Sapologie étudiante : quand la mode court les facs

#EPJTMV Dans les couloirs de l’université, les vêtements ont une place à part. Des Tanneurs à l’IUT de Tours, des étudiant(e)s expliquent et décrivent leur rapport à la mode.

Ainsley et Inès – L’expression de soi

 

À l’IUT de Tours, Ainsley et Inès expliquent que leur rapport au vêtement est lié à l’expression de leur personnalité. « J’ai toujours été contre les uniformes à l’école, parce que ça ne permet pas de montrer comment on est chacun », raconte Ainsley. Son amie Inès partage son point de vue : « Le style, c’est unique. Ça nous représente nous et comment on se sent dans notre peau. »

En plus de l’exprimer, s’habiller peut permettre de mieux assumer sa personnalité. « Je m’habille vraiment pour moi. À la période collège/lycée c’était plutôt pour les autres, mais à partir de la terminale, j’ai décidé de vraiment m’assumer », poursuit Inès. Se sentir confortable, c’est aussi ce qui compte. Le regard des autres – les copains mais aussi les parents – « maintenant, on s’en fiche un peu », assume Ainsley.

Enola – Fidèle à ses envies

Lingerie versus jogging, tous les habits sont bons pour se sentir le plus à son aise. « C’est marrant comme on est toutes les trois différentes », s’amuse Aurélie entourée de ses deux amies à la sortie de leur cours aux Tanneurs. « Mon style n’a pas vraiment de sens, lance Enola. Quand j’aime un truc je l’achète, et je fais en sorte que ça fonctionne », confie-t-elle.

« Ambivalent », c’est ce qu’elle choisit pour définir son style en un mot. Pour le choix du style, c’est au petit matin que tout se joue : « Parfois, je me réveille, j’ai envie d’impressionner les gens et de me sentir au top. » L’humeur du jour façonne aussi l’outfit du jour. « Ça va dépendre de mes envies », glisse Flavie. « J’essaye de toujours bien m’habiller quand il y a des circonstances particulières », renchérit Aurélie.

Alice et Faustine – Façon friperie

« Ça fait trois jours que tu t’habilles de la même façon ! », ricane Faustine s’adressant à Alice, son amie. Les deux étudiantes en deuxième année de psychologie partagent le même goût pour le vêtement acheté en friperie, la petite pépite dénichée en ressourcerie ! « Je chine plein de trucs un peu partout », explique Faustine. Récupérer, recycler, troquer, c’est un esprit bien éloigné de celui du neuf plastifié et emballé de la fast fashion.

« Quand je choppe un vêtement, qu’il vienne de fripe, des parents ou d’ailleurs, j’ai l’impression  que ça a une âme… c’est chaleureux », précise Alice. « J’aime bien le côté usé, je trouve ça plus doux, moins rigide », ajoute son amie. Les vêtements ont une histoire qui peut être continuellement réinventée. « Mon voisin, c’est un papy qui jette plein de fringues que je récupère dans la poubelle. Et il met des trucs cools ! Je ne l’ai encore jamais croisé avec un truc à lui sur moi…», s’amuse Faustine. 

Antoine – Esprit libre

En première année de licence d’histoire, Antoine est lui aussi un adepte des friperies. « Ça fait cinq ans que je n’achète rien en magasin. Je ne trouvais pas ma taille, et je n’aimais pas ce qu’ils vendaient. »

Quand il fait ses achats, il ne réfléchit pas trop. Il bricole, mélange, adapte des pantalons trop larges à sa taille. « Je m’habille comme je l’entends. J’essaie de tout mélanger, explique le jeune homme de 18 ans. Je ne cherche pas quelque chose de précis, je sélectionne ce dont j’ai envie. » Dans son placard rempli de vêtements, il affectionne particulièrement un pantalon de costume et sa chemise noir, son ensemble préféré.

Texte : Dorali Mensah et Lilian Ripert,  journalistes en formation à l’EPJT.

Photos : Charles-Edouard Bury,  journaliste en formation à l’EPJT.

Clotaire : Sappé comme jamais

Vous l’avez peut-être déjà croisé à Tours. Son élégance ne passe pas inaperçue ! Clotaire, « l’homme au chapeau », est un sapeur. Enfin quelqu’un qui pratique la sapologie quoi. Une forme de dandysme africain, qui réinvente avec classe et fantaisie les codes de la bourgeoisie européenne.

LA SAPOLOGIE  EN BREF

La sape (qui vient de l’acronyme Société des Ambianceurs et des Personnes Élégantes) est un style vestimentaire populaire né au Congo-Brazzaville à la fin du   XIXe siècle. Il consiste à porter avec goût des vêtements   de grandes marques. Rien   est laissé au hasard, tout est   dans le détail. L’histoire de   ce mouvement s’est inscrit   dans un contexte politique   propre à l’Afrique – de la   colonisation aux vagues   migratoires vers l’Europe.

LES QUATRE  COMMANDEMENTS  DU SAPEUR

1. Porter trois couleurs,  des chaussures à  la pochette de costume.
2. Avoir une bonne hygiène,   porter des vêtements impeccables et se parfumer.
3. Mettre de la crème  éclaircissante pour  se blanchir la peau.
4. Entretenir une calvitie.  Peu importe l’âge.

SA PASSION

La sape, c’est un style, une   démarche, un mouvement,   un art, un manifeste. Pour   Clotaire, c’est surtout une   passion depuis l’âge de   12 ans : « À l’époque, on   se retrouvait le dimanche   devant la cathédrale de   Brazzaville. Je mettais des   vêtements que mon grand- frère m’envoyait de France.   On défilait et on faisait des   battle avec des juges qui   décidaient qui était le mieux   habillé. Aujourd’hui,   j’y passe toujours beaucoup   de temps, je connais les   vêtements, les couleurs, les   tissus, je sais les assembler.   Je fais des choix vestimentaires que je suis capable de   défendre. »

LA SAPE  ET LA MUSIQUE

Les deux sont indissociables.   La sape a pour pape Papa   Wemba, un grand musicien   congolais qui a donné ses   lettres de noblesse à ce phénomène. « Je l’ai beaucoup   écouté, il donnait le goût   de s’intéresser à l’habit. Ses  chansons ont fait bouger le   Congo-Brazzaville. » Stervos   Niarkos, Djuna Djunana et   son fils, Maitre Gims, ont aus- si contribué à populariser la   sape avec leurs chansons.

SON BUDGET

 « J’y consacre beaucoup d’argent, peut-être 50 % de mon   salaire – une fois mes dépenses courantes déduites. Mais il   ne suffit pas de porter des vêtements de grands couturiers.   Chacun fait selon ses moyens. C’est le style avant le prix.   L’important, c’est qu’on me dise “ le monsieur il est bien   habillé ”. Peu importe si j’ai payé mon costume

SON LOOK  À LA LOUPE

  « Aujourd’hui, je porte des   chaussures Bohème en cuir   de python noir, des chaussettes Kaporal noires, pour   aller avec mon costume  British gris. J’ai mis une   chemise Loding à rayures   bleues et blanches avec   des boutons de manchette   Diesel. Ma cravate, bleue   jaune et blanche, vient de   chez Camicia, tout comme   la pochette jaune qui fait le   rappel. Je porte aussi une   montre Diesel dorée, ainsi   que des lunettes et un chapeau Christian Dior. »

Chronique mode : L'hiver à poil

#EPJTMV. En friperies, magasins de luxe ou enseignes made in Bangladesh, impossible de passer à côté de la fourrure cet hiver. Alors il ne vous reste plus qu’à sauter le pas. Et pour ceux qui ne seraient pas encore convaincus, notre photoshoot est là pour vous montrer comment oser le poil avec audace. Prenez note !

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Si la fin justifie les moyens, le froid lui ne justifie en aucun cas un style moyen. Certes, les températures du mois de décembre nous donneraient presque envie de se vêtir uniquement en polaire (j’ai bien dit presque). Pourtant, l’hiver n’est pas une excuse pour stopper toutes tentatives de style. N’en déplaise à ceux qui voudraient justifier une paire de UGG par une température négative (pour les non initiés, les UGG sont ces chaussures/chaussons/crimes contre le bon-goût en mouton retourné à peu près aussi saillantes qu’une paire de charentaises).
Surtout que cette saison, la tendance est du côté des culs gelés puisque le must de l’hiver, c’est la fourrure, prompte à affronter le froid de la toundra comme celui de la rue Nationale un samedi de shopping de Noël. En manteaux, vestes, chapeaux, chaussures, sacs, le poil est omniprésent et est devenu la matière désirable de l’hiver. Tellement qu’on avoue avoir même pensé à dépecer le furet de notre petite soeur pour s’en faire des moufles.
Depuis quelques saisons, la fourrure a fait son grand retour sur les podiums. Fini les manteaux synonymes d’octogénaires de la Côte d’azur ou de milliardaires russes peroxydées ! Les créateurs n’ont plus qu’une obsession : tout donner pour botoxer la peau de bête, la rendre jeune et tendance jusqu’à l’extrême. Tellement que certains frisent le burn-out, à l’image de Jeremy Scott qui a fini par nous sortir une fourrure imprimée Bob l’éponge pour la marque Moschino, rien que ça.
Le fait est que le pari est réussi. Chez Saint Laurent, les manteaux en renard à 14000 balles, imprimés pois, font tellement effet que c’est comme si Hedi Slimane, le créateur, avait tabassé notre Brigitte Bardot intérieure à coup de steak pour nous faire croire qu’on ne pouvait pas survivre sans ses vêtements en carcasse de bestiaux.
Difficile en effet d’oublier BB et ses phoques et de passer à coté du débat éthique que pose la fourrure. Entre pro-animaux et fur-addict, on ne prendra pas parti et on ne déclarera qu’une chose : FAUSSE FOURRURE. Oui mes amis, de la fausse ! Car aujourd’hui, c’est possible. Non, la fausse fourrure ne ressemble plus à des poils d’aisselles et oui, elle est portable et même mieux, elle est devenue FASHION. Tant et si bien que Karl Lagerfeld a même déclaré, en anglais dans le texte : « You cannot fake chic, but you can be chic in fake fur » (Vous ne pouvez pas faire semblant d’être chic, mais vous pouvez être chic en fausse fourrure). Amen !
Clément Laré
En pratique, ça donne ça :
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Photos : Julie Roeser
Remerciements à Mistigriff et Shop Vintage pour les vêtements.

Et si vous tatouiez vos enfants ?

C’est rigolo mais c’est salaud… et ça se rince à l’eau.

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Enfin des tattoos de bon goût pour vos enfants, sans être obligés de mâcher du bubble-gum écoeurant !
N’y voyez pas une incitation à l’expérimentation de vrais tatouages dès le plus jeune âge. Ces graphismes éphémères déguisent le corps, animent un anniversaire. Ils ne sont qu’accessoires de beauté, du body art pour vos mouflets. La valorisation du corps se dessine maintenant, c’est une manière ludique de faire comme maman. Anti- Lolita, ces tatouages factices préservent l’imaginaire de l’enfant. Filles et gars joueront comme depuis la nuit des temps à faire comme les grands.
Des professionnels s’attellent donc à illustrer ce nouvel esthétisme avec leurs plus beaux graphismes. Mais je tiens à vous prévenir d’un potentiel danger, celui de jalouser votre enfant… et de vous en coller ! Alors cédez à cet amusant procédé, car vous pouvez même les customiser !
À dénicher sur le site tattyoo.com
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