Le circuit court prisé

La Ruche qui dit Oui, plateforme internet privilégiant le circuit-court et la vente directe du producteur au consommateur, s’étend sur Tours. Visite dans la plus ancienne, celle de Saint-Cyr-sur-Loire.

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La vieille 2CV se repère de loin. Sur la carrosserie, une inscription « mangez local », une autre « Mangez mieux, mangez juste », et l’adresse du site internet de la Ruche qui dit oui. Quelques mètres en avant, sur la terrasse extérieure du restaurant La Scala, Agnès Guespin s’active. Elle répartit vins, fromages sur les tables. Aide Alexis Giraudet, producteur de légumes et de céréales, à porter des sacs de carottes.
Chaque semaine, elle organise les distributions de la Ruche qui dit Oui de Saint-Cyr-sur-Loire. « Cette ruche a démarré en novembre 2012. J’en avais ouverte une à Sonzay, deux mois plus tôt », détaille la jeune femme. La Ruche qui dit Oui est un réseau de communautés d’achat direct aux producteurs locaux, créé il y a trois ans. Lorsqu’un particulier décide de monter une ruche, il s’attache à démarcher des producteurs dans un rayon de 250 km maximum. Les membres (abeilles) s’inscrivent sur internet et peuvent alors commander en ligne les légumes, viandes, œufs et autres denrées proposées chaque semaine par les agriculteurs.
Souplesse
« J’avais envie de manger sainement avec ma famille et de faire marcher les gens du coin », confie Agnès, emmitouflée dans un épais manteau en cette froide soirée de décembre. La démarche du circuit-court est aussi mise en avant. Par les abeilles et les producteurs. « Il y a un procédé engagé », confirme Évodie, membre depuis un mois et demi. À chaque distribution, plusieurs producteurs sont présents et viennent échanger avec leurs acheteurs. « C’est important de

Les abeilles viennent retirer leurs sacs de carottes
Les abeilles viennent retirer leurs sacs de carottes

sensibiliser au circuit-court et d’expliquer notre métier », poursuit Patrick Goujon, apiculteur basé à Luynes. Cet acte « locavore » fait écho à une étude de juillet dernier, précisant que 69% des français affirment acheter des produits de leur région et 57% se déclarent attentifs au lieu de fabrication de ce qu’ils mangent.
La Ruche qui dit Oui a donc des atouts pour séduire. Comme la souplesse pour le consommateur. Aucune obligation ou minimum d’achat à chaque vente. « On est plus libres que dans une Amap », note Agnès. Chacun remplit son panier comme il le souhaite. Surtout que la variété est au rendez-vous : huile, vin, foie gras, fromages… Des produits de beauté peuvent même être proposés dans certaines ruches. « Au niveau des prix, c’est à peu près pareil que dans la grande distribution », affirme Joseph, 71 ans. Par exemple, le kilo de poireaux proposé par Alexis Giraudet oscille entre 1,50 € et 1,80 €.
Réseau
Les producteurs fixent toutefois un seuil de commande en-dessous duquel ils peuvent refuser de fournir la ruche. « Au départ, je l’ai pas mal ignoré. Pour soutenir le projet », indique Luc Rivry, venu avec plusieurs cageots de pommes. Le nez rougi par le froid, il a d’abord vu la Ruche qui dit Oui comme une opportunité « d’accentuer les débouchés, toujours dans cette démarche de circuit-court ». Avec ses camarades, ils ne sont pas présents à toutes les ventes même si leurs produits sont distribués. Un turn-over s’est mis en place chaque semaine et le fonctionnement en réseau prend corps. « Il faut être solidaire, on est dans le même bateau », martèle Patrick Goujon.
Luc Rivry prend le temps d'expliquer sa démarche du "circuit-court".
Luc Rivry prend le temps d’expliquer sa démarche du « circuit-court ».

Tous sont unanimes : la Ruche qui dit Oui n’est pas forcément le plus rentable pour eux. « C’est beaucoup de travail pour des ventes pas toujours à la hauteur », juge Luc Rivry. Il travaille avec sept ruches et réalise 800 à 1000 € de vente par semaine, sachant que les producteurs touchent 79% du prix de vente (quand la TVA est de 5,5%).  On déduit ensuite les coûts de production, le temps passé… « C’est plus pour mettre du beurre dans les épinards, parce qu’il y a du boulot », résume Patrick Goujon.
Agriculture raisonnée
Ils mettent en avant leurs idéaux : le circuit-court, donc, le bio pour certains, le respect des saisons. Les valeurs face à la grande distribution. Mais La Ruche qui dit Oui demeure dans une démarche moins engagée qu’une Amap. « Il peut y avoir un effet drive-in », reconnait Luc Rivry. « Mais j’ai collaboré avec des Amap, j’ai vu des membres qui prenaient leurs paniers et qui partaient. Ici, des gens restent discuter pendant une heure », nuance-t-il. Au contraire, ils estiment que c’est à eux de sensibiliser les abeilles à leurs combats. « L’animateur de la Ruche doit aussi tenir ce rôle », déclare Agnès.
Elle passe 8 à 10 heures pour contacter les producteurs, activer le site, se rendre disponible pour une vente… Agnès déclare toucher 6% du chiffre d’affaires d’une vente (NDLR : le site précise 7,9%). Ce qui lui revient à environ 120 euros par vente, même s’il est difficile d’établir une moyenne, les résultats fluctuant d’une semaine sur l’autre. Qu’importe, elle repartira de la vente avec l’esprit satisfait. Elle conclut : « L’important, c’est le local et l’agriculture raisonnée ».
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Une nouvelle ruche s’est ouverte à Tours-centre en novembre ! C’est par-là

Chroniques culture #11

Chaque semaine, retrouvez quatre  » choses  » culturelles chroniquées par nos soins.



À La tv

Goddbye Lénin !
À l’automne 1989, Mme Kremer, fervente militante socialiste vivant à Berlin-Est, tombe dans le coma, après un infarctus. Elle se réveille l’été suivant. Sauf que le mur n’existe plus et l’Allemagne sera bientôt réunifiée. Pour lui éviter un nouveau choc émotionnel pouvant lui être fatal, son fils, Alex, lui fait croire que rien n’a changé et s’acharne à reconstituer son appartement typiquement soviétique. Une satire hilarante du système totalitaire.
Dimanche 22, à 20 h 50 sur D8.
Le dvd
Conjuring
Les dossiers warren
L’un des meilleurs films de l’année débarque en DVD. Cette série B angoissante de James Wan (Saw et Insidious) rappelle les Exorciste et Amityville : inspirée de faits réels, cette histoire entre possession et biopic sur les Warren, deux démonologues, séduit avec ses terreurs primaires et son esthétique léchée vintage. Côté bonus, pas grand chose à se mettre sous la dent à part une copie Ultraviolet, un droit d’accès numérique. Un film idéal pour Noël.
Sortie le 21 décembre.
La bd
Mauvais genre
Histoire hors norme que celle de Paul Grappe : déserteur de 14/18, il échappe à la justice en se transformant en femme, devient couturière, fréquente le Bois de Boulogne. Remarquable sur les notions de virilité, de féminité et de genre, ce récit sensible interroge et renvoie à la fameuse phrase de Simone de Beauvoir « On ne nait pas femme on le devient ». L’Association des critiques de bandes dessinées vient de lui décerner son Prix 2014. On n’aurait pas mieux fait.
Hervé Bourit
Le jeu vidéo
super mario 3d world
Vous cherchez le cadeau idéal à glisser au pied du sapin ? Alors craquez pour le nouveau Mario en exclusivité sur Wii-U. Placé sous le signe de l’aventure et de la plateforme, Super Mario 3D World est incontestablement le coup de coeur de cette fin d’année. Avec ses quatre personnages jouables, ses graphismes en HD, ses transformations inédites et son mode multijoueur local, vous n’aurez pas le temps de vous ennuyer une seconde. Nous, on adore ! Nintendo, tout public, Wii- u, 60 €.
L.S. soon

Nouveau chapitre pour la Bibliothèque centrale

Après vingt mois de travaux de rénovation, elle rouvre ses portes. Visite guidée.

19 000 CD et 4 800 DVD sont à dispositions dans la section "discothèque" (Photo E.S)
19 000 CD et 4 800 DVD sont à dispositions dans la section « discothèque » (Photo E.S)

« Nous sommes dans un bâtiment classé depuis 1996, il est représentatif de l’architecture des années 1930 à 1950, introduit Régis Rech, le directeur de la Bibliothèque de Tours. Nous devions respecter un certain nombre de règles et conserver la touche de l’architecte d’origine : Patout. »  Si, de l’extérieur, le bâtiment n’a pas beaucoup changé, l’intérieur a été largement repensé, pour 6,1 millions d’euros de travaux. À commencer par l’escalier principal et ses deux annexes sur les côtés, désormais sous le jour grâce à des puits de lumière.
Le mobilier a également été changé. Il a été vendu au début des travaux, en mai 2012, puis remplacé par des meubles « plus sobres, plus élégants et plus esthétiques ». Intégrée à l’ensemble repensé, la bibliothèque laisse une impression de moderne, dans un espace lumineux. Sur cet aspect encore, le nouvel architecte, Jean-Romain Girodet, a joué avec les éléments. Il a notamment fait placer des miroirs au pied des fenêtres, ce qui renvoie les rayons lumineux vers l’intérieur. Les ouvertures sont aussi beaucoup plus efficaces et offrent, depuis les étages, des vues imprenables sur la Loire, le pont Wilson et le haut de la rue Nationale.
Espace multimédia fourni
L’aménagement et les espaces ont été revus : au rez-de-chaussée, un coin cafète jouxte la salle de presse, qui rassemble près de 250 titres. De nombreux postes internet permettent également l’accès aux ressources en ligne. L’étage du dessus est consacré aux 30 000 livres de l’espace adulte (romans, poésies, pièces de théâtre, documents divers). Des liseuses, afin de pouvoir profiter des livres électroniques, sont empruntables pour une durée d’un mois.
Enfin, le second étage s’ouvre désormais sur un espace multimédia. Près de 19 000 CD, 4 800 DVD, de nombreux livres et périodiques consacrés au cinéma et à la musique, s’y trouvent. Deux écrans de télévision et des lecteurs audio permettent d’en profiter sur place. « Voilà, la première phase est terminée. Nous nous attendons à avoir beaucoup d’emprunts ces premiers mois », sourit Régis Rech. Une seconde phase de travaux, qui devrait être annoncée très prochainement, déplacera l’entrée et l’accueil de la bibliothèque vers la place Anatole France. Entre autres.
Emmanuel Schmitt
Retrouvez notre galerie photo de la bibliothèque centrale


Pop-up expo
Philippe UG expose dans la Bibliothèque centrale jusqu’au 1er février. Ce passionné de livres animés et d’illustrations en tous genres crée des bouquins « vivants » grâce aux techniques « d’ingénierie papier ». Une série de maquettes d’élaboration de ces pop-up, sera visible pendant cette période. Le 27 décembre, de 10 h 30 à 15 h, un atelier pop-up sera animé par Philippe UG lui-même.
Automates de prêts
Plus besoin de passer au guichet, les opérations d’emprunts sont désormais réalisés de façon automatique. Probablement un gain de temps pour les lecteurs. Les agents ne seront pas moins nombreux pour autant, mais pourront se concentrer sur leurs missions de conseil et d’assistance. Si besoin, ils seront toujours capables de gérer les emprunts, à la place des machines.
Derrière l’espace public

100 000 documents sont archivés dans le "magasin de conservation", au troisième étage (Photo E.S)
(Photo E.S)

30 000 livres sont disponibles dans l’espace adulte. Ils sont trois fois plus nombreux dans le magasin de conservation : 100 000 références. Celles-ci sont consultables sur place ou empruntables, sur demande. On y trouve principalement des documents des années 1950 à 1970, moins demandés par le public, ou sur des sujets trop précis. Dans les sous-sols de la bibliothèque, le trésor est encore plus impressionnant : près de 200 000 archives sont entreposées, avec un accès restreint. Les documents qui s’y trouvent sont très anciens ou réservés à la recherche. Il y a également beaucoup de périodiques.

Nobuki, no sushi

Raffiné, élégant, délicieux : le Nobuki a tout pour devenir le grand restaurant japonais de Tours.

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Jean-Nobuki rémon, le chef franco-japonais va faire des adeptes de son restaurant. (crédit tmv)

Déco impeccable, la couleur du mobilier en bois contraste avec les murs blancs. Minimalisme dans le décorum, cet esprit de bon goût japonais se retrouve jusqu’aux objets qui trônent dans le restaurant, choisis avec le plus grand soin. Il y a peu de tables, toutes pleines ce midi. La cuisine donne sur la salle. Transparence gastronomique oblige, un petit bar fait face aux fourneaux et les heureux élus attablés peuvent plonger leurs baguettes dans les délicieux plats en observant la préparation avancer.
Délicieux, minutieux aussi : la cuisine du Nobuki se veut comme une fenêtre sur la culture culinaire japonaise. Le nom du restaurant signifie saison éternelle. Prenez le même mot et changez-le de sens (en japonais, le même terme peut s’écrire différemment mais se prononcer de la même façon) et vous obtiendrez le prénom du chef qui a lancé cette merveille : Jean-Nobuki Rémon.
Soin et pédagogie
Après 10 ans de vie au Japon, il a lancé plusieurs restaurants là-bas, il a décidé d’ouvrir le sien dans sa région natale. « Je ne savais pas encore quel pays choisir quand Fukushima a eu lieu. Je travaillais en cuisine à ce moment-là. Ce fut un grand traumatisme. À cause de la menace nucléaire, nous avons décidé d’installer le restaurant à Tours. » Sage idée : les Tourangeaux vont enfin pouvoir goûter le pays à travers ses plats préparés avec grand soin.
Pédagogue, il donne volontiers des explications sur ce qu’il y a dans l’assiette. Il faut s’enlever de la tête les sushis fabriqués à la chaîne. Le Japon, c’est plus que ça. La cuisine de Jean-Nobuki Rémon essaye d’aborder cette variété gastronomique à l’aide de délicieux tempura de dorade, de salades créées avec délicatesse, de soupes maison, du thé au riz soufflé. C’est fin, profond, lumineux : Tours a enfin trouvé son grand restaurant japonais.
Chloé Vernon


La spécialité

Bento royal
Bento royal (crédit tmv)

Ce bento est une boîte au trésor, sur deux niveaux. Vous avez de quoi vous remplir l’estomac de manière exquise : la salade est finement assaisonnée, l’omelette japonaise cuite à point. Et en dessous, la chaleur de la tempura de dorade reste chaude et succulente. Accompagnés de la soupe et d’un bon thé, c’est royal.
L’addition
Si vous y allez le midi, comptez 15 € pour un menu complet entrée + plat, 18 €, et vous avez le droit au poisson cru. Le soir, les prix sont plus élevés et dépassent les 25 €. La carte est volontairement réduite et Nobuki privilégie les menus. Mais c’est une question de qualité vu qu’ils transforment tous les produits eux-mêmes.
En pratique
Pensez à réserver avant, le restaurant est vite pris d’assaut le midi et le soir. Ouvert du mardi au samedi. Résa au 02 47 05 79 79. Nobuki se trouve juste à côté de la préfecture au 3 rue Buffon.

Entreprises : "un autre regard" sur les femmes

Les inégalités entre hommes et femmes dans le monde du travail restent immenses. Femmes 3000, qui prépare son forum en janvier, fait le point.

Le forum de Femmes 3000 lors d'une précédente édition. (crédit Tmv)
Le forum de Femmes 3000 lors d’une précédente édition. (crédit Tmv)

Femmes 3000 prépare son 8e forum de l’entrepreneuriat féminin, qui aura lieu le 30 janvier prochain. Outre des ateliers et des rencontres avec des partenaires, l’association remettra le trophée de l’entrepreneuse 2013. Les candidatures peuvent être soumises jusqu’au 20 décembre. Une initiative pour donner un coup de pouce aux femmes dans le monde du travail qui, au vu des statistiques, est encore d’actualité.
Selon une récente étude du ministère du Travail, les femmes chefs d’entreprise sont de plus en plus nombreuses, elles étaient 134 000 en 1983 et 165 000 aujourd’hui. Une bonne nouvelle ? Pas vraiment, proportionnellement elles ne représentent que 16 % des entrepreneuses (en 2011) alors qu’elles étaient 19 % en 1983.
« Manque de confiance »
Pour Laurence Hervé, la présidente de Femmes 3000 en Touraine, il reste un blocage : « Beaucoup trop de femmes ont encore un manque de confiance en elles. Par ailleurs, leur entourage, s’il n’est pas positif, peut jouer en leur défaveur. Toute la société, culturellement, se tourne vers les hommes, valorise leur travail, les encourage. Quand une femme décide de monter son entreprise, c’est perçu comme anormal. Et même sans être chef, elle va avoir des difficultés à atteindre un poste à responsabilité. »
Les luttes pour la valorisation des femmes dans la société, et en particulier au sein des entreprises, ont pourtant sensibilisé les pouvoirs publics depuis de nombreuses années sur ces sujets. « Les aides de l’État existent pour que les femmes entreprennent, » ajoute Laurence Hervé. « Nous apportons un autre regard sur l’entreprise, sur sa façon de fonctionner. Ces valeurs féminines permettent une pratique différente. J’ai l’exemple d’une entrepreneuse qui, l’autre jour, me racontait qu’elle organisait des massages pour ses collaborateurs, au sein de l’entreprise. Elle l’a proposé naturellement, sans se poser de questions. Ce qu’elle met en place pour le bien de sa société, elle l’offre aux autres. » Plus d’infos sur le forum

Hobbit, no smauging

La saga de Peter Jackson est de retour. Dix ans après le premier Seigneur des anneaux, voici le deuxième épisode des aventures de Bilbon le Hobbit.

" Mais pourquoi les dragons sont méchants ?"
 » Mais pourquoi les dragons sont méchants ? »

Bilbon Sacquet et les treize nains reviennent envahir les salles obscures. Dans ce deuxième volet des aventures du Hobbit, la petite bande va parvenir jusqu’à la Montagne solitaire, où se cache Smaug, le dragon avide d’or. Mais avant, ils devront affronter de nombreux dangers : des araignées velues, des elfes égocentriques, des orques sanguinaires. Ces monstres ne cesseront pas de poursuivre et de harceler nos amis, attaquant à plusieurs centaines, ce qui rend leurs défaites d’autant plus ridicules. La version 3D de ce film prend de l’intérêt avec la mort d’une de ces bêtes, dont la tête coupée vous parviendra en plein visage. Dégoûtant. Les paysages de la Nouvelle- Zélande apportent l’onirisme attendu de ce long-métrage. Quant aux batailles, elles sont épiques comme jamais. La plus impressionnante : une descente de tonneaux virevoltants dans un torrent, filmé façon jeu vidéo, elle devrait délecter les fans du genre et mêmes les autres. Dommage que Peter Jackson ait voulu adapter en trois films, un roman de 300 pages. Le résultat est parfois ennuyeux, souvent long. Par souci de prolonger le scénario original, une romance fait son apparition. Elle manque de logique et n’apporte rien d’intéressant. Au chapitre des bons ajouts, on trouve un dialogue mélangeant flatterie et tentative de survie, de plusieurs minutes, entre Bilbon et Smaug.
Peter Jackson introduit une bonne dose d’humour décalé à ses personnages. Par exemple, à l’affirmation « Je le fais en moins de deux » de l’un des nains, un autre répond « Fais-le en moins de un ! ». Le jeu des acteurs est assez bon, notamment Martin Freeman, l’interprète de Bilbon, dans ses paroles et surtout lorsqu’il porte l’anneau. Au fur et à mesure de ces séquences, le Hobbit est en proie au pouvoir de cet objet. Les spectateurs ressentent ce qu’il va advenir à celui qui le portera trop longtemps. Le lien avec le Seigneur des anneaux, dont l’histoire se déroule quelques décennies après, se poursuit avec quelques saynètes maladroitement intégrées à l’ensemble. Peter Jackson s’est forcé à créer un lien entre ses deux sagas. Les effets spéciaux sont, comme dans les autres adaptations des romans de Tolkien, de très bon niveau. Le dragon Smaug est détaillé, presque humain, non seulement dans sa réalisation graphique, mais aussi en tant que personnage. Ses dialogues et son comportement surprennent et on en redemande. L’histoire de ce deuxième épisode se termine brusquement, rappelant de cette façon que rien n’est terminé et que pour connaître la fin de cette adaptation, il faudra attendre encore un an.
 

Le match Fifa 2014 – Billy vs Aly

Deux joueurs du TFC, Aly Coulibaly (U19) et Billy Ketkeophomphone, s’affrontent sur le célèbre jeu vidéo. Résumé et réactions en vidéo.

Le Bayern pour Billy, le Real Madrid pour Aly.
Le Bayern pour Billy, le Real Madrid pour Aly.

Il a l’air décontracté, à la cool. Claquettes aux pieds, Aly Coulibaly est calé au fond du canapé, au centre d’entraînement du Tours FC. « Je suis confiant pour le match, je pronostique une victoire 3-1 », déclare le milieu défensif de l’équipe des U19 (moins de 19 ans). Il ne parle pas de la rencontre du week-end, mais de celle sur Fifa 2014. Le jeune homme a accepté de défier un pro du TFC et adepte du jeu : Billy Ketkeophomphone. « Attention, moi je suis nul », prévient modestement ce dernier en débarquant dans le salon.
L’ailier joue quasiment à l’extérieur. Plusieurs coéquipiers d’Aly sont venus supporter leur poulain. « Il va gagner », assure Bingourou Kamara. Le jeu est culte pour des millions de joueurs. Et touche les premiers intéressés. « Il y en a qui y passent des nuits », balance un U19. Chez les pros, quelques joueurs tâtent régulièrement la manette. « On se fait parfois des soirées avec Christian Kouakou, Julien Cetout, Andy Delort… », raconte Ketkeo. Aly prend le Real Madrid « pour l’attaque ». Ketkeo choisit le Bayern Munich. Il souhaite « conserver le ballon et essayer de passer par les côtés avec Robben et Ribéry ».
« Ca va plus vite sur un terrain »
ça chambre !

D’entrée de match, il applique son plan à la lettre, fait tourner le ballon habilement, percute sur les ailes. Aly ne voit pas le jour. « Billy, c’est un bluffeur », chambre Ibrahim, surpris de voir son pote en difficulté. « On ne voit pas le Aly habituel, il a la pression », complète Bingourou. Au bout de 20 minutes, le joueur des U19 se réveille avec deux frappes non cadrées. À la mi-temps, l’analyse est limpide. « C’est un match fermé, on s’observe », juge Ketkeo.
Ailier chez les pros, il écarte naturellement sur les côtés sur Fifa. « Mais sur console, on tente plus de gestes techniques, des frappes de loin. On a plus le temps. Sur un terrain, ça va plus vite », poursuit-il. Lui, c’est sûr, va plus vite qu’Aly. Suite à un débordement, il ouvre le score à la 70e, grâce à « un but de raccroc » de Ribéry. Aly ne s’en relèvera pas, malgré une grosse occasion dans les arrêts de jeu. « On ne l’entend plus », raille ses potes. Il aimerait une revanche. Saïf, son coéquipier, se charge de le venger, et inflige un 3-0 à Ketkeo en seulement dix minutes.


Les réactions des deux joueurs en vidéo
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Le jeu
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FIFA est une des séries les plus attendues de l’année par les gamers fans de sport. Considérée comme la référence des jeux vidéo de football, la simulation d’EA sports a supplanté son rival PES (édité par Konami) depuis quatre à cinq ans. Fifa est désormais jugé « plus fluide, plus réaliste » comme l’indique Ketkeo. Le mode jeu en ligne est très prisé, multipliant les possibilités de rencontre.
Les équipes fétiches
Pour Aly, c’est le Real Madrid. Il s’est quand même fait chambrer pour avoir aligné Karim Benzema comme titulaire… Billy est plutôt « Bayern, ou Arsenal. Les équipes qui jouent au ballon. Barcelone aussi, mais un peu moins, j’ai plus de mal à jouer avec. ».
Les U19
L’équipe est pour l’instant en tête du groupe C du championnat national des U19, avec 10 victoires en 14 matches. Ils détiennent aussi la meilleure défense (13 buts encaissés seulement).

Le Microspop de Mister Doc #11

Chaque semaine, Doc Pilot partage ses découvertes culturelles du week-end. Épisode 11 : Le Super-Flux est nécessaire

Luc Ex, ici avec Rutabong
Luc Ex, ici avec Rutabong

Des images de Brice Martinat sur du Pierre Mottron : les tourangeaux exilés à Paris tapent fort avec la vidéo Sleep. Au Marché de Noël le jardinier du vent Michel Gressier propose ses cerf-volant ; pas de bol, déjà commandé un drone histoire de voler au dessus de La Fourchette voir si Mick est là pour les fêtes…
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Le dernier Jonathan Wilson est mon album de la semaine, une impression de déjà vu dans les Nocturnes de Georges Lang en la coque de glace d’un pare-brise givré ; sur l’écran noir des mes nuits blanches, Tijerina Projekt dans le Lift de Culturz… A la Mediathèque de La Riche, Hybridations : Nikita interroge les genres, Pierre Fuentes marie minéral, végétal et métal, Chantal Colombier ose l’homo-mobile, leurs confrères de l’Artothèque aussi créatifs. Curieux comme une chèvre me précipite sur le Festival Super Flux initié par Le Temps Machine et le Petit Faucheux, collaboration au sommet pour une prog’ éclectique dans le créneau des musiques différentes. Défricheurs obstinés ces artistes avancent dans le vide sur un fil tissé en l’instant : Atelier 9, une installation magique de Pierre Bastien, la Pierre sur laquelle bâtir l’Eglise hérétique d’un Dreamtime esthétique et unique. Au Temps Machine on danse sur Plapla Pinky, au Petit Faucheux on décolle sur Radian. Intermède à la Bibliothèque : le Royal Ukulele Orchestra berce et calme. Je ne mange ni ne dors car c’est superflu, dans un état flottant assiste au concert de clôture : Luc Ex dans Rubatong, furieux heavy növoblues à la Pére Ubu !! A la Salle des Halles et à l’Ecole des Beaux Arts c’est le souk, de l’art décliné en objet à petit prix ; on y fait son marché pour fourrer la botte histoire d’amener de l’inédit dans la hôte. On y croise le meilleur comme le pire sans jamais oublier que le pire des uns est le meilleur des autres ; l’accumulation des mets génère l’indigestion et l’Art avec un petit A me semble superflu.

Chroniques culture #10

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LE JEU VIDÉO
ZELDA
Déjouez les plans du maléfique Yuga et ramenez la paix au royaume d’Hyrule dans le nouveau Zelda, en exclusivité sur Nintendo 3DS. Placé sous le signe de l’aventure et de l’action, A Link Between Worlds vous offre la possibilité, entre autres réjouissances, de vous transformer en peinture murale pour vous déplacer le long des murs ou pénétrer des zones normalement inaccessibles. De l’or en barre que les fans de Link ne peuvent vraiment pas louper ! Nintendo, Pegi + 7 ans, 3DS, 40 €.
LE DVD
ELYSIUM 2154
Les très riches vivent sur une station spatiale ; les autres dans les bidonvilles sur Terre : Max va essayer de sauver sa peau et celle des autres. Esthétiquement somptueux, Elysium devrait trouver un regain d’intérêt dans sa version Blu-ray, avec bonus à gogo et masterisé en 4K (une très haute définition). Par contre, cette science-fiction post apocalyptique avec Matt Damon fait quand même sourire, avec sa métaphore riches-pauvres vraiment gnangnan. Sortie le 14 décembre.
À LA TV
LE HOBBIT : UN VOYAGE INATTENDU
Canal+ surfe sur la vague de la sortie du Hobbit 2, en diffusant vendredi le premier volet de la saga. Culte et grandiose sur grand écran, l’effet ne sera peut-être pas vraiment le même sur votre télé. Car Le Hobbit premier du nom, c’est une machine puissante au cinéma, un torrent d’images hyper graphiques hallucinantes et un son à vous exploser le sonotone. Mais on ne résiste pas à l’envie de revoir le film de Jackson et ses 2 h 49 de bonheur. Vendredi 13, à 20 h 55 sur Canal +
LE CD
COLLECTIONS – ACID ARAB
C’est le premier opus des deux djs parisiens qui ont eu l’idée – unique – de faire fusionner sur leurs platines l’acid house des ghettos de Chicago des années 80 et la musique orientale traditionnelle (Inde, Moyen- Orient, Maghreb..). À peine plus d’un an après la création de leur groupe, Acid Arab livre ici un premier album qui réinvente la débourka. Le duo parisien vient de faire impression aux Transmusicales de Rennes et continue de faire partager son voyage. « Collections », Acid Arab, 15 €.

La petite table, pas si petite

Un bon bistrot, au bout de l’avenue de Grammont ? Allez, c’est pas le bout du monde, surtout que c’est bon !

A l'intérieur de la Petite table
Autant le dire tout de suite, quand nous sommes arrivés pour tester la Petite Table, nous n’avons pas été trop dépaysés. C’est que ces murs, qui portaient naguère un autre nom, abritent le QG de notre rédaction tourangelle quand le besoin d’un vrai café, d’un bol d’air ou d’un bon plat chaud se fait sentir. Nous y prolongeons nos conférences de rédaction et, pourquoi ne pas l’avouer, c’est autour de ces tables simples et bien mises que nous avons eu quelquesunes de nos moins mauvaises idées. En plus, c’est pratique : ils ont tmv… Bref, depuis mars dernier, c’est Yann (aux cuisines) et Adama (en salle) qui président aux destinées de l’endroit. Des anciens propriétaires (une bise à Laurence), ils ont gardé le sourire et la bonne humeur. Mais ils n’ont pas eu peur non plus d’y imprimer leur patte.
Un coup de peinture et un peu de déco et hop, nous voici dans une ambiance bistro-ardoise de bon aloi. Un grand tableau pour la formule du jour (à la fois copieuse et bonne pour les papilles) et, sur le mur d’en face, sur quatre petits tableaux, la liste des plats à la carte, des entrées, des desserts et des boissons (courte mais jolie sélection de vins). Simple, efficace. Dans l’assiette, le niveau est franchement étonnant pour un établissement de cette catégorie (ben oui, parce que de l’extérieur, rien ne différencie la Petite Table des autres troquets du quartier). Les produits sont frais, bien travaillés et, surtout, la qualité nous accompagne jusqu’à la fin du repas puisque le rayon des desserts n’est pas du tout en reste. (Ah, ce riz au lait de coco à la mangue…) Avec la même recette, feu le 210 était devenu une de ces adresses de quartier que les habitués gardent discrètement pour eux. Sans faire de bruit, La Petite Table a déjà repris le flambeau.
++ Pratique : 210 avenue de Grammont Tél. 02 36 70 87 09 Menus et tout ce qu’il faut sur la-petite-table.com

Chancel Balhoud, jeune pousse du foot us

À 17 ans, le quaterback junior des Pionners de Tours participe aux sélections pour l’équipe de France. Portrait.

Chancel Balhoud dans son nouveau sweat fétiche.
Chancel Balhoud dans son nouveau sweat fétiche.

Il parle beaucoup, ne s’arrête pas. Heureux d’être interviewé, pas impressionné, il remercie sans relâche les Pionniers de Tours, « ils m’aident à progresser, à grandir. » Il possède cette façon de s’exprimer, piquée aux joueurs professionnels télévisés. Chancel Balhoud balance entre la candeur lycéenne et la maturité d’un sportif de haut niveau en devenir. Il commence le football américain par hasard. Dans sa famille, à Bondy, c’est plutôt football tout court. Enfin lui, il dit soccer. « Mon père jouait pour l’équipe nationale du Congo, il me demande toujours pourquoi j’ai choisi le football américain. » Il ne sait pas. « J’ai tout de suite aimé, gros, maigre, petit, tout le monde peut trouver un poste dans une équipe. » Ses débuts, à 14 ans, ce sont aux Flash de La Courneuve, le plus gros club de France. Le débutant commence par le flag, une variante sans tacle du football américain. Très vite, il sait qu’il sera quaterback, un poste clé dans un sport très codifié.
Anglophone ?
Il prononce les mots anglais avec un accent impressionnant. Il n’a jamais mis les pieds de l’autre côté de l’Atlantique, « mais quand tu fais ce sport, tu te dois de bien parler anglais, surtout quand tu rencontres des coaches américains. » L’étoile montante des Pionniers a des chances d’intégrer l’équipe de France junior, mais Chancel Balhoud pense aux autres plutôt que de parler de lui : « Si j’en suis là, c’est grâce à ma famille, mes potes et aux Pionniers. » En seconde, il déménage à Tours sans jamais avoir entendu parler de la ville. Chancel Balhoud tombe sur les Pionniers. « C’était une organisation complètement différente. À La Courneuve, je n’ai jamais rencontré le président du club, aux Pionniers, je le croise presque à chaque entraînement. » C’est comme s’il ne laissait rien au hasard. Avec assurance, il parle de ses années lycée comme d’un chemin logique, qui le mènera au métier qu’il a choisi. Il est sensible au handicap, sait qu’il veut un métier qui mélangerait l’aide aux personnes et le sport. Chancel Balhoud aimerait se lancer dans le football américain, mais hésite encore. Manque de confiance en lui ? « Chancel, c’est un jeune joueur très prometteur, explique Guillaume Goubard des Pionniers de Tours. Mais son pire ennemi, c’est lui. Quand il aura confiance en lui, il deviendra exceptionnel. »
 

Teaser Fifa 2014 : Billy Vs Aly

Billy Ketkeophomphone, l’ailier du TFC, a accepté de se mesurer sur Fifa 2014 à Aly Koulibaly, le jeune milieu défensif de l’équipe des U19 de Tours. Un avant-goût de la rencontre qui paraîtra la semaine prochaine.

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Je fais le mort (d'ennui)

Jean-Paul Salomé livre une comédie tiède qui parle des corps froids.

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On a connu François Damiens dans des rôles plus épais.

Évacuer la mort par l’humour. La recette est connue, mais pas toujours réussie. C’est le cas du film de Jean-Paul Salomé, qui ne parvient pas à trouver le ton juste, alternant entre la comédie trop faible et le polar mal ficelé.
Le pitch est pourtant séduisant. Jean Renault (François Damiens), acteur de 40 ans, césar du meilleur espoir masculin en 1997, ne parvient pas à retrouver un rôle à sa mesure. Trop exigeant, méticuleux et pas forcément brillant. Pour continuer à toucher ses droits au chômage, il accepte une offre particulière de Pôle Emploi : jouer le mort dans des scènes de reconstitution de crime. Ce job l’amène quelques jours à Megève dans le cadre d’une enquête sur un triple meurtre. Le perfectionnisme de Jean modifie peu à peu les certitudes de Noémie, la juge d’instruction (Géraldine Nakache).
Manque de justesse
On note un paradoxe : François Damiens porte le film même s’il ne tient pas son meilleur rôle. Son charisme délirant, sa gouaille et son potentiel comique ne sont pas optimisés. On se marre en le retrouvant dans une combinaison latex déchirée au-dessus d’une piscine ou en l’écoutant débiter une ou deux punchlines (« Batman dans son costume, il avait aussi un trou au niveau de l’anus ? »). Mais on l’a trouvé plus hilarant dans Dikkenek et OSS ou touchant dans Gare du Nord.
Son personnage reflète la tonalité du film, peinant à trouver une certaine justesse. Le scénario aurait pu faire un excellent polar, une critique plus forte de la condition précaire des intermittents du spectacle. Et surtout évoquer plus profondément les tensions d’une situation bien réelle : des fonctionnaires de police qui en ont ras-lebol de participer aux reconstitutions, des comédiens forcément troublés de se retrouver face à des tueurs en série et devant masquer toute émotion (soit le contraire de ce qu’on leur demande en tournage).
Faux rythme
Ou bien, Jean-Paul Salomé aurait peut-être gagné à réaliser une comédie totalement absurde, jouant encore plus sur les paradoxes et les ressorts comiques. S’il pointe, par exemple, la démesure de Megève (douze euros le café), le tournage hors-saison affaiblit les possibilités de décalage entre l’intrigue et son environnement. Il engendre même un faux rythme, avec une impression de lenteur peu propice à une comédie décalée.
Je fais le mort se laisse quand même regarder, les rebondissements de l’intrigue n’étant pas trop convenus. Les blagues et gags ne sont ni trop lourds, ni trop répétitifs. Finalement, c’est un film moyen, devant lequel on sourit. Rigole parfois. Son potentiel laissait espérer mieux. Comme un acte manqué.
Note : 2 étoiles (PASMALissime).
Fiche technique : une comédie de Jean-Paul Salomé (qui signe aussi le scénario). France. Durée : 1 h 40. Avec François Damiens, Géraldine Nakache, Lucien Jean-Baptiste, Anne Le Ny.

On vous dit tout sur Super Flux

Ce nouveau festival de musique expérimentale débarque en décembre à Tours.

Droit Sans format
Droit Sans format

En fait, vous connaissez déjà. Oui, parce que Super Flux, c’est le nouveau nom de Total Meeting qui aurait dû fêter ses 10 ans. Sauf que 1) Super Flux ça sonne mieux et que 2 ) ce n’est pas exactement la même chose.
Oui mais c’est quoi ?! Depuis deux ans, le Temps Machine et le Petit Faucheux se parlent, discutent musique et projets. Super Flux, c’est la réunion de ces deux belles salles sur une programmation commune.
Pourquoi faut y aller ? Parce que les groupes qui passent à Super Flux, ça va être compliqué de les voir autre part. Expérimental, impro, jazz, électro, rock psyché : ce genre de musique ne court pas les rues, et encore moins les salles de concert.
Non, ce n’est pas abscons. Rassurez- vous, ces musiques « surprenantes » ne sont pas barbantes mais dansantes. Ça reste des concerts de musiques amplifiées. Souvent classés confidentiels, ces groupes produisent pourtant de la musique accessible au plus grand nombre. C’est juste que c’est super pointu.
Il n’y a pas que de la musique d’ailleurs. Le festival n’est pas réservé aux musiciens. Les artistes Pierre Bastien et Eddie Ladoire proposent chacun une exposition avec des installations musicales hors du commun. Le premier joue avec du papier calque pour créer des sons et le deuxième s’est servi d’un vieux piano comme caisse de résonance.
L’exposition de Pierre Bastien a lieu à l’Atelier 9 (rue Jules-Charpentier), jusqu’au 21 décembre, et celle d’Eddie Ladoire à la chapelle Sainte-Anne, du 13 au 22 décembre.
Ouais, mais je n’y connais rien à ces trucs-là. Ce n’est pas grave, pas besoin de connaître Felix Kubin, Amnésie, Yann Hart- Lemonnier, Martin Siewert ou encore Martin Brandlmayr pour apprécier leur son. Au contraire, le but, avec Super Flux, c’est de découvrir des musiques que vous n’écouteriez jamais et de « faire tomber les barrières, de dédramatiser », comme dit Vincent Launay, le directeur du Temps Machine.
 
++ pratique Si vous êtes convaincus, il existe un pass sur les six jours que durent le festival pour la modique somme de 32 €. Sinon, comptez entre 6 et 15 € la place. Super Flux, du 11 au 15 décembre. Toutes les infos sur super-flux.com

Portraits d'ouvriers des Temps modernes

Quatre ouvriers tourangeaux nous parlent de leur travail, de leurs rêves et de leurs envies, de leurs craintes. Loin des pneus qui brûlent et de la fièvre des manifestations.

Il y a eu les Conti de Clairoix. Les Florange, les PSA d’Aulnay. Et plus proche de nous, les « Bibs » de Michelin, à Joué-lès-Tours. Des piquets de grève, des barricades, des poings levés et des gueules fermées devant les caméras. L’image est figée, presque intemporelle. Seuls les dégâts humains attirent les objectifs sur ce milieu, cette classe oubliée. Il y a pourtant six millions d’ouvriers en France, qui occupent seulement 2% de l’espace médiatique, selon l’Observatoire des inégalités, basé à Tours. Derrière les chiffres et les combats devant les caméras, un constat : les ouvriers ne sont plus une catégorie sociale homogène. Ils sont les derniers représentants d’un monde industriel qui a laissé place à une société de service. Leur identité de classe s’est effritée, les syndicats se sont retirés (5,9% des ouvriers étaient syndiqués entre 2001 et 2005, ils étaient de 20 à 25 % dans les années 70). Ces changements amènent à un questionnement : qu’est-ce que le travail à l’usine aujourd’hui ? Il est difficile de se livrer, de décrire ses conditions de travail. Quatre ouvriers, anciens ou actuels, ont accepté de témoigner. Ils parlent de « trois huit » épuisants, de « gueuletons » entre collègues, du rapport à la hiérarchie, des mutations de leur métier. Au-delà du nombre d’emplois supprimés/sauvegardés ou des appellations comme « plan de sauvegarde de l’emploi » utilisées comme écran de fumée, ces portraits offrent une plongée dans une complexe et hétérogène condition ouvrière.
 

PHILIPPE
Philippe Doucet, 44 ans

Le feu crépite dans le salon de sa petite maison d’Auzouer-en- Touraine. Philippe Doucet est de l’après-midi et doit embaucher vers 13 heures à l’usine de Joué-lès- Tours. « D’habitude, je suis du soir, j’ai des problèmes de sommeil, alors embaucher à 5 heures du mat’, c’est compliqué pour moi. » Il ne se dit pas forcément ouvrier, même si le terme ne le rebute pas. À l’usine Michelin de Joué-lès-Tours, il est opérateur sur machine fabrication. Philippe Doucet est dans la maison depuis 19 ans. Il parle de ses débuts avec nostalgie : « J’ai commencé à Poitiers en 1995. Il y avait une certaine classe à travailler chez Michelin, un prestige. On s’entendait tous très bien, on se voyait tous en dehors de l’usine. On organisait de sacrés gueuletons ! » 25 ans à l’époque, Philippe Doucet a connu la case chômage, l’apprentissage en mécanique, en chaudronnerie et serrurerie. À l’école ? « Un cancre ! Je ne pouvais pas m’empêcher de faire le bazar. » En 2005, il vit un premier plan de licenciement économique à Poitiers. L’entreprise l’envoie à Joué-lès-Tours. En juin dernier, le PSE de l’usine tourangelle de Michelin, il l’apprend chez lui, sur internet. « Je n’ai pas tout de suite trouvé les mots. Très vite, je me suis dit que je voulais travailler, continuer. » Philippe Doucet veut évoluer, avoir plus de responsabilités. Il aime les machines, les répare quand il peut. Partir dans une autre usine, il doit en parler avec sa femme, mais lui, ça ne le dérange pas. Les manifestations qui ont eu lieu cette année, il n’en parle pas trop. Il a participé à certaines, par solidarité, mais il n’a pas voulu montrer de colère et de violence. « Je ne suis pas syndiqué. J’aurais pu, mais ça me demanderait trop de temps et d’investissement. » Philippe Doucet a déjà une passion qui l’accapare. Fan de Jean-Michel Jarre, il compose de la musique sur son ordinateur depuis plusieurs années. Dans une petite pièce, l’ancienne chambre de sa fille, deux synthés sont reliés à son PC. Ambiance techno années 1980, nappe de synthés vintage : il fait écouter ses morceaux avec beaucoup de modestie. « Je chante beaucoup à l’usine, au début ça dérangeait un peu les autres, ils se sont habitués depuis. J’ai besoin de faire des blagues, de siffloter, de rendre le travail joyeux. »
 

ZORA
Zora Bouab, 37 ans

Elle ne se tient pas toujours droite. L’échine abîmée, usée progressivement. Depuis quatre ans, Zora est une « bib » de Joué-lès-Tours. Elle est entrée dans ce monde sans a priori, ni préjugés. « Tant qu’on n’est pas dedans, on ne sait pas ce que c’est », assure-t-elle, de sa voix rauque. Maintenant qu’elle est habituée, Zora résume : « Il faut du caractère pour bosser à l’usine. Surtout quand on est une femme », ajoute-t-elle spontanément. À Michelin, elles sont seulement treize dans ce milieu d’hommes, « machos », complète la trentenaire, affectée à la fabrication de membranes. Elle se souvient de son premier jour et de son « erreur » : débarquer en tailleur. Zora raconte aussi les remarques à connotation sexuelle de ses collègues masculins. « Je les remets à leur place», explique-t-elle. « Quand je suis en bleu, ils sont en bleu. On fait le même travail, à porter des membranes de cinquante kilos ». Ce travail leur laisse des traces à tous. Pour Zora, c’est le dos qui souffre. Elle retrousse ses manches, montre ses avantbras et ses mains, marqués par quelques brûlures. Le corps encaisse. S’habitue à des conditions exténuantes. Mentalement, il faut aussi résister. La répétition des tâches, la pression de la cadence. Zora égratigne ces fameux « trois huit », ces horaires décalés, ce rythme ingrat reconnu comme dangereux par plusieurs études. « C’est dur, pénible. Personne ne rêve de bosser à l’usine. On s’adapte parce qu’il faut s’adapter », lâche-t-elle. La « bib » apprécie la reconnaissance dans son travail. Elle aimerait une « revalorisation » du monde ouvrier. « Parce qu’être à l’usine, c’est un acte courageux », poursuit celle qui élève seule ses trois enfants, âgés de 10 à 13 ans. Pour les 50 ans de l’usine, les familles des travailleurs étaient rassemblées sur le site autour d’un grand barbecue. Les proches se rendent compte de cette atmosphère particulière. Comme « l’odeur, le bruit constant dans les oreilles ». Zora envisage de poursuivre à l’usine jusqu’à la majorité de ses enfants. Elle pourra peut-être ensuite redresser l’échine.
 

MICHEL
Michel Guillot, 56 ans

Multiples casquettes : Michel Guillot est ouvrier d’imprimerie et président du Racing, le club de football de La Riche. Il a longtemps été élu CGT au comité d’entreprise de Mame. Il ne peut s’empêcher de courir sans cesse, interrompu de temps à autre par un coup de téléphone. Pour réussir à tout faire, il a un principe : ne jamais s’éloigner. Lors de son CAP conducteur-typographe, de 1973 à 1976, il effectue un apprentissage dans une imprimerie des halles de Tours, « à un kilomètre de chez moi. Probablement mon lieu de travail le plus éloigné ! » Il est ensuite embauché par l’imprimerie Mame, comme margeur, puis comme aide-conducteur, et enfin conducteur d’une rotative quatre couleurs, « à quelques centaines de mètres de mon domicile. » Un avantage qui lui permet de se consacrer à sa vraie passion, le football. « Ça fait 33 ans que je m’occupe du club et de ses 300 licenciés. J’ai été joueur, secrétaire… jusqu’à devenir président. J’occupe ce poste depuis 2000 et j’y ai toujours passé beaucoup plus de temps qu’à mon travail. » D’ailleurs, il s’est installé à quelques pâtés de maisons de là. Lors de la liquidation judiciaire de l’entreprise, « les réunions s’enchaînaient. Nous avons essayé de sauver Mame, mais il y a eu une mauvaise gestion des dirigeants », lâche-t-il, amer. Il a été licencié en juin 2011, à 54 ans. Depuis, il travaille de temps en temps à l’imprimerie de La Nouvelle République, en CDD. Un poste qui lui convient parfaitement. « Notre métier a été bouleversé avec l’avancée des technologies, constate-t-il. Aujourd’hui, il y a moins de travail pour les ouvriers de l’imprimerie, mais c’est devenu plus facile. Désormais, nous produisons plus, plus vite, avec moins de monde. La difficulté, maintenant, c’est d’être très attentif et réactif. C’est moins fatiguant. »
 

FRANCOIS
François Breton, 62 ans

« Fini les 3 x 8 », sourit François Breton, un retraité de 62 ans. Et pour rien au monde, il ne recommencerait. Ce Tourangeau, né à Saint-Étienne-de- Chigny, mais dont l’enfance s’est déroulée près de Vendôme, a suivi une formation de deux ans en apprentissage dans une imprimerie d’Indre-et-Loire. Après une année comme ouvrier-typographe aux Presses universitaires de France, à Vendôme, et un an de service militaire, François Breton postule à l’imprimerie Mame. Il est embauché en 1972 comme margeur. « C’était le poste classique pour commencer, explique le jeune retraité. Concrètement, il fallait alimenter la machine en papiers. » Il évolue rapidement et obtient la fonction de « conducteur d’une machine quatre couleurs. » Dès le départ, comme tous les ouvriers, il fonctionne sur le système des 3 x 8. « 5 h – 13 h, 13 h – 21 h et 21 h – 5 h, se souvient-il. C’est très difficile, particulièrement à cause des rythmes de sommeil. » Lorsqu’ils sont jeunes, les ouvriers ne bronchent pas pour travailler la nuit. À l’imprimerie Mame, les heures de nuit étaient rémunérées 33 % de plus. Sans compter l’absence de la plupart des chefs, qui rend ce créneau horaire plus « tranquille ». « Et puis, lorsqu’on bosse le matin, ça permet de profiter des journées. » Très vite, l’ouvrier a changé d’opinion : « Plus les années passent, plus cela devient difficile de reprendre un rythme. On récupère de plus en plus mal. » Il est presque soulagé lorsque, à 59 ans, les gérants lui annoncent son licenciement. « Avec la liquidation judiciaire en cours, c’était déjà fini. Nous, nous en avions marre. Malgré tout, je me disais que mon licenciement pourrait peut-être sauver quelques jeunes… » François Breton se retrouve au chômage pendant un peu plus d’un an, avant de toucher sa retraite. « Je ne m’ennuie pas, j’ai un million de choses à faire entre les livres, internet, le bricolage, la cuisine, etc. Et je peux affirmer une chose : le travail ne me manque pas ! »

Ils se font un sang d'encre

Les tatoueurs s’inquiètent d’une future règlementation leur interdisant quasiment la couleur. Ils réfutent l’argument sanitaire porté par les autorités.

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« Ils veulent qu’on utilise du maquillage permanent. Mais ce n’est pas de l’encre de tatoueur », témoigne un gérant d’un shop tourangeau.

Il se désinfecte les mains et enfile ses gants bleus. Devant lui, plusieurs instruments posés à côté de l’évier. Sur ses avant-bras, des tatouages se dévoilent. Ce tatoueur de Tours s’enorgueillit même de l’être « quasiment de la tête aux pieds ». Et il craint de ne plus pouvoir encrer ses clients avec la même liberté.
La faute, selon lui, à un arrêté ministériel déposé le 6 mars dernier et prévoyant l’interdiction de 59 substances pour les tatoueurs professionnels au 1er janvier prochain. Ce gérant estime que les couleurs chaudes seront sacrifiées. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) affirme de son côté qu’il restera un grand nombre de colorants pour réaliser des motifs teintés. « Ils veulent qu’on utilise du maquillage permanent. Mais ce n’est pas de l’encre de tatoueur. C’est plus léger et ça ne reste pas. On ne va pas faire payer un client pour un tatouage qui s’efface », rétorque le Tourangeau.
Tatoueurs clandestins
À l’origine de l’interdiction, plusieurs rapports ont mis en avant les dangers de certaines pratiques de tatouage. Cette année, par exemple, le Syndicat français des dermatologues et des vénérologues (SNDV) a pointé du doigt les réactions possibles après un tatouage, comme l’eczéma, la lucite ou d’autres allergies. « L’arrêté s’appuie sur un rapport anglais de 2006. C’était il y a sept ans, et les conditions ne sont pas les mêmes qu’en France », répond notre tatoueur. « Les problèmes sont hyper-rares. Dans leurs têtes, il y a encore cette image marginale du tatouage », juge-t-il.
Pour lui, la question sanitaire est ailleurs. « Depuis quelques années, on est de plus en plus contrôlés et on est totalement d’accord pour que notre profession soit mieux réglementée. Ce sont les tatoueurs clandestins où il n’y a pas de sécurité qu’il faut aller prendre », poursuit- il, en avançant une possible montée de ces enseignes nondéclarées avec cet arrêté. Le Syndicat national des artistes tatoueurs (SNAT) compte porter l’affaire devant la justice.
(Photo CC/davidcwong888/Flickr)

Le Microspop de Mister Doc #10

Chaque semaine, Doc Pilot partage ses découvertes culturelles du week-end. Épisode 10 : Des Produits Dérivés à l’ Arlésienne, en Attendant Maja.

Dirty Beaches
Dirty Beaches

En Attendant Maya est le titre de l’expo de Cedric Marcillac Lhemann à Ozart Galerie, l’impression de pénétrer les rêves de l’artiste, son inconscient aux impressions fantastiques qu’il nous fait nôtres. Surréalistes aussi au Temps Machine la prestation énervée des colombiens de Meridian Brothers, sorte de salsa mâtinée de Devo, un bal sud-américain passé au filtre des Residents ou comment foutre toutes les influences dans la marmite pour cuisiner la potion magique…
[youtube]http://youtu.be/pdoYi6zD4pI[/youtube]
Suit l’intense Dirty Beaches, növo électro-gothique avec au chant une âme forte à la Jim Morrisson en étendard d’un concept obsédant. Marlene Guichard des Castas Divas m’apprend le décès de Mandela ; je m’en réjouis, il a bien mérité le repos. Au matin nous assistons en direct au triste destin d’un africain en Centre Afrique. Tout semble vain. Le lendemain au retour du furieux concert des Parpaings en Arcades Institute l’écran de nuit m’envoie un reportage sur la France-Africaine et Elf : à gerber. A La Boulangerie c’est Noël avec «  Produits dérivés », de l’œuvre d’art à pas cher à mettre sous le sapin : Nico Nu, Juliette Gassies, Fred Dumain et bien d’autres. Atrium de Saint Avertin, Birkin et son Arabesque, les chansons de Gainsbourg en orchestrations arabisantes pour la forme, l’important restant le fond, la cassure dans la voix de Jane, l’émotion… un temps déjà lointain, une autre époque…Au 244 pour la soirée des Hommes Verts c’est plein à craquer, beaucoup ne peuvent pas entrer… A l’Opéra de Tours l’ OSRCT offre du Mozart et du Bizet, de la joie et de la force, le Gang de Jean-Yves Ossonce au top. En rentrant j’écoute Electric Ladyland de Hendrix, histoire d’augmenter le contraste : finalement dans le haut de gamme tout est musique et les tubes sont magiques, qu’ils soient du rock ou du classique.
[youtube]http://youtu.be/MXLgGuYqXMU[/youtube]

Chroniques culture #9

Chaque semaine, retrouvez quatre » choses » culturelles chroniquées par nos soins.


LE CD
LES AMANTS PARALLÈLES
Voilà un album qui ne va pas convertir les anti-delermiens primaires. Si, si, il y en a… En même temps, ce n’est pas le but. En treize chansons, le chanteur à la voix douce raconte l’histoire d’un couple à travers les différentes étapes de la relation. Le tout sur une base de pianos. Si on aime les presque-non-dits, les sentiments juste suggérés, les évocations qui flottent et les petits riens qui en disent beaucoup, on va adorer. Mais vraiment. Sinon, on peut acheter le best of Patrick Fiori. Aussi. Warner / Tôt au tard, sorti le 25 novembre.
LE DVD
LAZY COMPANY
Une série mettant en scène des militaires américains débarqués en juin 1944 pour libérer la France. On se dit qu’ils sont les meilleurs, alors qu’en fait, on a affaire à une belle bande de bras cassés, pas très courageux ou débrouillards. À leur manière, ils vont bouleverser le cours de l’Histoire. Cette production tourangelle, primée au Festival de Luchon, ravira ceux qui aiment un humour absurde et déjanté, dans le même style que la série Kaamelott. En DVD dès le 4 décembre.
À LA TV
MISS FRANCE 2014
« Bonjour-euh, je m’appelle Jennifer-euh, je n’aime pas la guerre, mais j’aime l’amour et les poneys. » Elles vous avaient manqué, ces Miss France. En direct de Dijon, l’élection fera monter la moutarde au nez de madame qui verra son homme regarder les miss droit dans les yeux pendant le défilé en bikini, tandis qu’elles-mêmes lanceront un « Pff, de toute façon, je suis mieux ». En plus, le président d’honneur cette année est le top modèle Garou. Samedi 7 décembre, à 20 h 50. TF1.
LE JEU VIDÉO
NEED FOR SPEED – RIVALS
En voiture Simone ! Présentée comme la franchise de jeu de course la plus vendue au monde, Need for Speed pointe à nouveau le bout de ses parechocs sur consoles avec Rivals. Au programme de cet opus opposant les forces de l’ordre à des as du volant prêts à tout pour les défier, des courses-poursuites d’anthologie dans des décors de rêve qui fleurent bon l’Amérique sauvage. Une valeur sûre pour les fans de pilotage arcade et de belles mécaniques. EA, + 7 ans, PS3, PS4.

Les bons vivants

Nouvelle dans le vieux Tours, la cave se rebiffe propose une belle collection de vins étrangers et de la cuisine faite maison.

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Quels dialogues aurait imaginé Michel Audiard pour les Tontons, attablés au fond de la salle et surplombés par le dessin géant d’une bouteille de rouge sur le mur blanc ? À coup sûr, Raoul, après une lichée, n’aurait pas lâché son fameux : « Faut reconnaître… c’est du brutal ! ».
« Brutal » pourrait qualifier le changement de parcours du propriétaire, Benoît Martin. Ancien directeur général du Palais des Congrès de Tours, il est désormais à la tête de son établissement. « À la fois bar à vin, bar à manger et caviste », précise-t-il. En grand fan, il a naturellement rendu hommage à Audiard, via le nom de son enseigne.
Vins étrangers
Ouverte depuis début octobre, la Cave se rebiffe se situe au coeur du vieux Tours. « Là où je voulais être », poursuit le gérant. Dans une vieille bâtisse, il faut dire que le lieu a du charme, alliant un design moderne dans la pièce principale et une cave voûtée. Dans cette dernière, les clients peuvent aller chercher leurs bouteilles. S’ils souhaitent la consommer sur place, ils doivent payer un droit de bouchon de six euros.
Mais surtout, le bar à vin se démarque par la nature de ses vins proposés. Sur 120 références, quarante proviennent de l’étranger. « J’adore montrer aux clients ce qui se fait ailleurs », sourit Benoît Martin. Il propose de les découvrir par trilogie. Deux vins étrangers et un français à un prix très abordable. Affable et disponible, il conseille chaque table. « Je préfère n’avoir pas trop de bouteilles et bien conseiller les clients que l’inverse », justifie- t-il.
C’est là que les Tontons auraient réclamé : « Sois gentil, je meurs de faim, alors va t’occuper de mon petit encas ». La Cave se rebiffe aurait répondu avec une belle carte. Ardoises garnies, hamburger, andouillette. C’est bon et fait maison. Il n’y a pas que les Tontons qui en redemandent.
Chloé Vernon


AU MENU
L’ARDOISE
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La « Tourangelle » est la plus fournie. Mention très bien pour le foie gras, les rillons et les rillettes maison. On a accompagné ça d’un petit vouvray. Et c’est très bien passé.
L’ADDITION
La Tourangelle (l’ardoise la plus chère à 16,50 €) + un verre de vouvray = 21,50 €. À noter que l’ardoise nourrit facilement trois à quatre personnes, donc le rapport qualité+quantité/prix est bon. Trilogies de vin à partir de 7,90 €. Plats à partir de 11 €.
EN PRATIQUE
La cave se rebiffe. 50 rue du Grand Marché. Tél : 02 47 38 63 52. Horaires : du mardi au samedi à partir de 18 h. Brunch tous les deuxième dimanche du mois (le prochain le 15 décembre, de 11 h à 15 h). Possibilité de privatiser une petite salle dans la cave voûtée.

JCE : "Former les leaders"

Arrivé bientôt au terme de son mandat, Abdoul Abdallah, président de la Jeune chambre économique de Touraine, présente son institution et son bilan.

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Abdoul Abdallah finit son mandat de président de la JCE de Touraine le mois prochain. Il nous parle de cette jeune institution et de son bilan.
Sur quel programme avez-vous été élu en décembre 2012 ?
Nous sortions tout juste de l’organisation du 50e comité national des Jeunes chambres économiques. J’ai souhaité redonner de la fierté et de la visibilité à notre organisation tourangelle. Cette année, d’ailleurs, nous avons été élus la 5e meilleure Chambre de France dans notre club excellence.
Quelle est votre place dans l’économie tourangelle ?
Je dirais que nous ne sommes pas un acteur majeur, même si nous mettons en place de nombreux projets dans le tissu économique. La Jeune chambre, c’est avant tout un passage important pour ses membres. Nous influons directement sur les entreprises car nous formons une partie des manageurs et des dirigeants de demain.
Et vous, comment jugez-vous votre passage à la tête de la Jeune chambre de Touraine ?
J’en tire une richesse intellectuelle. J’ai été confronté à de jeunes bénévoles très actifs qui ont remis en cause certaines techniques de management. Ils m’ont donné envie de changer, de créer. En entreprise, nous sommes souvent pris dans le système hiérarchique alors qu’au sein de la Jeune chambre, nous sommes responsables seulement si tous les autres le décident. Nous prenons les décisions de façon parlementaire et nous avançons souvent plus vite qu’en entreprise.
Quelles sont les prochaines grandes orientations de la Jeune Chambre ?
Pour ce qui est des événements, nous allons mettre en place en février prochain une action pour pousser les jeunes à s’engager dans le bénévolat. En revanche, pour les orientations, nous allons d’abord en discuter entre nous dans les prochains jours, nous avons des réunions participatives pour cela ! Je peux au moins vous dire que la Jeune chambre existera tant qu’il y aura des inégalités et que nous pourrons aider les plus faibles.

Concours : Photo à légender !

On vous propose un concours de légende-photo ! Lâchez-vous et montrez-nous toute votre imagination.

 

Légendez moi
Légendez moi en commentaire !

 
Allez, on lance un petit jeu qu’on renouvelera de temps en temps, histoire de tester votre créativité.
On vous propose un concours de légende photo.  Celui ou celle qui nous adresse sa meilleure légende gagnera des Carambar (une spécialité de la rédac). Balancez-nous vos idées en commentaires.
Continuer la lecture de « Concours : Photo à légender ! »

Klapisch de fin

Après l’énorme Auberge espagnole et le faiblard Poupées Russes, Casse-tête chinois clôt sans éclat la saga.

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Et s’il s’était arrêté à Barcelone et n’avait pas fait les escales à Londres et à New York ? À force d’user la corde générationnelle, Cédric Klapisch a bien du mal à retrouver la fraîcheur originelle de l’Auberge espagnole et se perd dans le fil dans l’histoire.
Celle de Xavier, ce beau paumé d’écrivain qui passe de l’étudiant Erasmus au jeune papa poule nouvellement divorcé. Son ex-femme, Wendy, a rencontré un bel Américain, s’est installée dans un magnifique appartement au bord de Central Park. Xavier invoque le besoin de voir ses enfants et décide de venir vivre dans la même ville. Avec ce nouveau départ, il embarque avec lui son lot de déceptions amoureuses et de questionnements sur sa vie de quadragénaire. Il a toujours les mêmes amies, Isabelle la rebelle qui travaille maintenant dans la finance et Martine l’engagée dans la cause du commerce équitable.
Contre-emploi
Comme son nom l’indique, le scénario de Casse-tête chinois se veut alambiqué. Tiens, c’est complexe comme la vie de Xavier… Pas très fin, surtout que Klapisch confond complexe avec fouillis dans sa mise en scène. Les flash-back maladroits et les petites animations façon dessin animé, c’est joli mais à contre- emploi quand ça ne sert pas le propos du film. Mignon, gentil, rigolo, Casse-tête chinois fait passer le temps de manière agréable. Mais ne dit pas grand-chose. Contrairement à l’Auberge espagnole, qui racontait cette génération 80 perdue dans un monde sans repère, Klapisch a perdu son ton, celui qui lui servait à radiographier une partie de la société avec humour et décontraction.
Certes, le réalisateur essaye maladroitement de broder son histoire autour des thèmes dans l’air du temps. Il survole l’homoparentalité, tartine sur le divorce, plonge tête baissée dans l’immigration et donne parfois l’impression de faire une liste de course sociologique. Dans cette superficialité, Cédric Klapisch arrive malgré tout à capturer une petite partie de l’esprit new-yorkais. Sans en faire des tonnes sur la grande pomme, il rend familier ce décor déjà filmé mille fois.
Côté acteurs, pas de fausses notes : Audrey Tautou, Romain Duris et Cécile de France ont assez d’expérience pour faire le job et maintiennent l’esprit de leurs personnages. Même si, parfois, la franche rigolade des débuts laisse sa place aux petits rires de politesse. La fougue et la rage romantique de l’Auberge espagnole se sont transformées en comédie légère. Klapisch a essayé de retrouver son histoire initiatique alors qu’il aurait peut-être dû se contenter d’une romance sans prétention.
Note : 1 étoile (BOFissime)

Expo au château de Tours : une Maier vue

L’expo sur le travail de Vivian Maier, organisée par le Jeu de Paume, vue par Gaëlle Benoit-Caslot photographe tourangelle. Street photo Vintage.

Extrait de l'expo Vivian Maier au Château de Tours
Extrait de l’expo Vivian Maier au Château de Tours

Elle ne manque aucun détail et prend un sacré plaisir à déambuler dans les salles du Château de Tours. Normal, Gaëlle Benoit-Caslot apprécie la photographie de rue, comme celle de Diane Arbus ou, ici de Vivian Maier. Sur l’exposition de cette dernière, elle la définit en trois mots.
« Contraste ». Avant tout, les photos de l’Américaine sont une affaire de contraste, de contraire. D’abord, dans certains looks. « On a un portrait d’une fille par exemple. Elle est sale, et en même temps porte une grosse montre », décrit Gaëlle. Vivian Maier aime jouer avec les lignes de fuite, les perspectives, les tailles. Comme avec un garçon à côté d’une boîte en carton plus grande que lui. « Elle travaille sur les profondeurs de champ, la démesure » sur certains clichés. Idem sur des extraits de films tournés avec une Super-8, où un homme tire une charrette en pleine ville.
« Humain ». Le style de photographie de Maier implique forcément un bon nombre de visages. Au cours de la visite, des gamins, des sans-domicile fixe, des personnes âgées, riches ou moins riches se succèdent sur les murs. « Elle capte des expressions naturelles, des moments de vie qui se lisent sur les visages. Le noir et blanc leur apporte plus d’intensité ». Une salle où sont exposés des portraits en grand format en est le reflet. « Elle montre aussi qu’il n’y a pas besoin d’être à la mode, ou d’avoir une plastique formatée pour être beau », analyse Gaëlle. Elle justifie la qualité et diversité des oeuvres par un atout : « Elle était libre et n’était pas contrainte par une commande et ne se focalisait pas sur une typologie de personne ». L’humain, chez Vivian Maier, c’est aussi des clichés de précaires, comme les sans-abri. « Il faut avoir de l’empathie pour réaliser ce genre de photos. »
« Instant T ». Gaëlle note que le travail est « spontané, frais », grâce à des photos prises dans l’instantané. Elle aime l’ancrage au sein d’une époque, les années 50. « Elle montre le quotidien. On aime ce retour en arrière. La photo avec tous les hommes lisant le journal dans le train et un chapeau sur la tête, on ne voit plus cela aujourd’hui », explique Gaëlle. La photographe conclut en louant le travail de scénographie de l’exposition, permettant de saisir l’essence des clichés de Maier.
+ Notre Guide : Gaëlle Benoit-Caslot, 40 ans, s’est installée à Tours, à son compte, après avoir passé plusieurs années à Paris au sein d’une agence. Elle est intéressée par les photos sur les personnes en situation de précarité. son site : gaellebcphotographe.fr
++ L’expo : Jusqu’au 1er juin 2014 au Château de Tours. Horaires : du mardi au vendredi, de 14 h à 18 h. Samedi et dimanche, de 14 h 15 à 18 h. Entrée libre. Plus d’infos par ici.
 

20 ans de Bédélire : notre reportage en BD

Comme un clin d’œil aux fans du 9e art, nous avons décidé de vous raconter l’histoire de Bédélire, la mythique librairie de bd de Tours, avec des cases et des bulles.

Cliquez sur une photo pour agrandir la bande-dessinée !
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+ LA FÊTE D’ANNIVERSAIRE
Pour les 20 ans de Bédélire : soirée au Petit Faucheux autour d’un concert illustré, alliant jazz et dessin. La première performance évoquera Johnny scrapbook, danseur des années folles. Puis le groupe Chromb ! invite Benjamin Flao, dessinateur. samedi 7 décembre, à 20 h 30. De 7 € à 12 €.
++ LE OFF DU VENDREDI 13
La genèse du Festival À tours de bulles, c’est d’abord des passionnés de bd qui se réunissaient tous les vendredis 13 autour d’un repas. À partir de 1999, le off du vendredi 13 se déroule chaque week-end suivant un vendredi 13. une association est créée et prend la main en 2004.
+++ LES AUTRES LIBRAIRIES
Il existe d’autres librairies de bande dessinée à tours, seulement elles ont chacune leur spécificité (même si elles se concentrent rue du Commerce), que ce soit en manga (Azu-manga), en comics (Imaginaute,) ou en occasion (J’ai les bulles).
 

Librairies : fin de Chapitre

Les librairies Chapitre sont en cessation de paiement. Celle des Deux-Lions pourrait donc prochainement fermer.

Chapitre à Tours
Coup dur pour le centre commercial des Deux Lions, la libraire Chapitre installée au centre commercial de l’Heure Tranquille pourrait fermer. Le directeur de la galerie, Fabrice Robert, a déclaré dans la Nouvelle République : « Ça ferait un petit coup, mais on est actuellement dans une bonne dynamique. Mango va ouvrir, un restaurant et une boutique de cosmétiques vont suivre mi-décembre. De plus en plus d’enseignes s’intéressent à nous, en partie grâce au tram. »
Les librairies Chapitre traversent depuis le début de l’année une tempête financière et se sont retrouvées en cessation de paiement devant le tribunal administratif de Paris, la semaine dernière. Lundi, la justice a décidé de placer le groupe sous contrôle judiciaire afin de favoriser la reprise des 53 librairies, qui emploient plus de 1 000 salariés en France.
Pertes
Pas de surprise pour Chapitre qui avait déjà tiré la sonnette d’alarme en avril dernier. La direction avait annoncé la suppression de 271 postes avant de revenir sur cette annonce et de mettre en vente la totalité de ses librairies. La date butoir, pour la reprise des enseignes, était le 2 décembre. À ce jour, seules quatre librairies ont été rachetées.
Depuis sa création en 2009, le réseau de librairie créé à partir du site internet chapitre.com n’a jamais vraiment fonctionné. En 2011, le groupe a enregistré plus de 20 millions d’euros de pertes et l’année suivante, 17 millions.
« Catastrophe »
À l’origine, les libraires Chapitre devaient refléter ce qui se faisait sur le site internet, notamment la reprise et la vente de livres d’occasion. La marque est la propriété d’Actissia, un géant de la distribution du livre dans l’Hexagone, juste derrière la Fnac, qui possède également France-Loisirs. «
Quelques mois après la disparition de Virgin, c’est la seconde fois en 2013 que des choix ignorant les fondamentaux de la librairie conduisent à la catastrophe », a déclaré le Syndicat national du livre dans un communiqué. La boutique de Tours n’est toujours pas fixée sur son sort et la seule issue serait la reprise de l’enseigne par une autre librairie indépendante.

Les visages du quartier Velpeau #1

Bobo, ouvrier, petit village… Velpeau a ses appellations mais il a surtout des habitants qui le font vivre. Même s’ils viennent d’horizons différents, ils ont tous un morceau du quartier en eux.

DAVID BERRUÉ, ARCHÉO-PUNK
David Berrué reçoit dans sa maison, celle qu’il partage depuis des années avec Béatrice Myself et leurs enfants. Son nom sonne un peu comme Berrurier. Étrange coïncidence, l’homme collectionne tout se qui se fait sur le punk français des années 1980. Un peu timide, dès qu’il se met à parler de son label Euthanasie records, sa grande silhouette s’anime. Il fouille, déniche, écoute, dépoussière cette mémoire faite de morceaux énervés, de paroles engagées et de musiciens punk. Maison d’éditions, site internet, archives ouverte à tous, label de musique, Euthanasie records fait tout. De sa petite maison à Velpeau, il envoie ses rééditions de vinyles partout dans le monde. Il est multitâche. Graphiste, archiviste, depuis 15 ans, il remue cette mémoire punk en fan avéré. David Berrué s’est construit une réputation de spécialiste dans ce milieu qui prône le do it yourself. « J’ai toujours aimé l’archéologie, » explique-t-il en ouvrant une grande armoire métallique remplie d’affiches de l’époque. Ce travail de mémoire est accessible à tous sur son site internet. Les profits qui font vivre le label viennent des rééditions de raretés et des livres publiés. Il vient de ressortir un album de Foutre, un groupe tourangeau quasi mythique pour les quinquas du coin. « Ce sont ces moments que je préfère, quand je recontacte un groupe pour leur dire que j’ai retrouvé de vieilles bandes ou des articles de presse qu’ils n’avaient pas gardé à l’époque. » En savoir plus sur le travail de David Berrué sur euthanasie.records.free.fr
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BÉATRICE MYSELF, TATOO-ARTISTE
Nichée dans une impasse proche de la place Velpeau, sa maison ressemble à celle d’une poupée qui écouterait du punk-rock en boucle. Béatrice Myself reçoit avec calme et simplicité. Les murs de son salon sont invisibles, cachés derrière des pans de livres, de figurines et de dvd. Son jeune fils l’accapare avec de grands sourires. Béatrice Myself vient d’ouvrir avec le graphiste Guillain Le Vilain une échoppe de tatouage quai Paul-Bert. Pas n’importe quel salon, ils proposent des tatouages uniques, faits par des artistes, pour des tatoués exigeants sur la qualité. « Pas de licorne ou de portrait de Johnny, à moins que l’image ne soit complètement transformée, rigole Béatrice Myself. Beaucoup de personnes collectionnent les tatouages de graphistes qui se tournent de plus en plus vers cette pratique. » Elle change de média artistique mais sa patte graphique reste. Steam punk, gothique, punk tout court, enfantin, rock’n’roll, fantastique, onirique… la liste des adjectifs sur ses dessins à tendances naïves s’allonge en voyant l’encre défiler sur les peaux photographiées. « J’adore les dessins d’enfants, ils semblent tout naïfs au début mais ils sont chargés, tendus, plein de sous-entendus. Je n’aime pas que tout soit lisible d’un seul coup d’oeil sur un dessin. » Et Velpeau ? « J’y habitais et puis je suis partie. Quand on a trouvé cette maison, je ne pensais pas revenir mais c’était le coup de foudre. Ce n’est pas un quartier très beau mais il existe un vrai lien entre les habitants.
Voir ses dessins sur beatricemyself.blogspot.com
VALÉRIE SCHNEIDER, ÉGALE AU QUARTIER
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À part un petit séjour à la campagne, Valérie Schneider n’est jamais vraiment partie de Velpeau. « Je crois qu’il y a toujours le même esprit. Ce n’est pas forcément celui d’un village, mais j’observe la même proximité entre les habitants du quartier qu’à l’époque de mes grands-parents. » C’est aussi dans le quartier qu’elle a trouvé son travail actuel. Depuis huit ans, elle travaille à l’Observatoire des inégalités, fondé par le journaliste Louis Maurin et le philosophe Patrick Savidan. « Ils étaient voisins à Velpeau, et amis. Nous étions plusieurs à passer des heures devant l’école Velpeau à parler des inégalités dans notre société. En 2003, ils ont décidé de lancer l’association. » En proche convaincue, elle donne un coup de main bénévole. Deux ans après, elle est embauchée pour structurer l’Observatoire qui grandit. Comptabilité, écriture d’articles, gestion du site internet, elle joue la polyvalence. « Au début, je travaillais dans ma chambre » rigole-t-elle. Aujourd’hui, ses bureaux sont installés au Sanitas et le site internet accueille plus de 5 000 visiteurs chaque jour. L’Observatoire fête cette année ses 10 ans d’existence. « On ne peut pas trop parler d’anniversaire quand on parle des inégalités. » La petite association créée en réaction au second tour de la présidentielles de 2002 est devenue référente sur cette question. Grand public, décideurs politiques, acteurs économiques, les études, les publications de cet organisme indépendant souhaitent sensibiliser tout le monde. « Les inégalités existent encore malheureusement, mais nous pensons modestement avoir un rôle dans la prise de conscience des progrès à faire. »
Pour tout lire sur les inégalités : inegalites.fr
NIKITA, MITRAILLEUSE
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Les vieilles malles s’entassent sur le haut des étagères de son atelier. À l’intérieur, du matériel, des photos. Des souvenirs. « J’en achète dans les brocantes », ditelle le regard rêveur. Ces valises truffées de clichés symbolisent à merveille les deux passions de Nikita : la photo et les voyages. À 57 ans, elle a baroudé, traîné son appareil photo dans un nombre de pays qu’elle ne compte plus. Turquie, Malaisie, Maroc… Elle raconte avoir toujours eu « le goût du voyage et des cultures différentes ». C’est même plus qu’un goût. Cette attirance s’apparente à une boussole, un guide. Nikita applique à la photographie son mode de vie de voyageuse. Quand elle débarque dans une nouvelle ville, ses sens s’éveillent. Idem quand elle mitraille. « La photo permet une intrusion. J’adore tout observer. Les lieux, la façon dont certains objets sont rangés. Ça dit beaucoup de choses des personnalités », analyse-t-elle. Et pourtant, Nikita a commencé à exercer à fond sa passion il y a seulement treize ans. Avant, elle a refréné ses envies. « J’ai un regret : mon orientation », ditelle. Manque de confiance, de connaissance de soi. Elle est mal à l’aise en arrivant à 11 ans, à Tours, dans une école de filles, après une enfance dorée en Allemagne, dans une cité où tout le monde se côtoie. Un peu comme à Velpeau, qu’elle a choisi bien des années plus tard. L’artiste choisit une filière générale et devient prof… d’allemand. « Ce que j’aime dans ce métier, c’est le bain constant dans la jeunesse », admet-elle. Comme si elle retrouvait l’ivresse manquée de son adolescence et libérait une créativité, trop longtemps enfouie, à travers la photo.
Voir son site : photonikita.com
 
Voir d’autres portraits de Velpeau ? C’est par ici !

Le Microspop de Mister Doc #9

Chaque semaine, Doc Pilot partage ses découvertes culturelles du week-end. Épisode 9 : Deux bons Bouillon de 20h… J’M

La chanteuse des Little frenchies
La chanteuse des Little frenchies

Ça sent l’sapin mais j’ai pas les boules ; y’a pourtant de l’émotion dans l’air. Je charge la barque avec du blues des années cinquante trouvé chez OCD, ma bande-son pour visiter l’expo de Vivian Maier au Château de Tours, passage à la postérité grâce aux photos des « gens ». Nouvelle expo à La Chapelle Sainte Anne : 3 jours dans l’urgence, celle de la guerre urbaine avec Franck Charlet, de la guerre des nerfs avec Coco Texedre, de la guerre des mutants avec T.Léo, de la guerre des chairs avec Pierre Guitton, de la guerre du feu avec Sylvie Attucci, de la fin de guerre avec Yveline Bouquart et celle de la paix avec François Pagé. Paix et Amour au Grand Hall bondé pour le concert de M le généreux, M le sensible, M le divin guitariste qui se suffit de deux musiciens pour assurer le show. Dans ce no man’s land de passion que d’aucun appellent la Crise, ce style de concert amène de la joie et de l’envie, de la réaction… M est unique en son époque, à la manière de Polnareff dans les seventies… Dernière représentation du Dom Juan de Molière par Bouillon au CDRT, mise en scène originale et un peu provoc’ (merveilleux Sganarelle interprété par Jean-Luc Guitton) ; « coup de théâtre » au salut final avec l’intervention du tribun Gilles Bouillon ovationné pour son travail à la direction du CDRT… A La Belle Rouge, le collectif Chapau Prog réunit des artistes féminines de diverses pratiques ; brillante est la chanteuse de Little Frenchies, militante Zazu… Bistrot 64, sortie de la compilation de chansons de Noël, Oh Oh Oh, bonne photographie de la scène locale : Padawin, BadBilly, Fucking Butterfly, Last Chance Garage, Janskie Beat…Idéale pour offrir à Mémé… Me reviennent ces vers de ma plume : Je pose mes bottes près des poubelles, j’me dis qu’il’s trouvera bien une loute, pour y déposer de la croûte, non j’écris plus au Père Noël, au Béton christmas… (titre de Doc and The Dudes, en concert avec les Parpaings, le vendredi 6 décembre en Arcades Institute).