; les vendredis et samedis 12 h – 23 h et le dimanche de 17 h – 23 h.
> Sur place ou à emporter. Contact : 02 47 64 49 66 ou facebook.com/PitayaResto.Tours

> Formule plat/boisson entre 10 et 15 €.

The Door : oh, la purge…

Une fois de plus, voilà une petite production sans prétention et sans grand intérêt : The Door voulait faire frissonner ? C’est loupé.

Allô maman bobo, comment tu m'as fait chui pas beauuu
Allô maman bobo, comment tu m’as fait chui pas beauuu

« Vous n’oserez plus jamais ouvrir la porte », « un film d’horreur qui terrifie les États-Unis», … Brrr, c’est qu’on aurait presque tremblé de peur avec ces phrases-marketing balancées à la face d’un public qu’on nourrit aux films d’épouvante interchangeables et pathétiques. Sauf qu’une nouvelle fois, Hollywood a accouché d’une petite production cliché à souhait, ni inventive, ni même flippante. Simplement un doux ronron sans âme.

The Door (The Other side of the door, en VO) avait pourtant des atouts de côté : un décor (l’Inde), un postulat de départ intéressant (la détresse d’une maman qui a perdu son jeune fils dans un accident, sans avoir pu le sauver). Puis la découverte, par la mère, d’un rituel antique permettant de faire un dernier adieu à son enfant dans un temple… à condition de ne pas ouvrir la porte qui sépare les vivants des morts. Porte qu’elle va – bien évidemment – ouvrir.
Passée une introduction emballée en deux secondes chrono, le cinéaste Johannes Roberts va alors dérouler The Door sans aucune intelligence, enfilant sans gêne les clichés comme des perles. Recourant à tous les poncifs les plus éculés qui soient (oh tiens, une chaise qui bouge), The Door s’essaye sporadiquement à quelques jumpscares (procédé pour faire sursauter) foireux et prévisibles, annoncés et surlignés par une grosse-musique-qui-fait-peur-bouh.

De ce naufrage ne survivent qu’une photographie sympathique et une Sarah Wayne Callies (vue dans The Walking Dead) relativement juste dans son rôle de mère éplorée et pleine de culpabilité. Les autres personnages, sous-traités au possible (mention spéciale au papa), ne font que renforcer ce script écrit avec les pieds. La prochaine fois, n’ouvrez pas cette fichue porte, qu’on vous dit. On évitera une énième arnaque cinématographique.

Aurélien Germain

Épouvante, de Johannes Roberts (USA). Durée : 1 h 36. Avec : Sarah Wayne Callies, Jeremy Sisto…
NOTE : 1,5/5 

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=PmqbhMOkE-Y[/youtube]

Men & Chicken : absurde et jubilatoire

De l’absurde, du foufou, du WTF : Men & Chicken débarque sur nos écrans. Un film hybride, mais terriblement malin.

Chicken Run chez Men & Chicken.
Chicken Run chez Men & Chicken.

Un OFNI. Un objet filmique non-identifié. C’est un peu ça, Men & Chicken : un extra-terrestre, une tambouille cinématographique à la fois déroutante, hilarante, perturbante, touchante.
Pondu par Anders Thomas Jensen (Les Bouchers verts, Adam’s apple…), ce Men & Chicken suit Gabriel et Elias qui viennent de perdre leur père. Ce dernier leur a laissé une vidéo, dans laquelle il leur annonce ne pas être leur père biologique. Les demi-frères vont alors tenter de rencontrer Evelio, leur vrai papa, généticien vivant dans une maison à la limite du sordide, où vivent aussi leurs autres frères… plutôt étranges.

Démarre alors un film rocambolesque, une fresque bizarroïde absurde, un drame complexe, un « freak show » déjanté dans un quasi huis-clos. Le tout, enveloppé dans un humour noir déroutant (la scène Bible/Darwinisme est grandiose). Difficile, d’ailleurs, de décrire Men & Chicken. Parce qu’à chaque séquence, le spectateur est trimballé dans des montagnes russes d’émotion et d’illogisme. Délicieusement fou, jubilatoire dans son postulat « on-ne-choisit-pas-sa-famille », traitant avec brio du rapport homme/animal, Men & Chicken est par ailleurs emmené par une tripotée d’acteurs extraordinaires, tant par leur jeu que leur physique (Mads Mikkelsen, méconnaissable en masturbateur compulsif !!).

Ce conte philosophique – aussi farfelu soit-il – a le mérite de prendre des risques, bousculer le public, entretenir une atmosphère drôle et inquiétante en même temps. Quitte à choquer ? Oui, assurément. Même lors d’une morale finale 100 % amorale. Irrévérencieux, le film de Thomas Jensen l’est donc jusqu’au bout de la pellicule. Iconoclaste, pas franchement grand public, certes. Mais à découvrir de toute urgence.

Aurélien Germain

> Comédie dramatique, d’Anders Thomas Jensen (Danemark). Durée : 1 h 38. Avec Mads Mikkelsen, David Dencik, Nikolaj Lie Kaas…
> NOTE : 4/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=sNLp6V8tMoI[/youtube]

Culture, tendances & web #23

Double dose de CD, avec Rob Zombie et Soan, de la BD, du DVD avec Creed ou encore un bad buzz bien moisi : voilà l’heure des chroniques culture et tendances web.

LES CDS
Image8SOAN – RETOURNÉ VIVRE
Après avoir joué sur son image de rebelle (participer à La Nouvelle  star, on a connu plus punk mais bon), c’est désormais la rédemption qui prime pour Soan : avec Retourné vivre, l’écorché vif revient après 3 ans d’absence, une fois ses soucis réglés. Entièrement  financé par le crowdfunding, ce 4 e  album offre 16 titres, alternant  entre le joyeux et le mélancolique. Soan malmène son auditeur en  proposant une variété impressionnante (trop ?) dans les styles.  Dommage que, malgré l’intensité de ses sublimes textes (« Un  verre sur deux » est de toute beauté), certains titres soient gâchés  par l’horrible articulation du musicien…
A.G.

ROB ZOMBIE – THE ELECTRIC… Image9
Davantage occupé par ses films d’horreur (géniaux, au  demeurant), sieur Rob Zombie est finalement revenu en studio  pour enregistrer The Electric Warlock Acid Witch Satanic Orgy  Celebration Dispenser (oui, il n’y avait pas plus long). Avec cette  pépite taillée dans un mur du son, Rob Zombie propose ce qu’il  sait faire de mieux : un metal rock horrifique testostéroné, saupoudré de grosses machines electro et de samples de films des années  40-50. Direct mais trop court (31 minutes au compteur), pêchu  mais plombé par deux interludes, ce Electric Warlock reste tout de  même un gros bâton de dynamite faisant péter les décibels.
A.G.

LA BD
Image6CHOC : LES FANTÔMES DE KNIGHTGRAVE
Déjà le deuxième tome pour cette  série où le duo Colman (scénario)  et Maltaite (dessin) font de nouveau  merveille. La tâche était pourtant rude  de se confronter à ce personnage  emblématique des mythiques aventures de Tif & Tondu. Mais le résultat  est une pure merveille due à la construction scénaristique flamboyante,  mais aussi au dessin trop longtemps  sous-évalué d’un Eric Maltaite. Ce  polar sombre, truffé de flashbacks,  rempli de gags, saturé de rebondissements est une œuvre jouissive. Inutile  de  dire que l’on attend le dénouement  de ce triptyque avec impatience.
Hervé Bourit

MUSIQUE
(BAD)BUZZ SORDIDE… 
Un coup marketing… Le groupe YACHT, va  peut-être voir son buzz se retourner contre lui.  Le 9 mai, YACHT, dévasté, prévient ses fans  sur Facebook que leur sex-tape a été piratée et  dévoilée sur Internet. Pour prendre les devants, le  groupe annonce s’approprier la vidéo en la revendant 5 $ sur une section de leur site. Mais les  fans se retrouvent face à une page web bardée  de bugs. Deux jours plus tard, YACHT avoue :  « Si vous avez essayé d’acheter la vidéo, votre  carte n’a jamais été débitée (…) Nous souhaitions  explorer explorer les croisements entre l’intimité, les médias et la célébrité. »  La plupart des  fans, eux, n’ont pas franchement apprécié. Tout  comme les assos de protection de victimes de  revenge porn.
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PIRATAGE GoT
HBO PASSE À L’ATTAQUE
Game of Thrones a beau être la série la plus  aimée de l’univers (si, si) et la plus regardée, elle  est aussi la plus piratée. La chaîne HBO a donc  décidé de contre-attaquer en faisant appel à IP  Echelon, une société qui leur permettra d’identifier les adresses IP des méchants pirates, puis de  les traquer via leur fournisseur d’accès à Internet…  avant de les poursuivre. Bref, pas vraiment de  quoi inquiéter, les Fournisseurs d’accès internet  (FAI) de nombreux pays n’étant pas obligés de  fournir ces données…

CINEMA
LE DOUBLAGE QUI PASSE MAL
C’est le 22 juin que sortira le prochain Disney/ Pixar, Le Monde de Dory. Mais le doublage de  cette suite du Monde de Nemo a provoqué la  colère d’un paquet d’internautes. En cause ?  La présence de Kev Adams (pour le rôle d’un…  beluga !) et la youtubeuse EnjoyPhoenix. Beau- coup estiment que le respect pour le métier de  doubleur professionnel est jeté aux oubliettes.  Comme quoi, il faut toujours voir les films en VO…

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LE DVDImage13
CREED
Pari casse-gueule, mais réussi, ce spin- off sur le rejeton d’Apollo Creed (ancien  adversaire de Rocky) a été la surprise de  ce début d’année. Débarquant en DVD/ Blu-ray, le film de Ryan Coogler est à revoir  dans son salon : exit toute nostalgie pesante,  Creed est un récit initiatique, avec un savant  dosage entre combats, entraînements et  instants mélo. Stallone, touchant, excelle ;  Michael B.Jordan, sobre, attire tous les  regards. L’éditeur ayant rempli les bonus  de petites séquences de 20 minutes et de  scènes coupées, c’est donc le moment de  retourner au rayon DVD de son magasin…
A.G.

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Gus restaurant : petit plaisir à Tours Nord

Et si on faisait un petit tour du côté de Tours Nord ? Histoire de découvrir le Gus Restaurant.

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Ce n’est  pas la première fois qu’on vous l’écrit : certains restos valent  le coup de s’exiler à Tours-Nord. Cette semaine nous nous sommes carrément aventurés au nord de Tours. Dans une zone indus’ (on est des  guedins). Vous nous direz : mais quel restaurateur est assez fou pour  s’installer là-bas ? Eh beh, c’est qu’il y a des entreprises à côté !
Le Gus restaurant fait partie de ces bons petits bistrots qui proposent  à la fois la base (tartare frites maison, bavette, etc.) et des plus. On a  goûté le dos de cabillaud avec son écrasé de pommes de terre, l’échine  de porc (plat du jour) et le burger au chèvre : des délices.

En cuisine, on  s’applique à choisir des produits du coin et surtout de saison. Du coup,  les entrées comme les plats sont régulièrement renouvelés. Pareil pour  les burgers, qui changent tous les lundis. Le patron-cuisinier le précise  tout de même : ce n’est pas un restaurant à burgers. Pour la carte des  vins, rien à redire, le personnel connaît ses produits (issus pour une partie de l’agriculture raisonnée) et saura vous conseiller.

Le Gus c’est de la qualité et aussi de la sympathie. Accueil chaleureux,  personnel aux petits soins : même si ces critères semblent parfois la  moindre des choses il faut avouer qu’ils ne sont pas répandus pour  autant. En été, la terrasse peut accueillir jusqu’à 15 personnes alors pensez à réserver. Depuis quelque temps le restaurant prépare aussi des  plats à emporter et les livre, dans des bocaux consignés, histoire de ne  pas jeter. Bistrot + en zone industrielle : on valide.

> 48 avenue Gustave-Eiffel. Ouvert du lundi au vendredi tous les midis (11 h 45-14h30), et les lundis, jeudis et vendredis soir (19 h 30-21 h 30). Résas :  02 47 74 64 92.

> Formule midi entrée + plat du jour  ou plat du jour + dessert : 13,90 €. Formule  midi et soir à la carte : entrée + plat ou plat +dessert : 17,90€. Formule complète  entrée + plat + dessert : 20,90 €.

Robin Williams dans un Boulevard bouleversant

Boulevard, film testament de l’immense comédien Robin Williams, sort enfin sur les écrans français. Un bel hommage ?

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Touchant. Oui, Boulevard est touchant. Tout au long de ce  film maudit (budget quasi-inexistant, peu de recettes, dis- tributeurs aux abonnés absents…), il plane un petit « quelque  chose ». Parce que le point névralgique de Boulevard, c’est  Robin Williams. Le clown triste. Un immense acteur dont le  suicide, peu après le tournage, laisse ici un goût amer. L’impression de voir le comédien exposer sa propre tristesse à  l’écran. Et c’en est troublant.

Mais Robin Williams méritait-il meilleur testament que ce  Boulevard, réalisé par Dito Montiel ?
À contre-courant de  ses œuvres habituelles (davantage des action-movies), le  cinéaste laisse ici éclore toute sa sensibilité. Il fait le portrait  de Nolan, un homme effacé, au quotidien bien tristounet. Il a  beau aimer sa femme, il fait tout de même chambre à part.  Un jour, cet employé de banque modèle à l’existence aussi  vide que plate rencontre Léo, un jeune prostitué. Va alors se  tisser une relation d’amour (ou amitié ?) homo-érotique et  asexuelle, emprunte d’une tendresse que Nolan n’a jamais su  exprimer.

Force est donc de constater que dans Boulevard, tous les  regards se tournent sur un Robin Williams qui vampirise  l’écran, alors qu’il est paradoxalement quasi-inexpressif. Mes  ses yeux brillent. Le comédien aussi. Son regard, qui contient  toutes les peines du monde, agrippe le spectateur et ne le  lâchera pas.

Mais en dehors de cette interprétation « williamesque », le reste du film ne convainc guère. Noyé sous une  musique lancinante, Boulevard tend parfois à jouer de l’effet  lacrymal un peu trop facilement. Quel dommage, aussi, de ne  pas avoir plus insisté sur le rapport entre Nolan et sa femme.  Finalement, Boulevard ne trouve sa force que dans la puissante émotion dégagée par la pudeur d’un Robin Williams  bouleversant. Un joli dernier hommage.

Aurélien Germain

>Drame, de Dito Montiel (États-Unis). Durée : 1 h 28. Avec Robin Williams, Roberto Aguire…
> NOTE : 3/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=HCdUubr70i8[/youtube]

Sisters se la joue Projet X version quadra

Le nouveau film de Jason Moore, Sisters, se la joue Projet X version quadra… et bien plus sage !

Sisters
Les Sisters s’enjaillent !

Sisters est un cas typique. Celui du film qui restera anecdotique, malgré ses indéniables qualités. Le genre de comédie US agréable, mais bien trop légère pour laisser une empreinte durable. Sisters, c’est une sorte de Projet X pour quadras (en moins foufou), mélangé à l’esprit American Pie (en moins pipi-caca). Un trip régressif, mené par un duo déjanté de sœurs qui organise une grosse fête façon nostalgie dans leur maison d’enfance, bientôt vendue par leurs parents. L’occasion parfaite pour que Kate, la foldingue, puisse remuer Maura sa sœurette si sage et proprette. Un postulat déjà vu et revu, que le réalisateur Jason Moore – davantage habitué au monde de la télé – a choisi de traiter comme une comédie girlie rigolote à la Amy Schumer, mais bien trop gentillette et plombée par une écriture un poil paresseuse.

Pourtant, Sisters possède son lot de sympathiques moments : grâce à ce chouette binôme féminin survolté, on a ainsi droit à quelques comiques de situation vraiment très drôles. Le tout, aidé par une truculente galerie de personnages secondaires (le lourdaud camé à son insu, le dealer impassible, le vieux couple lubrique…).
Passant par la case ‘humour graveleux’, injectant une petite romance bébête mélangée à un discours familial un peu ronflant, Sisters attendrit parfois, fait sourire souvent, mais reste dans un rythme trop pépère pour sortir du lot. Souffrant aussi de longueurs, Sisters semble tirer à la ligne avec ses presque 2 h au compteur. Là où les 90 minutes de rigueur auraient suffit pour tirer un film si simple vers le haut. Il n’en reste pas moins que Sisters s’appréhende comme une petite production fun et sans prise de tête mais qui aura du mal à rester dans les mémoires.

Aurélien Germain

> Comédie, de Jason Moore (Etats-Unis). Durée : 1 h 58. Avec Amy Poehler, Tina Fey, Ike Barinholtz…
> NOTE : 2,5/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=IKkUR3oYKDw[/youtube]

Mr Holmes : Sherlock à la retraite

Bill Condon offre une relecture intéressante de Sherlock Holmes, avec un Ian McKellen toujours aussi extraordinaire.

Mr Holmes
Gandalf porte bien le chapeau.

Il y avait de quoi avoir peur avec ce Mr Holmes signé Bill Condon. C’est que le cinéaste, malgré son oeuvre Le 5e Pouvoir, est aussi responsable de films plus ou moins discutables comme les chapitres 4 et 5 de Twilight ou encore Dreamgirls. Mais ô surprise, en s’attelant à cette nouvelle lecture de Sherlock Holmes, Bill Condon s’amuse et offre une adaptation étonnante et réussie.

Dans ce Mr Holmes, le célèbre détective vit désormais une paisible retraite dans le Sussex, entouré d’une gouvernante et de son fils Roger. Sa passion ? Les abeilles… et ses souvenirs. Car Sherlock, maintenant nonagénaire amaigri et affaibli, a la mémoire qui flanche. Il décide alors de se pencher sur une vieille affaire non-résolue, malgré le récit élogieux qu’en fit le célèbre Watson à l’époque.
En se focalisant sur l’esprit plus si aiguisé de Sherlock Holmes, le réalisateur emmène le spectateur dans un jeu assez difficile à suivre au départ : il s’amuse à flouter la frontière entre fiction et réalité, balance entre présent et passé, en y ajoutant des flashbacks. On vient, on part, on revient. Mais rapidement, cette mise en scène fait effet, aidé il est vrai par l’immense Ian McKellen. À la fois mélancolique, beau et tendre, le comédien britannique (connu pour son rôle de Gandalf) sait varier sa palette d’émotions et son jeu. Précis, il montre à quel point le temps est assassin ; malicieux, il montre à quel point la mémoire est méandreuse.

Mr Holmes a beau être alourdi par quelques lenteurs (une intrigue trop étirée pour une résolution si simple), il a le mérite de proposer une intéressante (re)lecture du mythe. En brouillant la réalité, en dézinguant l’imaginaire collectif (ici, point de pipe, ni de casquette). En se voulant humain. Plus qu’un film de détective, un conte intimiste.

Aurélien Germain

> Policier de Bill Condon (États-Unis, G-B). Durée : 1 h 44. Avec Ian McKellen, Laura Linney, Milo Parker…
> Note : 3/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=tzqPKHI3M80[/youtube]

Les Canailles : le coup de cœur fripon de tmv !

Eh bien voilà : il fallait que ça arrive. Tmv a flashé sur le petit nouveau Les Canailles, un établissement qui n’est autre que le petit cousin du Dagobert. Miam !

En pointant le bout de notre nez dans ce nouvel établissement joliment intitulé Les Canailles (rien que le nom, on adore !), on savait par avance qu’on ne serait pas déçus. Parce qu’il faut vous confier un secret pas si secret : les Canailles, c’est le petit cousin du Dagobert, rue du Grand Marché. Alors en connaissant la réputation du Dago’, il eut été difficile de se prendre les pieds dans le plat avec ce beau bébé né il y a seulement quelques semaines.

Les gérants du Dagobert ont donc traversé quelques rues pour ouvrir ce charmant petit bistrot bien vintage comme il faut, rue Colbert. Vintage, car ici, les murs débordent d’esprit cool et old-school. Des Paris Match qui ont fait leur âge, de vieilles publicités au mur, des bobines de cinoche à l’ancienne : la déco a ce petit côté rétro qu’on aime tellement à tmv. Qui fait qu’on se sent à l’aise, comme chez soi.
Sauf que « chez soi », on ne mange pas aussi bien qu’aux Canailles. Pourtant, ils nous avaient prévenus, les fripons sur Facebook : « Cuisine bistrot, plats copieux, belle sélection de viandes et de vins… » Pfeuh ! Un de plus ? Que nenni ! Les Canailles sait enchanter l’assiette. Preuve en est avec cette bavette de bœuf Black Angus à la plancha – une merveille en bouche ! – tendre et sublimée par sa poelée de légumes du marché. Histoire de bien caler l’estomac, un gratin maison complète la bête. Les appétits de moineau, passez votre chemin : ici, c’est du copieux (et délicieux !).
Rajoutez à cela une belle assiette soignée et une présentation réfléchie, ainsi qu’une carte des vins très riche : vous obtenez un de nos restaurants « coup de coeur ». Rah, les canailles !

A. G.

> 123, rue Colbert à Tours. Du jeudi au lundi, midi et soir. Contact : 02 47 61 54 33 ou facebook.com/lescanailles37.

> Menu entrée+plat+dessert à 30 € ou menu entrée/plat ou plat/dessert à 25 €. Plats à la carte.

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Dalton Trumbo : Guerre Froide à Hollywood

Dalton Trumbo sort sur nos écrans le 27 avril. Idéal pour se faire une petite piqûre de rappel historique sur la chasse aux sorcières qui a opéré en Amérique… et à Hollywood.

De Breaking Bad à Dalton Trumbo.

C’était le temps de la chasse aux sorcières. C’était le temps du Maccarthysme. C’était le temps de la Guerre Froide. Où, même à Hollywood, on traquait « les Rouges ». Dalton Trumbo fut l’une des figures emblématiques de cette période : un scénariste idolâtré et réputé – le meilleur disait-on à l’époque – tombé en disgrâce après avoir été placé sur la liste noire en raison de ses sympathies pour le communisme…

C’est cette histoire vraie qu’a voulu raconter Jay Roach, auteur d’Austin Powers ou encore Mon Beau-père et moi. Dans ce biopic élégant et passionnant, le cinéaste s’applique à suivre le fameux Dalton Trumbo, de sa confrontation au Congrès à son passage en prison, en passant par son exil et ses Oscars.
Interprété de façon irréprochable par l’excellent Bryan Cranston (le papa de Malcolm et Walter White dans Breaking Bad, oui oui !), Dalton Trumbo sait aussi s’entourer d’une brillante galerie de personnages. Parmi eux, John Goodman toujours aussi imposant et surtout Helen Mirren, exquise en chroniqueuse perfide et so chic !

Outre cette plongée dans les coulisses hollywoodiennes, dans une époque pas franchement glorieuse, le film de Jay Roach parvient aussi à saisir les conséquences de la clandestinité de Trumbo, entre vies brisées, instabilité familiale, lâchetés et injustices.
Et même si, dans la forme, Dalton Trumbo souffre évidemment de ce côté ronflant propre au genre du biopic (tout ça est un peu plat), il dépasse ce travers avec de subtils dialogues et des répliques assassines pour la plupart authentiques (« Il y a beaucoup de questions auxquelles il ne peut être répondu par oui ou non, que par un imbécile ou un esclave », dit Trumbo face au Congrès). Un portrait intéressant qui, certes aurait mérité d’accentuer son côté poil à gratter, mais qui se pose comme un plaidoyer politique et donne matière à réflexion.

Aurélien Germain

> Biopic, de Jay Roach (États-Unis). Durée : 2 h 04. Avec Bryan Cranston, Helen Mirren, Diane Lane…
> Note : 3,5/5 

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=uKGOuvipG2g[/youtube]

Robinson Crusoé : un naufragé en 3D

Robinson Crusoé arrive au ciné et en 3D. Une petite production belge qui souffre de quelques défauts mais brille par sa technicité visuelle hallucinante.

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L’histoire de Robinson Crusoé, racontée du point de vue des animaux, notamment d’un perroquet… Il fallait le faire et le studio d’animation belge nWavePictures l’a fait. Un principe narratif différent pour un film étonnant : en signant ce Robinson Crusoé new generation, Vincent Kesteloot et Ben Stassen ont décidé d’une approche inédite et bien particulière (oubliez le compagnon Vendredi ; ici, il s’agit de Mardi et c’est un ara !).

Mais outre cette liberté par rapport au roman culte de Defoe, ce qui saute aux yeux en premier, dans cette petite production belge, c’est cette 3D brillante et d’une technicité hallucinante. Robinson Crusoé 3D est tout simplement éblouissant et époustouflant sur le plan esthétique. Toutes les textures, du ciel au réalisme de l’eau en passant par les pelages des animaux, montre une véritable maîtrise du procédé. Magnifiée par de sublimes couleurs et par un relief qui ferait rougir certains blockbusters hollywoodiens, la 3D bourrée d’ingéniosité est la véritable plus-value de Robinson Crusoé.

Une réussite qui rattrape les défauts dont pâtit le film. Car ce divertissement – certes rafraîchissant – souffre tout de même d’un récit bien trop linéaire et se voit plombé par des rebondissements pas vraiment excitants, au goût de déjà-vu. Un peu trop enfantin (les petits adoreront, mais il manque un niveau de lecture pour les adultes), Robinson Crusoé 3D pêche par son scénario léger et ses séquences un poil répétitives.
Dommage, car entre sa superbe palette graphique et ses personnages attachants (cette chèvre vieillotte, à moitié bigleuse et affamée est géniale), Robinson Crusoé 3D aurait pu réellement se démarquer et être une vraie merveille.

Aurélien Germain

> Film d’animation (Belgique) de Vincent Kesteloot et Ben Stassen. Durée : 1 h 30.
> NOTE : 2,5/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=eCeQkxLhhL0[/youtube]

Mister Wrap’s : surf et tex mex

On a testé le nouveau venu Mister Wrap’s. Ici, c’est ambiance surf et tex mex. Et en plus, c’est super bon !

Chez Mister Wrap’s, on sait porter le Panama au moins.

Les amateurs de tex mex et de surf sont ravis ! Depuis deux mois, le sympathique Mister Wrap’s fait des heureux rue des Trois-Ecritoires. Calé bien au chaud dans la rue, ce resto façon cuisine rapide s’est lancé dans l’aventure des burritos, nachos ou autres tacos et trucs-qui-finissent- en-os.

Ici, on est à la cool (ou à la coolos, pour reprendre la terminologie). Ce jour-là, les enceintes jouent du Manu Chao. Les murs offrent une ambiance sea (sans sex) and sun, avec palmiers et ciel bleu, une déco surf vintage qu’on adore. Il y a d’ailleurs une planche de surf qui sert de table. Une autre est accrochée fièrement au plafond. Ce sont les bébés d’Olivier Hébert, le big boss des lieux. Revenu du Kenya parce que la situation géopolitique empirait, ce Tourangeau a ouvert Mister Wrap’s. Le concept ? Vous choisissez votre plat (tacos, salade, nachos, burrito, quesadillas), puis votre viande (bœuf, poulet, tofu, etc.) et piochez dans la garniture. « Autant que vous voulez ! Tant qu’on peut fermer le burrito après ! », sourit Olivier Hébert. « Certains disent que c’est un peu comme au Subway, mais je ne suis pas trop d’accord. » Mister Wrap’s joue sur d’autres qualités : viande française, du fait maison et « des produits frais du marché ».

Notre choix s’est porté vers une quesadillas, blindée de fromage, accompagnée de boeuf, concombres, sauce piquante, maïs, haricots rouges, riz et… du cactus ! Dans l’assiette, c’est du tout bon et un sans-fautes. D’autant que les plats vous calent amplement (les portions sont bien consistantes), sans être trop lourds sur le bidon (en résumé, personne n’a dû nous ramener dans une brouette). Mister Wrap’s a tout pour séduire et devenir une adresse au top dans le Vieux Tours.

> 4 rue des Trois-Écritoires. Du mardi au samedi, de 11 h 30 à 15 h et de 18 h à 23 h. facebook.com/misterwraps37 ou 02 47 56 53 66. Sur place ou à emporter.

> 7,50 € pour un plat. Formules entre 8,50 € et 10,50 €.

Hardcore Henry : un ami qui ne vous veut pas du bien

Du film punk en veux-tu, en voilà : Hardcore Henry, filmé en FPS est une pépite qu’adoreront les gamers… et bien d’autres !

En mars 2013, la planète YouTube se prenait une petite baffe intitulée poétiquement Bad Motherfucker. Un court-métrage aux 35 millions de vues, tourné façon FPS. Soit comme « les jeux de tirs à la première personne », traduction de notre ami Wikipédia. Trois ans plus tard débarque donc son adaptation sur grand écran : Hardcore Henry, brûlot signé Ilya Naishuller.

Ultra-attendu des gamers (car tourné à la première personne) et véritable OVNI pour le reste (car tourné à la… bon ok), Naishuller voulait du « jamais-vu ailleurs » : l’ensemble des scènes est shooté à la caméra GoPro, tout en vue subjective. Ici, le spectateur est le héros du film. Vous êtes donc Henry, un homme qui revient à la vie avec une force incroyable, mais poursuivi par une tripotée de mercenaires plutôt énervés.
Ce qui est sûr, c’est qu’Hardcore Henry, en plus d’être survitaminé, est déjà un tour de force technique hallucinant. Une immersion réussie à 200 %, entre cascades improbables, corps-à-corps ‘’hardcore’’, fusillades explosives et bastons générales truculentes. Cette pépite déjantée et fantasque est en fait un film punk et jubilatoire, dynamité par une bande-son extra.

Sans temps mort (on frôle l’indigestion !), mais bourré d’idées, Hardcore Henry joue le coup des montagnes russes en piochant allègrement dans la grammaire visuelle du jeu vidéo. C’est tour à tour fou, furieux, violent et sanglant (âmes sensibles, s’abstenir)… mais c’est aussi – et étrangement – très drôle. Il suffit de voir l’utilisation du personnage joué par Sharlto Copley, dans ce délire loufoque et très second degré. De quoi d’ailleurs palier un scénario au ras des pâquerettes et une absence totale de discours. Reste cependant une caméra tellement saccadée qu’elle en rebutera plus d’un. Les autres, qui tenteront cette aventure intense, risquent de prendre un pied monumental.

Aurélien Germain

> Action, SF (Russie, USA), d’Ilya Naishuller. Durée : 1 h 30. Avec Haley Bennett, Sharlto Copley, Danila Kozlovsky…
> NOTE : 4/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=96EChBYVFhU[/youtube]

La Liodière : déjeuner à la ferme

Et si on faisait un tour à Joué-lès-Tours ? Idéal pour découvrir la ferme de la Liodière : une chouette adresse.

Déjeuner à la ferme, c’est ça, l’idée… On entre au restaurant de la Liodière par un large portail en fer forgé. C’est un corps de ferme, entouré de verdure. Une vraie ferme, très bien restaurée, qui offre comme un coin de campagne à dix minutes du centre de Joué-lès- Tours. On entre dans la salle exactement comme on pénètre dans une belle maison de famille, par un escalier en pierre. À droite, le bistrot ; à gauche, le restaurant gastronomique. Au sol, les tomettes irrégulières répondent à la pierre de taille des murs. Nous, évidemment, on se dirige directement vers le bistrot où sont déjà attablés plusieurs groupes d’habitués.

De la petite table où nous sommes, nous avons la vue sur le parc et son pigeonnier : pas mal, et surtout, très reposant ! Côté assiette, on a le choix entre une formule ardoise (12,35 € le plat, 9 € le plat mijoté du jour, 6,50 € l’entrée, 6 € le dessert) ou la formule carte (17 € pour deux plats). On se lance sur le poisson du jour (on est vendredi !), un filet de cabillaud au fenouil, relevé d’une super sauce délicatement parfumée à la vanille. Voilà un bon plat de bistrot, qui ne renie pas les codes du gastro.

Pour finir, un petit dessert très agréable à la pistache. Le tout pour un repas à la fois léger et plein de saveurs. Cela fait plus de dix ans, maintenant, que Karine et Cyril Plateau veillent aux appétits de leurs habitués. Les entreprises sont nombreuses dans le secteur et les collègues aiment se retrouver à la Liodière pour une pause déjeuner aux couleurs champêtres. Et s’il y a un contrat à signer ou un client à remercier, on réserve au gastro. Mais le charme et le côté insolite de l’endroit méritent que l’on vienne d’un peu plus loin…

>Ferme de la Liodière, à Joué-lès-Tours. Tél. 02 47 679 680.
> laliodiere.com
> Du mardi au dimanche pour le déjeuner, vendredi et samedi, également au dîner.

Gods of Egypt : la 11e plaie d’Egypte

Dézingué par la critique outre-Atlantique, critiqué pour son « whitewashing », Gods of Egypt sort enfin sur les écrans français. Futur flop ?

Aux États-Unis, tout est allé mal dès le départ pour Gods of Egypt. Avant même sa sortie en salles, il s’est noyé dans la polémique « whitewashing », accusé pour son casting plus que blanc pour une histoire censée se dérouler en… Égypte Antique. Et puis une fois sur les écrans, ça a été le flop. Monumental. Des critiques assassines. En réponse, la tribune du réalisateur, Alex Proyas, en colère contre ces « conna… de journalistes responsables de l’échec » de son film. Et la guillotine : 14 millions de recettes pour 140 millions de dollars alignés. Outch.

Alors ? La faute à qui, à quoi ? Parce que oui : Gods of Egypt est fondamentalement mauvais. Il est vrai qu’on attendait mieux du long-métrage de Proyas, cinéaste mésestimé d’Hollywood : librement inspiré de la mythologie égyptienne, le film se déroule dans un univers fantasmé, où dieux et vivants cohabitent. Seth, Dieu du désert, assassine le roi, condamnant Horus à l’exil et entraînant alors le chaos. Mais le chaos, c’est surtout Gods of Egypt, foutoir gigantesque naviguant entre fantastique, action, super-pouvoirs, mythologie, love-story et touches d’humour.

Plombé par des effets spéciaux épouvantables, ce spectacle lénifiant de plus de 2 h, dans lequel avant et arrière-plan se dévorent constamment dans une bouillie visuelle, est une aberration tant il est kitsch et totalement ringard. Pourtant, on sent bien qu’Alex Proyas tente des choses. Et c’est tout à son honneur. Il y a de vraies bonnes idées, un souffle épique pas désagréable.
Mais entre une distribution inintéressante au possible et son design indigne, voire franchement ridicule, Gods of Egypt n’est qu’un produit d’une platitude absolue, coulé par un script d’une vacuité abyssale. Un véritable gâchis.

Aurélien Germain

Aventure, action, fantastique (États-Unis) d’Axel Proyas. Durée : 2 h 07. Avec Gerald Butler, Breton Thwaites, Courtney Eaton, Elodie Yung…

NOTE : 1,5/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=IJBnK2wNQSo[/youtube]

Parc Futuroscope : le test !

On a fait un tour au Futuroscope, pour tester quelques-unes des nouveautés 2016, mais aussi se refaire les classiques. Entre fun, sensations fortes, spectacles et divertissements intelligents.

Image1Lapins Crétins

Vous le savez, à tmv, on est parfois un peu crétin. Inutile de dire qu’on se réjouissait de faire un tour aux côtés de nos potes, les Lapins crétins. Si le trip ne dure pas très longtemps, le voyage vous fait en revanche parcourir l’Histoire. Préhistoire, Grèce Antique, Far West ou encore les premiers pas sur la Lune… mais sauce Lapins crétins, bien sûr.
C’est stupidement délicieux, très potache (big up les prouts) et joliment réalisé : l’attraction (connue sous le nom La Machine à voyager le temps) est en 5D. Décors mouvants, écran 3D, sièges qui bougent ou encore souffle dans le visage. Les enfants adoreront. Les adultes aussi. Plaisir coupable.

La Vienne Dynamique

Depuis 1994, l’attraction fait office de passage incontournable. Parce que La Vienne Dynamique, c’est un peu le trip local, une façon différente de découvrir les environs de Poitiers. Et surtout continuer à se marrer bêtement devant un arbre qui parle et vous éternue dessus (littéralement), un type qui essaye de sauver son mariage et vous emmène dans une course effrénée. Ça bouge, ça tremble, ça secoue.

 Chocs cosmiques

L’un de nos coups de cœur ! Chocs cosmiques vous installe dans des sièges inclinés, un dôme au-dessus de vos têtes qui vous emmène aux confins de l’univers. Lorànt Deutsch (qui, habituellement, nous agace un tantinet) fait ici la voix-off et nous sidère dans ce voyage intersidéral. C’est admirablement bien expliqué, la narration est parfaite, oscillant entre infos riches et passionnantes, et touches d’humour. Les animations 3D et l’immense écran HD s’occupe du reste. Décrochage de mâchoire. Wow.

Dynamic !

Hop, de nouveau, on se fait une petite séance de « ça remue l’estomac ». Dynamic !, c’est un simulateur qui vous envoie valser dans une course-poursuite avec un drone et des cascades qui, soyons clairs, vous secouent dans tous les sens.

Les Yeux Grands Fermés

Attention, moment marquant ! C’est simple, ici, vous ne verrez rien. Accompagné d’un guide non-voyant, vous marchez dans le noir le plus complet. Par petits groupes, vous vous tenez par les épaules obligatoirement, afin de ne pas vous perdre (qui a dit qu’il fallait y emmener sa belle-mère ?) et naviguez entre le froid polaire des montagnes, les rues bruyantes de New York et les marécages du Bayou. Odeurs et sensations sont décuplées, c’est relativement oppressant, mais subjuguant.
Vingt minutes qui non seulement font réfléchir à la condition des personnes aveugles, mais peuvent aussi les aider : une participation de 5 € est effectivement demandée, pour aider dans l’achat de matériel spécialisé aux personnes non-voyantes.

L’Âge de glace (Nouveauté 2016)

Image4Ah, la fameuse expérience 4D de L’Âge de glace ! Aventure totalement givrée (vous portez même une peau de bête), cette nouveauté 2016 aligne les bons points : jets de boules sur le public (on vous laisse la surprise), fausse neige qui tombe du plafond, 3D gracieuse et profonde sur un écran de 280 m² et sol légèrement tremblant (vous êtes debout)…
C’est amusant et entre le dinosaure qui vous cherche des noises et Sid qui fait l’abruti, les 10 minutes du show passent à une allure folle.

Explorarium (Nouveauté 2016)

On le sait, le Futuroscope a le chic pour divertir, tout en apprenant. C’est aussi le cas avec ce magnifique docu en 3D, dans lequel vous plongez avec Jean-Michel Cousteau dans les fonds marins. Tout y est : explications, bande-son-qui-va-bien, et gros plans qui confinent au sublime. L’attraction est née de la technologie Imax® et la salle abrite un écran hémisphérique de… 900 m² équipé d’un projecteur ultra-puissant !
Peut-être un peu trop, d’ailleurs, car suivant la place où vous vous placez, les images (splendides au demeurant) est parfois difficile à appréhender pour nos petits yeux sur 20 minutes.

Studio 16

La programmation du Studio 16 change et alterne. Ce jour-là, on a eu la chance de tomber sur D-Day, histoire de revivre en 3D le Débarquement en Normandie. Racontées par François Cluzet, ces 43 minutes captivantes de bout en bout est à la fois un fascinant documentaire informatif et un devoir de mémoire obligatoire.   liberté… Un devoir de mémoire, un devoir de reconnaissance.

Arthur 4D

Imaginée par Luc Besson himself, l’attraction est un périple volant de 5 minutes, lors duquel vous embarquez aux côtés d’Arthur et les Minimoys. 3D proprette, simulateur nerveux et quelques séquences bien senties. Toujours agréable !

Danse avec les Robots

À tmv, on est plutôt AC/DC que Martin Solveig, m’voyez ? Mais on a quand même accepté de faire un tour dans le manège qui balance les morceaux du célèbre DJ. En gros, une robot-party, où 10 robots de 7 mètres de haut vont vous balancer à droite, à gauche, tête en bas, tête en l’air. Ça remue carrément les tripes (on s’est fait le niveau max, bien sûr). On a crié (parce que ça fait du bien). On a adoré. Mais on a regretté notre burger au bacon pris le midi.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=_vsJyHRbpCY[/youtube]

Les Mystères du Kube

Pour se reposer un peu, direction le Kube, un spectacle vivant créé par Mu-Events et mélangé avec des images de synthèse. Visuellement, c’est ultra-créatif. Techniquement, c’est étonnant (suspension de foulard au plafond, trampolines incrustés dans la scène). La troupe d’acrobates file le sourire et assure physiquement.

8e continent

Dans la vie, y a des gens malins. Et d’autres, plutôt bêtes. Qui polluent les océans et menacent notre environnement en jetant tous leurs déchets dans la mer. Alors heureusement qu’il y a 8e continent, un jeu rigolo et ludique, pour lequel vous êtes installés sur une sorte de simulateur de scooter. Aux côtés d’une vingtaine de personnes, et armés d’un pisto-laser, vous devez tirer sur les ordures qui flottent dans l’eau pour les dégommer et sauver la planète.
Perso’, on a trouvé ça très drôle à faire et super chouette. On dit ça aussi parce qu’on a fini à la 1re place (vos points sont comptés et affichés à la fin). Ce qui ne nous était pas arrivé depuis la dictée surprise en classe de CM1 avec M.Conti.

Futur, l’Expo

Comme on a bêtement loupé Imagic (spectacle de magie) et Le Monde de l’invisible (nouveauté cette année), direction l’expo du futur. On y découvre 10 expériences marrantes : notamment la cuisine moléculaire, une webcam qui vous vieillit de 20 ans et répond à vos questions et un écran interactif qui vous sert de dressing et de cabine d’essayage. Magique !

La forge aux étoiles (Nouveauté 2016)

Une grosse baffe visuelle pour finir la journée, ça vous dit ? La Forge aux étoiles, c’est le spectacle du soir au Futuroscope. Tout nouveau, tout chaud et surtout tout beau. Cette aquaféerie nocturne a été imaginée et préparée par la compagnie des projets spéciaux du Cirque du soleil, 45 Degrees. Autant dire que le niveau est très élevé.
Contant l’histoire d’un géant tombé de la galaxie et qui veut retourner à la maison, ce sublime moment tout en poésie (et en démesure) est de toute beauté et se déploie sur un immense espace. Lasers, jets d’eau lumineux, projections de personnages sur des murs d’eau, ou encore 2CV qui roule sur l’eau. Spectaculaire.

Image3

>> PARC DU FUTUROSCOPE : prog, détails, horaires et tarifs sur futuroscope.com 

Photos : Parc du Futuroscope

Culture, tendances et web #17

Retour des chroniques culture et web de la semaine, avec cette fois, double dose de CD et de BD !

LES CD
PAUSE_ECRANS_CDIGGYIGGY POP – POST POP DEPRESSION
Il est bien gentil, notre ami Iggy. Mais on le préfère tout de même derrière un micro, que dans des pubs pour les galeries La Fayette ou Le Bon Coin. Avec ce nouveau disque (peut-être le dernier de sa carrière), l’Iguane s’est acoquiné avec le géant Josh Homme, gourou des Queens of the stone age. Le résultat est à la hauteur : brillant. Dépouillé, sincère, doté d’une basse qui remue les tripes. Parfois, Iggy fait aussi penser à Bowie. Les mélodies s’envolent et vous accrochent. C’est bourré de « coolitude », de rock élégant, de classe tout simplement. Du Iggy Pop pur jus.
A.G.

BATTLESHEEP – WOLF KILLER (EP) Image6
Les p’tits gars de Battlesheep, on les avait repérés lors de notre numéro spécial Fête de la musique 2015. À l’époque, on avait été « scotché par la puissance de leur musique» (dixit nous). Un an après, voilà que les Tourangeaux sortent un EP baptisé Wolf Killer. Et là, vlan, gros mur du son. Enregistrés au studio Le Pressoir, masterisés par ODN, les 4 titres s’écoutent volume max, potards poussés à fond. Leur gros rock fusion mêle voix hip-hop et un assemblage basse/guitare, dont les ri·s sautillants rappellent Rage Against the machine (écoutez donc le titre Alarm !)
A.G.
> à écouter sur battlesheep.bandcamp.com ou facebook.com/battlesheepband
> En concert au Shelter, le 31 mars, à 21 h (gratuit).

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=_qzk0d6-J5Y[/youtube]

PAUSE_ECRANS_DVDLE DVD
AU ROYAUME DES SINGES
La série des docu’ animaliers Disney Nature ne cesse de s’étoffer. Nouvelle bonne pioche avec ce Monkey Kingdom (en VO), voyage à travers la jungle d’Asie du Sud, peuplée d’une tribu de macaques à toques. Entre bagarres de territoires et menaces animales ou humaines, le film montre aussi la société simiesque telle qu’elle est : régie par une hiérarchie sociale. Joliment shooté (un travail titanesque de 3 ans), captivant malgré sa narration très juvénile et sa sur-scénarisation, le documentaire est à (re)découvrir. D’autant que Disney, l’éditeur de ce Blu-ray, a su proposer d’intéressants bonus : making-of, deux mini-reportages et le vidéo-clip d’une chanson.
A.G.

LES BD
R.U.S.T – GREY DAY PAUSE_ECRANS_BD1
Blengino et Nesskain sont de retour ! Avec ce tome 2, les humains planqués au fond de la Terre continuent de lutter contre une espèce extra-terrestre ultra-violente et puissante. L’intrigue a certes un peu perdu de sa force comparé au premier épisode. Mais R.U.S.T enchaîne tout de même les séquences spectaculaires (on pense d’ailleurs parfois au film Pacific Rim). Reste un monde apocalyptique pour lequel il faudra se montrer patient avant d’y entrer pleinement et une folie graphique dans les combats qui en surprendra plus d’un(e).
A.G.

PAUSE_ECRANS_BD2LES PETITS MYTHOS
Cela fait déjà un certain temps que Philippe Larbier (ou Pehel) navigue dans le paysage du 9e Art. Ce Tourangeau, élevé à Mickey et à Jacovitti, a su insu¿er son trait rond et son humour légendaire et pince-sans-rire à de nombreux projets. Parmi ceux-ci, la série des Petits Mythos. En compagnie du scénariste Christophe Cazenove, il revisite tous les mythes de l’Antiquité. Dans ce tome 6, c’est à l’Odyssée d’Ulysse qu’il se frotte avec une pléiade de gags et un regard décalé. Le résultat est plutôt plaisant et les di·érents degrés de lecture y sont pour beaucoup.
Hervé Bourit

INSTAGRAM
STARS ET SANDWICHES
Internet, parfois, ça ne sert à rien et c’est très bête. C’est pour ça qu’on l’aime d’ailleurs. Du coup, pourquoi ne pas vous parler de Celebs on sandwiches ? Ce compte instagram montre les oeuvres de Je· McCarthy, des illustrations peintes à l’aquarelle qui représentent des célébrités assises sur des sandwiches. Taylor Swift sur un burger ou encore Ellen DeGeneres surfant sur un wrap sont à voir sur instagram.com/celebsonsandwiches

1 h 15

C’est, en moyenne et par jour, le temps passé par les salariés français sur internet… à des fins personnelles. Soit un mois par an. Et soit une baisse de 17,6 % de la productivité, d’après Olfeo qui a mené l’étude.

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Festival Mauvais Genre : allez (re)viens, on est bien

Du 24 au 28 mars, le festival Mauvais Genre a soufflé ses 10 bougies à Tours. Films à la chaîne, courts-métrages de folie et grosse ambiance ont rythmé la Bête. Petit review, histoire de se rappeler quelques souvenirs et vous donner des idées pour compléter votre vidéothèque.

JEUDI 24 : ouvre-toi, Mauvais Genre

Dix piges. C’est qu’il se fait vieux, le sale gosse de Mauvais Genre. Le festoche de ciné le plus fendard de Tours s’est ouvert au CGR Centre vers 20 h 30, ce jeudi-là. Ou quelque chose comme ça. C’est la faille spatio-temporelle du festival : on ne sait jamais trop quelle heure il est. Bref, passé le discours du big boss Gary Constant, et de l’adjointe à la culture qui avait – parce qu’on est des stars – visiblement lu notre interview (à relire ICI), place au premier court : LIFE IS STRANGE, petite bobine belge, où un SDF squatte un manoir. Un poil déjanté et bizarroïde, le film d’Alexandre Papeians était donc une entrée sympathique et idéale avant le plat principal.

You talkin' to me Michael Bay ?
You talkin’ to me Michael Bay ?

Plat principal qui, d’ailleurs, va vite virer à l’indigestion : 13 HOURS, le gros machin de Michael – attention une explosion ! – Bay (mais c’est pas la taille qui compte). La dernière offrande du cinéaste raconte l’affaire Benghazi, en septembre 2012, durant laquelle le consulat américain en Libye avait été pris d’assaut par des djihadistes. Six hommes (des Ricains musclés qu’on n’a pas envie d’embêter) s’étaient alors risqués au combat. Histoire vraie, donc, que Michael Bay essaye de reconstituer sans patriotisme bébête. Ça ne marche pas à tous les coups, certes, mais c’est terrifiant de réalisme. Tirs, rafales, explosions, de jour, de nuit : en fait, ça en jette, mais ça patine très vite et ça tourne en rond. 13 HOURS, atrocement interminable, aura carburé pendant 2 h 24 entre blablas longuets et canardages sanglants.

VENDREDI 25 : La Nuit Interdite

C’est THE moment. Là, où le public devient fou, où l’on crie « à poiiil Gary », où les films se succèdent toute la nuit, où les poneys deviennent loups-garous.
Côté courts-métrages, on a eu le plaisir de voir JUSTINES, de Rémy Barbe et Josephine Hopkins, présents dans la salle. Hyper-influencés par Orange Mécanique et Funny Games, les deux jeunes cinéastes filment trois criminels dans l’appart de deux sœurs. Un instant séquestration qui va finalement réserver bien des surprises… Tourné avec zéro moyens, le film a le mérite d’aller droit au but et se fend même de quelques séquences mémorables, aidées par une belle brochette de comédiens (Mathieu Lourdel, une vraie gueule).
Toujours en petit format, le réussi THREE WISE MONKEYS (d’étranges événements se produisent à cause d’une sculpture représentant 3 singes) alterne entre petits moments de flippe et moments gores, jusqu’à un final qui fait mal.

THE FORGOTTEN, premier long en compet’, portait de jolies promesses, mais ne parvient pas à viser juste. THE FORGOTTEN démarre pourtant fort en suivant un père et son fils, contraints de vivre dans un squat miteux, abritant d’étranges phénomènes derrière les murs… Dommage que l’environnement et le décor soient d’ailleurs si peu exploités (cette cité était pourtant bien flippante comme il faut !). Un peu laborieux, plombé par un final expéditif, et finalement pas si excitant, malgré d’indéniables qualités, notamment avec des acteurs au top et quelques jolis moments de trouille.

Vient enfin HARDCORE HENRY, hors compet’, mais l’une des claques du festival. Ultra-attendue des gamers, la chose est effectivement intégralement filmée en vue subjective (en mode FPS pour les intimes qui font graou avec leur manette). Voilà donc Henry, tout juste sauvé par sa femme, mais rapidement la cible de mercenaires plutôt… énervés. HARDCORE HENRY, outre son tour de force technique hallucinant, est totalement déjanté, punk et jubilatoire. Sans temps mort, bourré d’idées, totalement improbable et frôlant parfois le WTF, sanglant, déjanté et drôle. Un pied monumental. [NDLR : nous y reviendrons plus longuement dans notre numéro du 13 avril]

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=96EChBYVFhU[/youtube]

SAMEDI 26 : PAPY PERVERS ET PASSION ESPAGNOLE

13 Cameras : un proprio qui vous veut du bien.

Premier long-métrage en compétition de la journée, 13 CAMERAS est un honnête film d’exploitation. Un couple sur le point d’imploser s’installe dans une nouvelle maison. Laquelle est en fait truffée de caméras. De quoi satisfaire le proprio, moitié dégueu, moitié pervers. 13 CAMERAS est donc certes très propre, très chouette, très divertissant, mais s’arrête au statut de petite pelloche sympa à zieuter un samedi soir chez soi. En revanche, le film de Victor Zarcoff aura permis de découvrir Neville Archambault, l’un des méchants les plus cradingues du ciné. Tellement glaçant, sale et immonde qu’il provoque tour à tour dégoût, rire et crispation.

Mais les ardeurs sont vite freinées avec EL MAL DEL ARRIERO. Vendu comme un « polar espagnol troublant », cet OFNI (objet filmique non-identifié) est devenue la blagounette du festival. Ennuyeux au possible, incompréhensible, étiré en longueur (là, par contre, c’est la taille qui compte), il a finalement eu raison de nos nerfs : fous rires nerveux en cascade du public, notamment de Claude Perron, présidente du jury pro, et son rire légendaire. De quoi tirer la salle de la léthargie dans laquelle elle s’était plongée. Toujours ça de pris.

[COUPURE PUB parce qu’on ne savait pas où mettre ce passage]
La rédaction de tmv tient à remercier l’intégralité de l’équipe de Mauvais Genre, des bénévoles exceptionnels, ainsi que des jurys jeune, de la critique et pro (que vous pourrez retrouver ICI).

DIMANCHE 27 : LE JOUR SANS FIN

Z’êtes toujours là ? Tant mieux, car dimanche a été une looongue journée, placée sous le signe des surprises. Notamment avec SUNSET EDGE, en compet, qui a lancé les hostilités. Signée Daniel Peddle, cette petite prod sans-le-sou et un poil confuse mais joliment emballée suit de jeunes ados dans une ville abandonnée. À ses côtés, le minimaliste CORD (qui a aussi obtenu le prix de la critique), de Pablo Gonzàlez : inventif, créatif, CORD l’est assurément. Mais ces 65 minutes souffrent tout de même de défauts, à cause d’une narration et d’un final un peu fouillis pour le minuscule cerveau de l’auteur. Et dans cette histoire mélangeant science-fiction, monde post-apocalyptique, sexualité, plaisir et contamination, les deux comédiens sont une véritable révélation, entre la sublime Laura de Boer (on sait que vous êtes en train de chercher sur Google images, héhé) et l’étonnant Christian Wewerka.

Mad in France : le best-ouf du court français.

Alors que les « à poiiiil » et les « pussyyyy » (on vous laisse chercher la traduction sur Google) rythment délicieusement cette journée, place à la séance tant attendue : Mad in France. Une sélection de courts-métrages 100 % frenchie, choisie de main de maître par sieur Erwan Chaffiot, un monsieur cool avec des goûts cool. On retiendra notamment le fantastique UN CIEL BLEU PRESQUE PARFAIT, de Quarxx, véritable brûlot brouillant la frontière entre réalité et cauchemar. Emmené par un Jean-Luc Couchard parfait (mais les fans de Dikkenek le savent), le court-métrage, glauque et sombre, est captivant de A à Z.
Surprenants, aussi, THE CURE (toxicos et vampires ne font pas bon ménage), ELLE (avec un monstre trop choupi gizou gizou) ou encore le très drôle JULIET (et son message bien piquant). LES CHRONIQUES DE LA SOURCE, lui, aura en revanche un peu perdu du public avec son scénario mal ficelé, malgré d’indéniables qualités techniques. Enfin, LA LISIERE, avec ses 16 minutes au compteur, reste un court d’anticipation difficile d’accès, mais rehaussé par sa photographie et ses acteurs talentueux.

Une sélection qui prouve de nouveau à quel point la France regorge de talents (Kev Adams, si tu nous lis…).

… DIMANCHE : TOUJOURS

Et quand y’en a plus, y en a encore, tiens. La journée s’est terminée par la soirée French Touch. L’occasion de mettre en lumière l’excellent et très étonnant LA FILLE BIONIQUE – douce rêverie mignonnette, poétique et troublante – mais aussi le pilote de RESET, série prometteuse (il y a des contaminés, des gentils et des méchants, donc on vote pour) qu’on espère voir distribuée prochainement.

Les plus courageux (et ceux qui attendaient l’after, bande de coquinous) finiront la soirée avec THE OPEN. Tourné par l’extra-terrestre Marc Lahore dans les îles écossaises, THE OPEN se situe durant la guerre. André, un coach, et sa joueuse Stéphanie, n’ont qu’une chose en tête : Roland Garros. Ils vont donc organiser cette finale tant espérée, en ayant pris soin de kidnapper un autre joueur, tout en s’entraînant avec des raquettes sans… cordage et sans balles. Avouons que dit comme ça, ce n’est pas sexy, mais THE OPEN est un délicieux moment d’absurde, de comédie, de drame, de folie, de fantastique et de sport. Si le film méritait une coupe de 15 minutes, il n’en reste pas moins prodigieux, iconoclaste et faisant valser les conventions. Jeu, set et match. (alors ça, c’est de la chute !)

[vimeo]https://vimeo.com/94489573[/vimeo]

LUNDI : AU SOLEIL (ou pas)

Mauvais Genre, un festival bien monté.

Vous les sentez les cernes ? La fatigue ? Les haleines aromatisées au couscous et à la bière ? Le festival qui finit avec son président déguisé en lapin dégoulinant ? Le lundi, c’est toujours un peu dur. Mais pas de pitié : Mauvais Genre joue encore ses dernières cartouches avec ALKI ALKI. Coup de cœur de l’auteur (toujours moi, je n’ai pas changé), cette comédie dramatique Deutsche qualität aborde le thème de l’alcoolisme – et des addictions en général – et de tous les problèmes qui en découlent. Axel Ranisch filme alors Tobias, un architecte alcoolo, constamment flanqué de Flasche, qui représente la boisson. À la fois tendre et poignant, et malgré sa photographie terriblement banale (laide diront certains), ALKI ALKI se veut dur, drôle et (d)étonnant. Une vraie surprise.

Réalisé par 10 réalisateurs, WONDERLAND clôture Mauvais Genre en demi-teinte : ce film d’anticipation (en Suisse, un effrayant nuage apparaît et recouvre tout le pays) fait écho à l’actualité et égratigne au passage le pays, les mentalités et la politique. Mais après un début intéressant, WONDERLAND (Heimatland en VO) traîne bien trop des pattes, s’étire et se perd. Reste une morale pertinente, visant à dézinguer l’image d’une Suisse repliée sur elle-même.

Pour notre part, nous nous replierons ensuite surtout sur la soirée (=fête nocturne) qui a fait suite au festival (=cernes le lendemain) et qui a clôt cinq jours fantastiques, remplis de bonne humeur. Tours n’a donc plus qu’à croiser très fort les doigts pour espérer une 11e bougie à Mauvais Genre. Allez, les sales gosses.

Aurélien Germain

Pour le Palmarès 2016 :

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Kung Fu Panda 3 : triplé gagnant

Le gros panda empoté et un peu maladroit est de re-retour ! Un Kung Fu Panda 3 hilarant et de toute beauté.

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Kung fu panda 3 devait d’abord sortir le 23 décembre 2015… Pile pendant la période du nouvel épisode de Star Wars. Histoire d’éviter de se prendre un uppercut du mastodonte, les studios ont finalement décidé de décaler leurs pandas à la fin janvier outre-Atlantique et fin mars en France.

Une attente qui valait le coup : car quel plaisir de voir que, parfois, les franchises réussissent à viser juste quand elles se donnent la peine de se creuser la tête et se réinventer. Là où Kung Fu Panda 3 brille, c’est dans son inventivité, sa créativité.
Emballé dans une ambiance asiatique ultra-colorée (cette dominance de vert !), le nouveau Dreamworks a soigné son graphisme à la perfection. Souci du détail, découpage de l’écran en trois bandes lors de certaines scènes, animation passant brillamment de la 2D à la 3D… tout y est techniquement irréprochable (les expressions faciales sont hallucinantes de réalisme) et enrobé de dialogues exquis et hilarants.

Kung Fu Panda 3 est drôle. Très drôle. Partant d’un pitch simple (Po retrouve son père disparu et va apprendre à être un vrai panda, pendant que le maléfique Kaï s’attaque aux maîtres du kung-fu), le film enchaîne les gags (de quoi rattraper certains bavardages). Il mélange combats, action, émotion et séquences poilantes. Une fois encore, la sympathie que procure Po, ce panda maladroit et empoté, y est pour beaucoup. Et ce, même si la morale du film a parfois tendance à être surlignée jusqu’à l’indigestion.

En occultant un méchant pas assez développé et quelques personnages secondaires qui auraient mérité un meilleur traitement, Kung Fun Panda 3 reste tout de même un divertissement délicieux, aussi bien destiné aux enfants qu’aux plus grands.

Aurélien Germain

Film d’animation, de Jennifer Yuh et Alessandro Carloni (Etats-Unis). Durée : 1 h 34. Avec les voix françaises de Manu Payet et Pierre Arditi…
NOTE : 3,5/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=SYSwGpetP6Q[/youtube]

Le Rest’O Quai : la surprise quartier gare

On vous a dégotté une chouette adresse, dans le quartier de la gare : Le Rest’O Quai. A tester !

Ça, c’est une vraie bonne adresse dans le quartier de la gare. Dans  un secteur où les enseignes sont nombreuses et de qualité inégale, la  petite brasserie de Mathieu Bourdais se distingue vraiment. Ne vous  fiez pas à la devanture qui ne paye pas de mine (en plus, il y a un échafaudage en ce moment). Entrez et filez vers le fond de la salle. Là,  c’est ambiance poutres apparentes, menu sur ardoises et, aux beaux  jours, déjeuner en terrasse, au calme. En salle, les deux serveuses ont le  sourire et sont hyper efficaces. Si vous êtes pressés, vous aurez mangé  et pris votre café en une grosse demi-heure. Mais c’est quand même  mieux de prendre un peu son temps…

Dans l’assiette, le parti pris de Mathieu s’avère payant : des produits  simples (pour ne pas faire exploser l’addition), mais frais et cuisinés  pour de vrai. Dans la formule du jour, l’entrée et le dessert sont fixes  et vous avez le choix entre un plat de viande et un poisson. Côté prix,  ça se tient : 13 € pour deux plats, 16 € pour la totale. Nous, on a pris le  poisson. Un beau filet de colinet agrémenté d’une crème aux poivrons  et d’une pomme de terre vapeur avec une petite sauce aux herbes.  Nickel. En entrée, une rillettes de la mer pleine de surprises et un clafoutis pomme-poire en dessert. Le reste de la carte est court, ce qui est  toujours bon signe : salades composées ou grillades, essentiellement.
Le Resto’quai n’est ouvert que depuis novembre, mais il a déjà, visiblement, ses habitués. Normal : la table de Mathieu Bourdais, c’est le genre  d’adresses que l’on se passe pour un déjeuner sympa entre copains ou  entre collègues.

> Rest’O Quai, 24 rue Edouard-Vaillant (en face de la gare).
> Formules 13 € et  16 €. Tél. 09 86 20 30 60.

Remember : vengeance, mémoire et obsession

Egoyan est toujours autant obsédé par la mémoire. Dans ce Remember étonnant, il suit un survivant de l’Holocauste, la vengeance dans la tête.

Les papys font de la résistance.

Après l’inégal Captives – thriller enneigé labyrinthique et son dédale narratif – Atom Egoyan prouve une fois encore avec ce Remember qu’il est un cinéaste surprenant. Ici, le réalisateur filme une traque, une quête humaine. Remember raconte Zev, quasi-nonagénaire, survivant de l’Holocauste et atteint de démence sénile. Son passé est flou. Sa mémoire, défaillante. Constamment, il se réveille en appelant sa femme qui vient de décéder. Le jour des funérailles de son épouse, Zev se voit confier une lettre par son ami Max. Celle-ci doit lui rappeler la promesse qu’il avait faite à sa femme : retrouver et tuer le Nazi qui avait massacré sa famille.

Alors, passée une introduction expéditive, Egoyan va tout doucement dérouler son road-movie étonnant. Un périple psychologique rappelant parfois le Memento de Christopher Nolan, où tout repose sur la mémoire. On scotche sur Christopher Plummer, 86 ans, à l’interprétation impeccable en papy amnésique. L’acteur rehausse l’ensemble d’un récit qui a tendance à être trop linéaire. Remember a, en revanche, la fâcheuse tendance à foncer tête baissée dans le mélodrame poussif. Egoyan, lui, y va aussi avec ses gros sabots (la chienne d’un facho appelée Eva, les appels du pied avec des plans de douche et de trains de cargaison…).
Mais pourtant, Remember procure de nombreuses sensations. C’est tour à tour touchant, émouvant, passionnant. Emmenant le spectateur aux côtés d’un homme obstiné par la vengeance, seul avec son flingue, sa mémoire troublée et la lettre de son ami. Le baladant dans un jeu oscillant entre le devoir de mémoire et l’oubli (« On oublie souvent quand on vieillit », dit d’ailleurs une petite fille dans le film). Avant de jeter, dans une dernière séquence palpitante, un twist final… déroutant.

Aurélien Germain

Drame/Thriller, d’Atom Egoyan (Canada). Durée : 1 h 34. Avec Christopher Plummer, Martin Landeau, Dean Norris…
NOTE : 3/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=vFxXCoprNqc[/youtube]

A Perfect day : drôle et absurde

A Perfect Day (Un jour comme un autre en VF) raconte l’absurdité de la guerre avec humour. Un film choral (d)étonnant.

a perfect day

Contre-plongée. Le spectateur observe du fond d’un puits. Tout est noir, puis s’éclaircit : un corps est remonté à la surface… Avant que la corde lâche et que Mambrú, un humanitaire, lâche un juron. A perfect day – Un jour comme un autre en VF – vient de commencer. Le début d’un film singulier, pas si facile d’accès, mais pertinent.

En fait, dans A Perfect day, c’est une simple corde fichue qui lance l’aventure. Celle de membres d’une ONG chargés d’assainir le puits dans lequel gît un cadavre, afin que que les habitants puissent avoir de l’eau. Mais pas si simple, quand le pays est miné par une guerre civile. On vous l’accorde : sur le papier, le sujet n’est pas prometteur.
Mais de ce pitch si peu sexy, voilà que l’Espagnol De Aranoa arrive à tirer un bon drame teinté de comédie. Ou une comédie dramatique, on ne sait plus trop. Car très vite, le cinéaste pose les bases de ce film si intrigant. À coup de situations incongrues et de dialogues savoureux (et souvent très drôles), il parvient savamment à raconter l’absurdité de la guerre avec humour, en plus d’interroger sur le rapport humanitaires/population locale. Et puis, parfois, A Perfect day vrille, se fait plus grave. Un numéro d’équilibriste qui, malgré ses longueurs, fait mouche.

Emballé dans une bande-son excitante à souhait (on pioche même dans du punk et du Marilyn Manson !), A Perfect day, véritable film choral, aligne les obstacles que des humanitaires dépassés devront surmonter. Ils ne sont que des Hommes. Des héros normaux. Dessinés avec précision par un casting délicieux : entre Benicio del Toro, nonchalant et son attitude de mec cool, Tim Robbins impérial dans le rôle de « B » qui ne sait pas ce qu’il veut, ou encore Mélanie Thierry, toute en justesse comme nouvelle recrue naïve. Au final, un road-trip intelligent dans un film de guerre déstabilisant. Une bobine loin d’être confortable, mais (sur)prenante.

Aurélien Germain

Drame, Comédie (Espagne), de Fernando León de Aranoa. Durée : 1 h 46. Avec Benicio del Toro, Olga Kurylenko, Tim Robbins…
NOTE : 3/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Mwi_0_0f208[/youtube]

On a testé l’étoile La Roche Le Roy !

Eh oui, tmv a enfin testé le grand restaurant étoilé La Roche Le Roy. Un établissement à la hauteur de sa réputation !

Il nous aura fallu du temps avant de vous proposer cette chronique. Il faut dire qu’on ne va pas manger dans ce sublime manoir, symbole de la gastronomie tourangelle, tous les midis. Mais maintenant que le pas est franchi, que le dîner est passé, disons-le tout de go : La Roche Le Roy est un véritable et extraordinaire voyage culinaire… et mérite vraiment d’être testé au moins une fois !

Alors certes, l’établissement est étoilé et les prix sont à l’avenant (ceci dit, les menus « affaires » sont à 35 € le midi). Mais une fois les couverts portés à la bouche, la magie opère. Le chef Alain Couturier propose une belle cuisine réalisée avec soin et maîtrise. Par exemple, cette délicieuse petite crème brûlée de foie gras en amuse-bouche. Mieux encore : le dos de sandre rôti et sa croûte de pain d’épices. Sur sa fondue de poireaux, le poisson fond dans la bouche. C’est exquis et on en redemande. Idem pour le dessert, un soufflé chaud à l’orange et son granité Grand Marnier. Tout y est préparé et présenté avec goût.

Au-delà de cette cuisine raffinée, c’est aussi et surtout l’accueil qui est exceptionnel. Le service est parfait et toujours dans le bon ton. Loin d’être familier, mais surtout pas trop guindé. L’équipe, généreuse, est aux petits soins, sans être trop envahissante. Que ce soient le maître d’hôtel Stéphane Benoît (par ailleurs sommelier d’exception) ou Marilyn, l’épouse d’Alain Couturier, les attentions se font toujours dans la bonne humeur et l’élégance. Ajoutez à cela une magnifique carte des vins (un sans-fautes côté références) et un cadre tout aussi remarquable… Bref, une très belle table et un excellent moment.

> La Roche Le Roy, 55 route de Saint-Avertin. Du mardi au samedi, midi et soir. Contact : 02 47 27 22 00 ou larocheleroy.com
> Tarifs : comptez de 60 à 75 € pour un menu. Menu du midi à 35 €.

Will Smith est seul contre tous

Entre un titre francisé qui n’a rien à voir avec le titre original, un film longuet et un Will Smith plus que passable, Seul contre tous (Concussion) est loin du film coup de boule espéré.

-« Tu crois qu’on se plante avec ce film ? » -« Tais-toi et marche. »

C’est l’histoire de David contre Goliath. L’histoire vraie du Dr Benett Omalu contre la toute-puissante NFL, la Ligue nationale de football américain. Un neuropathologiste nigérian engagé dans un combat disproportionné, puisqu’il fut le premier à découvrir l’encéphalopathie traumatique chronique (ETC), maladie traumatique liée à la pratique dudit sport. Une affection cérébrale qui a mis des années avant d’être dénoncée dans le milieu intouchable du foot US. Un sujet intrigant, un propos intéressant ? Oui, mais un film décevant…

Au départ, ce « sport drama » était pourtant prometteur. Filmer la croisade d’un médecin contre des dirigeants décidés à étouffer l’existence de l’ETC aurait pu être piquant. Très piquant. Il suffit de voir ces images d’archive, coupures de presse et séquences, dessinant les conséquences de ces commotions cérébrales décriées : des joueurs pros agressifs, dépressifs, suicidaires…
Mais très vite, un constat s’impose : Seul contre tous n’est en fait qu’un biopic paresseux et fort consensuel. (Trop) sage et (très) classique, le film interminable de Peter Landesman n’ose jamais vraiment. Se contentant simplement, et avec lourdeur, de montrer un homme seul et croyant face aux pouvoirs et aux puissants, cherchant à se faire accepter de Dieu (et de l’Amérique ?).

On aurait pu alors se contenter de la présence de Will Smith en tête d’affiche. Mais malgré son implication (son accent nigérian en VO), l’acteur, empêtré dans un jeu soporifique, ne convainc pas. Reste tout de même une mise en scène frigorifique qui accentue la froideur de cet envers du décor. L’acte final hissera enfin le film dans les derniers instants. Ne laissant qu’un goût amer pour un produit si prometteur, mais à la vision finalement bien faiblarde et proprette.

Aurélien Germain

>Drame, de Peter Landesman (États-Unis). Durée : 2 h 01. Avec Will Smith, Alec Baldwin, Gugu Mbatha-Raw…
>NOTE : 2/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=qFvaXF0xKcc[/youtube]

Culture, tendances et web #15

Cette semaine, on a nettoyé nos esgourdes avec les thrasheurs tourangeaux de Verbal Razors, lu une BD super drôle sur les Poilus (je vous jure) et on vous rappelle que pendant qu’on rigole, ailleurs, un cinéaste se farcit des coups de fouet et de la prison en raison d’un simple film.

LE CD
VERBAL RAZORS – MISLEADING INNOCENCE
Les vrais se rappelleront du bazar qu’avaient fichu les Verbal Razors lors de leur passage à Aucard, en 2015 (perso, on en a perdu nos chaussures et peut-être même un slip !). Pour se remettre dans l’ambiance, rien de tel que s’enfiler la galette de nos Tourangeaux préférés. Leur nouvel album se fait sans chichis : pied au plancher, amplis à fond pour un thrash/crossover dégoulinant. Mixés à la perfection, avec un son à faire péter les plombages de mamie, ces 10 titres incisifs transpirent le punk, torpillent les tympans à coup de riffs faisant parfois penser aux vieux Metallica (le titre éponyme, une claque) ou encore à Exodus et D.R.I. Un maxi coup de boule, un album de folie. Jouissif.
A.G.
> facebook.com/VerbalRazors

LA BD
LES POILUS FRISENT LE BURN-OUT
Il fallait bien un Guillaume Bouzard pour nous faire sourire avec cette boucherie sans nom en plein commémoration de la Bataille de Verdun. Alors avec ce tome 1, le grand Guillaume envoie un humour tout en retenue, très fin et mesuré. Car parler de cette sale Guerre avec humanité entre les rats, la dysenterie, la faim et la peur, demande un peu de subtilité. Alors oui on rit, même franchement, mais jaune face à la lâcheté des officiers ou on sourit devant la débrouillardise de ces soldats à l’imagination débordante devant l’adversité. Bref l’humour, érigé comme arme de destruction massive, fait de ces Poilus un excellent contrepoint à ce qui fut une apocalypse et un sommet de la bêtise humaine.
Hervé Bourit

SUR FACEBOOK
DES PUBS DANS VOS DISCUSSIONS ?
Le blog TechCrunch a dévoilé un document qui risque de vous faire grimacer… Il explique que Facebook a pour projet d’envoyer des publicités dans vos conversations sur Messenger. Les annonceurs pourront donc balancer pub sur pub en pleine discussion, à condition que vous ayez déjà communiqué avec eux sur le réseau auparavant. Le réseau social a, lui, répondu : « Nous ne commentons aucune rumeur ou spéculation. »

SUR LE PETIT ÉCRAN
SARAH MICHELLE GELLAR : LE RETOUR
Vous vous souvenez de Sexe Intentions ? Eh bien 17 ans après le premier volet, l’actrice Sarah Michelle Gellar sera de retour dans le rôle de Kathryn Merteuil. À 38 ans, l’ex-héroïne de Buffy a accepté de rejoindre le casting de la série du même nom et l’a annoncé sur son compte Instagram (notre photo), amassant au passage 27 000 likes le premier jour. L’histoire de la série se déroulera 15 ans après le film de Roger Kumblr. Le réalisateur sera d’ailleurs aux manettes de l’adaptation, ainsi que Neal Moritz, le producteur exécutif. Elle sera diffusée sur NBC.
A.G.

LE DVD
HOTEL TRANSYLVANIE 2
Et si le deuxième volet d’Hotel Transylvanie méritait une seconde chance ? C’est vrai, ça. Dotée de formidables graphismes, cette suite avait beau présenter une galerie de personnages complètement tordants, elle n’en restait pas mois en-deçà du premier opus. Trop facile, trop plat, le récit n’accrochait guère. La sortie du film en DVD devrait offrir une nouvelle lecture. D’autant que l’objet, édité dans de nombreuses versions (3D, blu-ray, steelbook…), se voit grossi de chouettes suppléments : commentaires audio, clip musical, bonus pour apprendre à dessiner les personnages, etc.
A.G.

223

Le nombre de coups de fouets que doit recevoir le cinéaste iranien Keywan Karimi. Le gouvernement l’accuse de propagande en raison de son film sur les graffitis en Iran (et d’une scène de baiser). Sa peine de prison a été abaissée de six à un an ferme.

Zoolander 2 : la déception

Les mannequins crétins sont de retour : pour cette suite de Zoolander, Ben Stiller (pourtant l’un de nos chouchous) déroule le tapis rouge de la déception. Excepté les caméos qui font sourire, il ne reste pas grand-chose de cette pelloche bien maladroite. Réchauffé et indigeste.

Les bouches en cul-de-poule à l'attaque.
Les bouches en cul-de-poule à l’attaque.

L’histoire avait pourtant bien commencé : Zoolander, premier du nom, avait été érigé au rang de comédie culte, suite à un score honorable au box-office et son carton côté DVD. Bébête mais drôle, la comédie qui égratignait joliment les fashionistas a fait le pari d’un retour gagnant 15 ans après. Dopé par une campagne promo-marketing béton (happening dans une vitrine d’un magasin en Italie, apparition délirante à la Fashion week, etc.), Zoolander 2 aurait dû casser la baraque.

Sauf que non. Non, non et non. Assassiné par la critique aux États-Unis, force est de constater que ce Zoolander 2 patauge effectivement dans le marécage des suites inutiles et poussives.
Dans ce deuxième épisode, Derek et Hansel sont devenus has-been. Exit, les podiums. Tous deux vivent reclus, jusqu’à ce qu’un mystérieux psychopathe dézingue les célébrités à tout va. Valentina, de la Fashion police d’Interpol, va alors appeler nos héros aux bouches en cul-de-poule pour sauver le monde de la mode et le fils de Derek qui a été enlevé.

Sur un scénario fouillis, l’acteur-réalisateur Ben Stiller va alors enchaîner moments gênants, blagues qui tombent à plat et séquences paresseuses. Là où le premier opus réussissait avec son humour très second degré, ce deuxième épisode n’arrive jamais pousser les curseurs au bon endroit. Ressemblant davantage à un amas indigeste de mini-sketches, Zoolander 2 est surtout un exercice de parodie alignant les clins d’oeil et une tonne de « caméos » : ces apparitions de stars sont d’ailleurs le seul plaisir coupable du film. Sting, Benedict Cumberbatch, Mika, Katy Perry, Anna Wintour… Des invités-surprise, pour des rôles stupides (donc drôles), qui ont le mérite de faire rire.
Et finalement, passée la première scène jouissive (Justin Bieber se fait dégommer par une rafale de balles, avant de mourir en faisant un selfie Instagram !), il ne reste pas grand-chose à retenir de ce come-back raté et décevant.

Aurélien Germain

Comédie, de Ben Stiller (États-Unis). Durée : 1 h 42. Avec Ben Stiller, Owen Wilson, Penelope Cruz, Will Ferrell…
NOTE : 2/5

Culture, tendances et web #14

Cette semaine, côté culture, on vous parle des derniers Louise Attaque et Wolfmother, sans oublier un ouvrage 100 % tourangeau avec 316 l’Ultime secret. Et en cadeau, comptez sur nous pour vous faire écouter La Feeling. TOTAL WTF !

Image5LA BD
L’HOMME QUI NE DISAIT JAMAIS NON 
Cela fait déjà un petit bout de temps que l’on suit le travail d’Olivier Balez. Son trait accrocheur, à chemin entre le dessin d’humour et l’encrage réaliste, bluµe de nouveau avec cette histoire divertissante. Il faut dire que le scénario est signé par Didier Tronchet et que les pérégrinations de leur héros entre la France et l’Équateur réservent plein de rebondissements qui font de cette comédie policière un petit chef-d’oeuvre entre Hitchock et Capra. Tout est bien vu et bien venu avec un sens incontestable du suspense et du loufoque qui en font un des ouvrages indispensables de ce début d’année.
Hervé Bourit

LE LIVRE PAUSE_ECRANS_LIVRE det
316, L’ULTIME SECRET
« Vous avez dans les mains une invitation au voyage à travers notre histoire de France et celle de Touraine ». Cette phrase, page 7, pourrait résumer à elle-seule cet ouvrage passionnant signé Marie-Françoise Sacré, entièrement créé et réalisé localement (l’éditeur tourangeau Incunables 2.0, l’imprimeur Présence Graphique à Monts, etc.). Sorte de thriller historique, mêlant fiction et personnages ayant réellement existé, il raconte la quête d’une artiste et d’une journaliste, en plaçant Saint-Martin au cœur de l’histoire – un thème on ne peut plus actuel. Mais au-delà de son aspect « Da Vinci Code », 316 l’ultime secret vaut aussi pour ses anecdotes historiques délicieuses et pour sa vingtaine de pages bonus, bourrées de photos, de plans et d’archives sur la basilique Saint-Martin, Marmoutier ou encore Michel Audiard (protagoniste et qui signe la préface). Captivant de A à Z.
> Sortie le 5 février
> Infos : facebook.com/316.Ultime.Secret

LES CD
PAUSE_ECRANS_CD1LOUISE ATTAQUE – ANALOGIE
Après près de 10 ans d’absence, le groupe culte qui a écoulé un premier album à plus de 2 millions d’exemplaires (un record à l’époque en France) est-il toujours d’attaque ? Après un premier titre (« Analogie ») banal, le nouveau disque des Louise Attaque fait l’eµet de montagnes russes. Il y a du (très très) bon. Du (vraiment) moyen, aussi. « Les pétales », avec son côté variété faiblarde, n’est guère convaincant. Mais en face, brillent les excellents « Avec le temps » ou « Du Grand banditisme ». La voix éraillée de Gaëtan Roussel varie les plaisirs ; Louise Attaque explore les sons. Tente, rate parfois, réussit aussi. Un album en demi-teinte qui mérite que l’on s’y attarde.
A.G.

WOLFMOTHER – VICTORIOUS PAUSE_ECRANS_CD2
Propulsés à l’époque dans la stratosphère du bon gros rock’n’roll grâce à leur hit Woman (c’était en 2005 !), les Wolfmother n’ont cessé de sortir de bons albums. Mais qu’en est-il de cette cuvée 2016 ? Avec ce Victorious de 35 minutes à peine, les Australiens enquillent les titres. Pas le temps pour du blabla, place aux gros riµs gerbés des amplis, les potards poussés au max. Sauf que, passée une première écoute agréable sans être transcendante, il ne reste plus grand-chose. Le monumental Gipsy Caravan marque les esprits, mais le reste manque de panache et de force. Dommage…
A.G.

100 % WTF
LA FEELING
On appelle ça du WTF. Du « mais-bon-sang-sontils- sous-LSD ?! ». Fête de fête, de La Feeling, est un OVNI musical sorti sur le label Cocktail Pueblo, basé à Tours. Pour imaginer la Bête, vous imaginez le « C’est la fêêêteuh », de Michel Fugain, greffé sur… NTM, Beyoncé, ou encore Mike Brant et Claude François. La chose dure 6 minutes (dont 5 minutes d’intro et outro !!). C’est débile mais hypnotique, foldingue mais délirant, incompréhensible mais addictif. Rubin Steiner, notre célèbre zikos tourangeau, a avoué avoir « pleuré de rire ». Allez, 3, 4… C’est la fêêêteuh…
> À écouter sur cocktailpueblo.bandcamp.com (pas besoin de substances illicites)
Ou en images ici :

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=rfL-Y3kd7wE[/youtube]

PAUSE_ECRANS_DVDLE DVD
SEUL SUR MARS
Mark, astronaute et botaniste, se retrouve coincé sur Mars après avoir été laissé pour mort par ses coéquipiers. Visuellement sublime, ce survival de l’espace réalisé par le grand Ridley Scott brille par sa photographie, ses décors à couper le souffle, mais aussi grâce à un Matt Damon tout en justesse. Malheureusement égratigné par son côté hyper-optimiste agaçant, Seul Sur Mars mérite d’être (re)vu. Notamment grâce à cette édition Blu-ray qui oµre au spectateur son lot de bonus, certains se révélant captivants (distribution, costumes, révision du scénario…) et d’autres beaucoup moins (bêtisier, bande-annonce…).
A.G.

Newlita Express : ça roule place Jean-Jau’ !

Le Newlita de la place Jean-Jau a eu un petit frère : direction le Newlita Express. Salades à composer soi-même, pasta-box et pizzas à emporter !

« Chérie, elle est où ma caisse ? »

Retour vers le futur : il y a un an, en février 2015, tmv vous parlait du restaurant Newlita. Février 2016, nous revoilà à causer de Newlita… express ! Le petit frère de cette brasserie à la croisée de l’Amérique et de l’Italie. Ce Newlita Express, tout beau tout neuf, vient donc agrandir l’établissement en visant une clientèle plus jeune et mobile. Aux manettes, encore et toujours le couple Desassis, propriétaires du Newlita et des Quick tourangeaux. Ici, on peut certes manger sur place (ça fait du bien aux yeux cette couleur orange flashouille), mais il est aussi possible d’emporter. Salades avec produits de saison, bagels, pizzas ou encore pasta box : idéal pour les plus pressés.

Et c’est qu’on l’était, nous aussi, ce midi. Hop, ni une, ni deux, la sympathique et souriante (et nombreuse !) équipe nous explique le concept : « Dès que vous arrivez, vous prenez à boire et un dessert dans ce frigo. Ensuite, vous commandez votre plat et votre formule, des pâtes avec la sauce désirée, à la salade que vous composez vous-même. » Top !
Le comptoir, lui, est une sorte de gros food-truck, où on se débrouille pour préparer vite fait bien fait (et avec le sourire, ouf) votre plat. Vu la température extérieure, on a opté pour du chaud : pâtes quatre fromages arrosées de crispy onions, des petits oignons frits. Ajoutez une boisson et un tiramisu en guise de dessert : l’affaire de quelques minutes et une note finale à 11,20 €.

Sachant qu’il est aussi possible de commander par téléphone ou en ligne, le Newlita Express a toutes les cartes en main pour faire des heureux sur une place plutôt tristounette côté restauration.
A.G.

> Newlita Express, au 17 place Jean-Jaurès. Ouvert du lundi au samedi, de 11 h 30 à 15 h et de 19 h à 22 h. Infos et contact sur newlita.fr, facebook.com/Newlita37 ou 02 47 60 99 99.
> Formules de 4,90 à 12,20 €.

The Revenant : Leo se les gèle

Leonardo DiCaprio aura-t-il enfin son Oscar ? Pour tmv, c’est un OUI massif, vu ce Revenant exceptionnel, technique et de toute beauté. La baffe (polaire) !

"C'est par où la Fashion Week ?"
« C’est par où la Fashion Week ? »

Il suffit de cinq minutes à peine pour comprendre que The Revenant est et sera un film épique, enivrant, exigeant. Cinq minutes à peine pour comprendre qu’Iñárittu, le réalisateur, vient de signer avec The Revenant un film virtuose. Lors d’une introduction magistrale, le cinéaste filme lors d’un plan-séquence hallucinant une attaque d’Indiens sur un camp de trappeurs. Overdose de violence dans un paysage enneigé. La fresque est lancée…

The Revenant est le récit d’Hugh Glass, grièvement blessé par un ours et laissé pour mort par un traître de son équipée sauvage. Porté par un désir de vengeance, il va parcourir des centaines de kilomètres, bravant les obstacles dans un environnement hostile. Que ce soit dit : cette histoire, devenue d’ailleurs un classique que l’on se raconte autour du feu en Amérique, est un survival dément, mâtiné de « revenge-movie » sale et épuisant. La Nature et l’Homme, tous deux, sont dangereux.

Sublimé par une photographie extraordinaire, techniquement ahurissant, The Revenant est une expérience sensorielle, une aventure ébouriffante. Terrifiante, même. Emmenée par un Leonardo DiCaprio exceptionnel. L’acteur disait sûrement vrai, quand il a avoué avoir tourné « le film le plus diˆfficile de toute sa carrière » (tournage par -40°C notamment). Habité par son rôle, voire possédé, DiCaprio bave, saigne, tremble, hurle. Magnétique lors d’une scène ultra-réaliste et étouffante (et déjà culte !), où il est attaqué par un grizzly.
Captivant et passionnant, tout comme l’oeuvre qu’il porte à bout de bras, même si The Revenant accuse quelques longueurs. Mais il serre à la gorge jusqu’à son final apocalyptique. De quoi (enfin) faire gagner la précieuse statuette à DiCaprio lors des Oscars ?

Aurélien Germain

Western/Aventure (États-Unis), d’Alejandro Iñárittu. Durée : 2 h 36. Avec Leonardo DiCaprio, Tom Hardy…
NOTE : 4,5/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=y-hPP5fW7tg[/youtube]

Deadpool : torgnoles, WTF et super-héros

Anti-héros au possible, humour salace, bastonnades bien gores : l’attendu Deadpool est enfin au ciné. Alors, verdict ?

Deadpool
Deadpool, posey mais pas dans son canapey.

Deadpool  Enfin, le voilà ! Ultra-attendu, « rated-R » aux States (interdit aux moins de 17 ans, car jugé trop violent), le fameux Deadpool débarque enfin sur les écrans. Et qu’on se le dise tout de suite, les yeux dans les yeux (oui, oui, c’est à vous que je parle) : Deadpool fait un bien fou. Encore plus dans l’univers trop aseptisé des dernières prod’ Marvel qui, soyons sincères, étaient bien fades et lisses.

Deadpool, donc, c’est l’anti-héros atypique de l’univers Marvel. À la base, un mercenaire nommé Wade Wilson qui, bien heureux dans son quotidien de parties de jambes en l’air avec sa chérie ex-péripatéticienne, apprend un jour qu’il un cancer. Il tente donc une expérimentation proposée par un monsieur qui ne met pas franchement en confiance… et devient Deadpool, superhéros bad-ass à l’humour noir et salace. Décidé à se venger, il va alors se mettre traquer l’homme qui l’a défiguré à vie…

Et c’est parti pour 1 h 48 de gros délire. Parce que Deadpool, c’est ça : un gros majeur tendu, un WTF permanent. Entre apartés à son spectateur (un poil trop rares cependant) et bastonnades sanguinolentes, le super-héros (joué par un Ryan Reynolds coolos et à l’aise) enquille gore, fun et irrévérence à un rythme survitaminé.
Dans une avalanche de vannes foireuses (le film est à voir en VO sous-titrée, impérativement !), de clins d’oeil délirants et de grand n’importe quoi (un super-héros avec un sac Hello Kitty rempli de kalach’), la bobine du réalisateur Tim Miller fait plaisir, car elle ne se prend pas au sérieux. Il suffit de voir ces moqueries en cascade ; l’acteur, lui-même, prenant malin plaisir à vanner son flop Green Lantern par exemple. À condition d’accepter de jouer le jeu de la surenchère, le spectateur – et surtout fan de comics – saura apprécier le mélange humour gras / action-torgnole-gore.

Politiquement incorrect mais aussi ultra-calculé (on reste dans une pelloche co-produite par la Fox), cette ode aux répliques cinglantes, à la bastonnade de super-héros et à la saturation du « fuck » (essayez de compter le nombre de fois qu’il est prononcé !) est un « putain » de bon divertissement. Et qui fait du bien au slip de Marvel.

> Action, comédie (Etats-Unis), de Tim Miller. Durée : 1 h 48. Avec  Ryan Reynolds, Morena Baccarin, Ed Skrein…
> NOTE : 4/5  

PS : n’oubliez pas de rester jusqu’à la fin du générique…

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Tgdw-sHvYpY[/youtube]

Culture, tendances et web #13

Côté chroniques, cette semaine, on s’est intéressé aux albums de Gonzague, Rihanna, à la BD Roma, mais aussi à l’ouvrage « Publier son livre à l’ère numérique ». Sans oublier le classement des animateurs rentables (ou pas, d’ailleurs). En route !

PAUSE_ECRANS_BDLA BD
ROMA
Il s’y sont mis à quatre ! Didier Convard, Eric Adam, Pierre Boisserie et le regretté Gilles Chaillet ont concocté cette fresque gigantesque sur l’histoire de Rome. Le moins que l’on puisse dire est que le résultat est particulièrement bluffant. D’autant plus que dans ce tome 3, c’est Annabel qui illumine, grâce à son trait vif et nerveux, cette saga centrée sur la personnalité de Jules César. Mieux qu’un cours d’Histoire, la BD sert ici une fresque historique incroyablement documentée et qui laisse pantois devant la somme de détails et d’anecdotes ainsi sublimées. Nul doute que sa lecture provoquera bien des vocations et un intérêt croissant sur cette époque.
Hervé Bourit

LE DVD PAUSE_ECRANS_DVD
MISS HOKUSAI
Japon, 1814. O-Ei, fille du peintre reconnu Hokusai, l’épaule dans ses oeuvres mais reste dans l’ombre, sans reconnaissance. Signée Keiichi Hara, cette balade dans l’art pictural nippon mélange les genres. À la croisée entre portrait de femme et biopic, ce sublime animé (la palette graphique est extraordinaire) pourrait tout de même rester un peu trop pointu pour une frange du public qui restera sur le carreau. Les autres se délecteront de cette sortie DVD. Conseil, toutefois : jetez un oeil sur la version collector qui rajoute une interview du dessinateur, mais aussi un making of bien dodu de 2 h !
A.G.

LES CDs
PAUSE_ECRANS_CD1GONZAGUE – SLY (EP)
Mehdi, Charly et Florian, trois Tourangeaux, réchauffent les coeurs et les corps avec leur second EP tout beau, tout chaud : Sly, petit concentré d’une electro-pop chaleureuse et élégant. Quatre titres, tantôt dans la modernité, tantôt dans le old-school pur et dur. Vulture et ses accents 80s s’écoute en buvant un gin, vautré dans son canapé en cuir ; Forest fait remuer du popotin en se dandinant et en fermant les yeux. Slap est un poil moins marquant, mais on ne peut oublier le planant Sly, meilleur titre de cet EP. À quand l’album ?
A.G.
Pour écouter : soundcloud.com/gonzague-gnzg/sets/sly-ep

RIHANNA – ANTI PAUSE_ECRANS_CD2
Travaillé en collaboration avec mister megalo Kanye West, le dernier album de Rihanna a été balancé d’un coup sur Internet… et gratuitement (pendant une période limitée) s’iou plaît ! Divisant les fans (certains ont crié au scandale, d’autres se sont pamés avec ce 8e album), que reste-t-il vraiment d’Anti, au bout de plusieurs écoutes ? Si la belle Rihanna réussit à être parfois percutante (l’excellent « Consideration » et son phrasé délicieux), elle est inégale tout au long de ces 13 titres. Entre le faussement romantique James Joint (en fait, une ode à la cigarette qui fait rire), le ridicule Work en featuring avec Drake, l’ennuyeux Woo… Rihanna n’accouche ici d’aucun tube. Sans prise de risque et inégal, Anti est loin du disque excitant tant attendu.
A.G.

PAUSE_ECRANS_LIVRELE LIVRE
PUBLIER SON LIVRE À L’ÈRE NUMÉRIQUE
Non, l’édition traditionnelle n’est pas incompatible avec l’édition indépendante. C’est un peu le leitmotiv de cet ouvrage exquis, signé Marie-Laure Cahier et Elizabeth Sutton. Petite guide de l’auteur-entrepreneur, facile à lire, cette véritable boussole sur l’auto-édition enchaîne conseils pratiques, témoignages et retours d’expérience. Huit chapitres, documentés et loin d’être ronflants, qui se dévorent. Bref, idéal pour celles et ceux qui souhaiteraient se faire leur stratégie de publication à l’ère numérique. >19 € en librairie physique et online ; ou 4,99 € en ebook (Amazon, ibooks, etc.)

À LA TV 
ANIMATEURS RENTABLES (OU PAS)
Dans son édition de février, le magazine Capital a fait le classement des animateurs télé les plus rentables. Le tout grâce à un calcul savant, concluant en gros sur le rapport qualité/prix d’une émission et donc de celui qui la présente. Les plus rentables sont donc Cyril Hanouna en première position (TPMP), puis Yves Calvi (C dans l’air), Patrick Sabatier et Laurent Ruquier (Mot de passe, ONPC) et Laurence Boccolini (Money Drop). Dans le bas du classement, se trouvent Maïtena Biraben (Grand Journal), Laurence Ferrari (Le Grand 8), Ali Baddou (Le Supplément), Evelyne Thomas (C’est mon choix) et en première position, Valérie Damidot (Le Labo).

INTERNET
GOOGLE À L’AMENDE
Le fisc italien réclame plus de 227 millions d’euros à Google. Le moteur de recherche est accusée d’avoir fraudé le fisc de la péninsule pendant des années. Un porte-parole de Google a affirmé respecter « les lois en matière fiscale dans chaque pays où il [Google] opère. Nous continuons à travailler avec les autorités compétentes. » Ouf, alors…

1,56

En milliard de dollars, ce qu’a gagné Facebook au 4e trimestre 2015, contre… 701 millions fin 2014 ! Une progression constante pour la firme.

Steve Jobs : biopic d’un cruel visionnaire

Avec ce nouveau biopic sur Steve Jobs, Danny Boyle dépeint à merveille le papa d’Apple : génie, visionnaire, mais cruel et au cœur de glace. Un film en trois actes.

steve jobs
« J’en vois qui discutent au fond. Vous n’allez pas savoir utiliser Siri, les mecs »

Steve Jobs, monsieur Apple, serait-il moins sexy au ciné que Mark Zuckerberg, le roi de Facebook ? En 2010, The Social Network, consacré à ce dernier, avait affolé les compteurs. Six ans plus tard, le biopic sur Steve Jobs, big boss controversé lui-aussi, a connu un flop retentissant outre-Atlantique. Encensé par la critique, mais boudé par le public. Un premier week-end à 7,3 millions de dollars de recettes, pour un budget de 30 millions. Outch. Trop économico-geek ? Trop froid ? Trop différent ?

Un peu de tout ça, en fait. Pourtant — et paradoxalement — le long-métrage de Boyle sidère. Déjà parce qu’il est loin du portrait nauséeux à la gloire de l’homme qu’on aurait pu attendre. Loin de là. Le cinéaste dépeint avec recul Docteur Steve et Mister Jobs. Un génie tortionnaire. Cruel (tant avec sa fille qu’il refuse de reconnaître qu’avec la relation complexe entretenue avec ses collaborateurs), maniaque, mais créatif visionnaire.
Pour cela, Boyle a fait appel à un Michael Fassbender fantastique et terrifiant. Au milieu de comédiens virtuoses (Kate Winslet, impériale), l’acteur est bien loin de l’insipide Ashton Kutcher dans l’autre biopic Jobs (2013), signé Joshua Michael Stern.

Au-delà de ça, Danny Boyle brille aussi – et surtout – pour sa mise en scène inventive, l’utilisation de ses cadres, son écriture et la construction de son film : ici, le réalisateur se concentre sur les heures précédant les fameuses « key notes », ces conférences ultra-marketées chéries par Steve Jobs. Trois moments, trois actes. Un choix malin, courageux même. Idéal pour plonger dans les coulisses d’Apple et dans les profondeurs du cerveau de Steve Jobs. Loin de l’hagiographie. Douloureusement humain.

Aurélien Germain

> Biopic, de Danny Boyle (États-Unis). Durée : 2 h 02.
Avec Michael Fassbender, Kate Winslet, Seth Rogen…

NOTE : 3,5/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=qy9Oow-z7PY[/youtube]

Spotlight : Eglise, scandale et leçon de journalisme

Spotlight, le film du mois ? Assurément ! Le film retrace l’enquête menée par des journalistes américains qui ont révélé le scandale des prêtres pédophiles dans le diocèse et de l’étouffement de l’affaire par certains politiques et hommes de pouvoir. Glaçant.

Spotlight

C’était en 2002. The Boston Globe éclaboussait le monde de ses révélations : le journal sortait une enquête qui faisait froid dans le dos, dénonçant le scandale des prêtres pédophiles du diocèse de Boston… en prouvant aussi que police, politiques et hommes de pouvoir avaient tenté d’étouffer l’affaire.
C’est ce que raconte Spotlight (du nom du groupe de journalistes qui ont écrit sur le sujet), une histoire vraie, glaçante, mettant sous le feu des projecteurs des hommes dévoués corps et âmes à dénoncer l’impensable. Une virée dans l’envers du décor du journalisme d’investigation.

Loin d’être ennuyeux, Tom Mc Carthy (scénariste de Là-haut !) accouche là d’un film sobre et intelligent. Ici, le spectateur devient le bloc-notes des journalistes. Assiste, au fur et à mesure, aux terrifiantes révélations. Il est seul au milieu des cliquetis des claviers, des téléphones qui chauffent et des montées de stress. Dans Spotlight, la narration est conventionnelle, mais l’interprétation est magistrale : de Mark Ruffalo (remarquable !) à Michael Keaton, en passant par Stanley Tucci… Seule Rachel Mc Adams semble, pour une fois, un peu trop transparente.
Tout en retenue (la parole des victimes se fait sans pathos), Spotlight bénéficie d’un montage précis et d’une mise en scène discrète. Poussant le spectateur vers une question : qu’est-ce qui est pire ? Les abus sexuels en toute impunité des prêtres ? Ou l’Église qui ferme les yeux et protège ses membres en les faisant par exemple déménager ?

Au final, le film de Mc Carthy est un portrait glaçant de Boston, un thriller aux allures de documentaire, une plongée et surtout une ode au vrai journalisme, au 4e pouvoir. À l’époque, la rédaction du Boston Globe avait obtenu un Prix Pullitzer pour son enquête. Spotlight aura-t-il droit à son Oscar, le 28 février ?

>Drame (USA) de Tom Mc Carthy. Durée : 2 h 08. Avec Mark Ruffalo, Liev Schreiber…
NOTE : 4/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=uzLs_2hgv0k[/youtube]

The Danish Girl : futur oscarisé ?

Avec la sublime métamorphose d’Eddie Redmayne, le film de Tom Hooper est bien placé pour rafler les Oscars. Alors, on va voir The Danish Girl ?

The Danish girl

Il y a une scène, dans The Danish girl, qui marque. Gerda, peintre mondaine mais sans modèle, demande à son mari Einar de poser pour elle en robe. Sourires, puis rires. Et puis soudain, le regard d’Einar se fige, brille, s’illumine. Tout s’arrête autour de lui. Il caresse l’étofƒe, intrigué, terrifié, subjugué. Quelques scènes plus tard, il deviendra femme.
The Danish Girl est l’histoire vraie de deux artistes danois. L’histoire d’amour entre Gerda Wegener et Einar Wegener qui deviendra Lili, première personne à avoir subi une chirurgie de réattribution sexuelle dans les années 30. Signé Tom Hooper (Le Discours d’un roi, Les Misérables…), ce biopic aborde frontalement les thèmes de la transexualité et de la crise d’identité avec élégance.
Sans tomber dans le voyeurisme bébête, le cinéaste déroule cependant un récit un peu longuet, au traitement trop académique et illustratif.

Traversé par de sublimes plans aux allures de tableaux et magnifié par sa photographie, The Danish girl est tout en délicatesse. Mais n’osant jamais sortir du chemin balisé, il pêche par un script maladroit (l’arrivée de la transidentité d’Einar est bâclée) et qui mériterait un peu d’audace (le traitement médical aƒffreux réservé à l’époque aux transgenres est vite expédié).
Côté interprétation, le joli duo oƒffert par Alicia Vikander et Eddie Redmayne paie : la première, humaine et subtile dans le rôle d’épouse délaissée. Le second, déjà oscarisé pour Une Merveilleuse histoire du temps, est précis dans son jeu, mais a tendance à trop minauder. Il n’empêche, cette oeuvre a le mérite d’aborder un sujet brûlant qui pourra – et devrait !- amener à plus de tolérance. Le Qatar, lui, a décidé d’interdire le film, le jugeant « trop dépravé »

Drame/biopic, de Tom Hooper (USA, GB). Durée : 2 h. Avec Alicia Vikander, Eddie Redmayne, Ben Whishaw…

NOTE : 2,5/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=qyn7C99vob0[/youtube]

Culture, tendances et web #12

Quoi de mieux, cette semaine, que s’écouter le dernier Bowie ? Tmv l’a chroniqué, avant le départ de cette légende. On parle aussi BD, DVD et des records de Star Wars (et d’une phrase flippante de The Walking Dead) !

Image24LE JEU VIDÉO
XENOBLADE CHRONICLES X
Gigantesque dans tous les sens du terme, Xenoblade Chronicles X, le jeu de rôle futuriste imaginé par Tetsuya Takahashi pour le compte de Nintendo, revient en exclusivité sur Wii U. À la tête d’un groupe de survivants, vous allez tenter d’apprivoiser une planète inconnue et hostile afin d’éviter l’extinction de la race humaine. Réalisation aux petits oignons, système de combat d’une efficacité redoutable et carte de jeu colossale : le nouveau Xenoblade a tout du must-have. De quoi régaler les fans de grands espaces et d’action.
> Wii U, Pegi + 12 ans, 60 €.
L. Soon

LES CD
THE MISSING SEASON – GETTING BACK Image19
Formé en 2007, le groupe rennais The Missing Season propose déjà son cinquième album. Avec ce Getting Back, idéal pour commencer janvier en douceur, les Bretons tapent dans l’indie- rock épuré et délicat. Parfois, une douce mélancolie vient caresser les voix (le saturé Shadows, le lancinant In the void…). Si l’album perd en intensité sur la fin, il n’en reste pas moins un disque agréable qui baigne dans une jolie nostalgie des nineties. Plaisant !
> À commander sur lesdisquesnormalrecords.bandcamp.com
A.G.

Image20DAVID BOWIE – BLACKSTAR
Ovni ? Instrumental ? Pépite ? Surprenant ? Intense ? Tous ces mots conviennent au nouvel album de David Bowie. Après un silence de 10 ans, ce Blackstar, hypnotique et hypnotisant, étire ses morceaux, ses structures. Avec un jazz expérimental étonnant, Bowie ne vise clairement pas le tube ou le single radio. Comme d’habitude, il se réinvente musicalement. Le chanteur de 69 ans offre ici un voyage anti-rock mais sidérant et de toute beauté. Dense et pas franchement facile d’accès à la première écoute, Blackstar se découvre, s’explore, se déguste. Un dernier album sublime avant son départ…
A.G.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=kszLwBaC4Sw[/youtube]

CINÉ
MADE IN FRANCE PRIVÉ DE SALLES

« Je n’en veux pas aux salles. » C’est ce qu’a déclaré Nicolas Boukrief, réalisateur de Made in France. Le film, initialement prévu pour le 18 novembre 2015, avait vu sa sortie annulée suite aux attentats (Par un hasard total, son sujet traitait en effet d’un groupe de quatre jeunes Français de confession musulmane qui élaborent un projet d’attentats simultanés à Paris). Une nouvelle sortie en salles avait été prévue pour ce mercredi 20 janvier. Finalement, Made in France ne sortira qu’en e-cinema, sur toutes les plateformes VOD, le vendredi 29 janvier.

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Image18LA BD
RÉALITÉS OBLIQUES
On ne le dira jamais assez : Clarke est l’un des auteurs les plus doués de sa génération. Que ce soit avec ses personnages comme Mélusine, ou ses histoires pour Fluide Glacial, dans le registre réaliste ou dans celui de l’humour, chacun de ses ouvrages est un petit chef d’oeuvre d’intelligence. Alors que dire de ces Réalités obliques, où il montre un monde impitoyable entre ombres et lumières où se dessinent des mécaniques implacables. Une série d’histoires captivantes, faisant de ce magnifique ouvrage en noir et blanc et à la très belle finition, rien de moins que le coup de cœur de ce début d’année.
Hervé Bourit

POLÉMIQUE Image23
FACEBOOK ET LA LOGIQUE
La chasse aux tétons recommence ! Ce coup-ci, Facebook a choisi de supprimer la photo de la Petite Sirène de Copenhague, en raison « de sa nudité ». Le réseau social avait déjà censuré le tableau de Courbet, L’Origine du monde. En revanche, le 2 janvier, il lui a tout de même fallu une grosse journée pour daigner supprimer la vidéo d’un viol à Perpignan

LE DVD
YOUTH
Deux octogénaires, Fred et Mick, sont dans un sublime hôtel au pied des Alpes. Et le temps passe… Derrière ce pitch simpliste et peu sexy, se cache un très beau film, chargé en émotion et en répliques délicieuses. Surchargé visuellement, le long-métrage de Sorrentino est à la fois prétentieux, condescendant et baroque. De quoi ravir les fans du cinéaste italien et rebuter ses habituels détracteurs. Dommage que l’éditeur du DVD et Blu-ray ait visiblement fait l’impasse sur les suppléments et bonus…
A.G.

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Le nombre de records établis par le nouveau Star Wars : meilleur 1er jour, meilleur 1er week-end, ou encore meilleurs résultats pour un jour de Noël et de Nouvel An, etc.

Capture

« Creed, l’héritage de Rocky Balboa » : retour sur le ring

Avec Creed, le jeune réalisateur Ryan Coogler redonne du souffle à la franchise Rocky. Et tant qu’à faire, Sly est de retour en (grande) forme. On ne va pas se fâcher avec Balboa, hein…

Creed
« T’énerve pas, gamin. Toi aussi t’auras ta marionnette dans les Guignols »

Intérieur d’un centre de détention. Des voix s’élèvent. Les coups partent. Une bagarre. Les coups sont durs, secs. Les prisonniers sont jeunes, très jeunes. L’un d’eux est Adonis Creed, fils du légendaire boxeur Apollo Creed, ancien adversaire de Rocky Balboa… qui va alors devenir, des années plus tard, l’entraîneur dudit Adonis. Sur le papier, difficile de donner une once de crédibilité à un projet pareil.

Un spin-off de Rocky, centré sur le rejeton d’Apollo Creed ? Mouais. Hollywood cale côté sujets originaux depuis quelques temps, ça, on le savait. Pourtant, Creed est un film loin d’être idiot. Déjà en évitant l’écueil de tomber dans la grosse nostalgie ronflante. Mais aussi en modernisant légèrement le mythe, le réalisateur Ryan Coogler apporte un héritage à Rocky. Sincère dans ses intentions, le cinéaste réussit le dosage entre combats hargneux (et lisibles !), entraînements intenses et instants mélo.
Malgré quelques longueurs et l’erreur de laisser la musique au second plan, il parvient à happer le spectateur dans le combat intérieur du jeune Adonis (ses démons, la figure manquante du père, la colère…).

Et bien que le musculeux Michael B. Jordan, parfait dans son rôle de poulain de Rocky, brille, c’est surtout vers Sylvester Stallone que tous les yeux se tournent. Loin de bêtement cachetonner comme dans ses derniers films (Expendables, si tu m’entends…), Sly y apparaît tout en justesse, voire délicat et détendu. Touchant, car plein de simplicité.
Sans réelle surprise, Creed a beau être prévisible, il reste agréablement étonnant et honnête… Ce qui pourrait donner naissance à une nouvelle saga ?

Aurélien Germain
Drame (États-Unis) de Ryan Coogler. Durée : 2 h 12. Avec Sylvester Stallone, Michael B. Jordan, Tessa Thompson…
NOTE : 3/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=SdFuAA5l7Ms[/youtube]

Mistress America : comédie survitaminée

Noah Baumbach et sa Muse, Greta Gerwig, sont de retour pour une comédie aux accents alleniens.

Mistress America

Comme pour son précédent Frances Ha, Noah Baumbach a cherché à centrer son film sur un personnage féminin au tempérament fort. Comme pour Frances Ha, toujours, le réalisateur a voulu mette au premier plan sa compagne, sa muse, son actrice fétiche : Greta Gerwig. Elle y joue Brooke, une trentenaire new-yorkaise pure et dure – concentré de folie, d’extravagance et de je-m’en-foutisme – qui va accueillir sa future demi-soeur Tracy, petite étudiante plutôt paumée et qui débarque dans la ville.

Brillante comédie aux thèmes multiples (l’identité, la solitude, les rêves et envies), ce Mistress America survolté fait parfois penser à Woody Allen. Pour sa façon de faire de New York un véritable protagoniste. Pour sa manière de filmer des personnages urbains et balancer les répliques savoureuses en cascade.
Ça va d’ailleurs très vite. Parfois trop, peut-être. Dans un déluge d’énergie, Mistress America ne s’arrête jamais. Impulsif et foufou, à l’instar de Greta Gerwig, véritable attraction du film. Face à elle, exquise et détestable, il y a la gentillette Lola Kirke. La jeune comédienne, relativement peu connue du public, est une révélation.

Autour des deux femmes gravite une galerie de personnages délicieux (l’ex-meilleure amie et son mari barré, l’intello mou et son amoureuse jalouse névrosée…) qui prendront toute leur saveur dans une séquence surréaliste, un feu d’artifice burlesque et hilarant. Au final, Noah Baumbach accouche d’une fable sur la fin des rêves de jeunesse, aux accents de Nouvelle Vague. C’est drôle et théâtral. Et surtout, c’est un joyeux bazar.

Comédie (USA) de Noah Baumbach.Durée : 1 h 24. Avec : Greta Gerwig, Lola Kirke, Matthew Shear, Heather Lind…
NOTE : 3/5

 [youtube]https://www.youtube.com/watch?v=cjPWrbavKCU[/youtube]

Le Corneille : ambiance et plats suspendus

Dans la rue Colbert, il y a un petit établissement hyper sympa : le Corneille. Non seulement, on y mange bien… mais il pratique aussi la politique du « plat suspendu ».

Les tables sont un peu serrées mais l’ambiance est si bon enfant que ça donne plutôt envie de taper la causette aux voisins. De toute façon, personne ne fait la fine bouche, assis sur les petites chaises de bistrot ou debout au comptoir, il y a foule. À midi et quart, le restaurant est complet, on a vu une vingtaine de personnes entrer et ressortir faute de place. « Un établissement qui ne marche pas, c’est qu’il y a un truc qui cloche, explique Didier, qui a racheté Le Corneille il y a 3 ans. Soit c’est trop cher, soit l’emplacement n’est pas bon… »
Alors avec ses formules raisonnables et sa cuisine maison, le petit restaurant qui fait l’angle de la rue Colbert a tout pour devenir un point de rencontre. On y mange le midi à la bonne franquette, dans une ambiance de bistrot de quartier. La décoration, un peu éclectique, mélange des gravures anciennes et des guirlandes de Noël. Comme à la maison. Au menu ce vendredi ? OEuf cocotte, velouté de petits pois à la menthe ou poisson au chou fleur. Tout est maison, comme la tarte Tatin servie avec sa boule de glace et sa chantilly.

EXIT_RESTO_2Derrière le comptoir, le patron a noté sur une ardoise « plats suspendus : 3 ». Plat suspendu ? Où ça ? Au plafond, au mur ? Non, comme le « café suspendu », le plat suspendu est payé à l’avance par un client. Il sera ensuite servi à un autre, qui n’aurait pas les moyens de manger au resto (voire, souvent, de manger tout court). L’initiative, originale à Tours, semble naturelle à Didier et bien suivie par ses clients. Ici, le mot chaleur humaine est pris au pied de la lettre.

> 49 rue Colbert, à Tours. Réservation conseillée au 02 47 66 72 55.
Ouvert tous les midis, du lundi au samedi de 12 h à 14 h. Possibilité de privatisation le soir.
Formule plat du jour + entrée ou dessert : 12,90 €, formule complète : 15 €. Plat du jour : 8,90 €.

Star Wars VII : la critique pas critique

Disney ayant bétonné sa comm’, sa promo et surtout son embargo sur le nouveau Star Wars, impossible pour la presse de voir le film en avant-première. Et comme tmv n’a pas été invité à Los Angeles, on vous fait donc une critique pas critique. Yoda nous pardonnera.

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— J.J. Abrams à la réal’

Bien ou pas bien ? Le cinéaste (et roi du marketing viral) est capable du meilleur comme… du moins bon. Responsable de la série Lost, il a aussi accouché d’un excellent Star Trek into darkness, l’un des meilleurs chapitres de la saga. Monsieur maîtrise donc la science-fiction, ouf. J.J. est aussi l’auteur de Mission Impossible 3 (ouille), scénariste d’Armaggedon (ouille, ouille) et se la joue parfois un poil trop fan dans ses réal’ (rappelez-vous son Super 8, hommage plus qu’appuyé à sieur Spielberg). Pour ce Star Wars Le réveil de la Force, il devra donc jongler avec son amour pour La Guerre des étoiles et éviter le piège du gros trip nostalgique sans âme tout en restant fidèle à l’univers Star Wars.

— L’ombre de Disney

Un crime pour les fans. Octobre 2012, papa Lucas vend sa société de production Lucasfilm, détentrice des droits de Star Wars, aux studios Disney. 4 milliards de dollars plus tard, c’est toute la communauté qui flippe. La firme aux grandes oreilles va-t-elle dénaturer la saga culte ? La franchise est-elle morte ? En attendant, Disney surexploite déjà la marque jusqu’à l’indigestion : deux autres épisodes prévus jusqu’en 2020, des spinoffs, mais aussi des films d’animation. Tout et n’importe quoi.

— Un retour aux sources

Sabres laser, vaisseaux, effets spéciaux dingues… En voyant la bande-annonce, tout y est. Cerise sur le gâteau intergalactique : il y aura la triplette culte, Han Solo, Chewbacca et Princesse Leia.

— Casting béton

Lupita Nyong’o, Oscar Issac, Domnhall Gleeson, John Boyega… Des nouvelles têtes parmi les anciennes, issues de la télé ou du ciné indépendant. Un casting choc pour un film mastoc ?

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=eMsLEcP4zQg[/youtube]

L’Ardoise : nouvelle vie pour vos papilles

Faites donc un petit tour rue Berthelot. On y trouve L’Ardoise, un établissement bien connu des habitués et dont les propriétaires ne vous seront sûrement pas inconnus…

l'ardoise

Un immense bouquet d’amaryllis lie de vin posé sur le comptoir réchauffe l’atmosphère et la gentillesse de la patronne est communicative pendant que le patron concocte en cuisine ses plats du jour. Didier et Nadine Darry ne sont pas rangés des fourneaux. Après avoir créé le restaurant Les Saveurs il y a 10 ans, puis Les Papilles gourmandes, les propriétaires ont posé leurs valises à l’Ardoise il y a 18 mois. « La vente des Papilles gourmandes s’est fait très, très vite, nous avons été les premiers surpris. Comme mon mari avait toujours la flamme, nous avons cherché un nouvel établissement. »

L’Ardoise, déjà bien connue dans le quartier, entame, avec succès, une deuxième vie. Malheur à celui qui ne réserve pas : à midi, les habitués se bousculent dans ce petit restaurant niché entre la CCI et la rue Nationale. Le cadre dépouillé invite à se concentrer sur son assiette, une bonne idée quand on voit ce qu’il y a dedans. « La formule du midi change tous les jours, précise la patronne et la carte à peu près toutes les six semaines. » Le chef est réputé pour ses poissons. Comme j’ai l’esprit de contradiction, je choisis de la viande.
Mon compagnon de table engloutit en deux coups de fourchette une escalope de veau aux pleurottes. À le voir lécher son assiette, j’en regrette presque d’avoir testé le tartare préparé (et coupé au couteau, comme dans toute bonne maison qui se respecte). Je me venge au dessert, avec un riz au lait et au caramel au beurre salé. Gargantuesque mais trop bon pour se résoudre à en abandonner un seul grain au chat.

>>4 rue Berthelot, à Tours.
Ouvert tous les midis, du lundi au samedi de 12 h à 14 h et les jeudi et vendredi soirs.
Réservation conseillée au 02 47 05 69 14.
Menu du midi à 16 € ou 19 €. Le soir, menu à 28 €.

Oups, j’ai raté l’arche : en attendant le déluge

Il n’y a pas que Pixar dans la vie. La preuve avec cette petite production européenne sans grande prétention, mais plutôt sympathique.

Oups j'ai raté l'arche

Pas si simple, pour les petits, de se frayer un chemin parmi les grands. C’est un peu le cas de cette production européenne, coincée entre les sorties hivernales de blockbusters (Star Wars, c’est de toi qu’on parle) et l’esprit Pixar qui flotte forcément dès lors qu’il s’agit d’un film d’animation.

Pourtant, Oups, j’ai raté l’arche tente tant bien que mal de se faire sa place. Et réussit à proposer une alternative sympathique aux gros produits du moment. Dans cette bobine signée Toby Genkel, la fin du monde est proche et le grand Déluge arrive. Les animaux sont donc invités à embarquer dans une arche… sauf Dave et son fils Finny, des créatures étranges nommées Nestrians, qui vont alors tenter de s’incruster. Aidés par deux farouches Grymps, Hazel et sa fille Leah, ils embarquent discrètement. Mais Finny et Leah vont tomber de l’arche et devoir survivre dans un monde hostile.

Gros bonbon visuel (les animaux sont tout aussi colorés et flashy que les décors), cette fable mignonnette et sans prétention parvient à insuffler sans souci ses messages (l’union fait la force et il faut accepter les différences).
Classique certes, mais efficace pour le public auquel il s’adresse particulièrement : les jeunes enfants. Contrairement à eux, les parents pourront toutefois regretter le rythme monocorde et le peu d’audace dans l’humour ou même l’émotion. Idem pour le « méchant » du film, peu adéquat et mal traité pour ce genre de cinéma. Oups, j’ai raté l’arche a beau égréner les obstacles attendus, quelques jolis moments surprenants sont au programme. Il réussit à embarquer dans un scénario à double quête et une agréable aventure.

Aurélien Germain

Film d’animation (Allemagne, Irlande, Belgique, Luxembourg). Durée : 1 h 26. De Toby Genkel.
NOTE : 3/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=E4riGeB099w[/youtube]

Culture, tendance et web #10

#EPJTMV. Toutes nos chroniques culture, avec notamment les derniers albums de KellyLee Evans, Kenyon, ou encore de la BD hyper drôle sur les retraités !

PAUSE_ECRANS_JEUXVIDEOLE JEU VIDEO
FOOTBALL MANAGER 2016
Sorti mi-novembre, Football Manager offre comme chaque année une base de données gargantuesque et un réalisme impressionnant dans la gestion de son équipe. Mais pour ce seizième opus, deux nouveaux modes sont au programme. La « Draft Fantasy », jouable uniquement en ligne, vous plonge dans une compétition entre joueurs avec un budget restreint, et la « Création de club » vous donne la possibilité de créer votre équipe de A à Z. Vous voici dans la peau d’un vrai manager.
> Sega / Sports Interactive, +3 ans, PC, Mac, 35 €

LES CD
KELLYLEE EVANS – COME ONPAUSE_ECRANS_CD1
La Canadienne dévoile une nouvelle phase musicale de sa personnalité artistique. S’éloignant un peu de la cantatrice jazz de ses débuts, à 40 ans, Kellylee Evans adopte un style plus soul. Une métamorphose qui l’inscrit un peu plus dans la filiation de Nina Simmons, tout en gardant le punch qui la caractérise. Sa voix envoûtante sied bien à cette musicalité même si on peut regretter un manque d’originalité dans le choix des textes. Les premiers titres de l’album (Come On, Tell me what you like et Hands Up) sont de belles surprises, la suite est plus fade, peut-être trop redondante.

PAUSE_ECRANS_CD2KENYON – LE CHOIX DES ARMES
Entre rap et chant portés par un beat urbain classique influencé par quelques notes de reggae, l’artiste rennais délivre son nouvel album Le choix des armes  Le disque est plus sombre que ses anciens opus, à l’image du titre Illusions dans lequel il décrit le monde avec cynisme : « Je vois des missionnaires apeurés par les masses, des visionnaires aveuglés par les liasses, des millionnaires manœuvrés par des diables mais la terre tourne quand même. » L’album n’est pas sans défauts et les textes sont parfois pauvres voire enfantins mais l’ensemble est prometteur pour le rappeur de 26 ans. Déjà capable de reprendre en freestyle TNGHT, il pose maintenant ses mots par dessus ceux de… Véronique Sanson sur Besoin de personne.

TENDANCE WEB
GOOGLE AUX COULEURS DE STAR WARS
À quelques jours de la sortie du dernier opus de la série Star Wars, Google a décidé de se mettre au diapason et de proposer à ses utilisateurs de choisir leur camp. En vous rendant sur la page http://google.com/starwars, vous pouvez vous diriger vers la Force ou bien vers le côté obscur. De Gmail à Youtube en passant par Google Maps, les plateformes du géant américain se mettront alors aux couleurs de votre camp.

PAUSE_ECRANS_BDLA BD
LES RETRAITÉS 
« Les retraités ne sont pas des antiquités », avancent les personnages de la bande dessinée signée de Goupil et Ohazar. Après sa large série « Le guide de », Jacky Goupil s’est associé à Ohazar pour s’attarder cette fois avec beaucoup d’humour sur l’un des métiers les plus répandus : celui de retraité. Entre « celui qui fait plein de trucs », « celle qui prend son temps » ou « ceux qui manifestent », les personnages se bousculent à travers les planches. Quelques-uns sont même récurrents, une pique caustique aux retraités, qui pour certains tournent en rond.

LA VIDÉO
VERTIGINEUX
Être propulsé de 0 à plus de 200 km/h en 3,3 secondes seulement, c’est ce que propose le Kingda Ka, l’attraction phare d’un parc d’attraction du New Jersey. Ce grand huit, qui élève ses passagers à 139 mètres de haut, offre ensuite une descente à couper le souffle. Avec ses rotations à 270°, le tout à plus de 160 km/h, on vous conseille d’avoir l’estomac bien accroché.
[dailymotion]http://www.dailymotion.com/video/x3f4jhm_aux-etats-unis-une-attraction-qui-donne-des-frissons_sport[/dailymotion]

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C’est en millions de téléspectateurs,l’audience moyenne qu’ont réalisée les 12 épisodes de la série Empire lors de leur diffusion aux États-Unis, ce qui en fait la plus regardée de l’année. En France, le groupe M6 a racheté ses droits et elle est diffusée depuis le 17 novembre sur W9

Par Théo Sorroche et Robin Wattraint

Ze Chantier : qu’on amène papy Bricole !

#EPJTMV. Pour la chronique resto de cette semaine, ce sont les étudiants de l’Ecole de journalisme qui s’y sont collés. Direction Ze Chantier !

(Photo Victorine Gay)
(Photo Victorine Gay)

« Après Mamie Bigoude, restaurant de la même chaîne, Ze Chantier aurait pu s’appeler Papy Bricole », explique Kevin Bujol. Le gérant a ouvert ce nouvel établissement le 12 novembre dernier, près du centre commercial La Petite Arche, à Tours Nord. Ze Chantier est le petit frère de La Bricole qui existe déjà à Chambray-lès-Tours. Ce bistrot grill, qui propose hamburgers, viandes, et brochettes, mise sur les produits frais. « La carte évolue chaque semestre en fonction des saisons », souligne Kevin Pujol.

Au total, 17 personnes y travaillent, prêts à accueillir au maximum 125 clients en un seul service. Plus que la nourriture, c’est la décoration qui rend cet endroit atypique. Avant même de passer les portes, pots de peinture et plots de chantier accueillent les clients. À l’intérieur de ce grand « chantier », les barils se transforment en chaises, une grue en bois traverse la salle, les murs et les tables noires sont bariolés de gouttes de peintures. Pour les enfants, un large espace est prévu, avec des jeux à base de plots et de casques de chantier. « Attention à vos papilles gustatives », annonce un panneau collé au mur. Mais avec hamburgers au pain léger, frites maison, viandes parfaitement cuites et desserts en tous genres, aucune appréhension à avoir.
« Vous voulez avoir fini de manger pour quelle heure ? », demande en début de repas le serveur. Quelques minutes après avoir fait son choix, voilà que les plats arrivent déjà. Une heure plus tard, dans le laps de temps indiqué, le repas est fini. Le tout avec un service impeccable de la part des serveurs dont l’uniforme, un bleu de travail, rappelle une nouvelle fois que l’on est vraiment dans un chantier.

Jeanne Laudren

> Centre commercial La Petite arche. Réservations au 02 47 78 89 04.
Fermé le dimanche soir.
Comptez 9,90 € pour le plat du jour. Menus entre 13,90 € et 17,90 €

Kill your friends : descente aux enfers

#EPJTMV. Kill Your Friends met en scène un sacré Nicholas Hoult… Détestable au point qu’on finit par l’aimer. Bah tiens !

PAUSE_ECRANS_CINE

C’est l’histoire d’un mec détestable, à vomir. Ambitieux à en mourir. Steven Stelfox, incarné par un Nicholas Hoult déchainé, c’est un peu « le diable s’habille en directeur artistique ». Dans sa maison de disques, Unigram, il tente à tout prix de gravir les échelons. À 27 ans, il est cocaïnomane, alcoolique et surtout extrêmement cynique. Son ambition dévorante l’amène à tuer ceux qui s’opposent à lui.

Kill your friends est un titre erroné, Steven Stelfox n’a pas d’ami. C’est un requin dans le banc de squales qui tire les ficelles de l’industrie du disque, à son apogée en cette année 1997. Oscillant entre Le Loup de Wall Street et 99 francs, le film souffre toutefois de quelques défauts. Les passages redondants de concerts sous acides, un tantinet longuets, et la naïveté de certains personnages « aveuglés par leurs rêves » ne servent pas franchement le film. Mais les nombreuses scènes en regard caméra sont plutôt bien réalisées, avec la dose d’humour noir caractéristique de la devise de Steven Stelfox : « écraser ses ennemis et entendre les lamentations de leurs épouses ». Conan le Barbare a mis un costume impeccable et sniffé un rail, il est directeur artistique.

Par un procédé plutôt grossier, mais dérangeant, le spectateur en vient pourtant presque à compatir lorsque le détestable directeur artistique descend droit dans les abysses sur le son de Radiohead. L’immoralité finit finalement par emporter la mise dans un happy end pour Steven Stelfox, moins pour le genre humain. Et dire que ce film est tiré d’une histoire vraie…

Théo Sorroche
> Thriller (Grande-Bretagne) d’Owen Harris. Durée : 1 h 47. Avec Nicholas Hoult, Craig Roberts, James Corden…
NOTE : 3/5

Culture, tendance et web #9

C’est reparti pour un tour. Cette semaine, on chronique le nouvel ouvrage controversé qui balance sur le Vatican, une double ration de CD, ou encore Nestor Burma en BD et la saison 3 de Vikings en DVD.

PAUSE_ECRANS_LIVRELE LIVRE
CHEMIN DE CROIX
Succès phénoménal en Italie, Chemin de Croix est le nouvel ouvrage (controversé) de Gianluigi Nuzzi. Déjà auteur du non moins polémique Sa Sainteté, à l’origine du Vatileaks, le journaliste italien livre ici, témoignages et enregistrements à l’appui, la gabégie et les privilèges malsains régnant au Vatican. Entre incompétence administrative et dérives financières (l’auteur torpille la politique de dons aux pauvres organisée par la Curie), Chemin de croix n’est ni pour ou contre le pape : il fait simplement état d’un Vatileaks 2. Un pavé dans la mare.
A.G.

LE DVDPAUSE_ECRANS_DVD
VIKINGS – SAISON 3
Suite des aventures pour Ragnar Lothbork ! Emmenée par un Travis Fimmel magnétique, la série culte de la chaîne History voit sa saison 3 couchée sur DVD. Entre mise en scène sublime, dialogues travaillés et décors magnifiques, Vikings arrive mêler batailles époustouflantes et histoire d’un peuple passionnant. Plaisir pour les fans (ou les curieux), le coffret offre des scènes inédites et surtout les versions longues des épisodes, ainsi que quelques bonus et commentaires audio. À découvrir d’urgence si ce n’est pas encore fait. A.G.

LES CD
PAUSE_ECRANS_CD1SHUMAUN – SHUMAUN
En mélangeant heavy et power metal, le tout saupoudré d’une grosse dose de prog’, les Américains de Shumaun prenaient le risque de s’éparpiller. Et à l’écoute de ce premier album éponyme, c’est un peu cette impression qui prévaut. Dans une orgie de sections rythmiques cassées, complexes, de voix haut perchée, de claviers, Shumaun multiplie les pistes. Leur technicité est impressionnante et le hard-rock hybride de Shumaun mérite plusieurs écoutes pour être digéré. Mais cette première offrande, regorgant de surprises, est d’une ambition remarquable.
>+ d’infos sur facebook.com/shumaun
A.G.

JOE PILGRIM & THE LIGERIANS – INTUITIONS PAUSE_ECRANS_CD2
Infatigables. Les six « Ligériens » signent leur retour avec la sortie d’un troisième opus. Cette fois-ci, ils n’accompagnent pas la voix cristalline de Rod Anton mais suivent les intuitions de Joe Pilgrim. Tel un livre ancien chargé d’enseignements, l’album et ses 12 titres racontent une histoire en quatre chapitres. Cette histoire, c’est celle d’une civilisation pervertie par le pouvoir de l’argent. « Brother Joe » constate les dégâts et chante un message spirituel d’unité en rendant hommage à nos ancêtres universels. À la prod’, Gabriel Bouillon, guitariste des Ligerians et gardien du SoulNurse Records, livre un reggae profond, moderne et fidèle aux fondations du genre.
T.C.

VIDEO BUZZ
CHATS ET CONCOMBRES
La vidéo a engrangé plus de 2,5 millions de vues en sept jours. Il s’agit tout simplement de chats effrayés par… des concombres. Des chercheurs se sont penchés sur le sujet (la réaction des félins est dû à l’étonnement de voir un objet plutôt rare dans leur environnement), et la vidéo fait quand même bien rigoler.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=_BRp7ezUqbI[/youtube]

LA BD
PAUSE_ECRANS_BDNESTOR BURMA
Avec ce 9e tome, Micmac Moche au Boul’Mich, le personnage crée par le romancier Léo Mallet se promène dans un quartier latin pas piqué des hannetons ! Apres Tardi et Moynot, c’est Nicolas Barral qui a repris les pinceaux et le résultat est bluffant. S’il a su garder les ambiances des romans, il a réussi à insuffler au détective privé Nestor Burma une petite touche de modernité. Côté clins d’oeil, rendant cette histoire particulièrement savoureuses, on retrouve médecin véreux, jeune étudiante, maitre chanteur et cadavres à la pelle. Un bon polar à savourer sous la couette sans modération, avec 100 pages au compteur.
Hervé Bourit

L’ACTU DES RÉSEAUX SOCIAUX
> Instagram veut faire le ménage sur sa plateforme technique. Le réseau social vient de restreindre l’accès à son API (l’interface de programmation) pour les services permettant d’afficher les photos Instagram dans leur propre lecteur. Applis visées ? Flow, Padgram, Webstagram etc.
> Sur Facebook, le compte de la jeune Isis Anchalee a été supprimé, son prénom étant l’acronyme anglophone de l’État islamique. Elle a dû envoyer trois fois la copie de son passeport.
> Twitter veut faire évoluer sa fonction « sondages » : déjà, en laissant le créateur de la question inscrire plus de deux réponses possibles. Ensuite, Twitter cherchera à étendre la durée des sondages (plus de 24 h).

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C’est le nombre de billets prévendus (chiffre du 18/11) en France pour le prochain Star Wars qui sortira le 16 décembre. Ce qui met une bonne grosse fessée au record de préventes détenu jusqu’ici par 50 Nuances de Grey (240 000 tickets écoulés en amont de la sortie).

TOP 4 Jake Gyllenhaal

C’est ce 25 novembre que sort le DVD de La Rage au ventre, avec Jake Gyllenhaal. L’occasion de jeter un œil à quatre films où l’acteur brille, monsieur ayant une filmo (presque) parfaite.

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NIGHT CALL

Branché sur la radio des flics, Lou parcourt L.A. pour filmer accidents et meurtres, prêt à tout pour revendre son scoop à la télé. L’acteur, 10 kg en moins, y est tétanisant, cynique, magistral. Une allégorie étouffante de la course à l’info.

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PRISONERS

Face à un Hugh Jackman terrifiant en papa aveuglé par la douleur (sa fille a été kidnappée), Jake Gyllenhaal sort les griffes, parfait en détective asocial. L’acteur est toujours aussi bon lorsqu’il est dirigé par le réal’ Denis Villeneuve.

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ENEMY

Nouvelle collaboration avec Denis Villeneuve : mais Enemy est moins bien reçu. Pourtant, l’acteur est bluffant dans ce film puzzle, où un prof à la vie triste découvre son sosie parfait, un acteur fantasque. Attention, prise de tête !

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ZODIAC

La manipulateur brillant qu’est Fincher avait songé à Orlando Bloom. Finalement, c’est l’ami Jake qui s’y colle (ouf) en jouant Robert, dans l’affaire Zodiac, du nom d’un insaississable tueur en série qui répand la terreur. 100 % fascinant.

Strictly Criminal : Johnny Depp et les mafieux

Vous en aviez marre de le voir cabotiner dans les Pirates des Caraïbes ? Revoilà un grand Johnny Depp, en forme, et métamorphosé dans un rôle de mafieux sans pitié. Vraiment criminel !

Strictly Criminal

Sur le papier, ce Strictly Criminal de Scott Cooper relevait de la gageure : un biopic lorgnant clairement sur le film de mafia et s’attaquant au personnage de James « Whitey » Bulger, gangster irlandais du South Boston des années 70, convaincu par un agent du FBI de collaborer pour éliminer la mafia italienne. En soit, une histoire vraie, des caïds et un thème déjà abordé par les maîtres Scorcese et Coppola. Dur.

Pourtant, le long-métrage de Cooper parvient à captiver, accumuler une pression qui ne cesse de gonfler durant deux heures. Il s’appuie sur un casting costaud, mené de main de maître par un Johnny Depp méconnaissable : totalement transformé, maquillé, arborant une dent pourrie, le crâne dégarni et les yeux bleus. Cantonné à des rôles plus que moyens, Depp revient par la grande porte. Offrant une performance forte, exercant un pouvoir d’attraction inconfortable (il est une véritable ordure), le Jack Sparrow cabotin de Pirates des Caraïbes s’offre ici une résurrection artistique.

Doté d’une mise en scène modeste et loin d’être tapageuse, Strictly Criminal n’use pas de psychologie. Se contente de suivre le destin de ce criminel qui détruit tout ce qui l’entoure. Sobre (trop classique ?), il filme les mafieux sans détour : laids, froids, sans pitié et uniquement régis par leur prospérité et leur survie.
Alors certes, on est loin des Infiltrés (James Bulger a largement inspiré le personnage de Scorcese). Il n’empêche : Strictly Criminal est un film de mafieux violent et réussi. Croquant l’alliance aberrante entre un roi de la pègre et le FBI avec brio, sans tomber dans le grotesque ou la pâle copie. Un film qui, à l’instar de son titre original (Black Mass), est une masse noire qui avance et vous happe.

Aurélien Germain

Policier (USA). Durée : 2 h 02. De Scott Cooper. Avec Johnny Depp, Joel Edgerton, Benedict Cumberbatch…

NOTE : 4/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=e_iTeNxCUcA[/youtube]

Le Thélème : ambiance cosy et adresse du midi

On a beau le voir depuis un bout de temps quand on passe devant en tramway, tmv n’avait jamais pensé à tester Le Thélème. C’est désormais chose faite !

Le Thélème

À deux pas de la gare, l’adresse est manifestement connue de plusieurs chefs d’entreprise et commerçants du quartier. On a hésité à réserver : « Oh, tout de même, un vendredi midi, ça ira. » En réalité, Le Thélème se remplit doucement mais sûrement. En entrée, on choisit, un peu au hasard, les gambas plancha, choux chinois au citron confit et huile de sésame, bouillon de légumes au thé noir fumé. À l’arrivée, soyons franc, on dirait une soupe mais du genre succulente. On a même glissé un regard à droite, pour vérifier que la tablée d’hommes d’affaires à côté ne nous regardait pas et on a saucé notre assiette.
Arrive un dos de cabillaud dans une sauce au poivre de Timut, au léger goût d’agrume, et au citron yuzu. De fines tranches de haddock fumé, cachées dans la fondue d’endives, surprennent un peu. Saupoudré de citron vert, le poisson est une réussite. Au pays de Rabelais, peu de restaurants français osent utiliser les condiments orientaux et le chef, Thierry Duhamel, relève bien le défi. La brioche façon pain perdu au coulis de framboise et mousse Grand Marnier est tentante mais pour un déjeuner, on préfère un café gourmand. Très classique mais copieux (crème brûlée, boule de glace, gâteau au chocolat et macaron), il clôt ce menu à 30 €.

On ne va pas au Thélème pour danser sur les tables, mais l’ambiance cosy donne envie d’y revenir le soir. Outre sa cuisine parfumée, il présente deux qualités, pas si courantes dans les restaurants tourangeaux : un service impeccable, à la hauteur de l’addition et qui sait s’adapter au client et une salle bien insonorisée. Une adresse parfaite à midi pour un déjeuner d’affaires et le soir pour un dîner en amoureux.

> 30 rue Charles-Gille, à Tours. Réservations au 02 47 61 28 40 .
Fermé le samedi midi et le dimanche.
Formule déjeuner à 16,80 € : plat du marché + café gourmand. Menus de 26 à 42,50 € et plats à la carte

Culture, tendance et web #8

Nos trouvailles de la semaine : le premier album de Jain, celui de Bony king, mais aussi Guitar hero live côté jeu vidéo, et un petit mot d’Indiana Jones qui devrait faire plaisir…

PAUSE_JEUVIDEOLE JEU VIDEO
GUITAR HERO LIVE
Si tu penses que jouer de la musique sur une guitare en plastique est le sommet de la branchitude, alors Guitar Hero Live est fait pour toi ! Lancée en 2006, la saga d’Activision nous revient plus en forme que jamais après cinq longues années d’absence. Au programme des réjouissances, une vue à la première personne pour jouer devant un vrai public, une guitare newlook avec six frettes pour un rendu plus réaliste… Bref, tout ce qu’il faut pour réveiller le guitariste de légende qui sommeille en toi.
> Activision, + 12 ans, PS3, PS4, Wii U, Xbox 360, Xbox One, 100 € avec la guitare
L. Soon

LES CD
BONY KING – WILD FLOWERS Image10
Qu’il est agréable de découvrir ce nouvel album de Bony King (Bram Vanparys de son vrai nom). Wild Flowers se situe entre country et folk. Il respire. Transpire l’Americana dans ce qu’elle a de plus noble. Véritable voyage à travers les grands espaces nordaméricains, le disque du Gantois évoque tour à tour les grands songwriters comme Bob Dylan, Neil Young et Leonard Cohen. La voix douce de Bony King transporte et envoûte. Ses histoires nous caressent, nous bercent. Décidément, la Belgique surprendra toujours.
A.G.

PAUSE_ECRANS_CD2JAIN – ZANAKA
Après avoir squatté les ondes radio suite à la sortie de son EP Hope, la jolie Jain saute dans le grand bain avec son premier album, Zanaka. Mais passé le titre d’ouverture, Come, véritable hit youtubesque (attention, ça reste en tête !), que reste-t-il ? Jain sert un immense melting-pot d’influences diverses et variées : du reggae, à l’afro-beat, en passant par l’electro, la pop et le dub, Zanaka est un patchwork sonore emballé avec classe par la jeune chanteuse qui semble décidément maîtriser le groove à la perfection. Pistes de voix mélangées, dédoublées, croisées, Jain hypnotise. Inspiré, original et audacieux !
A.G.

TENDANCE WEB 
TUMBLR EN MESSAGERIE
C’est fait : le célèbre site de partage de photos fixes et animées, Tumblr, vient de lancer son service de messagerie instantanée. Disponible sur iOS, Android et sur le web, cette application s’est mise en route sur le mode viral : au départ, seuls 1 500 utilisateurs en disposaient. Pour propager la nouvelle fonction, ils devaient envoyer des messages à d’autres utilisateurs de Tumblr. Ça a marché.

PAUSE_ECRANS_BDLA BD
GAZOLINE
Quelle bonne idée des éditions Les Requins Marteaux de sortir enfin l’intégrale de la Gazoline de Jano. Un vrai bonheur de retrouver l’album original La Planète Rouge, primé au Festival d’Angoulême, agrémenté de planches inédites. Car cet auteur sensible et attachant avait pondu une héroïne n’ayant pas froid aux yeux (et ailleurs !), évoluant dans une parodie de SF complètement déjantée et franchement drôle. Le papa de Kébra se livrait là à un exercice inhabituel pour ce rocker au coeur tendre. Sa SF à lui est un carnage d’humour et de situations ubuesques qui en font un vrai régal. Hervé Bourit

 LA VIDÉO
Une petite dose d’adrénaline ? James Kingston, habitué des ascensions à risque, a cette fois escaladé la Tour Eiffel, sans harnais de protection. Le jeune homme, âgé de 25 ans, a bien sûr filmé sa prouesse sur la Dame de fer. Un petit souvenir, puisqu’il a ensuite passé 6 h en garde à vue.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=mdHD8ZCIC_M[/youtube]

LE DVDPAUSE_ECRANS_DVD
LE HOBBIT : LA BATAILLE DES 5 ARMÉES
Quasiment immanquable pour les fans, le dernier épisode du Hobbit voit enfin sa version longue posée sur support DVD. Le film épique et majestueux de Peter Jackson se voit donc agrémenté de près de vingt minutes supplémentaires. À savoir que, suivant l’édition DVD ou Blu-ray, le spectateur aura droit à des bonus comme les commentaires audio du réalisateur et de Philippa Boyens (en version originale sous-titrée), mais aussi des annexes en plusieurs parties et une copie digitale ultra-violet.
A.G.

900 000

Le nombre de spectateurs qui se sont rués dans les 900 salles hexagonales pour voir le nouveau James Bond, le jour de sa sortie. Un chiffre qui explose le record du box-office premier jour en France, jusqu’ici détenu par Spider Man 3 et Taxi 2.

Capture

Crazy Amy : la rom-com qui fait du bien

Judd Apatow revient avec ce Crazy Amy, une comédie romantique qui fait sourire et parfois rire, mais bien trop puritaine dans sa morale.

crazy amy

Pour la énième fois, ne vous fiez pas au titre de la version française : Crazy Amy n’est pas si « crazy » que ça. Le titre original, Trainwreck (« épave ambulante »), retranscrit bien mieux la personnalité d’Amy, personnage principal du dernier film de Judd Apatow. L’un des rois de la comédie US (40 ans, toujours puceau ou encore En cloque, mode d’emploi) revient ici plus inspiré, avec une comédie romantique à la new-yorkaise qu’il réussit habilement à diluer dans une sorte de drame intimiste, abordant divers thèmes comme le sexe, l’amour, l’estime de soi, la mort.
Crazy Amy suit donc la journaliste Amy, une extravertie multipliant les coups d’un soir, tout en refoulant les relations amoureuses qu’elle considère ennuyeuses. Tout va changer lorsqu’elle rencontre le sujet de son prochain article, Aaron, un brillant et charmant médecin…

Le début de Crazy Amy est exquis : avec son sens de la punchline, Judd Apatow balance des dialogues savoureux en cascade. Le réalisateur s’éclate à transformer l’actrice Amy Schumer en nympho assumée, alcoolo et superficielle. Les saynètes humoristiques filent comme des torpilles (cette scène hilarante de sexe avec un bodybuildé atrophié du bulbe). Et puis Crazy Amy dérive, brouille les pistes, marie humour et drame dans un subtil dosage. Tour à tour drôle et sensible, aussi bien capable de filmer une discussion-fantasme sur Johnny Depp aux toilettes qu’une conversation profonde sur la sclérose en plaques du papa d’Amy.

On regrettera toutefois un divertissement certes efficace, mais ultra-classique et bien trop puritain dans sa morale. Sans compter qu’une nouvelle fois, Apatow retombe dans son travers habituel : faire un film bien trop long pour son sujet.

>>Comédie (USA) de Judd Apatow. Durée : 2 h 02. Avec Amy Shumer, Bill Hader, Brie Larson…
NOTE : 3/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=cOTCnaAjg_M[/youtube]

La Grosse Tour : de retour !

La Grosse Tour is back ! Tmv a donc fait un petit tour à deux pas de la Place Plum’ pour se régaler.

La grosse tour

Retour aux sources pour Patricia Enjary ? Véritable figure du quartier, patronne de resto au débit ultra-rapide, cette hyperactive à la pêche légendaire a rouvert son établissement dans le vieux Tours… vingt-cinq ans après ! La Grosse Tour n’a pas changé d’adresse : les portes sont toujours ouvertes à deux pas de la Place Plum’. En entrant, la déco saute aux yeux : tendance, à la touche art contemporain. Normal, le décor est nourri des oeuvres de l’artiste Dominique Spiessert !

L’assiette arrive après un service rapide : dès la première bouchée, il y a un arrière-goût délicieux dans notre purée. Des saveurs de pommes parsèment en effet le plat. « Arnaud adore rajouter une pointe d’exotisme », souligne Patricia. « J’ai vécu plusieurs années en Asie », justifie le chef, abordable et très sympathique. La viande, agrémentée de ses champignons, est toute tendre, la sauce épaisse comme il faut et la salade croquante qui l’accompagne a été rehaussée par une touche de moutarde. Parfait pour un plat du jour. Mais on aurait pu se faire plaisir avec un curry vert de crevettes, des mini-nems de boudin noir ou encore un dos de lieu noir.

Image14La carte est amenée à changer constamment. Il ne faut pas lasser le client. La Grosse Tour travaille ne propose que des produits frais et se fournit chez des producteurs du coin ou des maisons de la région côté vins. La sélection viticole est d’ailleurs judicieuse, notamment pour les vins rouges. Petit bonus ? Une cave au sous-sol que le chef Arnaud jubile à l’idée de nous montrer : spacieuse, tamisée, modernisée, elle est disponible à la location ou pour les réservations lors d’occasions spéciales. La Grosse Tour est de retour. Et en force !

Aurélien Germain

> 14 rue de la Grosse-Tour. Réservations conseillées au 09 80 66 90 65. Fermé les dimanches et lundis. Comptez 10,90 € pour le plat du jour. Menus entre 20 € et 27 €.
LEUR FACEBOOK, c’est par ici !

Au Royaume des singes : le nouveau Disney Nature

Et de dix docu’ animaliers pour Disney Nature ! La firme revient avec le très intéressant Au Royaume des singes.

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La série des documentaires animaliers estampillés Disney Nature s’enrichit avec ce Monkey Kingdom, Au Royaume des singes en français. Une nouvelle fois, ce sont les excellents Mark Linfield et Alastair Fothergill à la manoeuvre : les réalisateurs du précédent Chimpanzés nous emmènent cette fois-ci dans les profondeurs de la jungle d’Asie du Sud, pour découvrir une tribu de macaques à toques.

Une fois de plus, ce docu animalier (le dixième pour la firme aux grandes oreilles) vise juste : à l’instar des passionnants Grizzly ou encore Félins, Au Royaume des singes parvient brillamment à être à la fois informatif, drôle et émouvant. Dans des paysages à couper le souffle, joliment shootés, le film montre à quel point il existe une véritable société simiesque, se focalisant sur la hiérarchie sociale et montrant avec finesse la lutte des classes opérant chez eux. Un microcosme complexe et fascinant.
Et même en prenant le parti de s’intéresser surtout à la guenon Maya, sorte d’héroïne de ce documentaire, les réalisateurs réussissent tout de même à multiplier histoires et points de vue : élevage des petits singes, recherche de nourriture, bagarres de territoire, ou encore menaces, qu’elles soient animales ou… humaines.

Si la narration très juvénile et naïve, ainsi que la sur-scénarisation du documentaire, pourront en rebuter certains (le film vise clairement le jeune public), ce joli effort, au travail titanesque (un tournage de 3 ans !), vaut le détour. Une bouffée d’air frais dans le cinéma du moment, un joli moment d’émotion. Un voyage épousant par ailleurs la cause animale, sans être ronflant ou moralisateur.

Aurélien Germain

Documentaire, de Mark Linfield et Alastair Fothergill (USA). Durée : 1 h 21.
NOTE : 3/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=1sn80MxRmec[/youtube]

Madame Bovary : pâle adaptation

Sophia Barthes est la 2309232984ème personne à s’attaquer au chef-d’oeuvre de Flaubert. Magnifique visuellement, mais si vide émotionnellement…

Madame Bovary

Adapter le chef-d’oeuvre de Flaubert pour la énième fois a-t-il vraiment du sens ? Tant de réalisateurs ont essayé d’accoucher d’un Madame Bovary version ciné (Renoir, Lamprecht, Chabrol, Minnelli, Schlieper…). Mais pour une fois, c’est une réalisatrice qui s’y colle. On aurait donc pu s’attendre à un nouveau regard sur le livre sulfureux de l’écrivain. De surcroît avec Sophie Barthes aux manettes, espoir du ciné indépendant.

Alors certes, ce Madame Bovary est d’une rare élégance (costumes, accessoires et décors sont de toute beauté). Reconstituant l’authenticité de l’époque avec brio, réussissant aussi à retranscrire cette vie si ordinaire d’Emma, mariée à Charles, qui sombre dans un ennui profond, alors qu’elle aspire à vivre aventures et passions. Une vie monotone qui la mènera dans les bras d’un autre et au suicide.

Mais le long-métrage de Barthes boîte, traîne la patte. Malgré un casting relativement crédible (Mia Wasikowska, Ezra Miller, Paul Giamatti…), le film – sincère, à n’en pas douter – peine à trouver un peu d’âme. Les émotions sont parfois présentes, mais embrouillées : trame narrative ratée par ses ellipses (le récit est bien trop simplifié), jeu d’acteurs froid et atone…
Difficile, alors, de croire à cette Emma infidèle, déçue, noyée dans ses dépenses luxueuses. Impossible, aussi, de croire à ce Charles, mari cocu, joué par Henry Lloyd-Hughes insipide et transparent. Madame Bovary est une aventure esthétique, c’est certain. Il ne faudra en revanche pas compter sur le côté tragique du classique de Flaubert, tout simplement occulté. Une adaptation tout juste passable.

Aurélien Germain

Drame, de Sophia Barthes (Grande-Bretagne/USA). Durée : 1 h 58. Avec Mia Wasikowska, Henry Lloyd-Hughes, Ezra Miller…

NOTE : 2,5/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=La-clCmfWGo[/youtube]

Le Bistrot d’autrefois : la bonne adresse au Nord

Il n’y a pas que la place Plum’ dans la vie ! Tmv est allé fouiner du côté de Tours Nord et a testé le Bistrot d’autrefois.

Le nom annonce la couleur : de vieilles bouteilles de vin sont accrochées aux murs, des boîtes métalliques rouillées affichent le nom d’anciennes marques prestigieuses et les tabourets sortent tout droit de bistrots traditionnels. La cuisine française est au rendez-vous. En entrée, le velouté de céleri est un délice, avec une décoration sobre mais soignée. En plat, le filet mignon de porc à la sauce moutarde fait partie de ces plats simples mais qui ne sont pas toujours les plus faciles à réussir, surtout quand ils concurrencent ceux de nos grands-mères. La cuisson est idéale, la sauce ni fade ni trop forte (et avec toutes ces bonnes choses, on remercie le patron de nous ravitailler régulièrement en pain).
La cuisine est affaire de détails et celle du Bistrot d’autrefois n’en manque pas : on pourrait par exemple regretter que le filet mignon soit servi avec des spaghettis (qu’on peut aisément faire à la maison), mais ils sont méticuleusement préparés. Le dessert ? Mon dieu ! Une tarte aux pommes aérienne, avec un petit goût d’amandes. Encore !

Forcément, on cherche à savoir qui se cache derrière les fourneaux. Un grand chef retraité ? Un passionné timide ? Eh bien non. C’est une jeune apprentie de 22 ans, dont les mains sont autant remplies de farine que d’or. Le choix peut surprendre. « Avant j’avais un associé, une serveuse et un cuisinier », raconte Laurent, le patron.

Ce n’est pas la crise qui a eu raison de cet entrepreneur, mais les trois années de travaux du tram : « J’ai perdu tous mes habitués. » Les clients du quartier sautent désormais dans le tram pour aller au coeur de la ville. Le conseil de faire route en sens inverse s’impose : ce n’est pas un restaurant gastro, mais pour un menu à 15 €, la découverte vaut le coup. Le petit plus ? Un jardin caché dans l’arrière-cour.

Julia Mariton

60 avenue André-Maginot. Ouvert du lundi au samedi le midi, et le soir uniquement pour des réservations de groupes.
Contact : 02 47 54 57 54 ou un petit tour sur leur FACEBOOK.
Menu unique à l’ardoise (deux choix à chaque fois) avec entrée + plat + dessert pour 15 €.

The Walk : film vertigineux !

The Walk : rêver plus haut, est de nouveau un joli coup de la part de tonton Zemeckis. Une plongée vertigineuse, un film de funambule, bien plus qu’un simple biopic. Le vertige !

The Walk

Robert Zemeckis possède ce petit quelque chose. Capable des films les plus cultes (Forrest Gump, Qui veut la peau de Roger Rabbit, Retour vers le futur…), comme des plus surprenants : Flight notamment, ou encore l’incroyable Seul au monde. Un film où seul ce réalisateur pouvait tenir le spectateur en haleine avec du « rien ».

The Walk est du même acabit. Un véritable exercice. Où le réalisateur américain réussit l’exploit de captiver pendant deux heures, alors que le climax (l’apogée du film) ne se trouve que dans la demi-heure finale. Car The Walk, c’est ça : du funambulisme à l’état pur. Un film sur la corde raide, qui raconte l’histoire vraie de Philippe Petit. Célèbre pour avoir marché sur un câble entre les deux tours du World Trade Center, en 1974. Et que cela soit clair : ladite traversée ne se trouve qu’à la toute fin. Tout le reste n’est qu’une histoire, savamment construite pour se préparer physiquement avant de se cramponner à son siège.
Zemeckis y filme Joseph Gordon-Levitt – excellent – comme un Mime Marceau ou un Buster Keaton. Nous sommes dans un conte, bien plus qu’un biopic. Une fantaisie, aux accents de carte postale. Zemeckis passe alors de narrateur de génie à technique hors-pair. Sublimée par une 3D magistrale, la traversée des deux tours de New York est une plongée vertigineuse. Le vide est abyssal. Le public retient son souffle. Vit ce moment de tension. se dessine alors une phrase dans nos têtes : croyez en vos rêves.

Il y a de tout dans The Walk : du biopic, du conte, du film de casse, de la romance… Zemeckis envoie valser les conventions. Écrase les blockbusters du moment avec ce film d’artisan. Casse-gueule, mais passionnant. Un instant de beauté. Un hommage aussi bien au funambule Philippe Petit qu’aux tours jumelles.

Aurélien Germain

Biopic, de Robert Zemeckis (Etats-Unis). Durée : 2 h 03. Avec Joseph Gordon-Levitt, Charlotte Le Bon… 

NOTE : 4/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=5H5K0aslGoE[/youtube]

Culture, tendance et web #4

Cette semaine, on parle hair metal (yeaaaah), actu des séries, Gainsbourg en BD, ou encore du ballon orange côté jeu vidéo et la citation philosophique de Nabilla.

PAUSE_ECRANS_JEUVIDEOLE JEU VIDEO 
NBA 2K16
Il n’y a pas que la Coupe du monde de rugby dans la vie. La preuve ! Avec la régularité d’un horloger suisse, 2K présente la nouvelle version de son jeu de basket. Plébiscitée par les fans de tirs à trois points, NBA 2K16 s’impose comme la référence des simulations de ballon orange. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le premier opus s’est écoulé à 4 millions d’exemplaires la semaine de sa sortie. Réalisation et gameplay aux petits oignons, contenu ultra-riche… On en redemande.
>>2K, ttout public. PC, PS3, PS4, Xbox 360, Xbox One, de 50 à 70 €.
L.SOON

LES CD
Image26THE MANTLES – ALL ODDS END
Venus tout droit de Californie, les Mantles sortent leur troisième opus, suite du Long Enough to leave de 2013. Piochant dans l’indie pop douce ou encore la folkmusic chaleureuse, ce All Odds end a le sens de la mélodie (« Undelivered », facile mais qui peut tourner en boucle). Si le début d’album peut sembler un peu répétitif, les pépites de se trouvent en fin de disque. On pensera parfois aux Beach Boys à l’écoute de The Mantles. Mais même fort plaisant sur le moment, All odds end est loin d’être mémorable.
A.G.

KITSCH N DESTRÖYED – HEY PONY M PAUSE_ECRANS_CD2
En zieutant le nouvel EP de Kitsch N Deströyed, on s’est demandé si on était retombés dans les années 80, à la douce époque du glam metal ! Retour vers le futur façon Poison et Kiss. Alors on a enfilé nos bracelets cloutés, sorti notre moumoute permanentée et notre leggings en Spandex moulant notre virilité. Car c’est ça Kitsch N Deströyed : des Tourangeaux étonnants et détonants, balançant la sauce à coup de gros riffs jubilatoires, d’intros délicieusement stupides et de paroles philosophiques (=sex, drugs & rock’n’roll). Régressif, mais jouissif. Une grosse dose de fun pour nettoyer vos esgourdes engluées. >Dispo à Cultura Nord, 6 € lunettes 3D incluses (bah oui). Vous pouvez même « liker » le groupe sur Facebook.
A.G.

TENDANCE WEB
TUNING EN CARTON
Max Siedentopf est un artiste bizarre. La nuit, ce photographe néerlandais tune des voitures d’inconnus dans la rue, avec… du scotch et du carton. L’homme fait ça « pour aider les gens ». Altruiste, le type. > Pour découvrir les photos de Max (des sourires bizarres, des doigts d’honneur, des skates-banane et son tuning) : instagram.com/iamamiiammax
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GAINSBOURG
Que dire de plus sur Serge Gainsbourg qui n’ait pas été dit ? Peutêtre en reprenant les choses à leur début, en montrant comment cette rage de gagner sa place dans un univers qui ne lui était pas destiné a, au final, bouleversé tous les codes de la chanson populaire. C’est ce que s’appliquent à faire le scénario subtil de Dimberton et le dessin chaleureux de Chabert. Et même si on connaît l’histoire par coeur, on se laisse saisir dès les premiers instants. On plonge de nouveau dans l’univers de celui qui nous accompagnera encore longtemps par sa grâce et son immense talent.
Hervé Bourit

 L’ACTU DES SÉRIES
> L’acteur Denzel Washington réalisera un épisode de la série Grey’s Anatomy, d’après le site TVLine. Il s’agirait du neuvième de la saison 12, actuellement diffusée sur ABC aux États-Unis.
> Des habitants d’un petit village d’Irlande du Nord ont fait stopper le tournage d’un épisode de… Game of Thrones ! La raison ? Ils trouvaient les installations trop imposantes.
> Les séries françaises cartonnent ! Pour son démarrage, le 14 octobre, Dix pour cent sur France 2 a rameuté 5,2 millions de téléspectateurs. Une Chance de trop, sur TF1, a attiré 7,9 millions de personnes, le 16 octobre. Suite des épisodes ce mercredi 21 pour la première et jeudi soir pour la seconde.

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JURASSIC WORLD
Trip nostalgique pour les uns, blockbuster moisi pour les autres, le Jurassic World de Colin Trevorrow avait fait causer. Bourré de clins d’oeil (trop ?) au mythique Jurassic Park de 1993, ce gros pop-corn movie reste tout de même spectaculaire et divertissant. Vannes bien senties, cahier des charges rempli et tout-numérique plutôt réussi, Jurassic World vise juste… Mais entre bel hommage et scénario indécis sans aucune dramaturgie, il n’a que peu de caractère. Cette copie Blu-ray est à conseiller aux aficionados : les suppléments regroupent scènes coupées, conversations avec Spielberg ou encore commentaires de l’équipe technique.
A.G.

« Il fait vulgaire et c’est une image que je n’ai plus envie de donner »
Nabilla, à la télé suisse, en parlant de son tatouage sur le haut du sein (un caractère chinois). Ouf, nous voilà rassurés !

14,6

En millions, le nombre de téléspectateurs qui ont suivi le premier épisode de la nouvelle saison de The Walking Dead. Un chiffre en baisse, puisque le lancement de la saison 5 avait vu 17,3 millions de Ricains avides de chair « fraîche » devant la télé.

Le Rond de serviette : la bonne surprise !

Ambiance Mistinguett au Rond de serviette : relativement récent, cet établissement est une jolie surprise.

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Le vieux Tours, une expression que Le Rond de serviette a prise au mot : situé à deux pas de la place Plum’, ce nouveau venu (un joli bébé qui n’a que deux mois et demi !) plonge ses clients dans l’ambiance des années 20. Un charme désuet et suranné, un vieux comptoir en bois brun et, partout sur les murs, des tableaux défraîchis. « On voulait faire quelque chose d’un peu différent », nous confie-t-on. Et c’est réussi ! Décor façon bric-à-brac, objets qui semblent chinés tout droit d’un vide-greniers (ah, cette carafe d’eau !)… tout a un délicieux goût de vintage. Aux commandes, Franck et son équipe savent accueillir.

Ce jour-là, le service, impeccable, est aux petits oignons (ah ah, elle est bonne). Mais le plus important, c’est dans l’assiette, non ? Toute la carte nous tente. On choisit donc deux entrées (qui a dit morfale ?) : les rillettes sur leur petite ardoise sont savoureuses, premier bon point. Le second ira à la poêlée de Saint-Jacques tout bonnement exquise ! On continue avec un plat, certes simple, mais un véritable régal : l’onglet et ses frites maison. La viande succulente, qui vient du marché des Halles, se coupe comme du beurre, fond dans la bouche. Des plats traditionnels — c’est le credo du resto — mais parfaitement exécutés. Si les prix nous semblaient un peu élevés au départ, on se dit que la qualité est tout de même au rendez-vous.

Le Rond de serviette s’est donc fait une place de choix. Une adresse sympathique, à deux pas de la place Plum’. Qui sait aussi se transformer une fois la nuit tombée, comme le rappelle l’équipe : « Le soir, on change un peu d’ambiance. Lumières tamisées, on passe des chansons de Mistinguett, le champagne est servi dans du cristal Baccarat, etc. » À ce soir ?

> 28-30 rue du Grand Marché. Ouvert du mardi au samedi, midi et soir. Réservations conseillées au 09 80 67 88 89.
Page Facebook : Le Rond De Serviette.
Entrées : entre 6,80 € et 8,80 € ; plats : entre 15,80 € et 20 € ; desserts : de 7 à 9 €.

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Seul sur Mars : ballet stellaire

Le dernier Ridley Scott est l’adaptation du roman The Martian : un astronaute-botaniste se retrouve bloqué sur la planète rouge. Une réussite !

Seul sur Mars

Mark Watney est le premier homme à marcher sur Mars. Sauf qu’il sera peut-être aussi le premier à y passer… Laissé pour mort par ses coéquipiers sur la planète rouge lors d’une mission, cet astronaute et botaniste se retrouve vivant, certes, mais seul. Le souci ? La maison est à 225 millions de kilomètres. Oups…

Seul sur Mars est l’adaptation de The Martian, le roman d’Andy Weir. Il fallait bien tout le savoir-faire d’un Ridley Scott pour poser le best-seller sur pellicule. Et malgré ses 77 ans, le réalisateur d’Alien filme Seul sur Mars comme s’il en avait 50 de moins. Un vrai plaisir de gosse. Rythmé, sublime et extrêmement bien documenté, ce ballet stellaire enchante et passionne. Dans la veine des récents Interstellar et Gravity, ce survival de l’espace s’attache en premier lieu à l’humain. Matt Damon, qui n’a jamais été aussi bon, incarne ce Mark Watney tour à tour émouvant, sobre, plein d’humour.

Dommage, cependant, que le personnage principal, croqué de suite comme un génie, atténue un peu les enjeux d’un film optimiste (trop ?). Il n’empêche : Seul sur Mars parvient adroitement à absorber le spectateur, dans des allers-retours constants entre ce Robinson Crusoé de Mars et des scientifiques de la Nasa sous pression sur Terre.
Pour enrober le tout, Ridley Scott a fait appel à Dariusz Wolski pour la photographie. En résulte un bijou visuel de toute beauté, magnifié par des décors à couper le souffle. Un véritable voyage. La tête dans les étoiles.

Aurélien GERMAIN

> Science-fiction (États-Unis) de Ridley Scott. Durée : 2 h 10. Avec Matt Damon, Jeff Bridges, Jessica Chastain…
NOTE : 4/5

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=sI-krAvAPLU[/youtube]

Culture, tendance et web #3

Nos chroniques culture et les tendances web de la semaine, entre un super illustrateur, les CD de John Grant et les Tourangeaux de KTS, ainsi que de la BD, du DVD explosif ou encore Star Wars en VO à Tours !

PAUSE_ECRANS_DVDLE DVD
MAD MAX : FURY ROAD
L’un des films les plus cultes et énormes de l’année voit enfin sa version DVD débarquer ! Trip jouissif et halluciné, véritable bulldozer explosif, ce Mad Max de George Miller est monstrueux d’inventivité. Et miracle, l’éditeur a eu la bonne idée de fourrer un bon paquet de suppléments : coulisses du tournage, docu, saynètes ou encore scènes coupées… Des bonus qui agrémentent plutôt bien ce bijou du cinéma, interminable course-poursuite d’une beauté à couper le souffle. A regarder sur un grand écran. Très grand.
A.G.

LE LIVREPAUSE_ECRANS_LIVRE
JE TAPE LA MANCHE
Une belle histoire pour laquelle on espère une happy-ending… Jean-Marie Roughol vient de sortir un livre, Je Tape la manche. Plutôt autobiographique, vu que cet homme de 47 ans est SDF depuis une vingtaine d’années. Il se raconte dans cet ouvrage, écrit avec Jean-Louis Debré, le président du Conseil constitutionnel. Cette rencontre, « c’est comme si j’avais gagné au Loto », a indiqué Jean-Marie. On espère donc de tout coeur que la suite pour lui sera tout aussi riche, grâce à ces 176 pages où il raconte tour à tour sa jeunesse chaotique, les nuits dehors dans des parcs, les bagarres pour défendre son territoire…

LES CD
PAUSE_ECRANS_CDJOHN GRANT – GREY TICKLES, BLACK PRESSURE
John Grant est un personnage. Un sacré. Ancien toxico, tombé dans les pulsions autodestructrices, entre picole, cachetons et médocs. Gay, il a annoncé sa séropositivité sur scène. Désormais, il n’est « plus » qu’un quadra nervosé, avec son Grey Tickles, Black pressure, album dégoulinant d’humour noir et de cynisme. Un gros bazar sans queue ni tête, mâtiné d’electro, où le très bon (le titre éponyme) côtoie le bizarroïde (You and him) et réussit à captiver grâce aux modulations de voix impressionnantes de John Grant. A.G.

KILL THE SHADE – KEEP THE SPIRIT PAUSE_ECRANS_CD2
Allez, soyons fous, appelons-les KTS. Le petit nom intime des Kill the shade, groupe tourangeau qui sort son premier album : Keep the spirit, concentré de rock alternatif, avec tout ce qu’il faut là où il faut. Riffs qui font taper du pied (le titre Injustice), voix à l’énergie brute (Fight) et la chanson acoustique obligatoire (In the shadow, étonnamment bien construite et mélancolique). Certes, il y a ces petites faiblesses inhérentes à la première production (un disque un peu trop long)… Mais les KTS ont accouché d’un premier bébé accrocheur, groovy à souhait et surtout prometteur. (LEUR FACEBOOK PAR ICI)
A.G.

TENDANCE WEB
FACE CACHÉE

Alex Solis est un illustrateur et designer américain from Chicago. À travers ses excellents dessins, il dévoile le vrai visage de nos icônes de la pop-culture. Homer Simpson, Pikachu, Hulk, Angry Birds ou encore Sonic le hérisson et Garfield (notre photo) : tout y passe et c’est exquis.
> à découvrir sur instagram.com/alexmdc

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VIVE LA MARÉE
Pour ce récit à deux cerveaux et quatre mains Pascal Rabaté et Davis Prudhomme, deux ex-Tourangeaux, ont choisi la plage comme décor. Un magnifique terrain de jeu pour ces deux complices, quand on connaît le sens du détail de Rabaté et la science des corps de Prudhomme. Et cette première BD chorale de l’Histoire du 9e art nous scotche littéralement tant elle est remplie d’inventions. Elle nous bluffe aussi par la facilité de progression de cette histoire, faite de petits riens et presque sans parole. Du grand art donc, tout au long de ces 120 pages.
Hervé Bourit

CINÉMA À TOURS
STAR WARS EN VO !
Le CGR Centre l’a annoncé sur son compte Facebook : le cinéma diffusera le nouveau Star Wars en version originale sous-titrée (Vostfr) à Tours ! « Y a une histoire d’espèce de gros nounours, un frère et sa soeur, un côté qui a la lumière mais pas l’autre, du coup à cause de cette histoire de lumière, ils se battent avec des grands néons de couleur », a écrit le community manager, sur la page Facebook du cinéma (on adore !). Les amoureux des versions originales seront servis, mais que les réfractaires à la langue de Shakespeare se rassurent, des diffusions en version française sont aussi prévues. L’épisode VII, Le Réveil de la force, sortira le 16 décembre.

« Nous avions acheté X-Files en 1993 et tout de suite, nous avons cru en son potentiel »
Thomas Valentin, le numéro 2 du groupe M6, qui devrait diffuser la nouvelle saison de la série culte. Outre-Atlantique, elle est prévue pour début 2016.

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C’est, en millions d’euros, le budget du prochain film Avengers, coupé en deux parties (sortie en 2018 et 2019). Le chiffre, pharaonique, a été lâché par le site Bleeding Cool qui s’appuie sur des sources internes à Disney. Si cela est vrai, Avengers 3 et 4 serait donc le film le plus cher de toute l’Histoire du cinéma.

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O Petit Paris : le renouveau, rue Marceau

Fini, le Singe Vert ! Place, désormais, O Petit Paris. L’établissement a repris les lieux rue Marceau. Voilà notre chronique resto de la semaine.

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La carte annonce la couleur : côte, tartare, carpaccio, mais aussi, plus rare, des rognons de veau : ami de la viande, réjouis-toi, un vrai bistrot pour carnivore a ouvert ses portes rue Marceau. Le Singe vert a disparu, remplacé par O Petit Paris. Nouveau nom, nouveau propriétaire et nouvelle cuisine, Stéphane Gaignard et son épouse Lucie ont voulu un « vrai resto à viande ». Dans les brasseries à poissons, on dîne à côté du vivier, ici, de beaux morceaux de boeuf trônent dans une vitrine de boucher, au fond de la salle. « Toutes nos viandes viennent de petits producteurs de race limousine, explique le patron. On sait où elles ont été élevées et abattues. La carcasse est ensuite débitée par un boucher tourangeau, puis je coupe les pièces moi-même, à la commande. » Du coup, le client paye sa viande au poids, comme chez le boucher.

En optant pour un tartare, on pressent que choisir une préparation hachés serait un pêché, va pour le couteau. On ne regrette pas : la viande est délicieuse, parfaitement coupée. Le tiramisu à la framboise compris dans le menu du jour est fait maison, comme les frites. Une exception : l’opéra, qui vient du Kiosque Gourmand, à Neuilly-Pont-Pierre « On voulait un vrai croquant et la pâtisserie, ce n’est pas notre métier », explique le patron.
Faire ce qu’ils savent faire et s’entourer de bons fournisseurs, tel est le choix de Lucie et Stéphane Gaignard, qui vont bientôt afficher la carte d’hiver. Au menu : plats en sauce et tête de veau. Le Singe vert est définitivement enterré. Il ne reste que sa décoration un peu froide, et on espère qu’elle va vite se faire la malle : les propriétaires du bistrot O Petit Paris méritent d’être entouré d’un cadre aussi chaleureux que leur accueil.

E. S.

> O Petit Paris, 5 rue Marceau, à Tours. Ouvert du lundi midi au samedi soir, de 8 h à 22 h. Fermé le mercredi soir et le jeudi soir. Réservations au 02 47 20 34 47.
Le midi, menu du jour entrée + plat + dessert : 14,50 €. À la carte, environ 13 à 20 € pour un plat, 5 à 7 € un dessert.

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Belles familles : retour en demi-teinte

Le mythique Rappeneau est de retour avec ce Belles Familles. Tourné en partie à Blois, notamment, la dernière offrande du réalisateur français s’embourbe rapidement.

Belles Familles

Jean-Paul Rappeneau s’était fait rare ces derniers temps. Le cinéaste, surtout connu pour Cyrano de Bergerac ou encore Le Hussard sur le toit, revient sur le devant de la scène après une dizaine d’années d’absence. Dans son sac, Belles Familles. L’histoire de Jérôme Varenne (joué par Matthieu Amalric), de passage en France avant un rendez-vous d’affaires, qui se retrouve happé par son histoire familiale : la maison où il a grandi est en effet au cœur d’un conflit local ; une échappée provinciale qui va changer sa vie…

« C’est un film sur la province, une plongée dans le bain de la mondialisation », a rappelé le réalisateur, lors de l’avant-première à Tours (le film a été tourné en partie à Blois). Mais autant le dire de suite : l’argument est vite noyé dans un fatras de séquences plus ou moins réussies et ennuyeuses. Pourtant, Rappeneau suit à merveille ces non-dits sur l’enfance, sur la deuxième famille d’un père. Il y injecte ce charme suranné agréable. Il filme amoureusement la bâtisse. Comme une personne. Sa caméra épouse les murs, les formes, les meubles poussiéreux.
Mais le tout est bêtement torpillé par cet imbroglio juridico-administratif sur lequel s’attarde Rappeneau, anesthésiant totalement le spectateur. En dents de scie, souvent lénifiant, le long-métrage se perd dans une écriture un peu facile, où le peu de surprises aura vite raison du spectateur.

Belles Familles, filmé comme une pièce de théâtre de boulevard, est aussi inégal dans la caractérisation de ses personnages : parfois outranciers (Karin Viard, Guillaume de Tonquédec…), parfois à peine esquissés (André Dussolier). Par chance, la sublime Marine Vacth, magnétique, réussit à électriser ces deux heures qui paraissent bien longues.

>>Comédie dramatique (France), de Jean-Paul Rappeneau. Durée : 1 h 53. Avec Matthieu Amalric, Marine Vacth, Karin Viard, Gilles Lellouche…
NOTE : 2,5 / 5

L’Entracte : petite pause avant le ciné

L’Entracte n’est pas un nouvel établissement… Quoique : un nouveau propriétaire venu de Normandie et toujours le lieu idéal avant de se faire une toile au ciné d’à côté !

L'Entracte

Tout nouveau, tout chaud ! L’Entracte était déjà connu des Tourangeaux : l’établissement, installé rue Auguste-Comte, est à deux pas du cinéma CGR Centre. Désormais, une banderole est placardée sur la devanture : on a affaire à un nouveau propriétaire. Place à Manu, un chef originaire de Normandie et qui reprend l’Entracte nouvelle génération, ouvert il y a à peine deux semaines.
Pour une première visite, on a envie de dire que l’établissement ressemble à une petite cantine bien sympathique et conviviale pour le midi. Une dizaine de tables, nappes violettes et chaises noires, et des photos de Marilyn Monroe et Charlie Chaplin qui trônent sur des murs blancs et lumineux. Le gérant a voulu garder le nom du resto et le côté cinématographique, « parce que je suis axé ciné noir et blanc », souligne le chef, encore affairé à fignoler sa déco’.

Dans l’assiette, c’est 100 % cuisine traditionnelle, renforçant le côté chaleureux et familial du restaurant. « Notre viande est française et les produits, frais. Je travaille avec des fournisseurs, si possible locaux d’ailleurs. » On s’est donc laissé tenter par les brochettes de poulet tandoori et sa poêlée de légumes maison. La viande était tendre et bien assaisonnée. Un plat simple, mais efficace. Et, point positif, les portions sont plus que convenables pour notre estomac soit rassasié. L’Entracte n’en est qu’à ses débuts (d’après nous, il faudrait par exemple des salières/poivrières plus raffinées), mais peut rapidement s’affirmer. L’établissement prévoit d’ailleurs des soirées à thème, des menus étudiants à 9 € ou encore d’éventuels partenariats avec le cinéma. Idéal avant de se faire une toile, non ?

>>53 rue Auguste-Comte. Ouvert tous les jours, midi et soir. Fermé le dimanche soir.
Contact et réservations au 02 47 20 02 50. Le midi, formule entrée-platdessert à 13 € ou 11 € pour entrée + plat ou plat + dessert. À la carte, de 9 à 15 € environ

Hôtel transylvanie 2 : pas franchement mordant

Difficile d’égaler le petit frère… Le deuxième volet d’Hôtel Transylvanie a beau être doté de bien beaux graphismes, il manque cruellement de pêche et d’humour.

Hotel transylvanie 2

Après le carton du premier volet (350 millions de dollars de recettes à travers le monde), il fallait bien qu’Hôtel Transylvanie revienne pour une suite. Réalisée par Genndy Tartakovsky, cette sequel remet en scène Dracula et sa bande de monstres déjantés. L’homme aux canines pointues se fait du souci : son petit-fils, mi-humain, mi-monstre, est bien trop adorable et mignon tout plein. Pas l’idéal pour faire de lui un vampire… Ils vont alors tout essayer pour faire de lui un parfait petit monstre.

Doté de formidables graphismes, Hôtel Transylvanie 2 est toujours aussi brillant dans son emballage. Colorée, au rythme survitaminé, cette jolie pépite d’animation arrive à croquer à merveille tous ses protagonistes : du Frankenstein un peu pataud au gros Blob gluant toujours aussi fendard.
Malheureusement, cette suite a bien du mal à dépasser – ou même égaler – le premier volet qu’il copie-colle allègrement. En cause, une pénurie de gags visuels et des blagues un peu trop faciles et plates dans leur écriture. Si les enfants resteront scotchés à ces aventures de Dracula & co., difficile, en revanche, pour le reste du public de se contenter du peu qu’il aura à se mettre sous la dent.

Moins ambitieux, parfois en roue libre, Hôtel Transylvanie 2 déroule son récit trop simplement. Multiplie les clins d’oeil sans grand intérêt aux productions horrifiques cultes. Par ailleurs, reste à voir si le résultat en français rendra aussi bien au niveau des voix que la version originale que nous avons pu voir (le film, outre-Atlantique, est doublé par Adam Sandler). En France, c’est Kad Merad qui aura la lourde tâche de doubler Dracula, sans s’y casser les dents.

Aurélien Germain

> Film d’animation (États-Unis), de Genndy Tartakovsky. Durée : 1 h 29. Avec les voix françaises de Kad Merad, Virginie Effira, Alex Goude, Michel Galabru…

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=es87XylmbLU[/youtube]

Un début prometteur : surprenant, mais décousu

Le deuxième long-métrage d’Emma Lucchini (fille de qui-vous-savez) est une délicate comédie dramatique, saupoudrée de mélancolie. Un casting brillant, mais un scénario foutraque au possible…

Un début prometteur

Le cinéma français réserve parfois de bonnes surprises… Entre les sempiternelles comédies bas du front et les films d’auteur ronflants, les distributeurs osent parfois jouer la carte du changement. Un Début prometteur, signé Emma Lucchini, serait-il une légère bouffée d’air frais ?

Cette adaptation du roman de Nicolas Rey conte l’histoire de Martin, auteur alcoolo en instance du divorce, qui retourne vivre chez son père. L’écrivain retrouve alors son petit frère Gabriel, tombé éperdument amoureux de Mathilde, une femme plus âgée. Derrière ce pitch simpliste se cache en fait une étonnante comédie dramatique. Réussie, déjà, grâce à ses dialogues, à la fois poétiques et cyniques. Réussie, aussi, grâce à un excellent casting.
En premier lieu Manu Payet, second couteau des comédies hexagonales, qui navigue ici à contre-courant. En incarnant le désabusé Martin, il s’essaye à un registre plus grave. Méconnaissable, avec une grosse bedaine, il se cache sous des cheveux hirsutes et une épaisse barbe. Une épave enquillant les clopes. Se noyant dans l’alcool. Manu Payet est sans conteste l’attraction principale d’Un Début prometteur. Autour de lui gravitent Fabrice Lucchini, sobre et délicat ; Veerle Baetens, solaire et divine ; Zacharie Chasseriaud, un peu trop expansif.

Dommage, cependant, qu’Un Début prometteur parte dans tous les sens. La mise en scène est faiblarde, le scénario foutraque au possible. Décousu (les sous-textes s’emmêlent), sans point d’attache (quel personnage suit-on, au final ?), le script manque de profondeur. Reste aussi un troisième acte précipité et trop moyen. Le film de Lucchini fait alors écho à son titre : un début prometteur, torpillé par une fin pleine de fadeur.

 

> Comédie dramatique d’Emma Lucchini. Durée : 1 h 30. Avec Manu Payet, Fabrice Lucchini, Veerle Baetens, Zacharie Chasseriaud

 

NOTE : 3/5

Agents très spéciaux : James Bond version pop

Une comédie d’espionnage décalée, au coeur des sixties. Loin d’être inoubliable, mais suffisamment divertissante.

Agents très spéciaux

Ce n’est pas nouveau : depuis plusieurs années, le monde du cinéma – Hollywood en tête – semble se complaire à patauger dans la grande mare de la crise d’inventivité. Remakes, reboots, spin-off… Rien n’y fait, les idées originales n’existent plus. À court d’idées, les réalisateurs et les studios ? On répondrait aussi par l’affirmative avec cet Agents très spéciaux, Code U.N.C.L.E. Énième remake, encore et toujours. Ce coup-ci, une relecture de la série télé de 1964. Un feuilleton culte diffusé sur NBC à l’époque, signé Norman Felton et Sam Rolfe.

Quoi de mieux, alors, que d’engager le cinéaste britannique Guy Ritchie derrière la caméra ? Le réalisateur de Sherlock Holmes et RockNRolla – et accessoirement ex de Madonna, si cela vous intéresse… – est loin d’être un manchot côté mise en scène. Preuve en est ici encore, dans un film survolté et dynamique, où deux agents, un Russe et un Américain, sont obligés de faire équipe pour mettre deux, trois torgnoles à une organisation criminelle plutôt friande d’armes nucléaires…
Sans aucune méga star à l’affiche malgré son gros budget, Agents très spéciaux remplit brillamment son objectif : être un film d’espionnage décomplexé, fun mais qui n’oublie pas les bonnes scènes d’action. Bourré de second degré (cette scène de la montre, aux accents de western) et de répliques savoureuses, il enquille les clichés tout en les parodiant.

En se la jouant James Bond version pastille pop, Guy Ritchie fait parfois penser à la comédie d’espionnage Kingsman (2015) et insuffle un grain de folie dans un genre balisé. Dommage, toutefois, que le casting ne sache profiter pleinement de l’occasion : Henry Cavill, l’ex-Superman bodybuildé de Man Of Steel (2013), et Armie Hammer, précédemment vu dans le flop Lone Ranger, peinent à créer un tandem crédible. Loin d’être cabotin, ce duo n’est simplement pas complémentaire.
Dans cette dose de ciné à l’ancienne, délicieusement vintage, Agents très spéciaux est aussi d’une élégance british typique. Raffiné tant dans ses costumes, que ses coiffures et ses décors. Tout y est esthétique et assumé. Et par ailleurs nourri d’une fantastique BO, rappelant dans son esprit et son utilisation le cinéma de Tarantino : des morceaux de musique frais, entraînants, dépoussiérant le genre et faisant péter les conventions. Les cinéastes britanniques semblent définitivement être les meilleurs pour marier espionnage et comédie…

NOTE : **
Espionnage/comédie (États-Unis / Grande-Bretagne), de Guy Ritchie. Durée : 1 h 57. Avec : Henry Caville, Armie Hammer, Alicia Vikander, Elizabeth Debicki…

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=ST9IdB70zNw[/youtube]

NOTATION :
**** CULTEissime
*** TOPissime
** PASMALissime
* BOFissime
X NULissime

Straight Outta Compton : gloire à NWA

L’ascension fulgurante de NWA, pionnier du rap violent. Une vraie surprise. Pas seulement réservé aux fans, mais bien trop manichéen.

Straight Outta Compton

NWA. Trois lettres qui ont changé la face du rap. Du hip-hop violent et cradingue. Né dans les bas-fonds de Compton, banlieue sud de Los Angeles où les gangs font la loi. Fusillades et drogues sont partout. Une communauté afro-américaine paumée, des flics surexcités. Dès les premières secondes, la caméra de NWA Straight Outta Compton plonge dans cette atmosphère.

1985. Eric vend de la came, Andre joue le DJ pour nourrir son gamin. Ils ont la vingtaine, mais peu d’avenir. Quelques années plus tard, ils seront richissimes avec NWA… Un groupe qui comptait en ses rangs ceux que l’on connaît aujourd’hui sous les noms d’Ice Cube, Dr Dre et Eazy-E. Oubliez les pseudos rappeurs à la Booba et La Fouine, clichés ambulants qui se battent à coup d’Instagram. Ici, le réalisateur F. Gary Gray nous emmène dans le gangsta-rap, violent et ingérable. Avec une mise en scène énergique et étonnante, le cinéaste retrace avec brio l’histoire du légendaire premier album de NWA.

Loin de n’être qu’un biopic uniquement destiné aux fans de hip-hop, Straight Outta Compton est aussi un brûlot social. Film à charge contre la police, il témoigne de la brutalité de la LAPD, les forces de l’ordre de Los Angeles. Certaines séquences se répètent : des policiers qui débarquent, menottent un jeune Black, lui collent la tête contre le capot et utilisent le « N word » – le mot interdit outre- Atlantique. « Nigger ». « Négro ». Le mot claque. Transperce. En filigrane apparaît une colère. Une soif de révolte. Suivra la naissance d’un morceau, un classique de NWA : Fuck tha police. Une chanson qui préfigura les émeutes raciales de 1992. Triste écho avec les actualités de Ferguson d’il y a peu…

Straight Outta Compton est d’une dynamique parfaite. Un récit efficace et bien mené. Des acteurs d’une justesse incroyable. Si certains personnages sont trop faiblement dessinés (MC Ren, par exemple), d’autres crèvent l’écran : Jerry, le manager, et son rôle constamment ambigu dans les histoires d’argent. Ou encore le producteur Suge Knight, un véritable bad guy, un pittbull enragé.
Si Straight Outta Compton reste un biopic qui ratisse large, il apparaît tout de même édulcoré. Orienté (exit les controverses et moments qui fâchent) et peu subtil (des gentils et des méchants, point.), il lorgne parfois vers l’autopromo et la flatterie d’ego (le film a été co-produit et contrôlé par les anciens membres Dr Dre et Ice Cube…). On aurait parfois préféré du plus politiquement incorrect. À l’image de NWA.

Aurélien Germain

Biopic (États-Unis), de F. Gary Gray. Durée : 2 h 17. Avec : O’Shea Jackson JR, Corey Hawkins, Jason Mitchell…
NOTE : ***

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Z_zcyfSq9yw[/youtube]

NOTATION :
**** CULTEissime
*** TOPissime
** PASMALissime
* BOFissime
X NULissime

Chroniques culture #71

Cette semaine, on embarque dans l’Hermione côté BD, on se joue à Metal Gear Solid V et double dose de musique avec deux extrêmes : Motörhead et… Miley Cyrus.

LE CD
MOTÖRHEAD – BAD MAGIC
Et de 22 albums ! Les légendaires Motörhead reviennent avec un Bad Magic, concentré de rock’n’roll pur, trempé dans le whisky et la sueur. On zappe l’état de santé inquiétant de sieur Lemmy en ce moment (70 ans !), on se concentre sur cette tripotée de hits en puissance, capables aussi bien de faire l’effet d’un TGV lancé dans les dents (Thunder & Lightning), comme de ralentir le tempo avec des morceaux plus bluesy. Motörhead ne change pas sa formule d’un poil, certes. Mais il reste le Roi. Point.
A.G.

LA BD
L’HERMIONE
On en a beaucoup parlé cet été et il était normal que le 9e art s’empare de la réplique de ce navire hors du commun. C’est Jean-Yves Delitte, peintre officiel de la Marine mais aussi talentueux dessinateur de BD maritime, qui a impulsé ce projet de raconter l’histoire de L’Hermione. Édité dans un grand format, doté de plein de bonus et de plans, cette BD se lit avec bonheur et grand plaisir. Embarquez pour cette aventure exceptionnelle qui, même en 2015, n’en finit pas de nous étonner.
Hervé Bourit

LE CD
MILEY CYRUS… AND HER DEAD PETZ
À force de poser nue et d’émoustiller les Jean- Kévin en rut sur Instagram, on avait oublié que la faussement trash Miley Cyrus chantait. Pour cet album-surprise téléchargeable gratuitement, les 23 titres envoient valser la pop mielleuse d’avant. En oubliant les tubes (Dooo it ! et ses paroles pseudo-rebelles) et un bon quart de l’album à jeter, car trop lassant, Miley s’en tire avec quelques honneurs, grâce à des chansons expérimentales, audacieuses et un côté sexuel et mélancolique intéressant.
A.G.

LE JEU VIDÉO
METAL GEAR SOLID V
Référence des jeux d’action- infiltration depuis la sortie du premier épisode en 1987, Metal Gear Solid, le hit de Konami imaginé par Hideo Kojima, déboule à nouveau sur PC et consoles. Monde ouvert, nouveaux personnages, cycles journuit ultraréalistes : The Phantom Pain, prequel à la troisième personne dont l’action se déroule en pleine guerre d’Afghanistan, a tout pour scotcher les gamers à leur manette de longues heures durant.
> Konami, + 18 ans, PC, PS3, PS4, Xbox, Xbox One, de 50 à 70 €.
L. Soon

Bagelstein : des p’tits trous, des p’tits trous

Nouveau venu à Tours, le Bagelstein oeuvre dans les bagels… et le fun ! La bonne surprise de cette semaine…

Un « cheesecake de la mort pas nature » ou un « Trierweiler » ? Depuis août 2015, c’est possible chez Bagelstein. (Photos tmv)
Un « cheesecake de la mort pas nature » ou un « Trierweiler » ?
Depuis août 2015, c’est possible chez Bagelstein. (Photos tmv)

Pas plus de 500 bagels par jour et par personne. » L’écriteau sur la vitrine à l’intérieur du Bagelstein annonce la couleur. Ici, la déconne se fait jusqu’au bout des tables, remplies de phrases hautement philosophiques, comme : « Comment trouves-tu mes fesses ? – Très facilement » ou encore « S’il n’y a pas de Bagelstein au paradis, alors je n’y vais pas (Benoît XVI) ». Derrière la caisse, on aperçoit une pancarte obligeant les serveurs à être polis, tandis qu’à l’entrée, une affichette indique qu’on recrute des Bac+7 d’accord pour se faire exploiter.
Bref, vous voyez un peu la bête. Chez Bagelstein, c’est humour et second degré. Ça passe ou ça casse (sur les réseaux sociaux, certains n’ont pas goûté au « wifi gratuit pour les filles » placardé à la vitre), mais force est de constater que Bagelstein est une bouffée d’air frais dans le monde du bagel. Un point c’est trou ! (par exemple, cette vanne, on ne l’assume pas du tout)

Dur, dur de s’installer dans l’univers surchargé des bagels à Tours ? « On a tous notre clientèle, il y a de la place pour tout le monde », répond Olivier, à la tête du Bagelstein de Tours avec Faustine. « On a essayé d’avoir une déco sympa, avec des Unes de journaux partout sur les murs. On utilise exclusivement des produits frais. Tout est acheté le matin même et on prépare devant nos clients. Sauf les donuts, on le précise bien : c’est industriel, bien gras, mais qu’est-ce que c’est bon ! », se marre Olivier. Avant de nous montrer la brochure de l’établissement qui révèle leur ingrédient secret : « Beaucoup d’amour (d’après la femme du directeur marketing) ».

Bon. Avouons que Bagelstein est un petit coup de coeur. Emplacement ultra-stratégique, bonne humeur, service rapide… Tmv a beau n’être pas très fan des franchises — comme c’est le cas ici — on en est ressorti plus que satisfaits, avec le ventre plein… et surtout un sacré sourire !

AU MENU
UN PLAT
Le nom nous branchait : va pour l’Hypolite, un bagel rempli au ras du trou avec de la cream cheese, de la salade, du poulet, des tomates et des cornichons. On a choisi un pain gratiné. Produits frais du matin oblige, la salade croque sous les dents et le poulet a vraiment du goût. Difficile à manger (ouvrez grand la bouche !), mais il y a de quoi se nourrir. Ouf.

L’ADDITION
Entre 5,50 et 5,90 € le bagel seul (7,20 € pour un Albertine, où vous mettez ce que vous voulez dedans) ou entre 6,90 € et 7,30 € avec une boisson. Pour un menu bagel + boisson + muffin ou cookie, comptez 8,90 €. Formules bagel salé + un sucré et une boisson pour 9,30 €.

EN PRATIQUE
Bagelstein : 51 rue du Commerce. Ouvert du lundi au samedi, de 8 h à 22 h non-stop. Possibilité de manger sur place ou à emporter. Contact : 02 47 61 36 47 ou commerce- tours@bagelstein.com
Infos sur leur site ou @Mrbagelstein sur Twitter.

Youth : tous mes vieux de bonheur

Prétentieux ou virtuose ? Le dernier Sorrentino ravira ses fans et horripilera ses détracteurs. Une fable sur le temps qui passe, émouvante et drôle.

Youth

Sur l’affiche du film, au premier plan, des fesses. Un corps de femme nu, lisse, jeune. En arrière-plan, deux hommes âgés, l’observant. L’affiche de Youth, la dernière réalisation de Paolo Sorrentino, a fait causer. À Cannes, où il était présenté cette année, le cinéaste a divisé. Une partie de la critique se pâmant devant La Giovinezza (son titre original), l’autre partie étrillant l’homme, déjà auteur des This must be the place et La Grande Bellezza.

Dans Youth, il est question du temps qui passe. Tout simplement. La caméra de Sorrentino suit Fred et Mick, deux hommes approchant les 80 ans, dans un bel hôtel au pied des Alpes. L’un est un chef d’orchestre à la retraite qui ne veut pas revenir sur le devant de la scène. L’autre est un ancien réalisateur qui travaille encore. Le temps, lui, est compté. Et les deux octogénaires le voient bien défiler. Vite, trop vite.
Dès les premières minutes de Youth (« jeunesse »), le contraste est saisissant : les vieux corps, tannés par l’âge, côtoient la beauté charnelle de ceux de certaines jeunes femmes. Fred et Mick sont tour à tour pudiques et complices ; leur vieillesse est rongée par les remords, les regrets, mais aussi les doutes. Autour d’eux : la vie.

Porté par un casting quatre étoiles, Youth se transcende grâce au tandem Michael Caine – Harvey Keitel. Pleins de justesse sans jamais cabotiner, au jeu fleurant la perfection, les deux acteurs sont excellents et nourris par de savoureux dialogues. Dans ce film aux accents baroques, on passe de l’émotion aux rires. Et Sorrentino le fait avec brio. Le réalisateur est virtuose dans sa mise en scène. La photographie est sublime (ah, ces paysages picturaux façon pub Milka®, ces décors luxueux, ces couleurs splendides !), la beauté esthétique de Youth en fait un véritable tableau, un hommage à Fellini.

Mais à force de trop accumuler, de trop exagérer, Youth peut sembler n’être qu’un étalage d’autosuffisance de la part de Sorrentino. À la douce poésie succède une surenchère visuelle parfois agaçante et des scènes abracadabrantes. D’aucuns y verront un cinéaste prodigieux. D’autres le considéreront comme condescendant. Le cinéma de Sorrentino peut faire perdre pied. Il reste emprunt de poésie et de toute beauté, mais reste délicat à appréhender et manque clairement de modestie. Bien dommage, vu la force et le potentiel de Youth.

NOTE : **

Drame (Italie, Suisse, France, Grande-Bretagne), de Paolo Sorrentino.
Durée : 1 h 58. Avec Harvey Keitel, Rachel Weisz, Michael Caine, Jane Fonda…

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=SN6mB_31uPA[/youtube]

NOTATION :
**** CULTEissime
*** TOPissime
** PASMALissime
* BOFissime
X NULissime

Chroniques culture #70

Cette semaine, on fêtera la rentrée avec le groupe Ghost et son nouvel album, un DVD pas flippant, contrairement au jeu vidéo Until Dawn, ainsi qu’une BD estampillée DSK…

LE DVD
OUIJA
Arnaque pseudo-horrifique signée Stile Whites, Ouija met en scène un groupe d’ados essayant de communiquer à l’aide d’une planche ouija avec leur amie décédée. Entre vengeance post-mortem et spiritismew, le film noie ses thèmes pourtant intéressants sous une tonne de clichés éculés. Convenu et téléphoné, d’une bêtise abyssale et surtout pas flippant pour un sou, Ouija ne peut même pas se rattraper avec les maigres suppléments de sa version Blu-ray (mini docu et copie digitale).
A.G.
>>Sortie le 8 septembre.

LE CD
GHOST – MELIORA
Imagerie sombre (tous les membres sont masqués et leur identité reste secrète), mélange de hard-rock et de pop, groupe à la fois haï et adoré… les Suédois de Ghost continuent leur chemin avec ce troisième album. Peu de changement au programme, entre science du riff entêtant et délicieux refrains obsédants : leur rock est propre, léché ; les mélodies douces et enivrantes, parfois parsemées de trouvailles bienvenues. Le Fantôme parvient à nous hanter. Un futur classique ?
A.G.

LE JEU VIDÉO
UNTIL DAWN
Si Massacre à la tronçonneuse fait partie de vos films cultes, laissez-vous séduire par le nouveau survival-horror de Sony. Flippant à souhait, ce jeu vous propose de rejoindre dans une cabane perdue un groupe de huit amis pourchassés par un psychopathe sanguinaire et masqué. Inutile de préciser qu’ils n’ont qu’une nuit pour sauver leur peau. Reprenant tous les codes des films d’horreur, Until Dawn est le « flip » incontournable de la rentrée. Un must.
>>Sony, + 18 ans, PS4, 60 €.
L. Soon

LA BD
LE PROCÈS CARLTON
« Tout ça pour ça », a-t-on entendu à la fin de ce procès où Dominique Strauss-Kahn tenait la vedette. Pascale Robert- Diard, journaliste au Monde, et Francois Boucq aux croquis d’audience, relatent avec humour et justesse ce grand déballage pour rien. Cela donne un ouvrage fascinant sur le fonctionnement de la justice où le trait de Boucq fait mouche à chaque page et confirme qu’il est vraiment l’un des auteurs les plus doués de sa génération.
Hervé Bourit

Miss Hokusai : balade au pays du Soleil-Levant

Un film aux qualités plastiques indéniables, véritable hommage graphique, mais susceptible de laisser une partie du public sur le carreau…

Miss Hokusai

Keiichi Hara est un grand. Très grand. Réalisateur de séries télé familiales et populaires dans les années 80 (Doraemon, notamment), puis cinéaste indépendant, le Japonais s’est de nouveau distingué en recevant récemment le Prix du jury au Festival international du film d’animation d’Annecy pour son Miss Hokusai, sorti en mai au Japon. Avec ce film d’animation remarqué et remarquable, Hara livre une formidable adaptation de Sarusuberi, manga historique devenu culte, signé Hinako Sugiura. Une authentique balade dans l’art pictural nippon.

Miss Hokusai débute au pays du Soleil-Levant, en 1814. Il s’agit de la vie d’O-Ei, l’une des filles du peintre reconnu Katsushika Hokusai, qu’elle a aidé et épaulé dans ses œuvres. Toute sa vie. Dans son ombre. À la croisée entre biopic, film d’époque et portrait de femme teintés de rêveries fantastiques, Miss Hokusai brasse large. Mais s’appréhende plutôt comme un beau voyage. Géographique d’une part, emmenant le spectateur dans une véritable balade à travers la ville d’Edo – l’actuelle Tokyo – des années 1800. Psychologique d’autre part, avec cette envie de liberté d’O-Ei, jeune femme indépendante, qui se cherche, s’explore, écrasée par son travail sans obtenir la reconnaissance qu’elle mérite.

Doux mélange entre humour et poésie, agrémenté de dialogues à la fois simples et emprunts de lyrisme, Miss Hokusai est une fable fragile, belle et délicate. La jeune O-Ei nous intrigue. Nous touche. Célibataire, entourée d’hommes et d’un père sarcastique (malheureusement un peu insipide dans son traitement), parfois perdue, mais forte et obstinée…

Le dessin de Keiichi Hara, techniquement irréprochable, retranscrit parfaitement les émotions. Mieux, tout au long du film, il dépeint à merveille les quatre saisons. Des instants sublimes. Il suffit de voir les couleurs utilisées pour ce ciel rouge et brûlant, ou encore ces teintes de gris représentant un hiver cotonneux, aux nuages boursouflés de neige. Le reste est à l’avenant : travail impressionnant sur les ombres et l’eau, paysages, ville et arrière-plans remarquables de précision et de toute beauté… Baignant dans un certain onirisme, le film a beau être une charge émotionnelle, il court tout de même le risque de paraître comme une oeuvre inclassable… et uniquement destinée aux fans de mangas et de culture japonaise.
Divertissant, ambitieux, mais éminemment pointu. Peut-être trop.
Aurélien Germain

NOTE : **
Film d’animation (Japon). Durée : 1 h 26. De Keiichi Hara. Avec les voix de Yutaka Matsushige et Anne Watanabe…

NOTATION :
**** CULTEissime
*** TOPissime
** PASMALissime
* BOFissime
X NULissime

Capture

Ciné : que valent les trois cartons du moment ?

Ils explosent le box-office en ce moment : film de super-héros, d’animation délirant ou encore gros action-movie… Compte-rendu de Mission Impossible 5, Les Minions et Les 4 Fantastiques. Attention, spoiler : un des trois est à éviter. Argh !

Mission impossible 5 : Rogue Nation

mission impossible 5C’est quoi ?
Le gros action-movie de l’été. L’équipe IMF est dissoute et Ethan Hunt (Tom Cruise) se retrouve un peu seul face à un réseau d’agents spéciaux qui ont bien envie de lui faire la tête au carré et mettre le bazar sur la planète. Il va alors regrouper une mini-équipe, dont une agent britannique révoquée, histoire de détruire ce qu’on appelle « le Syndicat » et sauver le monde. Normal, quoi.

Avec qui y aller ?
Vos potes, un scientologue (non, on déconne), un conspirationniste, ou tout seul. Mais pas avec votre copine qui trouvera « trop coooool » que Tom Cruise, 53 ans et des abdos de dingue, s’accroche encore à des avions en vol et ridiculise votre corps de crevette asséchée.

Bien ou pas bien ?
>Bien :  Depuis les débuts, Tom Cruise porte le projet quasiment seul et à bout de bras. Dans ce nouvel épisode, l’acteur-producteur réussit étonnamment à trouver l’équilibre parfait entre gros film d’action et scénario bourré de faux-semblants. Habile et sans temps mort, ce Rogue Nation multiplie les scènes de castagne lisibles, les cascades hallucinantes (la poursuite en voiture dans les rues marocaines), et quelques touches d’humour burlesque bien senties (merci Simon Pegg, jubilatoire)…  Brillant dans sa narration, surprenant, et parfois attachant (m’sieur Cruise réalise ses cascades lui-même, on vous le rappelle), ce cinquième opus est un blockbuster burné, réussissant la délicate mission de nous divertir pendant plus de deux heures. Efficace.

>Pas bien : Rah, ces placements de produit toujours aussi polluants mais inhérents au système cinématographique hollywoodien…

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=0AnwYTBKRrw[/youtube]

Les Minions

C’est quoi ? maxresdefault
Le carton de l’été, assurément. Vous les aviez aimés dans Moi, moche et méchant ? Voilà le film consacré aux Minions, ces petites créatures jaunes, hilarantes et franchement débiles. Trois Minions vont se lancer dans un périple vers Londres, pour y rencontrer la superméchante Scarlet Overkill.

Avec qui y aller ?
En famille, avec les enfants, papy-mamie, vos ami(e)s, votre chéri(e), tonton, tata, le frère de l’oncle de ta sœur de ta grand-mère maternelle…

Bien ou pas bien ?
>Bien : Pierre Coffin est un géant de l’animation. Le Français, créateur de Moi, moche et méchant 1 et 2, fait trembler les studios. Peut rivaliser avec les plus grands. Explose le box office. Et a surtout accouché d’une pépite visuelle, hilarante et jouissive. Les Minions a cela d’étonnant qu’il met en scène des bestioles stupides, râleuses, qui baragouinent un langage incompréhensible (et pourtant… compréhensible !), mais terriblement attachantes.
Road-trip délirant et bourré de références, enveloppé d’une BO génialissime (The Who, The Kinks…), ce métrage surexcité et méchamment drôle enquille les moments cultes (cette scène d’ouverture !), avec gags en rafale et délire non-stop, régressif et savamment orchestré. Boo yaaaa !

>Pas bien : Rien à voir avec le film, mais on commence quand même à saturer de la folie Minions, déclinée à tout va avec son avalanche de produits dérivés, parfois à la limite du ridicule. Ah, le marketing…  

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=oVdKpb2MUhc[/youtube]

 

Les 4 Fantastiques

w_4fantastiquesC’est quoi ?
Le reboot du film de super-héros signé Josh Trank, adaptation 2015 de l’aventure des quatre jeunes génies balancés dans un univers alternatif qui modifie leurs formes physiques.

Avec qui y aller ?
N’importe qui n’étant pas fan de Marvel (sous risque de devoir lui proscrire du Xanax à vie), un pote avec quatre bras (bah ouais, pourquoi pas?).

Bien ou pas bien ?
>Pas bien : Étrillé par la critique, véritable flop au box-office, ce reboot des 4 Fantastiques fait peine à voir… L’adaptation attendue des super-héros créés par Stan Lee et Jack Kirby en 1961 est un ratage quasi-total.
En cause ? En premier lieu, la guéguerre entre le réalisateur Josh Trank et les studios Fox, propriétaires des droits des Fantastic Four (les réprésentants de Marvel ayant déclaré qu’ils n’aideraient donc le film d’aucune manière qui soit). Si le premier prétend que la Fox a saboté son film, la production avance que le comportement du jeune Josh Trank sur le plateau aurait été inacceptable (il se dit même qu’il aurait failli en venir aux mains avec l’un des acteurs)… Ajoutez à cela des scènes reshootées à la dernière minute et la volonté de la Fox de donner une nouvelle orientation au film et vous obtenez un reboot d’une pauvreté absolue.
Bancal et déséquilibré, il ne correspond en rien à l’ADN voulue par ses créateurs originels. D’un ennui profond, le film de Trank se débat, patauge et finit par couler, se noyer. Sans épaisseur, ni rythme, il souffre d’un montage (ou plutôt d’un charcutage) pathétique, transformant Les 4 Fantastiques en un film grotesque, pas même sauvé par des effets spéciaux tout simplement laids.  Occultant par ailleurs des conflits pourtant moteurs dans la vraie histoire (l’amitié mise à mal entre Ben et Red), le long-métrage se permet aussi d’accoucher d’un des « méchants » les plus moches et mous de l’histoire des super-héros. Un gâchis… un véritable gâchis.

>Bien : On peut sauver l’introduction, laquelle développe les personnages avec une naïveté délicieuse et typique des productions des années ’90, joli moment avant une heure de débâcle.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=VgLKjliScaE[/youtube]

La réserve, repaire de gourmets

Savoir servir l’apéro? C’est un art que maîtrise la Réserve rue Colbert.

La Réserve
La Réserve, en plus de son épicerie qui la jouxte, possède deux terrasses, dont une en arrière-cour. (Photos tmv)

Tout est parti d’un tweet. Un certain @dadavidov qui nous demandait si l’on avait déjà testé La Réserve. Qui ? Quoi ? La Réserve ? Ouvert en décembre 2014, c’est rue Colbert que l’établissement a fait son nid. Et, ce mardi en fin de journée, force est de constater qu’il a déjà ses habitués. Il est à peine 18 h 30, mais les tables en terrasse, côté rue, sont toutes occupées.
En entrant, ce bar, qui n’en est pas un (on vous dit pourquoi plus bas…), s’étale en longueur. Une partie est réalisée en grosses pierres, éclairée par la grande devanture vitrée. D’immenses ardoises, sur lesquelles est écrite la carte, décorent l’autre pan de mur. À l’intérieur, tables hautes et tabourets en acier foncé. Au bar, les jolies bouteilles trônent fièrement : « Ici, que ce soit côté bières ou côté vin, on essaye de proposer des choses différentes », prévient Brice, le boss des lieux. La sono crache du Nirvana avant d’enchaîner quelques airs cubains. Ambiance et bonne musique ! Brice est responsable de la playlist: « Oh oui, j’y tiens ! ». Son associé, Brice aussi, sourit. Idem quand on se risque à dire que La Réserve oeuvre dans le créneau des bars à vins… « Ah non, c’est bien plus que ça ! », précise Brice, le gérant (vous suivez toujours ?). « Ici, il y a vraiment le choix, on fait nos planches apéros. Mais surtout, on peut manger à toute heure de la journée. Il est aussi possible de se faire une petite salade le midi… » Avant que son collègue n’enchaîne : « Ou un plateau d’huîtres avant d’aller en boîte ! C’est possible aussi. »

Bon, même si nos hôtes sont vraiment adorables et accueillants, on va éviter les huîtres… Et visiblement, nous ne sommes pas les seuls… Dehors, d’autres clients font leur dégustation, tranquillement installés… à une deuxième terrasse ! La Réserve possède en effet, dans une sorte d’arrière-cour, un petit coin calme, à l’abri du tumulte de la rue Colbert. Et on vous avoue que ça, c’est un sacré bonus…

Image9UN PLAT
Accompagné de noix et de raisins confits, cet assortiment de plusieurs charcuteries et deux morceaux de fromage, forts en bouche, est idéal pour l’apéritif. Les produits sont de qualité et coupés très finement (un régal). Le tout est servi avec de nombreux morceaux de pain.

L’ADDITION
Notre ensemble petite planche apéro-pinte de Chimay dorée nous revient à 13,70 €. Il faut effectivement compter 7 € pour l’assortiment charcuterie fromage (13 € si vous choisissez une grande). Vous pouvez aussi vous lancer dans les huîtres (9 € les six avec un verre de vin blanc) ou un duo de tartines à 11,50 €. EN

PRATIQUE
La Réserve, ainsi que son épicerie, se situe au 84 rue Colbert. Ouverte tous les jours, de 11 h à minuit ou 2 h du matin. Contact : 09 84 45 93 09 ou facebook. com/lareservecolbert

Troublant Mezzanotte

Pour son premier film, le réalisateur Sebastiano Riso peint une ode à l’émancipation.

CINE_PAP

Androgyne, glam rock, marginale. Davide a quatorze ans, l’âge auquel les adolescents se cherchent. Il n’échappe pas à la règle. Lorsqu’on lui demande s’il est homosexuel, le jeune répond : « Un garçon m’a plu, une fois. » Mezzanotte, minuit en italien, narre le récit initiatique de ce jeune fugueur. Il laisse derrière lui les heures sombres de son enfance passée aux côtés d’un père homophobe mais aussi de tendres moments avec sa mère aimante. Rita est malade, elle perd la vue. Comme si elle ne supportait plus de voir la réalité, celle de son mari persécutant leur fils.

Davide arpente seul les rues de Catane, en Sicile. Et y découvre une nouvelle facette de la vie, plus sombre. Tapins, dealers, clochards, travestis… L’Italien se perd jusqu’au jardin malfamé de la ville. Finalement, il s’y retrouve. Là, au sein d’une bande de prostitués gays. Avec Mezzanotte, son premier long-métrage, Sebastiano Riso traite des sujets sensibles : prostitution, homosexualité, question du genre. Présenté à la Semaine de la critique au festival de Cannes l’année dernière, ce film n’avait pas besoin de sa mention « inspiré d’une histoire vraie » pour être authentique. Mezzanotte est une peinture sociale.
Troublante, l’histoire de cette société où les marginaux font tâche. Le décalage, Sebastiano Riso l’assume aussi dans sa réalisation avec une double temporalité maintenue tout au long du film. Utilisés par touches, les flashbacks forment une rupture dans la chronologie, comme pour mieux exprimer la fracture entre Davide et son père. Davide Capone porte son premier rôle avec brio, le regard perçant et la voix angélique lorsqu’il susurre Motherless Child. La musique aide le personnage à l’oubli sans jamais détourner le spectateur de cette réalité et de la colère qu’elle inspire. Filmé essentiellement la nuit, Mezzanotte met la lumière sur ce ghetto de l’ombre où s’enferment des individus rejetés. Où l’adolescent progressivement attiré par les hommes, a ses premiers rapports sexuels.
Une fois d’abord, avec un prostitué. Puis, avec un proxénète pédophile. Le réalisateur suggère l’acte, sans pour autant le montrer. Comme pour ne pas voler toute la candeur du jeune Davide. Aussi parce qu’il est ce réflexe de la société, de détourner le regard lorsqu’une situation dérange. Un message que Sebastiano Riso délivre pendant quatre-vingt quatorze minutes. Et dans sa dernière scène, pleine de cette rage que le film ne peut plus contenir : une ode à l’émancipation… Un cri du cœur.

Film dramatique (Italie), de Sebastiano Riso. Durée : 1 h 34. Avec Davide Capone, Vincenzo Amato, Micaela Ramazzotti, Pippo Delbono…
NOTE : ***

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=wy1jknBL8fQ[/youtube]

NOTATION :
**** CULTEissime
*** TOPissime
** PASMALissime
* BOFissime
X NULissime

Le Fumoir : à la bonne planchette !

Un petit apéro ? Goûtez aux saveurs corses ou locales du bar à vin Le Fumoir. Délicieux !

Le bar à vin accueille des groupes de musique toutes les deux semaines. (Photos tmv)
Le bar à vin accueille des groupes de musique toutes
les deux semaines. (Photos tmv)

Finie la vieille rengaine « métro boulot dodo », aujourd’hui ce sera vélo boulot… resto. On quitte le travail, bien décidés à se régaler. Seul hic, la montre n’affiche que 18 h. Il est donc encore un peu tôt pour s’attabler. Et si on allait boire un verre avant ? On enfourche notre vélo et on pédale à vive allure, direction le bar à vin Le Fumoir, place du Monstre.

L’endroit est idéal pour un afterwork entre collègues (ça, c’est si vous ne pouvez vraiment plus vous passer d’eux) ou partager un verre entre amis dans une ambiance cosy et moderne. Le cuir des tabourets côtoie harmonieusement le bois du tonneau, à l’entrée, et celui des nombreuses caisses à vins qui s’érigent en étagères derrière le comptoir. Là, les vins locaux jouxtent ceux de Corse.
On choisit l’île de Beauté, qui a tant de charme. Ce n’est pas la planche de charcuteries et de fromages corses qui vous fera dire le contraire. Prisuttu, lonzo, coppa… Le tout est un régal, et copieusement servi. « L’un de nos associés est Corse, alors on met ces produits à l’honneur », explique Joe, la patronne.

Passionnée, elle se fait un plaisir de conseiller ses clients. « À la carte, je ne propose que des vins que j’aime. Beaucoup me disent : “ Joe, c’est dingue, ton vin est le seul qui ne donne pas mal à la tête ! ” » Son premier secret peut-être, pour fidéliser sa clientèle depuis l’ouverture du bar à vin, il y a tout juste un an.
Le deuxième : la venue, toutes les deux semaines, de groupes de musique qui mettent le feu au Fumoir. Il n’y en a pas ce soir, mais on reviendra. En plus, il paraît que boire un verre de vin par jour serait bon pour la santé. On repart donc avec la conscience tranquille et le ventre plein. Il est 20 h 30 et on n’a plus faim.

AU MENU
DANS L’ASSIETTE
... Ou plutôt, sur la planche ! On a dégusté de la charcuterie et du fromage tout droit venus de Corse : saucisson, jambon cru, coppa, lonzo, fromages de chèvre, tome de brebis, maquis (rien que ça!). Un régal (copieux) à partager entre amis. Et dans le verre, du rosé de l’île de Beauté. Le Fumoir propose également des vins locaux.

L’ADDITION
Entre 3 et 5 € le verre de vin. La planche de charcuteries coûte 12 €. Pour une planche mixte avec charcuteries et fromages corses, comptez 15 €.

PRATIQUE
Le Fumoir se situe 11 place du Grand-Marché. Ouvert tous les jours de 18 h à 2 h. Plus d’informations sur leur page Facebook ICI !

Vice-Versa : le retour de Pixar

Le dernier film d’animation des studios Pixar s’immisce dans l’esprit d’une petite fille. Original ? Une habitude chez Pixar.

Vice Versa

Côté pile : Riley grandit dans une famille en or. En plein coeur du Minnesota, elle fait ses premiers pas, ses premières bêtises. Elle aime bien le patin à glace et le hockey. Et puis un jour, le drame : elle déménage à San Francisco. Côté face : une salle de contrôle avec cinq personnages haut en couleur. Ce sont les émotions de Riley. Il y a Joie, Tristesse, Dégoût, Colère et Peur. Mécanisme bien huilé d’une psyché enfantine en mouvement, l’esprit de Riley fonctionne comme une horloge suisse, chacun son rôle et ses tâches.

Et puis la machine se grippe lors du fameux déménagement. Joie et Tristesse se font éjecter du centre de contrôle et se retrouvent perdues dans les confins de la tête de Riley. Une quête pour retrouver le centre des pensées s’engage. Aux manettes de ce nouveau film d’animation, Pete Docter qui avait notamment réalisé Là-Haut et Monstres & Cie. Vice-Versa s’inscrit vraiment dans la lignée des précédentes productions de Pixar. Un scénario original, qui fait rêver les grands et les petits.

Qui ne s’est jamais demandé ce qui se passait dans la tête de quelqu’un ? Pete Docter en propose une vision, une interprétation plutôt bien construite. Mais il ne s’en contente pas. Pour comprendre comme l’esprit de Riley fonctionne, il plonge Joie et Tristesse dans ses tréfonds et offre un voyage au delà de la salle des émotions : inconscient, pays imaginaire, salle de l’abstrait, studio de production des rêves, stockage des pensées, déchetterie mémorielle… Vice-Versa met des images sur des concepts neurologiques ou sur l’étude du cerveau. C’est là sa force. Alors que la petite fille grandit, se confronte à la vie en bonne adolescente, son esprit est chamboulé. Joie, qui était la chef pendant l’enfance de Riley, apprend à lâcher son rôle de leader au profit d’autres émotions.
Bien documenté, Vice-Versa plaira aux parents qui se demandent comment un enfant fonctionne. Pour les enfants, c’est un film drôle, cartoonesque et finalement assez pédagogue. Pas vraiment de sans faute pour le dernier né des studios californiens. Sauf que… Ce petit grain de folie qui donnait l’originalité des précédentes productions lasse un peu. La recette, bien appliquée (double discours parent-enfant, scénario original, clins d’oeil, extravagance), devient une règle et donc, perd de sa force. Il y a une impression de déjà-vu, de redite. Comme si la « patte » Pixar commençait à trouver sa limite. D’autres films d’animation (voir On a pensé à) sont venus chasser sur les terres du studio américain. La fin d’une époque ?
B.R.

À partir de 3 ans. Comédie de Pete Docter. Durée : 1 h 34. Avec les voix françaises de Charlotte Bon, Pierre Niney, Mélanie Laurent…
NOTE : **

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=SYLrpcNTVwE[/youtube]

NOTATION :
**** CULTEissime
*** TOPissime
** PASMALissime
* BOFissime
X NULissime

Ex machina : ambiance philo

Un huis-clos robotique rigoureux qui soulève l’éternelle question de la conscience humaine et de l’existence de dieu… On a aimé!

CINE_PAP

Des montagnes à perte de vue et une villa incorporée littéralement dans la roche. Décors grandioses qui rappellent les peintures de Caspar David Friedrich décrivant une nature originelle. Loin de la folie des hommes. Au milieu de l’éden sauvage, dans cette caverne de verre et de pierre, isolé, Nathan travaille sur la découverte de sa vie : l’intelligence artificielle. Génie reclus et démiurge, il arbore une longue barbe et un corps sculpté par l’entraînement physique.

Il a invité dans son antre Caleb, un développeur de sa compagnie high-tech, Blue Book (une sorte de Google et de Facebook du futur). Le jeune homme va rencontrer la dernière création du savant : Ava. Une sorte d’Eve robotisée au visage angélique, une création ambiguë qui est censée incarner le futur de l’humanité. Plus Caleb avance, plus il découvre le Prométhée derrière Nathan, ce titan qui aurait créé les hommes à partir de boue et emprisonné par Zeus après avoir volé le feu. Dans la Grèce antique, le Deus ex machina était un acteur qui jouait un dieu. Placé sur une plate-forme mécanique, un artifice, il influait sur les personnages de la pièce.

Alex Garland, pour son premier film, s’amuse de cette manipulation, des références et de l’ampleur de son histoire. Par petites touches, comme celles laissées par le pinceau d’un peintre impressionniste, il laisse transpirer la mythologie grecque et les enjeux d’un monde où la machine serait la nouvelle espèce dominante. Une invention qui apporterait des changements forcément profonds, une problématique liée depuis des temps immémoriaux à l’homme. Au centre de cette toile épurée – les décors sont volontairement neutralisés – revient constamment la figure de Nathan. Mélange de Prométhée et d’Héphaïstos contemporain, il donne à son robot la figure d’une femme séduisante. Ava n’est pas sans rappeler une des créations du dieu grec : Pandore. Fabriquée à partir de boue et d’eau pour se venger de Prométhée, elle ouvre finalement cette boîte qui libérera la Guerre, la Maladie, la Vieillesse…

Si, théoriquement, Ex Machina ne plafonne jamais, s’inspirant aussi de la philosophie existentialiste et de la peinture expressionniste ou symboliste (Klimt et Pollock ont une place de choix dans le décor), il excelle également dans la construction cinématographique de ce huis-clos psychologique. Contraste entre les scènes extérieures et celles, étouffantes, dans cette maison presque enterrée, le film offre des airs de thrillers. De ceux qui mettent l’humanité au bord du précipice.

Film de science-fiction d’Alex Garland. Durée : 1 h 48. Avec Domhnall Gleeson, Alicia Vikander et Oscar Isaac.
NOTE : ***
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=vH76lOXIIXM[/youtube]
NOTATION :
**** CULTEissime
*** TOPissime
** PASMALissime
* BOFissime
X NULissime

Le Myah : comme à la maison !

Tout le monde raffole des coffee-shops. Du coup, on a testé le MYAH, arrivé rue Palissy. Top décontract’ !

Ambiance décontracte et sourire au MYAH. ça fait du bien. (Photo tmv)
Ambiance décontracte et sourire au MYAH. ça fait du bien. (Photo tmv)

La folie coffee shop continue à s’emparer des rues de Tours. Nous avions testé le Petit Atelier rue Colbert il y a quelques semaines, voici le tour d’un autre petit nouveau, le MYAH.
Sous ces quatre lettres, la philosophie du lieu (attention, pour ceux qui avait 5/20 en sixième en Anglais, sortez votre Google trad) : Make yourself at home. Une fois à l’intérieur, on comprend mieux le nom. Le MYAH respire l’esprit anglo-saxon, les tons bruns de la devanture apportent une certaine chaleur. Sur un mur, un grand dessin d’un café a été collé. Esprit « fait à la maison », derrière le comptoir, c’est Karine qui s’occupe de tout. Cookies maisons (il faut se lever tôt pour avoir celui au beurre de cacahuète !), cheese cake, carrot cake, burritos, salades composées…

Les classiques du coffee shop sont bien présents, pas de fausse note, surtout que tout est préparé par Karine chaque jour dans sa petite cuisine. Gros point positif de ce café, c’est la petite cour extérieure qui se trouve au fond. Avec le soleil, on sent que ça peut devenir un des repères les plus secrets et confortables pour buller à Tours.
Karine a ouvert cette adresse il y a trois mois rue Bernard-Palissy. Un projet qu’elle avait en tête depuis plusieurs années. A la base, elle travaille dans les ressources humaines et puis trop de stress, pas assez de reconnaissance, elle s’envole en Australie pour reprendre ses études pendant deux ans. C’est là qu’elle fait mûrir son projet : « J’ai étudié en cours la stratégie de marques comme Starbucks® et mon projet collait tout à fait avec la ville de Tours. Les grandes enseignes ne s’installent pas dans les villes moyennes, je voulais reproduire ce que j’ai vu en Australie. » Karine a ce don de vous mettre à l’aise. Au MYAH, vous allez vraiment vous sentir comme chez vous.

EN BREF
SUR LE POUCE
Le MYAH, c’est avant tout un endroit pour se poser, boire un bon café ou un thé et une part de gâteau. Mais si vous avez envie de bien manger et pas trop le temps, le MYAH propose des burritos franchement bien fichus. On a pris le Mexicos avec du mais et un peu de riz, ça cale et ce n’est pas bourratif.

L’ADDITION
Le burrito avec une part de cheese cake et un cappuccino, on s’en tire pour 12 euros. Les tarifs du MYAH sont dans les prix tourangeaux. Pour les cafés, comptez 2 euros pour celui du mois et 3 euros pour le café viennois. Vous pouvez prendre à emporter.

PRATIQUE
Pour s’y rendre, il faut aller au 31 rue Bernard-Palissy. Plus d’infos sur la page facebook dédiée : facebook.com/myahcafe

Maggie : gentil Schwarzy et les zombies

Un mélo avec Schwarzy et des zombies, sans aucune touche de gore, ni d’horreur… Et le plus étonnant, c’est que ça marche !

Maggie
Des carcasses de voiture jonchent une route déserte sur laquelle circule seulement un vieux pick-up, au milieu des terres désolées de la Nouvelle- Orléans. En fond sonore, la radio crachotte des infos à propos d’une épidémie. Une population infectée, un virus. Encore un énième film de zombies, sanglant et stéréotypé ? Loin de là…
Car dès les premières secondes, apparaît le visage d’Arnold Schwarzenegger. L’oeil perdu, un début de barbe grise, les traits tirés. Il incarne Wade, père esseulé qui a perdu sa femme… et ne va pas tarder à perdre sa fille aussi. C’est elle qu’il va chercher, au volant de sa voiture. Seul, encore. Sa Maggie, petite fille devenue ado, est infectée.

Cette première séquence est lugubre. Aussi froide que la mort que scrute la caméra d’Henry Hobson. Derrière ce nom inconnu au bataillon se cache pourtant l’un des artisans responsables du générique de The Walking Dead. L’ombre de la mythique série zombiesque plane d’ailleurs tout du long. Les épisodes où il n’y a aucune attaque de mort-vivant ? Qui axent tout sur l’émotion des protagonistes ? Maggie est de ceux-là. Une heure trente à l’intrigue sérieuse. Lent (trop ?) et parfois poussif (trop aussi). Une loupe posée sur les rapports parents-enfants. Dans Maggie, on aimerait parfois que le rythme s’emballe, il est vrai. Pourtant, on reste fascinés par ce minimalisme. La mort est tapie dans l’ombre. Aucune effusion de sang, pas de gore, ni de horde de zombies (le mot n’est d’ailleurs pas prononcé une seule fois).

Complètement désaturé, le film d’Hobson déroule une ambiance et une atmosphère cliniques tout du long. Derrière cette photographie sèche apparaît l’inéluctable : Maggie va mourir. Jouée par l’admirable Abigail Breslin (la petite fille dans Signes, c’était elle !), elle se transforme progressivement. Haleine fétide, yeux peu à peu translucides, intérieur qui pourrit lentement…
Face à ça, un père d’une infinie tristesse. Un Schwarzenegger impressionnant de justesse, utilisé à contre-emploi, loin de l’action-movie bête et méchant. Schwarzy trouve là l’un des meilleurs rôles de sa carrière. Après s’être perdu dans une tripotée de séries B décérébrées (Expen-dables 3, Evasion…), il renaît dans un film indépendant. Vulnérable, tout en simplicité et en émotion, il incarne à merveille ce père coincé dans une suffocante descente aux Enfers, voulant à tout prix protéger sa fille dans une situation sans échappatoire. Face à tant de pudeur, les fans acharnés d’Arnold Schwarzenegger crieront peut-être au scandale. Mais force est de constater que monsieur Terminator, épatant, devrait en surprendre plus d’un. À l’instar de ce film inattendu.

Aurélien Germain

Drame d’Henry Hobson (USA). Durée : 1 h 35. Avec : Arnold Schwarzenegger, Abigail Breslin, Joely Richardson…
NOTE : **

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=AQ5Vz8qE8R8[/youtube]

NOTATION :
**** CULTEissime
*** TOPissime
** PASMALissime
* BOFissime
X NULissime

Un voisin trop parfait : les canons d’à côté

Thriller à petit budget avec une Jennifer Lopez à la hauteur du rôle… Pas le film du siècle, mais surprenant.

Un voisin presque parfait

Les premières minutes du film sont à la limite de l’insoutenable. Succession rapide de scènes qui montrent la détresse de Claire, récemment divorcée, qui essaye de conjurer ce que son mari lui a fait subir. Gnangnan à souhait. Crise d’un couple usé, le schéma reste classique. Son fils Kevin, au milieu, essaye tant bien que mal d’être heureux mais se fait martyriser à l’école.
Images classiques du drame familial, Un Voisin trop parfait débute sur une ambiance mièvre digne des productions hollywoodiennes de bas-étage. Et puis un grain de sable vient faire crisser cet engrenage bien huilé. Noah débarque dans la maison d’à-côté. Vingt ans, les abdos qui transpercent le t-shirt, sourire Colgate®, il vient de déménager chez son grand-oncle qui attend une greffe d’organe. Parfait sous tout les rapports, il lit Homère et sait changer un carburateur. Il drague ouvertement Claire. Belle femme brisée par les aventures sexuelles de son mari, Claire craque un soir et couche avec Noah.

Le film continue à déraper, scène après scène. Claire se fait prendre dans un engrenage mis en place par Noah. Le film s’enfonce à mesure que la noirceur du beau gosse transparaît. Jusqu’à cette scène finale impossible à révéler mais qui clôt Un Voisin trop parfait de manière surprenante. Derrière la caméra, il y a Rob Cohen. Son nom est plutôt synonyme de gros films bourrins à base de cascades (xXx), de grosses voitures (Fast and furious) ou de momies vengeresses (La Momie : la tombe de l’empereur dragon). Des thrillers, il n’en a jamais vraiment réalisés. Et pour le faire, il commence avec un mini-budget par rapport aux standards américains (quatre millions d’euros).
Un Voisin trop parfait fait partie de ces films que personne n’attend et qui se révèle finalement plaisant à regarder. Le scénario est assez bien ficelé, les images sont en accord avec le genre. Pas de folie (à part cette scène finale) mais des acteurs qui font ce qu’ils peuvent pour tenir la baraque. Ryan Guzman, un habitué de la franchise Sexy dance, est utilisé à contre-emploi. Il arrive à donner de la profondeur à son rôle de psychopathe et apporte une étrangeté dans ses répliques trop parfaites, sans jamais en faire trop.
Quant à Jennifer Lopez, elle tente de dépasser sa belle plastique de maman quadragénaire sexy et propose une tentative de femme (pas toujours réussie malheureusement) forte et moderne. Au-delà des clichés, des scènes de déjà-vu et de certaines faiblesses scénaristiques, Un Voisin trop parfait reste un film décent. De ceux que vous oublierez probablement mais qui ne vous fera pas non plus regretter d’avoir payé une place.

>>Thriller américain de Rob Cohen. Durée : 1 h 31.
Avec Jennifer Lopez, Ryan Guzman, Ian Nelson, John Corbett, Kristin Chenoweth…
NOTE : **

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=unfkWVcQLnw[/youtube]

Les films toujours en salle :

MAD MAX : FURY ROAD ****
George Miller qui revisite son film culte après tant d’années ? On avait peur. Mais ouf, l’une des bobines les plus attendues de 2015 est bel et bien un trip jouissif et halluciné, un bulldozer de 120 minutes monstrueuses. Dans une débauche d’explosions, de cascades et d’inventivité, ce Fury Road démentiel est d’une beauté à couper le souffle. Jubilatoire, brutal et virtuose, cette pépite est aussi une ode aux femmes (Charlize Theron est impériale). Miller vient de pulvériser Hollywood. A.G.

GIRLS ONLY *
Megan, trentenaire, a horreur des responsabilités. À tel point qu’elle s’enfuit lors d’une demande en mariage. Elle se retrouve chez une ado de 16 ans et son père… Emmené par un excellent duo (Keira Knightley et Chloë Grace Moretz), Girls only est loin de n’être qu’un film sentimentalo-gnangnan pour « filles seulement ». Plutôt axée sur le changement de vie, cette comédie gentillette mais pauvre souffre d’une écriture faiblarde et de personnages sous-exploités (Sam Rockwell). Agréable, mais trop sage. A.G. (Notre critique intégrale à lire ICI)

PYRAMIDE *
En Égypte, des archéologues et une équipe TV se perdent dans une pyramide. Ils déclenchent une malédiction et se retrouvent poursuivis par « quelque chose ». Vendu grâce au nom de Levasseur, excellent réalisateur au demeurant, Pyramide n’a pourtant ni classe, ni intérêt. Calqué sur Catacombes pour son côté claustro, il se démarque en convoquant la mythologie égyptienne. Mais trébuche tout seul avec des dialogues consternants, de bonnes idées tuées dans l’oeuf et un ensemble tout simplement laid. A.G.

NOTATION :
**** CULTEissime
*** TOPissime
** PASMALissime
* BOFissime
X NULissime

Chroniques culture #62

Toute l’actu BD, CD, DVD et jeu vidéo de la semaine chroniquée par la rédac de tmv.

LE DVD
CAPTIVES
Tina et Mattheux, deux parents effondrés, voient leur vie bouleversée, lorsqu’ils apprennent que leur fille disparue serait toujours en vie, retenue par un homme. Thriller glaçant et glacé, filmé dans le froid polaire canadien, Captives additionne les thèmes : rapt d’enfants, pédophilie, internet, culpabilité, voyeurisme… Inégal et complexe dans sa construction, le film reste tout de même captivant. Une pellicule qui, pour son seconde vie, aurait mérité mieux que cette édition avare en bonus…
A.G.

LE CD
K’S CHOICE – THE PHANTOM COWBOY
Le duo belge K’s Choice avait un objectif pour ce nouvel album : réaliser une galette 100 % rock. Mission accomplie avec ce The Phantom cowboy. Doté d’un son ricain assumé (aux manettes, Alain Johannes qui a bossé avec les Queens of the stone age), l’album ne dépareillerait pas sur une radio US. En faisant la part belle aux guitares, il tape dans un rock simpliste mais efficace (on pense parfois à du Foo Fighters), rehaussé de la voix claire de Sarah. Un disque vitaminé, sincère et étonnamment bon.
A.G.

LA BD
LES FLEURS DU MAL
En ces temps de révisions, la lecture des Fleurs du mal de Baudelaire ne peut pas faire de mal. Surtout quand Glénat a la bonne idée, pour sublimer ces magnifiques textes, d’en confier l’illustration à Tanino Liberatore. Immense dessinateur mésestimé, le papa de Ranx Xérox est un illustrateur hors norme qui vous éblouit à chaque page. Non content de mettre en avant le côté sulfureux de ces poèmes, il imprime sa patte et les transcende avec une maestria graphique absolue.
Hervé Bourit

LE JEU VIDÉO
BLOODBORNE
Affrontez vos peurs et une armée de créatures cauchemardesques dans Blood- Borne, le nouveau titre d’action-RPG développé par les créateurs de Dark Soul’s. Flippante au possible, et donc destinée à un public averti, cette exclusivité PS4 vous propose d’arpenter les rues sombres de Yharnam, une vieille ville ravagée par une épidémie aussi étrange que soudaine. C’est sombre et addictif, violent et parfaitement réalisé. Que demander de plus ?
Sony, + 16 ans, PS4, 60 €.
L. Soon

L’Instant boudoir, macarons chics

Une belle adresse pour manger des macarons de très haute tenue.

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La rue de la Victoire bouge en ce moment. Après l’Idée Hall, un très bon bistrot que nous avions chroniqué il y a quelques semaines, voici l’Instant Boudoir. Ce salon de thé vient tout juste d’ouvrir. Ambiance chic, l’endroit est lumineux, murs blancs et rose. Un boudoir, mais en version plus moderne. Au centre, la spécialité, l’objet des convoitises : les macarons. Abricot, menthe, violette, passion, chocolat… Le choix est tout à fait honnête, sans non plus devoir se demander lequel prendre pendant 100 ans. Ouvert depuis le début du mois, c’est l’oeuvre de Stéphanie Conrard et Anthony David, deux passionnés d’histoire et de gastronomie. La preuve, ils se sont rencontrés dans un village gaulois reconstitué en Charente. Elle est pâtissière, lui s’occupe de la vente et de la mise en place. Dans une autre vie, elle faisait une thèse en littérature et lui était roboticien en Italie et au Japon.
Un peu pressé aujourd’hui, nous nous sommes dit que l’on allait tester toutes les bonnes choses qu’ils proposent à la rédaction. Dans notre petit sac se trouvent une petite boîte de macarons. On a aussi acheté de la guimauve à la fleur d’oranger façon XIXe siècle, sans gélatine mais des blancs d’oeuf, et des sablés à la violette (là encore, la passion de Stéphanie Conrard pour l’histoire : c’est une recette du XVIIIe siècle). De retour à la rédaction, chacun y va de son commentaire. Petit florilège : « Hum, le macaron à l’abricot, pas mal du tout. C’est fort en fruit » , « ils lésinent pas sur la ganache » , « c’est plutôt fin, pas trop sucré » , « s’il fallait faire une critique, je dirais que la guimauve est trop croquante », « le chocolat est incroyable ». À voir à la vitesse où la boîte est partie, on s’est dit que leurs friandises sont plutôt un succès. À vous de faire le test.

>> COUP DE CŒUR Comme vous pouvez le voir, on s’est légèrement fait plaisir. Sincèrement, les macarons que nous avons testés sont d’un très bon niveau. Croquants, onctueux, plutôt généreux sur le garnissage et fins en bouche, ils devraient ravir les plus exigeants. La guimauve à la fleur d’oranger nous a beaucoup plu, elle est assez fondante en bouche et bien dosée niveau arôme.

>> L’ADDITION Comptez 12 € pour la boîte de macarons. Le sachet de meringues et celui de sablés était à 4,20 €. Nous avons pris à emporter, mais vous pouvez également vous y installer pour boire un thé histoire d’accompagner les pâtisseries. Anthony David nous a même dit qu’ils devraient préparer des cupcakes d’ici quelques jours.

>> PRATIQUE L’Instant Boudoir se trouve au 55 rue de la Victoire. Plus d’infos au 06 28 73 40 72 ou en tapant Instant boudoir sur Facebook.

Girls only, un peu léger

Sous ses faux airs de comédie sentimentale, un gentil film positif sur le changement de vie. Trop léger pour marquer.

CINE_PAP

Présenté au festival Sundance début 2014 et sorti aux États-Unis en octobre dernier, c’est seulement maintenant que Girls only débarque sur nos écrans. Étonnant, d’autant qu’il est vendu en France comme une énième comédie romantique à l’eau de rose pour filles. Il suffit de voir les avant-premières « réservées » à la gent féminine, l’affiche gnangnan et ce titre ridicule, Girls only (« Filles seulement »). Alors qu’outre-Atlantique, le film s’appelle Laggies, qu’on pourrait traduire par flâneuses…

Pourtant, derrière cet emballage marketing ronflant, Girls only s’adresse à un public bien plus large. Loin d’être la rom-com de base, il s’agit surtout d’une petite comédie sur l’âge et le désir de changer sa vie. Megan (Keira Knightley) est une trentenaire, éternelle adulescente qui préfère prendre la vie comme elle vient. Les responsabilités ? Pas pour elle ! Tout le contraire de son groupe d’amies. Même âge, mais préoccupations différentes : bien installées dans leur vie, avenir tout tracé entre mari, gosses et quotidien ronflant. Quand le fiancé de Megan la demande en mariage, elle prend la fuite, apeurée, et se réfugie chez une ado de 16 ans (Chloë Grace Moretz) qui vit chez son père (Sam Rockwell). Elle va alors s’occuper des problèmes de la jeune fille plutôt que des siens… Dans Girls only, Lynn Sheldon, réalisatrice du remarqué Humpday, se focalise sur une semaine de la vie de Megan, cette période de flottement en forme de dilemme : accepter une vie plan-plan qui ne lui convient pas, ou écouter son cœur et tout plaquer ?

Pour y parvenir, la cinéaste utilise à merveille le brillant duo Keira Knightley et Chloë Grace Moretz. La première, vue dans Pirates des Caraïbes, est toujours aussi belle, minaude et assure son rôle de femme paumée. La seconde, étoile montante depuis Kick- Ass, crève toujours autant l’écran. D’une sincérité désarmante, elle donne de l’épaisseur à ce personnage coincé entre ses hormones et sa vie de famille compliquée. Dommage que le père, joué par l’excellent Sam Rockwell (le psychopathe dans La Ligne verte, c’est lui !), soit aussi peu exploité. Passionnant au début, il finit par être transparent.
En cause, l’écriture faiblarde du film, ainsi qu’un scénario bien trop maigre et qui ne tient pas toutes ses promesses. Lynn Sheldon multiplie les bonnes idées, mais reste constamment à la surface des choses. Dans ce cadre balisé, elle finit par promener sa comédie en laisse, à un rythme bien trop sage et ennuyeux. Girls only reste évidemment agréable et divertissant. Mais malgré son joli sujet, sa petite morale (il n’y a pas d’âge pour changer de vie) et ses quelques qualités, il peine à convaincre.

Comédie (USA). Durée : 1 h 41. De Lynn Sheldon, avec Chloë Grace Moretz, Keira Knightley, Sam Rockwell, Mark Webber…

NOTE : *
Aurélien Germain
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Lpip8Hkax8c[/youtube]

NOTATION :
**** CULTEissime
*** TOPissime
** PASMALissime
* BOFissime
X NULissime

 

Le Dagobert : le roi des vins

A quelques pas de l’agitation de la Place Plum’, le Dagobert fait resto… mais c’est aussi le coin idéal pour un apéro. Miam !

Le Dagobert
Le Dagobert, tenu par Aurélien Faugère, est à deux pas de l’agitation de la place Plum’. (Photos tmv)

En regardant les avis sur internet, on s’est dit que quelque chose clochait. Hein, quoi ?! Que des avis positifs, des clients heureux ? Tiens donc ! On a donc décidé de vérifier par nous-mêmes, en mettant notre culotte à l’envers pour aller au Dagobert (c’est nul, mais il fallait qu’on la place comme tout le monde, désolé). Direction la rue du Grand Marché, dans le vieux Tours, quelques mètres après la place Plum’, pour retrouver un peu de calme.

Premier bon point : la terrasse. Petite, certes, mais tout de même. C’est la fin d’après-midi, le soleil caresse encore quelques tables. De toute façon, si le froid se fait sentir, le client a droit à une couverture. Ni une ni deux, on s’installe. L’intérieur, lui, a des touches de bistrot rétro. Look à l’ancienne, agréable parfum vintage. Qui donne envie de se poser, comme ça, entre potes, à siroter un verre, à déguster un plat.
Le Dagobert marque un autre point avec son joli doublé accueil sympathique/équipe conviviale : on se sent rapidement chez soi. Ici, pas de chichis, on joue la carte de la bonne humeur… et du vin. Une des spécialités du Dagobert. L’accent est mis sur les vins de la région, mais il y a aussi un large choix, aussi bien au verre qu’en bouteille (certains pourront même se laisser tenter par un crû plus que prestigieux !).

Jamais ouvert le midi, le Dagobert a en revanche un net avantage : celui de débuter son service à 17 h. Idéal pour se régaler des planches apéro, afin de découvrir fromages du coin, noix de jambon fumé ou encore assortiments de Pata negra. Le soir, on favorisera davantage le côté tradi du resto : le Dagobert propose du pavé de saumon rôti crème cacahuète, de la côte de boeuf 1 kg et de la saucisse d’Auvergne par exemple. Et la carte change régulièrement. Impossible, donc, de se lasser.
A.G.

DANS L’ASSIETTE
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UN PLAT
Il était encore tôt (18 h même pas), donc on l’a joué apéro : un vrai régal que cette planche mixte, proposant charcuterie de Savoie et fromages de la région, avec pain et petite salade. C’est copieux (c’est une planche pour une personne, mais on l’a finie à deux !), mais les produits sont fins et choisis avec soin (la sélection fromagère est excellente). Le vin, un Haut Médoc 2001, est en parfait accord.

L’ADDITION
Une planche mixte reviendra à 18 €. Comptez entre 4 et 6 € si vous voulez accompagner d’un verre de vin. Si vous décidez de dîner, les prix à la carte oscillent de 12 à 20 €, mais il existe aussi un menu à 30 €.

PRATIQUE
Le Dagobert se situe au 31 rue du Grand Marché. Ouvert dès 17 h, tous les jours. Contact : 02 47 61 76 14 ou Dagobert sur Facebook. Réservations conseillées.

Hyena : film coup de poing

Un film anglais violent sur un flic corrompu jusqu’à la moelle et une vision d’une ville de Londres cauchemardesque…

Hyena
Une ruelle sombre, quatre silhouettes de gorille se découpent dans la lumière des néons. Gros bras et envie d’en découdre, seule leur petite casquette quadrillée de noir et de blanc indique leur métier. Ils sont policiers. Le look de malfrat ne fait pas le moine. Beat techno en fond sonore, ils rentrent dans un club et fracassent des crânes, la fumée envahit le cadre. Le stroboscope aveugle ses occupants, le ton est donné. Hyena ne fait pas de concession.

Le film suit cette bande de loubards immoraux, de justiciers abîmés dans les bas-fonds de Londres. Fumette, rail de coke, verres de whisky, ces flics cassent de la tronche sans vergogne et se servent comme ils peuvent dans les trafics en tout genre. À leur tête, Michael Logan, cheveux gras peignés en arrière, le leader dépenaillé collectionne les magouilles. Les frontières entre truands et policiers n’existent plus dans cette fiction. La routine malsaine de la bande va finalement prendre un autre tournant avec l’arrivée de deux nouveaux chefs de gangs albanais qui repoussent les limites de la sauvagerie ambiante.
Spirale infernale, Hyena filme la violence pure, la bêtise immorale, le carpediem version mafia sanguinaire. L’histoire avance à coup de crosse, de flingues, sans aucune autre ligne que ce mal qui englue chaque personnage. Dire que Hyena est sombre serait un euphémisme. Le long-métrage de Gérard Johnson fait figure d’uppercut au cinéma d’action, un direct du droite en pleine face du film policier. Ni vraiment polar, ni tout à fait thriller, l’oeuvre du réalisateur britannique plonge dans la sueur, le sang et les immondices. Jeu d’acteur nerveux, sur le fil, Hyena n’a d’autre ambition que de faire ressentir la peur d’une descente aux enfers.

Le film est souligné par la musique magistrale de Matt Johnson, l’ancien leader du groupe The The. Synthé vintage, rythme entêtant, il joue avec la même agressivité que les images. Une bande originale terrifiante qui trouve son point d’orgue dans la scène finale, angoissante au possible (rassurez-vous, pas de spoiler !). Hyena est tout sauf un film d’écriture, son scénario un peu vide en atteste. C’est une oeuvre physique qui se vit comme une lutte cinématographique, qui s’éprouve jusqu’à l’écoeurement, stylise la cruauté, esthétise un monde où le plus fort est celui qui manie le mieux la machette.

>>Hyena de Gerard Johnson. Drame policier britannique. Durée : 1 h 52. Avec Peter Ferdinando, Stephen Graham, Neil Maskell, Richard Dormer, Elisa Lasowski, Myanna Buring, Tony Pitts.
NOTE : **

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=l-6ckHp5ZXw[/youtube]

NOTATION :
**** CULTEissime
*** TOPissime
** PASMALissime
* BOFissime
X NULissime

Huet et Pardo : buenisimo !

Tours est aux couleurs du monde. Cette semaine, on visite l’Espagne avec le nouveau venu Huet et Pardo, installé rue Michelet !

Ambiance familiale dans ce nouveau resto de la rue Michelet. (Photos tmv)
Ambiance familiale dans ce nouveau resto de la rue Michelet.
(Photos tmv)

Tours est bien pourvue en petits bistrots, en brasseries, en restaurants asiatiques ou bars à vin, mais les adresses espagnoles ne courent pas vraiment les rues. Huet et Pardo vient combler ce petit manque avec une formule plutôt originale. Pas vraiment restaurant classique ni tout à fait bar à tapas, Huet et Pardo propose avant tout une spécialité de la péninsule ibérique : le chocolate con churros. Pour ceux qui n’ont jamais testé, c’est une sorte de chocolat chaud très épais qui sert à tremper des beignets (style chichi) au sucre. C’est à tomber. Servi tout l’après-midi, c’est le goûter gourmand assuré.

Mais Huet et Pardo sert aussi des assiettes de tapas le midi. C’est cela que nous sommes allés tester. Nous y sommes passés le deuxième jour d’ouverture. Huet et Pardo est un peu caché, au début de la rue Michelet (juste en face du gymnase Caméo). C’est Carmen qui nous reçoit. Jean-Philippe, son mari, est en cuisine. L’accueil est agréable, souriant, presque familial. On sent que le lieu commence tout juste et qu’il vit déjà, des amis du couple passent dire bonjour.
Enjouée, Carmen met tout de suite à l’aise. À la carte, pas de choix pour manger le midi : c’est un plat unique. On a à peine le temps de regarder autour de nous que l’assiette de tapas arrive déjà. C’est frais, bien présenté, simple. Les tapas typiques (l’empanada, par exemple, ou la tortilla) côtoient les créations de Jean-Louis (on citera les aubergines farcies). Une vraie cuisine familiale. La déco est dans la même veine. les meubles et la vaisselle ne sont pas clinquants mais choisis avec goût. Les murs blancs apportent encore plus de lumière et donnent l’impression d’être dans un lieu plus grand que dans la réalité. Huet et Pardo fait partie de ces adresses honnêtes, rapides et de qualité qui vous raviront le midi.

DANS L’ASSIETTE
LE PLAT
Comme vous pouvez le voir, on picore plein de bonnes choses chez Huet et Pardo. On a adoré l’empanada et les aubergines farcies à la viande (ce n’est pas forcément espagnol, mais délicieux quand même). La salade est fraîche, bien assaisonnée. Le chorizo est de bonne qualité. Un vrai aperçu de la cuisine ibérique.

L’ADDITION
Pour l’assiette de tapas, comptez 12 euros. Avec le dessert (on a pris des fraises au caramel balsamique, c’était frais et rafraîchissant), vous rajoutez environ 3 € à l’addition. Et si vous venez goûter, le chocolate con churros vous coûtera 3,50 €, en plus, jusqu’au 30 mai, la deuxième portion est offerte.

PRATIQUE
Huet et Pardo se situe au 30 rue Michelet. Résa au 02 47 61 96 82. Pour plus d’infos, leur Facebook.

Ouija : l’arnaque pseudo-horrifique

Une arnaque pseudo horrifique d’un ennui profond et d’une bêtise abyssale. Pas flippant pour un sou, un vrai gâchis.

Ouija

« Je ne sais pas si je veux jouer à ça. » Deux petites filles fixent une table ouija , cette planche fréquemment utilisée aux États- Unis pour les séances de spiritisme. « Tu verras, c’est amusant. Mais il ne faut pas jouer toute seule. » Ce que l’une d’elles, Debbie, fera des années plus tard… avant de se pendre.

D’une scène d’ouverture pleine de promesses, Ouija va pourtant rapidement s’embourber dans une production d’ « épouvante » sans épaisseur ni substance. Abordant les thèmes du spiritisme (les anciens amis de Debbie, intrigués de sa mort, vont aussi utiliser une planche ouija pour lui tailler un brin de causette dans l’au-delà) et de la vengeance post-mortem, Ouija joue sur tous les poncifs les plus éculés qui soient.
Téléphoné et convenu, il multiplie les jumpscare foireux – ce procédé utilisé pour faire sursauter le spectateur : lumière qui s’éteint, bruit dans les murs et porte qui claque, main furtive… Cliché jusqu’à la moelle, Ouija n’est qu’une énième série B peu intéressante et pas effrayante.

Il faut dire que derrière la caméra se cache Stiles White, le scénariste de Possédée ou encore de la purge Prédictions, avec Nicolas Cage, et sa détestable propagande scientologique. Pourtant, Ouija, par ailleurs doté d’une photographie léchée, avait du potentiel. Quelques rares séquences, assez bien ficelées, sortent parfois du lot. Maigre compensation… Filmé avec les pieds, Ouija souffre aussi de dialogues bas du front, d’une narration inexistante et d’acteurs de seconde zone (Olivia Cooke est très jolie mais a le charisme d’une huître). Le tout, maltraité par un montage catastrophique.
Le réalisateur n’est cependant pas le seul à blâmer dans ce naufrage. Ouija était-il déjà mort-né ? Une mise en route tardive (le projet date de 2008 !), des investisseurs et des producteurs frileux, un scénario bancal réécrit, des scènes reshootées après le tournage et la moitié du film remaniée à la demande du studio…

À côté de ça, Ouija est produit par la société de Michael Bay, main dans la main avec Jason Blum. Autrement dit, une compagnie friande de bobines d’horreur/épouvante bas de gamme et spécialiste des remakes lamentables (elle a notamment ruiné le pourtant culte Massacre à la tronçonneuse et a enfanté la saga American Nightmare). Outre-Atlantique, Ouija, dézingué par la critique, a remporté 100 millions de dollars, alors qu’il n’en a coûté que cinq. En résumé, à la sauce Paranormal Activity : budget mini pour rentabilité maxi, enrobé d’un je-m’en-foutisme latent. Bref, pas besoin d’avoir une planche ouija pour comprendre comment a pu naître cette horreur…

Aurélien Germain

Épouvante/horreur, de Stiles White (USA). Durée : 1 h 30. Avec Olivia Cooke, Ana Coto, Douglas Smith…
NOTE : X

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=9MKHpjrocNo[/youtube]

NOTATION :
**** CULTEissime
*** TOPissime
** PASMALissime
* BOFissime
X NULissime

Chroniques culture #59

Les Sims reviennent ! On en parle dans nos chroniques culture. Ainsi que le dernier CD d’Izia ou encore le Hobbit 3 en DVD et la BD Rosario.

LE DVD
HOBBIT 3 : BATAILLE DES 5 ARMÉES
L’ultime chapitre débarque en DVD-blu ray. Signé Peter Jackson, alias mister je-transforme-toutce- que-je-touche-en-or, ce troisième Hobbit est une claque visuelle. Cet épilogue dantesque, en dépit de quelques instants mélo surfaits, propose un final énergique et épique. Au menu, trois éditions DVD et pas mal de bonus croustillants (un making-of en Nouvelle-Zélande)… En revanche, pour la version longue du film (30 minutes supplémentaires au compteur), il faudra attendre novembre.
A.G.

LE CD
IZIA LA VAGUE
Exit le rock pêchu en anglais d’autrefois, Izia, la fille de Jacques Higelin, surfe désormais sur la vague de la pop franchouillarde, teintée d’electro minimaliste. Voix incandescente, sensuelle et instrumentations soignées permettent à certains titres de briller : l’agréable Les Ennuis, chanté avec Orelsan, ou encore Silence Radio. Mais le reste est cliché à souhait et peu inspiré (Bridges et l’insupportable Hey). Avec son virage à 180°, Izia a fait un pari risqué, pas forcément gagnant.
A.G.

LA BD
ROSARIO
Entre l’Italien Claudio Stassi au dessin et l’Argentin Carlos Sampayo au scénario, la mayonnaise polar a une saveur toute particulière. Celle de Rosario, ville du sud de l’Argentine qui, dans les années 1930, voit s’affronter dictature et anarchistes. Au milieu, une histoire d’amour entre un violoniste et une prostituée, des mafieux, des militaires et où amitié et trahison vous entraînent à un rythme d’enfer. Le traitement de la couleur et la maîtrise des cases font de ce polar un chef-d’oeuvre graphique.
Hervé Bourit

LE JEU VIDÉO
LES SIMS 4 AU TRAVAIL
Un peu plus de six mois après son lancement, Les Sims 4, la légendaire simulation de vie signée Maxis, a droit à son premier pack d’extension. Attendu par les fans malgré un prix élevé, cet add-on est l’occasion de se glisser dans la peau d’un détective, d’un médecin ou d’un Pr. Foldingue. Voire d’un commerçant puisque les boutiques font enfin leur retour. Divertissant à défaut d’être indispensable, Au travail séduira à coup sûr tous ceux qui parlent le Simlish couramment.
> + 12 ans, PC/Mac, 40 €.
L.Soon

Good Kill : Game of drones

Un film délibérément lent sur l’avènement des drones dans la guerre que mènent les États-Unis au Moyen-Orient. Glaçant.

Good Kill
Good kill. Le terme sort de la bouche du major Tommy Egan comme un soupir. Assis dans un siège en cuir, dans un préfabriqué de l’armée, devant lui, se trouve un écran qui retransmet l’explosion d’un missile hellfire. La fumée opaque cache les corps carbonisés, ceux de terroristes probables, de rebelles afghans, d’anonymes au Yémen. « Good kill » annonce que l’impact a bien eu lieu, comme une incantation de mort prononcée à des milliers de kilomètres.
Tommy Egan pilote un drone depuis une base militaire de Las Vegas. Le soir, les opérations finies, il prend le volant de sa Mustang, un morceau de rock surgit des enceintes, le soldat avale une gorgée de vodka pour exorciser ses actes de guerre par procuration. Et puis il retrouve sa femme et ses enfants, allume le barbecue. S’enferme dans un silence macabre. Good Kill est une répétition de cet enchaînement de scènes, sans grande variation. Sorte de routine abominable où la mort, bien présente sur les écrans, n’est pas ressentie comme réelle par le militaire qui l’exécute.

Le film d’Andrew Niccol est une charge au ralenti d’un nouveau type de guerre que les États-Unis ont initiée depuis quelques années. Celle de ces drones sans visage, d’opérateurs qui jouent à un jeu vidéo réel où les écrans sont les seules preuves qu’ils ne vivent pas une fiction. Le cinéaste était déjà connu pour ses attaques contre les états totalitaires (Bienvenue à Gattaca, Time Out), le capitalisme effréné et sans âme (Lord of war), il offre cette fois un pamphlet contre la guerre à distance. « J’ai l’impression d’être un lâche » , confie à un moment Tommy Egan, ancien pilote de chasse. A
ndrew Niccol met en avant de nouveaux traumatismes du soldat, met le doigt sur l’absence d’éthique militaire pour mieux montrer l’absurdité des conflits menés par les États-Unis dans leur quête d’un monde plus sûr. Good kill ne s’emballe jamais. Il avance avec précision, scène après scène, vers un futur où le combat militaire ne se fait plus en face. Dématérialiser la mort pour mieux enfouir la morale, les écrans de contrôle deviennent des miroirs déformants, des filtres qui amoindrissent le dégoût des bavures militaires. Comme une machine infernale qui s’est emballée et ne peut pas revenir en arrière.

Devant cette infernale mécanique, Tommy Egan (Ethan Hawke) se transforme en fantôme. Il exécute. Son corps ne lui appartient plus. Spectateur du bouton qu’il presse, des corps qu’il calcine, de sa femme qui s’éloigne, de sa vie qui lui échappe. Transparent, sans substance, il n’a rien à voir avec les héros traditionnels du film de guerre. Frêle, voûté, visage tordu, livide. Aussi mort que ceux qu’il tue de l’autre côté de son écran.

Benoît Renaudin

NOTE : **
Un film d’Andrew Niccol.Drame. Durée : 1 h 35. Avec Ethan Hawke, Bruce Greenwood, Zoë Kravitz, January Jones…

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=jvjBaA_RLQI[/youtube]

NOTATION :
**** CULTEissime
*** TOPissime
** PASMALissime
* BOFissime
X NULissime

Une Belle fin : poignant et délicat

Pasolini livre un film humaniste, beau et triste et réussit à explorer le thème de la solitude avec brio.

Une belle fin
John May vit dans la banlieue de Londres. Seul. Son métier le passionne : quand une personne décède sans famille connue, c’est à lui de retrouver des proches. Mais dès les premières images, John May assiste seul aux funérailles. Il rédige les éloges des disparus. Seul, encore et toujours. Un jour, il est licencié sans ménagement (qui s’intéresse à ces gens abandonnés par leurs familles ? lui fait-on comprendre). Il doit alors traiter un dernier dossier, celui d’un homme mort sans que personne ne s’en inquiète : un certain Billy, son voisin d’en face…

Oubliez le titre francisé, Une Belle fin. Pensez plutôt au titre original Still Life et ses différentes significations : « Vie immobile » ou « encore la vie ». Parce qu’il est en fait question de cela dans la dernière réalisation de l’Italien Uberto Pasolini. En braquant sa caméra sur le personnage John May, le cinéaste montre dans un premier temps un anti-héros, à la vie triste et terne, où rien ne bouge. Où rien ne change.
Dans un second temps, Pasolini s’attarde sur ce solitaire qui se transcende, le jour où il entreprend sa dernière mission. Pour peindre sa transition, le réalisateur se sert habilement d’une photographie extraordinaire. Si les débuts sont sous le signe d’une esthétique clinique, dans des tons gris et bleus, le changement intervient quand John May rencontre enfin des gens. Les couleurs plus vives apparaissent et éclairent le cadre.

Avec réussite, Uberto Pasolini détricote un sujet délicat, abordant l’isolement et les morts anonymes dans notre société, sans verser dans le psychodrame de bas-étage. Dans cette entreprise, outre la pudeur de Pasolini, c’est aussi et surtout grâce au formidable et étonnant Eddie Marsan qu’Une Belle fin frappe fort. Véritable « gueule » de cinéma, l’acteur montre ici toute la justesse de son jeu. Il y a une tristesse dans ses traits ; une solitude décelable dans son regard singulier.
À travers des images fixes et de nombreux plans horizontaux et symétriques, on se laisse alors transporter dans la vie ordonnée de John May, ainsi que sa mission : en recomposant la mosaïque de la vie Billy, son voisin disparu, il reconstitue le puzzle de l’existence d’un homme abandonné par ses proches. Ira même jusqu’à retrouver la fille du défunt. Les minutes ont passé, la fin du film approche. Lancé sur une réflexion à propos de la solitude, le spectateur s’est enrichi.
Au final, est-ce une ode à la vie ? La question à peine posée, il est sonné par un final bouleversant, paradoxalement beau. Difficile de ne pas avoir le coeur serré dans cette ultime séquence.

NOTE : ***
Drame, d’Uberto Pasolini (Grande- Bretagne, Italie). Durée : 1 h 27. Avec : Eddie Marsan, Joanne Froggatt, Karen Drury…

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=jHRsBKjYBgc[/youtube]

NOTATION :
**** CULTEissime
*** TOPissime
** PASMALissime
* BOFissime
X NULissime

Le Petit Atelier : couleur café

On change un peu, cette semaine. On chante couuuleuuuur, caféééé. Et on a testé Le Petit Atelier.

Olivier et Coralie sont venus de La Rochelle pour s’installer rue Colbert. (Photo tmv)
Olivier et Coralie sont venus de La Rochelle pour s’installer
rue Colbert. (Photo tmv)

Ambiance coffee shop, les murs sont gris et blancs. Le mobi l ier mélange chaises en bois et vieux fauteuil. Les codes sont respectés jusqu’au comptoir rempli de belles pâtisseries anglo-saxonnes. Cheese cake, cookies, gâteau au chocolat… L’accueil est sympathique, assez décontracté.

Le Petit atelier s’est installé voilà un mois rue Colbert, ajoutant au carnet des nouvelles adresses branchées une spécialité bien à lui. Le café. On oublie vite, mais dans beaucoup de coffee shop, le caoua n’est pas toujours à la hauteur. C’est ce qui fait du Petit atelier une adresse unique. Oubliez tout ce que vous aimez en matière de caféine, le café chez le Petit atelier est assez bluffant. Comme on avait faim, on a quand même commencé par commander un sandwich. Pain ciabatta avec un peu de salade, quelques tranches de viande des grisons, du fromage de chèvre et Philadelphia font l’affaire. C’est un déjeuner sur le pouce, simple, l’ambiance à l’intérieur donne envie de prolonger.
Alors on a craqué pour le cheese cake (en même temps il nous faisait de l’oeil depuis le début). Avec un coulis de caramel en plus (ça passe très bien) on s’est dit que c’était le moment de tester le café. Si vous voulez devenir un expert en café, Olivier pourrait devenir votre mentor. Il est incollable. Ce qui est agréable, c’est que vous pouvez choisir entre un expresso, une cafetière à piston ou infusé doucement à l’ancienne (le dripper v60, c’est la façon préférée des jeunes patrons de consommer du café). On opte pour celui de Colombie en provenance del Carmen, c’est précis, Olivier ajoute : « Ce sont des cafés de qualité dit “ de spécialité ”. Nous savons même de quelle ferme ils viennent. Nous avons des arrivages réguliers d’un torréfacteur de Lyon. C’est plus rond, moins amer que les expressos que vous consommez dans le commerce. » Et en bouche, c’est vrai que le café vaut vraiment le coup. On a failli en reprendre un et puis on a pensé à la chanson Un Café d’Oldelaf.

AU MENU
Le Petit AtelierDANS L’ASSIETTE
Oui, comme ça vous vous dites que c’est un cheese cake comme les autres. Ok. Hé bah franchement, ça faisait très longtemps qu’on ne s’était pas fait un « gâteau au fromage » aussi bon. Quant au café, c’est doux, légèrement vanillé. Même pas la peine de mettre du sucre. Ceux qui n’aiment pas la caféine pourraient même revoir leur jugement.

L’ADDITION
Avec un sandwich, une part de cheese cake et le café (on a pris celui qui était cher), on s’en tire pour 10 euros. Le rapport qualité/ prix est au rendez-vous.

PRATIQUE
Le Petit atelier est ouvert du lundi au samedi de 7 h à 19 h au 61, rue Colbert. Olivier et Coralie sont très actifs sur Facebook et Instagram. Contact : 02 47 31 94 21. Plus d’infos sur lepetitatelier. coffee

The Humbling : Al Pacino is back !

Drame à petit budget porté par deux monstres du cinéma hollywoodien, Al Pacino et le réalisateur Barry Levinson, le film touche juste.

The Humbling
Simon Axler rêve du pire, d’être enfermé en dehors du théâtre en pleine représentation. Cauchemar de plateau, il ne peut plus rentrer, bloqué, personne ne le reconnaît. La chute commence. Dépression, réhabilitation, il s’enferme dans sa grande maison vide dans l’attente d’un suicide immaculé, peureux. Le vieil acteur sur le déclin creuse sa propre peine, à coup d’hallucinations, de pertes de mémoire transcendantes. Jusqu’au soir où Pegeen sonne à sa porte. Fille d’amis proches, la jeune adulte lui annonce en vrac son amour pour les femmes et son attirance pour lui. Commence alors une relation qui va le détruire et le sauver, l’emporter dans un maelström d’émotions qu’il ne connaissait plus.

Simon Axler rêve d’une fin de carrière qui explose en plein ciel, faite de drame et d’admirations. The Humbling verse dans le tourbillon de souvenirs, de scènes imaginaires, de monologues psychotiques. Comme si sa propre carrière était en jeu, Al Pacino n’avait pas offert une prestation de cette qualité depuis des années. Projet à petit budget (le film a été tourné en 20 jours en équipe réduite), The Humbling résonne comme une autobiographie du légendaire acteur.
Plongé dans les comédies et films de flics sans fond ni âme ces dernières années, Al Pacino donne à voir ses propres démons, ses blessures à vif et ses doutes qui le rongent. Cette déchéance mise à nue résonne fortement avec les atermoiements pathétiques de Michael Keaton dans Birdman, sorti il y a peu. Peur de la mort, délitement des actes, du jeu, les vieux acteurs déchus prennent à bras le corps leur souffrance et leurs angoisses pour renaître, l’espace d’un film. À la caméra, c’est Barry Levinson, réalisateur du fameux Rain Man et baroudeur des studios hollywoodiens. Il filme avec l’urgence des jeunes cinéastes la montagne russe qui tourne et virevolte devant lui.

Barry Levinson a l’audace des débuts. Plans fixes majestueux, cadrage excentré, hors champs schizophréniques, le réalisateur se réinvente au fur et à mesure des scènes. Preuve de son audace, cette scène de thérapie collective où la caméra cadre serré l’acteur alors qu’il se livre sur sa descente aux enfers. Et puis, sans raison, elle glisse le long de son corps pour se fixer sur son pied qui tapote, légèrement, signe que Simon Axler est pris entre son jeu d’acteur et la réalité de la situation. Magnifique, claustrophobique, The Humbling désarçonne par son manque volontaire de cadre temporel. Il y a dans ces aléas continuels, ces scènes avançant sur le fil, entre fantasme et réalité. Où le théâtre et le cinéma disparaissent pour laisser place au vide créé par cet acteur borderline, seul maître à bord, capitaine d’une histoire où les fantômes de Shakespeare viennent hanter des images hallucinées.

Drame de Barry Levinson (USA). Durée : 1 h 52. Avec Al Pacino, Greta Gerwig, Nina Arianda…


NOTE : ***

NOTATION :
**** CULTEissime
*** TOPissime
** PASMALissime
* BOFissime
X NULissime

Mauvais Genre : carnet de bord (jour 2)

Tmv suit (et de près !) le festival de cinéma Mauvais Genre à Tours. Pour ce deuxième jour, on cause avec Francis Renaud et on s’enquille la Nuit interdite. Chronique.

Jeudi 2 avril : sea, sex and gore (et un ours tueur, aussi)

liebre-105
Liebre 105

Bon. Cette année, soyons clairs : Mauvais Genre a la poisse. Ce jeudi, c’était Nuit interdite au CGR Centre, donc. Comprenez, quasiment toute une soirée et une nuit au ciné, à se goinfrer de films de dingue. Le principe ? Un long-métrage, un court, un long, un court… Sauf qu’un problème de son empêche les gens de rentrer, le temps passe, on prend du retard. Certains films auront aussi, pendant la soirée, de gros bugs. Mais c’est pas grave, tout le monde prend son pied, rigole, a le sourire aux lèvres (il y a beauuuucoup de monde). Pas de « Garyyy à poiiiil ! ». Je suis déçu, je tape un brin de causette avec Francis Renaud (on en parlait le jour 1), acteur fétiche d’Olivier Marchal.
Il me parle d’Il était une fois en Amérique, diffusé hier (un film culte pour lui), du cinéma français dans lequel il n’a pas que des amis (« à force d’ouvrir sa gueule », comme il dit). D’une sincérité désarmante, langage cash, mais d’une extrême gentillesse. Francis Renaud précise aussi qu’il planche sur son autobiographie en ce moment. « Crois-moi, ça va faire mal ! », prévient-il. « Tu vas taper dedans ? », je demande. « Oh que ouais. » Hâte. En ce moment, il est président du Jury pour Mauvais Genre, rédige donc son autobiographie (avec sa femme) et apprend ses textes. Dans quelques jours, il s’envolera de nouveau en Bulgarie pour un tournage de série. « Ça va être énorme », se réjouit-il.

>Bon, c’est pas tout, mais causons films. La soirée s’ouvre avec Liebre 105. Le court-métrage de Sebastián et Federico Rotstein. Une jolie donzelle enfermée dans un parking souterrain, poursuivie. Mais paf, problème de son : c’est-à-dire… pas de son du tout. Pas grave, quelqu’un dans la salle s’amuse à faire un doublage en espagnol par-dessus. La salle est hilare. Passé le souci technique, on découvre un court clichesque à souhait (nana aux gros seins, talon qui pète, lumières qui s’éteignent une par une, le portable qui ne capte plus…), mais étonnamment réussi, grâce à un humour bien dosé et le tout, bien ficelé.

>Suit Backcountry (compétition). Un film canadien d’Andy MacDonald, surprenant et très réussi, où deux citadins se paument dans les bois, mais vont rapidement se rendre compte que la nature est plutôt… sauvage. D’un côté, normal, y a aussi un ours bien décidé à les zigouiller. Montage énergique et nerveux, un peu gore mais pas trop, hommages appuyés à Jurassic Park (ah, le coup de la tente) et Les Dents de la Mer… Dommage pour ces mouvements de caméra rapidement agaçants qui filent la nausée.

>Deuxième court-métrage, Les Fines Bouches. Gros moment délire vintage de la soirée (merci d’ailleurs à toute l’équipe et aux réal’ Julien de Volte et Arnaud Tabarly, présents dans la salle) : une famille de zombies passe le temps en dézinguant du hippie pour le repas du soir. Le court, encore en post-prod (on a droit à une exclu), souffre d’un son encore mal équilibré et de quelques fautes dans les sous-titres (bah ouais, les zombies parlent un mix d’allemand et de langage mixé à l’envers). Mais il enquille les scènes hilarantes (la morale m’interdit d’en citer une ici…), faisant le plein d’hémoglobine et rendant hommage, à sa façon, à Romero et consorts.

>CADEAUUUUUU. Quand la lumière s’éteint et que la trombine de sieur George Miller (papa de Mad Max) apparaît, la salle hurle de joie. Petite surprise de Mauvais Genre : le réalisateur nous propose une version « extended » du trailer de Mad Max Fury Road. Classe ! Et c’est une pépite, une dinguerie. Visuellement, c’est sublime. Rendez-vous le 14 mai, car ça va faire très, très mal !

Mexico Barbaro
Mexico Barbaro

>Le temps passe et nous voilà devant l’anthologie México Barbàro. Qui dit film à sketches, dit séquences plus ou moins réussies. Dans l’ensemble, les huit réalisateurs brillent. On passe de l’ultra gore, au bizarroïde (Drain, au hasard), aux légendes aztèques flippantes,  légendes mexicaines. Le tout dirigé par de jeunes talents sud-américains (va falloir lorgner de ce côté-ci de l’Atlantique !!). De l’horreur pure et dure, du fantastique, c’était délicieux (et parfois très rigolo).

Bon, il est 3 h du matin. Il reste encore un film, Dyke Hard (hors-compétition), qui devait être complètement fendard (un groupe de rock lesbien affronte fantômes et ninjas en se rendant à un concours de musique…). Mais il fallait être au travail le lendemain (oui, oui, je suis sérieux), donc dodo avec des images de la Nuit interdite plein la tête.

Pour se faire pardonner, voilà le trailer :
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=FhOjrRGUl5Y[/youtube]

Cerise : un film pas mûr

Foire aux clichés pour cette comédie simpliste mais mignonnette, emmenée par Zoé Adjani. Vite vu, vite oublié.

CINE_PAP

Perchée sur des immenses talons, mini-jupe, jambes interminables… Une ado remballe tour à tour un policier, puis sa mère venue la récupérer après un vol à l’étalage. Cette ado, c’est Cerise, quatorze piges, mais qui en paraît dix de plus. Rebelle aux cheveux rose fuchsia, lunettes de soleil sur le nez, bouche peinturlurée de rouge et qui mâchouille son chewing- gum. Dans la vraie vie, Cerise s’appelle Zoé Adjani-Vallat. Patronyme connu dans le cinéma français, la jeune fille étant la nièce d’Isabelle. Dans le nouveau film de Jérôme Enrico (auteur du très bon Paulette), elle joue une jeune fille paumée, en pleine crise d’adolescence (comprenez, tête à claques). Sa mère l’envoie en Ukraine, chez un père qu’elle n’a jamais connu. À la recherche d’elle-même et de l’amour, elle atterrit dans un pays en pleine révolution. Les premières minutes de Cerise mettent mal à l’aise. Blagues tombant à plat et rythme poussif plombent l’ambiance. La gêne est perceptible. Zoé Adjani surjoue l’archétype de l’ado rebelle.

Maladroitement caricatural, Cerise patauge alors dans un marécage de clichés, rapidement insupportables. Déjà avec les pathétiques échanges de textos rédigés dans un langage SMS plus qu’excessif. Avec dix ans de retard, le cinéaste – qui prétend s’être inspiré de sa belle-fille – loupe le coche de moments qui auraient pu prêter à sourire. Pour le reste, place au père fuyant qui enquille les soirées picole-paires de fesses ukrainiennes. Ou encore au chef d’entreprise à moitié mafioso, au loser gringalet amoureux, au beau gosse typé mannequin fan de Zola…

Dans un amas de poncifs éculés, un personnage brille en revanche. Nina, vieille femme de ménage au visage buriné, maltraité par le temps. Un sourire rayonnant. Sa beauté, paradoxale, est simple, touchante. Se dessine alors un conflit intergénérationnel entre elle et Cerise qui va joliment évoluer. C’est d’ailleurs lors de ces séquences que le film, moins forcé et sans artifices, trouve sa force et un certain relief.
Sous ses airs de comédie, Cerise traite aussi du conflit ukrainien. Dans d’intéressantes vignettes, Jérôme Enrico dépeint un pays pauvre, tiraillé, où certains trouvent la force de chanter et de se battre (regrettable, cependant, qu’une grande partie du tournage ait été délocalisée en Bulgarie en raison des combats). Il réussit à distiller quelques touches d’humour – réussies, celles-ci – particulièrement dans cette séquence d’un Lénine en chanteur de R’n’B. Amour, pérégrinations adolescentes, révolution à Kiev… Cerise part finalement dans tous les sens. Trop. Et à force de jouer sur tous les tableaux, s’éparpille et se perd. Dommage.

Dear White People : de toutes les couleurs

Une satire sur la discrimination positive, le racisme, la recherche d’identité… Un film américain intelligent et bourré de références.

Deat White People
Un studio de radio, la présentatrice s’approche du micro et commence : « Dear white people… (Très chers blancs). »
Samantha White est étudiante dans une université huppée. Son père est blanc, sa mère est noire. Combattante, militante, elle tente de lutter contre le racisme et le principe des quotas aux USA (2 % des étudiants doivent être Noirs). Et puis un jour, elle gagne l’élection pour devenir la présidente de la fraternité Armstrong/Parker/Hall qui regroupe la majorité des blacks. Sa radicalité pour la cause va l’amener à se poser des questions sur son identité métisse.

L’intelligence de Dear white people réside dans l’évolution de sa galerie de personnages. Le jeune réalisateur Justin Simien joue avec les clichés. Devant le stéréotype du jeune blanc fils à papa riche et imbécile ou celui de l’ambitieux étudiant black mimiquant Barack Obama, l’agacement laisse parfois place au trouble : Justin Simien bouge les lignes, légèrement. Il offre à voir ces glissements d’identité, ces craquelures dans les convictions : pourquoi la couleur de peau est-elle aujourd’hui un facteur de différence ? La culture noire aux États-Unis est-elle fabriquée par les médias ? A-t-elle disparu ?
Il filme avec brio ce campus propret où le racisme n’existe pas en apparence mais surgit au détour d’une phrase, d’une expression, d’une fête déguisée. Dans ce monde où l’argent est roi, le pouvoir appartient finalement à ceux qui le détiennent déjà.

Prix spécial du Jury du Festival de Sundance en 2014, Dear white people a cette verve qui va avoir du mal à passer l’Atlantique. Bourré de références, d’expressions familières et de clins d’oeil aux luttes et à l’actualité sur la ségrégation aux USA, le film risque de laisser dubitatifs les moins américanophiles. Fraternité, campus, communautés… l’univers universitaire chic US est également au centre de Dear white people. Des codes qui sont typiquement américains et que nous n’avons pas en France, des modes de fonctionnement qui ne nous parlent pas, vu que le développement social des deux pays est logiquement différent.
Mais au-delà de ces aspérités culturelles, Dear white people pose des questions universelles sur la construction d’une identité, sur le multiculturalisme compliqué de nos sociétés occidentales, sur les stéréotypes et la peur de l’autre. Traumatisme, esclavage, colonialisme, impérialisme, inégalités, le film aborde sans faux semblants les traumatismes du passé. Et se demande comment réparer ce qui pourrait sembler irréparable en apportant quelques touches d’espoir aux chemins à prendre.
B.R.

Comédie sociale de Justin Simien. Durée : 1 h 48. Avec Tyler James William, Tessa Thompson, Kyle Gallner, Dennis Haysbert…

NOTE : **

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=p8KAWGjP7Gg[/youtube]

NOTATION :
**** CULTEissime
*** TOPissime
** PASMALissime
* BOFissime
X NULissime

Big Eyes : retour en force pour Tim Burton

Tim Burton sort de sa zone de confort et délivre un biopic divertissant quoiqu’un peu lisse. Un retour intéressant.

Big Eyes
Depuis quelques films, Tim Burton était devenu l’ombre de lui-même. Sombrant dans la caricature. S’autoparodiant, en pataugeant dans l’univers gothique et (quand même) génial qu’il avait créé. Alignant les peu mémorables Frankenweenie et Alice au pays des merveilles. Où étaient passés les Batman, Beetlejuice et autres Mars Attacks ! et Ed Wood ?

Ed Wood, justement. Voilà que ses scénaristes se sont de nouveau acoquinés avec l’ami Burton, pour accoucher de ce Big Eyes. Un retour en force. Un biopic nourri de la musique de Danny Elfman et de Lana del Rey, bourré de bonnes idées.
Soit l’histoire vraie de la peintre Margaret Keane, pionnière dans l’art populaire, dans le San Francisco des années 50. Charmée par un certain Walter, elle l’épouse. Mais celui-ci s’attribue rapidement la paternité des tableaux de sa femme et devient célèbre. Déçue dans un premier temps, elle va alors accepter la supercherie, vu que les dollars s’amassent. Mais l’envie de se rebeller couve…

Big Eyes est un des meilleurs tableaux de Tim Burton. Décors sublimes, aux couleurs saturées faisant exploser les bleus et les verts, véritable voyage de la fin des années 50 à celui des années 60 : la caméra de Burton est élégante. Le scénario est d’une fluidité imparable. Simple, mais efficace. Dessinant parfaitement la plongée du couple dans une spirale infernale. Elle est timide, naïve, mais déterminée. Lui est amoureux, manipulateur, vampirisant, parfois même terrifiant.
Un contraste aidé par le casting. Exit le chouchou Johnny Depp, (trop) présent dans les dernières réalisations du cinéaste. Place au duo Amy Adams – Christoph Waltz. La première campe une Margaret Keane timide, aux yeux de biche, broyée, en totale perdition. Révélé par Tarantino, Waltz, lui, confirme son talent. Il brille, crève l’écran. A une gueule, un débit, une présence. Tour à tour amoureux transit et fou furieux, il agit comme un aimant. Malgré un côté trop lisse (on aimerait en voir un peu plus) et ce petit grain de folie qui manque, Big Eyes prend le spectateur dans sa trajectoire dramatique. Allant même jusqu’à un dernier acte au tribunal, naviguant dans un tragicomique jubilatoire.

Les tableaux de Margaret ne sont que des portraits de personnages aux grands yeux, d’une profondeur incroyable. Lorsque son mari lui demande pourquoi, elle répond simplement « Les yeux sont la fenêtre de l’âme ». Écho à l’obsession de Tim Burton pour les immenses yeux tout ronds, présents dans tous ses films. Walter, lui, force sa femme à peindre encore et encore, toujours plus. Des dizaines, des centaines de toiles. Toujours en s’attribuant tous les mérites qui ne lui reviennent pas. De là à y voir là un parallèle entre réalisateurs et grands studios hollywoodiens. On dit ça…
Aurélien Germain

Note : ***
Biopic, drame (États-Unis, Canada), de Tim Burton. Durée : 1 h 47. Avec Amy Adams, Christoph Waltz, Danny Huston ; Krysten Ritter…

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=xcP8lOKH2OU[/youtube]

NOTATION :
**** CULTEissime
*** TOPissime
** PASMALissime
* BOFissime
X NULissime

Restaurant Alep : Syrie maison

Un parfum de Syrie flotte à Tours… On a testé l’Alep, un restaurant syrien, justement.

Alep fait maintenant partie des bonnes adresses où manger des plats orientaux de qualité. (Photos tmv)
Alep fait maintenant partie des bonnes adresses où manger des plats orientaux de qualité. (Photos tmv)

Salle en long typique de la rue Colbert, des photos un peu kitsch sont accrochées aux poutres apparentes des murs. Mélange de déco orientale et de vieilles pierres tourangelles. Ouvert depuis début janvier, ce restaurant offre une cuisine syrienne familiale, celle préparée à Alep, la capitale, d’où vient justement son propriétaire, Fadel. Déjà à la tête de l’Oriental, rue du Grand-Marché, le restaurateur est intransigeant sur la qualité, il désigne sa cuisine, située à l’entrée : « Vous voyez, il n’y a pas de congélateur ! »

C’est que Fadel préfère ne pas multiplier les plats mais se concentrer sur l’approvisionnement des produits frais. Il travaille en famille, ses neveux sont aux cuisines. En salle, la chaîne hi-fi crache une mélodie sirupeuse, un tube plein de violons et de « habibi » (mon amour). Ambiance un peu festive. La carte n’est pas gigantesque. En gros, vous avez le choix entre un mezzé froid ou un chaud. Test oblige, on prend un de chaque pour se faire une idée de l’étendue de la cuisine de l’Alep.
Les plats sont préparés sur le moment. Ils arrivent relativement vite. Le hummus et le taboulé sont plus acides que leur version libanaise, pour ceux qui ont déjà essayé. Les falafels sont très croquants. Côté chaud, le boeuf, la volaille et l’agneau sont très tendres, bien marinés. Le riz a ce qu’il faut de croquant et il est légèrement parfumé au safran.

Comme la gourmandise est un de nos pêchés, impossible de dire non à une pâtisserie. Là encore, il n’y a pas 36 choix : baclava ou kounafa. Elles sont croquantes et clairement faites maison. C’est agréable, alors que beaucoup d’adresses orientales se contentent de se fournir à l’extérieur. Avec un verre de thé parfumé à la cardamome, c’est parfait pour terminer le repas. Avec le Beyrouth pas très loin, la rue Colbert se dote d’une deuxième adresse moyenne-orientale avec une cuisine simple mais avec un rapport qualité/prix imbattable.

>>AU MENU
AlepLE PLAT
Pour les gourmands, les assiettes de mezzé calent bien. La salade est fraîche, avec beaucoup de jus de citron. Les portions, notamment celle de hummus, sont assez généreuses. La viande, tendre, est grillée mais pas non plus calcinée. Précisez-bien au moment de commander si vous la voulez bien cuite. Pour nous, elle a été servie rosée ce qui n’est pas forcément au goût de tout le monde.

L’ADDITION
Pour un plat et un dessert, comptez environ 15 €. Vu les assiettes, vous mangerez à votre faim sans non plus sortir le ventre gonflé. Petit geste sympa de la maison : le thé est offert avec les pâtisseries. On apprécie.

EN PRATIQUE
L’Alep se trouve au 95 rue Colbert. Il est ouvert tous les jours le midi et le soir (même le dimanche). Plus d’infos sur leur page facebook en tapant Alep Tours. Résa au 07 78 21 41 94.

The Voices : hilarante horreur

Le dernier film de Marjane Satrapi : un conte qui oscille entre folie noire et comédie féerique. Un ovni réjouissant.

The Voices
Le monde de Jerry est fabuleux. Il travaille dans une entreprise de baignoires où même les entrepôts sont magnifiques. Les collègues sont d’une gentillesse incroyable, son boss un chic type. Jerry est heureux, il parle de son bonheur à sa psy, M. Moustache et Bosco qui lui répondent, l’encouragent dans cette voie. Sauf que ses deux derniers amis sont en fait son chat et son chien de compagnie.

Le monde de Jerry se craquelle par endroit. Les couleurs vives s’estompent quand il prend ses médicaments. Dans l’univers merveilleux de Jerry, son appartement est formidablement vintage, un vrai loft new-yorkais. La déco s’abîme. Les tons pastels disparaissent : le gris domine et la crasse refait surface quand Jerry ne prend pas ses anti-dépresseurs. Et puis, le héros a le béguin pour Fiona, la belle secrétaire anglaise. Il l’invite dans son restaurant chinois préféré. Elle lui pose un lapin. Les larmes de Jerry coulent. Son monde s’effrite, s’effondre. Encore un peu plus.

Dans ce nouveau film de Marjane Satrapi, plusieurs univers cohabitent, s’emboîtent ou s’opposent à mesure que Jerry avance. On passe du thriller à l’utopie, du conte fantastique au drame social. L’auteure de Persepolis navigue dans les styles avec une facilité déconcertante. Rien ne la retient. Elle se permet de changer de façon de cadrer, de changer la photographie, sans avertir, sans se justifier. The Voices se transforme plan par plan, plonge dans les abîmes d’un homme complètement perdu, malade. Le film se réinvente.
Filiation facile pour ce type d’histoire basée sur une double personnalité, The Voices n’a rien à voir avec Le Portrait de Dorian Grey ou Dr Jekyll et M. Hyde. Jerry ne se rend jamais compte des conséquences de ses actes. Marjane Satrapi a cette capacité à ne jamais donner la solution pour comprendre le naïf Jerry. Elle échappe sans cesse aux convenances. La réalisatrice s’amuse à effleurer les genres sans pour autant se perdre.

The Voices semble, aux premiers abords, trancher radicalement avec les précédentes oeuvres de Marjane Satrapi. Pourtant, on y retrouve cette noirceur morbide qui rendait Persepolis si poignant, cette urgence qui définissait l’irréalité d’un Poulet aux prunes. La différence, c’est que The Voices est un film au budget plus conséquent, un projet hollywoodien. Pour incarner Jerry, Ryan Reynolds : si l’acteur n’était plus vraiment bankable après le flop cosmique de The Green lantern, son interprétation mi-pathétique mi-schizophrénique va faire causer. En toute simplicité, il donne à voir un psychopathe sympathique loin des Hannibal Lecter et autres John Doe (Seven), une sorte d’antihéros attachant et pourtant répugnant.

Durée : 1 h 43. Une comédie/thriller de Marjane Satrapi, avec Ryan Reynolds, Gemma Arterton, Anna Kendrick.
NOTE : ***

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=dxmM342i114[/youtube]

NOTATION :
**** CULTEissime
*** TOPissime
** PASMALissime
* BOFissime
X NULissime

American Sniper tire à blanc

Une vision froidement nationaliste de la guerre d’Irak à travers les yeux d’un sniper moralement simplet.

American Sniper
Patriotique. L’adjectif colle à la peau de Chris Kyle. Plus le sniper progresse, gagne en reconnaissance dans la guerre, plus cette veine se creuse en lui. Comme un sillon malsain. Difficile de ne pas voir dans cet homme une machine à tuer progressant au fur et à mesure d’un conflit. Début de l’histoire : Chris Kyle est un cow boy du sud des États-Unis, du genre à mettre un sticker « Don’t mess with Texas » (Cherche pas la m**** avec le Texas) sur son frigo. Fort accent terreux, il vit son épiphanie devant les images télévisées de l’attaque de l’ambassade américaine à Nairobi, une bière à la main.

1998, il s’engage dans l’armée. 11 septembre, Georges W. Bush, Irak : l’histoire l’embarque, le prend, le retourne, exacerbe sa gâchette de moraliste. Clint Eastwood adore les contes. Dans celui-ci, il adapte l’autobiographie de Chris Kyle, tué aux USA en 2013 par un vétéran d’Irak.
Dans ses habits de réalisateur, le cowboy de la caméra a toujours préféré les morales tissées de bienveillance à la complexité d’un monde devenu trop ambigu pour lui. Il se complaît dans les batailles mythiques de la Seconde Guerre mondiale (Lettres d’Iwo Jima et Mémoires de nos pères), la fable urbaine (le très bon Mystic River), le western classique (Pale Rider). Bradley Cooper, qui campe le fameux Chris Kyle et produit le film, lance sa grosse carcasse façonnée par l’Actor’s Studio sur la même voie qu’Eastwood.

Sauf que traiter la guerre d’Irak de cette manière provoque une vision insupportable à tous ceux qui exècrent le patriotisme envahissant et propagandiste. Traiter ce conflit, qui a refaçonné les relations internationales du XXIe siècle, sous l’angle d’une simple bataille de rue entre valeureux combattants américains et terroristes barbares, est, en 2015, un manque total de réflexion et de lucidité sur l’état du monde. En se concentrant sur Chris Kyle et son syndrome de chien de berger, Clint Eastwood passe à côté d’un sujet qui le dépasse. C’est que le conflit en Irak n’a rien à voir avec la Seconde Guerre mondiale, mais plus avec celle d’Algérie ou du Vietnam. Si, à certains moments, ces soldats deviennent des robots exécutant les ordres d’une géo-politique colonialiste, comme déshumanisés, American Sniper replace toujours au centre de l’image Chris Kyle.
Symbole d’une Amérique maîtresse du monde, éduquée à coup de National Anthem et de drapeaux étoilés. La caméra, souvent à l’épaule, de Clint Eastwood se rapproche sans cesse de l’action, ne prend que rarement du recul. Les cadrages serrés empêchent de voir d’autres visages que celui d’un sniper lobotomisé, anesthésié par l’enjeu : tuer un maximum de méchants rebelles. Tristement glaçant.

Drame de Clint Eastwood. USA, durée : 2 h 14. Avec Bradley Cooper, Sienna Miller…

NOTE : X

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Ind7YuWgXLk[/youtube]

NOTATION :
**** CULTEissime
*** TOPissime
** PASMALissime
* BOFissime
X NULissime

Les Nouveaux Héros : héroïque et fantastique

En draguant un public un poil différent, le nouveau Disney mélange les influences du comics américain et du manga japonais.

les nouveaux héros
Suite au rachat de Marvel Entertainment par la Walt Disney Company, on attendait de pied ferme cette nouvelle production. D’autant qu’après le carton de La Reine des neiges, la firme aux grandes oreilles souhaitait sortir un film d’animation moins policé, plus orienté action. Pour ce faire, les studios Disney ont décidé d’adapter (très librement…) Big Hero 6, un comics Marvel quasi inconnu.
Soit l’histoire d’Hiro, un petit génie de la robotique, qui découvre qu’un criminel menace de détruire la ville de San Fransokyo. Il va tout faire pour sauver la population, aidé de Baymax, un robot infirmier, et de ses compagnons qu’il transforme en super-héros high-tech.

Signé des surdoués de l’animation, Don Hall et Chris Williams, Les Nouveaux Héros, gros bonbon geek coloré évoquant à la fois Là-haut et Les Indestructibles, réussit parfaitement sa mission. En croisant le côté Marvel (pour l’action, l’humour désopilant et le gros méchant bien sombre) à l’esprit Disney (pour l’émotion et le mignon-tout-plein), il en résulte un film hybride, brillant et excitant.
Visuellement splendide et très technique, Les Nouveaux Héros permet de plonger dans une ville fictive, San Fransokyo, mélange de San Francisco et Tokyo : en témoignent un Golden Gate japonisé ou encore des rues en descente typiques composées de cerisiers japonais… Le travail sur la ville, exceptionnel, est stylisé avec justesse et finesse. Il reste néanmoins un peu trop survolé, alors qu’on aurait voulu s’y attarder.

Un reproche que l’on pourrait aussi faire à quelques personnages secondaires, sacrifiés et tout simplement zappés, tandis que d’autres sont remarquablement caractérisés. Reste que, parmi eux, se dégage un duo exceptionnel : le jeune Hiro se lie en effet d’amitié avec le gros Baymax. Un peu pataud, un peu bibendum et tout blanc, il est d’une simplicité déconcertante (une tête ovale, deux ronds noirs et un trait !). Tour à tour mignon, adorable, hilarant, touchant, et déjà culte, il est à lui seul la star, le centre du film. Personnage principal à part entière, il offre de nombreux comiques de situation et de répétition. Passant de gros doudou tout mou à karatéka supersonique, Baymax émerveille et surprend constamment. À chaque séquence.

Loin d’être original et toujours très manichéen (on reste dans du Disney…), Les Nouveaux Héros possède tout de même un charme indéniable. Le film développe une habile réflexion sur l’amitié, la confiance, mais aussi le deuil et la vengeance, sans jamais être moralisateur. Une petite perle d’humour et d’émotion qui séduit à merveille. Irrésistible.

Aurélien Germain
>>Film d’animation (USA). Durée : 1 h 42. De Don Hall et Chris Williams. Avec les voix françaises de Kyan Khojandi, Maxime Baudouin…
NOTE : ***

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TOUJOURS EN SALLE
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FRANK ***
Attention ovni ! En apparence, ce pourrait être un road movie musical sur un groupe de musique mystérieuse, un peu pop et indépendante. Mais le doute s’immisce dans les plans prolongés, les dialogues écourtés trop tôt, les moments de flottement filmés par Lenny Abrahamson. Frank n’appartient à aucun genre : c’est une ode à la pensée libre, au chaos maîtrisé. Un film étrange et envoûtant où la musique sert de prétexte à l’explosion de la pensée déterministe et préfère la folie au rationalisme.
B.R.

HOPE ***
Chronique ordinaire d’un monde dirigé par la peur, Hope raconte les ghettos nigériens, camerounais… La route, aussi : interminable, les voyages en camions, les viols, la prostitution. Léonard et Hope se rencontrent sur le chemin de l’Europe. Compagnons d’espoir. Ce film cru n’explique rien de l’Afrique complexe, de ce couple improbable mais donne à voir cette violence brutale, universelle. Celle qui mène à la guerre ou à l’amour et parfois à la survivre. Hope remue les tripes. Profondément.
B.R.

LA NUIT AU MUSÉE 3 **
Intitulé Le Secret des pharaons, ce troisième épisode de La Nuit au musée clôt habilement et de justesse la saga. Ben Stiller y joue toujours Larry, gardien du musée, où les oeuvres prennent vie la nuit. Transposant son film à Londres, Shawn Levy jongle habilement entre fantastique et comédie et offre un épilogue sans surprise, mais divertissant. Il n’empêche que le casting reste toujours classieux, l’humour délicieusement absurde et certains effets visuels bluffants (la lithographie d’Escher).
A.G.

NOTATION :
**** CULTEissime
*** TOPissime
** PASMALissime
* BOFissime
X NULissime

Le Newlita : New York à l’italienne

Le Newlita a remplacé le Fuxia, place Jean-Jaurès. Et c’est tant mieux, car ce petit mix entre Italie et New York est au top.

Didier et Hélène Desassis gèrent le Newlita, situé galerie de l’Orangerie, place Jean-Jaurès. (Photos tmv)
Didier et Hélène Desassis gèrent le Newlita, situé galerie de l’Orangerie (Photos tmv)

Elle adorait l’Italie, j’adorais les States (avec l’accent, please). Elle ne jurait que par les pizzas et le limoncello ; moi que par les burgers et les milk-shakes. Bref, c’était compliqué pour le choix des restos. Notre histoire vacillait. Ah, l’estomac, le ciment du couple. Et puis voilà que le Newlita a débarqué de nulle part. Enfin, pas tant que ça : avant, il y avait le Fuxia. La place Jean-Jaurès a vu son successeur arriver le 12 janvier. Un restaurant sympa comme tout, qui propose un mélange entre l’Amérique et l’Italie.

Le premier bon point, en passant les portes du Newlita, c’est l’accueil. Les serveurs et serveuses sont nombreux, mais adorables. Souriants et chaleureux. À l’italienne, quoi. Deuxième bon point : la déco dans cette sorte d’atelier industriel étonnant aux tons orange et chocolat. Il fait légèrement sombre et les tables sont espacées. Un esprit de quartier italien de New York règne ici. Il y a de grosses gaines de chauffage apparentes, des chaises un peu vieillies, du zinc, de jolis tableaux de Big Apple.
La métamorphose avec l’ancien Fuxia est impressionnante. Le troisième bon point revient à la carte. Loin d’être à rallonge (la plupart des plats sont faits maison), mais raisonnablement remplie : pizzas à l’italienne, burgers (avec du pain de chez Honoré, on dit ça, on dit rien ! Slurp), planches de charcuterie, chili con carne, milk-shakes, glaces, salades… La cuisine, implantée au milieu de la salle et entourée de grandes vitres, permet de voir les cuistots à la tâche. Et après un gros repas, on a juste envie de se poser dans l’entrée aménagée façon lounge-bar. Une carte coffee-shop, des cocktails, des viennoiseries et de vieux fauteuils hyper confortables. Outch ! Le Newlita est une petite bouffée d’air frais (surtout côté décor) sur une place Jean-Jau’ peu encline au changement.

AU MENU
NewlitaUN PLAT
Difficile de faire un choix, vu que tout nous tentait. On a donc essayé la pizza The Queen. Faite maison, simple (jambon, fromage, olives, champignons), mais efficace : la mozzarella est bien fondante, la pâte pas trop épaisse et surtout, le petit plus qui fait tout : de grosses tranches de jambon de pays posées par-dessus. Délicieux. Si vous aimez le fromage qui coule et qui sent bon (enfin…), tentez la Fromaggi !

L’ADDITION
Pour cette pizza, il vous faudra débourser 12 € (oh et 5,90 € pour un bon milk-shake). Un prix plutôt commun dans ce coin de la ville. Il existe aussi des menus à 13,50 €. Si vous comptez faire un brunch (lire ci-dessous), prévoyez 22 € ou 15 € pour les moins de 12 ans.

EN PRATIQUE
Newlita, au 17 place Jean-Jaurès. Ouvert 7 jours sur 7. Service en continu. Brunch le dimanche, de 11 h à 16 h. Contact : 02 47 60 98 65 et Newlita Tours sur Facebook

La Nuit au musée 3 : manque de franchise ?

Pour le dernier opus de la saga, on prend les mêmes et on recommence : un peu redondant, mais toujours divertissant.

Image13

L’épisode de trop ? En signant pour une troisième fois, le réalisateur Shawn Levy prenait le risque d’accoucher d’un pâle ersatz de ses précédents bébés (il porte la franchise à bout de bras). Et donc l’éventualité d’un crash au box office, aspiré par son très gros budget de 127 millions de dollars… Pour son final, intitulé La Nuit des pharaons, Ben Stiller endosse de nouveau le costume de Larry, le gardien du musée où les oeuvres prennent vie la nuit. Alors que le film débute à New York, comme à l’accoutumée, il s’envole rapidement (et c’est tant mieux ! ) vers Londres et son British museum : Larry doit effectivement tenter de réparer la tablette à l’origine de cette magie…

Si le tout premier épisode, joyeux délire sorti en 2006, avait su séduire par son originalité, le second était de toute évidence trop forcé pour plaire. Ici en revanche, Shawn Levy (ré)ajuste savamment son cocktail fantastique/comédie, faisant de La Nuit au musée 3 un petit plaisir plus spontané, léger et moins opportuniste. Certes, il y a ce désagréable goût de déjà-vu lors des premières scènes à l’intérieur du musée (le coup du dinosaure qui se comporte comme un toutou…). Mais on passe la vitesse supérieure dès lors qu’il s’agit de scènes en extérieur, dans un Londres nocturne joliment filmé. Idem quand il s’agit de partir dans du grand guignolesque total. En témoigne l’excellent passage avec l’apparition surprise et saugrenue du Wolverine Hugh Jackman.

L’humour, justement, est ici délicieusement absurde. Loin d’être poussif, distillé avec parcimonie, et fonctionnant à coup de running- gags bien sentis. La preuve dans toutes les séquences avec Laaa, un homme de Néandertal prenant Larry pour son père (c’est aussi Ben Stiller lui-même qui joue ce rôle). Une figure patriarcale et un lien avec le père d’ailleurs omniprésents durant tout le film, véritable centre névralgique dessiné en filigrane. Distrayant, sans être exceptionnel, La Nuit au musée 3 réussit aussi à pondre de bluffants effets spéciaux. L’une des scènes les plus remarquables étant cette plongée surréaliste de trois personnages dans « Relativité », une lithographie d’Escher : plans multiples, renversements de caméras, acteurs mélangés à du dessin…
Lorsque les lumières se rallument, le spectateur est mitigé. Divertissement honnête, notamment pour les enfants, à cela près que la magie de la franchise s’est tout de même atténuée. Il était temps de fermer les portes du musée. Reste aussi ce goût amer, empli de nostalgie, après avoir assisté à l’une des dernières prestations de l’exceptionnel Robin Williams. Un hommage est d’ailleurs rendu à l’acteur décédé en août 2014, à la fin. Une seule phrase écrite : « La magie est éternelle. »

Comédie (USA). Durée : 1 h 37. De Shawn Levy. Avec : Ben Stiller, Owen Wilson, Robin Williams, Dan Stevens…
NOTE : **

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TOUJOURS EN SALLE
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CHARLIE MORTDECAI   X
Ce film de David Koepp n’a aucune autre ambition que d’être un bon divertissement du dimanche soir. Charlie Mortdecai, avec ses personnages british très clichés, se place dans la lignée des Austin Powers, un film d’espionnage bébête sans fond mais rythmé aux blagues potaches. Sauf que Johnny Depp n’a pas le comique de Mike Myers (il est insupportable en lord anglais foufou) et que les blagues ont déjà été vues 10 000 fois… Charlie Mortdecai n’arrive pas donc pas à divertir, même un dimanche soir pluvieux. B.R.

IMITATION GAME ***
Contrairement à la majorité des biopics, celui-ci sur la vie du mathématicien anglais Alan Turing a ce petit plus qui fait sortir ce film des sentiers battus d’Hollywood. S’il a des faux airs de blockbuster (les plans, le cadrage, la photographie n’apportent malheureusement rien), Imitation Game aborde l’homosexualité, le manichéisme, la robotique et l’humanisme tout en finesse. Un propos intelligent et intelligible porté, cerise sur le gâteau, par le talent de Benedict Cumberbatch et de Keira Knightley. B.R.

TAKEN 3 *
Accusé à tort du meurtre de son ex-femme, le fameux Bryan Mills tente de retrouver le vrai coupable, traqué par une tonne de flics, tout en protégeant sa fifille. Signé Olivier Megaton, ce soi-disant ultime épisode, scénarisé avec les pieds par Luc Besson, trempe toujours dans l’action musclée de base. Entre cascades aberrantes et scènes de combat façon Steven Seagal, même Liam Neeson ne sauve pas le naufrage. Taken 3 a beau être énergique, il en est caricatural à souhait et se noie dans le grotesque. A.G.

NOTATION :
**** CULTEissime
*** TOPissime
** PASMALissime
* BOFissime
X NULissime

Holly’s Dinner : born in the USA

Comme un goût d’Amérique. Prenez votre vieille bagnole américaine et faites un tour au Holly’s dinner. So perfect !

Holly's dinner
On vous emmène en Amérique ? (Photos tmv)

Il y a comme un air de déjà vu en entrant dans ce resto de l’Heure Tranquille. Une sorte d’impression qui persiste au moment de s’asseoir sur ces banquettes en vinyle bleu ciel et aux bordures blanches. Ces dalles noires et blanches ont déjà été foulées par vos pieds ? Reste aussi ce souvenir d’avoir rencontré cette serveuse habillée de rose pastel, vous avez déjà aperçu cet homme en tenue kaki avec ce petit chapeau triangulaire. Était-ce dans Sailor et Lula ou ce moment du braquage mythique dans Pulp Fiction ?
Elvis chante un de ses tubes. Impression familière de rentrer dans l’Amérique fantasmée, celle des années 1950, celle d’après-guerre. On a envie de commander un milkshake comme si on était dans un road movie, planté en plein milieu de l’Oklahoma. L’image d’un longue route, toute droite, s’impose tout à coup. Le désert s’étend à perte de vue.

Et puis on ouvre les yeux. Autour, l’Heure Tranquille, un peu de soleil qui perce à travers les vitres du premier étage d’Holly’s. Effet garanti. La fameuse serveuse prend rapidement la commande. Les chicken wings et cheese nuggets arrivent dans la minute dans un petit panier rouge. Celui que vous avez vu des centaines de fois sans forcément pouvoir le tenir, derrière votre écran. Le burger classique est honnête. La viande est de bonne qualité. Les frites sont à volonté, le soda aussi.
C’est un fast food, mais au-delà des standards des chaînes installées depuis des dizaines d’années en France. Un fast food de proximité. Un dinner en fait. On ne commande finalement pas ce milkshake mais on se prend à rêver. De cette Amérique qui n’existe probablement pas, celle bien ancrée dans notre imagination collective. Holly’s en donne une version plutôt proche, une sorte de panthéon pour les stars, les objets et la nourriture qui incarnent cette vision d’un pays facile à symboliser.

Chloé Vernon

AU MENU
Holly's dinnerLA SPÉCIALITÉ
Vous pouvez prendre un Caesar salad ou un bagel. On a préféré taper dans le dur, aller là où ça se passe : le burger. Sans se prétendre gourmet, il a tout ce qu’il faut pour contenter notre petit estomac tout vide. Sans nous laisser l’impression de n’avoir rien mangé de la journée.

L’ADDITION
Pour les grandes faims, le menu à 11,90 € est assez copieux pour vous satisfaire : ailes de poulet en entrée, burger ou salade et café avec une boule de glace et un grand cookie. Si vous êtes fauché et que vous souhaitez quand même vous faire plaisir, vous avez celui à 9,90 € avec entrée + plat ou plat + dessert.

EN PRATIQUE
Holly’s, au centre commercial l’Heure Tranquille. Résa au 02 47 42 04 20. Ouvert 7j/7.

Imitation game : la bosse des maths

Sous ses airs de blockbuster pas très original, ce biopic sur le mathématicien Alan Turing offre un propos intelligent.

Imitation Game
Coupe de cheveux années 1940, il regarde fixement le commandant Denniston et prononce un mot. « Enigma ». Le militaire anglais, mécontent de l’insolence d’Alan Turing se retourne pour écouter celui qui résoudra le plus grand mystère de la Seconde Guerre mondiale. Enigma, c’est la machine utilisée par les Allemands pour crypter les messages radio.
Pendant des années, Alan Turing va travailler en secret avec une équipe de cryptologues et déchiffrer son fonctionnement. Imitation Game possède ce petit plus que beaucoup de biopics n’arrivent pas à atteindre. Cette petite flamme qui rend le film plus profond qu’un simple portrait brossé à coup de plans mélancoliques (l’agaçant La Vie en rose sur Piaf ou encore le pathétique Lady sur Aung San Suu Kyi pour ne citer qu’eux).

S’il fallait trouver des cousins lointains, Walk the line sur la vie de Johnny Cash pourrait trôner à ses côtés. À ceci près qu’Alan Turing est bien moins médiatique et vendeur que la vie rock’n’ roll du mythique musicien. Imitation game n’essaye pas de réécrire l’Histoire, de l’édulcorer, mais se concentre sur les personnages, les interactions, leur façon d’être. Alan Turing est souvent considéré comme le père de l’ordinateur. Dans Imitation Game, c’est un mathématicien fermé, égocentrique, au comportement similaire à celui qu’il introduit dans ses machines. Malin, le cinéaste Morten Tyldum fait bien le distingo entre ces facettes de la personnalité d’Alan Turing et son orientation sexuelle. Il suggère l’homosexualité du mathématicien par des flash-backs bien placés, sans jamais vraiment la traiter de front. Le jeu subtil de Benedict Cumberbatch souligne cette faculté du film à passer du pr ivé, au secret , au professionnel sans jamais confondre.

Malgré ce tableau idyllique, Imitation Game souffre quand même d’une formalité cinématographique. Comme si Morten Tyldum s’était seulement concentré sur le jeu des acteurs et le scénario. La photographie reste propre, sans dépasser le stade de l’étalonnage basique : elle n’arrive pas à rendre cette fameuse dualité de l’histoire. Les flash-backs, utiles pour la dramaturgie, sont malgré tout bâclés d’un point de vue technique. L’inventivité n’est pas non plus de mise dans le cadrage : les plans classiques se succèdent sans originalité. Sans parler de la bande originale. Les violons entendus mille fois alourdissent le propos du réalisateur et rendent certaines scènes un peu ridicules. Dommage d’expédier ainsi la forme : Imitation game offre, dans le fond, une vision plutôt complexe d’Alan Turing.
Benoît Renaudin
Biopic anglo-américain, 1 h 54. De Morten Tyldum. Avec Benedict Cumberbatch, Keira Knightley…

NOTE : ***

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TOUJOURS EN SALLE
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SNOW THERAPY *
Le pitch de ce psychodrame était top : une famille idéale en vacances au ski qui vole en éclats, lorsqu’une avalanche manque de les tuer : si la mère pense à ses enfants, le père part en courant pour sauver sa peau. Dans la forme, Snow Therapy est excellent : photographie somptueuse, image chiadée nourrie par du Vivaldi, jeu d’acteurs… Dans le fond, il rate le coche de la comédie grinçante et perd son spectateur en route (2 h, ça peut être long). Loin d’être le chefd’oeuvre encensé à Cannes… A.G.

FOXCATCHER ***
Inspiré d’un vrai fait divers, Foxcatcher dépeint la relation entre John du Pont, milliardaire excentrique et passionné d’armes, et deux frères lutteurs. Mêlant habilement biopic et drame mental, Bennett Miller accouche d’un film asphyxiant et terrifiant. Sous une tonne de prothèses et de maquillage, Steve Carell et Channing Tatum, méconnaissables, sont subjuguants dans ce triangle castrateur. Dans cette atmosphère vampirisante, le cinéaste creuse le thème de la manipulation avec brio. A.G.

L’INTERVIEW QUI TUE ! **
Le film polémique (SonyGate, hackers et compagnie) est enfin visible. Mais The Interview, en VO, est loin d’être l’arme de destruction massive qu’on croyait. Graveleuse et potache, cette comédie, emmenée par l’excellent duo Seth Rogen- James Franco, multiplie les scènes improbables (le coming-out d’Eminem, une balade en tank sur du Katy Perry…). C’est certes drôle et un chouïa politiquement incorrect, mais trop long et loin d’être inoubliable. A.G.

NOTATION :
**** CULTEissime
*** TOPissime
** PASMALissime
* BOFissime
X NULissime

Foxcatcher : c’est la lutte finale

Entre biopic et drame mental, Foxcatcher raconte un fait divers mêlé de success-story américaine. Asphyxiant et subjuguant.

CINE_PAP
« Le coach est un père. Le coach est un mentor. » Cette phrase, on l’entend en plein milieu de Foxcatcher. Une phrase qui a un drôle d’écho dans cet étrange et terrible longmétrage. Car non, Foxcatcher n’est pas un film sur le sport, la lutte ou la conception d’une équipe. Il s’agit ici d’un cinéma portraitiste, troublant, mais fascinant. Montrant habilement une descente aux enfers, écrasant et broyant doucement mais sûrement ses protagonistes.

Inspiré de faits réels, Foxcatcher dépeint la relation entre John Du Pont, milliardaire excentrique et passionné d’armes à feu, et deux frères lutteurs, Mark et Dave Schultz. Une histoire qui sombre rapidement dans le tragique, le malsain, la parano.
Dans ce biopic (5 nominations aux Oscars), Bennett Miller filme comme dans ses précédentes réalisations, Truman Capote et Le Stratège : une authentique peinture, où tout est superbement agencé, nourri de longs plans et de ruptures brutales. Le cinéaste creuse les thèmes de l’obsession, de la manipulation et du jeu de masques, dans un triangle malsain entre deux castrateurs et un castré : à leurs façons, John Du Pont et Dave vampirisent un Mark tiraillé de toutes parts.

Dans cette atmosphère toxique, le casting brille. Tous gravitent autour d’un Steve Carrell méconnaissable : l’habitué aux comédies US un peu bêbêtes (40 ans toujours puceau, pour n’en citer qu’un…) est ici utilisé à contre-emploi. Vieilli, caché derrière des prothèses et un maquillage hallucinant, son personnage de milliardaire mégalo est tellement mystérieux et massif qu’il en est terriblement effrayant. Channing Tatum, tout autant transformé, est une brute fragile au regard d’enfant. Gros nez cassé, mâchoire en avant, solitaire autodestructeur, il insuffle aux scènes de combats de lutte une magie particulières. Idem pour Mark Ruffalo, sidérant en mâle (trop ?) protecteur, qui répète les même gestes, encore et encore (cette main posée sur la nuque).
De notre place, on assiste, impuissants, à ces personnalités qui se fracassent. La mise en scène distanciée nous y aide. On observe cette séquence cocaïnée, cette autre à la tension sexuelle palpable (mais jamais explicite), cette gêne qu’installe constamment cet étrange John Du Pont. Lui agit comme un père de substitution, envahissant et pervers. Les silences pesants, nombreux dans Foxcatcher, contribuent à cette atmosphère dérangeante, asphyxiante .
En oubliant quelques lourdeurs et clins d’oeil trop appuyés, Foxcatcher se pose là où on l’attendait : perturbant, étonnant, brillant et tragique.

Aurélien Germain
Biopic, drame (USA), 2 h 14. De Bennett Miller, avec Steve Carrell, Channing Tatum, Mark Ruffalo, Sienna Miller…
NOTE : ***

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TOUJOURS EN SALLE
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COPS, FLICS DE DÉSORDRE        X
Deux potes, losers sur les bords, se déguisent en policier pour une soirée. Ils prennent rapidement goût à leur fausse identité (et le pouvoir qui va avec), mais se retrouvent mêlés à un réseau de truands et une tonne d’embrouilles. Cops, véritable purge au goût de comédie US des années 80, enquille les gags éculés et clichés. Grotesque et pathétique, ce buddy- movie de Luke Greenfield souffre paradoxalement du (pourtant bon) duo d’acteurs Johnson-Wayans. Affligeant. A.G.

WHIPLASH *
Primé à Sundance, ce film sur un jeune batteur de jazz à New- York, poussé a l’extrême par son professeur, laisse dubitatif. D’abord par son environnement musical : depuis quand le jazz de Buddie Rich ou Charlie Parket et les concerts au Lincoln Center font rêver la jeunesse ? Entre portrait brutal et à côté de la plaque d’un musicien en devenir et méthodes pédagogiques d’un autre temps, Whiplash n’offre aucun propos tangible et oublie de parler du plus important : la musique. B.R.

LOIN DES HOMMES ***
Prémisses de la guerre d’Algérie : un instituteur d’origine espagnol doit emmener devant la justice française un jeune Algérien. Loin des hommes, adapté de l’Hôte de Camus, n’a de valeur que pour le duo qu’il met en avant. D’un côté, Viggo Mortensen tout en tension bourrue qui se débat dans un pays natal qui ne veut plus de lui. En face, Reda Kateb, paysan introverti qui cherche la rédemption pour sa famille. Deux hommes perdus dans les montagnes algériennes, en quête de paix intérieure. B.R.

NOTATION :
**** CULTEissime
*** TOPissime
** PASMALissime
* BOFissime
X NULissime

Bébé tigre : chronique sociale intelligente

Chronique sociale plutôt bien ficelée sur l’arrivée et le quotidien d’un jeune Indien en France.

Bébé Tigre

Premières bousculades. Many et Sony sont séparés de force par un homme. Le jeune Indien se fait jeter dans un ascenseur parisien anonyme. Début d’une autre vie. Visage émacié, 17 ans, Many a le regard dans le vide. Sans transition. Le jeune Indien parle maintenant Français. Il est accueilli par une famille, va au lycée. Derrière cette façade au bonheur précaire, il travaille le soir, pour envoyer de l’argent à sa famille.

Le jeune cinéaste Cyprien Vial filme avec simplicité cette vie adolescente compliquée. Pour son premier long métrage, il s’attaque à un sujet complexe. Comment traiter l’immigration illégale d’un jeune adolescent qui n’a pour seul but de travailler pour sortir sa famille de la misère ? Comment, sans rentrer dans le pathétique, retracer son parcours ? Many, comme de nombreux jeunes est vite pris en charge par les services sociaux.
Rapidement, son statut de mineur l’empêche de faire des petits boulots légalement. Many entre alors dans un dilemme qu’il n’a pas choisi : mentir à tout le monde et travailler au noir ou continuer à travailler au lycée mais ne pas faire honneur à la demande de sa famille.

Chronique adolescente intelligente, Bébé Tigre arrive à mettre en perspective cette tension dans le jeune adolescent. Au fur et à mesure des choix auxquels il est confronté, Many grandit, s’affirme, s’étoffe. Presque physiquement. La force de Cyprien Vial, c’est de laisser l’histoire se dérouler, sans en rajouter. Aucun effet de style, la caméra à l’épaule, il suit sans commenter le chemin pris par Many, le sourire de sa copine Élisabeth quand ils font l’amour la première fois, les tapes sur l’épaule de son pote Daniel. Cyprien Vial, comme son personnage principal, choisit la voie la moins évidente, celle de la complexité. À part quelques morceaux de musique, le film est réduit à son plus simple appareil. Aucune date, ni explication viennent polluer la destinée de Many.
Premier film également pour Harmandeep Palminder, le jeune acteur qui incarne Many excelle dans cette retenue si caractéristique de l’adolescent un peu timide mais au fond décidé. Face à lui, Vikram Sharma donne la mesure. Il campe Kamal, un personnage ambigu, entre chef d’entreprise paternaliste et passeur d’enfants sans âme. S’il fallait vraiment chipoter, le seul petit bémol vient de cette lenteur parfois inutile dans certaines scènes. Si l’aspect social est traité avec soin, le rythme des séquences ralentit sans justification. Mais cette faiblesse n’entache en rien la qualité de ce premier film de Cyprien Vial. Prometteur.

Bébé Tigre, film français de Cyprien Vial. Durée : 1 h 27. Avec Harmandeep Palminder, Vikram Sharma.
NOTE : **

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=yPkWdjDn9Vw[/youtube]
NOTATION :
**** CULTEissime
*** TOPissime
** PASMALissime
* BOFissime
X NULissime

Captives : thriller enneigé mais qui patine

Un thriller dans les neiges canadiennes, sur fond de kidnapping d’enfant et de voyeurisme. Captivant, mais très inégal.

CINE_PAP
Il y a quelques mois, Captives récoltait plus de huées que d’applaudissements au Festival de Cannes. Un camouflet pour le réalisateur canadien Atom Egoyan, auteur du superbe De Beaux lendemains. Il faut dire que sa resucée de l’affaire Natascha Kampusch avait de quoi inquiéter, d’autant plus qu’il présentait un grand nombre de similitudes avec l’excellent Prisoners.
Car Captives, c’est cela : un énième thriller mâtiné de polar, glacial et glaçant. Où les lents rouages du suspense vous broient. Ici, les thèmes se bousculent : rapt d’enfant, perte, culpabilité, pédophilie, voyeurisme, internet… Tina et Matthew, deux parents effondrés après la disparition de leur fille qui n’était pourtant restée que quelques minutes seule dans la voiture. Mais huit ans après, l’enquête connaît un bouleversement. La jeune Cassandra est toujours bel et bien en vie, retenue par un homme.

D’un postulat de départ simpliste, Egoyan accouche d’un film complexe. Le réalisateur malmène son spectateur en compliquant la construction de son récit. La chronologie est brisée : flashbacks et ellipses s’enchaînent. Une structure osée, mais vite décevante. La narration et ses intrigues finissent par s’estomper. Et à force de tout dévoiler trop vite, Egoyan bride le rythme.
Loin de n’être qu’un simple film sur la pédophilie et l’enlèvement, Captives a en revanche l’intelligence d’emmener plus loin. À coup de voyeurisme 2.0 et d’espionnage de parents, il est une métaphore : tout le monde est prisonnier de ses émotions. Un aspect qui aurait tout de même pu être plus réussi, si la psychologie des protagonistes avait été mieux exploitée. Le personnage de Kevin Durand (extravagant, mais surjoué en immonde pervers) méritait d’être davantage dessiné. Idem pour ce flic façon cow-boy hargneux, triste et pâle copie de Jake Gyllenhaal dans Prisoners. Par chance, Ryan Reynolds s’en sort mieux. Lui qui, loin de ses rôles de Musclor habituels, campe ici un père dévasté, rongé par la culpabilité.

Reste que Captives, visuellement très élégant, arrive à installer une atmosphère lugubre tout du long. Il suffit de voir ce long panoramique dans la neige, dès les premières secondes. Quelques touches de piano, simples et lancinantes, planent sur le film. Pendant presque deux heures, Captives serre à la gorge grâce aux décors. Sensation claustrophobe paradoxale, malgré les immenses espaces. Ces paysages de l’Ontario, blancs et tristes comme le ciel, sont dévastés. Comme les personnages. Dommage qu’Egoyan ait bâclé sa fin : malgré l’excellente et palpitante dernière demi-heure, le final arrive trop brutalement, trop simplement. Un dénouement tellement précipité qu’il laisse un goût d’inachevé.

Aurélien Germain

Thriller (Canada). Durée : 1 h 52. D’Atom Egoyan. Avec Ryan Reynolds, Rosario Dawson, Scott Speedman, Kevin Durand, Mireille Enos

NOTE : **

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TOUJOURS EN SALLE
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COMMENT TUER SON BOSS 2***
On prend les mêmes et on recommence ! Les boulets apprentis criminels du premier volet remettent le couvert, en mode comédie US à l’humour gras et potache. Le trio Sudeikis-Day-Bateman est toujours aussi jouissif ; tout comme Jamie Foxx en truand hilarant, Jennifer Aniston en dentiste nympho et le plaisir de voir l’immense Christoph Waltz en patron immonde. Débile mais jubilatoire, ce deuxième épisode a beau rejouer la carte du plan foireux façon pieds nickelés, ça fonctionne encore… A. G.

LE HOBBIT 3 ***
Après le réveil du dragon Smaug, Nains, Elfes, Humains, Wargs et Orques convoitent les richesses de la Montagne solitaire. Ultime épisode du Hobbit, La Bataille des cinq armées est de nouveau une vraie claque visuelle. Fantastique aussi bien dans l’image que dans le son, cet épilogue dantesque est nourri d’une 3D sublime (Peter Jackson reste maître dans l’exercice) et tourné en 48 images/ seconde. Un final ahurissant qui n’offre que peu de répit, malgré ses instants mélo surfaits et surjoués. A. G.

L’INTERVIEW QUI TUE ! **
Pas de sortie ciné, mais disponible en VOD… Le film polémique (SonyGate, hackers et compagnie) est enfin visible. Mais The Interview, en VO, est loin d’être l’arme de destruction massive qu’on croyait. Graveleux et potache, cette comédie emmenée par l’excellent duo Seth Rogen-James Franco multiplie les scènes improbables (le coming- out d’Eminem, une balade en tank sur du Katie Perry…). C’est certes drôle et un chouïa politiquement incorrect, mais trop long et loin d’être inoubliable. A. G.

NOTATION :
**** CULTEissime
*** TOPissime
** PASMALissime
* BOFissime
X NULissime

La famille Bélier : pas si rentre-dedans…

Une pluie de bons sentiments. On n’est pas loin du naufrage lacrymal. Une comédie sauvée par ses acteurs.

CINE_PAP
La seule « entendante » de la famille Bélier se prénomme Paula. Elle a seize ans et endosse bien trop de responsabilités pour son âge. Ses agriculteurs de parents ne l’entendent pas de cette oreille ni de l’autre. Ils sont sourds. Comme son frère Quentin. On ne choisit pas sa famille… Certes, Paula ne manque pas d’amour. Mais la liberté lui fait défaut. Où est passé le temps de l’insouciance ?

Et voilà un énième film sur une adolescence volée. Paula porte sur ses frêles épaules les échanges avec la coopérative laitière voisine et avec les fournisseurs de fourrage pour les vaches. Elle est indispensable à la vente des fromages familiaux sur le marché. Elle interprète aussi les propos du médecin lorsque ses parents consultent, quand bien même il est question de mycoses mal placées. Pas simple. Son horizon semble aussi bouché que celui qu’elle contemple depuis la fenêtre de la ferme familiale : des terres mayennaises embrumées ou humides. Au lycée, Paula est une jeune fille comme les autres. Certains de ses camarades et de ses professeurs ignorent tout du handicap de ses proches. Et la voilà affublée du costume de l’héroïne modeste. À la rentrée, Paula remarque Gabriel, le Parisien qui se pavane devant les filles. Ce dernier rejoint la chorale du lycée, avec l’espoir d’intégrer la Maîtrise de Radio France à la fin de l’année. Paula décide, elle aussi, de chanter. Privée d’un auditoire toute sa vie, elle découvre qu’elle a un don, qu’elle a une voix. « Une pépite », lui révèle son professeur de chant, le bourru Thomasson, en la faisant entonner des chansons de Michel Sardou — « l’intemporel ».

Vivre une jolie histoire d’amour sur du Sardou (!). Chanter quand on est entouré de sourds. Éric Lartigau (Mais qui as tué Pamela Rose, Prêtemoi ta main) filme un conte surréaliste. Le scénario de Victoria Bedos fonctionne un peu. Avant de basculer dans le tire-larmes. Là où l’étalage de bons sentiments dégouline. Quelques saynètes humoristiques offrent un bol d’air. Le père de Paula, Rodolphe (François Damiens), se porte candidat aux municipales. Faisant fi de son handicap, il fourbit ses armes politiques en dévorant des livres de François Hollande (décalage, toujours). Dommage, tout cela rallonge un film dont l’issue est convenue. L’amour, la bienveillance, les erreurs, le pardon, la fête de fin d’année de la chorale… Il y a un côté téléfilm dans ce long métrage. D’où une petite – mais réelle — déception.
Antonin Galleau
NOTE : *

Comédie d’Éric Lartigau. Durée 1 h 45. Avec Louane Emera, François Damiens, Karine Viard, Éric Elmosnino…

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TOUJOURS EN SALLE
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NIGHT CALL ***
Branché sur les fréquences radios de la police de Los Angeles, Lou parcourt la ville pour filmer accidents, meurtres et incendies. Avide d’images choc qu’il revend à prix d’or aux télés, il est prêt à tout pour avoir son scoop… Malsain, Night Call l’est assurément. Allégorie cynique sur les charognards de « l’info » et la course à l’audimat, le premier long métrage Dan Gilroy est d’une noirceur absolue. Tétanisant, mais prodigieux, Jake Gyllenhaal y est magistral dans son rôle d’anti- héros.
A. G.

ASTÉRIX 3D **
Clichy, prodige de chez Pixar, et Astier, tête pensante de Kaamelott : difficile de faire mieux pour réaliser cet Astérix, version 3D. Basé sur le 17e album de la BD, ce Domaine des dieux nous emmène en pleine forêt armoricaine, où César a décidé d’implanter une résidence romaine, tout près de ses ennemis gaulois. Merveille sur le plan graphique, véritable perle au niveau des dialogues et du casting vocal, Astérix 3D patine parfois, tourne en rond et souffre d’un passage à vide en plein milieu.
A. G.

LE HOBBIT 3 ***
Après le réveil du dragon Smaug, Nains, Elfes, Humains, Wargs et Orques convoitent les richesses de la Montagne solitaire. Ultime épisode du Hobbit, La Bataille des cinq armées est de nouveau une vraie claque visuelle. Fantastique aussi bien dans l’image que dans le son, cet épilogue dantesque est nourri d’une 3D sublime (Peter Jackson reste maître dans l’exercice) et tourné en 48 images/ seconde. Un final ahurissant qui n’offre que peu de répit, malgré ses instants mélo surfaits.
A. G.

NOTATION :
**** CULTEissime
*** TOPissime
** PASMALissime
* BOFissime
X NULissime

Le Molière : théâtre de saveurs

#EPJTMV. Et si vous preniez un menu Bourgeois gentilhomme ? Ou L’Avare ? On a testé (et adoré) Le Molière, rue Corneille.

Le Molière Tours
Le Molière accueille tous les jours une clientèle de fidèles. Des commerçants du quartier y déjeunent régulièrement.

À l’angle de la rue Corneille, c’est presque un petit bout de Paris qui est planté au milieu de Tours, en face du Grand Théâtre. Pour preuve, le bar-brasserie-restaurant Le Molière était en 2012 le cadre des scènes parisiennes du film Nos héros sont morts ce soir. C’était avant que l’établissement ne soit repris en mai dernier par Élodie et Sandra, cousines et associées.
Le Molière, c’est une affaire de famille. « Ça a tout de suite marché », s’enthousiasme Élodie, dont le mari, Kolia, vient donner un coup de main de temps à autre. Et on veut bien la croire. Pas sûr que l’on retrouve un tel décor pour se restaurer ailleurs dans Tours.

Des colonnes en fonte dans un style néo-classique grimpent jusqu’à un haut plafond orné de deux fresques circulaires du XIXe siècle, desquelles tombent deux imposants lustres. Sur l’un des deux médaillons de peinture, les regards attentifs pourront distinguer le portrait de Molière, qui a d’ailleurs donné son nom au restaurant.
Les références au célèbre dramaturge français vont même jusqu’à l’appellation des menus : le « Don Juan », avec entrée – plat – dessert pour les plus gourmands, « Le Bourgeois gentilhomme », avec entrée ou dessert, ou bien juste le plat du jour de « L’Avare » pour les plus petites faims (ou les plus petits budgets). « Ma femme a osé appeler notre menu comme ça », sourit Kolia. Loin de pâtir de son nom, la formule plaît beaucoup aux clients, qui apprécient même ce joli clin d’oeil teinté d’humour. L’endroit, plutôt classe, rappelle les brasseries parisiennes. Si le restaurant est très sonore, c’est aussi ce qui fait son charme. Et dans l’assiette, la cuisine est à la hauteur du décor. À en faire mentir le célèbre adage de Molière dans L’Avare : « Il faut manger pour vivre, et non vivre pour manger »…

AU MENU 

UN PLAT
Nous nous sommes laissés tenter par un poulet à la plancha. « Une des spécialités du chef, Fabrice », nous a-t-on glissé. Légèrement dorés, les blancs de poulet sont accompagnés de quelques feuilles de salade et de frites maison disposées dans un petit panier métallique. C’est si joliment présenté qu’on aurait presque envie de ne pas y toucher… On aurait tort ! Honnêtement, c’est un régal. Et le tout presque sans matières grasses. Merci la plancha !

L’ADDITION
Pour le poulet à la plancha à la carte, comptez 11,90 €. Sinon, côté menus, il y en a pour tous les budgets : de 9,90 € pour « L’Avare » à 16,90 € pour le « Don Juan », en passant par « Le Bourgeois Gentilhomme » à 13,90 €.

EN PRATIQUE
Le Molière, 1 rue Corneille. Ouvert du lundi au vendredi, de 8 h à 19 h 30 et le samedi de 9 h à 19 h (et en soirée les soirs de représentations théâtrales). Tél. 02 47 61 24 61.

Le Hobbit 3 : épique et fantastique

Avec Le Hobbit 3 : la bataille des cinq armées, Peter Jackson met en scène la Terre du Milieu pour la dernière fois. Épique et fantastique.

CINE_PAP
Retour au sommet de la Montagne Solitaire. Les 14 membre s de la Compagnie, menée par Thorin Ecu-de-Chêne, observent, impuissants, le dragon Smaug, tout feu tout flamme, attaquer les habitants de Lac-ville. Mais ce n’est que le commencement de la bataille finale. Les armées déboulent au pied de la Montagne, convoitée par tous. Les Nains, les Humains puis les Elfes, ainsi que les Orques et les Wrags, s’affrontent à coup de hache, d’épée et de tête. Le retour imminent de Sauron plane sur la Terre du Milieu.

Après avoir adapté des livres d’environ 1 200 pages en trois heures au cinéma, Peter Jackson réitère l’expérience sur une centaine de pages seulement. Après un travail colossal de concision pour le Seigneur des Anneaux, c’est, cette fois, l’exercice inverse qu’il a dû réaliser. Il faut avoir une bonne dose d’imagination et le cinéaste a prouvé qu’il n’en manquait pas. Mais ce troisième volet ne restera pas dans les annales pour son scénario.
Pour combler ce vide, le paquet a d’abord été mis sur la photographie. Chaque image est magique : on est happé par l’univers de la Terre du Milieu. Les paysages néo-zélandais, plaines verdoyantes, sommets rocheux et quelques plages de sable fin s’accumulent devant la caméra 3D de Peter Jackson. Ceci à un tel point qu’un effet carte postale se fait sentir. Un peu trop peut-être. Avec un tournage à 48 images par seconde (deux fois plus que dans le cinéma traditionnel), la saturation des couleurs et la netteté des paysages rendent les scènes encore plus réalistes.

Dans ce troisième Hobbit, Peter Jackson se lâche aussi dans des séquences folles, très psychédéliques, auxquelles le réalisateur ne nous avait pas habitués dans ses derniers films. On retiendra notamment la montée de certaines individualités. Thorin qui se bat contre la maladie du dragon, ou Tauriel et sa découverte des sentiments s’affirment. Après une aventure de groupe, les quêtes s’individual isent peu à peu. La transition avec la trilogie du Seigneur des Anneaux se fait au fil de l’histoire, entre les différentes anecdotes de Bilbo et la construction du personnage de Legolas. La boucle est bouclée. Que les fans se rassurent : les scènes de combats sont toujours là, et encore plus cet opus !
Épique est sans conteste l’adjectif à même de décrire au mieux le film. Pour les grandes scènes de batailles (plus d’une heure est consacrée aux combats). Épique pour les séquences héroïques qui s’enchaînent, épique parce qu’on reste en haleine jusqu’à la fin du film. Au moment du générique, un sentiment de nostalgie s’impose quand Bilbo rentre dans la Comté. La Terre du Milieu apparaît pour la toute dernière fois. C’est la fin d’une ère.


NOTE : ***

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TOUJOURS EN SALLE
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TIENS-TOI DROITE *
Critique du machisme omniprésent dans la société, changement des mœurs, indépendance de la femme… Il y a plein de bonnes intentions dans ce second long métrage de Katia Lewkowicz, qui fait le grand écart après avoir notamment joué dans Les Infidèles et la série Hard. Mais le spectateur se perd dans les trop nombreuses histoires. Saluons tout de même le jeu des actrices principales (Marina Foïs, Noémie Lvovsky et Laura Smet), fortes d’une grande sensibilité.
L.B.

HUNGER GAMES **
Des sensations vraiment mitigées à la fin de la séance. Cette première partie critique la société de façon intéressante. Mais les scènes les plus palpitantes commencent quand le film se termine. On a l’impression de passer son temps à attendre un peu d’action et on termine sur sa faim. Le film est divertissant mais un peu creux, avec le sentiment que tout se passe dans la suite. Et les lecteurs de la première heure seront déçus des changements par rapport au livre.
L.B.

LES HÉRITIERS ***
Des élèves de seconde d’un lycée de Créteil participent, à l’initiative de leur prof d’Histoire, au Concours national de la Résistance. Le film casse bien de nombreux préjugés mais tombe parfois dans le cliché. L’effet Entre les murs (on peut d’ailleurs remarquer une ressemblance entre les deux affiches) se fait sentir jusque dans la réalisation : l’accent a été mis sur l’adaptation de l’histoire vraie. L’émotion n’en est que plus forte, peut-être un peu trop.
L.B.

NOTATION :
**** CULTEissime
*** TOPissime
** PASMALissime
* BOFissime
X NULissime

God help the girl : pop et top

Premier film de Stuart Murdoch, plus connu pour son groupe pop Belle and Sebastian. Rafraîchissant.

God help the girl
Écrire la chanson pop parfaite, l’ambition de Stuart Murdoch n’a jamais vraiment changé. Ce songwriter écossais a traversé les années 1990 avec ses chansons acidulées et son groupe Belle and Sebastian. Il revient sur le devant de la scène indé avec God help the girl, sans pour autant arrêter la composition musicale (il a écrit toutes les chansons du film). Ni vraiment une comédie musicale ni complètement un teen-movie, son film oscille entre fraîcheur adolescente et nostalgie d’une musique pop, aujourd’hui en pleine désuétude.
Au centre de l’histoire, Eve, jeune femme émaciée, anorexique, chanteuse et compositrice de talent. Lors d’une fugue de l’hôpital où elle s é j o u r n e, Eve rencontre James. Timide, romantique, talentueux, le jeune homme va l’aider à monter le groupe de pop dont elle rêve depuis toujours. En cours de route, ils rencontrent Cassie, une jeune aristocrate aventureuse. Le trio va alors se mettre à conquérir Glasgow avec ses chansons. Dans une métropole aux couleurs vives, Stuart Murdoch suit la vie de ces trois jeunes gens le temps d’un été. Sous les belles images, filmées en 16 mm, et le grain vintage, le réalisateur révèle une ville écossaise pleine de talents et de rêves.

Pour un premier film, Stuart Murdoch sort déjà des sentiers battus. Il réutilise son talent à magnifier les petites histoires du quotidien pour le coucher sur pellicule. Faussement naïf, God help the girl, à l’image des chansons de Belle and Sebastian, ne se contente pas de décrire un monde où le bonheur est sans limite. La pop sert d’exutoire. Elle permet de s’échapper, de créer un monde imaginaire.
Stuart Murdoch a cette faculté de rester constant, que ce soit ses albums ou ce film, il ne dévie pas de style. Comme un accord de guitare sèche, ses cadrages sont propres. Le grain de l’image, qu’il conserve, où les saturations de couleurs primaires, rappellent l’esprit lo-fi qui lui tient tant à coeur : pas de superflus, il ne triche pas, embellit seulement. Malgré les effets de style, God help the girl reste brut. Scénario volontairement simple : tout tend à nous montrer un monde imaginaire malgré la maladie et les coeurs qui se brisent.

Contrairement aux « feel good » movies habituels, celui de Murdoch sort du lot par cette nostalgie prégnante et cette quête de la perfection primitive volontairement grand public. Cerise sur le gâteau, les acteurs apportent la preuve que la jeunesse a toujours raison : Emily Browning (Eve) rayonne par son besoin enfantin de s’en sortir. Quant à Hannah Murray (Cassie) et Olly Alexander (James), ils sortent tout droit de la fabrique à talent qu’est la série anglaise Skins. Leur jeu sincère apporte une dernière touche à ce conte moderne et populaire.
Benoît Renaudin

Drame de Stuart Murdoch. Durée : 1 h 51. Avec Emily Browning, Hannah Murray, Olly Alexander et Pierre Boulanger.
Note : ***
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TOUJOURS EN SALLE
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ASTÉRIX LE DOMAINE DES DIEUX **
 Clichy, prodige de chez Pixar, et Astier, tête pensante de Kaamelott : difficile de faire mieux pour réaliser cet Astérix, version 3D. Basé sur le 17e album de la BD, ce Domaine des dieux nous emmène en pleine forêt armoricaine, où César a décidé d’implanter une résidence romaine, tout près de ses ennemis Gaulois. Merveille sur le plan graphique, véritable perle au niveau des dialogues et du casting vocal, Astérix 3D patine parfois, tourne en rond et souffre d’un passage à vide en plein milieu. A.G. (la critique intégrale ICI)

INTERSTELLAR ****
Le dernier Nolan divise. Il interroge, bouscule. Ce film de science-fiction, qui suit les aventures d’explorateurs interstellaires tentant de sauver l’humanité, contient de gros morceaux hommages aux références du genre. 2001 l’Odyssée de l’espace, Alien, Tron… Xavier Nolan s’amuse de ses influences et offre une production époustouflante et humaniste. Aidé par une bande son épique et analogique, il revisite la légende des argonautes à la sauce écologiste. Monstrueux et sincère. B.R.

HUNGER GAMES : LA RÉVOLTE PARTIE 1 **
Gros dilemme que ce troisième opus. Hollywood la toute-puissante ayant décidé de scinder cet épisode en deux parties, difficile de voir clair dans ce Révolte, partie 1. Loin d’être mauvais, ce chapitre se veut plus sombre et propose un tableau intéressant de la guerre médiatique et de la manipulation de masse. Pour le reste, peu d’enjeux réels et rythme peu soutenu. Reste aussi cette désagréable impression d’être pris pour une vache à lait durant 2 h et devoir attendre onze mois pour la fin… A.G.

Astérix et le domaine des dieux : animation musclée

Le célèbre Gaulois s’offre un lifting 3D. Sans mériter le dix sur dix, dialogues et graphismes offrent un joli mix.

CINE_PAP

Il est toujours difficile de s’attaquer à un mythe culturel comme Astérix. La BD au succès interplanétaire (355 millions d’albums vendus dans le monde) a déjà connu une quinzaine d’adaptations, mais il aura fallu attendre 2014 pour voir la 3D croquer le moustachu. Et par Toutatis, justice est enfin rendue à Goscinny !

Aux oubliettes, les versions cinématographiques au budget colossal, mais à la bêtise abyssale (au hasard, le nullissime Astérix aux Jeux olympiques de 2008). Basé sur le 17e album, ce Domaine des dieux nous emmène en pleine forêt armoricaine, où César a décidé d’implanter une résidence romaine, pour s’attaquer insidieusement au village d’irréductibles Gaulois. Sur le plan graphique, ce nouvel Astérix est une réussite incontestable, la réalisation échouant à Louis Clichy, prodige sorti de chez Pixar. Le rendu ne trompe pas : personnages tout en rondeurs et en relief, aspect « gomme » des visages, typique des Ratatouille, Là-haut et autres Monstres et Cie. Un design numérique impressionnant, tout en couleurs chatoyantes (un bémol toutefois pour les scènes nocturnes, peu lisibles), véritable plongée dans l’ambiance originelle de la BD.

Clichy a visiblement trouvé la potion magique, en laissant la co-réalisation à Alexandre Astier. La touche de l’auteur de Kaamelott est reconnaissable dans les dialogues : répliques qui font mouche, verbe qui claque, humour incisif… Il insuffle à ce Domaine des dieux un comique cartoonesque. À coup de running-gag, blagues bien senties et références populaires, Astier élève un film qui a tendance, parfois, à tourner en rond. Et si les dialogues rendent si bien, c’est aussi – petite révolution oblige – parce qu’ils ont été enregistrés avant même que les images soient animées. Offrant par là une parfaite synchronisation avec le mouvement des lèvres.

Mais derrière ces lèvres, il y a surtout un casting vocal de luxe. Roger Carel y interprète une dernière fois Astérix, qu’il incarne depuis 1967 ! Guillaume Briat brille en Obélix, tandis que les Lorànt Deutsch, Laurent Lafitte, Alain Chabat et autres Semoun et Foresti se surpassent. À force de vouloir bien faire (trop ?), Astérix et le Domaine des dieux n’échappe pas au faux-pas : souffrant d’un gros passage à vide en plein milieu, le film voit son rythme malmené. Les quelques références modernes pourront aussi déplaire aux puristes (ce clin d’œil à King Kong…). Elles tentent de se mêler, parfois poussivement, à ces allégories et critiques, sur l’appât du gain, la mondialisation, l’écologie ou encore la colonisation. Heureusement qu’Obélix, érigé ici en personnage quasi-central et héros super sensible, arrive toujours à booster le film. Aussi irrésistible qu’irréductible.

Film d’animation (France- Belgique). Durée : 1 h 25. De Louis Clichy et Alexandre Astier. Avec les voix de Roger Carel, Guillaume Briat…
NOTE : **

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=U6y63JW_qv0[/youtube]

Chroniques culture #42

De Pink Floyd aux Stones, en passant par de la BD et du jeu vidéo : séance chronique culture.


LE DVD
ROLLING STONES
FROM THE VAULT
Pierre qui roule amasse du flouze… Les Rolling Stones se lancent dans la publication d’une longue série de concerts-archives à paraître en DVD/CD… D’abord avec ce live de 1981 au Hampton Coliseum, dernière date de la tournée. Guitares dégoulinantes de riffs cultes, setlist folle, clope au bec, ambiance dingue, Keith Richards et Mick Jagger magistraux… Tout y est. Le tout est magnifié par une image restaurée et un son remixé par Bob Clearmountain. Bon ok, une vraie « Satisfaction » !
A.G.
LA BD
LA COULEUR DE L’AIR
Troisième album (et conclusion magistrale de la trilogie d’Enki Bilal, après Animal’z et Julia et Roem), cet opus et un pur régal graphique est une fable écologique, portée par un lyrisme que l’on ne lui connaissait pas, où la Terre est envisagée comme un être à part entière, douée de mémoire, de sentiment et de ressentiment. Pas de mysticisme, mais on sent poindre ici des accents bibliques dans ce flot d’images nous emportant, comme l’arche de Noé, face à l’effondrement du monde.
Hervé Bourit
LE CD
PINK FLOYD
THE ENDLESS RIVER
« Ce chapitre clôt l’histoire de Pink Floyd », déclarait récemment David Gilmour. Et avec cet album instrumental hommage à Wright (décédé en 2008), c’est un magnifique testament artistique que signe le groupe. Un épilogue planant, où la beauté des guitares enveloppe ce son de clavier si caractéristique. Certes, il n’égale pas un Dark Side of the moon (loin de là d’ailleurs), mais cet album, complexe et abordable à la fois, est un chant du cygne hypnotique. Pink Floyd partira digne.
A.G.
LE JEU VIDÉO
JUST DANCE 2015
Référence incontournable des jeux de rythme, le très stylisé Just Dance revient sur les meilleures consoles du moment. Porté par des graphismes pop et des chorégraphies déjantées, le titre d’Ubisoft, à savourer en solo mais aussi et surtout entre potes pour davantage de fun, propose une playlist de 42 nouveaux hits. Dont l’improbable « Tetris » ou l’incontournable « Happy » de Pharrel Williams. Alors, heureux ?
L. Soon
Tout public, PS3, PS4, Wii, Wii U, Xbox 360, Xbox One, de 35 à 50 €.

Le Cardinal Gourmand : micro-bistrot

Niché rue Richelieu, on s’est rempli l’estomac au Cardinal Gourmand.

Le Cardinal Gourmand
Emmanuelle, après avoir travaillé dans l’événementiel, a décidé d’ouvrir ce restaurant de quartier. (Photos tmv)

Rue Richelieu, une petite voie perpendiculaire à la rue Marceau que l’on traverse rarement. Un axe de passage où les petites boutiques de quartier s’alignent en bas des immeubles d’habitation. Le Cardinal Gourmand s’inscrit dans cet ancrage micro-local. Ici, le restaurant reste à taille de quartier : peu de tables, un accueil très souriant et une envie de ne pas servir des clients n’importe comment.
C’est Emmanuelle qui tient depuis un an ce nouvel établissement. Le Cardinal Gourmand a pendant longtemps été un bar d’habitués. La nouvelle patronne a voulu garder l’esprit en changeant quand même la formule et l’ambiance. Ouvert la journée, ce petit restaurant offre quelques plats du jour et un lieu convivial où on se retrouve entre collègues, pour boire un verre ou faire une pause déjeuner en amoureux.

Dominante rouge, la déco reprend les standards du bistrot à la française avec quelques touches de modernité. Juste ce qu’il faut. Emmanuelle vient prendre la commande : il lui reste un peu de gratin dauphinois de la veille si ça tente, sinon aujourd’hui c’est endives au jambon et flan noix de coco en dessert. Pour fêter le premier anniversaire de son restaurant, elle a placé des ballons de baudruche à l’extérieur et offre à tous ses clients un petit cocktail.
« Je viens de l’événementiel, explique-t-elle. S’installer dans la restauration, au début, ce n’est pas tous les jours facile, mais au bout d’un an, ce n’est que du positif. » Emmanuelle est heureuse de son nouveau travail, chouchoute les nouveaux arrivés sans être trop envahissante. Un peu pressés, nous restons une heure sans voir le temps passer, ni l’attente. La cuisine est simple, copieuse, bien préparée. Le Cardinal Gourmand fait partie de ces petites adresses qui s’échangent au bureau, mais que l’on ne divulgue pas trop, de peur de ne pas avoir de table le midi.

C. Vernon

AU MENU
Le Cardinal GourmandLE PLAT
Bon, comme ça, en photo, les endives au jambon, c’est compliqué à rendre… Mais on peut vous dire qu’elles étaient très bien cuisinées ! À la place de la béchamel, la crème fraîche est un peu plus légère. Le fromage fondu est bien « gourmang’ » comme dirait notre cher Cyril Lignac.

L’ADDITION
Franchement, le Cardinal Gourmand ne vous laissera pas sur la paille. Sept euros le plat du jour, c’est presque donné. On vous défie de trouver un meilleur rapport qualité-prix. Avec un café et un dessert, à deux, on s’en tire pour une petite vingtaine d’euros.

PRATIQUE
Le Cardinal Gourmand est ouvert du mardi au samedi, de 10 h à 19 h 30. Vous pouvez y aller pour boire le café ou l’apéro sans problème. Plus d’infos en tapant Cardinal gourmand sur Facebook ou au 02 47 20 82 80.

Puzzle : attention, prise de tête !

Un film mosaïque, complexe, troublant et difficile à suivre. Loin d’être exceptionnel, malgré son casting !

Puzzle film 2014
Paul Haggis avait prévenu : son film allait « faire réfléchir ». Près de dix ans après son succès Collision (dix prix, dont un Oscar), le réalisateur revient avec un nouveau film choral, où rien n’est simple dans ces trois histoires qui se bousculent en même temps. Un entremêlement de narrations qui met l’attention à rude épreuve.
Dès les premières secondes, le spectateur est happé dans le tourbillon où Haggis semble nous noyer. Trois séquences en une, où un homme entend la voix d’un garçonnet dans sa tête ; où une femme regarde la chambre vide d’un enfant ; où une autre aperçoit la photo de son fils en fond d’écran du portable. Et puis tout se mélange. Les pistes se brouillent, avec une triple chronique, se situant tour à tour à Paris, Rome et New York.

Puzzle, c’est ça : l’histoire d’un écrivain partageant son temps avec sa maîtresse dans un palace parisien. Pendant ce temps, à New York, une jeune mère paumée a été accusée de tentative de meurtre sur son fils, désormais gardé par son ex-conjoint. En Italie, un homme d’affaires tombe amoureux d’une femme mystérieuse, affirmant que son fils a été enlevé. « Puzzle »… Le film porterait presque mieux son titre francisé que l’original, Third Person (3e personne).
Dans ce casse-tête (quel est le lien entre ces histoires ?), on coule dans les thèmes qui jaillissent de partout. Mensonge, amour, confiance, divorce, adultère, mort d’un enfant… Tout cela bâti autour d’un axe dramatique, celui de la tourmente familiale. Parfois poussif, souvent lent avec ses 2 h 17 au compteur, Puzzle peut très vite agacer. Entre transitions laborieuses, incohérences, ficelles grossières (ouille, cette métaphore de la couleur blanche…) et séquences inégales, le film vire au faux mélo prétentieux.

Par chance, le casting de luxe est imparable. Dans un déluge de beauté plastique (Mila Kunis, Moran Atias, James Franco, Kim Basinger…), Olivia Wilde crève l’écran, dévastatrice en tornade d’émotions. Son visage félin illumine les scènes. Elle porte le film à bout de bras. En revanche, côté masculin, l’immense Liam Neeson semble bien transparent dans ce nouveau registre, loin de ses rôles de tough guy à la Taken.
Le cinéaste finira d’achever le spectateur, en l’embobinant une dernière fois, lors d’un twist final déboussolant. Entre rêve et imaginaire, ouvert à une tonne de lectures et interprétations différentes : une fin à s’arracher les cheveux, mais bien trop bancale pour crier au génie. Une fois le générique passé, il y a des chances de ne pas être parvenu à mettre en place toutes les (nombreuses) pièces de ce puzzle.
Aurélien Germain

Drame/Romance (USA). Durée : 2 h 17. De Paul Haggis. Avec Liam Neeson, James Franco, Mila Kunis, Olivia Wilde, Adrien Brody, Maria Bello…
NOTE : *

NOTATION :
 **** CULTEissime 
*** TOPissime
** PASMALissime 
* BOFissime
X NULissime

Qui vive la chronique sociale

Premier film un peu naïf de la jeune réalisatrice Marianne Tardieu. Heureusement, Reda Kateb et Adèle Exarchopoulos relèvent le niveau.

qui vive
Costume mal taillé, moustache mal coupée, Shérif tente de tenir l’entrée d’un magasin d’un centre commercial. Pas très bien dans ses chaussures, et dans son rôle, il réprimande d’un air mal assuré une voleuse à la tire. Scène de maladresse, entre mal-être et envie de survie, Shérif fait son vigile de pacotille en attendant une vie meilleure. Mais elle peine à arriver. Il vit toujours chez ses parents dans une petite cité en Bretagne. Il n’a toujours pas de copine. Et il passe encore et encore le concours d’infirmier. Sans succès. Il traîne sa dégaine d’adulescent comme un poids trop lourd.
Shérif, c’est le mec banal qui n’est pas très cultivé mais loin d’être bête. Responsable, ce Monsieur tout le monde fantasme d’un ailleurs mais se laisse prendre par les limbes de l’exclusion. La jeune réalisatrice Marianne Tardieu tente de ne pas tomber dans les travers habituels d’une première production. Cela se voit, dans ses cadrages un peu tremblants, ses silences volontairement laissés au montage, dans ce film qui flotte comme son héros, sans substance mais avec panache. Seulement, là où Qui Vive pèche, c’est dans son scénario, vu et revu à outrance, celui d’un gars qui essaye de s’en sortir et qui se fait entraîner dans les affres de la délinquance.
D’une chronique ordinaire et intéressante, Marianne Tardieu tombe sans le vouloir vraiment dans le spectaculaire social à la moitié du film. La fin à l’eau de rose a le don d’agacer. Dommage, Qui Vive avait tout pour être une bombe. Outre les talents cinématographiques de la réalisatrice, indéniables, le film est porté par deux acteurs majeurs de la nouvelle génération du cinéma français. Reda Kateb, d’abord, qui arrive à imposer sa présence en toute légèreté et gestes gauches. Dans ses tremblements et ses hésitations, l’acteur incarne un jeu du banal, de la vie ordinaire, médiocre. Une performance compliquée à l’encontre des standards hexagonaux qui préfèrent nous montrer des maximes vociférées ou des moues surfaites.
À ses côtés, même si elle n’apparaît qu’à certains moments, Adèle Exarchopoulos illumine Qui vive de sa présence rayonnante. Cette actrice a le don d’apporter une fraîcheur quand la narration s’embourbe dans le convenu. Celle qui avait finalement rendu la Vie d’Adèle hors du commun (Léa Seydoux pourrait prendre exemple sur elle) balade son naturel de film en film. Elle développe cette façon d’être, nonchalante, digne d’une grande actrice en devenir. Adèle Exarchopoulos et Reda Kateb ont cette force permettant à Qui vive de s’en sortir. Marianne Tardieu tombe parfois dans la facilité mais a l’intelligence de permettre aux deux acteurs d’insuffler de la vie dans un film qui mérite, tout de même, d’être vu.

Freshy Farmer : le food-truck malin

Tout nouveau, tout chaud : le food-truck de Freshy Farmer. Un véritable coup de cœur.

Freshy Farmer
À la tête de Freshy Farmer, trois amis en salopettes : Elo, au service et à la com’, Chris, le chef-cuistot et Jeff, le concepteur. (Photos tmv)

Quelques rayons de soleil en plein automne, ça nous donne des envies de sortir à midi. Rapide tour sur les réseaux sociaux, on tombe sur un nouveau food-truck tourangeau. Après quelques clics, deux trois photos de burgers et de frites sur leur page Facebook, l’eau nous monte à la bouche. On enfile notre tricot, direction les Tanneurs.
La remorque de Freshy Farmer a fière allure sur le parvis de la fac. Avec sa façade en bois et ses photos de plats, on est loin de la baraque à frites d’antan ou du camion de pizza. À notre arrivée, trois jeunes en salopettes lancent des sourires de concert, suivis d’un bonjour amical.

Dans le monde gastronomique de Freshy Farmer, les frites s’appellent des Farmettes et les burgers deviennent des Farwichs. Tous les produits sont frais et au maximum d’origine locale. Vous ne demandez pas non plus de soda classique, mais un jus de pomme-citron bio ou un cola de la Beauce. Freshy Farmer surfe avec intelligence sur cette mode des food-truck, encore un peu timide en Touraine.

Cette tendance de manger dans la rue des produits de qualité nous vient directement des États- Unis. À Paris, les food-truck se multiplient comme des petits pains. Dans la même veine que les bistrots gastronomiques, ces nouveaux lieux mobiles de restauration vantent le bien-manger. Local, frais, appétissant : tout ce que vous trouverez chez Freshy Farmer se rapproche de la qualité d’un bon restaurant de centre-ville. La différence : ici, c’est à emporter. Dans un monde où la mobilité est prônée à tous les niveaux de notre société, ces engins gastronomiques représentent une nouveauté intéressante qui s’inscrit dans la mouvance bio, développement durable et consommation locale.
En plus d’être responsable, ce que vous mangerez au Freshy Farmer est délicieux… Vous attendez quoi ?
AU MENU
>LE PLAT
Freshy FarmerPour tout vous dire, si vous prenez le Farwich et les Farmettes, vous n’aurez plus faim jusqu’au soir. Le pain du burger est à la fois croquant et fondant. Les frites sont délicatement préparées et assaisonnées avec des herbes qui sentent bon la garrigue. Avec un petit jus de pomme bio par-dessus, c’est au top.

>LA FORMULE
La boisson + le burger + les frites reviennent à 8,90 €. C’est au-dessus du tarif d’une sandwicherie classique. En revanche, la qualité est au rendez-vous : pas de brûlure d’estomac, ni de coup de barre dans l’aprèm.

>LES TROUVER
Freshy farmer est en train de s’implanter dans différents lieux de l’agglo, pour l’instant il navigue entre la fac des Tanneurs et celle de Grammont. Pour vous tenir au courant de leurs emplacements, freshyfarmer.com ou tapez Freshy farmer sur Twitter ou sur Facebook. Sinon, passez un coup de fil au 07 50 22 88 38.

Grizzly : grrr, le docu trop mignon !

Le dernier documentaire estampillé Disney. Décors époustouflants, intéressant et joli comme tout.

Grizzly film
Décidément, la firme aux grandes oreilles transforme tout ce qu’elle touche en or. Preuve en est avec Disney- Nature, label de production créé en 2008 qui monte, avec ses documentaires animaliers à l’esprit Disney : tout y est parfait et mignon, sublimé par de jolies images. Pour réaliser ce Grizzly, la maison a de nouveau pensé à Alastair Fothergill, le Britannique étant désormais la référence en matière de docu animalier (les succès Chimpanzés, Un Jour sur terre et Félins, c’est lui).

Grizzly, c’est l’histoire de Sky, maman ourse, et de ses petits Scout et Amber : une année de la vie de ces grizzlys en Alaska et leurs interactions avec la faune voisine. La voix-off l’annonce dès les premières minutes : « Voici la périlleuse histoire de leur première année » ; la moitié des oursons ne survivant pas au-delà de cet âge.
Discrètes, comme si elles étaient positionnées en dehors, les caméras captent à merveille le parcours de cette famille. Celles-ci ont d’ailleurs été placées près du sol, afin de filmer les animaux au plus proche de leur taille réelle. Le spectateur, lui, est comme couché dans l’herbe. Il observe. Assiste, émerveillé, à des scènes de vie dans de somptueux paysages. Tout a été filmé dans le froid de l’Alaska. Des montagnes immaculées du départ, aux transparentes rivières de la fin. Le tout, magnifié par un travail sonore remarquable et précis, entre grognements des ours, vaguelettes, pierres renversées et bruits de terre…

Les plans sont tout aussi bluffant (l’avalanche, la remontée des saumons…), mais parfois brisés par des nappes musicales pseudo- épiques, grandiloquentes et pompeuses (on reste dans du Disney !). Ce côté typique made in Disney, on le retrouve aussi dans la narration. La voix-off exagérée construit de faux suspense (les méchants loups contre les gentils oursons), rapidement déboulonnés par les adultes. Mais les enfants, eux, n’en auront cure. D’autant que sous son côté 100 %-trop-chou et sa couche édulcorée, le documentaire distille de nombreuses informations. Il instruit beaucoup et arrive à transposer ces grizzlys à l’échelle humaine. Notamment avec cette séquence stupéfiante des oursons au bord du lac, pataugeant comme de simples touristes béats à la plage.
Et dans tout cela se dégage un sentiment de quiétude, de bienêtre. Presque paradoxal quand on sait à quel point le grizzly peut être féroce. Mais à en voir ces gueules adorables d’ourson tout au long, façon grosses peluches, on comprend aussi pourquoi il reste le symbole de l’animal rassurant pour les enfants.

NOTE : **
Documentaire (USA). Durée : 1 h 18. D’Alastair Fothergill et Keith Scholey.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=_NsBS9AdZQs[/youtube]

NOTATION :
 **** CULTEissime 
*** TOPissime
** PASMALissime 
* BOFissime
X NULissime

Cahier de cuisine : comme un poisson aux Halles

En se baladant du côté des Halles, on s’est arrêté au Cahier de cuisine. Fruits de mer et rôtisserie : faites votre choix.

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Nous y étions allés à cette adresse, en 2013, pour y manger portugais. Cette année, le 29 place Gaston-Paillhou change de visage. Depuis six mois, une nouvelle propriétaire a investi les lieux. Michèle Gallopin a tenu pendant 18 ans le Clos du Cher, à Noyers (41). Elle s’est installée aux Halles avec son ancienne équipe.
Au Cahier de cuisine, la spécialité, c’est le poisson. Assez évident, quand on rentre : impossible de rater le vivier installé en vitrine. La déco est simple, quelques petits tableaux et des lumières bleues appuient l’ambiance marine. « Nous sommes en général approvisionnés tous les deux jours en fruits de mer et en poissons, explique la serveuse quand on lui pose la question de la provenance des produits. Parfois, en urgence, on se fournit aux Halles. »

Une fois dans l’assiette, on vérifie l’info : le poisson est frais, tendre, pas trop gras. La serveuse est attentionnée. Rapide, elle montre la bouteille de saint-nicolas-de-bourgueil avant de servir au verre, fait goûter, prend son temps sans se laisser déborder non plus. Le Cahier de Cuisine n’est pas tout à fait un bistrot gourmand ni un restaurant gastronomique. Il se situe entre les deux au niveau du tarif et de la qualité de la cuisine : les produits sont bien choisis mais on ne ressort pas avec une addition trop salée. Après quelques mois d’installation, le restaurant se situe finalement sur le même créneau que les autres adresses du quartier. La spécialité de poisson en plus. Parfait pour un déjeuner rapide entre collègues ou un dîner pour des couples qui veulent se faire plaisir mais qui n’ont pas un budget énorme. Dans l’assiette, l’accent est mis sur la présentation. On apprécie le faux journal du soir roulé en cornet pour accueillir les frite maison. Rien de fantasque, le Cahier de Cuisine remet les pendules à l’heure sur la cuisine traditionnelle : avant tout de la qualité et du professionnalisme.

AU MENU
UN PLAT
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Ok, le saumon poêlé avec sa sauce hollandaise, c’est un grand classique. Mais c’est souvent avec ce type de plat que l’on peut se rendre compte de la qualité du cuisinier. La chair est tendre, cuite à point. La sauce est vraiment incroyable, les frites maison. 10/10.

L’ADDITION
Un plat plus un café et on s’en tire pour 17 euros. Comparé à d’autres restaurants, le rapport qualité/prix est au rendez-vous. Le midi, vous pouvez manger un repas complet pour 17 € (si vous prenez le plat de poisson, un peu plus avec la viande). Le soir, les menus sont plus élaborés et les prix grimpent.

PRATIQUE
Le Cahier de cuisine se trouve au 29 place Gaston-Pailhou (aux Halles). Il est ouvert du lundi au samedi, midi et soir. Plus d’infos sur lecahierdecuisine.com ou au 02 47 20 53 26.

Bande de filles : bouleversant !

Un magnifique long-métrage sur la quête d’identité d’une jeune adolescente. Et c’est une réussite.

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Attention, ce film en cache un autre, plus intéressant. Ne vous méprenez pas, la jeune réalisatrice Céline Sciamma ne propose pas une énième vision de la jeunesse des cités françaises. Bande de filles est une oeuvre initiatique, une plongée dans les troubles de l’adolescence. Au centre, la jeune Marieme, pré-ado terrorisée par son grand frère et secrètement amoureuse de son meilleur pote. Une fillette qui joue au football américain pour se défouler. La première scène annonce le ton du film : ralenti épique sur une bande de filles qui se castagnent pour le ballon ovale. Une ouverture en forme de combat pas vraiment métaphorique, une référence à l’excellente série Friday night lights.

Bande de filles est brut de décoffrage. En arrière-plan sonore, les longues lignes de synthé soulignent la tension qui habite la jeune Marieme. Sorte de Candide moderne et timide, la lycéenne rentre dans les tourments de son époque : choisir entre les institutions républicaines rigides face à sa génération ou s’amuser, danser la vie sur du Rihanna, fumer et déguster sa jeunesse avec un joint et un flash de whisky. Pour oublier ? Pour sentir qu’elle est bien vivante ?
Visages souriants, innocents qui chantent Diamonds, le tube de la chanteuse américaine : la bande de filles, avec qui Marieme traîne, danse et s’esclaffe dans une chambre d’hôtel. Leur insouciance s’étiole à mesure que les consciences s’échauffent. Une scène bouleversante de candeur et de violence sociale. Marieme a toujours les mêmes responsabilités qu’avant, s’occuper de sa petite soeur, supporter l’absence du père et la férocité du frère. Mais Marieme change. Subrepticement. Besoin de sortir de cette spirale qui l’entraîne au fond, elle se rapproche du dealer du coin. Seule issue qu’elle trouve, isolée. Bande de filles, conte apocalyptique contemporain où le mal se traite par le mal. Vision d’une sociologie de l’intime, la caméra de Céline Sciamma alterne entre plans serrés et panoramiques. La réalisatrice donne également la part belle aux plans-séquences dans des décors urbains en décomposition, des cités dortoirs en ruine.

Si Marieme sert de protagoniste, Céline Sciamma filme surtout les liens qu’elle tisse, sa relation à l’autre, sa construction par rapport à ses modèles. Sans porter de jugement sur son milieu social, avec ses codes et ses cultures, la cinéaste préfère proposer une vision quasi documentaire de la vie d’une adolescente. Le monde des cités n’est qu’un décor comme un autre. Après ses deux premiers films, Tom boy et la Naissance des pieuvres, l’enjeu de Sciamma reste le même : filmer la complexité de la vie, la sophistication des esprits humains, la construction d’un parcours. Une sorte de Sofia Coppola à la française.

Benoît Renaudin
NOTE : ***
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TOUJOURS EN SALLE
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WHITE BIRD **
Kate a 17 ans quand sa mère disparaît sans laisser de trace. Peu émue, elle finit par faire d’étranges rêves qui l’amènent à se questionner… Signé Gregg Araki (Kaboom), ce drame noir, lorgnant vers le thriller, reste un peu trop téléphoné et bourré de clichés (le meilleur ami gay, le petit ami rebelle…). White Bird réussit tout de même à aborder frontalement la sexualité, l’adolescence, l’émancipation. Au final, il se dégage de ce vrai/faux mélo un charme envoûtant, avec un casting en or (Shailene Woodley, Eva Green). A.G.

LOU ! JOURNAL INFIME ***
Adapté de la BD à succès, Lou ! journal infime dessine le quotidien d’une petite ado rêveuse, créative, et de sa mère, éternelle gamine coincée entre sa mélancolie et ses jeux-vidéo. Ce gros bonbon sucré vaut pour son esthétisme proche d’un Gondry et son travail sur les décors. Si Lola Lasseron est la révélation du film, la galerie des seconds personnages est malheureusement trop bancale et pas assez exploitée. Il reste tout de même cette douce poésie qui fait de Lou ! un moment agréable. A.G.

TORTUES NINJA *
Malgré une intro magnifique (mais qui ne dure malheureusement que cinq minutes), ce blockbuster à la sauce franchise a tout du film sans âme. Tiré d’un comics des années 1980, plus proche de bandes dessinées comme Sin city ou Batman que des Bisounours, Tortues Ninja version 2014 n’arrive pas à renouer avec ses origines. La tentative est louable mais échoue rapidement : scénario mal écrit, effets spéciaux qui remplissent le vide, blagues potaches, références qui tombent à plat… B.R.

NOTATION :
 **** CULTEissime 
*** TOPissime
** PASMALissime 
* BOFissime
X NULissime

Le Made In : sandwich de passage

Cette semaine, on a testé les sandwiches du Made in, sous le grand passage de Tours. Miam !

sandwich grand passage

Il paraît que le hasard fait bien les choses. Ce jour-là, tmv en a eu la confirmation. Trempés des pieds à la tête (oui, l’automne a décidé de jouer des siennes), on a trouvé refuge sous le Grand Passage, rue de Bordeaux. Histoire d’être au sec. Sauf qu’au lieu de repartir les mains dans les poches, on est ressorti le ventre plein. Parce que c’est ici, bien à l’abri, que fonctionne à plein régime le Made In. Une sandwicherie, avec du 100 % « fait maison », comme l’indique fièrement la devanture. Au menu : soupes, toastés, tartes, crêpes, gaufres et sandwiches. Avec la majorité des plats préparés devant le client. Au Made In, pas de chichi, pas de fioritures.

Ouvert depuis mars 2014, l’établissement ne désemplit pas. Il suffit de faire un tour à l’heure de pointe pour s’en apercevoir… Les sandwiches défilent en même temps que les gens. Du fait-maison, c’est la valeur ajoutée du Made In. Son nom l’indique ! La plupart des clients prennent à emporter, d’autres s’attablent quelques minutes. Sur sa grande chaise, Monique, cadre sup’, avale son casse-croûte à la va-vite, en pianotant sur son smartphone. « J’aime grignoter ici. Ça change de tous les établissements façon junk food… Au moins ici, j’ai un oeil sur la préparation de ce que je mange. Et c’est sain », souffle-t-elle, tout en continuant de lire ses mails. Alors oui, ici c’est du rapide, sur le pouce, comme on dit. De la cuisine simple, mais efficace. Et ça n’empêche pas d’être accueilli par de larges sourires. On prend le soin de conseiller le client. Et pendant la (courte) attente si vous prenez un toasté ou une soupe chaude (maison, elle aussi), jetez un oeil sur les desserts et au gros pot de Nutella® qui vous observe. De quoi donner envie de rester au chaud sous le Grand Passage.

AU MENU
UN PLAT

Made In

Vu le temps, on voulait se réchauffer. On a jeté notre dévolu sur ce sandwich toasté oeufs brouillés, bacon, salade et petits cubes de tomates. Le mélange est au top (voilà qui change un peu des habituels casse-croûtes), le pain croustille sous les dents et on sent la fraîcheur des produits. La mousse au chocolat prise en dessert reste simple, mais savoureuse.

L’ADDITION
Les menus s’échelonnent de 6 à 8,10 €. Comptez par exemple 6 € pour l’ensemble sandwich + boisson + dessert ; 7 € pour le menu wrap ou encore 8,10 € pour les menus toastés et grande salade…

EN PRATIQUE
Made In, la sandwicherie, se situe sous le Grand Passage, au 18 rue de Bordeaux à Tours. Ouvert du lundi au samedi, de 10 h à 17 h 30 non-stop. Contact : 02 47 32 02 51.

Tortues Ninja retourne sa carapace

Le bon gros blockbuster de la semaine qui essaye de revenir à ses origines. Une tentative louable mais vite avortée.

CINE_PAP_NINJA

Première séquence et premiers espoirs. Ceux de retrouver un film qui se plongerait dans le côté obscur de la franchise. Un long-métrage qui remettrait enfin les Tortues Ninja sur la piste des séries « plus profondes qu’elles en ont l’air » (Batman, Superman, X-men, Sin City…). Alors on apprécie ces dessins esquissés à la va-vite. Images d’égouts en noir et blanc et d’un New York vicié où apparaissent les silhouettes grossières de ces combattants tortues, symboles de notre envie d’anthropomorphisme.

Cet incipit cinématographique, qui vaut largement le reste du film, a cela de mémorable qu’il aurait pu propulser les Tortues Ninja dans ses origines. Il injecte de la noirceur dans un pitch qui se répète depuis 30 ans : quatre tortues transformées sous l’effet d’une drogue deviennent des ninjas redoutables grâce aux enseignements de leur maître rat, Splinter. Noms de légende façon Renaissance, elles se font appeler Donatello, Michelangelo, Leonardo et Raphael. Les Tortues Ninja n’ont pas toujours été cette machine à cash formidable. Leurs auteurs, Kevin Eastman et Peter Laid, ont d’abord imaginé cette histoire loufoque comme un pastiche des comics de l’époque. Daredevil, Batman, Ronin… Sorti en 1984, en pleine refondation des comics par des légendes comme Frank Miller, le premier tome des Tortues Ninja devait être le seul à paraître. Sombre, violent, absurde, tordu, il offrait un vent de fraîcheur dans les comics de l’époque, tournés vers leur passage au monde des adultes. Mais le sort en a voulu autrement. Le succès arrivant, les Tortues Ninja ont rapidement été propulsées dans le monde des séries grand public et consensuelles.

Ce film est une tentative incomplète. Tortues Ninja ne se réinvente pas, peine à trouver son public. S’adresser aux fans de la première heure ? Intéresser un publ i c adulte ? Rendre joyeux les moins de 10 ans ? Ce qu’il y a de tragique dans ce film, c’est cette volonté trop vite étouffée, ce manque de courage. Car après les cinq premières minutes, le film plonge dans les affres des blockbusters sans valeur ajoutée. Le scénario n’a aucune profondeur, le méchant samouraï Shredder n’incarne rien, l’intrigue se noie dans les effets spéciaux. Si le réalisateur, Jonathan Liebsman, parvient à se raccrocher aux prémices du mythe (cet amour des tortues pour le hip-hop, la vénération des pizzas), les grosses ficelles annihilent toute tentative audacieuse. Alors on rit à certaines blagues absurdes, à la session beatbox dans l’ascenseur, on se laisse avoir par les explosions et les effets spéciaux (Michael Bay est producteur, coïncidence ?). Mais la déception de cet échec laisse un goût amer. Comme une mauvaise pizza laissée dans le frigo trop longtemps.

NOTE : *

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TOUJOURS EN SALLE
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THE TRIBE ****
Étonnant, ce film de Slaboshpytskiy : tourné en langage des signes, sans sous-titres, ni musique… Pourtant, The Tribe est l’une des plus grosses claques de la décennie. On y suit un jeune timide, débarqué dans un pensionnat, où prostitution et racket tournent à plein régime. Lui-même va basculer dans la violence. The Tribe est une expérience inouïe, difficile. Les plans-séquences s’étirent et asphyxient le spectateur devant cette sexualité et cette violence froide. Après un dernier acte terrifiant, on en sort bouche bée… A.G.

LOU ! JOURNAL INFIME ***
Adapté de la BD à succès, Lou ! dessine le quotidien d’une petite ado rêveuse et créative et de sa mère, éternelle gamine coincée entre sa mélancolie et ses jeux vidéos. Ce gros bonbon sucré vaut pour son esthétisme proche d’un Gondry et son travail sur les décors. Si Lola Lasseron est la révélation du film, la galerie des seconds personnages est trop bancale et pas assez exploitée. Il reste tout de même cette douce poésie qui fait de Lou ! un moment franchement agréable. A.G.

TU VEUX OU TU VEUX PAS ? **
Lambert est un ancien sex addict. Devenu conseiller conjugal, il tombe sur Judith, une assistante nymphomane. Pour séduire Lambert, Judith sort le grand jeu : les moues, les clins d’oeil suggestifs, les pulls déboutonnés. Lambert, les nerfs en compote, pourra-t-il résister aux avances d’une bombasse déchaînée ? Le duo Patrick Bruel et Sophie Marceau pétille dans cette comédie de Tonie Marshall qui ne tombe jamais dans la vulgarité. Un joli mélange entre comédie de boulevard et comédie romantique US. E.S

NOTATION :
 **** CULTEissime 
*** TOPissime
** PASMALissime 
* BOFissime
X NULissime

Plan anti-tabac : "Il faut surtout penser aux jeunes"

Interview de Jeanne Mesmy, déléguée prévention de la Ligue contre le cancer 37. Elle est ancienne médecin et tabacologue.  Elle réagit à l’annonce, par Marisol Touraine, du plan anti-tabac.

Le paquet neutre devrait arriver en 2016. Qu’est-ce que cela vous inspire ?  
En tant que tabacologue, je suis tout à fait pour ! Je pense que c’est efficace, puisque les cigarettiers sont prêts à intenter un recours devant le Conseil d’Etat. Ils ont peur. En Australie, où cela a été expérimenté, il y a eu une baisse des ventes. Donc ils ont peur que ça se répercute. Le but, c’est que les jeunes ne soient pas attirés par les paquets collector, l’aspect, les couleurs, la forme, l’emballage…

Vous parliez de l’Australie, seul pays à avoir mis en place les paquets neutres. Il y a eu une baisse de 3 % dans les ventes. N’est-ce pas dérisoire comme chiffre ?
En France, s’il y a -3 % des ventes, avec 13 millions de fumeurs, ça fait beaucoup. Il faut voir sur le long terme pour les conclusions. Là, on a déjà les photos choc sur les paquets. La taille est correcte, mais pas assez grande encore. Et il faudrait les renouveler, car les fumeurs s’habituent à ces images. Il faut surtout penser aux jeunes…

Avez-vous été concertés pour cette idée du paquet neutre ?
Effectivement, je travaille au groupe « Sortir du tabac ». C’était une de nos demandes. Une ville sans tabac, c’est une ville où l’on respecte les lois.

Une augmentation de 30 centimes du paquet est dans les tuyaux. Les effets sont-ils là ?  
Les prix augmentent tous les ans. Mais il n’y a qu’avec de grosses augmentations (par exemple, sous l’ère Chirac) que cela a entraîné la disparition d’un million de fumeurs sur 2003-2004. Ensuite, les augmentations se sont faites moins fréquentes et importantes (-6%). Peu décrochaient, car ce n’est pas suffisant. Une hausse de 10 % serait l’idéale. Les vrais dépendants continueront, mais on doit décourager les jeunes.

A votre niveau, comprenez-vous la grogne des buralistes ?
C’est difficile, mais les buralistes ont des aides, ils peuvent se diversifier. Le tabac rapporte 13 milliards de taxes, mais coûte 47 milliards pour les soins. Et encore, c’est une statistique qui date de 2006 !

Au final, êtes-vous satisfaite de ce plan anti-tabac ?  
Tout à fait. Il y a de très nombreuses mesures. Après, ce ne sont que des annonces, ce n’est pas encore adopté. Entre les deux, il y a un pas ! C’est important de les mettre en place. Par exemple, l’interdiction de fumer dans une voiture avec un enfant de moins de 12 ans. Même avec les fenêtres ouvertes, 60 % de la fumée reste ! Madame Touraine a plein d’idées formidables… La France a la meilleure législation anti-tabac au monde, mais c’est la moins appliquée…
Propos recueillis par Aurélien Germain
A LIRE AUSSI : Plan anti-tabac, à Tours, un débat qui fait tousser

Paquet neutre cigarette.
Exemple de paquets neutres en Australie.

 

La Table de Fred : le goût du rock

Tout nouveau (et tout beau) : on a testé La Table de Fred. En plus, le gérant est au top (of rock !)…

La Table de Fred Tours
A La Table de Fred, on cuisine ses sandwiches devant le client.

La façade avait déjà attiré notre oeil (enfin, notre estomac) de gros gourmand. Un jour, comme ça, sans prévenir. La Table de Fred : de grosses lettres rouges sur fond gris. Tout beau, tout neuf, rue du Commerce. Les sandwiches en vitrine nous faisaient de l’oeil. Le mot « terroir » collé juste au-dessus.

En entrant, Fred, le patron, met tout de suite à l’aise. Il discute, raconte des anecdotes, tutoie rapidement, explique ses produits. Il a un petit air de rockeur, avec ses baskets Converse® et son piercing discret à l’oreille. Normal pour celui qui a bourlingué dans le monde de la musique, à Paris, pendant une vingtaine d’années, notamment en côtoyant la Mano Negra. « Tiens, récemment, Manu Chao est venu manger chez moi, à la maison… », indique Fred, le plus simplement du monde. Puis un jour, il a tout plaqué : entre crise du disque et besoin de se poser…

Désormais, il a trouvé à Tours un coin de tranquillité. Son établissement près du vieux Tours, ouvert il y a deux mois, semble être son petit plaisir perso. À « sa table », c’est comme à la maison. Déco sympa, mais pas surchargée (« il faut que je me retienne de mettre un paquet de choses au mur ! », lance-t-il, hilare), petites nappes à carreaux et panneaux estampillés cuisine à droite à gauche. Fred cuisine devant ses clients. Il tartine ses délicieux sandwiches de rillons, terrine maison, rosette et rillettes… « Cuisinées par Nicolas Herault, un des derniers pêcheurs pro du coin, à Huismes. » Une fois encore, Fred est intarissable. Il raconte ses produits, avec passion. Toujours franc et direct, il parle comme il cuisine : sans fioritures. Peut-être d’ailleurs que La Table de Fred élargira bientôt ses horaires « pour combler les gens qui sortent de boîte ! » On se sent bien à la Table de Fred. À tel point qu’on traîne des pieds quand il faut quitter la petite terrasse et ses histoires.
AU MENU
UN PLAT
On a pris le sandwich aux rillons (pas par chauvinisme, voyons) finement coupés et exquis, tomates, salade et mayonnaise. Délicieux ! Le pain croque sous la dent, c’est savoureux. Idem pour le sandwich à la terrine de poisson maison, fameux. Un sansfaute.

L’ADDITION
Une formule sandwich + boisson + dessert varie entre 7 et 8 €. Comptez environ 4,50 € pour un casse-croûte classique, ou 6 € par exemple pour une garniture mulet fumé de Loire. Autant dire, vraiment pas grand-chose pour une nourriture de qualité, avec des produits frais ou du terroir.

EN PRATIQUE
La Table de Fred, 9 rue du Commerce à Tours. Ouvert du lundi au samedi, de 9 h 30 à 19 h. Contact : 06 61 72 01 99 ou contact@ latabledefred.com. Sur internet : latabledefred.com ou une page sur Facebook.

Lou ! journal infime : bonbon surprise

Un gros bonbon sucré, visuellement audacieux, attachant et pas du tout réservé aux enfants.

Lou ! journal infime
Lou ! journal infime, de Julien Neel.

Adapter une bande dessinée à l’écran, beaucoup ont essayé et se sont emmêlés les pinceaux. Dans le cas de Lou ! journal infime, il paraissait difficile de retranscrire l’uni-vers acidulé et ses personnages si caractéristiques sur grand écran. Pourtant, Julien Neel, son auteur, a transformé cet exercice périlleux en réussite. Le dessinateur a tout simplement décidé d’adapter lui-même sa BD.
Et autant dire que les éventuels a priori de départ (film pour enfantsados, synopsis déjà vu, estampillé « girly ») disparaissent sitôt le premier quart d’heure écoulé. Sans connaître la BD, le spectateur se retrouve face au quotidien presque banal de Lou : une jeune ado créative, la tête dans les nuages, obsédée par Tristan, le beau gosse à la tignasse-choucroute façon BB Brunes. Elle vit seule avec sa mère, Emma, éternelle maman-enfant branchée sur sa console.

Et derrière des thèmes simples (l’adolescence, ses petits tracas, les amourettes, le chômage, la monoparentalité), le réalisateur déploie alors un univers hallucinant, excentrique, loufoque à la Boris Vian. L’Écume des jours de Gondry n’est d’ailleurs pas loin. Le travail sur les costumes, entre rétro et futurisme, et les accessoires, d’une ingéniosité stupéfiante, est phénoménal. Les décors sont fouillés, bourrés de détails. Julien Neel expérimente. Il ose. Il trempe son audace dans une photographie vintage et flashy. Tout y est coloré, éblouissant, techniquement irréprochable.
Parfois, il s’affranchit des limites en partant dans un délire improbable façon animation japonaise, mix entre le club Dorothée et la science-fiction !

Dans cet univers extravagant, Lola Lasseron, alias Lou, balade ses yeux bleus et son air timide et maladroit. Terriblement attachante, authentique, la jeune actrice est une révélation et prouve qu’elle maîtrise un large panel d’émotions. Mention spéciale aussi à Ludivine Sagnier, méconnaissable en maman fofolle, et l’inattendu Kyan Khojandi (connu pour sa série Bref) en musicien hippie empoté et gaffeur. Dommage que certains autres rôles ne soient pas assez exploités. La galerie des personnages secondaires est exquise, mais inégale : de l’excellence à la faiblesse de certains débutants, rendant alors le rythme inconstant.
Alors certes, Lou ! journal infime peut décontenancer avec ses quelques clins d’oeil à la BD. Mais le charme du film finit par gommer cet aspect mineur. Mieux, la justesse et la joliesse des textes soulignent le travail de Julien Neel. Et de ce premier long-métrage, il s’échappe finalement une douce poésie. Étonnant et attachant.
Aurélien Germain

NOTE : ***

Durée : 1 h 44. Comédie de Julien Neel (France). Avec Ludivine Sagnier, Lola Lasseron, Kyan Khojandi, Nathalie Baye…

NOTATION :
 **** CULTEissime 
*** TOPissime
** PASMALissime 
* BOFissime
X NULissime

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=HmfQQe13F9Y[/youtube]

Sunny Diner : l'American dream

On a pris notre Chevrolet, regardé Pulp Fiction et on a filé au Sunny Dinner, à Tours. Ambiance !

Sunny Diner
Les fans de Pulp Fiction peuvent manger sur le capot de la Chevrolet.
(Photo tmv)

Audrey Hepburn, Marilyn Monroe, Elvis… les figures emblématique des sixties vous regardent manger à pleines dents votre burger dégoulinant de sauce barbecue. Accrochés aux murs, les portraits de stars et les pubs vintage côtoient les meubles repeints en bleu clair et en rose. Ambiance pop, le Sunny diner joue sur l’imagerie des années 1960 version restoroute américain. Sorte de rêve éveillé d’une nostalgie hollywoodienne un peu kitsch mais réjouissante.

À l’intérieur, on pense forcément à cette scène mythique de Pulp Fiction où John Travolta et Uma Thurman sirotent un milkshake, attablés sur le capot d’une fausse Chevrolet, prêts à monter sur la piste. Bon élève, le Sunny diner reprend tous les codes d’une reconstitution historique, juste ce qu’il faut de fantaisiste et d’exagéré. Sur les tables, des toiles cirées à pois rouges. Le restaurant pousse le concept jusqu’à la carte des menus : le graphisme fait ressurgir de manière fugace le souvenir d’images à l’American Graffiti, de serveuses en roller, de chemises vichy, de drive in éclairés au néon, bruit de grosses cylindrées dans la nuit. Ça fonctionne.

Côté service, rien à redire, souriant, les plats arrivent dans les temps. S’il y a assez de soleil, la terrasse est agréable. La rue de la Rôtisserie, piétonne, permet de manger au calme. Concernant les choix, le Sunny diner mise sur le fait maison. Heureusement, tout ne se résume pas au décor. Le nombre réduit de plats cuisinés rassure quant à la qualité. Salade Caesar, Burger, milkshake, onion rings… Si vous cherchez des tartines de saintemaure, passez votre chemin. Ici, les plats sont exclusivement imaginés sur les modèles des fast food américains à l’ancienne. Concept tenu, accueil agréable, cuisine bien pensée… Vous attendez quoi ?

AU MENU
Image2LA SPÉCIALITÉ Impossible de passer à côté du burger. Là, c’est un Cheesy avec, comme son nom l’indique, pas mal de fromage (de la fourme d’Ambert notamment). La viande de boeuf est de très bonne qualité, le pain sort de chez le boulanger. Quant aux frites maison, elles croquent bien sous la dent. Impeccable.

L’ADDITION Le menu du midi comprend un burger et une boisson. Pour 1 € de plus, on a eu droit à un café gourmand. Vu la qualité des produits, les prix sont relativement bas.

EN PRATIQUE Le Sunny diner se trouve au 19 rue de la Rôtisserie. Pour réserver : 02 47 32 97 95. Ils ont également une page Facebook où vous pouvez laisser votre avis sur leur concept.

Tu veux ou tu veux pas ? Duo de choc

Les sex symboles peuvent-ils se moquer d’eux-mêmes ? Réunis à l’écran, Bruel et Marceau répondent à leur manière.

CINE_PAP_TUVEUX
En le voyant à l’écran, on a du mal à reconnaître l’ancien chanteur à succès : Patrick Bruel a vieilli, il s’est épaissi, montre un début de double menton et quelques poils gris. On s’en fiche, il revient en grande forme et son rôle dans Tu veux ou tu veux pas ? nous rappelle qu’il est au moins aussi bon devant une caméra que sur scène.
Pourtant, la réalisatrice Tonie Marshall partait assez mal avec cette histoire d’ancien sexaddict devenu conseiller conjugal (Lambert, joué par Patrick Bruel) qui tombe sur Judith, une assistante nymphomane (incarnée par Sophie Marceau). Pour séduire Lambert, Judith sort le grand jeu : les moues, les clins d’oeil suggestifs, les pulls déboutonnés. Lambert, les nerfs en compote, se raccroche à ses réunions avec les sex addict anonymes. Comment résister aux avances d’une bombasse déchaînée ?

Il y en a eu tellement, ces dernières années, de comédies françaises un peu poussives, fabriquées à la va-vite avec des acteurs en vogue collés en haut de l’affiche pour appâter le spectateur qu’on craignait une nouvelle débâcle. C’est mal connaître le talent des deux sex-symboles : la petite fiancée des Français et le beau gosse qui faisait hurler les midinettes semblent faits l’un pour l’autre. Étonnant, d’ailleurs, qu’aucun réalisateur ne les ait réunis avant. Le scénario joue sur une histoire de sexe, mais les acteurs, eux, sont clairement dans l’auto-dérision. Sophie Marceau joue à merveille les femmes fatales un peu allumées. Elle accumule les clichés de la femme ultra-sexy, en jouant, pour une fois, de son physique.
Côté mâle, Bruel est l’homme de la situation. Il surjouait un peu dans Le Prénom. Cette fois, il colle tellement bien au personnage d’ex- Dom Juan repenti qu’on y croit réellement. Sophie Marceau a souligné l ’aide apportée par la costumière du film et on la comprend dès les premières scènes. Judith est moulée dans des twin-sets et des jupes crayons, mais pas de cuir ou de résille. Ses tenues aux couleurs acidulées égaient le film et donnent à son personnage un air femme-enfant. La bande annonce et sa chanson un peu rétro confirment cette légèreté.

Malgré un sujet prêtant à l’humour gras, Tonie Marshall évite la vulgarité. Elle réussit un joli mix de comédie de boulevard et comédie romantique à l’américaine, grandement aidée par ses acteurs. On est un peu déçus quand la lumière se rallume. On serait bien restés encore quelques instants en compagnie de ce couple pétillant. La plus belle femme du monde ne peut donner que ce qu’elle a, dit l’adage, mais dans le cas de Sophie Marceau, c’est déjà beaucoup.

Élisabeth Segard
NOTE : **
Durée : 1 h 28. Comédie de Tonie Marshall (France). Avec Sophie Marceau, Patrick Bruel, André Wilms, Sylvie Vartan…
NOTATION :
 **** CULTEissime 
*** TOPissime
** PASMALissime 
* BOFissime
X NULissime

Chroniques culture #35

Passer du groupe de folie Royal Blood aux zombies de Walking Dead, avec une dose de BD et de Sims 4… Les chroniques culture de tmv, c’est parti !

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LE CD

ROYAL BLOOD
C’est la nouvelle bombe rock anglaise. À les écouter, difficile de rendre compte qu’ils sont deux à former Royal Blood. Son bien lourd, lignes de basses cradingues, batterie atomique ce groupe de Brighton est taillé pour le succès. Si certaines mélodies sont parfois trop calibrées pour le format radio, leur énergie possède cette urgence de toute bonne formation rock. Proche des Arctic Monkeys, Royal Blood voyage entre hard rock à l’ancienne et rock british pur jus. Tubesque. B.R.
[youtube width= »250″ height= »250″]http://www.youtube.com/watch?v=-_3mNCaJgNM[[/youtube]

LE DVD
THE WALKING DEAD – SAISON 4
Quoi de mieux, avant la reprise de la série zombiesque le 12 octobre, de se refaire la saison 4 ? Le coffret tout beau, tout chaud (et purulent) est sorti de terre, avec 700 minutes au compteur. Si quelques épisodes manquent de pêche, le reste dégouline de surprises, stress et rebondissements. On retient aussi la présence de making of et d’entretiens avec les acteurs en guise de bonus. Ou la version collector avec un buste de zombie, si vous avez 109 €… Sortie le 30 septembre. A. G.

LE JEU
LES SIMS 4
Créée en 1999 par Will Wright, la plus célèbre des simulations de vie est de retour sur PC (et uniquement PC malheureusement). Attendue comme le messie, cette version 4 des Sims a des atouts pour séduire, à commencer par des graphismes plus sympas et des outils de construction modernisés. Revers de la médaille, le jeu accumule les défauts. Comme la petite taille du terrain de jeu ou des temps de chargement à rallonge. Maxis, + 12 ans, PC, 50 €.
L. Soon

LA BD
GHETTO BROTHERS
Le trait charbonneux de Claudia Ahlering déroule l’histoire des bandes du Bronx et des célèbres Ghetto Brothers. Entre violence et pauvreté, drogue et chômage, et émergence des mouvements contestataires, cette belle fresque est aussi une ode à la paix, un hommage à toute la communauté portoricaine de New York. C’est aussi une belle radiographie de la culture hip-hop avec la naissance de la Zulu Nation, DJ Kool Herc et l’immense Africa Bambaataa.
Hervé Bourit