Consonance : au chœur du baroque

Le chanteur et chef d’orchestre de l’ensemble Consonance, François Bazola, fait revivre la musique baroque à notre époque. Une musique ancienne, loin d’être oubliée.

(Photo Rémi Angéli)
(Photo Rémi Angéli)

Consonance, « accord agréable à l’oreille ». Pour le Tourangeau François Bazola, responsable de l’ensemble baroque éponyme, ce mot évoque aussi le fait de « faire vibrer les sons ensemble. »

Et en terme d’harmonie, il sait de quoi il parle, car en plus de tenir la baguette, François Bazola est aussi un chanteur reconnu. Après des études au conservatoire de Tours et un prix d’interprétation vocale baroque à Paris, dans la classe de William Christie, il a choisi de partager son temps entre le chant et la direction de l’ensemble Consonance, qu’il a créé en 2011. « Il est composé de professionnels instrumentistes et solistes. Nous pouvons nous produire à quatre comme à 25, selon le répertoire choisi », décrit le musicien.

En parallèle, le chef d’orchestre est aussi devenu chef de chœur en 2016, en créant l’ensemble régional Omnes Voces, constitué de 45 chanteurs amateurs triés sur le volet. La marque de fabrique de l’ensemble Consonance est ainsi basée sur sa volonté de faire découvrir de nouvelles musiques à divers publics et de mélanger les genres : « connecter les professionnels aux amateurs, faire entrer cette musique dans les collèges et les lycées ou collaborer avec une compagnie de danse hip hop comme X-Press », énumère ce spécialiste de la musique baroque.

On remonte en 1750

D’ailleurs, comment la reconnaître ? « Les musiques baroques ont été inventées entre 1600 et 1750 environ, avant la musique classique, explique-t-il. Il en existe plusieurs car elles sont différentes de l’Italie à l’Allemagne et chez Bach, Purcell ou encore Rameau. Elles se caractérisent par une grande liberté, beaucoup d’inventivité et mettent les sentiments de l’homme au coeur de la création. »

Les polyphonies travaillées de Bach sont ainsi loin d’être oubliées d’après le chef d’orchestre : « beaucoup de jeunes musiciens étudient les instruments et le chant de ces musiques anciennes dans les conservatoires. Il y a un vivier de talents exceptionnel dans la région, il faut les mettre en avant ! »
Parmi les instruments d’époque qu’utilise l’ensemble Consonance, il y a les violons baroques, les violes d’amour, le luth, l’orgue, le hautbois d’amour, le traverso ou encore le basson et le contrebasson baroque…

Un univers à (re) découvrir à l’église Saint-Julien samedi 30 mars à Tours, lors de “ La Passion selon Saint-Jean de Bach ” interprétée par l’ensemble Consonance et le choeur Omnes Voces. « Même si l’on ne comprend pas l’allemand et que l’on n’est pas croyant, on ne peut qu’être touché par la profondeur de la musique et l’environnement dans lequel il sera joué. »

>> Samedi 30 mars, à 20 h, église Saint-Julien de Tours, 20 rue Nationale Tarifs : de 15 € à 25 € (gratuit – 12 ans)
>> Réservations sur le site www.ensembleconsonance.com

Mariages Chinois, La mise en examen de Jean Germain décryptée

Le maire de Tours a été mis en examen la semaine dernière, ça veut dire quoi ?

MAriages chinois
La nouvelle est tombée la semaine dernière. Le maire de Tours était entendu toute la journée du mercredi 30 octobre par trois juges d’instruction. Après onze heures d’interrogatoire, Jean Germain est sorti avec une double mise en examen pour « complicité de prise illégale d’intérêts » et « détournement de fonds publics ». Les avocats de Jean Germain entendent saisir la chambre de l’instruction pour annuler cette mise en examen avant les municipales. Une requête qui a peu de chance d’aboutir.
Que risque Jean Germain ? Si le premier chef est confirmé, il encourt jusqu’à 5 ans de prison et 75 000 euros d’amende. Le second est passible d’un emprisonnement pouvant aller jusqu’à dix ans et d’une amende de 150 000 euros. Seulement, tout sénateur français bénéficie d’une immunité. L’article 26 de la Constitution stipule qu’un parlementaire ne peut faire l’objet d’une arrestation ou de mesures restrictives sans l’autorisation du bureau de l’assemblée concernée. Celui du Sénat a pour le moment refusé de lever son immunité.
Pour rappel, la justice soupçonne la municipalité de Tours d’avoir donné, sans être passée par la procédure d’appel d’offres, l’organisation de « Noces romantiques en Touraine » à la société Lotus bleu. L’entreprise, codirigée par Lise Han, proposait un voyage à des couples chinois avec un mariage factice à la mairie de Tours. Sauf que cette entrepreneuse d’origine taïwanaise était également employée à la mairie de Tours. Elle avait ensuite été embauchée par l’office de tourisme pour un emploi que la justice considère comme fictif. Après Lise Han, son ex-compagnon, son mari actuel, le directeur de l’office de tourisme et le directeur de cabinet de Jean Germain, la liste des mis en examen s’allonge. À quelques mois des municipales, l’image du maire est écornée, mais il reste le candidat incontesté au Parti socialiste.