Hellfest 2018 : bière, soleil et décibels (partie 2)

Deuxième partie de notre périple au Hellfest. Cette fois, on s’intéresse à un dimanche brûlant, aussi bien sur scène que sur le site. Une dernière journée placée sous le signe des découvertes.

Hellfest 2018
Le Maître, Lemmy, a toujours sa statue en son honneur. (Photo tmv)

Lectrice, lecteur, es-tu toujours là ? Bien, parfait.
Si vous avez lu notre première partie, vous savez qu’en ce dimanche matin, on se réveille cassé en deux, suite à un petit dodo à l’arrière d’une (petite) voiture. Les cheveux en pétard, la bouche pâteuse et de la poussière dans les oreilles (c’est bon, vous l’avez, l’image sexy du journaliste ?), on s’extrait du véhicule. Il est 8 h du matin, Clisson dort encore. Le temps de faire deux trois coucous aux villageois qui se baladent tant que les rues sont calmes, et nous voilà repartis sur le site.

Au Hellfest, les concerts commencent à 10 h 30 du matin pour se finir à un peu plus de 2 h. Du non-stop. Sur place, certains festivaliers sont déjà levés. Le soleil est déjà là et il fait une bonne vingtaine de degrés. Un barman, d’une bonhomie et d’une gentillesse sans pareil, nous convainc de commencer avec… une bière ! Matinal, le monsieur, mais que voulez-vous : nous sommes des journalistes de terrain. Alors trinquons !

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En hectares, la superficie du site du Hellfest. Il y a six scènes : les deux Mainstages, la Valley, la Temple, l’Altar et la Warzone. 160 groupes s’y produisent en 3 jours.

C’est donc parti pour un tour sous la Valley, une pinte à la main, l’appareil photo dans l’autre. C’est THE TEXAS CHAINSAW DUST LOVERS qui a la lourde tâche de démarrer la journée. Le public est clairsemé, mais une chanson plus tard et la foule est là ! Parce que face à nous, les Français vont jouer comme si leur vie en dépendait.
Œuvrant dans le rock ‘n’ roll pur et dur, les « Dust Lovers » vont réveiller jusqu’au dernier des festivaliers endormis. Mélangeant le sens du rythme d’un Volbeat ou d’un Clutch, le remuage de popotin d’un Elvis Presley, avec un chant de crooner, les Parisiens proposent un excellent rock baignant dans le vieux whisk. Le set est énergique au possible, les loustics ont une patate monstre, le sourire vissé aux lèvres du début à la fin. Au beau milieu du concert, la foule obéit au chanteur qui lui demande de « faire un gros fuck »en levant un majestueux majeur au ciel. On aurait clairement repris une louchée d’un groupe aussi prometteur que sympathique.

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Les Français de The Texas Chainsaw Dust Lovers ont réveillé les festivaliers. (Photo tmv)

À 11 h 05, direction la scène principale où résonnent les premières notes de FEED THE RHINO. On ne sait pas trop à quoi s’attendre avec pareil nom, mais c’est finalement vers le hardcore / metal que lorgne le groupe. Là encore, l’énergie est au rendez-vous, les Britanniques n’hésitant pas à descendre de scène pour se frotter aux premières rangs, voire s’y jeter ! Feed the rhino ne réinvente pas la roue, loin de là, et ne propose rien d’original (on pense souvent à Gallows et à une tripotée de combos du genre), mais il le fait avec beaucoup de sincérité.

11 h 40. La Valley se remplit de nouveau. Il est l’heure d’accueillir LUCIFER. Ici, c’est retour aux années 70. Vestes à franges, fringues en jean, son rétro au programme : emmené par Johanna Sadonis (qui fait visiblement chavirer quelques cœurs masculins), Lucifer donne dans le blues rock mâtiné de heavy. L’occultisme imprègne visiblement la musique des Suédois/Allemands et rajoute une belle atmosphère aux compositions. Sur les dernières secondes, la chanteuse s’empare d’une bouteille de vin qu’elle descend au goulot. La Belle part alors sans prévenir, laissant la Bête continuer de distiller ses dernières notes.

Lucifer est en Enfer. (Photo tmv)
Lucifer est en Enfer. (Photo tmv)

Des métalleux échoués sur la plage

La pause du midi va se faire sous un soleil de plomb et les écoutes furtives de SHINEDOWN (on ne se souvient pas de grand-chose…) et THE LORDS OF ALTAMONT (qui renverse la Warzone avec son punk efficace), et à admirer les centaines de cadavres chevelus qui jonchent le sol. Car en ce dimanche, 3e jour de festival, certains ont visiblement :

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Certains sont bien éveillés : il faut rester accroché à un pantalon plus d’une minute pour gagner des vêtements ! (Photo tmv)

A) abusé de l’alcool
B) les pattes coupées à force d’enchaîner les concerts
C) mal digéré les « apééééroooos » du camping et les nuits blanches
D) Obi Wan Kenobi

Filons à la Valley pour assister à GRAVE PLEASURES. Il est 14 h 20 mais le chapiteau est plein à craquer. Les Finlandais vont alors nous transporter avec leur post-punk progressif rappelant un mix bâtard entre The Cure, The Smith, Depeche Mode, à la sauce metal. À ce titre, on reconnaît à la guitare le six-cordiste d’Oranssi Pazuzu (lire notre partie 1) dans un registre totalement différent. Mais, surtout, c’est vers Mat McNerney que tous les yeux se tournent. Le magnétique Kvohst – son surnom – scrute la foule de son regard bleu perçant. Solaire, le chanteur qu’on connaît dans Beastmilk maîtrise sa voix à la perfection et offre une performance vocale hallucinante. Gestuelle et mimiques finissent de le transformer le personnage, point névralgique du show. Géant !

Le chanteur de Grave Pleasures est connu pour son rôle dans Beastmilk. (Photo tmv)
Le chanteur de Grave Pleasures est connu pour son rôle dans Beastmilk. (Photo tmv)

Un rapprochement avec Nantes ?

Johanna Rolland, maire de Nantes, a été invitée à Clisson par les organisateurs du festival. En conférence de presse, Ben Barbaud, le patron du Hellfest, a indiqué : « Avec la Ville de Nantes, on a envie de créer des choses : pourquoi pas envisager de créer un trait d’union. »

Nebula et la cigarette qui fait rire

Après un croque-monsieur dégoulinant d’on-ne-sait quoi (notre estomac préfère ne pas savoir) devant ASKING ALEXANDRIA dont on n’a pas grand-chose à faire (leur metalcore nous en touche une sans faire bouger l’autre, comme disait Chirac), retour à la Valley. La tente a un parfum de cigarette qui fait rire, NEBULA déboule dans le plus simple appareil (ça ne veut pas dire tout nu hein) : une gratte, une batterie, une basse, un mur d’amplis poussés au max.

Le trio de rock stoner psychédélique, fondé par un ex de Fu Manchu, va nous emmener dans un trip hallucinatoire, un voyage où envolées de soli à la pédale wah-wah se mêlent à une basse vrombissante que fait résonner un Tom Davies visiblement un peu perché (vous me direz, avec un t-shirt où il est écrit « Say perhaps to drugs » [dites peut-être aux drogues]…). Planant quoiqu’un poil trop long.

Voyage psychédélique et enfumé avec Nebula. (Photo tmv)
Voyage psychédélique et enfumé avec Nebula. (Photo tmv)

La palme du meilleur concert

Manuel Gagneux (à droite) est la tête pensante de Zeal & Ardor. (Photo tmv)
Manuel Gagneux (à droite) est la tête pensante de Zeal & Ardor. (Photo tmv)

Mais dans ce déluge de bons groupes, c’est le créneau de 17 h 35 qui va connaître la plus grosse folie, le plus beau moment du festival. Après « Sacrilegium I », intro quasi dubstep (qui n’annonce en rien le style à venir), le « groupe phénomène » du moment débarque sur scène, encapuchonné. Succès grandissant oblige, ZEAL & ARDOR est tellement attendu que la Valley déborde de monde. Les photographes accrédités sont obligés de se succéder par groupe de 20 et ce, durant tout le concert !

Et pendant 45 minutes, on va assister à un show extatique, extraordinaire, une jouissance musicale. Zeal & Ardor, porté par la voix proprement ahurissante de son frontman Manuel Gagneux, mélange blues, gospel et black metal ; il le nourrit de références occultes, mais aussi de « negro spirituals », ces chants d’esclaves dans les champs de coton. Il y a une fureur folle, un groove contagieux, un sens de la musicalité incroyable, un propos parfois mélancolique voire dénonciateur torpillant le racisme. Le groupe, agrémenté de deux choristes à la limite de la folie, est possédé. La communion avec le public est merveilleuse (le tube « Devil is fine », les applaudissements sur « Row Row », la folie enragée de « Servants »). On considérait déjà Zeal & Ardor comme la meilleure chose qui soit arrivée au metal depuis dix ans. Au Hellfest, le groupe a prouvé qu’il était aussi épatant que sidérant.

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Zeal & Ardor, travail soigné sur les lights et concert magique. (Photo tmv)

On fait le bilan

Au final, la 13e édition du Hellfest aura de nouveau tenu toutes ses promesses. Tout au plus regretterons-nous l’éternel problème de la sur-saturation du site et du réseau GSM (rendant bien difficile les « eh Bébeeert, t’es oùùùù ? »), ainsi que la venue de plus en plus importante de « touristes » uniquement là que pour montrer leur trombine ou leurs nouvelles espadrilles et parce que le Hellfest, c’est rock ‘n’ roll, voyez-vous Jean-Eudes.

Pour le reste, avec 60 000 festivaliers par jour, Hellfest confirme sa place d’incontournable en France et en Europe, et son statut de meilleur « festoche metal ». Le week-end a été un plaisir absolu.

Des retombées économiques

Les acteurs locaux ont bien compris le poids du Hellfest. Si le budget s’élève à plus de 20 millions d’euros (le festival, qui a un statut associatif, vit majoritairement grâce aux festivaliers), les retombées économiques sont de 5 millions d’euros pour la ville.

Pour bien finir les trois jours, c’est Joey DeMaio, bassiste de MANOWAR, qui est venu sur scène exprès afin d’annoncer la venue de son mythique groupe de heavy metal lors de la prochaine édition. Pour la première fois, l’organisation du Hellfest a dévoilé quelques noms de la prochaine édition : Slayer (leur ultime date française), Dropkick Murphys, Mass Hysteria et Carcass.

Rendez-vous en Enfer en 2019 !

PS : Merci à Ben, Roger, tout le crew du Hellfest et bien sûr, les bénévoles !
PS 2 : Oh, et l’abus d’alcool est dangereux pour la santé. Votre pote Modération, tout ça tout ça…

Reportage et photos : Aurélien Germain

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Tmv retournera au Hellfest l’an prochain, promis ! (Photo tmv)

Horoscope WTF du 27 juin au 3 juillet 2018

Les vacances approchent. Profitez, il ne reste plus que trois horoscopes avant que l’astrologue ne prenne ses vacances !

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BÉLIER
Amour : La réponse à vos questionnements amoureux se trouvent dans l’écoute de Christophe Maé.
Gloire : Cette semaine, le temps sera lourd. Comme votre humour.
Beauté : Vous piquez un peu.

TAUREAU
Amour : Oubliez votre amant(e). Rabattez-vous sur l’équipe de tmv.
Gloire : Même les astrologues se posent des questions existentielles : « Qui suis-je ? Où vais-je ? Pourquoi la mimolette est-elle orange ? » Voilà. Alors arrêtez de vous plaindre, on a aussi nos problèmes.
Beauté : Pas trop déçu(e) de vos nouvelles rides ?

GÉMEAUX
Amour : I have a dream… Que les Gémeaux arrêtent de nous gonfler avec leurs histoires de coeur !
Gloire : Comme les témoins de Jehovah, vos ennuis arrivent toujours à plusieurs.
Beauté : Caressez-vous avec du bacon.

CANCER
Amour : Ouais bah visiblement, la Coupe du monde elle est sûrement pas dans votre lit.
Gloire : Si ça ne bouge pas, mange-le.
Beauté : Vous marchez comme un canard. C’est mauvais cygne (turbo lol).

LION
Amour : Non.
Gloire : « Un imbécile peut demander plus que dix sages ne peuvent répondre » (proverbe mongol).
Beauté : Pas la peine d’être désagréable sous prétexte que vous avez des poils aux orteils.

VIERGE
Amour : C’est pas marqué dans les livres, que l’plus important à vivre, est de vivre au jour le jour. Le temps, c’est de l’amour.
Gloire : D’ailleurs, Lucie, dépêche-toi. On vit, on ne meurt qu’une fois.
Beauté : Rah, sacré Obispo. Sinon, vous ça va ? Pas trop déçus d’avoir un horoscope moisi et inutile ?

BALANCE
Amour : Quand je pense à vous, il pleut dans mon coeur. C’est triste ? Bah ça vous apprendra à être Balance.
Gloire : Vos collègues parlent dans votre dos velu.
Beauté : La neige, c’est beau et froid. Un peu comme vous.

SCORPION
Amour : La constellation du Nikos Aliagas vous donne envie d’aller voir ailleurs.
Gloire : Mort aux cons, comme dit le slogan. Autant dire qu’il ne restera plus grand monde.
Beauté : Ouais, on sait. Vous ressemblez à un top model (mais version discount)

SAGITTAIRE
Amour : Votre ex est comme un pet, toujours à venir au mauvais moment.
Gloire : Vous êtes aussi utile qu’une table à trois pieds.
Beauté : Sagittaire / tête en l’air / s’envoyer en l’air / verre de terre. Coïncidence ?

CAPRICORNE
Amour : L’amour est plus fort que tout et vaincra. Non, on déconne. Le seul truc plus fort que tout, c’est la pizza.
Gloire : Tous les héros ne portent pas forcément une cape. Vous, par exemple, vous n’avez que le slip moche.
Beauté : Vous sentez bon le houmous. Vous avez la texture d’un houmous. Ne seriez-vous pas un houmous ?

VERSEAU
Amour : Vous pensez vraiment que danser nu(e) sur la table plaît à l’être aimé ?
Gloire : Mangez du riz. Ça évite la constipation.
Beauté : Vous êtes vachement mieux de dos.

POISSON
Amour : Les plus courtes sont les meilleures (on parle des blagues, vous excitez pas).
Gloire : Uranus forme un trigone avec Jupiter, incitation à l’action juste.
Beauté : (On n’a rien pigé, mais on volé cette phrase sur un site de voyance. Débrouillez-vous).

Hellfest 2018 : bière, soleil et décibels (partie 1)

Comme chaque année, tmv est allé faire un tour au Hellfest, à Clisson, pour la grand-messe du metal. On commence par le samedi ! La suite, au prochain épisode !

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Le Hellfest, by night (Photo tmv)

Décidément, il faut croire que le Hellfest a de la chance avec la météo ! Cette année encore, pour sa 13e édition, le festival metal a bénéficié d’un temps d’enfer avec soleil et températures au top. D’autant que quelques jours avant, une partie du site se retrouvait gorgée d’eau en raison des pluies diluviennes. Mais le jour-J, le ciel bleu est au rendez-vous. Craignant une canicule bis qui avait frappé le Hellfest l’an dernier, l’orga avait prévu certains aménagements : notamment un « hell fresh » (espace brumisateur géant) et, « l’attraction » du week-end, deux immenses murs d’eau de 7 mètres pour se rafraîchir, les filets de flotte formant même le mot ‘’Hellfest’’ (!).

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Un des murs d’eau, récemment installés au Hellfest. (Photo tmv)

En raison d’un gros numéro à préparer (notre 300! #instantautopromo), ce n’est que le samedi qu’on arrive à Clisson, désormais capitale du metal en France. Si vous avez lu nos anciens reportages, vous connaissez la chanson : on prend notre petite navette pour grimper jusqu’au site. Ce jour-là, Clisson est d’ailleurs saturée de véhicules et de personnes qui attendent les navettes, car – grève des trains oblige – les festivaliers se sont organisés différemment.

Après récupération des pass, les portes de l’Enfer s’ouvrent à nous. Tout d’abord, il y a un monde fou (comme d’habitude, me direz-vous…) : Ben Barbaud, le big boss du Hellfest, a annoncé 180 000 personnes sur 3 jours. Va-t-on battre le record de consommation de bière cette année ? En 2017, plus de 350 000 hectolitres (environ 1,5 million de demis de binouze) avaient été bus aux bars du Hellfest en 3 jours !

Comme chaque année, un village à la Camden a été construit dans le festival. (Photo tmv)
Comme chaque année, un village à la Camden a été construit dans le festival. (Photo tmv)

Autre chose : le festival, toujours soucieux de se renouveler, a effectué quelques modifications pour améliorer le confort des chevelu(e)s. Au hasard, des pavés devant les mainstages pour éviter les nuages de poussière (on s’en souvient l’an dernier…), des écrans géants de 250 m², des nouvelles structures, de la pyrotechnie, un immense bar central et, changement notable, l’utilisation obligatoire du cashless, un système de paiement dématérialisé. Désormais, inutile d’avoir du liquide sur soi, on peut payer grâce à son bracelet de festival. C’est pratique et on a beaucoup aimé ! Notre banquier moins quand il verra nos dépenses…

Bon et côté musique, hein ? Eh bien c’est simple. Une fois encore, le Hellfest a tenu toutes ses promesses. Sur trois jours, se sont succédé grosses têtes d’affiches (Judas Priest, Avenged Sevenfold, Iron Maiden), groupes nous rappelant notre adolescence à skate (Marilyn Manson, Limp Bizkit, Deftones…), noms connus (A Perfect Circle, Suffocation, Bad Religion, Napalm Death…), d’autres moins (Malemort, Plebeian Grandstand, Bongzilla…) et autres surprises (Joan Jett et son célèbre I love rock’n’roll ou encore Redemption, plus jeune groupe passé sur la scène principale avec son batteur de… 9 ans !!!).

Le saviez-vous ? 

Le budget du Hellfest s’élève à 22 millions d’euros (le plus gros de France), dont 0,1 % de subventions publiques seulement.  «Le Hellfest est parvenu à se construire un modèle économique viable, car nous avons su fidéliser le public», a indiqué Ben Barbaud, son créateur.

Pas l’temps d’niaiser

Après une petite balade pour zieuter les aménagements, on écoute de loin L7, groupe américain exclusivement composé de femmes, qui fait déjà perdre quelques litres de sueur aux festivaliers par son rock endiablé.
Mais on se dirige vite vers la tente de la scène Temple, que les ORANSSI PAZUZU s’apprêtent à décimer. Il faut dire que la musique des Finlandais n’est pas pour toutes les esgourdes. D’une, parce que le groupe joue fort, TRES fort (visiblement 107 décibels, même à plusieurs dizaines de mètres de là) ; de deux, car leur black metal avant-gardiste plaît surtout aux amateurs d’expérimentation musicale. Leur musique est hypnotique. Les accords de guitare jouent sur un effet de répétition, sont distordus à coup de pédales multi-effets. Exigeant et riche. C’est une plongée dans un autre monde. Difficile d’accès, mais passionnant quand on y est.

Oranssi Pazuzu (Photo tmv)
Oranssi Pazuzu (Photo tmv)

Vite, on se dirige vers la Valley – notre scène / tente préférée – où arrive Ho99o9 (prononcez Horror). Une prise de risque pour le Hellfest, le groupe proposant une mixture fusion, où punk, hardcore et hip hop (oui, vous avez bien lu) copulent gaiement. Mais les plus sceptiques du départ vont vite se retrouver pris dans le tourbillon Ho99o9, les Américains mettant une sacrée claque au public. Déjanté, furieux, politique, le combo fait preuve d’une vicieuse férocité en même temps qu’une énergie cathartique. Les deux Afro-Américains à la tête d’Ho99o9 vont repartir sous des applaudissements plus que fournis. Et bim.

Pas l’temps d’niaiser, nous voilà repartis vers la Mainstage, la scène principale, investie par JONATHAN DAVIS. Le chanteur de KoRn s’y produit solo. Le public est donc au rendez-vous et mange dans la main du frontman le plus célèbre du neo metal. À ce titre, son projet rappelle à bien des égards son groupe originel, entre basses fréquences, groove contagieux et voix si caractéristique. Au final, c’est sympathique, bien torché, mais pas non plus inoubliable.

Body Count is in da house (mais Orange Goblin aussi)

L’enchaînement suivant va faire mal à la nuque. Sous la Valley, on retrouve ORANGE GOBLIN. Déjà vus lors de la fournée de 2015, les Anglais n’ont pas changé d’un iota : Ben Ward est toujours aussi impressionnant du haut de ses 2 mètres, il chante à merveille, a le sourire vissé aux lèvres et mène son groupe de stoner bouillonnant à la baguette. Les riffs de tueur s’enchaînent, tout comme les slammeurs qui donnent bien du fil à retordre aux agents de sécurité postés aux barrières. Une dérouillée comme on aime.

Au Hellfest, on aime la poésie (Photo tmv)
Au Hellfest, on aime la poésie (Photo tmv)

Dans la foulée, on tape un sprint pour assister à l’autre moitié du set des mythiques BODY COUNT. Emmené par Ice-T, célèbre rappeur que la populace connaît davantage pour son rôle dans New York Unité Spéciale, le groupe de rap-metal avait fait bien des frustrés il y a 3 ans lorsqu’il s’était produit sur la scène Warzone. Cette année, l’orga a eu le déclic : Body Count investit la scène principale devant un parterre noir de monde.
Audacieux (le set a débuté par une reprise du morceau le plus culte de Slayer), violent (Ice-T éructe ses paroles), alternant entre ses morceaux des 90s et de son dernier album (la tuerie « Black Hoodie »), haranguant la foule de discours politiques (le Black Lives Matter) les Américains font l’effet d’un tsunami.
Preuve que derrière les t-shirts noirs des metalleux se cache un petit cœur tout mou, c’est avec un grand sourire bébête qu’on assistera à la venue sur scène de la fillette d’Ice-T, âgée de 2 ans, pour que papa poule la fasse applaudir.

Juste après, le hit « Cop Killer » finira d’achever une foule exsangue. Oui, la transition était brutale, mais on ne savait pas comment terminer cette partie.

Le savoir inutile  

Cette année, nous avons pu croiser un homme déguisé en licorne, un Jésus, de faux gendarmes alcoolisés qui chantaient sur un toit, des familles et des gens de 6 à 666 ans, tonton Zegut, Nephael la présentatrice d’émissions à déconseiller aux moins de 18 ans, un monsieur à qui l’on tartinait de la crème solaire sur son entrejambe tandis qu’il dormait, une mamie rockeuse et des bénévoles super sympas.

Il est déjà 21 h 05 : DEFTONES est là pour balancer la sauce. L’un des fers de lance du neo metal est visiblement attendu. La masse grouillante s’agite devantla set list parfaite aux allures de best of. Les ricains dégoupillent les grenades (« My own summer (shove it) » en déboulant) mais il manque un petit quelque chose à tout ça. Chino Moreno, au micro, semble souffrir, la prestation vocale s’en ressent. De plus, après notre enchaînement Orange Goblin / Body Count, force est de constater que la partoche jouée par Deftones semble un peu molle.

Show chaud

La grosse baffe du jour arrive à 21 h 50. DEAD CROSS débarque sous les vivats du public. La tornade qui va s’abattre sur la Valley fait l’effet d’une gifle (on a même tendu la joue droite car on aime ça). Au micro, Mike Patton – également chanteur de Faith No More – est aussi barré qu’hystérique. À la batterie, Dave Lombardo (batteur de Slayer) est une véritable machine. Le groupe sue et aère son propos régulièrement en balançant des vannes (Johnny Depp, présent la veille en concert, en prend pour son grade) ou en faisant monter un gamin d’à peine 8 ans sur scène pour chanter avec lui ! Dead Cross est une expérience, la créature sauvage d’un fou. Bref, Dead Cross défouraille sévère comme dirait Mamie Joséphine.

Dead Cross. (Photo tmv)
Dead Cross. (Photo tmv)

On n’en dira pas autant de LIMP BIZKIT, figure clé du neo metal / rap metal. Alors oui, la bande à Fred Durst (dont le style façon sac à patates sous LSD nous interroge) fait preuve d’une maîtrise scénique sans faille, écrase la foule sous un mur du son et est capable de balancer des torgnoles à tout va. Mais alors qu’il ne bénéficie que d’une heure de jeu, le groupe nous refait le même coup qu’en 2015 en proposant une set list ridicule, composée à plus de 30 % de… reprises. Pourtant, Limp Bizkit a en sa possession une multitude de trésors. Mais non, torpillant son répertoire, il laisse la place à des covers inutiles de Nirvana, Metallica ou de Rage against the machine (qu’on adore au passage). Un ventre mou qui a le don d’exaspérer, mais qui au moins nous aura permis de faire du air-guitar avec un inconnu sous les murs d’eau (désolé, on va garder les vidéos pour nous). Une déception.

De déception, en revanche, il n’en est point question avec WATAIN. Les Suédois vont mettre le feu et donner une leçon aux allures de coup de pied aux fesses. Scéniquement déjà, c’est exceptionnel. Des tridents enflammés, des croix renversées et des lumières rouges plongent l’endroit dans les entrailles de l’Enfer. Musicalement, la bande à Erik Danielsson est en béton armé. Leur black metal malsain et rapide est d’une violence inouïe. Les guitares véloces se noient dans un déluge de double pédale, pendant que le leader vomit sa colère. Le show est éreintant, le public épuisé. Watain est venu, a vu, a vaincu.

Dans l'espace presse/VIP, une fontaine couleur rouge sang a été installée (Photo tmv)
Dans l’espace presse/VIP, une fontaine couleur rouge sang a été installée (Photo tmv)

Casser la voix

Autant dire que la fin de soirée avec AVENGED SEVENFOLD va nous laisser un goût amer… Tête d’affiche de ce samedi, le mega-groupe US aux plus de 8 millions d’albums vendus déboule sur scène avec la ferme intention de… ben, de rien du tout. « A7X » est en pilotage automatique, les musiciens semblent s’ennuyer mortellement (mention spéciale à Zacky Vengeance qui aurait pu jouer au Scrabble que c’était la même chose). Certes, musicalement, c’est joué à la perfection (Synyster Gates est un excellent guitariste), les éléments visuels et la déco est réfléchie et les membres d’A7X sont tout choupinets comme tout (on fait très attention à son brushing). Certes, le groupe a également pensé à rendre hommage à Vinnie Paul, batteur de Pantera, décédé la veille. Mais pour le reste, on a surtout l’impression d’un groupe venu cachetonner.

Dans le naufrage, le bateau continue de sombrer lorsque M.Shadows annonce avoir la voix trop cassée en raison de trois concerts d’affilée. Au moment « Nightmare », il fait donc monter un festivalier du public sur scène pour chanter (pas très bien, mais on salue le courage) ce tube devant des dizaines de milliers de personnes ! De quoi finir de plomber l’ambiance. Dommage.

La nuit est tombée, le traditionnel feu d’artifice zèbre le ciel clissonnais. Il est temps d’aller dormir dans la voiture, le dos cassé en deux, les crochets de ceinture dans les reins et une odeur de bière nous imprégnant le corps. Romantique, on sait.

>>> Retrouvez la suite de notre reportage au Hellfest avec la journée du dimanche !

La décoration du Hellfest est stylisée à l'extrême (Photo tmv)
La décoration du Hellfest est stylisée à l’extrême (Photo tmv)

Reportage et photos : Aurélien Germain

Horoscope WTF du 20 au 26 juin 2018

Votre journée est mauvaise ? Grise ? Terne ? Nulle ? « Pourrave », comme disent les jeunes ? Alors réjouissez-vous : elle sera encore pire avec cet horoscope.

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BÉLIER

Amour : Bah moi, je vous aime autant que la pizza 4 fromages. Coeur sur vous.
Gloire : Le 25 juin, c’est la Saint-Prosper. Voilà. C’est tout.
Beauté : Votre sourire ravageur vous fait ressembler à un morse.

TAUREAU
Amour : Votre ex avait une face de parpaing. Vous n’avez vraiment rien perdu.
Gloire : Bof. Ça pourrait être pire. Vous pourriez vous appeler Dominique ou Marie-Jo, je sais pas.
Beauté : Ohlala, c’est l’enfer sur votre front !! Ah non oups, c’était destiné aux Lions ça.

GÉMEAUX
Amour : Comprendre les Gémeaux Tome 43 chapitre 232093.
Gloire : Vous avez pas choisi de vivre ici, entre la soumission la peur ou l’abandon.
Beauté : Vous êtes une bonne poire mais vous avez les fesses comme un abricot.

CANCER
Amour : Eh bé… vous êtes vraiment pas exigeant(e) dites-donc…
Gloire : Uranus vous informe que cela fait déjà 3 mois et 12 jours que vous n’avez pas eu de bonne idée.
Beauté : Waw, quelle souplesse. Vous ressemblez à un clic-clac.

LION
Amour : Rapprochez-vous des Poissons. Très près. Trèèès très près. Encore. Voilà. Splotch.
Gloire : Olala, vous avez vraiment un ego en porcelaine.
Beauté : Euh, évitez de lire l’horoscope des Taureaux, merci bisou.

VIERGE
Amour : Sous la couette, on vous surnomme Ivan le terrible. Taïaut !
Gloire : Besser alt mit ehren, als jung mit schande. Eh ouais, ça vous la coupe ?
Beauté : Sympa, votre teint de saumon. Vivement l’été, n’est-ce pas ?

BALANCE
Amour : C’est évident, vous n’êtes pas loin de devenir une légende. Vive les Balances.
Gloire : Tout travail mérite sa mère.
Beauté : Assis, vous avez des airs de Bouddha.

SCORPION
Amour : Coucou, tu veux voir mon bistouri ?
Gloire : Votre signe à consonance douteuse — car proche du mot morpion — n’est pas un cadeau.
Beauté : Vous préférez rouspéter ou être une rousse pétée ?

SAGITTAIRE
Amour : Bof bof. Vous avez demandé à la lune, mais le soleil ne le sait pas…
Gloire : Vous lui avez montré vos brûlures (la lune va se moquer de vous, mais bon).
Beauté : Au fait, Isabelle a les yeux bleus, bleus les yeux Isabelle a.

CAPRICORNE
Amour : Le chaos, c’est mieux que le néant, non ? Non bah non ok.
Gloire : Vautr aurtograf lèsse a daiziré. Nézité pa a hache té 1 bécheurelle.
Beauté : Oh purée, vous faites penser à un(e) hippie. C’est agaçant.

VERSEAU
Amour : L’amour, ça marche aussi à plusieurs. Sachez-le.
Gloire : Votre avenir sera comme vos tétons : rose.
Beauté : Vous êtes aussi glamour qu’un Brico Dépôt.

POISSON
Amour : La constellation de la SNCF prédit des perturbations sous la couette. Le trafic aura du mal à reprendre après cet incident. #libidoengrève
Gloire : Prout.
Beauté : Attention, les murs ont des orteils. Vous allez vous prendre un mawashi-geri dans la tronche.

TOP 4 : Stranger Things

Grâce à un partenariat entre Netflix et la maison d’édition Penguin Random House, des livres basés sur la série Stranger Things vont voir le jour. Quatre anecdotes sur la série à succès.

E.T TÉLÉPHONE MAISON

Ce n’est pas la seule source d’inspiration des réalisateurs. Mais les références au film E.T. L’extraterrestre, de Steven Spielberg, sont omniprésentes dans Stranger Things : scène à vélo, cabane au fond du jardin…

Ecranvélos

ACCUSATION DE PLAGIAT

Le 4 avril dernier, le réalisateur Charlie Kessler a accusé les frères Duffer, créateurs de la série Stanger Things, de s’être largement inspirés d’un de ses courts-métrages.
EcranPlagiat

PATIENTE

Les acteurs sont en plein tournage des huit épisodes de la saison 3. En revanche, pour la voir, il faudra patienter jusqu’en 2019. En attendant, les premières images ont été dévoilées.

EcranTournage

VICTIME DE HARCÈLEMENT

Millie Bobby Brown, Eleven dans la série, défend bec et ongles les droits LGBT. Pourtant, des internautes lui ont attribué de faux propos homophobes. Elle a quitté Twitter.

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Retrouvez notre numéro spécial Fête de la musique !

Comme chaque année, tmv a épluché le listing de la Fête de la musique pour vous dévoiler le programme à Tours.

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Comme chaque année, retrouvez notre numéro spécial Fête de la musique. Tmv a épluché tout le listing de la cinquantaine d’artistes et formations qui se produiront dans les rues de Tours.

Voici le programme : choisissez vos chouchous et déambulez au gré des notes et des accords !

La version PDF est disponible en téléchargement ICI !

(NB : Smile of Gospel ne jouera finalement pas à l’EHPAD Choiseul comme indiqué dans notre édition)

Sans un bruit : concept assourdissant !

Outre-Atlantique, ce fut un carton : Sans un bruit a dégommé le box-office malgré son budget riquiqui (enfin, pour Hollywood). Le « film-phénomène » débarque en France et risque d’en crisper plus d’un. Vous en oublierez de manger vos pop-corn (et c’est tant mieux, car c’est terriblement lourdingue).

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« Chut ! Si tu manges ton pop corn bruyamment pendant le film, les monstres viendront te dévorer »

Enfin le voilà, ce fameux film-phénomène ! Auréolé d’une « hype » folle depuis sa sortie américaine et en festivals, Sans un bruit bénéficiait déjà d’un bouche-à-oreille dithyrambique, surfant sur la vague des Split, Get out et autres Witch (= bonne idée + petit budget pour maxi succès).
Déjà estampillé « film d’horreur de l’année » (ce qu’il n’est pas d’ailleurs), il y avait toutes les raisons de se méfier.

Le pitch de Sans un bruit est un défi périlleux : dans un univers postapocalyptique, la population doit rester silencieuse. Un seul petit bruit et des monstres terrifiants vous sautent dessus pour vous tuer. Usant des ressorts du film muet, le film de John Krasinski doit donc tenir son spectateur en haleine durant 1 h 30, où une dizaine de phrases à peine seront prononcées.
Seules les nappes sonores enrobent et nourrissent la chose.

Avec un concept aussi excitant, le long-métrage de Krasinski devient rapidement un réel cauchemar. Efficace et redoutable, Sans un bruit est tendu comme il faut (le climax va donner quelques sueurs froides à certains !). Nerveux et bien emballé, malgré de grosses ficelles (l’utilisation du champ de maïs), il prend un malin plaisir à jouer avec les nerfs.
Utilisant chaque parcelle de son décor, le cinéaste fait également preuve d’une grande maîtrise dans sa mise en scène et réussit à séduire grâce à ses personnages suffisamment touchants dans leur survie pour mener à bien son récit. De quoi en faire oublier quelques séquences un peu téléphonées et des jump-scares pas toujours surprenants.

Offrant une belle leçon d’ambiance et de tension, Sans un bruit est donc silencieux mais assourdissant. Une expérience réussie et audacieuse.

> Thriller / Épouvante, de John Krasinski (USA). Durée : 1 h 30. Avec Emily Blunt, John Krasinski, Millicent Simonds…
> NOTE : 3,5/5 

La Table de Jeanne-Marie reprend du service !

C’est la bonne nouvelle de la semaine. La Table de Jeanne-Marie a rouvert ses portes dans un nouveau local, situé rue Febvotte.

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C’est un immense ouf de soulagement !
Ce lundi, la Table de Jeanne-Marie (TJM) a enfin repris ses activités de distribution de repas à destination des sans-domicile et des migrants.

Sans local depuis de trop nombreuses semaines, l’association craignait pour sa survie car elle avait dû quitter son emplacement rue des Abeilles (elle y servait une soixantaine de repas). Mais grâce à l’Amac, l’association des métiers de l’art et de la culture, elle peut enfin respirer et « maintenir la dynamique », comme l’a précisé Isabelle Saillenfest, la présidente.
TJM se trouve donc désormais au 65 rue Febvotte, lieu occupé jusqu’ici par l’Amac.

Une nouveauté également : désormais, les bénéficiaires seront adhérents. Le prix est fixé à 5 €. Mais Isabelle Saillenfest a indiqué que ceux qui ne pourraient pas payer profiteraient du principe de cotisation de 10 € : « Celui qui peut payer plus paie pour celui qui ne paie pas. »

> La Table de Jeanne-Marie, au 65, rue Febvotte à Tours. De 10 h à 16 h.

Petit tour historique

Du 15 au 17 juin, se tiennent les Journées nationales de l’archéologie. À cette occasion, tmv s’est penché sur quelques vestiges de la ville de Tours. Petit tour de la partie visible et la partie immergée de l’iceberg.

Survolez la carte pour connaître les informations relatives aux lieux.

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#WTF60: Toutou, homme tout nu et femme trompée

Un amant pris pour un zoophile, un émoji vegan, un double millionnaire, un homme interpellé pour avoir sorti ses poubelles nu. Voilà l’actu insolite et #WTF de la semaine.

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> Nous adressons toutes nos félicitations à BFM TV pour leur titre digne d’un Prix Pullitzer : « Lot-et-Garonne : elle surprend l’amant de son mari nu avec le chien et le prend pour un zoophile ». Pour information (on sent bien que vous avez envie d’en savoir plus), l’histoire est en fait celle d’une épouse rentrant chez elle et tombant nez-à-nez avec un inconnu, uniquement vêtu d’un tee-shirt et dans « une posture douteuse avec un gros chien ». En fait, l’homme essayait simplement de faire taire les aboiements du toutou, alerté par l’arrivée impromptue de madame qui, de fait, venait d’interrompre les ébats entre son mari et le fameux intrus. Il a été relâché après sa garde à vue. L’histoire ne dit pas comment s’est terminée la discussion entre madame et son futur-probable-ex-mari.

> Jennifer Daniel, responsable du design des emojis chez Google, a annoncé un changement de taille sur Android. L’emoji salade va changer : il n’y aura plus… d’oeuf ! « Nous l’avons retiré dans Android P Beta 2, pour que cela soit une salade Vegan plus inclusive », a annoncé la firme.

> Un joueur de Haute-Savoie a remporté à deux reprises, en 18 mois, le pactole d’un million d’euros à My Million. Il avait une chance sur 16 billons.

> Un habitant du Doubs a été interpellé pour avoir sorti ses poubelles nu. C’est une voisine qui a porté plainte, après l’avoir vu faire à plusieurs reprises. « C’est plus pratique », s’est-il expliqué aux gendarmes. Il a été placé sous contrôle judiciaire.

Brigitte Giraud: « Il m’a fallu vingt ans pour écrire ce livre »

L’histoire d’un appelé qui ne voulait pas porter d’arme, l’histoire d’une jeune femme qui ne voulait pas vivre séparée de son fiancé et d’une guerre qui ne dit pas son nom. Le roman de Brigitte Giraud a conquis le jury du prix du roman tmv. Rencontre.

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C’est un roman qui s’inspire très directement de l’histoire de vos parents. A t-il été, de ce fait, plus compliqué que d’autres à écrire ?
Il m’a fallu plus de vingt ans pour écrire ce livre. J’avais besoin de me sentir les épaules plus larges en tant qu’écrivain pour être sûre de ne pas le gâcher. Il fallait que je sois très au fait sur la guerre d’Algérie, sur tous ses aspects. C’est un conflit qui est très difficile à comprendre. Il n’y a pas d’un côté les gentils et de l’autre les méchants.

Que saviez-vous de l’histoire de vos parents ?
Je savais assez peu de choses. Je savais que mon père avait demandé à ne pas tenir une arme et à suivre une formation d’infirmier. Mais je me demandais ce que cette information rassurante pouvait éventuellement cacher. Il fallait que j’entre dans la boîte noire qui contenait l’expérience de mon père. Cela a pris des années.

Comment vous est-elle apparue, cette expérience de votre père ?
Pour moi, c’est la révélation du soin. Antoine, qui est le personnage que j’ai construit à partir de l’image de mon père, se met du côté de ceux qui soignent, qui apaisent, qui réparent les corps et les âmes. Est-ce qu’il est plus viril de tenir un fusil ou de tenir une seringue, de prononcer des paroles apaisante, de soutenir un homme qui marche avec des béquilles, de rendre son humanité aux hommes ? Qu’est-ce qu’on attend des hommes, c’est une question importante pour moi.

Et puis, il y a cet acte incroyable de votre mère, Lila dans le livre, qui décide de rejoindre son fiancé en Algérie…
Je savais que ma mère l’avait rejoint, mais je n’avais pas mesuré à quel point c’était un acte exceptionnel en 1960. Un acte féministe et très libre. Dans le roman, une fois que le couple est réuni à Sidi-Bel-Abbès, ce qui m’intéressait, c’était de voir comment le féminin allait venir perturber, ou pas, l’univers d’hommes dans lequel évolue Antoine.

Était-ce une façon pour vous de braquer le projecteur sur cette génération ?
J’ai voulu montrer comment ces jeunes gens sont devenus les témoins et les complices malgré eux de quelque chose qu’ils n’auraient jamais dû voir. C’est cette grande mécanique de manipulation qui m’intéresse, ce conditionnement. Ils n’avaient pas compris qu’ils allaient se battre pour une cause qui était loin d’être noble. C’est pour ça qu’ils n’ont pas pu se regarder en face à leur retour et que personne ne pouvait les entendre.

On a l’impression en vous lisant que les détails comptent plus pour vous que les grandes choses. C’est vrai ?C’est vraiment ma façon d’écrire. Il me semble que tout ce que l’on vit passe par le détail. Si j’étais cinéaste, j’aurais envie de faire un zoom avec une focale assez serrée sur ces cinq ou six mecs qui partagent la chambrée, qui fument une cigarette ensemble, qui boivent des bières, qui jouent aux cartes, qui s’ennuient, qui se consolent. C’est en regardant comment quelqu’un fume sa cigarette que l’on comprend s’il va bien ou s’il va mal. Il y a beaucoup de scènes de la vie quotidienne dans le livre. Par exemple, quand les copains viennent dans le petit appartement, ils prennent l’apéro, ils veulent montrer à quel point ils sont séduisants. Ils essayent de découper une pastèque, de nouer un chèche autour de leur tête… Tout cela raconte nos vies.

Il y a les odeurs aussi. Vous l’avez voulu très olfactif, ce roman ?
Je suis très sensible à ce rapport aux paysages et aux lieux dans lesquels on vit. Or les lieux sont imprégnés d’odeurs. L’odeur de cigarette, l’odeur du gibier, l’odeur de la Méditerranée quand on s’en approche, l’odeur des sardines grillées, les odeurs d’épices quand on traverse un marché. L’Algérie est un pays qui est d’abord perceptible par ses odeurs, qui sont parfois contradictoires. Ce qui m’intéresse dans l’écriture, c’est la justesse, cette justesse-là.

RENCONTREZ BRIGITTE GIRAUD
Brigitte Giraud sera à Tours ce jeudi, à partir de 18 h, au CCC OD. 18 h : Remise officielle du prix du roman tmv, en présence du jury. 18 h 30 : rencontre croisée avec Manuel Benguigui pour son livre Un tableau neigeux (Mercure de France). Vous êtes cordialement invités à ces deux événements, entrée libre et gratuite.

Le 153 : spécialités et classiques à Velpeau

Tout nouveau, tout chaud : on est allé tester le 153, un restaurant installé rue de la Fuye.

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On ne va pas se mentir : le quartier Velpeau manque tout de même cruellement de restaurants. Mais désormais, il faut compter sur un petit nouveau qui va changer la donne.

C’est au 153 rue de la Fuye qu’a ouvert, à la mi-mai, le… 153 (logique !). Déco douce et cosy : ici, les murs de pierre et le parquet se marient aux teintes rouges des fauteuils confortables et des tables noires.
Un bar aux jolies lumières trône dans la salle. Car le 153, outre le côté restauration (le midi et le soir, ainsi qu’un service le samedi jusqu’à minuit !), propose également de bons cocktails.

Ce midi en tout cas, place à l’estomac ! La petite carte, composée de classiques d’ici et spécialités d’ailleurs, est encore en gestation. L’équipe du 153 cherche à voir ce que les clients apprécient. En attendant, il était par exemple possible de goûter à de brochettes kamundele ou au mafé de veau.
C’est ce dernier que l’on a goûté : la viande baigne dans une marinade composée de légumes. La purée d’arachides laisse éclater quelques saveurs, tandis que le côté épicé a de quoi nous chatouiller le palais. Pas de quoi nous faire peur : ce plat sénégalais est accompagné d’un dôme de riz savoureux qui aide à distiller le léger piquant.

Bien décidé à dynamiser le quartier, le 153 a des envies plein la tête (d’autres plats du jour à l’étude, la venue d’humoristes pour des soirées, etc.). Même si on sent que le restaurant en est encore à ses débuts et que certains détails restent à peaufiner, le désir de bien faire est là. On ne peut que leur souhaiter bonne continuation.

> Au 153 rue de la Fuye, à Tours. Ouvert du lundi au samedi, midi et soir. Restaurant et bar à cocktails (avec fumoir). Contact : 02 47 53 14 87 ou sur Facebook.
> Tarifs : comptez entre 12 et 15 € le plat.

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TOP 4 : Mon voisin Totoro

Pour ses 30 ans cette année, Mon Voisin Totoro, de Miyazaki, ressort au cinéma cette semaine en version restaurée. Quatre anecdotes sur l’un des plus beaux dessins animés du monde.

AUTOBIOGRAPHIQUE

Mon Voisin Totoro serait fortement inspiré de l’enfance de Miyazaki. Dans le film par exemple, la mère de Satsuki et Mei souffre de tuberculose. Une malade qui a également touché la mère du réalisateur à l’époque.

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TOTORO A UNE SUITE

En 2003, Hayao Miyazaki a bel et bien écrit et réalisé une suite de Totoro, mais sous la forme d’un court-métrage de 13 minutes axé sur Mei et intitulé Mei to Konekobasu. Cependant, il n’est visible qu’au musée Ghibli au Japon.

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MÉLANIE TOTORO

Les fillettes du film ont été doublées par des enfants en France et aux États-Unis. Surprise, en français, c’est la célèbre Mélanie Laurent qui avait été choisie en 1999 pour la voix de Satsuki. Elle n’avait alors que 16 ans.

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MÊME DANS TOY STORY

Les membres de l’équipe Pixar sont d’immenses fans de l’oeuvre de Miyazaki. En hommage, et en guise de clin d’oeil, ils ont d’ailleurs glissé une peluche de Mon Voisin Totoro dans le film d’animation Toy Story 3. Vérifiez !
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Horoscope WTF du 13 au 19 juin 2018

L’été approche à grands pas, l’astrologue sue à grosses gouttes et pense à ses prochaines vacances dans un paradis fiscal : ouf, voilà l’heure de l’horoscope WTF de tmv.

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BÉLIER (ne lisez pas votre horoscope)
Amour : Vos relations, c’est comme un homme-tronc : ça tient pas debout.
Gloire : Votre horoscope ne vous intéresse pas tant que cela. Ça tombe bien, car vous ne nous intéressez pas non plus.
Beauté : Vous ressemblez à une tranche de pain de mie trempée dans l’eau. [on vous avait dit de ne pas lire l’horoscope]

TAUREAU (spécial citation VAN DAMME )
Amour : « On est tous homos ».
Gloire : « La vie, c’est mourir aussi. »
Beauté : « Un biscuit, tu me diras, ça n’a pas de spirit, c’est juste un biscuit. »

GÉMEAUX
Amour : Votre libido n’est pas au top. Mais comme on dit, l’important, c’est de participer !
Gloire : L’embarras du choix ne vous laisse finalement pas beaucoup de choix.
Beauté : Force est de constater que les Gémeaux sont les plus sexy cette semaine.

CANCER (mais cette semaine, vous êtes un Bogdanov)
Amour : Tel Igor Bogdanov, la différence d’âge ne sera pas un frein entre vous. (Sa chérie a 44 ans de moins que lui, mais bon…).
Gloire : Ne nous mentons pas, comme diraient les Bogdanov.
Beauté : Vous finirez avec la même bouche que les Bogdanov.

LION
Amour : Retournez pleurer sous les jupes de la femme à barbe.
Gloire : Vous avez la joie de vivre d’un Benjamin Biolay.
Beauté : Vénus vous rend tout mou de partout.

VIERGE
Amour : « Faut qu’j’te parle, c’est pas toi, c’est moi… blabla »
Gloire : D’après un récent sondage, 100 % des Vierges ont une chance de mourir un jour.
Beauté : Avast dit que votre base virale a été mise à jour.

BALANCE
Amour : Que de peine me fait votre malice.
Gloire : à Satan.
Beauté : Bah alors King Kong, va falloir faire quelque chose au niveau de la pilosité là.

SCORPION
Amour : Plantez la graine mes petites marguerites, vous êtes fertiles.
Gloire : Vous êtes fourbe comme un poney.
Beauté : Vous avez un air de Boustiflor.

SAGITTAIRE
Amour : Vous êtes bloqué(e) au péage de l’autoroute de l’amour.
Gloire : D’ailleurs, passez la seconde au boulot. On dirait un bulot sous Lexomil.
Beauté : Petite ride deviendra grande.

CAPRICORNE
Amour : Cupidon vous laisse tomber. Eh ouais, c’est ça de croire à un p’tit bonhomme tout nu qui vole avec un arc.
Gloire : Vous avez la démarche d’un dromadaire fatigué.
Beauté : Oula, c’est quoi, là, sur votre cou ?! Ah, au temps pour nous c’est votre tête.

VERSEAU
Amour : Moi j’vous aime. Mais je suis le seul.
Gloire : Vous vous souvenez quand votre vie n’était pas réglée par l’horoscope tmv ? Le bon vieux temps. Innocence, pureté, fraîcheur de vivre, Hollywood chewing gum.
Beauté : Vous avez la prestance d’un méchoui.

POISSON
Amour : Les Poissons ne connaissent pas l’amour. Un poisson, ça fait juste blop-blop en nageant bêtement en rond dans un aquarium.
Gloire : Pas d’bol, vous serez réincarné(e) entre ongle incarné.
Beauté : Beeeh, ça sent comme chez mémé dans votre chambre.

La citoyenneté sur les planches

La compagnie de théâtre l’Échappée Belle a travaillé sur la citoyenneté afin de proposer un spectacle documentaire, Les clefs du paradigme. Tmv a assisté aux répétitions.

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Non loin du bourg de Mettray, dans un lieu qui ressemble, à première vue, à un parc, l’allée de marronniers montre le chemin de l’église. Un village dans un village. Les bâtiments qui entourent le parc portent les stigmates des années écoulées. Sur la porte d’une des habitations de la propriété privée une affiche, discrète, est posée : « Compagnie l’échappée belle ».

Depuis trois ans, la troupe a posé ses valises ici, à l’Institut thérapeutique éducatif et pédagogique (ITEP). Il était peut-être écrit quelque part qu’une troupe de théâtre finirait par élire domicile en ces murs. En 1926, l’endroit accueillait le futur dramaturge Jean Genet, alors âgé de 15 ans. Accueillir n’est probablement pas le bon terme puisqu’à cette époque, et ce depuis 1839, il s’agissait d’une colonie agricole pénitentiaire. Mais les temps ont changé.

Aujourd’hui, la compagnie l’Échappée belle met en place des ateliers-théâtres au sein de l’établissement. C’est une manière pour ces adolescents qui souffrent de troubles du comportement de trouver une autre voie d’expression. « Nous connaissons l’évolution des uns et des autres. Depuis trois ans, nous voyons la transformation. Même les enseignants et les éducateurs nous le disent », assure Didier Marin, comédien. Depuis octobre, les acteurs travaillent autour de la problématique du harcèlement et de la discrimination. Ce dernier est aussi un des thèmes abordés dans leur spectacle documentaire sur la citoyenneté.

La citoyenneté ? Vaste programme. Qu’est-ce-que c’est ? Que représente-t-elle ? On la trouve partout, autour de nous. Pour réaliser ce spectacle, les comédiens ont dû comprendre ce qu’elle, dans notre société, représentait. Un travail de préparation de plus d’un an.

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Les quatre comédiens ont apporté leurs trouvailles, leurs idées. Sur certains points, ils se sont rapidement entendus. Parler de la devise « liberté, égalité, fraternité » leur semblait inévitable, tout comme parler du drapeau tricolore. Le texte n’est pas écrit noir sur blanc. Les fiches de répétitions sont une succession de mots clés. Seuls quelques poèmes sont intégralement écrits. Les clefs du paradigme, ils ne l’ont pas réellement conçu comme une pièce de théâtre. Diverses situations, diverses scènes complémentaires, viennent illustrer la thématique. Au fur et à mesure d’improvisations, la ligne directrice devient de plus en plus palpable. Des mots font naître des improvisations qui, elles-mêmes, font naître une écriture. Le spectacle s’est créé autour de témoignage, de rencontres, d’interviews.

Philippe Ouzounian, comédien et directeur artistique de la compagnie l’Échappée belle, est allé à la rencontre d’un migrant afghan et d’un migrant saoudien. Il voulait connaître leurs histoires et raconter leurs parcours. « Nous abordons la question de l’accueil des migrants de façon frontale », constate Didier Marin. Un sujet qui leur tient à cœur. Souvent, une des premières sources d’inspiration est notre propre histoire. Pour eux, cela a été le cas. Philippe Ouzounian est petit-fils d’immigré arménien, Didier Marin, fils d’immigré espagnol. Leur histoire, il la raconteront aussi sur scène. Pour l’instant, seuls les murs de leur salle de répétition sont témoins de ces récits.

Simplicité, humour

C’est en empruntant un escalier qu’on accède à leur lieu d’expression. Les marches en fer donnent un côté industriel à la pièce. À l’étage, des traces sont visibles sur le sol. Ce sont les marques d’anciens murets qui séparaient les box de l’ancien dortoir. Au fond, la pièce est délimitée par des murs peints en noir. « Les jeunes de l’ITEP ont restauré le lieu. Ils ont refait l’isolation, la peinture. Ils ont installé l’électricité… », détaille Philippe Ouzounian.

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Pour ce nouveau spectacle, pas de fioriture dans le décor mais de la simplicité. Ils ont conçu la mise en scène de ce nouveau spectacle avec les moyens du bord. « Un décor léché provoquerait un décalage avec la spontanéité de la pièce », note-t-il. Des journaux viennent symboliser la liberté de la presse, les marinières viennent rappeler les couleurs du drapeau… Au même étage, le tableau vert de l’ancienne salle de classe a été conservé.

Mais il ne faut pas s’y méprendre. Ce n’est pas une leçon sur la citoyenneté que propose la compagnie de l’Échappée belle. Les quatre comédiens ne tiendront en aucun cas le rôle de professeurs. Leur but, à travers ce spectacle documentaire, n’est pas d’apporter des réponses aux spectateurs. Ils veulent qu’ils se questionnent sur la citoyenneté. Le tout avec humour et légèreté. Car oui, nous pouvons rire de sujets aussi sérieux que le droit de vote, la discrimination à l’embauche ou encore l’égalité entre les femmes et les hommes.

Lundi 18 juin, 14 h et 18 h, Gymnase Rabière 1, Joué-lès-Tours. Gratuit. Ouvert à tous.

It It Anita: « J’espère qu’on aura l’occasion de tourner un peu plus en France. »

Ne leur demandez pas pourquoi ils s’appellent comme ça. Ils ont tout un tas d’histoires à raconter autour du nom du groupe. Surtout, ils veulent laisser planer le mystère. Leur single Another canceled mission est sorti au mois d’avril. L’album, lui, est prévu pour le mois d’août.

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Au départ, It it Anita ce sont deux membres, Damien et Mike. Comment on passe d’un duo à un groupe ? 

Damien. Au début, il n’y avait même pas de chant. On était parti sur quelque chose de plus instrumental genre post rock. On ne savait pas trop où on allait. Puis il fallait faire un concert. On avait des bribes de morceaux. On a répété à deux avec une section rythmique. C’est là que les morceaux ont commencé à prendre forme. Le bassiste et le batteur ont amené leurs influences math rock et rock. Au fur et à mesure, le groupe s’est construit avec des nouveaux membres. Tout comme là, depuis que Bryan [batterie] et Elliot [basse] sont dans le groupe, il y a un côté encore plus dur qu’avant. 

J’ai l’impression que vous ne tardez pas entre deux EP. C’est dû à quoi ? Il y a une sorte d’urgence comme dans vos morceaux ? 

Mike. On fonctionne souvent à l’instinct, en faisant sûrement des erreurs mais bon…

D. Et puis on était un peu visionnaire. On sentait, déjà à cette époque, que l’industrie changeait et qu’il fallait avoir une actualité un peu constante pour exister. Surtout quand on était personne comme nous. Quand on est un groupe qui n’a pas vraiment de visibilité sur les grands médias, il faut toujours balancer de nouvelles choses. On a eu cette discussion dès le départ. On s’est dit qu’il fallait faire des albums plus courts mais plus réguliers.

M. Et puis ça revient moins cher de faire un EP plutôt qu’un album où tu es pendant trois mois en studio.

Vous sortez un album en août, deux ans après la sortie de votre dernier EP. Vous vous êtes plus investis dedans ? 

D. C’est plus pour des raisons stratégiques. En réalité, il était prévu pour octobre dernier. On devait sortir le premier single en juin dernier pour annoncer l’album qui allait suivre en octobre. Finalement, on a trouvé un label, Vicious Circle. En discutant avec eux, on s’est rendu compte qu’on ne pouvait pas le sortir si vite. Ce ne sont que des questions de stratégie, mais l’album est prêt depuis janvier.

Vous avez créé votre label il y a un peu plus de deux ans. Pourtant, aujourd’hui, vous sortez votre album sur un autre label. Pourquoi ? 

D. Au départ, la volonté de notre label, c’était de sortir notre EP Recorded by John Agnello. On avait cherché des labels qui finalement étaient un peu intéressés, mais cela ne rentrait pas dans leur planning annuel. On a créé notre propre label, mais ça reste un petit label indépendant. Il a seulement deux ans. Forcément, il n’a pas la même force de frappe qu’un label qui existe depuis vingt ou trente ans. Le fait d’avoir eu cette chance de bosser avec eux, ça nous permet aussi d’être un peu plus ancrés en France. Le fait d’avoir un label français qui a cette aura et cette importance va nous permettre d’asseoir un peu plus le groupe en France.

M. Ce qui était dur, et ce qui l’est encore je crois, c’est qu’on fait un peu une musique de niche. On est dans un petit pays, une petite région donc ce n’est pas facile. Il n’y a pas beaucoup de lieux où jouer. C’est une grosse différence avec la France je crois. Ici, tu peux faire de la musique un peu plus particulière et plus pointue, mais avoir quand même des centaines de lieux où jouer. J’espère qu’on aura l’occasion de tourner un peu plus en France.

Désobéissance : l’amour interdit

Adaptation d’un roman de Naomi Alderman, Désobéissance raconte le retour de Ronit, une jeune femme juive-orthodoxe, dans sa ville natale suite au décès de son père. La communauté juive est alors troublée par sa réapparition mais aussi par les sentiments qu’elle éprouve pour sa meilleure amie, mariée à un rabbin.

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Filmer l’amour lesbien et les rapports humains – ainsi que leurs contradictions – dans un environnement pétri de dogmes, c’est ce que fait Sebastián Lelio dans cette adaptation du roman éponyme de Naomi Alderman.

Désobéissance (Disobedience en VO) prend pour cadre la communauté juive-orthodoxe de Londres. On y suit Ronit, une jeune femme qui retourne chez elle pour les funérailles de son père. Mais son retour n’est pas forcément bien perçu. D’autant qu’elle va avouer à son amie les sentiments qu’elle éprouve pour elle…

Il se dégage de ce Désobéissance une mélancolie profonde, une atmosphère grisâtre et terne, froide même, résumant finalement ce qu’il se passe dans le cœur et l’âme des protagonistes. Dans ce film très lent (trop), les pulsions charnelles se mélangent à la foi. De par leurs tourments intérieurs, les êtres sont déboussolés. Et, donc, désobéissent.

Dans ce tourbillon d’insoumission, dans cet environnement étouffant, les comédiennes brillent. Le duo formé par Rachel Weisz et Rachel McAdams est aussi brûlant que solaire. Impeccable, le tandem parvient, avec une parfaite sensibilité, à faire naître une tension sexuelle palpable mais tout en nuance.
Ce qui débouche d’ailleurs sur une extraordinaire scène d’amour poignante d’érotisme. Un lyrisme et une sensualité qu’on aurait toutefois aimé plus présents au cours du long-métrage.

Car il manque à Désobéissance ce raffinement émotionnel, ce côté direct qui aurait nourri ce drame contemporain autour d’une histoire d’amour impossible dans une communauté religieuse.
Finalement, Désobéissance ne serait-il pas un peu trop sage ?

> Drame/romance, de Sebastián Lelio (USA). Durée : 1 h 54. Avec Rachel McAdams, Rachel Weisz, Alessandro Nivola…
> NOTE : 3/5

VSSVD: « Le rap est la descendance de la chanson française »

Leur groupe s’écrit VSSVD mais prononcez-le Assad, « le lion » en arabe. Qualités littéraires et influences jazzy font de ce quintet de hip-hop acoustique une pause poétique. Présent au festival Aucard de Tours, tmv est allé à leur rencontre.

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Écrire des textes en français était important pour vous ? 

Vincent. Je suis issu d’une famille de la chanson française. Mon père est chanteur depuis plus de cinquante ans. Mon grand frère a accompagné, pendant très longtemps, Loïc Lantoine qui a été une figure de proue de la scène française. J’ai été éduqué à coup de chanson française. Pour moi, le rap est la descendance de la chanson française. Avec Romain, le pianiste, on avait la volonté d’accompagner un rappeur sur des textes en français. Je connaissais Alex [Bash] depuis longtemps, je savais qu’il avait une grande culture hip-hop. On lui a proposé d’écrire des textes et on a découvert une petite pépite.

Tu as fait des études littéraires ? 

Bash. J’ai toujours aimé écrire. Quand j’étais plus jeune, j’avais mon petit blog de poèmes. Ma mère écoutait énormément de Brassens. Après, cette écriture est venue aussi parce que Vincent m’a poussé. Au début, je ne pensais pas pouvoir réellement le faire. Je ne pensais pas en avoir l’envie. Je ne pensais pas aimer ça. Petit à petit, je me suis aperçu que ça me faisait du bien, que ça m’amusait pas mal aussi et que j’étais bon à ça.

Tu parlais de Brassens, dans votre deuxième EP, Hypertendresse, il y a le morceau La complainte du pornographe. C’est un clin d’œil à la chanson Le pornographe de Brassens ? 

B. Tout à fait. Il y a pas mal de clins d’œil à des artistes de la chanson française dans mes textes.

V. D’ailleurs, il y a une punchline de Bash qui dit « Nous, c’est Brassens qu’on aime alors embrasse-les tous ». C’est une chanson de Brassens.  Sur votre EP, une chanson interpelle : Chatila. Elle fait référence au massacre de Chatila.

C’est un morceau très dur. Pourquoi écrire sur un tel sujet ? 

B. Le film Valse avec Bachir m’a pas mal retourné. C’est une situation qui est complexe, tendue, violente. Pourtant, il y a une beauté et une poésie qui se dégage de tout ça. Je trouvais le film poétique, esthétique. J’ai tiré cette poésie du film pour en faire un morceau. Ce qui est compliqué, c’est de rendre poétique l’horreur de la situation. Et puis, globalement, je suis assez fasciné par le Liban. Historiquement, c’est un pays qui a énormément mélangé les communautés. Pour moi, un des défis du XXIe siècle est de pouvoir vivre ensemble, entre communautés.

V. Après, musicalement, on ne veut pas se revendiquer comme un groupe engagé. Ce morceau raconte juste un drame.

Vous pourriez faire des morceaux politiques ? 

V. Entre nous, on discute beaucoup de politique, mais ça ne va pas être un des critères artistiques d’Assad. On ne s’interdit pas un jour de le faire, mais pour l’instant, ce n’est pas notre objectif. Il y en a qui le font très bien, il y en a qui le font très mal. Quand c’est mal fait, c’est souvent très maladroit. On n’a pas envie de prendre ce risque là.

B. À chaque fois, on essaie de raconter une nouvelle histoire. Si on a de la poésie à tirer de tout ça, on le fait. Mais on n’a pas réellement de démarche politique. On est plus poétique que politique.

Marche des fiertés : l’affiche de la discorde

Des associations anti-IVG et contre le mariage pour tous sont en colère contre l’affiche de la Marche des fiertés à Tours. Pour le centre LGBT Touraine, il s’agit d’une pseudo-polémique et rappelle que dans cette affiche, on y voit surtout l’Amour.

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Cela fait bien des semaines qu’on la voit un peu partout. Pourtant, elle ne provoque des remous que depuis vendredi.

Elle ? L’affiche de la Marche des fiertés qui se déroulera le 16 juin, à Tours. En cause, un visuel qui, pour ses détracteurs – les mouvements anti-IVG et contre le mariage pour tous – rappellent « une Vierge Marie revisitée » et, surtout, un slogan « PMA : un droit, un choix » qu’ils estiment insultant.
« L’affiche d’annonce de la Gay Pride blesse profondément les familles tourangelles », ont écrit AFC, Tous pour la famille et Alliance Vita dans un courrier adressé au maire.

Christophe Bouchet a répondu que « l’affiche de la LGBT Touraine, association dont je respecte les engagements, a publié une campagne inutilement provocatrice, d’autant qu’elle affiche le soutien de la Ville de Tours sans concertation autour de cette communication » (les logos de la Ville et du département y figurent, NDLR).

Le conseil départemental, lui, a estimé « ne pas avoir à porter d’appréciation sur le visuel ».
« Une pseudo polémique », a quant à lui répliqué le centre LGBT Touraine qui par ailleurs précise sur sa page Facebook : « Un grand merci pour vos messages de soutien ! Pour dire non aux réacs et aux intégrismes, défilons à la Marche des fiertés ! »

Pour rappel, en 2017, les actes LGBTphobes ont augmenté de 5 %. A Tours, de 400 visites par an au centre LGBT il y a 4 ans, le chiffre a grimpé à… 1 500.

>> Marche des fiertés, le 16 juin à Tours. Rendez-vous à 15 h au Château de Tours ! 

Concrete Knives : « La musique est devenue notre métier »

Ce n’est pas la cheville fracturée de Nicolas Delahaye, guitariste et chanteur de Concrete Knives, au côté de Morgane Colas, qui a empêché le groupe de monter sur la scène d’Aucard. En 2018, ils reviennent avec Our Hearts et un style toujours reconnaissable. 

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Cinq ans séparent votre premier album du second, pourquoi tant de temps ? 

Nicolas Delahaye. On est très très lent en règle générale. Mais ce n’est pas un défaut en soi. On a la liberté de faire un peu ce qu’on veut sur nos disques. On jette énormément de choses.

Morgane Colas. On ne garde que le meilleur.

N. D. Les gens attendent des choses régulières. Les normes, c’est un album tous les deux ans. Et puis je pense qu’on en avait aussi plein le cul. On a tourné trois ans non-stop. C’était éreintant. 

Il vous fallait prendre du recul. Comment expliquez-vous votre ascension ?

N. D. Avant d’aller jouer aux Trans Musicales, on avait que des démos. Le concert a été super. D’un seul coup, la musique est devenue notre métier. Ça a fait boule de neige. Les gens ont commencé à parler de nous. De fil en aiguille, il y a eu de gros festivals en 2011. On est allé à Montréal et on a rencontré le label anglais. Ça s’est enchaîné tellement vite… On enregistrait, on tournait, on enregistrait, on tournait… Ça a été dur.

Vous n’avez jamais frôlé le burn-out ?

Concrete Knives : Oh si !

M. C. On est tous devenu un peu fou. 

N. D. Ça a laissé des séquelles. 

M. C. La vie de tournée est particulière. Tu n’es jamais chez toi, tu n’as plus trop de repères. A la fin, tu ne sais plus qui tu es. 

Une de vos musiques de votre premier EP a été utilisée dans une publicité. Vous avez fait des morceaux pour le film Les Profs 2. Qu’est-ce que cela vous a apporté ?

M. C. Quand on joue « Brand New Start » en concert, certains reconnaissent. Mais je crois que les gens qui écoutent notre musique sont issus d’une génération qui ne regarde pas beaucoup la télévision. Pour ce qui est de la bande originale du film Les Prof 2, c’était vraiment une expérience à part. Cela nous a permis, pendant ces cinq ans, de se retrouver autour d’un projet sans prise de tête.

N. D. A ce moment-là, on était au cœur de l’écriture et de la composition de l’album qui était très complexe.

M. C. Quand on te commande quelque chose, il y a moins d’enjeux personnels et artistiques. Et puis ça rapporte de l’argent. Cela nous permet d’être producteur de notre musique. L’argent qu’on a récupéré, on l’a gardé pour les projets du groupe. Quand tu es un groupe indépendant, financièrement, la vie de musicien est très difficile. Tu ne vas pas dire non à un contrat qui te permet de continuer de faire de la musique.

Vous avez une puissance musicale mais aussi vocale lorsque tout le groupe se met à chanter. C’est presque un hymne que vous proposez. 

N. D. Ce sont les chansons populaires qu’on reprend dans les stades de foot. Dans notre musique, il y a quelque chose de très direct et spontané. Très peu de mots très peu de choses. Et puis il y a notre énergie qui nous appartient. Les gens le ressentent.

Chanter en anglais s’est tout de suite imposé à vous ? 

N. D. Je ne dis pas que je sais bien écrire en anglais mais une chose est sûre, je ne sais pas écrire en français. Je peux t’écrire trois phrases avec des rimes, mais les mettre en musique, je n’y arriverai pas.

M. C. Je ne suis pas d’accord avec toi, on a fait des choses genre « Anorak »…(rires) Non mais franchement, je suis sure que tu es capable d’écrire en français.

N. D. Ça ne m’intéresse pas. Je pense aussi que c’est par pudeur. C’est facile de se déguiser derrière l’anglais. J’ai vécu à travers le poids du français qui était très important. Dans mon histoire, elle est très forte. Dans ma famille, on fait très peu de fautes d’orthographe. La langue est quelque chose de précieux. C’est une forme de distinction. C’est peut-être pour ça que je n’y touche pas. Peut-être par crainte. Quand on a commencé, on faisait partie de cet élan de groupes européens qui chantaient en anglais. Maintenant, les choses ont changé. Artistiquement, musicalement, les gens se replient sur leur culture. À l’époque c’était différent. Je n’ai pas envie d’être nostalgique ou quoi que ce soit mais on était fier d’être français, de chanter en anglais et de tourner à l’étranger.

Thé Vanille : « Ce n’est pas juste une aventure musicale »

Qu’on ne s’y trompe pas, écouter Thé Vanille à l’heure du tea time, c’est un coup à s’ébouillanter. Le groupe tourangeau propose une plongée dans un monde parallèle où folie et maîtrise musicale sont les reines du jeu.

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Vous n’avez pas vraiment l’air de carburer à la théine pour un groupe qui s’appelle Thé Vanille ?

Valentin. On boit que de l’eau, on est des gens assez sains. (rires)

Théo. Thé Vanille c’est un peu comme « Ceci n’est pas une pipe » de Magritte. Ou encore la pochette de l’album « Contra » du groupe Vampire Weekend où il y a la photo d’une jeune fille alors que le groupe est composé que de mecs. Avec Thé Vanille, il y avait aussi cette volonté. Cela renvoie à quelque chose de léger qui est loin de ce qu’on fait réellement.

Valentin. A côté de ce groupe, on avait des projets musicaux qui étaient doux et dark. Avec Thé Vanille, il y a l’idée du côté sucré. On avait envie de faire quelque chose de plus ensoleillé, plus enjoué, énergique. Et puis il y a nos histoires. Nos personnages se sont rencontrés au petit-déjeuner, dans un motel. Nous nous sommes tous retrouvés autour d’un thé vanille. C’est autour de ce thé qu’il y a eu la fondation du groupe. 

Tu parles d’histoire, de personnages, vous vous êtes construit une sorte d’imaginaire autour de Thé Vanille ? 

Nastasia. Une mythologie. Une mythologie qu’on continue à écrire. Ces histoires sont notre principale source d’imagination. On ne voulait pas juste proposer un groupe de musique lambda qui fait du pop rock. On voulait proposer une aventure que les gens pouvaient partager avec nous. 

T. Ce n’est pas juste une aventure musicale. On a d’autres médium. On a fait ça un peu à la manière de Gorillaz. C’est un peu notre carburant à nous cette mythologie. 

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Vous avez créé le groupe en 2016. Vous vous êtes rapidement fait remarquer. 

N. Ça fait deux ans que le groupe existe, mais en réalité, on fait tous parti du monde musical tourangeau depuis un moment. On a tous eu des projets annexes. On ne sort pas de nulle part. Ça nous a permis d’être localement rapidement identifiés par les professionnels. 

T. C’est aussi grâce à notre investissement. C’est la réunion de trois têtes pensantes, motivées à 100 % par le même objectif : développer un groupe de musique. Tout était dans nos têtes. On savait dans quel ordre faire les choses. Dès le début, on a beaucoup bossé. Le set s’est fait en 3 mois et directement après, on a commencé à faire des concerts. On se voyait quatre ou cinq jours dans la semaine pour répéter. 

Qu’est-ce qui fait que le public a tout de suite adhéré ?

V. L’objectif de ce projet était de faire du live et de le faire bien. Cet engouement est aussi dû au fait que sur scène, on donne tout. C’est aussi ça que les gens retiennent. Peut-être même plus qu’autre chose. Sur Internet, on a juste un petit EP et deux trois titres. Ce n’est pas comme si on avait sorti un énorme album qui avait fait un carton. Pour l’instant, les personnes qui viennent nous voir viennent voir des choses qu’ils ont vues sur scène.

Vous avez sorti votre EP Motel Vanilla en 2017. De nouveaux projets ? 

T. On a de nouvelles compos. On espère que quelque chose sortira en 2019, mais un de nos mots d’ordre est « pas de précipitation ». On a envie que ça dure. L’idée, c’est d’aller chercher un public, de le fidéliser et de faire durer l’histoire le temps qu’elle devra durer. 

Girls in Hawaii : « Nous avons une certaine forme de pudeur »

Après quinze ans d’existence et seulement quatre albums, le groupe belge Girls in Hawaii revient avec Nocturne. On les a rencontrés avant leur passage à Aucard.

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Votre premier album est clairement influencé par plusieurs groupes comme Radiohead ou les Pixies. C’était une manière de se rassurer ? 

Antoine Wielemans. Pas vraiment. Pour nous, c’était un hommage. On écrivait à deux. On avait des influences différentes. Alors ça donne une espèce de salade folle musicale. Sur les albums qui ont suivi, on a fait plus attention. On a développé quelque chose, un truc qui nous est propre.

D’un album à l’autre, on a l’impression de redécouvrir le groupe. Vous mettez du temps entre deux disques. C’est un temps qui vous est nécessaire pour vous réinventer ? 

A.W. Certains remarquent qu’ils sont différents, heureusement. D’autres disent que c’est toujours du Girls in Hawaii. On a toujours mis beaucoup de temps entre nos disques. Les albums représentent des périodes différentes de nos vies. Quand tu passes de 25 ans à 30 ans et de 30 ans à 35 ans, dans la vie, tu vis des choses différentes. Musicalement aussi. C’est aussi l’ambition de ne pas se répéter. Quand tu travailles pendant trois ans sur la réalisation d’un disque, que tu tournes pendant deux ans, tu es un peu gavé. Ce dont tu as le plus envie, c’est de faire quelque chose d’autre. Naturellement, tu essaies de te diriger vers quelque chose que tu n’as pas encore fait.

Avec cet album, on vous sent plus calmes, plus apaisés peut-être ? 

W.Le deuxième album a été compliqué à faire parce que le premier disque avait marché. Vouloir réitérer l’exploit met la pression. Il y a eu de grands moments de tension et de stress. Ces dernières années, on a simplement refusé que la musique puisse être un monde pénible. On avait vraiment souffert de la transformation du monde magique de la musique. Après le décès de Denis [NDLR: Denis Wielemans, batteur du groupe est décédé dans un accident de voiture en 2010], il y a eu une vraie fracture. Il a fallu opérer un vrai recommencement. Il faut se dire que ce n’est que de la musique. Il faut avant tout y trouver du plaisir. Tout le processus s’en ressent.

Dans vos textes, vous abordez rarement les choses de manière frontale. Je pense au morceau «  Blue shape » qui fait référence à Aylan, l’enfant retrouvé mort sur une plage turque. Après toutes ces années Girls in Hawaii reste encore pudique ?

A.W. C’est une caractéristique qui nous décrit bien. Nous avons une certaine forme de pudeur. Souvent, on essaie de planquer le sujet. On a toujours été plus basé sur l’aspect mélodique que sur l’aspect sens profond d’un texte. On ne ressent pas non plus une légitimité à parler de sujets complexes de manière très intelligente. Cela nous influence, ça fait partie du monde dans lequel on vit. On ne peut pas s’empêcher d’écrire là-dessus. Et en même temps, on n’a pas une grande vérité à donner aux gens. Notre façon de la traduire a été de créer un morceau qui va avoir une certaine force musicale, une certaine force dans l’émotion.

La musique vous anime, mais on a également le sentiment que l’art et le visuel ont une grande place dans votre musique. Que ce soit votre pochette de disque ou votre clip sur le morceau « Indifference »…

A.W. Pour nous, ce ne sont pas des sphères séparées. Dès le début, on travaillait avec un ami photographe. Il faisait en permanence partie du processus. Une pochette de disque vraiment très travaillée, ça donne envie aux gens de découvrir notre univers, de le comprendre. C’étaientt presque des œuvres en soi. Cela se prolongeait dans les clips, mais aussi dans les projections de film qu’on faisait pendant nos concerts. Tout était un peu mêlé. À un moment, on est un peu tombé dans les travers. Le visuel prenait trop de place. On se planquait derrière. Beaucoup de personnes nous disaient qu’ils voulaient davantage nous voir en train de jouer. À un moment, on a un peu plus assumé l’idée d’être un vrai groupe de musique.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=_Nngrup5jSc[/youtube]

Stand High Patrol: « L’expérimentation fait partie de notre démarche »

En 2017, Stand High Patrol publiait l’album The Shift, hommage au hip-hop des années 90. Le groupe puise son inspiration partout. Ce mélange des genres provoque un son unique qui leur a permis de s’imposer dans le milieu du dub.

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Vous avez une palette musicale extrêmement large. Ce que vous proposez est un style qui vous est propre ?

Rootystep. C’est ce que nous essayons de faire. Si on nous le dit, on est plutôt content. On s’influence de divers styles musicaux et on en propose quelque chose de différent.

Mac Gyver. Avec Rootystep, on s’est rencontré au lycée. On était tous les deux mélomanes. Le peu que je connaissais du reggae ne m’avait pas emballé. J’étais plus hip-hop et musique électronique. Rootystep m’a fait découvrir le sound system, un autre pan du reggae assez différent des groupes qui jouent sur scène. Après, on écoute de tout. On ne s’arrête jamais d’écouter de la musique. La musique qu’on fait est perpétuellement influencée.

Parmi toutes vos influences, il y a aussi le jazz. Cela a pu en surprendre voire en dérouter plus d’un. Le jazz coïncide avec ton arrivée Merry ? Comment s’est faite cette collaboration ?

Merry. Avec Mac Gyver, on se connaissait depuis quelques années. Au début, les sonorités de Stand High Patrol étaient plus électroniques, dub digital. Puis ils ont commencé à utiliser de plus en plus de samples de batterie jazz. Pour le deuxième album, ils pensaient déjà à faire intervenir un cuivre. Depuis quatre ans, je suis tout le temps avec eux.

M.G. Petit à petit, Pupajim [le chanteur du groupe] a eu un penchant pour le jazz. Écouter du jazz était devenu son obsession. Avant même de penser à Merry, Pupajim voulait déjà que ce deuxième album soit orienté jazz.

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Est-ce qu’on peut dire que vos albums sont des laboratoires dont vous êtes les chimistes ? On a l’impression qu’avec vos sons, vous expérimentez de nouvelles choses ?

M.G. L’expérimentation fait partie de notre démarche, autant dans les choix d’influences que dans l’équipement que dans les choix des morceaux. Les disques qui sortent dans le commerce, tu peux les écouter où tu veux. Mais à côté de ça, on compose des morceaux uniquement faits pour le live. Il y a des morceaux qu’on va jouer qu’une fois, parce qu’on sait qu’il sonnera bien à fort volume et pas forcément sur un disque. C’est une autre manière d’appréhender la musique. On pense surtout au moment où on va le jouer et pas forcément à comment il va être écouté à la longue. Un sound system a sa propre sono. Le matériel s’adapte au fur et à mesure de l’usage. Le son n’est jamais le même. A cause du matos, on est incapable de rejouer deux fois la même chose. Après, c’est aussi comme ça qu’on aime jouer.

Quand on est un sound system, on a l’habitude de jouer plusieurs heures. Ce système de festival où vous avez une heure de show n’est-il pas un peu frustrant ?

R. On ne va pas dire que c’est frustrant, mais différent.

M. Plus le set est cours, plus on le prépare. On aime bien avoir des sets de deux heures voire trois pour pouvoir montrer notre palette musicale.

M.G. C’est dur de faire voyager les gens en une heure mais d’un autre côté, ça nous permet d’aller directement dans des choses plus efficaces. On n’aime pas avoir des sets formatés. A chaque date, le set est différent. On essaie de se surprendre nous même pour essayer de surprendre le public.

R. On essaie toujours de laisser une place à l’improvisation.

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Chroniques culture #57

De la BD complètement déjantée, de la BD (bis) plutôt nature, des gens tout nus, un départ dans Walking Dead et le DVD de Revenge : voici les chroniques culture de la semaine.

LES BDS
PAUSE_ECRANS_BD2>LES SURVIVANTS DE LA RÉVOLTE FINALE DE L’APOCALYPSE…
Bon. Il est vrai qu’on ne s’attend pas à un instant de poésie quand on lit le titre « Les survivants de la révolte finale de l’apocalypse : l’ultime prophétie de la sorbetière perdue » (qui fera plus long?) ! Et c’est tant mieux, car c’est exactement ce que l’on attend de cet album déjanté, délire cartoonesque (éditions Delcourt) signé Allan Barte. Dans cet univers post-apocalyptique coloré, l’auteur entraîne Shalindra et sa bande dans une pseudo-rebellion qui va entraîner une belle pagaille. Le trait est naïf, quasi enfantin, renforçant alors l’irrévérence de la BD (certaines scènes ne sont pas si innocentes que ça), lorgnant parfois vers l’humour noir. Un savoureux mélange de Hunger Games et de Mad Max foutraque et désopilant, version wtf, où l’on croise des clowns, des anti-héros, un type en slip en cuir et un singe qui tabasse les gens avec ses cymbales. Oui, rien que ça.
A.G.

>TRÈS NATURE… PAUSE_ECRANS_BD
Avec The End (éditions Rue de Sèvres), ZEP, le dessinateur de Titeuf, nous livre de nouveau un album très personnel. Ce célèbre morceau des Doors sert de toile de fond à un superbe conte écolo, mâtiné de thriller, qu’on lit la mâchoire pendante jusqu’au bout. Car ZEP met ici en scène des personnages, certes, mais aussi des arbres dotés d’intelligence et de langage propre, le tout dans une ambiance de fin du monde très réussie.
L’écologie est vraiment devenue un objet qui fait sens comme en témoigne également le Tome 1 de Retour sur Aldébaran (Dargaud). Toujours signé par l’immense Léo, qui a redonné ses lettres de noblesse à une SF humaniste et généreuse où la nature est omniprésente, ce retour est une franche réussite.
On terminera avec le tome 11 du Bouncer, L’ Échine du dragon (Glénat) où Boucq nous livre un western dantesque aux paysages sublimes dans une nature exaltée.
Hervé Bourit

SÉRIE TV
TOUS À POIL !
Le 7 juin, la chaîne OCS diffusera Nu, sa nouvelle série d’anticipation interdite aux moins de 16 ans. Olivier Fox y filme la France de 2026, où la nudité est devenue obligatoire. Le pays est apaisé, jusqu’au jour où un jeune garçon habillé est retrouvé tué. Lucie (Malya Roman) et Franck (Satya Dusaugey) vont alors mener l’enquête. Problème : Franck sort tout juste du coma et ne connaît pas la vie tout nu. Il doit alors s’habituer au regard des autres. Il va sans dire que les comédien(ne)s jouent très dénudés dans la série…

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THE WALKING DEAD
UNE STAR SUR LE DÉPART ?
Rien d’officiel, mais d’après le magazine Collider, Andrew Lincoln — Rick dans The Walking Dead — s’apprêterait à quitter la série. Il ne devrait jouer que dans quelques épisodes de la saison 9, avant un départ définitif. Est-ce parce que le tournage se déroule à Atlanta et que l’acteur vit à Londres ? La raison n’a pas été dévoilée. En tout cas, cela devrait être une bonne nouvelle pour Norman Reedus (Daryl) qui pourrait ainsi renégocier son contrat pour devenir tête de la série et empocher… 20 millions de dollars par saison.

LE DVD PAUSE_ECRANS_DVD
REVENGE
Trois hommes mariés, dont l’un est venu avec sa jeune maîtresse, se retrouvent un soir. Mais tout bascule et la jeune femme finit gravement blessée. Elle va alors tout faire pour se venger… Malgré un postulat de départ vu et revu et un genre ultrabalisé du « revenge movie », le film de Coralie Fargeat réussit à se démarquer par sa mise en scène maîtrisée, une photographie aussi brûlante que son héroïne et son esthétique pop. Revenge dérive vers le brûlot féministe : une provoc’ brutale et gore (quel final !), prouvant que les séries B françaises en ont dans le ciboulot. Musclé, violent, excessif, Revenge s’imagine comme le Balance ton porc filmique version sanguinolente.
A.G.

Aurélie Gandit : l’art dansé

Aurélie Gandit a l’art dans la peau. Pour allier ses deux passions, l’histoire de l’art et la danse, l’artiste nancéenne crée des visites guidées chorégraphiées dans les musées et les centres d’art contemporain. Mi-juin, elle va danser sur « Les Nymphéas d’Olivier Debré » dans la galerie blanche du CCCOD.

© Matthieu Rousseau
© Matthieu Rousseau

BIO

Originaire de Nancy, elle vient de fêter ses 40 printemps, dont 36 de danse classique et contemporaine. Après une formation en histoire de l’art, elle a travaillé dans des musées et centres d’art contemporain. Mais sa première passion la rattrape : elle démissionne pour suivre une formation de deux ans dans la danse. Un jour, une idée émerge : « Pourquoi ne danserais-je pas ce que je raconte lors mes visites guidées au musée ? » Ainsi naît son concept de visite dansée.

CITATION

« L’art est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art. » Cette citation de Robert Filliou touche particulièrement Aurélie Gandit : « Les œuvres d’Olivier Debré se rattachent à la Loire et évoquent la puissance de la nature. Elles me font revenir à la nature. Chaque jour, lors de mes résidences au CCCOD, je vais sur les bords de Loire. L’art ouvre

le regard et l’attention sur la vie, qui se passe à l’extérieur du musée. »

VISITE DANSÉE

« Parfois je raconte comment j’interprète l’oeuvre ou ce qu’en disent les critiques, parfois je danse, parfois je fais les deux en même temps. Sans plateau, ni musique, ni jeu de lumière, je partage le même espace que le spectateur. Je ne danse pas les oeuvres, mais le discours sur les oeuvres. C’est un aller-retour perpétuel entre le corps et l’esprit : comment le corps ouvre le regard sur l’oeuvre ? Comment la réflexion et le discours nourrissent la danse ? »

COMPAGNIE

Elle crée la compagnie La Brèche en 2007 à Nancy. Son objectif : développer des projets chorégraphiques dans les musées et sur scène. Aurélie Gandit tisse des liens entre arts visuels, texte et danse. Parmi ses créations phares, des visites dansées au centre Pompidou de Metz et au musée des Beaux-Arts de Nancy.

OLIVIER DEBRÉ

« Je suis très impressionnée par l’exposition “ Les Nymphéas d’Olivier Debré» ” qui occupe la galerie blanche du CCCOD. La taille et la qualité des peintures permettent une immersion totale du corps physique et mental. Ces oeuvres abstraites, avec une référence sensible et subtile à la nature, invitent à la contemplation. Olivier Debré vivait l’art comme une expérience : il s’émerveillait face à la puissance du fleuve ou l’apparition d’un rayon de soleil. »

TOURS D’HORIZONS

Rendez-vous pour 4 visites dansées dans le cadre du festival de danse Tours d’horizons organisé du 5 au 16 juin par le Centre chorégraphique national de Tours (CCNT).
Jeudi 14 juin à 10 h 30, vendredi 15 juin à 19 h et samedi 16 juin à à 10 h 30 et 19 h au CCCOD. Paysages de la sensation.
Une visite dansée au Centre de création contemporaine Olivier Debré. Par Aurélie Gandit de la compagnie La Brèche (Nancy). Durée : 50 min. Tarif unique : 8 €. Réservation vivement conseillée auprès du CCNT.

Tours ‘N Man : le triathlon XXL en chiffres

Un triathlon XXL va avoir lieu à Tours, dimanche 10 juin. À cette occasion, tmv revient, en quelques chiffres, sur la course mythique de l’Ironman.

AGENDA-PHOTO10-TOURS'N MAN

L’IRONMAN, C’EST QUOI ?

C’est 226 km au total soit…

>3,8 km de nage : ce serait comme faire 76 longueurs dans une piscine olympique. Une promenade de santé pour ces athlètes.

>180 km de vélo : ce qui représente un petit Tours-Chartres à vélo. Par autoroute certes… Sinon vous pouvez faire 7 fois l’aller-retour Tours-Montlouis. Probablement moins dangereux.

>42,2 km (oui, bon, 42,195) : si faire un marathon vous semble déjà insurmontable, imaginez après avoir nagé et pédalé pendant plusieurs heures.

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Tours organise sa première édition du Tours’NMan, un triathlon XXL. Mêmes épreuves, et même distance qu’un Ironman, le label en moins.

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c’est l’âge d’Amaury Lafourcade, triathlète tourangeau. En 2017, il a bouclé son premier Ironman en Italie en 9 h 50’ et 53” s’assurant la première place de sa catégorie 18-24 ans. Une victoire qui lui permet de participer aux championnats deu monde 2018 à Hawaï.

9 286

en kilomètres, c’est, à vol d’oiseau, un peu plus que la distance entre Paris et Los Angeles. En 2015, Ludovic Chorgnon, habitant du Loir-et-Cher, a réalisé l’équivalent de 41 Ironman en 41 jours : 156 km de nage, 7 400 km à vélo et 1 730 km de course à pied. Un record français. Qui dit mieux ?

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1978

le premier Ironman de l’histoire a lieu, en 1978, à Honolulu. Tout est parti d’une bataille d’ego entre amis, un an auparavant. Nageur ? Cycliste ? Coureur ? Qui est le meilleur ? Autant juger sur pièces. John Collins, commandant de l’US Navy, avait participé, 3 ans auparavant, au premier triathlon américain (800 m/8 km/8 km). Avec sa femme Judy, ils décident de combiner les trois courses les plus dures d’Hawaï. Les épreuves que l’on connaît aujourd’hui. « Celui qui finira premier, nous l’appellerons l’Ironman.»

2019

Nice accueillera les championnats du monde de l’Ironman 70,3. Une première en France. Épreuve de 131 km (1,9 km de nage ; 90 km à vélo ; 21,1 km de course)

DÉPART LE 10 JUIN, PARC DES EXPOSITIONS DE TOURS
7 h : départs XXL et relais
8 h 30 : départs L et relais 12 h 35 : arrivée estimée des premiers du L
15 h 05 : arrivée estimée des premiers du XXL
17 h 30-18 h 30 : podiums du L, du XXL et relais
Plus d’infos sur toursnman.com ou sur la page Facebook 

On a testé La Rissole

Cette semaine, la rédac a fait un tour à La Rissole, un nouveau venu (depuis la mi-mai 2018) place du Grand Marché à Tours.

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On les connaissait pour leur Bistrot N’Home, situé à l’époque rue de la Serpe.
C’est désormais une nouvelle vie qui commence pour Laëtitia et Guillaume Dallay : place, désormais, à La Rissole, charmant petit établissement de 20 couverts qui a ouvert ses portes le 18 mai place du Grand Marché. Le Monstre peut donc maintenant observer la savoureuse cuisine du chef qui s’affaire à proposer une carte bistronomique.

Preuve en est, ce jeudi, nous nous décidons à tester le filet de canette rôti, accompagné d’un lit d’asperges et de pommes grenailles. Parfaitement cuite, cette viande de canard est pleine de douceur, tendre. Son parfum de gibier est prononcé et elle trempe dans un jus aux griottes qui rehausse le goût de la chair, quand les asperges vertes sont fondantes en bouche.
Accompagné d’un verre de Reuilly (une belle carte des vins), le tout nous revient à 23,50 € pour ce choix à la carte. Mais La Rissole propose aussi une formule express le midi, où tout arrive en même temps sur un plateau ! (Ce jour-là, c’était Vichyssoise de petits pois et hareng, cuisse de poulet à la moutarde et moelleux au chocolat).

Si le restaurant veut varier ses menus au gré des produits de saison, on retient aussi qu’il travaille avec le maximum de producteurs locaux. Un coup d’oeil à leur site internet suffit à s’en convaincre : de l’agneau de Touraine à Artannes au fromage des Halles de Tours en passant par les légumes de Saint-Genouph, La Rissole devrait satisfaire bien des palais.
Et à en voir le nombre déjà élevé d’habitués, c’est bien parti !

> La Rissole, 51 place du Grand Marché à Tours. Ouvert du mardi au samedi, midi et soir. Contact : 02 47 49 20 04 ou larissole.fr ou sur facebook

> Tarifs : Formule du midi à 16,50 €. À la carte : entrée + plat ou plat + dessert à 26 € ; entrée + plat + dessert à 32 €.

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Moaning: « Nous démarrons notre propre culte »

Avec ses influences post-punk, shoegaze et rock indé, le trio californien Moaning signe un premier album réussi. Tmv a pu les rencontrer hier soir, quelques heures avant leur passage sur la scène d’Aucard.

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Moaning a vu le jour il y a trois ans. Auparavant, vous jouiez dans différents groupes. Comment vous êtes-vous rencontrés ?

Sean Solomon. Avec Pascal, nous nous sommes rencontrés lorsque nous étions ados. Au lycée, nous avons commencé à jouer de la musique ensemble. 

Pascal Stevenson. Dans cette école, nous faisions probablement parti des quelques personnes hors cadre. Nous écoutions de la musique punk, de la musique indépendante. 

S.S. Andrew nous a rejoint plus tard. Nous l’avons croisé sur la scène indé de Los Angeles. Nous avions les mêmes centres d’intérêt, alors nous nous sommes très vite entendus.

Andrew Mackelvie. Je jouais de la batterie dans une église contemporaine.

S.S. L’église nous a réunis (rires) ! Façon de parler… Contrairement à nous, il a eu une éducation religieuse. Plus tu viens d’une famille chrétienne, religieuse, plus tu as envie de te rebeller contre ça. Maintenant nous démarrons notre propre culte. 

Vos paroles sont simples et efficaces. Cela peut parfois contraster avec ta voix un peu sombre. C’est un contraste sur lequel vous jouez ? Vous cherchez à le mettre en avant ? 

S.S. Personnellement, j’ai beaucoup été influencé par un groupe, Microphones, et j’aime les groupes lourds qui ont des paroles douces. C’est compliqué de définir la musique qu’on fait, mais clairement, on joue de ce contraste. 

Et pourquoi prendre Moaning (gémissement) comme nom de groupe ?

Moaning. Ce premier album, c’est surtout le lien entre le plaisir et la souffrance. Comment est-ce que les deux se mélangent ? Nous sommes issus d’une génération où beaucoup de familles ne fonctionnent pas. Des familles sont dissoutes. L’amour peut être mal interprété. Notre nom de scène est venu de l’ambiguïté du terme. Il y a une vraie dualité. On peut gémir de plaisir, mais aussi de souffrance.

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=qdNWCgnqeMY[/youtube]


Vous avez fait la première partie du groupe METZ. Comment ça s’est passé ?

M. C’était super. Nous avons fait une tournée de cinq semaines : trois en Europe et deux aux États-Unis. Nous avions déjà fait une tournée avec eux auparavant. Lorsqu’on écoute leur musique, ils ont l’air effrayants, mais en réalité, ce sont de vrais papas. 

Votre premier album, vous l’avez signé dans l’ancien label de Nirvana. Ça ne vous met pas une certaine pression sur les épaules ?

S.S. D’une certaine manière, oui. Après, cela nous donne une certaine légitimité. Et puis cela nous pousse à travailler plus, à être plus sérieux. Nirvana était mon groupe préféré lorsque j’étais enfant. C’est même pour ça que je me suis mis à jouer de la guitare. Maintenant, je me sens épanoui (rires).

Et vos futurs projets ?

M. Nous sommes en train de travailler sur notre prochain album. Ce sera un nouveau concept, un nouveau message. Tout le monde doit se tenir prêt à affronter ça. Il faut que les gens envisagent de rejoindre notre nouveau « mouvement religieux » sur lequel nous donnerons des informations plus tard !

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Horoscope WTF du 6 au 12 juin 2018

Le temps orageux des derniers jours n’a rien arrangé : l’astrologue est toujours de mauvaise humeur. Résultat, tout le monde prend cher cette semaine. Cadeau !

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BÉLIER
Amour : Jouez au docteur avec un(e) Balance. Graou.
Gloire : Vous allez attraper le rhume des foins. (car vous êtes un âne POPOPOOOO !)
Beauté : Félicitations, vous avez le poil doux comme un kiwi.

TAUREAU
Amour : Allez, on inverse tout cette semaine ! Les célibataires seront en couple et les gens en couple vont tous se faire larguer. Bisou.
Gloire : (ouais mais malheureux en amour, heureux au jeu ou je sais plus quoi)
Beauté : Bientôt l’été ! Génial, vous avez déjà la bouée, krrkrr.

GÉMEAUX
Amour : Vous simulez comme six mulets.
Gloire : Vous êtes ce que Robin est à Batman. Bref, vous êtes super chelou.
Beauté : L’acné n’est pas qu’un souvenir.

CANCER
Amour : Vous êtes protégé(e) par l’étoile Alioth qui, en arabe, vient d’Al Alya, signifiant queue grasse. Sympa, non ?
Gloire : Tsss, nettoyez-moi cet historique Google. Votre mère ne serait pas fière de vous !
Beauté : Vous êtes trop sexy pour cette planète. Laissez la chance aux autres.

LION
Amour : Bientôt, vous dormirez avec madame solitude. Et pan.
Gloire : Arrêtez de faire le dos rond. Vous êtes suffisamment bossu(e) comme ça.
Beauté : D’ailleurs, bossu(e) comme vous êtes, il suffirait de vous enlever les bras et les jambes pour que vous ressembliez à une madeleine.

VIERGE
Amour : Des ébats foufous en perspective ce week-end.
Gloire : Des abats tout mous en perspective ce week-end.
Beauté : Une coupe à la Abba en perspective ce week-end.

BALANCE
Amour : Vous faites la fine bouche alors que vous n’êtes qu’une fine mouche.
Gloire : Recyclez vos déchets (et donc votre dignité, turbo lol).
Beauté : La mode est aux strings cloutés. Sachez-le.

SCORPION
Amour : Vous la sentez la petite étincelle dans ses yeux ?
Gloire : Bah pas d’bol, c’est le reflet du soleil dans ses lunettes.
Beauté : MST en mai, chagrin en juin.

SAGITTAIRE
Amour : Vous êtes trop porté(e) sur la braguette.
Gloire : Dire que votre enfant finira en burrito… Quelle tristesse.
Beauté : Vos défenses immunitaires se portent bien. Pour le reste, on n’en sait rien et on s’en fout un peu à vrai dire.

CAPRICORNE
Amour : Il y a quand même de fortes chances que vous rencontriez un lamantin nommé Sébastien.
Gloire : La constellation du Jean-Kevin prédit un week-end honteux.
Beauté : Votre ressemblance avec un pédoncule est troublante.

VERSEAU
Amour : Grosse partie de jambes en l’air, sauf pour les cul-de-jatte.
Gloire : Les planètes sont formelles. Même Justin Bieber a arrêté de croire en vous.
Beauté : Snif. Sniiif… Snif. Beeeh, vous sentez bizarre.

POISSON
Amour : Au fond on vous aime bien. Mais alors vraiiiment au fond au fond.
Gloire : Vous touchez les ailes des oiseaux. Parce qu’aimer, c’est c’qu’il y a de plus beau.
Beauté : Les baloches en sacoche n’impressionnent plus grand-monde, vous savez.

L’art et la science, complices de longue date

N’opposez plus les cartésiens aux créatifs, les arts et les sciences ont évolué ensemble depuis des années. Et ce ne sont pas les projets qui se déroulent à Tours qui vous diront le contraire.

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Collage photo tmv (Photos Julien Pruvost + EZ3kiel)

L’art est-il moins nécessaire que la science ? Vous avez quatre heures. Allez, comme on est sympa à tmv et que le bac approche, on vous aide à réviser la philo. Car pendant que Parcoursup, Roland Garros et même Zidane tirent la couverture à eux, le monde artistique bouillonne à Tours. La Compagnie Off, emblématique des arts de la rue, se prépare à partir au Burning Man, les Petites machines poétiques d’EZ3kiel reviennent pour une dernière danse au Château du Plessis et le musée des Beaux-Arts a inauguré Sculpturoscope, une exposition réalisée par des laboratoires de recherche.

Trois projets, trois façons de voir l’art, mais tous, à différents degrés, liés aux nouvelles technologies et à l’innovation. Ce n’est pas nouveau me direz-vous ? Et vous aurez raison. Léonard de Vinci étudiait déjà toutes les sciences possibles pour réaliser ses œuvres à la perfection.
« Il n’utilisait pas seulement les techniques de perspectives, cet ingénieur militaire s’intéressait aussi à la physique, à l’anatomie, à la géologie ou encore à la théologie, pour comprendre tous les phénomènes qui composaient son tableau », explique Pascal Brioist professeur au Centre d’études supérieures de la Renaissance (CESR) à Tours. « La photo a aussi été une révolution en terme d’image, explique le conservateur du musée des Beaux-Arts de Tours, François Blanchetière. On a craint qu’elle supplante la peinture car elle représentait mieux la réalité, mais la peinture a su évoluer et se détacher de la représentation du réel. »

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L’expo Sculpturoscope (Photo Julien Pruvost)

Pour lui, la 3D est aussi en train de changer les choses, sauf que tout va plus vite qu’à l’époque de la première Boîte noire. « La 3D permet de passer du virtuel au réel, sans pour autant supplanter la création et la présentation de l’oeuvre originale », insiste-t-il. C’est justement ce que l’exposition Sculpturoscope explore.
Les chercheurs du CESR et le Laboratoire d’informatique fondamentale et appliquée de Tours (LIFAT) ont travaillé ensemble pour faire changer le regard porté sur les sculptures de la Vierge à l’Enfant, si communes et pourtant méconnues du public. Ils ont travaillé avec des scanners pour récolter des données nouvelles, des imprimantes 3D pour créer des statues à toucher ou encore des capteurs de mouvements pour une scénographie nouvelle. Le visiteur passif devient alors un visiteur actif et créateur.

C’est aussi l’idée qu’a eu il y a déjà neuf ans, le groupe tourangeau Ez3kiel, à travers le travail de Yann Nguema. Cet artiste couteau-suisse, passionné d’image, de musique et d’informatique, avait eu l’idée de promouvoir l’album « Naphtaline », dans un projet donnant la possibilité aux spectateurs de créer leur propre mélodie. Dix machines à la patine ancienne ont ensuite mis en valeur ces logiciels interactifs, agrémentées des technologies de pointe à l’époque (écrans tactiles, capteurs sensoriels) apportant une magie qui perdure aujourd’hui.

Mais contrairement à une « Joconde » qui reste quasi-immuable des siècles plus tard, cette forme d’art vieillit très vite. « C’est de plus en plus difficile de les réparer, ce sera leur dernière exposition, explique l’artiste qui travaille déjà sur de nouveaux projets présentés au Maif social Club à Paris. J’utilise des blocs de verre comme des écrans augmentés sur lesquels j’intègre des images interactives en 3D », résume l’artiste de 44 ans qui s’est inspiré du mapping qu’il réalise depuis quelques années.

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Et l’art vivant dans tout ça ? Lui aussi s’est enrichi des techniques de projection vidéo, à l’image des créations chorégraphiques d’Adrien Mondot et de Claire Bardainne. Les danseurs semblent se mouvoir dans des vagues de pixels, tantôt tourbillon tantôt vapeur.

À Tours, la Compagnie Off a utilisé une seule fois au cours de ses spectacles ce genre de techniques, dans ses Paraboles pour écouter « l’immensément lointain ». Cette année, la compagnie relève un nouveau défi technique en partant pour le désert de Black Rock au Nevada. Elle renouvelle son spectacle de Roues de couleurs grâce à des leds qui devront changer d’intensité, de rythme et de teintes selon la musique. Une compagnie « de la vieille école » qui continue à croire que l’art doit provoquer et rassembler les foules avant tout. « On a démarré dans les années 80 avec des grandes scènes, des acrobates… », rappelle le directeur artistique Philippe Freslon, qui constate que ces grandes formations sont plus difficiles à créer et à diffuser.

« On trouve des jeunes compagnies qui proposent du multimédia, des balades au casque, je ne dis pas que ça ne doit pas exister mais je trouve que l’aspect de rébellion n’existe plus. Les formes sont plus aseptisées, neutres, gentils, dit-il avant de conclure. Chez nous, tout est poussé et tiré par des garçons de piste, l’effort est constructif de l’état dans lequel se trouve le spectateur. » Des liens humains qu’aucune science ne pourra remplacer.

La Compagnie Off s’envole pour le Burning Man !

À trente ans, la Compagnie Off se prépare pour une aventure unique : Burning Man. C’est la seulcompagnie française d’art vivant sélectionnée à vivre l’expérience avec 70 000 personnes.

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Tous les ans en septembre, les membres de la compagnie tourangelle attendent avec impatience les vidéos de Burning Man. Cette fois-ci, ce sont eux qui iront fouler le sable du désert de Black Rock au Nevada. Cet événement mondial, qui a le même âge que la compagnie des arts de la rue, crée chaque année une ville éphémère et accueille des structures artistiques et architecturales gigantesques.

La Compagnie Off (Wild Side Story, Pagliacci !) a décroché son ticket participera à ce musée d’art moderne à ciel ouvert, grâce au projet « Color Wheels », inspiré des Roues de Couleurs. Le projet a été sélectionné parmi 500 candidats, avec 76 autres artistes dont 14 projets internationaux. Les artistes sont actuellement en plein travail au Point H^ut, à Saint-Pierre-des-Corps, pour finaliser leur spectacle.

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(Photo Atelier Terre-terre)

Chaque soir du 26 août au 3 septembre, dix roues d’un diamètre de 2 à 11 mètres seront déplacées par des hommes et des femmes de glaise, qui ont traversé les cinq déserts et les cinq continents. Les rythmes électro et parfois la Traviata ou le Lac des cygnes indiqueront aux « Burners » comment danser entre ces cercles, selon des principes appris dans la journée par les membres de la Compagnie eux-mêmes. L’énergie de cette déambulation invitera les engrenages à se rassembler et à la plus grande roue, de s’élever à plus de 20 m de haut pour le final. « Nous avons placé des guirlandes lumineuses, 10 000 leds, qui devront changer d’état selon la musique grâce à de nouveaux engins électroniques », explique impatient le directeur artistique Philippe Freslon.

Ce qui motive autant cette troupe de quinze personnes, c’est aussi l’aventure humaine et les valeurs de Burning Man, adaptation moderne de la vie des hippies : la disparition de l’argent, le partage, la liberté artistique totale et l’écologie. « L’événement se situe dans une réserve naturelle à plus de cent kilomètres de la première ville. Le règlement est strict, nous devons tout apporter et ne rien laisser sur place, même le savon est séché sur une bâche », décrit Philippe Freslon, qui a vécu l’expérience en solo l’an dernier.
« Nous avons reçu le maximum des bourses possibles, 20 000 $ », ajoute-t-il. Mais ça ne suffira pas à boucler le budget de ce projet hors-norme de 46 000 € HT. Un crowdfunding est d’ailleurs ouvert pour ceux qui voudraient participer à ce projet de la démesure.

@ LE CALENDRIER
Fin juin : répétitions générales au point H^ut.
Juillet : envoi du matériel par conteneur maritime
Août : direction le désert, du 15 août au 7 septembre
Septembre-octobre : retour d’expérience à Saint-Pierre-des-Corps avec le public
Campagne de financement jusqu’au 13 juillet sur www.ulule.com/colorwheels

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(Photo Atelier Terre-terre)

Sculpturoscope : toucher le sacré

Dans le cadre de notre dossier sur l’art et la science, zoom sur le Sculpturoscope à Tours.

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(Photo Julien Pruvost)

Ici, ce n’est pas interdit de poser les mains sur les statues. Il est même fortement conseillé de les soulever pour évaluer leur poids. Sculpturoscope apparaît comme un Ovni au musée des Beaux-Arts.

Ce n’est d’ailleurs pas une exposition d’artistes qui est présentée, mais le résultat des trois ans de recherches scientifiques en histoire de l’art et en informatique. Ce sont les ingénieurs du Laboratoire d’informatique fondamentale et appliquée (LIFAT) qui ont contacté le Centre d’études supérieures de la Renaissance (CESR) pour monter un projet commun.
« Nous avions déjà travaillé des données 3D dans les domaines médical et biologique, tout comme la visualisation des résultats sur des interfaces 3D pour les professionnels. En revanche, nous voulions acquérir des connaissances sur la transmission au public de données scientifiques », raconte le professeur d’informatique Gilles Venturini. Grâce à la sélection de leur second projet par la Région, les équipes ont pu travailler ensemble sur un thème très présent dans le Val de Loire à la Renaissance : La Vierge à l’Enfant.

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(Photo Julien Pruvost)

« De grands chercheurs se sont penchés sur ce sujet, on a l’impression qu’on a déjà tout dit et tout vu, et pourtant, je me suis demandé comment on pouvait, avec ces technologies déjà utilisées en architecture et en archéologie, faire émerger de nouveaux questionnements », raconte Marion Boudon-Machuel, professeure en histoire de l’art moderne au CESR.
Trois œuvres sont ainsi présentées physiquement dans l’exposition : la Vierge d’Ivoy-le-Pré, la Vierge des Carmes et la Vierge de Blois. La première a fait l’objet d’impression 3D, la seconde, incomplète, est présentée de manière interactive et la dernière a été passée au scanner X de l’Institut national de la recherche agronomique. Un projet qui a si bien fonctionné que les informaticiens continuent à s’immiscer dans divers domaines, à travers un projet de réalité augmentée pour la Cité Royale de Loches et l’accompagnement de l’artiste plasticienne Laurence Dréano pour « mettre du numérique dans ces œuvres », décrit énigmatique le chercheur Barthélémy Serres.

> Pratique : Jusqu’au 10 septembre au musée des Beaux-Arts, 18, place François-Sicard. Ouvert tous les jours de 9 h à 12 h et de 14 h à 18 h. (fermé le 14/07)
> Tarifs : 6 €, 3 € réduit, gratuit le 1er dimanche du mois et enfants – 12 ans.

EZ3kiel présente ses mécaniques poétiques

Dans le cadre de notre dossier sur l’art et la science, zoom sur les mécaniques poétiques d’EZ3Kiel.

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(Photo tmv)

L’odeur de vieux placards se mélange à celle de l’humidité. Yann Nguema, du groupe tourangeau EZ3kiel, a disposé sept modules sonores interactifs à l’allure rétro dans les caves du Château du Plessis.

Leurs noms intriguent : table à courant d’air, machine à tisser musicale, cage de Fa Ré Do… Ces objets qui invitent à la créativité du spectateur sont inspirés de l’album « Naphtaline ». Depuis leur création il y a neuf ans par le musicien et magicien des images, Yann Nguema, ces Machines poétiques ont été exposées au Palais de la découverte à Paris, à l’Exposition universelle de Shangaï mais aussi à plusieurs reprises à Tours.
C’est la dernière fois qu’on pourra jouer avec ces boîtes à musiques, dont la « cyclo-harpe », ancienne machine à coudre qui permet de créer des notes et leurs donner un rythme en actionnant des boutons et un pédalier. Ou encore, au fond de la pièce, une Madone, sculpture sonore qui produit différents sons en fonction de l’endroit où l’on approche sa main.

« Je n’ai pas envie de faire ce qui a déjà été fait musicalement, en image, c’est pareil je ne veux pas faire des choses tournées vers le passé je cherche à innover, c’est un plaisir depuis 25 ans car j’ai affûté mes connaissances et mon savoirfaire », explique l’artiste qui réalise du mapping, dont celui de la cathédrale de Metz cette année.

Côté « musique cinématique électro rock », le groupe prépare depuis deux ans, un album de chansons. Et ça, c’est tout aussi nouveau pour eux.

>PRATIQUE : Jusqu’au 21 juillet au Château du Plessis à La Riche, ouvert du mercredi au vendredi de 14 h à 18 h. Entrée libre. Tél. 02 47 38 29 29.

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(Photo EZ3Kiel)

Giacometti : the final portrait

Stanley Tucci revient à la réalisation en signant un biopic pas comme les autres avec Giacometti : the final portrait.

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C’est un biopic à l’approche originale que propose Stanley Tucci avec Giacometti : the final portrait. Loin de retracer la vie et l’oeuvre d’Alberto Giacometti, le cinéaste plonge ici le spectateur dans un quasi huis-clos situé dans son atelier, où l’artiste a peint, dans les années 60, son ami James Lord, un Américain devenu son modèle.

Stanley Tucci prend le parti-pris de rester en surface, de retranscrire cette sorte de jeu du chat et de la souris, où James Lord ne cesse de repousser son retour à New York malgré son impatience, face à un peintre aussi incontrôlable que perfectionniste.
Son film est un face-à-face, un amas d’échanges : on ne sort pas beaucoup de l’atelier terne et poussiéreux (bien rendu par sa photographie grisâtre) de Giacometti.

Les rares excursions à l’extérieur sont surtout l’occasion de bavardages sur la vie et l’art. C’est donc tout de même rapidement redondant, tant dans la structure filmique, la linéarité du récit que l’enrobage sonore.

Cependant, le réalisateur a la bonne idée d’instiller une dose de comique de répétition à ce biopic pas comme les autres. Giacometti y apparaît alors comme un artiste un peu fou, torturé, enquillant clope sur clope, éternel insatisfait jurant à coup de « fuck » tonitruants, point névralgique entre son galeriste, son frère, sa femme, sa maîtresse et… son goût pour les prostituées.
Il est ainsi magistralement interprété par Geoffrey Rush, parfait avec son jeu haut en couleurs, truculent dans sa performance presque théâtrale.
C’est d’ailleurs lui qui porte le film à bout de bras, une réflexion sur la création qui manque toutefois suffisamment de souffle et de substance pour en faire une oeuvre marquante et durable.

> Biopic, de Stanley Tucci (GB/France). Avec Geoffrey Rush, Armie Hammer, Sylvie Testud, Clémence Poésy…
> NOTE : 3/5 

Glyphosate : qu’ont voté les députés d’Indre-et-Loire ?

L’épineuse question du glyphosate fait débat. En Indre-et-Loire, la députée Sophie Auconie a rejeté l’amendement. Les autres étaient absents.

Le 29 mai, à 2 heures du matin, les députés français se sont prononcés sur l’éventuelle interdiction du glyphosate en France d’ici à 2021.

Ce pesticide, largement utilisé dans l’agriculture, molécule active des herbicides de type RoundUp, est classé probable cancérigène par l’OMS.

L’association Agir pour l’environnement a publié la liste des 63 députés qui ont rejeté l’amendement (seuls 85 élus sur 577 étaient présents…).

En Indre-et-Loire, Sophie Auconie, députée de la 3e circonscription du département, en fait partie Sur Twitter, elle a rappelé : « Nous avons soutenu (…) l’idée d’un véritable travail avec l’industrie phytopharmaceutique pour qu’enfin des substituts au glyphosate puissent se développer pour une disparition progressive de ce produit. » Les autres députés du 37 étaient absents.

D’après « l’Atlas de la France toxique (association Robin des bois) », l’Indre- et-Loire figure parmi les départements les plus consommateurs de glyphosate : 260 tonnes de substance active sont vendues annuellement.

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Let’s dance à Aucard de Tours !

Aucard de Tours revient du 5 au 9 juin à la Gloriette pour sa 33e édition. Le festival le plus « à la cool » de Touraine a de nouveau sorti une programmation des plus éclectiques. Petit aperçu de nos coups de coeur : pièce d’identité s’il vous plaît !

ONYX

Style : Hip hop
C’est qui : Des légendes du hip-hop, rien que ça. Du rap de la East Coast, venu tout droit du Queens. Fondé en 1988, Onyx a tout ravagé en 1993 lors de la sortie de son Bacdafucup (sur le label Def Jam), méga-succès commercial avec passage en boucle sur MTV obligatoire.
La chanson à écouter : « Lighters », un titre récent mais addictif, avec son flow hip hop jouissif trempé dans un esprit punk.

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GIRLS IN HAWAII

Style : Rock / pop
C’est qui : Des Bruxellois à la musique intimiste, mélange de pop, rock, folk et parfois d’électro, le tout mâtiné de mélancolie mais plein de douceur.
La chanson à écouter : « Misses », aussi beau que touchant.
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JOEY LE SOLDAT

Style : Hip hop du Burkina Faso
C’est qui : Fils d’un militant indépendantiste, Joey Le Soldat mélange son rap avec des sonorités world music et chante l’histoire de son pays, le Burkina Faso, à travers des textes engagés.
La chanson à écouter : « Burkin Bâ ». Un rap balaise posé sur des percussions africaines et une ligne de basse lorgnant sur l’électro.
NEWS_AUCARD_JOEYSOLDAT

THÉ VANILLE

Style : Rock acidulé
C’est qui : « Si à 50 ans, on ne connaît pas Thé Vanille, c’est qu’on a raté sa vie. » Si, si, c’est Jacques Séguéla qui l’a dit aux Tourangeaux. Thé Vanille, ce sont des incontournables dans notre contrée. Passés par les Apérocks l’an dernier, ils fouleront cette année la scène d’Aucard. C’est pop, c’est rock, ça fait l’effet d’un bonbon qui picote sous la langue, c’est rafraîchissant. Et en plus, ils sont beaux comme tout, voilà.
La chanson à écouter : « Wrath ». Impossible de ne pas secouer du popotin. D’ailleurs, on vous surveillera pendant leur show à Aucard, attention!
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KING SALAMI & THE CUMBERLAND 3

Style : Rythm ‘n’ blues survolté
C’est qui : La palme du nom le plus étrange de l’affiche (ex aequo avec Angle mort & clignotant). Mais aussi, et surtout, un groupe au groove contagieux, dansant au possible (ça tombe bien, le thème d’Aucard est Let’s dance !), un brûlot de rythm ‘n’ blues foldingue empruntant au punk son énergie et à Screaming Jay Hawkins ses envolées.
La chanson à écouter : « Ma Juju Girl ». Parce que si tu ne te déhanches pas sur ce titre, c’est que tu n’es pas normal (ou que tu es un homme-tronc et dans ce cas, tmv te pardonne).
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LES $HERIFF

Style : Punk
C’est qui : L’un des fondateurs de la scène punk rock française, tout simplement. Les Montpelliérains ont souvent été comparés aux Ramones et à raison : quelques accords, des chansons faciles à retenir et une propension à jouer vite et fort. Du punk, quoi.
La chanson à écouter : « Non, non, non ». Une minute 38 au compteur, joué les deux doigts dans la prise. Attention aux pogos.
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TALIB KWELI

Style : Rap de légende (oui, aussi)
C’est qui : Une des figures du rap US de la fin des années 90, un des musiciens les plus importants du hip hop underground. On se doute donc que l’orga d’Aucard a dû frétiller tel un petit poisson en attirant Talib Kweli dans ses filets.
La chanson à écouter : « Human Mic ». Le flow de l’artiste se marie à merveille aux violons qui enveloppent ce morceau pour le faire partir loin, très loin.
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ECCA VANDAL

Style : Alors là…
C’est qui : Aucard décrit cette Australo- Sud Africaine comme « une énigme mystérieuse et fascinante ». Son style ? Zéro limite, aucune barrière. Ecca Vandal mélange toutes ses influences, allant de l’urban punk au rap/RnB, pour les digérer à merveille et accoucher d’une mixture indéfinissable mais qui rend accro.
La chanson à écouter : « Broke Days, Party Nights ». La définition même de l’énergie.
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Mais aussi

Triggerfinger, Stand High Patrol Dj set, Concrete Knives, Ann Clue, Sopico, Contrefaçon, It It Anita, Bhale Bacce Crew ft Marina P, Équipe de Foot, Frankie & The Witch Fingers, JVSSVD, Moodoïd, Spoek Mathambo, Golden Down Arkestra, Kiddy Smile, 10LEC6, Moaning, Weird Omen, YachtClub, The Scaners, Angle Mort et Clignotant, Mathem & Tricks…

PRATIQUE
> Du 5 au 9 juin, Parc de la Gloriette à Tours. Préventes : Pass 1 jour : 10 € ; pass 5 jours : 30 € (25 € en PCE). Sur place : 15 € pour le pass 1 jour et pass 5 jours à 40 € (ou 30 € en PCE).
> Infos sur radiobeton.com/aucard ou sur Facebook.com/aucard.de.tours
> Bus retour Fil Bleu : arrêt spécial Aucard à 0 h 30, 1 h, 1 h 30, 2 h et 2 h 30.

Un œil dans le rétro avec le Rochecorbon Vign’tage

Plongez ou replongez dans les années 1960-1970. Le 3 juin sera placé sous le signe du vintage à Rochecorbon. Des véhicules venus d’un autre temps arpenteront les rues de la commune lors de la Rochecorbon Vign’tage organisée par le Comité d’animation. Entretien avec Christophe Loriau, vice-président de l’association.

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Comment et pourquoi organise-t-on un événement vintage dans une commune d’un peu plus de 3 000 habitants ?
Nous l’avons organisé avec les moyens du bord et avec fraîcheur. L’organisation se fait à la bonne franquette. Nous sommes une trentaine de bénévoles. Nous voulons que les gens s’amusent lors de la Rochecorbon Vign’tage. Il règne une certaine nostalgie dans le village. Rochecorbon possède la plus grande guinguette de France. Les gens sont habitués à cette ambiance. Nous organisions déjà des rassemblements de voitures anciennes. D’abord de façon sporadique puis, depuis trois ans, de façon régulière. Les gens étaient intéressés. L’événement faisait venir pas mal de monde. Alors nous avons voulu le développer et lui donner un nom, la Rochecorbon Vign’tage.

Mais en quoi cette manifestation est-elle différente des autres ?
La Rochecorbon Vign’tage n’est pas uniquement un rassemblement statique. Une quarantaine de voitures anciennes sont inscrites pour une balade matinale dans les rues de la commune et à proximité. Nous nous sommes également inspirés de l’Anjou Vélo Vintage pour proposer une promenade à vélo en tenue d’époque. Pour le moment, il y a une vingtaine d’inscrits. Il faut dire que Rochecorbon ce n’est pas plat. Cela en a certainement calmé plus d’un. Une dernière balade sera proposée aux alentours de 18 h La journée vintage se terminera par un concert rock donné par le groupe tourangeau Sergent Hendrick. Réunir des voitures, des motos, des vélos, des camions de pompier vintage, le tout avec de la musique dans l’esprit des années 1960-1970, est quelque chose qui n’existe pas ailleurs. Nous voulions faire quelque chose d’assez visuel et valoriser la commune tout en proposant un spectacle gratuit. Et puis c’est une journée d’échanges où les collectionneurs expliqueront pourquoi ils ont acheté tel ou tel véhicule. Ils pourront partager leur mode de vie, expliquer les sacrifices qu’ils ont dû faire… Ce n’est pas une manifestation vintage de plus, mais bel et bien un événement différent des autres.

Pourquoi s’intéresser uniquement aux années 1960- 1970 ?
Nous avons ciblé une période précise, une période qui parle à beaucoup. Le cœur du rassemblement a lieu à côté de l’ancien stade, rue des Clouets. Un film montrant des instants de vie sera projeté, d’anciens objets seront exposés. Les plus grands pourront se remémorer une époque qu’ils ont connue. Ils pourront partager leurs souvenirs avec leurs enfants, leurs petits-enfants.

Renseignements au 06.70.08.59.25 ou par mail christophe.loriau@free.fr
Page Facebook : RochecorbonVigntage
Restauration et buvette sur place.